(Quinze heures vingt-neuf minutes)
Mme Montpetit : Bien,
merci de vous joindre à moi. Bonne rentrée parlementaire, chers journalistes,
bon retour à l'Assemblée nationale. Je vais vous faire ça brièvement, je sais
que c'est une grosse journée chargée en contenu aujourd'hui.
Donc, je suis ici suite au dépôt d'une
motion en Chambre sur laquelle le gouvernement, dans le fond, a refusé de
consentir. Et il faut bien comprendre que, dans le fond, ils ont refusé de
consentir à divers éléments, dont notamment que l'Assemblée nationale puisse
réaffirmer solennellement la nécessité de lutter contre les changements
climatiques.
Donc, quand on dénonce le fait que, le premier
ministre Legault et le gouvernement de la CAQ, pour eux ce n'est pas une
priorité, l'environnement, on le voit par différents éléments, bien, encore aujourd'hui,
on a une démonstration qui est très claire.
Et les éléments de la motion, donc,
c'était de réaffirmer la nécessité de lutter contre les changements climatiques,
de reconnaître le fait que le réchauffement climatique, c'est une menace à l'économie
du Québec, de reconnaître aussi l'importance et de réaffirmer la diplomatie
climatique du Québec et le rôle de leadership du Québec à l'international, rôle
qu'on a complètement perdu depuis l'élection de la CAQ.
Je vous rappelle qu'à son arrivée au
pouvoir, M. Legault a pris la décision de ne pas participer à la COP24 en
Pologne, où, d'ailleurs, Greta Thunberg avait fait son allocution, pour
laquelle elle est maintenant aujourd'hui reconnue. Et, à cet élément-là,
s'ajoute un nouveau refus de participer à un événement international, qui est
le Climate Week, qui se tient donc la semaine prochaine à New York, qui est un événement
des Nations unies, un grand événement international où les premiers ministres
précédents, je pense à M. Couillard, je pense au premier ministre Charest
aussi, ont toujours participé parce qu'il était important pour eux de démontrer
non seulement le leadership et la volonté du Québec d'être à l'avant de la parade
sur la lutte aux changements climatiques, de se positionner à l'international
de cette façon, mais également d'aller discuter avec les différents représentants
internationaux, les influencer dans cette direction-là. On le voit bien,
comment à l'international justement il y a différents clans qui se dessinent, à
savoir les très proclimats et ceux qui sont des climatos pas vites, vites, je
vais les appeler comme ça dans le contexte. Et M. Legault décide de faire
partie des climatopassifs ou des climatos pas vites, vites, en décidant non
seulement de ne pas être actif sur ce dossier-là, mais également de ne pas être
présent dans les grandes rencontres internationales.
Donc, ça dénote non seulement un manque de
vision, ça démontre un manque de leadership qui est flagrant, et c'est
extrêmement déplorable. Et les exemples sont multiples, on le voit bien avec
Mme Thunberg, qui nous fait l'honneur de choisir Montréal, le Québec, pour
venir. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, je pense que c'est une personne qui a
une grande influence à l'heure actuelle, particulièrement sur la jeunesse, et
qui sensibilise les gens à la question de la lutte aux changements climatiques,
au réchauffement climatique. Et le premier ministre n'a même pas eu l'intérêt
de solliciter une rencontre avec elle, si ce n'est que pour le message que ça aurait
pu envoyer positivement.
Alors, c'est très consternant, c'est très
déplorable, je pense que le Québec devient de plus en plus absent sur
l'ensemble de ces dossiers-là à un moment où, plus que jamais, on devrait être
présents, on devrait être à l'avant de la parade. On a un bilan au Québec, qui
est extraordinaire à travers les années, et malheureusement M. Legault,
dans le fond, décline l'ensemble de ces invitations et décline son rôle de leader
en environnement.
Mme Gamache (Valérie) :
En ce moment, l'invitation de Greta Thunberg, vous trouvez que c'est une
invitation qui manquait peut-être de conviction de la part de l'Assemblée
nationale?
Mme Montpetit :
Concernant l'invitation qui a été faite par le président de l'Assemblée
nationale, je me questionne peut-être un peu sur la véritable volonté de la
recevoir à l'Assemblée nationale, dans le contexte où cette invitation-là a été
faite pour la date du 27 septembre, alors que Mme Thunberg avait bien
indiqué que, le 27 septembre, elle serait à Montréal pour participer à la
marche. Donc, je pense qu'il aurait été probablement de bon ton de voir avec
elle, avec son équipe, si elle était disponible, par exemple, la veille. Là, on
sait qu'elle ne vient que quelques heures, mais est-ce qu'à l'époque il aurait
été possible de faire des aménagements à son agenda? On sait très bien que le
vendredi, c'est une journée où il y a peu ou pas de travaux à l'Assemblée, peu
ou pas de parlementaires non plus, et elle n'est pas disponible. Elle n'est pas
disponible. Donc, c'est vraiment inviter quelqu'un alors qu'on sait qu'il n'est
pas pas disponible, qu'il n'est pas dans la même ville. Moi, ça me questionne
un peu sur la véritable volonté de sa présence ici et qu'elle s'adresse aux
élus. Je pense qu'il aurait été de bon ton de l'inviter peut-être la veille, à
venir s'adresser le jeudi, pendant que les parlementaires sont ici, de
s'adresser aux parlementaires au salon bleu notamment. On aurait peut-être eu
une épiphanie environnementale de la part du gouvernement, qui sait.
Mme Gamache (Valérie) : On
ne croit pas que... le ministre de l'Environnement risque de ne pas être
présent non plus à Montréal le 27 septembre pour cette grande manifestation.
Quel message ça envoie, ça, également?
Mme Montpetit : Bien, je
pense ça envoie un... Ça n'envoie pas un nouveau message parce que c'est le
message qu'ils envoient depuis le 1er octobre dernier, c'est que la lutte
aux changements climatiques n'est pas une priorité pour eux. Ça envoie un
message consternant à la jeunesse du Québec, qui se rallie positivement. C'est
une rencontre qui va être très positive, autour d'un enjeu qui est certainement
le plus grand défi qu'on a dans notre société. Ça, ça ne fait aucun doute, là,
on n'est plus à savoir est-ce que ça doit être une priorité ou pas. Je pense
que tout le monde devrait en convenir.
Donc, comme je vous le disais, c'est très
malheureux de sa part parce que c'est un geste qui s'accumule à d'autres, dans
le fond. Le fait qu'il ne soit pas présent, c'est une chose. Le fait qu'il ne
rencontre pas Mme Thunberg, c'est une autre. Le fait qu'il ne soit pas dans
des événements internationaux, le fait que ce matin, il vote contre une motion
qui aurait dû faire l'unanimité... Je ne comprends même pas qu'on puisse être
contre cette motion-là, et donc c'est un gouvernement qui se... C'est, à mon
avis, un vieux gouvernement dans sa façon de gouverner, mais il démontre,
encore là, qu'il s'éloigne beaucoup de la jeunesse en ne l'écoutant pas puis
en... Il s'éloigne des Québécois qui démontrent, et on le voit régulièrement
dans les sondages aussi, que le réchauffement climatique est une des préoccupations
très importantes des Québécois.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez de la nomination... en fait, la proposition de Frédéric Gaudreau
à titre de commissaire de l'UPAC par le gouvernement? Est-ce que c'est une... compte
tenu du travail qu'il a fait en intérim depuis, quoi, presque un an maintenant,
là? Est-ce que vous pensez que c'est une bonne nomination?
Mme Montpetit : Bien, je
laisserai mon commentaire, qui est porte-parole dans ce dossier-là, vous
répondre.
M. Lacroix (Louis) : Non,
mais c'est parce que vous allez être appelée, vous-même, à voter pour...
Mme Montpetit : Oui, je
sais, mais en temps et lieu...
M. Lacroix (Louis) : Vous
devez avoir une opinion, là.
Mme Montpetit : En temps
et lieu, je laisserai mon commentaire y répondre, qui a suivi le dossier.
La Modératrice
:
D'autres questions? Merci.
Mme Montpetit : Merci.
(Fin à 15 h 36)