Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version finale du Journal est publiée dans un délai de 2 à 4 mois suivant la date de la séance de la commission.
(Douze heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leur appareil électronique.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 2, Loi resserrant
l'encadrement du cannabis.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) est remplacée par M. Martel
(Nicolet-Bécancour); Mme Picard (Soulanges) par M. Lafrenière
(Vachon); M. Thouin (Rousseau) par M. Lévesque (Chauveau); Mme David
(Marguerite-Bourgeoys) par Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce); M. Zanetti
(Jean-Lesage) par M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) par M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Provençal)
:Merci, Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement
de nos travaux hier, le 13 juin 2019, nos discussions portaient sur l'amendement
introduisant l'article 7.1 du projet de loi. Y a-t-il d'autres interventions
sur cet amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention sur cet amendement,
nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Fortin :
Par appel nominal...
Le Président (M. Provençal)
: Par appel nominal, oui. Alors, Mme la secrétaire, par
appel nominal concernant l'amendement de l'article qui introduit le 7.1 du
ministre.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lévesque (Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)? M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
:M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil
: Contre.
La Secrétaire
:
M. Ciccone (Marquette)?
M. Ciccone :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Donc, l'amendement introduisant l'article 7.1
déposé par M. le ministre est accepté à majorité.
Nous revenons à l'article 7 principal mais
qui devient maintenant l'article 7 amendé. C'est ça?
Une voix
: Non.
Le Président (M. Provençal)
: Non?
Une voix
: Article 7...
Le Président (M. Provençal)
: L'article 7, c'est vrai, parce que 7.1, c'est un nouvel
article. Alors, monsieur... Quelles sont les personnes qui veulent intervenir
concernant l'article 7?
M. Fortin :
Oui, si possible, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Merci. Merci, M. le Président. Alors, oui, écoutez, évidemment, là, on
comprend, le ministre a déposé l'amendement 7.1 qui fait en sorte de spécifier,
de préciser un peu ce qu'il y a dans l'article 7, là, et on avait eu le débat,
à savoir comment on en débattait. Alors, c'est utile, effectivement, là, selon
la suggestion, je ne me souviens plus si c'est la vôtre, celle du ministre ou
celle de quelqu'un d'autre, mais d'avoir le 7.1 en tête, quand on discute de
l'article 7, parce que le 7.1, effectivement, là, vient permettre de fumer du
cannabis dans un parc municipal à l'extérieur des endroits où il y a des
infrastructures pour enfant ou des infrastructures sportives ou autres. Alors,
j'ai fait la démonstration, là, un peu tard hier soir, disons, M. le Président,
que ce n'est pas parfait, la solution du ministre, hein? Et ce n'est pas
parfait parce que, pour beaucoup de gens, ce ne sera pas nécessairement
accessible. Ce ne sera pas nécessairement accessible de pouvoir consommer du
cannabis de façon simple, de façon... près de chez eux, disons, hein, sans
qu'ils se placent dans une situation où ils pourraient compromettre leur
sécurité, que ce soit en prenant leur voiture...
M. Fortin :
...pour beaucoup de gens, ce ne sera pas nécessairement accessible. Ce ne sera
pas nécessairement accessible de pouvoir consommer du cannabis de façon simple,
de façon... près de chez eux, disons, hein, sans qu'ils se placent dans une situation
où ils pourraient compromettre leur sécurité, que ce soit en prenant leur voiture
pour consommer, que ce soit en prenant leur vélo, même, que ce soit en se
déplaçant, disons, sur de grandes distances, des fois, pour pouvoir fumer. Parce
que ce n'est pas clair jusqu'à maintenant, ce n'est pas clair, ce que les municipalités
vont faire, comment elles vont s'organiser, où elles vont permettre et ne pas
permettre.
Et ça, ce n'est pas la réglementation ou
la loi du ministre, là, qui est en cause ici. Mais, si on maintient, disons,
les dispositions actuelles qui sont à l'article 16 de la loi n° 157,
c'est sûr qu'on n'a pas des enjeux comme ceux qu'on a identifiés, regarde, parce
que la réglementation ou la loi actuelle, elle permet la consommation sur la
voie publique tant que la municipalité est d'accord avec ça.
Et c'est là que beaucoup de municipalités,
la mienne incluse, la ville de Gatineau incluse, la ville de Montréal, Laval,
Longueuil et plusieurs autres, si je ne m'abuse, M. le Président, ont fait le
choix... Longueuil aussi, n'est-ce pas, M. le ministre? Oui? Longueuil, oui...
ont fait le choix de permettre aux citoyens d'âge légal de consommer sur le
trottoir, devant chez eux, pour éviter les situations comme celles qui étaient
décrites par la députée de Notre-Dame-de-Grâce hier soir, où des femmes
pourraient compromettre leur sécurité ou pourraient être en contravention de la
loi en fumant devant chez eux plutôt que de prendre l'option qui est de fumer
dans un parc, tard le soir, par exemple.
Et les parcs municipaux, c'est vrai que ça
ferme à des heures des fois assez strictes, hein? On parlait...À Gatineau, on
ferme à 9 heures. Hier, on a fini nos travaux à 10 h 30 ici. Donc,
après la journée de travail, impossible pour quelqu'un... Et, même si c'est
11 heures, tu sais, 11 heures, quand même, des fois... On a fini ici
à 10 h 30 hier soir. Je suis certain que le ministre est allé écouter
quelques minutes du match de basket, donc, entre le troisième et le quatrième
quart, aurait pu décider de vouloir un produit récréatif — et il
aurait été trop tard, M. le Président. Il aurait été trop tard.
Alors, il y a quand même des limitations
assez significatives à ce que le ministre suggère. Et c'est correct, je pense
que c'est ça que le ministre veut, hein, qu'il y ait des restrictions assez
limitatives. Mais, en même temps, ça mène à des circonstances, à des événements
potentiellement malheureux comme ceux que mettait de l'avant la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. Alors, quand je regarde le texte proposé par le ministre
sur l'article 16, le ministre vient dire qu'il est interdit de fumer du
cannabis... ou vient proposer qu'il serait interdit de fumer du cannabis dans
tous les lieux suivants.
Et il y a des lieux, effectivement, là,
qu'on n'aura pas d'enjeu avec ça. Il y a des lieux qu'il maintient du projet de
loi n° 157. Entre autres, toute la question des tentes, des chapiteaux,
des autres installations. Et on a parlé hier, dans le débat des fêtes et
festi... festivals, pour le dire correctement, mais ça va mieux quand il n'est
pas 10 heures le soir... Mais, quand on parlé des fêtes, des festivals,
essentiellement, le ministre nous dit, bien, à travers, encore là, 7.1, qu'il
ne voulait pas qu'il y ait de consommation dans les fêtes, festivals.
La proposition qui était devant lui, du
député de Jonquière, faisait quand même en sorte que, dans toutes les tentes,
tous les chapiteaux, tous les endroits abrités, là, comme ceux-là dans une fête
ou un festival, il n'était pas possible de consommer. Alors, vraiment, il y
avait quand même une limitation assez importante pour s'assurer que la
fumée — hein, parce que là, on parle de fumer, on ne parle pas de
consommer — que la fumée ne soit pas à un endroit concentré. C'est un
peu ça, l'idée de le prévenir dans les tentes, parce que ça ressemble un peu à
des lieux fermés, des fois, là, où la fumée peut moins se disperser qu'ailleurs.
Là, je veux juste qu'on les passe un à la
fois. Les abribus. Là, vous avez fait, si je... vous avez fait, M. le
Président, mais l'équipe ministérielle, l'équipe du ministre a fait des
changements à l'alinéa ou le paragraphe sur les abribus en enlevant les aires
extérieures utilisées pour l'attente d'un moyen de transport collectif.
Pourquoi?
M. Carmant : Je passerais la
parole au juriste.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour que monsieur notre juriste puisse
répondre? Consentement?
M. Fortin :
Oui, consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Merci...
M. Cheang (Sokun
C.) : Sokun Cheang... au ministère de la Justice.
M. Fortin :
On commence à vous connaître.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui. C'est juste... Parce qu'on est d'avis que ce n'était
pas nécessaire de le reprendre, qu'est-ce qui est actuellement... Compte tenu
qu'on a ajouté le paragraphe 6°, qui vise tous les autres lieux extérieurs qui
accueillent le public, dont les aires extérieures pour... les aires
extérieures... pour l'attente d'un moyen de transport collectif. Ça, ça serait
couvert par le paragraphe 6° de l'article 16 actuel. C'est juste que...
M. Fortin :
Parce qu'on est dehors essentiellement.
M. Cheang (Sokun
C.) : Exactement ça. Exactement ça.
M. Fortin :
O.K. Donc, un arrêt d'autobus, là, c'est considéré un lieu public extérieur.
M. Cheang (Sokun
C.) : Tout à fait.
M. Fortin :
Ce n'est pas sur la voie publique... Bien, ça peut être sur le trottoir, là,
j'imagine. Donc, c'est la voie publique, là.
• (12 h 30) •
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui, c'est ça. Ça dépend... Mais c'est...
M. Cheang (Sokun
C.) : ...au moyen de transport collectif, ça, ça serait couvert
par le paragraphe 6...
M. Fortin :
Parce qu'on est dehors, essentiellement.
M. Cheang (Sokun C.) :Exactement ça. Exactement ça.
M. Fortin :O.K. Donc, un arrêt d'autobus, là, c'est considéré un lieu
public extérieur.
M. Cheang (Sokun
C.) :Tout à fait.
M. Fortin :
Ce n'est pas sur la voie publique. Bien, ça peut être sur le trottoir, là,
j'imagine, donc c'est la voie publique, là.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui, c'est exactement, ça dépend, c'est ça, mais ça
devient extérieur quand il est public... le public qui a accès à ça, parce que
c'est une aire, ce n'est pas... À cause que, là, ici, on parle... lieu
extérieur qui accueille le public, donc à cause de ça, c'est couvert par ce paragraphe
6 là, à condition qu'on... Nous sommes d'avis que ce n'était pas nécessaire, à
ce moment-là, de le garder avec abribus, là.
M. Fortin :O.K. Mais même les aires extérieures utilisées pour l'attente
d'un moyen de transport collectif qui sont sur un terrain privé, là? Tu sais,
l'arrêt d'autobus, là, qui est à côté de chez moi, là.
M. Cheang (Sokun
C.) :Tout à fait.
M. Fortin :
Qui est sur le terrain du service de police. Il n'y a pas de trottoir, c'est vraiment...
l'autobus te laisse là, sur le terrain, puis il t'attend sur le terrain.
M. Cheang (Sokun
C.) : C'est couvert pareil. On parle d'aires extérieures qui
accueillent le public, que ce soit public... que ce soit... terrain d'une
propriété privée ou publique, dès que ça accueille le public... que le public
ait accès sur ce terrain-là, sur ce... c'est couvert par le paragraphe 6 de
l'accès proposé par l'accès du projet de loi.
M. Fortin :O.K. Je comprends. Pas de problème avec ça. Les tentes
chapiteaux, on l'a dit. Là, vous incluez un paragraphe où il est inscrit :
«Les terrasses et autres aires extérieures exploitées dans le cadre d'une
activité commerciale et qui sont aménagées pour permettre le repos, la détente
ou la consommation de produits». Ça, c'est exactement le même texte qu'on avait
auparavant, il n'y a pas de changement?
M. Cheang (Sokun
C.) : Non.
M. Fortin :
Mais vous pensez à quoi quand vous pensez à une activité commerciale? On fait
référence à quoi, exactement?
M. Cheang (Sokun
C.) : Les terrasses des restaurants, les terrasses de
commerçants, c'est vraiment ça, les terrasses de supermarchés qui proposent les
lieux pour pause-repas...
M. Fortin :
De repos. Puis quelqu'un qui attend à l'extérieur du supermarché avec ses sacs,
et tout ça.
M. Cheang (Sokun
C.) :Tout à fait. C'est couvert par ça,
oui.
M. Fortin :O.K. C'est bon. «Les terrains sur lesquels sont situés les
lieux fermés assujettis à l'interdiction de fumer prévue au premier alinéa de
l'article 12». C'est quoi, le premier alinéa de l'article 12? Je peux retourner
voir, là, mais...
M. Cheang (Sokun
C.) : Bien, c'est tous les lieux fermés qu'on avait... la liste
des lieux fermés.
M. Fortin :
Ah oui, O.K. C'est bon. Donc, tous les terrains de ces endroits-là.
M. Cheang (Sokun
C.) : À l'exception des immeubles d'habitation et des
résidences pour personnes âgées. Ça, c'est la même exception qu'actuellement on
applique, le neuf mètres. Le neuf mètres s'applique, compte tenu qu'il y a des
résidences privées... que ça ne s'appliquait pas, actuellement, donc là on
prévoit la même exception, que les terrains de ces immeubles d'habitation là ne
sont pas... il n'y a pas... l'interdiction ne s'applique pas à ces terrains-là.
M. Fortin :O.K. Donc, ce que vous me dites, là... à l'exception des
terrains des immeubles d'habitation comportant uniquement deux logements ou
plus, donc les condos, disons, là, il y a la restriction de neuf mètres autour
de la porte, mais c'est tout.
M. Cheang (Sokun
C.) : Non, actuellement, la restriction ne s'applique pas par
rapport au terrain... sur le terrain d'un immeuble comportant des... dont un
immeuble de condominiums ne s'applique pas. Avec la nouvelle mesure, elle ne
s'applique pas non plus sur le terrain.
M. Fortin :
Mais le neuf mètres s'applique, lui?
M. Cheang (Sokun
C.) : Le neuf mètres n'a jamais été appliqué.
M. Fortin :O.K., mais il ne s'applique pas plus.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement... bien, c'est ça, exactement.
M. Fortin :
Donc, quelqu'un peut fumer à l'extérieur, tant qu'il n'est pas sur la voie
publique, là, ce n'est pas un condo comme ici, sur la rue Saint-Louis,
mettons...
M. Cheang (Sokun
C.) : Sur son terrain, propriété...
M. Fortin :
...ou D'Auteuil, pour ceux qui connaissent la rue D'Auteuil, où on franchit le
pas de la porte puis on est directement sur le trottoir, là. Ce n'est pas ça,
là. Par exemple, un condo où il y aurait, je ne sais pas, une allée pour se
rendre.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exemple, un terrain privé...
M. Fortin :
On peut fumer tout de suite à l'extérieur, il n'y a pas de restriction de
neuf mètres.
M. Cheang (Sokun
C.) : Sous réserve du règlement de l'immeuble, du règlement du
syndicat, sous réserve... Sinon, il n'y a pas de restriction par endroit.
M. Fortin :
C'est bon. Je comprends. «Tous les autres lieux extérieurs qui... le public, notamment
les parcs, les terrains de jeu et les terrains de sport...» donc, ça, c'est... dans
le fond, là, quand vous dites «notamment les parcs», c'est un peu là que vous
êtes venus inclure les parcs municipaux, à 7.1... vous êtes venus exclure,
excusez-moi, les parcs municipaux tels que les municipalités décident de le
faire. Donc, quand... vous incluez les parcs dans les restrictions puis, ensuite,
à 7.1, vous l'avez enlevé si la municipalité en fait le choix.
M. Cheang (Sokun
C.) : On donne... La règle générale, c'est que c'est inclus,
parce que c'est un lieu extérieur qui accueille le public.
M. Fortin :
C'est inclus, donc c'est impossible de consommer.
M. Cheang (Sokun
C.) : C'est interdit, c'est interdit de fumer.
M. Fortin :
Oui, excusez-moi.
M. Cheang (Sokun
C.) : ...parce qu'on peut consommer, donc l'huile...
M. Fortin :
Je devrais commencer à connaître le concept.
M. Cheang (Sokun
C.) : tout ça, il n'y a pas de problème, c'est... forme fumée
qu'il faut vraiment faire... c'est la forme fumée qui est interdite, là, parce
que vous pouvez consommer plus comestible, de l'huile, vous avez vu, on en a
discuté. Donc, ici, la règle générale, c'est que c'est interdit, dans les
parcs, tout ça, c'est interdit, on a pris une exception qu'on avait étudiée
hier, vous en avez... C'est par rapport à 7.1, ça, c'est la possibilité à la municipalité
de le permettre dans son règlement municipal. C'est ça, la seule exception.
Mais dans la loi, c'est interdit dans tout lieu qui accueille le public, tout
lieu extérieur qui accueille le public.
M. Fortin :O.K. Donc, c'est pour ça que vous dites «notamment», là, juste
pour que les gens comprennent un peu ce que la législation veut dire, mais ça
inclut tout le reste qui n'est pas là. O.K.
M. Cheang (Sokun
C.) : Le «notamment», ici, on a mis l'emphase sur ces
endroits-là où il y a des mineurs, que déjà c'est interdit, actuellement.
Actuellement, on était dans les lieux extérieurs parce que c'est à cause qu'il
y a des mineurs. Là, on a repris ça parce que, dans ces endroits-là, il y a une
présence des mineurs. C'est juste...
M. Fortin :
...veut dire, mais ça inclut tout le reste, là, qui n'est pas là. O.K.
M. Cheang
(Sokun C.) : On a... Le «notamment»
ici, là, on a mis de l'emphase sur ces endroits-là où il y a des mineurs, que déjà
c'est interdit actuellement. Actuellement, on a été dans les lieux extérieurs parce
que c'est à cause qu'il y a des mineurs. Là, on a repris ça parce que, dans ces
endroits-là, il y a une présence des mineurs. C'est juste qu'on a mis l'emphase
sur ces lieux-là. Mais ça vise évidemment tous les lieux extérieurs qui
accueillent le public, là.
M. Fortin :
C'est bon. Je comprends. Merci. Le ministre nous a dit... Le ministre nous l'a
dit en tout début. Je pense que c'était dans les premiers articles qu'on avait
étudiés. Et c'était dans un échange avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve, que
lui voyait plus la possibilité pour une municipalité, comme il l'a fait un peu
à 7.1, là, de permettre dans un parc plutôt qu'une place. Nous, on parlait...
Je pense qu'on parlait du parc Émilie-Gamelin, là, à l'époque, là. Là, vous
avez permis, à travers 7.1, dans un parc, mais pas dans une place. Y a-tu une
différence dans votre esprit entre un parc puis une place? C'est quoi, la
différence dans votre tête?
M. Carmant : M. le
Président, on a fait des vérifications. Alors, par exemple, Émilie-Gamelin,
c'est effectivement un parc. Mais la place du festival, c'est comme sur la voie
publique, là. Ça fait que c'est ce genre de place là où ça ne sera pas permis.
Mme Weil
: Puis le
square Victoria
M. Fortin :
Bien...
Une voix
: ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Marquette.
M. Ciccone :
Bien, merci, M. le Président. Justement, puis je pense que c'est important de
bien préciser, parce que le square Victoria, la place d'Armes, place du Canada,
ça, est-ce que c'est considéré comme des parcs? Il y a de la verdure. Est-ce
que c'est... On peut y... Il peut y avoir un rassemblement. Est-ce que ça entre
dans les autres lieux ou dans les parcs? Est-ce que les municipalités ont la
prérogative, selon le nouvel article 7.1, de décider de faire... de
décider que ce soit un endroit où il est possible de consommer? Où que ça
rentre, ça, dans tout ça, place, parc, square? Je pense c'est important de
préciser ici, là.
M. Carmant : Bien, la
place du festival, c'est vraiment facile puisque c'est sur la voie publique,
là. Mais dans... Les choses qui sont surélevées, là, comme ce que vous
mentionnez, ça, je ne le sais pas. Peut-être M. le juriste.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui. Bon. Quand on parle de parc municipal, ce qu'on
vise, c'est au sens commun. Donc, c'est vraiment à la discrétion de la ville,
comment qu'elle va faire l'appréciation, si elle considère comme... Nous, on
est allé vérifier hier par rapport place Pasteur ou parc Émilie-Gamelin. Là,
sur le site de la ville de Montréal, il est indiqué la liste de ses parcs, de
ses grands parcs. Puis place Pasteur n'est pas considéré comme parc par la ville
de Montréal. Tandis que parc Émilie-Gamelin, c'est considéré comme un parc. On
a la liste. Donc, c'est vraiment... Ça dépend comment... Ça demeure plus à la
discrétion de la municipalité, comment qu'elle va faire l'appréciation de
l'endroit public, de la place publique. Place Pasteur est plus considéré comme une
place publique que comme un parc. Donc, à ce moment-là, ça ne sera pas couvert.
D'autres villes, d'autres municipalités, ça va être vraiment à la discrétion, vraiment,
de chaque municipalité de considérer comme qu'ils vont faire l'appréciation.
S'ils considèrent que ce n'est pas un parc, donc, à ce moment-là, ce n'est pas
couvert. Ce n'est pas possible à ce moment-là qu'ils puissent permettre de
fumer dans l'endroit.
Mme Weil
: Comment
vous définissez «parc»?
M. Cheang (Sokun
C.) : Bien, comme je vous dis, c'est vraiment plus à la municipalité.
Souvent, un parc, on retrouve des terrains de jeu, on retrouve des modules pour
les enfants. Et, des fois, ils ont juste des... Des fois, ils ont juste des...
Quand c'est une aire de jeu, ce n'est pas un parc, mais c'est vraiment à la municipalité...
Mme Weil
:
Excusez-moi. C'est juste parce que vous utilisez deux expressions, «parc» et
«parc municipal». Dans votre amendement, vous utilisez le mot «parc municipal».
On peut... Ça crée peut-être une confusion par rapport à c'est quoi le sens de
l'autre parc.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : On met... On
utilise le terme «municipal» parce que les parcs provinciaux, comme j'ai
mentionné hier, sous notre législation, ça, c'est interdit.
Mme Weil
: Mais
vous ne voulez pas définir «parc» dans la loi, là, dans l'alinéa 6°? Non, mais,
je veux dire...
M. Carmant : Je pense
que... C'est parce que ça revient à la municipalité de décider. Tu sais, on
leur donne le pouvoir réglementaire de décider.
M. Fortin :
Mais est-ce que les... M. le Président, est-ce que les... Là, je comprends que
la ville de Montréal a fait l'exercice. Ils ont délimité c'est quoi, les parcs,
et c'est quoi, les places à l'intérieur de la ville de Montréal. C'est ce que
M. le juriste a dit, qu'il avait consulté la liste, là, de la ville de
Montréal.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui. Lorsqu'on a fait la vérification, là, sur le site de
la ville de Montréal. Tout à fait.
M. Fortin :
Est-ce que vous pouvez le déposer à la commission? Je pense que ça serait utile
pour nous, là, juste de comprendre au moins. Parce que je ne sais pas si toutes
les villes ont fait cet exercice-là. C'est vraiment... Puis je ne vous
demanderai pas l'ensemble des villes, là, mais, si vous avec celui de Montréal
pas loin, parce que vous l'avez consulté hier, je pense que ça serait utile,
juste pour nous, de comprendre un peu c'est quoi, la différence entre les parcs
et les places.
Mme Weil
: Mais je
rajouterais, excusez-moi, pendant que vous faites l'exercice, honnêtement,
quand on a deux expressions, surtout que, dans le cas de l'amendement, ce n'est
pas clair pour quelqu'un qui lit la loi. Il y aura un parc. On ne sait pas
c'est quoi la distinction. Vous, vous le savez. Mais c'est... Il y a
certainement une expression que vous... Soit que vous dites «parcs municipaux»,
là, ici. Si ça... C'est quoi autrement? Ou bien vous listez des types de parc.
Ça pourrait être provinciaux, municipaux ou autres, quelque chose. Mais,
honnêtement, on... Ce n'est pas clair.
M. Carmant : L'idée,
c'est que... C'était un peu de laisser un peu la responsabilité municipale
aussi. Si on vient nous-mêmes définir, je pense que ça leur coupe un peu
l'herbe sous les pieds, là.
• (12 h 40) •
Mme Weil
: Oui,
mais vous, vous avez déjà...
Mme Weil
: ...c'est quoi
autrement? Ou bien vous listez des types de parcs. Ça pourrait être
provinciaux, municipaux ou autres, quelque chose, mais honnêtement, on... ce
n'est pas clair.
M. Carmant : L'idée, c'est
que... c'était un peu de laisser un peu la responsabilité municipale aussi. Si
on vient nous-mêmes définir, je pense que ça leur coupe un peu l'herbe sous les
pieds, là.
Mme Weil
: Oui, mais
vous, vous avez déjà une interdiction. Alors donc vous, comme le gouvernement,
nous, les législateurs, on sait de quoi on parle quand on dit parcs, mais ça ne
peut pas être quelque chose qui sera défini éventuellement, parce que vous
utilisez l'expression parc municipal dans votre amendement, mais vous aviez
quelque chose en tête... la première fois que ce mot a été utilisé, c'était
juste parcs, j'imagine. Et... mais là, avec l'amendement, c'est là que
l'expression parc municipal est venue se rajouter?
M. Cheang (Sokun
C.) : L'interdiction... on vise tous les lieux extérieurs que
le public... donc, ça vise tous les parcs. Parcs... que ce soit un parc de la
SEPAQ, tout ça. Là, on... par rapport à l'exception, on parle du parc, un parc
municipal. Donc, c'est un parc qui appartient à la municipalité. Donc ce sera à
la municipalité... parce que là, vous venez par rapport à place, là. Ici, on
vise vraiment un parc municipal pour faire la distinction que ce n'est pas tous
les parcs que ce n'est pas possible, ça... dans un parc... donc, c'est la
municipalité qui va identifier ses parcs, et c'est dans ces parcs-là qu'elle
pourra à ce moment-là permettre de fumer du cannabis, là. C'est vraiment ça.
Donc, pourquoi on a amené la notion de parc municipal, c'est pour vraiment
limiter vraiment au parc qui est... qui appartient, qui est reconnu par la
municipalité. C'est vraiment ça. C'est le sens... le sens commun de parc
municipal.
Mme Weil
: Espace vert
essentiellement, c'est un espace vert avec...
M. Cheang (Sokun
C.) : Comme je vous le dis, ça va appartenir à la municipalité.
Si c'est... et là, ça dépend...
Mme Weil
: Au-delà de
la municipalité, là. Donc, dans une municipalité, il y a peut-être des espaces
verts qu'on va en faire un parc, hein? Parce que le concept de parc municipal,
c'est parce qu'on le voit à Montréal, il y a l'insigne de la ville de Montréal.
Ça veut dire qu'ils sont responsables de tout ce qui se passe dans ce parc-là,
ils vont le... ils vont mettre des fleurs, ils vont mettre des bancs, etc.
Sinon, il y a peut-être des espaces verts qui... vous, vous appelez ça parcs,
mais c'est des espaces verts libres un peu, ou qui appartiennent à la Couronne,
ou qui appartiennent à la province. On ne sait pas trop. Moi, je ne suis pas
spécialiste là-dedans, mais souvent qui a... on le voit tout de suite, c'est
des espaces verts, on en voit beaucoup quand on sort de la ville. Vous parlez
de ces espaces verts. Parce qu'un parc, il y a des balançoires ou il y a
quelque chose qui indique... quand on pense parc municipal, on sait ce que ça
veut dire. Mais un parc comme vous, vous le dites, oui, il y a les parcs
provinciaux. Ça, c'est quelque chose. Sinon, vous parlez d'espaces verts, là?
Bien en tout cas...
M. Cheang (Sokun
C.) : Je parle de parc... nous, nous parlons de parc municipal.
Et c'est le sens commun qui...
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée, M. le député de Chauveau.
M. Lévesque (Chauveau) : Oui,
bien M. le Président, ce qui est intéressant, c'est qu'on a adopté 7.1,
l'article 7.1, puis ce qui est facilitant pour le citoyen, je comprends la
préoccupation de notre collègue de Notre-Dame-de-Grâce, ce qui est intéressant,
je vais juste relire, que dans chacun des parcs de la ville, la ville doit...
la ville ou la municipalité doit indiquer, au moyen d'affiches installées à la
vue des personnes qui fréquentent le parc, les lieux où il est permis de fumer
du cannabis. La confusion est peu probable, considérant cet élément-là de la
loi qu'on a adopté il y a quelques minutes. Alors, c'est pour ça que c'est le
fun de la clarifier grâce... avec 7.1, bien... Puis ça a été bien qu'on a
suspendu hier, en fait, l'article 7 pour voter 7.1 au préalable, ça permet
de clarifier maintenant la question des parcs...
Mme Weil
: Bien, je
vais juste... un commentaire je ferais : applicabilité, compréhension des
personnes. Je pense que si c'est une définition large, parcs, au-delà des
affiches, la compréhension, c'est que... ah, il y a une exception dans les
parcs. Mais en tout cas, ça va prendre beaucoup d'éducation, sensibilisation,
information de la ville pour bien faire cette distinction qu'il faut vraiment
qu'il y ait des indications claires. Alors, c'est tout... seul commentaire.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le ministre.
M. Carmant : Juste pour aviser
qu'on a envoyé le lien à la secrétaire.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça.
M. Fortin :
Un point... un point intéressant, parce que là, dans le paragraphe 6°, là, on fait référence aux parcs, hein Tu sais, on définit un
peu les lieux extérieurs qui accueillent le public. Donc ce que... si j'ai bien
compris ce que le ministre veut faire, un parc, là, et le juriste vient d'y
faire référence, des fois, c'est un endroit où justement il y a un terrain de
jeux, justement il y a de la verdure, les gens y font des activités
extérieures. Une place, c'est un peu comme place des Festivals, hein? Tu sais,
c'est... soit ça fait partie de la voie publique ou c'est un grand lieu ouvert
ou... une place, là. Je pense qu'on peut, c'est... on regardera la liste, là,
mais je pense qu'on a une petite idée, là, c'est quoi. Puis après ça, je
traiterai la question des parcs provinciaux puis tout ça, là, mais dans les...
ce que le ministre nous dit, c'est : Je suis prêt à faire, à permettre aux
municipalités de décider si, dans un parc municipal — parc municipal, on vient de le dire, où il y a des jeux d'enfants, où il
y a des installations sportives, et tout ça, ça, c'est un parc municipal — si, dans ces endroits-là, ils veulent que les...
M. Fortin : …mais
dans les… Ce que le ministre nous dit, c'est : Je suis pris à faire… à
permettre aux municipalités de décider si, dans un parc municipal — parc
municipal, on vient de le dire, où il y a des jeux d'enfants, où il y a des
installations sportives et tout ça, ça c'est un parc municipal — si
dans ces endroits-là, ils veulent que les citoyens fument du cannabis, ils
pourront le faire. Mais dans une place, une place, là, qui n'est pas
nécessairement… qui n'est pas un endroit où il y a des terrains de jeux, qui
n'est pas un endroit où des enfants se trouvent majoritairement plus souvent,
là, qui est plus une place des festivals, là. Si vous y allez sur l'heure du
lunch, c'est des adultes, hein, de façon majoritaire, très majoritaire. Bien
dans cet endroit-là, la municipalité ne pourrait pas dire : Vous pourrez
consommer du cannabis. Est-ce que le ministre ne pense pas qu'il y a plus de
chances, en permettant les parcs municipaux plutôt que les places, que,
justement, son concept de consommation de proximité devienne réalité?
M. Carmant : Mais ce qu'on
voulait vraiment, c'est éviter la consommation sur la voie publique, là. Ça,
c'était clair pour nous. Maintenant, encore une fois, la ville aura la
possibilité de délimiter les zones puis… C'est sûr…
M. Fortin :
Mais c'est à l'intérieur des parcs, cependant, pas à l'intérieur des places.
M. Carmant : Oui. Ça, c'est
parce que la place est vraiment trop près de la voie publique, en général.
M. Fortin :
La place est près de la voie publique. Un parc municipal, d'habitude, il y a
une rue en bordure, là. Je ne vois pas la différence.
M. Carmant : Bien, c'est…
M. Fortin :
La seule différence que je vois, c'est qu'il y a plus d'enfants dans un parc
municipal. C'est…
M. Carmant : Non, c'est ça,
moi, je pense vraiment que sur les places, il peut y avoir un mélange de
personnes, tandis que dans la région qui va être délimitée par le parc, on
trouvait que ça, c'était un meilleur endroit que sur une place.
M. Fortin :
O.K. Même si la municipalité pourrait délimiter l'espace, là, à l'intérieur de
la place.
M. Carmant : Oui. Maintenant,
reste à savoir, je ne sais pas si c'est possible, c'est si la ville peut
changer de dénomination, là. Ça, je ne sais pas, là, mais...
M. Fortin :
Qu'est-ce que vous voulez dire, si la ville peut changer de dénomination? Je me
pose la question, M. le Président.
M. Carmant : Mais on ne sait
pas si… Tu sais, comment ils choisissent qu'est-ce qui est un parc, qu'est-ce
qui est une place. Ça, c'est…
M. Fortin :
Oui. Donc, si la ville de Montréal, demain matin, se dit : Bien, moi,
j'aimerais ça qu'à la place des festivals, les gens puissent consommer, ils
pourraient le classifier parc, là. Il y a-t-u une… Il n'y a pas de
réglementation autour de ça?
M. Carmant : Bien, nous, on
fait confiance aux choix des villes. Évidemment, je pense que la place des
Festivals, ça, c'est un peu différent, parce que c'est vraiment … de la voie
publique, mais s'il y a d'autres endroits qui sont identifiés et séparés
clairement de la voie publique, ça, ça pourrait toujours…
Le Président (M. Provençal)
: Je vais céder la parole au député de Vachon.
M. Lafrenière : Je suis sûr
que mon collègue de Viau a l'information lui aussi. Pour avoir travaillé à la
ville de Montréal, il y a définitivement une différence entre les places et les
parcs et même pour l'application des règlements municipaux, il y a une
différence déjà qui existe, qui est concrète.
Je vais vous donner un exemple : la
place de la Paix, si vous connaissez le centre-ville de Montréal.
Saint-Laurent, tout près de Sainte-Catherine, ce n'est pas un parc, c'est une
place, c'est écrit et il n'y a pas le droit d'avoir de la consommation d'alcool
du tout. Dans un parc, si on l'accompagne d'un repas, on peut consommer de
l'alcool à certaines heures. Les parcs sont fermés de 23 heures à sept heures,
pas les places. Alors, c'est assez clair, puis vous allez me dire que dans
d'autres régions, puis je vous comprends.
Mais je veux juste qu'on mette ça clair
aussi, il y a deux choses : un, une place et un parc, dans la
réglementation municipale, la ville de Montréal, c'est déjà clair, ils sont
déjà identifiés et moi, je trouve qu'en mettant des affiches, on dit clairement
aux gens la consommation qui est permise ou pas, parce que c'est déjà ça
dans les parcs, hein, en passant. L'affiche qui dit que vous n'avez pas le
droit d'être présent entre 23 heures et sept heures est déjà mise là. Pour les
places, c'est différent et la consommation d'alcool est affichée aussi. Alors,
c'est un bon point, étant donné, des fois, dans la terminologie, il ne faut pas
se perdre, hein, parce que les gens pourraient se dire : Écoutez, j'ai-t-u
le droit? J'ai-t-u pas le droit?
Absolument et le fait de rajouter une
affiche, le fait qu'il y ait déjà une réglementation municipale qui s'applique…
Notre collègue, tout à l'heure, disait : Dans l'applicabilité de cette
réglementation, est-ce que ça va passer le test? Je vous dirais qu'en matière
d'alcool, c'est déjà le cas, il y a déjà une distinction entre les places et
les parcs. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député de Vachon. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, M. le
Président. Donc, je remercie le collègue de Vachon, donc, pour ces précisions,
effectivement, qui sont tout à fait exactes.
Un élément que j'aimerais peut-être avoir
un peu d'éclaircissement là-dessus. Peut-être… C'est peut-être M. le juriste
qui pourrait peut-être nous renseigner. Il y a une différence aussi qui, dans
le jargon municipal, en tant que terrain municipal et parc municipal. Donc,
comment est-ce que vous apprécié, dans la préparation de ce projet de loi là,
le concept plutôt de terrain municipal, qui est beaucoup plus large, qui est
beaucoup plus large, donc, que le parc municipal.
Une voix
: Je te laisse
la parole.
M. Cheang (Sokun
C.) : Bien, comme je vous le dis, ici, ça va dépendre de la
réglementation, comme le député, M. Fortin, en a fait part aussi, ça vraiment
dépend ici est-ce que le terrain peut être considéré... ça, c'est vraiment à la
municipalité qui a un conseil municipal, qui va, à ce moment-là, prendre
un règlement, il va identifier des parcs où c'est possible qu'ils puissent
fumer. Donc, à ce moment-là, est-ce que le terrain... bien là, ça va être
à la discrétion... ou s'ils le considèrent comme un parc, parce que c'est un
terrain, il y a... à ce moment-là, oui À ce moment-là, oui, ...
considère comme un parc, mais ça ne serait pas possible à ce moment-là. Mais
c'est vraiment à la municipalité à ce moment-là de faire cette appréciation-là.
• (12 h 50) •
M. Carmant : Bien, je le
rappelle encore, et le collègue de Vachon l'a clairement précisé, c'est vrai,
dans le règlement municipal, dans toutes les municipalités…
M. Cheang (Sokun
C.) : ...terrain, mais là, ça va être à la discrétion aussi...
ils le considèrent comme un parc, parce que c'est un terrain, il y a tout... à
ce moment-là, oui... s'ils ne considèrent pas c'est comme un parc, mais ça ne
serait pas possible, à ce moment-là, mais c'est vraiment à la municipalité, à
ce moment-là, de faire cette appréciation-là.
M. Benjamin : Bien, je le
rappelle encore, et le collègue de Vachon l'a clairement précisé, c'est vrai,
dans le règlement municipal, pour toutes les municipalités, c'est très clair,
dans chaque règlement municipal, on définit clairement ce que c'est, un parc.
Donc, même une municipalité ne peut pas décider comme ça pour dire : Tel
terrain, soudainement, ça devient un parc. Il y a des conditions précises que
le règlement municipal stipule.
En fait, c'est en lien avec l'élément
suivant : De plus en plus, M. le Président, on assiste à... et c'est
correct, d'ailleurs, c'est correct, d'ailleurs, dans beaucoup de cas, c'est
correct que des citoyens s'accaparent par exemple des portions du territoire municipal
pour faire soit du verdissement, pour faire... pour avoir une vie culturelle.
Ce ne sont pas des portions de territoire qui sont des parcs. Je pense entre
autres à ce grand effort un peu partout au Québec... il y a même un programme,
je crois, au niveau du ministère de l'Environnement, qui finance, qui soutient,
par exemple, le verdissement, par exemple le verdissement des ruelles. Et la
plupart de ces ruelles-là, certaines peuvent être privées, mais la plupart de
ces ruelles appartiennent à la municipalité. Alors, qu'est-ce que... j'aimerais
peut-être entendre M. le juriste sur cet élément-là, cet aspect-là.
M. Cheang (Sokun
C.) : Pardon, je n'ai pas saisi votre...
Une voix
: Les ruelles,
il parle des ruelles.
M. Cheang (Sokun
C.) : Les ruelles.
M. Benjamin : Les ruelles.
M. Cheang (Sokun
C.) : Les ruelles, bien, ça, ça rentrait dans la voie publique.
Dans la définition de voie publique, hein, on fait la référence, là, au sens de
la Loi sur... attendez, au sens de la Loi sur les compétences municipales,
bien, ça comprend les ruelles. Ça, c'est un endroit public, donc...
M. Benjamin : Donc, à ce
moment-là, l'amendement, donc, qu'a déjà apporté M. le ministre, donc,
permettra à ce moment-là aux municipalités d'intervenir pour dire : Si,
dans une ruelle, par exemple... souvent, il y a des fêtes de ruelle, est-ce que
c'est... qu'en est-il? Je vois, le ministre opine par le négatif, peut-être il
peut m'apporter un peu de précision.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Il est interdit
de fumer sur la voie publique.
M. Benjamin : D'accord,
donc... alors...
M. Carmant : Et la ruelle fait
partie de la voie publique.
M. Benjamin : Voilà. Et je
comprends, donc, par rapport à la question que mon collègue de Pontiac avait
posée hier, donc, ce serait, à ce moment-là, les inspecteurs du ministère de la
Santé qui interviendraient à ce moment-là dans les ruelles pour faire respecter
la loi. Est-ce que c'est ça?
M. Carmant : Je passe la
parole au...
Le Président (M. Provençal)
: M. le juriste.
M. Cheang (Sokun
C.) : Pour des infractions à la Loi encadrant le cannabis,
c'est possible pour les inspecteurs du ministère d'intervenir, aussi il y a
cette possibilité pour la police d'intervenir pour faire respecter, pour
surveiller l'application de ces dispositions-là. Et également, on a prévu
donner le pouvoir à des municipalités de nommer leur propre inspecteur ou de
nommer leur police municipale pour surveiller l'application. Donc, il y a
trois...
M. Benjamin : Bien, il me
semble qu'à cette question M. le ministre nous avait dit hier, c'est en
termes... c'est en matière de possession que la police intervient. C'est ce que
j'ai entendu hier, c'est en matière de possession. C'est ce que j'ai entendu.
M. Cheang (Sokun
C.) : Par rapport à la possession, c'est... la possession, là,
c'est réservé uniquement à la police. Là, on est dans le chapitre sur les lieux
d'usage. Le chapitre qu'on a travaillé sur la possession, ça, c'est vraiment
seulement à la police à surveiller l'application des mesures prévues.
Le Président (M. Provençal)
: Et on est sur les interdits de fumer.
M. Cheang (Sokun
C.) : D'usage.
M. Benjamin : Oui. Alors, sur
l'interdiction d'usage, pour l'appliquer dans une ruelle, donc, je comprends
qu'il y aurait une mesure d'ordonnance qui déléguerait le pouvoir aux
municipalités. À qui le pouvoir d'inspection dans une ruelle?
M. Cheang (Sokun
C.) : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
M. Cheang (Sokun
C.) : Comme pour le tabac, on a prévu une disposition
permettant à des municipalités de nommer des personnes pour agir en tant
qu'inspecteurs. Et en plus, les amendes qui sont récoltées par rapport à ces
infractions-là sont conservées par les municipalités. Et ça, c'est prévu dans
la loi.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Viau, si vous me permettez, le député de
Vachon aurait peut-être des précisions à apporter.
M. Lafrenière : Un petit
point, en suivi à ce que mon collègue de Viau a dit, qui est exact, quand on
parle de l'application des règlements, je pense que le plus beau parallèle,
puis je reviens encore avec l'alcool, parce que c'est ce qu'on connait comme
psychotrope, les policiers ont déjà ce pouvoir-là, et exemple, dans les
ruelles, vous amenez un bon point, les ruelles en verdissement, les ruelles qui
ont été modifiées, c'est la même chose : bien que ce soit une belle
ruelle, les gens ne peuvent pas consommer de l'alcool, c'est la même
réglementation qui s'applique, et c'est déjà le cas avec les réglementations
municipales qui existent. Puis l'exemple que vous avez donné, on le vit
beaucoup à Montréal, il y a plusieurs ruelles qui ont été modifiées, alors les
gens peuvent le faire sur leur terrain privé et, lorsqu'ils vont dans la ruelle
qui est commune, c'est un lieu qui est public. Pour l'alcool, c'est l'exemple,
je pense, qu'on peut se donner, en disant : Au moins, on est... il y a une
très bonne similarité. Quand on parlait d'applicabilité de la réglementation,
ça existe déjà, c'est déjà fait et c'est déjà connu des citoyens, alors on n'a
pas besoin de refaire une nouvelle éducation, c'est déjà connu en matière
d'alcool.
M. Benjamin : J'en profite
pour référer mon collègue de Vachon au mémoire de l'association des directeurs
de police, qui pose au moins une douzaine d'éléments, de questionnements,
d'interrogations sur l'applicabilité, sur l'applicabilité...
M. Lafrenière : ...on n'aura
pas besoin de refaire une nouvelle éducation, c'est déjà connu en matière
d'alcool.
M. Benjamin : J'en profite
pour réitérer à mon collègue de Vachon au mémoire de l'association des
directeurs de police et qui pose au moins une douzaine d'éléments, de
questionnements, d'interrogations sur l'applicabilité, et ça, donc c'est... et
l'enjeu pour différents corps policiers. Et je revois encore, M. le Président,
le nouveau directeur du SPVM qui était venu en consultation particulière, donc
qui parlait, qui nous exposait, avec justesse d'ailleurs, et je crois que le
collègue de Vachon serait d'accord avec moi, sur la lourdeur du travail
policier, donc, et demander, demander au corps policier qu'il s'agisse du SPVM,
ou à tout autre corps policier, parmi, là, toutes les autres tâches qu'ils ont,
à ce moment-là, de leur donner des pouvoirs supplémentaires, pouvoir de
fouilles, etc. Donc, c'est un... l'enjeu de l'applicabilité, il est total, et
puis nous ne sommes pas les seuls à l'avoir présenté, ici, autour de cette
table.
Le Président (M. Provençal)
: Avant, le député de Vachon avait...
M. Lafrenière : Je ne veux pas
partir de débat du tout, je ne sais pas, juste répondre à votre... mais je veux
juste vous rappeler que le cannabis était illégal puis les policiers, on
intervenait déjà. Ce n'est pas une surprise, là. Ça fait qu'il y a des policiers
qui intervenaient déjà pour les possessions, un, et la lourdance, vous avez
raison, quand le règlement est arrivé, il y a un an, ça nous prenait une fiche
pour comprendre ce que les gens avaient le droit d'avoir parce qu'il y avait du
liquide, du solide. C'était très compliqué, vous avez raison. Mais je veux
juste vous rappelez que les policiers intervenaient déjà, possession, on
intervenait déjà. C'était une réglementation municipale, c'était encore plus
simple pour les policiers.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
J'aime ça quand le député de Longueuil...
Le Président (M. Provençal)
: Vachon.
M. Fortin :
...non, de Vachon, merci. Bien, c'est à Longueuil, ça, non? Oui, oui, mais le
député de Vachon intervient.
Une voix
: ....
Des voix
: Ha! Ha! Ha!
M. Fortin :
J'ai hâte de vous voir en laisser une pousser, oui.
Des voix
: ...
M. Fortin :
Mais j'ai hâte... j'aime ça quand le député de Vachon intervient, parce que
c'est vrai qu'il amène une perspective... je ne pense pas qu'il n'ait personne
d'autre qui l'a autour de la table, mais, en même temps, il amène un concept
intéressant : Les policiers intervenaient déjà.
Mme Weil
: Non, dans un
contexte d'illégal, d'un produit illégal, c'est ça qui fait la différence.
M. Fortin :
Oui, oui, absolument. Bien, dans un contexte... non, non, dans un contexte
d'illégalité. Comme l'a dit le député de Vachon, les policiers intervenaient
déjà. Si les policiers intervenaient déjà, c'est parce que le monde fumait
déjà, M. le Président. Puis c'est notre point depuis le début de ce projet de
loi là, c'est que les gens fumaient déjà quand c'était illégal, quand c'était
un produit qui n'était pas légal. Ils vont fumer encore quand il va avoir une
amende de 100 $, M. le Président. Alors, c'est un point intéressant mais
qui fait un peu notre point, ce que le député de Vachon amène.
Mais là je vais jouer avec les minutes qui
me restent, M. le Président, puis je vais vous faire plaisir. Je vais vous
faire plaisir, je vais jouer au député de Nicolet-Bécancour qui nous ramène à
la réalité rurale. Parce que j'entends l'échange entre le député de Viau, un
député montréalais qui représente bien ses gens, et le député de Vachon qui a
travaillé longtemps à Montréal, ça fait très montréalais comme point de vue,
puis c'est correct, il faut le faire, il y a des gens à Montréal qui sont
affectés par cette législation-là, mais en milieu rural... Bien, on a parlé des
ruelles, ça, c'était un exemple montréalais. Milieu rural, chez nous, chez
vous, chez vous, M. le Président, on parle de chemins privés. Hein, il y en a
beaucoup des chemins privés dans ma circonscription. Il y a toutes sortes
d'enjeux avec des chemins privés, ce n'est pas toujours traité comme des
chemins municipaux, hein, quand on sait... quand ils essaient de faire des
travaux, quand les municipalités veulent donner un petit coup de main, ils
n'ont pas le droit de faire ça parce que c'est un chemin privé. Alors là, dans
le contexte du projet de loi qui est devant nous, dans le contexte des voies
publiques, qu'est-ce qui se passe avec les chemins privés, M. le ministre?
Est-ce que c'est considéré une voie publique au sens du troisième alinéa de
l'article 66 de la Loi sur les compétences municipales?
M. Carmant : Je vais passer la
parole au juriste.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui. C'est vraiment quand on fait référence à
l'article 66 sur la Loi sur les compétences municipales, on exclut tout ce
qui est domaine privé.
M. Fortin :
Vous excluez tout ce qui est domaine privé.
M. Cheang (Sokun
C.) : Je vais lire la définition.
M. Fortin :
Oui.
M. Cheang (Sokun
C.) : Donc c'est : «une voie publique inclut toute route,
chemin, rue, ruelle, place, pont, voie piétonnière ou cyclable, trottoir ou
autre voie qui n'est pas du domaine privé ainsi que tout ouvrage ou installation,
y compris un fossé», tout ça.
M. Fortin :
Alors, si ça appartient un peu à l'association des résidents de la plage, je ne
sais pas, moi, une plage, Plage-Bélisle chez nous, là, si ça appartient à
l'association des résidents, ce n'est pas une voie publique, donc on peut
consommer du cannabis?
M. Cheang (Sokun
C.) : Exactement. Ce n'est pas couvert par... bien ce ne serait
pas couvert par la voie publique, dans la définition de voie publique, mais ça
pourrait être couvert par... je veux dire, qui n'accueille pas le public, mais
ce ne serait pas...
M. Fortin :
Oui, ça pourrait être couvert par le... oui, oui, je comprends. Mais ce n'est
pas couvert ici dans votre...
M. Cheang (Sokun
C.) : ...dans la définition de voie publique.
M. Fortin :
Dernière chose, M. le Président, je sais qu'il me reste 30 secondes...
Le Président (M. Provençal)
: Parce que je voudrais donner... avoir la conclusion.
M. Fortin :
C'est bon.
Une voix
: ...
M. Fortin :
Non, mais c'est juste... parce qu'on a parlé des ruelles, c'est la même chose,
là, les ruelles privées, c'est la même affaire. Je reviens à l'exemple
montréalais, tu sais, il n'y a pas de différence entre un chemin privé puis une
ruelle privée, c'est considéré de la même façon dans...
M. Cheang (Sokun
C.) : Tout à fait, oui, tout à fait.
M. Fortin :
O.K. Merci. C'est bon, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Votre question très pertinente.
M. Lévesque (Chauveau) : M. le
Président, est-ce qu'on pourrait adopter l'article 7? Est-ce qu'on
pourrait demander le vote? En perspective que l'été s'en vient.
M. Fortin :
Bien, je n'ai pas de problème, moi, je n'ai pas de problème, mais le ministre
nous a demandé de reporter l'étude sur l'article 7 parce que le député d'Hochelaga-Maisonneuve
n'était pas là, alors je lui octroierais la même courtoisie, M. le député.
M. Carmant : ...
Des voix
: Ha, ha, ha!