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Point de presse de Mme Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor

Version finale

Le jeudi 22 octobre 2020, 9 h 25

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt-six minutes)

Mme LeBel : Alors, bonjour, tout le monde. Merci. Écoutez, effectivement, je vais faire une courte déclaration. Donc, on est quand même en contexte de négociation, puis je veux être très claire que je n'entrerai pas dans les détails. Ce qui se passe aux tables de négociation doit rester aux tables de négociation, et j'y crois fermement.

Par contre, je pense que j'ai un message très important à lancer aux infirmières ce matin. Vous êtes entendues. On comprend votre surcharge de travail, on comprend votre fatigue, on comprend votre épuisement. On sait que c'est un enjeu majeur à régler, dans le réseau de la santé, et on est au rendez-vous.

Comme le premier ministre l'a dit, cette semaine, on est à investir dans les priorités pour rendre le réseau de santé plus fort. C'est une priorité pour nous. D'ailleurs, j'ai demandé encore ce matin à ce que, du côté patronal, on élague nos demandes et qu'on recentre les demandes prioritaires du gouvernement sur les enjeux pour régler la surcharge de travail dans le réseau de la santé. Naturellement, on parle de... il s'agit d'une négociation, donc on peut... on doit, de part et d'autre, recentrer nos enjeux. Alors, j'invite les syndicats à faire de même et à recentrer les priorités sur l'enjeu de la surcharge de travail.

On a bien compris, on est au rendez-vous, et l'urgence de régler cette situation-là, elle est comprise, et on la ressent nous aussi de notre côté. La pandémie, naturellement, exacerbe cette urgence, mais elle existait avant, et on veut trouver des solutions, des solutions discutées, négociées avec vous pour régler cette situation-là à long terme. Alors, on est au rendez-vous, les sommes sont présentes pour régler la surcharge de travail. Merci.

M. Lacroix (Louis) : Mais M. Legault a fait une espèce de dualité, en fait, une opposition en disant : Oui, on est intéressés à mettre de l'argent pour régler la surcharge de travail, mais on ne pourra pas vous donner des augmentations au-delà de l'inflation. Est-ce que vous logez à la même enseigne?

Mme LeBel : C'est important qu'on comprenne, présentement, que tout le monde comprenne, pas juste la FIQ, les autres syndicats aussi, les autres centrales syndicales, qu'on est dans un contexte particulier. Le ministre de l'Économie va faire son annonce... sa mise à jour économique, bientôt, il a annoncé la date, 12 novembre... c'est ça, il a annoncé la date, donc, et on se dirige vers un déficit, cette année, de 15 milliards de dollars. Donc, c'est un contexte qui est présent, avec lequel il faut composer.

Maintenant, je n'entrerai pas dans les détails, ce que je dis, c'est que... poursuivons les discussions qui ont déjà cours depuis quelque temps, de façon intensive, aux tables de négociation et concentrons-nous sur l'enjeu prioritaire, la surcharge de travail. Mais on pourra discuter également de ces enjeux-là, mais ce contexte...

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous répondez au président de la FTQ qui a dit hier : Je suis écoeuré parce que les négociateurs du gouvernement n'ont pas de mandat?

Mme LeBel : Bien, c'est parce que si les syndicats pensent que d'avoir un mandat, c'est d'adhérer à toutes leurs demandes, bien, à ce moment-là, je vais le décevoir grandement. Je viens de le dire, il s'agit d'une négociation. Chacun des côtés, des parties doit recentrer ses priorités. J'ai demandé à ce qu'on recentre les priorités aux tables de négociation. Tant la partie patronale que la partie syndicale part avec beaucoup de demandes, on s'entend, hein, quand on parle dans une négociation. Maintenant, moi, j'ai demandé à ce qu'on recentre les enjeux prioritaires. Les syndicats devront faire de même. Et il y a des mandats aux tables de négociation, et les discussions vont se poursuivre. On est présents.

M. Lacroix (Louis) : ...parce que les PAB, eux, le printemps dernier, ont eu des augmentations d'autour de 18 % de leur salaire. Alors, les infirmières ensuite arrivent et disent : Bien, ce qui est bon pour pitou, ça doit être bon pour minou. Alors, comment vous essayez de... comment pouvez-vous ne pas donner aux infirmières ce que vous avez déjà accordé aux PAB?

Mme LeBel : Bon, vous allez comprendre que je ne négocierai pas sur la place publique. Les PAB, on a réglé une situation puis on l'a réglée en grande majorité par le biais de primes pour des travaux dans des milieux particuliers. Alors, que les infirmières continuent de discuter avec nous, puis on pourra voir les enjeux. Il faut régler aussi certains enjeux de temps, de temps supplémentaire, de temps complet également. Donc, il faut comprendre... il faut travailler avec les infirmières pour aussi qu'elles acceptent de travailler à temps complet. Vous devez comprendre que dans le réseau, présentement, la majorité des infirmières du réseau public travaillent à temps plein à 50 % de leur capacité, donc, 50 % des infirmières qui sont à temps plein. On veut rehausser ça, mais il faut trouver des solutions. Il faut trouver des solutions pour qu'elles travaillent de soir, qu'elles travaillent de nuit, qu'elles travaillent de fin de semaine. On est au rendez-vous, mais il faut en parler à la table de négociation.

M. Bergeron (Patrice) : Mais pourquoi ce n'est pas intéressant de travailler à temps plein? Pourquoi ne pas rendre ça plus intéressant de travailler à temps plein à ce moment-là? Si vous voyez que les gens ne postulent pas sur le temps plein, c'est sûrement qu'il y a un problème, on n'aime pas accepter ces postes-là qui sont, bon, probablement très ingrats, là.

Mme LeBel : Bien, vous avez tout à fait raison, et c'est là-dessus qu'on travaille aux tables de négociation.

Journaliste : Mais, quand vous demandez d'élaguer les demandes... aux syndicats d'élaguer leurs demandes, ce que vous demandez aux syndicats, c'est de retirer leurs demandes de hausses salariales pour se concentrer... C'est ça que vous dites, là.

Mme LeBel : Non, il y a beaucoup... Je n'entrerai pas dans le détail des demandes. Elles savent de quoi je parle. Mais il y a beaucoup de demandes qui sont centrales et il y a beaucoup de demandes périphériques dans une négociation. Donc, nous, on recentre les priorités et les enjeux sur régler la surcharge de travail, temps supplémentaire obligatoire, temps supplémentaire... plus de postes à temps complet. On affiche des postes à temps complet, présentement, et les infirmières n'appliquent pas sur ces postes à temps complet. Donc, il faut trouver des solutions, vous avez raison. Je n'entrerai pas ici dans le détail des négociations, mais c'est là-dessus qu'on travaille. Mais il faut que, des deux côtés, on soit ouvert aussi à faire... à travailler autrement.

On est ensachés depuis plusieurs années dans un cadre, tant dans la structure organisationnelle, la structure de gestion que dans les conventions collectives qui nous ont amenés inexorablement dans cette espèce de mur présentement qu'on vit. Donc, on veut trouver des façons de le débloquer. Je vous le dis, je n'entrerai pas dans les détails, je veux parler de ça aux tables de négociation, mais je veux qu'on comprenne bien, que les infirmières comprennent qu'on est au rendez-vous pour régler ça. Elles veulent plus de temps? On est là. Elles veulent une meilleure charge de travail? On est présents. Donc, on va trouver des solutions.

Mme Gamache (Valérie) : Mais, Mme LeBel, c'est quoi, le climat à la table? Parce que, là, actuellement, les infirmières, la FIQ est devant les Services essentiels ce matin pour ne pas faire de temps supplémentaire au cours de la fin de semaine. De un, est-ce que ça vous inquiète? Et le climat n'a pas... Vous dites que ça se poursuit, les négociations, mais on n'a pas l'impression que ça se poursuit des deux côtés de la même façon.

Mme LeBel : C'est très délicat, parce que je ne veux pas... Mais elles ont le droit de faire des moyens... elles ont le droit de manifester, elles ont le droit d'envoyer des messages. Moi, je n'ai pas la même lecture du climat, à la table de négociation, qu'elles en ont eu. Mais moi, ce que je les invite, c'est à poursuivre les négociations. Et je veux peut-être parler aux infirmières directement. Je veux les assurer que j'ai bien compris le message, que je comprends le message, qu'on y travaille déjà, mais qu'on va continuer à le faire. On comprend bien l'urgence de régler. Autant les infirmières que pour les citoyens, il est important de régler rapidement dans ce dossier-là. Alors, on est au rendez-vous. Je ne peux pas en dire plus que ça.

M. Bossé (Olivier) : Ce que vous dites, vous dites cela pour la charge de travail, le temps de travail, mais pas pour l'argent?

Mme LeBel : Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'il faut que le... Ce que le premier ministre a dit, c'est qu'il y a un contexte particulier dans lequel cette augmentation salariale là doit se situer. Maintenant, assoyons-nous et discutons-en.

M. Lecavalier (Charles) :...

Mme LeBel : Excusez-moi, je n'ai vraiment pas compris.

M. Lecavalier (Charles) : Ce n'est pas un peu ingrat de demander à nos anges gardiens qui sont au front, qui mettent leur vie en danger, de... on n'a pas assez d'argent pour vous donner des augmentations salariales, alors qu'on est en pénurie d'infirmières puis qu'il y a plein d'infirmières qui continuent d'aller travailler chez des agences privées?

Mme LeBel : Vous savez, il y a plus de 70 000 infirmières au Québec. Il y en a plus de 60 000 qui travaillent dans le réseau. Une des grandes clés de la surcharge de travail, c'est d'avoir plus d'infirmières à temps complet. Alors, il faut trouver des façons de le faire. Elles veulent du temps, aussi, c'est ce qu'elles nous demandent, du temps pour récupérer. Et c'est un peu une des raisons pour lesquelles beaucoup d'infirmières sont à temps partiel, c'est-à-dire pour la conciliation travail-famille, alors qu'on veut trouver des solutions avec elles et leur donner l'espace nécessaire pour respirer. Alors, parlons-en aux tables de négociation. On est très conscient de l'enjeu.

M. Carabin (François) : Mme LeBel, le chef du Parti québécois, il y a quelques instants, indiquait que la relance économique du projet de loi n° 66 est une relance des années 90 et qu'il y a trop de béton. C'est les termes qu'il a utilisés dans ce projet de loi là. Qu'est-ce que vous lui répondez?

Mme LeBel : Bien, je trouve ça un petit peu réducteur. Je pense que ce n'est pas du béton, hein? C'est des milieux de vie, ce sont des écoles, ce sont des maisons des aînés, ce sont des CHSLD, ce sont des projets de transport routier pour y avoir plus de transports collectifs. Donc, moi, je considère ça comme des investissements dans des infrastructures qui sont nécessaires pour les Québécois. Donc, pour moi, ce n'est pas... tu sais, je trouve ça réducteur, de dire que ce n'est que du béton.

D'investir dans des infrastructures pérennes comme ça, qui sont nécessaires pour la société, c'est une méthode éprouvée pour supporter une économie. On est dans un temps de pandémie mondiale. Présentement, les consultations vont rondement. D'ailleurs, on les continue aujourd'hui pour la troisième journée. On va entendre ce que les groupes ont à nous dire. Mais je pense qu'il faut que le chef du Parti québécois comprenne que ce n'est pas la seule façon de relancer l'économie. Moi, j'ai en charge le projet de loi n° 66, mais c'est une des pièces du portrait, si on veut.

Des voix : ...

Mme LeBel : Excusez-moi, vous êtes loin.

M. Bellerose (Patrick) : ...nationaliste de la CAQ avec le fait de donner beaucoup d'argent pour agrandir Dawson et le... qu'on vous reproche...

Mme LeBel : Moi, le projet de loi n° 66 n'a qu'un but, c'est un but de relance économique et d'accélérer des projets qui sont nécessaires pour le milieu. Puis c'est un projet qui a été recommandé par le ministère de l'Enseignement supérieur, qui est nécessaire sur le terrain. Donc, pour moi, c'est un projet d'infrastructure, d'ailleurs, sur l'île de Montréal, pour lequel il va y avoir des retombées, qui est nécessaire. Alors, c'est le seul objectif du projet de loi n° 66. Il n'a pas d'objectif... il n'a pas l'objectif d'opposer les deux langues, il a l'objectif de relancer l'économie. C'est tout.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, il n'y a pas de contradiction avec la volonté du gouvernement de défendre la langue française... de promouvoir un nationalisme?

Mme LeBel : Non. Le fait de rénover un collège qui est bien implanté, qui est nécessaire ne met pas en péril la langue française au Québec, là.

M. Carabin (François) : Est-ce que les projets routiers s'inscrivent dans les objectifs de développement durable?

Mme LeBel : Oui. Plusieurs de ces projets routiers là. Bien, naturellement, il y a la réfection des routes déjà existantes. Je pense que les Québécois ont droit à avoir des routes qui sont en santé. Nos routes sont en déroute. On l'a déjà entendu. Donc, il faut réparer ces routes-là. Il y a des projets d'élargissement de certaines voies routières pour ajouter justement du transport en commun, du transport... des voies de transport en commun, je vais le dire comme ça, là. Et il y a quelques projets de routes, effectivement, qui sont des routes nouvelles. Mais on en a encore besoin, au Québec, de cette circulation-là, pour nos régions. Et ces routes-là vont servir, de toute façon, à mettre du transport électrique et du transport en commun. Donc, ce n'est pas contradictoire, pour moi, de réparer les routes actuelles, d'élargir certaines de nos routes pour y avoir des voies de service pour le transport en commun et d'ajouter quelques routes dans les endroits où on a besoin d'une meilleure circulation pour nos régions. Donc, pour moi, ce n'est pas contradictoire, on ne peut pas opposer ces notions-là. Pour moi, elles sont complémentaires.

M. Bellerose (Patrick) : Au mois d'août, M. Legault disait que, même avant la pandémie, son gouvernement regardait une façon d'alléger les questions de réglementation environnementale et d'expropriation. Donc...

(interruption)

M. Bellerose (Patrick) : ...on l'aurait quand même fait, on l'aurait quand même étudié, même sans la pandémie. Est-ce que ça ne vient pas confirmer l'idée que c'est un projet pilote, qu'on va tester des idées et que, si ça fonctionne, on pourrait les appliquer de façon plus large par la suite?

Mme LeBel : Absolument pas. Parce que le premier ministre, qui parlait... et ce, concrètement, j'allais dire, se réalise dans, entre autres, le règlement, là, le REAFIE, là, on parle depuis quelques jours, qui a été déposé par mon collègue à l'Environnement, d'ailleurs, qui a été adopté au début septembre et qui entrera en vigueur au mois de décembre, je crois, à la fin décembre. Ça se concrétise également dans le projet de loi n° 44 qui donne plus de pouvoirs au ministre de l'Environnement.

Le projet de loi n° 66 a une finalité, et il est là parce qu'on vit une pandémie mondiale, on a besoin d'accélérer un peu plus certains projets d'infrastructure pour donner à notre économie le coup de pouce nécessaire pour traverser et aussi nous amener un peu plus loin. Parce qu'il ne faut pas penser que, quand la pandémie va être terminée, les effets économiques ne se feront pas encore ressentir pendant plusieurs années. Alors, pour moi, ce n'est pas une motivation cachée de rendre permanent.

D'ailleurs, on a bien entendu les groupes environnementaux, dans le projet de loi n° 61. La liste, elle est fermée à 181 projets. Ce ne sont pas tous les projets qui auront des enjeux environnementaux, mais elle est potentiellement fermée à 181 projets. Donc, toutes les mesures environnementales qu'on se propose de mettre de l'avant à l'entrée en vigueur du projet de loi sont inscrites dans le projet de loi. Il n'y a plus de pouvoir habilitant qui permet au ministre de l'Environnement, par règlement, de modifier d'autres processus. Donc, il est dans un carré de sable extrêmement défini, il a une fin temporelle sur des projets définis. Pour nous, là, il n'a qu'un objectif, relancer l'économie dans un secteur particulier.

Le Modérateur : La présidente du Conseil du trésor va maintenant prendre les questions en anglais.

Mme LeBel : In Spanish.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. In Spanish?

Mme LeBel : No.

Mme Senay (Cathy) : Sorry. I'm really sorry, I'll disappoint you.

Des voix : Ha, ha, ha!

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Lebel, the... measures to reduce the workload for nurses, it was in the document, in May, that presented Mr. Dubé when there was this new offer. How come we haven't made progress? How come we have nurses protesting twice, just this week, and planning other events, other protests against workload?

Mme LeBel : Well, what you have to understand, in negotiations, both parties have to, I would say, work forwards towards the center to meet each other. So, we're doing this this morning. I told everybody again that we have to prioritize our demands and work on this major priority which is «la surcharge de travail», the workload of the... «des infirmières», the nurses in the public sector. So, this is something that is urgent to address.

We made some offers on the table, which I will not disclose this morning, this is something that has to stay at the table, but we made some progress in the last days. We are willing to make more progress, but we are asking also the... «le syndicat» to work on their demands and prioritize. Because this is something that... it's very urgent to address, that this was urgent before the pandemic, it's even more urgent now that we have to settle this matter as fast as possible. And we are there.

Mme Senay (Cathy) : ...you said that nurses are not applying to full-time jobs. What they said yesterday is that they are not going to do that because that full-time job is sometimes an overnight shift, and you have 100 patients, and you're by yourself. They are too... these jobs, full-time jobs are too hard because you have too few nurses, so it's not... I am not sure that you're saying the right information here.

Mme LeBel : Yes, but, you know, you are illustrating something that is very important, those are all communicating vases, OK? We have to work on full time. How do we convince nurses to work full time? But they have to also help us, because they have to apply. Some don't want to apply because, you know, sometimes it's better for them to work part time and then take some other days that are maybe better paid because... «à temps supplémentaire». So, we have to work the notion of «temps supplémentaire, également». And the purpose is not strip them of any of what they have right now. The purpose is to find ways to reorganize everything. It's not working. This is something that we see, this is something that they see. So, we have to find solutions. But we are there, we are there, we are on the same page as them.

Mme Senay (Cathy) : ...to protest anymore?

Mme LeBel : No, I mean, I will not encourage them to protest, obviously. But, I mean, I understand that they have to send messages, but this morning my goal is to tell them that message is received, well received, and now we're going to work forward with them.

Mme Fletcher (Raquel) : I think what Cathy is asking though is... You're saying you want nurses to work full time, and they're saying: Actually, we're disincentivized to work full time. So, what kind of incentives are you putting on the table to make them work full time?

Mme LeBel : Well, this is what I'm not going to into details, but we are there. I mean, they are talking about more nurses. We are there. We made some offers. I will not disclose a number, but we made some offers. And they talk about incentive to work full time because the night shift… the shift… «le chiffre de soir», evening shift and the night shift, maybe this is not something that's attractive for new nurses, working weekends, this is not something that's attractive, but in thehealth care system, I mean, this is something that's going on 24 hours a day and seven days a week. So, we have to find ways to make it work for both parties, and we're there. That's the essence of my message this morning.

Mme Fletcher (Raquel) : What are you representing with your T-shirt?

Mme LeBel : Oh, nothing. It's just a face. It's just a neat shirt that I like. No statement.

Mme Senay (Cathy) :Mrs. LeBel, you were a negotiator for the Crown prosecutors, you had the population behind you at that time. Now, you have nurses, women protesting, overtired, fighting the COVID-19 pandemic. How long will you have the public, the population behind you?

Mme LeBel : I don't know. I wish that they will understand that we are there. We understand this matter, but we have… both sides have to work. And I have to send this message to the syndicate, the FIQ, «la fédération des infirmières du Québec», this morning: We are there, you know we are there, so work with us, but we have to negotiate, and negotiating means both parties have to work towards the middle to find… to meet each other. So, that's the message that I'm sending. But I'm willing to do what has to be done.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 44)

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