L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le lundi 4 février 2019, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures deux minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. C'est la rentrée parlementaire demain jusqu'à la mi-juin. Notre caucus se réunira cet après-midi pour échanger sur notre stratégie parlementaire en vue des prochains mois. Notre leader parlementaire, Martin Ouellet, va vous présenter certains dossiers qui seront prioritaires pour nous, pour notre action. Mais, avant, je veux réitérer que Martin, notre collègue Lorraine Richard et moi demandons une enquête de la Vérificatrice générale sur le fiasco du traversier F.-A.-Gauthier. C'est complètement inacceptable d'en être rendu à quatre navires différents en quelques semaines pour assurer cette liaison. Nous redemandons aussi au ministre Lamontagne de réembaucher l'agronome Louis Robert, un lanceur d'alerte, dont il a autorisé le congédiement. Il ne l'a pas fait ce matin, il doit s'amender. Martin.

M. Ouellet : Oui. Merci. Alors, comme vous le savez, on a un travail à faire à l'intérieur de notre parti politique, mais je veux être certain que les Québécois et Québécoises sont conscients que le Parti québécois va être à la tâche lors de la rentrée parlementaire. On va être une opposition de propositions, et la meilleure façon de le faire, c'est... Oui, effectivement, on a des idées pour améliorer le Québec, et on en a plusieurs à soumettre au gouvernement de la Coalition avenir Québec pour la prochaine session parlementaire. Notamment, on va parler des investissements importants à avoir en santé, à l'éducation. Vous allez voir qu'on va débattre du projet de loi n° 3 sur les taxes scolaires. Évidemment, on a des questions pour savoir quelle sera la suite des sommes qui seront dévolues aux commissions scolaires pour remplacer effectivement ces sommes qui étaient payées par les payeurs de taxes. Assurément, on aura de questions parce qu'on sait qu'on a un débat encore sur l'intégration des maternelles quatre ans. On a vu des parents faire effectivement la file à Montréal, coucher dans des tentes pour avoir des places en maternelle. Donc, est-ce que la priorité, c'est donner accès déjà au système éducatif tel qu'on le connaît ou rajouter encore des maternelles quatre ans? Assurément, on aura des propositions. Vous vous souvenez qu'on avait déposé le projet de loi bouclier, on devrait revenir à la charge aussi avec cette proposition-là.

Assurément, aussi du travail non partisan. Vous savez que notre collègue Véronique Hivon a proposé le projet du tribunal <pour... >spécialisé en matière de violence sexuelle. Donc, on attend les prochaines étapes de la ministre LeBel pour continuer ce travail transpartisan.

Vous avez vu, ce matin, six anciens ministres de l'Environnement ont signé une lettre comme étant important qu'on devrait mettre de l'avant le défi de la lutte aux changements climatiques. Donc, vous avez entendu Sylvain Gaudreault, notre porte-parole en matière d'environnement, parler beaucoup de lutte aux changements climatiques. On a un projet de loi à déposer. Donc, si le gouvernement de la Coalition avenir Québec n'est pas prêt à aller de l'avant, bien, assurément, du côté de l'aile parlementaire du Parti québécois, on aura un projet de loi à proposer pour faire de la lutte aux changements climatiques une véritable priorité au Québec.

Troisième chose, aussi, bien, on assure notre pleine collaboration pour aider effectivement, dans toutes les régions du Québec, le problème de pénurie de main-d'oeuvre. Vous avez entendu mon collègue, la semaine dernière, M. Harold LeBel, proposer des mesures fiscales pour permettre aux aînés qui désirent faire un retour de façon volontaire sur le marché du travail de ne pas être pénalisés en matière de Régie des rentes, et de pouvoir aussi repousser le fait de mettre la main sur sa régie des rentes jusqu'à 75 ans. Donc, on a des mesures très concrètes. Donc, si le gouvernement du Québec... pas juste en faisant une grande tournée avec le ministre Boulet à savoir qu'est-ce qu'on peut faire pour ce qui est de la pénurie de main-d'oeuvre. Nous aurons des solutions très concrètes à lui proposer.

Et, en terminant, pour ce qui est de la laïcité, bien, mon chef attend toujours le coup de téléphone de M. Jolin-Barrette, leader parlementaire, pour savoir...

M. Bérubé : Non, ce n'est pas fait.

M. Ouellet : Ce n'est pas fait encore?

M. Bérubé : Non...

M. Ouellet : Bon. Donc, on a plein de propositions, on a plein d'idées. Assurément, on va travailler en mode collaboratif et en mode propositions. On est prêts pour les questions.

M. Bérubé : Merci, M. le leader parlementaire.

Le Modérateur : M. Cormier.

M. Cormier (François) : Bonjour. Aujourd'hui, il y a des rapports qui coulent, dans les médias, sur votre campagne électorale, sur le fonctionnement de votre campagne électorale. Est-ce qu'il n'est pas finalement explicable que vous ayez perdu et eu ce résultat-là à la dernière campagne électorale quand on voit à quel point il y a un dysfonctionnement à l'intérieur de votre parti? On aura beau dire ce qu'on voudra de Jean-François Lisée, il y avait un dysfonctionnement dans le parti en général.

M. Bérubé : C'est sûr qu'on est déçus du résultat de la dernière campagne et, mes collègues et moi, on est pleinement conscients des défis qu'on aura à relever au cours des prochaines années. Ça passe notamment par faire une lecture lucide de la dernière campagne, de s'assurer de ne pas répéter un certain nombre de pratiques qu'on a eues. On fait ça avec beaucoup d'ouverture puis d'humilité. C'est un travail qui est continu. Alors, cet exercice-là du bilan de la dernière campagne, on l'a fait au cégep Maisonneuve, vous étiez là, puis, en continu, on réfléchit à cette question-là. On peut ne pas réussir une élection en termes de résultats mais réussir un bilan, et c'est là-dessus qu'on est attelés avec beaucoup, je dirais, de ténacité puis d'esprit de corps. Alors, disons que toutes les réflexions — puis les militants continuent d'en avoir, ils nous écrivent, ils échangent avec nous — ça nous sert, c'est sûr.

M. Cormier (François) : Ce n'est pas sur le fond, c'est sur la forme visiblement, le problème. C'est sur votre fonctionnement à l'intérieur du parti, et là, vous avez une course qui s'en vient où il y aura des clans qui vont se former nécessairement. Est-ce que ça ne vous fait pas peur pour le travail ici pour les prochains mois?

M. Bérubé : Bien, je dirais que mon travail, c'est essentiellement s'assurer de la cohérence de l'aile parlementaire en lien étroit avec le parti. La campagne est passée, mais, en même temps, on garde l'esprit de ce qu'on a fait. On a fait des bonnes choses, il y a des choses qui ont moins bien fonctionné. C'est normal dans une campagne. Le résultat est décevant. Il n'y a personne qui est plus conscient de ça que les députés qui sont ici, à l'Assemblée nationale, parce qu'on le vit. Ceci étant dit, on se tourne vers l'avant, et c'est sûr qu'on va apprendre de ça, puis on va se relever, puis on va travailler fort pour être à la hauteur des attentes des membres du Parti québécois et, plus largement que ça, de la population en général.

M. Cormier (François) : Et, en terminant, est-ce que vous êtes d'accord avec cette observation que Jean-François Lisée prenait l'essentiel des décisions avec son équipe sur l'autocar?

M. Bérubé : Je vais vous réitérer, je dirais, une posture que j'ai décidé de choisir : les propositions en public, les bilans en privé.

Le Modérateur : M. Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, messieurs. Le président de la FAE, M. Sylvain Mallette, a dit tout à l'heure — la Fédération autonome de l'enseignement, qui représente 43 000 enseignants — a dit tout à l'heure que le projet de loi sur la laïcité visait principalement les musulmans. En fait, il a dit que c'était une chasse au hidjab, et qu'à son avis ça va diviser la population. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Bérubé : On ne partage pas cette opinion. La laïcité, c'est une exigence moderne pour le Québec. Vous savez qu'on a posé des gestes concrets comme gouvernement. Et notre volonté qui est affirmée depuis plusieurs années, c'est de faire en sorte qu'on ait, dans l'espace public, une société qui est laïque. Alors, dans l'espace privé, dans le culte, on peut s'afficher, mais, dans l'espace public, je pense que ça fait consensus. Notre position est connue depuis septembre 2017, ça s'applique à tout le monde, quelles que soient les religions, les mêmes règles pour tout le monde, et on ne partage pas cette opinion-là. Je pense que la laïcité, ce n'est pas ciblé contre aucune communauté, contre personne, c'est vraiment, je dirais, une valeur québécoise qu'on souhaite voir encadrée par une loi qui sera manifestement adoptée ce printemps et à laquelle on va collaborer avec la proposition qu'on a et les échanges qu'on aura avec le gouvernement.

M. Lacroix (Louis) : M. Aymen Derbali a dit tout à l'heure... qui est le héros de la mosquée à Québec, là, qui est tétraplégique après s'être interposé pour protéger des gens — en fait, il s'est fait tirer dessus par Alexandre Bissonnette, là — lui, il dit que ce projet de loi là ne va faire qu'une chose, c'est diviser la population, ramener justement cette espèce de sentiment d'islamophobie, et que ça vise principalement les femmes parce que les femmes sont prises dans un étau avec une loi comme celle-là.

M. Bérubé : Je suis d'avis que la laïcité, c'est important au Québec en 2019. Les mêmes règles pour tout le monde. On va pouvoir clarifier avec une loi les règles qui entourent notre vie collective, et c'est important. J'espère entendre tous les groupes intéressés sur cet enjeu. On aura des débats. Nous, on y participe avec beaucoup d'ouverture, avec beaucoup de sensibilité, mais en même temps avec des principes forts : la laïcité pour les personnes en autorité, pour les enseignants, enseignantes, pour les éducatrices en CPE. C'est ce qu'on propose. Il y aura des échanges avec le gouvernement sur un certain nombre de dispositions. Par exemple, ils ont évoqué la question par exemple des écoles privées. On aura des échanges à avoir dans notre formation politique. Là, on a évoqué par exemple que le gouvernement est en train de réfléchir à la possibilité d'avoir une clause grand-père aussi. Alors, on est prêts à échanger là-dessus, et si d'aventure le ministre a envie qu'on se rencontre bientôt pour qu'on puisse lui présenter notre position, je pense qu'à la fois le ministre et les groupes vont voir qu'on aborde cette question-là avec pragmatisme, mais avec beaucoup de cohérence.

M. Lacroix (Louis) : M. Derbali disait une autre chose qui était... une observation qui était toute simple, mais qui illustrait la difficulté de cette loi-là, il donnait l'exemple de la barbe. Il dit : Dans certaines religions, dont la religion musulmane, la barbe est un signe religieux, alors que pour d'autres personnes... C'est mon cas. Moi, ce n'est pas un signe religieux...

M. Bérubé : Je ne l'aurais pas évoquée, mais...

M. Lacroix (Louis) : ...c'est un signe de coquetterie. Ça me fait tellement bien. Mais comment est-ce que vous pouvez trancher une chose comme celle-là? Comment est-ce que... Est-ce qu'il pourrait y avoir deux poids, deux mesures?

M. Bérubé : Je pense que la seule chose qu'il faut trancher, c'est : Est-ce que l'espace public doit être laïque? La réponse, c'est oui.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous ne trouvez pas que ce point-là illustre la difficulté d'application d'une loi comme ça aussi?

M. Bérubé : C'est pour ça qu'on aura un débat sur l'application de la loi. Mais, pour l'instant, disons qu'on spécule tous sur les intentions du gouvernement, qui a l'initiative dans ce dossier.

Je pense que l'ensemble des observateurs s'entendront pour dire que l'espace public doit être laïque. À partir du moment où on a ça en tête, là on peut débattre des différentes applications, et toute question particulière pourra faire l'objet d'échanges en commission parlementaire entre les formations politiques, avec les juristes. Je pense qu'on va être capables d'aborder ça, mais je ne souhaite pas, pour l'instant, y aller cas par cas. Je préférerais avoir vraiment le projet de loi pour pouvoir échanger sur cette base-là.

Le Modérateur : M. Pilon-Larose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Avant de poser ma première question, je veux juste vous permettre de préciser : Quand vous dites que l'espace public doit être laïque, qu'est-ce que vous voulez dire?

M. Bérubé : L'État du Québec en fait.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Ah! O.K. C'est ça. Donc, pas les trottoirs, les gens qui marchent sur la rue.

M. Bérubé : Non, non, non, l'État du Québec. Alors, les personnes qui relèvent du gouvernement du Québec, qui offrent des services. Alors, oui, je veux le préciser, évidemment. C'est différent ailleurs, mais, au Québec, c'est comme ça qu'on le balise pour ne pas qu'il y ait d'ambiguïtés. Voilà.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, vous parlez du consensus québécois en même temps. Donc, mon collègue parlait de la FAE, ce matin, qui parlait de chasse au hidjab, cet homme de la mosquée de Québec qui croit que ça stigmatise particulièrement les femmes plutôt que les hommes au sein de sa propre communauté de confession religieuse. C'est quoi, le consensus?

M. Bérubé : Le consensus, bien, il y a eu Bouchard-Taylor, et ensuite le gouvernement a légiféré pour, par exemple, que les services soient offerts à visage découvert. Notre lecture de la société québécoise, c'est qu'une très grande majorité des Québécois et des Québécoises souhaitent que les personnes en position d'autorité puissent ne pas afficher de signes ostentatoires, aussi clair que ça. Et cette question-là n'est pas encore réglée, et on souhaite contribuer à la régler dans la première moitié de l'année. Et que ça soit la FAE, que ça soit tous les groupes qui veulent être entendus, moi, j'espère échanger avec eux, leur parler de notre proposition, écouter leurs préoccupations qui sont légitimes, et on est capables à la fois, je dirais, de faire preuve de sensibilité, mais en même temps de réalisme aussi.

J'étais présent, moi, mercredi dernier, à l'Université Laval pour la commémoration. Ça n'enlève pas toute la sensibilité qu'on a contre ce qui est de la barbarie, ce qui est un attentat innommable et cruel. Ça n'enlève pas cette sensibilité-là. Alors, on est capables, comme législateurs, de tenir compte de gestes odieux qui ont été commis, mais aussi de prévoir pour l'avenir notre vivre ensemble collectif, et ça passe par la laïcité. C'est très fort, chez nous, cette conviction-là.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais on tente de comprendre la suite logique de ce que le législateur veut faire. C'est-à-dire que, là, on va interdire aux enseignantes — ou aux futures enseignantes, on ne le sait pas encore — de porter un signe religieux... de l'école publique. Par contre, celles et ceux qui travaillent à l'école privée subventionnée, écoles qui, d'ailleurs... sans la subvention du public, certaines devraient probablement fermer, elles peuvent continuer à porter le signe religieux.

M. Bérubé : Bon. Ça, c'est l'intention, disons annoncée, du législateur sans le projet de loi. Sur cette question-là, je suis un peu étonné parce qu'effectivement les citoyens québécois, d'où qu'ils soient, même de régions où il n'y a pas d'écoles privées, financent en bonne partie les écoles privées. Alors, pourquoi ce ne serait pas applicable? Je vais avoir besoin d'explications, puis on va débattre de ça entre nous. Mais déjà vous voyez, avec ma réaction, que je me pose la question : Pourquoi il aurait deux poids, deux mesures? Les raisons qui ont été évoquées par le premier ministre relevaient, disons, de la tradition, notamment que des religieuses avaient été à la base de certaines institutions. Ça m'apparaît très parcellaire, là, ça ne m'apparaît pas suffisant pour en faire un cas, un cas à part, alors on va débattre de ça. C'est nouveau, en tout cas, cette volonté-là du législateur, et on se pose des questions là-dessus, sur une catégorie à part qui serait créée spécifiquement pour les écoles privées. Mais on n'a pas tranché cette question-là encore en toute honnêteté.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dernière précision. Au niveau de... vous, vous militez pour une clause grand-père, donc une clause de droits acquis?

M. Bérubé : C'est une position qu'on a, oui.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une position que vous avez, c'est ça. Vous, la façon que vous voyez cette clause de droits acquis, est-ce que ça veut dire qu'un enseignant ou une enseignante, par exemple, qui porte un signe religieux devrait se voir attribuer de nouvelles tâches au sein de l'État ou ça veut dire carrément, là, que... prenons, tu sais... une enseignante qui porte le voile va pouvoir continuer à enseigner dans une salle de cours parce qu'elle portait le voile au moment où que la loi a été votée?

M. Bérubé : Je vais te donner un exemple très concret. À partir du moment où la loi a été adoptée, c'est les mêmes mesures qui s'appliquent à tout le monde. Alors, il y a des personnes qui vont pouvoir faire un choix professionnel en fonction de la loi qui a été adoptée, donc les règles sont connues. Toutefois, il y a quelques années... par exemple, je vais te donner l'exemple d'une enseignante en enseignement au secondaire qui a fait sa formation de quatre ans, qui a été engagée, qui a un brevet d'enseignement, qui enseigne depuis 15 ans. C'est sa formation, c'est pour ça qu'elle s'est investie professionnellement. Si on lui demande, du jour au lendemain, de faire une autre tâche pour laquelle elle n'est pas formée, que ce soit en administration scolaire ou même dans une direction — parce que la vice-première ministre a évoqué que c'était une possibilité, pourtant, une direction, ça m'apparaît un poste d'autorité aussi — il me semble qu'il y a un bris d'un contrat entre la formation initiale, l'embauche et la raison pour laquelle la personne s'est formée. C'est dans l'application que ça m'apparaît difficile.

Toutefois, à partir du moment où la loi est passée, quelqu'un qui veut s'engager en enseignement va connaître les conditions, ça va être connu dès le départ. Ça peut être... ça peut paraître facile d'appliquer ça mur à mur du jour au lendemain, mais il y a beaucoup de technicalités, qui sont plus que des technicalités, c'est des enjeux humains qu'il va falloir traiter. Puis, en même temps, il y a une autre raison aussi : on ne voudrait pas créer des martyrs, on ne voudrait pas que des gens se servent de gens qui ont été congédiés pour dire : Vous voyez, là, c'est des martyrs. Je pense qu'il faut faire preuve d'humanité tout en restant fermes sur le fait qu'on doit être laïques. Mais, dans ces cas-là, je pense que beaucoup de Québécois sont d'accord avec nous là-dessus.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...la personne reste enseignante, là?

M. Bérubé : Bien, elle a été formée pour ça, puis elle a été engagée sur cette base-là. Pourquoi elle ferait une fonction pour laquelle elle n'a pas été formée? Elle n'a peut-être pas les compétences non plus. Puis si on l'envoie à la direction, comme l'a évoqué la vice-première ministre, bien là, c'est de l'autorité aussi, il y a des sanctions, il y a des rencontres. Alors, vous voyez que ce serait beaucoup plus facile de dire mur à mur, mais ça paraît plus responsable d'évoquer tout de suite ce genre de situation réelle, réelle, qui pourrait survenir. Mais on va débattre, on va échanger.

Le Modérateur : M. Bellerose.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Bérubé. Un petit suivi à notre sondage du week-end, qui plaçait Véronique à 32 % chez les péquistes pour la chefferie du Parti québécois. Je voulais savoir — peut-être que ça va vous faire sourire, je ne sais pas, mais je veux savoir : Est-ce que, pour vous, c'est assuré qu'il y aura une course à la chefferie ou si on pourrait y aller par un couronnement, tout simplement?

M. Bérubé : Bien, il y a toujours des courses à la chefferie, hein? D'abord, il est beaucoup trop tôt, on n'a pas encore fixé nos échéanciers. Ce ne sera pas en 2019. Ça, je peux déjà vous dire ça. Nécessairement, il est beaucoup trop tôt. Et puis je ne veux pas commenter les sondages, puis encore moins les intentions, mais — vous évoquez Véronique Hivon — je vous référerais à la réponse qu'elle a apportée sur sa page Facebook. Je crois que c'est hier. Toutefois, pour commenter les sondages, moi, je dirais que je suis très heureux qu'entre le sondage de la semaine dernière de Mainstreet et celui de samedi, on a doublé nos intentions de vote. Imaginez la semaine prochaine.

M. Bellerose (Patrick) : Moi, ce que je vous demandais, c'est à quoi servirait une course à la chefferie? Pouvez-vous expliquer si ça va amener de l'eau au moulin? Ça va amener de nouvelles idées, j'imagine?

M. Bérubé : Bien, une course à la chefferie et un congrès, évidemment, ça appelle à la participation des membres en termes d'idées, en termes de participation démocratique, d'organisation sur le terrain. C'est toujours sain. On n'a pas encore statué là-dessus, mais je dirais qu'une des grandes forces de notre formation politique, c'est d'avoir des membres actifs dans toutes les régions du Québec. Et le Parti québécois, ça ne se résume pas qu'aux 10 députés ou à son exécutif national. C'est une force qu'on a. Alors, on ne va rien précipiter et, encore une fois, on veut bien réussir chacune des étapes. Alors, on n'a rien à vous annoncer, pour l'instant, quant à une course ou à un congrès. On va se concentrer en 2019 beaucoup sur notre action parlementaire et aussi, je dirais, la réflexion qui se poursuit, importante, compte tenu des défis qu'on a au Parti québécois.

M. Bellerose (Patrick) : Dernière question. J'aimerais savoir si vous êtes satisfait des précisions apportées par le bureau de M. Legault quant à la question de l'islamophobie, donc dire qu'il y a un courant, mais il n'y a pas d'islamophobie au Québec?

M. Bérubé : Bon. On était au même endroit mercredi, et on a tous les deux été émus par ce qui s'est passé. Est-ce qu'il y a des personnes au Québec qui sont islamophobes? Oui. Est-ce qu'il y a des gestes qui ont été posés qui relèvent de l'islamophobie? Oui. Est-ce qu'il devrait y avoir une journée spécifique là-dessus? Non, et ce n'est pas la première fois qu'on le dit, on l'a dit après l'attentat. On pense qu'on doit lutter chaque jour contre toutes les discriminations, contre la xénophobie, le racisme. Il y en a de toute nature : il y en a qui sont de nature islamophobe, antisémite, francophobe. Il y en a plusieurs. Alors, faisons en sorte que ce chantier-là, ça soit tout au long de l'année et qu'on ait ça constamment en tête. Je peux vous dire que, quand je suis sorti de cette commémoration-là, comme toutes les personnes qui étaient là, on était profondément émus, on était encore ébranlés par tout ça. Ça nous anime. Mais de là à faire une journée, non. Mais la communauté musulmane peut compter sur notre concours pour lutter avec elle, à ses côtés, contre l'islamophobie, tout comme toutes les communautés.

M. Bellerose (Patrick) : Mais êtes-vous satisfaits des précisions apportées par le bureau de M. Legault? Est-ce que M. Legault doit s'expliquer ou s'excuser personnellement?

M. Bérubé : Je vous référerais aux représentants notamment de la communauté musulmane de Québec qui ont interpellé le premier ministre. Je n'ai pas vu la réaction parce que je sais que le premier ministre a appelé le président de la mosquée de Québec, la Grande mosquée de Québec. Alors, je vous référerais aux personnes qui se sentent touchées par les propos du premier ministre. Ce n'est pas les nôtres. Les nôtres reconnaissent qu'il existe des gestes malheureux et des personnes qui sont islamophobes au Québec comme partout dans le monde, et c'est regrettable, et il faut combattre ce genre d'affliction.

Le Modérateur : Merci. Mme Lévesque.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. Bon retour.

M. Bérubé : Merci.

Mme Lévesque (Catherine) : Juste une autre précision sur votre position sur la laïcité parce que vous avez dit... vous avez parlé de tous les fonctionnaires, mais votre position traditionnelle, il me semble, là, c'est les personnes en position d'autorité, les enseignants et les garderies.

M. Bérubé : Je vais le repréciser : les personnes en autorité, enseignants, éducatrices en service de garde.

Mme Lévesque (Catherine) : O.K., parfait, je voulais juste m'assurer que ça n'avait pas changé. Bon. Donc, vous dites que vous voulez être une opposition de propositions, en même temps vous ciblez certains dossiers très précis. Je me demandais : Qu'est-ce qui va vous distinguer, là, concrètement, des autres partis d'opposition? Quel sera votre angle d'attaque?

M. Bérubé : Je dirais qu'il y a une volonté, dans la population, que les formations de l'opposition puissent collaborer avec le gouvernement, mais pas d'une façon idéologique, d'une façon pragmatique, concrète, rigoureuse et professionnelle, ce qui a toujours été des caractéristiques qui ont été rattachées à notre formation politique lorsqu'on regarde le sérieux avec lequel on étudie les projets de loi. Donc, des propositions réalistes, réalistes et humanistes dans le sens qu'on va souvent rappeler au gouvernement qu'il y a des manques dans ses projets de loi, qu'on ne tient pas compte de tout le monde. Quand on parle de justice sociale, c'est ça, s'assurer que tout le monde est couvert, pas juste le monde bien ordinaire, tout le monde, tout le monde. Et c'est ça qu'on va faire. Et, oui, parfois, il y aura des moments où il va falloir poser des questions essentielles au nom du public, et il s'en pose de plus en plus, là. Au cours des dernières semaines... on a l'embarras du choix sur les questions cette semaine, et j'espère que le gouvernement sera attentif aux questions qu'on va poser.

Mme Lévesque (Catherine) : Mais est-ce que vous estimez qu'il est plus payant finalement de collaborer avec la CAQ, finalement, pour votre image?

M. Bérubé : Je pense que ce qui est plus important, c'est d'être authentique. Alors, nous, on va parler d'indépendance, de langue, de justice sociale, de lutte aux changements climatiques, et de développement régional. Ça nous anime. Puis on va parler de laïcité parce que ce débat n'a pas commencé avec la volonté du gouvernement d'en faire un engagement, ça a commencé avec le Parti québécois. On va être là jusqu'au bout du processus. On va s'assurer que ça soit la meilleure loi possible, la plus réaliste, la plus applicable, et la plus en phase avec la volonté populaire d'avoir un espace laïque pour les personnes en autorité, et c'est ce qui va nous animer.

Puis évidemment il pourrait survenir d'autres enjeux durant la session. Par exemple, les relations avec Ottawa, on va être très sensibles à ça. À date, le premier ministre s'est fait dire non à peu près à tout. On est en année d'élection fédérale, ça nous préoccupe. Imaginez, si c'est le rapport de force qu'on a avec un nouveau gouvernement dans une année préélectorale, imaginez ça va être quoi dans les trois autres années, comme rapport de force. Ça nous inquiète.

Le Modérateur : M. Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour, M. Bérubé. Il y a deux semaines, lors du caucus à Sainte-Agathe-des-Monts, lorsqu'on vous a posé la question sur le bilan de la dernière campagne électorale, vous avez dit : Au cégep Maisonneuve, les gens ont présenté oralement, au micro, leurs évaluations. On vous a posé la question : Donc, il existe un rapport? Et là vous avez répondu : Pas par écrit, ce sont des interventions qui sont faites comme ça, il n'y a pas de document. Et là, finalement, on apprend aujourd'hui qu'il y a un rapport, il y a même des extraits qui sont cités dans les médias. Pourquoi avoir voulu cacher ce rapport?

M. Bérubé : Bien, vous avez tout faux. Alors, il existe des présentations sectorielles, mais il n'y a pas de rapport unique. D'ailleurs, je ne sais pas qui est l'auteur de ce qui a été évoqué tout à l'heure. Si vous pouvez m'en apprendre plus, ça m'intéresse.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, ce n'est pas un rapport officiel?

M. Bérubé : Je ne l'ai pas, alors je ne peux pas vous dire. Je présume que si vous l'avez, vous pouvez me dire qui est l'auteur, mais je ne le sais pas.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, il y a un rapport qui a été produit sur la dernière campagne électorale et le chef du Parti québécois n'est pas au courant?

M. Bérubé : Bien, qui l'a écrit? Ça pourrait m'aider de savoir qui.

M. Lavallée (Hugo) : Bien, à votre connaissance, il n'y a aucun rapport, si je comprends bien, donc?

M. Bérubé : Il y a eu des présentations sectorielles, des bilans sectoriels. Les circonscriptions en font, les régions, l'organisation, et tout ça, mais il n'y a pas un rapport unique, c'est ce que je vous ai dit, et...

M. Lavallée (Hugo) : ...il y a des rapports alors?

M. Bérubé : Non, non, non, il y a des présentations, il y a des bilans sectoriels, mais il n'y a pas un rapport unique où c'est écrit : Si vous le cherchez, c'est l'unique rapport de la campagne du Parti québécois, puis il y a un gros logo. Non, on n'a pas ça, puis on n'a... Écoutez, ça fait 25 ans que je suis au Parti québécois, je n'ai jamais vu ça non plus. Alors, il existe des présentations sectorielles comme dans toutes les formations politiques, comme au Parti libéral, comme à Québec solidaire, comme à la CAQ, qui guident... C'est quoi le bilan de notre campagne? Alors, ce qu'on veut présenter... Moi, j'ai fait telle observation, telle autre, puis on en tient compte. On nous écrit chaque jour pour nous dire ce qu'on aurait dû faire différemment, on en prend note, on y fait des recommandations, on y fait des suggestions. Alors, ça fait partie des choses qu'on regarde avec beaucoup d'attention.

M. Lavallée (Hugo) : En ce qui concerne la rencontre planifiée avec M. Jolin-Barrette, je comprends que vous attendez toujours son appel, c'est bien ça?

M. Bérubé : Bien, je ne sais pas. Le premier ministre a annoncé qu'il allait m'appeler. Alors, j'ai vérifié, il ne m'a pas appelé. Il sait où me trouver, on va être au même endroit demain, puis ça me ferait plaisir d'échanger avec lui. Mais, en même temps, il connaît notre position. Moi, j'aimerais connaître la sienne éventuellement.

M. Lavallée (Hugo) : Mais quel est l'objectif de cette rencontre-là? C'est de former un consensus avant même le dépôt du projet de loi pour que vous puissiez d'emblée annoncer votre appui?

M. Bérubé : Non. Je ne dirais pas ça, non. Je ne m'en vais pas négocier, je m'en viens... j'irais présenter notre position puis pourquoi on l'a articulée de cette façon-là. Écoutez, septembre 2017, on a adopté, en congrès, cette proposition. C'était la nôtre durant la dernière campagne électorale aussi, alors elle n'a pas changé. Là où on est en attente, c'est la position du gouvernement du Québec. Alors, il y a deux choix : on peut échanger ensemble, je suis toujours ouvert, ou on peut attendre le projet de loi puis avoir des échanges plus formels en commission parlementaire. Mais disons que maintenant que la position du Parti libéral est connue depuis, je crois, jeudi dernier, vous l'avez rapporté, on sent qu'il y a une ligne de fracture. Il y a une ligne de fracture à moins que la position de Québec solidaire évolue. Disons qu'on est beaucoup plus près de la position du gouvernement que de celle du Parti libéral ou de Québec solidaire pour l'instant, et tout semble indiquer qu'on aura beaucoup plus de points en commun avec la Coalition avenir Québec sur cet enjeu.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que ce n'est pas risqué de se coller ainsi à la position gouvernementale?

M. Bérubé : On ne se colle pas. Nous, notre position, elle est connue, mais je ne connais pas la position gouvernementale. Alors, peut-être que ça va être l'inverse.

Le Modérateur : M. Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour. Justement, j'allais rebondir sur cette question-là. La semaine dernière, M. Legault a fait référence à l'importance d'avoir un consensus sur cette question de la laïcité et il a notamment évoqué le Parti québécois et sa position. Est-ce que ça ne vous met pas justement dans un rapport de force favorable pour jouer votre appui dans l'adoption de ce projet de loi?

M. Bérubé : Bien, je dirais que le gouvernement à lui seul, avec une majorité parlementaire forte, peut faire adopter ce projet de loi seul. Il a évoqué, le premier ministre, qu'il semblerait que, pour lui, ça serait plus intéressant d'avoir l'appui d'au moins une autre formation politique. À sa face même, la formation politique qui est la plus près de la position potentielle, parce qu'on ne la connaît pas, c'est le Parti québécois. Mais notre position est la même, là, elle n'a pas changé. On a eu un mandat très fort. Il y a des centaines et des centaines de délégués qui ont voté en faveur au congrès de septembre 2017. C'était notre plateforme pendant la dernière campagne électorale. Elle est connue, elle est au jeu, et il nous tarde d'échanger avec le gouvernement sur la sienne. Et on ne peut pas présumer de l'issue parce que jamais je ne vous dirais, comme ancien leader parlementaire, si je vais voter pour ou contre. Jamais vous n'allez m'entendre dire ça, puis même chose avec le leader parlementaire du Parti québécois. Ça fait partie évidemment des choses sur lesquelles on ne peut pas s'engager d'avance. Mais s'engager à regarder ça avec ouverture et responsabilité, oui.

M. Bergeron (Patrice) : Mais on voit déjà, par contre, que, sur la question de la clause grand-père et notamment les questions de l'école privée, il reste quand même... il y a un fossé qui vous sépare, là.

M. Bérubé : Eh bien, sur la clause grand-père, on ne connaît toujours pas leur position. Sur l'école privée, là, ça suscite une réflexion qui est sérieuse. Moi, là, où ça m'intéresse d'échanger avec M. Jolin-Barrette, c'est sur l'argumentaire qui ferait en sorte que l'école privée serait dispensée d'avoir une laïcité pour les personnes en autorité, donc les enseignants, enseignantes. Ça, j'avoue que j'aurais besoin plus d'explications pour retourner à notre caucus puis dans notre formation politique pour échanger là-dessus. Ça, c'est une nouveauté, et on va avoir besoin de plus d'informations certainement.

M. Bergeron (Patrice) : Sur le projet de loi qui avait été proposé, donc, par la Coalition, et que d'anciens ministres de l'Environnement ont entériné, M. Legault a refermé de nouveau la porte à double tour cette fois-là sur le dépôt de ce projet de loi là par sa formation. Il dit d'abord que les cibles sont totalement irréalistes de toute façon. Quand bien même que vous le déposeriez, dites-moi qu'est-ce que ça pourrait apporter de plus, là? Comment on pourrait faire avancer le gouvernement sur sa position là-dessus?

M. Bérubé : Bien, d'abord, la politique, selon nous, ce n'est pas seulement le gouvernement qui prend les décisions, c'est également l'ensemble des élus légitimes du peuple qui, à l'Assemblée nationale, peuvent faire des propositions, peuvent améliorer les législations, peuvent influencer le gouvernement. Et notre formation politique, avec Sylvain Gaudreault en tête, le député de Jonquière, porte-parole en environnement, a proposé très rapidement dans cette législation qu'on ait un projet de loi antidéficit climatique dont l'esprit a été repris par le groupe de Dominic Champagne, maintenant avec les ministres de l'Environnement qui ont signé. Il y a un mouvement de plus en plus fort qui indique au gouvernement qu'on ne pourra plus faire marche arrière, qu'on ne pourra plus faire comme avant, que l'ensemble, je dirais, des mesures qu'on adopte, des législations doivent aller dans le sens de réduire notre empreinte écologique, de lutter contre les changements climatiques. Alors, on est engagés là-dessus, on en a pris l'initiative, et on continue cette bataille, et on espère que le gouvernement entendra ces arguments qui ne sont pas seulement du Parti québécois mais portés par de plus en plus de gens. Alors, on a annoncé notre intention de déposer une pièce législative, et, si le gouvernement veut l'adopter, tant mieux, et ça sera le genre d'opposition positive et constructive qu'on sera durant cette session parlementaire.

Le Modérateur : En anglais maintenant. Mme Senay.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon, Mr. Bérubé. Alors… Regarding the bill on religious symbols, how close the PQ is to a deal with the Legault Government on this?

M. Bérubé : Well, about secularist…

Mme Senay (Cathy) : Secularism.

M. Bérubé : ...we don't know yet, because we don't know what the position of the CAQ is about, we don't know yet if they want a grandfather…

Mme Senay (Cathy) : The grandfather clause.

M. Bérubé : Grandfather?

Mme Senay (Cathy) : Clause.

M. Bérubé : We don't know yet. So, we're ready to have some exchanges with Minister Jolin-Barrette to present our position and not to negotiate yet, we want to see the bill first. Then, we're going to have some things to say about our conviction, what we do think is the more realistic position that we can have with a lot of humanity and sensitivity.

Mme Senay (Cathy) : Because they are not including subsidized day-care workers, they…

M. Bérubé : Yes. We go further for that issue.

Mme Senay (Cathy) : Yes, you go further. And then they make a distinction between private schools…

M. Bérubé : Private and public schools.

Mme Senay (Cathy) : …and public schools. How do you react about that?

M. Bérubé : Well, this is quite a surprise, first, and then I need to know what is the main reason why the private schools could be not involved in this bill. The Quebeckers pay a lot of money for all those private schools. Even in my area, even in the Côte-Nord area or the Gaspé area, even if we don't have any private school in my area, we pay for all those private schools. So, why do they decide to not involve private schools in this bill? It's a mystery to me. But I need to ask some questions about this issue, and this is why I think it's a good thing if the Minister wants to talk to us. We're always open for those kinds of debates.

Mme Senay (Cathy) : Last question. The session is resuming tomorrow and we've been talking about religious symbols straight for days…

M. Bérubé : On and on.

Mme Senay (Cathy) : How do see, as a politician, that this debate will basically occupy the whole space for the weeks to come?

M. Bérubé : I think, if we work correctly, we can solve this question for a long time in this session, this spring. So, this is our goal too, not only the Premier's goal, and we already have, I think, a good position. It's pretty realistic and we're ready to have this debate. It's time to go on with this issue and then close this topic and go further for other stuff, but…

Mme Senay (Cathy) : ...other matters count.

M. Bérubé : Yes : independence, language issues, environment, social justice, development of all the regions of Québec, this is all pretty important matters for us. So, there's a lot of things to do and secularism is, I hope, an issue that we are going to solve this session.

Le Modérateur : Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Are there any other bills that you hope to see tabled and debated in the session, that are just as important as the secularism one?

M. Bérubé : Just, like, three or four : there's one about the nomination of the Director of UPAC, Sûreté du Québec, DPCP and an other one about the fees that you have to pay with the school. What is the word in English? School taxes, there's a bill about that. And we are going to have some debate about the four year-old kindergarten… is that the way… is that good?

Une voix : Yes.

M. Bérubé : O.K. Oh, and action about how we can change our… the way we vote with proportional system, this is the kind of issue that we want to debate. So, we're quite ready, we're going to have this caucus this afternoon, and we are ready for 2019 and we are going to be a proposition opposition. We are going to do a lot of positive propositions and I hope the government could be open minded about that, about those issues. Merci.

(Fin à 13 h 36)

Participants


Document(s) associé(s)