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Point de presse de M. Harold LeBel, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’emploi, de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté

Version finale

Le mardi 4 juin 2019, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

Le Modérateur : Donc, bonjour. Bienvenue à ce point de presse, en compagnie de Mélanie Dumais, sa famille, sa mère Nathalie Pearson, qui vont s'adresser à vous. M. LeBel va s'adresser à vous par la suite, puis on va prendre les questions aussi sur le sujet par la suite.

Donc, je vais laisser Mme Pearson nous expliquer un petit peu sa situation.

Mme Pearson (Nathalie) : Oui, bonjour à tous. Ça fait que je remercie M. Harold LeBel d'être avec nous aujourd'hui. C'est vraiment grâce à lui, vraiment, qui défend, dans le fond, des personnes comme Mélanie, qui est handicapée. Ça fait plusieurs jours qu'on sort, déjà, dans les médias. Ça fait que la situation de ma fille, c'est... dans le fond, Mélanie est handicapée intellectuelle. Elle vit avec son conjoint depuis juillet 2018. À partir du mois de juillet 2019, dans le fond, elle ne pourra plus jamais rester avec lui, parce que la loi de l'aide sociale veulent la couper au complet. Ça fait qu'ils veulent la couper complètement à zéro.

Ça fait qu'on trouve cette loi vraiment inhumaine, puis on ne comprend pas comment ça se fait, je veux dire, une loi comme ça, depuis des décennies quasiment, là, que ça dure... mais là, il faut que ça arrête. Il faut tout le temps aller dans les médias pour faire bouger les choses, puis là le monde sont tannés, et nous, dans cette situation-là... ma fille, vraiment, est complètement déstabilisée par rapport à cette situation.

Les seules solutions par rapport à ça, c'est que, nous, en demeurant à Saint-Prime, la mère, dans le fond, Mélanie, elle a déjà eu son autonomie avec son chum, ça fait qu'elle veut rester proche, puis, en étant proche, elle n'est pas apte à pouvoir travailler. Elle n'est pas apte à pouvoir avoir un appartement. Ça fait que suite à cette situation-là, la seule possibilité de lui... pour Mélanie, c'était de revenir chez sa mère, que, dans le fond, le chèque de l'aide sociale n'était pas coupé, mais si elle reste avec son conjoint, c'était complètement zéro, et la seule solution qu'on a, c'est qu'avant le 1er juillet elle va être obligée de déménager dans un centre d'hébergement pour les femmes en difficulté. Et on ne trouve vraiment pas que c'est la place adéquate pour Mélanie. Ça fait que la seule affaire, elle, qu'elle demande, dans la vie... elle ne peut pas travailler, son rêve, dans le fond, qu'elle veut, c'est pouvoir être avec son chum.

Ça fait qu'on a eu des téléphones depuis qu'on est sortis dans les médias. Ce qui est triste, dans tout ça, c'est que les gens ne devraient pas être obligés de vivre ce qu'on vit présentement en tant que mère puis en tant que fille, qu'on est obligées d'étaler notre vie partout à travers le Québec. Les gens ne devraient pas être obligés de faire ça, parce qu'il n'y a pas tout le monde qui ont les capacités de le faire, puis cette loi-là, 173, devrait changer. Il faudrait qu'il y ait absolument des cas comme Mélanie, qui est handicapée, c'est des cas d'exception, puis qu'on ne soit pas obligés de venir ici pour se battre. Parce que j'ai demandé deux demandes de révision qui m'ont été refusées, ça fait que, là, si on est rendus dans les médias, c'est parce qu'on a tout creusé, partout, on a fait des appels au niveau des députés, puis là, maintenant que ça sort dans les médias, j'ai des appels, j'ai eu un message de M. Jean Boulet sur mon MSN puis j'ai eu une rencontre, tantôt, juste avant de venir vous parler, avec Mme Andrée Laforest, qui nous garantit qu'elle va prendre le dossier en main et qu'elle va trouver une solution pour ma fille.

Ça fait que, là, présentement, j'ai ma fille à côté qui est très nerveuse. Ça fait que, dans le fond, la seule affaire que je vais lui demander... que je vais lui poser, c'est... je vais lui demander de dire aux gens... Dans le fond, toi, Mélanie, c'est quoi, ton rêve que tu voudrais dans la vie, ton seul rêve que tu voudrais avoir? C'est quoi ton seul rêve que tu voudrais avoir?

Une voix : ...

Une voix : Dis-le, Mélanie, ton rêve. C'est quoi?

Mme Pearson (Nathalie) : C'est quoi, ton rêve, toi, le plus, que tu as dans la vie, hein?

Une voix : ...

Mme Pearson (Nathalie) : C'est de rester avec ton chum, hein? C'est pouvoir avoir tes sous pour être indépendante. Parce que, si Mélanie est coupée complètement à zéro, le chum, il ne peut pas subvenir à ses besoins. Elle a besoin de sa carte médicaments pour ses médicaments, au niveau de sa santé. Puis, en plus, bien, je veux dire, je ne veux pas qu'à chaque fois qu'elle a besoin de 5 $... même, elle a vraiment besoin... C'est justement, comme le père...

Une voix : Elle a droit à sa dignité, comme tout le monde, dans le fond.

Mme Pearson (Nathalie) : C'est ça, elle a le droit à sa dignité puis à être indépendante, de pouvoir s'acheter quelque chose puis avoir ses sous sans être obligée de demander 5 $ à son chum que... ce n'est pas à lui du tout à la faire vivre.

Le Modérateur : Parfait. Merci beaucoup. On va laisser la parole à M. LeBel. Merci beaucoup pour votre témoignage.

M. LeBel : C'est vraiment dommage qu'il faut aller jusque-là pour faire bouger les choses. Hier, quand j'ai posé la question, ça a été un enchaînement; après, là, les gens ont décidé de bouger... des rencontres et tout ça. Et c'est vraiment dommage qu'on soit obligés de faire ça. Puis ce n'est pas un cas unique. Je reçois beaucoup de demandes via ma page Facebook, via des téléphones à mon bureau de circonscription, de situations du genre.

Je fais juste rappeler, un homme, Marc-Alexandre Gaudreault, sa mère, Diane Monette, c'est le même... à peu près le même travail qu'elle fait, Mme Monette, que vous faites pour essayer de faire reconnaître que son fils, qui a des tumeurs au cerveau, qui fait des crises d'épilepsie, qui ne peut pas travailler... Il demeure avec sa blonde, on coupe son aide sociale. C'est un cas qui dure depuis longtemps. Et là, avec le dernier gouvernement, là, c'était en train de s'achever, on avait trouvé des solutions, et là, cette Mme Monette là se fait dire, pour son fils Marc-Alexandre, qu'il faut recommencer tout le travail à zéro parce qu'on vient de changer de gouvernement. C'est très pesant sur leur vie privée, tout ça, et ils sont obligés de se battre, puis de se battre, puis de se battre pour faire comprendre qu'ils vivent une situation qui est difficile.

Il y a un autre cas, dans le comté de Joliette de ma collègue, une personne qui est à l'aide sociale, qui a des problèmes de santé énormes... demeure avec un ami, ce n'est pas son chum, mais demeure avec un ami qui est comme un peu proche aidant, et là elle a été surveillée par les enquêteurs, et on vient... on dit, bon, qu'ils vivent en couple, ce qui est complètement faux, mais, comme ils sont ensemble, ils vivent en couple. Ça fait qu'on lui coupe son aide sociale, puis on recule, on recule, puis on va lui imposer un remboursement de 50 000 $, à cette dame-là qui vit déjà des difficultés. Vous voyez bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans cette loi-là. C'est une loi qui manque de coeur, qui manque de souplesse pour permettre aux gens de réaliser qu'il y a des situations particulières, et on devrait être capables de s'adapter à ces situations particulières là. Et la loi ne le permet pas. On gère ça mur à mur, la loi, c'est la loi, et vous avez beau vivre des situations difficiles, la loi, c'est la loi, puis on applique la loi.

Moi, je pense qu'il faut absolument revoir la Loi de l'aide sociale, il faut y mettre du coeur dans cette loi-là, il faut permettre à des situations comme ça d'être prises en compte, puis peut-être que les gens en région, les fonctionnaires en région qui font respecter la loi, qu'ils puissent avoir une certaine souplesse pour répondre rapidement à ces gens-là, ce qui fait en sorte qu'ils ne sont pas obligés de courir dans les médias, bousculer leur vie privée, étaler leur vie privée à tout le monde pour faire bouger les choses. Ça n'a comme pas de sens, qu'on soit rendu là, et je suis content, là, si le gouvernement décide de bouger, si la ministre ou le ministre décide de trouver des solutions pour Mélanie puis les autres, je suis bien content, mais pourquoi arriver toujours à ça? Ça n'a pas de sens.

Et le ministère... le ministre, il a une possibilité de régler les affaires. À court terme, il serait capable de le faire, mais ça, ça va être toujours à court terme, à court terme, à court terme. Moi, je pense qu'il faut vraiment revoir la loi, mettre du coeur dans cette loi-là, puis permettre que des situations comme ça ne se reproduisent plus.

Le Modérateur : Parfait. Est-ce qu'il y aurait une question sur le sujet?

Mme Crête (Mylène) : Oui, moi, je voulais savoir qu'est-ce qui doit être modifié dans la loi pour qu'elle soit plus souple justement.

M. LeBel : Bien, c'est la vie maritale, là, c'est le fait... la loi dit que, si tu vis en couple, ton conjoint est supposé de prendre soin de toi, puis payer pour toi, les frais, et tout ça, et on coupe l'aide sociale.

Le cas de Joliette, ils ne sont même pas en couple, dans le fond, la personne qui vit... c'est un proche aidant, mais on ne prend pas ça en compte, les deux, là, s'ils sont ensemble dans la même maison, si on soupçonne qu'ils sont en couple, on coupe l'aide sociale. Moi, je pense, il y a sûrement un moyen de revoir cette règle-là, de la vie maritale. Moi, personnellement, je l'enlèverais au complet, je mettrais d'autres règles. Mais est-ce qu'il y a moyen d'en discuter? Probablement.

Moi, ce que je propose, c'est qu'on ouvre la loi, qu'on se rencontre puis on trouve les façons de faire pour que ces situations-là n'arrivent plus. C'est simplement... puis il y en a plein. J'en ai parlé, de trois cas...

Mme Crête (Mylène) : Qu'est-ce que vous envisagez? Donc, O.K., il faudrait modifier ça, mais donc permettre à des gens d'habiter ensemble, mais qu'ils continuent à recevoir leur plein...

M. LeBel : Moi, ce que j'envisage, c'est qu'il y ait des gens, à quelque part, soit des fonctionnaires en région ou le ministre lui-même aient la possibilité de réagir, une possibilité de comprendre ces situations-là, de ne pas appliquer la loi mur à mur. Est-ce qu'on pourrait donner de la souplesse? On pourrait permettre aux gens d'avoir une certaine... un jugement sur la problématique qu'ils ont devant eux autres. Je pense que oui. C'est ça que j'aimerais faire. Mais est-ce qu'on... L'ancien gouvernement avait ouvert la loi et j'avais proposé ces affaires-là, et, à l'époque, le gouvernement libéral avait refusé.

Est-ce qu'il faut attendre de rouvrir la Loi sur l'aide sociale pour corriger ça? Bon, si c'est ça, ça va être ça, mais sinon, ça peut être par règlement, je ne sais pas. Mais moi, c'est clair que... Puis le ministre Boulet, c'est quelqu'un qui est de bonne foi, là. Je n'ai pas de raison de croire à la mauvaise foi du ministre. Ça fait que je lui dis : Vous voyez, là, ce qui se passe ici. Il y en a, dans tous les cas. Puis hier, le leader du gouvernement disait : Regarde, dans chacune de nos circonscriptions, on a ces cas-là. Ça fait que, vous voyez, là, ce n'est pas... Il y en a plein. Bougeons, faisons quelque chose.

Mme Crête (Mylène) : Et, si vous me permettez, je voulais savoir qu'est-ce que vous pensez du fait que l'ex-ministre péquiste Réjean Hébert veut... songe à se présenter pour le Parti libéral du Canada lors de la prochaine élection fédérale? Qu'est-ce que ça vous fait, comme membre du Parti québécois, député?

M. LeBel : Moi, je fais de la politique par conviction. Moi, je suis indépendantiste, je fais de la politique par conviction. Je suis quelqu'un qui veut la justice sociale. Vous voyez mes sorties. C'est ça qui fait que je fais de la politique. Des gens changent de conviction comme ça. Moi, ce n'est pas dans mes valeurs. Tout ce que je dis aussi, c'est, lui, s'il veut faire avancer la santé... c'est un peu ça, son... est-ce que... je veux juste lui rappeler que la santé, c'est de juridiction du Québec. Ça fait que, s'il veut bouger les choses sur la santé, c'est au Québec que ça se fait. Ce n'est pas à Ottawa.

Mme Crête (Mylène) : Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. LeBel : Merci.

(Fin à 10 h 44)

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