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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Version finale

Le mardi 5 février 2019, 16 h 06

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures six minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Alors, on m'a dit qu'il y avait de l'intérêt pour connaître la réaction de Québec solidaire à l'allocution bien complète qu'a faite le président sur la question de l'habillement des députés. C'est un tour d'horizon tout à fait instructif qu'a fait le président de l'Assemblée nationale, qui confirme, en fait, que le Parlement québécois est plutôt conforme... En tout cas, la situation au Parlement du Québec ressemble beaucoup à ce qui se fait ailleurs dans le monde en matière de normes vestimentaires.

On veut saluer le sens de l'initiative du président, dire qu'on est très heureux, disons, de l'entendre dire que l'Assemblée nationale doit continuer d'évoluer au diapason de notre société. Et on espère qu'il va avoir la même ouverture et la même capacité de se projeter vers l'avant dans les différents travaux qu'on va avoir au cours de la législature sur la modernisation de l'institution parlementaire.

Comme leader parlementaire de Québec solidaire, je vais, bien sûr, participer au comité qu'on a mis sur place il y a quelques mois sur, justement, la révision de différentes procédures à l'Assemblée nationale du Québec. Et, s'il y a une volonté des autres partis d'avoir, dans ce cadre-là, une discussion sur le code vestimentaire, on va y participer avec plaisir. Ce n'est pas une discussion que l'on demande. Je vous rappelle qu'on n'a jamais fait de revendication en cette matière-là. On n'en fait pas plus aujourd'hui. Mais, si les autres partis ont une volonté de discuter pour clarifier les règles, on ne s'y opposera pas puis on va participer à ce processus de discussion là de manière constructive.

Mme Lajoie (Geneviève) : Le président Paradis a dit aussi que, d'ici à ce que les députés se penchent là-dessus, qu'il y ait un comité qui se penche là-dessus, ça va être veston, cravate, et tenue de circonstance pour les femmes. Est-ce que vous considérez que Mme Dorion et M. Sol Zanetti respectent ces deux énoncés du président?

M. Nadeau-Dubois : Ce que le président, au fond, nous a dit, c'est qu'en attendant de potentielles discussions sur la question entre leaders parlementaires c'est le statu quo qui prévaut. Il a énoncé à nouveau ce que la coutume informelle stipulait, c'est-à-dire, donc, tenue de ville pour les hommes, et c'est plus flou...

Mme Lajoie (Geneviève) : Il a dit veston, cravate pour...

M. Nadeau-Dubois : Bien, la cravate, la coutume était déjà à l'effet qu'il fallait une cravate pour parler à l'Assemblée nationale du Québec. Vous en parlerez à mon collègue Amir Khadir, qui s'était déjà fait interdire, gentiment, mais quand même, de prendre la parole parce qu'il n'avait pas sa cravate. Donc, là aussi, c'est le statu quo. Et nous, on se conformait avant à ces règles-là puis on va continuer à le faire. Vous regarderez nos députés au jour le jour. Ils sont généralement dans ce qu'on pourrait appeler une tenue de ville.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais des jeans et des espadrilles, c'est une tenue de ville?

M. Nadeau-Dubois : Bien, s'il y a des discussions entre les leaders parlementaires pour définir plus précisément que ça ne l'a été fait par le président la tenue de ville, on va y participer. À ce stade-ci, ce que nous, on constate, c'est qu'on nous parle d'un... C'est une notion assez générale, la tenue de ville. Vous regarderez comment nos députés s'habillent au jour le jour. Nous, on considère qu'ils sont généralement conformes à cette idée générale de tenue de ville, pour ce qui est des femmes également.

M. Lacroix (Louis) : M. Zanetti avait aujourd'hui un jeans beige avec des souliers blancs. Est-ce que c'est conforme, à votre avis?

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas vu comment était habillé mon collègue. Je le regarde dans les yeux quand on se parle.

M. Lacroix (Louis) : Je vous le dis.

M. Nadeau-Dubois : Je ne commenterai pas l'habillement d'un député en particulier, vu que je ne l'ai pas vu, l'habillement en question.

Mme Cloutier (Patricia) : Est-ce que vous allez lancer un message quand même dans votre parti, comme vous êtes leader parlementaire, de dire : Écoutez, là, essayez de respecter ce que M. Paradis a dit aujourd'hui pour justement que, par la suite, on peut faire une réflexion puis peut-être faire évoluer ce code-là?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on va se conformer, disons, à la... C'est parce qu'il n'y a pas vraiment eu de décision aujourd'hui, hein? Donc, je ne veux pas parler de décision du président parce qu'il n'y a pas eu de décision. Mais on se conformait à l'usage qui prévalait auparavant. On va continuer à le faire. Dans la mesure où ce sont des notions floues, et M. Paradis l'a dit lui-même, ce sont des notions floues, surtout pour les femmes, où on parle d'une tenue de circonstance, le président a décidé aujourd'hui de ne pas définir ça davantage. Alors, on va continuer à le faire comme on le faisait auparavant.

M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce que vous allez plaider, vous, dans le comité, là? Ça va être quoi, votre ligne?

M. Nadeau-Dubois : Québec solidaire n'a pas de plaidoyer sur la question du code vestimentaire. On n'en a jamais eu, par ailleurs, hein? Jamais Québec solidaire n'a fait de revendication en termes de normes vestimentaires.

M. Lacroix (Louis) : Mais là on vous offre une chance de le faire, là. Vous êtes leader, là, bon, bien, vous devez avoir une opinion, là. Quand on est leader...

M. Nadeau-Dubois : Ce que le président a dit, c'est que le comité des différents leaders parlementaires serait potentiellement le forum où on pourrait en parler. Nous, on ne prendra pas d'initiative de stimuler une discussion à ce comité-là, mais, si les autres partis le souhaitent, on va y participer, puis de manière constructive.

M. Lacroix (Louis) : Oui, je comprends tout ça, mais ça va être quoi, votre position? Parce que, là, M. Paradis a dit : D'ici le 1er avril, vous allez vous réunir, puis vous allez en discuter, puis il va arriver avec une décision qui va faire consensus. Ça va être quoi, votre position?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce n'est pas ce que le président a dit, là. L'obligation de tenir une réunion avant le 1er avril, ça porte sur le comité qui a été mis sur place lors des négociations entre les leaders parlementaires. C'est un comité qui était déjà formé puis qui porte sur autre chose. Ce que le président a dit, c'est que, si les partis souhaitaient avoir une discussion sur la question, si les partis souhaitaient en discuter, ce serait ce forum-là que lui, il nous recommande. Voilà.

M. Lacroix (Louis) : C'est beau, là, mais qu'est-ce que vous allez plaider à ce comité-là si jamais on vous amène là? C'est quoi, la position de Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : La position de Québec solidaire, c'est que le statu quo est tout à fait convenable, et c'est pour ça qu'on ne va pas amener de discussion au comité. Si les autres partis... Parce que je veux vous signaler quelque chose. Les gens qui ont déchiré leur chemise sur la question du code vestimentaire, ce ne sont pas les députés de Québec solidaire. Ceux qui ont parlé d'enfreindre des règles, ceux qui ont dit qu'il y avait un problème avec le code vestimentaire actuel, ce ne sont pas les députés de Québec solidaire. C'est les députés des autres formations politiques qui ont amené le débat. Nous, on a dit : Si les autres partis trouvent ça si important d'en parler, on va en parler et, à ce moment-là, on va se doter d'une position.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais c'est parce que n'est pas ça, ma question. Je ne suis pas en train de vous demander qui a chialé contre qui puis qui a garroché de la bouette à qui. Ce n'est pas ça que je demande. Là, vous me dites, le statu quo, vous, vous vivez très bien avec ça.

M. Nadeau-Dubois : Absolument.

M. Lacroix (Louis) : Ça fait que ça va être votre position si jamais on vous amène à la table pour discuter de ça. C'est ça?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on est à l'aise avec le statu quo, mais il ne faut pas en conclure qu'on s'opposerait à des précisions ou à une évolution. Ce que je vous dis, c'est que nous, on n'a aucune revendication à ce stade-ci. On est très à l'aise avec le statu quo qui a été réitéré par le président. Si les autres partis nous arrivent avec des propositions de changement ou de précision, on va les prendre, on va en discuter en caucus et on prendra une position à ce moment-là. Mais, à ce stade-ci, nous, on n'a pas de proposition à faire puis on n'a pas de revendication. Si les députés nous font... Si les autres partis nous disent, par exemple, qu'on veut préciser le tissu du pantalon, préciser le port d'une manche, par exemple, on va prendre les propositions puis on va en parler en caucus.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que des Dr. Martens, ça, ça respecte, selon vous, la tenue de circonstance, la tenue de ville?

M. Nadeau-Dubois : Je suis un député. Je ne suis pas un commentateur de mode.

Mme Lajoie (Geneviève) : Non, mais vous êtes leader d'une formation politique.

M. Nadeau-Dubois : Oui, dans laquelle on croit que les individus doivent se conformer, bien sûr, aux usages qui sont en vigueur ici, comme on l'a toujours fait, mais qui croit aussi qu'il y a aussi, à l'intérieur de ces usages-là, de la place pour l'originalité, et c'est ce que nos députés font puis vont continuer à faire.

M. Duval (Alexandre) : M. Nadeau-Dubois, vous avez dit que, bon, ce n'était pas votre parti qui avait amené ça à l'avant-scène. En même temps, tout ça découle de ce que votre députée, Catherine Dorion, a fait au Journal. C'est ça qui a allumé cette bougie-là. Est-ce qu'au caucus, même si votre parti n'a pas de revendication actuellement, il y a des ou une députée pour qui ce sujet-là est important et qui pourrait vouloir vous amener des idées de choses qui devraient être réformées dans la tenue vestimentaire à l'Assemblée? Est-ce que vous avez cette discussion-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on a eu une discussion en caucus sur justement la démarche qui a été entreprise par le président pour réfléchir à cette question-là et on est ressortis du caucus avec la même position que celle avec laquelle on y était entrés. C'est-à-dire, nous, on est à l'aise avec le statu quo. On ne revendique aucune modification. Et, si les autres partis en proposent, on va juger, quand on va les voir, lesdites propositions. Mais, oui, on a eu une discussion en caucus, qui s'est, par ailleurs, très bien déroulée. C'était très zen. Tout le monde était à l'aise avec les règles actuelles puis on n'avait aucun besoin, aucun désir de changer les règles, aussi floues soient-elles, par ailleurs, pour le moment.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais M. Paradis a précisé dans son allocution qu'il y a des gens pour qui c'est plus important, l'habillement, que c'est une façon de s'exprimer, c'est une façon d'être différent des autres. Est-ce que vous considérez qu'à Québec solidaire c'est quelque chose d'encore plus important, peut-être, pour certaines personnes?

M. Nadeau-Dubois : Je ne pense pas, non. Je pense qu'à Québec solidaire on a toujours montré notre différence de plusieurs manières, et l'habillement, je pense, n'a jamais été ce qui a distingué Québec solidaire de la part des autres formations politiques, ou, en tout cas, ce n'était certainement pas seulement ça qui nous a distingués. Je me rappelle de ma prédécesseure, Françoise David, qui s'habillait différemment, mais je ne pense pas que c'est de ça dont les gens se rappellent de Françoise. Mon collègue Amir avait aussi des fois l'habitude de surprendre avec une cravate ou une manière originale de s'habiller, mais je ne pense pas que les gens se souviennent d'Amir Khadir à cause de ça.

Donc, on est peut-être un peu plus originaux que d'autres, mais ce n'est pas ce qui fait, je pense, la couleur puis la spécificité de Québec solidaire.

Une voix : Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci à vous.

(Fin à 16 h 16)

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