(Neuf heures une minute)
M. Roberge : Il est neuf
heures, commençons. Alors, bonjour. Bonjour. Merci d'être présentes et présents
ici aujourd'hui pour une annonce qui est très importante, très importante pour
moi. Vous savez, depuis le début de notre mandat, on a posé plusieurs petits
gestes qui peuvent faire la différence dans nos écoles primaires, secondaires,
instauration d'un minimum de deux récréations de 20 minutes. On sait qu'il
y a des endroits où il n'y a pas de deuxième récréation. Embellissement de
cours d'école cet été, pas en 2019, 2020, 2021, cet été, des écoles qui seront
aménagées avec des modules de jeu. Il y a les couleurs qui seront refaites, les
lignes seront refaites par terre, des modules seront installés. Deux sorties
culturelles tout de suite, là, à compter de septembre prochain, et, même dans
les prochaines semaines, les enseignantes et enseignants vont faire leurs
réservations pour les sorties culturelles gratuites de septembre prochain.
Mais c'est excellent, mais ce n'est pas
suffisant, parce qu'on sait qu'il y a plus de 225 000 élèves dans notre
réseau qui ont des besoins particuliers, on dit, des fois, HDAA, handicapés
avec difficultés d'adaptation ou d'apprentissage. Ce n'est pas des numéros, ces
225 000 jeunes là qui peuvent avoir un trouble d'opposition, un déficit
d'attention avec ou sans hyperactivité, un trouble du spectre de l'autisme, un
handicap physique, dyslexie, dysphasie, dyspraxie, et j'en passe. De ces
225 000 jeunes là, environ les deux tiers ne diplômeront jamais en ce
moment, si rien n'est fait, bien sûr. Ce n'est pas une fatalité, mais, en ce
moment, deux tiers de ces jeunes-là ne décrochent pas leur fameux premier
diplôme, soit diplôme d'études secondaires ou même une formation préparatoire
au travail, ou à un certificat, ou une attestation d'études secondaires.
Ça, ça veut dire que, si rien n'est fait,
150 000 des 225 000 jeunes dans le réseau, qui ont des besoins
particuliers, seront sans diplôme, et on n'accepte pas ça. Au gouvernement, on
n'accepte pas d'abandonner ces 150 000 jeunes là. On a une responsabilité
envers ces jeunes-là, on a une responsabilité envers les parents de ces
jeunes-là qui se démènent pour les aider puis qui n'ont pas toujours les
ressources financières ou les outils pour accompagner ces jeunes-là.
Donc, aujourd'hui, c'est une belle
journée. Je suis très content. C'est une journée d'espoir. C'est un message
qu'on envoie à tous ceux qui sont dans nos écoles, l'espoir pour les élèves,
l'espoir pour les parents, pour les équipes-écoles aussi qui font l'impossible.
Donc, on annonce des budgets totaux d'à peu près 70 millions de dollars
par année, pas juste une fois un seul coup, 70 millions de dollars
récurrents, supplémentaires, année après année, l'équivalent d'à peu près
850 enseignants, professionnels, techniciens en éducation spécialisée supplémentaires
qui vont venir s'ajouter au réseau. Comme on dit, gardez espoir, la cavalerie
s'en vient.
Ça va se décliner en trois mesures. D'abord,
la première mesure, qui est à peu près 47 millions de dollars, c'est
650 professionnels qui s'en viennent dans le réseau, qui seront embauchés,
et je précise que, sur les 47 millions, il y a 8 millions qui sont
réservés à la formation générale aux adultes et à la formation professionnelle,
réservés et dédiés. C'est important de le mentionner parce que trop souvent, à
la formation professionnelle et à la formation aux adultes, on les abandonne,
ces gens-là. Et ces enseignants-là, bien souvent, ne comprennent pas comment ça
se fait qu'ils ont devant eux des jeunes qui ont des besoins particuliers, mais
qui n'ont pas les services professionnels pour les aider. Donc, les services
seront là avec des mesures qui sont dédiées.
Cet ajout de 650 professionnels nous
permettra de faire quelque chose qui n'a jamais été fait et qu'on disait qu'on
allait faire dans l'opposition, qu'on fait aujourd'hui, c'est l'instauration
d'un plancher de services dans chaque école. C'est un plancher, c'est le
minimum. Vous allez me dire : Ce n'est pas beaucoup, mais c'est une
garantie que, dans toutes les écoles, il y aura maintenant des services
professionnels et des services de techniciens en éducation spécialisée. C'est
fini, les déserts de services. Ce n'est pas parce qu'on est en région, ce n'est
pas parce qu'on est dans une petite école avec 80 élèves, 100 élèves
dans une seule école que les enseignants seront laissés à eux-mêmes.
Deuxième mesure, moins de millions, mais
tout aussi importante, 3 millions pour des cliniques mobiles, des
cliniques mobiles de services professionnels didactiques, parce que, vous
savez, le plancher de services, c'est très bien, c'est un minimum, mais il est
possible qu'en cours d'année, des fois, on repère des jeunes qui sont
hyperactifs, qui sont lunatiques, qui sont dyslexiques et qu'on a besoin d'un
coup de pouce supplémentaire. Dans le cadre actuel, c'est difficile, en cours
d'année, de venir aider ces jeunes-là et ces enseignants-là, surtout dans les
petits milieux en région. Donc, on va instaurer des cliniques mobiles dans
trois régions : l'Ouest-du-Québec, le Nord-du-Québec, l'Est-du-Québec. Il
y aura, à chaque fois, une commission scolaire responsable de cette coordination
d'équipes mobiles, et les professionnels vont se promener même d'une commission
scolaire à l'autre pour venir prêter main-forte. C'est une espèce de clinique
d'urgence pour venir aider les jeunes.
Et troisième mesure, bien, c'est
20 millions de dollars pour ajouter 150 classes spécialisées, des
classes d'adaptation, 150 de plus. Ça veut dire 200 personnes, 200 enseignants
et professionnels pour venir prêter main-forte. C'est important de parler des
deux, à la fois les 47 millions pour les professionnels qui viennent
soutenir l'inclusion et l'intégration dans les classes, parce que c'est
terminé, l'intégration à tout prix, on veut l'intégration réussie. J'ai enseigné
assez longtemps pour savoir que, la plupart du temps, les jeunes qui ont des
besoins particuliers peuvent très, très bien réussir dans une classe régulière,
à condition d'avoir des professionnels pour les aider, mais, d'autres fois, ce
n'est pas possible. D'autres fois, les jeunes ont des besoins vraiment
particuliers. On l'a vu ces dernières semaines, notamment avec des jeunes
autistes non verbaux, qui ont vraiment des troubles sévères. Ils ont besoin de
classes spécialisées et, en ce moment, parfois, on n'a pas les services pour
les accueillir.
Alors, avec l'ajout de ces 150 classes
spécialisées, bien, on pourra donner aux jeunes ce qu'ils ont besoin et ça
inclut les jeunes doués. Je le précise, des classes spécialisées, ça peut aussi
être des classes spécialisées pour des jeunes qui ont une douance, parce qu'il
faut penser à ces jeunes-là qui, eux aussi, ont des besoins particuliers. Et
aujourd'hui, on pense à tous ces gens-là, qui ont besoin d'un petit plus, d'un
petit quelque chose de différent. On vient aider les élèves, les parents, les
enseignants, et c'est pour ça que je suis si content d'être devant vous ce
matin. Voilà.
M. Dion (Mathieu) : Évidemment,
la question la plus évidente, c'est : Où est-ce que vous allez chercher
ces ressources-là, ces professionnels-là?
M. Roberge : D'abord, je vous
dirais qu'il y a plusieurs enseignants, il y a certains... parmi ces 850
personnes là, il y a quand même des postes qui seront réservés à des
enseignants, notamment, quand on parle des 150 classes spécialisées,
souvent le titulaire de la classe, c'est un enseignant. Donc, ça sera des
enseignants.
Ça peut aussi être des enseignants qui ont
quitté la profession ces dernières années. Vous savez, quand on dit qu'il y a beaucoup
d'enseignants qui quittent dans les cinq premières années, moi, je pense qu'en
ramenant des services professionnels, on peut ramener beaucoup de personnes qui
ont quitté. Il y a beaucoup de professionnels aussi qui sont dans le réseau
privé parce que le réseau public n'est pas assez attirant. Vous savez, quand on
est psychoéducateur ou psychologue puis qu'on se dit : Je vais travailler
dans une commission scolaire, je vais avoir une tâche à demi-temps et puis je
vais devoir me promener dans trois, quatre écoles différentes, ce n'est pas
intéressant.
Mais quand on ajoute de l'argent comme ça,
bien, on vient assurer aux gens qui font le choix du réseau public, bien, de
travailler peut-être dans une école, peut-être deux écoles, et d'avoir un
travail à temps plein, et même d'avoir une permanence, parce que l'argent qu'on
met là, c'est de l'argent récurrent. Donc, ça permet aux commissions scolaires
de ne pas juste ouvrir des postes qui seront précaires, mais de donner aussi
des permanences. Moi, je pense qu'on réunit toutes les conditions pour ramener
des gens dans le réseau public.
M. Bellerose (Patrick) : Bien,
souvent, les conditions, justement, sont meilleures au privé. Qu'est-ce qu'on
fait pour améliorer les conditions dans le réseau public? Qu'est-ce qui fait
que les gens pourraient être attirés par le réseau public, s'ils sont déjà au
privé?
M. Roberge : Bien, les
conditions sont meilleures au privé en ce moment, pas partout, là, il faut
faire attention, là, il y a beaucoup de gens qui sont heureux dans le réseau
public aussi. Ce n'est pas tellement une question de salaire dans le réseau
privé versus le réseau public. C'est une question de précarité et de devoir travailler
dans plusieurs écoles.
Alors, en ouvrant des postes à temps
plein, bien, on élimine une bonne partie de la précarité puis on permet aux
jeunes de travailler puis aux professionnels de peut-être travailler dans une
école ou deux écoles plutôt que de faire des cliniques volantes tout le temps.
Là, il y aura ce que j'appelle des cliniques mobiles, mais les cliniques
mobiles, là, c'est l'exception. C'est peut-être 20 professionnels sur les
850 qu'on veut embaucher, là.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
à plus long terme, est-ce que les choses vont être faites pour améliorer les
conditions, genre, des professionnels, des enseignants dans le réseau public
pour devenir plus attirant?
M. Roberge : Bien là, ça, ça
fera l'objet de la négociation en 2020. Mais déjà, là, de diminuer la précarité
et de diminuer le nombre d'écoles qu'on demande aux gens de servir, c'est sûr
que ça va améliorer les conditions de travail.
Des voix
: ...
M. Roberge : Pardon?
M. Lacroix (Louis) : Dans le
cadre de la négociation, là, justement, en 2020, est-ce que vous faites des
demandes particulières au Conseil du trésor en disant : Là, il faut
améliorer le sort de nos enseignants et de nos professionnels dans le réseau de
l'éducation?
M. Roberge : Bon, on a déjà
dit qu'on voulait mieux rémunérer nos enseignants, notamment ceux qui sont en
début de carrière. Pour le reste, bien, on va attendre avant de déposer nos
offres puis de commencer des négociations.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
ceux qui sont en début de carrière pourraient avoir des échelons différents de
ce qu'on a maintenant, mais ceux qui sont en... dont la carrière est bien
implantée ne vont rien avoir. C'est ça?
M. Roberge : Ce qu'on dit,
c'est que ceux qui sont en début de carrière auront nécessairement des hausses
de salaire, c'est certain, on veut augmenter le salaire à l'entrée. Pour le
reste, ça fera partie des négociations, puis on verra pour le reste. Je ne peux
pas m'engager pour... on ne fera pas les négociations aujourd'hui.
Mme Plante (Caroline) : Ces
sommes-là que vous annoncez aujourd'hui sont déjà dans le budget. Alors, ce
n'est pas de l'argent nouveau.
M. Roberge : Ce qu'on vient
préciser aujourd'hui, c'est la ventilation, la façon dont l'argent sera
réparti. Sur les 47 millions, on annonce aujourd'hui qu'il y en a
8 qui sont dédiés à la formation professionnelle, formation générale aux
adultes. C'est un fait nouveau. Les 3 millions pour les cliniques mobiles,
on explique comment ça va fonctionner, divisées en trois régions, est, ouest et
nord, qu'il y a des commissions scolaires qui seront l'hôte, qui seront les
employeurs de ces cliniques mobiles là, qui verront à la répartition. On
explique aussi comment fonctionne le plancher de service, ce qui n'était pas
précisé. Puis on précise aussi que les classes spéciales peuvent et doivent
servir dans certains cas à aider et à soutenir les jeunes qui sont doués, parce
que moi, je le précise, ces jeunes-là aussi ont des besoins particuliers, ces
jeunes-là aussi peuvent décrocher puis ces jeunes-là aussi ont besoin qu'on les
supporte.
M. Dion (Mathieu) : Pour
revenir aux professionnels, l'idée d'aller en chercher en Ontario, est-ce que
c'est exclu, est-ce que c'est inclus, des professionnels, d'aller en chercher
là-bas?
M. Roberge : Si des gens
veulent venir d'Ontario, si des gens veulent venir des États-Unis, si des gens
veulent venir du Nouveau-Brunswick, si des gens veulent venir de France, ils
seront les bienvenus s'ils sont compétents et motivés, mais je ne mise pas sur
une campagne de recrutement pour aller chercher des gens en Ontario. Je pense
que ça va se savoir que l'éducation est une priorité ici, qu'on embauche ici, puis
on est ouverts aux talents qui, de par le monde, peuvent entendre cette bonne
nouvelle et venir ici. On ne fera pas de compromis sur la qualité. Il faut que
les gens soient compétents et motivés.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Avec
tous les chantiers qu'il y a présentement dans le milieu de l'éducation, ce que
vous annoncez ce matin, l'implantation des maternelles quatre ans, à quel point
l'abolition des commissions scolaires, c'est encore une priorité pour vous?
M. Roberge : C'est la transformation
des commissions scolaires en centres de services. C'est important de le faire.
C'est important de le faire parce que, peu importe le nombre de professionnels
qu'on ajoute, ça ne sera jamais une bonne idée d'avoir une mauvaise
gouvernance.
M. Lacroix (Louis) : Mais on
a l'impression que c'est sur le «back burner», comme on dit en chinois, là,
parce qu'il n'y a pas vraiment de chantier, en tout cas, apparent qu'on voit,
là, où on est en train de réaliser la transformation des commissions scolaires.
M. Roberge : Il y a un slogan
qui dit : Méfiez-vous de l'eau qui dort. Alors, non, on
travaille...
M. Lacroix (Louis) : Vous
êtes rendus où?
M. Roberge : ...on travaille à
ce projet de loi qui sera déposé à l'automne.
M. Lacroix (Louis) : À
l'automne, il va y avoir un projet de loi sur ça?
M. Roberge : À l'automne, il y
aura un projet de loi sur la gouvernance.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Parce
que là il va y avoir ce projet de loi sur la gouvernance; en 2020, il va avoir
la renégociation des conventions collectives, si je comprends bien,
l'implantation des maternelles quatre ans. C'est beaucoup de choses pour un
milieu qui en arrache déjà, là.
M. Roberge : Bien, justement,
le milieu attend ces améliorations-là. On ne peut pas... je ne pense pas que
les écoles vont dire : Ah non! pas des nouveaux professionnels, c'est beaucoup
nous demander, accueillir tout ce monde-là. Moi, je pense que les gens vont
applaudir l'arrivée des enseignants, des classes spécialisées, des professionnels.
Je pense, c'est très bien accueilli. Sincèrement, je me promène dans les écoles,
puis ce qu'on entend, là, ce n'est pas moi qui leur met des mots dans la
bouche, là, c'est «espoir». Les jeunes ont espoir puis ils ont hâte, ils ont
hâte.
M. Cormier (François) : ...il
y a à peu près 2 000 quelques écoles au Québec, ce n'est même pas la
moitié des écoles qui vont gagner une personne ou un professionnel.
M. Roberge : C'est un ajout,
c'est ça qui est important. Vous savez, des fois, ça fait la différence. 99 degrés,
c'est de l'eau chaude; 100 degrés, on fait avancer un train.
M. Cormier (François) :
Est-ce que, dans le 850, ça inclut ce que vous avez promis pour les maternelles
quatre ans, c'est-à-dire un professionnel à demi-temps dans chacune des
classes? Est-ce que, dans le 850, il y a... bien là, vous allez en avoir 644,
mais les 250 nouvelles classes de maternelle quatre ans?
M. Roberge : Juste préciser,
dans toutes les classes de maternelle quatre ans, il y a un enseignant, une
enseignante à temps plein, une éducatrice à l'enfance à demi-temps, et c'est en
surplus de ce qu'on vient de dire ici. Donc, la création de 250 classes de
maternelle quatre ans en septembre...
M. Cormier (François) : Donc,
dans le 850, il n'y a pas les 125.
M. Roberge : Non, c'est en
sus. Ça ne vient pas se substituer l'un à l'autre. Donc, on parle d'argent neuf
au-delà de l'implantation des maternelles quatre ans, au-delà de la création de
postes pour les éducatrices à l'enfance, parce qu'on a, dans nos classes de
maternelle quatre ans, on aura ce que j'appelle le duo de feu, là,
enseignantes, éducatrices à l'enfance.
Mme Plante (Caroline) : M.
Roberge, on parlait, à l'instar des commissions scolaires, la commission
scolaire English-Montréal est sous enquête. Vous aviez demandé un rapport
préliminaire le 3 juin. Nous sommes le 4 juin. Qu'en est-il?
M. Roberge : Écoutez, je l'ai
reçu hier... en fait, mon équipe l'a reçu hier. Je n'ai personnellement pas eu
le temps de passer à travers encore.
M. Bellerose (Patrick) : ...classes
spécialisées pour être réservées aux élèves doués, est-ce que vous avez une
idée? Parce que j'ai l'impression qu'il y a sûrement des besoins assez importants
pour les élèves qui sont en difficulté. Quel pourcentage, selon vous, là,
pourrait aller aux élèves doués?
M. Roberge : Ce n'est pas moi
qui vais déterminer ça, c'est... Les règles budgétaires le permettent et
le soulignent en disant que c'est une possibilité. C'est aux commissions
scolaires vraiment à regarder quels sont leurs besoins puis à les déployer. Est-ce
que c'est davantage au primaire? Est-ce que c'est davantage des classes pour
des enfants autistes? Est-ce que c'est davantage au secondaire? Est-ce que c'est
davantage pour des jeunes qui sont doués? Je laisse cette décision-là, qui est
plus micro, aux commissions scolaires, mais on prend soin des jeunes qui sont
vulnérables de toutes les manières possibles.
M. Dion (Mathieu) : Question
sur la maternelle quatre ans. Aujourd'hui, c'est la dernière journée des consultations.
Vous avez entendu beaucoup de groupes. À la lumière de ce qui s'est dit, où est-ce
que vous allez être flexible dans votre projet de loi lors de l'étude détaillée?
Où est-ce que vous pourriez faire des aménagements, des ajustements, être
ouvert à certains éléments?
M. Roberge : Bien, les modifications
ou les suggestions qui nous ont été fournies sont davantage de l'ordre du
déploiement des maternelles quatre ans que du projet de loi. Le projet de loi,
là, il est très, très simple, hein? Essentiellement, là, c'est d'arrêter de
nous empêcher de déployer la maternelle quatre ans hors des milieux
défavorisés. Essentiellement, là, c'est juste de nous permettre de sortir des
milieux défavorisés. C'est à peu près tout ce que dit le projet de loi.
Des gens nous ont fait des commentaires
sur les services professionnels, sur le programme, et qu'on est déjà en train
de travailler, sur le transport scolaire. Moi, j'ai été très sensible à ce qui
a été mentionné sur le transport scolaire. C'est sûr qu'on a des rendez-vous
avec les transporteurs, là, dans les prochaines semaines, prochains mois pour
s'assurer que ça soit fait de manière très sécuritaire. Mais ce ne sont pas des
choses qui touchent directement les articles du projet de loi, parce que le
projet de loi n'est pas un projet de loi de politique. C'est vraiment un projet
de loi qui dit : Bien, on n'est plus obligés de se limiter en milieux
défavorisés parce que des jeunes vulnérables, ça n'a rien à voir avec le code
postal ou le T4 des parents.
Le Modérateur
: On va
prendre peut-être une dernière question. Après, on va aller aux questions en
anglais.
M. Cormier (François) : Sur
la petite fille de Granby, en Estrie, il y a un rapport qu'on a sorti hier.
Comment vous réagissez quand vous voyez ces choses-là écrites? Et est-ce que
vous avez fait un peu plus la lumière sur ce qui a pu arriver et comment ça se
passait dans cette commission scolaire là pour elle?
M. Roberge : Quand j'ai vu
cette petite fille là, vulnérable, abandonnée, qui volait des lunchs pour se
nourrir, c'est terrible, là. Moi, je suis père de deux petites filles, je
réagis comme tout le monde, là. C'est touchant puis, en même temps, c'est
triste. Puis moi, je pense que ça nous appelle surtout à s'assurer que ça
n'arrive plus jamais. Puis je suis très content que le premier ministre s'en
soit mêlé puis qu'il ait lancé un groupe de travail transpartisan pour
s'assurer que ça n'arrive plus. C'est ce que je peux vous dire à ce moment-ci.
M. Cormier (François) : Mais est-ce
qu'on a suffisamment tiré sur la sonnette d'alarme dans cette commission
scolaire là, selon vous, quand on voit que ceci est décrit, mais qu'elle était
encore dans son milieu familial?
M. Roberge : Bien, je pense
que... Ce que j'en sais, là, ce que j'en sais, c'est que des signalements ont
été faits, qu'on a tiré sur la sonnette d'alarme, mais peut-être les pompiers
ne sont pas arrivés assez vite, là. Donc, il faut se questionner, comme
société, sur notre rapidité d'intervention. Je pense, les signalements ont été
faits. Bon, il y a eu des lacunes par la suite, mais, comme je vous dis, je ne
veux pas me substituer au rapport, là, puis à tout ce qui s'en vient.
Le Modérateur
: On va
y... questions en anglais.
Mme Plante (Caroline) : Une miniprécision.
Le rapport sur l'English Montréal, allez-vous le rendre public, le rapport
préliminaire?
M. Roberge : Bien, écoutez, je
vais d'abord le lire. Je vais regarder ce qu'en disent mes affaires juridiques.
Je ne peux pas statuer à ce moment-ci.
Mme Senay (Cathy) : Minister Roberge, well, good morning.
M. Roberge :
Good morning.
Mme Senay (Cathy) : We're talking about 850 teachers, professionals, resources. What's
your deadline to hire all those people?
M. Roberge :
I hope we will hire all those professionals, teachers and special support in
fall 2019. I hope they will find those people. I think a lot of teachers,
professionals and special support may be escaped of the public network of
education because of the lack of… Past government didn't set education as a
priority and they sent a bad message. So education was really important for
speeches, but not important for budget and money. But now, I think hope is
coming back in the system and I hope that a lot of teachers and professionals
will come back into the public system.
Mme Senay (Cathy) : So basically it's 850 new resources by September 2019?
M. Roberge :
Yes.
Mme Senay (Cathy) : Well, I mean, like, you're going to spend the whole summer trying
to recruit those people?
M. Roberge :
Well, it's huge…
Mme Senay (Cathy) : Are you going to go to Ontario?
M. Roberge :
…it's huge, but as another journalist said, it's maybe from 10 to 15 by school
board. So we have 72 school boards, you know. If we hire 10 professionals by
school board, it would be 720, but it's a little more than that. So I think
it's possible. I think it's possible to hire all those teachers, professionals
and special support through fall. Maybe not September 4… September 1st, but
September, October, November, I think a lot of teachers and specialists will
come back to the public system.
Mme Senay (Cathy) : But, at the same time, you said that Radio-Canada did a story last week regarding the disparities between the school
boards. You need more resources in one school board,
less in one school board, it's not even everywhere.
M. Roberge :
That's why we are creating a minimum threshold. That's why we are creating a
minimum threshold of services in schools and a minimum threshold of services by
school boards, so now on there will be a minimum of 10 professionals by
school board and a minimum of half time specialists for each school, even small
schools, students have some needs.
Mme Senay (Cathy) : It's the last day, the fifth and the last day of the consultations
on Bill 5. How pressured are you to make sure that this bill is adopted by June
14th?
M. Roberge :
Oh! I don't have any pressure to adopt this bill by June 15th. If we can do so,
good, but otherwise we will simply go though summer and adopt it maybe in September.
Mme Senay (Cathy) : So why you had only five days of consultations, then?
M. Roberge :
Excuse me?
Mme Senay (Cathy) : If you were not pressured, if you had time in front of you, why you
had only five days of consultations?
M. Roberge :
I think five days of consultations is a lot. We've heard about 30 groups,
a lot of groups have been heard and will be heard today. So I think we are
really open minded and we've heard some groups in favor of our politics, some
groups really is disfavor, against our politics, and I think we were pretty
fair.
Mme Senay (Cathy) : And the English Montréal School Board, you called for an
investigation, I think it was mid-January, you asked for a preliminary report
beginning of June and then like a complete report by September. So you did
receive the preliminary report on the investigation you asked for.
M. Roberge :
My team did receive this report yesterday, but it's too fast, right here and
now. I didn't have the time to read it, so I can't comment it right now.
Le Modérateur
:
On va peut-être y aller avec une dernière question...
Mme Senay (Cathy) : How important was for you to follow through this investigation on
English Montréal School Board?
M. Roberge :
There were a lot of irregularities and trouble in administration and
governance. So it's important to go through this investigation because we have
to provide the best services possible to the kids.
Mme Senay (Cathy) : And see what was true, what wasn't.
M. Roberge :
Of course, of course. There were a lot of allegations, so we want to see
through those allegations, to see if we have to take action or not. No
information, no decision. Thank you very much.
(Fin à 9 h 24)