(Dix heures une minute)
Le Modérateur
: Donc,
bonjour. Bienvenue à ce point de presse. On est nombreux. On va essayer de
faire ça très rapidement, inquiétez-vous pas. Donc, vont s'adresser à vous
aujourd'hui M. Claude Sénéchal, un retraité représentant les retraités de Sears
Canada, ensuite M. Pierre Pelchat, représentant les retraités de Capitales
Médias, M. Denis Marquis, de la Fédération canadienne des retraités. Ensuite,
M. Roy, député de Bonaventure, M. Gaudreault, député de Jonquière, vont prendre
la parole. Ensuite, on va prendre les questions sur le sujet. Pour ce qui est
des autres questions, on va vous demander de vraiment attendre à l'extérieur
étant donné qu'on est beaucoup. On va prendre les questions par la suite.
Merci beaucoup. M. Sénéchal.
M. Sénéchal (Claude) : Alors,
merci à tous. Moi, je suis ici ce matin pour décrier fortement l'injustice
qu'ont subi les retraités de Sears Canada lors de la faillite de celle-ci en
octobre 2017. Pourquoi injustice? Parce que, d'abord, quand on compare ce qui
se fait dans une province comme l'Ontario... avec laquelle on aime bien se
comparer, 93 % des retraités de Sears Canada en Ontario n'ont subi aucune
perte de leur pension suite à la faillite de Sears. Au Québec, les 3 000
retraités de Sears ont subi 100 % de pertes... ou, en fait, 30 % de
pertes, je m'excuse, 30 % de pertes sur leur fonds de pension. Cette
situation-là... On parle évidemment de dollars ici, là.
Vous savez, on travaille toute une vie,
nos gens travaillent toute une vie pour se bâtir une retraite un peu solide, si
on peut dire. Et, lorsqu'il arrive le moment d'en profiter... On a donné, nous,
le meilleur de ce qu'on avait à donner à nos enfants pour leur permettre, là,
d'être des bons citoyens dans la vie. Puis je vous dirais qu'aujourd'hui c'est
un peu l'inverse qui est arrivé. C'est que ce sont les employés... Ce sont nos
enfants qui sont obligés de venir à la rescousse de leurs parents pour leur
permettre d'essayer de maintenir un niveau de vie acceptable. Et ça, là, ça
n'inclut pas les... On parle de préjudice financier, mais n'oublions pas que
tous les bénéfices marginaux, tous les bénéfices marginaux, on parle de plan
médical et dentaire, on parle d'assurance vie, assurance dentaire, les yeux,
médicaments, il n'y a plus rien. Ça, c'est zéro. On a tout perdu, O.K.?
Alors, essayez de vous réassurer à 65, 70,
75 ans. C'est absolument impossible, alors qu'en Ontario il y a une loi qui est
en place depuis 40 ans qui n'a pas fait fuir aucune entreprise de l'Ontario. Au
cas qu'il y en a qui pourraient penser que les entreprises pourraient, là...
hors frontières, si jamais ça arrivait, il n'y a aucune entreprise qui a quitté
l'Ontario parce que ce programme-là était en place depuis 40 ans. Par contre,
ce qu'ils ont été capables de faire, dans la période de difficulté, là, des
fonds de pension à prestations déterminées, c'est qu'ils ont passé l'assurance
mensuelle de 1 000 $ à 1 500 $ par mois.
Alors, c'est le même programme qu'on
aimerait avoir et qu'on exige de notre gouvernement, parce que la situation
actuelle, là, que les retraités vivent, c'est triste à dire, on ne le souhaite
à personne parce que la détresse que ça cause au niveau des couples, au niveau
des familles, vous n'avez pas idée, ce que ça peut représenter. Moi, j'ai passé
à travers ça puis je connais... Il y a 3 000 retraités de Sears, au Québec,
aujourd'hui, là, qui attendent après nous autres, là. On est leur porte-voix
pour essayer de faire comprendre à nos gouvernements que les seuls qui ont une
solution entre les mains, c'est eux autres. C'est aux autres qui l'ont, la solution.
La preuve, elle a été faite ailleurs. Et le fonds de provision d'assurance en
Ontario, c'est un fonds qui est en surplus. Il fonctionne très bien. Il y a eu
des ajustements de faits. Mais c'est ça qu'on demande à notre gouvernement,
d'avoir un peu de respect pour ceux qui ont bâti le Québec et qui ont bâti
l'économie du Québec. C'est ce qu'on demande.
M. Gaudreault : M. Pelchat.
M. Pelchat (Pierre) : Vous
voulez que je commence?
M. Gaudreault : Oui.
M. Pelchat (Pierre) : Bonjour,
tout le monde. Certains me connaissent. J'ai été journaliste au Soleil
pendant 38 ans. Je représente les retraités du Groupe Capitales Médias. Les 948
retraités du Groupe Capitales Médias ont subi leur première coupure de rente le
1er février. Ça ne fait pas très longtemps. C'est des coupures qui varient
entre 26 % et 29 %. La coupure pourrait être aussi plus forte au
cours des prochains mois après de nouveaux calculs. Alors, on n'est pas sortis
de l'auberge.
On appuie le projet d'une assurance rente
au Québec comme c'est le cas en Ontario depuis 40 ans. Je pense, ce serait une
solution idéale pour tout le monde et équitable pour tout le monde. Je pense
que le gouvernement devrait la regarder très attentivement.
Je vous dirais aussi, en terminant, que...
Je ne répéterai pas ce que M. Sénéchal a dit. Je suis totalement d'accord
avec ce qu'il a dit. Mais le gouvernement a une publicité, depuis quelques
semaines, quelques jours, qui recommande aux gens de bien planifier leur
retraite, avec un cycliste amateur qui part faire le tour du monde, mais,
30 minutes plus tard, il appelle sa conjointe pour venir le chercher. Mais
j'aurais une question pour le gouvernement. Comment est-ce qu'on peut planifier
notre retraite avec le risque d'une coupure de 30 % ou 40 % de nos
rentes? Au-delà de bien préparer notre retraite, là, comme tel, mais, quand on
ne sait pas qu'une pénalité de 30 % ou 40 % peut survenir à n'importe
quel moment, quand notre entreprise fait faillite ou ferme, je pense qu'il
devrait... c'est pour ça qu'une assurance rente, à ce moment-là, serait très
utile pour tout le monde.
Alors, c'est tout ce que j'avais à vous
dire ce matin. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. M. Marquis.
M. Marquis (Denis) :
Bonjour, tout le monde. Je représente la Fédération canadienne des retraités. C'est
une fédération qui regroupe 19 associations de retraités, soit à peu près
270 000 retraités à prestations déterminées au Canada.
Alors, depuis plusieurs années maintenant,
on revendique une meilleure protection pour les retraités qui ont ce type de
pension autant au niveau fédéral, pour faire des changements à la loi sur
l'insolvabilité et les protections contre les créanciers, mais également un
régime d'assurance pension qui pourrait être pour les régimes sous juridiction
fédérale. On sait qu'il y a une solution qui existe. Elle est en Ontario. Elle
est perfectible. Probablement que — il n'y a rien de parfait en ce
bas monde — il y aurait moyen d'avoir encore une solution meilleure
si on s'y donne la peine, mais elle existe. Et, pour nous, avec le Québec, ça
fait déjà plusieurs mois qu'on travaille avec différents représentants au
niveau du gouvernement pour essayer de mettre en place un tel régime qui, on le
pense, pourrait être une solution plus définitive que ce qui existe dans le
moment au niveau québécois.
Alors, on va certainement continuer et,
avec l'appui des gens qui sont ici, autour de moi, aujourd'hui, on espère être
capables d'y arriver. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. M. Roy.
M. Roy
: Écoutez,
on a une très belle délégation aujourd'hui de représentants d'organisations qui
dénoncent la situation. Je vais les nommer. On a ActiPension, l'association des
retraités d'Abitibi‑Consol, l'association des retraités de Sears Canada, l'association
des retraités syndiqués de Rio Tinto Alcan, l'Association québécoise des
retraité-e-s des secteurs public et parapublic, le comité de réflexion pour les
retraités du secteur privé Saguenay—Lac-Saint-Jean, Fédération canadienne des
retraités, les retraités de Groupe Capitales Médias, retraités de Groupe Pages
Jaunes et les retraités de Papiers White Birch-Stadacona.
Écoutez, je ne suis pas fiscaliste. Bon, des calculs
actuariels pour évaluer les fonds de pension, ce n'est pas mon terrain de jeu.
Par contre, je sais une chose. Nous assistons actuellement à l'émergence d'une
nouvelle catégorie de pauvres qui sont les retraités, qui se font usurper une
partie de leur fonds de pension, et c'est inacceptable.
Juste, bon, à titre d'exemple,
actuellement, depuis une dizaine d'années, on parle d'environ
15 384 retraités qui ont perdu environ 30 % de leur fonds de
pension, ce qui représente un montant, et c'est très conservateur, d'environ
100 millions de dollars par année qui est enlevé à des gens qui ont
contribué d'une manière significative à la performance économique d'entreprises
qui, il faut le dire, ne sont pas de très bons citoyens corporatifs, et ça,
dans un contexte où les indicateurs financiers économiques du Québec sont
excellents. Donc, c'est comme si on avait un genre de mépris générationnel et
qu'une catégorie ne méritait pas une attention particulière.
Et, en terminant, j'aimerais vous dire
aussi qu'on a aussi le dossier de Bombardier, qui aurait un déficit de
4 milliards dans son fonds de pension. Et la voie est tracée pour, je
dirais, transférer des entreprises en mettant en jeu la viabilité des fonds de
pension, et il va falloir surveiller Bombardier parce qu'il y a fort à parier
qu'ils vont essayer d'appliquer le même stratagème à leurs futurs retraités et
retraités actuels.
Donc, voilà. Et ça prend une assurance de fonds
de pension au Québec. On a les moyens. Nous ne sommes pas une... On est
capables de soutenir ceux et celles qui ont généré une économie prospère, et ce
n'est qu'une question de respect. Voilà.
M. Gaudreault : Merci,
Sylvain. Merci à tout le monde. Je suis vraiment impressionné de voir la
mobilisation qui est ici aujourd'hui. Les groupes qui sont présents, qui sont
derrière nous, juste les groupes ici, là, représentent, au Québec, autour de 30 000
retraités, et c'est un chiffre conservateur, 30 000 retraités qui lancent
un cri au gouvernement du Québec de leur garantir une protection pour les
années futures parce que ces gens-là ont construit le Québec moderne.
Je lisais une chronique de Mylène Moisan,
votre collègue du Soleil, qui disait qu'on est plus protégés si on
achète une thermopompe. On peut se faire rembourser si elle ne marche pas. Si
on a des dépôts dans une institution financière, une banque ou une caisse, on
est protégés. Comment ça se fait qu'aujourd'hui, en 2020, des gens qui ont travaillé
30, 40 ans, ont mis de l'argent de côté pour assurer leurs vieux jours, comme
on dit, bien, qu'ils ne sont pas protégés, moins protégés que si on achète une
thermopompe? C'est carrément inacceptable et ça renforce les inégalités
sociales au Québec.
Moi, je dois vous dire, j'ai été
particulièrement touché, dans ma circonscription, par un groupe de retraités
d'Abitibi-Consol, mais aussi les retraités de Groupe Capitales Medias au
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Alors, avec Sylvain, on s'est mobilisés et on a travaillé
avec le groupe. La demande, aujourd'hui, et nous allons la déposer auprès d'Éric Girard,
le ministre des Finances, c'est une lettre de la Fédération canadienne des
retraités dans le cadre des consultations prébudgétaires. Alors, c'est pour ça
qu'on fait ça aujourd'hui, parce que les consultations prébudgétaires se
terminent vendredi.
Alors, les groupes ici, qui représentent
30 000 retraités, disent au ministre des Finances: Dans votre
prochain budget, annoncez que vous allez évaluer la possibilité d'établir un
régime d'assurance pension au Québec. Vous allez mettre les efforts, l'argent,
les ressources pour évaluer la faisabilité, les coûts, parce que nous, comme
députés, on a fait des demandes d'accès à l'information à Retraite Québec
puis on attend encore des réponses sur, par exemple, le taux de solvabilité des
régimes de retraite à prestations déterminées pour qu'on soit bien capables
d'établir les coûts.
Alors, on demande au ministre des Finances
de faire son travail. Il nous reste quelques jours. Il peut y réfléchir. Et, au
dépôt de son budget, on attend une réponse. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. On va prendre les questions sur le sujet, s'il vous plaît. Ensuite,
M. Gaudreault et M. Roy seront disponibles pour des questions sur
d'autres sujets. Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bien, je vais y aller. Donc, qu'est-ce que vous pensez que le gouvernement peut
faire de plus? Puis est-ce qu'il devrait aussi y avoir un effort conjoint avec
Ottawa? Parce que je me souviens que, par exemple, les retraités de Sears, il
avait été beaucoup question de ça à Ottawa aussi.
M. Gaudreault : Oui.
Bien, vous savez, M. Legault aime bien se comparer avec l'Ontario, hein?
Je ne sais pas combien de fois il l'a nommée, dans le débat des chefs, à
l'élection l'année passée. Alors là, on le prend au mot. On dit : Vous
voulez vous comparer à l'Ontario? Bien, allez-y, établissez un régime
d'assurance pension comparable à l'Ontario pour protéger nos retraités. Et ça,
ça va passer par une loi. Nous, on veut bien la déposer, la loi, là. Mais vous
comprenez qu'un régime d'assurance pension, c'est quand même assez complexe. On
a besoin de l'aide des fonctionnaires du ministère des Finances. On lui demande
de faire ça.
Maintenant, du côté fédéral, on sait que
nos collègues du Bloc québécois ont déjà déposé une loi, un projet de loi
c'est-à-dire, pour modifier la Loi sur la faillite et l'insolvabilité pour placer
les retraités comme créanciers privilégiés. Alors, s'il y a des interventions
dans ce côté-là, du gouvernement fédéral, on respecte ça puis on sera d'accord
avec ça. Mais nous, on demande quand même au gouvernement du Québec de protéger
les retraités du Québec avec un régime d'assurance pension propre au Québec.
Mme Crête (Mylène) :
Quand j'avais questionné M. Legault là-dessus, il me semble que c'était
même avant les fêtes, là, de mon souvenir, il avait laissé entendre dans sa
réponse qu'on ne pouvait pas indemniser tous les retraités, là, qui étaient
dans cette situation-là. Je posais la question par rapport aux retraités de
Groupe Capitales Médias, du Soleil, mais c'est ce que M. Legault avait
laissé entendre dans sa réponse.
M. Gaudreault : Bien, nous,
concernant précisément le cas des retraités de Groupe Capitales Médias, vous
savez que le Parti québécois a déposé deux motions à l'Assemblée nationale qui
ont été rejetées, malheureusement, par le gouvernement, notamment de faire une
enquête sur ce qui s'est passé, par Retraite Québec, lors de la transaction
entre Power Corporation et Groupe Capitale Médias, et une deuxième motion
demandant à Power Corporation de couvrir le déficit de solvabilité, comme ils
l'ont fait quand LaPresse a changé de statut. Cette
motion-là a été refusée aussi.
L'autre chose, la question que vous posez,
au fond, c'est jusqu'où on est capables de reculer. Nous, on est ouverts à ça.
On est ouverts à discuter avec le gouvernement pour dire : Est-ce qu'on
peut faire une loi d'application rétroactive? Ça s'est déjà fait dans la
législation du Québec. Moi-même, j'ai déjà travaillé sur... concernant la
modification de l'Autorité des marchés financiers. On peut faire une loi
rétroactive. On pourrait regarder ça avec le gouvernement.
Mme Crête (Mylène) :
Merci.
Mme Gamache (Valérie) : Je
comprends que vous demandez, là, à ce que ce soit inscrit dans le budget.
Quelles sont les sommes que le gouvernement devrait allouer immédiatement, là,
pour...
M. Gaudreault : Bien, ça
revient à ce qu'on vous disait tout à l'heure. C'est embêtant parce qu'il nous
manque des données. On a besoin de savoir d'abord la solvabilité des régimes à
prestations déterminées au Québec pour être capables de bien établir cette
somme-là. Et nous, on l'a demandée à Retraite Québec par demande d'accès à
l'information puis on n'a pas la réponse. On l'a demandée en décembre. On l'a
redemandée. Ils ne veulent pas nous la donner. Alors, on a besoin de savoir ça.
Maintenant, si on prend l'exemple de
l'Ontario, pour les régimes qui sont solvables lors de la liquidation d'une
entreprise, solvables à 100 %, ça coûte, par membre, par personne,
41,25 $ par année à l'entreprise. Donc, c'est un modèle qu'on a. Mais je
vous dis ça sous toutes réserves, parce qu'on a besoin de savoir le taux de
solvabilité des régimes lors de la liquidation au Québec pour savoir sur quelle
base on va travailler, mais là ça, on ne l'a pas.
Alors, c'est pour ça qu'on vous dit... Dans
la demande qui est faite par la Fédération canadienne des retraités, c'est de
l'évaluer. Nous, tout ce qu'on demande, dans le fond, au ministre des Finances,
c'est de dire, dans son budget : On va ouvrir un chantier là-dessus, on va
mettre les chiffres sur la table. On annonce notre intention de protéger nos
retraités des secteurs privés, au Québec, avec des régimes à prestations
déterminées. C'est ça qu'on demande. Puis on va travailler, puis on va avoir
les chiffres, puis on va savoir de quoi on parle.
Alors, c'est de ça qu'on a besoin. Mais,
sur le principe, comprenez-nous bien, on est d'accord avec les retraités ici
pour aller de l'avant avec un régime d'assurance pension du Québec.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Pelchat, peut-être, est-ce que vous pensez voir un jour... ou profiter un jour
d'un tel système? Est-ce que vous croyez que le gouvernement ira de l'avant ou
c'est une bataille qu'on mène, mais avec peu d'illusions?
M. Pelchat (Pierre) : Mais ça
va prendre beaucoup de pression. Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, ici,
regroupés. Le Parti québécois appuie ce projet. Un autre parti politique à l'Assemblée
nationale l'appuie. Il y en aura peut-être un troisième bientôt, on ne sait
pas. Mais je pense que, de plus en plus, il y a une prise de conscience dans la
population, particulièrement chez les retraités et les futurs prochains
retraités, parce qu'il y a des gens d'une cinquantaine d'années qui réalisent
qu'ils vont être aussi à risque de perdre des rentes dans les prochaines années
parce que... Vous savez, au Soleil, c'est une institution d'une centaine
d'années. On était la propriété d'un des plus gros conglomérats financiers au Canada.
On se retrouve aujourd'hui avec des pénalités, des pertes de près de 30 %.
Personne n'aurait pensé ça il y a quelques années. Mais c'est arrivé au Soleil
et ça risque d'arriver à d'autres. Imaginez les plus petites entreprises.
Mme Bussière (Guylaine) :
Savez-vous, en Ontario, combien de retraités profitent de cette assurance-là?
M. Sénéchal (Claude) :
Écoutez, là, je vais vous donner l'information assez précise, là, de ce que la Commission
des services financiers de l'Ontario annonce dans ses rapports annuels, ce que,
malheureusement, on ne peut pas avoir de Retraite Québec. On parle d'environ...
Je vais vous le donner précisément, là. Je l'ai ici, là. Je ne m'attendais pas
à cette question-là, là, mais je vais vous la trouver.
M. Gaudreault : Mais vous êtes
prêt. C'est bon.
M. Sénéchal (Claude) : Oui,
je vais brasser mes feuilles. J'en brassais plus que ça. On parle d'environ 835 000,
là, O.K., qui en bénéficient en Ontario. Et puis j'aimerais juste faire un
point sur ça, O.K.? L'Ontario s'est dotée de cette loi-là, je le disais, il y a
40 ans passés. Mais ceux et celles qui pensent que ça n'arrivera plus... Pour
prendre l'exemple de M. Pelchat du Soleil... Sears, en 2005, moi, quand
j'ai pris ma retraite, le fonds de pension, il était surcapitalisé, O.K.? Il
était considéré parmi les cinq meilleurs fonds de pension au Canada. 12 ans plus
tard, on est en faillite. On est tous amputés de 30 %, en plus de perdre
tous nos avantages sociaux. Alors, ceux qui pensent, là, qu'ils sont blindés,
là, dans leur régime de pension, là, on a des exemples concrets ici qui font en
sorte que ce n'est pas vrai, O.K.? Alors, si c'est rétroactif, tant mieux,
O.K.? Mais, si ça ne l'est pas, je veux juste vous dire une chose, il ne faut
plus que ça se passe, ces pertes, ces vols d'argent là auprès des gens qui ont
passé leur vie à travailler puis ramasser des sous pour avoir une retraite
paisible. Si, au moins, on le fait pour les autres, bien, on ne l'aura pas fait
pour rien.
Mme Bussière (Guylaine) :
Avez-vous une idée... Vous avez évoqué que c'était 41 $ par employé pour
les entreprises. C'est quoi, la part que paierait le gouvernement ou paie le
gouvernement?
M. Sénéchal (Claude) : Le
gouvernement ne paie pas.
Mme Bussière (Guylaine) : Pas
du tout?
M. Sénéchal (Claude) : C'est
payé à 100 % par les entreprises parce que ce sont les entreprises qui
nous garantissent un fonds de pension lorsqu'on a commencé à travailler pour eux
autres. Moi, quand j'ai commencé à Fleur de Lys en 1972, j'avais mon package,
là, de bienvenue, puis ça faisait partie de ça, c'était garanti à vie. Mais ce
que je n'ai pas compris, c'est que c'était garanti à vie de l'entreprise. Ce n'était
pas garanti à ma vie, O.K.? Alors, c'est vraiment... faire attention à ces
choses-là. Et puis, encore une fois, dépendamment comment le taux de... comment
le fonds de retraite est capitalisé, ça va en fonction...
Mais le gouvernement de l'Ontario est
intervenu... Si je peux me permettre?
M. Gaudreault : Oui.
M. Sénéchal (Claude) : Le
gouvernement de l'Ontario est intervenu à quelques reprises. Il a octroyé un
prêt parce que, quand il y a eu des grosses faillites en Ontario, qu'on parle
dans l'acier, dans l'automobile, il y a eu Nortel aussi, le gouvernement de
l'Ontario a fait un prêt, O.K.? Il garantit, là, quand il est venu en
déficit... mais ce prêt-là est remboursable au fil des ans. Puis aujourd'hui le
fonds de pension, l'assurance en Ontario, il est en surplus de 87 millions,
je pense, autour de ça.
Alors, c'est ce qu'on demande au
gouvernement du Québec. Ça ne coûte rien à la société, ça. Ça ne coûte rien. On
demande aux entreprises de respecter l'engagement qu'ils ont pris envers leurs
employés, point à la ligne.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. On va passer en anglais.
Mme Senay (Cathy) :Good morning. Is it possible to ask a question in English?
M. Sénéchal (Claude) : Sure. We're going to try to answer.
Mme Senay (Cathy) : Good, excellent. What are you asking the Québec Government? You are
asking the Finance minister to basically write in his budget that we are
looking at this?
M. Sénéchal (Claude) : What we're asking… We're asking the same thing that exists in
Ontario, a protection for retirees, OK? And, in Ontario, the legislation is in
place for 40 years now and it has proved... For example, for the Sears Canada
retirees, 93% of Sears Canada retirees in Ontario have not had any cut in their
pensions, while, in Québec, 100% of Sears retirees, we lost, at this point, 30%
in our... So we're asking to put in place a similar bill with an insurance to
protect the retirees when they go in retirement.
Mme Senay (Cathy) : How frustrating it is for you to know that there is a program like
this, a law like this in Ontario, but Québec is not able to do the same thing?
What's your understanding?
M. Sénéchal (Claude) : Well, my understanding, I don't understand. That's why I'm here
today, to force the Government to see what's going on, you know, outside the
province. And it's not only in Ontario. In the U.S., you know... When we're
talking, you know, deficit, let's talk about U.S. They have a protection for
their retirees, the same thing in U.K. So it's not unique to Ontario. We refer
to Ontario because, you know, it's close to us. And again, you know, just for your
example, at that time, we had a store in Gatineau and three in Ottawa. So the
retirees working in Gatineau, they lost 30%, while the counterparts across the
river, you know, they got their full pension. So this is not acceptable. It has
to stop.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Gaudreault, it's not the first time you say that the
Legault Government... Premier is always referring to Ontario, but like he's not
able to apply the same law for retirees in the private sector in Québec to protect
them. So, I mean, like, how do you think the Finance Minister will get the
message today that... You're trying to see numbers, if it is feasable in Québec,
but why would he get the message today?
M. Gaudreault : Because Mr.
Legault likes to compare Québec with Ontario. So we ask him to go further, to
be logical with his thinking about Ontario. And here we have many groups who represent
30,000 retired people. So a lot of people are there to ask Mr. Legault to
listen to them. Thank you.
Journaliste
: Est-ce
que c'est possible de poser une question sur le recyclage?
Le Modérateur
: On va
le faire en scrum après. Donc, merci beaucoup. M. Gaudreault va répondre pour
les questions sur le recyclage juste à côté.
M. Gaudreault : Merci. Merci
beaucoup.
(Fin à 10 h 25)