Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
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Le
martes 27 août 2019
-
Vol. 45 N° 16
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 15, Loi sur la Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique
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14 h (version non révisée)
(Quatorze heures une minute)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour, tout le monde. Alors, bon retour des vacances pour ceux qui arrivent
tout juste de leurs vacances. Alors, écoutez, ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je
demande à toutes les personnes qui ont un appareil cellulaire de le mettre en
mode vibration ou de l'éteindre. Merci.
La commission est réunie afin de procéder
aux consultations particulières et aux auditions publiques sur le projet de loi
n° 15, Loi sur la Société de développement et de mise
en valeur du Parc olympique.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente : M. Jacques (Mégantic) remplace M. Bélanger (Orford); M.
Lefebvre (Arthabaska) remplace Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M.
Bussière (Gatineau) remplace M. Lévesque (Chauveau); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)
remplace Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne); M. Benjamin (Viau) remplace Mme
Sauvé (Fabre); M. Marissal (Rosemont) remplace M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve);
et Mme Perry Mélançon (Gaspé) remplace Mme Richard (Duplessis).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, nous débutons cet après-midi par les remarques préliminaires puis
nous entendrons la Chambre de commerce de Montréal métropolitain. Nous débutons
avec les remarques préliminaires de la ministre, alors je vous invite, Mme la
ministre du Tourisme, de faire vos remarques, vous avez une durée de
six minutes.
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la Présidente. Tout d'abord, permettez-moi de souhaiter la bienvenue,
chaleureuse bienvenue à tous les représentants d'organismes de divers horizons
qui participent à ces consultations particulières. Merci beaucoup de votre
présence, merci également à mes confrères, consoeurs, collègues députés de
prendre le temps de venir nous présenter votre point de vue sur le projet de
loi n° 15. Très hâte de vous entendre à ce sujet,
d'ailleurs.
Quelques secondes pour vous présenter les
gens qui m'accompagnent aujourd'hui : M. Michel Labrecque,
président-directeur général de la Régie des installations olympiques, et Mme
Mee-Rang Ricard-Bouillon, qui est la directrice de mon cabinet, ainsi que
d'autres représentants du ministère du Tourisme qui ont fait un exceptionnel
travail. Je me retourne vers eux pour les saluer et les remercier.
Donc, ces consultations qu'on amorce
aujourd'hui, c'est un moment d'autant plus important, Mme la Présidente, parce
qu'il s'agit de la première étape du processus législatif qui entoure le tout
premier projet de loi que j'ai déposé en tant que ministre du Tourisme, ce
projet de loi là qui était attendu depuis très longtemps, puisque, depuis sa
fondation, un an avant les Jeux olympiques de 1976, la loi constitutive de la
Régie des installations olympiques n'a jamais été mise à jour, et ce, malgré
les appels répétés de plusieurs experts en ce sens. Et pourtant, en près de 45
ans, inutile de vous dire, Mme la Présidente, que la mission a considérablement
évolué. Concrètement, la régie est passée d'un rôle de régisseur de chantier
titanesque des jeux à un rôle de développeur du Parc olympique. Il est donc
devenu plus que nécessaire de revoir le rôle de la RIO, afin de lui confier les
responsabilités qui vont bien au-delà de l'entretien et du maintien des actifs,
pour y inclure entre autres le développement, la mise en valeur et la
préservation de cette véritable icône de Montréal à l'échelle mondiale qu'est
notre Parc olympique, avec son stade, l'architecture unique et son emblématique
tour penchée. La société d'État doit disposer de la marge de manoeuvre et de
tous les leviers nécessaires pour pouvoir lancer des initiatives ou conclure
des partenariats qui sont rentables, qui sont durables, dans un marché, on le sait,
hautement concurrentiel. Nous souhaitons faire du Parc olympique un véritable
pôle urbain, sportif, culturel et événementiel, et on a l'ambition d'en faire
la locomotive du développement économique et social de l'Est-de-Montréal.
Notre message est donc très clair, nous
allons développer le Parc olympique, Mme la Présidente. C'est important par
contre de préciser toutefois que ce développement va se faire en harmonie avec
les résidents des environs. Le Parc olympique entend demeurer le bon voisin qu'il
a toujours été dans le quartier. D'ailleurs, le projet de loi prévoit que trois
membres du conseil d'administration seraient nommés après consultation...
Mme Proulx (Berthier) : ...c'est
important par contre de préciser toutefois que ce développement va se faire en
harmonie avec les résidents des environs. Le Parc olympique entend demeurer le
bon voisin qu'il a toujours été dans le quartier. D'ailleurs, le projet de loi
prévoit que trois membres du conseil d'administration seraient nommés après
consultation des représentants du milieu. Je tiens à préciser également que
j'ai vécu et grandi à l'ombre de ce géant toute mon enfance. Je connais très
bien le Parc olympique.
La société d'État, donc, doit pouvoir
optimiser le rendement de ses actifs immobiliers, de générer davantage de
résultats financiers qui seront susceptibles d'alléger la subvention de fonctionnement
que le trésor public, donc, lui verse annuellement. Votre gouvernement a été
élu pour bien gérer l'argent des Québécois, c'est ce que nous visons avec ce
projet de loi n° 15. C'est dans ce contexte que le projet de loi propose
d'abolir la Régie des installations olympiques pour la remplacer par la Société
de développement et de mise en valeur du Parc olympique. Cette nouvelle entité
serait investie d'une double mission actualisée, soit de développer, gérer,
promouvoir et exploiter le Parc olympique et de mettre en valeur le patrimoine
et l'héritage olympiques.
En conclusion, je souhaite rappeler à tous
que peu de villes dans le monde, très peu de villes dans le monde peuvent se
targuer de faire partie du club sélect des villes qui ont eu la chance
d'accueillir les Jeux olympiques. Avec ce projet de loi, nous voulons que les Montréalais
et tous les Québécois se réapproprient enfin ce témoin privilégié de notre
histoire nationale. Ce projet de loi est résolument tourné vers l'avenir. Il a
pour objectif premier d'insuffler un nouvel élan à un site qui est incomparable
afin d'exploiter son plein potentiel économique, récréotouristique et
communautaire, et ce, au bénéfice de tous les Montréalais et de tous les
Québécois.
Avec ce projet de loi n° 15, votre
gouvernement répond aux attentes de la population qui est en droit d'exiger, Mme
la Présidente, un meilleur retour sur l'investissement collectif. Je vous
remercie de votre temps, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la ministre. Alors, j'invite maintenant le porte-parole de
l'opposition officielle en matière de tourisme et député de Viau à faire ses
remarques préliminaires pour un maximum de 4 minutes.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, chers collègues, je salue aussi la présence de M.
Michel Labrecque ainsi que de tous les groupes qui sont présents cet
après-midi, donc, pour participer à ces audiences, à ces consultations, donc je
vous remercie, ceux qui ont envoyé des mémoires, ceux qu'on aura à rencontrer.
Je crois qu'il faut situer le contexte de
ces consultations, donc, mais derechef, avant même de parler du contexte, je
tiens à saluer, dans la précédente déclaration de la ministre, la volonté
justement que les citoyens, donc, qu'il y ait... que cette installation
continue de se rapprocher des citoyens, donc, notamment au niveau du cadre de
gouvernance. Je tiens à saluer cette ouverture. Nous aurons d'ailleurs, dans le
cadre de ces consultations, à faire des propositions sûrement en ce sens, donc
nous avons déjà entendu plusieurs voix.
Maintenant, historiquement, il faut le
rappeler, donc, Mme la ministre l'a rappelé d'ailleurs avec raison, mais
cependant, il faut préciser que si depuis 1975, donc, il y a cette loi qui a
instauré la Régie des installations olympiques qui n'a pas été révisée, il faut
dire aussi que les dirigeants de cette régie-là n'ont pas attendu un nouveau
projet de loi pour agir, pour travailler. Et je tiens à saluer, je tiens à
saluer tout le travail réalisé déjà par la Régie des installations olympiques,
notamment en termes de développement, notamment en termes de rapprochement avec
les citoyennes et les citoyens. Et j'en veux pour preuve, puisque je fréquente
cette installation-là particulièrement l'été, donc j'en veux pour preuve tout
ce qui a été réalisé au niveau culturel, tout ce qui a été réalisé au niveau
événementiel et particulièrement les initiatives avec les organismes et les
partenaires du milieu, les commissions scolaires... la commission scolaire,
entre autres, et aussi Espace pour la vie. Et ça, je pense que c'est très
important de le rappeler.
En mai 2018, à la demande de la ministre
Julie Boulet, il y a un rapport qui a été déposé, et la recommandation
principale de ce rapport, c'est à l'effet que le gouvernement change la
dénomination sociale de la régie pour la Société de développement et de mise en
valeur du Parc olympique. Et aujourd'hui, c'est ce projet de loi là que nous
avons devant nous, donc il faudrait aussi saluer le travail accompli par les
personnes qui ont précédé la ministre dans le fauteuil qu'elle occupe
aujourd'hui.
• (14 h 10) •
Ce que nous allons faire, ce que nous
entendons faire au cours des prochains jours, c'est de regarder, c'est
d'entendre les différents partenaires, les différentes personnes intéressées
qui se présenteront devant nous pour regarder ce projet de loi là. Nous serons
ouverts d'esprit pour comprendre mieux comment une société comme la Société de
développement... une future société de développement et de mise en valeur du
Parc olympique pourra être non seulement une instance importante pour le développement
économique de l'est de Montréal, pour l'économie culturelle que nous souhaitons
tous qui soit consolidée à Montréal et aussi évidemment comment nous entendons
contribuer à ce que cette installation-là continue, j'ai bien dit, continue
d'être une installation proche de son milieu...
M. Benjamin : ...non seulement
une instance importante pour le développement économique de l'Est-de-Montréal,
pour le pôle économique, pôle culturel que nous souhaitons tous qui soient
consolidés à Montréal, et aussi évidemment comment nous entendons contribuer à
ce que cette installation-là continue, et j'ai bien dit «continue», d'être une
installation proche de son milieu donc.
Et pour terminer, donc je veux en
particulier souligner aussi tout le travail qui a été accompli... qui est
accompli par les gens qui nous accompagnent aujourd'hui donc au niveau du
Secrétariat des commissions. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci, M. le député. Alors, j'invite maintenant
le porte-parole du deuxième groupe d'opposition, le député de Rosemont, à faire
ses remarques préliminaires pour une durée d'une minute.
M. Marissal : Eh boy! Une
minute. Vous comprendrez que je ne vous saluerai pas tous et toutes, néanmoins
bon retour à l'Assemblée nationale
Remarques préliminaires en une minute, ça
va être assez rapide. Le Stade olympique qui n'est pas directement dans mon
comté, il est chez Alexandre Leduc dans Hochelaga-Maisonneuve. Mais,
dépendant de l'heure de la journée, l'ombre du mât est dans mon comté, et on le
voit partout de mon comté aussi. C'est quelque chose... c'est un endroit que je
fréquente assez régulièrement. Je suis content qu'on puisse parler de l'avenir
du Stade olympique. Je suis content qu'on puisse le faire de façon sereine.
J'ai assez confiance à l'équipe qui est là en ce moment en train de redonner un
souffle à cet endroit souvent mal aimé. Et je note, parce que les secondes
s'effritent, la volonté de la ministre de garder cette vocation de bons voisins
parce qu'on en parle beaucoup ces temps-ci, surtout dans Rosemont. On s'est
déjà entendus pour être...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Je vous invite à conclure.
M. Marissal : ...capables
de le faire de façon sereine. C'est ce à quoi je m'engage ici. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci, M. le député. J'invite maintenant la
porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière de tourisme et députée
de Gaspé à faire ses remarques préliminaires pour une durée d'une minute.
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je salue également, à mon tour, tous les
membres de la commission et tous ceux qui se sont déplacés pour venir nous
présenter leur mémoire. Alors, rapidement, de mon côté aussi bien sûr, on salue
l'initiative de revoir toute la question de gestion, la question de
l'appellation, mais de donner beaucoup plus d'autonomie à cette... à la régie,
à RIO actuelle. Et puis bien évidemment on reconnaît tout le caractère unique,
le caractère culturel. Ça dépasse les événements sportifs. Il y a vraiment
quelque chose et un gros potentiel touristique à ce niveau-là. Alors, on sera,
bien sûr, à la l'affût de tout ce qui se dira sur le développement durable, par
exemple, sur le caractère patrimonial, comment préserver le patrimoine de ce
bâtiment-là. Alors, bien sûr, on participera de manière positive, et puis bien,
d'entendre comment les acteurs qui sont plus au niveau économique, culturel,
touristique pourront s'arrimer avec les besoins des résidents du quartier.
Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci, Mme la députée. Alors, je souhaite...
nous allons maintenant commencer la période de l'audition si vous voulez.
Je souhaite la bienvenue à
M. Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de
commerce du Montréal métropolitain. Alors, je vous rappelle que vous disposez
de 10 minutes pour votre exposé, et ensuite nous procéderons à la période
d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous
présenter puis à commencer votre exposé.
M. Leblanc
(Michel) : Alors, merci, Mme la Présidente. Je suis
Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de
commerce du Montréal métropolitain. C'est le plus important organisme
représentant le secteur privé au Québec, et il va avoir près de 200 ans en
2022. En fait, il va avoir 200 ans en 2022, on y est tout près.
C'est une organisation qui représente le
milieu des affaires de la région métropolitaine, plus de
7 000 membres, et c'est une organisation qui se préoccupe beaucoup du
développement économique, évidemment du développement économique du territoire.
On a pris position sur plusieurs endroits, plusieurs projets. Et, dans ce
cas-ci, nous avions été étroitement associés à l'exercice qu'avait mené
Mme Bissonnette et qui avait mené au rapport en 2011. J'avais même
conseillé à Mme Bissonnette des noms qui se sont retrouvés sur le comité
lui-même.
Et une des raisons pour lesquelles, je
vous dirais, on s'est préoccupés depuis longtemps, puis je vais commencer par
le difficile, c'est que le milieu des affaires, pendant très longtemps, a
dit : Pourquoi on ne le détruit pas? Pourquoi on s'entête? Il y a des
coûts de maintien des actifs exorbitants. Il y a une mission qui n'est
absolument pas claire. Il y a un rôle qui n'est pas clair. Et, prenant pour
acquis que ces sommes-là pourraient être investies dans la ville, dans des
activités, dans des actifs eux-mêmes, il y avait un choix, à l'époque, qui
était de dire : On devrait faire autre chose de cet argent.
Les choses ont changé. Les choses ont
évolué. D'abord, depuis facilement 24 mois, il y a clairement, dans le
milieu des affaires une volonté de se pencher sur l'est de l'île, et on a
examiné tous les actifs de l'est de l'île. J'ai présidé un comité de travail à
la demande de la mairesse de Montréal sur le développement économique du
territoire, et on s'est penchés notamment sur les éléments de renforcement de
l'est de l'île, et c'est clair que le Stade olympique...
M. Leblanc
(Michel) : ...dans le milieu des affaires une volonté de se
pencher sur l'est de l'île, et on a examiné tous les actifs de l'est de l'île.
J'ai présidé un comité de travail à la demande de la mairesse de Montréal sur
le développement économique du territoire, et on s'est penchés notamment sur
les éléments de renforcement de l'est de l'île, et c'est clair que le Stade
olympique, ce qu'il y a autour aussi, les installations récréotouristiques
qu'on y retrouve, le Jardin botanique sont des actifs uniques dans l'est qui
peuvent servir de base de développement économique.
La deuxième chose qui a changé, et c'est
un coup d'éclat qui nous a tous surpris, ça a été l'arrivée de Desjardins dans
la tour. Le milieu des affaires, ça parle. Quand un joueur important décide de
se localiser dans un endroit, c'est qu'il estime que c'est un bon endroit pour
mettre ses travailleurs. Quand ça marche... Puis on a eu l'occasion au Québec
d'avoir des projets qui n'ont pas marché, mais là, ça a marché. Ça a mis en
évidence la qualité de la gestion, de l'organisation autour du Stade olympique,
et là je vais rendre hommage aux politiciens que vous êtes tous. Michel
Labrecque a été nommé sous un gouvernement péquiste, maintenu sous un
gouvernement libéral et est accompagné par un gouvernement caquiste, et moi, je
rends hommage aux politiciens quand ils ont cette sagesse de reconnaître la
compétence, de reconnaître l'importance de maintenir les personnes en place. Le
rapport que nous avons produit sur l'aménagement... Et je sais qu'il est là,
puis il rougit un peu. Il peut boire de l'eau. Dans le rapport que nous avons
produit sur l'aménagement économique du territoire, nous avons souligné
l'importance du leadership, et, pour nous du milieu des affaires, lorsque nous
examinons la feuille de route de Michel Labrecque, je l'apparente à celle d'un
autre leader d'un pôle de développement économique qui s'appelle Christian
Yaccarini et qui, sur l'espace de Montréal, est capable de rallier des
institutions, des entreprises, des partenaires externes vers une vision commune
et de l'engagement. Et, à travers ce projet de loi là, une chose qui est
essentielle — et je veux insister sur des principes, puisque vous
avez reçu le projet de loi — c'est de s'assurer qu'au-delà de la
gouvernance, les individus comptent, ceux qui assument le leadership comptent
et ils doivent avoir et l'autonomie et la confiance pour pouvoir agir, et c'est
essentiel. Il y a plusieurs endroits à Montréal qui n'ont pas réussi et qui ne
réussissent toujours pas, et ce qu'on estime être le premier ingrédient qui
manque, c'est ce type de leadership.
Le deuxième élément — et là je
vais raconter des histoires qui me touchent personnellement : toutes les
organisations, incluant les organisations sportives qui sont dans ce
quadrilatère, nous demandent, à la chambre de commerce, de faire tout ce qu'on
peut pour amener les gens d'affaires. Et la difficulté, c'est d'amener des gens
d'affaires dans une place dans l'île qu'ils trouvent un peu loin du centre-ville,
où ils trouvent que les services ne sont pas adéquats. Si j'amène des gens
d'affaires voir un match, juste avant, ils vont se préoccuper : Où est-ce
qu'ils se stationnent? Où est-ce qu'ils vont manger? Est-ce qu'il y a un
restaurant de cette qualité? Si, après le spectacle ou après la partie, il y a
un endroit où on peut aller prendre un verre, finir des discussions? Bref, tout
le tissu commercial autour de cet actif doit être rehaussé à la hauteur de ce
qu'on veut en faire. Et donc, dans l'optique de ce projet de loi, il faut
s'assurer que la société pourra établir des partenaires, pourra travailler avec
le milieu. C'est clair que la perception du milieu va être importante. S'il y a
un rejet de cette vision d'une activité commerciale d'un autre niveau, ça ne va
pas fonctionner. Mais, si ça ne fonctionne pas, je vous dis, le milieu des
affaires ne s'y rendra pas, et là on va rater une opportunité.
À travers le temps aussi, je me suis
beaucoup penché sur l'attraction de foires commerciales internationales. J'ai
dirigé jadis une grappe, la grappe des sciences de la vie, et on se préoccupait
d'essayer d'attirer Bayo (14 :18 :34) à Montréal, et Montréal n'a
pas de centre de foires de très grand volume. Et la question de transformer
potentiellement, peut-être, le Parc olympique en espace pour accueillir ces
foires-là, ce n'est pas l'espace, le premier enjeu, c'est le fait qu'il n'y a
aucun hôtel. Il n'y a pas une foire commerciale d'envergure en Amérique du Nord
qui va se localiser dans un endroit où les participants vont devoir voyager en
métro pour se rendre, ça n'arrivera juste pas. Et donc, il y a à travers ce
qu'on dit la nécessité de travailler la trame commerciale immédiate qui doit
faire en sorte qu'on puisse y accueillir des gens qui vont venir contribuer au
succès des installations et qui par la suite vont permettre d'avoir toutes les
autres activités dont le voisinage va pouvoir bénéficier.
Maintenir une esplanade, maintenir un
stade olympique en l'état simplement pour faire quelques spectacles d'été sur
l'esplanade, aussi utile soit-il pour la population locale, ça n'a aucun sens
du point de vue du coût, du point de vue de l'investissement. Et donc, si on
veut investir dans ce maintien d'actif, il faut qu'on puisse y attirer
l'activité économique qui va faire en sorte que par la suite il va y avoir
toutes les activités dont les résidents vont pouvoir bénéficier.
• (14 h 20) •
L'autre message de principe qui est
extrêmement important, c'est l'intégration à travers les multiples actifs qu'il
y a dans l'endroit. On le voit un peu, mais physiquement ce n'est pas rendu. La
partie nord, pour tous ceux qui sont... qui fréquentent... la partie nord du
Parc olympique n'a aucun lien facile, fonctionnel, logique avec le Jardin
botanique, on déambule entre des édifices qu'on a conçus qui sont en soi chacun
très intéressants. Ça prend une vision intégrée et une société qui a les
pouvoirs de le faire. Donc, il faut encore une fois qu'il y ait l'autonomie...
M. Leblanc
(Michel) : ... pour tous ceux qui sont... qui fréquentent, la
partie nord du Parc olympique n'a aucun lien facile, fonctionnel, logique avec
le Jardin botanique. On déambule entre des édifices qu'on a conçus qui sont en
soi chacun très intéressants. Ça prend une vision intégrée et une société qui a
les pouvoirs de le faire. Donc, il faut encore une fois qu'il y ait
l'autonomie, qu'il y ait la capacité de livrer cette intégration complète du
site.
Le dernier point, le dernier principe,
c'est l'extension vers l'est du pôle. On a à l'est des espaces intéressants qui
sont disponibles, qui sont utilisés partiellement. Et, quand je parle
d'améliorer la trame commerciale, je parle d'améliorer le pôle d'emploi. Je
pense que c'est vers l'est immédiat de la zone olympique qu'il faut regarder.
Et là c'est de travailler avec les pouvoirs municipaux puis c'est de faire en
sorte qu'il puisse y avoir à la fois une vision, un renforcement du pôle qui va
amener les sommes, qui va amener la capacité par la suite de soutenir un pôle
d'activité socioculturelle intéressant pour les résidents.
Voilà. Vous avez le mémoire. Si vous
voulez discuter, évidemment, de recommandations spécifiques, je suis
parfaitement ouvert, évidemment.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est bien, merci. Alors, je vous remercie pour
l'exposé intéressant. Nous allons maintenant débuter la période d'échange. Mme
la ministre, la parole est à vous. Vous disposez de 16 min 30 s.
Mme Proulx (Berthier) :
Merci infiniment, M. Leblanc, de votre présence aujourd'hui. C'est vrai qu'il
y a eu de la continuité entre le Parti québécois, le Parti libéral et la Coalition
avenir Québec d'avoir continué de nommer Michel Labrecque, exceptionnel
gestionnaire de la RIO. N'en déplaise à mes collègues, c'est quand même la Coalition
avenir Québec qui a réussi à déposer le projet de loi n° 15 pour faire
avancer le développement économique de ce formidable lieu et de continuer à
développer économiquement.
J'aime beaucoup vous entendre sur le développement
de l'est. Ça a toujours été un engagement électoral de notre parti de
redynamiser l'est de Montréal. Et, comme mon confrère de Rosemont le disait,
moi aussi, j'ai l'ombre de la tour qui vient me chatouiller le soir. Ça a toujours
été une volonté, donc, de notre gouvernement de continuer et de pousser davantage
le développement économique de l'est de Montréal. C'est un joyau qu'on a à Montréal,
c'est l'emblème touristique que l'on voit à travers le monde, c'est la fameuse
tour inclinée, la plus haute tour inclinée au monde.
Et je suis heureuse de vous entendre dire
que pour une vision ça prend de l'autonomie, et, avec le projet de loi n° 15,
c'est ce qu'on va offrir donc à une société d'État qui, demande de tous les Québécois...
qu'elle soit performante et qu'elle soit rentable. Donc, avec le dépôt du projet
de loi n° 15, c'est ce que nous souhaitons, donner tous les outils à la
Société de développement — ça le dit bien — et de mise en
valeur du Parc olympique, donc, les outils pour qu'elle ait cette autonomie qui
va répondre à une vision de développement économique, particulièrement à l'est
de Montréal.
J'aime beaucoup vous entendre sur
l'expansion vers l'est, le pôle pour les employés vers l'est. Vous comprendrez
que moi aussi, comme ministre du Tourisme, j'aimerais qu'on amène davantage et
qu'on développe davantage cet axe ouest-est de Montréal, de développement
touristique. Alors, j'aimerais avoir un peu plus de nourriture pour que vous
puissiez nourrir mes réflexions sur l'expansion vers l'est, avec un pôle, entre
autres, sur le travail.
M. Leblanc
(Michel) : Deux choses. D'abord, j'ai bien entendu que vous
avez utilisé le mot «un pôle rentable». Le milieu des affaires ne s'attend pas
à ce que cette société-là, à cause du maintien des actifs, soit jamais
rentable. Je vous le dis d'avance, probablement qu'on ne construirait pas un
stade olympique comme pôle si on visait de la rentabilité, c'est juste trop
coûteux. Mais déjà, dans sa partie opérations, de réussir à dynamiser l'activité,
ce serait déjà un très bon pas avec une vision claire de ce qu'on veut
accomplir.
Pour ce qui est d'allongement vers l'est, il
y a deux concepts, puis vous faites... je pense qu'on n'a pas parlé du même. Il
y en a un premier qui est clair que d'amener le touriste vers l'est, vers la
zone du Stade olympique, possiblement avec une navette fluviale vers
Pointe-aux-Trembles, ça fait partie de ce qu'on devrait viser à faire, et
Tourisme Montréal le dit clairement, c'est de sortir les touristes du
centre-ville puis les étendre sur tout le territoire.
Et là je reviens sur la trame commerciale.
Un des défis va être d'allonger la durée de visite touristique autour du Stade
olympique. C'est peut-être d'en attirer plus, mais c'est surtout de faire en
sorte qu'au lieu de venir deux heures, s'ils peuvent y venir, s'ils peuvent y
dormir, s'ils peuvent y trouver des restaurants de qualité, s'ils peuvent avoir
envie de déambuler dans les rues puis de trouver des boutiques à leur goût, ça
va enrichir tout le quartier puis ça va changer la dynamique de fréquentation.
Donc, au lieu du nombre, j'essaierais d'étirer la durée.
Ce à quoi je faisais allusion, moi, c'est
plutôt dans l'espace géographique, c'est quand on regarde où est-ce qu'on les
mettrait, ces hôtels, où est-ce qu'on mettrait, à proximité, certains services.
Et là je dis...
M. Leblanc
(Michel) : ...ça va enrichir tout le quartier puis ça va
changer la dynamique de fréquentation. Donc, au lieu du nombre, j'essaierais
d'étirer la durée.
Ce à quoi je faisais allusion, moi, c'est plutôt
dans l'espace géographique, c'est quand on regarde où est-ce qu'on les
mettrait, ces hôtels, où est-ce qu'on mettrait à proximité certains services.
Et là je dis : On peut toujours envisager qu'on change la rue Hochelaga
puis qu'on change les hauteurs permises, ou on regarde juste à l'est et on
regarde comment on peut déployer sur l'est, sur certains terrains qui sont
zonés industriels présentement, des capacités d'accueil, des capacités
commerciales qui vont faire en sorte que ce pôle-là... C'est souvent comme ça à
travers le monde quand on localise des actifs de cette nature qu'on envisage le
développement urbain autour, on identifie des zones en relative friche ou des
zones industrielles qu'on va requalifier de façon à enrichir la trame urbaine
autour de cet actif. Quand on pense à localiser un stade de baseball au bassin
Peel, on ne regarde pas juste un stade de baseball au bassin Peel, c'est clair qu'il
y aurait toute une trame autour qui se constituerait sur les terrains en
friche. Donc, c'est dans cet esprit-là que je parlais d'étirer aussi la zone
vers l'est.
Mme Proulx (Berthier) : Je
partage complètement vos observations parce que dans le mandat qui m'est
conféré par le premier ministre du Québec, évidemment, c'est d'avoir davantage
de touristes internationaux qui s'amènent au Québec, à Montréal, étant l'une
des trois portes d'entrée, d'allonger le séjour, d'avoir un plus grand nombre
et plus de dépenses, évidemment. Le pôle récréotouristique sportif, toute la
valeur, l'héritage patrimonial de tout le Stade olympique s'inscrit là-dedans.
Je suis très heureuse d'entendre donc la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain est favorable à ce dépôt du projet de loi n° 15. Merci de
vos commentaires, ils étaient très précieux aujourd'hui pour continuer de
nourrir notre réflexion sur le dépôt du projet de loi n° 15.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a donc des députés qui veulent
intervenir? Alors, nous cédons la parole à la députée d'Abitibi-Ouest.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Bonjour. Alors, tout changement de ce beau projet-là dit souvent «acceptabilité
sociale», quelles seront... comment allez-vous faire pour... quelles seront les
méthodes d'acceptabilité sociale, parce qu'on sait que, lorsqu'il y a certains
événements, ça dérange les gens autour. Alors, comment prévoyez-vous?
M. Leblanc
(Michel) : Je pense que tout changement mérite du leadership et
le leadership du changement, c'est d'admettre que des gens, dans l'immédiat,
vont avoir certaines craintes, puis il faut les écouter. C'est sûr qu'à
Montréal il y a un phénomène particulier présentement, puis c'est une certaine
peur de gentrification. Régulièrement, je viens parler de créer du
développement économique, de créer des emplois, de créer un certain type de
commerces qui vont attirer des gens qui vont vouloir déambuler, consommer, et
ça crée chez certains la peur qu'on dénature le quartier qui, par ailleurs, vit
parfois d'une certaine pauvreté, d'une certaine misère. Alors, le grand défi,
c'est d'expliquer, et on va le faire, nous, dans quelle mesure les changements
proposés vont renforcer la vie sociale et la trame urbaine autour, vont
l'embellir. Et on a, je pense, une administration à l'Hôtel de Ville de
Montréal, qui est très préoccupée d'essayer de maintenir les gens dans leur
quartier, et c'est cette rencontre.
Alors, vous me demandez ce qu'on va faire,
nous, ce qu'on va essayer d'illustrer, c'est l'évolution économique du
quartier, comment ça peut être favorable. Je pense qu'il faudra travailler avec
les groupes locaux, puis je pense que la régie actuellement, la société dans le
futur le fera, pour bien démontrer que c'est à l'avantage de tous. Il va y
avoir des enjeux certains au niveau, par exemple, du stationnement, c'est déjà
un enjeu, mais ça pourrait le redevenir si on a un quartier qui est très
dynamique où des gens viennent. Souvent, on parle des touristes, eux, viendront
peut-être en taxi, on parle des Montréalais, eux viendront peut-être en métro,
mais on parle aussi des autres Québécois, le 450, les gens du Québec, on va
vouloir accueillir et, eux, probablement vont venir en voiture. Est-ce qu'ils
se mettront à l'extérieur, viendront en métro? On verra.
Mais donc, de ce point de vue là, il y a
aussi à bien voir venir. Qui dit activité commerciale, activité économique
accrue, dit aussi plus de gens, plus d'accompagnement de leurs besoins.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci. Avez-vous des commentaires à formuler concernant la structure
administrative?
M. Leblanc
(Michel) : Écoutez, à travers le temps, ce que j'ai pu
observer, puis ça a été souligné tantôt, c'est qu'il y a eu des volontés d'agir
de la part de la régie actuelle qui ont démontré que, si elle prenait des
risques, ça pouvait marcher, mais elle était toujours à risque de se faire dire
non par le Conseil du trésor, non par des fonctionnaires et, dans certains cas,
ça a beaucoup ralenti certaines décisions. Ils ont fait ce qu'ils avaient à
faire, j'étais tenu au courant, parfois, on est intervenu pour aider sur des
dossiers. L'objectif étant, cette fois-ci, je pense, de s'assurer que,
dorénavant, la structure, elle est claire, les pouvoirs sont clairs et le
niveau d'autonomie est clair.
• (14 h 30) •
J'ai regardé, j'ai vu des questionnements
sur la composition du conseil d'administration. On n'a pas d'opinion, qui
devrait en faire partie, on prend bonne note que la Ville désirait en faire
partie puis on pense que c'est peut-être de bon augure que la Ville fasse
partie des discussions. Mais je pense que ça va être inévitable, il n'y a pas
un projet qui va se réaliser sans que...
14 h 30 (version non révisée)
M. Leblanc
(Michel) : ...j'ai regardé, j'ai vu des questionnements sur la
composition du conseil d'administration. On n'a pas d'opinion si... qui devrait
en faire partie. On prend bonne note que la ville désirait en faire partie puis
on pense que c'est peut-être de bon augure que la ville fasse partie des
discussions, mais je pense que ça va être inévitable. Il n'y a pas un projet
qui va se réaliser sans que la ville soit d'accord. C'est trop central.
Le dernier point, c'est... On s'est posé
la question par rapport au Jardin botanique et par rapport à la possibilité de
dire : On voit ça comme un tout, avec une société qui deviendrait celle
qui chapeaute l'intégration de toutes ces visions, de toutes ces missions, et
là on est dans le domaine de l'acceptabilité sociale. J'ai l'impression que de
créer une société qui chapeauterait des actifs... appelons-le sociosportif, et
des actifs d'ordre, appelons-le socioécologique, pourrait amener certains à y
voir des mauvais côtés, et je ne suis pas sûr que la bataille en vaut la
chandelle. Il s'agit de nommer des dirigeants qui collaborent bien ensemble, et
ça peut faire le travail.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci à la députée Abitibi-Ouest. Maintenant, nous laissons la parole à la
députée de Labelle.
Mme Jeannotte : Alors, bonjour.
Dans le fond, pour continuer dans la même veine... Dans le fond, si je
comprends bien, la notion de pouvoir élargi, c'est... pouvez-vous élaborer
là-dessus? Dans le fond, vous ne voyez pas vraiment plus de pouvoirs élargis
que... plus d'autonomie. Ou est-ce que vous voyez plus de pouvoirs élargis à la
société?
M. Leblanc
(Michel) : En fait, le pouvoir élargi, pour moi, qui est
important, c'est que la société puisse conclure des partenariats avec des
acteurs externes, incluant des acteurs privés, qui engagent la société sur le long
terme.
Il y a eu, par exemple, des cas de succès
de collaborations sur la mise en valeur de l'esplanade et de ses activités. Ce
qu'on pense, c'est que, pour attirer des investissements privés majeurs, il va
peut-être falloir aller en appel d'offres, et en disant : Voici le type de
partenaire privé qu'on recherche, et, à partir de ce moment-là, que la société
ait l'autonomie de choisir le partenaire, basé sur l'appel de candidatures ou
l'appel d'offres, de s'engager à long terme et de pouvoir, à ce moment-là,
procéder à soit ses investissements, ou dans une logique de co-investissement,
au développement du site.
Et c'est pour ça que c'est l'autonomie et
c'est l'élargissement de son mandat via sa possibilité d'établir ses
partenariats à long terme avec des règles de gouvernance très saines.
Mme Jeannotte : Ce qui n'était
pas le cas...
M. Leblanc
(Michel) : Ce qui n'était pas le cas. Exact.
Mme Jeannotte : D'accord. Et
puis, en ce qui a trait aux infrastructures physiques du Parc olympique,
j'aimerais vous entendre là-dessus. Est-ce que vous avez des idées sur les
changements qui pourraient être apportés aux infrastructures physiques du Parc
olympique?
M. Leblanc
(Michel) : Je vais paraphraser bien librement quelqu'un qui a
fait de la politique longtemps, qui s'appelait Line Beauchamp, et
j'espère qu'elle ne m'en voudra pas de dire ce qu'elle m'avait dit. Elle
m'avait dit : Michel, j'ai passé des décennies, un peu comme tout le monde
qui habite dans le quartier, à réfléchir. Si la solution était simple, si la
solution était facile, on l'aurait trouvée.
Nous, notre position, c'est
que les installations physiques actuelles, qui pourront peut-être servir
temporairement, si jamais une équipe de baseball revient à Montréal, devraient
avoir la capacité de demeurer flexibles et souples dans leur utilisation, de
permettre, donc, si jamais il y a un mondial, d'avoir des parties, de répondre
aux besoins sportifs. Mais, s'il y avait la possibilité d'y conjuguer la
possibilité de tenir des foires commerciales d'une certaine taille, ce serait
utile.
Le centre des... le Palais
des congrès répond à certains besoins mais pas à tous. Il y a des types
d'expositions qui pourraient y avoir lieu, mais il ne faut pas réfléchir à
l'envers. Ce n'est pas les expositions qui vont emmener les hôtels, c'est les
hôtels qui vont faire en sorte que, dans le pitch de vente que va pouvoir faire
Michel Labrecque auprès des organisations, ça va être logique de tenir des
événements là.
Et donc il faut qu'il y ait la possibilité
de générer des investissements économiques dans les capacités d'accueil, dans
les capacités de restauration, pour amener ensuite le type d'événement qui
pourrait s'y loger.
Mme Jeannotte : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous donnons la parole à la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la Présidente. M. Leblanc, à cet égard-là, je peux... Lorsque vous faites
référence aux foires aussi qui pourraient être tenues dans la société de
développement... dans la RIO, qui deviendra la société de développement, je
veux vous dire aussi qu'on a exécuté récemment une mission à l'international
avec M. Mercure, qui, comme vous le savez, depuis un an, est le nouveau
président du Palais des congrès de Montréal. Et M. Labrecque et M. Mercure
travaillent en étroite collaboration pour pouvoir s'échanger, donc, des foires
et des événements qu'un ou l'autre ne peut pas tenir. Alors, à cet égard-là, il
y a une belle, belle collaboration entre les deux sociétés d'État.
Vous parliez d'être flexible, d'être
souple avec ce nouveau projet de loi là pour, entre... entre autres, pardon,
répondre aux besoins sportifs. Oui, vous parlez de foires qui pourraient être
tenues du côté de la RIO, mais vous avez aussi amené, dans votre mémoire, si
vous me passez l'expression, une espèce de hub sportif que pourrait être la
société. J'aimerais vous entendre davantage là-dessus.
M. Leblanc
(Michel) : Oui. Et d'ailleurs ça explique... Parce qu'on a
examiné une possibilité qui était de dire... Vous avez parlé de M. Mercure et
de la Société du Palais des congrès. Il y a des gens de la...
Mme Proulx (Berthier) : …pour
être tenu du côté de la RIO, mais vous avez aussi amené dans votre mémoire un –
si vous me passez l'expression – une espèce de «hub» sportif que pourrait être
la société. J'aimerais vous entendre davantage là-dessus.
M. Leblanc
(Michel) : Oui, et d'ailleurs, ça explique, parce qu'on
examinait une possibilité qui était de… Vous avez parlé de Monsieur Mercure et
de la Société du Palais des congrès, il y a des gens de la communauté d'affaires
qui ont dit : Pourquoi on ne fait pas une société responsable de nos
actifs pouvant accueillir des événements d'envergure de nature foire
commerciale, exposition, congrès? Et donc, l'idée, c'était de dire... là, vous
dîtes que vous avez voyagé avec les deux. La question qui s'est posée dans le
milieu, c'est de dire, bien vous auriez pu voyager avec un, qui aurait
représenté les deux types d'actif.
Une voix
: ...
M. Leblanc
(Michel) : Bon, juste avec un, alors voilà. Mais l'hypothèse,
c'est que vous auriez dans l'avenir peut-être à voyager avec les deux. La
conclusion, ça a été de dire que les vocations peuvent être quand même assez
différentes dans la mesure où les installations olympiques doivent et devraient
continuer de répondre à un besoin auquel elles sont les seules… Ce sont les
seules installations qui peuvent répondre au besoin sportif. Et là, c'est le
défi, puis je vous le dis, j'avance, là, c'est… la ligne est fine, c'est… parce
qu'on est au problème du mandat de la vision claire. Et, si c'était simplement
un centre sportif, la vision serait claire. Si c'était simplement un centre de
foire commerciale, la vision serait claire.
Là où on est dans une espèce de
multiplication des possibles, qu'on veut tous essayer de réaliser, et c'est
pour ça qu'on a besoin de ce gars-là, là. Puis, ceux qui ne me voient pas, je
pointe Michel Labrecque. On a besoin de quelqu'un qui va savoir naviguer dans
l'équilibre de ce que ça prend, étant donnée la réception dans le marché. Et le
secteur privé va être super sollicité. Si les foires commerciales arrivent,
puis que ça marche, bien il va y avoir de la recherche de commandites, la
recherche de partenaires. Si les occasions sportives arrivent, il va y avoir la
même chose.
Donc, le milieu des affaires va être sollicité,
puis la promesse d'un succès va être importante, et c'est là où la question de
la vision est si difficile. Donc, moi, je pense qu'on n'a pas le choix – je
vais répondre rapidement – je pense qu'on n'a pas le choix, il faut maintenir
la vocation, et l'accentuer sportive, mais cet actif-là peut et doit servir à
d'autres vocations et il faut réunir ça dans une vision.
Mme Proulx (Berthier) : C'est
la raison pour laquelle on a présenté le projet de loi n° 15, hein?
Développement et mise en valeur, donc, qui répond spécifiquement ce à quoi vous
faites référence, Monsieur Leblanc. Naviguer cet équilibre-là, Michel
Labrecque, dont le mandat a été renouvelé pour un nouveau cinq ans correspond
tout à fait, c'est une espèce de fil-de-fériste, monsieur Labrecque, qui, avec
ce nouveau projet de loi là, va permettre, donc, de permettre à la société
d'avoir toute la latitude et la flexibilité à laquelle vous faisiez référence.
Merci infiniment de votre mémoire, Monsieur Leblanc, aujourd'hui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Je vous invitais à conclure, il restait quand même 10 secondes, je
m'excuse. Alors, nous y allons maintenant... nous poursuivons avec... Nous
laissons la parole au porte-parole de l'opposition officielle. M. le député,
vous disposez de 11 minutes.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Monsieur Leblanc pour ce mémoire, donc, mémoire étoffé comme
le sont comme d'habitude les mémoires de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain. Je constate que, dans un premier temps, que ce n'est pas...
l'intérêt de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain ne date pas
d'aujourd'hui, puisque c'est un intérêt qui date de longtemps. Déjà en 2011, il
y a eu ce premier rapport que vous avez présenté, dans lequel rapport –
d'ailleurs très intéressant – où vous présentez très bien ce qu'est l'est de
Montréal. Je peux vous confier, j'ai parfois quelques difficultés à faire
comprendre à certains de mes collègues que l'est de Montréal n'est pas que...
n'est pas le bout de l'île, n'est pas que Pointe-aux-Trembles, n'est pas
qu'Anjou, mais c'est aussi par exemple la circonscription de Rosemont. C'est
aussi la circonscription de Viau, donc, l'est de Montréal.
Donc, dans ce précédent document, vous le
décriviez très bien. Ce que j'aimerais, dans un premier temps, la première
question que j'aimerais vous poser, Monsieur Leblanc... Vous savez, le Parc
olympique se situe dans arrondissement de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, où il
y a un débat, un débat parfois autour des questions relatives à la
gentrification. Et comment vous, comme acteur privilégié de la scène publique
montréalaise, comme vous percevez, comment vous avez perçu jusqu'à présent, les
efforts entrepris par la ville de Montréal et par cet arrondissement-là au
cours des dernières années, sur les enjeux de mixité, cohabitation,
économiques, résidentiels, etc.? Comment vous percevez tout ça?
• (14 h 40) •
M. Leblanc
(Michel) : Je ne me sens pas à l'aise à ce moment-ci de poser
un jugement sur les comportements de la ville de Montréal, si ce n'est que pour
dire qu'on sent leur grande préoccupation à essayer de trouver des moyens à la
fois de soutenir le développement économique et de rassurer la population
qu'elle va en bénéficier. Le défi, c'est un défi de légitimité du message et ce
que nous on pense, c'est que c'est à l'usage qu'on va être à même de démontrer
que ça se passe bien dans certains quartiers, malgré ce qu'en disent certains.
On le voit, il y a des quartiers qui sont déjà bien avancés. Le Sud-Ouest étant
de ceux-là. Moi, j'habite Verdun, je vois ce qui se passe à Verdun..
M. Leblanc
(Michel) : ...et ce que nous on pense, ce que c'est à l'usage
qu'on va être à même de démontrer que ça se passe bien dans certains quartiers,
malgré ce qu'en disent certains. On le voit, il y a des quartiers qui sont déjà
bien avancés, le sud-ouest étant de ceux-là. Moi, j'habite Verdun, je vois ce
qui se passe à Verdun. On est dans des zones où ces phénomènes se produisent et
on a l'exemple typique de ce qui s'est passé sur le Plateau—Mont-Royal, où j'ai
habité toute ma vie avant Verdun et où j'ai bien vu que là, la gentrification a
vraiment tassé les gens. Et je pense que le plateau, avec tous ses discours
d'acceptabilité, diversité, bien est un endroit où, finalement, la population
qui y vivait, et moi, j'y habitais depuis les années 80, s'est vraiment fait
tasser.
Donc, ces craintes, elles sont réelles. On
a un historique où, dans certains quartiers, les gens se sont fait tasser. On
a, en même temps, des nouveaux quartiers qui se développent, avec une nouvelle préoccupation
et là, la preuve est à faire, et là, mon message, c'est que c'est à l'usage de
ce qui se passe dans les quartiers qui sont un petit peu plus avancés, que là,
il faut essayer de tenir les stats, savoir les vrais faits, avoir les vraies discussions
sur ce qui est maintenu comme logements abordables, l'évolution des loyers, l'évolution
des salaires et surtout, quelle est la population locale qui, avant, gagnait un
salaire faible et qui se met à gagner un salaire plus élevé.
On est serveur dans un restaurant, peut-être
chez Tim Hortons ou caissier chez McDonald et on bascule dans un autre type de
restaurant sur la même avenue. C'est toujours un emploi dans la restauration,
mais il est possible que les revenus soient bien supérieurs pour le même
individu qui habite dans le même quartier. Donc, il y a de la documentation et
j'ai l'impression que c'est là qu'on doit trouver la solution. Ce n'est pas
simple. Si c'était simple, on l'aurait fait.
M. Benjamin : Merci. Ma
prochaine question, le projet de loi c'est le projet de loi sur la Société de
développement et de mise en valeur du Parc olympique. Dans le mémoire que vous
nous avez présenté, tout l'aspect développement, j'ai trouvé là, vraiment, des
éléments... de très bonnes idées, de bonnes orientations, de très bonnes pistes
sur la mission du développement, mais j'aimerais vous entendre davantage sur la
vocation de l'héritage du Parc olympique.
M. Leblanc
(Michel) : Vous avez dit tout à l'heure : Montréal est une
des rares villes qui a... qui est une ville olympique. Ce qui est encore plus
rare, c'est des villes qui ont un stade des années 70 qui tient encore debout.
Il faut y penser. À travers le monde, là, on les détruit, les stades. À un
moment donné, ça finit, sa durée de vie, puis on les détruit. Nous, parce que
c'est un stade olympique, parce qu'il est costaud, puis il est massif, puis
parce que le coût de le détruire est exorbitant, on a décidé de ne pas le
détruire et, ce faisant, on a un actif qui commence à — je pense que
c'est caricaturé à l'extrême de dire que c'est notre colisée — mais
on commence à avoir un artéfact sportif du passé qui peut devenir aussi une
carte de visite dans la durée...
Dans 50 ans, ce stade-là, bien il va y en
avoir 50 de plus, puis, d'après moi, il va être encore debout, puis il va
encore avoir sa tour penchée. Et donc, je pense que la valorisation de l'actif,
cette vision à long terme de comment il va évoluer — puis on ne sait
peut-être pas ça va être quoi, la société dans 50 ans, mais 10 ans, par tranche
de 10 ans, on peut le voir venir — nous, on encourage. Il a franchi
sa période de grande vulnérabilité, où on ne trouvait pas que c'était bien
intéressant de le garder, puis là, on tombe dans la période ou là, on sait
qu'on a un héritage du passé, qui a de la valeur, qui est unique sur la planète
et qui va être un héritage des années 70 qu'on ne retrouve pas ailleurs. Et
donc, de ce point de vue là, on appuie. C'est juste que ça coûte tellement cher
à maintenir qu'il faut qu'il y ait une vocation autre que d'être simplement un
édifice qu'on observe puis qui est un artéfact du passé.
M. Benjamin : Lorsqu'on est
concrètement autour du Pardc olympique, mettons qu'on arrive sur la route
Pierre-De Courbertin, donc à l'est de Viau, il y a à peu près... visuellement,
je pense que deux ou trois terrains qui ont des potentiels de développement. Si
on va plus au nord, donc au coin de Sherbrooke et Viau, il y a un hôtel, je
crois, si je ne me trompe pas. Alors, est-ce que cette vision que vous nous
dites, de développement vers l'est du Parc olympique concerne ces deux ou trois
terrains-là ou ça va au-delà, donc notamment par un effort de revitalisation
dans d'autres secteurs?
M. Leblanc
(Michel) : Alors, ça va au-delà et je pense que... Je me suis
posé la question : Est-ce que j'arrive ici avec des solutions? La réponse
est non. J'arrive ici avec un potentiel et moi, je pense qu'il faudra
l'examiner, et c'est au niveau municipal, et probablement qu'on pourrait
appeler à contribution le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral
aussi.
Mais c'est clair que c'est dans cette
revitalisation dans l'est, partant immédiatement à partir du Stade olympique,
pour ce qui est de ce pôle-là, qu'on pourrait faire des gains majeurs dans, je
dirais, le pôle lui-même, dans cette partie-là. Donc, ces terrains-là, oui, la
réponse est oui, il faut regarder ça, c'est potentiellement intéressant.
M. Benjamin : Vous avez abordé
un aspect qui est très important pour moi, c'est l'aspect de la
complémentarité. Quand on regarde toute la plateforme du développement
touristique de Montréal, comment voyez-vous cette complémentarité-là agir
entre, par exemple, d'un côté, une société comme la Société du Palais des
congrès et la nouvelle société?
M. Leblanc
(Michel) : Bien, des complémentarités, il y a des rôles
uniques. J'ai bien des installations...
M. Benjamin : ...toute la
plateforme du développement touristique de Montréal. Comment voyez-vous cette
complémentarité-là agir entre, par exemple, d'un côté, une société comme la Société
du Palais des congrès et la nouvelle société?
M. Leblanc
(Michel) : Bien, des complémentarités, il y a des rôles
uniques, j'ai bien parlé des installations sportives, il y a des rôles qui lui
sont propres. Il y a des capacités uniques, j'ai parlé de choses que le Palais
des congrès ne pourrait pas accueillir et qu'avec certaines conditions de trame
commerciale autour... le stade pourrait accueillir, je dirais que la complémentarité,
elle peut se construire encore davantage. Il y a des périodes extrêmement
creuses dans l'année dans l'utilisation des installations olympiques et de
l'esplanade, et je pense que dans ces complémentarités, c'est une
complémentarité dans le temps aussi. J'imagine que la société va se pencher sur
ces questions-là qui sont : Qu'est-ce que les Montréalais auraient envie
de faire dans le mois de novembre ou dans d'autres périodes de l'année? Et
est-ce que les installations olympiques pourraient être le terrain où ces
activités-là ont lieu? Donc, c'est de la complémentarité dans le temps aussi qu'il
faudrait examiner.
M. Benjamin : Le temps file.
Avez-vous l'impression, M. Leblanc, que le cadre de gouvernance, tel que
présenté dans l'actuel projet de loi, donnerait ou donnera toute la latitude
nécessaire à la nouvelle société pour agir dans le sens du développement de la
métropole?
M. Leblanc
(Michel) : Je crois que oui, la nomination des administrateurs
va être importante et je le dis, de plus en plus, pour toutes sortes de
raisons, on a nommé toutes sortes d'administrateurs dans notre histoire surtout
dans les institutions qui relevaient de l'État. Je nous invite à nous assurer
qu'au niveau des administrateurs il y a un engagement envers cette mission puis
cette volonté de réussir. Évidemment, tous les administrateurs vont dire qu'ils
l'ont, là, mais je pense qu'on peut faire du discernement. La gouvernance va
reposer, entre autres, sur la capacité d'action puis la capacité d'action va
nécessiter un conseil d'administration volontaire pour que les choses bougent.
M. Benjamin : La dernière question
que j'aimerais vous poser, M. Leblanc. Donc, quelle a été, suite à la
présentation de ce mémoire, quelle a été la réaction de vos membres, les membres
de la chambre de commerce suite au dépôt du projet de loi et suite à la
présentation du mémoire?
M. Leblanc
(Michel) : C'est ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est quelque
chose qui a changé. Ce que j'ai eu comme message, c'est : Ça vaut la
peine, on va l'appuyer. Il fut un temps, je vous le dis, là, il y a huit ans,
neuf ans, là, je me souviens, c'est Raymond Bachand qui nous disait : Ça
n'a pas de bon sens, Michel, que tu dises ça publiquement, mais je
disais : Le milieu des affaires veut qu'on arrête de le soutenir, qu'on le
laisse en l'état se dépérir, mais qu'on arrête d'y investir, il n'y a pas de
mission, on ne sait pas quoi faire avec, et ça, ça a complètement changé avec
le temps. Et donc, à ce moment-ci, ma présence... et relativisons les choses,
là, je suis ici pour un projet de loi sur un édifice à Montréal... une petite
installation. D'habitude, la chambre de commerce ne viendrait pas pour ça,
c'est juste parce qu'enfin, après toutes ces années, il semble y avoir une
capacité de changer la vocation et donc ça vaut la peine d'être ici.
M. Benjamin : Merci. Merci. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, alors nous donnons maintenant la parole au deuxième groupe
d'opposition. M. le député, vous disposez de 2 min 45 s.
M. Marissal : Merci. Merci, M.
Leblanc, pour la présentation. Je ne ferai pas dans les fioritures parce que je
n'ai pas beaucoup de temps, puis je trouve votre mémoire intéressant. J'ai
l'impression qu'on est un peu dans un remake de «field of dreams», là,
vous le construisez, puis ils vont venir, sauf que là, ça fait 50 ans qu'il est
construit, puis ça ne vient pas encore. Je fais référence, par exemple, aux
hôtels autour, c'est vrai que c'est un désert d'infrastructures. C'est l'œuf ou
la poule, là, on construit les hôtels puis ça va venir ou on fait des
conférences puis les hôtels vont venir. Et vous avez fait référence tout à
l'heure à de l'aide de l'État, soit le gouvernement fédéral, soit le gouvernement
provincial. Qu'est-ce que vous vouliez dire par ça?
M. Leblanc
(Michel) : Bien, deux choses. Le «field of dreams»,
supposément, il viendra, là, il y a eu quelque chose qui s'est appelé
Desjardins, puis ça c'est un «game changer» qui n'existait pas il y a 10 ans ou
il y a 15 ans. Il y a quelqu'un qui est venu, et ça, ça change la perception du
coin. La deuxième, c'est qu'évidemment, c'est l'œuf et la poule. Demander à un
hôtelier d'aller s'installer là en disant : Dans cinq ans, il va y avoir
des foires commerciales puis il va y avoir du monde, c'est demander à une
chaîne ou à un hôtelier de prendre un énorme risque, mais il n'y aura pas les événements
s'il n'a pas les capacités.
Et là c'est là où, moi, je pense que
l'État peut jouer un rôle qui est de dire : Moi, je veux stimuler, je
veux, en anglais, faire un «kick-start», je veux lancer l'initiative et, par
conséquent, je vais être un co-investisseur, d'une certaine façon, on trouvera
les moyens, mais un co-investisseur qui va permettre de construire des actifs,
qui vont éventuellement partir la machine, mais le privé ne prendra pas à lui
seul le risque d'une vision encore relativement incertaine.
• (14 h 50) •
M. Marissal : Merci pour la
réponse claire et courte, j'apprécie, ça me permet d'en poser une autre. Vous
avez dit qu'il y a eu un changement de mentalité dans le milieu des affaires,
on a rangé la dynamite, c'est une bonne chose, là, on a sorti les planches à
dessin, c'en est une autre bonne chose, mais d'un autre côté...
M. Leblanc
(Michel) : ...d'une vision encore relativement incertaine.
M. Marissal : Merci pour la
réponse claire et courte, j'apprécie, ça me permet d'en poser une autre. Vous
avez dit qu'il y a eu un changement de mentalités dans le milieu des affaires.
On a rangé la dynamite, c'est une bonne chose. Là, on a sorti les planches à
dessin, c'en est une autre, bonne chose, mais d'un autre côté, est-ce qu'il n'y
a pas un double message du milieu des affaires, qui n'arrête pas de dire :
C'est impensable que les Expos retournent là? Est-ce que le milieu des affaires
ne coupe pas les ailes au Stade olympique en disant : Non, non, ça prend
un nouveau stade, puis ça ne sera jamais le Stade olympique.
M. Leblanc
(Michel) : Écoutez, c'est un dossier que j'ai suivi, vous vous
rappellerez qu'on a fait l'étude de faisabilité il y a quelques années, qu'on a
cofinancée, en fait, on est un des principaux financeurs. Toutes les analyses
qu'on a faites sont à l'effet que la ligue de baseball ne confiera pas à Montréal
une équipe si elle doit jouer là. Tous les nouveaux modèles sont des stades
différents, des stades à proximité, des stades qui s'ouvrent et des stades plus
petits. Et il n'y aura pas d'équipe de baseball à Montréal si la seule possibilité,
c'est de jouer là. Donc, ce n'est pas le milieu des affaires de Montréal, le
milieu des affaires de Montréal...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous essayons de conclure.
M. Leblanc
(Michel) : Le milieu des affaires de Montréal veut que cet
actif stratégique revienne, une équipe de baseball, et pour ce faire, elle ne
peut pas aller au Stade olympique.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, nous donnons maintenant la parole au troisième groupe, vous
disposez, vous aussi, de 2 min 45 s.
Mme Perry Mélançon : Merci. M.
Leblanc, bonjour. Vous avez parlé... vous avez une recommandation, là, qui
dit... recommandation 5, promouvoir l'innovation et les technologies émergentes
à travers le site du Parc olympique. Puis je me demande pourquoi elle est
écrite tel quel. Avez-vous des membres ou des gens qui... des promoteurs qui
ont des projets, là, en tête déjà pour le parc?
M. Leblanc
(Michel) : Ah! j'apprécie quand quelqu'un lit vraiment le
mémoire, c'est la chose, dans toutes mes notes, que je n'ai pas dite. Écoutez,
c'est un message qu'on veut porter qui est que Montréal est en train de réussir
un positionnement planétaire comme étant une ville d'innovation qui fait les
choses un peu différemment. C'est l'intelligence artificielle, c'est le pont
Jacques-Cartier, c'est la Biosphère illuminée, c'est le type d'entreprises
qu'on a. Et ce qu'on va dire, maintenant, et vous allez le retrouver souvent,
c'est que quand on en train de développer un actif, ce qu'on voudrait, c'est
que cet actif-là fasse partie de la signature du Montréal créatif, du Montréal
innovant. Et on pense, particulièrement dans l'est, où il y a peu d'actifs de
nature stratégique, que le Parc olympique et cette zone-là peut, dans sa
programmation, dans ses installations physiques, dans des équipements
temporaires ou permanents, être une incarnation de l'innovation dans la
métropole, et on pense que ça va être positif, et pour les résidents, et pour
l'image de Montréal auprès des touristes.
Mme Perry Mélançon : Merci. Et
comme vous avez déposé, je pense, un mémoire... bien, en fait, vous avez
participé au plan d'action 2017‑2022 pour la stratégie patrimoniale ou... en
tout cas, de la ville de Montréal, comment on préserve justement le caractère
patrimonial tout en lui donnant une espèce de caractère plus innovant, plus
moderne?
M. Leblanc
(Michel) : Oui. Le grand défi, puis vous avez raison de le
souligner, parce qu'on a été actifs là-dedans, c'est... La préservation du
patrimoine ne veut pas dire qu'on crée des musées immuables qui font en sorte
que les actifs vont devenir soit désuets dans leur utilisation ou non
pertinents. Et donc il va falloir trouver l'équilibre entre préserver et, en
même temps, rendre pertinent, ce qui veut peut-être dire, à certains endroits,
de changer la physionomie relative du lieu ou l'habillage intérieur. Donc, il y
a des changements à apporter, mais c'est clair qu'à la fin, dans la
préservation du patrimoine, il y a des experts, il y a des spécialistes qui
vont dire ce qu'il est essentiel de maintenir. Donc, c'est de maintenir
l'essentiel, mais d'admettre de la flexibilité, et dans l'aménagement, et
l'usage. Donc, on est dans cette zone-là. Ça prend du jugement.
Mme Perry Mélançon : Merci.
J'imagine qu'il ne reste plus temps, là?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
25 secondes.
Mme Perry Mélançon : Bien,
rapidement, saison hivernale, vos suggestions pour qu'on développe, parce que
je sais que c'est une volonté de notre milieu du tourisme, là, de développer...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
En 15 secondes.
M. Leblanc
(Michel) : Je n'ai pas la réponse.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leblanc
(Michel) : Je n'ai pas la réponse. J'ai le besoin, j'ai le
besoin. Je pense, dans la complémentarité, que c'est essentiel, je pense qu'il
faut qu'on s'approprie l'hiver, puis c'est un lieu qui devrait le réussir, mais
je n'ai pas la réponse sur quoi faire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci, M. Leblanc, pour votre précieuse contribution à la commission.
Nous allons suspendre les travaux quelques minutes, le temps de donner la
chance au deuxième groupe de s'installer.
(Suspension de la séance à 14 h 54)
(Reprise à 14 h 59)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. Alors, nous recommençons. Nous souhaitons la bienvenue à Mme Manuela
Goya, vice-présidente, Développement de la destination et affaires publiques de
Tourisme Montréal. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes. Je vous
invite d'abord à vous présenter et ensuite de commencer votre exposé.
• (15 heures) •
Mme Goya (Manuela) : Bonjour, Mme
la Présidente. Bonjour, mesdames et messieurs, membres de la commission. Très
émue et très honorée de venir vous présenter le mémoire de Tourisme Montréal
pour ce que j'appelle personnellement, et vous allez m'excuser juste de faire
un aparté, un symbole, pour moi, de la ville de Montréal. C'est le symbole qui
m'a fait ouvrir les yeux sur Montréal quand j'étais encore dans ma Roumanie
natale, donc j'ai un parti pris, que je déclare d'emblée, là-dessus.
Donc, je suis Manuela Goya, je suis de Tourisme
Montréal, je suis vice-présidente et je suis accompagnée aussi par Justine...
Sarah Justine Leduc-Villeneuve, qui a fait part aussi de ce... dans ce...
15 h (version non révisée)
Mme Goya (Manuela) : ...que je
déclare d'emblée là-dessus. Donc, je suis Manuela Goya, je suis... Tourisme
Montréal... je suis vice-présidente, et je suis accompagnée aussi par
Justine... Sarah Justine Leduc-Villeneuve, qui a fait part aussi de ce... dans
ce projet de mémoire. Tourime-Montréal vient devant vous parce qu'on peut se
demander... on peut se poser la question : Pourquoi nous sommes ici? Parce
que si vous voyez la première page, nous avons plusieurs orientations
stratégiques dont je me permets de faire la lecture pour ne rien omettre,
«Optimiser la performance commerciale de Tourisme Montréal», ça, c'est quelque
chose tout à fait normal dans la gestion d'un organisme comme Tourisme
Montréal. Mais, notamment les trois points suivants : «Faire rayonner
l'authenticité, la vivacité et la créativité de Montréal; placer l'expérience
du visiteur au coeur des interventions de Tourisme Montréal ; et contribuer
activement au développement de la destination urbaine.»
Au fil des ans, Tourisme Montréal c'est...
a prouvé que ses implications au niveau de la communauté, au niveau de la ville
de Montréal sont pertinentes, que Tourisme Montréal travaille en étroite
collaboration avec des partenaires, et vous avez la preuve, la chambre de
commerce étant ici, je les prends comme témoins, Tourisme Montréal a toujours
voulu collaborer et faire des partenariats fructueux avec les intervenants de
Montréal, mais bien entendu avec le gouvernement du Québec, pour attirer non
seulement des touristes, mais, ce qu'on dit de plus en plus : Ce qui est
bon pour les touristes est surtout très bon pour les Montréalais. Donc, on ne
fait pas fi des besoins des Montréalais et des développements économique,
social, culturel et touristique de Montréal. Donc, maintenant, on a prouvé, et
depuis un certain temps, que le tourisme est une composante de tous ces
développements fructueux entre l'économie, la culture, et ce qu'on appelle le
milieu social. Donc, à ce niveau-là, nous accompagnons, depuis des années, des
projets qui sont en cours, des projets à venir. Tourisme Montréal, comme
beaucoup d'autres entités dans le tourisme, nous regardons les tendances
mondiales, et nous revenons à nos sources, donc, Montréal pour nous, pour voir
la pertinence de certaines et pouvoir les implanter.
Dans le cas qui nous préoccupe
aujourd'hui, le stade, nous n'avons pas besoin d'aller plus loin, nous n'avons
pas besoin de réinventer la roue. Nous avons un symbole, nous avons une entité
qui, de manière, vous allez me permettre, un peu anachronique, avait un statut
qui faisant en sorte que ce joyau était prit dans une sorte de gangue
règlementaire. Par l'adoption du projet de loi, avec un nouveau statut, nous
pensons que cette limitation va être enlevée, et on va donner la force et le
pouvoir du Parc olympique de faire... d'influencer, non seulement son propre
devenir, mais d'influencer, de manière pérenne, tout un territoire, ce qu'on
appelle parfois l'est de Montréal, un territoire qui parfois a été mal aimé, et
un territoire qui, surtout avec le stade, avait déclenché, dans l'esprit des
Montréalais, une relation d'amour haine.
Donc, moi, je ne suis pas du tout
là-dedans, je suis venue trop tard, donc je n'ai eu que du bonheur à voir...
c'était ma première visite quand j'ai voulu voir où s'est passé le célèbre 10
sur 10 de Nadia Comaneci. Donc, et, chaque fois que j'ai de la famille qui
vient d'Europe, c'est là où on me demande de les amener. C'est là, certes, mais
malheureusement je dois pratiquement m'excuser pour un désert, pour un désert
commercial, pour... «On prend où un café? Bon, pas tout de suite, allons au
centre-ville ou au... essayons...» Donc, il y avait, depuis des années, ce
désir que j'avais personnellement, avoir ce symbole de Montréal mis en valeur.
Bon, et je vais arrêter avec les trucs perso, parce que je ne suis pas là pour
Manuela Goya, je suis pour Tourisme Montréal, vous allez juste m'excuser.
Pour Tourisme Montréal, bien entendu, nous
avons développé, et nous continuons à développer, non seulement le
centre-ville, mais les quartiers culturels, les quartiers de Montréal. On parle
parfois, à tort, de surtourisme. Ce n'est pas le cas chez nous, et ce ne sera
pas le cas, parce qu'au-delà de la concentration évidente...
Mme Goya (Manuela) : ...bien
entendu, nous avons développé et nous continuons à développer, non seulement le
centre-ville, mais les quartiers culturels, les quartiers de Montréal. On parle
parfois à tort de surtourisme, ce n'est pas le cas chez nous et ça ne sera pas
le cas, parce qu'au-delà de la concentration évidente des touristes dans les centres-villes,
ce que nous voulons, c'est amener les touristes ailleurs, là où la chose se
passe, là où les Montréalais vivent, là où il y a des symboles de notre
histoire, de notre devenir comme peuple et comme métropole de l'Amérique du
Nord.
Donc, essentiellement, nous avons beaucoup
développé le nord-sud, ou plutôt sud-nord, du fleuve à la montagne. C'est effectivement
exceptionnellement beau et plein aussi d'histoire et de vie, mais dorénavant, à
Tourisme Montréal, on veut aussi développer l'est... l'axe est-ouest, ou plutôt
ouest-est, si vous voulez. Pourquoi je parle d'ouest? Parce que, dans l'arrondissement
de Verdun, nous avons enfin une très belle plage, donc une sortie, un contact
avec le fleuve, qui est aussi l'âme de Montréal. Donc, pour amener des
touristes vers l'est, parce qu'on a encore des joyaux, il faut que le pôle du
stade soit un pôle fort, d'autant plus que nous retrouvons beaucoup d'institutions,
institutions très importantes. L'Espace pour la vie, c'est un attrait qui
attire bon an mal an plus que 1 million, 1,5 million,
toutes institutions, Insectarium, Biodôme, qui est fermé maintenant, bien, il
sera ouvert. Donc, il y a un vrai moteur touristique. Mais, ma foi, quand je
parle de tourisme, je parle des Montréalais, également, parce que les
Montréalais sont très importants.
Bien, justement, il faut les retenir, il
faut les retenir plus. Donc, le stade peut... grande institution montréalaise, québécoise
et canadienne, peut entrer dans cette expérience. On parle beaucoup
d'expérience touristique, et c'est de plus en plus galvaudé, mais si... en
effet, ce n'est pas juste une visite, c'est une expérience. On peut commencer
par, au petit matin, au Jardin botanique, à Espace pour la vie, prendre un café
ou un lunch à la tour — je rêve — et après faire le tour de
ce qui était le tour mythique des grands athlètes de ce monde. Et on a, et je
reviens à mon mémoire, le tourisme sportif. Nous faisons... Montréal fait
partie du club très sélect des villes olympiques. Ça, on l'oublie souvent. Et
c'est la seule ville au Canada qui a reçu les Jeux olympiques d'été qui... on
sait très bien, je ne juge pas, mais c'est toujours plus exubérant que ceux
d'hiver... mais je ne vais pas juger là-dessus. Donc, nous avons quand même une
responsabilité aussi par rapport à une expérience olympique. Moi, quand j'ai vu
que la torche était juste... pardonnez-moi, peut-être que maintenant ça a
changé, mais la torche, célèbre torche signée par Dallaire, était presque dans
un cagibi, j'ai eu mal à ma montréalité. Donc, il y a... Excusez-moi je ne vois
pas jusque-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...minute. Il vous reste 55 secondes.
Mme Goya (Manuela) : Oh mon Dieu!
Donc, pour nous, le tourisme sportif est pratiquement primordial. Je ne vais pas
énumérer bon nombre de compétitions sportives, je ne vais pas énumérer les
championnats qui arrivent à Montréal, mais, pour nous, le stade représente un
potentiel excessif pour faire, après Montréal métropole culturelle, Montréal
capitale de la gastronomie éventuelle et ville sportive, c'est un point focal.
Également, bien sûr, la portée culturelle, la portée culturelle, on peut en
parler. Il y a déjà des manifestations. Tout ça avec une acceptabilité sociale
non équivoque.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vous invite à conclure, il vous reste six secondes.
Mme Goya (Manuela) : Et donc vous
avez sûrement lu notre mémoire, il y a bien entendu beaucoup de choses à dire
dans la mobilité, je vais conclure là-dessus, et la conclusion, c'est que, oui,
nous appuyons, à Tourisme Montréal, grandement, ce changement de statut, et
nous nous sommes engagés également, auprès du gouvernement et auprès de ceux
qui voudront le faire, à collaborer pour rendre cet espace incontournable,
voire symbolique de Montréal.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci beaucoup. Alors, nous allons maintenant débuter la période d'échange. Mme
la ministre, à vous la parole, et vous avez 16 min30 s.
• (15 h 10) •
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme Goya. Merci de votre présence. Heureuse de vous voir ici. On va revenir sur
la mobilité un petit peu plus tard dans la perspective où vous parlez avec
Tourisme Montréal et la Régie des installations olympiques de cette volonté de
développer donc de l'ouest vers...
Mme Proulx (Berthier) :
...merci, Mme Goya. Merci de votre présence. Heureuse de vous voir ici. On va
revenir sur la mobilité un petit peu plus tard dans la perspective où vous
parlez, avec Tourisme Montréal et la Régie des installations olympiques, de
cette volonté de développer donc de l'ouest vers l'est. Mais, d'abord et avant
tout, je veux vous parler de Tourisme Montréal qui a une responsable au
développement sportif à Tourisme Montréal, et j'étais curieuse de savoir comment
vous travaillez avec la Régie des installations olympiques, comment vous
travaillez avec Michel, sur quel type de calendrier, parce qu'on parle des
événements sportifs qui drainent beaucoup de touristes internationaux ici, au
Québec.
Sur quel type de calendrier vous
travaillez avec les diverses fédérations pour amener donc des événements
sportifs à Montréal et, à terme, des événements qui pourraient être tenus au
Stade olympique de Montréal?
Mme Goya (Manuela) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Nous travaillons... ce sont presque des... c'est un
travail pratiquement de l'ombre. Pourquoi je dis ça? Parce que, souvent, nous
ne sommes pas les premiers engagés là-dedans, il y a des associations
canadiennes, québécoises, il y a des associations, bien entendu,
internationales. Et nous voyons très loin, par exemple, pour la FIFA, pour des
championnats peut-être cyclistes. Nous voyons venir de loin un peu comme les
congrès, nous travaillons aujourd'hui même pour des congrès en 2032. Alors, il
est certain qu'ils vont arriver, ils sont pratiquement signés, mais nous voyons
toujours un peu à l'avance ce qui peut arriver parce que, pour un championnat
de taille mondiale, il faut que nous soyons à la hauteur.
Donc, avec la Régie des installations
olympiques, nous avons une collaboration pratiquement de, je dirais, de tous
les jours au moment où nous avons vent d'un championnat, nous avons vent des
possibilités d'événements, c'est souvent avez eux, pratiquement tout le temps
avec eux pour voir si les installations peuvent fonctionner. Et justement, avec
un changement de statut, on pourrait travailler encore plus, parce que ce qui
est bon pour le stade va être bon pour Montréal. Et cette dualité stade, c'est
Québec, à côté ville de Montréal, bien, cette dualité-là, ça doit s'estomper
doucement. Donc, on doit travailler ensemble et on travaille déjà, de toute
façon, pour compétitionner pratiquement bon nombre de villes de par le monde et
à l'intérieur du Canada également. Nous sommes... à ce sujet-là, nous sommes
vus et jugés par des événements mieux que Toronto pour l'infrastructure
sportive.
D'ailleurs, dernièrement, dans l'ancien
site de la FINA 2005, au parc Jean-Drapeau, il y a eu, ma foi — je ne
sais même pas que ça existe — une compétition extrêmement intéressante
vue de par le monde, très «instagrammable», bon, c'est l'air du temps,
escalades et plongeons dans la piscine, des grands sportifs d'escalade qui sont
venus à Montréal avec des images à couper le souffle. Donc, autant nous sommes,
Tourisme Montréal, dans une démarche d'un sport classique et autant nous avons
aussi des visées et le regard vers des sports de compétition un peu qui sortent
de l'ordinaire et qui amènent beaucoup de jeunes à Montréal.
Mme Proulx (Berthier) : Et à
la lumière de tout ça, des événements sportifs, la Coupe du monde de planches à
roulettes, oui, qui a eu lieu à Montréal, au Stade olympique et d'ailleurs qui
sera présentée aux prochains Jeux olympiques de Tokyo, nous avons d'ailleurs
rencontré la gouvernance de la métropole de Tokyo, qui est de 30 millions
de personnes. Donc, Tokyo, c'est la population littéralement du Canada et qui
nous ont rencontrés pour nous demander comment on pérennisait nos
installations, ils sont très soucieux de ça à Tokyo. Donc, en 2020, Tokyo va avoir
la compétition internationale olympique de planche à roulettes. Et M. Labrecque
ici, après cette compétition internationale là, a décidé de modifier le terrain
pour donner à accès aux gens de la population, à la population avoisinante du
stade de Montréal ou tout amoureux de planche à roulettes de pouvoir y aller
s'y exprimer sainement sur l'Esplanade du Parc olympique.
Je veux parler de mobilité, bien sûr, il y
a des travaux qui sont en cours maintenant. M. le député de Rosemont et M. le
député de Viau, j'imagine que vous les vivez quotidiennement sur l'avenue
Pie-IX. Donc, pour le service rapide de bus qui va permettre d'amener des gens
donc du Nord de la métropole vers...
Mme Proulx (Berthier) : ...je
veux parler de mobilité. Bien sûr, il y a des travaux qui sont en cours maintenant,
M. le député de Rosemont et M. le député de Viau, j'imagine que vous les vivez
quotidiennement, sur l'avenue Pie-IX, donc, pour le service rapide de bus, qui
va permettre d'amener des gens, donc, du nord de la métropole vers l'esplanade,
le Stade olympique. Évidemment, il y a le métro qui est là en fonction depuis
1976 pour le Stade olympique.
Vous parlez d'une mobilité différente, par
contre, en parlant... en partant, pardon, de l'ouest de l'île de Montréal, en
les amenant vers l'est de l'île de Montréal. Quel plan, quelle idée êtes-vous à
développer avec M. Labrecque, et la RIO, et Tourisme Montréal pour...
favoriser, pardon, cet accès-là?
Mme Goya (Manuela) : Il est
certain que, chaque fois qu'on parle du stade et de l'Est, malgré le métro qui
y va, on parle de problèmes de mobilité, et, point de vue anecdotique, il y a
surtout, ne me demandez pas pourquoi... ou tout simplement c'est comme ça, il y
a une certaine clientèle touristique, surtout des Allemands, qui aime faire à
pied du centre-ville de Montréal au Stade olympique. On leur dit que c'est un
peu longuet, mais rien n'y fait, c'est comme ça.
Alors, tout simplement, Tourisme Montréal,
on regarde aussi les haltes qu'on peut avoir du centre-ville jusqu'à Stade
olympique, que ça soit par vélo, que ça soit en bus électrique, que ça soit à
pied, que ça soit en trottinette... on n'a pas pensé encore, il faudrait, bon,
qu'on sache exactement comment ça fonctionne puis... Bon. Mais, néanmoins,
nous, on regarde un tout, un tout qui se tient, du centre-ville au Stade
olympique, pas seulement une navette désincarnée qui va à vitesse grand V du
centre-ville, pouf, au quartier olympique. C'est... Montréal vit entre les
deux.
Alors, nous, on pense plutôt que ça soit
des haltes, que ça soit des oasis de fraîcheur, à un moment donné, des cafés
éphémères. Et ce n'est pas anecdotique du tout, c'est aussi l'air du temps
qu'on vit. Il faut que les touristes sachent aussi comment nous vivons ici, et
que nous, comme Montréalais, on puisse les intégrer de manière très
naturelle — nous sommes des gens très hospitaliers et très
ouverts — donc, du coup, cette balade centre-ville—le stade, que ça
fasse une expérience, une vraie, pour arriver à cette chose qui émerveille
encore le monde aujourd'hui, le Stade olympique.
Donc, au moment où ça sera le cas, avec M.
Labrecque, c'est sûr que nous, on va travailler selon nos expériences, selon
l'expérience aussi du touriste, parce qu'on le connaît assez bien puis on sait
comment il bouge dans la ville, pour l'amener non pas... et pardonnez
l'anglicisme, un «one shot deal» et le
retourner aussitôt à l'hôtel. Il faut, et on peut, le retenir plus dans un
quartier qui est exceptionnel et qui est, quelque part, un des berceaux de la
ville de Montréal. Il faut qu'on soit fier.
Donc, oui, on va travailler avec eux. Pour
être plus claire là-dessus, il faut juste qu'on arrive à la rivière avant de la
traverser. On... Tourisme Montréal, on est très, très ouverts à collaborer pour
cette mobilité. Et d'ailleurs nous avons fait appel à une entreprise
montréalaise très, très intéressante pour amener des touristes d'ici à
Mont-Tremblant et retour, les NANA, pour ne pas les nommer, une entreprise très
innovante qui ont une navette, et là on circule les touristes. Mais il faut
quelque chose de plus durable que juste une navette. Ce n'est pas l'idée.
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
Définitivement, les Allemands sont friands, parce que des stades olympiques...
Ils ont très, très bien conservé leurs stades, les Allemands. D'ailleurs, pour
en avoir visité un, c'est toute une expérience, et je pense qu'avec ce projet
de loi là... pas je pense, je sais qu'avec ce projet de loi là...
Le député de Rosemont, il faisait
référence, au début de l'intervention, qu'on arrive à un moment charnière où là
le Stade olympique, si vous me passez l'expression, devient presque vintage,
que les milléniaux vont vouloir se l'approprier parce que c'est un monument
très instagrammable... je ne peux pas croire que je parle comme ça, mais c'est
quand même la réalité. C'est un moteur très, très important, les moments
Instagram, pour développer l'offre touristique à Montréal.
• (15 h 20) •
Je veux vous entendre brièvement, avant de
passer la parole à mes collègues, sur l'expérience client, tu sais, de... bon,
d'avoir autre chose qu'une navette qui les mène de l'ouest à l'est. Mais sur
tout le parvis du Stade olympique, en allant jusqu'au parc lui-même, là, le
formidable parc, comment croyez-vous développer...
Mme Proulx (Berthier) : ...je
veux vous entendre brièvement avant de passer la parole à mes collègues sur
l'expérience client, tu sais, bon, d'avoir autre chose qu'une navette qui
l'amène de l'ouest à l'est, mais surtout de parvis du Stade olympique en allant
jusqu'au parc lui-même, là, le formidable parc. Comment croyez-vous développer
cette finesse-là pour encore raffiner davantage l'expérience client?
Mme Goya (Manuela) : Permettez-moi
juste pour revenir sur le JACKALOPE, c'est comme ça qu'il s'appelle, son
invention, le JACKALOPE qui, pour moi, représente aussi un problème qui,
finalement, revient à être une occasion, une occasion non seulement d'affaires,
mais une occasion pour remplir ce grand pavé bétonné des années 70, c'est
souvent comme ça qu'on construisait en Amérique du Nord, c'est du béton, puis
béton, puis béton. Et justement cela n'aurait pas pu exister si le béton
n'était pas là. Donc, vous avez créé quelque chose qui est dans l'air du temps
et qui donne des «instagrammables» et qui attire beaucoup de monde et qui sera
au Japon. Parce qu'au début M. Taillibert parlait d'un parc autour... en fait,
végétalisé, quelque chose d'exubérant avec une nature exubérante, comme les
activités du stade pouvaient amener, donc mens sana in corpore sano, et ainsi
de suite. Donc, on ne l'a pas, c'est là où il faut justement faire conjuguer
cette expérience du stade avec le parc.
Et là-dessus je vais vous parler juste 10
secondes de l'expérience que nous avons eue ici, ma collègue et moi, quand nous
sommes entrées au parlement, que je connaissais d'une autre vie, mais une
expérience quand j'ai pénétré dans cette institution, par une voix qui faisait
appel à l'histoire, et ça, c'est de l'expérience, ce n'est pas la visite, c'est
une expérience que j'ai vécue. Alors, il faut trouver justement des expériences
qui vont amener non seulement le visiteur à venir une fois, mais à revenir au
Stade olympique, à conjuguer sa visite avec l'insectarium, planétarium, et
aussi le stade de l'impact, on voit, il y a une masse critique sportive qui
s'est installée, veux veux pas. Alors, peut-être, et je l'espère, avec un
hôtel, avec une offre d'hébergement à côté, pour avoir toujours dans le même
style, dans le même esprit, pour avoir cette expérience d'une ville, d'une
ville saine, d'une ville où il fait bon vivre, nous sommes comme ça, il faut
comme démontrer ça aux gens qui vont venir nous rendre visite.
Donc, c'est cette expérience de ville
ouverte, de ville accueillante et de ville sportive, il faut que tout
transparaisse là-dedans, les entreprises, les institutions, les commerces, on
peut faire quelque chose de très intéressant là-dedans.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous donnons maintenant la parole au député de Gatineau. Je veux
souligner qu'il reste trois minutes.
M. Bussière : Bonjour, Mme
Goya qu'on dit, oui?
Mme Goya (Manuela) : ...
M. Bussière : Au plaisir de
faire votre connaissance et bienvenue chez vous. Dites-moi, de quelle façon le projet
de loi pourrait-il favoriser l'amélioration de l'offre commerciale et d'hébergement
autour des installations olympiques?
Mme Goya (Manuela) : Ça a été avec
surprise que je me suis plongée dans la lecture, en fait, du projet de loi pour
apprendre que la Régie des installations olympiques non désuète, de surcroît,
n'avait pas la latitude de signer des contrats à plus long terme. Donc, il y
avait là-dedans une sorte de paradoxe, on veut quelque chose de pérenne, on
veut bâtir quelque chose, mais, en même temps, nous n'avons pas les outils pour
cela. Donc, déjà, à la base, j'étais surprise et je me suis dit : Oui,
c'est un anachronisme, bon, peut-être un oubli, faisons au moins cela. Donc,
d'emblée, c'est permettre à la société de développement, comme le nom
l'indique, c'est tellement intéressant, parfois, on se confond dans des
explications, mais c'est plus simple, parce que la Régie des installations veut
tout dire, des installations olympiques, et la société de développement, c'est
pour le développement, la mise en valeur. Donc, avec ça, déjà, j'étais très, très
ouverte à voir la suite.
Bien sûr que ce statut va changer et va
donner aussi des responsabilités à la nouvelle société surtout, ce n'est pas...
Mme Goya (Manuela) : ...veut tout
dire. Des installations olympiques et la Société de développement, c'est pour
le développement, la mise en valeur. Donc, avec ça, déjà, j'étais très, très
ouverte avant la suite. Bien sûr que ce statut va changer et va donner aussi
des responsabilités à la nouvelle société surtout. Ce n'est pas «a walk in the
park», c'est... vous avez des responsabilités et les responsabilités sont pour
le développement, avec un plan bien précis et un plan qui sera accepté par tout
le monde.
On parle de Montréal, mais on parle aussi
de l'est de Montréal, et on parle aussi des gens qui sont là depuis
pratiquement 44 ans, et bien même avant, mais, je veux dire, depuis que ce
quartier a vu le jour à l'aube des Jeux olympiques. Donc, il faut... Ce
changement de statut vient avec des responsabilités, d'après moi, accrues et
c'est cela que... bien, il faut... non, pas surveiller, mais il faut participer
à ce développement-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il reste 28 secondes.
M. Bussière : Au sein de la société
de mise en valeur du Parc olympique, quelle place devrait être accordée aux
différentes facettes des installations olympiques — sportives,
culturelles, communautaires et autres — et certaines devraient être
priorisées probablement ou...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Très belle question. Nous trouverons sûrement un moyen de trouver une... Vous
trouverez sûrement un moyen de donner la réponse éventuellement, là.
Alors, nous devons donner la parole au porte-parole
de l'opposition officielle. Alors, vous disposez de 11 minutes.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Merci beaucoup, Mme Goya. Merci pour votre présentation.
J'ai particulièrement apprécié que vous nous rappeliez quelques souvenirs
personnels. Je pense que souvent, les souvenirs personnels sont les teintes de
notre attachement, notre attachement à une installation, un monument
patrimonial, une ville, une province, un pays. Donc, je pense que c'est très
important, les souvenirs et, vous savez, les Jeux olympiques de 76, donc pour
beaucoup, c'est Nadia Comaneci, mais, pour certains, c'est «Sugar» Ray Leonard.
Pour d'autres, qui sont de passage, par exemple, que ce soit le long de la rue
Sherbrooke pour voir les drapeaux déployés des pays participants, c'est quelque
chose qui est très évocateur aussi. Et donc, merci d'avoir partagé ces
souvenirs avec nous.
Le mémoire que vous nous présentez, dans
ce mémoire-là, je crois que Tourisme Montréal, une de ses vocations, c'est de
pouvoir agir aussi comme aiguilleur pour la métropole, en ce qui a trait au
développement de l'offre touristique. Alors, la première question j'ai le goût
de vous poser : Avez-vous eu l'occasion, par exemple, de faire des
analyses comparatives entre Montréal, avec ses installations olympiques et dans
sa volonté... le Québec, dans sa volonté de revitaliser ou, du moins, de donner
une nouvelle vie sà ces installations olympiques, avec d'autres villes? La
ministre vient d'évoquer tout à l'heure l'expérience berlinoise, donc est-ce
que vous avez pu ou faire ces comparaisons-là?
Mme Goya (Manuela) : Vous me
permettrez, s'il vous plaît, de vous revenir avec ça, parce que... bon, et ce
n'est pas une excuse, je viens d'arriver à Tourisme Montréal, je n'ai pas pu me
plonger vraiment dans les statistiques passées. Mais, au moins, dans tout ce
qui est sports, Tourisme Montréal a déjà un département des événements
sportifs, comme nous avons d'ailleurs une vice-présidence pour les congrès et
sur la base de très, très bonnes statistiques comparatives avec l'Amérique du
Nord. Avec le Canada et l'Amérique du Nord, il y a des avantages indéniables
pour Montréal. Je me permettrais, si vous voulez bien, de vous envoyer ces
statistiques dans la semaine pour prendre vraiment connaissance et de l'ampleur
aussi de l'avantage comparatif que nous avons pour Montréal.
M. Benjamin : Alors, je
suggère fortement peut-être de l'envoyer au secrétariat de la commission, afin
que l'ensemble des membres puisse en bénéficier. Donc, je vous remercie pour
cela.
Avez-vous eu l'occasion ou l'opportunité,
puisque, vous savez, je l'ai mentionné tout à l'heure, lors de mes propos
d'ouverture de la séance, rappelé que — et là, c'est l'occasion qui
m'est offerte, une fois de plus, de saluer le leadership de Michel
Labrecque — donc, de rappeler que la Régie des installations
olympiques n'a pas attendu un projet de loi pour commencer son développement,
pour commencer à travailler au rapprochement. Avez-vous eu l'occasion de
regarder qu'est-ce qui se fait actuellement et... en termes des efforts déployés
jusqu'à présent et comment... quel est le regard que Tourisme Montréal porte
sur tous ces efforts?
• (15 h 30) •
Mme Goya (Manuela) : Tout à fait.
Vous avez tout à fait raison. Malgré ce statut qui limitait ses mouvements, la
régie, M. Labrecque et son équipe ont fait des efforts considérables,
considérables pour rendre l'endroit agréable et ne serait-ce que...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Goya (Manuela) : ...malgré ce
statut qui limitait ses mouvements, la régie, M. Labrecque et son équipe ont
fait des efforts considérables pour rendre l'endroit agréable, et ne serait-ce
que pour le célèbre maintenant concert de musique de l'OSM. Donc, tout le
côté... La musique classique, rien de plus apaisant et plus... bon, à la limite
élitiste, bien, c'est devenu pratiquement un rendez-vous incontournable des
Montréalais. J'ai été complètement subjuguée par tout ce que j'ai vu, ce géant
de béton qui était illuminé bleu, avec maestro Nagano et avec un parterre
rempli de Montréalais.
Donc, oui, pour répondre à votre question,
la musique, des événements culturels, sans doute, mais aussi, et surtout, et
j'espère que... sans parler de proportion, j'espère que le sport va garder vraiment
la place belle dans cet écrin qui est le sien, dans ce quartier qui est le
sien.
Donc, moi, je vous dirais qu'on regarde...
Et d'ailleurs le stade fait partie de notre offre touristique partout dans le
monde, mais, oui, les événements culturels, événements sportifs surtout, parce
que nous avons à Montréal un Quartier des spectacles qui fonctionne non
seulement bien, mais qui est déjà un emblème, un symbole. Avoir du sport au
stade, c'est presque... bon, c'est pratiquement naturel, mais avoir un mix,
c'est encore mieux.
Également, pour les familles... La famille
doit avoir un lieu aussi de retrouvailles, autant pour les petits, pour les
grands, les vieux, les jeunes, peu importe, et cet espace complet entre
l'Espace pour la vie et le stade donne cette... a cette capacité d'accueillir
les familles de manière très ouverte et très intéressante. Mettez là-dedans une
offre intéressante commerciale, parce que nous avons besoin de commerces, des
commerces de qualité, une gastronomie comme Montréal nous habitue, avec
restaurants et terrasses, et vous avez... et avec une mobilité à toute épreuve,
de l'est à l'ouest, du nord au sud, et là vous avez les ingrédients de
réussite, une réussite de destination, une réussite qui va rayonner
pratiquement à travers le monde, et, Tourisme Montréal, c'est vers ça qu'on
voudrait bien aller avec, bien entendu, le partenariat de tout le monde, et
nous nous engageons aussi à travailler là-dessus.
M. Benjamin : Je salue, en
fait, cet engagement-là, mais en lisant votre mémoire... Vous semblez miser beaucoup
sur cette nouvelle société dans le développement du tourisme sportif. Ça semble
être... parce que c'est revenu à deux ou trois reprises dans votre mémoire.
L'axe de... Un des axes, pour vous, majeurs de compétence de cette nouvelle
société serait l'axe sportif.
Or, j'ai l'impression que, plutôt, ce projet
de loi vise à donner un peu les coudées franches à la nouvelle société pour
être... pour aller dans... plutôt dans un cadre de tourisme événementiel, donc beaucoup
plus large que le tourisme... que l'axe du tourisme sportif. Alors, qu'est-ce
que vous en dites?
Mme Goya (Manuela) : Écoutez, ce
sont des recommandations que nous faisons ici, et on se base sur les pôles
d'attraction de Montréal. Montréal, comme j'ai mentionné tout à l'heure, est
une ville, une métropole culturelle. Nous avons travaillé beaucoup, que ce soit
le gouvernement du Québec, la ville de Montréal, pour établir les forces de Montréal,
métropole culturelle, et c'est... si c'est toujours un projet, c'est déjà une
réalité.
Pour le tourisme sportif, nous avons
l'écosystème qui est pratiquement rempli. Nous avons des sportifs de haute
qualité et de haute performance, nous avons des événements sportifs
exceptionnels à Montréal, ne serait-ce que la Coupe Rogers, bon, la F1... bon,
mais F1 également, mais nous avons un florilège d'événements sportifs.
Nous pensons que, si on donne la priorité
pour ce quartier d'avoir une marque spéciale, le quartier sportif ou le
quartier olympique... juste le quartier olympique, c'est déjà du sport. Ça peut
être des olympiades de mathématiques aussi, mais, bon, pour l'instant, c'est un
quartier sportif, c'est un quartier olympique.
Alors, nous que, oui, il faudrait, à notre
avis, que ça soit une nuance événementielle toujours, bien sûr, mais peut-être
un 51 % vers le sport. C'est cette nuance sportive qu'on voudrait...
Mme Goya (Manuela) : ...de
mathématiques aussi, mais, bon, pour l'instant, c'est le quartier sportif,
c'est le quartier olympique. Alors, nous trouvons que, oui, il faudrait, à
notre avis, que ça soit une nuance événementielle, toujours, bien sûr, mais peut-être
à 51 % vers le sport. C'est cette nuance sportive qu'on voudrait
retrouver, pour qu'on puisse l'affirmer, comme on a parlé de métropole
culturelle pour Montréal, que c'est une ville sportive, et de se présenter
comme ça dans le monde, et pour qu'on attire des événements sportifs. Donc,
c'est une question de «branding», de marque, mais elle est importante.
M. Benjamin : Merci. Dans
votre mémoire, et je vais prendre le temps de citer, «Tourisme Montréal appuie favorablement
le projet de loi n° 15, dans la mesure où ce dernier
dotera la nouvelle entité de nouveaux outils pour développer le Parc olympique.
Quels genres d'outils qui vous vient à l'esprit quand vous parlez de nouveaux
outils visant à faciliter cette mise en oeuvre? Quels genres d'outils que vous
pensez, quels genres de leviers qu'on devrait donner? Donc, est-ce que ça
semble indiquer que... Le projet de loi tel qu'il est actuellement formulé,
est-ce qu'il vous semble donner toute la latitude nécessaire, ou du moins...
voyez-vous d'autres éléments?
Mme Goya (Manuela) : À la lumière
du projet de loi, il nous semble que le projet de loi donne les outils nécessaires
à la régie pour faire la transition, mais surtout pour aller vers la mission
qui sera sienne de développer, et de mise en valeur. Nous n'avons pas pensé à
d'autres outils que, oui, dans un premier temps, des contrats, mais aussi,
surtout, un plan stratégique sur le long terme. Chose que... jusqu'à maintenant,
je ne pense pas que la chose était aussi simple à faire.
M. Benjamin : Quels sont les
enjeux que vous verriez, donc, en termes de synergie, par rapport au développement
de l'offre touristique montréalaise?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je veux vous souligner qu'il vous reste 40 secondes pour répondre à la question.
Mme Goya (Manuela) : Parfait.
Synergie en premier lieu, synergie pratiquement fusionnelle entre l'Espace pour
la vie et le stade, la régie, en fait, la société. Synergie aussi avec la communauté,
qui est très, très importante, et bien entendu avec Montréal et tous les
acteurs montréalais. Également, avec les régions du Québec. Ça, c'est très important,
il faut que le stade devienne aussi un lien avec ce qui se passe dans toutes
les régions du Québec et qu'on puisse attirer des talents pour contribuer à
notre rayonnement québécois partout à travers le monde, donc...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci.
Mme Goya (Manuela) : Merci. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, la parole est maintenant au député du deuxième groupe d'opposition pour
2 min 45 s.
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Mme Goya, bonjour, merci d'être là. Votre présentation est intéressante.
Vous avez noté, comme le témoin précédent, M. Leblanc, là, de la chambre de
commerce de Montréal, ce que j'appellerais le désert d'infrastructures
hôtelières, outre l'hôtel, là, dont j'oublie le nom, Gouverneur, je crois,
là...
Mme Goya (Manuela) : ...Universel.
M. Marissal : Universel, oui,
qui est au coin de Viau, qui aurait aussi probablement besoin d'un petit
rafraîchissement, à mon avis. Comment on fait venir les hôtels, comment on
crée, à partir de maintenant, une infrastructure hôtelière digne de ce nom, qui
semble, selon votre présentation, essentielle au renouveau et à la relance du
Parc olympique?
• (15 h 40) •
Mme Goya (Manuela) : Les membres
de Tourisme Montréal, qui sont plus de 900, dont beaucoup, beaucoup, beaucoup
d'hôteliers, sont très réceptifs au développement de Montréal en général.
D'ailleurs, dans deux semaines, je vais faire une présentation devant ces
membres des projets à venir dans un horizon très rapproché, 2020, 2021, pour
leur présenter ce qui va arriver à la ville de Montréal, que ce soit des
infrastructures, que ce soit des nouveaux chantiers aussi, mais qui... les
chantiers, oui, c'est une nuisance, mais ça va être réalisé dans deux ou trois
ans, cinq ans plus tard, donc ça va apporter aussi un intérêt de leur part.
Alors, ils sont très opiniâtres là-dedans. Et quand ils vont voir, et je ne
parle pas à travers mon chapeau, quand ils voient qu'il y a du mouvement dans
des quartiers... Il faut dire que pratiquement toute l'offre hôtelière est pas
mal au centre-ville et que, dans les quartiers, il y a peu d'hôtels.
Dorénavant, avec un quartier aussi grand et aussi éloigné, parce que ça aussi,
ça va être intéressant, c'est un problème qui va devenir une opportunité. Le
quartier est tout de même éloigné du centre-ville de Montréal, un peu, ce n'est
pas juste à côté, mais peut-être, justement, l'avantage de s'établir dans ce
périmètre-là pour un hôtelier...
Mme Goya (Manuela) : ...un quartier
aussi grand et aussi éloigné, parce que, ça aussi, ça va être intéressant,
c'est un problème qui va devenir une opportunité. Le quartier est tout de même
éloigné du centre-ville de Montréal, un peu, ce n'est pas juste à côté, mais peut-être
que justement l'avantage de s'établir, dans ce périmètre-là, pour un hôtelier
va être encore plus grand que s'il était juste collé à Montréal, au
centre-ville de Montréal. Donc, ils sont en train de regarder, de vous
regarder, de nous regarder et de dire qu'avec ce qui peut arriver, un quartier
sportif, un quartier avec des événements culturels, avec une certaine population
touristique qui va arriver, ça va être intéressant pour eux d'investir, et nous
avons des messages qui sont à cet effet.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, merci pour l'échange. Nous y allons maintenant avec la députée du
troisième groupe d'opposition. Vous disposez de 2 min 45 s.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bonjour, Mme Goya. Très intéressant et pertinent de vous avoir avec nous pour
ce projet de loi. Loin de moi l'idée de vouloir faire de la controverse dans un
projet qui n'est pas controversé, là, de ce que je comprends jusqu'à maintenant,
vous êtes quand même justement, là, les représentants de Tourisme Montréal de
plusieurs membres qui viennent de différents quartiers. Chez nous, en région,
c'est des guerres de clocher, ailleurs, c'est peut-être des tensions entre
quartiers. Et vous avez dit que vous avez quand même un intérêt à ce qu'on
développe davantage le côté événementiel, culturel. Comment on fait pour
s'assurer de préserver l'harmonie entre tous les quartiers? Par exemple, vous
avez mentionné le Quartier des spectacles tout à l'heure, alors, pour vous,
avez-vous des craintes par rapport à ça, si on tente d'élargir la mission, la
vocation du Parc olympique?
Mme Goya (Manuela) : Nous avons
regardé de manière très, très... plus qu'intéressée les développements justement,
les événements qui ont eu lieu cette année pour la première fois au Stade
olympique sur l'esplanade. Et j'ai envie de vous dire que nous sommes en 2019, bientôt,
en 2020, pour moi, avoir des événements qui n'ont pas l'acceptabilité sociale,
ce n'est plus possible, ce n'est plus possible. On a la chance malheureusement,
on l'a vécu, on a eu des problèmes entre Saint-Lambert et le parc Jean-Drapeau,
ces problèmes semblent du passé depuis que des nouvelles tours de son ont été
installées.
J'ose croire, mais ce n'est pas juste
«j'ose croire», nous, nous serons très proactifs là-dessus pour que tout événement
qui va être... bien entendu, c'est notre pain et notre beurre d'amener des
touristes à Montréal, mais que tous les événements qui vont avoir lieu et non
seulement l'acceptabilité sociale, que ça s'inscrive donc par rapport à la
communauté, mais que ça s'inscrire dans... encore un mot galvaudé, mais
qui va bien dans mes propos, l'authenticité montréalaise. Qu'est-ce qui se
passe? Qu'est-ce qui peut se passer sur ce parvis qui est énorme? Donc, on
regarde de manière très, très appuyée pour que la communauté soit investie,
parce que c'est seulement à...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il reste 25 secondes.
Mme Goya (Manuela) : ...c'est
seulement à ce prix-là qu'on va avoir des événements pérennes et qui va être
payant en termes de touristes et en termes de Montréalais. Les Montréalais
aussi veulent être touristes dans leur propre ville.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Il reste sept secondes.
Mme Perry Mélançon : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci, Mme Goya, pour votre contribution très intéressante. Nous allons
donc prendre une pause de quelques minutes, le temps au troisième groupe de
s'installer.
(Suspension de la séance à 15 h 44)
(Reprise à 15 h 48)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention! Nous reprenons. Je vous invite, tout le monde, à bien respecter
votre temps, et, quand on vous informe qu'il vous reste 30 secondes, essayez de
bien conclure.
Alors, nous y allons maintenant. Nous
souhaitons la bienvenue à M. Pierre Lessard-Blais, maire de l'arrondissement
Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
Je vous rappelle que vous disposez de 10
minutes. Avant de commencer votre exposé, je vous demande de bien vous
présenter, et ensuite vous pourrez commencer.
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'ai le bonheur d'être accompagné par
Laurence Lavigne Lalonde, elle aussi conseillère municipale de l'arrondissement
Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, et responsable, à la ville de Montréal,
de la transition écologique, de la résilience et d'Espace pour la vie.
Merci beaucoup, chers parlementaires, de
nous recevoir, recevoir notre délégation montréalaise aujourd'hui pour parler
d'une institution tellement importante à Montréal, soit le Parc olympique et
son stade. On en a déjà parlé pendant la commission, on a eu des relations
sentimentales difficiles avec notre stade depuis sa construction, mais on
continue de croire que le Parc olympique est une institution très importante
pour le rayonnement de Montréal, pour le développement de l'est de Montréal et
pour la qualité de vie des quartiers aux alentours.
Je rappelle que le Parc olympique est...
il y a plusieurs institutions qui le voisinent ou qui en font partie. Je pense,
entre autres, au parc Maisonneuve, il y a l'aréna Maurice-Richard, le Stade
Saputo, le Centre Pierre-Charbonneau, les quatre installations d'Espace pour la
vie, dont ma collègue va vous parler un petit peu plus tard, il y a aussi des
bâtiments du mouvement City Beautiful. Bref, le stade s'installe dans un
quartier vivant mais qui, parfois, sa relation avec les quartiers avoisinants
n'est pas toujours naturelle, mais on y travaille.
• (15 h 50) •
On sent que les dernières années, sous la
gouverne du président-directeur général, M. Michel Labrecque, et de son conseil
d'administration...
M. Lessard-Blais (Pierre) :
...dans un quartier vivant, mais qui, parfois, sa relation avec les quartiers
avoisinants ne sont pas toujours naturels, mais on y travaille. On sent que les
dernières années, sous la gouverne du président-directeur général, M. Michel
Labrecque, et de son conseil d'administration, on fait changer la situation. On
a vécu un revirement ces dernières années, il y a vraiment du bon travail qui a
été fait au niveau événementiel pour que les Montréalais se réapproprient leur
Parc olympique. On pense avec l'esplanade Sun Life, que ce soit l'OSM, dont
madame de Tourisme Montréal en parlait tantôt, les premiers vendredis du mois. Il
y a vraiment du bon travail qui a été fait et vraiment, à la ville de Montréal,
on reçoit très favorablement le projet de loi n° 15.
On remercie la ministre Proulx pour son
travail dans ce sens-là et il y a aussi son engagement pour le toit du stade.
Ce sont des éléments qui vraiment contribuent au renouvellement du Parc
olympique et qui confirment notre intérêt pour cet actif vraiment important
pour Montréal, mais aussi pour tout le Québec.
Deux éléments en particulier qu'on
souhaite aborder avec vous aujourd'hui. Premièrement, la gouvernance; deuxièmement,
la vocation du Parc olympique. Donc, en premier lieu, sur la gouvernance du
Parc olympique, tel qu'on a déjà communiqué avec certains parlementaires de la commission,
concernant la demande de la ville de Montréal d'ajouter un siège pour un représentant
de la ville de Montréal sur le conseil d'administration du Parc olympique. Vraiment,
à différents niveaux, là, ce siège-là va aider qu'il y ait une cohérence, premièrement,
entre la planification urbaine du Parc olympique et de la ville de Montréal. Déjà
qu'on parle de près de 1 milliard d'investissements, là, entre 2016 et
2023, on doit se parler le mieux possible. Il y a déjà une bonne collaboration,
mais on doit se parler mieux et plus souvent. Quand on parle de développement
de zones commerciales, quand on parle de lien vert entre le Parc olympique et
des zones de développement autour d'Assomption Nord, Assomption Sud, pas loin
de là, on doit assurer une bonne cohérence dans la planification, et un siège
attitré à la ville de Montréal aiderait beaucoup cette cohérence-là.
Deuxièmement, quand on parle de gestion d'événements,
eh bien, à la fois pour assurer que le développement d'événements soit optimum
pour le quartier, mais aussi s'assurer de la réduction des nuisances, un siège
pour la ville de Montréal aiderait beaucoup. Et on est en plein dans la recommandation
six du rapport de Mme Bissonnette, de 2011, qui, elle, recommandait un cadre
formel de consultation et d'évaluation des impacts sur son quartier d'accueil.
Donc, on continue dans ces propositions-là et on pense que la gouvernance du
stade et du Parc olympique en serait grandement améliorée.
Deuxième élément dont je voulais... que je
voulais... qu'on souhaitait soulever avec vous aujourd'hui, c'est sur la
vocation du Parc olympique. On parle de plus en plus de tourisme événementiel,
on parle de plus en plus de grands événements. Moi, je tiens à saluer, il y a
eu vraiment de la créativité ces dernières années pour remettre le Parc
olympique au coeur des intérêts des Montréalais. Il y a vraiment de plus en
plus de gens qui vont au Parc olympique, qui en profitent partout, pendant tout
l'été, on en a eu plusieurs. Mais on doit se poser la question : Quel
avenir pour le Parc olympique? Est-ce qu'on... en étant un actif important pour
l'État québécois, on va s'assurer de le rentabiliser le plus possible? Est-ce
qu'on va vouloir le rentabiliser en faisant le plus d'événements possible, des
événements mondiaux, des événements à caractère touristique, ou on souhaite
développer une vocation pour le Parc olympique qui soit cohérente avec son
patrimoine, son passé olympique, les activités et les événements qui ont déjà
lieu mais qui donneraient vraiment des activités centrales au Parc olympique et
donneraient donc moins d'importance à des grands événements, à constamment
créer... à s'assurer que le Parc olympique ne soit pas nécessairement une
infrastructure 100 % événementielle?
Donc, je vais passer la parole à ma
collègue Lavigne Lalonde pour compléter notre présentation.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence):
Merci beaucoup. Donc, en lien avec la vocation, j'aimerais revenir sur deux
éléments, en fait, premièrement sur certaines recommandations du rapport L'Achèvement,
l'avenir, le rapport Bissonnette de 2011, et ensuite sur le patrimoine et
l'héritage olympique. Dans le rapport Bissonnette, il y a plusieurs recommandations
qui sont très intéressantes. Certaines touchent la gouvernance, mais d'autres
touchent plus précisément la vocation du site. Et j'aimerais revenir sur trois,
la recommandation huit, la 11 et la 12, qui...
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): ...2011
et ensuite sur le patrimoine et l'héritage olympique. Dans le rapport
Bissonnette, il y a plusieurs recommandations qui sont très intéressantes,
certaines touchent la gouvernance, mais d'autres touchent plus précisément la
vocation du site. Et j'aimerais revenir sur trois, la recommandation 8, la 11
et la 12 qui, clairement, mentionnent l'importance d'une vocation familiale et
éducative sur ce site et qui mentionnent aussi l'importance du respect des
principes de tourisme durable et de valorisation de la biodiversité, autant
dans les infrastructures qui peuvent se développer sur ce site-là, dans le
quadrilatère, mais aussi sur les services qu'on offre, les événements qu'on
peut offrir sur ce site.
Et, en dernier lieu, dans les recommandations,
donc on parle, à la recommandation 12 d'une démarche intégrée avec les établissements
du parc. Dans le quadrilatère qui est bien mentionné dans le projet de loi,
c'est important de mentionner la présence de deux infrastructures importantes
d'Espace pour la vie, soit le Biodôme qui, on se rappellera, est aussi un legs
des Olympiques et dans lequel la ville investit actuellement 37 millions
de dollars dans le projet de migration du Biodôme et aussi la présence du
planétarium sur le même site. La mission principale d'Espace pour la vie est
une mission vraiment... en fait, la mission est de reconnecter l'humain à la
nature, une mission de recherche. Il y a beaucoup de recherche qui se fait pas
simplement à l'Institut de recherche en biologie végétale du Jardin botanique,
mais dans chacune des quatre institutions d'Espace pour la vie, on fait de la
recherche et on a aussi un grand volet d'éducation qui est très important.
Donc, oui, Espace pour la vie est un ensemble muséal qui a une vocation
touristique, mais pour nous, pour la ville de Montréal, c'est aussi un lieu de mobilisation
citoyenne en faveur de la biodiversité qui se déploie dans les quatre musées,
mais qui se déploie aussi à la grandeur de la ville par d'autres projets
citoyens au coeur de nos quartiers et de nos ruelles.
Et dernier élément, j'aimerais revenir, on
le mentionne clairement dans le projet de loi, le patrimoine et l'héritage
olympiques, donc c'est au coeur de la mission du Parc olympique et, pour nous,
ça ne se transmet pas simplement dans la préservation du bâti, mais aussi dans
les valeurs, dans l'héritage olympique, et je pense qu'on peut se rappeler qu'à
chaque Olympique, les Olympiques sont ancrés dans un contexte souvent politique
particulier, et il y a énormément d'humanité qui arrive avec les Olympiques, on
peut penser à 1968 à Mexico, on peut penser, en 2008, à Beijing, sur toute la question
des droits de l'homme, et les valeurs olympiques sont des valeurs de justice,
de paix, de respect, d'excellence. Pour nous, aujourd'hui, ces valeurs-là, dans
le contexte mondial actuellement, doivent absolument être traduites par des
actions en lien avec... en faveur de l'environnement, en faveur de l'écologie,
en faveur de la biodiversité. Les changements climatiques, c'est la crise de
notre époque, et on croit réellement que, si on veut faire vivre ces
valeurs-là, l'héritage olympique, ça passe aussi par une réflexion sur la
justice, la paix, le respect dans cet esprit-là.
Donc, au niveau de la vocation, on ne
vient pas vous dire aujourd'hui : Il faut absolument que ce soit cette
vocation-ci, on ne l'a pas nommée, ce qu'on dit, c'est qu'il faut avoir une
réflexion sérieuse sur la vocation et que celle-ci doit se faire en lien avec justement
cet héritage, ces valeurs que je viens de mentionner, mais aussi en lien avec
les partenaires à l'extérieur du site et ceux qui vivent au quotidien sur...
dans le quadrilatère du Parc olympique que sont Espace pour la vie.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout. C'est bien. Merci pour l'exposé. On vous remercie. Maintenant, la
parole est à Mme la ministre, vous disposez encore de
16 min 30 s.
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la Présidente. Merci à vous deux de vous être présentés, très inspirant. Je
vais commencer par vous, parce que j'y étais en 1976 aux Oympiques, je garde
d'exceptionnels souvenirs. On parle de la préservation du patrimoine bâti, sincèrement,
ce building-là est d'une exceptionnelle qualité, on dira ce qu'on voudra...
heureusement, vous n'étiez pas là à l'époque de la construction, mon confrère
de Rosemont y était, on se rappelle de souvenirs assez disgracieux, si je peux
utiliser le mot. C'est vrai qu'on n'est pas uniquement dans la préservation du
bâti, vous parlez des missions, des valeurs, hein, de la tenue des Jeux
olympiques, vous parlez de sa responsabilité, de son écoresponsabilité. On le
voit, hein, dans les Jeux olympiques, on était en mission au Japon et le développement
responsable de la tenue des Jeux olympiques fait vraiment partie maintenant
d'une ville qui se portera candidate pour la tenue desdits jeux. Parenthèse, à
Tokyo, chacune des médailles est faite à partir de matières recyclées de téléphones
cellulaires. Alors, les médailles d'or, d'argent et de bronze sont prises à
partir de cellulaires qu'on n'utilise plus et on prend les matériaux précieux
pour couler les médailles. C'est une façon de faire du développement durable et
d'être responsable dans la tenue de tels jeux.
• (16 heures) •
Moi, je veux saluer Michel... M.
Labrecque, pardon, ici présent, Michel, qui a pris à bout de bras le Stade
olympique qui brûlait beaucoup, beaucoup, beaucoup... qui émettait beaucoup de CO2 et qui a, pendant quelques années, mis tout
son coeur et son âme avec les ingénieurs pour en faire du développement durable
et être responsable. Et à cet égard-là je vais passer la parole à Michel, parce
que c'est très technique, c'est très compréhensible, mais c'est très technique,
comment Michel, avec la RIO, la Régie des installations olympiques, s'assure qu'il
y ait du développement durable qui soit fait à travers...
16 h (version non révisée)
Mme Proulx (Berthier) : ...son
coeur et son âme avec les ingénieurs pour en faire du développement durable et
être responsable. Et, à cet égard-là, je veux passer la parole à Michel parce
que c'est très technique. C'est très compréhensible, mais c'est très technique
comment Michel, avec la RIO, la Régie des installations olympiques, s'assure
qu'il y ait du développement durable qui soit fait à travers la RI.
M. Labrecque (Michel) :
Merci, Mme la ministre, Mme la...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, un instant. Je dois d'abord demander le consensus.
M. Labrecque (Michel) :
Désolé, désolé. C'est vrai.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que tout le monde accepte que M. Labrecque puisse prendre la parole?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Je vous invite aussi, M. Labrecque, à bien vous présenter...
M. Labrecque (Michel) :
Michel Labrecque, je suis président-directeur général du Parc olympique depuis
2014. M. le maire, Mme la conseillère, écoutez, j'ai vraiment, dans votre
intervention... Je ne l'avais pas vu comme ça, l'héritage olympique, au sens
des grandes valeurs. On l'a vu de façon plus générale sur l'histoire, les
médailles, les drapeaux. On a tout nommé les noms des athlètes autour de la
place Nadia-Comaneci. Mais c'est très intéressant.
Deuxième élément, le développement durable
au parc, c'est extrêmement complexe. Vous comprendrez que ce n'est pas un
bâtiment LEED, loin de là, mais on s'est bien associé à Espace pour la vie. On
a un protocole d'entente avec Espace pour la vie, adopté par le conseil
municipal, de cinq ans, et ils nous ont inspiré, avec tout ce qu'ils ont fait
en termes de captation, hein, vous savez, avez les puits de captation, toute la
rénovation du Biodôme. On s'en est inspiré pour faire un grand, grand projet au
Parc olympique.
Donc, c'est l'équivalent, à peu près, du
retrait de 1 500 voitures par année de la route, toute la centrale
énergétique, 14 000 tubes néon pour des DEL. Donc, c'était la phase I.
Elle vient de se terminer, un projet de 24 millions, qui a été fait dans
le temps, et donc ça, c'est un élément que je veux ajouter en termes très, très
concrets, pratiques.
Un autre qui... puis j'en avais parlé à la
ministre. Vous savez, la notion de développement durable avec ses composantes,
de Mme Brundtland à l'époque, hein, sociale, économique et... j'en oublie
une, il y en a trois... non, pas culturelle... toute la dimension sociale,
toute la dimension économique et toute la dimension environnementale. Quand
on... le Parc olympique... c'est incroyable, j'ai été invité à siéger au CIO,
parce que le Parc olympique, après 43 ans, a une valeur d'usage, le centre
sportif est utilisé tous les jours par les gens du quartier et les athlètes
olympiques.
Donc, d'avoir une valeur d'usage, c'est au
coeur de la réflexion : Qu'est-ce qu'on fait avec les équipements après?
Est-ce qu'on les démantèle? Donc, je trouve que ces éléments-là sont très, très
forts, présentement, dans notre réflexion. Mais, bien évidemment, de vos
commentaires, je vais ajouter une réflexion beaucoup plus profonde sur les
grandes valeurs, que le CIO se remet en question, mais donc de paix, de
respect, et tout ça. Très, très intéressant. Merci.
Mme Proulx (Berthier) :
Merci, M. Labrecque. Je vais revenir aussi sur l'élément numéro un,
M. le maire, Mme la conseillère, que vous avez amené sur la gouvernance.
Vous savez que la Société de développement et de mise en vigueur du Parc
olympique sera assujettie à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Vous
savez qu'on cherche à avoir des membres qui vont siéger sur le conseil
d'administration de toutes nos sociétés d'État qui ont un profile de
compétence. C'est vraiment l'expérience, la compétence qu'on va chercher de l'individu,
de la femme et de l'homme, qui va primer sur sa nomination. Ici, on a un
dossier très particulier, qui s'appelle le Stade olympique de Montréal, il a
une valeur patrimoniale, on parle de l'héritage également.
Donc, on va réfléchir à tout ça. On
partage vos préoccupations, on les entend. On est présentement, là, dans les
consultations particulières, le processus va avancer, on va... je souhaite
franchir l'étape de l'étude de règlement par règlement, et il nous fera plaisir
évidemment de tenir... d'avoir des conversations avec la ville de Montréal.
D'ailleurs, un peu plus tôt, M. le
président-directeur général de la RIO me laissait... m'a présenté qu'il y avait
un renouvellement d'une durée de cinq ans d'une entente-cadre de partenariat
entre la ville de Montréal et la Régie des installations olympiques visant à
formaliser et à promouvoir leur volonté de collaboration axée sur le partage
d'une vision commune du Parc olympique et de l'Espace pour la vie. Alors, on
pourra peut-être le déposer, mais si jamais nous devons le signer à nouveau,
sachez que nous serons heureux de renouveler une telle entente, qui a été
signée en février 2017, donc qui est là pour une durée de cinq ans.
M. Labrecque (Michel) : Cinq
ans.
Mme Proulx (Berthier) : Exact,
une durée de cinq ans.
M. Labrecque (Michel) : Puis
là on va pouvoir signer plus longtemps.
Mme Proulx (Berthier) : Oui,
exact, parce que là on va avoir le pouvoir de pouvoir signer plus longtemps. La
réduction des nuisances, je vous ai entendu là-dessus. Lorsque vous dites que
nous ne souhaitez pas que le Parc olympique et le Stade olympique soit 100 %
événementiel, il ne l'est pas. D'ores et déjà, vous avez remarqué qu'on a
enlevé... M. le député de Rosemont, je pense que vous le remarquez, vous aussi,
M. le député de Viau, on a enlevé, il y a quelques années, les fameuses
clôtures qui bordaient la rue Rosemont et la rue Viau. Ça a été un des beaux
gestes de la direction générale de M. Labrecque pour ne pas être dans le
100 % événementiel, mais donner le parc aux citoyens, aux Montréalais, à
tous les Montréalais de pouvoir utiliser ce parc-là.
Donc, il y a encore une volonté de
développer non seulement le 100 % événementiel, mais de redonner ce
parc-là aux gens, de pouvoir...
Mme Proulx (Berthier) :
...de la direction générale de M. Labrecque pour ne pas être dans le
100 % événementiel, mais donner le parc aux citoyens, aux Montréalais, à
tous les Montréalais, de pouvoir utiliser ce parc-là. Donc, il y a encore une
volonté de développer non seulement le 100 % événementiel, mais de
redonner ce parc-là aux gens, de pouvoir l'emprunter à l'année.
Je suis heureuse d'entendre que des
citoyens s'expriment sur des problèmes ou des inquiétudes face à la nuisance
sonore. Je suis très heureuse que le citoyen se lève, aille voir son maire ou
sa mairesse d'arrondissement et lui fasse part de ses inquiétudes. Chacune des
inquiétudes qui a été présentée auprès de M. Labrecque a été entendue et a
été adressée.
D'ailleurs, à la lumière de ces expériences-là
et des témoignages des citoyens, M. Labrecque s'est engagé avec moi que
chacun des événements qui sera tenu au Parc olympique, on va s'assurer qu'il y
ait une acceptabilité sociale au niveau du son. Alors, des très graves, des
très basses ont donné une expérience plutôt déplaisante pour certains citoyens,
et pour d'autres, ils ne les ont pas entendues. Donc, c'est vraiment à
géométrie variable, là, la nuisance sonore.
Mais on travaille ensemble, avec
M. Labrecque, avec moi-même, donc, pour s'assurer que chacun des citoyens
puisse, un, participer à ces événements-là, et deux, que les autres, qui ne
souhaitent pas y participer puissent vivre sainement leur vie de quartier. Je
vous en prie.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence):
Par rapport à l'événementiel...
Mme Proulx (Berthier) :
Je ne vous entends pas, excusez-moi, le micro n'est pas ouvert.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence):
Ah! il vient de s'ouvrir. Par rapport aux événements, en fait, oui, il y a des
citoyens qui sont venus nous rencontrer, qui se sont exprimés. Notre
inquiétude, elle est aussi... pas simplement sur le nombre de décibels, mais
les inquiétudes des citoyens étaient beaucoup sur la récurrence. Vivre avec une
fin de semaine un festival, peut-être. Vivre toutes les fins de semaine de
l'été avec des festivals à chaque... qui se répètent, c'était beaucoup là
l'inquiétude, je voulais simplement ajouter cette précision-là, que ce n'est
pas seulement un moment, le son, mais la récurrence de ces événements.
Mme Proulx (Berthier) :
Vous savez, le projet de loi n° 15 va bien au-delà des événements, hein?
La mission de M. Labrecque — pardonnez-moi,
M. Labrecque — avec le projet de loi n° 15, c'est la
Société de mise en valeur... de développement et de mise en valeur du stade olympique.
On a une vision également pour la tour
olympique, qui est un signe incontournable de l'industrie touristique,
rentabiliser notre tour, non seulement avec Desjardins qui s'y est installé il
y a quelque temps à peine. Mais on parlait un peu plus tôt, entre autres, avec
Tourisme Montréal, l'Alliance de l'industrie touristique subséquemment en
parlera, les gens veulent vivre des expériences. Et, avec le projet de loi
n° 15, ça permettra à M. Labrecque et à toute son équipe de pouvoir
faire vivre des expériences à travers la tour, je laisserai le soin à
M. Labrecque, en temps et lieu, de parler de ses projets d'animation de la
tour, et de faire vivre, donc, des expériences aux touristes québécois,
montréalais, mais également à l'international.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, la parole est au député de
Mégantic.
M. Jacques : Merci, Mme
la Présidente. Je regarde, dans votre mémoire que vous nous avez donné plus
tôt, que le Parc olympique doit jouer son rôle de moteur de développement
économique au niveau du quartier, qui est Hochelaga-Maisonneuve, Mercier.
Rosemont n'est pas loin, j'ai eu la chance d'ailleurs d'étudier trois ans au
collège de Rosemont, donc je connais le quartier assez bien.
De quelle façon, selon vous, là, les défis
d'intégration de toute la communauté, des événements, du Parc olympique avec
les gens qui résident près... Quelle façon l'intégration doit, peut-être,
favoriser? Puis de quelle façon on doit faire pour que ça se fasse de la bonne
façon?
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Merci beaucoup, M. le député, pour votre question. Eh bien, ma réponse
s'inspire du rapport de 2011 de Mme Bissonnette, là, que la
recommandation 6 portait... proposait un cadre formel de consultation et
d'évaluation des impacts sur son quartier d'accueil en privilégiant le
désenclavement, l'accessibilité et la participation du quartier à l'animation.
• (16 h 10) •
Après ça, comment ce cadre formel là doit
se développer, on ne veut pas arriver avec des solutions toutes faites, mais on
considère qu'on doit développer une régularité, quelque chose de plus
automatique dans ce... dans le développement des projets au Parc olympique.
Nous, on est ouverts à toute forme de proposition. En ayant un siège sur le
conseil d'administration aussi, ça va aussi permettre de pouvoir participer à
la réflexion. Ce qui...
Moi, je suis enchanté de voir le
développement du Parc olympique ces dernières années. Depuis...
M. Lessard-Blais (Pierre) :...nous,
on est ouverts à toute forme de proposition. En ayant un siège sur conseil
d'administration aussi, ça va aussi permettre de pouvoir participer à la
réflexion. Ce qui est... Moi, je suis enchanté de voir le développement du Parc
olympique ces dernières années. Depuis une dizaine d'années, on se réapproprie
le stade de plus en plus, on est fiers d'être dans un quartier proche du Parc
olympique et c'est très chouette, mais on veut aller... on veut le rentabiliser
– tantôt, Mme la ministre, vous parliez de rentabiliser la tour – c'est un
actif qui coûte cher à l'État québécois, on va vouloir le rentabiliser, je le
comprends. Mais, cette rentabilisation-là doit se faire avec une réflexion sur
les impacts locaux. Dans ce sens-là, je salue, là, l'intention de la ministre
d'assurer une acceptabilité sociale au nouveau projet, mais on est prêt à
discuter pour la forme en tant que tel, ça va nous faire...
On est flexibles. Tant qu'on se parle,
c'est ça le plus important, puis c'est souvent une question d'équilibre. On
n'est pas fermés à certains projets. Moi, je vais vous le dire, quand Metro
Metro est arrivé avec des grandes vedettes du hip-hop, des vedettes mondiales,
j'ai trouvé ça extrêmement chouette de pouvoir le proposer à des gens du
quartier puis il y a même des jeunes de HLM du quartier qui ont eu des billets
de gratuité, parce qu'on s'est entendus puis quand on a dit : Aïe, il y a
des jeunes du quartier qui profiteraient de ces billets-là, qui n'étaient pas
donnés non plus, mais on peut développer ces partenariats-là, mais sur la forme
de consultation et d'évaluation, on est flexibles.
M. Jacques : Je regarde aussi
le mémoire du député d'Hochelaga-Maisonneuve, qui dit que les résidents, là, du
quartier adorent les concerts de l'Orchestre symphonique de Montréal, Les
Jardineries, les camions de bouffe à chaque vendredi... premier vendredi du
mois. Donc, il y a une intégration quand même avec la population qui se fait de
plus en plus, malgré certains éléments un petit peu plus difficiles, là.
Mis à part, là, votre siège que vous
voulez au conseil d'administration, avez-vous des suggestions pour
l'intégration, là, de tout ça? Encore... Tu sais, je reviens encore sur la
communauté. Comment intégrer vraiment la communauté? Je pense qu'on peut aller
plus loin là-dedans, puis de quelle façon qu'on peut le faire, puis que tout le
monde soit heureux?
M. Lessard-Blais (Pierre) : Je
pense que ce qui va être important, ça va être de développer... On s'attend à
ce que si on veut se réapproprier notre Parc olympique de plus en plus, il va y
avoir de plus en plus d'activités. Donc, la réflexion qu'on demande sur la
vocation du Parc olympique, je pense qu'elle est importante, parce que,
justement, est-ce qu'on va aller dans la multiplication du nombre d'événements
ou est-ce qu'on va essayer de trouver une vocation qui est récurrente?
Bien sûr, il va toujours y avoir des
événements semaine après semaine, des choses comme ça, mais est-ce qu'on se
donne une vocation telle que ma collègue soulignait tantôt, avec différentes
valeurs? Je pense que dans ce processus de réflexion là, on va pouvoir
développer différentes conversations entre les différents acteurs, le quartier
des alentours. Je sais qu'il a aussi été discuté que les gens du quartier
Hochelaga-Maisonneuve soient présents sur le conseil d'administration. C'est quelque
chose qu'on peut évaluer aussi. Bref, on est ouverts.
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): Il
y a aussi un élément en lien avec... bon, c'est... Le pôle est collé sur la
station de métro. Le quartier d'Hochelaga-Maisonneuve, plus commercial, plus
vivant, est un peu plus au sud, sur la rue Ontario. Donc, comment créer des
liens? Comment... on parlait de biodiversité puis on parlait de corridor. Donc,
comment on crée réellement des liens pour que ça soit facile et accessible pour
les gens de s'y rendre, pour qu'on n'ait pas l'impression que Pierre-De
Coubertin est une barrière? On travaille actuellement à revoir l'avenue
Pierre-De Coubertin, mais comment on peut amener nos commerçants à participer
aussi? Donc, le lien commerçant est aussi important pour s'assurer, justement,
qu'on puisse bénéficier des retombées.
On parlait de tourisme tout à l'heure.
Est-ce qu'on a besoin d'un grand hôtel? Est-ce qu'on peut aussi... on ne
souhaite pas que votre quartier se transforme en lieu d'accueil de chambreurs,
mais s'assurer que les gens qui bénéficient de ces infrastructures touristiques
là, puissent aussi bénéficier à la communauté d'affaires
d'Hochelaga-Maisonneuve. C'est quelque chose sur lequel il faut absolument
qu'on se penche, qu'on réfléchisse, pour trouver des liens.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pour conclure, il reste 25 secondes.
M. Jacques : C'est de faire le
lien socioéconomique avec tout l'ensemble du quartier, du secteur et d'Hochelaga
et du reste. Bien, merci beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, maintenant, la parole est donnée au député de l'opposition
officielle. Vous avez encore 11 minutes.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je tiens à saluer Mme Lavigne Lalonde, donc M. Lessard-Blais,
donc les élus de la ville de Montréal. Très content de vous revoir, donc ici,
dans le cadre de cette consultation.
Entre l'arrondissement Hochelaga-Mercier...
Hochelaga-Maisonneuve, et la circonscription que j'ai le bonheur de
représenter, et nous avons encore des nouveaux liens puisqu'il y a un pôle de développement
du Cirque du Soleil qui s'est installé chez vous. Donc, nous...
M. Benjamin : ...ville de
Montréal, très content de vous revoir donc, ici, à cette... dans le cadre de
cette consultation. Entre l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve et la
circonscription que j'ai le bonheur de représenter, et nous avons encore de
nouveaux liens puisqu'il y a un pôle de développement du Cirque du Soleil qui
s'est installé chez vous. Donc, nous partageons donc ensemble donc le Cirque du
Soleil. Donc ça, je pense que c'est bien.
Mais, revenons ici au dossier qui nous
intéresse. Comme élu de cet arrondissement, j'aimerais vous entendre sur
comment les citoyens de l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve...
comment est-ce qu'ils se sont appropriés du Parc olympique au fil des ans.
Est-ce qu'il y a eu appropriation? Comment cette appropriation s'est faite?
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Merci, M. Benjamin pour votre question. Il y a vraiment différents projets
que l'appropriation des gens du quartier se fait avec le Parc olympique. On a
un projet de passeport pour les écoles. On a des projets... beaucoup
d'événementiels, des écoles qui vont profiter aussi des installations du Parc
olympique. Ce que je pense... je dirais peut-être malheureusement, souvent
cette appropriation-là est souvent de type événementiel, de type, O.K., là, il
se passe quelque chose, on a un événement, on a une entente pour un projet, on
y va. Est-ce que la... je mentirais de dire qu'il y a une appropriation
quotidienne. Toutefois, avec le projet de réaménagement de la rue
Pierrre-De Coubertin qui va être moins une frontière difficile à franchir,
le réaménagement du tournebride et de tout cet espace-là, ça va vraiment rendre
le Parc olympique, je pense, plus agréable à déambuler à la fois pour les
touristes, mais aussi pour les gens du quartier. Mais vraiment la question de
créer des connexions entre Hochelaga-Maisonneuve et le Parc olympique, c'est au
coeur de nos préoccupations.
En tant qu'anciens commerçants de la rue
Ontario aussi, on se penchait sur cette question-là, mais le prolongement du
SRB Pie-IX entre autres parce que présentement le SRB Pie-IX, qui va
être une superbe installation, va de Laval jusqu'à Pierre-De Coubertin, on
oublie complètement tout l'est... tout le sud d'Hochelaga-Maisonneuve. Donc,
une deuxième phase pour le SRB Pie-IX va être très importante pour
connecter la population avec le Parc olympique. Puis, disons-le, plus on est
proches de Sainte-Catherine, plus on est au sud, plus on a des populations aux
prises avec des problèmes de différents types de pauvreté ou de différentes
problématiques, et ces gens-là grandissent à l'ombre du stade, mais souvent
n'en profitent pas assez. Donc, c'est, je pense, une multitude d'interventions
qui va faire qu'il y a une réappropriation. On va dans le bon sens
présentement. Donc, moi, je suis assez optimiste par rapport au travail qui est
en cours présentement.
M. Benjamin : Pour ce qui
est du développement économique, donc plusieurs présentations avant vous
aujourd'hui ont parlé du caractère... en fait, du potentiel, du potentiel
économique important, du développement de ce pôle sportif et culturel qu'est le
Parc olympique, notamment création d'hôtels, d'entreprises, de petits
restaurants. En quoi cette vision-là cadre avec la vision du développement
économique portée par l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve autour...
dans ce secteur?
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Je pense que tout est une question d'équilibre en fait. On cherche à la fois de
créer un pôle... bien, c'est déjà un pôle touristique, le troisième pôle
touristique montréalais, le Parc olympique. On cherche donc... tantôt, la
représentante de Tourisme Montréal parlait de créer des restaurants, une
gastronomie qui fait aussi la fierté de Montréal souvent parce qu'on a une
grande gastronomie. Mais il ne faut pas... il faut garder en tête aussi que le
Parc olympique s'est installé au coeur d'un quartier relativement pauvre et que
le développement de la zone commerciale doit aussi profiter aux gens qui
habitent, 365 jours par année, le quartier, et non pas seulement le couple
d'Allemands qui aime vraiment ça marcher, il faut croire, qu'ils viennent en
profiter. Donc, on souhaite un équilibre dans tout ça.
• (16 h 20) •
Et, moi, je pense particulièrement, là, au
coin de Pierre-De Coubertin et Viau, on a le HLM Boyce-Viau qui
est... qui a vécu beaucoup de transformations dernièrement et maintenant il est
occupé par beaucoup, beaucoup de minorités culturelles. Et ces jeunes-là sont
en face du stade, là, et ils ne l'habitent pas, ne l'occupent pas et ne
trouvent pas de lien avec cette installation-là. Donc, c'est...
M. Lessard-Blais (Pierre) :
...qui a vécu beaucoup de transformations dernièrement et, maintenant, il est
occupé par beaucoup, beaucoup de minorités culturelles.
Et ces jeunes-là sont en face du stade,
là, et ils ne l'habitent pas, ils ne l'occupent pas, et ils ne trouvent pas de
lien avec cette installation-là. Donc, c'est pour ça qu'ils ont travaillé avec
les billets. Mais est-ce qu'on peut travailler, entre autres, avec les jobs
d'été, tu sais, quand il y a des emplois d'été, hein? Tantôt, on parlait du festival
JACKALOPE, là. Est-ce qu'on pourrait demander à ce que ce soit des jeunes
d'Hochelaga-Maisonneuve qui soient embauchés pour, justement, participer,
prendre possession du Parc olympique? Parce que c'était assez, assez
particulier de rencontrer la directrice générale du centre d'animation
Boyce-Viau et d'apprendre qu'au final il y avait très peu de... on utilisait
très peu le Parc olympique.
Mais là on travaille avec... Tous les
efforts dont j'ai parlé, je pense que ça va dans le bon sens, mais on doit...
ces efforts-là doivent être soutenus parce que ce n'est pas vrai qu'on a toutes
les solutions et que tout fonctionne bien présentement. Il y a du bon travail
qui a été fait, il y a encore du bon travail à faire.
M. Benjamin : Merci. Sur la
question de la gouvernance, je pense que la demande principale formulée par la
ville de Montréal, c'est à l'effet d'avoir un siège sur le conseil
d'administration de la future société. Or, en attendant de prendre connaissance
du document que la ministre doit nous déposer, donc, on apprend qu'il y a un
partenariat, déjà, quinquennal entre la ville et la RIO. Est-ce que ce
partenariat-là ne vous semble... Il me semble que... La lecture sommaire que la
ministre nous a faite tout à l'heure me semble être quelque chose d'assez
complet. Est-ce que, selon vous... En quoi... En fait, moi, j'aimerais savoir
en quoi un siège de plus, un siège sur cette nouvelle société là, donc, serait
différent de ce qu'il y a déjà, de ce qui existe déjà?
Mme Lavigne Lalonde (Laurence): Un
partenariat, c'est bien, mais après ça, on peut avoir d'autres façons de
discuter et d'échanger. Avoir un siège sur un conseil d'administration, avoir
un siège sur une instance de gouvernance nous permet aussi d'échanger, et de
voir plus de choses qui arrivent en amont, et de ne pas simplement discuter de
ce qu'on pense qui, d'office, fait partie des éléments qui nous sont communs.
Il y a des éléments qui peuvent venir de l'extérieur qui peuvent avoir un
impact sur la ville de Montréal, sur l'arrondissement, sur Espace pour la vie.
Et je pense que d'avoir... ça nous
permettrait d'avoir une vision d'ensemble plus intéressante, permettrait de
faire des liens, peut-être, qu'on ne fait pas parce que, quand on a une réunion
ou une entente, on s'intéresse à ce qui est là-dedans. On n'a pas toujours la
vision globale, la vision périphérique. Donc, c'est en ce sens-là qu'on trouve
que ça pourrait être intéressant. Et ça nous permettrait aussi de ne pas
simplement s'asseoir ensemble quand on a chacun des travaux d'infrastructures,
quand on a chacun des éléments qu'on doit apporter à cette table-là. Ça nous
permet tout simplement d'avoir cette discussion en continu sur l'ensemble des
projets de l'un et de l'autre, là. Pour nous, il y a vraiment une plus-value à
être sur ce conseil d'administration.
M. Benjamin : Un aspect que je
pensais que vous alliez aborder, mais je crois que... Parce que je connais déjà
votre engagement dans ce... sur cette thématique-là, donc je sais que vous avec
déjà réfléchi, que vous agissez en ce sens. C'est la question relative à la
gentrification dans l'arrondissement Mercier—Hochelaga-Maisonneuve. Comment
vous voyez... Donc, c'est une question qui a été abordée lors des précédentes
présentations. Comment vous voyez... Et comment... Jusqu'où êtes-vous arrivés,
là, à une réflexion en lien avec les futures orientations de cette société de
développement?
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Bien, la question de la gentrification est au cœur de nos préoccupations, que
ce soit de l'administration Plante, à la ville de Montréal, ou dans notre
arrondissement. On sent que, sur le terrain, là, les loyers montent de façon
très, très rapide. Puis malheureusement, quand on fait simplement un peu un
historique sur Kijiji, ou quelque chose comme ça, ça monte extrêmement vite
dans le quartier, là. Donc, nous, on s'est positionnés fortement pour avoir un
encadrement rigoureux des plateformes telles qu'Airbnb. Dans ce sens-là, je
pense que le gouvernement, actuellement, fait un très bon travail avec son
règlement pour mieux encadrer les pratiques. Parce qu'en effet, qui dit pôle
d'attraction qui se développe dit un certain intérêt pour de l'hébergement
illégal dans le coin. Donc, c'est certain que nous, on est très... on suit ce
dossier-là de façon très rigoureuse. Le...
Après ça, je pense que tout le quartier
Hochelaga-Maisonneuve souhaite se réapproprier le Parc olympique. Tout le monde
en est très fier, peu importe la classe sociale, peu importe... Donc, on veut
avoir des activités. Et souvent, les activités sont gratuites. Souvent, les
activités sont des excellents moments de mixité sociale, des excellents moments
où est-ce que les gens qui viennent... qui ont différents bagages se côtoient
pour...
M. Lessard-Blais (Pierre) :
...on est très fiers, peu importe la classe sociale, peu importe... Donc, on
veut avoir des activités et souvent les activités sont gratuites, souvent, les activités
sont des excellents moments de mixité sociale, des excellents moments où est-ce
que des gens qui viennent, qui ont différents bagages, se côtoient pour une
grande occasion et partagent une expérience commune. Donc, dans ce sens-là, je
pense qu'on doit continuer ces événements-là qui sont gratuits et ouverts à
tous. Merci, M. Benjamin.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Alors, nous y allons avec le député de Rosemont, vous avez
encore 2 min 45 s.
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. M. le maire, Mme la conseillère, merci d'être là. On partage un territoire
commun, mais des préoccupations communes aussi, on l'a vu, là, ces derniers
jours, je dirais même qu'on l'a entendu ces derniers jours. Vous avez parlé des
nuisances de bruit, là, ce coup-ci, ça part d'Hochelaga-Maisonneuve puis ça
finit dans Rosemont, le son semble monter vers là. Vous demandez donc d'avoir,
au moins, une personne de la ville... en fait, ça, c'est ma formulation, parce
que vous êtes plus raisonnable que moi, vous dites «une personne», moi, je
dirais, au moins, une personne. Mon collègue, que vous connaissez, M. Leduc d'Hochelaga-Maisonneuve,
lui, demande, oui, de la ville, mais quelqu'un d'Hochelaga-Maisonneuve aussi.
Je ne la dépose pas, elle a déjà été déposée, le collègue de Mégantic en a
parlé tout à l'heure, c'est une belle lettre d'amour au Stade olympique, ça
n'arrive pas trop souvent des lettres d'amour au Stade olympique, vous pouvez
la lire, c'est intéressant.
Pourquoi demander juste une personne au
C.A. et une personne de la ville? Ça ne me paraît pas très ciblé, ça peut être à
peu près n'importe qui, à la limite, ça pourrait être quelqu'un du West Island,
on n'a rien contre, là, mais pourquoi pas quelqu'un de plus proche et pourquoi
pas deux ou trois?
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Nous, on a pris connaissance de la demande du député d'Hochelaga-Maisonneuve et
on est très ouverts à sa recommandation, là. En effet, nous, ce qu'on souhaite,
c'est créer le plus de liens possible pour que la communauté puisse profiter au
maximum de ces installations uniques au Québec, si ce n'est pas unique au
monde, donc très ouverts à davantage de sièges. Nous, en tant qu'administration
à la Ville de Montréal, on a fait la demande que notre administration soit
représentée par un membre, mais si l'Assemblée souhaite ouvrir à davantage de
représentants de la communauté, ça peut être une très bonne chose, on n'y est
pas du tout fermés.
M. Marissal : D'accord. Très
rapidement. Avez-vous été contactés par 4U2C ou Cirque du Soleil? Avez-vous eu
des détails au niveau administratif et électif de la Ville de Montréal, quant à
leur projet, qui caresse notamment des projets d'éclairage? Est-ce qu'il y a eu
des contacts avec le politique?
M. Lessard-Blais (Pierre) :
Pas avec nous deux...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 25 secondes.
M. Lessard-Blais (Pierre) :
...pas à notre connaissance, mais on peut faire la vérification et vous
revenir.
M. Marissal : Alors, je vais
donner mes 15 secondes à ma collègue de Gaspé, parce que je ne peux rien faire
avec.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Alors, nous y allons avec la députée de Gaspé. Vous avez deux
minutes et...
Mme Perry Mélançon :
...quelques poussières.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...et on va vous accorder 55 secondes.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour. Bien heureuse de vous rencontrer, à défaut de
pouvoir mettre un chapeau de députée urbaine, je vais mettre mon chapeau de porte-parole
en matière de tourisme de mon groupe parlementaire. J'aimerais vous entendre, à
titre d'élus, j'imagine que ça vous arrive à l'occasion de vous faire
questionner sur toute la question de la crise de la main-d'oeuvre qui touche le
secteur touristique et dont le Parc olympique ne sera pas à l'abri de ces contraintes-là.
Et, comme on parle de la vocation qui va un petit peu changer, j'imagine que
vous allez devoir composer avec tous ces enjeux-là, les défis que représentent
la crise, la pénurie de main-d'oeuvre, si on veut développer le niveau
commercial, et tout.
Comment on s'y prend? Est-ce qu'il y a des
mesures que vous souhaitez recommander au ministère du Tourisme, par exemple,
ou à RIO, en matière de lutte contre cette pénurie de main-d'oeuvre dans le
secteur touristique?
• (16 h 30) •
Mme Lavigne Lalonde (Laurence):
Bien, j'aimerais juste commencer en revenant un peu sur — merci pour
la question — sur ce qu'on mentionnait précédemment sur... pour nous,
l'importance d'avoir une réflexion sur la vocation. Oui, c'est un pôle
touristique, mais au-delà de ça, qu'est-ce qu'on veut y faire, quel type
d'événement, à quelle fréquence? Donc, cette réflexion-là, pour nous, est
essentielle avant de pouvoir parler de pénurie de main-d'oeuvre ou de trouver
des solutions à ça, de se dire : Qu'est-ce qu'on veut faire de ce pôle-là
collectivement? Quel est la place de l'événementiel? Quel type d'événementiel?
On parle, dans le rapport, de l'importance du volet éducatif et familial, il se
retrouve où? Est-ce qu'il se retrouve dans des événements? Est-ce qu'il se
retrouve dans des foires? Est-ce qu'il se retrouve dans d'autres types
d'événements? Je pense que cette question-là mérite d'être approfondie avant de
pouvoir, à mon sens, répondre plus précisément à cette question-là. Mais la
crise de la main-d'oeuvre, c'est vrai que tout le monde y est touché, là, donc
ça va être quelque chose...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Lavigne Lalonde (Laurence):
...éducatif et familial, il se retrouve où? Est-ce qu'il se retrouve dans les événements,
est-ce qu'il se retrouve dans des foires, est-ce qu'il se retrouve dans
d'autres types d'événements? Je pense que cette question-là mérite d'être
approfondie avant de pouvoir, à mon sens, répondre plus précisément à cette question-là.
Mais la crise de la main-d'oeuvre, c'est vrai que tout le monde y... est touché,
donc ça va être quelque chose à regarder.
Mme Perry Mélançon : Donc, si
je comprends bien, votre message, aujourd'hui, c'est vraiment principalement la
concertation avec les élus aussi au niveau municipal, avec les acteurs du
milieu, les résidents. Donc, de trouver des moyens de se concerter dans tout le
processus, et pour l'avenir de la gestion de la société qui sera mise en place.
M. Lessard-Blais (Pierre) : Oui,
en effet, il y a la concertation, mais c'est aussi où est-ce qu'on s'en va. On
sait que ça va... On souhaite rentabiliser cet actif-là, je veux dire, l'État québécois,
la ville de Montréal...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il reste 30 secondes.
M. Lessard-Blais (Pierre) :
...a fait beaucoup d'efforts. Où est-ce qu'on s'en va, donc, au-delà de la
concertation, mais quel avenir pour le parc, c'est au coeur de notre recommandation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
15 secondes.
Mme Perry Mélançon : Bien,
merci de vous être déplacés à cette commission, je pense que c'était très, très
pertinent de vous avoir, voire même essentiel qu'on puisse discuter avec les
élus de la région, et on pourra peut-être se reparler d'autres projets
touristiques, éventuellement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci. Merci, Mme Lavigne Lalonde et M. Lessard-Blais, de votre présence
et de l'échange, de votre exposé. Alors, nous allons suspendre les travaux quelques
secondes, vraiment quelques secondes, parce que nous sommes à la limite, là,
nous sommes un peu en retard, de deux à trois minutes. Alors, merci encore pour
votre exposé.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 16 h 34)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...commencer. C'est bien. Bonjour. Alors, nous avons comme invités pour le
moment M. Martin Soucy, président-directeur général, et M. Frédéric Dubé,
directeur Affaires corporatives et communications, de Alliance de l'industrie
touristique. C'est bien ça? Alors, vous disposez de 10 minutes, et on vous
invite à vous présenter avant de commencer votre exposé.
M. Soucy (Martin) : Parfait.
Merci. Merci, Mme la Présidente. En premier lieu, j'aimerais saluer les membres
de cette commission, de même que le personnel qui y est affecté. Je vous
remercie de nous accueillir aujourd'hui. Mes salutations toutes particulières à
la ministre du Tourisme et à l'équipe ministérielle, de même qu'à l'équipe de
la RIO, à M. Benjamin et Mme Perry Mélançon, avec lesquels nous avons eu
l'occasion de discuter de tourisme dans la dernière année.
Alors, je me présente, Martin Soucy, je
suis président-directeur général de l'Alliance de l'industrie touristique
depuis trois ans, mais j'aimerais aussi vous faire savoir que j'ai été 15 ans à
la Société des établissements de plein air du Québec, dont vice-président
exploitation, et dans une certaine transformation des parcs nationaux...
M. Soucy (Martin) :
...M. Benjamin et Mme Perry Mélançon, avec lesquels nous avons eu l'occasion
de discuter de tourisme dans la dernière année.
Alors, je me présente, Martin Soucy, je
suis président-directeur général de l'Alliance de l'industrie touristique
depuis trois ans, mais j'aimerais aussi vous faire savoir que j'ai été
15 ans à la Société des établissements de plein air du Québec, dont
vice-président Exploitation, et, dans une certaine transformation des parcs
nationaux au Québec, il y a des similitudes avec le projet de loi actuel et le
futur de la société, donc je trouvais que c'était très intéressant comme
discussion. Avant d'entrer dans le vif du sujet, M. Frédéric Dubé,
directeur donc des communications, Affaires corporatives, à l'Alliance. Et Eje
profite de cette occasion pour remercier l'équipe de l'Alliance qui a travaillé
à la préparation de ce mémoire alors que j'étais en vacances avec ma famille,
et sur le décalage horaire aujourd'hui. Donc, vous comprendrez que non
seulement je passe des vacances au Québec, mais je vais m'inspirer de ce qui se
passe ailleurs dans le monde pour bien faire le travail qui nous incombe.
Alors, un mot sur l'Alliance. L'Alliance
est porte-voix de 10 000 entreprises réunies au sein de
40 associations touristiques régionales et sectorielles au Québec, donc on
est là pour faire le parallèle, c'est un peu comme la Fédération des chambres
de commerce, mais spécialisée en tourisme, et on est également... et très
privilégiés d'être le mandataire de la ministre du Tourisme pour réaliser la
mise en marché du Québec, sur les marchés hors Québec, dont à l'international, et
notre action se fonde toujours sur les intérêts supérieurs de l'industrie, un
engagement ferme que nous avons pris dès le départ : faire évoluer les
façons de faire au bénéfice des entreprises, des travailleurs, mais également
des communautés des régions du Québec.
Donc, vous comprendrez que notre propos
aujourd'hui va s'attarder à l'élément touristique et particulièrement plus sur
une note internationale. Donc, en 2018, justement, le tourisme a été le
cinquième secteur d'exportation d'importance au Québec avec des recettes
totales de 15,7 milliards de dollars. Les touristes internationaux, qui
représentent 25 % de l'ensemble des touristes au Québec, ont généré à eux
seuls 53 % des dépenses touristiques au Québec. Donc, à Montréal, ce ratio
hors Québec est à 49 %, c'est-à-dire le double de la moyenne provinciale,
donc il y a une concentration qui est importante. Pour le Québec, ces visiteurs
sont une véritable source d'argent neuf dans l'économie, ça nous permet de
faire... de présenter le Québec au reste du monde et on est très heureux de
pouvoir le faire, et ces gens-là passent par la porte d'entrée, qui est
Montréal, donc qui est la principale porte d'entrée du Québec, mais je dirais
qu'il y a trois portes d'entrée nationales au Canada également, qui est
Montréal, Toronto et Vancouver, donc on est très contents d'en avoir une ici
même qui y contribue.
Donc, le stade, dans tout ça, est non
seulement une prouesse architecturale reconnue, je vais le qualifier comme ça,
c'est une icône touristique, un véritable élément distinctif de Montréal à
l'international. J'imagine que notre collègue de Tourisme Montréal l'a fait
précédemment, mais il y a 19,4 millions de passagers qui ont été
accueillis à l'aéroport Montréal-Trudeau en 2018, et très certainement, vous l'avez
vu également, vous êtes passés par là, quand vous survolez Montréal de plein
jour, bien, une des icônes principales qu'on va voir, bien, c'est le Stade
olympique et ça marque vraiment l'imaginaire.
Donc, l'ensemble olympique a fait couler
beaucoup d'encre, dans l'histoire du Québec. Alors, il suffit d'une comparaison
avec les installations olympiques érigées ailleurs dans le monde pour se
convaincre qu'en rétrospective leur transition vers l'utilisation
post-olympique aura été réussie. Moi, j'avais six ans, en 1976, je me souviens
de la vente des petits stades olympiques chez Steinberg, là, ça nous ramène
assez loin, ça, ça m'a marqué; des parties des Expos de Montréal, qui
marquaient aussi; de la visite, un fameux spectacle de U2, peut-être qu'il y en
a qui ont assisté; la visite un peu plus tard du Biodôme avec mes enfants, tout
comme la tour du stade; et les parties de soccer également. Il y a un ensemble,
dans ce coin-là, qui marque et qui, selon les générations, a plu aussi, dont la
perception est différente.
Il est important de le souligner, trois
facteurs expliquent principalement la performance touristique d'une
destination : il y a d'abord les expériences de tourisme de calibre
international, un accès facile à la destination, mais également à l'intérieur
de la destination, puis les stratégies de marketing performantes. Le Parc
olympique, à titre d'icône, par son offre globale, ses efforts de programmation
événementielle participe à deux de ces trois facteurs de réussite :
l'expérience de calibre internationale, mais également on peut l'utiliser dans
la promotion au niveau international comme non seulement icône, mais avec
l'ensemble de la programmation. Et je me permets de dire que, sur le troisième,
bien, par son accessibilité, notamment en transport en commun, c'est un élément
qui est avantageux quand on le regarde d'une perspective touristique.
Au chapitre des expériences, le
développement actuel laisse présager un bel avenir pour le stade, ainsi que la
tour et l'esplanade. Le stade présente une candidature solide pour accueillir
la Coupe du monde de soccer en 2026. La tour a tout récemment accueilli ses
tout premiers locataires, et le projet de loi n° 15 va faciliter cette
pratique. Pour l'esplanade, la venue d'artistes de renommée internationale en
2019 était un phénomène tout nouveau et cette expansion risque de se poursuivre
dans les années à venir alors que la nouvelle société aura davantage de
latitude pour conclure des partenariats avec différents promoteurs pour le
volet événementiel. C'est une véritable opportunité de consolider un pôle
touristique de calibre mondial.
• (16 h 40) •
De fait, avec une révision législative,
que nous saluons, le Parc olympique acquiert la liberté d'action nécessaire à
son développement, ce qui vient accroître son pouvoir économique. La
modification législative permettra une plus grande agilité lorsqu'il sera
question de saisir des opportunités ou de mettre en oeuvre des partenariats...
M. Soucy (Martin) : ...et un
pôle touristique de calibre mondial. De fait, avec une révision législative,
que nous saluons, le Parc Olympique acquiert la liberté d'action nécessaire à
son développement, ce qui vient accroître son pouvoir économique. La
modification législative permettra une plus grande agilité lorsqu'il sera
question de saisir des opportunités ou de mettre en oeuvre des partenariats de
longue durée afin d'optimiser la performance financière de ce bien public, et
ce, au bénéfice de la destination et de l'ensemble des contribuables québécois.
En ce qui a trait au volet plus marketing,
soulignons que l'alliance s'est engagée à promouvoir le Québec comme
destination de calibre mondial. Pour ce faire, on déploie une stratégie qui
repose non seulement sur la marque QuébecOriginal, mais également sur des
expériences pour être en mesure de bien présenter le Québec aux touristes à
l'international.
Il y a huit expériences, et le Parc
olympique permet non seulement... et participe à faire vivre deux de celles-là,
très importantes, qui sont Villes vibrantes et festivités, de même que Culture
et histoire. Les infrastructures olympiques ont un potentiel de mise en marché extraordinaire
pour faire... donc la destination. Avec 67 % de ventes de visites guidées au
Stade ainsi qu'à l'observatoire de la Tour auprès de la clientèle
internationale, l'alliance se réjouit de l'intérêt du gouvernement à vouloir
optimiser le site, ce qui devrait permettre d'accroître la performance d'un
symbole fort pour la métropole.
Dans cet esprit, et pour une plus grande
synergie, l'alliance considère la consolidation du pôle touristique, réalisée
en complémentarité, je tiens à le souligner, avec Espace pour la vie... parce
que c'est important, et on est choyés de pouvoir avoir autant d'attraits dans
un seul lieu, et ça, il faut le souligner. Le Stade Saputo également va
participer à accroître la capacité du pôle à attirer les visiteurs. Ça, c'est
un enjeu, en tourisme, d'avoir dans un lieu assez de... pour attirer les
voyageurs dans un endroit... qui, en ce moment, à Montréal, sont quand même
concentrés dans le Vieux-Port ou encore au centre-ville, très certainement que
Manuela en a parlé tantôt. Donc, à cet égard, pour l'organisation que nous
représentons, il est impératif que le tout soit développé en plaçant le
voyageur au coeur, pour s'assurer de répondre aux attentes de ceux-ci.
Situé à l'extérieur des pôles touristiques
du centre-ville, comme je le disais, et du Vieux-Port, le Parc olympique a le
potentiel de jouer un rôle majeur dans une optique de développement de tourisme
durable. Ça, également, je tiens à le souligner. Tourisme Montréal vise 1,5
million de nuitées additionnelles, soit une croissance de 6 % d'ici 2022,
ça les place au-delà de la croissance mondiale qui est prévue. Et pour soutenir
cette croissance et accroître la capacité d'absorption touristique de la
métropole, il est essentiel de répartir les visiteurs... se fasse également en
périphérie. Donc, il y a des zones qui sont plus traditionnelles. Cela étant
dit, les destinations responsables de par le monde le savent, et ce sera un
avantage distinctif, je pense, dans le futur — et je vais vous parler
de développement durable — que ce développement doive permettre à la
fois de maintenir l'intégrité de l'environnement ou se fasse dans son respect,
et considérer les intérêts des parties prenantes, dont notamment les résidents
du quartier, qui peuvent faire une différence également dans l'accueil, puis
c'est un pilier qui nous est reconnu, au Québec, comme élément distinctif,
l'accueil chaleureux de la population, c'est un élément important. Et naturellement
de viser l'efficience économique.
Donc, en conclusion, le Parc olympique est
non seulement une prouesse architecturale reconnue, c'est une icône
touristique, un véritable élément distinctif de Montréal à l'international.
L'alliance salue donc le projet de loi qui vise à moderniser le cadre
législatif entourant sa gestion. Dotée d'une plus grande agilité, la nouvelle
société obtiendrait la liberté d'action nécessaire pour développer et exploiter
le plein potentiel de ce symbole fort en respect des communautés locales, et
l'alliance est vraiment impatiente de poursuivre la collaboration avec nos collègues
de la future société, de la RIO, actuellement. Merci de votre attention.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci pour votre exposé. Nous commençons donc la période d'échange. Mme la
ministre, vous disposez de 16 min 30 s.
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la Présidente. M. le président-directeur général, M. Dubé, merci de votre
présence. Je vais aller... En fait, vous m'avez interpellée avec le développement
durable. Vous savez que Michel, M. Labrecque, a fait des efforts colossaux au
fil des ans pour rendre le Stade olympique avec une empreinte beaucoup moins
grande que ce qu'elle a déjà eu par le passé, et il réussit très, très bien,
d'ailleurs, réussit à sauver des coûts, en termes de chauffage, pour le Stade
olympique.
Le tourisme durable, parce que le stade en
est un, hein, c'est du développement durable, dans 50, 75, 150 ans d'ici, le
stade n'aura pas bougé... Parlez-moi donc du tourisme durable. Est-ce qu'on le
voit beaucoup? Est-ce que ça pourrait être, pour vous, pour l'alliance, un
angle dont vous pourriez faire la promotion à l'international, qu'au-delà
d'être une icône, d'être l'histoire des Jeux olympiques tenus à Montréal, que
son pôle tourisme durable pourrait être un élément de vente?
M. Soucy (Martin) :
Définitivement, ça s'insère dans possiblement votre future stratégie de développement
économique du tourisme de façon générale. C'est un pilier important des membres
du conseil d'administration que nous représentons. On entend beaucoup parler de
surtourisme, là, je vais me permettre, on ne peut pas dire qu'en...
Mme Proulx (Berthier) :
...durable pourrait être un élément de vente?
M. Soucy (Martin) :
Définitivement, ça s'insère dans possiblement votre future stratégie du
développement économique du tourisme de façon générale. C'est un pilier
important des membres du conseil d'administration que nous représentons. On
entend beaucoup parler de surtourisme, là, je vais me permettre, on ne peut pas
dire qu'en ce moment on est nécessairement affectés par ça au Québec de façon
générale. Mais si on est bien préventifs puis qu'on gère bien notre
développement pour le futur, ça fera en sorte justement que ça va devenir un
élément distinctif. Les touristes qui se déplacent sur la planète vont
définitivement rechercher des endroits qui ont été soucieux d'aborder leur
développement touristique par la voie du développement touristique durable, et
ça, ça peut se faire. On est... si je reviens à mon expérience dans les parcs
nationaux, à la fin des années 1999, quand on a parlé d'arriver avec une
société d'État à vocation commerciale pour rentabiliser ou simplement générer
des revenus supplémentaires, ou rendre plus accessibles les parcs nationaux, ça
ne remettait pas en cause la mission de conservation de ces territoires-là.
Donc, si on fait le parallèle avec le stade, dans la mission, la modification,
bien, il y a une façon de s'y prendre. Moi, j'ai entièrement confiance dans
l'équipe, M. Labrecque qu'il puisse aller dans ce sens-là. Et je sais
aussi, pour en avoir parlé avec vous, que le développement durable est au coeur
de vos préoccupations, Mme la ministre, et que ça va faire partie de la stratégie.
Donc, automatiquement, oui, ce sera un avantage pour répondre à votre question,
dans le futur, si c'est développé de cette façon-là.
Mme Proulx (Berthier) :
L'Alliance de l'industrie touristique du Québec qui est un mandataire du
ministère du Tourisme du Québec, dites-moi, avec votre vaste expérience, vous
vendez le Québec à l'international, comment on fait pour changer une perception
aussi négative qui afflige le Stade olympique depuis, je dirais, avec toujours?
M. Soucy (Martin) :
Bien, moi, la question que je me poserais en réponse, c'est : Cette
perception-là affecte qui et quelle génération? M. Dubé, justement, on
avait la discussion, lui, plus jeune, ce n'est pas que sur le paquet de
cigarettes, parce qu'il n'a pas fumé, il y a eu une taxe là-dessus. Ce n'est
pas non plus... il n'a pas été affecté par ça. Il voit l'icône. Mes enfants,
c'est la même façon. Moi, je pense que ça a trait à une génération qui a été
là, qui l'a vécu, où il y a eu du bruit médiatique alentour de ça, et, moi, je
ne veux pas revenir sur le passé, je préfère regarder le présent et l'avenir et
je ne pense pas que cette perception négative là affecte nécessairement tout le
monde, à tout le moins les touristes internationaux très certainement.
M. Dubé (Frédéric) :
C'est ce que j'allais ajouter. Il est peu probable que cette même perception
soit ressentie auprès de nos touristes internationaux.
M. Soucy (Martin) : On
ne le voit pas de la même façon.
Mme Proulx (Berthier) :
En terminant, avant de passer la parole au député, comment vous croyez que vous
allez devoir ou pas changer votre méthode de travail avec M. Labrecque,
son équipe, avec la RIO pour vendre le Québec à l'international? Quelle place
allez-vous consentir à la RIO, à la société, là, prochainement et comment vous
travaillez avec M. Labrecque pour positionner très, très fortement
l'icône?
M. Soucy (Martin) :
D'abord, on a une excellente collaboration avec les membres de la RIO déjà. Il
faut savoir, par exemple, qu'une porte d'entrée comme Montréal, si on veut...
parce qu'on parle beaucoup des régions du Québec, on peut attirer ici, la porte
d'entrée sert comme aimant. Donc, les attraits qu'il y a à Montréal peuvent
aussi servir de vitrine pour exposer les attraits touristiques dans les régions
du Québec.
On a déjà commencé à aborder un projet
avec l'équipe du Parc olympique pour exposer, avec la marque QuébecOriginal,
les différentes expériences, mais également les régions donc aux millions de
touristes. C'est une opportunité pour leur présenter le Québec et aussi les
faire revenir dans une prochaine visite ou autre. Donc, la collaboration va se
poursuivre.
Pour le reste, nous, on porte ce que les
entrepreneurs québécois développent comme expérience touristique au Québec
partout et ce que la société d'État développera également donc avec les projets
à venir, et on s'en sert déjà comme icône, on veut... et notamment dans la
campagne de cette, on porte une attention aux icônes montréalaises, et à cet
égard-là on va continuer dans ce sens-là.
Mais il y a des projets où on peut aller
plus loin, que ça soit avec M. Labrecque, mais également avec, par
exemple, le Palais des congrès où il y a déjà des masses de touristes qui sont
là. Mais comment on leur présente les... on met en vitrine les expériences
régionales de la Gaspésie, par exemple, et permettre de donner l'impulsion de
visiter ces régions-là? Donc, on va poursuivre cette excellente
collaboration-là puis en l'amplifiant naturellement dans le futur.
Mme Proulx (Berthier) :
C'est bon pour moi, Mme la Présidente. Merci, M. Soucy, merci,
M. Dubé.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, la parole est à la députée
d'Abitibi-Ouest.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci, Mme la Présidente. Messieurs, félicitations. Quelle action la Société de
développement et de mise en valeur du Parc olympique pourrait contribuer à
améliorer l'offre pour le tourisme sportif et quels sont les besoins
particuliers de ce type de tourisme?
• (16 h 50) •
M. Soucy (Martin) :
C'est une excellente question, et je n'en suis pas le spécialiste. Il y a
actuellement, sur la planète, un engouement pour le suivi des événements
sportifs de façon générale. Si on prend comme la FIFA, c'est un exemple, vous
voyez des déplacements sur des périodes en utilisant, et là, c'est très bien,
des infrastructures qui sont existantes, pour nous, c'est encore plus précis.
En fait, les besoins qui ont trait possiblement aux athlètes en tant que tels,
mais les touristes qui suivent ça, bien là, c'est tout ce qu'on appelle... je
vais dire le mot...
M. Soucy (Martin) : ...la
FIFA, c'est un exemple, vous voyez des déplacements sur des périodes en
utilisant, et là, c'est très bien, des infrastructures qui sont existantes.
Pour nous, c'est encore plus précis.
En fait, il y a... Les besoins qui a trait
possiblement aux athlètes en tant que tels, mais les touristes qui suivent ça,
bien là, c'est tout ce qu'on appelle... je vais dire le mot entre guillemets,
des «fans», mais... des supporteurs, hein, des supporteurs, qui sont avides. Et
là, vous l'avez dans l'exemple plus probant à Montréal de la formule 1, qui
n'est pas le même type, mais c'est quand même un sport, où vous avez une manne
de touristes qui sont là. Puis les besoins vont être différents selon les types
d'événements puis les types de supporteurs qui vont suivre. Mais je ne vois pas
de grande différence entre les gens qui vont suivre les événements sportifs
dans les besoins particuliers. C'est l'animation et c'est une... je vous
dirais, je retournerais en disant que c'est une opportunité de présenter par ce
facteur-là ou cette... Les événements qui seront tenus, bien, c'est une
opportunité de présenter la destination pour inciter ces gens-là, au même titre
qu'on peut le faire en tourisme d'affaires, pour inciter les gens à revenir.
Donc, non seulement de bénéficier de la destination au moment où ils sont là,
avant l'événement, après l'événement, pendant, naturellement, là, c'est
concentré sur ce qui va se passer, mais de permettre ça, mais de pouvoir se
positionner pour leur donner le goût de pouvoir se positionner pour leur donner
le goût de revenir au Québec par la suite. Là, je pense qu'il y a vraiment une
opportunité.
Et le voyageur aujourd'hui est beaucoup
basé sur les intérêts très particuliers qu'il recherche. Donc là, vous en avez
qui sont touchés par le tourisme sportif, mais des fois il y a des conjonctions
avec d'autres éléments, et ça amène naturellement une couverture média qui est
fabuleuse pour la destination.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
...dernière question : Avez-vous des commentaires à formuler concernant la
structure administrative ou sur les mesures de gouvernance qui seront mises en
place par ce projet de loi?
M. Soucy (Martin) :
C'est une très bonne question également. Je peux seulement faire de mon
expérience de ce qu'on a vécu à la SEPAQ, il y a aussi un conseil
d'administration sur la gouvernance... J'entendais tantôt que les
administrateurs sont nommés pour leur expertise au sein d'un conseil. Les administrateurs,
parce qu'on l'a fait également à l'alliance, ils sont en place pour réaliser la
mission de l'organisation. Ce qu'on a fait dans le cas des parcs nationaux pour
impliquer bien la population et le milieu environnement, on a créé des tables d'harmonisation,
qui faisaient... dont les municipalités étaient membres, les utilisateurs
également, la population. C'est une formule qu'on a implantée dans
24 régions au Québec. Ça a très, très bien fonctionné avec les sites. Moi,
j'ai été directeur du parc national du Mont-Tremblant, j'ai eu l'occasion de le
mettre en place et, après ça, d'aller assister à... quand j'étais
vice-président aux ...., et ça permet cette implication-là.
Donc, sur la gouvernance, il y a un rôle
au conseil d'administration, il peut y en avoir d'autres instances, donc je
comprenais qu'il y avait déjà des instances de formées, qui peuvent voir
l'ensemble des éléments d'arrimage de la société puis des activités de la
société avec la communauté. Donc, sur la gouvernance, ce serait mon commentaire
par l'expérience que j'ai vécue dans un domaine similaire.
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Merci beaucoup. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Maintenant, la parole est à la députée de
Labelle.
Mme Jeannotte : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour, monsieur. Justement, je viens de vous entendre que
vous avez déjà travaillé à Mont-Tremblant. Moi, j'ai la chance d'être députée
de Labelle, donc j'ai la fabuleuse région de Mont-Tremblant dans mon comté et
je viens de Montréal-Est par ailleurs, et mon enfance, oui, bizarrement...
donc, moi aussi, j'ai assisté à des spectacles de Diane Dufresne au Stade
olympique qui ont marqué ma vie.
Mais je me demandais si vous aviez eu
l'occasion de réfléchir... Vous savez, je pense ne pas me tromper
en — je vais revenir à la réflexion, là — en disant qu'une
des perceptions peut-être négatives du Stade olympique était du fait que ça
coûtait très cher en taxes, hein, à l'ensemble des contribuables. Et, étant
député d'une des régions, moi, je réfléchis beaucoup comment on peut faire
profiter les gens de Montréal, de ma belle montagne au Mont-Tremblant, et
l'inverse, comment on peut faire profiter le Stade olympique à des gens qui
habitent à Mont-Laurier, notamment, ou dans les régions éloignées.
Avez-vous eu l'occasion de réfléchir... je
pense à mon Ironman cet été qui a eu... j'avais 2 800 athlètes au
cours des cinq dernières années, j'avais 89... il y a 89 pays qui ont été
représentés. Avez-vous eu l'occasion de réfléchir à, donc, cette capacité de...
Comment on pourrait, donc, travailler pour faire en sorte que le tourisme à
l'international sache et... non seulement sache, mais profite de ces grands
pôles qu'offre le Québec? Et quelle serait, donc, la façon de promouvoir encore
plus ces deux pôles?
M. Soucy (Martin) :
Merci pour votre question. C'est effectivement un défi qui nous attend dans les
prochaines années. On ne saisit pas encore assez les opportunités de ce
déplacement-là. Je me permettrais de dire que peut-être les régions, les unes
entre les autres, ont été beaucoup en compétition dans les dernières années,
puis c'est normal, le système était comme ça. Et on a vraiment, depuis les
trois dernières années, travaillé très fort à unir tout le monde. Si on veut
faire une véritable différence face à la concurrence internationale en
tourisme, il faut bien comprendre qu'on ne peut pas travailler de façon
individuelle. Il faut travailler tout le monde ensemble. Parce qu'il y a
d'autres destinations qui s'organisent plus vite que nous autres, mieux encore,
et tout ça. Donc, on est dans ce ... là. Et avec les associations touristiques,
vous en avez dans la région, bien, il faut...
M. Soucy (Martin) : ..à unir tout
le monde. Si on veut faire une véritable différence face à la concurrence
internationale en tourisme, il faut bien comprendre qu'on ne peut pas
travailler de façon individuelle. Il faut travailler tout le monde ensemble,
parce qu'il y a d'autres destinations qui s'organisent plus vite que nous
autres, mieux encore, et tout ça.Donc, on est dans ce pas-là, et avec les
associations touristiques – vous en avez dans la région – bien, il faut que
l'évolution des façons de faire quand il y a des événements sportifs, par
exemple, qu'on puisse être présent pour présenter le reste de l'offre
touristique, non seulement d'une région, mais le reste de l'offre de tourisme
du Québec. L'objectif, c'est de donner le goût à ces touristes-là de revenir,
comme je le disais tantôt. Donc, il y a une présence physique qui pourrait se
faire dans le futur, ça amène des transformations mêmes du rôle. Prenez juste –
je fais un parallèle avec l'accueil touristique – en ce moment, là, vous
arrivez à la porte du nord pour reprendre votre magnifique région que j'ai
habitée, on arrive à la porte du nord, on présente.
Mais aujourd'hui, le touriste se déplace,
il peut avoir les applications mobiles, il y a toutes sortes de façons de
présenter l'offre, mais il restera que, notamment lors du Ironman, bien, il y a
une concentration de personnes dans un lieu physique précis, et on pourrait
présenter tout simplement l'offre, ou encore venir s'insérer dans les éléments
de promotion de ces activités-là. Et, du côté de Montréal, bien il y a une
responsabilité, et on en discute déjà avec les gens de Tourisme Montréal qui
sont très, très ouverts aux faits. Et également les autres portes d'entrée,
Québec aussi présente une opportunité, la même chose pour Gatineau sur le
marché ontarien. L'opportunité de présenter au-delà de l'offre régionale, bien
de l'offre un peu plus du Québec de façon globale. Et, ça, ça va se faire en
promotion, en présence physique, mais en utilisant les plateformes numériques
déjà qui sont en place, mais il va falloir diversifier et s'ouvrir. On
travaille là-dessus depuis trois ans, la ministre l'a répété aux Assises du
tourisme régulièrement, également. Et on est fort convaincus, on l'espère en
tout cas, je vais passer un message en dehors, que la stratégie touristique à
venir va permettre ça. Mais, effectivement, les moyens... les gens sont déjà en
réflexion, là-dessus, puis on est créatifs, donc, on va trouver les bons
moyens, mais il faut le faire. Il faut passer de l'action à... de la parole à
l'action, en fait.
Une voix
: Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres questions? Non? Parfait. Il resterait trois
minutes, si vous avez d'autres questions. On y va?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
Mme Proulx (Berthier) : Ça
doit être un défi, quand même, M. Soucy, de vendre à l'international un lieu
comme le Parc olympique, le Stade olympique, sa mise en marché, l'attrait sur
l'international, mais s'assurer en même temps que les gens
d'Hochelaga-Maisonneuve, de Rosemont, de Montréal entier puissent aussi trouver
satisfaction là-dedans. Comment on fait pour marier une campagne
internationale, puis que le Montréalais, le Québécois ne se sente pas
interpellé à se réapproprier le stade?
M. Soucy (Martin) :
J'écoutais tantôt ce qui se disait, puis je vais encore faire un – je m'excuse
de le faire avec les parcs nationaux, parce que c'est ancré dans les régions –
mais il n'y avait pas moins grands fans que la population locale de son propre
parc national. Je l'ai vécu comme directeur à Oka, puis la population là-bas,
il y avait un lieu qui était magnifique et magique. Moi, j'ai été élevé dans
ces collines-là, puis j'ai eu le plaisir de diriger ce site-là. Tremblant,
c'était la même chose. La population locale n'utilise pas en
Abitibi-Témiscamingue, pareil. En Gaspésie, à certaines exceptions, il y a des
gens qui vont s'entraider dans les sentiers, et tout ça, mais effectivement,
c'est... ça s'applique à d'autres domaines. Et l'importance – puis je le voyais
dans mon rôle quand j'étais sur le terrain – que la population soit concernée
par ce qui se passe dans les infrastructures locales, bien, il y a des portes
ouvertes, il y a toutes sortes de moyens qu'on peut mettre en place. On a mis
un programme, je vous fais des exemples très concrets, là, la municipalité de
Saint-Donat pour qu'ils s'approprient le secteur de la Pimbina dans le parc
national du Mont-Tremblant, bien la municipalité a payé le droit d'accès à sa
population, on a eu une entente avec eux. Les frais qu'on a récoltés de ça, on
l'a réinvesti dans l'amélioration des infrastructures qui étaient demandées par
les citoyens.
Donc, une piste...prolongement de la piste
cyclable, je suis très heureux de voir que ça s'est fait récemment ce
projet-là, où on... sur un investissement d'un dollar de citoyen, on rajoutait
un deux dollars, puis on a réussi à faire tout ça. C'est un exemple concret de
mesures qui peuvent être mises en place.Il s'agit d'être à l'écoute. Moi, je
suis convaincu que l'équipe du Parc olympique sont déjà à l'écoute. C'est
important de le faire en phase avec la population. Oui, je vous l'ai déjà dit,
Mme la ministre, c'est important de faire redécouvrir le Québec aux Québécois
puis aux Québécoises, parce que les touristes internationaux, c'est un apport,
mais la population, les Québécois voyagent beaucoup, hein, on prend... bon...
Et, on peut aussi refaire découvrir, n'avez-vous pas dit vous-même qu'un
week-end de plus, c'est 3 milliards dans l'économie? Bien, on n'a rien à
envier à d'autres destinations, et je pense qu'il faut rouvrir les yeux à cet
égard-là. Le stade est une bonne façon de faire redécouvrir... On tend à
oublier des fois nos propres attraits dans notre cour arrière.Donc, on a un
travail, mais il faut effectivement mettre en place les bonnes mesures. Je vous
en ai donné des exemples.
Mme Proulx (Berthier) : Pas
que j'invite les Québécois à sortir du Québec, mais c'est vrai parfois, quand
on sort puis qu'on revient, on fait «Wow, c'est beau chez-nous». On aurait
peut-être avantage à le faire un peu plus souvent. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci pour l'échange intéressant. Maintenant, la parole est au député de
Viau.
• (17 heures) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Merci Monsieur Soucy pour cette présentation. Donc, les mémoires de
l'Alliance de l'industrie touristique sont toujours des mémoires avec un
caractère très pédagogique. On retrouve... C'est des mémoires qu'on emporte
avec soi, parce qu'il y a beaucoup d'éléments d'information intéressants, et
puis c'est toujours un plaisir de vous retrouver. Je veux, avant même de
commencer la période de questions...
17 h (version non révisée)
M. Benjamin : ...merci, M.
Soucy, pour cette présentation. Donc, les mémoires de l'Alliance de l'industrie
touristique sont toujours des mémoires avec un caractère très pédagogique. On
retrouve... C'est des mémoires qu'on emporte avec soi, parce qu'il y a beaucoup
d'éléments d'information intéressants et puis c'est toujours un plaisir de vous
retrouver.
Je veux, avant même de commencer la
période de questions, saluer le travail qui a été fait par l'alliance au cours
des dernières années, notamment dans ce que vous venez d'évoquer, suite à une
question, tout le travail qui a été abattu pour réunir les forces vives de
l'industrie québécoise touristique... touristique québécoise pour... afin que
les régions ne se compétitionnent pas entre elles, mais davantage se
positionnent comme une seule et même force pour faire avancer l'ensemble de
l'industrie touristique québécoise. Et, Mme la ministre, donc, à chaque fois
que vous allez, donc, que vous allez continuer à encourager, à appuyer cet
effort visant à ce que les régions touristiques du Québec travaillent main dans
la main, nous allons être là pour vous appuyer.
Une voix
: Merci.
M. Benjamin : Voilà. Écoutez,
ma première question, M. Soucy, concerne justement... Je sais bien que
l'alliance est mandataire pour l'extérieur, pour le tourisme à l'extérieur,
mais c'est quelque chose, effectivement, qui me chicote comme Québécois et comme
Montréalais. L'image du Parc olympique, du Stade olympique, de la tour en
particulier, qui est une image très forte — vous le dites à au moins
quatre reprises dans le mémoire, et c'est vrai — à l'extérieur du
Québec, quand on est à l'extérieur du Québec, à l'international, c'est une
image parlante qui est très forte, très appréciée. Est-ce que vous en diriez
autant lorsque vous vous promenez un peu partout au Québec?
M. Soucy (Martin) : Votre
question est dans le sens qu'il y a d'autres images distinctives de ce type-là?
M. Benjamin : Est-ce que c'est
une image qui est autant appréciée?
M. Soucy (Martin) : Ah! au
Québec?
M. Benjamin : Au Québec.
M. Soucy (Martin) : C'est une
très bonne question. Comme vous savez, nos mémoires se font sur de la donnée
pragmatique, là. Je vous donnerais une impression... Ça serait une impression.
Je préférerais l'avoir par sondage pour la valider puis vous donner quelque
chose de juste, mais ça pourrait être intéressant de sonder, justement, sur
quelles sont les grandes icônes du Québec qui font vibrer la population
québécoise partout en région, puis je suis sûr qu'on va avoir des distinctions.
Ça serait vraiment intéressant, là. On
pourrait relancer vers la merveilleuse équipe de la direction des connaissances
stratégiques au ministère du Tourisme puis ça pourrait être quelque chose qu'on
regarde dans le futur. Mais sur l'impression, je vous donner, mais seulement
une impression personnelle puis je pense que j'errerais à ce moment-là.
M. Benjamin : Merci. Dans
votre mémoire, à la page 3, vous dites qu'il est impératif que le tout soit
développé en plaçant — je pense que c'est le... un, deux... quatrième
paragraphe — en plaçant aussi le client au cœur, pour s'assurer de
répondre aux attentes de celui-ci.
En regardant actuellement les grandes
tendances de l'industrie touristique, quelles seraient, selon vous,
exactement... qu'est-ce que le client, il veut dans le cadre d'une vision de
développement de cette nouvelle société du Parc olympique, par rapport à
l'offre touristique?
M. Soucy (Martin) : Bien,
c'est une très bonne question. En fait, les grandes tendances touristiques, de
façon générale, qui affectent le consommateur en ce moment, c'est qu'il est
très ouvert sur le monde expérimenté. Il a accès à une foule d'informations
dans l'ère du numérique et, de façon générale, le touriste a vu d'autres
destinations. Donc, il a une exigence sur la qualité de ce qui est livré sur
place et on est dans l'ère, en ce moment, du tourisme transformationnel.
Ce que ça veut dire, bien simplement, là,
c'est que le touriste, quand il est en voyage, il veut se voir transformé
personnellement de son expérience touristique et a ramené quelque chose à la
maison. Donc, les éléments d'histoire, de la culture, des lieux qu'il visite et
nous, Stade olympique, par son histoire, ce que ça a représenté comme symbole
et tout ça, est bien positionné dans cette phase-là.
Ensuite de ça, le touriste, fondamentalement,
fonctionne par des intérêts. La difficulté des 15 dernières années, c'est
qu'avant on parlait à des segments de clientèles très, très larges. Moi, quand
j'étais à l'école, on parlait de segments avec les codes postaux puis tout ça,
là, ça me ramène aux années 90. Aujourd'hui, il faut entretenir une
conversation en un à un avec chacun des voyageurs ou presque, selon ses
intérêts particuliers.
Donc, à partir de ça, une fois qu'on les
sait, bien ce que le Parc... et l'ensemble du pôle touristique, avec Espace
pour la vie représente, on peut aller les toucher directement dans leurs
propres intérêts et ça, on travaille de façon très pragmatique, avec de la
connaissance qui nous provient de profils qu'on met à jour avec nos collègues
du ministère du Tourisme et de Destination Canada, et ça nous permet, justement,
de bien cibler les consommateurs. Mais la recherche, c'est vraiment dans le
tourisme transformationnel, et le contact avec la population dans l'avenir est
essentiel, et fort heureusement, au Québec, c'est un élément qui nous distingue
par notre accueil chaleureux.
Donc, ça, de façon générale, là, c'est de
la façon que je peux répondre à votre question.
M. Benjamin : Donc, on ne peut
pas enfermer cette nouvelle société dans un créneau sportif. Donc, il faut,
selon vous, aller plus large.
M. Soucy (Martin) : Bien, la
tenue d'événements sportifs va sûrement teinter la future programmation, mais
je pense qu'avec l'ensemble — moi, j'élargis ça au quartier, si je
peux me permettre, au quartier olympique — va couvrir différents
intérêts, dont particulièrement celui des familles, par exemple. Mais prenons
les touristes qui sont en recherche de...
M. Soucy (Martin) : ...bien,
la tenue d'évènements sportifs va sûrement teinter la future programmation,
mais je pense qu'avec l'ensemble, moi, j'élargis au quartier, là, si je peux me
permettre, au quartier olympique, va couvrir différents intérêts, dont,
particulièrement, celui des familles, par exemple. Prenons les touristes qui
sont en recherche de... environnementaux, le Biodôme, c'est un bel exemple. Il
y a de la recherche, tantôt la dame l'écrivait, mais pour l'avoir visité aussi,
c'est tous des éléments qu'on peut mettre en valeur selon l'intérêt du
voyageur, fondamentalement. Mais je pense que dans ce que le plan de
développement, parce qu'après une loi qui créé une société il y a un plan
stratégique avec tout ce qui en découle, alors, à ce moment-là, j'imagine qu'on
va retrouver ces éléments-là, moi, je n'ai aucune crainte à cet égard-là, mais,
effectivement, c'est plus large.
M. Benjamin : Au niveau du
cadre dans lequel ce projet de loi nous arrive, vous rappelez, à la
page 11 de votre mémoire, donc, troisième paragraphe, et je cite :
«Plus significatif et d'intérêt pour l'industrie touristique, la possibilité de
signer des ententes de plus de trois ans avec les promoteurs d'évènements.»
Alors, c'est un des aspects que vous saluez dans ce projet de loi là, donc, à
côté, évidemment, du cadre normatif qui vient d'être... qui a été bonifié.
Comment voyez-vous cet équilibre, cet équilibre qu'il faut avoir, entre la
latitude nécessaire, j'ai bien dit, la latitude nécessaire, donc, pour cette
nouvelle société-là, et tout ce qui s'appelle transparence, mécanisme de
reddition de comptes? Est-ce que vous trouvez, dans le cadre du projet de loi,
tel qui'il est présenté, offre cet équilibre-là?
M. Soucy (Martin) : Bien,
définitivement, parce que, moi, je regarde, c'est très similaire à ce qui a été
créé à la Société des établissements de plein air du Québec, plus précis, dans
le fond, dans le cas des installations olympiques et, effectivement, les cadres
de reddition de comptes des sociétés d'État, parce que la loi a été fondée sur
cet élément-là, amènent toute cette transparence, cette intégrité-là, dès la
fondation. Donc, oui, tout à fait.
Puis, la liberté, c'est pour revenir sur
la possibilité de pouvoir contracter à plus long terme, c'est important. Si on
prend sur les événements, notre collègue Martin Roy du REMI... Pour bâtir
quelque chose, il faut le faire plus long terme. De signer d'année en année, ce
n'est pas évident, les gens ne reviendront pas. On ne peut pas créer, je vais
me permettre de dire, un plan d'affaires qui va se tenir, mais créer aussi une
récurrence de la population, qui puisse adopter l'événement... le succès du
jazz, du Festival Juste pour Rire, qui... on aura nommé international
aujourd'hui, c'est fait sur une stabilité à long terme. Donc, il faut que, si
on veut développer ce pôle-là, qu'on puisse bénéficier de la même latitude pour
pouvoir contracter, puis amener, justement, ces promoteurs-là à s'investir tout
en... en tout respect, là, de la population, tous des enjeux que je suis très
certain que l'équipe va regarder, mais, effectivement. Mais le cadre sur les
sociétés d'État, pour y avoir participé, puis avoir été vice-président d'une
société d'État, effectivement, on le fait en toute transparence puis avec une
reddition de comptes exemplaires. D'ailleurs, ça... on vient témoigner à
l'étude des crédits puis tout ça, donc, pour les parlementaires, je pense,
c'est très rassurant.
M. Benjamin : Et pour ce qui
est de la... au niveau de la gouvernance, plusieurs groupes, dont la Ville de
Montréal, entre autres, bien avant vous, il y a quelques minutes, demande qu'il
y ait un siège pour la Ville, donc, au sein de ce conseil d'administration là.
Comment voyez-vous le cadre de gouvernance de cette nouvelle société?
M. Soucy (Martin) : Je suis
un peu mal placé pour répondre à la question, mais je peux juste vous faire un
parallèle avec l'expérience, encore une fois, dans les bonnes règles de
gouvernance, parce qu'on est passé par là quand on a fondé l'alliance. Il faut
que les administrateurs soient là par, justement, leurs compétences peuvent
amener un input, s'ils sont là pour réaliser le plan stratégique d'une
organisation. Est-ce que le fait, pour Montréal, d'avoir un siège, puis je
comprends tout à fait le besoin et le désir d'avoir un siège directement sur le
conseil, ou est-ce qu'il n'y a pas une instance à créer pour s'assurer que la
concertation se fait, avec le milieu local, de façon efficace? Chaque région,
quand on a transféré les parcs nationaux à la SEPAQ, voulait avoir un siège sur
le conseil d'administration de cet administrateur. Il y a 22 régions
touristiques, en fait, dans le cas des parcs nationaux, c'est 18, où il y avait
un parc national, ça n'aurait pas été fondamentalement possible. Là, c'est plus
concentré, j'en conviens, mais le conseil d'administration gère les affaires de
la société dans l'intérêt des responsabilités que le gouvernement leur confie.
De l'autre côté, on a quand même formé, comme je vous disais tantôt, les tables
d'harmonisations, qui ont eu de très bons résultats pour ancrer ces
territoires-là dans le milieu régional et de s'assurer qu'ils se faisaient de
pair dans les principes de développement durable avec la population locale. Ça
fait qu'entre les deux, je n'aurais pas de réponse, je peux seulement vous
témoigner de l'expérience que j'ai vécue, tout simplement.
M. Benjamin : Et pour
terminer, une dernière question. Vous avez vu les chiffres, donc, au niveau de
la Régie des installations olympiques, donc, les chiffres d'attraction en
termes de nombre de touristes, nombre de... Comment voyez-vous cet acteur-là
dans l'écosystème touristique québécois, donc comment voyez-vous l'arrivée
d'une société comme cette société-là dans l'écosystème touristique québécois
comme partenaire de l'alliance?
• (17 h 10) •
M. Soucy (Martin) : Bien, pour
nous, c'est une transformation qui va permettre de poursuivre le bon travail,
l'excellent travail, qui s'est fait jusqu'à maintenant, et d'aller peut-être un
petit peu loin dans la possibilité de diversifier, de développer l'expérience
touristique, tout simplement. Donc, cette transformation administrative là va
permettre des nouveaux potentiels ou de les accueillir, des les développer, de
les...
M. Soucy (Martin) : ...qui va
permettre de poursuivre le bon travail, l'excellent travail, qui s'est fait jusqu'à
maintenant et d'aller peut-être un peu plus loin dans la possibilité de
diversifier, de développer l'expérience touristique, tout simplement. Donc,
cette transformation administrative-là va permettre des nouveaux potentiels, ou
de les accueillir, de les développer, de les saisir, de faire preuve de
créativité. Et en ce sens-là, la collaboration qu'on a déjà mise en place va se
poursuivre et encore là on va être à bras ouverts avec ce qui va se développer
dans le quartier olympique de façon générale. Parce que, oui, ça va contribuer
à la capacité du Québec à attirer les voyageurs de Montréal et du Québec de
façon générale. On a besoin d'attraits de calibre international pour
compétitionner. Les autres destinations qui, elles, en ont déjà et les développent
par des moyens des fois... qui vont être soit les attraits... je vous
parlais des trois conditions, hein : des expériences de calibre, que ce
soit accessible, très, très important à la destination, puis à l'intérieur de
la destination, et puis qu'on en fasse une promotion adéquate, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, merci beaucoup. Alors, la parole est au député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente J'ai 2 min 45 s, alors, si vous... je vais essayer de
faire court, essayez de faire pareil. On va s'entendre comme ça.
Parlant de faire court, je vais commencer
avec une anecdote, ça fait que je vais me contredire. Il y a quelques années,
j'étais allé sur le belvédère du mont Royal avec un des amis, puis la première
affaire qu'il m'a dite quand il a vu le Stade olympique, c'est : il est
beau de loin, mais il est loin d'être beau. C'est malheureusement une image
assez tenace chez les Québécois et les Québécoises. On a des sentiments
douloureux par rapport à cette patente-là pour plein de raisons que je n'ai pas
le temps d'expliquer, puis que vous connaissez de toute façon. Vous disiez tout
à l'heure : il faut qu'on amène, dans l'industrie du tourisme, les
locaux — ça, c'est nous — à redécouvrir les attraits
touristiques de leur propre ville ou de leur propre région. O.K. Comment on
fait ça avec le Stade olympique, avec les Québécois et les Québécoises?
M. Soucy (Martin) : Oui.
Bien, c'est une excellente question. Comment on fait ça avec les générations
qui ont eu plus de douleur puis les nouvelles qui n'en ont pas nécessairement?
C'est en revalorisant ce que c'est, en indiquant qu'on a réussi le
post-olympique, quand même, le site est utilisé. Ce n'est pas... ça n'a pas été
parfait. Mais il reste que, si on prend l'exemple... c'est Rio de Janeiro, à
13,6 milliards, puis que six mois après c'est en décrépitude. Ce n'est pas
ça qu'on a fait au Québec. Moi, je pense qu'il faut revaloriser ce qui a été
fait de bien, ne pas ignorer le passé, et de valoriser ce que ça représente
aujourd'hui puis ce qu'on peut y vivre. Je pense qu'en faisant ça on va réussir
à changer les perceptions. Puis les perceptions ne se changent pas en
12 mois. C'est sur une longue haleine. Mais il faut redevenir positif à
l'égard de cette installation-là, je pense.
M. Marissal : Mais... Et
comment l'industrie, puisque vous représentez l'industrie, comment l'industrie
fait ça?
M. Soucy (Martin) : Bien,
dans notre cas, on s'en sert comme une icône. C'est sûr qu'on a à faire la
promotion, comme je vous l'ai expliqué, au niveau international. Quand on aura
à avoir des meilleures synergies avec les régions, à la fois pour... vice versa
Montréal et tout ça, bien on va revaloriser leur rôle, puis ce qu'il y a à
faire. Mais fondamentalement je reviens toujours en plaçant le voyageur au
cœur. C'est qu'est-ce qu'il peut vivre dans un lieu. Il y en a qui peuvent le
trouver : c'est loin d'être beau. Il y en a d'autres qui peuvent trouver
ça aussi magnifique. Moi, personnellement, je trouve que le Stade olympique,
c'est magnifique. Les lieux sont aussi... avec le temps, se sont améliorés. Je
pense que le travail qui va pouvoir se faire avec la nouvelle société, c'est
d'amener ça ailleurs. Puis eux-mêmes, dans leur campagne de promotion, d'être
en mesure de travailler concrètement à changer ces perceptions-là.
M. Marissal : Je n'ai plus de
temps. Je vous remercie, Monsieur...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, merci. Alors, nous y allons avec la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour à vous deux. Très heureuse de vous revoir, M. Dubé,
M. Soucy, parce qu'il s'est passé presque toute une session touristique depuis
la dernière fois qu'on s'est rencontrés à vos bureaux. Donc, c'est bien de
pouvoir faire un peu de post-partum. Est-ce que... Oui, c'est bien ça.
J'aimerais, oui, revenir sur une correspondance que vous nous avez envoyée dans
le cadre de la campagne, même au mois de septembre, qui faisait part de 10
recommandations, là, pour mieux adapter, bon, disons, les réalités de la
saison... bien, de l'industrie touristique avec les enjeux liés à la pénurie de
main-d'oeuvre. Donc, c'est là que je m'enligne, parce que, bien, si on parle
d'un projet de loi qui veut développer davantage tout l'aspect culturel,
l'aspect événementiel, de développer tout le potentiel commercial autour aussi
du site, ça va venir avec des besoins de main-d'oeuvre plus grands. Alors,
j'aimerais revenir sur ces recommandations-là. Qu'est-ce qu'on pourrait faire?
Parce que, bien, la saison touristique, il y a eu beaucoup de postes qui n'ont
pas été comblés finalement, là, à temps. Alors, par exemple : calendrier
scolaire. On avait parlé d'adaptation du calendrier. Est-ce qu'on peut revenir
sur cette recommandation pour commencer?
M. Soucy (Martin) : Bien
effectivement notre industrie, comme d'autres industries au Québec, la... on
dit la pénurie, la rareté de main-d'oeuvre... Il y a un hôtelier qui me donnait
récemment, qui cite maintenant la réalité de la main-d'oeuvre, là. Tu sais, on
aura beau... C'est ça, la pyramide s'est inversée, puis on va avoir des enjeux
dans les recommandations, comme vous le mentionnez. Bien effectivement depuis
des années, on parle d'adaptation du calendrier scolaire. On est très heureux
de voir que des institutions scolaires, tel le collège Mérici, ont adapté, ont
retardé la...
M. Soucy (Martin) : ...il y a
un hôtelier qui me donnait récemment... que c'est maintenant la réalité de la main-d'oeuvre,
tu sais, on a beau... c'est ça, la pyramide s'est inversée puis avoir des
enjeux dans les recommandations. Comme vous le mentionnez, bien, effectivement,
depuis des années, on parle d'adaptation du calendrier scolaire, on est très
heureux de voir que des institutions scolaires, tel le collège Mérici a adapté,
a retardé la rentrée scolaire pour permettre, au moins, de bénéficier d'un deux
à trois semaines supplémentaires d'une main-d'oeuvre, alors que la saison bat
encore son plein. Il faut savoir que la saison touristique s'est déplacée avec
le temps. Les fameuses vacances de la construction d'aujourd'hui, on tend vers
jusqu'à même après les vacances de la fête du Travail qui s'en vient bientôt.
Donc, ça, c'était une des mesures.
Les travailleurs expérimentés aussi pour
notre industrie vont représenter un bassin de main-d'oeuvre intéressant sur des
périodes précises. Il faut adapter les façons d'accueillir aussi ces
travailleurs-là, parce que, souvent, c'est des gens qui vont vouloir travailler
deux, trois ou peut-être quatre jours par semaine, peut-être à temps plein
pendant une certaine période. Il faut savoir qu'ils sont à la retraite, ils
l'ont gagnée, mais ils sont encore intéressés.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pour conclure, il reste 30 secondes.
M. Soucy (Martin) : Donc, ça
fait partie des mesures, et on est en campagne en ce moment pour valoriser la main-d'oeuvre
en tourisme, ça, c'est quelque chose qu'on n'avait pas jusqu'à maintenant, une
contribution du gouvernement du Québec, des associations touristiques. Et on va
dévoiler, à l'automne, quelque chose qui va aller dans ce sens-là pour aider
dans l'ensemble, pour promouvoir les emplois en tourisme qui sont vraiment magnifiques,
vous la savez, moi, je suis issu de cette industrie-là et c'est une industrie
qui est vraiment plaisante dans laquelle travailler.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, merci, M. Soucy et M. Dubé, pour votre contribution très pertinente
à la commission. Nous allons arrêter quelques secondes ou minutes pour
accueillir notre prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 16)
(Reprise à 17 h 19)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous accueillons maintenant M. Bragoli, codirecteur général et cofondateur de
Les Jardineries La Pépinière, c'est bien ça? Alors, écoutez, comme je vous ai
expliqué tantôt, vous avez 10 minutes pour présenter votre exposé, mais avant
de présenter votre exposé, je vous invite à bien vous présenter.
• (17 h 20) •
M. Bragoli (Maxim) : Alors,
mon nom, c'est Maxim Bragoli. L'organisation sans but lucratif qui cherche à
inventer l'espace public et le coeur des quartiers, ça va faire maintenant cinq
ans qu'on oeuvre sur le territoire montréalais, mais aussi canadien. On est à
Toronto et à Québec. On a plus de 40 projets de revitalisation urbaine, des
projets tous différents avec un ADN qui respecte le coeur des quartiers.
Pourquoi les espaces collectifs qu'on projette sont importants? Parce qu'on
s'est rendu compte que les espaces collectifs, les projets qu'on porte...
M. Bragoli (Maxim) :
...montréalais, mais aussi canadien. On est à Toronto et à Québec. On a fait
plus de 40 projets de revitalisation urbaine, des projets tous différents, avec
un ADN qui respecte le cœur des quartiers. Pourquoi les espaces collectifs
qu'on projette sont importants? Parce qu'on s'est rendu compte que les espaces
collectifs, les projets qu'on porte augmentent le sentiment de confiance entre
les voisins et indirectement, un sentiment d'engagement, brisent l'isolement
social, et ça augmente le niveau de bien-être individuel et collectif.
On s'est rendu compte aussi, à travers une
recherche, que nos projets réussissent à avoir un impact direct sur la santé
publique, santé mentale, etc. Et notre objectif de financement, c'est de
retrouver un équilibre entre les projets qu'on fait et les dépenses plus
globales. On a activé, l'année passée, presque 280 000 pieds carrés sur le
territoire montréalais. C'est une organisation d'à peu près une centaine de
personnes. On est jeunes, mais on a vraiment déployé plusieurs initiatives. On
est experts en mobilisation, en vision d'espace, en déploiement d'espace et
aussi en activation. Ça fait qu'on fait de l'activation quatre saisons,
multigénérationnelle. On aide les communautés à vraiment prendre le dessus sur
leurs lieux et vraiment exposer le plein potentiel d'un lieu.
Nous croyons que notre travail mérite un
socle fort pour pouvoir se déployer et éventuellement arriver sur la quatrième
couche, qui permet aux gens de rassembler et vivre le lieu. Nous avons la
possibilité, avec le Parc olympique, de révéler le lieu de l'esplanade. Ça nous
a été offert lors de... il y a quatre ans. Puis la possibilité d'exploiter puis
d'expérimenter notre modèle, qui est un modèle un petit peu plus innovateur.
Notre organisation s'inscrit dans les
objectifs de développement durable des Nations unies. Sur les 17, on en frappe
11 en pleine cible. On se spécialise sur la ville de proximité. On a vu, au
courant des dernières années, le tissu urbain se découdre. Les gens vont faire
des distances, mais la routine métro-dodo-boulot détruit les cœurs de
quartiers. Ça fait que nous, notre spécialité, c'est vraiment de ramener la vie
de proximité, les milieux de vie complets, un tissu social fort, un esprit de
communauté, un esprit d'appartenance puis, comme je disais en entrée de jeu, le
bien-être puis la santé des quartiers.
Je m'excuse, je me suis perdu un peu dans
le bâtiment. J'ai couru pendant 10 minutes pour trouver.
Bon, alors notre mission, c'est de faire
fleurir les espaces collectifs par et pour la communauté puis de renforcer la
vie de quartier et la communauté. On a commencé une organisation, on a commencé
pour... il y a quatre ans, sur un projet qui s'appelle le Village au
Pied-du-Courant, qui est en dessous du pont Jacques-Cartier, à Montréal. On a
été engagés par le Quartier des spectacles pour faire les Jardins Gamelin, et,
depuis, des municipalités et des villes à travers le Canada nous appellent pour
faire des mandats d'accompagnement. Ça fait qu'on veut vraiment apporter notre
philosophie à un mouvement national.
Notre approche se structure d'une première
couche. Je pense que l'ensemble des gouvernements et nos discussions qu'on fait
avec les municipalités et... On a des budgets triennaux PTIsables, alors ça
permet d'immobiliser... C'est du jargon urbanistique, mais les PTI sont très
connus. J'ai entendu qu'au gouvernement c'était le PTQ. Alors, on investit
beaucoup d'argent pour l'immobilisation. Cependant, quand on arrive avec une
couche sociale au-dessus, il n'en reste plus, d'argent. Ça fait que le cœur de
quartier va avoir un beau lieu, mais il va se dévitaliser parce que les
équipements, souvent, sont peut-être trop dénaturés ou trop loin des objectifs
initiaux. Les gens se seraient comptés d'une table pour faire un pique-nique
puis ils finissent à avoir beaucoup trop d'équipement. Ce n'est peut-être pas à
l'échelle qu'ils auraient voulue. Alors, nous, qu'est-ce qu'on veut faire,
c'est compléter les deux couches, à la fois écouter la communauté puis de
sécuriser un budget d'à peu près 1 %. Ça fait que le budget initial pour
faire l'équipement global, avec une sécurité de 1 %, permettrait d'avoir
des espaces collectifs qui seraient vivants et rassembleurs.
Alors, juste pour donner des... rapide,
des exemples de nos réalisations au courant des cinq dernières années. Jardins
Gamelin, qui était un espace oublié, mais central pour Montréal, a amené plus
d'un demi-million de personnes depuis son ouverture. Ça, c'est le Village au
Pied-du-Courant, ça fait qu'on a transformé une chute à neige en lieu pétillant
pour la communauté locale. Ça, c'est à Québec, on est à la Marina Saint-Roch.
Ça fait que, comme vous pouvez le voir, c'est des équipements qui ne sont pas
très dispendieux, mais qui réussissent à ramener beaucoup de vie au coeur des
quartiers. Marché Atwater, à Notre-Dame-des-Victoires...
M. Bragoli (Maxim) : ...la communauté
locale. Ça, c'est à Québec, on est à la Marina Saint-Roch. Ça fait que, comme
vous pouvez le voir, c'est des équipements qui ne sont pas très dispendieux
mais qui réussissent à ramener beaucoup de vie au coeur des quartiers, Marché
Atwater, à Notre-Dame-des-Victoires, à Mercier, à Hochelaga. Ça, c'est à Montréal-Nord,
ça fait qu'on a un ancien terrain de tennis qui est devenu un marché public. Et
le clou, le Stade olympique.
Ça fait que le Stade olympique, si on peut
regarder, avant qu'on commence, il était prêt pour accueillir des événements,
c'était vraiment un beau canevas. Là, on est dans le secteur 100 de l'esplanade
Sun Life... mais l'esplanade qui est le grand espace qui est au pied du Parc
olympique, du stade. On en a fait un lieu éclectique, un peu la campagne en
ville. On a eu, pendant deux ans, des poules, on a expérimenté, on a un four à
pizza, on a une buvette, on a une programmation très diversifiée, on rejoint
beaucoup de gens. Ça fait que, comme vous pouvez voir, on se met en
porte-à-faux du grand bâtiment, qui est symbolique pour Montréal mais qui n'est
peut-être pas à la bonne échelle pour le quartier.
Ça, c'est une photo qui a été prise en
1970, dans les... d'un résident d'Hochelaga qui a vu ce grand bâtiment être
érigé juste à côté de chez lui. Puis depuis, bien, la fracture est nette, c'est
un travail d'échelle qui est difficile à combler. J'ai fait une présentation à
Amsterdam, il y a quelques semaines, je pensais que c'était intéressant
d'amener les présentations que j'avais faites, mais je suis désolé, c'est en
anglais, ça fait que je vais juste amener... Beaucoup de villes ont vécu un
choc postolympique. Montréal l'a vécu, Montréal a trouvé une solution avec le
Parc olympique, d'en faire un espace événementiel puis vraiment ouvert à la
communauté. Ça va fait que, là, si... Le lieu que nous revitalisons est en
rouge dans l'illustration de droite. Au courant des dernières années, pour
rendre le lieu accessible à la communauté... bien, année après année pouvait
perdre des équipements du quotidien. Ça fait qu'avant il y avait une super
belle fontaine, c'est devenu du gazon synthétique. Et c'est un peu le défi de
ces grands ensembles de pouvoir accueillir des grands volumes. Souvent, les
promoteurs qui se succèdent vont arriver avec des ADN puis des essences différentes
et des «requirements».... des exigences qui sont le plus minimales possible.
Donc, le lieu se dénature.
Nous, qu'est-ce qu'on fait au lieu de voir
le lieu éphémère, événementiel, on cherche, année après année, à bâtir. Et
c'est un peu ça, quand j'ai parlé avec l'équipe du Parc olympique... c'est
notre vision, c'est de pouvoir réinvestir les lieux en tant que porte-parole de
la communauté d'Hochelaga, de faire en sorte que le lieu soit ouvert au
quartier, soit ouvert à la communauté. Puis c'est un lieu d'expérimentation. On
a une soixantaine de jours de programmation, on est ouverts tous les mois de
l'été, et je vous invite à venir cet été. L'année passée, on a eu plus de
40 000 visiteurs, on a engagé, sur la période estivale, 20 employés, on a
généré presqu'un demi-million de chiffre d'affaires. Il y a plusieurs choses à
faire, comme... jardinerie, tu peux jardiner, tu peux manger, tu peux découvrir
du contenu et tu peux aussi te poser, prendre un livre, discuter avec tes amis.
Le modèle d'affaires est quand même intéressant, c'est qu'on n'est pas
dépendants exclusivement de subventions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste une minute.
M. Bragoli (Maxim) : Parfait.
Et l'avantage de notre modèle, c'est qu'on développe des revenus autonomes.
Les quatre points que le nouveau projet de
loi... qu'on trouve intéressants, c'est que ça nous donne accès à du
financement, un écosystème plus résilient et ouvert sur le quartier. Je peux
continuer les deux autres points? C'est des matériaux aussi plus durables,
parce qu'on peut s'inscrire sur le long terme.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 30 secondes encore.
M. Bragoli (Maxim) : Merci
beaucoup pour ces 9 min 30 s.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien. Merci pour votre exposé. Nous allons commencer la période d'échange.
Alors, Mme la ministre, à vous la parole. Et nous avons
13 min 13 s, nous racourcissons de trois minutes sur notre temps
de parole pour rattraper le temps.
• (17 h 30) •
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la Présidente. Je suis honteuse d'être une fille de Rosemont puis de
connaître si peu la formidable activité que vous avez mise en place avec l'aide
du P.D.G. de la RIO, je suis vraiment honteuse. Bravo! Je suis très humble
devant votre mission, qui est beaucoup plus grande que la mienne, soit dit en
passant. Je vais m'assurer que l'Alliance de l'industrie touristique du Québec
mette en valeur ce que vous faites pour le Stade olympique, mais aussi pour
tous les habitants du quartier. Sincèrement, M. Bragoli, je suis très humble
devant vous. Bravo...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Proulx (Berthier) : ...qui
est beaucoup plus grande que la mienne, soit dit en passant. Je vais m'assurer
que l'Alliance de l'industrie touristique du Québec mette en valeur ce que vous
faites pour le Stade olympique, mais aussi pour tous les habitants du quartier.
Sincèrement, M. Bragoli, je suis très humble devant vous. Bravo! Félicitations.
Je pense que tout le monde ici, autour de la table, est assez humble devant
vous.
On sait que, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve—Rosemont,
le député de Rosemont pourra clarifier cette statistique-là, avec des gens
particulièrement dans Hochelaga-Maisonneuve qui vivent un peu plus en marge,
hein, qui ont des difficultés, je n'ai pas le cas, là, particulièrement pour ce
qui est de Rosemont, est-ce que ces gens-là répondent à votre appel? Est-ce que
ceux qui sont en marge, ceux qui ont besoin d'émerger puis de sortir un peu de
leur coquille répondent à vos appels puis viennent s'installer, expérimenter ce
que vous avez à offrir?
M. Bragoli (Maxim) : Oui,
l'année passée, on a eu plus de 40 bénévoles qui se sont impliqués pour les
différentes activités. À chaque fois, les participants aux événements vont
aller entre 30 et 2 000 personnes. Alors, on a une très forte traction
dans le quartier. Et c'est sûr que c'est un peu compliqué, on est à cheval
entre plusieurs quartiers, mais la majorité des gens vont venir avec leurs
poussettes, preuve à l'appui, là, je pourrais vous montrer, c'est quand même
une communauté de gens qui habitent très, très proches dans le quartier et se
sentent bienvenus. Puis c'est un peu la commande initiale de faire en sorte que
le lieu, grâce à La Pépinière, puisse être ouvert à la communauté locale, parce
qu'à la base c'est un peu plus difficile avec un promoteur événementiel dans
une dynamique de rentabiliser son investissement sur quelques jours, nous, on
pouvait faire sur une saison des choses qui n'étaient pas possibles avant.
Mme Proulx (Berthier) : Est-ce
que vous croyez qu'à terme, là, avec le projet de loi n° 15, vous allez
pouvoir avoir une occupation sur quatre saisons, ce qui est absolument
formidable? Est-ce que vous croyez qu'à terme les gens de Rosemont,
d'Hochelaga-Maisonneuve, mais en dehors aussi de ces quartiers-là, vont se
réapproprier cet espace-là puis ils vont devenir, en quelque sorte, là, des
agents de promotion, M. Labrecque, pour la mise en valeur du Stade olympique?
M. Bragoli (Maxim) :
Certainement. On a déjà fait une activité hivernale dans le passé, c'était la
première de nos activités qui a donné naissance aux Jardineries par la suite,
mais on connaît quand même la réalité hivernale, c'est quand même un défi,
l'hiver. Mais, si on est capable d'occuper le lieu avec un bâtiment qui n'est
pas événementiel ou qui n'est pas temporaire, nous, on peut se projeter sur le
long terme puis faire des investissements, des choix qui sont beaucoup plus
conciliants et offrir une programmation en hiver, chose qu'on a de la difficulté
actuellement à offrir.
Mme Proulx (Berthier) : Sachez
que le ministère du Tourisme du Québec travaille sur une offre hivernale, si
jamais, M. Labrecque, monsieur, on peut vous aider dans vos projets, je serai
tout à fait... bien, moins vous, M. Labrecque, plus monsieur, mais
indirectement, vous êtes reliés. Quels sont vos projets pour le futur? Parce
que vous êtes une machine à idées, et je le dis de façon très complimenteuse,
c'est exceptionnel ce que vous présentez. Comment vous allez continuer de
développer cette offre-là puis s'assurer que les gens du quartier s'impliquent,
s'intègrent, ils deviennent des agents de promotion pour ce magnifique Stade
olympique et son quartier?
M. Bragoli (Maxim) : La vision
pour Les Jardineries, c'était de proposer un mode alternatif d'occupation d'un
grand espace. Le Parc olympique a un potentiel incroyable dans un quartier qui
est en train d'augmenter en termes de population puis aussi d'appropriation
d'espace public. Nous, notre souhait, c'est de faire en sorte que ce lieu-là
devienne un berceau fertile pour des gens qui puissent venir collaborer,
travailler sur le lieu. On voulait éventuellement... on avait vu la potentielle
idée d'un camping pour faire en sorte que les gens puissent rester plus longtemps
dans ce quartier. Une offre peu chère dans le quartier pour dormir à 15 $
la nuit, ce n'est pas facile pour certains, ça fait que ça permettra à des
gens, avec des revenus plus petits, de venir profiter de Montréal et d'en
dormir une expérience camping en ville. On a le seul four à pain dans l'espace
public à Montréal. Pourquoi? Parce que la ville de Montréal n'autorise pas les
fours à pain sur son territoire, mais cependant le fait que la RIO est une
entité provinciale, ça nous permet d'expérimenter des idées. Et il n'y a
personne qui est mort du four à pain, ça fait que peut-être que la ville de
Montréal va le voir comme un précédent puis va explorer ces idées-là.
Ça fait qu'il faut le voir, je crois que
le Parc olympique a le potentiel pour les Montréalais à l'ensemble de la ville
de devenir un incubateur pour des idées. Nous, on l'a vécu dans le secteur...
mais il y en a combien de secteurs, là, il y en a neuf, plusieurs, chacun d'eux
peuvent avoir un ADN qui leur est propre. Nous, on a donné un ton un peu plus
champêtre, mais avec le projet du skate-board en haut...
M. Bragoli (Maxim) : ...de
la ville de devenir un incubateur pour des idées. Nous, on l'a vécu dans le
secteur 100, mais il y en a combien, de secteurs, là? Il y en a neuf, plusieurs.
Chacun d'eux peuvent avoir un ADN qui leur est propre. Nous, on a donné un ton un
peu plus champêtre, mais, avec le projet du skate-board en haut, les espaces
sportifs, ça devient un espace de milieu de vie vraiment incroyable. On en a
parlé souvent, le Parc olympique a la possibilité de devenir un grand parc à Montréal.
On aime beaucoup être au Parc olympique. Notre seul défi, nous, c'était de nous
projeter plus tard... plus long que le contrat qu'on avait... la possibilité de
travailler avec la RIO.
Mme Proulx (Berthier) :
Je... Vous m'impressionnez. Je ne sais pas combien parmi nous ici connaissaient
cet homme. Je suis vraiment très impressionnée. Je vais continuer à dire à
M. Labrecque que nous devons continuer de travailler avec vous puisqu'il y
a neuf pôles à développer. Nous pourrions peut être considérer à réfléchir à
développer d'autres pôles. Bravo! À la lumière de ce que j'entends, vous êtes
pour moi une espèce de Dr Julien de l'intégration.
M. Bragoli (Maxim) : Je
ne sais pas si c'est une bonne chose.
Mme Proulx (Berthier) :
Oui, ce qui est une... c'est une très bonne chose. Merci infiniment. Je vais
céder la place à...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci pour l'échange. Le député de Gatineau, à
vous la parole.
M. Bussière : Merci.
Bonjour, M. Bragoli. Comment, avec la création de la société, pourrait-on
favoriser le verdissement des installations olympiques?
M. Bragoli (Maxim) :
Comme je vous l'ai montré en entrée de jeu, c'est très difficile de valoriser
cet espace. Les dynamiques court terme événementielles peuvent être des freins
pour investir. Ça fait que souvent, si on projette un promoteur sur un contrat
de six mois, trois mois, il ne va pas investir dans un arbre.
La possibilité de faire des ententes plus
long terme avec des gens qui vont valoriser des secteurs, comme nous le
faisons... Bien, nous, on le chérit, le lieu, on arrose, on fait en sorte qu'il
y a des légumes qui poussent sur place. Puis, à travers ça, bien, il y a une
éducation aussi, populaire, puis là les gens reviennent sur le site puis
prennent goût, puis c'est les jardiniers bénévoles qui participent à l'œuvre
collective. On a planté 75 plants à l'entrée la première journée qu'on a
commencé.
M. Bussière : Ah oui?
Wow! Dans une optique de développement durable, quels devraient être les
changements apportés aux infrastructures physiques du Parc olympique pour en
assurer un développement optimal, tant aux niveaux commercial, touristique,
communautaire et environnemental?
M. Bragoli (Maxim) : Point
de vue équipements, je crois qu'il faudrait voir le Parc olympique comme un
canevas qui permettrait à des organisations de se déployer à moindre coût. Ce
n'est pas normal qu'on ait autant investi dans des toilettes chimiques en tant
que promoteurs depuis quatre ans. Je crois qu'un bloc sanitaire permanent
pourrait vraiment réduire les coûts de déploiement, parce qu'en tant que
promoteur je dois assurer les frais de maintenance et de location des
toilettes. C'est un exemple. L'accès à l'eau, l'accès à l'électricité... ça
fait que faire des pôles de déploiement avec des structures permanentes qui
permettraient à des gens de venir louer le pôle pour déployer une activité
citoyenne à très peu cher.
Là, pour l'instant, si on veut déployer
quelque chose sur le Parc olympique, il faut être un promoteur aguerri :
responsabilité civile, cash-flow, fonds de développement, puis tout ça sous le
signe de la température, alors s'il pleut c'est... tu viens de perdre ta maison.
Alors, c'est très difficile pour quelqu'un de se déployer sur le Parc olympique
avec une vocation sociale. J'encourage des initiatives sur l'ensemble du lieu,
qui permettraient des pop-up à moindre coût. Je pense que ce serait... Pour
répondre à votre question.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Au député... Maintenant, la parole est au
député de Mégantic.
M. Jacques : Oui.
Bonjour, M. Bragoli. J'aimerais continuer sur le sujet, là, que... vous
parlez de pérennité des pépinières, et tout ça. On parle de toilettes
chimiques. Si... Est-ce que vous avez... Vous n'êtes pas capables de signer des
contrats à long terme pour occuper les lieux? Est-ce que c'est ça, la
problématique, ou c'est d'autres choses?
M. Bragoli (Maxim) : Je
n'ai pas bien compris la question.
M. Jacques : Est-ce que
c'est que vous ne pouvez pas signer des contrats à long terme pour occuper les
lieux dans une longue période... est-ce que c'est une de vos problématiques?
• (17 h 40) •
M. Bragoli (Maxim) : Oui,
c'est certain que, si on était en mesure de projeter nos investissements sur
une temporalité plus longue, les amortissements seraient plus faciles. On doit
amortir 100 000 $ sur 30 jours d'activité. C'est extrêmement
périlleux comme activité. On a un organisme sans...
M. Jacques : ...longue
période. Est-ce que c'est une de vos problématiques?
M. Bragoli (Maxim) : Oui,
et c'est certain que, si on était en mesure de projeter nos investissements sur
une temporalité plus longue, les amortissements seraient plus faciles. On doit
amortir 100 000 $ sur 30 jours d'activité, c'est extrêmement
périlleux comme activité. On a un organisme sans but lucratif. On a une
centaine d'emplois qui dépendent de notre santé financière. Alors, quand il
pleut, c'est difficile.
Je ne sais pas si c'est au promoteur à
investir pour des toilettes... un bloc sanitaire. Même si quelqu'un se voit sur
10 ans, il va trouver les équipements. Mais à qui revient la... tu sais,
quand on prend un building, on le loue, il y a le «base building», il y a
l'enveloppe, puis après ça on fait les améliorations locatives à l'intérieur.
Mais peut-être ce genre de modèle pourrait être intéressant pour le Parc
olympique pour permettre à des gens de venir.
Il y a deux types de promoteurs, à mon
avis, qui vont travailler, et je ne me vois pas comme un promoteur, je me vois
plus comme une organisation citoyenne qui cherche à revitaliser le Parc
olympique. Promoteur symbole promotion, marketing et vente. On n'est pas dans
cette dynamique-là, on est vraiment plus un partenaire de travail. Et les
différents investissements pour le besoin de l'événement, bien, je n'investirai
pas 100 000 $ pour un bloc sanitaire que je vais utiliser pendant
cinq jours. Si j'ai la garantie que je suis là pendant 10 ans, bien, c'est
un sujet de négociation.
M. Jacques : Donc, les
changements à la structure de la société... en la transformant la société,
c'est un avantage pour vous pour vous pour pouvoir négocier des contrats à plus
long terme.
M. Bragoli (Maxim) :
Clairement.
M. Jacques : Parfait.
Puis, bon, comment la société devrait aborder la cohabitation du pôle touristique
d'envergure internationale avec vos événements, avec la communauté, avec tout
le monde autour du quartier? De quelle façon vous voyez ça, vous?
M. Bragoli (Maxim) :
Notre modèle au niveau de notre structure, c'est qu'on n'est pas... on ne vise
pas les touristes, mais les touristes viennent. Juste pour dire, on a été une
des campagnes qui ont été présentées à New York. À New York, c'est
les Jardineries qui sont présentées proche de Time Square. Ça fait qu'on
le sait qu'on accueille les touristes, mais on a vraiment, à la base, cherché à
créer une identité locale. Puis, quand on parlait, d'entrée de jeu, de vie de
quartier, je pense qu'Hochelaga...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il vous reste 25 secondes.
M. Bragoli (Maxim) :
Pardon. Alors, je crois que les touristes et les locaux peuvent très bien
cohabiter. Sur une esplanade comme ça, il y a beaucoup de place. C'est vraiment
une question de trouver des façons de cohabiter. Tout le monde boit de la
bière.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Bon, bien, c'est bien. Merci. Merci pour le bel
échange. Nous y allons maintenant avec le député de Viau.
M. Benjamin : Merci pour
votre présentation. Très content d'ailleurs que vous ayez pu courir
10 minutes pour arriver jusqu'ici donc parce que cette présentation-là, je
pense qu'on aurait tort de s'en priver. Donc, une excellente présentation.
Première demande que j'ai à vous faire,
M. Bragoli : Est-ce que vous pouvez nous déposer... pourriez-vous
déposer cette présentation auprès de la commission, s'il vous plaît?
M. Bragoli (Maxim) :
J'aimerais bien. C'est possible.
M. Benjamin : D'accord.
Maintenant, la première question que j'ai pour vous, je connais certaines de
vos réalisations, dont Les Jardins Gamelin entre autres. Quand... lorsque...
actuellement, La Pépinière travaille... Principalement, vos partenaires, est-ce
que ce sont les municipalités ou c'est plutôt d'autres instances?
M. Bragoli (Maxim) : On a
trois... un modèle d'affaires à triparties. On a 30 % de notre chiffre
d'affaires qui est des revenus autonomes. Un tiers qui est des revenus de
mandats-conseils, ça fait que les municipalités nous paient pour les aider avec
des mandats précis. Et le tiers qui est des subventions, les subventions sont
provinciales et municipales. Et on a aussi du financement philanthropique.
M. Benjamin : O.K. Et
qu'en est-il de votre modèle d'affaires en lien avec la RIO actuellement?
M. Bragoli (Maxim) : Oui.
Actuellement, le grand déficit... on se trouve dans un vide administratif. On a
eu un support de la RIO pour initier le projet qui est un financement qui était
dégressif. On arrive à la fin de cette subvention. On a eu un fond du PR@M-Est
de la ville de Montréal, plan de revitalisation de l'est de Montréal, qui
commence à Pie-IX. On a eu, les deux premières années, près de
100 000 $ pour initier puis faire les constructions qu'on vous a
montrées. Et là, aujourd'hui, on se trouve dans un vide subventionnaire, à la
fois la RIO et la ville se renvoient la balle, de qui qui devrait financer ce
genre d'initiative parce que les 50 000 $ qu'on offre en culture et
en services pour la communauté n'est pas finançable parce qu'on se trouve dans
un désert de subventions...
M. Bragoli (Maxim) : ...À la
fois la RIO et la ville se renvoient la balle de qui qui devrait financer ce
genre d'initiative, parce que les 50 000 $ qu'on offre en culture et
en services pour la communauté n'est pas finançable parce qu'on se trouve dans
un désert de subvention.
M. Benjamin : Je pense que...
Mme la ministre, vous êtes avec nous? D'accord, toujours sur le désert de
financement en fait.
M. Bragoli (Maxim) : Bien,
c'est un désert de financement, puis c'est un désert de béton. Alors, on
pourrait éventuellement trouver des solutions pour... il y a plusieurs
municipalités, arrondissements qui sont autour du Parc olympique et ça amène
une déresponsabilisation des différents arrondissements. La ville de Montréal,
bien, ça reste la terre d'accueil quand même, même si hors arrondissement. On a
de la difficulté à arriver au niveau municipal. Les fonds de support de ce
genre d'initiative, vu que c'est au Québec, c'est difficilement finançable. Et
là, quand on arrive du côté du gouvernement, bien, on a travaillé avec le
PRAM... pas le PRAM, le FIRM, le Fonds de revitalisation... d'initiative de
rayonnement de la métropole, avec la ministre Rouleau, qui nous finance pour ce
genre d'initiative, mais c'est des durées de trois ans. Alors, c'est un
casse-tête financier.
M. Benjamin : Vous nous avez
présenté une tarte avec le pourcentage visiteurs, touristes. En termes de
nombre, est-ce que vous avez des chiffres là-dessus?
M. Bragoli (Maxim) : C'est
très difficile de chiffrer parce que ça reste un lieu public. Nous, ça... les
40 000, c'est aux clics, à l'entrée, parce qu'en période événementielle,
on a des gens qui calculent l'entrée, l'achalandage. Il y a une capacité
maximale de 1 000 personnes, alors quand on fait une activité, on ne
veut pas dépasser ce volume. Ça fait qu'on sait que ça, c'est le nombre de
personnes qu'on a accueillies. Mais le ratio montréalais tourisme, c'est
difficile à dire, je ne connais pas les vrais chiffres finaux. Ça, c'est suite
à des sondages qu'on a faits, ça fait que c'est une extrapolation, mais c'est
plus à titre imagé qu'un vrai pourcentage.
M. Benjamin : Comme partenaire
de l'actuelle RIO, comment voyez-vous le positionnement de cette institution en
lien avec tout ce qui s'appelle développement durable au cours des dernières
années?
M. Bragoli (Maxim) : Je ne
suis pas sûr de comprendre la question.
M. Benjamin : Comme partenaire
de la RIO, donc comment voyez-vous le positionnement de l'actuelle RIO donc en
tout ce qui concerne le développement durable? Pensez-vous qu'il y a des
efforts supplémentaires qui doivent être faits? Si oui, dans quel secteur?
M. Bragoli (Maxim) : On parle
de la RIO en 2017, 2016 et avant?
M. Benjamin : 2017, 2018 et
2019. Nous sommes en 2019.
M. Bragoli (Maxim) : Je crois
qu'en termes de développement durable, la RIO a fait beaucoup d'efforts pour
solliciter le quartier, s'intégrer, puis de vraiment briser la rupture entre le
quartier et le lieu, et moi, je pense que c'est un pas vers le développement
durable parce que la possibilité pour les citoyens de le côtoyer au quotidien,
puis éventuellement, à travers Les Jardineries, de pratiquer le jardinage ou
des activités de socialisation, bien, ça réduit l'empreinte carbone, les gens
n'ont plus besoin d'aller au centre-ville pour boire un verre ou socialiser, ça
crée un sentiment d'appartenance au lieu. Ça fait que moins de voitures, plus
d'arbres, moi, je crois que c'est très bien.
M. Benjamin : On a beaucoup
parlé, lors de cette consultation, de gouvernance jusqu'à présent, et un enjeu
que notamment les élus de la ville de Montréal nous ont présenté, c'est l'enjeu
de s'assurer que cette nouvelle société soit une société... et je vais citer
Mme Laurence Lavigne Lalonde, où elle parle d'une vocation familiale.
J'aimerais peut-être vous entendre là-dessus, sur la vocation de la nouvelle
société.
• (17 h 50) •
M. Bragoli (Maxim) : La
Société du Parc olympique a la possibilité de rejoindre les intérêts de la
ville de Montréal, ce n'est pas si compliqué. Je pense que le simple fait
d'assumer d'être un parc, de pouvoir créer des écosystèmes, puis qui
s'inscrivent dans le durable, peuvent rejoindre les intérêts de la famille. Ce
week-end, on a la Fête de la famille, il y a plus de 1 000 personnes
qui vont venir aux Jardineries, c'est un lieu ombragé, c'est un lieu où il y a
des jeux pour les enfants. Il y a une offre pour les enfants et les familles.
Je pense que c'est juste une question de pouvoir aménager les espaces pour...
M. Bragoli (Maxim) : ...la
famille, il y a plus de 1 000 personnes qui vont venir aux Jardineries.
C'est un lieu ombragé, c'est un lieu où il y a des jeux pour les enfants, il y
a une offre pour les enfants et les familles. Je pense, c'est juste une
question de pouvoir aménager les espaces pour accueillir ces usagers qui va
faire en sorte que la société va vraiment bien répondre aux intérêts des
familles. Je m'excuse, c'est un peu une longue réponse, mais...
M. Benjamin : Je comprends
aussi qu'actuellement La Pépinière offre une programmation quatre saisons,
est-ce que c'est le cas?
M. Bragoli (Maxim) : Non,
actuellement, c'est trois saisons...
M. Benjamin : Trois saisons.
M. Bragoli (Maxim) : ...les
modèles économiques pour l'hiver sont vraiment plus difficiles, il y a moins
d'achalandage. Donc, c'est plus difficile d'offrir une programmation en hiver.
Donc, ça demande du financement ou un historique de clientèle qui ferait que ce
serait des gens qui viendraient en hiver. On a fait l'hivernal en 2014 ou 2015
et on avait une offre de patin sur glace, on avait des restaurateurs, on avait
du curling. On a eu quand même beaucoup de succès avec l'activité, mais ça
s'était avéré un désastre financier pour nous, parce qu'on avait projeté des
revenus équivalents au Village au Pied-du-Courant, on n'est pas dans les mêmes
modèles de revenus autonomes. Puis, comme vous pouvez voir, c'est la moitié de
nos revenus, ça fait que, si on ne génère pas suffisamment, mais le personnel
qui travaille sur place, c'est notre principale dépense.
M. Benjamin : Au niveau de
votre modèle de gestion, gestion par projet, qu'en est-il de la situation
budgétaire? Donc, vous nous avez parlé un peu tout à l'heure de la situation
par rapport à vos installations au niveau de la RIO, ailleurs... et je
comprends qu'il y a beaucoup de projets à Montréal, il y a un projet à Québec,
est-ce que vous avez d'autres projets ailleurs au Québec, à part ces
projets-là?
M. Bragoli (Maxim) : On est en
train d'aider la ville de La Malbaie pour leur front fluvial, on devrait
déployer quelque chose l'année prochaine. On aide d'autres communautés, on est
en discussion avec Saint-Lambert, Laval. On a aidé des municipalités comme
Joliette. On est en discussion avec Magog. On a une capacité d'aider les
municipalités à retrouver leur coeur de quartier et notre façon de travailler
avec les citoyens, un modèle assez innovateur, et là on fait beaucoup de
formation et de coaching. La matérialisation de nos projets n'est pas encore
pleinement arrivée, parce qu'on commence avec du conseil qui devient
éventuellement des équipements sur le long terme.
M. Benjamin : Donc, on
comprend qu'il y a un véritable enjeu de financement. Donc, je pense qu'au
coeur de votre développement, donc c'est l'enjeu de financement, l'accès au
financement, c'est ça?
M. Bragoli (Maxim) : Oui, je
crois que tous les promoteurs et les gens, organismes et citoyens qui désirent
venir faire des activités sur le Parc olympique ont des enjeux de financement.
M. Benjamin : Alors, écoutez,
face à ce que vous nous avez présenté, donc, moi, je n'ai que des remerciements
à vous présenter, des félicitations. Donc, en espérant que ce qui s'en vient
donc permettrait justement que ce soit au niveau du cadre, donc de permettre de
voir à un meilleur... plus grand développement de vos projets. Merci.
M. Bragoli (Maxim) : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci pour l'échange. La parole est maintenant au député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. M. Bragoli, moi, je connais vos installations à Montréal, que je
fréquente d'ailleurs à l'occasion, et je n'avais pas eu le plaisir de vous
rencontrer, je dois dire que, comme la ministre, c'est une sacrée belle
découverte, je suis assez impressionné aussi, ça foisonne. Vous allez
probablement faire partie de la génération et des créateurs qui vont sauver le
Stade olympique de son image, c'est vraiment encourageant, c'est vraiment
enthousiasmant de voir ça. Puis, pour la ministre, bien, vous êtes toujours le
bienvenu d'autant que vous connaissez bien le coin. Il paraît qu'il y a de la
salsa la fin de semaine...
Des voix
: ...
M. Marissal : ...je paie une
bière, puis on fait quelques pas de danse avec les Latino-Américains qui ont
envahi la place, apparemment, c'est très sympathique d'ailleurs, la fin de
semaine, d'aller voir ça. Sur ce, je suis en train de brûler mon temps avec des
futilités, mais je voulais vous demander, si je comprends bien votre modèle
d'affaires, est-ce que vous payez un loyer à la RIO?
M. Bragoli (Maxim) : Non.
M. Marissal : Vous ne payez
pas de loyer, évidemment... puis du courant non plus.
M. Bragoli (Maxim) : Non.
M. Marissal : Gamelin non
plus.
M. Bragoli (Maxim) : Non.
M. Marissal : Donc, c'est une
particularité de votre modèle d'affaires, vous ne payez pas le loyer, vous
investissez un lieu, souvent, à la demande du lieu en question.
M. Bragoli (Maxim) : Oui, mais
il y a la possibilité, dans des relations, d'envisager des entreprises d'économie
sociale qui pourraient avoir des modèles d'affaires qui entrevoient une
concession qui pourrait éventuellement payer un loyer. Mais nous ne payons pas
de loyer, nous sommes des acteurs de revitalisation puis on cherche à révéler
les possibles du lieu. Ça va faire cinq ans maintenant qu'on travaille sur
l'asphalte, et là il y a presque...
M. Bragoli (Maxim) : ...modèles
d'affaires qui entrevoient une concession qui pourrait éventuellement payer un
loyer. Mais nous ne payons pas de loyer. Nous sommes des acteurs de
revitalisation, puis on cherche à révéler les possibles du lieu. Ça va faire
cinq ans maintenant qu'on travaille sur l'espace, et là il y a presque 300 000
personnes qui ont vu le potentiel du Parc olympique. On le chérit, on l'aime.
On aime beaucoup être au pied de ce géant. Ça humanise. C'est comme être au
pied d'une grande montagne.
M. Marissal : La buvette, par
exemple, paie un loyer, ou c'est vous qui l'opérez?
M. Bragoli (Maxim) : Nous
opérons l'ensemble du lieu. On est responsables de la buvette. C'est les
revenus autonomes que je parlais plus tôt.
M. Marissal : D'accord. Je
fais rapidement. Est-ce que vous favorisez l'embauche locale, par exemple, au
stade, au Parc olympique? Vous êtes dans Hochelaga-Maisonneuve.
M. Bragoli (Maxim) : Notre
quartier général est à quelques kilomètres, là, moins de deux kilomètres. On
est situés Moreau et Ontario. Ça fait que les employés viennent à vélo
travailler à notre quartier général, et ils font la route en vélo pour aller
aux Jardineries. Donc, oui, les employés sont locaux.
M. Marissal : O.K. Bien, il me
reste juste quelques secondes pour vous remercier vraiment sincèrement de la
présentation puis des efforts que vous faites aussi. C'est vraiment...
M. Bragoli (Maxim) : Merci.
M. Marissal : C'est
enthousiasmant. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est à la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Donc,
pour conclure toute la journée d'audiences publiques, j'aimerais vous remercier
d'être venu nous présenter votre mission, ce qu'est votre OBNL. J'allais
justement vous le demander si c'était à caractère lucratif ou non, parce que,
sinon, je me suis dit : C'est quelque chose qu'on voit à l'émission Les
Dragons , puis là ça enflamme tout le monde, puis ça va chercher beaucoup
de subventions. Parce que, vraiment, c'est un... Vous avez vraiment une mission
unique. Puis, je me demandais, vous avez probablement un réseau de contacts.
Vous avez probablement d'autres gens ou d'autres projets en tête pour... à
vocation sociale, qui a un apport pour l'industrie touristique. Donc, est-ce
que vous auriez envie de nous... de faire la promotion de ce côté-là, social,
qui fait beaucoup de bien, là, à l'industrie, et comment on peut vous faciliter
la vie dans votre travail?
M. Bragoli (Maxim) : On est en
discussion avec le parc La Fontaine pour ramener le projet des Merveilles. Ça
fait qu'animer le bassin et d'en faire un lieu quatre saisons, avec une offre
ludique, et pour aussi naviguer sur le bassin. Ça, c'est le projet qu'on met de
l'avant. Et l'autre projet aussi qu'on est en train de développer, c'est les
maisons de quartier. Un peu comme le YMCA invite les gens à se retrouver à
travers le sport, nous, on veut permettre aux gens de retrouver leur
citoyenneté à travers un nouvel équipement civique, qui permettrait aux gens de
réfléchir, un «think tank» pour l'espace public.
Alors, ça, c'est notre grand projet qu'on
est en train de déployer et on travaille... on est en train de faire une levée
de fonds pour notre mission. Souvent, nos réalités financières nous empêchent
de pleinement aboutir notre mission.
Mme Perry Mélançon : Parce que
vous êtes un peu pris dans plusieurs programmes gouvernementaux, du fait que
vous êtes un organisme communautaire et que vous avez aussi quand même des
retombées dans l'industrie touristique. Donc, est-ce que vous avez un peu
l'aide de tous les ministères qui sont concernés ou ça pourrait être davantage?
M. Bragoli (Maxim) : Je pense
qu'on a un beau support. Une partie des jardineries a profité de Tourisme
Montréal, d'un financement cette année. Je souligne que le fait qu'on ne soit
pas une corporation nous empêche d'aller chercher du financement et de mettre à
l'échelle notre modèle.
Je suis membre du conseil exécutif de la
chambre de l'économie sociale de Montréal... de l'île de Montréal, et c'est un
gros défi pour les organisations comme la nôtre d'aller chercher du
financement. Il existe très peu de façons d'obtenir du financement pour un
promoteur à vocation sociale. Alors, quand vient le temps de courir contre des
promoteurs qui sont plus fortunés ou qui ont du inc., ils vont toujours gagner
au niveau de l'appropriation des espaces publics. Alors...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est parfait. Votre temps est écoulé...
Une voix
: Merci pour
les clarifications. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
J'ai été absorbée. Même, vous avez pris 15 secondes de plus. Alors, je m'en
excuse. Merci. Merci beaucoup pour votre contribution aux travaux de la
commission.
Je veux préciser que la ministre a répondu
à la demande du député de Viau. Elle a déposé le document demandé, c'est-à-dire
le document Extrait authentique du procès-verbal d'une assemblée du conseil
municipal, celui de la séance du 20 février 2017. Alors, le document a
été déposé. Merci, Mme la ministre.
La commission ajourne ses travaux jusqu'à
demain. Alors, à 9 h 30, on se retrouve ici pour continuer les
audiences. Je vous souhaite une bonne soirée. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...ajourne ses travaux jusqu'à demain. Alors, à 9 h 30, on se
retrouve ici pour continuer les audiences. Je vous souhaite une bonne soirée.
Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)