(Dix heures quarante-cinq minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour à
tous. Contente d'être accompagnée de mes collègues André et Carlos. Merci
d'être avec moi ce matin.
Alors, sous peu, le gouvernement de
François Legault va déposer le budget du Québec. Après avoir lourdement été
touché par la crise, avoir le pire bilan au Canada, le Québec doit se mettre en
oeuvre et assurer un plan de relance pour son progrès à long terme.
Des milliers de Québécois, comme vous le
savez, ont perdu la vie lors de la pandémie et des milliers d'autres ont perdu
leur emploi, souffrent d'isolement, souffrent de problèmes de santé mentale, de
solitude. Notre système entier a été testé et il a montré ses failles.
La crise sanitaire a mis en lumière les
grandes inégalités entre les individus, les communautés, les pays aussi. Et c'est
pourquoi il est fondamental qu'au Québec comme ailleurs on se questionne sur
comment nous voulons bâtir le monde de demain. Et c'est aussi pourquoi ce
budget sera un véritable test de vision pour le gouvernement Legault.
Dans un premier temps, le budget devra
mettre en place des mesures à court terme afin de venir en aide aux secteurs
qui ont été plus lourdement touchés. Et c'est la raison pour laquelle mon
collègue André Fortin prendra la parole, tout à l'heure, pour exprimer
spécifiquement les demandes à ce sujet.
Mais, dans un deuxième temps, le budget
devra être également la démonstration d'une vision à long terme dont le moteur
devrait être la modernité, un Québec du XXIe siècle. Et la conjoncture actuelle
crée une occasion unique de positionner le Québec, mais de quelle manière?
J'espère que le gouvernement aura mûrement
réfléchi aux changements qu'il souhaite apporter à notre façon de vivre, à
notre façon de nous gouverner, à notre façon de consommer. François Legault
va-t-il profiter de cette crise pour effectuer les virages qui s'imposent pour
notre avenir collectif ou est-ce qu'on va revenir à un statu quo ou un
«business as usual»? Nous aurons les réponses à ces questions le 25 mars
prochain.
Au Parti libéral du Québec, nous croyons
qu'il est temps pour le Québec de prendre la voie d'une nouvelle vision
économique qui émerge ici et ailleurs dans le monde. La plupart des sondages
confirment l'intérêt des Québécois mais aussi des Canadiens pour un virage vers
une société qui soit plus juste et plus équitable.
À la base de cette nouvelle vision se
trouve une idée qui est assez simple, en fait, mais elle est quand même
révolutionnaire, que l'activité économique soit au service des citoyens. Quelle
sera la vision déployée par François Legault? Le progrès économique ne doit pas
seulement se confiner à des dimensions qui sont purement comptables ou financières.
On doit repenser dans un cadre plus large qui place le progrès social,
économique, technologique, environnemental au coeur de notre projet.
La crise a accéléré la volonté
d'exploitation des technologies intelligentes, de l'intelligence artificielle,
des réservoirs de données. On a changé nos façons de travailler, d'acheter, de
communiquer, d'apprendre, de soigner, de voyager. Le budget déposé par le
gouvernement va donc devoir paver la voie non seulement au progrès économique,
mais au progrès environnemental, au progrès social, au progrès technologique.
Et c'est cette vision-là qu'on attend de la part du gouvernement.
Je vais maintenant céder la parole à mon
collègue, André Fortin.
M. Fortin :
Bonjour. La pandémie a fait en sorte qu'il y a énormément de besoins qui sont
pressants, en ce moment, et le gouvernement se doit, à travers son exercice
budgétaire, de répondre à ces besoins-là de la part des Québécois.
Sans savoir ce qui s'en vient au niveau
économique, au niveau financier, le gouvernement se doit, à ce moment-ci, de se
garder une marge de manoeuvre. Et, si ça veut dire repousser la date de retour
à l'équilibre budgétaire, bien, il est possible, selon les scénarios
financiers, que ce soit la bonne chose à faire.
Le gouvernement, cependant, ne peut pas,
aujourd'hui, affirmer un retour à l'équilibre budgétaire à court terme sans
hausser les impôts, sans réduire les dépenses, sans piger dans le Fonds des
générations. On a besoin d'une approche qui est réaliste mais qui va combler
les besoins des nombreux Québécois en ce moment.
Et ces besoins-là, on les connaît,
c'est-à-dire... Plusieurs des demandes qui nous viennent des Québécois, qui
nous viennent de la société civile, on les a déjà reprises, on les a déjà
formulées, et vous nous avez déjà entendus les mettre de l'avant, c'est-à-dire
un programme de psychothérapie universel accessible à tous les Québécois qui en
ont besoin et un crédit d'impôt pour des soins à domicile mieux adaptés et plus
généreux. Ça, ce sont des éléments qui proviennent de cette nouvelle réalité
postpandémique... qui sera postpandémique.
On demande également aujourd'hui un fonds
dédié pour le rattrapage en matière de chirurgie. Il y a tellement de Québécois
qui continuent de souffrir, qui n'ont pas eu l'occasion, au cours des derniers
mois, d'avoir des chirurgies qu'ils ont besoin. Et, si on veut réellement
reprendre le dessus sur les listes d'attente, il faudra un fonds dédié pour le
rattrapage à ce niveau-là.
Au niveau de la réussite scolaire, on a vu
l'impact que la pandémie a eu sur plusieurs élèves. Ce qu'on demande, c'est de
bonifier le programme de tutorat et d'aider les parents qui eux-mêmes ont pris
les moyens pour aider leurs enfants à travers un crédit d'impôt pour rembourser
tous ces frais-là qui ont été encourus.
Et au niveau des PME, vous le savez, la
situation, elle est et elle demeure critique. Nous sommes la province où il y a
eu le plus de faillites, de façon proportionnelle, de la part de nos entrepreneurs.
Alors, ce qu'on demande, c'est les mêmes demandes qu'on a mises de l'avant,
c'est-à-dire moduler l'aide selon la perte de revenus, doubler l'aide
admissible et un taux d'impôt réduit pour les PME, notamment au niveau des
services. Ce sont des mesures qui peuvent être adoptées à court terme et qui
peuvent nous aider à passer à travers cette pandémie.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions.
M. Lacroix (Louis) :
M. Leitão, pendant vos années à titre de ministre des Finances, alors que
vous étiez aux affaires, n'est-ce pas, vous avez passé quatre ans, vous étiez
le chantre de l'équilibre budgétaire. Et là, maintenant, M. Fortin dit qu'on
peut repousser l'équilibre budgétaire au-delà de 2025, comme c'est prévu, là, jusqu'à
nouvel ordre, en tout cas, là, dans les prévisions du gouvernement. Donc, maintenant,
vous êtes d'accord avec ça, de ne pas atteindre l'équilibre budgétaire tout de
suite?
M. Leitão : Absolument, et je
l'ai dit il y a à peu près un an, je m'en rappelle très bien. C'était un peu
plus en haut, à la sortie du salon rouge, quand le gouvernement avait commencé
à flotter l'idée que, bon, il va y avoir un déficit de 10 à 15 milliards.
Et tout de suite M. Girard disait : Mais on va revenir à l'équilibre
budgétaire sans augmentation d'impôt ni coupure de services, ne vous en faites
pas, on va y arriver comme prévu.
Et j'ai dit : Mais non, on ne peut
pas dire aujourd'hui, il y a eu quand même une pandémie, il y a quand même une
récession, probablement la plus forte depuis la Deuxième Guerre mondiale, on ne
peut pas dire aujourd'hui qu'on va retourner à l'équilibre budgétaire en cinq
ans. Ce n'est même pas... ça serait irréel et ça serait même dommageable de
s'engager aujourd'hui avec un tel calendrier.
On ne sait pas. Il y a eu la récession, il
y a la pandémie, il y a eu des pertes d'emploi massives, l'économie qui est en
train de se restructurer. Non. L'équilibre budgétaire viendra quand l'économie
sera en meilleur état. Mais il nous faut une feuille de route, ça oui. Mais
cinq ans... à ce moment-ci, cinq ans, ce n'est pas réaliste.
M. Bergeron (Patrice) : Si ce
n'est pas cinq ans, c'est combien?
M. Leitão : Je ne sais pas. Honnêtement,
je ne sais pas, je ne sais pas. On va d'abord voir, le 25 mars, quel est
le cadre financier du gouvernement sur cinq ans. À ce moment-là, on pourra
avoir une meilleure idée de l'évolution de la situation. Et je vous invite
aussi, et je finis avec ça parce que, sinon, je prends la parole tout le temps,
il y a quand même eu une grande valeur, au budget de mars 2020, et je
m'explique. Cette grande valeur, cette grande utilité, c'est que c'était dans
un contexte prépandémique où le gouvernement nous a présenté son cadre
financier sur cinq ans. Maintenant, ce qu'il nous invite, nous tous, nous et
vous, c'est à comparer où est-ce qu'on va se trouver en 2022, par exemple, non
pas vis-à-vis 2019, mais vis-à-vis où on aurait dû être s'il n'y avait pas eu
de pandémie. C'est cet écart-là qu'il va falloir combler. Merci.
M. Lacroix (Louis) :
Mme Anglade, j'ai une petite question pour vous aussi, c'est sur le vaccin
AstraZeneca. Bon, la semaine dernière, il y avait la Norvège, le Danemark,
l'Islande. Là, s'ajoute une multitude de pays européens, pas les moindres, mais
quand même la France, l'Allemagne, l'Italie, la Slovénie, etc., qui, eux,
prennent un pas de recul en disant : Bien, nous autres, là, tant qu'on n'a
pas des avis sur la sécurité du vaccin d'AstraZeneca, on arrête de l'utiliser.
Est-ce que vous croyez que, par prudence, on doit faire la même chose chez
nous?
Mme Anglade : La semaine
dernière, je demandais à avoir un certain nombre de réponses de la part de la
Santé publique, et ce que je dois dire, c'est que les deux ordres de gouvernement
sont revenus, puis ils ont dit : Écoutez, on regarde les chiffres et nous,
on pense que c'est la bonne chose à faire que d'aller de l'avant. J'ai deux
collègues, Christine St-Pierre et Hélène David, qui ont été vaccinées avec les
vaccins d'AstraZeneca. Alors, je pense qu'on doit faire confiance, on doit
encourager les gens à se vacciner. Dans notre propre formation politique, on a
des gens qui ont pris le vaccin, et je pense que c'est la bonne chose à faire à
ce moment-ci.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous n'avez pas de crainte particulière? Le Parti québécois, tout à l'heure, M.
St-Pierre Plamondon, lui, dit : Je me fie à la science, mais la science...
en fait, la Santé publique a un devoir de dire, d'expliquer clairement pourquoi
elle continue à recommander le vaccin. Est-ce que vous êtes de la même...
Mme Anglade : Alors, que je
croie à la science, vraiment, c'est l'approche que nous devons adopter, donc,
croire à la science. Et les gouvernements, la Santé publique à expliquer... Il
faut continuer d'expliquer. Il y a un énorme travail pour aller convaincre la population
de la nécessité de prendre un vaccin. On sait qu'il y a beaucoup de personnes
qui sont sceptiques. Il faut justement que nous, comme élus, nous démontrions
qu'on pense que c'est important et qu'on va de l'avant également. Donc, c'est
des messages qu'il faut passer absolument.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous croyez que l'information de la Santé publique est claire à ce moment-ci?
Mme Anglade : Elle peut toujours
être plus claire. Elle peut toujours être plus claire. Parce que, si tout était
parfait, tout le monde irait se faire vacciner. On a un énorme travail à faire
à aller parler à des populations qui sont peut-être moins réceptives. La
semaine dernière, en période de questions, mon collègue, justement, disait :
Il faut qu'il y ait des campagnes de sensibilisation par rapport aux vaccins
pour que les gens se disent : O.K., c'est sécuritaire de le faire. C'est
surtout plus sécuritaire de le faire que de ne pas le faire, et ça, ce
message-là, il doit encore être entendu. Donc, il y a encore beaucoup de
travail à faire par rapport à ça.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : À propos de Joliette, Mme Anglade, on ne sait
pas si les infirmières mises en cause avaient suivi la formation sur la
sécurisation culturelle. Mais qu'est-ce qui explique qu'on ait encore ce genre
de situation là?
Mme Anglade : Premièrement, la
situation de Joliette témoigne du fait que c'est un problème qui est profond,
ce n'est pas un problème en... C'est un problème qui est complexe, qui est
profond. Et il y a eu des mesures qui ont été mises en place, mais,
visiblement, elles ne fonctionnent pas, ces mesures-là.
Je vous rappelle que le Principe de Joyce,
que nous avons présenté à l'Assemblée nationale pour qu'il soit adopté, que le
gouvernement a voté contre, a voté contre ce principe-là qui, justement,
reconnaissait, un, la notion de racisme systémique, mais, deux, toutes les
mesures qui devraient suivre, notamment en matière de sensibilisation,
d'accompagnement, d'éducation dans ce volet-là. Et ça ne semble pas être très
efficace présentement.
Donc, ça témoigne juste de toute la
complexité puis de la nécessité de pousser ce sujet-là plus loin, de
reconnaître l'existence d'un problème que l'on a qui n'est pas facile à nommer,
qui est difficile, mais qui est nécessaire si on veut vraiment pouvoir aller
plus loin.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Dans l'immédiat, est-ce que vous vous sentez à
l'aise de dire à une personne autochtone ou attikamek d'aller dans le
système de santé? Parce que vous comprenez qu'il y en a qui ont des craintes,
là. Est-ce que vous, vous vous sentez à l'aise de leur dire : Allez-y, il
n'y a pas de problème, vous allez avoir les soins nécessaires?
Mme Anglade : Bien, on veut
encourager les gens à aller se faire soigner, mais en même temps, je pense que
c'est la responsabilité du gouvernement que de rassurer également la population
par rapport à ça dans les gestes concrets qui doivent être posés. Et là c'est
une question qui est pour le gouvernement : Comment rassurez-vous la
population après ce qui s'est passé et quand on regarde ce qui se déroule à
nouveau? Donc, c'est au gouvernement d'envoyer ce message-là.
M. Carabin (François) : Mais
vous dites que les mesures ne fonctionnent pas. Est-ce à dire... J'avais
compris que les deux infirmières avaient suivi la formation, là. Est-ce à dire
que la formation est inefficace, inutile?
Mme Anglade : Bien, clairement
que... Si l'objectif, c'était de former puis que ça ne se reproduise pas, c'est
clairement un échec. Je veux dire, ce n'est clairement pas le résultat qui est
attendu. Puis je pense qu'encore une fois ça montre que le problème, il est
complexe. Ce n'est pas juste... On ne peut pas juste trouver une solution, un
plasteur, puis dire : Ah! bien, on va régler le problème, puis voilà une
petite formation, puis c'est réglé. Le problème, il est plus profond que ça.
Alors, toute la question du Principe de Joyce, qui va dans le fond des choses,
tout le rapport Viens qui va dans le fond des choses, il y a une raison pour
ça. Alors, je demande au gouvernement de prendre l'ampleur... de prendre
conscience de l'ampleur de la tâche, finalement, qu'il y a à abattre pour
arriver à changer les choses.
Mme Gamache (Valérie) : Mme
Anglade, concernant le rapport des ordres professionnels concernant le CLSC
Herron, on dit : Il faut, à quelque part, avoir davantage un regard sur
les CHSLD privés, il faut vraiment avoir plus de contrôle sur ces établissements-là.
Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on les nationalise? Est-ce qu'on établit des
normes? Qu'est-ce qu'on fait pour éviter, dans l'avenir, des situations comme
ça?
Mme Anglade : Alors, dans ces
organisations-là, il y en a qui sont privées non conventionnées. Je pense qu'il
va falloir qu'on regarde très sérieusement toute la question de la convention
pour qu'ils soient beaucoup mieux encadrés. Il y a des mesures qui sont
proposées. On va voir ce que le gouvernement veut faire avec les mesures. Mais
de conventionner ce qui n'est pas conventionné aujourd'hui m'apparaît la piste
à considérer.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
c'est ce qu'ils vont faire, là, c'est déjà déjà amorcé, il y en a un qui a été
conventionné. Bon, ils prévoient conventionner à peu près tout ce qu'ils
peuvent conventionner, les 43 CHSLD privés non conventionnés, d'ici deux ans.
Donc, c'est la bonne approche?
Mme Anglade : Nous, ce que
l'on comprend, c'est que ce n'est pas entièrement... Il y a certaines mesures
qui vont être mises de l'avant, pas toutes. Donc, on est en train de regarder
ça. Ce n'est pas toutes les mesures qui amènent à la convention dans ce qui est
présenté présentement. Donc, on pense que... on va regarder l'ensemble des
mesures. Nous, ce qu'on veut, c'est que l'ensemble des recommandations qui ont
été formulées soient mises de l'avant.
M. Carabin (François) : Plus
largement, sur les soins qu'on donne à nos aînés, le gouvernement de la CAQ a
choisi d'adopter... bien, les maisons pour aînés, là. Il y en a, je pense, une
soixantaine dans son projet de loi n° 66. Est-ce
qu'il est trop tôt pour s'avancer sur cette voie-là? Qu'est-ce que vous
demandez au gouvernement...
Mme Anglade : ...sur les
maisons?
Journaliste
: Sur la
voie des maisons pour aînés. Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement du
Québec dans l'étude des soins faits aux aînés, là, dans les prochains mois?
Mme Anglade : Bien, je pense
que c'est une question... Toute la question des soins à domicile, elle est fondamentale.
Et là on a voulu investir dans des maisons pour des aînés. Mais, avec le regard
que l'on doit porter sur la crise, est-ce que c'est là qu'on devrait investir
ou s'assurer que les gens restent à la maison le plus longtemps possible? La
meilleure maison pour aînés d'une personne, c'est sa maison, c'est sa maison.
M. Bergeron (Patrice) :
Mme Anglade, le lendemain de la commémoration à laquelle vous avez
participé, le gouvernement caquiste a publié sur le site de son parti une
longue apologie, je pourrais dire ça comme ça, là, qui dit : Qui aurait pu
faire mieux? D'abord, je vous demanderais de répondre : Qui aurait pu
faire mieux? Est-ce que votre parti aurait pu faire mieux? Mais est-ce que
c'était approprié puis est-ce que vous endosseriez la lecture que fait ce
texte-là?
Mme Anglade : Alors, qui
aurait pu faire mieux? Je n'ai même pas besoin de poser la question, tu sais, on
peut répondre. Il y a neuf autres provinces qui ont fait mieux. Il y en a neuf
autres qui ont fait mieux. Alors, je pense qu'il faut regarder la crise... pas
de se faire d'autocongratulations, là, ce n'est pas ça, l'objectif, mais de
regarder, de manière objective avec un regard externe, ce qui a bien été et ce
qui n'a pas bien été et d'apporter les changements nécessaires.
Puis c'est la raison, depuis le début,
pour laquelle on dit : Il faut qu'il y ait une enquête publique
indépendante. En lisant ce texte, on se dit : Ah! bien, c'est pour ça
qu'ils ne veulent pas d'enquête publique indépendante, parce qu'apparemment
tout est parfait. Même si nous avons le pire bilan au pays, il semble que
tout... qu'on n'aurait pas pu faire mieux. C'est une manière extrêmement...
d'autoflagornerie, on s'autocongratule de ces résultats. Je trouve ça... Il
faut se questionner sur l'approche qu'ils ont décidé de choisir, honnêtement.
M. Larin (Vincent) : Sur les
mesures d'assouplissement, Mme Anglade... annoncées ce soir, là, on ne
peut pas comprendre. Il y a différentes affaires pour les zones rouges, notamment.
Trouvez-vous que ça commence à devenir compliqué un peu? Tu sais, le gouvernement
a beaucoup insisté sur la nécessité qu'il y ait de la cohérence. Trouvez-vous
que c'est toujours très cohérent?
Mme Anglade : Bien, que ce
soit compliqué, on en est conscients, d'où l'importance de communiquer. Ce
qu'on comprend, c'est qu'on s'attend à ce qu'une des propositions qu'on a fait
la semaine passée, notamment en matière de retour à l'école de nos élèves de
secondaires III, IV, V, soit accueillie de manière favorable par la Santé
publique en zone orange. Ça, ce serait une bonne nouvelle parce que la réussite
scolaire est vraiment un souci que l'on a, véritablement un enjeu. Et puis on
s'attend à ce que certaines régions passent au jaune. Aussi, ne pas appliquer
le mur-à-mur. Alors, je pense que je suis un peu aux couleurs de la Gaspésie et
des Îles-de-la-Madeleine aujourd'hui. Donc, on leur souhaite qu'ils puissent
passer au jaune.
M. Larin (Vincent) : Mais là
les salles de spectacle seraient ouvertes en zone rouge, pas les salles de
restaurant. Vous trouvez ça logique?
Mme Anglade : Encore une fois,
on va attendre les propositions, on va attendre le point de presse du premier
ministre pour réagir à ces enjeux-là. La question de la cohérence est toujours
importante. C'est complexe, oui, mais c'est leur responsabilité que de
communiquer de manière efficace. Donc, on va pouvoir répondre à ces
questions-là au terme du point de presse.
M. Bergeron (Patrice) : Juste
une petite question sur l'enveloppe sur le rattrapage des chirurgies. C'est une
enveloppe de combien? Est-ce que c'est tiré à même directement, mettons, les
enveloppes des fédérations médicales ou... Ça ressemblerait à combien, en
fonds, là?
M. Fortin :
Bien, non, ça doit être une nouvelle enveloppe, là, d'abord, qui doit être mise
de l'avant. Le reste des soins de santé doit tout de même continuer. Alors, ce
qu'on veut réellement, c'est un fonds dédié. Et l'objectif, le gouvernement
pourra préciser exactement de combien il a besoin à ce moment-ci. Il est le
seul à vraiment savoir ce montant-là. Ce qui est important pour nous, c'est que
ces sommes-là soient protégées, soient protégées, ne puissent pas être
accaparées par d'autres parties du réseau, mais que ce soit vraiment un fonds
dédié uniquement au rattrapage en chirurgie pour tous ces Québécois-là qui
attendent depuis trop longtemps leurs chirurgies.
M. Bossé (Olivier) : Mme
Anglade, je suis curieux. Sur le vaccin, si le gouvernement disait : Il
faut faire la promotion du vaccin, allons-y, les cinq chefs ensemble, on va
prendre des photos, est-ce que vous embarqueriez là-dedans?
Mme Anglade : J'embarquerais
dans toute initiative qui va faire en sorte qu'on encourage la population à se
faire vacciner. Peu importe le rôle que je peux jouer, j'embarquerais dans
n'importe quelle initiative qui fait en sorte que les gens se disent :
C'est la bonne chose à faire, c'est le bon message à envoyer.
Mme Senay
(Cathy) : Can we hear your comments regarding
the case of Jocelyne Ottawa? The CISSS of Lanaudière sent a press release
making clearly five points of measures that have been taking place. Nurses have
been suspended without pay. There is a liaison officer. There is this mandatory
training. How come we are there again with a violent… a presumed violent
incident?
Mme Anglade :
So, first of all, it just tells you how deep the problem is, how complex it is.
And you cannot fix it just by saying, you know : We're just going to train
people, and it's all going to be over. The question of systemic racism is…
That's why it's important to recognize systemic racism, because then, you
recognize that you have a number of things that need to be put in place in order
to solve this issue that cannot be solved with just a training in one month. If
it was that easy, it would have been done a long time ago. It's not easy, it's
complex. And whatever they have put in place, you have to conclude that it
hasn't worked. In this particular case, it hasn't worked. Perhaps it worked for
other people, but in this particular case, it hasn't worked.
We recommended to approve, at the National Assembly, the principle of Joyce, Joyce's
Principle, and it was rejected by the CAQ. So, I think they need to integrate
that the issue runs a lot deeper and they need to provide solutions that are
more systemic.
Mme Fletcher (Raquel) : ...pause on the AstraZeneca vaccine?
Mme Anglade : So, the AstraZeneca, we asked questions last week, I believe
they've provided a number of answers regarding AstraZeneca. I have two
colleagues of mine that have been vaccinated with AstraZeneca, Christine St-Pierre and Hélène David, and we strongly encourage
people to really get the vaccine at this point. Two levels of government have said that they want to move
ahead. Public Health has also mentioned that. So, we really want to encourage
people to get vaccinated.
Mme Fletcher (Raquel) : I'd also like to hear you on the report on Herron from the order of
nurses and the Collège des médecins. What do you take away from that report...
Mme Anglade : So, the private senior homes that are not following specific
guidelines, they need to be more supported, follow the guidelines that are
provided. I'm not sure how you say «conventionné». «Conventioned», I guess.
They need to be conventioned the way others are. Right now... Sorry?
Une voix : …
Mme Anglade : Standardized. They need to be standardized the way the other ones
are. What we understand today is there is part of that standardization that the
Government is considering, but
not the whole... but not all the recommendations. And that's why we want to get
clarity from the Government.
Are they going to follow every single recommendation or
they're just going to pick and choose what they believe is right? So, we want
to make sure that all the recommendations are followed and that we standardize
things.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you agree with the findings that management is responsible, but
not the staff? Do you think the staff has some responsibility as well?
Mme Anglade :
Well, we have to believe in the report that was presented to us, and at this
point there's so many things that need to be implemented. But, ultimately,
leaders are ultimately accountable.
Mme MacKenzie (Angela) :
What about the... One of the recommendations was to take awaypermits from private CHSLDs.
Mme Anglade : ...
Mme MacKenzie (Angela) : Yes. One of the recommendations was to take permits away from the private
CHSLDs. What are your thoughts on that?
Mme Anglade : I mean, we have to look at all the recommendations. But,
fundamentally, what needs to happen is a standardization. We need to have
better control of what's going on, and, if at the end people are not following
the rules, if after you put all those standards in place and you still have
issues, that's a route that we definitely need to take because we need to
protect the population.
Mme MacKenzie (Angela) : Just regarding tonight's press conference, I know we don't
have all the details yet, but what is your take on the idea of loosening
restrictions, right now, knowing that we have all these variants, especially in
the Montréal area?
Mme Anglade : We've asked... so, we don't know what's going to come out. That's
the thing. So, I find it all this funny that we have to comment on a press
conference where we don't have all the information. So, the only thing that I could say is in the orange zone, we've
said that we wanted to have students going back, secondary students going back
to school. We believe it's probably the right approach, given the situation for them that is extremely difficult. As for the rest, we'll have to wait and see what they
come up with.
Mme Senay (Cathy) : At least, we can ask you : If you see Italy going back to a
lockdown and then you see experts in Ontario saying : We are in a third
wave, how do you see that…
Mme Anglade :
That's where, again, Public Health has to tell us what is the vision for the
next weeks, why is it that they're supporting all these decisions. Again, we're
going… or we're constantly going back to same situation. They make decisions based
on what? So, again, I'm hoping that tonight, what we're going to see is that
the Public Health is going to explain exactly why they would be recommending
this. And we'd love to see a written recommendation from Public Health as well.
Mme Senay (Cathy) : The Thaï Prime Minister…
Une voix
:
…
Mme Senay (Cathy) : Oh! sure.
I just want... little thing. The AstraZeneca's vaccine. The
Thaï Prime Minister got his shot, AstraZeneca. Do you have been pushing for
vaccine hesitancy? That's the greatest ingredient : To have leaders across
the world getting that shot.
Mme Anglade : Is the question whether that's the best approach?
Mme Senay (Cathy) : Yes, if you would do it.
Mme Anglade : If it helps. If it helps convincing people, then I think it's the
right approach. Whatever helps getting people vaccinated, I think we should be
doing at this point.
Une voix
:
…
Mme Anglade : Phil. Best for last?
M. Authier (Philip)
: Yes, exactly. Good morning. How are you? I'm sorry, but did I
understand you to say correctly that Mme St-Pierre and Mme David have been
vaccinated?
Mme Anglade : They have been, well…
M. Authier (Philip)
: They got their first shot?
Mme Anglade : Yes, they've been… Other people in my caucus… Carlos Leitão has been vaccinated. But what
I said is Christine St-Pierre
and Hélène David got the
AstraZeneca vaccine.
M. Authier (Philip)
: How many in the caucus have been vaccinated?
Mme Anglade :You know what, they were still taking
vaccines yesterday and today. So, I don't know exactly, but I would say about a
third…
Une voix : …
Mme Anglade : Five of them.
M. Authier (Philip)
:
...people over 65.
Mme Anglade :
Yes, yes, of course. Of course. Only the people that have… Yes.
M. Authier (Philip)
:
…Mme St-Pierre is 67 and Mme David is 67. But you didn't hear that from me.
Mme Anglade : So, we have our colleagues that are over 65 that have got
vaccinated or are going to get vaccinated.
M. Authier (Philip)
: ...on the budget. I believe Mr. Fortin was saying that if they have
to increase the deficit, that would be a delay balancing the books. What is
your vision for the budget, maybe…
Mme Anglade : I'm going to let André speak to that, but the first thing we also
said about the budget is it's not only a budget, it's a vision for Québec for the future. And what we want to
see is how they see Québec for
the next decades, for the decades to come. So, first of all, we need to have a
vision. And, second of all, around the deficit, is we don't want to be stuck
into a frame that is very limiting. But I'll let André answer the question.
M. Authier (Philip)
:Thank you.
M. Fortin : Yes. In the short term, it's impossible for Government to know exactly what their
revenues are going to be. In the last update that we were provided, in
November, the Government based
their estimates on a full relaunch of the economy in january. Obviously, that
did not happen, so those numbers don't stand anymore. We're trying to avoid
that scenario. One of the ways that that can be done is what Ontario has been doing, it's presenting
three scenarios during their budget, an optimist scenario, a pessimist scenario
and maybe a more realist framework.
But the reality is we
just don't know what the revenue stream is going to be, so to say today that we
will not increase taxes, that we won't decrease spending, that we won't go into
the «Fonds des générations» and that we'll be back to a balanced budget in five
years is just ludicrous. Taking away that flexibility for Government to adjust according to its
revenues and according to the sanitary situation in the coming months doesn't make any sense at this point.
M. Authier (Philip)
: So, what would you propose, like... have to be much more grounded
in the reality of things? Because all they're saying is it's a $15 billion
deficit, and we never get much more information.
M. Fortin : Well, we're asking for Government not to handcuff itself right now. We don't know what the situation will be in the coming months, in
the coming years, at what speed the economy will come back, and to try to
predict that is a very tricky exercise at this point. So, for Government to say that it absolutely will
get back to a balanced budget in five years it's not taking into account the
reality of the situation, the risks of the current situation, what it can mean on
Government revenues. And all that means is the Government will have extremely
tough choices if it keeps that line right now. It's just not a realistic thing
to do.
So that's why we're saying : Be a little flexible on your approach, don't
handcuff yourself and put yourself in a situation where you have promised and
you have told over and over Quebeckers that you will be back to a balanced
budget in five years. We don't know what the situation will be.
Le Modérateur
:
Thank you very much.
(Fin à 11 h 15)