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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour la famille

Version finale

Le vendredi 12 mars 2021, 9 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt-deux minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue au point de presse de Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke et porte-parole de Québec solidaire en matière de famille.

Mme Labrie : Merci, Mélanie. Donc, vous connaissez l'ampleur de la pénurie de places dans le réseau de services de garde et de la pénurie d'éducatrices. Je ne vous en referai pas le bilan aujourd'hui, mais sachez que, chaque semaine, les fermetures de milieux familiaux se multiplient encore et que des parents désespérés s'ajoutent à la liste d'attente continuellement. Et on n'a toujours pas de plan en ce moment, du côté du gouvernement, pour recruter davantage d'éducatrices et répondre à cette pénurie-là.

Moi, j'ai multiplié les propositions, dans les derniers mois, pour vaincre la pénurie d'éducatrices, la pénurie de places. Notamment, j'ai plaidé à plusieurs reprises pour qu'on s'inspire de ce qui a été fait pour les préposés aux bénéficiaires, pour mettre sur pied un plan de recrutement intensif d'éducatrices, en particulier en milieu familial, parce que ça nous permet de pouvoir ouvrir des places rapidement. Pour ça, ça prend une augmentation substantielle des salaires. On a vu que ça a marché pour les préposés. Je persiste à soutenir que c'est ce qu'on doit faire pour résoudre la pénurie de places en service de garde.

J'ai également proposé au ministre qu'on autorise davantage de projets de CPE que ce qu'il avait anticipé au départ avec son appel de projets et qu'on lance des appels de projets dans les régions qui n'avaient pas été ciblées jusqu'à maintenant mais qui vivent une crise énorme de pénurie de places eux aussi. Et, jusqu'à maintenant, on n'a pas eu de signal favorable de sa part comme quoi il allait autoriser davantage de projets que prévu.

Le ministre, il nous a dit, il y a plusieurs semaines, qu'il n'était pas capable de développer des places en CPE à une vitesse acceptable. Il vient de faire une sortie ce matin pour nous annoncer quelques allègements bureaucratiques. Tant mieux si ça fonctionne, mais je vous dirais qu'en plus des allègements bureaucratiques ça va aussi prendre une mise à jour des fonds prévus pour la construction de CPE, parce que, sur le terrain, on le sait, que les coûts de construction ont augmenté énormément, puis il y a un écart magistral entre les coûts réels pour réaliser les projets et les coûts prévus au plan de financement des infrastructures. Donc, c'est ce qui ralentit en ce moment les projets. Il faut faire concorder la réalité avec les enveloppes prévues. Donc, les allègements bureaucratiques, ils ne donneront pas grand-chose tant qu'on n'aura pas augmenté ces enveloppes-là.

Ce que je voulais vous dire aujourd'hui, c'est qu'en plus de développer le réseau de CPE et de recruter des éducatrices il y a un angle mort qu'on n'a pas beaucoup abordé jusqu'à maintenant, et pour lequel le ministre ne semble pas avoir de solution, c'est celui des enjeux spécifiques dans les régions, dans les petites communautés qui dépendent essentiellement des milieux familiaux pour leur offre de places en service de garde. On le sait, que, dans les petites communautés, il y a de la demande pour des places, mais pas une demande qui justifie ou qui rend viable un projet de création de CPE, qui demande une demande de plus de 20 enfants. Donc, c'est un angle mort en ce moment.

Et l'exode, l'hémorragie des éducatrices en milieu familial, en ce moment, qui ferment leurs milieux les unes après les autres, ça frappe tout le Québec, mais ça frappe vraiment de plein fouet toutes les petites communautés qui ne dépendaient souvent qu'exclusivement sur les milieux familiaux pour avoir des services. Et là, en ce moment, on a des familles vraiment désespérées qui doivent souvent faire plus de 30, parfois 45 minutes, parfois plus, de route pour pouvoir trouver une place pour leur enfant. On a des municipalités qui nous disent que des employeurs ne vont pas s'installer là parce qu'elles savent qu'il n'y a pas de service de garde et qu'elles vont donc avoir de la difficulté à trouver de la main-d'oeuvre. On a des emplois qu'on ne réussit pas à combler dans ces régions-là parce qu'il n'y a pas de place en service de garde. Et ça, c'est le véritable angle mort en ce moment.

Alors, aujourd'hui, j'arrive avec une proposition qui est celle des micro-CPE. C'est une formule qui nous permettrait, justement, de répondre aux besoins spécifiques des régions, des petites communautés, une formule qui permettrait d'offrir un service stable dans le temps, comme celui des CPE, mais vraiment adapté aux besoins des petites communautés.

Donc, on parle d'installations prévues pour recevoir entre 10 et 20 enfants avec entre deux et quatre éducatrices sur place, avec les mêmes normes de qualité, de programmes éducatifs, de ratios, d'exigences de formation pour les éducatrices qu'en CPE, mais dans un local qui serait, par exemple, fourni par une municipalité, un centre de services scolaire, un employeur et mis à la disposition d'un bureau coordonnateur pour développer un micro-CPE. Ça nous permettrait d'ouvrir des milieux dans un délai assez court, parce qu'il y en a déjà, des municipalités qui souhaitent faire ça en ce moment. Malheureusement, dans l'état actuel des règles, ce n'est pas possible pour une municipalité, par exemple, de mettre à la disposition un local de son centre communautaire, par exemple, pour ouvrir un service de garde. Il y en a qui se le font refuser. Donc, c'est ce que je propose au ministre de la Famille.

La loi prévoit déjà une disposition pour faire des projets pilotes. Je lui propose de développer un projet pilote de micro-CPE où on pourrait travailler en collaboration avec les bureaux coordonnateurs, les municipalités, les partenaires locaux pour développer une offre de micro-CPE adaptés aux besoins des petites communautés. Puis, vraiment, je pense que c'est ce que ça prend pour entretenir la vitalité de notre territoire.

Pour continuer d'occuper notre territoire, maintenir nos villages en vie, il faut s'assurer de pouvoir y retenir les familles. Il faut s'assurer que les familles qui veulent aller s'y installer vont y trouver les services également. Et, en ce moment, c'est critique dans ces régions-là. Elles ont subi de plein fouet la vague de fermetures de milieux familiaux. Et on a besoin des micro-CPE, vraiment, pour répondre aux besoins des familles dans les régions et s'assurer de maintenir la vitalité de toutes nos petites municipalités.

Mme Gamache (Valérie) : Visiblement, vous ne croyez pas à la réforme administrative qu'a présentée le ministre Lacombe ce matin, là, de dire… de réduire, par exemple, de 17 à neuf étapes les dédales administratifs pour pouvoir, finalement, ouvrir un CPE.

Mme Labrie : Bien, écoutez, j'y croirai quand je le verrai, mais, pour le moment, moi, je constate des écarts sur le terrain, importants, là. Il y en a un, projet de CPE, par exemple, dans ma circonscription, qui est en développement en ce moment, là. Quand on m'a montré l'écart qu'il y avait entre l'évaluation des coûts par l'entrepreneur et l'enveloppe prévue par le gouvernement, c'était pratiquement du simple au double.

Donc, moi, ce que je constate, c'est que, même avec des allègements bureaucratiques, il va y avoir un problème. Et moi, je n'ai pas entendu le ministre ce matin nous dire qu'il allait aussi bonifier les enveloppes pour s'adapter à l'inflation majeure qu'il y a eu dans les coûts de la construction dans les dernières années.

Mme Gamache (Valérie) : Puis est-ce que c'est une espèce d'aveu d'échec d'arriver, deux ans et quelques plus tard, avec cette réforme-là, alors que, visiblement, quand on vous entend, le problème n'est pas là, le problème, il est dans la pénurie de main-d'oeuvre, là?

Mme Labrie : C'est certainement un aveu d'échec et un échec d'autant plus flagrant pour un gouvernement qui se présentait comme le gouvernement de l'efficacité. On se souviendra qu'ils nous ont dit que c'était important pour eux, l'efficacité, ça allait y aller par là puis ça allait aller vite. Et malheureusement ça a pris plus de deux ans au ministre pour se rendre compte qu'il n'était pas capable de développer des CPE dans un délai raisonnable.

S'il l'avait demandé au réseau, en début de mandat, il se le serait fait expliquer très, très rapidement, que les règles actuelles n'étaient pas adéquates. Et on a perdu beaucoup de temps. Et effectivement, ce qu'on a entendu ce matin au niveau des allègements bureaucratiques, moi, je le croirai quand je verrai des places inaugurées.

Et puis il ne suffira pas de construire des bâtiments. Il va falloir trouver des éducatrices pour y travailler. Et, à ce jour, on n'a pas de plan du ministre pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre en service de garde. Donc, c'est sûr que ça prend plusieurs mois construire des nouveaux CPE, il a toujours le temps devant lui, en ce moment, pour en recruter et en former, mais il faut qu'il commence maintenant, par exemple.

Mme Gamache (Valérie) : Puis, quand on parle de faire une espèce de copier-coller de ce qui s'est fait pour les PAB, pour les préposés aux bénéficiaires, est-ce que c'est autant en termes de salaires qu'en termes de création, là, rapide, là, une espèce d'opération 10 000 postes à combler, etc.?

Mme Labrie : Oui. Moi, ce que je propose, c'est vraiment de s'en inspirer. Ça prend définitivement une augmentation salariale. Ces femmes-là gagnent à peine plus du salaire minimum en ce moment. C'est méprisant pour le travail qu'elles font.

Et, en plus du salaire, il faut faire comme on a fait pour les préposés, mettre sur pied des formations accélérées, rémunérer, accompagner les éducatrices aussi dans leurs projets pour se conformer aux normes de milieux familiaux régis, c'est-à-dire les aider à mettre sur pied leur programme éducatif, les aider à se conformer aux normes pour adapter leur domicile.

Moi, j'ai proposé qu'on offre des subventions de démarrage, par exemple, pour soutenir financièrement les personnes qui souhaitent se lancer là-dedans puis ouvrir un milieu. Il faut adapter sa maison. Il faut acheter du matériel. Donc, j'ai proposé qu'on les soutienne financièrement pour ça. Ça fait partie de ce qui doit être mis en place rapidement pour recruter des éducatrices.

Et, vous savez, au Québec, des gens qui veulent travailler auprès des enfants, il y en a beaucoup. C'est très valorisant, sur le plan humain, de travailler auprès des enfants. Il y a énormément de gens qui voudraient faire cette carrière-là. Le problème, c'est qu'on est incapables de les retenir, parce qu'en l'espace de quelques années elles réalisent à quel point c'est dévalorisant financièrement puis au niveau des conditions de travail de faire ça. Donc, elles quittent. On a besoin de les retenir. Donc, l'augmentation salariale est nécessaire en plus du plan au niveau de la formation accélérée.

M. Verville (Jean-Vincent) : Mme Labrie, in English maybe? Can you just make a brief statement on what you just said?

Mme Labrie : About?

M. Verville (Jean-Vincent) : About day care…

Mme Labrie : About day care. OK. Well, I said that today I was here to talk about micro-CPE, which is a proposition that I make to the Minister, to make a response to the important needs in regions, in small communities, for day cares.

Actually, what we have, in the regions, is that there is no CPE, because this is small communities, there is not enough children to have CPEs, and we only have familial day cares, and they are all closing. They are closing. So, those small communities have nothing. They have to go 30 minutes, 45 minutes far from their homes to find a place for their children.

So, I'm suggesting today to the Minister to create micro-CPEs, which is a proposition that will be very adapted to the needs of the small communities.

M. Verville (Jean-Vincent) : …Mr. Lacombe just said in… that, by the end of their mandate, the CAQ will be… he will be happy of the result that he will have done in the day-care system. Do you agree with that? Does he have time to do better?

Mme Labrie : Well, honestly, the question is : Will the 50,000 persons on the waiting list be happy of what the CAQ made on this? That's the question.

M. Verville (Jean-Vincent) : …he will achieve the goal that you just said, that, at the end of the mandate, he will be proud, he won't be ashamed of what he accomplished in terms of the places, in terms of workers?

Mme Labrie : To be honest, that's not important for me if the Minister is proud of himself. I want all the families to have a place in day cares for their children. I want all the women who want to go back to work… that they can go back to work if that's what they want.

M. Verville (Jean-Vincent) : …he says that he will achieve the goals.

Mme Labrie : I will believe it when I see it.

(Fin à 9 h 34)

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