(Quinze heures cinquante-huit minutes)
Mme Robitaille : Alors, on
veut parler de la nomination de Mme Catherine Loubier à New York. C'est la
première nomination d'importance du gouvernement Legault en matière de
relations internationales. C'est l'une des délégations la plus importante,
sinon la plus importante en ce qui a trait au développement économique, et
cette nomination-là, elle est partisane. Mme Loubier est une proche du premier
ministre. Elle a été responsable de sa transition, directrice de cabinet
adjointe.
Ce qui est particulier ici, c'est que M.
Legault et son équipe se sont targués de ne jamais procéder à des nominations
partisanes. Et ce qui est particulier aussi, c'est qu'en début de semaine la
ministre des Relations internationales annonçait un grand ménage au sein des
Relations internationales. Je vous le cite parce que je pense que c'est très
pertinent. Ça montre beaucoup... ça montre en fait l'incohérence. Les
représentants... et là c'est un document que la ministre avait demandé et qui a
été publié, là, en début de semaine. On n'a pas les détails, mais ça a été dans
la presse. On dit : «Les représentants du Québec à l'étranger devront à
l'avenir acquérir une meilleure formation, faire preuve d'un niveau de
professionnalisme plus élevé et, surtout, être nommés pour leur savoir-faire et
non leur affiliation politique.»
On lit aussi : «Dans certains cas, au
cours des dernières années, on a offert des postes prestigieux à l'étranger à
des personnes n'ayant aucune expérience [en] relations internationales. Des
délégués ont donc dû apprendre sur le tas le délicat métier de diplomate. La
réforme à venir viendra corriger cette anomalie, promet-on.»
Alors, avec la nomination de Mme Loubier,
bien, je me pose la question. Je ne comprends pas, en fait, je ne comprends vraiment
pas.
Donc, comme je vous disais, New York est
une délégation extrêmement importante. Mme Anglade peut en témoigner. Comme
ancienne ministre de l'Économie, elle a eu affaire à aller souvent à New York.
Donc, tout ça montre en quoi la sortie de la ministre est très, très
incohérente. La sortie de la ministre, là, en début de semaine est très, très
incohérente. Cette nomination-là, finalement, ne cadre pas du tout avec ce que
M. Legault a dit pendant des années et ce que la ministre a dit en début de
semaine.
Donc, on se pose énormément de questions.
Est-ce que Mme Loubier aurait une expérience en diplomatie qu'on ne connaît
pas? Est-ce que Mme Loubier a une expérience des affaires? On n'a absolument
rien contre Mme Loubier, là, c'est une femme certainement très compétente en communication,
mais pour ce poste-là, un poste stratégique, on se pose des questions, en plus
considérant ce que la ministre a dit en début de semaine, qu'elle voulait absolument
avoir des gens qui ont une compétence en diplomatie et en affaires. Bon, je
laisse Mme Anglade continuer là-dessus.
Mme Anglade : Bien, écoutez,
comme le mentionnait ma collègue, clairement, la Délégation générale du Québec
à New York, c'est la plus importante délégation générale en matière de développement
économique et de développement d'affaires. Donc, j'ai été à maintes reprises à New
York, justement, pour rencontrer des dirigeants d'entreprise, et ce qui est important,
c'est de développer ces liens, c'est d'avoir une expertise dans ce domaine.
Alors, ça soulève des questions, la nomination
qui nous est amenée aujourd'hui, parce que quelles sont les compétences de Mme
Loubier en matière de développement économique, en matière de développement des
affaires? Et on peut se poser une autre question : Est-ce qu'il y a eu un
deal, cette fois-ci, entre Mme Loubier et M. Legault? Est-ce qu'elle est
arrivée, elle a décidé de faire la transition, sachant très bien qu'elle allait
avoir le poste de déléguée générale du Québec à New York? Donc, est-ce que c'est
le premier deal de François Legault auquel on assiste?
Et j'aimerais dire que Mme Girault est
sortie, un peu plus tôt, et ce qu'elle a dit... et je pense que je vais la
citer : On se réserve les postes de délégués généraux pour des
nominations, et tous les autres postes seront jugés sur la compétence. Alors,
pour moi, ça répond bien à la question, c'est une nomination clairement
partisane qui est faite du côté de la Coalition avenir Québec. Voilà.
M. Duval (Alexandre) : Mme
Guilbault vient tout juste de parler avant vous, en disant que non, ce n'était
pas une nomination partisane, parce que, pour elle, une nomination partisane, c'est
basé sur l'allégeance politique, et Mme Loubier a déjà travaillé pour une autre
formation politique, fédérale cette fois-là, qui n'est pas la même que cette
fois-ci, et on nous assure que c'est pour la compétence de Mme Loubier, qui a
déjà un réseau de contacts très, très étendu, qui a travaillé au fédéral, qui a
fait des voyages à l'étranger.
Vous n'achetez pas cette version-là que
Mme Loubier est suffisamment compétente pour ce poste-là avec ses expériences
passées?
Mme Robitaille : Bien, je veux
juste, avant que Dominique continue... quand même, là, il faut être sérieux.
Mme Loubier a travaillé pour la CAQ, était responsable de sa transition,
directrice du cabinet adjointe du premier ministre. Quand même, il faut être
réaliste...
Mme Anglade : Non, je n'achète
absolument pas cette réponse-là et d'ailleurs j'inviterais la ministre
Guilbault à parler avec la ministre Girault, parce que c'est elle qui est allée
dire qu'ils se réservaient les postes des délégués et délégations générales
pour des nominations, mais que les autres postes, on considérait la compétence.
C'est exactement les mots qu'elle a employés. Donc, je pense qu'il y a une
claire contradiction puis je les inviterais à avoir une conversation pour
pouvoir répondre à ces questions-là.
Mais il nous apparaît évident que les
critères de sélection, tels qu'émis par la ministre Girault, ne sont pas
respectés dans cette nomination-là. Clairement, une nomination partisane.
M. Duval (Alexandre) : Vous
avez parlé de ce qui pourrait être le premier deal de M. Legault.
Avez-vous entendu du bruit en ce sens-là?
Avec vous quelconque preuve ou avez-vous eu des discussions qui...
Mme Anglade : Je soulève la question.
Est-ce que... je pose la question : Est-ce qu'il y a eu un deal? Est-ce
qu'elle est venue faire la transition, sachant fort bien qu'elle allait obtenir
le poste de déléguée générale du Québec à New York? Je soulève la question :
Est-ce qu'il y a eu un deal?
M. Duval (Alexandre) : So what do you have to reply to those who say that this is not a
partisan nomination and that this is based on competence?
Mme Robitaille :
Well, Mrs. Loubier was really close to Mr. Legault. It's nothing surprising.
She worked for… she was involved in the transition and she was also his «directrice
de cabinet adjointe». So obviously she was very close to the CAQ.
And what Mrs. Anglade is
saying, well, is, you know… Was there a deal? We're asking the question : Was
there a deal? You do that, and then maybe you can have something. I don't know,
we are just asking the question. You know, it's the first nomination for a very
important… and it's a very important delegation. New York is very important,
business, it's very important. And what Mme Girault said, the International
Relations Minister, at the beginning of the week, was pretty clear : We
want to clean up, we want to hire people who have the experience, the
competence in diplomacy, you know, in that field. And what do we see? We see
someone who's appointed and is very close to Mr. Legault. It's very
disappointing.
M. Duval (Alexandre) :
That's my question to you. How is Ms. Loubier not qualified for this position?
Mme Robitaille :
Well, we're talking about diplomacy and we're talking
about business, because New York is business, obviously, and what is very specific in this case is
that we have a government… Legault's Government, during the last year, said
that we will never go ahead and do partisan nominations, and the minister, at
the beginning of the week, and I quoted a document that was issued by her ministry,
and it was asked by the minister herself, that said that we shouldn't proceed
with partisan nominations, and people should have the… we should choose people
that have the «savoir-faire» and that we shouldn't choose people for their
political affiliation. And what do we see here? Well, we see someone that… Go
ahead.
Mme Anglade : Just one comment. Premier Legault repeated a number of times that
every decision that he's making regarding international relations is going to
me more connected to the economy, more connected to business development, more
connected to an environment where we can create deals.
All we're asking today is :
How is this consistent with the nomination that we see today? How is this
consistent, if you look at the résumé of Mrs. Loubier, again certainly very
competent in terms of communication? But how can he say that he's focusing on
business relationships, business deals, development internationally and not
agree that this is clearly a partisan nomination?
Mme Robitaille : Maybe you should translate what you just quoted earlier about
Madam…
Mme Anglade : And Madam Girault said earlier, so
translated quote, that they will keep the… they would make the decision of
who would be the general delegates for… the general delegates in general, but
then, for the other positions, it would be based on competence. To me, that's a
clear indicator that this was not based on competence.
M. Duval (Alexandre) :
So now that this is done, the nomination has been made, what do we do? Do you
ask Premier Legault to backtrack?
Mme Anglade :
We're asking questions right now. We don't have the answers. So was there a
deal and how is this consistent with the policies that they have? Thank you.
(Fin à 16 h 9)