(Huit heures quarante-six minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Ce matin, on apprend, dans un article de Radio-Canada, qu'un
groupe composé, entre autres, de gens d'affaires donne des recommandations au
gouvernement, au ministre de l'Environnement, Benoit Charette, pour son plan
d'économie verte. Et, en fait, ce qu'on se rend compte... On n'a pas accès à ce
rapport-là, mais, selon les mesures qui ont coulé dans les médias, on voit
qu'il y a des mesures qui vont beaucoup plus loin que ce qui avait coulé dans
les médias au mois de juin, le torchon que le ministre avait présenté...
n'avait pas encore présenté, mais qui avait coulé, avec les mesures qui ne nous
permettaient pas, selon les experts, d'atteindre même pas la moitié de nos
réductions d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Maintenant, avec tout ce travail sérieux
qui a été fait par ces gens-là, notamment aussi des groupes écologistes, il reste
à savoir, dans le plan d'économie verte, le PEV, que le ministre va déposer
très bientôt, selon ce qu'il nous dit, dans quelles proportions il va prendre
ces mesures-là. Est-ce qu'il va les prendre toutes ou seulement quelques-unes?
Et ce qui est important aussi, en même
temps que le ministre fait travailler ces gens-là sérieusement pour nous
permettre de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et de lutter contre
les changements climatiques, en même temps qu'il fait ça, bien, s'il veut être
cohérent, il faudrait que des projets comme le troisième lien, ou GNL Québec,
ou d'autres projets polluants, bien, que ça soit non, puis qu'il ne les
autorise pas s'il veut être vraiment cohérent.
Et aussi il y a toute la question de la
volonté de ce gouvernement-là dans les infrastructures vertes. Et là je parle,
par exemple, du transport en commun, qui est un élément important aussi pour la
relance économique. On a regardé ce matin, au feuilleton, il n'y a toujours
rien. Il n'y a toujours pas de projet de loi spécifique pour la ligne bleue,
alors qu'on se rappelle, avec le projet de loi n° 61,
le ministre faisait du chantage et le gouvernement faisait du chantage aux
oppositions en nous «shamant» parce qu'on ne voulait pas adopter ce projet de
loi qui était mal foutu, et en disant : Bien, c'est à cause des
oppositions qu'il n'y aura pas de ligne bleue. Merci.
M. Zanetti : Alors, toujours
en matière d'environnement, je vais parler ce matin de la question de la fusion
potentielle des bureaux de projet du tramway et du troisième lien, qui pourrait
avoir des impacts catastrophiques sur la Capitale-Nationale. Le bureau de
projet du tramway est en avance de 24 mois sur le bureau de projet du troisième
lien. Deux ans d'avance. Avec l'idée qui a été semée, de dire : On
pourrait fusionner les deux, là, ce que ça aurait comme impact concret, c'est
de retarder de deux ans le projet structurant de tramway dans la
Capitale-Nationale.
Alors là, on a un gouvernement, d'un côté,
qui nous dit : On veut aller dans le sens de l'environnement, on veut
limiter les gaz à effet de serre, on veut accélérer les projets
d'infrastructure, et qu'est-ce qu'il fait dans la réalité? Exactement le
contraire. Il y a un projet, dans la capitale, qu'il est en train de vouloir
retarder de deux ans, un projet essentiel pour la lutte aux GES, et puis là on
le laisse de côté. Alors, je pense que c'est complètement irresponsable. Puis,
quand on veut évaluer les vraies intentions d'un gouvernement comme ça, il vaut
mieux regarder ce qu'il fait dans le concret que ce qu'il annonce, ce qu'il dit
et ce qu'il prétend.
Je ne sais pas si vous avez des questions…
M. Lacroix (Louis) : Oui. M.
Zanetti, est-ce que vous avez été inquiet, inquiété, en fait, du ton adopté
hier par M. Legault, M. Dubé, M. Arruda en conférence de presse? Est-ce que
cette espèce de ton alarmiste là… M. Legault a dit que la situation était
critique. Est-ce que ça vous inquiète? Est-ce que vous avez senti, là-dedans,
là, que les Québécois devaient s'inquiéter de la situation de la pandémie?
M. Zanetti : Bien, moi, je
suis personnellement très préoccupé de ce qui se passe. Je pense qu'il faut
prendre la situation très au sérieux. Ce qui me préoccupe, par contre, c'est
que je n'ai pas l'impression que le gouvernement lui-même a pris la situation
suffisamment au sérieux dans les bons temps.
On est en pleine pandémie mondiale, puis
ils ont changé le ministre de la Santé. Et là on regarde, là, que, dans les
écoles, ils ont de la misère à se coordonner les informations, à avoir les
listes des personnes infectées, et tout ça. On vient d'imposer au système
d'éducation une réforme de structure en profondeur en abolissant les
commissions scolaires. Tu fais ça en pleine pandémie, pour moi, c'est quelque
chose d'irresponsable, qui n'est vraiment pas à la hauteur des grands
gestionnaires d'expérience que ces gens-là prétendaient être. Alors, des choses
qui sont extrêmement irresponsables qui ont été faites, et, moi, c'est
principalement ça qui m'inquiète.
Et on voit la tendance venir, là, de
vouloir accuser les gens puis leur remettre, à des citoyennes et des citoyens,
là, la faute, là, leur remettre sur eux la faute justement de ce qui est en
train de se passer. Bien, je pense qu'avant de faire ça le gouvernement devrait
commencer par regarder qu'est-ce que lui peut faire, puis faire le maximum, parce
qu'en ce moment, là, alors que, pendant l'étude des crédits, ils nous disaient,
tout l'été : Ah oui! On se prépare, on va être prêts, on a tiré nos leçons
de la première vague…
Regardez le dépistage à Québec, dans la
Capitale-Nationale, les gens reçoivent, cinq jours après, un appel leur disant
de s'isoler rétroactivement. J'ai vu des courriels, moi, de ça. Le 9 septembre,
on annonce à quelqu'un : Il faut que vous vous isoliez à partir du 4 septembre.
Comment les gens sont supposés faire ça? Et je ne blâme pas la Santé publique
là-dedans, mais les ressources ne sont pas là. Aïe! On est au début, là… au
moment où je vous parle de ces faits-là, là, on était peut-être au début de
l'alerte jaune, on n'était pas... puis, même là, ils n'étaient pas prêts.
Alors, on a un gouvernement qui est en
improvisation, qui ne se prépare pas, qui dit qu'il est prêt, qui dit qu'il a
appris des leçons. Mais les gens qui étaient là à la première vague, il les
change de place. Il fait des réformes de structure en éducation. Puis, après
ça, qui qu'il accuse? Des citoyennes et des citoyens de partout au Québec, en
plus sur la base de fausses informations.
M. Bérubé (Patrick) : …partis
d'opposition qui réclament la publication des projections, comme ce qui a été
fait, d'ailleurs, au printemps, parce que l'annonce a bien beau avoir l'air
solennel, mais on n'a aucune donnée qui nous permet, nous aussi, de constater,
là, la gravité, là, de la situation. Est-ce que vous êtes d'accord aussi avec
ça?
M. Zanetti : Oui, il y a
un enjeu de transparence qui est vraiment important, là. On voit qu'il y a une
baisse de confiance envers le gouvernement, et les informations qui viennent, puis,
on le voit, ça s'exprime de toutes sortes de façons. Et je pense que la
solution à ça, c'est la transparence.
La transparence, on l'a aussi demandée
pour savoir quelles étaient les modalités des ententes que le gouvernement
concluait avec des compagnies, là. Dans l'étude des crédits, on demandait :
Oui, mais là vous avez fait des ententes avec des… pour acheter des masques, combien
ils vont vous coûter? Qu'est-ce qui se passe avec les vaccins? Comment vous
vous préparez? Et puis là, bien, on est vraiment, en ce moment, dans un mode où
on ne révèle pas ces choses-là, et ça, ça ne peut pas être bon pour la
confiance envers le gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
compte tenu de ce qu'on a dit hier en conférence de presse, de ce qu'a dit
M. Arruda, là, en disant, bien, que la deuxième vague pourrait être
jusqu'à trois fois plus importante que la première, est-ce que vous avez
l'impression qu'on prend suffisamment de moyens auprès de la population, par
exemple, pour éviter que cette deuxième vague soit aussi néfaste que la
première? En d'autres termes, est-ce qu'on devrait être plus sévères, à votre
avis, auprès des bars, entre autres, auprès de commerces?
M. Zanetti : Oui, c'est
une bonne question. Je ne veux pas comme outrepasser mon rôle puis entrer dans
un débat qui est d'ordre scientifique. La question de savoir jusqu'où on doit
aller dans les mesures sanitaires, je pense qu'elle appartient aux
scientifiques. Il faut qu'elle reste là. Par contre, ce qu'on peut dire, c'est
que, politiquement, le gouvernement, sa responsabilité, ce n'est pas d'établir
où on met la ligne — ça, c'est la Santé publique — mais c'est
de donner les moyens aux gens de travailler. Et, pour moi, il est là, le principal
problème et le principal reproche qu'on fait au gouvernement en ce moment, là.
On a… Les gens... La Santé publique n'a pas les moyens de mettre en place ce qu'il
faut, et ce que ça fait, c'est que la deuxième vague va être probablement pire
qu'elle pourrait être.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
on ne sait toujours pas ce qu'il recommande, par exemple, M. Arruda, à
M. Legault. Qui est-ce qui fait le tri là-dedans, ça, on ne le sait pas
non plus. On ne sait pas quel genre de discussion ils ont, puis qu'est-ce qui
est recommandé par la Santé publique, puis qu'est-ce que le premier ministre
retient, lui. On ne le sait pas, ça.
M. Zanetti :
Effectivement, on ne le sait pas, et c'est un problème. Il y avait des... On a
vu, je pense, dans le cadre de la première vague, que plusieurs semaines après,
plusieurs mois après, on révélait, par des courriels qu'ils s'étaient échangés,
que, finalement, il y avait souvent un délai entre une recommandation de la
Santé publique et l'application par le gouvernement de ces mesures-là.
Moi, je voudrais pouvoir vous dire
qu'aujourd'hui ça ne se passe pas, mais je ne le sais pas, et ça, c'est
problématique. Il faut qu'on sache qui mène. Il faut qu'on sache si le
gouvernement écoute la Santé publique comme il faut. Pourquoi est-ce que ça a
pris tant de temps entre l'événement du karaoké au bar Kirouac à Québec et le
fait d'interdire les karaokés? Est-ce que c'est parce que le gouvernement a
hésité? Est-ce que c'est parce qu'on a perdu des journées précieuses pour des
raisons politiques? Si c'est le cas, c'est grave, et il faut qu'on le sache, et,
en ce moment, il n'y a pas de transparence là-dessus.
M. Carabin (François) : M.
Zanetti, vous aviez levé des drapeaux rouges quant à l'utilisation d'une
application de notification sur la COVID-19. Avec l'augmentation des cas des
derniers jours, le passage, donc, de huit régions dans le jaune, est-ce qu'il
faut réévaluer…
M. Zanetti : Bien, les enjeux
éthiques sont importants par rapport aux applications de traçage. C'est clair
et c'est pour ça qu'on lève des drapeaux rouges. Mais il y a aussi des enjeux
très, très techniques, là. C'est-à-dire que la technologie Bluetooth utilisée
fait en sorte que vous pouvez, par exemple, être dans une voiture, puis
l'application va considérer que la personne qui est dans la voiture à côté,
dans le trafic, la fenêtre fermée, vous l'avez côtoyée, puis elle va vous dire,
si elle a eu la COVID : Allez vous faire tester. Et juste, disons, la
surévaluation, pour des raisons techniques, que créerait l'utilisation de
telles applications surchargerait complètement les centres de dépistage, à
notre avis.
Puis, en ce moment, là, quand on regarde
ce qui se passe, on voit que ce serait le bordel. Depuis qu'il y a eu
l'éclosion au Costco, là, à Québec, là, et qu'on a dit aux gens : Allez
tous vous faire tester si vous êtes allés au Costco, là, bien, c'est là qu'a
commencé vraiment les délais de dépistage et de traçage, et qu'on a un peu
perdu le contrôle, j'ai l'impression. Donc, en ce moment, imaginez s'il y avait
eu cette application-là qui dit à tout le monde qui était dans le trafic à côté
de quelqu'un, dans une autre auto, qu'il avait la COVID, ça serait juste
ingérable.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …la
manifestation qu'il y a eu hier, devant le parlement, de complotistes,
souhaitez-vous que le gouvernement vienne encadrer les manifestations, peu
importe la cause, notamment en demandant aux gens, s'ils manifestent, de porter
le masque?
M. Zanetti : Bien, ce qui est
certain, là, c'est que le droit de manifester, il faut le protéger. Il faut que
ça demeure. Il faut trouver un équilibre entre ce droit de manifester là et les
mesures de santé publique. Ce n'est pas parce que c'est une manifestation pour
exprimer un point de vue politique qu'il faut que ça soit exempté d'efforts de
santé publique. Alors, il faut que le gouvernement donne des balises claires
là-dessus, puis qu'elles soient respectées, puis je pense qu'on peut trouver un
équilibre là-dedans.
M. Robitaille (Antoine) : Ça passe
par quoi, l'équilibre?
M. Zanetti : Bien là, c'est
une question qu'il faudrait évaluer avec les scientifiques de la Santé
publique, là. Mais c'est un équilibre entre la capacité de se mobiliser, de
montrer puis d'exprimer un point de vue, puis, en même temps, de ne pas mettre
en danger la sécurité puis la santé publique, là. Je pense qu'on peut trouver
un équilibre là-dedans. Il y a des mesures de distanciation sociale. Si on est
capables de les respecter dans un autobus, on est capables de le faire devant
l'Assemblée nationale.
M. Robitaille (Antoine) : …précisément
trouvent que c'est inutile, puis qu'ils sont opposés à ces limites-là, comment
on fait?
M. Zanetti : Bien, je pense
qu'il faut... Il ne doit pas y avoir des mesures qui sont différentes pour les
gens qui manifestent des mesures qui sont pour les gens qui ne manifestent pas,
là. Je pense qu'on n'a pas à faire un cas spécial parce que c'est une
manifestation. Il faut qu'on ait, dans les deux cas, des mesures de santé
publique qui sont sécuritaires pour tout le monde.
M. Robitaille (Antoine) : Les
policiers doivent intervenir ou pas?
M. Zanetti : Bien, ça, c'est
une question... Tu sais, je pense que, de façon plus générale, là, la question
que vous me posez m'amène sur la question de la place de la répression dans ce
phénomène-là, et je pense que ce n'est pas, actuellement, là, la répression qui
est la solution. Si on voit qu'un nombre grandissant de Québécoises et de
Québécois n'ont pas confiance envers les informations scientifiques que le
gouvernement donne puis les consignes de la Santé publique et qu'ils pensent
qu'il y a là un complot, je pense que ce n'est pas en les réprimant qu'on va
les convaincre. Je pense qu'il y a un effort extrêmement important de dialogue
et de relations publiques à faire dans ce cas-là.
M. Robitaille (Antoine) : Il
y a un danger de contamination. Les rassemblements… On n'est pas censés pouvoir
se rassembler plus qu'un certain nombre de personnes, puis eux, ils excèdent
les...
M. Zanetti : Bien, il faut
faire appliquer la loi de façon égale dans tous les contextes et trouver les
mesures sanitaires qui sont réglementaires. Mais la question... Je pense
qu'ici, ce qui va être beaucoup plus efficace d'un point de vue de la santé
publique, là, pour faire diminuer le nombre de gens qui n'ont plus confiance en
la science, là, puis en les consignes scientifiques, c'est vraiment de la
communication. Il faut voir qu'est-ce que ces gens-là pensent, avec quelles
informations ils ont été mis en contact, et où ils ont été mis en contact avec
ces informations-là pour créer en eux une telle méfiance, et il faut agir
là-dessus. Il faut aller les rejoindre là où les gens prennent ces
informations-là. Alors, si ces gens-là, par exemple, se sont déconnectés des
médias traditionnels, bien, il faut aller les voir où ils sont puis communiquer
sur ce terrain-là aussi.
Alors, je pense que l'enjeu, il est là. Il
faut avoir un enjeu qui est... pas un enjeu, mais une attitude qui est d'ouverture
parce que c'est des gens qui méritent le respect, là. Il faut donc les
convaincre, et on ne fera pas ça, on ne les convaincra pas en les réprimant
puis en les insultant.
Il faut aussi... Je pense que... Moi, j'ai
une certaine inquiétude par rapport à certains leaders, dans ces milieux-là,
qui sont assez inquiétants, reliés à l'extrême droite. Et je pense qu'il faut
qu'on soit très vigilants par rapport à ça, et que la meilleure façon d'enrayer
ce phénomène-là ou de le voir reculer, je pense, c'est avec l'information, la
bonne foi et une stratégie avec des moyens pour faire des bonnes relations
publiques là-dessus.
Mme Crête (Mylène) :
Mais vous ne pensez pas que ça témoigne du fait que les consignes de la Santé
publique sont inapplicables dans le cas des gens qui sont récalcitrants?
M. Zanetti : Bien, ça n'en
témoigne pas. Moi, par exemple, hier, en quittant le parlement, j'ai pris
l'autobus, puis il y avait près de moi un homme avec un masque rouge et une
pancarte, qui venait probablement de la manifestation, et puis il mettait son
masque, et puis il n'a pas essayé de... Donc, je comprends, mais je pense que
ce n'est pas inapplicable. Maintenant, après ça, il faut que le gouvernement
statue. Il faut qu'il mette des règles de santé publique, mais qu'au nom de la
santé publique il fasse respecter les règles partout de la même façon.
Mme Senay
(Cathy) : Is it a risky business for the Government to point to citizens? For
example, yesterday, the Health Minister was giving examples, including this
hairdresser in Thetford Mines, so pointing and
targeting some examples, putting the fault on citizens, but not giving the
means to citizens… Like, what do you see as a risky business here… the process
and the results may be a fine?
M. Zanetti :
It is a real problem. The Government, before starting to accuse people of not
doing... of not being responsible, accuse citizens of being not responsible, he
should take his own responsibilities and begin by giving the health system the
means to really face this pandemic, and he's not doing that right now. We're in
the middle of a big pandemic, a world pandemic, and he's changing the Minister
of Health, creating an uncertainty. And then what he's doing in the education
system, he's changing the structures. And how is this good management in a time
of crisis?
Mme Senay (Cathy) : ...the testing
results.
M. Zanetti :
Yes. So I saw this e-mail. It was sent by a citizen. He received the indication
of the Public Health to isolate himself, but four days after that he actually
received the e-mail. So the e-mail was saying, like: On September 9th, you
should be completely isolated in your house, but from September 4th. So there's
a problem. This shows that there is a lack of means in the health system to
prevent the pandemic and to have a traceability of the COVID-19.
Mme Senay
(Cathy) : …the antimask protest. There is a
very fine line with this right to protest, basically, and the public health
measures. So what should do the Government?
M. Zanetti :
Yes. The sanitary measures should be applied everywhere, in demonstrations and
outside demonstrations. So the Government has to be clear about what are those
measures, and he should apply them, and without... There is a balance possible between the liberty of expression, the freedom of speech, and the
sanitary measures. There has to be a balance. It's possible, and the Government has to find a way to do it.
Mme Fletcher (Raquel) : This morning, the Liberals accused the Prime
Minister, the Premier rather, of being alarmist,
adopting an alarmist tone. Do you agree with that?
M. Zanetti : I think we should be very preoccupied about the situation. We're clearly at the beginning of
a second wave for the COVID-19. And the thing that
preoccupies me the most is not the tone of the Government, but the fact that
he's not taking his own responsibilities. He's accusing citizens of not taking
their responsibilities and, in the meantime, he's not giving enough means to
the health system to treat this pandemic, to do the tracing of the COVID-19. So
that is a real problem.
Mme Fletcher (Raquel) : You mentioned that you were not confident about the way that the
Education Minister is handling the plan for a potential second wave.
M. Zanetti :
Yes. There's clearly a lack of communication, in the education system, in the
managing of all this pandemic. But the problem is that they just got a new
reform of structures imposed on them. So it must be really difficult for them.
And the question that I ask is : Was it really the good time to do this?
Was it the time, in a world pandemic, to do this reform of structures in the
education system? It's creating chaos. It doesn't help. That was not a good
move. Thank you.
(Fin à 9 h 5)