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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et de services sociaux, et Mme Sylvie D'Amours, députée de Mirabel

Version finale

Le mardi 13 février 2018, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Écoutez, j'ai appris comme vous, ce matin, que le gouvernement libéral s'apprête à donner un demi-milliard de dollars de plus aux médecins spécialistes. Ça fait à peu près 48 000 $ de plus par médecin. Mais ce qui m'a le plus choqué, c'est d'apprendre que ça les amènerait à un salaire de 10 % à 15 % plus élevé que celui des spécialistes dans le reste du Canada. Ça n'a aucun bon sens. Il y a des limites. Puis la limite, là, c'est d'abord l'équité. Les travailleurs, au Québec, gagnent moins que dans le reste du Canada. Pourquoi les médecins gagneraient plus que ceux dans le reste du Canada? Il n'y a aucune justification. C'est totalement injuste.

Donc, je veux demander deux choses au premier ministre, ce matin : d'abord, rendre publique l'entente secrète avec les spécialistes et surtout rendre publique l'analyse de comparaison des salaires avec les spécialistes du reste du Canada.

Ce matin, là, Philippe Couillard doit comprendre que les Québécois sont fâchés. Et ce n'est pas dans la semaine de relâche, quand il n'y a plus de journalistes puis que l'opposition n'est plus là, qu'il doit rendre ces documents-là publics. Il doit les rendre publics aujourd'hui. Il ne peut pas laisser traîner ça, là. Je sens une grogne dans la population. Les Québécois, ce sont eux qui paient, en bout de ligne, ce sont eux qui ont fait des sacrifices dans les trois dernières années. Ils ont le droit de savoir sur quelle base on s'apprête à donner un demi-milliard de dollars aux spécialistes. Ça, c'est le premier dossier que je voulais vous parler.

Deuxième dossier, qui a été très fouillé par Sylvie D'Amours, qui a rencontré des sinistrés de l'année dernière, du printemps 2017, j'en ai moi-même rencontrés avec Sylvie à Rigaud qui étaient découragés du gouvernement libéral. On se demandait si on avait un échantillon représentatif, mais là ce qu'on apprend suite à une demande qu'on a faite pour avoir de l'information, c'est qu'il y a seulement 8 % des dossiers... Écoutez, là, il n'y a pas un million de dossiers à régler, il y en a 6 000. Bien, il y en a juste 8 % de réglés.

Les dossiers sont pris dans la bureaucratie libérale. Il est temps que Philippe Couillard s'occupe personnellement du dossier des inondations. Ce sont des gens qui ont vécu un stress immense. Moi, j'en ai vu pleurer, là. Dans certains cas, ils ont perdu leurs maisons. Dans d'autres cas, ils sont soit chez des parents, soit à l'hôtel depuis un an. Ça n'a pas de bon sens que les 6 000 dossiers... Je comprendrais qu'il y en ait quelques-uns de pas réglés, mais qu'il y en ait 92 % pas réglés un an plus tard, ça n'a pas de bon sens, là. C'est un échec de Martin Coiteux, puis là il est temps que Philippe Couillard prenne le dossier lui-même.

Et, pour vous en dire un peu plus, je veux passer la parole à Sylvie D'Amours qui a fait un travail exceptionnel pour rencontrer des sinistrés. Donc, je veux lui passer la parole.

Mme D'Amours : Merci, M. Legault. La situation des sinistrés des inondations, ça va au-delà de la politique. Moi, dès le début, première conférence de presse que j'ai faite dans mon comté, j'avais demandé à Mme St-Pierre, la ministre de la région des Laurentides, je lui avais demandé un travail collaboratif. Je m'étais proposée, main dans la main, à travailler avec elle pour mon comté. Plusieurs mois plus tard, il y a des gens d'autres comtés qui sont venus à mon bureau pour que je puisse les aider. Et force est de constater que c'étaient toujours les mêmes problèmes partout au Québec que les sinistrés vivaient.

J'ai interpellé le ministre plusieurs fois. Je pense que j'ai eu un ton qui était correct. Je n'ai pas voulu politiser le dossier, mais maintenant je pense qu'après tout près d'un an il est temps qu'on agisse parce que ça n'a aucun bon sens. Il y a des familles, encore 98 familles, qui sont à l'hôtel, sans compter les familles qui vivent encore chez des parents, chez des amis. Il y a des gens, malheureusement qui étaient malades durant les inondations, qui ont perdu leurs conjoints à travers des boîtes de carton, des boîtes de plastique. Des histoires, je pourrais vous en raconter.

Je n'ai pas voulu politiser le dossier, mais maintenant je pense que je ne veux plus interpeller le ministre Coiteux, j'interpelle le premier ministre pour qu'il puisse être sur le terrain et régler ces dossiers-là. Ça n'a aucun bon sens, ce qui se passe sur le terrain. On nous dit qu'on change d'agent quatre à cinq fois. Si ce n'étaient que mes dossiers à moi, je me dirais : Bon, peut-être que j'ai un endroit plus problématique, mais, quand on s'aperçoit que c'est partout au Québec... comme M. Legault l'a dit, on a rencontré des gens de Rigaud, j'ai des citoyens de Saint-André-d'Argenteuil qui n'est pas dans mon comté, auquel... je les aide. Donc, je vois que, partout au Québec, la problématique, c'est la bureaucratie. Les questions que les citoyens se posent, que les sinistrés se posent, c'est : Où est le ministre Coiteux? Où est le premier ministre?

Donc, je demande que le premier ministre intervienne personnellement dans ce dossier parce qu'on ne peut plus laisser vivre ces gens-là dans cette situation-là. Les gens, ils n'en peuvent plus, ils ont souffert de ces inondations-là, ils ont perdu les biens... sûrement, là... parfois le seul bien qu'ils avaient : leur maison. Ils n'ont plus de vie de famille, ils attendent, et on ne leur donne pas de réponse. Donc, moi, j'interpelle le premier ministre afin que ce dossier-là avance beaucoup plus rapidement puis qu'on n'en parle plus avant les élections. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer à la période de questions en commençant par Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, il y a maintenant une inéquité entre les médecins spécialistes du Québec et ceux du reste du Canada à la faveur des médecins spécialistes du Québec. Est-ce que ça veut dire que la première chose que vous faites, si jamais vous formez le gouvernement après les élections, c'est d'abaisser leur salaire, d'abaisser les hausses qui ont été consenties pour atteindre l'équité?

M. Legault : Bien, je veux voir d'abord l'analyse de comparaison. Si c'est vrai que les spécialistes, au Québec, gagnent 10 %, 15 % de plus que ceux dans le reste du Canada puis que, pour l'ensemble des travailleurs puis des professionnels, c'est le contraire, qu'ils gagnent 10 %, 15 % de moins que leur équivalent dans le reste du Canada, bien, c'est injuste, c'est inéquitable, ce n'est pas acceptable puis il faut revoir ça. Mais il faut d'abord voir les chiffres.

Et puis on refuse, hein? Ce n'est pas la première fois qu'on demande à M. Couillard, M. Barrette d'avoir la comparaison avec le reste du Canada, mais on a besoin d'avoir ces données-là. Puis moi, je comprends les Québécois, aujourd'hui, d'être fâchés de cette nouvelle-là. Puis ils ne peuvent pas attendre, là, à la semaine de relâche pour donner les informations. Là, ils nous disent : Ah! bon, il y a un processus de votation des spécialistes. Mais là les fédérations ont approuvé l'entente à 99 %, donc c'est une formalité. Puis là il y a trop d'argent en jeu, un demi-milliard.

Écoutez, j'entends à chaque jour Philippe Couillard dire : Votre proposition sur les taxes scolaires, donner le même taux à tout le monde, ça coûte 700 millions, on n'a pas l'argent. Bien là, on en met 500 millions pour des spécialistes, pour supposément leur donner des salaires plus élevés que dans le reste du Canada. Ça n'a pas de bon sens.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Excusez-moi, je reviens à ma question. Vous dites : Il faut revoir ça. Si, à la lumière de l'analyse que vous réclamez, effectivement, les salaires sont plus élevés, qu'est-ce que vous faites? Est-ce qu'on abaisse ou on...

M. Legault : Je n'aime pas les questions qui commencent par un si, comme vous le savez. Donc, ce que je veux, c'est d'abord voir l'analyse; après, on vous dira notre position. Mais c'est clair qu'on ne peut pas tolérer que des médecins gagnent plus que les médecins de l'Ontario, les médecins du reste du Canada. On ne peut pas tolérer ça. Voyons donc!

M. Pilon-Larose (Hugo) : On entendait la CSQ, ce matin, qui dénonçait de la maltraitance institutionnelle dans le réseau de la santé, où ce sont les usagers, les patients qui sont perdants. M. Paradis ou M. Legault... M. Paradis, jugez-vous qu'il y a effectivement présentement au Québec de la maltraitance institutionnelle?

M. Paradis (Lévis) : Écoutez, de la maltraitance systémique, et on en avait pas mal parlé pendant l'étude du projet de loi n° 115 menant à l'adoption d'une réglementation concernant la maltraitance, c'est l'issue de ce qui se passe dans notre système de santé, dans nos centres d'hébergement de soins de longue durée, en fonction du travail énorme que doivent accomplir notamment les préposés aux bénéficiaires, en fonction justement... et tout ça est intimement relié, et M. Legault parle de ces millions qui sont versés, autant d'argent nécessaire pour faciliter les soins, la qualité des soins.

Alors, au-delà de ça, oui, il faut aussi se pencher là-dessus parce que la façon de faire peut amener des éléments qui s'apparentent à de la maltraitance systémique, mais, à la base, il y a une problématique de ressources, de lourdeur de travail, de disponibilité, de temps, préposés, patients. Tout ça doit être revu dans un contexte où le but ultime, c'est de faire en sorte que ces milieux de vie là aient aussi la qualité qui leur incombe. Et la plupart du temps, c'est encore dramatique, vous le savez, hein? Moi, il n'y a pas une journée où les gens me disent : Je préférerais finir mes jours à la maison que de me rendre dans un centre d'hébergement. C'est dramatique quand on se fait dire ça. Quand on a peur de vieillir au Québec, c'est dramatique en soi. Alors, il faut mettre tous les efforts pour tenter d'inverser cette tendance.

La Modératrice : Merci beaucoup. Catherine Lévesque, Huffington Post.

Mme Lévesque (Catherine) : Oui, bonjour. Ma question est pour Mme D'Amours. À propos des inondations, le gouvernement dit que presque tous les dossiers sont terminés, en fait, mais ils ne les ont pas fermés au cas où il y ait des mauvaises surprises au printemps, par exemple, puis après ils vont fermer les dossiers.

Est-ce que c'est des chiffres que vous avez? Puis est-ce que c'est ce que vous constatez sur le terrain, en fait, que les dossiers sont presque finis, mais ils ne sont pas tout à fait terminés?

Mme D'Amours : La réalité du terrain n'est vraiment pas ça. Moi, je veux juste que vous vous souveniez du dossier de Pohénégamook, que ça a pris plus de deux avant de régler, qui était une situation d'inondation. Saint-Jean-sur-Richelieu, ça a pris plus de deux ans à régler. Et puis là on est encore en situation de sinistrés partout au Québec, là. Maintenant, ce problème-là est partout au Québec. Et ce qu'il faut se souvenir, j'ai dit 10 %, mais c'est 8 %, 7,5 %, 8 % de dossiers qui sont fermés, qui sont réglés, mais ce qu'il faut retenir, c'est que le reste n'est pas terminé.

Puis quand moi, j'ai des dossiers qui... des sinistrés qui viennent à mon bureau, qui attendent après leur agent... C'est leur quatrième, leur cinquième agent, puis les dossiers que je vous parle, là, c'est des gens qui viennent me visiter la semaine dernière. Hier encore, je recevais des courriels, parce que ce que je m'aperçois, quand les gens interpellent leur agent, ils me mettent en copie conforme pour que je puisse suivre les dossiers. Madame, c'est épouvantable, ce que vivent ces gens-là, parce que, quand on regarde tous les dossiers que j'ai au bureau puis que j'imagine que d'autres députés ont à leurs bureaux, puis qu'on voit les réponses de différents agents, c'est du copier-coller. On pose des questions, on demande des informations puis finalement on n'a jamais les réponses. Il y a des gens qui vivent...

Je vais vous donner un exemple : il y a des gens qui vivent encore à l'hôtel. Il y en a 98 familles qui vivent à l'hôtel sans compter ceux qui vivent chez des parents, chez des amis. Quand le ministre Coiteux nous a donné des chiffres au mois d'août, souvenez-vous, 3 000 puis... sur 3 500, il y avait 3 000 dossiers, là, dont les agents avaient passé dessus puis que là c'était les citoyens. La façon dont il parlait, on présumait que c'était de la faute des citoyens, là, que là les dossiers n'avançaient plus, puis que ça, c'était dans la balle... le camp des citoyens. C'était les citoyens qui n'avaient pas bien répondu ou qu'ils ne faisaient pas de suivi.

Aujourd'hui, force est de constater que, sur les 6 000 dossiers, il y en a que 8 % qui ont été réglés. Ça veut dire que les chiffres qu'il nous a donnés en août, je ne le sais pas où est-ce qu'il les a pris. Puis en décembre, quand il nous disait qu'il allait régler ce problème-là, qu'il allait prendre ce dossier-là en main puis qu'il allait le régler... de décembre, et maintenant on est en février, rien n'a bougé. C'est une bureaucratie à n'en plus finir et c'est sur ce dossier-là qu'il faut s'attarder maintenant pour qu'on puisse passer à autre chose, pour que ces gens-là puissent bien vivre.

Mme Lévesque (Catherine) : Comment ça se fait que les gens aient de quatre à cinq agents? Qu'est-ce qui se passe?

Mme D'Amours : Ah! bien là, il faudrait demander au ministère ce qui se passe, parce que moi, je m'inquiète beaucoup, là. Quand je regarde tous les dossiers qui passent à mon bureau puis que je vois qu'il y a des dossiers qui sont à leur quatrième agent, cinquième agent, puis qu'à chaque fois l'agent lui demande de réexpliquer le dossier, le citoyen, il doit travailler. Il ne vit pas dans son milieu. Il a des enfants, il peut mettre à peu près 30 à 35 heures-semaine sur son dossier puis il est rendu au quatrième agent, puis le quatrième lui demande de réexpliquer son dossier. Les gens sont rendus à bout. Il faut régler ça.

M. Legault : Peut-être juste pour ajouter, là, je veux vous donner l'exemple de Rigaud, hein? On n'a pas juste rencontré les sinistrés à Rigaud, on a rencontré le maire, puis le maire, il suit les dossiers un par un. Le maire nous a dit : Il y a 90 % des dossiers qui ne sont pas réglés, ils n'ont pas eu leur argent. Puis il nous a raconté, puis les sinistrés aussi nous disent, comme l'a dit Sylvie : On appelle, ça a l'air que les dossiers, là, ne sont même pas sur écran, ils sont sur du papier, en 2018. Puis, si le papier n'est pas devant la personne qui est au téléphone, bien là, il faut rappeler une autre personne pour savoir qui a le papier. Comment ça se fait qu'ils ne sont pas capables de mettre ça électroniquement en 2018? Ça a l'air, là... Ça n'a aucun bon sens comment que c'est géré.

La Modératrice : Merci beaucoup. Patricia Cloutier, Le Soleil.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour. Ma question est pour vous, M. Legault. Vous dites, tout à l'heure, les médecins québécois sont payés 10 % à 15 % plus cher que ceux du reste du Canada, mais, après ça, vous dites qu'il faudrait voir les chiffres pour évaluer si c'est bel et bien le cas. Sur quoi vous vous basez pour faire votre première affirmation?

M. Legault : Bien, c'est ça, je dis un «si c'est vrai», parce que c'est ce qu'on dit dans le journal ce matin, là. Vous avez vu qu'il y a eu beaucoup de fuites d'information. Est-ce que ça vient de M. Barrette? Est-ce que ça vient de M. Couillard? Est-ce que ça vient, bon... Mais il semble que les chiffres qui sont sortis sont exacts. Bon, bien, moi, je veux avoir une preuve, là. Imaginez-vous un Québécois, une Québécoise qui lit ça aujourd'hui puis qui dit : Les médecins spécialistes vont gagner 10 %, 15 % de plus; moi, je veux avoir l'analyse, là.

La Modératrice : Merci. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Madame, messieurs. M. Legault, on arrive presqu'à la fin, là, concernant l'Unité permanente anticorruption. Il va y avoir le vote aujourd'hui sur le rapport. Ce serait le dernier débat, là, peut-être qu'on va durer jusqu'à jeudi ou vendredi. Aujourd'hui, l'association des policiers sort pour dire que le climat est pourri. Qu'est-ce qu'on fait avec l'UPAC, là?

M. Legault : Bon, d'abord, on va voter contre le projet de loi. On l'a dit depuis le début, nous, ce qu'on souhaite, c'est que le commissaire soit nommé par un vote du deux tiers, surtout dans le contexte actuel où il y a des doutes, il y a des questions qui se posent à tous les jours, entre autres sur le climat de travail.

Mais moi, ce que je souhaite profondément, c'est qu'on termine l'enquête Mâchurer, entre autres sur le financement illégal du Parti libéral puis qu'on le fasse avant la campagne électorale. Je pense que les Québécois, avant de voter le 1er octobre, ils ont le droit de savoir ce qui en est du financement illégal du Parti libéral, des magouilles, là, supposées de Jean Charest et de Marc Bibeau.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes au pouvoir le 1er octobre 2018. Vous faites quoi avec l'UPAC?

M. Legault : Bien, il faut d'abord nommer un commissaire à l'éthique qui est approuvé, appuyé par le deux tiers de l'Assemblée nationale. Ça veut dire qu'on entreprend des discussions avec l'opposition pour être certain qu'on trouve une personne qui satisfait pas mal tout le monde.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous sortez Robert Lafrenière?

M. Legault : Bien, il faut voir où est son contrat puis comment on peut sortir du contrat.

M. Laforest (Alain) :  Avez-vous confiance en lui aujourd'hui?

M. Legault : Bien, écoutez, je n'ai pas le choix. Je lis les mêmes articles que vous, je vois les mêmes doutes, les mêmes inquiétudes sur le climat de travail. Je vois qu'après toutes ces années on n'a toujours pas de conclusion sur l'enquête sur Jean Charest puis Marc Bibeau.

Je n'ai pas d'autre choix, là. C'est le seul qui peut amener ça, là, pour l'instant parce que les libéraux ne veulent rien savoir de le changer puis de le nommer aux deux tiers. Donc, on n'a pas le choix, pour l'instant, de lui faire confiance.

La Modératrice : Merci beaucoup. Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Une petite question. Allez-vous appuyer la motion du Parti québécois qui dit que le gouvernement doit consacrer toutes les sommes disponibles en santé plutôt qu'en hausse de rémunération des médecins?

M. Legault : Écoutez, moi, je pense que le Parti québécois, là, est déconnecté du terrain, sous-estime le stress financier des familles au Québec. Il faut soulager financièrement les familles au Québec, puis il y a plusieurs façons de le faire. Ça peut être un chèque. Le Parti québécois veut réduire les tarifs de garderie. Ce n'est pas des services, ça, c'est de l'argent qu'il remet dans les poches des familles.

Moi, je pense que c'est possible à la fois de remettre de l'argent dans les poches des familles, à la fois d'améliorer les services, entre autres en éducation. Donc, moi, je pense, c'est possible de faire les deux puis je pense que Jean-François Lisée se contredit lui-même. Il était pour le 100 $ aux parents. Il est pour réduire les tarifs de garderie. Ça n'amène pas un service de plus, ça. Donc, lui-même, il dit : Il faut avoir un équilibre entre mettre de l'argent dans le portefeuille des familles et améliorer les services. C'est ce que je pense aussi.

M. Dion (Mathieu) : J'en comprends que vous n'appuierez pas la motion.

M. Legault : Pas de la façon qu'elle est écrite.

La Modératrice : Merci beaucoup. Nicolas Lachance, Le Journal de Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour, bonjour. On a appris que vous avez rencontré ou lunché avec le maire Labeaume récemment. M. Labeaume parle maintenant de 10 milliards pour le troisième lien. Vous avez dit que vous le feriez coûte que coûte. Est-ce qu'à 10 milliards vous le ferez aussi?

M. Legault : Bien, vous avez vu les déclarations du maire de Lévis. Ce qu'on dit, c'est que c'est possible, c'est nécessaire d'avoir un troisième lien à Québec. Actuellement, la circulation ne se fait pas dans des délais raisonnables. On n'est pas fermé au projet de tramway, aux projets de transport en commun. Il faut bien desservir les banlieues.

Mais ce que je me rends compte, puis c'est ce que j'ai dit à Régis Labeaume quand j'ai lunché avec lui, c'est que lui, il regarde ça avec ses lunettes, là, de gouvernement libéral au pouvoir. Lui, il se dit : Avec la bureaucratie libérale, jamais en quatre ans on est capable de commencer à construire un troisième lien. Mais moi, ce que j'ai répété à Régis, c'est avec un gouvernement de la CAQ, là, on pense qu'on est capable, on est convaincu qu'on est capable de faire toute la paperasse, les approbations, les appels d'offres, les consultations, disons, en trois ans, maximum trois ans et demi, puis de commencer à construire. Il va falloir que Régis Labeaume puis tous les gens au Québec se rendent compte que ça va opérer à une vitesse différente avec un gouvernement de la CAQ qu'avec un gouvernement libéral.

Pensez-y, là, les libéraux ont promis le troisième lien, ont promis de l'étudier en 2014. Quatre ans plus tard, il n'y a à peu près rien de fait. C'est sûr que, s'ils vont à ce rythme-là, il n'y aura rien de fait en 2022. Mais nous, avec un gouvernement de la CAQ, on n'ira pas au même rythme que les libéraux. On va être efficaces.

M. Lachance (Nicolas) : Mais je vais quand même reposer la question. Il parle de 10 milliards. Qu'est-ce que vous pensez de sa déclaration, de cette déclaration-là du maire Labeaume?

M. Legault : On n'est pas équipés... Ça semble totalement exagéré, mais on n'est pas équipé pour vous donner un chiffre précis. Mais ce qu'on vous dit, là, c'est que les gens de Lévis puis les gens de Québec, ils ont le droit de circuler dans des délais raisonnables, puis, pour y arriver, ça prend un troisième lien. Puis c'est sûr, on va regarder tous les scénarios, on va regarder les coûts de tous les scénarios. On va essayer de prendre celui qui est le plus efficace, on va bien gérer. Comptez sur moi, ça va être géré avec efficacité.

Mais on a besoin d'un troisième lien, puis je n'ai pas une équipe d'ingénieurs comme M. Couillard, là. Moi, j'ai de la misère à comprendre que Philippe Couillard, quatre ans plus tard, ne sait toujours pas combien coûtent les différents scénarios. Il s'est traîné les pieds, et ce n'est pas ça qu'on va faire avec un gouvernement de la CAQ. On va le faire au meilleur coût possible.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce qu'il y aurait une limite budgétaire pour la CAQ?

M. Legault : Ça prend un troisième lien. Écoutez, les gens de Québec, les gens de Lévis ont le droit, avec leurs véhicules, de se déplacer dans un délai raisonnable, puis ce n'est pas le cas actuellement.

La Modératrice : Merci. On va retourner à Mathieu Dion sur sa question sur la motion du PQ à propos des...

M. Dion (Mathieu) : Ce n'était pas sur le sondage du Parti québécois, mais bien une motion qui sera déposée tantôt à l'Assemblée nationale, mais juste pour être sûr que vous... peut-être que vous n'avez pas bien compris.

Alors, la motion indique : «Qu'elle exige du gouvernement qu'il consacre toutes les sommes disponibles en santé à l'amélioration de l'accès aux soins» et plus loin, «plutôt qu'à une hausse injustifiable de la rémunération des médecins».

Est-ce que la CAQ va appuyer cette motion?

M. Legault : Bien, bon, regardez, une hausse injustifiable, je ne suis pas d'accord avec le «injustifiable», O.K.? De mettre toutes les sommes disponibles, bien, eux-mêmes, ce n'est pas ça qu'ils font, ils baissent les tarifs de garderie. Donc, a priori, ça semble être tout croche, broche à foin. On va le regarder, mais, je veux dire, on va probablement voter non, à moins qu'ils acceptent certains amendements.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions en anglais à commencer par Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. What would you have done differently to deal with the flood claims? Because you've been very critical. What would you have done differently to deal with the flood claims? Because you've been very critical of Martin Coiteux, you called the way that he handled it a failure, you said there was too much bureaucracy. What could have been done differently?

M. Legault : Come on, you have 6,000 people. It's not a million, it's 6,000. So how come, after a year, most of them are not settled? It doesn't make sense. And when I meet with people… I met with people in Rigaud, they say : Everytime we try to speak to somebody, we speak to a different person, and sometimes they don't have the paper in front of them, and it's not available on their screen, in 2018. But I don't understand. I would have understand that 5% or 10% of the files are not settled, maybe because people are not reasonable, they ask a too large amount. But to say that 92% are not settled after a year, come on, it's only a question of simple and good management.

Mme Johnson (Maya) : …you're saying the system, the bureaucratic system is disorganized.

M. Legault : I think it's disorganized, there's too much bureaucracy, and it's unacceptable. I don't understand, I cannot understand how you can have over 6,000 files, 92% not settled after a year. I'm a business man, I say : If I had a company… when you have a problem in your house, come on, you can settle that before a year.

So how come the government is not able? And especially that Mr. Couillard went there with big boots and he said : I'm taking charge of that personally. But it's about time that Mr. Couillard gets involved in this major problem. These people have suffered a lot of stress. They lost, in many cases, their house. They still live at the hotel, in some other cases. Come on! What is Mr. Couillard doing after a year? Thank you.

(Fin à 11 h 45)