(Onze heures trente minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue au point de presse du ministre de l'Immigration, de
la Francisation et de l'Intégration, Simon Jolin-Barrette. Il est accompagné aujourd'hui
du sous-ministre adjoint à l'Immigration et à la Prospection, M. Owen-John
Peate. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Jolin-Barrette :
Bonjour à tous, M. le sous-ministre adjoint à l'Immigration et à la Prospection,
M. Peate, Mmes et MM. membres de la tribune des médias.
Depuis notre arrivée, nous avons l'ambition
d'une immigration réussie. Cela passe notamment par un meilleur arrimage entre
les compétences des personnes immigrantes et les besoins du marché du travail québécois.
Nous veillons constamment à favoriser une
meilleure francisation et une intégration réussie des personnes immigrantes à
la société québécoise. C'est la logique qui a guidé toutes nos actions depuis
la dernière année.
Le redémarrage économique du Québec
post-COVID doit se faire avec la contribution de tous. L'immigration est une
partie de la solution. Il faut donc que nos programmes d'immigration, notamment
le Programme de l'expérience québécoise, permettent la sélection de travailleurs
ayant les qualifications et les compétences requises pour être en emploi et s'y
maintenir dans une économie en pleine transformation. C'est dans cette logique
que s'inscrit la réforme du PEQ que je vous présente aujourd'hui.
À sa création, en 2010, le PEQ avait été
pensé comme une voie accélérée vers l'immigration permanente pour une quantité
limitée de candidats. Or, le PEQ connaît depuis une popularité en forte
croissance, tellement que la part du PEQ dans le nombre de certificats de
sélection du Québec, les CSQ, délivrés annuellement aux travailleurs qualifiés
est passée de 5 % en 2010 à 86 % en 2019. À ce niveau, le PEQ prend
toute la place dans la catégorie des travailleurs qualifiés et paralyse le
Programme régulier des travailleurs qualifiés, Arrima. Le PEQ ne peut pas être
le seul moyen d'immigration au Québec. La pertinence de réformer le PEQ était
réelle l'automne dernier, elle l'est d'autant plus aujourd'hui.
Depuis notre arrivée, nous avons entamé
une importante réforme afin de réparer et d'améliorer notre système
d'immigration québécois. Les gestes que nous posons aujourd'hui s'inscrivent
dans cette grande réforme de l'immigration entreprise depuis le mois d'octobre
2018. Il s'agit d'un jalon supplémentaire que nous posons pour nous assurer que
le Québec soit parmi les leaders mondiaux en matière d'immigration.
Nous avons donc entrepris une vaste
démarche de consultation sur le PEQ auprès des représentants du milieu
économique, syndical, de l'éducation et de la jeunesse. Un appel de mémoires a
également été lancé du 19 février au 13 mars 2020. 55 mémoires
ont été déposés par divers groupes ou individus qui ont pu exprimer leurs
points de vue et émettre des recommandations. Il s'agit d'un exercice de
consultation sérieux et rigoureux.
Les partenaires ont été nombreux à me dire
qu'il était important de préserver au maximum la prévisibilité du programme et
que l'accessibilité soit la plus limpide possible. Aujourd'hui, je vous
dis : message reçu. Ce que j'annonce aujourd'hui tient compte de vos
préoccupations.
Les modifications aux conditions de
sélection au PEQ visent quatre objectifs principaux, le premier étant une
meilleure intégration au marché du travail; le second, une sélection plus
efficace et répondant aux besoins du marché du travail; troisièmement, une
acquisition des compétences en français qui facilite l'intégration; et, quatrièmement,
une intégrité renforcée du programme en matière de démonstration de la
connaissance du français.
Essentiellement, notre vision repose sur
l'acquisition d'une expérience accrue sur le marché du travail québécois. Nous
avons donc fait un choix très clair. Le PEQ valorisera davantage l'expérience
de travail tant dans son volet diplômés que travailleurs étrangers. Ce choix
s'inscrit parfaitement dans notre volonté de mieux arrimer l'immigration avec
les besoins spécifiques du Québec et se développe en toute cohérence avec les
impératifs de la relance économique du Québec.
Ainsi, une expérience de travail sera
exigée à la suite du programme d'études au volet diplômés du Québec. Les
détenteurs d'un baccalauréat, d'une maîtrise, d'un doctorat ou d'un diplôme
d'études collégiales techniques devront être en emploi au moment de la
présentation de la demande et avoir acquis 12 mois d'expérience de travail
à temps plein au cours des 24 mois précédant la date de la présentation de
la demande.
L'expérience de travail acquise n'a pas à
être en lien avec le domaine de formation. Elle doit toutefois être acquise
dans un domaine d'emploi de niveau 0, A ou B de la Classification nationale des
professions, soit le code CNP. Prenons un exemple, le mien. J'ai étudié en
droit, je suis avocat. Je pourrais pratiquer comme technicien juridique, comme
avocat, ou comme secrétaire juridique, ou comme secrétaire médical, ou comme
journaliste, ou comme chargé de communications. C'est un niveau équivalent au
domaine d'études, dans 0, A ou B dans les catégories.
Les diplômés d'études professionnelles,
les DEP, comptant un minimum de 1 800 heures de formation continue
devront être en emploi au moment de la présentation de la demande et avoir
acquis 24 mois d'expérience de travail à temps plein au cours des
36 mois précédant la date de la présentation de la demande. Encore une
fois, l'expérience de travail acquise n'est pas obligée d'être directement en
lien avec le domaine de formation si l'emploi occupé est de niveau 0, A ou B.
Cela dit, les diplômés d'études professionnelles peuvent occuper un emploi de
niveau C, mais celui-ci doit être en lien avec le DEP réalisé. Il s'agit d'un
effort raisonnable que tout le monde peut comprendre.
Concernant le volet travailleurs
étrangers, la durée de l'expérience de travail exigée sera aussi allongée.
Actuellement, il faut être en emploi au moment de déposer sa candidature et
avoir occupé un emploi pendant 12 mois au cours des 24 derniers mois.
Il s'agit d'une expérience de travail assez courte et il convenait de rehausser
cette condition. Dorénavant, les travailleurs étrangers temporaires devront
avoir occupé un emploi à temps plein pendant 36 mois au cours des
48 derniers mois précédant la présentation de leur demande et occuper un
tel emploi au moment de la présentation de leur demande. Cela permettra de
s'assurer que ces travailleurs acquièrent une plus grande expérience sur le
marché du travail québécois, ce qui favorisera leur intégration, leur établissement
et leur rétention en région.
Vous l'aurez remarqué, il n'est plus question
de liste dans la réforme proposée. Nous avons entendu les positions des
différents acteurs consultés et nous avons convenu de retirer cet aspect.
L'exigence de travail permet d'insister
sur l'importance de répondre aux besoins économiques, et ce, peu importe les
domaines de formation. Vous remarquerez que la nouvelle mouture du PEQ ne
permet plus l'admissibilité des travailleurs des catégories C et D. Les
besoins sont diversifiés et le PEQ n'est pas le meilleur outil pour
sélectionner ces catégories de travailleurs, et ce, notamment en région. Je
tiens cependant à rassurer les partenaires que des véhicules plus appropriés
pourront être utilisés pour répondre à leurs besoins. Ces travailleurs
pourraient notamment être invités via Arrima.
Également, nous avons la possibilité de
faire des projets pilotes temporaires ou permanents avec des volumes qui
varient de 400 à 550 travailleurs par programme pilote. Encore faut-il
avoir de l'espace pour pouvoir les réaliser.
La langue française est au coeur de notre
identité, mais c'est aussi le principal vecteur d'intégration sociale et
économique. Celui qui postule au PEQ doit détenir un niveau de français
intermédiaire avancé, un niveau 7. Cela ne change pas. Cependant, aucun
minimum n'était demandé pour les conjoints ou conjointes, ce qui pouvait nuire
à leur intégration au Québec. Afin d'assurer le succès des personnes immigrantes
et de leur famille, les conjoints et conjointes devront démontrer minimalement
un niveau de compétence en français à l'oral de niveau 4. Il s'agit d'un
niveau de base du même niveau exigé que pour obtenir la citoyenneté canadienne.
Ce niveau permet de fonctionner au quotidien et s'intégrer plus aisément à la société
québécoise. Nous introduisons cette mesure de façon graduelle, de façon
transitoire. Cette mesure s'appliquera donc aux conjoints de futurs requérants
principaux dans une année.
L'intégrité des programmes sous ma
responsabilité est une priorité absolue. Nous avons été mis au courant
d'irrégularités quant à l'attestation de réussite d'un cours de français unique
de niveau intermédiaire avancé. Des vérifications ont été réalisées et ont
révélé que la majorité des candidats ne parlait pas le niveau de français
requis. C'est pour cette raison que j'annonce le retrait de l'attestation de
réussite d'un cours de français de niveau intermédiaire avancé comme moyen pour
démontrer la connaissance du français. L'intégrité des programmes, c'est
non-négociable.
Comme mentionné au préalable, la
popularité le PEQ débalance nos programmes de sélection, mais cela se reflète
aussi au niveau administratif. Nous avons déjà abordé cet enjeu dans notre cahier
de consultation l'hiver dernier. Le délai de 20 jours n'est plus
envisageable. Ça pouvait aller quand on traitait une quantité limitée de
dossiers par année, ce qui n'est plus le cas avec le PEQ. Maintenant, c'est
l'ensemble de nos 15 000 CSQ qui sont émis par le PEQ, ce n'est plus
viable, un délai de 20 jours.
Afin de s'assurer d'un équilibre
nécessaire et juste entre tous les programmes d'immigration, nous nous
engageons à traiter, à l'intérieur d'un délai maximum de six mois, les dossiers
du PEQ. C'est notamment notre engagement qu'on prend au niveau du PRTQ et
d'Arrima. C'est aussi ce qui se fait au niveau fédéral.
La comparaison avec d'autres juridictions
permet aussi de constater que les conditions actuelles d'admission au nouveau
PEQ se comparent avantageusement à ses équivalents canadiens, australiens et
néo-zélandais. Il est important de souligner qu'aucun programme d'immigration
permanente du gouvernement fédéral ne permet cette voie directe vers la
résidence permanente aux diplômés d'un établissement d'enseignement canadien.
Tous les diplômés doivent acquérir une expérience d'au moins un an de travail à
la suite de l'obtention de leur diplôme.
Donc, au niveau canadien, on exige un an
de travail à la suite de leur diplôme. Ils doivent ensuite suivre le processus
d'immigration, déclarer leur intérêt et être invités. Il n'y a donc aucune
assurance qu'ils soient sélectionnés dans le cadre du programme canadien. De
notre côté, nous souhaitons que les étudiants étrangers diplômés du Québec
conservent cet avantage lors du processus d'immigration. Donc, le PEQ conserve
cet avantage comparativement au programme fédéral où il n'y a aucune garantie
d'être sélectionné, parce qu'ils doivent être invités, tandis que dans le cadre
du PEQ, la garantie demeure d'être sélectionné, si les critères sont respectés.
Nous sommes conscients que les défis de
recrutement persistent dans certains secteurs d'emploi précis. Nous annonçons
aujourd'hui notre intention de mettre sur pied, dans les prochaines semaines,
deux programmes pilotes d'immigration permanente pour répondre à ces défis de
recrutement : un programme pilote pour les préposés aux bénéficiaires et
un programme pilote pour l'industrie de l'intelligence artificielle et des
technologies de l'information. Nous voulons mettre en place, dès juin 2020, un
nouveau programme pilote d'immigration permanente destiné aux préposés aux
bénéficiaires. Depuis des années, le Québec est confronté à un problème criant
de main-d'oeuvre dans cette profession, et ce, dans toutes les régions du
Québec. L'immigration doit faire sa part pour répondre à ce défi.
Nos programmes de sélection ne livrent pas
la marchandise. En effet, ni le PRTQ ni le PEQ n'ont permis, au cours des
dernières années, de sélectionner de façon suffisante et efficace dans ce
secteur d'emploi. Depuis 2013, le PEQ et le PRTQ ont permis de sélectionner
seulement 115 préposés aux bénéficiaires. Avec le programme pilote, nous
envoyons un signal clair. Nous visons la sélection de 550 préposés aux
bénéficiaires annuellement car les besoins sont urgents, notamment dans nos
CHSLD. Voilà un exemple précis de l'importance de sélectionner notre
immigration en fonction des besoins du Québec.
Ce programme pilote permettra de réserver
des places pour les préposés aux bénéficiaires dans notre sélection. Vous
voyez, sans une modification au PEQ, il ne serait pas possible de créer un tel programme
pilote.
L'autre programme pilote s'adressera spécifiquement
aux travailleurs et aux chercheurs du secteur de l'intelligence artificielle et
des technologies de l'information afin de favoriser l'attraction et la
rétention des spécialistes en mesure de contribuer au rayonnement et à la
compétitivité du Québec dans ces secteurs à l'échelle internationale. Ce
secteur est en pleine effervescence au Québec, et nous devons continuer
d'attirer et de retenir les meilleurs talents du secteur. La mise en place d'un
programme pilote vise à répondre à ce défi. Nous voulons favoriser les
meilleurs pour faciliter l'accueil des meilleurs talents de cette industrie
naissante à très haute valeur ajoutée. L'intelligence artificielle est aussi au
coeur de la stratégie de développement économique du Québec.
Plus de détails suivront dans les
prochaines semaines pour ces deux programmes pilotes. La nouvelle mouture que
nous vous présentons aujourd'hui est une bonification de la réforme proposée au
mois de novembre dernier. J'avais dit que je consulterais davantage. C'est ce
que j'ai fait. J'avais dit que je retournais à la table de travail pour présenter
une version bonifiée de la réforme du PEQ. C'est ce que j'ai fait.
Aujourd'hui, nous vous présentons une
réforme équilibrée, raisonnable et qui constitue un excellent compromis par
rapport à la mouture précédente. Le contexte engendré par la pandémie de la
COVID-19 nécessitera une relance de l'activité économique. L'immigration doit
faire sa part pour participer à cette relance. Avec un taux de chômage de plus
de 17 %, l'adéquation entre les personnes immigrantes et les besoins de
main-d'oeuvre du Québec est au coeur de nos préoccupations. C'est pourquoi nous
devons nous assurer que ces personnes puissent participer à la relance
économique à la hauteur de leurs compétences par le biais de nos programmes
d'immigration. Cette réforme nous en donne les moyens. Avec ces modifications,
le PEQ favorise davantage le succès de l'immigration permanente au Québec. Je
vous remercie.
Le Modérateur
: Merci,
M. le ministre. Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. le ministre, M. le sous-ministre. M. Jolin-Barrette, juin,
c'est demain. Les frontières sont fermées. Comment vous allez faire pour aller
recruter des préposés aux bénéficiaires à l'étranger?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans un premier temps, effectivement, les frontières sont fermées.
Éventuellement, ça va rouvrir. Nous, ce qu'on développe, c'est l'architecture
du programme, mais on ne cesse pas de faire du recrutement. Déjà, avec
Recrutement Santé Québec, on agit. On fait des missions de recrutement
virtuelles aussi. Donc, dès que les frontières vont réouvrir, on va être en
mesure d'être opérationnels pour faire en sorte de sélectionner des préposés
aux bénéficiaires de l'étranger qui ont une compétence dans ce domaine-là et
qui veulent venir travailler au Québec pour occuper cet emploi-là.
M. Laforest (Alain) : Qu'en
est-il du dossier, du mandat que le premier ministre vous a donné concernant
les réfugiés qui travaillent déjà dans les CHSLD? Est-ce que vous êtes en
mesure de nous dire est-ce que les dossiers ont avancé. Il y a combien de
personnes qui pourraient recevoir le statut d'immigrant et peut-être cadrer
dans le cadre de ce programme-là, là, pour venir combler les postes?
M. Jolin-Barrette : En fait,
c'est deux programmes distincts parce que, nous, ce qu'on veut, c'est ajouter
des gens qui vont venir travailler comme préposés aux bénéficiaires. Donc, le
programme pilote s'adresse à des personnes immigrantes qui sont encore dans
leur pays d'origine.
Pour ce qui est des demandeurs d'asile
actuellement, le premier ministre a mentionné qu'on allait évaluer les
dossiers, et c'est ce qu'on est présentement en train de faire. On va regarder
ça avec le gouvernement fédéral, parce que, lorsqu'une personne arrive sur le
territoire québécois de façon irrégulière, elle relève de la juridiction
fédérale. Mais nous, on va regarder de quelle façon on peut travailler avec le
fédéral pour régulariser leur statut.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
...bien comprendre le programme spécial pour les préposés aux bénéficiaires.
Donc, ça s'inscrit dans le cadre du PEQ, hein, c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Non. Dans
le fond, là, au niveau des travailleurs qualifiés... Nous, on a la juridiction
sur l'immigration économique. À l'intérieur de l'immigration économique, vous
avez le volet travailleurs qualifiés, le volet gens d'affaires, qui comprend
les investisseurs, les entrepreneurs. Donc, dans le volet travailleurs
qualifiés, vous avez deux programmes actuellement : le programme régulier
des travailleurs qualifiés, qui est Arrima, qu'on utilise très peu
présentement, mais qu'avec la réforme du PEQ on va utiliser davantage pour
répondre aux besoins régionaux; vous avez le Programme de l'expérience
québécoise dont on modifie les critères aujourd'hui; et nous créons un autre programme,
un programme pilote spécifique.
La Loi sur l'immigration, depuis 2018,
nous permet d'avoir des programmes pilotes d'immigration permanente à hauteur
de 550 personnes immigrantes par programme. Alors, ce qu'on fait
aujourd'hui, c'est qu'on crée un programme pilote d'immigration spécifiquement
pour le corps d'emploi des préposés aux bénéficiaires.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans
le cadre de la... plutôt, dans le contexte, là, de la crise de COVID-19 que
l'on vit, on ne sait pas ça va durer combien de temps. Est-ce qu'en tant que
ministre de l'Immigration vous anticipez qu'au cours de la prochaine année ou
des prochaines années, on ait encore moins d'immigrants... on reçoive encore
moins d'immigrants au Québec que les seuils qu'on avait établis?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, non, parce que, vous savez, il y a beaucoup... à Ottawa, il y a un
inventaire présentement, là, de 38 000 dossiers au niveau des travailleurs
qualifiés uniquement. Au niveau des immigrants investisseurs, il y a un inventaire
de 19 000 dossiers environ. Donc, on a déjà des personnes immigrantes qui
ont déjà été préalablement sélectionnées par le Québec. Parmi celles-ci, il y
en a qui sont présentement au Québec avec un statut temporaire et, lorsque le
fédéral les admettra, ils vont rentrer dans les seuils d'admission.
Donc, au cours des prochaines années...
bien entendu, pour l'année 2021, on a l'intention de réduire les seuils, mais
cela étant, ça fait en sorte qu'il y a un inventaire aussi à Ottawa à traiter.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie, Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. Vous avez dit : On veut réserver des places pour les préposés aux
bénéficiaires dans notre sélection. Vous voulez en réserver combien?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, avec le programme pilote, on sélectionne, en partant, 550 places
pour les préposés aux bénéficiaires. Donc, le programme pilote, ce qu'il nous
permet de faire, c'est de dire : Parmi notre cible de sélection, là, sur
les 15 000 qu'on sélectionne annuellement, il va y en avoir au moins
550 qui sont réservés pour les préposés aux bénéficiaires.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Vous avez... Là, finalement, il y aura... De ce que je comprends... Parce que,
là, nous autres, on n'a pas de document, là. Vous nous avec présenté tout ça,
mais nous autres, on n'a pas de document encore devant nous, là. Donc, pour
suivre, des fois, là, a, b, c, d, là, c'est un peu difficile. Là, il n'y aura
pas de liste. On comprend que, donc, dorénavant, pour le PEQ, il n'y a pas de
liste. Donc, peu importe le domaine d'emploi, le domaine de... il n'y a aucun
problème, une personne peut venir ici en passant par le PEQ.
M. Barrette : Exactement.
Ce qui était reproché au mois de novembre dernier, c'est le fait qu'il y avait
certains domaines de formation ou certains types d'emplois qui étaient
priorisés. Actuellement, tous les domaines de formation, tous les domaines
d'emploi sont admissibles, à l'exception, pour les travailleurs, maintenant,
les domaines c et d ne sont plus admissibles. Cependant, pour les travailleurs
qui sont déjà ici, ils bénéficient d'une clause transitoire. Alors, ils vont
pouvoir terminer leur parcours puis être sélectionnés dans le PEQ.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Peut-être une petite précision sur les gens, donc, qui vont venir, par
l'entremise du projet pilote, préposés aux bénéficiaires ici. Est-ce qu'ils
vont pouvoir bénéficier des avantages que le premier ministre a annoncés hier
pour les 10 000 préposés qu'il cherche?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire, supposons, la formation puis le salaire?
Mme Lajoie (Geneviève) : Oui.
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, actuellement, ce n'est pas le statut de la personne qui fait en sorte
que vous avez accès ou non. Je vous donne un exemple. Quelqu'un qui a un permis
de travail temporaire ici présentement peut très bien s'inscrire à la formation
puis devenir préposé aux bénéficiaires, là. Nous, on a besoin de gens qui
viennent au Québec, qui viennent combler ce besoin de main-d'oeuvre là. Alors,
oui, ils vont en bénéficier.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...juin, comme... parce que la formation commence à la mi-juin.
M. Jolin-Barrette : Non,
effectivement. Cela étant dit, dans le cadre du programme pilote d'immigration
qu'on est en train de développer, on vise à sélectionner notamment des gens
qui, à l'étranger, avaient déjà une formation dans ce domaine-là ou une
expérience dans ce domaine-là. Et ce qu'on va faire aussi avec le programme
pilote, c'est qu'on rend admissible le programme de préposé aux bénéficiaires,
qui est de 870 heures, pour pouvoir appliquer... bien, pour pouvoir être
admissible à l'immigration permanente, parce que, dans le PEQ, actuellement,
là, ce qui était difficile... Dans le PRTQ, il y a seulement 115 personnes, au
cours des sept dernières années, qui ont appliqué parce que les critères ne
permettaient pas nécessairement d'être sélectionné dans le cadre de ces deux
programmes-là. Là, le programme pilote des préposés aux bénéficiaires va être
taillé sur mesure pour attirer des gens dans le cadre de ce programme-là
d'immigration. Alors, il n'y a plus de liste. Et on favorise une expérience de
travail à la fois pour les diplômés, à la fois pour les travailleurs, et les
niveaux c et d sont retirés. Mais cependant, dans Arrima, en fonction des
besoins, on va pouvoir sélectionner en fonction des besoins régionaux.
Le Modérateur
: Valérie
Gamache, Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) : Je
comprends que les gens qui sont déjà dans le processus du PEQ, eux, ne seront
pas soumis à ces nouvelles formules là, cette nouvelle mesure là.
M. Jolin-Barrette : En fait,
toute personne qui a déjà déposé son dossier dans le cadre du PEQ bénéficie des
anciennes règles, et il y a une règle transitoire, dans le fond, pour les
étudiants qui ont déjà leur permis de travail postdiplôme, ils vont pouvoir
bénéficier de la clause transitoire accordée aux travailleurs, ce qui signifie
que, exemple, quelqu'un qui aurait été gradué au mois de décembre dernier, qui
a un permis de travail et qui travaille présentement et qui n'avait pas fait sa
demande au PEQ, lui, n'a qu'accumulé une année de travail d'expérience et
pourra être admis au PEQ.
Mme Gamache (Valérie) : Quand
vous parliez du test de français, vous dites : La majorité, bon, ne
réussissait pas ce test-là. Ça sera quoi la mesure de contrôle pour le niveau
sept, justement?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ce qu'on retire, c'est le cours unique de français. Donc, pour démontrer
votre niveau sept de français, vous aviez plusieurs options. Si vous aviez
étudié trois ans au niveau secondaire dans un établissement francophone, vous
n'aviez pas à présenter un test de français. Il y a l'option du test de
français comme tel, là, le test qui est reconnu internationalement, mais aussi,
ce que vous pouviez faire, vous pouviez vous inscrire dans un établissement
québécois, souvent dans des écoles secondaires, et il y avait un cours qui
était donné qui était de niveau sept, puis le simple fait d'être inscrit au
cours puis d'assister au contenu, il y avait une présomption que vous aviez un
niveau sept de français.
Or, ce que le ministère de l'Immigration a
constaté, à la lumière de certains dossiers qui ont été étudiés, c'est que les
gens qui avaient réussi le cours n'atteignaient pas le niveau sept de français,
ne parlaient pas français, donc... bien, ou parlaient très peu français. Alors,
ça posait des questions d'intégrité du programme parce que nous, on veut que le
critère du programme, c'est d'avoir le niveau intermédiaire avancé de français,
puis on constatait que les personnes immigrantes ne l'avaient pas du tout.
Alors, on retire ce moyen-là, et les autres moyens demeurent, comme le fait de
passer l'évaluation de français, le test de français ou les autres expériences,
le fait d'avoir étudié le programme d'études en français ici.
Mme Gamache (Valérie) : C'est
ce test-là qui... O.K. Et est-ce que vous espérez, dans un monde idéal, que vos
550 admissibles au projet pilote arrivent à temps pour le
15 septembre?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, dans le contexte actuel, c'est difficile de prévoir.
Mme Gamache (Valérie) : Je
sais que vous n'avez pas de contrôle sur les frontières, là...
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas de contrôle sur les frontières, mais il y a une chose qui est sûre, nous,
le recrutement, on le poursuit avec Recrutement Santé Québec, on organise des
missions virtuelles aussi, et, dans le domaine de la santé en général... Il y a
des gens qui ont des profils dans le domaine de la santé qui se sont inscrits
dans Arrima, qui ont fait des déclarations d'intérêt. Donc, à partir du moment
où les frontières vont réouvrir, on va pouvoir faire des invitations. Je pense
notamment aux infirmières. On a des infirmières qui ont déclaré leur intérêt
dans Arrima, mais ça prend une marge de manoeuvre pour pouvoir les sélectionner
puis les inviter à venir au Québec. Mais, pour ce qui est de juin, ça dépend du
contexte mondial aussi puis des mouvements de population. La majorité des
frontières des États sont fermées actuellement.
Mais, au-delà de ça, on envoie un message
aussi que, lorsqu'on va revenir à la situation normale, l'immigration va jouer
son rôle aussi, va faire sa part pour contribuer aux besoins du poste de
préposé aux bénéficiaires dans les différents établissements.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le ministre, M. le sous-ministre. Pour le projet pilote, bon, ce qu'on
comprend, c'est que ça va être assez difficile, là, de les faire venir dans le
cadre de l'appel, si on veut, lancé hier par le premier ministre pour les
10 000 personnes, là. D'une part, ça, ça va être assez... c'est
illusoire de penser qu'ils vont embarquer là-dedans.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, tout dépend de l'ouverture des frontières. Effectivement, tout dépend de
l'ouverture des frontières, mais c'est sûr que nous, le temps de mettre en
place l'architecture du programme, on va pouvoir rendre ça opérationnel à
partir du mois de juin. On va être prêts puis on va déjà avoir identifié, à
l'étranger, quels candidats peuvent venir ici, au Québec, qui sont intéressés à
rentrer dans le programme pilote. Alors, lorsque les frontières vont réouvrir,
on va être prêts.
M. Lacroix (Louis) : Et est-ce
que des gens qui... parce que, bon, je comprends que nous, on offre une
formation aux préposés aux bénéficiaires, là, mais dans d'autres pays aussi,
là, il y en a de ces formations-là.
Est-ce que vous allez reconnaître les
équivalences de ces gens-là? Si, par exemple, une personne en France, n'importe où, au Guatemala, n'importe où, a suivi une formation comme
celle-là, est-ce qu'elle va devoir quand même refaire une formation ici pour
pouvoir accéder à un poste comme ça ?
M. Jolin-Barrette : De la façon dont on envisage le programme, et ça, c'est sous
réserve d'ajustements, il va y avoir deux volets au programme, un premier volet
qui va demander au moins deux ans d'expérience dans le pays d'origine de la
personne, et, par la suite, le fait de travailler au Québec durant un certain
moment. Donc, oui, on va reconnaître l'expérience acquise à l'étranger sous
réserve des règles en vigueur, là, dans les établissements québécois, là. Je
pense qu'il y a des petites formations en matière de CSST à suivre, là, mises à
niveau à ce niveau-là.
Et il va également y avoir
un volet aussi pour venir suivre la formation ici. Et, si vous venez suivre la formation
ici, le temps de travail va être réduit à la suite du programme de formation.
Donc, vous allez venir suivre votre formation de 870 heures puis vous
allez avoir besoin de travailler environ un an pour avoir la résidence
permanente.
Donc, dans le fond, ce qu'on
fait avec le programme pilote, on le module vraiment précisément pour
qu'il soit attrayant, pour attirer des gens de l'étranger qui vont venir
travailler ici, dans nos établissements, et pour leur dire : Bien, voici,
vous avez un programme très particulier parce qu'on a besoin de vous dans ce
domaine-là précisément.
Puis tout ce qu'on veut faire en immigration
depuis que la CAQ est arrivée au gouvernement, c'est vraiment de s'assurer que,
lorsqu'on accueille quelqu'un au Québec, lorsqu'on la sélectionne, bien, elle
vient répondre, elle vienne combler un besoin du marché du travail québécois.
On veut vraiment avoir un arrimage entre les deux parce qu'avec les anciens
programmes qu'on avait on n'avait pas de contrôle à ce niveau-là, et notamment
au niveau du volume aussi, c'est pour ça qu'on a un inventaire de
38 000 dossiers à Ottawa.
M. Lacroix (Louis) :
Mais on a l'impression que ces gens-là vont davantage aller s'installer dans la
région de Montréal, étant donné que c'est là que sont les besoins, là.
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, pour les préposés aux bénéficiaires, oui, il y a de grands
besoins à Montréal. Mais ce que nous permet de faire le programme pilote et ce
que nous permet de faire Arrima, c'est d'assurer une régionalisation aussi.
M. Lacroix (Louis) :
Oui, mais, dans ce cas-ci, les besoins sont à Montréal, on s'entend.
M. Jolin-Barrette : Oui,
oui, dans ce cas-ci, je suis d'accord, les besoins sont à Montréal, sauf qu'il
y a certains... aussi, dans certaines régions... il y a des demandes de
préposés aussi dans certaines régions. C'est sûr qu'à Montréal c'est plus
criant, mais ce n'est pas vrai que, dans toutes les régions... elles sont bien
dotées en matière de préposés aux bénéficiaires, là.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous. Une précision d'abord. Quand vous avez parlé tout à l'heure de
la durée de travail exigée, vous avez parlé de 18 mois. C'est donc dire
que vous rehaussez la durée de travail exigé, si je comprends bien?
M. Jolin-Barrette : En
fait, pour le programme diplômé, actuellement ce n'était aucune expérience de
travail. Vous aviez un niveau sept de français, vous aviez un diplôme prévu à
la liste, là... bien, pas à la liste, prévu de... universitaire ou collégial
technique ou D.E.P., vous aviez automatiquement votre CSQ.
Pour le PEQ diplômé, nous, on rajoute une
expérience de travail d'une année. Donc, maintenant, tous les mêmes diplômes
restent admissibles, mais, par contre, il faut avoir travaillé un an à temps
plein et avoir son niveau sept de français.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que... Continuez, excusez, allez-y.
M. Jolin-Barrette : Pour
le PEQ travailleur, présentement c'était une année de travail, peu importe la
catégorie d'emploi, 0, A, B, C ou D. Là, ce qu'on fait, c'est que maintenant on
va exiger 36 mois de travail, donc trois ans, pour les niveaux 0, A,
B, et les niveaux C, D sont retirées de la liste, sont retirés du programme, et
on retourne à la situation en vigueur avant le 1er août 2018.
Donc, entre 2010 puis 1er août 2018,
les emplois du niveau C et D n'étaient pas admissibles au PEQ. 1er août
2018, les libéraux avaient rendu les emplois de niveau C et D admissibles
jusqu'à aujourd'hui. Maintenant, on les retire. Pour les entreprises et les régions
qui vont avoir besoin d'un niveau C et D, on va pouvoir les inviter par
Arrima.
M. Bergeron (Patrice) :
Pour le bénéfice de tous, pouvez-vous mentionner c'est quoi...
M. Jolin-Barrette : Oui,
les catégories? Je vous donne un exemple, 0, généralement, c'est les
gestionnaires. A, c'est les postes de professionnels, exemple, médecin,
architecte, avocat. B, c'est ce qui a des compétences techniques, donc, exemple,
boucher, cuisinier, photographe, artisan, athlète. Donc, ça, c'est B. C, c'est
des emplois avec peu de compétences techniques, là, exemple, comme, je vous
dirais, commis administrateur de la paie ou réceptionniste. Et D, c'est plus
des emplois, supposons, de manœuvre, où ils n'exigent pas de formation du tout.
C'est l'apprentissage directement en entreprise.
M. Bergeron (Patrice) : En
augmentant les exigences d'expérience, est-ce que ce n'est pas de nature à
décourager ou à rendre plus difficile l'obtention, donc, de la citoyenneté ou
l'immigration?
M. Jolin-Barrette : Bien non,
pas du tout, parce que, nous, ce qu'on souhaite, là, c'est que les gens qui
viennent au Québec soient pleinement intégrés et soient pleinement accueillis
dans leur communauté d'accueil. Donc, ce que ça va faire, le fait de prolonger
d'une année pour l'expérience de travail pour les diplômes universitaires et
collégiaux, ça va faire en sorte que la personne, elle va acquérir aussi une
expérience sur le marché du travail, plus uniquement à l'école. Pour la durée
de travail pour les travailleurs étrangers temporaires, ce que ça fait, c'est
que ça amène un avantage pour les communautés parce que la personne va devoir
demeurer trois ans à l'emploi. Donc, ça assure notamment une plus grande
régionalisation. Ça peut diminuer aussi les coûts pour les entreprises parce
que, lorsqu'on était en pénurie de main-d'oeuvre aussi, bien, souvent, il
fallait toujours rechercher à l'étranger. Là, ça permet au travailleur de
demeurer plus longtemps dans l'entreprise, dans la région. Donc, moi, je pense
que ça va permettre de régionaliser davantage l'immigration.
M. Lacroix (Louis) : Juste
une précision. Vous dites que, dorénavant, il va avoir besoin d'avoir travaillé
pendant un an, là. Mais comment on fait pour... Quand on est ici comme
étudiant, pour avoir travaillé pendant un an après avoir... notre diplôme, vous
exigez un an... d'avoir travaillé un an, mais on n'a pas le diplôme encore
dans... Tu sais, comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, actuellement, là, quand vous graduez, vous bénéficiez d'un permis de
travail postdiplôme. Donc, tous les domaines de formation, le fédéral vous
délivre un permis de travail post-diplôme. Donc, vous allez, pendant cette
année-là, bénéficier de votre permis de travail postdiplôme, ce que la majorité
des étudiants qui demeurent au Québec à la suite de leurs études font.
M. Lacroix (Louis) : O.K.
Donc, vous prenez votre formation d'un an... En fait, vous travaillez dans
votre domaine pendant un an avec...
M. Jolin-Barrette : Non, ce
n'est pas nécessairement dans votre domaine. Dans le fond, là, exemple...
M. Lacroix (Louis) : Dans un
domaine équivalent?
M. Jolin-Barrette : ...je
fais des études en droit, O.K., je gradue cette année, en 2020, et je dois
travailler pendant un an. Supposons, je viens travailler avec vous, M. Lacroix,
comme journaliste, pendant une année. Au bout d'une année...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Jolin-Barrette : Et donc
je vais travailler avec vous après un an et je crois qu'après un an de travail
avec vous, je vais mériter le fait d'être sélectionné.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous me permettez ma deuxième question maintenant? Juste une question. À
quel titre l'étudiant, le finissant va rester au Québec, au Canada pendant son
année de travail?
M. Jolin-Barrette : Pendant
son année de travail, il bénéficie d'un permis de travail postdiplôme, donc il
est à titre de travailleur étranger durant ce moment-là, il bénéficie d'un
permis de travail postdiplôme. Généralement, c'est de la durée équivalente de
la formation.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
permettez, donc... permettez, M. le modérateur. On voit donc que ça a été très
difficile de recruter des préposés aux bénéficiaires dans les dernières années.
Vous avez parlé des chiffres, là, mais qu'est-ce qui vous fait croire que,
maintenant, ce serait beaucoup plus séduisant pour un étranger de venir
travailler comme préposé aux bénéficiaires, maintenant, même si vous mettez un
programme spécial en place? Qu'est-ce qui fait que quelqu'un en Algérie va être
au courant des excellentes conditions puis va être vraiment tenté, tout à coup,
de venir s'installer ici pour travailler comme préposé?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans un premier temps, on fait des missions de recrutement. Comme je vous le
dis, on va mettre l'accent, avec Recrutement Santé Québec, précisément
là-dessus, mais ce qu'il faut dire, c'est que le programme est beaucoup plus
avantageux.
Exemple, avant, quelqu'un qui déclarait
son intérêt à venir au Québec ou qui était sélectionné dans le cadre du PRTQ
avant Arrima, bien, il y avait une grille de sélection, et ça ne veut pas dire
qu'il passait nécessairement à la grille. Parce que, dans l'ancien système, là,
il y avait une grille, donc vous aviez un pointage relativement aux études;
ensuite, vous aviez un pointage par rapport à la connaissance de la langue
française; ensuite vous aviez un pointage par rapport à l'âge que vous aviez
aussi, vous aviez plus de points.
Avec le programme pilote, ce qu'on va
pouvoir faire, c'est exiger uniquement, et c'est notre intention, le fait
d'avoir travaillé dans ce domaine-là durant une période de deux ans dans le
pays d'origine et, par la suite, s'engager à travailler ici un autre deux ans
comme préposé aux bénéficiaires ou de suivre la formation de préposé aux
bénéficiaires au Québec et de travailler un an comme préposé aux bénéficiaires.
Donc, ça, ces conditions-là, ce sont des conditions attractives qui vont
permettre au Québec d'attirer des immigrants qui souhaitent oeuvrer dans ce
domaine-là et exercer cette profession-là.
La structure des programmes du PEQ et du
PRTQ, là, par le biais d'Arrima, puis l'ancien PRTQ avant le 1er octobre 2018,
n'étaient pas adaptés à la réalité des préposés aux bénéficiaires, parce que
c'est une courte formation et que le niveau de scolarité n'était pas très
élevé. Donc, au niveau du pointage, avec l'ancien système, ça ne permettait pas
de favoriser la sélection des personnes qui exercent ce corps d'emploi là.
C'est pour ça que moi, j'ai bon espoir qu'avec le programme pilote on va être
plus attractifs à ce niveau-là.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Le 550, juste pour être sûr, c'est un maximum que la loi permet?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, oui...
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous pourriez dire 800, 1 000, 2 000?
M. Jolin-Barrette : Non. Je
ne peux pas, parce que, dans la loi actuelle sur l'immigration, c'est 550 par
programme pilote permanent puis, je pense, c'est 450 par programme pilote
temporaire.
M. Bossé (Olivier) : Vous
disiez le PEQ est rendu à 86 %, si j'ai compris.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Bossé (Olivier) :
Vous voyez que ça devrait être combien? Vous voulez évidemment le diminuer, là.
M. Jolin-Barrette :
Bien, je ne peux pas vous dire en pourcentage, là, mais c'est sûr qu'il faut
qu'il y ait un équilibrage entre le PEQ puis le PRTQ parce que justement on se
retrouve dans une situation où on a des besoins précis dans certains domaines
particuliers. Je vous donnais l'exemple des infirmières tout à l'heure, là.
Moi, j'ai des infirmières qui se retrouvent dans Arrima présentement, de
l'étranger. On voudrait bien les sélectionner, sauf qu'on se retrouve avec une
capacité d'accueil qui est limitée. Donc, il faut faire des choix puis il faut
surtout prioriser les besoins du Québec, du marché du travail. Donc, il faut
vraiment orienter la sélection de l'immigration en ce sens-là, puis c'est ça
qu'on fait.
M. Bossé (Olivier) :
L'amélioration, depuis le mois de novembre, la plus importante, au PEQ, que
vous avez apportée, c'est quoi, vous pensez?
M. Jolin-Barrette :
Bien, je vous dirais que la plus grande critique, c'était le fait qu'il y avait
des listes. Là, on n'a plus de listes.
Dans le fond, on avait fait des listes au
mois de novembre dernier en fonction des emplois qui étaient en pénurie et qui
étaient en déficit, à la fois pour les domaines de formation, donc pour le PEQ
diplômés, et à la fois pour le PEQ travailleur, donc en fonction, là, des
500 professions les plus en déficit. Donc, c'était vraiment en fonction
des besoins régionaux.
Il y a plusieurs acteurs, vous les avez
vus au mois de novembre dernier, qui ont dit : Bien, écoutez, moi, la
formation qu'on donne dans mon université en région ou au cégep en région n'est
plus admissible, donc j'ai des craintes par rapport à mon attractivité.
Maintenant, tout ça est disparu parce qu'on dit : Tous les programmes sont
admissibles, on offre l'opportunité à tout le monde de pouvoir appliquer dans
le PEQ. Ce qu'on exige, par contre, c'est d'avoir une expérience de travail
d'un an pour les diplômés universitaires, collégiaux; pour les D.E.P., c'est deux
ans d'expérience.
M. Laforest (Alain) :
...français, ça reste?
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'exigence au niveau du français, ça reste. Mais, dans le règlement, il y a
plusieurs façons de démontrer la connaissance du français. Exemple, tantôt je le
disais, si vous avez étudié trois ans au secondaire en français, exemple, un
ressortissant français, là, qui vient étudier au Québec, lui, il pas besoin de
passer un test de français parce qu'il a été dans un lycée français, supposons.
La deuxième option, c'est que vous présentez un test de français, que vous...
le test linguistique international. Donc, ce test-là, il demeure. Ce qui est
enlevé, c'est le cours qui était donné, notamment par les commissions
scolaires, qui est retiré.
M. Laforest (Alain) : Ça
fait que vous n'offrez plus de formation.
M. Jolin-Barrette :
Pardon?
M. Laforest (Alain) :
Vous n'offrez plus de formation.
M. Jolin-Barrette : Non.
Bien, en fait, le... Nous, on offre toujours des cours de francisation, le
ministère de l'Immigration, mais la personne devra passer un test de français
niveau sept. Elle doit avoir son attestation qu'elle a un niveau 7 de français.
Donc, pour quelqu'un qui ne parle pas français à son arrivée ici, qui vient
étudier, supposons, dans un établissement anglophone, et qui vient d'un pays où
la langue française ce n'est pas la langue du pays d'origine, bien, la
personne, même si elle suit des cours de français offerts gratuitement par le
ministère de l'Immigration, puis il y a des allocations aussi pour ça,
ultimement, elle va devoir produire une attestation, donc, le test de français,
qu'elle a un niveau 7 de français pour être admise dans le PEQ. Ça, ça ne
change pas. Tout ce qu'on fait, c'est que dans... On retire le cours unique où
il y avait des allégations de fraude dedans.
Le Modérateur
: Valérie
Gamache, une précision.
Mme Gamache (Valérie) :
Oui, juste... L'entrée en vigueur de tout ça, c'est...
M. Jolin-Barrette : Là,
présentement, aujourd'hui, c'est le projet de règlement qui est publié à la Gazette
officielle. Donc, c'est une publication de 30 jours, une
prépublication. Et il entrera en vigueur lorsqu'il sera édicté par le
gouvernement, donc, probablement au courant de l'été. Et c'est important de le
dire, le français... Le niveau de français pour le conjoint est de
niveau 4. Ça, ça va entrer en vigueur un an après la prise officielle du
règlement. Pour ce qui est de la clause transitoire, bien, dans le fond, tout
le monde qui avait appliqué dans le PEQ avant l'entrée en vigueur du règlement
bénéficie des anciennes règles. Et pour ceux qui ne sont pas régis par les
anciennes règles, il y a une clause transitoire d'un an. Exemple pour les
travailleurs C et D qui sont présentement au Québec qui n'ont pas atteint leur
un an pour appliquer dans le PEQ, eux vont bénéficier pendant une année
supplémentaire de cette possibilité-là d'appliquer dans le PEQ, même chose pour
les étudiants étrangers qui vont pouvoir appliquer dans le volet travailleur.
Mme Gamache (Valérie) :
Et est-ce que ça change vos objectifs en immigration, de remodeler tout ça ou
si...
M. Jolin-Barrette :
Qu'est-ce que vous voulez dire par les «objectifs»?
Mme Gamache (Valérie) :
Bien, vous aviez établi des objectifs, là. Le premier ministre parlait qu'on
allait accueillir 44 000, je pense, immigrants.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Gamache (Valérie) :
Bon. Est-ce que ça change ça?
M. Jolin-Barrette :
Bien, non. Ça ne change pas ça parce que, là, on parle vraiment de la
sélection. Vous avez, en immigration, les cibles de sélection, puis vous avez
les cibles d'admission. Dans les cibles d'admission, il n'y a pas juste
l'immigration économique qu'on sélectionne, il y a aussi les réfugiés et il y a
aussi le regroupement familial. Donc, il y a trois volets. Nous, pour 2020, on
ne changera pas les cibles d'admission. On reste entre 43 000 et
44 500. Le premier ministre a indiqué que, pour l'année 2021, les
cibles allaient diminuer en raison du contexte, mais pour nous, au niveau de la
sélection, ça ne change pas. On doit sélectionner entre 12 000 et
15 000 CSQ cette année.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Là, malgré tout, vous voulez donc diminuer les gens qui passent par le PEQ, le
nombre de personnes. Vous n'avez pas voulu donner de chiffres, mais est-ce que
vous pouvez nous dire... De moitié? Est-ce que ça peut être de moitié, le
nombre de personnes qui vont passer par le PEQ?
M. Jolin-Barrette : Il
n'y a pas d'objectif en termes de pourcentage de diminution dans le PEQ. Ce
qu'on veut faire, c'est de se donner davantage de souplesse pour aller
sélectionner davantage de personnes dans le Programme régulier des travailleurs
qualifiés. Donc, actuellement, c'est 86 % d'un côté et 14 % de
l'autre. On veut rééquilibrer le tout entre les deux, mais c'est sûr que ça ne
se fera pas du jour au lendemain. Il n'y aura pas une baisse drastique dans le
PEQ à 25 %, supposons. C'est un équilibre à avoir entre les deux
programmes.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...inévitablement.
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
va baisser inévitablement parce qu'on exige une expérience de travail. La
catégorie C et D est retirée aussi. Donc, ça, c'est une partie qui ne sera
plus admissible au PEQ. Alors, on va les retrouver dans le PRTQ maintenant.
Mais l'importance d'utiliser le PRTQ puis
Arrima, c'est qu'on peut vraiment choisir, on peut vraiment inviter en fonction
des besoins du Québec, des besoins du marché du travail, des besoins régionaux.
Ça nous donne beaucoup plus de latitude pour répondre concrètement aux besoins
qu'on a en fonction des besoins spécifiques. Je vous donnais l'exemple des
infirmières. Ça peut être d'autres domaines précis où on dit : Bien, on a
une pénurie dans ce domaine-là, donc on favorise tel type d'emploi en matière
de sélection.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
O.K. Avant de donner la parole à Alain Laforest, pour une dernière précision,
pourquoi avoir retiré précisément les niveaux C et D?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, on retourne avant le 1er août 2018. Ça faisait un an et demi qu'ils
étaient admissibles. Ces domaines de formation là, ce sont des emplois
généralement peu qualifiés, et on veut s'assurer que, lorsqu'on sélectionne une
personne immigrante à titre de travailleur étranger temporaire, bien, elle
réponde aux besoins d'une façon durable. Et l'immigration est appelée... Et le
marché du travail, les études du marché du travail démontrent que ça va prendre
davantage de spécialisation. L'économie se transforme. Alors, il faut avoir une
flexibilité à ce niveau-là, et on veut s'assurer que, pour ces corps d'emploi
là, on puisse les sélectionner véritablement en fonction des besoins précis.
C'est pour ça que, maintenant, ils vont se retrouver dans Arrima et non plus
dans le PEQ.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Parce
que vous avez noté un taux de chômage supérieur de ces personnes-là ou des...
M. Jolin-Barrette : Bien, actuellement,
c'est trop tôt pour évaluer le taux de chômage en lien avec la COVID. C'est ça,
votre question?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Non, non, mais sur les niveaux C et D, là, est-ce que vous avez noté justement
un taux de chômage plus élevé des personnes qui occupaient un emploi dans les
niveaux C, D, que ce soient des personnes immigrantes ou des personnes qui
sont nées ici, au Québec, et c'est pour ça que vous voulez réduire un peu le
bassin?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
votre question porte aussi sur le fait que les personnes qui sont nées ici
aussi... On constate que, pour les personnes immigrantes qui arrivent, généralement,
le taux de chômage est plus du double que celui de la population native. Alors,
je ne peux pas répondre précisément à votre question sur le pourcentage de taux
de chômage. Il faudrait que je fasse des vérifications. Mais il y a une volonté
concrète de dire que les personnes qu'on accueille par le biais du PEQ, c'est
des gens qui ont déjà une formation spécifique, des emplois à valeur ajoutée,
et donc on veut s'assurer que le marché du travail, dans un premier temps, ceux
qui sont admissibles au PEQ aient des compétences spécialisées.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Depuis l'automne dernier, un sous-ministre adjoint a été muté à d'autres
fonctions. Le sous-ministre en titre a été... va être remplacé à compter du
15 juin prochain. Est-ce que, tout d'abord, c'est à votre demande que
M. Matte a perdu son emploi? Et, est-ce que le coup de balai est terminé
au ministère de l'Immigration?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans un premier temps, il n'y a pas de coup de balai au ministère de
l'Immigration. M. Matte va quitter le 15 juin prochain. Je tiens à le
remercier pour ses états de service au ministère de l'Immigration.
M. Matte est un fonctionnaire de carrière qui a oeuvré dans plusieurs ministères,
notamment le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Il a été
sous-ministre en titre, également, au ministère de l'Éducation. Il s'est
retrouvé au ministère de l'Immigration en 2017.
Je tiens à vous rappeler que, lorsqu'il
est arrivé, la situation n'était pas drôle, au ministère de l'Immigration.
M. Matte a réussi à redresser la barre au cours des trois dernières
années. Il s'est retrouvé avec un ministère, à l'époque, je vous référerais au
rapport de la Vérificatrice générale, qui était lapidaire à l'endroit du
ministère de l'Immigration, a réussi à prendre le rapport de la Vérificatrice
générale, à redresser le ministère de l'Immigration et, depuis qu'on travaille
ensemble, depuis le mois d'octobre 2018, on a fait grandement avancer le
ministère de l'Immigration, le parcours d'accompagnement personnalisé, des cours
gratuits pour les personnes immigrantes en matière de français, réforme
d'Arrima, projet de loi n° 9, le Programme de l'expérience
québécoise. Alors, c'est quelqu'un de très compétent et je tiens à le remercier
pour ses services.
Alors, pour ce qui est de la
nomination, bien, c'est les emplois supérieurs et le Conseil des ministres qui
déterminent, et ça arrive fréquemment que les sous-ministres quittent et vont
relever d'autres défis. Alors, je lui souhaite bonne chance. Mais, chose
certaine, je le remercie grandement pour sa contribution.
Le Modérateur
:
Alain Laforest.
M. Laforest
(Alain) : Une question qui se répond par oui ou
par non. Tous ceux qui étaient là en novembre dernier qui sont venus ici, à
l'Assemblée nationale dans le cadre du programme PEQ, il n'y a rien qui change,
eux, là? Il n'y pas de... Avec votre 2.0, il n'y a pas de changement, là, ils
continuent à être dans le processus puis ils vont faire partie de la sélection?
C'est l'engagement que vous aviez pris, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, sous réserve du fait que, ceux qui n'ont pas déposé leur demande
dans le PEQ à ce jour devront avoir une année d'expérience de travail
universitaire ou collégiale, et si c'est un D.E.P., c'est deux ans
d'expérience.
M. Laforest
(Alain) : Mais ceux qui ont répondu à l'appel que
vous aviez dit en disant : Inscrivez-vous, tout ça, c'est réglé, là, ils
restent, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, eux, s'ils ont déjà déposé leur demande, c'est déjà réglé, ils
sont déjà admis, là. Mais il faut dire qu'il y a des conditions... il y avait
des conditions à respecter dans le PEQ avant. Donc, je vous donne un exemple. Le niveau 7 de français était là
avant et il demeure. Donc, il faut s'assurer que ces personnes-là parlaient
déjà français au moment... pour être admissibles. Mais, pour eux, ils
bénéficient de la clause transitoire, puis pour ceux qui ont déjà déposé leur
demande au PEQ, ils sont traités selon les anciens critères. Pour ceux
qui déposeront après l'entrée en vigueur du règlement, il faudra travailler un
an si c'est universitaire, collégial; deux ans, si c'est un D.E.P.
Le Modérateur
: On passe maintenant aux questions en anglais avec
Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay
(Cathy) : I'm not sure, Mr. Jolin-Barrette, to
understand your pitch today for orderlies. Because you know that the pandemic
hit hard across the world in seniors homes, so you have many countries that are
facing the same challenges than Québec today, so you have competitors that want
also to recruit orderlies, some other countries.
So why orderlies across
the world would be interested to come here, in Québec, knowing that they don't
know when the borders will reopen?
M.
Jolin-Barrette : Well, because we will have a
great program for her, an advantageous program...
Mme Senay
(Cathy) : How?
M.
Jolin-Barrette : Because the criteria for the
selection will be great for them because we need them in our seniors homes. And
with that program, we will select 550 «préposés aux bénéficiaires»...
Une voix
:
Orderlies.
M.
Jolin-Barrette : Orderlies? Orderlies. So
that's really important for us because, during the years between 2013 and now,
we only have selected 115 orderlies because our
two main programs, le Programme régulier des travailleurs qualifiés et le Programme de l'expérience québécoise was not
attractive for them because, sometimes, they didn't succeed to be selected in
these programs, because the rules are too strict for them to be... was not
shaped for their profiles.
So what we will do with
our new pilot program is the fact that we will ask two years in their country
as workers of... orderlies and after, here, two years working in seniors homes
as orderlies. There will be another side of that program that, if you come
study as orderlies here and, after that, you work one year here, you will be
selected by Québec. So it gives
you a good advantage to immigrate here, in Québec, and it will be really shaped for their profiles. So that's why I'm
saying to you that it will be attractive.
But for sure, now, the
borders are closed, but QuébecGovernment will be ready when the borders
will open. And another important fact, that we are now still working on
recruitment and selection because we have a virtual recruitment mission and we
are working with Recrutement Santé Québec. So we have already some links with outside to be sure to be ready
when the border will reopen.
Mme Senay
(Cathy) : And, when you look at... Do you
have... Did you think about it in retrospect, how many orderlies did Québec deprive itself of by cutting
immigration levels last year? Did you calculate that or have this reflection?
M.
Jolin-Barrette : Well, you know, as I said
before, we only selected 115 orderlies during seven years. So there's no
link between the level of immigration and the number of orderlies that we have.
And also, when we make the down of the level of immigration, it was not only on
workers. You have, on the three main categories, refugees, workers and also
family reunions, reunification.
Le Modérateur
: Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Just to be clear, so the pilot program, on how it works, if the
person in the foreign country has worked two years in any aspect of health or...
M.
Jolin-Barrette : As an orderly.
M. Authier (Philip)
:...as an orderly, so that person would get higher
points, more points to come to... Just on how the pilot program works...
M.
Jolin-Barrette : Yes. We are still working on
it. And, in the next weeks, we'll be able to make that publication and to make
the rule clearer. But it's not like with... The condition... The criteria that
you will be selected, it's not by a number of points. It's about a checklist,
about the fact: do you have the experience of working two years? Yes, no? And
do you work two years here, in Québec, as...
M. Authier (Philip)
:
As an orderly.
M.
Jolin-Barrette : ...an orderly? First of all.
Second, on the side of the student, you will have to make that program here,
and, after that, you work one year here. So that's the main criteria on the
program. That's not like in the old Programme régulier des travailleurs qualifiés,
with a «grille», that you have some score and say you have how many points and...
M. Authier (Philip)
:Yes. You got more points if you spoke French and more
points if this and that...
M.
Jolin-Barrette : That's it. Yes. That's not
the same thing. So with that pilot program, we have more flexibility about
that. And the program is... will be really attractive.
M. Authier (Philip)
: And will you be advertising this program in other countries or...
Because Mr. Legault was here yesterday, saying : We really need this
workers. Is there going to be some sort of communicationsprogram? Because, once I write this
story... It happens every time, people write to me and they say : We'd
like to apply, where do we apply? But you have... This has to be adopted by
regulation...
M.
Jolin-Barrette : Yes, that's it. So, that's
why I'm saying to you that we're still working on it right now. But I was
thinking that it was important to say that to you today because with the
modification that we do with the «Programme de l'expérience québécoise»,
there's a reason why we didn't select our «préposés aux bénéficiaires» in these
program. So, it was not made for them. So, we have some delegations outside
Canada that will be able to make some selection. And inside the delegation of
Québec, outside Canada, we have «des bureaux d'immigration du Québec» inside
the delegations. So, we have some employees of the Immigration Minister
everywhere in the world.
So, we make some recruitment,
and we work with «Recrutement Santé Québec», we work with some missions
outside. So, we do a lot of things to make some recruitment. We have «les
Journées du Québec à Paris», we have «les Journées du Québec au Maroc»... en
Colombie aussi.
So, when the borders will
be reopened, we'll be able to say : Come here in Québec to do that kind of
job. Because that was the main problem of the immigration system in Québec:
Québec Government didn't add the control on what are his needs about the job
market. What we do with the reform today with the «Programme de l'expérience
québécoise», it's that we have more space on the «Programme régulier des
travailleurs qualifiés» to select precisely the people that answer the Québec
labor market.
Le Modérateur
:
Samuel Pouliot, CTV.
M. Pouliot
(Samuel) : Just, can you explain in English
why there's only 550 positions available, considering there's
10 000... that we need 10,000 new orderlies.
M.
Jolin-Barrette : Yes. The law of immigration
that was adopted in 2018 only give me the possibility to have a pilot program
of maximum of 550 immigrants. So that's on the permanentary side and, for
the pilot program temporary, it's 450, I think. So that's the maximum that I
can make for that program.
M. Pouliot
(Samuel) : OK. And is
there any progress for refugees who are already working as orderlies. Will they
be eligible for this program?
M.
Jolin-Barrette : Yes, these asylum seekers,
Premier gave me the responsibility to find a solution to thank them that they have
worked in the CHSLD. So we are looking that right now and find some solutions. We have to talk with the federal Government because, when you are an
asylum seeker, it's on the jurisdiction of the federal
Government, so we have to find some arrangements with
the federal Government. So we
are working on that right now, so, as soon as possible,
I will give you some news about that.
Mme Senay
(Cathy) : More generally about the Quebec
Experience Program, just to hear you about this... because now, it's experience,
experience, experience. Do you have an impression that this popular program
will lose its attractiveness, because you are going to reduce the number of
people?
M.
Jolin-Barrette : Well, I mean, you will need
to be during a more long time in Québec before getting the certificat de
sélection du Québec, but I think it's good, because sometimes it was only one
year, and you get the certificat de sélection du Québec. Example, for the
«diplôme d'études professionnelles», some schools give that in only a few
months. So you didn't get enough experience of Québec. And also, why we put
more time is the fact that some businesses, some enterprises, say to us :
Well, the people who are working for us move quickly, change jobs. It also
stabilizes the work market. And also, for the regionalization, that's really
good news, because it says : Oh! you will have to be in your region during
two or three years. So maybe it will help for regionalization.
Le Modérateur
:
Alors, je remercie tout le monde. Merci, M. le ministre. Merci, M. le
sous-ministre adjoint. Bonne journée.
M.
Jolin-Barrette :Merci.
(Fin à 12 h 30)