L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre

Version finale

Le mercredi 13 mai 2020, 12 h 32

Salle du Conseil législatif (1.183), hôtel du Parlement

(Douze heures trente-deux minutes)

Mme Guilbault :Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Donc, un petit bilan rapide. Vous le savez, on vient de terminer la deuxième période des questions qui était prévue aujourd'hui, ce matin, à cette reprise des travaux parlementaires, cette rentrée parlementaire, en quelque sorte. Donc, pour avoir regardé la première et participé à la deuxième, j'estime que, dans l'ensemble, ça s'est très bien passé. C'était plaisant aussi, là, il y avait quelque chose de plaisant au fait de retrouver les collègues, aujourd'hui, de se retrouver entre collègues du gouvernement, mais aussi de retrouver les collègues des oppositions. Ça nous a notamment donné l'occasion de féliciter en personne à nouveau la nouvelle cheffe de l'opposition officielle, la nouvelle cheffe du Parti libéral, une femme, la première femme, Mme Anglade, et de remercier aussi M. Arcand pour sa fonction par intérim, la fonction par intérim qu'il a occupée dans les derniers mois.

Et on le voit aussi à travers les questions qui ont été posées, bien sûr, ça a été... elles ont été des questions essentiellement sur la gestion de la pandémie, c'était prévisible, et c'est normal aussi, je crois, que des questions se posent. C'est un exercice légitime, hein? On a dû mettre, en quelque sorte, l'exercice démocratique qui se déroule couramment à l'Assemblée nationale sur pause en même temps que le reste des activités, au Québec, pour pouvoir nous concentrer exclusivement à la gestion de la pandémie. Mais le fait de pouvoir reprendre graduellement, là aussi, comme dans tous les secteurs qu'on reprend graduellement, de reprendre graduellement ces échanges parlementaires, bien, je pense que c'est bon pour tout le monde, incluant pour, bien sûr, les citoyens qui nous écoutent un petit peu partout. Alors, un exercice que je considère fructueux.

Et donc on sera de retour sous peu, dans quelques jours, pour une dizaine de jours, un petit peu plus, pour reprendre aussi les travaux au salon bleu et poursuivre les échanges. Je suis certaine qu'on aura encore là des échanges intéressants et pertinents pour l'avancement des débats au Québec.

Le Modérateur : Patrice Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour, Mme Guilbeault. À titre de ministre de la Sécurité publique, donc, vous êtes au courant de ce qui se passe sur le territoire. Savez-vous s'il y a beaucoup plus... maintenant que les régions sont déconfinées, s'il y a beaucoup plus de déplacements interrégionaux qui se passent actuellement? Est-ce qu'on vous a rapporté, par exemple, une augmentation des déplacements qui pourrait, par exemple, poser des risques aussi sur le plan de la pandémie?

Mme Guilbault : C'est sûr que, dans la mesure où on déconfine et donc qu'on retire les points de surveillance policière des déplacements, on n'a pas de comptabilisation ou de recensement systématique, justement, de ces déplacements-là parce qu'ils ne sont plus surveillés. C'est sûr que, vous l'entendez comme moi, il y a des lieux qui sont un petit peu plus inquiets que d'autres, qui sont un peu plus réticents ou qui étaient un peu plus réticents que d'autres. Mais, à mesure que les endroits sont rouverts, je vous dirais que l'écho qu'on a et les réactions qu'on a dans l'ensemble sont assez positives.

Et il y a des endroits qui, oui, continuent d'avoir certaines réserves, dans le sens où ils disent : Bon, les gens vont revenir à nouveau chez moi, tant mieux, parce que tout le monde aussi est conscient qu'il faut que les activités reprennent, qu'on ne peut pas rester confinés éternellement, que l'économie aussi, à un moment donné, les petits commerces, et tout ça, doit reprendre. Mais à mesure que les secteurs économiques prévus reprennent et que les déplacements aussi s'effectuent à nouveau, bien, je pense que les gens, les élus des régions, notamment, municipaux, préfets, tout ça, démontrent une belle ouverture, démontrent une participation constructive aussi aux échanges qu'on peut avoir.

J'ai personnellement beaucoup d'échanges, évidemment, avec les élus de la Capitale-Nationale, et l'ouverture de Charlevoix s'en vient, et, si je regarde la façon dont ils, elles se comportent par rapport à ça, bien, ils sont très ouverts, et très réceptifs, et très constructifs aussi, en disant : Oui, c'est normal que les gens reviennent. Mais il faut travailler à sécuriser notre monde. Il faut surtout travailler à ce que les mesures de santé publique puissent continuer d'être respectées. Parce que, oui, on déconfine, mais — est-ce qu'on le dit assez, je pense que oui — il faut continuer de respecter les mesures de santé publique.

Donc, les commerces de détail, les chantiers de construction, bientôt le manufacturier, tout ça doit se dérouler avec des consignes de distanciation, d'hygiène. Il y a désormais le couvre-visage, aussi, dont le port est fortement recommandé. Alors, les élus municipaux et l'ensemble des gens dans les régions concernées ont vraiment été des alliés, jusqu'à maintenant, et je leur demande de continuer à l'être parce que c'est important de sécuriser notre monde et surtout de s'assurer que tout est mis en place pour la sécurité de notre monde.

Mme Lévesque (Fanny) : Mme Guilbault, imposer, par exemple, le port du masque à Montréal ou ailleurs, est-ce que ça pose un enjeu supplémentaire pour les forces policières, à votre avis? Est-ce qu'il y a un problème, là, à votre avis, pour l'application de cette mesure-là si elle se concrétise?

Mme Guilbault : Oui. Bien, aujourd'hui, c'est une recommandation qu'on fait pour le port, donc, il n'est pas question d'obligation au moment où on se parle. Donc, la recommandation du port, bien sûr, n'a pas de lien, là, avec l'intervention des forces policières, puisque c'est une recommandation. Si jamais ça devait changer dans le futur, ce sera une décision de la Santé publique, et, comme à toutes les décisions de la Santé publique, on s'adaptera en conséquence dans l'ensemble des secteurs concernés. Mais, pour l'instant, il s'agit d'une recommandation.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que le gouvernement a l'intention, par exemple, de fournir du matériel de protection à la prison de Bordeaux pour les détenus, là, qui travaillent, par exemple, dans les cafétérias, tout ça?

Mme Guilbault : L'accès...

Mme Crête (Mylène) : ...le nombre de cas a encore augmenté.

Mme Guilbault : Oui. Bien, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on est à 69 personnes qui sont infectées, 69 personnes incarcérées. Il y a aussi 31 personnes membres du personnel, à l'établissement de Bordeaux, qui sont testées positif, donc, qui ont la COVID. Mais l'accès à du matériel de protection, l'accès à des tests aussi, ça n'a jamais été un enjeu. Je dis «jamais», je devrais faire attention, peut-être qu'il y a des moments où il y a eu des enjeux pour l'équipement, là, comme ailleurs. Mais, dans l'ensemble, ça s'est bien passé, l'accès à des équipements et l'implantation des mesures aussi de santé publique depuis le début.

Il y a un cas plus aigu à Bordeaux, à l'Établissement de détention de Montréal, mais, dans l'ensemble du réseau carcéral, ça se déroule relativement bien pour l'instant. Il pourrait y avoir de nouvelles éclosions, on ne fait pas d'aveuglement volontaire. Ce sont des milieux d'hébergement fermés. Donc, comme d'autres milieux d'hébergement fermés, ils sont à risque. Des fois, ça peut être plus difficile, là, physiquement, dans certains secteurs, d'avoir de l'éloignement. Il y a des gens plus vulnérables aussi pour toutes sortes de raisons, donc... Mais, dans l'ensemble, ça va bien jusqu'à maintenant.

J'ai annoncé la semaine dernière les permissions de sortie à des fins médicales, qui vont être tranquillement accordées, là, au fur et à mesure des évaluations médicales, notamment. Et donc ça, ça va permettre de réduire sensiblement la population carcérale. Donc, c'est une des nombreuses mesures qui sont mises en place pour essayer de limiter au maximum la propagation, conjugué aux équipements de protection contre les infections, conjugué aux mesures de distanciation, d'hygiène, conjugué aussi au fait qu'on avait interdit les visites, qu'on fait en sorte que toutes les activités, là, juridiques et autres se déroulent à distance, là, à travers la visioconférence. Donc, il y a un ensemble de mesures comme ça qui ont permis, somme toute, de bien contenir la contagion jusqu'à maintenant. Espérons que ça va se poursuivre dans cette même veine.

Ceci étant dit, on ne minimise pas l'importance de ce qui se déroule à Bordeaux, bien au contraire. Au moment où on a senti, là, qu'il commençait à y avoir peut-être plusieurs cas potentiels, au moment où on testait, donc on n'avait pas encore les résultats nécessairement, on s'est rendus à Bordeaux avec la Santé publique, avec le CIUSSS local pour aller rencontrer, justement, les dirigeants de l'établissement, puis tout ça, puis de prendre la situation en charge. Très rapidement, ça a été fait. Et donc je suis confiante que tout est fait correctement, toujours selon les consignes de la Santé publique évidemment.

Ce ne sont pas des décisions qui sont prises nécessairement par le ministère de la Sécurité publique. Nous, on les opérationnalise, ces décisions, mais elles sont prises par la Santé publique. Ce sont eux qui nous suggèrent ce qui devrait être fait dans les établissements de détention comme ailleurs.

Journaliste : Et donc le matériel de protection, il y en a qui est fourni aux détenus qui sont en contact avec les autres, là, de par leur travail à l'intérieur de l'établissement?

Mme Guilbault : Le matériel de protection est accessible pour les membres du personnel. On peut revérifier, mais, à ma connaissance, ce sont les membres du personnel pour l'instant qui y ont accès. Est-ce que certaines personnes incarcérées peuvent s'en voir fournir dans des contextes très particuliers, des personnes qui seraient infectées, par exemple? Il faudrait que je vérifie, et on pourrait vous revenir avec la réponse précise. Mais, chose certaine, les membres du personnel qui doivent avoir accès à de l'équipement ont accès à de l'équipement.

Le Modérateur : On doit accélérer le rythme, puisqu'il va y avoir une collision entre les points de presse pour les députés de l'opposition et celui de 13 heures. Patrick Bellerose, dernière question.

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Mme Guilbault, bonjour. J'aimerais vous entendre sur la journée historique, quand même, qu'on vit, là, cette rentrée avec la distanciation, les masques, etc. Donc, j'aimerais vous entendre, de façon générale, comment vous avez vécu ce début de journée et savoir si vous comptez porter le masque. Je vous ai vu arriver sans masque, donc je me demandais si vous comptez le porter en d'autres circonstances.

Mme Guilbault : Oui. Bien, la journée qu'on vit, effectivement, elle est historique, j'en ai parlé un petit peu dans mon mot d'ouverture. Je trouve ça plaisant de retrouver les collègues. Bien sûr que les circonstances sont tragiques, là, on est tous dans cette gestion de la pandémie. Et j'ai senti, malgré le caractère un peu toujours... il y a toujours une certaine adversité latente dans les échanges au salon bleu, puis c'est normal, c'est le système qui est ainsi fait, mais je sens quand même néanmoins beaucoup de solidarité entre les élus de l'Assemblée nationale et que ce soit ici, ce matin, ou même dans les conversations que j'ai pu avoir encore avant-hier — je parlais avec la députée d'Acadie, justement, de la situation à Bordeaux. Donc, on a plusieurs échanges comme ça entre élus de tous les partis, et je sens beaucoup de solidarité malgré tout.

Donc, au-delà de la joute parlementaire qui se redessine ce matin et qui se poursuivra éventuellement, bien, je pense qu'on est tous solidaires puis on est tous conscients que, cette pandémie-là, personne ne l'attendait. Et il n'existe pas de manuel pour gérer une pandémie, on fait tous au mieux, et je pense que tout le monde en est conscient ici. Il n'y a rien de parfait, surtout pas le gouvernement. On n'a pas la prétention d'être parfaits, mais on fait de notre mieux depuis le début. Et tout est perfectible, tout est en évolution. Donc, on s'adapte au fur et à mesure de la situation.

Pour ce qui est du couvre-visage, j'ai le mien, il est dans mon bureau, donc, je ne le porte pas à l'intérieur de l'Assemblée nationale parce que je suis capable de respecter le deux mètres. Tu sais, on circule tous avec beaucoup de précautions. Mais je vais certainement le porter à diverses occasions, entre autres dans des lieux publics et quand je sais que je devrai être confrontée à des distances de moins de deux mètres d'autrui, excluant ma famille immédiate, bien sûr.

Le Modérateur : Merci, Mme la vice-première ministre.

Mme Guilbault : Merci.

(Fin à 12 h 42)

Participants


Document(s) associé(s)