Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Wednesday, August 26, 2020
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Vol. 45 N° 66
Clause-by-clause consideration of Bill 44, An Act mainly to ensure effective governance of the fight against climate change and to promote electrification
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de
la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par M. Allaire
(Maskinongé); M. Caron (Portneuf) est remplacé par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata) par
M. Bélanger (Orford); M. Barrette (La Pinière) est remplacé par
M. Leitão (Robert-Baldwin); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est
remplacé par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la secrétaire. À la fin de la séance de
lundi dernier, nous étions... nous en étions à l'étude d'un amendement à
l'article 17 présenté par M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet
amendement?
Il n'y a pas d'intervention sur l'amendement
présenté par M. le ministre? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, je ne l'ai
pas devant moi, étant donné que c'est électronique, mais je me rappelle que
c'était un amendement quand même très, très important, puis on était, si je me
rappelle bien, en discussion par rapport aux consultations, quand il dit qu'il
va consulter le comité consultatif, et c'est aux cinq ans. Donc, dans cinq ans,
il va lui demander : Est-ce que le 37,5 % qui a été établi il y a 10
ans — je pense que c'est en 2015, donc ça va faire 10
ans — est-ce que c'est bon? Ça fait qu'on va le savoir. S'ils
disent : Non, non, non, ce n'est pas bon, puis là il va juste nous rester
cinq ans pour atteindre peut-être quelque chose de beaucoup plus ambitieux, si
on veut... c'est-à-dire un objectif... c'est-à-dire si on a tout en place
pour... Si l'objectif de 37,5 % est correct ou pas, il va juste nous
rester cinq ans pour s'ajuster, donc c'est beaucoup trop tard. Ça fait que je
voulais voir qu'est-ce que le ministre en pense. Puis, aussi, est-ce que c'est
possible qu'il puisse faire un avis maintenant? Je comprends...
Mme Ghazal : ...tout en place
pour... Si l'objectif de 37,5 % est correct ou pas, il va juste nous
rester cinq ans pour s'ajuster, donc c'est beaucoup trop tard. Ça fait que je
voulais voir qu'est-ce que le ministre en pense. Puis aussi, est-ce que c'est
possible qu'il puisse faire un avis maintenant? Je comprends que le comité peut
faire des avis tous les jours sur tout, mais est-ce que c'est possible de, dès
sa constitution, que ce soit leur premier sujet, puis qu'ils le fassent dès
maintenant, là, et non pas d'attendre cinq ans pour que ce soit fait, cette
consultation-là sur le 37,5 %? Parce qu'il y a eu une consultation en
2015, mais, si ma mémoire est bonne, il n'y en a jamais eu d'autres depuis.
M. Charette : Bon, tout
d'abord rassurer qu'il y a des interventions. J'aurais été le premier surpris
si l'amendement, aussi ambitieux soit-il, soit adopté aussi aisément, quoique
ça peut laisser entendre un nouveau rythme pour l'étude du projet de loi. Mais
ceci dit, la question, elle est très, très pertinente. On a, à travers le
projet de loi, statué que l'objectif doit être au moins de 37,5 % de
réduction, ce qui est déjà une avancée. On a, à travers le projet de loi, un
comité consultatif, qui sera toujours libre de faire ses recommandations. On a,
à travers la démarche qui est en cours, non seulement une politique-cadre qui
sera déposée, mais une mise à jour annuelle. Donc, les occasions d'échange, les
occasions de consultation ne se limiteront pas à dans cinq ans.
Ce que l'on vient dire avec le projet de
loi, par contre, c'est que, de façon systématique, ce qui n'était pas le cas
auparavant, au plus tard, à chaque cinq ans, on devra tenir ce débat parlementaire
là. Parce que ce n'est pas seulement une consultation, mais c'est aussi un
débat à l'Assemblée nationale qui sera introduit de façon systématique. Donc,
même si, par exemple... l'exemple que je pourrais vous donner, éventuellement,
on aurait à statuer pour la période 2030-2050. Donc, si, à travers une
consultation, en 2030, on convient que ça doit être tel pourcentage, on
pourrait ne pas tenir d'autres consultations pendant 20 ans, et c'est ce qu'on
ne veut pas faire avec le projet de loi. Donc, à chaque cinq ans, au maximum,
il y aura cette consultation-là, et cette consultation-là ne pourra pas se
tenir tant que le comité scientifique indépendant aura rendu publiques ses
recommandations. Donc, c'est des avancées majeures.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée.
Mme Ghazal : Je comprends le
ministre. Il veut faire une avancée, il dit que c'est une avancée majeure. Mais
c'est comme une avancée qu'on fait un peu plus tard. On garde ça pour après la
prochaine élection, toute cette discussion-là. Donc, ça va faire... Parce que
lui, il dit que c'est important que ce soit aux cinq ans, mais c'est aux cinq
ans dans cinq ans. Donc, on n'aura jamais eu cette discussion-là depuis...
C'est-à-dire que la CAQ a acheté tout de suite le 37,5 % qui avait été
établi, après des consultations, par le Parti libéral, en ne disant pas : Bien,
nous, on arrive... C'est l'année de l'environnement, qu'on disait, en 2020. Il
y a eu d'autres choses...
Mme Ghazal : ...mais c'est aux
cinq ans, dans cinq ans. Donc, on n'aura jamais eu cette discussion-là
depuis... C'est-à-dire que la CAQ a acheté tout de suite le 37,5 % qui
avait été établi après des consultations par le Parti libéral, en ne disant
pas : Bien, nous, on arrive... C'est l'année de l'environnement, qu'on
disait, en 2020, il y a eu d'autre chose qui s'est passé par la suite, mais est-ce
que... Pourquoi est-ce qu'il n'imposerait pas : Voici, je ne prends pas
uniquement la cible qui avait été établie par le passé, déjà qu'elle est
vieille, et, en plus, c'est celle des libéraux, moi, je vais arriver avec une
cible qui tient en compte... qui est à jour par rapport à tout ce qu'il y a eu
comme avancées, ou le rapport du GIEC, etc., et donc je le fais maintenant. Et
dès que j'institue un comité, je ne le laisse pas lui-même décider de quels
avis il veut me faire, tout de suite, je lui donne le mandat : Dites-moi,
cette cible-là, qu'est-ce que vous en pensez, avec toutes les connaissances
scientifiques, dès maintenant?
Là, le ministre, il dit : Il y a une
avancée, mais je vais le faire uniquement plus tard, dans cinq ans. Mais donc
c'est là, la logique. Ça fait que c'est un pas en avant, mais extrêmement gêné,
là, alors qu'il pourrait dire dès maintenant : Le projet de loi est
adopté, et ça va être la cible actualisée avec des experts et avec une
consultation publique, au lieu de laisser ça pour plus tard.
M. Charette : Deux choses
là-dessus. Il faut être prudent. Il ne faut pas, à travers cet article-ci, faire...
refaire le débat sur la cible. La cible, on l'a adoptée à travers cette étude
détaillée là, d'une part. Et j'aime beaucoup mes collègues de l'opposition
officielle, je n'aime pas les voir grimacer, mais je serais en mesure de donner
raison à la collègue de Mercier si le gouvernement précédent avait atteint la
cible qu'il s'était fixée. Si on était à 20 %, aujourd'hui, comme on
devait y être, s'ils avaient mis les efforts nécessaires, peut-être qu'on
pourrait revoir à la hausse notre ambition pour 2030, mais étant donné qu'on
accuse un retard excessivement important, on a convenu à travers l'étude du
présent projet de loi que l'effort doit être minimalement de 37,5 %. Donc,
il ne faut pas refaire à mon sens un débat sur la cible à ce moment-ci, mais
c'est une avancée et c'est une avancée qui est conforme à ce que nous dit
l'Accord de Paris. On nous demande de réviser à chaque cinq ans. Mais on
n'avait aucun mécanisme législatif actuellement qui nous permettait
officiellement de se conformer à cette directive de l'Accord de Paris. Donc,
c'est à travers le projet de loi n° 44, là qu'on y parvient.
Mme Ghazal : Moi, je veux
juste que le ministre dise... c'est-à-dire qu'avec l'Accord de Paris il dise
aux cinq ans. Mais là, avec ce qu'il propose, ça va être 10 ans plus tard.
Donc, on ne se conforme pas aux cinq ans. On le fait juste plus tard. C'est
juste... Je veux dire, c'est un fait. Juste dire : Oui, c'est le choix
politique que j'ai fait, simplement.
M. Charette : Absolument
pas. Parce qu'aujourd'hui on a confirmé 37,5 %. Donc, dans cinq ans, on
viendra revisiter si nécessaire cette cible-là...
Mme Ghazal : …plus tard. C'est
juste… je veux dire, c'est un fait, juste dire : Oui, c'est le choix
politique que j'ai fait. Simplement.
M. Charette : Absolument pas,
parce qu'aujourd'hui on a confirmé 37,5, donc, dans cinq ans, on viendra
revisiter, si nécessaire, cette cible-là. Donc, ce n'est pas 10 ans depuis
la dernière fois, c'est cinq ans depuis que la cible est confirmée, et cette
fois-ci dans une loi.
Mais, encore une fois, il n'y a
strictement rien qui va empêcher, et le comité de scientifique et certains
acteurs, de demander une cible plus ambitieuse. Mais, au plus tard dans cinq
ans, il y aura une autre commission parlementaire. Je dis au plus tard parce
que, si en 2021, en 2022, en 2023, il y a un événement qui survient qui change
la donne de façon positive ou négative, un débat de cette nature-là pourra
avoir lieu aussi, mais sinon, si tout va comme prévu, au plus tard en 2025, il
y aura ce débat-là sur la cible.
Mme Ghazal : Mais juste pour
vous dire, le ministre dit : On a institué aujourd'hui le 37,5 %.
C'est sur quelle base? Ce n'est pas sur une base scientifique que ça a été
établi. C'est sur la base que ça a déjà été fait en 2015.
M. Charette : En fait, sur la
base qu'on est très, très, très loin de là où on devrait être, et c'est ce
qui... À moins que mes amis libéraux me demandent de refaire toute la
nomenclature où on devrait être rendus aujourd'hui, c'est sur la base d'où on
est présentement. L'effort, il est colossal. On est à, plus ou moins, moins 9 %
et on se propose d'être à moins 37,5 %. Pas dans 20 ans, pas dans 30 ans.
Dans neuf ans essentiellement. Donc, c'est colossal.
Mme Ghazal : Donc, la cible
n'est pas basée sur comment, quelle est la contribution du Québec pour réduire
le réchauffement climatique. Elle est basée sur où est-ce qu'on est rendus.
C'est comme si je passe un examen, et là, j'ai... je ne sais pas, moi, j'ai
20 %. Là, normalement, l'objectif, c'est d'avoir au moins la note de
passage, 60 %. Bien, je me fixe comme objectif que, le prochain examen, je
vais avoir 40 %, et non pas la note de passage. Ça fait que je me fixe
comme objectif de rester en situation d'échec. C'est un peu ça que le ministre
a fait comme choix politique.
• (9 h 40)
M. Charette : Absolument pas,
et c'est là où, malheureusement, Québec solidaire, comme formation politique,
en tout respect, a une interprétation que nous ne partageons pas des rapports
du GIEC. Le GIEC ne fixe pas de cible aux États. Le GIEC fixe une cible globale
à l'échelle internationale, à l'échelle mondiale, et demande un effort
considérable aux plus grands émetteurs, parce que c'est les plus grands
émetteurs qui vont permettre une plus grande diminution.
Nous, on est à zéro point... c'est-à-dire
0,02 % des émissions mondiales sur... en termes d'émissions équivalent CO2.
On doit faire notre part. On la fait de façon colossale avec cet objectif-là.
Et il faut se rappeler qu'on est de loin les plus...
M. Charette : ...diminution.
Nous, on est à 0... c'est-à-dire 0,02 % des émissions mondiales sur... en
termes d'émissions équivalent CO2. On doit faire notre part, on
la fait de façon colossale avec cet objectif-là. Il faut se rappeler qu'on est
de loin les plus bas émetteurs aussi d'équivalent CO2 à
l'échelle de l'Amérique du Nord. Donc, c'est... Et, sans refaire le débat, mais
l'année de référence du GIEC est aussi différente de l'année de référence du
Québec. Donc, non seulement on est dans une perspective où on répond de façon
très adéquate, puis pas avec une note de passage, là, avec une note très très
enviable, aux recommandations du GIEC... Mais, pour ça, il faut non seulement
avoir les ressources — le dernier budget nous donnait de bonnes
indications à ce niveau-là — il faut avoir des outils législatifs, il
faut être en mesure de faire le suivi.
Donc, même l'article actuel, avec son amendement
proposé, permet de faire des gains tout à fait conformes avec l'Accord de
Paris, et non seulement ce sera dans le discours politique, mais ce sera dûment
inscrit dans la loi elle-même. Donc, c'est un des articles les plus
conséquents, là, du projet de loi qu'on étudie présentement.
Mme Ghazal : Je sais qu'on a
déjà eu la discussion, mais... Parce que le ministre, il dit que c'est conforme
à l'Accord de Paris, puis j'ai le document qu'il avait pris... donné au début
de l'étude détaillée pour justifier le 37,5 % puis ce que le GIEC dit par
rapport à ce que le Québec a fait comme choix. Mais, dans l'Accord de Paris, on
parle du principe des responsabilités communes, mais différenciées, et là il
n'est pas respecté, c'est-à-dire qu'il n'est pas vraiment tenu en compte dans
le document du gouvernement, il ne fait que le nommer. Mais, techniquement,
comment est-ce qu'on en tient compte? Ça, ça n'a pas été fait. Parce que, si on
est les meilleurs parce qu'on a une énergie largement décarbonisée, donc on
devrait avoir des résultats meilleurs en termes d'émissions de gaz à effet de
serre, alors qu'on est dans la moyenne de l'OCDE dans nos émissions de gaz à
effet de serre, que ce soit par... per capita.
M. Charette : Malheureusement,
je suis obligé d'être en parfait désaccord avec la collègue. Plus on est bons,
plus difficiles les efforts à venir sont, parce qu'au départ, je vous... Puis,
honnêtement, je pense que ça va être ma dernière réponse à ce sujet-là, parce
que je ne veux pas refaire le débat sur les cibles, on a passé des heures
là-dessus. Si on avait une économie qui reposait sur le charbon et que du jour
au lendemain, sur quelques années à tout le moins, on bâtissait toutes les
centrales hydroélectriques qui sont actuellement sur le territoire québécois,
on réduirait vraisemblablement de 30 %, 40 %, 50 % de nos
émissions tout en ayant des émissions per capita encore plus élevées qu'elles
ne le sont maintenant. Donc, mieux on est actuellement, plus c'est difficile de
s'améliorer. Mais on ne renonce pas à s'améliorer. Mais je suis en parfait
accord en disant que plus on est bas, plus c'est facile de faire de nouveaux
gains. Au contraire...
M. Charette : ...émissions
tout en ayant des émissions per capita encore plus élevées qu'elles ne le sont maintenant.
Donc, mieux on est actuellement, plus c'est difficile de s'améliorer. Mais on
ne renonce pas à s'améliorer. Mais je suis en parfait accord en disant que plus
on est bas, plus c'est facile de faire de nouveaux gains. Au contraire, plus on
est bas, plus les gains à venir sont difficiles. Et le Québec est dans cette
position-là actuellement.
Mme Ghazal : Mais le fait
qu'on soit dans la moyenne de l'OCDE, je veux dire, là, je n'ai pas les
chiffres exactement en tête par personne, là, les émissions par personne, je
pense aussi, elles étaient dans votre document, par habitant, on est dans la
moyenne. Normalement, on devrait être moins, mais la raison, c'est... c'est les
transports. Donc, on pourrait être beaucoup meilleur si on faisait des efforts là-dedans.
Donc, le ministre pourrait dire : Avec l'électrification des transports,
on pense qu'on va pouvoir être... avoir un meilleur résultat que le 37,5 %
parce qu'on n'a pas donné le coup de barre par rapport à la question des
transports, que ça soit les transports en commun, etc. Donc, c'est...
Je veux juste comme... Je veux juste que
le ministre dise, sans changer sa fibre, juste qu'il dise : Oui, c'est
vrai, nous sommes peu ambitieux parce que c'est le choix qu'on a fait. On ne
veut pas trop bouleverser l'économie. Puis ça, c'est une réalité. Et on met des
bâtons dans les roues pour des projets, par exemple, de transport collectif,
que ce soit la ligne bleue qu'on met avec le projet de loi n° 61...
M. Charette : Bien, là,
il y a des...
Mme Ghazal : ...ou que ça
soit le tramway, par exemple.
M. Charette : Il y a des
procès d'intention qui sont faits, là, auxquels on ne peut pas souscrire
actuellement.
Une voix
: ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Je vous invite à... M. le député de
Bourget, s'il vous plaît.
M. Campeau : En anglais,
on dit : «It looks like déjà vu». Moi, je pense que cette discussion-là...
Cette discussion-là, on l'a entendue souvent. On l'a entendue ad noseam. On
s'est entendus sur 37,5 %. Là, on est dans un projet de loi. On veut aller
de l'avant. Il y a quelqu'un qui nous a dit qu'on veut reporter ça après des
élections. Je ne comprends pas d'où ça vient. Je ne sais pas d'où ça vient, ça,
de dire ça. Moi, je pense qu'on est le temps de parler du projet de loi
n° 44, de régler ça ou de faire des actions. Ça va être beaucoup plus
utile, faire des actions envers ce 37,5 % là que de discuter de quelque
chose qui est du déjà vu.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Mme la députée de
Mercier, vous souhaitez...
Mme Ghazal : ...un
article fondamental. Le ministre a été étonné qu'on passe rapidement
par-dessus. Et là je pose des questions. Ça parle des cibles, ça parle de
consultation, ça parle d'engagement international pris conformément à la loi ou
toute entente gouvernementale. D'ailleurs, pour l'engagement international, il
y a eu hier un communiqué qu'on peut voir, là, sur les résultats de la vente
aux enchères des marchés du carbone, où on apprend que c'est... Maintenant le
prix de la tonne de CO2 se transige maintenant... est rendu à
22 $. Et on répète une information que le ministère répète constamment, le
gouvernement répète constamment par rapport à la cible de 2050. Je me rappelle,
j'avais déjà posé la question, et on continue à être fier de dire qu'en 2050
nous visons 80 % à 95 % en fonction du protocole d'accord sur le
leadership climatique, là, le Under 2 MOU. Je sais que...
Mme Ghazal : ...par rapport à
la cible de 2050. Je me rappelle, j'avais déjà posé la question. Et on continue
à être fiers de dire qu'en 2050 nous visons 80 % à 95 %, en fonction
du protocole d'accord sur le leadership climatique, là, l'Under 2 MOU. Je
sais que le... on a eu la discussion là-dessus, mais c'est quelque chose...
qu'on l'a dit, on dit tout le temps : Ah! en 2050, voici ce vers quoi on
s'en va en vertu d'engagements internationaux. Et on le répète et on le répète
dans les communiqués. Donc, il y a une fierté de dire : Voici ce qu'on
veut avoir en 2050.
Pourquoi est-ce que, dans son amendement,
le ministre n'a pas trouvé bon, vu qu'on parle de cible, et qu'il a accepté
d'ajouter la cible, pour 2030, de 37,5 %, d'ajouter cette cible-là, dont
il est fier, puisqu'elle est dans tous les communiqués, cette cible-là de...
pour 2050? Pourquoi est-ce que 2050, on en fait fi?
M. Charette :
...manifestement, que la collègue ne maîtrise pas. Si on avait fixé une
nouvelle cible pour 2050, il aurait fallu tenir un débat à l'Assemblée
nationale maintenant sur cet enjeu-là. Lors des études détaillées,
actuellement, on est sur l'horizon 2020‑2030. J'ai eu l'occasion de
mentionner il n'y a pas si longtemps qu'on aura ce débat-là pour l'après 2030,
mais il ne faut pas confondre les enjeux.
Mme Ghazal : Mais,
c'est-à-dire qu'il va avoir des consultations pour fixer la cible de 2050
aussi? Puis, est-ce que c'est écrit dans la loi? Peut-être que j'ai manqué
l'article où c'est écrit. Pour 2050, je parle.
M. Charette : C'est déjà le
cas. On n'a pas besoin du projet de loi n° 44 pour ça. À partir du moment
où on aura à statuer sur la cible de 2050, il y aura un débat. Bien, là, on
s'attaque à 2030, éventuellement, on s'attaquera à 2050, et il y aura la même
procédure qui va s'enclencher. On va aussi solliciter, ça c'est l'élément
nouveau, on va aussi solliciter l'avis du comité scientifique et ce débat va
avoir lieu. Mais il ne faut pas confondre les échéanciers, encore moins les
enjeux.
Mme Ghazal : Mais, je veux
juste être sûre, là, pourquoi dans cet article-là, on ne dit pas qu'on va fixer
aussi pour 2050 et il va avoir des consultations?
• (9 h 50) •
M. Charette : L'article
précise qu'en fonction du décret auquel il fait référence, pour 2030, c'est
37,5, mais la loi, c'est l'article 46.4, précise déjà qu'il y aura une
autre consultation pour l'échéancier qui suivra 2030. Donc, c'est déjà convenu.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, juste pour
être sûr, c'est déjà convenu, mais pas dans une loi. C'est convenu dans le
fameux décret.
M. Charette : À partir du
moment où on change ou qu'on révise une cible, cette consultation-là a lieu.
Donc, ça, c'est déjà dans la loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...ministre.
Mme Ghazal : Je me rappelle de
l'article dont on a eu la discussion. Donc, pour une question technique et
légale, on ne...
Mme Ghazal : ...dans le fameux
décret...
M. Charette : Du moment où on
change ou qu'on révise une cible, cette consultation-là a lieu. Donc, ça, c'est
déjà dans la loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...ministre.
Mme Ghazal : Je me rappelle de
l'article dont on a eu la discussion. Donc, pour une question technique et
légale, on ne peut pas l'ajouter. C'est ça, l'idée.
M. Charette : On a ce
principe-là qui veut qu'on ne dit pas deux fois la même chose, c'est déjà dans
la LQE. Dès qu'on changera ou dès qu'on se penchera sur la cible de 2050, il y
aura une commission parlementaire avec un rapport préalable du comité
scientifique indépendant, là, qui est créé par le projet de loi n° 44.
Mme Ghazal : ...parce que le ministre
me regarde comme si ça tombait des nues. Ça n'a aucun bon sens de dire que,
dans cet article-là ou dans le projet de loi n° 44, de parler, de dire de
le fixer aussi pour 2050. Mais c'est une possibilité, c'est juste qu'il y a
tout un processus que lui, il ne veut pas remettre en question à cause de ce
qui est écrit dans la LQE. Mais il y aurait moyen, s'il avait cette volonté-là,
de le marquer de la même façon que, par exemple, il a décidé de mettre le 37,5 %
alors qu'avant on avait l'impression que c'était chose impossible.
M. Charette : Je ne pourrais
pas dans le projet de loi n° 44 dire que la cible est à 90 % ou à
100 % parce qu'avant d'en faire une motion de l'Assemblée nationale, il
faut que ce débat-là ait lieu. Donc, je ne pourrais pas parce que ça
enclencherait selon la loi, la LQE, ça enclencherait ce processus de
consultation, là. Moi, ce que j'ai dit lorsqu'on était aux premiers articles du
projet de loi n° 44 : on l'aura ce débat-là, et sans doute plutôt tôt
que tard, mais actuellement...
Mme Ghazal : C'est peut-être
ça qui... Parce que là, j'ai oublié l'article, là, il faudrait que je le
relise, mais M. le ministre est entouré de gens. Ça serait quand cette
consultation-là pour 2050?
M. Charette : Lorsqu'on va
enclencher la procédure. Moi, je vous dis plutôt tôt que tard.
Mme Ghazal : Mais le ministre
va l'enclencher quand? Le ministre a l'intention de l'enclencher quand?
M. Charette : On va, dans un
premier temps adopter le projet de loi n° 44. Ensuite, on va déposer la
politique-cadre. Ensuite, on parlera du plan de mise en oeuvre. Donc, une
séquence qui est établie pour les prochaines semaines, les prochains mois. Je
dois vous avouer qu'on ne travaille pas avec la perspective de 2050 à ce
moment-ci. Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire à court, mais plutôt tôt
que tard, on aura ce débat sur 2050. Mais je ne suis pas en mesure de vous dire
est-ce que c'est cette année, est-ce que c'est l'année prochaine, est-ce que
c'est dans deux ans. Mais dans tous les cas, ce sera suffisamment tôt pour
permettre cet exercice-là et dans tous les cas, on a énormément de travail à
faire d'ici 2030 pour s'assurer cette fois-ci d'atteindre les objectifs qu'on
s'est fixés.
Mme Ghazal : Donc il y aurait
eu moyen quand même de dire : Oui, on a beaucoup de travail, etc., puis le
ministre, j'ai compris son plan de travail, mais il y aurait eu moyen quand
même de dire... de fixer dans la loi le mécanisme pour... ou de parler de
qu'est-ce qu'on veut faire aussi pour 2050. Ça aurait pu être un choix que le
ministre a fait, qu'il a décidé de ne pas...
Mme Ghazal : ...moyen quand
même de dire : Oui, on a beaucoup de travail, etc., puis le ministre, j'ai
compris son plan de travail, mais il y aurait eu moyen quand même de dire... de
fixer dans la loi le mécanisme pour... ou de parler de qu'est-ce qu'on veut
faire aussi pour 2050. Ça aurait pu être un choix que le ministre a fait, qu'il
a décidé de ne pas faire, puis il a dit : Faisons étape par étape,
commençons par pour 2030, de toute façon, c'est déjà établi avec le décret,
puis l'autre, je vais le faire quand moi, je crois que ça va être important.
Juste parce que c'est écrit dans tous les communiqués où est-ce qu'on parle de
2050. Même si on a beaucoup de travail à faire, dans les faits saillants :
«Le Québec a adopté des cibles de réduction de ses émissions de GES de
20 % sous le niveau de 1990 à l'horizon de 2020 et de 37,5 % pour
2030.» Il aurait pu arrêter là, c'est tout, parce qu'on a tellement de travail
à faire, c'est énorme. Mais dans ses communications publiques, il trouve très
important et très pertinent d'ajouter : «En tant que signataire du
protocole Dakar sur le leadership mondial, le Québec a pour objectif une
réduction de 80 % à 95 % de ses émissions d'ici 2050.».Il trouve que
c'est important d'en parler. Il pourrait décider de ne pas en parler dans ses
communications. Puis quand je pose la question : O.K., mais quand est-ce
qu'on va vraiment le déterminer de la même façon qu'on le fait pour 2030? il
dit : Bien, un jour...
Ça fait que moi, c'est normal que je pose
des questions, est-ce qu'on peut le faire maintenant. C'est logique. Donc,
c'est un choix politique de dire : Non, moi je pense que 2030, on en a
trop à faire, là. 2050, c'est trop loin dans ma tête. Et c'est un choix
acceptable. Il faut juste le dire et non pas dire : Bien non, ça n'a pas
de bon sens, ça ne marche pas de même.
M. Charette : En fait,
c'est... On tente de façon déguisée, là, de nous prêter des intentions. On a
une loi qui est déjà claire sur le mécanisme qui s'enclenche... ça change quand
c'est nécessaire de le faire, mais la loi, elle est déjà précise à ce
moment-ci. À partir du moment où la réflexion... Actuellement, c'est 80 %.
C'est un objectif, mais ce n'est pas un objectif qui a fait l'objet de cet
échange et de cette consultation en commission parlementaire.
Entendons-nous pour régler
l'échéancier 2020‑2030. Je ne dis pas d'attendre à 2030, mais convenons
dans l'ordre que c'est préférable de s'attaque, là, dans l'immédiat à ce qui va
nous amener à 2030. Et ensuite, on s'attaquera à ce qui suivra 2030. Pas
attendre 2030, mais il y a une logique, il y a une séquence qu'il faut
respecter. Et déjà, la LQE et le projet de loi n° 44 à travers le rôle
qu'on confie au comité scientifique indépendant viendra bonifier ces
démarches-là. Mais on ne peut pas dire qu'on de veut pas ou qu'on cache ou
qu'on manque d'ambition, ce n'est pas le cas. La démarche, elle est déjà très
bien prévue.
Et n'oublions pas une chose, qu'on est
dans la séquence, c'est Glasgow qui devait nous permettre d'approfondir ce
débat-là, la COP26; COP26 qui, vous le savez, a été reportée à 2021. Donc, on
est tout à fait dans les temps et on a même devancé une réflexion par
rapport...
M. Charette : ...une chose
qu'on est dans la séquence, c'est Glasgow qui devait nous permettre
d'approfondir ce débat-là, la COP26; COP26 qui, vous le savez, a été reportée à
2021. Donc, on est tout à fait dans les temps et on a même devancé une
réflexion par rapport à ce qui se passe sur la scène internationale. Et actuellement,
si on regarde, là, le débat sur la cible de 2050, quel serait le souhait de la collègue?
C'est d'abandonner l'objectif gouvernemental, c'est de... Donc, actuellement,
c'est plus théorique qu'autre chose comme échange.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier,
je...
Mme Ghazal : ...que c'est
théorique, je pense que c'est un sujet important. J'aurais aimé juste... Dans
le fond, ce que je suis en train de dire, c'est tout simplement que le gouvernement,
étant donné qu'il le met dans ses communications... Pourquoi, d'abord, on le
met à ce point-là dans les communications pour 2050 si on a tellement de
travail à faire avant? Simplement, juste... je terminerais là-dessus, peut-être
je reviendrais sur d'autres éléments.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc...
Mme Ghazal : Mais je comprends
pourquoi le ministre prend ça personnel. Moi, c'est un sujet fondamental. Je
sais qu'il y en a qui disent que ce n'est pas important, les cibles, ce n'est
pas juste fixer sur les cibles, mais je pense que c'est la base, et c'est ça
que le GIEC a amené les gens... les pays à prendre leurs responsabilités, puis
à les fixer, puis à avoir de l'ambition. Tous les jours, le secrétaire général
de l'ONU nous en parle, lors des COP, etc., et c'est le débat que j'ai avec le ministre.
Pourquoi il le prend personnel? Il peut dire : Voici, c'est le choix qu'on
a fait, on a 2030, il y a eu du retard, voici vers où on s'en va. Je ne veux
pas m'occuper de 2050, on le fera quand ça sera le temps. Puis c'est normal
qu'on ait cet échange-là, même si ça fait plusieurs fois, on est ici pour
débattre et pour échanger. Sinon, quand est-ce qu'on va le faire, si on ne le
fait pas publiquement? Moi, j'aurais aimé qu'on le fasse dès... même toute la
consultation, qu'on le fasse tout de suite après l'adoption du projet de loi,
puisque le ministre est fier de son projet de loi, il est fier d'avoir mis
37,5 %. Et je le félicite de l'avoir mis, même si ce n'est pas assez
ambitieux par rapport à Québec solidaire, mais par rapport à lui, ça l'est, et
c'est correct, on n'est pas obligés d'être parfaitement d'accord. Après ça,
moi, ce que j'aurais aimé, c'est que tout de suite après l'adoption, qu'il y
ait ce débat-là pour qu'il mette sa marque sur... et la marque de la CAQ sur la
cible qui sera adoptée puisque, de toute façon, le bas, le minimum, ça va être 37,5 %,
on n'ira jamais en bas, ça va être plus élevé, au lieu de dire : Bien, on
fera ça plus tard, lors de la prochaine élection, puis après ça il va juste
nous rester cinq ans pour l'atteindre, puis on va encore plus tard... les gens,
plus tard, ici, autour de la table, ils vont encore faire les mêmes débats en
disant qu'on n'a pas atteint nos cibles, qu'on n'a pas atteint... mais ce n'est
pas grave, on a de l'hydroélectricité, on est bons, on est bons, on est bons,
puis on se pète les bretelles.
Donc, c'est tout ce que... c'est le seul
point que je voulais dire. C'est la place pour le dire. Il ne faut pas que le
ministre prenne ça personnel. Ça fait que c'est tout, je vais arrêter l'échange
là-dessus.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
• (10 heures) •
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Alors, oui, nous sommes à l'amendement, ça m'a pris un peu de temps
pour le retrouver sur mon iPad, pour que je me remette dans la discussion qu'on
avait eue...
10 h (version non révisée)
Mme Ghazal : ...c'est la place
pour le dire. Il ne faut pas que le ministre prenne ça personnel. Ça fait que
c'est tout, je vais arrêter l'échange là-dessus.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Alors, oui, nous sommes à l'amendement, ça m'a pris un peu de temps
pour le retrouver sur mon iPad, pour que je me remette dans la discussion qu'on
avait eue lundi. Et trois... j'ai trois points à faire, ça va prendre beaucoup
de temps, mais trois points que je pense importants.
Premièrement, c'est un amendement qui est important,
comme le ministre l'a mentionné. Dans le projet de loi initial, l'article 17 se
limitait à une phrase, donc il y avait du travail à faire. Donc, le travail parlementaire,
les consultations, l'étude détaillée sert à quelque chose. Dans ce cas-ci, il y
a un amendement qui a été déposé, et qui est important, et avec lequel nous sommes
généralement d'accord, je vous le dis tout de suite en passant. Donc, premier
point.
Deuxième point, le ministre a dit qu'encore
une fois le Québec avait pris du retard, c'était la faute au gouvernement
précédent. Bon, écoutez, on a peut-être pris du retard, mais nous sommes
toujours la juridiction en Amérique du Nord qui est la plus avancée. Et, pour
ce qui est du retard qui a été pris, on verra bien quand on comptabilisera
toutes les données. L'année 2020 n'est pas encore terminée, et on va connaître
tous les résultats probablement en 2021, 2022. On verra bien à quel niveau on
est, mais je suis d'accord avec vous qu'on a pris du retard par rapport aux
objectifs établis en 2015.
Mais, comme vous l'aviez dit, M. le
ministre, vous l'avez dit vous-même, et avec raison, que plus on avance, plus
on fait de progrès dans notre lutte aux changements climatiques, dans la
décarbonisation de notre économie, plus on fait des progrès, ce qui a été fait
depuis 2015, plus difficile ça devient à l'avenir. Et vous avez tout à fait
raison, ça va devenir encore plus difficile d'atteindre les cibles, et l'effort
requis est colossal. Et, pour y arriver, il va falloir faire un certain nombre
de choses.
L'article 17 tel qu'amendé, et c'est ça
mon troisième point, l'article 17 tel qu'amendé comprend aussi la possibilité
de... et c'était une demande de plusieurs... une suggestion de plusieurs participants
aux consultations, comprend aussi la possibilité d'établir des cibles par
secteur ou des cibles spécifiques. L'article 17, l'amendement propose le
cheminement pour y arriver et il dit avec raison que cela se ferait suite
aux... donc avant que telle cible soit fixée, le ministre doit solliciter
l'avis du comité consultatif. Très bien.
Alors, ma question, elle est simple :
Dans ce contexte-là, est-ce que le ministre compte demander au comité
consultatif qu'on se penche sur l'établissement... sur la pertinence d'établir
des cibles particulières dans les mois à venir, pas en 2025 mais dans les mois
à venir?
M. Charette : Tout d'abord,
remercier le collègue, là, pour deux constats que nous partageons : un
retard, puis, bon, on se fait des clins d'oeil à l'occasion...
M. Leitão : …qu'on se penche
sur l'établissement, sur la pertinence d'établir des cibles particulières dans
les mois à venir, pas en 2025, mais dans les mois à venir.
M. Charette : Je voudrais d'abord
remercier le collègue, là, pour deux constats que nous partageons, un retard,
puis on se fait des clins d'oeil à l'occasion, là, mais, oui, un retard par
rapport à la cible actuelle. Une autre admission importante, c'est de dire,
étant donné qu'on est effectivement les plus faibles émetteurs en Amérique du
Nord, et c'est un constat bien réel, on est à 9 point quelques tonnes par
habitant, on a des États, en Amérique du Nord, qui sont à 130, 140, je pense,
150 tonnes par habitant. Donc, on est réellement les meilleurs élèves de la
classe en Amérique du Nord, il faut en être fiers. Mais c'est vrai que plus
nous avancerons, plus ce sera difficile de faire des gains et plus ces gains-là
seront dispendieux, d'où l'effort déjà colossal qui est fait, là, avec le
dernier budget, là, de consacrer 6,2 milliards à cet effort-là.
Ceci dit, pour ce qui est des cibles
sectorielles, le comité consultatif sera tout à fait libre de faire des recommandations
à ce niveau-là, s'il le souhaite. Mais il ne faut pas oublier que le marché
dans lequel on travaille, avec un marché du carbone notamment, des cibles… et
c'est la cible principale qui demeure importante et chaque marché aura à se
conformer à sa façon. Donc, le secteur des transports sait déjà qu'il y a davantage
d'efforts qui devront être faits de leur part. La grande industrie le sait,
donc le marché du carbone nous aide à faire toute cette modulation-là, mais il
n'y a strictement rien qui empêche le gouvernement de se donner des objectifs.
Je parlais, je pense, c'est lors de la
dernière séance, au niveau des véhicules électriques et autres, donc le gouvernement
se donnera… on ne laissera pas le marché tout assumer comme responsabilité, le gouvernement
se donnera des objectifs précis qu'on pourrait appeler cibles, et le gouvernement
va se donner les moyens d'atteindre ces objectifs-là. Mais, au final, et c'est
l'objet de l'article que l'on étudie présentement, c'est la cible globale qui
va nous donner notre note au final.
M. Leitão : Très bien. Mais
pour y arriver, et d'ailleurs, l'amendement le prévoit, pour y arriver,
atteindre cette cible globale, je pense, ça va être important et nécessaire
d'établir aussi des cibles particulières selon les secteurs. Et, pour ce faire,
le ministre doit solliciter l'avis du comité consultatif. Alors, est-ce que
vous avez l'intention de solliciter cet avis-là dans les mois à venir… ou ce
sera quelque chose qui viendra plus tard?
M. Charette : Dans les mois à
venir, c'est difficile à dire, le comité n'est pas encore institué de par le
fait que la loi n'est pas adoptée. Il n'est pas non plus constitué, donc il y a
certainement quelques mois à prévoir…
M. Leitão : ...et c'était
cet avis-là dans les mois à venir. Ça sera quelque chose qui viendra plus tard.
M. Charette : Dans les
mois à venir, c'est difficile à dire. Le comité n'est pas encore institué de
par le fait que la loi n'est pas adoptée. Il n'est pas non plus constitué.
Donc, il y a certainement quelques mois, là, à prévoir avant qu'on ait un
comité en bonne et due forme qui soit opérationnel. Et je vais laisser au
comité le soin d'établir son propre calendrier. Autrement, si dès le départ on
commençait à donner des mandats spécifiques, on viendrait renier, là, le
principe d'indépendance qu'on y a déjà consacré. Il n'est pas dit qu'il n'aura jamais
de demande d'avis, mais je pense que ça sera important dans un premier temps
que le comité puisse apprendre à travailler ensemble, puisse se constituer son
propre agenda, mais il sera libre effectivement de se pencher sur cette question-là
si tel est son souhait.
M. Leitão : Très bien.
Mais les mots sont importants. Et, ici, dans l'amendement, et pour une fois je
suis entièrement d'accord, l'amendement dit que le ministre doit solliciter
l'avis, pas le ministre peut solliciter l'avis, le ministre doit solliciter
l'avis du comité. Mais, écoutez. Donc, vous allez peut-être le faire ou
peut-être pas, mais ça serait important de le faire le plus rapidement
possible.
Un dernier commentaire dans le cadre de
cet amendement et de cette question. Est-ce que votre collègue, le ministre de
l'Économie, vous a consulté ou vous en a parlé avant d'annoncer hier, je
pensais que c'était, son intention d'investir dans Nemaska Lithium?
M. Charette : Dans... Je
n'ai pas compris.
Une voix
: Nemaska
Lithium.
M. Charette : Ah! oui.
Bien, en fait, ça, c'est la beauté de la façon dont le gouvernement fonctionne.
Et, là aussi, je l'ai déjà mentionné, mais ça me fait plaisir de le répéter, on
a constitué des comités ministériels, et ces comités-là ont été divisés, là,
selon une logique, services aux citoyens, notamment, et économie et
environnement. Donc, je siège sur le même comité que mon collègue à l'Économie,
que mon collègue aux Finances parce qu'on a décidé de faire de l'environnement
une opportunité économique. Donc, oui, c'est des discussions qui ont été tenues
et qui ont été faites au préalable au comité ministériel, par la suite au
Conseil des ministres. Et c'est tout à fait cohérent avec la volonté
gouvernementale de créer une chaîne complète au niveau de la fabrication et de
la disposition des batteries.
Actuellement, on est dans un marché où
nous sommes très, très dépendants à ce niveau-là. On sait que
l'électrification, notamment des transports, va demander de plus en plus de
batteries. Donc, on souhaite à terme être relativement autonome sur cet
enjeu-là. Donc, non seulement on a le minerai, on sera en mesure de l'extraire,
on sera en mesure de le transformer, on sera en mesure de fabriquer les
batteries dont on a besoin pour penser ensuite les disposer en fin de vie.
Donc, c'est...
M. Charette : ...donc, on
souhaite, à terme, être relativement autonomes sur cet enjeu-là. Donc, non
seulement on a le minerai, on sera en mesure de l'extraire, on sera en mesure
de le transformer, on sera en mesure de fabriquer les batteries dont on a
besoin pour penser ensuite les disposer en fin de vie. Donc, c'est un projet
qui est très ambitieux, mais, on le sait, c'est un minerai qui est recherché.
On évoquait la présence étrangère très, très forte sur cet enjeu-là, ça va être
une quête mondiale, là. C'est déjà une quête mondiale, mais ça va le devenir
encore davantage, donc il faut développer une certaine indépendance, une
certaine autonomie, là, à ce niveau-là.
• (10 h 10) •
M. Leitão : Très bien. Écoutez,
ça serait une discussion qu'on aura un autre jour, parce que ça prendrait beaucoup
de temps. Mais vous êtes bien conscient que le — je suis certain que
vous êtes bien conscient — que tout ce processus-là d'exploitation
minière et, par la suite, de fabrication et, éventuellement, de recyclage ou
d'en disposer, ça aussi, ça ajoute beaucoup de gaz à effet de serre. Donc, il
faut faire un examen global du projet et de ses contributions nettes au bilan
du Québec et donc, je présume qu'en tant que ministre de l'Environnement, vous
allez vous assurer qu'une telle évaluation complète soit faite.
M. Charette : Peut-être
mentionner, à ce niveau-là, c'est une question encore une fois très, très
pertinente. J'aimerais toujours plus, même si je ne suis pas responsable des
ressources naturelles, même si ce n'est pas mon premier mandat, je vais
toujours préférer une extraction dans des conditions environnementales
extrêmement encadrées, comme c'est le cas au Québec qu'une extraction en
Russie, ou en Bolivie. L'Amérique latine, malheureusement, au niveau du
lithium, compose avec une extraction qui est excessivement, excessivement
dommageable pour son environnement et quand je dis dommageable de façon
durable, ce sont des sources d'eau, ce sont des territoires entiers qui sont
compromis.
Donc, je préférerai toujours, étant donné
qu'on a... parce que, sans dire... je ne veux pas parler d'hypocrisie, mais on
pourrait très bien se dire : On est alimentés de toutes les façons en
batteries, donc on s'intéresse plus ou moins à la façon dont tous ces
minerais-là sont... On s'enlève toute responsabilité, sans nous, c'est la
batterie qu'on veut, que leur production saccage l'environnement ailleurs, on
ne s'en formalise pas. Nous, c'est uniquement le bienfait de la batterie.
Donc, je préférerai toujours une
extraction au Québec, avec des avantages économiques pour le Québec, mais avec un
encadrement qui ne se retrouve pratiquement nulle part ailleurs, et ça me fait
dire que cette extraction-là ne peut pas et ne se fera pas dans n'importe
quelles conditions. Et il ne faut pas oublier non plus que, si ce minerai-là
est extrait...
M. Charette : ...un encadrement
qui ne se retrouve pratiquement nulle part ailleurs, et ça me fait dire que
cette extraction-là ne peut pas et ne se fera pas dans n'importe quelles
conditions. Et il ne faut pas oublier non plus que, si ce minerai-là est
extrait en Russie, il faut le transporter, il faut le transformer, et toutes
ces étapes-là sont également productrices de gaz à effet de serre. Donc, oui, peut-être
que l'extraction ou la transformation sur place va générer des émissions, mais
au total, au final — et c'est ça, l'objectif qu'on doit avoir en
tête — les émissions mondiales vont assurément diminuer pour ce qui
est de la consommation québécoise, là, en batteries pour alimenter ces
voitures, par exemple.
M. Leitão : Très bien. Mais,
encore une fois, j'espère, et je n'ai pas de raison de croire que ce ne sera
pas le cas, mais j'espère que le ministère de l'Environnement va jouer
pleinement son rôle quand le moment arrivera d'octroyer les permis pour que ce
projet-là entre en phase de production et par la suite la récupération ou le
recyclage du lithium, parce que ces activités-là vont ajouter pas mal aux coûts
de ce projet-là, malgré le fait qu'Investissement Québec a déjà mis
95 millions dans cette nouvelle aventure, et ça pourrait même aller
jusqu'à 300 millions. Mais vous devez quand même... vous, le ministère de
l'Environnement, vous devez quand même jouer votre rôle, et, s'il s'avère que
ce projet-là, tel que proposé par les promoteurs, qui incluent Investissement
Québec, ne remplit pas nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre, on
ne va pas de l'avant.
M. Charette : Non, tout à
fait, et je vous inviterais à remonter un petit peu dans le temps. Si on se
souvient bien, à l'article 10.1 tel qu'adopté, on peut lire que la lutte contre
les changements climatiques comprend les mesures visant à atténuer les
conséquences environnementales des autres mesures visant à la lutte contre les
changements climatiques. Donc, on a déjà adopté un article ici même dans cette
commission qui le précise, mais c'est la volonté, effectivement, du
gouvernement non seulement d'extraire nos minerais dans les meilleures
conditions possibles, mais faire en sorte qu'à chacune des fois... atténuer les
impacts de chacune de ces opérations-là.
M. Leitão : Très bien.
Écoutez, ça a été dit, et vous pouvez être certain que je vais le rappeler à
votre collègue du ministère de l'Économie, comme ça a été dit ici, et avec
raison, que ce projet-là, comme d'autres projets, devra contribuer de façon
positive à l'effort québécois de réduction de gaz à effet de serre.
Un dernier point, parce qu'on parle aussi,
donc, de plans de relance économique, etc., et je trouve que les plans de
relance économique qui jusqu'à maintenant ont été divulgués par votre
gouvernement...
M. Leitão : ...à l'effort québécois
de réduction des gaz à effet de serre.
Un dernier point, parce qu'on parle aussi,
donc, de plan de relance économique, etc., et je trouve que les plans de
relance économique qui, jusqu'à maintenant, ont été divulgués par votre gouvernement,
dont on parle abondamment, c'est très fort sur le béton et l'asphalte. Il va
falloir, ça aussi, faire des véritables évaluations, donc, un test climat, des
véritables évaluations de la contribution ou pas de ces projets-là à l'effort
de diminution des gaz à effet de serre. Donc, je vous invite, dans ce
comité-là, auquel vous faites partie, quand il s'agit de projets de béton et asphalte,
aussi importants soient-ils... mais il faut toujours rappeler le but ultime,
qui est de réduire les émissions québécoises de gaz à effet de serre.
M. Charette : Peut-être deux
éléments là-dessus. Le collègue mentionne le comité... Là, vous faites
référence au comité ministériel ou au... O.K. Je pensais que vous faisiez
référence au comité scientifique. Sur le comité scientifique, je n'y siège pas.
Ceci dit, pour les routes, ça, c'est une valeur qui doit être prise en compte
et qui, malheureusement, là, chez certaines formations politiques... ce n'est
pas le cas. Il y a des investissements routiers importants qui sont faits, mais
regardez quels sont ces investissements-là. Plus souvent qu'autrement, c'est
pour contrecarrer un déficit d'entretien. Donc, ce n'est pas pour toujours
construire plus de routes, et autres. Dans certains cas, c'est possible. Dans
certains cas, c'est nécessaire. Et dans certains cas, on le fera. Mais il y a
beaucoup, beaucoup de sommes qui vont à la réfection du réseau routier
existant. Donc, lorsqu'on dit : On met plus d'argent au niveau routier
qu'en transport collectif, il faut prendre les choses telles qu'elles sont, et
il y a beaucoup de déficits d'entretien, là, qui doivent être corrigés.
Ceci dit, au niveau des efforts en
transport collectif, le dernier budget le réitère, ma collègue actuelle du
Conseil du trésor l'a mentionné, mon ancien collègue au Conseil du trésor
l'avait aussi mentionné, vous regarderez, cette année et dans les prochaines
années, au niveau du transport collectif, le PQI va augmenter de façon
considérable. On a des projets sur la table pour plus de 40 milliards de
dollars. Tous ne sont pas inscrits au PQI encore parce qu'on est, dans certains
cas, à des étapes préalables à leur inscription. Mais dans quelques années, la
proportion réseau routier et transport collectif va changer. On l'a dit, on
vise éventuellement une parité entre les deux secteurs. Mais il ne faut pas
perdre de vue les déficits d'entretien, là, qui représentent, malheureusement,
plusieurs milliards de dollars.
M. Leitão : Très bien, et...
mais encore une fois, malgré ça, il faut tenir en considération notre objectif
ultime, une réduction des gaz à effet de serre de 37,5 %, notre objectif.
Un dernier point. Vous avez mentionné le
Conseil du trésor...
M. Charette : ...malheureusement
plusieurs milliards de dollars.
M. Leitão : Très bien.
Et... Mais encore une fois, malgré ça, il faut tenir en considération notre objectif
ultime, réduction des gaz à effet de serre de 37,5 % dans notre objectif.
Un dernier point. Vous avez mentionné le
Conseil du trésor. Je vous mentionne aussi, et vous êtes certainement au
courant que le premier ministre, ne serait-ce qu'hier, a mentionné qu'on avait
besoin d'un projet de loi n° 61, nouvelle version, pour toutes sortes de
raisons, selon lui. Et une des raisons qu'il a mentionnées hier à
Saint-Hyacinthe, c'était pour accélérer toutes ces patentes de — il
n'a pas dit ça comme ça — pour accélérer tout le processus de
vérification environnementale. Alors, en tant que ministre de l'Environnement,
j'espère que vous allez jouer votre rôle et que vous allez dire : Non,
non, non. Les vérifications environnementales, les autorisations
environnementales, les... Excusez-moi, mais le mot ne me vient pas, les
«assesment» environnementales, c'est important. On ne va pas accélérer ça pour
gagner du temps et passer à travers les règles. Vous êtes le défendeur de ces
règles-là. Donc, vous devez jouer votre rôle.
M. Charette : C'est ce
que j'ai déjà mentionné. Malheureusement, et ce n'était peut-être pas mal
intentionné, mais ça traduisait une mauvaise lecture ou une mauvaise
interprétation de la version originale. Il y a beaucoup de faussetés qui ont
été dites sur la mouture initiale du projet de loi n° 1. D'ailleurs, votre
chef a dit, ici même en cette Chambre à la période de questions, qu'on revoyait
entièrement le rôle du BAPE à travers le projet de loi n° 61, ce qui était
complètement faux. On dit malheureusement de votre côté de la Chambre qu'on
changeait les normes, les seuils. Il n'y a strictement rien de ça qui était
modifié au niveau du projet de loi n° 61.
• (10 h 20) •
Ceci dit, on a besoin d'une pièce
législative. La mairesse de Montréal appelait même, je pense, c'est hier ou
avant-hier, à un projet de loi pour contrecarrer l'opposition, là, qui avait
été faite de la part notamment de votre formation politique. Donc, oui, il va y
avoir... Il va y avoir une nouvelle mouture. Je veillerai à assumer pleinement
mes responsabilités à ce niveau-là. Mais, en même temps, il ne faudra pas
dépeindre le projet de loi et lui faire dire ce qu'il ne dit pas.
Mais au niveau de l'environnement, et ça,
on a eu l'occasion d'en parler au moment des crédits, actuellement, il y a
trois problématiques. Il y a effectivement une problématique au niveau du
personnel. Pour faire davantage d'évaluation, il faut davantage de monde. Il y
a eu plusieurs, et je ne dirai pas sous quelle administration, mais
l'administration qui nous a précédés a coupé beaucoup dans le budget à
l'Environnement. Conséquemment, des coupures de postes, ce qui n'aidait en rien
à faire son travail. Donc, depuis le dernier budget... En fait, pas le dernier,
dès l'avant-dernier budget, on a mis des sommes colossales pour engager de
nouvelles ressources. On parlait de plus ou moins 300 nouveaux ETC, là...
M. Charette : ...conséquemment
des coupures de postes, ce qui n'aidait en rien à faire son travail. Donc,
depuis le dernier budget, en fait, pas le dernier, dès l'avant-dernier budget,
on a mis des sommes colossales pour engager de nouvelles ressources. On parlait
de plus ou moins 300 nouveaux ETC, là, jusqu'à maintenant, effectifs à temps
complet. Ça, c'est une première problématique qui est en voie d'être corrigée.
La deuxième, elle est réglementaire. On
est, depuis un petit peu plus d'un an, à revoir toute une série de règlements
qui n'avaient pas été modernisés au fil des années. C'est une procédure qui
devrait normalement se compléter dans les toutes prochaines semaines. On a,
pour ainsi dire, terminé le travail à ce niveau-là. Donc, une meilleure réglementation,
qui n'affecte pas, encore une fois, les normes, les seuils, mais c'est
réellement pour une question d'efficacité. Ça aussi, on est en train d'y
travailler.
Et la troisième problématique, elle est
parfois législative, d'où le projet de loi qui a été déposé en juin et qui sera
revisité, là, je vais le souhaiter, personnellement, le plus rapidement
possible. Et regardez quels projets étaient concernés par ce projet de loi là,
tous des projets d'intérêt public. On parle d'écoles, on parle d'hôpitaux, on
parle de maisons des aînés, on parle de CHSLD, on parle, tantôt, de quelques
axes routiers. Je suis des Laurentides, je pourrais aisément vous parler de la
117, c'est une route, actuellement, qui est très, très accidentogène. Donc,
chaque année supplémentaire qu'on prend pour mieux l'aménager, ce sont malheureusement
des décès qui s'ajoutent. Donc, le défi, ce serait de voir quels sont ces
projets qui ne sont pas pertinents. Et, ma foi, il n'y en a pas beaucoup.
Et, encore une fois, quand on revient aux
principes de développement durable, moi, si je parle d'éducation, si je parle
de santé, si je parle de sécurité de la population, ce sont tous des objectifs
de développement durable.
M. Leitão : ...mais c'est une
position, à mon avis, un peu surprenante de votre part, parce que... de votre
part, je veux dire du gouvernement actuel, parce que tous ces projets-là sont nécessaires
et utiles, dans beaucoup de cas, le dossier d'opportunité n'a pas été fait,
mais bon, détail, mais l'évaluation environnementale doit être faite. Ce n'est
pas... vous savez, ce n'est pas... une évaluation environnementale en bonne et
due forme, ce n'est pas un truc pour empêcher la société d'évoluer, là, c'est quelque
chose qui doit être fait. Si on veut construire un hôpital dans une zone
humide, bien, on a besoin de l'hôpital, mais est-ce que c'est là, l'endroit le
plus indiqué pour construire cet hôpital-là? Donc, ce genre de réflexion, ce
n'est pas une perte de temps, ça doit se faire. Je suis d'accord avec vous que
certains... la réglementation doit être revue. Mais quand on va revoir cette
réglementation, on ne peut pas non plus s'attendre à ce que cela soit fait en
trois jours sur... en claquant les doigts. Ce sont des décisions importantes
qui vont avoir un impact sur la société québécoise pour les décennies à venir.
Donc, ce que je dis, c'est : Soyons prudents et...
M. Leitão : …la réglementation
doit être revue, mais quand on va revoir cette réglementation, on ne peut pas
non plus s'attendre à que cela soit fait en trois jours, en claquant les
doigts. Ce sont des décisions importantes qui vont avoir un impact sur la société
québécoise pour les décennies à venir. Donc, ce que je dis, c'est : Soyons
prudents.
Et, nous, pas seulement l'opposition
officielle, mais les trois partis d'opposition, nous étions contre le projet n° 61, tel que déposé à l'époque, parce qu'il allait beaucoup trop
loin et on n'avait pas assez de temps pour en discuter. J'espère que,
maintenant, avec la nouvelle version de 61, on aura tout le temps qu'il faut
pour l'évaluer convenablement. C'est tout.
M. Charette :
Peut-être rappeler mes collègues qu'on parle ici du projet de loi
n° 44, d'une part, mais je rassure aussi le collègue de l'opposition
officielle, le gouvernement prendra pleinement ses responsabilités.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre.
M. Leitão : Comme disait
l'autre : On verra. Merci. C'est tout.
M. Charette : Bon résultat.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, moi, j'ai
une question par rapport à un autre paragraphe, là, que celui que je parlais
dans le projet de loi, mais c'est très difficile, parce que là, j'écoutais
l'échange puis on parlait de la ligne bleue. Vous savez, la ligne bleue
existait… le prolongement, je veux dire, de la ligne bleue, ça existait bien,
bien, bien avant le projet de loi n° 61. Les deux… il n'y a pas de loi
naturelle, là, qui lie le projet de loi n° 61 avec le prolongement de la
ligne bleue. Donc, il est tout à fait possible de faire ce projet-là puis de ne
pas prendre le projet de loi n° 61 comme prétexte, de toute façon, il va
avoir des discussions plus tard, cette session.
Moi, ma question, c'est par rapport… quand
on dit, ça, c'est un élément qui n'est pas nouveau, là, qui était dans la loi,
c'est-à-dire de faire les consultations, les consultations, et de demander au
comité consultatif son avis sur les cibles par secteur que le ministre
détermine. C'est quoi, les autres… parce que je vais la lire, dans le fond, ça
va peut-être être plus simple : Il faut répartir cette cible en fixant des
cibles de réduction ou de limitation particulière pour les secteurs d'activité
qu'il détermine. On a la Politique de mobilité durable, il y a la Politique
énergétique où il y a des cibles.
C'est quoi, les autres secteurs, est-ce
qu'il y en a, par exemple, en agriculture? C'est quoi, les autres secteurs dans
lesquels il va solliciter l'avis du comité consultatif?
M. Charette : C'est à voir,
mais on sait déjà quels sont les secteurs où les émissions sont les plus
fortes. Transport, on le répète beaucoup; après, c'est la grande industrie;
agriculture, gestion des matières résiduelles sont aussi des secteurs qui
arrivent assez rapidement par la suite, mais on n'est pas du tout dans les
mêmes proportions, là, on est dans le 10 % et moins. Donc, ce sont des
évaluations qui se feront en temps et lieu.
Nous, on va mettre, sur la table, un
premier plan de mise en oeuvre qui répond déjà à un certain nombre de questions
dans chacun de ces domaines-là, plan de mise en oeuvre qui sera mis à jour
année après année. Donc, le comité consultatif sera naturellement libre et
habileté à nous accompagner dans cette démarche-là, à la commenter. Des avis
pourront être sollicités aussi…
M. Charette : ...dans chacun de
ces domaines-là, plan de mise en oeuvre qui sera mis à jour année après année.
Donc, le comité consultatif sera naturellement libre et habileté à nous
accompagner dans cette démarche-là, à la commenter. Des avis pourront être
sollicités aussi directement.
Mais l'erreur que l'on veut éviter, c'est
se donner un plan d'action sur 10 ans sans avoir la possibilité de l'améliorer.
On ne s'en cache pas, on l'a dit ouvertement, à sa présentation, nous aurons
identifié des mesures avec un pourcentage x de réduction d'émissions de gaz à
effet de serre. On ne présentera pas un plan d'action qui répondra à toutes les
questions, mais on a 10 ans pour le mettre à jour et le bonifier. Donc, c'est
là où le comité scientifique pourra aussi être précieux, là, dans ses conseils.
Mme Ghazal : Donc, juste pour
être certaine, dans le plan de mise en oeuvre pour différents secteurs, il va y
avoir des cibles, et c'est... donc, c'est avant le plan de mise en oeuvre,
avant de marquer ces cibles-là qu'il va y avoir des consultations, c'est-à-dire
qu'on va demander l'avis du comité consultatif. Parce que le plan de mise en
oeuvre va arriver bientôt, et le comité consultatif, le ministre dit que ça va
prendre du temps, donc juste comprendre la logique.
M. Charette : En fait, non,
non, je me suis peut-être mal exprimé, mais lorsqu'on déposera la politique-cadre
et son plan de mise en oeuvre, on va déjà se fixer des objectifs. Mais il ne
faut pas confondre objectifs avec cibles sectorielles, comme on peut
interpréter la signification, là, de cette expression-là, mais ce sont des objectifs.
Et le comité consultatif pourra, une fois cette balle-là mise au jeu, quoique
le comité consultatif ne sera peut-être pas constitué et opérationnel à ce
moment-là, mais dans l'avenir et dans le futur, étant donné que c'est un
exercice qui sera mis à jour à chaque année, c'est une expertise qui pourrait très
bien être sollicitée pour bonifier la démarche.
Mme Ghazal : Puis donc, comme
dans le plan de mise en oeuvre, ça va être écrit : Déterminer un objectif
de réduction pour l'agriculture, déterminer un objectif de réduction pour les
matières résiduelles. Est-ce que ça va être... pour la gestion des matières
résiduelles, est-ce que ça va être comme ça que ça va être écrit? Parce que, par
exemple, pour la Politique de mobilité durable, il y a des cibles. Ce n'est pas
nécessairement des cibles de réduction de GES, c'est des cibles d'électrification,
etc. La politique énergétique, par exemple, aussi, c'est la même chose,
réduire, là, la consommation de produits pétroliers, et tout ça. Les autres
secteurs, il n'y a pas ce genre de politique là. Est-ce que le gouvernement va
faire la même chose? Est-ce qu'il va faire, par exemple, une... Est-ce qu'il va
demander un avis du comité consultatif sur : Évaluez donc la Politique de
mobilité durable. Est-ce que... Est-ce qu'on doit la mettre à jour, par
exemple, même si elle est... ou elle ne bouge pas d'ici 2030?
En fait, je suis sûre que le ministre a
réfléchi à toutes ces questions-là, juste peut-être s'il pouvait expliciter le
résultat de ses réflexions.
• (10 h 30) •
M. Charette : Naturellement,
on ne peut pas tout dévoiler aujourd'hui vu que c'est une étape, là, qui est à
venir et qui va survenir assez rapidement, c'est une question de semaines. On
va avoir aussi des...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : …d'ici 2030. En
fait, je suis sûre que le ministre a réfléchi à toutes ces questions-là, juste
peut-être s'il pouvait expliciter les résultats de ses réflexions.
M. Charette : Naturellement,
on ne peut pas tout dévoiler aujourd'hui vu que c'est une étape qui est à venir
et qui va survenir assez rapidement, c'est une question de semaines. On va
avoir aussi des objectifs dans d'autres domaines, mais je ne peux pas me
risquer, ce matin, à les évoquer, je veux qu'on se concentre sur ce qui nous
réunit, mais oui, il y aura, dans d'autres domaines aussi, des objectifs,
tantôt au niveau agricole, tantôt dans d'autres secteurs aussi.
Mme Ghazal : Puis est-ce que,
par exemple, Politique de mobilité durable, Politique énergétique, est-ce
qu'on… le ministre va demander l'avis du comité consultatif ou ça, ce
paragraphe-là, ne touche pas ça? Moi, je pense que ça le touche, là.
M. Charette : En fait, comme
on l'a mentionné aux articles précédents, à partir du moment où le projet de
loi n° 44 est adopté, à partir du moment où il est pleinement en
opération, bien, il y a un rôle de coordination qui va revenir au ministre de
l'Environnement, et ce, de façon totalement transversale avec les autres
ministères. Donc, c'est une responsabilité qui sera assumée par la personne,
là, qui sera en poste au moment de l'entrée en vigueur du projet de loi,
notamment au niveau énergétique, au niveau des transports, au niveau des autres
secteurs également.
Mme Ghazal : Donc, le… c'est
parce que c'est lui qui va le déterminer, donc ça se peut qu'on les revoie, ça
se peut que non, on va voir, c'est-à-dire qu'on revoie la Politique de mobilité
durable. Moi, je pense que la réponse, c'est non. Je voulais juste que ça soit
dit parce qu'on est vraiment dans le sujet, là, c'est écrit, puis je pose une
question par rapport à l'amendement du ministre. Ça fait qu'il dit de… «pour
les secteurs qu'il détermine». Si je comprends bien, il va y avoir d'autres
secteurs qui vont être déterminés par le ministre, puis ça va être dans son
plan de mise en oeuvre, puis… mais la Politique de mobilité durable puis
Politique énergétique, on n'y touche pas.
M. Charette : En fait, il ne
faut pas nous prêter des intentions à ce niveau-là. La Politique de mobilité
durable avait été présentée par le précédent gouvernement qui avait produit un
très bon document, d'ailleurs, tous l'avaient salué, et ça a été fait
relativement… ce n'est pas un blâme, là, c'est, au contraire, des
félicitations, mais ça a été fait relativement à la fin du mandat. Donc, cette
politique-là devait maintenant être bonifiée, il fallait voir à y associer un
plan d'action.
Donc, nous, on est partis du travail qui
était fait, qui a été très bien fait. Et d'ailleurs, moi, à l'époque, j'étais
critique en matière de Transports, donc le député de Pontiac, je pense, la
circonscription, qui était ministre en titre. Je connais son prénom et son nom,
mais je ne veux pas le prononcer. Bref, j'avais pu le féliciter à ce moment-là.
Maintenant, il faut la bonifier, il faut lui donner un plan d'action, et le
dossier relève de l'actuel ministre des Transports, mais je participe à des
rencontres avec lui sur ces enjeux-là. Donc, il y a un rôle, là, qui est
pleinement assumé. Donc…
M. Charette : ...le féliciter à
ce moment-là. Maintenant, il faut la bonifier, il faut lui donner un plan
d'action, et le dossier relève de l'actuel ministre des Transports, mais je
participe à des rencontres avec lui sur ces enjeux-là. Donc, il y a un rôle,
là, qui est pleinement assumé. Donc, c'est une politique qui sera maintenue.
Il y a d'autres politiques qui vont voir
le jour. Et je ne veux pas révéler, là, de grands secrets. Je peux vous parler
au niveau de l'agriculture, notamment, parce que le collègue a déjà
publiquement confirmé la chose. Il présentera prochainement une politique au
niveau de l'agriculture locale, pour développer des marchés locaux, pour
encourager, enfin, je pense qu'il... dans son titre, c'est au niveau de
l'agriculture durable. Mais pourquoi parler d'agriculture durable? C'est pour
pouvoir mieux alimenter les marchés locaux, c'est... Donc, c'est, oui, piloté
par un collègue, celui en charge de l'agriculture, mais on est comme cabinet,
comme gouvernement, impliqué dans la démarche aussi.
Donc, il va y avoir d'autres... Donc, la
prochaine à venir dans le calendrier, je ne peux pas... et je ne le sais même
pas moi-même, là, pour ce qui est des autres ministères, mais celle sur
l'agriculture durable, là, elle est attendue dans un avenir relativement
rapproché.
Mme Ghazal : Oui, j'ai fait
les crédits avec le ministre de l'Agriculture puis il nous en parlait beaucoup.
Les attentes sont grandes. Donc, c'est sûr qu'il va y avoir une politique pour
l'agriculture durable. Les autres sujets vont venir. Et il va avoir... il n'y
aura pas encore des cibles, mais éventuellement, il y aura des cibles, des
cibles sectorielles.
M. Charette : À partir du
moment où il y a une politique, on va pouvoir atteindre certains résultats,
certains objectifs. Un autre dossier — puis, on l'a évoqué très, très
rapidement, je pense, au moment des crédits, mais qui relève directement de
l'environnement — on va, dans les prochains mois, renouveler la
stratégie gouvernementale en matière de développement durable. On va parler de
marché public. On va parler de toutes ces questions-là. À chacune des fois, il
y aura aussi des objectifs que l'on va viser pour... et se donner les moyens
surtout de les atteindre par la suite.
Donc, on a parlé de mobilité, on a parlé
d'agriculture, stratégie gouvernementale de développement durable, donc, dans
la prochaine année, il y aura plusieurs mesures, là, qui viendront s'ajouter.
Et à chacune des fois, certains diront : Oui, mais quand on parle de
développement durable ou quand on parle d'agriculture durable, est-ce qu'on
s'éloigne un peu de l'environnement? Non, on ne s'en éloigne pas. Au contraire,
c'est une façon de s'améliorer et de travailler certaines pratiques. À partir
du moment où on favorise un marché de proximité, bien, ça vient nous aider dans
notre lutte aux émissions de gaz à effet de serre aussi.
Mme Ghazal : Puis, une
dernière question : Est-ce que le ministre, quand il discute de tout ça
avec ses collègues, est-ce que, des fois, sans avoir pris de décision ou en
étant toujours contre... est-ce que la question du budget carbone est abordée
ou pas du tout, comme moyen?
M. Charette : C'est-à-dire,
honnêtement, en toute franchise...
M. Charette : ...de gaz à effet
de serre aussi.
Mme Ghazal : Puis une dernière
question : Est-ce que le ministre, quand il discute de tout ça avec ses collègues,
est-ce que, des fois, sans avoir pris de décision ou en étant toujours
contre... est-ce que la question du budget carbone est abordée ou pas du tout,
comme moyen?
M. Charette : C'est-à-dire, honnêtement,
en toute franchise, on n'aborde pas ces sujets-là dans une perspective de
budget carbone. On sait qu'il y aura un impact positif au niveau de nos
émissions. Donc, non, on ne fait pas de lien avec un budget carbone et ses
différentes politiques, là, tout en étant pleinement conscients qu'au niveau de
nos objectifs globaux de réduction ça va nous aider à aller dans la bonne
direction.
Mme Ghazal : Très bien. Je
vais revenir sur le budget carbone d'autres fois. On aura l'occasion.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ma question pour le ministre, donc. Comme mon collègue le
député de Robert-Baldwin, donc, on est d'accord avec cet amendement, mais ma
question, donc... Le 37,5 %, je sais d'où est-ce que ça vient, mais le
projet de loi, il dit que, pour la fixation des cibles, le gouvernement prend
en compte notamment, et je vais sur le 2°, l'évolution des connaissances
scientifiques. Je... Est-ce que le ministre peut nous dire, par exemple, là,
sur l'évolution... un état... faire un état des lieux sur l'évolution des
connaissances scientifiques en lien avec le 37,5 % actuellement? Est-ce
que c'est ce que la science nous recommande?
M. Charette : En fait, quand
on fait référence à la science... il y a d'ailleurs plusieurs articles qu'on a
adoptés qui vont dans ce sens-là... c'est une science qui évolue extrêmement
rapidement. Donc, il y a sans doute des moyens qui vont nous aider à atteindre
notre cible en 2030, bien que ce soit demain, des moyens qui n'existent pas
encore aujourd'hui, là. C'est dire à quel point cette science-là va nous aider
rapidement. Mais cette science-là nous commande et nous demande de prendre des
moyens ambitieux pour réduire nos émissions. Parce que cette même science nous
dit aussi que les impacts sur notre environnement seront importants si on n'y
accorde pas l'importance qui se doit.
Mais la science, elle évolue. Elle sera
prise en considération, là, peu importe dans quelle direction elle nous mènera.
La semaine dernière, aux crédits, je parlais — et là je ne l'ai pas
sous les yeux — d'un nom de gaz que je ne pourrais même pas relire si
je ne l'avais pas sous les yeux, tellement le nom est complexe à prononcer.
Mais la science, sur les gaz, a aussi évolué. Avec notre collègue, avant votre
arrivée parmi nous, avec la collègue de Maurice-Richard, on avait
parlé de différents gaz aussi. Et dans certains cas, on se rend compte qu'un
gaz est plus problématique qu'on ne le pensait au départ, et c'est ce qui nous
amène à réviser son impact, son impact dans le temps, par le passé.
Donc, la science sera tout le temps au
coeur de la démarche. C'est la raison pour laquelle on parle d'un comité
scientifique indépendant, donc, un comité qui sera majoritairement composé de
scientifiques. Donc, c'est un éclairage qui...
M. Charette : ...nous
amène à réviser son impact dans le temps par le passé. Donc, la science sera tout
le temps au coeur de la démarche. C'est la raison pour laquelle on parle d'un
comité scientifique indépendant, donc un comité qui sera majoritairement
composé de scientifiques. Donc c'est un éclairage qui sera toujours au coeur de
notre analyse comme gouvernement.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, ce que je comprends, je comprends qu'en 2020, donc, au
moment où nous étudions ce projet de loi là, donc, les experts scientifiques,
selon vous, sont d'accord avec l'objectif du 37,5 %.
M. Charette :
C'est-à-dire, c'est un domaine qui... Pour ce qui est de la cible au Québec, je
pense que tout le monde reconnaît que la marche pour y arriver, elle est
ambitieuse. Certains souhaiteraient qu'elle soit plus ambitieuse, d'autres, et
même dans le milieu scientifique, souhaiteraient qu'elle soit moins ambitieuse.
D'autres s'en confortent compte tenu de l'état où nous en sommes, mais je ne
pense pas que ce soit un domaine qui puisse faire l'unanimité. Donc, des avis à
ce sujet-là, même au niveau de la consultation pour le projet de loi
n° 44, certains disaient : On aimerait que ça soit plus, mais on est
tellement loin de notre objectif que ce sera déjà un très gros défi d'y
arriver. Mais certains... La référence la plus extrême que j'ai en tête, je ne
qualifierais pas la personne qui a fait cette référence-là de scientifique,
mais on a même entendu un souhait d'aller jusqu'à 65 % de réduction d'ici
2030.
• (10 h 40) •
Donc, des points de vue sur la hauteur de
la cible, je ne pense pas qu'il y ait d'unanimité possible. Il y a un grand,
grand et large consensus par contre autour de la cible de 37,5 %. Et c'est
ce consensus-là qu'on vient confirmer à travers l'inscription en bonne et due
forme dans la loi... dans le projet de loi n° 44.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement du ministre à l'article 17? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'amendement... l'article... l'amendement à l'article 17 tel qu'amendé est
adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix
: Sur
division.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, l'amendement est adopté sur
division.
Mme Ghazal : ...je
comprends.
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est bon?
Mme Ghazal : En fait,
c'est «appel nominal» que je disais, mais c'est correct. C'est bon.
La Présidente
(Mme Grondin) : Vous souhaitiez l'appel nominal sur
l'amendement? C'est ça que vous souhaitiez?
Mme Ghazal : Oui. Oui,
oui. J'aime mieux. Oui, oui. C'est ça que je voulais dire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la secrétaire.
M. Charette : On ne prend
pas de chance, on y va avec elle.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour...
Mme Ghazal : ...oui, oui, oui,
j'aime mieux. Oui, oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, madame la...
Mme Ghazal : C'est ça que je
voulais dire.
M. Charette : On ne prend pas
de chance, on y va avec...
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: M.
Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M.
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M.
Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon :
Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 17, tel
qu'amendé, est adopté. Nous revenons à... L'amendement est adopté. Merci. Nous
revenons à l'article 17 tel qu'amendé. Madame... Attendez. Attendez. Mme la
députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Bien heureuse de prendre part à cet important projet de loi au
nom de mon collègue. En fait, j'aimerais déposer un amendement. Donc, j'en
ferais, après, l'explication, l'argumentaire. Est-ce que j'en fais la lecture
tout de suite, Mme la Présidente? On ne passe pas... j'imagine qu'il n'y a pas
de... on ne passe pas l'amendement papier?
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous proposez un nouvel amendement, c'est ça?
Mme Perry Mélançon : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ce qu'on va faire, c'est qu'on... Vous l'avez
transmis à la secrétaire?
Mme Perry Mélançon : Ça a été
fait, oui. Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on va suspendre les travaux quelques minutes.
Mme Perry Mélançon : Parfait.
(Suspension de la séance à 10 h 44)
(Reprise à 10 h 49)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous reprenons les travaux. Mme la députée de Gaspé, je vois que vous
souhaitiez insérer un article 17.1.
Mme Perry Mélançon : Oui,
c'est ça, mais on va y revenir.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ce que nous allons faire, nous allons d'abord
adopter l'article 17 et, par la suite, nous pourrons procéder avec votre amendement
à l'article 17.1.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 17? Oui, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. En fait, je voulais me donner le temps de réfléchir avant de
soumettre le mien, mais vu que maintenant, on va le régler, moi, j'en ai un.
J'ai fait le débat avec le ministre, c'est par rapport à 2050 et par rapport au
fait... Moi, je demeure convaincue, il n'a pas réussi à me convaincre sur le
fait qu'il n'y a pas moyen, la procédure est cannée, on ne peut rien faire, on
va attendre maintenant de travailler sur 2030 pour... On aura 2050, c'est beaucoup
plus loin, étant donné que lui-même, et le ministère, est très fier de dire
qu'en 2050, on s'est fixé un objectif, etc.
Donc, mon amendement a été envoyé ou est
en train de l'être, là, mon sous-amendement, je veux dire... non, c'est mon amendement
pour l'article 17. Donc, il va être envoyé puis ça va être assez court
puisqu'on a déjà eu le débat.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous ne l'avons pas reçu.
Mme Ghazal : Il est en train
d'être envoyé.
La Présidente (Mme
Grondin) : On va suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 50)
(Reprise à 10 h 58)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. Mme la députée de Mercier,
vous déposez un amendement à l'article 17 qui est déjà amendé. Donc, je vous
invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Très bien, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc : L'article 17 du projet de loi est
amendé par l'insertion, après les mots «qui ne peut être inférieure à 37,5 %»,
des mots «de réduction en 2030. Le gouvernement fixe également par décret une
cible de réduction pour 2050 en visant au minimum la carboneutralité.».
Donc, comme je le mentionnais tout à
l'heure j'espère que... je ne sais pas si c'est parlementaire de dire ça,
j'espère que le ministre ne pognera pas les nerfs parce que j'ajoute encore cet
élément-là. Je l'ajoute parce que c'est un élément qui est fondamental.
On a eu les discussions. Il est tellement
fondamental qu'avant même qu'on commence à parler du projet de loi, qu'on
commence à l'ouvrir, le ministre et son sous-ministre adjoint ont déposé un document
pour justifier le 37,5 %, ils voulaient qu'on prenne... on a discuté
pendant longtemps pour discuter de leur document. Moi, j'en ai déposé un,
plusieurs jours plus tard, document qui explique le point de vue sur la
carboneutralité mais même aussi le 37,5 %. Mais mon amendement ne vient
même pas toucher le 37,5 %.
Peut-être que le ministre va arguer des
technicalités : Oui, mais c'est... la procédure est déjà là, etc. Souvent,
quand on amène des amendements puis que le ministre a une volonté politique de
les adopter, ces technicalités-là, on passe par-dessus puis il met à profit ses
juristes pour bien les régler. Donc, c'est vraiment une question plus
fondamentale de désaccord. Et c'est tout à fait correct, c'est pour ça que nous
ne sommes pas dans le même parti politique.
Et, tout à l'heure, j'avais un sourire en
coin quand j'entendais les échanges entre le Parti libéral et le ministre se
féliciter quasiment sur le fait qu'on a un retard au Québec et que c'est pour
que 37,5 %, bien, qu'est-ce que tu veux, c'est ça qui est raisonnable,
c'est vers ça qu'il faut aller parce qu'on est en retard, au lieu de
dire : Bien, qu'est-ce que la science demande? Qu'est-ce que nos
engagements internationaux demandent?
• (11 heures) •
Donc, moi, j'invite... Je ne vais pas
repasser par-dessus ce document-là que j'avais présenté où on parle de notre
engagement pas par rapport à notre retard puis par rapport au fait qu'on n'a
rien fait, mais par rapport à notre responsabilité envers... dans le monde, par
rapport au fait qu'on a déjà une énergie qui devrait nous mettre en avance dans
les résultats, ce qui n'est pas le cas, donc, à cause d'un manque de volonté politique
que le ministre et ce gouvernement, là, nous disent qu'ils veulent aller de
l'avant...
11 h (version non révisée)
Mme Ghazal : …envers… dans le
monde, par rapport au fait qu'on a déjà une énergie qui devrait nous mettre en
avance dans les résultats, ce qui n'est pas le cas, donc, à cause d'un manque
de volonté politique que le ministre et ce gouvernement, là, nous disent qu'ils
veulent aller de l'avant quand on a des projets réels de transport en commun, parce
qu'on le sait que le transport, c'est le nerf de la guerre pour la réduction
des émissions de gaz à effet de serre, bien, ce n'est pas le ministre qu'on
entend, mais son boss, le premier ministre, qui tergiverse par rapport au
tramway, la ligne bleue, etc. Alors que quand il s'agit de projets routiers
qui, eux, continuent à émettre plus de gaz à effet de serre, c'est sûr… ça, ça
va sur des roulettes, donc c'est sûr qu'on ne s'en va pas vers la bonne
trajectoire et c'est pour ça que 2050, ça a l'air loin, mais ce n'est pas si
loin que ça.
2030… quand on a parlé de 2020, avant,
2030 avait l'air loin, puis là, aujourd'hui, on a l'impression qu'on est
presque rendus. C'est comme ça qu'il faut réfléchir, à plus long terme. C'est
notre responsabilité et c'est pour ça que j'amène cet amendement-là et que
j'invite les gens qui écoutent la commission et qui sont intéressés à voir
toute la… c'est un rapport de … sur la contribution juste. Le ministre aime
beaucoup quand on parle de transition juste, il y a aussi une contribution
juste du Québec par rapport à l'effort mondial pour la réduction des gaz à
effet de serre.
Il est possible de donner un coup de barre
et il n'aime pas opposer l'économie et l'environnement. Tout à fait, il ne faut
pas les opposer. C'est comme dire qu'augmenter notre ambition ou avoir une
ambition pour 2050, on est en train de mettre en ruines l'économie, pas du
tout. C'est… au contraire, c'est une façon pour lui aussi de les opposer, alors
que ça ne devrait pas être le cas.
Donc, voilà. Voilà l'amendement que
j'ajoute, simplement de réfléchir à 2050 dès aujourd'hui et j'aimerais
l'entendre, mais j'aimerais aussi entendre mes collègues sur 2050. Est-ce que
c'est un horizon dont on devrait réfléchir maintenant? Parce que le ministre,
quand j'ai posé la question, il a dit : Oui, oui, oui, mais je ne peux pas
vous dire quand, à un moment donné, là, on a trop de pain sur la planche, on va
réfléchir… ça plus tard. Même si dans ses communications et ses communiqués, il
a une grande fierté de dire qu'on veut… de mettre la cible de 2050 par rapport
à notre engagement international. Donc voilà mon amendement, je n'en dirai pas
plus à moins que le ministre dise quelque chose qui me pique et que là, j'aie
envie de revenir. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : …très, très
bref. D'entrée de jeu, je dirai que c'est un amendement, là, qui est
irrecevable pour plusieurs raisons, mais je ne répéterai pas tout ce qui a été
mentionné tout à l'heure. Peut-être juste inviter la collègue, que j'estime
beaucoup, à faire attention à ses affirmations. Je n'ai pas voulu faire d'appel
au règlement lorsqu'elle prenait la parole, mais tous ses propos… toutes les
intentions qu'elle nous prêtait à l'égard de la ligne bleue, du tramway, un,
c'est foncièrement faux et je ne pense pas que ça nous aide à avancer le débat.
Et, de façon très, très succincte, je
dirai : L'amendement tel que proposé ferait en sorte qu'il n'y ait pas de
consultation publique. Je ne sais pas, pour Québec solidaire, quelle est
l'importance de consulter le public, mais pour nous c'est important…
M. Charette : ...un, c'est
foncièrement faux, et je ne pense pas que ça nous aide à avancer le débat. Et, de
façon très, très succincte, je dirai : L'amendement tel que proposé ferait
en sorte qu'il n'y ait pas de consultation publique. Je ne sais pas, pour Québec
solidaire, quelle est l'importance de consulter le public, mais pour nous c'est
important. Ça nous éviterait une commission parlementaire. Je ne sais pas, pour
Québec solidaire, si c'est important, des commissions parlementaires, mais pour
nous ça l'est.
Donc, non. L'amendement, à nos yeux, est tout
simplement irrecevable.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, parfait. Est-ce
qu'il y a d'autres... Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, je suis très,
très contente d'entendre le ministre dire qu'il trouve que c'est très
important, les consultations, que c'est très important, les commissions, puis
qu'il ne compte pas continuellement les heures qu'on passe en commission pour
parler d'un projet de loi important. Ça, j'apprécie, je vois qu'il y a comme
une avancée dans le débat. De toujours ramener qu'on passe trop de temps ici
puis qu'on a des discussions, des fois, on se sent comme si ce n'était pas
pertinent, ce qu'on amène comme discussions, alors que c'est fondamental.
Puis, moi, je ne prête pas de mauvaises
intentions. Ce que je dis, c'est que c'est des faits. On lie le projet de la
ligne bleue au projet de loi n° 61, alors que le
projet... le prolongement de la ligne bleue existe depuis 40 ans, puis le projet
de loi n° 61 a été soumis uniquement au printemps
dernier. Donc, c'est juste un fait.
Le tramway, le dépassement de coûts, on
n'en revient pas, alors que j'ai eu la discussion aussi avec le ministre des
Transports aux crédits, alors que pour ce qui est du troisième lien, combien ça
coûte, on ne le sait pas, peut-être 4 milliards, peut-être plus, etc.,
mais on va de l'avant quand même. Ce sont des faits, ce ne sont pas des
intentions, c'est une réalité qu'on voit. Donc, je fais juste la mettre en
lumière.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais juste rassurer notre collègue de Mercier que
notre formation politique s'est déjà prononcée. Notre nouvelle cheffe s'est
déjà prononcée publiquement que, nous aussi, nous pensons que le Québec devrait
avoir comme cible à long terme la carboneutralité en 2050. Donc, nous sommes à
la même place.
Donc, cet amendement, écoutez, on aurait
pu le formuler un peu différemment, mais, certainement, l'esprit de l'amendement,
nous sommes en faveur, nous nous sommes déjà prononcés là-dessus. Nous sommes d'accord.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres
interventions? Donc... Oui, Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Si mon
opinion peut avoir une influence positive sur le ministre, bien, je pense que
mon... on verra que mon amendement va aller dans ce sens-là, peut-être
différemment, un peu, quand même, là, mais j'irais... je vote très certainement
pour l'amendement de ma collègue de Mercier.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article
17 est adopté?
Mme Ghazal : Vote par appel
nominal.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Mme la députée de Mercier souhaite un vote par
appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
La Présidente
(Mme Grondin) : ...17 est adopté?
Mme Ghazal : Vote par
appel nominal.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de Mercier souhaite
un vote par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes).
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Contre.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 17
est rejeté. Nous revenons à l'article 17. Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 17 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 17, tel qu'amendé,
est adopté? Donc, il est adopté.
Une voix
: Sur division.
La Présidente
(Mme Grondin) :Sur division.
Nous revenons... Donc, nous allons donc
poursuivre. Mme la députée de Gaspé, vous proposiez un amendement à la suite.
Donc, l'article 17.1. Tout le monde a eu... a en mains cet amendement,
cette proposition d'amendement. Je vous invite à en faire la lecture, s'il vous
plaît.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Alors, article 17.1 : Insérer, après l'article 17
du projet de loi, l'article suivant :
17.1. La Loi sur la qualité de
l'environnement est modifiée par l'insertion, à la suite de l'article 46.4,
des articles suivants :
«46.4.1. Le ministre prépare annuellement
un budget carbone qui indique la quantité maximale d'émissions de gaz à effet
de serre autorisée pour l'ensemble du Québec au cours de la prochaine année,
laquelle ne peut être supérieure à celle prévue pour l'année en cours. Le budget
carbone doit prendre en considération tous les gaz à effet de serre et
inclure :
«1° L'inventaire des émissions de gaz à
effet de serre de l'année précédente;
«2° Un rapport de suivi de la mise en
oeuvre du plan d'action en vigueur comprenant :
«a) une évaluation de l'efficacité des
mesures prises;
«b) des propositions d'actions à prendre
pour améliorer l'efficacité des mesures prises;
«Le rapport prévu à l'article 45 de
la Loi sur le vérificateur général (chapitre V-5.01) doit être joint au
budget carbone.
«Le ministre dépose le budget carbone à
l'Assemblée nationale au plus tard le 31 décembre de chaque année ou, si
elle ne siège pas, à la date de la reprise de ses travaux.
«Le ministre transmet le projet de budget
carbone au Commissaire au développement durable au plus tard un mois avant la
date prévue pour le dépôt du budget carbone à l'Assemblée nationale afin de
permettre à ce dernier de préparer le rapport prévu à l'article 45 de la
Loi sur le vérificateur général.»
Alors, oui. Ah! il reste un bout. Oups!
Pardon. Je poursuis :
«46.4.2. Le budget carbone est adopté
après consultation du comité consultatif sur les changements climatiques. Si
l'avis du comité consultatif sur l'établissement du budget...
Mme Perry Mélançon :
...alors...Ah! Il reste un bout, oups, pardon. Je poursuis.
46.4.2 Le budget carbone est adopté après
consultation du comité consultatif sur les changements climatiques. Si l'avis
du comité consultatif sur l'établissement du budget carbone n'est pas suivi, le
ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
doit motiver par écrit ce choix.
46.4.3 Le comité consultatif sur les
changements climatiques et le gouvernement prennent en compte les critères
suivants dans l'établissement d'un budget carbone :
a) les connaissances scientifiques sur les
changements climatiques;
b) la technologie pertinente au changement
climatique;
c) les conséquences sociales;
d) les conséquences économiques;
e) les conséquences fiscales;
f) la politique énergétique;
g) la prise en compte des émissions liées
à l'aviation internationale et au transport maritime international.
• (11 h 10) •
46.4.4 Le budget carbone doit être
respecté en priorisant le contrôle des émissions domestiques de gaz à effet de
serre sur le territoire du Québec.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée, je vous invite. Est-ce que
vous souhaitez votre proposition?
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait, sans en faire l'argumentaire complet, là, que je pense que mon collègue
de Jonquière a déjà bien exposé au ministre à l'article 1 d'ailleurs, et je
pense qu'il y a cette proposition-là depuis au moins un an déjà. C'est quand
même l'occasion... l'opportunité — moi, je pense que c'est une
opportunité — que le ministre doit saisir d'inclure dans son projet
de loi le budget carbone.
Peut-être que je rappellerais rapidement
que ça permettrait certainement au Québec de mieux faire le suivi de
l'évolution des gaz à effet de serre puis de façon plus rigoureuse, on
pourrait, là, atteindre nos cibles et s'assurer, parce que je pense que là,
dernièrement... Bien, les dernières données datent de 2017, alors ce budget
carbone là nous permettrait certification une meilleure reddition de comptes de
la part du ministre. Et avec cette responsabilité qu'il aurait, d'établir des
cibles de réduction des GES à chaque année, bien ça justifie... il devrait se
justifier publiquement lorsque cette cible-là n'est pas atteinte.
Alors, je pense que ce serait une très
belle avancée au Québec que d'avoir à chaque année des données fiables, des
données qui assurent un meilleur suivi de cet objectif-là qu'on a tous
d'atteindre les cibles en matière de de gaz à effet de serre. Alors, c'est un
outil qui est souhaitable pour le Québec et pour qu'on puisse devenir un
véritable leader dans la décarbonisation de notre société. Alors, je pense que
mon argumentaire rejoint celui de mon collègue qui en a fait mention à
plusieurs reprises. Et j'espère que le ministre est prêt à faire preuve de ce
leadership que son projet de loi soit plus ambitieux encore qu'il l'est
présentement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Très brièvement,
et je n'en tiens pas rigueur à la collègue, là, encore une fois, que j'apprécie
au demeurant, peut-être ne le sait-elle tout simplement pas, mais exactement le
même...
Mme Perry Mélançon : ... et que
son projet de loi soit plus ambitieux encore qu'il ne l'est présentement.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Très brièvement,
et je n'en tiens pas rigueur à la collègue, là, encore une fois, que j'apprécie
au demeurant, peut-être ne le sait-elle tout simplement pas, mais exactement le
même amendement avait été déposé à l'article 1 à quelques mots près. On a
eu tout le débat et tout le temps nécessaire à ce moment-ci. Donc, pour cette
raison, on n'y accordera pas, de notre côté, davantage de temps. Tout
l'argumentaire a été partagé au moment de l'article 1.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...la députée.
Mme Perry Mélançon : C'est
vraiment dommage, Mme la Présidente, parce que, là, premièrement, on dit que l'article
a été présenté à l'article 1 alors que c'est faux, parce qu'après, on
dit : À quelques mots près. Donc, on essaie de jouer avec la réalité, la
vérité. Et c'est dommage parce qu'on dit qu'on n'accordera pas plus de temps à
une proposition qui serait majeure dans l'évolution de ce virage vert là qu'on
essaie d'emprunter.
Moi, je disais tout à l'heure, d'entrée de
jeu, que je suis très contente de siéger pour une première fois sur le projet
de loi parce qu'effectivement, c'est un dossier qui nous concerne tous, tous
les parlementaires, tous les partis, et qu'on doit le travailler de fond.
Alors, oui, la proposition a déjà été faite par mon collègue, mais je pense que
là, c'est l'occasion, la dernière occasion dans ce projet de loi là de
l'inclure le budget carbone. Alors d'accorder ce temps-là... que le ministre
accorde ce temps-là, ce serait d'accorder l'importance que mérite tout l'objectif
de réduction des gaz à effet de serre. Alors, je pense qu'il faudrait accorder
ce temps-là à cette proposition-là et à mon amendement. Alors, je retends la
main au ministre et lui demande de faire preuve de leadership et d'accepter la
proposition d'ajouter un budget carbone à ce projet de loi là pour le rendre
encore plus ambitieux.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée.
M. Charette : Très brièvement,
le débat a largement eu lieu. J'ai la version qui a été déposée précédemment
qui a été dûment battue. Presque mot pour mot, on retrouve les mêmes
propositions, la même formulation. Donc, pour nous, le débat a eu lieu et on se
retrouve avec un système, pour nous, qui est nettement plus performant que
celui proposé par le Parti québécois.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée,
souhaitez-vous poursuivre?
Mme Perry Mélançon : Bien, je
suis quand même très contente d'apporter cet amendement-là, même si on dit du
côté du gouvernement que le débat a déjà largement eu lieu, parce que, pour
moi, c'est insensé que cette mesure-là soit rejetée catégoriquement. C'est
n'est même pas : Ah! bien, ça pourrait être intéressant, laissez-moi
vérifier de mon côté avec les fonctionnaires liés au projet de loi. C'est
vraiment catégoriquement : Un budget carbone, ça ne servirait à rien,
alors que ça donne de l'imputabilité et une responsabilité au ministre et au gouvernement.
Et là je ne parle pas juste du ministre actuel, mais de tous les prochains ministres
qu'il y aura...
Mme Perry Mélançon : ...les
fonctionnaires liés au projet de loi, c'est vraiment catégoriquement : Un
budget carbone, ça ne servirait à rien, alors que ça donne de l'imputabilité et
une responsabilité au ministre et au gouvernement. Et là je ne parle pas juste
du ministre actuel, mais de tous les prochains ministres qu'il y aura qui
occuperont cette fonction-là dans les prochaines années. Alors, je pense qu'il
faut lui accorder de l'importance, à ce genre de mesure là.
Et, bien, je suis déçue, c'est certain,
d'entendre la réponse et le manque de considération d'une proposition aussi
importante. Donc, on en aura au moins le coeur net sur les intentions du
ministre, et c'est très dommage. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de
Robert-Baldwin, et, par la suite, ce sera Mme la députée de Mercier.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Alors, nous aussi, nous trouvons que cet amendement est très
intéressant, qu'il y a là quelque chose qu'on devrait poursuivre, l'idée d'un
budget carbone. Est-ce que nous, on aurait préparé cet amendement tel quel?
Probablement pas... certaines choses qu'on aurait souhaité exprimer
différemment, mais l'idée, le concept d'avoir un budget carbone annuellement et
qu'on en discute, de ce budget carbone, à l'Assemblée nationale, cette idée est
très intéressante.
Et franchement je suis convaincu que cela
viendra. Ça ne se fera pas ici, de toute évidence, le gouvernement ne semble
pas ouvert à cette possibilité, mais vous pouvez être certains que cette idée
va continuer de cheminer, et vraiment je suis convaincu que, d'ici un an, d'ici
deux ans, on fera ça. Parce que c'est la chose à faire, c'est... si on est
sérieux. M. le ministre l'a dit lui-même, que l'effort demandé pour atteindre
nos cibles est un effort colossal, donc, pour y arriver, il va falloir qu'on
adopte un peu la même procédure qu'on a pour les finances publiques, d'avoir un
budget annuel pour nous servir de guide à moyen terme. Un budget carbone, à mon
avis, c'est inévitable, ça arrivera. De toute évidence, ça n'arrivera pas ici
et maintenant, mais je suis convaincu que ça arrivera, parce qu'il faut que ça
arrive pour qu'on atteigne nos cibles de réduction des gaz à effet de serre.
Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, madame... Vous avez terminé, M. le député,
oui? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, je veux
juste savoir, parce que ça fait un bout de temps qu'on en parle, c'est vrai,
puis, dans le fond, de... Dire que, ah! ça a déjà été proposé tel quel, ce
n'est pas vraiment un argument fort pour être contre le budget carbone. Mais
moi, je suis convaincue que le ministre y réfléchit quand même, je suis
convaincue parce que c'est un sujet quand même important, dont on discute
beaucoup, et même des organismes avec qui il dit souvent qu'il est en
discussion régulière, et tout ça, toutes sortes d'organismes en ont parlé aussi
puis l'ont présenté... de prendre exemple sur les autres pays.
Donc, je veux savoir, est-ce que le
ministre, lui, il est contre le budget carbone, de l'inclure dans le projet de
loi...
Mme Ghazal : …et même des
organismes avec qui il dit souvent qu'il est en discussion régulière, et tout
ça, toutes sortes d'organismes en ont parlé aussi puis l'ont présenté, de
prendre exemple sur les autres pays. Donc, je veux savoir, est-ce que le ministre,
lui, il est contre le budget carbone, de l'inclure dans le projet de loi, ou il
pourrait dire : Bien, on a une boîte à outils. Il y a le PEV, il y a le
plan de mise en oeuvre, il y a des politiques de mobilité durable, d'autres…
l'inventaire, toutes sortes de mécanismes puis, dans cette boîte à outils,
pourquoi ne pas en ajouter un? Et c'est ce qui est proposé par l'amendement, c'est-à-dire
le budget carbone, un de plus. Peut-être que le ministre, il dit :
C'est un outil intéressant, j'ai envie de l'utiliser, mais je ne le mettrai
dans la loi, peut-être une sorte de projet pilote pour l'utiliser. Est-ce qu'il
y a cette réflexion-là de la part du ministre par rapport à cet outil-là? Puis
est-ce qu'il serait prêt à l'utiliser sans que ce soit dans le projet de loi,
par exemple?
M. Charette : Je veux
mentionner que j'ai déjà répondu à la question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, je suis sûre
que si le ministre a vraiment, vraiment écouté ce que je disais, il aurait aimé
y répondre. Ce que je suis en train de dire, c'est de dire… je suis certaine
qu'il y a déjà réfléchi. Est-ce que le fait qu'il soit dans le projet de loi qu'il
dit non? Est-ce qu'il serait prêt à dire, par exemple, à dire : Bien, je
l'utiliserai comme outils, sans qu'il soit dans le projet de loi ou sans que ce
soit une obligation, par exemple? Est-ce qu'il aurait eu, au moins, cette
ouverture, ou si c'est le pire outil qui n'a jamais existé sur la Terre, donc
je ne veux pas y toucher?
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Je suis sans
voix, comme le ministre. Mais je n'en reviens pas, je veux dire, on est exactement
dans le sujet. Donc, le seul argument, M. le ministre ne veut pas parler puis
il boude, parce que ça fait deux fois qu'on amène…
M. Charette : …si, moi-même,
j'utilisais les termes qu'elle emploie à répétition à mon endroit…
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est ça. Je vous invite…
M. Charette : …bonniches et
autres, elle serait la première offusquée. Donc, un appel au règlement cette
fois-ci. Je ne boude pas. Je suis, au contraire, de très bonne humeur. J'invite
la collègue à lire l'amendement qui avait été déposé par le Parti québécois à
l'article 1. On y trouve essentiellement mot pour mot plusieurs passages. On
l'a eu, ce débat-là, donc on l'a eu.
À la question de la collègue, je vais
faire exception, je vais y répondre très, très rapidement. Ce sera peut-être un
élément à considérer dans le futur, mais, actuellement, nous avons suffisamment
d'éléments pour opérer. On ne se sent pas brimé dans notre action sans cet
outil-là. Donc, retournons sur les propos passés, qu'elle aille voir dans les
galées, et cette réponse-là avait été donnée et cet amendement-là avait été
débattu.
Donc, je ne boude pas, au contraire, je
suis d'une humeur, ma foi, contagieuse, mais on va espérer pour avancer plus
rapidement et pas répéter tout le temps ce qui a déjà été mentionné.
Mme Ghazal : Parce que la
discussion, quand on l'a, évolue avec le temps, donc, moi, ce que je demandais,
c'était… là j'entends quelque chose de peut-être…
M. Charette : ...je ne boude
pas, au contraire, je suis d'une humeur, ma foi, contagieuse. Mais on va
espérer pouvoir avancer plus rapidement et ne pas répéter tout le temps ce qui
a déjà été mentionné.
Mme Ghazal : ...parce que la
discussion, quand on l'a, elle évolue avec le temps. Donc, moi, ce que je
demandais, c'était... Puis là j'entends quelque chose de peut-être
nouveau : Oui, on pourrait l'utiliser, mais peut-être pas dans le projet
de loi actuellement ou pas tout de suite. Donc, est-ce que je sens, comme, une
petite évolution peut-être? Moi, c'est ce que j'entends. Peut-être que je me
trompe, je ne me rappelle pas mot à mot de ce qui a été dit, mais c'est ce que
j'entends.
Puis moi, ce que je me demande aussi,
c'est qu'est-ce que les autres pays ont compris que nous, on n'a pas compris. Par
exemple, si je regarde, j'ai ouvert, là, un des mémoires comme ça, j'aurais pu
en ouvrir d'autres parce que ce n'était pas le seul qui en a parlé, Fondation
Suzuki qui parle de ce que la France a fait. Puis eux, ils ne l'ont pas mis
dans leur loi. Donc, ça peut être ça aussi, le choix du Québec. Donc, j'essaie
de retrouver où est-ce qu'il parle de la France : «Au niveau national, les
budgets carbone sont des plafonds d'émissions de GES...». Je l'avais tout à
l'heure avec la France, là, je ne le vois pas. Mais, en tout cas, il parle
aussi du Royaume-Uni, un pays que, lui, a décidé de l'utiliser : «Là
encore, le Royaume-Uni s'est démarqué, en introduisant la notion des budgets
carbone dès 2008 dans son projet de loi Climate Change Act. En vertu de cette
loi, le gouvernement doit établir des budgets carbone pour des périodes de cinq
ans, de 2008 à 2050, pas plus que douze années avant le début de chaque période
(afin de donner assez de visibilité aux acteurs économiques).»
Donc, je ne vais pas tout relire, mais
c'est quand même des outils dont on ne devrait pas mettre de côté, surtout
qu'on n'a pas le luxe du temps. On n'a pas le luxe du temps. Donc, c'est un
outil de plus. Je comprends que le ministre, maintenant, la décision a été
prise, c'est terminé. Mais c'est bien aussi d'avoir une discussion puis des
échanges sur peut-être qu'on peut l'ajouter sans que ça soit une obligation.
C'est un gouvernement où il y a beaucoup
de comptables, où qu'ils comprennent la notion de budget, où on comprend la
notion d'avoir de façon rigoureuse la gestion de l'État. Et bien là, de tout le
temps se fixer des objectifs puis de ne jamais les atteindre, c'est... ça n'a
aucun sens d'être autant sans rigueur quand il s'agit de la gestion du
réchauffement climatique et de la gestion... et des émissions de gaz à effet de
serre. Il faut avoir autant de rigueur... parce qu'on se fixe des objectifs,
autant de rigueur que, par exemple, dans les budgets financiers qu'on se fixe.
Donc, c'est un outil de plus qu'on se prive alors qu'on n'aura pas eu le luxe.
Mais moi, je suis convaincue qu'une autre
fois on va en parler. Peut-être pas dans le cadre du projet de loi parce que,
je le rassure, je n'ai pas d'autre amendement en lien avec le budget carbone,
donc... Mais, c'est vraiment un outil qu'on devrait considérer et peut-être
commencer à l'utiliser, ne serait-ce que peut-être dans son ministère pour commencer,
comme projet-pilote, comme d'autres pays ont décidé de le faire. Parce qu'eux,
ils ont compris quelque chose peut-être que nous, on n'a pas encore compris.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions? Mme la députée...
Mme Ghazal : …qu'on devrait
considérer et peut-être commencer à l'utiliser, ne serait-ce que peut-être dans
son ministère pour commencer, comme projet-pilote, comme d'autres pays ont
décidé de le faire. Parce qu'eux, ils ont compris quelque chose peut-être que
nous, on n'a pas encore compris.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions? Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : En fait,
pour conclure, j'entendais le ministre dire que de ne pas utiliser l'outil, il
ne se sentirait pas comme si ses actions seraient brimées, mais il n'est pas
là, l'enjeu. Ce n'est pas dans les actions, justement, là, qu'on a des
craintes.
Puis on peut avoir toutes les ambitions du
monde, mais si on ne se fixe pas des cibles chaque année et qu'on ne justifie
pas auprès de la société, de la population, l'écart si on n'y arrive pas, c'est
un peu comme si on ne croyait pas en ses moyens ou, tu sais, quelqu'un qui a…
qui souhaite démontrer à quel point il performe, qu'il souhaite… quand on croit
en nos compétences, il me semble qu'on ne devrait pas avoir de crainte à
utiliser un tel outil, et c'est juste une question de reddition de comptes.
Ce n'est pas dans l'action que ça va
brimer le ministre d'utiliser un outil, mais c'est plutôt dans la confiance qu'auront
les gens dans de telles actions. C'est… on est vraiment dans… on dirait qu'on
n'a pas le même débat, là, ça fait que je pense que c'était très pertinent
qu'on l'ait encore à nouveau aujourd'hui parce que décidément, on… je pense
qu'on n'a pas la même définition de l'outil d'un budget-carbone et les mêmes
attentes par rapport à une telle mesure. Donc, peut-être qu'on pourrait plutôt
entendre parler le ministre de ce qu'il pense en termes de reddition de comptes
de l'application de l'utilisation d'un budget-carbone.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article… pardon. Est-ce que l'article 17.1 est adopté?
Des voix
: …
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est rejeté.
Mme Perry Mélançon : …le vote
par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous souhaitez… Mme la députée de Gaspé
souhaite avoir le vote par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 17.1 est rejeté.
Nous allons poursuivre avec l'article 18. Je sais que, M. le ministre,
vous avez déjà un amendement que vous souhaiteriez…
La Secrétaire
: ...Viau?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 17.1 est rejeté. Nous
allons poursuivre avec l'article 18. Je sais que, M. le ministre, vous avez déjà
un amendement que vous souhaiteriez déposer, mais je vous invite à en faire la
lecture d'abord, l'article 18.
M. Charette : Effectivement, l'amendement
est déjà disponible. Est-ce que vous souhaitez que je fasse la lecture de l'article
original ou de l'amendement directement?
La Présidente (Mme
Grondin) :Qu'est-ce qui est le plus
simple de la compréhension? La lecture de l'article va être beaucoup...
M. Charette : Parfait, donc...
La Présidente (Mme Grondin) :
Oui, s'il vous plaît.
M. Charette : ...je vais y
aller avec l'article original. Donc : 18. L'article 46.8 de cette loi est
modifié par le remplacement du paragraphe 2° du premier alinéa par le suivant :
«2° des crédits compensatoires à toute
personne ou municipalité ayant réalisé en tout ou en partie, conformément au
règlement pris en vertu de l'article 46.8.2, un projet admissible à la
délivrance de tels crédits qui a entraîné soit une réduction d'émissions de gaz
à effet de serre, soit le retrait de gaz à effet de serre de l'atmosphère;»;
2° par la suppression du deuxième
alinéa;
3° par l'ajout, à la fin du troisième
alinéa, de la phrase suivante : «Le gouvernement peut, par règlement, prévoir
tout autre renseignement que le ministre doit ainsi publier concernant les
unités d'émission allouées gratuitement et celles vendues aux enchères en
application de l'article 46.8.1.»
Est-ce que vous me conseillez la lecture
du commentaire, bien que l'article sera modifié par la suite? Oui?
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît.
M. Charette : Donc, le
remplacement du paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 46.8 vise à
élargir le champ d'application du régime de crédits compensatoires en rendant
admissible toute personne ou municipalité, ce qui inclurait toujours la notion
d'émetteur. Le deuxième alinéa supprimé serait repris, sous une nouvelle
formulation, au nouvel article 46.8.2 proposé à l'article 19 du projet de loi.
Enfin, il est proposé d'ajouter au dernier alinéa une habilitation permettant
au gouvernement de prévoir tout autre renseignement concernant les unités
d'émissions allouées gratuitement et celles vendues aux enchères, en
application de l'article 46.8.1 proposé à l'article 19 du projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, vous souhaitez... vous
avez déposé un amendement. Est-ce que tout le monde a pris connaissance de
l'amendement? Ça vous convient? Donc, vous pouvez l'avoir... je vous invite à
en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Charette : Parfait,
donc : Remplacer, dans le paragraphe 2° proposé par le paragraphe 1° de
l'article 18 du projet de loi, «soit le retrait de gaz
à effet de serre de l'atmosphère» par «soit le
retrait de tels gaz de l'atmosphère, lequel peut résulter de leur
séquestration».
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, merci. Est-ce que...
• (11 h 30) •
M. Charette : C'est
essentiellement, là...
11 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...par le paragraphe 1°
de l'article 18 du projet de loi, «soit le retrait de gaz à effet de serre
de l'atmosphère» par «soit le retrait de tels gaz de l'atmosphère, lequel peut
résulter de leur séquestration».
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, merci. Est-ce que...
M. Charette : Et c'est
essentiellement, là, la modification qui est proposée.
La Présidente
(Mme Grondin) : Est-ce que vous souhaitez apporter un
argument ou une explication?
M. Charette : Oui. Puis
en fait, tout simplement mentionner cette référence nouvelle à la
séquestration. C'est quelque chose qui offre certainement un potentiel
prometteur qui risque de s'accroître dans le temps. Donc, les premières
explications étaient assez complètes, et cette modification-ci fait référence,
là, à la séquestration.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur cet amendement? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Est-ce que
le ministre pense à des... des... comme applications ou des projets en ce
moment qui ont cours pour faire de la séquestration?
M. Charette : C'est une
technologie qui est en évolution rapide. Au Québec, on n'a pas de projets
actuellement qui sont pleinement opérationnels ou qui répondent pleinement aux
attentes à ce moment-ci, mais on sait que c'est une technologie qui évolue. On
sait que certains États développent sur leur territoire, je dis États,
certaines entreprises ou consortiums développent de ces technologies-là. On est
convaincu qu'il y a un aspect prometteur. Donc, c'est la raison pour laquelle,
là, que le retrait de gaz peut éventuellement résulter d'une séquestration ou
d'une captation, là, du carbone.
Mme Ghazal : Donc, en
théorie, parce que ce n'est pas le cas en ce moment, là, il pourrait avoir
100 % des retraits par séquestration.
M. Charette :
C'est-à-dire, à grande échelle au Québec, ce n'est pas le cas encore, mais on a
quand même des projets qui se développent, qui, à plus petite échelle,
s'annoncent prometteurs. Mais ce serait une erreur à ce moment-ci, par exemple,
de mettre tous nos... pardon, tous nos intérêts dans cette seule technologie
là. Mais dans cinq ans, peut-être que la personne dans le siège du ministre ou
de la ministre de l'Environnement vous dirait le contraire compte tenu d'une
évolution technologique. Mais aujourd'hui, des projets à petite échelle, mais
pas... Ce n'est pas ce qui va nous permettre d'atteindre les cibles de
réduction, là, à elle seule.
Mme Ghazal : Puis est-ce
qu'il y a des investissements en ce moment? Est-ce que le gouvernement regarde,
par exemple, le ministère de l'innovation... de l'Économie et de l'Innovation,
qui est en train de financer? Peut-être si c'est possible d'avoir des
informations à quelle hauteur ou, en tout cas, plus de détails puis le genre de
projets en ce moment en cours. Donc, il y a une volonté pour financer cette
filière-là pour qu'elle soit en expansion?
M. Charette : En fait, il
y a déjà eu par le passé des projets financés à travers...
Mme Ghazal : …de financer,
peut-être si c'est possible d'avoir des informations à quelle hauteur ou, en
tout cas, plus de détails puis le genre de projets, en ce moment, en cours.
Donc, il y a une volonté pour financer cette filière-là pour qu'elle soit en
expansion?
M. Charette : En fait, il y a
déjà eu, par le passé, des projets financés à travers le programme Défi GES, il
y a aussi cette possibilité-là. C'est un programme qui vise justement à
favoriser le développement de nouvelles technologies ou qui visent à favoriser
l'innovation. Et, à travers le plan de mise en oeuvre qui sera présenté, là,
dans quelques semaines, encore une fois, il y aura aussi la possibilité, mais
c'est beaucoup pour favoriser le développement de nouvelles technologies.
Mme Ghazal : Parce que moi,
j'avais déjà… là, j'essaie de… parce que je ne l'avais pas vu avant, donc on ne
peut pas vraiment réfléchir, hein, c'est comme ça que ça se passe, ça fait
qu'on se pose énormément de questions. Je m'en rappelle, j'avais lu aussi des scientifiques
qui parlaient de ça, d'une chronique, je pense, c'était l'été passé, il y a… on
en parle beaucoup, mais je me rappelle, ça m'avait marqué, puis il y avait des
dangers par rapport à ça. Parce que le ministre, quand il en parle, c'est comme :
Oh! solution miracle, on va aller là-dedans, on va… Donc, ça va être une
solution extraordinaire puis qui a beaucoup, beaucoup de potentiel, puis ça va
être facile, on va pouvoir continuer de vivre exactement comme avant, «business
as usual», puis on va pouvoir séquestrer.
Mais il y a des risques. Est-ce que le
gouvernement réfléchit aux risques ou, pour lui, c'est la solution? Si on
pouvait tout séquestrer, même si on sait que c'est difficile puis que ça va
prendre du temps, puis il y a beaucoup de recherche, puis on n'est vraiment pas
rendus là, mais dans un… si c'était possible, hé! on y va… Est-ce qu'on le voit
de cette façon-là ou on dit : …il y a des critiques, il y a des risques?
Est-ce que ces risques-là sont considérés?
M. Charette : Je pense que mes
réponses précédentes traduisent toute la prudence que le gouvernement a à cet
égard-là. J'insistais pour dire qu'il n'y avait pas de projet à grande échelle
pour le moment, que ce n'était pas une solution miracle, donc la réserve
souhaitée par la collègue, c'est la réserve du gouvernement. Donc, on est
intéressés à examiner ce potentiel-là, mais on ne peut pas miser actuellement
entièrement nos billes sur une technologie qui est encore relativement
embryonnaire.
Mme Ghazal : Puis, ça serait
quoi comme… les risques, par exemple, de cette technologie-là, les risques
d'aller vers des technologies qui font de la séquestration, que le ministre
regarde, peut-être?
M. Charette : Le risque
principal, c'est surtout de ne pas rencontrer les objectifs que les promoteurs
se donnent eux-mêmes, là, c'est le principal risque. Certains ne jurent que par
ça, mais l'expérience actuelle démontre que c'est encore embryonnaire. Je
n'exclus pas un développement intéressant au fil des prochaines années, mais actuellement
on ne mise pas essentiellement sur cette technologie-là. On veut permettre la
recherche, par contre, et c'est ce qu'on permet, là, à travers la prudence que
je vous exprime…
M. Charette : ...au fil
des prochaines années, mais actuellement on ne mise pas essentiellement sur
cette technologie-là. On veut permettre la recherche, par contre, et c'est ce
qu'on permet, là, à travers la prudence que je vous exprime.
Mme Ghazal : Puis, dans
le fond, si, à un moment donné, ces investissements-là, là, à moyen ou long
terme, donnent des résultats, est-ce que ça veut dire que les efforts de
réduction et des cibles qu'on se donne dans les différents secteurs, comme le ministre
doit le faire, est-ce qu'on les laisserait tomber pour favoriser ces solutions
technologies?
M. Charette : En fait,
c'est l'avantage de l'approche qui est préconisée par le plan de mise en oeuvre,
étant donné que le plan de mise en oeuvre sera mis à jour annuellement en
fonction de ce qui fonctionne bien et de ce qui fonctionne moins bien. Il y a peut-être
des solutions qui actuellement semblent intéressantes, mais qui ne livreront
pas les résultats attendus. Ça ne veut pas dire que ces solutions-là ne seront
pas intéressantes, mais peut-être que ça veut qu'on n'a pas à y consacrer
autant d'argent ou d'énergie. Donc, ça va être un ajustement en continu. Et
c'est la meilleure façon d'arriver à nos objectifs. Si on se disait, à
l'automne 2020, donc dans les prochains mois, on doit avoir la réponse à
toutes nos questions qui se poseront au cours de la prochaine décennie, on se
fermerait beaucoup, beaucoup de portes. Donc, la mise à jour annuelle va nous
permettre, là, progresser continuellement. Et, pour progresser, il faut mettre
de côté ce qui fonctionne moins bien.
Mme Ghazal : C'est un peu
comme, par exemple, quand on parle de recyclage, hein? Les 3RV, les 3R, où on
dit : La première chose, c'est de réduire à la source, puis après ça de...
Là, je ne m'en rappelle pas, de mes R, là. Après ça, il y a un autre R, de...
réduire à la source, recycler... Il y en a un autre, puis, après ça, valoriser,
ça, c'est vers la fin. Donc, il y a une gradation. Est-ce que le ministre
pense que cette même gradation devrait aussi être notre ligne de conduite ou
notre façon de réfléchir par rapport au CO2?
M. Charette : En fait, la
politique-cadre repose sur le principe d'éviter, minimiser, compenser. On y
fait souvent référence pour les milieux humides, mais ça peut se traduire dans
bien d'autres domaines également. Donc, c'est un principe qui guide la politique-cadre.
Et, si vous regardez les différentes politiques
qui ont été annoncées depuis le début de l'année, autant au niveau de la
matière organique, autant au niveau de la modernisation de la collecte
sélective, éventuellement, consigne, et autres, on travaille toujours avec
cette optique-là.
Et c'est la raison pour laquelle on a
ajouté une REP, une responsabilité élargie aux producteurs, au niveau de la
modernisation de la collecte sélective pour que, dès le départ, ils aient une
responsabilité, c'est-à-dire ne pas mettre — autrement, il y aura des
conséquences pour eux — ne pas mettre sur le marché des produits qui
ne sont pas recyclables. Donc, c'est...
M. Charette : ... au niveau de
la modernisation de la collecte sélective pour que dès le départ, ils aient une
responsabilité, c'est-à-dire ne pas mettre — autrement, il y aura des
conséquences pour eux — ne pas mettre sur le marché des produits qui
ne sont pas recyclables. Donc, c'est la logique, là, qui guide le gouvernement,
là, dans l'ensemble des politiques qui ont été dévoilées, là, au cours des
derniers mois et d'autres sont à venir. On a parlé du plastique, une politique
avec laquelle on devrait arriver dans les prochains mois sur le plastique. On
aura cette même logique-là également.
Mme Ghazal : Moi, je parlais
plus des gaz à effet de serre, mais je comprends que oui, on va appliquer la
même chose que pour les milieux humides ou le recyclage. Est-ce que le ministre
peut nous dire... Je sais qu'on n'est pas dans l'étude des crédits, là, mais
sinon je l'aurais demandé, c'est combien d'argent du Fonds vert qui provient
pour investir dans ce genre de projet de recherche, par exemple?
• (11 h 40) •
M. Charette : ...
Mme Ghazal : Oui...
(Consultation)
M. Charette : On n'a pas de
programme qui vise la captation comme telle. Cependant, des projets de cette
nature-là peuvent être admissibles. On a parlé, là, de défi GES, c'est une enveloppe
de 80 millions au total, mais c'est une enveloppe qui servira, parce que
ce n'est pas encore, ce n'est pas encore en application, à favoriser
l'innovation. Donc, je ne peux pas vous dire est-ce qu'il y a 1 %, 2%,
3 %, 5% de cette enveloppe-là qui ira à ce type de projet là. Mais il n'y
a aucun, aucun programme qui vise à faire la promotion de la captation. Ce sont
des projets qui peuvent se qualifier dans des programmes où on veut démontrer
le potentiel d'innovation ou de nouvelle technologie.
Mme Ghazal : Défi GES, ça peut
être autant des entreprises privées ou des chaires de recherche, par exemple?
M. Charette : C'est souvent le
cas dans les programmes que nous souhaitons développer. L'entreprise est
souvent doublement intéressée, parce qu'elle sait qu'elle est doit réduire ses
émissions. Si elle peut de surcroît innover, développer un nouveau... un nouvel
outil, un nouveau brevet, donc, c'est effectivement rendre... Pour ça qu'on
fait référence au niveau de l'amendement lui-même, là, une personne, c'est une
personne morale en quelque sorte. Ce n'est pas un individu. Donc c'est là où on
peut permettre ou on rend admissible à différents types de projets.
Mme Ghazal : En même temps que
je parle au ministre, je fais des recherches, donc, juste pour comprendre
encore mieux l'intention du gouvernement, les seuls articles que j'ai trouvés,
comme, en cherchant, c'était en 2008, là. Donc, c'était le gouvernement de Jean
Charest aurait l'intention de financer la création d'une chaire d'études sur la
séquestration géologique du dioxyde de carbone. Est-ce que... Puis là, je n'ai
plus rien trouvé de récent. Est-ce que c'est...
Mme Ghazal : ...donc, juste
pour comprendre encore mieux l'intention du gouvernement, moi, les seuls
articles que j'ai trouvés, comme, en cherchant, c'était en 2008, là. Donc,
c'était le gouvernement de Jean Charest aurait l'intention de financer la
création d'une chaire d'études sur la séquestration géologique du dioxyde de
carbone. Est-ce que... Puis là, je n'ai plus rien trouvé de récent. Est-ce que
c'est toujours en cours, cette chaire-là?
M. Charette : On n'a...
Mme Ghazal : Il donne 5 millions
là-dedans.
M. Charette : On n'a pas, de
notre côté, avancé, là, cette idée-là.
Mme Ghazal : Donc, cette
chaire-là n'existe pas, quoique ça a été en 2008. Donc, là, qu'elle a existé,
financée puis elle n'a pas donné de résultats. Est-ce que vous êtes au courant?
M. Charette : À notre
connaissance, et j'ai sans doute la personne la mieux placée pour le savoir, il
n'y a pas eu de suite à ça.
Mme Ghazal : O.K. Donc, c'est seulement
à travers Défi GES qu'il y a des programmes réels, peut-être, sans avoir plus
de détails. C'est ce que je comprends.
M. Charette : C'est un
potentiel, mais sans aucune certitude. C'est des projets qui sont évalués au
mérite, mais il n'y a pas... encore une fois, il n'y a pas de proportion
réservée à ce type de projet là.
Donc, on se reparlera du sujet l'année
prochaine, peut-être aux crédits. Peut-être que je vous dirai qu'il n'y a aucun
projet qui a été financé de cette nature-là ou peut-être que je pourrais vous
dire : Il y a tel projet pour tel montant, mais il n'y a pas... ce n'est
pas un axe que l'on souhaite mettre de l'avant. Donc, c'est au promoteur de
démontrer, en quelque sorte, le mérite de son offre.
Mme Ghazal : Il y a des
conditions de ça. Bien, je vais laisser mes collègues intervenir, je reviendrai
plus tard pour une autre intervention.
La Présidente (Mme
Grondin) :Il y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement proposé par le ministre? Non? Donc...
Mme Ghazal : Bien, en fait,
moi, ce qui... je trouve inquiétant avec ça, ce n'est pas de dire : Ah!
oui, on va explorer, etc., mais c'est plus de le mettre, vraiment de trouver
que c'est tellement important de le mettre dans le projet de loi et de commencer
à le considérer. C'est tout l'aspect peut-être, genre qu'on laisse tomber petit
à petit la réduction, en disant : Il y a des promesses technologiques
extraordinaires qui s'en viennent et que finalement, ça soit un petit peu comme
un mirage, là, puis qu'on mette tous nos oeufs là-dedans, puis que toute la
question de réduction soit mise de côté, c'est-à-dire que le gouvernement peut
décider d'aller là-dedans.
Mais de trouver que c'est très important que dans le projet de loi
n° 44, dont le sujet est la gouvernance climatique, dans lequel on trouve
que ce n'est pas pertinent de parler de 2050 pour fixer une cible, dans lequel
on trouve que ce n'est pas pertinent de mettre un budget carbone pour se faire
des limites, etc., on trouve que c'est fondamental que dans le projet de loi,
on amène... on parle... on ajoute la question de la séquestration, c'est parce
qu'il y a comme un risque de dire : Bien, la réduction... la réduction,
bien, pourrait petit à petit prendre le bord, parce que ça va être tellement
des changements importants dans nos vies puis ce n'est pas ça qu'on veut. On veut
que ça continue comme d'habitude, donc allons-y là-dedans.
Moi, c'est plus qu'on l'amène... que le
ministre trouve très important de l'amener aujourd'hui dans ce projet de loi
n° 44, au lieu de dire : Bien, regardons cette filière, on va voir,
on va mettre de l'argent là-dedans. Ça ne veut pas dire que, moi... nous, à
Québec solidaire, on est d'accord avec ça nécessairement, de mettre l'argent
là-dedans, parce qu'il faudrait tellement le mettre...
Mme Ghazal : ...on veut que ça
continue comme d'habitude, donc allons-y là-dedans. Moi, c'est plus qu'on
l'amène... que le ministre trouve très important de l'amener aujourd'hui dans
ce projet de loi n° 44 au lieu de dire : Bien, regardons cette
filière, on va voir, on va mettre de l'argent là-dedans. Ça ne veut pas dire
que, moi... nous à Québec solidaire, on est d'accord avec ça nécessairement, de
mettre l'argent là-dedans, parce qu'il faudrait tellement le mettre ailleurs
que de tout mettre sur la technologie. Puis, dire : On va le mettre dans
le projet de loi, c'est parce qu'il y a une intention extrêmement forte qui est
là. Et ça, je trouve ça inquiétant. C'est sûr que je vais voter contre, mais ce
que je comprends, c'est que mes collègues vont voter pour. Peut-être que je
serai la seule. Ce n'est pas grave.
M. Charette : Je pense que ça
serait une erreur de voter contre, mais naturellement, nous sommes libres de
nos choix. Et, si vous voulez, je pourrais laisser d'ailleurs la parole à notre
juriste pour cette précision-là. C'est n'est qu'une précision. En fait,
c'est... sans dire que c'est de la concordance, mais c'est pour préciser ce qui
s'appliquait déjà pour éviter toute confusion. Donc, la prudence qui est la
mienne, j'espère qu'elle a été bien reçue par la collègue, mais il y a une
finalité ou il y a souhait davantage légistique à travers cette précision-là.
Donc, avec la permission des collègues, là, l'explication pourrait être
fournie.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, y a-t-il consentement? Oui. Donc, il y a
consentement. M. le ministre... M. le juriste, j'aimerais que vous vous
présentiez, s'il vous plaît.
M. Moisan (Hugo) : Oui. Hugo
Moisan, je suis avocat à la direction des affaires juridiques du ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. En fait,
l'amendement, c'est vraiment simplement pour ajouter la notion de
séquestration. Mais la notion de réduction des émissions, elle demeure dans
l'article juste un peu plus tôt. Là, on est juste dans l'amendement, mais dans
l'article 46.8, au paragraphe 2° qu'on remplace, il y a encore la notion de
réduction. Donc, simplement parce que la notion de réduction et de retrait par
séquestration, ça s'oppose, donc il faut prévoir les deux pour prévoir la
possibilité de prévoir des protocoles de crédits compensatoires. Mais ça
n'écarte pas la notion de réduction, là, elle est encore présente.
(Consultation)
M. Moisan (Hugo) : C'est ça,
exactement. C'est qu'il y a aussi, la notion de séquestration, au niveau de la
terminologie, certaines banques de données disent que la séquestration inclut
le retrait et le stockage, d'autres que c'est seulement le retrait. Donc, nous,
on précise que la séquestration dans ce cas-là, c'est autant le retrait, mais
c'est aussi le stockage. Donc... mais la notion de réduction, elle demeure dans
le projet de loi.
Mme Ghazal : Donc, juste pour
être sûre de comprendre, parce que le mot séquestration, c'est la première fois
qu'on le met dans la loi, donc... O.K. : «...qui a entraîné soit une
réduction d'émissions de gaz à effet de serre — donc
réduction — soit le retrait de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère». Et là, on remplace par : «soit le retrait de tels gaz de
l'atmosphère, lequel peut résulter de leur séquestration» Donc, c'est qu'il y a
la notion «réduction» qui existait déjà, puis il y avait déjà la notion
«retrait». Puis là, pour quelle raison juridique on a trouvé que c'était
important que «réduction», bien, on ne le... tu sais, on ne dit pas plus de
trucs pour «réduction», mais pour «retrait», il faut le mentionner que c'est
«séquestration». Ça, je ne comprends pas...
Mme Ghazal : ...donc, c'est qu'il
y a la notion «réduction», qui existait déjà, puis il y avait déjà la notion
«retrait». Puis là pour quelle raison juridique on a trouvé que c'était important
que réduction... Bien, on ne le définit... tu sais, on ne dit pas plus de trucs
pour «réduction», mais pour «»retrait, il faut le mentionner, que c'est
«séquestration». Ça... je ne comprends pas l'intention juridique derrière ça.
Moi, j'ai l'impression que c'est plus politique, mais peut-être qu'il y en a
une, puis je ne la saisis toujours pas.
M. Moisan (Hugo) : C'est que
le retrait, en effet, c'était déjà visé, ça, on le reprend dans la nouvelle
version du paragraphe 2. Par contre, juste le retrait... il faut venir dire
aussi qu'est-ce qui vient après le retrait, c'est qu'il y a la possibilité de
la séquestration par le stockage. Donc, là, pour être clair que le retrait, ça
comprend également la notion de séquestration, on le précise ici.
Mme Ghazal : Mais ça
pourrait... est-ce que ça pourrait aussi être d'autres éléments que la séquestration,
le retrait, ou c'est la seule? C'est moins juridique que scientifique, ça, oui.
M. Moisan (Hugo) : ...c'est
l'élément qu'on a en tête...
Mme Ghazal : Peut-être que le sous-ministre
adjoint... Je sens qu'il a envie de... il trépigne sur sa chaise.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, est-ce qu'il y a consentement pour que le sous-ministre
puisse intervenir?
Mme Ghazal : Consentement.
M. Théroux (Éric)
: Donc, Éric Théroux, sous-ministre adjoint à la
Lutte aux changements climatiques. Donc, essentiellement, comme le juriste
l'expliquait, c'est que la préoccupation, là, elle est d'abord une préoccupation
de lisibilité. Donc, tout le monde comprend la portée de l'expression
«réduction de GES», ça, il y a un entendement commun, là. Par contre, si on
fait juste mentionner le retrait de gaz à effet de serre, pour le commun des
mortels, si on veut, ça ne signifie pas grand-chose. Par contre, le moyen
technique de retrait que l'on connaît, à l'heure actuelle, c'est la
séquestration. Donc, pour être certains d'être bien compris, la distinction
de... ce qui le diffère de la réduction des GES, c'est le retrait.
• (11 h 50) •
3 Donc la séquestration, elle peut se faire
soit par les moyens... par la foresterie, par la séquestration dans le sol,
etc., il y a divers moyens de séquestration. Mais le moyen de retirer des gaz à
effet de serre de l'atmosphère, pour l'instant, ceux qui sont envisagés, porte
sur, technologiquement, de la séquestration. Est-ce que la séquestration est
avancée, technologiquement? On évalue la portée de la séquestration carbone...
plein d'autres questions techniques qui se posent au regard de la séquestration
carbone en foresterie, mais il y a des projets, comme le ministre l'a expliqué,
à portée technologique qui pourraient être un moyen additionnel de faire en
sorte qu'il y ait moins de gaz à effet de serre dans l'atmosphère au Québec.
Donc, essentiellement, c'est une précision technique à des fins de lisibilité
de la loi.
Mme Ghazal : Hum-hum. Et donc
on aurait pu choisir un autre terme que «séquestration», par exemple,
«foresterie».
M. Théroux (Éric)
: C'est celui qui est connu, présentement, là,
donc…
Mme Ghazal : Hum-hum.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça convient? M. le député de Bourget.
M. Campeau : Je pense, ça a
déjà été pas mal mentionné par le sous-ministre. Ce n'est pas une intention
politique...
Mme Ghazal : …et donc, on
aurait pu choisir un autre terme que «séquestration», par exemple,
«foresterie».
M. Théroux (Éric)
: C'est celui qui est celui qui est connu
présentement, là, donc…
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça vous convient? M. le député de Bourget.
M. Campeau : Je pense, ça a
déjà été pas mal mentionné par le sous-ministre. Ce n'est pas une intention
politique, c'est une façon de préciser que ça existe. Comme ça existe, on ne va
pas le passer sous silence. Actuellement… pas très intéressant, probablement.
Tout d'un coup, dans 10 ans, on découvre des vertus qu'on ne connaît pas
actuellement, ça sera là, mais c'est tout. Il n'y a pas d'intérêt politique, il
n'y a pas de calcul par en dessous, il n'y a pas… non. C'est juste une précision
et tant qu'à moi, ce n'est pas plus que ça. Et si dans le futur, ça sert, il
sera là. Pour le moment, c'est tout.
Mme Ghazal : Mais c'est sûr
que dans le futur, on va poser plus de questions pour savoir combien d'argent
on va mettre là-dedans, etc. Vu que là, ça semble embryonnaire, mais c'est sûr
qu'il y a quand même une intention, de ce que j'ai compris, du ministre d'aller
vers là puis il y a un préjugé favorable aussi pour les solutions
technologiques, ça fait que ça, c'est sûr.
Donc, moi, je trouve que de le mettre dans
la loi… je comprends la question de la précision. Ce n'était pas là avant… peut-être,
là, pour le commun des mortels, mais souvent, les… quand on lit les lois, le
commun des mortels, ce n'est pas toujours facile à comprendre. Donc, pourquoi
celui-là plus qu'un autre?
Mais moi, je… c'est ça. Ça fait que moi,
je voterais contre parce que c'est important de préciser c'est quoi les
intentions du gouvernement par rapport à cette méthode-là avant de se
précipiter, de sentir vraiment la nécessité de le mettre dans la loi alors
qu'il y avait bien d'autres choses, notamment budget-carbone, notamment 2050,
qui auraient dû être dans le projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions? Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 18. Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Ghazal : …vote par appel
nominal.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Donc, Mme la députée de Mercier souhaite un
vote par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Absention.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon :
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons à l'article 18. Y a-t-il des interventions sur l'article 18
tel qu'amendé? Nous allons donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 18, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix
: …
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible juste que le ministre explique un peu mieux, je… l'explication, là,
quand on va dans le cahier qui dit… dans le commentaire, là. Je pense qu'il
avait lu le commentaire de pourquoi est-ce qu'on remplace le paragraphe 2.
Mais juste, comme…
Mme Ghazal : ...Est-ce que
c'est possible juste que le ministre explique un peu mieux... l'explication,
là, quand on va dans le cahier qui dit... dans le commentaire, là. Je pense
qu'il avait lu le commentaire de pourquoi est-ce qu'on remplace le paragraphe
2. Mais juste, comme, l'expliquer un peu plus pour, justement, le commun des
mortels.
La Présidente (Mme
Grondin) : Alors, vous souhaitez qu'on revienne à l'article 18
tel qu'amendé?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) :O.K. Parce qu'on était rendu
à...
Mme Ghazal : Juste pour qu'il
le précise un peu plus parce qu'on a parlé de rien d'autre.
La Présidente (Mme
Grondin) :O.K. Donc, M. le ministre, nous
revenons un peu en arrière. Donc, est-ce que l'article 18 tel qu'amendé, vous
pourriez rapidement résumer ou expliquer l'argumentaire derrière?
M. Charette : Peut-être
référer la collègue à la note additionnelle qui est fournie avec l'article et
mentionner qu'il y a un élément qui va se retrouver à l'article suivant, donc à
l'article 19. Mais déjà faire la distinction entre la personne ou la municipalité
qui réalise un projet de crédits compensatoires, donc on pourrait lire :
Le promoteur, conformément au protocole en vigueur, et les... et les émetteurs — pardon — et
les participants qui peuvent acheter ces crédits compensatoires — et
c'est là où l'explication prend sa pertinence — la notion d'émetteur
est définie à l'article 2 du règlement concernant le système de plafonnement et
d'échange de droit d'émissions de gaz à effet de serre. Et la réalisation en
tout ou en partie d'un projet réfère au fait que ces crédits compensatoires
peuvent être accordés au cours du projet. Ça, c'était pour le premier paragraphe,
pour le premier.
Donc, le nouveau libellé qui est prévu à l'article
46.8.2 vise à élargir et clarifier les habilitations réglementaires du ministre
en ce qui a trait au protocole de crédits compensatoires. On revient un peu à
ce qu'on en mentionnait plutôt.
Et, paragraphe 3, les renseignements qui
pourraient devoir être publiés pourraient être, par exemple, le nombre
d'unités... J'ai perdu... voilà, mon endroit. Donc, le nombre d'unités
d'émissions alloué gratuitement à chaque entreprise plus spécifiquement. Présentement,
ça, le nombre total d'unités d'émissions allouées gratuitement est publié, et
les sommes versées à chacun des émetteurs dans le cadre du nouveau mécanisme
habileté par l'article 46.8.1, c'est essentiellement ce qui est dicté, là, par
le budget du carbone avec la Californie.
(Consultation)
M. Charette : En fait, ce sont
des pratiques californiennes qui sont intégrées à notre façon de faire, là,
pour une reconnaissance mutuelle.
Mme Ghazal : Donc, les
changements, c'est pour se conformer à des pratiques avec la Californie.
M. Charette : C'est
essentiellement une question de transparence et de mieux encadrer le pouvoir du
ministre en reprenant un modèle qui est déjà en place du côté californien, donc
une forme de miroir, en quelque sorte, une reconnaissance...
Mme Ghazal : ...avec la
Californie.
M. Charette : C'est essentiellement
une question de transparence et de mieux encadrer le pouvoir du ministre en
reprenant un modèle qui est déjà en place du côté californien, donc une forme
de miroir, en quelque sorte, une reconnaissance plus facile, là, de nos
pratiques.
Mme Ghazal : O.K.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça convient, Mme la députée?
Mme Ghazal : Oui, merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui? Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 18 tel qu'amendé? Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce
que l'article 18, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix
: Sur
division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté sur division. Nous poursuivons à
l'article 19. M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M. Charette : Bien gentil,
tout en précisant qu'il y a déjà deux amendements qui sont disponibles sur
Greffier par rapport à cet article-là. Donc : 19. Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 46.8, des suivants :
«46.8.1. Le gouvernement peut, par
règlement et aux conditions qu'il y détermine, prévoir qu'une partie des unités
d'émission allouées gratuitement à un émetteur en application du paragraphe 1°
du premier alinéa de l'article 46.8 est destinée à la vente aux enchères.
«Les sommes recueillies lors d'une telle
vente sont versées par le ministre à l'émetteur, après qu'une entente à cette
fin a été conclue entre ces derniers.
«L'émetteur ne peut utiliser ces sommes
que dans le cadre de la réalisation de projets visant la réduction des
émissions de gaz à effet de serre ou la recherche et le développement dans ce
domaine, aux conditions et selon les modalités prévues par ce règlement, tant
en ce qui a trait au versement des sommes qu'à leur utilisation et à la
réalisation des projets.
«Les sommes versées à l'émetteur doivent
être utilisées pendant la période déterminée par le règlement du gouvernement.
Au terme de cette période, l'émetteur est tenu de remettre au ministre les
sommes qu'il n'a pas utilisées ou qu'il a utilisées à d'autres fins que celles
prévues au troisième alinéa. Il en est également ainsi dans le cas où, avant la
fin de cette période, l'émetteur cesse l'exploitation de son entreprise, de son
installation ou de son établissement.
«Malgré le cinquième alinéa de l'article
115.48, le gouvernement peut prévoir par règlement, parmi les sommes qui
doivent être remises au ministre en vertu du quatrième alinéa, celles qui
portent intérêt, le taux d'intérêt qui leur est applicable ainsi que la date à
compter de laquelle l'intérêt est exigible.
«46.8.2. Le ministre peut, par
règlement :
«1° déterminer les projets admissibles à
la délivrance de crédits compensatoires;
«2° fixer les conditions qui doivent être
respectées pour la réalisation de ces projets;
«3° déterminer les méthodes de calcul de
la quantité d'émissions de gaz à effet de serre réduites ou de la quantité de
tels gaz retirés de l'atmosphère dans le cadre de ces projets; et
• (12 heures) •
«4° déterminer les renseignements ou les
documents que doit fournir le ministre la personne ou la municipalité visée par
l'article...
12 h (version non révisée)
M. Charette : …les méthodes de
calcul, la quantité d'émissions de gaz à effet de serre réduites ou de la
quantité de tels gaz retirés de l'atmosphère dans le cadre de ces projets; et
«4° déterminer les renseignements ou les
documents que doit fournir le ministre, la personne ou la municipalité visée
par l'article ... visée au paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 46.8.»
C'est l'article lui-même, et le commentaire,
très simplement, donc : Un nouvel article qui prévoit les habilitations nécessaires
à la mise en place d'un nouveau mécanisme visant à faire en sorte qu'une partie
des unités d'émissions normalement allouées gratuitement soient plutôt
conservées, que ces unités ainsi conservées soient vendues aux enchères du
gouvernement et que les sommes découlant de ces ventes soient réservées au nom
de l'entreprise, et ce, pour une certaine période de temps. Les sommes ainsi
réservées ne pourraient être utilisées que dans le cadre de la réalisation de
projets visant la réduction des gaz à effet de serre ou la recherche et le
développement dans ce domaine. Si ces sommes n'étaient pas utilisées aux fins
prescrites ou si l'émetteur cesse l'exploitation de son entreprise, de son
installation ou de son établissement, celles-ci devraient être remises au
ministre, en plus des intérêts applicables.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Vous avez donc deux
amendements.
M. Charette : Donc, on les
étudie simultanément ou…
La Présidente (Mme
Grondin) : Un à la fois. Donc, est-ce que…
M. Charette : Un à la fois.
Donc, allons-y avec le premier, pour l'article 19 :
Insérer dans le texte anglais du troisième
alinéa de l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement, proposé
par l'article 19 du projet de loi, et après «emission», «or at».
Et cet amendement vise simplement à
corriger une ambiguïté dans le texte anglais du projet de loi. La version
actuelle semble indiquer que les projets doivent viser la réduction des émissions
de gaz à effet de serre ainsi que la réduction de la recherche et du développement
en ce domaine. Donc, c'est réellement une question de précision pour éviter la
confusion, là, qui pourrait être possible avec le libellé actuel.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, nous allons suspendre les travaux
quelques instants, juste pour être certaine que tout le monde a accès à cette proposition
d'amendement.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
(Reprise à 12 h 4)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. Donc, M. le ministre,
à l'article 19, vous avez un amendement à apporter au texte anglais. Vous
l'avez lu, merci. Y a-t-il des interventions sur cet amendement? M. le député
de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste très rapidement.
Je ne veux pas m'improviser linguiste ou spécialiste de la traduction, mais je
trouvais que la formulation telle quelle, la précédente, était assez claire.
Mais bon, si vos spécialistes vous disent qu'il faut ajouter le «at»,
ajoutons-le. Mais en tout cas...
M. Charette : C'est réellement
à la demande du service de traduction. Donc, c'est pour une meilleure
compréhension, là, du texte.
M. Leitão : Il était bien
comme il était, mais ça va.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions? Ça va aller?
Donc, je vais procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article
19 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté. Je vous invite, M. le ministre,
à lire le deuxième amendement, s'il vous plaît.
M. Charette : Donc :
Remplacer l'article 46.8.2 de la Loi sur la qualité de l'environnement proposé
par l'article 19 du projet de loi par le suivant :
«46.8.2. Le ministre peut, par
règlement :
1° déterminer les projets admissibles
à la délivrance de crédits compensatoires;
2° déterminer les conditions et les
méthodes applicables à ces projets;
3° déterminer les renseignements et
les documents relatifs à un projet visé au paragraphe 1° ou à un projet dont
l'admissibilité à la délivrance de tels crédits doit être déterminée :
a) que doit conserver ou fournir au
ministre la personne ou la municipalité responsable de la réalisation du
projet;
b)...
M. Charette : ...et les documents
relatifs à un projet visé au paragraphe 1° ou à un projet dont
l'admissibilité à la délivrance de tels crédits pourrait être déterminée :
«a) que doit conserver ou fournir au
ministre la personne ou la municipalité responsable de la réalisation du
projet;
«b) que le ministre peut publier sur le
site Internet de son ministère ou par tout autre moyen qu'il estime indiqué.»
Une courte note explicative. Cet
amendement vise essentiellement à préciser les habilitations réglementaires du
ministre en ce qui a trait aux protocoles de crédits compensatoires.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : C'est-à-dire
que... Oui. Ce que je comprends, c'est qu'on a enlevé le troisième paragraphe
ou alinéa, le troisième, là, le point 3° de l'article, puis... où qu'il précise
les méthodes de calcul, etc., puis on les a mises dans... au paragraphe 2° pour
dire... bien, c'est juste «méthodes». Dans le fond, pour quelle raison? Est-ce
que c'est encore une raison juridique?
Parce qu'on... quand on... moi, quand je
le lis avec l'amendement, fixer «les conditions et les méthodes applicables à
ces projets», puis là «méthodes», je me dis : Méthodes de quoi? Sur quoi?
De quoi on parle? Alors que dans la version précédente, ou celle dans le projet
de loi, c'est «déterminer les méthodes de calcul de la quantité d'émissions de
gaz à effet de serre réduite ou de la quantité de gaz retirée de l'atmosphère
dans le cadre de ces projets». Donc, c'est beaucoup plus clair. À moins que
c'est parce que «méthodes» est déjà dans un autre article, puis on a déjà tout
défini ça, puis on ne veut pas répéter? Je veux juste comprendre.
M. Charette : C'est, bon, pour
une fusion des points 2° et 3°, et faire en sorte que l'interprétation soit
plus globale. Et tout ça réfère, on s'en souvient, là, à l'article 19 initial.
On vient introduire, et on pourra en discuter ensuite, je suis convaincu, une
nouvelle façon d'aborder tout ce qui est allocation gratuite, crédits
compensatoires, avec un potentiel qui, pour le gouvernement, est très
intéressant. Donc, on vient le préciser, là, à travers l'amendement, ce
deuxième amendement là de l'article 19.
Mme Ghazal : C'est-à-dire, de
parler des méthodes, puis de quelles méthodes on parle, c'est précisé quelque
part dans l'ajout de 46.8.1? Parce que, si c'est ça, si c'est écrit ailleurs,
il n'y a pas de problème. Je veux juste le voir. Là, je ne le vois pas. Je le
trouvais plus précis avant l'amendement du ministre, oui.
M. Charette : En fait, ça
permettra de donner aussi les précisions au niveau des règlements eux-mêmes. Et
quand il y aura règlement, il y aura aussi entente entre chaque promoteur.
Donc, ça vient... Il y a fusion des points 2° et 3°, mais ça vient donner cette
latitude-là de précision au niveau des règlements, avec les objectifs qui, eux,
sont bien précisés, là, dans l'article 19 original.
Mme Ghazal : Donc, les… Donc,
quand on parle des méthodes, dans ce cas-là, quand il va y avoir une entente
avec les promoteurs des projets, ce ne sera pas nécessairement juste des
méthodes de calcul. Ça va être des méthodes de d'autres choses, c'est ça?...
M. Charette : …de précision au
niveau des règlements, avec les objectifs qui, eux, sont bien précisés, là,
dans l'article 19 original.
Mme Ghazal : Donc, les… donc,
quand on parle des méthodes, dans ce cas-là, quand il va y avoir une entente
avec les promoteurs des projets, ce ne sera pas nécessairement juste des
méthodes de calcul, ça va être des méthodes d'autres choses, c'est ça?
M. Charette : L'article le
mentionne déjà, et ça, c'est l'article original… quoique même amendé, là, on va
retrouver les conditions, les méthodes applicables à ces projets-là. Il y aura
une obligation de résultat sinon les sommes devront être remises, les sommes
seront aussi remises si le promoteur cesse ses activités. Donc, c'est déjà
précisé dans le projet de loi lui-même, mais c'est certain que le règlement ou
sinon le protocole avec chaque promoteur offrira aussi tous les détails, mais,
au minimum, ces détails-là seront intégrés, là, au protocole.
Mme Ghazal : O.K.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Alors, Mme la députée, ça va? Avez-vous d'autres questions?
Mme Ghazal : On essaie juste
de le lire en même temps, là, parce qu'on ne les a pas à l'avance, donc juste
nous donner le temps de les lire.
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Lui, il était à
l'avance? O.K.
La Présidente (Mme
Grondin) :Peut-être, entre-temps, est-ce
qu'un autre député souhaite intervenir?
M. Leitão : Peut-être pas sur
l'amendement en tant que tel mais sur l'article 19.
La Présidente (Mme
Grondin) : O.K. Donc, on va d'abord terminer l'amendement, par
la suite on revient à l'article 19. Est-ce que, Mme la députée, vous souhaitez
un petit deux minutes? Ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement proposé par le ministre à l'article 19, je vais procéder à sa mise
aux voix. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté?
Une voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, j'ai bien entendu, donc l'amendement est
adopté. Nous revenons donc à l'article 19 tel qu'amendé. M. le député de
Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien, merci.
Ma question est très, très simple. Peut-être la réponse va être un peu plus
compliquée, je ne sais pas. Pourquoi on fait ça? C'est-à-dire, qu'est-ce que,
dans l'état actuel de la réglementation, qu'est-ce qui ne fonctionnait pas pour
que vous vous sentiez obligés maintenant d'amener ces changements ici? On est
toujours... on parle ici toujours des crédits compensatoires et de la façon
dont cela est utilisé. Alors, pourquoi avoir amené ces précisions ici?
M. Charette : En fait, on
vient se donner une option supplémentaire qui est excessivement intéressante
pour les entreprises elles-mêmes qui sont assujetties au marché du carbone.
On...
M. Leitão : ...alors pourquoi
avoir amené ces précisions, s'il vous plaît?
M. Charette : On vient se
donner une option supplémentaire qui est excessivement intéressante pour les
entreprises elles-mêmes qui sont assujetties au marché du carbone. On connaît
le principe des allocations gratuites. On connaît le principe des crédits
compensatoires. Donc, avec cette introduction-là d'un nouvel article, on va
permettre à des entreprises d'utiliser ce qu'on a appelé dans notre jargon une
consigne. C'est-à-dire, plutôt que de devoir renoncer à une certaine valeur
monétaire, cette valeur monétaire là pourrait être utilisée pour améliorer
leurs propres procédés industriels. Donc, c'est excessivement intéressant. Ça
va inciter l'innovation. Ça va sans doute engendrer encore davantage de
réduction au niveau des émissions de gaz à effet de serre.
Cependant, si, après le délai... une fois
le délai échu, les sommes qui avaient été mises en consigne par l'entreprise,
le projet n'a pas donné ses résultats ou le projet a été abandonné ou avorté,
c'est là où l'entreprise devra remettre ces sommes. Bref, c'est réellement
encourager l'innovation. L'entreprise ou l'industrie va avoir un intérêt
personnel à être plus performante parce qu'elle va pouvoir bénéficier de sommes
qu'autrement elle aurait laissé aller, là, à travers le marché du carbone.
Donc, c'est une nouvelle option qui s'offre à elles et qui risque d'engendrer
des résultats drôlement intéressants.
M. Leitão : O.K. Mais vous
pensez que... est-ce que vous pensez que ce mécanisme qui est décrit ici, que
vous avez résumé, il n'y a pas une possibilité que cela entre en conflit ou en
contradiction avec le SPEDE, parce que l'objectif du SPEDE, c'est d'utiliser ce
mécanisme de vente aux enchères.
M. Charette : En fait, c'est
intrinsèquement lié au SPEDE parce qu'il y a déjà le mécanisme des allocations
gratuites. Donc, on revoit le principe des allocations gratuites à travers
cette nouvelle formule-là. Donc, il n'y a pas de contradiction, il n'y a pas de
conflit avec le SPEDE, ça fait intégralement... En fait, le principe des
allocations gratuites, ça revient au Québec. Donc, c'est le Québec qui, pour
ces allocations-là, vient préciser quelles seront les nouvelles options
offertes à l'industrie. Et pour vous dire, le règlement n'a pas été publié
encore, mais on y réfléchit activement, là, depuis plus d'une année maintenant.
Il y a eu beaucoup de consultations auprès de l'industrie, auprès des
entreprises, et beaucoup y voient un élément excessivement intéressant. On
s'entend, il y aurait une perte de capitaux possible. Et là, cette perte de
capitaux là pourra être en partie utilisée à améliorer leur propre efficacité
énergétique. Ma foi, il y a de grands avantages, là, pour les différentes
industries liées au SPEDE...
M. Charette : …on s'entend, il
y aurait une perte de capitaux possible, et là, cette perte de capitaux là
pourra être en partie utilisée à améliorer leur propre efficacité énergétique.
Ma foi, il y a de grands avantages, là, pour les différentes industries liées
au SPEDE.
M. Leitão : Très bien, merci.
Donc, je vous invite fortement à… quand le moment viendra, de publier le
règlement. Il faut que ce soit bien… il faut que ce soit vraiment bien fait.
Moi, le risque que je vois ici, c'est qu'avec ce mécanisme introduit par
l'article 19, on pourrait diminuer la liquidité dans le marché du carbone.
Parce que là, maintenant, les entreprises auraient une autre option que de
seulement, bon, acheter ou vendre les choses. Elles auraient pu, comme… mettre
de côté. Alors, ça risque de priver le marché du carbone de liquidités dans
certains nombres de crédits qui seraient échangés.
Donc, c'est un risque et vous avez raison
pour l'élaboration des règlements. Je comprends que ça va être complexe, mais
il va falloir bien étudier la chose.
M. Charette : ...le collègue,
ce que vient introduire cet article-là, c'est réellement permettre d'éviter une
certaine fuite de capitaux, faire en sorte que les investissements vont se
faire au Québec plutôt qu'à l'étranger et ils vont se faire au Québec pour
améliorer le bilan carbone du Québec. Donc, on vient, au contraire, préserver
ou éviter une certaine fuite de capitaux et l'entreprise, si elle ne consent
pas ou n'accepte pas un protocole à cet égard-là, bien c'est de l'argent
qu'elle va devoir céder, là, de toutes les façons.
Donc, au contraire, on favorise vraiment
l'investissement au Québec, avec les bienfaits au Québec, plutôt que de
dire : On achète des crédits en Californie, donc, ultimement, ces
argents-là vont favoriser l'innovation en Californie. C'est une partenaire, remarquez
bien. On souhaite avancer avec la Californie, mais lorsque les bienfaits et les
investissements peuvent se faire au Québec, bien, on est doublement gagnants.
M. Leitão : Mais vous avez
mentionné le terme clé : Lorsqu'il est bien fait. Parce que c'est un enjeu
qui était discuté depuis déjà un certain nombre d'années, comment est-ce qu'on
pourrait éviter une fuite de capitaux. Ça, c'est d'un côté. De l'autre côté, si
on a créé le SPEDE avec des partenaires étrangers comme la Californie et, espérons-le,
d'autres qui se joindront, bon, ce risque-là que des capitaux s'en aillent
ailleurs, bon, c'est inhérent même aux mécanismes du SPEDE. Donc, c'est pour ça
que je dis qu'il faut être très prudents dans la façon dont on va écrire ces
règlements-là, parce qu'on ne voudrait pas que, de l'autre côté...
M. Leitão : ...que des capitaux
s'en aillent ailleurs, bon, c'est inhérent même aux mécanismes du SPEDE, donc
c'est pour ça que je dis qu'il faut être très prudents dans la façon dont on va
écrire ces règlements-là. Parce qu'on ne voudrait pas que... De l'autre côté,
disons, les Californiens ou éventuellement l'Ontario, si jamais ils décident de
revenir, s'ils mettaient en place des mesures semblables, bon, on s'en irait
dans un SPEDE qui serait de plus en plus étroit. Donc, c'est juste ça,
prudence, c'est beaucoup de consultations et beaucoup de... Et si nous, les parlementaires,
pourrions aussi être... faire partie de cette réflexion, on serait tout à fait
ouverts à participer avec vous à cette discussion-là.
M. Charette : En fait, peut-être...
Les préoccupations sont prises en compte, elles sont très légitimes. Peut-être
vous mentionner que cette consultation a cours présentement et réunit plusieurs
acteurs. Peut-être vous mentionner que le travail se fait étroitement avec le ministère
des Finances, donc c'est réellement un exercice conjoint, là, qui est mené avec
les Finances. Donc, les inquiétudes, elles sont justifiées et c'est la
raison pour laquelle on prend bien le temps de faire les choses, là, pour
amener un projet de règlement qui sera aussi ouvert à la consultation une fois
déposé, mais le projet de règlement qui répondra le plus possible aux
inquiétudes, là, qui peuvent être partagées.
M. Leitão : Très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 19? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci. Juste une
question par rapport aux unités d'émission gratuites, c'est-à-dire qu'on ne les
change pas, on ne les bouge pas, c'est juste par règlement, une… au lieu qu'en
ce moment, ça soit gratuit puis que la compagnie, il n'y ait pas de conditions…
ne fasse rien avec ça, c'est que ça va permettre… on va obliger par règlement,
pas pour toutes les entreprises, mais certaines, de ce droit de polluer gratuit
qu'on lui donne à cause de la concurrence et tout ça, bien, qu'elle fasse de
quoi avec ça, qu'elle ait de l'argent puis qu'elle fasse quelque chose pour
réduire ou retirer les émissions de gaz à effet de serre? C'est ça l'esprit,
dans le fond, de ce que je comprends des échanges.
• (12 h 20) •
M. Charette : Tout à fait. Le
but est de diminuer les allocations gratuites parce qu'il y avait certaines
incohérences, je le dirai comme ça, avec le marché. Donc, on diminue les
allocations gratuites, mais ce potentiel-là qui est dégagé sera à la
disposition des entreprises pour améliorer leurs procédés industriels ou
favoriser la recherche, mais le but est de diminuer, effectivement. On veut de
moins en moins d'allocations gratuites, faire en sorte qu'elles soient mieux
utilisées. Et ce sera au profit même des entreprises de l'industrie, qui
pourront en bénéficier pour réduire leurs propres émissions en favorisant les
investissements au Québec directement.
Mme Ghazal : Ça touche
aussi les plus gros pollueurs ou ça va toucher…
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, dans…
M. Charette : ...qu'elles
soient mieux utilisées. Et ce sera au profit même des entreprises de l'industrie,
qui pourront en bénéficier pour réduire leurs propres émissions en favorisant
les investissements au Québec directement.
Mme Ghazal : Ça touche
aussi les plus gros pollueurs ou ça va toucher...
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
dans certains cas... Là, j'ai... Il y a une courbe, hein? Dans certains cas,
les allocations gratuites sont en grandes quantités. Dans d'autres, elles sont
bien équilibrées. Dans d'autres, certains en souhaiteraient davantage. Mais, de
façon générale, là, on réduit la quantité totale, là, des allocations
gratuites.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 19?
Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 19, tel
qu'amendé, est adopté? Donc, il est adopté.
Nous continuons avec l'article 20, M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Charette : Très, très
simple. Donc, 20 : L'article 95.3 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 31.0.6, par «des
articles 31.0.6 ou 31.68.1».
Commentaire, également très simple :
Cet article vise à permettre au ministre de tarifer la production des
déclarations de conformité visées à l'article 31.68.1 et relatives à la réhabilitation
de terrains contaminés.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur cet article?
M. Leitão : Rapidement...
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Quand le ministre parle de tarifer, donc c'est de... comme on dit
en bon latin, de refiler la facture aux...
(Consultation)
M. Leitão : Donc, c'est
de refiler la facture à l'entreprise...
M. Charette : En fait,
actuellement, il y a le système des déclarations de conformité qui est bien
inclus dans la réglementation, dans la législation. Lorsqu'un promoteur demande
une déclaration de... un certificat d'autorisation, il doit payer des frais.
Là, il y a l'ajout, une référence aux déclarations de conformité, donc il y
aura des frais aussi à payer par le promoteur. Donc, c'est pour permettre au
ministre de collecter ces frais-là, en quelque sorte.
C'est juste qu'il y a deux termes. Un
était déjà convenu et entendu pour ce qui est du paiement. Il faut préciser la
même formule, là, pour la déclaration de conformité.
M. Leitão : Je vous
invite à ce que ces frais-là ne soient pas fixes dans le temps. Il faut que ça
évolue aussi. Voilà.
M. Charette : C'est une
précaution très...
M. Charette : ...et entendu
pour ce qui est du paiement. Il faut préciser la même formule, là, pour la déclaration
de conformité.
M. Leitão : Je vous invite à
ce que ces frais-là ne soient pas fixes dans le temps, mas il faut que ça
évolue aussi. Voilà.
M. Charette : C'est une
précaution très sage, effectivement.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions concernant l'article 20? Je
vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 20 est adopté. Nous allons... effectivement,
section III, donc, dispositions modificatives, Loi visant... nous allons
toucher à la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro
émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et
autres polluants. Donc, nous sommes rendus à l'article 21. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Charette : ...21 :
«L'article 8 de la Loi visant l'augmentation
du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions
de gaz à effet de serre et autres polluants est modifié par l'insertion, après
le premier alinéa, du suivant :
«Les crédits accumulés par un constructeur
automobile au moyen de la vente ou de la location d'un véhicule automobile visé
au paragraphe 2° de l'article 6 sont considérés, aux fins de l'application du
présent article, comme ayant été accumulés pour l'année modèle parmi celles
visées au premier alinéa, donc l'année correspondant à l'année civile pendant
laquelle il a été vendu ou loué pour la première fois au Québec.»
Le commentaire : Cet article prévoit
un ajustement qui s'est révélé nécessaire concernant l'application aux
véhicules automobiles remis en état du régime institué par la Loi visant l'augmentation
du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions
de gaz à effet de serre et autres polluants. Cette modification vise à faire en
sorte que les crédits associés aux véhicules automobiles remis en état soient
liés à la période pendant laquelle ces véhicules ont été vendus ou loués pour
la première fois au lieu de la période correspondant à leur année modèle. En
effet, conformément à cette loi, les constructeurs automobiles assujettis
doivent accumuler un certain nombre de crédits pour chaque année modèle des
véhicules automobiles qu'elle vise à partir de l'année 2018. À la fin de chaque
période de trois années civiles consécutives, le ministre établit le nombre de
crédits accumulés par chaque constructeur pour chaque année modèle dont l'année
correspond à l'une des années civiles de la période concernée. Cette règle est
applicable tant aux véhicules neufs qu'à ceux remis en état.
Or, il appert qu'un certain nombre de
véhicules automobiles remis en état qui sont vendus ou loués pour la première
fois au Québec le sont au cours d'une période à l'intérieur de laquelle aucune
des années civiles qui la constituent ne correspond à l'année modèle concernée.
Par exemple, actuellement, un crédit pour la vente ou la location d'un véhicule
automobile 2019 remis en état et vendu pour la première fois au Québec devra
être calculé pour la...
M. Charette : …à l'intérieur de
laquelle aucune des années civiles qui la constituent ne correspond à l'année
modèle concernée. Par exemple, actuellement, un crédit pour la vente ou la
location d'un véhicule automobile 2019 remis en état et vendu pour la
première fois au Québec devra être calculé pour la période 2019‑2021.
Cependant, comme la vente ou la location de ces véhicules est acceptée jusqu'à
quatre ans suivant leur année modèle pour le calcul des crédits, il arrivera
des situations où la location ou la vente de certains de ces véhicules ne
pourra générer de crédits pour le constructeur. Il en sera ainsi, par exemple,
pour le même véhicule automobile 2019 remis en état qui serait loué ou
vendu pour la première fois au Québec en 2022. La modification aura donc pour
effet de régulariser la situation et de permettre au constructeur automobile
d'accumuler davantage de crédits au moyen de la vente ou de la location de
véhicules automobiles remis en état et, du même coup, de les inciter à en
vendre ou en louer plus, en plus grand nombre, au Québec.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des
interventions sur l'article 21? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. En effet, c'est un sujet qui a déjà été discuté avant, qui
existe… une problématique qui existe et qui est celle des voitures électriques
de seconde main, donc des voitures électriques qui auraient été, comme on dit
ici, remises en état.
C'est un peu compliqué ça parce qu'évidemment
les voitures électriques, il y a une subvention à l'achat. Alors, quand le
moment arrive que ces voitures-là puissent avoir une seconde vie, qu'elles
soient revendues, c'est surtout pour les voitures en location, ça cause une
certaine difficulté. Ma première question : Est-ce que cela s'applique
seulement aux voitures vendues au Québec et, par la suite, remises en état ou
est-ce qu'on va pouvoir importer des États-Unis ou d'ailleurs, mais surtout des
États-Unis, des voitures, donc, électriques usagées qu'on remettrait en état
ici? Est-ce que…
• (12 h 30) •
M. Charette : Tout à fait. En
fait, c'est très, très bien résumé. On sait que la demande, elle est très forte
pour les véhicules électriques. On sait que, dans certains cas, l'offre est
plus limitée, que la période d'attente pour obtenir le véhicule souhaité peut
être plus longue. Donc, on veut, de cette façon-là, inciter les constructeurs
et les vendeurs à rendre disponibles un plus grand nombre de véhicules au
Québec. Donc, oui, ça va favoriser le marché québécois. Donc, les
constructeurs-vendeurs auront leurs crédits, et les acheteurs québécois auront
accès à un plus grand nombre de véhicules, parce qu'effectivement il faut
qu'ils soient immatriculés pour la première fois au Québec, mais ça ne veut…
12 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...rendre
disponible un plus grand nombre de véhicules au Québec. Donc, oui, ça va
favoriser le marché québécois, les constructeurs-vendeurs auront leurs crédits
et les acheteurs québécois auront accès à un plus grand nombre de véhicules, parce
qu'effectivement, il faut qu'ils soient immatriculés pour la première fois au
Québec, mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas été immatriculé ailleurs au
départ. Donc, s'il y a un véhicule qui est récupéré par, je ne veux pas nommer
de compagnie, mais par un constructeur x et que ce dernier doit le remettre en
marché, aussi bien pour l'avantage du Québec qu'il soit mis en marché au
Québec. C'est ce que permet, là, justement, l'article en question.
Donc, ça va favoriser une plus grande
disponibilité des véhicules touchés par la loi des véhicules zéro émission.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Merci. Je dois donc interrompre l'échange.
Donc, je vous remercie grandement, chers collègues, pour votre collaboration. Compte
tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 14 heures aujourd'hui.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 2)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des
transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir étreindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de la
lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification. Lors
de la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude de
l'article 21. Le ministre avait lu l'article, et il y avait eu déjà un échange
d'amorcé. Est-ce que, M. le député de Robert-Baldwin, vous aviez terminé?
M. Leitão : Mme la Présidente,
je ne me rappelle pas trop où on était, mais juste je vais me résumer rapidement.
Donc, à l'article 21, on parle des voitures électriques, et, bon, les changements...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...député de Robert-Baldwin, vous aviez terminé?
M. Leitão : Mme la Présidente,
je ne me rappelle pas trop où on était, mais juste je vais me résumer
rapidement. Donc, à l'article 21, on parle des voitures électriques. Et, bon,
les changements introduits par l'article 21 permettent que des voitures
électriques usagers puissent rentrer dans le circuit québécois, les
modifications nécessaires et tout ça, très bien.
La question que j'avais maintenant, c'est un
peu... ce n'est pas directement lié à l'article, et donc on n'a pas besoin de
faire de grandes discussions là-dessus. Mais si... Et pas si, je pense que nous
voudrions tous augmenter le nombre de véhicules électriques ou hybrides, mais
surtout électriques, en circulation au Québec. Pour que cela puisse... pour
qu'on puisse vraiment atteindre ce but-là, il me semble qu'il faudrait aussi
déployer de façon beaucoup plus élargie un réseau de bornes de rechargement. Il
y a plusieurs plans qui existent déjà pour augmenter ce réseau-là. Je sais que
ça ne tient pas directement à l'article 21, mais si vous pouviez juste nous
parler rapidement d'où on en est avec le déploiement de...
M. Charette : ...les gens sont
intéressés, oui, à se procurer un véhicule électrique ou assujetti à la norme
VZE mais ils sont aussi intéressés ou désireux de se faire rassurer à savoir est-ce
que... sur leur parcours, est-ce que les bornes, elles seront en quantité
suffisante, est-ce qu'elles seront bien réparties sur le territoire. Donc,
c'est des questions très légitimes. Il y a déjà des engagements intéressants,
importants qui ont été pris à ce niveau-là. Et je peux vous dévoiler, là, une
petite primeur, le plan de mise en oeuvre en fera également question, mention
parce que c'est une équation, là, qui doit se faire. Un plus grand nombre de
véhicules doit signifier un plus grand nombre de bornes.
Mais déjà, avec mon collègue aux
Ressources naturelles, au cours de la dernière année, on a déjà fait quelques
annonces pour notamment le milieu locatif pour différents types d'hébergement
ou d'habitation qui n'offraient pas la possibilité ou qui n'étaient admissibles
à la subvention de l'être dorénavant, donc cette conscience-là, nous l'avons.
Mais il y aura des réponses aussi précises dans le plan de mise en oeuvre.
M. Leitão : Très bien, et je
finis avec ça. Parce qu'il annonce seulement, là, donc, le réseau public, là, à
travers la société d'État Hydro-Québec et tout ça qu'on... évidemment, ils
devront participer à ça. Mais je vous invite aussi à poursuivre les travaux qui
avaient été faits auparavant pour trouver un moyen pour que le secteur privé,
les stations d'essence, les compagnies de gazoline, qu'ils puissent ou qu'ils
doivent aussi avoir un certain nombre de bornes de rechargement électrique.
Voilà...
M. Leitão : …qui avait été fait
auparavant pour trouver un moyen pour que le secteur privé, les stations
d'essence, les compagnies de gazoline, qu'ils puissent ou qu'ils doivent aussi
avoir un certain nombre de bornes de chargement électrique.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous avez terminé? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Ma question, M. le ministre, donc, évidemment, je vois que dans cet
article-là, on parle beaucoup des constructeurs automobiles. Une question qui
n'est pas à proprement parler sur l'article 21, mais qui est peut-être un
peu corollaire. Quand… moi, j'ai le goût de parler de l'industrie des véhicules
électriques, et cette industrie-là, ça comprendrait, à ce moment-là, les
concessionnaires, donc… mais aussi, par exemple, les réparateurs, les garages.
Est-ce qu'il y a des mesures, par exemple, visant à soutenir la transformation
à terme dans les plateformes des garages, donc, pour les véhicules électriques?
M. Charette : …de comprendre
la question. Vous mentionnez la conversion, par exemple, d'un véhicule à
essence vers une motorisation électrique ou…
M. Benjamin : Non. Plutôt, par
exemple, les véhicules électriques, ces véhicules-là, certains d'entre eux vont
probablement tomber en panne, ils sont appelés à être réparés. Donc, si moi,
j'ai le goût de parler de l'industrie des véhicules électriques, est-ce qu'il y
a une réflexion, est-ce qu'il y a des actions ou des mesures pour l'industrie
des véhicules électriques? C'est-à-dire, qui… bien sûr, les concessionnaires,
les constructeurs, mais aussi les autres acteurs de cette industrie aussi?
M. Charette : Oui, en fait, je
sais mieux la question. Actuellement, il y a une subvention à l'achat du
véhicule, mais il y a également des subventions qui bénéficient à l'industrie
dédiée à l'électrification des transports lorsque, par exemple, même comme
particulier, on veut faire installer une borne de recharge à la maison, il y a
des subventions qui sont disponibles aussi pour les particuliers.
Donc, l'industrie du véhicule électrique
est subventionnée, oui, à travers l'achat du véhicule, mais il y a également
des appuis significatifs qui peuvent être donnés, par exemple, à celles et
ceux, là, qui sont dans le domaine de la borne de recharge. Et c'est le
citoyen, c'est le consommateur qui bénéficie de ces subventions-là. Donc, on
veut rendre toujours plus attractif l'achat d'un véhicule, là, qui est
assujetti à la loi zéro émission.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Et... Pour ce
qui est de la durée de vie, M. le ministre, avec l'électrique, est-ce qu'il y a
une réflexion, donc visant à travailler sur les stratégies, donc avec les
constructeurs, mais aussi avec d'autres acteurs pour le prolongement de la durée
de vie des véhicules électriques?
M. Charette : En fait, les
batteries, si on regarde uniquement le passé relativement récent, la
performance de ces batteries-là a augmenté, là, de façon extrêmement
significative, voire exponentielle. Donc, il y a cet élément-là d'une meilleure
performance, mais il y a aussi le souci qui doit être pris en compte. Une fois
cette batterie-là arrivée en fin de vie...
M. Charette : ...la performance
de ces batteries-là a augmenté, là, de façon extrêmement significative, voire
exponentielle. Donc, il y a cet élément-là d'une meilleure performance, mais il
y a aussi le souci qui doit être pris en compte, une fois cette batterie-là
arrivée en fin de vie pour alimenter une voiture... Un, ça ne veut pas dire
qu'elle n'est plus bonne pour alimenter autre chose, on le voit de plus en
plus, il y a quand même une capacité énergétique résiduelle qui est disponible,
même si ce n'est plus suffisant pour alimenter adéquatement une voiture. Mais
lorsqu'elle arrive définitivement en fin de vie, il faut aussi avoir un marché
de la revalorisation. Là, on a quelques dizaines de voitures... quelques
dizaines de milliers de voitures électriques, au Québec, on en souhaite des
centaines de milliers, voire des millions, ultimement, donc ce sera important
de savoir quoi faire de toutes batteries-là une fois leur vie utile terminée.
C'est une réflexion qui est déjà en cours, actuellement.
• (14 h 10) •
Tout à l'heure, on parlait du lithium, on
parlait de la volonté, exprimée encore dans les journaux ce matin, de créer une
filière lithium pour avoir les éléments nécessaires à la construction de
batteries. Mais le concept va plus loin que celui de l'extraction du minerai
qui est nécessaire, va plus loin que la construction de la batterie, va jusqu'à
savoir quoi en faire et comment valoriser ces batteries-là, qui prennent de la
place, qui peuvent représenter certains enjeux environnementaux. Actuellement,
ce n'est pas mêlant, ce sont des batteries qui prennent essentiellement la voie
de l'étranger. Est-ce qu'elles sont bien reconditionnées, est-ce qu'elles sont
bien valorisées? C'est toujours difficile d'en être certain, donc on veut
mettre l'emphase... et on veut s'assurer qu'il y a un marché québécois aussi à
ce niveau-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. M. le député de Bourget.
M. Campeau : Juste en
complément à ça, j'ai moi-même un véhicule électrique, et ce qu'on peut voir,
c'est qu'actuellement les garanties sont de l'ordre de huit ans. Alors, les
autos qui sont rendues à huit ans, il n'y en a pas beaucoup, donc le marché de
dire qu'est-ce que je fais avec ma batterie, là, ou je vais envoyer ça où, il
n'est pas encore développé. Mais ça s'en vient.
Il y a eu justement une petite industrie
qui a... disons, une usine-pilote en développement à Montréal, en fait, tout
près de nos deux circonscriptions, et qui justement se cherche des batteries
parce qu'ils n'ont pas assez de matière première. Ça fait que c'est en
développement, ils disent pouvoir récupérer une très grande majorité des
composants, mais ça prend vraiment beaucoup de batteries pour développer la
rentabilité. Alors, ça aussi, c'est à venir, mais c'est en développement, comme
cette petite usine l'indique.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 21?
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Juste une question : Est-ce que, d'une quelconque façon, cet
article-là peut avoir un impact par exemple sur les véhicules de transport de
personnes...
M. Campeau : ...ne l'indique.
La Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 21? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Juste une question. Est-ce que, d'une quelconque façon, cet article-là
peut avoir un impact, par exemple, sur les véhicules de transport de personnes?
M. Charette : Au niveau du
transport rémunéré de personnes?
Mme Ghazal : Oui, rémunéré de
personnes, oui.
M. Charette : Je ne vois pas
de lien direct avec le transport rémunéré de personnes et je dois vous avouer,
je ne m'y connais pas dans le détail, qu'est-ce qui est nécessaire pour qu'une
voiture soit admissible ou reconnue. Ça, ce ne sont pas, là, des informations
qui relèvent de l'Environnement, mais bien du Transport, donc je ne voudrais
pas vous induire en erreur.
Mme Ghazal : C'est juste parce
que je me rappelle, quand on étudiait le projet de loi... j'ai oublié son
numéro, là, mais le projet de loi sur les taxis..., il y avait toute la question...
il y avait des objectifs dans l'industrie du taxi pour avoir des véhicules
électriques, etc., puis la crainte que nous, on amenait, c'était qu'en laissant
ça ouvert à tout le monde, bien les gens ne vont pas nécessairement investir
dans une voiture électrique pour faire du transport de personnes, parce qu'il
n'y a aucune exigence.
Donc, je voulais juste savoir si, dans la
loi v.z.e, si ça avait... mais là, je vois qu'il n'y a pas eu de changements,
donc il n'y en avait pas, donc il n'y en a pas plus ici.
M. Charette : Je dois vous
avouer, et mon dernier souhait serait de vous induire en erreur, c'est
davantage aux Transports que l'information pourrait être confirmée.
Mme Ghazal : O.K.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 21?
Donc, je vais procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bravo, l'article 21 est donc adopté. Merci.
Nous poursuivons avec l'article 22. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Charette : Oui, donc :
22. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 62, du suivant :
«62.1. Le ministre peut, par écrit, déléguer à
tout membre du personnel du ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs qu'il désigne l'exercice des pouvoirs prévus aux
articles 12 et 14.»
Le commentaire : cet article permet
au ministre de déléguer à une personne en particulier par écrit l'exercice de
certains pouvoirs qui relèvent de lui en vertu de la Loi visant l'augmentation
du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire
les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants. Cette possibilité de
déléguer est toutefois imitée à un membre du personnel de son ministère et elle
ne vise que les pouvoirs prévus aux articles 12 et 14, c'est-à-dire celui
d'établir le nombre de crédits que chaque constructeur automobile a accumulé
ainsi que celui de refuser d'inscrire au registre un renseignement décl,
qu'est-ceré par un tel constructeur, en application de l'article 10 si ce renseignement
est faux ou inexact. Ces deux décisions peuvent, conformément à l'article 30,
être contestées par le constructeur...
M. Charette : ...constructeur
automobile a accumulés ainsi que celui de refuser d'inscrire au registre un renseignement
déclaré par un tel constructeur en application de l'article 10 si ce renseignement
est faux ou inexact. Ces deux décisions peuvent, conformément à l'article 30,
être contestées par le constructeur automobile devant le Tribunal administratif
du Québec.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
des interventions? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Question très
rapide. Quand on dit ici de... donc, que le ministre peut déléguer à tout membre
du personnel, je pense qu'on parle ici au niveau du sous-ministre ou sous-ministre
associé ou adjoint. Ce n'est pas à tout le monde, tout le monde, c'est vraiment
aux...
M. Charette : Effectivement,
c'est d'usage, pour ne pas qu'une décision purement technique remonte jusqu'au
ministre, donc, effectivement, sous-ministre, direction. Donc, oui,
effectivement, et c'est courant, là. C'est éviter justement des délais
supplémentaires, là, lorsque la réponse peut être fournie par une autre
instance.
M. Leitão : Très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Je vais donc
procéder à la mise aux voix de l'article 22. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : ...de trouver...
Oui. Articles 12 et 14, ce que ça dit, là, ça fait que je m'en vais dans
la... Peut-être que c'est écrit dans les commentaires. Non. Ça fait que
j'essaie juste de voir c'était quoi, l'article 12 et 14 sur...
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le ministre, est-ce que...
Mme Ghazal : ...si le ministre
veut juste nous dire, là.
(Consultation)
M. Charette : Si on regarde,
juste pour bien orienter, là, ma collègue, la note additionnelle, le troisième
élément et le quatrième sont les éléments de réponse. Donc, quand on voit «au
constructeur automobile d'un avis indiquant les véhicules acceptés accompagné
d'une lettre du ministre indiquant le nombre de crédits qu'il entend inscrire
au registre, donnant un délai de 15 jours au constructeur pour présenter au
besoin ses observations», et le point suivant — la version a des
petits problèmes au niveau de la numérotation, là, mais le point suivant :
«Dans le même envoi, un avis et une même... et une lettre du ministre indiquent
les véhicules qui ne sont pas reconnus pour l'obtention de crédits soit parce
qu'ils sont absents de la base de données de la SAAQ, soit parce que les
renseignements sont inexacts, et donne un délai de 15 jours au constructeur
pour présenter au besoin ses observations.»
Mme Ghazal : Ça, c'est le
commentaire que le ministre lit?
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, c'est le commentaire dans le cahier du député.
M. Charette : Ah! d'accord.
Là, on m'indique que cette portion-là, ma collègue ne l'a pas. Donc, j'en ai
fait la lecture, là. Désolé, je fais référence à un texte que vous n'aviez pas,
là, sous la main.
Mme Ghazal : O.K. Ah! O.K.,
c'est beau. O.K.
M. Charette : Désolé.
Mme Ghazal : Parce que, quand
le ministre lit, à un moment donné, ce n'est pas facile. J'aime mieux quand il
me l'explique dans... en partie dans ses mots, mais je sais que ce n'est pas
évident, là, puis c'est technique. C'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, je vais... Il n'y a pas d'autres
interventions sur l'article 22? Donc, je vais procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix
: Adopté...
Mme Ghazal : ...et ce n'est pas
facile. J'aime mieux quand il me l'explique dans ses mots, mais je sais que ce
n'est pas évident, là, puis c'est technique. C'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, je vais... Il n'y a pas d'autres
interventions sur l'article 22? Donc, je vais procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) :L'article 22 est donc adopté.
Nous... Juste pour que les gens qui nous écoutent puissent suivre, donc, nous
étions à la section III du projet de loi n° 44. Cette
section III là porte sur des dispositions modificatives. Et à l'article 23
que le ministre va lire, c'est le projet... c'est la Loi sur l'administration
financière qui sera modifiée par l'article 23. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Charette : Donc, 23 :
L'annexe 2 de la Loi sur
l'administration financière est modifiée par la suppression de «Conseil de
gestion du Fonds vert».
Commentaire : Cet article prévoit une
modification de concordance en supprimant la référence au Conseil de gestion du
Fonds vert de l'annexe 2 de la Loi sur l'administration financière,
laquelle énumère les organismes non budgétaires du gouvernement. Comme le Conseil
de gestion du Fonds vert serait aboli, il y a lieu d'en retirer la mention, et
c'est conforme aux articles déjà adoptés précédemment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Encore une fois,
très rapidement, puisque nous n'étions pas en faveur de l'abolition du Conseil
de gestion du Fonds vert, donc, on comprend très bien, là, la concordance est
nécessaire de faire ça ici. Mais on ne va pas repartir, ne vous en faites pas,
on ne va pas repartir la discussion sur le conseil de gestion, mais juste
rappeler à tout le monde que, nous, on n'était pas en faveur de l'abolition du
Conseil de gestion du Fonds vert, juste ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : Monsieur... Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 23? Je vais...
Mme Ghazal : Bien, ici, idem
ou bis, et c'est... On l'a eu, le débat, là, c'est sûr, puis là on comprend que
c'est une comme une question de concordance pour être logique.
• (14 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc...
Mme Ghazal : À moins que le ministre
tienne à ce qu'on reparte le débat sur l'abolition du...
M. Charette : Mais j'ai une
question pour mes collègues...
Mme Ghazal : ...Conseil de
gestion du Fonds vert. En fait, ce qu'on n'a m'a pas répondu, par exemple,
c'est comment ça se fait qu'ils ne se sont pas réunis pendant un an. Le ministre
n'a jamais été capable de répondre, et son sous-ministre, qui siège sur ce...
sur le C.A. avec d'autres personnes du cabinet du ministre, personne n'a été
capable de répondre pour quelle raison ils ne se sont pas réunis pendant un an.
Ça, je n'ai jamais eu de réponse à ça, c'est un mystère complet.
M. Charette : C'est faux, on a
donné... On a donné une réponse, c'était la suivante : C'est une question
qui s'adressait à la présidence du conseil d'administration, c'est cette
personne-là qui aurait pu lui répondre. Mais là j'ai une question qui brûle mes
lèvres. Et l'opposition officielle et la deuxième opposition ont
mentionné : Lorsque le débat est fait, inutile d'y revenir. Est-ce que ça
peut s'appliquer aux articles suivants aussi? Ça nous permettrait d'accélérer
grandement la vitesse de nos travaux. Donc, je retiens cette... et je suis
entièrement d'accord avec ce que mes collègues affirment à ce niveau-là...
M. Charette : ...deuxième opposition
a mentionné, lorsque le débat est fait, inutile d'y revenir. Est-ce que ça peut
s'appliquer aux articles suivants aussi?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Charette : Ça nous
permettrait d'accélérer grandement la vitesse de nos travaux. Donc, je retiens
cette... Et je suis entièrement d'accord avec ce que mes collègues affirment à
ce niveau-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci.
M. Leitão : ...le débat a été
fait, mais.
Mme Ghazal : ...je ne sais pas
ce qu'on va faire ici, là, on est ici pour débattre.
M. Charette : Quand le débat
est déjà fait.
Mme Ghazal : Ah! Ce n'est jamais
terminé.
M. Charette : Ah! Eh bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, chers collègues... Donc, je... S'il n'y a pas
d'autre intervention sur l'article 23, je vais procéder à sa mise aux voix. Est-ce
que l'article 23 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté. Nous poursuivons avec l'article
24, qui portera sur la Loi sur le ministère des Transports. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Charette : Donc, 24 :
«L'article 12.30 de la Loi sur le ministère
des Transports est modifié par la suppression, dans le sous-paragraphe g du paragraphe
1, de «paragraphe 1 du».»
Ça peut sembler ardu, a priori, mais je
vous en fais l'explication. Cet article prévoit une modification de concordance
en lien avec le nouvel article 15.1 de la Loi sur le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs, remplacé par l'article 6 du projet de
loi et instituant le Fonds d'électrification et de changements climatiques. En
raison de la nouvelle structure de cet article, le contenu qui est actuellement
prévu au paragraphe 1 serait dorénavant intégré au deuxième alinéa. Donc, essentiellement,
une question de concordance.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il des interventions sur
cette question de concordance à l'article 24? Donc, je vais procéder à la mise
aux voix de l'article 24. Est-ce que l'article 24 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Mme Ghazal : ...question... un
ajout entre 24 et 25.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ça va être... On va juste adopter l'article 24
et...
Mme Ghazal : Très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, l'article 24 est adopté. Mme la
députée, vous souhaitez faire un amendement.
Mme Ghazal : Oui. Mais est-ce
que c'est possible juste de suspendre quelques instants?
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous allons suspendre quelques minutes.
Mme Ghazal : Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 23)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 32)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons poursuivre avec l'article 25
puisque la proposition d'ajout d'un article de Mme la députée de Mercier sera
par... viendra à 25.1. Donc, M. le ministre, une proposition de modifier la Loi
sur le vérificateur général avec l'article 25. Pouvez-vous nous en faire la
lecture, s'il vous plaît?
M. Charette : Volontiers.
Donc : L'article 43.1 de la Loi sur le vérificateur général est modifié
par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«4° de ses constatations et de ses
recommandations ayant trait au Fonds d'électrification et de changements
climatiques institué en vertu de l'article 15.1 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.».
Le commentaire. Cet article prévoit que le
Commissaire au développement durable devra annuellement faire part de ses
constatations et de ses recommandations en ce qui a trait au Fonds
d'électrification et de changements climatiques dans le rapport qu'il présente
sous l'autorité du Vérificateur général...
M. Charette : ...Environnment
et des Parcs.
Commentaire : cet article prévoit que
le Commissaire au développement durable devra annuellement faire part de ses
constatations et de ses recommandations en ce qui a trait au fonds d'électrification
et de changements climatiques dans le rapport qu'il présente sous l'autorité du
Vérificateur général. Ce rapport est inclus au rapport annuel préparé par le
Vérificateur général à l'attention de l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur l'article... M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui, merci, Mme la
Présidente.
Une question, tout d'abord, et je pense
que je connais la réponse. M. le ministre, vous n'avez pas l'intention de
déposer des amendements à cet article-ci?
M. Charette : Non.
M. Leitão : Parce que je n'ai
rien vu sur...
M. Charette : Étant donné
qu'il laisse beaucoup, beaucoup de latitude au Commissaire au développement
durable, là, donc, pour notre part, il n'y a pas d'amendement qui sera
présenté.
M. Leitão : Très bien. Pas que
c'est très bien, ce n'est pas ça que je veux dire. C'est parce que justement,
je pense, le Vérificateur général, en commission parlementaire, lors des
consultations, avait demandé, avait suggéré que son action ou ses commentaires
ne se limitent pas seulement à l'audit du Fonds vert... enfin, avant que ça
change de nom, mais, en tout cas, que ça ne se limite pas seulement à un audit
financier du fonds, mais que les commentaires et l'action du Vérificateur
général, surtout le Commissaire au développement durable, qu'il soit appelé à
se prononcer sur l'évaluation des efforts de réduction de gaz à effet de serre,
de l'ensemble des mesures prises par les ministères et organismes.
Parce que la façon dont c'est fait ici, ce
qu'il y a de nouveau, donc l'article 25, ce qui est nouveau, à mon avis,
n'ajoute pas beaucoup à ce que le commissaire fait déjà. Et ce que le commissaire
souhaitait, et ce que moi aussi, je pense que c'est souhaitable, c'est que son
action soit plus vaste. Donc, vous n'avez pas retenu les commentaires du VG
lors des consultations. Vous ne pensez pas que ça serait utile que le rôle du
VG soit défini de façon plus... le rôle du Commissaire au développement durable
soit défini de façon plus large que ce qui est indiqué ici?
M. Charette : Je comprends l'interprétation...
pas l'interprétation, mais les propos du collègue et je pense avoir moi-même
rassuré le Commissaire au développement durable lorsqu'il s'est présenté devant
nous, en ce sens que nous lui ajoutons un mandat, mais nous n'en enlevons
aucun. Dans ses mandats actuels, il a la pleine, pleine latitude de commenter
et de produire un rapport sur ce...
M. Charette : …moi-même rassuré
le Commissaire au développement durable lorsqu'il s'est présenté devant nous en
ce sens que nous lui ajoutons un mandat, mais nous n'en enlevons aucun. Et dans
ses mandats actuels, il a la pleine, pleine latitude de commenter et de
produire un rapport sur ce qu'il juge nécessaire. Donc, on lui donne un devoir
de plus, qui est un devoir annuel au niveau… et ce n'est pas un simple audit,
hein, c'est vraiment… parce que l'audit se fait de toutes les façons, les états
financiers seront vérifiés, mais on lui demande une analyse de la gestion du
fonds.
Donc, ça, que ça lui tente ou que ça ne
lui tente pas, à travers cet article-là, il aura à le faire et je pense que ce
sera pour le plus grand bénéfice de l'ensemble des Québécois, compte tenu des
sommes qui sont en cause. Mais le Commissaire au développement durable, comme
je lui ai mentionné, aura la latitude entière de retenir les thèmes qu'il
souhaite. Donc, si lui-même veut explorer telle ou telle avenue, comme c'est
déjà le cas, il aura la possibilité de le faire.
C'est pour ça que l'article est succinct,
je le mentionnais d'entrée de jeu, mais il laisse toute, toute la latitude au Vérificateur
général, au Commissaire au développement durable, de faire le travail qu'ils
jugent essentiel.
M. Leitão : O.K., merci. Deux
choses que j'aimerais soulever avec vous : D'abord, c'est que vous avez tout
à fait raison, le commissaire peut faire toutes sortes de — et il le
fait — toutes sortes d'analyses, recommandations… D'ailleurs, son
tout dernier rapport, le rapport d'avril… de mai 2020 est très
intéressant. On en a parlé un peu lors de l'étude des crédits, les mesures ou
absence de mesures, d'écofiscalité, écoconditionnalité, etc. Donc, le
commissaire émet des recommandations, très bien, mais il n'y a pas d'obligation
à ce que ces recommandations soient suivies. Le ministère va bien sûr les
analyser, très bien, mais il ne… en matière de politique publique, donc même si
le Commissaire au développement durable émet une recommandation que les
politiques gouvernementales devraient avoir une plus grande composante
d'écoconditionnalité, bon, le gouvernement prend note et n'est pas
nécessairement obligé de suivre.
Alors, très bien, on ne veut pas non plus
que ce soit le commissaire qui gouverne, ce n'est pas ça non plus, mais est-ce
qu'on ne devrait pas avoir un moyen plus efficace de discuter, nous,
parlementaires, discuter des recommandations du Commissaire au développement
durable, que ce soit en commission parlementaire, que ce soit sous une autre
forme, que c'est les recommandations qui sont présentées par le commissaire
puissent être discutées par les parlementaires.
M. Charette : Parfait.
M. Leitão : Publiquement.
M. Charette : Peut-être
rappeler à mon collègue…
M. Leitão : …des
recommandations du Commissaire au développement durable, que ce soit en
commission parlementaire, que ce soit sous une autre forme, que… les
recommandations qui sont présentées par le commissaire puissent être discutées
par les parlementaires.
M. Charette : Parfait.
M. Leitão : Publiquement,
donc.
M. Charette : Peut-être
rappeler à mon collègue et ami de Jonquière… a été longtemps président de la Commission
de l'administration publique, et j'étais son vice-président un certain nombre
d'années, c'est l'instance appropriée pour commenter des rapports de cette
nature-là.
• (14 h 40) •
Et là j'ai cru comprendre que, dès
l'automne, le Commissaire au développement durable a été ou sera invité par la
CAP pour présenter le rapport du printemps dernier. Donc, cette instance-là… et
je suis le premier à favoriser et à souhaiter, là, l'implication des collègues
parlementaires, la Commission de l'administration publique est l'instance
appropriée. Donc, à chaque fois qu'il y a dépôt d'un rapport VG ou Commissaire
au développement durable, la CAP, la Commission de l'administration publique,
détermine quelle est la priorisation qu'elle fait au niveau des invitations
qu'elle peut faire pendant une session parlementaire. Et là je comprends que,
dès cet automne, même si le rapport est très récent, dès cet automne, les
collègues de la Commission de l'administration publique auront la possibilité
de le questionner, ce qui sera la même chose, naturellement, avec ce nouveau
mandat-là qui est confié au Vérificateur général.
M. Leitão : Bon, très bien,
merci. Moi, je suis l'actuel président de la CAP, donc oui, je suis au courant
de ce qui s'en vient. Bien, et vous le saviez parce que vous étiez là avant
aussi, la CAP organise des sessions d'information où on en discute avec le
Commissaire au développement durable et avec le VG, et tout ça. Mais moi, je
parle ici d'une discussion plus large à l'Assemblée nationale où l'ensemble des
parlementaires pourraient en discuter.
M. Charette : Si je regarde
comment notre règlement est appliqué, les débats se font à travers des
commissions parlementaires et, dans son bilan de fin de session, les membres de
la CAP ont la possibilité… il y a un débat, je pense, d'une heure ou deux au
salon bleu. Donc, cette latitude-là, elle est présente.
Comme je vous mentionnais, l'article
lui-même est relativement simple dans son essence parce qu'on ne fait
qu'ajouter un mandat aux mandats très, très larges du Commissaire au
développement durable. Mais pour ce qui est d'un débat, le débat principal va
se faire au niveau de la commission parlementaire elle-même, et ultimement, si
les collègues veulent le ramener au salon bleu par la suite, c'est tout à fait
libre à eux de le faire. Et vous avez mentionné, à juste titre, les rapports du
Commissaire au développement durable, comme les rapports de la Vérificatrice
générale, ne peuvent pas…
M. Charette : ...parlementaire
elle-même, et, ultimement, si les collègues veulent le ramener au salon bleu par
la suite, c'est tout à fait libre à eux de le faire. Et vous avez mentionné à
juste titre : Les rapports du Commissaire au développement durable, comme
les rapports de la Vérificatrice générale, ne peuvent pas être exécutoires,
c'est au gouvernement de gouverner. Mais, ultimement — et, pour avoir
été longtemps dans l'opposition, c'est un rôle que je respecte, mais je ne suis
pas inquiet, mais pas du tout — si le Commissaire au développement
durable devait avoir un jugement assez critique de la gestion du Fonds
d'électrification et des changements climatiques, je suis convaincu qu'à
l'Assemblée nationale un autre débat pourra être enclenché à travers tout le
processus de reddition de comptes, à travers le processus de la période de
questions. Donc, les espaces de débat sont très, très nombreux, et ce, peu
importe le rapport qui est déposé.
M. Leitão : Très bien, mais
je... Je vous entends. Mais, encore une fois, je pense que, quand le
Commissaire au développement durable se prononce sur d'autres choses que le
Fonds vert, ou le Fonds d'électrification et changements climatiques, quand il
se prononce sur les politiques gouvernementales en général en termes de
transition énergétique, par exemple, la seule façon qu'il a d'intervenir, c'est
de mettre ses recommandations dans son rapport annuel et puis d'en discuter à
la CAP, et puis la CAP va à la fin de la session inclure un paragraphe dans son
rapport annuel... son rapport de fin de session, et ça s'arrête là. Moi, je
pense qu'on aurait intérêt à ce que tous les parlementaires puissent en
débattre de façon plus importante... ces conclusions-là. Mais, écoutez, on y
arrivera peut-être une fois si on... une autre fois si on décide d'ouvrir la
Loi sur le vérificateur général. Peut-être... on devrait faire ça aussi.
Maintenant, un autre enjeu, c'est que — et
vous l'avez mentionné, et c'est mentionné ici aussi — donc, le
Commissaire au développement durable analyse le Fonds vert... je m'excuse, le
Fonds d'électrification et des changements climatiques. Mais il y a d'autres
fonds, surtout le fonds qui... on le verra un peu plus tard, qui va être
créé — je pense, c'est à l'article 40 quelque chose — le
Fonds de transition, d'innovation et d'efficacité énergétique. Est-ce que le
Commissaire au développement durable va aussi se prononcer sur la gestion de ce
fonds-là?
M. Charette : ...ce qui est de
ce fonds-là et de la portée du projet de loi, on pourra y revenir justement,
là, dans les articles en question. Mais ma réponse initiale s'applique, en ce
sens que le Commissaire au développement durable est libre de se pencher sur le
sujet de...
M. Leitão : ...se prononcer sur
la gestion de ce fonds-là.
M. Charette : Pour ce qui est
de ce fonds-là et de la portée du projet de loi, on pourra y revenir,
justement, là, dans les articles en question. Mais, ma réponse initiale
s'applique, en ce sens que le Commissaire au développement durable est libre de
se pencher sur le sujet de son choix. Mais pour ce qui est de la portée du projet
de loi n° 44 à l'égard, là, de ce fonds-là, c'est peut-être mieux d'y
aller dans l'ordre, étant donné qu'on aura l'occasion entre-temps de préciser
le rôle de TEQ, le rôle de... Bref, il faut avoir les éléments de contexte pour
aborder cette question-là. Mais, de façon générale, le Commissaire au
développement durable est tout à fait habileté à se pencher sur la gestion de
quelques fonds gouvernementaux que ce soit.
M. Leitão : Bien. Quand on
arrivera plus tard à 47, on va certainement relever la question à nouveau.
Parce que, présentement, TEQ est responsable des moyens financiers pour la
transition énergétique, et TEQ fait une reddition de comptes rigoureuse
annuelle. Si TEQ disparaît, je dis bien : Si TEQ disparaît, alors là,
cette reddition de comptes, qui est maintenant faite par TEQ, il n'y a personne
qui la fait. Alors, il faudrait s'assurer que le Commissaire au développement
durable spécifiquement, la même façon qu'on dit ici qu'il doit faire la
vérification du Fonds vert, il devrait aussi spécifiquement être habilité à
faire la vérification du fonds de transition et d'innovation.
M. Charette : On pourra rendu
là, mais juste pour ma gouverne, étant donné... on a tranché, le débat qui a eu
lieu n'a plus lieu d'être, est-ce que c'est le cas pour TEQ? Est-ce que ce
débat-là est complet ou on aura l'occasion d'y... Non?
M. Leitão : Il ne vient que de
commencer. Il ne vient que commencer.
M. Charette : Ah! d'accord,
d'accord. On pourra s'en reparler à ce moment-là dans ce cas-là.
M. Leitão : On s'en reparlera.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...
M. Leitão : Ça va pour
l'instant.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, j'ai juste
une question, bien, plusieurs, là, mais dans le fond, dans cet article-là, de
toute façon, le Vérificateur général ou le Commissaire au développement durable,
il peut auditer ce qu'il veut. Quand on dit : «Ces constatations et ces recommandations»,
quand même que ça, ça n'existait pas, il aurait pu le faire s'il le voulait.
C'est juste que là, ça devient une obligation. C'est ça qu'on vient de faire.
M. Charette : ...annuelle à ce
niveau-là.
Mme Ghazal : Là, il est obligé
de le faire sur ce sujet-là, alors que d'habitude, il peut aller... bien, à
moins que dans d'autres règlements ou...
M. Charette : Tout à fait. Il
aurait pu, par exemple, aborder la question une fois aux cinq ans ou une
fois... Mais, nous, étant donné que c'est un fonds qui est majeur...
Mme Ghazal : C'est à quelle
fréquence?
M. Charette : ...pour lequel
on doit regagner la confiance de la population et qu'on veut qu'il donne des
résultats, on veut — pendant les consultations, je retenais
l'expression «bulletin», là — je veux que ce bulletin-là soit donné à
chaque année de sorte que l'on puisse s'améliorer. Je ne m'attends pas à un
bulletin complaisant. Je ne m'attends pas à que des notes parfaites, mais on
veut apprendre de ces constats-là pour justement...
M. Charette : ...on veut...
pendant les consultations, je retenais l'expression «bulletin», là. Je veux que
ce bulletin-là soit donné à chaque année de sorte que l'on puisse s'améliorer.
Je ne m'attends pas à un bulletin complaisant, je ne m'attends à que des notes
parfaites, mais on veut apprendre de ces constats-là pour justement
s'améliorer.
Mme Ghazal : Puis c'est une
fois par année? Parce que je n'ai pas le... C'est ça, O.K. Parce que je lisais
aussi le rapport du vérificateur... en fait, du Commissaire au développement
durable, M. Lanoie, qui était venu le présenter, puis je m'en rappelle, de
la discussion. Et une des problématiques qui, lui, l'inquiétait, c'était toute
la question de rôles et responsabilités qui était confuse entre le ministère et
le Conseil de gestion du Fonds vert et qui a mené à ça. Et puis lui, à
l'époque, il l'avait déjà prévu, il avait déjà prévu que ça allait venir, puis
il dit : Bien, vous voyez, ça s'est avéré.
Maintenant, je suis en train de vous
donner un autre avertissement, tenez-en compte, et c'est toute la question de
rôles et responsabilités entre le ministre et les autres ministères puisque le ministre
est coordonnateur, et des autres ministères et organismes qui doivent faire
toutes sortes de choses. Mais quand même que le ministre leur donne des avis...
Je me rappelle qu'on a eu la discussion, là, mais je veux juste la rappeler ici
parce que c'est important, on parle de son rôle, puis il nous a donné un
avertissement. Donc, il y a une possibilité que le ministre leur dise quelque
chose, puis eux, ils disent : Bien, tu sais, nous, on ne le fait pas, vous
êtes coordonnateur mais... Puis là le ministre dit : Mais oui, mais c'est
moi le coordonnateur de tout le sujet.
Donc, est-ce que ce genre d'élément là, le
Vérificateur général, dans le fond, il peut le vérifier puis dire : Il y a
des contradictions entre ce que le ministère fait puis ce que d'autres
organismes font, comme il l'a fait avec le Conseil de gestion du Fonds vert,
puis ça va continuer après ad nauseam.
M. Charette : Tout à fait, tout
à fait, et... Effectivement, et je vous dirais que la dernière année a été très,
très instructive pour nous parce qu'on remonte loin, là, on remonte aux états
financiers 2017‑2018, 2018‑2019. Bref, il y a retard de près de trois ans.
Donc, au cours de la dernière année, en travaillant avec le Commissaire au
développement durable, en travaillant avec la Vérificatrice générale, on a pu
mettre tout le monde au diapason. C'est la raison pour laquelle maintenant on a
un calendrier très, très établi pour rattraper ce retard-là. Mais on aura
appris de l'exercice qui fait que, l'année prochaine, ce sera déjà plus facile
de coordonner les efforts de tout le monde.
• (14 h 50) •
Mais, clairement, il y avait un retard
important à combler. Et il y avait cette confusion au niveau des rôles. On
attendait de l'information d'un côté. D'autre, c'est le conseil de gestion qui
attendait. Bref, il y avait une confusion, on ne le nie pas. C'est en partie à
l'origine de notre volonté de réforme. Mais on a appris de la dernière année,
et ça devrait être facilité pour les années subséquentes.
Mme Ghazal : Mais les rôles...
autres que les états financiers, les rôles et responsabilités entre le ministre
qui, lui, est coordonnateur... c'est ça que ça dit, là, coordonnateur de... je
n'ai plus les termes.
M. Charette : ...gouvernemental.
Mme Ghazal : De l'action environnementale
en matière de lutte aux changements climatiques ou quelque chose comme ça.
Donc, lui, il est responsable de ça, il donne des avis aux organismes et aux
ministères. Mais les organismes et ministères, ils peuvent ne pas les suivre ou
les suivre. Et le Vérificateur général, dans son rôle...
Mme Ghazal : ...lui est
coordonnateur. C'est ça que ça dit, là, coordonnateur... j'ai pris les
termes...
M. Charette : Gouvernemental.
Mme Ghazal : ...de l'action
gouvernementale en matière de lutte aux changements climatiques ou quelque
chose comme ça. Donc, il est responsable ça, il donne des avis aux organismes
et ministères. Les organismes et ministères, ils peuvent les suivre ou ne pas
les suivre et le Vérificateur général, dans son rôle, il peut mentionner
que : Ah! il y a... ici, il y a un problème, comme il l'a mentionné dans
le passé. C'est quelque chose qu'il peut... il peut...
M. Charette : Tout à fait, tout
à fait. En fait, souvent, lors qu'on a le tableau trop près des yeux, on perd
certaines perspectives. C'est là où le regard extérieur du Commissaire au
développement durable sera très utile.
Pour avoir été quelques années à la CAP,
je ne m'attends pas, et loin de là, à des rapports complaisants. Des fois, je
suis convaincu qu'on recevra un rapport qu'on n'aimera pas sa lecture, mais à
chacune des fois, ça sera l'occasion de s'améliorer. Donc, c'est un exercice...
c'est pour ça que dès le départ, je parlais, oui, du rôle du comité consultatif
et celui du Commissaire au développement durable, ce sont deux courroies de
sécurité, là, deux chiens de garde, là, qui auront un rôle tout à fait
intéressant et important à assumer. Et il n'y a aucun doute dans mon esprit,
compte tenu de l'indépendance qui est conférée à ces deux instances-là,
convaincu qu'ils vont utiliser tout l'espace de jeu, là, qui leur est possible
de retenir.
Mme Ghazal : Puis, dans le
fond, il va pouvoir le dire, et le faire, et le répéter, puis probablement que
ça va venir, puisqu'il le prévoit. C'est pour ça que, par exemple, nous, puis
d'autres organisations, on a dit que c'était important que cette question-là
relève plus du Conseil exécutif ou que ce soit une société d'État, etc. pour le
gérer, au lieu que ça soit le ministre qui coordonne, mais sans qu'il y ait
vraiment une.... sans que les autres soient redevables à lui. Mais bon, on va
le voir, là, on prévoit l'avenir. Le ministre prend le risque, donc on... de
cette structure-là. Donc, on va le voir à l'avenir.
Je ne sais pas si les échanges sont
complétés. Moi, j'aurais un amendement à cet article-là, mais je... puis je
pense qu'il est déjà sur «Greffier».
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article?
Donc, vous avez un autre... Vous avez un amendement
à l'article 25?
Mme Ghazal : 25, oui.
La Présidente (Mme
Grondin) :O.K. Donc, on va suspendre les
travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 14 h 53)
(Reprise à 14 h 55)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, Mme la députée de Mercier, vous proposez un amendement
à l'article 25. Est-ce que vous pouvez nous le lire, s'il vous plaît?
Mme Ghazal : Oui. Donc,
l'article 25 du projet de loi est amendé par:
1° Le remplacement des mots «du paragraphe
suivant» par les mots «des paragraphes suivants»;
2° L'insertion, à la fin du quatrième
paragraphe de l'article 43.1 de la Loi sur le vérificateur général, des
mots «, notamment en ce qui a trait à sa performance» et;
3° L'ajout d'un cinquième paragraphe du… audit
article 43.1 se lisant comme suit :
«5° de ses constatations et de ses
recommandations ayant trait à la mise en oeuvre de la politique-cadre sur les
changements climatiques instituée en vertu de l'article 46.3 de la Loi sur
la qualité de l'environnement (chapitre Q-2).»
Donc, moi, je me suis vraiment… pour faire
cet amendement-là, tu sais, regardé attentivement puis revu, même, l'échange
entre le ministre puis le Vérificateur général, le Commissaire au développement
durable sur cette question-là. Puis quand j'ajoute «notamment en ce qui a trait
à sa performance», c'est-à-dire pas uniquement sur le fonds, mais est-ce qu'il
est performant, est-ce qu'il répond à l'objectif qu'il doit atteindre? Parce
que pour avoir une gestion rigoureuse, selon ce que le vérificateur… le
Commissaire au développement durable dit, pour avoir une gestion rigoureuse, il
faut, par exemple, déterminer des objectifs clairs, réalistes, précis,
mesurables, sélectionner rigoureusement des mesures, des programmes d'aide
financière, attribuer l'aide financière équitablement à partir de règles
précises, évaluer l'atteinte des objectifs fixés.
Puis ça, je le sais que le ministre va
dire : Bien, c'est ça qu'on va faire puis on va s'assurer, c'est juste
que…
Mme Ghazal : ...par exemple
déterminer des objectifs clairs, réalistes, précis, mesurables; sélectionner
rigoureusement des mesures, des programmes d'aide financière; attribuer l'aide
financière équitablement à partir de règles précises; évaluer l'atteinte des objectifs
fixés. Puis ça, je le sais que le ministre va dire : Bien, c'est ça qu'on
va faire, puis on va s'en assurer. C'est juste que je trouvais que ce n'était
pas clair, quand on dit «la performance», «de s'assurer». Est-ce qu'il est
performant? Pas juste de façon générale. On regarde le fond, mais quoi
exactement? Surtout, il y a un moment aussi où il parle... quand il dit qu'il
peut y avoir une confusion entre les rôles et responsabilités, il dit : «Il
y a donc un risque que chacun ne se sente pas imputable et se renvoie la balle
si ultimement les objectifs ne sont pas atteints. Cela est d'autant plus vrai
que le projet de loi ne prévoit pas que l'évaluation de la performance doive
être réalisée en continu par les acteurs du gouvernement imputables de
l'utilisation du fonds», c'est-à-dire les ministères et organismes et le ministère
lui-même à titre de responsable de gestion du fonds. Donc, je me dis : Si,
ça, ce n'est pas sûr, puis, lui, il n'en est pas certain, bien, que... dans le
mandat que le ministre lui donne, qu'on ajoute «qu'il vérifie aussi la
performance». Ça, c'est le premier point.
Puis le deuxième, j'ajoute... Étant donné
que le ministre répète tout le temps que la politique-cadre est un élément extrêmement
important, et clé, et que c'est pour ça qu'il ne veut pas d'autres outils, qu'il
ne veut pas le... par exemple le budget carbone ou d'autres outils, parce que
la politique-cadre est fondamentale, et ça fait partie d'un des outils
fondamentaux, donc pourquoi ne pas donner aussi le mandat de façon obligatoire,
comme il le fait pour le fonds, ce qui est une bonne chose, d'aussi donner ses
constatations et ses recommandations sur la politique-cadre? Évidemment, le ministre
va dire : Bien, il peut le faire; il peut le faire sur n'importe quel
sujet, notamment sur celui-là. Mais pourquoi ne pas l'obliger, étant donné que
ça fait partie d'un des outils fondamentaux et des pièces maîtresses, si on
veut, de la gestion de la lutte aux changements climatiques par le ministre?
La Présidente (Mme
Grondin) : ...Mme la députée. M. le ministre.
• (15 heures) •
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends tout à fait les intentions de la collègue. On ne peut
pas recevoir l'amendement, mais je vais quand même tenter de la rassurer.
Concernant le volet... ce qui a trait à sa performance, c'est le but premier de
l'article 25. Donc, c'est un élément, là, qui est déjà couvert. On lui confie
ce mandat-là, donc il a le mandat, là, d'évaluer sa performance. Pour ce qui
est de l'autre ajout, par rapport à la politique-cadre, un, il y aurait peut-être
une petite correction à faire. Mais, encore là, ce n'est pas nécessaire. Il
faudrait davantage parler du plan de mise en oeuvre que de la politique-cadre, parce
que la politique-cadre, ce sont les grands principes, et ce serait le plan de mise
en oeuvre qui devrait être réévalué à chaque année. Mais c'est déjà le cas. Non
pas par le Vérificateur général spécifiquement, il aura le loisir de le faire,
mais le gouvernement s'est déjà engagé à ce que le plan de mise en oeuvre soit mis
à jour annuellement pour se donner l'espace, justement, de corriger cette
erreur-là, si jamais erreur était décelée. Et, si on donnait ce mandat-là au
Commissaire au développement...
15 h (version non révisée)
M. Charette : …engagé à ce que
le plan de mise en oeuvre soit mis à jour annuellement, pour se donner
l'espace, justement, de corriger cette erreur-là, si jamais erreur était
décelée. Et, si on donnait ce mandat-là au Commissaire au développement durable,
c'est un mandat qui est excessivement astreignant, ma foi, toutes ses énergies…
Souvenons-nous aussi que le Vérificateur général nous a parlé de l'utilisation
de ses professionnels, et autres, devant la multiplicité, là, des mandats qu'il
reçoit, mais, si on lui donnait et l'astreignait à ce mandat-là
systématiquement, ça lui laisserait très peu de place pour faire d'autres
mandats. Mais là où je peux rassurer la collègue, le gouvernement va s'imposer,
à chaque année, une mise à jour. On ne tolérera pas une mesure ou un programme
qui ne donne pas les résultats escomptés, on veut maximiser chaque dollar. Et
n'oublions pas que le Commissaire au développement durable, et il y a aussi le
comité scientifique qui sera là pour nous dire : Mettez l'accent davantage
sur tel type d'initiative.
Donc, en fait, ce n'est pas que ce n'est
pas bon, mais, tel que formulé, on viendrait astreindre le Commissaire au
développement durable à un point tel où il aurait très peu de marge de
manoeuvre pour ses autres mandats. Mais la précaution de la collègue, je la
fais mienne, on va avoir d'autres leviers pour arriver au même résultat.
Mme Ghazal : Juste pour me
rappeler, c'est quoi, le mécanisme pour faire… c'est qu'il va y avoir une mise
à jour, là, une mise à jour du plan de mise en oeuvre…
M. Charette : Oui,
effectivement, donc…
Mme Ghazal : …par le ministère.
M. Charette : Tout à fait, et
ce sera public naturellement. Il y a un politique-cadre qui, elle, est bonne
pour les 10 ans. Vous allez voir le document qu'on va présenter, c'est beaucoup
un constat de situation, là où on veut aller, mais il y a un plan de mise en
oeuvre, lui, qui sera mis à jour à chaque année. Il sera mis à jour à chaque
année grâce aux propos tantôt du Commissaire au développement durable, tantôt
du comité scientifique, tantôt compte tenu de l'expertise de nos propres
fonctionnaires qui diront : Bon. On pensait que ceci allait bien
fonctionner. Ça ne va pas à notre goût, au contraire, ça va mieux qu'on
pensait. Donc, on doit réajuster pour mettre davantage l'emphase là-dessus.
Donc, ce travail-là d'évaluation annuelle, il est déjà inclus dans la démarche.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
c'est possible que le Vérificateur général, même si le ministre dit que c'est
astreignant, si on mettait… puis ce n'est pas la politique-cadre peut-être,
c'est le plan de mise en oeuvre, est-ce que le Vérificateur général, il peut
décider qu'il va regarder certains éléments du plan de mise en oeuvre et les
évaluer, les petits partis?
M. Charette : Tout à fait, tout
à fait, et le vérificateur… le Commissaire au développement durable pourrait
très, très bien se dire : Moi, je fais une rotation, c'est-à-dire il y a x
éléments au plan de mise en oeuvre, l'année 1, je m'intéresse à tel volet,
l'année 2 à d'autres, mais ça, c'est déjà une latitude qu'il a, mais je suis
convaincu que, de par lui-même, il ne pourrait pas se donner le mandat à chaque
année de… parce que, sinon, ça…
M. Charette : ...il y a x
éléments au plan de mise en oeuvre. L'année un, je m'intéresse à tel volet;
l'année deux, à d'autres. Mais, ça, c'est déjà une latitude qu'il a. Mais, je
suis convaincu que, de par lui-même, il ne pourrait pas se donner le mandat à
chaque année de, parce que sinon, ça deviendrait le commissaire au plan de mise
en oeuvre tellement ça serait une tâche complète en soi.
Mme Ghazal : Puis, l'idée
derrière, de lui donner le mandat de... parce que, la façon que c'est
écrit : «de ses constatations et de ses recommandations ayant trait au
Fonds d'électrification et de changements climatiques...» , mais je veux dire,
«ayant trait au Fonds...», concrètement... Parce qu'il pouvait le faire aussi,
mais ce n'est pas vraiment contraignant, contrairement... Concrètement, il va
regarder quoi dans le fonds, si ce n'est pas sa... c'est-à-dire, autre que sa
performance.
M. Charette : En fait, il
va,..
Mme Ghazal : Pourquoi est-ce
que qu'on ne l'écrirait pas il va regarder quoi?
M. Charette : ...avec ce
mandat-là, il aura l'obligation de faire ce qu'il pouvait faire de son propre
gré. Ce que l'on veut éviter, c'est une perte de confiance de la population à
l'égard du fonds, compte tenu de l'argent qui y est mis, et c'est éviter qu'on
répète continuellement ce qui ne fonctionne pas.
Donc, lui, il aura ce mandat-là, année
après année, de nous dire : Le fonds, il est bien aligné ou il ne l'est
pas. Voici les correctifs qui devront être apportés. Il pouvait le faire avant,
mais là, il aura l'obligation de le faire à chaque année, tout simplement.
Mme Ghazal : Puis la
performance? Mettre la performance?
M. Charette : Bien, en fait,
ça va de soi. On ne lui demande pas d'auditer, hein, c'est-à-dire, les états
financiers du fonds seront, oui, vérifiés, mais on ne veut pas juste qu'il
additionne les chiffres puis qu'il voie que ça balance, là. Il a le mandat de
commenter la performance du Fonds vert, devenu Fonds...
Mme Ghazal : ...puis le
libellé... C'est peut-être une question légale, là, qui fait qu'on ne le marque
pas, parce qu'ailleurs, on ne le marque pas parce qu'il me semble qu'on l'a
déjà écrit ailleurs.... on le voit ailleurs dans le projet de loi,
«performance» ou...
M. Charette : Peut-être juste
vous partager, là, une petite réflexion que j'ai devant moi. Donc, il a déjà la
possibilité de vérifier la gestion du fonds, mais on veut également faire des
vérifications auprès d'autres ministères et organismes utiliseront les sommes
provenant de ce fonds-là. Donc, c'est une entité, oui, mais qui est... dont
bénéficient d'autres ministères et organismes.
Donc, on veut qu'il jette ce regard-là et
il exerce — ça, c'est un petit rappel de ce qu'il fait déjà — exerce
déjà un mandat similaire en ce qui a trait à l'application de la Loi sur le
développement durable, une autre loi. Exemple de sujets couvert par le
Commissaire au développement durable à l'égard la Loi sur le développement
durable, c'est la coordination et le suivi exercés par le ministère de l'Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques. Donc, on veut qu'il assure…
M. Charette : …en ce qui a
trait à l'application de la Loi sur le développement durable, une autre loi.
Exemple de sujets couverts par le Commissaire au développement durable à
l'égard de la Loi sur le développement durable, c'est la coordination et le
suivi exercés par le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques. Donc, on veut qu'il assure… que cette coordination que
le ministère de l'Environnement aura à l'égard du fait qu'il puisse aussi la
mesurer, on souhaite la reddition de comptes et la mesure de performance, je le
mentionnais, l'intégration de la recherche du développement durable dans les
activités des ministères et organismes, enfin, une présentation d'une
initiative jugée intéressante en la matière, dont la performance, oui, mais pas
uniquement la performance. Et cette performance-là tantôt au ministère de
l'Environnement, mais tantôt chez celles et ceux qui recevront des mandats
particuliers avec des sommes associées pour s'assurer que ces sommes-là soient
bien administrées.
Donc, sur le fond, je comprends la
préoccupation entièrement, mais il n'y a pas d'éléments de plus-value dans ce
qui est déjà attendu du Commissaire au développement durable avec l'article 25,
bien sûr.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres… M. le
député de Viau, par la suite, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. M. le ministre a mentionné tout à l'heure qu'il est prévu
donc qu'il y ait une mise à jour… que le plan de mise en oeuvre soit mis à jour
par les fonctionnaires, le conseil et le Commissaire au développement durable.
Est-ce que c'est prévu dans un article de loi ou, du moins, c'est prévu… où
est-ce que c'est prévu exactement?
M. Charette : En fait, c'est
précisé à travers la politique-cadre qui sera présentée dans quelques semaines.
Donc, ce sera d'emblée dans la politique de dire : Il y a une mise à jour
annuelle. En fait, de façon encore plus précise, politique-cadre, donc 2020‑2030,
deux plans de mise en oeuvre d'une durée chacun de cinq ans et, malgré ce
renouvellement aux cinq ans, une mise à jour annuelle, donc à tous les ans, de
ce qui est mis en place pour s'assurer de bénéficier le plus possible de la
portée de ce plan de mise en oeuvre.
Donc, c'est dans la politique, donc c'est
difficile d'être plus formel. Donc, c'est précisé, là, non seulement à travers
la volonté gouvernementale, mais c'est précisé aussi dans la politique
elle-même.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Alors, je dois vous dire, si je réussis à réveiller ma
machine, vous savez, les machines, des fois, s'endorment trop vite. Voilà. Vous
dire que je soutiens, nous soutenons, évidemment, l'amendement de la collègue
de Mercier. Ça va un peu dans la direction des propos que j'avais eus au début
de mon intervention. Donc, je pense que c'est tout à fait approprié…
M. Leitão : ...voilà. Vous dire
que je soutiens, nous soutenons évidemment l'amendement de la collègue de
Mercier. Ça va un peu dans la direction des propos que j'avais eus au début de
mon intervention. Donc, je pense que c'est tout à fait approprié, cet amendement-là.
Et ce qui est important, ici, bon, il y a plusieurs
choses, mais ce qui est vraiment important, à mon avis, et ce serait important
de le retenir, c'est qu'à l'article 25, tel qu'il est maintenant, on ajoute
que, donc, le Commissaire au développement durable... que le gouvernement doit
prendre note de ses constatations et recommandations ayant trait au Fonds
d'électrification et des changements climatiques. Très bien, mais comme j'avais
dit tantôt, il me semble qu'il faudrait aller plus loin que ça, il faudrait
aller... donner au commissaire le mandat de vérifier de façon plus large la politique
gouvernementale en termes de lutte aux changements climatiques.
• (15 h 10) •
Ce que la collègue Mercier propose ici,
dans son dernier paragraphe, donc... qu'on dise la même chose, des
constatations et recommandations ayant trait à la mise en oeuvre de la
politique-cadre, donc, je pense que c'est très important, donc, ça rendrait le
rôle du Commissaire au développement durable beaucoup plus important et
beaucoup plus précis dans le coffre à outils que le gouvernement est en train
de se donner dans sa nouvelle gouvernance de la lutte aux changements
climatiques. Puisque le Conseil de gestion du Fonds vert n'existe plus... on
verra bien ce qu'on va faire avec TEQ, on verra bien, mais je pense que c'est nécessaire...
dans ce contexte-là, ce serait nécessaire que le commissaire... que ses
constatations et recommandations entrent aussi dans l'évaluation de la mise en
oeuvre de la politique-cadre. Donc, nous avons l'intention de soutenir cet
amendement-là, nous pensons que c'est important, nous pensons que c'est un peu
aussi ce que le commissaire suggérait lors des consultations.
Vous avez soulevé un point, et vous avez
tout à fait raison, que si on allait dans cette direction-là, clairement, les
ressources du VG pourraient être insuffisantes pour remplir cette tâche-là.
D'ailleurs, il vous dirait que, déjà, ses ressources ne sont pas suffisantes.
Mais ça peut se prévoir aussi, que les ressources au Vérificateur général
soient augmentées, que le gouvernement prévoie un certain montant, qu'il vienne
du Fonds vert ou pas, on verrait, mais que les ressources du VG soient ajustées
aux nouvelles demandes qu'on lui impose. Je comprends que, tel quel,
maintenant, le VG n'aurait pas les ressources nécessaires, mais ça, ça peut se
régler. Ce qui est le plus important, c'est d'inscrire dans la loi que les
constatations et...
M. Leitão : …que les ressources
du VG soient ajustées aux nouvelles demandes qu'on lui impose. Je comprends
que, tel quel, maintenant, le VG n'aurait pas les ressources nécessaires, mais
ça, ça peut se régler. Ce qui est le plus important, c'est d'inscrire, dans la
loi, que les constatations et recommandations du VG ayant trait à la mise en
oeuvre de la politique-cadre devraient être prises en considération de façon
formelle, comme ce qui est prévu ici par l'amendement de la collègue de Mercier.
Voilà.
M. Charette : Juste pour
éviter de tout répéter… déjà mentionné, là, je pense avoir couvert ces
points-là, mais, dans une perspective de rassurer les collègues, on a une
direction au ministère qui aura ce mandat-là. On a le comité scientifique qui a
la latitude nécessaire pour occuper ce mandat-là. On a la Commissaire au
développement durable qui a la latitude de faire ce mandat-là. Il faut éviter
qu'il y ait une multiplication d'un même travail qui soit faite, on veut une
certaine efficacité. Mais, en termes de latitude, la latitude est entière, il
n'y aucune, aucune… il n'y a aucun doute à ce niveau-là.
M. Leitão : …aller au-delà
d'un département ou d'une direction au ministère. Ce qu'on veut, c'est que ce
soit un organisme indépendant comme le Commissaire au développement durable qui
émet des constatations et recommandations, c'est… Le comité, lui aussi, aura
des ressources relativement limitées, donc je pense qu'on aurait besoin de
l'expertise et des connaissances du Commissaire au développement durable pour nous
donner un point de vue indépendant du bien-fondé ou pas des politiques
gouvernementales, et pas seulement en ce qui a trait au Fonds d'électrification
et les politiques gouvernementales de façon plus large. On rate… une belle
occasion en n'acceptant pas cet amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, y a-t-il d'autres interventions sur la
proposition d'amendement? Nous… Je vais donc passer à sa mise aux voix.
M. Leitão : Par appel
nominal.
La Présidente (Mme
Grondin) : Par appel nominal. La demande est faite par le
député de Robert-Baldwin. Donc, M. le secrétaire.
Le Modérateur
: Oui,
Mme la Présidente. Donc…
La Présidente (Mme
Grondin) : …à l'article 25.
Le Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
Le Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : …
Des voix
: …
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: ...
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention.
Donc, l'amendement à l'article 25 est
rejeté…
Le Secrétaire
: ...M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Contre.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention.
Donc, l'amendement à l'article 25 est
rejeté. Nous revenons donc à l'article 25. Y a-t-il des interventions sur l'article 25?
M. Leitão : Une intervention
rapide, Mme la Présidente. L'article 25 tel quel, à notre avis, est
incomplet. Et donc nous ne pouvons pas supporter l'article 25.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le député. Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention, je vais procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 25
est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté sur division. Nous allons
poursuivre avec la proposition d'amendement de la députée de Mercier à l'article
25.1. Mme la députée, je vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Donc, le projet
de loi est amendé par l'insertion d'un nouvel article 25.1 dans la section
portant sur la Loi sur le vérificateur général se lisant comme suit :
L'article 22 de la Loi sur le
vérificateur général est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du
paragraphe suivant :
«4° aux fonds et aux autres biens d'un
délégataire visé par une entente de délégation de gestion prévue à
l'article 12.2 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs.»
Et voilà. Donc, l'objectif de ça, c'est
vraiment... Moi, j'avais lu très, très attentivement le rapport du... en fait,
le mémoire du Commissaire au développement durable — puis je vais le
garder précieusement en me disant : L'année prochaine, quand il va sortir
avec des éléments pour dire... bien, il ne le dirait pas comme ça, là, parce
qu'il est... il ne fait pas de politique, il va dire : Bien, je vous
l'avais dit, dans ces rapports — et donc là, lui, il amène un élément
que, lui, il proposait, dans son mémoire, d'amener à l'article 3. Mais,
pour une raison que je ne peux pas vous expliquer, je ne l'avais pas amené à l'article 3 — il
n'était pas dans les mémoires, il était dans les documents déposés — et
là, je trouvais que c'était important de l'emmener quand même dans la Loi sur
le Vérificateur général. Ça fait un lien avec les pouvoirs qui sont donnés à l'article 3
de notre projet de loi... du projet de loi, 12.2, où on donne :
«Sans écarter les pouvoirs plus
spécifiques prévus à cette fin par d'autres lois sous la responsabilité du
ministre, celui-ci peut, par entente approuvée par le gouvernement, déléguer — donc,
le ministère peut déléguer — à une municipalité, à une personne
morale ou à un autre organisme la gestion d'un programme qu'il a élaboré en
vertu de la loi ou d'une autre loi dont il est responsable.»
Et là, il y a des éléments qui sont
spécifiés par rapport à l'entente de délégation. Mais le Commissaire au
développement durable avait émis des… juste des inquiétudes. Puis, pour être
certain, ce qu'il dit, c'est qu'il est préoccupé par rapport à ce nouveau
pouvoir de délégation qui a été ajouté. Et donc, il dit : «À cet égard,
nous interprétons qu'en vertu de la Loi sur le vérificateur...
Mme Ghazal : …bien, le Commissaire
au développement durable avait émis des… juste des inquiétudes puis pour être
certain, ce qu'il dit, c'est qu'il est préoccupé par rapport à ce nouveau
pouvoir de délégation qui a été ajouté. Et donc, il dit : «À cet égard,
nous interprétons qu'en vertu de la Loi sur le vérificateur général qu'il a le
pouvoir d'auditer cette tierce personne.» Mais peut-être que cette tierce
personne ne le savent pas. Même s'il a ce pouvoir-là, ça serait important de le
marquer dans la loi. Et donc : «Toutefois, étant donné que certains de ces
délégateurs… pourraient ne pas être au fait de son rôle, on souhaite par
prudence que ce pouvoir soit précisé quelque part dans le projet de loi, et
ainsi, nous pourrons sans difficulté, grâce à nos audits, fournir à» nous, les
parlementaires, toute l'information pour qu'on puisse exercer notre rôle de
contrôle sur les fonds publics.
Sinon, ce qu'il a dit : «Sinon, de
telles difficultés pourraient faire en sorte que notamment, pour moi, en tant
que Commissaire au développement durable, je ne puisse jouer convenablement le
rôle que le projet de loi vise à me confier. Au besoin, je peux formuler un
libellé.» Et j'ai repris le libellé que lui propose à l'article 3, mais
l'article 3 est déjà fermé, donc moi, je l'amène ici parce qu'à
l'article 22, le Vérificateur général, a compétence en matière de
vérification ou d'enquête se rapportant à tel, tel, tel fonds. Là, j'ai ajouté,
en paraphrasant un peu le libellé du Vérificateur général : «…au fonds et
autres biens d'un délégataire visé par une entente de délégation qui a été
ajoutée nouvellement par 12.2.»
Donc, c'est par souci de tenir compte de
ce que le Vérificateur général dit. Souvent, le ministre en a tenu compte puis
il a apporté des amendements. Ça n'a pas été le cas, donc je trouvais important
de l'amener, de préciser cet élément-là, puis ça va nous aider nous, les
parlementaires, plus tard à faire notre travail parce que c'est quand même… on…
le ministère délègue des choses, c'est quand même important, ce n'est pas rien,
donc c'est important que ça soit bien, bien vérifié.
La Présidente (Mme
Grondin) : …Mme la députée. Monsieur…
Mme Ghazal : Peut-être qu'on peut
suspendre quelques instants, mais je vous laisse décider.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre, souhaitez-vous qu'on…
M. Charette : …suspension une
petite minute, juste une petite validation.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on va suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 20)
(Reprise à 15 h 24)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
Nous en étions à une proposition d'amendement...
M. Charette : Tout à fait, tout
à fait. J'apprécie...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...à l'article 25.1, donc...
M. Charette : J'apprécie
l'effort fait par la collègue de Mercier. On a bien essayé, là, de voir, là,
dans quelle mesure on pouvait accepter l'amendement ou le bonifier. Et avec
l'exercice qu'on a pu conduire, on arrive à la conclusion suivante. Si on
regarde le 22.2, c'est déjà largement couvert intégralement, là. Donc,
lorsqu'on parle de «aux services, aux fonds et autres biens transmis», donc
tout l'argent qui émanera du FECC vers un organisme est assujetti à une
surveillance potentielle du Commissaire au développement durable. Et, si on
continue, là : «sous forme de subventions accordées», donc lorsqu'on lit
dans la proposition d'amendement de la collègue : «aux fonds», donc c'est
couvert.
Et là où il y a aussi un problème dans le
libellé, je comprends qu'on a voulu reproduire la formule «aux fonds et autres
biens» comme on le lisait plus haut, mais plus haut on voit bien que c'est «aux
fonds et autres biens publics». Un délégataire pourrait avoir d'autres biens
qui ne sont pas liés d'aucune façon à ce que l'entente entre le ministère et ce
mandataire-là va conclure.
Donc, on peut se rassurer, là, l'idée,
l'intention, elle est très, très bonne, mais elle est déjà couverte. Donc, tous
les fonds, même s'ils sont dirigés vers une entente avec un délégataire qui
n'est pas un ministère, on a parlé, un des exemples, au niveau de la
mobilisation, par exemple, si on confiait un mandat à un organisme quelconque
pour favoriser la mobilisation citoyenne, mais ça demeure des fonds sous forme
de subventions, donc ça demeure sous la juridiction, là, du Commissaire au
développement durable.
Je pense que la collègue a pu en
témoigner, on a vraiment fait les efforts. Mais le libellé pose problème, mais
en plus de ça, c'est intégralement couvert par l'autorité, là, du Commissaire
au développement durable.
Mme Ghazal : ...j'ai ouvert la
Loi sur le vérificateur général. C'est à l'article 22...
M. Charette : Paragraphe 2°.
Mme Ghazal : ...«2° aux
services, aux fonds et autres biens
transmis sous forme de
subventions — O.K. — accordées...» Parce que l'idée, ici,
c'est de faire le lien avec 12.2. Donc, 12.2... je veux dire l'article 3 du
projet de loi, donc 12.2 de la Loi sur le ministère Développement durable...
M. Charette : ...paragraphe 2.
Mme Ghazal : Paragraphe 2,
«aux services, aux fonds et autres biens transmis sous forme de subvention»... O.K...
Parce que l'idée, ici, c'est de faire le lien avec 12.2, donc 12.2... je veux
dire l'article 3 du projet de loi, donc 12.2 sur la Loi sur le ministère du Développement
durable<V, donc, mais là, ça ne fait pas vraiment le lien, ce n'est pas
explicite comme ça. Puis là je sais, il est fermé, là... c'est-à-dire article
3.
M. Charette : Ce n'est pas que
c'est fermé ou pas, c'est que, dans la loi en question, Loi sur le Vérificateur
général, l'article 22, paragraphe 2, c'est déjà mentionné. Donc, qu'on ait
abordé l'article 3 du projet de loi n° 44, il n'y a
pas d'incidence sur l'article 25.1 que vous souhaiteriez introduire. Le Vérificateur
général a déjà, dans sa loi constitutive, ce mandat-là. Si on lit
l'introduction, là : «Le Vérificateur général a compétence en matière de
vérification ou d'enquête se rapportant...», et là il y a trois paragraphes, je
vous amène au paragraphe 2, «...aux services, au fonds et autres biens transmis
sous forme de subventions accordées par un organisme public ou par un organisme
du gouvernement. Donc, si jamais il y a un partenariat avec... J'ai évoqué
aussi même, en leur présence, FQM, UMQ, s'il y a un programme éventuellement
qui devait être mis sur pied par les municipalités pour les aider à... S'il y a
une entente de signée, si on parle de fonds publics transmis, c'est largement,
même pas largement, c'est entièrement couvert par le paragraphe 2 de l'article
22.
Mme Ghazal : Dans le fond, ce
que le ministère fait, c'est qu'il donne la délégation de gérer des programmes
que lui gérait pour que ce soit géré par toute personne morale ou organisme
public ou municipalité, et donc ces gens-là à qui le ministre va déléguer ces
pouvoirs-là peuvent être, eux, audités. Donc, c'est ça la préoccupation. Puis
là, dans le fond, quand on a fait notre recherche pour savoir où mettre notre
amendement vu qu'il n'y avait plus d'article 3, c'était à la bonne place. Là,
vous dites que, par ça, eux, ils s'y attendent, ces gens-là. O.K. De toute
façon, ils vont se faire auditer. Mais j'apprécie l'effort qui a été fait.
M. Charette : Oui, on a bien
essayé.
Mme Ghazal : Oui, c'est beau.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article
25.1? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais procéder à sa mise aux
voix. Est-ce que l'article 25.1 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Charette : J'allais
dire : Sur division. Mais ça va être plutôt rejeté.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Ghazal : On va mettre «sur
division».
M. Charette : Sur division du
gouvernement.
Mme Ghazal : ...vient de
changer...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 25.1, qui est un amendement, est
rejeté. Nous allons poursuivre...
Une voix
: ...
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Sur division. Merci, Mme la députée, de le rappeler.
Donc, nous poursuivons avec l'article 26. L'article 26...
15 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme
Grondin) : …est rejeté. Nous allons poursuivre…
Une voix
: …
La Présidente (Mme
Grondin) :Sur division, merci, Mme la
députée, de le rappeler. Donc, nous poursuivons avec l'article 26, l'article 26
qui touche au Règlement sur la taxe de vente du Québec. M. le ministre.
M. Charette : Donc, 26.
L'annexe III du Règlement sur la taxe de vente du Québec est modifiée par la
suppression de «Conseil de gestion du Fonds vert».
Le commentaire naturellement est très,
très simple. Cet article prévoit une modification de concordance en supprimant
la référence au Conseil de gestion du Fonds vert du Règlement sur la taxe de
vente du Québec. Comme le Conseil de gestion du Fonds vert serait aboli, il y a
lieu d'en retirer la mention. Donc, c'est essentiellement une concordance. Le
collègue de Robert-Baldwin pourra dire qu'il regrette encore la disparition de
l'instance, mais c'est déjà convenu à l'étape où nous sommes rendus.
M. Leitão : …une autre fois.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions sur l'article 26?
Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 26 est adopté?
Donc, l'article 26 est adopté. L'article 27, M. le ministre.
M. Charette : Donc, 27. Les
expressions «Fonds vert» et «Fonds vert en vertu de l'article 15.4» sont
remplacées par, respectivement, «Fonds de protection de l'environnement et du domaine
hydrique de l'État» et «Fonds de protection de l'environnement et du domaine
hydrique de l'État en vertu de l'article 15.4.40» dans les dispositions
suivantes :
1° le paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 3 de la Loi visant la réduction de la dette en instituant le Fonds
des générations;
2° l'intitulé du chapitre IV, le deuxième
alinéa de l'article 13 ainsi que les deuxième, troisième et septième alinéas de
l'article 14 du Règlement sur la récupération et la valorisation de produits
par les entreprises; et enfin,
3° l'article 11 du Règlement sur la
redevance exigible pour l'utilisation de l'eau (chapitre Q-2, r. 42.1).
C'est essentiellement les concordances sur
ce qu'on a évoqué hier, je crois, concernant le Fonds sur le domaine hydrique de
l'État et le Fonds de protection, là, de l'environnement. Bref, c'est essentiellement
des mesures de concordance.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions sur l'article 27?
Je vais donc procéder à ma mise aux voix. Est-ce que l'article 27 est adopté?
Donc, l'article 27 est adopté.
M. Charette : …l'opposition le
dire en premier, ça démontre le consensus et le gros travail qui est réalisé tout
le monde ensemble.
M. Leitão : En même temps, je
n'ai détecté un grand enthousiasme de la part des collègues d'adopter…
M. Charette : Mais je veux que
l'enthousiasme vienne…
La Présidente (Mme
Grondin) : …article 27 est adopté.
M. Charette : …collègues de
l'opposition le dire en premier, ça démontre le consensus et le beau travail
qui est réalisé tout le monde ensemble.
M. Leitão : En même temps, je
n'ai pas détecté un grand enthousiasme de la part des collègues d'adopter ce…
M. Charette : Non, mais je
veux que l'enthousiasme vienne d'abord de l'opposition, ça témoigne de la force
et de la qualité du projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article… donc, j'avais dit que
l'article 27 est adopté. Donc, nous poursuivons avec l'article 26.
M. Charette : Donc, 28…
La Présidente (Mme
Grondin) : 28, pardon.
M. Charette : «28.
L'expression "Fonds vert" est remplacée par "Fonds
d'électrification et de changements climatiques" dans les dispositions suivantes :
1° l'article 59 de la Loi visant
l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin
de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants;
2° le sous-paragraphe e)du
paragraphe 5° du premier alinéa de l'article 115.43 et l'article 115.44
de la Loi sur la qualité de l'environnement;
3° les quatrième et sixième alinéas de
l'article 114 de la Loi sur la Régie de l'énergie;
4° le quatrième alinéa de l'article 19
du Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules
automobiles;
5° le dernier alinéa des articles 53
et 62 du Règlement concernant le système de plafonnement et d'échange de droits
d'émission de gaz à effet de serre.
Encore une fois, on ne parle que de
concordance ici.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 28?
M. Leitão : Juste une question
rapide, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Donc, dans le 27,
on fait aussi au… on fait référence à la Régie de l'énergie. Dans quel sens,
dans quel contexte? J'essayais de trouver une explication.
M. Charette : C'est tout
simplement une référence… l'expression «Fonds vert» était retenue, donc il faut
tout simplement procéder à la concordance.
M. Leitão : Très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais donc
procéder à la mise aux voix de l'article 28. Est-ce que l'article 28
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Donc, l'article 28 est adopté. Nous
allons donc amorcer la section IV, qui sons des Dispositions transitoires.
M. le ministre, l'article 29, s'il vous plaît.
M. Charette : Parfait. Donc,
vous allez m'excuser, mais je vais vous déballer une série de nombres et de
chiffres en espérant m'y retrouver moi-même :
«29. Le Plan d'action 2019‑2020 sur
les changements climatiques, approuvé par le décret n° 518-2012
et modifié par les décrets n° 434-2013, 756-2013,
90-2014, 120 — je ne veux pas en oublier — 91-2014,
128-2014, 93-2015…
M. Charette : ...et modifié par
les décrets nos 434-2013, 756-2013, 90-2014 — je ne
veux pas en oublier — 91-2014, 128-2014, 93-2015, 1019-2015, 952-2016,
135-2018, 419-2018, 331-2019 et 732-2019, est continué jusqu'au 31 décembre
2020.»
Cet article a pour objet d'assurer la
continuité du Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques jusqu'à
son expiration, le 31 décembre 2020, comme prévu actuellement. En raison du
remplacement de l'article 46.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement par l'article
16 du projet de loi, un tel article permet d'éviter que le plan d'action ne
prenne fin dès l'entrée en vigueur de la présente loi. Bref, on continue jusqu'à
la date qui était prévue. Avec les modifications apportées au projet de loi
n° 44, ça devenait important de le préciser.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'article 29? Je vais donc procéder à sa mise aux voix...
Oui, M. le ministre.
M. Charette : Malgré tous les
chiffres que je viens de vous présenter, il y a un amendement qui était déjà
disponible sur greffier qui va me permettre d'ajouter d'autres chiffres pour
être bien certain de tout couvrir, mais c'est dans la même logique. Donc, l'amendement
est déjà disponible.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 15 h 38)
(Reprise à 15 h 39)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le ministre,
vous proposez un amendement à l'article 29. Pouvez-vous procéder, s'il
vous plaît, à sa lecture?
M. Charette : Effectivement.
Donc : Modifier l'article 29 du projet de loi par le remplacement de
«et — donc, un ajout par rapport à ce que j'ai mentionné — 732-2019»
par «,732-2019, 469-2020 et 687-2020».
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions? M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, simple question, donc, le Plan d'action 2013‑2020,
donc, il y aura une politique-cadre, c'est ça, M. le ministre? Et c'est…
M. Charette : Il y aura quoi?
• (15 h 40) •
M. Benjamin : Il y aura une
politique-cadre pour 2021?
(Consultation)
M. Charette : …il y a un mot
qui m'avait échappé. La politique-cadre va venir remplacer le plan d'action et
le plan… la politique-cadre aura deux plans de mise en oeuvre. Mais ça vient…
ça prend le relais de ce qui est en vigueur, là, jusqu'à la fin de l'année.
M. Benjamin : Donc, nous
sommes au mois d'août. C'est pour quand la politique-cadre?
M. Charette : Alors, c'est…
bien, comme on l'a mentionné à quelques reprises, même la semaine dernière aux
crédits, là, c'est pour cet automne assurément. C'est là où je disais, la
semaine dernière, en crédits, qu'on est amplement dans les temps, donc on
respecte le calendrier, là, qui était prévu.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions?
Donc, est-ce… je vais procéder à la mise aux voix de l'amendement proposé par
le ministre à l'article 29. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à
l'article 29. Est-ce que l'article 29, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Adopté. Donc, nous poursuivons avec
l'article 30. M. le ministre, pouvez-vous nous en faire la lecture, s'il
vous plaît?
M. Charette : Oui, très, très
simple, encore une fois, vu que le débat a déjà eu lieu :
«30.Le Conseil de gestion du Fonds vert est
dissout sans autres formalités que celles prévues par la présente loi.»
Cet article confirme la dissolution du
conseil de gestion du fonds. Les formalités concernant cette dissolution sont
prévues aux articles qui suivent, notamment en ce qui concerne le transfert de
ses droits et obligations, la terminaison…
M. Charette : ...sans autre
formalité que celle prévue par la présente loi. Cet article confirme la
dissolution du conseil de gestion du fonds. Les formalités concernant cette
dissolution sont prévues aux articles qui suivent, notamment en ce qui concerne
le transfert de ses droits et obligations, la terminaison du mandat des membres
du conseil d'administration et le transfert de ses employés au sein du
ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
La Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il des interventions sur l'article 30? M. le député de
Robert-Baldwin.
M. Leitão : Pas vraiment. Nous
avons déjà eu ces conversations, donc, pas d'intervention.
La Présidente (Mme
Grondin) : Pas d'intervention. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre l'article 30 aux voix. Est-ce que
l'article 30 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 30 est adopté sur division.
L'article 31, M. le ministre.
M. Charette : Oui, donc,
31 :
«Le ministre de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques est substitué au Conseil de gestion du
Fonds vert; il en acquiert — pardon — les droits et en
assume les obligations.»
Cet article prévoit que l'ensemble des
droits, obligations du Conseil de gestion du Fonds vert sont transférés au
ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il... M. le député de Robert-Baldwin, et par la
suite, Mme la députée de Mercier.
M. Leitão : Bon, ici, j'ai
quand même une courte intervention. Sans vouloir faire... refaire le débat qui
a déjà été fait, mais il y a... à mon avis, il y a toujours un problème de
gouvernance. Parce que, bon, maintenant, le conseil de gestion n'existe plus,
cela est transféré maintenant au ministère ou au ministre, mais le ministre
devient juge et parti dans tout ce processus-là. Donc, on n'a plus d'organe
indépendant qui pourrait questionner ou soulever des enjeux concernant
l'utilisation du fonds. Alors, la question : Est-ce que le ministère,
puisqu'il va avoir... donc, cette fonction lui revient maintenant, est-ce que
le ministère a les ressources humaines nécessaires pour pouvoir remplir cette
mission, remplir cette mission, remplir cette tâche?
M. Charette : La question,
elle est très, très sérieuse. On peut faire un peu de blagues sur les échanges
passés, mais dans les faits, on revient au principe de l'imputabilité. C'est ce
qui est à la base du raisonnement du projet de loi. Mais aussi, je vais le
déposer, c'est la première fois, je pense, que ce document-là circule, un petit
peu le parcours du combattant qu'avait à vivre un projet qui était financé par
le Fonds vert. On vient simplifier passablement la gouvernance. Elle est
plus...
M. Charette : ...mais aussi je
vais le déposer. C'est la première fois, je pense, que ce document-là circule. Un
petit peu le parcours du combattant qu'avait à vivre un projet qui était
financé par le Fonds vert. On vient simplifier passablement la gouvernance.
Elle est plus prévisible aussi. Mais ce qu'il faut savoir ou ce qu'il faut
retenir de tout ça, c'est qu'ultimement il y aura un responsable en la personne
du ministre ou de la ministre de l'Environnement. Donc, s'il y a des éléments
qui font défaut, on aura enfin un répondant, ce qui n'était malheureusement pas
le cas au cours des dernières années, où c'était bien difficile d'identifier ce
répondant-là. Donc, si, Mme la Présidente, vous me le permettez, je pourrais tout
simplement faire le dépôt par greffier, par voie électronique du tableau en question.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...bien compris, vous allez transmettre le document
au secrétaire de la commission.
M. Charette : Exactement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et donc j'accepte le dépôt du document. Y
avait-il... Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui. Merci, mais
ma question concerne les ressources humaines. Donc, ce n'est pas une question
d'intérêt, ce n'est pas un conflit d'intérêts, mais, par exemple, est-ce qu'il
y a assez d'économistes au ministère pour pouvoir évaluer ces choses? Est-ce
qu'il y a assez d'analystes financiers au ministère? Parce que vous dites
souvent : Les problèmes qui existaient auparavant, et, justement,
auparavant, un des problèmes, c'est que ce genre d'expertise n'était pas présente
au ministère. Est-ce que, maintenant, vous l'avez, cette... C'est très bien
d'être imputable, mais, pour votre propre bien, M. le ministre, pour être
imputable, il faut que vous soyez accompagné par des professionnels. Alors,
rassurez-moi. Moi, je ne suis pas sûr que ces ressources-là existent
présentement au ministère.
M. Charette : J'apprécie
beaucoup la sollicitude du collègue qui se soucie de mon bien-être et de ma
quiétude d'esprit, mais peut-être confirmer qu'à travers ça il y a une troisième
direction qui sera créée pour le suivi, et toutes les compétences requises s'y
retrouveront, là, des compétences très, très complémentaires en termes... On
vient doter le ministère d'une troisième direction générale qui sera dédiée à
ce suivi-là. Donc, oui, pour répondre très, très sérieusement et en pleine
confiance, là, oui, on aura les ressources pour l'occasion.
M. Leitão : Avec les
économistes?
M. Charette : En fait, avec
notamment des économistes.
M. Leitão : Très bien. O.K.
Mais toute blague à part,vraiment, c'est important d'avoir l'expertise
nécessaire pour pouvoir accomplir ces nouvelles tâches.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va?
M. Charette : ...je partage,
mais je suis très, très confiant qu'on se donne les moyens, là, pour bien
acquitter ce mandat-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, le ministre, dans le fond, quand il dit qu'il veut que ce
soit avec cet article-là que ce soit le ministère de l'Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques qui soit en...
M. Charette : ...très, très
confiant qu'on se donne les moyens, là, pour bien acquitter ce mandat-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, le ministre, dans le fond, quand il dit qu'il veut que ça
soit... avec cet article-là, que ça soit le ministère de l'Environnement et de
la Lutte aux les changements climatiques qui soit en charge de toute la gestion
du Fonds vert et non pas le Conseil de gestion du Fonds vert, c'est à cause
d'un problème de gouvernance. Moi, j'aimerais savoir comment est-ce que le
ministre qualifie la gouvernance au sein de son ministère.
M. Charette : La gouvernance
au sein du ministère de l'Environnement, moi, je me sens, et je l'ai répété à
plusieurs reprises, excessivement bien entouré avec des spécialistes dans
certains domaines qui sont reconnus comme des spécialistes mondiaux dont
l'expertise est sollicitée à travers le monde, avec un sous-ministre de
carrière et qui est passé à travers à peu près tous les ministères, donc il
a... un sous-ministre qui a une vision très, très complète de l'appareil de
l'État, des sous-ministres adjoints, dont M. Théroux, qui ont une
expertise aussi de tout premier plan. Donc, comment la qualifier? Je dirais
simplement que je me considère très, très chanceux de pouvoir compter sur une
équipe aussi dédiée et aussi compétente.
Mme Ghazal : Donc, toute cette
équipe-là qualifiée et tout ça, puis ça, je n'en doute pas, la gouvernance est
qualifiée comme meilleure que, par exemple, avant 2016 au ministère?
M. Charette : Meilleure que?
Mme Ghazal : Avant 2016, avant
l'institution d'un Conseil de gestion du Fonds vert.
M. Charette : En fait, je
pense qu'il y a plusieurs correctifs qui ont été apportés depuis 2016 au niveau
du ministère lui-même. Je pense que les différents rapports, autant Commissaire
au développement durable que Vérificatrice générale, ont été bien reçus, les
suivis appropriés. Donc, oui, certainement une meilleure gouvernance, une
meilleure conscience des enjeux aussi.
• (15 h 50) •
Mme Ghazal : On a beaucoup
parlé des problèmes avec les états financiers, que ça soit pour le Conseil de
gestion du Fonds vert notamment. Dans le ministère, tout ça est prêt? Ils sont
vérifiés? Est-ce que c'est le cas en ce moment, les états financiers du
ministère?
M. Charette : Comme je l'ai
mentionné déjà, il y a eu une entente qui est intervenue avec la Vérificatrice
générale sur un calendrier. D'ici la fin de l'année, donc d'ici quelques mois,
on aura rattrapé tout le retard des dernières années. Et, pour ce qui est de la
première année, je me souviens avoir donné la date aux crédits, là, ça
m'échappe, mais c'est au tout début du mois de septembre, le 4 septembre de
mémoire.
Donc, on a pris acte de ce qui ne
fonctionnait pas pour corriger la situation. Et, dès le 4 septembre, là, à une
ou deux journées près, possiblement, là, ce sera transmis, et c'est un
calendrier, là, qui a été convenu avec la Vérificatrice générale.
Mme Ghazal : Donc, de la même
façon que le Conseil de gestion du Fonds vert, il y avait des problématiques,
les mêmes, au sein du ministère jusqu'à ce que le ministre décide de le
corriger maintenant.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, on remonte trois ans en arrière, là...
M. Charette : …possiblement,
là, ce sera transmis, et c'est un calendrier, là, qui a été convenu, là, avec
la Vérificatrice générale.
Mme Ghazal : Donc, de la même
façon que le Conseil de gestion du Fonds vert, il y avait des problématiques,
les mêmes au sein du ministère jusqu'à ce que le ministre décide de corriger maintenant.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire
on remonte trois en en arrière, là, c'est dire à quel point il y avait de la
confusion. Et ça, je l'ai mentionné même à Mme Chagnon personnellement, moi, je
n'ai jamais remis en question la compétence des gens qui étaient en place, l'instance,
telle qu'elle était créée, générait cette confusion-là. D'ailleurs, on l'a
mentionné, là, c'est des gens qui… on va intégrer, au sein du ministère, donc
ce n'était pas un problème de compétence, c'était une problématique de
confusion de rôle, pas uniquement avec le conseil de gestion, avec les ministères
et organismes partenaires aussi, et c'est ce qu'on vient corriger.
Mme Ghazal : Puis juste pour
savoir, au sein du ministère, le ministre a nommé les gens, les sous-ministres,
et tout ça, mais l'équipe qui va s'occuper… qui va faire le travail que le Conseil
de gestion du Fonds vert va faire, comment on appelle ça, c'est comme un
département, un sous-ministériat?
M. Charette : Une direction
générale, là, qui va être dédiée à l'exercice.
Mme Ghazal : La direction
générale dédiée à la gestion du Fonds vert ou du FECC.
M. Charette : Je vais peut-être
laisser aux collègues la possibilité de répondre avec consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Il y a consentement. Oui,
monsieur.
M. Théroux (Éric)
: Éric Théroux, sous-ministre adjoint à la Lutte
aux changements climatiques. Donc, une fois le projet de loi adopté et entré en
vigueur, on mettra en place une troisième direction générale qui sera en charge
du suivi et de la reddition de comptes. Donc, tout ce qui est le bilan,
l'inventaire, le suivi avec les indicateurs du plan de mise en oeuvre, tout ça
sera supervisé par la direction générale concernée qui aura plus de monde vraisemblablement
qu'il y en a au Conseil de gestion du Fonds vert présentement.
Et les deux autres directions générales
vont demeurer, donc celle, en gros, qui est en charge du marché du carbone et
celle qui est en charge des politiques ou de transition climatique.
Mme Ghazal : Donc, une en
charge de la…
M. Théroux (Éric)
: La transition climatique, autrement dit, une
direction…
Mme Ghazal : …mais celle-là,
comment ça s'appelle? Vous dites troisième.
M. Théroux (Éric)
: …une direction générale qui est en charge des politiques,
si on veut, la transition climatique, réduction et adaptation, une direction
générale sur le marché du carbone et des données des missions, et une troisième
direction générale qui fera les suivis et la reddition de comptes, donc comment
s'assurer que l'on fait les suivis adéquats, la reddition de comptes
simplifiée, mais pour laquelle on doit aussi se doter d'indicateurs de suivi.
Donc, l'idée d'une meilleure gouvernance et transparence dans l'administration
va être prise en charge par cette troisième direction générale.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? M. le député de Viau et, par la suite, M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Une simple question. Le ministre a parlé d'incompétence des gens
qui sont actuellement au Conseil de gestion du Fonds vert, et on est d'accord…
Mme Ghazal : …merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? M. le député de Viau et par la suite, M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Une simple question : Le ministre a parlé des compétences des
gens qui sont actuellement au Conseil de gestion du Fonds vert et on est
d'accord avec ça. Donc, il nous a dit qu'il va s'assurer que toutes ces
personnes-là, toutes ces compétences-là seront intégrées au ministère.
Actuellement, j'aimerais savoir combien…
il y a combien de personnes qui travaillent au Conseil de gestion du Fonds vert?
Il y a combien de personnes?
M. Charette : …la dernière…
M. Benjamin : Il y a combien
de personnes?
M. Charette : Actuellement, il
ne reste que quatre postes d'occupés au conseil de gestion. Donc, quand je
parle de les récupérer, c'est tous les employés à l'exception de la P.D.G. qui,
elle, était sous coup d'une nomination. C'était une nomination, donc les autres
seront intégrés, là, comme tel, au sein du ministère de l'Environnement, là.
M. Benjamin : Donc, on parle
de quatre personnes, c'est ça? C'est ce que je comprends.
(Consultation)
M. Charette : …et la
précision, elle est bonne. On… Là, actuellement, il n'y a que
quatre personnes mais pour 14 postes au total, hein, il y a jusqu'à
14 personnes qui ont travaillé au conseil de gestion. Donc, on récupère
les 14 postes, mais actuellement, il y a quatre personnes qui
occupent ces différents postes-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Donc, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Vous
allez me trouver peut-être un peu étrange, mais encore une fois, je reviens aux
économistes. Parce que, à ce que je sache, et peut-être, ça m'a échappé, mais à
ce que je sache, présentement, il y a peut-être un économiste au ministère et peut-être,
même, il est déjà parti, je ne sais pas. Et la question, elle est… ce n'est pas
nécessairement pour trouver de l'emploi, mais… à mes économistes, ce n'est pas
ça, mais… et M. le sous-ministre adjoint, vous avez mentionné, la troisième
direction générale, ça va être pour le suivi et la reddition de comptes. Très
bien, avec les ressources nécessaires, mais moi, je parle aussi de la capacité
d'évaluer les projets.
Donc, c'est là où les économistes,
analystes financiers, etc., on en aurait besoin. Donc, est-ce que vous comptez
aussi améliorer les ressources humaines du côté, donc, de l'analyse des
demandes de financement?
M. Charette : Tout à fait. Et
peut-être vous rassurer, là, sur l'information qui est inexacte que vous avez,
on a plus qu'un économiste au ministère. Bien au contraire, là, on en a
plusieurs. Mais ça sera important, effectivement, d'avoir plusieurs compétences
réunies au sein de cette direction-là, mais des autres directions, des autres
sous-ministériats qui auront aussi à se pencher sur le dossier de lutte aux
changements climatiques. Ça veut dire des ingénieurs, des économistes, des… bref,
une panoplie de professions qui, par leurs connaissances, nous permettront, là,
de bien faire ce travail-là.
M. Leitão : O.K. Très bien…
M. Charette : ...qui auront
aussi à se pencher sur le dossier de lutte aux changements climatiques. Ça veut
dire des ingénieurs, des économistes, des... bref, une panoplie de professions
qui, par leurs connaissances, nous permettront, là, de bien faire ce
travail-là.
M. Leitão : O.K. Très bien.
Comme vous le savez, les questions, les enjeux de pénurie de main-d'oeuvre ne
sont pas tous réglés soudainement. Donc, dans tous les ministères, et pas seulement
l'Environnement, la capacité de l'État d'aller chercher des professionnels, des
fois, peut être un peu difficile. Donc, étant donné l'ampleur de la tâche
devant vous, devant le ministère, ça serait important de s'assurer que votre collègue
du Conseil du trésor vous donne les crédits nécessaires pour pouvoir y arriver.
Je veux vous aider, là.
M. Charette : ...vous allez me
permettre le clin d'oeil, là. On finit de réparer les dégâts de l'administration
précédente, donc on ajoutera encore davantage de ressources, sans faute. Sans
faute.
M. Leitão : Parce que les crédits
budgétaires sont importants, mais ce n'est pas tout, il faut aussi trouver les personnes,
même si on a les budgets.
M. Charette : Tout à fait.
M. Leitão : Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) :Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 31? Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 31 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 31 est adopté. L'article 32, M. le
ministre.
M. Charette : Juste une
petite, petite question : Est-ce que ça a été adopté à l'unanimité?
Mme Ghazal : Non. Sur
division.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Charette : Ah! Je ne
l'avais pas entendu. J'avais cet espoir.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, si... Il faudrait le dire. Moi, je ne l'ai pas
entendu, donc je vous invite à le dire plus fort.
Mme Ghazal : Oui, mais... oui,
oui. Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 32 est adopté sur division. Donc, il
faudra juste le dire, parce que moi, je ne l'ai pas entendu.
M. Leitão : ...31, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : 31, pardon.
M. Leitão : On n'est pas
encore arrivé au 32.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...l'article 31 est adopté sur division.
M. Leitão : C'est ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bon.
M. Charette : ...légitime, on
peut l'adopter tout aussi rapidement, mais je vais d'abord le lire, Mme la
Présidente. Donc, 32, :
«Les ententes conclues entre un ministre
ou Transition énergétique Québec et le Conseil de gestion du Fonds vert conformément
à l'article 15.4.3 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs sont réputées être des ententes conclues entre un ministre
et le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques pour l'application de l'article 15.4.2 de cette loi, tel que
modifié par l'article 9 de la présente loi.»
• (16 heures) •
Commentaire. Cet article a pour objet
d'assurer la continuité des ententes conclues entre le Conseil de gestion du
Fonds vert et certains ministres, Transition énergétique Québec. Le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques acquérant les
droits et les obligations du Conseil de gestion du Fonds vert, il sera lui-même
réputé parti à ces ententes. Donc, on comprend que c'est encore une question de
concordance. C'est une responsabilité qui suit tout simplement, là, la fin des
opérations...
16 h (version non révisée)
M. Charette : ... de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, acquérant
les droits et les obligations du Conseil de gestion du Fonds vert, il sera
lui-même réputé parti à ces ententes. Donc, on comprend que c'est encore une
question de concordance. C'est une responsabilité qui suit tout simplement, là,
la fin des opérations du Conseil de gestion du Fonds vert.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, y a-t-il des interventions sur l'article 32? Je vais donc procéder à
sa mise aux voix. Est-ce que l'article 32 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article...
M. Leitão : ...ne sont pas
d'accord avec le...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 32 est adopté sur division. L'article 33.
M. Charette : «33. Les actifs
et les passifs du Conseil de gestion du Fonds vert sont transférés au ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et sont
comptabilisés au Fonds d'électrification et de changements climatiques institué
en vertu de l'article 15.1 de la Loi sur le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs.»
Commentaire : Cet article prévoit que
les actifs et les passifs du Conseil de gestion du Fonds vert sont transférés
au ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques et qu'ils seront comptabilisés au Fonds d'électrification et de
changements climatiques. En fait, l'article lui-même dit tout, là, et le commentaire
ne fait que répéter l'objet de l'article.
La Présidente (Mme
Grondin) :Commentaires sur l'article 33?
Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix
: Sur
division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 33 est adopté sur division. L'article 34,
M. le ministre.
M. Charette : «Le mandat des
membres du conseil d'administration du Conseil de gestion du Fonds vert prend
fin le (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur du présent article).
«Le mandat du président-directeur général
prend fin sans autre indemnité que l'allocation de départ prévue à
l'article 22 des règles concernant la rémunération et les autres
conditions de travail des titulaires d'un emploi supérieur à temps plein,
édictées par le décret n° 450-2007.»
Commentaire : Cet article prévoit que
le mandat des membres du conseil d'administration du conseil de gestion vert
prendra fin dès la date d'entrée en vigueur de la présente loi. Compte tenu du
fait que le conseil de gestion sera aboli à cette même date, en ce qui concerne
le mandat de l'actuelle présidente-directrice générale, celui-ci prendra fin
également dès l'entrée en vigueur de la présente loi et elle aura droit à
l'allocation de départ prévu dans ces cas par les règles concernant la
rémunération et les autres conditions de travail des titulaires d'un emploi
supérieur à temps plein.
La Présidente (Mme
Grondin) : Interventions sur l'article 34? Je vais donc
procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 34 est adopté sur division.
L'article 35, M. le ministre.
M. Charette : Donc :
«35. Les employés...»
En fait, on vient préciser ce qu'on a pu
déjà dire, là, depuis quelques minutes :
«35. Les employés du Conseil de...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article
34 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 34 est adopté sur division. L'article
35. M. le ministre.
M. Charette : Donc, 35 :
«Les employés...» En fait, on vient préciser ce qu'on a pu déjà dire, là,
depuis quelques minutes. 35 :
«Les employés du Conseil de gestion du
Fonds vert deviennent sans autres formalités des employés du ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.»
Commentaire : Cet article prévoit le
transfert des employés du Conseil de gestion du Fonds vert au sein du ministère
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
La Présidente (Mme
Grondin) : Aucune intervention. Donc, est-ce que l'article 35
est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté sur division. L'article 36.
M. Charette : Donc, 36 :
«Les dossiers, archives et autres
documents du Conseil de gestion du Fonds vert deviennent ceux du ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.»
Commentaire — qui reprend essentiellement
le libellé de l'article : Cet article usuel précise que les dossiers,
archives et documents du Conseil de gestion du Fonds vert sont transférés au
ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Cet article complète la disposition prévue à l'article 31, étudié précédemment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je ne vois pas de main levée. Donc, est-ce que je
vais... Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 36, adopté sur division. L'article
37.
M. Charette : «Le
Procureur... » 37, donc :
«Le Procureur général du Québec devient
sans reprise d'instance partie à toute procédure intentée par ou contre le Conseil
de gestion du Fonds vert.»
Commentaire : Cet article prévoit que
toute procédure judiciaire à laquelle le Conseil de gestion du Fonds vert est
partie devient une procédure judiciaire à laquelle le Procureur général du
Québec est partie sans qu'il soit nécessaire de demander une reprise
d'instance.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article
37, puisque je ne vois aucune intervention qui est demandée. Est-ce que l'article
37 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 37, adopté sur division. L'article
38.
M. Charette : 38 :
«Dans tout document autre qu'une loi ou un
règlement du gouvernement, à moins que le contexte ne s'y oppose et avec les adaptations
nécessaires :
«1° une référence au Conseil de gestion du
Fonds vert ou à son président-directeur général est une référence au ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques;
«2° une référence au Fonds vert ou au
Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État est une
référence au Fonds d'électrification et de changements climatiques ou au Fonds
de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État, selon la
matière visée par le document dans lequel la référence se trouve.»
Le commentaire : Cet article prévoit
que, dans tout document autre qu'une loi ou un règlement du gouvernement, à
moins que le contexte ne s'y oppose, une référence au Conseil de gestion du
Fonds vert...
M. Charette : …et du domaine
hydrique de l'État, selon la matière visée par le document dans lequel la
référence se trouve.»
Le commentaire. Cet article prévoit que,
dans tout document autre qu'une loi ou un règlement du gouvernement, à moins
que le contexte ne s'y oppose, une référence au Conseil de gestion du Fonds
vert ou à son président-directeur général est une référence au ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, lequel s'est
substitué à ceux-ci. Également, considérant le changement du nom du Fonds vert
et la réaffectation de la gestion des matières résiduelles et de la gouvernance
de l'eau au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État,
cet article prévoit, à son paragraphe 2°, les dispositions nécessaires pour
assurer l'exactitude des renvois. Les documents pouvant être visés par cet
article sont, par exemple, des contrats, des politiques administratives, des
décrets, etc. Les modifications de concordance nécessaires dans les lois et
règlements ont été apportées dans la section III du chapitre I de la
présente loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste, je suis un
peu curieux, peut-être que M. le ministre ou le légiste peuvent nous dire
qu'est-ce que veut dire : «à moins que le contexte de s'y oppose».
M. Charette : En fait, je ne
suis pas juriste, je vais tenter ma réponse, et ensuite, avec consentement, on
pourra s'y référer volontiers. Je pense que c'est pour une mesure de
protection, essentiellement, pour couvrir tous les angles possibles. Ça, c'est
ma façon de le verbaliser, de le simplifier, mais un juriste qualifié, dûment
qualifié, étant donné qu'au ministère de l'Environnement on a toutes ces
compétences, pourra répondre à la question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Donc, j'ai besoin d'un consentement. Il y a
consentement?
Des voix
: Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. M. le juriste, pouvez-vous vous présenter
à nouveau, s'il vous plaît?
M. Moisan (Hugo) : Oui. Hugo
Moisan, je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. C'est
exactement comme M. le ministre l'a expliqué… éviter une application mécanique
de ce remplacement-là, si, dans un contexte particulier, ce n'est pas opportun
de remplacer la référence au Conseil de gestion du Fonds vert par une référence
au ministre. On n'a pas d'exemple précis en tête, mais, s'il y avait un cas,
bien, on va pouvoir appliquer ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Leitão : Je ne veux pas
vous mettre dans l'embarras non plus, mais pouvez-vous nous donner un exemple où
ça pourrait s'appliquer ou… Ça peut venir plus tard, ce n'est pas…
M. Charette : …ça n'a pas été
pensé où… à chaque fois qu'on a cette référence-là dans un document, c'est que
la référence change ou la responsabilité change au profit du ministre de
l'Environnement. C'est réellement pour couvrir tous les cas de figure
possibles.
M. Leitão : Bon, ça... Moi, je
voulais un exemple pratique, mais, écoutez, ça pourrait peut-être nous être
fourni plus tard.
(Consultation)…
M. Leitão : ...bon, ça... Moi,
je voulais un exemple pratique, mais, écoutez, ça pourrait peut-être nous être
fourni plus tard.
M. Charette : ...qui a été
terminé, complété avant même l'entrée en fonction, là, de la présente loi. On
n'ira pas changer le titre de quelque chose, là, qui est terminé. Donc, une
référence historique, on ne réécrira pas les livres d'histoire, naturellement.
Donc, c'est pour, encore une fois, là, couvrir toutes les éventualités.
M. Leitão : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Aucune autre intervention sur l'article 38?
Donc, je vais procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 38 est adopté. L'article 39.
• (16 h 10) •
M. Charette : «39. Les actifs
et les passifs du Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique
de l'État relatifs aux sommes visées aux paragraphes 5.0.1° et 5.0.2° de
l'article 15.4 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs, édictés par l'article 7 de la présente loi, sont
transférés au Fonds d'électrification et de changements climatiques.»
Le commentaire. Cet article permet le
transfert des actifs et des passifs du Fonds de protection de l'environnement
et du domaine hydrique de l'État au Fonds d'électrification et de changements
climatiques en ce qui a trait aux montants relatifs aux amendes et aux
sanctions administratives pécuniaires résultant de l'application du règlement
sur la déclaration obligatoire de certaines émissions de contaminants dans
l'atmosphère, du règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des
véhicules automobiles et du règlement concernant le système de plafonnement et
d'échange de droit d'émission de gaz à effet de serre.
Alors que l'article 7 du projet de loi
prévoit que ces sommes seront à l'avenir versées au Fonds d'électrification et
de changements climatiques, le présent article permet, quant à lui, le
transfert de telles sommes qui ont été versées au Fonds de protection de l'environnement
et du domaine hydrique de l'État avant l'entrée en vigueur de la présente loi.
Et je nous ramène tout simplement aux
échanges tenus hier, là, par rapport à ces sommes qui étaient prélevées essentiellement
à travers les redevances à l'enfouissement, les redevances sur l'eau. Donc, on
vient ajouter une règle de concordance.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Je ne
vois pas des interventions, donc je vais procéder à la mise aux voix de l'article
40. Est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 40 est adopté sur division. L'article
41.
M. Charette : En fait, moi,
j'étais à 39, sauf erreur.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je suis tout à fait désolée.
M. Charette : Mais le 40 est
un autre excellent article, Mme la Présidente, ça va me faire plaisir de le
lire. Donc, 40...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, attendez, M. le ministre, je veux juste...
pour des fins... Donc, l'article 39...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...31.
M. Charette : Parfait. Moi,
j'étais à 39, sauf erreur.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je suis tout à fait désolée.
M. Charette : Mais le 40 est
un autre excellent article, Mme la Présidente, ça va me faire plaisir de le
lire. Donc, 40...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, attendez, M. le ministre, je veux juste, pour
des fins... Donc, l'article 39 est adopté sur division. Merci. Vous êtes
tous... vous suivez. Merci beaucoup. L'article 40, M. le ministre.
M. Charette : Donc :
«40. Les actifs et les passifs du Fonds
d'électrification et de changements climatiques relatifs aux matières visées
aux paragraphes 7 et 8 de l'article 15.4.38 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs édicté par l'article 12
de la présente loi sont transférées au Fonds de protection de l'environnement
et du domaine hydrique de l'État.»
Le commentaire. Cet article permet le
transfert des actifs et des passifs du Fonds d'électrification et de
changements climatiques en ce qui a trait à la gestion des matières résiduelles
et à la gouvernance de l'eau. Seront donc transférées au Fonds de protection de
l'environnement et du domaine hydrique de l'État les sommes correspondant aux
revenus découlant des redevances visées par le Règlement sur les redevances
exigibles pour l'élimination de matières résiduelles et par le Règlement sur la
redevance exigible pour l'utilisation de l'eau.
Alors que l'article 13 du projet de loi
prévoit que ces sommes seront versées à l'avenir... que les sommes seront à
l'avenir versées, pardon, au Fonds de protection de l'environnement et du
domaine hydrique de l'État, le présent article permet quant à lui le transfert
de telles sommes qui ont déjà été versées au Fonds vert, devenu le Fonds
d'électrification et de changements climatiques, avant l'entrée en vigueur de
la présente loi. Résumé simplement, c'est là aussi une question de concordance.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Donc, je ne vois
aucune main levée, donc est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 40 est adopté sur division.
L'article 41.
M. Charette : Et déjà vous
mentionner qu'il y a un amendement qui est disponible sur greffier pour ce qui
est du 41, mais je lis la version originale, donc :
«41. Jusqu'à la date de l'entrée en
vigueur du premier décret pris en vertu du premier alinéa de l'article 15.4.1,
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, tel que remplacé par l'article 8 de la présente loi, cet article 15.4.1
doit se lire comme suit :
15.4.1. Sont réservés au financement de
mesures applicables au transport les deux tiers des sommes correspondant au
produit de la vente par le ministre des droits d'émissions visés au deuxième alinéa
de l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement. À même les
sommes ainsi réservées, le ministre vire au Fonds des réseaux de transport
terrestres institué par le paragraphe 1 de l'article 12.30 de la Loi sur le ministère
des Transports une somme égale à la moyenne de celle qu'il a virée...
M. Charette : ...de la Loi sur
la qualité de l'environnement.
«À même les sommes ainsi réservées, le
ministre vire au Fonds des réseaux de transport terrestre institué par le
paragraphe 1° de l'article 12.30 de la Loi sur le ministère des Transports une
somme, égale à la moyenne de celles qu'il a virées à ce fonds au cours des cinq
années financières précédentes, affectée à des mesures applicables au transport
en commun et à des programmes d'aide financière qui favorisent le développement
et l'utilisation de modes de transport de personnes, à l'exception du véhicule
de promenade dont le seul occupant est le conducteur.
Les sommes visées au deuxième alinéa de
l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement sont exclues de
l'application du présent article. ».
Le commentaire, maintenant : Cet article
prévoit une mesure transitoire en ce qui a trait au nouvel article 15.4.1,
inséré par l'article 8 du projet de loi, alors que le nouvel article 15.4.1
prévoit que le gouvernement peut, sur recommandation du ministre de l'Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques et du ministre des Finances,
déterminer une part minimale des revenus de la vente des droits d'émission,
visé au deuxième alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, réservé au financement de mesures applicables au transport.
Le présent article prévoit la règle
applicable jusqu'à ce qu'une telle règle minimale soit fixée ainsi, jusqu'à ce
qu'un décret fixant une part minimale soit prise par le gouvernement, demeure
réservée au financement de mesures applicables au transport, les deux tiers des
revenus découlant de la vente de ces droits d'émission.
De plus, jusqu'à ce qu'un tel décret soit
pris, le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques devra virer au Fonds des réseaux de transport terrestre, intitulé
par le paragraphe 1 de l'article 12.30 de la Loi sur le ministère des
Transports une somme, égale à la moyenne de celles qu'il y a virées à ce fonds
au cours des cinq années financières précédentes. Ces sommes seront affectées,
comme c'est le cas actuellement, à des mesures applicables au transport en
commun et à des programmes d'aide qui favorisent le développement et l'utilisation
de modes de transport de personnes, à l'exception du véhicule de promenade,
dont le seul occupant est le conducteur.
Enfin, le dernier alinéa prévoit que sont
exclus de l'application de cet article les sommes visées au deuxième alinéa de l'article
46.8.1. de la Loi sur la qualité de l'environnement, soit les sommes qui sont
recueillies à la suite de la vente d'unités d'émissions qui auraient autrement
été allouées gratuitement.
Naturellement, il y a un amendement qui
vient changer un petit peu la portée de l'article. Est-ce que j'en fais la
lecture...
La Présidente (Mme
Grondin) : Ce que je vous propose, M. le ministre, on va
suspendre les travaux quelques minutes pour qu'on puisse avoir accès. Donc, on
suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
M. Charette : ...qui vient
changer un petit peu la portée de l'article. Est-ce que j'en fais la lecture?
La Présidente (Mme
Grondin) : Ce que je vous propose, M. le ministre, on va
suspendre les travaux quelques minutes pour qu'on puisse avoir accès.
Donc, on suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 37)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre,
vous proposez un amendement à l'article 41. Je vous invite à lire cet amendement,
s'il vous plaît.
M. Charette : Oui. En fait,
c'est un amendement qui est bien, bien simple. C'est au niveau de la
traduction. Donc :
Insérer, dans le texte anglais du premier
alinéa de l'article 15.4.1 proposé par l'article 41 et après «reserved
for the», par «financing of».
Cet amendement vise à corriger la version
anglaise du projet de loi afin d'assurer son équivalence avec le texte
français.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'amendement proposé? M. le député de Robert-Baldwin. Non, ça
va? Donc, s'il n'y a pas… M. le député de Viau.
M. Benjamin : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. J'avais quelques… suite à l'intervention du ministre,
précédemment, j'avais quelques… deux ou trois petites questions rapidement.
Donc, pour ce qui a trait à l'électrification du transport en commun, on en a…
il en a rapidement parlé, donc, où est-ce que…
M. Charette : …sans vous
interrompre, mais là, on est réellement sur la notion de traduction. Après, on
reviendra à l'article 41 original.
M. Benjamin : Ah! O.K., on
reviendra, O.K., parfait, excellent. Excellent, parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, ça vous convient, ça
va?
M. Benjamin : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous n'avez pas d'autre intervention sur
l'amendement lui-même?
M. Benjamin : Non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non? Je vais donc procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 41 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à
l'article 41, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, sur l'enjeu de l'électrification du transport en commun,
donc, vous en avez rapidement parlé tout à l'heure, M. le ministre. J'aimerais
savoir où est-ce que vous en êtes dans ce dossier-là?
M. Charette : Au niveau du
transport en commun, il y a des ambitions ouvertement affirmées, là, par le
premier ministre, réitérées par plusieurs de nos collègues au cabinet. On veut
développer plusieurs réseaux structurants. Ils sont déjà identifiés. On veut
que ces réseaux structurants là soient électrifiés, donc, dès le départ, les
concevoir pour qu'ils puissent être 100 % électriques. Et, en plus de ça,
«transport en commun» veut aussi faire référence notamment…
M. Charette : ...structurants.
Ils sont déjà identifiés. On veut que ces réseaux structurants là soient
électrifiés, donc, dès le départ, les concevoir pour qu'ils puissent être 100 %
électriques.
Et, en plus de ça, «transport en commun»
veut aussi faire référence notamment à tout ce qui est autobus et autre. Et là,
on a repris, et je le dis ouvertement, un des éléments de la Politique de
mobilité durable qui avait été par le gouvernement précédent, c'est-à-dire
faire en sorte qu'en 2025 — donc, c'est très, très
bientôt — faire en sorte que tout achat de nouvel autobus de
transport collectif admissible à du financement public soit électrique. Donc,
il y a aura des avancées, là, au niveau de l'électrification du transport en
commun de façon très, très significative, là, dans un avenir aussi prévisible
que 2022.
• (15 h 40) •
Vous savez, le REM que le gouvernement
précédent a initié, et initiative qu'on a supportée dès le début, dès le
premier jour, la Coalition avenir Québec s'était montrée très intéressée par le
projet, j'étais moi-même porte-parole de l'opposition sur l'enjeu et j'ai fait
les projets de loi, là, qui ont permis de réaliser cette initiative-là, et les
premiers trains du REM rouleront aussi tôt que l'année prochaine et ce sera
aussi un réseau 100 % électrique. Donc, oui, on veut maximiser le transport
collectif, puis on veut faire en sorte qu'il soit électrique le plus possible,
et ça, dès la conception des projets.
M. Benjamin : Vous parlez de
l'excellente Politique de mobilité durable, donc, que l'ancien gouvernement,
donc, via le député de Pontiac, je me rappelle, avait déposée, ici, en Chambre.
Donc, j'aimerais savoir... et il y a un ministre de l'Environnement dans un gouvernement
précédent qui avait aussi embrassé toute l'idée de l'électrification, au niveau
du transport, des autobus scolaires, est-ce que c'est un dossier sur lequel
vous travaillez aussi?
M. Charette : En fait, on...
contrairement... Il faut quand même modérer notre enthousiasme. Contrairement
au gouvernement précédent, on accompagne ces propos d'actions, ce qui fait
qu'on travaille activement sur ces questions-là et on pense pouvoir annoncer de
bonnes nouvelles. Il faut savoir qu'il y a déjà des subventions disponibles
pour les transporteurs scolaires pour l'achat d'autobus électriques. Donc, on
est à revoir ces éléments-là.
Quand on dit, du côté du gouvernement,
qu'il n'y a pas de contradiction apparente entre économie et environnement, au
contraire, que l'environnement peut devenir de très belles occasions pour
l'économie du Québec, on a des constructeurs, ici même, au Québec qui sont
capable de répondre à la demande en matière notamment d'autobus scolaires. Donc,
ce sera non seulement mis de l'avant, mais sans doute au profit, là, de
l'ensemble de la population à travers le développement économique.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Et pourtant, M. le ministre, pas plus tard qu'hier donc,
j'écoutais… j'entendais le président de la STM se plaindre, évidemment, du
manque à gagner...
M. Charette : …donc ce sera non
seulement mis de l'avant, mais sans doute au profit, là, de l'ensemble de la population
à travers le développement économique.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Et pourtant, M. le ministre, pas plus tard qu'hier donc,
j'écoutais… j'entendais le président de la STM se plaindre, évidemment, du
manque à gagner du réseau du transport collectif et de l'obligation de couper.
J'aimerais savoir qu'est-ce que vous entendez comme… qu'est-ce que votre gouvernement
entend faire pour aider le réseau de transport en commun par rapport à ce manque
à gagner dû à la COVID? Quels sont les transferts? Est-ce que vous estimez que
les transferts qui ont été faits, jusqu'à présent, sont suffisants? Qu'est-ce
que vous entendez faire comme action pour soutenir davantage le réseau du
transport en commun?
M. Charette : Effectivement,
pas uniquement à Montréal, mais à la grandeur du Québec, les réseaux de
transport en commun ont été largement éprouvés par la pandémie. Ce sont des
réseaux qui sont largement subventionnés, mais dont aussi une bonne partie de
leurs revenus est rendue possible par les passages et les passes mensuelles.
Donc, oui, une perte de revenus importante
compte tenu qu'il y a eu moins de passages au cours des derniers mois. Il y a
déjà eu une entente qui a été divulguée, un 400 millions qui a été convenu
avec mon collègue aux transports. Et sans prendre de l'avance sur les annonces
qu'il compte faire, je peux vous assurer que c'est pris en compte et qu'il y
aura d'autres argents de transférer éventuellement pour permettre aux sociétés
de transport de continuer à opérer sans être pleinement affectées, là, par les
conséquences de la pandémie. Donc, un premier 400 millions, mais il y a
d'autres sommes qui sont à venir.
M. Benjamin : J'aimerais
seulement vous rappeler, M. le ministre, que soutenir les transports en commun,
c'est soutenir aussi la lutte contre les changements climatiques et que, par
conséquent, lorsqu'on entend des présidents de réseau de transport, donc… et
ça, c'est tous les réseaux de transport, vous l'avez souligné, c'est vrai, du
Québec, et qui craignent d'être dans l'obligation de couper dans le service,
donc c'est très préoccupant. Donc, moi, je vous encourage, au sein du Conseil
des ministres, à faire entendre raison auprès du ministre des Transports pour
qu'il y ait davantage de sommes qui soient allouées pour soutenir le transport
en commun où il y a vraiment d'énormes manques à gagner dus à la COVID.
On va avancer. Donc, j'ai une autre
question pour vous, M. le ministre. Vous avez parlé de fixation d'une part
minimale, pouvez-vous m'éclairer davantage là-dessus?
M. Charette : Là, on revient
aux deux tiers, là. L'objet de l'article… comme on a fait déjà le débat, il y a
quelques articles de ça. Et il faut savoir qu'on a fait la consultation avant
le dépôt du budget. J'avais des bonnes indications de ce que le budget allait
contenir, mais je disais, à chacune des fois, le budget devrait vous rassurer
par rapport à vos inquiétudes, parce qu'effectivement le deux tiers, j'en
conviens, avait suscité des inquiétudes. Mais lorsqu'on voit les argents qui
sont maintenant réservés aux transports collectifs, les argents qui ont été
ajoutés au PQI, les argents qui seront ajoutés aux PQI, compte tenu des
projets, là, qui sont présentement à l'étude au niveau de l'opportunité, donc,je
pense qu'on a pu rassurer à ce niveau-là…
M. Charette : ...des
inquiétudes. Mais, lorsqu'on voit les argents qui sont maintenant réservés au
transport collectif, les argents qui ont été ajoutés au PQI, les argents qui
seront ajoutés au PQI compte tenu des projets, là, qui sont présentement à
l'étude au niveau de l'opportunité, donc je pense qu'on a pu rassurer à ce
niveau-là.
L'article qui nous réunit en ce moment
vient dire ceci : Tant qu'il n'y aura pas de nouveau décret, on va
continuer comme on procédait au cours des dernières années. Donc, je vous le
résume, là, mais c'est ce que vient dire l'article. Donc, il n'y a pas de
changement à prévoir à court terme, et ce, tant que l'article... pas l'article,
mais le décret ne sera pas adopté en conséquence.
Je ne peux pas vous dire de moment, honnêtement.
Mais, dans l'intervalle, le financement et le transfert se font au même ratio
que c'est le cas présentement. Mais, dans tous les cas, on veut mettre plus d'argent
dans le transport collectif qu'avant, donc, non, pas moins. Donc, aux
Transports, il n'y a pas d'inquiétude à y avoir.
Donc, ça ne sera pas... Et ce que je
mentionnais... au moment des consultations et même lorsque l'article lui-même
sur les deux tiers a été évoqué, ce que je mentionnais, c'est que c'est une
erreur de penser qu'on doit financer le transport collectif uniquement à
travers les revenus du Fonds vert aujourd'hui, du Fonds d'électrification et de
changements climatiques, qu'on peut le faire à travers les crédits gouvernementaux
comme tels. Et c'est déjà le message qu'on envoyait. Donc, il y aura naturellement
une portion en provenance du Fonds vert, une portion en fonction des crédits.
Mais on ne veut pas diminuer le finalement du transport collectif, au
contraire, on veut l'augmenter significativement.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Y a-t-il
d'autres interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Là, je sais qu'on
avait déjà voté la question du deux tiers, là, où on l'enlevait. Mais ici,
quand on dit deux tiers, on ne parle pas de ça, là? On ne parle pas du... C'est-à-dire
que les deux tiers du Fonds vert soit soumis pour le transport en commun.
M. Charette : ...actuel? Oui,
ce que l'on dit, c'est qu'entre-temps... Est-ce que ça veut dire vous avez
soudoiement des idées de question pour l'article en question? Non. Ce que ça
dit essentiellement, oui, il y a référence aux deux tiers, mais ça, c'est déjà
tranché, c'est déjà adopté, donc le débat a eu lieu.
Ce que ça dit par contre, tant que le
nouveau décret n'est pas adopté, on continue avec les mêmes transferts qui se
font actuellement, soit les deux tiers en question.
Mme Ghazal : Je n'ai pas
compris quand le ministre m'a dit que j'ai reçu des questions... Ça vient de me
«popper» à cause du deux tiers, d'où la confusion.
M. Charette : Non, non, c'est
ça. Peut-être qu'en précisant ça, ça va vous donner d'autres questions, c'est
la raison pour laquelle...
Mme Ghazal : Ah! oui, sur le
deux tiers. Mais j'ai parlé beaucoup du transport en commun puis de son financement
avec le ministre des Transports qui a dit et qui a reconnu qu'il y a un manque
à gagner, puis c'est... société de transport. Parce que c'est bien beau de
vouloir investir dans des infrastructures, puis, en ce moment, même ça, c'est
remis en question par toutes sortes d'autres choses, le projet de loi n° 61, etc., on fait des...
Mme Ghazal : ...du transport en
commun puis de son financement avec le ministre des Transports, qui a dit et
qui a reconnu qu'il y a un manque à gagner, puis c'est... société de transport.
Parce que c'est bien beau de vouloir investir dans des infrastructures, puis, en
ce moment, même ça, c'est remis en question par toutes sortes d'autres choses,
le projet de loi n° 61, etc., on fait des liens qui
ne devraient pas avoir lieu pour le transport en commun qu'on ne le fait pas
quand il s'agit du transport routier si on veut inverser la tendance, mais ce
qui est important, c'est aussi de financer ce qui existe en ce moment. Parce
que, sinon, il y a deux options, on coupe les services, puis c'est ça qui va se
produire, ou on augmente les frais, et là ça va venir chercher de l'argent dans
les poches des contribuables, ce que je sais que la CAQ ne veut pas.
M. Charette : Je ne sais pas,
et je ne veux pas mettre des mots dans la bouche de mon collègue des
Transports, puis je ne veux pas prendre les devants, là, c'est réellement son
dossier, mais il y a un premier 400 millions qui a été convenu et...
Mme Ghazal : ....
M. Charette : Non, c'est ça, il
y a des sommes nettement plus importantes, qui seront versées, là, mais je lui
laisse le soin, là, de faire ces confirmations-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...interventions sur l'article 41? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui. Merci. Donc,
on avait parlé de ça il y a un certain temps, quand on était à l'article 8, je
pense, l'article 8 dans le projet de loi, où on disait... vous nous disiez, à
ce moment-là, M. le ministre, que, bon, plus tard, c'est prévu que, donc, les
deux tiers, les fameux deux tiers vont être maintenus pendant un certain temps.
Donc, il n'y a pas une interruption immédiate de cela. Jusqu'à quand est-ce que
ça va être maintenu? Je ne vous demande pas une date précise, là, le jour et
l'heure, mais on parle de...
M. Charette : Je ne sais pas
si c'est à votre collègue de Viau ou à la collègue de Mercier, que je répondais
ça, je ne le sais pas. Honnêtement, il n'y a personne qui le sait. On veut
s'assurer qu'on prenne le temps des aménagements nécessaires. Ce n'est pas
demain, je vous le confirme, mais je ne voudrais pas vous induire en erreur en
disant que c'est dans six mois, c'est dans un an, c'est dans deux ans. Je n'en
ai aucune idée. Une fois le projet de loi adopté, on pourra déjà préparer les
aménagements en conséquence.
• (16 h 50) •
Mais c'est clair, et ça, ça a été réitéré,
je suis content, là, que ma collègue de Mercier en fasse allusion, le collègue
aux Transports est pleinement conscient de ça, collabore pleinement à
l'opération. Maintenant, on se dit transport collectif, les besoins sont à ce
point importants qu'on ne peut plus se fier uniquement à ce qui est rendu
disponible par le Fonds d'électrification et des changements climatiques. Ça va
nécessiter des crédits budgétaires réguliers, et on travaille, là, dans cette
perspective-là.
M. Leitão : Tout à fait
d'accord, oui, il va falloir d'autres moyens... ce que mes collègues ont
mentionné. Moi, ce que j'ajoute, tout simplement, c'est que ça serait
vraiment... le timing serait très inapproprié de faire ces changements
maintenant que les montants, les deux tiers du Fonds vert qui sont présentement
destinés au transport, que ça soit...
M. Leitão : ... Moi, ce que
j'ajoute tout simplement, c'est que ça serait vraiment... le timing serait très
inapproprié de faire ces changements maintenant. Que les montants, les deux
tiers du Fonds vert qui sont présentement destinés aux transports, que ça soit
terminé maintenant, ça serait... «Maintenant», c'est à court terme. Ce serait
problématique. Bon. On verra combien de temps ça va prendre. Six mois, un an?
Bon, on verra bien.
L'autre chose. Ici, la question... Je fais
juste nous rappeler un petit peu le... Donc, la moyenne des cinq dernières
années, c'est par rapport à quoi?
M. Charette : En fait, ce que
ça veut dire, grosso modo, c'est le maintien du statu quo. Tant que le décret
n'est pas adopté, on va maintenir la moyenne des dernières années en termes de
financement. C'est tout ce que ça veut dire, là. Et, je vous rassure... Puis je
comprends l'inquiétude. C'est vrai que, lorsque le projet de loi a été déposé,
présenté la première fois, lorsque les consultations ont eu lieu, on a beaucoup
parlé du deux tiers, avec raison, et je comprends depuis qu'il y a eu cette
pandémie qui est venue exacerber certaines inquiétudes, mais je pense que
toutes les garanties ont été données à ce sujet-là. J'évoquais le 400 millions
tout à l'heure, et, au moment même où l'annonce s'est faite, on convenait que
ce n'était pas suffisant, ça permettait de suppléer à quelques mois. Mais il y
a des annonces plus substantielles, là, qui seront faites en temps et lieu par
mon collègue aux Transports.
La Présidente (Mme
Grondin) :Ça va? Donc, je ne vois pas
d'autres interventions sur l'article 41. Je vais procéder à sa mise aux voix. Est-ce
que l'article 41 tel qu'amendé est adopté?
M. Leitão : Sur division.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 41 est adopté sur division. L'article
42. M. le ministre.
M. Charette : Donc, 42 :
«Des frais de 295 $ sont exigibles de
toute personne ou municipalité qui, conformément à la sous-section 6 de la
section IV du chapitre IV du titre I de la Loi sur la qualité de
l'environnement, produit au ministre une déclaration de conformité.
«Le présent article cesse d'avoir effet à
la date de l'entrée en vigueur d'un règlement modifiant l'Arrêté ministériel
concernant les frais exigibles en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement prévoyant les frais exigibles pour une telle déclaration de
conformité.»
Commentaire : Cet article prévoit une
mesure transitoire afin que soit tarifée la production des déclarations de
conformité visées à l'article 31.68.1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement et relatives à la réhabilitation de terrains contaminés jusqu'à
ce que l'Arrêté ministériel concernant les frais exigibles en vertu de la Loi
sur la qualité de l'environnement soit modifié en ce sens. Peut-être dit...
M. Charette : …31.68.1 de la Loi
sur la qualité de l'environnement et relative à la réhabilitation de terrains
contaminés jusqu'à ce que l'arrêté ministériel concernant les frais exigibles
en vertu de Loi sur la qualité de l'environnement soit modifié en ce sens.
Peut-être dit avec mémo, on se souvient,
il y a quelques instants, on a adopté un article qui permettait cette référence
à la déclaration de conformité, parce que la référence au niveau du certificat
d'autorisation, elle était claire, donc on venait permettre cette
possibilité-là. On vient tout simplement préciser les frais qui seront associés
à cette déclaration de conformité, maintenant dûment inscrite dans la loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Je crois que vous avez un
amendement, est-ce que c'est possible?
M. Charette : Je n'en ai pas
sous les yeux.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, c'est 42.1, pardon. Donc, y a-t-il…
M. Charette : Pas d'amendement
sur cet article-là, non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, vous avez tout à fait raison. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste pour ma
curiosité, des frais de 295 $, ce n'est pas 300 $, ce n'est pas
250 $, c'est 295 $, un chiffre très, très précis. Comment on est
arrivés à cette évaluation-là?`
M. Charette : Au départ, on
jonglait avec la possibilité de faire 294,99 $. On a préféré 295 $,
tout simplement. Non, je vous taquine, honnêtement, je ne sais pas si c'est
l'évaluation qui a été faite au niveau du ministère en proportion des autres
frais. C'est la façon dont le nombre… le montant a été déterminé, tout
simplement.
M. Leitão : Donc, ça va, c'est
juste… c'est très précis, c'est 295 $, ce n'est pas 300 $, mais bon,
écoutez, ce n'est pas non plus une affaire d'État, donc.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 42? Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 42 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 42 est adopté.
M. Charette : Avant de passer
à l'article 43, je veux rassurer mon collègue de Robert-Baldwin qui
souhaite la présence d'économiste au ministère de l'Environnement, donc le
295 $, c'est sans doute un économiste qui a arrêté le nombre… le montant
lui-même.
Donc, c'est là où on aurait un ajout, un
amendement, qui deviendrait le 42.1. Je vous en fais la lecture. Ce serait
d'insérer, après l'article 42 du projet de loi, l'article suivant :
«42.1. Le gouvernement doit, au plus tard
le 31 décembre 2025, procéder à la première révision de la cible de réduction
des émissions de gaz à effet de serre pour l'ensemble du Québec en application
de l'article 46.4 de la Loi sur la qualité de l'environnement, tel que
modifié par l'article 17 de la présente loi.»
Donc, on précise bien «au plus tard», ce
qui n'empêcherait pas de le faire…
M. Charette : …de réduction des
émissions de gaz à effet de serre pour l'ensemble du Québec en application de
l'article 46.4 de la Loi sur la qualité de l'environnement telle que
modifié par l'article 17 de la présente loi.»
Donc, on précise bien au plus tard ce qui
n'empêcherait pas de le faire plus tôt, mais ça vient préciser le cadre,
l'espace-temps, là, avec lequel on doit composer.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Je vais donc suspendre les travaux quelques secondes. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
(Reprise à 16 h 59)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le ministre,
vous avez déposé un amendement qui introduit un nouvel article,
l'article 42.1. Vous en avez fait la lecture et rapidement expliqué. Y
a-t-il des interventions sur cet amendement? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Donc, «au plus tard le 31 décembre 2025». Nous
avons déjà eu une petite discussion là-dessus aujourd'hui et… mais avant aussi
et les points qui avaient été soulevés par mes collègues avant… ce matin, je
pense, par la collègue de Mercier, c'est le moment. Le moment le plus opportun
pour procéder à une révision, une première révision, il nous semble que 2025,
c'est quand même assez loin.
• (17 heures) •
Bon, la façon dont c'est formulé, c'est
«au plus tard le 31 décembre 2025». Ça n'exclut pas que ça puisse
arriver avant…
17 h (version non révisée)
M. Leitão : ...le moment le
plus opportun pour procéder à une révision, à une première révision, il nous
semble que 2025, c'est quand même... c'est loin. Bon, la façon dont s'est
formulé, c'est : «...au plus tard le 31 décembre 2025». Ça n'exclut
pas que ça puisse arriver avant. Très bien. Mais, moi, j'aurais suggéré qu'on
le fasse de façon plus explicite avant 2025 pour la première révision.
Et la raison pour laquelle je dis que ça
serait utile, c'est que nous sommes vraiment à une croisée des chemins. On
s'est donné la cible très ambitieuse de 37,5 % de réduction d'émissions de
gaz à effet de serre. Pour y arriver, ça va être... ça demandera des
politiques-cadres et des plans d'action, et tout ça. Et, très bien. Et je pense
qu'on aurait intérêt à revoir nos cibles, revoir notre progrès ou manque de
progrès avant 2025. Rien ne nous empêche de le faire avant 2025, je comprends
bien, mais vous ne pensez pas que ça aurait mieux de dire très
directement : Au plus tard le 31 décembre 2022 par exemple, donc, pour
que ça arrive un peu plus vite cette première révision?
Parce que cette première révision va
devoir incorporer plusieurs choses. Non seulement le... bon, donc, le dépôt de
votre politique-cadre et tout ça, mais aussi le fait qu'il y a eu un changement
important avec la pandémie. Donc, l'économie a été comme que... déséquilibrée
un peu. On a été dans une autre passe de croissance. Là maintenant, les
gouvernements, tous, ici comme ailleurs, mettent en place des politiques
d'accélération de la croissance économique pour nous permettre de compenser ce
qui a été perdu dans les derniers quatre, cinq mois. Alors, dans ce
contexte-là, moi, je pense que... Et donc on risque d'avoir, à court terme, une
augmentation des émissions de gaz à effet de serre, ne serait-ce que tout
simplement parce que l'activité économique va reprendre rapidement, ce qui est
normal suite à une grave récession.
Alors, dans ce contexte-là, il me semble
que ça serait probablement plus logique que cette première révision arrive
avant 2025.
M. Charette : ...je suis
curieux. Je vais poser la question au collègue. Effectivement, une baisse de
l'activité économique pendant la pandémie. On va souhaiter une reprise la plus
forte possible. Il évoque, à juste titre, peut-être une reprise qui nous permettra
de rattraper le retard accumulé. Mais, quand qu'il dit souhaiter revoir la
cible...
M. Charette : …effectivement,
une baisse de l'activité économique pendant la pandémie, on va souhaiter une
reprise la plus forte possible. Il évoque, à juste titre, peut-être une reprise
qui nous permettra de rattraper le retard accumulé, mais quand il souhaitait
revoir la cible, est-ce que c'est parce qu'il craint que la reprise soit à ce
point forte que les émissions augmentent davantage et que le 37,5 devienne trop
ambitieux? Je veux juste comprendre le fond, là, du raisonnement… en fait, le
raisonnement du collègue.
M. Leitão : Je pense qu'il y a
ce risque-là, il y a ce risque que, surtout si on met l'accent dans les
prochains mois, si on met l'accent, comme j'avais dit ce matin aussi, sur
l'asphalte et le béton, dans nos politiques de reprise d'activité économique.
Et si on parle moins d'une reprise verte et plus d'une reprise un peu plus
traditionnelle, il y a ce risque-là que les émissions de gaz à effet de serre,
pour ce qui est du quatrième trimestre 2020 puis l'année 2021, puissent avoir
une augmentation. Et ce ne serait pas nécessairement un constat d'échec, mais
c'est juste comprendre l'évolution du cycle économique.
Mais ce serait à ce moment-là que ce
serait utile de revoir nos politiques pour nous ajuster à cette nouvelle
réalité, parce que si on revient à un niveau plus élevé d'émissions de gaz à
effet de serre, donc l'effort, par la suite, va être encore plus robuste, et
donc peut-être qu'on aurait besoin… on n'a rien à gagner à ajuster nos
politiques. Je mentionne tout ça simplement, parce que nous vivons dans
une période d'incertitude extrême, et donc une révision de nos politiques
environnementales serait nécessaire plus tôt que tard.
M. Charette : Donc, si je
comprends bien vos propos, moi, dans mon esprit, la période 2020‑2030, elle
était couverte. On prenait pour acquis que c'était un minimum de 37,5. Vous
aimeriez qu'on se laisse de la marge de manoeuvre pour revoir éventuellement le
minimum 37,5.
M. Leitão : Moi, je resterais
avec le 37,5, je comprends que ça va être… ce ne sera pas de tout repos, c'est,
à mon avis, un objectif ambitieux, mais on a besoin de ça parce que l'urgence
climatique est bel et bien réelle. La seule chose que je dis, c'est que cette
première révision, à mon avis, devrait être arrivée avant 2025. Ce qui peut
arriver, avec la formulation actuelle, mais, je pense, ce serait plus… ça
donnerait un message plus clair par le gouvernement si, à 42.1, on indiquait…
au lieu d'indiquer…
M. Leitão : ...que cette
première révision, à mon avis, devrait être arrivée avant 2025, ce qui peut
arriver avec la formulation actuelle, mais je pense que ça serait plus... ça
donnerait un message plus clair de la part du gouvernement si à 42.1 on
indiquait... au lieu d'indiquer «au plus tard le 31 décembre 2025», qu'on
disait «au plus tard le 31 décembre 2022», par exemple.
M. Charette : Parce qu'en fonction
des articles précédents qu'on a adoptés avec la référence au décret qui fait
référence, lui, à 2030, la question 2020, 2030, elle est, pour ainsi dire,
réglée. Donc, la prochaine fois qu'il y aura cette révision de la cible, notamment,
normalement, ça serait pour l'après 2030. C'est pour ça que je questionnais le collègue,
pour être bien certain de le comprendre. Donc, la prochaine fois, normalement,
c'est pour l'après 2030. Et moi, ce que je mentionnais à ce niveau-là, c'est
que ce serait vraisemblablement plutôt tôt que tard. Donc, c'est maximum cinq
ans, mais ce sera possiblement avant.
Mais, normalement, cette consultation-là
va porter pour l'après 2030. C'est pour ça que, si on est à réfléchir à l'après
2030, je ne dis pas que c'est trop loin ou que ce n'est pas assez loin, le 31
décembre 2025, mais ça nous laisse le temps. On sera à cinq ans et plus de la
fin du cycle qui est déjà déterminée en quelque sorte.
M. Leitão : Je comprends.
Mais, en effet, moi, je faisais allusion à 2030. Je comprends qu'ici on parle
de la révision pour l'après 2030. Mais ce que je dis, c'est qu'étant donné
l'incertitude dans laquelle nous sommes présentement, peut-être que même 2030,
si on... je ne questionne pas la nécessité d'atteindre la cible, le 37,5 %,
mais de revoir les moyens d'y arriver. Pour revoir les moyens d'y arriver, il
faudrait peut-être y penser... Je sais que ça peut se faire, vous n'avez qu'à
revoir votre plan d'action.
Mais s'il y avait une formulation qu'on
pourrait utiliser pour nous forcer collectivement à faire cet exercice-là plus
tôt que tard, moi, je serais prenant.
M. Charette : Je comprends les
propos du collègue, mais honnêtement, ça va être difficile d'y donner suite
pour une raison bien simple. Si on donnait, par exemple, une date au plus
tard... comme l'exemple proposé par le collègue, au plus tard le 31 décembre
2021 ou 2022, c'est là où on pourra se dire... on pourrait se dire : Ça
vient trop tôt parce qu'il y a tel ou tel élément qui est en jeu. Alors,
lorsqu'on se dit : On a un espace-temps qui nous laisse toute la latitude
nécessaire, et je ne nous le souhaite pas comme société, loin de là, mais si on
prévoit, par exemple, au printemps 2021...
M. Charette : …ça vient trop
tôt parce qu'il y a tel et tel élément qui est en jeu. Alors, lorsqu'on se
dit : On a un espace-temps qui nous laisse toute la latitude nécessaire,
et je ne nous le souhaite pas comme société, loin de là, mais si on prévoit,
par exemple, au printemps 2021 que la consultation est à
l'automne 2021, et je vous donne un exemple, encore une fois, qu'on ne
souhaite pas, mais qu'à l'automne 2021, tout à coup, on a une Xième vague
très forte d'une pandémie, on va se dire : Ce ne sera pas le bon moment de
tenir pareille consultation ou pareille révision. Donc, c'est là où on se
dit : Si on se limite trop dans le temps, on peut être surpris par une
conjoncture qu'on n'est pas en mesure d'anticiper aujourd'hui. Mais il n'est
pas dit qu'il n'y aura pas de consultation en 2022, comme il n'est pas dit
qu'il n'y en aura pas en 2023 ou qu'il n'y en aura pas en 2021. Au moins, on se
laisse l'espace-temps nécessaire et on est conformes à un des articles qu'on a
adopté précédemment, c'est-à-dire ça sera au plus tard dans cinq ans et ensuite
ça sera systématiquement à des intervalles maximums de cinq ans.
• (17 h 10) •
M. Leitão : Bon, écoutez, moi,
je pense que ça serait intéressant d'avoir cette révision avant 2025. Elle peut
avoir lieu, le 40.1 ne nous empêche pas de le faire avant, si c'est ça qu'on
souhaite. Mais je pense qu'on aurait… ça enverrait un bon signal si on pouvait
le faire avant… si on le disait d'ores et déjà qu'on le ferait en… d'accord, en
2021, c'est trop rapide mais 2022, ça aurait pu être un bon compromis, mais,
écoutez, on ne va pas non plus passer beaucoup plus de temps que ça, mais donc
j'ai fait mon point. Voilà, c'est tout.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. J'écoutais les échanges puis moi, en fait, évidemment, c'est que
j'essayais de faire, là, de dire au ministre : Pourquoi attendre dans cinq
ans? Pourquoi ne pas commencer maintenant? Puis, quand je regarde l'amendement
à l'article 17… 17, oui, exactement, du ministre, qu'on a adopté… bien,
qui a été adopté sur division, à la fin, on dit : «La cible visée au
premier alinéa doit être révisée au moins à tous les cinq ans, selon les mêmes
règles que celles qui s'appliquent à sa fixation.» Donc, pour moi, c'était,
comme, 2025. Je voulais juste savoir pourquoi c'était important de le marquer.
Tu sais, parce que, si on l'avait laissé comme ça, puis que vous avez… que le
ministre n'a pensé à cet amendement-là maintenant, ça aurait été plus tard que
2025?
M. Charette : Absolument pas.
En fait, c'est une précision, là, je remonte à nos échanges, là, qui datent du
mois de juin sinon début juillet, on s'était engagés à apporter une précision
suite à nos échanges, là. Donc, on s'était engagés à préciser ce qui, pour
nous, semblait un acquis. Donc, on répond à l'échange, là, qu'on avait eu il y
a quelques semaines de ça. Pour ne pas qu'il n'y ait pas d'ambiguïté ou de
confusion, on s'était engagés, d'où l'amendement…
M. Charette : ...suite à nos
échanges, là. Donc, on s'était engagés à préciser ce qui, pour nous, semblait
un acquis. Donc, on répond à l'échange, là, qu'on avait eu il y a quelques
semaines de ça. Pour ne pas qu'il n'y ait pas d'ambiguïté ou de confusion, on s'était
engagés, d'où l'amendement, là, qui est proposé aujourd'hui.
Mme Ghazal : Parce que, je me
rappelle... moi, je pensais que l'amendement de l'article 17 répondait à
ça. Tu sais, dans ma tête, je le savais que c'était en 2025. Mais là, je me dis :
Mon Dieu! il y a eu un risque que ça ne le soit pas. C'est-à-dire, il y a eu un
risque... Je pensais que c'était ça au 50, donc ça répondait. Mais là, je me
dis : Si le ministre ne l'avait pas écrit, il y aurait eu un risque que ça
soit plus tard. C'est ça que ça veut dire.
M. Charette : En fait, dans
l'esprit du projet de loi initial, il n'y avait pas de doute, mais pour donner
l'ultime assurance, on vient préciser cette date-là. Dans notre esprit, quand
je présentais le projet de loi, pour moi, c'était cinq ans à partir du moment
où la loi était adoptée, mais pour ne pas qu'il n'y ait de doute, pour pas
qu'on débute ce cinq ans-là à une autre date, là, on vient préciser que c'est
au plus tard le 31 décembre 2025. Donc, on vient donner une assurance qui,
pour nous, était... allait de soi, mais pour pas qu'il y ait de doutes, là, on
le précise en bonne et due forme.
Mme Ghazal : Parce que, dans
le fond, le 46.6, avec le décret, comme tout était canné. Il y a un processus
qui est là, voyons donc, on ne peut pas le changer, à chaque fois que
j'arrivais avec un amendement, que je le voulais parler de 2050 et tout ça.
Mais, non, 46.6 le précise. Puis là, on a ajouté l'amendement au 50, puis là,
ici, c'est pour être sûr que ça va être cinq ans plus tard.
Donc, il y a une décision politique, évidemment,
derrière ça. Ce n'est pas juste : il y a un décret, il est là, toute la
procédure est déjà cannée, pourquoi remettre ça en question, il y a une
décision politique. Ça aurait très bien peu être le gouvernement cet amendement-là,
même si on garde le «aux cinq ans» : Le gouvernement doit, au plus tard le
31 décembre 2021, par exemple, procéder à la première révision ou à une
révision — quand on dit la première, c'est à partir de là, ça veut
dire à partir de l'adoption du projet de loi n° 44, c'est ce que je
comprends — donc procéder à la révision de la cible de réduction des
émissions de gaz à effet de serre.
Ça aurait pu être ça le choix qui aurait
été fait par le gouvernement en disant : Nous allons choisir, je vais le
dire comme ça, une cible doit toujours être basée sur la science, sur ce que
les scientifiques, les experts nous disent, mais ça aurait pu être la cible CAQ
et non pas la cible PLQ qu'on copie, la pâle cible du PLQ qui était bien à
la... au moment, il y a cinq ans, où elle était adopté, puis il y avait eu un
consensus social et tout ça, mais qui ne l'est plus cinq ans plus tard. C'est
la raison pour laquelle le ministre a dit qu'il va falloir la réviser aux cinq
ans parce qu'il sait que plus que ça, elle n'est... il faut qu'il y ait une
consultation. Mais là, cette consultation-là n'aura pas lieu.
M. Charette : Je sais ma collègue
très, très habile et je la sens vouloir refaire le débat sur le cinq ans. C'est
un débat qui est derrière nous. Mais l'article lui-même, 42.1, est vraiment une
précision pour s'assurer que le cinq ans...
Mme Ghazal : …mais là cette consultation-là
n'aura pas lieu.
M. Charette : Je sais ma
collègue très, très habile, et je la sens vouloir refaire le débat sur le cinq
ans, c'est un débat qui est derrière nous. Mais l'article lui-même, 42.1, est
vraiment une précision pour s'assurer que le cinq ans ne commence pas à partir
de 2022 ou à partir de 2023, ou à partir de 2024, le cinq ans débute, en quelque
sorte, presque, mois pour mois, avec l'adoption du projet de loi. Donc, c'est
au plus tard. Mais ce que j'ai répété, puis je ne veux pas refaire le débat une
autre fois, mais il est très, très, très possible, plus que probable que la
révision de la cible, pour l'après-2030, survienne avant 2025. C'est pour ça
que je dis plus tôt que tard, mais on se laisse la latitude pour dire au
maximum 31 décembre 2025.
Mme Ghazal : Le ministre me
qualifie d'habile, mais, moi, je dirais plutôt que je suis optimiste, parce que
je crois au débat et je crois qu'à force d'essayer de débattre, à force
d'arriver avec des arguments, on peut peut-être faire évoluer. Je pourrais peut-être,
humblement, faire évoluer le ministre. Moi, je veux juste qu'il reconnaisse
qu'il a décidé qu'on attende, entre guillemets, 10 ans, même s'il y a déjà eu
cinq ans qui sont passés, pour refixer cette cible-là, alors que la cible 37,5 %
est, entre guillemets, passée date.
M. Charette : Moi, je ne suis
pas prêt à dire qu'elle est passée date. On a eu un débat encore ce matin sur
ce que dit le GIEC, moi, j'insiste pour dire qu'il n'y a pas de cible fixée aux
États par le GIEC, c'est une cible mondiale. Je répète que l'année de référence
du GIEC n'est pas celle du gouvernement du Québec. Et, moi, je ne suis pas prêt
à dire qu'elle est passée date.
Quand j'entends ou quand je fais
référence, ne serait-ce qu'aux consultations qu'on a tenues sur ce projet de
loi là, quand j'entends toutes les propositions qui ont été faites, c'est
encore le 37,5 % qui génère le plus grand consensus. Mais ce que je disais
ce matin et que j'ai répété à plusieurs reprises, il n'y aura jamais
d'unanimité sur la cible à atteindre, mais il y a un consensus, il y a ce consensus-là,
ce 37,5 % c'est un consensus qui est très, très fort.
Mme Ghazal : Mais, d'ailleurs,
j'ai entendu le ministre dire qu'il y a même des scientifiques ou des experts
qui disent que le Québec devra avoir une cible plus… moins élevé que
37,5 %. J'aimerais ça qu'il cite ces experts-là.
M. Charette : La collègue, et
en tout respect, semble perdre de vue que la science, c'est plusieurs sciences,
il y a la science du climat, il y a la science économique, il y a la science…
ce sont toutes des sciences, ce sont toutes des sciences. Et pour arriver à
cette cible-là, sans mettre à mal l'économie, il y a la science économique qui
nous dit que les chiffres qu'on entendait du 45 %, du 65 %, c'est… en
fait, je nous dis ceci : Évitons le piège suivant…
M. Charette : ...cible-là sans
mettre à mal l'économie, il y a la science économique qui nous dit que les
chiffres qu'on entendait, du 45 %, du 65 %, c'est... En fait, je nous
dis ceci : Évitons le piège suivant, de se limiter à balancer des chiffres
quand on sait que leurs impacts amèneront plus d'inconvénients que d'avantages.
Donc, oui, il y a des scientifiques qui nous disent : Attendez, là, on ne
peut pas faire ça du jour au lendemain, il faut y aller de façon transitoire
parce que sinon c'est soit l'économie qui est menacée, c'est soit le
développement d'une région qui est menacée.
Donc, oui, il y a des scientifiques qui
souhaiteraient une cible moins ambitieuse. C'est pour ça que nous, on est allés
vers le consensus. Et le consensus, c'est largement au Québec à 37,5 %. Et
la très grande majorité... peut-être que ceux qui souhaitent un 45 % ou un
65 % n'y croient pas, mais la très, très grande majorité est pleinement
consciente que c'est déjà un exercice colossal qui va nécessiter des efforts
absolument constants de la part et du gouvernement du Québec, et des
municipalités, et des entreprises, et des citoyens. C'est réellement un effort
de société qui sera nécessaire pour atteindre cette cible-là.
Mme Ghazal : C'est sûr. Ça, il
n'y a personne qui dit que ça ne prend pas un effort pour aller... pour
combattre la pandémie, là, la COVID-19. Ça prend un effort collectif de tout le
monde, que ça soit individuel, collectif, etc. L'environnement, la question de
la lutte aux changements climatiques, c'est comme ça. Ce n'est pas parce qu'on
n'a pas ici, dans nos... là où on vit, des décès ou que notre environnement ne
change pas, ce que, par exemple, la réalité des autochtones, eux... des
communautés autochtones, dans le Nord, eux autres pourraient plus en parler,
ils la vivent beaucoup plus près d'eux, c'est ce que le ministre a dit. Et donc
ça prend un effort collectif, ça, c'est certain. Mais là, on ne le sent pas,
l'urgence encore.
• (17 h 20) •
Moi, ce que je retiens, c'est que la
science économique est une science naturelle selon le ministre alors que c'est
une science humaine, ce qui n'est... Et ça prend... Pour savoir comment limiter
le réchauffement climatique, il faut faire appel aux sciences naturelles, aux sciences
plus dures, si on veut. Et c'est ce qu'on a fait, par exemple, par rapport à la
pandémie. C'est des médecins, des gens des sciences de la santé qu'on a
interpellés et non pas des économistes. Et c'est pour ça qu'on a fermé
l'économie sinon ils nous auraient dit : Ne fermez pas l'économie. Et il y
en a même aujourd'hui qui trouve que c'est une erreur qu'est-ce que le
gouvernement a fait alors que ce n'est pas l'opinion... en tout cas, notre
opinion. Il a fait ce qu'il fallait parce qu'il a été les gens qui... la bonne
science, disons, pour le problème, pour régler le problème.
Et aussi de dire qu'il faut qu'on fasse un
effort immense... Dans le fond, le ministre dit tout le temps qu'il ne faut pas
opposer économie à environnement, mais il le fait parce qu'il dit : Si on
veut atteindre une cible plus ambitieuse, comme le demande notre contribution
juste, si on veut que notre contribution de réduction de gaz à effet de serre
et de limiter le réchauffement planétaire, notre...
Mme Ghazal : ...dans le fond,
le ministre dit tout le temps qu'il ne faut pas opposer économie à environnement,
mais il le fait, parce qu'il dit dit : Si on veut atteindre une cible plus
ambitieuse, comme le demande notre contribution juste, si on veut que notre
contribution de réduction de gaz à effet de serre et de limiter le
réchauffement planétaire, notre contribution juste à ça, eh! bien, si on doit
écouter la science et non pas prendre une cible qui avait déjà été fixée puis
qui est passée date, puisque le ministre reconnait qu'il faut la revoir aux
cinq ans, pour avoir aussi le consensus social, le ministre nous dit :
Bien, il va falloir mettre l'économie à terre. Donc, d'une certaine façon, il
oppose économie à environnement. Il n'y croit pas.
M. Charette : ...collègue,
c'est pour ça que je dis : De façon très habile, on tente de nous imputer
des intentions ou des propos. Ce n'est pas le cas et là où je suis foncièrement
en désaccord avec elle, c'est dire qu'il faut tenir compte d'une seule science,
parce qu'à partir du moment où on tient compte d'une seule science et qu'on
évacue, par exemple, la science économique, on évacue, du même coup, le concept
de transition juste. Et c'est là où moi, j'aurai besoin... C'est pour ça qu'au
ministère, on a, oui, des économistes; c'est pour ça qu'on a des ingénieurs;
c'est pour ça qu'on a des gens de toutes les sciences, pour avoir la
possibilité de les rendre complémentaires.
Moi, si je m'arrêtais à un chiffre et le
fameux 45 %, malheureusement, on prête des intentions aussi au GIEC, quand
on l'associe aussi au Québec et lorsqu'on vient interpréter ou dire que ça ne
doit pas être 45 %, et que c'est 65 % et, encore une fois, qu'on dit
que c'est le GIEC qui dit ça, bien c'est faux, c'est faux. Le GIEC n'a jamais
fixé de cible pour le Québec, le GIEC n'a jamais dit que ça doit être 45 %
pour tout le monde, n'a jamais dit que ça doit être 65 % pour le Québec.
Donc, malheureusement, et c'est le danger
puis je ne prétends pas que c'est le cas de la collègue de Mercier, au
contraire, mais c'est le danger de toujours associer le mot «science» à un
propos. Souvent, le propos est faux, ou le propos est inexact, et on laisse
entendre qu'on renie la science. Donc, il faut être très, très, très prudent.
La collègue l'a lu, je suis convaincu, j'ai lu le rapport du GIEC et, oui,
j'accorde une importance du premier ordre à la science du climat, mais je sais
qu'on ne pourrait pas être à 45 % en neuf ans sans sacrifier réellement
des centaines de milliers d'emplois et ça, c'est là où il faut trouver
l'équilibre.
Et, à l'inverse, je dirai ceci : Le
défi, c'est de mobiliser la société. Donc, si on mobilise la société en
menaçant des centaines de milliers d'emplois parce qu'on veut faire une
transition qui n'est pas juste, là, on crée l'effet contraire. Non seulement on
ne la mobilise pas, mais l'environnement va devenir de moins en moins important
aux yeux des gens, et on va faire des reculs. Donc, c'est pour ça...
M. Charette : ...la société en
menaçant des centaines de milliers d'emplois parce qu'on veut faire une
transition qui n'est pas juste, là, on crée l'effet contraire. Non seulement on
ne la mobilise pas, mais l'environnement va devenir de moins en moins important
aux yeux des gens, et on va faire des reculs. Donc, c'est pour ça que la notion
de consensus fort... Puis ce n'est pas un consensus faible, le 37,5 %,
c'est réellement un consensus fort, et il y en a beaucoup qui feraient... qui
souhaiteraient que ça soit bien, bien en deçà de ça, mais on demeure ambitieux.
Mais il faut garder la société mobilisée, sinon on va reculer bien plus qu'on
va avancer.
Mme Ghazal : Moi, je parlais
que, pour fixer la cible, maintenant on fixe la cible en fonction de la
science. Il faut la fixer en fonction, donc, de la science. Mais, après ça...
Pour limiter le réchauffement climatique puis dire c'est quoi, notre
contribution. Mais, après ça, ce qu'il faut, c'est de dire... d'utiliser toutes
les autres sciences pour... comme par exemple pour la transition juste, les
économistes, etc., pour mobiliser la société pour atteindre cet objectif-là,
cette cible-là.
Maintenant, le ministre aussi me fait
répéter, parce que, moi, j'ai déjà expliqué, et, je me rappelle, avant même
l'étude détaillée, pour lui expliquer ce que les groupes sont venus lui dire
quand il y en a qui disaient 65 %, 45 %, etc., je suis venue lui
expliquer pourquoi ce n'est pas toujours le même, et il me fait répéter en
disant la même chose, en disant que le GIEC n'a pas fixé de cible, et la
collègue dit que, oui, ils l'ont fixée, et ce n'est pas vrai, je n'ai jamais
dit ça non plus. Ce que le GIEC a dit, bien, c'est un...
M. Charette : ...je pense
avoir précisé que ce ne sont pas les propos de la collègue de Mercier, là, je
pense l'avoir bien dit. Donc, je ne dis pas que, vous, vous avez dit ça, je
fais référence à ce que certains groupes sont venus nous dire qui, malheureusement,
tenaient des propos inexacts. Je ne dis pas qu'ils étaient mal intentionnés,
mais ils associaient leurs chiffres à la science, ils associaient leurs
chiffres au GIEC, alors que ni la science, ni le GIEC ne précisent qu'on doit
être à 65 % de réduction en 2030 ou qu'on soit... ou qu'on doit être à
45 % en 2030. Bref, j'ai le sentiment qu'on a eu l'occasion d'aborder la
question. L'article ne porte pas spécifiquement sur ce débat-là, on voulait en
l'introduisant davantage rassurer qu'inquiéter. Mais je pense qu'on a fait le
tour, là, de nos inquiétudes et nos intentions respectives.
Mme Ghazal : Bien, moi, je
vais quand même expliquer juste pour une dernière fois, juste pour être sûre
que le ministre le retient, puis, comme j'avais dit, j'avais déposé un document
qui explique... en opposition à celui du gouvernement qui explique pourquoi on
n'a pas la même vue par rapport à la cible. Le GIEC, lui, ce qu'il nous dit, ce
n'est pas que ce que le Québec... 45 % pour le Québec, c'est 45 %
pour la planète, puis c'est 45 %, puis c'est vrai, pas par rapport à 1990,
comme nous, mais par rapport à 2010, puis, si c'était par rapport à 1990 pour
la planète, là, ce serait 50 %... que le GIEC. Mais... Et donc maintenant,
tous les pays doivent baisser...
Mme Ghazal : …c'est 45 %
pour la planète, puis c'est 45 %, c'est vrai, pas par rapport à 1990 comme
nous, mais par rapport à 2010. Et puis, si c'était par rapport à 1990, pour la
planète, là ce serait 50 %... que le GIEC, mais… Et donc, maintenant, tous
pays doivent baisser, ça veut dire, si on la ramène à 90 %, parce que
chacun utilise la différence, ça, c'est vraiment la pire décision qui a été
prise de changer d'année de référence, donc tous les pays ne pourront pas
baisser, évidemment, de 50 %. Il y a des gens qui ne consomment même pas…
qui ne dépensent même pas une tonne de GES par personne, d'autres beaucoup
plus. Donc, tout le monde ne peut pas arriver à 50 % par rapport à 1990,
et c'est là que nous, on a une contribution. Donc, ça, je l'avais expliqué, je
n'ai jamais dit : Le GIEC nous dit que c'est tel chiffre, c'est tel
chiffre.
Et cette différence-là, par exemple, par
rapport au 45 % pour la planète ou 50 % pour la planète, nous, au
Québec, quelle part on prend? Bien, c'est là qu'il va y avoir la consultation
puis une discussion publique. La discussion, on l'a eue rapidement avec des
groupes choisis pour le projet de loi n° 44 parce que les gens pensaient
que c'était une loi climat. Donc, ils sont venus avec cette mentalité-là. Donc,
il y avait une soif pour avoir ce débat-là, il y avait une… les gens voulaient
en parler. Mais là le ministre, avec son amendement, il nous dit : Bien
non, ça va aller en 2025, puis là on a eu un débat, comme ça, rapide sur un
projet de loi dont ce n'était même pas l'objectif. Et donc, là, le ministre
nous dit : Bien, ça va être dans cinq ans, alors qu'il fallait l'avoir
pour savoir cette différence-là. Est-ce que ça va être moins ou plus? Donc,
c'était ça l'intention de dire : Bien, il faudrait l'avoir maintenant puisque
le ministre lui-même reconnaît que ça prend une révision et une consultation
des experts, et aussi des citoyens, une… et de la population, pour qu'elle soit
mobilisée envers cet objectif-là, aux cinq ans et non pas aux 10 ans. Mais
là on a manqué ce moment-là, et ça aurait pu être un objectif avec l'étampe
CAQ, une cible avec l'étampe CAQ. Mais là ça, ça a été manqué.
M. Charette : Parfait. Nous ne
sommes pas obligés d'être d'accord sur tout. Je ne partage pas le point de vue
de la collègue et je ne partage pas l'interprétation qu'on fait du GIEC. Mais,
ceci étant dit, c'est bien normal qu'on ne soit pas toujours d'accord sur tout.
Mme Ghazal : Ça arrive.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions? M. le député
de Robert-Baldwin.
• (17 h 30) •
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Juste rapidement, je me sens interpellé parce qu'on a beaucoup
parlé d'économie et d'économistes. Les économistes, moi, je veux rassurer un
peu tout le monde que les économistes sont des vrais scientifiques, mais, mais,
n'oublions toujours… n'oublions pas que c'est une science humaine, ce n'est pas
une science exacte, l'économie. Et, dans le contexte de changements
climatiques, à mon avis, ce qui doit avoir la primauté, c'est ce que les
scientifiques, je pense qu'on les a classifiés de sciences naturelles…
17 h 30 (version non révisée)
M. Leitão : ...une science
humaine, ce n'est pas une science exacte l'économie. Et dans le contexte de changements
climatiques, ce qui doit, à mon avis, ce qui doit avoir la primauté, c'est ce
que les scientifiques, je pense qu'on les a classifiés de sciences naturelles,
c'est qu'ils nous disent, quant aux... l'effet des changements climatiques qui
vont avoir sur notre planète, sur notre vie. Donc, il faut les écouter. Et
puis, étant donné ce qu'ils nous disent, après ça, économistes et ingénieurs et
autres, on doit s'ajuster et on doit mettre en place les politiques publiques
qui vont nous permettre d'éviter la catastrophe. Parce que comme quelqu'un a
déjà dit, et je suis entièrement d'accord : De vouloir sauver la planète,
si, en même temps, on va détruire l'économie, on n'est pas plus avancés. Mais,
de prétendre qu'on peut sauver l'économie en tuant la planète, mais non, si on
tue la planète, il n'y a pas d'économie non plus. Alors, tout ça pour dire
qu'il va falloir s'ajuster et s'ajuster rapidement.
On revient aux cibles, 37,5 ou pas? Écoutez,
37,5... d'ailleurs même la formulation qu'on a utilisée, ici, dans le projet de
loi n° 44 au tout début, je pense que c'était le consensus, c'est au moins
37,5 %, donc, d'ici 2030, au moins 37... ça pourrait être plus, au moins
37,5 %. Et la seule chose que je vais dire, c'est que, quelles que soient
les cibles qu'on se donne, n'ayez pas peur, les économistes sont capables de
faire des plans et de les mettre... et de suggérer des politiques publiques qui
peuvent nous mener à l'atteinte de ces objectifs-là.
Juste pour terminer et pour qu'on soit
tous très clairs, notre formation politique, nous sommes tout à fait d'accord
pour, donc, défendre ce consensus qu'on arrive à une réduction d'au moins
37,5 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport au niveau
de 1990. Nous sommes d'accord pour ça, au moins 37,5 %, et la deuxième partie
de notre position, arriver à la carboneutralité en 2050. Ça, c'est notre
position. Nous jugeons que ça ne sera pas facile de faire ça. Il va falloir
être très imaginatifs dans le type de politique économique et autre qu'on
mettra en place. Et le plus rapidement qu'on en discute, de ces choses-là, le
mieux sera pour tout le monde. Mais je voulais juste s'assurer que tout le
monde comprend que la deuxième partie à notre proposition est très importante,
et nous nous engageons à atteindre la carboneutralité en 2050...
M. Leitão : …et le plus rapidement
qu'on en discute de ces choses-là, le mieux sera pour tout le monde. Je voulais
juste s'assurer que tout le monde comprend que la deuxième partie à notre proposition
est très importante, et nous nous engageons à atteindre la carboneutralité en
2050.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. J'écoutais mon collègue le député de Robert-Baldwin parler de nos objectifs
de carboneutralité et je voyais le ministre opiner du bonnet dans le sens de…
dois-je comprendre que vous partagez cet objectif-là avec nous?
M. Charette : Je laissais
entendre au collègue de Robert-Baldwin que j'étais tout ouïe et que j'écoutais
ses propos.
M. Benjamin : Je croyais
comprendre par vos gestes que ce sont des objectifs que vous partagez avec
nous. Donc, écoutez, sur le… je pense que mon collègue le député de Robert-Baldwin
a intervenu sur le 37,5 %, moi, ce qui m'intéresse, ce sont… j'aimerais
comprendre sur l'enjeu du 31 décembre 2025, donc cinq ans, est-ce que, M.
le ministre, ces cinq ans-là, donc je comprends que, dans votre argumentaire,
vous avez beaucoup parlé de consensus, est-ce que ces cinq ans-là, est-ce que,
selon vous, en 2020, ces cinq ans-là font l'objet d'un consensus au Québec?
M. Charette : En fait, ce
n'est pas un cinq ans ferme, c'est au plus tard dans cinq ans. Et allons-y
logiquement et simplement, à l'automne 2020, on va déposer une politique-cadre
et un plan de mise en oeuvre, donc on ne peut pas tenir cette consultation en
2020, et mettant en jeu une nouvelle politique avec de nouvelles initiatives.
En 2021, je vous dirais que c'est encore trop tôt pour mesurer la portée des
changements que la politique va amener. 2022, c'est encore tôt. Donc, est-ce
qu'en 2023, est-ce qu'en 2024, est-ce qu'en 2025, ce serait approprié? C'est ce
que permet l'article. Et on s'était engagés à faire cette précision-là
lorsqu'on a échangé ensemble il y a quelques semaines maintenant. Donc, moi, je
vous dis que ça sera plutôt tôt que tard, mais je doute que ce soit en 2020
compte tenu de l'échéancier que je vous mentionnais. Est-ce que 2021, on jugera
qu'on est prêts? Est-ce que 2022... L'article laisse cette possibilité-là et
viendra aborder l'après 2030 étant donné ce large consensus pour 2030.
M. Benjamin : Mais...
M. Charette : Mais ce sera
plutôt tôt que tard, mais je ne peux pas dire au collègue : Ce sera en
novembre 2023 ou en décembre 2023 ou peu importe l'année, ce sera, au plus
tard, au meilleur moment pour faire avancer le débat, là, sur cette
question-là.
M. Benjamin : Bien, M. le
ministre, je veux vous rappeler que c'est, ici même, dans ce salon, il y a
quelques mois que nous avions...
M. Charette : ...2023, ou en
décembre 2023, ou peu importe l'année, ça sera au plus tard au meilleur moment
pour faire avancer le débat, là, sur cette question-là.
M. Benjamin : Bien, M. le
ministre, je dois vous rappeler que c'est ici même, dans ce salon, il y a
quelques mois, que nous avions voté ensemble une motion et nous avons adopté
une motion sur l'urgence climatique. Et les... ce que j'ai entendu ici comme
argumentaire, ce sont des arguments qui nous... pas forcent à nous demander
est-ce que... Je sens que, surtout venant de la part de la collègue la députée
de Mercier, donc j'aimerais ça que vous nous assurez que c'est... que vous nous
rassurez que ce n'est pas le cas, que c'est comme un article qui vous donne une
latitude et non pas un article contraignant par rapport aux réalités de
l'urgence climatique.
L'article, tel que formulé ici, donc, nous
dit que le 31 décembre 2027 au plus tard, au plus tard 31 décembre
2027, c'est un article qui vous donne une latitude et non pas un article
contraignant qui vous portera à être un peu plus ambitieux, un peu plus
exigeant par rapport à cet enjeu-là. Et...
M. Charette : ...tels que je
les reçois me semblent contradictoires avec ceux de votre collègue. Est-ce que
vous pensez, comme votre collègue de Robert-Baldwin, que 37,5 %, c'est un
large consensus? Est-ce que vous pensez que ce sera déjà très difficile d'y
parvenir mais qu'il faut y parvenir? Est-ce que vous partagez ce point de vue
là avec votre collègue de Robert-Baldwin?
M. Benjamin : J'aimerais
rappeler au ministre que c'est au moins 37,5 %.
M. Charette : Voilà, voilà.
C'est ce que je mentionne.
M. Benjamin : Oui. Et mon
argumentation n'est pas sur le 37,5 %, c'est sur le cinq ans. C'est sur le
cinq ans, ma question. Donc...
M. Charette : Oui, mais, en
même temps, vous avez fait référence à l'état de situation actuelle de
l'urgence climatique, le 37,5 % au moins tient compte de l'urgence
climatique. Et moi, je suis entièrement d'accord avec votre collègue de
Robert-Baldwin qui dit que ce sera même difficile d'y parvenir, mais qu'il faut
faire les efforts de. Donc, si vous me dites qu'il faut revenir sur cette
cible-là, essayez de trouver une position commune ultimement entre collègues.
Mais sinon, la prochaine consultation, la prochaine révision sera pour l'après
2030. Donc, on ne repousse pas l'ambition, on ne veut pas gagner du temps. La
première décennie, là, de façon consensuelle, on convient que l'objectif a été
identifié. Donc, le prochain objectif qu'il faudra identifier, c'est pour
l'après 2030. Donc, en espérant, là, qu'il n'y ait pas de... ou que je n'aie
pas créé de dissension au sein de votre formation.
M. Benjamin : ...dissension,
absolument pas, nous parlons le même langage. Mon collègue est intervenu sur
«l'au moins 37,5», moi, j'interviens sur le cinq ans et j'essaie de comprendre
les motivations du cinq ans, donc, et cette formulation-là de l'article. Il y a
d'autres formulations qui existent, donc, vous avez choisi cette
formulation-là : «Première révision de la cible de réduction des émissions
de gaz à effet de serre...
M. Benjamin : ...mon collègue
est intervenu sur l'au moins 37,5 %; moi, j'interviens sur le cinq ans et
j'essaie de comprendre les motivations du cinq ans. Donc... Et cette
formulation-là de l'article, il y a d'autres formulations qui existent. Donc,
vous avez choisi cette formulation-là. Première révision de la cible de
réduction des émissions de gaz à effet de serre, donc, au plus tard le 31
décembre 2025. J'essaie de comprendre, puisqu'il y a des questions qui vous ont
été posées, à savoir : Est-ce que c'est la science qui vous commande
d'attendre cinq ans?
Je n'ai pas entendu d'élément de réponse
favorable à cet argumentaire-là, c'est-à-dire... et ce n'est pas la science.
Est-ce que je dois conclure que c'est une décision arbitraire,
c'est-à-dire : vous avez décidé de manière arbitraire que c'est aux cinq
ans que vous allez... au plus tard que vous allez faire ça? Ou du moins, c'est
ce que...Je veux comprendre. Je veux que vous nous rassuriez, c'est-à-dire que
ce qui est derrière le cinq ans, ce n'est pas une latitude que vous vous
donnez. Mais, moi, je cherche plutôt à ce qu'on soit contraignants. Mais,
voilà, c'est ça, ma question. Moi, je suis sur le cinq ans.
• (17 h 40) •
M. Charette : En fait, c'est
aussi sur la science. Donc, la science nous conforte dans cet objectif d'au
moins 37,5 %. On est appuyés par la science à ce niveau-là et on a réglé,
en quelque sorte... on s'est entendus, une majorité, une vaste majorité, pour
dire qu'il faut que ce soit au minimum 37,5 %, que ce sera très, très,
très difficile d'y parvenir, mais on va faire les efforts pour y parvenir.
Donc, la prochaine fois qu'on va se
rassoir pour tenter d'élaborer un nouveau consensus, ça sera pour l'après 2030.
Donc, on a entièrement le temps pour y parvenir et là où j'ai eu à répéter
plusieurs fois, c'est en disant que ça sera plutôt tôt que tard. Le plus tard,
et le maximum, c'est le 31 décembre 2025, mais, encore une fois, je vous le
réitère, ça sera plutôt tôt que tard.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Mme la
députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Donc, bien, pour rebondir un peu, là, sur ce que les collègues nous viennent de
mentionner, parce que là, on ne s'engage, pas, directement, là, dans
l'inscription, dans la loi, dans les articles, à ce qu'il y ait une reddition
de comptes comme telle. C'est que si on ne veut pas se donner un objectif plus
ambitieux, il faudrait juste peut-être que le ministre nous donne ses engagements,
peut-être juste par la parole de...
Si on réalise, au gouvernement, qu'on est
en train de rater carrément la cible, qui est-ce qui va décider, finalement,
qu'on le fera plus tôt que tard? Quand et comment qu'on évaluera qu'il va
falloir que ça soit maintenant, parce que ça ne va pas bien, tu sais? Parce que
sinon, il n'y a rien qui peut nous convaincre présentement que le cinq ans, il
tient la route. C'est peut-être juste ça qu'on...
M. Charette : Tout à fait la question
et merci de la poser. Pour celles et ceux qui n'ont pas suivi nos débats précédemment,
mais ça, j'ai été très, très, très clair à ce niveau-là.
Des voix
: ...
M. Charette : Bien oui. Bien
oui, mais c'était... Effectivement, mais il ne faut pas le reprocher à la collègue,
elle est toute nouvelle parmi nous. Mais ce que j'ai eu l'occasion de dire à
plusieurs reprises, on dépose une politique...
M. Charette : ...et qui n'ont
pas suivi nos débats, précédemment. Mais ça, j'ai été très, très, très clair à
ce niveau-là...
Une voix
: ...
M. Charette : Bien oui... Bien
oui, mais c'était... Effectivement, mais il ne faut pas le reprocher à la collègue,
elle est toute nouvelle parmi nous. Mais ce que j'ai eu l'occasion de dire à plusieurs
reprises... on dépose une politique-cadre qui sera accompagnée de deux plans de
mise en oeuvre, et il y aura une révision annuelle. Donc, à chaque année, on va
avoir cet indicateur-là qu'on va ou pas dans la bonne direction, et on ajoute à
ça la constitution d'un comité scientifique qui rendra publics tous ces
rapports, et on ajoute à ça un commissaire au développement durable qui, à
chaque année, sera tenu de faire un rapport sur la gestion du fonds
d'électrification... Fonds d'électrification et de changements climatiques.
Bref, il n'y a pas de... On n'est pas dans un «gap» où, pendant cinq ans, il ne
se passera rien. Au contraire, il va y avoir, à chaque année, une évaluation,
et par le gouvernement. Ça... Je comprends que les oppositions auront tous les
droits de la questionner, à savoir est-ce que c'est effectivement les vraies
données ou autre. Mais on aura aussi deux instances complètement indépendantes
et complètement libres de commenter l'état d'avancement qui sera celui du
gouvernement. Et la façon dont on a constitué le comité scientifique, je ne
m'attends à aucune complaisance. En vertu des pouvoirs du Commissaire au
développement durable, je ne m'attends à aucune complaisance de sa part. Donc,
à chaque année, on va avoir un portrait très, très, très juste, donc on ne sera
pas...
Et là aussi, je ne dis pas qu'on aurait
fait différemment si la Coalition avenir Québec avait été au pouvoir
précédemment. Mais l'erreur du passé, et là je le dis sans aucune partisanerie,
l'erreur du passé qui aurait pu se faire par n'importe quelle formation
politique en fonction des informations qu'elle avait à ce moment-là, c'est de
dire : On se donne un plan d'action sur 10 ans et on l'adapte plus ou
moins puis on vit avec, que ça aille bien ou que ça aille mal, on vit avec.
Nous, on se dit : Non, on n'aura pas un plan d'action pour 10 ans, on
va avoir deux plans de mise en oeuvre, et chacun sera révisé année après année,
puis on se donne deux garde-fous, deux chiens de garde, en quelque sorte, pour
nous assurer qu'on va dans la bonne direction. Donc, on retient une approche
complètement différente qui, je le souhaite et je le crois sincèrement, nous
permettra d'avancer sur ces enjeux-là.
Mme Perry Mélançon : Oui, mais
à la lumière de ces informations-là, qui, oui, me permettent de mieux comprendre
où vous en êtes dans cette étude détaillée, tout ça, je ne vois justement pas qu'est-ce
qui nous empêcherait justement de se donner peut-être un suivi politique,
justement, avec le travail de ces tiers-là plus rapidement que la date... que
le délai de cinq ans. Parce qu'effectivement il y aura beaucoup de travail à
analyser, et ça pourrait être très pertinent, je pense, que l'Environnement, le
ministre...
Mme Perry Mélançon : ...se
donner peut-être un suivi politique justement avec le travail de ces tiers-là
plus rapidement que la date... que le délai de cinq ans parce qu'effectivement
il y aura beaucoup de travail à analyser. Et ça pourrait être très pertinent, je
pense, que l'Environnement, le ministre et tout son entourage le fassent
publiquement comme les documents seront rendus publics également.
M. Charette : À ce niveau-là,
je vais référer à ce que je disais un petit peu plus tôt. Le débat politique,
comme la collègue le mentionne, n'a pas à se tenir obligatoirement dans cinq
ans. Encore une fois, c'est au plus tard dans cinq ans. Mais, dans
l'intervalle, il y a la période de questions. Dans l'intervalle, il y a la Commission
de l'administration publique. Dans l'intervalle, il y a plein d'autres tribunes
qui permettront de questionner l'action gouvernementale si elle est jugée
insatisfaisante. Et les oppositions, comme le gouvernement aura à prendre acte
des rapports du comité scientifique et du Commissaire au développement durable,
donc la possibilité de débat, la possibilité d'échange, en fait, elle est
possible dès maintenant. Et on va retrouver nos habitudes avec la session
parlementaire comme période de questions et autres. Donc, l'action
gouvernementale pourra toujours être questionnée. Et ça, c'est par les collègues.
Mais je sais fort bien qu'il y a beaucoup,
beaucoup de journalistes aussi qui s'intéressent de ces questions-là. Donc, les
journalistes vont prendre part au débat. Puis s'il y a des trucs qui ne vont
pas bien, comme ils l'ont fait pour le Fonds vert précédemment, moi, je suis
convaincu qu'ils vont très, très bien s'acquitter de leur travail. Donc, le
débat n'est pas suspendu pendant cinq ans. Au contraire, les occasions de débat
vont se présenter à tous les jours, là, au besoin.
Mme Perry Mélançon : Donc,
c'est un peu de se dire... Bien, en fait, il faut se fier entièrement au
ministre, c'est un peu ça. C'est qu'il faut lui laisser toute... il faut lui
donner toute notre confiance qu'au moment où ça pourrait mal tourner, bien, le
ministre va arriver pour cette reddition-là plus poussée. Mais moi, je garde
toujours à l'esprit que, d'ici cinq ans, il y aura possiblement un changement
de gouvernement, là. Ce n'est peut-être pas souhaitable pour le ministre qui
est en poste, mais il faut toujours garder à l'esprit que le siège qu'on occupe
peut un jour être donné à quelqu'un d'autre. Mais j'imagine que tout ça a été
analysé par les gens qui ont élaboré le projet de loi.
M. Charette : J'essaie de
façon la plus objective possible, à chacune des fois, vous l'aurez peut-être
remarqué, mais, dans le projet de loi, lorsque je fais référence au ministre de
l'Environnement, j'ajoute systématiquement ou j'espère l'ajouter
systématiquement, le ou la ministre qui sera en poste. Je ne présume absolument
pas que ce sera la Coalition avenir Québec en 2025. Je peux le souhaiter, comme
la collègue peut souhaiter que ça soit le Parti québécois, ou Québec solidaire,
ou le Parti libéral, mais c'est effectivement un projet de loi qui va...
M. Charette : ...j'espère
l'ajouter systématiquement. Le ou la ministre qui sera en poste... Je ne
présume absolument pas que ce sera la Coalition avenir Québec en 2025. Je peux
le souhaiter, comme la collègue peut souhaiter que ça soit le Parti québécois,
ou Québec solidaire, ou le Parti libéral, mais c'est effectivement un projet de
loi qui va survivre... va tous nous survivre, et c'est là, que le projet de loi
apporte des précisions importantes, et c'est là où la politique qui sera
déposée cet automne fera en sorte que ce n'est pas juste la parole d'un
individu.
Dans la politique, on fait référence,
justement, au plan de mise en oeuvre; on fait référence à la révision annuelle;
on fait référence à tous ces éléments-là. Donc, ce ne sont pas que des paroles,
il y a un projet de loi qui vient appuyer ces paroles-là, mais il y a une
politique qui sera déposée en bonne et due forme, là, dans les prochaines
semaines,
Mme Perry Mélançon : Je ne
peux pas dire que je suis maintenant, tu sais, convaincue à 100 %, mais,
comme on l'a dit, je ne pilote pas ce dossier-là comme tel, donc ça serait
difficile d'aller dans un argumentaire encore d'une heure. De toute façon, le
temps ne nous le permet pas, donc je vais céder la parole à mes collègues. Mme
la présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le député de Viau et, par
la suite, ça sera le député de Robert-Baldwin.
M. Benjamin : Bien, merci.
Merci, Mme la Présidente, et M. le ministre, donc j'entendais parler des
journalistes. Effectivement, les journalistes font un excellent travail,
surtout ceux que je lis rigoureusement sur les dossiers relatifs à
l'environnement. Mais, en attendant, on ne peut pas remettre aux journalistes
ce que nous pouvons faire nous-mêmes et c'est là que tantôt, à ma dernière
question, vous m'avez répondu en me disant qu'en 2025, nous allons faire cette
révision pour 2030.
• (17 h 50) •
Or, mon inquiétude, M. le ministre, c'est
s'il arrivait qu'en 2022, on s'aperçoit, par exemple, qu'on est passé... on est
en train de rater les cibles, est-ce qu'on se donne cette latitude-là? Donc,
est-ce qu'on va attendre en 2025?
M. Charette : C'est-à-dire,
j'ai déjà largement répondu à ça. On se donne la possibilité de se réunir pour
aborder l'après 2030 le plus tôt possible et le plus... bien, je vous dirais...
Bien, en fait, je vous dirais que la meilleure expression, c'est plutôt tôt que
tard. Donc, moi, je ne veux pas entrer dans un débat de dates. Est-ce que c'est
l'automne 2022? Le printemps 2023 ou autre? Ça sera, au plus tôt, dans cinq
ans, mais plutôt tôt que tard, parce qu'Il n'y ait pas d'autres façons de le
dire, sans avoir à répéter, là, systématiquement les mêmes expressions.
M. Benjamin : Mais
qu'est-ce... Merci, Mme la Présidente. Qu'est-ce qui arriverait, à ce
moment-là, je ne sais pas, dans deux ans, 2022, donc, le comité consultatif
d'experts vous dit : Écoutez, vous êtes en train de...
M. Charette : ...sans avoir à
répéter, là, systématiquement les mêmes expressions.
M. Benjamin : Mais
qu'est-ce... Merci, Mme la Présidente. Qu'est-ce qui arriverait, à ce
moment-là, je ne sais pas, dans deux ans, 2022, donc, le comité consultatif
d'experts vous dit : Écoutez, vous êtes en train de rater les cibles?
Donc, on va toujours... on va s'en tenir à l'article, vous allez évoquer
l'article 42.1, à ce moment-là, pour dire que vous vous donnez le temps
jusqu'au plus tard le 31 décembre 2025?
M. Charette : En fait, pour
répondre à votre question, si jamais on persistait à aller dans la mauvaise
direction et qu'on avait un rapport semblable au printemps 2022... On parlait
de débat politique, tout à l'heure. Il y aura un débat politique, à l'automne
2022, qui s'appelle une élection, donc ce sera aussi un enjeu de l'élection,
tout simplement. Mais ce n'est pas dans notre intention de créer des chiens de
garde pour ignorer ce qu'ils auront à nous dire, au contraire. Si on crée ces
instances-là, c'est pour pouvoir bénéficier de leur science, de leur éclairage.
M. Benjamin : Et parlant de la
science, qu'est-ce que dit... que nous dit la science sur l'objectif de cinq
ans, M. le ministre?
M. Charette : Sur l'objectif
de...
M. Benjamin : D'attendre au
plus tard cinq ans. Qu'est-ce que nous dit la science là-dessus?
M. Charette : En fait, et
merci de me poser la question, c'est la demande de l'Accord de Paris. L'Accord
de Paris nous demande de revoir nos cibles à chaque cinq ans. Donc, on répond,
et je le mentionnais plus tôt, on répond à une commande de l'Accord de Paris en
instituant ce principe de révision aux cinq ans.
M. Benjamin : L'Accord de
Paris, c'est un accord politique, je crois. Est-ce que je me trompe, M. le
ministre?
M. Charette : En fait, c'est
un accord politique. Je ne veux pas remonter trop loin dans l'historique de
tout ça, mais l'Accord de Paris, le GIEC, ce sont des instances qui ont été
créées justement pour permettre des avancées. Moi, je ne serais pas prêt à
minimiser l'importance de l'Accord de Paris, bien au contraire.
M. Benjamin : ...loin de moi, M.
le ministre, je pense que... Si toutefois vous avez cette impression-là, ce
n'est pas le cas du tout. Ce n'est pas le cas du tout. Ce que j'essaie de vous
faire voir, c'est que... J'essaie de voir, est-ce qu'il nous est possible
d'avoir un peu plus d'ambition, d'être plus exigeants envers nous-mêmes, et notamment
en nous donnant cette latitude de pouvoir réviser plus tôt au lieu d'attendre
cinq ans, au plus tard cinq ans pour voir les cibles pour 2030. Parce que c'est
ce que vous m'aviez dit : Au plus tard le 31 décembre, nous allons
regarder les cibles pour 2030. Nous allons regarder qu'est-ce qui va arriver
dans... cinq ans plus tard. Or, on n'aura pas cette latitude ou cette agilité,
cette flexibilité de pouvoir agir bien avant. Donc, c'est ce que j'essaie de
comprendre.
M. Charette : Oui. Moi,
j'essaie de comprendre les propos du collègue...
M. Benjamin : ...les cibles
pour 2030. Nous allons regarder qu'est-ce qui va arriver dans cinq ans plus
tard. Or, on n'aura pas cette latitude ou cette agilité, cette flexibilité de
pouvoir agir bien avant. Donc, c'est ce que j'essaie de comprendre.
M. Charette : Oui. Moi,
j'essaie de comprendre les propos du collègue, et ce sera sans doute ma
dernière intervention, là, sur le sujet étant donné qu'on se répète plus
qu'autre chose. Lorsqu'il dit qu'il faut être plus ambitieux, c'est par rapport
à 2030 ou l'après 2030?
M. Benjamin : Je pense que
bien avant, M. le ministre. C'est-à-dire que, quand vous dites que... Moi,
l'impression que j'ai dans votre argumentaire et toutes les réponses que vous
avez données, c'est que vous vous donnez une latitude de pouvoir agir au plus
tard le 31 décembre 2005. Et vous nous avez dit tout à l'heure, vous m'aviez
dit, en tout cas, en réponse, qu'au plus tard le 31 décembre 2005, lorsque vous
allez procéder à cette première révision de la cible de la réduction des
émissions de GES, c'est pour 2030 que vous allez le regarder.
M. Charette : En fait, si
jamais vous nous dites qu'il faut être plus ambitieux que ce qu'on a convenu
pour 2030, vous confirmez que vous êtes en désaccord avec votre collègue de
Robert-Baldwin parce qu'on a déjà convenu que c'était au minimum 37,5 %
pour 2030. Donc, si vous me dites qu'il faut être plus ambitieux que ça, c'est
que vous ne partagez pas les amendements qui nous ont permis d'inscrire le
37,5 % dûment. Et c'est une première, c'est la première fois qu'une cible
est dûment inscrite dans une loi. Donc, il y a... À ma compréhension, je vous
dirais, il semble y avoir une contradiction dans vos points de vue.
M. Benjamin : Bien, là-dessus,
non, il n'y a pas de contradiction. Ce que je vous dis, M. le ministre, c'est
qu'en 2022, le 37,5 %, on est d'accord. On est d'accord, au moins
37,5 %. J'ai donné l'exemple de 2022... 2023. Alors, pourquoi est-ce qu'on
n'a pas cette flexibilité-là? Moi, c'est ce que j'essaie de comprendre. Donc,
pourquoi vous vous donnez cette latitude au 31 décembre 2015? 2025, pardon. Ce
que vous allez faire, c'est regarder les cibles pour 2030, pour cinq ans plus
tard. À ce moment-là, si on reste, on attend au plus tard le 31 décembre 2025
pour analyser les cibles, à ce moment-là, pour 2030, c'est du retard qu'on
prend si... au cas où on est à côté de la track. Vous ne pensez pas?
M. Charette : D'aucune façon.
Et c'est un petit peu ironique, le collègue demande plus de flexibilité. Moi,
je ne connais pas d'expression qui offre plus de flexibilité que celle qui est
là, c'est-à-dire au plus tard le 31 décembre 2025. C'est difficile d'être plus
flexible que ça. Ça veut dire, ça peut être en 2022, ça peut être en 2023, ça
peut être en 2024, ça peut être en 2025. Moi, la définition de flexibilité,
c'est ce que l'article propose. On ne se... on ne voulait pas se...
M. Charette : ...le 31 décembre
2025. C'est difficile d'être plus flexible que ça. Ça veut dire ça peut être en
2022, ça peut être en 2023, ça peut être en 2024, ça peut être en 2025. Moi, la
définition de flexibilité, c'est ce que l'article propose. On ne voulait pas se
contraindre à dire : Ce sera en décembre 2025. On a toutes la flexibilité
pour le faire avant, mais, pour ça, il faut que la donne change. Comme je vous
disais, nouvelle politique-cadre, nouveau plan de mise en oeuvre, il faut
laisser le temps à ces mesures-là de prendre leur force, en quelque sorte, et
dès qu'on sent qu'on est dans une mauvaise direction ou, au contraire, que ça
va encore mieux qu'on le pensait, bien, on pourra devancer encore sensiblement
la date de cette révision-là. Mais il faut laisser le temps aux mesures en
place de prendre leur force et leur envol. Si le collègue veut de la
flexibilité, on a la formulation ici qui offre la plus grande flexibilité
possible.
M. Benjamin : Ma dernière
question, Mme la Présidente, donc... je comprends que.. M. le ministre, que les
experts, les membres du comité consultatif, si d'ici peut-être un an et demi,
deux ans, ils vous disent : Écoutez, on est en train de passer à côté de
la track, comment est-ce que vous allez vous comporter? Est-ce que vous allez
les écouter?
M. Charette : J'ai le
sentiment de répéter. Je comprends, là, il est moins une ou deux, j'ai déjà
fait cet exercice-là, mais ça a été largement répondu. Il y aura une mise à
jour de faite à chaque année, et on ne laissera pas le gouvernement se dire
qu'on va dans la mauvaise direction de façon indéfinie. On ne crée pas ces
instances-là pour rejeter et ne pas considérer leur rapport. C'est la raison
pour laquelle la mise à jour va se faire de façon annuelle.
C'est difficile d'être plus flexible et
c'est difficile d'être plus rigoureux que ça, que de dire : On va se
remettre en question à chaque année pour s'assurer qu'on ne fasse pas comme le
Parti libéral alors qu'il était au pouvoir : Laisser la situation, elle, se
dégénérer pendant plusieurs, plusieurs années. Et, en fait, on a appris de ces
erreurs-là, et ce sont ces erreurs-là qu'on ne veut pas reproduire, et c'est la
raison pour laquelle non seulement il y a les comités, c'est la raison pour
laquelle il y a non seulement une mise à jour qui se fera de façon annuelle
pour ne pas reprendre malheureusement... Et ce qui est dommage, dans le cas de
l'ancien gouvernement, c'est que la situation, c'était connu, qu'elle n'allait
pas dans la bonne direction, et jamais on n'a voulu corriger le tir, jamais on
n'a voulu corriger notre trajectoire. Mais soyez assuré qu'avec ce qui a été
mis en place, on ne répétera pas ces erreurs-là.
M. Benjamin : Dernier mot, en quelques
secondes, Mme la Présidente. Donc, j'ai entendu les commentaires du ministre,
mais je suis très content qu'il ait décidé d'adopter les mêmes cibles fixées
par nous, les libéraux. Merci.
• (18 heures) •
M. Charette : ...je dirais que
nous serions peut-être plus ambitieux si le gouvernement précédent avait respecté
ses propres objectifs...
18 h (version non révisée)
M. Benjamin : ...Mme la
Présidente, donc, j'ai entendu les commentaires du ministre mais je suis très
content qu'il ait décidé d'adopter les mêmes cibles fixées par nous, les
libéraux. Merci.
M. Charette : ...je dirais que
nous serions peut-être plus ambitieux si le gouvernement précédent avait
respecté ses propres objectifs.
La Présidente (Mme
Grondin) :Donc, merci, chers collègues.
Merci de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au jeudi 27 août, à 9 h 30, où elle poursuivra
son mandat. Et nous serons rendus toujours à l'amendement de l'article 42.1.
Merci.
(Fin de la séance à 18 h 1)