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Point de presse de Mme Catherine Dorion, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de culture, de communications et de langue française

Version finale

Le mardi 27 août 2019, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

Mme Dorion : Salut, tout le monde. Bon, on vient d'apprendre aujourd'hui que le ministre Bonnardel envisage un péage pour le futur troisième lien, qu'il espère avoir de l'argent du fédéral. En fait, ce dont on se rend compte, c'est que la CAQ a fait une promesse sans réellement savoir où ils iraient chercher l'argent. Puis on en parle de plus en plus, heureusement, d'à quel point ça va coûter cher, cette affaire-là, d'à quel point il risque d'y avoir des dépassements de coûts, d'à quel point c'est un projet qui risque d'être compliqué, long. Et ce que ça nous dit, en gros, c'est que la CAQ ne sait pas comment le financer. Puis ça, je trouve ça vraiment problématique parce que non seulement on se rend compte qu'ils ne savent pas comment ils vont le financer, où ils vont prendre l'argent, mais, en plus, on n'est pas capables d'avoir de l'information sur pourquoi vous avez choisi de faire un tunnel, en quoi est-ce que c'est un bon projet pour le bien commun des Québécois, mais même juste du monde de Québec.

Tu sais, on s'aperçoit que, de plus en plus, sortent les avis d'experts en transport, d'experts en infrastructures, les avis d'anciens ministres du ministère des Transports. Puis même la population, quand ils sont informés d'à quel point ça va coûter un bras, ils décrochent puis ils n'en veulent plus. Puis là je parle même de la population de Québec. Ce n'est plus majoritaire, là. Le monde de Québec, quand ils savent combien ça va coûter, quelle beurrée ça va coûter, ils n'en veulent plus, de ce projet-là.

Ça fait que, là, tous les avis sont contre. C'est un projet qui devient extrêmement controversé. Puis là la CAQ nous dit : Puis, en plus, on ne sait même pas où on va aller chercher l'argent. On ne sait pas comment on va le financer. Là, nous, ce qu'on demande aujourd'hui, c'est... Il y a 325 millions qui ont été réservés dans le budget pour ce projet-là, pour le bureau de projet, pour le faire avancer. Là, il y a de l'argent qui, à tous les jours, part dans un projet qui est de plus en plus incertain, qui est de plus en plus boiteux. Nous, on demande à ce qu'ils arrêtent ça tant qu'on ne puisse pas avoir accès à toutes les informations puis qu'ils ne puissent pas nous convaincre que c'est une bonne raison, qu'on a de bonnes raisons, valables, pour les Québécois, de faire faire ce gros projet de troisième lien. Donc, qu'ils mettent la clé dans la porte du bureau de projet en attendant pour qu'on arrête de voir l'argent s'enfuir par là sans qu'on sache finalement vers où ça va aller et dans quelle sorte de projet.

M. Cormier (François) : Est-ce que vous joignez donc votre voix aux libéraux qui demandent un mandat d'initiative, là, qu'ils veulent se doter d'un mandat d'initiative, la commission parlementaire, en fait, pour entendre le responsable du bureau du troisième lien?

Mme Dorion : Bien, tu sais, ça serait intéressant de l'entendre, mais son boss, c'est la CAQ, là. Lui, il ne peut pas se mettre à dire n'importe quoi. Puis est-ce qu'on va vraiment accès au fond de sa pensée? Lui, en ce moment, dans la position dans laquelle il est en ce moment, moi, j'en doute. Puis je le comprendrais, là, d'être pogné puis de ne pas pouvoir... Est-ce qu'on va vraiment avoir... Aïe! on n'est pas capables d'avoir accès à des informations de base comme : Quelle est l'analyse qui a permis de choisir un tunnel? On n'est pas capables d'avoir accès à ça. Est-ce qu'on va avoir accès au fond de la pensée de cette personne-là? Je ne pense pas.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, vous voulez avoir accès aux documents?

Mme Dorion : Avoir accès aux documents, avoir accès... Finalement, c'est plus large que ça. C'est un projet qui, en ce moment, on le voit, là, montre à la face de tous qu'il est de plus en plus boiteux et de plus en plus cher. Les intérêts de qui ça va servir, ça? À quoi ça sert de faire ça? Si ça ne sert pas le bien commun québécois, si ce n'est pas un bon investissement pour les Québécois, bien, alors ça sert les intérêts de qui, tu sais? Il faut le savoir, ça. Puis, oui, moi, je veux savoir ça avant que quoi que ce soit se passe.

M. Bellerose (Patrick) : Si on doit aller de l'avant avec un troisième lien, est-ce qu'on est aussi bien d'avoir un péage entier pour qu'au moins ce soient les utilisateurs qui le financent?

Mme Dorion : En fait, moi, je pense sincèrement, là, que ce projet-là ne marchera pas, que ce projet-là va tomber à l'eau puis qu'il n'y en aura pas, de troisième lien, parce que ça fait longtemps, nous autres, qu'on se penche, puis qu'on étudie ça de près, puis qu'on va voir les vrais experts en la matière pour avoir leur avis. On n'a pas sorti ça de même de notre chapeau, qu'on était contre le troisième lien, là. Ce n'est pas pour rien qu'on est contre. Puis là les raisons pour lesquelles on était contre depuis le début sont en train de sortir au grand jour. Ça fait que, selon moi, selon toute probabilité, là, le troisième lien, il n'y en aura pas, puis ça va être une bonne chose pour les Québécois.

M. Bellerose (Patrick) : Quelles raisons qui font que vous pensez que ça ne fonctionnera pas?

Mme Dorion : Parce que la vérité est en train de sortir, la vérité qu'on n'en a pas besoin, que ce n'est pas un bon plan pour l'avenir, que ça va être un puissant fond d'engloutissement d'argent public comme on en a trop connu au Québec, surtout dans des histoires de PPP. Les Québécois ont déjà connu ça. Ils commencent à s'en souvenir.

Puis c'est sûr que ça a l'air le fun, un pont de plus, puis c'est sûr que bien du monde, à première vue, on dit : Ah! ce serait le fun. Mais, quand on commence à leur dire : Attends, là, ça veut dire que ça, toute la réparation de tes routes, toutes les infrastructures, tout ce qui est en transport va être repoussé, va être plus difficile, c'est de l'argent qu'on n'aura pas pour ça... Puis ça va être de l'argent... Cet argent-là vient de nos poches, là, qu'est-ce que tu veux? Ça fait que, quand ils comprennent ça, puis là, heureusement, il y a beaucoup de travailleurs de l'information, dont on a besoin au Québec, qui sont en train de faire sortir cette information-là, quand les gens comprennent ça, ils n'en veulent plus, de troisième lien, puis on les comprend.

Journaliste : Et le gouvernement Legault demande aux partis fédéraux de se positionner puis il aimerait ça avoir du financement fédéral. Pensez-vous que ça va devenir un enjeu dans la région de Québec aux prochaines élections, dans la prochaine campagne fédérale qui s'en vient, là, le troisième lien?

Mme Dorion : Ça pourrait devenir un enjeu. Mais, en même temps, comme on voit que l'appui de la population de Québec et de ses banlieues est en train de fondre par rapport au troisième lien, peut-être que les partis vont se dire : Oui, c'est-u vraiment là-dedans que j'ai envie d'investir mes promesses électorales, alors que ce n'est pas une petite promesse de rien comme ça, sur le côté, là? C'est une énorme promesse pour un projet gigantesque qui ne sera pas bon pour l'avenir du Québec. Ça fait que...

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que la campagne va être l'occasion de débattre justement sur le fond du projet et peut-être de faire de tomber le projet éventuellement?

Mme Dorion : Je ne le sais pas, moi. Je ne lis pas dans l'avenir. Mais en tout cas ce que j'aimerais, c'est qu'on fasse pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il participe à la crise des médias de façon active en imposant les GAFAM.

Mme Senay (Cathy) :Can I ask you a question in English about the tunnel?

Mme Dorion : Yes.

Mme Senay (Cathy) : Because, at the end of June, the Transport Minister had this press conference announcing it would be a tunnel between Québec and Lévis. And now the Liberals, they want to hear about what the director of the project has to say. What do you think at this point?

Mme Dorion : What do I think that he has to say or what do I think...

Mme Senay (Cathy) : Yes, well, do you have the impression that it's a good idea that...

Mme Dorion : That we hear him?

Mme Senay (Cathy) : …yes, that the director of the project comes in the committee?

Mme Dorion : It's not a completely bad idea. But, as I said earlier, it's a way to... I mean, how can he really tell us what he really thinks when we know that he's in a difficult position? You know, he's employed by the Government right now, so why would he go... Even if it's what he would think, maybe, why would his message be against what the Government tries so hard to push forward? I mean, it would be very weird for him to go and really say what he wants to say. So I think he will not really be free or really feel free, and that's normal, about what he can say.

Mme Senay (Cathy) : And what's the solution for you?

Mme Dorion : Not to do that project, not to spend that amount, that huge amount of money, year, after year, after year, in the next decade, for a project that is not good for Québec.

Mme Senay (Cathy) : The CAQ is going ahead so far, but…

Mme Dorion : Yes. No, I think the CAQ will... It was an electoral position. They were like: Oh! people in the Québec region want it, so we're going to win some «sièges»…

Mme Senay (Cathy) : Seats.

Mme Dorion : …so we're going to win some seats with it, and it worked. But now the position of even the people in Québec is changing because people are realizing how much it will cost and how big it will be for money, you know.

Mme Senay (Cathy) : What are you asking the CAQ now to do your job as an MNA properly on this project? What are you asking the Legault Government so that you can ask good questions, you can be aware of this project? Because I have the impression that...

Mme Dorion : I mean, the question is very large: Why are you going on with that? Everybody that knows the topic well is against it, even old, ancient, like, ministers from governments before, experts on the topic. And even now the population is against it when they realize how much it will cost. So I think it was an electoral position to win seats. Now, if they go on with that and they realize that they lose popularity because it's a silly idea and the people realize it, I don't think they will go on with that.

Mme Senay (Cathy) : Do you have documents to go through, about the project itself, and the analyses that will give you some information to be more aware of the cost?

Mme Dorion : We would like to, but we don't have all the documents. But, I mean, even if we have them, you know, the way cities are developing now to be sustainable in the future, it's just not... this project is completely on the other way.

Mme Senay (Cathy) : But my question is: Do you think it's normal that you don't have access to any documents on this project?

Mme Dorion : No, of course not, it's not normal. We have to have access to all the documents. I mean, it's becoming a kind of a controversy. Why are you going on with that, while everybody else is like: That's really bad, it's really not a good idea? So, if you still believe in it, you, the CAQ, just show us why, show us good arguments. And they're like: No, no, no, we won't show anything. So that's kind of... It's not convincing me at all.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 27)

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