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Point de presse de M. Sol Zanetti, député de Jean-Lesage

Version finale

Le mardi 16 avril 2019, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Zanetti : Merci beaucoup. Alors, aujourd'hui, je suis ici comme député de Jean-Lesage pour appuyer une démarche citoyenne qui demande... qui a demandé, en fait, déjà la tenue d'une audience du BAPE au sujet du projet du centre de biométhanisation dans la ville de Québec. On sait que c'est un projet qui est imminent, un projet qui est important dans la gestion des matières résiduelles de la ville de Québec.

Toutefois, malgré les consultations qu'il y a eu sur le sujet, il y a beaucoup d'insatisfaction de la part des citoyens par rapport, disons, aux consultations justement puis à la possibilité que les citoyennes et citoyens ont eu pour s'exprimer sur le sujet. On sait que c'est un enjeu majeur pour la question de l'environnement. Au coeur de Limoilou, dans la circonscription de Jean-Lesage, il y a beaucoup d'installations, de traitement des matières résiduelles déjà. Et, sans être contre le centre de biométhanisation, ce qu'on veut, c'est s'assurer que toutes les questions étaient posées, que tous les points de vue aient été entendus pour s'assurer que le projet soit le meilleur possible.

On sait que la biométhanisation, au Québec, il y en a ailleurs. Il y a des succès, il y a des échecs. Un des succès, par exemple, qu'il y a à Saint-Hyacinthe, c'est un beau succès. Cela dit, ce n'est pas une usine qui traite vraiment des résidus de table, des résidus solides. C'est une usine qui traite des résidus agricoles et des contenus qui sont homogènes, avec lesquels la technologie fonctionne très bien. Mais il y a beaucoup de doutes qui sont présents par rapport à la possibilité d'utiliser cette technologie-là pour traiter des restes de table qui iraient mieux, par exemple, dans le compost. D'autre part, il y a eu aussi, à Montréal, à Longueuil, des usines de biométhanisation dont les coûts ont explosé.

Alors, il est important de pouvoir s'assurer qu'on fait le bon choix pour Québec en voulant utiliser le centre de biométhanisation pour le traitement des restes de table, par exemple. C'est surtout ça qui est questionné par les personnes qui ont demandé un BAPE sur la question, une audience du BAPE sur la question. Alors, c'est ça, je suis ici pour appuyer ces citoyens-là puis pour demander au ministre de l'Environnement de donner une réponse à ce sujet. On veut qu'il y ait un BAPE. Est-ce qu'il y en aura un? Le projet doit commencer relativement bientôt. Alors, on attend cette réponse-là, et puis ça presse, en fait.

La Modératrice : Merci. M. Narbonne.

M. Narbonne (Frédéric) : M. Zanetti, représentantes, représentants des médias, bonjour. Il me fait plaisir d'être parmi vous aujourd'hui en tant que représentant du Mouvement pour une ville zéro déchet. À l'instar de Québec solidaire, notre mouvement s'oppose à la réalisation d'un mégacentre de méthanisation dans Limoilou, lequel recevrait sans distinction les boues, les résidus alimentaires ainsi que les autres matières résiduelles solides compostables. Entendons-nous bien. Le Mouvemenent pour une ville zéro déchet n'est pas contre la méthanisation comme mode de traitement alternatif à l'incinération des boues, mais nous nous opposons toutefois à la méthanisation des résidus de table.

Le projet proposé par la ville de Québec mise sur la méthanisation des pelures de patates au détriment du compostage, une méthode qui, et j'insiste sur ce point, est beaucoup plus souple, facile à maîtriser et où les gains environnementaux seront égaux ou supérieurs à la méthanisation. Pour notre mouvement, il ne fait aucun doute que les 124,5 millions de dollars qui y seront engloutis constituent un détournement du Fonds vert qui ne desservira que les combustibles fossiles. Rappelons-le, le gaz naturel est un combustible ayant un impact 25 fois supérieur à celui du CO2 sur le climat. Disons-le autrement, la biométhanisation a toutes les apparences d'un cheval de Troie qui permettra aux compagnies gazières de pouvoir conquérir de nouveaux marchés commerciaux, institutionnels, et ce, au détriment de nos énergies, des énergies renouvelables.

On pense que cet argent pourrait être mieux utilisé pour lutter contre les changements climatiques ainsi que la gestion des matières résiduelles. Le mégaprojet de la ville de Québec ne laisse entrevoir qu'une réduction marginale des émissions de gaz à effet de serre. En effet, il a été démontré que la méthanisation des résidus de table ne contribue pas de manière significative à la réduction des gaz à effet de serre par rapport à l'incinération utilisée à Québec pour l'élimination des matières organiques. La méthanisation est une solution inutilement coûteuse et qui, en regard de plusieurs avis, est risquée sur le point technologique. Elle présente en effet des risques techniques et économiques importants puisque cette technologie n'a jamais encore été éprouvée à aussi grande échelle pour les résidus alimentaires.

Par ailleurs, le projet tel que présenté conduit à une concentration des infrastructures à vocation de gestion environnementale dans le secteur de Limoilou. Le mégaprojet choisi par la ville devient, de surcroît, une solution inéquitable pour les citoyens de Limoilou et de la Basse-Ville de Québec. Tout ça est contraire, selon nous, à la vision d'une ville en santé. Pour les familles touchées, la justice environnementale est bafouée. Ce concept cher à une ville qui se veut durable implique la juste répartition des avantages, des risques et des conséquences de ces expositions environnementales. En vertu de ce principe, ceux qui subissent le plus grand impact dans leur milieu de vie devraient être compensés, des bénéfices devraient leur être consentis, et ici la ville ne fait qu'ajouter à leur fardeau.

En effet, puisque le futur centre de méthanisation de Québec est totalement dépendant des activités d'opération de l'usine d'incinération, nous pouvons d'ores et déjà conclure que le sort de l'incinérateur en est ainsi scellé, et ce, pour les 40 prochaines années. C'est donc dire que plusieurs générations de citoyens de Limoilou et de la Basse-Ville devront vivre avec de nouvelles nuisances sanitaires et environnementales. Le projet, dans sa forme actuelle, implique l'utilisation des installations de l'incinérateur car il a été planifié d'y installer des équipements de réception de la matière organique, des cuves de prétraitement et aussi d'utiliser les vapeurs de l'incinérateur afin d'alimenter les opérations de la méthanisation.

Le mouvement continue de dénoncer l'absence de réelles consultations publiques dans le milieu autour de ce projet. À de nombreuses reprises, au cours des dernières années et derniers mois, nous avons interpellé en vain les autorités municipales afin d'en connaître les tenants et aboutissants. C'est peine perdue. Le projet qui était inconnu l'est encore à ce jour. Personne ne l'a encore vu dans son ensemble. Tant au niveau du camionnage dans le quartier, des intrants, des façons dont seront récupérées les matières organiques, le désensachage, le transport des résidus alimentaires et leur traitement, tout cela reste sans réponse. Rien n'a été énoncé ni testé, et encore moins expliqué, et le projet avance malgré tout rondement.

Le déficit d'information se double d'un déficit démocratique qui justifie, selon nous, un temps d'arrêt pour permettre aux citoyens d'y voir clair, savoir combien il en coûtera et si les solutions retenues sont les meilleures et les moins chères pour mettre en valeur nos matières résiduelles organiques. Tout cela nous inquiète. Les citoyennes et les citoyens, tant ceux de Limoilou que dans les autres quartiers de la ville, auront à payer cette facture salée. Seulement, ils n'ont pu avoir accès à une information complète, et donc, en ce sens, ils n'ont pas pu prendre une... avoir de réflexion en accord avec... excusez-moi, avoir toute l'information requise pour donner un accord libre et éclairé.

Notre gouvernement, notre ministre et nos députés doivent questionner ce projet et, s'ils sont sérieux et courageux, comme les citoyens sont en droit de s'y attendre, ils le soumettront à une enquête d'audience publique digne de ce nom tenue par le BAPE. Le temps est venu de mettre un frein à ce mauvais projet pour l'environnement, un projet qui subventionne des firmes d'ingénierie de l'industrie des combustibles fossiles, un mauvais choix pour la ville de Québec et un mauvais choix pour les gens de Limoilou.

En terminant, en guise de réflexion personnelle, Mme Verreault, je vous pose la question suivante. Est-ce qu'il ne serait pas plus judicieux d'investir ces 125 millions de dollars dans une bonification du transport structurant à Québec, bien entendu, si l'objectif réel du Fonds vert est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de lutter contre les changements climatiques, bien entendu? Merci.

La Modératrice : Merci. Pour la période des questions, j'invite les journalistes à s'en tenir idéalement au sujet du jour. Mme Bussière.

Mme Bussière (Guylaine) : J'aimerais savoir... Au-delà du fait qu'il n'y a pas eu de consultation, c'est la valeur environnementale du projet que vous remettez en question?

M. Zanetti : En fait, c'est une portion de sa valeur environnementale. C'est-à-dire, le principal problème... Là, il y a pas mal un accord, là, dans les groupes environnementaux de la circonscription, par rapport à l'utilisation de la biométhanisation pour le traitement des boues, par exemple des boues municipales. C'est une matière qui est homogène, qui est liquide. Et c'est une technologie qui est éprouvée. C'est quelque chose qui ressemble à ce qui se fait à Saint-Hyacinthe et qui marche bien.

Là où il y a un problème, c'est dans l'idée de vouloir faire traiter au centre de biométhanisation les résidus de table, ce qui normalement irait dans le compost, les matières organiques du compost. À Saint-Hyacinthe, ils ne le font pas. Ils n'utilisent pas leur usine pour ça parce que ça ne marche pas bien. Ils décident plutôt d'envoyer ailleurs leurs matières résiduelles se faire composter. Et nous, on pose la question. En ce moment, le projet qui est sur la table, c'est pour traiter tout, et on pose la question : Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir un autre projet pour les résidus de table organiques à Québec que les envoyer dans le centre de biométhanisation, qui, toutefois, pourrait avoir sa pertinence pour le traitement des boues d'usine?

Alors, ce n'est un projet qui est, en soi, la biométhanisation, mauvais pour l'environnement, sauf que c'est un projet qui, selon l'avis de beaucoup de groupes citoyens très soucieux de l'environnement et très renseignés, beaucoup de scientifiques dans ces groupes-là, et dans les conseils de quartier... Il y a trois conseils de quartier, quand même, qui appuient aussi l'audience publique d'un BAPE, là : Vieux-Limoilou, Maizerets puis Saint-Roch. Donc, c'est beaucoup de gens, et ils veulent avoir l'occasion de s'exprimer là-dessus. Ils veulent avoir une réelle influence sur ce qui va se passer. Ils veulent qu'on se requestionne vraiment sur à quoi va servir ce centre-là et quelle ampleur il doit avoir.

Mme Bussière (Guylaine) : Mais pourquoi demander un BAPE maintenant? Ça fait quand même des années que le projet est en cours d'évolution puis c'est au ministre que vous vous adressez à ce moment-ci?

M. Zanetti : Oui, oui. Moi, je n'ai pas de... Mon intervention de ce matin ne vise pas la ville de Québec. Je demande au ministère de l'Environnement d'intervenir. Les demandes de BAPE et les consultations puis les inquiétudes par rapport à ça, elles ne datent pas d'hier non plus. Les mouvements citoyens ne viennent pas de se réveiller tout à coup, sauf qu'il y a eu des consultations. Les consultations n'ont pas été satisfaisantes. Ça a été davantage vécu comme des séances d'information que des séances de véritable consultation dans lesquelles ce que les gens disent mène à quelque chose pour vrai, concrètement. Alors, c'est pour ça qu'il y a eu une demande d'un BAPE qui est faite et c'est pour ça qu'aujourd'hui moi, je l'appuie. Je pense qu'on doit envoyer un signal que ce projet-là, on n'y va pas comme ça, à la sauvette, que, vraiment, on a soupesé toutes les options et qu'on fait le meilleur choix pour la gestion des matières résiduelles à Québec.

La Modératrice : Merci. Patricia Cloutier.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour. À ce que je sache, la ville de Québec est déjà en retard au niveau de ramasser les résidus de table des gens, des dizaines d'années de retard, et la loi prévoit qu'en 2020 toutes les villes au Québec devront avoir une solution. Votre demande d'un BAPE arrive tard. On est en 2019. Est-ce que ça ne peut pas compromettre le projet et faire en sorte que ville zéro déchet, ça arrive encore plus tard, si on veut, dans l'équation?

M. Zanetti : Ce qui est certain, c'est que le projet qui va être mis sur la table, là, on va vivre avec pour 40 ans à peu près et puis il va coûter 124 millions de dollars. Et les retombées écologiques, si on fait le mauvais choix, elles vont être bien plus terribles que de délayer le projet du temps que prendrait une consultation de BAPE sur le sujet. Alors, c'est pour ça que, même s'il est tard, vaut mieux tard que jamais.

Mme Cloutier (Patricia) : Est-ce que... Oui, allez-y, monsieur.

M. Narbonne (Frédéric) : Peut-être compléter. Si jamais, effectivement, on obtenait l'autorisation d'avoir un BAPE, la ville aurait la possibilité, demain matin, de pouvoir utiliser les sites de compostage déjà existants. Exemple, à Saint-Henri-de-Lévis, ils ont un grand site, et on a une assurance informelle comme de quoi ils seraient capables, dès demain matin, de traiter l'entièreté des matières organiques à Québec. Donc, on ne serait pas pénalisés.

Soit dit en passant, c'est 2022. Il y a eu un rapport justement à cause du laxisme, et donc, à partir de 2022, effectivement, toute matière organique serait éliminée, serait pénalisée au niveau des coûts. Et, pour compléter, donc, demain matin, la ville aurait des solutions de rechange dans lesquelles on n'aurait pas à investir sur des infrastructures immédiatement.

Mme Cloutier (Patricia) : Donc, si je comprends bien, votre groupe, vous militez pour qu'il y ait un bac brun à Québec, dans le sens comme il y en a à Lévis, comme il y en a dans d'autres villes, pour que les matières, les restes de table soient, si on veut, triés à la maison et amenés au compostage. Vous ne pensez pas... Parce que la ville, si je comprends bien, c'est qu'elle veut tout envoyer dans les poubelles dans des sacs différents puis trier ça par la suite. C'est un peu ça?

M. Narbonne (Frédéric) : Effectivement, la ville a opté pour une solution qui repose entièrement sur la technologie. D'accord? Nous, ce qu'on propose, en fait, c'est une variété de solutions. Donc, le compostage, c'est quand même une technologie qui existe depuis plus de 5 000 ans. Il faut se le dire, O.K.? Donc, on le maîtrise. Donc, nous, ce qu'on propose, c'est de diversifier la façon dont on va gérer nos matières résiduelles et d'utiliser les bons modes de traitement avec les bons types de matières. Personne ne s'opposerait à l'incinération des déchets médicaux parce que justement on veut empêcher que des virus soient libérés dans l'air. Donc, ici, on parle exactement du même genre de processus. On veut pouvoir disposer de la matière résiduelle alimentaire de la meilleure façon possible et aussi à un prix compétitif. À Lévis, présentement, ils le font pour 55 $ de la tonne, et nous, à Québec, ça va nous revenir à 160 $ la tonne.

La Modératrice : Marc-André Gagnon.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Zanetti, je constate deux contradictions, alors je vais vous donner l'occasion d'apporter des précisions si nécessaire. Vous avez dit tantôt, quand vous avez pris la parole, d'entrée de jeu : Nous, on n'est pas contre. Votre invité aujourd'hui dit que Québec solidaire est contre. Donc, juste nous donner l'heure juste, le projet.

M. Zanetti : Bien, moi, je viens ici pour parler au nom de Québec solidaire. M. Narbonne représente le collectif zéro déchet.

M. Gagnon (Marc-André) : Québec solidaire s'y oppose? Vous avez dit : Nous, on n'est pas contre.

M. Zanetti : Non, nous, on ne s'oppose pas au centre de biométhanisation. On pense qu'on doit questionner vraiment sa vocation. À quoi servira-t-il? Je pense que j'ai été clair là-dessus et je pense que c'est la position aussi du collectif zéro déchet, là. Je pense que c'est votre position.

M. Narbonne (Frédéric) : Effectivement, on a pris le temps de mentionner qu'on ne s'opposait pas totalement à la biométhanisation, mais à certains modes de traitement pour certaines matières. Donc, on ne s'oppose pas à la biométhanisation en tant que telle.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, M. Zanetti, en clair, là, Québec solidaire est contre le projet de biométhanisation dans sa forme actuelle à Limoilou. C'est ça?

M. Zanetti : Bien, pour clarifier, là, on pense qu'il doit y avoir un BAPE là-dessus justement parce que tout le monde doit être entendu, O.K.? Alors, ce n'est pas une position contre le projet, de Québec, de biométhanisation, sauf qu'on a des doutes suffisants, des informations suffisantes qui nous permettent de penser qu'on doit requestionner ce à quoi va servir ce centre-là et que... Si un BAPE concluait que la meilleure chose, c'est de faire ça, bien, nous, on appuierait les conclusions du BAPE, sauf que ça doit être vraiment vérifié. Puis on pense qu'à l'heure actuelle il n'y a pas eu de consultations suffisantes.

M. Gagnon (Marc-André) : Une des craintes qui a été soulevée, là, lors des consultations, ou, en tout cas, qui a émané des conseils de quartier, c'est concernant les odeurs qui seraient émises par cette usine de biométhanisation. Or, aux dernières nouvelles, du compostage, ça crée ou ça génère aussi des odeurs. Donc, s'il devait y avoir une usine de compostage à la place du projet de biométhanisation, est-ce qu'on ne se retrouverait pas avec un problème quand même?

M. Zanetti : C'est une question qui pourrait être abordée dans le cadre d'un BAPE, là. Moi, je ne suis pas un expert dans toutes ces technologies-là, nécessairement. Je ne sais pas si, vous, vous avez une réponse par rapport à ça?

M. Narbonne (Frédéric) : Oui, effectivement. En fait, l'idée que vous venez d'émettre repose sur d'anciens projets de compostage qui ont été mal gérés et à une époque aussi où est-ce que la réglementation en matière de gestion des matières résiduelles n'était pas aussi sévère. Présentement, je vous mets au défi d'aller visiter certains sites de compostage. C'est assez spectaculaire à quel point on réussit à contrôler tous ces déterminants-là, tant au niveau des odeurs que de la vermine qui pourrait s'approcher du site. En fait, ce qui est vraiment une richesse au Québec, c'est qu'on a développé, à travers les dernières 30 années, une expertise dans ce domaine-là, et je crois que le Québec a tout à gagner en misant justement sur cette expertise-là. Il suffit juste d'aller visiter les centres de compostage, qui sont vraiment, quand même, assez massifs, là, au niveau de la matière récupérée, et vous allez voir que c'est exemplaire au niveau des odeurs. Oui, voilà.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. Dernière question.

Mme Bussière (Guylaine) : Oui, j'aimerais savoir... M. Zanetti, on a vu hier le gouvernement ramener un peu la ville de Québec à l'ordre dans le dossier du tramway en disant : Vous devez regarder les autres options. Là, vous demandez un BAPE cette fois-ci. Est-ce qu'encore une fois vous pensez avoir une chance de convaincre le gouvernement de ramener la ville au point de départ et de conclure peut-être des consultations, aller un peu plus loin dans la réflexion sur ce projet-là?

M. Zanetti : Oui. On ne pense pas que ça va ramener vraiment la ville au point de départ parce qu'on ne remet pas en question l'existence et la construction du centre de biométhanisation, mais on remet en question un peu sa vocation. On pense que ce à quoi il va servir doit être remis en question. Et voilà.

Par rapport à la question... Est-ce que votre question portait sur le tramway aussi?

Mme Bussière (Guylaine) : Oui, bien, par rapport au fait que la ville, finalement, n'a peut-être pas fait ses devoirs dans des dossiers importants à Québec. Hier, on a vu que le gouvernement leur demandait de revenir sur le dossier du choix du tramway. Peut-être qu'encore une fois on va leur demander de revenir sur leur choix quant à la biométhanisation, en tout cas, dans les formes proposées.

M. Zanetti : Oui. Moi, je ne ferais pas de parallèle entre les deux. Pour avoir consulté beaucoup de citoyennes et citoyens, là, entourant le projet de réseau structurant de tramway à Québec, les acteurs principaux de la mobilité durable à Québec ont été mis dans le coup pour créer le projet. Tu sais, quand vous allez parler à Accès Transports viables, à Vivre en ville, tout ça, ces gens-là ont été consultés. Et c'est ce qui fait que ce projet-là, je pense, a été mené de main de maître, je pense, par le maire Labeaume et qui fait qu'il a aujourd'hui une telle acceptabilité sociale. Je ne peux pas spéculer sur la raison pour laquelle le gouvernement demande à la ville de faire ces consultations-là, mais il m'apparaît clair qu'il n'y a pas eu de manquement dans le projet de la ville sur le réseau de tramway, là.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais. Cathy Senay.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Zanetti, I just would like to understand why are you asking a BAPE, like, an environmental revue at this point when you know that this project is on the way since many years and there have been public consultations on the project already. There was one in Maizerets in February 2019. So, where were you?

M. Zanetti : Yes. Well, I was elected only a couple of months ago as MNA of Jean-Lesage. And, since then, I had the opportunity…

Mme Senay (Cathy) : What's your point today?

M. Zanetti : Yes. I had the opportunity to talk to a lot of people, citizens of Jean-Lesage who think that the consultations that have occurred about an anaerobic gas factory were not satisfying. So, there was something that they felt, like it was more kind of sessions of information rather than real democratic consultations. And they feel that they need to be listened to by the Government. So, they ask for an audience of the BAPE, and we support that.

Mme Senay (Cathy) : What would that change for you if the BAPE was involved?

M. Zanetti : Yes. The citizens of Jean-Lesage would have the opportunity to express themselves on the matter. They would have the opportunity to say what is the worry about the present project. And we would have the opportunity also to listen to all kinds of scientific of the subject and we would be assured to have the better project possible. Right now, we think we have a project that is not bad, but that could be better, and that's why we want a BAPE on it.

Mme Senay (Cathy) : On a different topic, the Minister Simon Jolin-Barrette is being questioned by reporters, as we speak, on the declaration of the Montréal City Council on Bill 21, which rejected Bill 21. It's the largest city in Québec doing so. How do you react? Because Simon Jolin-Barrette is saying right now that Montréal is not going to have a special status.

M. Zanetti : I totally understand why the city of Montréal is asking for that. What I understand is that it's in Montréal that Bill 21 will have the worst effects. So, I understand they think it's a bad project. We agree to that. But it's not only a bad project for Montréal. It's a bad project for all Québec. So, I think that we should apply the same law everywhere, but we should not apply Bill 21. We should let this bill aside for everybody.

Mme Senay (Cathy) : You said that the Legault Government is acting upon intuition, is not acting upon data. What do you mean exactly?

M. Zanetti : Today, what are the signs, if there are any, that there's a lack of religious neutrality in the State of Québec or in the city of Montréal? There's no proof of that. So, if there's no proof that there's a problem, there should be no solution proposed for that problem. And people should not be… taken away their rights if there's no problem to it.

Mme Senay (Cathy) : If a declaration is adopted unanimously by the whole city council of Montréal, how the Legault Government should take that call?

M. Zanetti : The local government?

Mme Senay (Cathy) : The Legault Government.

M. Zanetti : The Legault Government, OK.

Mme Senay (Cathy) : …what the Government should do with this?

M. Zanetti : I think they should realize how bad the reception of that bill is and how it's a bad project for Québec, for the whole Québec.

Mme Senay (Cathy) : Je veux vous entendre en français là-dessus. Quand vous avez tout le conseil municipal de Montréal qui adopte à l'unanimité une déclaration qui va à l'encontre, qui est contre le projet de loi n° 21, qu'est-ce que le gouvernement Legault doit faire avec ça? C'est la ville la plus importante au Québec.

M. Zanetti : Oui. Je pense que le gouvernement Legault devrait réaliser qu'il y a un problème super important avec la loi n° 21 et qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale de ça. Il estime qu'il a eu un mandat fort pour faire ça. Ce n'est pas exact. Il y a des gros problèmes avec ce projet de loi là. Et il doit réfléchir, et je pense qu'il doit commencer à envisager à abandonner ce projet de loi et à agir sur la question de la laïcité autrement qu'en interdisant les signes religieux.

La Modératrice : Merci beaucoup. M. Zanetti va être disponible à côté pour répondre à toutes les questions des journalistes.

(Fin à 9 h 56)

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