(Huit heures cinquante-neuf minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. S'adresseront
à vous aujourd'hui M. Sylvain Gaudreault, en matière de Conseil du trésor,
et Mme Perry Mélançon, en matière d'économie. Alors, M. Gaudreault, c'est
à vous.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
bonjour à tous et à toutes. Ça nous fait plaisir d'être ici ce matin.
Vous savez, on a eu une semaine où on a
parlé beaucoup d'ingérence politique au ministère des Transports et dans la
planification des travaux routiers. Alors, vous comprenez qu'on a eu une
démonstration hier de cette ingérence ultime avec le premier ministre qui veut
refaire le projet de tramway à Québec. Alors, c'est inacceptable, cette
ingérence dans des compétences clairement dédiées aux municipalités, d'ailleurs,
que le gouvernement lui-même a admis, lors de l'adoption du projet de loi
n° 26, l'année passée, confiant à la municipalité de Québec, là, et à son
Réseau de transport de la Capitale de faire le projet de tramway. Alors, cet
élément-là est un élément de plus qui démontre qu'il faut faire une distinction
nette entre la planification, la réalisation des travaux et la gestion
politique.
Deuxième élément dont nous souhaitons vous
parler aujourd'hui, c'est sur la question de la langue française. On a eu des
chiffres absolument inquiétants, troublants du Pr Castonguay, qui ont été
rendus publics ce matin, notamment sur l'utilisation du français comme langue
d'usage courant au Québec, qui a diminué de façon importante entre 2001 et 2016.
Même chose à Montréal, où il y a un déclin marqué également de l'utilisation du
français à la maison.
Donc, nous avons proposé, vous l'avez vu
dans une entrevue qui a été accordée dans LaPresse ce
matin, d'aller de l'avant nous-mêmes avec le dépôt d'un projet de loi parce que
le gouvernement, de façon inexpliquée, tarde. Quand c'est rendu que la ministre
fédérale, Mélanie Joly, va plus vite que le gouvernement de M. Legault, on
doit se poser des questions. Alors que le gouvernement n'a pas hésité, cette
session-ci, à appeler pour étude, par exemple, le projet de loi n° 65 sur
la consigne, n° 59 sur une réforme majeure sur la
santé et sécurité au travail, bien là, soi-disant, sous le prétexte de
pandémie, il ne veut pas aller de l'avant avec une loi 101 renouvelée,
remodelée, refaite à neuf. Alors, nous, on va aller de l'avant et on fera des propositions
en temps et lieu.
Maintenant, dernier élément sur lequel je
veux absolument dire un mot, un élément qui me tient particulièrement à coeur,
on a constaté, cette semaine, que le gouvernement n'a pas siégé sur le projet
de loi n° 69 sur le patrimoine. Alors, on espère que la ministre de la
Culture va prendre... a pris cette semaine et prendra ces semaines de relâche
pour réfléchir comme il faut à la mouture de son projet de loi qui est
nettement insuffisant, manque d'ambition sur la protection du patrimoine
québécois, notamment, peu de moyens ou pas de moyen aux municipalités, pourtant,
à qui elle confie des responsabilités importantes en matière de patrimoine. Et
je pense également que le gouvernement devrait aller de l'avant avec une
instance nationale, une instance d'État sur la protection, la promotion, la
protection, la mise en valeur, la reconversion patrimoniales.
Alors, voilà pour quelques éléments.
Maintenant, je laisse la parole à ma collègue et amie Méganne.
Mme Perry Mélançon : Merci,
mon collègue et ami Sylvain. Alors, bonjour. Moi, j'aimerais revenir un peu sur
cette saga des programmes, de la mauvaise gestion, là, du ministre de
l'Économie sur les programmes tels que l'AERAM pour sauver, sauver, là,
littéralement nos restaurateurs et autres entreprises qui font affaire avec des
administrateurs qui tentent par tous les moyens d'aider, les MRC, notamment,
parce qu'on a confié cette administration-là des programmes sans donner tous
les outils et des indications claires, comment est-ce qu'on doit administrer
l'AERAM, par exemple.
Alors, on voit, là, toutes sortes de façons
de le gérer. Les entrepreneurs sont aussi mêlés que les administrateurs, à
savoir comment aller chercher des sous qui sont encore sous forme de prêts, il
faut le rappeler. Alors, ce surendettement-là... Bien, c'est certain que les entreprises
n'ont pas envie de se surendetter davantage et qu'ils prennent un certain temps
pour réfléchir s'ils ont besoin d'aller chercher ces aides-là.
Alors là, encore dernièrement, c'était ma question
hier au ministre, on a appris que les mois d'octobre, novembre et décembre de
2020 ne pourront pas être comptabilisés ou pris en considération, là, dans les
demandes d'aide présentement. Alors, il n'y a pas cette notion de rétroactivité
là qui aurait pu servir aux entrepreneurs, puisque, bien, on le sait, ça prend
un certain délai pour pouvoir faire des demandes, pour savoir si on a besoin
d'aller chercher des liquidités. Ça vient après un certain moment. Alors là,
bien, le ministre nous répond encore, là, de façon très confuse : Bien là,
s'il y a des gens qui n'étaient pas au courant qu'il y avait des programmes, on
aidera, on essaiera de voir comment on peut leur venir en aide. On voit que c'est
de l'improvisation. Les directives changent à toutes les semaines concernant
les programmes. Les délais sont encore d'un mois et plus, que nous disent les
MRC, qui disent être les plus performantes qu'elles peuvent.
Alors, nous, ce qu'on a demandé, bien, c'est
une aide directe, c'est une aide qui soit administrée par le ministère du
Revenu et c'est également une aide qui tiendra compte des pertes financières,
qu'on prenne les livres et qu'on regarde, à pareille date l'an dernier, quels
étaient les chiffres de nos entrepreneurs pour qu'on vienne vraiment aider en
fonction des réels besoins. Fini les prévisions sur six mois, un an. Fini les
demandes d'états financiers. Présentement, durant la COVID, alors qu'on sait
que tout le monde a des difficultés financières dans le domaine de la
restauration, il faut être logique. Il faut que le ministre revienne, s'assoie,
regarde son programme et nous revienne avec quelque chose qui va réellement
venir en aide aux restaurateurs.
Alors là, je retends la main encore une
fois et j'espère que le message sera compris et qu'on arrête de jouer,
finalement, là, carrément avec les entreprises du Québec, là, parce qu'on va
assister encore à un bon nombre de faillites. Puis c'est clair, là, c'est
clair, qu'on ne s'en sortira pas si on reste avec les mêmes programmes, tels
qu'ils sont présentés aux entrepreneurs.
Alors, rapidement, je voudrais dire un mot
aussi sur la motion qu'on a présentée hier sur la liberté académique dans les universités.
Bien, on sait que le ministre a fait des grands statuts Facebook pour dénoncer
cet enjeu de société là, mais, si vraiment on a de l'ambition pour lutter
contre la problématique, bien, il faut que les experts puissent s'asseoir.
Nous, on a demandé une commission, une commission parlementaire sur la question.
Ça a été refusé par la CAQ. Alors, réellement, ça fait deux fois qu'on fait
cette demande-là puis qu'on nous refuse. Alors, moi, je ne comprends pas
qu'est-ce qu'on aurait à perdre en allant de cette façon-là. Alors, on
redemande encore une fois ce matin une commission parlementaire sur la liberté
académique dans les universités, avec tous ceux qui s'y connaissent, pour qu'on
puisse les entendre et voir quelles sont les solutions. Merci.
La Modératrice
: Alors,
là-dessus, on va prendre les questions. Une question, sous-question. Merci.
Mme Gamache (Valérie) : M. Gaudreault,
concernant la langue française, que pensez-vous du fait que la CAQ vienne
limiter l'accès aux cégeps anglophones plutôt que d'imposer aux cégeps
anglophones la loi 101... Est-ce que c'est une bonne voie de passage?
M. Gaudreault : Bien, moi, je
pense que le principal enjeu concernant les cégeps, c'est d'ajuster, au fond,
le financement proportionnel au poids de la population, là, visée ou de la
clientèle visée par les cégeps anglophones. Maintenant, vous savez, c'est encore
une déclaration ce matin du gouvernement, mais on a hâte de voir la réalité
dans un projet de loi qui sera déposé. On considère que le gouvernement tarde
trop avant de déposer ce projet de loi.
Mme Gamache (Valérie) : Comme
ancien ministre des Transports, qu'est-ce que vous pensez de l'espèce de lutte
qui se joue entre le gouvernement et la ville de Québec? Avez-vous l'impression
qu'en refaisant le tracé du tramway le gouvernement infantilise un peu la ville
de Québec dans ce projet-là?
M. Gaudreault : M. Legault
joue le grand talent. On a une expression, au Saguenay, qui dit ça : C'est
un grand talent. Bien, M. Legault est un grand talent. Il n'a pas d'affaire à
faire ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Pour
ceux qui ne sont pas du Saguenay, qu'est-ce que ça veut dire? Pouvez-vous
expliciter un peu?
M. Gaudreault : Alors, hein, c'est
comme la partie des questions en anglais, ça. Je sais que M. Bergeron
comprend bien. Je sais que M. Denis, à qui je souhaite la bienvenue,
comprend bien aussi ce que signifie avoir un grand talent. C'est quelqu'un qui
ne se mêle pas de ses affaires. Vous savez, la personne qui appelle à la
maison, là, la matante ou le mononcle, pour commencer à parler un peu de ce qui
se passe chez nous. On raccroche après puis on dit : Eh! que c'est un
grand talent. Bien là, M. Legault est un grand talent. Puis je suis sûr que M. Lebeaume,
qui est lui-même originaire du Saguenay—Lac-Saint-Jean, comprend très bien ce
que ça veut dire.
Moi, je suis outré, scandalisé, trouvez
l'expression que vous voulez, là, mais de voir à quel point, quand ça vient le
temps de parler du tramway de Québec, M. Legault et son gouvernement cherchent,
par toutes sortes de moyens, à gagner du temps. Puis le même jour... Là, il a déjà
des grands plans d'expansion du REM à Montréal. On est bien d'accord avec ça,
mais c'est deux poids, deux mesures par rapport à la capitale nationale du
Québec. Alors, que M. Legault, que Mme Guilbault, que toute l'équipe des
députés de la CAQ cesse de jouer les grands talents à la capitale nationale.
M. Bossé (Olivier) : …c'est
un peu de leurs affaires quand même.
M. Gaudreault : Oui, c'est un
peu de leurs affaires, mais, je veux dire, ça a été déterminé déjà à l'avance.
Je veux dire, à partir du moment où on dit : Voilà les budgets qu'on dédie
au transport collectif, voilà la portion qu'on met entre les mains de la ville
de Québec et du RTC pour réaliser un réseau de transport structurant, bien là,
on fait confiance aux instances locales.
Puis, parlant de budget, il pourrait y
avoir un petit peu plus de souplesse aussi, pour dire : Bien, est-ce qu'on
pourrait avoir un petit peu plus de souplesse, là, pour être capables,
justement, d'ajuster un certain nombre de choses? Parce qu'on n'est pas en
train de faire, de planifier un projet pour les cinq prochaines années, on
planifie un projet, et j'insiste encore une fois sur mon accent de «projet», on
planifie un projet pour les 50 prochaines années. Ayons de l'ambition en
matière de transport collectif pour notre capitale nationale.
M. Lacroix (Louis) : ...davantage
d'argent dans le projet.
M. Gaudreault : Je ne dis pas
d'injecter... Non, vous avez encore un... Je sais que vous connaissez bien le
Lac-Saint-Jean aussi, M. Lacroix, mais je...
M. Lacroix (Louis) : Bien, il
faudrait ajouter de l'argent.
M. Gaudreault : Juste un peu
de flexibilité. Il ne faut pas que ça soit, là, capé puis que, là, il faut
absolument, là, jouer dans ces paramètres-là.
M. Lacroix (Louis) :
5 %, 10 %?
M. Gaudreault : Bien oui, mais
ça va dépendre de ce qui serait présenté pour bonifier le projet, pour en faire
un vrai projet du XXIe siècle, pour les 50 prochaines années. Et je
ne suis pas le seul à demander ça, vous le savez très bien. Vivre en ville, par
exemple, l'a suggéré aussi. Mais le principal problème n'est pas là. Le principal
problème, c'est qu'on a un premier ministre qui ne croit pas à un réseau de
transport collectif fort dans sa capitale nationale, et ça, moi, ça
m'horripile.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...croit
pas, parce que, lui, le réseau de transport collectif...
M. Gaudreault : Parce que...
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...il
ne le prend pas à Montréal, ou peu importe, il ne l'a jamais pris?
M. Gaudreault : Bien, vous lui
poserez la question s'il l'a déjà pris. Mais, je veux dire, à un moment donné,
là, c'est que l'objectif, c'est de transporter du monde, c'est la mobilité, puis
on en transporte plus dans un wagon de tramway puis dans du transport collectif
que dans des autos. Alors, il faut avoir cette vision-là puis aller de l'avant.
Puis, présentement, M. Legault n'a pas l'air à comprendre ça.
M. Carabin (François) :
M. Gaudreault, sur la question du français, votre chef a montré ses
couleurs par rapport aux seuils d'immigration ce matin. J'aimerais que vous
nous expliquiez, selon vous, les avantages de réduire les seuils d'immigration
pour protéger la langue française.
M. Gaudreault : Bien, je pense
que vous avez bien lu, effectivement. Le principal enjeu, finalement, c'est la
capacité d'intégration des immigrants au Québec et de la francisation. Et je
suis convaincu que c'est cet angle-là qu'il faut développer, donc avoir les
capacités de francisation des immigrants, mais aussi, et vous l'avez remarqué
dans l'article de ce matin, l'entrevue de Pascal et de Paul, c'est garantir la francisation
avant même l'arrivée des immigrants au Québec. Alors, c'est là-dessus que nous
insistons, et la question du seuil d'immigration en fait partie.
M. Carabin (François) :
En campagne à la chefferie, vous aviez proposé l'idée d'un observateur
indépendant...
M. Gaudreault : Un
observatoire.
M. Carabin (François) :
Un observatoire. Est-ce que vous avez fait part de cette idée? Avez-vous
discuté avec votre chef de cette idée-là?
M. Gaudreault : Bien, j'en
ai fait part amplement, de cette idée, mais j'ai perdu la course à la chefferie,
alors...
M. Carabin (François) :
...mais est-ce que c'est...
M. Gaudreault : Moi, je
ne suis pas Donald Trump, là, je reconnais ma défaite.
M. Carabin (François) :
Est-ce qu'il a intérêt à peut-être étudier la question?
M. Gaudreault : Ah! bien,
écoutez, ça fait partie de l'ensemble des débats, mais on s'enligne de cette manière-là
puis la manière qui est proposée par le chef. Puis moi, je suis un gars
d'équipe.
Mme Côté (Claudie) : Sur l'annonce
qui va être faite, là, qui a fuité un peu dans les médias, concernant la
connexion Internet satellite, là, que le gouvernement va annoncer cet
après-midi, est-ce que cette fois-ci, c'est la bonne? Parce que, successivement,
les gouvernements ont échoué à connecter correctement certaines régions à
Internet. Et Québec solidaire, là, nous a dit, juste avant vous, qu'elle
doutait du modèle.
M. Gaudreault : Bien,
écoutez, dans les régions, ça fait longtemps, là, qu'on se fait proposer
différents modèles puis que ça ne donne pas des résultats. Écoutez, moi, dans
ma propre circonscription, là, puis c'est quand même assez urbain, là, les gens
qui connaissent Jonquière, là, puis il y en a plusieurs d'entre vous, c'est
très urbain. J'ai quelques zones un peu plus rurales, et même là, même là on a
des difficultés d'accès à Internet haute vitesse dans les zones plus rurales ou
de villégiature de ma circonscription.
Alors, on verra, on verra à l'usage, mais
permettez-moi d'avoir un doute. Et permettez-moi de dire qu'il faut absolument,
surtout dans un contexte où le télétravail a augmenté, surtout dans un contexte
où le téléenseignement est maintenant chose courante... qu'il faut en faire une
priorité et n'avoir aucune faille possible dans les branchements Internet haute
vitesse partout à travers les régions du Québec. Et moi, je plaide, depuis un
bout, pour même voir comment on peut impliquer Hydro-Québec là-dedans pour l'accès
à des infrastructures que... Vous savez, l'électricité se rend partout. Il y a
des infrastructures. Alors, il faut être capable d'intervenir là-dedans.
Mme Gamache (Valérie) : Vous
êtes aussi un ancien professeur de cégep. Puis aujourd'hui il y en a plusieurs
qui demandent à ce que, justement, les cours à distance demeurent au-delà de la
pandémie, qu'on établisse, au collégial, un système hybride. Selon votre
expérience, est-ce que c'est bénéfique pour les étudiants, ce serait bénéfique
d'avoir un système hybride au niveau collégial?
M. Gaudreault : Bien, on
ne peut pas donner une seule réponse à ça. C'est difficile de donner des cours
à distance en mécanique du bâtiment, en laboratoire médical, dans des programmes
de cette nature-là. Je suis peut-être vieille école, là, mais il n'y a rien de
mieux qu'un contact face à face, direct entre l'enseignant, professionnel,
passionné de pédagogie, et de ses étudiants, ses étudiantes. Alors, je sais qu'il
y a beaucoup de résistance et de problèmes aussi avec le téléenseignement. Alors,
moi, je pense qu'il faut avoir un enseignement le plus possible en présence. Peut-être
que, dans certains cas, dans le mode virtuel, ça pourrait être maintenu.
M. Lacroix (Louis) : ...votre
lien d'emploi avec...
M. Gaudreault : Certainement.
Je dis toujours que je suis prof de cégep qui fait momentanément de la
politique.
Mme Perry Mélançon : ...parce
que, tu sais, si je prends, par exemple, le cégep de la Gaspésie et des Îles,
il y a déjà des cours qui se donnent très bien à distance. Même soins
infirmiers se donne aux Îles-de-la-Madeleine. Puis il reçoit dans les
différents campus d'un même cégep. C'est fait.
Et je pense que c'est dans l'attribution
de... bien, c'est dans l'investissement qu'on va en faire aussi. Il faut
s'assurer de donner les bons moyens aux cégeps, que le gouvernement soit là
pour aider financièrement aussi à ce qu'on passe vers ce modèle, qui pourrait
être hybride et qui pourrait fonctionner pour certains programmes, peut-être
plus difficile dans d'autres, mais il faut évaluer, pour chacun des programmes,
quels sont les bénéfices. Puis, si on est capables d'aller chercher justement
des inscriptions de plus pour les cégeps en région en allant chercher des gens
qui seraient intéressés à nos programmes mais qui ne veulent pas
nécessairement, pour le moment, se déplacer comme tel, bien là, moi, je suis
ouverte à ce qu'on puisse regarder vraiment comment aider, un meilleur
financement à nos cégeps, puis que les inscriptions ne soient pas juste dans le
collège Dawson. Voilà.
La Modératrice
: Alors,
on va passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Mr. Gaudreault,
regarding the protection of French language, back in 2013…
M. Gaudreault :
2013?
Mme Senay (Cathy) : …2013, the Marois Government… well, you had the Bill 14 and,
in this bill, you would have protected the right of anglophone students getting
in anglophone CEGEPs. How do you see this today, that, with the CAQ Government,
there is a momentum to put a cap on anglophone CEGEPs in Montréal? How do you
react? You had this proposition already in 2013, and the CAQ…
M. Gaudreault :
…in 2013, we guaranteed the right to anglophone people to study in anglophone
CEGEPs. Exactly. Yes.
Mme Senay (Cathy) : ...you voted against it.
M. Gaudreault :
Yes. We will see the future bill of CAQ and we will see about that, but I think
the real issue is about the proportion of subsiding to CEGEPs in link with the
people in the area.
Mme Perry Mélançon :
It's about the equity. It's about equity between...
Des voix
:
...
Mme Perry Mélançon :
No, but it's just a question of equity because… When I say balancing, it's
about anglophone and francophone and also about regions and urban centers.
Des voix
:
...
Mme Perry Mélançon :
Thank you. So, as we see, the Government only announced an investment for an English
college, nothing about all the other CEGEPs. So, when we say we have to get a
better proportion of the investments, it's a great example.
Mme Senay (Cathy) : We know for months now… like, back in November, at the question
period, Premier Legault said : We're looking at different measures to
reduce the number of students in anglophone CEGEPs or to have a better equity
between French and anglo CEGEPs. It's something...
Mme Perry Mélançon :
It's about time.
Mme Senay (Cathy) : OK. Because it's something that you proposed a long time ago. Is it
frustrating?
Mme Perry Mélançon :
It is frustrating seeing the federal going faster than «la CAQ». It is
frustrating. We've talked about that years, and years, and years ago. So, we
have to apply it.
Mme Senay (Cathy) : ...would you ask the CAQ to go further and make sure that they go
further that anglophone students can get in anglophone CEGEPs and they're not
penalised because…
Mme Perry Mélançon :
Well, they have to put their mechanism... For sure, we have to be able to make
sure that the English speakers, inside the CEGEP, they still have places.
That's what you're concerned about?
Mme Senay (Cathy) : …competition is so high. For example, at Dawson, two thirds of the
students are not able to get in. So, francophone students that are stronger
academically get there, but not anglophone students that do not have the marks
to get in.
Mme Perry Mélançon :
It is like this right now, even before the law. It's, I saw, 37% of college
Dawson that they are English… Anglophones studying there. So, we have to put in
place some mechanism to make sure that they still have their space. Because it
was part of the Marois plan, you remember, to be... to make sure that they
still can go and study in their CEGEP. That's totally
normal. So, yes.
Mme Johnson (Maya) : Just to continue on that, so, you're planning to table a bill
because the CAQ, in your view, is taking much too long, and you want to layout…
Mme Perry Mélançon : We're going to propose a plan. I think it's… We announced it this
morning and, you'll see, we have a plan that we are going to announce, because
we think that we are in a better place to make some recommendations for the Government. So, yes, you'll see some of our
actions or what we want to see in the bill, for sure.
Mme Johnson (Maya) : Do you have any sense of why the Government may be delaying the tabling of their bill?
Mme Perry Mélançon : I think it's a choice. It's a choice, because we are studying so
many other bills right now. We're working very hard on other things, the reform
on CNESST. Why is it so important right now to go so fast, and we cannot have
the same «vitesse»… same speed for something so important as protecting our
language? Thank you.
La Modératrice
: Merci
à tous.
(Fin à 9 h 22)