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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de famille et d’éducation

Version finale

Le jeudi 28 janvier 2021, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. S'adresseront aujourd'hui Mme Véronique Hivon, porte-parole en matière de famille et d'éducation, suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. Mme Hivon, la parole est à vous.

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Heureuse de vous retrouver en personne. Alors, aujourd'hui, on veut d'abord revenir sur l'annonce... en fait, je ne sais pas si on devrait la qualifier d'annonce, de non-annonce, de quasi-annonce du ministre Roberge d'hier sur le tutorat.

Alors, on demande au ministre d'arrêter le supplice de la goutte de l'information en matière d'éducation et de soutien scolaire. C'est absolument hallucinant, les impacts de ne jamais être capable d'avoir toute l'information sur un sujet dont on discute pourtant, de notre côté, depuis le printemps dernier. Alors, tout ce que ça fait, et, encore une fois, hier, ça a été un excellent exemple, c'est que ça met tout le monde, tout le milieu scolaire sur tension à ne jamais être capable d'avoir des réponses pour les parents qui posent des questions, pour les enseignants qui posent des questions, pour les directions qui posent des questions.

Alors, à un moment donné, il va falloir que le ministre se ressaisisse et comprenne que, quand il fait une annonce, il faut que ce soit attaché, il faut que ça soit concret puis il faut qu'on sache où on s'en va, ce qui, malheureusement, n'est pas encore le cas, malgré qu'il avait fait une première annonce, le 8 janvier, qui n'était pas ficelée, ni pour le tutorat, ni pour la pondération des bulletins, ni pour les savoirs essentiels. Et là on arrive, trois semaines plus tard, on nous apprend, wow! grosse nouvelle, on ouvre finalement le site pour que les gens qui ont envie de lever la main pour être tuteurs puissent s'inscrire, mais on ne sait toujours pas comment ça va fonctionner, combien d'élèves vont pouvoir avoir accès à ça. Alors, évidemment, ça fait que, dans le milieu, il y a encore plus de questions que de réponses, et là ça suffit.

Je veux juste aussi, sur le fond des choses, vous dire qu'on a fait un petit calcul. Sur la somme de 33 millions qui a été annoncée hier, en fait, pour le tutorat comme tel, là, c'est 11 millions pour le tutorat en personne. Quand on tient compte de l'ampleur des besoins avec les directions d'école, qui ont évalué qu'on devait être autour de 30 % de situations d'échec à l'automne, c'est évidemment une goutte d'eau dans l'océan.

Pire, le ministre est venu nous dire hier : Ça va représenter 220 000 heures de tutorat. Alors, j'ai fait un petit calcul. Mettons qu'on ne part même pas avec un chiffre de 30 %, on part avec un chiffre conservateur de 10 % des élèves et on sait que les besoins sont beaucoup plus grands, 10 % des élèves, ça représente 100 000 élèves au Québec, parce qu'il y a environ 1 million d'élèves, et, si vous divisez ça, ça fait un gros 2,4 heures de tutorat par élève. Si vous les mettez en groupes de quatre, mettons, ça leur en fait 10 pour l'année au complet. Il reste 20 semaines. Ça fait que ça fait, quoi, une demi-heure par semaine de tutorat. Ça ne tient pas la route.

Donc, on aimerait ça que le ministre vienne s'expliquer, ait le courage d'aller en conférence de presse répondre aux questions puis diminuer l'anxiété qui est déjà très grande et l'insécurité dans le milieu de l'éducation. Alors, sur ce, je vais céder la parole au chef, M. St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Véronique. Bonjour, tout le monde. On a appris ce matin que le gouvernement a acheté pour 350 millions d'équipements en protection individuelle dans des entreprises à l'étranger. Et, ironie du sort, hier, le Parti québécois proposait, mettait au défi le gouvernement actuel d'imiter Joe Biden et d'aller de l'avant avec notre version québécois du Buy American et Buy America Act. Ça fait plusieurs mois qu'on parle de ça, au Parti québécois, en disant : Ce n'est pas normal que nos voisins aient des mesures pour encourager l'achat local, encourager l'achat sur une base nationale.

Donc, comment expliquer, dans ce contexte-là, qu'on apprend que, pendant ce temps-là, le gouvernement du Québec, lui, octroie de gré à gré des contrats à des entreprises étrangères sans se soucier du fait que certaines d'entre elles sont dans des paradis fiscaux, sans se soucier ou vérifier quoi que ce soit sur la corruption de certaines de ces compagnies-là, par exemple au Mexique, sans se demander quelles sont les informations de base, là? Il y a certaines compagnies qui, vraisemblablement, sont des compagnies-écrans. Et donc on apprend que l'UPAC va enquêter.

Donc, je demande deux choses au gouvernement. La première, c'est d'entendre notre main tendue, notre proposition, qu'on réitère à nouveau : on veut 70 % de contenu québécois dans tout ce qui touche les équipements de protection et on veut une loi qui serait une politique nationale d'achat québécois, à l'image de ce que Joe Biden a l'intention d'améliorer aux États-Unis. Deuxième chose, je demande à François Legault de ne pas faire comme Jean Charest et de ne pas cacher l'information relative à ce qui sera l'enquête de l'UPAC, vraisemblablement, sur ces contrats de gré à gré à des entreprises étrangères qui, vraisemblablement, ont un passé ou un profil douteux.

Un autre point qui ressort dans l'actualité, c'est la situation à Dawson. Donc, vous vous souviendrez que le cégep Dawson nous avait affirmé que les argents obtenus dans le p.l. n° 61 et ensuite dans le p.l. n° 66, ça ne servait pas à augmenter le nombre de places dans le cégep. Le gouvernement, également, avait tenté de minimiser en tenant un discours similaire. Vraisemblablement, on nous a menti.

Ce qui ressort clairement, c'est que le gouvernement choisit d'augmenter le nombre de places dans le réseau anglophone, alors que les besoins sont criants dans le réseau francophone, a tenté de le cacher ou de le présenter de manière à ce que l'agrandissement n'ait pas d'impact sur le nombre de places dans le réseau anglophone. Et on réitère le fait que c'est dans le réseau francophone qu'on a des besoins, parce que, dès cette année, on est déjà dans la dynamique où il y a plus de places en cégeps anglophones qu'il y en a en cégeps francophones à Montréal, et c'est complètement inacceptable. Malheureusement, la décision du gouvernement, c'est d'accélérer cette dynamique-là d'anglicisation, du réseau anglophone.

Dernière chose, je veux juste souligner qu'on est très contents. Méganne Perry Mélançon avait demandé, il y a trois semaines, que le gouvernement fasse quelque chose pour nos restaurateurs qui sont pris avec des frais aberrants de la part d'Uber, DoorDash. Là, je ne nommerai pas toutes ces compagnies-là. L'une d'entre elles, volontairement, suite à l'appel du Parti québécois, avait changé ses frais. Mais là ça traîne, et, trois semaines plus tard, le gouvernement semble se réveiller et se dire : Oui, peut-être que je devrais faire un décret ou un projet de loi. Ça a été fait dans d'autres provinces canadiennes.

Donc, on rappelle que c'est urgent d'aider nos restaurateurs. On ne comprend pas le délai, la timidité du gouvernement. C'est très simple à faire, tout simplement ordonner que ces compagnies-là ne puissent pas charger des frais exorbitants qui enlèvent de l'oxygène à nos restaurateurs. Sur ce, je vais prendre vos questions.

Mme Crête (Mylène) : M. St-Pierre Plamondon, qu'est-ce que vous pensez du fait que le Québec a utilisé moins de 1 % des tests de dépistage rapide qu'il a reçus d'Ottawa?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je ne comprends pas. À quoi servent des tests si c'est pour ne pas les utiliser? Comment comprendre qu'on fasse autant d'efforts collectivement, mais qu'on ne soit pas prêts à faire du dépistage? J'essaie de comprendre cette approche. Et j'entendais le Dr Sheppard dire que c'est une approche nettement conservatrice qu'on a, au Québec, et que ça ne suit pas la science, parce que la science nous dit que, même avec certaines imperfections, ces tests-là permettent de détecter des infections, lesquelles vont donner lieu à des hospitalisations.

Donc, dans quel monde... Est-ce qu'on est assis sur des millions de tests et, en plein coeur de la crise, depuis des mois, on se dit : J'ai une bonne idée, on ne les utilise pas, ça, c'est la meilleure façon d'utiliser les tests? Dans quel monde ou suivant quelle logique? Je ne sais pas si vous, vous avez une piste de réponse, mais moi, je n'en ai pas. C'est l'incompréhension totale.

Mme Crête (Mylène) : Bien, ce qu'on apprend, c'est qu'il y a de la résistance au sein de l'INSPQ. Donc, il y a des scientifiques qui opposent une résistance...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Mais c'est parce qu'on a plusieurs études sur ces tests-là qui nous indiquent que ces tests ont une utilité. Puis il y a des débats quant aux imperfections de ce test-là, mais un positif qu'on trouve grâce à un test rapide, c'est quand même quelqu'un qu'on n'aurait pas détecté. Donc, c'est quand même une façon de lutter contre des foyers d'infection.

C'est là que je ne comprends pas comment... Dans la mesure où on les a, les tests, là... Ça serait un autre débat si on n'avait pas les tests et on se demandait : Est-ce qu'on va mettre de l'argent? Là, elle est dépensée, l'argent. Les tests sont là, entre nos mains. Je ne comprends pas dans quel univers notre conclusion, ça va être : On garde ces tests-là dans un entrepôt jusqu'à la fin de la pandémie et jusqu'à tant qu'ils se dégradent ou... Je ne comprends pas.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Sur la rentrée parlementaire, bon, là, vous avez le feu vert de la Santé publique pour retourner en présentiel la semaine prochaine. Il me semble que le gouvernement vous a demandé une semaine supplémentaire, là, donc, une rentrée le 9 février. Allez-vous accepter cette demande?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On demande de commencer les travaux le plus rapidement possible. Ça va être ça, notre position. Donc là, on a le feu vert au moins pour du présentiel. On va voir quels arguments techniques ou concrets... Parce que ça me semble assez facile à mettre en oeuvre, les recommandations qui permettraient en toute sécurité de reprendre les travaux. Donc, il faudrait un argument très, très sérieux, au niveau de la faisabilité, là, pour la semaine prochaine, pour retarder le calendrier.

Nous, notre position depuis le début, et on ne changera pas, c'est : la démocratie, c'est essentiel, le travail des députés est essentiel, et on veut du présentiel le plus rapidement possible. Ensuite, on a consenti à certains accommodements déjà. Donc, ce ne sera pas le même nombre de députés, il va y avoir des mesures supplémentaires. Puis on est prêts à négocier, mais notre position sera toujours le plus rapidement possible et de la manière la plus complète possible.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Donc, pour vous, les accommodements sont suffisants pour que, le 2, vous soyez en présentiel.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je n'ai pas, à ma connaissance, d'élément supplémentaire, à moins qu'il y ait un élément nouveau. Est-ce qu'il y a un élément nouveau qui a été soulevé et qui nous empêcherait d'être là la semaine prochaine?

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Peut-être que ça vous a été soumis. Le gouvernement...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je n'ai pas, entre mes mains, d'argument nouveau ou convaincant qui ferait en sorte qu'on ne peut pas être là la semaine prochaine. Si jamais j'en trouve, je vous reviens, là. À ma connaissance, je n'ai rien entre les mains.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous savez pourquoi M. Arruda a changé d'idée puis vous permet maintenant de siéger en personne?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je n'en ai aucune idée, mais, en effet, il semble que la science ait évolué, et dans la bonne direction. Parce qu'au Parti québécois on n'allait pas lâcher le morceau. Il n'y avait pas de possibilité dans laquelle la démocratie soit jugée non essentielle, alors que plusieurs autres catégories d'activités sont jugées essentielles. Et on a répété ce message-là assez souvent. Et on a au moins, là, un certain résultat, qui est toujours en négociation, mais je vous promets qu'on va siéger en personne ici, à l'Assemblée nationale.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant le cégep Dawson, l'argument de l'institution, c'est de dire : Il y a déjà, là, un manque d'espace. Même si on s'en tenait aux devis actuels, il y a déjà 7 000 mètres carrés qu'il nous manque. Est-ce que, vous, votre position, c'est de dire : Bien, tant pis pour eux, on ne fait pas de projet de construction de toute façon?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est justement ce que le gouvernement Legault dit au réseau francophone : Tant pis pour vous. Donc, il y a des argents disponibles pour le réseau collégial. Les besoins en manque d'espace puis en nombre de places dans le réseau francophone sont criants au point qu'il y a moins de places en français qu'il y a de places en anglais à Montréal. Que dit le gouvernement Legault au réseau francophone? Tant pis pour vous.

Puis c'est là qu'au Parti québécois on intervient, en disant : C'est un choix politique. On décide d'accélérer le nombre de places dans le réseau anglophone, alors qu'on a déjà une dynamique problématique, puis les demandes du réseau francophone, elles, sont complètement ignorées. Et c'est complètement inacceptable, incompréhensible de la part d'un gouvernement qui maintenant, depuis, combien de mois, neuf, 10 mois, nous parle d'un plan costaud pour relancer la langue française. Ça n'a aucun sens.

M. Lavallée (Hugo) : ...c'est de dire : Même s'il n'y avait pas d'augmentation, il manquerait de places quand même. Ça, vous n'adhérez pas à ça?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, évidemment qu'on n'adhère pas à ça, parce qu'on choisit où on fait de la place en fonction du nombre d'espaces, dans le réseau francophone et dans le réseau anglophone, qu'on veut dans l'ensemble du réseau.

M. Bergeron (Patrice) : Mme Hivon, une question concernant M. Roberge. Ça fait plusieurs fois que vous lui demandez de se ressaisir. Et, bon, les problèmes se succèdent dans le réseau de l'éducation. Cette semaine, il y a l'alliance des professeurs de Montréal qui a demandé la démission de M. Roberge. Est-ce que vous, vous trouvez que la soupe est chaude pour M. Roberge et que bientôt, là, sa tête va tomber ou...

Mme Hivon : La soupe est très chaude. Il est vraiment minuit moins cinq pour Jean-François Roberge. C'est lui, en quelque sorte, qui a la bombe entre les mains puis qui sait s'il est capable d'arrêter le détonateur avant qu'elle lui explose en plein visage. Et donc c'est vraiment sérieux, la situation. La perte de confiance est importante. Est-ce qu'elle est irrécupérable? Aujourd'hui, je ne suis pas prête à dire que c'est absolument irrécupérable, mais la situation est très grave.

Ceci dit, je pense que c'est important aussi de rappeler qu'il y a une responsabilité partagée. Le premier ministre, depuis qu'il est en poste, n'arrête pas de nous dire que l'éducation, c'est sa grande priorité. Puis, pour les maternelles quatre ans, il nous a dit : Peu importe la dépense, c'est important, l'éducation, on fonce. Et là on voit, depuis le début de la pandémie, un deux poids, deux mesures hallucinant entre les moyens qu'on est capables de déployer rapidement. Pour le réseau de la santé, on a mis en place un programme à toute vitesse pour créer des places, pour former des préposés aux bénéficiaires pour aller dans les CHSLD. Le tutorat, on en parle depuis le mois de mai, et il n'y a rien qui s'est fait. Le soutien pédagogique, on en parle depuis le mois de mai. On commence aujourd'hui à ouvrir le site pour dire aux gens : Vous pouvez appliquer, en ne sachant toujours pas quand ça va s'appliquer, c'est quoi, les conditions de rémunération, c'est quoi, les besoins sur le terrain. On ne sait toujours pas c'est quoi, la pondération des bulletins. On ne sait toujours pas c'est quoi, les savoirs essentiels. On est à la moitié de l'année.

Donc, comment se fait-il que le premier ministre lui-même est capable de laisser aller une telle désinvolture et nonchalance pour quelque chose qu'il affirme pourtant être sa priorité, l'éducation et le développement des élèves du Québec?

M. Lavallée (Hugo) : ...on apprend qu'il va pouvoir bénéficier des conseils d'un nouveau conseiller en communications, M. Roberge. Vous interprétez ça comment? Est-ce que c'est justement le signe que rien ne va plus?

Mme Hivon : C'est le signe que l'heure est grave et c'est le signe que tout est déployé pour sauver le soldat Roberge. Et je pense qu'ultimement c'est le soldat Roberge qui peut savoir s'il est capable de se sortir de cette extrême difficile situation dans laquelle il s'est plongé, mais, je dirais, avec le concours ou la non-assistance du premier ministre, malheureusement.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Si je peux juste ajouter là-dessus, moi, ça me fait toujours sourciller quand, devant l'incapacité d'un ministre du gouvernement actuel de livrer la marchandise sur le terrain, on rajoute un conseiller en communications. Le problème de ce gouvernement-là, ce n'est pas les communications. Ils ont trop de monde voué aux communications. Le problème, c'est : Est-ce qu'on peut faire atterrir sur le terrain l'aide aux petites entreprises? Est-ce qu'on peut faire atterrir, dans le réseau de l'éducation, un plan, que ce soit pour le tutorat ou la prévention des foyers d'infection?

Je ne ferai pas la liste de tout ce qui a fonctionné en retard ou qui n'a pas fonctionné par manque de planification, mais il y a un réflexe, dans ce gouvernement-là, de voir la politique à travers les communications et le marketing. Et M. Roberge, à mes yeux, n'a pas besoin d'un autre conseiller en communications. Il a besoin d'écouter les gens qui font partie du réseau de l'éducation. Il a besoin de gens capables de faire atterrir des mesures en temps voulu, pas trois semaines, un mois après le début de la session, là, des classes.

M. Larin (Vincent) : ...supposément, d'un relâchement des mesures, là, dans plusieurs régions représentées par votre parti. Est-ce que vous ne craignez pas que ça entraîne un relâchement plus grand, tu sais, dans… Tu sais, c'est souvent ce qui est exprimé par M. Arruda, à savoir qu'une fois qu'on relâche, bien, les gens vont penser qu'on revient à la normale. Est-ce que vous ne pensez pas que c'est de nature à faire ça?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça dépend comment on le fait. Si on dit qu'on passe un contrat moral puis, le mois suivant, la semaine suivante, on casse le contrat moral, il y a des chances, en effet, que le taux d'adhésion diminue. Mais, en général, si on explique bien à la population quelle direction on prend, si c'est respectueux d'une volonté légitime, dans la population, d'avoir plus de liberté, dans la mesure où les chiffres nous donnent, dans plusieurs régions du Québec, là, des raisons de croire qu'on peut le faire, moi, je m'attends à un taux d'adhésion élevé.

Et c'est dans la clarté aussi de ce qui sera expliqué, là. Donc, nous, on a parlé aussi de faire des bulles dans certaines régions, protéger… Donc, j'ai posé des questions là-dessus lors de l'appel au premier ministre, mais, de toute évidence, il n'y a pas encore, là, quelque chose de prêt. Donc, on va devoir attendre les annonces. Mais clarté et constance, c'est ce qu'il a un peu manqué à l'automne.

Puis, il faut le dire, là, Noël puis le jour de l'An, c'est terminé. Donc, on attribue… on essaie de faire toutes sortes de liens de cause à effet en ce moment, là, mais le lien de cause à effet le plus patent, à mon avis, là, c'est «Black Friday», magasinage du temps des fêtes, Noël, jour de l'An. Ça, là, à mes yeux, là, c'est clair qu'il y a un lien avec la hausse des infections. On n'est pas, là, là-dedans du tout en ce moment. Donc, je pense que ça, c'est un facteur qui est derrière nous et qui va faciliter le contrôle du nombre de cas, là.

M. Larin (Vincent) : …discussions que vous avez eues avec le premier ministre, quelles régions pourraient être concernées par ce relâchement-là? Est-ce que c'est l'Est du Québec vraiment ou…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, bien, en fait, c'est une question de données scientifiques qui évoluent au jour le jour. Donc, comme je vous dis, je pense que, du côté du gouvernement, ils ne sont pas encore prêts à communiquer une orientation. Donc, on va les laisser arriver avec une présentation, mais ce sera basé sur l'évolution au jour le jour de régions où on ne trouve aucun cas ou un seul cas. Je pense que c'était le cas hier en Gaspésie, un cas. Certains cas, même le Saguenay, étaient rendus autour d'une dizaine de cas. Donc, voyons l'évolution des prochains jours, puis ce sera évidemment ces régions-là qui seront les premières à bénéficier d'un relâchement, parce que, vraisemblablement, il n'y a pas de foyer. En anglais?

Mme Senay (Cathy) : Good morning. My colleague Véronique Prince is basically confirming that Dr. Arruda and Public Health will allow the return of 37 MNAs at the National Assembly next week. So, is it a relief for you? But they will have more measures in place. But is it a relief for you?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Definitely. We asked for democracy, as much democracy as we can achieve, on several occasions, and, by asking on several occasions, we got a result. And it's for the benefit of the whole society that we can see through important events, important decisions and give space to journalists as well. So, it's not only politicians. It has to do with the work of journalists.

Mme Senay (Cathy) : Simon Jolin-Barrette's bill to reinforce Bill 101... Dawson has become a symbol of spreading...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Incoherence.

Mme Senay (Cathy) : ...well, also spreading English in Montréal. And the language of French is not doing well at all in Montréal. But what can be done for anglophone CEGEPs if you don't apply Bill 101 to CEGEPs? What can you do? What else can you do?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, it's all about funding. That's why the issue of Bill 61 and Bill 66 is so relevant. So, I mean, sometimes, there's a tendency to complicate issues that are, bottom line, quite simple.

There's a proportion of places, in CEGEPs, that should be in French and a proportion that should be in English. And it has to do with financing by the Government. So, if the Government sees that we have more spaces in English than in French on the island of Montréal, the reaction should be : Well, how can we modulate the funding so that we give spaces, in CEGEPs, that are proportionate, reflecting the demography of Montréal, and places or planification that encourages the use of French? How can we do that through financing?

And that's what's surprising about CAQ. They talk a lot about the French language, but, when you see how they spend money, they know that the French system requires more space and has needs, they take the money available for the CEGEPs and they invest it in Dawson. And, at the beginning, Dawson and the Government were suggesting that it had nothing to do with the number of places within the CEGEPs, which doesn't make any sense, of course. If you're making new spaces, it's because you intend to use it for students. And that's what we confirmed this morning. They were not transparent. They were not honest.

So, funding, I think, is an issue that we'll need to look at in a very responsible manner. What should be the proportion so that we come up with the amount, the number of spaces, of places in the English and the French systems that are OK for everyone? It's as simple as that.

Mme Senay (Cathy) : And, Mrs. Hivon, can I ask you a question about tutoring? I was surprised yesterday to see the press release, because the press release, on January 8th, was saying that the tutoring services would be in place by the end of January. I even said to my mom to just drop her name. So, basically, the reason why there is this time wasted, basically, it harms the credibility of the Minister, you think?

Mme Hivon : Totally. And I am happy that you can still be surprised, because it is quite astonishing as much as the modus operandi of this Minister is always the same. He goes in front of cameras, January 8th, to lower the level of pressure, because it's just unbearable. Everybody is asking about tutorship. The parents are worried, students are worried, teachers are worried, heads of school are worried. So, he goes in front of people and he says : OK. I'm announcing tutorship finally. We've been asking it since May, but that's another story.

And then, what we learn is that, oh! but the site to receive the candidacies is not open yet. It's not even ready. Just to say : OK, if you're interested, give us a call, answer the documentation… So, that wasn't even ready. And so he was saying : We will come back in a few weeks. And then he comes back three weeks later, of course, it's not put in place, just to tell us : OK, now, we're open, and people who are interested can raise their hands. And we still don't know when it will be implemented.

And, furthermore, we discover, when we go through the numbers, that for this program, in person, it's only $11 million, when we've been told that there could be up to 30% of children right now in situation of failure. And this would exclude all the other ones who are just, you know, trying to take their head outside of the water. So, with the numbers that we have, we think that it could be about from 2 h 30 min a week to about five or six. It doesn't make any sense, you know. And he says it's until 2022.

It's good to finally see a little bit more ahead, but where's the money, where are the needs, where are the bases? We don't have that. And I was quite frustrated that the Minister was not explaining everything in a press conference yesterday, just a press release, you know, like that, a small video, when there are so many questions.

Mme Senay (Cathy) : How much time does he have left, like, to, basically, get his act together…

Mme Hivon : It's five to midnight. He doesn't have much time left and he has to really catch up. I don't know if it's possible. It's in his hands. But, really, the level of confidence with the milieu is really, really bad right now.

Journaliste : Mr. Plamondon, a question from Raquel Fletcher. Should Québec take matters into its own hands when it comes to… travelers? We know that the Manitoba Premier said that he's requiring people to isolate, even if they're coming from Western Canada. Premier Legault keeps saying it needs to come from Ottawa. But do you think Québec should give the SQ the mandate to enforce quarantine?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I think, yes, it should be considered. I think what happens is we're witnessing a level of incompetence, by the federal, that is unbearable. But, for François Legault, to show Quebeckers that you can't rely and you can't have success dealing with the federal is also a problem, because he's been presenting himself as a federalist that will bring to Québec strong benefits, strong advancement of Québec within Canada. And we've seen the exact opposite during the crisis.

So, there's obviously a hesitation that is costful for the health system, a hesitation from the Government of Québec, who could really just say : OK. If the federal Government is that incompetent, I will take on my shoulders to have people who test travelers when they arrive, at least do that, and I will have the Sûreté du Québec explain people that they need to be in quarantine, and that's how it's going to work. And we've seen other provinces do that.

So, it's very difficult to understand why Premier Legault doesn't do anything, but one possibility is that that would be a signal, a public symbol of the fact that his plan to have Québec in a productive relationship with the federal, his promises of a CAQ who brings benefits to Québec in the federal system… that's a very symbolic failure.

M. Verville (Jean-Vincent) : But why do you think he's not doing it?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Good question. I mean, there's no excuse at this point. I understand that the first step, of course, is to tell the federal Government to do his job, but now it's been more than a month. They started talking to the federal mid-December about how to deal with travelers in the context of new viruses that might influence our strategy. So, now, it's been over a month. The question is relevant, and the answer is : It should be done right now. And it's going to show Quebeckers how conflictual, problematic and inefficient the federal Government is to the point that we need to take our own funding, at the Québec's level, to deal with responsibilities that are obviously the responsibility of the federal.

M. Verville (Jean-Vincent) :OK. That brings me on the second question. Are you afraid of a potential third wave as a result of these new variants coming from abroad? And how should the Government prepare for that?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I think the Government should get as much data as possible, and, right now, what we are understanding is that the Government is not very keen on testing and trying to identify which variants are present and how they evolve, how they are spreading or not within Québec. So, I think we have a matter of data right now. So, I think, first thing, the Government should be more aggressive on testing and getting data, so we understand what we're dealing with.

But obviously we get back to the first point. In which world, in which normal democracy do we not have, in Québec, the control over our airports to the point where it's been more than one month that the Government of Québec requires the federal Government to do something, and nothing has been done, and nobody makes any move? Like, we're just seeing new variants coming to Québec, and that doesn't seem to be a problem for anyone. Thank you.

(Fin à 11 h 1)

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