Journal des débats de la Commission de l'aménagement du territoire
Version préliminaire
42-1
(début : 27 novembre 2018)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version finale du Journal est publiée dans un délai de 2 à 4 mois suivant la date de la séance de la commission.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jueves 29 août 2019
-
Vol. 45 N° 28
Étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi visant principalement l’encadrement des inspections en bâtiment et de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du logement et l’amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi sur la Société d’habitation du Québec et diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal
Aller directement au contenu du Journal des débats
9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente-quatre minutes)
La Présidente
(Mme Dansereau) : À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre. À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre. Je demanderais aux gens de prendre place. Tout
d'abord, bon matin. On déclare... Je déclare la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie et leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi
visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et de la
copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du logement
et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi sur la
Société d'habitation du Québec et diverses dispositions législatives concernant
le domaine municipal.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Guillemette (Roberval) est remplacée par Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M. Provençal (Beauce-Nord) est remplacé par Mme Blais
(Abitibi-Ouest); M. Thouin (Rousseau) est remplacé par M. Tremblay
(Dubuc); Mme Charbonneau (Mille-Îles) est remplacée par M. Rousselle
(Vimont); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par M. Benjamin
(Viau)...
Le Secrétaire
: ...Mme Guillemette
(Roberval) est remplacée par Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré); M. Provençal
(Beauce-Nord) est remplacé par Mme Blais (Abitibi-Ouest); M. Thouin
(Rousseau) est remplacé par M. Tremblay (Dubuc); Mme Charbonneau (Mille-Îles)
est remplacée par M. Rousselle (Vimont); M. Kelley (Jacques-Cartier)
est remplacé par M. Benjamin (Viau); Mme Nichols (Vaudreuil) est
remplacée par M. Proulx (Jean-Talon); Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Fontecilla (Laurier-Dorion);
et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. LeBel (Rimouski).
La Présidente (Mme Dansereau) :
Lors de l'ajournement de nos travaux, nous étions à l'étude de l'article 61.
Un amendement à cet article a également été adopté. Par ailleurs, je vous
rappelle que l'amendement de la députée d'Anjou—Louis-Riel introduisant
l'article 38.1 est suspendu. Mme la ministre, je vous cède la parole.
Mme Laforest : Oui. Alors,
bonjour à vous tous. Bienvenue au député de Jean-Talon. Très heureuse que vous
soyez parmi nous aujourd'hui. Et vous aussi également, cher député de Viau.
Alors, je suis contente de travailler avec vous. Merci à tout le monde pour
ceux qui viennent remplacer. Merci beaucoup. Le projet de loi, juste pour vous
situer, va quand même très, très bien. Il nous reste au niveau de la
copropriété peut-être quatre articles à discuter. Ça se passe quand même très,
très bien. On va continuer ensuite avec le projet de loi sur la Régie du
logement qui est tout à fait attendu et très important dans ce projet de loi là
pour tous les locataires, si je peux dire, du Québec que nous devons agir avec
rapidité. Alors, le projet de loi s'en vient sur la Régie du logement, puis
c'est vraiment important. Alors, on était rendu à l'article 61. Est-ce
qu'on doit rediscuter de l'amendement? Ou est-ce qu'on reprend où on était? On
continue à l'article 61?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, l'amendement était adopté.
Mme Laforest : Donc, on
continue à l'article 61.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Exact.
Mme Laforest : C'est bon. O.K.
Alors, on continue.
L'article 1793 de ce code est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
« De même, celui qui a acheté une fraction de
copropriété et qui n'a pas reçu une note d'information ou qui en a reçu une qui
comporte des erreurs ou des lacunes peut, s'il en subit un préjudice sérieux,
demander la nullité de la vente et des dommages-intérêts. Cette action doit
être intentée dans les 90 jours de la vente et elle peut aussi être
intentée par le syndicat à la demande du copropriétaire concerné. Si le
copropriétaire préfère que le contrat soit maintenu, il peut demander une
réduction de son obligation équivalente aux
dommages-intérêts qu'il eût été justifié de
réclamer. »
Alors, l'article vise à protéger
l'acheteur d'une fraction de copropriété qui n'a pas reçu la note
d'information, évidemment, ou qui en a reçu puis qui comporte des erreurs ou
des lacunes.
Alors, l'article 1793 qui est modifié
se lit comme suit :
1793. «La vente d'un immeuble à usage
d'habitation qui n'est pas précédée du contrat préliminaire peut être annulée à
la demande de l'acheteur, si celui-ci démontre qu'il en subit un préjudice
sérieux. De même, celui qui a acheté une fraction de copropriété et qui n'a pas
reçu une note d'information ou en a reçu une qui comporte des erreurs ou des
lacunes peut, s'il en subit un préjudice sérieux, demander la nullité de la
vente et des dommages-intérêts. Cette action doit être intentée dans les
90 jours de la vente et elle peut aussi être intentée par le syndicat à la
demande du copropriétaire concerné. Si le copropriétaire préfère que le contrat
soit maintenu, il peut demander une réduction de son obligation équivalente aux
dommages-intérêts qu'il eût été justifié de réclamer. »
Alors, en fait, cet amendement-là, c'est
dans le but d'assurer... ce n'est pas un amendement, cet article-là, en fait,
ça avait été discuté aussi auparavant. Je ne sais pas si... est-ce que tout le
monde se remet dans le contexte. On avait déjà discuté de cet article-là.
Est-ce qu'il y a des commentaires?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des commentaires suite à l'article de la ministre? Je vais
céder la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Vous me permettrez de souhaiter la bienvenue aussi à mon
collègue de Jean-Talon puisqu'il aura le plaisir de travailler avec nous à la
suite des travaux, surtout lorsqu'on passera au volet Affaires municipales de
la ministre. Merci à mon collègue de Viau de se joindre à nous aussi, je
l'apprécie particulièrement, c'est un de mes voisins de comté, Mme la
Présidente, mais c'est la première fois qu'on fait de la législation ensemble,
donc je suis convaincue que ça va bien aller.
• (9 h 40) •
Mme la Présidente, pour la ministre, il y
avait des groupes qui sont venus en commission parlementaire, donc pour les
gens qui nous écoutent, dans les autres séances que j'ai faites, je vous ai
fait état des recommandations des groupes en vous demandant qu'est-ce que vous
pensiez faire si on le couvrait, etc. Donc, je vais me permettre de faire la
même chose encore une fois puisqu'il y avait trois groupes qui nous ont fait
des recommandations. On avait le Regroupement des gestionnaires de copropriété
du Québec qui demandait, à l'article 61, de faire un petit ajout, donc
votre modification. Si vous regardez, c'est la page 64 du mémoire du
regroupement, où on disait «à 90 jours de la date la plus éloignée de
l'assemblée de transition ou de la vente». J'imagine que, lorsque le
regroupement...
Mme Thériault
: ...de
faire un petit ajout, donc votre modification. Si vous regardez, c'est la page
64 du mémoire du regroupement, où on disait «à 90 jours de la date la plus
éloignée de l'assemblée de transition ou de la vente. J'imagine que, lorsque le
regroupement a demandé à ajouter cette date-là et de faire une nuance, c'était
pour donner encore plus de marge de manoeuvre à la personne qui achète son
condo pour qu'on puisse se prévaloir des délais. Donc, je me demandais si vous
avez l'intention peut-être de déposer un amendement par rapport à cette
demande-là. Je dois rappeler que nous, ce qu'on vise, c'est vraiment faire en
sorte que les gens qui achètent une copropriété, même quand ils l'achètent
neuve, qu'on puisse avoir toutes les protections requises et nécessaires, évidemment.
Un pépin, ça peut survenir, donc je pense que c'est une recommandation sage qui
a été faite par le regroupement. Donc, j'imagine que la raison pour la date,
c'est vraiment pour faire en sorte qu'on puisse avoir plus de délai, de temps
pour se prévaloir de nos droits. C'est le premier questionnement que j'ai par
rapport à la demande du Regroupement des gestionnaires de copropriété.
On avait aussi la Chambre des notaires
qui, elle, demandait, si vous regardez à la page 54 de leur mémoire, la recommandation
1.2.1, de «prévoir que le délai pour la faculté du dédit prévue à l'article
1785 du Code civil ne commence à courir que lorsque l'acheteur aura reçu une
offre d'information complète après la signature de l'acte de vente. Si la note
d'information n'a pas été remise ou si elle a comporté des erreurs ou des
lacunes qui ont porté préjudice à l'acheteur, ce dernier devrait pouvoir
obtenir une réduction du prix de vente, l'obtention de dommages et intérêts ou
l'annulation de la vente. De plus, la responsabilité personnelle des administrateurs — parce
qu'on n'en a pas parlé, Mme la Présidente — la responsabilité
personnelle des administrateurs et du promoteur devrait pouvoir être recherchée
lorsque ces derniers sont des personnes morales.» Je pense que c'est une
recommandation qui n'a pas été retenue, j'aimerais savoir le pourquoi,
évidemment.
Et on a aussi l'Organisme
d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec, Mme la Présidente, qui,
dans les nombreux formulaires qu'ils mettent à la disposition à chaque fois
qu'il y a une transaction immobilière qui se fait, particulièrement au niveau de
la copropriété, de la déclaration du vendeur, etc. Donc, ils disaient, dans
leur mémoire, ça va comme-ci : «De même, l'OACIQ croit que l'ajout d'un
deuxième alinéa à l'article 1793 du Code civil, donc à l'article 61 du projet
de loi qui prévoit un recours pour l'acheteur qui n'aurait pas reçu une offre
d'information, assurera le respect de cette obligation par les promoteurs, ce
qui n'est pas toujours le cas, actuellement. Une mesure coercitive de cette
nature pouvant aller jusqu'à l'élimination de la vente sera donc bénéfique à la
protection des premiers acquéreurs.» Donc, évidemment, Mme la Présidente, pour
être conséquente avec le travail que nous avons fait en commission la semaine
passée, puisque ce sont quand même trois groupes, et pas les moindres, qui font
des recommandations à la ministre, j'aimerais savoir l'avis de la ministre par
rapport à ces demandes-là, s'il y a une possibilité d'amendement ou
d'acceptation des recommandations que ces trois groupes nous ont faites.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre, je vous cède la parole.
Mme Laforest : Oui. Alors,
oui, on avait eu les demandes, justement, là, des organismes. Il y a des
aspects qui ont été considérés, puis, oui, on est prêts à travailler avec un
amendement.
Sauf qu'au niveau de la protection des
acheteurs, moi, je voulais savoir, parce qu'on parle d'un délai, ici, d'un à
trois ans, je voulais savoir comment vous voyez ça, vous, au niveau de la
protection des acheteurs, comment vous pensez qu'on pourrait mieux protéger les
acheteurs par rapport aux trois demandes, aux trois groupes qu'on a rencontrés.
Si je regarde, par exemple, que l'action... si je donne un exemple, «l'action
doit être intentée dans les 90 jours de la date la plus éloignée de l'assemblée
de transition ou de la vente», moi, j'aimerais savoir le délai de 90 jours,
qu'est-ce que vous en pensez, parce que ça, ça a été discuté de notre côté, ça
fait que c'était... Parce qu'on parlait de 60 jours, également, ça je voudrais
peut-être discuter avec vous sur ce point-là. Puis, en fait, oui, on était
prêts, parce qu'il y avait des corrections à faire, également, oui.
Mme Thériault
: Oui.
Mme la Présidente, évidemment, moi, je pense que plus on peut protéger les
acheteurs, mieux c'est, plus ils ont de temps pour intenter des recours, mieux
c'est aussi. On ne le dira pas assez souvent, l'acquisition d'une résidence ou
d'une copropriété, c'est la transaction la plus majeure qu'un couple ou qu'une
personne va faire dans sa vie, donc évidemment je pense que plus on met des
protections, mieux c'est, puis je pense que, dans les délais, souvent aussi il
faut avoir le temps de se tourner de bord, de parler avec un avocat, faire les
choses qu'on a à faire. Donc, moi, je n'ai absolument pas de problème, je pense
que c'est une demande qui était très correcte aussi. Plus on rallonge le temps
ou le délai, je pense que...
Mme Thériault
:
...mieux c'est, puis je pense que, dans les délais, souvent aussi il faut avoir
le temps de se tourner de bord, de parler avec un avocat, faire les choses
qu'on a à faire. Donc, moi, je n'ai absolument pas de problème, je pense que
c'est une demande qui était très correcte aussi. Plus on rallonge le temps ou
le délai, je pense que mieux c'est, en fait, pour protéger vraiment.
Mme Laforest : C'est bon. Moi,
je proposerais peut-être de suspendre, si c'est bien accepté, parce qu'on
ferait peut-être juste les trois points en un seul amendement.
Mme Thériault
: C'est
une bonne idée.
Mme Laforest : C'est bon, on
va suspendre, on va essayer d'être rapides.
Mme Thériault
:
Absolument. Ça me va, pas de problème.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 45)
(Reprise à 9 h 57)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre les travaux. Donc, je vais céder la parole à Mme la
ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
avant de déposer cet amendement-là, il va falloir qu'on rouvre l'amendement de
l'article 61 qu'on avait travaillé la semaine passée, le seul amendement qu'on
avait réussi à faire passer la semaine passée. Mais là il faut rouvrir, justement,
parce qu'on l'a inséré dans un même article. Alors, moi, s'il y a
consentement...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Ça me prendre consentement pour rouvrir l'étude de l'amendement
à l'article 61... de l'article 61. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Et ça va, vous retirez l'amendement aussi?
Mme Laforest : Je retire l'amendement,
oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Donc, ça me prend aussi un consentement pour retirer l'amendement.
Mme Thériault
:
Consentement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Consentement. Donc, poursuivez, Mme la ministre.
Mme Laforest : Alors, on va
déposer un autre amendement, considérant la demande du RGCQ, du CNQ et de la
FCQ, on a rassemblé ça dans un même article qui se lit comme suit :
L'article 61 : L'article 1793 de ce
code est remplacé par le suivant :
1793. Lorsque la vente d'un immeuble à
usage d'habitation n'est pas précédé du contrat préliminaire ou de la note d'information,
l'acheteur peut, s'il en subit un préjudice sérieux, demander la nullité de la
vente et des dommages et intérêts. Si l'acheteur préfère que le contrat soit
maintenu, il peut demander une réduction de son obligation équivalente aux
dommages et intérêts qu'il eut été justifié de réclamer. Cette action doit être
intentée dans les 90 jours de la vente, soit dans les 90 jours suivant l'assemblée
extraordinaire prévue à l'article 1104 du Code civil. Il en est de même lorsque
le contrat préliminaire ou la note d'information comporte des erreurs ou des
lacunes. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Des interventions?
Mme Thériault
: Non,
ça me va, Mme la Présidente. C'est vraiment conforme aux discussions qu'on a
eues avec la ministre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement, tel qu'amendé à l'article 61, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, peut-être, la ministre nous a mentionné que, dans la version
anglaise, il y avait une modification, mais qu'elle va arriver plus tard, si je
ne m'abuse, le temps que la traduction soit faite. Donc, juste pour les fins d'enregistrement,
étant donné que ça fait partie de la législation et que, dans le projet de loi n° 16, il nous reste encore trois volets, on aura l'occasion
de voir passer un amendement en anglais dans un article qu'on devra rouvrir.
Mme Laforest : Exact.
Mme Thériault
:
Parfait.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Sinon, on va passer aux voix... Est-ce
que l'article 61, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Donc, Mme la ministre, nous allons passer à l'article 62.
Mme Laforest : L'article 2724
de ce code est modifié par la suppression dans le...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je m'excuse. Oui?
• (10 heures) •
M. Fontecilla : Oui. J'aurais
un amendement avant l'article...
10 h (version non révisée)
La Présidente
(Mme Dansereau) : ... Est-ce que l'article 61, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Donc, Mme la ministre, nous allons
passer à l'article 62.
Mme Laforest :
L'article 2724 de ce code est modifié par la suppression, dans le...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je m'excuse. Oui?
M. Fontecilla : Oui,
j'aurais un amendement. Avant l'article...
La Présidente
(Mme Dansereau) : 61?
M. Fontecilla : À l'article 61,
j'aurais un amendement, 61.1.
La Présidente
(Mme Dansereau) : O.K.
M. Fontecilla : Avant de
passer à l'article 62.
La Présidente
(Mme Dansereau) : O.K. Oui.
M. Fontecilla : Oui?
Donc, je vais le lire dans l'immédiat, là : Ajouter, après l'article 61
du projet de loi n° 16 — qui fait référence à l'article 1896
du Code civil du Québec, donc : L'article 1896 du Code civil du
Québec est modifié par le remplacement de «12 mois» par «cinq ans».
Et l'article se lit maintenant comme
suit : Article 1896 du Code civil du Québec : «Le locateur doit,
lors de la conclusion du bail, remettre au nouveau locataire un avis indiquant
le loyer le plus bas payé au cours des cinq ans précédant le début du bail ou,
le cas échéant, le loyer fixé par le tribunal au cours de la même période,
ainsi que toute autre mention prescrite par les règlements pris par le
gouvernement.
«Il n'est pas tenu à cette obligation
lorsque le bail porte sur un logement visé aux articles 1955 et 1956.»
Je pense que ça a été envoyé, comme
amendement.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Ça a été envoyé?
M. Fontecilla : Oui.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Est-ce qu'on a besoin de suspendre? Est-ce que
les copies sont prêtes?
Mme Laforest : Je pense
qu'on n'est pas dans le même article.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Non, c'est le...
Mme Laforest : Ça irait
dans la section Régie du logement, je crois.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Ça serait point 1.
M. Fontecilla : C'est ça.
Justement, on l'a mis ici parce qu'on suit l'ordre des articles du Code civil.
Donc, c'est la place où est-ce qu'il... Parce qu'ensuite les autres articles
font référence à des articles ultérieurs.
La Présidente
(Mme Dansereau) : O.K.
Mme Laforest : On va
juste vérifier, parce que ça ne serait pas dans le bon bloc.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Bon, on va...
M. Fontecilla : Nous, on
suit l'ordre du Code civil, mais, si vous me dites que...
La Présidente
(Mme Dansereau) : On va recevoir les copies. On va recevoir les
copies.
M. Fontecilla : Parfait.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Donc, on va suspendre. On va distribuer les
copies et les faire. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 2)
(Reprise à 10 h 9)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre. Je vais céder la parole au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vais présenter un amendement à l'article 61,1, qui visait
à suivre la logique de numérotation du Code civil, d'un ordre croissant. Donc,
mon amendement concernait l'article 1896, et on était rendu là, mais ça
correspond à une autre partie du projet de loi sur la copropropriété, et, à
strictement parler, c'est un article qui concerne la Régie du logement qui va
être étudiée plus tard. Donc, en attendant la ministre qui nous dit que cet
amendement pourrait être étudié tout juste avant de commencer la 67,1 du projet
de loi n° 16, tout juste avant de commencer le chapitre sur la Régie du
logement, et je suis prêt à retirer mon amendement et à le déposer à ce
moment-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va. Merci. Mme la ministre.
Mme Laforest : L'article 62, l'article
27,24 de ce Code est modifié par la suppression, dans le paragraphe 3, de «et
des contributions au fonds de prévoyance».
• (10 h 10) •
Alors, l'article 27,24 du Code civil fait
partie d'une série d'articles qui propose d'uniformiser la terminologie
utilisée pour désigner l'ensemble des dépenses supportées collectivement par
les copropriétaires, les charges communes. En fait, les charges...
Mme Laforest : ...la
suppression, dans le paragraphe 3, de «et des contributions au fonds de
prévoyance».
Alors, l'article 2724 du Code civil fait
partie d'une série d'articles qui proposent d'uniformiser la terminologie
utilisée pour désigner l'ensemble des dépenses supportées collectivement par
les copropriétaires, les charges communes. En fait, les charges communes, ça
avait été discuté également, ça revient à dire que les seules créances qui
peuvent donner lieu à une hypothèque légale sont les suivantes : les
créances de l'État pour les sommes dues à un... en vertu des lois fiscales
ainsi que certaines autres créances de l'État ou de personnes de personnes
morales de droit public spécialement prévues dans les lois particulières, les
créances des personnes qui ont participé à la construction ou à la rénovation
d'un immeuble, et trois, la créance du syndicat des copropriétaires pour le
paiement des charges communes, puis, le quatrième point, les créances qui
résultent d'un jugement.
Alors, on revient à la définition des
charges communes qui se trouve à l'article 1072 du Code civil, qui dit que ce
sont... ça comprend les sommes nécessaires pour faire face aux charges
découlant de la copropriété et de l'exploitation de l'immeuble et aux sommes à
verser au fonds de prévoyance. Elle comprend les sommes à verser au fonds
d'autoassurance. Ça, ça avait été discuté ensemble... par rapport au fonds
d'autoassurance également auparavant... et soit à l'entrée en vigueur de l'article
640 de la loi qui encadre le secteur et la protection des dépôts d'argent et le
régime de fonctionnement des institutions.
Alors, ça revient en fait à ce qu'on avait
discuté ensemble au niveau des charges communes, c'est seulement, simplement
pour uniformiser la terminologie. Alors il n'y avait pas... c'était la même
chose, si je vois bien, dans l'ancien projet de loi, c'était indiqué de la même
manière. C'est seulement pour faire une modification, si je comprends bien. Il
y a... c'est complètement identique à l'article... au projet de loi
n° 401. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...vice-présidente... Mme la ministre. Des interventions?
Mme Thériault
: C'est
identique, Mme la Présidente, et il y a eu zéro commentaire sur cet article-là
de la part des groupes qui sont venus nous voir, donc on est prêtes à procéder.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bravo! Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 62
est adopté?
Une voix
: Adopté.
Mme Laforest : Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
... C'est beau.
Mme Laforest : On y va?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Laforest : L'article 63.
L'article 63 : l'article 27,29 de ce Code est modifié par la suppression
de «ou sa contribution au fonds de prévoyance».
L'article 63... Cet article fait partie d'une
série d'articles qui proposent d'uniformiser également la terminologie utilisée
pour désigner l'ensemble des dépenses supportées collectivement par les
copropriétaires, les charges communes.
Alors, l'article 2729 tel que
modifié : L'hypothèque légale du syndicat des copropriétaires grève la
fraction du copropriétaire en défaut pendant plus de 30 jours de payer sa
cote-part des charges communes. Elle n'est acquise qu'à compter de
l'inscription d'un avis indiquant la nature de la réclamation, le montant
exigible au jour de l'inscription de l'avis, le montant prévu pour les charges et
créances de l'année financière au cours, et celles des deux années qui suivent.
Alors, c'est également... c'est identique.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Thériault
:
Simplement dire que c'est de la concordance, Mme la Présidente. Pas de
problème, on peut procéder.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous poursuivons, Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. L'article
64 : L'article 636 de la Loi visant principalement à améliorer
l'encadrement du secteur financier, la protection des dépôts d'argent et le
régime de fonctionnement des institutions financières (2018, chapitre 23) est
abrogé.
Alors, le projet de loi de l'article 64
propose d'uniformiser la terminologie utilisée dans le Code civil de manière à
ce que l'expression «charge commune» désigne l'ensemble des dépenses qui doivent
être supportées collectivement par copropriétaire, y compris, éventuellement,
les sommes à verser au fonds d'autoassurance. Cet article propose d'abroger l'article
636 des lois 2018, chapitre 23, puisque ça distingue la contribution, encore
là, aux charges communes et de celles au fonds d'autoassurance. L'article 1064
du Code civil est modifié par le remplacement de «constituer, en application de
l'article 1071» par «et au fonds d'autoassurance constitué respectivement en
application des articles 1071 et 1071,1». C'est bon. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Thériault
: Oui.
Ce n'était pas dans le projet de loi n° 401, mais je comprends que c'est
en concordance avec ce qu'on a fait ainsi que les articles qui vont suivre?
Mme Laforest : Oui, exactement.
Mme Thériault
:
D'accord. On peut procéder, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix
: O.K.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Adopté.
Une voix
: ...
Mme Laforest : O.K. Ah! Ça va
bien aller. O.K.
L'article 65 : L'article 640 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 2°, de «du deuxième
alinéa...
La Présidente
(Mme Dansereau) : ...est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : O.K. C'est
vraiment... O.K. Ah! ça va bien aller. O.K. L'article 65 : L'article 640
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 2, de «du
deuxième alinéa» par «premier alinéa».
L'article 65, évidemment, c'est de la
concordance. Cet article modifie l'article 640 de la Loi visant
principalement à améliorer l'encadrement du secteur financier, la protection
des dépôts d'argent et le régime de fonctionnement des institutions
financières, 2018, chapitre 23, en concordance avec la modification
apportée par l'article 34 du présent projet de loi concernant l'article 1072
du Code civil. Alors, encore là, c'était pour faire suite à la concordance.
La Présidente
(Mme Dansereau) : ...Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mme Thériault
:
Non, ça va, Mme la Présidente. C'est bon.
Une voix
: C'est tellement
clair.
Mme Thériault
:
C'est clair.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 65 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
La Présidente
(Mme Dansereau) : L'article 66.
Mme Laforest : Non, mais
ça va tellement bien, hein?
Des voix
: ...
Mme Thériault
: Quand
... est là, c'est plus facile.
Mme Laforest : Quand
quoi?
Des voix
: ...
Mme Laforest : Hein? Bon,
s'il vous plaît! L'article 66 : L'article 646, 647, 649, 651 de
cette loi sont abrogés.
Alors, l'article 66, le projet de loi
propose d'uniformiser la terminologie utilisée dans le Code civil de manière à
ce que l'expression «charges communes» désigne l'ensemble des dépenses qui
doivent être supportées par les copropriétaires, y compris éventuellement les
sommes à verser au fonds d'autoassurance.
Cet article propose d'abroger les
articles 646, 647, 649 et 651 des lois de 2018, chapitre 23, puisque
ceux-ci distinguent la contribution aux charges communes de celles au fonds
d'autoassurance. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Thériault
:
Ça va, Mme la Présidente. C'est vrai que je pourrais faire une intervention, la
ministre pourrait reprendre son souffle, mais ce n'est pas nécessaire. C'est vraiment
de la concordance avec les ajouts d'articles qui étaient prévus. Donc, on peut
passer au vote, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Dansereau) : On va passer au vote. Est-ce que
l'article 66 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest :
L'article 67 : L'article 651 de cette loi est modifié, dans le
deuxième alinéa :
1° par le remplacement du «troisième
alinéa de l'article 1072» par «deuxième alinéa de l'article 1072»;
2° par l'insertion, après
«l'article 640 de la présente loi», de «tel que modifié par
l'article 65 de la Loi visant principalement l'encadrement des inspections
en bâtiment et de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de
la Régie du logement et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et
modifiant la Loi sur la Société d'habitation du Québec et diverses dispositions
législatives concernant le domaine municipal».
Alors, l'article 67, c'est de la
concordance qui vise à assurer la cohérence entre l'article 34 du projet
de loi et l'article 652 des lois de 2018, chapitre 23, qui concernent
tous les deux l'article 1072 du Code civil.
Alors, l'article... Ah oui! j'ai dit la...
J'aurais sûr dire : l'article 652.
Mme Thériault
:
Oui. On avait compris 651.
Mme Laforest : Oui,
excusez.
Mme Thériault
:
Donc, c'est 652. Parfait.
Mme Laforest : Oui. C'est
bien l'article 652.
Mme Thériault
:
Bien, ça m'a permis de faire une intervention, hein?
Mme Laforest : Pardon?
Mme Thériault
:
Ça m'a permis de faire une intervention.
Mme Laforest : Ah! Bon,
tant mieux.
La Présidente
(Mme Dansereau) : C'est bien.
Mme Laforest : Si c'est
important, alors c'est bien pour vous...
La Présidente
(Mme Dansereau) : D'échanger.
Mme Laforest : C'est bien
d'échanger, quand ça va bien, tant mieux. Alors, moi, c'est terminé. C'est
tout.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des commentaires ou des interventions?
Mme Thériault
: Non,
on peut passer au vote, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons passer au vote. Est-ce que l'article 67 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Thériault
: Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui?
Mme Thériault
: Je
veux juste qu'on se rappelle qu'on a des dossiers qui sont en suspens avant de
procéder aux discussions sur les amendements du collègue de Laurier-Dorion. On
avait eu une discussion par rapport aux assurances, qui était en suspens, de
consentement, sans qu'il y ait un amendement qui ait été déposé, à 35. Parce
que je n'ai pas déposé d'amendement officiel, on a eu une discussion, la
ministre est en cours de discussion avec son collègue au ministère des Finances
pour proposer une formulation, et on a dit que, de consentement, nous gardions
35 ouvert, bien qu'il n'y ait pas d'amendement comme tel, parce que je ne
voulais pas nuire au travail de la ministre. Donc, je comprends que nous allons
devoir revenir.
• (10 h 20) •
Il y a, en suspens, également, le 38.1,
par rapport aux gestionnaires. Avoir, ici, pas les firmes de gestion ou les
gérants, mais plutôt les gestionnaires qui vont devoir gérer les sommes
d'argent dans le fonds de prévoyance. C'était toute la formation, donc, c'est à
38.1, c'est également en suspens. Et je comprends que l'article 60 aussi, au
niveau de la mixité de la copropriété par rapport aux droits des gens qui
demeurent, avait été suspendu lors de la séance du 21 août, à 17 h 56.
Donc, c'est ça, donc...
Mme Thériault
:
...c'est également en suspens. Et je comprends que l'article 60 aussi, au
niveau de la mixité de la copropriété par rapport aux droits des gens qui
demeurent, avait été suspendu lors de la séance du 21 août, à
17 h 56. Donc, c'est ça, donc ça, c'était la semaine passée. Donc, il
y a quand même trois articles qui ne sont pas complets à l'heure où on se
parle.
Ma question sera simple, Mme la Présidente,
est-ce que la ministre entend revenir tout de suite sur ces trois points-là ou
si la ministre entend les garder pour une prochaine séance? Moi... C'est elle,
la ministre, c'est correct. Elle a son sous-ministre à côté, que ça me fait
plaisir de voir, Me Paradis, donc, bonjour. Et je comprends que si la ministre
voulait disposer de ces trois articles-là qui sont encore en suspens, ça nous
permet de compléter la copropriété aujourd'hui. Si elle n'est pas prête, bien, peut-être
juste l'expliquer dans le micro, parce qu'il y a des gens qui attendent la
réforme de la copropriété, évidemment. On a la possibilité de le faire, plus
loin dans le projet de loi, parce que c'est le même projet de loi, je le
rappelle aux gens. Par contre, on avait dit qu'on procédait en ordre, section
par section. Donc, on a tout réglé ce qu'on avait réglé dans la section pour
les inspecteurs. On est en train de terminer la copropriété, après, il y aura
la Régie du logement, la Société d'habitation du Québec et, enfin, les
dispositions municipales. On a une séance qui est prévue, déjà, le 3 septembre,
donc la semaine prochaine, et par la suite, j'imagine que nos travaux vont
reprendre avec la reprise normale des travaux à l'Assemblée nationale, le 17
septembre, et que la commission sera convoquée.
Mais il y a des gens qui attendent par
rapport aux trois articles que je vous ai mentionnés, Mme la Présidente, c'est
des changements de fond qui sont fort importants. Et je veux juste rappeler que
ce serait bien dommage d'avoir travaillé si fort à modifier les règles de
copropriété après 50 ans, parce que ça fait quand même 50 ans cette année que
les premières règles ont été adoptées, et qu'on passerait à côté de trois
morceaux aussi importants lorsqu'on parle de l'assurance, lorsqu'on parle de la
formation des gestionnaires et de la mixité. Donc, si je peux avoir des
indications de la ministre, puis après ça, on va voir de quelle manière on
continue les travaux, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui. Mme la ministre, la question est est-ce que vous voulez qu'on traite ces
trois points-là, ou on le fait à la fin de...
Mme Laforest : On va les faire
à la fin. En fait, c'est la formation des gestionnaires en copropriété, ensuite
ça traitait aussi de la mixité, avec le côté commercial, que ça implique
d'autres personnes, évidemment, d'autres ministères, et la même chose pour le
fonds d'autoassurance, que ça implique également d'autres personnes. Alors,
oui, moi, je voudrais qu'on le déplace vers la fin du projet de loi.
Mais je vais en profiter quand même pour
remercier tous les gens qui ont été ici pour le côté copropriété, je sais que
ça a été beaucoup de temps pour vous, ça a été... Merci à tout le monde d'avoir
travaillé sur le bloc de la copropriété. Puis c'est vrai que c'était important
de se concentrer sur ce bloc-là, qui était essentiel. Ça fait longtemps que ça
existe, au Québec, mais, en même temps, il y avait plus ou moins de
l'encadrement, alors c'est ce qu'on a fait, depuis des semaines et des mois. Je
remercie tout le monde, merci, puis c'est un beau bloc de passé. Puis pour les
trois points, on va y revenir à la fin, ça avait été discuté, puis ça avait été
décidé qu'on allait faire des consultations et revenir avec ces trois points-là
à la fin.
Mme Thériault
: Bien,
je comprends qu'il y a engagement de la ministre pour qu'on puisse faire les
discussions de fond et qu'on puisse régler les problématiques qui sont en
suspens, présentement.
Mme Laforest : Exactement.
Mme Thériault
: Qu'il
y a une volonté réelle.
Mme Laforest : L'engagement,
oui.
Mme Thériault
: C'est important,
Mme la Présidente, de pouvoir le mentionner, parce que lorsque j'entends la ministre
dire : Bon, peut-être à la fin du projet de loi, on comprend qu'on en a peut-être
pour quelques semaines, parce qu'on n'a qu'une séance qui est planifiée, à part
celle d'aujourd'hui, pour la Régie du logement, qui a quand même aussi une
réforme en profondeur. Puis après ça, la Société d'habitation du Québec, les
affaires municipales. Donc, je voudrais juste rassurer les gens qui attendent.
Parce qu'évidemment je suis convaincue que les gens auraient aimé qu'on puisse
boucler la boucle aujourd'hui par rapport aux trois points qui sont là. Je comprends
que le travail de la ministre avec ses collègues députés n'est pas tout à fait
complété, mais je voudrais juste qu'on puisse rassurer les gens en leur disant
que oui, ça aussi, c'est important, puis, puisqu'on y est, bien, on va le
régler, parce qu'il y a un problème.
Mme Laforest : Oui.
Exactement. Je m'engage, c'est certain, ça avait été décidé, de toute manière,
auparavant. Puis il y a des dispositions aussi, à la fin du projet de loi, à
travailler, qui sont... on s'est engagés aussi à les travailler puis à les
présenter. Alors, ça aussi, ça va rentrer dans les dispositions transitoires,
ça fait que je pense qu'on est... on va tout mettre ça dans le même bloc. Merci
à tout le monde.
Mme Thériault
: Ça me
rassure, Mme la Présidente. Donc, il n'y a pas de problème, on peut passer à la
prochaine section.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Merci. Donc, on va passer sur la loi sur la Régie du logement.
Mme Thériault
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui?
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, juste une question de directive, parce que, bon, la ministre a
accepté de faire un briefing technique avec les députés sur les différences
entre le...
Mme Thériault
: ...la
Présidente, donc il n'y a pas de problème, on peut passer à la prochaine
section.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Merci. Donc, on va passer sur la de... sur la Régie du logement.
Mme Thériault
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui?
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, juste une question de directive parce que bon, la ministre a
accepté de faire un briefing technique avec les députés sur les différences
entre le 401 et le 16 pour la Régie du logement. Je comprends que mon collègue
de Laurier-Dorion a un amendement qui est déposé et qu'il va ramener à cette
période-ci. Question de directive, comme ça, est-ce que nous ne serions pas
mieux d'avoir le briefing avec la Régie du logement, ce qui pourrait apporter
un éclairage supplémentaire à mon collègue par rapport à ses amendements? Le
briefing avait été proposé pour être à 12 h 30 jusqu'à
13 h 15, un 45 minutes. Il est 10 h 30. On a encore deux
heures devant nous, peut-être qu'on pourrait suspendre la séance, le temps
d'aller faire le briefing? Je vois que les gens de la Régie du logement sont
là, peut-être que ça peut donner un éclairage supplémentaire et que ça va
pouvoir permettre à mon collègue de voir s'il déposer toujours ses amendements
ou pas. Donc, je tends la perche, je pense que, si on suspend puis qu'on fait
un briefing technique, on peut avoir des réponses plus rapides, ça nous
permettrait de recommencer les travaux ce matin, et de continuer, cet
après-midi sur la Régie du logement. Ça risque peut-être d'accélérer les
travaux, en tout cas, parce qu'on va répondre à des questions. Donc...
Une voix
: O.K.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je vais donner la parole à la ministre pour la suggestion de la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Laforest : O.K. Bien, moi,
en fait, qu'est-ce que je préférerais, puis qu'est-ce que je proposerais, ça
serait qu'on continue parce qu'au niveau des articles qui sont traités, il y a
quand même plusieurs articles qui ont été discutés, travaillés, alors on a
quand même énormément de contenu qu'on peut continuer à travailler et commencer
à travailler. Puis le... ma raison est simple, c'est que c'est vrai que le
temps en commission, dans les futures semaines, est tout à fait restreint.
Alors, si on peut en profiter pour continuer à faire avancer des articles et
introduire certains amendements, bien, moi, j'irais comme ça parce que notre
temps est vraiment, vraiment, vraiment, si je peux dire, très court, en
commission, dans les prochaines semaines. Alors, si on veut procéder, si on
veut avancer, moi, je serais prête à ce qu'on puisse commencer.
Au pire, s'il y a des articles qu'on doit
suspendre ou, comme on a fait avec le bloc de la copropriété, si on peut les
replacer à la fin, on les replacera à la fin. Parce qu'il y a un briefing
technique qui était prévu ce midi, on va le faire. Là, il est quand même
10 h 30. Je crois que... je pense qu'on peut commencer à avancer
certains... À 12 h 30, il y a un... il va avoir notre briefing, mais
je trouve tellement que notre temps en commission est précieux, puis on n'a pas
beaucoup de temps dans les prochains jours, moi, j'avancerais tout de suite le
bloc de la Régie du logement, si vous êtes d'accord.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tout à fait,
merci. Donc, dans un esprit de bonne méthode, là, évidemment, il faut avoir les
informations. C'est utile d'avoir les informations générales avant de commencer
le détail, là. Et donc, dans une logique générale, là, c'est mieux d'avoir le
briefing avant de commencer l'étude du chapitre sur la Régie du logement. Et,
juste savoir, il est prévu combien de temps pour ce briefing-là? Parce que, si
tout va bien, à la limite, on pourrait adopter l'ensemble des articles. Bon, je
m'avance...
Mme Laforest : Tout à fait
d'accord.
M. Fontecilla : ...je m'avance
beaucoup, mais on aurait le briefing technique en plein milieu ou après
l'adoption d'une série d'articles concernant la Régie du logement. Donc, en
toute logique, encore une fois, c'est mieux. Je comprends l'argument, là, que
le temps en commission est compté, mais le briefing technique, là, ça prendrait
combien de temps, là... c'est prévu combien de temps ce midi?
Des voix
: 45 minutes.
M. Fontecilla : 45 minutes,
là.
Mme Laforest : Voulez-vous,
moi, je peux proposer qu'on prenne... c'est parce que les amendements, on sait
les... on est pas mal au courant, là, tu sais, on les connaît. Moi, je les
connais par coeur quand même. Peut-être, on pourrait prendre, d'abord, si vous
y tenez énormément, peut-être, trente minutes là, puis on procède après? Parce
qu'on peut... est-ce que vous voulez qu'on prenne un trente minutes
présentement?
Mme Thériault
: Moi,
je pense qu'on est mieux de le prendre que de ne pas le prendre.
M. Fontecilla : De briefing
technique?
Mme Laforest : Oui.
Mme Thériault
: Bien
oui. Oui, oui.
Mme Laforest : Vous êtes
d'accord?
M. Fontecilla : Ça me
convient.
Mme Laforest : O.K. On y va.
30 minutes, go.
Une voix
: ...je veux
juste aller chercher mes choses.
M. Fontecilla : ...sont où?
Mme Thériault
: Oui,
oui. On est d'accord, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, on va suspendre pour une trentaine de minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 29)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 12)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va? Nous allons reprendre les travaux. Tout d'abord, avant, j'aimerais
savoir : Est-ce qu'il y aurait consentement qu'on continue, qu'on
poursuive jusqu'à 1 heure, vu qu'il y avait... qu'il devait y avoir...
Mme Thériault
: Non,
j'ai... Non. On a un caucus, nous, aujourd'hui. Désolée, là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Ça va, c'est beau. O.K.
Mme Thériault
: Puis il
n'y a pas eu de discussion aujourd'hui entre nos bureaux de leader, j'en
comprends.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Bon. Donc, je vais céder la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, on
commence un nouveau bloc, le bloc sur la Régie du logement dans le projet de
loi n° 16. Évidemment, c'est un bloc qui était
essentiel, je le répète, était vraiment essentiel pour moi, considérant le
temps d'attente et le nombre de causes qui étaient reportées. Alors, le bloc
sur la Régie du logement est vraiment essentiel pour tous les locataires du Québec.
Ceci étant dit, j'aimerais vraiment
spécifier que dans notre budget, vous avez sûrement pris en considération qu'on
veut, et on s'engageait à avoir neuf régisseurs de plus et un à temps partiel,
ceci étant pour couvrir toutes les régions du Québec. Alors, dans notre budget,
c'était vraiment déjà pris en considération qu'on augmentait le nombre de
régisseurs, qui se nommeront maintenant des membres, dû au changement de nom de
la Régie du logement, si tout se passe bien, pour le Tribunal administratif du
logement.
Alors, pour réconforter tous les gens qui
nous écoutent, je peux vous dire que, tout de suite aujourd'hui, je peux vous
annoncer qu'on a déjà procédé à six régisseurs d'engagés de plus. On en a nommé
six, si c'est bien ça. Alors, il y a déjà six régisseurs de plus qui sont en
poste pour accélérer justement les causes à la Régie du logement. Alors, on a
déjà pris nos responsabilités par rapport aux engagements, il y en a déjà six
d'engagés, puis la possibilité de travailler, si je peux dire, et d'avoir des
régisseurs en région est vraiment essentielle. On a déjà pris des mesures également
pour avoir des régisseurs en région.
Alors, je suis très heureuse de commencer
le bloc sur la Régie du logement et je vais laisser la parole à mes collègues
avant de poursuivre article par article. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Je donnerais la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. D'entrée de jeu, Mme la Présidente, vous allez me permettre
de remercier la ministre, son équipe ainsi que Me Simard pour la séance de
travail que nous venons d'avoir concernant les différences entre le projet de
loi n° 401 et le projet de loi n° 16.
C'est sûr que ça aide à la bonne organisation de nos travaux, ça nous permet de
reprendre plus rapidement sans nécessairement alourdir le processus de
questions qui nous ont été répondues à l'extérieur. Merci aussi pour le cahier,
ça nous permet vraiment de voir les nouvelles choses qui ont été introduites.
C'est beaucoup plus visuel, ce qui fait que même un collègue député qui le lit
comme ça est capable...
Mme Thériault
:
...travaux, ça nous permet de reprendre plus rapidement, sans nécessairement
alourdir le processus de questions... qui nous a été répondu à l'extérieur.
Merci aussi pour le cahier, ça nous permet vraiment de voir les nouvelles
choses qui ont été introduites, c'est beaucoup plus visuel, ce qui fait que
même un collègue député qui le lit comme ça est capable au moins d'avancer et
de comprendre ce qu'on fait. C'est magnifiquement fait, merci beaucoup.
Vous allez me permettre aussi, Mme la
Présidente, de dire aux gens qui nous écoutent que, dans la section Régie du
logement, au même titre que les deux autres sections qu'on a faites au niveau
de la copropriété et de l'inspection en bâtiment, je vais me faire la
porte-voix des groupes qui sont venus en commission parlementaire, qui nous ont
fait des recommandations, qu'on retrouve dans leurs mémoires, afin de voir
l'intention de la ministre, de voir si elle est disposée à faire des amendements.
Donc, ne soyez pas surprise, Mme la Présidente, si, au cours de nos travaux,
vous m'entendez vous parler du Barreau du Québec, de l'Association des
propriétaires du Québec, de l'APQ, de la Corporation propriétaires immobiliers
du Québec, la CORPIQ, du Regroupement du comité de logement et des associations
des locataires, qu'on appelle le RCCLAQ... le RCLALQ, pardon, ainsi que le
Front d'action populaire en réaménagement urbain, le FRAPRU, qui sont les
groupes soit qui sont venus soit qu'ils nous ont envoyé des mémoires et qui
attendent eux aussi avec beaucoup d'impatience ce projet de loi qui est devant
nous.
Je sais que la ministre a eu l'occasion de
répondre aux groupes : Oui, il y a des modifications, mais on commence
comme ça parce qu'on veut, dans un premier temps, améliorer le fonctionnement
de la Régie du logement ou du tribunal du logement, comme on va l'appeler
dorénavant. Donc, j'en suis, définitivement, je pense qu'il faut faire les
choses dans l'ordre, mais j'ai compris aussi que la ministre va continuer de
discuter avec les groupes pour aller un peu plus loin, pour apporter certaines
modifications. Mais ne soyez pas surpris si... moi, comme mes collègues des
différentes oppositions, nous allons certainement déposer certains amendements
qui est à la demande des différents groupes qu'on a entendus.
Donc, Mme la Présidente, merci. Et il est
évident qu'on va travailler dans un esprit de collaboration. Cette réforme-là,
elle est tout aussi importante pour la Régie du logement que pour les milliers
de locataires qui... de locataires et de propriétaires, évidemment, les deux
parties, qui ont besoin de recourir aux services du nouveau tribunal du
logement. Donc, voilà, merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci.
Écoutez, nous entamons une partie très importante du projet de loi n° 16,
et c'est toute la question sur la Régie du logement. Évidemment, la Régie du
logement joue un rôle essentiel dans la vie du Québec, là, juste vous rappeler
quelques chiffres très rapidement, Mme la Présidente. Il y a
1 362 000 ménages locataires au Québec, ce qui représente 39 %
de tous les ménages au Québec, là, presque 40 %, là. À Montréal, il y a
492 000 ménages locataires, là, ce qui représente 63 % de la
population de Montréal.
Donc, ça concerne beaucoup, beaucoup,
beaucoup de monde, cette question-là, autant des locataires, autant des
propriétaires, mais évidemment, souvent, la population locataire est à plus
faibles revenus, des fois à très faibles revenus, une population souvent aussi
vulnérable à tous les égards, d'un point de vue socioéconomique, moins de... un
niveau de scolarité moins élevé, etc., toutes sortes de problématiques
sociales. Donc, la régie a un équilibre très difficile souvent à atteindre afin
d'assurer une justice tout en tenant compte de l'ensemble des facteurs qui
influencent la question du logement. Parce que la vie se passe dans un
logement, se passe avec des voisins, donc c'est un tribunal excessivement
important, là.
La question des délais, et je pense qu'on
va s'y attaquer pendant l'étude de ce projet de loi, est essentielle dans tout
ce processus-là. Les délais sont excessivement longs. Nous espérons et nous
allons appuyer toutes les initiatives qui visent à raccourcir ces délais-là
afin d'assurer véritablement une accessibilité à la justice aux ménages qui...
locataires et aussi locateurs.
Donc, j'entame avec enthousiasme cette
partie-là parce que ça va concerner beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens au
Québec, qui vont être, j'espère... qui vont bénéficier des amendements, des
modifications qui vont être effectuées. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a un amendement? Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Une voix
: Non, c'est
beau.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Non. Il ne déposait pas un amendement?
Une voix
: ...on peut
commencer.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député de Laurier-Dorion, est-ce que vous aviez un amendement à déposer?
M. Fontecilla : Oui, tout à
fait, tel que présenté...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Si vous voulez en faire lecture, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : ...quelques
minutes plus tôt. Ça a été envoyé. Je pense que ça pourrait être distribué.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui. Mais, si vous pouvez en faire lecture, puis on va le...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...M. le député de Laurier-Dorion, est-ce que vous aviez un amendement à
déposer?
M. Fontecilla : Tout à fait.
Tel que présenté quelques minutes plus tôt...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Si vous voulez en faire lecture, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : ...et ça a été
envoyé. Je pense que ça pourrait être distribué...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, mais si vous pouvez en faire lecture, puis on va le distribuer en même
temps.
M. Fontecilla : Tout à fait. Tout
à fait, pendant qu'il est distribué.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci.
M. Fontecilla : Donc, il
s'agit d'ajouter, un, après l'article 61 du projet de loi n° 16,
une modification à l'article 1896 du Code civil du Québec qui est modifié par
le remplacement de «12 mois» par «cinq ans».
Donc, l'article se lit maintenant comme
suit, article, encore une fois, 1896 du Code civil du Québec : «Le
locataire doit, lors de la conclusion du bail, remettre au nouveau locataire un
avis indiquant les loyers les plus bas payés au cours des cinq ans précédant le
début du bail ou, le cas échéant, les loyers fixés par le tribunal au cours de
la même période ainsi que toute autre mention prescrite par le règlement pris
par le gouvernement. Il n'est pas tenu à cette obligation lorsque le bail porte
sur le logement visé à l'article 1955 et 1956.»
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a...
M. Fontecilla : Si je peux
poursuivre...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, vous pouvez... si vous avez des explications.
M. Fontecilla : Juste deux
petites secondes que je me serve un verre d'eau, madame.
Mme Laforest : Est-ce que...
Je vais... Je peux-tu vous poser une question? Oui?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, Mme la ministre.
Mme Laforest : Moi, j'aimerais
vous entendre sur le fait... Pourquoi cinq ans?
M. Fontecilla : Tout à fait.
Mme Laforest : Parce qu'on
sait que l'année, admettons, c'est quand même possible de garder certains
loyers vides pendant un an pour certains propriétaires qui veulent justement
avoir d'autres visions pour leurs logements. Mais pourquoi, là... pourquoi
autant que cinq ans?
M. Fontecilla : C'est
fondamentalement, Mme la ministre, pour pouvoir constater la trajectoire du
loyer pendant cinq ans. On sait qu'en général, règle générale au Québec, les
loyers ont une durée d'un an, c'est un renouvellement annuel, et donc 12 mois,
seulement savoir combien a été augmenté le dernier loyer, là, le dernier
dans... dans le dernier bail, là, d'un an, ça ne nous donne qu'une infime
partie de l'information qu'un locataire doit savoir pour savoir si le loyer
demandé est abusif, en d'autres mots, là. Donc, on le sait, en ce moment il y a
une pénurie de logements à travers l'ensemble du Québec, là. Selon la théorie
classique de l'économie, selon la loi de l'offre et de la demande, ça fait
naturellement une pression à la hausse sur les loyers, et on constate à maintes
reprises un peu partout au Québec, là, des hausses abusives des loyers, là, et
profitant justement de cette pénurie de logements, et que les locataires, s'ils
n'acceptent pas de ces hausses-là, bien, doivent se trouver quelque chose
qui... soit d'encore plus cher, soit d'encore quelque chose qui n'est pas
convenable, comme des logements qui vivent des... qui ont des... vivent... qui
ont des situations... dans des situations d'insalubrité, etc.
Évidemment, il existe des recours, des
contestations, là, pour constater et corriger éventuellement s'il y a une
hausse abusive de loyer, là, mais pour ça il faut connaître — et
c'est les... les dispositions du Code civil le permettent — connaître
le loyer antérieur jusqu'à 12 mois. C'est ce qu'il prévoit, le Code civil, en
ce moment. Mais, encore une fois, 12 mois, c'est nettement insuffisant, là,
surtout lorsqu'il s'agit d'un seul loyer, celui de l'année dernière, pour
détecter les pratiques abusives de certains propriétaires, souvent des... Donc,
il nous paraît qu'un délai de cinq ans est approprié pour constater la
trajectoire suivie par les locateurs, là, et en termes d'augmentation des
loyers et savoir si, oui ou non, il y a une pratique abusive, là, en termes
d'augmentations des loyers annuelles. C'est fondamentalement pour se donner un
historique des loyers demandés au cours des cinq ans... des cinq dernières
années.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Je demanderais
de suspendre un peu... un petit bout de temps, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 25)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 31)
La Présidente (Mme Dansereau) :
...donc, nous allons reprendre les travaux. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, O.K.
Alors, après avoir discuté, justement, avec mes collègues, on en est venus à la
conclusion que... En fait, on ne comprend pas le pourquoi du cinq ans, parce
qu'on se dit : Même si la personne voit, pendant cinq ans, qu'est-ce qui
s'est passé au niveau du prix du logement, en fait... parce qu'il y a
énormément... cinq ans, c'est très, très long, premièrement. Deuxièmement,
c'est que où est la justification que la personne qui veut louer un loyer voit
pendant cinq ans, le prix du loyer qui a été payé considérant que la période de
cinq ans, peut-être que trois ans auparavant, il peut avoir eu des rénovations,
alors... des rénovations majeures.
Ça fait que c'est sûr que s'il y a une
hausse de loyer deux ans auparavant, sauf que le loyer a été complètement
rénové, c'est sûr que le prix va augmenter. Alors, on se dit : La
nécessité d'un cinq ans, c'est... on ne comprend pas le pourquoi.
L'autre chose, par exemple, que je tiens à
vous mettre au courant, puis c'est sur ça, je pense qu'il faut vraiment
comprendre, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais on a un comité, on a
un nouveau comité maintenant qui s'est penché sur toute la structure du bail au
complet. Puis ça, au niveau de la... toute la... comment je pourrais dire? La
manière dont le bail est rédigé, c'est sur ça qu'il est important de se
pencher.
Donc, ce que vous m'avez amené comme
point, de dire : On aimerait ça savoir le prix du loyer payé depuis les
cinq dernières années, moi, je prends en considération quand même votre
inquiétude, mais, en même temps, considérant que c'est nouveau, là, il y a un
comité vraiment sur le bail, bien moi, je pense que c'est sur ça qu'il faut
focuser puis je pense que dans la rédaction comme telle du bail, ce serait...
ça va être important de le mentionner au comité de travail. Je comprends tout à
fait.
Mais, en même temps, il y a un autre
point, juste en terminant, disant que si on demande à tous les propriétaires
d'indiquer le prix payé des cinq dernières années, à ce moment-là, je trouve
qu'on... personnellement, et... je trouve qu'on rentre dans une... pas une...
oui, il va y avoir une crainte par rapport au propriétaire de logements, à
savoir : Bien voyons, ce n'est pas vrai que pendant cinq ans, je vais
obligé d'indiquer combien le loyer a été chargé durant les cinq dernières
années. Moi, je trouve que c'est une lourdeur pour les propriétaires de
logements.
L'important, je pense, c'est de voir qu'on
a un comité qui est en train de rédiger les nouveaux baux, puis c'est sur ça
qu'il faut focuser aujourd'hui, puis je pense que c'est quand même très positif
de voir qu'on a des gens qui vont s'occuper de travailler sur ce comité-là.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends tout à fait vos raisons pour lesquelles vous
considérez que cinq ans, c'est excessif. Là, on dans les points de vue, là. Ce
qui est certain, selon moi, c'est qu'un an, c'est trop court. Ce n'est pas
suffisant, là.
J'aimerais également rappeler que dans le
formulaire actuel de la Régie du logement, il y a une section où il est stipulé
d'indiquer le loyer, même de dernier... le dernier loyer, là, donc des 12
derniers mois, et que cette section-là est rarement remplie par le
propriétaire.
Donc, voilà, et même le délai de 12 mois,
en règle générale, n'est pas respecté. Donc, il faudrait, en toute logique,
rendre cette information-là obligatoire, ne serait-ce que, peu importe le
délai, un an, ou trois ans, ou cinq ans, mais, selon moi, un an, ça ne permet
pas de connaître, justement, l'historique des augmentations de loyer. Mme la
ministre nous soumet la question que la possibilité qu'il y ait eu des...
M. Fontecilla : ...peu
importent les délais, un an ou trois ans, ou cinq ans, mais, selon moi, un an,
ça ne permet pas de connaître justement l'historique des augmentations des
loyers. Mme la ministre, nous soumet la question que la possibilité qu'il y ait
eu des rénovations. Certes, il est fort possible qu'au cours des cinq dernières
années, on va dire, il y a eu des rénovations dans un immeuble, mais on peut se
poser la question, si, à toutes les années, il y a eu des rénovations... c'est-à-dire,
supposément des rénovations majeures, là, qui justifient une augmentation
substantielle des loyers, mais là on peut se poser des questions, qu'il y ait,
une année des rénovations majeures qui justifient une augmentation, c'est fort
logique, là, mais c'est justement, c'est une information qui nous permet de
voir l'historique. Et, en arrière de cet historique-là, il y a des raisons, des
fois, elles sont justifiées comme, par exemple, des rénovations ou, des fois,
il n'y a pas de justification ou cette justification-là n'est pas suffisante.
Concernant l'argument sur la lourdeur pour
les propriétaires, écoutez, c'est une information qui est relativement facile à
consigner, hein, ce n'est pas une lourdeur excessive, donc... mais c'est une
information qui nous permet de fixer correctement et avoir une idée de ce qui
est le loyer juste demandé par un propriétaire. Donc, ce n'est pas une lourdeur
excessive, oui, c'est une démarche de plus, mais c'est comme tant d'autres
informations qu'on doit fournir, là, mais les avantages tirés par cette
information-là sont de loin supérieurs aux faibles lourdeurs qui signifient
pour le propriétaire.
Donc, pour revenir à l'essentiel, la
question du délai, cinq ans versus un an, tel que... cinq ans, ce que
l'amendement propose, un an, tel que c'était stipulé en ce moment et, même là,
ce n'est pas... dans la plupart des loyers, ce n'est pas une information qui
est fournie, mais il y a de la marge, peut-être que Mme la ministre pourrait
nous proposer un délai entre les deux, et on pourrait étudier le bien-fondé de
cette idée-là, si elle veut bien s'avancer dans cette perspective-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, M. le député. J'inviterais le député de Jean-Talon.
M. Proulx : Oui, dans le fond,
c'est une question de réflexion suite à l'amendement du collègue. Je relisais
l'article en question — je l'ai mis sur mon téléphone, question
d'être moderne parce que je ne l'avais pas avec moi, vous m'excuserez, je vais
le relire — 18.96, et je comprenais d'une des explications de la
ministre, Mme la Présidente, qu'un locateur peut décider par lui-même de
reprendre son logement suivant les prescriptions de la loi et décider soit d'en
changer la destination ou bien, par exemple, de le conserver libre pendant un
certain temps, ce qui lui permettrait de ne pas être... ne pas se plier, dans
le fond, il pourrait se soustraire de l'obligation. L'article 18.96, ce qu'il
dit, dans le fond, c'est qu'on a l'obligation de donner le loyer des 12
derniers mois ou celui qui a été convenu par la régie.
Alors, pour rejoindre — c'est
une suggestion, Mme la Présidente, à haute voix — pour rejoindre,
dans le fond, l'objectif visé par le collègue de dire : Plus on a
d'informations, plus on est capable de déterminer si le logement est abusif,
mais aussi pour maintenir l'équilibre qui est souhaité, je pense, par la
ministre et par la régie, de dire que le propriétaire doit pouvoir conserver un
certain levier. Et, dans les faits aussi, cinq ans, ce n'est peut-être pas le
juste portrait de la réalité de la rue, sur laquelle on habite. Si on a annoncé
un métro qui se construit à deux pas de l'endroit où on a signé notre loyer, ça
n'a peut-être pas le même prix aujourd'hui que ça valait il y a cinq ans.
Est-ce qu'on ne pourrait pas penser, peut-être
que je me trompe, mais est-ce qu'on ne pourrait pas penser de revoir la
rédaction pour que, plutôt que le 12 mois seulement où, suite à une
prescription de la régie, qu'on soit dans l'obligation d'inscrire le dernier
loyer convenu par un bail? Ce qui ferait en sorte que si, moi, par exemple,
j'ai un logement, et là peut-être que je me trompe, mais si j'ai un logement et
que je décide qu'en 2016 je vais le reprendre, il n'aura pas de loyer en 2017.
Si aujourd'hui, en 2019 ou en 2020, je voulais le louer, bien, plutôt que de
laisser la section vide, je serais dans l'obligation d'inscrire le dernier bail
que j'ai convenu, on verrait vraisemblablement un écart dans le loyer, mais,
par contre, ça permettrait peut-être à celui qui va louer le locataire, de se
dire : Bien, écoute, il y a une raison pour laquelle il n'était pas loué
pendant des années, il y a un écart dans le prix. Mais peut-être ce n'est pas
la pression nécessaire, dont a besoin le collègue, mais peut-être que ça
l'amène, au moins, à comprendre la logique derrière ça, puis je pense que c'est
un indicatif pour savoir si, oui ou non, il y a, je dirais, de l'exagération,
je ne pense pas parce qu'on n'est pas obligé de le prendre, mais, au moins, Mme
la Présidente, ça permettrait de savoir ce qui s'est passé. Et je sais que des
propriétaires peuvent décider de conserver le logement vide, pendant un certain
temps, permettent de se soustraire de l'obligation qui est prévue à la loi,
mais si, au moins, on avait cette information-là, peut-être que...
M. Proulx : ...je dirais de l'exagération,
je ne pense pas, parce qu'on n'est pas obligé de le prendre, mais au moins, Mme
la Présidente, ça permettrait de savoir ce qui s'est passé. Et je sais que des
propriétaires peuvent décider de conserver le logement vide pendant un certain
temps, ça permet de se soustraire de l'obligation qui est prévue à la loi, mais
si au moins on avait cette information-là, peut-être que ça permettrait
d'équilibrer à la fois la demande... plus d'information, et l'équilibre cherché
par la ministre et par la régie de dire, bien, il faut laisser un certain
pouvoir de gestion au propriétaire. C'est une suggestion à mettre dans la
balance.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : J'aurais besoin
de discuter, s'il vous plaît. J'aimerais ça suspendre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 46)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre les travaux. Donc, je donnerais la parole à Mme la
ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
après discussion, c'est certain qu'il y a eu quelques recommandations
intéressantes, sauf que, comme on le disait auparavant, quand on parle de cinq
ans, c'est beaucoup trop. Alors là, pendant que les légistes sont en train de
rédiger, si je peux dire, le nouvel amendement qu'on déposerait, je ne sais pas
si on pouvait continuer où il y a d'autres amendements, si on pouvait continuer
pendant que les légistes sont en train d'attacher ça avec tous les... Est-ce
qu'on peut revenir...
Une voix
: ...juste à
expliquer l'amendement qu'on déposerait...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Vous voulez suspendre l'étude de l'amendement en fin de compte? Ou vous...
Mme Laforest : Non. On... Est-ce
qu'on peut continuer la rédaction du projet de loi pendant qu'eux sont en train
de rédiger l'amendement?
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Donc, on suspend la... proposition.
Mme Laforest : Exact. On
suspendrait la proposition.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça me prend consentement.
Mme Thériault
: ...
qu'on ait une nouvelle rédaction. Donc, à ce moment-là, on verra si c'est un
sous-amendement ou si on va retirer l'amendement du collègue pour pouvoir
introduire celui que la ministre a proposé en dehors du micro, qui semblait
convenir à notre collègue qui a déposé l'amendement. Par contre, oui, bien,
moi, je n'ai pas de problème pour donner le consentement pour qu'on puisse
suspendre cet amendement-là, mais je pense que le collègue a une autre série
d'amendements...
Une voix
: Oui.
Mme Thériault
: ...
Mme la Présidente. Donc, avant de passer à l'article 68, là, on vient de
suspendre le 67,1, je pense que le collègue à un...
Une voix
: Oui, on va
reconsidérer la proposition du député de Jean-Talon, alors on va essayer de
voir...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça me prend consentement.
Une voix
: Ça prend
consentement toujours.
La Présidente (Mme Dansereau) :
La... Pour... Ça... Bon, là, ça me prend consentement pour qu'on suspende le
67.1.
Une voix
: O.K. Il y a
consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça me prendrait le consentement aussi du député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Là, ce que je
comprends, là, c'est qu'il y aurait suspension de l'amendement que j'ai soumis
en attendant un nouvel amendement, une contre...
Mme
Dansereau
:
Exact.
M. Fontecilla : ...
contre-proposition, si l'on veut, qui viendrait remplacer, peut-être, le mien,
c'est à voir. Il y aurait suspension et ils vont nous revenir, bon, d'ici peu,
et, en attendant, on continue l'étude du projet de loi n° 16.
Mme
Dansereau
:
Oui, oui. Ça me prend votre consentement.
M. Fontecilla : Je le donne.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Donc, on peut...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui?
M. Fontecilla : Je vous dépose
l'amendement à l'article 61 également là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
67. 67,1.
M. Fontecilla : ... 67,
pardon. Pardon, j'ai mal lu.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il y a la ministre aussi...
Mme Laforest : C'est parce
que, qu'est-ce qui... En fait, je vais recommencer depuis le début. Il y a eu
une proposition du député de Jean-Talon par rapport à la demande qui était avec
l'amendement pour allonger jusqu'à 5 ans la date de fixation du loyer mais, en
même temps, on a eu une proposition du député de Jean-Talon. Là, ce qu'on me
dit, c'est qu'on ne peut pas l'introduire présentement dans l'article en
question, sauf qu'on va l'introduire dans un...
Une voix
: Nouveau
chapitre.
Mme Laforest : ... dans un
nouveau chapitre. Et je ne sais pas si on a le numéro du nouveau chapitre qu'on
pourrait l'introduire, sauf qu'on va le garder en considération. Ça serait...
(Consultation)
Mme Laforest : O.K. On va le
prendre en note, ça va être introduit dans l'article... dans le chapitre 5,1,
et dans l'article 134. Alors, on va garder ça en note parce qu'on va
l'introduire dans l'article 134,1, c'est bon? Qu'est-ce qu'on a discuté tantôt
avec... Parce qu'on ne peut pas l'introduire présentement, on va l'introduire
dans un autre chapitre parce que là, présentement, c'est ça, on... ça ne touche
pas à la Régie du logement.
M. Fontecilla : Comme ce que
vous allez nous faire tantôt.
• (11 h 50) •
Mme Laforest : Exactement.
Alors là, vous comprenez que ça, on va l'introduire plus tard. Vous...
Normalement, vous devrez retirer votre amendement, en considérant que, nous, on
va l'introduire...
Mme Laforest : ...parce qu'on
ne peut pas l'introduire, présentement, on va l'introduire dans un autre
chapitre, parce que, là, présentement, c'est ça, ça ne touche pas à la Régie du
logement.
M. Fontecilla : Donc, vous
allez nous le faire tantôt.
Mme Laforest : Exactement.
Alors là, vous comprenez que ça, on va l'introduire plus tard.
M. Fontecilla : Oui.
Mme Laforest : Vous... normalement,
vous devrez retirer votre amendement, en considérant que nous, on va...
introduire la proposition du député de Jean-Talon. Vous ne voulez pas?
M. Fontecilla : Moi, avant de
retirer mon amendement, je préfère voir qu'est-ce qui va être mis sur la table.
Mme Laforest : O.K.
M. Fontecilla : Donc, je me
retiens de retirer mon amendement et je...
Mme Laforest : Pas de
problème.
M. Fontecilla : Mais, bon, je
suis tout à fait disposé à le faire si votre proposition nous convient.
Mme Laforest : Vous convient.
O.K., c'est bon.
M. Fontecilla : Mais, ceci
dit, j'aurais un autre amendement.
Mme Laforest : O.K. Allez-y.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, je pense que ça va. O.K.? Donc, 67.2, c'est toujours le député de Laurier-Dorion.
O.K.
M. Fontecilla : Voilà. Donc,
c'est toujours, Mme la Présidente, dans le même esprit, c'est la question de la
fixation du loyer, pour éviter des pratiques abusives ou exagérées selon les
mots utilisés par le député de Jean-Talon. Et donc il s'agit d'ajouter, après
l'article 67 du projet de loi n° 16, un amendement
qui concerne l'article 1903 du Code civil du Québec, là. Donc :
Le Code civil du Québec est modifié par
l'insertion, après l'article 1903, de l'article suivant :
1903.1. Dans les 30 jours de l'entrée en
vigueur du bail, le locateur est tenu d'inscrire le bail au registre des
loyers. Le bail est inscrit au registre par la présentation d'un avis à la
Régie du logement ou Tribunal administratif du logement. Cet avis identifie le
locateur et indique notamment la désignation des lieux loués, la date du début
du bail et le loyer. Si le loyer fait l'objet d'une demande de fixation,
celle-ci doit également être indiquée dans l'avis. L'avis doit être accompagné
d'une copie du bail. Si les lieux loués sont aliénés, le nouveau locateur doit
transmettre, dans les 10 jours de l'entrée en vigueur de l'aliénation, un avis
de changement de locateur.
Donc, l'article se lit maintenant comme
suit :
«1903. Le loyer convenu doit être indiqué
dans le bail. Il est payable par versements égaux, sauf le dernier, qui peut
être moindre. Il est aussi payable le premier jour de chaque terme, à moins
qu'il n'en soit convenu autrement.»
1903.1. Dans les 30 jours de l'entrée en
vigueur du bail, le locateur est tenu d'inscrire le bail au registre des
loyers. Le bail est inscrit au registre par la présentation d'un avis à la
Régie du logement ou Tribunal administratif du logement. Cet avis identifie le
locateur et indique notamment la désignation des lieux loués, la date du début
du bail et le loyer. Si le loyer fait l'objet d'une demande de fixation,
celle-ci doit également être indiquée dans l'avis. L'avis doit être accompagné
d'une copie du bail. Si les lieux loués sont aliénés, le nouveau locateur doit
transmettre, dans les 10 jours de l'entrée en vigueur de l'aliénation, un avis
de changement de locateur.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va suspendre quelques minutes, le temps qu'on distribue les copies.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 11 h 56)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre les travaux. Donc, je cède la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait, bien,
j'ai une question très, très simple. Je ne sais pas, par rapport à votre
demande, si vous avez évalué les coûts, parce que, quand on a fait justement la
recherche pour cette possibilité-là, on regardait qu'est-ce qui s'était passé
dans les autres provinces puis, quand on regarde dans les autres provinces, en
majorité... pas en majorité, c'est non partout, puis, ceux qui l'ont introduit,
par exemple la Nouvelle-Écosse, ils l'ont aboli tout de suite, un an après.
Puis l'autre province, c'est le... si je descends ici, l'Ontario, ils l'ont
fait, ils l'ont... oui, ils l'ont rédigé un an, en 1997, ils l'ont tout de
suite aboli en 1998.
Parce que toutes les raisons puis toutes
les autres provinces, c'est non pour le registre des baux, considérant les
coûts que ça peut occasionner. Alors, j'aimerais ça... Est-ce que vous avez
évalué, vous, les coûts par rapport à un registre des loyers? Combien ça coûterait?
M. Fontecilla : Non. Nous, on
n'a pas évalué les coûts requis. On a surtout évalué les bénéfices pour la
société en général qui pourrait avoir l'instauration d'un tel registre.
Parce que je vous rappelle, Mme la
ministre, qu'on fait face, surtout maintenant, à une augmentation généralisée
des loyers, ce qui pénalise fortement non seulement les populations à faibles
revenus, mais aussi des populations des classes moyennes qui peinent à se
trouver un logement, surtout dans les centres urbains un peu partout au Québec,
hein? Ce n'est pas seulement... Ça ne concerne pas seulement Montréal, là, mais
ça concerne l'ensemble des villes du Québec, là.
Et, encore une fois, là, ce n'est pas une
question d'un petit service qu'on donne aux populations à faibles revenus, là,
aux gens, aux familles en situation de pauvreté, ça concerne aussi des familles
de classe moyenne qui ont un bon revenu et qui ont... qui peinent, même s'ils
mettent beaucoup d'argent sur la table, qui peinent à suivre l'augmentation
effrénée des loyers, là.
Donc, oui, ça peut... Évidemment, comme
toute mesure, ça peut comporter des frais qu'il faut évaluer, mais les exemples
que vous m'avez cités dans d'autres provinces, peut-être qu'ils n'ont pas
utilisé tout le potentiel des ressources informatisées qui peuvent être
utilisées pour, comment dire, alléger cette situation-là. Je pense que vous
avez... vous m'avez nommé un cas qui date de 1997. Les moyens technologiques
utilisés à l'époque sont tout à fait... ne sont plus les mêmes que ceux
utilisés aujourd'hui. Donc, il y aurait une possibilité d'alléger
considérablement les frais occasionnés par ce registre-là.
Donc, voilà, je... nous croyons qu'il est
possible d'instaurer un tel registre en minimisant les coûts, en utilisant des nouvelles
technologies de l'information.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Laforest : Bien, en fait,
les coûts, nous, on avait évalué, à la Régie du logement en 2011, les coûts
pour un registre des loyers, puis c'est quand même en 2011, là, que c'était...
que ça coûterait 6 millions pour avoir un registre des loyers, seulement
en 2011, ce qui veut dire que, si on regarde en 2019, les coûts seraient
assez... pas mal plus élevés.
• (12 heures) •
L'autre chose aussi, c'est qu'on ne ferme
pas la porte, je dois dire, là, à un registre des loyers. On ne ferme pas la
porte actuellement, mais, considérant qu'il y a encore des discussions à avoir
à propos du registre des loyers...
12 h (version non révisée)
Mme Laforest : ...seulement en
2011, ce qui veut dire que, si on regarde en 2019, les coûts seraient assez...
pas mal plus élevés.
L'autre chose aussi, c'est qu'on ne ferme
pas la porte, je dois dire, là, à un registre des loyers. On ne ferme pas la
porte actuellement. Mais, considérant qu'il y a encore des discussions à avoir
à propos du registre des loyers, du registre des baux, en fait, puis par
rapport à tout ce qui s'est passé dans les autres provinces qu'on a ici, qui
ont essayé, qui ont arrêté tout de suite après un an parce que c'était trop
dispendieux, alors nous, on a comme pris la décision de remettre ça à plus
tard. Puis je pense que c'est quand même essentiel, là, de voir que, si on
regarde... 6 millions pour un registre des baux, tout ce que ça peut
occasionner en plus de ça, bien, je pense que c'est quand même important de
considérer que c'est des coûts trop élevés pour l'instant.
Puis considérant également qu'on est en
train, comme je le disais auparavant, de revoir notre bail, alors, comment il
va être rédigé, notre bail, c'est quand même important de savoir que la manière
que le bail va être rédigé, c'est vraiment essentiel. Puis, je pense que ça va
de soi que, là, si en plus on accepterait la possibilité d'avoir le registre
des baux à ces coûts-là, c'est des coûts vraiment trop élevés. Moi, j'ai...
C'est notre position. Peut-être...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Bon, là, je vais recéder la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Je veux juste m'assurer d'avoir bien compris. Est-ce
que... Mme la ministre a dit... parce que j'ai compris : On ne ferme pas
la porte à un registre de loyers. Est-ce que c'est parce que ça va se faire en
même temps que les travaux qui sont en cours par rapport aux baux?
Mme Laforest : Non.
Mme Thériault
: Non?
O.K. Donc, si vous ne fermez pas la porte, vous pensez regarder la question...
Mme Laforest : Bien, en fait,
c'est comme je le dis. En 2011, ça coûtait 6 millions, le registre des
baux. Tu sais, il faut quand même être assez logique pour dire : C'est
vraiment coûteux, c'est vraiment dispendieux. Alors, à ce moment-ci, on n'est
pas du tout ouverts à accepter un registre des baux. Par contre, les
discussions se poursuivent. Ça fait que je ne peux pas dire que, dans notre
projet de loi maintenant, on va indiquer qu'on est ouverts à la possibilité d'un
registre des baux, parce que présentement, on n'est pas ouverts à la
possibilité du registre des baux, considérant les coûts. Sauf que c'est quand
même dans les discussions, puis on est très conscients de l'enjeu.
Puis, considérant, comme je le dis... avec
tout ce qu'on amène avec la Régie du logement, avec tout ce qu'on octroie au
niveau des ressources et d'effectifs et... dans notre budget par rapport à la
Régie du logement, par rapport à la réfection d'un bail également, je pense que
les mesures sont déjà toutes en place pour aider les locataires.
Puis, il y a d'autres... Oui, c'est vrai,
parce que, vous le savez très bien, avec la Régie du logement, qu'il y a
d'autres alternatives qui sont possibles. Ça fait que, moi, bien, je ne suis
pas ouverte du tout à avoir un registre des baux présentement, mais je sais
très... je sais quand même que c'est un enjeu qui est discuté par certaines
associations.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder la parole au député de Laurier-Dorion. J'y reviendrai.
M. Fontecilla : Je cède la
parole à mon collègue.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Monsieur...
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, effectivement, moi, j'ai entendu aussi, tout comme ma
collègue de Louis-Riel... entendre la ministre qu'elle n'est pas fermée. Et
elle a parlé d'un comité des baux. Donc, moi, j'aimerais savoir quel est le
mandat de ce comité des baux, donc, quel... parce qu'il y a effectivement
besoin, nécessité qu'il y ait une grande réflexion, donc... puisque je
représente aussi une circonscription où il y a beaucoup de locataires et ce
sont des choses qu'on entend beaucoup, souvent, donc, des problématiques en
lien avec des augmentations de bail de manière exagérée, ou même parfois
abusive.
Donc, moi, j'aimerais savoir, en lien...
si elle ferme la porte à un registre des baux, donc, je veux bien, mais quel
est le mandat, au moins si on savait le mandat de ce comité-là, ça pourrait
peut-être mieux nous éclairer pour voir : Est-ce que c'est un élément,
c'est un sujet qui va être abordé? Si oui, comment?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
je vais répéter qu'est-ce que je disais tantôt par rapport au coût, que...de...
qui avait été évalué en 2011 à 6 millions pour avoir un registre des baux.
Puis, ceci étant dit, il y a énormément de montants qui ont été mis dans le
budget pour la Régie du logement. Puis on est tout à fait conscients, puis on
est tout à fait confiants également que tout ce qui a été mis en place pour la
Régie du logement dans le budget...
D'ailleurs, comme je le disais auparavant,
on a déjà six personnes, déjà d'engagées, qui sont nommées pour travailler pour
faire accélérer le processus à la Régie du logement. Le projet de loi avec le
bloc Régie du logement introduit plusieurs mesures qu'on a discutées tantôt
auparavant par rapport au nouveau rôle du Tribunal administratif du logement.
Puis je pense que tout fait... tout est en place pour prouver qu'on va
accélérer les demandes à la Régie du logement. Les gens vont être mieux
écoutés.
Mais prendre aujourd'hui la décision de
donner... bien, on dit 6 millions, ça, c'est en 2011, là... prendre la
décision aujourd'hui qu'on va avoir un registre des baux, c'est trop prématuré.
Puis, comme je le dis : Oui, je le sais que c'est discuté. Je suis ouverte
à continuer à discuter là-dessus, sur le registre des...
Mme Laforest : ...on va
être mieux écoutés. Mais prendre aujourd'hui la décision de donner.... Bien, on
dit 6 millions, ça, c'est en 2011, là. Prendre la décision aujourd'hui
qu'on va avoir un registre des baux, c'est trop prématuré. Puis, comme je le
dis, oui, je le sais que c'est discuté. Je suis ouverte à continuer à discuter
là-dessus, sur le registre des loyers, mais pas aujourd'hui pour dire que, oui,
on va en instaurer un. Merci.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Le député de Viau, vous vouliez...
M. Benjamin : Oui. Bien,
écoutez, en fait... je comprends, en fait, la présentation que la ministre a
faite de l'état de la situation. Mais en fait ma question plus précise sur ce
comité dont elle a parlé tout à l'heure, le comité des baux, je pense que c'est
comme ça qu'elle l'a appelé, quel était le mandat... En fait, ma question est
précise : Quel est le mandat de ce comité-là? Quel est le cadre de
travail, donc, les orientations? Donc, c'est de cela surtout que j'aimerais
savoir.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en
fait, le comité, justement, pour la rédaction du bail, c'est de revoir
complètement tout le contenu du bail, là, c'est... il est là pour ça, le
comité, là. Ça fait qu'en revoyant tout le contenu c'est certain qu'on touche
aussi à l'aspect des prix payés dans les années antérieures, c'est évident, là.
Mais, comme je vous dis, moi, avec tout ce
qui a été donné comme montants, je ne suis pas du tout ouverte à dire qu'on
va... On parle d'un 6 millions il y a des années et des années. Si,
admettons, on dit 11 millions, 12 millions aujourd'hui, en 2019, il
faut quand même être assez honnête pour voir tous les montants qu'on met pour
la Régie du logement.
Alors, pour le registre des baux, considérant
que les coûts seront et seraient énormes, bien, peut-être voir tout ce qu'on
met présentement pour aider les locataires du Québec, puis il faut vraiment
voir ça positivement, tout ce qu'on a mis dans le budget pour les locataires du
Québec. Mais, en plus, moi, je ne suis pas ouverte du tout à dire que... Puis
le comité sur le bail, c'est essentiel, parce que tout part d'un bail, hein,
avec les locataires. Alors, moi, je pense qu'avec le comité du bail, ça va être
discuté aussi. Puis le registre des loyers, bien, ça, on en rediscutera dans le
futur.
Mais présentement ce qui est important,
c'est de considérer que les coûts seraient trop énormes puis que notre comité
qui est en place avec la structure du bail, bien, ça va nous aider également à
avoir des lignes par rapport à... si c'est... la possibilité, si c'est possible
d'avoir le registre du loyer. Merci.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Je céderais maintenant la parole au
député de Jean-Talon.
M. Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Juste une question pour la ministre concernant le comité des baux.
Est-ce que... Je comprends que, s'il y a une réflexion à l'égard des baux,
alors donc, du modèle de bail et de la prescription de ce qui doit s'approuver,
que vous envisagez donc de faire d'autres modifications législatives dans
l'avenir.
Dans le fond, la question, c'est la
suivante, c'est : Est-ce que vous avez déjà des pistes à l'effet que
certaines des modifications qu'on va apporter dans la section Régie du logement
pourraient changer? Point d'interrogation. Ou bien vous savez déjà qu'il
faudra, parce que ce sera un travail inachevé, revoir éventuellement une
portion de la loi parce qu'inévitablement, si on veut mettre de nouvelles
prescriptions, si on ne peut pas le faire par règlement, il faudra le faire par
la loi ou en amendant le Code civil, par exemple.
Mme Laforest :
Exactement, c'est ça, c'est exactement la question, c'est que le bail, c'est
réglementaire. Maintenant, au niveau de la loi, c'est une autre chose. Le bail,
c'est deux choses complètement différentes.
M. Proulx : ... je
comprends que vous pourriez être appelée à remodifier la loi. Là, ce qu'on fait
aujourd'hui, dans le fond, pourrait être appelé à changer dans une courte de
période de temps, dans la mesure où, s'il y avait des conclusions de ce comité
qui obligent à modifier la loi, bien, vous auriez à représenter de nouveaux
amendements dans un autre projet.
Mme Laforest : Oui, c'est
ça. Mais, en toute honnêteté... En toute honnêteté, c'est sûr que la loi est
toujours sujette à changement, là. Ça, c'est évident dans tous les projets de
loi. Oui, c'est toujours sujet à changement, mais, pour l'instant, à court
terme, non.
M. Proulx : Merci.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je céderais la parole au député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tout à
fait. Écoutez, je suis ravi d'entendre l'ouverture de la ministre concernant,
comment dire, l'esprit d'une amélioration, pourrait-on dire, de la question
concernant les baux, là, et le registre des baux ou ce qui se trouve en
arrière, c'est-à-dire éviter les exagérations, les abus, etc.
Et donc j'aurai une question toute simple,
tout d'abord, pour Mme la ministre. Je... est-ce qu'il... vous seriez... Mme la
ministre, serait en mesure de nous donner le mandat donné à ce comité-là, pour
savoir de quoi il s'agit? J'entends qu'à court terme elle n'entend pas faire
des modifications suite aux conclusions de ce comité-là. Mais, si les
oppositions pouvaient avoir l'information concernant le mandat, ce serait d'une
grande utilité.
• (12 h 10) •
Et maintenant je voudrais apporter
quelques éléments qui viennent justifier la tenue d'un registre des baux, là.
Tout d'abord, concernant les coûts, Mme la ministre nous a dit que ça coûterait
6 millions. Bon, 6 millions, comparés au budget de l'État, là, de
l'État du Québec, là, c'est vraiment...
M. Fontecilla : ...qui viennent
justifier la tenue d'un registre des baux, là. Tout d'abord, concernant les
coûts, Mme la ministre nous a dit que ça coûterait 6 millions. Bon, 6 millions,
comparé au budget de l'État, là, de l'État du Québec, là, ce n'est vraiment pas
grand-chose. Comparé peut-être au budget de la régie, on me dit que le budget
de la régie, c'est autour de 22 millions de dollars, en ce moment, là,
enfin, eh bien, oui, c'est un montant substantiel. Il faut encore savoir, là,
si ces 6 millions dont la ministre nous parle, c'est un montant récurrent
ou un montant non récurrent. Parce que, comme toute chose qu'on met en place, il
y a un montant, un investissement initial qui ne revient pas, en termes de
dépenses de fonctionnement, donc il faut avoir cette information-là.
Juste pour le bénéfice de la ministre,
nous savons également qu'il y a un registre des baux dans la ville de Los
Angleles, qui n'est quand même pas une petite ville, c'est une des grandes
mégapoles du monde. Et ce qu'on sait sur ce registre de baux à Los Angeles,
c'est qu'il est administré à coût nul. Et donc on a d'autres exemples, s'il
s'agit de montrer des exemples, il y a des exemples d'où... des grandes villes
où ça peut fonctionner, même à un prix très, très compétitif, si l'on veut
utiliser le langage commercial, là.
Et j'aimerais aussi apporter à la
connaissance du ministre et de nos collègues, là, que l'information concernant
les loyers demandée par le locateur, actuellement, elle est disponible, elle
existe. Tous les locateurs du Québec doivent remplir le relevé 31 adressé au ministère
du Revenu. Cette information-là, elle existe, donc elle n'est pas publique,
mais il y a déjà un registre qui collige cette information-là de façon systématique,
là. Et donc, en quelque sorte, il y a déjà un registre des baux qui figure...
qui existe déjà au Québec, là, qui pourrait éventuellement être utilisé. Et là
je ne vais pas rentrer dans des technicalités, etc., là, mais ça pourrait
être... Il y a déjà un précédent de cet ordre-là. Et donc il y a plusieurs exemples
qui démontrent la faisabilité d'un registre de baux à un coût moindre, et sans
exiger une charge, un fardeau excessif pour la Régie du logement. Il s'agirait peut-être
d'être plus imaginatif.
Mais j'entends l'ouverture de la ministre.
Parce que cette question-là, elle nous renvoie à quoi, Mme la Présidente? Ça
nous renvoie à non pas juste une question commerciale, non pas juste une question
comme quoi... dans le sens où l'habitation est un bien commercial. Oui,
l'habitation est un bien commercial, ça appartient à un immeuble... ça fait
partie d'un immeuble, ça appartient à des propriétaires qui se sont endettés,
etc., oui, il y a aspect commercial. Il y a surtout un aspect d'investissement,
d'investissement qui est souvent juste... Parce que, souvent, beaucoup de
propriétaires, ils achètent des petites propriétés pour assurer une pension à
leur retraite. Il y a d'autres personnes aussi qui s'embarquent dans
l'immobilier et dans le locatif fondamentalement pour spéculer. Mais avant
tout, avant tout, Mme la ministre, la question de l'habitation, c'est une question
de droits. Avoir un toit sur la tête, là, ça appartient à... ça fait partie des
droits fondamentaux ici et partout à travers le monde.
Donc, notre tâche, en tant que législateurs,
Mme la Présidente, est de concilier tous ces aspects-là. Comment faire en sorte
de pouvoir donner des... d'assurer l'accessibilité à un toit à un prix
convenable, à un logement décent, dans des bonnes conditions, tout en
permettant à celui ou celle qui offre ce logement-là de pouvoir assurer son investissement
et assurer un certain niveau de rentabilité, sans tomber dans la spéculation.
Parce que c'est là, le problème, lorsqu'on tombe dans la spéculation, là, on
est train de miner le droit au logement. Donc, une des avenues envisageables,
c'est justement le registre des baux. Je pense qu'il y a moyen de faire une...
d'avoir... porter un regard un peu plus vaste sur ce qui se fait un peu partout
à travers le monde, dans des sociétés comparables, évidemment, là, et... Par
exemple, en Belgique, on me dit qu'il y a un registre des baux, en Russie, également,
il y en a un. Donc, il y a des exemples. Et étudier la question des coûts,
étudier ce qui est déjà fait. Je l'ai déjà mentionné tantôt, les propriétaires
sont...
M. Fontecilla : ...à travers le
monde dans des sociétés comparables, évidemment, là, et... par exemple en
Belgique; on me dit qu'il y a un registre des baux en Russie également, il y en
a un. Donc, il y a des exemples. Et étudier la question des coûts, étudier ce
qui est déjà fait. Je l'ai déjà mentionné tantôt, les propriétaires sont
obligés de donner cette information-là dans le relevé 31 adressé à Revenu
Québec. Donc, je suis ravi, encore une fois, d'entendre l'ouverture de la ministre
non pas tellement sur la question des fonds, hein, la question de la nécessité
de réguler les prix des loyers, parce que c'est quelque chose d'éminemment
sensible, mais, bon, j'entends aussi de la réticence de la ministre sur la
question des coûts, donc sur la question des moyens, et nous sommes tout à fait
prêts à collaborer avec Mme la ministre pour déblayer ou d'être... l'aider à
avoir une idée beaucoup plus nette de ce qui pourrait être fait, là, pour
assurer justement la question du droit de l'accès à un logement décent et de
qualité.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Je vais
répondre très, très rapidement, parce que, quand vous dites : Avez-vous
vérifié les coûts récurrents?, bien, quand on regardait... quand on s'est
informés pour le scénario qui était justement avec Revenu Québec, qu'on estimait
à 6 millions en 2011, justement, les coûts annuels récurrents étaient au
moins, au moins de 1 million, puis ensuite on ajoutait qu'il allait y
avoir des coûts additionnels qui étaient à prévoir dus aux mécanismes pour
vérifier l'exactitude des données transmises par chaque locateur et chaque
locataire. Alors, on parle en 2011 de 6 millions plus 1 million,
minimum, de coûts annuels récurrents plus des coûts additionnels pour vérifier
l'exactitude des données des locateurs et des locataires. Alors, moi, c'est ça,
oui, les coûts récurrents, il y a des coûts suite à ça additionnels. Merci, Mme
la Présidente. Moi, j'ai terminé, j'ai... J'ai terminé.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Ça va aller? Donc, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant le nouvel article...
M. Fontecilla : Je demande
l'appel nominal.
La Présidente (Mme Dansereau) :
... — oui — introduisant l'article est adopté? L'appel
nominal. Donc, on va procéder. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel)?
Mme Thériault
:
Contre.
Le Secrétaire
: M. Proulx
(Jean-Talon)?
M. Proulx : Contre.
Le Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Abstention.
Donc, le vote est rejeté... l'amendement,
je veux dire, l'article.
Donc, nous allons poursuivre. Mme la
ministre.
M. Fontecilla : ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
M. Fontecilla : J'aurais un
autre amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Donc, je cède la parole au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Donc, c'est
67.3.
Mme Thériault
: On a
rejeté le 2.
M. Fontecilla : Pardon?
Mme Thériault
: Ça va
devenir 67.2, parce que 67.2 n'a pas été adopté.
M. Fontecilla : Ah! vous avez
raison, chère collègue, là...
Mme Thériault
: C'est
un nouveau 67.2.
M. Fontecilla : ...67.2.
Voilà.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, un nouvel article qui est 67.2.
M. Fontecilla : Le Code civil
du Québec est modifié par l'insertion, après l'article 1945, de l'article
suivant :
«1945.1. Dans les 30 jours de l'entrée en
vigueur d'une modification du loyer, le locateur doit présenter un avis de mise
à jour du loyer au registre des loyers. Cet avis indique le nouveau loyer, la
date de son entrée en vigueur et si le loyer a fait l'objet d'une fixation de
loyer en vertu des articles 1947 ou 1950. Le locateur peut indiquer les motifs
justifiant la modification du loyer qui n'a pas été fixée par le tribunal.»
L'article se lit maintenant comme
suit :
«1945. Le locataire qui refuse la modification
proposée par le locateur est tenu, dans le mois de la réception de l'avis de modification
du bail, d'aviser le locateur de son refus ou de l'aviser qu'il quitte le
logement. S'il omet de le faire, il est réputé d'avoir accepté la reconduction
du bail aux conditions proposées par le locateur. Toutefois, lorsque le bail
porte sur un logement visé à l'article 1955, le locataire qui refuse la modification
proposée doit quitter le logement à la fin du bail.
«1945.1. Dans les 30 jours de l'entrée en
vigueur d'une modification du loyer, le locateur doit présenter un avis de mise
à jour du loyer au registre des loyers. Cet avis indique le nouveau loyer, la
date de son entrée en vigueur et si le loyer a fait l'objet d'une fixation de
loyer en vertu des articles 1947 ou 1950. Le locateur peut indiquer les motifs
justifiant la modification du loyer qui n'a pas été fixé par...
M. Fontecilla : ...locateur
doit présenter un avis de mise à jour du loyer au registre des loyers. Cet avis
indique le nouveau loyer, la date de son entrée en vigueur, et si le loyer a
fait l'objet d'une fixation de loyer en vertu des articles 1947 ou 1950.
Le locateur peut indiquer les motifs
justifiant la modification du loyer qui n'a pas été fixé par le tribunal.
Une voix
: ...
M. Fontecilla : C'est déjà
envoyé, madame.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'on l'a reçu, M. le secrétaire? Donc, on va suspendre pour le
distribuer.
Mme Laforest : Non. Bien, moi,
je peux... Est-ce qu'on doit suspendre?
Une voix
: Oui.
Mme Laforest : Oui, on doit
suspendre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On est mieux de suspendre, voir si l'article est recevable, là.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
(Reprise à 12 h 23)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre, et j'aimerais avoir les commentaires des partis sur la
recevabilité de cet amendement, soit Mme la ministre ou...
Mme Laforest : Ah! moi, je
peux parler...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, allez-y.
Mme Laforest : Oui, aucun
problème. Bien, en fait... Parce que cet amendement-là, en fait, c'est encore
concernant le registre des baux. On a rejeté tantôt la possibilité d'avoir un
registre des baux. Alors, évidemment que ça, toutes les modalités qui sont
présentées concernant le registre des baux, bien, à ce moment-là, ça devient
caduc, ça devient non acceptable, malheureusement ou heureusement. Mais aujourd'hui
on ne peut pas traiter cet amendement-là, c'est certain, considérant qu'on a
rejeté le registre des baux tantôt. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que vous voulez rajouter, la députée d'Anjou—Louis-Riel?
Mme Thériault
:
...simplement ajouter, Mme la Présidente, que c'est les règles parlementaires
qui sont comme ça. À partir du moment où on rejette un premier amendement... Évidemment,
je comprends que le député de Laurier-Dorion avait certainement préparé une
série d'amendements pour aller avec le premier, mais, puisqu'on a disposé du
registre des loyers, évidemment, on ne peut pas arriver avec un autre amendement
qui traite de quelque chose qu'on a déjà rejeté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Je...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Je
profite de mon temps de parole pour dire qu'effectivement on revient à la
charge avec cette question-là qui nous paraît excessivement importante, là.
En même temps, je profite pour souligner
le fait que... Tantôt, je parlais du relevé 31, là, concernant les informations
qui doivent être fournies à Revenu Québec, là, concernant les niveaux des
loyers... les prix des loyers, plus exactement, là.
J'aimerais savoir si la ministre prend en
compte cette information-là dans les travaux qu'elle entend mener sur la
question d'un éventuel registre des loyers et également, si... encore une fois,
si elle peut nous donner le plus rapidement possible — si c'est tout
de suite, pourquoi pas? — le mandat du comité qui a été créé, dont
nous venons d'apprendre l'existence, et surtout nous dire : Est-ce qu'il y
a un échéancier pour ces travaux-là? Est-ce que ça va se faire... Elle a parlé
tantôt qu'il n'y avait rien à court terme, mais peut-être que...
M. Fontecilla : ...encore une
fois, si elle peut nous donner le plus rapidement possible — si c'est
tout de suite, pourquoi pas — le mandat du comité qui a été créé,
dont nous venons d'apprendre l'existence, et surtout nous dire : Est-ce
qu'il y a un échéancier pour ces travaux-là? Est-ce que ça va se faire... Elle
a parlé tantôt qu'il n'y a rien à court terme, mais peut-être qu'à plus... À
moyen terme, est-ce que ça veut dire d'ici un an, d'ici six mois, etc., là?
Donc, concernant la possibilité d'utiliser les informations contenues dans le
relevé 31, et les mandats, et les échéanciers des travaux du comité sur les
baux qui a été mis en place, là, si la ministre peut nous en informer.
Mme Laforest : Alors, bien, qu'est-ce
que je peux, comment je pourrais vous informer? En fait, c'est très, très
simple. Je peux vous dire que vous avez vu depuis le début l'urgence avec
laquelle on a travaillé pour donner des possibilités d'avancement avec la Régie
du logement. Vous avez vu toutes les mesures qu'on a prises pour la Régie du
logement. Vous avez vu tout le nombre d'effectifs qui ont été engagés pour la Régie
du logement. Vous avez vu également toutes les dispositions qu'on a mises dans
le projet de loi pour la visioconférence, pour travailler en région avec la Régie
du logement. Alors, moi, je pense que, si on regarde durant le début de notre
mandat jusqu'à aujourd'hui la vitesse à laquelle... et la qualité de travail
qu'on a fait par rapport à la Régie du logement, moi, je pense que vous devriez
être très, très confiant.
Et je n'ai pas besoin de vous dire que,
oui, on travaille rapidement. Je ne suis pas une personne qui va donner une
date; ça, c'est sûr que, moi, je ne ferai jamais ça, je ne donnerai jamais un
délai, une date. Mais vous savez très bien, puis on le dit ici ouvertement
devant tout le monde, qu'on est à la vitesse grand V avec la Régie du logement,
puis les résultats vont se faire sentir prochainement.
Puis ce que je peux vous dire, c'est que
le comité travaille... Ce n'est quand même pas... Comment je pourrais dire? Les
gens sont au courant de leur dossier, les gens savent comment faire évoluer la situation
du logement au Québec. Le but du comité par rapport au bail, le mandat est
donné. Alors, moi, j'aimerais ça, que vous soyez très, très confiant. Puis
faites-moi confiance parce que, normalement, tous les dossiers qu'on travaille
au ministère de l'Habitation et des Affaires municipales, tous les dossiers
cheminent quand même très, très bien.
Par contre, je vais le redire, vous me demandez
une date, puis jamais, jamais je ne vais donner de date puis jamais je ne vais
dire d'ici un mois, d'ici six mois, d'ici un an. Moi, je peux vous confirmer
quand même que tout se fait en accéléré.
Puis ce projet de loi là, de toute
manière, était quand même, si je peux dire, très, très bien étudié. C'est pour
ça que ça va rondement aussi parce que, les articles, on les connaissait par
coeur. Ça fait que soyez confiant que ça va aller rondement. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que ça va? Donc, l'analyse n'est pas complétée, là, pour ce qui est de
la recevabilité, donc on va suspendre. Il est quand même 11 heures et....
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, le secrétaire nous indique qu'il manque des éléments. Donc, on va
reprendre sur ce... On va avoir les éléments d'ici le dîner, là, le dîner,
donc, après ça, bien, on pourra... je pourrai vous rendre compte. Ça va?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons poursuivre les travaux à 2 heures.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, 14 heures.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 5)
La Présidente (Mme Dansereau) :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Nous allons reprendre les travaux.
Lorsque nous avons quitté, on était sur le
point de la recevabilité ou non de l'amendement du député de Laurier-Dorion. Je
suis maintenant prête à juger de la recevabilité de l'amendement du député de Laurier-Dorion,
qui vise à obliger un locataire à transmettre un avis de mise à jour du loyer
au registre des loyers. Lors de ses remarques, Mme la ministre, tout comme la
députée d'Anjou—Louis-Riel, a indiqué que l'amendement n'est pas recevable,
puisqu'il porte sur le même sujet qu'un amendement rejeté précédemment,
c'est-à-dire un registre des loyers.
De manière générale, est irrecevable un
amendement qui contredit une démission que la commission a rendue au sujet d'un
amendement antérieur. Par contre, une motion d'amendement est recevable si son
objet diffère suffisamment de la motion de l'amendement précédemment rejetée.
En l'espèce, l'amendement rejeté porte sur
l'inscription des baux au registre des loyers et diverses modalités.
L'amendement actuel porte, pour sa part, sur l'inscription d'un avis de mise à
jour du loyer au registre des loyers. Ainsi, l'objet de l'amendement actuel
diffère suffisamment de celui rejeté. Par ailleurs, s'il devait demeurer un
doute quant à la recevabilité de l'amendement, la jurisprudence veut que la
présidence favorise le débat.
Je juge donc que l'amendement du député de
Laurier-Dorion est recevable. Est-ce qu'il y a d'autres... Oui?
Mme Thériault
: Bien,
évidemment, vous avez rendu une décision, donc on va tous la respecter, on va
s'y plier. On comprend que, oui, l'amendement déposé par le collègue est
suffisamment différent pour le rendre recevable, sauf qu'on n'a toujours pas
créé ledit registre, parce qu'on a rejeté la motion un peu plus tôt. Ça fait
qu'on peut bien faire le débat, mais moi, je pense qu'on a dit beaucoup de
choses à l'amendement précédent, qui a été déposé par le collègue. Donc, vous
comprendrez que... Je pense qu'il n'y a pas grand-chose à ajouter.
Je comprends l'essence de ce qu'il fait.
Je comprends qu'il a déposé sa motion quand même, parce qu'il voulait être
conséquent avec lui par rapport aux différentes propositions qu'ils ont faites.
Donc, évidemment, je pense qu'il n'y a que le collègue, s'il veut ajouter des
choses, il peut y aller.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Là, on vous distribue l'amendement et est-ce que le député de Laurier-Dorion
avait fait la lecture de cet amendement-là?
Des voix
: Oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, ça avait été fait, hein? Oui, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Je vous remercie pour votre décision et, en effet, nous
considérions que notre amendement était recevable. Vous avez exposé les
raisons, mais je ne veux pas allonger inutilement le débat. Je suis prêt, à
moins, qu'il y ait d'autres interventions, là, mais je suis prêt à passer au
vote et je demande, dans ce cas-là, le vote par appel nominal.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? Donc, nous allons procéder au
vote. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion).
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Laforest (Chicoutimi).
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean).
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc).
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré).
Mme Foster : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle).
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest).
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency).
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Thériault (Anjou―Louis-Riel).
Mme Thériault
:
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères).
La Présidente (Mme Dansereau) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Mme la... Est-ce que vous avez un autre
amendement?
M. Fontecilla : Oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Donc, on est
l'article 67.2, étant donné les différents changements qu'il y a eu :
Ajouter, après l'article 67, le
suivant :
67.1 L'article 1959 de ce code est
modifié par le remplacement de «pour subdiviser le logement, l'agrandir substantiellement
ou en changer l'affectation» par «pour subdiviser le logement ou l'agrandir
substantiellement».
Donc, l'article se lit maintenant comme
suit :
1959. Le locateur d'un logement peut en
évincer le locataire pour subdiviser le logement ou l'agrandir
substantiellement».
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que c'est cet article-là que vous faites la...
• (14 h 10) •
M. Fontecilla : On va...
M. Fontecilla : ...Donc, l'article
se lit maintenant comme suit :
1959. Le locateur d'un logement peut en
évincer le locataire pour subdiviser le logement ou l'agrandir
substantiellement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que c'est cet article-là que vous faites la distribution?
M. Fontecilla : On va... Vous ne
l'avez pas. On me dit que vous ne l'avez pas encore.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ah! O.K.
M. Fontecilla : On va vous
l'envoyer dans les secondes qui suivent.
(Consultation)
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Donc, il faut l'imprimer, il faut le distribuer. On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 14 h 10)
(Reprise à 14 h 13)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre les travaux. Donc, je demanderais au député de
Laurier-Dorion de peut-être donner des explications.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Donc, le contexte, on le connaît. On vit en ce moment une situation
de pénurie aiguë de logements en location partout à travers le Québec, là. Et
dans ce contexte-là, mon amendement vise à colmater une brèche dans le Code
civil, et je m'explique, là. L'article 1959 dit substantiellement qu'un
locateur peut évincer un locataire pour subdiviser le logement, l'agrandir
substantiellement ou en changer l'affectation. Et nous demandons de retirer
concrètement le critère... «changer l'affectation». Par exemple, changer
l'affectation d'un logement qui est résidentiel, changer pour une affectation
commerciale.
Et je me réfère à quelques cas concrets
qui se sont produits dernièrement. Par exemple, un fin finaud peut très bien
acheter un immeuble, par exemple, un immeuble dont le rez-de-chaussée est
commercial, avec des logements en location, les étages en haut, et demander un
changement d'affectation à la ville, à la municipalité concernée, et
transformer l'ensemble des logements en... avec une... les revenus, une
affectation commerciale, évincer les locataires et procéder à la location de
ces mêmes logements sur des plateformes de location touristique...
M. Fontecilla : et à la ville,
comme à la municipalité concernée, et transformer l'ensemble des logements
en... avec une... les revenus, une affectation commerciale, évincer les
locataires et procéder à la location de ces mêmes logements sous des
plateformes de location touristique temporaire du type Airbnb ou d'autres
compagnie de ce cas-là. Il y a eu plusieurs cas qui sont arrivés à notre
connaissance, j'ai... Il y en a un, même, qui a fait l'objet d'un article en
2017. Un cas qui est arrivé en 2017, où une personne a acheté un immeuble de
six logements et a évincé tous les locataires, dont une madame âgée qui vivait
depuis belle lurette dans ces logements-là. Donc, et je... Dans le règlement
qui vient d'être approuvé par le gouvernement du Québec concernant
l'hébergement touristique temporaire et l'attestation d'un site de logement à
des fins touristiques, l'hébergement touristique est tributaire du zonage
municipal, et c'est le zonage qui détermine la... ce qu'on peut faire ou ne pas
faire avec un logement.
Je vous rappelle qu'il y a des villes à
travers le monde, pas les moindres, où la question de l'hébergement touristique
temporaire est... suscite de véritables problèmes et accentue une crise, la
crise des logements dans ces villes-là. Surtout les villes très touristiques,
où... À Venise ou dans une ville comme Barcelone, par exemple, on calcule qu'un
quart des logements sont destinés à de l'hébergement touristique temporaire.
Le règlement qui a été publié par le
ministère du Tourisme est certainement un pas dans la bonne direction parce
qu'il met un peu d'ordre dans ce domaine-là, et tend à limiter l'utilisation
abusive de l'hébergement touristique temporaire du type Airbnb. Mais, le
problème, c'est qu'il revient à l'État, à des inspecteurs du ministère du
Revenu, concrètement, de trouver les locateurs qui se trouvent dans
l'illégalité selon les nouveaux règlements et selon les règlements municipaux
qui ont été adoptés dans quelques villes du Québec, alors que ça devrait être
les propriétaires de ces plateformes d'hébergement touristique temporaire comme
Airbnb qui devraient exiger les numéros d'enregistrement imposés par le
ministère du Tourisme dans son dernier règlement, là, pour afficher une annonce
d'hébergement touristique temporaire au Québec. Donc, cet amendement-là vise à
colmater une brèche dans le Code... dans le Code civil, et afin d'empêcher tout
changement d'affectation des résidentiels à commercial, et protéger ainsi le
parc locatif qui est sérieusement menacé par ces nouveaux types d'hébergement
touristique temporaire sur des plateformes informatiques. Cette situation est
contraire à l'esprit du nouveau règlement concernant l'hébergement touristique
temporaire, là. Et je vous rappelle très brièvement les objectifs du règlement
qui a été annoncé dernièrement par la ministre du Tourisme, c'est éviter les
abus et conserver les parcs locatifs actuels, et dans un contexte, surtout, de
pénurie de logements.
Donc, c'est une question de cohérence
gouvernementale, Mme la Présidente, ne pas permettre l'existence d'une disposition
légale qui permet ce qu'un règlement gouvernemental vise précisément à éviter,
là. Donc, il faut profiter, selon nous, de l'ouverture du Code civil dans le
cas du projet de loi n° 16, en habitation, pour permettre de corriger
cette brèche-là, de colmater cette brèche-là, et corriger une situation qui
nous paraît très problématique.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je donnerais la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, en
fait, pour ce qui est de cet amendement-là, moi, ce que je tiens à... je tiens
vraiment à saluer, je suis reconnaissante, vraiment, à ce que vous dites par
rapport au règlement que ma collègue au touriste a, justement, travaillé par
rapport à la situation du Airbnb au Québec. Alors c'est quand même... je vous
remercie de saluer ce travail-là parce que c'est vrai qu'il y avait de mesures
à prendre, puis le règlement était à revoir également. Alors, je vous remercie
parce que c'est bon de voir que vous dites quand même qu'il y a du positif avec
nos mesures qu'on a prises dans le passé.
• (14 h 20) •
Puis, également, quand vous dites... Par
rapport au logement, bien, moi, ce que je peux vous dire, dans la mesure où...
quand je lis votre amendement, en fait, c'est que je ne pas dire... On ne peut pas
obliger un propriétaire à garder toujours la fonction et la nomination de son
immeuble à lui, en fait, ce qui veut dire que quelqu'un qui a une maison avec
des logements à l'avant doit rester une maison avec des logements. Alors, c'est
comme si on vient... C'est intrusif, on...
Mme Laforest : ...on ne peut
pas obliger un propriétaire à garder toujours la fonction et la nomination de
son immeuble à lui. En fait, ce qui veut dire que quelqu'un qui a une maison
avec des logements, l'avant doit rester une maison avec des logements. Alors,
c'est comme si on vient... c'est intrusif, on rentre dans la vie personnelle
d'un propriétaire d'immeubles ou encore d'un promoteur, peu importe, de
logements. Alors, c'est comme si on vient définir la vocation d'un bien qui
n'est pas le nôtre, tu sais, ça n'a aucun sens, là, parce que c'est comme si je
dis à tous les propriétaires d'immeubles au Québec : Bien, maintenant, le gouvernement
dit que vos immeubles à logements vont demeurer à vie des immeubles à logements.
C'est tout.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Je pourrais répondre, Mme la ministre, là, que l'État, via son Code
civil, la société se donne déjà des vastes pouvoirs afin de restreindre l'utilisation
de la propriété privée pour n'importe quelle fin. Concrètement, les municipalités
ont déjà des règlements qui empêchent de faire des commerces, très
concrètement, là, dans beaucoup de secteurs commerciaux. C'est-à-dire si, moi,
chez moi, là, je vis dans un secteur résidentiel, j'ai décidé d'installer un
dépanneur, sûrement qu'il y aurait une autorité publique de la municipalité
dans laquelle je réside, qui me dirait : Mais, monsieur, vous n'avez pas
le droit de faire ça, et avec raison, selon moi. Et même que certaines
municipalités vont encore beaucoup plus loin en disant : Vous devez
rénover vos maisons selon ce type de critère, etc. Donc, la possibilité qu'un
pouvoir public... surtout les municipalités s'octroient les pouvoirs de limiter
l'utilisation d'un bien privé, sont nombreuses dans notre Code civil et dans
l'ensemble de la société.
A contrario, ce qu'on est en train de
dire, c'est que, dans une situation de crise, en ce moment, là, de pénurie
aiguë de logements, il faut corriger le plus possible le maximum de brèches,
là, qui favorisent l'approfondissement de cette pénurie de logements. Oui, je
reconnais, il y a eu un pas dans la bonne direction dans le règlement de la
ministre du Tourisme, concernant la réglementation des plateformes
d'hébergement touristique temporaire, mais il faut aller encore plus loin. On
a, en ce moment, des cas très concrets, moi, personnellement, j'en connais
deux, dont un récent du mois... du début de l'année, où des spéculateurs, on va
le dire, ont acheté des immeubles résidentiels pour changer
l'affectation — et ce sont eux qui l'ont acheté, c'est son
bien — pour changer l'affectation, évincer les locataires et les
transformer en Airbnb.
Heureusement, cette situation n'a pu se
concrétiser parce qu'il y a eu justement une modification au règlement de
zonage municipal qui a empêché cette possibilité-là. Mais on ne peut pas
laisser tout le temps le devoir de corriger cette situation, cette brèche,
cette situation problématique aux villes. Il nous apparaît que, dans le Code
civil, il y a une possibilité d'aller... de profiter de cette brèche-là pour
aggraver une crise du logement. Je pense que le législateur doit répondre aux
exigences du moment et l'exigence du moment, c'est protéger le parc locatif.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je donnerais la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. J'entends bien l'argumentaire de mon collègue et je
vais m'inscrire en partie, dans la lignée de ce qu'il dit, par rapport au fait
que le règlement qui a été déposé par la ministre du Tourisme me semble faire
le travail sur le principe que, dorénavant, pour pouvoir s'inscrire à Airbnb,
on doit prouver qu'on est le principal... c'est l'adresse principale. Donc, à
mon humble avis, probablement que c'était un cas qui était avant l'application
du règlement, si je ne m'abuse, je pense que le règlement de la collègue, qui a
été déposé, qui est publié, qui entrera bientôt en adoption... en vigueur, si
ce n'est pas encore le cas, vient faire le travail.
C'est sûr que je me pose la question sur
l'amendement par rapport au fait qu'il y a aussi des situations inverses qui
pourraient arriver. Et j'ai l'impression qu'on veut tuer une mouche avec un
canon en arrivant avec un amendement comme ça, parce qu'il pourrait y avoir des
familles qui vont s'agrandir, qui vont vouloir prendre les hauts de duplex à
cause de la quantité d'enfants, parce que la famille s'agrandit, puis avec ce
que l'amendement qui est proposé par le député de Laurier-Dorion, ça
l'empêcherait, à ce moment-là, de pouvoir aller de l'avant. Moi, c'est une
réalité dans mon comté, Anjou, il y a de plus en plus de familles nombreuses,
je n'ai pas de nouvelle...
Mme Thériault
: ...les
hauts de duplex à cause de la quantité d'enfants, parce que la famille
s'agrandit. Puis avec l'amendement qui est proposé par le député de Laurier-Dorion,
ça l'empêcherait, à ce moment-là, de pouvoir aller de l'avant. Moi, c'est une
réalité, dans mon comté, Anjou, il y a de plus en plus de familles nombreuses,
je n'ai pas de nouvelles constructions, à Anjou, je n'ai que des familles qui
s'agrandissent et qui vont tendre à prendre les demi-sous-sols, qui vont
prendre les hauts de duplex ou qui vont prendre tout le premier plancher en
ouvrant entre les deux, où ils vont prendre deux logements en haut en ouvrant,
parce que ce sont des familles nombreuses. Ça fait qu'à mon avis... je pense
que... je comprends l'argumentaire de notre collègue de Laurier-Dorion, mais je
me dis : il y a aussi un effet pervers à ce qu'il veut apporter comme modification,
où je pense que les familles nombreuses ne seraient pas bien servies par l'amendement
qu'il présente.
Donc, évidemment, Mme la Présidente, je
comprends pourquoi il le dépose, c'est vrai qu'Airbnb, c'est une problématique.
J'ai même fait part, à la copropriété, pour le bénéfice du député de
Laurier-Dorion, à Mme la ministre, que, oui, effectivement, il pourrait y avoir
des gens qui achètent des copropriétés qui viennent de l'extérieur, qui ne sont
pas ici, qui achètent des logements pour leurs enfants, qui achètent des
condominiums pour leurs enfants puis... ce qui fait qu'ils pourraient prendre
le contrôle de la copropriété comme ça, parce que tout l'édifice, ou une grande
portion de l'édifice, ça peut représenter un bloc de vote assez important quand
tu viens pour faire une assemblée de copropriétaires. Donc, j'ai demandé à Mme
la ministre, au niveau de la mixité, c'est un des articles qui est en suspens
au niveau de la copropriété parce que ce sont des nouveaux phénomènes, par
rapport aux étrangers qui viennent acheter ici et qui s'en servent pour faire
du Airbnb. Bien, ça peut être vrai dans les édifices à condos aussi. Donc, moi,
je pense que la ministre, elle est quand même consciente qu'on a une
problématique là. J'ai peur de faire plus de mal que qu'est-ce qu'il n'en faut
avec l'amendement que le collègue apporte. Donc, évidemment, Mme la Présidente,
je pense que c'est important de s'inscrire dans le débat, il faut garder un
juste équilibre aussi, puis je pense qu'il faut toujours regarder les deux
côtés de la médaille. Donc, voilà mon avis.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais donner la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, ce ne serait pas long, je voudrais juste ajouter que si, admettons, on
acceptait cet amendement-là, on viendrait aussi... comment je pourrais dire?
Les logements ne pourraient être transférés pour des chambres pour étudiants,
comme les maisons, les résidences ne pourraient être transférées pour des
résidences pour aînés. C'est ça, c'est... Parce que ça, on viendrait terminer
cette possibilité-là, ce serait vraiment grave si on enlevait ces deux
possibilités-là.
L'autre chose... Quand vous dites, au
niveau des logements... Moi, je trouve que ce serait dire aux propriétaires qui
veulent pratiquer la vocation de propriétaire d'immeuble, en fait, à
logements... je pense qu'on leur enlèverait le goût de pratiquer cette
profession-là. Parce que les gens, les propriétaires de logements, soit dit en
passant, n'ont pas le droit d'évincer des gens comme ça. Et je vais le redire
ici, ça ne se fait pas, puis les gens qui sont évincés, bien, à la Régie du
logement, il y a déjà des modalités, c'est prévu, justement, qu'ils puissent
travailler avec des gens qui vivent des évictions. Alors, en même temps, je les
invite à aller à la Régie du logement, parce que c'est interdit qu'un
propriétaire évince, peu importe, un locataire, pour des raisons non
justifiées.
Puis qu'est-ce que je voudrais dire,
également, c'est que moi, je pense, pour terminer, quand on parle de logement,
vous avez raison... On a vécu les déménagements cet été, en 2019... Moi, ce que
j'aimerais vous apporter, c'est de... encore là, de considérer que tous les
montants qu'on a donnés pour AccèsLogis, ça en est, ça, des immeubles qui vont
être... qui sont... Il y en a plusieurs qui ont commencé déjà les
constructions, alors... même à Montréal, il y en a plusieurs qui ont commencé
les constructions. On est en négociation avec justement la stratégie, avec le
fédéral, on essaie vraiment de faire reconnaître notre compétence provinciale
puis on est en mesure de croire, oui... puis on sait qu'on a besoin de
logements au Québec. Mais, en même temps, ce serait très triste d'enlever le
goût aux propriétaires de pratiquer cette profession-là de... parce qu'on leur
enlèverait complètement le goût de travailler avec des gens qui ont besoin des
logements si ceux-ci sont obligés à vie de garder la vocation d'immeuble à
logements dans leurs habitations.
Alors, on ne peut pas, comme ça, s'ingérer
dans... si je peux dire, dans un propriétaire qui a à coeur des immeubles de
logements, pour leur dire : Bien, maintenant, ton immeuble à logements,
nous, on prend la décision qu'à vie on va laisser des logements dans ton
immeuble. On ne peut pas décider ça comme ça quand un propriétaire décide de
pratiquer cette profession-là. Alors... Mais je comprends tout à fait, mais je
veux quand même vous rassurer que tous les AccèsLogis qu'on parlait, les
projets qu'on a au ministère de l'Habitation, il y en a déjà qui sont
commencés, puis ça va bien se passer, ça fait que...
• (14 h 30) •
Oui, on est très sensibles aux besoins des
locataires...
14 h 30 (version non révisée)
Mme Laforest : ...ça quand un
propriétaire décide de pratiquer cette profession-là. Alors... Mais je
comprends tout à fait, mais je veux quand même vous rassurer que tous les
AccèsLogis qu'on parlait, les projets qu'on a au ministère de l'Habitation, il
y en a déjà qui sont commencés, puis ça va bien se passer, ça fait que...
Oui, on est très sensibles aux besoins des
locataires, au besoin d'avoir plus de logements au Québec. Ça, ne soyez pas
inquiet, on a déjà pris la mesure pour ça. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Je vais redonner la parole au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais dire à Mme la ministre que, d'emblée, je salue tous les
montants, toutes les nouvelles argents qui sont dédiés à assurer un droit digne
à la population du Québec. Selon moi, bon, ce n'est pas suffisant. On peut aller
beaucoup plus loin, là, mais ça, c'est un autre débat qui sort de l'amendement
que j'ai proposé.
J'aimerais répondre quand même à quelques
inquiétudes qui ont été soulevées. L'amendement que je propose n'enlève mais
absolument pas la possibilité à... de reprendre un logement pour loger par
exemple un proche ou même agrandir son logement pour sa famille.
Moi, je vise le changement d'affection de
résidentiel à commercial. D'ailleurs, l'article... Il y a trois éléments dans
cet article-là, c'est qu'un propriétaire peut évincer un locataire pour
subdiviser le logement, pour l'agrandir substantiellement, donc ça permet de
mettre plus de gens, plus de membres de la famille dans un même logement, ou en
changer l'affection. Moi, c'est changer l'affectation que je vise. Ça ne vise
nulle part... nullement à remplacer... à empêcher une famille nombreuse
d'agrandir son logement.
D'autre part, la question qui a été
soulevée, là, la possibilité de changement d'un immeuble résidentiel à
résidence pour personnes aînées, ça ne change pas non plus cette
possibilité-là. Elle n'est pas affectée. Cette possibilité existe dans la
mesure où c'est des compétences, ce que vous savez, dans le domaine municipal.
Il y a des statuts, du zonage. Il y a du zonage résidentiel et commercial. Il y
en a d'autres, mais pour ne s'en tenir qu'à ceux-là, et, dans le cadre, dans le
contexte où un territoire, une zone a déjà été zonée comme résidentielle, on
peut changer aisément à l'intérieur de cette balise-là. Parce qu'une résidence
pour personnes aînées, c'est toujours du résidentiel, tout comme pour les
familles.
Effectivement, il existe des recours à la
Régie du logement pour les cas d'éviction, mais, dans le cas précis qui nous
occupe, et c'est ça, le coeur de la question, lorsqu'un particulier achète un
immeuble résidentiel pour en changer l'affectation, la régie va se référer
justement à cet article-là et va lire que changer l'affectation est permis,
donc on peut transformer un immeuble résidentiel en hébergement touristique
temporaire. C'est justement le coeur de la question, là. Il s'agit d'empêcher
cette possibilité qui commence à se produire de plus en plus dans certaines
villes du Québec, en particulier à Montréal.
Loin de moi l'idée de vouloir interdire la
profession à vie ou la possibilité qu'un locataire... qu'un propriétaire change
la vocation de son immeuble, sauf que le changement de vocation était
strictement limité et réglementé par des dispositions municipales.
Encore une fois, on ne peut pas faire ce
qu'on veut, là, avec une résidence, avec un immeuble résidentiel. Il... Toutes
les personnes qui veulent acheter un nouvel immeuble, la première chose qu'ils
vont se... qu'ils vont voir, c'est quoi? Le zonage du territoire où mon
immeuble... que l'immeuble visé que je veux acheter est situé.
Si je veux faire un hôtel de luxe, alors
que le territoire est zoné commercial, industriel lourd, bien, voilà, on ne
peut pas faire un hôtel dans une telle zone. Si je veux construire un centre
commercial dans une zone qui est zonée résidentielle, bien, voilà, ce n'est...
même s'il achète toutes les maisons, il ne pourra pas faire ce projet-là. Donc,
encore une fois, le droit de propriété est quand même régi, et puis ça
fonctionne, et ça fonctionne relativement bien, la question de zonage, là.
Donc, il n'est pas question d'empêcher à
vie de changer l'affectation, mais c'est une compétence du domaine... c'est une
compétence municipale. C'est là qu'on décide si tel territoire va rester
résidentiel, commercial ou mixte, cette...
M. Fontecilla : ...ça
fonctionne, et ça fonctionne relativement bien, la question des zonages, là.
Donc, il n'est pas question d'empêcher à vie de changer l'affectation, mais
c'est une compétence du domaine... c'est une compétence municipale. C'est là
qu'on décide si tel territoire va rester résidentiel, commercial ou mixte...
cette possibilité-là exige. Et la brèche que j'entends... que je voudrais
colmater vise justement les zones mixtes, où est-ce qu'il y a du résidentiel et
du commercial, afin d'empêcher et de protéger les parcs locatifs.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je céderais la parole au député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Justement, mon intervention concerne justement cet amendement qui
est en cause, justement. Et je vais faire appel, dans un premier temps, à mon
expérience d'élu municipal, expérience d'élu municipal, puisque, quand on
regarde la... quand vient le temps pour une municipalité d'appliquer les
règlements, je pense qu'actuellement, que ce soit des municipalités comme
Montréal, Québec elles n'ont pas d'entraves, n'ont pas d'enjeux particuliers
parce que... pour ce qui a trait à l'application des règlements urbanistiques
en matière de zonage, que ce soit le zonage résidentiel ou commercial.
Mais quand on regarde l'amendement en lien
notamment avec le «changer d'affectation», je pense que c'est là qu'il y a un
pépin. Le pépin, c'est que ce que la plupart des acteurs qui ont... qui étaient
touchés, que ce soit les locataires, les municipalités et les entreprises,
notamment dans le domaine touristique... Et là je prends un deuxième chapeau,
qui est mon chapeau de porte-parole du dossier du tourisme. Dans le domaine de
l'hôtellerie, de la restauration, ce qu'ils nous disaient, entre autres, tous
ces acteurs-là, c'est qu'il fallait, à côté des efforts qui avaient déjà été
accomplis au niveau de la réglementation il y a deux ans, donc, par le précédent
gouvernement... mais qu'il fallait renforcer ce cadre réglementaire. Or, le
cadre réglementaire qui nous a été proposé récemment, par rapport à l'actuel
ministre du Tourisme, me semble avoir reçu un accueil unanime, unanime de la
part des différents acteurs, qui, justement, réfléchissent, travaillent sur cet
enjeu-là qu'est l'enjeu de changement d'affectation d'un cadre bâti pour en
faire une entreprise commerciale hôtelière, mais maquillée, ceux... notamment
les Airbnb, pour ne pas les nommer.
Moi, je pense que ce sur quoi qu'il faut
travailler, qu'il faille travailler actuellement c'est... au contraire, c'est
donner la possibilité à ce cadre réglementaire là, donc, tel qu'il a été
présenté récemment, de voir son application correctement, et ne pas, pour
l'instant, toucher justement cet article-là qui est dans le Code civil, donc.
Et je regarde une municipalité comme la ville de Montréal, beaucoup...
plusieurs arrondissements que je connais, donc, que ce soit
Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension... C'est un arrondissement, je pense, que
le député de Laurier-Dorion et moi... que nous connaissons de manière presque
intime, donc. Ou encore un autre arrondissement comme celui du Plateau-Mont-Royal, où l'enjeu qu'il
y a actuellement, c'est un enjeu surtout par rapport à des zones qui deviennent
de plus en plus, malheureusement, des zones désertes, des zones commerciales,
qui deviennent des zones désertes, où il y a, où il doit y avoir une réflexion,
notamment de la ville centre et aussi des arrondissements, sur la
vocation, sur la mission, notamment par rapport à une administration
municipale, qui, d'ailleurs, affiche ses orientations en matière de commerce de
proximité résidentiel, pour voir...
Il y a une réflexion à avoir
de la part de la ville de Montréal, donc, par rapport à cet enjeu-là, par
rapport aux déserts que sont devenus certains secteurs, par rapport à des
commerces qui ont quitté, tout simplement. Et je pense, entre autres, lorsqu'on
longe la rue Saint-Denis du côté de la rue Rachel, par exemple, c'est patent,
donc pas besoin d'être Montréalais pour le constater. Et la réflexion, elle est
davantage par rapport aux commerces qui sont vidés. Donc, des questions
résidentielles.
Mme Thériault
: On pourrait redonner les résidences.
M. Benjamin :
Voilà.
La Présidente (Mme
Dansereau) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée.
Mme Thériault
: Oui, s'il vous plaît, Mme la Présidente. Je trouve que
l'intervention de mon collègue, elle est quand même très, très pertinente. Je
pense que c'est là qu'on voit aussi l'expérience terrain qu'il a vécue, avec sa
vie de conseiller municipal, avant. Et il y a peut-être un point qui est
vraiment très, très intéressant. C'est sûr qu'on a assisté, au fil des ans, à
la conversion de résidences en locaux commerciaux. Mais là il y a tellement de
locaux commerciaux qui sont vides qu'on pourrait aussi voir l'inverse arriver,
que les locaux commerciaux qu'on n'est pas capables de remplir parce qu'il n'y
a pas de stationnements devraient être, à mon avis, reconvertis en logements,
ce qui pourrait certainement répondre à une portion des objectifs que mon
collègue vise en déposant cet amendement-là.
• (14 h 40) •
Donc, évidemment, je pense
que c'est très sage de dire que les municipalités, notamment la ville de
Montréal, les arrondissements, regardent ce qu'elles peuvent faire. Parce que,
vous savez, les propriétaires, Mme la Présidente... il n'y a pas un
propriétaire qui veut avoir une bâtisse vide, hein? Ce n'est pas payant. Bien,
je comprends qu'une bâtisse commerciale, on peut toujours demander un
changement de zonage. On peut la reconvertir en... la changer pour du
résidentiel. On peut faire baisser le compte de taxes, aussi, qui va avec ça.
Donc, évidemment, je pense qu'il y a un paquet de...
Mme Thériault
: ...Mme
la Présidente, il n'y a pas un propriétaire qui veut avoir une bâtisse vide,
hein? Ce n'est pas payant. Parce que je comprends qu'une bâtisse commerciale,
on peut toujours demander un changement de zonage, on peut la reconvertir en...
la changer pour du résidentiel, on peut faire baisser le compte de taxes,
aussi, qui va avec ça.
Donc, évidemment, je pense qu'il y a un
paquet de solutions devant nous qui pourraient justement, au contraire... que
si l'amendement de mon collègue était adopté, pourrait empêcher qu'il y ait une
reconversion dans l'autre sens, alors qu'on doit travailler avec la ville de
Montréal et les arrondissements à faire en sorte de favoriser le retour vers du
résidentiel, ce qui pourrait permettre de contrer en partie la pénurie de
logements qu'on vit dans des secteurs comme Le Plateau—Mont-Royal, ou le
Centre-Sud ou encore la Plaza St-Hubert, parce qu'il y a beaucoup de
rénovations, en fait, qui font que les gens désertent carrément les rues
commerciales.
Puis, je vais même me permettre d'ajouter,
c'est sûr que, lorsqu'on regarde tous les «power centers», pardonnez-moi
l'anglicisme, mais tous les Dix30 de ce monde et les grands, grands
développements commerciaux, c'est bien évident que c'est deux mondes,
maintenant. Quand nous, on allait magasiner sur la Plaza St-Hubert puis qu'on
était jeunes, ce n'est pas tout à fait la même chose rendu aujourd'hui. Donc,
je pense qu'il faut garder les portes aussi pour être capable de faire la
reconversion dans l'autre sens. Et à mon avis, si on va dans le sens de notre
collègue de Laurier-Dorion avec son amendement, bien, évidemment, on peut faire
du dommage dans l'autre sens et ça, ça serait malheureux.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Un autre
élément, Mme la Présidente. En enlevant la question de la possibilité d'évincer
pour... à cause d'un changement d'affectation, là, une conséquence collatérale,
si l'on... si je peux m'exprimer ainsi, là, c'est qu'on laisse amplement ce
pouvoir-là dans les mains des villes, des municipalités, ce qui est déjà, ça
fait partie déjà de leurs compétences. Et c'est aux municipalités avant tout,
des gouvernements de proximité, selon le bon vieux principe de la subsidiarité,
à qui il revient de décider quel est le meilleur zonage, quelle est la
meilleure affectation qu'on doit attribuer à un secteur, un commerce ou pas.
Qu'une municipalité décide, par exemple,
tel que soulevé par notre collègue d'Anjou—Louis-Riel... décide de revenir de
la fonction commerciale à résidentielle pour revitaliser, par exemple, un
certain secteur, là, c'est à la municipalité de le faire, et non pas au
gouvernement du Québec ou au Code civil, de déterminer qu'est-ce qui peut être
fait ou pas. Parce que justement, le Code civil n'est pas, si je peux
m'exprimer ainsi, n'est pas au courant de toutes les dynamiques qui se passent
dans le monde immobilier, de l'évolution des rues commerciales, des secteurs
résidentiels, etc., qui vont relativement vite, surtout par les temps qui
courent.
Donc, un des avantages de l'amendement que
je mets de l'avant, là, c'est de consolider le pouvoir municipal en matière
d'attribution de zonage et de ne pas permettre cette brèche dans Code civil qui
est utilisée et qui devant... lorsque ça se rend à la Régie du logement, la
Régie du logement ne puisse que se référer qu'à cet article-là.
Donc, donnons ce pouvoir-là aux villes et
retirons la possibilité, dans le Code civil, d'évincer des locataires pour
changement d'affectation.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre?
Mme Laforest : C'est complet.
La Présidente (Mme Dansereau) :
C'est complet? Donc, nous allons passer à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement introduisant... Où?
M. Fontecilla : ...de... par
vote nominal.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui... introduisant le nouvel article 60.2... 67.2. J'ai fait... j'ai inversé
les chiffres. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion).
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Laforest (Chicoutimi).
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean).
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc).
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré).
Mme Foster : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle).
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest).
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency).
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Thériault (Anjou―Louis-Riel).
Mme Thériault
: Contre.
Le Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau).
M. Benjamin : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères).
La Présidente (Mme Dansereau) :
Abstention. Donc, le vote est rejeté. Oui?
Mme Laforest : Je ne le sais
pas. Je ne le sais pas, moi, ce... J'aimerais attirer l'attention du député de
Laurier-Dorion, parce qu'on avait fait... vous aviez déposé un amendement qu'on
avait dit qu'on serait peut-être en faveur, mais qu'on allait évaluer la
possibilité que nous, on allait déposer un amendement qui rassemblait les
idées, là, les pensées et les...
Mme Laforest : ...oui. Je ne
sais pas. Je ne sais pas, moi, ce... J'aimerais attirer l'attention du député
de Laurier-Dorion parce qu'on avait fait... vous avez déposé un amendement
qu'on avait dit qu'on serait peut-être en faveur, mais qu'on allait évaluer la
possibilité que, nous, on allait déposer un amendement qui rassemblait les
idées, là, les pensées et les demandes... des partis qui partis qu'il y avait
ici. Moi, je serais prête à vous le présenter selon l'amendement que vous
vouliez. J'aimerais ça qu'il y ait consentement au niveau, justement, quand on
parlait du dernier prix donné au loyer, ça fait que j'aimerais ça que vous le
présentez. Je ne sais pas si vous l'avez, l'amendement? Est-ce qu'on...
Mme Thériault
: Est-ce
qu'on peut suspendre pour le distribuer? Puis après ça on fera la distribution.
Mme Laforest : Oui. Est-ce
qu'il y a consentement pour qu'on puisse...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Laforest : O.K. Merci.
Oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Il y a consentement. Donc, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 46)
(Reprise à 14 h 53)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Nous devons...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Nous allons reprendre les travaux. Donc...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
S'il vous plaît, à l'ordre! S'il vous plaît!
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Woup! J'entends encore.
Donc, Mme la ministre va déposer un
amendement à l'article 134.1. Donc, ça me prend consentement.
Une voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Il y a consentement.
M. Fontecilla : Pour? Pardon,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je veux savoir s'il y a consentement pour que la ministre insère, après
l'article 134, dans le projet de loi n° 16.
M. Fontecilla : ...procédure.
Moi, j'avais présenté un amendement. Est-ce que je dois le retirer au
préalable?
La Présidente (Mme Dansereau) :
À 134? Non.
M. Fontecilla : Ou ça
s'ajoute...
Mme Thériault
: Ça
peut s'ajouter, parce que ... sauf qu'on peut...
Des voix
: ...
Mme Laforest : On va le
retirer puis on va présenter un seul amendement, je pense.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Par consentement.
Mme Laforest : Moi, je... Ah!
c'est vous qui décidez. O.K.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Non, mais, par consentement.
Oui, par consentement, on peut faire les
deux séparés, là.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Pardon?
M. Fontecilla : O.K. J'ai
quand même plusieurs points critiques à souligner, mais... Écoutez, je préfère
travailler sur l'amendement de Mme la ministre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
De Mme la ministre puis après, on ira à votre amendement.
M. Fontecilla : On verra.
Donc, je retire mon amendement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K., parfait. Donc, il y a consentement?
Mme Thériault
: Mme la
présidente?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Thériault
: Juste
pour les gens qui nous écoutent aussi, pour que ça soit très clair, c'est parce
que normalement, on aurait pu aller plus loin au 134, là. Je comprends qu'on va
le déposer tout de suite, qu'on va le débattre tout de suite aussi, pour que le
député de Laurier-Dorion puisse faire ses points par rapport ce qu'il a déposé
comme amendement plus tôt...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...Donc, il y a consentement?
Mme Laforest : Bien, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Laforest : ... juste pour
les gens qui nous écoutent aussi, pour que ça soit très clair. C'est parce que
normalement on aurait pu aller plus loin au 134. Là, je comprends qu'on va le
déposer tout de suite, qu'on va le débattre tout de suite aussi pour que le
député de Laurier-Dorion puisse faire ses points par rapport à ce qu'il a
déposé comme amendement, plus tôt. Il accepte de le retirer. Donc, puisqu'il le
retire, on va débattre celui-là tout de suite, et quand on arrivera au 134,
dans quelques jours ou lorsque ça sera le temps, le 134 aura déjà été... il y
aura un 134.1, déjà, qui est adopté. Donc, j'imagine, vous allez nous le
rappeler à ce moment-là, quand on passera entre le 134 puis le 135. Et je pense
qu'il serait correct qu'on puisse débattre le point tout de suite, ça va
répondre aux questionnements de notre collègue le député de Laurier-Dorion.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci pour les précisions. Donc, Mme la ministre, la...
Une voix
: Est-ce qu'il
y a consentement?
Mme Laforest : Alors...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, vous avez donné votre consentement?
Mme Laforest : Oui.
Mme Thériault
: Oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Super. Pour baisser ça, pour retirer l'amendement?
Mme Laforest : Oui.
Mme Thériault
: Pour
retirer l'amendement du collègue...
Mme Laforest : Oui. Il y a
consentement.
Mme Thériault
: ...et
qu'on puisse introduire le 134,1 de la ministre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Et... Exact. Bon, ça va.
Mme Laforest : C'est bon.
Alors, je vais lire l'article 134,1 :
L'article 1896 du Code civil est modifié
par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante : «Dans le
cas où aucun loyer n'a été payé au cours des 12 mois précédents le début du
bail, l'avis doit indiquer le dernier loyer payé et la date de celui-ci.»
En fait, cet amendement a été recommandé
et discuté également par le député de Jean-Talon. On avait... Je crois qu'on
était en accord avec cet amendement-là, alors il s'agit de voter, s'il n'y a
pas de commentaire.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Je cède la parole au député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je voudrais
saluer, tout d'abord, l'ouverture de la ministre à un amendement. Et, de toute
évidence, la ministre a repris l'esprit du commentaire... parce que ça ne s'est
pas rendu à un amendement formel... mais l'esprit du commentaire de l'opinion
du député de Jean-Talon, et c'est très bien ainsi, je ne m'y oppose pas. Et,
ceci étant dit, l'esprit de mon amendement, il n'est pas du tout repris, là.
Et, moi, j'avais considéré que la ministre, effectivement, prenait la chose...
prenait la proposition en délibéré pour voir à arriver avec une nouvelle
proposition. La proposition initiale, celle que je faisais, c'était de changer
les douze mois par cinq ans. Évidemment, je réitère ce que j'ai dit au moment
de la présentation de mon amendement, cinq ans, ça peut être discuté. Les
opinions peuvent dire : C'est beaucoup, et pas assez, etc. Mais je me
serais attendu, de la par de la ministre, à ce qu'elle revienne en me
disant : Peut-être un 24 mois au lieu d'au cours des 12 mois précédents,
afin d'avoir au moins 12... Parce qu'en général, encore une fois, les
augmentations de loyer, au Québec, ça se fait une fois par année. On pourrait
poser la question à la ministre, à savoir quel est le pourcentage des loyers
qui sont fixés annuellement, mais je suis convaincu que la très vaste majorité
des loyers sont renouvelés ou... une fois par année. Donc, en ayant 24 mois, ça
fait deux loyers où ce qu'on peut voir l'évolution du loyer. On n'est plus dans
le cinq ans, hein? C'est seulement deux ans, là. Et donc je suis très content
que la ministre... Mme la ministre ait repris les commentaires, la contribution
de député de Jean-Talon, mais je me serais attendu à une proposition aussi
concernant les délais du... l'avis sur les derniers loyers payés, là.
Et donc je lui pose la question, est-ce
qu'elle serait ouverte à prévoir une période moindre que cinq ans, peut-être
deux ans, là?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre, je vous cède la parole.
• (15 heures) •
Mme Laforest : Bien, en fait,
quand on parle de deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, avec l'amendement
qui a été... qui est inscrit ici, à l'article 134,1, qu'est-ce qu'on fait, en
fait, c'est que ça ajoute le moment, on veut savoir quand le dernier loyer a
été payé. Alors, même si on met cinq ans, si le loyer a été payé, le dernier,
il y a trois ans, on ne peut pas mettre cinq ans, on ne peut pas mettre trois
ans, on ne peut pas mettre quatre ans, en fait. C'est pour ça que c'est bien
indiqué ici, l'avis doit indiquer le dernier loyer payé et la date de celui-ci.
Ce qui veut dire, ça inclut le deux ans, trois, ans, quatre ans, cinq ans, ça
inclut les années précédentes. Alors, l'article, comme étant... comme lui qui a
été écrit, veut tout dire, en fait, parce que c'est... on ne peut pas indiquer
cinq ans. On l'avait... On en... On l'avait discuté, si on indique deux ans, mais
le dernier loyer payé date d'il y a trois ans, bien, à ce moment-là, en
l'écrivant...
15 h (version non révisée)
Mme Laforest : ...trois ans,
quatre ans, cinq ans, ça inclut les années précédentes. Alors, l'article comme
étant... comme lui qui a été écrit, veut tout dire, en fait, parce qu'on ne
peut pas indiquer cinq ans. On l'avait discuté, si on indique deux ans, mais le
dernier loyer payé date d'il y a trois ans, bien, à ce moment-là, en l'écrivant
comme ça, on va chercher des années précédentes.
Pour votre question au niveau du pourcentage
qui a été renouvelé, honnêtement, je suis honnête avec vous, je vais laisser la
parole, si vous êtes d'accord, à Me Simard à côté de moi. Parce que le pourcentage
de loyers renouvelés dans les dernières années, je ne peux pas vous répondre à
ça. On va aller chercher des chiffres précis, si vous le voulez bien. Alors, je
vais laisser la parole à Me Simard.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Si vous voulez vous identifier et vos fonctions.
M. Simard (Patrick) : Oui, Mme
la Présidente. Alors...
Une voix
:
...consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça prend un consentement aussi.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Consentement.
M. Simard (Patrick) : Patrick
Simard, président de la Régie du logement. Alors, il faut savoir que — et
comme le député de Laurier-Dorion énonçait un peu plus tôt — il y a 1 300 000 ménages
qui vivent en logement, alors c'est 1 300 000 ménages... voient
leur bail renouvelé généralement à chaque année, parce que les baux sont généralement,
au Québec, de 12 mois. Si la question est de savoir combien de ceux-ci
font l'objet d'une modification contestée auprès du tribunal, je pourrais vous
donner environ un ordre de grandeur autour de 6 000 à
7 000 dossiers par année.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que ça va? Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député.
M. Fontecilla : Oui. Ce qu'il
nous intéresse de savoir tout particulièrement, là, c'est le nombre de baux qui
ont été signés, là, et à quel montant, parce qu'il peut arriver qu'un bail soit
renouvelé au même montant. Ça arrive très souvent ou... Je n'ai pas besoin de
chiffres, là, mais c'est une pratique courante aussi, le propriétaire ne
demande pas une augmentation, là. Donc, ce qu'il nous intéresse de savoir,
c'est combien d'augmentations il y a eu dans une période x avant le changement
qui est demandé.
Donc, le Code civil en ce moment,
l'article 1 896, prévoit 12 mois précédent le début du bail. On
a seulement un bail, en général, d'après les informations qu'on a reçues. Donc,
on connaît le prix du bail demandé pour l'année qui s'en vient et on connaît le
montant du bail de l'année dernière. Mais on ne connaît pas le montant et,
nous, on aimerait que ce soit, en théorie, là, les cinq derniers baux, donc des
derniers cinq ans, en général dans... Et là, la ministre a dit que c'était une
période trop longue, on peut comprendre ces raisons, mais la validité de
l'argument demeure, on veut connaître, sur une certaine période, les
augmentations qu'il y a eu. Parce que, si l'année passée, il y a eu une
augmentation... s'il y a deux baux et il y a eu une augmentation très, très
significative, et, encore une fois, cette année, le propriétaire demande une
augmentation un peu moins forte mais qui est quand même significative, on voit
quand même une tendance à demander des hausses exagérées.
Donc, je propose à la ministre, là, et je
pourrais très bien présenter un amendement... un sous-amendement, pardon,
définissant... changeant les 12 mois par un 24 mois. Donc, on joue
dans la période couverte par cet article-là. Mais je ne voudrais pas encore une
fois faire perdre du temps à la commission. Si la ministre n'est pas ouverte à
cette possibilité-là afin d'éviter les hausses exagérées et/ou abusives, bien,
je n'irai pas avec un sous-amendement, là. Mais s'il y a une possibilité, bien,
voilà. Je pose la question à la ministre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder la parole, Mme la ministre? Non?
Mme Laforest : Non, je vais
vous laisser aller.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K., je vais céder la parole au député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, je vais d'abord maintenant saluer cet amendement du
député de Jean-Talon, donc... Et c'est là qu'on trouve, je crois, qu'est
l'importance du travail du parlementaire dans le cadre de ces études détaillées
de projets de loi.
Voilà un amendement à mon sens qui permet
de répondre à un besoin très particulier, donc, c'est-à-dire qui permettra, par
exemple, à terme, d'éviter des stratagèmes, par exemple, de logements vacants.
Vous savez, j'entends l'argument de mon collègue de Laurier-Dorion, je
comprends très bien les enjeux, mais avoir des chiffres pour avoir des
chiffres... les chiffres doivent pouvoir expliquer des choses. Si on a... Quand
on a des chiffres qui n'expliquent pas, c'est-à-dire, ce pourquoi... Par
exemple, je pourrais bien avoir, sur cinq ans, voici les chiffres...
M. Benjamin : ...mais avoir des
chiffres pour avoir des chiffres. Les chiffres doivent pouvoir expliquer des
choses. Si on a... Quand on a des chiffres qui n'expliquent pas, c'est-à-dire,
ce pourquoi... Par exemple, je pourrais bien avoir... sur cinq ans, voici les
chiffres qu'on a eus en termes de variations, mais il faut bien savoir... il
faut bien... faut-il, encore une fois, savoir pourquoi il y a eu ces
variations-là. Or... Et tandis que, quand on regarde cet amendement-là qu'on a
devant nous, cet amendement permet justement... nous permettra de voir pour
plus de 12 mois ou 12 mois, le dernier chiffre qui apparaît, donc ça nous
permettra de saisir des choses, que ce soit quand on parle des logements
vacants... Un logement peut avoir bien été impropre à l'habitation pendant un
certain nombre de temps, donc, un logement peut avoir été fermé pour des causes
d'insalubrité, donc, et un logement peut avoir subi des rénovations majeures. Il
y a beaucoup de raisons qui peuvent expliquer, c'est-à-dire, qu'un logement n'a
pas été occupé. Mais faut-il bien savoir, et c'est ça, le coeur de l'amendement
qui est devant nous, faut-il bien savoir, le dernier bail, le dernier bail,
donc, le montant qu'a payé le locataire. Et ça, je pense, c'est une information
importante.
Je crois que... par contre, je crois que le
député de Laurier-Dorion a soulevé un élément lors de ses précédents
argumentaires qui me semble important et puis auquel j'aimerais peut-être
sensibiliser, donc, Mme la ministre et aussi les représentants de la Régie du
logement qui sont devant nous, c'est-à-dire comment s'assurer que cette information-là
apparaisse, ces informations-là... cette information-là apparaisse dans le
bail. Comment s'assurer de ça. Parce que c'est une information importante. Or,
il semble, donc, selon ce que nous a dit le député de Laurier-Dorion, qu'il y a
des propriétaires qui ne mettent pas ces informations dans le bail. Maintenant,
comment s'assurer cette information-là, importante, et surtout dans le cadre
d'un amendement comme celui-là, s'il advenait que nous adoptions cet amendement-là...
cette information-là apparaisse dans le bail. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
je vous remercie, parce que vous avez vraiment mentionné que l'important, c'est
vraiment le coeur de l'amendement, qu'est-ce qu'on fait, puis je trouve ça intéressant,
vous êtes vraiment intéressant, en passant, là, merci beaucoup. C'est vrai, je
tiens à le préciser.
Par contre, au niveau du bail en tant que
tel, comment on peut le préciser, comme je le disais aussi... Au niveau du bail
qui est travaillé présentement, je vais laisser Me Simard le mentionner.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard.
M. Simard (François-William) :
Oui. Alors, la manière de s'assurer que cette information soit disponible sera
de procéder à une modification justement du formulaire obligatoire de bail, et
ce sont les travaux que la ministre énonçait un peu plus tôt dans la journée
qui ont cours actuellement pour travailler justement sur ce formulaire. C'est
de cette manière-là qu'on pourra rendre effective la disposition qui vous est
présentée aujourd'hui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Concernant
cette question-là, Mme la Présidente, et puisqu'on a un expert de la chose,
donc, il y a la section G, où les propriétaires devraient, en théorie, marquer
l'ancien loyer payé. Dites-moi, est-ce que c'est obligatoire de remplir cette
section-là? En d'autres mots, est-ce que toutes les sections du bail standard
qu'on retrouve dans les pharmacies, etc., là, doivent être remplies? Quelle est
l'obligation du propriétaire par rapport à cette section-là en particulier?
La Présidente (Mme Dansereau) :
...Me Simard.
M. Simard (François-William) :
Oui. Alors, comme son nom l'indique, il s'agit du formulaire de bail
obligatoire. Alors, il est donc obligatoire de le remplir dans la totalité.
Mais au-delà de ça, il y a également une conséquence, dans la mesure où la
section G que vous évoquez n'est pas remplie, c'est que le locataire peut se
prémunir... peut faire valoir ses moyens, pardon, devant le tribunal, dans un
délai beaucoup plus grand, c'est-à-dire deux mois. Alors, s'il y a omission de
remplir la section G, le locataire dispose de davantage de temps pour faire
valoir ses droits. C'est là l'une des possibilités que je pourrais considérer
de sanction de ne pas avoir rempli la clause G du bail, notamment.
M. Fontecilla : Donc, si je
comprends bien, la seule conséquence pour un propriétaire qui ne remplit pas
cette section-là, obligatoire, là, est que le locataire va avoir un délai un
petit peu plus long pour contester le bail exigé. C'est la seule conséquence
qu'il va y avoir.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard.
M. Simard (François-William) :
Oui. Alors, qualifier de «un petit peu plus long» résulte d'un jugement. Je
vous dirai qu'on passe de 10 jours à deux mois, donc «un petit peu plus long»,
il s'agit de voir. Mais effectivement il n'existe pas de disposition pénale au
fait de ne pas avoir rempli cette section du bail. La réglementation actuelle
ne prévoit pas de disposition pénale à cet égard-là.
M. Fontecilla : Est-ce que
c'est le cas pour toutes les autres sections?
• (15 h 10) •
M. Simard (François-William) : S'il
y avait des sanctions...
M. Simard (Patrick) : ...il
s'agit de voir. Mais, effectivement, il n'existe pas de disposition pénale au
fait de ne pas avoir rempli cette section du bail. La réglementation actuelle
ne prévoit pas de disposition pénale à cet égard.
M. Fontecilla : Est-ce que
c'est le cas pour toutes les autres sections?
M. Simard (Philippe) : S'il y
avait des sanctions?
M. Fontecilla : Oui, des
sanctions ou des conséquences pour une cause qui est présentée devant la régie.
M. Simard (Philippe) : La loi
prévoit que le juge administratif peut recevoir en preuve tout élément qui
pourrait l'amener à compléter les termes du bail. Alors, ceci étant, s'il y a
une des mentions qui est omise dans le formulaire obligatoire, je le répète,
obligatoire, à ce moment-là, le juge pourra faire la part des choses et
compléter le bail en fonction justement de la preuve qui pourra être présentée à
la fois par le locataire, à la fois par le locateur.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : O.K. Ceci dit,
j'aurais posé une question à la ministre pour savoir si elle était ouverte à
une possibilité, bon, d'étendre les 12 mois à un peu plus, 24 mois, peut-être,
ou si la porte est fermée, et puis voilà, on ne continue plus la discussion,
là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, moi, je
peux vous dire que la porte n'est jamais fermée avec moi, là, vous comprendrez,
là. Puis c'est vrai, là, parce que toutes les suggestions doivent être
entendues et sont travaillées et toutes les propositions sont intéressantes,
sauf que, comme on l'a mentionné ce matin, on a discuté de ce point-là,
justement, puis avec le député de Jean-Talon qui était ici, puis on avait
suggéré cet amendement-là, puis vous comprendrez que, suite à toutes les
discussions qu'on a eues ce matin, j'entends votre préoccupation. On a entendu
aussi Me Simard, qui dit qu'il y a des dispositions entre 10 jours et deux mois
qui sont déjà prévues.
Alors, moi, je pense que tout a été dit,
puis reste justement, puis je vais le redire, reste aux locataires à vérifier
vraiment leur bail, si toutes les informations sont bien écrites dans leur
bail, parce que tout est prévu par la loi, tout est bien inscrit dans le bail.
À ce moment-là, revient la responsabilité aux locataires de bien vérifier si la
case G a été bien remplie — alors, moi, c'est ça qui est essentiel à
dire, et de passer le message également aux associations — parce
qu'ils ont quand même une responsabilité en signant le bail, on s'entend.
Alors, la responsabilité leur revient. Mais, en même temps, je comprends votre
préoccupation, mais il y a une responsabilité du locataire qui lui impose de
bien remplir les informations, de bien faire remplir les informations par le
locataire... le locateur, puis ça va de soi après ça.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Deux éléments.
Un contrat, ça se fait à deux. Je comprends que les locataires ont des
responsabilités, et, oui, en effet, mais les propriétaires aussi. Donc, c'est
une responsabilité partagée, selon moi, et je peux vous assurer, Mme la
Présidente, que les propriétaires vont exiger toutes les informations requises,
là, pour... et même plus, et même plus, souvent, là, même faire des enquêtes de
crédit, là, en ce qui les concerne pour protéger leurs intérêts, et souvent le
locataire va se trouver dans une position de faiblesse par rapport... surtout
dans un contexte de pénurie de logements, il va être beaucoup moins.. beaucoup
plus flexible et moins porté à exiger des choses à son propriétaire. Donc, les
locataires, en général, de façon structurelle, se retrouvent en position de
faiblesse.
Ceci étant dit, écoutez, puisque j'ai
présenté un amendement, je salue l'ouverture de la ministre à reprendre
certains éléments présentés par les oppositions. Mais, puisque mon amendement
en tant que tel, l'esprit ni sa formulation n'ont été retenus, je vais être
dans l'obligation de voter contre cet amendement-là, tout en saluant la volonté
de la ministre de réaménager les choses.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou d'autres interventions? Donc, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant le
nouvel article...
M. Fontecilla : Je demanderais
le vote nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Pardon?
Une voix
: Vote
nominal.
M. Fontecilla : Sur division, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ah! O.K. M. le secrétaire.
Une voix
: ...
Mme Thériault
: Non,
non. Non.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Non.
Mme Thériault
: On
peut voter. Ce n'est pas grave, là. On va voter pour...
La Présidente (Mme Dansereau) :
C'est parce que le vote est déjà appelé, donc nous allons procéder par... M. le
secrétaire était rendu à l'appel nominal.
Le Secrétaire
: Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel)?
Mme Thériault
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
Le Secrétaire
: ...M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel)?
Mme Thériault
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Abstention. Donc, c'est adopté. Là, on va revenir... O.K. Nous sommes de retour
à l'article 68.
Mme Laforest : 68. Le titre de
la Loi sur la Régie du logement (chapitre R-8.1) est remplacé par le suivant :
«Loi sur le Tribunal administratif du logement».
Alors, cet article modifie le titre de la
Loi sur la Régie du logement en concordance avec le changement de nom de
l'organisme proposé par l'article 70. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des commentaires, des interventions? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui, Mme
la Présidente, évidemment, puisqu'on est au début de la section Régie du
logement, pour «tribunal du logement», on comprend qu'on aura une série
d'articles où on va faire des changements qui ne sont essentiellement que des
changements de concordance et de nouveaux noms. C'est ce que vous nous
introduisez.
Mme Laforest : Oui.
Mme Thériault
:
Parfait.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? C'est beau. Donc...
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, pourquoi «Tribunal administratif du logement», pourquoi on a jugé
bon de garder «administratif», ça aurait pu être «Tribunal du logement»?
Mme Laforest : Non, en vertu
de... en fait, en vertu... ça a été travaillé évidemment avec le ministère de
la Justice, et légalement on était obligés de garder le nom «administratif»,
c'était vraiment dans les obligations de la loi.
Mme Thériault
:
Parfait.
Mme Laforest : Puis je suis
quand même fière du nom, je peux le dire, là, je vous le dis, là, je suis très
fière du nom «Tribunal administratif du logement», puis je vais en profiter
d'ailleurs parce que, quand on a commencé à travailler la Loi sur la Régie du
logement, vous me corrigerez, mais je pense que j'ai vraiment raison, alors,
quand j'ai commencé à travailler avec la Régie du logement, on a... je me suis
vraiment aperçue qu'il y avait autant que 38 causes qui étaient soit reportées,
soit annulées. Alors, quand on arrive avec un nombre de 38 % de causes
reportées ou annulées, c'est là que, moi, je me suis dit : Est-ce que la
Régie du logement donne confiance? Est-ce que la Régie du logement a sa
crédibilité qu'elle doit avoir?
Puis c'est là qu'après plusieurs
informations, plusieurs rencontres, d'ailleurs, avec Me Simard, ce qu'on me
disait, c'est que les gens, parfois, ne prennent pas au sérieux la Régie du
logement, parce qu'ils voient la Régie du logement comme une régie, régie de la
loterie, régie... peu importe, le nom de la régie, alors... Par contre, la Régie
du logement, c'est un tribunal, c'est vraiment un tribunal où il y a des causes
qui sont jugées. Alors, c'était important vraiment de lui redonner sa vraie
vocation qui est la vocation d'être un tribunal.
Alors, quand on va dire
maintenant «vous avez une cause qui est entendue au tribunal», bien, entre
vous et moi, là, c'est important, parce que c'est payé par les contribuables,
ça, alors c'est important que les causes ne soient pas reportées à la hauteur de
38 %, c'est incroyable, ça. Alors, imaginez les frais encourus avec un
38 % de causes reportées ou annulées. Alors, je salue vraiment le nom
«Tribunal administratif du logement», puis ne soyez pas inquiète que ça devrait
être très, très bien respecté d'ailleurs maintenant pour les locataires et les
locateurs, autant les deux parties. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je vais céder la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
• (15 h 20) •
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Je pense que la ministre pourrait aussi penser, dans
un avenir plus ou moins rapproché, à remodifier encore une fois le nom du
«Tribunal administratif du logement» pour en faire un «tribunal administratif
du logement et de la copropriété», parce que, pour faire le lien avec la
section que nous avons vue la semaine passée et ce matin, la copropriété, comme
plusieurs intervenants sont venus le dire aussi lors des consultations, de plus
en plus de causes s'en vont devant le tribunal du Québec, évidemment, la Cour
du Québec, ce qui alourdit le rôle de la Cour du Québec. On engorge un tribunal
pour des causes... pour des conflits entre un syndicat de copropriété et un
copropriétaire ou entre deux copropriétaires. Et effectivement je pense que,
lorsque les choses du nouveau tribunal administratif du logement seront
placées, il faut penser à avoir quelque chose d'autre pour la copropriété. Je
comprends que ce n'est peut-être pas... il y a un lien là, O.K...
Mme Thériault
:
...deux copropriétaires. Et effectivement je pense que, lorsque les choses de
la... du nouveau tribunal administratif du logement seront placées, il faut
penser à avoir quelque chose d'autre pour la copropriété. Je comprends que ce
n'est peut-être pas... Il y a un lien, là, O.K.? Il y a des choses qu'on peut vraiment
penser pour un futur assez rapproché parce que la copropriété, de plus en plus,
il y a des litiges, on l'a dit, il y a une mixité, il y a des nouvelles
réalités, ce qui permettrait vraiment de désengorger la Cour du Québec pour
pouvoir dire : Bien oui, il y a une autre alternative qui est là. Je
pense que, lorsqu'on regarde en Ontario, il y a un tribunal pour la
copropriété. Il y a un endroit où on va pour régler les litiges qui y sont
liés. Moi, je pense que, comme ministre de l'Habitation, vous avez la responsabilité
de faire en sorte qu'on puisse régler les litiges de la copropriété dans un
tribunal spécialisé. Est-ce que ça pourrait être avec le tribunal administratif
du logement? Peut-être. Ce qui serait certainement moins... plus facilitant si
on ajoute une responsabilité à ce tribunal administratif en lui donnant de la
copropriété qu'en recréant quelque chose de complètement nouveau, alors qu'il y
a déjà une instance qui existe, qui va gérer le logement, qui s'apparente
beaucoup à la copropriété.
Donc, je me permets ici de le dire parce
que, de toute façon, j'aimerais aussi rappeler que c'était un engagement qui
avait été pris par le député de Blainville, qui, lorsqu'à l'époque... était le
porte-parole en matière d'habitation, parlait vraiment de créer une loi
indépendante. Donc, évidemment, il y a des problématiques qui sont là. Je
comprends qu'on n'est pas dans la loi indépendante, mais ça serait là un beau
défi. Je pense qu'on est bien parti. Vous pouvez ne pas vous arrêter en chemin
et en planifiant une phase deux, parce qu'il d'autres choses de planifiées au
niveau de la copropriété, bien, regarder l'application du nouveau tribunal
administratif du logement puis de faire en sorte, voir comment on pourrait
ajouter un autre volet au niveau de la copropriété puisqu'il y a déjà la
possibilité d'avoir des sections. Il faut juste donner la possibilité
légalement à ce tribunal-là de pouvoir se saisir des causes de copropriété.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Je donnerais maintenant la parole au
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, évidemment, j'appuie les propos de ma collègue de
Louis-Riel. Mais je regarde le président de la Régie du logement...
Une voix
: ...
M. Benjamin : Pas encore,
la loi n'est pas encore adoptée. C'est encore le président de la Régie du
logement, donc... Et je vois aussi et j'entends les perceptions, ce qu'on
entend beaucoup, enfin, moi, ce que j'entends beaucoup dans ma circonscription,
un peu partout, dans beaucoup de villes et régions du Québec, que ce soit
venant des propriétaires ou des locataires. Et j'ai comme l'impression que ce
changement de nom va apporter dans l'imaginaire des gens un poids additionnel,
un poids additionnel, je crois. Et je me demande dans quelle mesure, au-delà du
changement de nom, qu'il n'y aura pas un travail pédagogique à faire sur les
travaux de ce nouveau... de ce tribunal administratif du logement à venir.
Et aussi, est-ce que ce nouveau tribunal
administratif du logement aura tous les moyens? Par exemple, moi, dans ma
circonscription, j'ai beaucoup de propriétaires qui se plaignent souvent. En
fait, moi, je n'ai jamais comparu devant la Régie du logement à un titre ou à
un autre, mais cependant je suis en contact avec des locataires ou des
propriétaires qui se plaignent beaucoup, certaines fois, des longueurs,
d'autres fois de l'application... surtout venant des propriétaires, de
l'application des jugements, justement, de la Régie du logement.
Ma question, c'est : Est-ce que...
Avez-vous... Maintenant que vous allez devenir un tribunal quels sont les
moyens qui seront mis à votre disposition? Parce que, dans l'imaginaire des
gens, un tribunal, j'ai l'impression que ça sonne plus fort qu'une régie,
donc... et... Auriez-vous les moyens suffisants pour pouvoir, justement,
réaliser votre mandat, votre mission?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien,
oui, on a donné le mandat et le pouvoir, justement, à la Régie du logement, de
bien travailler avec son nouveau mandat, si je peux dire.
Puis je pense que je vais laisser Me
Simard... Je vais laisser Me Simard le définir et l'expliquer parce que...
J'espère qu'il se rappelle le mandat qu'on lui a donné, parce que, sans mettre
de pression à M. Simard, puis je le dis à Me Simard ici, c'est certain
qu'avec les demandes qui ont été faites... Vous comprendrez qu'il est venu
faire des demandes au ministère de l'Habitation. Avec les demandes qui ont été faites,
il est convaincu qu'il faut... puis on le sait tout le monde ensemble, là,
qu'il faut accélérer les délais à la Régie du logement, sauf que les moyens
n'étaient pas là. Alors, on a travaillé ensemble vraiment intensément pour
essayer de donner les moyens à la Régie du logement pour devenir le tribunal,
pour devenir ce qu'elle doit être, évidemment. Alors, moi, je connais le nombre
de...
Mme Laforest : ...qu'il faut...
puis on le sait, tout le monde ensemble, là, qu'il faut accélérer les délais à
la Régie du logement, sauf que les moyens n'étaient pas là.
Alors, on a travaillé ensemble vraiment
intensément pour essayer de donner les moyens à la Régie du logement pour
devenir le tribunal, pour devenir ce qu'elle doit être évidemment. Alors, moi,
je connais le nombre de régisseurs qu'il y aura de plus. Je sais comment la
visioconférence va se déployer en région.
Mais je vais juste laisser Me Simard bien
définir son mandat parce que je tiens vraiment à ce que son mandat reflète justement,
dans trois ans, pour dire que, oui, on n'a pas juste changé le nom de la Régie
du logement, on lui a... on nous a donné des moyens, et, oui, maintenant, on a
des résultats, et on a des résultats à vous offrir.
Alors, je vais laisser Me Simard vous
démontrer qu'il est très heureux d'avoir plus de moyens maintenant avec son
Tribunal administratif du logement. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder la parole à Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Merci, Mme
la Présidente. Alors, de manière à comprendre davantage les travaux qui seront
à venir, qui sont justement une conséquence du mandat qui nous a été confié, il
faut se rappeler que nous avons reçu environ 25 millions de dollars sur
cinq ans et la possibilité d'avoir neuf nouveaux juges administratifs temps
plein, un autre équivalent d'un autre juge administratif à temps partiel dans
l'ensemble des régions du Québec notamment, et tout ça s'inscrit dans un cadre
où est-ce qu'il nous est requis d'avoir plus d'efficacité, plus d'efficience,
plus de productivité, et tout ça dans le respect de l'accès à la justice, qui
est le propre d'un tribunal administratif, et c'est dans ce cadre-là que les
dispositions qui vous seront proposées militent en faveur d'une efficience,
d'une plus grande efficacité de nos activités.
Alors, pour répondre à votre
questionnement : Est-ce que nous aurons les moyens d'arriver aux résultats
escomptés? Est-ce que nous aurons les moyens d'accomplir le mandat d'améliorer
notre productivité? Je le crois sincèrement, oui, et ça vient avec justement
les moyens que vous aurez l'occasion de débattre au cours des prochaines
heures, au cours des prochains jours, qui changent la manière dont les choses pourront
être faites à la Régie du logement, au Tribunal administratif du logement, qui
améliorent notre productivité, qui changent nos manières de faire de manière à
ce que nous puissions rendre un meilleur service, beaucoup plus efficace, aux citoyens.
C'est ça, l'objectif de l'ensemble des dispositions avec, je le répète, les
subsides qui nous ont été donnés récemment.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? C'est beau? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 68 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : Alors, l'article
71... Ah! oh, oh, excusez.
Des voix
: ...69.
Mme Laforest : «Le Tribunal
administratif du logement».
Alors, c'est encore un remplacement pour
le nom du Tribunal administratif du logement. C'est une question de
concordance, l'article 69.
Une voix
: ...
Mme Laforest : Le titre, exactement.
Ah! O.K. Cet article modifie l'intitulé du titre I de la Loi sur la Régie du
logement en concordance avec le changement de nom de l'organisme proposé par l'article
70. Alors, c'est bon? Oui...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...d'autres interventions?
Mme Laforest : ...on peut
passer au vote.
La Présidente (Mme Dansereau) :
C'est bien. Nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Donc, nous allons passer à l'article 70.
Mme Laforest : L'article
70 : L'article 4 de cette loi est remplacé par le suivant :
«4. Un organisme, ci-après appelé "le
Tribunal", est institué sous le nom
de "Tribunal administratif du
logement".»
Est-ce que je dois expliquer ou c'est
encore une question de concordance? Est-ce que j'explique à toutes les fois? Ça
va?
Une voix
: Ça va.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va?
Mme Laforest : Si vous avez
des questions, peut-être le mentionner.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Ça va? Donc, on va procéder à la mise aux
voix.
Est-ce que l'article 70 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : L'article
71 : L'article 6 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «La Régie est composée de régisseurs» par «Le Tribunal est composé
de membres»;
Alors, numéro 2° :
par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Aux endroits où il l'estime nécessaire,
le gouvernement peut nommer des membres à temps partiel.»
Évidemment, avant, on disait que c'était
la Régie du logement. Maintenant que ce n'est plus une régie, alors on va
parler plus de membres plutôt que de régisseurs.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des commentaires, des interventions?
Mme Thériault
: ...ça
va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Donc, on va procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : L'article
72 : L'article 10 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «la Régie» par «le Tribunal»;
2° dans le deuxième alinéa :
• (15 h 30) •
a) par le remplacement, dans le paragraphe
1°, de «régisseurs»...
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 6)
La Présidente (Mme Dansereau) :
S'il vous plaît! Nous allons reprendre les travaux. Donc, on avait suspendu
pour... Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, je suis
d'accord. Alors, on va lire l'article comme suit. On a changé juste un mot
pour... Je vais attendre le député de Laurier-Dorion. Est-ce qu'on doit
l'attendre? Ce serait peut-être normal, hein?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui. Est-ce que quelqu'un l'a...
Mme Laforest : Mais en fait,
je crois qu'il était d'accord, là, avec le... Je vais le lire quand même, vous
allez écouter puis...
Une voix
: ...
Mme Laforest : Oui, c'est ça.
Je vais lire lentement. O.K.?
Alors, l'article 74 : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 23, du suivant :
23.1 se lirait comme suit : Pour l'audition
d'une demande devant le tribunal, il y a lieu de «considérer» l'utilisation
d'un moyen technologique, «lorsque les circonstances s'y prêtent», qui est
disponible tant pour les parties que pour le tribunal en tenant compte, pour ce
dernier, de l'environnement technologique qui soutient son activité.
Alors, l'amendement, vous arrivez juste au
bon moment, alors on remplace dans le premier alinéa de l'article 23.1
proposé par l'article 74 du projet de loi «privilégier» par «considérer»
et on indique «lorsque les circonstances s'y prêtent». Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a des commentaires, des interventions? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Évidemment, je pense qu'on a là un bel exemple, à
lecture même du texte comme tel, des enjeux qui peuvent se poser à nous qu'on
n'a peut-être pas vus au moment où les a faits. Donc, évidemment, le député de Laurier-Dorion
a bien fait de soulever le point «privilégier l'utilisation». Je suis heureuse
de voir que la ministre s'est pliée... a accédée à la demande de «considérer», évidemment,
là. Donc, je pense que c'est beaucoup plus aisé dans la marge de manoeuvre
qu'on peut donner aussi au tribunal. Et d'ajouter «lorsque les circonstances
s'y prêtent», ça rejoint également l'idée de mon collègue qui disait :
Selon le contexte. Donc, ça permet vraiment de pouvoir allier les commentaires
des oppositions aussi. Je pense que c'est bon.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui. La parole est au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Dans le même sens, «considérer lorsque les circonstances s'y prêtent»
correspond beaucoup plus à l'esprit qui est amené à la rédaction de cet
article-là. Donc, je pense... oui, pour moi, c'est... J'acquiesce à ces
changements-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? C'est beau. S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à
l'article 74 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va procéder aussi à la mise aux voix. Est-ce que l'article 74 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Fontecilla : J'ai un amendement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
M. le député de Laurier-Dorion.
• (16 h 10) •
M. Fontecilla : En fait, si
vous permettez, je me fais le porte-parole du député de Rimouski, qui est
présent ici, à l'Assemblée nationale, mais qui est dans une autre commission,
tout aussi importante que la nôtre, mais il ne peut pas être ici. Donc, le
député de Rimouski m'a demandé d'amener un amendement. Et je le lis.
L'article 74 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article...
nw 18017953
M. Fontecilla : ...qui est dans une autre commission,
tout aussi importante que la nôtre, mais il ne peut pas être ici. Donc, le
député de Rimouski m'a demandé d'amener un amendement. Et je le lis. L'article 74 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 23, du
suivant :
«23.1 Pour l'audition d'une demande devant
le tribunal...» Ah! je n'ai pas eu le temps de faire le changement qui
vient d'être voté, là, donc je me réfère à l'ancienne version. «Pour l'audition
d'une demande devant le tribunal, il y a lieu de privilégier — et
c'est la partie qu'on ajoute — si la partie qui constitue le
locataire y consent par écrit, l'utilisation d'un moyen technologique approprié
qui est disponible tant pour les parties que pour le tribunal, en tenant compte
pour ce dernier de l'environnement technologique qui soutient son activité...»,
et le reste de l'article. Donc...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je pense que... Est-ce qu'on... Il faut le
distribuer? Est-ce qu'il l'a envoyé?
Mme Laforest : Bien...
juste expliquer? Je vais laisser Me Simard expliquer une partie, comment ça
peut se passer parce que...
M. Fontecilla : Parfait.
La Présidente
(Mme Dansereau) : O.K.
Mme Laforest : ...il y
aurait possibilité d'obstruction, à ce moment-là, durant la cause, là. Ça fait
que je vais laisser Me Simard expliquer tout de suite, ça va... Je vous
laisse...
La Présidente
(Mme Dansereau) : O.K. Me Simard.
M. Simard (Patrick) :
Oui. Alors, Mme la Présidente, simplement amener un élément d'information. Dans
la mesure où il est requis d'avoir le consentement d'une partie ou d'une
autre — là, on vise le locataire — il y a un risque que le
tribunal s'en retrouve paralysé par l'obstruction d'une partie de ne pas
procéder en matière d'urgence, par exemple. On pourrait prendre un cas bien
théorique, là. Par exemple, le propriétaire recherche la possibilité d'entrer
dans le logement pour régler un problème de vermine ou de contamination. Alors,
c'est un cas urgent. Il faut intervenir rapidement. Le moyen technologique
prévu, notamment la visioconférence, nous permettrait d'agir rapidement sans
avoir à déplacer un juge administratif dans la région avec les coûts et surtout
le temps que ça prend. Le simple fait que l'une des deux parties puisse dire
non à la visioconférence ferait carrément une obstruction à la possibilité
d'agir rapidement pour le tribunal. Alors, c'est dans ce contexte-là que je
voulais vous livrer cette observation-là.
Mme Laforest : Puis moi,
qu'est-ce que j'aimerais ajouter aussi, c'est que, là, tout le projet de loi
est fait en fonction d'accélérer le processus à la Régie du logement. Ça fait
que, là, si on parle d'obstruction... si on parle d'une partie qui s'oppose,
bien, à ce moment-là, c'est sûr que la cause sera reportée, on recommence à la
case un, à la case départ du projet de loi. Je trouve que c'est complètement à
l'encontre de ce que notre projet de loi veut avancer, là. Je ne comprends pas
la demande, parce que c'est vraiment... En tout cas, moi, je vais vous laisser,
mais je ne comprends pas du tout, du tout, parce que c'est vraiment à
l'encontre de ce qu'on veut faire avec la Régie du logement, d'accélérer les
causes.
M. Fontecilla : ...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Oui. Vous avez la parole.
M. Fontecilla : Si je
peux me permettre, je ne me mettrai pas à expliquer les raisons du député de
Rimouski d'amener cet amendement-là.
Ce qui me concerne, ce qui me concerne,
c'est qu'il peut y avoir des circonstances, Me Simard nous en a donné une, mais
il peut y en avoir d'autres, où le locataire, par exemple, peut considérer
qu'il est désavantagé par ces moyens technologiques là dans un contexte où le
texte stipule que ça peut être imposé, et ça va à l'encontre de ses intérêts.
Je ne me fais pas le porte-parole du député de Rimouski, c'est une opinion. Et
ça peut aller aussi du côté du... de l'autre côté, du propriétaire.
Donc, oui, j'entends bien les possibilités
d'obstruction et je suis convaincu qu'il y a d'autres possibilités d'obstruction,
par ailleurs, là, qui peuvent être utilisées. Donc, c'est en quelque sorte...
je pense que... au tribunal de départager ce qui est bien de ce qui est moins
bien, là. Mais voilà. Si la partie... Si une des parties — dans ce
cas-ci, le locataire — se considère désavantagé par ces moyens
technologiques là, par exemple, ça a déjà été nommé, si la personne se sont mal
à l'aise de parler à une machine, on va le dire comme ça, et n'est pas à l'aise
d'expliquer clairement son point, à un point tel que la personne arrive à mal
expliquer son point, donc, elle pourrait avoir la possibilité de contester
l'utilisation de ces moyens technologiques là.
Donc, s'il y a un cas, il peut y en avoir
d'autres aussi. C'est ça, mon point de vue.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...
Mme Laforest : Oui. Bien,
en fait, peut-être que le député de Rimouski ne savait pas qu'on allait faire
un amendement. Parce que, quand on regarde l'amendement qu'on a fait ensemble,
que j'ai lu tantôt et qu'on disait qu'on changeait «privilégier» pour
«considérer» et qu'on ajoutait «lorsque les circonstances s'y prêtent»... Là,
présentement, on l'a amendé, je suis sûre que c'est peut-être ça qu'il voulait
dire...
Mme Laforest : ...bien, en
fait, peut-être que le député de Rimouski ne savait pas qu'on allait faire un amendement.
Parce que, quand on regarde l'amendement qu'on a fait ensemble, que j'ai lu
tantôt, et qu'on disait qu'on changeait «privilégier» pour «considérer» et
qu'on ajoutait «lorsque les circonstances s'y prêtent», là, présentement, on
l'a amendé. Je suis sûre que c'est peut-être ça qu'il voulait dire.
Parce que, si, à ce moment-là, il sent
encore... il sent qu'il ne peut pas se présenter ou qu'il a une raison pour ne
pas se présenter, bien, il peut aviser le tribunal, on l'a dit tout à l'heure,
avec ce qu'on a amendé. Il peut aviser le tribunal, et, à ce moment-là, comme
on ajouté «lorsque les circonstances s'y prêtent», bien, on ouvre la
possibilité justement de respecter la demande du député de Rimouski. En faisant
l'amendement, ça répond vraiment à son inquiétude. Je suis convaincue que c'est
ça. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...donner la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je pense effectivement... C'est sûr qu'on ne peut pas
interpréter l'intention du député du Rimouski, sauf qu'au moment où il a donné
ses amendements au député de Laurier-Dorion, on comprend qu'on était avant les
amendements de la ministre.
Moi, honnêtement, je pense que ce que la
ministre a déposé répond à cet argumentaire-là, auquel cas, Mme la
Présidente... Tu sais, je pense qu'il ne faut pas réinventer la roue non plus,
là, puis je pense que ce qu'on a fait, c'est quand même correct. Si jamais ce
n'est pas correct, on aura la discussion. Le député, il n'aura qu'à nous parler
puis...
De consentement, on peut tout faire ici,
mais je pense qu'on a une bonne loi de passage, qui nous satisfait, nous,
l'opposition officielle, qui est à la satisfaction également du député de
Laurier-Dorion, et, puisqu'il se fait le porte-parole d'un autre collègue d'une
formation politique autre, je pense, c'est correct qu'on entende le point ici.
S'il a un argumentaire supplémentaire à faire, le député de Rimouski pourra
même vous appeler et le faire.
La Présidente (Mme Dansereau) :
La parole est au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, Mme la
Présidente. Effectivement, donc, encore une fois, je me faisais le porte-parole
du député de Rimouski, mais j'ai entendu les explications de la ministre et des
collègues, et, oui, ça me paraît... les garanties qui ont été octroyées par
l'adoption de l'amendement antérieur, là, me paraissent suffisantes. Donc, je
retire cet amendement-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Par consentement...
Mme Laforest : Oui,
consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Consentement. Je demande le consentement du député de Laurier-Dorion.
Mme Thériault
: Ça
prend ton consentement. Bien, c'est parce que c'est lui qui propose de retirer,
donc...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ah! O.K. C'est vrai. C'est vrai.
Mme Thériault
: On
consent. On consent.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Donc, nous étions...
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Thériault
: Je
m'excuse. Le fait qu'on a retiré l'amendement permettrait... si jamais l'objectif
visé par le député de Rimouski n'était pas atteint, ça permettrait de pouvoir
le redéposer suite à des discussions avec la ministre peut-être si jamais
c'était pertinent. C'est ce que je comprends, parce qu'on le retire. C'est ça?
La Présidente (Mme Dansereau) :
...c'est bon?
Mme Laforest : Moi, je croyais
qu'il était complètement retiré. C'est ça? Mais ça va lui permettre de le
redéposer. O.K.
Mme Thériault
:
...oui, oui, oui... mais le fait qu'il le retire si jamais il y a quelque chose
après discussion.
La Présidente (Mme Dansereau) :
...mais c'est ça. S'il y a consentement, ça va permettre de le représenter. Ça
va? Oui, le député...
M. Fontecilla : Oui. Oui, tout
à fait. Merci, Mme la Présidente. Nonobstant cela, j'ai un autre amendement qui
a été... qui voudrait être apporté par le député de Rimouski. Je n'ai pas eu le
temps de l'étudier en bonne et due forme et je ne me sens pas prêt à le
défendre, mais je voudrais juste vous informer, Mme la Présidente, que ça se
peut qu'il... lorsqu'il va être là, qu'il l'apporte lui-même, et je ne sais pas
où est-ce qu'on va être rendus à ce moment-là dans l'étude du projet de loi.
Donc, voilà, j'ai un autre amendement,
mais je ne me sens pas prêt à le présenter et je préfère que ce soit lui, en
personne, qui vienne le défendre, le présenter s'il le juge encore nécessaire,
là. Je fais juste vous informer de cette situation-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? C'est beau? Donc, on va procéder
à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 74, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : L'article
75 : L'article 28 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de «La régie connaît en première
instance, à l'exclusion de tout» par «Le Tribunal administratif du logement
connaît en première instance, à l'exclusion de tout autre»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «la régie n'est pas compétente» par «le Tribunal administratif du
logement n'est pas compétent».
Alors, c'est une question de concordance,
encore une fois. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il des interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons mettre la mise aux voix.
Est-ce que l'article 75 est adopté?
Des voix
: Adopté.
• (16 h 20) •
Mme Laforest : Alors, l'article
76 : L'article 30.2 de cette loi est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par...
La Présidente (Mme Dansereau) :
...s'il n'y a pas d'interventions, nous allons mettre la mise aux voix. Est-ce
que l'article 75 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : Alors :
76. L'article 30.2 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par l'insertion, dans le
paragraphe 1° et après «avisée», de «ou si les parties y consentent»;
b) par l'ajout, à la fin, des
paragraphes suivants :
«4° toute demande visant à entériner une
entente conformément à l'article 31.05;
«5° toute autre demande, à l'exception de
celles visées à la section II du présent chapitre, si, au temps fixé pour
l'audition, il y a absence de l'une des parties bien qu'elle ait été dûment
avisée ou si les parties y consentent»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «régisseur» par «membre du Tribunal».
Alors, le premier paragraphe de l'article
étend la compétence des greffiers spéciaux, en leur permettant d'entendre toute
demande, exception faite de celles relatives à la conservation des logements
lorsque les parties y consentent ou lorsqu'une partie est absente au temps fixé
pour l'audition. Cette mesure vise à améliorer, justement, le délai de
traitement des demandes.
Tout à l'heure, quand on a dit que la Régie
du logement allait avoir plus de pouvoirs, justement, c'était de donner, comme
il est bien mentionné ici, plus de pouvoirs aux greffiers spéciaux de juger des
causes et cet article permet, justement, de leur donner cette possibilité-là.
Et, évidemment, bien, on change encore, à l'autre paragraphe, le nom «Tribunal administratif
du logement». Alors, il y a ces deux changements-là dans l'article 76. Puis on
remplace le mot «régisseur» également par «membre du Tribunal». C'est parce que
«régisseur» allait avec «Régie du logement». Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui, Mme
la Présidente, j'aurais des commentaires en trois parties. Il y avait le
Barreau, qui nous disait ici, dans son mémoire, à la page 18 : «Le Barreau
du Québec demande que le statut des greffiers spéciaux soit défini afin de
prévoir que ceux-ci soient avocats, membres en règle du Barreau du Québec».
Donc, je me demande ce que la ministre entend faire du commentaire du Barreau.
On a aussi, dans le mémoire de la CORPIQ,
on disait : «La CORPIQ est favorable à ce que les greffiers puissent aussi
entendre des causes d'autre nature lorsqu'il y a absence de l'une des parties
lors de l'audience. Cette mesure prévue à l'article 76 du projet de loi existe déjà
pour les causes de non-paiement de loyer.» Donc, on comprend que les greffiers
spéciaux vont s'étendre à toute décision, selon l'article qui est devant nous.
Et on a également la recommandation n° 2 du RCLALQ, si je ne m'abuse, qui dit que :
«Plutôt que d'augmenter les pouvoirs des greffiers spéciaux, que le gouvernement
augmente significativement le nombre de juges, afin d'entendre les causes
portées à la Régie du logement dans des délais raisonnables, tout en desservant
mieux l'ensemble des régions du Québec.» Je comprends que vous avez déjà
annoncé l'embauche de... présentement régisseurs supplémentaires, éventuellement
juges ou je ne sais pas comment vous allez les appeler, là... membres du
tribunal administratif, pardon, et non pas juges, oui, le terme est important.
Donc, je comprends que vous en avez déjà six et que le but, c'était de combler
les postes aussi qui devaient être vacants en région, ou là où il y a un
surplus de dossiers pour pouvoir procéder beaucoup plus rapidement.
Donc, j'aimerais avoir les commentaires de
la ministre par rapport aux commentaires de la CORPIQ, du Barreau du Québec et
du RCLALQ.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Oui, alors, on
s'entend très, très bien que le but, là, c'était vraiment demandé par la Protectrice
du citoyen, d'augmenter... de diminuer les délais et d'augmenter le pouvoir aux
greffiers spéciaux, justement, parce que les greffiers spéciaux ne peuvent se
saisir des demandes de résiliation de bail pour non-paiement de loyer lorsque
le locataire réclame également des sommes mineures liées, par exemple, à des
chèques émis sans provisions ou des factures d'électricité, par exemple, non
payées. Ça, c'était vraiment une demande de la Vérificatrice... de la
Protectrice du citoyen, ça. Donc, on répond ici à la demande... au
questionnement par rapport à la RCLALQ.
Ensuite, pour le Barreau du Québec, alors
juste pour mentionner que tous les greffiers spéciaux sont avocats ou notaires,
au même titre qui étaient les régisseurs, qui seront maintenant des membres.
Alors, on répond également à la demande du Barreau de Québec. Alors, tous les questionnements,
toutes vos... En fait, toutes les réponses sont bien spécifiées ici. Ah!
d'accord, merci, bonjour.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a... Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée, ça va? Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
Une voix
: Non, ça va,
merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Une question, Mme
la Présidente. Dans les notes explicatives, là, sur l'article 76...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée,
ça va? Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Une voix
: Non, ça va.
Merci.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Oui. Le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Une
question, Mme la Présidente. Dans les notes explicatives, là, sur
l'article 76, donc, le premier paragraphe étend la compétence des
greffiers spéciaux en leur permettant d'entendre toute demande, exception faite
de celles relatives à la conservation des logements.
Donc, ma question est très simple. À quoi
fait-on allusion lorsqu'on dit «conservation des logements»?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Me Simard?
Je pense que je vais laisser la réponse.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Me Simard, je vous donne la parole.
Mme Laforest : Pour moi,
c'est trop logique, c'est trop simple, la conservation des logements, alors je
vais laisser Me Simard répondre.
M. Simard (Patrick) :
Oui. Alors, ce qui est visé par le titre 2, ce sont notamment les
autorisations pour fins de démolition, qui demeurent sous la compétence des
membres du tribunal, tout comme l'autorisation requise pour vendre, céder un
ensemble immobilier, même chose également, conversion en copropriété également.
Alors, ce sont uniquement ces matières-là qui sont visées par un titre
particulier de la loi où est-ce que les enjeux monétaires sont fort importants,
notamment. Lorsqu'on parle de démolition, lorsqu'on parle d'autorisation de
vendre un ensemble immobilier, ça peut représenter plusieurs milliers de
dollars, alors il avait été analysé et convenu que ça demeurait sous l'égide
des membres du tribunal.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, allez-y.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien, Mme la Présidente... Si je comprends bien, le greffier aurait
l'autorité, la compétence de décider pour la question du recouvrement du loyer,
et la résiliation du bail, et donc aussi des évictions, là.
On s'entend que les procédures pour
éviction à cause de non-paiement d'un loyer sont parmi les plus expéditives
dans le tribunal, le prochain tribunal. Donc, ici, on vient de rajouter une
autre possibilité qui va rendre les choses encore plus rapides pour le
locateur, là, et au détriment d'autres types de... comme par exemple, la
conciliation, là, pour s'entendre sur un paiement d'un loyer en retard, etc.,
là.
Est-ce que... Je pose la question. Est-ce
qu'on ne va pas trop loin, là? Est-ce ça va augmenter le nombre de locataires
évincés, là, le fait de donner au greffier ces pouvoirs-là?
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre... ou M. Simard.
Mme Laforest : Bien, en
fait, c'est qu'on le fait déjà. C'est déjà fait, c'est comme ça que ça
fonctionne présentement.
M. Fontecilla : ...le
greffier...
Mme Laforest : Voulez
prendre les explications de Me Simard? Parce que ça se fait déjà. Allez-y, Me
Simard.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Oui, madame... euh, madame... monsieur.
M. Simard (Patrick) :
Bien, alors, actuellement, si l'une des parties est absente, effectivement, les
greffiers spéciaux entendent les demandes qui ont l'objet le recouvrement du
loyer, la résiliation du bail. Ça ne change absolument pas cet aspect-là des
choses, on demeure dans le statu quo. Ce que ça ajoute, cependant, c'est que,
si les parties consentent entre elles, les greffiers spéciaux deviennent
compétents pour entendre toute matière, de consentement, tout comme le ferait
un arbitre.
Ce que le projet de loi ajoute, cependant,
et là je vous parlais du statu quo il y a un instant, c'est que, s'il y a une
absence de l'une des parties, ils vont pouvoir traiter de la demande, peu
importe la compétence... peu importe, pardon, l'objet en litige, hormis ce que
je vous disais tout à l'heure en matière de conservation de logement.
Donc, ce que l'article vise actuellement,
c'est d'étendre la compétence à tous les champs, toutes les matières, à
l'exception de la conservation. S'il y a une absence des parties, ça ne change
rien au recouvrement de loyer. Il y a aussi le statu quo à cet égard-là.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Fontecilla : ...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Ça va aller. Nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 76 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest :
Article 77 : L'article 30.3...
Je salue le député de Viau, je crois... de
Vimont. Vimont, Vimont. Alors, bonjour. Bienvenue dans notre commission.
Alors, nous sommes rendus à
l'article 77 : L'article 30.3 de cette loi est modifié:
1° dans le premier alinéa :
a) par l'insertion, après «paragraphe 2°»,
de «du premier alinéa»;
b) par le remplacement de «régisseur» par
«membre du tribunal»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «à la régie» par «au tribunal».
C'est tout à fait identique.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions?
Mme Thériault
:
Oui.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
• (16 h 30) •
Mme Thériault
:
Oui. Merci, Mme la Présidente. Tout simplement préciser que... puis, je pense,
c'est important de le répéter pour les gens qui se joignent à nous, on a eu un
briefing technique aussi avec la ministre, qui faisait état des différences
entre le projet de loi n° 401 puis le projet de loi n° 16. Et, s'il y
a certains articles comme ça où on n'a pas de commentaire, c'est parce qu'on a
répondu aussi à nos questions par rapport aux ajouts qui sont des ajouts de
concordance par rapport à l'ancien projet et au nouveau projet de loi. Donc,
surprenez-vous...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Thériault
: ...qui
se joignent à nous. On a eu un briefing technique aussi avec la ministre qui
faisait état des différences entre le projet de loi n° 401
puis le projet de loi n° 16. Et s'il y a certains
articles comme ça où on n'a pas de commentaires, c'est parce qu'on a répondu
aussi à nos questions par rapport aux ajouts qui sont des ajouts de concordance
par rapport à l'ancien projet de loi ou au nouveau projet de loi. Donc, ne
surprenez-vous pas, Mme la Présidente, s'il y a certains articles où n'a pas de
commentaires, parce qu'on est en accord avec ce qui se fait.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 77 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Laforest : Alors,
l'article 78 :L'article 31 de cette loi est remplacé par les suivants:
«S'il le considère utile... 31. S'il le
considère utile et si la matière et les circonstances d'une affaire le
permettent, le tribunal peut, dès la réception de la demande, offrir en partie
la tenue d'une séance de conciliation, laquelle est tenue, avec le consentement
des parties, à tout moment avant le délibéré, par un membre du tribunal ou un
membre du personnel choisi par le président du tribunal, le vice-président
désigné en vertu de l'article 10 ou la personne désignée par l'un d'eux»,
ce qui est excellent, soit dit en passant.
Alors, «31.01. La conciliation a pour but
d'aider les parties à communiquer, à négocier, à identifier leurs intérêts, à
évaluer leurs positions et à explorer des solutions mutuellement
satisfaisantes.
«Elle ne suspend pas le déroulement de
l'instance.
«31.02. Le conciliateur définit, après
consultation des parties, les règles applicables et les mesures propres à
faciliter le déroulement de la conciliation, de même que le calendrier des
rencontres.
«La conciliation a lieu à huis clos, sans
frais, sans formalités ni écrit préalable.
«Elle est tenue en présence des parties
et, le cas échéant, de leurs représentants. Le conciliateur peut, si les
parties y consentent, les rencontrer séparément. Peuvent également y participer
les personnes dont la présence est considérée utile au règlement du litige par
le conciliateur ou les parties.
«31.03. À moins que les parties n'y
consentent, rien de ce qui a été dit ou écrit au cours d'une séance de
conciliation n'est recevable en preuve devant un tribunal judiciaire ou devant
une personne ou un organisme de l'ordre administratif lorsqu'il exerce des
fonctions juridictionnelles. Les parties doivent en être informées par le
conciliateur.
«31.04. Le conciliateur ne peut être
contraint de divulguer ce qui lui a été révélé ou ce dont il a eu connaissance
dans l'exercice de ses fonctions, ni de produire un document confectionné ou
obtenu dans cet exercice devant un tribunal judiciaire ou devant une personne
ou un organisme de l'ordre administratif lorsqu'il exerce des fonctions
juridictionnelles.
«Malgré l'article 9 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels (chapitre A-2.1), nul n'a droit d'accès à un
document contenu dans le dossier de conciliation.
«31.05. Tout accord est constaté par
écrit. Il est signé par le conciliateur et les parties et, le cas échéant, par
leurs représentants et lie ces dernières.
«L'accord intervenu à la suite d'une
séance de conciliation présidée par un membre du tribunal met fin à l'instance
et devient exécutoire comme une décision du tribunal alors que celui-ci
intervenu à la suite d'une séance de conciliation tenue par un membre du
personnel a les mêmes effets s'il est entériné par le président du tribunal,
par le vice-président désigné en vertu de l'article 10 ou, selon le cas,
par le membre du tribunal ou le greffier spécial désigné par l'un d'eux.
«31.06. Lorsqu'il n'y a pas d'accord ou
que l'accord n'est pas entériné, le tribunal tient une audition dans les plus
brefs délais. Le membre du tribunal ayant présidé la séance de conciliation ne
peut poursuivre l'instruction de l'affaire.»
Alors, au niveau des explications...
Est-ce que vous voulez que je donne des explications à tous les articles ou ça
peut aller?
La Présidente (Mme Dansereau) :
À tous les articles?
Mme Thériault
: Peut-être
que c'est intéressant, pour les fins d'enregistrement, d'avoir les
explications. Des fois, ça peut soulever des questions.
Mme Laforest : Pas de
problème. Alors, si on regarde l'article 78 : L'article 31 de
la Loi sur la Régie du logement par une série d'articles vise à encadrer le
processus de conciliation entre le locateur et le locataire. L'article 5
de la Loi sur la Régie du logement prévoit que la régie doit favoriser cette
conciliation. Au niveau de la conciliation, on en avait discuté ensemble, ça,
c'était déjà discuté. Bien qu'un service de conciliation soit offert par la
régie, ce processus n'est assuré assujetti à aucun encadrement législatif, ce
qui est vraiment important.
L'article 31. Le nouvel article
proposé prévoit qu'une séance de consultation peut être offerte aux parties de
la régie dès la réception de la demande.
L'article 31.1. Le nouvel
article 31.1 énonce l'objet et l'intérêt de la conciliation.
L'article 31.02. Celui-ci prévoit les
modalités de la conciliation, il confie au conciliateur la responsabilité de
définir des parties entre les parties, les règles applicables et les mesures
propres à faciliter le déroulement de la...
Mme Laforest : ...l'objet et
l'intérêt de la conciliation.
L'article 31.02. Celui-ci prévoit les
modalités de la conciliation, il confie au conciliateur la responsabilité de
définir des parties entre les parties, les règles applicables et les mesures
propres à faciliter le déroulement de la conciliation. Alors, cet article
prévoit que la conciliation est tenue en face présence des parties, de leurs
représentants, mais que le conciliateur peut les rencontrer séparément....ça,
c'est ce qui est vraiment respectable... et il permet enfin aux personnes dont
la présence est considérée utile au règlement du litige par le conciliateur ou
les parties de participer à la séance.
L'article 31.03. Alors, ce nouvel article
énonce ce qui a été dit, ce qu'on a dit auparavant, durant la séance de
consultation, que ça ne peut pas être reçu en preuve devant un tribunal
judiciaire, devant une personne ou un organisme de l'ordre administratif.
L'article 3104... 31.04. Alors, cet
article vient assurer la confidentialité des échanges. Puis cet article prévoit
également une exception à la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et à la protection des renseignements personnels afin que nul n'ait
droit d'accès à un document contenu au dossier de conciliation.
Et l'article 31.5... 31.05. Le nouvel
article prévoit que l'accord survenu lors d'une séance de conciliation doit
être constaté par écrit et signé par le conciliateur et les parties ou leur
représentant, le cas échéant. Donc, il prévoit que cet accord lie les deux
parties.
31.6. L'article 31.6 prévoit enfin que
tribunal tient une audition lors de l'échec de la conciliation, si ça n'a pas
fonctionné, évidemment, lorsque l'entente survenue n'est pas entérinée, cette
audition ne pouvant être tenue par le membre ayant présidé la séance de
conciliation, le cas échéant.
Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Comme vous voyez, c'est un article qui est quand même assez
costaud. Il y a beaucoup de volets. Techniquement, Mme la Présidente, on
pourrait prendre 20 minutes par chaque paragraphe, là, étudier article par
article pour être bien sûr que c'est correct. Ce n'est pas le but de mon
intervention, soyez rassurée, là, sauf que dans les commentaires des gens qu'on
a entendus, j'ai des commentaires qui sont divergents, mais il y a des
questionnements qui sont réels, qui sont importants, puis j'aimerais ça qu'on
prenne le temps d'en discuter. Donc, ça se peut qu'on passe un petit peu plus
de temps sur cet article-là, mais c'est parce qu'il est costaud, O.K.? Donc, ce
n'est pas pour perdre du temps ou pour étirer le temps, pas du tout, là. Je
veux juste qu'on soit au bon endroit.
Lorsque je regarde ce que le Barreau dit,
bien, évidemment, il revient avec le fait qu'il voudrait bien que ce soit un
avocat qui soit habilité à être greffier pour pouvoir faire la conciliation.
Donc, j'entends qu'il y a une responsabilité quelque part. Donc, ça, je pense
que c'est correct. Ce n'est pas une plus facile, c'est pour ça que je l'ai
passée en premier.
Là, on a la CORPIQ qui émet plusieurs
bémols qui sont intéressants, et je vais vous lire ici un extrait où on
dit : «La CORPIQ est d'accord avec cette mesure qui est prévue à l'article
78 du projet de loi mais à certaines conditions. Comme mesure incitative, les
frais judiciaires de la demande devraient être remboursés lorsque les parties
ont recours à la médiation.»
Donc, c'est un premier point que je
soulève à l'équipe de la ministre : Est-ce qu'on peut ou pense à
rembourser les frais à partir du moment où les parties ont recours à la
médiation? Vous n'êtes pas obligée de me répondre au fur et à mesure, là. Vous
pouvez le prendre en note puis le faire en bloc après. Il n'y a pas de
problème, O.K.?
Après ça : «Les séances de
conciliation ne doivent pas être administrées par un régisseur, comme le
prévoit le projet de loi n° 16. En effet, nous ne
croyons pas à la pertinence et le gain de déplacer un ou plusieurs régisseurs
nommés par le gouvernement à la suite d'un processus duquel on attend une
disponibilité totale pour des audiences ou pour rédiger des décisions. Nous
croyons que la conciliation devrait être principalement confiée à des personnes
autres que des régisseurs. Y compris en région, il est certainement possible de
recourir à un médiateur-conciliateur à temps partiel ou médiateur accrédité
indépendant, adéquatement formé.»
J'ai en mémoire ce que le président nous a
dit un peu plus tôt sur le fait que le président peut s'adjoindre d'autres
personnes, dans le cadre de ses fonctions, pour faciliter l'administration de
la justice puisqu'il n'a que deux vice-présidents qui font partie
officiellement de l'organigramme du président.
• (16 h 40) •
Donc, ma question est la suivante :
Est-ce que vous pensez, dans votre pouvoir discrétionnaire que vous avez, qu'il
est possible que, pour l'administration de la bonne justice, qu'on puisse
utiliser autre personnel que du greffier...
Mme Thériault
:
...puisqu'il n'y a que deux vice-présidents qui font partie officiellement de
l'organigramme du président. Donc, ma question est la suivante : Est-ce
que vous pensez, dans votre pouvoir discrétionnaire que vous avez, qu'il est
possible que, pour l'administration de la bonne justice, qu'on puisse utiliser
autre personnel que du greffier, dans ce cas-ci qu'on parle de médiateurs
accrédités indépendants qui auraient été adéquatement formés, comme le demande
la CORPIQ?
On continue en disant que «l'impartialité
aurait pu être compromise si un régisseur qui agit comme conciliateur était
ensuite appelé à trancher le litige après que cette conciliation ait avorté.
Cette faille dans le projet de loi n° 401 a été
corrigée dans le projet de loi n° 16.» Donc, on
comprend que quelqu'un qui fait la conciliation en aucun cas ne serait appelé à
être le juge dans la cause si on s'en va au tribunal administratif, ce qui est
correct. Et je vais continuer en vous disant : «Par ailleurs, la CORPIQ
n'est pas d'accord pour que soit amorcé un processus de conciliation si une
date d'audience n'est pas préalablement fixée, puis l'énoncé «Le tribunal tient
une audition dans les meilleurs délais», tel qu'il est proposé dans le projet
de loi n° 16, comporte un trop grand risque. On peut
alors s'attendre à ce que la conciliation soit utilisée de mauvaise foi par
l'une des parties pour gagner du temps. En revanche, si la date est connue,
cela accélérera le dossier... d'en venir rapidement à une entente. Enfin,
l'absence de date d'audience dispense la régie d'une certaine imputabilité,
advenant un manque de ressources, pour instruire la cause, ce qui n'est pas
souhaitable.»
Donc, vous voyez ici qu'il y a quand même
des questions fort importantes qui sont légitimes aussi de la CORPIQ. Est-ce
que vous voulez qu'on réponde à ça avant de retourner au RCLALQ?
Mme Laforest : Oui. En fait,
pour le point que vous venez juste de parler, justement, au niveau de la
conciliation, moi, je peux vous dire que la conciliation est vraiment, vraiment
positive et populaire maintenant. Alors, quand on dit que la CORPIQ demande de
prévoir que le processus de conciliation ne puisse être amorcé tant qu'une date
d'audience n'a pas été fixée, alors, moi, ce que je peux vous dire, c'est que
le processus de conciliation, en fait, ça ne retarde pas du tout, du tout la
tenue de l'audience. Ça fait que le fait de prévoir le processus de
conciliation, ça n'a aucun lien avec la tenue de l'audience qui va arriver dans
le futur.
Ensuite, qu'est-ce que... Au niveau des
conciliateurs professionnels, la CORPIQ disait de confier la conciliation à des
personnes autres que les régisseurs. C'est déjà fait, c'est déjà prévu, on en a
discuté tantôt également, puis c'est des conciliateurs, mais des conciliateurs
formés, des conciliateurs professionnels qui sont formés pour ça.
Ensuite, quand la CORPIQ demande «prévoir
que les frais judiciaires de la demande soient remboursés lorsque les parties
ont recours à la médiation», bien, on a statué comme de quoi que c'est le
principe de l'utilisateur-payeur. En fait, c'est pour ça qu'on a statué sur...
que... à dire que le paiement des frais judiciaires permet l'application du
principe, puis, si on change ça comme ça au niveau du principe... Je pense que
le principe de base, utilisateur-payeur, si on enlève ça, je ne suis pas
convaincue qu'il va y avoir respect d'une ou l'autre partie dans le jugement
des causes plus tard. Ça fait que c'est... ça répond aux questions.
Il y a le Barreau. Il y avait une
question, je pense, hein, sur le Barreau?
Mme Thériault
:
C'était pour la formation des gens, qu'ils soient avocats.
Mme Laforest : Alors, ça
aussi... Ça, on l'a... Attendez.
(Consultation)
Mme Laforest : Alors, au
niveau de la CORPIQ, ça répond à la question que je disais tantôt, que ce ne
sont pas des avocats, ce sont des conciliateurs professionnels. Ça fait qu'on
répond aux trois... aux quatre questions.
Mme Thériault
:
...donc, à ce moment-là, on ne déplace pas des régisseurs, donc il y a réellement
un gain, parce que vous faites affaire avec l'autre personne. C'est beau, pas
de problème. Je comprends ce que vous dites. Par contre, le principe de l'utilisateur-payeur,
c'est que normalement, quelqu'un qui va aller à la Régie du logement va payer des
frais pour inscrire, et, à partir du moment où on s'en va en conciliation puis
qu'on règle en conciliation, on va avoir payé pour un service qu'on n'aura pas
obtenu. C'est pour ça que la CORPIQ demande le remboursement.
Mme Laforest : Bien, un
service rendu, oui, un service rendu.
Mme Thériault
: Bien,
je... C'est pour ça que la question se pose. Je comprends qu'à ce moment-là les
frais qui ont été payés la première fois, normalement, auraient dû servir à
payer une portion ou l'inscription de la cause au tribunal administratif comme
tel...
Mme Thériault
: ...mais
c'est pour ça que la question se pose. Je comprends qu'à ce moment-là les frais
qui ont été payés la première fois, normalement, auraient dû servir à payer une
portion ou l'inscription de la cause au tribunal administratif comme tel, mais
que le fait qu'on aille en conciliation, on va désengorger un endroit pour
peut-être avoir une chance de succès, et que, si on réussit, on ne pourra pas
récupérer ces frais-là parce que la conciliation engendre quand même des frais
qui ne seront pas chargés ni à l'un ni à l'autre. C'est ce que je comprends.
Mme Laforest : Exactement.
Mme Thériault
: O.K.
Combien... c'est combien, les frais?
Mme Laforest : 75 $.
Mme Thériault
:
75 $ chaque fois qu'on inscrit ou s'il y a des différents tarifs en
fonction des causes?
Mme Laforest : Entre 75 $
et 78 $.
Mme Thériault
: Entre
75 $ et 78 $. Donc, on peut penser que si on fait de la conciliation
et que ça a coûté 75 $ ou 78 $, ce n'est quand même pas si pire que
ça pour avoir des séances de conciliation où on va régler les choses. J'entends
votre argument, je pense que c'est correct, un avocat spécialisé coûterait
probablement plus cher, donc, c'est correct, je pense que je peux me ranger à
ça.
Par contre, je ne suis pas d'accord avec
vous lorsque vous dites que ça n'allongerait pas les délais, parce que... Et
j'entends le point de la CORPIQ, c'est que quelqu'un qui est mal intentionné,
je ne parle pas de quelqu'un qui veut vraiment régler, là, O.K., mais il y en a
qui vont vouloir gagner du temps puis qui vont voir, avec la possibilité de la
conciliation... d'ajouter une étape supplémentaire, ce qui va avoir pour but
d'allonger le délai, dans un cas comme dans l'autre, là, ça peut être le
propriétaire ou le locateur, là, pour moi... le locateur ou le locataire, donc.
Et en ajoutant une possibilité de conciliation, si on ne met pas de date au
bout, c'est une étape supplémentaire qui va s'ajouter, alors qu'à partir du
moment où on inscrit une cause il y a différentes étapes qui se font, puis la
conciliation, il faudrait qu'elle se fasse parallèlement. Et là je comprends
que si elle se fait parallèlement, on va avoir automatiquement une date pour
être capable de continuer, parce que, sinon, quel gain on fait avec la
conciliation?
Ça fait que j'aimerais juste, si c'était
possible de le préciser, pour rassurer les gens de la CORPIQ que, oui,
effectivement, ça va se faire parallèlement, en même temps, puis que, si la
cause n'est pas entendue parce qu'on a concilié, tant mieux, vous la retirez
puis vous en passez une autre, c'est tout.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, moi, je
vais donner mon point de vue par rapport à ça parce qu'il faut comprendre que
le but est toujours d'accélérer, hein, les causes. Donc, la conciliation est
vraiment importante, elle est de plus en plus utilisée. Par contre, c'est deux
choses différentes, quand on règle en consultation, c'est une chose puis quand
on s'en va en audience, c'est une autre chose. Ça fait qu'on ne peut pas
comparer parce que c'est complètement deux choses différentes.
Alors, moi, je vais laisser Me Simard
répondre, par contre, je crois que c'est dans la même veine que vous allez bien
l'expliquer également, mais c'est complètement deux choses différentes. Puis la
conciliation, bien, vous comprendrez qu'on accélère, on libère des causes qui
sont en attente.
M. Simard (Patrick) : Alors,
afin de vous rassurer, effectivement, le processus de conciliation ne retarde
en rien la tenue d'une audience puisque ce sont des démarches qui se font
effectivement en parallèle. Et l'objectif de la conciliation est justement de
ne pas avoir à convoquer les parties et de prévoir du temps d'audience qui,
s'il advenait la réussite de la conciliation, serait inutile. Alors, l'objectif
justement, c'est d'y aller en parallèle. Il n'y a pas de vases communicants
entre le fait que vous allez en conciliation par rapport à un impact sur
l'adjudication, du tout.
Mme Thériault
: Et, si
vous vous rendiez compte qu'il y a des gens qui ont demandé de la conciliation
pour gagner du temps et repousser, vous faites quoi avec ça?
M. Simard (Patrick) : En fait,
comme je viens de vous l'énoncer, on ne tient pas compte du fait qu'il y ait ou
non une conciliation pour fixer les audiences. Les audiences sont fixées en
fonction du degré d'urgence de chacun des dossiers qui sont apportés devant le tribunal,
sans égard au fait qu'il y ait ou non une offre de conciliation en parallèle.
Ça ne change absolument rien si vous avez un délai d'attente pour une audience
et en fonction du degré d'urgence de votre dossier et non pas le fait qu'il y
ait ou non un processus de conciliation.
Mme Thériault
: Ce qui
veut dire que les causes urgentes, exemple... donnez-moi un cas de figure pour
que les gens puissent bien comprendre puis que ce soit de nature à rassurer.
M. Simard (Patrick) : Oui,
bien, en fait, sans égard à la nature du dossier, dès que vous avez une demande
qui est portée au tribunal, si vous avez une demande considérée urgente, par
exemple de la moisissure, des problématiques d'accès au logement, vous allez
être entendu dans un délai très court puisque ce sont des dossiers urgents. Si,
en parallèle de cette urgence, si on prend deux semaines pour vous convoquer ou
une semaine, bien, à ce moment-là, vous aurez quand même accès à un
conciliateur le jour de l'audience, avant l'audience en parallèle. Et je me
permettrai de vous préciser également que, dans un autre tribunal
administratif, le Tribunal administratif du travail, pour ne pas le nommer, il
y a un processus de conciliation dès le dépôt de la demande. Alors, ça n'a pas
de lien non plus avec l'adjudication.
• (16 h 50) •
Mme Thériault
: Je
suis rassurée, évidemment, on verra à l'usure... pas à l'usure, à l'usage,
pardon, pas à l'usure, à l'usage — moi aussi, j'aime mieux ça, c'est
comme certains mots — à l'usage, on verra à l'usage...
M. Simard (Patrick) : ...dès le
dépôt de la demande. Alors, ça n'a pas de lien non plus avec l'adjudication.
Mme Thériault
: Je
suis rassurée. Évidemment, on verra à l'usure... pas à l'usure, à l'usage,
pardon. Pas à l'usure, à l'usage, moi aussi, j'aime mieux ça, c'est comme
certains mots... à l'usage. On verra à l'usage s'il y a des gens qui abusent de
la procédure. Mais ce que vous me dites est de nature à me rassurer parce que,
oui, effectivement, vous avez totalement raison, à partir du moment où il y a
de la conciliation qui est partie en même temps, comme, exemple, au tribunal du
travail, souvent ça va favoriser un règlement beaucoup plus rapide que d'aller
au bout. O.K., ça va pour la CORPIQ.
Par contre, on était rendus maintenant,
j'avais gardé les recommandations du RECLAQ... RCLALQ, pardon, considérant...
la recommandation n° 3, où on disait :
«Considérant les risques associés à une utilisation accrue de la conciliation,
à la fois pour les parties plus vulnérables et pour la jurisprudence, la
conciliation devrait être utilisée seulement pour les dossiers en non-paiement
de loyer afin de procéder à des ententes de paiement et ainsi permettre aux
locataires de demeurer dans leur logement.»
Ce regroupement-là invoquait le fait que
moins on va rendre de jugements, moins on va avoir de jurisprudence, parce
qu'il n'y a pas de jugement, donc on ne peut pas comptabiliser de jugement, parce
qu'on va les avoir réglés avant. Donc, évidemment, ce n'est pas de nature à
favoriser un courant jurisprudentiel, je comprends. Et il demandait de limiter
la conciliation seulement sur les ententes de paiement.
Lorsqu'on parle de conciliation, ça va
s'appliquer exactement à quoi, à tous les volets? Est-ce que vous pouvez nommer
tous les volets pour qu'on puisse les entendre?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Oui.
Alors, si on veut atteindre notre objectif de réduire les délais et d'augmenter
notre productivité, évidemment, il y a certains dossiers qui seront ciblés
davantage que d'autres. Pour vous rassurer à l'égard du non-paiement de loyer,
il y a toujours un service de conciliation qui pourra être
disponible — en train de le déployer actuellement — au jour
des audiences, pour permettre aux parties de se rencontrer et trouver des
terrains d'entente avant d'entrer dans la salle d'audience et de procéder à
l'audition à proprement parler.
Donc, il y a des dossiers qui seront
ciblés, c'est ce que je vous disais il y a un moment, afin de diminuer
justement notre temps d'attente. Donc, nos audiences qui peuvent prendre,
disons, une journée, parce que la cause est complexe, ce seront notamment ceux
qui seront visés. Parce qu'une journée entière, on peut faire aussi autre chose
que passer qu'un seul dossier, on pourrait en passer autour de 80, si ce sont
des dossiers de... bien, pas de moindre importance, mais disons qui demandent
moins de temps d'audience, alors, évidemment, ce sera dans la mesure où le
service est déployé à tous les types de dossier, mais tout d'abord on va viser
les dossiers qui nous amènent une performance davantage plus grande. C'est ça,
l'objectif, pour le moment.
Mme Thériault
: O.K.
Puis on va utiliser la conciliation dans le non-paiement de loyer. Après, les
autres types de...
Mme Laforest : Il y a toutes
les possibilités.
Mme Thériault
: Oui?
O.K. Mais c'est juste pour les fins d'enregistrement que j'aimerais entendre...
Mme Laforest : O.K.
Mme Thériault
: Je
m'excuse.
M. Simard (Patrick) : Oui.
Alors, tous les dossiers sont susceptibles de faire l'objet d'une conciliation,
si les parties le demandent. Alors, il n'y a rien qui est exclu, mais il y a
des avantages qu'on y retrouve sur le plan de la productivité de viser certains
dossiers qui prennent plus de temps à être entendus, mais ça ne fait pas en sorte
qu'il y a cependant des exclusions quant à la possibilité d'obtenir ou non un
conciliateur pour résoudre le litige.
Mme Thériault
: O.K.
Et, si je vous disais qu'au 31.1... au 31.01, je m'excuse, quand on dit :
«La conciliation a pour but d'aider les parties à communiquer, à négocier, à
identifier leurs intérêts, à évaluer leurs positions et à explorer des
solutions mutuellement satisfaisantes», vous avez un alinéa, là, qui dit :
«Elle ne suspend pas le déroulement de l'instance», si mettons je vous disais
que ça serait peut-être bien de dire qu'elle ne suspend pas et ne retarde pas
le déroulement de l'instance, qu'est-ce que vous en pensez? Ou ne doit pas
suspendre ou ne doit pas retarder, qu'est-ce que vous en pensez?
Mme Laforest : Mais, si elle
ne la suspend pas, elle ne le retarde pas.
Mme Thériault
: Non,
mais c'est parce que suspendre, ça veut dire qu'on ne suspend pas, on continue,
mais il ne faut pas non plus que la demande de conciliation ait pour but de
retarder.
Mme Laforest : Sauf que, si on
ne suspend pas, dans ma tête à moi, puis je pense que dans toute logique, on ne
le suspend pas, donc ça continue automatiquement, là, c'est comme évident, là.
Mme Thériault
: Bien,
oui puis non. Mais c'est parce que je veux juste m'assurer que quelqu'un qui va
lire ça pourra dire : Je ne peux pas me servir de ça pour retarder. Vous
comprenez? C'est juste ça. Ce n'est pas... Je pense que c'est peut-être une
petite modification qui serait intéressante à mettre, ça n'enlève rien puis ça
permet juste d'avoir peut-être une sûreté supplémentaire.
Mme Laforest : On peut
vérifier.
Mme Thériault
: On
peut suspendre quelques instants.
Mme Laforest : On va
suspendre.
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va suspendre pour vérifier la suspension.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
Mme Thériault
: ...une
petite modification qui serait intéressante à mettre. Ça n'enlève rien, puis ça
permet juste d'avoir, peut-être, une sûreté supplémentaire.
Mme Laforest : On peut... On
va suspendre.
Mme Thériault
: On
peut suspendre quelques...
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va suspendre pour vérifier. Suspension
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 16 h 57)
La Présidente (Mme Dansereau) :
Nous allons reprendre les travaux. Donc, je cède la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : O.K. Parce
qu'on se posait des questions à la phrase «elle ne suspend pas le déroulement
de l'instance», donc elle continue, évidemment, puis on se demandait si on ne
pouvait pas ajouter quelques... un mot, ou... pour indiquer que la... en fait,
que le déroulement de l'instance ne s'arrête pas. Par contre, on vient de
vérifier, puis cet article-là, cette modalité-là est prise sur la loi... dans
la Loi sur la justice administrative. Donc, si on change ça ici, il faut aller,
encore là, dans la Loi sur la justice administrative, changer la phrase. Puis,
selon moi, c'est... Je pense qu'on est mieux de la laisser comme ça, parce que
là on ne viendra pas changer la loi sur la justice administrative si on change
un mot, parce que la phrase qui se dit, «elle ne se suspend pas», «elle ne
suspend pas le déroulement de l'instance», ça veut dire automatiquement que ça
continue. Ça fait que je pense qu'il y a un enjeu, ici, de ne pas aller... de
ne pas commencer à aller changer ou clarifier quelque chose dans la loi de la
justice.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Laforest : C'est comme,
c'est parce que si on ouvre ça, on ouvre d'autre chose, là. C'est ça, il faut
être prudent.
Mme Thériault
: Oui,
j'entends. Sauf que là, de l'autre côté, tu sais, peut-être qu'on n'a pas
pensé, quand on a fait l'autre loi, que, justement, ça pouvait retarder ou
changer des choses. Ce n'est pas parce que... Tu sais, on passe notre temps à
faire des modifications de lois, qu'on a déjà écrites, puis on le voir, un
petit peu tard, où on va corriger des versions anglaises ou des oublis qui ont
été faits. Puis, honnêtement, moi, je pense qu'on... si... Là, on l'écrit, là,
c'est nouveau. Ça fait que je pense qu'on peut dire : «elle ne suspend pas
ni ne retarde le déroulement de l'instance. Tu sais, ça... Je comprends qu'il y
a une autre loi, là, mais, à un moment donné, on changera l'autre loi aussi,
là, tu sais, puis c'est... Je pense juste que c'est une logique d'évidence.
J'avais une discussion avec mon collègue de Vimont qui pourrait ajouter sur
l'argumentaire, si vous lui passez la parole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais passer la parole...
Une voix
: Il faut
attendre qu'elle revienne.
Mme Laforest : Est-ce qu'on
peut suspendre. Parce qu'on essaie de voir est-ce qu'elle...
La Présidente (Mme Dansereau) :
On va suspendre quelques minutes.
Mme Laforest : ... Il ne faut
surtout pas commencer à changer l'autre loi.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 14)
La Présidente (Mme Dansereau) :
...nous allons reprendre. Suite aux discussions, ils vont déposer... le gouvernement
va déposer un amendement. On vient de le recevoir, on va le... On ne l'a pas
reçu encore. Bon, je m'excuse, j'ai peut-être été trop vite.
Est-ce que, Mme la ministre, pendant qu'on
va le distribuer, est-ce que vous pouvez... est-ce que vous voulez prendre la
parole pour peut-être l'expliquer?
Mme Laforest : Oui, je peux le
lire. Je vais le prendre. Est-ce que tu l'as, Nicolas?
Alors, je vais relire qu'est-ce que... Je
vais recommencer où on était rendus, parce que l'article 31.01 disait :
«La conciliation a pour but d'aider les parties à communiquer, à négocier, à
identifier leurs intérêts, à évaluer leurs positions et à explorer des
solutions mutuellement satisfaisantes.
Elle ne suspend pas le déroulement de
l'instance.» Et on a demandé une petite justification. Alors, on va déposer un amendement
pour :
Remplacer le deuxième alinéa de l'article
31.01 proposé par l'article 78 par le suivant :
«L'instance se poursuit...
Mme Laforest : ...intérêt à
évaluer leur position et à explorer des solutions mutuellement satisfaisantes.
Elle ne suspend pas le déroulement de l'instance. On a demandé une petite
justification, alors on va déposer un amendement pour : Remplacer le
deuxième alinéa de l'article 31.01, proposé par l'article 78, par le
suivant :
«L'instance se poursuit sans délai
supplémentaire malgré la conciliation.»
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? La députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Évidemment, l'intervention que j'ai faite, c'est
parce qu'on ne voulait pas que les gens utilisent la conciliation pour retarder
le processus comme tel. Donc, dans l'alinéa, de la manière que c'était écrit,
ça disait : Elle ne suspend pas le déroulement de l'instance. J'avais
suggéré peut-être : Mais elle ne suspend pas le déroulement de l'instance
ni ne la retarde. Mais je pense que la formulation qui est utilisée ici par la
ministre, avec «l'instance se poursuit sans délai supplémentaire, malgré la
conciliation», a le mérite d'être claire, Mme la Présidente, et c'est à ma
grande satisfaction. Donc, on peut procéder au vote, si le député de
Laurier-Dorion n'a pas de commentaire.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Laforest : Non? C'est bon.
La Présidente (Mme Dansereau) :
C'est bon?
Mme Laforest : Oui.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oh! le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Un commentaire,
Mme la Présidente. Le but de la conciliation, c'est d'arriver à une entente. Je
pense que c'est le véritable... En ce qui me concerne, là, c'est un objectif
très, très important d'arriver à une entente. Et évidemment, des fois, une
entente... une conciliation peut prendre un peu plus longtemps, là, étant donné
la complexité du dossier et les arguments des parties, etc., et... Mais là il y
a une échéance finale, là, qui peut, comment dire, compromettre la réussite
d'une conciliation, donc, dans certains aspects... pas dans tous, là, dans
une... Comme on dit dans le langage syndical, une entente négociée, c'est
toujours mieux qu'une entente imposée, et donc en ce qui me concerne, je vais
m'abstenir de voter sur cette modification-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Il y avait le député de Vimont qui m'avait demandé la parole avant...
M. Rousselle : Non, ça
s'est...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça s'est...
M. Rousselle : Bien, merci...
mais...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Tout est beau?
M. Rousselle : ...ça s'est
réglé.
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires avant de procéder à la mise aux
voix? Est-ce que l'amendement à l'article 78 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que l'article...
Mme Thériault
:
...avant...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui?
Mme Thériault
: Juste
avant de terminer l'article 31, Mme la Présidente, j'ai eu une discussion avec
la ministre, où... Et je l'ai dit ici. Vous savez, nous, quand on est des
porte-parole au niveau de l'opposition, on travaille avec les différents
groupes. Il y a des groupes qui ont été entendus en commission parlementaire,
d'autres n'ont pas été entendus. Puis évidemment, quand on fait un projet de
loi, il faut juste s'assurer que ceux qui ont des questionnements ou des voeux
soient... exprimés ici à l'Assemblée. Il y a des groupes qui ne sont pas venus,
donc évidemment, on a pris le temps, nous, de parler avec les différents
groupes pour savoir : Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut ajouter
dans le projet de loi qui pourrait faire votre bonheur?
Vous comprendrez, Mme la Présidente, que
je me fais la porte-voix d'un groupe qui a certaines demandes, et j'aimerais
lire un courriel que j'ai reçu, puis à ce moment-là, je pense que ce sera
mission accomplie parce que j'aurai fait état de cette demande-là, et ça
permettra aussi à la ministre ou au président de la régie de pouvoir répondre à
cette demande-là. Je pense que c'est aussi intéressant... Oui, oui, ça peut
être des demandes à l'intérieur d'un mémoire, des recommandations qu'on a qu'on
décide de donner suite ou pas. Mais tout le long que le projet de loi n'est pas
adopté, si on peut le bonifier puis répondre aux demandes des groupes, je pense
que c'est le rôle des parlementaires de faire état de ça.
• (17 h 20) •
Donc, c'est un courriel qui m'a été envoyé
par la Fédération des locataires d'habitations à loyer modique, qui nous
dit : «Notre premier souhait est que, dans tous les cas de locataires
bénéficiant de logements subventionnés (HLM, coopératives et OBNL), il devienne
obligatoire de se prêter à une conciliation lors d'une demande de résiliation.»
Ce qu'on dit depuis le début, c'est que tu as le locateur puis le locataire,
mais on a souvent l'image du propriétaire immobilier puis de l'individu qui va
louer un logement. Bien, on oublie qu'il y a des HLM, des coopératives et des
OBNL qui vont devant la Régie du logement aussi pour régler certains litiges
avec les gens qui demeurent, donc. Et on comprend que, lorsqu'on est dans une
coopérative ou dans un HLM, bien, il y a une portion, des fois, en subventions
avec la Société d'habitation du Québec. Il peut y avoir une coopérative qui est
indépendante, autonome financièrement, mais qu'un non-paiement de loyer peut
faire porter une charge supplémentaire sur le dos de la coopérative. Donc, je
comprends qu'il y a un paquet de demandes qui peuvent différer de ce qu'on
entend...
Mme Thériault
: ...bien
il y a une prtion, des fois, en subvention avec la Société d'habitation du
Québec. Il peut y avoir une coopérative qui est indépendante... autonome
financièrement, mais qu'un non-paiement de loyer peut faire porter une charge supplémentaire
sur le dos de la coopérative. Donc, je comprends qu'il y a un paquet de
demandes qui peuvent différer de ce qu'on entend normalement. C'est pour ça que
je tiens à lire le courriel puis on regardera, après ça, la réponse.
Donc, l'article 31 pourrait inclure une
clause indiquant que tout organisme d'habitation qui reçoit de l'aide
financière octroyée par la Société d'habitation du Québec à des fins d'exploitation
et d'entretien d'immeubles d'habitation doit se soumettre à la procédure de
conciliation lors d'une demande en résiliation.
Notre deuxième souhait : que la
fameuse règle qui veut que l'on prononce automatiquement la résiliation le 21
du mois en cas de non-paiement complet du loyer soit amendée dans le cas
d'organismes d'habitation qui reçoivent de l'aide financière de la SHQ, afin
que le tribunal, entre parenthèses (un greffier spécial) puisse imposer, et non
plus seulement entériner une entente de paiement. Ainsi, le greffier pourrait
entendre les parties imposer une entente de paiement raisonnable, qui tient
compte de la capacité de payer du locataire et la capacité financière de
l'organisme à recevoir son dû. Entendu que le non-respect de cette entente
pourrait mener à la résiliation du bail.
Nous ne savons pas précisément où inclure
ce nouveau pouvoir du tribunal, peut-être à l'article 30.2, sous le pouvoir des
greffiers spéciaux, en ajoutant le paragraphe suivant après le premier
alinéa : «Dans le cas de demandes provenant d'un organisme d'habitation
qui reçoit de l'aide financière octroyée par la SHQ à des fins d'exploitation
et d'entretien d'immeubles d'habitation, le greffier peut imposer aux deux
parties une entente de paiement afin d'éviter la résiliation du bail.»
Donc, évidemment, on comprend tous qu'il y
a aussi la réalité, des gens qui vivent dans les HLM, qui vivent dans les OBNL,
qui vivent dans nos coopératives et souvent, le montant du loyer va être défini
en fonction de la source de revenus de ces gens-là qu'ils ont. Donc,
évidemment, si tu es sur l'aide sociale, on comprend que le montant des chèques
qu'on reçoit est petit et que la portion du loyer devrait aller à 25 %, si
je ne m'abuse, du montant total de revenu de la personne, ce qui fait qu'on ne
parle pas très souvent d'un loyer de 1 000 $. On peut parler d'un
loyer de 250 $, 300 $, 350 $, mais que s'il arrive trop souvent
de non-paiements de loyer, ça peut créer une réelle problématique pour un
organisme qui est, dans ce cas-là, une coopérative ou une habitation à loyer
modique.
Donc, c'est une problématique qui est
réelle, parce qu'il y a une clientèle qui est beaucoup plus «pauvre», entre
guillemets. Donc, qui a moins les moyens, mais ça n'empêche pas qu'il faut
essayer de garder un équilibre aussi sur les organismes à but non lucratif qui,
elle, pourrait se retrouver en difficultés financières s'il y a trop de cas de
non-paiement de loyer. Donc, j'aimerais avoir peut-être des indications et des
précisions par rapport à ces demandes-là et je comprends que c'est une demande
qui est certainement légitime ici d'un groupe, qu'il pourrait avoir aussi des
effets négatifs sur l'autre portion, qui est le locateur... le locataire,
pardon. Donc, j'aimerais vous entendre là-dessus.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder la parole à Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Merci.
Alors, tout d'abord, l'idée d'imposer un processus de conciliation, imposer
s'avérerait contre-productif. Ça irait à l'encontre des fondements même de la
conciliation, qui veut que chacune des parties soit disposée à faire des
concessions, à trouver des alternatives au règlement de leur conflit, d'une
part. Vous l'avez évoqué avec justesse, que les programmes d'aide tiennent compte
de la capacité de payer des ménages et le fait d'imposer à un organisme de
recevoir moins que ce qui lui est dû apparaît créer un traitement différent
entre l'ensemble des locataires du Québec, c'est-à-dire ceux qui bénéficient
d'une aide au logement et ceux qui n'en bénéficient pas. Ça pourrait avoir cet
effet-là.
Alors que l'on soit à Iqaluit, Rimouski ou
Anjou, les droits des uns et des autres devraient être similaires à la grandeur
du Québec. C'est ce qui a été retenu dans la réflexion lorsque nous avons reçu
ces propositions également.
Mme Thériault
:
D'accord.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Une voix
: Non, ça va.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ça va? Donc, on avait voté... Oui?
Mme Thériault
: Je
m'excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Thériault
: Est-ce
que... Au niveau du tribunal administratif du logement, est-ce que vous
regardez aussi la possibilité de travailler avec des organismes dans les
régions pour aider les gens, les accompagner, s'il y a de la conciliation qui
se fait?
Une voix
: Oui. Me
Simard.
Mme Thériault
: Est-ce
qu'il est prévu de mandater des organismes particuliers ou si vous allez
travailler avec les centres d'aide, d'accompagnement ou...
Mme Laforest : Je ne comprends
pas la question.
Mme Thériault
: Bien,
c'est parce que je pense que vous allez avoir les centres d'accompagnement.
Est-ce que, dans le cas de la conciliation, il va quand même avoir des
organismes qui vont pouvoir aider les gens et est-ce que ça va être disponible
dans les régions du Québec?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard, la parole est à vous.
M. Simard (Patrick) : Oui,
merci. Alors...
Mme Laforest : ...je ne
comprends pas la question.
Mme Thériault
: Bien,
c'est parce que je pense que vous allez avoir les centres d'accompagnement. Est-ce
que, dans le cas de la conciliation, il va quand même y avoir des organismes
qui vont pouvoir aider les gens, et est-ce que ça va être disponible dans les
régions du Québec?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard, la parole est à vous.
M. Simard (Patrick) : Oui,
merci. Alors, pour préserver l'indépendance du tribunal et la fonction de
conciliateur au sein du tribunal, il n'est pas envisageable que la Régie du
logement, le Tribunal administratif du logement aille en sous-traitance, pour
employer l'expression, pour la conciliation.
Alors, ce sont des membres de la fonction
publique, qui sont au sein du tribunal, qui effectuent la conciliation et qui
vont continuer à le faire, et, dans la mesure du déploiement de nos effectifs,
elle sera inévitablement offerte à la grandeur du territoire.
Mme Thériault
: O.K. J'ai
une question complémentaire, Mme la Présidente, qui va à peu près dans le même
sens. Vous savez qu'il y a des organismes qui font... qui ont... où il y a des
fiducies, où on va travailler avec eux précisément. Je pense, entre autres, à
ceux qui sont à risque d'itinérance où on va mandater une fiducie pour pouvoir
verser les chèques, s'assurer du paiement des loyers lorsqu'on est dans un HLM,
ou dans une coopérative, ou dans un OBNL.
Est-ce que ça serait une possibilité
peut-être à regarder, peut-être pas avec la régie, peut-être plus avec... du
côté du ministère? Parce que les gens, ils nous ont vraiment parlé que, quand
tu as une fiducie, bien, ce qui arrive, c'est que... exemple, pour les
personnes qui sont à risque d'itinérance, c'est que le chèque qui est envoyé
par l'État va être versé à une fiducie. La fiducie va... qui est gérée par un
organisme communautaire, très souvent. Cette fiducie-là va s'assurer du
paiement du loyer, d'abord et avant tout, parce que c'est 25 %, et moi, je
ne peux pas arriver puis dire : Bien... Je pourrais arriver, moi, si
j'étais à risque d'itinérance, s'il y a un organisme avec une fiducie,
dire : Bien, tiens, regardez, là, prenez-le.
Et je sais que c'est une demande
historique pour les HLM puis pour certains organismes communautaires de
s'assurer qu'il y ait des fiducies un peu tout partout. Je sais qu'à Gatineau
il y en a une. Ça fonctionne bien. Je pense que, dans le Vieux-Montréal aussi,
il y en a par rapport aux gens qui sont à risque d'itinérance, je vais dire comme
ça, où on peut s'assurer que le loyer est payé. Parce que c'est assez
difficile : Si tu ne paies pas ton loyer, tu n'as pas de loyer puis tu
n'as pas de place pour rester.
Donc, le questionnement était :
Est-ce qu'on peut s'assurer, ailleurs en région, de retrouver un service comme
ça pour voir si on peut mettre sur pied certaines fiducies avec des organismes
communautaires? Parce que l'effet, c'est que, s'il n'y a pas ce service-là,
bien, les gens, il y en a qui vont recevoir le chèque le premier, puis la
priorité, ce n'est peut-être pas nécessairement de payer le loyer.
Bien, si tu as la possibilité d'adhérer à
une fiducie... Il y a des gens qui voudraient adhérer à une fiducie pour
s'assurer que le loyer soit payé en premier. Bien, on a cette possibilité-là,
mais, malheureusement, ce n'est pas offert partout. Donc, de là mon
questionnement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien
honnêtement, je trouve ça intéressant. Par contre, c'est sûr que là on touche à
tous les aspects de la vie de l'individu plus... autres aussi que le logement.
On se comprend, là. Quand on parle de soins particuliers ou au niveau de
l'itinérance, je comprends tellement bien vos préoccupations, mais, en même
temps, ça englobe l'individu au complet dans son fonctionnement puis dans
toutes les orientations que l'individu a besoin, en fait. Ça fait que là on ne
touche nécessairement et spécifiquement le logement, mais je trouve ça
intéressant.
C'est vrai, c'est une bonne préoccupation,
mais je pense que, dans ce cadre-ci, ce... je pense que... J'entends votre
préoccupation, bref, là. Je comprends très, très bien, mais là on parlerait
peut-être d'une possible fiducie quand on sait qu'au départ tout être humain
est apte à se défendre, à... Ça fait que... Il y a beaucoup d'enjeux dans ce
que vous dites, mais j'entends quand même.
Mme Thériault
: ...mon
questionnement est au fait, Mme la Présidente, que c'est sûr que ce n'est pas
dans le projet de loi, là. Je l'apporte là. Après ça, je n'en parlerai plus...
Mme Laforest : Oui, c'est ça.
Je trouve ça intéressant.
Mme Thériault
:
...mais c'est parce qu'on parle d'organismes communautaires, là, O.K., et...
Mme Laforest : Oui, je
comprends.
Mme Thériault
: Parce
que vous êtes quand même la ministre des Affaires municipales. Vous avez la
possibilité de faire des projets pilotes dans différentes régions...
Mme Laforest : J'entends.
C'est pour ça, je... C'est intéressant.
Mme Thériault
:
...puis moi, je vous invite à vous informer sur ce qui se fait ailleurs pour
s'assurer que les gens puissent avoir un toit. Et, très souvent, la manière de
pouvoir s'en sortir, c'est avec les fiducies qui sont créées...
Mme Laforest : J'ai tout à
fait entendu.
Mme Thériault
:
...mais, quand tu fais une fiducie, tu as un nombre maximal de personnes qui
peuvent adhérer. Donc, il faudrait peut-être regarder parce que vous êtes
responsable des deux chapeaux. Bien, ça peut être intéressant de voir ce qui se
fait et d'annoncer éventuellement quelque chose.
Mme Laforest : ...intéressant.
Mais, en même temps, c'est comme une forme de tutelle, là. Je...
Mme Thériault
: Oui,
mais il y a des gens qui voudraient y adhérer, mais ils n'ont pas la
possibilité parce qu'il n'y a pas d'organisme, parce qu'il y a... Ce n'est pas
un sujet qui a été débattu.
• (17 h 30) •
On parle d'habitation. Je pense que
l'étude du projet de loi s'y prête, puis, si on peut permettre à plus de gens
de réintégrer la société quand la base, c'est un logement, bien, ça permet
juste aux gens de pouvoir fonctionner. Parce que tu ne peux pas avoir de
logement si tu ne penses pas à payer ton logement, alors que...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Thériault
: ...on
parle d'habitation. Je pense que l'étude du projet de loi s'y prête, puis, si
on peut permettre à plus de gens de réintégrer la société quand la base, c'est
un logement, bien, ça permet juste aux gens de pouvoir fonctionner. Parce que
tu ne peux pas avoir de logement si tu ne penses pas à payer ton logement,
alors que, très souvent, les gens, d'une manière volontaire, vont aller adhérer
à un organisme pour s'assurer que le loyer soit payé. Puis après ça, ils vont
travailler avec d'autres organismes communautaires pour être capable de s'en
sortir. Je pense que, puisqu'on parle d'habitation, qu'on parle de logement,
bien, c'est correct d'en parler ici, mais je ne m'attends pas à ce que vous
faisiez quelque chose dans la loi.
Mme Laforest : Parfait. Puis
je prends en note... oui. Je prends en note tout ce qui a été dit.
Mme Thériault
: Je
veux juste que vous soyez sensibilisée puis que vous regardiez...
Mme Laforest : Oui, d'accord.
Mme Thériault
:
...s'il y a une possibilité, peut-être, éventuellement, un, d'aller voir ce qui
se fait déjà sur le terrain, de travailler avec les organismes, de voir si vous
ne pouvez pas peut-être faire des, un, deux projets pilotes qui ne demandent
pas beaucoup d'argent...
Mme Laforest : C'est vrai
qu'on en a tellement, oui. Puis il y a déjà beaucoup de demandes des
organismes, hein? Ça, c'est déjà...
Mme Thériault
: Bien,
c'est quelque chose de bien.
Mme Laforest : ...il y a des
rencontres qui sont faites, mais c'est vraiment intéressant, oui. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Je céderais la parole au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. En effet, la conciliation soulève des questionnements intéressants.
Je relisais le mémoire du Regroupement des comités logement et associations de
locataires du Québec, mieux connu comme le RCLALQ, et la première question qui
me vient à l'esprit, qui était soulevée par ce regroupement-là, c'est la
question de la jurisprudence. Ils affirment que, puisque le processus de
conciliation n'amène pas à des décisions publiques fondées sur des arguments,
etc., qui... c'est la façon de faire normale d'un juge, soit-il administratif
ou autre, et la nature des causes qui vont être entendues ne seront pas
connues, et ils craignent un appauvrissement de la jurisprudence en matière du
droit du logement. Et à l'heure qu'il est, il y a plein de nouveaux enjeux très
importants qui se manifestent — on en a parlé au courant de la
journée — par exemple, les plateformes de location de tourisme
temporaires qui viennent bouleverser, en quelque sorte, les relations entre
locateurs et locataires. Et la question que je pose, là, c'est : Que
répondez-vous à cette préoccupation-là d'appauvrissement de la jurisprudence en
matière de logements?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Laforest : Mais je
comprends... Je vous entends très, très bien. Oui, je comprends également.
Parce qu'il faut aussi voir qu'il y a 67 000 dossiers qui sont
travaillés. C'est ça, hein, qu'on travaille, 67 000 dossiers? Oui, je
comprends la situation, et il y en a 66 000 qui sont réglés. En moyenne,
il en reste 1 000. Le but, c'est... notre but, c'est de favoriser la
conciliation, vous comprendrez. Honnêtement, je comprends, mais, en même temps,
c'est une situation, je pense, qu'on a tout à fait le contrôle, puis ça se
passe quand même très, très bien. On a les mesures pour les prendre. Tu sais,
quand on parle de la jurisprudence, je suis d'accord avec vous, mais, en même
temps, je pense que... puis il faut rester sur les chiffres. Quand on règle
66 000 dossiers sur 67 000, puis notre objectif, c'est justement
d'amener les parties à s'entendre, je pense qu'on est dans la bonne voie, là.
Puis ça, il faudrait peut-être que cette association-là le voie et le constate,
parce que c'est important des fois de ne pas juste voir les
1 000 dossiers qui sont en suspens ou qui sont plus difficiles à
régler, mais peut-être que ce serait bon de voir les 66 000 qu'on
règle. Je ne le sais pas. Avez-vous d'autres points à ajouter, Me Simard, ou...
Moi, je pense que...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Bien, si
vous me permettez. Le Tribunal administratif du logement conserve dans la loi
son devoir, son obligation de renseigner les citoyens également. Alors, je
pense qu'on peut déjà rassurer que... dont, peut-être que la jurisprudence se
fera peut-être moins, mais entre nous, c'est la conciliation. Puis je ne suis
pas certain qu'il y aura un nombre suffisant de dossiers enlevés de l'ensemble
du processus d'adjudication pour avoir un impact sur la jurisprudence,
puisqu'elle est plutôt stable d'ailleurs. Mais quoi qu'il en soit, on a un
devoir de renseigner les citoyens. Alors, ils peuvent trouver leur compte,
quant à leurs droits et obligations, d'une autre manière. Parce que ce
devoir-là demeure dans la loi actuellement, donc la diffusion de l'information,
notamment par le site Web ou nos autres services.
M. Fontecilla : Puisqu'on
instaure une toute nouvelle section, là, au Tribunal administratif, qui nous
concerne, est-ce que vous avez des estimés sur le nombre total de causes qui
pourraient être traitées par la méthode de la conciliation, qui pourraient être
utiles, si la matière et les circonstances le permettent? Parce que ça va être
utilisé très largement. Sur les 67 000 dossiers qui vont être... qui
sont en attente, est-ce que c'est la moitié, est-ce que c'est un quart? Est-ce
que...
M. Fontecilla : ...traité par
la méthode de la conciliation qui pourrait être utile. La matière, les circonstances
le permettent parce que ça va être utilisé très largement, sur les 67 000
dossiers qui vont être... qui sont en attente, est-ce que c'est la moitié,
est-ce que c'est un quart? Est-ce que vous avez des estimations, là, concernant
le volume qui va être traité par cette... la nouvelle procédure de
conciliation?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Me Simard...ou Mme la ministre?
Mme Laforest : C'est ça qu'on
est en train de voir, parce qu'on ne peut pas prévoir le nombre de personnes
qui vont adhérer au processus. On regardait, est-ce qu'il y a des chiffres,
vraiment... Tu sais, votre question est assez... est simple, mais, en même
temps, complexe à définir parce qu'on ne peut pas prévoir l'avenir, là. Votre
question, c'est comme si vous nos demandiez de prévoir l'avenir des causes
qu'on va régler. Impossible de répondre à cette question-là, là, aujourd'hui.
M. Fontecilla : O.K.
Mme Laforest : C'est bon?
M. Fontecilla : O.K. Très
bien, là.
Mme Laforest : J'aimerais bien
prévoir mais je n'ai pas encore ce don-là.
M. Fontecilla : Oui. On
peut...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires.
M. Fontecilla : On pourrait en
discuter longuement, mais bon. Et je me réfère à une autre préoccupation qui a
été soulevée, là, c'est qu'il semble... il y aurait une réflexion des études,
là, qui indique que dans un processus de conciliation, il y a des rapports de
pouvoirs qui tendent à s'y reproduire. Donc la partie la plus faible va être
obligée d'adopter des positions de la partie la plus forte. On connaît en
général c'est qui, dans les causes qui opposent le locataire et le locateur,
les parties qui sont les plus faibles et les plus fortes. Et nonobstant la
nécessité, et c'est une nécessité que je reconnais, d'accélérer et de traiter
davantage de dossiers, il y a d'autres considérations, aussi, qui rentrent en
ligne de compte. Et vous savez que lorsqu'on a un seul objectif dans la vie, ça
peut nous amener certains problèmes, là, il faut considérer un ensemble de
situations, là. Donc, voilà, comment faire en sorte pour que, dans la
conciliation, la partie la plus faible ne soit amenée à céder plus qu'il ne lui
revient, là, dans un processus de conciliation?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait, si
j'entends bien, je vais vous donner l'exemple, c'est le RCLALQ qui dit que les
gens aimeraient ça être accompagnés d'un avocat, puis les gens, ils disent
qu'ils n'ont pas les moyens d'être accompagnés par un avocat pour régler
certaines causes. Sauf qu'en même temps les conciliateurs qu'on a parlé durant
toute la journée, on a dit que les conciliateurs étaient des professionnels qui
étaient soumis à un... à la... au code de déontologie, en fait, c'est... Donc,
ils n'ont pas à dire : Moi, je devrais être représenté par un avocat,
parce que les conciliateurs sont soumis au code de déontologie. Alors, il y a
une certaine... Si on... Entre vous et moi, si on regarde la personne qui
dit : Moi, je n'ai pas la chance d'avoir un avocat. Bien, je suis désolée
parce que le conciliateur qui est là, qui est en place, puis en même temps,
aujourd'hui, on a donné la possibilité d'être accompagné avec un tiers de
confiance, ce qu'on a accepté aujourd'hui. Alors, moi, je peux vous dire que
c'est une question de confiance. Puis, aujourd'hui, en donnant la possibilité
d'être accompagné d'un tiers de confiance, tout de suite, on vient sécuriser la
personne en lui disant : Regarde, il y a un code déontologie, on est
soumis... le professionnel, le conciliateur est soumis au code de déontologie.
Donc, entre contrepartie, vous pouvez arriver avec une personne de confiance.
Alors, on donne la personne de confiance, la personne est là pour nous
entendre, qui est soumise. Et, c'est sûr, il y a des possibilités, peut-être,
que la personne qui a entendu la cause, selon la personne qui dépose la
plainte, n'est pas une personne, selon elle, de confiance, mais, en même temps,
il y a une possibilité de déposer une plainte, là. Mais, comme je vous dis, on
ouvre et on encadre vraiment le citoyen qui veut déposer une plainte. On donne
tous les moyens, aujourd'hui on a accepté cette possibilité-là. Alors, il faut
quand même rassurer les gens que... Je ne sais pas pourquoi les gens,
aujourd'hui, diraient encore cette affirmation-là après tout ce qu'on est venu
ajouter dans le projet de loi.
M. Fontecilla : Et, en fait,
il y a des raisons pour lesquelles les gens pensent, ont ce type de
raisonnement là. Mais j'aimerais aussi aborder la question des causes qui
devraient ou ne pas devraient... ne devraient pas être traitées par un
processus de... une mesure de conciliation, là, et... par exemple, qu'est-ce
qui pourrait être exclu d'une mesure de conciliation. Je vous donne exemple
plutôt, peut-être, anodin, là, et...
Mme Laforest : Il n'y a rien
qui va être exclut, il n'y a rien. Je vous le dis tout de suite, il n'y a rien.
M. Fontecilla : O.K. Très bien.
Très bien...
• (17 h 40) •
Mme Laforest : Bon. C'est
ça...
M. Fontecilla : ...un processus
de... une mesure de conciliation. Par exemple, qu'est-ce qui pourrait être
exclu d'une mesure de conciliation? Je vous donne un exemple plutôt...
peut-être anodin, là, et...
Mme Laforest : Mais il n'y a
rien qui peut être exclu, il n'y a rien. Je vous le dis tout de suite, il n'y a
rien.
M. Fontecilla : O.K. Très
bien.
Mme Laforest : Bon, c'est ça.
M. Fontecilla : Très bien, je
vous prends au mot, Mme la ministre. Par exemple, un locataire qui amène... qui
va à la régie pour une cause d'insalubrité, vermine, O.K., son logement est
infesté de coquerelles ou toutes sortes d'insectes indésirables, et il... cette
personne-là juge peut-être avec raison qu'il y a un problème de santé. Et la
régie, est-ce qu'elle pourrait être amenée à lui proposer une mesure de
conciliation? Alors que, lorsqu'il s'agit de la santé, on pourrait se poser la
question éthique, est-il possible d'avoir une conciliation, lorsqu'il s'agit de
questions de santé? Je vous soumets ces cas-là par exemple. On pourrait aussi
trouver d'autres cas comme, par exemple, lorsqu'il y a des situations de
harcèlement ou d'intimidation. Est-ce qu'on pourrait amener... traiter une
situation de harcèlement ou d'intimidation dans une procédure de conciliation?
J'aimerais ça que vous m'éclairiez sur ce sujet-là.
Mme Laforest : Oui. Bien, moi,
je vais vous expliquer, par exemple, quand vous dites... puis je dis que toutes
les causes peuvent aller en conciliation, par exemple, vous donnez l'exemple de
la vermine, bien, s'il y a conciliation, possiblement que peut-être le
propriétaire va proposer au locataire de quitter les lieux tout simplement.
C'est certain que... Mais là, c'est certain que, si on commence à donner
plusieurs, plusieurs, plusieurs exemples, c'est certain qu'on pourrait en
avoir, plusieurs exemples, mais, quand je vous dis que tout le monde peut avoir
droit à la conciliation, c'est ça qui est essentiel. Puis, oui, il peut y avoir
entente entre les parties.
M. Fontecilla : Je reviens,
Mme la ministre, et Mme la Présidente, à une question que j'ai posée il y a
quelques minutes sur la question de reproduire en conciliation des situations
qui sont injustes. Par exemple, dans le cas de la vermine, effectivement, le
locateur peut, comme vous l'avez dit, suggérer à la personne de s'en aller,
O.K.? Est-ce vraiment une conciliation? Et, pour aller jusqu'à l'absurde, il
pourrait y avoir une mesure de conciliation pour des mesures d'extermination
hypothétiques ou à moitié. C'est qu'à un moment donné la conciliation ne suffit
plus. Par exemple, dans un cas patent de harcèlement ou d'intimidation, est-ce
qu'on peut concilier deux parties qui ont ce type de relation là? Et cette
conciliation-là ne va-t-elle pas se faire au détriment de la partie la plus
faible, c'est-à-dire accepter par la conciliation des situations qui sont
d'emblée inacceptables? C'est le sens de ma question. Et je vois que l'article
proposé parle de circonstances, «si la matière et les circonstances d'une
affaire le permettent», est-ce que c'est là que ces questions-là seront
balisées?
Mme Laforest : Mais, en fait,
comme je l'ai dit tantôt, si la conciliation n'est pas possible, bien, c'est
certain que c'est le conciliateur qui met fin à la possibilité de régler le
litige. C'est réglé, c'est prévu dans le code de déontologie. Puis en plus, la
cause, comme vous dites, la moisissure, c'est des causes urgentes, alors c'est
certain que ça va être entendu rapidement.
Moi, je peux vous entendre, certains
plusieurs... avec... puis vous pouvez donner plusieurs, plusieurs, plusieurs
exemples, mais, en même temps, c'est certain qu'on pourrait en discuter
longtemps, longtemps ici. Mais, quand je vous dis qu'on met un cadre normatif
ici, aujourd'hui, dans le projet de loi, bien, c'est justement pour que des
causes comme ça, il n'y a pas possibilité de conciliation. O.K., le
conciliateur va arrêter la possibilité, mais, en même temps, il est soumis au
code de déontologie, ça fait que c'est automatiquement applicable, là. Ça fait
que j'ai... Peut-être Me Simard pourrait continuer, mais moi, je pense que...
C'est sûr que vous pouvez apporter tous les exemples que vous voulez, mais on
n'avancerait pas rapidement, mais je comprends. Mais le projet de loi, il est
là pour faire avancer les causes, on ajoute des régisseurs, on ajoute de la
visioconférence, on ajoute de la conciliation, on ajoute... Ça fait qu'il faut
comprendre aujourd'hui qu'on est là pour justement débloquer le système au
niveau de la Régie du logement. Me Simard, avez-vous quelque chose à ajouter?
Peut-être?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Compte tenu de l'heure, il est déjà 17 h 45, on va ajourner nos
travaux. Je veux vous dire...
Une voix
: Bien non, il
est moins quart.
Mme Thériault
: Ce
n'est pas à 18 heures?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Moi, j'ai...
Mme Laforest : ...avez-vous
quelque chose à ajouter, peut-être?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Compte tenu de l'heure, il est déjà et quarante-cinq, on va ajourner nos
travaux. Je veux vous dire...
Mme Laforest : Mais non, il
est moins quart.
Mme Thériault
: Ce
n'est pas à 18 heures?
La Présidente (Mme Dansereau) :
Moi, j'ai... mais, moi, ce n'est pas ça que j'avais sur l'horaire, mais on va
vérifier.
Mme Thériault
: O.K.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Bien, au début, ça finissait à 6 heures et, après, j'ai un courriel, moi,
c'était 5 h 45.
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, vous savez que le consentement peut tout faire dans un Parlement,
on pourrait peut-être, au moins, terminer l'article sur lequel on était avec
notre consentement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je n'ai aucun problème, c'est juste que j'avais un courriel pour
17 h 45.
Mme Laforest : Ah! Me Simard
avait terminé...
Mme Thériault
: Ça
fait qu'on peut passer aux voix.
Mme Laforest : ...ça fait
qu'on va passer au vote.
M. Fontecilla : ...un amendement
selon les réponses qui sont offertes.
Mme Laforest : Je vais laisser
Me Simard, si on peut quand même s'exprimer, c'est quand même important de
terminer cet article-là, selon moi, puis cette discussion-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Attendez, là, j'ai un autre courriel, c'est parce que...
Mme Laforest : Mais ça
n'empêche pas que Me Simard peut continuer.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui, oui, oui. Allez-y, allez-y.
M. Simard (Patrick) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, comme le rappelle Mme la ministre à l'instant :
«Les conciliateurs sont assujettis à un code de déontologie, il est important
de se le rappeler, parce que le code de déontologie prévoit que le conciliateur
doit veiller à ce que chaque partie soit informée, saisisse pleinement les
aspects procéduraux du processus de conciliation, qu'elles comprennent aussi
que le processus est volontaire, qu'elles peuvent le suspendre ou y mettre fin.
Et le conciliateur a même l'obligation et le devoir de favoriser un climat de
dialogue en vue de permettre à chacune des parties de faire valoir ses
prétentions et faire preuve d'ouverture au point de vue de l'autre. Et le code
prévoit également que le conciliateur s'assure, et ça, c'est important, du consentement
libre et éclairé des parties et leur capacité à prendre des décisions. Il a
également le devoir, lorsqu'il estime utile et approprié, d'informer chacune
des parties de l'importance de consulter un professionnel de leur choix pour
les aider à faire des choix informés.»
Alors, je pense qu'en se référant au code
de déontologie, il peut être rassurant que l'équilibre sera maintenu entre
chacun des participants.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Merci. M. le député.
M. Fontecilla : En fait, je me
demandais s'il n'y aurait pas lieu de penser à un garde-fou en quelque sorte,
par exemple, un juge du tribunal, j'explorais, parce que d'après... qui décide
si, oui on non, cette cause ne devrait pas aller en consultation? On va y aller
par la négative, là, plutôt. Parce que, par exemple, d'après ce que je comprends,
là, toutes les causes vont être... ou, de façon générale, vont être... on va
proposer d'aller utiliser la mesure de conciliation. Mon point est qu'il y a
certains aspects pour certains litiges qui ne se prêtent pas à une
conciliation. Je n'ai nommé que deux exemples, je n'en sors pas 15 000,
deux exemples, par exemple, insalubrité, qui concerne des questions de santé ou
des questions de harcèlement ou d'intimidation, des causes qui, pour moi, ne se
prêtent pas à une mesure de conciliation, il peut en avoir des plus graves, là.
Mais, s'il y avait, en quelque sorte, un
juge qui est, comme dans une sorte... des positions, qui est en mesure de
regarder l'ensemble de la chose et qui dit, par exemple : Ici, là, dans
cette cause-là, non, il n'y a pas lieu d'aller en conciliation, on va aller
dans une procédure normale pour distinguer ce qui est bien et ce qui n'est pas
bien. Je pose cette question-là.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que Me Simard...
Mme Laforest : Moi, je pense
que j'ai tout dit, à moins que Me Simard voudrait rajouter, mais je pense qu'on
a tout dit, là. En fait, c'est le processus normal des causes entendues, moi,
je pense, est-ce que... moi, j'ai assez expliqué ce point-là puis on est en
train de décider qui peut décider des causes, qui peut décider de retirer des
causes. En fait, c'est le processus normal, c'est comme ça que ça fonctionne
avec... Ça fait que, moi, je pense que je n'ai pas d'ajout, à moins que Me
Simard a d'autres ajouts à... On a tout dit.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je céderais la parole à la députée d'Anjou—Louis-Riel.
• (17 h 50) •
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Je comprends les propos de mon collègue, le député de
Laurier-Dorion, je comprends qu'on essaie toujours de prévoir le pire des cas
puis de s'assurer que personne ne va tomber entre deux craques, puis qu'on s'en
occupe, puis qu'on soit en mesure de tout régler. Puis, moi, personnellement,
l'explication que Me Simard nous a donnée par rapport au déroulement, par
rapport aux conditions, tout ce que vous...
Mme Thériault
:
...qu'on essaie toujours de prévoir le pire des cas, puis de s'assurer que
personne ne va tomber entre deux craques, puis qu'on s'en occupe, puis qu'on
sera en mesure de tout régler.
Puis moi, personnellement, l'explication
que Me Simard nous a donnée par rapport au déroulement, par rapport aux
conditions, tout ce que vous nous avez lu sur ce qu'on doit faire et
privilégier, moi, c'est de nature à me rassurer parce que je me dis, bien,
qu'en tout temps, quelqu'un qui ne veut pas de la conciliation, bien, si tu ne
veux pas... tu ne peux pas obliger un cheval à boire qui n'a pas soif, là,
hein? C'est bien évident. Bien, c'est la même chose : quelqu'un qui ne
veut pas être... Tu sais, tu ne peux pas être forcé à aller en conciliation.
Puis, à ce moment-là, bien, ce n'est pas... on continue, puis c'est la
procédure normale qui va s'appliquer. Le fait qu'il y ait plus de régisseurs
devrait faire en sorte qu'il y ait des délais beaucoup moins longs.
Ça fait que, moi, je pense que ce que Me
Simard nous a mentionné, c'est de nature à rassurer. Puis le reste, bien, comme
je vous dis, il faut être en mesure de l'appliquer, de le faire, puis on verra
ce que ça va donner. Si on doit corriger le tir, bien, on le corrigera. Sauf
que vous m'avez aussi répondu tout à l'heure que la conciliation, vous vous
inspirez en grande partie de ce qui se fait au ministère du Travail, au
Tribunal du travail. Donc, évidemment, si, au Tribunal du travail, il y avait
quelque chose qui ne fonctionnait pas, on ne peut pas forcer un employeur à
faire quelque chose qu'il ne veut pas faire puis on ne peut pas forcer un
employé non plus à faire quelque chose qui est contre ses valeurs, ou peu
importe.
Ça fait que, moi, je pense que le moyen de
la conciliation a déjà été testé dans un autre tribunal, je pense qu'il répond
avec succès aussi à ce qui est recherché, donc je pense que ce que vous avez
mentionné, Me Simard, est de nature à rassurer et à appaiser les craintes de
mon collègue, à mon avis. Donc, on pourrait passer au vote, Mme la Présidente,
si...
Une voix
: ...
Mme Thériault
: Il y a
un amendement.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Je vais céder... En fin de compte, il y a eu confusion. Il y avait deux heures.
On continue jusqu'à 18 heures. Donc, je vais donner la parole au député de
Laurier-Dorion pour déposer un amendement.
M. Fontecilla : Donc, à
l'article 78, qui est l'article 31 de la Loi sur la Régie du logement... À
l'article 78 du projet de loi n° 16 venant modifier
l'article 31 de la Loi sur la Régie du logement, ajouter les mots «notamment en
cas d'entente de paiement» après les mots «le permettent».
L'article se lirait maintenant comme
suit :
«S'il le considère utile et si la matière
et les circonstances d'une affaire le permettent, notamment en cas d'entente de
paiement, le tribunal peut, dès la réception de la demande, offrir aux parties
la tenue d'une séance de conciliation, laquelle est tenue, avec le consentement
des parties, à tout moment avant le délibéré, par un membre du tribunal ou un
membre du personnel choisi par le président du tribunal, le vice-président
désigné en vertu de l'article 10 ou de la personne désignée par l'un d'eux.»
Je vous fais parvenir le...
La Présidente (Mme Dansereau) :
L'amendement, et on va l'imprimer et le distribuer. On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
(Reprise à 17 h
57
)
La Présidente
(Mme Dansereau) : Nous allons...
Des voix
: ...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je m'excuse. À l'ordre, s'il vous plaît!
Des voix
: ...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je m'excuse. On est en onde. Je m'excuse.
Pendant qu'on distribue l'amendement, M. le député de Laurier-Dorion va donner
une explication.
M. Fontecilla : Il y a eu
une correction à l'amendement qui a été déposé. Donc, techniquement, je le
retire et j'en dépose immédiatement un autre. C'est à l'article 78 du...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Si vous le retirez, ça prend un consentement.
Des voix
:
Consentement.
M. Fontecilla : Merci. À
l'article 78 du p.l. n° 16 venant modifier
l'article 31 de la Loi sur la Régie du logement, ajouter les mots
«notamment en cas de non-paiement de loyer» après les mots «le permettent».
L'article se lit maintenant comme suit.
«Article 31 : S'il le considère utile et si la matière et les
circonstances d'une affaire le permettent, notamment en cas de non-paiement du
loyer, le tribunal peut, dès la réception de la demande, offrir aux parties la
tenue d'une séance de conciliation, laquelle est tenue, avec le consentement
des parties, à tout moment avant le délibéré, par un membre du tribunal ou un
membre du personnel choisi par le président du tribunal, le vice-président
désigné en vertu de l'article 10 ou de la personne désignée par l'un
d'eux.»
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je donnerais la parole à...
Mme Laforest : Bien, moi,
est-ce que je peux... J'aimerais ça juste prendre parole...
La Présidente
(Mme Dansereau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : ...mais,
en même temps, on va vous expliquer le processus. Parce qu'en fait, si je
comprends bien la demande de votre amendement, alors, «le tribunal pourrait
offrir la tenue d'une séance de consultation avec le consentement des parties»,
ça veut dire que les gens seraient convoqués. Quand ils sont convoqués, on leur
dit que maintenant ils pourraient aller en consultation, mais ils ont déjà été
convoqués pour entendre la cause.
Moi, je pense que, quand on parle ici
d'une cause de non-paiement, on parle d'une période de cinq semaines. Déjà là,
si... En fait, il y a comme double procédure qui est demandée là-dedans. Alors,
ce qu'on veut, c'est accélérer le processus. En faisant ça, on retarde le
processus. Ça fait que moi, je vais laisser Me Simard bien l'expliquer, mais,
en même temps, c'est comme si on vient dire : On entend votre cause, mais,
en même temps, on vous demande d'aller en conciliation. Je vais laisser Me
Simard bien l'expliquer.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Je m'excuse, Mme la ministre, il est et 59,
donc...
Mme Thériault
:
...consentement, Mme la Présidente, je pense que c'est important qu'on puisse
au moins entendre le complément d'information de Me Simard à l'information de
la ministre. Donc, on peut poursuivre.
La Présidente
(Mme Dansereau) : Parfait. S'il y a consentement, il n'y a pas de
problème.
Mme Thériault
:
Oui, s'il vous plaît.
M. Simard (Patrick) :
Merci. Alors, il faut contextualiser que certains dossiers sont entendus
d'urgence, comme par exemple, l'insalubrité, l'accès au logement pour le
locataire, et également sont instruits d'urgence les dossiers de non-paiement
de loyer parce que ça met en péril les droits des uns et des autres, dans
chacune des circonstances.
• (18 heures) •
Alors, le fait de devoir tenir une séance
de conciliation dans un délai aussi court que 1,6 mois, environ cinq
semaines, rend la chose à peu près impossible puisqu'il faut convoquer les
gens, prévoir les calendriers de conciliation, prévoir les fonctionnaires qui
seront présents comme conciliateurs. Alors, techniquement, de convoquer, ce
n'est pas possible...
18 h (version non révisée)
M. Simard (Philippe) : ...tenir
une séance de conciliation dans un délai aussi court que 1,6 mois, environ cinq
semaines, rend la chose à peu près impossible, puisqu'il faut convoquer les
gens, prévoir les calendriers de conciliation, prévoir les fonctionnaires qui
sont présents comme conciliateurs. Alors, techniquement, de convoquer, ce n'est
pas possible. Cependant, je vous rassure en vous disant qu'il y a des conciliateurs
présents sur place, et, comme on a l'a dit tout à l'heure, il n'y a pas de
limite aux dossiers qui sont susceptibles de conciliation, ce qui inclut également
les dossiers de non-paiement de loyer. Alors, compte tenu du très court laps de
temps entre le dépôt de la demande et l'audience, tout comme en insalubrité ou
accès, les conciliateurs ne peuvent être présents dans l'intervalle, puisque
sur le plan administratif c'est carrément impossible de convoquer les gens, ça
prend des délais, ça prend le délai de la poste, ne serait-ce que ça, alors, la
façon de régler l'affaire, c'est que les conciliateurs sont présents, en tout
état de cause, à chaque jour dans nos salles d'attente quand les gens attendent
leurs audiences, et, s'il y a conciliation à faire, autant sur un dossier de
non-paiement que sur toute autre nature, elle peut être tenue le jour de la
séance prévue pour l'audience. Le juge attend, il passe les autres dossiers
dans l'intervalle. Alors, cette possibilité-là existe sans même avoir l'obligation
ou le devoir de l'inscrire, tel que pourrait le permettre l'amendement.
Mme Laforest : Bon. Merci.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce que ça va?
Mme Laforest : Oui, ça va.
La Présidente (Mme Dansereau) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Thériault
: Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Oui.
Mme Thériault
:
...pour faciliter l'organisation de nos travaux, si notre collègue n'a pas
d'autre argument, on pourrait peut-être passer au vote du sous-amendement.
M. Fontecilla : Oui, j'aurais
d'autres arguments, mais j'aimerais ça, pouvoir les exposer, et...
La Présidente (Mme Dansereau) :
O.K. Bien là, c'est parce que je venais de vous le demander. Vous voulez
reprendre la parole?
M. Fontecilla : Bien, il est 6
heures, Mme la Présidente. Moi, j'ai un transport, il faut...
La Présidente (Mme Dansereau) :
Ah bon. Bien, on reprendra la commission, on va ajourner. Mais avant, avant,
j'ai quand même une petite annonce. Il y a eu l'Ordre des arpenteurs-géomètres
qui a déposé un projet. Donc, il sera dans Greffier. Qui a... Un mémoire — j'ai
dit «un projet», qui a déposé un mémoire.
Donc, la commission ajourne jusqu'à mardi
le 3 septembre, où elle poursuivra l'étude détaillée du projet n° 16.
Merci.
(Fin de la séance à 18 h 2)