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Point de presse de M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et de services sociaux

Version finale

Le vendredi 16 février 2018, 11 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-six minutes)

M. Paradis (Lévis) : Bien, merci d'être là. Je pense que c'est important. D'ailleurs, le dévoilement de cette entente-là était réclamé par la CAQ depuis longtemps, et ça aurait dû être fait rapidement. Ce l'est fait ce matin. Ce matin, on assiste à quoi? On assiste à une tentative de diversion libérale. C'est un exercice de relations publiques qui sert à mélanger les Québécois. La réalité, aujourd'hui, là, quand on regarde le fond de l'histoire, c'est que les contribuables vont payer les médecins spécialistes plus que nécessaire, puis on veut faire croire à tout le monde que c'est une bonne affaire.

Alors, déjà, les données, au départ, là, c'est faussé. On essaie de faire… Le gouvernement tente de faire du rattrapage. Il essaie de se rattraper. Le rattrapage, c'est l'essence même de cette négociation-là. Au lieu d'en donner, aujourd'hui... C'est ça, là. Au lieu d'en donner beaucoup, beaucoup, le gouvernement dit : On va en donner beaucoup. Puis la vraie question qu'on devrait se poser aujourd'hui, c'est : Pourquoi le gouvernement donne plus d'argent aux spécialistes, alors que le rattrapage avec le reste du Canada est complété depuis 2015, selon l'Institut canadien d'information en santé? Depuis 2015, on sait que les spécialistes québécois gagnent plus que leurs voisins ontariens, gagnent plus qu'ailleurs au Canada. Elle est là, c'est ça, la réalité.

Alors, la question qu'on a déjà posée, puis on n'a pas eu de réponse : Pourquoi leur en donner davantage? Les médecins spécialistes du Québec gagnent maintenant 36 000 $ de plus que leurs voisins ontariens, plus qu'un médecin spécialiste en Ontario, puis ça ne tient même pas compte du coût de la vie. Puis le coût de la vie, que les gens le sachent, là, il est inférieur au Québec qu'en Ontario. Alors, à sa face même, ça ne tient pas la route.

Le ministre Barrette a reconnu hier pour la première fois que les spécialistes gagnent maintenant plus qu'ailleurs au Canada. Puis en plus il a reconnu que la décision de donner davantage en 2007, c'était basé sur des données erronées. Il l'a avoué. C'est le ministre de la Santé qui le dit. Qui était là en 2007? C'était le tandem, le tandem Couillard-Barrette.

L'objectif derrière le rattrapage, il est non seulement atteint, je vous le répète, il est dépassé. Aujourd'hui, le gouvernement se vante d'en donner moins que prévu d'ici 2023. J'espère qu'on en donne moins. On se vante d'en donner moins. Bien, c'est assez. On n'a pas à se vanter de ça. C'est un fait, on devrait aller vers ça. Puis, oui, je repense, moi, aujourd'hui encore, comme la semaine dernière, alors que les bribes d'information sortaient à droite et à gauche, oui, je repense aux aînés qui attendent des soins à domicile; oui, je repense à cet aidant, ce proche aidant qui attend un équipement pour aider sa conjointe qui ne marche pas; oui, je repense à ces gens-là; oui, je repense aux infirmières puis aux infirmiers qui sont surchargés, qui ont du travail. Je pense aussi à eux et à elles.

Moi, j'invite les Québécois, j'invite les Québécois puis les Québécoises à sanctionner sévèrement le gouvernement Couillard-Barrette. Je les invite, là, le 1er octobre à faire entendre leur voix. Le gouvernement n'aurait jamais dû, n'aurait jamais dû donner plus d'argent aux spécialistes avant d'avoir une étude indépendante sur l'écart de rémunération avec les autres provinces. C'est ça qu'on aurait dû faire. Ça, c'est la faute des libéraux, c'est leur décision. Et, si la CAQ forme le prochain gouvernement, bien, en se basant sur une étude indépendante sur l'écart de rémunération, on rouvre l'entente puis on négocie. Puis, si l'écart est positif en faveur des médecins spécialistes, bien, c'est terminé.

Ce matin, je vous le rappelle, on a une entente qui n'est pas à l'avantage des Québécois et des Québécoises. On donne trop d'argent, les chiffres le prouvent, et on s'attache les mains pour 10 ans. Merci.

M. Lavallée (Hugo) : Vous dites : Si l'écart, donc, avec les médecins québécois... en défaveur des médecins québécois n'est plus là, on rouvre l'entente, et c'est terminé. Mais, si d'aventure il s'avère que les médecins québécois gagnent davantage que les médecins ontariens, est-ce que, selon vous, il faudrait réduire la rémunération des médecins québécois à ce moment-là?

M. Paradis (Lévis) : Si les médecins québécois, au terme d'une étude indépendante sur la rémunération et le comparatif, si les médecins spécialistes québécois gagnent plus, on arrête ça, c'est terminé.

M. Lavallée (Hugo) : On arrête ça, mais est-ce qu'on retranche de la rémunération ou on les laisse gagner plus?

M. Paradis (Lévis) : On s'assoit, on négocie. On s'assoit et on négocie. À partir du moment où il est prouvé qu'il y a un écart positif en faveur des médecins spécialistes québécois, d'ailleurs ce qui est le cas depuis 2015... Et ça, c'est important, ce n'est pas d'hier, là. Là, on peut dire : Bien oui, on s'est rendu compte hier que... En 2015, on s'est rendu compte que l'écart était positif en faveur des médecins spécialistes québécois, 36 000 $ de plus, salaire moyen de 403 000 $. Bien, si l'écart est positif en faveur des médecins spécialistes, on s'assoit, on rouvre l'entente puis on arrête ça là, on ne verse plus. Là, on s'attache puis on verse jusqu'en 2023, là. Là, je veux dire, on s'attache les mains. Moi, on rouvre, on négocie en fonction de ce que nous révélera une étude indépendante sur les écarts de rémunération.

M. Laforest (Alain) : M. Paradis, le Parti québécois dit, lui : C'est un gel. Vous, vous voulez vous asseoir puis négocier encore?

M. Paradis (Lévis) : Oui. Non, non… Oui, absolument. On rouvre, on s'assoit, on négocie. On donne-tu plus? Non, c'est terminé. À partir du moment où l'écart est positif en faveur des médecins spécialistes québécois, c'est terminé. Autrement dit, là, aujourd'hui…

M. Laforest (Alain) : Bien, vous ne négociez pas, à ce moment-là.

M. Paradis (Lévis) : Non, non, aujourd'hui…

M. Laforest (Alain) : Quand tu t'assois, puis tu négocies, puis tu dis «on recule», ce n'est pas une négociation, ça.

M. Paradis (Lévis) : Non, non, mais on négociera. Est-ce que…

M. Laforest (Alain) : On rouvre puis on en enlève. C'est ce que vous dites, là.

M. Paradis (Lévis) : Oui. Non, non, je veux dire, on rouvre, on n'en donne plus. Aujourd'hui, là, ce qu'on se rend compte, là, ce qui vient de se produire, là… Depuis 2015, on a un écart favorable en faveur des médecins spécialistes québécois, on en donne encore. Ce qu'on vient de nous annoncer à matin, on en donne encore. On donne 2,1 milliards sur 10 ans, on donne 500 millions en rattrapage. Ce rattrapage-là, il est fait. C'est plein, le réservoir est plein. Tu en rajoutes, ça déborde, là. Il est plein, alors on arrête, on n'en donne plus. Là, on en donne. Le gouvernement se vante de faire une bonne entente aujourd'hui, là.

M. Laforest (Alain) : Le gouvernement sauve 3 milliards. C'est ce qu'il dit.

M. Paradis (Lévis) : Bien non. Le gouvernement dit : On sauve 3 milliards. La réalité, là : le gouvernement donne 2,1 milliards. La réalité : on donne 500 millions en rattrapage qu'on n'a pas besoin de donner parce que le rattrapage, l'écart, il n'existe pas. L'écart, il est en surplus pour les médecins spécialistes québécois. C'est ça, la réalité, M. Laforest. La réalité est celle-là, puis on aura beau jouer avec les chiffres… Puis c'est ça qu'ils vont faire, faire un exercice de relations publiques puis choisir comment ils vont le présenter. Dans les faits, dans les faits, on donnait beaucoup, beaucoup aux médecins. Aujourd'hui, on se dit quoi? On donne beaucoup aux médecins spécialistes. Est-ce que c'est légitime parce qu'ils gagnent moins qu'ailleurs? Bien non. Depuis 2015, ils gagnent plus qu'ailleurs. Alors, trouvez la logique. Elle est là, la réalité. Puis on aura beau présenter les chiffres comme on voudra, la base, c'est ça. Ce 500 millions, ce 2,1 milliards, c'est ça. Point.

M. Lavallée (Hugo) : Mais le gouvernement dit : On n'a pas le choix, c'est des ententes précédentes qui ont été signées; si on ne donnait pas cet argent-là aux médecins, on serait poursuivis, puis là…

M. Paradis (Lévis) : Sur une base de quoi? Les premières négociations sont sur la base de quoi? Au départ, tout ça démarre sur l'écart salarial potentiel entre leurs pairs au Canada. Ça, c'est le but. Ça, on se dit : Regarde, on va faire ça; si ce n'est pas correct, on ajuste. On se rend compte qu'on a dépassé, je m'excuse, ça ne tient plus. On a atteint l'objectif. Il est atteint, l'objectif.

M. Lavallée (Hugo) : Ce que vous amenez, c'est… Vous, vous seriez prêt, donc, à risquer une poursuite devant les tribunaux pour…

M. Paradis (Lévis) : Savez-vous, on ouvre et on négocie. Moi, j'ai déjà dit et je le répète : De nombreux médecins se sont confiés à moi en disant que leur volonté, ce n'était pas d'avoir plus d'argent puis un chèque plus gros, c'est d'avoir des qualités de pratique. C'est ça qu'ils souhaitent. On s'assoit et on négocie. Allons voir, la base, ce qu'elle pense et ce qu'elle penserait à ce moment-là, mais on est sur des questions hypothétiques à venir. Moi, je pense, dans la réalité des faits aujourd'hui, au mois de février 2018, on vient de donner de l'argent à des médecins alors que ces versements-là étaient loin d'être nécessaires. Au contraire, cette base de négociation sur les écarts de rémunération prouve que nos médecins spécialistes étaient et sont très bien payés. Merci.

(Fin à 11 h 55)

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