(Neuf heures cinquante minutes)
Mme Guilbault :
Bonjour, tout le monde. On a peu de temps, ça fait que je vais être très, très
brève, mais je veux revenir très brièvement sur les bonnes nouvelles qui ont
été annoncées hier soir par notre premier ministre. Donc, d'autres bonnes
nouvelles qui s'ajoutent à celles qu'on a déjà depuis quelque temps, là, notamment
le changement de palier de rouge à orange pour certaines régions. Donc,
d'autres bonnes nouvelles hier, mais surtout, surtout l'objectif d'avoir toutes
les personnes intéressées de 16 ans et plus à recevoir une première dose
de vaccin d'ici la fête nationale. Ça, je pense que ça permet à tout le monde, vraiment
à tout le monde, là, tous les groupes d'âge de se raccrocher à un espoir
concret situé dans l'espace-temps, donc la fête nationale, qui est le nouveau
cap, et dans l'intervalle, la mi-avril, pour les 65 ans et plus.
Mais donc ces bonnes nouvelles là, oui, il
faut les apprécier à leur juste valeur, il faut s'y raccrocher, il faut en être
heureux, mais il faut surtout, surtout, surtout, puis je vais terminer
là-dessus, demeurer prudents, on le dit toujours, mais c'est très vrai. Vous
savez qu'il y a l'inquiétude des variants, qui plane continuellement, les cas
de variants. Donc, on ne veut pas que les variants se propagent trop, on ne
veut pas de troisième vague à cause des variants. On veut rester dans notre
plateau, là. On a un plateau, 500, 600, 700 cas depuis un bon nombre de jours,
les hospitalisations qui sont en baisse, les décès relativement stables, donc
on veut éviter une recrudescence de cas et de replonger encore dans une phase
qui deviendrait critique.
Donc, pour ça, il faut rester prudent, mais
être prudent avec quand même un petit peu plus d'assouplissements que dans les
dernières semaines, mois. Et avec le printemps, la clarté, et tout ça ensemble,
ça fait un cocktail un petit peu plus agréable à vivre, malgré tout, que ce
qu'on a connu dans les dernières semaines. Donc, on peut être heureux de tout
ça, mais surtout, surtout, on reste très prudent puis on évite de se
rassembler. On sait que les rassemblements, c'est une source de problèmes.
M. Laforest
(Alain) : Dans la même veine, Mme Guilbault, est-ce que le
premier ministre devrait montrer l'exemple et, comme le H1N1, se faire vacciner
avec AstraZeneca le plus vite possible?
Mme Guilbault : Pour l'instant, nous,
on va suivre, premier ministre et autres collègues, on va suivre l'ordre qui
est prévu par le Comité d'immunisation du Québec. Donc, le premier ministre
aura son tour lorsque son groupe d'âge viendra. Et on est très ouverts à tous
les vaccins. Si on a un AstraZeneca, on va tous le prendre volontiers.
M. Lacroix
(Louis) : 1,1 million pour M. LeBlanc d'Investissement
Québec, Mme Guilbault, est-ce que ce n'est pas un peu exagéré?
Mme Guilbault : La réforme ou le plan
qui a été approuvé la semaine dernière pour Investissement Québec,
premièrement, c'est comparable à ce qui se fait au Fonds de solidarité FTQ.
Donc, ce n'est pas quelque chose qui est sorti de nulle part, mais surtout,
surtout, surtout, c'est une manière concrète d'atteindre l'objectif sur lequel
on a toujours été clair, on souhaitait faire d'Investissement Québec, vraiment,
une organisation qui allait être capable de concrétiser notre vision ambitieuse
pour le Québec. Vous le savez, on a toujours répété les mêmes choses, on veut
réduire notre écart de richesse, on veut créer des emplois payants, on veut attirer
des investissements. Pour créer des emplois, entre autres, tu attires des
investissements, tu attires des entreprises. On a fait une série de belles
annonces dans les dernières semaines, d'ailleurs, et ça va se poursuivre. On
veut augmenter nos exportations. Pour ça, on a besoin d'un Investissement
Québec qui est agressif. On a fait aussi des... On l'a réformé, là, donc il y a
des points régionaux maintenant. Et donc on a besoin d'une équipe capable
d'être agressive, ambitieuse. Pour ça, on a besoin des meilleures personnes.
Et, comme c'est un milieu extrêmement compétitif, on s'est donné les moyens
d'être capables d'aller chercher les ressources capables de livrer ce qu'on
attend...
M. Lacroix
(Louis) : Mais c'est du service public.
Mme Guilbault : ...capables de livrer
ce qu'on attend. Et juste un dernier point, il faut voir que la rémunération
est modifiée d'une manière telle où il y a une plus grande partie de la
rémunération des personnes qui va être liée à l'atteinte des objectifs qu'on
leur fixe. Ça fait que, dans ce sens-là, pour avoir ton salaire, il faut que tu
livres les objectifs qu'on attend de toi, donc, aller chercher de l'argent puis
créer de la richesse au Québec.
Mme Lajoie
(Geneviève) : Donc, à un salaire... un patron qui gagne moins d'un
million par année, Investissement Québec ne sera pas productif et ne sera pas
assez agressif à votre goût. C'est ça?
Mme Guilbault : Le principe général,
c'est de dire qu'on rattache une part de la rémunération plus grande qu'auparavant
à des objectifs. Les cibles à atteindre pour ces personnes-là, à court, à long
terme, vont être très ambitieuses aussi, là. Quand je vous dis qu'on veut un
Investissement Québec qui est agressif, qui est capable de rivaliser avec ses
compétiteurs, bien, ça va se transposer dans les conditions salariales. Mais
donc c'est vraiment l'objectif, on veut... Vous connaissez notre premier
ministre, c'est un homme de résultat. On a répété, depuis deux ans et demi,
autant comme autant, qu'on veut réduire l'écart de richesse entre autres avec
l'Ontario, qu'on veut créer des emplois payants, et pour ça, bien, il nous faut
un Investissement Québec capable de livrer ce qu'on attend d'eux.
M. Lacroix (Louis) : Le premier
ministre gagne 200 000 $ par année. Il a trois, quatre
responsabilités de plus que le président d'Investissement Québec, aux dernières
nouvelles, là. Alors, vous ne trouvez pas qu'il y a une disproportion entre
1,1 million pour un président d'organisme gouvernemental et
200 000 $ pour le premier ministre?
Mme Guilbault :
Le salaire des élus, c'est une chose à part. Le salaire des élus versus
d'autres salaires dans d'autres milieux d'activité, d'autres milieux
professionnels, il n'y a pas nécessairement de comparaison à faire, là. Ce
n'est pas le seul milieu, la finance, et tout ça, ce n'est pas le seul milieu
où il y a des disparités avec le salaire des élus, qui est vraiment un sujet à
part pour moi. Mais donc, c'est ça, c'est un milieu qui est extrêmement,
extrêmement compétitif. Alors, il faut... tu sais, des fois, tu veux avoir des
organisations performantes, tu veux être capable de livrer les promesses que tu
as faites, d'atteindre les objectifs que tu t'es fixés, il faut que tu puisses
avoir les personnes capables de le faire et, pour ça, il faut que tu puisses
aller chercher les meilleurs.
M. Lacroix (Louis) :
...gouvernement aussi?
Mme Guilbault :
Bien, je suis un peu en conflit d'intérêts. Est-ce qu'on attire les meilleurs
au gouvernement? Mais ce sont les gens qui votent, à la grosse différence que
ce sont les gens qui votent, donc ce sont les gens qui nous élisent, là. Alors
là, il y a une autre dimension.
M. Bergeron (Patrice) :
Pourquoi, Mme Guilbault, votre parti a choisi de retirer le texte qui
vantait les mérites, donc, de la CAQ dans la gestion de la crise, ce texte
anonyme qui était écrit au «je», là, qui a fait controverse dans les derniers
jours?
Mme Guilbault :
Oui, il a été retiré, puis c'est un texte qui ne partait certainement pas d'une
mauvaise intention, mais disons qu'il ne reflétait pas la nécessaire humilité
qu'on doit avoir, je pense, en regardant rétroactivement la dernière année.
Puis je pense, le premier ministre, même, en a parlé, là, ce n'était pas tout à
fait à notre goût comme texte.
M. Carabin (François) :
Étiez-vous d'accord avec ces conclusions, vous, personnellement, les
conclusions de ce texte-là?
Mme Guilbault :
Mais, moi, chaque fois qu'on m'a posé la question, auriez-vous fait des choses
différemment, est-ce tout a été parfait, et tout ça, si je réponds non, ça
revient à dire que tout a été parfait dans la dernière année. Puis c'est sûr
que, non, il n'y a jamais rien de parfait. Par contre, on a fait de notre
mieux, on a fait énormément de choses.
Puis ça revient souvent, ce discours-là,
tu sais, quand on nous demande : Allez-vous faire des enquêtes publiques
puis toutes sortes de choses? Moi, je répète tout le temps que notre souhait a toujours
été de s'améliorer directement en cours de route. À même le parcours de la
pandémie, depuis un an, on voulait faire des améliorations en cours de route, ne
pas attendre la fin de la pandémie puis des commissions d'enquête de deux,
trois, quatre, cinq ans, mais s'améliorer.
C'est pour ça qu'on a formé nos
8 000 préposés. C'est pour ça qu'on a nommé un gestionnaire par
CHSLD, qu'on a renforcé la culture de PCI, qu'on a sécurisé de l'équipement
partout, qu'on a fait plusieurs choses, là, entre autres. Là, je vous parle de résidences
pour personnes âgées, mais il y a d'autres éléments aussi, là, mais je ne veux
pas prendre d'autre temps. Mais donc on a fait des améliorations directement
pendant la pandémie parce que, justement, il y a des problèmes qui ont été
constatés.
Le Modérateur
:
Dernière question en français.
Mme Lévesque (Fanny) : Mme
Guilbault, sur le CISSS des Laurentides, là, on apprend ce matin qu'il y a
eu... à 10 reprises on a tenté d'embaucher... Dans l'offre d'emploi, on
indique qu'on recherche une personne blanche seulement parce qu'un usager
refuserait de se faire traiter par une personne racisée, là. Qu'est-ce que vous
pensez de cette situation-là? Et c'est encore dans le milieu de la santé.
Est-ce qu'il y a du racisme systémique dans le milieu de la santé au Québec?
Mme Guilbault :
C'est une situation... Premièrement, une offre d'emploi qui prescrit une
origine ethnique, un sexe, une orientation sexuelle ou quoi que ce soit du
genre, c'est tout à fait... ça n'a aucun bon sens, ça n'a aucun bon sens, ça,
on s'entend tous là-dessus.
Mais la situation à laquelle vous faites
référence, quand même, il faut se placer aussi à la place des employés. Tu
sais, moi, je me mets à la place des employés là-dedans, c'est une situation
qui était très difficile, pour ce qu'on en sait, là, qui est difficile parce
que, là, il y a un patient qui a des troubles, apparemment, des troubles
cognitifs et qui réclame de se faire soigner toujours par le même profil de
personne. Donc, j'ai quand même beaucoup d'empathie pour cette situation-là
puis les soignants qui vivent avec ça puis qui ont cette contrainte-là, là, de
devoir s'adapter à une situation médicale qui n'est vraiment, vraiment pas
facile.
Mais est-ce qu'on doit se permettre pour
autant de rechercher un profil de personne au détriment d'un autre? La réponse,
c'est non. Mais je veux quand même dire qu'on est très empathique à ce que
vivent les soignants dans cet endroit-là, parce que ce n'est pas facile.
Mme Lévesque (Fanny) : Ça
vient de l'institution, là. C'est l'institution qui fait l'offre d'emploi, Mme
Guilbault, c'est l'institution qui produit l'offre d'emploi. Est-ce qu'il y a
un problème?
Mme Guilbault :
Oui, bien, c'est ça, c'est pour ça que je vous dis qu'il y a deux choses, là.
C'est que moi, je me mets à la place de ceux qui soignent cette personne-là puis
qui sont pris au quotidien avec peut-être une pénurie de personnel puis, bon,
avec cette contrainte-là supplémentaire liée à la condition médicale d'un patient.
Donc, je peux comprendre que des fois ça doit être très difficile pour eux.
Mais il reste qu'effectivement la direction de l'établissement, le CISSS ne
peut pas, comme ça, afficher des conditions d'emploi liées à l'origine
ethnique, à l'apparence physique, au sexe ou autres caractéristiques du genre,
outre la formation, la compétence pour occuper cet emploi-là.
M. Bossé (Olivier) : Sur la
rencontre de ce matin entre MM. Bonnardel, Legault, Labeaume, est-ce que vous
pensez que c'est la fin des chicanes?
Mme Guilbault :
J'ai dit en entrant ce matin que c'était une très belle journée qui commence.
Je pense que l'avant-midi devrait être positif pour les gens à Québec, mais je
ne veux pas présumer de l'issue de la rencontre. Je sais que mes collègues sont
en train de se parler au moment où on se parle, littéralement, et j'ai échangé
quelques mots avec l'un et l'autre ce matin, et je pense bien que définitivement,
tout le monde est sur la même longueur d'onde. Puis je vous l'ai souvent dit
ici, dans des précédentes mêlées de presse, là, tout le monde veut un projet à Québec,
moi y compris... y comprise. Et donc c'est sur la bonne voie, c'est sur les
bons rails.
Le Modérateur
: Très
bien. On va passer maintenant en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Guilbault, what are your
expectations regarding police forces, with the curfew being pushed back to 9 :30 p.m.
in Montréal? We looked at the number of fines given in the last few days, and
it went down. The number of fines that police officers give to citizens for not
respecting the sanitary rules went down. So, what are your expectations with
police forces, with the rules… making rules being respected with this fight
against variants?
Mme Guilbault : Well, if you look at the numbers over all Québec, it's about the same number from one week to another. So, about
1,700, 1,800 fines that are given throughout the province of Québec. And so, throughout Québec we give just about the same number of
fines. And the expectations are just to keep on applying the rules, keep on
making sure that the rules are applied all over our nation... and do their work
just the same as they did for the last year. And, once again, I want to thank
them because they work very hard to make sure that rules are respected. And it
works because the cases decrease.
Le Modérateur
: Dernière question.
Mme
Fletcher (Raquel) : …Saint-Eustache Hospital. Are you
looking into this particular issue? But also, there have been a number of
recent incidents in healthcare in the last few months. Does this not signal
that there is a deeper problem? And what should be done about it?
Mme Guilbault : Yes. And those actions and situations are unacceptable. I want to say it, my colleague said it when it
occurred, but it is very unacceptable. We already announced, I think it was
last year, before Christmas, but that formation will be mandatory for all staff
in hospitals, in the whole healthcare network about «sécurisation culturelle»,
I don't know the term… cultural securisation. So we want to make sure that
every employee in the health care system is aware of the necessity to make sure
that all citizens in our nation of Québec are equally treated and have the same right to receive the same
services with the same quality and respect in the services that are being given
to all citizens in Québec.
Mme Fletcher (Raquel) : But it doesn't appear to be working...
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin au point de presse. Merci. Bonne journée à tous.
(Fin de la séance à 10 h 3)