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Point de presse de Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke, Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement, et M. Guy Ouellette, député de Chomedey

Version finale

Le mercredi 30 octobre 2019, 12 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures quarante-trois minutes)

Mme Labrie : Ce qu'on a à vous dire aujourd'hui, en fait, c'est qu'on a décidé d'utiliser notre motion du mercredi pour faire le suivi du projet de loi sur l'obsolescence programmée qui a été déposé par mon collègue Guy Ouellette.

J'aimerais rappeler non seulement que ce projet de loi là est le résultat, depuis le début, d'une démarche non partisane qui a été soutenue par tous les partis au moment de son dépôt, mais également qu'il a été rédigé par des étudiants de l'Université de Sherbrooke. Et, à ma connaissance, c'est la première fois que des citoyens et des citoyennes qui se sentent concernés par un enjeu décident de rédiger eux-mêmes un projet de loi pour répondre à ce problème-là.

Donc, depuis le début, ça a été un véritable travail d'équipe. C'est un problème qui est vécu par tous les citoyens, l'obsolescence programmée. Les objets sont de moins en moins durables, de plus en plus difficiles à réparer. Donc, on est tous concernés. Et les étudiants qui ont déposé ce projet de loi là, vraiment, proposaient des pistes de solution intéressantes. Ils ont aussi lancé une pétition qui a été signée par 45 000 personnes en quelques semaines. Ça, ça démontre à quel point tout le monde se sent concerné par ce problème-là.

Mais malheureusement ça fait plusieurs mois déjà que le projet de loi a été déposé et il n'y a pas eu de suivi de la part du gouvernement. Donc, ce qu'on leur demande aujourd'hui avec notre motion, c'est d'appeler des consultations particulières pour qu'on puisse suivre le processus du projet de loi.

Mme Ghazal : Donc, comme le dit Christine, ce qu'on fait aujourd'hui, on offre au gouvernement de la CAQ une opportunité de convoquer, donc, des experts dans la question de l'obsolescence programmée pour qu'ils puissent... En fait, l'objectif, ça serait d'améliorer le projet de loi n° 197, qui a été travaillé avec rigueur et sérieux par les étudiants de l'Université de Sherbrooke et qui a été déposé par notre collègue, M. Guy Ouellette. Donc, c'est vraiment une occasion qu'on offre au gouvernement d'appeler, d'adopter et de voter pour la motion parce que l'obsolescence programmée, ça touche tout le monde.

Le projet de loi, il y a vraiment des mesures innovantes qui sont dedans. Une des premières mesures, c'est qu'il y a une cote de durabilité pour que les consommateurs puissent, quand ils achètent un produit... qu'ils voient la cote puis qu'ils sachent s'il peut être réparé facilement ou pas. Il permet aussi de modifier la loi pour que la réparation... pour obliger les entreprises qui veulent faire de l'obsolescence programmée... bien, en fait, eux autres, ils ne pourront pas la faire, de l'interdire, mais ils pourront rendre plus facile la fabrication de leurs produits pour rendre plus facile... pour qu'ils soient réparés et que les pièces de rechange, bien, soient aussi accessibles. Et, en plus, il va y avoir des pénalités pour les entreprises qui veulent faire de l'obsolescence programmée.

Donc, c'est extrêmement important. C'est des gens qui... Les gens, ce qu'ils veulent, eux autres, ils sont prêts à réparer leurs objets. Ils ne veulent pas sortir leur carte de crédit quand, par exemple, leur téléphone se brise. Ce qu'ils veulent, c'est pouvoir... qu'il soit réparé. Et, en plus, c'est bon pour l'économie. Ça crée aussi de l'économie locale, par exemple des entreprises spécialisées en réparation d'objets. Donc, c'est bon pour les poches des citoyens. C'est aussi bon pour l'environnement.

Donc, on espère que le gouvernement aujourd'hui va accepter la motion que je dépose, qu'on dépose à Québec solidaire, et qu'on va pouvoir enfin faire en sorte que ce fléau-là se termine et que ça devienne... que le gouvernement mette en place une loi pour contrer ça comme ça se fait ailleurs, d'ailleurs.

M. Ouellette : Merci, chère collègue. Effectivement, en avril, j'ai déposé le projet de loi n° 197, qui origine du travail des étudiants de la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke. Mais, depuis le mois d'avril, même si le gouvernement a... c'est resté lettre morte, malgré certaines indications de la ministre de la Justice que, dans les prochaines semaines, elle devait déposer... ou qu'elle devait nous informer de la suite.

Ça fait plus de six mois, mais on n'est pas restés inactifs. Je préside présentement un comité interparlementaire, avec mes collègues de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et de l'Île-du-Prince-Édouard, parce que je pense qu'il y a un besoin des citoyens dans le droit à la réparation, dans l'obsolescence programmée, dans l'indice de réparabilité. Et il y a 20 États américains, depuis le mois de janvier, qui ont déposé eux aussi des projets de loi. Donc, je suis en contact avec les gens, les parlementaires de l'Illinois, du Massachusetts, du Vermont, de façon à ce qu'on ait les meilleures pratiques qui vont répondre aux besoins des citoyens. Et j'aurai à faire, dans les prochaines semaines, un rapport aux parlementaires des 52 États américains et des cinq provinces canadiennes sur l'état d'avancement des travaux.

Donc, ce que la motion demande aujourd'hui, c'est d'inviter des experts, en janvier, je pense, c'est le 20 ou 21 janvier 2020, qui vont nous actualiser sur la situation. Je nous rappellerais qu'en France ils ont déposé, le 10 juillet, un projet de loi sur la loi antigaspillage, qu'ils appellent, et l'indice de réparabilité. Ça parle de recyclage. On va beaucoup en économie circulaire. Le 10 juillet, il a été déposé. Il a été adopté par le Sénat le 30 septembre. Donc, ça a pris deux mois.

Pourquoi attendre? Au Québec, nous avons le Bureau de normalisation du Québec, qui est un organisme accrédité, le seul au Canada. On a ça dans notre cour. Pourquoi on ne serait pas avant-gardistes au Canada pour faire la lutte à l'obsolescence programmée, permettre le droit à la réparation, certifier les réparateurs qui vont s'occuper des équipements, avoir un indice de durabilité, avoir un indice de réparabilité? On est tous capables de faire ça. Ça nous prend juste du bon vouloir du gouvernement en place. Merci.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a des questions? Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 49)