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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur

Version finale

Le mercredi 18 septembre 2019, 9 h 39

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante minutes)

Mme Rizqy : Alors, bonjour. Évidemment, on va parler encore une fois des maternelles quatre ans, le projet-phare du gouvernement Legault. L'an dernier, il avait promis que tous les Québécois auront accès à la maternelle quatre ans. Sinon, il était prêt à démissionner. Clairement, dans ce dossier-là, il n'y a jamais eu de plan, rien n'est attaché. Ça a été une promesse qui a été faite à l'emporte-pièce lors d'un débat des chefs. Un an plus tard, on attend toujours le fameux plan de déploiement des maternelles quatre ans. Maintenant, qu'est-ce qu'on sait? Bien, évidemment, on a un ministre de l'Éducation qui refuse d'écouter son réseau. On a un ministre de l'Éducation qui ne prend pas au sérieux la pénurie d'enseignants. On a un ministre de l'Éducation qui ne comprend pas qu'il manque véritablement des locaux là où est-ce qu'il y a des véritables enfants. On a un ministre de l'Éducation qui met tous ses œufs dans le même panier, les maternelles quatre ans, malheureusement au détriment des enfants qui, eux, sont présentement à l'école ou, tristement, à la maison parce qu'il n'y a pas de place pour eux dans le réseau de l'éducation en ce moment.

Hier, on a appris aussi que le ministre de l'Éducation en a fait tellement une priorité que, lorsque les commissions scolaires envoient des demandes de dépassement de coûts pour les maternelles quatre ans, il n'y en a pas, de problème. Les robinets sont ouverts à grand régime pour les maternelles quatre ans, mais ils sembleraient fermés pour les autres élèves, alors qu'on aurait besoin de nouvelles écoles pour répondre aux besoins actuels du réseau de l'éducation.

Alors, évidemment, j'ai dû mettre mon tableau à jour parce que, l'an dernier, à pareille date, le premier ministre avait chiffré les maternelles quatre ans à 122 000 $ par classe. Tranquillement, pas vite, ça a augmenté à, en moyenne, 800 000 $. On croyait, au mois de mai, que le maximum était de 1 million de dollars. Hier, on a appris que, réellement, sur le terrain, le vrai montant, c'est 1,3 million de dollars par classe. Alors, 1,3 million de dollars par classe de maternelle quatre ans pour six élèves, ça commence à coûter très cher le pied carré. Il y a clairement des entrepreneurs en construction qui aujourd'hui sont très, très, très heureux de la promesse de M. Legault. Mais moi, je suis déçue pour les parents qui attendent toujours des services pour leurs enfants. Je suis déçue pour les élèves qui, eux, cherchent toujours une bibliothèque dans leurs écoles. Je suis déçue pour les élèves qui, eux, attendent à la maison d'avoir une place à l'école, alors que, pour eux, l'instruction est obligatoire dès l'âge de six ans, alors que la maternelle quatre ans, c'est facultatif.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce qu'on devrait abandonner ce projet-là? Est-ce qu'on devrait retourner à la table à dessin carrément?

Mme Rizqy : À ce stade-ci, oui, clairement, ça fait des mois qu'on pose la même question : Il est où, votre plan de déploiement? Est-ce que vous avez quantifié quelque chose? Ils nous répondent : Non, on n'a pas les chiffres. Mais à un moment donné, là, si vous ne savez pas dans quoi vous vous embarquez, arrêtez le processus, écoutez votre réseau. La Fédération autonome de l'enseignement a dit au mois de mai : Vous n'êtes pas prêts à aller là-dedans, vous n'avez rien préparé, vous n'avez rien attaché, rien ficelé, retournez sur la table à dessin. Aujourd'hui, on demande au gouvernement Legault de retirer son projet de loi de maternelles quatre ans, de retourner faire ses devoirs et de s'assurer, là, d'avoir un plan bien attaché avant de gaspiller les fonds des Québécois.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce qu'on ne devrait pas mettre cet argent-là, par exemple, pour le réseau des garderies, qui souffre, visiblement? On voyait des chiffres hier.

Mme Rizqy : On peut faire les deux, hein, vous savez? Les CPE, en ce moment, les parents attendent, il y a environ 42 000 noms sur la liste d'attente. 42 000. Un, ça coûte pas mal moins cher puis c'est un besoin réel, là, une véritable liste d'attente, alors que, pour les maternelles quatre ans, contrairement à ce que le ministre prétend, il n'y en a pas, de liste d'attente. Il n'y en a même pas, de parents qui, en ce moment, cognent aux portes des écoles pour avoir une place en maternelle quatre ans. Au contraire, la semaine dernière, ils ont envoyé encore des courriels pour inciter les gens à venir s'inscrire pour les maternelles quatre ans. C'est un faux besoin. C'est un besoin qui a été inventé par le premier ministre.

M. Cormier (François) : Est-ce qu'il faut annuler, donc, ces classes-là de 1,3 million?

Mme Rizqy : C'est le projet de loi au complet qui doit être retiré à ce stade-ci. Il n'y a pas de plan. Il n'a fait aucune étude de faisabilité. Il n'a pas vérifié si, en ce moment, le réseau était capable d'accueillir les maternelles quatre ans. Visiblement, il n'est pas capable de l'accueillir, le réseau. Ce n'est pas la véritable priorité. Il n'y a même pas d'enseignants dans nos classes actuelles pour les enfants qui sont présentement à l'école obligatoire.

M. Cormier (François) : Mais vous convenez, n'est-ce pas, que, dans les milieux plus défavorisés, l'idée des maternelles quatre ans, elle est bonne? On ne peut pas dire que l'est de Montréal soit un milieu très favorisé, et ces deux écoles-là qui ont été choisies, c'est des écoles dans la circonscription de Bourget. Est-ce que, pour des écoles dans des milieux moins favorisés, on ne devrait pas les laisser et les construire tel qu'autorisé?

Mme Rizqy : En ce moment, ce que moi, je comprends de la situation, c'est qu'on a des enfants qui, eux, l'école est obligatoire puis ils ont plus que six ans. Ils seraient supposés d'être à l'école. Il y en a qui sont à la maison. Alors, avant de construire des nouvelles écoles pour des enfants que ce n'est même pas obligatoire, je m'occuperais d'abord des enfants qui sont présentement dans le réseau, qui, malheureusement, attendent à la maison d'avoir une place à l'école.

D'autre part, pour les autres milieux défavorisés, on peut continuer à faire un déploiement de quatre ans sans urgence. On avait déjà un plan de déploiement en milieu défavorisé. C'est grâce à notre travail d'opposition qu'on a été capables d'arracher au ministre de l'Éducation un amendement dans la nouvelle loi pour les maternelles quatre ans, de dire que le déploiement va encore prioriser le milieu défavorisé. Ça lui a pris deux semaines avant de nous donner raison là-dessus. Pour encore les milieux défavorisés, il me semble qu'aussi la priorité ça serait les places en garderie puis en CPE. Ça, il y a une véritable liste d'attente parce que les gens veulent avoir une place pour leurs enfants. Après le congé parental, les parents doivent retourner travailler et ils ne peuvent pas attendre deux ans, trois ans avant d'avoir une place en CPE.

M. Cormier (François) : Sur la CSDM, qui a pris la décision concernant le congé pour la manifestation, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

Mme Rizqy : Bien, je pense qu'évidemment, malheureusement, le gouvernement Legault n'a toujours pas de plan environnemental. Il n'a pas de plan en matière de transition énergétique. Alors, on voit que c'est les enfants, les élèves, les parents qui prennent d'assaut les rues. Je crois qu'on pourrait aussi prendre cette journée pédagogique... Moi-même, j'ai été professeure. On peut aussi sensibiliser les élèves à l'école sur la lutte contre les changements climatiques.

Mme Gamache (Valérie) : Allez-vous marcher le 27 septembre?

Mme Rizqy : Je risque d'être en interpellation ici, à l'Assemblée nationale, sur l'enseignement supérieur.

Journaliste : Merci.

Mme Rizqy : Merci.

(Fin à 9 h 46)

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