(Neuf heures quarante-deux minutes)
M. Fortin :
Merci à vous tous d'être avec nous ici, d'être avec nous aujourd'hui. J'ai ma
collègue Marie Montpetit, porte-parole en santé, et Marwah Rizqy, porte-parole
en éducation.
On constate aujourd'hui… Aujourd'hui,
c'est le premier jour de la rentrée parlementaire, mais c'est aussi un peu le
premier jour de la deuxième vague. Et, comme beaucoup de Québécois, on a des
préoccupations liées avec la situation sanitaire, puis on apprend que,
probablement ou potentiellement, il y aura huit régions qui seront maintenant
en préalerte, que les cas augmentent à chaque jour dans la plupart des régions.
On se pose des questions et on a des
préoccupations par rapport à l'état de préparation de nos réseaux publics,
c'est-à-dire notamment le réseau de la santé et le réseau de l'éducation, et ce
qu'on veut par-dessus tout, comme opposition officielle, mais comme parlementaires
et citoyens, c'est une préoccupation qui est partagée avec nos citoyens, nos
commettants, je pense qu'il n'y a personne qui veut que le Québec soit
reconfiné au cours des prochaines semaines, ce qu'on veut et ce qu'on doit
entendre du gouvernement aujourd'hui et dans les jours et les semaines à venir,
c'est qu'il y a un plan de match, c'est qu'il y a un plan de match pour
s'assurer qu'on ne se rende pas là, c'est que les décisions du gouvernement, ce
sont elles qui vont faire en sorte qu'on ne se rendra pas à un reconfinement.
Alors, aujourd'hui, on demande au
gouvernement de prendre des actions claires, oui, oui, de parler aux citoyens,
oui, d'informer le citoyen, oui, de mettre des mesures pour encadrer les
comportements, mais surtout de rassurer la population par des actions bien
spécifiques qui peuvent être prises dans le réseau de la santé, qui peuvent
être prises dans le réseau de l'éducation, pour faire en sorte qu'on ne
reviendra pas à la situation qu'on a vécue en mars, avril, qu'on ne retournera
pas à un confinement. Mais, quand on voit des situations où il y a des
éclosions en CHSLD, quand on voit les situations où on peut comprendre que le
réseau est peut-être mal préparé à une deuxième vague, des hôpitaux en
Montérégie où on ne peut garantir l'accès aux soins, des hôpitaux en Outaouais
où il n'y a pas de soins intensifs disponibles, on se pose certaines questions.
C'est pour ça qu'on a formulé, au cours
des dernières semaines, des derniers mois, des recommandations au gouvernement.
En éducation, par exemple, on a demandé au gouvernement, et il y avait une
certaine ouverture de la part du ministre de la Santé à ce niveau-là, on a
demandé au gouvernement de mettre en place des cliniques mobiles de dépistage
aux écoles lorsqu'il y aura éclosion. Et on attend encore. On est rendus le 15
septembre aujourd'hui, l'école a commencé depuis quelques semaines, on attend
encore.
Alors, on demande au gouvernement de nous
rassurer, de rassurer la population, de prendre les actions qui sont nécessaires
pour réparer ce qui ne fonctionne pas dans le réseau de la santé, ce qui doit
être fait, advenant que demain soit le deuxième jour d'une deuxième vague, et
ainsi de suite. Alors, je vous remercie. On est prêts à prendre vos questions.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que le gouvernement doit établir une espèce de système où ça devient très, très
clair qu'à partir de tant de cas, on passe, tu sais, on passe par exemple au
jaune ou au orange? Ça semble... Les critères ne sont pas toujours précis. On
ne semble pas très bien comprendre qu'est-ce qui fait qu'on passe du vert au
jaune, au rouge. Est-ce que ça doit être clair, dans une charte à la limite,
là?
Mme Montpetit : Je vous
remercie. Bien, si on se reporte à un des enjeux qu'il y a eu lors de la
première vague, c'est exactement ça, c'est la confusion, c'est le cafouillage,
c'est l'absence de directives précises, c'est la cohérence dans les différents
messages qui ont été envoyés par le gouvernement, puis il faut absolument
éviter ça. Le gouvernement doit tirer des leçons de la première vague.
Et cet après-midi — puis
j'imagine que vous aurez l'occasion de questionner le ministre là-dessus ou
qu'il aura l'occasion de répondre à cet élément-là, ça fait une semaine qu'il a
déposé son code de couleur et on ne sait toujours pas avec précision ce que ça
veut dire — donc cet après-midi, ce qu'on entend, c'est que certaines
régions vont augmenter de niveau d'alerte, vont passer en zone jaune. Mais
qu'est-ce que ça veut dire concrètement pour les citoyens qui habitent dans ces
régions-là? C'est la question qu'on se demande. Et le gouvernement, s'il
souhaite que la population continue de s'engager, continue de suivre les
mesures de santé publique, il doit être clair dans ce qu'il attend des gens.
Donc, le code de couleur, c'est une bonne
intention. Ça a été fait ailleurs. Ça a été fait au mois de mai, entre autres
en France, mais, en France, c'est extrêmement précis, il est écrit le... à
partir d'un certain nombre par 100 000 de population, ça change de
catégorie, ce qui est demandé à la population aussi, par exemple, de ne pas se
diriger vers telle région parce qu'elle est en telle couleur. Donc, si on
souhaite que ce code de couleur induise certains comportements chez les
citoyens, encore faut-il décrire ces comportements-là. Et, à l'heure actuelle,
le code de couleur, il est tout sauf clair, là. Donc, oui, ça doit être
clarifié pour s'assurer justement que les gens puissent se comporter en
fonction de ce qui est attendu et en fonction du niveau d'alerte des
différentes régions.
M. Lacroix (Louis) :
Qu'est-ce que vous feriez, vous, si vous étiez au gouvernement, là, vous étiez
à la place de M. Legault, là, puis là, vous regardez la situation? Il y a
des régions où visiblement, là, il y a des éclosions parce que ça se multiplie
en certains endroits, etc., au point où on est justement sur le point de
changer de niveau d'alerte. Vous feriez quoi concrètement, dans ces régions-là,
là, pour vous assurer de mettre le couvert sur la marmite pour ne plus qu'il y
en ait? Vous feriez quoi?
Mme Montpetit : Je m'attendais
à ce que vous me posiez cette question-là, M. Laforest, comme ce n'est pas
la première fois que vous le faites, mais j'entends que vous avez hâte qu'on y
retourne et qu'on reprenne ce genre de décision.
Ce qu'on aurait fait, premièrement, c'est…
Le gouvernement doit développer sa capacité d'anticipation. Ce qu'on a vu au
printemps… On ne questionne pas la qualité de l'ensemble des décisions, on
questionne la rapidité à laquelle ces décisions-là, elles ont été prises. Et
souvent, par exemple, dans les CHSLD, le transfert de personnel, c'est la
rapidité à laquelle il y a eu des nouvelles directives, des nouvelles mesures,
et on se retrouve encore dans cette situation-là où on a l'impression que le gouvernement
est en zone grise, n'a pas l'ensemble des données, est un peu en sables
mouvants.
Donc nous, ce qu'on souhaite savoir aujourd'hui — puis
j'ai questionné le ministre à plusieurs reprises dans les crédits et on va
continuer de le faire lors des périodes de questions — ce qu'on veut
se faire confirmer, c'est que le gouvernement sait où il va. Moi, c'est ça, ma
grande préoccupation à l'heure actuelle. On est au début de la deuxième vague,
et on a l'impression de se retrouver à peu près au même point que la première
vague, en termes de cafouillage. On l'a vu dans la dernière semaine, là, on est
dans le même scénario, là. On a encore du cafouillage dans les cliniques de dépistage,
la police qui s'est présentée à Laval parce qu'il y avait trop d'attente, des
gens qui retournent chez eux parce qu'il y a des heures d'attente. Hier, la
ligne en Outaouais qui raccrochait, les gens ne pouvaient pas prendre de
rendez-vous; dans les Laurentides, c'était la même situation. Là, les gens se
présentent dans des cliniques sans rendez-vous puis on dit qu'elles débordent.
Donc, là, cet après-midi, le ministre va
annoncer des rehaussements de niveaux d'alerte. J'espère qu'il ne nous dira pas,
dans quatre jours, comme il l'a fait la semaine dernière, qu'il est
surpris qu'il y ait une hausse de l'achalandage dans les cliniques de dépistage;
on demande aux gens d'aller se faire dépister.
M. Robitaille (Antoine) :
Juste une précision, Mme Montpetit. Vous dites… vous questionnez la
rapidité. Donc, ça a été trop rapide ou vous questionnez la lenteur?
Mme Montpetit : Non, la
lenteur. La lenteur. Oui, oui, le momentum dans lequel ces décisions-là ont été
prises. Ils ne sont pas rapides dans le moment où on identifie un problème et
la rapidité à laquelle ils y répondent.
Donc, si vous me demandez ce qui devrait
être fait à l'heure actuelle, premièrement, beaucoup plus de transparence de la
part du gouvernement. On le sait, là, les épidémiologistes nous disent :
On va devoir apprendre à vivre avec ce virus-là pour plusieurs mois, peut-être
plusieurs années, ça va modifier nos comportements à tous et toutes. Mais si on
veut que les gens continuent d'embarquer, encore faut-il qu'on leur dise où on
s'en va.
Et à l'heure actuelle, on… Vous l'avez vu
avec la liste dans les écoles. Il y a un parent qui fait ça, qui arrive à faire
ça de chez lui, de façon bénévole. L'Ontario fait une mise à jour de sa liste
tous les jours et le ministre de la Santé est incapable de le faire, il nous a
dit vendredi dernier que c'était mission impossible. Il a ressorti une liste
hier qui n'est pas plus à jour.
Comment on va pouvoir suivre les foyers d'éclosion
si on n'a pas l'ensemble des données et comment les gens vont pouvoir savoir
comment ça va avoir un impact sur leur vie professionnelle, sur leur vie
personnelle, s'il n'y a pas une transparence du gouvernement sur où on en est
aujourd'hui et quels sont les scénarios à venir? Parce que je suis convaincue
qu'avec les experts en santé publique qu'ils ont autour d'eux à l'heure
actuelle ils doivent savoir ce qui va se passer à peu près dans une semaine,
deux semaines, un mois. On ne leur demande pas d'être devin devant une boule de
cristal, mais ils savent probablement les prochaines étapes, là.
M. Bergeron (Patrice) : Mme Montpetit,
justement, ce problème de clarté, là, de transparence, est-ce que ce n'est pas
de nature, justement, à nourrir beaucoup de scepticisme d'une certaine frange
de la population qui embarque dans toutes sortes de thèses de conspiration du
simple fait qu'on est incapables de savoir puis que les décisions semblent
prises de façon arbitraire, sans qu'il y ait des critères précis qui soient
expliqués à la population? Ce n'est pas de nature à nourrir, justement, ces
conspirationnistes-là puis tous ceux-là qui répandent toutes sortes de thèses,
là?
Mme Montpetit : Bien, je ne
ferai pas ce genre d'hypothèses là, n'étant pas une spécialiste en
complotionnistes, mais, chose certaine, je pense qu'un gouvernement, en temps
de crise, gagne à être transparent. Et, à l'heure actuelle, il doit être
transparent, il doit être cohérent, il doit être précis. C'est ce qui a manqué
durant la première vague et c'est ce à quoi on s'attend durant cette deuxième
vague qui nous pend au bout du nez.
Puis mon collègue André vous l'a bien dit :
Il n'y a personne, personne qui souhaite un reconfinement. Il n'y a personne
qui souhaite vivre un reconfinement. On l'a vu, nous, dans nos bureaux de
comté, à quel point ça a été difficile au niveau de la santé mentale pour les
gens de se retrouver isolés, de se retrouver confinés. On voit les conséquences
économiques aussi sur les restaurateurs, sur les bars, sur les entreprises. On
ne souhaite pas que le Québec soit reconfiné ni qu'aucune région soit
reconfinée. Mais ça, ce qu'il va le déterminer, c'est la capacité d'action du
gouvernement à l'heure actuelle, et on le voit avec les cliniques de dépistage.
Le dépistage, c'est notre rempart pour éviter un reconfinement, et là, à l'heure
actuelle, ils ont eu trois mois pour s'assurer que les cliniques de dépistage
soient fonctionnelles, et ce ne l'est pas encore aujourd'hui, les lignes d'appel
ne le sont pas encore aujourd'hui. Donc, on leur demande de réagir rapidement à
ça et de corriger la situation.
Mme Lévesque (Fanny) : Mme Rizqy,
pour faire du pouce sur ce que Mme Montpetit dit, est-ce que vous avez l'impression
que M. Roberge, il sait où il s'en va?
Mme Rizqy : Bonjour. En
éducation, on a envoyé une liste de 32 questions au Dr Arruda, puis ça
nous a permis d'avoir un commencement de protocole d'urgence. Là, aujourd'hui,
c'est sûr qu'en éducation les défis sont énormes, et nous, on essaie d'aider le
ministre de l'Éducation, M. Roberge, parce qu'un homme tout seul ne pourra
pas tout faire en éducation, soyons réalistes.
Alors, c'est pour ça qu'encore aujourd'hui
on fait des suggestions. Rappelez-vous, là, jeudi dernier, on a présenté le
même tableau de couleur de Christian Dubé, le ministre de la Santé, mais de
façon plus spécifique au réseau de l'éducation, avec des mesures concrètes qui
doivent être déployées si jamais l'école devient jaune ou si jamais l'école
devient orange, rouge, et j'ai ajouté une nouvelle couleur, bourgogne, pour la
fermeture des écoles. Bien, on ne veut pas se rendre là, alors, on essaie de
guider M. Roberge parce que je crois sincèrement que, pour le bien des
enfants, on n'a pas le temps, nous, d'être partisans sur cet enjeu et qu'on
veut vraiment avoir des solutions concrètes.
Et, si je me permets, une seule chose que
j'aimerais voir cette semaine, une seule, c'est vraiment de mettre la priorité
pour le dépistage pour le réseau scolaire parce que ça veut dire qu'on est
capable… si on est capable de le faire, là, on va être capable de réduire
l'absentéisme des parents au travail, l'absentéisme des enfants à l'école puis
l'absentéisme des professeurs, des orthopédagogues et tout le personnel de
soutien dans les écoles, puis qu'on va être capable enfin d'avoir nos enfants
qui retournent pour de vrai à l'école.
Mme Lajoie (Geneviève) :
…est-ce qu'on doit reporter la modernisation… en raison de la situation
actuelle?
M. Fortin :
Bien, c'est une discussion qu'il faudra avoir. Mais, nous, notre impératif
envers ces modifications-là qui sont proposées, c'est qu'on trouve moyen
d'allier ou de marier tant les nécessités et les impératifs qui nous viennent
du monde économique, du monde entrepreneurial que ceux des parents. Il doit y
avoir moyen d'en donner plus aux parents qui, eux, portent un fardeau immense
ces jours-ci, et qui l'ont fait au cours des derniers mois, tout en répondant
aux attentes des entrepreneurs du Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, si je comprends bien, vous n'êtes pas fermé à l'idée de reporter
peut-être cette modernisation…
M. Fortin :
Bien, à ce moment-ci, là, je vous dirais qu'on prendra le temps d'étudier les
choses, de le faire avec les autres formations politiques, de voir comment on
peut répondre aux besoins des parents rapidement parce qu'ils existent et ils
sont bien réels et, en fait, plus réels que jamais. Mais, en même temps, on va
prendre toutes les considérations pour bien analyser les propositions qui sont
devant nous. À ce moment-ci, on est ouvert aux suggestions comme celles-là.
Mme Gamache (Valérie) :
M. Fortin, les entreprises vous diront que, si elles ne sont pas en santé,
elles doivent licencier des mères, des pères de famille. Ça n'aide pas. Eux, ce
qu'ils disent dans le fond c'est : Bien, ce n'est pas le moment pour moi,
je suis trop pris, là, ça ne marche pas, je ne peux pas… une bonification à ce
programme-là.
M. Fortin :
Oui. Mais, en fait, on entend bien la préoccupation qui est exprimée ce matin.
On comprend. On va même, nous-mêmes, prendre le temps de discuter avec la
communauté entrepreneuriale, la communauté d'affaires au Québec pour voir leurs
impératifs. Mais ce qui est important pour nous, c'est de s'assurer que les parents
ont accès à tout ce dont ils ont besoin en ces moments qui sont plus difficiles
pour les familles et qui sont lourds à porter pour certaines familles.
M. Lacroix (Louis) : …propose
une enquête publique sur la gestion des CHSLD, notamment. Est-ce que vous allez
appuyer cette motion-là, et est-ce qu'elle va assez loin à votre avis? Parce
que, dans la motion qu'ils présentent, là, ils ne parlent exclusivement que de
la gestion dans les CHSLD et des personnes âgées, là. Je pense que la crise a
été plus large que ça aussi.
Mme Montpetit : Oui,
absolument, on va… bon. On attendra de voir le libellé exact. Mais on est
certainement d'accord avec l'intention. On l'a déjà dit publiquement il y a
plusieurs semaines déjà.
Les mandats qui ont été donnés… Entre
autres, le gouvernement a annoncé qu'il donnait un mandat à la commissaire à la
santé et au bien-être, Mme Castonguay. On l'a questionné durant les
crédits, il reste plusieurs précisions, d'ailleurs, par rapport à ce qu'elle
peut faire et ne peut pas faire. Mais, chose certaine, le mandat qui lui a été
donné est sur la gouvernance du réseau, il n'est pas sur les décisions politiques.
Et ce qui a été questionné au printemps par plusieurs, c'est justement les
décisions politiques qui ont été prises, notamment par rapport au transfert du personnel
qui n'a jamais été interdit, malgré les commentaires qui ont été faits par la
ministre de la Santé à l'heure actuelle.
Donc, certainement, ce que l'on souhaite,
c'est qu'on aille au fond de ces questions-là. Il y a près de
4 000 personnes qui ont vu leurs proches... Il y a 4 000 personnes
qui sont décédées dans les CHSLD. Si ce n'est que par respect pour leur
famille, pour leurs proches, pour faire la lumière sur ce qui s'est passé, oui,
on doit aller au fond des choses.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que ça doit aller plus loin que ça, plus large que ça? C'est ça, ma
question. Parce que vous avez dit tout à l'heure qu'ils ont trop attendu pour
prendre certaines décisions, etc., là, puis il n'y a pas juste dans les CHSLD,
il y a eu plein de décisions qui ont été prises. Est-ce qu'à votre avis une
enquête publique sur la gestion de la COVID-19 doit déborder du cadre de la
gestion des CHSLD?
Mme Montpetit : Je crois
qu'il y aura d'autres occasions. Il y aura des bilans à faire, certainement,
des bilans, entre autres, économiques, hein, on est... Ce n'est pas terminé,
là. On débute une deuxième vague. On pourra voir, à la suite, les conséquences
que les décisions gouvernementales auront été prises... Mais je pense que, dans
un premier temps, il faut vraisemblable faire la lumière sur ce qui s'est passé
dans les CHSLD parce que c'est là qu'il y a eu une majorité de morts.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
M. Robitaille (Antoine) :
...juste une dernière.
Mme Montpetit : Une
dernière. Une petite dernière.
M. Robitaille (Antoine) :
Plusieurs régions vont passer au jaune aujourd'hui. Est-ce qu'il faudrait
reconfiner assez rapidement, comme au mois d'avril, mois de mars?
Mme Montpetit : Bien,
écoutez, moi, je pense qu'on a été très clairs. Nous, on souhaite à tout prix
que le confinement soit évité, que ce soit pour l'ensemble du Québec ou pour
certaines régions. On souhaite que les mesures soient prises par le
gouvernement pour ce faire. Mais on souhaite surtout qu'il soit transparent sur
qu'est-ce que ça veut dire, être dans une zone jaune. Un risque élevé, un
risque modéré, qu'est-ce que ça veut dire exactement?
Donc, comme je vous disais, c'est le
gouvernement, à l'heure actuelle, qui a des experts en santé publique puis des
épidémiologistes autour de lui qui peuvent l'informer sur cette situation-là.
Moi, je ne peux pas vous répondre là-dessus. Je ne peux pas vous répondre si une
région qui est en zone jaune, ou une région qui est en zone orange, ou une
région qui est en zone rouge doit être reconfinée. C'est au gouvernement de
venir clarifier ses intentions sur les niveaux d'alerte.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Mais pensez-vous que le gouvernement doit réfléchir à la possibilité de
reconfiner... en tout cas, de fermer les bars, à tout le moins, comme l'ont
fait d'autres provinces?
Mme Montpetit : Bien, je
pense que le gouvernement doit clarifier ses intentions. Il doit être
transparent. Il doit les clarifier. Il doit... Vous ne le savez pas, je ne le
sais pas, les citoyens ne le savent pas à l'heure actuelle. Donc, on a beaucoup
de questions, là.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...votre position à vous. Est-ce qu'on devrait faire ça? Est-ce que c'est
essentiel, les bars?
Mme Montpetit : Bien,
comme je vous dis, quand on aura une lecture de la situation... À l'heure
actuelle, on n'est pas capables d'avoir une lecture de la situation dans les
écoles, on n'est pas capable d'avoir une lecture précise de ce qui est en train
de se passer dans les différentes régions. On voit que le Bas-Saint-Laurent est
en augmentation de cas, mais il faut que ce soit beaucoup plus clair que ça au
niveau des foyers d'éclosion, puis au niveau de la situation épidémiologique,
au niveau de la situation sanitaire pour qu'on puisse prendre ces décisions-là.
Et la seule personne, à l'heure actuelle,
qui a ces informations, c'est le gouvernement, c'est le premier ministre du Québec,
c'est le ministre de la Santé. Donc, de deux choses l'une, soit il les
communique, il les rend de façon transparente ou il continue de nous tenir,
tous et chacun, un peu dans cette situation-là où on ne sait pas ce qui va
arriver demain, on ne sait pas ce qui va arriver la semaine prochaine, et ça
n'aide pas les citoyens à faire la conciliation famille-travail, et ça n'aide certainement
pas les commerces à prévoir la suite des choses non plus.
La Modératrice
: En anglais.
Mme Senay (Cathy) : It's the first day of the session, and last night we saw the confirmation that Québec is asking the Red Cross to stay longer and the… was basically be
Achilles' heel of the Government… Do you have impression that there is… Is there an impression of
déjà-vu here?
M. Fortin : Well, think about the situation we are in right now, I mean, we are seeing long-term care
facilities where outbreaks are happening. We are seeing telephone lines that
simply aren't working, citizens can't get through, we're seeing long waits to
actually get tested and longer waits to get the results, we're seeing… A lot of
the things that happened in the first wave of the pandemic kind of happened
already at Day 1 of the second wave of the pandemic.
So, those issues that Government wasn't necessarily able to solve
in the first wave, that created part of the problems such as shifting personnel
from one hospital to the other, one long-term care facility to the other,
that's something that now that they had the summer, I would have hoped Government would have resolved already. But
the decision that they make on these matters is what's going to drive whether
we need to reconfine or not. The future of our collective state, whether we
have to reconfine or not, whether we have to, one day, close businesses, close
schools or not, it depends on the actions the Government is taking now.
And hopefully they took
the summer period to make sure that we don't face the exact same issues. But
the first impression we get when we see all these issues pop up is that maybe
they are scrambling out because that work wasn't done over the summer months.
Mme Senay (Cathy) : So, it's the second wave. The start of the second wave is…
M. Fortin : It certainly feels like the start of the second wave. When you see
the cases increasing every day, when you see outbreaks in long-term care
facilities, it feels like the start of the second wave.
Mme Greig (Kelly) : The targets… we reach 70 cases a day, then we're concerned,
that's kind of adjusted, based on the current realities… we are reaching a lot more
than that. Do you feel like there's kind of mixed messaging about, so to speak,
when we should feel concerned? I'm sure that the Government doesn't want us to get panicked, but at the
same time… the numbers.
M. Fortin :
Yes. I think one of the ways the Government can ensure that citizens know
exactly where we are and that there is not that sentiment of panic that is out
there, is by being very clear about what each of its color codes mean. For
example, Montréal was green last week. Should Montréal have been green? Really?
Maybe people still need to think about their actions. It can send the wrong
signals to people by saying : Well, you're in a green zone, everything is
clear.
If Government wants
citizens to have some level of predictability, we have to know what comes with
every color code, if yellow means a certain level of fines, if red means a
certain level of confinement, if it means that certain businesses have to
close. Well, that what they should be doing, they should be telling us exactly
what every color mean so that we know where we are and we know what we're
facing if we don't, a citizen take the right actions and if Government doesn't
do it's job and provide a proper lever of preparation whether it's in our education
system or in our health care system.
Mme Greig (Kelly) : So, do you get a sense then that people just, you know, green,
yellow, I don't really know what that means, whatever…
M. Fortin : I
don't think Government has specified exactly what it means to be in every color
right now. If Government really wants to make it more predictable, and that's
what I heard minister Dubé intentions where initially, he said, when he
brought in the color code, he basically said : We want to increase
predictability. Well, if you want to increase predictability, you've got to
tell people what it means exactly.
Mme Senay (Cathy) : What does that mean for you, Marie, having this color categories?
Is it… What does that tell to people? Is it a… show? What it is? Is it a tool
or… What it is?
Mme Montpetit :
Actually, André really answered to this question. I don't know, it's a
communication show or it's real information, and actually, it's not enough
precise. So, they need to answer this afternoon and to be more precise on what
they ask people when it's a yellow zone or a red zone, or an orange zone. So,
yes, maybe it's just a communication show.
Mme Senay (Cathy) : And the PQ is asking for an independent commission on what happen
in long-term care facilities for seniors, same thing than Ontario. Not a public
one, they don't specify a public one, but an independent commission. What do
you think? Is this necessary regarding the fact that the coroner is having her
own… investigation, public one, public inquiry, and the ombudsman is also
investigating? Is this necessary?
Mme Montpetit :
Regarding the fact that more than 4,000 people died in long-term care
facilities, an independent commission is absolutely necessary, absolutely. So,
we agree with the PQ on that.
La Modératrice
: Une
petite dernière de supplémentaire pour…
Des voix
: …
M. Robitaille (Antoine) :
M. Fortin, peut-être. Êtes-vous à l'aise avec la proposition des Jeunes
libéraux qui disent qu'il faudrait effectivement que la loi 101 s'applique
aux entreprises fédérales?
M. Fortin :
Bien, en fait, au niveau du plan d'action ou du projet de loi qui sera présenté
par le gouvernement sur la place du français, je pense que tout le monde est
d'accord pour dire qu'il y doit y avoir des mesures qui sont prises pour renforcer
le français, pour s'assurer qu'on a un meilleur français, qu'il est parlé
davantage.
Au niveau des mesures spécifiques, je vous
dirais qu'on est ouverts aux propositions, on veut voir le plan global du gouvernement,
mais la porte n'est très certainement pas fermée à ce moment-ci.
M. Robitaille (Antoine) : Parce
que là, M. O'Toole est d'accord… les Jeunes libéraux sont d'accord, le NPD
est d'accord. Le Parti libéral du Québec, lui, il l'a toujours refusée, cette
avenue-là.
M. Fortin :
Mais c'est pour ça qu'on veut voir la proposition globale du gouvernement, mais,
comme je vous dis, la porte n'est très certainement pas fermée à ce stade-ci.
Mme Greig
(Kelly) : …the proposition brought by the
Young Liberals on Bill 101, what do you agree with, out of that
proposition?
M. Fortin : Yes. We want to see the Government's global plan. Government has said it's coming out with an action plan. I think everybody understands
the need to reinforce the fact that French is the language here, in Québec. But, at the same time, we want to
see the global proposition so that we can measure every impact on every
possible business. On that specific proposal, I think our… we're treating it
with an open approach, but we'll see in the global package exactly what it
means.
Mme Montpetit : Je m'excuse,
je vais me permettre de faire juste un petit ajout parce que comme vous avez
l'air de poser beaucoup de questions sur les zones de couleurs, puis si vous
avez l'occasion de poser la question au ministre cet après-midi, c'est une des
réponses qu'on aimerait bien avoir. Quand on parle de confusion puis de
cohérence… Vendredi dernier, le ministre de la Santé disait : La situation
est sous contrôle partout au Québec. Hier, le premier ministre disait, mot pour
mot, que la situation était sous contrôle, en même temps que le directeur de la
santé publique du Bas-Saint-Laurent disait, mot pour mot : «La situation
[…] n'est pas sous contrôle» dans le Bas-Saint-Laurent..
Donc, quand on parle de cohérence, c'est
exactement à ça qu'on fait référence. Si on veut que les gens continuent de
s'engager et comprennent, il faut avoir des messages qui sont cohérents, et on
ne peut pas avoir un premier ministre qui dit une chose et un directeur de la
santé publique d'une région qui dit une autre chose. Donc, quand il va
clarifier, cet après-midi, quand il va indiquer qu'il y aura de nouvelles zones
qui vont changer de couleur, ce serait intéressant qu'il exprime exactement ce
que ça veut dire pour les citoyens, et ce que ça veut dire comme niveau
d'alerte. Merci.
La Modératrice
: Merci.
M. Robitaille (Antoine) :
…n'est pas une grande difficulté d'être cohérent avec ce virus-là qui est
protéiforme, qui se promène, qui change? Est-ce que ce n'est pas un défi
supplémentaire? Est-ce que vous mettez… Quand vous vous mettez dans la place
des décideurs, là, vous, qui avez déjà été ministre, est-ce que ce n'est pas
vraiment un grand défi d'être parfaitement cohérent?
Mme Montpetit : Bien, je ne
veux pas prolonger, mais nous, on ne leur demande pas d'être devins, là, on
sait qu'ils n'ont pas de boule de cristal, mais il y a des données
épidémiologiques, à l'heure actuelle, et il y a d'autres nations qui arrivent à
le faire. Donc, j'en reviens à un exemple parfaitement concret, quand le
ministre de la… Je l'ai entendu vendredi, dire : C'est mission impossible
pour la liste des cas dans les écoles. Bien, moi, ça me questionne beaucoup sur
sa capacité à garder le contrôle sur la situation, quand on parle d'une simple
liste de cas dans les écoles que l'Ontario est capable de faire et qu'un parent
est capable de faire bénévole, là.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que, par rapport au code de couleur, il ne devrait pas y avoir
davantage, j'allais dire, de paramètres? Parce que là, bon, on sait ce que ça
veut dire, de façon générale, là, qu'il va y avoir plus de vérifications dans les
zones jaunes, puis… Mais est-ce qu'on ne devrait pas dire, par exemple :
Bien là, zone jaune, voici ce qui se passe, zone rouge, on ferme…
Mme Montpetit : Oui, c'est
exactement ce qui est demandé, c'est… l'État a un rôle à jouer, qui est de clarifier
aux Québécois où on en est dans chaque région et dans chaque zone. Qu'il y ait
des vérifications supplémentaires ou des inspections qui sont faites, soit, ça,
c'est le rôle du gouvernement, mais qu'en est-il de notre comportement, à
chacun d'entre nous, en fonction de la zone d'alerte? Et c'est exactement ça
qu'on demande, des paramètres qui soient clairs par type de couleur pour que
les gens comprennent ça veut dire quoi exactement, être dans une zone jaune ou
une zone orange.
Mon collègue le mentionnait déjà, être
dans une zone verte, on ne pense pas que ça envoie le bon message. Je ne pense
pas que le Québec, en ce moment… Il n'y a personne qui devrait être en zone
verte. Le virus, il est partout, il est dans toutes les régions, donc il faut
que… ce soit très clarifié dans l'esprit des gens. Merci.
Une voix
:
Merci beaucoup…
Mme Greig (Kelly) : …some classrooms have been taken outside, literally outside, under
tents. What does that tell you that, you know, some people are saying :
Well, this is a great way to get outside and have more kids outside. But, at
the same time, we literally have kids outside in tents, in some regions that… Gatineau,
this morning.
Mme Rizqy : And,
at some point, we're going to have winter, right? So, they won't be able to get
the kids outside. Back in August, I asked Mr. Roberge to do exactly the
same as Ontario, who actually provide a 50 million dollars envelope just
to make sure we can upgrade the ventilation system in the schools. And his answer
was : We already put $2,3 billion for the schools. But that was
before COVID-19, and, during the credits, I came back again : We should
add more money on the table to fix the ventilation as quickly as possible. But,
in the meantime, I'm not asking too much. Can we only fix the windows? Because
some schools, we cannot open the windows.
Mme Greig (Kelly) : …that some schools are literally taking these classrooms outside
because they can't teach in where they're supposed to teach.
Mme Rizqy : Yes,
I know, and they are more... they are very creative. They have no choice to be
creative because of COVID-19. And I really hope that Mr. Roberge will
actually, finally hear the teachers, the parents and the schools asking for
more money to upgrade the ventilation system because, at some point, they won't
be able to keep the kids outside because of the winter. Thank you.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 10 h 12)