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Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Version finale

Le mercredi 16 janvier 2019, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente et une minutes )

M. Roberge : Bonjour à tous. Merci beaucoup de vous être déplacés pour cette importante question. Compte tenu de la situation, je vais d'abord faire un énoncé en français, mais je vais en faire aussi un en anglais avant de prendre vos questions.

Donc, depuis mon arrivée au ministère, j'ai eu l'occasion de lancer plusieurs chantiers, donner plusieurs orientations, toujours avec l'objectif d'améliorer la réussite scolaire et la diplomation, évidemment en mettant en œuvre nos politiques de la campagne électorale qui visaient déjà cet objectif-là.

En parallèle, j'ai été saisi de nombreux dossiers de l'équipe ministérielle et des partenaires du réseau de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Certains sont très problématiques, il ne faut pas s'en cacher, le précédent gouvernement a fait preuve trop souvent de négligence, n'a pas eu le courage d'agir. Il est hors de question pour moi ou notre gouvernement de fermer les yeux sur des situations qui peuvent porter atteinte à la qualité des services offerts ou qui porteraient aussi… qui compromettraient la mission de nos importantes institutions d'éducation et d'enseignement supérieur.

Donc, nous sommes actuellement dans une période de mise à niveau, il faut bien le dire. On a déjà commencé à réparer les erreurs des précédents gouvernements en éducation et enseignement supérieur. Je pense au rétablissement du financement des universités en région, des gestes posés pour pallier au manque de locaux, notamment à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, et il y en aura d'autres, la préparation d'un projet de loi pour baliser clairement les frais facturés aux parents. On sait les dommages qu'il y a eu à cause d'un projet de loi qui n'était pas clair. On aura cependant l'occasion de revenir sur ces sujets-là, ce n'est pas l'objet du point de presse d'aujourd'hui, mais ça explique bien qu'on est en mode de réparation dans ces premiers mois là.

Dès ma prise de fonction, j'ai été saisi de nombreuses allégations qui ont été portées à la connaissance du ministère de l'Éducation au cours des dernières années et qui visaient la commission scolaire English-Montréal et concernaient notamment la gouvernance et le climat interne à la commission scolaire, mais aussi les ressources matérielles et humaines. Ces allégations sont préoccupantes et, même, très sérieuses. Et je peux vous donner deux exemples préliminaires : un conseil des commissaires fréquemment paralysé par des conflits internes et des irrégularités importantes en formation professionnelle, notamment des partenariats avec des partenaires non reconnus par le ministère et qui donnent un enseignement déficient. C'est évidemment totalement inacceptable.

Donc, c'est dans l'intérêt des élèves qu'on veut agir, dans l'intérêt aussi de leurs parents et de tout le personnel qui s'active à la commission scolaire English-Montréal. C'est essentiel de maintenir le lien de confiance entre la commission scolaire et la communauté. Or, on le voit bien, des allégations de cette importance-là peuvent miner le lien de confiance. C'est pourquoi je confirme ce matin avoir demandé à l'équipe des enquêtes ministérielles et réseau du ministère de mener une enquête portant à la fois sur la gouvernance et l'administration de la commission scolaire English-Montréal. L'objectif, bien, c'est de dresser un portrait de situation et déterminer des actions à prendre le cas échéant. Évidemment, on le verra à la fin de l'enquête. Il s'agit d'une enquête exhaustive, déclenchée en vertu de l'article 478.3 et 478.4 de la Loi sur l'instruction publique.

Le rapport complet sera déposé à mon ministère le 10 septembre prochain. Par souci de transparence, j'ai rendu publique ce matin — vous pourrez en prendre connaissance, si ce n'est pas déjà le cas — la lettre mandat par laquelle j'ai demandé le déclenchement de cette double enquête, à la fois sur la gouvernance et l'administration. Dans l'intervalle, j'ai également demandé aux enquêteurs, vu la nature importante des allégations, d'être informé au cours de l'enquête, sans attendre, advenant tout constat qui pourrait exiger, dans les circonstances, qu'une mesure soit prise avant la fin des travaux.

Ce n'est pas de gaieté de cœur que mon gouvernement déclenche un processus d'enquête comme celui-ci, mais pour nous, c'est primordial, évidemment, de s'assurer que nos institutions soient gouvernées avec éthique et de manière saine et efficace. Il faut que chaque dollar qu'on investit dans notre réseau serve le mieux possible les élèves, les étudiants, c'est évident. Malgré tout, je veux rappeler une chose importante, c'est qu'à chaque jour il se fait dans les écoles un travail remarquable auprès des élèves de la commission scolaire English-Montréal. Donc, on ne peut pas tolérer que ce travail essentiel, quotidien, soit entaché par des actes qui ne sont pas éthiquement responsables.

Je vais poursuivre en anglais.

Since my arrival at the «ministère», I had the opportunity to provide orientations in a number of areas in order to increase diplomation by fulfilling our commitments to the people of Québec in area of education. At the same time, I have been briefed on numerous issues by the team at the «ministère» and by the partners of the education and higher education system. Some of these issues are very problematic, and the previous Liberal Government refused to address them. They needed to take actions, but they didn't have the courage to do so. It's out of the question, for me and my Government, to ignore situations that might be detrimental to our students, their parents, schools and head of the staff.

We are now in a time of renewal and upgrading. We have already started to fix the mistakes and oversight of previous governments, for example, the reestablishment of funding for universities in the regions, the situation regarding the lack of space faced by commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, which is now starting to be resolved, and the decision we made to clarify the law regarding fees charged to parents by schools are examples of those actions. We will however have opportunities to talk about these issues in other times, as they are not the reason why I'm here with you today.

Since I took up my position, I have been informed of numerous allegations concerning specifically the English-Montréal School Board that were brought to the attention of the ministère de l'Éducation over the past years. These allegations are troubling and serious. We must take actions. They relate primarily to the management of material and human resources and the working climate at the English-Montréal School Board.

I can give you some examples. First, it appears that the Council of Commissioners is frequently paralysed by conflicts. Also, there have been irregularities in a vocational training, particularly with regards to partnerships with organisations that are not recognized by the «ministère» and that provide substandard instruction. Of course, this is unacceptable.

So, in the best interest of the EMSB and, of course, its students, the parents, and its staff, and the community, it's our duty to act quickly. It's essential to maintain bonds of trust between the EMSB and the community, and the weight of those allegations threaten these bonds. I confirm that that is why I have asked the «ministère», and system inquiries teams to conduct an inquiry. Their aim is to draw a profile of the situation and to determine what type of action may need to be taken fast. This is an exhaustive enquiry launched under 473.3 and 478.4 of the Education Act. The complete report will be submitted to me by September 10. In the interest of transparency, I will make public the mandate letter in which I request that this enquiry be launched.

In the meantime, given the nature of the allegations, I have also mandated the investigators to inform me without delay of any findings that might require measures to be instituted before the report is completed.

Launching an enquiry is not something I take lightly. For our Government, it's of paramount importance that our public institutions be governed and administrated in a responsible and ethical matter.

Outstanding work is being done with the students of the English-Montréal School Board every day. It would be unfortunate for its reputation to be hurt by actions and practices that are ethically unacceptable.

Merci. Je suis prêt à prendre quelques questions.

M. Chouinard (Tommy) : M. Roberge, d'abord, question... Vous avez parlé de deux types d'allégations. Le conflit interne, on le connaît. La commission scolaire English-Montréal, je pense, ça dure depuis de nombreuses années et c'est largement documenté. C'est l'autre allégation qui porte sur, vous dites, des partenariats qui sont faits avec, donc, des tiers qui ne sont pas reconnus par le ministère. Bien, est-ce qu'on parle des cours de francisation? Est-ce qu'on parle des... On parle de quoi, exactement?

M. Roberge : On parle de formation professionnelle qui aurait été donnée à contrat par des tiers qui ne sont pas reconnus par le ministère. Je fais attention, parce que tout ça, ce sont des allégations. Évidemment, je ne suis pas aujourd'hui pour vous donner des conclusions de l'enquête, mais on a des soupçons ou des allégations suffisamment grandes qui touchent des contrats donnés en formation professionnelle ou des contrats sans appel d'offres répétés avec des dépassements de coûts répétés aussi, qui évidemment soulèvent des questions importantes.

Donc, l'enquête porte là-dessus. Les conclusions, on verra si effectivement ces allégations et ces soupçons sont avérés, mais, pour l'instant, c'est suffisamment grave pour nous porter à faire ces enquêtes-là qui portent sur, donc, la gouvernance et l'administration.

M. Chouinard (Tommy) : Mais ces contrats qui ont été accordés ont-ils toujours cours aujourd'hui?

M. Roberge : Je n'ai pas cette information, à savoir si les contrats ont cours aujourd'hui, mais les gens qui les ont donnés sont encore présents dans l'institution.

M. Chouinard (Tommy) : Donc, on vise principalement la présidente de la commission scolaire ici, là?

M. Roberge : On ne vise personne, on se questionne sur la gouvernance et l'administration, et ça se fait... La gouvernance, ce n'est pas seulement la présidente, là, hein? Il y a le conseil des commissaires, puis, quand on parle de l'administration, bien, il y a plusieurs paliers, vous savez. Quand même, une commission scolaire, il y a beaucoup de gens qui travaillent là-dedans. Il n'y a pas une personne qui est visée, et je n'ai pas les réponses, et je ne peux pas aujourd'hui pointer un ou une responsable ou coupable, parce qu'on ne sait pas s'il y aura ces personnes-là.

Mais je ne peux pas laisser simplement des soupçons peser sur une institution depuis plusieurs années, hein? Je vous dirais qu'il y a des sonneurs d'alerte ou des signaux graves depuis 2009. Ça fait depuis 2009 que l'administration, la gouvernance est inquiétante, donc c'est le temps d'avoir les réponses aux questions. Donc, vous comprendrez que je n'ai pas toutes les réponses aujourd'hui.

M. Chouinard (Tommy) : Mais la vérificatrice qui avait été nommée par Sébastien Proulx concluait quoi exactement, Mme Lapointe?

M. Roberge : Elle concluait essentiellement qu'il fallait aller plus loin. Et on peut se questionner à savoir pourquoi il n'y a pas eu d'enquête déclenchée par le précédent gouvernement. On peut même se questionner pourquoi ça a été seulement une vérification. Dès le départ, je peux vous dire qu'il y avait suffisamment d'informations pour que dès le départ il y ait une enquête qui soit déclenchée. Mais bon, on ne refera pas le passé, mais on peut réparer les erreurs du passé. C'est ce qu'on fait aujourd'hui. On gouverne pour 2019, 2020, 2022, donc on travaille à réparer.

M. Chouinard (Tommy) : Je me souviens que M. Proulx avait entre autres déclaré que, bien là, il fallait être prudent dans la vérification dans la mesure où il y avait également... la même commission scolaire était visée par une enquête de l'UPAC. Est-ce que là vous avez des nouvelles de quoi que ce soit au sujet de ce qui se passe du côté de l'UPAC? Est-ce que, à votre connaissance, le ministère a été mis au courant de la fermeture du dossier? On en est où?

M. Roberge : Je n'ai aucune information privilégiée concernant les enquêtes de l'UPAC.

M. Chouinard (Tommy) : Je comprends, mais le ministère peut être au courant que... à un moment donné il y avait des rencontres d'enquêteurs avec des gens à la commission scolaire, puis à un moment donné ça a pris fin ou c'est toujours en cours, ça, selon vous?

M. Roberge : Je n'ai aucune information privilégiée concernant les enquêtes de l'UPAC, mais je sais qu'en déclenchant cette double enquête je ne nuis à aucune enquête. Ça, ça a été vérifié. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'enquête, ça ne veut pas dire qu'il y a des enquêtes, mais je peux vous dire que je ne nuis à aucune enquête en ce moment.

M. Chouinard (Tommy) : Comment vous avez vérifié?

M. Roberge : Les questions ont été posées avant d'agir. On réfléchit.

M. Chouinard (Tommy) : À qui les questions ont été posées?

M. Roberge : Aux personnes qui avaient les réponses.

M. Chouinard (Tommy) : Qui a la réponse? Mais qui a la réponse? C'est la ministre de la Justice, dans ce cas-là, qui a la réponse?

M. Roberge : Moi, je peux vous dire qu'aujourd'hui on déclenche une enquête. Elle aurait dû être déclenchée déjà il y a un certain temps, et on verra ce qui arrivera avec le rapport. Je ne peux pas aller plus loin sur ce sujet-là.

M. Chouinard (Tommy) : Mais je veux juste savoir comment vous avez pu avoir l'assurance que ça n'allait pas nuire à l'enquête. Vous avez vérifié, donc je veux juste savoir auprès de qui on vérifie ce genre de chose là.

M. Roberge : De mon point de vue, je pose des questions à mon équipe, et ils me donnent les réponses. Je n'ai pas besoin de savoir précisément le nom des personnes qui leur a donné les réponses. J'ai cette assurance qu'on ne crée pas de dommage en posant les questions.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce qu'il y a eu de nouvelles allégations, de nouvelles informations depuis que vous êtes entré en poste ou l'enquête fait seulement suite aux informations passées, donc sous le gouvernement libéral?

M. Roberge : Il y a eu une accumulation, comme je vous dis, depuis 2009, là, de signaux, ou d'allégations, ou d'inquiétudes. Il y avait suffisamment d'informations pour déclencher une enquête lors du précédent gouvernement. Là, dans les derniers mois, il y a eu une enquête ou, en fait, une intervention de la commissaire à l'éthique à la commission scolaire, qui est venu dire que, manifestement, ce n'était pas réglé du côté de la gouvernance. Ça ne fait que justifier quelque chose qui était déjà justifiable il y a six mois, un an, deux ans.

M. Bellerose (Patrick) : Il n'y a donc pas de nouvelles allégations depuis votre arrivée en poste.

M. Roberge : Pas rien qui fait que… Je vous dirais que non. On va y aller comme ça. Il y avait tout ce qu'il fallait pour déclencher des enquêtes précédemment. Il ne l'a pas fait, nous le faisons.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que le rapport de la vérificatrice va être rendu public… qu'il n'a pas été rendu public jusqu'ici?

M. Roberge : Je ne peux pas le savoir tout de suite. Je vais d'abord…

M. Chouinard (Tommy) : …celui de 2017.

M. Roberge : Oui, non, je sais, je sais. Je comprends bien la question, maintenant, je ne peux pas le rendre public à ce moment-ci, ayant déclenché ces enquêtes-là. Quand on aura les réponses à toutes nos questions, on pourra décider si on peut rendre le rapport de la vérification public, mais, pour l'instant, ça pourrait compromettre l'enquête, donc je reste prudent.

M. Bovet (Sébastien) : Celui de 2019, vous allez le rendre public?

M. Roberge : Je vais d'abord laisser les enquêteurs faire leur enquête. Je vais le lire puis je vais voir, mais je ne peux pas vous répondre à ce moment-ci, parce que vous savez, des fois, il y a des informations sensibles. Ça pourra déboucher sur d'autres enquêtes. Ce type d'enquête là n'est pas une enquête de l'UPAC ou une enquête… Ce n'est pas les policiers qui enquêtent. Quand je verrai le rapport, il est possible qu'on me fasse des recommandations de ne pas le rendre public, mais, à ce moment-ci, honnêtement, je ne peux pas vous répondre.

Moi, je souhaite être transparent. Je vais vous dire que je souhaite être transparent. Ce que je pourrai rendre public sans nuire à des enquêtes, je le ferai.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c'est possible, ça, que l'UPAC ait pris contact avec le ministère en disant : Bien, écoutez, on va regarder ça, là, il n'y a rien de criminel à proprement parler, mais je pense que, d'un point de vue administratif, vous devriez regarder ça, là, tu sais. C'est-u possible, ça, ou… Est-ce que ça existe?

M. Roberge : Bon, là, vous me demandez de relater des conversations qui ont peut-être eu lieu, auxquelles je n'ai pas pris part. Beaucoup de choses sont possibles, là, mais ça va être long si on essaie de faire le tour ce matin.

M. Chouinard (Tommy) : Bon. Mais correspondez-vous à ceux qui vont dire : Ah! Ha! Le gouvernement Legault, qui veut abolir les commissions scolaires, vient s'attaquer à la plus grande commission scolaire anglophone du Québec qui menace de recourir aux tribunaux si les commissions scolaires sont abolies...

M. Authier (Philip) : Ils vont vous accuser de tenter de déstabiliser la commission scolaire.

M. Roberge : Sincèrement, ce serait tout un raccourci intellectuel. Je travaille pour l'intérêt des élèves. Moi, qu'ils soient dans une commission scolaire francophone ou anglophone, je travaille pour l'intérêt des élèves. S'il y avait eu les allégations ou des inquiétudes sur l'administration et la gouvernance d'une commission scolaire francophone, on aurait pris la même décision. Ce n'est absolument pas un enjeu. Que ce soit une commission scolaire qui soit francophone ou anglophone, je pense que tous les parents du Québec et tous les payeurs de taxes du Québec veulent que le réseau soit administré de manière qui soit éthique et saine.

M. Dutrisac (Robert) : Mais une fois que la commission scolaire va devenir un centre de services, ça va régler le problème, justement.

M. Roberge : Bien, pas nécessairement parce que...

M. Dutrisac (Robert) : Il n'y aura plus de conflit au sein des commissaires, et puis le ministère va avoir droit de regard sur l'octroi des contrats.

M. Roberge : Je ne veux pas présumer d'une loi qui n'est pas encore déposée. Donc là, vous présumez de ce qu'il y aurait dans une loi qui n'est pas déposée et qui serait adoptée. Il y a peut-être des personnes qui font en ce moment l'objet d'allégations qui seraient encore à l'emploi du centre de services. Sincèrement, c'est des dossiers qui sont séparés. C'est une erreur de les lier. Il n'y a aucun lien entre la transformation des commissions scolaires en centre de services et la saine gouvernance des commissions scolaires en ce moment, qu'elles soient francophones ou anglophones.

Il y en a eu, des enquêtes, hein? Je précise que...

M. Chouinard (Tommy) : ...ne réglerait pas ce genre de situation là.

M. Roberge : Je veux dire qu'il y en a eu, des enquêtes, précédemment, qui ont été déclenchées dans des commissions scolaires. Ce n'est pas la première fois non plus.

M. Bovet (Sébastien) : Sur les contrats de gré à gré, si je comprends bien, à des organismes non reconnus par le ministère de l'Éducation pour donner de la formation professionnelle, c'est ça, le portrait, essentiellement, qu'est-ce que la commission scolaire vous dit pour justifier ces contrats de gré à gré?

M. Roberge : Je vais laisser les enquêteurs faire leur enquête. Donc, on a posé quelques questions. Les réponses n'étaient pas satisfaisantes. Si on déclenche une enquête, c'est parce que les réponses aux questions que nous avons posées ou que le précédent gouvernement a posées... On n'arrive pas devant une page blanche, là. On voit que ça fait longtemps que c'est un dossier qui traîne, et tout ce qui traîne se salit. Les réponses n'étaient pas satisfaisantes. On n'a pas été rassurés. Voilà.

M. Bovet (Sébastien) : Y a-t-il des liens entre les gestionnaires de la commission scolaire et les propriétaires ou les administrateurs, dirigeants de ces organismes non reconnus?

M. Roberge : Pas à ce que je sache, mais je n'ai pas toutes les réponses. Je ne peux pas vous dire qu'il y a des liens ou qu'il n'y a pas de lien, là. Là, on anticipe sur les réponses. Je comprends, j'aimerais bien avoir les réponses tout de suite. C'est pour ça que je pose les questions. Mais voilà, je pense que ça fait le tour pour les questions à ce moment-ci.

Le Modérateur : Écoutez, on va y aller maintenant avec des questions en anglais. On n'a plus beaucoup de temps, là...

M. Chouinard (Tommy) : Juste une petite précision, parce qu'il y avait une histoire dans la Gazette.

Le Modérateur : Peut-être une dernière question, et après on va y aller avec les questions en anglais.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c'est lié à l'histoire de la Gazette, où il y a des firmes qui recrutaient, par exemple, des étudiants chinois, puis je pense qu'il y avait aussi des Sud-Coréens, qui recevaient une commission de la commission scolaire pour, hein... à ce sujet-là, mais c'était en 2016, cette histoire-là, là, très documentée.

M. Roberge : Ce dont vous me parlez, sur le recrutement, l'encadrement, le financement des commissions...

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que c'est de ça que vous parlez, les partenaires non reconnus, là?

M. Roberge : Ça fait partie de nos inquiétudes. Il y a vraiment plusieurs signaux de fumée puis quand... Des fois, on dit : Il n'y a pas de fumée sans feu. On va vérifier.

Des voix : ...

M. Roberge : O.K., mais là je vais y aller avec les questions en anglais.

M. Authier (Philip) : The board's vice-chairman, this morning, is saying that he is quite surprised that you are launching this investigation because the auditors have been in there, and they were told that nothing was unusual and they found nothing that the Government needed to worry about. So, they're saying they're surprised that... And they said someone from the ministry told them, since that auditor went in in 2016, that there was nothing to be concerned about.

So why are you launching a further investigation, Mr. Roberge?

M. Roberge : I'm surprised that they are. There are numerous and serious allegations, and we asked some questions, and the answers we had didn't reassure us that the Government's problems were solved. So we need to go further, and if everything is clear and everything is OK, well, the inquiry will do so, and everybody will be happy. If they are confident of that, good for them.

Mme Johnson (Maya) : You said earlier in French that you cannot confirm the status of the UPAC investigation as it relates to the English-Montréal School Board. Why is that? Why can't you tell us...

M. Roberge : Because UPAC is an independent organisation, of course. But, before to launch that inquiry, I know that some person in the ministry made some verifications to be sure that our inquiry doesn't interfere with the UPAC. And we had the assurance that we can go forward, so…

Mme Johnson (Maya) : So there's no conflict between the investigation that's been launched by the Education Ministry and a potential ongoing UPAC investigation?

M. Roberge : Of course not.

Mme Johnson (Maya) : Can you just give us a little bit more detail about the double investigation? Because this investigation is really branching out in two different directions. Why is that?

M. Roberge : Well, I can give you some examples of allegations we had and I think it would give you some information why we have to go about governments and administration. Of course, giving examples is a delicate matter considering we are currently dealing with allegations that are not being proved, but I will go as far as I can go. OK? So some group of students have complained that they did not receive their diplomas after completing their courses, which, of course, is a problem. Private contracts have been granted repeatedly without rotating suppliers and with accumulated costs overruns, and there has been inappropriate use of school board assets and exchange for favors benefiting administrative staff.

Of course, those are allegations, but those are serious allegations, as you can understand. Many of the allegations also concerned the governance of the school board. There has been talk about bullying, heated exchanges, distasteful comments and, as I said, the work of the Council of Commissioners frequently paralysed by conflict.

A number of complaints against the school board have also been lodged with the Ethics Commissioner, I think, as you know, by the commissioners themselves and by the director general.

Last December, moreover, the Ethics Commissioner concluded that the EMSB Chair had violated the code of ethics the Council of Commissioners. So those are few allegations, both concerning the governance and the administration, that push us to do that inquiry.

Mme Johnson (Maya) : And if you could just address, as you did in French, the idea that some may have that this is a CAQ government that is determined to dismantle school boards and is in the process of destabilizing a major school board as it aims to convert them to regional service centres. How do you respond to that?

M. Roberge : Launching that inquiry and transforming school boards into service centres are two totally separate issues. It's very important to say so because it is. Those are separate issues. It's not my concern that it's an English school board or a French school board. It's important for me to guarantee to all the citizens, the people in Québec that each dollar they give to the system is well administrated and that they can count that the school boards, both French and English, are governed in an ethical way.

Mme MacKinnon (Catou) : Mr. Roberge, how many or what proportion of these allegations that you call serious and troubling have not already been analysed by somebody, the Auditor General or somebody else, the Ethics Commissioner?

M. Roberge : Some of them have been maybe analysed, but it's different to have a verification than...

Mme MacKinnon (Catou) : All of them or some of them?

M. Roberge : Some of them, but the job...

Mme MacKinnon (Catou) : So what proportion?

M. Roberge : I can't go much further but...

Mme MacKinnon (Catou) : Just trying to get an idea, like 90% or...

M. Roberge : I can't give you a percentage of that, but it's different to do a verification than to do an inquiry. So an inquiry is a much stronger manner to face those allegations. And the mandate is pretty clear. So, if something looks really bad, the investigator will inform me right when they say it, and maybe I will have to take action, but that's it for now. Of course, if I have to take some actions, we will go public, and I repeat that I will be more transparent as I can be, respect things, the institution, of course, and I think I will have to say…

Mme MacKinnon (Catou) : I'm sorry, I have got a few more questions.

M. Roberge : …because I have the Conseil des ministres in a few minutes, mais...

Mme MacKinnon (Catou) : So there is some new… Yes, there are some new elements here. There are some new elements here. How many complains and how much money are we talking about?

M. Roberge : I think I've read a lot of complains and allegations. I gave you some… a lot of examples of the complains I have. I can say, maybe for one complain or allegation, sometimes, a lot of people is raising the hand to say… so it's not important that I have 10 or 110 complains. It's a fact that allegations are really, really important, and it's a fact that we have to act right now.

Mme MacKinnon (Catou) : It sounds like you have enough evidence already. Why aren't you taking action right now?

M. Roberge : I don't have evidence, I have allegations. That's why I mandate a team of investigators to transform or to see if those allegations are true or not.

Mme Johnson (Maya) : ...to parents and students, and it's about carbon monoxide…

M. Roberge : Really, really the last one. Excuse me?

Mme Johnson (Maya) : I said that this is… It's a separate issue, but one that is also very important to parents and students, and it's related to carbon monoxide detectors. Some parents have chosen not to send their children back to school today because they are concerned about what happened on Monday. What can you say to reassure parents, to let them know that their children are safe when they are going to school?

M. Roberge : O.K. Je peux rassurer les parents que, quand une école est réouverte, c'est parce que toutes les vérifications sont faites et de manière exhaustive. Ça a été fait hier matin de manière préliminaire, hier après-midi, une deuxième fois pour s'assurer que le problème était réglé et que la qualité de l'air était au rendez-vous, qu'il n'y avait aucun danger pour les élèves.

Donc, je comprends que les parents sont inquiets. Je suis moi-même un père. Évidemment qu'on pose des questions, mais je peux vous garantir qu'en ce moment il n'y a aucun enjeu à l'école des Découvreurs pour la qualité de l'air.

Mme Johnson (Maya) : Pouvez-vous répondre en anglais, s'il vous plaît, rapidement?

M. Roberge : En anglais? Oui, O.K., vraiment, vraiment, juste pour leur dire, parce que c'est votre question.

So I can reassure all the parents that we took all the measures to be sure that there were no danger at all to send their kids back to l'école des Découvreurs today. I can understand that they are aware, but I want to reassure them that there's no danger anymore at l'école des Découvreurs. Thank you. Merci.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 heures)

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