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Point de presse de M. Pierre Arcand, chef de l’opposition officielle et M. Marc Tanguay, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le jeudi 5 septembre 2019, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures six minutes)

M. Arcand : Alors, bon matin à tous. C'est avec un grand plaisir aujourd'hui que j'annonce que le député de LaFontaine, M. Marc Tanguay, devient notre leader parlementaire. Je connais Marc depuis 2012, j'ai eu la chance de le voir à l'oeuvre, de constater à quel point il prend plaisir à la joute parlementaire. Marc a la politique dans le sang, c'est quelqu'un qui a un sens de la répartie extraordinaire et c'est un gars d'action qui aime quand ça bouge.

Je pense que, comme leader, on ne peut pas être mieux servis. Marc a une très bonne idée de ce qu'implique la fonction puisqu'il a été leader parlementaire adjoint du gouvernement pendant plus de deux ans à l'époque où notre leader était Jean-Marc Fournier. Marc, c'est aussi un rassembleur capable de rallier les collègues autour d'un consensus. C'est quelqu'un d'équipe qui est toujours prêt à aller au front pour défendre nos positions. J'ai une grande confiance en lui et je sais qu'il a la fougue et la passion nécessaires pour assumer cette fonction de leader. C'est aussi un homme de principes qui a un grand respect pour le travail des parlementaires.

Les différents partis politiques, encore une fois, ont le droit d'exprimer leurs opinions et d'en débattre, et c'est ça la démocratie. Le rôle du leader parlementaire, c'est de bien encadrer ce débat d'idées. Les travaux parlementaires permettent au public de se forger une opinion en écoutant les différents points de vue qui y sont échangés. En commission parlementaire, par exemple, il y a toujours des groupes aux idées divergentes qui s'y présentent et tout le monde reconnaît que c'est sain pour la démocratie.

Hier, j'ai été choqué d'entendre — en fait, ce n'était pas hier, c'était la semaine dernière — les propos de François Legault qui a dit : On ne veut pas non plus avoir de commissions parlementaires qui vont gérer à la place du gouvernement. Les commissions parlementaires, je tiens à le rappeler, sont complémentaires. Imaginez si le gouvernement pouvait tout faire ce qu'il veut sans que personne d'autre n'ait voix au chapitre.

Le député de Saint-Jérôme en a remis une couche cette semaine en votant contre la tenue d'un mandat d'initiative sur les données personnelles des Québécois. La CAQ n'a jamais eu l'intention de s'attaquer à cet enjeu qui préoccupe les Québécois. Pourquoi avoir refusé d'inclure Revenu Québec? On cherche encore la réponse.

Ce qui me désole, c'est que ce sont les citoyens en bout de ligne qui sont perdants. Ils veulent des réponses, c'est pour eux que nous travaillons. C'est le rôle d'un élu de rassurer le public et de répondre à leurs inquiétudes. Visiblement, la protection des données des Québécois n'est pas un dossier qui intéresse l'équipe de François Legault, et pourtant la population est préoccupée. Je tiens à vous le dire, nous ne lâcherons pas le morceau sur cet enjeu. Des solutions doivent être proposées, et l'équipe, notre équipe continuera de questionner le gouvernement et d'exiger des redditions de comptes.

Je suis donc très heureux de vous dire aujourd'hui que nous avons la chance d'être appuyés par un parlementaire d'expérience comme leader. J'ai aussi une équipe d'officiers expérimentés : Nicole Ménard au poste de whip, Filomena Rotiroti comme présidente du caucus et Isabelle Melançon qui est notre leader parlementaire adjointe. Elle va donc travailler en étroite collaboration avec Marc, et je tiens aujourd'hui à remercier Marc d'avoir accepté ce défi. Toute l'équipe est derrière toi, et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous allons entreprendre cette session parlementaire dans les prochains jours.

J'invite donc le nouveau leader à prendre la parole.

M. Tanguay : Alors, merci beaucoup. Merci beaucoup, évidemment, chef, pour votre confiance. Je suis très heureux, très honoré aujourd'hui d'accepter le défi de leader parlementaire de l'opposition officielle. Je suis fier également de prendre la relève d'une personne qui était un parlementaire aguerri et que j'ai eu l'occasion de côtoyer et de connaître, Sébastien Proulx. Je le salue aujourd'hui, je lui lève mon chapeau, et mon rôle de leader parlementaire aujourd'hui, de l'opposition officielle, s'inscrit dans la continuité du bon travail de Sébastien. Alors, très honoré. Merci beaucoup, chef, pour la confiance que vous me témoignez.

Vous savez, l'opposition officielle est constituée de 28 députés, des hommes et des femmes aux talents variés, aux expériences également variées, qui ont chacun et chacune un apport essentiel à apporter à l'équipe, et mon rôle de leader parlementaire sera de mettre à profit ces talents et ces expériences, et expériences se conjuguent à travers les 28... parmi les 28 députés, via notamment sept nouveaux députés qui ont été élus le 1er octobre 2018, et ça, c'est une force du Parti libéral également que d'initier un renouveau en ce sens. J'aimerais saluer... Vous me permettrez de saluer l'équipe d'employés également qui gravitent autour des élus. Là également, nous avons l'occasion de compter sur des femmes et des hommes compétents, compétentes et dédiés.

Vous savez, l'opposition officielle a un rôle extrêmement important à jouer dans notre démocratie. L'opposition officielle a un rôle de questionner le gouvernement et d'obtenir des réponses. Et, en ce sens-là, le message est lancé au gouvernement d'être plus transparent et également de faire preuve de davantage de collaboration au sein d'une Assemblée nationale qui ne peut que fonctionner efficacement qu'avec cette nécessaire collaboration. Et évidemment, moi, je m'inscris, à titre de nouveau leader parlementaire de l'opposition officielle, dans une démarche très collaborative de main tendue, et ce sera nécessaire pour faire en sorte que nos travaux parlementaires soient réellement efficaces.

Alors, nous ne manquerons aucune occasion, en conclusion, de dénoncer toute injustice, toute inéquité et de faire en sorte que le gouvernement du Québec, oui, qui a été élu le 1er octobre dernier, mais, dans la démocratie, a fait en sorte que nous avons une opposition officielle libérale très forte, nous ferons en sorte que le gouvernement prenne des décisions, en tout cas d'espèce, pour toutes les Québécoises et tous les Québécois. Alors, voilà. Merci beaucoup.

La Modératrice : On va passer à la période de questions, sur le sujet du jour pour commencer puis sur les autres sujets par la suite, peut-être. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : On va faire un mélange des deux. Bonjour, M. Tanguay. J'ai une question pour vous. Vous êtes très partisan et très bouillant. Est-ce que ça va fonctionner comme leader, ça, ou vous allez mettre le feu aux poudres après deux semaines?

M. Tanguay : Ah! bien, je ne parlerai pas de feu ni de poudre ce matin. Je vous remercie pour souligner mon énergie, et cette énergie-là, je la mettrai au profit non seulement de l'équipe libérale, mais au profit du rôle que nous avons à jouer comme opposition officielle. Alors, oui, avec une énergie renouvelée, et je reprends votre commentaire au bond, c'est ce que doit incarner l'opposition officielle, faire notre travail de façon intelligente, rigoureuse et complète et poser les questions nécessaires.

Et, pour ça, je conclurai là-dessus, nous devons nous assurer... Il y a quatre partis politiques autour de la table, deux indépendants. Nous devons nous assurer d'avoir le temps parlementaire et les forums nécessaires, que ce soit au salon bleu, dans les commissions parlementaires, pour que nous puissions débattre, parce que qui dit Parlement, dit débat, avec le gouvernement et ses différents ministres. Alors, oui, énergie renouvelée, j'aime ça.

M. Laforest (Alain) : M. Arcand, on apprend ce matin que l'enquête sur Guy Ouellette a du plomb dans l'aile. Avez-vous un commentaire là-dessus? Est-ce que ça vous surprend? C'est quand même un de vos anciens députés qui a été exclu à cause de ça.

M. Arcand : Oui, on suit ça évidemment avec beaucoup d'intérêt, mais tout ce que je peux dire, c'est que l'enquête continue. Alors, on pourra, à ce moment-là, commenter lorsque l'enquête sera terminée.

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous inquiet par ce que vous apprenez?

M. Arcand : Bien, écoutez, il est clair qu'il semble y avoir des enjeux au niveau de la police au Québec. Je pense que le gouvernement devrait éventuellement, d'abord, remplir les fonctions qui ne sont pas remplies dans différents domaines. Et, encore une fois, je pense qu'on va suivre ça et on posera les questions en Chambre qu'il faut pour faire en sorte que le gouvernement puisse répondre à ces questions.

La Modératrice : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour, M. Arcand. M. Legault, hier, a annoncé, là, qu'il ferait de la langue française et de la francisation des immigrants une de ses grandes priorités. À la lumière du rapport de 2017 de la Vérificatrice générale, je me demandais, premièrement, est-ce que vous trouvez que M. Legault va trop loin en continuant de demander son test de français à Ottawa, et, si oui, qu'est-ce que vous proposez à la place.

M. Arcand : Bien, le problème qu'on a toujours avec M. Legault, c'est qu'il a toujours des déclarations et... pour la promotion du français. Bien sûr, on est en faveur de la promotion du français. Il faut regarder les moyens, quels sont les moyens, et, encore une fois, on n'a pas vraiment de plan.

La question du test des valeurs n'a pas l'air à avoir des preneurs à Ottawa, d'une part, et, d'autre part, le plan n'est pas du tout... C'est ça pour l'ensemble des dossiers, que ce soit le troisième lien, par exemple, que ce soit la question du test des valeurs, que ce soit la question qui touche les données personnelles, sur lesquelles on a posé beaucoup de questions. On n'a jamais vraiment de plan précis.

C'est un gouvernement qui est brouillon. C'est un gouvernement qui arrive avec des déclarations spectaculaires et qui fait beaucoup de marketing politique. Mais, pour employer une expression, en anglais, on dit toujours : Short on substance. Alors, c'est ça, le gouvernement actuellement qui est devant nous aujourd'hui.

Mme Crête (Mylène) : Ma question portait sur le test de français. Vous avez dit test des valeurs. Est-ce que c'est ce que vous vouliez dire?

M. Arcand : Bien, il y a le test de français puis le test des valeurs. Alors, moi, là-dessus, on va répondre lorsque le gouvernement aura un plan précis sur ces questions-là.

Mme Crête (Mylène) : Mais qu'est-ce que vous proposez, comme Parti libéral, pour la francisation des immigrants? Parce qu'il y a quand même un enjeu. La Vérificatrice générale l'a démontré dans son rapport de 2017.

M. Arcand : Oui, puis d'ailleurs, si vous remarquez, à la fin de notre mandat, on a ajouté des sommes importantes pour la promotion du français. On a mis des sommes qui étaient majeures pour augmenter, encore une fois, cet élément-là qui nous apparaissait important.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour, M. Arcand. Toujours dans la même lignée, hier, le premier ministre a ouvert la porte à une réouverture de la loi 101. On sait que le Parti libéral s'y était opposé sous le gouvernement Marois. Est-ce que vous seriez prêts aujourd'hui à envisager cette possibilité, à appuyer une telle initiative?

M. Arcand : Écoutez, encore une fois, il faut savoir de quoi on parle exactement. Qu'est-ce que ça veut dire? Nous, on est ouverts de façon absolument complète à faire en sorte que, si on peut améliorer certains éléments de la loi 101, on n'est pas fermés à en discuter. On n'est pas fermés à ça d'aucune façon.

La seule chose, encore une fois, là où on a toujours un enjeu sur certaines de ces questions-là, c'est lorsqu'on nie des droits à des gens. C'est ça qu'est notre principal problème. Pour le reste, s'il y a des moyens pour faire en sorte qu'on puisse appuyer la promotion du français au Québec, il est clair qu'on va le faire.

M. Lavallée (Hugo) : Toujours hier, M. Legault a précisé ce qu'il entendait par nationalisme. Il a identifié trois piliers, c'est comme ça qu'il les a appelés : culture, langue et laïcité. C'est sa vision nationaliste. Si vous aviez à définir celle du Parti libéral, ce serait quoi?

M. Arcand : Bien, premièrement, la défense des intérêts du Québec. Et regardez les valeurs de notre formation politique, hein? Identification, la défense des intérêts du Québec, ça fait partie des valeurs de notre formation politique.

Deuxièmement, je pense que le Parti libéral, au fil des années, a créé un nationalisme économique qui était important avec la création des différents organismes qui permettent à nos entreprises de pouvoir fonctionner mieux au Québec. Moi, je voyais, dans le Plan Nord, une forme, encore une fois, de nationalisme pour le Québec, l'occupation du territoire, tous ces éléments-là qui existent.

Et je terminerai aussi en vous disant que, sur le plan de la culture, regardez, année après année, les sommes d'argent qui ont été mises pour la culture au Québec. Sous le Parti libéral, ça a été meilleur que n'importe quel autre gouvernement.

La Modératrice : Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui. Bonjour, M. Arcand. D'abord, vous dites, vous n'êtes pas fermé à l'idée de discuter d'une réouverture de la loi  101, ça dépend des moyens, mais il y en a un concret, là, par exemple, un commissaire à la langue française, là. Est-ce que ça, vous êtes ouvert à ça?

M. Arcand : On est ouverts à ça. On est ouverts à ça.

M. Chouinard (Tommy) : Pour quelle raison?

M. Arcand : On est ouverts à discuter de ça. On est ouverts à faire en sorte qu'on améliore le statut du français au Québec, absolument. Absolument, on est d'accord avec ça et on veut juste que les moyens soient clairs, que ce soit précis, que ce ne soit pas quelque chose qui soit envoyé en l'air comme ça. Et il y a une question également de deniers publics, que ce soit dépensé correctement, mais oui, bien sûr qu'on va être d'accord avec quelque chose qui sera positif pour la langue française au Québec.

M. Chouinard (Tommy) : Mais précisément un commissaire qui relèverait de l'Assemblée nationale, qu'est-ce que, pour vous, ça pourrait apporter de plus...

M. Arcand : Écoutez, quand on aura, M. Chouinard, quand on aura une proposition précise, on va en discuter en caucus, et je peux vous dire qu'on va avoir une position très claire là-dessus. Mais une chose est certaine, c'est que, pour ce qui est de la promotion de la langue française, on est évidemment pour ça.

M. Chouinard (Tommy) : La nomination de M. Tanguay comme leader, est-ce qu'on doit voir ça comme une nomination transitoire, un peu comme vous, au fond, le temps qu'il y ait un nouveau chef qui installe son équipe?

M. Arcand : Écoutez, ça, ce sera à la prochaine personne de décider qu'est-ce qu'elle veut faire pour la suite des choses. Moi, vous savez, parmi les raisons qui ont fait en sorte que j'ai nommé M. Tanguay, je vous dirais qu'on avait besoin... parce que ça fait quand même... lorsque M. Proulx a annoncé son départ, il nous restait deux semaines pour commencer la session ou à peu près, là, alors il est clair qu'on avait besoin de quelqu'un qui soit opérationnel rapidement. Et M. Tanguay avait exercé ces fonctions-là pendant plusieurs années, à l'époque de M. Fournier. C'est un élève, si on veut, de M. Fournier, donc il était tout désigné pour faire ce travail-là. En plus, je pense que, dans l'équipe libérale, on a besoin d'un leader qui soit respecté, on a besoin d'un leader qui soit capable de rassembler l'équipe. Je pense que M. Tanguay a ces qualités-là de rassembleur pour l'équipe.

Maintenant, pour la suite des choses, ce sera à la personne qui me succédera à décider s'ils veulent garder le même leader ou s'ils veulent faire autre chose. Moi, en tout cas, ce n'est pas quelque chose de transitoire en ce qui me concerne.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que plusieurs personnes, plusieurs députés ont levé la main? Est-ce qu'il y en a qui auraient carrément refusé?

M. Arcand : Je n'ai pas... Écoutez, moi, j'ai regardé les différentes options, j'écoutais les commentaires qui se faisaient un peu partout. Il y a des députés qui m'ont manifesté certains appuis, il y a eu des commentaires qui ont été faits également par les membres du personnel. Alors, il y a eu une foule de consultations, mais, pour répondre très directement à votre question, je n'ai pas approché personne qui m'a refusé.

La Modératrice : Antoine Robitaille.

M. Robitaille (Antoine) : Les informations qu'on obtient ce matin sur l'enquête autour de l'affaire Ouellette, est-ce que vous porte à... Est-ce que ça vous conforte dans votre décision de l'exclure du caucus ou ça vous fait regretter cette décision?

M. Arcand : Écoutez, dans le cas de M. Ouellette, la situation, elle est très claire. D'abord, M. Ouellette... il n'y avait pas l'affaire nécessairement de l'UPAC. Si vous vous rappelez, lorsqu'on a pris la décision d'exclure M. Ouellette, il y avait, à ce moment-là, un bris de confiance auprès des députés de l'Assemblée nationale membres de notre formation politique à l'égard de M. Ouellette. C'est la raison pourquoi il a été exclu, et ce n'était pas juste par rapport à l'enquête de l'UPAC.

Maintenant, si M. Ouellette veut réintégrer un jour notre formation politique, bien, il fait une demande à la présidente du caucus, on en discutera entre les membres du caucus, et il y aura une décision qui sera prise. Mais, pour l'instant, comprenez que l'enquête... ce que je comprends actuellement, c'est que, même s'il semble y avoir des ratés à plusieurs égards, l'enquête se poursuit, et on va évidemment, j'imagine, attendre qu'il y ait une finalité dans ce dossier-là.

M. Robitaille (Antoine) : Le fait qu'il se soit présenté à une investiture d'un candidat du Bloc québécois, Stéphane Bergeron, est-ce que ça aggrave son cas?

M. Arcand : Écoutez, je pense que j'ai vu là une question d'amitié personnelle. Alors, écoutez, ce n'est pas une question... je pense que ce n'est pas quelque chose, en tout cas, qui me préoccupe.

La Modératrice : Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais est-ce que vous l'invitez à faire des démarches pour revenir au sein de votre caucus?

M. Arcand : Bien, écoutez, tant que l'enquête se poursuit, il est clair que ce serait probablement prématuré, mais j'imagine qu'à un moment donné il va y avoir une finalité. Alors, ce sera sa décision à lui de demander une réintégration au caucus.

Mme Lajoie (Geneviève) : Je voudrais vous entendre sur la nomination hier d'une nouvelle déléguée du Québec à Dakar, Fatima Houda-Pepin. Que pensez-vous de cette nomination? Est-ce que c'est une bonne nomination?

M. Arcand : Écoutez, c'est le choix du gouvernement. Je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup de critiques à cet égard-là. Je pense que Mme Houda-Pepin a une vaste expérience de parlementaire, alors on lui souhaite la meilleure des chances.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous me semblez assez avare de commentaires. Est-ce que... Si je vous en demandais plus, là, c'est-à-dire, est-ce que, selon vous, elle va bien représenter les intérêts du Québec à l'étranger?

M. Arcand : Bien, écoutez, on souhaite qu'elle représente bien les intérêts du Québec à l'étranger. Elle va devoir expliquer probablement les tenants et aboutissants de la loi n° 21 entre autres, j'imagine, à certaines de ces personnes qu'elle va rencontrer là-bas. Maintenant, écoutez, nous, on n'est pas en mode critique. On avait critiqué beaucoup la nomination partisane à New York entre autres, mais, dans le cas de Mme Houda-Pepin, c'est le commentaire que j'ai à faire.

Mme Lajoie (Geneviève) : L'ancien président de l'aile jeunesse du Parti libéral a été très dur hier, sur les médias sociaux, envers elle. Selon lui, justement, le gouvernement Legault s'est adonné à une nomination partisane dans le cas de Mme Houda-Pepin. Est-ce que c'est votre lecture aussi?

M. Arcand : Écoutez, c'est M. Stril. J'ai cru voir ça, à un moment donné, il y a eu un échange entre M. Dutrisac et M. Stril. Là, j'ai vu ça hier soir. Mais M. Stril n'est plus président de la Commission-Jeunesse, il s'est exprimé, donc, en tant que militant de notre formation politique. Est-ce que c'est une nomination partisane? Je ne pourrais pas vous le dire.

La Modératrice : Tommy, pour une petite dernière.

M. Chouinard (Tommy) : Une complémentaire, M. Arcand, sur le bar rayé.

M. Arcand : Sur?

M. Chouinard (Tommy) : Le bar rayé dans le fleuve Saint-Laurent qui pourrait compliquer les évaluations environnementales pour le troisième lien. Vous-même, vous aviez lancé les études pour voir la faisabilité du troisième lien. Est-ce que là vous voyez là un os important?

M. Arcand : Vous savez, nous, là, on n'était pas fermés du tout à l'idée du troisième lien. Vous vous rappelez que notre formation politique a appuyé l'idée du troisième lien, et, à l'époque, on avait fait un travail très rigoureux. Et je vous rappelle, à l'époque, la conférence de presse qui avait eu lieu, on avait dit : Ça va prendre des études, ça va prendre un BAPE, ça va prendre ci, ça va prendre ça. Et on avait dit : Nous, on ne prévoit pas, hein, qu'il va y avoir le troisième lien avant 2026. On a été... La CAQ nous a pourfendus, a dit : Écoutez, c'est ridicule. Nous, en 2022, là, ça va être prêt puis ça va être fantastique.

Aujourd'hui, on se retrouve avec un projet, puis vous avez entendu le Dr Barrette sur ces questions-là, il a dit : Écoutez, ça va coûter jusqu'à 8 milliards d'après mes informations. On a demandé à maintes et maintes reprises d'avoir le directeur du projet en commission parlementaire pour nous expliquer où est-ce qu'il était rendu et qu'est-ce qu'il allait faire, et il n'y a pas de réponse. Il n'y a pas de réponse de la part du gouvernement.

Alors, moi, je pense qu'on voit que ces projets-là ne sont pas simples. Ils ne sont pas simples sur le plan technique puis ils ne sont pas simples sur le plan environnemental. Alors, moi, je continue à dire qu'on a, au Québec, des processus pour ce genre de projets là, qu'il faut prendre le temps et qu'il faut les respecter. Et, encore une fois, la précipitation du gouvernement démontre encore une fois que c'est un gouvernement qui est brouillon et qui ne fait pas un travail d'étude qui est nécessaire pour faire en sorte que les projets arrivent correctement. On l'a vu avec les maternelles quatre ans, on va le voir également avec le projet du troisième lien.

M. Chouinard (Tommy) : Selon vous, est-ce que, pour vous, il doit y avoir, de la part d'Ottawa, une évaluation environnementale fédérale?

M. Arcand : Bien, écoutez, c'est la Constitution, alors j'imagine... Il faudrait que j'analyse exactement quel est le rôle d'Ottawa. On m'a toujours dit, moi, que les poissons, c'est la responsabilité fédérale. Il y a une responsabilité fédérale. Alors, écoutez, il faudrait analyser. Moi, je pense qu'il faut respecter la Constitution et la loi. Alors...

La Modératrice : On va passer à l'anglais, s'il vous plaît. Jean-Vincent Verville, Global.

M. Verville (Jean-Vincent) : I'm the only member, so I'll try to do my best. So are you in favor of reopening Bill 101?

M. Arcand : Yes, we are open, I'm saying, in favor. It depends on what it is exactly, but we are open to discuss elements that will contribute to the promotion of the French language in Québec. The only thing is that it has to be done without denying someone's rights. I think it's very important. That's the big difference that we have between especially la CAQ and ourselves, it's that the CAQ has been denying rights in some of the laws that they have presented.

M. Verville (Jean-Vincent) : What are the changes you would like to see? What are the changes you would like to see?

M. Arcand : Well, I think clearly we need to make sure to have a stronger presence of the French language in the province. Of course, it's something that is good. We will certainly be able to come up, in a period that is not going to be too long, with certain proposals in the coming weeks for sure.

M. Verville (Jean-Vincent) : OK. So the PQ says they're going to refocus their priorities around independence. Bérubé said the PQ is the original nationalist party, actually the real nationalist party, and the CAQ is not a nationalist party. So the Liberals have also said that they want to refocus towards nationalism a little bit. So what do you think about that strategy of the PQ and what is your strategy about being more nationalist?

M. Arcand : Well, the strategy… of course, like I've said, there are many forms of nationalism that exist. And I answered some of those questions a few moments ago, but what I've said is that you have economic nationalism that exists, you have the kind of investments that we have put forward in the Ministry of Culture, for example. I think these are the kind of things that we have done to make sure that we have reinforced the French presence in Québec.

There are many questions about how can we integrate in a better way the newcomers to Québec. This is something that we will certainly be open to discuss. But what is always very important for us is that, as a party, we don't want the rights of people taken away.

M. Verville (Jean-Vincent) : So the PQ is not the only nationalist party anymore.

M. Arcand : Of course, not. Of course, not. I think that everybody, every political party in Québec, I hope, have the interest of Quebeckers as a priority. The means to achieve that differ a lot, but I think that everybody wants to do that as well.

La Modératrice : Une dernière question.

M. Robitaille (Antoine) : Oui. Marc Tanguay, allez-vous, maintenant que vous êtes leader, continuer votre combat contre la course à pied au gouvernement?

M. Tanguay : Ah! bien, ça, vous savez, pour gagner ce combat-là, ça prend de la discussion, il faut s'entendre sur des horaires. Et, lorsque l'horaire parlementaire sera minimalement prévisible, je pense qu'il y aura loisir pour certains députés qui voudront se prélasser, ou se délasser, ou s'étirer les jambes, ou faire du jogging, ils auront l'occasion d'avoir une prévisibilité. Mais on a vu que cette prévisibilité-là, on ne l'avait pas lors de la dernière session, alors il faut travailler là-dessus.

M. Robitaille (Antoine) : Donc, vous ne regrettez pas du tout votre sortie épique contre le jogging de Simon Jolin-Barrette.

M. Tanguay : Non, non, j'assume. J'assume, mais je l'invite à continuer à faire du jogging, mais dans des heures qui surtout, surtout, surtout, ne traitent pas de ses dossiers. Alors, je l'invite à poursuivre, c'est important d'avoir une vie saine et équilibrée, mais pas sur les heures parlementaires. Et, s'il a besoin de notre collaboration pour mieux connaître les horaires, on est ouverts, on a la main tendue, ça, c'est très clair.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 10 h 32)

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