(Dix heures
trente et une
minutes
)
M. Roberge : Bonjour à tous. Merci
beaucoup de vous être déplacés pour cette importante question. Compte tenu de
la situation, je vais d'abord faire un énoncé en français, mais je vais en
faire aussi un en anglais avant de prendre vos questions.
Donc, depuis mon arrivée au ministère, j'ai
eu l'occasion de lancer plusieurs chantiers, donner plusieurs orientations, toujours
avec l'objectif d'améliorer la réussite scolaire et la diplomation, évidemment
en mettant en œuvre nos politiques de la campagne électorale qui visaient déjà
cet objectif-là.
En parallèle, j'ai été saisi de nombreux
dossiers de l'équipe ministérielle et des partenaires du réseau de l'éducation
et de l'enseignement supérieur. Certains sont très problématiques, il ne faut
pas s'en cacher, le précédent gouvernement a fait preuve trop souvent de
négligence, n'a pas eu le courage d'agir. Il est hors de question pour moi ou
notre gouvernement de fermer les yeux sur des situations qui peuvent porter
atteinte à la qualité des services offerts ou qui porteraient aussi… qui
compromettraient la mission de nos importantes institutions d'éducation et
d'enseignement supérieur.
Donc, nous sommes actuellement dans une
période de mise à niveau, il faut bien le dire. On a déjà commencé à réparer
les erreurs des précédents gouvernements en éducation et enseignement
supérieur. Je pense au rétablissement du financement des universités en région,
des gestes posés pour pallier au manque de locaux, notamment à la commission
scolaire Marguerite-Bourgeoys, et il y en aura d'autres, la préparation d'un
projet de loi pour baliser clairement les frais facturés aux parents. On sait
les dommages qu'il y a eu à cause d'un projet de loi qui n'était pas clair. On
aura cependant l'occasion de revenir sur ces sujets-là, ce n'est pas l'objet du
point de presse d'aujourd'hui, mais ça explique bien qu'on est en mode de
réparation dans ces premiers mois là.
Dès ma prise de fonction, j'ai été saisi de
nombreuses allégations qui ont été portées à la connaissance du ministère de
l'Éducation au cours des dernières années et qui visaient la commission
scolaire English-Montréal et concernaient notamment la gouvernance et le climat
interne à la commission scolaire, mais aussi les ressources matérielles et
humaines. Ces allégations sont préoccupantes et, même, très sérieuses. Et je
peux vous donner deux exemples préliminaires : un conseil des commissaires
fréquemment paralysé par des conflits internes et des irrégularités importantes
en formation professionnelle, notamment des partenariats avec des partenaires
non reconnus par le ministère et qui donnent un enseignement déficient. C'est
évidemment totalement inacceptable.
Donc, c'est dans l'intérêt des élèves qu'on
veut agir, dans l'intérêt aussi de leurs parents et de tout le personnel qui
s'active à la commission scolaire English-Montréal. C'est essentiel de
maintenir le lien de confiance entre la commission scolaire et la communauté.
Or, on le voit bien, des allégations de cette importance-là peuvent miner le
lien de confiance. C'est pourquoi je confirme ce matin avoir demandé à l'équipe
des enquêtes ministérielles et réseau du ministère de mener une enquête portant
à la fois sur la gouvernance et l'administration de la commission scolaire
English-Montréal. L'objectif, bien, c'est de dresser un portrait de situation
et déterminer des actions à prendre le cas échéant. Évidemment, on le verra à
la fin de l'enquête. Il s'agit d'une enquête exhaustive, déclenchée en vertu de
l'article 478.3 et 478.4 de la Loi sur l'instruction publique.
Le rapport complet sera déposé à mon
ministère le 10 septembre prochain. Par souci de transparence, j'ai rendu
publique ce matin — vous pourrez en prendre connaissance, si ce n'est
pas déjà le cas — la lettre mandat par laquelle j'ai demandé le
déclenchement de cette double enquête, à la fois sur la gouvernance et
l'administration. Dans l'intervalle, j'ai également demandé aux enquêteurs, vu
la nature importante des allégations, d'être informé au cours de l'enquête,
sans attendre, advenant tout constat qui pourrait exiger, dans les
circonstances, qu'une mesure soit prise avant la fin des travaux.
Ce n'est pas de gaieté de cœur que mon
gouvernement déclenche un processus d'enquête comme celui-ci, mais pour nous,
c'est primordial, évidemment, de s'assurer que nos institutions soient
gouvernées avec éthique et de manière saine et efficace. Il faut que chaque
dollar qu'on investit dans notre réseau serve le mieux possible les élèves, les
étudiants, c'est évident. Malgré tout, je veux rappeler une chose importante, c'est
qu'à chaque jour il se fait dans les écoles un travail remarquable auprès des
élèves de la commission scolaire English-Montréal. Donc, on ne peut pas tolérer
que ce travail essentiel, quotidien, soit entaché par des actes qui ne sont pas
éthiquement responsables.
Je vais poursuivre en anglais.
Since my arrival at the «ministère»,
I had the opportunity to provide orientations in a number of areas in order to
increase diplomation by fulfilling our commitments to the people of Québec in
area of education. At the same time, I have been briefed on numerous issues by the team at the «ministère» and by the partners of the education and higher education system.
Some of these issues are very problematic, and the previous Liberal Government refused to address them.
They needed to take actions, but they didn't have the courage to do so. It's
out of the question, for me and
my Government, to ignore situations that might be detrimental to our
students, their parents, schools and head of the staff.
We are now in a time of
renewal and upgrading. We have already started to fix the mistakes and
oversight of previous governments, for example, the reestablishment of funding for universities in the regions, the situation regarding the lack of
space faced by commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, which is now starting
to be resolved, and the decision we made to clarify the law regarding fees
charged to parents by schools are examples of those actions. We will however
have opportunities to talk about these issues in other times, as they are not
the reason why I'm here with you today.
Since I took up my
position, I have been informed of numerous allegations concerning specifically
the English-Montréal School Board that were brought to the attention of the ministère
de l'Éducation over the past years. These allegations are troubling and
serious. We must take actions. They relate primarily to the management of
material and human resources and the working climate at the English-Montréal
School Board.
I can give you some
examples. First, it appears that the Council of Commissioners is frequently
paralysed by conflicts. Also, there have been irregularities in a vocational
training, particularly with regards to partnerships with organisations that are
not recognized by the «ministère» and that provide substandard instruction. Of
course, this is unacceptable.
So, in the best interest
of the EMSB and, of course, its students, the parents, and its staff, and the
community, it's our duty to act quickly. It's essential to maintain bonds of
trust between the EMSB and the community, and the weight of those allegations
threaten these bonds. I confirm that that is why I have asked the «ministère»,
and system inquiries teams to conduct an inquiry. Their aim is to draw a profile
of the situation and to determine what type of action may need to be taken
fast. This is an exhaustive enquiry launched under
473.3 and 478.4 of the Education Act. The complete report will be submitted to
me by September 10. In the interest of transparency, I will make public the
mandate letter in which I request that this enquiry be launched.
In the meantime, given
the nature of the allegations, I have also mandated the investigators to inform
me without delay of any findings that might require measures to be instituted
before the report is completed.
Launching an enquiry is
not something I take lightly. For our Government, it's of paramount importance that our public institutions be
governed and administrated in a responsible and ethical matter.
Outstanding work is being
done with the students of the English-Montréal School Board every day. It would
be unfortunate for its reputation to be hurt by actions and practices that are
ethically unacceptable.
Merci. Je suis prêt à
prendre quelques questions.
M. Chouinard (Tommy) : M.
Roberge, d'abord, question... Vous avez parlé de deux types d'allégations. Le
conflit interne, on le connaît. La commission scolaire English-Montréal, je
pense, ça dure depuis de nombreuses années et c'est largement documenté. C'est
l'autre allégation qui porte sur, vous dites, des partenariats qui sont faits
avec, donc, des tiers qui ne sont pas reconnus par le ministère. Bien, est-ce
qu'on parle des cours de francisation? Est-ce qu'on parle des... On parle de
quoi, exactement?
M. Roberge : On parle de
formation professionnelle qui aurait été donnée à contrat par des tiers qui ne
sont pas reconnus par le ministère. Je fais attention, parce que tout ça, ce
sont des allégations. Évidemment, je ne suis pas aujourd'hui pour vous donner
des conclusions de l'enquête, mais on a des soupçons ou des allégations
suffisamment grandes qui touchent des contrats donnés en formation
professionnelle ou des contrats sans appel d'offres répétés avec des
dépassements de coûts répétés aussi, qui évidemment soulèvent des questions
importantes.
Donc, l'enquête porte là-dessus. Les
conclusions, on verra si effectivement ces allégations et ces soupçons sont
avérés, mais, pour l'instant, c'est suffisamment grave pour nous porter à faire
ces enquêtes-là qui portent sur, donc, la gouvernance et l'administration.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
ces contrats qui ont été accordés ont-ils toujours cours aujourd'hui?
M. Roberge : Je n'ai pas cette
information, à savoir si les contrats ont cours aujourd'hui, mais les gens qui
les ont donnés sont encore présents dans l'institution.
M. Chouinard (Tommy) : Donc,
on vise principalement la présidente de la commission scolaire ici, là?
M. Roberge : On ne vise
personne, on se questionne sur la gouvernance et l'administration, et ça se
fait... La gouvernance, ce n'est pas seulement la présidente, là, hein? Il y a
le conseil des commissaires, puis, quand on parle de l'administration, bien, il
y a plusieurs paliers, vous savez. Quand même, une commission scolaire, il y a
beaucoup de gens qui travaillent là-dedans. Il n'y a pas une personne qui est
visée, et je n'ai pas les réponses, et je ne peux pas aujourd'hui pointer un ou
une responsable ou coupable, parce qu'on ne sait pas s'il y aura ces
personnes-là.
Mais je ne peux pas laisser simplement des
soupçons peser sur une institution depuis plusieurs années, hein? Je vous
dirais qu'il y a des sonneurs d'alerte ou des signaux graves depuis 2009. Ça
fait depuis 2009 que l'administration, la gouvernance est inquiétante, donc c'est
le temps d'avoir les réponses aux questions. Donc, vous comprendrez que je n'ai
pas toutes les réponses aujourd'hui.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
la vérificatrice qui avait été nommée par Sébastien Proulx concluait quoi
exactement, Mme Lapointe?
M. Roberge : Elle concluait essentiellement
qu'il fallait aller plus loin. Et on peut se questionner à savoir pourquoi il
n'y a pas eu d'enquête déclenchée par le précédent gouvernement. On peut même
se questionner pourquoi ça a été seulement une vérification. Dès le départ, je
peux vous dire qu'il y avait suffisamment d'informations pour que dès le départ
il y ait une enquête qui soit déclenchée. Mais bon, on ne refera pas le passé,
mais on peut réparer les erreurs du passé. C'est ce qu'on fait aujourd'hui. On
gouverne pour 2019, 2020, 2022, donc on travaille à réparer.
M. Chouinard (Tommy) : Je me
souviens que M. Proulx avait entre autres déclaré que, bien là, il fallait être
prudent dans la vérification dans la mesure où il y avait également... la même
commission scolaire était visée par une enquête de l'UPAC. Est-ce que là vous
avez des nouvelles de quoi que ce soit au sujet de ce qui se passe du côté de
l'UPAC? Est-ce que, à votre connaissance, le ministère a été mis au courant de
la fermeture du dossier? On en est où?
M. Roberge : Je n'ai aucune
information privilégiée concernant les enquêtes de l'UPAC.
M. Chouinard (Tommy) : Je
comprends, mais le ministère peut être au courant que... à un moment donné il y
avait des rencontres d'enquêteurs avec des gens à la commission scolaire, puis
à un moment donné ça a pris fin ou c'est toujours en cours, ça, selon vous?
M. Roberge : Je n'ai aucune information
privilégiée concernant les enquêtes de l'UPAC, mais je sais qu'en déclenchant
cette double enquête je ne nuis à aucune enquête. Ça, ça a été vérifié. Ça ne
veut pas dire qu'il n'y a pas d'enquête, ça ne veut pas dire qu'il y a des
enquêtes, mais je peux vous dire que je ne nuis à aucune enquête en ce moment.
M. Chouinard (Tommy) :
Comment vous avez vérifié?
M. Roberge : Les questions ont
été posées avant d'agir. On réfléchit.
M. Chouinard (Tommy) : À qui
les questions ont été posées?
M. Roberge : Aux personnes qui
avaient les réponses.
M. Chouinard (Tommy) : Qui a
la réponse? Mais qui a la réponse? C'est la ministre de la Justice, dans ce
cas-là, qui a la réponse?
M. Roberge : Moi, je peux vous
dire qu'aujourd'hui on déclenche une enquête. Elle aurait dû être déclenchée déjà
il y a un certain temps, et on verra ce qui arrivera avec le rapport. Je ne peux
pas aller plus loin sur ce sujet-là.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
je veux juste savoir comment vous avez pu avoir l'assurance que ça n'allait pas
nuire à l'enquête. Vous avez vérifié, donc je veux juste savoir auprès de qui
on vérifie ce genre de chose là.
M. Roberge : De mon point de
vue, je pose des questions à mon équipe, et ils me donnent les réponses. Je
n'ai pas besoin de savoir précisément le nom des personnes qui leur a donné les
réponses. J'ai cette assurance qu'on ne crée pas de dommage en posant les questions.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce qu'il y a eu de nouvelles allégations, de nouvelles informations depuis
que vous êtes entré en poste ou l'enquête fait seulement suite aux informations
passées, donc sous le gouvernement libéral?
M. Roberge : Il y a eu une
accumulation, comme je vous dis, depuis 2009, là, de signaux, ou d'allégations,
ou d'inquiétudes. Il y avait suffisamment d'informations pour déclencher une
enquête lors du précédent gouvernement. Là, dans les derniers mois, il y a eu
une enquête ou, en fait, une intervention de la commissaire à l'éthique à la
commission scolaire, qui est venu dire que, manifestement, ce n'était pas réglé
du côté de la gouvernance. Ça ne fait que justifier quelque chose qui était
déjà justifiable il y a six mois, un an, deux ans.
M. Bellerose (Patrick) : Il
n'y a donc pas de nouvelles allégations depuis votre arrivée en poste.
M. Roberge : Pas rien qui fait
que… Je vous dirais que non. On va y aller comme ça. Il y avait tout ce qu'il
fallait pour déclencher des enquêtes précédemment. Il ne l'a pas fait, nous le
faisons.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que le rapport de la vérificatrice va être rendu public… qu'il n'a pas été
rendu public jusqu'ici?
M. Roberge : Je ne peux pas le
savoir tout de suite. Je vais d'abord…
M. Chouinard (Tommy) : …celui
de 2017.
M. Roberge : Oui, non, je
sais, je sais. Je comprends bien la question, maintenant, je ne peux pas le
rendre public à ce moment-ci, ayant déclenché ces enquêtes-là. Quand on aura
les réponses à toutes nos questions, on pourra décider si on peut rendre le
rapport de la vérification public, mais, pour l'instant, ça pourrait
compromettre l'enquête, donc je reste prudent.
M. Bovet (Sébastien) : Celui
de 2019, vous allez le rendre public?
M. Roberge : Je vais d'abord
laisser les enquêteurs faire leur enquête. Je vais le lire puis je vais voir, mais
je ne peux pas vous répondre à ce moment-ci, parce que vous savez, des fois, il
y a des informations sensibles. Ça pourra déboucher sur d'autres enquêtes. Ce
type d'enquête là n'est pas une enquête de l'UPAC ou une enquête… Ce n'est pas
les policiers qui enquêtent. Quand je verrai le rapport, il est possible qu'on
me fasse des recommandations de ne pas le rendre public, mais, à ce moment-ci,
honnêtement, je ne peux pas vous répondre.
Moi, je souhaite être transparent. Je vais
vous dire que je souhaite être transparent. Ce que je pourrai rendre public
sans nuire à des enquêtes, je le ferai.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que c'est possible, ça, que l'UPAC ait pris contact avec le ministère en disant :
Bien, écoutez, on va regarder ça, là, il n'y a rien de criminel à proprement
parler, mais je pense que, d'un point de vue administratif, vous devriez
regarder ça, là, tu sais. C'est-u possible, ça, ou… Est-ce que ça existe?
M. Roberge : Bon, là, vous me
demandez de relater des conversations qui ont peut-être eu lieu, auxquelles je
n'ai pas pris part. Beaucoup de choses sont possibles, là, mais ça va être long
si on essaie de faire le tour ce matin.
M. Chouinard (Tommy) : Bon.
Mais correspondez-vous à ceux qui vont dire : Ah! Ha! Le gouvernement
Legault, qui veut abolir les commissions scolaires, vient s'attaquer à la plus
grande commission scolaire anglophone du Québec qui menace de recourir aux
tribunaux si les commissions scolaires sont abolies...
M. Authier (Philip)
:
Ils vont vous accuser de tenter de déstabiliser la commission scolaire.
M. Roberge : Sincèrement, ce
serait tout un raccourci intellectuel. Je travaille pour l'intérêt des élèves.
Moi, qu'ils soient dans une commission scolaire francophone ou anglophone, je
travaille pour l'intérêt des élèves. S'il y avait eu les allégations ou des
inquiétudes sur l'administration et la gouvernance d'une commission scolaire
francophone, on aurait pris la même décision. Ce n'est absolument pas un enjeu.
Que ce soit une commission scolaire qui soit francophone ou anglophone, je
pense que tous les parents du Québec et tous les payeurs de taxes du Québec
veulent que le réseau soit administré de manière qui soit éthique et saine.
M. Dutrisac (Robert) : Mais
une fois que la commission scolaire va devenir un centre de services, ça va
régler le problème, justement.
M. Roberge : Bien, pas nécessairement
parce que...
M. Dutrisac (Robert) : Il n'y
aura plus de conflit au sein des commissaires, et puis le ministère va avoir
droit de regard sur l'octroi des contrats.
M. Roberge : Je ne veux pas
présumer d'une loi qui n'est pas encore déposée. Donc là, vous présumez de ce
qu'il y aurait dans une loi qui n'est pas déposée et qui serait adoptée. Il y a
peut-être des personnes qui font en ce moment l'objet d'allégations qui
seraient encore à l'emploi du centre de services. Sincèrement, c'est des
dossiers qui sont séparés. C'est une erreur de les lier. Il n'y a aucun lien
entre la transformation des commissions scolaires en centre de services et la
saine gouvernance des commissions scolaires en ce moment, qu'elles soient
francophones ou anglophones.
Il y en a eu, des enquêtes, hein? Je
précise que...
M. Chouinard (Tommy) : ...ne
réglerait pas ce genre de situation là.
M. Roberge : Je veux dire
qu'il y en a eu, des enquêtes, précédemment, qui ont été déclenchées dans des
commissions scolaires. Ce n'est pas la première fois non plus.
M. Bovet (Sébastien) : Sur
les contrats de gré à gré, si je comprends bien, à des organismes non reconnus
par le ministère de l'Éducation pour donner de la formation professionnelle,
c'est ça, le portrait, essentiellement, qu'est-ce que la commission scolaire
vous dit pour justifier ces contrats de gré à gré?
M. Roberge : Je vais laisser
les enquêteurs faire leur enquête. Donc, on a posé quelques questions. Les
réponses n'étaient pas satisfaisantes. Si on déclenche une enquête, c'est parce
que les réponses aux questions que nous avons posées ou que le précédent
gouvernement a posées... On n'arrive pas devant une page blanche, là. On voit
que ça fait longtemps que c'est un dossier qui traîne, et tout ce qui traîne se
salit. Les réponses n'étaient pas satisfaisantes. On n'a pas été rassurés.
Voilà.
M. Bovet (Sébastien) : Y
a-t-il des liens entre les gestionnaires de la commission scolaire et les
propriétaires ou les administrateurs, dirigeants de ces organismes non
reconnus?
M. Roberge : Pas à ce que je
sache, mais je n'ai pas toutes les réponses. Je ne peux pas vous dire qu'il y a
des liens ou qu'il n'y a pas de lien, là. Là, on anticipe sur les réponses. Je
comprends, j'aimerais bien avoir les réponses tout de suite. C'est pour ça que
je pose les questions. Mais voilà, je pense que ça fait le tour pour les
questions à ce moment-ci.
Le Modérateur
:
Écoutez, on va y aller maintenant avec des questions en anglais. On n'a plus
beaucoup de temps, là...
M. Chouinard (Tommy) : Juste
une petite précision, parce qu'il y avait une histoire dans la Gazette.
Le Modérateur
:
Peut-être une dernière question, et après on va y aller avec les questions en
anglais.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que c'est lié à l'histoire de la Gazette, où il y a des firmes qui
recrutaient, par exemple, des étudiants chinois, puis je pense qu'il y avait
aussi des Sud-Coréens, qui recevaient une commission de la commission scolaire
pour, hein... à ce sujet-là, mais c'était en 2016, cette histoire-là, là, très
documentée.
M. Roberge : Ce dont vous me
parlez, sur le recrutement, l'encadrement, le financement des commissions...
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que c'est de ça que vous parlez, les partenaires non reconnus, là?
M. Roberge : Ça fait partie de
nos inquiétudes. Il y a vraiment plusieurs signaux de fumée puis quand... Des
fois, on dit : Il n'y a pas de fumée sans feu. On va vérifier.
Des voix
: ...
M. Roberge : O.K., mais là je
vais y aller avec les questions en anglais.
M. Authier (Philip)
: The board's vice-chairman, this morning, is saying
that he is quite surprised that you are launching this investigation because
the auditors have been in there, and they were told that nothing was unusual
and they found nothing that the Government needed to worry about. So, they're
saying they're surprised that... And they said someone
from the ministry told them,
since that auditor went in in 2016, that there was nothing to be concerned
about.
So why are you launching
a further investigation, Mr. Roberge?
M. Roberge : I'm surprised that they are. There are numerous and serious
allegations, and we asked some questions, and the answers we had didn't reassure us that the Government's problems were solved. So we
need to go further, and if everything is clear and everything is OK, well, the
inquiry will do so, and everybody will be happy. If they are confident of that,
good for them.
Mme Johnson (Maya) : You said earlier in French that you cannot confirm the status of
the UPAC investigation as it relates to the English-Montréal School Board. Why
is that? Why can't you tell us...
M. Roberge : Because UPAC is an independent organisation, of course. But, before
to launch that inquiry, I know that some person in the ministry made some verifications to be sure that our inquiry doesn't
interfere with the UPAC. And we had the assurance that we can go forward, so…
Mme Johnson (Maya) : So there's no conflict between the investigation that's been
launched by the Education Ministry and a potential ongoing UPAC investigation?
M. Roberge : Of course not.
Mme Johnson (Maya) : Can you just give us a little bit more detail about the double
investigation? Because this investigation is really branching out in two
different directions. Why is that?
M. Roberge : Well, I can give you some examples of allegations we had and I think
it would give you some information why we have to go about governments and administration.
Of course, giving examples is a delicate matter considering we are currently
dealing with allegations that are not being proved, but I will go as far as I
can go. OK? So some group of students have complained that they did not receive
their diplomas after completing their courses, which, of course, is a problem.
Private contracts have been granted repeatedly without rotating suppliers and
with accumulated costs overruns, and there has been inappropriate use of school
board assets and exchange for favors benefiting administrative
staff.
Of course, those are
allegations, but those are serious allegations, as you can understand. Many of
the allegations also concerned the governance of the school board. There has
been talk about bullying, heated exchanges, distasteful comments and, as I
said, the work of the Council of Commissioners frequently paralysed by
conflict.
A number of complaints
against the school board have also been lodged with the Ethics Commissioner, I
think, as you know, by the commissioners themselves and by the director
general.
Last December, moreover,
the Ethics Commissioner concluded that the EMSB Chair had violated the code of
ethics the Council of Commissioners. So those are few allegations, both
concerning the governance and the administration, that push us to do that
inquiry.
Mme Johnson (Maya) : And if you could just address, as you did in French, the idea that
some may have that this is a CAQ government that is determined to dismantle school
boards and is in the process of destabilizing a major school board as it aims to convert them to
regional service centres. How do you respond to that?
M. Roberge : Launching that inquiry and transforming school
boards into service centres are two totally separate issues. It's very important to say so because it is. Those are
separate issues. It's not my concern that it's an English school board or a French school board. It's important for me to guarantee to all the citizens, the people in Québec that each dollar they give to the
system is well administrated and that they can count
that the school boards, both French and English, are governed in an ethical
way.
Mme MacKinnon (Catou) :
Mr. Roberge, how many or what proportion of these allegations that you call
serious and troubling have not already been analysed by somebody, the Auditor
General or somebody else, the Ethics Commissioner?
M. Roberge :
Some of them have been maybe analysed, but it's different to have a
verification than...
Mme MacKinnon (Catou) :
All of them or some of them?
M. Roberge :
Some of them, but the job...
Mme MacKinnon (Catou) :
So what proportion?
M. Roberge :
I can't go much further but...
Mme MacKinnon (Catou) :
Just trying to get an idea, like 90% or...
M. Roberge :
I can't give you a percentage of that, but it's different to do a verification
than to do an inquiry. So an inquiry is a much stronger manner to face those
allegations. And the mandate is pretty clear. So, if something looks really
bad, the investigator will inform me right when they
say it, and maybe I will have to take action, but that's it for now. Of course,
if I have to take some actions, we will go public, and I repeat that I will be
more transparent as I can be, respect things, the institution, of course, and I
think I will have to say…
Mme MacKinnon (Catou) : I'm sorry, I have got a few more questions.
M. Roberge : …because I have the Conseil des ministres in a few minutes, mais...
Mme MacKinnon (Catou) : So there is some new… Yes, there are some new elements here. There
are some new elements here. How many complains and how much money are we
talking about?
M. Roberge : I think I've read a lot of complains and allegations. I gave you
some… a lot of examples of the complains I have. I can say, maybe for one
complain or allegation, sometimes, a lot of people is raising the hand to say…
so it's not important that I have 10 or 110 complains. It's a fact that
allegations are really, really important, and it's a fact that we have to act right now.
Mme MacKinnon (Catou) : It sounds like you have enough evidence already. Why aren't you
taking action right now?
M. Roberge : I don't have evidence, I have allegations. That's why I mandate a
team of investigators to transform or to see if those allegations are true or
not.
Mme Johnson (Maya) : ...to parents and students, and it's about carbon monoxide…
M. Roberge : Really, really the last one. Excuse me?
Mme Johnson (Maya) : I said that this is… It's a separate issue, but one that is also
very important to parents and
students, and it's related to carbon monoxide detectors. Some parents have
chosen not to send their children back to school today because they are
concerned about what happened on Monday. What can you say to reassure parents,
to let them know that their children are safe when they are going to school?
M. Roberge : O.K. Je peux
rassurer les parents que, quand une école est réouverte, c'est parce que toutes
les vérifications sont faites et de manière exhaustive. Ça a été fait hier
matin de manière préliminaire, hier après-midi, une deuxième fois pour
s'assurer que le problème était réglé et que la qualité de l'air était au
rendez-vous, qu'il n'y avait aucun danger pour les élèves.
Donc, je comprends que les parents sont
inquiets. Je suis moi-même un père. Évidemment qu'on pose des questions, mais
je peux vous garantir qu'en ce moment il n'y a aucun enjeu à l'école des
Découvreurs pour la qualité de l'air.
Mme Johnson (Maya) :
Pouvez-vous répondre en anglais, s'il vous plaît, rapidement?
M. Roberge : En anglais? Oui, O.K.,
vraiment, vraiment, juste pour leur dire, parce que c'est votre question.
So I can reassure all the
parents that we took all the measures to be sure that there were no danger at
all to send their kids back to l'école des Découvreurs today. I can understand
that they are aware, but I want to reassure them that there's no danger anymore
at l'école des Découvreurs. Thank you. Merci.
Des voix
: Merci.
(Fin à 11 heures)