(Huit heures)
La Modératrice
: Alors,
bon matin. Bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle. M. Carlos
Leitão, porte-parole en matière d'économie, prendra la parole et est accompagné
ce matin du leader de l'opposition officielle, André Fortin. M. Leitão, c'est
à vous.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. Écoutez, dans le cadre de nos
propositions prébudgétaires, et surtout aussi étant donné l'ampleur de la
récession causée par la pandémie, et le fait que beaucoup d'entreprises, au
Québec, et surtout les plus petites, ont encore beaucoup de difficultés, et,
malgré tous les déconfinements graduels auxquels on assiste, la situation va
encore demeurer complexe pour beaucoup de PME, surtout dans ce qu'on appelle
l'économie de proximité, restaurants, commerces, etc., nous suggérons au
gouvernement de retarder une fois de plus la date limite pour présenter ses
rapports d'impôt pour ces entreprises-là, qui est le 30 avril. Nous
proposons que cela soit retardé, comme c'était le cas l'année dernière, jusqu'à
la fin de juin.
C'est une mesure qui ne coûte absolument
rien au gouvernement et qui va beaucoup aider le cash-flow de beaucoup
d'entreprises, et surtout de simplifier... enfin, leur donner un peu plus de
temps pour adresser ces questions-là. Parce qu'avec la pandémie, la
multiplication des programmes d'aide, les uns plus efficaces que les autres, n'est-ce
pas, et donc la bureaucratie, la paperasse, c'est aussi compliqué cette année,
sinon encore plus que l'année dernière de faire ses rapports d'impôt. Et donc
ça serait, à notre avis, tout à fait approprié de donner une extension, trois
mois de plus pour préparer ces rapports-là.
C'est une demande que beaucoup de groupes,
d'entreprises nous suggèrent. Ça a été déjà circulé. Le gouvernement ne semble
pas... enfin, ils ne font pas trop attention à ça, je ne sais pas, ils ne
semblent pas intéressés à le faire. Mais donc je me fais le porte-parole de ces
personnes-là qui pensent qu'un report de trois mois serait d'une très grande
utilité pour ces petites entreprises là. Voilà. J'arrête ici. Si vous avez des
questions, mon collègue ou moi pouvons...
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que ça serait à tout type d'entreprise, donc, ce report d'impôt là?
M. Leitão : Oui, bien sûr. Une
fois qu'on... Mais ça serait extrêmement difficile de faire des démarcations.
C'est clair que ce nous avons en tête... Les bénéficiaires principaux d'une
telle mesure seraient les PME, mais ça serait ouvert à tout le monde, bien sûr.
M. Lacroix (Louis) : ...implique
un report de combien d'argent, à votre avis?
M. Leitão : Écoutez, je
ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne peux pas vous le dire comme ça. Mais, quel
que soit le montant, ça serait temporaire, parce qu'on ne parle pas ici de
pardonner quoi que ce soit, on parle simplement, seulement de remettre à trois
mois plus tard la date limite pour les rapports d'impôt. Mais, quand on regarde
les recettes totales en provenance des entreprises et puis la part des PME dans
ce panier total, bien, je ne pense pas qu'on parle de beaucoup... de quelques
centaines de millions au maximum. Et là on parle de retarder ça, pas de
pardonner.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
On a vu l'administration Biden, plus concrète, adopter, la semaine dernière, un
plan de relance, là, de milliers, de milliards de dollars. Est-ce que le Canada
et le Québec doivent en faire autant, selon vous, pour relancer l'économie
post-COVID?
M. Leitão : Oui et non. Ça,
c'est une bonne réponse. Ça couvre tous les angles, oui et non. Oui, le Québec
pourrait en effet s'inspirer de ce qui se fait aux États-Unis. Évidemment, il
faudrait l'adapter à notre réalité et le faire proportionnellement à notre
capacité d'agir, là. On ne parle pas d'un billion de dollars. Ce n'est pas ça.
Mais l'idée est que l'État a encore un
rôle très important à jouer dans l'économie, dans la promotion du développement
économique, et là on a une opportunité de bien calibrer cette aide-là dans les
secteurs et dans les activités que nous jugeons être les plus prometteurs pour
l'avenir du Québec. Et ici je parle qu'on devrait garder en tête, quand on fait,
on met en place ces programmes-là, notre objectif collectif au Québec, c'est
d'atteindre la carboneutralité en 2050. Donc, les mesures qu'on mettrait en
place maintenant, l'année prochaine, l'année suivante, à mon avis, devraient
être guidées par ce principe-là : Est-ce que cela va nous aider à
atteindre la carboneutralité en 2050 ou pas?
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que le gouvernement actuellement, dans son aide aux entreprises, pardonne trop?
Parce qu'on voit, là, qu'il y a des prêts qui sont faits avec des 30 % de
pardon, etc. Est-ce qu'à votre avis ces mesures-là sont excessives par rapport
à la capacité de payer des Québécois, par rapport à l'argent qu'on investit
également dans ces entreprises-là?
M. Leitão : Deux choses
là-dessus. La première, c'est qu'il n'y a rien de nouveau. Un prêt pardonnable,
c'est une subvention, là. Dans le temps, on donnait d'autres noms à ces
choses-là, «prêt non remboursable», «subvention conditionnelle», enfin,
choisissez votre terme. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil ici.
La question est maintenant : Quels
sont les critères qui vont faire en sorte que le gouvernement, qu'Investissement
Québec va donner une subvention plutôt qu'un prêt traditionnel? Basé sur quoi?
Jusqu'à maintenant, M. Fitzgibbon a été très… on ne sait pas trop quels
sont les critères de ce programme-là. Et il y a eu déjà plusieurs prêts
pardonnables qui ont été annoncés. Bien, encore une fois, moi, je ne vois pas
encore de ligne directrice là-dessus.
Je pense qu'au budget ils vont annoncer quelque
chose. Je l'espère, parce que, comme je l'ai dit tantôt à votre collègue, moi,
il me semble que l'action gouvernementale devrait garder en tête cet objectif
de contribuer à l'atteinte de la carboneutralité en 2050.
Journaliste
: Avez-vous
été vacciné?
Journaliste
: Bien,
j'avais une question pour M. Fortin, mais…
M. Leitão : ...oui, j'ai
été vacciné.
Des voix
: …
M. Leitão : Pardon?
Des voix
: …quel
vaccin?
M. Leitão : Une fois
arrivé au centre de vaccination, au Palais des congrès, on m'a informé que
c'était Pfizer, puis c'est ce que j'ai pris. Mais j'aurais pris celui qu'ils
m'auraient offert.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que ça vous a soulagé?
M. Leitão : Ça m'a
soulagé que j'ai été vacciné. Maintenant, un vaccin ou l'autre… Mais que j'ai
été vacciné. Honnêtement, ça m'a beaucoup soulagé. Et il n'y a pas d'effet
secondaire. Comme vous voyez, je suis en forme…
M. Larin (Vincent) : On
ne vous a pas beaucoup entendu là-dessus, M. Leitão, il me semble. Hier,
vous étiez là. Vous auriez pu… Je ne me souviens pas de vous avoir entendu en
parler.
M. Leitão : Excusez-moi,
je n'ai pas… le début de la question.
M. Larin (Vincent) : Oui,
excusez-moi. Je disais… Hier, vous étiez là aussi. Je ne me rappelle pas vous
avoir entendu en parler. Pourquoi ne pas avoir plus communiqué à ce sujet-là?
L'avez-vous dit publiquement, jusqu'ici, que vous aviez été vacciné?
M. Leitão : Écoutez, non,
je ne l'ai pas dit publiquement, je ne l'ai pas publié dans mes médias sociaux.
Question personnelle.
M. Larin (Vincent) : …que
les députés devraient...
M. Leitão : Je ne voulais
pas me vanter d'une telle chose, là…
M. Larin (Vincent) : ...tout
le monde va y avoir droit. Vous ne pensez pas que les députés devraient être
plus proactifs dans cet aspect-là?
M. Leitão : Il me semble
qu'une fois qu'on a été vacciné, qu'une fois que notre tour est arrivé ce n'est
peut-être pas une mauvaise idée, oui, de le dire. Mais, en même temps, comme
vous savez, la vaccination, la campagne s'accélère. Il y a encore seulement,
quoi, 500 000… 570 000 Québécois qui ont été vaccinés. Donc, on
est…
Il y a beaucoup de personnes qui veulent
être vaccinées. Je pense qu'il y a beaucoup plus de personnes qui veulent être
vaccinées et qui attendent patiemment leur tour que de personnes qui craignent
le vaccin. Alors, personnellement, j'ai trouvé ça peut-être un peu exagéré de… Eh!
moi je suis vacciné.
M. Larin (Vincent) : ...de
passer pour un privilégié?
M. Leitão : Oui, même... J'ai
suivi toutes les règles, là. J'ai pris mon rendez-vous, comme toutes les
personnes de 65 ans et plus à Montréal.
M. Bélair-Cirino (Marco) : ...la
question, c'est : Pourquoi vous… Parce que vous semblez vouloir vous
défendre, alors que vous n'avez pas coupé la file. Vous êtes allé vous faire
vacciner.
M. Leitão : C'est une question
très personnelle. Moi personnellement, je ne vois pas de quoi me vanter de
telle chose. Cependant, je reconnais maintenant le point que peut-être ce n'est
pas une mauvaise idée de le dire publiquement. Comme ça, les personnes peuvent
le savoir. Et j'ai trop parlé déjà.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…je pense, d'autres personnes, dans la population, qui sont réfractaires à
l'idée de faire vacciner, d'aller se faire vacciner. Je pense, c'était ça, le
sens de la question du collègue, là.
M. Leitão : Oui. Et, dans ce
sens-là, je pense que, oui, quand votre moment arrive, et vous avez votre
rendez-vous, allez vous faire vacciner parce qu'en effet c'est un «game
changer».
Des voix
: ...
Mme Côté (Claudie) : Juste
avant, M. Fortin, sur la rémunération de Guy LeBlanc, là, on a appris que ça
pouvait atteindre 1,1 million. C'est trop? C'est juste? Ce n'est pas
assez?
M. Leitão : Bien, écoutez,
c'est trop rapide, ça passe très rapidement. Basé sur quoi? Il y a un nouveau
programme de rémunération avec une grosse composante, une rémunération
incitative. Est-ce que c'est vraiment approprié, pour un organisme comme
Investissement Québec, d'avoir une partie de la rémunération des hauts
dirigeants liée à la performance? Qu'est-ce que ça veut dire, la performance
d'Investissement Québec? Est-ce qu'ils vont faire des profits? Bien, vous allez
faire des profits avec des prêts pardonnables?
Maintenant, il y a beaucoup, beaucoup de
questions. Et, moi, il y a deux choses que je vais demander au ministre, c'est :
Pourquoi cela n'a pas été annoncé publiquement, expliqué publiquement? Alors,
on aurait aimé discuter de cela. Et puis, deuxièmement, et plus important :
Est-ce que c'est vraiment approprié, pour un organisme comme Investissement
Québec, d'avoir une si forte proportion de rémunération variable? Moi, je vous
dis qu'à mon avis, non, Investissement Québec, les hauts dirigeants ne
devraient pas avoir une si forte proportion de leur rémunération de façon
variable.
M. Carabin (François) : ...qu'est-ce
que vous dites aussi du timing de cette nouvelle-là, de cette information? Il y
a une pandémie. Il y a plein... Il y a 200 000 pertes d'emploi.
M. Leitão : Non, bien, c'est
ça. Est-ce que vous connaissez beaucoup de personnes qui, dans les dernières
années… derniers mois, pardon, ont vu leur rémunération doubler? Je n'en
connais pas beaucoup, là, et donc... Et c'est maintenant que le gouvernement
fait cette annonce-là, basée sur quoi? Beaucoup de questions. Fondamentalement,
à mon avis, ce n'est pas approprié. Mais il y a beaucoup de... en plus, c'est
ça, beaucoup de questions sur même la façon dont ça a été fait.
M. Bergeron (Patrice) : ...les
critères de performance que vous, vous mettriez pour ce type de rémunération
là?
M. Leitão : J'en mettrais
plusieurs, mais je ne mettrais pas dépendante ou conditionnelle à l'atteinte d'objectifs
financiers. Je ne pense pas que le rôle d'Investissement Québec est de faire de
l'argent. Le rôle d'Investissement Québec, c'est d'aider et de promouvoir le développement
économique du Québec. IQ n'est pas une banque. IQ n'est pas une banque
d'affaires. IQ n'est pas un fonds d'investissement. C'est un organisme public
qui doit soutenir l'investissement privé. Et, dans ce cas-là, d'avoir la
rémunération conditionnelle à la performance financière, à mon avis, c'est
inapproprié.
Mme Lévesque (Fanny) : ...ce
matin, on apprenait qu'au CISSS des Laurentides il y avait eu la publication
d'offres d'emploi pour du personnel à la peau blanche absolument dans le
contexte où un usager ne voulait pas se faire traiter par une personne racisée.
Qu'est-ce que vous pensez de cet accommodement-là qui semble vouloir avoir été
fait pour le personnel?
M. Fortin :
C'est une situation qui est totalement inacceptable, qui est non justifiée, qui
ne se justifie pas au Québec en 2021. Le contraire aurait été impensable, et ça
ne se serait jamais produit. Jamais un établissement n'aurait demandé à ce
qu'une personne noire, une personne autochtone, une personne d'une certaine
religion soit la personne à embaucher. Alors, de demander très spécifiquement,
dans une demande formelle de la part d'un établissement québécois, qu'une
personne blanche uniquement puisse être embauchée, ça n'a pas sa place, c'est
inacceptable.
Et c'est un test de leadership pour le
ministre, le nouveau ministre de la Lutte au racisme au Québec, là, ce matin.
C'est dans sa circonscription, dans sa région en plus. Alors, moi, j'ai hâte de
l'entendre, à savoir comment on va rectifier le tir, comment on va s'assurer
que des situations comme celle-là, ça ne se reproduit pas au Québec. On a
vraiment, là, un premier test très important pour ce gouvernement-là et ce
ministre-là.
Mme Lévesque (Fanny) : Quelle
devrait être la conséquence, à votre avis?
M. Fortin :
Bien, les conséquences... D'abord, il faudra... Bien, moi, je veux savoir
exactement comment ça s'est passé, qui était au courant, comment une telle
situation a pu se produire. Mais ce qu'il faut envoyer comme message, c'est que
le racisme, sous n'importe quelle forme au Québec, ne peut pas être toléré, ne
peut pas être accepté. Et, quand ça vient de l'institution elle-même, il y a
des sérieuses questions à poser sur le leadership de cette institution-là.
M. Lacroix (Louis) :
Qu'est-ce que vous avez pensé des changements de zone hier, là, du fait que,
bon, il y a trois zones... trois régions, c'est-à-dire, qui passent au jaune
puis il y a Montréal qui devient... qui reste rouge mais qui va avoir un
couvre-feu? Comment vous avez vu ça, là, vous? Est-ce que vous trouvez que
cette décision-là est logique?
M. Fortin :
Bien, d'abord, il y a un certain niveau de logique dans les décisions d'hier.
On peut très bien comprendre le passage en zone jaune de la Côte-Nord, de la
Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, des régions où il y a eu très peu de cas,
là, ou presque pas de cas au cours des dernières semaines.
Là où on se pose des questions, et je
pense qu'il y a des gens, dans ces régions-là, qui se posent des questions
aussi, c'est : Où est la limite? À partir de quel moment on peut passer
dans ces zones-là? Je pense que c'est des questions que les gens du
Bas-Saint-Laurent soulèvent de façon tout à fait légitime aujourd'hui. Sur
quels critères le gouvernement se base-t-il pour dire : Nous, on reste en
zone orange, alors que d'autres régions à profil similaire mais peut-être pas
exact se retrouvent en zone jaune? Ces questions-là méritent réponse pour
l'annonce d'hier mais pour la suite des choses également.
C'est la même chose pour le retour en zone
rouge. Le gouvernement a évoqué, au cours des derniers jours, la possibilité
que certaines régions, l'Outaouais, le Saguenay, où il y a des situations
épidémiologiques un peu plus difficiles ces jours-ci, où il y a de plus en plus
d'éclosions, puissent potentiellement revenir en zone rouge. On demande au
gouvernement de faire la même démonstration de transparence, c'est-à-dire sur
quels critères il se basera, le moment venu, s'il vient, pour retourner ces
régions-là en zone rouge.
Bien, il y a une chose que, d'ici là, le
gouvernement peut faire pour ces régions-là, c'est-à-dire, quand il y a des
régions où il y a des cas qui augmentent de façon importante, où il y a des
éclosions qui augmentent de façon importante, le gouvernement peut accélérer la
vaccination dans ces régions-là. L'Outaouais et le Saguenay sont les deux
régions que le gouvernement a évoquées pour potentiellement revenir en zone
rouge. Ce sont aussi les deux régions où il y a eu le moins de vaccination per
capita, par population au Québec jusqu'à maintenant. Le gouvernement peut faire
un effort pour augmenter la protection des gens dans ces régions-là, comme il l'a
fait à Montréal.
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce que la circulation des variants vous inquiète en Outaouais étant donné
que c'est à proximité de l'Ontario? Il y a quand même...
M. Fortin :
Bien, on n'a toujours pas vu de chiffres importants, là, sur les variants en
Outaouais. Une fois que de tels chiffres seront publiés, je pense qu'on pourra
clairement voir s'il y a cause à effet. Mais je pense que les variants doivent
nous inquiéter dans l'ensemble des régions. On voit à quelle vitesse elles
peuvent se propager. On sait qu'il y a un enjeu...
Mme Crête (Mylène) :
...en Ontario, là, qui est à côté de l'Outaouais.
M. Fortin :
Il y a un enjeu particulier avec la frontière en Outaouais. Peut-être que la
région est un peu plus vulnérable à des variants qui peuvent venir de
l'Ontario. Mais, des variants, il y en a au Québec en ce moment, il y en a dans
plusieurs régions du Québec. Alors, je pense qu'il faut garder un oeil
là-dessus de façon générale.
Mais est-ce que je suis inquiet de la
situation en Outaouais? Tout à fait. Est-ce que j'aimerais voir des actions
pour augmenter la vaccination, augmenter la protection des gens? Tout à fait.
C'est la région où il y a le moins de gens vaccinés au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Selon
les projections qui ont été faites et ce que nous a dit hier le Dr Arruda,
là, ils ont eu des projections, eux, au cours de la fin de semaine, sur la
possibilité d'une troisième vague, M. Arruda disait que, s'il y avait une
adhésion modérée aux mesures sanitaires, on allait se retrouver en troisième
vague avec, à la clé, là, 1 500 hospitalisations à court terme, là.
Quand vous regardez comment ça se passe au Québec, avez-vous l'impression que
les gens adhèrent toujours de façon forte aux mesures sanitaires? Est-ce que
vous pensez qu'on va tomber en troisième vague?
M. Fortin :
Si les gens adhèrent moins aux règles en place, on va tomber dans la troisième
vague. Si les gens continuent d'adhérer aux mesures sanitaires… Et, pour
répondre à votre question précise, là, oui, j'ai l'impression que les gens
continuent d'adhérer aux mesures sanitaires, continuent de respecter les règles,
continuent de savoir que c'est ce qui nous mène vers la lumière qui est au bout
du tunnel. Mais, si les gens continuent d'y adhérer, ça n'empêchera pas
nécessairement une troisième vague. On le voit en Ontario, où les gens
continuent d'adhérer aux règles, et, officiellement, là, ils sont dans une
troisième vague. Alors…
M. Lacroix (Louis) :
Donc, vous, vous pensez que c'est inévitable, une troisième vague.
M. Fortin :
Bien, je pense qu'on doit tout faire pour tenter de l'éviter et de la
minimiser.
M. Lacroix (Louis) :
…vous dites : En Ontario, ils ont suivi les règles puis ils sont en
troisième vague, ça fait que…
M. Fortin :
Oui, mais l'un n'empêche pas l'autre nécessairement, là. Ce n'est pas parce
qu'on suit les règles à la lettre qu'il n'y aura pas de troisième vague. Notre
travail, nous, comme Québécois, comme citoyens, c'est de respecter les règles
et de minimiser la situation, le danger potentiel et l'ampleur d'une vague
éventuelle ou potentielle.
M. Carabin (François) : ...la
responsabilité ne devrait pas être sur le gouvernement, à ce moment-là, qui
desserre l'écrou hier mais qui nous parle de la montée des variants?
M. Fortin :
Ça, c'est depuis le début. Depuis le début, là, le gouvernement nous dit :
Vous avez une responsabilité comme citoyens. Et, c'est sûr, on a tous une part
de responsabilité, les actions qu'on prend ont toutes un impact sur la
situation et l'évolution de la pandémie, l'ampleur de la pandémie, mais le
gouvernement a un rôle à jouer.
Ce que je viens de dire au sujet du
Saguenay, de l'Outaouais, du fait que ces régions-là... on pourrait mieux
protéger les gens de ces régions-là en augmentant la vaccination parce qu'il y
a un risque potentiel d'augmentation rapide de cas dans ces régions-là, ça fait
partie du rôle que le gouvernement a à jouer. Quand le gouvernement propose des
assouplissements, bien, il doit aussi voir c'est quoi, sa part de
responsabilité pour s'assurer de la protection des gens.
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
qu'on desserre trop vite en ce moment, à votre avis?
M. Fortin :
Ce n'est pas une question de : Est-ce qu'on desserre trop vite?, c'est une
question de : Est-ce que le gouvernement fait tout en son pouvoir pour
protéger les gens même avec ces assouplissements-là? Même avec ces
assouplissements-là, s'il y avait des purificateurs d'air dans les écoles, la
situation serait meilleure. Même avec ces assouplissements-là, si on en faisait
plus pour vacciner les gens dans des régions où il y a des éclosions qui
augmentent, on serait dans une meilleure situation.
Alors, les gens ont une part de
responsabilité, bien entendu, ça, c'est vrai depuis le début, mais le
gouvernement a une énorme part de responsabilité dans la protection des gens.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, si je comprends bien, on n'en fait pas assez.
M. Fortin :Bien, de ce côté-là, depuis le début de la pandémie, il y a des
éléments que le gouvernement aurait pu mettre de l'avant, qu'il ne met pas de
l'avant, et c'est certain que ça contribue à la situation actuelle.
La Modératrice
: Une
dernière, rapidement.
M. Bossé (Olivier) :
…pour la rencontre entre MM. Legault et Labeaume ce matin?
M. Fortin :
Oui. Disons que, si ce qu'on entend est vrai et qu'on est à la veille d'une
entente entre le gouvernement et la ville de Québec sur le tramway, c'est
positif.
Cependant, il faut aussi se rappeler
comment on s'est rendu là. On est en 2021. Cette entente-là initiale, elle a
été signée en 2017 ou en 2018 entre le gouvernement et la ville. Alors, ça fait
trois ans, là, ou deux ans et demi que le gouvernement de la CAQ fait du avance,
recule, avance, recule, avance, recule dans ce dossier-là qui aurait dû être
réglé depuis très longtemps. Si le dossier est réglé aujourd'hui et qu'on va
pouvoir avoir un échéancier précis pour l'avancée de ce projet-là, tant mieux.
Les gens de Québec le méritent. Mais il faut se rendre compte qu'on est dans
cette situation-là parce que le gouvernement de la CAQ a tergiversé, a hésité,
a probablement trop écouté Éric Caire et son «no way tramway».
La Modératrice
: En
anglais.
Mme Senay (Cathy) : OK. You're saying that, if people are not respecting the rules, as
Mr. Arruda said yesterday, we'll be entering in a third wave. What should
be in place now that restrictions are lifted in some regions?
M. Fortin :
If people don't listen to the rules, we'll inevitably be in increasing cases
and in a third wave. We're seeing Ontario is already there right now.
But I believe the
Quebeckers will follow the rules, just like they have been in the vast majority
since the start of it, but it doesn't mean that we won't… that our cases won't
increase. There is still the presence of variants. There are still a number of
factors that can lead to our cases increasing.
So, is a third wave
coming? Will our numbers increase? I certainly hope not, but our responsibility,
as citizens, is only part of that, part of the reasons that could lead us to be
in a third wave.
Mme Senay (Cathy) : …regions, like Saguenay and the Outaouais, where cases are
increasing.
M. Fortin :
Yes. There are two regions right now, in Québec, where you're seeing an
increase in the number of cases, and where the Government has said : Well,
those regions could potentially go back from orange to red. That's the
Saguenay—Lac-Saint-Jean region and the Outaouais region, and curious hazard is
that those two regions are the ones who are the least vaccinated of all.
So, in those regions where
there is a high potential or a higher potential than there was of contracting
the virus, where there are more outbreaks than it used to be, the Government
has the responsibility to protect the citizens by increasing the number of
vaccines that are available to those populations. It's what they've been doing
in Montréal since the start of vaccination. Government said : We will send
more vaccines to Montréal because people are at a higher risk there. Well,
right now, people are at a higher risk, and the regions as a whole are at a
higher risk of cases increasing dramatically, and hospitalizations increasing.
In those two regions, the Government should follow… with vaccination to protect
people a little bit more in those regions.
Mme Senay (Cathy) : …keep the curfew.
M. Fortin :
Well, we're not at the stage yet, for those regions, we're not at the stage yet
where the Government needs to go back and forth between zones or change the
color of the zones, but what the Government can do right now is increase the
vaccination. We're seeing very clearly that, in the two regions that are the
least vaccinated, they are the two regions that are
experiencing an increase in outbreaks. It's not just coincidence.
Mme Fletcher (Raquel) : I have a question
for Mr. Leitão about what
you're proposing for tax…
M. Leitão : Yes. Thank you. So, what we're announcing today, what we're asking
today or proposing to the Government is that the Government issues another delay in the date, the limit to submit your income
tax return for businesses. We think that this will benefit especially small
businesses, small businesses that have been hit the most by the pandemic, what
we call the «commerces de proximité», you know, restaurants, retail trades,
bars, etc., that some are still closed, others have just reopened. Many
different programs from the different Governments, a lot of bureaucracy, a lot of paperwork. So, I think an
additional three months to submit your income tax return, I think, would be
welcome by those businesses.
Mme MacKenzie (Angela) : …could I just get your reaction to the La Presse report about the Laurentians CISSS putting out recruitment for
white-only PABs?
M. Fortin :
Unacceptable. It's 2021. We're in Québec, and there is absolutely no way that a
government establishment should put out a request for employees based on race.
First of all, you would never see the opposite. You would never see a situation
where they would ask for a black person, an indigenous person, a person of a
certain religion. And so there really is absolutely no reason for this to
happen right now. It's unconscionable.
And it's a real
leadership test for the new Minister in charge of the fight against racism. The
Government appointed Mr. Charette a few weeks ago. This event took place
in his riding, in his area, and there needs to be a swift and strong response
from the Government on this. It needs to send a signal that this cannot happen
again in government establishments. And really, as a society, we should never
ever hire somebody based on race.
Mme MacKenzie (Angela) :
…related to that as well. The two nurses, in Joliette, that have been alleged
to have had a racist incident with another indigenous woman, they were fired.
Is that going far enough, in your opinion?
M. Fortin : I
think there certainly needs to be discussions with the Ordre des infirmières,
with their professional orders to see what happens to these employees. Can they
just get another job in the health care network somewhere else? Can they go to
the private sector? Are there other repercussions? But, really, I think the
CISSS de Lanaudière and the Government in general should look at what is
happening across the health care network and the way we treat indigenous
people.
Obviously, this is not a
situation that has happened twice. It didn't just
happen in the Joyce Echaquan situation and it didn't just happen last week with
Mrs. Ottawa. This is a situation that, if we've heard of these two incidents, it's happened numerous
times. It's still happening right across the health care network. And so I
think the Government needs a
real think through as to how it can not just look at one establishment but look
across the province as to how we can better educate and «conscientiser», to
make aware our health care professionals.
Mme Fletcher (Raquel) : The Government has
used the analogy of a few bad apples on a number of occasions, and, well, my
colleague has mentioned that those bad apples have now been fired. But, in the
other case, when they were… you mentioned about hiring white only… whites only,
sorry, that… how do you fire the bad apple? Or is that… It's a bit of a
different case, right, because that…
M. Fortin : It's too easy to say : It's just a few bad apples. Those situations have taken place and are taking
place right across our health care network. We heard, those situations were made public, those bad
apples, we discussed publicly, but there's a lot more bad apples than we think.
And the situation with regards to what happened in
Saint-Eustache is not just due to a few bad apples. The number of people that
it had to get through, before it was printed on an official document from the
heath care establishment, the number of… the number of verifications that are done with these things means that it wasn't just one
person, it wasn't just two people. Really, it's much… It's a situation that raises a lot of red flags
because it comes directly from the establishment.
So, I think there needs
to be… there obviously needs to be word given across the health care network
and across all the Government departments that this not acceptable, this will not, cannot, and should not,
and will not happen again. That's the leadership. That's what we're waiting from Minister Charette, and we want to
know exactly how he's going to do that with firm actions and a timeline.
La Modératrice
:
Merci.
(Fin à 8 h 30)