(Dix heures trente-trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse de la ministre déléguée
à l'Éducation, Isabelle Charest, et du directeur national de la santé publique,
Horacio Arruda. Madame, monsieur.
Mme Charest : Alors, bonjour à
toutes et à tous. Très heureuse d'être avec vous aujourd'hui pour annoncer une
nouvelle phase de déconfinement graduel des sports, des loisirs et des
activités de plein air.
Je dois dire en commençant que, comme
plusieurs, j'ai été soulagée de constater que le déconfinement graduel amorcé
depuis quelques semaines ne semble pas avoir eu d'impact significatif sur le
nombre de nouveaux cas de personnes infectées dans la province. La situation
épidémiologique s'améliore, et ça, évidemment, c'est en grande partie grâce à
la collaboration de la population. Les gens ont bien suivi les consignes, et je
les en remercie.
On a réalisé aussi, avec le confinement, à
quel point les activités physiques ont un impact sur le bien-être physique et
mental de la population et à quel point ça nous a manqué. Et maintenant qu'on a
amorcé la reprise des activités, on a l'impression que de plus en plus de gens
sortent et bougent. Il y a même plusieurs Québécoises et Québécois qui ont
découvert des activités ou qui sont devenus adeptes de sports qu'ils ne
pratiquaient pas auparavant. Je pense entre autres au vélo qui connaît une très
grande popularité ces temps-ci. Le sport fait de plus en plus partie de nos
vies, et je suis heureuse de pouvoir contribuer à en élargir la pratique grâce
à ce qu'on annonce aujourd'hui.
J'ai donc le plaisir d'annoncer
l'ouverture des infrastructures sportives intérieures, des plages publiques et
privées, de même que le retour des matchs pour les sports collectifs, à compter
du 22 juin. Cela inclut, entre autres, les centres de conditionnement
physique, les arénas et les plateaux de gymnastique. De plus, à compter
d'aujourd'hui, les formations pour les sauveteurs pour les plages pourront recommencer,
à l'instar de celles pour les piscines qui sont déjà autorisées.
Évidemment, comme pour les autres phases
de reprise, les directives de la Direction générale de la santé publique
devront continuer à être respectées et appliquées. Ainsi, des mesures et des
protocoles sanitaires seront mis en place, et la distanciation sociale devra
être respectée. Par ailleurs, le guide de la Commission des normes, de l'équité
et de la santé et de la sécurité au travail, la CNESST, pour les travailleurs
du loisir et du sport, sera bonifié pour y inclure les infrastructures
intérieures. Grâce à la collaboration des fédérations sportives, des guides de
reprise des activités seront mis à la disposition des sportifs et de leurs
membres.
Je répète qu'il est nécessaire d'adapter nos
façons de faire et d'apporter des ajustements dans la pratique de nos activités
préférées. La distanciation physique demeure une règle à respecter. Cependant,
en situation de match, les contacts accidentels et sporadiques seront acceptés.
Cette autorisation est évidemment une bonne
nouvelle, mais on ne peut rien prendre pour acquis. La prudence et le respect
des consignes doivent faire partie de notre nouvelle façon de faire du sport en
contexte de pandémie. Je demeure toutefois persuadée que nous pouvons nous
adapter et que, dans les prochaines semaines, des milliers de jeunes et de
moins jeunes pourront débuter leur camp de hockey, retrouver leur club de
gymnastique, disputer un match de soccer, et ce, sans souliers de Patof.
L'annonce d'aujourd'hui signifie un retour
à une certaine normalité qui fera du bien à tout le monde. Et normalement, à
moins d'un retour en arrière que personne ne souhaite, évidemment, il s'agit
pratiquement de la dernière phase de reprise, à l'exception bien sûr des sports
de combat, qui demeurent interdits jusqu'à nouvel ordre. Permettez-moi une
précision, par contre, les sports de combat, on entend les combats ou les
prises. Par contre, l'entraînement ou l'ouverture des dojos est permise.
Donc, dès le 22 juin, nous aurons
toutes les autorisations nécessaires pour passer un été actif à la hauteur de
nos attentes. Et je me répète, mais je ne doute pas un instant de notre
capacité à respecter les directives sanitaires de la Santé publique. Je l'ai
dit souvent, c'était primordial pour notre gouvernement, tout particulièrement
pour moi, que les Québécoises et les Québécois puissent bouger et pratiquer des
loisirs qui les rendent heureux cet été, pour leur santé physique, bien sûr,
mais aussi pour leur santé mentale.
Alors, faisons en sorte, tout le monde
ensemble, de nous assurer que ça se passe bien, dans le respect des règles.
Merci.
Le Modérateur
: Est-ce
que vous aviez une déclaration en anglais?
Mme Charest : Non.
Le Modérateur
: O.K.
Nous sommes prêts maintenant pour la période de questions. Nous allons y aller
avec Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, ma question est pour le Dr Arruda. J'avais une question
concernant l'isolement volontaire qui avait été décrété par le gouvernement ou
recommandé par le gouvernement le 12 mars. C'était quatre jours après
votre retour du Maroc. Est-ce que votre situation personnelle a influencé, à ce
moment-là, la recommandation du gouvernement?
M. Arruda (Horacio)
:
Non, absolument pas, c'était en fonction de ce qu'on avait observé en termes
d'épidémiologie, là, comme tel. S'il aurait fallu que je me mette en
quarantaine, je l'aurais fait, comme tel. C'était en fonction des
recommandations aussi que j'avais eues auprès de mes équipes. Et je tiens à
vous dire aussi, quelque part, qu'au Maroc, au moment où j'ai quitté, il n'y
avait aucun cas qui avait été mentionné et, là-bas, j'ai pratiqué les mesures
d'hygiène, là, que je disais ici, comme tel, c'est-à-dire le lavage de mains très
fréquent.
Mme Crête (Mylène) :
Mais pourtant, il me semble que de recommander un isolement volontaire
rétroactif, ça aurait pu limiter encore davantage la propagation du
coronavirus, non?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, c'est toujours plus facile en rétrospective de voir qu'est-ce qui en
est, mais je vais vous dire, moi, j'ai appliqué les recommandations que mes
experts m'avaient faites. De la même façon qu'on pourrait dire : Si on
aurait fermé les frontières plus tôt, là, ça aurait été aidant, là, comme tel,
particulièrement par rapport aux invasions de New York ou de ce qui se passait
en Italie, et etc., mais disons que moi... On appliquait, à ce moment-là, la
chose indépendamment de ma situation personnelle parce que j'aurais pu être
remplacé par mon adjoint, comme je l'étais... être en confinement à la maison
et agir de façon adéquate même en isolement.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. Qu'en est-il des vestiaires, de la restauration, de l'aiguisage de
patins, des spectateurs, tout ce qui est dans l'aréna, mais à l'extérieur de la
glace, par exemple?
Mme Charest : Oui. Bien,
en fait, on recommande d'éviter, dans la mesure du possible, l'utilisation des
vestiaires, bon, des toilettes, et tout ça. Par contre, ça demeure permis,
évidemment, dans le respect des normes sanitaires. Encore une fois, les
gestionnaires des infrastructures ont émis des guides qui font en sorte de
donner des consignes pour les gestionnaires. Alors, évidemment, il y a le
nettoyage des aires communes, et tout ça, qui se fait de façon plus rigoureuse.
Encore une fois, je pense que ça vient aussi du gros bon sens. Je pense que les
gens qui peuvent éviter d'utiliser les vestiaires, bien, ça aide évidemment les
gestionnaires dans toute l'application de leurs mesures sanitaires. Donc,
encore une fois, ce n'est pas recommandé d'utiliser les vestiaires, mais ce
n'est pas interdit. Et il faut évidemment respecter les règles sanitaires.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous permettez, Mme la ministre, il faut comprendre que tout derrière ça est
basé sur les principes, à mon avis, de distanciation sociale qui est de deux
mètres, là. Je tiens à vous le dire, là, la chose la plus simple, là, c'est le
deux mètres, là. Un mètre pour les enfants, l'école va s'en occuper, les cégeps
vont s'en... Les gens vont s'en occuper. Les cinémas vont mettre le 1,5. Mais,
pour tout le monde, ça demeure le deux mètres. Et donc il faut comprendre que
ça a été travaillé avec des guides de chacun des secteurs. Le diable est dans
les détails, ça fait que chacun des secteurs... Puis une chance qu'on a
travaillé ça avec les gens qui sont les fédérations, qui connaissent leur
sport, qui connaissent leurs installations, les propriétaires, puis etc.
C'est clair, moi, je peux vous dire aussi
que, comme citoyens, on peut aider nos gens, nos propriétaires, nos clubs à
respecter certaines consignes. Par exemple, la salle de bains, elle va devoir
être ouverte. On a besoin d'aller vers la salle de bains, mais il va falloir
l'entretenir beaucoup plus souvent comme tel. Les vestiaires ne sont pas
interdits, mais on va devoir avoir des distanciations adéquates. Donc, il
risque d'y avoir moins de vestiaires de disponibles. Donc, si vous pouvez
partir avec votre vêtement de sport de la maison et puis ne pas avoir à
utiliser le vestiaire, bien, ça va déjà permettre à quelqu'un d'autre qui ne
peut pas, pour toutes sortes de raison, le faire. Puis, si vous pouvez après ça
aussi prendre votre douche à la maison en revenant, ça va moins avoir d'impact
sur les unités sanitaires.
Ça fait que je pense qu'on a à la fois
l'employeur, le propriétaire... Les travailleurs, là, ont une responsabilité
par rapport à respecter ces consignes-là. Mais le citoyen aussi peut contribuer
par une adaptation de ses habitudes, surtout si ça lui est possible, parce qu'à
ce moment-là ça permettra à plus de gens de pouvoir bénéficier des lieux sans
avoir... en diminuant les contraintes. Parce que c'est sûr que c'est une
réouverture, mais ce n'est pas les mêmes façons de faire qu'antérieurement, là,
au niveau des gyms, puis etc. Ça fait que moi, j'invite le citoyen à la faire,
à le faire pour aider les autres puis à le faire pour se protéger aussi.
M. Bossé (Olivier) : Mme
Charest, quel est votre point de vue sur, par exemple, la salle de
conditionnement qui a ouvert hier, là, qui ont dit : Nous, on est tannés
d'attendre. Je comprends que, là, ça va être lundi, mais la tentation était
forte. C'est quoi, votre point de vue là-dessus?
Mme Charest : Bien, je pense,
mon point de vue, ça s'applique à toutes les sphères de la société. Je pense
que si tout le monde dicte sa façon d'opérer en fonction de ses besoins, bien, évidemment,
on se retrouve devant une situation qui est ingérable. Bon, par respect aussi
pour toutes les mesures qui sont mises en place par toute l'industrie, je pense
qu'on doit se conformer aux règles qui sont émises. Alors, voilà ce que je
dirais à cette situation-là.
M. Arruda (Horacio)
:
Moi, je vais rajouter, je me permets encore. C'est une nouvelle normalité. Puis
il y a des gens qui ont fait beaucoup d'efforts, qui ont été très inventifs
pour le faire. Par respect pour eux, par respect pour nous, par respect pour la
santé des gens, je pense qu'on a tous une responsabilité par rapport à ça. Il
peut toujours y avoir certaines délinquances, ou etc., mais je pense que
collectivement on peut passer... on peut revenir à un équilibre où le sport,
qui est énormément de bénéfices sur la santé physique, puis etc... bien plus
important que la maladie de la COVID-19, actuellement, dans le contexte actuel.
Je pense qu'il faut collaborer.
Puis, si on ne collabore pas puis qu'on se
retrouve dans une situation où il y a encore beaucoup de transmission... je
sais que j'ai toujours l'air du gars qui porte des mauvaises nouvelles alors
qu'il fait beau, puis etc., mais si on ne collabore pas, bien, il va falloir
reculer, revenir en arrière. Alors que, si on collabore, puis il y a moins de
transmission, puis on est capables de gérer, à ce moment-là, on va pouvoir
garder cet équilibre dans une perspective de nouvelle normalité.
La normalité totale comme avant, je ne
sais pas quand est-ce qu'elle va venir. Dans un an? Dans deux ans? On verra.
Mais il faut maintenant composer avec cette réalité-là, tant et aussi longtemps
qu'on n'aura pas des outils de vaccin, de traitement efficace ou que le virus
ait disparu ou, du moins, ait moins d'impact sur la population.
Le Modérateur
: Vincent
Larin, Journal de Québec, Journal de Montréal.
M. Larin (Vincent) : Bonjour,
Mme Charest, M. Arruda. J'aimerais savoir, Mme Charest, si vous
reconnaissez qu'il y a certaines incohérences dans la réouverture des
installations sportives à travers le Québec. Je pense entre autres, par
exemple, aux abreuvoirs publics, dans plusieurs parcs, qui sont toujours
fermés. Tu sais, vous avez parlé du vélo sur la route verte, en fin de semaine,
il n'y avait aucun abreuvoir qui était ouvert. Est-ce que c'est déplorable, ça,
ou...
Mme Charest : Bien, en fait, je
pense, puis ça a été mentionné à plusieurs reprises, que la normalité n'est pas
de mise dans un contexte de COVID, dans un contexte de pandémie. Bien sûr, il y
a des ajustements à faire. Si on se réfère à des abreuvoirs ou des fontaines,
je pense qu'on ne peut pas appeler ça des abreuvoirs dans notre contexte, donc
les fontaines, bon, évidemment, ça prend des désinfections. Est-ce qu'on a le
personnel pour pouvoir le faire?
Donc, évidemment, ça relève de toute
l'organisation et de toute la gestion des infrastructures et s'ils ont les
moyens d'ouvrir les infrastructures, d'ouvrir tout ce qui est aussi avec...
comme soutien aux infrastructures. Puis là on parle, bon, des fontaines d'eau,
et tout ça, les vestiaires et tout. Je pense qu'il faut être conscients qu'on
doit s'adapter. Et ça, on en parle aussi depuis le début. Il faut faire les
choses de façon différente. Ça peut vouloir dire de devoir apporter sa
bouteille d'eau. Donc, chaque participant doit apporter sa bouteille d'eau.
Mais je pense qu'on doit se concentrer
davantage sur les bonnes nouvelles puis sur les choses qui progressent, parce
qu'on progresse, hein? Il y a quelques semaines, tout était fermé. Alors là, on
est en train de vous dire ce matin qu'on permet l'ouverture des infrastructures
intérieures, évidemment avec certaines contraintes, avec certaines choses qui
ne seront pas accessibles. Mais je pense que, grosso modo, là, on permet aux
gens de faire des activités intérieures, et ça, je pense que c'est la bonne nouvelle
ce matin à se souvenir.
M. Larin (Vincent) : J'aurais
une autre question pour M. Arruda. Je serais curieux de connaître votre
niveau d'inquiétude concernant la réapparition du virus en Chine. Est-ce que
vous pensez que c'est le signe précurseur peut-être d'une deuxième vague à
l'échelle mondiale?
M. Arruda (Horacio)
:
Ça va dépendre de la capacité de la Chine à contrôler ce qui se passe là-bas.
Premièrement, je tiens à vous dire que je suis encore une personne... Sans être
en panique, pour moi, même si ça va beaucoup mieux, puis qu'on réouvre, puis
que ça va bien, je suis toujours en train de me dire : Mais c'est quand
est-ce que ça va réapparaître? Puis il faut se préparer pour la deuxième vague,
à mon avis. Et je pense très honnêtement qu'il va y en avoir une, une deuxième
vague, là. J'ai dit hier à 95 %. J'espère que je me trompe. J'espère que
ça va être à 50 % ou à 40 %. Mais tout m'indique, par rapport aux
éléments historiques, par rapport au fait que c'est un virus aussi que des
asymptomatiques qui peuvent le transmettre, par rapport au fait qu'il
réapparaît dans certains endroits où on a déconfiné... Puis on va en avoir, des
cas. Je pense qu'il ne faut pas penser qu'on va rester sans cas comme ça. Et on
va probablement accepter, tolérer un certain niveau de cas qui n'aura pas
d'impact nécessairement sur les personnes âgées puis notre système de soins
parce qu'on ne pourra pas rester confinés de la même façon.
Mais c'est pour ça que j'invite les gens à
être prudents, pour qu'on puisse au moins ne pas ravoir une réapparition plus
rapide au Québec, qu'on ait le temps de récupérer de l'énergie, de la santé
mentale, puis etc., pour attaquer une deuxième vague d'une deuxième façon.
Mais je ne voudrais pas que les gens
pensent, là, parce que c'est ça que ça donne comme impression : C'est
beau, c'est l'été, c'est disparu, tout le monde se relâche, relâchons-nous
complètement. Je suis le mauvais garçon qui vient dire : Woups! Attention!
mais je peux vous dire que le «woups, attention», je pense qu'il est important.
Mais j'ai confiance aux gens pour le
faire. Plus on collabore... Chacun est responsable. Vous pouvez aussi avertir
les autres de porter le couvre-visage quand ils se déplacent dans les lieux.
Vous pouvez aussi faire, entre guillemets... rappeler aux gens que le
comportement, il est différent. C'est tout à fait normal de vouloir se
retrouver et faire un party dans sa cour l'été, là, à plus que
10 personnes, trois familles, deux mètres de distance, mais on ne peut pas
se permettre ça encore actuellement parce que la menace est importante.
Puis, par rapport à la cohérence, si vous
me permettez, il n'y a pas de recette parfaite. Il n'y a pas un livre ou il n'y
a pas d'étude qui ont démontré que c'est telle industrie avant telle autre. Ce
qu'on a fait au Québec, c'est qu'on a regardé les volumes. On a regardé le
niveau d'essentialité de cette activité-là. On a travaillé avec les
travailleurs de ce secteur-là, avec les patrons de ce secteur-là, avec la
CNESST, avec nos experts puis essayé de trouver le meilleur chemin.
Puis plus on confine rapidement... c'est
facile, tout le monde pareil, il n'y a pas de problème. Si on déconfine, là, il
y a des perdants. Il y a ceux qui sont en fin de peloton, qui ne comprennent
pas et qui ne voient pas les incohérences. Les abreuvoirs, c'est de l'eau. Si
on ne désinfecte pas, ça va être un moyen de transmettre les maladies. On ne
voudrait pas qu'il y ait des éclosions chez des gens qui font du cyclisme parce
qu'ils se sont arrêtés à tel abreuvoir qui était contaminé. C'est le genre de
chose.
Mais là aussi on va arriver à un moment où
on va vous dire : Voici ce qui est permis. Tout est permis, sauf... Parce
que, là, ça devient... Je ne sais pas si vous comprenez, on choisit une
affaire, le diable est dans le détail, on n'a pas pensé à tel secteur qui ne
correspond pas nécessairement tout à fait aux critères, ils ne sont pas
représentés par un groupe, etc.
Donc, je tiens à vous dire que ça s'en
vient, ça, là, là, puis continuons à être un peu patients. Je sais que c'est
difficile. Je sais qu'on a l'air des empêcheurs de tourner en rond, ou qu'on
prive des gens, ou qu'on brise des économies, mais soyez assurés que notre
seule préoccupation, c'est de maintenir la situation, parce que, si on ne le
fait pas, dans trois mois, vous allez me dire qu'on a été trop laxistes et...
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Mme la
ministre, Dr Arruda. Je vais rebondir sur la question de Vincent,
Dr Arruda, et n'y voyez pas une volée de pierres, là. Pour gagner une
guerre, c'est le message, et, avec ce que vous avez annoncé lundi, deux mètres,
1,5 mètre, un mètre, nous, on est capables de le comprendre, mais ce que
j'entends en général dans la population : C'est du grand n'importe quoi.
Comment vous allez arriver pour justement
faire comprendre aux gens que ce n'est pas du grand n'importe quoi?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, je vais vous dire, déjà, j'ai un petit peu rajusté mon message,
si vous voulez, là. On a fait ce point de presse avec le Dr Massé après
énormément de discussions avec les experts, puis etc., puis moi-même, j'ai un
peu challengé en disant : Ça va être dur, comme message communicationnel,
hein, de choisir plusieurs chiffres. On ma l'avait dit aussi, plusieurs m'ont
dit : Je ne voudrais pas être à ta place. Et, très honnêtement, on l'a
fait dans un contexte de briefing technique avec les journalistes pour vous
expliquer la rationnelle.
Un, c'est clair qu'il fallait absolument
aller à un mètre pour les enfants puis même à moins que ça peut-être,
éventuellement, avec les bulles, puis tout ça. Puis c'est compliqué. Puis ça,
ça va être géré, je vous dirais, par le milieu scolaire, par les camps de jour,
par les établissements, par les employés et les gens de ces milieux-là. Le 1,5,
ça va être géré par les théâtres. Dans le fond, vous allez arriver dans le
théâtre, il va y avoir des bancs, vous ne pourrez pas vous asseoir puis vous
allez vous retrouver avec des bancs de trois personnes, après ça des bancs... Ça
fait que, dans le fond, ça, ça va être géré par ça.
Le message pour le monde, là, s'ils
veulent être bien simples, c'est deux mètres. Ce n'est pas compliqué, c'est
deux mètres. Ça fait que, dans le fond, là, pour la population en général, si
vous ne voulez pas vous casser la tête, là, dites-vous : Moi, quand je
respecte le deux mètres, je suis correct, hein? Quand je respecte le deux
mètres, je suis correct. Puis, si vous voulez respecter le deux mètres n'importe
où, allez-y, puis etc. Ça va être aux milieux scolaires, au milieu des
garderies, ça va être au milieu des entreprises de théâtre, puis etc., qui vont
respecter le nombre de personnes puis la distanciation qui est permise dans ces
situations-là.
Ça fait que, là, le message, si je veux
revenir, j'aurais pu dire deux mètres, mais on voulait quand même, pour ceux
qui exploitent, pour ceux qui vont voir leurs enfants à l'école, avec des
distances de bulles où il n'y aura pas de distanciation, cinq, six, 10 élèves
ensemble, puis il n'y aura pas de distanciation, puis qu'avec le prof il va y
avoir deux mètres et entre les bulles d'enfants il va y avoir un mètre... On
voulait que les gens le sachent. Bien, dans le fond, là, on veut mettre ça
simple : deux mètres partout, gardez votre deux mètres, c'est ça, la
protection maximale. Je ne sais pas si ça répond à votre question.
M. Laforest (Alain) : Très
bien. Le message est clair. Mme la ministre, parlons hockey, parlons patinage.
Est-ce que la visière, le masque... Qu'en est-il? Est-ce qu'on joue au hockey
avec un masque? Est-ce qu'on joue au hockey avec une visière? Vous avez écarté
les souliers de Patof, là. Et le contact dans le sport, entre autres le hockey,
ça dure souvent plus que deux, trois secondes le long d'une bande, là.
Mme Charest : Oui. Bien,
encore une fois, puis je pense que Dr Arruda en a fait mention, les fédérations
sportives ont fait des protocoles avec la Santé publique, avec les
professionnels du ministère aussi, donc chaque sport a fait une certaine
adaptation. Quand je disais tantôt que les contacts sporadiques, occasionnels
sont permis dans les matchs, donc, évidemment, on parle d'un cumul d'à peu près
15 minutes, là, qui devient problématique, alors il y a une adaptation qui
doit être faite, que ce soit au hockey, que ce soit au soccer, que ce soit au
handball, que ce soit en waterpolo, où il faut ajuster un peu les règlements
pour faire en sorte qu'on n'ait pas d'occasion où il y aura plus que
15 minutes où on sera en contact.
Je pense que ce qu'il est important aussi
de se rappeler, c'est que c'est, au-delà de l'organisation, en fait, de la
pratique du match, vraiment tout ce qui est autour du match, comme par exemple
les joueurs qui sont sur le banc, qui ne sont pas à deux mètres de distance, ou
les spectateurs qui ne sont pas à deux mètres de distance, ou l'entraîneur qui
a un contact direct avec les athlètes. Donc, c'est ça, vraiment, où il y aura
des adaptations importantes et à prendre en considération. Tout ce qui est
aussi les normes sanitaires, donc les joueurs arrivent, se lavent les mains,
désinfectent le matériel, ça aussi, ce sont les adaptations qui sont
nécessaires. Et encore une fois, là, ce qu'on annonce ce matin, en disant que
les contacts sporadiques... parce que, quand on parlait des souliers de Patof,
là...
M. Laforest (Alain) : ...les
visières?
Mme Charest : On ne parle pas
de masque pour pratique sportive. Ce n'est pas recommandé. Les visières, bien,
on verra comment va évoluer la situation avec le hockey, justement, puis avec
les professionnels du sport pour voir comment... la meilleure façon d'adapter
leur pratique pour faire en sorte... Est-ce que ce sera une visière complète,
et tout ça? Mais, pour le moment, on se réfère aux fédérations, qui sont en
contact avec la Santé publique, pour pouvoir avoir...
M. Arruda (Horacio)
:
La pratique d'un sport avec un masque... Un masque diminue l'oxygénation, puis
etc., là. Je pense, ce n'est pas idéal. Il ne faut pas non plus que le bénéfice
du sport soit entaché par la mesure de protection trop exagérée par rapport aux
masques. C'est une question d'équilibre. Ça fait que nous, on n'est pas en
train de dire qu'il faut que les gens portent des masques, là, absolument pas.
La question des visières, ça va être
réévalué, puis etc., mais ça va se travailler aussi avec les... Puis ce qui est
très important, moi, à mon avis, puis la ministre vient de le mentionner, c'est
tout l'autour de ce jeu-là, qui est quand même peu longtemps, puis etc. Donc,
il y a des adaptations pour ne pas que les gens restent sur le banc en train de
se frapper pendant une demi-heure puis se massacrer. Il y a des éléments de
cette nature-là.
Puis moi, je tiens à vous dire une chose
qui est très importante. On me soulève jusqu'à quel point nos jeunes sont
respectueux de la distanciation quand... Il y a des matchs qui sont repris
actuellement, là, puis c'est les jeunes qui respectent la distance, qui se
lavent les mains, puis etc., alors que les parents sont dans les... Puis je ne
veux pas critiquer les parents, là, mais juste vous dire jusqu'à quel point nos
jeunes sont responsables. On a appris ça, en santé publique, depuis longtemps.
Dans les garderies, on leur montrait à se laver les mains, et les enfants
importaient ça à la maison comme tel. Donc, nos jeunes, je tiens à les féliciter.
Je tiens à féliciter ceux qui s'occupent de nos jeunes parce que nos jeunes,
ils comprennent. Ils reprennent le jeu d'une façon différente, mais ils sont
tellement contents de revenir que ce n'est pas eux autres qui vont trouver des
bibittes et ils respectent les deux mètres de distance.
Donc, j'invite aussi les adultes à
regarder ce que font nos jeunes puis peut-être, comme parents, aussi se
rappeler que le rassemblement, là, qui pourrait peut-être être dangereux, ce
n'est pas celui du sport qui est là, mais celui qui se passe autour... puis des
mesures d'hygiène qui doivent être faites : gardez vos deux mètres de
distance, puis etc. Je sais que ce n'est pas normal. Je sais qu'on a le goût de
parler à notre voisin puis de dire : Mon gars et bon ou ma fille est
extraordinaire.
Mais tout ça pour vous dire que, dans le
fond, je pense qu'on essaie d'avoir une logique importante. Si les gens
respectent les consignes... et je félicite les fédérations qui ont été dans une
perspective de dire : Nous, on veut reprendre, on veut s'assurer que nos
jeunes refassent du sport, on veut s'assurer que nos gens puissent pratiquer
leur exercice, puis etc., et qui ont travaillé pour adapter les choses avec
nous. Je les félicite, alors à nous de les respecter.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Jonathan Bernard, Cogeco Nouvelles.
M. Bernard (Jonathan) :
Bonjour à vous. Lors de la réouverture des piscines municipales, chaque ville
devait présenter patte blanche, devait présenter un plan et était approuvé pour
ensuite pouvoir ouvrir les piscines. Est-ce que c'est la même chose pour les
piscines intérieures, les plages publiques, les plages privées? Est-ce qu'il
faudra attendre un peu plus loin que le 22 juin pour que ça ouvre? Et
qu'en est-il des parcs aquatiques?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, vous voulez y aller?
Mme Charest : Bien, en fait,
les gestionnaires... le travail de protocole sanitaire a déjà été établi. On a
parlé des guides de CNESST aussi qui sont en fonction et qui viennent encadrer,
un petit peu, comment on doit appliquer les normes sanitaires. Alors, ce sont les
règles que les piscines privées et municipales doivent mettre en place.
Maintenant, ça leur appartient d'être en
mesure d'appliquer ces normes-là et de pouvoir ouvrir leurs installations,
parce qu'on a vu certaines municipalités ou certaines infrastructures qui
n'avaient pas la capacité encore ou le feront progressivement. Alors, ça, ça
revient à chaque gestionnaire de mettre en place les mesures qui sont
nécessaires pour respecter les normes en place.
Maintenant, ce qui est... les parcs
d'attractions, là, c'est davantage un dossier du tourisme et Dr Arruda
pourra en parler.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, puis dans les faits, juste vous dire, les piscines, tant que les gens vont
respecter les consignes nécessaires, ils peuvent ouvrir et vont ouvrir puis il n'y
aura pas de police. Par contre, s'il y a une plainte, la CNESST peut venir
appliquer ses éléments de contravention ou autres, là. Mais donc, dans le fond,
on encourage les gens à le faire en respectant le guide puis à s'adresser à ça.
Quand on parle d'aquaparcs, on est dans
une situation de ce qu'on appelle un parc, entre guillemets, d'amusement, là,
même si on peut dire qu'on fait de l'activité physique dans les aquaparcs, puis
etc. Ça demeure une question qui est en discussion actuellement avec le tourisme.
Et je tiens à rappeler, la différence des parcs d'amusement ou des aquaparcs,
c'est que ce ne sont pas nécessairement des sports, mais des activités
récréatives, on pourrait dire comme ça, qui interpellent des gens qui viennent
de plusieurs régions, c'est différent d'une piscine, puis etc. Vous allez
dire : Les plages... mais ce n'est pas la même chose. Les installations
sont un peu plus difficiles à maintenir, les blocs sanitaires, et etc. Il y a
beaucoup de gens qui viennent de différentes régions, qui viennent pour une
journée complète. On n'est pas dans le même genre d'élément et c'est considéré
comme étant des éléments qui vont être discutés avec le tourisme.
Donc, je ne suis pas en mesure de vous
dire... Un, ils ne sont pas ouverts actuellement, on n'est pas... Actuellement,
ils ne sont pas ouverts. Il va falloir aussi être en perspective de respecter
le nombre de personnes qui vont être rassemblées. S'il y a... un endroit qui a
1 000 personnes ne pourra probablement pas réouvrir assez tôt. Il va
y avoir des enjeux probablement pour ces entreprises-là, je dirais, de
capacité. Mais on veut... On ne peut pas non plus entraîner des rassemblements
de 1 000, 1 500 personnes qui proviennent de partout dans des
contextes où, dans une journée, il y en a, des potentiels de transmission.
M. Bernard (Jonathan) :
Et mon autre question. Si vous en venez à une annonce comme celle
d'aujourd'hui, c'est que vous constatez que la transmission communautaire est
faible. C'est quoi, le portrait actuellement? Est-ce qu'il y a des zones qui
sont plus chaudes? Est-ce qu'on remarque vraiment que ça a chuté partout?
Est-ce que vous avez des données là-dessus, Dr Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Ça a chuté partout. Il y a encore des zones un petit peu chaudes dans certains
secteurs de Montréal et de Laval, je vous dirais.
C'est sûr que le virus, il y en a un peu
partout. Il circule. On va voir apparaître des cas à Québec, même dans d'autres
régions, en Gaspésie, puis tout ça, mais c'est tout des petites situations qui
sont facilement contrôlables. C'est tout soit des éclosions qui sont surtout
acquises, soit encore en lien avec des milieux de soins, soit encore avec une
transmission familiale autour d'un cas qui l'aurait attrapé soit dans un milieu
de travail, ou etc.
Ça fait qu'on est vraiment encore sous ce
qu'on appelle une situation de contrôle. Si vous vous attendez à ce que ça soit
zéro partout tout le temps, c'est impossible, comme... la même façon qu'il
existe des cas de grippe très rares l'été, un qui peut apparaître ici ou là,
mais on n'a pas ce qu'on appelle une transmission active communautaire. Il y a
des chutes actuellement plus rapides à certains endroits. C'est sûr qu'à
l'extérieur de Montréal, c'est encore beaucoup plus bas que dans la région de
Montréal. Mais on est avec un R0 de 1 encore à Montréal, puis les choses vont
relativement bien. Parce que les Québécois et les Québécoises vont respecter
les consignes, on va rester dans ce stade-là le plus longtemps, le plus
longtemps possible.
Le Modérateur
: Ariane
Krol, LaPresse.
Mme Krol (Ariane) : Oui.
M. Arruda, vous avez souvent évoqué le risque d'un déconfinement
désordonné. Hier, dans la Capitale-Nationale, il y avait un centre
d'entraînement, là, qu'on ne nommera pas, qui a très ostensiblement ouvert ses
portes. Est-ce que ça a joué dans la décision de faire l'annonce dès
aujourd'hui pour dès lundi?
M. Arruda (Horacio)
:
Absolument pas. Je veux dire, c'est un signe d'impatience d'une personne. Je ne
veux pas commenter sur le cas nécessairement.
C'est sûr que, bon, je ne favorise pas la
désobéissance sociale comme telle. Je peux comprendre l'émotion qui peut
entraîner quelqu'un à porter ces gestes-là. Je ne veux pas trop commenter cette
situation-là. J'espère que ça ne donnera pas l'idée à d'autres de le faire
parce que c'est comme ça à un moment donné qu'on peut perdre le contrôle et
qu'on a une désorganisation.
Je veux dire, pour nous, là, il y avait
des phases importantes à faire. On ne se le cachera pas, il y a eu... Je suis
très heureux, il y a eu des rassemblements, on ne semble pas avoir eu d'impact.
Tant mieux. Je suis le premier à être content qu'on soit plus prudents que pas
assez parce que, quand on est plus prudents, ce qu'on évite, on ne le voit pas.
Quand on ne l'est pas, on peut se le faire savoir.
Donc, j'invite les gens... puis là, là, il
reste quelques... il y a des choses qui ne pourront jamais, probablement,
réouvrir à très court terme, mais une bonne partie va l'être, puis j'invite les
gens à rester, là-dessus, patients.
Puis je veux vous dire, on est à l'écoute
des gens, de ce que les gens expriment, on essaie de comprendre la rationnelle.
Mais je ne vis pas sous pression, sous menace, comme tel, ni du gouvernement ni
d'un groupe qui, parce qu'il crie plus, va avoir le... Si je pense profondément
que cette activité-là n'est pas rendue là ou que, par rapport à d'autres, il y
en a d'autres à ouvrir avant, bien, c'est une réflexion qui est faite pas tout
seul, qui est faite aussi avec les entreprises, puis etc. Il y a toute une équipe
qui travaille ça, qui a peaufiné chacune des choses.
Puis c'est très difficile d'avoir une
cohérence, hein? Si vous me dites, là : La recette du Dr Arruda ou du
Québec est-elle la bonne? Je vais vous dire : On ne le sait pas, comme
tel. Mais moi, ce qui m'importe, c'est que ça se fasse adéquatement, calmement,
tout en sachant que, si on dit deux mètres, les gens vont faire du 1,5, des
fois ils vont se retrouver à un. Il y a sûrement du monde qui vont se donner un
bec, même si on n'est pas supposé de se donner des becs. En famille on peut,
dans notre bulle, mais les autres, on ne peut pas. Je le sais, ça. Mais
l'important, c'est que la masse populationnelle, que 80 % à 85 % du
monde suivent les consignes. Des exceptions, il va toujours y en avoir. Et c'est
ça que je trouve important.
Puis, je veux de l'espoir, mais je ne veux
pas de l'absence de lucidité. Parce que vous allez être les premiers à me
dire : Vous ne trouvez pas que vous allez un peu trop vite dans le
déconfinement? Je veux dire, là, on équilibre. C'est le temps, là, c'est le
temps de déconfiner parce qu'il fait beau, il y a moins de transmission, puis
etc., puis il faut reprendre nos énergies. Mais nous, là, on est déjà dans la
deuxième phase, là. On est déjà en train de préparer, à voir les leçons qu'on a
tirées de la première, les nouvelles connaissances qui sont arrivées. Ça fait
qu'on est déjà dans la deuxième phase. Le travail n'est pas fini.
Mme Krol (Ariane) : Au sujet
du nombre de tests qui est très bas, qui est bien, bien... presque le tiers de
ce que vous aviez comme objectif, les gens ne vont pas se faire tester,
visiblement, ces temps-ci, avez-vous une autre stratégie pour pouvoir faire le
suivi que vous vouliez faire avec vos tests?
M. Arruda (Horacio)
: Écoutez,
je peux vous dire que tous les matins, de la même façon que je regardais les
décès à 2 h du matin, moi, ce matin, c'est quand je regarde le chiffre du
nombre de dépistages, je sais le genre de journée que je vais passer, avec mes
autorités qui comparent ce qu'on fait, nous, maintenant, avec les autres
provinces, puis etc.
Il faut comprendre que le 14 000,
quand je l'ai dit... Puis en même temps, là, je ne suis pas en train de vous
dire qu'il ne faut pas l'atteindre. Au contraire, moi, je pense qu'il faut
qu'on se donne une capacité d'être capables de réagir, là, que, dans la semaine
prochaine, s'il faut passer à 20 000 parce qu'on est plein d'éclosions,
là, on va y aller. Il faut être capable de le faire. On l'a déjà démontré qu'on
était capables d'aller jusqu'à 14 000.
Par contre, moi, je tiens à vous dire,
effectivement, les gens ne sont pas au rendez-vous. Les autobus, il n'y avait
quasiment plus personne qui se présentait. À Montréal, on change la façon de
faire. On va faire maintenant, aussi... je suis en train de revoir complètement
la stratégie avec mes directeurs de santé publique, là. Mes autorités me le
demandent. Je peux vous dire que les autres provinces, aussi, il y a une
volonté de regarder. Il y a des effets pervers à tester trop, quand on est dans
une population où il n'y a pas beaucoup de transmission, il y a des faux
négatifs qui s'installent. Mais, indépendamment de ça, il faut qu'on teste
plus.
Donc, je reparle à mes directeurs. On va
opérationnaliser maintenant puis on va un peu plus vérifier ou contrôler l'état
de situation, distribuer un nombre de tests à faire comme tel, supporter les
gens pour faire des études de séroprévalence, puis etc. Il faut que je le fasse
parce que la question m'est posée puis, si je veux être capable de survivre à
ma santé mentale, il faut que je voie ce nombre-là remonter.
Mais là je ne prendrai pas un engagement
pour vous dire que vendredi on va être à 14 000 comme l'autre fois. J'ai
appris de mes erreurs. Je ne pense pas qu'actuellement on est dans une situation
où on ne fait pas de test là où c'est nécessaire absolument pour diagnostiquer
les cas, et les contacts, puis les interventions. Mais l'approche, je vous
dirais, plus communautaire, plus proactive, elle ne semble pas lever de terre
pour toutes sortes de raisons, mais je m'attaque à ça. Ça fait partie des
éléments de cette phase-ci, à part le déconfinement, qu'il faut que je
travaille puis, en même temps, préparer la capacité d'avoir des armées de
testage puis des stratégies particulières pour l'automne, si jamais la deuxième
vague s'installe.
Le Modérateur
: Mathieu
Dion, Radio-Canada.
M. Arruda (Horacio)
:
Merci pour la question, mais je veux juste vous dire qu'on me la pose à tous
les matins.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour,
Dr Arruda. J'aimerais revenir sur cet enjeu-là des tests. Pourquoi les gens ne
vont pas se faire tester, à votre avis? Parce qu'ils ont peur des conséquences
d'avoir un résultat positif? Parce qu'ils doivent déclarer à tout le monde, par
la suite, qu'ils doivent s'isoler? Pourquoi les gens ne vont pas se faire
tester? En tout cas, au Québec, parce que, quand on regarde en Ontario, ça va beaucoup
mieux pour les tests. Qu'est-ce qui se passe, là, chez les gens?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, je veux dire, l'offre est là. L'offre est là puis effectivement peut-être
qu'on va devoir aller chercher les gens plus pour mieux leur expliquer.
Il y a plusieurs facteurs. Le premier, il
y a du monde qui ne veut plus en entendre parler, du COVID-19, là. Je ne sais
pas si vous comprenez, il y a une saturation, il y a une saturation des
consignes du Dr Arruda, puis même il y en a qui disent : C'est un complot,
puis il n'y en avait pas de problème. Ça fait que, là, il y a cette partie de
personnes là qui n'a plus le goût.
Il y a ceux qui ont peur, effectivement,
parce que, si jamais ils sont positifs, ça va vouloir dire qu'ils vont devoir
s'isoler, ça va vouloir dire qu'on va devoir dépister la famille puis ça va
vouloir dire que peut-être qu'ils ne pourront pas travailler tout de suite,
qu'ils ne seront pas compensés, ça pourrait créer des problèmes.
Ça fait qu'il y a toute une série de
facteurs, puis probablement qu'on doit revoir la stratégie. Vous savez, les
populations ne sont pas toutes pareilles, hein? Je veux dire, les Québécois ne
sont pas nécessairement comme les Ontariens, puis etc. Je ne veux pas dire que
c'est la faute aux Québécois, là, ce n'est pas ça du tout. C'est qu'il faut que
nous, on adapte notre stratégie.
Comme ça circule moins aussi, on a
l'impression que c'est moins présent. Ça fait que prendre l'effort... Vous
savez, là, actuellement les gens ont plus le goût, si vous me permettez, de
faire des sorties puis d'organiser leurs vacances que d'aller faire faire des
tests. On va peut-être évaluer la nécessité de refaire une campagne pour
remotiver la population. Le ministre Legault en a parlé. Mais aussi on veut
aller voir qu'est-ce qu'on peut faire dans notre offre de services puis quelles
sont les populations pour lesquelles, sans risquer de trop tester, parce qu'ils
sont asymptomatiques, n'importe qui... parce que, même en Ontario, on peut se
faire retester à tous les jours. Moi, je ne pense pas que c'est une stratégie
qui est recommandée par nos directeurs de santé publique. D'ailleurs, les gens
de Santé publique sont un peu, des fois, réticents à trop tester parce que,
quand il n'y en a pas, il y a des effets pervers, mais je pense qu'il faut
tester parce qu'il faut aussi se donner une capacité d'être capable de
dire : Bien, demain matin, lève la switch à «on», puis là, le
Dr Arruda, il a dit : C'est 20 000, donc c'est 20 000 qui
doivent être faits.
M. Dion (Mathieu) : Mais
aujourd'hui, là, quand on nous présente, là, chaque jour, le nombre de cas
positifs, là, est-ce que ça vaut vraiment quelque chose, dans la mesure où on
ne teste pas beaucoup?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, je vais vous dire, on pourrait peut-être trouver quelques
asymptomatiques de plus, probablement, mais je pense, actuellement, il y a trop
d'indices dans la communauté pour démontrer que l'épidémiologie est en train de
baisser, O.K.? Ça fait que je ne crois pas... parce que c'est vrai qu'il y a
des asymptomatiques, mais il y aurait des gens qui auraient des symptômes. Tu
sais, parmi les gens qui sont asymptomatiques, on générerait des symptômes puis
on les détecterait en termes de cas.
Puis vous savez, dans les faits, il n'y
aura jamais capacité de savoir exactement qui a été complètement infecté, à
part les études de sérologie, parce que c'est ça qui va nous aider. Mais est-ce
qu'il y en a plus? Il y en a peut-être, mais il n'y en a pas un 100 % ou
un 50 % de plus, là, parce que même en testant, on pourrait tester aux
endroits où on ne les attraperait pas, ces bonnes personnes là.
La valeur... ce qu'on appelle le taux de
positivité de nos tests, là, qui a déjà été à 15 %, 16 %, 17 %,
ça, ça veut dire qu'il y avait de la circulation, a baissé de façon très
importante. Puis tant que ce taux de positivité là ne se remet pas à remonter,
c'est là qu'on teste, probablement, pas nécessairement les bonnes personnes.
Le Modérateur
:
Maintenant, dernière question en français, de ma collègue de LaPresse
canadienne, Caroline Plante. Puisqu'on avait des prévisions et des
statistiques, là, sur les vagues à venir, est-ce qu'on a déjà aussi des
prévisions sur le nombre de cas ou de décès qui pourraient survenir lors d'une
deuxième vague, M. Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, on est en train de regarder ces scénarios-là. C'est sûr qu'on va aussi
les regarder en fonction de ce qui va se passer ailleurs dans le monde parce
qu'il y a trop de scénarios, là. Je ne sais pas si comprenez, il y a trop
d'imprévisibilité, puis, quand il n'y a pas beaucoup de cas non plus, au début,
ça devient... vous parlerez aux scénaristes, il n'y a personne qui veut s'avancer
pour dire... parce que ce qu'on a, à ce moment-là, c'est des scénarios avec des
intervalles de confiance tellement larges que ça ne veut plus rien dire, puis
il n'y a aucun scénariste qui... tu sais, des intervalles qui sont larges comme
ça... Puis à mesure qu'on avance, plus on a des cas, plus les intervalles de
confiance diminuent, plus notre courbe est adéquate.
Ça fait que, par contre, on va encore
planifier, si vous me permettez, avec des taux d'hospitalisation puis des taux
de décès basés sur ce qu'on a connu dans la première vague, particulièrement
dans la population en général. Puis on va aussi apprendre, en termes
d'organisation, là, tous les endroits où il y avait, entre guillemets, des
faiblesses. On va y aller par catégorisation de tout ça, déterminer les
endroits qu'on doit réajuster.
Ça fait que, je vais vous dire, dans les
faits, ce qu'on vise, c'est probablement une transmission qui va être un peu
plus soutenue que ce qu'on a connu dans la première vague, parce qu'à un moment
donné il faut accepter une certaine transmission. Mais ce que nous, on vise,
c'est quoi? C'est d'éviter que notre système de santé soit complètement
débordé, éviter que le virus aille attaquer encore nos personnes âgées, les
plus à risque. Mais les jeunes, comme les écoles, puis tout ça, il va y avoir
des cas, mais l'impact ne sera pas du tout le même que ce qui serait une
transmission active dans la communauté, puis c'est là, les gains de... Sans
qu'on n'ait à reconfiner de la même façon, si les gens respectent le deux
mètres de façon rigoureuse, c'est comme si on était confinés, mais dans la rue.
C'est pour ça que, dans le fond, ça va être les stratégies qui vont être
faites.
Pour ce qui est des scénarios, on va
regarder ce qui se fait ailleurs. Mais je peux vous dire qu'actuellement, en
date d'aujourd'hui, là, je connais peu de scénaristes qui voudraient présenter
une courbe.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, question pratico-pratique, sportive, là. Vous savez, donc vous
l'avez expliqué, l'exercice du sport, c'est une chose, mais aussi, donc, c'est
surtout dans les vestiaires qu'il y a des problèmes. Je pense, par exemple, en
natation ou au hockey. On se ramasse tous dans un espace relativement clos tous
en même temps à la fin de l'entraînement. En quoi ça pourrait ressembler, là,
finalement, les nouvelles pratiques, là? C'est qu'on y va en étapes ou est-ce
qu'on y va tous ensemble, mais personne ne prend sa douche, mais doit ramasser
quand même son équipement dans un espace clos? Comment ça peut fonctionner au
juste?
Mme Charest : Oui. Bien, ce
sont des adaptations qui doivent être faites par les gestionnaires des
infrastructures, comme on le mentionnait, puis avec aussi les fédérations qui
vont adapter leur offre sportive. Donc, dans un vestiaire, ça pourrait vouloir
dire, effectivement, qu'il y a moins de joueurs ou joueuses dans une chambre,
qu'on utilise davantage de chambres, qu'on va mettre un temps entre les matchs
pour justement avoir accès aux vestiaires. Si on parle de la natation, bon, évidemment,
il y a la désinfection qui est plus fréquente, et tout ça.
Donc, encore une fois, je pense qu'on en a
parlé beaucoup. Les fédérations, les gestionnaires, les différents partenaires
qui sont à l'organisation des sports, des loisirs ont travaillé avec la Santé
publique pour faire des protocoles, pour faire des guides qui sont évolutifs,
aussi, avec la situation qui prévaut. Alors donc, l'adaptation se fera au fur
et à mesure que la situation épidémiologique évoluera. Mais encore une fois je
pense que, bon, évidemment, ce sont des contextes qui doivent être pris en
considération pour pouvoir faire en sorte que la pratique sportive soit
sécuritaire. Mais encore une fois je pense que les gens attendent le sport
depuis longtemps, sont prêts à faire ces concessions-là pour pouvoir justement
faire leur activité qui leur tient à cœur. Et encore une fois les gestionnaires
aussi sont prêts à faire ces adaptations-là pour faire en sorte que tout le
monde bouge.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, nous passons à l'anglais. Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. A few weeks ago,
Dr. Arruda, you were talking about how fragile the situation was in Montréal and
now you're proceeding with more and more and more deconfinements. Is it
possible that you're going too fast?
M. Arruda (Horacio)
: Everything is possible, you know. In fact, what I would say, which
is good news, is that the transmission in Montréal is going down. We are not seeing R0 going near 1, it's still going
down. It's the same place, same thing elsewhere. I think that the seasonality
is helping us, which means that, probably, this virus is going to be less
active during this period.
So it's the time,
probably, to deconfine, to let people get some strength, some energy from
outside. And we're not seeing, even if we deconfine a lot, any signs of things.
But I hope and I think this is also part of the percentage of good Quebeckers and everybody in Québec which are trying to keep the two
meters distance between them. I know some didn't. We know that we had some, I
would say, meetings or big assemblies and manifestations in Montréal, and we didn't... have seen,
15 days or even three weeks after, the impact of this, which is good news.
There were people who were using covering masks.
So I think, if we keep
that, we probably will be deconfining at the right period, because making it
too long... Already there are people getting crazy because they are not
deconfined yet. Making it too long, till September, and then in September it's
coming back, it would be not deconfinement at all. So I think things are
going... but, as I always told, what I say today could be the other thing
tomorrow morning, if there is new indication.
It's why... let's be
together, in a team, to have a good summer, respect rules, do sports, make
people walk a little bit more, and then we're going to be able to say :
We're going to go through this summer in the right way and be more prepared,
energic, for the next wave.
M. Authier (Philip)
: I know you're watching carefully what's happening in China. And did
you say there's a 95% chance of a second wave here
or... What did you mean? What would be the magnitude of a second wave here?
M. Arruda (Horacio)
:
I cannot answer that. I'm just trying to tell you a feeling, which is not
scientific at all. OK? I think, really, that there's going to be a second wave.
I hope, with our measures, it's going to be a second wave that will be less
impacting us, especially on elderly people, because the crisis of the CHSLDs is
still fresh in my memory, every night, and I don't want that to get repeated.
I know there's going to
be cases. There's going to be probably other persons
who are going to die from this disease, especially the ones with a higher risk,
and everything, and even young people can do that, younger people, but I think
I could not be the right person if I was not anxious or, I would say, not
making this hypothesis one... important one. Because I prefer to say that I'm
ready for the second wave or, at most ready because nobody can be ready for
everything, but I've done my best for this, than saying : OK, let's go to vacation. Because I will go
in vacation, but I won't be in vacation during my vacation, I will be thinking
of all that stuff that needs to be corrected. And I really hope that I'm not
right. I really hope that people tell : Dr. Arruda overreacts. I
really hope that. But I don't want the people say : Dr. Arruda was
sleeping when the second wave was coming back.
Le Modérateur
:Maintenant, question pour Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Doing sports in gyms, pools and
rinks, people will have the impression, strong impression that life is back to
normal again. And then how are you going to make sure that the rules are
respected, everything is operating safely, when you consider that there will be
contacts with... between trainers, athletes, between friends, you will be
maybe, like, 10 in a corridor when we swim... So, I'm not sure how you'll make
sure that rules are respected. You know exactly what's going on when we do
sports.
Mme Charest : Yes, absolutely. And again I have to put the emphasis on the work
that's been done with every federation, sports federation or leisure
federation, that did...
Mme Senay
(Cathy) : In practice.
Mme Charest : In practice, they... We have faith that the organization will apply
the rules and the participants will apply the rules. Because they... Well, it's
like we said for kids, for instance. We see that they've been adapting very
well to all the rules they have in school and they reproduce those rules when
they are in a sport context. So, again, for everybody, in order to make sure
that we're not going to go back in a confinement situation, we have to apply those rules, so that's why we have faith that
people will apply those rules. And, again, the organizations have the mandate
to make sure that their members and their participants do apply those rules.
So, I'm pretty confident
that it will be applied, that the sanitary measures are going to be respected,
that the owners of the venues are going to apply the rules as well. So, I think
we do have to have faith in people because we have to go back in a certain
normality, and I'm pretty confident that it's going to be applied.
Mme Senay
(Cathy) : But just...
M. Arruda (Horacio)
: Maybe if I can mention, please... There has been a tremendous work
for weeks between the federations, the CNESST, because they have the
responsibility to not put their employees in a bad situation. And then nobody
wants to be the first... of an outbreak coming back with COVID-19. So I think
the trust is very important. There is risk. And I think that the population
must participate too. I'm more afraid of what the population is going to do,
not... because no Federation wants to lose their reputation and be the source
of a problem. It's very important, the trust that we have between us, you know.
Even for me, with the population, people must trust me. If they don't trust me
anymore, my message will not be applied.
So I think it's very important.
And I think we all have a responsibility. We all have to respect the two
meters. You know, I know the temptation will be so great to be... all the
parents... And I'm not afraid of the sport, really, I'm more afraid of the
people around that don't respect that. But I think that they will make sure
there's going to be an hygiene. The people, the athletes don't want to get
sick. Hopefully, kids are doing a great job. So let's have trust on this, let's
be together.
And, also, if you notice
there is a problem in one place, just notify it, there is... CNESST will do
their work. So I think this is a common responsibility. And I want to thank the
ones who have been very creative and adapt. And, it's great, kids adapt the new
way of playing. They are not on their 50 years of practising that sport. They
adapt it. So it's a new way of doing business. And trust is so important, trust
is so important. But I don't want to be the bad guy who says no every time, but
we can yes. That's a time to say yes, but, at the same time, it's a yes, but...
Mme Senay
(Cathy) : OK. My second question is for you,
Mr. Arruda. The «premier» comments we received in social media is that, in one
hand, you're telling people that, you know, there is a threat, public health
threat, and then, you know, it's dangerous at some point. But then you also say
that people can safely go to theater and start doing nonessential activities
near others and... But there is still no treatment and no vaccine, and we're
still the epicenter in Canada. So what do you say to people that are really
concerned because they have the impression that you're sending mixed messages?
M. Arruda (Horacio)
: I understand there is a paradox here, very important
paradox, it's clear, OK? I'm telling you... I'm the guy who is going : Be
safe, be safe, it's dangerous, gnagnagna. At the same time, I'm the guy to say:
It's important to come back to life. Because there is not only COVID-19, there
is other issues. There is social development of kids, there is, you know, mental
health, we can have suicides of persons that would suicide because they are
going to get crazy about that disease. So, I must take that into account. It's
a very fragile equilibrium. But, I will always stay there, I'm sorry, I'm going
to be the bad guy telling that: Be cautious because some will not be cautious.
But I don't want to create anxiety to people.
If there is a time to
deconfine, it's actually because there is less transmission, and we need... and
this important season of summer for us that we are going to be inside for
months, it's so important that it's clear... But everything can balance and
come back. But, I just want to tell that people, if they are anxious, they are
not obliged to go to those situations if it's going to make them stressed. But
they probably need to go a little bit outside. Because, even elderly people, if
they don't walk, if they don't... they get depressed, they are going to get...
People can die, before, not from COVID-19, but from other causes. That's why it
looks... this paradox.
And this paradox is going
to be there for a long time, unless I say: Let's go back, reconfine. What is
the solution? Should I say: I'm too afraid, let's stay in home? What is going
to happen? People are going to do that by themselves, we will not have any
control, what is opening, what is going on. So, it's why this paradox is going
to be there. I'm sorry. I'm sorry. But at the same time, I think, keep your two
meters. Two meters, if you keep it and use the mask when you go out, it's
almost like if you're confined at home.
Le Modérateur
: Samuel Pouliot, CTV.
M. Pouliot
(Samuel) : Hi. Mrs. Charest, what exactly will
be the measures that gyms need to take once they reopen? Like, will there be a
limit of people inside? What is the access to the changing rooms?
Mme Charest : Yes. There is actually a limit of 50 people in venues. Again, there
is a guide that has been provided by the CNESST and that says what kind of
measures they have to apply to make sure that the sanitary aspect is taken care
of. So, it's when somebody uses equipment, they have to sanitize the equipment
afterward, they have to respect the two meters. If they cannot respect the two
meters, they can have Plexiglas or adapt their equipment. So, those are the
kinds of adaptation that they need to take into account in order to be safe.
M. Pouliot
(Samuel) :OK. And Dr. Arruda, this Friday, mobile clinics, testing clinics
in Montréal will stop. How do you propose keeping up with the 14,000 tests
that you're...
M. Arruda (Horacio)
:
I think there's going to be
different strategies. First of all, those ones are closing, but there's going to me more «centres de dépistage» in
different localities. It's what Dr. Drouin told me. People are not coming,
that's an issue, and we need to have a more aggressive approach with different
communities or different sectors. We are re-evaluating all this. I'm not
telling you that we're going to
get 14,000 this Friday, I'm not telling you that. We will at least make sure
that we have the capacity to react and do it very fast. And we will do some, I
would say... we call it prevalent studies with test, which is not the
seroprevalence, but... in different communities. I'm going
to discuss that with my Director of Public Health. So
that's the situation, actually.
M. Pouliot
(Samuel) : But we're testing less. Aren't we
giving a false number of COVID cases?
M. Arruda (Horacio)
: I will tell you... you know, perhaps, there could be some cases of
asymptomatic people that have not been detected, which has always been the case
before, but all the indicators are not telling there is active transmission.
You know, we are not seeing big outbreaks, we are not seeing stories that we
cannot control.
So, I'm pretty... I would
say, for a clinical perspective and control of Public Health, we are doing the
thing. Could we have others make tests in different groups? That's the question
we are looking for, but it doesn't change the decisions we are taking about the
confinement actually, based on that. It's a normal situation, but we have been asked to have a bigger capacity and do more. But
I'm not thinking that actually Québec is not seeing the right portrait because we are not testing.
Le Modérateur : Now, the two last questions for Global News, Raquel Fletcher. What
is the risk of contracting COVID-19 at the gym compared to other indoor spaces
activities?
M. Arruda (Horacio)
: The risk will depend of different conditions. You know, the
question is interesting, but I should compare exactly two things. In a gym,
that's people coming from... If you're in an indoor facility with your own
family, you know who is coming there. If you're in a place where there is
different persons coming from different spaces, that's the thing.
And, when you do gym,
there is the issue of hygiene. You know, there is the issue that you are
touching a lot with your hands, you're touching your face, you're exercising
while not having a mask, when you exercise, because it's not the right way. But
you can sneeze and then you can contaminate that space. Somebody else is going
to use that same exercise next five minutes from you. So there is the risk of
this infection, which is not there actually.
But all the gyms now,
with less than 50%, with keeping the two meters distanciation in between the
things, putting some... if needed, some screens of Plexiglas, and augmenting
hygiene, trying to have not much persons in the «vestiaires» or taking the
shower and everything in the sanitary are measures that are going to be taking in place.
Le Modérateur
: And the last question from Raquel. It will be difficult to wear a face covering at a gym
during a workout. So does that add another element of risk? How should Quebeckers evaluate whether or not to return
to their gym?
M. Arruda (Horacio)
: I think that, first of all, everybody could evaluate his own
capacity based on their condition. If you are a person with chronic disease, or
immunosuppression, or, you know, with cancer, perhaps it is better to do your
gym at home than going to those places. So this is something you can manage.
It's clear that when you
put on your mask and you're doing exercises on «le tapis roulant» or walking, you know, the mask will be an obstruction to
oxygen. And we don't want... If you have symptoms, don't go. So, it's based on
your own evaluation. There is going to have hand hygiene. There is going to
be... with disinfection in between the uses. There is going to have too some
Plexiglas. So you will be... to do gym. And the benefits of that and the risk,
what is your evaluation. But everything has been authorized in the perspective
of minimizing the risks. And I hope that, even if you are not porting the mask
during your exercises, when you're going to go out or you're going to try to go
to the site, or being outside, use a cover mask because that will help lower
the transmission, highly recommended with hand hygiene and «distanciation».
Mme Senay
(Cathy) : On vient de recevoir un communiqué
de presse. Des leaders religieux du Québec se réjouissent à l'idée de la
réouverture des lieux de culte.
M. Arruda
(Horacio)
: Oui. Comme tout
rassemblement de 50 personnes, avec des mesures de distanciation qui vont
être prises en compte comme tel. On considère que c'est un lieu fermé où on
peut éviter... Là, la limite, c'est 50 personnes. Donc, les gens vont adapter.
Et il y a eu des travaux qui
ont été faits avec les groupes interreligieux, c'est-à-dire toutes les communautés religieuses qui ont des différentes pratiques, pour justement en arriver à cette bonne nouvelle
pour ça. Parce que la vie
spirituelle, c'est un élément important. Mais on a voulu garder les mêmes
principes de rassemblement, c'est-à-dire en bas de 50, distanciation, diminution des contacts. Donc, les communautés catholiques, musulmanes, juives,
ont maintenant des protocoles
pour être en mesure de le faire.
Mme Senay
(Cathy) : Et ça... Can I hear you in English
about this?
M. Arruda (Horacio)
: Yes. Yes, you know,
yes, for...
Mme Senay
(Cathy) : Places or worship or...
M. Arruda (Horacio)
: Celebrations of different religions are going to be permitted
inside, right now. As for other inside «rassemblements», it's going to be 50 persons
and it's going to be distanciation perspectives, exactly the same things as
others. And now, the different communities have been working that with the Government, with the CNESST and everything,
and they will apply those rules. So they're going again be practicing their
spiritual approaches in those sites.
Une voix
: ...
M. Arruda (Horacio)
: This is from the 22, I think, or even... I think it's the 22. I
must make a verification, but I
think that's the same thing, that's a 50 «rassemblement» that has been authorized, yes, yes.
M. Bergeron
(Patrice) : Il n'y a
pas de communion, si on comprend bien, là?
M. Arruda (Horacio)
:C'est-à-dire, les
gens vont adapter... Je ne veux pas... vérifier le guide direct. S'il y a communion, ça devra se faire à une
distance, puis il va falloir moins manipuler, probablement, l'objet, mais ça, ca va être une gestion du risque des personnes par rapport à ça. Les gens vont
s'adapter. Ils pourront se confesser. La confession virtuelle
pourrait aussi être existante, mais, écoutez...
Une voix
: ...
M. Arruda (Horacio)
: Non, il semblerait qu'il y a plusieurs péchés qui ont été faits.
Des voix
:
Ha, ha, ha!
M. Arruda (Horacio)
: Mais, écoutez, je
ne veux pas porter de jugement ni rire de ça. Je pense que c'est important que les communautés religieuses puissent... que
les gens qui ont des pratiques religieuses puissent être respectés, au même
titre que toutes sortes d'autres types d'activités dans notre société.
Je pense que c'est... Mais on
voulait le faire au bon moment parce qu'on sait très bien que
les rassemblements, comme les funérailles, comme les mariages puis comme les
rassemblements religieux, particulièrement quand les gens chantent aussi beaucoup, ça peut entraîner des choses à risque.
Mme Senay
(Cathy) : So, for mental health, to practice
your spiritual life in groups, it's crucial for you?
M. Arruda (Horacio)
: It's crucial for certain communities. And I
can understand. You know, I'm not here to judge what the religions do. But, for
some, it's very difficult. I received a lot of mails of persons who are
complaining that they are getting crazy to not be able to practice their
religion. And there are all kinds of rituals, things that are important for the
spirituality. So I think those persons have the same rights, I think, than
others. It's why it was not the first to deconfine at all, but now I think it's
OK. And I think... because we don't want them to make, I would say, gatherings
illegal. That would be more complicated to control the outbreaks that if it's
permitted.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup pour cette collaboration. Je vous souhaite une bonne fin de
journée.
(Fin à 11 h 35)