L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Conférence de presse de M. Simon Jolin-Barrette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Conférence de presse de M. Simon Jolin-Barrette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration

Une réforme du PEQ pour une meilleure intégration au marché du travail

Version finale

Le jeudi 28 mai 2020, 11 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures trente minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Bienvenue au point de presse du ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Simon Jolin-Barrette. Il est accompagné aujourd'hui du sous-ministre adjoint à l'Immigration et à la Prospection, M. Owen-John Peate. M. le ministre, la parole est à vous.

M. Jolin-Barrette : Bonjour à tous, M. le sous-ministre adjoint à l'Immigration et à la Prospection, M. Peate, Mmes et MM. membres de la tribune des médias.

Depuis notre arrivée, nous avons l'ambition d'une immigration réussie. Cela passe notamment par un meilleur arrimage entre les compétences des personnes immigrantes et les besoins du marché du travail québécois.

Nous veillons constamment à favoriser une meilleure francisation et une intégration réussie des personnes immigrantes à la société québécoise. C'est la logique qui a guidé toutes nos actions depuis la dernière année.

Le redémarrage économique du Québec post-COVID doit se faire avec la contribution de tous. L'immigration est une partie de la solution. Il faut donc que nos programmes d'immigration, notamment le Programme de l'expérience québécoise, permettent la sélection de travailleurs ayant les qualifications et les compétences requises pour être en emploi et s'y maintenir dans une économie en pleine transformation. C'est dans cette logique que s'inscrit la réforme du PEQ que je vous présente aujourd'hui.

À sa création, en 2010, le PEQ avait été pensé comme une voie accélérée vers l'immigration permanente pour une quantité limitée de candidats. Or, le PEQ connaît depuis une popularité en forte croissance, tellement que la part du PEQ dans le nombre de certificats de sélection du Québec, les CSQ, délivrés annuellement aux travailleurs qualifiés est passée de 5 % en 2010 à 86 % en 2019. À ce niveau, le PEQ prend toute la place dans la catégorie des travailleurs qualifiés et paralyse le Programme régulier des travailleurs qualifiés, Arrima. Le PEQ ne peut pas être le seul moyen d'immigration au Québec. La pertinence de réformer le PEQ était réelle l'automne dernier, elle l'est d'autant plus aujourd'hui.

Depuis notre arrivée, nous avons entamé une importante réforme afin de réparer et d'améliorer notre système d'immigration québécois. Les gestes que nous posons aujourd'hui s'inscrivent dans cette grande réforme de l'immigration entreprise depuis le mois d'octobre 2018. Il s'agit d'un jalon supplémentaire que nous posons pour nous assurer que le Québec soit parmi les leaders mondiaux en matière d'immigration.

Nous avons donc entrepris une vaste démarche de consultation sur le PEQ auprès des représentants du milieu économique, syndical, de l'éducation et de la jeunesse. Un appel de mémoires a également été lancé du 19 février au 13 mars 2020. 55 mémoires ont été déposés par divers groupes ou individus qui ont pu exprimer leurs points de vue et émettre des recommandations. Il s'agit d'un exercice de consultation sérieux et rigoureux.

Les partenaires ont été nombreux à me dire qu'il était important de préserver au maximum la prévisibilité du programme et que l'accessibilité soit la plus limpide possible. Aujourd'hui, je vous dis : message reçu. Ce que j'annonce aujourd'hui tient compte de vos préoccupations.

Les modifications aux conditions de sélection au PEQ visent quatre objectifs principaux, le premier étant une meilleure intégration au marché du travail; le second, une sélection plus efficace et répondant aux besoins du marché du travail; troisièmement, une acquisition des compétences en français qui facilite l'intégration; et, quatrièmement, une intégrité renforcée du programme en matière de démonstration de la connaissance du français.

Essentiellement, notre vision repose sur l'acquisition d'une expérience accrue sur le marché du travail québécois. Nous avons donc fait un choix très clair. Le PEQ valorisera davantage l'expérience de travail tant dans son volet diplômés que travailleurs étrangers. Ce choix s'inscrit parfaitement dans notre volonté de mieux arrimer l'immigration avec les besoins spécifiques du Québec et se développe en toute cohérence avec les impératifs de la relance économique du Québec.

Ainsi, une expérience de travail sera exigée à la suite du programme d'études au volet diplômés du Québec. Les détenteurs d'un baccalauréat, d'une maîtrise, d'un doctorat ou d'un diplôme d'études collégiales techniques devront être en emploi au moment de la présentation de la demande et avoir acquis 12 mois d'expérience de travail à temps plein au cours des 24 mois précédant la date de la présentation de la demande.

L'expérience de travail acquise n'a pas à être en lien avec le domaine de formation. Elle doit toutefois être acquise dans un domaine d'emploi de niveau 0, A ou B de la Classification nationale des professions, soit le code CNP. Prenons un exemple, le mien. J'ai étudié en droit, je suis avocat. Je pourrais pratiquer comme technicien juridique, comme avocat, ou comme secrétaire juridique, ou comme secrétaire médical, ou comme journaliste, ou comme chargé de communications. C'est un niveau équivalent au domaine d'études, dans 0, A ou B dans les catégories.

Les diplômés d'études professionnelles, les DEP, comptant un minimum de 1 800 heures de formation continue devront être en emploi au moment de la présentation de la demande et avoir acquis 24 mois d'expérience de travail à temps plein au cours des 36 mois précédant la date de la présentation de la demande. Encore une fois, l'expérience de travail acquise n'est pas obligée d'être directement en lien avec le domaine de formation si l'emploi occupé est de niveau 0, A ou B. Cela dit, les diplômés d'études professionnelles peuvent occuper un emploi de niveau C, mais celui-ci doit être en lien avec le DEP réalisé. Il s'agit d'un effort raisonnable que tout le monde peut comprendre.

Concernant le volet travailleurs étrangers, la durée de l'expérience de travail exigée sera aussi allongée. Actuellement, il faut être en emploi au moment de déposer sa candidature et avoir occupé un emploi pendant 12 mois au cours des 24 derniers mois. Il s'agit d'une expérience de travail assez courte et il convenait de rehausser cette condition. Dorénavant, les travailleurs étrangers temporaires devront avoir occupé un emploi à temps plein pendant 36 mois au cours des 48 derniers mois précédant la présentation de leur demande et occuper un tel emploi au moment de la présentation de leur demande. Cela permettra de s'assurer que ces travailleurs acquièrent une plus grande expérience sur le marché du travail québécois, ce qui favorisera leur intégration, leur établissement et leur rétention en région.

Vous l'aurez remarqué, il n'est plus question de liste dans la réforme proposée. Nous avons entendu les positions des différents acteurs consultés et nous avons convenu de retirer cet aspect.

L'exigence de travail permet d'insister sur l'importance de répondre aux besoins économiques, et ce, peu importe les domaines de formation. Vous remarquerez que la nouvelle mouture du PEQ ne permet plus l'admissibilité des travailleurs des catégories C et D. Les besoins sont diversifiés et le PEQ n'est pas le meilleur outil pour sélectionner ces catégories de travailleurs, et ce, notamment en région. Je tiens cependant à rassurer les partenaires que des véhicules plus appropriés pourront être utilisés pour répondre à leurs besoins. Ces travailleurs pourraient notamment être invités via Arrima.

Également, nous avons la possibilité de faire des projets pilotes temporaires ou permanents avec des volumes qui varient de 400 à 550 travailleurs par programme pilote. Encore faut-il avoir de l'espace pour pouvoir les réaliser.

La langue française est au coeur de notre identité, mais c'est aussi le principal vecteur d'intégration sociale et économique. Celui qui postule au PEQ doit détenir un niveau de français intermédiaire avancé, un niveau 7. Cela ne change pas. Cependant, aucun minimum n'était demandé pour les conjoints ou conjointes, ce qui pouvait nuire à leur intégration au Québec. Afin d'assurer le succès des personnes immigrantes et de leur famille, les conjoints et conjointes devront démontrer minimalement un niveau de compétence en français à l'oral de niveau 4. Il s'agit d'un niveau de base du même niveau exigé que pour obtenir la citoyenneté canadienne. Ce niveau permet de fonctionner au quotidien et s'intégrer plus aisément à la société québécoise. Nous introduisons cette mesure de façon graduelle, de façon transitoire. Cette mesure s'appliquera donc aux conjoints de futurs requérants principaux dans une année.

L'intégrité des programmes sous ma responsabilité est une priorité absolue. Nous avons été mis au courant d'irrégularités quant à l'attestation de réussite d'un cours de français unique de niveau intermédiaire avancé. Des vérifications ont été réalisées et ont révélé que la majorité des candidats ne parlait pas le niveau de français requis. C'est pour cette raison que j'annonce le retrait de l'attestation de réussite d'un cours de français de niveau intermédiaire avancé comme moyen pour démontrer la connaissance du français. L'intégrité des programmes, c'est non-négociable.

Comme mentionné au préalable, la popularité le PEQ débalance nos programmes de sélection, mais cela se reflète aussi au niveau administratif. Nous avons déjà abordé cet enjeu dans notre cahier de consultation l'hiver dernier. Le délai de 20 jours n'est plus envisageable. Ça pouvait aller quand on traitait une quantité limitée de dossiers par année, ce qui n'est plus le cas avec le PEQ. Maintenant, c'est l'ensemble de nos 15 000 CSQ qui sont émis par le PEQ, ce n'est plus viable, un délai de 20 jours.

Afin de s'assurer d'un équilibre nécessaire et juste entre tous les programmes d'immigration, nous nous engageons à traiter, à l'intérieur d'un délai maximum de six mois, les dossiers du PEQ. C'est notamment notre engagement qu'on prend au niveau du PRTQ et d'Arrima. C'est aussi ce qui se fait au niveau fédéral.

La comparaison avec d'autres juridictions permet aussi de constater que les conditions actuelles d'admission au nouveau PEQ se comparent avantageusement à ses équivalents canadiens, australiens et néo-zélandais. Il est important de souligner qu'aucun programme d'immigration permanente du gouvernement fédéral ne permet cette voie directe vers la résidence permanente aux diplômés d'un établissement d'enseignement canadien. Tous les diplômés doivent acquérir une expérience d'au moins un an de travail à la suite de l'obtention de leur diplôme.

Donc, au niveau canadien, on exige un an de travail à la suite de leur diplôme. Ils doivent ensuite suivre le processus d'immigration, déclarer leur intérêt et être invités. Il n'y a donc aucune assurance qu'ils soient sélectionnés dans le cadre du programme canadien. De notre côté, nous souhaitons que les étudiants étrangers diplômés du Québec conservent cet avantage lors du processus d'immigration. Donc, le PEQ conserve cet avantage comparativement au programme fédéral où il n'y a aucune garantie d'être sélectionné, parce qu'ils doivent être invités, tandis que dans le cadre du PEQ, la garantie demeure d'être sélectionné, si les critères sont respectés.

Nous sommes conscients que les défis de recrutement persistent dans certains secteurs d'emploi précis. Nous annonçons aujourd'hui notre intention de mettre sur pied, dans les prochaines semaines, deux programmes pilotes d'immigration permanente pour répondre à ces défis de recrutement : un programme pilote pour les préposés aux bénéficiaires et un programme pilote pour l'industrie de l'intelligence artificielle et des technologies de l'information. Nous voulons mettre en place, dès juin 2020, un nouveau programme pilote d'immigration permanente destiné aux préposés aux bénéficiaires. Depuis des années, le Québec est confronté à un problème criant de main-d'oeuvre dans cette profession, et ce, dans toutes les régions du Québec. L'immigration doit faire sa part pour répondre à ce défi.

Nos programmes de sélection ne livrent pas la marchandise. En effet, ni le PRTQ ni le PEQ n'ont permis, au cours des dernières années, de sélectionner de façon suffisante et efficace dans ce secteur d'emploi. Depuis 2013, le PEQ et le PRTQ ont permis de sélectionner seulement 115 préposés aux bénéficiaires. Avec le programme pilote, nous envoyons un signal clair. Nous visons la sélection de 550 préposés aux bénéficiaires annuellement car les besoins sont urgents, notamment dans nos CHSLD. Voilà un exemple précis de l'importance de sélectionner notre immigration en fonction des besoins du Québec.

Ce programme pilote permettra de réserver des places pour les préposés aux bénéficiaires dans notre sélection. Vous voyez, sans une modification au PEQ, il ne serait pas possible de créer un tel programme pilote.

L'autre programme pilote s'adressera spécifiquement aux travailleurs et aux chercheurs du secteur de l'intelligence artificielle et des technologies de l'information afin de favoriser l'attraction et la rétention des spécialistes en mesure de contribuer au rayonnement et à la compétitivité du Québec dans ces secteurs à l'échelle internationale. Ce secteur est en pleine effervescence au Québec, et nous devons continuer d'attirer et de retenir les meilleurs talents du secteur. La mise en place d'un programme pilote vise à répondre à ce défi. Nous voulons favoriser les meilleurs pour faciliter l'accueil des meilleurs talents de cette industrie naissante à très haute valeur ajoutée. L'intelligence artificielle est aussi au coeur de la stratégie de développement économique du Québec.

Plus de détails suivront dans les prochaines semaines pour ces deux programmes pilotes. La nouvelle mouture que nous vous présentons aujourd'hui est une bonification de la réforme proposée au mois de novembre dernier. J'avais dit que je consulterais davantage. C'est ce que j'ai fait. J'avais dit que je retournais à la table de travail pour présenter une version bonifiée de la réforme du PEQ. C'est ce que j'ai fait.

Aujourd'hui, nous vous présentons une réforme équilibrée, raisonnable et qui constitue un excellent compromis par rapport à la mouture précédente. Le contexte engendré par la pandémie de la COVID-19 nécessitera une relance de l'activité économique. L'immigration doit faire sa part pour participer à cette relance. Avec un taux de chômage de plus de 17 %, l'adéquation entre les personnes immigrantes et les besoins de main-d'oeuvre du Québec est au coeur de nos préoccupations. C'est pourquoi nous devons nous assurer que ces personnes puissent participer à la relance économique à la hauteur de leurs compétences par le biais de nos programmes d'immigration. Cette réforme nous en donne les moyens. Avec ces modifications, le PEQ favorise davantage le succès de l'immigration permanente au Québec. Je vous remercie.

Le Modérateur : Merci, M. le ministre. Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. le ministre, M. le sous-ministre. M. Jolin-Barrette, juin, c'est demain. Les frontières sont fermées. Comment vous allez faire pour aller recruter des préposés aux bénéficiaires à l'étranger?

M. Jolin-Barrette : Bien, dans un premier temps, effectivement, les frontières sont fermées. Éventuellement, ça va rouvrir. Nous, ce qu'on développe, c'est l'architecture du programme, mais on ne cesse pas de faire du recrutement. Déjà, avec Recrutement Santé Québec, on agit. On fait des missions de recrutement virtuelles aussi. Donc, dès que les frontières vont réouvrir, on va être en mesure d'être opérationnels pour faire en sorte de sélectionner des préposés aux bénéficiaires de l'étranger qui ont une compétence dans ce domaine-là et qui veulent venir travailler au Québec pour occuper cet emploi-là.

M. Laforest (Alain) : Qu'en est-il du dossier, du mandat que le premier ministre vous a donné concernant les réfugiés qui travaillent déjà dans les CHSLD? Est-ce que vous êtes en mesure de nous dire est-ce que les dossiers ont avancé. Il y a combien de personnes qui pourraient recevoir le statut d'immigrant et peut-être cadrer dans le cadre de ce programme-là, là, pour venir combler les postes?

M. Jolin-Barrette : En fait, c'est deux programmes distincts parce que, nous, ce qu'on veut, c'est ajouter des gens qui vont venir travailler comme préposés aux bénéficiaires. Donc, le programme pilote s'adresse à des personnes immigrantes qui sont encore dans leur pays d'origine.

Pour ce qui est des demandeurs d'asile actuellement, le premier ministre a mentionné qu'on allait évaluer les dossiers, et c'est ce qu'on est présentement en train de faire. On va regarder ça avec le gouvernement fédéral, parce que, lorsqu'une personne arrive sur le territoire québécois de façon irrégulière, elle relève de la juridiction fédérale. Mais nous, on va regarder de quelle façon on peut travailler avec le fédéral pour régulariser leur statut.

Le Modérateur : Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...bien comprendre le programme spécial pour les préposés aux bénéficiaires. Donc, ça s'inscrit dans le cadre du PEQ, hein, c'est bien ça?

M. Jolin-Barrette : Non. Dans le fond, là, au niveau des travailleurs qualifiés... Nous, on a la juridiction sur l'immigration économique. À l'intérieur de l'immigration économique, vous avez le volet travailleurs qualifiés, le volet gens d'affaires, qui comprend les investisseurs, les entrepreneurs. Donc, dans le volet travailleurs qualifiés, vous avez deux programmes actuellement : le programme régulier des travailleurs qualifiés, qui est Arrima, qu'on utilise très peu présentement, mais qu'avec la réforme du PEQ on va utiliser davantage pour répondre aux besoins régionaux; vous avez le Programme de l'expérience québécoise dont on modifie les critères aujourd'hui; et nous créons un autre programme, un programme pilote spécifique.

La Loi sur l'immigration, depuis 2018, nous permet d'avoir des programmes pilotes d'immigration permanente à hauteur de 550 personnes immigrantes par programme. Alors, ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on crée un programme pilote d'immigration spécifiquement pour le corps d'emploi des préposés aux bénéficiaires.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans le cadre de la... plutôt, dans le contexte, là, de la crise de COVID-19 que l'on vit, on ne sait pas ça va durer combien de temps. Est-ce qu'en tant que ministre de l'Immigration vous anticipez qu'au cours de la prochaine année ou des prochaines années, on ait encore moins d'immigrants... on reçoive encore moins d'immigrants au Québec que les seuils qu'on avait établis?

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, non, parce que, vous savez, il y a beaucoup... à Ottawa, il y a un inventaire présentement, là, de 38 000 dossiers au niveau des travailleurs qualifiés uniquement. Au niveau des immigrants investisseurs, il y a un inventaire de 19 000 dossiers environ. Donc, on a déjà des personnes immigrantes qui ont déjà été préalablement sélectionnées par le Québec. Parmi celles-ci, il y en a qui sont présentement au Québec avec un statut temporaire et, lorsque le fédéral les admettra, ils vont rentrer dans les seuils d'admission.

Donc, au cours des prochaines années... bien entendu, pour l'année 2021, on a l'intention de réduire les seuils, mais cela étant, ça fait en sorte qu'il y a un inventaire aussi à Ottawa à traiter.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie, Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. Vous avez dit : On veut réserver des places pour les préposés aux bénéficiaires dans notre sélection. Vous voulez en réserver combien?

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, avec le programme pilote, on sélectionne, en partant, 550 places pour les préposés aux bénéficiaires. Donc, le programme pilote, ce qu'il nous permet de faire, c'est de dire : Parmi notre cible de sélection, là, sur les 15 000 qu'on sélectionne annuellement, il va y en avoir au moins 550 qui sont réservés pour les préposés aux bénéficiaires.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous avez... Là, finalement, il y aura... De ce que je comprends... Parce que, là, nous autres, on n'a pas de document, là. Vous nous avec présenté tout ça, mais nous autres, on n'a pas de document encore devant nous, là. Donc, pour suivre, des fois, là, a, b, c, d, là, c'est un peu difficile. Là, il n'y aura pas de liste. On comprend que, donc, dorénavant, pour le PEQ, il n'y a pas de liste. Donc, peu importe le domaine d'emploi, le domaine de... il n'y a aucun problème, une personne peut venir ici en passant par le PEQ.

M. Barrette : Exactement. Ce qui était reproché au mois de novembre dernier, c'est le fait qu'il y avait certains domaines de formation ou certains types d'emplois qui étaient priorisés. Actuellement, tous les domaines de formation, tous les domaines d'emploi sont admissibles, à l'exception, pour les travailleurs, maintenant, les domaines c et d ne sont plus admissibles. Cependant, pour les travailleurs qui sont déjà ici, ils bénéficient d'une clause transitoire. Alors, ils vont pouvoir terminer leur parcours puis être sélectionnés dans le PEQ.

Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être une petite précision sur les gens, donc, qui vont venir, par l'entremise du projet pilote, préposés aux bénéficiaires ici. Est-ce qu'ils vont pouvoir bénéficier des avantages que le premier ministre a annoncés hier pour les 10 000 préposés qu'il cherche?

M. Jolin-Barrette : Vous voulez dire, supposons, la formation puis le salaire?

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui.

M. Jolin-Barrette : Oui. Dans le fond, actuellement, ce n'est pas le statut de la personne qui fait en sorte que vous avez accès ou non. Je vous donne un exemple. Quelqu'un qui a un permis de travail temporaire ici présentement peut très bien s'inscrire à la formation puis devenir préposé aux bénéficiaires, là. Nous, on a besoin de gens qui viennent au Québec, qui viennent combler ce besoin de main-d'oeuvre là. Alors, oui, ils vont en bénéficier.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...juin, comme... parce que la formation commence à la mi-juin.

M. Jolin-Barrette : Non, effectivement. Cela étant dit, dans le cadre du programme pilote d'immigration qu'on est en train de développer, on vise à sélectionner notamment des gens qui, à l'étranger, avaient déjà une formation dans ce domaine-là ou une expérience dans ce domaine-là. Et ce qu'on va faire aussi avec le programme pilote, c'est qu'on rend admissible le programme de préposé aux bénéficiaires, qui est de 870 heures, pour pouvoir appliquer... bien, pour pouvoir être admissible à l'immigration permanente, parce que, dans le PEQ, actuellement, là, ce qui était difficile... Dans le PRTQ, il y a seulement 115 personnes, au cours des sept dernières années, qui ont appliqué parce que les critères ne permettaient pas nécessairement d'être sélectionné dans le cadre de ces deux programmes-là. Là, le programme pilote des préposés aux bénéficiaires va être taillé sur mesure pour attirer des gens dans le cadre de ce programme-là d'immigration. Alors, il n'y a plus de liste. Et on favorise une expérience de travail à la fois pour les diplômés, à la fois pour les travailleurs, et les niveaux c et d sont retirés. Mais cependant, dans Arrima, en fonction des besoins, on va pouvoir sélectionner en fonction des besoins régionaux.

Le Modérateur : Valérie Gamache, Radio-Canada.

Mme Gamache (Valérie) : Je comprends que les gens qui sont déjà dans le processus du PEQ, eux, ne seront pas soumis à ces nouvelles formules là, cette nouvelle mesure là.

M. Jolin-Barrette : En fait, toute personne qui a déjà déposé son dossier dans le cadre du PEQ bénéficie des anciennes règles, et il y a une règle transitoire, dans le fond, pour les étudiants qui ont déjà leur permis de travail postdiplôme, ils vont pouvoir bénéficier de la clause transitoire accordée aux travailleurs, ce qui signifie que, exemple, quelqu'un qui aurait été gradué au mois de décembre dernier, qui a un permis de travail et qui travaille présentement et qui n'avait pas fait sa demande au PEQ, lui, n'a qu'accumulé une année de travail d'expérience et pourra être admis au PEQ.

Mme Gamache (Valérie) : Quand vous parliez du test de français, vous dites : La majorité, bon, ne réussissait pas ce test-là. Ça sera quoi la mesure de contrôle pour le niveau sept, justement?

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, ce qu'on retire, c'est le cours unique de français. Donc, pour démontrer votre niveau sept de français, vous aviez plusieurs options. Si vous aviez étudié trois ans au niveau secondaire dans un établissement francophone, vous n'aviez pas à présenter un test de français. Il y a l'option du test de français comme tel, là, le test qui est reconnu internationalement, mais aussi, ce que vous pouviez faire, vous pouviez vous inscrire dans un établissement québécois, souvent dans des écoles secondaires, et il y avait un cours qui était donné qui était de niveau sept, puis le simple fait d'être inscrit au cours puis d'assister au contenu, il y avait une présomption que vous aviez un niveau sept de français.

Or, ce que le ministère de l'Immigration a constaté, à la lumière de certains dossiers qui ont été étudiés, c'est que les gens qui avaient réussi le cours n'atteignaient pas le niveau sept de français, ne parlaient pas français, donc... bien, ou parlaient très peu français. Alors, ça posait des questions d'intégrité du programme parce que nous, on veut que le critère du programme, c'est d'avoir le niveau intermédiaire avancé de français, puis on constatait que les personnes immigrantes ne l'avaient pas du tout. Alors, on retire ce moyen-là, et les autres moyens demeurent, comme le fait de passer l'évaluation de français, le test de français ou les autres expériences, le fait d'avoir étudié le programme d'études en français ici.

Mme Gamache (Valérie) : C'est ce test-là qui... O.K. Et est-ce que vous espérez, dans un monde idéal, que vos 550 admissibles au projet pilote arrivent à temps pour le 15 septembre?

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, dans le contexte actuel, c'est difficile de prévoir.

Mme Gamache (Valérie) : Je sais que vous n'avez pas de contrôle sur les frontières, là...

M. Jolin-Barrette : Je n'ai pas de contrôle sur les frontières, mais il y a une chose qui est sûre, nous, le recrutement, on le poursuit avec Recrutement Santé Québec, on organise des missions virtuelles aussi, et, dans le domaine de la santé en général... Il y a des gens qui ont des profils dans le domaine de la santé qui se sont inscrits dans Arrima, qui ont fait des déclarations d'intérêt. Donc, à partir du moment où les frontières vont réouvrir, on va pouvoir faire des invitations. Je pense notamment aux infirmières. On a des infirmières qui ont déclaré leur intérêt dans Arrima, mais ça prend une marge de manoeuvre pour pouvoir les sélectionner puis les inviter à venir au Québec. Mais, pour ce qui est de juin, ça dépend du contexte mondial aussi puis des mouvements de population. La majorité des frontières des États sont fermées actuellement.

Mais, au-delà de ça, on envoie un message aussi que, lorsqu'on va revenir à la situation normale, l'immigration va jouer son rôle aussi, va faire sa part pour contribuer aux besoins du poste de préposé aux bénéficiaires dans les différents établissements.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le ministre, M. le sous-ministre. Pour le projet pilote, bon, ce qu'on comprend, c'est que ça va être assez difficile, là, de les faire venir dans le cadre de l'appel, si on veut, lancé hier par le premier ministre pour les 10 000 personnes, là. D'une part, ça, ça va être assez... c'est illusoire de penser qu'ils vont embarquer là-dedans.

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, tout dépend de l'ouverture des frontières. Effectivement, tout dépend de l'ouverture des frontières, mais c'est sûr que nous, le temps de mettre en place l'architecture du programme, on va pouvoir rendre ça opérationnel à partir du mois de juin. On va être prêts puis on va déjà avoir identifié, à l'étranger, quels candidats peuvent venir ici, au Québec, qui sont intéressés à rentrer dans le programme pilote. Alors, lorsque les frontières vont réouvrir, on va être prêts.

M. Lacroix (Louis) : Et est-ce que des gens qui... parce que, bon, je comprends que nous, on offre une formation aux préposés aux bénéficiaires, là, mais dans d'autres pays aussi, là, il y en a de ces formations-là.

Est-ce que vous allez reconnaître les équivalences de ces gens-là? Si, par exemple, une personne en France, n'importe où, au Guatemala, n'importe où, a suivi une formation comme celle-là, est-ce qu'elle va devoir quand même refaire une formation ici pour pouvoir accéder à un poste comme ça ?

M. Jolin-Barrette : De la façon dont on envisage le programme, et ça, c'est sous réserve d'ajustements, il va y avoir deux volets au programme, un premier volet qui va demander au moins deux ans d'expérience dans le pays d'origine de la personne, et, par la suite, le fait de travailler au Québec durant un certain moment. Donc, oui, on va reconnaître l'expérience acquise à l'étranger sous réserve des règles en vigueur, là, dans les établissements québécois, là. Je pense qu'il y a des petites formations en matière de CSST à suivre, là, mises à niveau à ce niveau-là.

Et il va également y avoir un volet aussi pour venir suivre la formation ici. Et, si vous venez suivre la formation ici, le temps de travail va être réduit à la suite du programme de formation. Donc, vous allez venir suivre votre formation de 870 heures puis vous allez avoir besoin de travailler environ un an pour avoir la résidence permanente.

Donc, dans le fond, ce qu'on fait avec le programme pilote, on le module vraiment précisément pour qu'il soit attrayant, pour attirer des gens de l'étranger qui vont venir travailler ici, dans nos établissements, et pour leur dire : Bien, voici, vous avez un programme très particulier parce qu'on a besoin de vous dans ce domaine-là précisément.

Puis tout ce qu'on veut faire en immigration depuis que la CAQ est arrivée au gouvernement, c'est vraiment de s'assurer que, lorsqu'on accueille quelqu'un au Québec, lorsqu'on la sélectionne, bien, elle vient répondre, elle vienne combler un besoin du marché du travail québécois. On veut vraiment avoir un arrimage entre les deux parce qu'avec les anciens programmes qu'on avait on n'avait pas de contrôle à ce niveau-là, et notamment au niveau du volume aussi, c'est pour ça qu'on a un inventaire de 38 000 dossiers à Ottawa.

M. Lacroix (Louis) : Mais on a l'impression que ces gens-là vont davantage aller s'installer dans la région de Montréal, étant donné que c'est là que sont les besoins, là.

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, pour les préposés aux bénéficiaires, oui, il y a de grands besoins à Montréal. Mais ce que nous permet de faire le programme pilote et ce que nous permet de faire Arrima, c'est d'assurer une régionalisation aussi.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais, dans ce cas-ci, les besoins sont à Montréal, on s'entend.

M. Jolin-Barrette : Oui, oui, dans ce cas-ci, je suis d'accord, les besoins sont à Montréal, sauf qu'il y a certains... aussi, dans certaines régions... il y a des demandes de préposés aussi dans certaines régions. C'est sûr qu'à Montréal c'est plus criant, mais ce n'est pas vrai que, dans toutes les régions... elles sont bien dotées en matière de préposés aux bénéficiaires, là.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. Une précision d'abord. Quand vous avez parlé tout à l'heure de la durée de travail exigée, vous avez parlé de 18 mois. C'est donc dire que vous rehaussez la durée de travail exigé, si je comprends bien?

M. Jolin-Barrette : En fait, pour le programme diplômé, actuellement ce n'était aucune expérience de travail. Vous aviez un niveau sept de français, vous aviez un diplôme prévu à la liste, là... bien, pas à la liste, prévu de... universitaire ou collégial technique ou D.E.P., vous aviez automatiquement votre CSQ.

Pour le PEQ diplômé, nous, on rajoute une expérience de travail d'une année. Donc, maintenant, tous les mêmes diplômes restent admissibles, mais, par contre, il faut avoir travaillé un an à temps plein et avoir son niveau sept de français.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que... Continuez, excusez, allez-y.

M. Jolin-Barrette : Pour le PEQ travailleur, présentement c'était une année de travail, peu importe la catégorie d'emploi, 0, A, B, C ou D. Là, ce qu'on fait, c'est que maintenant on va exiger 36 mois de travail, donc trois ans, pour les niveaux 0, A, B, et les niveaux C, D sont retirées de la liste, sont retirés du programme, et on retourne à la situation en vigueur avant le 1er août 2018.

Donc, entre 2010 puis 1er août 2018, les emplois du niveau C et D n'étaient pas admissibles au PEQ. 1er août 2018, les libéraux avaient rendu les emplois de niveau C et D admissibles jusqu'à aujourd'hui. Maintenant, on les retire. Pour les entreprises et les régions qui vont avoir besoin d'un niveau C et D, on va pouvoir les inviter par Arrima.

M. Bergeron (Patrice) : Pour le bénéfice de tous, pouvez-vous mentionner c'est quoi...

M. Jolin-Barrette : Oui, les catégories? Je vous donne un exemple, 0, généralement, c'est les gestionnaires. A, c'est les postes de professionnels, exemple, médecin, architecte, avocat. B, c'est ce qui a des compétences techniques, donc, exemple, boucher, cuisinier, photographe, artisan, athlète. Donc, ça, c'est B. C, c'est des emplois avec peu de compétences techniques, là, exemple, comme, je vous dirais, commis administrateur de la paie ou réceptionniste. Et D, c'est plus des emplois, supposons, de manœuvre, où ils n'exigent pas de formation du tout. C'est l'apprentissage directement en entreprise.

M. Bergeron (Patrice) : En augmentant les exigences d'expérience, est-ce que ce n'est pas de nature à décourager ou à rendre plus difficile l'obtention, donc, de la citoyenneté ou l'immigration?

M. Jolin-Barrette : Bien non, pas du tout, parce que, nous, ce qu'on souhaite, là, c'est que les gens qui viennent au Québec soient pleinement intégrés et soient pleinement accueillis dans leur communauté d'accueil. Donc, ce que ça va faire, le fait de prolonger d'une année pour l'expérience de travail pour les diplômes universitaires et collégiaux, ça va faire en sorte que la personne, elle va acquérir aussi une expérience sur le marché du travail, plus uniquement à l'école. Pour la durée de travail pour les travailleurs étrangers temporaires, ce que ça fait, c'est que ça amène un avantage pour les communautés parce que la personne va devoir demeurer trois ans à l'emploi. Donc, ça assure notamment une plus grande régionalisation. Ça peut diminuer aussi les coûts pour les entreprises parce que, lorsqu'on était en pénurie de main-d'oeuvre aussi, bien, souvent, il fallait toujours rechercher à l'étranger. Là, ça permet au travailleur de demeurer plus longtemps dans l'entreprise, dans la région. Donc, moi, je pense que ça va permettre de régionaliser davantage l'immigration.

M. Lacroix (Louis) : Juste une précision. Vous dites que, dorénavant, il va avoir besoin d'avoir travaillé pendant un an, là. Mais comment on fait pour... Quand on est ici comme étudiant, pour avoir travaillé pendant un an après avoir... notre diplôme, vous exigez un an... d'avoir travaillé un an, mais on n'a pas le diplôme encore dans... Tu sais, comprenez-vous ce que je veux dire?

M. Jolin-Barrette : Bien, dans le fond, actuellement, là, quand vous graduez, vous bénéficiez d'un permis de travail postdiplôme. Donc, tous les domaines de formation, le fédéral vous délivre un permis de travail post-diplôme. Donc, vous allez, pendant cette année-là, bénéficier de votre permis de travail postdiplôme, ce que la majorité des étudiants qui demeurent au Québec à la suite de leurs études font.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Donc, vous prenez votre formation d'un an... En fait, vous travaillez dans votre domaine pendant un an avec...

M. Jolin-Barrette : Non, ce n'est pas nécessairement dans votre domaine. Dans le fond, là, exemple...

M. Lacroix (Louis) : Dans un domaine équivalent?

M. Jolin-Barrette : ...je fais des études en droit, O.K., je gradue cette année, en 2020, et je dois travailler pendant un an. Supposons, je viens travailler avec vous, M. Lacroix, comme journaliste, pendant une année. Au bout d'une année...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Jolin-Barrette : Et donc je vais travailler avec vous après un an et je crois qu'après un an de travail avec vous, je vais mériter le fait d'être sélectionné.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous me permettez ma deuxième question maintenant? Juste une question. À quel titre l'étudiant, le finissant va rester au Québec, au Canada pendant son année de travail?

M. Jolin-Barrette : Pendant son année de travail, il bénéficie d'un permis de travail postdiplôme, donc il est à titre de travailleur étranger durant ce moment-là, il bénéficie d'un permis de travail postdiplôme. Généralement, c'est de la durée équivalente de la formation.

Le Modérateur : Patrice Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Vous permettez, donc... permettez, M. le modérateur. On voit donc que ça a été très difficile de recruter des préposés aux bénéficiaires dans les dernières années. Vous avez parlé des chiffres, là, mais qu'est-ce qui vous fait croire que, maintenant, ce serait beaucoup plus séduisant pour un étranger de venir travailler comme préposé aux bénéficiaires, maintenant, même si vous mettez un programme spécial en place? Qu'est-ce qui fait que quelqu'un en Algérie va être au courant des excellentes conditions puis va être vraiment tenté, tout à coup, de venir s'installer ici pour travailler comme préposé?

M. Jolin-Barrette : Bien, dans un premier temps, on fait des missions de recrutement. Comme je vous le dis, on va mettre l'accent, avec Recrutement Santé Québec, précisément là-dessus, mais ce qu'il faut dire, c'est que le programme est beaucoup plus avantageux.

Exemple, avant, quelqu'un qui déclarait son intérêt à venir au Québec ou qui était sélectionné dans le cadre du PRTQ avant Arrima, bien, il y avait une grille de sélection, et ça ne veut pas dire qu'il passait nécessairement à la grille. Parce que, dans l'ancien système, là, il y avait une grille, donc vous aviez un pointage relativement aux études; ensuite, vous aviez un pointage par rapport à la connaissance de la langue française; ensuite vous aviez un pointage par rapport à l'âge que vous aviez aussi, vous aviez plus de points.

Avec le programme pilote, ce qu'on va pouvoir faire, c'est exiger uniquement, et c'est notre intention, le fait d'avoir travaillé dans ce domaine-là durant une période de deux ans dans le pays d'origine et, par la suite, s'engager à travailler ici un autre deux ans comme préposé aux bénéficiaires ou de suivre la formation de préposé aux bénéficiaires au Québec et de travailler un an comme préposé aux bénéficiaires. Donc, ça, ces conditions-là, ce sont des conditions attractives qui vont permettre au Québec d'attirer des immigrants qui souhaitent oeuvrer dans ce domaine-là et exercer cette profession-là.

La structure des programmes du PEQ et du PRTQ, là, par le biais d'Arrima, puis l'ancien PRTQ avant le 1er octobre 2018, n'étaient pas adaptés à la réalité des préposés aux bénéficiaires, parce que c'est une courte formation et que le niveau de scolarité n'était pas très élevé. Donc, au niveau du pointage, avec l'ancien système, ça ne permettait pas de favoriser la sélection des personnes qui exercent ce corps d'emploi là. C'est pour ça que moi, j'ai bon espoir qu'avec le programme pilote on va être plus attractifs à ce niveau-là.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Le 550, juste pour être sûr, c'est un maximum que la loi permet?

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, oui...

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous pourriez dire 800, 1 000, 2 000?

M. Jolin-Barrette : Non. Je ne peux pas, parce que, dans la loi actuelle sur l'immigration, c'est 550 par programme pilote permanent puis, je pense, c'est 450 par programme pilote temporaire.

M. Bossé (Olivier) : Vous disiez le PEQ est rendu à 86 %, si j'ai compris.

M. Jolin-Barrette : Oui.

M. Bossé (Olivier) : Vous voyez que ça devrait être combien? Vous voulez évidemment le diminuer, là.

M. Jolin-Barrette : Bien, je ne peux pas vous dire en pourcentage, là, mais c'est sûr qu'il faut qu'il y ait un équilibrage entre le PEQ puis le PRTQ parce que justement on se retrouve dans une situation où on a des besoins précis dans certains domaines particuliers. Je vous donnais l'exemple des infirmières tout à l'heure, là. Moi, j'ai des infirmières qui se retrouvent dans Arrima présentement, de l'étranger. On voudrait bien les sélectionner, sauf qu'on se retrouve avec une capacité d'accueil qui est limitée. Donc, il faut faire des choix puis il faut surtout prioriser les besoins du Québec, du marché du travail. Donc, il faut vraiment orienter la sélection de l'immigration en ce sens-là, puis c'est ça qu'on fait.

M. Bossé (Olivier) : L'amélioration, depuis le mois de novembre, la plus importante, au PEQ, que vous avez apportée, c'est quoi, vous pensez?

M. Jolin-Barrette : Bien, je vous dirais que la plus grande critique, c'était le fait qu'il y avait des listes. Là, on n'a plus de listes.

Dans le fond, on avait fait des listes au mois de novembre dernier en fonction des emplois qui étaient en pénurie et qui étaient en déficit, à la fois pour les domaines de formation, donc pour le PEQ diplômés, et à la fois pour le PEQ travailleur, donc en fonction, là, des 500 professions les plus en déficit. Donc, c'était vraiment en fonction des besoins régionaux.

Il y a plusieurs acteurs, vous les avez vus au mois de novembre dernier, qui ont dit : Bien, écoutez, moi, la formation qu'on donne dans mon université en région ou au cégep en région n'est plus admissible, donc j'ai des craintes par rapport à mon attractivité. Maintenant, tout ça est disparu parce qu'on dit : Tous les programmes sont admissibles, on offre l'opportunité à tout le monde de pouvoir appliquer dans le PEQ. Ce qu'on exige, par contre, c'est d'avoir une expérience de travail d'un an pour les diplômés universitaires, collégiaux; pour les D.E.P., c'est deux ans d'expérience.

M. Laforest (Alain) : ...français, ça reste?

M. Jolin-Barrette : Oui. L'exigence au niveau du français, ça reste. Mais, dans le règlement, il y a plusieurs façons de démontrer la connaissance du français. Exemple, tantôt je le disais, si vous avez étudié trois ans au secondaire en français, exemple, un ressortissant français, là, qui vient étudier au Québec, lui, il pas besoin de passer un test de français parce qu'il a été dans un lycée français, supposons. La deuxième option, c'est que vous présentez un test de français, que vous... le test linguistique international. Donc, ce test-là, il demeure. Ce qui est enlevé, c'est le cours qui était donné, notamment par les commissions scolaires, qui est retiré.

M. Laforest (Alain) : Ça fait que vous n'offrez plus de formation.

M. Jolin-Barrette : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Vous n'offrez plus de formation.

M. Jolin-Barrette : Non. Bien, en fait, le... Nous, on offre toujours des cours de francisation, le ministère de l'Immigration, mais la personne devra passer un test de français niveau sept. Elle doit avoir son attestation qu'elle a un niveau 7 de français. Donc, pour quelqu'un qui ne parle pas français à son arrivée ici, qui vient étudier, supposons, dans un établissement anglophone, et qui vient d'un pays où la langue française ce n'est pas la langue du pays d'origine, bien, la personne, même si elle suit des cours de français offerts gratuitement par le ministère de l'Immigration, puis il y a des allocations aussi pour ça, ultimement, elle va devoir produire une attestation, donc, le test de français, qu'elle a un niveau 7 de français pour être admise dans le PEQ. Ça, ça ne change pas. Tout ce qu'on fait, c'est que dans... On retire le cours unique où il y avait des allégations de fraude dedans.

Le Modérateur : Valérie Gamache, une précision.

Mme Gamache (Valérie) : Oui, juste... L'entrée en vigueur de tout ça, c'est...

M. Jolin-Barrette : Là, présentement, aujourd'hui, c'est le projet de règlement qui est publié à la Gazette officielle. Donc, c'est une publication de 30 jours, une prépublication. Et il entrera en vigueur lorsqu'il sera édicté par le gouvernement, donc, probablement au courant de l'été. Et c'est important de le dire, le français... Le niveau de français pour le conjoint est de niveau 4. Ça, ça va entrer en vigueur un an après la prise officielle du règlement. Pour ce qui est de la clause transitoire, bien, dans le fond, tout le monde qui avait appliqué dans le PEQ avant l'entrée en vigueur du règlement bénéficie des anciennes règles. Et pour ceux qui ne sont pas régis par les anciennes règles, il y a une clause transitoire d'un an. Exemple pour les travailleurs C et D qui sont présentement au Québec qui n'ont pas atteint leur un an pour appliquer dans le PEQ, eux vont bénéficier pendant une année supplémentaire de cette possibilité-là d'appliquer dans le PEQ, même chose pour les étudiants étrangers qui vont pouvoir appliquer dans le volet travailleur.

Mme Gamache (Valérie) : Et est-ce que ça change vos objectifs en immigration, de remodeler tout ça ou si...

M. Jolin-Barrette : Qu'est-ce que vous voulez dire par les «objectifs»?

Mme Gamache (Valérie) : Bien, vous aviez établi des objectifs, là. Le premier ministre parlait qu'on allait accueillir 44 000, je pense, immigrants.

M. Jolin-Barrette : Oui.

Mme Gamache (Valérie) : Bon. Est-ce que ça change ça?

M. Jolin-Barrette : Bien, non. Ça ne change pas ça parce que, là, on parle vraiment de la sélection. Vous avez, en immigration, les cibles de sélection, puis vous avez les cibles d'admission. Dans les cibles d'admission, il n'y a pas juste l'immigration économique qu'on sélectionne, il y a aussi les réfugiés et il y a aussi le regroupement familial. Donc, il y a trois volets. Nous, pour 2020, on ne changera pas les cibles d'admission. On reste entre 43 000 et 44 500. Le premier ministre a indiqué que, pour l'année 2021, les cibles allaient diminuer en raison du contexte, mais pour nous, au niveau de la sélection, ça ne change pas. On doit sélectionner entre 12 000 et 15 000 CSQ cette année.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Là, malgré tout, vous voulez donc diminuer les gens qui passent par le PEQ, le nombre de personnes. Vous n'avez pas voulu donner de chiffres, mais est-ce que vous pouvez nous dire... De moitié? Est-ce que ça peut être de moitié, le nombre de personnes qui vont passer par le PEQ?

M. Jolin-Barrette : Il n'y a pas d'objectif en termes de pourcentage de diminution dans le PEQ. Ce qu'on veut faire, c'est de se donner davantage de souplesse pour aller sélectionner davantage de personnes dans le Programme régulier des travailleurs qualifiés. Donc, actuellement, c'est 86 % d'un côté et 14 % de l'autre. On veut rééquilibrer le tout entre les deux, mais c'est sûr que ça ne se fera pas du jour au lendemain. Il n'y aura pas une baisse drastique dans le PEQ à 25 %, supposons. C'est un équilibre à avoir entre les deux programmes.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...inévitablement.

M. Jolin-Barrette : Oui, ça va baisser inévitablement parce qu'on exige une expérience de travail. La catégorie C et D est retirée aussi. Donc, ça, c'est une partie qui ne sera plus admissible au PEQ. Alors, on va les retrouver dans le PRTQ maintenant.

Mais l'importance d'utiliser le PRTQ puis Arrima, c'est qu'on peut vraiment choisir, on peut vraiment inviter en fonction des besoins du Québec, des besoins du marché du travail, des besoins régionaux. Ça nous donne beaucoup plus de latitude pour répondre concrètement aux besoins qu'on a en fonction des besoins spécifiques. Je vous donnais l'exemple des infirmières. Ça peut être d'autres domaines précis où on dit : Bien, on a une pénurie dans ce domaine-là, donc on favorise tel type d'emploi en matière de sélection.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Avant de donner la parole à Alain Laforest, pour une dernière précision, pourquoi avoir retiré précisément les niveaux C et D?

M. Jolin-Barrette : Bien, en fait, on retourne avant le 1er août 2018. Ça faisait un an et demi qu'ils étaient admissibles. Ces domaines de formation là, ce sont des emplois généralement peu qualifiés, et on veut s'assurer que, lorsqu'on sélectionne une personne immigrante à titre de travailleur étranger temporaire, bien, elle réponde aux besoins d'une façon durable. Et l'immigration est appelée... Et le marché du travail, les études du marché du travail démontrent que ça va prendre davantage de spécialisation. L'économie se transforme. Alors, il faut avoir une flexibilité à ce niveau-là, et on veut s'assurer que, pour ces corps d'emploi là, on puisse les sélectionner véritablement en fonction des besoins précis. C'est pour ça que, maintenant, ils vont se retrouver dans Arrima et non plus dans le PEQ.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Parce que vous avez noté un taux de chômage supérieur de ces personnes-là ou des...

M. Jolin-Barrette : Bien, actuellement, c'est trop tôt pour évaluer le taux de chômage en lien avec la COVID. C'est ça, votre question?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Non, non, mais sur les niveaux C et D, là, est-ce que vous avez noté justement un taux de chômage plus élevé des personnes qui occupaient un emploi dans les niveaux C, D, que ce soient des personnes immigrantes ou des personnes qui sont nées ici, au Québec, et c'est pour ça que vous voulez réduire un peu le bassin?

M. Jolin-Barrette : Bien là, votre question porte aussi sur le fait que les personnes qui sont nées ici aussi... On constate que, pour les personnes immigrantes qui arrivent, généralement, le taux de chômage est plus du double que celui de la population native. Alors, je ne peux pas répondre précisément à votre question sur le pourcentage de taux de chômage. Il faudrait que je fasse des vérifications. Mais il y a une volonté concrète de dire que les personnes qu'on accueille par le biais du PEQ, c'est des gens qui ont déjà une formation spécifique, des emplois à valeur ajoutée, et donc on veut s'assurer que le marché du travail, dans un premier temps, ceux qui sont admissibles au PEQ aient des compétences spécialisées.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Depuis l'automne dernier, un sous-ministre adjoint a été muté à d'autres fonctions. Le sous-ministre en titre a été... va être remplacé à compter du 15 juin prochain. Est-ce que, tout d'abord, c'est à votre demande que M. Matte a perdu son emploi? Et, est-ce que le coup de balai est terminé au ministère de l'Immigration?

M. Jolin-Barrette : Bien, dans un premier temps, il n'y a pas de coup de balai au ministère de l'Immigration. M. Matte va quitter le 15 juin prochain. Je tiens à le remercier pour ses états de service au ministère de l'Immigration. M. Matte est un fonctionnaire de carrière qui a oeuvré dans plusieurs ministères, notamment le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Il a été sous-ministre en titre, également, au ministère de l'Éducation. Il s'est retrouvé au ministère de l'Immigration en 2017.

Je tiens à vous rappeler que, lorsqu'il est arrivé, la situation n'était pas drôle, au ministère de l'Immigration. M. Matte a réussi à redresser la barre au cours des trois dernières années. Il s'est retrouvé avec un ministère, à l'époque, je vous référerais au rapport de la Vérificatrice générale, qui était lapidaire à l'endroit du ministère de l'Immigration, a réussi à prendre le rapport de la Vérificatrice générale, à redresser le ministère de l'Immigration et, depuis qu'on travaille ensemble, depuis le mois d'octobre 2018, on a fait grandement avancer le ministère de l'Immigration, le parcours d'accompagnement personnalisé, des cours gratuits pour les personnes immigrantes en matière de français, réforme d'Arrima, projet de loi n° 9, le Programme de l'expérience québécoise. Alors, c'est quelqu'un de très compétent et je tiens à le remercier pour ses services.

Alors, pour ce qui est de la nomination, bien, c'est les emplois supérieurs et le Conseil des ministres qui déterminent, et ça arrive fréquemment que les sous-ministres quittent et vont relever d'autres défis. Alors, je lui souhaite bonne chance. Mais, chose certaine, je le remercie grandement pour sa contribution.

Le Modérateur : Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Une question qui se répond par oui ou par non. Tous ceux qui étaient là en novembre dernier qui sont venus ici, à l'Assemblée nationale dans le cadre du programme PEQ, il n'y a rien qui change, eux, là? Il n'y pas de... Avec votre 2.0, il n'y a pas de changement, là, ils continuent à être dans le processus puis ils vont faire partie de la sélection? C'est l'engagement que vous aviez pris, là.

M. Jolin-Barrette : Oui, sous réserve du fait que, ceux qui n'ont pas déposé leur demande dans le PEQ à ce jour devront avoir une année d'expérience de travail universitaire ou collégiale, et si c'est un D.E.P., c'est deux ans d'expérience.

M. Laforest (Alain) : Mais ceux qui ont répondu à l'appel que vous aviez dit en disant : Inscrivez-vous, tout ça, c'est réglé, là, ils restent, là.

M. Jolin-Barrette : Bien, eux, s'ils ont déjà déposé leur demande, c'est déjà réglé, ils sont déjà admis, là. Mais il faut dire qu'il y a des conditions... il y avait des conditions à respecter dans le PEQ avant. Donc, je vous donne un exemple. Le niveau 7 de français était là avant et il demeure. Donc, il faut s'assurer que ces personnes-là parlaient déjà français au moment... pour être admissibles. Mais, pour eux, ils bénéficient de la clause transitoire, puis pour ceux qui ont déjà déposé leur demande au PEQ, ils sont traités selon les anciens critères. Pour ceux qui déposeront après l'entrée en vigueur du règlement, il faudra travailler un an si c'est universitaire, collégial; deux ans, si c'est un D.E.P.

Le Modérateur : On passe maintenant aux questions en anglais avec Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : I'm not sure, Mr. Jolin-Barrette, to understand your pitch today for orderlies. Because you know that the pandemic hit hard across the world in seniors homes, so you have many countries that are facing the same challenges than Québec today, so you have competitors that want also to recruit orderlies, some other countries.

So why orderlies across the world would be interested to come here, in Québec, knowing that they don't know when the borders will reopen?

M. Jolin-Barrette : Well, because we will have a great program for her, an advantageous program...

Mme Senay (Cathy) : How?

M. Jolin-Barrette : Because the criteria for the selection will be great for them because we need them in our seniors homes. And with that program, we will select 550 «préposés aux bénéficiaires»...

Une voix : Orderlies.

M. Jolin-Barrette : Orderlies? Orderlies. So that's really important for us because, during the years between 2013 and now, we only have selected 115 orderlies because our two main programs, le Programme régulier des travailleurs qualifiés et le Programme de l'expérience québécoise was not attractive for them because, sometimes, they didn't succeed to be selected in these programs, because the rules are too strict for them to be... was not shaped for their profiles.

So what we will do with our new pilot program is the fact that we will ask two years in their country as workers of... orderlies and after, here, two years working in seniors homes as orderlies.  There will be another side of that program that, if you come study as orderlies here and, after that, you work one year here, you will be selected by Québec. So it gives you a good advantage to immigrate here, in Québec, and it will be really shaped for their profiles. So that's why I'm saying to you that it will be attractive.

But for sure, now, the borders are closed, but QuébecGovernment will be ready when the borders will open. And another important fact, that we are now still working on recruitment and selection because we have a virtual recruitment mission and we are working with Recrutement Santé Québec. So we have already some links with outside to be sure to be ready when the border will reopen.

Mme Senay (Cathy) : And, when you look at... Do you have... Did you think about it in retrospect, how many orderlies did Québec deprive itself of by cutting immigration levels last year? Did you calculate that or have this reflection?

M. Jolin-Barrette : Well, you know, as I said before, we only selected 115 orderlies during seven years. So there's no link between the level of immigration and the number of orderlies that we have. And also, when we make the down of the level of immigration, it was not only on workers. You have, on the three main categories, refugees, workers and also family reunions, reunification.

Le Modérateur : Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Just to be clear, so the pilot program, on how it works, if the person in the foreign country has worked two years in any aspect of health or...

M. Jolin-Barrette : As an orderly.

M. Authier (Philip) :...as an orderly, so that person would get higher points, more points to come to... Just on how the pilot program works...

M. Jolin-Barrette : Yes. We are still working on it. And, in the next weeks, we'll be able to make that publication and to make the rule clearer. But it's not like with... The condition... The criteria that you will be selected, it's not by a number of points. It's about a checklist, about the fact: do you have the experience of working two years? Yes, no? And do you work two years here, in Québec, as...

M. Authier (Philip) : As an orderly.

M. Jolin-Barrette : ...an orderly? First of all. Second, on the side of the student, you will have to make that program here, and, after that, you work one year here. So that's the main criteria on the program. That's not like in the old Programme régulier des travailleurs qualifiés, with a «grille», that you have some score and say you have how many points and...

M. Authier (Philip) :Yes. You got more points if you spoke French and more points if this and that...

M. Jolin-Barrette : That's it. Yes. That's not the same thing. So with that pilot program, we have more flexibility about that. And the program is... will be really attractive.

M. Authier (Philip) : And will you be advertising this program in other countries or... Because Mr. Legault was here yesterday, saying : We really need this workers. Is there going to be some sort of communicationsprogram? Because, once I write this story... It happens every time, people write to me and they say : We'd like to apply, where do we apply? But you have... This has to be adopted by regulation...

M. Jolin-Barrette : Yes, that's it. So, that's why I'm saying to you that we're still working on it right now. But I was thinking that it was important to say that to you today because with the modification that we do with the «Programme de l'expérience québécoise», there's a reason why we didn't select our «préposés aux bénéficiaires» in these program. So, it was not made for them. So, we have some delegations outside Canada that will be able to make some selection. And inside the delegation of Québec, outside Canada, we have «des bureaux d'immigration du Québec» inside the delegations. So, we have some employees of the Immigration Minister everywhere in the world.

So, we make some recruitment, and we work with «Recrutement Santé Québec», we work with some missions outside. So, we do a lot of things to make some recruitment. We have «les Journées du Québec à Paris», we have «les Journées du Québec au Maroc»... en Colombie aussi.

So, when the borders will be reopened, we'll be able to say : Come here in Québec to do that kind of job. Because that was the main problem of the immigration system in Québec: Québec Government didn't add the control on what are his needs about the job market. What we do with the reform today with the «Programme de l'expérience québécoise», it's that we have more space on the «Programme régulier des travailleurs qualifiés» to select precisely the people that answer the Québec labor market.

Le Modérateur : Samuel Pouliot, CTV.

M. Pouliot (Samuel) : Just, can you explain in English why there's only 550 positions available, considering there's 10 000... that we need 10,000 new orderlies.

M. Jolin-Barrette : Yes. The law of immigration that was adopted in 2018 only give me the possibility to have a pilot program of maximum of 550 immigrants. So that's on the permanentary side and, for the pilot program temporary, it's 450, I think. So that's the maximum that I can make for that program.

M. Pouliot (Samuel) : OK. And is there any progress for refugees who are already working as orderlies. Will they be eligible for this program?

M. Jolin-Barrette : Yes, these asylum seekers, Premier gave me the responsibility to find a solution to thank them that they have worked in the CHSLD. So we are looking that right now and find some solutions. We have to talk with the federal Government because, when you are an asylum seeker, it's on the jurisdiction of the federal Government, so we have to find some arrangements with the federal Government. So we are working on that right now, so, as soon as possible, I will give you some news about that.

Mme Senay (Cathy) : More generally about the Quebec Experience Program, just to hear you about this... because now, it's experience, experience, experience. Do you have an impression that this popular program will lose its attractiveness, because you are going to reduce the number of people?

M. Jolin-Barrette : Well, I mean, you will need to be during a more long time in Québec before getting the certificat de sélection du Québec, but I think it's good, because sometimes it was only one year, and you get the certificat de sélection du Québec. Example, for the «diplôme d'études professionnelles», some schools give that in only a few months. So you didn't get enough experience of Québec. And also, why we put more time is the fact that some businesses, some enterprises, say to us : Well, the people who are working for us move quickly, change jobs. It also stabilizes the work market. And also, for the regionalization, that's really good news, because it says : Oh! you will have to be in your region during two or three years. So maybe it will help for regionalization.

Le Modérateur : Alors, je remercie tout le monde. Merci, M. le ministre. Merci, M. le sous-ministre adjoint. Bonne journée.

M. Jolin-Barrette :Merci.

(Fin à 12 h 30)

Participants


Document(s) associé(s)