(Neuf heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
et bienvenue à cette conférence de presse, à la salle Evelyn-Dumas, en
compagnie du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe. M. Lacombe, je vous
cède la parole.
M. Lacombe : Merci beaucoup.
Bonjour, tout le monde. Merci beaucoup d'être avec nous ici. Merci aussi aux
gens qui se joignent à nous sur les réseaux sociaux.
D'abord, peut-être une petite parenthèse.
Vous me permettrez de vous dire que je trouve ça particulier, particulièrement
spécial d'être assis ici avec vous, dans cette salle-là, pratiquement un an,
jour pour jour... Ça va faire un an le 13 mars, donc demain, plus exactement,
qu'on a fermé complètement le réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance. Donc, hier, bien sûr, il y a eu une magnifique cérémonie de
commémoration. Mais je vais vous dire que, dans les prochaines heures, je vais
aussi avoir une pensée pour tous les artisans du réseau des services de garde
éducatifs à l'enfance, qui ne l'ont pas eu facile dans la dernière année.
C'était la première fois de l'histoire du Québec qu'on faisait ça, fermer le
réseau, mais le réouvrir aussi. Ça, ça n'a pas été beaucoup plus facile.
Quand je pense à tous les emplois, les
milliers d'emplois d'éducatrice qu'on a réussi à sauver pendant la pandémie,
les garderies non subventionnées aussi, qui sont des entreprises, qu'on a
réussi à sauver, et quand je vois qu'on a fait tout ça en équipe avec les gens
sur le terrain, les éducatrices, les directrices, je veux vraiment leur lever
mon chapeau puis leur dire que je leur suis très, très reconnaissant, que je le
serai toujours puis que je sais que les parents du Québec partagent aussi mon
avis.
Maintenant, j'ai envie de commencer en vous
disant que c'est une belle journée pour le développement des services de garde
éducatifs à l'enfance au Québec. Il y a trois semaines, rappelez-vous, quand la
liste d'attente pour une place en service de garde est passée à 51 000 enfants,
bien sûr, j'ai été questionné par certains d'entre vous dans la salle, et, à ce
moment-là, le constat que j'ai fait, c'est que la façon dont on développait le
réseau ne fonctionnait plus. Je l'ai dit clairement, je l'ai dit honnêtement,
sans détour, que ça prenait des changements profonds, donc des changements à la
loi, qui sont plus complexes, qu'on fera cet automne, mais que ça prenait
aussi, à très court terme, je l'ai dit dès le départ, des changements pour
alléger tout le processus administratif, des changements rapides pour qu'on
soit capables de construire des CPE beaucoup plus rapidement.
Aujourd'hui, je vous annonce, donc, que les
17 longues et parfois interminables étapes pour construire un CPE au
Québec, c'est terminé. Ça fait maintenant presque 25 ans que le réseau se
développe, et, au fil des années, ce qui est arrivé, c'est qu'il y a de plus en
plus de mesures de contrôle qui se sont ajoutées, qui se sont empilées les unes
sur les autres et qui, nécessairement, ont eu comme résultat d'alourdir la
tâche des gens qui veulent développer. Bref, autant les employés du ministère,
qui veulent que ça avance, que les gens sur le terrain, qui veulent construire
des CPE, étaient freinés par toute la paperasse et toute la bureaucratie qui
leur était imposée.
Quand je suis arrivé comme ministre, vous
le savez, je trouvais ça inacceptable qu'il y ait déjà 11 000 places
qui dorment sur des tablettes, qui étaient annoncées mais qui n'aient jamais vu
le jour. Je pense qu'il n'y a personne, au Québec, qui peut trouver ça normal
que ça prenne sept ans, sept années pour construire un CPE du moment qu'on
donne des places.
À ce moment-là, j'avais donc annoncé des
premiers pas, donc des premières mesures, qui ont quand même eu un effet, il
faut le dire honnêtement. Le délai moyen de réalisation de places, depuis qu'on
est arrivés en poste, est quand même passé de 48 mois à 36 mois.
Donc, il y a eu un premier pas de fait. Et, résultat de cette amélioration,
bien, il y a eu des mises sous permis de ces 11 000 places là. Il y
en a eu autour de 2 500 qui accueillent déjà des enfants, et, cette année,
on pourrait en avoir de 5 000 à 7 000 supplémentaires, seulement
cette année, qui pourraient ouvrir leurs portes. Sans la COVID, d'ailleurs, je
veux vous mentionner qu'il y a beaucoup de ces places-là qui seraient probablement,
fort probablement déjà accessibles pour les tout-petits. Donc, on a amélioré la
situation.
48 mois jusqu'à 36 mois, c'est
bien, mais je pense qu'on peut faire encore mieux. En fait, je suis persuadé,
je sais qu'on peut faire encore mieux. Je veux qu'on puisse aller plus
rapidement. Aujourd'hui, on passe donc de 17 à neuf étapes de construction pour
rendre le processus beaucoup, beaucoup plus efficace. Avec ces allègements-là,
on devrait pouvoir construire nos CPE une année plus rapidement, donc faire
passer le fameux 36 mois à un véritable 24 mois, deux ans. Ce n'est
pas vrai qu'au Québec c'est la paperasse et la bureaucratie qui vont empêcher
notre monde, au ministère de la Famille, puis les gens sur le terrain, qui
veulent construire des CPE, d'empêcher les... qui vont nous empêcher, donc, de
construire des CPE pour être capables d'offrir des places aux parents puis aux
tout-petits.
Mais ce n'est pas tout. En plus de couper,
donc, dans la paperasse puis dans la bureaucratie, on va aussi donner un coup
de pouce de plus aux gens qui veulent, sur le terrain, construire, bâtir des
CPE. On va leur envoyer de l'argent avec une avance de fonds, dès la première
étape du projet, pour les aider à démarrer, parce que, bon, ça coûte quelque
chose, là, démarrer un projet. On va leur donner plus de flexibilité aussi dans
leurs appels d'offres, notamment. On va arrêter, en fait, d'être plus sévères
avec eux qu'on l'est, notamment, envers nous-mêmes au gouvernement. On va
simplifier le processus de signature du ministère pour éviter que ce soient les
gens ici, à Québec, à toutes les fois, dans chacun des cas, qui signent, par
exemple, les autorisations pour les dépenses. On va plutôt permettre aux gens,
dans la majorité des cas, sur le terrain d'autoriser ces dépenses-là.
Bref, j'ai envie de dire : On
n'abolit pas les contrôles, parce qu'il demeure qu'on gère des fonds publics,
mais on met les contrôles aux bons endroits et aux bons moments pour qu'on
puisse enfin être plus efficaces.
Je sais que ce que je vous dis, bon, ça peut
sembler technique. J'ai l'impression qu'il y a peut-être des gens, à la maison,
qui se demandent quel effet ça va véritablement avoir, mais je sais aussi qu'il
y a des promoteurs qui connaissent bien ça et qui en ce moment, dans leur
salon, font probablement une petite gigue de la victoire parce qu'ils
attendaient cette journée-là depuis bien, bien longtemps. Parce que, comme vous
le savez, la construction d'un CPE, c'est une coconstruction. C'est un travail
d'équipe, en d'autres mots. C'est un travail d'équipe entre le ministère de la
Famille et le promoteur, les gens qui sont sur le terrain.
Avec l'annonce d'aujourd'hui, ce que nous,
on fait, c'est qu'on va aussi loin que la loi actuelle nous permet d'aller. Mon
ministère a fait un bon travail pour qu'on soit capables de rendre la vie plus
facile aux gens qui veulent construire des CPE. Maintenant, bien, ce sera aussi
aux gens sur le terrain à prendre ce ballon qu'on leur donne et puis à partir à
courir avec. S'ils sont motivés et organisés, et je sais qu'ils le sont, bien,
ils pourront être en mesure de réaliser leurs projets, donc d'ouvrir le CPE en
24 mois.
L'économie de temps, bien sûr, elle va
être particulièrement avantageuse pour les projets qui sont en tout début de
processus parce qu'ils vont pouvoir bénéficier de cet allègement-là tout au
long du processus, mais, quand même, on parle de 80 % des places
actuellement en réalisation qui vont pouvoir se concrétiser plus rapidement, à
une étape ou l'autre, là, qui vont pouvoir bénéficier des allègements en plus
de toutes les nouvelles places aussi qui vont commencer à se concrétiser, donc
les places pour l'avenir.
En conclusion, ce que je vous présente
aujourd'hui, c'est donc un bouquet de mesures pour faciliter la vie du monde
qui veulent que ça avance. Mais on ne s'arrêtera pas là non plus. Au-delà de la
construction en tant que telle, là, des édifices, de la brique et du mortier,
comme on dit parfois dans le milieu des affaires, je veux aussi qu'on change
plus profondément la façon dont on planifie, dont on réfléchit le réseau, la
façon dont on le développe. Si on veut construire plus de CPE, si on veut
construire plus de garderies, si on veut favoriser l'ouverture de plus de
milieux familiaux au Québec, on doit faire aussi des changements qui sont plus
profonds.
On aura l'occasion d'y revenir dans les
prochains mois, mais c'est vraiment le prochain chantier sur lequel je vais
m'aventurer. Mais je sais que ce sera un chantier qui sera productif parce que
les gens, partout au Québec, comme nous, veulent que ça avance. Au fond, on a
tous, le même objectif : créer plus de places en services de garde
éducatifs pour que les parents puissent aller travailler l'esprit tranquille et
pour que les enfants puissent développer leur plein potentiel. Merci, tout le
monde.
Le Modérateur
: Merci.
Nous en sommes maintenant à la période de questions. Vincent Larin, QMI.
M. Larin (Vincent) : Donc, on
comprend, M. Lacombe, que les 13 500 places qui avaient été promises ne
pourront pas être construites dans les délais qui étaient avancés en premier.
M. Lacombe : Ce que je vous
dis, c'est qu'actuellement on a déjà 2 000 places qui ont été mises sous
permis et qu'avec ce qu'on annonce aujourd'hui on sera capable d'en mettre de
5 000 à 7 000 nouvelles, cette année, sous permis, ce qui ferait de
cette année, une excellente année en termes de mise sous permis, si vous
regardez l'historique. Il faut comprendre qu'à l'intérieur des places que vous
mentionnez il y en a qu'on a reprises aussi parce que les promoteurs n'étaient
plus intéressés à les développer. Donc, au total, le bilan sera bon, là.
M. Larin (Vincent) : Mais
donc, vous nous avez promis, en février 2019, 13 500 places d'ici deux
ans, on comprend que ça ne pourra pas être réalisé.
M. Lacombe : Bien, faisons un
pas de recul, faisons un pas de recul. Ce que je vous ai expliqué, c'est qu'en
février 2019, quand j'ai mentionné clairement que je souhaitais que ces
places-là se développent en 24 mois, deux choses : d'abord, il fallait
faire le ménage parce que du moment où on dit : Êtes-vous intéressés à
garder vos places, vous aurez deux ans pour les développer, il a fallu
attendre, dans beaucoup de cas, que les CPE se rencontrent, qu'ils
réfléchissent, à savoir est-ce qu'on veut ou pas garder ces places-là, qu'ils
nous envoient une résolution de leur conseil d'administration. Je vous épargne
les détails, mais du moment où ils se sont engagés, le 24 mois est parti. Et
vous avez raison, et ça, ce n'est pas nouveau, ça date de, maintenant, trois
semaines ou un mois, à ce moment-là, il y a eu des délais parce qu'il y a eu
aussi la COVID qui est arrivée dans le portrait. Donc, j'ai déjà eu l'occasion
de dire : Effectivement, il y a des retards. Mais je pense que les gens, à
la maison, comprennent, là, que ces retards-là sont normaux ou, en tout cas,
sont justifiés dans les circonstances.
M. Larin (Vincent) : Puis
est-ce que vous comptez mettre de l'argent supplémentaire pour l'embauche de
nouvelles ressources pour traiter les demandes pour…
M. Lacombe : Ce qu'on annonce
aujourd'hui, ce sont des allègements administratifs. Donc, en théorie, on n'a
pas besoin de nouveau personnel. Ce qu'on vient faire, c'est alléger la tâche
du personnel qui est déjà en place. Donc, ce qu'on leur dit, c'est : Vous
aurez plus de temps pour vous concentrer à faire avancer les dossiers plutôt
qu'à compter le nombre de formulaires que vous devez remplir. Les gens au
ministère de la Famille, là, veulent que ça avance. Ils sont bien contents de
l'annonce, tout comme les gens sur le terrain. Donc, au-delà des embauches
supplémentaires, là, l'important en ce moment, ce qui était réclamé par tout le
monde, c'était des assouplissements, puis c'est ce qu'on livre aujourd'hui.
Le Modérateur
:
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : J'ai
trois questions. Je peux commencer par deux, si tu veux, Patrice. Puis...
Le Modérateur
: ...bon.
Mme Prince (Véronique) :
Bien, justement, pour continuer sur le nombre de places, là. Je pensais que
c'était 10 000 qui étaient en cours de réalisation ou qui allaient se
concrétiser cette année.
M. Lacombe : En ce moment, au
Québec, on a 15 000 places qui sont en réalisation ou en voie de
l'être. Ce que ça veut dire, c'est qu'on a des places qui sont actuellement,
là, entre les mains de promoteurs déjà, donc, ça, c'est 11 000, autour de
11 000 places qui sont déjà attribuées au CPE la petite licorne, par exemple,
au CPE ballon-balai. Et ces gens-là ont les places, et là, ce qu'ils doivent
faire maintenant, c'est les concrétiser. Donc, ça, c'est les... il y en a
11 000 actuellement.
La différence, de 11 000 à
15 000, c'est notamment l'appel de projets que j'ai lancé il y a déjà
quelques mois, où là, on analyse, on est en train d'analyser les dossiers et on
va bientôt offrir ces places-là aux gens qui les auront... qui pourront les
développer. Donc, ce sont les places qui sont en voie de réalisation.
Donc, 15 000 au total, concrètement
en ce moment ou en voie de l'être, puis 11 000 qui sont déjà, là, à
l'intérieur de ce 15 000-là, 11 000 qui sont déjà dans les mains de
promoteurs.
Mme Prince (Véronique) : Parce
que j'ai de la misère à me démêler entre, justement, les places qui sont en
cours de réalisation cette année, donc 11 000, mais là, en même temps,
vous dites : Les allègements administratifs vont nous permettre de mettre
sous permis 5 000 à 7 000 de plus. Donc, c'est 11 000
plus... tu sais, comment on...
M. Lacombe : C'est inclus à
l'intérieur du 11 000.
Mme Prince (Véronique) : O.K.
M. Lacombe : Donc, dans les
11 000 qui sont actuellement entre les mains, là, le ballon, là, comme je
disais tantôt, il est dans les mains des promoteurs pour 11 000 places.
Dans ces 11 000-là, il y en a beaucoup qui datent encore de 2011, de 2013.
Bien, ces places-là, on va être capables de les concrétiser, pour la plupart,
là, au cours de la prochaine année. C'est pour ça qu'on vous dit qu'entre
5 000 et 7 000 de ces places-là vont pouvoir être mises sous permis
cette année.
Mme Prince (Véronique) : O.K.
Ensuite, ma deuxième question, c'est concernant l'avance de fonds. J'aimerais
ça avoir des détails là-dessus parce qu'il y a certains directeurs de CPE qui
nous disaient : Des fois, le temps que, justement, le tout se concrétise,
ça peut prendre, mettons, deux ans, puis pendant ce temps-là, le promoteur...
ou plus que deux ans, là, mais pendant ce temps-là, le promoteur, lui, a besoin
d'avoir l'argent pour le loyer ou a besoin d'avoir de l'argent.
Donc, vous êtes prêt à faire une avance de
fonds jusqu'à combien puis pour quelle période?
M. Lacombe : Bien, ce qu'on va
faire, c'est, dès la première étape, là, on va donner une avance de fonds de
50 000 $ au promoteur. Cette avance de fonds là, ce qu'elle va
permettre de faire, c'est démarrer le dossier, donc, par exemple, tout de suite
embaucher un chargé de projet ou un architecte. Ce seront vraiment les CPE ou
les promoteurs, là, qui feront les choix qu'ils voudront bien faire pour
démarrer le projet de la façon qu'ils veulent. Mais on leur donnera, nous,
cette avance de fonds là. C'est une avance sur les sommes qu'ils vont de toute
façon recevoir plus tard.
Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on se donne
plus de flexibilité. On leur dit : On vous donne tout de suite une partie,
vous pouvez commencer la course, allez-y, bien, c'était réclamé, d'ailleurs,
et, comme ça, bien, on sera en mesure de développer plus rapidement. Parce
qu'effectivement c'était difficile, dans certains cas, pour des promoteurs de
démarrer le projet, d'embaucher un chargé de projet, alors qu'ils n'avaient pas
encore reçu un sou du ministère.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) : ...sur
les chiffres, parce qu'en fait tantôt le ministère disait : Au-delà des
2 500 qui ont déjà été créées, là... Donc, d'ici le 31 mars 2022, c'est
environ 17 500 places supplémentaires qui se concrétiseront. Là,
vous, vous parlez entre 5 000 et 7 000. Là, il y a...
M. Lacombe : 17 500?
M. Chouinard (Tommy) : Non,
entre... Excusez-moi, j'ai dit 17 000. Je me suis trompé. Je reprends,
d'accord?
M. Lacombe : J'ai eu une
petite chaleur.
M. Chouinard (Tommy) : C'est
parce que c'était un beau débat tantôt, là. O.K. Je reprends. Le ministère
disait : Environ 7 500 places supplémentaires vont se
concrétiser d'ici le 31 mars 2022. À partir d'aujourd'hui, là, en date
d'aujourd'hui, jusqu'au 31 mars 2022, 7 500. Là, vous, vous dites entre
5 000 et 7 000. Bon, il y a quand même une marge d'erreur, là.
M. Lacombe : ...cette année,
là, on va mettre sous permis, si tout va bien avec les promoteurs sur le
terrain, parce que, je vous le disais, c'est une responsabilité partagée...
Moi, je pense qu'avec ce qu'on annonce aujourd'hui, cette année, on sera
capables de mettre sous permis entre 5 000 et 7 000 places en plus de
celles qu'on a déjà faites depuis le début du mandat.
M. Chouinard (Tommy) : Donc,
en 2021‑2022, là, donc d'ici le 31 mars 2022 O.K. Très bien. Pour le
reste, donc, ça...
M. Lacombe : Bien, pour le
reste, les projets vont suivre leur cours, là. L'important pour moi, là, c'est
de vider l'inventaire. Une fois pour toutes, là, 2011, 2013, il faut que ça
sorte. Je veux dire, ça n'a aucun bon sens.
Là, nous, on a fait des choses quand on
est arrivés en plein coeur de l'opération, là. Le patient était encore sur la
table. Je regarde ça, je dis : Ça ne va pas assez vite. On annonce ce
qu'on a préparé dans les derniers mois aujourd'hui, on fait cette annonce-là,
et, avec ça, moi, je veux, là, qu'on sorte tout ça, là, 2011, 2013, que cette
mauvaise histoire là soit derrière nous.
Parce que je vous dirais que les appels de
projets récents, ça va bien. Par exemple, là, toutes les places qu'on a
annoncées en 2019, on a signé déjà les opportunités avec les promoteurs. En
d'autres mots, ce que ça veut dire, là, c'est que, pour l'appel de projets
2019, on est rendus plus loin, dans certains cas, que 2011 puis 2013,
imaginez-vous, parce que ça, ça n'a pas traîné. Ça ne s'est pas sali. Comme on
dit, tout ce qui traîne se salit. Donc, ces projets-là qui sont plus récents,
ça va bien. Donc, ils vont suivre leur cours puis ils vont se réaliser. Ils
vont profiter de ce qu'on a annoncé aujourd'hui. Mais la priorité, c'est 2011,
2013, là. Il faut qu'on sorte ça.
M. Chouinard (Tommy) : ...il
reste que, comme dans plusieurs secteurs, il y a une pénurie de personnel. On
manque d'éducatrices. Donc là, on le sait, là, il y a des enfants sur des
listes d'attente. Il faut créer des places. Mais est-ce qu'on a les éducatrices
pour s'occuper de ces enfants-là? Est-ce que, ça, il y a des changements qui
s'en viennent à ce sujet-là? Est-ce que les cohortes augmentent dans nos cégeps
qui offrent le programme de technique, là, d'éducation à l'enfance ou je ne
sais trop, là? Bon. Est-ce que, ça, il y a des améliorations qui vont être
faites pour corriger la situation?
M. Lacombe : Il y a des
améliorations qui vont être faites pour corriger la situation. En même temps,
je dois vous dire, et je le pense profondément : on ne peut pas se
concentrer seulement sur un ou l'autre des problèmes. On doit régler ces deux
problèmes-là en même temps, en parallèle. Parce que, imaginez, si on se disait,
du jour au lendemain : on arrête de construire des CPE parce qu'on a un
enjeu de main-d'oeuvre, et là, on s'occupe juste de la main-d'oeuvre. Écoutez,
ça n'aurait pas de bon sens, là, parce qu'au moment où on aura les éducatrices
nécessaires, on n'aura pas de CPE pour leur permettre de travailler parce
que... Bon, là, aujourd'hui, on souhaite que ça prenne 24 mois à se
construire. Ça prend un délai, là.
Donc moi, je pense que... et je suis
intimement persuadé qu'il faut mener ces deux projets là de front. Donc, je
comprends, parfois, là, que ça donne l'impression que c'est contradictoire,
mais si on ne fait pas ça en même temps, on aura un problème. Donc,
aujourd'hui, bonne nouvelle, on vous annonce ça, mais dans les prochaines
semaines, dans les prochains mois, pour être un peu plus prudent, on sera aussi
en mesure de faire une annonce pour la main-d'oeuvre pour stimuler notamment ce
dont vous parlez, les inscriptions au programme d'éducation... de technique
d'éducation à l'enfance.
M. Chouinard (Tommy) :
...stimuler, là. On stimule comment?
M. Lacombe : Ah! Bien, il
y a plein de façons de le faire. Mais là, je vais me garder...
M. Chouinard (Tommy) :
Bien, c'est...
M. Lacombe : Je vais me
garder des éléments d'information, bien sûr, pour l'annonce qu'on est en train
de ficeler, dont on a... pour laquelle on a beaucoup travaillé aussi avec les
partenaires sur le terrain, les associations qui nous ont partagé beaucoup de
choses. Moi, je l'ai dit, d'ici la fin du mandat, la main-d'oeuvre, j'en fais
ma priorité. La création de places aussi, bien sûr. Ça, c'est une évidence, là.
Mais outre la création de places, le projet prioritaire pour moi, c'est la
main-d'oeuvre. Donc, dans les prochaines semaines, on aura l'occasion de présenter
un plan de match.
Le Modérateur
: Je
prends deux questions d'une collègue qui est à l'extérieur de la salle,
Jocelyne Richer de LaPresse canadienne. Est-ce que
l'accélération du processus et l'assouplissement des règles ne risquent pas
d'ouvrir la porte à des dérapages dans la réalisation des travaux?
M. Lacombe : Non. Non, je
ne pense pas. Vous savez, par exemple, là, pour les appels d'offres, on était
plus sévère, imaginez, avec les CPE qu'on l'est nous-mêmes... qu'on l'est
envers nous-mêmes au gouvernement. Pourquoi? Est-ce que quelqu'un a une bonne
réponse à ça?
Moi, en tout cas, il n'y a personne qui
m'a convaincu qu'il y avait une bonne réponse à ça. Donc, on a travaillé
là-dessus et, aujourd'hui, ça fait partie de l'annonce. Donc, il y aura plus de
flexibilité au niveau des appels d'offres. En fait, on aura les mêmes
contraintes, par exemple, qu'au gouvernement. Donc, ça, c'est un exemple qui
dit qu'on n'élimine pas les mesures de contrôle, mais on les met aux bons
endroits pour nous assurer que les fonds publics soient bien dépensés, là. Ça,
c'est clair, il faut le faire, mais que ça soit efficace, là, parce que, là, ce
n'était pas efficace.
Le Modérateur
:
Deuxième question : Au terme du mandat, en octobre 2022, vous n'aurez pas
réussi à respecter votre engagement en matière de création de places en garderie.
Pourquoi les parents devraient-ils croire à vos nouvelles promesses?
M. Lacombe : C'est une question
hypothétique. Moi, je pense qu'on fera le bilan à la fin du mandat. Mais, vous
savez, les choses bougent rapidement parfois.
Le Modérateur
: Est-ce
qu'on a encore un petit peu de temps pour... O.K. Bon, M. Larin.
M. Larin (Vincent) : ...est-ce
qu'on peut avoir un engagement ferme dans ce cas-ci, M. Lacombe? Tu sais,
parce que vous nous dites : On verra. Bien, est-ce qu'il y a possibilité qu'il
y ait 13 500 places qui soient créées d'ici...
M. Lacombe : Je ne vous
ai pas dit : On verra. Donc, je choisis les mots que j'utilise. Ce que je
vous ai dit, c'est : C'est une question hypothétique. Donc, on se posera
cette question-là à la fin du mandat quand on fera notre bilan. Mais je vous
dis, par ailleurs, que les choses bougent rapidement, et que, cette année, ça
pourrait être une très belle année en termes de création de places, puis qu'on
n'aura pas du tout à être gênés, du tout à être gênés du bilan qu'on va
présenter à la fin du mandat.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
qu'il va pouvoir y avoir 13 500 places de créées à la fin du mandat
de la Coalition avenir Québec, en octobre 2022?
M. Lacombe : On fera le
bilan à ce moment-là. Le calcul, il est complexe. Il s'appuie aussi sur, par
exemple, les places qui sont libérées par les maternelles quatre ans, sur les
places de 2011, de 2013 qu'on va réussir à concrétiser, parce qu'elles
traînaient sur les tablettes, aux nouveaux appels de projets qu'on a lancés.
C'est une coconstruction. C'est un travail
d'équipe. Vous le savez, là, c'est à moi que vous posez la question, et c'est
bien correct, c'est mon travail, mais il reste que ce n'est pas moi et ce n'est
pas nécessairement non plus le gouvernement qui a l'entièreté, là, des boutons
à sa disposition. On travaille aussi avec les gens sur le terrain.
Donc, on se garde une certaine prudence,
mais je me suis déjà avancé, pour cette année, entre 5 000 et 7 000.
C'est mon souhait. C'est l'objectif qu'on se fixe. Puis, pour la fin du mandat,
bien, on fera le bilan à ce moment-là, mais on ne sera pas gênés. On ne sera
pas du tout gênés.
Le Modérateur
:
Véronique Prince.
Mme Prince (Véronique) :
Quand vous dites que vous simplifiez les critères, est-ce que ça va permettre
aussi de faire en sorte que les budgets vont davantage être collés sur la
réalité? Parce qu'il y a aussi beaucoup de directeurs de CPE qui nous disent :
On est obligés de couper dans le nombre de salles de bain, la grandeur de la
cour.
M. Lacombe : Ça, c'est
une excellente question. Oui, c'est une excellente question qui me permet de
dire qu'aujourd'hui, là, ce qu'on fait, c'est un pas de géant. Par contre, je
disais, on ne s'arrêtera pas là. Il y a des changements plus en profondeur qui
s'en viennent dans un projet de loi, c'est clair. Mais, en termes d'allègements
administratifs, on va continuer.
Dans les derniers mois, là, on a créé pour
la première fois, au ministère de la Famille, une direction du développement.
On n'avait pas ça avant. Donc là, maintenant, il y a une direction qui s'occupe
du développement. On embauche un conseiller spécial d'expérience, en termes de
développement du réseau, qui va être en mesure de nous conseiller sur comment
on peut continuer d'améliorer nos processus pour gagner du temps.
Et, notamment, puis là je réponds
précisément à votre question, un des éléments sur lequel on va se pencher,
c'est la création d'un plan fonctionnel et technique type, qui va être fait
dans les prochains mois, donc les mandats sont donnés, pour, justement, qu'on
puisse arriver, là, à la fin, à éviter ces allers-retours-là puis qu'on arrête,
au Québec, là, de s'obstiner sur le nombre de toilettes que ça prend dans un
CPE. Écoutez, là, moi, là, c'est la dernière chose sur laquelle je souhaite
qu'on s'obstine, le nombre de toilettes.
Mme Prince (Véronique) :
…il faut augmenter les budgets. Parce que le problème des coupures, justement,
dans les toilettes, puis dans la cour, puis tout ça, c'est parce que le budget
n'est pas collé sur l'inflation ou sur la réalité de ce que ça coûte aujourd'hui.
M. Lacombe : Oui, vous
avez raison. Il y a une indexation qui est faite à chaque année. Donc, bon,
cette année, je ne présumerai pas de la décision du Conseil du trésor, mais on
a bon espoir que les dossiers cheminent bien.
Mais, au-delà de l'indexation, il faut
aussi — je vais essayer d'utiliser une image claire,
là — réfléchir à un contrat, une entente, là, un
document — c'est ce que c'est, un plan fonctionnel et
technique — qui va nous dire : Bien, voici ce que ça prend dans
un CPE. Et un coup qu'on l'aura fixé, bien, on pourra ensuite… évidemment, le
financement va suivre en conséquence de ce qu'on aura défini, bien, on pourra
arrêter de s'obstiner, là, à chaque fois sur le nombre de toilettes, le nombre
de lavabos puis sur le nombre de pieds carrés qu'un local doit avoir, là. On a
d'autres choses à faire que de s'obstiner là-dessus.
Donc oui, c'est quelque chose sur quoi on
se penche, ça, pour l'amélioration continue dans les prochaines semaines, les
prochains mois.
Le Modérateur
: Avant
de passer à l'anglais, est-ce qu'il y a une petite dernière en français de
M. Chouinard ou ça va?
M. Chouinard (Tommy) : Non,
c'est juste que j'essaie de voir… Parce que vous dites : Au terme du
mandat, on verra, c'est une question… Bien, vous ne dites pas : On verra…
M. Lacombe : Non, je n'ai
pas dit : On verra.
M. Chouinard (Tommy) :
C'est une question hypothétique, dites-vous. Mais, comprenez-vous qu'en
appliquant ça à l'ensemble des actions et des promesses d'un gouvernement, ça
manque de… ça manque de tonus?
M. Lacombe : Non. Je vais
faire un pas de recul, là, parce que c'est important, pour moi, de bien choisir
les mots que j'utilise et de remettre cette question-là en contexte, là. On m'a
demandé si on allait respecter l'engagement qu'on avait pris en campagne
électorale et que, visiblement, on n'était pas pour l'atteindre. Moi, ce que je
vous dis, c'est : Regardez-nous aller, on fera le bilan à la fin, et à ce
moment-là les gens pourront tirer leurs conclusions, si, oui ou non, on a
respecté nos engagements.
Mais moi, je vous dis qu'avec les mesures
qu'on met en place on risque de créer des belles surprises. Et les gens, je ne
suis pas certain qu'ils nous attendent là, mais on risque d'avoir un bilan pas
mal meilleur que ce qu'ils attendent.
Le Modérateur
: Passons
maintenant à l'anglais. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) :
Bon matin. I have a number of questions, but I just want to
start with one thing that you said, that this can all seem very technical. I
think that that's what the people at home are also saying. So, can you try to
explain for our viewers in English what you're announcing today, just in plain
language, not getting into the technical stuff?
M. Lacombe : Yes, I can. I can try to do it in English. What I am announcing
today is a set of administrative reductions to go faster. We will go from 17 to
nine steps of construction and, with this, we should be able to save, on
average, one year of construction. So, it's clear, on average, one year less of
construction. And, if I can say, parents who are waiting for a place in a
daycare center for a child want, in my opinion, only one thing, to get a place.
So, this is what the measures I am announcing today will help to achieve.
Mme Fletcher (Raquel) : So, in plain language, you're cutting down the red tape?
M. Lacombe : Yes, we're cutting down red tape to make sure that people from my
Ministry and people on the field will be able to construct daycares faster for
the parents waiting for a place for their kids.
Mme Fletcher (Raquel) : OK. Now, I want to get into some of the technical stuff, because
you said the places that you… the deals that you made for 2019, for those
places, went faster than what happened in 2011, 2012, 2013.
M. Lacombe : Yes.
Mme Fletcher (Raquel) : How is that possible?
M. Lacombe : In English?
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry.
M. Lacombe : That would be difficult for me to explain this in English, but…
Mme Fletcher (Raquel) : …what is the main issue here?
M. Lacombe : The main issue is that the old, very old projects were sometimes
forgotten by people on the field. So, it was hard, at the first time, to find
sometimes the place to build because it was an old project. So, with the years,
the places on the field… les terrains disponibles… Je vais vous répondre
en français, là, parce que c'est très, très technique, et je veux être certain
de ne pas faire d'erreur. Mais les projets qui dataient de 2011 et de 2014
dataient d'il y a tellement longtemps, tellement d'eau avait coulé sous les
ponts que, parfois, quand on appelait le promoteur pour lui dire : Bien
là, tu dois te remettre en marche, sinon on va reprendre les places, il se
retournait puis il ne savait même plus où il pourrait construire son CPE.
Donc, l'étape de trouver un endroit, ce qu'on appelle l'opportunité, c'est une
étape qui est très difficile pour ces vieux projets là.
Dans le cadre des nouveaux projets, par
exemple ceux de 2019, toutes ces étapes-là ont été franchies dans le cadre de…
pour tous les projets, parce que, bien, c'est des projets qui sont récents, les
gens ont déposé en ayant déjà une idée d'où ils voulaient construire, donc, ça
nous a beaucoup aidés. Puis là, avec les mesures allégées qu'on annonce, ça va
aller beaucoup plus vite. Mais là, l'important, là, c'est de faire le ménage,
là, du début des années 2010.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK, back in…
Le Modérateur
:
…CTV.
Mme Fletcher (Raquel) : …a last one?
Le Modérateur
:
OK. Go ahead, yes.
Mme Fletcher (Raquel) : Because… OK. So, going back in English, were those old projects…
are you now in a process to take that money back, or what is happening to that
money that was allotted for those places, where you are saying that it isn't a
place to be build, so they can't find a place to built?
M. Lacombe : Yes. Some people, some projects, decided to give us back the
places. So, we have 2,000 places… we took back 2,000 places like this. But for
the rest of the places, we think that we will be able, this year, to inaugurate
something like between 5,000 and 7,000 places on the field.
Le Modérateur
:Maintenant, Matt
Grillo, CTV.
M. Grillo (Matthew) : Good morning.
M. Lacombe : Good morning.
M. Grillo (Matthew) : I'm just wondering why it took… why do you think it took two and a
half years to make these changes?
M. Lacombe : Because, when we arrived in 2018, the priority was to make sure the
old project could go further, could be achieved. So, we took decision at this
time to increase, for instance, the amount of money we were giving to those
projects, because that was the problem in the main… dans la presque totalité
des cas. And after, at the same time, I asked the Ministry of… le ministère de la Famille to work a project to
reduce the administration, to
cut into the red tape, like we said before, and just after the pandemic
arrived.
So, it is sure that we
could… on aurait pu faire ça plus rapidement s'il n'y avait pas eu de
pandémie, c'est clair, parce que la commande avait été donnée déjà, il y a longtemps,
là, et je l'avais même affirmé publiquement. On a commencé à faire ce
travail-là, la pandémie est arrivée, ça nous a tous mobilisés, mais là ça fait
en sorte qu'aujourd'hui on est quand même capables de livrer ça parce qu'on y
travaille depuis plusieurs mois.
Donc, moi, je pense que, quand vous
regardez la ligne du temps, là, on n'a pas perdu notre temps. On n'était pas
assis sur nos mains, on a travaillé fort, puis ça fait en sorte qu'aujourd'hui
on peut faire cette annonce-là. Sinon, ça aurait pris encore plusieurs mois si
on était parti de zéro.
M. Grillo
(Matthew) : The educators, that's an important
aspect of this. The PQ was saying earlier this morning that there is a lack of
educators. But what is the Government going to do to sort of fill those
positions? Because, if there are missing educators, but you create places, they
may not… you know, it may not work out the way you are hoping.
M. Lacombe :
But you know what? We have to deal with theses two issues at the same time. We
cannot just focus on one of those issues, because what
will you do if you have, in two, three years, enough educators to work but no
day cares to work in? So, we need to address those two issues at the same time,
and this is what we do. So, today, it's a good new. And, in the next weeks...
in the next months, to be maybe more careful, we will be able to announce some
measures to recruit more educators.
Le Modérateur
: ...in English?
Mme Fletcher
(Raquel) : ...question? Because you seemed
irritated about this issue of how many toilets or how many sinks… in the CPEs.
Can you explain that point in English for us?
M. Lacombe : You know, when it's coming on my desk, I don't want to talk about
toilets, I don't want to talk about how many toilets we need in a day care, I
just want the day care to open. I just want parents to be able to go to work. I
just want the kids to receive a great service in our day-care centers.
So, we will work. This is
a continue work. So, we will continue to work on this to improve the process,
and this is something we will work on. Because, honestly, I think it's not my
job to talk about toilets.
Mme Fletcher
(Raquel) : Is there a rule, though, that there
has to be so many toilets per...
M. Lacombe : No, and that's the problem. That's the problem. Actually, we do not
have a document with all the specifications. So, every time, it's a challenge
for the architects and the people on the ground to negotiate something, to be able
to work within the amount of money they have. If we have already a deal on what
we need, we will not be obliged to negotiate about the number of toilets, you
know? That's not my priority. My priority is to open more day-care centers.
Journaliste
:
Une petite clarification pour terminer, si vous permettez, M. le ministre. Si
les assouplissements administratifs annoncés aujourd'hui suffisent pour
accélérer le processus, pourquoi annoncer une nouvelle loi?
M. Lacombe : Bien là, ça,
c'est une excellente question, là. Je voudrais vous en parler pendant une
demi-heure parce que ça me passionne beaucoup. Mais là aujourd'hui, là, on
parle d'une petite partie de l'histoire, qui est très importante, là, puis je
pense que les réactions aujourd'hui vont être très, très bonnes, parce qu'on a
écouté nos partenaires, mais on parle vraiment de la construction, là, des
édifices, du moment que les gens reçoivent leurs places sur le terrain, là,
qu'est-ce qu'on leur impose comme contraintes, puis comment on les aide à bâtir
les CPE. Là, c'est juste de ça dont je vous parle, là.
Mais prenons un pas de recul. Dans le
Pontiac, dans ma région, en Outaouais, on a un besoin, il y a des parents qui
n'ont pas de place, une des régions les plus pauvres au Québec. On vient de
lancer un appel de projets. Il n'y a pas de projet qui nous est déposé. Donc,
la communauté ne nous dépose pas de projet. Qu'est-ce qu'on fait?
Moi, ça me dérange. Ça me dérange parce
que les parents ne peuvent pas aller travailler, parce que ces enfants-là,
c'est des enfants qui vont arriver avec la maternelle, c'est écrit dans le
ciel, avec des problèmes de développement. Et moi, comme ministre, je ne peux
pas accepter ça.
Donc, cette question-là, il faut se la
poser. Et ça, ça ne passe pas un allègement administratif, ça, ça passe par des
modifications législatives. Parce que le réseau, il est pensé actuellement de
telle sorte qu'il faut vraiment que ça soit la communauté qui dépose les
projets. Est-ce qu'on peut se poser la question à savoir comment on pourrait
faire les choses autrement?
Bien, moi, je suis persuadé que oui. Donc,
ça, c'est des questions qu'on va se poser dans le cadre des consultations qui
s'en viennent, puis du projet de loi qu'on va déposer. Quand je vous parle
d'enjeux davantage de fond, là, puis de changement de structure, c'est de ça
dont je parle, entre autres.
M. Chouinard (Tommy) :
...précision là-dessus, parce que vous dites... là on parlait de livre blanc,
projet de loi, vous savez qu'un livre blanc n'implique pas nécessairement tout
de suite un projet de loi?
M. Lacombe : Non, mais ça
peut.
M. Chouinard (Tommy) : Ça
peut. Mais c'est ça, donc ça peut, mais ce n'était pas clair dans mon esprit...
M. Lacombe : Oui, oui, oui.
M. Chouinard (Tommy) : Donc,
c'est un projet de loi, là.
M. Lacombe : Bien, je pense
qu'en fait, l'idée, là, d'un livre blanc, on peut un peu faire ce qu'on veut
avec ça, tant que ça démontre la vision du gouvernement. Mais moi, je vais
résumer en disant très clairement, là : l'objectif, pour cet automne,
c'est de déposer un projet de loi pour faire des changements davantage de
structure, pour être plus efficaces et être plus accessibles pour nos
tout-petits puis leurs parents. Et ce sera accompagné d'un document, là, qui va
permettre aussi de... parce que le projet de loi, c'est l'outil, mais je pense
que ça prend aussi un document pour que les gens comprennent où est-ce qu'on
s'en va avec tout ça, puis c'est quoi, nous, l'histoire, là, que la CAQ veut
raconter au sujet des services de garde, c'est quoi notre vision des services
de garde éducatifs à l'enfance au Québec. Donc, moins de parlage, plus de
«faisage», comme on dit, c'est vraiment là-dessus qu'on va plancher. Mais je
pense que c'est important aussi d'expliquer aux gens où on s'en va.
Le Modérateur
: C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci, M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, tout le
monde.
(Fin à 9 h 41)