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Point de presse de M. Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sports, de loisirs et de saines habitudes de vie, Mme Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et M. Frantz Benjamin, porte-parole de l’opposition officielle pour les dossiers jeunesse

Version finale

Le mercredi 21 octobre 2020, 11 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante minutes)

M. Ciccone : C'est un privilège et un honneur pour moi aujourd'hui d'avoir déposé ce matin le projet de loi n° 692, la Loi modifiant la Loi sur la sécurité dans les sports afin d'interdire les batailles dans les activités sportives auxquelles des personnes de moins de 18 ans y participent.

Quand je me suis lancé en politique, je me suis dit que je voulais faire avancer certains dossiers, dont celui de la sécurité dans les sports, qui n'a pas... La loi n'a pas été modifiée depuis l'année 2007. Je crois qu'on doit avancer, on doit tourner une page sur certains dossiers.

Et c'est important pour moi d'avoir avec moi aujourd'hui la députée de Maurice-Richard, Mme Montpetit, qui est responsable de son dossier, en santé, et M. Benjamin, député de Viau, qui lui est responsable de l'opposition officielle en matière de jeunesse. Ce n'est pas que sportif, ce projet de loi là, mais, bien entendu, ça touche également la santé et notre jeunesse, de retrouver cette confiance-là aussi, pour les parents, d'être capable d'amener... de faire faire du sport en toute quiétude, même jusqu'à l'adolescence, pour les joueurs élites, notamment, au hockey, qu'ils puissent être capables de les envoyer, confier leurs enfants à une tierce personne qui est... pour la plupart, là, doivent quitter la maison, de s'assurer que, quand ces jeunes-là auront fini leur stage sportif... puissent revenir à la maison de façon sécuritaire et en santé.

Alors, je vais laisser la parole, si Mme Montpetit veut dire un petit mot. Je vous laisse la parole, Mme Montpetit.

Mme Montpetit : Bonjour à tous. Bien, très brièvement parce que mon collègue a été très éloquent puis on l'a entendu à plusieurs reprises nous parler de son projet de loi. C'est important pour moi d'être ici avec lui, aujourd'hui, avec mes deux collègues, parce que c'est un projet de loi extrêmement pertinent, extrêmement important aussi. Enrico, tu nous as sensibilisés beaucoup à ces questions-là, des impacts chez les jeunes au niveau de la santé. Et c'est un projet extrêmement concret qui vient certainement assurer la santé et la sécurité de nos jeunes qui jouent au hockey au Québec.

C'est un projet de loi très intéressant. On souhaite que la ministre en prenne connaissance, l'appelle également, que le leader du gouvernement l'appelle, pour le bien-fondé de tous les enfants du Québec, les jeunes du Québec qui jouent au hockey, quand on sait les conséquences que ça peut avoir sur la santé, notamment au niveau des commotions cérébrales, et les conséquences qui peuvent être permanentes à plus long terme également. C'est certainement un projet qui doit être appelé, qui doit être étudié par les parlementaires parce qu'ils vont venir faire une très grande différence. Et je pense que tous les parents du Québec devraient être informés de ce dépôt et devraient aussi être rassurés du fait qu'on a ces discussions-là sur des sujets extrêmement pertinents et extrêmement sensibles pour nos jeunes. Merci.

M. Benjamin : Alors, dans un premier temps, je veux remercier mon collègue pour le dépôt de ce projet de loi ce matin. L'ensemble des enjeux qui concernent la santé et la sécurité des jeunes, ce sont des choses importantes pour nous. La semaine dernière, on a beaucoup parlé des questions relatives à la santé mentale des jeunes. Cette semaine, on parle de la santé et de la sécurité de nos jeunes. Et ça, c'est quelque chose de très, très important. Quand un parent... et surtout dans le cas des mineurs, quand un parent pose un vote de confiance et envoie son jeune loin de la maison, loin du foyer, le parent a le droit de s'assurer que son jeune va revenir en santé. Et ce projet de loi là, justement, est l'écho de tout ça. Donc, je souhaite que nous puissions en débattre, de ce projet de loi, pour la santé et la sécurité de nos jeunes. Et je remercie encore mon collègue pour cette avancée.

La Modératrice : ...on va prendre les questions.

M. Ciccone : Oui. Juste avant de prendre les questions, si vous permettez, j'aimerais juste remercier aussi ma cheffe. Parce que c'est un travail que j'avais commencé avec M. Arcand et son équipe, et, quand il y a eu transition, bien entendu, la cheffe m'a redemandé de continuer à travailler sur mon projet de loi et de le présenter le plus tôt possible. Alors, je remercie énormément mon caucus également. Alors, je suis prêt à prendre les questions.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'en temps de pandémie, malheureusement, ce genre de projet de loi là ne risque pas de tomber, à un moment donné, entre deux craques, puis on l'oublie ou on n'en entend plus parler? Excusez-moi l'anglicisme, là, mais est-ce que le timing fait en sorte que ce n'est pas bon pour vous de déposer ce projet de loi maintenant?

M. Ciccone : Mme Prince, il n'y a pas un timing — puis je prends votre expression — pour la sécurité de nos enfants. Bien entendu, on est dans un contexte particulier, présentement, on sait que les jeunes... énormément de découragement, ils sont confinés, il n'y a pas de sport. Ça vient exactement dans la situation... parce que le hockey, on ne sait jamais quand est-ce qu'il va reprendre, on ne sait pas quand est-ce que la ligue junior majeur du Québec va reprendre, également, aussi.

Alors, c'est important de commencer déjà le travail, à abolir les fameuses bagarres à poings nus. Au Québec, Mme Prince, la Régie de l'alcool, des courses et des jeux ne donnerait jamais, jamais une licence à un événement où il y a des adultes qui se battent à poings nus. Et on le laisse encore faire aujourd'hui, en 2020, dans nos ligues, avec des mineurs de 15, 16, 17 ans. C'est inacceptable.

Alors, il n'y a pas de temps parfait pour déposer un projet de loi. Je pense qu'il fallait le déposer le plus rapidement possible pour laisser justement le temps à la ministre et au gouvernement d'en prendre note. Et je souhaite sincèrement qu'on puisse le faire tous en équipe avec Mme Charest, avec Mme Labrie et Mme Méganne Perry Mélançon, qui est du côté du Parti québécois et qui est responsable des sports.

Mme Prince (Véronique) : Mais c'est quoi, l'écho que vous avez, d'ailleurs, du gouvernement? Est-ce qu'il y a de l'ouverture, là?

M. Ciccone : Je n'ai pas eu d'écho du gouvernement. Cependant, je dirai simplement ceci que, quand le président annonce ce projet de loi là et m'invite à me lever et que je vois des collègues de la CAQ me faire des «thumbs up», de l'autre côté, c'est très, très encourageant. Et j'espère que les ministres qui ont fait ce geste-là pourront me donner un petit coup de main quand ce sera le temps d'appeler...

M. Laforest (Alain) : Mais la ministre a déjà un préjugé favorable pour éliminer les batailles dans le hockey mineur. Donc, pourquoi elle le refuserait, là?

M. Ciccone : Bien, effectivement, c'est la question que je me pose. Puis, en même temps, je le dis encore ouvertement aujourd'hui, très clairement, je veux travailler avec elle, là. Moi, je veux annoncer l'adoption de ce projet de loi là avec la ministre puis avec mes collègues responsables des sports des autres partis. J'ai toujours pensé que le sport, ça se faisait en équipe puis qu'on devrait garder la politique très, très loin de tout cela. Alors, moi, je pense qu'on peut le faire et puis je ne vois pas pourquoi qu'elle ne l'appellerait pas, là.

M. Laforest (Alain) : Mme Montpetit, j'aurais une question pour vous concernant la santé. Daniel Boyer a fait une conférence de presse, ce matin, en disant que le réseau de la santé était au bord de l'explosion, que le gouvernement investissait beaucoup dans les infrastructures puis peu dans le personnel actuellement. Jusqu'où le gouvernement devrait aller pour dénouer l'impasse? Est-ce qu'il doit aller au-delà de l'inflation pour le salaire des infirmières?

Mme Montpetit : Bien, certainement, un des éléments qui doit être réglé, c'est la question des ratios. Ça, pour moi, c'est un «deal breaker», ça doit absolument être réglé. Vous avez vu la FIQ, ce matin, qui a publié, entre autres, un tableau d'alerte des différents ratios qui sont en place dans les CHSLD du Québec, des endroits où on peut se retrouver, avec une infirmière de nuit, jusqu'à 125, 150 résidents sur un étage. Imaginez une situation où il y a un résident qui fait de la détresse respiratoire. L'infirmière est avec un, elle ne peut pas être avec les 149 autres s'il arrive quelque chose. Donc, s'il y a deux cas en même temps, c'est un enjeu de sécurité, de santé des résidents dans les CHSLD. Et ils ont démontré, justement, qu'il y a plusieurs CHSLD au Québec qui sont en situation où c'est médicalement dangereux à l'heure actuelle.

On a, comme gouvernement, nous, à l'époque, mis en place des projets ratios parce que justement, dans les CHSLD, la complexité des cas... les cas se sont complexifiés, dans le fond, et ce qu'on veut s'assurer, justement, pour la sécurité non seulement du personnel, mais également des résidents en CHSLD : qu'il y ait des ratios qui soient respectés. Ces projets pilotes ont montré... ont très, très bien fonctionné. Et les infirmières, ce qu'elles nous ont dit également, à l'époque, c'est qu'avec de tels ratios non seulement ça va augmenter le recrutement, mais aussi la pérennité des gens dans ces postes-là. Donc, c'est quelque chose qui doit absolument être réglé rapidement. Les infirmières l'ont redit sur la place publique, les ratios doivent être réglés, donc, à la table de négociations. Et j'espère que cette question avance dans la bonne direction.

M. Laforest (Alain) : Mais, au-delà des ratios, est-ce qu'on doit débloquer davantage d'argent?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, l'un va avec l'autre. Mais je pense que, comme je vous dis, l'enjeu, à l'heure actuelle, c'est l'épuisement du personnel. Les infirmières, on l'a vu, il y en a plus de 2 000 qui ont quitté depuis le mois de mars. Donc, il y a une question de conditions de travail qui ne réside pas seulement dans le salaire. Il y a une question de conditions de travail, de sécurité. Donc, il faut s'assurer de régler l'ensemble des questions, pas seulement un des éléments. Le salaire en est certainement un.

Mais je pense que les revendications principales qui sont faites à l'heure actuelle par les infirmières sont surtout des questions de conditions de travail, à savoir la charge de travail, à savoir, justement, au niveau des postes à temps plein qui sont disponibles. Mais, quand ça vient avec une charge de travail qui est trop lourde et qui n'est pas réglée au niveau des ratios, bien, c'est... certainement, on va se retrouver dans la même dynamique, là.

M. Giroux (Stéphane) : Good morning.

M. Ciccone : Good morning.

M. Giroux (Stéphane) :...that's been going on for very long. I cannot not think about your 1 469 minutes of penalty career... fighting in the NHL. How do you change mentalities when it's so ingrained in hockey?

M. Ciccone : It's very tough to change a tradition. That, I agree. But, you know, steps have been taken through the years. And I really think this is the time, now, this is the time now to turn the page. With what we know now, the statistics and all the reports about head injuries, you know, I think this is the time to do it.

But you've mentioned my penalties in the NHL. The problem is that you should have mentioned the penalties I had when I was a minor, in the Quebec Major Junior Hockey League. And that's a travesty. That's a travesty. Today, at 50 years old, I cannot imagine how... I can't imagine how a youngster, 15, 16, 17-year-old, comes into a league who's fighting still allowed, and to know that you start a game and you might live some intimidation and you might have to defend yourself and throw your gloves down. And this is not acceptable today with everything that we know.

You know, there is an idle part, you know, I will let the NHL deal with that. But, you know, in Québec, you know, as a legislator, when you have the leagues that don't go to the length where you have to protect 100% your kids, well, it's the role of the Legislator to take a step forward.

M. Giroux (Stéphane) : So, in your opinion, the penalty for fighting, when you're under 18, should be expulsion?

M. Ciccone : Well, the thing is you have to understand that the way it's written, is that every league, every league like the Quebec Major Junior Hockey League, that has from 15 to 20 years old, OK, in their league, if they want to still keep having those minors in their league, well, they have to ban fighting. That's what I'm saying. I'm not saying that the under 18 will not be allowed to fight and that the 18... No, no, that's not what I'm saying. Every league, every league in Québec that wants to have minor players under their wings, well, they'll have to ban fighting.

M. Giroux (Stéphane) : You believe, I understand, that you have supporters even among the...

M. Ciccone : Yes, I have supporters among coaches, general managers, owners, ex-NHL hockey players that work in this league. I've spoken very publicly about this issue. And, you know, you have even a tough guy in the NHL that played a hard game, back then, that today says this is unacceptable, what we've seen today. And all the people surrounding hockey are also saying... You know, I made my research on this, and, you know, the biggest percentage of the people in Québec, here, don't want to see fighting anymore. And it's good too, when you get up and you read, you know, you present this bill in Chamber and you see a doctor on the other side that gives you a nod and he gives you a thumbs up. That means a lot to me. So, you know, I think that together with la CAQ, they should get together and try to turn the page, leave politics away from that bill because this is something that we can all do together.

Une voix : Thank you.

M. Ciccone : Thank you, sir.

La Modératrice : Merci.

M. Ciccone : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 54)