(Treize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec,
M. François Legault, est aujourd'hui accompagné de la ministre de la Santé
et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de
santé publique, Dr Horacio Arruda.
Alors, M. le premier ministre, à vous
la parole.
M. Legault : D'abord, bonjour,
tout le monde. Bonjour aux journalistes, bonjour aux gens qui nous écoutent.
Avant de vous parler du bilan de la
journée, je veux vous parler des personnes âgées. On le dit depuis le début,
les personnes âgées, elles ne sont pas plus à risque que les autres d'avoir le
virus, mais elles sont beaucoup plus à risque que les autres d'avoir des graves
conséquences, si elles ont le virus. D'ailleurs, quand on regarde les décès
qu'on a au Québec, à ce jour, 89 % des décès sont des personnes de
70 ans et plus. Donc, on le voit, là, il faut vraiment, puis on le dit
depuis le début, apporter une attention particulière, autant les personnes
âgées qui sont dans des résidences de personnes âgées que les personnes âgées
qui sont seules à la maison. Donc, c'est important de garder ses distances,
mais c'est important aussi de se tenir au courant puis de ne pas hésiter quand
il y a des problèmes. Puis, oui, il y a des transferts qui se font des CHSLD
aux hôpitaux puis aussi des maisons, quand il y a des difficultés, vers les hôpitaux.
Donc, important, là, d'abord, dans les
résidences pour personnes âgées, bien, je veux vous rappeler qu'on a pris
rapidement des mesures assez strictes. Rappelez-vous, au début, on a tout de
suite interdit les visites, on a tout de suite augmenté le budget de
133 millions. Et on est en train, actuellement, parce qu'il y a un moins
grand nombre de personnes que prévu dans les hôpitaux, de prendre une partie du
personnel, les infirmières puis les médecins, puis les envoyer dans les CHSLD
puis les résidences. Puis d'ailleurs, tantôt, je vais passer la parole à
Danielle qui va vous en dire un petit peu plus sur les chiffes, là, combien de
personnes et puis qu'est-ce que c'est, le plan.
Ce qui est important aussi, on a commencé
puis on va continuer, dans les prochains jours, à tester systématiquement tout
le monde dans les CHSLD pour savoir s'ils ont le virus. Donc, autant les
employés que les résidents, résidentes, là, on va tester tout le monde pour
bien connaître la situation puis bien suivre les endroits où c'est plus
difficile.
Donc, Danielle va vous parler tantôt des
résidences pour personnes âgées, mais je veux quand même revenir sur les
consignes pour les personnes âgées qui sont à la maison, c'est important. Bon,
idéalement, pas de contacts, donc, on leur demande de ne pas sortir, on demande
aussi à celles et ceux qui vont leur porter de la nourriture de se tenir à deux
mètres, de ne pas en profiter pendant qu'ils sont à la maison pour avoir une
jasette, là, vous ferez ça au téléphone après. Donc, très, très important de
garder cette distance. La dernière affaire qu'on veut, c'est que des personnes
de plus de 70 ans attrapent le virus. Donc, il faut toujours se garder ça
en tête, puis c'est vrai aussi pour Pâques. Donc, moi le premier, je suis habitué,
à toutes les années — c'est comme la fête des Mères,
Pâques — j'allais chez ma mère, mais là, je n'irai pas chez ma mère.
Je vais l'appeler par contre, dimanche, mais je n'irai pas chez ma mère. Donc,
moi, je veux qu'on se mobilise, là, toute la société, tous les Québécois, pour
tout faire pour protéger nos personnes âgées, ça devrait être notre mission
prioritaire dans les prochains jours, les prochaines semaines.
Donc, je reviens au bilan de la journée.
Malheureusement, on a 25 nouveaux décès, donc on a maintenant
175 décès. Évidemment, je veux offrir mes condoléances aux familles des
victimes. On a maintenant 10 031 cas confirmés, c'est une
augmentation de 691. On a 632 personnes hospitalisées, c'est une
augmentation de 49. Puis dans les 682, il y en a 181, personnes, qui sont
aux soins intensifs, donc une augmentation de seulement 17.
Puis... (Interruption) Pardon. Je veux
vous dire — oui, il faut que je tousse dans mon coude, excusez, la
prochaine fois — vous dire, ça fait quelques jours, là, qu'on voit
que c'est vraiment en train de se stabiliser dans les hospitalisations. C'est
vraiment une bonne nouvelle, là, ça veut dire qu'on est en train de voir la
lumière au bout du tunnel, on est en train, si ça continue comme ça, de la
gagner, cette bataille-là.
Donc, c'est encourageant, ça nous amène à
commencer à préparer la prochaine étape, c'est-à-dire les réouvertures
d'entreprises et de commerces. Mais je veux juste vous dire : on n'est pas
encore rendus là. Il va falloir avoir encore des journées comme on a eu dans
les dernières journées, où il n'y a pas de grosse augmentation des hospitalisations
puis du nombre de personnes aux soins intensifs, mais ça ne nous empêche pas de
se préparer.
Puis je veux peut-être parler aux
entrepreneurs, aux propriétaires, aux dirigeants d'entreprises et de commerces,
un peu vous expliquer les discussions qu'on commence à avoir, entre autres,
avec la santé publique.
Bon, d'abord, évidemment, quand on va
réouvrir les entreprises, ça va être très important d'abord de se concentrer
sur les entreprises où on est vraiment capables, là, puis là je fais appel à la
responsabilité des dirigeants puis des propriétaires, de rester à deux mètres,
que les employés soient capables en tout temps d'être à deux mètres de leurs
collègues et à deux mètres, si c'est le cas, là, des clients. Donc, ça, ça va
être un critère qui va être très important.
D'ailleurs, le deux mètres, il faut
s'habituer à ça au Québec. Ça, on en a pour des mois. On peut bien, dans les
prochains jours, les prochaines semaines, penser à réouvrir les entreprises, mais
la consigne du deux mètres va rester pour des mois. Donc, il faut s'habituer à
cette consigne-là.
Évidemment, aussi, quand on pense à
réouvrir des entreprises puis des commerces, bien, il y a aussi... ça déboule
sur, entre autres, bon, qu'est-ce qu'on fait avec les enfants des travailleurs.
Donc, évidemment, plus difficile de respecter le deux mètres dans les écoles,
dans les services de garde. Donc, il faut se poser des questions. Si on veut
que les travailleurs retournent travailler, bien, qu'est-ce qui arrive avec les
enfants? Qu'est-ce qui arrive avec le transport en commun aussi puis les heures
de pointe?
Donc, on va demander, dans les prochains
jours, aux employeurs de voir comment on peut être plus flexibles dans les
horaires pour ne pas que tous les travailleurs, travailleuses, là, utilisent
les transports en commun aux deux heures de pointe, le matin puis en fin
d'après-midi, parce qu'on ne veut pas, évidemment, entasser les gens, là, dans
les autobus, les trains, les métros.
Donc, c'est juste pour vous montrer un
petit peu que ce n'est pas si simple. Je vois certains commentaires de
personnes qui disent : Bien, tous les commerces qui sont à deux mètres
devraient tous être réouverts demain matin. Oui, mais là on fait quoi avec les
enfants? On fait quoi avec les employés qui se rendent par transport en commun?
Donc, il faut prendre des précautions.
Oui, moi, je suis optimiste qu'on soit
capables, dans les prochains jours, les prochaines semaines, de commencer à
réouvrir des entreprises puis des commerces. Mais il faut être prudent puis il
faut faire appel à la responsabilité, là, des employeurs dans ce dossier-là.
Puis il faut que les chiffres continuent à se stabiliser. Puis, pour que les
chiffres continuent à se stabiliser, bien, il faut donner un dernier coup.
Donc, je sais qu'on en demande beaucoup aux Québécois, mais c'est important de
rester disciplinés.
Je veux maintenant revenir sur les
scénarios qui ont été présentés hier par les experts de la santé publique. Pour
moi, il y a deux données qui sont très rassurantes. D'abord, les projections
sur les hospitalisations et le nombre de personnes qui seraient aux soins
intensifs selon les différents scénarios. Vous avez vu, là, entre autres aux
soins intensifs, dans le scénario le plus pessimiste, qui est un scénario à
l'italienne ou un peu comme en Espagne, on aurait besoin de 1 000 lits
avec respirateurs dans les soins intensifs. On est capables, si c'est
nécessaire... on ne pense pas que ça sera nécessaire, on est capables d'avoir
1 000 lits avec respirateur si le scénario pessimiste arrivait. Donc,
ça, c'est une très bonne nouvelle qu'on a eue hier de la présentation.
La deuxième bonne nouvelle qu'on a eue,
dans les données qui ont été présentées hier, c'est de voir que jusqu'à présent
notre scénario, le scénario du Québec, est beaucoup plus proche du scénario des
meilleurs pays, comme l'Allemagne, que des pays où il y a eu plus de morts.
Puis ça, là, on le doit au respect des consignes par les Québécois. Donc, moi,
je pense qu'on peut être fiers des résultats qu'on a jusqu'à présent, tout en
se disant : Il ne faut surtout pas relâcher, il faut continuer. Mais on
est bien partis, on est dans la bonne direction.
Les remerciements du jour. Bien, je veux
les faire, justement, ces remerciements, pour toutes les personnes qui
travaillent dans les CHSLD puis les résidences de personnes âgées, que ce
soient les médecins, infirmières, les préposés. Je le sais que la situation est
difficile, mais je veux juste vous dire, d'abord : Courage, il y a du renfort
qui s'en vient. Et je veux vous dire un immense merci pour votre dévouement
dans des circonstances qui sont très difficiles dans les CHSLD et les
résidences de personnes âgées. Donc, un merci spécial aujourd'hui à tous ceux
qui travaillent dans ces résidences.
Puis je termine en vous... peut-être en me
concentrant sur la consigne du deux mètres. Parce qu'il va falloir que chaque
Québécois se visualise, dans les prochaines semaines, les prochains mois, à
toujours rester à deux mètres des autres personnes. Donc, évidemment, là, c'est
une nouvelle culture, donc pas question de se donner la main ou d'être trop
proche des autres personnes. Donc, essayons tous ensemble, là, de commencer à
visualiser que, pour un certain nombre de mois, on va rester à deux mètres des
autres personnes.
Donc, je conclus en vous disant : Les
données des derniers jours me rendent optimiste. On voit la lumière au bout du tunnel,
on est en train de gagner la bataille ensemble, puis je suis vraiment fier du
travail qui a été fait par les Québécois, qui ont été unis depuis le début. Il
faut juste donner un dernier petit coup pour être certains qu'on soit capables
de commencer à sortir de cette crise et puis être capables de revoir un début
de vie normale rapidement.
Le Modérateur
: Merci. Maintenant,
quelques mots en anglais?
M. Legault : Oui. Good afternoon. Since the beginning of the crisis, we know
that the most vulnerable to the virus are the elderly. We concentrate our
efforts in our residences for seniors, but it's also very important that you
all stay at two meters, or six feet, from each elderly.
We're also already
working with our public health experts to prepare the gradual end of the
economic pause sooner than later. But we have to make sure that we restart the
economy without restarting the pandemic.
So, I know it's tough,
tough to continue all our efforts, but, as we say in English, April showers
bring May flowers. It's from Phil Authier, by the way. So thank you all
and...
Je veux maintenant passer la parole à
Danielle qui va vous parler du plan, là, pour les résidences de personnes âgées.
Merci.
Mme McCann : Merci, M. le
premier ministre. Alors, M. le premier ministre vient d'en parler. Moi, je peux
vous dire que j'ai des contacts très fréquents avec ma collègue la ministre
responsable des Aînés, Mme Marguerite Blais, et que nous sommes toutes les
deux préoccupées par la situation dans plusieurs CHSLD et résidences pour
personnes âgées.
Alors, on le dit depuis le début, là,
notre mission prioritaire, là, c'est de protéger l'ensemble de la population,
mais particulièrement nos personnes aînées, et il n'y a rien qui va être
épargné. Alors, je vous rappelle, comme l'a fait le premier ministre, que,
même, on a posé beaucoup de gestes concrets au cours des dernières semaines.
Par exemple le 133 millions, hein, pour soutenir les milieux de vie dans
le secteur privé, ça, ça va servir... ça sert maintenant à ajouter du personnel,
à bonifier aussi des mesures de sécurité et de protection pour nos personnes
aînées. On distribue également le matériel de protection à la grandeur, là, des
CHSLD et des résidences pour personnes âgées et on dépiste de façon prioritaire
et de façon systématique dans les milieux de vie des personnes âgées et
vulnérables.
On l'a dit, actuellement, nos centres
hospitaliers, ils prennent en charge moins de personnes infectées que ce qu'on
avait prévu, et ça, c'est une bonne nouvelle, hein, parce que la grande
majorité des personnes, elles n'ont pas besoin d'être hospitalisées. Alors,
c'est une bonne nouvelle, et ça démontre, comme on le dit depuis quelque temps,
que nos efforts, là, comme population ont porté fruit. On en est très, très
reconnaissants. Alors, on vit une situation qui est meilleure à cause des
efforts de notre population.
Mais ça nous donne aussi une certaine
marge de manœuvre, et c'est pour ça que cette situation-là m'a amenée à
contacter plusieurs partenaires. Parce que j'ai d'abord, comme je l'ai dit en
début de semaine, parlé aux présidents-directeurs généraux de tous les
établissements du Québec, j'ai parlé aux fédérations des médecins spécialistes
et des médecins de famille, j'ai aussi parlé à la Fédération
interprofessionnelle du Québec, hein, les infirmières, les inhalothérapeutes,
pour qu'on utilise les ressources en milieu hospitalier, pour qu'on les déplace
vers les CHSLD et les autres milieux de vie. Alors, ça, c'est en cours
actuellement. On parle de 450 médecins qui vont être mis à contribution
immédiatement. Il va y avoir également des infirmières et des infirmiers, la
présidente de la FIQ me le confirmait, des préposés aux bénéficiaires qui vont
venir en renfort et aussi des gestionnaires.
Alors, on a lancé un appel par l'initiative
Je contribue!, vous vous en souvenez, et on va convaincu 500 infirmières
de se réinscrire au tableau de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
Alors, c'est une opération qui est assez... de redéploiement massif qui est
actuellement en marche. Et ça, ça va nous permettre d'avoir des équipes, et ça,
c'est fondamental dans la situation actuelle, des équipes dédiées par
établissements, pour ne pas que les gens se promènent entre les établissements,
et par unités. Ça aussi, c'est fondamental que ce soient les mêmes personnes
qui interviennent auprès de nos personnes aînées par unités, par
établissements, par zones froides, par zones chaudes aussi. Alors, c'est pour
ça qu'il faut ajouter du personnel, pour nous donner la possibilité d'avoir ces
équipes dédiées, ce qui va faire toute la différence, ce qui est en train de se
mettre en place, ce qui est déjà fait, même, dans certains CHSLD, notamment
ceux qui sont en éclosion.
Alors, on va effectivement, aussi, faire
des dépistages systématiques des aînés et du personnel en CHSLD et dans les
autres milieux de vie. Ça également, c'est une mesure très importante. On veut
que nos milieux soient sécuritaires pour les résidents et pour le personnel.
Puis, je vais terminer en vous disant un
mot sur les familles. Les familles de ces personnes, on ne les oublie pas. On
ne vous oublie pas. On sait que vous êtes inquiets, on veut vous rassurer mais
on veut aussi s'assurer que vous soyez informés de façon soutenue de la santé
de vos proches. Alors, ça, c'est un mot d'ordre qu'on a donné à tous nos CHSLD,
nos milieux de vie, d'appeler, de tenir les familles au courant de ce qui se
passe au niveau de la santé de leurs proches.
Alors, moi, ce que je vais vous dire en
terminant, c'est qu'on veut protéger, protéger nos aînés, et on veut protéger
ceux qui ont construit notre Québec. C'est une valeur fondamentale pour nous,
et nous allons tout faire pour protéger nos aînés. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, il nous reste une vingtaine de minutes pour la période des questions en
français, donc en limitant, dans la mesure du possible, la durée de vos
interventions, nous allons débuter avec Hugo Lavallée de Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. Concernant la situation spécifique du CHSLD Sainte-Dorothée à Laval,
on a entendu des allégations assez troublantes émerger au cours des dernières
heures. Des représentants syndicaux qui disent que des employés avaient des
symptômes, qu'ils l'avaient signalé à leur employeur, qu'on leur a quand même
demandé de se présenter au travail, des gens qui évoquent un manque
d'équipement, une infirmière qui racontait sur les médias sociaux avoir été
envoyée en renfort, mais qu'une fois sur place, on ne l'avait pas aidée, on ne
l'a pas formée. Est-ce que cette situation-là est normale? Est-ce qu'il y a des
mesures spécifiques qui doivent s'appliquer dans ce CHSLD-là, précisément?
Mme McCann : Oui, effectivement.
Et je pense que Dr Arruda va parler d'enquêtes épidémiologiques qu'il va
falloir faire, et je vais lui donner la parole tout de suite après, parce que
c'est très important de voir qu'est-ce qui s'est passé au CHSLD Laval. Mais, maintenant,
et même c'est commencé depuis le début, on a ajouté du personnel, on a ajouté
70 personnes au CHSLD Laval, des infirmières, des préposés aux
bénéficiaires, des gestionnaires, alors il y a toute une équipe additionnelle
qui est venue prêter main-forte au CHSLD Laval. Parce que c'est ça qu'il faut
faire, comme je l'expliquais il y a quelques minutes, il faut ajouter du
personnel pour pouvoir dédier des équipes dans chaque unité, et il ne faut pas
non plus que les gens se promènent d'un établissement à l'autre. Et c'est ce
qu'on fait actuellement au CHSLD Laval. Mais quant à la situation qui s'est
passée, moi, je l'ai dit dans le passé, et c'est toujours la même consigne, les
gens qui sont symptomatiques ne peuvent pas aller au travail. Alors, quand on
est symptomatiques, on n'est pas au travail.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, peut-être un peu pour documenter la situation, là, probablement, il faut
comprendre qu'il y a aussi une notion qui est quand même assez récente, qui
avait été donnée comme hypothèse, mais des personnes qui sont asymptomatiques
qui peuvent avoir la maladie, il y aurait même des personnes âgées
asymptomatiques qui auraient eu des tests et qui ont la maladie.
Premièrement, ce que je tiens à vous dire,
c'est clair qu'on va envoyer une équipe d'investigation, là, pour revoir tout
ce qui est arrivé dans ce centre-là, voir quel est le premier cas, quels
étaient les travailleurs de la santé qui étaient présents, faire ce qu'on
appelle une vraie enquête épidémiologique pour tirer des leçons de cette
histoire-là. Mais c'est sûr qu'en attendant d'avoir cette enquête-là terminée,
les actions sont mises en place, là, les actions sont mises en place pour le
gérer.
Je veux quand même rapporter, et d'autres
gériatres l'ont dit, ce n'est pas parce qu'on a été infecté, même à un certain
âge, qu'on va nécessairement mourir de cette maladie-là, là. Il ne faut pas
penser que toutes les personnes qui vont avoir été en CHSLD, infectées, avec un
test, vont mourir. Souvent, les personnes qui décèdent, malheureusement, c'est
des gens qui ont des conditions déjà sous-jacentes.
Donc, est-ce que... Et ça, en testant tout
le monde aussi dans les centres, ça va nous permettre de mieux estimer quel est
le risque des gens et quelles sont les conditions qui vont faire que certaines
personnes vont décéder ou pas. On sait que l'âge est un facteur important. On
sait que les comorbidités sont importantes. Donc, tout ça pour vous dire que,
dans le fond, on met les mesures en place indépendamment de l'enquête, là. On
va faire ça, mais on va enquêter sur cet épisode et d'autres, s'il y en a
d'autres qui s'installent au Québec.
Le Modérateur
:
Rapidement, sous-question.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui. On a entendu, de façon plus générale, concernant les CHSLD, des médecins
qui pratiquent dans ces établissements, au cours des dernières heures,
dire : Dans certains cas, il vaut mieux se préparer psychologiquement, là,
le mal est fait, il va y avoir des décès en nombre important dans certains
établissements. Est-ce que vous partagez cette inquiétude-là?
Mme McCann : Bien,
écoutez, c'est sûr qu'on voit la situation. Ce qu'on voit dans la proportion de
décès, c'est près de 50 % des décès, là, on en a 175, qui sont des
personnes qui sont dans des CHSLD. Alors, c'est ce qu'on dit aujourd'hui et
c'est ce qu'on fait depuis le début, mais là on renforce encore plus. C'est
qu'on veut protéger ces personnes-là, mais on veut aussi protéger le personnel,
les deux, et, dans ce sens-là, on veut soutenir notre personnel. Je peux
comprendre que le personnel est inquiet, et c'est pour ça qu'on dit qu'on va
déplacer des équipes qui viennent d'autres secteurs et de façon massive pour
qu'ils viennent prêter main-forte. Et on veut les soutenir aussi avec des
infirmières en prévention des infections, on veut les soutenir avec des équipes
multidisciplinaires.
Alors, moi, ce que je dis, c'est que la
situation, là, on y voit et on va s'assurer que tout est fait pour avoir une
organisation la meilleure possible pour protéger notre personnel mais surtout
protéger aussi nos personnes aînées.
M. Arruda (Horacio)
:
...une information pour renforcir le point qu'a dit le premier ministre. On a
quand même 25 % des gens qui sont décédés qui étaient à domicile. Donc,
c'est sûr qu'au CHSLD on a une concentration de gens très malades, à risque, et
c'est là que le foyer principal est, près de 50 %. Mais il y en a quand
même un quart qui se retrouve à domicile. Donc, les visites aux parents le week-end,
la fête de... pas la fête des mères, mais de Pâques, c'est à éviter parce qu'il
y en a certains qui pourraient être fragilisés.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Fanny Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Oui, bonjour. Mme McCann, vous parlez, par exemple, de 450 médecins
qui sont prêts immédiatement à prêter main-forte. Comment ces ressources-là vont
être déployées dans le réseau, et selon quelle priorité? Est-ce qu'on va
prioriser les CHSLD ou les résidences pour personnes âgées? Comment ça va être
choisi, là, où on va envoyer les ressources en premier?
Mme McCann : Bien, c'est sûr
qu'on va faire un effort particulier au niveau des CHSLD. Mais on n'oublie pas
les résidences pour personnes âgées plus autonomes, là, les RPA, et les
ressources intermédiaires et les ressources de type familial. On a des contacts
fréquents, très soutenus avec les RPA et les RIRTF par notre équipe de maintien
à domicile. Et il est très important de les soutenir beaucoup, ces
ressources-là qui ont moins de moyens.
D'ailleurs, c'est pour ça qu'on investit
133 millions, pour ajouter des moyens. Donc, on va s'assurer qu'il y a des
infirmières qui sont en lien avec ces ressources pour s'assurer que tout est
fait dans les règles de l'art au niveau de la prévention des infections. On
sait qu'il y a beaucoup d'efforts qui sont faits par les personnes sur place.
Mais on veut aussi s'assurer qu'il y a de l'ajout de personnel. On veut aider
ces ressources à trouver du personnel également. Alors, on veut aider vraiment
tous les milieux où se trouvent nos personnes aînées.
Le Modérateur
: En
sous-question.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis
quel est le plan de match pour les résidences où il n'y a pas d'éclosion
encore, qui sont, pour l'instant, épargnées? C'est quoi, la stratégie, compte
tenu que nos ressources sont limitées, que notre équipement est limité?
Mme McCann : Bien, d'abord, je
vais vous dire, pour l'équipement, là, parce que je ne l'ai pas mentionné tout
à l'heure, on va s'assurer que tout le monde a les masques de procédure
nécessaires. On s'assure déjà qu'on fait ça. Et je révisais encore la question
avec le sous-ministre, là, aujourd'hui. Tout est fait pour que personnel ait le
matériel, les masques de procédure. D'ailleurs, notre situation s'améliore, là,
au niveau de la disponibilité de ce matériel-là. Donc, on veut que tout le
monde en ait. Puis on connaît, là, la façon de les utiliser.
Alors, pour les CHSLD et pour l'ensemble,
le déploiement, il va se faire certainement au niveau des CHSLD où est-ce qu'il
y a une éclosion. Il faut aller là en priorité. On est déjà là. Il faut ajouter
du personnel. Mais on va le faire aussi dans les autres CHSLD parce qu'il faut
faire de la prévention. Alors, ce que je dis aujourd'hui, c'est qu'on va
ajouter du personnel dans tous les CHSLD parce qu'il faut prévenir. Il faut
déjà organiser tous les CHSLD pour que la même équipe soit dédiée par unité et
certainement par établissement.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Je vais rester sur le même sujet parce qu'il y a des interrogations de
la part de tout le personnel soignant. Quand va se faire le déploiement, les
compétences qui vont être demandées... Parce qu'il y a des gens que vous
transférez qui n'ont pas les compétences pour travailler auprès des personnes
âgées. Vous avez parlé d'équipement, mais il semble que ça ne soit pas
disponible encore. Et est-ce que nos CHSLD et nos résidences pour personnes
âgées sont rendus nos bateaux de croisière?
Mme McCann : C'est notre
mission prioritaire, les CHSLD puis les résidences pour personnes âgées. Alors,
encore une fois, on s'assure que tout le monde ait l'équipement de protection,
et on va déployer le nombre nécessaire de personnels dans tous les CHSLD.
D'ailleurs, on fait appel à des personnes qui viennent du réseau, oui, qui sont
formées, oui, mais on va aussi faire appel à des personnes qui ne sont pas
nécessairement formées de façon spécifique pour les personnes âgées, mais qui
peuvent faire d'autres tâches. Moi, je pense que c'est certainement possible.
Depuis le début de la crise, on est assez créatifs, mais on va mettre,
évidemment, les gens dans des situations sécuritaires, on va avoir des équipes
bien formées qui vont coacher, qui vont s'assurer qu'on fait les choses dans
les règles de l'art. Mais on va aussi faire appel à des gens qui n'ont pas
nécessairement une formation spécifique pour intervenir auprès des personnes
âgées. C'est nécessaire de le faire maintenant, et elles vont beaucoup aider.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) : Les
conservateurs, M. Legault, veulent retourner siéger aux Communes. Ils en
font une condition pour l'adoption de la subvention salariale aux entreprises.
Est-ce que vous craignez des retards?
M. Legault : Bien, écoutez,
là, c'est un enjeu qui relève du gouvernement fédéral. Je pense que tout le
monde doit comprendre l'urgence d'aider autant les individus que les
entreprises. Donc, moi, je fais confiance au bon jugement de tous les partis
politiques qui sont à Ottawa.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, question de Patrice Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous. D'abord, une question pour Dr Arruda. Donc, on entend que les
courbes sont encourageantes, que les chiffres pourraient nous envoyer vers une
belle saison douce. Comment s'annonce l'été? Comment les gens qui voudront
fréquenter éventuellement des terrasses, des parcs... si la tendance se
maintient, est-ce que ça sera possible? Puis les vacances, par exemple?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, vous avez entendu ce que le premier ministre a dit, c'est-à-dire que
oui, on va redonner de l'espoir, oui, il y a une activité qui doit recommencer
parce qu'on ne peut pas rester en confinement ad vitam aeternam, mais la
question du deux mètres va rester quand même un élément important. Les
rassemblements intensifs vont demeurer un problème parce que tant qu'on n'aura
pas plus d'informations sur combien de proportion des gens sont immunisés, on
est à risque de faire réapparaître des éclosions, puis on ne voudrait pas se
retrouver dans une situation où encore, à l'automne, on doit reconfiner.
Dans le fond, je pense qu'on va réouvrir
le robinet progressivement en essayant de ne pas revenir en arrière, mais de le
laisser ouvert, mais ça va prendre des règles, des règles pour les
entrepreneurs, pour les municipalités, pour tout le commerce, etc. Je pense qu'on
va devoir vivre autrement jusqu'à tant qu'on pense que le risque ne va pas
réémerger.
M. Bergeron (Patrice) : Ma
deuxième question est pour Mme McCann. On a des échos de beaucoup de
gestionnaires, de propriétaires de résidences pour personnes âgées dans
plusieurs régions du Québec. Ces propriétaires-là ont mis en place des règles
très strictes, un protocole pour que les professionnels qui viennent sur place
donner des services doivent, donc, passer à travers une sorte de sas, doivent
mettre leurs effets personnels de côté, un sarrau, signer un registre. Or, il y
a beaucoup de préposés et des gens du service des CLSC, par exemple, qui
refusent de suivre les consignes. Ils disent qu'ils n'ont pas reçu les
consignes et les directives du CISSS ou du CIUSSS pour se conformer. Donc, ils
refusent de se conformer à ces règles-là mises en place dans des résidences où
il n'y a même pas de cas actuellement, et on ne veut pas justement en importer.
Mme McCann : Oui. Bien,
écoutez, moi, je vais dire dans un premier temps que je salue les résidences
pour personnes âgées qui se mobilisent pour vraiment s'assurer que ça soit un
environnement qui est très, très protecteur. Et je prends bien note de votre
commentaire. Moi, ce n'est pas venu à mes oreilles. Mais c'est là l'importance
que, dans chaque région du Québec, on ait le lien avec les résidences pour
personnes âgées. C'est ce qu'on fait normalement. Mais, s'il y a ce genre de
situation, je suis certaine qu'on va trouver une façon de s'entendre et de
vraiment bien faire les choses. Alors, j'en prends note. Et on va faire un
suivi avec les gens des différentes régions, là, pour nous assurer qu'on a la
même orientation. Mais encore une fois je salue, moi, les résidences qui
prennent toutes les précautions.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec, Journal de Montréal.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. Vous avez dit : La consigne du deux mètres va rester pour des
mois. Est-ce que ça signifie inévitablement que les écoles resteront fermées
d'ici la fin de l'année scolaire?
M. Legault : Bien, ça
fait partie des discussions qu'on a actuellement. Bon, évidemment, deux mètres
des personnes âgées, ça, c'est sûr, idéalement, deux mètres de toutes les personnes.
Donc, ça suppose de se poser des questions autant pour les garderies que les
écoles. Donc, il peut y avoir une reprise qui soit graduelle. Mais on va tenir
compte effectivement de cette question-là du deux mètres dans les écoles puis
les services de garderie.
Le Modérateur
: En
sous-question.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Il y a des gens qui se faisaient construire des maisons, qui devaient emménager
dans des maisons neuves et qui se retrouvent à la rue, sans toit. Est-ce que la
construction résidentielle, dans certains cas, pourrait devenir un service
essentiel et pourrait recommencer avant le 4 mai pour éviter que des gens
se retrouvent à la rue?
M. Legault : Oui. Moi, je
pense que, dans les prochains jours ou les prochaines semaines, ça va être
possible de redémarrer la construction résidentielle. Ça va être possible
aussi, pour plusieurs entreprises, de combler le retard qui s'est accumulé, là,
sur la construction de certaines maisons au cours des dernières semaines. Donc,
moi, je suis optimiste, là, pour le secteur de la construction. Évidemment,
j'ai besoin du O.K. du Dr Arruda, là, mais je suis très confiant.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. Ma question
est pour le Dr Arruda. Que s'est-il passé à L'Isle-Verte pour que vous
envoyiez une lettre assez sévère à la mairesse, Mme Newbury? D'abord, vous
imposez le confinement total de L'Isle-Verte et vous dites dans vos
considérants : «Nos discussions antérieures et l'assurance que vous nous
aviez donnée que les résidents de votre municipalité se conformaient à notre
ordonnance... les évidences que nous avons recueillies selon lesquelles notre
ordonnance n'est pas respectée.» Qu'est-ce qui s'est passé là-bas?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, il faut comprendre que vous savez que mon objectif était la priorité...
de prévenir, de garder la santé des insulaires, qui ont une certaine moyenne
d'âge, quand même, une bonne proportion, et des travailleurs essentiels qui
font la navette en hélicoptère pour pouvoir subvenir... Si jamais il y a un
incident de maladie, il faut être capable de transporter les gens de façon
adéquate. J'avais ordonnancé, je vous dirais, un certain contrôle en lien avec
le transport des individus... et éviter des gens qui sont à l'extérieur de
l'île de venir contaminer l'île parce qu'ils auraient acquis la maladie à
l'extérieur. On a eu des personnes qui ont traversé même le fleuve avec leurs
enfants dans des bateaux le matin, dans la nuit, ce qui aurait pu porter un
préjudice aux enfants eux-mêmes et aux personnes.
Et disons qu'on n'a pas eu une
collaboration des autorités municipales à respecter ces consignes-là, ce qui
m'a obligé à aller vers un confinement, pour être au clair, et ce qui va
permettre à la police maintenant d'éviter, là, que des personnes... C'est un
contrôle beaucoup plus serré dans une perspective où je ne peux pas me
permettre que des gens de l'île tombent malades et que des gens aussi perdent
la vie en prenant des bateaux de fortune comme ça. Et j'ai des photos, même, à
l'appui, de gens qui sont arrivés très tard dans la soirée et qui sont rentrés
dans l'île. Donc, dans ce contexte-là, moi, je pense que... j'ai ordonnancé le
confinement de l'île.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est une municipalité qui était délinquante, à votre avis?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est-à-dire qu'on permettait d'extensionner la définition des gens qui étaient
des résidents de l'île. C'était drôle, la quantité de personnes qui devenaient
résidentes tout d'un coup allait en augmentation, selon des orientations qu'on
n'avait pas accordées. Et j'ai pris cette décision-là aussi en étant en compte
des gens qui transportent, qui sont les travailleurs, les individus, mais aussi
le directeur de santé publique de la région du Bas-Saint-Laurent.
Le Modérateur
: Merci.
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Il y a plusieurs festivals, des grands évènements qui ont déjà annulé leur
présentation pour les mois de juin, juillet, août, d'autres non, comme la
Saint-Jean-Baptiste, le Festival d'été. Est-ce que la santé publique va
ordonner l'annulation de ces évènements-là, les grands rassemblements?
M. Legault : Bien, moi, ce que
je vous dirais, de façon générale, je reviens à la règle du deux mètres.
C'est très difficile, dans un festival, dans un évènement où il y a des
centaines, des milliers de personnes, de respecter la règle du
deux mètres. Donc, à partir du moment où on dit : La règle du
deux mètres va s'étendre sur une plus longue période, effectivement, là,
c'est peu probable qu'on soit capable d'avoir ce genre de festival cet été.
M. Bossé (Olivier) : Mon
autre question, c'était pour le Dr Arruda. Est-ce que vous avez la
ventilation par tranches d'âge, les cas d'hospitalisation? On a les décès, les
cas, mais hospitalisations et soins intensifs, peut-être.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, on les a. Attendez une seconde, je vais juste vérifier. Ici, j'ai les
décès. Je vais essayer de le retrouver. Excusez-moi, j'ai tellement de
tableaux, là, que, des fois... Je ne m'attendais peut-être pas à cette
question-là.
Mais est-ce que je pourrais vous donner
l'information a posteriori, s'il vous plaît, pour que vous l'ayez? Puis je vais
vous référer aussi à l'endroit précis du site Web où ça va être indiqué, à
l'Institut national de santé publique. C'est juste que je ne veux pas passer du
temps à chercher mes tableaux, mais je m'organiserai, pour les prochains points
de presse, d'avoir exactement l'information sur une feuille à côté.
Le Modérateur
: Très
bien. Donc, ça vous convient? On poursuit avec Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui,
j'aurais besoin d'une précision concernant le deux mètres, cet été. Est-ce que
ça veut dire qu'on va devoir rester à deux mètres de distance de nos proches
pendant tout l'été? Donc, on oublie ça, des soupers avec des gens qui ne font
pas partie de notre famille immédiate et tout ça?
M. Legault : Bien, on n'est
pas rendus là. Ça fait partie des discussions. Mais je vous dis, là, c'est une
considération, une condition importante à court terme, dans les prochaines
semaines, si on veut être capables de revoir une vie normale dans les
prochaines semaines, il va falloir respecter le deux mètres. À quel moment on
va pouvoir s'éloigner du deux mètres? Bien là, ça va dépendre aussi de
l'évolution de la crise au cours des prochaines semaines, des prochains mois.
Donc, ça va être à évaluer selon l'évolution du nombre de personnes infectées
au cours des prochaines semaines, des prochains mois.
Mme Porter (Isabelle) : Et
qu'en est-il du tourisme? Est-ce qu'on doit exclure tout déplacement dans
d'autres régions du Québec pendant l'été? Qu'est-ce que ça veut dire pour le
camping, les parcs nationaux, la pêche, tout ça, là?
M. Legault : Bien, encore là,
je pense qu'il faut faire la distinction entre maintenant, les prochaines
semaines, où on souhaite continuer de ne pas avoir de déplacement. Quand on
sera rendus à l'été, dans quelle situation on sera, bien, on va l'évaluer avec
la santé publique.
Le Modérateur
:
Merci...
M. Arruda (Horacio)
:
J'ai la réponse, si vous la voulez.
Le Modérateur
: Oui,
allez-y.
M. Arruda (Horacio)
:
Pour les répartitions, par groupes d'âge, d'hospitalisation... C'est ce que
vous vouliez? État de la situation, 7 avril, on va y aller par... Je vais
vous donner des pourcentages, puis je pourrai vous donner des taux, si vous voulez,
là, mais le taux le plus élevé, c'est 1,8 par 100 000, ça correspond aux
81 ans et plus. O.K.? Le deuxième, en termes de taux par 100 000...
même, je vous dirais, excusez-moi, il y a des 41-70 ans qui ont... ce
n'est pas les décès, ça, qui sont hospitalisés le plus. Donc, 40 %, à peu
près, autour des 41-70 ans. Après ça, on est à 27 % pour les
71 ans à 80; 24,5 %, 81 ans et plus; 19 à 40, c'est 4,4 %;
0-18 ans, c'est 0,5 %; puis il y en a une proportion qui est inconnue.
Donc, si on veut dire, en termes... de
façon générale, là, les gens les plus hospitalisés sont ceux qui ont entre
41 ans et 70 ans, et espérons qu'une bonne proportion va s'en sortir.
Mais il y en a quand même, je vous dirais, là... près de 50 % combinés
vont avoir 71 ans et plus, incluant le groupe des 81 ans et plus.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, petite nouveauté aujourd'hui, nous allons prendre une question qui
nous a été envoyée par Twitter, via le compte de la Tribune de la presse, d'un
média qui n'a pas de correspondant parlementaire ici, à l'Assemblée nationale.
La question d'aujourd'hui provient de
Martin Busuttil, RNC Média. Dans le cadre de mesures exceptionnelles, est-ce
que vous envisagez de permettre aux municipalités de donner un congé ou un
crédit de taxes pour les entreprises fermées pendant la période de confinement?
Ces municipalités seront-elles autorisées à produire des budgets déficitaires à
la fin de l'année?
M. Legault : Bon, on n'est pas
rendu là pour l'instant. Évidemment, il y aura une réflexion à avoir avec
toutes les municipalités une fois qu'on va être plus avancés ou, en tout cas,
plus proche de la fin de la crise. Quelle partie sera compensée par le
gouvernement du Québec, quelle partie ne sera pas compensée, bon, évidemment,
ça aura un impact direct sur les comptes de taxes. Donc, on n'a pas encore la
réponse à cette question, malheureusement.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, c'est ce qui complète pour nos questions en français. Nous
allons donc passer en anglais. We'll switch in English with Cathy Senay, CBC
News.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. I have many
questions about seniors, CHSLDs, the situation in Sainte-Dorothée. So what is
the Government doing to tackle the problem in CHSLDs, especially with the
Sainte-Dorothée's case, to make sure that we don't have a shortage of staff
anymore?
Mme McCann :
Yes. What we're doing is we're redeploying staff that is in other sectors of
the health system because we have a good situation right now in our hospitals,
thank god, because the population has helped us in taking all the measures
we've put forward. And so we have a good situation, so we're going to redeploy
those staff. We are talking about nurses, we are talking about orderlies that
will come to give a hand.
It's already started. In
Laval, they had 70 people, 70 staff members in addition to the ones in place.
So we are going to do that in all the CHSLDs, not only those who are in
«éclosion», which are those that have more cases, but in all the CHSLDs of the
province, because we think that we have to really reorganize... that the same
staff is taking care of people in one unit versus another one, and the staff
has to be in one establishment, not many establishments.
For that, we need to ass more staff. So, that's what we're doing right now, and we're going to have, also,
physicians coming to help us. We have almost 500 physicians, family
doctors who are going to help us all across Québec to give more services in long term facilities. So we're going to
reorganize in that way and protect the staff, protect the seniors.
What we're saying also is
that all the protective equipment has to be in place, and it's being done right now. It's been done for a while. If
there are places that there are problems, we want to know. And we're telling
the P.D.G., the director
generals that they have to provide, because our situation is better for the masks now, all the masks necessary in the long
term facilities.
And we're going to test
everybody. We're going to test the seniors, we're going to test the staff to
make sure we know exactly where people have the COVID-19 and where... Because you know that we organize the services in
the long term facilities between cold zones and hot zones, and even in between
zones for people who have the COVID-19, those who don't have it. So we need to
have that testing too. So, we want to protect everybody, and this effort is our
great, great priority since the beginning, and we're doing, we're going to do
everything we need to do to protect our seniors.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Legault, you started today
to give a bit of hope to Quebeckers talking about restarting the economy. Is it a risky business to
start doing this today, as we haven't reached yet the peak of the pandemic?
M. Legault : Yes. I think it's important that managers, owners of different businesses, that they start
thinking about a new way to work in the next weeks or months, but we hope in
the next weeks. So, I think it's important that I explain the criteria that we'll use in the next days and
weeks about the two meters, about what do we do with the children of workers,
what do we do with the collective transportation. So, we have to change our way
of dealing, of operating our companies, so I cannot do that alone, I have to
have the input from the companies. So that's why Pierre Fitzgibbon, Éric
Girard, they are working with the representatives of companies to see how we'll
be able to reopen businesses if figures stay good in the next few days.
Le Modérateur
: Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot
(Samuel) : Hi. We just got a press release
from the CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal, and they say : «Le
service de prévention de contrôle des infections du CIUSSS et la DRSP ont
décidé de ne pas faire de tests de dépistage à l'ensemble des résidents.» Ils
ont plutôt opté pour un suivi serré des symptômes. How is this a good idea? And
does it not go against what you just said about systematic testing of residents
and staff in CHSLDs?
Mme McCann : Well, maybe Dr. Arruda will say something on that. This is
something that we're implementing at this point, so we need to talk with the
CIUSSS Ouest-de-l'Île about that.
M. Pouliot
(Samuel) :OK. And today we learned that the QuébecGovernment is
buying 200,000 kits from Spartan Bioscience in Ottawa. How does the cost of
these kits compare to traditional kits? And why will this method benefit Quebeckers?
Mme McCann : This is a great tool, and we're going to get them in a few weeks.
And this is... like, you get the results in 30 minutes. And these are kits that
you can bring on premises and in long-term facilities, for instance, in
hospitals, and you test the staff, you test the patients. The benefits of that
are great. So we hope to get them as soon as possible.
Le Modérateur
: Thank you. So now questions sent by e-mail. The first one is from
Phil Authier, Montreal Gazette, for Mme McCann. Can you give us examples of what is being done to
slow the spread of COVID-19 in seniors in long-term care centres besides
sending in doctors and nurses? What is being done to concretely protect people
in centres where there are COVID-19 cases?
Mme McCann :
Well, to add staff is a very important measure because what it does is that it
allows us to organize the long-term facility in a way where there's no contact
between the zone where there are patients... it's already done, but to better
organize the zones, the cold zones and the hot zones, meaning that you have
staff that is completely devoted to each zone. You don't have staff that is
going from one unit to another or even to one establishment to another. So
that's what we want to do in long-term facilities, to concentrate the teams, to
dedicate them to a unit in particular and not to have
people go from one unit to another.
So, this is a very
important measure that we're doing and also the testing that I've spoken about.
We're going to test the patients and also the staff, and the protective
equipment that we're supplying as needed.
Le Modérateur
: And now, second question from Phil for Mr. Legault. People are so worried about family
members and friends in long-term care and senior's residence. We are hearing
about dozen of outbreaks on the island of Montréal. What do you say to people helplessly watching their loved one sick
or dying?
M. Legault : Yes. Well, I think we started taking precautions very early. A few
weeks ago, at the beginning, we stopped the visits. Unfortunately, they had
some visits before from their family, and some of the seniors were infected.
So, we're dealing now with the workers, the people, nurses, the doctors working
in those centers. We are testing them to make sure that they don't infect
people living in these CHSLD or other places for seniors.
But I think it's... We
expected that. I think we said it : Now, 90 %
of the deaths are people of 70 years-old and more. And, of course, in
CHSLD, people, they are already sick, so they are very vulnerable. But we're
trying also to transfer some of the doctors and nurses coming from hospitals in
those centers to help making sure that we control the situation.
Le Modérateur
:
And now the next question is from Raquel Fletcher, Global
News. Why are patients from CHSLD in Montréal-Nord being transferred to a hotel in Dorval? The patients suffer
from Alzheimer's, and moving them can be very disruptive. Family members want
to know : Why not move hospital patients with light cases to hotels to
free up beds instead?
Mme McCann : Well, I'm presuming this decision... and it's been discussed in the
past, you remember probably that we mentioned that we had
4 000 rooms, hotel rooms to help us. And I presume, because I would
have to double-check, that the decision is to protect those people from other... from the situation of the COVID-19. Those
people don't have symptoms, don't have the COVID-19. So, to put them in a hotel
in a protective way, away from other units, in long term facilities, who have
COVID-19 is a move to protect them. That's what I presume has been done.
Le Modérateur
:
Thank you. And as a last question : Can Mr. Legault or Minister McCann
react to Jean Truchon pushing up his assisted suicide date? He was supposed to
die in June but was living in assisted living, having no family visit and
frightened of COVID-19.
M. Legault :
Well, maybe I'll start.
Mme McCann :
Oh yes, sure.
M. Legault :
But just say that, first, this guy had a lot of courage. He helped everybody in
Québec making tough decisions. Of course, we continue to study in which cases
it would apply, and in respecting, of course, the will of the people, but
putting also some parameters to make sure that there's no exaggeration or no
special cases. Peut-être, Danielle, tu peux...
Mme McCann :
Well, I would say like the Prime Minister that our thoughts are with the family
of Mr. Truchon. And Mr. Truchon and Mme Gladu played a role, a very important
role in «l'aide médicale à mourir» and the availability. And we continue of
course to work in terms of giving «l'aide médicale à mourir» in the best way
possible. So, I salute Mr. Truchon, I salute him. And I hope that his passing
away was in the most serene way. I really salute him.
Le Modérateur
: Sur
cette dernière question délicate, est-ce que c'est possible de répéter en
français pour nos collègues?
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, je veux saluer M. Truchon, les efforts qu'il a faits, les efforts
courageux qu'il a faits pour sensibiliser la population québécoise à l'aide
médicale à mourir. Je pense qu'on doit le remercier pour son travail. J'offre
mes condoléances à tous ses proches, toute sa famille.
Puis je pense que la réflexion doit se
poursuivre. On doit effectivement permettre à certaines personnes qui
souhaitent avoir l'aide médicale à mourir de pouvoir l'avoir, mais il faut
s'assurer qu'il y ait un vrai consentement, qu'il n'y ait pas de méthode,
aussi, possible pour alléger les souffrances. Donc, on va continuer ces débats
importants dans notre société, ces débats délicats. Mais moi, je veux remercier
M. Truchon pour son courage puis les efforts qu'il a faits pour faire
cheminer la société québécoise dans ce débat.
Le Modérateur
: Mme
McCann, en français.
Mme McCann : Oui. Bien, oui,
écoutez, je me joins au premier ministre pour, évidemment, offrir mes
sympathies à la famille de M. Truchon, saluer M. Truchon aussi et Mme
Gladu, qui ont été tellement importants dans toute la question de l'aide
médicale à mourir et qui peuvent donner la possibilité à des personnes
d'obtenir... qui le souhaite, évidemment, l'aide médicale à mourir. Et comme le
premier ministre l'a dit, nous continuons notre travail. Et ce que je souhaite,
évidemment, c'est que tout s'est passé de la façon la plus sereine possible
pour M. Truchon, que je salue.
Le Modérateur
: Alors,
voilà. C'est ce qui conclut pour ce point de presse. Merci à tous. À demain.
(Fin à 13 h 58)