(Dix heures quatre minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour. Bonne rentrée parlementaire. Je suis accompagné de ma collègue
Véronique Hivon, porte-parole en matière de relations Québec-Ottawa.
Alors, on est en pleine élection fédérale,
c'est l'occasion toute désignée pour le gouvernement du Québec de nous faire
part de ses revendications à l'égard du Canada, un gouvernement neuf qui a un
rapport de force qu'il peut mettre à contribution.
Alors, on se souvient qu'en 2015, dans son
nouveau projet pour les nationalistes, il y avait 18 revendications qu'il
a présentées au gouvernement fédéral. De ces 18, il y en a deux qui ont été
abordées; les deux ont été rejetées. Alors, le test pour ce gouvernement
autoproclamé nationaliste, dans le cadre de cette élection fédérale, c'est de
proposer ce qu'il voit comme étant l'avenir du Québec à l'intérieur du Canada. Parce
qu'il nous a dit qu'il était à l'aise avec le Canada, qu'il était réconcilié
avec le Canada, que le Québec était pour toujours dans le Canada et que le Québec
avait intérêt à rester dans le Canada. Alors, il y a un test pour lui.
Mais on vient d'apprendre, une fois qu'on
avait annoncé notre conférence de presse, que finalement le premier ministre va
en tenir un à son tour demain qui nous présente qu'est-ce qui est important
pour lui. Parce que jusqu'à maintenant, la seule demande qui a été faite, c'est
de respecter l'évidence, c'est-à-dire une loi québécoise votée par l'ensemble
de l'Assemblée nationale, la loi n° 21, une loi qu'on
va défendre parce qu'on y a contribué. Mais tous les pouvoirs de l'Assemblée
nationale, toutes les lois de l'Assemblée nationale, c'est une évidence que
nous allons toujours les défendre.
Mais, quant aux demandes face à Ottawa,
bien, on est curieux de savoir qu'est-ce que le gouvernement du Québec
considère comme étant des demandes acceptables pour l'avancement du Québec.
Alors, je cède la parole à ma collègue
Véronique Hivon pour vous faire part de nos observations à ce sujet.
Mme
Hivon
: Oui.
Bien, merci, Pascal. On pense que c'est important de rappeler au gouvernement
de la CAQ ce fameux nouveau projet pour les nationalistes, qu'il avait déposé
en 2015, parce que lui-même semble l'avoir oublié. Si vous en avez entendu
parler, au cours des dernières années, vous êtes pas mal plus chanceux que nous.
Parce que moi, lors de la dernière étude
des crédits, j'ai questionné la ministre LeBel, responsable des Relations
intergouvernementales canadiennes, en lui demandant, chacune des
revendications, où c'en était, quel était le plan de match pour pouvoir obtenir
plus de pouvoirs, autant par la voie constitutionnelle qu'administrative, et la
ministre Lebel a dû admettre qu'il n'y avait rien en cours, sauf... Elle
semblait même chercher ce plan-là, donc c'était un petit peu inquiétant pour la
porte-parole du dossier. Et la seule chose qu'elle avait dite, c'est qu'il y avait
quelque chose en lien avec les points d'impôt. Mais on a découvert, quelques
semaines plus tard, que non, il n'y avait absolument rien qui était amorcé.
Donc, aujourd'hui, nous demandons à la CAQ :
Qu'en est-il de ce plan-là? Nous lui rappelons ses demandes. Et, comme le
disait Pascal, on s'attend bien sûr à ce qu'il explique aussi, le premier
ministre, le gouvernement, dans le cadre de la campagne fédérale, quels sont
les avantages du régime fédératif canadien pour les Québécois. Pourquoi avoir
renoncé à un changement de régime et à vouloir rester? Quels sont les intérêts,
et comment les ambitions du Québec peuvent trouver des réponses dans ce
cadre-là?
Et je me permettrais en terminant de juste
vous rappeler certaines de ces revendications-là, donc, constitutionnelles :
premièrement, la reconnaissance constitutionnelle pleine et entière du Québec, bien
sûr, dans la Constitution, en tant que nation; le droit de veto du Québec sur
les modifications constitutionnelles; l'encadrement du pouvoir de dépenser dans
les champs de compétence du Québec; le plein contrôle sur le développement
énergétique et la réglementation environnementale; ensuite, l'abolition ou la
réforme du Sénat; l'abolition de la fonction du lieutenant-gouverneur; le bilinguisme
obligatoire pour siéger à la Cour suprême; la prépondérance du Québec en
matière de langue, de culture, d'immigration. Toutes des demandes
constitutionnelles qui requièrent des modifications constitutionnelles. Et
quelques points sur les ententes administratives : transfert de points
d'impôt, donc, de l'assiette fiscale, au Québec; transferts fédéraux qui
tiendraient compte du vieillissement; transfert en bloc des fonds pour les infrastructures;
rapatriement de l'ensemble des budgets en culture; loi 101 aux entreprises...
application de la loi 101 aux entreprises fédérales — c'est
intéressant de noter ça parce que, dans les derniers mois, on en a parlé
abondamment, on n'a jamais eu l'engagement du gouvernement à cet égard-là.
Donc, vous voyez un peu le portrait. Donc,
aujourd'hui, à la CAQ de dire si ce plan-là tient toujours.
M.
Bérubé
: On
est disponibles pour vos questions.
Le Modérateur
: M.
Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour. M. Bérubé, est-ce que c'est un nationalisme de façade que M. Legault a
pris?
M.
Bérubé
:
Bien, c'est un nationalisme autoproclamé, minimalement. En matière de langue,
on a posé la question lors de la dernière session parlementaire : Est-ce
qu'on va ouvrir la loi 101 pour la renforcer? La réponse, c'est non.
Est-ce qu'on va appliquer la loi 101 aux entreprises à charte fédérale? La
réponse, c'est non. Est-ce que notre nationalisme économique devrait faire en
sorte qu'on aide nos fleurons, nos sièges sociaux à demeurer ici au lieu de
brader nos ressources naturelles, que ça soit à New York ou ailleurs? Bien,
c'est ce qu'on a observé aussi. Alors, on s'est fait une liste de plein
d'occasions manquées qui vont des enjeux très importants...
D'ailleurs, quand M. Legault parlait des
socles de son nationalisme, j'étais étonné de ne pas voir le nationalisme
économique. Alors, nous, ça fait partie de nos enjeux. Alors, il y a des tests
pour le nationalisme. La langue, c'est un test. Les sièges sociaux, c'est un
autre test. Et là les revendications face à Ottawa, c'est un test.
Le Canada ne changera pas pour le Québec;
soit qu'on l'accepte, soit qu'on s'assume. Nous, on est dans la catégorie de
ceux qui s'assument. On n'est pas dans le domaine du renouvellement du
fédéralisme. On les veut tous, les pouvoirs. Mais M. Legault a choisi le Canada
comme meilleur lieu d'évolution pour le Québec. Je pense qu'il a une
démonstration à faire dans le meilleur rapport de force qu'il peut avoir. Ça
fait un an qu'il est là, gouvernement majoritaire. Je pense que c'est un moment
de vérité. Parce qu'après l'élection, si Justin Trudeau est réélu, ou Andrew
Scheer, je peux-tu vous dire que les demandes du Québec, ça va être pas sur le
dessus de la pile.
M. Laforest (Alain) :
J'imagine que vous êtes comme Québec solidaire et la CAQ et vous dites à Justin
Trudeau de ne pas toucher à la loi n° 21?
M.
Bérubé
: C'est
une évidence. En fait, je ne comprends même pas qu'on ait besoin de le dire. L'Assemblée
nationale est souveraine, les lois qu'on adopte doivent être appliquées, ne doivent
pas être contestées. Évidemment qu'on dit ça. Dans le cas de Québec solidaire,
on se réjouit parce qu'il y a d'autres domaines où ils avaient souhaité
l'intervention d'Ottawa. Dans le domaine de l'immigration, notamment, ils
avaient réclamé ça...
Mme
Hivon
: ...
M.
Bérubé
: Et
l'aide médicale à mourir...
Mme
Hivon
: La
taxe carbone.
M.
Bérubé
: Ah!
La taxe carbone. La taxe carbone et l'immigration, c'est deux domaines où ils
avaient dit à Ottawa : Venez nous aider. Alors, nous, on croit à
l'autonomie de l'Assemblée nationale.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que le 27, vous êtes prêts à suspendre les travaux, comme le demandent vos
collègues, pour la marche sur le climat?
M.
Bérubé
: On
n'a pas besoin de se mobiliser le 27, d'abord, parce qu'on va être au même
endroit. On va être à la marche, en tout cas, moi, j'y serai à Montréal. Puis
on est mobilisés chaque jour. Alors, on n'a pas besoin d'encadrer une grande
date au calendrier, là, on pose des gestes chaque jour à l'Assemblée nationale
en matière d'environnement.
M. Laforest (Alain) : Mais,
si ça siège, allez-vous être là ou vous allez être...
M.
Bérubé
:
Bien, ça siège... Le vendredi, soit qu'il y a une interpellation...
M. Laforest (Alain) :
Allez-vous être là ou vous ne serez pas là?
M.
Bérubé
:
Bien, on va être là.
Une voix
: ...à
l'interpellation?
M.
Bérubé
: Mais
on a des ressources, on est capables de se distribuer. Vous savez, ça, là, ça
fait partie du message politique de Québec solidaire, qui, je regrette à avoir
à le dire, mais instrumentalise cette cause à des fins politiques. D'accord? C'est
n'est pas un OSBL, ce n'est pas une organisation qui est un mouvement, c'est un
parti politique qui essai d'instrumentaliser cette cause, notamment cette
marche, à son profit politique. Je le dis en tout respect.
Ça appartient à tout le monde,
l'environnement. Tout le monde est préoccupé. On aborde les choses de façons
différentes, mais nous, quand on regarde les propositions en environnement,
elles sont sérieuses, elles sont crédibles, elles tiennent la route. Et puis
moi, je suis très fier, moi, de marcher avec les gens pour leur en faire part.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
M. Legault a envoyé un message, la semaine dernière, au Syndicat de la
fonction publique leur disant : Les surplus, il n'y en aura peut-être plus
quand on aura fini de réaliser nos promesses. Vous, votre message aux syndicats,
c'est quoi? De revendiquer, de demander plus?
M.
Bérubé
: On
aura l'occasion d'échanger en caucus là-dessus, mais quelques indications sur
l'argent disponible. Ça va coûter combien, le troisième lien? On est rendu à
combien de milliards? Il y a de la marge de manœuvre là. Les maternelles quatre
ans, ça va engouffrer pas mal d'argent aussi. Alors, il y a des marges de
manoeuvre là.
Ceci étant dit, ça, c'est une ligne de communication
qu'on lui a proposée, de dire : L'argent appartient aux Québécois, pas aux
syndicats. Je dirais que les syndicats représentent des travailleurs qui sont
des Québécois aussi. Alors, comme ligne de com, je veux bien, mais la réalité,
c'est qu'il y aura des demandes légitimes, et, quand elle sera connue, on sera
appelés à les commenter.
Mais les syndicats, ils représentent du
vrai monde : des enseignants, des infirmières, des préposés aux
bénéficiaires, des employés de l'État. Ça, c'est une ligne de campagne
électorale. Lorsqu'on est premier ministre, on a une responsabilité à l'égard
des employés de l'État, qui sont tellement importants pour donner des services
à la population.
Mme
Hivon
: Puis
il y a même une contradiction, un peu, avec lui-même parce qu'il dit qu'il veut
augmenter le salaire des enseignants. Nous, on dit qu'il faut aussi regarder du
côté des éducatrices, je veux dire, si on veut valoriser ça, comme il a dit.
Donc, lui-même, quand il dit ça, c'est comme s'il mettait tout le monde dans un
paquet puis c'est comme s'il voulait dénigrer les syndicats et les
fonctionnaires. Nous, ce n'est pas notre approche. Puis les enseignants, là,
sont un excellent exemple. Lui-même dit qu'il va falloir rehausser leurs
salaires.
M.
Bérubé
: Mais
c'est les lignes qu'on lui a données, là : Dites ça, M. le premier
ministre, là, ça va pogner, ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
le troisième lien, est-ce qu'Ottawa est un de vos alliés, par exemple, s'ils
font des études environnementales qui pourraient retarder la mise en chantier
du projet?
M.
Bérubé
: Moi,
je pense que la transparence et la vérité seraient des alliés du Québec, et ça,
ça commence par Québec. Avant d'aller à Ottawa, là, je demande au ministre des
Transports de nous évaluer, à 1 milliard ou 2 milliards près, ça va
coûter combien. Ça ne serait pas prématuré. Là, on sait que c'est un tunnel, un
tunnel électoral qui va nous coûter une fortune. Ça va coûter combien? Puis
quelle marge de manoeuvre ça va prendre? Donc, moi, je veux d'abord régler ça.
Avant d'aller voir Ottawa, je veux voir quel est l'effort que le gouvernement
du Québec va consentir.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Dernière question. En culture, je crois que vous étiez hier aux Gémeaux? C'est
possible? Oui?
M.
Bérubé
: Oui,
c'est sur Instagram.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Oui.
Un des enjeux en culture... Parce qu'on sait que François Legault, donc, a dit
qu'il voulait des grands projets pour la culture, il a mandaté sa ministre de
lui en fournir. Un des enjeux en culture, c'est le financement de la
télévision, entre autres. Seriez-vous favorables, au Parti québécois, à ce que le
fonds des médias puisse collecter une somme des fournisseurs Internet comme il
le fait présentement des câblodistributeurs?
M.
Bérubé
: On
ne s'est pas penchés sur la question, donc ça serait une opinion très
personnelle. Toutefois, ce qui a été avancé par le Bloc québécois avant-hier,
samedi, de taxer la GAFA pour s'assurer d'avoir des marges de manoeuvre
supplémentaires est une avenue très intéressante.
Pour votre question précise, on n'en a pas
discuté, et ça ne rendrait pas justice à votre question d'y donner une réponse
incomplète.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour. Vous présentez aujourd'hui les demandes de la CAQ aux partis
politiques fédéraux, mais quelles sont les demandes du Parti québécois?
M.
Bérubé
: On
les veut toutes!
M. Bélair-Cirino (Marco) : Y
compris celle d'appliquer la loi 101 aux entreprises à charte fédérale? Je
croyais que...
M.
Bérubé
: Ça,
c'est en attendant, bon. Celle-là...
M. Bélair-Cirino (Marco) : ...de
compétence québécoise. Vous demandez la permission à Ottawa?
M.
Bérubé
:
Celle-là, c'est en attendant que le Québec soit indépendant. Mais les
entreprises à charte fédérales, donc, par exemple les ports, les chantiers
maritimes, etc., bien ça, ça peut se faire. Maintenant, les partis fédéralistes
pourraient s'engager tout de suite à ce que la loi 101 puisse s'appliquer,
et Québec prendrait en charge. Mais pour tout le reste, pour les enjeux de
justice, les enjeux financiers, les enjeux sociaux, on les veut tous, les
pouvoirs, on ne veut pas avoir à choisir parce que nous, on n'accepte pas le
Canada tel qu'il est.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais
il n'y a pas de demande du Parti québécois qui n'apparaît pas dans celles de la
CAQ?
Mme
Hivon
: Bien
oui!
M.
Bérubé
: Bien,
l'indépendance. Le véritable nationalisme...
M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K.
Mais dans le cadre de cette élection fédérale ci?
M.
Bérubé
:
Bien, dans le cadre canadien, c'est faire respecter les choix du Québec. Puis là
les choix du Québec, c'est beaucoup plus large que l'indépendance. Il y a des
lois qu'on a adoptées. Par exemple, la loi n° 21, on
l'a adoptée, alors on veut qu'elle soit respectée. Mais, de façon générale,
l'élection fédérale nous fait la démonstration que, si on avait tous nos
pouvoirs, bien, on n'aurait pas besoin de quémander puis on n'aurait pas besoin
de s'intéresser à la politique en Colombie-Britannique, au Manitoba puis en
Saskatchewan. On s'intéresserait au Québec.
Mme
Hivon
: Je
vous donne juste un exemple, le droit criminel. Est-ce que ça a du sens qu'une
nation n'ait pas le plein contrôle sur un pouvoir aussi fondamental de décider
ce qui est légal puis ce qui ne l'est pas? Puis des exemples par rapport aux
empiétements du droit criminel, par exemple, en matière de santé, aide médicale
à mourir, le cannabis, procréation assistée, il y en a des tonnes. C'est un
exemple que, sans l'indépendance, on n'y arrive pas. Il les faut tous, les
pouvoirs.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Question
un peu technique, mais existe-t-il encore aujourd'hui un déséquilibre fiscal au
désavantage du Québec?
M.
Bérubé
:
Quand Jason Kenney, premier ministre de l'Alberta, a indiqué cet été, au mois
d'août, qu'il souhaitait qu'on passe un pipeline, sinon qu'on allait couper les
valves au Québec, voire même un référendum, j'ai répondu spontanément ce que je
croyais qui allait être la réponse du premier ministre, c'est-à-dire :
Faisons-le, le débat, ce qui entre au Québec en investissements puis ce qui
sort en taxes et en impôt. Puis on ne fera pas juste le calcul à partir de 2019 :
depuis le début de la Constitution canadienne. Et je pense qu'on va être
surpris des résultats.
Alors, s'il y a davantage... que ça soit
l'Alberta, qui ne le fera pas pendant la campagne, qui va attendre après, ou le
gouvernement fédéral, ou des adversaires du Québec veulent faire ça, sachez que
le Parti québécois est totalement enthousiasmé à l'idée de regarder les
chiffres correctement. Alors, le déséquilibre, on est prêts à le regarder, mais
il y a un déséquilibre des pouvoirs. Ottawa a beaucoup trop de pouvoirs sur
notre vie collective, et on en fait la démonstration quotidiennement qu'on
pourrait faire beaucoup plus et beaucoup mieux si on avait tous nos pouvoirs.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Une
dernière question, en ce qui me concerne : Est-ce que Greta Thunberg
devrait avoir la possibilité de s'adresser à l'ensemble des élus, dans le salon
bleu, comme a pu le faire dans le passé, par exemple, la première ministre de
l'Ontario, Kathleen Wynne?
M.
Bérubé
: C'est
beaucoup à l'invitation des premiers ministres. Là, ça vient d'un groupe de
l'opposition. Tout ça se négocie. Mais, encore une fois, en tout respect pour
Québec solidaire, j'ai l'impression qu'ils en font un enjeu politique d'abord,
pour eux, alors que ça aurait pu être discuté tout le monde ensemble, puis vous
l'auriez appris en même temps, notre position de tous les groupes
parlementaires. Mais c'est leur façon de faire. Moi, j'invite les gens qui
manifestent à le faire pour la cause, d'abord et avant tout, pas pour un parti.
Moi, là, je ne serai pas en avant de la
parade, je vais être dans le centre, en arrière, vous ne me verrez peut-être
même pas. Je vais être présent comme tous les citoyens du Québec. Je ne cherche
pas à instrumentaliser cet enjeu-là, je cherche à le faire avancer avec mon
équipe à travers des propositions.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour.
Bonjour, Mme Hivon. Je comprends, vous dites que la meilleure solution pour le Québec,
à votre avis, ce serait que le Québec soit indépendant. Mais ça n'arrivera pas
d'ici le 21 octobre prochain.
M.
Bérubé
: On
fait de la pédagogie.
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends, mais, d'ici le 21 octobre prochain, je comprends que cet
objectif-là est illusoire. Alors, pour qui les Québécois, à votre avis, devraient
voter au fédéral? La moins pire solution, pour vous, c'est quoi?
M.
Bérubé
: En
ce qui me concerne, moi, je vais voter pour le Bloc. Toi?
Mme
Hivon
: Moi
aussi.
M.
Bérubé
: Bon.
On part avec deux.
Mme
Hivon
: Puis
j'inviterais tous les nationalistes québécois à voter pour le Bloc aussi parce
qu'il me semble que, quand on veut défendre toujours plus de pouvoirs pour le Québec,
défendre les intérêts du Québec, les ambitions du Québec, il me semble qu'on
devrait y aller avec un parti pour lequel c'est clair puis qui va toujours
défendre le Québec.
M.
Bérubé
: Bon.
Dans les positionnements, M. Arcand a dit : Tous les partis sauf le Bloc.
Nous, on dit : Aucun parti sauf le Bloc. M. Legault dit : Ne
touchez à aucun parti. Alors, nous autres, ça va être... On s'engage avec le Bloc
québécois parce qu'il a fait historiquement un bon travail, parce qu'ils n'ont
qu'à servir le Québec, ils n'ont pas à choisir leur loyauté.
M. Lacroix (Louis) : Et qu'est-ce
que vous dites à ceux qui affirment qu'un vote pour le Bloc c'est un vote pour
la réélection de Justin Trudeau?
M.
Bérubé
: Un
vote pour le Bloc, c'est un vote pour le Bloc. C'est un vote pour être
représentés par des gens qui partagent les mêmes valeurs et qui vont défendre à
Ottawa ce qu'on défend ici à l'Assemblée nationale.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez de la chanson de M. Trudeau, là, la main en l'air puis...
M.
Bérubé
: J'ai
de la misère à apprendre les paroles, ce n'est pas très marketing.
Mme
Hivon
: Ce
n'est pas clair.
M.
Bérubé
:
Bien, je pense, ça démontre encore une fois le manque de sensibilité. On est en
campagne électorale, c'est supposé d'être scruté, ces enjeux-là, et puis ils
ont laissé ça passer. Donc, j'en pense peu de choses, sinon que c'est très
mauvais.
M. Lacroix (Louis) : Sur les
relations avec la fonction publique, en fait, les négociations avec la fonction
publique, qu'est-ce qui serait acceptable, à votre avis? Est-ce que vous êtes
davantage de l'école de dire : Bien, par exemple, par corps d'emploi? Parce
que, bon, vous évoquiez tout à l'heure les enseignants, où on voudrait changer
les échelons salariaux. Il y a également... M. Legault a parlé aussi des
préposés aux bénéficiaires, etc. Est-ce que vous êtes pour une approche où on
augmente le salaire de façon différente pour certains employés de l'État?
Comment vous voyez ça?
M.
Bérubé
: Bon.
D'abord, là-dessus, vous avez raison qu'il a indiqué un intérêt pour les
préposés aux bénéficiaires, avec raison. Mais il a beaucoup créé d'attentes
auprès des enseignants et des enseignantes, beaucoup, sur les échelons, par
exemple, l'entrée dans la profession. Alors là, je n'entends plus parler de ça.
Alors, ils sont nombreux, les enseignants, enseignantes, à attendre un signal.
Ça sera ses choix.
Il voulait gouverner le Québec? Il a des
marges de manœuvre exceptionnelles que peu de gouvernements ont eu avant lui. Il
aura à faire ses choix. Quand les demandes du front commun, je présume, seront
connues, on aura à se positionner là-dessus, tout comme on le fait dans un
budget ou dans une mise à jour économique. Mais le seul correctif, pour
l'instant, que je veux faire, c'est : Quand M. Legault dit : L'argent
appartient aux Québécois, pas aux syndicats, c'est une ligne de communication.
Les syndicats, là, ils représentent des travailleurs, dont les enseignants,
dont les infirmières, dont les préposés aux bénéficiaires, du monde bien
ordinaire, comme dirait la vice-première ministre.
M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce
qu'il faudrait aller plus haut que le taux d'inflation? M. Legault a dit qu'il
fallait s'attendre...
M.
Bérubé
: On
ne connaît pas les chiffres.
M. Lacroix (Louis) : ...à ce
que les augmentations soient équivalentes au taux d'inflation.
M.
Bérubé
: Il a
accès à des chiffres qu'on n'a pas. Ça, c'est une première indication. Puis on
ne connaît pas les demandes du Front commun. Donc, deux indications qui me
manquent. Mais ils devront mettre ça sur la table. Il vaut mieux être prudent
puis avoir une contribution positive selon les vrais chiffres quand on sera en
mesure de le faire.
Le Modérateur
: Mme
Gamache, bienvenue.
M.
Bérubé
:
Bonjour, Valérie Gamache.
Mme Gamache (Valérie) : ...sur
cette fameuse journée du 27 septembre. Québec solidaire demande aussi à ce
que, par exemple, tous les employés de l'Assemblée nationale puissent
participer à cette manifestation-là sans crainte de représailles ou de
sanctions. Est-ce que, ça, c'est une demande que vous pourriez appuyer?
M.
Bérubé
: Non.
Non, ce n'est pas sérieux. Bien, je veux dire, tout ça, là... Là, ils se
réunissent puis ils disent : Là, on va essayer de trouver une façon de
faire parler de nous. Souvenez-vous que, la dernière journée de la session parlementaire,
ils ont voté avec un drapeau qu'ils ont caché, tu sais, devant eux, puis là ils
l'ont déployé. Ce n'est que de ça, des coups d'éclat comme ça.
Moi, peut-être que c'est moins attractif à
première vue, je préfère les idées, je préfère faire la pédagogie, je préfère
les dossiers qui se tiennent, je préfère la constance. Et c'est comme ça qu'on fonctionne.
Alors, quand ils font ça, on tombe dans le piège, vu qu'on est obligés de
commenter, puis là, si on ne répond pas positivement, on est moins vertueux
qu'eux, ce qui n'est pas vrai.
Alors, ils sont plus imaginatifs sur des
enjeux comme ça, mais ils ne sont certainement pas les plus vertueux de
l'Assemblée nationale. Le Parti québécois, en matière d'environnement, est
solide et crédible, puis moi, je ne veux pas avoir à me définir par rapport à
Québec solidaire.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant le mode de scrutin, bon, Mme Lebel dit que ça va prendre plus de
temps, qu'il faudra aller en référendum. C'est quoi, la position du Parti
québécois?
M.
Bérubé
:
Bien, ici même, mai 2018 ou un peu plus loin, ici, on a signé une entente.
Donc, l'ensemble des candidats et candidates du Parti québécois, de la Coalition
avenir Québec, de Québec solidaire, du Parti vert — et là, il n'y
avait plus Option nationale — ont tous fait campagne sur l'enjeu de
réformer le mode de scrutin. Donc, c'est connu de tous, y compris de tous les
députés de la CAQ. L'objectif qu'on avait, c'est que, 2022, on ait un nouveau
mode de scrutin. Ça a été dit ici. M. Legault a dit qu'il ne ferait pas un
Justin Trudeau de lui-même.
Bien, manifestement, ce qui arrive, c'est
que son caucus lui a dit : Bien là, nous, si on risque de perdre nos jobs
puis d'avoir vraiment, là, un nombre de sièges qui se rapproche du nombre de
votes, on est perdants. On ne fait pas ça pour un point de vue de pouvoir, on
fait ça pour réduire les inégalités entre le vote exprimé puis les sièges,
combattre le cynisme, augmenter la participation électorale.
Alors, ça tient toujours, notre signature,
on a fait campagne là-dessus. Et, M. Legault, si on n'a pas un nouveau mode de
scrutin en 2022, puis on est capables de le faire dans les délais — je
pense qu'un de vos collègues, Mathieu Dion, avait sorti une lettre la semaine
dernière — bien, non seulement il va renier un engagement électoral,
mais il ne sera pas différent des libéraux. Il est maintenant au pouvoir puis
il va donner l'impression que, là, il veut y rester parce qu'il aime bien ça.
Mme Gamache (Valérie) : Et
vous, toute votre députation est faveur donc de la...
M. Bérubé : On a tous signé,
on a tous fait campagne. Bien sûr, quand le projet de loi va être déposé, il va
y avoir des débats. Mais, sur l'objectif final de réformer le mode de scrutin
pour réduire les inégalités, on est tous d'accord. Comment on va faire en sorte
d'assurer une bonne représentation dans l'ensemble des régions avec les moyens
à la disposition des députés, les listes puis tout ça? Sujets à discussion. Mais
il n'y a personne qui remet en question. On doit réformer notre mode de scrutin
pour qu'il soit plus fidèle au vote exprimé des Québécois.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
besoin d'un référendum, et ça peut se faire d'ici 2022?
M. Bérubé : Bien, je pense
que... Là, le gouvernement, là, il faudrait qu'il nous le dise, s'il veut en
faire un ou pas. Mais il n'est pas obligé de le faire en même temps que
l'élection. Il pourrait le faire avant aussi. Alors, nous, l'important, c'est
qu'on a signé une entente, qu'on puisse aller de l'avant. Puis 2022, on est
capables.
Le Modérateur
: Oui.
M. Bergeron.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous deux. Patrice Bergeron, La Presse canadienne. Lors de
votre dernier caucus, vous aviez dit que vous n'alliez plus être revanchards,
vous alliez adopter un ton plus positif dans votre formation. Est-ce que ces attaques-là
de Québec solidaire, ça ne démontre pas un peu que vous avez quand même de la
difficulté à vous débarrasser de vos anciennes manies ou...
M. Bérubé : Non. Bien, ce n'est
pas ça, mais il faut dire les choses comme elles sont. Quand ils font ça, là,
des fois, je me demande même si l'objectif, ce n'est pas justement que certains
disent non en disant : Bien, nous, on le fait. C'est parce que c'est
toujours la même chose, c'est qu'on est tous investis par notre volonté de bien
servir la population du Québec de façon différente, de façon idéologique
différente, mais on se retrouve tout le temps confrontés devant des ultimatums
comme ceux-là. Moi, je trouve que ça mérite d'être dit très calmement, très
sereinement.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
par ailleurs, vous avez donc parlé de la position de M. Legault, qui a
toujours refusé de se qualifier de fédéraliste. Vous avez dit que c'est un
nationaliste mais de façade. Mais est-ce que, selon vous, maintenant, il est
bel et bien campé dans le fédéralisme?
M. Bérubé : Absolument. Je
pourrais vous fournir 15 déclarations, depuis le 1er octobre, qui
démontrent clairement qu'il a fait le choix, c'est le Québec à l'intérieur du
Canada. En anglais, c'est :«Never, never, never sovereignty again.» Il l'a
dit à l'étude des crédits, il a dit : Pour toujours. Il me semble que c'est
assez inclusif, là, «pour toujours». Donc, non, il a fait ce choix-là, et je
voudrais juste qu'il l'assume totalement parce que...
M. Bergeron (Patrice) :
Pourquoi il refuse de le dire, selon vous?
M. Bérubé : Bien, la CAQ,
d'une certaine façon, accepte le même régime que le Parti libéral. La
différence, c'est qu'il brandit le drapeau plus souvent. Mais c'est le même
régime, ils ne remettent pas en question le régime fédéral. Tu sais, il
pourrait dire : Là, ça ne balance pas, on n'a pas les moyens qu'on a, on
n'a pas les lois qu'on devrait avoir. Il me semble que la voie la plus
responsable, c'est l'indépendance. Ils ont fait un autre choix, qu'on respecte,
mais le nôtre n'a pas changé.
Le Modérateur
: Peut-être
en anglais? Mme Senay.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. So, the CAQ won its election
last year, it's going to be a year now. So, how do you think Legault should become real about his nationalist
Government during this parliamentary session?
Mme
Hivon
: Well, right now, it's during this electoral campaign that Mr.
Legault has to bring back or not its nationalist project that was tabled back
in 2015 and that we haven't heard about since, even from his Minister
responsible for Québec-Ottawa relations. So, what we're asking
today is that the CAQ becomes clear that they are true with Quebeckers and that they say to them if this
project still holds or if, you know, some constitutional
requests have been put aside. I think we have to know.
We also want to hear the
Government, this federalist nationalist Government say, during this campaign, why
should Quebeckers remain in the Canadian regime. Because they have decided to
put aside changing the regime. So, why should Quebeckers stay? What is there in
it for them? That's the question that we want him to answer to.
Mme Senay (Cathy) : One of the bills... two major bills will be tabled in a few weeks,
electoral reform and the bill to transform school boards into service centers. There
will be an exemption for anglophone school boards, they will keep their
election. What do you think about that? Is it a good thing to have two
different systems here?
Mme
Hivon
:
We will wait to see in the bill, because we have heard contradictory
information about that as late as Thursday and Friday. So we want to see the
bill. But what is really important is that the regions, you know, keep a power
to decide. And I think it's important to see, you know, if we are going to go
through Barrette reform 2.0. Is this what we are waiting for in the educational
system?
Mme Senay (Cathy) : But do you think it's a good thing to have two different systems
asymmetrical?
Mme
Hivon
:
We want to see the bill. We understand that there is a sensitivity,
legitimately speaking, from the English minority, we understand that for sure. We
just want to see how this will proceed in the bill.
Mme Senay (Cathy) : I have two questions for you, Mr. Bérubé. The fact that the
electoral reform will vote with the same system, according to Minister LeBel,
Legault wasn't clear about it, but do you see it as a slap in the face for
opposition parties?
M.
Bérubé
:
For the population, mostly, because a lot of people vote for hope and they hope and they hope that the electoral process can change for good.
And, for years, we were dreaming of signing an agreement between different
parties, and since 2018, we have this. So, when Mr.
Legault was elected, I was unhappy, but one thing that
makes me happy is that he has to make sure that it's going to happen for 2022. And
it's a big deception that he's not going to do what he said. We still have time
for that. If we are serious in this matter, we still have time for that.
But it seems to me, maybe
to my colleague or to you as well, that their caucus, their MNA's, just like
the opposition, right now, they
love being in this position, they love their job, they don't want to change
anything. If it's good for CAQ, it's not necessarily good for Quebec. It's not about power, this reform,
it's about giving more credibility to the process. Because a lot of people
don't vote anymore because they feel that if they vote for a party or another,
in their riding, it's not going to change anything. It could change if we
change the system.
Mme Senay (Cathy) : And you probably know as of now that the Liberal Party will remake
the song in French. They're pulling out the song.
Mme
Hivon
: Ah!
Mme Senay (Cathy) : Yes, they will.
Mme
Hivon
: Breaking news!
Mme Senay (Cathy) : Yes. So how do you react to...
M.
Bérubé
: Did you hear it? A remix? It's going to be a remix?
Mme Senay (Cathy) : I don't know what it's going to be, but how do you react that it
took basically...
M.
Bérubé
: I'm going to bite my tongue on this.
Mme Senay (Cathy) : No, don't do it. Say out loud what you're thinking about that.
M.
Bérubé
: Nothing to add. No, nothing.
Mme Senay (Cathy) : I mean, like, do they take Francophones seriously if they manage to
have a poorly translated song?
M.
Bérubé
: Let's say that the Bloc chose Éric Lapointe. You can't go wrong.
It's straight, it's rock'n'roll, it's in French, something we can count on. You
go with Éric Lapointe, you can't go wrong. You go with an obscure Ontario band, you're looking for trouble.
Le Modérateur
:
M. Authier.
M. Authier (Philip)
:
Morning. I didn't hear you say it, I think you were cut off,
and I'd like to hear this line from you : Don't you usually say the real
nationalism is independence?
M.
Bérubé
: Yes, pretty much.
M. Authier (Philip)
: That's pretty much what you... OK. Because normally, you...
Mme
Hivon
: You can say it.
M. Authier (Philip)
: Can you say it again?
M.
Bérubé
: When I tweet with Don Macpherson, this is what I'm saying most of
the time. The real nationalism, for a Quebecker, is to become an independentist. Because the difference between the
Liberals and the CAQ... they both want to stay in Canada, the difference is it's easier for a «caquiste» to have a Québec flag in his hand than a Liberal. That's
the main difference.
Mme
Hivon
: The natural issue, the natural end of nationalism is independence.
M. Authier
(Philip)
: OK. So, I just want to make sure...
Mme
Hivon
: You like it so much, we can repeat it.
M.
Bérubé
: ...since 10 minutes.
Mme
Hivon
: It's in the press release.
M. Authier (Philip)
: Is it?
Mme
Hivon
: Yes, it is there.
M. Authier (Philip)
: And any predictions on how your cousins in the Bloc will do in the election? You are both going to vote Bloc, I
understand.
M.
Bérubé
:
I was with Yves-François yesterday, at the Gémeaux, and it seems that they have
a good campaign for now. But they are humble, that's what I like with the Bloc
québécois, and they do a good job. And, in my riding, the candidate, Kristina
Michaud, is doing a good campaign. I think it's the same thing with Gabriel
Ste-Marie in Joliette as well. It's early in the campaign, we wish for the
better, but they do a good campaign, they are humble, and there are frank, and
they are really involved into doing good politics for Quebeckers. This is what
I think, and we are going to help them for sure.
Le Modérateur
:
Maya Johnson. Mrs. Johnson.
Mme Johnson
(Maya) : Good morning.
Une voix
: Still there.
Mme Johnson (Maya) : Yes, still here. Not for much longer. You said earlier, in French,
that Québec Solidaire is
exploiting the climate change issue. So you don't think their concerns or their
attempts to mobilize all political parties are
legitimate?
M.
Bérubé
: They are interested in this issue as we are, but they are pushing
it too far. It seems to me, this is my opinion, that they try to make sure that
this movement is going to give some profit to their party as a member... or visibility,
or for the next campaign. So, they don't do it for free.
Mme Johnson (Maya) : So, where will you be on September 27? How will you deal with that
day?
M.
Bérubé
: In Montréal, in the
walk. But you won't see me with a Parti québécois ad on my hand. You are going to see me with everyone else. And we don't
try to hijack this march. We are there with everyone, teachers, grand-mothers,
students, everyone, and it's not our day, it's the Québec day for the climate change. And we have to be humble with this. It's
not about the political parties, it's about the people, and this is how we feel
about this.
Mme Johnson (Maya) : «Humble», that's a word that keeps coming up. You are saying :
The Bloc is humble, QS isn't, the CAQ isn't according to you.
M.
Bérubé
: Not that much.
Mme Johnson (Maya) : Do you think the Parti québécois will be humble going into this upcoming session?
M.
Bérubé
: We're going to be good because we decided to be an opposition of propositions. We have a congress this fall,
in November, and we're going to have good questions — even this week, it's going to be a good start, I guess — and good motions. But we're serious people, with a lot
in our mind and in our heart as well, and we're so involved in this movement,
in the independentist movement that every single day, when we do politics here,
you can feel it. This is why we're doing politics.
Une voix
:
Merci.
M.
Bérubé
:
Merci.
(Fin à 10 h 37)