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Point de presse de M. André Fortin, leader parlementaire de l’opposition officielle, Mme Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, et Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation

Version finale

Le mardi 15 septembre 2020, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-deux minutes)

M. Fortin : Merci à vous tous d'être avec nous ici, d'être avec nous aujourd'hui. J'ai ma collègue Marie Montpetit, porte-parole en santé, et Marwah Rizqy, porte-parole en éducation.

On constate aujourd'hui… Aujourd'hui, c'est le premier jour de la rentrée parlementaire, mais c'est aussi un peu le premier jour de la deuxième vague. Et, comme beaucoup de Québécois, on a des préoccupations liées avec la situation sanitaire, puis on apprend que, probablement ou potentiellement, il y aura huit régions qui seront maintenant en préalerte, que les cas augmentent à chaque jour dans la plupart des régions.

On se pose des questions et on a des préoccupations par rapport à l'état de préparation de nos réseaux publics, c'est-à-dire notamment le réseau de la santé et le réseau de l'éducation, et ce qu'on veut par-dessus tout, comme opposition officielle, mais comme parlementaires et citoyens, c'est une préoccupation qui est partagée avec nos citoyens, nos commettants, je pense qu'il n'y a personne qui veut que le Québec soit reconfiné au cours des prochaines semaines, ce qu'on veut et ce qu'on doit entendre du gouvernement aujourd'hui et dans les jours et les semaines à venir, c'est qu'il y a un plan de match, c'est qu'il y a un plan de match pour s'assurer qu'on ne se rende pas là, c'est que les décisions du gouvernement, ce sont elles qui vont faire en sorte qu'on ne se rendra pas à un reconfinement.

Alors, aujourd'hui, on demande au gouvernement de prendre des actions claires, oui, oui, de parler aux citoyens, oui, d'informer le citoyen, oui, de mettre des mesures pour encadrer les comportements, mais surtout de rassurer la population par des actions bien spécifiques qui peuvent être prises dans le réseau de la santé, qui peuvent être prises dans le réseau de l'éducation, pour faire en sorte qu'on ne reviendra pas à la situation qu'on a vécue en mars, avril, qu'on ne retournera pas à un confinement. Mais, quand on voit des situations où il y a des éclosions en CHSLD, quand on voit les situations où on peut comprendre que le réseau est peut-être mal préparé à une deuxième vague, des hôpitaux en Montérégie où on ne peut garantir l'accès aux soins, des hôpitaux en Outaouais où il n'y a pas de soins intensifs disponibles, on se pose certaines questions.

C'est pour ça qu'on a formulé, au cours des dernières semaines, des derniers mois, des recommandations au gouvernement. En éducation, par exemple, on a demandé au gouvernement, et il y avait une certaine ouverture de la part du ministre de la Santé à ce niveau-là, on a demandé au gouvernement de mettre en place des cliniques mobiles de dépistage aux écoles lorsqu'il y aura éclosion. Et on attend encore. On est rendus le 15 septembre aujourd'hui, l'école a commencé depuis quelques semaines, on attend encore.

Alors, on demande au gouvernement de nous rassurer, de rassurer la population, de prendre les actions qui sont nécessaires pour réparer ce qui ne fonctionne pas dans le réseau de la santé, ce qui doit être fait, advenant que demain soit le deuxième jour d'une deuxième vague, et ainsi de suite. Alors, je vous remercie. On est prêts à prendre vos questions.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que le gouvernement doit établir une espèce de système où ça devient très, très clair qu'à partir de tant de cas, on passe, tu sais, on passe par exemple au jaune ou au orange? Ça semble... Les critères ne sont pas toujours précis. On ne semble pas très bien comprendre qu'est-ce qui fait qu'on passe du vert au jaune, au rouge. Est-ce que ça doit être clair, dans une charte à la limite, là?

Mme Montpetit : Je vous remercie. Bien, si on se reporte à un des enjeux qu'il y a eu lors de la première vague, c'est exactement ça, c'est la confusion, c'est le cafouillage, c'est l'absence de directives précises, c'est la cohérence dans les différents messages qui ont été envoyés par le gouvernement, puis il faut absolument éviter ça. Le gouvernement doit tirer des leçons de la première vague.

Et cet après-midi — puis j'imagine que vous aurez l'occasion de questionner le ministre là-dessus ou qu'il aura l'occasion de répondre à cet élément-là, ça fait une semaine qu'il a déposé son code de couleur et on ne sait toujours pas avec précision ce que ça veut dire — donc cet après-midi, ce qu'on entend, c'est que certaines régions vont augmenter de niveau d'alerte, vont passer en zone jaune. Mais qu'est-ce que ça veut dire concrètement pour les citoyens qui habitent dans ces régions-là? C'est la question qu'on se demande. Et le gouvernement, s'il souhaite que la population continue de s'engager, continue de suivre les mesures de santé publique, il doit être clair dans ce qu'il attend des gens.

Donc, le code de couleur, c'est une bonne intention. Ça a été fait ailleurs. Ça a été fait au mois de mai, entre autres en France, mais, en France, c'est extrêmement précis, il est écrit le... à partir d'un certain nombre par 100 000 de population, ça change de catégorie, ce qui est demandé à la population aussi, par exemple, de ne pas se diriger vers telle région parce qu'elle est en telle couleur. Donc, si on souhaite que ce code de couleur induise certains comportements chez les citoyens, encore faut-il décrire ces comportements-là. Et, à l'heure actuelle, le code de couleur, il est tout sauf clair, là. Donc, oui, ça doit être clarifié pour s'assurer justement que les gens puissent se comporter en fonction de ce qui est attendu et en fonction du niveau d'alerte des différentes régions.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous feriez, vous, si vous étiez au gouvernement, là, vous étiez à la place de M. Legault, là, puis là, vous regardez la situation? Il y a des régions où visiblement, là, il y a des éclosions parce que ça se multiplie en certains endroits, etc., au point où on est justement sur le point de changer de niveau d'alerte. Vous feriez quoi concrètement, dans ces régions-là, là, pour vous assurer de mettre le couvert sur la marmite pour ne plus qu'il y en ait? Vous feriez quoi?

Mme Montpetit : Je m'attendais à ce que vous me posiez cette question-là, M. Laforest, comme ce n'est pas la première fois que vous le faites, mais j'entends que vous avez hâte qu'on y retourne et qu'on reprenne ce genre de décision.

Ce qu'on aurait fait, premièrement, c'est… Le gouvernement doit développer sa capacité d'anticipation. Ce qu'on a vu au printemps… On ne questionne pas la qualité de l'ensemble des décisions, on questionne la rapidité à laquelle ces décisions-là, elles ont été prises. Et souvent, par exemple, dans les CHSLD, le transfert de personnel, c'est la rapidité à laquelle il y a eu des nouvelles directives, des nouvelles mesures, et on se retrouve encore dans cette situation-là où on a l'impression que le gouvernement est en zone grise, n'a pas l'ensemble des données, est un peu en sables mouvants.

Donc nous, ce qu'on souhaite savoir aujourd'hui — puis j'ai questionné le ministre à plusieurs reprises dans les crédits et on va continuer de le faire lors des périodes de questions — ce qu'on veut se faire confirmer, c'est que le gouvernement sait où il va. Moi, c'est ça, ma grande préoccupation à l'heure actuelle. On est au début de la deuxième vague, et on a l'impression de se retrouver à peu près au même point que la première vague, en termes de cafouillage. On l'a vu dans la dernière semaine, là, on est dans le même scénario, là. On a encore du cafouillage dans les cliniques de dépistage, la police qui s'est présentée à Laval parce qu'il y avait trop d'attente, des gens qui retournent chez eux parce qu'il y a des heures d'attente. Hier, la ligne en Outaouais qui raccrochait, les gens ne pouvaient pas prendre de rendez-vous; dans les Laurentides, c'était la même situation. Là, les gens se présentent dans des cliniques sans rendez-vous puis on dit qu'elles débordent.

Donc, là, cet après-midi, le ministre va annoncer des rehaussements de niveaux d'alerte. J'espère qu'il ne nous dira pas, dans quatre jours, comme il l'a fait la semaine dernière, qu'il est surpris qu'il y ait une hausse de l'achalandage dans les cliniques de dépistage; on demande aux gens d'aller se faire dépister.

M. Robitaille (Antoine) : Juste une précision, Mme Montpetit. Vous dites… vous questionnez la rapidité. Donc, ça a été trop rapide ou vous questionnez la lenteur?

Mme Montpetit : Non, la lenteur. La lenteur. Oui, oui, le momentum dans lequel ces décisions-là ont été prises. Ils ne sont pas rapides dans le moment où on identifie un problème et la rapidité à laquelle ils y répondent.

Donc, si vous me demandez ce qui devrait être fait à l'heure actuelle, premièrement, beaucoup plus de transparence de la part du gouvernement. On le sait, là, les épidémiologistes nous disent : On va devoir apprendre à vivre avec ce virus-là pour plusieurs mois, peut-être plusieurs années, ça va modifier nos comportements à tous et toutes. Mais si on veut que les gens continuent d'embarquer, encore faut-il qu'on leur dise où on s'en va.

Et à l'heure actuelle, on… Vous l'avez vu avec la liste dans les écoles. Il y a un parent qui fait ça, qui arrive à faire ça de chez lui, de façon bénévole. L'Ontario fait une mise à jour de sa liste tous les jours et le ministre de la Santé est incapable de le faire, il nous a dit vendredi dernier que c'était mission impossible. Il a ressorti une liste hier qui n'est pas plus à jour.

Comment on va pouvoir suivre les foyers d'éclosion si on n'a pas l'ensemble des données et comment les gens vont pouvoir savoir comment ça va avoir un impact sur leur vie professionnelle, sur leur vie personnelle, s'il n'y a pas une transparence du gouvernement sur où on en est aujourd'hui et quels sont les scénarios à venir? Parce que je suis convaincue qu'avec les experts en santé publique qu'ils ont autour d'eux à l'heure actuelle ils doivent savoir ce qui va se passer à peu près dans une semaine, deux semaines, un mois. On ne leur demande pas d'être devin devant une boule de cristal, mais ils savent probablement les prochaines étapes, là.

M. Bergeron (Patrice) : Mme Montpetit, justement, ce problème de clarté, là, de transparence, est-ce que ce n'est pas de nature, justement, à nourrir beaucoup de scepticisme d'une certaine frange de la population qui embarque dans toutes sortes de thèses de conspiration du simple fait qu'on est incapables de savoir puis que les décisions semblent prises de façon arbitraire, sans qu'il y ait des critères précis qui soient expliqués à la population? Ce n'est pas de nature à nourrir, justement, ces conspirationnistes-là puis tous ceux-là qui répandent toutes sortes de thèses, là?

Mme Montpetit : Bien, je ne ferai pas ce genre d'hypothèses là, n'étant pas une spécialiste en complotionnistes, mais, chose certaine, je pense qu'un gouvernement, en temps de crise, gagne à être transparent. Et, à l'heure actuelle, il doit être transparent, il doit être cohérent, il doit être précis. C'est ce qui a manqué durant la première vague et c'est ce à quoi on s'attend durant cette deuxième vague qui nous pend au bout du nez.

Puis mon collègue André vous l'a bien dit : Il n'y a personne, personne qui souhaite un reconfinement. Il n'y a personne qui souhaite vivre un reconfinement. On l'a vu, nous, dans nos bureaux de comté, à quel point ça a été difficile au niveau de la santé mentale pour les gens de se retrouver isolés, de se retrouver confinés. On voit les conséquences économiques aussi sur les restaurateurs, sur les bars, sur les entreprises. On ne souhaite pas que le Québec soit reconfiné ni qu'aucune région soit reconfinée. Mais ça, ce qu'il va le déterminer, c'est la capacité d'action du gouvernement à l'heure actuelle, et on le voit avec les cliniques de dépistage. Le dépistage, c'est notre rempart pour éviter un reconfinement, et là, à l'heure actuelle, ils ont eu trois mois pour s'assurer que les cliniques de dépistage soient fonctionnelles, et ce ne l'est pas encore aujourd'hui, les lignes d'appel ne le sont pas encore aujourd'hui. Donc, on leur demande de réagir rapidement à ça et de corriger la situation.

Mme Lévesque (Fanny) : Mme Rizqy, pour faire du pouce sur ce que Mme Montpetit dit, est-ce que vous avez l'impression que M. Roberge, il sait où il s'en va?

Mme Rizqy : Bonjour. En éducation, on a envoyé une liste de 32 questions au Dr Arruda, puis ça nous a permis d'avoir un commencement de protocole d'urgence. Là, aujourd'hui, c'est sûr qu'en éducation les défis sont énormes, et nous, on essaie d'aider le ministre de l'Éducation, M. Roberge, parce qu'un homme tout seul ne pourra pas tout faire en éducation, soyons réalistes.

Alors, c'est pour ça qu'encore aujourd'hui on fait des suggestions. Rappelez-vous, là, jeudi dernier, on a présenté le même tableau de couleur de Christian Dubé, le ministre de la Santé, mais de façon plus spécifique au réseau de l'éducation, avec des mesures concrètes qui doivent être déployées si jamais l'école devient jaune ou si jamais l'école devient orange, rouge, et j'ai ajouté une nouvelle couleur, bourgogne, pour la fermeture des écoles. Bien, on ne veut pas se rendre là, alors, on essaie de guider M. Roberge parce que je crois sincèrement que, pour le bien des enfants, on n'a pas le temps, nous, d'être partisans sur cet enjeu et qu'on veut vraiment avoir des solutions concrètes.

Et, si je me permets, une seule chose que j'aimerais voir cette semaine, une seule, c'est vraiment de mettre la priorité pour le dépistage pour le réseau scolaire parce que ça veut dire qu'on est capable… si on est capable de le faire, là, on va être capable de réduire l'absentéisme des parents au travail, l'absentéisme des enfants à l'école puis l'absentéisme des professeurs, des orthopédagogues et tout le personnel de soutien dans les écoles, puis qu'on va être capable enfin d'avoir nos enfants qui retournent pour de vrai à l'école.

Mme Lajoie (Geneviève) : …est-ce qu'on doit reporter la modernisation… en raison de la situation actuelle?

M. Fortin : Bien, c'est une discussion qu'il faudra avoir. Mais, nous, notre impératif envers ces modifications-là qui sont proposées, c'est qu'on trouve moyen d'allier ou de marier tant les nécessités et les impératifs qui nous viennent du monde économique, du monde entrepreneurial que ceux des parents. Il doit y avoir moyen d'en donner plus aux parents qui, eux, portent un fardeau immense ces jours-ci, et qui l'ont fait au cours des derniers mois, tout en répondant aux attentes des entrepreneurs du Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, si je comprends bien, vous n'êtes pas fermé à l'idée de reporter peut-être cette modernisation…

M. Fortin : Bien, à ce moment-ci, là, je vous dirais qu'on prendra le temps d'étudier les choses, de le faire avec les autres formations politiques, de voir comment on peut répondre aux besoins des parents rapidement parce qu'ils existent et ils sont bien réels et, en fait, plus réels que jamais. Mais, en même temps, on va prendre toutes les considérations pour bien analyser les propositions qui sont devant nous. À ce moment-ci, on est ouvert aux suggestions comme celles-là.

Mme Gamache (Valérie) : M. Fortin, les entreprises vous diront que, si elles ne sont pas en santé, elles doivent licencier des mères, des pères de famille. Ça n'aide pas. Eux, ce qu'ils disent dans le fond c'est : Bien, ce n'est pas le moment pour moi, je suis trop pris, là, ça ne marche pas, je ne peux pas… une bonification à ce programme-là.

M. Fortin : Oui. Mais, en fait, on entend bien la préoccupation qui est exprimée ce matin. On comprend. On va même, nous-mêmes, prendre le temps de discuter avec la communauté entrepreneuriale, la communauté d'affaires au Québec pour voir leurs impératifs. Mais ce qui est important pour nous, c'est de s'assurer que les parents ont accès à tout ce dont ils ont besoin en ces moments qui sont plus difficiles pour les familles et qui sont lourds à porter pour certaines familles.

M. Lacroix (Louis) : …propose une enquête publique sur la gestion des CHSLD, notamment. Est-ce que vous allez appuyer cette motion-là, et est-ce qu'elle va assez loin à votre avis? Parce que, dans la motion qu'ils présentent, là, ils ne parlent exclusivement que de la gestion dans les CHSLD et des personnes âgées, là. Je pense que la crise a été plus large que ça aussi.

Mme Montpetit : Oui, absolument, on va… bon. On attendra de voir le libellé exact. Mais on est certainement d'accord avec l'intention. On l'a déjà dit publiquement il y a plusieurs semaines déjà.

Les mandats qui ont été donnés… Entre autres, le gouvernement a annoncé qu'il donnait un mandat à la commissaire à la santé et au bien-être, Mme Castonguay. On l'a questionné durant les crédits, il reste plusieurs précisions, d'ailleurs, par rapport à ce qu'elle peut faire et ne peut pas faire. Mais, chose certaine, le mandat qui lui a été donné est sur la gouvernance du réseau, il n'est pas sur les décisions politiques. Et ce qui a été questionné au printemps par plusieurs, c'est justement les décisions politiques qui ont été prises, notamment par rapport au transfert du personnel qui n'a jamais été interdit, malgré les commentaires qui ont été faits par la ministre de la Santé à l'heure actuelle.

Donc, certainement, ce que l'on souhaite, c'est qu'on aille au fond de ces questions-là. Il y a près de 4 000 personnes qui ont vu leurs proches... Il y a 4 000 personnes qui sont décédées dans les CHSLD. Si ce n'est que par respect pour leur famille, pour leurs proches, pour faire la lumière sur ce qui s'est passé, oui, on doit aller au fond des choses.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que ça doit aller plus loin que ça, plus large que ça? C'est ça, ma question. Parce que vous avez dit tout à l'heure qu'ils ont trop attendu pour prendre certaines décisions, etc., là, puis il n'y a pas juste dans les CHSLD, il y a eu plein de décisions qui ont été prises. Est-ce qu'à votre avis une enquête publique sur la gestion de la COVID-19 doit déborder du cadre de la gestion des CHSLD?

Mme Montpetit : Je crois qu'il y aura d'autres occasions. Il y aura des bilans à faire, certainement, des bilans, entre autres, économiques, hein, on est... Ce n'est pas terminé, là. On débute une deuxième vague. On pourra voir, à la suite, les conséquences que les décisions gouvernementales auront été prises... Mais je pense que, dans un premier temps, il faut vraisemblable faire la lumière sur ce qui s'est passé dans les CHSLD parce que c'est là qu'il y a eu une majorité de morts.

La Modératrice : On va passer en anglais.

M. Robitaille (Antoine) : ...juste une dernière.

Mme Montpetit : Une dernière. Une petite dernière.

M. Robitaille (Antoine) : Plusieurs régions vont passer au jaune aujourd'hui. Est-ce qu'il faudrait reconfiner assez rapidement, comme au mois d'avril, mois de mars?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, moi, je pense qu'on a été très clairs. Nous, on souhaite à tout prix que le confinement soit évité, que ce soit pour l'ensemble du Québec ou pour certaines régions. On souhaite que les mesures soient prises par le gouvernement pour ce faire. Mais on souhaite surtout qu'il soit transparent sur qu'est-ce que ça veut dire, être dans une zone jaune. Un risque élevé, un risque modéré, qu'est-ce que ça veut dire exactement?

Donc, comme je vous disais, c'est le gouvernement, à l'heure actuelle, qui a des experts en santé publique puis des épidémiologistes autour de lui qui peuvent l'informer sur cette situation-là. Moi, je ne peux pas vous répondre là-dessus. Je ne peux pas vous répondre si une région qui est en zone jaune, ou une région qui est en zone orange, ou une région qui est en zone rouge doit être reconfinée. C'est au gouvernement de venir clarifier ses intentions sur les niveaux d'alerte.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais pensez-vous que le gouvernement doit réfléchir à la possibilité de reconfiner... en tout cas, de fermer les bars, à tout le moins, comme l'ont fait d'autres provinces?

Mme Montpetit : Bien, je pense que le gouvernement doit clarifier ses intentions. Il doit être transparent. Il doit les clarifier. Il doit... Vous ne le savez pas, je ne le sais pas, les citoyens ne le savent pas à l'heure actuelle. Donc, on a beaucoup de questions, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...votre position à vous. Est-ce qu'on devrait faire ça? Est-ce que c'est essentiel, les bars?

Mme Montpetit : Bien, comme je vous dis, quand on aura une lecture de la situation... À l'heure actuelle, on n'est pas capables d'avoir une lecture de la situation dans les écoles, on n'est pas capable d'avoir une lecture précise de ce qui est en train de se passer dans les différentes régions. On voit que le Bas-Saint-Laurent est en augmentation de cas, mais il faut que ce soit beaucoup plus clair que ça au niveau des foyers d'éclosion, puis au niveau de la situation épidémiologique, au niveau de la situation sanitaire pour qu'on puisse prendre ces décisions-là.

Et la seule personne, à l'heure actuelle, qui a ces informations, c'est le gouvernement, c'est le premier ministre du Québec, c'est le ministre de la Santé. Donc, de deux choses l'une, soit il les communique, il les rend de façon transparente ou il continue de nous tenir, tous et chacun, un peu dans cette situation-là où on ne sait pas ce qui va arriver demain, on ne sait pas ce qui va arriver la semaine prochaine, et ça n'aide pas les citoyens à faire la conciliation famille-travail, et ça n'aide certainement pas les commerces à prévoir la suite des choses non plus.

La Modératrice : En anglais.

Mme Senay (Cathy) : It's the first day of the session, and last night we saw the confirmation that Québec is asking the Red Cross to stay longer and the… was basically be Achilles' heel of the Government… Do you have impression that there is… Is there an impression of déjà-vu here?

M. Fortin : Well, think about the situation we are in right now, I mean, we are seeing long-term care facilities where outbreaks are happening. We are seeing telephone lines that simply aren't working, citizens can't get through, we're seeing long waits to actually get tested and longer waits to get the results, we're seeing… A lot of the things that happened in the first wave of the pandemic kind of happened already at Day 1 of the second wave of the pandemic.

So, those issues that Government wasn't necessarily able to solve in the first wave, that created part of the problems such as shifting personnel from one hospital to the other, one long-term care facility to the other, that's something that now that they had the summer, I would have hoped Government would have resolved already. But the decision that they make on these matters is what's going to drive whether we need to reconfine or not. The future of our collective state, whether we have to reconfine or not, whether we have to, one day, close businesses, close schools or not, it depends on the actions the Government is taking now.

And hopefully they took the summer period to make sure that we don't face the exact same issues. But the first impression we get when we see all these issues pop up is that maybe they are scrambling out because that work wasn't done over the summer months.

Mme Senay (Cathy) : So, it's the second wave. The start of the second wave is…

M. Fortin : It certainly feels like the start of the second wave. When you see the cases increasing every day, when you see outbreaks in long-term care facilities, it feels like the start of the second wave.

Mme Greig (Kelly) : The targets… we reach 70 cases a day, then we're concerned, that's kind of adjusted, based on the current realities… we are reaching a lot more than that. Do you feel like there's kind of mixed messaging about, so to speak, when we should feel concerned? I'm sure that the Government doesn't want us to get panicked, but at the same time… the numbers.

M. Fortin : Yes. I think one of the ways the Government can ensure that citizens know exactly where we are and that there is not that sentiment of panic that is out there, is by being very clear about what each of its color codes mean. For example, Montréal was green last week. Should Montréal have been green? Really? Maybe people still need to think about their actions. It can send the wrong signals to people by saying : Well, you're in a green zone, everything is clear.

If Government wants citizens to have some level of predictability, we have to know what comes with every color code, if yellow means a certain level of fines, if red means a certain level of confinement, if it means that certain businesses have to close. Well, that what they should be doing, they should be telling us exactly what every color mean so that we know where we are and we know what we're facing if we don't, a citizen take the right actions and if Government doesn't do it's job and provide a proper lever of preparation whether it's in our education system or in our health care system.

Mme Greig (Kelly) : So, do you get a sense then that people just, you know, green, yellow, I don't really know what that means, whatever…

M. Fortin : I don't think Government has specified exactly what it means to be in every color right now. If Government really wants to make it more predictable, and that's what I heard minister Dubé intentions where initially, he said, when he brought in the color code, he basically said : We want to increase predictability. Well, if you want to increase predictability, you've got to tell people what it means exactly.

Mme Senay (Cathy) : What does that mean for you, Marie, having this color categories? Is it… What does that tell to people? Is it a… show? What it is? Is it a tool or… What it is?

Mme Montpetit : Actually, André really answered to this question. I don't know, it's a communication show or it's real information, and actually, it's not enough precise. So, they need to answer this afternoon and to be more precise on what they ask people when it's a yellow zone or a red zone, or an orange zone. So, yes, maybe it's just a communication show.

Mme Senay (Cathy) : And the PQ is asking for an independent commission on what happen in long-term care facilities for seniors, same thing than Ontario. Not a public one, they don't specify a public one, but an independent commission. What do you think? Is this necessary regarding the fact that the coroner is having her own… investigation, public one, public inquiry, and the ombudsman is also investigating? Is this necessary?

Mme Montpetit : Regarding the fact that more than 4,000 people died in long-term care facilities, an independent commission is absolutely necessary, absolutely. So, we agree with the PQ on that.

La Modératrice : Une petite dernière de supplémentaire pour…

Des voix :

M. Robitaille (Antoine) : M. Fortin, peut-être. Êtes-vous à l'aise avec la proposition des Jeunes libéraux qui disent qu'il faudrait effectivement que la loi 101 s'applique aux entreprises fédérales?

M. Fortin : Bien, en fait, au niveau du plan d'action ou du projet de loi qui sera présenté par le gouvernement sur la place du français, je pense que tout le monde est d'accord pour dire qu'il y doit y avoir des mesures qui sont prises pour renforcer le français, pour s'assurer qu'on a un meilleur français, qu'il est parlé davantage.

Au niveau des mesures spécifiques, je vous dirais qu'on est ouverts aux propositions, on veut voir le plan global du gouvernement, mais la porte n'est très certainement pas fermée à ce moment-ci.

M. Robitaille (Antoine) : Parce que là, M. O'Toole est d'accord… les Jeunes libéraux sont d'accord, le NPD est d'accord. Le Parti libéral du Québec, lui, il l'a toujours refusée, cette avenue-là.

M. Fortin : Mais c'est pour ça qu'on veut voir la proposition globale du gouvernement, mais, comme je vous dis, la porte n'est très certainement pas fermée à ce stade-ci.

Mme Greig (Kelly) : …the proposition brought by the Young Liberals on Bill 101, what do you agree with, out of that proposition?

M. Fortin : Yes. We want to see the Government's global plan. Government has said it's coming out with an action plan. I think everybody understands the need to reinforce the fact that French is the language here, in Québec. But, at the same time, we want to see the global proposition so that we can measure every impact on every possible business. On that specific proposal, I think our… we're treating it with an open approach, but we'll see in the global package exactly what it means.

Mme Montpetit : Je m'excuse, je vais me permettre de faire juste un petit ajout parce que comme vous avez l'air de poser beaucoup de questions sur les zones de couleurs, puis si vous avez l'occasion de poser la question au ministre cet après-midi, c'est une des réponses qu'on aimerait bien avoir. Quand on parle de confusion puis de cohérence… Vendredi dernier, le ministre de la Santé disait : La situation est sous contrôle partout au Québec. Hier, le premier ministre disait, mot pour mot, que la situation était sous contrôle, en même temps que le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent disait, mot pour mot : «La situation […] n'est pas sous contrôle» dans le Bas-Saint-Laurent..

Donc, quand on parle de cohérence, c'est exactement à ça qu'on fait référence. Si on veut que les gens continuent de s'engager et comprennent, il faut avoir des messages qui sont cohérents, et on ne peut pas avoir un premier ministre qui dit une chose et un directeur de la santé publique d'une région qui dit une autre chose. Donc, quand il va clarifier, cet après-midi, quand il va indiquer qu'il y aura de nouvelles zones qui vont changer de couleur, ce serait intéressant qu'il exprime exactement ce que ça veut dire pour les citoyens, et ce que ça veut dire comme niveau d'alerte. Merci.

La Modératrice : Merci.

M. Robitaille (Antoine) : …n'est pas une grande difficulté d'être cohérent avec ce virus-là qui est protéiforme, qui se promène, qui change? Est-ce que ce n'est pas un défi supplémentaire? Est-ce que vous mettez… Quand vous vous mettez dans la place des décideurs, là, vous, qui avez déjà été ministre, est-ce que ce n'est pas vraiment un grand défi d'être parfaitement cohérent?

Mme Montpetit : Bien, je ne veux pas prolonger, mais nous, on ne leur demande pas d'être devins, là, on sait qu'ils n'ont pas de boule de cristal, mais il y a des données épidémiologiques, à l'heure actuelle, et il y a d'autres nations qui arrivent à le faire. Donc, j'en reviens à un exemple parfaitement concret, quand le ministre de la… Je l'ai entendu vendredi, dire : C'est mission impossible pour la liste des cas dans les écoles. Bien, moi, ça me questionne beaucoup sur sa capacité à garder le contrôle sur la situation, quand on parle d'une simple liste de cas dans les écoles que l'Ontario est capable de faire et qu'un parent est capable de faire bénévole, là.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que, par rapport au code de couleur, il ne devrait pas y avoir davantage, j'allais dire, de paramètres? Parce que là, bon, on sait ce que ça veut dire, de façon générale, là, qu'il va y avoir plus de vérifications dans les zones jaunes, puis… Mais est-ce qu'on ne devrait pas dire, par exemple : Bien là, zone jaune, voici ce qui se passe, zone rouge, on ferme…

Mme Montpetit : Oui, c'est exactement ce qui est demandé, c'est… l'État a un rôle à jouer, qui est de clarifier aux Québécois où on en est dans chaque région et dans chaque zone. Qu'il y ait des vérifications supplémentaires ou des inspections qui sont faites, soit, ça, c'est le rôle du gouvernement, mais qu'en est-il de notre comportement, à chacun d'entre nous, en fonction de la zone d'alerte? Et c'est exactement ça qu'on demande, des paramètres qui soient clairs par type de couleur pour que les gens comprennent ça veut dire quoi exactement, être dans une zone jaune ou une zone orange.

Mon collègue le mentionnait déjà, être dans une zone verte, on ne pense pas que ça envoie le bon message. Je ne pense pas que le Québec, en ce moment… Il n'y a personne qui devrait être en zone verte. Le virus, il est partout, il est dans toutes les régions, donc il faut que… ce soit très clarifié dans l'esprit des gens. Merci.

Une voix : Merci beaucoup…

Mme Greig (Kelly) : …some classrooms have been taken outside, literally outside, under tents. What does that tell you that, you know, some people are saying : Well, this is a great way to get outside and have more kids outside. But, at the same time, we literally have kids outside in tents, in some regions that… Gatineau, this morning.

Mme Rizqy : And, at some point, we're going to have winter, right? So, they won't be able to get the kids outside. Back in August, I asked Mr. Roberge to do exactly the same as Ontario, who actually provide a 50 million dollars envelope just to make sure we can upgrade the ventilation system in the schools. And his answer was : We already put $2,3 billion for the schools. But that was before COVID-19, and, during the credits, I came back again : We should add more money on the table to fix the ventilation as quickly as possible. But, in the meantime, I'm not asking too much. Can we only fix the windows? Because some schools, we cannot open the windows.

Mme Greig (Kelly) : …that some schools are literally taking these classrooms outside because they can't teach in where they're supposed to teach.

Mme Rizqy : Yes, I know, and they are more... they are very creative. They have no choice to be creative because of COVID-19. And I really hope that Mr. Roberge will actually, finally hear the teachers, the parents and the schools asking for more money to upgrade the ventilation system because, at some point, they won't be able to keep the kids outside because of the winter. Thank you.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 10 h 12)