(Quinze heures trois minutes)
Mme Labrie : On le sait, pour
favoriser la réussite éducative, il faut agir tôt. On le dit, on le répète. Et
ça, là, ici, ce n'est pas la bonne solution. Ce qu'on a ici, là, c'est un
projet pour cocher une promesse électorale, pas pour favoriser la réussite
éducative des enfants. Le ministre de l'Éducation s'obstine, les maternelles
quatre ans, c'est sa priorité à lui et à lui seulement. Le milieu de l'éducation
n'en veut pas, le milieu de la petite enfance n'en veut pas, les parents ont
d'autres priorités également pour leurs enfants. Ils savent que c'est les CPE,
le meilleur endroit pour leurs enfants de quatre ans.
On a des études claires qui nous disent
que notre réseau de CPE, c'est le meilleur endroit pour favoriser la réussite à
long terme des enfants, c'est un endroit où on peut déployer des ressources
pour favoriser le dépistage précoce et atteindre les objectifs du ministre. On
n'a pas besoin de faire des études ou des projets pilotes. On peut mettre ça en
place dès maintenant en étendant le réseau de CPE puis répondre aux besoins des
enfants.
Je viens juste d'apprendre, en commission
parlementaire, que le rapport qui a été déposé en 2015 sur le projet de
maternelles quatre ans en milieu défavorisé n'a même pas encore été étudié par
la commission parlementaire, et là on se lance dans les maternelles quatre ans
mur à mur, alors que l'Assemblée nationale n'a pas eu le temps de se saisir de
ce rapport-là. Je ne comprends pas comment ça se fait que le ministre se lance
là-dedans tête baissée, avec des ornières, sans jamais consulter le réseau. On
dirait que M. Roberge a de l'obstination sur ce projet-là, et je ne
comprends pas pourquoi. Il doit être à l'écoute du milieu pour voir c'est quoi,
la meilleure façon de répondre aux besoins des enfants.
En ce moment, là, on a un ministère de la
Famille qui a entre les mains un réseau de CPE extraordinaire, qui est reconnu
à travers le monde entier, et je pense que, si on a des moyens à investir pour
favoriser la réussite éducative et qu'on veut se concentrer sur les enfants de
quatre ans, qu'on donne ces moyens-là au ministère de la Famille pour offrir
des places dans les CPE à tous les enfants de quatre ans qui le souhaitent, et
pourquoi pas des places gratuites, si on veut justement favoriser la présence
de ces enfants-là dans les CPE. Merci.
(Fin à 15 h 5)