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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Le jeudi 19 septembre 2019, 11 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-huit minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour. Aujourd'hui, le point de presse porte sur le service Internet aux Îles-de-la-Madeleine. En fait, ce matin, il y avait une conférence de presse qui était tenue à Cap-aux-Meules avec la présence du président du Réseau intégré des communications électroniques des Îles, M. Claude Cyr; le maire des Îles, Jonathan Lapierre; également un représentant de la Chambre de commerce des Îles. Je faisais également partie des partenaires qui voulaient porter un message haut et fort envers le gouvernement qui, aujourd'hui, ne prend pas ses responsabilités en ce qui concerne le déploiement d'un service haute vitesse sur le territoire des Îles-de-la-Madeleine.

Donc, évidemment, j'étais retenu ici par les travaux parlementaires. C'est la raison pour laquelle je vous rencontre maintenant, pour exprimer, comme mes partenaires, les inquiétudes des Madelinots quant au projet de déploiement de l'Internet à haute vitesse qui tarde à se mettre en oeuvre et à se concrétiser.

On sait que depuis 2018, soit à l'été en 2018, on a annoncé le déploiement d'un réseau fibre hybride avec la compagnie DÉRYtélécom. On donnait, à ce moment-là, un délai de 20 mois pour le déploiement d'un réseau, et aujourd'hui, essentiellement, on n'a pas de nouvelles sur l'évolution du dossier. J'y reviendrai.

Donc, aujourd'hui, en fait, l'essence du message, c'est de presser le gouvernement et l'entreprise DÉRYtélécom de préciser leur plan de match, de faire preuve de transparence pour donner enfin l'espoir aux Madelinots que le service actuel est en voie d'amélioration et que le projet va enfin aboutir dans un délai raisonnable. Le gouvernement, donc, ne livre pas la marchandise, parce qu'il faut se rappeler que c'est lui qui a choisi le projet présenté par DÉRYtélécom pour un montant d'environ 3 millions de dollars.

À l'époque, il y avait une autre proposition qui était faite conjointement par Bell Canada et le RICEIM, là, le Réseau intégré de communications électroniques des Îles, qui est un projet de l'ordre de 13 millions de dollars, qui était un projet de fibre à la maison et qui aurait permis d'avoir un service Internet à haute vitesse comme dans les grands centres urbains, comme à Montréal, et à des tarifs compétitifs concurrentiels équivalents à ceux pratiqués dans les centres urbains.

À l'heure actuelle, la situation aux Îles, c'est qu'on a un service qui est inadéquat, qui n'est pas fiable, qui offre une vitesse de transfert de l'ordre de un, deux mégabits, parfois cinq, ça peut aller jusqu'à huit mégabits, à des tarifs astronomiques pour le service offert, de l'ordre de 80 $ en moyenne, alors qu'aujourd'hui, pour un montant de cet ordre-là, même à Gaspé, évidemment à Québec et à Montréal, on peut avoir des vitesses qui avoisinent les 1 500 mégabits, donc 1,5 Gig. Donc, c'est astronomique, l'écart entre ce qui est offert maintenant sur le continent et ce qu'on offre aux Îles-de-la-Madeleine, malgré le fait qu'on ait un câble sous-marin qui nous permettrait d'avoir une vitesse tout à fait équivalente à ce qui se fait ailleurs.

Je veux revenir sur le projet qui a été retenu brièvement pour dire qu'on a toujours déploré que ce projet-là était le projet qui était le meilleur marché, mais qui offrait la moins bonne assurance pour les Madelinots de pouvoir avoir un service évolutif et régler enfin le problème des infrastructures, donc de la fibre optique à la maison pour l'ensemble de la population et pour de bon.

Ce projet-là, en fait, quand on... et M. Cyr le mentionnait ce matin en point de presse aux Îles-de-la-Madeleine, il correspondait à un investissement global de 521 $ par foyer, alors qu'on voit qu'ailleurs, dans la moyenne des 82 projets qui ont été annoncés par le gouvernement ces dernières années à travers le Québec, on parle de 82 projets, la moyenne qui a été offerte est de l'ordre de 3 000 $, 3 029 $ par foyer pour leur offrir un branchement à Internet haute vitesse. Donc, on est six fois inférieur en termes d'investissement à ce qui s'est fait ailleurs. Et le projet de fibre à la maison, lui, aurait coûté quelque chose comme 2 000 $ par foyer pour régler pour de bon la situation.

Alors, aujourd'hui, moi, je veux ajouter ma voix à celle des partenaires municipaux de la chambre de commerce et du RICEIM pour exiger du gouvernement et de son partenaire d'affaires, DÉRYtélécom, un bilan des étapes réalisées depuis la signature du contrat l'an dernier, un échéancier de livraison du service Internet à haute vitesse aux Îles-de-la-Madeleine, également une proposition de grille tarifaire parce que c'est aussi le nerf de la guerre. On a déjà des vitesses inférieures à ce qui est offert ailleurs et on paye un prix astronomique. C'est un service de deuxième ordre à un prix astronomique. Maintenant, ce qu'on considère, c'est que les citoyens des îles sont considérés comme des citoyens de deuxième zone. Et on veut aussi avoir des détails, donc, sur les forfaits prévus et sur les services qui seront offerts.

Vous savez, aujourd'hui, la norme du CRTC pour la haute vitesse, la norme à la base, on parle d'une vitesse de 50 mégabits en téléchargement. Le télécommunicateur a déjà laissé entendre qu'on pourrait atteindre peut-être 30, éventuellement 50 et plus tard 100 mégabits. On veut avoir les détails de cela, parce que, véritablement, les citoyens des Îles sentent qu'ils se sont fait flouer avec une décision gouvernementale comme celle-là, du gouvernement précédent, mais qui est toujours appuyée par le gouvernement actuel.

Il est important de mentionner également que le service, à l'heure actuelle, est insatisfaisant, bien sûr, pour les citoyens qui ont initié un mouvement pour demander au gouvernement d'agir et d'agir rapidement. Il y a une pétition qui circule actuellement aux Îles-de-la-Madeleine, qui sera complétée demain. On parle de plus de 1 600 personnes qui ont actuellement signé la pétition.

Il y a également des entreprises, des institutions, des organismes qui ont signé des lettres d'appui à la demande pour un service, un véritable service Internet haute vitesse, et dans les plus brefs délais, et à des coûts concurrentiels ou des tarifs concurrentiels avec ce qui est pratiqué dans les grands centres urbains. On parle de près d'une quarantaine de lettres maintenant d'entreprises qui témoignent aussi des limites qui sont actuellement les leurs pour opérer.

Je vous donnerais l'exemple d'une entreprise qui doit payer... je crois que c'est 500 $ par mois pour avoir un service de 30 mégabits. 30 mégabits, ça vaut environ 40 $ sur le continent. On a également une entreprise à qui on voudrait facturer 50 000 $ pour un branchement d'un service à 100 mégabits, et le service lui-même serait offert à 2 000 $ par mois, ce qui est offert à Gaspé pour 86 $.

Alors, je pense que ça illustre bien la problématique dans laquelle on se situe à l'heure actuelle. On a besoin d'un service Internet parce que de plus en plus ce n'est pas un luxe, mais c'est un service de base. C'est d'autant plus important pour un archipel isolé comme celui des Îles-de-la-Madeleine. C'est important pour les services publics, qui sont de plus en plus sur l'Internet, sur la Toile, pour les citoyens. Et il y a également aussi toutes les entreprises, comme je l'ai illustré avec les deux cas que je vous ai présentés, qui sont de plus en plus limitées avec un service, donc, qui est très peu rapide et qui souffre aussi de certaines défaillances très, très régulières.

Alors, pour toutes ces raisons, j'en appelle, encore une fois, au gouvernement à prendre ses responsabilités et à donner un signal clair que le service minimal qui est offert ou qui est prévu par le contrat qu'il a signé avec DÉRYtélécom va se déployer dans les plus brefs délais, et qu'on s'assure également que les tarifs soient abordables, et que le service soit adéquat et évolutif, parce qu'on ne peut pas se contenter d'avoir un service de deuxième ordre et considérer une population insulaire comme celle des Îles-de-la-Madeleine comme des citoyens de deuxième zone. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 57)

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