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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 16 février 2021, 10 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quarante-neuf minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour, tout le monde. Il y a une bonne énergie, ça doit être la tempête de neige qui rend tout le monde un peu fébrile.

Alors, comme je le disais la semaine dernière, mais, en fait, comme je le dis depuis déjà le mois d'août, la transparence gouvernementale n'a jamais été aussi fondamentale qu'en période de crise et elle va le demeurer jusqu'à tant que cette crise prenne fin, et au-delà de cette crise. Le premier ministre, encore une fois, prend des décisions tous les jours qui ont des impacts extrêmement importants, il s'octroie des pouvoirs qui sont exceptionnels en période de crise, et les décisions qui sont prises ont des impacts sur la santé, les droits et libertés, l'économie, le fonctionnement du Québec dans son ensemble.

Le gouvernement dépense des milliards de dollars sans aucune obligation de respecter certaines règles, et on l'a vu encore récemment dans les contrats octroyés, pendant la période de pandémie, de gré à gré, comment il n'y a pas de reddition de comptes ou de transparence qui sont associés à ça. De la même manière, il y a des nouveaux programmes qui sont mis en place, mais ces nouveaux programmes là changent, et on l'a vu encore aujourd'hui sur les programmes qui accompagnent nos PME, changent de manière arbitraire.

Le gouvernement s'est donc doté de pouvoirs qui sont exceptionnels, mais la transparence du gouvernement est essentielle, et c'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'avoir une enquête publique indépendante. Je pense que le premier ministre est à court d'arguments par rapport à cette enquête publique indépendante. C'est un devoir de transparence que nous avons besoin de faire, un geste de respect à la mémoire des dizaines de milliers de personnes qui sont décédées. Et rappeler, encore une fois, que, dans cet exercice-là, ce n'est certainement pas une chasse aux sorcières que l'on veut faire, mais plutôt une démarche de recherche qui va nous permettre de savoir ce qui s'est bien fait, ce qui s'est moins bien fait puis ce qu'on ne veut pas qui se reproduise au Québec. Et le gouvernement a la responsabilité d'y répondre. Et, comme je le disais tout à l'heure, je pense que le premier ministre lui-même est à court d'arguments sur la non-nécessité de cette enquête quand toutes les flèches pointent dans cette direction-là.

Je vous dirais également que j'ai eu, pendant les derniers jours, plusieurs conversations avec des gens de mon comté, des gens de différentes régions, l'importance de la cohérence dans les messages qui sont envoyés par le gouvernement. J'ai parlé des heures, hier, avec des mamans dont les enfants ne peuvent pas aller dans les cours de danse, dont les enfants ne peuvent pas suivre le sport, et de comprendre pourquoi est-ce qu'on se retrouve dans cette situation-là, puis l'importance du dialogue avec le gouvernement, l'importance du dialogue pour essayer de trouver des solutions.

Après plus d'un an, je vois, je sens chez les familles, chez les parents, chez les enfants une détresse qu'on n'a jamais vue, que, moi, je n'ai jamais vue. Je n'ai jamais vu cette détresse-là, et on a besoin d'avoir le dialogue pour essayer de trouver ces solutions.

La semaine dernière, c'était la première fois, si je ne me trompe pas, que les fédérations sportives rencontraient la Santé publique. Il faut que ces dialogues-là aient lieu pour qu'on puisse trouver des solutions. Le sport, les cours de danse, tout ça devrait être considéré de manière extrêmement importante.

Si on veut qu'il y ait de la cohésion, il va falloir qu'il y ait de la cohérence. Cette cohérence vient avec, évidemment, les informations de la Santé publique. Et je rappelle, encore une fois que, jusqu'à présent, nous n'avons pas reçu les avis publics de la Santé publique. Nous ne les avons pas encore reçus, mais ça permettrait justement d'aller chercher cette cohérence dont la population a besoin.

Si vous me permettez de parler quelques instants également de ce qui se passe dans nos garderies, dans les services de garde, de manière générale. Pour avoir parlé avec du monde en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent, en Abitibi, l'obsession des maternelles quatre ans a fait réellement dévier la situation par rapport au manque de places dans les garderies. Ce n'est pas seulement une question de CPE, c'est des dizaines et des dizaines de milieux de garde familiaux qui ont fermé et qui ont un impact considérable. Pour avoir parlé avec des gens qui attendent des enfants, qui attendent, qui sont... des femmes qui sont enceintes, qui se demandent ce qui va se passer, le niveau de stress est en train d'augmenter de manière extrêmement importante. Et on n'attend pas de la part du ministre un livre blanc à deux ans et demi, depuis qu'il est entré en fonction... ça fait deux ans et demi qu'il est entré en fonction. On a besoin d'avoir des mesures qui vont permettre de régler ces problèmes-là à très court terme parce que les gens, présentement, là, sont vraiment... il y en a plein qui sont au désespoir par rapport aux garderies puis aux services de garde, dans toutes les régions du Québec. Il faut trouver des solutions à très court terme.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme Anglade. Avec la situation dans le manque de vaccins, là, pour pouvoir lancer de façon plus importante la campagne de vaccination, est-ce que le Québec doit investir, par exemple, dans un centre national de vaccination? L'idée a été avancée par des chercheurs, entre autres, le Dr Kobinger, qui dit : Bien, écoutez, nous autres, on était prêts, là, à faire des essais cliniques sur des vaccins... un vaccin, en fait, sur la COVID-19, sur les humains, etc., on était prêts puis finalement, on s'est fait refuser par le fédéral. Est-ce que le Québec, dans cette espèce d'esprit de se dire : On va devenir autosuffisants, est-ce qu'on ne devrait lancer, justement, un programme ou, en fait, un institut qui pourrait faire en sorte d'arrêter cette dépendance qu'on a aux vaccins qui viennent de l'extérieur et du fédéral?

Mme Anglade : Je pense que, dans le contexte actuel, il n'y a aucune mesure qui peut être exclue. Honnêtement, il n'y a rien qui peut être véritablement exclu, de développer des expertises, de faire de la recherche. Quel véhicule ça peut prendre? Ça, c'est la discussion à avoir. Mais il n'y a rien qu'on peut exclure présentement sur la table.

M. Lacroix (Louis) : Parce qu'on a de l'expertise, le Dr Kobinger est à l'origine du vaccin pour l'Ebola, c'est quand même... il a travaillé sur un paquet de...

Mme Anglade : Pour avoir travaillé beaucoup sur des questions de recherche et d'innovation, on a plein d'expertise au Québec. Alors, est-ce qu'on ne devrait pas d'emblée exclure quoi que ce soit? On devrait regarder toutes les opportunités qui s'offrent à nous.

M. Lavallée (Hugo) : Quelles sont vos attentes précisément pour l'annonce de 17 heures aujourd'hui?

Mme Anglade : Cohérence, cohérence, des communications extrêmement claires sur ce que les gens peuvent faire et ne pas faire et des explications sur le pourquoi en arrière de ces décisions-là.

Moi, je vous dis : Ce que l'on sent sur le terrain, c'est vraiment le fait que les gens se posent des questions notamment sur les activités sportives. Et en aucun cas ici, puis je veux être bien claire, là, je ne remets... j'ai toujours été de celles qui défendaient totalement les règles sanitaires qui sont été émises par le gouvernement puis de la Santé publique, totalement solidaire de tout ça.

Par contre, c'est important qu'on assure une cohérence dans ce qui est présenté. C'est sûr que, quand tu es maman, là, puis que tu as une jeune de 12 ans qui te dit : Maman, je ne peux pas aller suivre mon cours de danse avec mes quatre autres amies, par contre, je peux aller faire du magasinage toute la fin de semaine, puis je peux les voir à ce moment-là, c'est sûr que ça créer des questions. Il faut voir comment tu veux répondre à ça. Pour répondre à ça, ça prend notamment des avis publics de la Santé publique, qui te permettent d'expliquer la situation, ne serait-ce qu'à tes enfants, mais à la population de manière générale.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que souhaitez des assouplissements, pour être bien clair?

Mme Anglade : Bien, j'imagine qu'on va avoir un certain nombre d'assouplissements, mais ces assouplissements doivent être également accompagnés d'un plan de match clair par rapport aux variants, toute la question des tests rapides qui reste omniprésente. On a une accalmie présentement. On se souhaite collectivement que cette accalmie, elle dure, on se le souhaite. Mais ce que l'on veut, c'est que le gouvernement prenne toutes les mesures pour soutenir les assouplissements qu'ils vont proposer.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Concernant les garderies, j'aimerais savoir, lorsque votre parti était au pouvoir, dans la dernière décennie, il y a eu une augmentation quand même assez importante du nombre de garderies privées. Pour l'avenir, maintenant, que souhaitez-vous pour le développement du réseau de services éducatifs à l'enfance? Est-ce que ça doit passer par un réseau subventionné, un développement des CPE? Ou est-ce que le modèle des garderies privées est toujours celui que votre parti privilégie?

Mme Anglade : Je pense que le modèle des CPE a fait toutes ses preuves, c'est évident. Je pense qu'on ne peut pas appliquer du mur-à-mur dans toutes les régions. Et, lorsque vous regardez ce qui se passe dans les différentes régions du Québec, les milieux de garde familiaux, ils répondent à des besoins réels et tangibles, puis surtout quand tu vas dans des municipalités plus petites, ça répond véritablement à des besoins. Je pense qu'il faut réellement investiguer ces opportunités-là également qui vont coller à une réalité du terrain.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Puis quand le ministre annonce un livre blanc pour l'automne, un projet de loi, est-ce que pour vous il achète du temps?

Mme Anglade : Bien, c'est pire que ça, c'est pire qu'acheter du temps. Je veux dire, ça fait deux ans et demi qu'il est en poste. Ça fait... jusqu'à il y a trois semaines, il nous disait : Tout est sous contrôle, ça va bien, on va arriver, on va rencontrer nos objectifs. Puis, du jour au lendemain, ça ne marche plus. Du jour au lendemain, ça ne marche plus. Sérieusement.

Je veux dire, ce n'est pas un livre blanc, présentement, dont on a besoin. C'est des décisions qui ont été prises en 2019, il y a eu des changements au niveau de la réglementation qui ont eu des conséquences réelles sur des services de garde qui ferment présentement. Chaque semaine qui passe, on a des services de garde qui ferment. Je pense qu'il doit revisiter les décisions qui ont été prises en 2019, notamment.

M. Larin (Vincent) : Mme Anglade, le maire Labeaume parle déjà d'une deuxième phase du tramway éventuellement. Est-ce que vous pensez que c'est de nature à conforter le gouvernement, peut-être, à autoriser le projet ou le convaincre d'autoriser le projet, la première phase?

Mme Anglade : Bien, je ne suis pas surprise que le maire Labeaume parle de deuxième phase. Ce sont des grands projets, puis on le voit avec d'autres grands projets, tu commences avec une phase, puis il y a une deuxième, troisième phase, etc. Donc, ça, ce n'est pas surprenant.

Mais ça renvoie la question au gouvernement : Est-ce qu'il y a un leadership assumé de la part du gouvernement pour faire véritablement atterrir le projet de tramway? Et je reviens sur ce que je disais, que ce soit le tramway, que ce soit le troisième lien, présentement, il n'y a rien qui se passe au niveau du gouvernement. Donc, Québec mérite qu'on s'attarde particulièrement à cet enjeu-là.

M. Larin (Vincent) : La fameuse desserte des banlieues tant exigée par le gouvernement, selon vous, pourrait-elle venir dans une deuxième phase?

Mme Anglade : Moi, je vais laisser le maire répondre en détail à ce qu'il aimerait voir dans une première phase et dans une deuxième phase. Ce que je peux vous dire, par contre, c'est lui demander juste qu'il y ait une phase, hein, j'aimerais juste qu'on parte la phase.

M. Larin (Vincent) : Peut-être juste une autre question, mais concernant les assouplissements, là. Bon, il y a des informations qui ont filtré, la réouverture de certains secteurs. Mais on maintient le couvre-feu quand même au moins jusqu'au 22 février. Trouvez-vous ça cohérent, vous...

Mme Anglade : Je n'ai pas entendu la première... Je m'excuse. Avancez un petit peu peut-être.

M. Larin (Vincent) : Oui. Je disais : Il y a certaines informations qui ont filtré concernant les assouplissements. On ouvre certains secteurs, mais on maintient le couvre-feu au moins jusqu'au 22 février. Trouvez-vous que c'est cohérent? Étant donné que c'est une des dernières mesures qu'on a appliquées, ça ne semble pas être la première à enlever.

Mme Anglade : Oui, bien, écoutez, je ne veux pas spéculer sur ce qui va être présenté ce soir, mais pour qu'il y ait de la cohérence pour la population, il faut qu'ils soient capables de dire : voici pourquoi certaines mesures sont en place puis voici pourquoi on enlève d'autres mesures et qu'on crée des assouplissements dans certains secteurs. Encore une fois, toute la question des sports m'apparaît essentielle, dans les ramifications que ça a sur la santé mentale de nos jeunes, la santé mentale de nos parents, également.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous avez vu, donc, ce qui a été révélé, là, concernant les ingénieurs qui sont forcés d'accepter des projets au ministère des Transports sur des ouvrages qui sont souvent superflus ou encore d'accepter des projets qu'ils savent qu'ils vont à l'encontre, par exemple, de règles environnementales? Avec toutes les années, tout ce qu'on a connu, les commissions Charbonneau, les règles qui ont été mises en place, il semble que ça ait encore cours, des pressions politiques, des commandes politiques au ministère des Transports. Qu'est-ce que vous feriez, vous, si vous étiez première ministre, pour que ça change, ça, cette culture-là?

Mme Anglade : Je pense que la notion d'expertise au sein du ministère, c'est une question qui revient systématiquement. Et ce volet-là, je pense qu'il faudrait qu'il soit réellement renforcé. Moi, c'est là-dessus que j'insisterais, d'abord et avant tout, sur le volet d'expertise au ministère des

Transports, parce que je pense que ça ferait en sorte que les gens seraient capables de prendre davantage de décisions éclairées par rapport à la situation.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce qu'il ne faudrait pas aussi mieux protéger les lanceurs d'alerte...?

Mme Anglade : Les lanceurs d'alerte, bien sûr, bien sûr. Bien sûr que les lanceurs d'alerte, ça, ça va de soi qu'il faut également que tous les lanceurs d'alerte... mais ça, ça vaut pour le ministère des Transports, comme ça vaut dans le domaine de la santé, comme ça vaut dans tous les secteurs, la protection des lanceurs d'alerte. Bien sûr.

Mme Côté (Claudie) : Mme Anglade, juste pour préciser, là, concernant les assouplissements ou non, là, qui vont être annoncés ce soir, est-ce que vous demandez à ce que les sports soient de nouveau permis, ou pas?

Mme Anglade : Je demande à ce qu'il y ait de la cohérence dans les décisions. Je ne vais pas, moi-même, me réincarner dans une espèce de Santé publique ou du gouvernement, ce n'est pas ça, l'objectif. Mais je demande à ce qu'il y ait de la cohérence. Si on dit que les sports... ils vont de l'avant dans les sports, pourquoi certains sports, pourquoi pas d'autres? Qu'on puisse l'expliquer, que la Santé publique puisse dire : Voici les raisons qui nous amènent à prendre telle décision. Vous gardez les centres d'achats ouverts, vous faites en sorte que des jeunes puissent s'y promener. Qu'est-ce qui ferait en sorte que les jeunes pourraient faire du sport? C'est cette cohérence-là dont on a besoin de la part du gouvernement.

M. Carabin (François) : Mme Anglade, la ministre de l'Immigration a-t-elle usé de son pouvoir discrétionnaire afin d'émettre un certificat de sélection pour Mamadi Fara Camara?

Mme Anglade : Ça, c'est une question vraiment d'ordre humanitaire. Alors, là réponse, c'est oui. Je veux dire, dans le contexte dans lequel on se trouve, l'homme en question... vous avez certainement vu les propos qu'il a tenus, une femme qui va accoucher de deux jumeaux prochainement, c'est... Humainement, c'est la bonne chose à faire.

M. Carabin (François) : Mais après avoir entendu les propos de M. Camara, de son avocate, ce dimanche, croyez-vous toujours que l'enquête du juge Dionne va...

Mme Anglade : Croyez-vous toujours que? Avancez un petit peu.

M. Carabin (François) : Croyez-vous que l'enquête du juge Dionne se rend assez loin?

Mme Anglade : Bien, écoutez, je pense que déjà c'est une bonne étape dans... une bonne première passe... un bon premier pas dans la bonne direction. Est-ce que ça peut être encore plus transparent, rendre des documents publics, etc.? Je pense toujours que la transparence est une meilleure approche que toute autre chose. Donc, si ça pouvait être le plus transparent possible, on serait très contents de ça.

M. Lacroix (Louis) : On a entendu des témoignages à Tout le monde en parle en fin de semaine de gens qui disaient... bon, des invités qui ont dit : Bien, moi, je me suis fait arrêter... je ne sais pas combien, je pense qu'il y en a un qui a dit 45 fois, etc. Est-ce que vous, dans votre famille ou vous-même avez déjà vécu des situations semblables, de se faire accoster par des policiers pour rien, sans aucune raison valable, d'être contrôlés? Pierre-Yves Lord a même dit que ça lui était arrivé à lui, il marchait le soir, à 2 heures du matin, il avait un capuchon sur la tête, il s'est fait contrôler par les policiers. Est-ce que vous, dans votre famille, dans vos proches et vous-même, est-ce que vous avez déjà vécu des situations comme ça?

Mme Anglade : Alors, moi, personnellement, non, personnellement. Mais est-ce que je connais du monde? Absolument, je connais plein de monde à qui s'est arrivé, là. Des gens qui n'ont pas besoin d'être de vos proches ou de votre famille, M. Lacroix, ça peut être des amis à vous, ça peut être des amis que vous fréquentez, des gens que vous fréquentez vous-même. Et ils vous le diront, si vous avez des gens que vous fréquentez qui sont d'origine autochtone, des gens qui sont racisés, ils vous le diront vous-même. Puis ce n'est même pas quelque chose de personnel, c'est quelque chose qui est documenté, c'est documenté : quatre fois plus quand tu es d'origine noire, 10 fois plus quand tu es autochtone. C'est déjà documenté.

M. Carabin (François) : Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire de plus pour mettre fin, vous parlez de profilage, là mettre fin à ce phénomène-là dans la police au Québec?

Mme Anglade : Bien, il y a plusieurs mesures qui ont été proposées, mais c'est surtout de regarder tout ce phénomène-là pas juste sous un seul angle, mais de le voir... C'est un enjeu, c'est pour ça qu'on parle de systémique, c'est un enjeu de logement, c'est un enjeu d'emploi, c'est un enjeu qui touche à l'éducation, à la santé, comme on a vu avec Joyce Echaquan. Donc, c'est un enjeu qui transcende l'ensemble des ministères, donc il faut le regarder de manière totalement intégrée.

Mais j'aimerais rappeler quand même qu'on a un rapport, la commission Viens, qui a déposé plusieurs des recommandations, on n'a pas besoin non plus de réinventer la roue dans plusieurs de ces cas.

La Modératrice : Merci. On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, the Legault Government might reopen municipal pools for spring break, cinemas, indoor skating rinks. Do you have the impression that the Government is going too far or is basically doing what experts were doing, that is easing some restrictions during spring break to prevent illegal gatherings?

Mme Anglade : So, easing some restrictions makes sense in… Understanding that, we also need the Government to make sure that they put additional measures in place, such as rapid testing, such as a better projection on variants, and we understand what they are. So, at the same time that you want to ease some of the restrictions, we need to understand why, what sectors, why specifically those sectors and why certain sectors will not be considered, and, finally, what measures, what additional measures they're going to put in place regarding the situation on variants.

Mme Senay (Cathy) : You said that some decisions were incoherent, and you gave the example of this little girl not being able to go to her dance class with her bubble, but then she can go to the shopping mall.

Mme Anglade : We need to see some consistency. If you have… I was talking to mothers, yesterday, and they were saying, you know, we have kids that are 12, 13, that cannot go to dance classes, but they can go shopping with their friends. How is that consistent? And it's a fair question. It's a fair question, without saying that you should not be following the measure, because we do need to follow the sanitary measures. But it is a question that people ask themselves and we need the Government to answer those questions. And in order to do this, they need to provide more information, be more transparent.

Mme Fletcher (Raquel) : We heard the Premier say yesterday that for the March breaks… for the March break that he is going to increase measures or make them stricter. We're hearing now that he might actually loosen a little bit. Good idea, bad idea? Where do you stand on that?

Mme Anglade : There's no question in my mind that if you're easing the restrictions, generally speaking, you need to make sure that you have additional actions that the Government is going to take. So, you increase the level of contacts, you want to make sure that you test more rapidly, that you use all the testing that you have available, at your disposal, that you have a clear projection regarding variants, that you reinforce the quarantine with people that are infected. So, all those elements, what we need to see that in order to feel comfortable with the easing of the restrictions.

Mme Fletcher (Raquel) : But when it comes to the lockdown, we seem to be hearing mixed messages about how efficient a lockdown actually is, how efficient the curfew is. So, for people at home saying : OK, how do I evaluate this? Where do you stand on the lockdown measure? Should we be locking down more or should we be slowly trying to ease back?

Mme Anglade : The situation is improving, in terms of cases, and you see a lot of distress in the population regarding the lockdown, regarding mental health, regarding the fact that kids cannot practice sports, etc. So, I understand the need to balance.

What I fear right now and what is questionable is we ease the restrictions, which is a good thing for the population, but at the same time, what are the additional steps that the Government is going to take in order to make sure that this doesn't create another problem longer...

Mme Johnson (Maya) : Well, just to pick up on that additional measures, are you talking about roadblocks or police checkpoints for example or?...

Mme Anglade : It could be roadblocks, but it could also be a strategy for rapid testing, it could also be a strategy to maintain people in... the people that are supposed to be in quarantine, to make sure that they stay in quarantine. So, we haven't seen from... other than the curfew, we haven't seen from the Government additional testing everywhere to really fight outbreaks and things like that that we need to put in place. We still don't understand why we don't have a strategy.

M. Authier (Philip) : On the decision of the coroner this morning, the coroner's delay on Herron, the investigation to Herron. I understand the coroner will proceed with some of the other ones that are also... But are you worried the whole process is going to get bogged down in legal challenges and will never get clear answers?

Mme Anglade : Two comments. I certainly hope not that it gets bogged down. But this brings me back to the necessity of having a public inquiry. At the end of the day, we're looking at a whole pandemic that had repercussions on obviously senior homes, but not only, on schools, on the economy, on education, on universities, CEGEPs, everybody was impacted. And that is the reason why we need to have a public inquiry that will look and investigate all these elements.

M. Authier (Philip) : There is more pressure on the Government to do a public inquiry, people... columnists on the weekend were saying it's inevitable, inevitably going to happen. Why is it not happening? Is there something that...

Mme Anglade : That is for the Government to answer the question. But the elements that were presented by the Premier, the arguments presented by the Premier are just incoherent. You cannot justify this by saying that it's going to take too long. You cannot justify this by saying that you're going to be focusing solely on the senior homes, it doesn't make any sense. The right thing to do, the only thing to do, the transparent thing to do is to call a public inquiry.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Anglade : Merci beaucoup, tout le monde.

(Fin à 11 h 12)

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