(Neuf heures cinq minutes)
M. Fitzgibbon : Alors, bonjour.
Bonjour, tout le monde. Je pense qu'il y a plusieurs sujets que vous voulez
aborder et je pense qu'on a dit qu'on va parler de l'aluminium, peut-être.
Alors, évidemment, hier, on a appris la
nouvelle que les tarifs étaient pour être éliminés selon certaines conditions. Évidemment,
on est très contents. Le gouvernement fédéral a fait son travail. Nous avons
été de concert avec eux, avec Mme Freeland. Je lui ai parlé à plusieurs
reprises. On a parlé aussi beaucoup aux délégations du Québec à l'étranger, on
a parlé aux États américains. Je pense que c'est une très bonne nouvelle.
Évidemment, il y a des bémols. Il faut
s'assurer que le rééquilibrage entre les produits de valeur ajoutée et produits
de commodité soit respecté, mais je pense que ce qu'on voit depuis quelques
mois... le Québec est capable d'exporter des produits à valeur ajoutée. Donc,
je pense qu'on va être satisfait de la situation et je pense qu'on a pu
éliminer ces tarifs-là qui auraient été un peu dommageables pour notre industrie.
Une voix
: Sur Le
Panier bleu. Panier bleu.
M. Fitzgibbon : Panier bleu. Effectivement,
Panier bleu, on annonce ce matin que nous allons investir 3 millions de
dollars pour continuer l'évolution du Panier bleu. Le Panier bleu, on comprend,
c'est une initiative qui a été lancée durant la COVID, initiative qui se veut
d'englober le contexte d'achat local qui devient très important pour le gouvernement,
pour le Québec.
Donc, nous avons des chantiers qui sont en
cours d'exécution. Toute la question logistique est très importante pour
accéder aux produits québécois, plateforme électronique qu'on va aussi vouloir
bonifier. On a au-dessus de 100 personnes qui travaillent, de l'industrie,
comme bénévoles pour regarder comment on peut faire évoluer Le Panier bleu et
dans quelle direction on veut aller. Donc, d'ici quelques mois, on pourra vous
revenir, mais, entre-temps, on va vouloir bonifier carrément la perspective du
Panier bleu. C'est un média qui est très important pour la mobilisation de nos commerçants,
de nos produits locaux.
Alors, je suis très encouragé de voir l'évolution,
puis c'est un projet qui va devenir très porteur pour le Québec dans les
prochaines années.
Mme Crête (Mylène) :Ça va servir à quoi, cet argent-là, spécifiquement?
M. Fitzgibbon : Pardon?
Mme Crête (Mylène) :Ça va servir à quoi, cet argent-là, spécifiquement?
M. Fitzgibbon : En partie, ça
va servir à l'amélioration technologique du Panier bleu. Ça va servir aussi
avec certains exercices qu'on va faire avec des consultants pour savoir jusqu'où
Le Panier bleu devrait aller. Ça devrait être un site transactionnel? Ça
devrait être un site pour offrir la chaîne logistique? Il y a plusieurs possibilités
et il était clair pour moi qu'il fallait avoir des experts du milieu pour nous
aider. Donc, il y a des frais de consultations qu'on va faire pour arriver avec
des recommandations très tangibles d'ici quelques mois.
Mme Crête (Mylène) :
Mais c'est 3 millions pour des frais de consultation?
M. Fitzgibbon : Bien, c'est un
projet... Le Panier bleu, c'est un organisme OBNL, donc il va survivre pendant
encore un bout de temps. Donc, c'est un frais d'opération qui va pour un an, un
an et demi. Il faut comprendre aussi que, dans l'exercice, il y a du privé qui
va investir de l'argent aussi. On a une contribution financière et qu'on
appelle «in kind» de l'ordre de 20 % du montant global. Donc, le
gouvernement finance à peu près 75 %, 80 %, le privé est là. Donc, on
continue Le Panier bleu puis on va avoir des évolutions sur ces...
M. Lacroix (Louis) :
Êtes-vous en train de préparer une nouvelle aide advenant le cas où on soit
obligé de reconfiner certaines parties de l'économie? On pense entre autres la
restauration, les bars dans les zones, par exemple, qui pourraient tourner au
rouge, là, à l'orange, etc. Est-ce que vous êtes en train de préparer une
nouvelle aide?
M. Fitzgibbon : Bon, ça aussi,
c'est une bonne question. Je pense que... J'ai toujours dit qu'on a eu le
confinement, évidemment, on a eu la réouverture puis on a la relance
économique, trois phases très différentes. Bon, le confinement, on s'entend que
ça a été relativement facile, là... ça a été dur, mais facile pour le
gouvernement. La réouverture a été plus compliquée, un petit peu.
Ce qu'on a voulu faire dans la réouverture,
c'est de mettre de la liquidité de disponible dans tous les systèmes économiques
québécois, autant la grande entreprise que la PME. Et je pense qu'à date je
suis satisfait de voir les résultats. Autant les banques ont aidé; le programme
du PACTE d'Investissement Québec, on a presque 1,5 milliard qui a été
approuvé, pas déboursé au complet encore; plus de 700 compagnies. Les FLI,
les Fonds locaux d'investissement pour les PME, on a mis 150, on a rajouté 100.
On a présentement 3 000 entreprises qui ont bénéficié d'assistance,
une moyenne d'à peu près 34 000 $. Alors, moi, je suis à l'aise de
voir que l'écosystème a pu survivre.
Maintenant, évidemment, la vraie question,
c'est la relance. La relance, il y a quatre phases importantes. La première,
c'est de supporter nos «clusters» stratégiques, bon, sciences de la vie, l'électrification,
l'aérospatiale. Il y en a plusieurs. Il faut que le gouvernement joue un rôle
pour pallier au manque d'investissement privé qui va probablement survenir dans
les prochains 12 à 18 mois. L'aéronautique, ça va être très
difficile. Je pense qu'on le sait tous.
Deuxième créneau, sur le côté de la
balance commerciale, achat local et exportation, il n'y a pas de paradoxe de
dire qu'on veut exporter plus, mais, en même temps, on veut importer moins.
Beaucoup d'efforts là-dedans. Le Panier bleu est une des mesures.
La troisième, c'est l'innovation,
numérisation. Un des problèmes qu'on a au Québec, beaucoup de nos commerçants
n'ont pas investi, c'est le retard qu'on a au Québec. Il faut que les
programmes du gouvernement puissent encourager nos PME à investir, et c'est là
que le gouvernement a un rôle à jouer.
Maintenant, il n'y a aucun doute, entre
temps, il ne faut pas qu'il y ait d'hémorragie. C'est sûr que l'automne va être
difficile sans égard à la pandémie, parce que, bon, le tourisme, même le niveau
culturel, il va y avoir une période qui va être relâchée. On regarde
présentement quels seraient les programmes que nous pourrions mettre en place
pour s'assurer que la grande partie de nos PME de moins que cinq employés
puissent survivre.
Le fédéral a fait un très bon programme
avec la subvention salariale qui permet d'avoir ramené près de
600 000 personnes à l'emploi. L'autre dépense importante, c'est le
loyer. Malheureusement, le programme ne fonctionne pas présentement avec le
fédéral. Je travaille avec mon collègue Eric Girard, je travaille avec le
fédéral pour voir comment on peut bonifier ce programme-là parce qu'il faut
trouver une façon d'avoir une injection d'argent généralisée. Je ne veux pas
que le gouvernement choisisse les restaurants, les bars, les cabanes à sucre.
On ne s'en sortira pas et on n'a même pas les compétences pour le faire. Donc,
j'essaie de trouver une façon, et c'est un sujet qui est très proche de nous
parce qu'on veut évidemment éviter des faillites excessives.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Mais il y a des propriétaires qui disent qu'ils ne passeront même pas le mois,
là, s'il y a des besoins supplémentaires qui sont... Les propriétaires de bar
et de restaurant spécifiquement, là, qu'est-ce que vous leur répondez?
M. Fitzgibbon : On va
regarder sur une base généralisée. On ne peut pas... On n'aura pas de programme
pour les bars. Ça, je peux vous le confirmer aujourd'hui parce que, sinon, on
n'en finira plus.
Alors, moi, je pense qu'on doit par
contre... On a à peu près 45 000 entreprises au Québec, là, des moins
que cinq employés, autant les salons d'esthéticiennes que des bars, des restaurants
et cabanes à sucre. Il faut tous les voir de la même façon, là. On ne peut pas
commencer à choisir. Pour ces gens-là, il est clair qu'on va vouloir faire
quelque chose parce que la subvention salariale du fédéral n'est pas
suffisante. Alors, il faut complémenter au Québec...
M. Lacroix (Louis) : Mais, M.
Fitzgibbon, vous avez dit... juste revenir sur une phrase que vous avez
dite : Il ne faut pas qu'il y ait d'hémorragie. Qu'est-ce que vous voulez
dire par là? Ça veut dire, ça, qu'il ne faut pas revenir à ce qu'on a vécu le
printemps dernier?
M. Fitzgibbon : Non, je le dirais
plus en termes des entreprises. On parle... Il y a plusieurs chiffres qui sont
circulés présentement. Le FCEI réfère à peut-être 25 000, 30 000 entreprises
qui pourraient fermer leurs portes. Je pense qu'il faut minimiser l'hémorragie
de fermetures d'entreprise.
Est-ce qu'on va toutes les sauver? La
réponse, c'est non, c'est impossible. Je pense que la COVID va faire que des
sociétés vont vouloir se réinventer. Certains l'ont fait, d'autres ne l'ont pas
fait. Certains étaient déficients avant même la COVID, vont devoir disparaître.
Alors, c'est dur, parler comme ça, mais je pense que le gouvernement... Alors,
je référais à...
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends, mais je vais vous poser une question autrement, à l'inverse. Il
arriverait quoi à l'économie, aux PME, entre autres, si on devait revenir en
arrière et reconfiner l'économie comme on l'a fait le printemps dernier? Est-ce
que ce serait possible de faire ça ou si c'est un scénario qu'on ne peut pas
envisager sur le plan économique?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
sur le plan économique, ce serait un désastre. Cela étant dit, la Santé
publique va être le groupe qui va décider. Écoutez, si c'était pour recommencer,
bien, le déficit de 15 milliards que nous avons présentement, bien, il
sera augmenté de façon importante. Alors, ce n'est pas l'économie qui va dicter
s'il y a un confinement ou non, de toute évidence, mais je peux dire qu'au
niveau économique, s'il y avait un autre confinement comme on a vécu au
printemps, ce serait un désastre.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
justement, par rapport à ça, si... En fait, vous faites beaucoup d'efforts pour
la relance. On sait que, s'il y a un autre confinement, vous dites que ce
serait un désastre. Est-ce qu'au gouvernement, à ce moment-là, vous travaillez
à baliser les manifestations de complotistes, comme on a vu hier, pour
dire : Le droit à la manifestation, c'est acquis, au Québec, mais il faut
respecter des règles sanitaires, dont porter le masque?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
premièrement, je donne beaucoup de crédit à M. Dubé, le ministre de la Santé,
et au premier ministre. C'est un sujet qu'on a discuté hier soir en caucus. Je
vais laisser les experts en parler. Nous sommes soucieux de ça. Il est évident
que la prise de conscience de la population pour permettre de ne pas reconfiner
est excessivement importante. Je pense que le premier ministre fait un très bon
travail pour communiquer ça, M. Dubé, la même chose. Ça fait que je vais juste
répondre en disant que l'économie est un peu à la remorque de ce qui va se
passer au niveau de la population.
Moi, je dis que ça va être un désastre,
mais en même temps, bien, il faut travailler sur des plans A, B, C. Et, si
jamais il fallait se reconfiner, ce que je ne pense pas, mais, tu sais, qui je
suis pour dire ça?, bien, il va falloir mettre plus d'argent dans le système, le
gouvernement va devoir mettre de l'argent dans le système. On ne peut pas
laisser les entreprises mourir, là. Ça, ça n'arrivera pas.
M. Bellerose (Patrick) :
...un hélicoptère allemand, alors qu'on en fabrique ici au Québec? On a eu les
explications du MTQ, mais ça fait quand même plusieurs fois pareil que le
gouvernement fait affaire avec des compagnies étrangères, McKinsey, Cossette,
qui n'est plus une propriété québécoise. Où est le réflexe achat local du
gouvernement du Québec?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
premièrement, c'est une exception, hein? Je pense qu'on sait tous que le
Québec, la Direction générale des services aériens gouvernementaux travaille
avec des hélicos de Bell, là. On a toujours travaillé avec Bell pour des
raisons d'appel d'offres, des raisons de valeur du service. Ici, on a une situation
d'exception où, malheureusement, il est arrivé l'accident du mois de janvier
2020 au Saguenay. Le ministère des Transports, M. Bonnardel, a autorisé
immédiatement le D.G., j'oublie l'acronyme, qui s'occupe de l'achat des
appareils, de dire : C'est en urgence, allons-y immédiatement. Eux ont
fait le travail, puis ils ont déterminé que l'Airbus H4215 était celui qui
était le plus habilité sur une base de service usagers. Ils l'ont acheté. C'est
sûr que le ministère de l'Économie, j'aurais préféré un avion local, le panier
local, Le Panier bleu, mais je pense que les circonstances étaient atténuantes,
je pense, c'est une exception. Puis j'ai essayé de rassurer les gens de Bell
qu'effectivement on aime leur produit, puis dans un contexte d'appel d'offres
comme dans le passé, on a toujours acheté des Bell.
M. Lacroix (Louis) :
...11 millions sans appel d'offres.
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
11 millions sans appel d'offres... C'est 13 millions, en passant.
Mais, écoutez, vous avez peut-être raison, mais il y a une urgence aussi. Vous
comprenez le contexte, là. Tu sais, on a une perte d'un hélico. On a trois
hélicos, à ma connaissance, au service gouvernemental. On ne peut pas se
permettre ne pas en avoir un troisième. Alors, le ministère des Transports,
M. Bonnardel, a fait la bonne décision, c'est une situation d'urgence :
aller en acheter un usagé. Parce que neuf, ça aurait pris deux, trois ans avant
qu'il soit configuré. C'est comme les masques, hein? On a fait le travail avec
Medicom, moi, je suis content de l'avoir fait, puis il n'y a pas eu d'appel
d'offres. Quand il y a des situations d'urgence, je pense qu'il faut... Mais
vous avez raison, il faut faire attention. Si on fait du gré à gré dans tout,
ça ne marchera pas. Mais je pense, dans ces cas-là... Moi, je me suis
réconforté sur le...
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière question en français, après ça on va aller en anglais.
M. Bellerose (Patrick) :
...général, on peut s'attendre à avoir un réflexe achat local de la part du gouvernement.
Est-ce que toutes les fois on va avoir une préférence pour une compagnie
locale, si elle existe?
M. Fitzgibbon : C'est sûr.
Puis écoutez, il faut toujours commencer par nous-mêmes, hein? On peut
promouvoir l'achat local puis peut-être, comme agents acheteurs, on devrait
commencer par nous, là. Je pense que c'est clair qu'on va faire ça. De toute
évidence, il faut respecter les accords bilatéraux. Moi, ça incombe à mon ministère.
Alors, il faut faire attention parce qu'on fait du gré à gré local, on ne
respecte pas les ententes bilatérales, et il ne faut pas oublier que nous
sommes une communauté qui veut aussi exporter. Il y a un paradoxe, là. Bien, ce
n'est pas un paradoxe, je veux... mais on veut exporter d'un bord puis on veut
moins importer de l'autre bord.
Ce que je réponds à ça, c'est qu'on a
23 milliards d'écart déficitaire présentement. 23 milliards, c'est beaucoup.
Je me dis : Quand même qu'on augmenterait de 5 milliards nos
exportations puis qu'on réduit de cinq l'importation stratégique, on est encore
en déficit de 13. Ça fait que, je me dis, on a encore une marge de manoeuvre,
on est encore libres échangistes. Mais vous avez raison, comme gouvernement,
M. Legault a été très clair : Nous devons favoriser l'achat local, de
toute évidence, le faire de la bonne façon.
Je dirais, hier, juste pour une anecdote...
pas une anecdote, mais Amazon, j'étais excessivement content, je connais bien
la société, Amazon qui a acheté 10 camions électriques fabriqués par Lion.
C'est magique. Alors, Amazon, ils doivent avoir des critères économiques assez
importants. Donc, il est possible que l'achat local soit possible. Le Panier
bleu est maintenant chez Amazon.
Le Modérateur
: ...in
English.
M. Bellerose (Patrick) :
...bon employeur, quand on voit qu'ils n'offrent pas le boni de
1 000 $ aux nouveaux employés, au Québec, qu'ils vont exiger des
heures supplémentaires obligatoires, est-ce que c'est un bon employeur, Amazon
Québecc?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
j'ai vu ça comme vous ce matin, là. Je n'étais pas familier avec le détail.
C'est une décision de l'entreprise. C'est dur pour moi de commenter, je n'ai
pas beaucoup d'information. Mais, encore une fois, ils ont acheté
10 camions électriques de Lion. Je trouve ça extraordinaire. Donc, Amazon
a Le Panier bleu. Alors, moi, je suis bien content.
Le Modérateur
: In
English...
M. Carabin (François) :
...revenir à l'idée de rendre Le Panier bleu transactionnel. Vous, de prime
abord, qu'est-ce que vous en pensez?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, il faut faire... C'est sûr... Écoutez, on pourrait-u, demain matin,
avoir le fameux Amazon Québec qu'on parle depuis des années? Je pense que tout
le monde aimerait voir ça, mais il faut être réaliste, là. Il faut être
réaliste parce que, pour moi, il faut y aller par étapes. Et d'ailleurs, c'est
pour ça que les chantiers, c'est important, parce qu'on a des experts qui sont
là. Moi, je ne suis pas un expert en transactions en ligne. La problématique n° 1 qu'on a, je pense, c'est promouvoir les produits
locaux, s'assurer que nos producteurs soient compétitifs. Parce qu'on veut
acheter local, mais pas à une prime de 25 % par rapport aux étrangers.
Donc, il faut travailler, nous, comme gouvernement, pour s'assurer que nos
compagnies puissent performer.
Après ça, la chaîne logistique. Quand on
produit des biens à Rivière-du-Loup, comment est-ce qu'on peut s'organiser pour
qu'ils soient disponibles le lendemain matin à Rouyn-Noranda? Ce n'est pas
évident. Alors, toute la chaîne logistique, et ça, c'est le chantier, pour moi,
le plus important. Après, il faut permettre aux commerçants d'être numérisés.
Parce qu'à l'époque, là, il y avait comme 15 % des commerces qui pouvaient
transiger en ligne. C'est un chiffre qui est désolant. Il faut que ça monte à
50 %. Ça, c'est un programme que le gouvernement doit mettre en place pour
que les compagnies fassent ça.
Alors, il faut évoluer la chaîne
logistique. Il faut évoluer la numérisation. Après ça, est-ce que c'est à nous,
au gouvernement, au Panier bleu, d'avoir un «market place» panier bleu? Je ne
suis pas sûr. Peut-être, mais je ne suis pas sûr. Je crois qu'il faut faire
attention. C'est beaucoup d'argent, là. Ce que M. Bezos a investi chez
Amazon, là, c'est des centaines de millions, là. Il faut être réaliste, là.
Nous, on y va à coups de 1 million, 500 000 $.
Alors, je ne veux pas induire les gens en
erreur, mais, pour conclure, je serais aussi satisfait, moi, si on pouvait
avoir un site où les produits québécois sont bien inventoriés — puis ce
n'est pas parfait encore, là — sont bien inventoriés
géographiquement, géolocalisation. Puis après, s'il y a une transaction, on va
sur le site puis, woups! on embarque chez le commerçant, et là il y a une
chaîne logistique, un entrepôt. Parce que c'est tout le problème des entrepôts.
Alors, je ne pense pas qu'il faille aller nécessairement à un site
transactionnel. Puis il faut carrément monter l'eau du lac parce qu'on n'est
pas là, présentement.
Le Modérateur
:
In English.
Mme Crête
(Mylène) : Mr. Fitzgibbon, as we speak, there is a presentation, at
the city of Montréal, with the impacts of the pandemic on the economy, on the
metropolis. If they say that it's going to be a really... not all businesses
will survive. That's what you were saying. But then the number of cases are on
the rise. What do you say to Montrealers? What would be the solution, if you've
been repeating yourself for months that you cannot save all businesses?
M. Fitzgibbon :
Listen, I had a discussion with «mairesse» Plante two weeks ago. She met with Premier Legault this week. I am concerned, as we all are, about
the doldrums in which the downtown Montréal operates. Unfortunately, on the one
hand, even if tomorrow morning the Government would allow people to go back to office towers, people would not go
back because people are concerned about going back to towers. So, we have a situation where I think it might take years
before we get the same number of people in the office towers in Montréal.
So, therefore, what can we do in the meantime? I think some
store owners, some restaurants, bars will have to change. Some will disappear
because… the same mass of people. We need to do, at the Government… is to provide, what I talked
earlier, the safety net, so the SMEs with five employees or less have somehow a
means to absorb some of their costs. There's two major costs in a small
business, labor and rent. Labor, I think we have a program, with the Federal Government, that works. The rent is
not working. So, I'm trying to figure out a way: Can we enhance that so the SME
owners can benefit from a reduction of rent going back to April, probably,
until the end of the year? I think that's the measure we need to take, combined
with having some specific actions to promote cultural events, to the extent
possible within the confinement of the Public Health, and also with tourism
with the hotels.
So, it's not easy, but it is a focus, and we're trying to
work hard with Michel Leblanc, of the Chambre de commerce, with Valérie Plante,
myself and the Premier's office.
Mme Senay (Cathy) : ...are
not there forever. If we go back to a lockdown... how would you see that if we
had to go back to a lockdown in Montréal?
M. Fitzgibbon : Well,
actually, I think Montréal is already locked down. Have you walked in Montréal
recently? It is dismal. So, it is a lockdown as far as I'm concerned. The
number of people in the office towers, I don't know what it is, 10%, 15%. So, I don't think it can be that much worse. That doesn't
mean it's good, but I'm not… If you compare to the rest of Québec, where it was
pretty good this summer, everywhere in the province, right, including Québec
City, Montréal was… I was working in my office alone, and there was nobody
around. So, I think it's already locked down. So, we need to work.
I was in Toronto, two weeks ago, with Mr. Ford… and Toronto
is even worse because at least, in Montréal, we have people residing in the
city. Toronto downtown is only businesses, it's empty. So, it is a concern for
all major Canadian cities. We're working also with the Federal. I'm working
with Mélanie Joly because she's also concerned about that. So, I'm all full
that we'll be able… And we need to work towards some kind of programs, in the
next two to four weeks, it's imperative. And we acknowledge that the health of
downtown Montréal is important for the health of Québec.
Mme Fletcher
(Raquel) : On the Panier bleu… in English?
M. Fitzgibbon : Yes, OK. So, Le
Panier bleu, as you remember, was something we launched in April to promote the
"buy local", the made-in-Québec production. Panier bleu has accomplished a lot of what we
envisaged, but it was basically done in a shoestring by the time we announced
it. Now, we're going to put more money into it, $3 million, to support the
operation for at least a year. In which, as well, we have now sectorial reviews
made by volunteers, people that are from the community that are involved in the
supply chain, that are involved in innovation, enabling consumers... or retailers, sorry, to promote their
products, to transact online. We got eight of these different sectorial
reviews. A hundred people are working on it, on… «bénévoles».
So, we are expecting, in
a couple of months, to have recommendations, with an action plan. In the meantime, we are trying to improve
the technology side of Panier bleu to make sure it respects or it fulfills the
objective of promoting local products and promoting them in terms of where they
can be bought. That was the focus of Le Panier bleu. We talked in French, after,
about: Will the Panier bleu become a marketplace like we have in Amazon? And
frankly, possibly, but we have to be realistic. It cost probably Jeff Bezoshundreds of millions of dollars to get
Amazon where they are. So, we want that in the next six months? It's
impossible.
However, I think we want
to promote… we want to identify those companies in Québec
who can produce goods at an equal or cheaper price than imports. We want to
promote the distribution of these products. And the main issue in Québec is the
supply chain. If you make goods in Rivière-du-Loup, how can you organize
yourself so, the next day, they can deliver in Rouyn-Noranda? Presently, it's
impossible. If you do it with Postes Canada, it's going to take a week. So,
therefore, we're trying to figure out is there a way where the Government can
have… can be a catalyst to set up a structure we can move products around. And
we can do that perhaps without having a transactional site per se of Le Panier bleu.
So, will we become a marketplace?
I will not make that promise today because it would be unrealistic. But between
where we are now and where we could be, there's lots of steps that we'd like to
climb.
Mme Fletcher
(Raquel) : …
M. Fitzgibbon : Hum?
Mme Fletcher (Raquel) : …
M. Fitzgibbon : I'm sorry?
Mme Fletcher
(Raquel) : And on the tariffs?
M. Fitzgibbon : Tariffs?
Mme Fletcher
(Raquel) : Yes.
M. Fitzgibbon : Yes. Well, tariffs, we're very happy, I think the Federal
Government has done a good job. We have worked with them as well, because I
spoke to Mrs. Freeland numerous times about the issue. So, I think, we're very
happy. We spoke also to the state representative, that we're also supportive of
not taxing aluminum because, at the end of the day, there is inflation imbedded
in those tariffs.
So, I'm happy because...
The reason, I think, the Government of the United States changed their position
is that the rebalancing of the products... If you remember, the problem was
that during the peak of the COVID we weren't able to ship value-added alloyed aluminum. «Alloyed» is not the term, but... yes,
alloyed aluminum. So, we
shipped more commodities. That caused some problems. So, the Government says: We don't want the commodities
to come here. So, as we made our representations, there
was a rebalancing happening to a point where the commodities side, that they
were concerned about, had diminished because we were increasing the value-added.
So, the U.S. Government
said: O.K., as long as this continues, we're happy with no tariffs, but, if
ever you peak again with commodity products being in excess of what we've seen
in the last year, they will reimpose tariffs. Which, I think, is fair. I mean,
obviously, it's not perfect, but given the fact that, I think, the U.S.
industry... the car industry has restarted, now it's going to be a second wave,
I think we're very happy in the circumstances.
Le Modérateur
:
Thank you.
M. Fitzgibbon :
Thank you.
(Fin à 9 h 28)