Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Thursday, June 25, 2020
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Vol. 45 N° 61
Clause-by-clause consideration of Bill 44, An Act mainly to ensure effective governance of the fight against climate change and to promote electrification
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente-cinq minutes)
La Présidente (Mme Boutin) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demanderais à
toutes les personnes présentes dans la salle de bien vouloir éteindre les
sonneries de leurs appareils électroniques.
Alors... Et bonjour à tous, bien entendu.
La commission est réunie aujourd'hui afin de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de
la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Campeau (Bourget) sera remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); Mme Grondin (Argenteuil) par Mme Guillemette (Roberval); M. Lamothe
(Ungava) par Mme Boutin (Jean-Talon); M. Reid (Beauharnois) par M. Asselin
(Vanier-Les Rivières); M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata) par M. Lévesque
(Chauveau) et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) par Mme Hivon
(Joliette).
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la secrétaire. Alors, à la fin de la dernière séance, nous en étions
à l'étude d'un amendement présenté par le député de Robert-Baldwin visant à
modifier l'article 15.4.1 proposé à l'article 8. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet amendement? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci et
bonjour, Mme la Présidente. Donc, bonjour collègues. Donc j'espère qu'au
lendemain de la fête nationale nous sommes frais et dispos, donc...
La Présidente (Mme Boutin) :
...par le député de Robert-Baldwin visant à modifier l'article 15.4.1 proposé à
l'article 8. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement? Oui, M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci et
bonjour, Mme la Présidente. Donc, bonjour, collègues. Donc j'espère qu'au
lendemain de la fête nationale, donc, nous sommes frais et dispos, donc, pour
une belle journée à passer ensemble autour de ce projet de loi important. Donc,
et parlant du projet de loi, donc, je tiens encore à remercier mon collègue le député
de Robert-Baldwin qui a déposé cet amendement. Cet amendement, donc, qu'il a
présenté lui-même, Mme la Présidente, est un amendement important, très
important même, je dirais, dans les circonstances, puisque c'est un amendement,
donc, s'il est adopté, donc, c'est ce que nous souhaitons, donc, ferait en
sorte que le gouvernement devrait, donc, contrairement à ce que... l'actuel projet
de loi parle de pouvoir, alors c'est une obligation.
Parce que, comme l'a rappelé très bien le député
de Robert-Baldwin, et là je le cite : L'enjeu de la lutte contre les changements
climatiques demande qu'on s'engage, qu'on soit audacieux. Et c'est à cela que
nous invitons le gouvernement à faire preuve d'audace, à faire preuve de
courage dans les circonstances. Et c'est pour cette raison qu'au lieu de
pouvoir on parle de devoir.
Donc, et l'autre aspect de cette
recommandation-là, donc, qui est aussi pour nous important, c'est après
consultation du comité consultatif sur les changements climatiques. Et
là-dessus, Mme la Présidente, ce que je dois rappeler, le député de Robert-Baldwin
a mentionné, dans son argumentaire, les demandes formulées notamment par le
milieu des transports qui demande que, justement, ce deux tiers puisque c'était
sur ça... on s'était laissés sur ce débat-là, sur l'enjeu du deux tiers, le
deux tiers qui soient consacrés, donc, que cet enjeu-là demeure, ce n'est pas seulement
pour le milieu des transports.
Et j'ai rappelé aussi l'enjeu, la réalité
du milieu rural, notamment cette une demande... la même demande a été formulée
par l'Association des transports collectifs ruraux du Québec. Et je rappelais
aussi, justement, puisque quelques collègues de cette commission ont siégé avec
moi dans d'autres projets de loi où le milieu rural en matière de transport,
souvent, fait figure de parent pauvre. Et aujourd'hui, donc, et je le rappelle,
Mme la Présidente, 6 % seulement de l'argent en transport collectif va à
transport collectif rural. Nous avons besoin, nous avons besoin de nous engager
davantage pour favoriser le transport régional et rural. Et c'est pour cette
raison que l'Association des transports collectifs ruraux du Québec demande de
ne pas faire disparaître. Donc, en rappelant que faire disparaître la
contrainte du deux tiers fragiliserait davantage le maintien et le développement
du réseau du transport régional rural. Donc, voilà encore un autre secteur du
transport qui demande au ministre, qui demande au gouvernement, qui demande à
ce gouvernement, justement, de garder l'exigence du deux tiers.
Mais, Mme la Présidente, vous savez, je
parle bien et je parle du secteur du transport, donc...
M. Benjamin : …un autre secteur
du transport qui demande au ministre, qui demande au gouvernement, qui demande
à ce gouvernement, justement, de garder l'exigence du deux tiers. Mais, Mme la
Présidente, vous savez, je parle bien et je parle du secteur du transport, donc
mon collègue, le député de Robert-Baldwin a parlé de l'association des
transporteurs urbains, je viens de parler du transport… du milieu du transport
rural. Ce n'est pas seulement le secteur des transports qui demande ce
maintien-là, ce n'est pas seulement le secteur des transports.
Une fondation, par exemple, comme la
Fondation David-Suzuki… nous rappelle… recommande au gouvernement de maintenir
la règle des deux tiers des revenus du marché de carbone dédiés au transport
afin d'établir un financement équivalent prévisible, pérenne et garanti, et
garanti de la mobilité durable au Québec.
• (9 h 40) •
Depuis le début, Mme la Présidente, de
l'analyse de ce projet de loi, que ce soit en consultation ou ici en étude
détaillée, le ministre nous a souvent servi l'argumentaire d'efficacité,
d'efficience, de saine gestion. Vous savez, bien gérer, Mme la Présidente,
c'est prévoir. Bien gérer, c'est pouvoir assurer, dans la mesure du possible,
la pérennité, et aujourd'hui le ministre a l'occasion… a l'opportunité de
pouvoir faire la démonstration, à travers cet amendement, qu'il est ouvert,
justement, à faire siennes, justement, toutes les raisons… les conditions de
bonne gouvernance. Et là-dessus, les questions de deux tiers, nous rappelle la
Fondation David-Suzuki, c'est un enjeu important.
S'il y a quelque chose auquel, Mme la
Présidente, les Québécoises et les Québécois convient le gouvernement, et pas
seulement le gouvernement, et pas seulement le gouvernement, nous convient
tous, ici, à l'Assemblée nationale. Lorsque des milliers de Québécoises et
Québécois… je pense notamment aux jeunes qui sont sortis dans la rue à
plusieurs reprises et qui continuent encore de nous exiger d'être ambitieux en
matière de lutte contre les changements climatiques, d'être ambitieux en
matière de la réduction des GES, c'est ce qu'ils nous demandent. On ne peut
plus faire comme avant. On ne peut plus faire comme avant, et, pour ne plus
faire comme avant, il faut être ambitieux.
Et parlant d'ambition, un des groupes qui
a cru bon de déposer un mémoire, et je vais prendre le temps de vous présenter
ce groupe, Mme la Présidente, ce groupe qu'avant l'étude de ce projet de loi,
que je ne connaissais pas, mais j'ai pris connaissance de leur travail et moi,
je vois que c'est quelque chose d'extraordinaire, et moi qui rêve d'ambition
pour la société québécoise, à tous les niveaux, et notamment au niveau
environnemental, je me dois de vous présenter ce groupe, Mme la Présidente. Ce
groupe s'appelle Propulsion Québec. Qu'est-ce que c'est, Propulsion Québec?
C'est un groupe qui vise à mobiliser tous les acteurs…
M. Benjamin : ...c'est quelque
chose d'extraordinaire. Et moi qui rêve d'ambition pour la société québécoise à
tous les niveaux, et notamment au niveau environnemental, je me dois de vous
présenter ce groupe, Mme la Présidente. Ce groupe s'appelle
Propulsion Québec. Qu'est-ce que c'est, Propulsion Québec? C'est un
groupe qui vise à mobiliser tous les acteurs afin de développer des projets
concertés ayant pour objectif de positionner le Québec parmi les leaders
mondiaux du développement et du déploiement des modes de transport terrestre
favorisant le transport intelligent et électrique.
L'ambition... et justement, c'est ce qui
est écrit, l'ambition. C'est le fameux mot. C'est le mot que nous allons
retenir aujourd'hui et nous allons constamment revenir avec ce mot pour exiger
de ce gouvernement, du ministre, qu'il soit plus ambitieux pour le Québec,
qu'il soit plus ambitieux pour les Québécoises et les Québécois en matière de lutte
contre les changements climatiques.
Et l'ambition, Mme la Présidente, de
Propulsion Québec, c'est qu'à l'horizon de 2026, le Québec soit
reconnu comme un leader mondial dans les segments d'activité liés au transport
électrique et intelligent. Que le Québec puisse miser sur un solide noyau
d'entreprise de calibre mondial dans les différents maillons de la chaîne de
valeur des transports électriques et intelligents. Que le Québec devienne un
lieu privilégié pour expérimenter ou utiliser les transports électriques et
intelligents.
Ça, j'appelle ça de l'ambition. Ça, c'est
de l'ambition. Ça, voilà, ça, c'est une vision qui vise à nous amener ailleurs,
plus loin. Ça, c'est de l'ambition, et est ce à quoi aussi aujourd'hui nous
invitons le ministre à faire preuve. Et parlant de Propulsion Québec, ils
recommandent aussi... et c'est eux qui nous disent dans leur mémoire :
«L'abandon du... règle du deux tiers serait un recul pour le financement
adéquat et ciblé du transport au Québec.» Donc, ils invitent aussi... ils
invitent, là encore, le ministre et le gouvernement à maintenir la règle du
deux tiers.
J'aurais pu, Mme la Présidente... vous
voyez, je viens d'aborder deux secteurs. Deux secteurs. J'ai parlé du secteur
du transport à proprement parler, donc le secteur... le premier, il va sans
dire, concerné par cet enjeu-là, par cet enjeu dans la mesure que le transport,
c'est leur réalité quotidienne. Et je viens de parler aussi de personnes
ambitieuses pour nous et j'ai parlé aussi de la Fondation David-Suzuki. J'aurais
pu parler d'autres groupes, Mme la Présidente, qui portent ce même discours,
qui demandent au gouvernement de ne pas être moins ambitieux en matière de
réduction des GES, d'être plus ambitieux. Et la façon de le faire, et la grande
façon de le faire, c'est de maintenir cette règle du deux tiers.
Donc, je reviens à ma question. Est-ce
que... la nuit portant conseil, Mme la Présidente, et le ministre a eu quelque
48 heures pour y réfléchir, est-ce qu'il est prêt aujourd'hui, donc, en
écho, de répondre favorablement à la demande que nous ont faite plusieurs
groupes, de répondre à leur demande, c'est-à-dire d'appuyer cet amendement?
M. Charette : Si, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre, vous souhaitez intervenir?
M. Charette : Oui, quelques
mots, puis on est sur cet amendement depuis un certain temps déjà...
M. Benjamin : ...en écho, de
répondre favorablement à la demande que nous ont faite plusieurs groupes, de
répondre à leur demande, c'est-à-dire d'appuyer cet amendement?
M. Charette : Si, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre, vous souhaitez intervenir?
M. Charette : Oui, quelques
mots. Dans le fond, on est sur cet amendement depuis un certain temps déjà.
Très rapidement, on a mentionné qu'on ne pouvait pas l'adopter, qu'on ne
pouvait pas l'accepter. Cette opposition est maintenue malgré les
48 heures qui nous séparent de notre dernière journée d'échange. Étant
donné qu'on a de nouveaux collègues... D'ailleurs, je tiens à souligner la
collègue de Joliette qui se joint à nous aujourd'hui. Je souhaite un bon retour
à notre collègue de Maurice-Richardégalement.
Donc, sans reprendre tous les arguments qui avaient été évoqués, les résumer en
quelques points.
C'est vrai que, pendant la consultation,
certains groupes s'étaient dits inquiets de cet élément du projet de loi. Cependant,
ce que je disais, à l'époque, c'est qu'il allait y avoir un budget qui allait
être déposé par la suite, ce qui n'était pas fait. On se rappelle que les
consultations ont eu lieu en début d'année, et je leur disais que le budget
allait sans doute les rassurer sur l'importance que l'on entend accorder au
transport collectif, et ça a été salué Il n'y a pas un budget, par le passé,
qui a fait autant la part belle, autant dans les crédits réguliers qu'à travers
le PQI, au transport collectif.
Donc, notre intention, à travers cet article-là,
n'est pas de minimiser la place du transport collectif, bien au contraire, on
va y ajouter des milliards pour des projets, là, structurants dans l'ensemble
du Québec, mais bien de nous donner une souplesse qui, actuellement, n'est pas
à notre portée.
J'imageais de façon... peut-être à
l'extrême, mais, à travers la formule actuelle, au jour 1 d'une année
financière, on transfère les deux tiers d'un fonds à un autre fonds,
essentiellement le FORT, sans qu'il y ait toujours la reddition de comptes qui
soit nécessaire. C'est réellement un transfert qui est automatique, mais ces
sommes-là n'ont pas à être remises en question. C'est juste leur source qui
risque de changer avec les années, comme un peu le dernier budget l'a illustré
à travers les crédits budgétaires, à travers le PQI.
Donc, oui, les transports demeurent notre
principale source d'émissions. C'est notre principal défi, d'où notre volonté
de les financer, ces projets-là, de différentes sources et dans des proportions
que le Fonds vert ne nous permet pas. Si on devait se limiter aux deux tiers,
comme c'est le cas présentement, on n'arriverait pas à financer tous les
projets qui ont été présentés à travers le budget, à travers le PQI, à travers
le projet de loi n° 61. Donc, les deux tiers ne
suffiraient pas, d'où l'importance de pouvoir s'en remettre à d'autres sources
de financement.
Donc, je résume ce qui a été largement
évoqué, là, au cours de notre dernière séance. Bien, pour cette raison-là et
pour les collègues qui se joignent à nous, c'est la tradition de la commission,
c'est comme ça que j'ai voulu procéder dès le départ pour éviter des trop longs
débats...
M. Charette : ...de pouvoir
s'en remettre à d'autres sources de financement. Donc, je résume ce qui a été
largement évoqué, là, au cours de notre dernière séance. Mais, pour cette
raison-là, et pour les collègues qui se joignent à nous, c'est la tradition de
la commission. C'est comme ça que j'ai voulu procéder dès le départ pour éviter
des trop longs débats. Très, très rapidement, je mentionne s'il y a une
possibilité d'adopter l'amendement. Si oui, on... comme on l'a fait à plusieurs
reprises, on s'arrange pour amender le texte rapidement, de sorte que ça soit
convenable pour tout le monde. Mais, quand ce n'est pas possible, comme c'est
le cas présentement, on le mentionne aussi rapidement pour espérer passer à
l'étape suivante plus rapidement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Il vous reste trois minutes, M. le député de Viau, à vous la parole.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, je crois qu'il est important, et c'est le rôle
de cette commission de débattre, de débattre puisque nous ne sommes pas en
train de faire un projet de loi pour... seulement pour l'actuel gouvernement,
nous sommes en train de faire un projet de loi qui, nous l'espérons, ce sera un
bon projet de loi... sera un bon projet de loi pour le Québec, pour l'ensemble
des Québécoises et des Québécois qui n'attendent rien de moins de nous. Et ce
n'est pas un projet de loi qu'on est en train de faire pour le ministre.
Je comprends qu'il veuille garder
certaines prérogatives, mais cependant, Mme la Présidente, sur l'enjeu du deux
tiers, je reviens encore, l'enjeu du tiers, je veux bien croire... est-ce que
le ministre est le seul à avoir raison? Tous les autres groupes que j'ai
mentionnés tout à l'heure qui sont intéressés, qui sont engagés depuis de nombreuses
années sur les enjeux de lutte aux changements climatiques, alors ils auraient
tort de nous assurer que cette garantie-là soit donnée dans cette loi? Donc,
alors, moi, ce que je demande au ministre : Pourquoi, pourquoi il ne veut
pas donner cette garantie-là? Sachant que ce projet de loi là, ce projet de loi
là s'il est adopté, cette loi-là, doit lui survivre, donc, pourquoi il ne veut
pas garantir au Québec, aux Québécoises et aux Québécois qu'au moins les deux
tiers seront réservés pour les questions de réduction des GES via le
développement du transport?
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, allez-y, Mme
la députée de Maurice-Richard.
• (9 h 50) •
Mme Montpetit : Oui, je vous
remercie, Mme la Présidente. Bonjour, chers collègues.
Donc, je suis contente qu'on puisse
continuer la discussion sur l'amendement de mon collègue, le député de Robert-Baldwin.
Puis, c'est la question de la protection de la proportion qui est dédiée au
transport, est un des éléments, il y a en a plusieurs qui sont revenus comme
des, comme des, je vais dire, un peu des «deal breaker», à défaut d'avoir un
meilleur mot en ce jeudi matin, par les groupes qui sont venus lors des
consultations. Il y avait la question d'avoir une cible, d'avoir la cible de
réduction des GES dans la loi. Ça, tous les groupes sont venus nous dire :
C'est important, c'est essentiel, c'est nécessaire que cette cible y soit. Très
bien, maintenant, elle y est. Donc, on a fait un pas dans la direction de ce
que les groupes nous demandaient. Et les consultations, elles servent à ça,
elles servent à recevoir des groupes, elles servent...
Mme Montpetit : ...dans la
loi. Ça, tous les groupes sont venus nous dire : C'est important, c'est
essentiel, c'est essentiel que cette cible y soit. Très bien, maintenant, elle
y est. Donc, on a fait un pas dans la direction de ce que les groupes nous
demandaient.
Et les consultations, elles servent à ça,
elles servent à recevoir des groupes, elles servent à les entendre, elles
servent à entendre leur argumentaire. Et un des autres arguments qui est revenu
de façon très, très, très fréquente, pour ne pas dire de façon unanime, c'est
cette question-là de s'assurer qu'il y ait une partie qui soit dédiée au
transport. Et la proposition qui est faite par le ministre avec son projet de
loi a clairement généré beaucoup d'inquiétudes. Il en conviendra comme nous que
les groupes se sont présentés en disant : Ça soulève beaucoup de préoccupations.
Et je l'entendais dire tout à l'heure...
il parlait de prévisibilité, mais l'enjeu est exactement là. Si... Avec la loi
telle quelle est écrite présentement, il n'y a aucune notion de prévisibilité
par rapport aux montants qui vont être dédiés au transport. Et l'enjeu est là.
Il peut nous répéter, nous répéter, nous répéter encore que les intentions sont
de... mais ça demeure des intentions. Et la raison pour laquelle on fait un
projet de loi, c'est justement pour s'assurer que des intentions se transforment
en réalités et soient des obligations. Et là, à l'heure actuelle, il y a une
obligation dans la loi qui est très claire, c'est d'avoir le deux tiers qui est
dédié au transport. Et, avec la proposition du ministre, on ne l'a plus, cette
notion-là d'obligation. Donc, ça vient, au niveau de... Ça vient enlever
complètement la question de la prévisibilité. Ça n'assure plus du tout une
portion minimale qui est consacrée au transport en commun. Et ça, c'est très
inquiétant.
Et, dans la proposition qui est faite, le
ministre remarquera quand même qu'il y a une marge de manoeuvre qui est
laissée. Et ce qui est... Dans le fond, l'amendement... Puis on a eu des
discussions à plusieurs reprises sur d'autres amendements ou sous-amendements
au cours des dernières semaines. Souvent, le ministre d'ailleurs s'est rallié
aux propositions qu'on lui a faites en lui disant : C'est... Est-ce qu'il
y a façon d'atteindre l'objectif? Après ça, c'est : Est-ce que... Moi, je
vous l'ai toujours dit, je ne fais pas de... On ne fait pas de chichis sur la
phraséologie ou sur nécessairement... on n'est pas à cheval sur le choix du mot
mais bien sur le principe.
Et je trouve ça un peu inquiétant
d'entendre l'argumentaire du ministre qui est de dire : Bien... Puis déjà,
encore là, je trouve que ce n'est pas un argument qui est très solide en
réponse à la proposition que l'on fait, à dire : Bien, on souhaite qu'il y
ait plusieurs sources potentielles de financement pour le transport. Soit. Mais
le fait d'assurer une enveloppe dédiée n'empêche pas du tout d'avoir d'autres
sources de financement. Donc, déjà, ce n'est pas un argument qui répond... qui
défait, dans le fond, la proposition qui est faite.
Et, nous, ce qu'on chercher à mettre de
l'avant par cet amendement-là, comme je vous dis, c'est de refléter les
préoccupations des groupes qui sont venus, qui souhaitent...
Mme Montpetit : ...source de financement,
donc déjà ce n'est pas un argument qui répond... qui défait dans le fond la
proposition qui est faite. Et nous, ce qu'on cherche à mettre de l'avant par
cet amendement-là, c'est de refléter les préoccupations des groupes qui sont
venus qui souhaitent avoir un financement qui est stable, qui est garanti, qui
est prévisible, qui est pérenne et cette façon-là de le faire permet d'y
arriver.
Donc je ne sais pas si le ministre... Déjà,
ce que je comprends, bon, je comprends que l'amendement dans sa formulation, il
va voter contre, ça, c'est très clair. Il l'a exprimé très clairement. Mais ce
que je comprends, puis c'est là je vais aller sur ses intentions. Il n'a pas
l'intention, parce que nulle part ailleurs dans le projet il y a une garantie
qu'il y ait une partie de l'enveloppe qui a être dédiée, comme c'est le cas
jusqu'à maintenant, aux transports.
Et là, il peut me répéter qu'il a eu un
beau budget, qu'il y a de l'argent qui a été donné, mais il n'y a rien qui nous
garanti par exemple que l'année prochaine, si on se retrouvait dans une crise
des finances publiques, dans une pandémie qui se prolonge, que cette
enveloppe-là va être maintenue, parce que justement, il n'y a pas d'obligation
légale avec le projet de loi qui est déposé par le ministre, il n'y a pas cette
obligation-là. Et là, on met le transport à la merci justement de décisions...
le transport en commun à la merci de décisions politiques ou de situations
financières... de situations économiques.
Et ce que j'aimerais savoir, c'est comment
le ministre peut rassurer justement les gens au-delà des paroles, au-delà des intentions?
Comment il peut rassurer les différents groupes qui sont venus? Mon collègue en
a nommé plusieurs, mais dont la... en tout cas, il en a nommé plusieurs, ceux
qui sont venus en consultation. Comment il peut arriver à les rassurer au-delà
de par des bonnes intentions que cette enveloppe-là va être protégée, qu'il y a
une garantie, pas des intentions, une garantie que des sommes dans la même
proportion vont être attribuées aux transports?
M. Charette : Mme la
Présidente, je remercie la collègue aussi pour sa question. En fait, comme je
le mentionnais, les consultations ont eu lieu avant le dépôt du budget, ont eu
lieu avant le dépôt du cahier des crédits, ont eu lieu avant le dépôt du projet
de loi n° 61, donc les garanties ont été nombreuses depuis les
consultations. Et sans rien enlever aux propos qui ont été changés au moment
des consultations, je m'en rappelle très bien, cet élément-là faisait partie de
peu de mémoires. Ça a été très peu soulevé d'emblée. Lorsque la question était
soulevée, elle a été pratiquement, systématiquement — on se souvient
notamment par le collègue Jacques-Cartier, il faisait bien de le soulever
d'ailleurs — c'est là où des inquiétudes étaient soulevées.
Donc à la base, ce n'était pas un enjeu,
là, qui était présent dans une majorité de mémoires, mais je pense que, malgré
tout, on a pu réconforter les groupes qui se sont montrés inquiets, là, par les
différentes démonstrations faites depuis.
Sinon, je rappellerai, à la lecture de
l'amendement des collègues, il n'y a rien qui garantit davantage que notre
propre libellé, dans le libellé qu'il propose...
M. Charette : ...de mémoire,
mais je pense que, malgré tout, on a pu réconforter les groupes qui se sont
montrés inquiets, là, par les différentes démonstrations faites depuis.
Sinon, je rappellerai, à la lecture de l'amendement
des collègues, il n'y a rien qui garantit davantage que notre propre libellé,
dans le libellé qu'il propose. La collègue fait mention d'une marge de
manoeuvre. Cette marge de manoeuvre, nous l'avons aussi. Donc, même si nous
devions adopter l'amendement proposé par l'opposition officielle, il n'y aurait
pas davantage de minimums garantis.
Là où doit tous se faire rassurants, par
contre, et je nous amène à l'article 41, avec les changements au 15.4.1 notamment,
ça ne se fera pas du jour au lendemain, il y a une période transitoire qui est
prévue et ça ne se fera pas, cette décision-là, de façon aléatoire. On précise
bien que c'est en consultation avec le ministre des Finances pour voir, justement,
est-ce qu'à travers d'autres sources, il peut assurer le financement convenable
des transports en commun au niveau des opérations. Parce que c'est beaucoup ça
qui était soulevé par le collègue de Robert-Baldwin, la semaine dernière. Donc,
voilà pour l'essentiel. Mais la formulation de l'amendement que l'on étudie ne
donne aucune garantie supplémentaire que le texte qui nous occupe ce matin.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet
amendement? Oui, allez-y, Mme la députée de Maurice-Richard.
• (10 heures) •
Mme Montpetit : Mais, comme je
vous dis, l'amendement, l'objectif, c'est qu'en ce moment, ce qui existe, c'est
qu'il y a une enveloppe qui est dédiée, qui est garantie, qui est prévisible.
Là, ce que vous me proposez, ce que le ministre nous propose, c'est...
honnêtement, c'est un chèque en blanc, parce que non seulement, cette
enveloppe-là, elle n'est plus protégée, elle n'est plus garantie, il n'y a pas
un... et non seulement, en plus de ça, c'est une décision qui va se prendre que
par lui-même. C'est pour ça que moi, j'ai un petit enjeu là-dessus, sur... puis
ce n'est rien de personnel contre le ministre, il le sait, quand on en parle,
c'est un projet de loi... on le répète régulièrement, c'est un projet de loi
qui va lui être... qui va le suivre, mais suite à son passage. Il manque
l'adjectif que je cherchais, mais, ce que je veux dire, c'est que ce projet de
loi là, il va être... quand il ne sera plus ministre, il y a aura un autre
ministre et il faut qu'il soit pérenne dans le temps. Et, c'est pour ça que je
dis, c'est des intentions, ça. Ça reste des intentions, ce qu'il nous dit. Et
la formulation de l'amendement, ce qu'elle permet, c'est de s'assurer que le
ministre ne prenne pas la décision seule. Et je pense que c'est très louable de
venir enchâsser le comité consultatif sur les changements climatiques qui
existait déjà depuis plus d'une décennie. Là, on vient l'enchâsser dans la loi,
c'est très bien. On vient lui donner des mandats, on vient lui donner des
responsabilités, mais il ne faut pas gagner quelque chose... comment je
pourrais dire? C'est comme je dis, c'est un comité qui existait déjà, on le met
dans la loi, c'est un bel ajout, mais si on vient enlever des éléments qui sont
majeurs, au final, on n'y gagne pas et...
10 h (version non révisée)
Mme Montpetit : …dans la loi.
C'est très bien. On vient lui donner des mandats, on vient lui donner des responsabilités,
mais il ne faut pas gagner quelque chose… comment je pourrais dire… c'est comme
je dis… c'est un comité qui existait déjà. On le met dans la loi, c'est un bel
ajout, mais si on vient enlever des éléments qui sont majeurs, au final, on n'y
gagne pas.
Et je ferai remarquer au ministre que,
oui, il y a de nombreux groupes… je pourrai lui envoyer ma feuille de résumé
s'il lui plaît de l'ensemble des groupes qui sont venus et l'ensemble qui ont
fait des commentaires spontanés sur la question du transport. Et ce qui était
demandé par les groupes, c'est de s'assurer de déterminer une part minimale à
consacrer aux mesures de transport. Et c'est ça qu'on vient perdre dans le
projet. Je trouve ça dommage que le ministre ne trouve pas une façon de nous
rassurer, ne trouve pas une façon de répondre à la préoccupation des groupes.
C'est faux de dire que les groupes sont
tous rassurés suite au budget. Comme je vous dis, ce budget-là, c'en est un,
celui de l'année prochaine, c'en sera un autre, puis celui de l'année suivante,
c'en sera un autre. Donc, c'est faux de dire qu'un budget qui vient faire une
certaine proposition vient complètement effacer des préoccupations du fait
qu'on enlève une obligation d'une partie… comment je pourrais dire, d'un seuil
minimal qui doit être donné au transport.
Donc, je trouve ça malheureux que le ministre
n'arrive pas à répondre à ces préoccupations-là, à nos préoccupations… de toute
évidence, on est plusieurs à partager. Moi, je l'invite quand même à continuer
sa réflexion. On n'est pas arrivés encore à la fin du projet. Il y a peut-être
un autre endroit où ça peut être ajouté. Mais je pense que dans le contexte il
faut trouver une façon que le projet ne vienne pas amoindrir des éléments forts
qu'on avait au Québec jusqu'à maintenant, et il faut trouver une façon
justement de rassurer les gens sur le fait qu'il y aura des… qu'il y aura une
obligation d'un seuil minimal d'investissement en transport, ce qui à l'heure
actuelle, comme je vous le dis, avec ce projet de loi, la journée où il est
adopté, n'existe plus au Québec, n'existe plus pour un prochain gouvernement,
pour un gouvernement suivant non plus.
Et ça, je ne pense pas que le ministre
peut à l'heure actuelle nous… comme je vous dis, c'est des intentions, ce sont
ses intentions, mais le projet de loi va bien au-delà de son passage en
politique et du passage de son gouvernement en politique. Il ne peut absolument
pas, d'aucune façon, garantir la suite de l'histoire. Et c'est pour ça qu'on
fait des lois, pour s'assurer qu'au-delà de nos propres intentions, il y a un
cadre législatif qui existe. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Non. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement,
à l'article 15… Oui, Mme… députée…
Mme
Hivon
:
…pouvoir intervenir sur l'article? Pas nécessairement sur l'amendement…
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, oui, nous allons revenir à l'article tel qu'amendé.
Mme
Hivon
: …je
veux juste être sûre qu'on ne ferme pas la discussion.
La Présidente (Mme Boutin) :
Non, non, ne vous inquiétez pas, Mme la députée. Nous allons simplement
procéder à la mise aux voix de l'amendement… Oui, M. le député de Viau, vous
avez…
La Présidente (Mme Boutin) :
…nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement, à l'article
15… Oui, Mme la députée…
Mme
Hivon
:
…pouvoir intervenir sur l'article, pas nécessairement sur l'amendement…
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, oui, nous allons revenir à l'article tel qu'amendé.
Mme
Hivon
: …je
veux juste être sûre qu'on ne ferme pas la discussion.
La Présidente (Mme Boutin) :
Non, non, ne vous inquiétez pas, Mme la députée. Nous allons simplement procéder
à la mise aux voix de l'amendement. Oui, M. le député de Viau, vous avez 45
secondes.
M. Benjamin : Par appel… Bien,
écoutez…
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, à la demande du député de Viau, nous allons, Mme la secrétaire,
nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal pour l'amendement à l'article
15.4.1.
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Pour, contre ou abstention. Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Abstention.
La Secrétaire
: C'est
rejeté.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons maintenant retourner à l'article
15.4.1 tel qu'amendé. Dans le fond, est-ce qu'il y a des interventions? Mme la
députée de Mercier, allez-y.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
En fait, moi, j'aurais aussi un amendement, mais juste avant, je voudrais avoir
une discussion avec le ministre, je sais qu'on l'a eue, il y a deux jours, par
rapport au fait qu'avant on trouvait… on demandait la recommandation du ministre
des Transports et maintenant on ne la retrouve plus. Puis c'est un questionnement
que j'ai par rapport à ça, ce n'était pas clair pour moi la réponse pour
laquelle ça a été fait. C'est comme si le ministre disait, mais on va le faire quand
même même si ce n'est pas écrit dans le projet de loi. Mais pourquoi ne pas
l'avoir enlevé? Parce que, quand même, le ministre, dans le fond, il donnait
ses recommandations qu'il transmettait au gouvernement par rapport à l'apport
minimal des revenus du marché du carbone pour des mesures qui seraient
applicables aux transports, les sommes qui devraient être affectées, c'est-à-dire
là il y a le deux tiers qui est écrit, mais il y avait quand même… il y a quand
même une expertise qui existe dans le ministère des Transports, sans oublier
que c'est quand même le ministre des Transports qui est responsable de la politique
de mobilité durable.
Donc, en tant que responsable de la politique
de mobilité durable, le fait qu'il ne soit plus là, c'est une question que je
me pose et à laquelle j'aimerais que le ministre réponde.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. En fait, je vais répéter essentiellement la même chose que j'avais
mentionnée mardi, c'est vrai que ça peut sembler loin. Si on se rappelle les
articles 1, 2, 3 qui ont été largement discutés, on vient confier, dans le projet
de loi, un rôle de coordination au ministre de l'Environnement. Donc, ce sera
dans le mandat du ministre de l'Environnement de consulter, de travailler en
étroite collaboration avec l'ensemble de ses collègues, notamment pour
déterminer les parts qui doivent revenir aux transports collectifs. Donc, il
n'est pas oublié, le ministre des Transports, mais compte tenu du nouveau rôle
qui est confié au ministre de l'Environnement, ce sera sa prérogative de faire…
M. Charette : ....avec l'ensemble
de ses collègues, notamment pour déterminer les parts qui doivent revenir au transport
collectif. Donc, il n'est pas oublié, le ministre des Transports, mais, compte
tenu du nouveau rôle qui est confié au ministre de l'Environnement, ce sera sa
prérogative de faire ces suivis-là. Et naturellement on implique le ministre
des Finances dans cette réflexion, compte tenu de la vision d'ensemble que le ministre
des Finances aura sur un éventuel budget à déposer, par exemple.
Donc, c'est essentiellement à cause des articles
déjà discutés, là, que cette référence au ministre des Transports n'est plus nécessaire,
comme c'était le cas par le passé, mais ça ne veut nullement dire que les
besoins des transports ne seront pas prises en compte, ça ne veut pas dire que
le ministre des Transports n'aura plus de rôle à jouer au niveau de la PMD, la
politique de développement de... l'acronyme, c'est de mobilité durable, pardon.
Donc, ses responsabilités lui reviennent toujours, mais avec une coordination
qui serait assumée par le ministre de l'Environnement pour tout ce qui est
gestion du nouveau Fonds d'électrification et des changements climatiques.
Mme Ghazal : Donc, même si
son... il n'apparaît plus comme avant, où est-ce qu'on lui demandait sa
recommandation par rapport à ces éléments-là, le ministre, en tant que
coordonnateur de l'action climatique du gouvernement, va quand même lui poser
les questions par rapport à comment est-ce qu'on fait affecter ça? C'est ce que
le ministre nous dit.
M. Charette : Tout à fait. Et
n'oublions pas aussi, pour expliquer cette modification-là, l'article qu'on a
adopté un petit peu plus qui confirme que la gestion du fonds, dorénavant, ne
relèvera plus du Conseil de gestion du Fonds vert, mais bien du ministre de
l'Environnement. Donc, je parlais des articles 1, 2, 3, mais il y a aussi
cet article-là, qui était l'article 6, si je me souviens bien, qui précise
que la gestion, dorénavant, relève du ministre de l'Environnement. Donc, ce
n'est plus le conseil de gestion qui aura à discuter avec le ministre des
Transports, mais bien le ministre de l'Environnement qui, dans son rôle de
gestionnaire du fonds, dans son rôle de coordonnateur de l'action
gouvernementale en matière de lutte aux changements climatiques, aura
assurément interagi avec l'ensemble de ses collègues, notamment ceux... celui
des Transports.
Mme Ghazal : Très bien, merci.
Je veux juste rappeler... j'avais lu un extrait de l'analyse d'impact
réglementaire par rapport à ce projet de loi là, et la justification qui avait
été donnée d'enlever les deux tiers était, notamment... «L'objectif des
changements proposé est de favoriser les investissements là où les réductions
sont les plus efficaces, c'est-à-dire là où ils sont les plus rentables, compte
tenu du ratio dollars par tonne d'équivalent de CO2
réduite.»
Mais ça, c'est vraiment un changement très
important par rapport à la vision du ministère, qui était exprimée dans le
bilan de mi-parcours en 2017, où est-ce que... ce qui était mentionné, c'est le
ministère lui-même qui disait que la méthode de calcul du coût par tonne de GES
réduite «ne tient pas compte des autres coûts et bénéfices sociétaux; elle
offre donc une perspective partielle à cet égard...
Mme Ghazal : ...par rapport à
la vision du ministère qui était exprimée dans le bilan de mi-parcours en 2017,
où est-ce que... ce qui était mentionné, c'est le ministère lui-même qui disait
que la méthode de calcul du coût par tonne de GES réduite «ne tient pas compte
des autres coûts et bénéfices sociétaux; elle offre donc une perspective
partielle à cet égard. Il est souhaitable d'examiner les coûts et les bénéfices
des interventions en matière de lutte contre les changements climatiques sous
différents angles, lorsque les données pour ce faire sont disponibles, afin
d'évaluer de façon plus complète les coûts et avantages des différentes mesures
mises en oeuvre ou envisagées, et ce, pour la société dans son ensemble...»
Puis à un autre endroit aussi, dans le
bilan de mi-parcours, où on mentionne que... là, je ne le lirai pas au complet,
mais les investissements en transport collectif génèrent une multitude
d'avantages pour la société : réduction de la congestion routière, qu'on
sait, qui coûtent énormément cher pour l'économie, réduction des coûts donc
associés à ça, la qualité de vie, etc., réduction des pollutions
atmosphériques, la qualité de l'air, tout ça.
• (10 h 10) •
Donc, moi, ce que je comprends, c'est
qu'on enlève une mesure. Parce que je pourrais faire la même chose, lire tous
les mémoires, ce qui a été fait largement par le groupe d'opposition officielle,
qui montrent que c'est vrai, beaucoup de groupes sont venus puis ils étaient
inquiets : Comment ça se fait qu'on est en train de l'abolir? Là, maintenant,
moi, ce que je montre, c'est qu'est-ce que le ministère disait il n'y a pas si longtemps.
Et, dans l'analyse d'impact réglementaire du gouvernement actuel, on dit :
Non, maintenant, pour le transport, il faut juste regarder cette petite fenêtre
qui est là où c'est le plus rentable en termes de dollars par CO2 et
non plus tous les autres avantages qui sont importants.
Comme je le mentionnais aussi il y a deux
jours, si on était déjà rendus dans les investissements puis qu'on avait
rattrapé notre retard, là, ça pourrait s'expliquer, mais ce n'est pas le cas.
Et le ministre le sait, il parle beaucoup du budget, un budget, ça change
d'année en année, alors que le projet de loi qu'on est en train d'étudier, ce
qu'on est en train de mettre, c'est beaucoup plus difficile de le changer, puis
ce n'est pas à chaque année, dépendamment du gouvernement en place,
dépendamment de la situation, etc. Donc, on ne peut pas dire que : Ah!
c'est dans le budget, tout le monde est satisfait, bravo, même si la proportion
investissements routes-transports en commun n'est pas optimale, elle devrait
être inversée, mais quand même, chaque année ça peut changer, ce qui n'est pas
le cas dans le projet de loi. C'est ça, la philosophie derrière le deux tiers.
Mais je vois qu'il y a un changement depuis deux ans ou trois ans par rapport à
aujourd'hui. Est-ce que le ministre confirme?
M. Charette : On a eu aussi l'occasion
d'échanger là-dessus la dernière fois. Le budget démontre de façon assez
éloquente que les revenus du Fonds vert, qui est maintenant rebaptisé, ne
suffiront plus et ne suffiront pas à financer adéquatement ce qu'il est nécessaire
de faire en termes de développement du transport collectif. Donc, le ratio
coût-bénéfice, il faut le voir à travers la source de financement qui est
retenue. L'important, c'est d'investir dans les transports collectifs. À
travers le projet de loi n° 61, ce qui est dans le PQI également, on est à
quelques dizaines de milliards de projets planifiés et en planification pour le
transport collectif, ce qui est du jamais vu...
M. Charette : ...source de
financement qui est retenue. L'important, c'est d'investir dans les transports
collectifs. À travers le projet de loi n° 61, ce qui est dans le PQI
également, on est à quelques dizaines de milliards de projets planifiés et en
planification pour le transport collectif, ce qui est du jamais vu, mais la
source de financement importe peu. L'important, c'est que ces projets-là se
réalisent, et c'est là où la formule du transfert systématique des deux tiers
n'apportait pas les résultats ou la souplesse nécessaire. Si, moi, à travers le
nouveau fonds, j'ai la possibilité de financer d'autres mesures alors que j'ai
la garantie que le transport collectif sera financé à une hauteur jamais vue
par d'autres sources, on ne s'en privera pas. C'est là où la portée des actions
sera décuplée.
On sait, le transport collectif, dans sa
planification, dans son développement, ça prend quelques années avant d'en
retirer les bienfaits en termes de diminution de gaz à effet de serre, mais,
dans l'intervalle, on peut faire des gains importants, et c'est dans cette
perspective-là que l'on travaille. Donc, le transport collectif va être financé
comme il ne l'a jamais été par le passé, mais avec d'autres sources, oui, en
partie le Fonds de l'électrification et des changements climatiques, mais aussi
à travers les crédits réguliers comme on l'a vu au dernier budget, mais
également à travers le PQI aussi.
Donc, l'importance que l'on accorde au
transport collectif, elle est réelleet d'ailleurs, ça a été souligné, là, par
l'ensemble des groupes intéressés par la question. Mais c'est des sources de
financement qui doivent nous donner toute l'agilité nécessaire. Si, moi, à
travers le fait que le nouveau nom du fonds, on peut financer, par exemple...
en fait, les exemples sont nombreux, mais un qu'on a retenu entre autres durant
la commission, davantage de transformation de matières résiduelles à travers la
biométhanisation, par exemple. Tant mieux! Parce que, ça, c'est plus difficile
à financer par d'autres sources de financement. Ce qui n'est pas le cas pour le
transport collectif.
Mme Ghazal : Donc, ce que
je comprends, c'est qu'il n'y a pas eu un changement par rapport à ce qu'il
était en 2017 parce que, contrairement à ce qui est écrit dans l'analyse
d'impact réglementaire, l'objectif, ce n'est pas juste d'investir là où c'est
rentable. Mais, dans le fond, oui, ça l'est, c'est d'investir là ou c'est
rentable, mais en plus le budget et le... voyons, là, le budget pour les
infrastructures, les investissements permet de compenser que, finalement, ça va
être moins que deux tiers qui vont être investis par le FECC.
Moi, j'aurais de compromis. Mais je ne
veux pas non plus... vu que la députée de Joliette a annoncé son... avait des
questions à poser. Est-ce que je la laisse intervenir ou je dépose tout de
suite mon amendement? Parce que, là, ça va l'empêcher d'intervenir sur
l'article. Je...
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous pouvez. Si vous voulez déposer un amendement, on peut étudier l'amendement
et ainsi, ensuite, revenir de toute façon à l'article, ou on peut suspendre...
Mme Ghazal : O.K. O.K.
très bien. Ça fait que je le dépose puis, comme je le dis, c'est un amendement
de compromis.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Juste avant de suspendre...
Mme Ghazal : ...ou je
dépose tout de suite mon amendement parce que, là, ça va l'empêcher
d'intervenir sur l'article. Je...
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous pouvez. Si vous voulez déposer un amendement, on peut étudier l'amendement
et ainsi, ensuite, revenir de toute façon à l'article, ou on peut suspendre...
Mme Ghazal : O.K. O.K. Très
bien. Ça fait que je le dépose puis, comme je le dis, c'est un amendement de
compromis.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, juste avant de suspendre, juste tout simplement signifier que
nous avons obtenu le consentement pour que le député de Maskinongé remplace le député
de Vanier-Les Rivières. Nous allons suspendre pour quelques instants pour que
la députée de Mercier dépose son amendement.
(Suspension de la séance à 10 h 15)
(Reprise à 10 h 19)
La Présidente (Mme Boutin) :
18561 La Présidente (Mme Boutin) :Mme la députée de Mercier.
Une voix
:
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! attendez, madame. Vous pouvez maintenant y aller, Mme la députée de Mercier,
on est... Nous sommes en ondes.
Mme Ghazal : Merci, Mme la Présidente.
Donc, l'amendement se lit comme suit :
L'article 15.4.1 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, tel que
remplacé à l'article 8 du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin du
premier alinéa proposé, des mots suivants : «Cette part minimale ne peut
être inférieure à 50 %.»
• (10 h 20) •
Donc, comme je l'expliquais... en fait,
c'est comme ça que je l'ai annoncé, c'est un amendement de compromis. On ne
voit pas de deux tiers. Est-ce que, par exemple, on peut au moins avoir
50 %, ce qui permettrait quand même de garder cette agilité dont le
ministre parlait, puis qui disait que, dans le fond, comment on va l'investir;
dans quel secteur ça peut être investi, par exemple la biomécanisation ou
d'autres secteurs qui nous permettent de réduire les émissions de gaz à effet
de serre qui nous permettent d'avoir cette agilité-là. Peut-être, le deux
tiers, c'était beaucoup; juste un tiers dans d'autres secteurs. Là, au lieu que
ça soit un tiers, bien j'invite à ce que ça soit 50 %
Donc, je vais répéter. C'est qu'un budget
où, par exemple, l'investissement dans les infrastructures, c'est quelque chose
aussi qui peut changer d'année en année, on ne sait pas ce qui peut arriver.
Même si le gouvernement, dans son intention d'investir plus en transport en
commun, on le voit, et comme le ministre l'a dit, ça a été salué par des
groupes, c'est une bonne chose.
Puis, honnêtement, ça a été salué par des
groupes, parce qu'il n'y a tellement pas eu d'investissements, on est tellement
en retard, ça fait tellement longtemps qu'on aurait dû investir massivement en
transport en commun dans les infrastructures. Surtout, comme l'a dit le ministre,
ça prend du temps avant d'avoir des effets, là, de ces...
Mme Ghazal : ...bonne chose.
Puis, honnêtement, ça a été salué par des groupes parce qu'il n'y a tellement
pas eu d'investissements, on est tellement en retard, ça fait tellement
longtemps qu'on aurait dû investir massivement en transport en commun dans les
infrastructures. Surtout, comme l'a dit le ministre, ça prend du temps avant
d'avoir des effets, là, de ces investissements-là, donc il faut le faire avant.
Là on rattrape le retard, et c'est ce qui fait que tout le monde est excité,
puis ils disent : Wow! C'est extraordinaire.
Mais, malgré tout, ce n'est pas clair que
le gouvernement, en enlevant ce deux tiers, et pour aucune limite, que le gouvernement
va être capable de rééquilibrer le ratio 50-50 pour les investissements
transport collectif, transport routier. Parce que l'idée, ce n'est pas juste de
dire : On a investi tant d'argent en transport collectif. Ce qui est
important aussi, c'est de dire : O.K., mais on a investi combien en
transport routier? Parce que l'objectif derrière ça, oui, c'est de réduire les
émissions de gaz à effet de serre, mais tous les bénéfices que le transport
collectif amène, qualité de l'air, réduction de la congestion, des bénéfices
économiques, sociaux, santé, tout ce qu'on veut, bien, on ne veut pas qu'ils
soient annulés par encore plus de routes et, bien, plus de voitures, plus de
troisièmes liens, etc. Donc, c'est ça, on ne veut pas annuler ce qu'on fait de
bien d'une main avec une autre. Il ne faut pas regarder juste : Eille, on
a vraiment bien fait, le gouvernement de la CAQ a investi, regardez, tout le
monde salue ça. Mais, de l'autre main, on est en train de faire d'autres
investissements qui vont annuler les bienfaits du transport en commun.
Et c'est ça, l'idée derrière cet amendement
que je propose, que j'appelle de compris. Parce qu'il n'y a aucun groupe, aucun
groupe, tous ceux qui étaient inquiets et voulaient ramener le deux tiers, n'a
mentionné de la ramener à 50 %. Mais moi, je le fais, je fais ce pas en
disant : Bien, est-ce que le ministre accepte au moins le 50 %? Puis,
dans quelques années, une fois que la proportion investissement routier,
investissement transport en commun est plus rééquilibrée... À Québec solidaire,
on veut même qu'elle soit inversée, 30 % routier, 70 % et même plus,
là, transport en commun. Mais donc, le jour où on va... notre politique
mobilité durable, on atteint les cibles et tout ça, là, ça pourrait être changé
puis on va dire : Bien, on va investir plus dans d'autres secteurs. Mais
on est loin d'être là, ce n'est pas le cas aujourd'hui, là, en 2020, malgré les
investissements qui ont été faits par l'actuel gouvernement. Donc, j'aimerais
savoir comment accueille le ministre cet amendement de compromis.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Dans les faits, tradition oblige et elle se poursuit, là,
rapidement, on indique les couleurs, on n'acceptera pas cet amendement-là. Et,
dans les faits, quand un compromis n'est pas nécessaire, ce n'est pas non plus
nécessaire d'en proposer. Donc, nous, de toutes les façons, selon dont le... la
vision avec laquelle on a travaillé ce projet de loi là, la vision avec
laquelle on travaille pour le bonifier, cet élément-là ne mérite pas de
précision. On ne veut pas y aller avec un minimum, tout comme on ne veut pas y
aller avec un maximum. Il y a des mesures transitoires qui sont prévues, je le
mentionnais. Il y a d'autres façons de financer le transport collectif, je le
mentionnais. Et la collègue de Mercier...
M. Charette : ...pour le
bonifier. Cet élément-là ne mérite pas de précision. On ne veut pas y aller
avec un minimum, tout comme on ne veut pas y aller avec un maximum. Il y a des
mesures transitoires qui sont prévues, je le mentionnais. Il y a d'autres
façons de financer le transport collectif, je le mentionnais.
Et la collègue de Mercier, à juste titre,
faisait référence aux investissements au niveau du transport aussi. Il faut
faire attention, par contre, pour ne pas confondre les enjeux. On ne parle pas
des mêmes sources de financement, d'une part. Et, lorsqu'il est question de financer
le réseau routier, lorsqu'on regarde le dernier budget notamment, lorsqu'on
regarde le projet de loi n° 61 aussi, ce qui était
envisagé et ce qui est envisagé de financer, pour la très, très grande majorité
de cas, c'est des corrections de routes, des routes qui sont très
accidentogènes. Pour ma part, c'est des investissements qui demeurent nécessaires,
c'est de l'entretien de routes. Pour l'essentiel, on a malheureusement un
déficit d'entretien qui est excessivement important au niveau de notre réseau
routier et, dans certains cas... quelques développements de tronçons qui sont
prévus, là, depuis quelques décennies dans certains cas.
Mais l'essentiel des investissements
routiers, réfection d'un réseau largement dégradé ou, sinon, correction de routes
accidentogènes. Je dis ça juste pour faire référence aux propos de la collègue
de Mercier. Mais en aucun temps, on ne peut penser que le Fonds vert va servir
à ces fins-là. Mais ça illustre encore une fois que le transport peut être
financé de différentes sources de financement, crédits réguliers, PQI. Il n'y a
pas de lien à faire, mais la précision était quand même pertinente. Mais pour
ce qui est de l'amendement, malheureusement, là, on n'a pas à le changer. Le
compromis n'est pas nécessaire, là, à ce niveau-ci.
Mme Ghazal : Mais moi, je ne
confondais pas.
M. Charette : Non...
Mme Ghazal : Je sais que...
C'est parce que le ministre, il nous dit : Bien, pas besoin de le prendre
du Fonds vert parce qu'il y a le PQI. Donc, on va aller chercher d'autres
sources de financement. Mais moi, ce que je réponds, c'est par rapport au PQI.
On n'est pas rendu à une proportion 50-50. Mais j'aimerais, par exemple,
savoir... Le PQI pour la réfection de routes, modifications de routes parce
qu'il y a des accidents, etc., versus nouveaux... C'est quoi, le pourcentage de
ça par rapport aux investissements routiers totaux?
M. Charette : C'est davantage
au niveau des Transports, là, que la question pourrait être posée. Mais, pour
avoir passé en revue ces aspects-là des crédits il y a quelques mois
maintenant, je me souviens que la proportion, elle était élevée. Le ministre
des Transports s'est engagé, au fil des ans, à réduire ce déficit d'entretien
là. Mais je ne serais pas en mesure... je ne voudrais pas induire la commission
en erreur, là... je ne serais pas en mesure de parler de pourcentage entretien
versus nouveaux tronçons, versus réparation ou correction de routes
accidentogènes. Ça, je ne voudrais vraiment pas me risquer, là. Je n'ai pas ces
informations-là sous la main.
Mme Ghazal : On pourrait la
trouver. Parce que, moi, je pense, par exemple, à des nouveaux... par exemple,
dans le PQI, il y a le troisième lien, etc. Est-ce que le gouvernement... C'est
quoi, son objectif d'avoir la proportion...
M. Charette : ...versus
réparation ou correction de routes accidentogènes, ça, je ne voudrais vraiment
pas me risquer, là, je n'ai pas ces informations-là sous la main.
Mme Ghazal : Je pourrais la
trouver parce que, moi, je pense, par exemple, à des nouveaux... par exemple,
dans le PQI, il y a le troisième lien, etc. Est-ce que le gouvernement... C'est
quoi, son objectif d'avoir la proportion transport routier et transport
collectif? Quel est l'objectif du gouvernement?
M. Charette : Ça, c'était un engagement
électoral de notre formation politique, et on tend vers ça. À terme, on veut
être à 50-50; c'est clairement un objectif. Mais la dégradation réseau routier
actuelle ralentit cette... pas cette volonté-là, c'est une réalité à laquelle
on est confrontés. Mais sinon, vous regarderez la proportion qui est augmentée
d'année en année, on est confiants, là. Le président du Conseil du trésor, à
l'époque — maintenant on doit parler de la présidente du Conseil du
trésor — réitérait cet engagement-là, et on veut y parvenir le plus
rapidement possible.
Mme Ghazal : Parfait. Mais,
juste pour finir, la dernière fois, le ministre comprend que, de par... Le
ministre est confiant qu'on va parvenir à 50-50, mais les groupes disent :
Ce n'est pas clair, ce n'est pas sûr qu'on va y arriver à cause, par exemple,
de la réalité des routes qu'il faut réparer, etc., ce qui pourrait menacer le
transport en commun, avec toute notre... provenant du PQI, avec toute la bonne
volonté du monde, ce n'est pas si évident et avec le retard immense qu'on doit
rattraper. C'est pour ça qu'ils disent : Bien, au moins, ayons ce deux
tiers là.
Puis moi, j'amène cette position de
compromis, qui a été proposée par aucun groupe, là, j'y vais par moi-même, où
j'amène le 50 %. Donc, c'est ça, la logique derrière cet amendement-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement proposé
par la députée de Mercier? Mme la députée de Joliette, oui.
Mme
Hivon
: Moi,
j'aurais une suggestion à faire. Je vous déposerais mon amendement, on pourrait
en débattre aussi puis après disposer des deux — je ne sais pas si ça
vous va — pour faire un débat global. Puis, si on peut suspendre
l'étude peut-être de son amendement, amorcer la mienne, puis après on votera
sur...
La Présidente (Mme Boutin) :
On peut suspendre quelques secondes seulement pour voir s'il y a consentement
pour procéder? On va suspendre quelques secondes.
(Suspension de la séance à 10 h 29)
(Reprise à 10 h 30)
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci. M. le député de Viau, vous souhaitiez vous prononcer sur cette
proposition?
M. Benjamin : Oui. C'est parce
que je souhaiterais aussi intervenir sur l'amendement de la collègue de
Mercier. Donc, alors, si ça a pour effet... si on suspend et que ça a pour
effet, à ce moment-là, de ramener un autre amendement, donc, je ne sais pas
comment...
Mme
Hivon
:
Bien, allez-y.
La Présidente (Mme Boutin) :
...M. le député de Viau, puis ensuite on pourra, s'il y a consentement,
proposer votre amendement, députée de Joliette, et puis on... pas de problème.
Alors, député de Viau, à vous la parole.
• (10 h 30) •
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. En fait, simple question que j'essaie de comprendre, que
j'adresse à M. le ministre, donc, je comprends que, M. le ministre, il fait
objection au fait d'avoir un compromis, mais je n'ai pas entendu l'argumentaire
qui explique...
10 h 30 (version non révisée)
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. En fait, simple question que j'essaie de comprendre, que
j'adresse à M. le ministre. Donc, je comprends que M. le ministre qu'il fait
objection au fait d'avoir un compromis, mais je n'ai pas entendu l'argumentaire
qui explique cette objection à ce compromis.
La Présidente (Mme Boutin) :
...
M. Charette : Ça fait
quelques heures que l'argumentaire se développe. Quand ce n'est pas nécessaire
de répéter, on ne répète pas. Mais ça a été largement discuté.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
c'est sûr que, Mme la Présidente, vous savez, ce que nous avons défendu depuis
plus de 48 heures, ici, que ce soit le collègue de Robert-Baldwin et moi,
donc, et maintenant la députée de Crémazie... de Maurice-Richard,
pardon, de Maurice-Richard, donc, c'est... c'est l'idée
que c'est... qu'il faille être ambitieux, qu'il faille... Et pour ce qui a
trait de l'ambition, donc, le deux tiers, c'est le minimum que les Québécoises
et les Québécois nous ont demandé. La collègue nous a proposé un compromis. Je
pense que... Moi, je suis ouvert à regarder ce compromis, le compromis de la collègue,
mais l'argument que j'entends le ministre présenter souvent, c'est l'argument
des infrastructures. Et je trouve que, là-dessus, en nous plongeant dans
l'argument des infrastructures, je trouve que c'est nous amener dans un territoire
où c'est presque un faux débat, la question des infrastructures, puisque lorsqu'on
investit dans les infrastructures, une fois les infrastructures mises en place,
Mme la Présidente, il faut qu'il y ait un coût pour s'assurer des services. Or,
on sait que les municipalités, et j'en sais quelque chose, les municipalités
n'ont pas droit au déficit. Ce qu'il resterait à ce moment-là, s'il n'y a de
garantie, c'est quoi? C'est le consommateur qui doit payer?
Or, il y a un gouvernement qui s'est
engagé à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation de taxe, de nouvelle taxe. Alors, ne
pas garantir tout de suite les deux tiers et, notamment, et de regarder l'engagement
et le compromis que propose la collègue de Mercier, moi, j'essaie de comprendre
qu'est-ce qui explique... Qu'est-ce qui explique que le ministre balaie du
revers de la main le fait de pouvoir regarder, analyser un compromis? Un
compromis, dans les circonstances, qui n'est... Évidemment, et je comprends, la
collègue de Mercier l'a répété, c'est... ça vient de son cru, et je salue le
fait qu'elle ait pris cette initiative-là, toute courageuse qu'elle soit, mais
ça aurait pu au moins envoyer un signal notamment... notamment à différents
milieux que j'ai évoqués tout à l'heure pour dire : Bien, écoutez, comme
ce projet de loi là...
M. Benjamin : ...mais ça aurait
pu, au moins, envoyer un signal, notamment à différents milieux que j'ai
évoqués tout à l'heure pour dire : Bien, écoutez, comme ce projet de loi
là va tenir compte des besoins de réduction... GES en matière... notamment en
matière de transports, en garantissant minimalement que 50 % de ces
montants-là soient consacrés.
Donc, quelle garantie aujourd'hui? Où est-ce
qu'il est, dans son projet de loi — la question que je pose au
ministre — où est-ce qu'elle est, la garantie qu'un minimum de
deux tiers... et aujourd'hui, l'amendement... qu'un minimum de 50 %
de financement pour la réduction des GES soit consacré. Où est-ce qu'il est,
dans son projet de loi? C'est la question que je... parce que c'est un projet
de loi. Le législateur ne parle pas pour ne rien dire, mais le législateur ne
peut pas être silencieux non plus sur un enjeu aussi fondamental, Mme la
Présidente.
Donc, la question que je pose au
ministre : Où est-ce qu'il est, l'engagement gouvernemental sur cet
enjeu-là par rapport à la réduction des GES? Où est-ce qu'il est l'engagement
dans son projet de loi? J'aimerais bien qu'il me parle de l'article où ça se
trouve, cet engagement-là. Donc...
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, souhaitez-vous vous exprimer?
M. Charette : Rapidement,
parce que la question a été posée plusieurs fois, la réponse a été donnée aussi
plusieurs fois. Le collègue parle d'ambition. L'ambition se mesure, tantôt, par
des paroles. Ce que l'on préfère, de notre côté, c'est par des actions, c'est
la raison pour laquelle le budget, le livre des crédits, le projet de loi
n° 61 reposent beaucoup plus sur des actions que sur des paroles. Donc,
l'ambition, elle est généralement mieux appréciée dans la population par des
résultats concrets que des simples propos qui peuvent être tenus ici et là.
Donc, l'ambition, elle est là et pourquoi elle est si importante? C'est que,
malheureusement, au cours des dernières années, le transport collectif n'a pas
occupé l'importance qu'il aurait dû occuper. Les derniers gouvernements n'ont
pas vu, n'ont pas perçu cette importance-là, c'est ce qu'on corrige avec les
actions de l'actuel gouvernement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Souhaitez-vous vous exprimer de nouveau, M. le député de Viau? Parce que sinon,
on va régler la question de... Oui, allez-y, monsieur.
M. Benjamin : En fait, je ne
suis pas là pour faire le procès de quiconque, je suis là pour analyser un
projet de loi. Et le ministre vient de nous dire qu'il corrige quelque chose.
Donc, ma question, elle est entière. Où, dans son projet de loi, qu'il le
corrige? Où est-ce qu'il est, l'engagement? C'est un projet de loi qu'il est en
train de faire. Pas pour lui, je le rappelle encore, Mme la Présidente. Où
est-ce qu'il est, dans son projet de loi, cet engagement qui nous permettrait
de conclure : Ah! bien oui, il y a un virage, il y a un engagement
concret. Où est-ce qu'il est dans son projet de loi?
M. Charette : Je pense qu'au
cours des... on va se rapprocher des 90 heures, maintenant, de travaux, je
pense que le projet de loi rassure...
M. Benjamin : ...qui
permettrait de nous... qui nous permettrait de conclure : Ah! bien oui, il
y a un virage, il y a un engagement concret. Où est-ce qu'il est dans son projet
de loi?
M. Charette : Je pense qu'au
cours des... on va se rapprocher des 90 heures, maintenant, de travaux, je
pense que le projet de loi rassure bien des éléments, fourni bien des réponses
sur l'ambition gouvernementale en matière d'environnement. On vient préciser le
rôle du ministre en titre au niveau de sa coordination qu'il aura à assumer, de
l'entièreté de l'action gouvernementale en matière de lutte aux changements
climatiques. Ça passe par le transport collectif. Ça passe par des mesures
costaudes en transport. Donc, déjà, dans le projet de loi, on a suffisamment
d'éléments de réponses à ce niveau-là. Je vous parlais aussi des mesures
transitoires qui vont faciliter la planification. Donc, le projet de loi offre
passablement de garanties à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous
remercie, Mme la Présidente. Je veux juste en profiter parce que j'entends le
ministre dire effectivement que ça fait — moi, je ne tiens pas le
compte, hein, mais je vais le croire sur parole — près de
90 heures. Je vais en profiter pour lui poser la question, on a toujours
l'article 1 qui est suspendu, parce qu'on est toujours en attente, depuis
plus de trois semaines, d'un retour de sa part, est-ce qu'il peut nous dire
s'il a des réponses de ces équipes à ce niveau-là? Parce que ce serait bien de
pouvoir effectivement avancer et voter l'article 1 qui est suspendu depuis
plusieurs semaines déjà par attente d'une réponse de la partie ministérielle.
M. Charette : Je peux répondre
sans problème. On avait convenu, et je comprends, là, que la collègue de Maurice-Richard pose la question, elle n'y était pas, là, ces
derniers jours, mais on avait convenu de revenir à l'article 1 par la
suite... suite à un amendement, là, qui est accepté, là, de la part... en fait,
amendement qui est proposé par la collègue de Mercier, mais qui accepté de
tous, je pense bien. Donc, on va revenir à l'article 1 par la suite. Pour
le dossier des consultations autochtones, on a eu les réponses au niveau du
Secrétariat aux affaires autochtones, au niveau également, là, du secrétariat
des services juridiques. On nous propose un libellé qui serait davantage en 16,
et non pas en 1, mais effectivement, on a les réponses à ce sujet-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous pourrons y revenir à l'article 1, après l'article 8, là, mais
allez-y.
Mme Montpetit : Bien, ce qui
avait été effectivement convenu, c'est lorsqu'il y aurait des réponses, elles
seraient transmises de façon diligente. Donc là je comprends que le ministre a
les... a reçues des réponses du Secrétariat aux affaires autochtones. S'il peut
nous les transmettre rapidement, ou, en tout cas, s'il les a, nous les
transmettre tout de suite, sa proposition également, comme ça, on pourra
cheminer par la suite au lieu de resuspendre à chaque fois parce qu'il dépose
quelque chose. Ça fait déjà plusieurs semaines qu'on attend une proposition.
M. Charette : Ce ne sont pas
des éléments à transmettre. Ça n'a pas pris la forme de notes à transmettre.
Mais on pourra effectivement en discuter aisément lorsque nous reviendrons à
l'article 1.
La Présidente (Mme Boutin) :
Maintenant, j'aimerais qu'on revienne à l'amendement proposé par la députée de
Mercier. En fait....
Mme Montpetit : ...à chaque
fois parce qu'il dépose quelque chose. Parce que ça fait déjà plusieurs
semaines qu'on attend une proposition.
M. Charette : Ce ne sont pas
des éléments à transmettre. Ça n'a pas pris la forme de notes à transmettre,
mais on pourra effectivement en discuter aisément lorsque nous reviendrons à
l'article 1.
La Présidente (Mme Boutin) :
Maintenant, j'aimerais qu'on revienne à l'amendement proposé par la députée de
Mercier. En fait, ça serait plus facile, à moins qu'il y ait beaucoup
d'interventions encore sur cet amendement-là, de peut-être régler cette
question-là pour ensuite permettre à la députée de Joliette de proposer son
amendement.
Mme
Hivon
:
...je suggère de procéder ainsi, c'est qu'en fait mon amendement va venir
rappeler l'importance de la règle du deux tiers consacré avec d'autres petits
éléments.
Donc, j'ai espoir quand même d'avoir un
petit moment de réflexion et d'ouverture de la part du ministre, et je pense
qu'on pourrait faire le débat sur cette base-là et peut-être aussi retenir
certains éléments pour les intégrer éventuellement dans l'amendement de ma
collègue ou vice versa. Donc, je pense qu'on peut bénéficier d'un débat plus
global puis, après, de les voter un après l'autre, si ça peut vous convenir.
La Présidente (Mme Boutin) :
...dans ce cas-là, suspendre l'amendement de la députée de Mercier, procéder à
votre amendement, puis ça va bonifier le débat, si tout le monde est d'accord.
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'amendement proposé par la
députée de Mercier? Parfait.
Nous allons suspendre la séance quelques
secondes pour que la députée de Joliette puisse...
Mme
Hivon
:
...puis je peux peut-être, pendant que vous en... le cherchez électroniquement,
juste en faire la lecture peut-être.
La Présidente (Mme Boutin) :
...instant.
(Suspension de la séance à 10 h 40)
(Reprise à 10 h 41)
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons reprendre. Mme la députée de Joliette, vous pouvez procéder à la
lecture.
Mme
Hivon
:
Parfait. Alors, bien, écoutez, je ne m'approprierai pas le crédit de cet amendement
qui est très intéressant. Il a été, bien sûr, préparé par mon collègue de Jonquière.
Alors, l'amendement, en gros... Je peux
vous le lire, là, pour faire les choses dans l'ordre. Donc, il propose
ceci : L'article 15.4.1 de la Loi sur le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs, introduit par l'article 8 du
projet de loi, est modifié :
À son premier alinéa :
1° par le remplacement des mots «peut, sur
recommandation du ministre des Finances, du ministre responsable de
l'application de la présente loi, déterminer» par les mots «doit affecter»;
2° par l'ajout des mots «de deux tiers» à
la suite des mots «une part minimale»;
3° par la suppression du mot «réservée»
avant les mots «au financement de mesures»; et
4° par le remplacement des mots «aux
transports» par les mots «à la mobilité durable»;
Et, à son deuxième alinéa :
1° par la suppression du mot «également» à
la suite des mots «Le gouvernement peut»; et
2°par le remplacement des mots «sur
recommandation de ces ministres, des» par les mots «toutes autres».
Je vous résumerais ça en disant que, bien
sûr, d'abord, ça ramène la proportion minimale consacrée du deux tiers, qui
doit être dédiée aux transports. Donc, ce n'est pas une possibilité. On a déjà
fait le débat, je l'ai entendu tantôt, entre «peut» et «doit». Donc, ça ramène
bien sûr le «doit», comme l'amendement du collègue de Robert-Baldwin. Ça ramène
aussi la part...
Mme
Hivon
:
...portion minimale consacrée du deux tiers qui doit être dédiée au transport.
Donc, ce n'est pas une possibilité. On a déjà fait le débat, je l'ai entendu
tantôt, entre «peut» et «doit». Donc, ça ramène bien sûr le «doit» comme l'amendement
du collègue de Robert-Baldwin. Ça ramène aussi la part des deux tiers.
Et ça propose un autre changement, qui est
plutôt que de parler de transport, de parler de mobilité durable. Pourquoi? Parce
que c'est un terme qui apparaît plus précis, qui dit vraiment ce qu'on cherche
à atteindre avec cet objectif-là, avec cet article-là et, bien sûr,
l'amendement qu'on propose, et qui, à certains égards, peut aussi... Il est
plus précis, mais il pourrait aussi être interprété un petit peu plus largement
et inclure tout ce qui est transport actif, donc, ce qui nous apparaît aussi
une bonne idée et qui ne pourrait pas amener de contestation par rapport à ça.
Donc, bref, pourquoi on ramène le deux
tiers? Puis je le sais que le ministre va dire que ça fait quelque temps que
vous en débattez. J'entends ce que le ministre dit, mais il a déjà été dans
l'opposition aussi, il a déjà eu ce rôle à jouer. Et c'est important, quand un
gouvernement prétend avoir des ambitions, oui, qu'il passe par des actions et
pas juste par des belles paroles, on se rejoint là-dessus, mais aussi qu'il se
donne des objectifs et des obligations.
Et je m'explique très mal, si ces
ambitions sont si importantes, qu'il refuse ce que nous lui demandons, ce que
toutes les oppositions lui demandent, mais ce qu'à peu près tous les groupes
sont venus lui demander, parce que, bien honnêtement, personne ne comprend
pourquoi un gouvernement qui se prétend vouloir mettre de l'ambition pour la
mobilité durable refuserait de consacrer une part dédiée avec une obligation
dédiée des deux tiers.
Et, quand le ministre nous dit : Oui,
mais il y a un PQI qui est différent, et donc on vient consacrer de l'argent au
transport, à la mobilité... j'aime mieux dire à la mobilité durable, bien, on
lui a répété plusieurs fois, mais je me permets de le faire aussi, il n'y a
aucune obligation qui découle de ça. C'est un PQI qui a été déposé cette année.
On sait déjà que le budget est caduc, le ministre des Finances l'a dit lui-même,
avec la crise de la pandémie qu'on vit. Alors, il n'y en a pas, d'obligations.
Et, quand on se prétend ambitieux, bien,
il faut mettre des actions, mais il faut aussi être prêt à mettre des
obligations pour soi et aussi pour le message qu'on veut envoyer. Et il n'y a
rien qui ne garantit rien dans ce que le ministre a proposé à ce jour, et dans
ce qu'il a déposé, et dans ce qui est inclus dans le PQI, il n'y a aucune
obligation. Le ministre nous dit c'est quoi, leurs intentions du 50-50
éventuellement d'investissements au PQI. Mais même ça, ce n'est pas écrit nulle
part, il n'y a pas d'obligation nulle part par rapport à ça, sauf des paroles.
Alors, je pense que le ministre va bien
comprendre que pour l'opposition, pour les groupes aussi, pour les gens qui se
préoccupent, et avec raison, et la société en général... de ces questions-là...
Mme
Hivon
:
…éventuellement, d'investissement au PQI, mais, même ça, ce n'est pas écrit
nulle part, il n'y a pas d'obligation nulle part par rapport à ça, sauf des
paroles.
Alors, je pense que le ministre va bien
comprendre que, pour l'opposition, pour les groupes aussi, pour les gens qui se
préoccupent, et avec raison, et la société en général, de ces questions-là,
c'est essentiel d'avoir, donc, des obligations et des éléments qui soient
inscrits noir sur blanc.
Puis, je ne sais pas si tantôt j'ai bien
compris, mais le ministre a dit que les deux tiers pourraient ne pas suffire,
donc les deux tiers pourraient ne pas suffire à remplir les objectifs du
gouvernement. Alors, moi, si le ministre veut qu'on mette 75 %, je suis
ouverte à ça, je veux juste lui dire, là, si jamais il était inquiet du deux
tiers parce qu'il dit : Peut-être que ce serait trop restrictif, je suis
ouverte à ce qu'on puisse discuter de l'augmenter davantage. Mais je veux
juste, donc, bien souligner au ministre qu'il a lui-même dit ça tout à l'heure,
à moins que je l'aie mal compris. Alors, je vois mal pourquoi cette objection.
C'est sûr que, quand on est au
gouvernement, on veut la plus grande marge de manoeuvre puis on veut pouvoir
jouer à gauche à droite puis arranger nos affaires puis se donner de la
flexibilité, mais ce n'est pas ça qui fait les meilleures politiques. Les
meilleures politiques, c'est quelque chose qui est contraignant et auxquelles
le gouvernement s'astreint, et il est conscient et il fait le geste conscient
de dire : Je m'astreins.
Et c'est vrai, les groupes sont venus le
dire, là, je peux en nommer plein, mais l'Association du transport urbain du
Québec, l'Association des transports collectifs ruraux du Québec, la fondation
Suzuki, ville de Montréal, Propulsion Québec, Équiterre, pour en nommer
quelques-uns. Ce n'est pas tous des gens qui sont dans le champ. Et quand le
ministre nous dit : Oui, mais ça, c'est venu avant qu'on dépose le PQI et
nos engagements. Il n'y a pas… ces groupes-là n'ont pas changé d'idée depuis,
là, je veux juste lui dire. Il n'y a personne là-dedans qui a dit : Ah!
mon Dieu! Maintenant que le budget a été déposé avec le PQI, on est
complètement confiants, on n'a plus aucune demande par rapport aux deux tiers,
au contraire, c'est une demande qui demeure.
Donc, je ne comprends pas, si le ministre
veut qu'on le prenne au mot de ses ambitions et des actions, pourquoi il
n'accepte pas de se mettre des obligations. Il sait très bien que c'est le rôle
des lois. C'est la fonction des lois de mettre des obligations plutôt que des
discrétions. Ce n'est pas pour rien, c'est pour s'assurer de savoir où on s'en
va, qu'il puisse y avoir une reddition de comptes fiable et qu'on puisse
marquer le coup vraiment noir sur blanc.
L'autre élément sur lequel je veux le sensibiliser,
c'est cette idée de mobilité durable plutôt que de transport. Donc, je veux
savoir aussi, au-delà de savoir si je l'ai convaincu enfin sur le deux tiers,
si, sur la mobilité durable, il a une ouverture pour faire en sorte qu'on sache
de manière encore plus précise ce dont on parle. Donc, voilà, dans un premier
temps, là, ce que je voulais soumettre à la commission et au ministre
évidemment en particulier.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente,
merci à la collègue de Joliette. Encore une fois, étant donné que c'est
semblable en tout point aux échanges des dernières heures, l'amendement ne
pourra pas être retenu. Et quand je disais : Les deux tiers ne seraient
sans doute…
Mme
Hivon
: …là,
ce que je voulais soumettre à la commission et au ministre évidemment en
particulier.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente, merci à la collègue de Joliette. Encore une fois, étant donné que
c'est semblable en tout point aux échanges des dernières heures, l'amendement
ne pourra pas être retenu. Et quand je disais : Les deux tiers ne seraient
sans doute pas suffisants, c'est exact et c'est la raison pour laquelle on ne
peut pas compter uniquement sur le Fonds d'électrification et des changements
climatiques pour mettre en place l'ambition gouvernementale. Donc, si on fait
le calcul simple, les revenus du Fonds vert, essentiellement 1 milliard
par année, les projets qui ont été présentés au cours des derniers mois
excèdent largement. Donc, 75 % ne seraient pas suffisants, 100 % ne
seraient pas suffisants, d'où le recours à d'autres sources.
Mais la collègue a bien fait, elle a parlé
de politiques aussi. Là, on étudie un projet de loi, elle a parlé de politiques
gouvernementales. La politique-cadre en matière de lutte aux changements
climatiques va être déposée cet automne. Ce sont des éléments qui peuvent être
proposés et qui seront évoqués dans la politique-cadre, mais pas à travers un
projet de loi comme on l'étudie aujourd'hui.
Donc, la nuance, elle était effectivement
pertinente, entre un projet de loi et une politique. Donc, autant la
politique-cadre qui sera présentée cet automne, autant le plan de mise en œuvre
qui sera aussi présenté cet automne, démontrera l'ambition gouvernementale au
niveau du transport collectif. Et j'aime beaucoup la référence à la mobilité
durable, parce que c'est vrai que pendant un temps, et c'est le vocabulaire qui
a évolué, c'est la conscience de la société qui a évolué, le transport
collectif, c'est valable à bien, bien des égards, il faut en faire la
promotion, mais il y a de belles alternatives aussi au niveau de toutes les
initiatives de mobilité durable. Je ne dis pas que ça doit être inscrit dans le
projet de loi, mais je salue tout de même cette référence, qui est une belle
évolution, là, de la pensée de la société québécoise en matière de transport.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, Mme la députée Joliette.
Mme
Hivon
: Je
remercie le ministre de ses bons mots, mais moi aussi, j'aime mieux des actions
que des mots. Donc, je l'invite à changer le terme «mesures applicables aux
transports» pour «mobilité durable», ce qui nous empêcherait de revoir aussi
les choses comme on a vues dans le passé. Je pense que le ministre lui-même
s'en était montré surpris, de financer des compagnies aériennes, par exemple,
sans cible verte ou de réduction d'émissions. Alors, si on parlait de mobilité
durable, on saurait de quoi on parle.
• (10 h 50) •
Donc, je lui soumets respectueusement que,
s'il veut en faire un sous-amendement et en avoir la paternité, je serais très
ouverte à ce qu'il prenne au moins de bout-là pour qu'on puisse le modifier et
qu'on sache clairement ce dont on parle, parce qu'il nous parle même de
transport collectif ou… je veux dire, on peut parler de plein de choses aussi,
d'électrification des transports, mais, dans le libellé, on parle vraiment...
transports tout court. Alors, je pense que ce serait vraiment un pas en avant
de venir le clarifier en utilisant l'expression de plus en plus consacrée de
«mobilité durable».
M. Charette : Parfait… très,
très ouvert à échanger de la sorte avec la collègue. Et…
Mme
Hivon
:
...mais, dans le libellé, on parle vraiment... transports tout court. Alors, je
pense que ce serait vraiment un pas en avant de venir le clarifier en utilisant
l'expression de plus en plus consacrée de «mobilité durable».
M. Charette : ...très, très
ouvert à échanger de la sorte avec la collègue. Et elle qui est nouvelle, peut-être
résumer un petit peu nos pratiques. Je ne me suis jamais battu pour qu'une
paternité me soit reconnue. C'est des amendements que je laisse volontiers à l'opposition.
Mais je reconnais, là, que ça pourrait être un apport, là, proposé par le Parti
québécois. Donc, on pourrait, dans un premier temps, battre les sous-amendements
qui sont présentement à l'étude et... très ouvert à discuter, là, de la
question de la mobilité durable par la suite.
Mme
Hivon
: Très
bien. Donc, on se comprend que ça, c'est un élément. Il y a l'autre élément, bien
sûr, sur l'obligation. Puis je veux juste rappeler au ministre que, oui, une politique
peut être... cohabiter de manière intéressante. Mais il y aurait beaucoup de
débats à faire, comme vous en avez fait ici, sur la politique et ce qu'on en
sait jusqu'à maintenant. Je ne ferai pas ça pour l'instant.
Mais une loi, ça demeure une loi et ça
demeure contraignant. Et je continue à vraiment mal m'expliquer pourquoi le gouvernement,
avec la voix de son ministre de l'Environnement, refuse de se lier les mains. C'est
ça, l'idée, justement, d'une loi. Puis d'inscrire une cible dans la loi, c'est
d'être lié pas juste maintenant, mais pour l'avenir. Et donc, s'il y a d'autres
successeurs, s'il y a d'autres ministres de l'Environnement, s'il y a d'autres gouvernements,
ça pourrait arriver, donc, qu'on sache qu'il va y avoir une pérennité, alors,
c'est une manière de s'en assurer.
Parce que le ministre peut bien me
dire : Là, il faut lire ça en conjonction avec une nouvelle politique,
avec aussi le PQI, mais il n'y a rien de pérenne là-dedans, tout ça peut être
tassé. Et nous, ce qu'on lui dit aujourd'hui, c'est que, quand on fait une loi,
ce n'est pas pour six mois, ce n'est pas pour un an, ce n'est pas de manière
dépendante avec d'autres éléments, c'est quelque chose qui doit avoir sa vie
propre, exister maintenant, exister pour d'autres ministres, d'autres gouvernements,
parce que c'est un objectif que le Québec et que l'Assemblée nationale se
donne.
Alors, de ce point de vue là, je pense vraiment
que le ministre devrait accepter. S'il est sincère quand il nous dit qu'il a
des ambitions réelles qu'il veut accoler à des actions précises, je pense qu'il
devrait vraiment accepter la cible, accepter de se contraindre, accepter le
«peut» par le «doit» et accepter de remettre le deux tiers.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je ne suis pas intervenu sur le fait, mais une invitation amicale à
la prudence. On ne peut pas juger de la sincérité d'un collègue par
l'acceptation d'une proposition d'un autre collègue. Donc, un petit peu de
prudence dans le choix des mots. Mais pour ce qui est du fonds, l'explication a
été largement donnée au cours des dernières heures. Donc, on va maintenir les
dispositions...
M. Charette : ...à la
prudence. On ne peut pas juger de la sincérité d'un collègue par l'acceptation
d'une proposition d'un autre collègue. Donc, un petit peu de prudence dans le
choix des mots. Mais pour ce qui est du fonds, l'explication a été largement
donnée au cours des dernières heures. Donc, on va maintenir les dispositions
actuelles du projet de loi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ce que nous pourrions faire, Mme la députée de Joliette, c'est soit nous
procédons au vote pour cet amendement-là et puis vous en proposez un nouvel. Est-ce
que vous aimeriez qu'on procède de cette manière-là?
Mme
Hivon
:
Oui. Alors, je vais... On peut procéder au vote sur celui-ci?
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
Mme
Hivon
:
Très bien. Puis je pourrai proposer un autre amendement, si vous voulez.
La Présidente (Mme Boutin) :
Tout à fait. On pourra le faire tout de suite après. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Non? Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez, vous savez, il y a des fois qu'on... Et il y
a des fois, dans le cadre d'un projet de loi, qu'on voit certains amendements.
Je vais commencer par dire à la députée de Joliette que je suis jaloux.
J'aurais aimé déposer cet amendement aussi.
Mme
Hivon
:
Je vous remercie beaucoup...
M. Benjamin : Je trouve
ça... C'est un amendement extraordinaire. C'est amendement extraordinaire, Mme
la Présidente. Et j'y vois plusieurs qualités à cet amendement. J'y vois plusieurs
qualités à cet amendement. Une des plus grandes qualités que je trouve à cet amendement,
Mme la Présidente, c'est un amendement qui nous dit clairement qu'est-ce que ça
veut dire, le mot «courage», c'est un amendement courageux, et qui permettrait,
si le ministre s'en vient à le regarder à nouveau et à y voir ce que je vois,
qui nous permettrait... qui permettrait au ministre de lui donner les
leviers... les leviers pour agir en ministre courageux, en défenseur de l'environnement
et en combattant de la lutte contre les changements climatiques véritablement.
Le «doit», «doit affecter». C'est une obligation qu'on fait au ministre de
travailler en ce sens. Et on lui dit que le deux tiers, on revient encore aux
deux tiers, et je pense que le deux tiers, c'est le... c'est un consensus.
C'est un consensus, mais malheureusement ce consensus-là exclut jusqu'à
présent... La seule instance que ce consensus-là exclut, la seule personne que
ce consensus-là exclut, c'est le ministre, c'est le gouvernement, qui ne veut
pas, qui n'accepte pas de reconnaître que ça prend au moins deux tiers pour la
réduction des GES qui soit affectée au niveau du financement du transport.
Et l'autre grande qualité que je trouve à
cet amendement, Mme la Présidente, c'est quand c'est un amendement qui nomme
les choses correctement quand on parle de lutte contre les changements
climatiques en parlant de mobilité durable. Ça vient nommer les choses correctement
puisque j'ai souvent entendu le ministre dire : Il ne faut pas jouer avec
les mots. Mais les mots ont une valeur, Mme la Présidente. C'est un projet de
loi qu'on est en train de faire. Remplacer le «peut» par le «doit», ça a une
importance, ça a une importance...
M. Benjamin : …ça vient nommer
les choses correctement, puisque j'ai souvent entendu le ministre dire qu'il ne
faut pas jouer avec les mots, mais les mots ont une valeur, Mme la Présidente. C'est
un projet de loi qu'on est en train de faire. Remplacer le «peut» par le
«doit», ça a une importance, ça a une importance fondamentale, véritable pour
dire : Est-ce qu'on est courageux ou est-ce qu'on laisse faire? Et,
parlant de laisser faire, Mme la Présidente, en 2019, en 2019, puisque le
ministre nous parle souvent du PQI, en 2019, l'ancien président du Conseil du
trésor avait annoncé un investissement massif en asphalte et en béton. Pendant
ce temps, ce gouvernement-là nous disait : Écoutez, la lutte contre les changements
climatiques, c'est important pour nous, l'environnement, c'est important pour
nous, tandis que beaucoup moins généreux, 24,5 milliards, sur 10 ans, pour
l'asphalte et du béton, tandis que seulement 9 milliards pour la même
période pour le métro, les autobus, transport en commun.
Aujourd'hui, la possibilité que nous offre
cet amendement de la collègue de Joliette, c'est de nous dire, une fois pour
toutes, nous allons avoir une loi qui va nous permettre, collectivement, si adoptée,
donc de nous engager, de nous engager comme gouvernement, mais comme société
puisque ça devient notre loi, ça devient la loi de toutes les Québécoises et
tous les Québécois, de dire : Écoutez, il y a des normes, il y a des
engagements concrets que tout ministre, et j'ai bien dit «tout ministre», pas
seulement le ministre qu'on a en face de nous, mais tous les autres qui
viendront, qui suivront, devront s'engager.
Donc, voilà, Mme la Présidente, les
grandes qualités que je trouve à cet amendement, et j'essaie de comprendre
encore surtout, par exemple… et je crois que l'amendement est tellement bien
amené que, par exemple, vous savez, il y a un deuxième segment, le «tout autre»
qui laisse… si le ministre tient à avoir une porte de sortie, il y a une porte
de sortie qui lui est donnée dans le «tout autre», dans le deuxième segment de
l'amendement parce que… mais nous ne pouvons pas, Mme la Présidente, nous ne
pouvons pas ne pas nous engager en nous disant… en nous donnant comme seul
argument que les mots, c'est quelque chose et l'action, c'est quelque chose
d'autre. Or, je viens de parler d'action, je viens de parler d'action en
donnant les chiffres des investissements de ce gouvernement. Lorsqu'on compare
ce qui est mis en asphalte, en béton est ce qui est mis véritablement dans les
transports durables, mobilité durable.
• (11 heures) •
Donc, voilà de grandes qualités à cet
amendement, auquel j'invite encore le ministre à y réfléchir à deux reprises,
parce que ça lui permet… ça lui donne des leviers, ça lui donne des leviers
pour pouvoir… lorsqu'il est assis, lorsqu'il sera assis à la table…
11 h (version non révisée)
M. Benjamin : ...dans les
transports durables, mobilité durable. Donc voilà de grandes qualités à cet
amendement auquel j'invite encore le ministre à y réfléchir à deux reprises parce
que ça lui permet, ça lui donne des leviers, ça lui donne des leviers pour
pouvoir, lorsqu'il est assis... lorsqu'il sera assis à la table au Conseil des
ministres pour pouvoir parler et parler fort au nom de toutes les Québécoises
et de tous les Québécois.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non. Oui, allez-y, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous
remercie, Mme la Présidente. Mais j'abonderais dans le sens de mon collègue de
Viau sur deux éléments dans la proposition qui est faite par la députée de
Joliette. Moi, je la rejoins de remplacer le «peut» par le «doit». Puis,
précédemment dans des échanges, je pense que c'est bon de rappeler aussi que le
ministre avait... a déjà accepté... si ma mémoire est bonne, c'est à
l'article 12.1, a déjà accepté de remplacer un «peut» par un «doit» et a
convenu — c'était un sous-amendement qu'on avait
présenté — et avait convenu, à l'époque, qu'effectivement ça faisait
une différence, avait convenu que «doit» amène une obligation, avait reconnu le
fait qu'effectivement c'était intéressant d'apporter cette nuance-là, puis ce
n'est pas... puis je vais dire «nuance» parce que c'est une nuance capitale,
fondamentale entre le fait de devoir et le fait de pouvoir.
Déjà, le fait qu'il l'ait convenu à un
endroit me démontre qu'il voit une différence entre «peut» et «doit» et il
reconnaît qu'il y a une nuance importante entre les deux, sinon il m'aurait
dit : Bien, écoutez, ça ne fait pas... il m'aurait dit pour l'autre
article : Ça ne fait pas tant de différence ou, de toute façon, je peux le
faire. En tout cas, il aurait sûrement construit un argumentaire là-dessus et
il l'avait reconnu, comme je vous le dis, en acceptant ce sous-amendement-là à
deux reprises d'ailleurs, de faire le changement entre «peut» et «doit» était
important pour le projet de loi.Donc là, je comprends que c'est un choix
éclairé de refuser d'inscrire une obligation dans le projet de loi pour un
gouvernement d'affecter une somme. Bon, ça, c'est son choix.
Et la partie... et le fait de mettre...
justement de venir amener l'élément du deux tiers, je ne ferai pas un long
laïus là-dessus, le ministre sait exactement où je loge à ce niveau-là, et je
pense que ça vient... c'est une proposition qui est dans le sens de
l'amendement qu'on a... que mon collègue de Robert-Baldwin a déposé. Ça va un
peu dans le sens aussi de celle de la députée de Mercier. Ce qu'on essaie de
faire ici, c'est de venir justement porter ces préoccupations-là des groupes, y
répondre, venir amener une obligation. On l'a souligné à plusieurs reprises,
des paroles puis des intentions, c'est assez… ce n'est pas très pérenne, je
vais le dire comme ça.
Et on parle souvent des intentions du
législateur, bien, les intentions du législateur, elles peuvent être claires. À
l'heure actuelle, ce que ça nous dit, c'est que les intentions du ministre,
c'est de pouvoir...
Mme Montpetit : …puis des
intentions, c'est assez… ce n'est pas très pérenne, je vais le dire comme ça.
Et on parle souvent des intentions du législateur, bien, les intentions du législateur,
elles peuvent être claires. À l'heure actuelle, ce que ça nous dit, c'est que
les intentions du ministre, c'est de pouvoir au lieu de devoir. Donc, déjà, ça
nous exprime très clairement sa posture. Et ça, pour moi, ce n'est pas quelque
chose de rassurant.
Et sur les montants qui sont consacrés aux
transports ou à la mobilité durable, là, je pense que c'est une nuance intéressante
aussi qui est faite, encore là, ça demeure de simples paroles, ça demeure de
simples intentions, et ça ne vient pas du tout déterminer une part minimale à
consacrer à des mesures.
Il nous parle de sa politique, on a bien
hâte de la lire comme de nombreux journalistes semblent l'avoir déjà fait, mais
ça reste que ça n'a pas… ce ne sera pas une obligation légale non plus, et ce
ne sera pas prévisible, ce ne sera pas pérenne dans le temps. Et ça ne vient
pas d'aucune façon compenser ou remplacer un article de loi qui vient encadrer dans
le fond… pas seulement le prochain budget ou la prochaine année, la deuxième
moitié du mandat d'un gouvernement, ça vient mettre un cadre pour tant et aussi
longtemps que le projet de loi n'est pas révisé. Et ça met un fardeau beaucoup
plus lourd à un gouvernement justement qui voudrait outrepasser cette règle du
deux tiers et qui devrait venir prendre la chaleur de rouvrir une loi pour justement
ne pas respecter ce deux tiers. Et c'est ça le contexte.
Donc, je trouve ça… comme je vous dis, je
trouve ça… oui, peut-être… bien, en fait, oui, pas très ambitieux, puis pas
très cohérent. Puis c'est ce qu'on dit depuis le début sur le gouvernement qui
est en place, c'est qu'il y a beaucoup de paroles, beaucoup d'intentions, mais
quand on arrive aux actions, bien, elles ne sont pas au rendez-vous. Et ça,
pour moi, c'est en train de mettre… c'est en train de paver la voie à un autre
fossé qui va se creuser entre les promesses qui ont été faites d'avoir 50 %
des investissements en mobilité durable et ce qui va concrètement être proposé
et être réalisé par le gouvernement. Donc, je pense que ça rassurerait tout le
monde qu'on aille dans la lignée de ce qui est proposé, de ce qui est sur la
table, là, comme amendement, ce qui a été proposé par la députée de Joliette,
barre oblique Jonquière… ce que je comprends. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il d'autres interventions spécifiquement sur cet amendement? Non.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix.
Est-ce que l'amendement proposé par...
M. Benjamin : Par appel
nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! parfait.
Une voix
: …
Mme Ghazal : Oui, le mien est
suspendu.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, nous faire ça, on va revenir.
Alors, à la demande du député de Viau, nous
allons... Mme la secrétaire, nous allons procéder à l'appel nominal pour…
La Présidente (Mme Boutin) :
...amendement? Non. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement proposé...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Ah! parfait. ...Alors, à la demande du député de Viau, nous allons... Mme la
secrétaire, nous allons procéder à l'appel nominal pour l'amendement proposé
par la députée de Joliette à l'article 15.4.1.
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : ...
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Carrière : Contre.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Abstention.
Le Secrétaire
: Oh!
pardon, Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, l'amendement est rejeté. Nous pourrions... Mme la députée de Joliette, est-ce
que vous seriez prête à déposer un nouvel amendement tout de suite?
Mme
Hivon
: Je
vais le déposer, mais puisqu'on continue le débat plus global, et que le mien
est plus sectoriel, on peut peut-être retourner à l'amendement suspendu de ma collègue
de Mercier.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a consentement pour réouvrir l'amendement proposé par la députée de
Mercier? Nous allons maintenant revenir à l'amendement proposé par la députée
de Mercier. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Ghazal : Moi, j'avais
juste une question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
Mme Ghazal : Je comprends que
le compromis de 50 % qui est un pas que j'ai fait plus loin sans consulter
les groupes qui, eux, tenaient à leur deux tiers, là, c'est vraiment... je
pourrais être critiquée pour ça, mais je l'ai fait quand même courageusement.
J'avais une question. Il y a... je sais qu'il y a eu la discussion avec le
«doit», le «peut», est-ce que le ministre peut dire : Il serait possible
que l'argent du Fonds vert qui serait investi dans les transports et la
mobilité durable soit de zéro.
M. Charette : C'est
impossible. Et comme je le mentionnais...
Mme Ghazal : C'est impossible?
M. Charette : C'est
impossible.
Mme Ghazal : Impossible?
M. Charette : Tout à fait. On
veut miser sur les transports, les transports collectifs, le transport actif
également, la mobilité durable, donc il y aura forcément, forcément des sommes
qui vont émaner du Fonds d'électrification et de changements climatiques.
Quelle est la proportion? C'est là où, avec le ministre des Finances, on sera
toujours à l'affut de la meilleure façon de financer ces initiatives-là. C'est
pour ça que la référence au ministre des Finances est directe. Lui, avec sa
vision d'ensemble, va dire : Bon, il faut investir tant dans le transport
collectif, oui, mais regardons maintenant quel est le meilleur montage
financier possible, un peu à travers le FECC, un peu à travers les crédits
budgétaires, un peu à travers le PQI. Mais c'est impossible qu'il n'y ait
aucune, aucune somme émanant du FECC qui soit dirigée vers les transports
collectifs.
Mme Ghazal : Parce que je me
rappelle, il y a deux jours, il y a eu la discussion avec... après le dépôt de
l'amendement du...
M. Charette : ...un peu à
travers les crédits budgétaires, un peu à travers le PQI. Mais c'est impossible
qu'il n'y ait aucune, aucune somme émanant du fait qu'il soit dirigé vers les transports
collectifs.
Mme Ghazal : Parce que je me
rappelle, il y a deux jours, il y a eu la discussion avec... après le dépôt de l'amendement
du député de Robert-Baldwin et... sur le «doit» et le «peut». Donc, peut-être
que c'est une question juridique. Le fait de marquer «peut», moi, ce que je
lis, en français, là, ça veut dire que c'est possible que ce soit zéro dollar.
Le ministre me dit : C'est impossible. Est-ce que c'est une question de
langage juridique que je ne comprends pas? Parce que moi, quand je le lis, en
français, ça veut dire que c'est possible, à cause du «peut».
• (11 h 10) •
M. Charette : Non. Il faut
lire l'article dans son ensemble, il faut lire ce qui précède cet article-là
également. Donc, non, ce n'est pas une possibilité. Et la collègue de
Jonquière... non pas de Jonquière, mais de Joliette disait que j'ai été dans
l'opposition. C'est vrai que je l'ai été un certain nombre d'années, et je me
souviens très bien des longues heures à tenter de vouloir débattre du «peut»
versus le «doit». Au niveau des services juridiques, on a convenu que,
légalement parlant, c'est une signification qui est sensiblement la même. Mais
pour éviter qu'à chacune des fois on reprenne de longues heures, on ne changera
plus de «peut» pour «doit», sinon, on pourrait y consacrer de longues heures.
Mais je ne reproche pas la démarche. J'ai souvenir de l'avoir fait par le
passé.
Mme Ghazal : Mais je ne
comprends pas l'inquiétude qu'on ait envie de la changer partout. Là, c'est
différent, c'est à cause du sujet. Donc...
M. Charette : Dans les lois,
généralement, on a cette référence à «doit». C'est le langage qui est courant
dans la construction des projets de loi. Dans certains cas, il y a une
obligation. On a ajouté des obligations dans le projet de loi n° 44,
par exemple, lorsqu'on dit que les ministères sont liés aux directives du
ministre de l'Environnement. Là, il y a une obligation. Donc, parfois, le choix
des mots peut faire une différence véritable, dans d'autres, non. Mais
lorsqu'il y a obligation bien, bien réelle, la formulation le précise.
Mme Ghazal : Là, je le sais,
je ne suis pas sur mon amendement de 50 %, là. Peut-être que je me... On
peut avoir cette discussion-là après. Parce que moi, j'aimerais entendre
peut-être l'avocat du... je dis «l'avocat du ministre», mais ce n'est pas du
ministre... du ministère pour... par rapport à cette question-là. Si c'est la
même chose, pourquoi ne pas avoir choisi de mettre «doit» tout de suite?
M. Charette : Au départ, je
vous ferais...
Mme Ghazal : Parce que le...
moi, ce que je lis, c'est que le législateur ne veut pas que ça devienne une
obligation.
M. Charette : En fait, ce qui
a été mentionné, justement, par les services juridiques du ministère la
dernière fois que la question a été posée, c'est que c'était semblable.
Pourquoi avons-nous accepté ce changement-là la dernière fois? C'était dans une
portée très, très, très restreinte à l'article en question, mais c'était aussi
pour donner un petit signal d'encouragement...
M. Charette : ...juridique du ministère,
la dernière fois que la question a été posée, c'est que c'était semblable. Pourquoi
avons-nous accepté ce changement-là la dernière fois? C'était dans une portée
très, très, très restreinte à l'article en question, mais c'était aussi pour
donner un petit signal d'encouragement après plusieurs heures passées sans
avancées véritables, mais ça ne peut pas devenir une habitude, compte tenu de
ce qui a été dit par les services juridiques. On ne changera pas la façon de
rédiger nos lois au Québec, c'est le «doit» plus souvent qu'autrement qui est
retenu.
Et, dans les faits, les mesures de
contrôle par rapport au financement du transport collectif ont été nettement,
nettement explicitées tantôt à travers le projet de loi n° 44,
tantôt à travers la politique de mobilité durable, tantôt à travers les budgets
qui ont été déposés et livres de crédits. Donc, les éléments rassurants au
niveau du transport collectif sont très nombreux et, comme je le mentionnais, à
hauteur bien supérieure aux deux tiers ou à l'équivalent du deux tiers du Fonds
vert.
Mme Ghazal : ...avec qu'est-ce
que le ministre me dit, je suis... je me pose encore plus de questions. Puis je
suis plutôt inquiète parce que je ne veux pas déposer un amendement juste pour
en déposer un, je veux vraiment comprendre. Ce que le ministre dit, c'est que
c'est «doit» que le législateur utilise habituellement.
M. Charette : Regardons...
Mme Ghazal : Mais pourquoi il
ne l'a pas fait cette fois-là alors que c'est un sujet... Malgré tout, c'est
que le ministre essaie de nous rassurer. On a tout compris ça, je ne veux pas
qu'il le répète, vraiment pas. Je pense que tout le monde l'a entendu. Mais ce
n'est pas suffisant pour nous rassurer à cause de toutes les raisons que nous
aussi et moi, en tout cas, j'ai amenées puis que je ne vais pas répéter.
Donc, étant donné qu'il refuse le 50 %,
le fait que les gens... ils sont quand même la majorité, ils sont inquiets par
rapport à ça, ils disent que le PQI, ça peut changer, etc., à cause de tout ça,
pourquoi ne pas écrire le «doit» comme il s'écrit habituellement dans les
projets de loi? On se pose encore plus de questions là-dessus. Donc, si le
ministre accepte de changer «transport» pour «mobilité durable»... Moi, je
l'invite très, très, très fortement à réfléchir à l'option de mettre «doit» au
lieu de «peut». C'est déjà un pas de plus qu'il vient faire pour nous rassurer
par une action, comme le disait la députée de Joliette, et non pas juste par
des paroles, je vous rassure, je vous rassure. Déjà là, ça vient nous rassurer
puis...
M. Charette : En fait, on est
sur le sous-amendement de la collègue de Mercier et il n'y a pas de référence
au «peut» ou au «doit» dans le sous-amendement que l'on étudie...
La Présidente (Mme Boutin) :
...
M. Charette : ...ce serait un
amendement supplémentaire. Mais comme je vous le disais, pour nous, multiplier
les amendements pour changer la formule traditionnelle qui est retenue dans la
rédaction des projets de loi et pas uniquement le 44, de façon générale, il n'y
a pas de pertinence et il n'y a pas d'intérêt de notre côté. Mais, dans
l'amendement de la collègue de Mercier, c'est par rapport au 50 % qu'on
lit «peut», là, mais ce n'est pas par rapport à...
M. Charette : ...qui est
retenu dans la rédaction des projets de loi, et pas uniquement le 44, de façon
générale, il n'y a pas de pertinence, il n'y a pas d'intérêt de notre côté.
Mais, dans l'amendement de la collègue de Mercier, c'est par rapport aux 50 %
qu'on lit «peut», là, mais ce n'est pas par rapport à «peut» versus «doit».
Mme Ghazal : ...je me le
suis mentionné à moi-même, là, et au ministre pour dire, je comprends que ce
n'est pas... c'est le «doit» et le... Moi, c'est le 50 %, ce n'est pas
«doit» ou «peut», mais c'est pour me préparer. Est-ce que j'en propose un, puis
le ministre va l'accepter, vu que c'est la même chose? Puis, jusqu'à
maintenant, je n'arrive vraiment pas à comprendre l'explication. Peut-être
qu'après, là, e vais finir là-dessus, peut-être qu'on pourrait demander à
l'avocat de vraiment nous l'expliquer. S'il dit que c'est exactement la même
chose mais que ça permet de rassurer... lui, il ne nous le dira pas, là, mais,
par exemple, nous, on dit au ministre : Ça permet de rassurer les gens
d'exiger qu'il y ait au moins une petite proportion, peu importe quelle
est-elle, au lieu que ça soit zéro, bien, pourquoi pas? Je... Sinon... À moins
qu'il y ait une autre raison, puis, ça, je suis prête à l'entendre.
M. Charette : ...juste,
peut-être pour une dernière fois, souhaitons-le, là, on ne changera pas de
«peut» pour des «doit». La dernière fois, le collègue au service juridique
avait pu intervenir là-dessus. Donc, libre à la collègue de déposer un
amendement en ce sens-là, mais la réponse va être la même.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Maurice-Richard aimerait également se
prononcer...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Mme la députée de Maurice-Richard, allez-y.
Mme Montpetit : Oui, je
vous remercie. Mais je suis assez surprise de ce que j'entends. De nous
répondre... Puis ce n'est pas du tout la même réponse qu'on a eue d'ailleurs la
dernière fois quand on a eu l'échange sur le «peut» et le «doit». Mon objectif
n'est pas de prolonger le débat, mais je suis assez surprise que la réponse que
nous fait le ministre, c'est de nous dire que c'est deux mots qui veulent
dire... qui ont la même portée dans un projet de loi et donc qu'il n'y a aucune
différence entre une option, qui est le mot «peut», et une obligation, qui est
le mot «doit».
Moi, je ne suis pas juriste. Je sais que
le ministre est accompagné d'une équipe. Est-ce qu'il peut nous faire un dépôt
en ce sens? Est-ce qu'il y a une analyse qui a été faite? Moi, j'aimerais ça
avoir quelque chose d'un petit peu plus consistant sur la nuance entre «peut»
et «doit» parce que ça va quand même être... Il y a une portée pour le reste du
projet de loi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Monsieur... Oui, il est en discussion. M. le ministre?
(Consultation)
La
Présidente (Mme Boutin) : On va suspendre quelques secondes.
(Suspension
de la séance à 11 h 18)
(Reprise à 11 h 19)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, s'il y a consentement, Me Moisan pourrait s'exprimer sur cette question
spécifiquement et puis je vous demanderais de vous nommer et de dire votre
titre.
M. Moisan (Hugo) : Oui, Hugo
Moisan, je suis avocat à direction du ministère de l'Environnement et de la Lutte
contre les changements climatiques.
En fait, effectivement, dans les lois, on
retrouve plus souvent le terme «droit». Donc on va accorder une certaine
discrétion parce qu'il y a une décision à prendre, donc on va plus généralement
utiliser le terme «peut» plutôt que «doit». Puis ici il faut vraiment faire le
lien aussi avec l'article 41 de la disposition transitoire, là, donc, tant
que le gouvernement n'aura pas pris une décision sur une proportion à fixer,
c'est la règle du deux tiers qui va s'appliquer. Donc ici, si on mettait «doit»
on forcerait à remplacer plus vite le deux tiers par une autre proportion par
exemple. Donc en laissant le «peut» c'est une discrétion qui est accordée, donc
éventuellement le gouvernement pourra prendre une décision pour fixer autre
chose que deux tiers, mais en attendant, c'est le deux tiers qui tient.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Boutin) :
... députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Bien, je vous
remercie. Je peux peut-être continuer l'échange, mais la question que j'ai
posée, elle est très précise, là. Elle n'est pas en lien spécifiquement avec la
question du deux tiers. Le ministre a eu un échange avec la députée de Mercier
où il a été très clair sur le fait qu'il n'y a pas de différence entre le mot
«peut» et le mot «doit».
Ce que je souhaite savoir, c'est de votre
formation de juriste, qu'elle est l'interprétation que vous en faites. Je
comprends que dans la... ce qui est utilisé normalement, c'est le mot «doit».
Là, vous avez dit «peut» tout à l'heure. Je vous juste être sûre, déjà est-ce
que c'est «peut» ou «doit», pour être certaine qu'on s'entende sur la même
chose et est-ce que d'un point de vue juridique, le fait d'inscrire «doit» ou
«peut» dans un projet de loi a une portée qui est différente sur
l'interprétation ou sur la portée d'un article de loi?
M. Moisan (Hugo) : Ça va
toujours dépendre du contexte, «peut» ou «doit», la portée qu'il va falloir
donner au terme utilisé. Ici, «peut», clairement, ça n'a va donner... ça donne
la possibilité de fixer une proportion, un part qu'on utilise dans l'article,
tant qu'il n'y a pas d'autre part qui est fixée en vertu du nouvel
article 15.4.1, l'ancien article 15.4.1 s'applique selon la
disposition transitoire. Donc ça...
Mme Montpetit : Je vais la
reposer tout simplement pour un oui ou un non. Puis je pense que, de la réponse
que vous me donnez, je pense que le ministre a induit les députés... Mais je...
En toute amitié, vous n'êtes pas juriste, je ne suis pas juriste.
M. Charette : Mme la
Présidente, induire en erreur, c'est proscrit dans notre vocabulaire. Franchement.
Mme Montpetit : Donc, en toute
amitié, là-dessus, je veux juste savoir par un oui ou par un non est-ce que
«peut» et «doit»...
M. Moisan (Hugo) : ...donc,
ça...
Mme Montpetit : Je vais la
reposer tout simplement pour un oui ou un non. Puis je pense que, de la réponse
que vous me donnez, je pense que le ministre a induit les députés... Mais je...
En toute amitié, vous n'êtes pas juriste, je ne suis pas juriste.
M. Charette : Mme la
Présidente, induire en erreur, c'est proscrit dans notre vocabulaire.
Franchement.
Mme Montpetit : Donc, en toute
amitié, là-dessus, je veux juste savoir par un oui ou par un non : Est-ce que
«peut» et «doit» veut dire la même chose, juridiquement parlant? Tu sais, je ne
veux pas une mise en contexte dans cet article-là. Est-ce que «peut» et «doit»
veut dire la même chose ou est-ce qu'il y aura des échanges? Parce que le ministre
nous a dit que : Ça veut dire la même chose. Je n'aurai plus d'échanges
dans d'autres articles pour remplacer des «peut» par des « doit» parce que
ça veut dire la même chose. Est-ce que, d'un point de vue juridique, vous
jugez, oui ou non, que ça veut dire la même chose ou que ça peut avoir une
portée différente?
M. Moisan (Hugo) : Ça dépend
du contexte. Tu sais...
Mme Montpetit : Donc, ça ne
veut pas dire la même chose. Parfait. Merci.
M. Charette : ...la parole en
rappelant le règlement à la collègue de Maurice-Richard,
quand elle dit que j'induis en erreur, c'est des propos, là, qui méritent
d'être retirés. Donc, je vais demander à la collègue par elle-même de retirer
ses propos.
Mme Montpetit : Bien, je
maintiens mes propos que le ministre nous a dit que «peut» et «doit» veulent
dire la même chose.
M. Charette : Non. Il y a un règlement,
il y a un article de... Mme la Présidente, le règlement...
Mme Montpetit : Mais je n'ai
pas terminé, M. le ministre. C'est moi qui ai la parole.
M. Charette : C'est-à-dire
vous ne pouvez pas intervenir...
Mme Montpetit : Ou je peux
vous laisser présider, peut-être, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) :
C'est simplement de ne pas induire, dire que M. le ministre a voulu induire les
collègues en erreur. Simplement de retirer cette partie.
Mme Montpetit : Le ministre
nous a amenés à avoir une compréhension erronée d'une notion juridique que son
juriste vient corriger.
M. Charette : Mme la
Présidente, le règlement est très clair et le règlement stipule une chose,
c'est des propos qui doivent être retirés. Elle peut ne pas être d'accord avec
ce que j'ai mentionné, mais elle doit retirer ses propos. C'est un vocabulaire
qui est prescrit, donc elle n'a pas à tenter d'argumenter, point. Elle doit
retirer ses propos.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Attendez. Mme la députée de Maurice-Richard, est-ce que
vous accepteriez de retirer vos propos? Par la suite, j'aimerais que nous
revenions à l'amendement proposé, spécifiquement. M. le député de Viau, oui,
très brièvement.
M. Benjamin : Alors, Mme la
Présidente, très brièvement. Ce que je vous demanderais, Mme la Présidente,
comme c'est vous qui présidez, donc, vous êtes la personne qui apprécie les commentaires
et les interventions de chaque collègue et il vous appartient à vous d'écouter,
de choisir d'écouter ou de ne pas écouter une collègue ou un collègue. Et il
n'appartient pas au ministre ou à tout autre intervenant de vous interrompre,
donc, pour dire que la collègue est dans le champ ou le collègue est dans le
champ. Donc, je vais vous demander, vous êtes la responsable...
La Présidente (Mme Boutin) :
Mais justement, M. le député de Viau, je vous remercie infiniment. Je crois qu'il
y a eu une petite confusion peut-être au niveau de certaines explications. Néanmoins,
des propos comme «induire en erreur» ne sont pas des propos qui sont
acceptables. Simplement ceci. Puis, par la suite, on va revenir à l'amendement
proposé.
Mme Montpetit : Donc, il nous
a...
La Présidente (Mme Boutin) :
Simplement de retirer.
Mme Montpetit : ...apporté de
la confusion. Est-ce que c'est mieux comme terme? Il a apporté de la confusion
dans notre esprit?
M. Charette : ...que c'est une
affirmation, elle doit retirer ses propos. C'est le règlement qui le mentionne.
C'est la première étape à franchir.
Mme Montpetit : Bon, moi, si
ça peut ramener le ministre dans de bonnes grâces, je peux bien l'enlever,
«induire en erreur», mais le fait est qu'il nous a dit, et il a fait erreur en
le disant, que «peut» et «doit» veut dire la même chose. On peut continuer
le débat. Moi, ce que je voulais clarifier, maintenant c'est clarifié, on a un
juriste qui vient de nous le clarifier...
M. Charette : ...retirer ses
propos. C'est le règlement qui le mentionne. C'est la première étape à
franchir.
Mme Montpetit : Si ça peut
ramener le ministre dans des bonnes grâces, je peux bien l'enlever, «induire en
erreur», mais le fait est qu'il nous a dit, et il a fait erreur en le disant,
que «peut» et «doit» veut dire la même chose. On peut continuer le débat. Moi,
ce que je voulais clarifier, maintenant c'est clarifié, on a un juriste qui
vient de nous le clarifier : «peut» et «doit» ont des interprétations qui
sont différentes, dépendamment des contextes. Une fois qu'on a dit ça, on peut
continuer l'échange. Moi, c'est juste ça que je voulais clarifier,
juridiquement. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Merci beaucoup, Mme la députée de Maurice-Richard.
M. le ministre, oui?
M. Charette : ...nous avons
fait une fois le changement dans un contexte où «peut» et «doit» disaient la
même chose. Et je vais rappeler à la collègue, et je l'invite à réécouter notre
échange passé. Donc, de là à prêter des intentions, il y a un pas à ne pas
franchir. Elle est suffisamment expérimentée pour le savoir. Et, pour être dans
les bonnes grâces, il suffit de travailler de façon constructive. C'est juste
ça. Ça ne veut pas dire être tout le temps d'accord sur les propos, mais
attention aux intentions qui sont prêtées.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie, M. le ministre. Et puis j'aimerais qu'on continue le débat
dans la collaboration. J'aimerais vous ramener à l'amendement qui a été proposé
par la députée de Mercier. Mme la députée de Joliette aimerait intervenir.
Mme
Hivon
: Oui.
Un peu dans la même foulée... Je ne veux pas mettre des mots dans la bouche ou
des idées dans la tête de ma collègue de Mercier, mais je pense que ce qui nous
a amenés à ce débat-là, sur le «peut» et le «doit», c'est que le ministre n'a
pas montré d'ouverture face à la position de compromis de ma collègue, du
50 %, et donc elle a amené le questionnement, à savoir : Oui, mais
alors quel va être ce minimum-là, cette obligation que va se donner le ministre
puisque — et elle lui a posé la question, je fais rejouer le
film — puisqu'il n'y a pas d'obligation? Et donc qu'est-ce qui nous
dit que ça ne pourrait pas être zéro? Et là le ministre a répondu : Bien,
en fait, ça ne sera pas zéro, parce que ce qu'il nous dit, c'est que ce n'est
pas son intention. Mais une intention, c'est une chose. Mais la réalité d'une
loi, une possibilité, dans une loi, c'en est une autre. Et effectivement,
compte tenu du changement de vocabulaire pour le «peut», qui est une
possibilité, il n'y aurait plus rien dans la loi qui obligerait à ce qu'il y
ait un certain seuil minimal. On comprend que ce n'est pas l'intention du
ministre de mettre zéro en matière de transports ou de mobilité durable, mais
c'est une possibilité. Et, quand on change des mots dans une loi... Et là on
voit l'ancien libellé et le nouveau, et l'ancien libellé disait «sont réservés
aux mesures applicables aux transports, les deux tiers de ces sommes». Donc,
c'était un fait, c'était avéré. Il n'y avait pas le «doit», parce que ce
n'était pas formulé comme ça, mais c'était la même chose, c'était une
obligation de réserver les deux tiers des sommes pour le transport. Là, ça
disparaît, on a un nouveau libellé puis on parle : «le gouvernement peut».
Donc, c'est simplement une possibilité. Donc, je pense que le ministre devrait
préciser qu'effectivement, dans la loi, il n'y aura plus aucune obligation
d'avoir un seuil minimal. Lui-même nous dit qu'il veut toute la flexibilité et
les possibilités, donc il n'y en aura pas d'obligation. Lui peut bien nous dire
qu'il a l'intention d'en mettre un seuil, mais...
Mme
Hivon
: ...je
pense que le ministre devrait préciser qu'effectivement dans la loi il n'y aura
plus aucune obligation d'avoir un seuil minimal. Lui-même nous dit qu'il veut
toute la flexibilité et les possibilités, donc il n'y en aura pas d'obligation.
Lui peut bien nous dire qu'il a l'intention d'en mettre un seuil, mais dans les
faits, avec le changement de vocables, est-ce qu'il peut reconnaître qu'il n'y
en a pas, d'obligation et que donc, théoriquement, il n'y a rien qui
empêcherait éventuellement de ne pas avoir de seuil?
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, brièvement.
M. Charette : Très, très
rapidement. Je disais aux collègues qu'il y a plusieurs sources de financement,
que le FECC en sera une, mais on ne veut pas s'engager. À partir du moment où
on dirait : Minimum... ensuite, les collègues de l'opposition
demanderaient à préciser ce minimum-là. Or, le minimum n'est pas connu.
L'important, c'est que le besoin soit comblé, il le sera de trois sources
de financement possible : Les crédits réguliers, le PQI et le FECC, tout
simplement. Et dans l'intervalle, comme le collègue juriste l'a mentionné, il y
a des mesures transitoires qui s'appliquent, donc les garanties à ce niveau
sont largement, mais largement données.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de... Ah! Mercier... Mme la députée de Joliette, vouliez-vous
terminer? Oui, allez-y.
Mme
Hivon
:
Juste pour... mais en fait, le SPEDE, le système de plafonnement et d'échange
de droits d'émission, il demeure. Et le ministre aurait tout à fait le loisir
de venir dire dans son article : Une part sera consacrée aux transports ou
à la mobilité durable. Je veux dire, que ce soit clair et net qu'il y a une
obligation à cet égard-là, sans mettre le seuil. Nous, on plaide pour le deux
tiers, ma collègue fait un compromis du 50 %, mais là, ça n'est même pas
assuré puisque c'est le mot «peut» qui apparaît. Donc, c'est ça, je pense, qui
nous rend très perplexes. Pourquoi le ministre a même un refus, une objection
en faire en sorte qu'il y ait assurément une part dédiée? On ne parle pas du
seuil, là, on parle du principe d'une part dédiée aux transports ou à la mobilité
durable, ce qu'on aimerait.
M. Charette : ...être très,
très transparent, c'est qu'au gré de la commission, je n'ai pas senti que tous
les amendements déposés l'étaient de façon — et c'est une impression
très personnelle — de façon constructive. Donc, si on peut s'entendre
à l'avance qu'avec cette affirmation-là qu'on pourrait ajouter dans un
amendement, on met fin...
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, je vous demanderais de faire preuve de prudence également.
J'aimerais ça qu'on garde les conversations très collaboratives.
• (11 h 30) •
M. Charette : ...prudent, c'est
une perception personnelle que je partageais. Mais si on s'entend avec un
libellé qui préciserait une part minimum, mais qu'on n'exige pas qu'elle ait un
pourcentage, on pourrait l'ajouter dans un amendement sans problème. Mais la
crainte, c'est qu'après on fasse de longues heures de débat. Ce minimum-là,
c'est quoi? C'est 30 %? C'est 40 %? C'est 50 %? C'est les deux
tiers? C'est 75 %? Donc, si la formulation...
11 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...qu'on n'exige
pas qu'elle ait un pourcentage, on pourrait l'ajouter dans un amendement sans
problème. Mais la crainte, c'est qu'après on fasse de longues heures de débat.
Ce minimum-là, c'est quoi? C'est 30 %? C'est 40 %? C'est 50 %? C'est
les deux tiers? C'est 75 %? Donc, si la formulation, une part minimale ou
un vocable qui ressemblerait à ça fait consensus très, très rapidement, on
pourrait adopter l'amendement. Mais d'aucune façon ce minimum-là, par la suite,
ne pourra être qualifié. On veut se garder l'agilité nécessaire, et c'était
l'optique et l'objet de l'article en question. Donc, si de consentement on peut
s'entendre sur ce principe-là très rapidement, on pourra en convenir.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, vous souhaitiez vous...
Mme Ghazal : ...juste
comprendre ce que le ministre dit, c'est que si on ne fait pas de temps,
doit... il va mettre «doit». C'est ça?
M. Charette : Le «peut» et le
«doit» ont été réglés, là. On ne jouera pas avec ce vocable-là. Ce que je
proposerais, c'est que l'on puisse... La crainte étant qu'il n'y ait pas un sou
de réserver au transport collectif à travers le FECC, c'est là où on
accepterait de dire qu'il y ait une part minimum dédiée au transport.
Cependant, je ne veux pas qu'avec cette ouverture-là, par la suite, s'enclenche
un long débat pour tenter de qualifier ou de quantifier cette part minimale là
en pourcentage ou en montant d'argent.
C'est là où je dis... Tout à l'heure, on
parlait de compromis, c'est celui que je pourrais vous proposer pour vous
rassurer à cette... Pour nous, c'est une éventualité qui n'en était même pas
une, là, de ne pas consacrer de somme au transport collectif, ça va de soi avec
les budgets présentés jusqu'à maintenant. Mais si ça peut rassurer les collègues,
très ouvert à la possibilité.
Mais, encore une fois, j'insiste pour dire
qu'après ce consensus-là convenu, on ne tentera pas de qualifier ou de
quantifier cette part minimale qui doit être attribuée au transport collectif.
Mme Ghazal : De quelle façon
ça serait fait, ce changement-là?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
à partir du moment où on s'entend sur ce principe-là, on pourrait ajouter deux
ou trois mots à l'article actuel, c'est-à-dire avec une part minimale réservée
au transport collectif. Donc, ça, on serait volontiers, on serait tout à fait
volontaires pour procéder à l'ajout.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre, pour ça, il faudrait que quelqu'un propose, dans le fond, un sous-amendement,
là. Est-ce que vous désirez suspendre pour...
M. Charette : ...resterait de
voir, dans un premier temps, si les collègues étaient à l'aise avec l'idée.
S'ils et elles le sont, on pourra effectivement procéder à un dépôt d'amendement
plus précis. Mais c'est sur le principe. Moi, je veux que le débat sur les
pourcentages ne reprenne pas par la suite. Donc, c'est là où les collègues
doivent se gouverner à ce niveau-là.
Mme Ghazal : J'ai une question,
juste avant que le ministre fasse sa proposition, sur le «peut» et le «doit»,
parce que... puis c'est comme ça qu'il avait terminé son intervention en
répondant à la députée...
M. Charette : ... Moi, je veux
que le débat sur les pourcentages ne reprenne pas par la suite. Donc, c'est là
où les collègues doivent se gouverner à ce niveau-là.
Mme Ghazal : Mais juste une
question, puis juste avant que le ministre fasse sa proposition, sur le «peut»
et le «doit», parce que... puis c'est comme ça qu'il avait terminé son
intervention en répondant à la députée de Joliette, il a parlé de la mesure
transitoire, puis ce que j'essaie... j'essaie de le comprendre puis, depuis
tantôt, je cherche elle est où, cette mesure transitoire. On dirait que je
l'avais lue, puis je ne la retrouve pas, là, pour vrai, juste... Est-ce que le
fait de... Parce que, là, ça reste «peut», «peut déterminer une part
minimale...» C'est ce que... Bien, le «peut» reste. Juste pour le comprendre, qu'est-ce
que la mesure transitoire? Si on mettait par exemple «doit», comment est-ce que
la mesure transitoire... Si on mettait «doit», là, ça aurait un problème avec
la mesure transitoire, c'est ce que je comprends. C'est ce que j'ai compris de
l'intervention du juriste, puis je voudrais juste que le ministre l'explique clairement,
là, genre que, si ma grand-mère écoute, elle va comprendre.
M. Charette : Tant qu'un
nouveau pourcentage n'est pas inscrit ou convenu, c'est la formule actuelle qui
continue de s'appliquer. Ça, c'est l'article 41 dans le 15.4.1, là. Donc, c'est
la mesure transitoire qui est appliquée. Et, si vous avez la version initiale
du projet de loi, c'est à la page 20.
Mme Ghazal : Ah! O.K.
Article 40 quoi? 41. O.K.
M. Charette : Oui, venir
changer 15.4.1.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que vous aimeriez qu'on suspende quelques instants pour le trouver?
M. Charette : C'est pour la
collègue, mais la... Je peux le lire, par contre, dans l'intervalle, là...
Mme Ghazal : Oui, ça, je suis
en train de le lire.
M. Charette : ...pour que ce
soit la bonne compréhension de tout le monde.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, ça serait bien pour tout le monde que vous le lisiez.
M. Charette : Pardon?
La Présidente (Mme Boutin) :
Ce serait bien pour tout le monde.
M. Charette : Parfait. Moi...
très ouvert à collaborer à ce niveau-là. Donc, je fais la lecture. Donc, le
15... le 41:
«Jusqu'à la date de l'entrée en vigueur du
premier décret pris en vertu du premier alinéa de l'article 15.4.1 de la Loi
sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, tel
que remplacé par l'article 8 de la présente loi, cet article 15.4.1 doit se
lire comme suit — et c'est là où ça devient plus pertinent:
" Sont réservées au financement de
mesures applicables aux transports les deux tiers des sommes correspondant au
produit de la vente par le ministre des droits d'émission visés au deuxième
alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre
Q-2)."»
Ainsi... En fait, à même les sommes... On
pourrait poursuivre, là. Mais ce que ça précise, c'est que la mesure
transitoire, elle permet et fait en sorte que les deux tiers continuent de
s'appliquer...
M. Charette : ...de l'article
46.6 de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2).»
Ainsi... En fait, à même les sommes... On
pourrait poursuivre, là, mais ce que ça précise, c'est que la mesure
transitoire, elle permet et fait en sorte que les deux tiers continuent de s'appliquer
tant qu'un nouveau ratio n'est pas déterminé.
Mme Ghazal : Et le fait que ça
soit «peut déterminer», ça veut dire, il peut déterminer ce ratio-là.
M. Charette : Tant que ce
n'est pas convenu, c'est le deux tiers actuel qui s'applique. Et par la
suite... Tout à l'heure, je faisais un geste d'ouverture, mais, si on lit
l'article tel qu'il est proposé, il y a déjà une part minimale qui est
proposée. Je vais juste revenir à l'article lui-même. Donc, à l'article 8, si
on le lit... Je ne suis juste pas dans la bonne... voilà, je vais le
lire — on a tellement de versions, voilà, c'est gentil,
merci — donc, l'article 8 : «Le gouvernement peut, sur
recommandation du ministre des Finances et du ministre responsable de
l'application de la présente loi — donc le ministre de
l'Environnement — déterminer une part minimale du produit de la vente
des droits d'émission...»
Mme Ghazal : ...j'essaie de
comprendre. Si on met «doit», est-ce que ça menace la... Parce que, quand
j'écoutais votre juriste et vous aussi... je veux juste être sûre, est-ce que c'est
ça que vous dites? Si on mettait «doit», même dans le deuxième, là... oui, c'est
ça, dans le premier, si on mettait «doit», est-ce que ça vient menacer la...
Non, c'est ça, ça ne la menace pas, la mesure transitoire.
M. Charette : Tout à fait.
Tant qu'il n'y a pas de nouvelle disposition convenue, ce sont les dispositions
actuelles qui s'appliquent, donc ça ne menace en rien.
Mme Ghazal : Mais ma question,
c'est : Si on met «doit» à l'article 8, là, au 15.4.1, est-ce que ça va
venir menacer... Ça veut dire, il doit en déterminer une tout de suite, là, maintenant,
et donc ça vient menacer la mesure transitoire? Non.
M. Charette : En fait,
l'explication a été donnée précédemment.
Mme Ghazal : O.K. Parce que
c'est ce que j'avais compris avoir entendu.
M. Charette : Mais ce que moi,
je mentionne, par contre, le débat «peut», «doit», pour nous, c'est un débat
qui est clos. Il y a eu un changement par le passé dans une perspective très,
très ciblée où là, clairement, il n'y avait pas d'incidence à changer les mots.
Mais, pour nous, redéposer ou avoir à débattre de nouveau des amendements où on
change un «peut» ou un «doit», là, c'est un débat qui est terminé, là, pour
notre part.
Mme Ghazal : Mais le ministre
comprend que nous, ce n'est pas un débat «doit», «peut», là, ce n'est même pas
ça, c'est vraiment ce que les gens sont venus nous dire, puis je ne vais pas
les répéter, je veux dire, on a débattu de long en large. Pourquoi il y a cette
inquiétude-là? Pourquoi est-ce qu'on veut qu'il y ait une portion? À cause du
retard qu'on a par rapport au transport en commun, un PQI, ça peut changer
d'une année à l'autre, etc., il y a des choses qui peuvent arriver que,
finalement, on n'arrive pas à atteindre le 50-50, un autre gouvernement
arrive... Et le ministre comprend, ce n'est pas parce qu'on aime déposer des
amendements qui sont non...
Mme Ghazal : …a débattu de long
en large : Pourquoi il y a cette inquiétude-là? Pourquoi est-ce qu'on veut
qu'il y ait une portion… à cause du retard qu'on a par rapport au transport en
commun, un PQI, ça peut changer d'une année à l'autre, etc. Il y a des choses
qui peuvent arriver, et que, finalement, on n'arrive pas à atteindre le 50-50,
et un autre gouvernement arrive…
Et le ministre comprend que ce n'est pas
parce qu'on aime déposer des amendements qui sont non pertinents, ça, moi, je
le prends un petit peu personnel, là, pour vrai, là, puis je ne vais pas
invoquer aucun article, et tout ça. Moi, ça me dérange énormément parce que je
prends mon travail, ici, aujourd'hui, un 25 juin, très, très au sérieux, puis
chaque amendement que je porte, c'est parce que j'y crois fondamentalement et
je crois que c'est pertinent. Et la grande, grande majorité des amendements
qu'on a mis viennent d'amendements proposés dans les mémoires, et ces gens-là
aussi ont travaillé très fort, et ils ont fait un travail pertinent. Donc, je
trouve que c'était important quand même de le mentionner.
• (11 h 40) •
Puis, j'essaie vraiment de comprendre, et
là j'avais une ouverture à dire : Est-ce que ça menacerait, par exemple,
la mesure transitoire? Peut-être que c'est ça que je ne comprends pas, mais
maintenant que je comprends que non, ça ne l'a menace pas, je continue à dire
que cette inquiétude-là demeure, et c'est pour ça qu'on amène les amendements,
ce n'est pas parce qu'on veut faire du temps
M. Charette : Je vais me
permettre de saluer, effectivement, le rôle de la députée de Mercier, depuis le
début des travaux, est exemplaire, dans cette commission-là, ça, je le dis sans
réserve.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de Viau aimerait s'exprimer.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, je connais le député de Deux-Montagnes, donc, et
je sais que c'est un homme qui est prudent. Alors, je lui demanderais, donc,
avec l'assentiment de Mme la Présidente, de faire preuve de prudence, surtout
quand il dit, et je le cite : Peut jouer… peut… doit, pardon. On ne va pas
jouer avec ce vocable. Surtout après que l'avocat vient de nous préciser que
«peut» et «doit» sont différents. Je ne pense pas que personne n'est ici pour
jouer. Nous sommes ici pour travailler sur un projet de loi. Sur un projet de
loi important, sérieux, et chaque mot doit être pesé, soupesé afin de nous
assurer que ça réponde ce à quoi les Québécoises et Québécois attendent de
nous. Donc, je ne pense pas que c'est jouer avec les mots et que c'est jouer
avec un vocable.
Je comprends qu'il vient de dire que, pour
lui, ce débat est clos, mais je vais me permettre de lui dire que, pour moi, en
tout cas, ce débat n'est pas encore terminé puisque, surtout à la lumière de ce
que l'avocat vient de nous dire, tout à l'heure, c'est-à-dire «peut» et «doit»
sont différents, dans les circonstances.
Je comprends qu'il nous a parlé de ce qui
s'en vient, de ce qu'on va étudier un peu plus tard, je pense que c'est à
l'article 41. Maintenant, ce que j'essaie de comprendre, quand il… et
c'est l'argument de la part minimale que je ne comprends pas. C'est… quelle est
cette part minimale? Elle est de combien, cette part minimale, quand il évoque
la part minimale? Donc, qui serait, selon lui, l'amendement ou… qu'il pourrait
éventuellement consentir? Quelle est, selon lui, cette part minimale? Qu'est-ce
qu'il entend par part minimale?
M. Charette : Je vais répondre
à cette question-là pour la dernière fois après y avoir répondu à plusieurs
reprises. S'il y a un 100 % qui est visé, il faut déterminer comment
parvenir à ce 100 % là. Là, je rappelle aux collègues qui l'ont peut-être…
M. Benjamin : ...selon lui
cette part minimale? Qu'est-ce qu'il entend par part minimale
M. Charette : Je vais
répondre à cette question-là pour la dernière fois après y avoir répondu à plusieurs
reprises. S'il y a un 100 % qui est visé, il faut déterminer comment
parvenir à ce 100 % là. Là, je rappelle aux collègues qui l'ont peut-être
perdu de vue, nous sommes à étudier un article qui précise le rôle du FECC dans
le financement du transport collectif. Mais le rôle du FECC dans ce
financement-là à terme sera peut-être de 40 %, peut-être de 50 %,
peut-être de 60 %, peut-être de 70 %. Mais l'important, ce n'est pas
la provenance qui vient du FECC, mais le fait que le 100 % soit comblé. Et
c'est là où on ne s'engage pas. Et c'est là où on ne s'engagera pas sur un
pourcentage minimal parce qu'il y a une agilité, il y a une souplesse qui est
nécessaire pour ensuite voir comment mieux financer aussi les autres mesures.
Comme j'ai mentionné à plusieurs reprises,
le transport, c'est un... c'est un élément du budget qui peut être financé de
différentes façons, ce qui est plus difficile pour d'autres éléments qui
peuvent avoir une portée drôlement intéressante au niveau de la diminution des
gaz à effet de serre. Je faisais référence tout à l'heure aux usines de
biométhanisation, par exemple. Je n'ai pas un ministère qui aurait des crédits
propres de façon assurée à ce volet-là, contrairement au transport où c'est
nettement plus facile d'aller chercher des crédits propres.
Donc, c'est dit pour une dernière fois. Il
n'y a pas de pourcentage en tête qui est prévu minimum par rapport au FECC
comme source de financement, mais l'important, c'est de combler les besoins à
travers différentes sources. C'est pour ça que le débat prolongé sur un
pourcentage à ce moment-ci est à la discrétion des oppositions, mais le
gouvernement a une position très claire à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui. Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, vous comprendrez que c'est le ministre
lui-même qui vient de parler de part minimale... qui a parlé de part minimale.
Mais faut-il bien qu'on ait une idée. C'est-à-dire quand un ministre prend la
responsabilité d'avancer «part minimale», à quoi fait-il précisément allusion?
Est-ce qu'on parle de 2 %? Est-ce qu'on parle de 3 %? C'est quoi,
cette part minimale? Ou encore, parce que je comprends, et c'était... C'était
le coeur de mon argumentaire tout à l'heure, Mme la Présidente, si vous m'aviez
suivi un peu, c'était : Nous souhaitons... Nous souhaitons, notamment à
travers cet amendement, que ce soit cet amendement apporté par la collègue de
Mercier, ou encore celui apporté précédemment par la collègue de Joliette, ou
encore celui apporté précédemment par le collègue de Robert-Baldwin, ce que
nous tous souhaitons, c'est que nous souhaitons que cet amendement-là, cet
article-là soit plus contraignant parce que c'est ce à quoi, c'est ce que les
groupes sont venus nous dire, c'est ce à quoi les Québécois n'attendent rien de
moins de nous, que nous soyons plus exigeants, plus ambitieux à ce niveau-là.
Donc... Mais quand le ministre nous dit «une part minimale», donc, la question
demeure...
M. Benjamin : ...que nous
souhaitons que cet amendement-là, cet article-là soit plus contraignant parce
que c'est ce à quoi... c'est ce que les groupes sont venus nous dire, c'est ce
à quoi... Les Québécois n'attendent rien de moins de nous, que nous soyons plus
exigeants, plus ambitieux à ce niveau-là. Donc...
Mais, quand le ministre nous dit :
Une part minimale, donc, la question demeure, c'est-à-dire : Qu'est-ce
qu'il veut dire par «part minimale»? Parce que... Est-ce que c'est pour se dire
qu'il peut s'en sortir si, une année, il irait avec un 4 % et 5 %? Est-ce
que... puisque c'est une part minimale. Parce que, si on parle de part
minimale, à ce moment-là, écoutez, tous les pourcentages sont bons, c'est une
part minimale. Est-ce que c'est ce qu'il nous dit? C'est une question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que d'autres collègues désirent s'exprimer sur l'amendement proposé par la
députée de Mercier? Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je viens de poser une question au ministre. Donc, est-ce que...
Donc, comme il a choisi de ne pas répondre, donc, est-ce qu'il... donc, c'est
qu'il est d'accord avec ce que je viens d'annoncer, c'est-à-dire qu'une part
minimale, pour lui, il peut s'en tirer avec n'importe quel pourcentage.
M. Charette : La réponse est
donnée à plusieurs reprises.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Je vais seulement attendre. On va l'attendre pour voter. Je pense que
la députée de Mercier... Non. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
spécifiquement sur l'amendement proposé par la députée de Mercier? Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement proposé par la députée de Mercier, à l'article 15.4.1,
est adopté?
Mme Ghazal : Par vote par
appel nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons procéder à la demande de la députée de Mercier, un appel au vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Pardon.
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lévesque (Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) :
Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. L'amendement est rejeté. S'il y a consentement, nous pourrions
procéder avec l'amendement proposé par la députée de Joliette précédemment.
Mme
Hivon
:
Merci, Mme la Présidente. Alors, j'ai reformulé pour pouvoir maintenir le
changement qui concernait la mobilité durable. Alors, voici comment se lirait
l'amendement : L'article 15.4.1 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, introduit par
l'article 8 du projet de loi, est modifié par les remplacements des mots
«aux transports» par les mots «à la mobilité durable» à la fin du premier
alinéa.
Donc, je vais reprendre succinctement.
L'idée était de vraiment avoir une notion plus spécifique et...
Mme
Hivon
:
...par les remplacements des mots «aux transports» par les mots «à la mobilité
durable» à la fin du premier alinéa.
Donc, je vais reprendre succinctement.
L'idée était de vraiment avoir une notion plus spécifique, et donc de savoir
plus clairement ce dont nous parlions à cet article. Il ne s'agissait pas de
manière générale de transports, et donc, de pouvoir potentiellement
détourner... bien qu'on ne pense pas et on n'impute pas d'intentions au
ministre à cet égard-là, mais on a vu ce qui avait pu arriver dans le passé,
donc de consacrer des sommes aux transports de manière générale, mais qui ne
seraient pas reliées aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Donc,
en mettant «mobilité durable», la clarté est au rendez-vous et puis il va y
avoir une meilleure, je dirais, contrainte par rapport à ça et plus
d'assurance.
La Présidente (Mme Boutin) :
...vous exprimer? Allez-y.
M. Charette : On pourrait
effectivement s'entendre sur un libellé, mais pas tel que formulé. Avec les
juristes, on a pu faire une vérification. Le thème «mobilité durable», dans les
lois, n'est pas défini comme les transports peuvent l'être, par exemple. Donc,
ce que je pourrais vous proposer, là, puis on aura un libellé précis à vous... Est-ce
que je l'ai reçu? Ah! Voilà. Donc, on s'en rapproche, mais on ne peut pas
évacuer la référence aux transports compte tenu que c'est ce qui est défini,
là, de façon plus globale dans la loi. Donc, ce que je pourrais vous proposer,
donc, se lirait comme suit : «...de mesures applicables aux transports et
plus particulièrement au transport collectif et à la mobilité durable.»
Donc, on viendrait introduire pour une
première fois la référence à la mobilité durable et on insisterait pour dire
que particulièrement, au transport collectif. Mais je vous confirme, l'ère
libérale, elle est définitivement derrière nous, donc on ne veut pas reproduire
les erreurs du passé. Mais avec ce vocable-là, je pense qu'on vient préciser
des intentions qui sont les nôtres et qui doivent être les nôtres pour la suite
des choses aussi.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Boutin) : Mme
la députée de Joliette. Et je vous demanderais de faire preuve de prudence, tout
le monde autour, merci. Députée de Joliette, allez-y.
Mme
Hivon
: Je
suis vraiment ouverte à discuter pour trouver le meilleur libellé, là, pour
qu'on dise ce qu'on veut dire, avec le regard des juristes. Mais je veux juste
bien comprendre, «mobilité durable», ça pourrait donc inclure quoi d'autre qui
ne serait pas du transport durable?
M. Charette : C'est là aussi
où le choix des mots est important. Dans le concept de mobilité durable, on
comprend ce que l'on veut prioriser, mais c'est aussi, par exemple, entretenir
des routes qui sont accidentogènes, dans le vocable. Nous, ce n'est pas...
clairement, là, ce n'est pas le fait qui va permettre de financer des routes
accidentogènes, mais c'est là où on ne pourrait pas que faire référence à la
mobilité durable parce qu'il y a d'autres référents aussi qui sont plus larges.
Donc, en précisant «et plus
particulièrement...
M. Charette :
...accidentogènes, dans le vocable. Nous ce n'est pas... clairement, là, ce
n'est pas le fait qui va permettre de financer des routes accidentogènes, mais
c'est là où on ne pourrait pas que faire référence à la mobilité durable, parce
qu'il y a d'autres référents aussi qui sont plus larges. Donc, en précisant, et
plus particulièrement au transport collectif et à la mobilité durable, on ...
les garanties, les assurances qu'on veut vraiment mettre l'accent sur ce qui
doit être financé à travers le fait que c'est-à-dire des mesures qui vont
réduire, en bout de ligne, les émissions de gaz à effet de serre.
Mme
Hivon
: Là,
on parle vraiment de légistique et de comment l'écrire pour que ça soit le plus
clair possible. Je vous suis, je comprends, mais vous proposez de dire plus particulièrement,
donc ça n'exclut pas nommément du transport qui serait plus du transport que
l'on ne veut plus, mais ça dit que c'est plus particulièrement ça qu'on veut.
Est-ce qu'on pourrait, je vous soumets ça
comme ça, dire «, précisément le transport collectif et la mobilité durable»? Parce
que la notion de «plus» ou «plus particulièrement», ça veut dire surtout ça,
mais pas que ça. Moi, je voudrais que ça ne soit que ça.
M. Charette : Et c'est là que
tous les articles déjà discutés nous donnent toutes les assurances
nécessaires. On a défini, à l'article... aux articles précédents, ce qui
pourrait être financé par le FECC et les mesures générales de transport ne
peuvent pas l'être, parce que les mesures qui pourront être financées par le
FECC dorénavant devront avoir une incidence directe sur les émissions de gaz à
effet de serre ou sur l'adaptation aux changements climatiques.
Donc, c'est des précisions qui ont déjà
été apportées et des articles sur lesquels on a pu voter, là. Donc, c'est déjà
acquis, là, ces assurances-là.
Mme
Hivon
: Puis
ça, c'est juste pour ma gouverne, pourquoi, par exemple, c'est mieux de dire
«plus particulièrement» que «précisément» ou «particulièrement», sans le
«plus». Parce que le «plus» fait référence au fait qu'il y a autre chose.
M. Charette : Tout à fait. Je
pourrais céder la parole au collègue des services juridiques...
Mme
Hivon
: Oui,
aussi, peut-être le juriste
M. Charette : ...mais la
notion «transport», elle est déjà bien définie. Les autres concepts, eux, n'ont
pas forcément de définition précise dans le vocable juridique québécois. Donc,
c'était une assurance supplémentaire qui ne doit pas nous faire perdre de vue
les assurances déjà adoptées, là, aux articles précédents.
Mme
Hivon
: Je
comprends cette précision-là, puis ma question est plus sur la formulation du
«plus particulièrement» versus de dire «précisément» qui me semble plus
convenu. Je comprends ce que vous avez dit mais, tant qu'à le rédiger, je veux
comprendre pourquoi on le rédigerait comme ça. Je ne sais pas s'il y a un
légiste qui nous éclairer.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez avoir... S'il y a consentement, M. Moisan... Me Moisan
peut s'exprimer.
Mme
Hivon
:
Consentement.
M. Moisan (Hugo) : Oui. En
fait, on s'inspire... c'est principalement à des fins de cohérence du corpus
législatif, là. Dans la Loi sur l'Autorité régionale de transport
métropolitain...
Mme
Hivon
: …on
le rédigerait comme ça? Est-ce… je ne sais pas s'il y a un légiste qui peut
nous éclairer?
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez avoir…? S'il y a consentement, M. Moisan… Me Moisan
peut s'exprimer.
Mme
Hivon
:
Consentement
M. Moisan (Hugo) : Oui. En
fait, on s'inspire… c'est principalement à des fins de cohérence du corpus
législatif, là. Dans la Loi sur l'Autorité régionale de transport
métropolitain, on parle de transports et plus particulièrement de transports
collectifs et de mobilité durable. Donc, ces deux dernières notions là sont
clairement comprises dans la notion de transport, puis on utilise la
formulation «et plus particulièrement transports collectifs et mobilité
durable», donc on fait une certaine distinction entre les deux notions, donc on
préfère préciser les deux puis reprendre la même formulation, là, étant donné
que c'est aussi une loi quand même récente, là, c'est écrit en 2016. Donc,
c'est… question de continuité, là, dans le corpus et dans les formulations.
Mme
Hivon
: Je
comprends, mais est-ce que dans cette loi-là, c'est vraiment… est-ce qu'on veut
être limitatif comme, nous, on veut l'être, ou c'est plus pour donner les
exemples je dirais prédominants? Alors que moi, je comprends que l'intention du
ministre, qui est la même que la nôtre, c'est vraiment d'être limitatif dans…
puis que ce soit très clair dans l'article quand on va le libeller comme tel…
qu'il n'y a pas d'autre possibilité, dans le fond.
M. Moisan (Hugo) : Oui, dans
le contexte, c'est plus des précisions, pour orienter en fait, là,
l'utilisation des sommes qui seraient virées en vertu de cet article-là. Par
contre, comme le ministre a dit, il y a déjà l'article 15.1 qui prévoit les
affectations du Fonds vert, donc qui limite déjà les mesures qui peuvent être
financées par les sommes qui sont versées au Fonds vert. Donc, ça doit toujours
être dans une optique de lutter contre les changements climatiques.
Mme
Hivon
: Je
comprends. Donc, moi, je suis ouverte au libellé. Je n'en ferai pas un débat
pendant des heures. J'aurais un petit peu préféré qu'on me dise «précisément»,
parce je trouve qu'on serait venu dire exactement ce qu'on veut puis on
l'aurait bien délimité, plutôt que de dire «plus particulièrement». Mais si le
légiste nous dit qu'il y a des raisons de cohérence essentielles à garder ce
libellé-là, je suis ouverte à ça.
La Présidente (Mme Boutin) :
Le député de Viau voulait s'exprimer également.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. Bien, écoutez, je me suis déjà un peu exprimé, donc, sur le
premier amendement amené par la députée de Joliette, donc… et cet amendement…
et j'avais exprimé ce que je pensais de la mobilité durable. Je pense que c'est
vraiment un apport très important, donc qui vient justement… un changement de
mot, qui vient préciser les choses, qui est limitatif, soit, mais qui vient
donner au ministre le cadre et ce que nous voulons soutenir véritablement.
J'écoutais M. le ministre verser
rapidement un tantinet dans la partisanerie tout à l'heure… sans verser dans la
partisanerie, Mme la Présidente, je pense que voilà un choix qui va nous
permettre d'éviter par exemple ce que les groupes environnementaux qualifiaient
en 2019 d'approche rétrograde de la CAQ, donc, les investissements, donc, dans
l'asphalte et le béton, j'ai donné les chiffres tout à l'heure, donc… et ça va
nous permettre au moins, dans ce contexte-là, de dire au ministre, donc :
Comme ministre, les secteurs…
M. Benjamin : ...d'approche
rétrograde de la CAQ, donc, les investissements, donc, dans l'asphalte et le
béton, j'ai donné les chiffres tout à l'heure. Donc, et ça va nous permettre au
moins, dans ce contexte-là, de dire au ministre, donc : Comme ministre,
les secteurs dans lesquels que vous avez à travailler à oeuvrer, c'est la
mobilité durable.
Donc, et une première question que j'ai
pour le ministre, donc : Est-ce que je comprends qu'il souhaite rajouter «transport
collectif et mobilité durable»? C'est ce que j'ai compris?
M. Charette : Dans le fond, on
va déposer, dans les prochains instants, un amendement qui permettrait de
résumer l'échange, là, des dernières minutes. Effectivement, il va y avoir une
référence au transport collectif et à la mobilité durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous aimeriez encore vous exprimer spécifiquement sur l'amendement
proposé par la députée de Joliette? Parce qu'après si on... Lorsque vous allez
être entendus sur le bon libellé, on verra ce qu'on peut faire. On peut retirer
avec consentement, proposer un nouvel amendement. Mais c'est simplement sur le
libellé pour introduire «mobilité durable», là.
Alors, est-ce qu'il y a consentement? M.
le député de Beauce-Nord, oui.
M.
Provençal : Oui, Mme la Présidente, c'est plus une question de
précision que j'aimerais avoir. Parce que, présentement, nous avons un amendement
qui a été déposé par la députée de Joliette. Suite aux discussions, M. le
ministre amène une proposition qui semble plaire à la députée de Joliette et
aux gens de l'opposition. Mais, par contre, je voulais savoir, d'un point de
vue technique, est-ce qu'on ne doit pas disposer de l'amendement de la députée
de Joliette puis, par la suite, arriver avec l'amendement du ministre?
La Présidente (Mme Boutin) :
Pour répondre à votre question, deux options s'offrent à nous. Soit par
consentement nous retirons l'amendement qui a été... qui a été présenté par la députée
de Joliette et nous en présentons un autre ou nous votons sur... C'est les
deux, c'est selon votre voix.
Mme
Hivon
: ...que
ça pourrait même être un sous-amendement déposé par le ministre?
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, aussi.
Mme
Hivon
: Oui,
c'est ça.
La Présidente (Mme Boutin) :
Proposé par le ministre.
Mme
Hivon
: Ce
qui est le plus efficace.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que... Pendant ce temps, je crois que la députée de Mercier avait également
une question. Avez-vous une question encore?
Mme Ghazal : Bien, en fait...
Bien, moi, je suis d'accord avec ça. Je voulais juste savoir, quand on dit que
«mobilité durable» n'est pas définie légalement, mais comme on le met dans la
loi, est-ce qu'il y a une définition qu'on prend quelque part? Là je suis sur
le site de mobilité durable ou c'est «mobilité durable», si on cherchait dans
le dictionnaire. Je voulais juste savoir s'il y a une définition qui existe.
Puis, quand on la met dans la loi, vu que ce n'est pas légal, est-ce que c'est
écrit ailleurs? Là je suis sur le site de mobilité durable, je voulais juste...
Il n'y a pas vraiment de définition non plus.
M. Charette : C'est ce que je
mentionnais tout à l'heure, il y a un sens plus large qui pourrait être
interprété de différentes façons, notamment au niveau des routes
accidentogènes, par exemple. Mais pour ne pas qu'il y ait de confusion sur la
portée du FECC, il faut revenir sur les articles qui ont déjà été adoptés qui
précisent clairement le type de projets qui pourraient être financés.
• (12 heures) •
Mme Ghazal : C'est ça, je me
demandais seulement s'il y avait une définition. Je ne la trouve pas puis je
comprends...
12 h (version non révisée)
M. Charette : ... de différentes
façons, notamment au niveau des routes accidentogènes, par exemple. Mais pour
ne pas qu'il y ait de confusion sur la portée du FECC, il faut revenir sur les
articles qui ont déjà été adoptés qui précisent clairement le type de projets
qui pourraient être financés.
Mme Ghazal : C'est ça, je me
demandais seulement s'il y avait une définition. Je ne la trouve pas puis je
comprends qu'il n'y en a pas comme telle puisque la Politique de mobilité
durable et c'est écrit, ça couvre les routes, ça couvre les marchandises...
M. Charette : Et c'est la
raison pour laquelle on ne pourrait pas tout simplement changer le mot
«transport» pour uniquement «mobilité durable». C'est la raison, là, qui
justifie...
Mme Ghazal : Non, c'est ça,
j'ai bien, bien compris. Je voulais juste savoir s'il y avait une définition.
Il n'y en a pas. Ce n'est pas parce que je ne la trouvais pas. C'est bon. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, est-ce que... On va suspendre quelques instants, le temps que vous
déposiez votre sous-amendement puis que ça soit présent sur le Greffier. On
suspend.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
(Reprise à 12 h 3)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre. S'il y a consentement, nous pourrions retirer
l'amendement proposé par la députée de Joliette pour le remplacer par un nouvel
amendement.
Mme
Hivon
: Ça
va...
(Reprise à 12 h 3)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre. S'il y a consentement, nous pourrions retirer l'amendement
proposé par la députée de Joliette pour le remplacer par un nouvel amendement.
Mme
Hivon
: Ça
va.
M. Charette : Consentement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Il y a consentement?
M. Benjamin : J'aurais une
question, mais j'y reviendrai dans le cadre des débats sur le sous-amendement.
Mme
Hivon
: ......possible de suspendre, le
temps qu'on voie le nouvel amendement, puis après on le retirera, si vous
voulez. C'est toujours une manière d'être plus, je dirais, précautionneux. Bon
Une voix
: ...
Mme
Hivon
: Il
est disponible, oui, excusez-moi.
M. Charette : Je vais en faire
la lecture. Est-ce que ce serait le bon moment?
La Présidente (Mme Boutin) :
Bien, si on fait ça, il faut suspendre l'autre amendement, dans le fond, sinon
on a deux amendements, à moins qu'il y a ait consentement, là, à ce qu'on fasse
la lecture. Par consentement, tout est possible ou presque. Oui, allez-y, M. le
ministre, faites la lecture de votre nouvel amendement.
M. Charette : Parfait. Donc,
ce serait : Modifier l'article 15.4.1 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs proposé par
l'article 8 du projet de loi par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de
«et plus particulièrement aux transports collectifs et à la mobilité durable».
Donc, l'article amendé se lirait comme suit :
Le gouvernement peut, sur recommandation
du ministre des Finances et du ministre responsable de l'application de la
présente loi, déterminer une part minimale du produit de la vente des droits
d'émission visés au deuxième alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la
qualité de l'environnement réservée au financement de mesures applicables aux
transports et plus particulièrement aux transports collectifs et à la mobilité
durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, ça, c'est... maintenant, ce n'était qu'une lecture et non la
présentation officielle. Je reviens à l'amendement proposé.
Mme
Hivon
:
...Mme la Présidente, je peux retirer mon amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on retire l'amendement qui était
présenté par la députée de Joliette?
M. Charette : Consentement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Alors, nous retirons l'amendement qui était déposé par la députée de
Joliette et nous présentons maintenant officiellement l'amendement proposé par
le ministre de l'Environnement.
M. Charette : Voilà. Je n'en
referai pas la lecture par contre, mais tout simplement, je pense que ça
traduit nos derniers échanges, là, pour rassurer les oppositions, comme quoi on
vise essentiellement le transport collectif, la mobilité durable à travers cet
article-là, tout en réitérant que les articles précédents nous ont clairement
dressés les balises sur ce qui pourrait être financé et ce qui ne sera pas
financé à travers le FECC.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour cet... Oui, allez-y, M. le député
de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, par rapport à cet amendement, question de précision. Je vois
que, par exemple, la notion de transport actif n'y apparaît pas. Est-ce que le
ministre peut nous expliquer pourquoi?
M. Charette : Dans la mobilité
durable, le transport actif est inclus.
M. Benjamin : Est-ce que le
ministre peut nous dire, est-ce que dans la mobilité durable...
M. Benjamin : …le transport
actif n'y apparaît pas. Est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi?
M. Charette : Dans la mobilité
durable, le transport actif est inclus.
M. Benjamin : Est-ce que le
ministre peut nous dire, est-ce que la mobilité durable, transport collectif y
est aussi?
M. Charette : En fait, comme
vous voyez, la déclinaison qui est faite est plus particulièrement pour ne pas qu'il
y ait cette confusion-là. On nomme nommément les transports collectifs et la
mobilité durable de façon plus globale.
M. Benjamin : Mais je
comprends en fait, ce qu'il m'a dit, mais en fait, la question que je lui pose,
Mme la Présidente : Est-ce que, dans le concept de mobilité durable,
est-ce que le concept de transport collectif est aussi inclus? Puisque ce qu'il
nous dit par rapport au transport actif, c'est que le transport actif est
inclus dans la mobilité durable. La question que je lui pose maintenant :
Est-ce que, dans le transport collectif, la mobilité durable est incluse?
Est-ce que le transport collectif est inclus dans la mobilité durable?
M. Charette : En fait, le
transport collectif est une façon de voir la mobilité durable, c'est une façon
de faire de la mobilité durable, sauf que le terme «mobilité durable», comme je
le mentionnais tout à l'heure, à lui seul, peut avoir une portée beaucoup plus
vaste, à lui seul, pourrait laisser entendre qu'on financerait des projets que
l'on n'a pas l'intention de financer à travers le FECC. Donc, c'est une
précision qui est apportée à ce niveau-là.
M. Benjamin : Donc, sous
l'enjeu du transport actif à ce moment-là, donc je comprends que lui, il ne
souhaite pas… ce qui aurait été intéressant, est-ce qu'on peut parler plus particulièrement
au transport actif, au transport collectif, à la mobilité durable? Est-ce que
c'est…
M. Charette : Ça devient une
sous-catégorie de la mobilité durable et, si on commençait ça… c'est un débat
qu'on a déjà eu, à partir du moment où on commence une énumération, cette
énumération-là n'est pas complète. Si elle n'est pas exhaustive, on pourrait
penser qu'elle est exclusive, et ce n'est certainement pas le but que l'on
souhaite, là, à travers l'exercice, là, qui nous réunit ce matin.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, vous comprendrez qu'effectivement on a déjà eu ce débat-là
sur plusieurs amendements et les enjeux de pouvoir nommer les choses,
l'énumération. Et certaines fois le ministre était d'accord, d'autres fois, il
n'était pas d'accord qu'on énumère les choses, donc… mais, dans ce cas-ci, dans
l'amendement qui est devant nous, j'essaie de comprendre afin de s'assurer que,
lorsque nous parlons… lorsque cette loi-là parlera, pas nous, mais la loi
parlera de mobilité durable et qu'on puisse s'assurer clairement de voir
transport actif, transport collectif et mobilité durable. Est-ce qu'il n'y voit
pas une valeur ajoutée? Moi, j'en vois une, moi, donc surtout lorsqu'on connaît
les enjeux en matière de transport actif dans toutes nos collectivités.
M. Charette : En fait, à
partir du moment où, par exemple, on évoque la possibilité de développer une
piste cyclable, par exemple…
M. Benjamin : ...moi, j'en
vois une, moi, donc, surtout lorsqu'on connaît les enjeux en matière de
transport actif dans toutes nos collectivités.
M. Charette : En fait, à
partir du moment où, par exemple, on évoque la possibilité de développer une
piste cyclable, par exemple, ou un passage piétonnier, c'est du transport
actif, oui, mais c'est d'abord et avant tout de la mobilité durable. Donc,
c'est inclus dans le concept de mobilité durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
...intervention. Allez-y.
• (12 h 10) •
M. Provençal :
Merci, Mme la Présidente. C'est parce que j'écoute attentivement le député de Viau
par rapport à ses interventions. Je trouve ses interventions très
intéressantes, comme l'ensemble de mes collègues. Cependant, et là
j'aimerais qu'on me corrige, parce qu'il y a quand même des gens ici, des
spécialistes, la notion de mobilité durable, ça réfère à la mise en place, finalement,
d'une politique globale. Et, quand on parle d'une politique globale, ça peut...
ça réfère, excusez-moi, à une notion d'accessibilité, de mobilité. Ça réfère
aux notions de transport collectif, des déplacements actifs. Il y a... Ça... Il
y a une notion d'inclusion à l'intérieur, à mon avis. Puis je ne puis pas un
spécialiste. Mais, à mon avis, en ayant inclus, avec la proposition de M. le
ministre, la notion de mobilité durable, on vient de couvrir les champs qu'on
avait peut-être pensé qu'on était en train d'oublier, mais là on les a inclus.
Moi, c'est la perception que j'en ai, là.
Mais je tenais quand même à amener cette précision-là à mon collègue de Viau parce
qu'on... Je pense qu'ici, au niveau de notre rencontre, on partage tous les
mêmes préoccupations et on voudrait être sûrs qu'il n'y a pas personne qui
tombe entre deux chaises, là. Alors, je comprends très bien les interventions
du député de Viau, mais je me permets de faire cette précision-là avec ma
perception à moi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Merci au collègue de Beauce-Nord, donc, pour son
intervention. Donc, écoutez, Mme la Présidente, j'aurais pu... En fait, ce que
je dirais au collègue de Beauce-Nord, vous savez, à quelques reprises, le
ministre a tenu à faire des spécifications, a évoqué des particularités.
Notamment, je vous rappelle tout ce débat qu'on a eu il y a quelques jours sur
l'importance pour lui que le terme «électrification» apparaisse tout de suite
comme mode, comme moyen de. Donc, il a tenu à le nommer, donc... Et je pense, à
ce que je sache, nous avons fini, au fil des discussions, à adopter cet
amendement.
Donc, il arrive que, des fois, dans un
projet de loi, que, malgré qu'il y ait un terme générique, mais que nous
puissions, parce que c'est la volonté du législateur, le législateur ne parlant
pas pour rien dire, qu'on se dit que c'est important que nommément ce
concept-là, cette orientation-là, cet axe-là se...
M. Benjamin : ...que, dans
un projet de loi, que malgré qu'il y ait un terme générique, mais que nous
puissions, parce que c'est la volonté du législateur, le législateur ne parlant
pas pour ne rien dire, qu'on se dit que c'est important que nommément ce
concept-là, cette orientation, cet axe-là se retrouve dans la loi, et, à ce
moment-là, on renforce la loi, on bonifie parce que telle est.... telle sera, à
ce moment-là, la volonté de l'Assemblée nationale
Et, dans le cas qui nous concerne, c'est
vrai, ce qu'il dit, le collègue Beauce-Nord, quand on parle de mobilité durable.
Mais le ministre a cru bon, et avec raison que nommément le terme de «transport
collectif» apparaisse. Et, moi, ce que j'avance comme argument, ce que j'avance
comme argument, l'enjeu du transport actif, c'est aussi un enjeu important,
très important pour toutes les collectivités du Québec, pour tous nos villages,
nos villes, nos quartiers, toutes nos agglomérations.
L'enjeu du transport actif, c'est un enjeu
important. Donc, ne croit-il pas nécessaire, fort de cette importance à ce
moment-là qu'on retrouve donc dans cet amendement-là qui dirait plus
particulièrement «au transport actif, transport collectif et à la mobilité
durable»?
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement proposé
par le ministre?
M. Charette : Rapidement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Charette : Là, pour
rassurer le collègue, dans la PMD, là, qui avait été déposée, là, par le
précédent gouvernement et qui est bonifiée, là, par l'actuel, au niveau du
transport, on lit ceci : «Pour être durables, les infrastructures du
système de transport devront soutenir une mobilité efficace, sécuritaire,
pérenne, équitable, intégrée au milieu et compatible avec la santé humaine et les
écosystèmes», et là on fait référence au transport collectif, et c'est précisé
que ça inclut le transport actif également. Donc, il faut éviter, en ajoutant
mots, de confondre un petit peu la volonté du législateur. Donc, la référence,
elle est très, très claire, la mobilité durable inclut le transport actif.
Donc, pour nous, merci... donc, pour nous, l'amendement, là, qui est étudié
actuellement couvre totalement les visées, là, qu'il doit couvrir.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Je vous
remercie. Je ne veux pas prolonger la discussion, mais je pense que de toute
façon ça tire un peu à la fin de notre séance, puis on revient cet après-midi,
peut-être que le ministre aura l'occasion d'y réfléchir dans l'intervalle.
Une voix
: ...
La Présidente
(Mme Montpetit) : À vos souhaits. Dans l'intervalle entre
nos deux séances.
Puis justement il parle de l'intention du
législateur, je pense que ce qui est... puis, encore là, je ne veux pas lui
prêter d'intention en disant, il ne faudrait pas apporter une confusion, de
dire qu'on met «collectif» et on ne met pas «actif» justement parce que,
l'intention du législateur, c'est d'accorder une importance moindre au
transport actif, d'où, je pense, l'intervention de mon collègue de venir le
spécifier. Puis c'est une précision qui est intéressante.
Puis, quand on regarde la Politique de
mobilité durable du Québec, là, qui est en vigueur jusqu'en 2030, ça fait
toujours référence à transport actif... transport...
Mme Montpetit : ...d'accorder
une importance moindre aux transports actifs, d'où, je pense, l'intervention de
mon collègue de venir le spécifier. Puis c'est une précision qui est
intéressante.
Puis, quand on regarde la Politique de mobilité
durable du Québec, là, qui est en vigueur jusqu'en 2030, ça fait toujours
référence à transports actifs... transports collectifs et actifs. Donc, dans
toutes, toutes, toutes les presque 80 pages de cette politique, ça fait toujours
référence à l'importance d'investir dans des infrastructures de... et les
titres, c'est Transports collectifs et actifs. Donc, ils font référence
aux deux. Mobilité durable fait référence déjà à transport collectif.
On le précise, je pense que c'est très
louable de le préciser, mais je pense qu'il y a une réflexion qui pourrait être
faite, dans l'amendement qui est proposé par le ministre, qui est intéressant,
qui vient apporter une spécificité... Mais, tant qu'à faire un pas dans cette
direction, peut-être qu'on pourrait faire le pas complet pour être cohérents, notamment
avec la Politique de mobilité durable, mais notamment, j'imagine, avec les
orientations, je le souhaite, futures du gouvernement, qui seront d'investir
aussi en transport, en transport actif, donc dans des pistes cyclables, notamment.
Mais je pense qu'il faudrait juste s'assurer qu'il y ait une cohérence avec les
politiques gouvernementales existantes. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur cet amendement?
M. Charette : Oui. La
cohérence, elle est déjà parfaitement assurée, là, par le libellé actuel.
La Présidente (Mme Boutin) :
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement... Appel nominal. Mme la secrétaire, M. le député de Viau
aimerait l'appel nominal.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Nous allons maintenant revenir à l'article 15.4.1
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, allez-y, député de Viau.
M. Benjamin : Oui. À ce
stade-ci, Mme la Présidente, je vais déposer un amendement. Je vais vous
demander de suspendre quelques instants, donc, le temps qu'on fasse parvenir l'amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Nous allons suspendre la séance.
(Suspension de la séance à 12 h 18)
(Reprise à 12 h 21)
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons reprendre la séance. M. le député de Viau, voulez-vous nous
présenter votre amendement?
M. Benjamin : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, donnez-moi deux secondes, le temps d'accéder...
(Consultation)
M. Benjamin : Donc, Mme la
Présidente, je tiens à préciser, donc, nous sommes bien au deuxième alinéa,
donc l'amendement concerne le deuxième alinéa, donc soit par le remplacement du
mot «peut» par le mot «doit», donc...
Deuxièmement, par l'insertion après les
mots «sur recommandation de ces ministres» des mots «après consultation du comité
consultatif».
Et troisièmement, par remplacement, dans
ce deuxième alinéa, par... du mot «ou» par le mot «et».
Donc, l'article tel que modifié se
lirait... ainsi, pardon :
«Le gouvernement doit également
déterminer, sur recommandation de ces ministres et après consultation du comité
consultatif des sommes portées au crédit du fonds qui sont affectées à des
mesures applicables au transport en commun et à des programmes d'aide
financière qui favorisent le développement et l'utilisation du transport en
commun des personnes et le développement et l'utilisation de modes de transport
de personnes, à l'exception du véhicule de promenade dont le seul occupant est
le conducteur. Les sommes ainsi affectées sont virées, par le ministre, au Fonds
des réseaux de transport terrestre institué par le paragraphe 1° de l'article
12.30 de la Loi sur le ministère des Transports (chapitre M-28.12). Les sommes
visées au deuxième alinéa de l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement sont exclues de l'application du présent article.»
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, j'imagine que vous avez une intervention.
M. Benjamin : Bien, écoutez simplement,
à cette... J'aimerais, et une fois de plus, c'est vrai que l'enjeu du comité
consultatif, nous en avons pas mal échangé, discuté, et je pense que c'est la
volonté du gouvernement, c'est notre volonté aussi de nous assurer que ce comité
consultatif là puisse jouer pleinement son rôle. Ce sont des experts, donc
auxquels nous ferons appel, donc et je pense que dans cet amendement-là, donc
ce qu'il faut voir comme idée maitresse, l'idée maitresse de cet amendement-là,
c'est le fait qu'à ce moment-là, on confierait et donc ce serait... Le comité
consultatif serait vraiment consulté quand viendrait le temps d'arriver à cet
aspect, donc des décisions. Donc c'est autour, donc, les échanges que je
souhaite avoir avec le ministre, ce serait beaucoup sur le rôle du comité
consultatif par rapport à cet amendement.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : Oui, mais très,
très rapidement pour dire que d'aucune façon l'on ne peut accepter cet amendement-là.
En fait, je souhaite que l'on continue à progresser. Là, j'ai le sentiment
qu'on recule. La semaine dernière, ou en début de semaine plutôt, on avait
parlé du rôle du...
M. Benjamin : ...par rapport
à cet amendement.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : Oui, très,
très rapidement pour dire que d'aucune façon l'on ne peut accepter cet amendement-là,
que je souhaite que l'on continue à progresser. Là, j'ai le sentiment qu'on
recule. La semaine dernière, ou en début de semaine plus tôt, on avait parlé du
rôle du comité consultatif notamment à travers cet article-là. On a mentionné
que ce n'était pas du tout dans son rôle, dans son mandat, mais que si le
comité, par lui-même, souhaitait intervenir, il sera libre de le faire. Mais, à
la base, les gens qui vont constituer ce comité-là n'auront pas la... pas la
pertinence, l'expérience et l'expertise pour aider à déterminer, là, un
pourcentage ou quoi que ce soit. Ça ne sera pas leur premier champ d'expertise.
Et «peut» versus «doit», là, la question, j'espère est réglée jusqu'à la fin du
projet de loi. Donc, pour toutes ces raisons, on ne peut pas, même longuement,
échanger sur cet amendement-là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, écoutez, je vais quand même tenter d'essayer d'ouvrir des
champs, des perspectives auxquels j'inviterais peut-être M. le ministre à
réfléchir. Donc, je pense qu'il a déjà commencé à réfléchir sur... Et c'est ce
que nous faisons dans le cadre de ce projet de loi aussi avec... nous tentons
de faire en tout cas avec lui, donc, sur les rôles et responsabilités de chacun
d'entre nous et de chacune des composantes des acteurs qui auront à oeuvrer à
l'intérieur de ce projet de loi.
Et le comité consultatif, c'est un comité
qui est composé, qui réunit des experts, Mme la Présidente, et des experts qui
pourraient, et à ce chapitre-là, dans ces orientations, ici, qu'on a devant
nous... Prenons par exemple les mesures d'écofiscalité. On aura notamment à
réfléchir sur les crédits, sur les orientations en matière de mesures
d'écofiscalité. Or, je crois que les membres d'un comité consultatif pourraient
à point nommé, donc, être consultés à ce niveau-là. N'y voit-il pas une
pertinence à cette fin, que des experts puissent être consultés sur ces
mesures-là? C'est une question.
M. Charette : Un appel au
règlement puis, peut-être, une question de précision. Le collègue de Robert-Baldwin
a déposé l'amendement suivant, dont je vous fais la lecture : Le gouvernement
doit, sur recommandation du ministre des Finances, du ministre responsable de l'application
de la présente loi et après consultation du comité consultatif sur les changements
climatiques, déterminer une part minimale... Et le reste s'en suit, là, tel
qu'il a été amendé. Donc, on a débattu d'un amendement qui dit mot pour mot ce
que le nouvel amendement mentionne. Donc, pour notre part, le débat est clos. Il
y a eu vote. L'amendement a été rejeté. Donc, je questionne la pertinence de
déposer un amendement, là, en tous points semblable à un amendement qui a déjà
été battu.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, Mme
la Présidente, je ne sais pas si, comme moi, le ministre a pris connaissance
des mêmes amendements, mais je ne vois pas que ce soit les mêmes. Et je...
M. Charette : ...l'amendement a
été rejeté, donc je questionne la pertinence de déposer un amendement, là, en tous
points semblable à un amendement qui a déjà été battu.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : ...Mme la
Présidente, je ne sais pas si, comme moi, le ministre a pris connaissance des
mêmes amendements, mais je ne vois pas que ça soit les mêmes. Et je vais le
préciser, Mme la Présidente, dans l'amendement du député de Robert-Baldwin, il
y avait deux éléments de modification. Il y avait, un, le «doit», le deuxième,
par l'ajout des mots «présente loi», des mots «et après consultation au comité
consultatif des changements climatiques».
Tandis que dans l'amendement que nous
avons devant nous... Les mots ont leur sens, M. le ministre. Et donc c'est très
important que je rappelle au ministre, donc, et avec grand plaisir et avec
amitié d'ailleurs, que dans l'amendement que nous avons devant nous, il y a
trois composantes, Mme la Présidente. Il y a le «peut» par le mot «doit», il y
a l'insertion des mots au deuxième changement, et un troisième élément, par le remplacement
de son deuxième mot par «ou» et par «et». Donc, quand il nous dit : En
tous points semblable, vous allez conclure avec moi, Mme la Présidente, que ça
n'est pas tout à fait vrai. Et nous sommes bien au deuxième alinéa, donc
j'aimerais, Mme la Présidente, que vous nous permettiez à continuer d'échanger
avec le ministre sur le deuxième alinéa qui a... l'amendement qui a été
présenté au deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous souhaitez intervenir encore, M. le député de Viau?
M. Benjamin : Oui. Alors, ma
question, elle est entière. J'ai posé une question tout à l'heure à M. le
ministre, j'aimerais qu'il réponde à ma question, notamment sur les compétences
des experts qui sont membres de ce comité consultatif. Et j'ai donné l'exemple,
par exemple, j'ai donné l'exemple des mesures d'écofiscalité où ces membres du
comité consultatif pourraient intervenir à titre consultatif, justement. C'est
leur mandat. Alors, qu'est-ce qu'il en dit?
M. Charette : ...mentionner
trois changements alors que le précédent amendement en comportait deux. De ce
que je comprends, il y a un «et ou» qui constitue le troisième élément qui le
distingue de l'amendement précédent. Mais, pour ce qui est du comité
consultatif, étant donné que ça faisait partie du précédent amendement, et
étant donné que ça a largement été discuté, on n'y reviendra pas. Et je pense
qu'on a dû faire une trentaine d'heures, entre autres, sur le comité consultatif.
Je pense que les expertises de chacun ont été bien définies.
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous avez très brièvement... 30 secondes parce qu'on va bientôt ajourner.
• (12 h 30) •
M. Benjamin : Mme la
Présidente, nous sommes bien au deuxième alinéa. Nous ne sommes pas au premier
alinéa. Ce n'est pas la même chose. Nous sommes au deuxième alinéa avec des
orientations différentes. Donc, et moi, ce que je lui demande, la question que
je lui pose, c'est sur le deuxième alinéa. Donc, je ne suis pas en train de
refaire le débat du premier alinéa. Donc, je suis en train de faire le débat
sur le deuxième alinéa et c'est à ce niveau-là que je lui demande, ma question,
elle est entière, quand on parle, par exemple, des mesures d'écofiscalité qui
pourraient être des mesures sur lesquelles le comité consultatif pourrait
conseiller le ministre, être consulté...
12 h 30 (version non révisée)
M. Benjamin : ...donc je ne
suis pas en train de refaire le débat du premier alinéa. Donc, je suis en train
de faire le débat sur le deuxième alinéa et c'est à ce niveau-là que je lui
demande, ma question, elle est entière, quand on parle, par exemple, des
mesures d'écofiscalité qui pourraient être des mesures sur lesquelles le comité
consultatif pourrait conseiller le ministre, être consulté, alors pourquoi ne
pas leur donner cette prérogative aussi?
La Présidente (Mme Boutin) :
On pourra en discuter plus amplement cet après-midi. Alors, compte tenu de
l'heure, je vais suspendre les travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 4)
La Présidente (Mme Boutin) :
On va commencer, chers collègues. Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre, s'il vous plaît, les
sonneries de vos appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de la
lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Alors, à la fin de notre dernière séance, nous en étions à avoir un débat sur
l'amendement proposé par le député de Viau. Alors, est-ce que vous aimeriez
reprendre où vous en étiez, M. le député?
M. Benjamin : Oui, bien sûr, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, avant de nous quitter, je comprends que
j'étais en train de préciser l'objet de mon amendement, mais je comprends
que... est-ce que le ministre avait soulevé une question relative à la
recevabilité de mon amendement? Est-ce que c'est ce que je dois comprendre?
La Présidente (Mme Boutin) :
Non. Est-ce que, M. le ministre, vous vouliez vous exprimer?
M. Charette : En fait, je
disais... je saluais l'exercice de créativité du collègue de Viau en lui
rappelant que ces éléments-là avaient été battus à travers un autre amendement
et on était pratiquement en copier-coller en termes du vocabulaire retenu.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, si ça vous va, on va continuer la discussion autour de cet
amendement-là. On ne va pas nécessairement questionner la recevabilité.
M. Benjamin : Bon. Alors, si
vous permettez, Mme la Présidente, donc, je crois que c'est là-dessus... en
fait, nous sommes... nous arrivons justement au point où je dois préciser pour
le ministre parce que... la portée de cet amendement et l'enjeu de cet amendement
parce que peut-être qu'il le confond avec un autre amendement, mais ce n'est
pas le cas du tout puisque le premier amendement dont il est question, donc, en
fait, la comparaison que le ministre fait, il fait la comparaison avec l'amendement
présenté par le député de Robert-Baldwin.
Comme je le rappelle, l'amendement qui
était présenté à cette section de l'article 8 que nous avons devant
nous, donc, section où il était dit que «le gouvernement peut, sur
recommandation du ministre des Finances et des responsables de l'application de
la présente loi, déterminer une part minimale du produit de vente des droits d'émission
visés au deuxième alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la qualité de
l'environnement réservée au financement des mesures applicables de transport.»
Je pense que, là, dans cet amendement-là, Mme
la Présidente, et on en a amplement discuté aussi, pas assez à mon goût dans la
mesure où ce que nous souhaiterions n'a pas pu se réaliser, mais cependant, on
en a quand même discuté...
M. Benjamin : …Loi sur la
qualité de l'environnement réservé au financement des mesures applicables au
transport.
Je pense que là, dans cet amendement-là,
Mme la Présidente, et on en a amplement discuté aussi, pas assez à mon goût,
dans la mesure où ce que nous souhaiterions n'a pas pu se réaliser, mais cependant
on en a quand même discuté. Là, il est question surtout… donc, on a abordé la
question des deux tiers, des sommes qui sortent… qui vont sortir de ce fonds.
Tandis que, dans l'autre alinéa que nous avons devant nous, l'autre alinéa, qui
se lit comme suit, c'est… qui est une autre histoire complètement différente,
qui dit : «Le gouvernement peut également déterminer, sur recommandation
de ces ministres, des sommes portées au crédit du fonds qui sont affectées à
des mesures applicables au transport en commun et à des programmes d'aide
financière qui favorisent le développement et l'utilisation du transport en
commun des personnes ou le développement et l'utilisation de modes de transport
de personnes, à l'exception du véhicule de promenade dont le seul occupant est
le conducteur. Les sommes ainsi affectées sont virées, par le ministre, au
Fonds des réseaux de transport terrestre…», etc.
Là-dessus, Mme la Présidente, si tantôt on
faisait allusion, dans le précédent alinéa, aux sommes qui sortent, donc là on
parle des sommes qui rentrent. Ce n'est pas la même chose du tout, du tout, du
tout. Et comment ça se fait? Et c'est là-dessus que je disais… que je rappelais
tantôt au ministre : Prenons, par exemple, les mesures d'écofiscalité.
Alors, est-ce que le ministre était en train de nous dire que le comité
consultatif sur les changements climatiques n'était pas assez compétent pour,
justement, agir, travailler avec le ministre, dans ce dossier, surtout
lorsqu'il s'agit des intrants? Alors, au niveau des sommes qui sortaient, il ne
voulait pas, mais des sommes qui rentrent, il ne veut pas non plus? Est-ce que
c'est ce que je dois comprendre sur le rôle du comité consultatif sur les
changements climatiques?
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : La compréhension
du collègue de Viau est malheureusement erronée par rapport au comité
consultatif. On l'a défini cette compétence-là pendant de nombreuses, sinon
dizaines d'heures, donc ce n'est pas une question de compétence. Au niveau des
expertises, on a aussi longuement élaboré là-dessus, et, ce que j'ai mentionné
la semaine dernière et en début de semaine, c'est la chose suivante : On
ne peut pas fixer, comme les oppositions tentent de le faire à chaque article,
de nouveaux mandats pour le comité consultatif. Autrement, ce même comité, si
on devait accepter ce que les oppositions proposent à chacune des fois,
n'aurait plus de latitude pour mener à bien ses propres travaux. Donc, on
n'insistera jamais assez pour dire que c'est un comité indépendant qui a libre
jeu de retenir les sujets de son choix. Mais, si on devait accepter tout ce qui
est proposé comme mandats spécifiques, bien, cette indépendance-là, elle
n'existerait tout simplement plus. Et je comprends la nuance par rapport à
l'amendement précédent, mais cette nuance…
M. Charette : ...qu'il a libre
jeu de retenir les sujets de son choix. Mais, si on devait accepter tout ce qui
est proposé comme mandats spécifiques, bien, cette indépendance-là, elle
n'existerait tout simplement plus. Et je comprends la nuance par rapport à l'amendement
précédent, mais cette nuance-là n'a aucune, aucune valeur au niveau de sa
portée. On parle du même article. Ce même amendement avait été déposé à l'alinéa
1°, et là on dépose la même chose à l'alinéa 2°, mais d'un même article, donc
la portée est la même. Et le refus, qu'on avait largement justifié, et le fait
qu'on avait battu cet amendement-là continuent de s'appliquer avec celui-ci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député de Viau.
• (14 h 10) •
M. Benjamin : Mme la
Présidente, vous savez, assez souvent, il m'est déjà arrivé, pour le peu de
temps que je siège à cette commission, d'entendre le ministre, donc, revenir
faire le bilan ou le procès des dernières années, des autres partis quand ils
étaient au pouvoir, tous les partis confondus. Mais une chose que je sais, une
chose que je sais, c'est que le Commissaire au développement durable a déjà
salué les mesures, par exemple, d'écofiscalité, donc, comme étant des bonnes
mesures, qui ont donné des résultats. Tous les partis confondus qui ont été au
gouvernement. Ce qu'on doit s'attendre, c'est d'avoir plus de mesures
maintenant, et c'est pour cette raison qu'on veut travailler avec le ministre.
Alors, je lui offre toute ma collaboration pour nous assurer qu'il y ait plus
de mesures. Et, pour le faire... Écoutez, quoi de mieux qu'une instance
d'experts indépendants qui va pouvoir arriver et conseiller le ministre
correctement à ce niveau-là?
Donc, moi, je pense que, comme ministre de
l'Environnement, ce serait vraiment se priver... Donc, ce n'est pas une tâche
additionnelle qu'on donne, contrairement à ce que le ministre a dit, au comité
consultatif sur les changements climatiques, mais je pense que c'est permettre
à ce comité-là de jouer pleinement son rôle. On ne fait pas appel à des experts
juste pour les cantonner dans des petits rôles secondaires. On fait appel à des
experts parce qu'on croit, on pense que cet enjeu-là est beaucoup trop important
pour ne pas avoir des personnes compétentes et indépendantes, qui vont pouvoir
jouer pleinement leur rôle, donc, comme... dans la consultation.
Alors, encore une fois, ce que je demande
au ministre : Est-ce qu'il est... Est-ce qu'aujourd'hui... est-ce qu'il
pense que c'est important que... par exemple, sur les mesures d'écofiscalité,
que des experts de ce comité consultatif là puissent accompagner le ministre...
La Présidente (Mme Boutin) :
Souhaitez-vous intervenir?
M. Charette : J'avais répondu
à l'amendement précédent, qui proposait exactement la même chose.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que vous souhaitez encore
intervenir, M. le député de Viau? Non? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix...
M. Benjamin : Par appel
nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Par appel nominal? Alors, le député de Viau suggère l'appel nominal. Mme la
secrétaire... Pour ce qui est de l'amendement proposé par le député de Viau,
l'amendement de l'article 15.4.1.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour...
La Présidente (Mme Boutin) :
...Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Par appel nominal, alors le député de Viau suggère l'appel nominal. Mme la secrétaire,
pour ce qui est de l'amendement proposé par le député de Viau, l'amendement de l'article
15.4.1.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons maintenant revenir à l'article
15.4.1 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions pour cet article-là?
Bon, alors nous allons maintenant procéder
à l'article 15.4.1.1. M. le ministre, je vous inviterais à en faire la lecture,
s'il vous plaît.
M. Charette : Avec plaisir.
Donc : «15.4.1.1. Malgré le deuxième alinéa de l'article 54 de la Loi sur
l'administration financière, le ministre des Finances ne peut avancer au fonds
général les sommes visées au deuxième alinéa de l'article 46.8.1 de la Loi sur
la qualité de l'environnement.»
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions... On n'a pas à lire les sous... Est-ce
qu'il y a des interventions? Oui.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui. Un instant, M. le ministre va...
M. Charette : ...le mentionne
bien, là, mais je peux ajouter quelques explications. Le nouvel article
15.4.1.1 prévoit une restriction au pouvoir du ministre des Finances d'avancer
au fonds général du fonds consolidé du revenu les sommes visées au deuxième
alinéa l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement inséré par l'article
19 du projet de loi. Ces sommes qui seront portées au crédit du Fonds
d'électrification et de changements climatiques devront être versées à
l'émetteur à qui les unités vendues auraient autrement été allouées
gratuitement. Cette restriction est donc prévue pour assurer la disponibilité
de ces sommes.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de Viau, à vous la
parole.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Dans le segment qui est présenté aussi comme un changement,
donc, le ministre nous dit, donc : «...par le remplacement dans le
deuxième alinéa de...» Est-ce qu'on est là-dedans? «Transition énergétique»,
non? Est-ce qu'on est là-dedans, 15.4.1? Ah! on n'est pas encore rendus à
l'article...
M. Benjamin : ...qui est
présenté aussi comme un changement, donc... Le ministre nous dit, donc :
«...par le remplacement dans le deuxième alinéa de...» Est-ce qu'on est là-dedans?
«Transition énergétique», non? Est-ce qu'on est là-dedans, 15.4.1? Ah! On n'est
pas encore rendus à l'article 9.
La Présidente (Mme Boutin) :
...15.4.1.1. On n'a pas encore voté sur l'article 8.
M. Benjamin : Excusez-moi, Mme
la Présidente. Je n'ai pas de question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Pas de souci.
Mme Ghazal : Dans le fond,
juste pour être certaine, dans le fond, ce que cet article-là vient dire, c'est
que l'argent du Fonds vert ne peut pas aller dans le Fonds consolidé du
gouvernement, il faut qu'il aille au projet, c'est ça?
M. Charette : En fait, c'est
au niveau de l'argent du SPEDE, du marché... du SPEDE.
Mme Ghazal : Oui, du SPEDE.
Oui, pas du Fonds vert. O.K. Il ne peut pas aller ailleurs que dans ce
fonds-là. Ce n'était pas là avant? O.K.
M. Charette : Et c'est
mentionné aussi, c'est là, la nuance, où on ne peut pas avancer au Fonds
général les sommes. Donc, on ne peut pas avancer, là, effectivement, les sommes
émanant du marché du carbone.
Mme Ghazal : Mais ça, ce
n'était pas là avant, c'est un ajout?
M. Charette : En fait, vous
avez la version...
Mme Ghazal : Ça a toujours été
le cas, de toute façon. Pourquoi est-ce que, là, on l'ajoute, puis avant ça
n'existait pas?
M. Charette : ...libellé comme
tel, ça n'y était pas. On a introduit, et ce sera précisé dans les prochains
mois, la notion de consigne. C'est là où je disais à la collègue, avec un petit
clin d'oeil, là, on ne fait pas référence à la consigne, là, qui nous anime
tous les deux, là, au niveau des contenants... remplissages multiples et
autres, mais bien la consigne pour les entreprises. Les entreprises auront la
possibilité, plutôt que d'acheter uniquement des crédits, compte tenu de leurs
émissions, de garder en consigne une certaine valeur pour permettre des
investissements sur leur propre site pour diminuer leurs propres émissions de
gaz à effet de serre. Et c'est cohérent avec un article qu'on a
adopté — je perds la notion du temps, soit lundi ou la semaine
dernière — qui vise à prioriser les diminutions d'émissions en sol
québécois. Ça n'empêche pas l'achat de crédits, comme le permet naturellement
le marché du carbone, mais on va préférer, à chacune des fois, des mesures qui
vont viser la diminution en sol québécois.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Bon. Alors, s'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 8.
Est-ce que l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix
: Par appel
nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Nous allons... Mme la secrétaire, nous allons procéder par appel nominal
suite à la demande de madame...
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal...
Une voix
: ...appel
nominal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Nous allons... Mme la secrétaire, nous allons procéder par appel
nominal suite à la demande de madame...
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 8, tel qu'amendé, est adopté.
Nous allons maintenant pouvoir étudier l'article 9.
M. le ministre.
M. Charette : ...faire la
lecture, si vous le voulez bien. Donc, l'article 9 :
L'article 15.4.2 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Un ministre ou un organisme public partie
à une entente conclue avec le ministre responsable de l'application de la
présente loi en vertu de l'article 15.4.3 ou qui s'est vu confier un
mandat par ce dernier en vertu de ce même article peut porter au débit du fonds
les sommes prévues par cette entente ou ce mandat, le cas échéant.»; et
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «Transition énergétique Québec» par «organisme public».
Et le commentaire, là, que vous avez, dont
je peux faire la lecture. Cet article apporte certaines modifications à
l'article 15.4.2 qui prévoit dans quels cas une autre personne que le
ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
peut porter des sommes au débit du Fonds d'électrification et de changements
climatiques.
Tout d'abord, le premier alinéa est
remplacé afin d'élargir la possibilité accordée à d'autres organismes publics
de bénéficier du financement du fonds. Actuellement, seuls Transition
énergétique Québec et un ministre peuvent porter des sommes au débit du fonds.
Considérant l'abolition de Transition énergétique Québec, il y a lieu de
supprimer cette référence et de la remplacer par la notion plus large
d'organisme public.
Ensuite, considérant l'abolition du
Conseil de gestion du Fonds vert, ce sera dorénavant le ministre qui pourra
conclure des ententes avec d'autres... ministres, pardon, ou organismes
publics, comme c'était le cas avant la création du conseil de gestion.
De plus, on a introduit ici la notion des
mandats qui pourront être confiés par le ministre en vertu de
l'article 15.4.3, remplacé par l'article 10 du projet de loi.
• (14 h 20) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de Viau, à vous la parole.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. La première question, donc, que je demanderais au ministre,
donc : Qu'est-ce qui explique ce changement par «un ministre ou un
organisme public»?
M. Charette : En fait,
l'explication a déjà été donnée, mais je peux la répéter. Étant donné qu'avec
ce projet de loi on parle d'abolir le Conseil de gestion du Fonds vert et
Transition énergétique Québec...
M. Benjamin : ...qu'est-ce qui
explique ce changement par un ministre ou un organisme public?
M. Charette : En fait,
l'explication a déjà été donnée, mais je peux la répéter. Étant donné qu'avec
ce projet de loi, on parle d'abolir le Conseil de gestion du Fonds vert et Transition
énergétique Québec, ça implique des changements nécessaires. Parce qu'avec la
loi actuelle, ce sont... c'est, par exemple, Transition énergétique Québec qui
pouvait recevoir les sommes du Fonds vert. Or, TEQ n'existant plus avec
l'adoption du présent projet de loi, on remplace «TEQ», par exemple, par «organisme
public». Et on a aussi mentionné, et c'est déjà adopté dans les articles passés
précédemment, que c'est le ministre de l'Environnement qui devenait
gestionnaire du fonds en question. Donc, il faut faire les arrimages
nécessaires, là, pour être conséquents avec les articles déjà adoptés et les
principes qui veulent que TEQ et le conseil de gestion soient abolis.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Maintenant, qu'est-ce qui sous-tend ce changement, alors que, si je
comprends ce que nous lisons, c'est que ça allait bien à Transition énergétique
Québec? Qu'est-ce qui sous-tend ce changement?
M. Charette : Là, on revient
au principe même du projet de loi n° 44. On a déjà
signifié, à travers les articles adoptés, que le conseil de gestion n'avait
plus le mandat de gérer le fonds. Donc, ça, c'est déjà convenu et on en a déjà
largement discuté, là, à travers nos échanges. Il faut juste être conséquent
avec les articles de loi. Donc, il faut faire les arrimages nécessaires.
Et le pourquoi de l'abolition du conseil
de gestion a déjà été largement expliqué. Et pour ce qui est de TEQ, on prend
les devants, étant donné que c'est dans les articles subséquents, là, qu'on
confirmera aussi l'abolition de TEQ.
M. Benjamin : Est-ce que je
peux savoir à quel ministre ou à quel organisme public auquel le ministre fait
référence dans ses intentions en amenant cet amendement ici?
M. Charette : Je vais
peut-être rappeler qu'on a aussi adopté, dans les articles précédents, la
possibilité de faire des ententes, de confier des mandats. Donc, c'est aussi en
conséquence de ce qui a déjà été convenu. Moi, ce qui me plaît beaucoup... en
fait, il y a plusieurs éléments dans le projet de loi qui nous permettent de
faire des avancées notables, mais on fait aussi référence à la possibilité
d'établir des partenariats pour la réalisation de projets spécifiques. À
travers ça, on a clairement mentionné quelles étaient les conditions, ce sont
des conditions extrêmement bien balisées, mais il y aura possibilité,
effectivement, d'établir des partenariats.
Pour ce qui est des organismes publics,
étant donné que TEQ n'y sera plus comme tel, c'est la raison pour laquelle on
enlève une référence spécifique à un organisme qui est connu sous le nom de
TEQ, mais qui sera appelé à jouer son rôle différemment en étant intégré au
ministère des Ressources naturelles...
M. Charette : …étant donné
que TEQ n'y sera plus comme tel, c'est la raison pour laquelle on enlève une
référence spécifique à un organisme qui est connu sous le nom de TEQ, mais qui
sera appelé à jouer son rôle différemment en étant intégré au ministère des
Ressources naturelles.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
M. Benjamin : Donc, je
comprends, Mme la Présidente. Donc, l'intention du ministre, du gouvernement,
c'est de faire jouer par un organisme public qui sera intégré au ministère des
Ressources naturelles, est-ce que c'est ce que le ministre vient de nous dire?
M. Charette : En fait,
comme le projet de loi le prévoit, TEQ, Transition énergétique Québec, va
poursuivre sa mission et non plus comme organisme ou société d'État
indépendante mais bien comme un élément du ministère des Ressources naturelles.
Ça, c'est une question qu'on pas encore abordée, mais c'est un des principes
clés du projet de loi, là, qui est à l'étude actuellement.
M. Benjamin : Je pense,
Mme la Présidente, on aura l'occasion amplement de l'aborder au schéma, mais je
me vois tout de suite dans l'obligation de l'amener puisqu'on a déjà, devant
nous, un amendement où on parle de TEQ, et le ministre vient d'affirmer sa
volonté que ce soit un organisme qui serait à l'intérieur du ministère des
Ressources naturelles. Or, je pense que le ministre, comme moi, a entendu
plusieurs réserves, et là, quand je dis réserves, je suis poli, je suis gentil,
donc, qui ont été émises par rapport à ce fait-là. Quelle est sa réponse par
rapport aux réserves que plusieurs groupes, plusieurs experts, justement... ont
été émises par cette orientation?
M. Charette : Juste pour
ne pas étirer le débat ou faire le débat au bon endroit, lorsqu'il est question
d'organismes, ça réfère aux annexes I et II, qu'on avait aussi largement
débattu ou expliqué le pourquoi, pourquoi c'était deux annexes et non pas trois
annexes. On avait fait un long débat là-dessus. Donc, pour ce qui est du
présent article, c'est réellement les organismes publics qui ont déjà... dont
la liste a déjà été définie, là, dans nos débats. Donc, ça ne porte pas
spécifiquement et uniquement sur TEQ. Les articles qui vont porter
spécifiquement et uniquement sur TEQ vont nous rattraper, là, plutôt tôt que
tard, je le souhaite. Mais il ne faudrait pas confondre la portée de l'article
en question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Pour ce qui est de cette liste d'organismes publics auxquels le
ministre fait référence, est-ce que ce serait possible qu'elle... Est-ce que ça
a déjà été déposé ici en commission?
M. Charette : Ça fait
partie du projet de loi. C'est précisé, donc vous l'avez. C'est l'annexe I,
l'annexe II.
M. Benjamin : Ah! d'accord.
M. Charette : Donc, oui,
ce sont des informations, là, qui sont disponibles. Et là je me reviens... ça
me revient, c'est-à-dire, malheureusement, le débat a eu lieu avant l'arrivée
du collègue sur la commission, je crois. Mais, oui, effectivement, ça fait...
M. Charette : …du projet de loi.
C'est précisé, donc vous l'avez. C'est l'annexe 1, l'annexe 2.
M. Benjamin : O.K. Parfait, O.K.
Ah! d'accord.
M. Charette : Donc, oui, ce
sont des informations, là, qui sont disponibles. Et là, je me reviens… ça me
revient, c'est-à-dire, malheureusement le débat a eu lieu avant l'arrivée du
collègue sur la commission je crois. Mais oui, effectivement, ça fait partie du
projet de loi et c'est bel et bien précisé, là. On parle de plusieurs
organismes publics qui sont reconnus à travers l'article en question.
M. Benjamin : Merci, merci,
merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il d'autres interventions spécifiquement sur l'article 9? Oui, allez-y, Mme
députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Oui, je vous
remercie. Je comprends que le ministre nous dit qu'on va parler de Transition
énergétique Québec un petit peu plus tard, mais c'est quand même la première
fois qu'on l'aborde plus spécifiquement je dirais, et ça met la table pour la
suite des discussions. Puis je pense que c'est une discussion qu'on peut
débuter, aborder. Il connaît très bien notre posture et ce qu'on pense du fait
de la décision d'abolir Transition énergétique Québec. J'aimerais l'entendre,
puis il peut me dire qu'il en parlera dans un article différent, mais de toute
façon il faudra faire la discussion. Je pense qu'on met la table pour la suite
des échanges.
J'aimerais… je pense qu'il conviendra
comme moi que Transition énergétique Québec a fait la démonstration de son
efficacité. Il a entendu les mêmes organismes que moi, les mêmes organisations
qui sont venues dans les consultations, qui ont été unanimes et complètement
unanimes, sur l'efficacité de Transition énergétique Québec, sur son agilité,
sur la nécessité dans le fond qu'on ne perde pas tous ces éléments-là.
Et ce qui a été d'ailleurs reproché au
projet de loi n° 44, c'est justement que non seulement la démonstration
n'a pas été faite que Transition énergétique Québec ne rencontre pas les
objectifs qu'on… la mission dans le fond à laquelle elle était vouée, mais en
plus de ça, après ça, on pourra y revenir dans une autre partie, il n'y a pas
de garantie à l'heure actuelle avec le projet de loi que la proposition qui est
faite par le ministre va assurer une structure qui est aussi efficace, qui est
aussi agile pour les entreprises du Québec. Ça, c'est… ça fait partie des
préoccupations.
Mais avant de se rendre à la deuxième
partie, moi, j'aimerais bien comprendre qu'est-ce qui motive le ministre à
venir abolir une structure qui fonctionne très bien, qui a fait la
démonstration qu'elle fonctionnait très bien. Elle fonctionne très bien…
qu'elle a été nommée dans les sociétés d'État les plus efficaces du Québec, je
ne sais plus si c'était la première ou la deuxième, mais dans les plus
efficaces du Québec. Donc, la démonstration, elle est faite. Ce n'est pas moi
qui le dis.
• (14 h 30) •
Pourquoi elle est…
14 h 30 (version non révisée)
Mme Montpetit : ...très
bien, qui a fait la démonstration qu'elle fonctionnait très bien. Elle
fonctionne très bien, qu'elle a été nommée dans les sociétés d'État les plus efficaces
du Québec, puis c'était la première ou la deuxième, mais dans les plus
efficaces du Québec. Donc, la démonstration, elle est faite. Ce n'est pas moi
qui le dis.
Pourquoi elle est fragilisée ou prendre le
risque de fragiliser une structure qui fonctionne extrêmement, qui a été la
seule société d'État, à ce jour, à présenter un plan de relance économique dans
le cadre de la pandémie? Donc, c'est démontré qu'ils sont très efficaces.
Pourquoi prendre le risque d'aller fragiliser une organisation qui fonctionne
bien et dont tous les organismes qui sont venus nous voir en consultation n'ont
eu que des éloges pour l'organisation?
M. Charette : ...la
présidente, après quelques dizaines d'heures, je comprends un petit peu la
personnalité de cette commission-là. Pour ne pas avoir à répéter à différents
endroits les mêmes arguments, ces arguments, je les réserve lorsque viendra le
temps d'aborder spécifiquement la question de Transition énergétique Québec.
Mais déjà je vais rassurer la collègue, ce qui fonctionne bien chez Transition
énergétique Québec, on le maintient. Donc, il n'y a pas d'inquiétude à y avoir
à ce niveau-là. Mais, sur la décision dans son essence elle-même, on abordera
la question lorsque les articles s'y prêteront. Entre-temps, nous sommes à
l'étude de l'article 9, et on peut procéder à son adoption, là, sans autre
débat parce que c'est déjà bien clair, là, comme précision.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Montpetit : Oui.
J'entends que le ministre ne veut pas y répondre puis qu'on aura la discussion
plus tard. Mais le projet de loi a été déposé au mois de novembre l'année
dernière, puis on n'a toujours pas eu de réponse ni de sa part ni de la part de
son collègue le ministre des Ressources naturelles qu'il a lui-même refusé
d'entendre ici en consultation.
C'est l'organisation qui est la plus
efficace en termes de réduction des GES. La démonstration est faite. Elle est
efficace, elle est agile. Et non, non, non, je dois m'inscrire en faux avec ce
qui vient d'être affirmé par le ministre, non, le projet de loi... encore là,
c'est des intentions, elles sont louables, je ne les remets pas en question.
Mais, non, le projet de loi n'assure pas que l'efficacité sera au rendez-vous
pour Transition énergétique 2.0 au sein d'un ministère. Les
organismes qui sont venus nous l'ont soulevé, de dire : Justement, on perd
en transparence, on perd en reddition de comptes, on perd en agilité, on perd
en fiabilité. Il y a une expertise extrêmement importante qui s'est mise en
place au sein de Transition énergétique.
D'ailleurs, quand on viendra à la
discussion parce que j'imagine... En tout cas, vous avez dû avoir le temps de
vous préparer un argumentaire depuis novembre dernier, je suis plus que curieuse
de l'entendre parce qu'avec beaucoup d'imagination, je n'arrive pas à
comprendre pourquoi on peut prendre la décision d'abolir quelque chose qui
fonctionne extrêmement bien. Je vous informe tout de suite, d'ailleurs, que je
serais intéressée à savoir combien d'employés ont quitté Transition énergétique
depuis que l'abolition...
Mme Montpetit : ...parce
qu'avec beaucoup d'imagination, je n'arrive pas à comprendre pourquoi on peut
prendre la décision d'abolir quelque chose qui fonctionne extrêmement bien. Je
vous informe tout de suite, d'ailleurs, que je serais intéressée à savoir
combien d'employés ont quitté Transition énergétique depuis que l'abolition a
été annoncée. On me dit qu'il y a des gens d'une grande expérience, d'une
grande expertise qui ont quitté et qui ne sont pas des ressources qui vont se
retrouver au ministère des Ressources naturelles. Donc, il y a une perte
d'expertise, certainement, qui va être présente. Donc, c'est toutes des
questions qu'il va falloir aborder. On les abordera quand le ministre finira
par les aborder, mais je trouve ça... je ne comprends pas qu'on puisse vouloir
fragiliser quelque chose qui a fait la démonstration que ça fonctionnait
extrêmement, extrêmement, extrêmement bien, et pour qui tout le monde... pour
qui c'est unanime le fonctionnement, et la fiabilité, et l'agilité de cette
organisation.
M. Charette : ...la collègue
mentionne qu'il n'y a pas eu de réponse depuis le dépôt du projet de loi. Je
ferais la nuance suivante : Souvent, il y a des réponses de données, mais,
par moments, on se refuse de les entendre. Donc, oui, il y a eu des réponses de
données et, en temps et lieu, lorsque les articles plus spécifiquement
porteront sur TECC, on pourra répéter ce qui a déjà été mentionné. Mais il y a
une grande nuance entre ne pas donner une réponse et ne pas vouloir l'entendre.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'article 9?
Mme Montpetit : Bien, si je
peux juste me permettre de réitérer au ministre, je lui transférerai, s'il le
souhaite, l'ensemble des organisations qui attendent également ses réponses.
Donc, je pense que ce n'est pas juste moi qui n'ai malheureusement pas entendu
les réponses, mais il n'y a personne qui est rassuré, à l'heure actuelle,
des... qui ont été faites par le ministre, là. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
S'il n'y a pas d'autres... Est-ce que vous avez une intervention, madame? Mme
la députée de Mercier, allez-y.
Mme Ghazal : J'aurais une
question. Bien, comme l'a dit le ministre, on va avoir l'occasion de parler de
Transition énergétique Québec plus tard. Je sais que le ministre a refusé que
le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles soit présent à la
commission pour répondre à nos questions, quand on va être rendus là. Moi, je
fais la demande quand même qu'il y réfléchisse pendant l'été, parce que je
pense que, là, le ministre a décidé qu'on allait avoir des vacances. Et je sais
que le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, lui, il est en
vacances sur la Côte-Nord, le chanceux, mais bon. Donc, on aura cette...
l'occasion d'en parler. Je veux juste être sûre parce que, tout à l'heure,
après le ministre a corrigé, mais je veux être certaine que ça a été bien
compris. Quand on dit : Un ministre ou un organisme public, et là on
remplace... avant, c'était écrit : Ou Transition énergétique Québec, c'est
que Transition énergétique Québec ne reviendra pas un organisme public?
M. Charette : Bien, en fait,
non, effectivement et...
Mme Ghazal : C'était une
erreur. C'est juste parce que je veux la confirmer.
M. Charette : ...parce que,
bon, anciennement, avec... Bien, en fait, je dis anciennement... Tant que le
projet de loi ne sera pas adopté, on fait référence spécifiquement à Transition
énergétique Québec. Donc, le transfert ou le changement se fait vers «organisme
public», mais ça ne fait pas du TEQ intégrer au ministère des Ressources
naturelles un organisme public en tant que tel. Pour la notion d'organisme
public, il faut réellement se référer aux annexes I et II...
M. Charette : ...Québec. Donc,
le transfert ou le changement se fait vers «organisme public», mais ça ne fait
pas du TEQ intégrer au ministère des Ressources naturelles un organisme public
en tant que tel. Pour la notion d'organisme public, il faut réellement se
référer aux annexes I et II, là, qui ont été débattues, là, il y a quelque
temps maintenant.
Mme Ghazal : ...parce que
l'entente dont on parle, c'est celle qui va être... Les ententes dont on parle,
c'est celles qui vont être discutées à 15.4.3.
M. Charette : Entre autres.
Mme Ghazal : C'est ça. Donc,
«un ministre ou un organisme public partie à une entente conclue avec le ministre
responsable de l'application de la présente loi — c'est
ça — en vertu de 15.4.3...» Mais, avant, ces ententes-là étaient
conclues par le ministre et aussi par Transition énergétique Québec.
M. Charette : Et, on va le
voir dans les articles qui vont suivre, les ententes qui ont été conclues, par
exemple, à l'égard du conseil de gestion, il y a des articles qui vont s'y
référer, et c'est la même chose pour TEQ. Donc, les ententes, elles sont encore
valables, mais c'est le nom du répondant ou du partenaire de l'entente, qui,
lui, se trouve à changer. Mais, dans les mesures transitoires... ou dans les
articles suivants, là, on vient préciser ces éléments-là.
Mme Ghazal : ...organismes
publics n'étaient pas impliqués là-dedans. Il y avait juste les ministères.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, comme...
Mme Ghazal : Et là on l'ajoute
à cause du changement dans la loi. C'est ce que je comprends.
M. Charette : Ça offre
clairement, et suite à un article qu'on a adopté plus tôt, des offres de
partenariat, qui, elles, sont nouvelles, effectivement. Il y a des organismes,
notamment... par exemple, on parlait du milieu municipal, ou autres, qui
pourront, à terme, devenir partenaires, là, de ce fonds-là.
Mme Ghazal : ...ça, c'est en
vertu de 15.2, qu'on avait déjà voté, sur les délégations.
M. Charette : En fait, c'est
difficile pour moi, là, à brûle-pourpoint...
Mme Ghazal : Non, non, 12.2,
12.2.
M. Charette : ...de vous
rappeler le numéro de l'article, mais on l'avait largement débattu,
effectivement. Mais c'était aussi un petit peu plus tôt dans le projet de loi.
Mme Ghazal : ...donc, c'est
comme s'il y a des ententes avec des gens extérieurs, si on veut, des
municipalités, des personnes morales, et là, à 15.4.3, là, c'est les ministères
et organismes publics.
C'est-à-dire que ce qu'on va regarder
tantôt, dans 15.4.3, puis là j'en parle parce qu'on y fait référence à
l'article 9, c'est des ministères et organismes publics avec qui on
conclut des ententes, puis il y a aussi des ententes que le ministre conclut
avec des municipalités et des personnes morales, là, je pense, comme des
entreprises privées... à 12.2. C'est un petit peu de la même nature.
M. Charette : ...et on fait
bien, là, de me demander d'insister là-dessus. Dans 15.4.3, c'est réellement
pour les organismes publics qui sont dûment nommés, là, dans l'annexe I et
II.
Mme Ghazal : O.K. Mais ce
qu'on va discuter, dans 15.4.3, ressemble à ce qui est dans 12.2.
M. Charette : C'est un... On
peut le dire comme ça.
Mme Ghazal : C'est juste que
12.2, c'est des municipalités et des entreprises privées, alors que 15.4.3,
c'est des ministères et organismes publics.
M. Charette : Publics... I et
II.
Mme Ghazal : Mais c'est comme
de la même nature, mais avec des exigences différentes...
Mme Ghazal : ... 4.3 ressemble
à ce qui est dans 12.2...
M. Charette :...on peut le
dire comme ça.
Mme Ghazal : ...c'est juste
que 12.2, c'est des municipalités et des entreprises privées, alors que 15.4.3,
c'est des ministères et organismes publics. C'est comme de la même nature, mais
avec des exigences différentes.
M. Charette : C'est des
nuances, là, qui sont importantes. Ce qu'on a mentionné pour les organismes
précédents, c'est une délégation possible de pouvoir gérer un programme qui
permettrait de réduire les gaz à effet de serre. Alors que dans 15.4.3, on
parle réellement des ministères et des organismes, encore une fois, visés par l'article 1
et 2, pour pouvoir se faire reconnaître des dépenses à travers le Fonds
d'électrification et des changements climatiques. Donc, ce n'est pas une
délégation au même titre que dans... à l'article précédent.
• (14 h 40) •
Mme Ghazal : O.K. ils ne vont
pas gérer des organismes... ils ne vont pas gérer des programmes, ministères,
organismes publics, ils vont...
M. Charette : C'est-à-dire,
si, par exemple, il y a une mesure, on peut en nommer, là, il y a des mesures
qui sont dans d'autres ministères, que ce soit — je veux juste
m'assurer — les Roulez vert et autres, ce sont des mesures qui sont
dans des ministères, mais qui doivent être financées à travers le Fonds
d'électrification et des changements climatiques.
(Consultation)
M. Charette : Exactement.
Mme Ghazal : C'est ça. Puis,
on pourra à... là, je comprends pour 9, à 15.4.3, plus approfondir ça parce que
j'avais l'impression que c'était un petit peu de la même nature que 12.2, mais
pas tout à fait. Peut-être, la meilleure façon, c'est de l'illustrer avec des
exemples concrets.
M. Charette : Sans problème.
La Présidente (Mme Boutin) :
Bon. Alors, si vous êtes prêts, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 9, dans le fond, qui
modifie l'article 15.4.2.
Nous allons procéder avec l'appel nominal.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention, M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Contre.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Abstention.
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, l'article 9 est adopté. Nous allons maintenant procéder à
l'article 10 qui modifie l'article 15.4.3. M. le ministre, je vous
inviterais à en faire la lecture.
M. Charette : Oui, c'est un
article assez long, donc vous allez m'excuser déjà à l'avance. Donc, le...
donc :
10. L'article 15.4.3 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«15.4.3. Lorsque les activités d'un
ministère ou d'un organisme public permettent la mise en oeuvre de mesures pouvant
être financées par le fonds conformément à l'article 15.1, le ministre
responsable de l'application de la présente loi peut conclure une entente avec
le ministre responsable de ce ministère...
M. Charette : ...remplacé par
le suivant :
«15.4.3. Lorsque les activités d'un
ministère ou d'un organisme public permettent la mise en oeuvre de mesures
pouvant être financées par le fonds conformément à l'article 15.1, le ministre
responsable de l'application de la présente loi peut conclure une entente avec
le ministre responsable de ce ministère ou avec cet organisme afin de lui
permettre de porter au débit du fonds les sommes pourvoyant à ces mesures.
«Le ministre responsable de l'application
de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un organisme
public un mandat afin qu'il mette en oeuvre, selon ce que le mandat indique,
des mesures visant la lutte contre les changements climatiques dans un domaine
relevant de ses attributions. Il peut également, dans le cadre de ce mandat, permettre
à cet autre ministre ou à cet organisme de porter au débit du fonds les sommes
pourvoyant à de telles mesures.
«L'entente ou le mandat doit préciser le
montant qui pourra être porté au débit du fonds, pour les années financières
pendant lesquelles il sera applicable. Dans le cas d'une entente, celle-ci doit
préciser les mesures qui pourront être financées au moyen de ces sommes et
la...»
Là j'ai perdu ma page. Pardon. Applicable,
et voilà, c'est sur une autre page, et : «...les mesures qui pourront être
financées au moyen de ces sommes et la répartition de celles-ci entre chacune
de ces mesures, ou laisser au ministre ou à l'organisme public qui y est partie
le soin de répartir le financement entre ces mesures de la manière la plus
efficiente et cohérente avec la politique cadre sur les changements
climatiques. Les frais d'administration pouvant être débités du fonds en vertu
d'une telle entente ou d'un tel mandat doivent être approuvés par le ministre
responsable de l'application de la présente loi.
«Le ministre ou l'organisme public
concerné est responsable de la mise en oeuvre des mesures pour lesquelles il
porte des sommes au débit du fonds ainsi que de l'atteinte des objectifs visés
en matière de lutte contre les changements climatiques.»
Et le commentaire qui en découle. Cet article
prévoit que le ministre peut conclure des ententes avec d'autres ministres et
organismes publics afin de permettre à ces derniers de porter au débit du Fonds
d'électrification et de changements climatiques des sommes pourvoyant des
mesures visant la lutte contre les changements climatiques et s'inscrivant dans
le respect des principes, des orientations et des objectifs prévus à la politique-cadre
sur les changements climatiques.
Cet article reprend en grande partie le
contenu de l'article 15.4.3 actuel tout en élargissant la gamme de
bénéficiaires potentiels de ces ententes puisqu'actuellement le ministre ne
peut conclure de telles ententes qu'avec un ministre ou avec Transition
énergétique Québec.
Cet article prévoit également une nouvelle
possibilité pour le ministre de confier des mandats aux autres ministres ou à
certains organismes publics afin qu'ils mettent en oeuvre des mesures-phares
visant la lutte contre les changements climatiques dans le secteur d'activité
relevant de leurs attributions.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député de Viau, vous aviez une intervention.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente...
M. Charette : ...possibilité
pour le ministre de confier des mandats aux autres ministres ou à certains
organismes publics afin qu'ils mettent en oeuvre des mesures phares visant la
lutte contre les changements climatiques dans le secteur d'activité relevant de
leurs attributions.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député de Viau, vous aviez une intervention.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans un premier temps, donc, dans le deuxième paragraphe ou
deuxième alinéa, donc, «lorsque le ministre responsable de l'application de la
présente loi peut également confier à un ministre ou à un organisme public un
mandat...»
Est-ce que le ministre peut nous dire
quels sont les genres, les types de mandats, à ce moment-là, qui pourraient
être accordés?
M. Charette : En fait, on se
rappelle que présentement, c'est le Conseil de gestion du Fonds vert qui a la
responsabilité de gérer le fonds. Cependant, avec l'article qu'on a adopté
précédemment, ce mandat-là ne revient plus au Conseil de gestion, il revient au
ministre de l'Environnement. Donc, comme le Conseil de gestion de Fonds vert
pouvait développer des ententes, le ministre pourra développer des ententes
avec des ministères, des ministres et des organismes publics.
La nature des ententes, c'est un petit peu
ce que pouvait faire le Conseil de gestion, c'est-à-dire, il y a des programmes
qui pourraient être mis en place pour financer ou subventionner, par exemple,
l'achat de véhicules électriques. Donc, on va permettre qu'il y ait un débit
porté au compte du fonds par le ministère concerné. Le ministère concerné
devra, naturellement, être responsable du suivi et du respect des modalités de
l'entente, et le ministère de l'Environnement, le ministre de l'Environnement,
par la suite, aura naturellement cette charge de s'assurer de la cohérence de
la mesure dans son rôle de coordonnateur, là, de l'action gouvernementale en
changements climatiques.
Donc, on vient transposer ce que pouvait
faire Transition énergétique Québec au ministre, mais c'était trop restrictif.
Par le passé, c'était à un ministre ou sinon à Transition énergétique Québec.
Là, on élargit ça à la liste des organismes publics, là, qui a été débattue,
là, il y a quelque temps maintenant.
M. Benjamin : Alors, Mme la
Présidente, avec cet élargissement-là, la prochaine question que j'ai le goût
de poser au ministre : Quels seront, à ce moment-là, les mécanismes
d'évaluation pour chacun de ces ministères, de ces organismes, qui seront mis
en place pour ce faire?
M. Charette : On se souvient
aussi, dans les articles précédemment adoptés, on précise les modalités
clairement. La reddition de comptes qui est nécessaire, l'imputabilité qui est
nécessaire, et là, il y a tout le temps un principe qui est très cher à
l'esprit du projet de loi, c'est l'imputabilité ministérielle.
Donc, si c'est confié dans un autre
ministère, on ne perd pas la trace de qui en est responsable. Le premier
responsable sera le ministre concerné par le programme ou la mesure en
question, et ultimement, comme responsable ultime, le ministre de
l'Environnement, qui...
M. Charette : ...si c'est
confié dans un autre ministère, on ne perd pas la trace de qui en est
responsable. Le premier responsable sera le ministre concerné par le programme
ou la mesure en question et, ultimement, comme responsable ultime, le ministre
de l'Environnement, qui, avec ses nouveaux pouvoirs, là, aura à coordonner
toutes ces mesures et s'assurer qu'elles soient cohérentes et surtout qu'elles
donnent les résultats escomptés.
M. Benjamin : Donc, je
comprends que, donc, le ministre de l'Environnement, donc, en matière
d'imputabilité, sera à ce moment-là, donc, le ministre imputable pour la
gestion, donc, des autres ministères, des autres organismes avec qui cette
entente-là se tiendra. C'est ce que je comprends?
M. Charette : On peut le dire
autrement. Le ministre de l'Environnement sera tout le temps le premier
responsable ou la première responsable de la gestion globale du fonds. Ça,
c'est une imputabilité directe qui lui est maintenant reconnue. Cependant, à
partir du moment qu'il y a eu une entente avec un autre ministre,
l'imputabilité sur l'efficacité de la mesure, la reddition de comptes à
apporter à la mesure, elle est aussi chez ce ministre partenaire.
M. Benjamin : Il y aura... En
fait, il y a élargissement, Mme la Présidente, donc évidemment il nous faut
nous pencher sur les questions de reddition de comptes. Quelles seront, à ce
moment-là, les mesures de reddition de comptes que compte mettre en place, à ce
moment-là, le ministre?
M. Charette : On a déjà
largement abordé la question dans les articles précédents. On est tout le
temps... Dès qu'il y a une sortie d'argent du fonds, c'est des questions qui
ont été précisées. Donc, ce qui est admissible comme dépenses, ce qui est
attendu, quelle est la nature de la reddition de comptes, c'est des questions,
là, qui ont déjà été adoptées, là, dans les articles précédents. Donc, on ne
vient pas remettre ça en question. On avance dans l'étude du projet de loi,
mais les acquis qui ont déjà été adoptés sont maintenus, là. Donc, les
assurances données dans les articles précédents qui ont été adoptés
s'appliquent naturellement à l'ensemble du projet de loi.
• (14 h 50) •
M. Benjamin : Bien, Mme la
Présidente, je pense qu'il y a des choses effectivement qui ont été abordées,
mais il y a des choses qui n'ont pas encore été abordées dans ce projet de loi.
Je vais vous donner un exemple, lorsque, dans cet article, on parle des frais
d'administration, donc, dans le dernier alinéa, presque en bas, troisième
paragraphe, si vous voulez. Quelles sont... Est-ce que le ministre peut nous
dire quelles sont les normes qui seront mises en place quand viendra le temps
de parler des frais d'administration?
M. Charette : ...la question a
été abordée la semaine dernière par rapport au Fonds vert dans sa formule
actuelle. On a... Certains s'en montraient un petit peu agacés, mais c'est la
procédure qui s'applique de longue date. Il y a une partie, par exemple,
sous-ministériat au...
M. Charette : ...si la question
a été abordée la semaine dernière par rapport au Fonds vert dans sa formule
actuelle, on a un certain... Ça montrait... un petit peu agacé, mais c'est la
procédure qui s'applique de longue date. Il y a une partie par exemple sous-ministériat
au ministère de l'Environnement dont les activités sont financées par le Fonds
vert. Et je pense qu'on a démontré que ça se faisait dans plusieurs fonds. On a
démontré la pertinence d'une pratique semblable.
Donc, là aussi, il y aura possibilité, si
par exemple, on vient déléguer au ministre des Transports la gestion d'un
programme x, il y a une partie qui pourra être imputée aux frais
d'administration, mais pour que ces frais d'administration soient raisonnables,
pour qu'ils puissent être justifiés, c'est mentionné aussi que ça devrait être
discuté et approuvé, là, par le ministre de l'Environnement.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Voyez, le ministre vient de nous dire : Pour que ces frais
d'administration soient raisonnables. Or, Mme la Présidente, vous conviendrez
avec moi que ce qui peut être raisonnable pour l'actuel ministre de
l'Environnement peut ne pas l'être pour son successeur. Donc, d'où l'importance
d'avoir des normes, d'où l'importance d'avoir des normes. Alors, la question
que je lui pose, donc… quelles sont les normes au niveau des frais
d'administration? Parce que quand on nous dit, ici : «Les frais
d'administration pouvant être débités du fonds en vertu d'une telle entente ou
d'un tel mandat doivent être approuvés par le ministre…», je veux bien que ces
fonds-là doivent être approuvés, mais faut-il en amont qu'on ait une idée des
normes?
Je vais vous donner un exemple, Mme la
Présidente. Il existe des… par exemple, des normes où on dit : Les frais d'administration
ne doivent pas être, par exemple, supérieurs à 10 % de l'enveloppe, ou tel
pourcentage, ou tel montant ou telle somme. Donc, c'est des normes, c'est des
balises qui permettent à ce moment-là d'évoluer. Donc, la question que je pose au
ministre : Quelles sont les normes applicables, donc, par l'ensemble des
ministères ou des organismes avec lesquels il pourrait avoir… qui pourraient
avoir un mandat, quelles sont les normes à ce moment-là, au niveau des frais
d'administration?
M. Charette : Ce sera
essentiellement les mêmes normes qui… En fait, je recommence. Le projet de loi
n° 44 vise à corriger plusieurs lacunes de gouvernance des années
précédentes. Cependant, ce volet-là était aussi applicable sous l'ancienne
législation, donc avec les gouvernements qui nous ont précédés. C'est des
normes qui sont celles d'une saine administration, mais il n'y a pas de
pourcentage indiqué dans une loi ou dans un règlement particulier. Il n'y en
avait pas sous votre gouvernement. Il n'y en a pas non plus dans le projet de
loi actuel, mais il faut que ce soit justifiable et raisonnable. C'est la
raison pour laquelle la semaine dernière on a fait la démonstration que…
M. Charette : ...indiquer dans
une loi ou dans un règlement particulier. Il n'y en avait pas sous votre gouvernement.
Il n'y en a pas non plus dans le projet de loi actuel, mais il faut que ce soit
justifiable et raisonnable. C'est la raison pour laquelle la semaine dernière
on a fait la démonstration que pour la gestion du Fonds vert dans son ensemble,
c'est un infime pourcentage. On évoquait peut-être un 2 % qui serait lié
directement à l'administration, donc il faut que ce soit justifiable. Et c'est
la raison pour laquelle c'est mentionné, ça doit être aussi approuvé par le ministre
responsable, qui est le ministre de l'Environnement, mais il n'y a pas de
pourcentage d'établi dans aucune loi à ce niveau-là.
Et on me donnait les exemples... Au
Québec, il y a plusieurs fonds, hein? La semaine dernière, on le mentionnait,
il y a plusieurs fonds qui sont gérés de cette façon-là, mais même lorsqu'il y
a un transfert de sommes par exemple pour un programme X par le gouvernement
fédéral, les ententes permettent d'avoir un certain montant pour les frais
d'administration de ces programmes-là. Donc c'est dans la norme, donc pas
d'innovation réelle à ce niveau-là, mais étant donné qu'on étend la possibilité
de multiplier les partenariats, il faut que ces partenariats-là puissent
s'administrer, là, convenablement.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, le ministre évoque la précédente législature, le précédent
gouvernement. Or, je n'y étais, mais lui y était. Lui, il était à la précédente
législature, et je sais qu'il a notamment participé avec l'Assemblée nationale,
notamment au niveau du... de la loi 102, donc à l'amélioration de la
gouvernance. Ça, je le sais. Et je sais aussi qu'il y a eu plusieurs travaux
qui ont été réalisés, que ce soit par les gens du Conseil de gestion du Fonds
vert, donc, pour améliorer, pour bonifier la gouvernance. Et je sais aussi, Mme
la Présidente, que tous les experts, tous les organismes qui se sont présentés
lors des consultations ont souligné à grands traits l'efficacité de Transition
énergétique Québec. Ça, je le sais aussi.
Maintenant, le ministre arrive avec tout
un chambardement à travers ce projet de loi, c'est tout un chambardement. Donc,
faudrait-il bien nous assurer lorsqu'on nous parle d'efficacité, lorsqu'on nous
parle d'imputabilité, lorsqu'on nous parle de reddition de comptes, lorsqu'on
nous parle d'efficience, que ce ne soit pas des mots qui ne veulent rien dire,
que ce soit des mots où on mesure pleinement la valeur de ces mots, mais à
travers les balises que nous allons mettre en place, notamment au niveau des
normes, d'où ma question sur l'enjeu des frais d'administration.
Mais, vous voyez, Mme la Présidente, dans
cet article, nous abordons les questions… et ce n'est pas la première fois que
je le vois depuis que je suis là, pour le peu de temps que je suis là pour parler
de la politique-cadre. Or, moi, j'aurais bien aimé…
M. Benjamin : ...des frais d'administration.
Mais, vous voyez, Mme la Présidente, dans cet article, nous abordons la
question de... il est question... et ce n'est pas la première fois que je le
vois depuis que je suis là, pour le peu de temps que je suis là pour parler de
la politique-cadre. Or, moi, j'aurais bien aimé savoir: À quoi fait-on
allusion? C'est une question que je pose. Je ne suis pas un expert en matière
environnementale. Mais, avec mes autres collègues de l'Assemblée nationale,
nous sommes, nous formons les... nous sommes les législateurs, et, avec mes
autres collègues, moi, j'aurais aimé savoir: Lorsqu'on parle de
politique-cadre — on s'apprête à voter cette loi éventuellement — à
quoi fait-on allusion? Le ministre a promis... Et là je me permets de lui poser
la question encore à nouveau: C'est pour quand? Quand est-ce que les députés de
l'Assemblée nationale auront droit, donc, d'avoir... de pouvoir lire, prendre
connaissance de cette politique-cadre sur laquelle, justement... à laquelle on
fait allusion ici?
M. Charette : Le collègue
admet lui-même qu'il pose à nouveau la question, c'est dire qu'elle a été posée
à plusieurs reprises. C'est donc dire que la réponse a été donnée à plusieurs
reprises, et ce qui est rassurant, je pense, c'est que les réponses restent les
mêmes du côté du gouvernement, donc ce qui était vrai il y a quelques jours le
demeure. C'est une politique qui sera présentée cet automne et qui sera accompagnée
d'un plan de mise en oeuvre. Donc, quelque part à l'automne 2020, on aura la
politique-cadre qui va couvrir la décennie 2020‑2030.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, vous avez une intervention, je crois, parce que vous
aviez comme un peu changé de sujet, je me dis...
M. Benjamin : Si je peux me
permettre tout de suite d'annoncer que j'ai un amendement qui s'en vient...
La Présidente (Mme Boutin) :
Après, nous allons procéder avec ça après. Allez-y, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, moi,
j'annonce aussi que j'en ai un. Ça fait que vous le ferez selon l'ordre
d'alternance que, moi, je n'ai pas suivi, mais que je suis sûre que la
présidente a mieux suivi. Donc, moi, un peu pour continuer ce que je disais
tout à l'heure... Bien, est-ce que je dépose l'amendement maintenant, puis vous
dites c'est au tour de qui de le déposer?
La Présidente (Mme Boutin) :
Bien là, j'aimerais... avant, j'aimerais peut-être revenir à M. le député de Viau.
Si vous vous apprêtiez à déposer un amendement qui faisait suite à votre
discussion, peut-être qu'on pourrait procéder comme ça, par respect, là.
M. Benjamin : ...
Mme Ghazal : C'est parce
que... selon ce que j'avais compris, c'est vraiment... il y a comme une
alternance dans qui a déposé l'amendement, c'est ce que je me rappelle. Ça fait
que... Mais je ne l'ai pas suivie. Peut-être que j'en ai trop déposé récemment.
La Présidente (Mme Boutin) :
On va suspendre. Bien, M. le député de Viau, peut-être que vous voulez discuter
de votre amendement...
M. Benjamin : Absolument. Oui,
je vais déposer mon amendement. Donc, si on peut suspendre maintenant...
La Présidente (Mme Boutin) :
...puis après ça on va le déposer aussi par la suite. Oui? On va suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 5)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. M. le député de Viau, serez-vous prêt à
nous présenter votre amendement?
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente. Donc, alors, l'amendement se lirait ainsi :
«15.4.3. Le ministre responsable de
l'application de la présente loi peut également confier à un ministre ou à un
organisme public un mandat afin qu'il mette en oeuvre, selon ce que le mandat
indique, des mesures visant la lutte contre les changements climatiques dans un
domaine relevant de ses attributions. Il peut également, dans le cadre de ce
mandat, permettre à cet autre ministre ou à cet organisme de porter au débit du
fonds les sommes pourvoyant à de telles mesures. Les ministres et organismes
publics qui se voient confié par le ministre un mandat en vertu de cet article
doivent, chaque année, à la date fixée par le ministre, lui transmettre un état
de situation portant sur la mise en date... sur la mise en
oeuvre — pardon — des mesures fixées par le fonds, ainsi
que sur les résultats obtenus et l'évolution des engagements pris au terme de
ces ententes ou mandats confiés.»
Voilà.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Charette : ...comme la
coutume le veut, indiquer nos couleurs le plus rapidement possible. On ne
pourra pas adopter cet amendement-là pour une raison très...
M. Benjamin : …par le fonds
ainsi que sur les résultats obtenus et l'évolution des engagements pris au
terme de ces ententes ou mandats confiés.» Voilà.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il des interventions?
M. Charette : …comme la
coutume le veut, indiquer nos couleurs le plus rapidement possible. On ne
pourra pas adopter cet amendement-là pour une raison très, très simple, c'est
que c'est déjà couvert en très grande partie par l'amendement qu'on avait adopté
il y a quelques jours sur la reddition de comptes, qui sera d'ailleurs publique
et qui sera sur le site Internet du ministère de l'Environnement.
La seule petite nuance qui ne s'y trouve peut-être
pas, c'est lorsqu'on mentionne «à chaque année». Dans les faits, il y a des programmes
qui vont prendre leur envol ou leur pertinence sur une année ou deux, lorsqu'on
parle, par exemple, de fonds à transférer pour densifier que ce soit un
centre-ville ou autre, donc il y a des mesures dont le résultat ne sera pas
connu dans l'année qui suit. Mais pour l'essentiel, ce sont des garanties que
nous avons déjà à travers un article précédemment adopté, et pour cette
raison-là, on ne pourra pas consentir à l'adoption, là, de cet amendement-ci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député Viau.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. J'aurais bien aimé pouvoir expliquer au ministre, donc, la
portée et la teneur de cet amendement, mais il a choisi d'annoncer tout de
suite ses couleurs. Bon, ça lui appartient. Mais justement, le ministre parlait
d'une nuance. Ce n'est pas une nuance, Mme la Présidente. En évoquant cette
obligation-là, ce n'est pas une nuance et ce n'est pas banal. Et c'était le
sens même de mes questions quand je parlais des mesures de reddition de
comptes, les mécanismes d'évaluation. Donc, il nous paraît important, au niveau
de la reddition de comptes que justement dans cet article où on parle des
mandats qui pourraient être confiés à des ministères ou des organismes, qu'on
puisse savoir, que le public puisse savoir, que l'Assemblée nationale puisse
savoir justement quels sont les mécanismes de reddition de comptes et permettre
justement, en vertu de cet article, qu'à chaque année, donc, qu'on puisse
connaître un état de la situation.
Donc, maintenant, une question que j'ai
pour le ministre, donc, est-ce que tous les organismes, j'ai bien dit est-ce
que tous les organismes ont déjà cette obligation, donc, en vertu de la loi ou
en vertu d'une loi?
M. Charette : ...le Fonds
vert actuel?
M. Benjamin : Oui.
M. Charette : Le conseil
de gestion rend publique une évaluation, là, des résultats. C'est le cas
actuellement. Mais étant donné que la responsabilité est transférée, alors, il
faut la transférer au ministre de l'Environnement. Et contrairement à ce que le
collègue mentionne, dans certains cas, une évaluation annuelle, ce n'est tout
simplement pas possible. Mais comme je le mentionnais aussi lors des articles
précédents, il ne faut pas perdre de vue, en plus des amendements et des
articles adoptés, que l'on confie à travers le présent projet de loi un mandat
spécifique au Commissaire au développement durable qui relève de la
Vérificatrice générale. Donc, la gestion annuelle de fonds-là fera...
M. Charette : ...aussi lors des
articles précédents, il ne faut pas perdre de vue, en plus des amendements et
des articles adoptés, que l'on confie, à travers le présent projet de loi, un
mandat spécifique au Commissaire au développement durable qui relève de la Vérificatrice
générale. Donc, la gestion annuelle de ce fonds-là fera l'objet d'un rapport
par le Commissaire au développement durable lui-même.
Et on le sait, c'est ce qui fait la force
de cette instance, c'est une instance qui est complètement indépendante, qui
n'a pas l'habitude de vouloir être complaisante, et elle ne doit pas l'être,
envers les gouvernements en place. Donc, en plus de ce qu'on a convenu dans les
articles précédents, à chaque année, le Commissaire au développement durable
aura le mandat spécifique de faire l'évaluation de la gestion du fonds. Donc,
ça rend encore plus inadéquat le libellé proposé, et ça justifie, là, la
première réaction, là, que je partageais tout à l'heure.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y.
• (15 h 10) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis au moins content de savoir que c'était une première
réaction puisque, quand j'entends le ministre parler d'évaluation annuelle,
donc, le coeur de l'amendement qu'on a devant nous parle d'un état de la
situation, d'un portrait, d'un l'état de la situation. C'est un état de la
situation qui porte sur la mise en oeuvre des mesures financées par le fonds.
Or, le ministre nous dit, et puis je le crois, d'ailleurs : Pour certains
organismes, ce n'est pas possible de faire une évaluation annuelle, de faire…
Bon. Mais, un état de situation, c'est possible, un état de la situation, c'est
possible. Donc, alors, moi, ce que je lui demande, et conformément à cet
amendement-là : Est-ce qu'il consent à ce qu'on puisse dire clairement que
c'est normal que nous puissions l'exiger dans ce projet de loi, que les
ministres et organismes publics qui se voient confier par le ministre un mandat
en vertu de cet article puissent transmettre un état de la situation?
M. Charette : En fait, si ce
sont les attentes, c'est déjà rencontré, là, par ce qui a été adopté. Et, avec
le Commissaire au développement durable, ce sera son mandat premier de devoir
faire un état, je reprends ses mots, un état de situation et voir à apprécier
la gestion qui est faite du Fonds d'électrification et des changements
climatiques. Donc, ce n'est pas que le fonds est inadéquat, mais, encore une
fois, on ne répète pas ce qui est déjà convenu, et c'est déjà largement sinon
entièrement couvert, soit par les articles passés ou soit par le rôle que
jouera le Commissaire au développement durable.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement… Oui, allez-y, M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci,
Mme la Présidente. Donc, je comprends que là, le ministre souhaite que ce soit
le Commissaire au développement durable qui puisse jouer ce rôle-là. Donc,
maintenant, ce que je dis au ministre... Le Commissaire au développement
durable est rattaché au bureau du Vérificateur général du Québec. Ce que je dis
au ministre : N'est-ce pas là la responsabilité de tout organisme public,
de tout ministère qui reçoit des fonds dans le cadre de ce Fonds vert, donc,
que de…
M. Benjamin : ...maintenant, ce
que je dis au ministre... Le Commissaire au développement durable est rattaché
au bureau du Vérificateur général du Québec. Ce que je dis au ministre :
N'est-ce pas là la responsabilité de tout organisme public, de tout ministère
qui reçoit des fonds dans le cadre de ce Fonds vert, donc, que de s'assurer que
chacun de ces organismes-là, chacun de ces ministères puisse produire un état
de la situation? Pourquoi s'en remettre au Commissaire au développement durable?
M. Charette : La question
m'étonne, en toute franchise, de la part du collègue de Viau. Il connaît très
bien le mandat de la Vérificatrice générale. Il connaît très bien le mandat du Commissaire
au développement durable. D'ailleurs, tout le cafouillage des dernières années
aurait été évité si on avait déjà introduit des mesures de cette nature-là. Les
scandales à répétition à l'égard du Fonds vert auraient certainement été
évités.
Une voix
: ...
M. Charette : Oui, je suis très,
très prudent. En fait, je fais référence à des rapports de la...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
Mme Montpetit : ...peut-être
juste rappeler au ministre qu'il est en train d'abolir deux des structures, qui
sont Transition énergétique, qui sont le Conseil de gestion du Fonds vert, qui
sont exactement la réponse à ce qu'il est en train de dire, qui sont deux
structures qui ont été mises en place justement pour dépolitiser, rendre plus
transparent, et il est en train de les abolir. Donc, je l'inviterais juste à
rester sur le sujet qui nous occupe, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous inviterais à continuer, conclure.
M. Charette : ...passées les
gênes, en grande partie. Je comprends cette gêne-là, mais ce n'était pas une
question de règlement. Mais tout ça pour dire que le collègue connaît très,
très bien...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous inviterais à conclure et à faire preuve de prudence, s'il vous plaît.
M. Charette : Tout à fait.
Parce que ce n'est pas des appels à...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Non. On va seulement conclure puis procéder.
Mme Montpetit : ...appel au
règlement.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y.
Mme Montpetit : Merci. Mme la
Présidente, je vous demanderais d'inviter le ministre à faire attention à ses
propos. Il nous prête des intentions, et vous savez très bien qu'il ne peut pas
faire ça ici, en cette Chambre.
M. Charette : ...mais ce n'est
pas moi qui a prêté ces intentions-là. C'est des faits qui ont été vérifiés par
bon nombre de rapports déposés ici même, en cette Assemblée nationale.
Et d'ailleurs l'exemple est tout à fait
valable parce que le rapport que déposera le Commissaire au développement
durable sera justement déposé ici, à l'Assemblée nationale. Donc, le fait de
reconnaître... ou de remettre en question ce rôle-là me surprend parce qu'il est
redevable à l'ensemble des élus de l'Assemblée nationale, et pas uniquement le
gouvernement. Donc, c'est une parfaite indépendance, une parfaite objectivité
qui nous permettra, année après année, de mesurer la performance et la saine
gestion du fonds en question.
La Présidente (Mme Boutin) :
Le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je tiens tout de suite à rassurer le ministre. Je ne suis et je ne
serai absolument pas gêné, M. le ministre, de vous poser toutes les questions
nécessaires, des questions qui vous ont été posées, auxquelles vous n'avez pas
répondu, par des groupes, par des experts, par des organismes autour de ce
projet de loi. Je ne serai absolument pas gêné, mais pas du tout de vous poser
toutes les questions que je pense importantes dans la préparation de ce projet
de loi. Donc, on va se tenir ça pour dit...
M. Benjamin : ...des questions
qui vous ont été posées, auxquelles vous n'avez pas répondu, par des groupes,
par des experts, par des organismes autour de ce projet de loi. Je ne serai
absolument pas gêné, mais pas du tout de vous poser toutes les questions que je
pense importantes dans la préparation de ce projet de loi.
Donc, on va se tenir ça pour dit, mais ce
que j'ai à affirmer et, je pense, je ne veux pas que le ministre non plus
travestisse mes propos, Mme la Présidente, nullement... il n'est nullement
question ici de ne pas demander au Commissaire au développement durable de
jouer son rôle.
L'amendement qu'on a devant nous nous
amène un maillon de plus dans la chaîne en termes de reddition de comptes, et
c'est ce à quoi le ministre s'objecte, à renforcer les mécanismes de reddition
de comptes. Et ce qu'on demande... et j'essaie de comprendre pourquoi cette
objection, pourquoi il refuse que les ministres, les organismes avec qui,
éventuellement, son ministère aurait une entente, ne puissent pas donner, sur
une base annuelle, un état de la situation des fonds engagés par... au niveau
du Fonds vert.
Pourquoi il s'objecte à un mécanisme de
reddition de comptes de plus?
M. Charette : Tout en étant
prudent dans mes propos, je dirai que c'est là que ça devient lassant comme
exercice. J'ai mentionné que sur le fond, on était entièrement d'accord, j'ai
mentionné, sur le fond, qu'on a déjà adopté des articles qui permettent cette
transparence-là, j'ai mentionné que le Commissaire au développement durable
aura un rôle précis au niveau de l'évaluation. Donc, en termes de transparence,
en termes de reddition de comptes, en termes d'imputabilité ministérielle, on
fait des pas de géant par rapport à la situation qui a été tolérée pendant trop
d'années.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, comme moi, vous avez sûrement entendu le ministre dire que dans
certains organismes, ce ne serait pas possible de le faire. Donc, alors... il
l'a dit lui-même, donc je ne suis pas en train de lui prêter des mots, il l'a
dit lui-même. Mais nous, ce qu'on demande, on demande qu'un mécanisme, une
passerelle de reddition de comptes de plus soit établie, notamment en
permettant, en exigeant, en demandant à travers, concrètement — les
mots sont dans l'amendement — que les organismes, les ministères qui
vont aller piger dans ce fonds-là puissent présenter un état de la situation.
Et ça, je pense que s'il est
vraiment — et je ne doute pas, d'ailleurs — s'il est vraiment
sérieux par rapport à ses prétentions, donc, en termes de mécanismes de
reddition de comptes, il doit aller de l'avant avec cet amendement-là.
M. Charette : Peut-être...
précision importante, et le collègue connaît le choix des mots, d'une part, je
n'ai pas dit que c'était impossible pour certains organismes. J'ai mentionné
que pour certains projets, la ventilation va se faire sur plus d'une année. La
capacité d'évaluer la portée d'un projet va se faire sur plus d'une année, mais
dans tous les cas, la reddition de comptes va se faire.
Et l'autre nuance qu'il faut apporter, le
collègue a mentionné les organismes et...
M. Charette : …j'ai mentionné
que, pour certains projets, la ventilation va se faire sur plus d'une année. La
capacité d'évaluer la portée d'un projet va se faire sur plus d'une année,
mais, dans tous les cas, la reddition de comptes va se faire. Et l'autre nuance
qu'il faut apporter, le collègue a mentionné les organismes et ministères qui
vont aller piger dans le fonds, cette étape-là… cette époque-là était celle des
libéraux. Il n'y a personne qui va piger dans le fonds, ça va se faire de façon
très structurée et les articles qui ont précédemment été adoptés le précisent.
Donc, il n'y a pas personne qui va piger dans le fonds, l'expression est celle
d'une autre époque.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous souhaitiez encore intervenir? Allez-y.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vais lire l'article qu'on a devant nous, un segment de l'article,
si vous permettez : «L'entente ou le mandat doit préciser le montant qui
pourra être porté au débit du fonds, pour les années financières pendant
lesquelles il sera applicable.»
Donc, moi, ce que je demande par rapport à
ces montants-là qui seraient… qui pourraient être portés au débit du fonds…
nous savons ce que ça veut dire «porter au débit», M. le ministre et moi, c'est
un fonds, il y a des montants qui vont entrer, il y a des montants qui vont
sortir, c'est un fait. Moi, je lui demande maintenant de se concentrer sur le
coeur de cet amendement-là, la reddition de comptes, la reddition de comptes
des organismes et des ministères qui ont… qui bénéficieront du financement en
vertu de ce fonds-là.
Est-ce qu'il est d'accord, oui ou non, à
ce que ces ministères et organismes puissent présenter un état de la situation
annuel sur ces fonds-là qui seront utilisés? Est-ce qu'il est d'accord, oui ou
non, que ces ministères et organismes doivent pouvoir déposer un état de
situation? C'est tout.
• (15 h 20) •
M. Charette : Gentiment, je
vais dire au collègue qu'il ne peut pas prendre un article ou interpréter un
article sans prendre en considération ce qui a déjà été convenu. Donc, cet
aspect de reddition de comptes, de transparence à l'égard de la gestion du
Fonds d'électrification des changements climatiques est déjà couvert, donc on
ne peut pas faire abstraction de ce qui a déjà été adopté et on ne peut pas
prendre chaque article comme un projet de loi en soi, c'est un tout. Et cette
question de garantie a déjà été couverte et ne serait pas bonifiée par
l'amendement qui est présentement débattu et présenté par l'opposition
officielle.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, allez-y, Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : …que le ministre
dit toute la question de la transparence, reddition de comptes existe déjà, je
sais qu'elle existe, de ce que je comprends, à plusieurs articles. Est-ce que
c'est possible juste de nous les mentionner? Parce que c'est un élément aussi que,
moi, je vois, qui a été mentionné dans des mémoires, comme quoi…
La Présidente (Mme Boutin) :
...est-ce qu'il y a d'autres interventions sur... Oui, allez-y, Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : ...que le ministre
dit toute la question de la transparence, reddition de comptes existe déjà. Je
sais qu'elle existe, de ce que je comprends, à plusieurs articles. Est-ce que
c'est possible juste de nous les mentionner? Parce que c'est un élément aussi
que, moi, je vois puis qui a été mentionné dans des mémoires comme quoi il y a
une moindre reddition de comptes. Donc, de quels articles... c'est où exactement
où on voit que, ah, il y a plus de reddition de comptes et plus de
transparence? Juste les pointer.
M. Charette : Je vais juste, si
vous me permettez, vous en citer un, là, qui a été discuté récemment, donc ça
va peut-être nous aider à s'y retrouver. Je ne veux pas vous induire en erreur,
donc...
Si on va en 12.2, par exemple :
«L'entente de délégation de gestion prévoit notamment les éléments
suivants :
«1° les pouvoirs délégués ainsi que les
obligations du délégataire;
«2° les objectifs et les cibles à
atteindre, y compris des objectifs et des cibles d'efficacité et d'efficience,
ainsi que les renseignements à venir;
«3° les règles relatives aux contrats que
le délégataire peut octroyer;
«4° la reddition de comptes sur l'atteinte
des objectifs et des cibles fixés;
«5° les modalités du pouvoir exercé par le
ministre pour surveiller la gestion effectuée par le délégataire et pour
intervenir lorsque les objectifs et les cibles imposés au délégataire ne sont
pas atteints ou ne sont pas en voie de l'être;
«6° les sanctions applicables en cas de
défaut aux obligations prévues à l'entente;
«7° lorsque le délégataire est une municipalité
régionale de comté, les pouvoirs délégués qui peuvent être subdélégués à une
municipalité locale dont le territoire est compris dans celui de la
municipalité régionale de comté ainsi que l'ensemble des conditions applicables
à cette subdélégation.
«L'exercice de pouvoirs par un délégataire
ou un sous-délégataire dans le cadre d'une telle entente n'engage pas la
responsabilité de l'État.»
Et enfin : «L'entente est rendue
publique par le ministre.»
Ça, c'est pour un des volets, c'est-à-dire
ce qui est attendu. Et pour ce qui est de la reddition de comptes...
D'ailleurs, je pense que c'est un amendement que vous aviez vous-même bonifié, collègue
de Mercier, là, j'essaie de le retrouver c'était pour quel article, où on
spécifiait que ce sera rendu public sur le site Internet du ministère de
l'Environnement. Je ne sais pas si j'ai un collègue qui serait en mesure de...
Mme Ghazal : Il n'a pas été
adopté.
M. Charette : ...de
m'identifier. Mais ça été, je pense, à votre suggestion, d'ailleurs.
Mme Ghazal : Mais ça n'avait
pas été... Ça avait été adopté, celui-là? Non.
M. Charette : Je... Oui.
Mme Ghazal : De le publier sur
un site Internet. Là je sais... je m'en rappelle mais je ne m'en rappelle pas
c'était quel élément.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) :
Peut-être qu'éventuellement une réforme, une transformation numérique nous
permettrait de suivre en temps réel.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) :
Peut-être qu'éventuellement une réforme, une transformation numérique nous
permettrait de suivre en temps réel.
(Consultation)
M. Charette : ...de vos amendements
qui avaient été adoptés, c'est un autre exemple. En 6, on vient préciser... On
vient préciser les modalités du fonds. On a réitéré ce que j'ai lu il y a
quelques instants. Donc, on dit : «veille à ce que les sommes portées au
crédit du fonds soient affectées aux fins auxquelles elles sont destinées».
Ensuite en 2° «veiller au respect des engagements pris par les ministres et les
organismes publics dans le cadre des ententes visées». 3° «préparer sur une
base annuelle, en collaboration avec le ministre des Finances — avec
le ministre des Finances — une planification des mesures financées
par le fonds incluant notamment, s'il y a lieu, les virements effectués», donc,
ça, ça nous implique un petit peu moins dans l'amendement actuel, «apporter les
ajustements requis pour favoriser une meilleure performance du fonds». Et en
5°, c'est là où on a ajouté «déterminer et rendre publics les indicateurs de
performance utilisés pour mesurer l'atteinte des résultats des mesures
financées par le fonds».
Donc, les mesures financées, donc, toutes
sorties d'argent sont des mesures financées. Donc, lorsque je dis que
l'amendement du collègue de l'opposition est couvert, est couvert non seulement
par cet article qui a été adopté, mais les façons d'utiliser les garanties
d'utilisation du fonds l'avaient été encore plus tôt, là, dans l'étude du projet
de loi.
Mme Ghazal : C'est un
peu, par exemple, l'amendement sur les indicateurs de performance, les rendre
publics, ça, ce n'est pas vraiment une reddition de comptes parce que les
indicateurs de performance pourraient n'être pas bons, puis ça ne sera pas bon
pendant quelques années, puis c'est-à-dire qu'on ne les atteint pas tous juste
en les rendant publics ou en les évaluant que, là, après, qu'est-ce qu'on fait
pour la suite. Ça pourrait être aussi, disons, c'est beaucoup plus léger que
l'amendement, ici, de mon collègue.
Vous avez lu, pour commencer, l'article,
et là ça me ramène à ma question que j'avais posée tantôt, l'article 12.2
de l'article 3. Et c'est... Là, je vais essayer d'être comme le plus clair
avec ma question parce que je l'avais posée tout à l'heure. Et ce que je
demandais, c'est : Est-ce que, quand on dit les ministères et organismes
publics avec lesquels le ministre va faire signer une entente ou un mandat à
15.4.3, ce ne sont pas les mêmes que ceux qui sont à 12.2? À 12.2, c'est une
délégation pour la gestion des programmes qu'on donne à une municipalité, à une
personne morale ou à un autre organisme, mais ce ne sont pas les ministères et
organismes publics. Donc, c'est pour ça. Moi, je vous deux... un parallèle. Le
ministre peut, dans un premier temps, et ça a été voté à l'article 3,
donner, déléguer à ces municipalités, personnes morales, organismes la gestion
d'un programme visant à...
Mme Ghazal : …organisme, mais
ce ne sont pas les ministères et organismes publics. Donc, c'est pour ça, moi,
je vois deux… un parallèle. Le ministre peut, dans un premier temps, et ça a
été voté à l'article 3, donner… déléguer à ses municipalités et personnes
morales, organismes, la gestion d'un programme visant à lutter contre les changements
climatiques ou réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et là c'est vrai,
on leur en demande de la reddition de comptes. On leur dit : Les objectifs
que vous devez atteindre, d'efficacité, d'efficience, tout renseignement, on
leur demande les règles, il faut qu'elles soient spécifiées, la reddition de
comptes sur l'atteinte : Est-ce que vous les avez atteints ou pas? Je ne
veux pas juste que vous me dites : Voici mes objectifs, voici mes
résultats, ils ne sont pas atteints, et… Puis après ça vous les avez tous lus,
donc, le ministre les a tous lus, et je ne vais pas recommencer.
À l'article 15.4.3, là, le ministre,
il peut aussi faire des ententes avec les organismes publics, c'était à
l'annexe 1, 2, dans un autre article qu'on a voté, et les ministères. Là,
il fait des ententes autres, avec d'autres gens, et, eux, on ne leur demande
pas, aux ministères et organismes publics, autant de redditions de comptes
qu'on le fait pour une municipalité, personne morale ou organisme.
Donc, c'est là que, moi, si, par exemple,
ce qui se trouvait à 12.2 se trouvait à 15.4.3, tel quel, je pense que même mon
collègue serait satisfait, même si ce n'est pas formulé de la même façon que
son amendement, même, ce serait encore mieux. Donc, peut-être que la façon la
plus simple de l'expliquer, au lieu de dire : Ah! on a une entente de
délégation avec un organisme, avec une municipalité, etc., et des ententes avec
des ministères et des organismes publics, nous donner un exemple. Est-ce qu'on
parle d'entente… j'imagine que ce n'est pas de la même nature, et tout ça,
juste donner un exemple, ça serait quoi à 12.2 puis ça serait quoi à 15.4.3,
pour qu'on s'entendre? Et après ça on pourrait continuer la discussion.
M. Charette : La question est
très pertinente… de la collègue. Je reprends un exemple qui avait été donné
pour des partenariats avec des organismes qui ne sont pas des organismes
gouvernementaux. Avec les municipalités, par exemple, on avait donné l'exemple,
si je me souviens bien, là, que ce soit un programme au niveau de
l'électrification de leur flotte automobile ou autre, bref, un mandat qui
serait confié aux municipalités. Donc, ça, c'est abordé avec ce que mentionnait
la collègue.
En 15.4.3, on peut aussi confier des
mandats à un autre ministère ou à un organisme public, mais étant donné qu'on
parle de l'appareil gouvernemental, la garantie de résultat se retrouve dans le
dernier alinéa de l'article 15.4.3, là, c'est-à-dire : «Le ministre
ou l'organisme public concerné est responsable de la mise en oeuvre des mesures
pour lesquelles il porte des sommes au débit du fonds ainsi que l'atteinte des
objectifs visés en matière de lutte contre les changements climatiques.»
• (15 h 30) •
Donc, on est dans le principe
d'imputabilité ministérielle. On ne peut pas... On ne signera pas un contrat
sur la même base…
15 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...des mesures
pour lesquelles il porte des sommes au débit du fonds ainsi que l'atteinte des
objectifs visés en matière de lutte contre les changements climatiques.»
Donc, on est dans le principe
d'imputabilité ministérielle. On ne peut pas... On ne signera pas un contrat
sur la même base qu'avec un organisme qui n'est pas un organisme de l'appareil gouvernemental,
en quelque sorte.
Mais les principes, eux, sont rencontrés
par ceux précisés dans l'alinéa dont je viens de vous lire, mais, ce que je vous
mentionnais aussi, la reddition sur l'ensemble de la gestion du Fonds
d'électrification et des changements climatiques, elle, va s'appliquer à tout,
autant les projets qui sont, par exemple, conduits, s'il y a un partenariat,
avec les municipalités que si un partenariat est conclu avec le ministre des
Transports.
Donc, la reddition sur le fonds va être...
va toucher l'ensemble... on le disait, là, tout à l'heure, je l'ai bien lu, sur
l'ensemble des mesures financées par le fonds. Mais, pour les organismes en
dehors de l'appareil gouvernemental, il y a un contrôle qui est naturellement nettement
plus serré étant donné qu'on délègue un pouvoir qui, autrement, est celui d'un
pouvoir, là, qui serait assumé par le ministre.
Mme Ghazal : ...on délègue un
pouvoir à un tiers, donc il faut être plus sévère. Mais, si, par exemple, les
montants d'argent du fonds, qui vont être donnés en vertu de mesures de 15.4.3,
c'est beaucoup plus important, puis, en vertu de 12.2, c'est 10 %,
admettons, parce que ça, ce n'est pas spécifié, c'est possible, bien, c'est...
Bien, c'est-à-dire que... Pourquoi ne pas demander autant de redditions de
comptes à ces organismes et ministères?
Juste dire qu'il est responsable de la
mise en oeuvre. Ce n'est même pas écrit, «responsable de l'atteinte des...» Ah!
O.K. «...ainsi que de l'atteinte des objectifs.» Mais juste dire qu'il est
responsable. Pourquoi est-ce qu'on ne demanderait pas la même chose que ce qui
est écrit ici, «la reddition de comptes sur l'atteinte des objectifs», comme on
le dit dans 12.2? Pourquoi on ne le formule pas comme ça ou, comme le mentionne
mon collègue... Pourquoi ces ministères et ces organismes publics là ne font
pas... on ne leur demande pas de faire cet effort-là de plus?
M. Charette : L'effort sera
fait, mais je vais le résumer de façon très, très succincte. Dans le premier
cas de figure, il y a une délégation, en partie, de l'imputabilité. En partie
parce qu'ultimement le ministre de l'Environnement sera tout le temps
totalement responsable de la gestion du fonds.
Mais, dans le deuxième cas de figure, on
parle encore et toujours de l'imputabilité ministérielle. Donc, à partir du
moment où, dans la loi, c'est précisé que le projet devra atteindre les
objectifs visés, c'est là où on a les assurances. Et, si jamais ça n'atteint
pas les objectifs visés, bien, un petit peu comme dans le premier cas de
figure, on va retirer tout simplement cette mesure ou ce partenariat-là pour
être sûrs que chaque dollar dépensé à travers le Fonds vert atteigne ses
objectifs...
M. Charette : ...et, si
jamais ça n'atteint pas les objectifs visés, bien, un petit peu comme dans le
premier cas de figure, on va retirer tout simplement cette mesure ou ce
partenariat-là pour être sûrs que chaque dollar dépensé à travers le Fonds vert
atteigne ses objectifs. Mais, pour la reddition... En fait, je rappelle qu'on
est toujours sous l'amendement, là, du collègue de Viau.
Mme Ghazal : Je le suis
totalement.
M. Charette : Donc... Tout
à fait. Mais juste pour rappeler aux nombreuses personnes qui nous écoutent, je
suis convaincu, que la transparence, elle sera dans tous les cas... Toutes les
mesures financées par le Fonds d'électrification et des changements climatiques
sont touchées par l'amendement adopté, là, que je vous faisais la lecture, là, il
y a quelques instants.
Mme Ghazal : Mais qu'est-ce...
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi est-ce que... qu'est-ce que ça
demanderait de plus, pourquoi est-ce que c'est un effort qu'on ne demanderait
pas à ces organismes et ministères, les ministres et organismes publics, de
leur demander de transmettre un état de la situation. Ça aide le ministre. Au
lieu de dire : Bien, le ministre est responsable... puis ça, c'est des
organismes et des ministères qui sont à l'intérieur, donc on est comme dans la
même famille. Donc, si moi, je suis responsable, eux vont devoir me suivre
parce que c'est moi, le coordonnateur de tout ça. Mais pourquoi ne pas juste
leur demander de faire une reddition de comptes, de la même façon que les
municipalités, ou autres? Ils peuvent le faire quand même à l'interne, et ça va
aider le ministre dans son travail pour dire : O.K., ça a été atteint, ça
n'a pas été atteint.
Ce n'est pas si compliqué, ce qui est
demandé dans l'amendement, là. C'est : «doivent chaque année», il y a le
chaque année, «à la date fixée par le ministre, lui transmettre un état de la
situation portant sur la mise en oeuvre des mesures financées par le fonds, les
résultats obtenus, l'évolution des engagements pris au terme de ces ententes ou
mandats confiés», etc., au lieu de juste dire : Bien, ils sont
responsables d'atteindre les résultats.
M. Charette : ...tout à
l'heure, cet élément-là de divulgation de l'état des lieux est déjà entièrement
couvert et va se faire à travers l'article que je vous disais. Toutes les
mesures qui seront financées par le Fonds d'électrification et des changements
climatiques...
Mme Ghazal : ...je suis
désolée, là...
M. Charette : En fait,
c'est votre propre amendement, chère collègue, qui était d'une pertinence...
Mme Ghazal : Ah! O.K.
C'est le ministre... Mais moi, je vous disais juste de rendre publics les
indicateurs de performance.
M. Charette : Oui, bien,
indicateurs de performance avec ce qui en découle, naturellement. Et, dans le
rapport que fera le ministre de l'Environnement au niveau de son rapport annuel
de gestion, il y aura aussi ce portrait de situation qui sera fait. Et, en plus
de ça, il y a le Commissaire au développement durable...
Mme Ghazal : On va en
parler.
M. Charette : ...qui aura
aussi le mandat de tout vérifier ce qui est financé par le fonds. Comme je
disais depuis le départ, là, ce n'est pas tant sur le fond que l'esprit de cet
amendement-là est déjà couvert soit par d'autres articles, soit par le mandat
qui va être confié au Commissaire au développement durable. Mais il y a aucune,
aucune, aucune objection au niveau de la reddition de comptes, au niveau de la
transparence. C'est le but du projet de loi essentiellement d'avoir cette...
M. Charette : ...est déjà
couvert soit par d'autres articles, soit par le mandat qui va être confié par
le... qui va être confié au Commissaire au développement durable. Mais il n'y a
aucune, aucune objection au niveau de la reddition de comptes, au niveau de la
transparence, c'est le but du projet de loi, essentiellement, d'avoir cette
plus grande transparence et cette plus grande reddition de comptes à l'égard
d'un fonds qui demeure extrêmement important.
Mme Ghazal : Parce que moi, je
comprends ce que le ministre dit, puis je sais, là, de bonne foi : Ça va
être transparent, ça va être... il va avoir une reddition de comptes, etc. Mais
il n'y a pas d'exigence dans la loi, moi, je n'en vois pas, par rapport à cet
aspect-là. Par exemple, dans l'article 15.2, à la fin, on dit :
«apporter les ajustements requis pour favoriser une meilleure performance du
fonds...» Mais par quel mécanisme? De quelle façon? C'est que ce n'est pas
précis, hein? On dit : Il est responsable, il doit les atteindre, puis, je
ne sais pas, quelques années plus tard, ce n'est pas atteint. On n'a pas les
détails de quelle façon est-ce qu'il va les atteindre.
Ce n'est pas suffisamment précis comme ça
l'est pour les municipalités et autres organismes par exemple, comme à 15.2. Ce
n'est pas assez précis. Moi, je l'aurais mis beaucoup plus précis. Là, cet amendement-là,
c'est ce qu'il fait. Si le ministre dit que ça l'est, mais pourquoi on n'a pas
précisé c'est quoi, si on veut, le livrable. C'est n'est pas juste l'intention.
Il est responsable d'atteindre les résultats, il doit le faire, mais le
livrable, c'est quoi? Ça pourrait être un rapport qui est là, puis que ça va
être facile de voir est-ce que ça a été atteint ou pas.
M. Charette : À partir du
moment où on rend publics des indicateurs de performance, c'est-à-dire à
chaque... à partir du moment où chaque mesure sera évaluée de la sorte, à
partir du moment où il y a une obligation de résultat de la part du ministre, à
partir du moment ou à tout moment, et à travers un rapport annuel, le Commissaire
au développement durable pourra signaler tout manquement ou toute information
qu'il aurait aimé voir disponible et qui ne l'est pas, bien, on n'est pas avec
une ceinture puis une bretelle, là, on a plusieurs ceintures puis on a
plusieurs bretelles à ce niveau-là. C'est pour ça que l'amendement du collègue
que j'estime beaucoup, malheureusement, n'apporte rien de plus au projet de loi
en question.
Mme Ghazal : ...arrivé à l'article 25,
si je me rappelle bien, pour le Vérificateur général, on va pouvoir parle de
ça, parce que, là aussi, ce n'est pas assez précis. Parce que le Vérificateur
général, qu'est-ce qu'il va vérifier? Il y a énormément d'éléments qu'il peut
vérifier et ce n'est pas précisé. Mais on pourra en parler quand on va être
rendu là. Mais, encore une fois, je répète, la bretelle et la ceinture sont
portées très, très lousses par le 15.4.3.
M. Charette : Je ne pense pas.
Mais je me vois réjoui qu'on aborde le jour où on arrivera à l'article 25.
Ça me remplit d'espoir.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement proposé par le
député de Viau. Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, donc on considère... donc je considère, Mme la
Présidente, que ce que nous avons devant nous comme...
La Présidente (Mme Boutin) :
...est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'amendement
déposé par le député de Viau? Allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, s'il n'y a
pas d'autres interventions, donc on considère... donc, je considère, Mme la
Présidente, que ce que nous avons devant nous... Je remercie d'ailleurs la collègue
de Mercier, qui a bien voulu faire le parallèle avec l'article 3, le 12.2.
Donc, je pense que c'est très clair comme argumentaire, mais ce qu'on présente
à cet amendement, Mme la Présidente, c'est un amendement qui est très clair,
pas rigide, qui donne une flexibilité, dans la mesure que c'est... on ne
demande pas de déposer un rapport annuel final, détaillé, etc. On demande un
état de la situation et il appartiendra au Commissaire au développement durable
d'aller dans les détails, dans le... pardonnez-moi l'expression, le «fine
tuning» des rapports annuels.
• (15 h 40) •
Donc, c'est un état de situation qu'on
demandait. Je pense que c'est un minimum qu'on doit demander à des organismes
ou des ministères qui reçoivent des mandats du ministre de l'Environnement.
Donc, voilà, donc, à ce stade-ci, donc, je
pense avoir presque tout dit sur le bien-fondé de cet amendement-là, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. S'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise
aux voix. Oui, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Oui, moi, je
voudrais... je voudrais... Merci, Mme la Présidente. Je voudrais abonder dans
le sens que mes collègues l'ont fait précédemment puis c'est... c'est, l'amendement
qui a été présenté par mon collègue de Viau, c'est un amendement puis je
trouvais ça surprenant d'entendre le ministre dire que ce n'était pas
pertinent... ce n'était pas le mot qu'il a utilisé, c'était un peu pire que ça,
mais je... en fait, alors que c'est une proposition qui a été faite lors des
consultations.
Ce qui a été souligné à plusieurs reprises
de façon générale, c'est tout l'enjeu sur la reddition de comptes, la
transparence. On l'a déjà nommée. Mais, plus précisément sur cet article-là, il
y a des organismes qui sont venus nous voir, des experts en gouvernance qui
sont venus spécifiquement parler de la reddition de comptes des organismes, des
ministères, puis qui sont venus souligner le fait qu'il y avait une asymétrie
entre les... les exigences, pardon, de reddition de comptes via les ententes
administratives, les ententes de délégation, notamment, de dire qu'il ne
fallait pas se retrouver... que ce qui est proposé par le ministre à l'heure
actuelle, justement, c'est qu'il y a moins d'exigences, il y a moins de
rigueur, il y a moins de transparence. Donc, il y a une certaine inéquité. Et
ce qu'ils venaient nous recommander, justement, c'était de s'assurer de mettre,
d'ajouter des éléments de... je vais dire, de reddition de comptes, de gestion
de risques, d'évaluation de performance. On en a mis certains dans d'autres articles.
Moi, je suis plus ou moins d'accord avec
le ministre puis je pense qu'il n'a pas réussi à faire la démonstration qu'effectivement
l'élément qui est présenté par mon collègue se retrouve ailleurs dans le
projet. Puis l'idée...
Mme Montpetit : ...je veux
dire, de reddition de comptes, de gestion de risques, d'évaluation de
performance, on en a mis certains dans d'autres articles.
Je suis plus ou moins d'accord avec le
ministre puis je pense qu'il n'a pas réussi à faire la démonstration
qu'effectivement l'élément qui est présenté par mon collègue se retrouve
ailleurs dans le projet. Puis l'idée n'est pas de... comme il le répète
souvent, de mettre des ceintures puis des bretelles, c'est deux choses qui sont
complètement différentes, à moins qu'il soit capable de nous dire exactement
l'article et la page où il est écrit qu'il doit y avoir à chaque année... parce
qu'il l'a dit, la seule nuance qu'il y a, c'est à chaque année. Bien moi, je
n'appellerais pas ça une nuance, personnellement. Faire ses impôts chaque
année, bien, je pense, ce n'est pas une nuance. Il faut les faire chaque année.
Ce n'est pas juste : Il faut que tu fasses tes impôts dans la vie, non, il
faut que tu les fasses chaque année.
C'est comme assez fondamental, je trouve,
comme élément qui est apporté par mon collègue et c'est pour ça qu'il vient
l'introduire dans l'article. Puis je suis un peu surprise, justement, que le
ministre ne le reçoive pas. Parce que je comprends qu'il n'a pas l'air
d'être... ce qu'il nous dit, c'est qu'il n'est pas contre le principe. Bon, il
nous a parlé du principe de façon générale, mais il ne nous a jamais dit s'il
était pour ou contre le fait que cette reddition, justement, se fasse chaque
année de la façon que c'est proposé. Ça, il n'a pas exactement répondu à cet
élément-là.
Et, comme je vous le dis, je pense que si
on souhaite maintenir la confiance du public envers le Fonds vert, ce à quoi on
doit aspirer, tout le monde ici, c'est à s'assurer que le projet de loi sur
lequel on travaille garde les garde-fous qui étaient en place, garde... puis je
vous l'ai dit, il y en a plusieurs, déjà, qui ne sont pas dans le projet de loi
n° 44 puis celui de la reddition de comptes, c'est celui qui a été soulevé
à plusieurs, plusieurs reprises par des experts en gouvernance, sur nombre d'articles,
mais dont sur cet article-là aussi.
Et il faut s'assurer, justement, que
l'évaluation de la performance du fonds demeure, qu'elle demeure rigoureuse,
qu'elle demeure transparente, puis les experts nous ont dit : Qu'elle
demeure systématique aussi. Et systématique, bien, il faut trouver une façon de
mettre dans le projet de loi cet aspect systématique.
Et la proposition qui est faite par le
député de Viau, c'est exactement ce que ça vient rencontrer, c'est s'assurer
que chaque année, il y a une reddition de comptes qui est faite envers le
ministre. Et ces deux éléments... le rôle du ministre et le rôle du Commissaire
au développement durable ne sont pas les mêmes et par cette proposition, le
Commissaire au développement durable ne se substitue pas non plus dans le
projet de loi n° 44 au ministre de l'Environnement, à moins que c'est ce
qu'il nous annonce.
Donc, ce que... la proposition qui est
faite, c'est de s'assurer que le ministre garde justement une visibilité sur ce
qui se fait en matière de lutte aux changements climatiques. Et je crois que la
proposition qui est faite par le député de Viau vient répondre justement sans
alourdir le processus d'aucune façon, ça demeure une façon souple de
fonctionner. Mais c'est juste que ça vient assurer que chaque année, justement,
le ministre pourrait avoir une visibilité sur... en tout cas pourrait...
Mme Montpetit : ...de lutte aux
changements climatiques. Et je crois que la proposition qui est faite par le député
de Viau vient répondre justement sans alourdir le processus d'aucune façon, ça
demeure une façon souple de fonctionner. Mais c'est juste que ça vient assurer
que, chaque année, justement, le ministre pourrait avoir une visibilité sur... en
tout cas pourrait augmenter une certaine reddition de comptes des ministères.
Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
...M. le ministre.
M. Charette : Peut-être très simplement
parce que le choix des mots est important. C'est largement couvert, je le
réitère. Peut-être que, plutôt que de parler d'impertinence, je devrais
mentionner que c'est redondant, l'amendement qui est apporté.
Et parce que le choix des mots, encore,
est très, très important, lorsque l'on dit : Il faut garder la confiance
du public envers le Fonds vert, bien, c'est parce que cette confiance-là
n'existe plus compte tenu des ratés des années précédentes des gouvernements
libéraux qui se sont succédé. Donc, ce n'est pas de garder la confiance à
l'égard d'un fonds, c'est de gagner la confiance à l'égard d'un fonds. Donc, la
nuance est très, très importante. Et c'est une des motivations du projet de
loi, là, que l'on étudie cet après-midi.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Montpetit : Est-ce que le
ministre peut m'indiquer de façon précise, vraiment précise, à quel endroit il
est mentionné — parce qu'il dit que c'est déjà
présent — qu'il est mentionné que, chaque année, à la date fixée par
le ministre, les organismes doivent lui transmettre un état de situation? À quel
endroit c'est écrit dans le projet de loi?
M. Charette : J'ai fait la
nomenclature tout à l'heure, là, je ne répéterai pas ce qui a déjà été
mentionné.
Mme Montpetit : Mais vous avez
mentionné... Je suis désolée, je pose une question, j'aimerais minimalement
avoir le respect du ministre puis avoir une réponse. Si vous avez... Le
ministre a mentionné, d'entrée de jeu, dès le départ, qu'à peu de chose près
dans le libellé ça se retrouvait ailleurs, mais que la partie «chaque année» ne
se retrouvait pas ailleurs. Là je cite le ministre, il a dit : À une
nuance près, «chaque année» ne s'y retrouve pas.
Donc, là, moi, je veux bien qu'il m'amène
ailleurs en me disant que cet élément-là se retrouve ailleurs dans le projet,
mais qu'il nous indique à quel endroit le «chaque année» est indiqué. S'il a
une réponse, il me la donnera. S'il n'a pas de réponse parce qu'il a commencé
en disant que ce n'était pas dans le projet de loi, bien, je m'en tiendrai au
fait que, si on faisait la même lecture que lui, que l'aspect «chaque année»
n'est pas dans le projet de loi.
M. Charette : J'ai répondu à
ce volet-là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous souhaitez encore intervenir? Non.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Souhaitez-vous faire un appel nominal?
Parfait. Nous allons procéder à l'appel nominal pour l'amendement proposé par
le député de Viau sur l'article 10.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Montpetit (Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Carrière : Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?...
La Secrétaire
: …M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Nous allons maintenant revenir à l'article
10. Mme la députée de Mercier, souhaitez-vous toujours proposer un amendement?
Mme Ghazal : Oui, oui, Mme la
Présidente, j'aimerais en déposer un tout de suite.
La Présidente (Mme Boutin) :
Nous allons suspendre quelques secondes, le temps que ça vienne sur le
greffier.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 49)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre. Mme la députée de Mercier, voulez-vous bien nous
présenter votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Donc, l'article
15.4.4 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs (chapitre M-30.001), tel que remplacé à l'article 10 du projet de
loi, est modifié par l'ajout, dans le troisième alinéa proposé, après les mots
«il sera applicable» des mots suivants : «, et doit être rendu public par le
ministre». Donc, de la même façon que le ministre, depuis…
La Présidente (Mme Boutin) :
…
• (15 h 50) •
Mme Ghazal : Oui, pardon.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Mercier, il s'agit de l'article 15.4.3, en réalité, et non
pas 15.4.4.
Mme Ghazal : Oui, exact. C'est
juste une erreur de frappe.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'on va le resoumettre? On va le corriger à la main. Parfait. Merci.
Mme Ghazal : C'est ça, c'est
une erreur de frappe, on est toujours à 15.4.3., tout le reste, c'est exactement
pareil, donc… Non, non, je n'avance pas plus vite qu'il le faut.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Ghazal : Donc, ici, en
fait, MOI, j'ai fait beaucoup de parallèles entre 15.4.3 et 12.2. et le
ministre, il dit… bien, je veux dire, tout est là, la reddition de comptes,
etc., et la transparence. Mais le fait de le rendre public n'est pas là, alors
que, par exemple, dans 12.2, à la fin, juste la dernière phrase «l'entente est
rendue publique par le ministre», bien, moi, je viens ajouter «pour l'entente
avec les ministres et organismes publics», le fait de le rendre public aussi,
ce qui serait tout à fait logique.
M. Charette : Je pense qu'on
va pouvoir se rejoindre rapidement, je validais, et elles sont déjà rendues
publiques, donc l'amendement n'est pas nécessaire, mais toutes les ententes qui
seront convenues avec les autres ministères seront rendues publiques. Donc, je
suis entièrement d'accord sur le fond…
Mme Ghazal : Mais c'est écrit
où?
M. Charette : …accessible, c'est-à-dire
accessible…
M. Charette : ...se rejoindre
rapidement, je validais, et elles sont déjà rendues publiques, donc
l'amendement n'est pas nécessaire. Mais toutes les ententes qui seront
convenues avec les autres ministères seront rendues publiques. Donc,
entièrement d'accord sur le fond...
Une voix
:
...accessibles.
Mme Ghazal : Mais c'est écrit
où?
M. Charette : Accessibles, c'est-à-dire
accessibles à travers... là, je ne pourrais pas vous donner le lien exact, mais
sur le site du ministère de l'Environnement. Donc, elles ne sont pas rendues
publiques, mais il faut les chercher et, à partir du moment où les cherche, on
les trouve. Donc, elles sont rendues disponibles à tous.
Mme Ghazal : Bien là, il y a
plein de questions qui viennent à mon esprit. Premièrement, est-ce que c'est
une obligation qu'ils soient publics ou ils le sont en ce moment, mais ce n'est
pas une obligation, c'est juste parce que le gouvernement le veut? Et l'autre
question, c'est quoi la différence entre «public» et «accessible»?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
elles sont disponibles sur le site Internet. Donc, si la personne ne les cherche
pas, elle ne les trouve pas. Mais si la personne les cherche, elles sont sur le
site Internet. Sinon, on est vraiment dans la procédure administrative. Est-ce
que vous pourriez répondre? Donc, avec votre consentement, là, on pourrait
céder la parole à...
La Présidente (Mme Boutin) :
Veuillez vous nommer ainsi que votre titre.
M. Croteau (Marc) :
Parfait. Marc Croteau, je suis sous-ministre au ministère de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques. Ce sont des documents qui, en
vertu de la Loi sur l'accès aux documents publics, l'accès à l'information,
sont couverts par l'accessibilité de ces documents-là.
Mme Ghazal : O.K. Puis
juste... quand on dit que c'est rendu accessible, là, j'ai compris, le ministre
me l'a expliqué, mais quand c'est rendu public... parce que, souvent, dans la
loi, on dit : Rendu public. Ce n'est pas la même chose, il faut les
chercher aussi même si c'est rendu public.
M. Croteau (Marc) :
Bien, c'est... Si vous me permettez, Mme la Présidente. Mme la Présidente, ce
que ce n'est pas tous les documents du ministère qui se retrouvent sur Internet.
Donc là, la demande de l'amendement, je comprends bien, c'est de rendre toutes
ces ententes-là, non seulement qu'elles soient accessibles au public en vertu
de la Loi sur l'accès à l'information, on les rendrait disponibles sur
Internet.
Mme Ghazal : ...il faut les
demander.
M. Charette : C'est la nuance
que vous souhaiteriez...
Mme Ghazal : O.K. C'est-à-dire
accessibles, ça veut dire il faut les demander, puis là on 30 ou plus, là, ces
derniers temps. Donc, très bien. Merci pour la réponse.
Maintenant, à 12.2, on dit :
L'entente est rendue publique par le ministre. C'est parce qu'en ce moment, ça,
ça n'existe pas. 12.2, ça, c'est les ententes avec les municipalités, personnes
morales ou organismes... ou autres organismes. C'est vraiment écrit dans la
loi : L'entente est rendue publique par le ministre, c'est-à-dire qu'elles
seront publiées de facto, il ne faut pas faire appel à la Loi sur l'accès à
l'information. C'est ce que je comprends?
(Consultation)
M. Charette : Ça peut passer
par une simple directive administrative, mais on pourrait l'ajouter sous forme
d'amendement également. Mais ce n'est pas rendre disponible... il faudrait
voir... public, c'est-à-dire. C'est de voir comment le libeller. Est-ce que
c'est rendre accessible sur le site Internet, ou autre? Il faudrait voir le
libellé. C'est là où on pourrait...
Une voix
: Rendre
public.
M. Charette : Ou rendre...
Mme Ghazal : Je veux dire, je
vais laisser, oui, l'équipe du ministre travailler à essayer...
M. Charette : ...et ce n'est
pas rendre disponible... il faudrait voir... public, c'est-à-dire. C'est de
voir comment le libeller. Est-ce que c'est rendre accessible sur le site
Internet, ou autre? Il faudrait voir le libellé. C'est là où on pourrait...
Une voix
: Rendre
public.
M. Charette : Ou rendre...
Mme Ghazal : Je veux dire, je
vais laisser, oui, l'équipe du ministre travailler à essayer de trouver une
formulation, mais je veux quand même comprendre, pour être certaine. Dans... Parce
que moi, je me réfère à 12.2, que je vois une équivalence entre 12.2 et 15.4.3,
où les ententes, c'est en famille, puis 12.2, c'est à l'extérieur. Pourquoi est-ce
qu'à 12.2 on a dit que l'entente est rendue publique par le ministre?
M. Charette : On est en train
de regarder quelle forme ça pourrait prendre.
Mme Ghazal : Bon, O.K. Bien,
on peut peut-être... Je ne sais pas si on peut suspendre, le temps que...
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que... On va suspendre quelques instants, question de...
(Suspension de la séance à 15 h 55)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 16)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. Maintenant, s'il y a consentement, Mme
la députée de Mercier, nous pourrions retirer l'amendement que vous avez
proposé, et vous aimeriez en proposer un nouveau?
Mme Ghazal : Oui, exactement, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a consentement? Consentement. Nous retirons l'amendement proposé par la
députée de Mercier. Vous pouvez proposer un nouvel amendement, Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, donc, j'en
fais la lecture. Alors : Modifier l'article 15.4.3 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs proposé par
l'article 10 du projet de loi par le remplacement, dans le troisième alinéa, de
«L'entente ou le mandat doit» par «Toute entente et tout mandat doit être rendu
public et» et de «il» par «l'entente ou le mandat».
Bien, je vais le relire pour que ça soit
plus facile à comprendre. Donc, l'article amendé se lirait comme suit :
«Toute entente et tout mandat doit être rendu public et préciser le montant qui
pourra être porté au débit du fonds, pour les années financières pendant
lesquelles l'entente ou le mandat sera applicable.»
Je ne lirai pas le reste, c'est vraiment
cette phrase-là, donc c'est juste reformulé différemment. C'est que toutes ces
ententes-là, de la même façon que ça l'est déjà sur le site du Conseil de
gestion du Fonds vert, doivent être rendues publiques et non pas juste sur
demande, mais rendues publiques.
Et moi, je tiens à souligner le fait que
je suis très heureuse de ce travail de collaboration. Ce n'est pas le premier,
ça plusieurs fois qu'on l'a fait où on soumet des amendements. Des fois ce
n'est pas formulé selon le langage légal, et après ça c'est reformulé avec
l'équipe du ministre. Et ça fait plusieurs fois qu'on fait ça, donc c'est en
train de devenir une habitude. J'espère que cette habitude-là va continuer pour
tous mes prochains amendements. Donc, merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que d'autres députés souhaiteraient intervenir sur l'amendement proposé?
S'il n'y a pas... Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
merci, Mme la Présidente. Donc...
Mme Ghazal : …donc, c'est en
train de devenir une habitude. J'espère que cette habitude-là va continuer pour
tous mes prochains amendements. Donc, merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que d'autres députés souhaiteraient intervenir sur l'amendement proposé?
S'il n'y a pas d'autres… Oui, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
merci, Mme la Présidente. Donc, ce que je constate avec cet amendement-là qui
est devant nous, c'est un amendement qui vient reconnaître… et ça, on doit
toujours saluer tout amendement qui encourage la transparence, tout amendement
qui encourage la reddition de comptes, tout amendement qui encourage les bonnes
pratiques en matière de bonne gouvernance. Donc, alors, si… je comprends que
c'est l'intention du ministre d'accueillir aussi favorablement cet
amendement-là, donc c'est une bonne chose.
La Présidente (Mme Boutin) :
M. le ministre? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, je propose que nous
procédions à la mise aux voix. Désirez-vous l'appel nominal? Parfait. Mme la
secrétaire, nous allons procéder à l'appel nominal pour l'amendement présenté
par la députée de Mercier à l'article 10.
La Secrétaire
: Oui. Mme Ghazal
(Mercier)? Pour, contre ou abstention.
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
La Secrétaire
: Mme Montpetit
(Maurice-Richard)?
Mme Montpetit : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement est adopté. Nous allons maintenant revenir à
l'article 10 tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, allez-y,
Mme la députée de Maurice-Richard.
• (16 h 20) •
Mme Montpetit : Je vous
remercie. Ce ne sera pas une longue intervention. C'est une petite question sur
une formulation. Puis, le… je ne sais pas si le ministre va vouloir me… s'il va
souhaiter me répondre ou me référer à son juriste, mais, quand on est vers le
centre à peu près du paragraphe, il est écrit, bon : «ou laisser au
ministre ou à l'organisme public qui y est partie le soin de répartir». Puis,
je regardais, puis, honnêtement, peut-être que c'est une formulation commune,
là, «qui y est partie». Je regardais dans d'autres textes de loi, je ne l'ai
pas trouvée, donc je ne sais pas si c'est une formulation juridique ou il y a
une coquille. Oui, je comprends que, ce que ça veut dire, c'est : qui en
font partie, qui font partie de l'entente. Mais je voulais juste m'assurer que
ce n'était pas une formulation bancale et que c'est une formulation commune.
M. Charette : Vous voulez…
Mme Montpetit : Oui, oui,
absolument.
La Présidente (Mme Boutin) :
Maître Moisan.
M. Moisan (Hugo) : Bien, en
fait, exactement, c'est dans le contexte d'une entente, donc, on est partie à
une entente, donc, «qui y est partie», au début de la phrase, on réfère dans le
cadre d'une entente. Donc, c'est un petit peu plus loin, la phrase est un peu
longue, mais, quand on dit «qui y est partie», c'est vraiment qui y est une
partie à l'entente.
Mme Montpetit : J'avais
compris le sens, c'est juste que je... bien, je ne veux pas prolonger la
discussion, c'est juste, je trouvais, grammaticalement, c'est me semblait un
petit peu bancal. Puis, je regardais dans d'autres textes de loi, ça ne
semblait pas être utilisé. Je voulais juste être sûre qu'il ne manquait pas un…
M. Moisan (Hugo) : ...c'est un
petit peu plus loin, là, la phrase est un peu longue, mais quand on dit «qui y
est partie»... qu'il y ait une partie à l'entente.
Mme Montpetit : J'avais
compris le sens, c'est juste que je... bien, je ne veux pas prolonger la
discussion, c'est juste, je trouvais, grammaticalement, c'est me semblait un
petit peu bancal. Puis, je regardais dans d'autres textes de loi, ça ne
semblait pas être utilisé. Je voulais juste être sûre qu'il ne manquait pas un
mot dans votre phrase. Mais je sais que le travail est très bien fait, et que
ça avait dû être révisé. C'était juste pour le porter à votre attention comme
ce n'est pas quelque chose de pas très usuel comme formulation. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix, à l'appel nominal proposé par le député de
Viau, pour l'article 10 tel qu'amendé. Ah! un instant.
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous avez une autre intervention?
Mme Ghazal : ...c'est allé un
peu vite. Moi, j'avais des questions sur les frais d'administration. Oui.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui. Allez-y, là, pour la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Je suis vraiment désolée.
La Présidente (Mme Boutin) :
Il n'y a pas de souci.
Mme Ghazal : Oui, très bien.
Merci. Donc, moi, je me rappelle, j'avais posé des questions là-dessus, et
aussi mon... le député de Viau aussi avait posé des questions là-dessus, mais
quand j'avais posé les questions, le ministre m'a dit : On va en parler à l'article 10.
Puis là on est rendu là. Et moi, je veux juste savoir, j'avais aussi lu... puis
je vais répéter, là, pour qu'on l'ait frais à notre mémoire. Le Vérificateur
général... parce que même s'il y a un mandat que le Vérificateur général,
chaque année, dépose un rapport par rapport à la gestion... par rapport au Fonds
vert, il le faisait déjà avant. Pas toutes les années comme c'est le cas, ça,
c'est l'avancée avec le projet de loi, il le faisait notamment en 2014.
Et le Vérificateur général, ce qu'il avait
dit, ce qu'il avait émis à l'époque par rapport aux frais d'administration, je
vais le lire, c'est en 2014, donc : «Définir les dépenses qui sont
admissibles en temps que frais d'administration que les bénéficiaires peuvent
réclamer au Fonds vert et les limites y afférentes. S'assurer de la pertinence
et du caractère raisonnable des frais d'administrations imputés au Fonds vert».
Et je me posais juste la question par rapport à ces deux éléments-là, deux
recommandations qui sont mentionnées par le Vérificateur général, de quelle
façon est-ce que le ministre va s'en assurer? Pour pas que dans le prochain
rapport qui va être fait chaque année, ce soit encore les mêmes éléments qui
soient mentionnés.
M. Charette : Je me souviens très
bien de ces échanges-là. Mais je ne suis pas certain, par contre, que ce soit
le bon article pour aborder la question. J'essaie de voir... c'est difficile de
se rattacher à l'article actuel selon moi, mais lorsqu'il sera question du Commissaire
au développement durable, c'est toutes des questions qui pourrait faire l'objet
d'échanges. Et s'il y a possibilité de bonifier le projet de loi, on s'est toujours
montrés ouverts à le faire lorsqu'il y avait un ajout au projet de loi. Mais à l'article 10
comme tel, j'aurais de la misère à me rattacher à ce qui sera demandé plus tard
au Commissaire au développement durable.
Mme Ghazal : Ah! en fait, je
veux dire, je ne me vois pas... je ne vois pas que dans l'article où on va
parler du mandat, on ne va pas lui dire : Il faut aussi vous assurer de
vérifier les frais d'administration, tout ça. Lui, il va vérifier tout, c'est
ce que le ministre nous dit. Mais, en 2014, il avait émis des recommandations,
puis sans que ça soit... Parce que, pourquoi j'en parle ici dans l'article,
c'est parce qu'on dit : «Les frais d'administration pouvant être débités
du fonds en vertu d'une telle entente ou d'un tel mandat doivent être approuvés
par le ministre responsable de l'application de la présente loi». Mais, si, par
exemple, les frais d'administration...
Mme Ghazal : ...nous dit.
Mais, en 2014, il avait émis des recommandations. Puis, sans que ça soit... Parce
que pourquoi j'en parle ici, dans l'article? C'est parce qu'on dit : «Les
frais d'administration pouvant être débités du fonds en vertu d'une telle
entente ou d'un tel mandat doivent être approuvés par le ministre responsable
de l'application de la présente loi.»
Mais ici, par exemple, ce n'est pas... les
frais d'administration, on ne sait pas comment ils seront ventilés. Il y a
toutes sortes de frais d'administration, ça peut être des frais de gestion, des
frais de coordination, des frais d'administration pour les... pour chaque
organisme public ou ministère, des frais d'administration imputés par les
délégataires, des frais d'administration — là, je lis ça dans le
mémoire de M. Pierre-Olivier Pineau, à la page 11 — les
frais d'administration que les bénéficiaires peuvent imputer, exemple, un
centre de recherche, etc. Et donc ce n'était pas... Il y avait un caractère non
raisonnable, si on veut, des frais d'administration.
Et là, comme c'est le ministre qui va
l'approuver, je veux juste qu'il me dise de quelle façon est-ce qu'on va
s'assurer que les mêmes recommandations ne seront pas faites encore une année
plus tard par le Vérificateur général parce que les frais d'administration ne
sont pas pertinents, ne sont pas raisonnables, Est-ce qu'il va y avoir une
ventilation? Est-ce que, par exemple, ça va être rendu... il va y avoir une
ventilation des différents frais d'administration? Qu'est-ce que le ministre...
vu que c'est lui qui va les approuver, qu'est-ce qu'il a en tête? Qu'est-ce
qu'il a l'intention de faire pour s'assurer que ça ne devienne pas... les frais
d'administration, que ça soit des montants astronomiques?
M. Charette : En fait,
j'ai pris soin de valider, là, pour transmettre la bonne information. On vient
juste de convenir que les ententes seront rendues publiques. Et, dans ces
ententes-là, ce volet-là sera aussi précisé. Donc, l'information sera connue,
de quels montants on parle, et ce sera dans l'entente elle-même. Donc, l'information
sera rendue publique.
Ceci dit, le Commissaire au développement
durable pourra toujours commenter par la suite, à savoir est-ce que, selon sa
lunette à lui, est-ce que ce sont des montants trop élevés, pas suffisamment
élevés, est-ce qu'ils sont... Ce sera à lui de commenter dans ses rapports.
Mais déjà l'information sera rendue publique grâce à la précision, là, qu'on
vient tout juste d'adopter en 10.
Mme Ghazal : Donc, les
frais d'administration vont être ventilés, on va savoir c'est quoi, ça ne sera
pas juste écrit «frais d'administration», un montant, là. Je ne peux pas vous
dire comment c'est en ce moment. Ça va être ventilé, on va pouvoir le voir. Et
le ministre, il ne va pas... Parce qu'on dit que c'est le ministre qui... Ça
doit être approuvé par le ministre. Basé sur quoi, sur quels critères que... Je
veux juste entendre le ministre, vu qu'on en parle...
M. Charette : Tout à
fait. J'avais eu le...
Mme Ghazal : ...sans que
ça soit un amendement ... écrit, comment il va dire : Ah! je les approuve,
ou : C'est bon, ce n'est pas trop, c'est pertinent, ce n'est pas exagéré.
M. Charette : En fait, je
l'avais mentionné en partie tout à l'heure. Avant qu'il y ait ce type de
délégation là, il faudra convenir des frais d'administration. Ça devra faire
partie de l'entente qui sera rendue publique. Comme le sous-ministre vient de
le mentionner, ça ne sera pas un montant fixe d'un ministère à l'autre. Ça va
dépendre beaucoup de la nature des travaux qui sont attendus par le partenaire,
son type d'engagement dans la gestion...
M. Charette : ...ça devra faire
partie de l'entente qui sera rendue publique. Comme le sous-ministre vient de
le mentionner, ce ne sera pas un montant fixe d'un ministère à l'autre. Ça va
dépendre beaucoup de la nature des travaux qui sont attendus par le partenaire,
son type d'engagement dans la gestion de ces partenariats-là. Mais
l'information sera rendue publique à travers les ententes.
Mme Ghazal : ...comme on le
mentionnait, elles sont déjà publiques, là, sur le site du Conseil de gestion
du Fonds vert. Ici, tout ce qu'on a fait, ce n'est pas une nouveauté, c'est de
l'écrire dans la loi. Puis je remercie le ministre d'avoir accepté de l'écrire
dans la loi puisqu'il avait probablement l'intention de continuer à les rendre
publiques comme le Conseil de gestion du Fonds vert le faisait. Malgré ça, il y
avait quand même eu ces remarques-là du Vérificateur général, ce qui pourrait
se reproduire. Il va faire la même remarque une autre fois même si elles sont
rendues publiques.
Moi, ma question, c'est : Est-ce que,
par exemple... Qu'est-ce qui va faire que le ministre va les approuver ou va
dire : Oui, c'est suffisant? Est-ce qu'il ne faut pas que ça dépasse un
certain pourcentage, par exemple? Ou est-ce qu'il y a des éléments qui, oui,
peuvent être acceptés comme frais d'administration et qui vont être imputés au Fonds
vert et d'autres éléments non? Est-ce qu'il y a des critères sur lesquels le ministre
va se baser pour faire ce que la loi lui dit, c'est-à-dire les approuver? C'est
ça que j'ai envie d'entendre puis que ça soit enregistré.
M. Charette : Naturellement,
ça va être, avec l'expertise des ministères respectifs, mesurer le degré
d'engagement du ministère. Mais c'est là où je ne peux pas vous dire ça va
prendre la forme d'un pourcentage x, ça va prendre la forme de tel type de
plafond. Ça va être du cas par cas au gré de ce qui est demandé dans l'entente.
Mais c'est là où autant l'expertise du ministère de l'Environnement que celle
des ministères qui se verront confier une tâche seront pertinentes. Et c'est
suite à ces discussions-là que l'entente sera signée. Mais je serais absolument
incapable de vous fournir un canevas type étant donné que le degré d'engagement
sera très, très différent selon la mesure qui serait financée.
Mme Ghazal : ...eu une
réflexion de la part du ministre ou de son équipe sur ces frais d'administration
et les éléments qui étaient mentionnés par le Vérificateur général. Et, encore
une fois, s'il je me rappelle bien, je n'ai pas réécouté une autre fois ce que
la P.D.G. avait mentionné, mais de mémoire, elle parlait aussi des frais d'administration
qui étaient immenses mais qu'elle n'a jamais pu vérifier les informations parce
qu'elle n'a jamais pu avoir la collaboration d'accéder aux documents à cause de
tout le conflit sur les rôles et responsabilités et tout ça qui était confus.
Donc, moi, maintenant, ma question,
c'est... En fait, c'est que le ministre n'y a pas réfléchi puis il va y
réfléchir au fur et à mesure qu'il va y avoir des ententes. Mais vous
comprenez... le ministre comprend l'inquiétude que j'ai en ce moment puisque
c'est vieux, ça, depuis 2014 qu'on en parle. Donc, juste dire que ça va être
approuvé puis qu'il n'y a pas de critères qui ont été réfléchis, sans les
mentionner dans la loi. Moi, c'est ça qui m'inquiète.
• (16 h 30) •
M. Charette : C'est un volet
administratif, là, qui ne...
17 h (version non révisée)
Mme
Hivon
:
…pertinent, sinon plus, parce que, justement, ça va maintenant relever du
ministre, puis il n'y aura plus notre conseil indépendant, d'avoir dans un
endroit bien ciblé toutes les données et toutes les informations qu'on devait
retrouver avant. Là, c'est comme si le ministre me dit : On va continuer
de les avoir, mais ils vont être un peu partout parce que moi, j'ai… il me
corrigera, là, je paraphrase pour notre vaste auditoire. Donc, c'est comme s'il
me disait : Je vais continuer à le faire, mais un petit peu différemment
parce que ça va aller avec mes responsabilités générales de reddition de
comptes, puis tout ça.
Selon moi, il y a vraiment une plus-value,
à partir du moment où tu as un fonds, à ce que toutes les informations qui
étaient déjà prévues dans le rapport annuel puissent se retrouver au même
endroit, parce que c'est logique, c'est relié à un fonds qui existe de manière
distincte. Donc, si j'ai mal compris, le ministre pourra expliquer ce que j'ai
mal compris, mais sinon je trouve que ça continue d'être pertinent de demander
au ministre de prévoir que ce qui est en ce moment prévu à 15.4.34 puisse se
retrouver à un seul et même endroit parce que, sinon, c'est comme un peu une
manière de dire : On fait une reddition de comptes, mais on va perdre un
peu les lieux, puis ça va être diversifié, puis les groupes, puis les gens,
puis les citoyens, puis l'opposition qui veut s'y retrouver va avoir plus de
difficultés. Donc, il me semble que la logique voudrait qu'on simplifie les
choses puis qu'on continue à garder ça à un seul endroit.
(Consultation)
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce que vous désirez suspendre?
M. Charette : Juste pouvoir
faire la comparaison, voir qu'est-ce qui est effectivement disponible à travers
l'article proposé versus l'article auquel elle fait référence.
Mme
Hivon
:
C'est sûr que, de toute évidence, le ministre ne voulait pas tout mettre tous
les éléments de l'article 15, mais à 15.4.34, c'est quand même
circonscrit, puis déjà il y a des éléments de ça qu'on ne retrouve plus, là,
dans le nouvel article 11, tel que proposé.
M. Charette : Juste pour être
sûr de bien se comprendre avec 15.4… c'est-à-dire… le 15… donc, on a les trois
éléments qui sont intégralement repris dans le… Donc, vous, quel aspect en
particulier qui vous interpelle?
Mme
Hivon
:
Bien, il y a des éléments que je trouve qui ne sont plus là, notamment il y a
le troisièmement, le bilan de la gestion des ressources du fonds, par rapport
aux objectifs gouvernementaux et aux indicateurs de performance. Je sais que le
ministre vient de me dire : Mais je suis tenu de le faire globalement,
mais moi, je trouve que c'est important de savoir, en lien spécifiquement avec
le fonds, comment on réconcilie tout ça.
L'autre élément où je vois qu'il y a une
différence, c'est le 2° a : «Les dépenses et les investissements portés au
débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté…» Il me
semble que c'est plus spécifique là que ce que je retrouve dans la nouvelle
mouture. Je lis le deuxièmement…
Mme
Hivon
:
...comment on réconcilie tout ça. Et l'autre élément où je vois qu'il y a une
différence, c'est le 2° a : «Les dépenses et les investissements portés au
débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il est affecté.» Il me
semble que c'est plus spécifique là que ce que je retrouve dans la nouvelle
mouture. Je lis le deuxièmement, là, mais ça me... je ne vois pas que ça me
dit : Par catégorie de mesures. Je trouvais ça pertinent.
M. Charette : Bien, encore une
fois, chaque fois qu'un amendement proposé par l'opposition apporte une
plus-value, on y consent d'emblée. Mais là, avec le regard du sous-ministre,
avec l'expérience de l'interprétation de la loi, on est confiants que tous ces
aspects-là sont déjà couverts. Si on regarde, par exemple, 15.4.4, les données
financières du fonds et la liste des mesures financées par celui-ci, donc
toutes les mesures seront reprises dans la description qui sera faite.
Pour ce qui est de l'autre élément que
vous avez mentionné, je pense, en 3 : «Les dépenses et les
investissements portés au débit du fonds par catégorie de mesures auxquelles il
est affecté», ça, on revient à ce que la LQE rend obligatoire. Et c'est certain
que ça va être repris par catégories.
Ce que je disais à la collègue de Mercier,
le rapport annuel de gestion sera limité dans la quantité d'informations qui
seront disponibles. On n'a pas le fin détail, là, mais sur le site Internet, on
voit très bien, dans l'arborescence à venir, un lien qui pourrait s'appeler
Fonds d'électrification et des changements climatiques, où le détail qui n'est
pas ventilé dans le rapport annuel de gestion le serait sur le site Internet.
Donc, le but n'est pas de diversifier les sources, mais de faire en sorte qu'à
travers le site Internet, on ait une information encore beaucoup plus complète
et détaillée que ce que va offrir n'importe quel rapport annuel de gestion d'un
ministère ou d'un organisme public. Mais ce que vous mentionnez là est entièrement
couvert, donc, par le projet de loi et l'article que l'on étudie présentement.
Mme
Hivon
:
Alors, juste me dire si c'est possible, vous ou M. le sous-ministre. Le 2°
a : «Les dépenses et les investissements portés au débit du fonds par
catégorie de mesures», ça, ce n'est pas la même chose que la liste des mesures,
là, que je vois au quatrièmement. Donc, ça, c'est où que c'est repris?
M. Charette : Bien, en fait,
ce ne sera peut-être pas le même libellé, mais on ne pourra pas noyer l'information
sur un fonds ici et là, cette information-là sera regroupée. Donc, si, par
exemple, on pense à un partenariat qui serait bâti avec le ministre des
Transports, dans l'arborescence, on va avoir Fonds vert, et on peut deviner une
section qui va toucher les partenariats avec le ministre des Transports. Donc,
la catégorisation dont fait mention la collègue de Joliette va se faire, là, de
façon naturelle au gré des ententes qui auront été convenues...
M. Charette : ...on peut
deviner une section qui va toucher les partenariats avec le ministre des
Transports. Donc la catégorisation dont fait mention la collègue de Joliette va
se faire, là, de façon... de façon naturelle au gré des ententes qui auront été
convenues, mais il n'y a pas possibilité, ce n'est encore moins l'intention du
gouvernement de noyer l'information sur le fonds. Du coup, toute l'information
sur le fonds devra se retrouver à la même... à la même place, au même endroit.
Mme
Hivon
:
Puis juste pour ma gouverne personnelle, est-ce que c'est une nouvelle
orientation du gouvernement que, pour les fonds, il y en a plein, des fonds
gouvernementaux, on ne fera plus de rapport annuel de gestion aussi complet et
qu'on va mettre l'information sur les sites Internet?
M. Charette : En fait, je
ne peux pas...
Mme
Hivon
:
Je sais qu'on a une volonté, ici, d'informatiser les choses, mais ça ne veut
pas dire que le rapport en lui-même, il n'existe pas. C'est juste parce qu'il
existe en papier ou électronique. Ça, c'est une chose. Mais il continue à
exister, le rapport de gestion, de manière indépendante. Mais là, est-ce que le
ministre profite de la loi pour modifier ça ou est-ce que c'est une orientation
générale?
M. Charette : Je ne peux
pas parler au nom des autres ministres qui ont des projets de loi à l'étude
actuellement, mais moi, je reviens un petit peu avec l'esprit du projet de loi.
Il y avait un mandat qui était confié au Conseil de gestion du Fonds vert,
Conseil de gestion du Fonds vert qui est aboli. Du coup, le mandat revient au
ministre de... de... non, pas de l'information, mais de l'Environnement. Donc,
cette information-là doit se retrouver au ministère de l'Environnement. Et on
ne peut pas noyer l'information concernant un fonds propre. Donc, cette
information-là sera entièrement regroupée et facile d'accès, là, pour quiconque
souhaite avoir la ventilation nécessaire. Mais si le rapport annuel n'était que
numérique, c'est là où les liens pourraient être intégrés à même le rapport
annuel de gestion. Mais on sait fort bien, ça, l'Assemblée nationale y
travaille. Éventuellement, peut-être qu'il n'y aura plus de dépôt de documents
papier. Donc, la version ne sera que numérique. Et là l'information à travers
des liens sera aussi... aussi précise qu'elle ne se retrouvera sur le site
Internet.
Mais tant que l'Assemblée nationale n'a
pas procédé à ces nouvelles façons de faire là, je suis obligé de dire que le
rapport annuel de gestion n'aura pas le fin, fin, fin détail que permettront
d'obtenir les liens qui se retrouveront sur le site Internet du ministère de
l'Environnement. Puis en plus il faut savoir qu'il va y avoir un audit annuel
du fonds. Donc, non seulement, nous, on mettra de l'information disponible,
mais cet audit annuel va s'assurer que la bonne information y soit. Et si
jamais l'information étant manquante, ou erronée, ou quoi que ce soit, c'est
l'audit annuel qui viendra confirmer les lacunes à corriger.
Mme
Hivon
:
Puis, pour le... Moi, je continue à penser que ce serait vraiment aidant,
profitable...
M. Charette : ...va s'assurer
que la bonne information y soit, et si jamais l'information était manquante ou
erronée, ou quoi que ce soit, c'est l'audit annuel qui viendra confirmer les
lacunes à corriger.
Mme
Hivon
: Puis
pour... Moi, je continue à penser que ce serait vraiment aidant, profitable et
pertinent d'avoir un rapport dédié au fonds avec les informations qu'on avait en
ce moment. Je comprends que le ministre dit : C'est lourd, puis là... si
on le fait papier, mais ça existait déjà. De ce que je comprends, ce sont des
tâches que maintenant se donne, s'octroie le ministre. Donc, je continue à
penser que, sur le principe, ce serait un plus, et puis que... éventuellement
je pense qu'on va migrer vers l'électronique, et donc je ne pense pas que c'est
quelque chose qui va être si lourd pour si longtemps. Ça, c'est un peu mon commentaire
général.
• (17 h 10) •
Puis juste pour être bien être sûre de
comprendre le 3° actuel du 15.4.34, le bilan de la gestion des ressources su Fonds
vert par rapport aux objectifs gouvernementaux, le ministre nous dit : Maintenant,
c'est général dans la LQE, puis j'ai une obligation de reddition de comptes.
Mais est-ce qu'ailleurs dans le projet de loi, puisque je n'étais pas là à
toutes les séances depuis le début... est-ce que vous aviez inscrit ça
ailleurs, ce lien-là pour le fonds versus les obligations générales de
reddition de comptes en lien avec les objectifs gouvernementaux puis les
indicateurs de performance établis? Parce que moi, je continue à trouver qu'il
y a une pertinence de le faire spécifiquement pour le fonds. Le ministre me
répond : Ça va être là de manière générale, en lien avec mes obligations
de la LQE, mais est-ce que c'est quelque chose que vous avez déjà discuté?
M. Charette : ...là-dessus, la
collègue dit : Ce serait préférable d'avoir un rapport distinct. C'est tout
à fait convenable ou légitime de le penser, cependant, nous, ce sera tout
simplement un chapitre distinct de notre rapport. Donc, c'est le même type d'information
qui sera intégré dans le rapport annuel de gestion. Donc, plutôt que d'avoir
deux documents, on va n'en avoir qu'un seul. Mais ce qui constituait un rapport
distinct auparavant sera tout simplement un chapitre distinct. Donc, on a essentiellement
la même information.
Pour ce qui est des éléments qui seront
publiés, ça, on a eu l'occasion de les préciser, effectivement, notamment en
3°. Est-ce que c'est exactement le même libellé? Non, mais je... Je ne sais pas
si je me suis bien expliqué ou bien exprimé pour le chapitre distinct.
Mme
Hivon
: Ça,
je suis tout à fait d'accord, ça ne me dérange pas. Que ce soit un chapitre qui
est comme, dans le fond, le rapport distinct dans le gros rapport, ça me va très
bien. Moi, c'est les éléments d'information que j'aimerais qui soient aussi
complets et réunis à un endroit dans le chapitre, et non dans le rapport, dans
le chapitre distinct.
M. Charette : Et c'est là où
la LQE vient de nous dire quelle information sera disponible. Il faut savoir
que la loi, le projet de loi n° 44 vient modifier essentiellement dans la
LQE, dans la loi sur le ministère, dans la loi au niveau des ressources
naturelles. Donc ce qui s'appliquait au ministère avant qui n'est pas modifié
dans le projet de loi n° 44 va s'appliquer...
M. Charette : ...sera
disponible. Il faut savoir que la loi, le projet de loi n° 44 vient
modifier essentiellement des éléments dans la LQE, dans la loi sur le
ministère, dans la loi au niveau des ressources naturelles. Donc ce qui
s'appliquait au ministère avant, qui n'est pas modifié dans le projet de loi
n° 44, va s'appliquer. Donc, lorsqu'il les questions des informations à
rendre disponibles dans la LQE, ça va s'appliquer, et ce sera dans le chapitre
distinct du Fonds d'électrification et des changements climatiques. Donc, ce
n'est pas mot pour mot dans le 44, mais étant donné qu'on ne modifie pas la LQE
qui, elle, exige ceci, ça va dorénavant s'appliquer au Fonds d'électrification,
là, et des changements climatiques également.
Donc, dans le chapitre Fonds
d'électrification et des changements climatiques, on aura ce qui s'appliquait à
travers la LQE qui n'a pas été modifiée, et ce qu'on a rajouté comme
précisions. Donc, en termes d'information disponible, on sera tout aussi bien
servi. On fait en sorte qu'à travers d'autres sources, notamment le site
Internet, parce qu'on fait référence à des documents qui ne seront pas
systématiquement numériques, cette information-là sera encore plus complète.
Mme
Hivon
:
Puis, annuellement, ce à quoi fait référence le ministre quand il me dit :
C'est mes obligations de la LQE, puis on ne touche pas à ça, donc ça continue,
ça va être... il me parle du site Internet, mais est-ce que cette
information-là qui était en ce moment dans un rapport annuel de gestion va être
dans le rapport annuel de gestion global, ou plutôt plus dans un rapport annuel
de gestion, mais sur le site Internet ailleurs?
(Consultation)
M. Charette : Donc, c'est dans
le rapport annuel qui est déposé, là, à l'automne de chaque année. Mais par
rapport aux différents tableaux et autres qui sont déjà disponibles et qui
seront bonifiés, le sous-ministre adjoint, la semaine dernière, nous disait
qu'il était à retravailler tout son sous-ministériat qui s'occupera de la
gestion des conséquences du projet de loi n° 44. Il précisait, là, tout ce
qui sera mis à la disposition du public, et dans certains cas, la mise à jour
pour certaines informations sera même plus régulière qu'annuelle. Si une
information peut être mise à jour avant, elle le sera, ce que ne peut pas
faire, naturellement, un rapport annuel de gestion.
Mme
Hivon
: O.K.
je comprends ce que le ministre dit. Puis je comprends qu'on a une petite
divergence sur le fait que j'aurais gardé ça dans un tout cohérent avec les
mêmes éléments. Mais je pense que je ne le convaincrai pas aujourd'hui de ce
que j'entends de lui. Mais je marque quand même que je pense que ça simplifierait
les choses.
M. Charette : On s'est rejoint
sur une chose, quand vous disiez que ça devait être un rapport distinct, ce
sera un rapport distinct sous la forme d'un chapitre distinct à l'intérieur du
rapport annuel de gestion. Donc, cette préoccupation-là...
Mme
Hivon
:
...complet.
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, la LQE qui n'est pas modifiée par le projet de loi n° 44 nous oblige
à ce que ce soit exhaustif. Dans le mot exhaustif, il y a une charge...
M. Charette : ...ce sera un
rapport distinct, sous la forme d'un chapitre distinct à l'intérieur du rapport
annuel de gestion. Donc, cette préoccupation-là...
Mme
Hivon
:
Distinct et complet.
M. Charette : Oui, bien, en
fait, la LQE, qui n'est pas modifiée par le projet de loi n° 44,
nous oblige à ce que ce soit exhaustif. Dans le mot «exhaustif», il y a une
charge assez importante en termes d'information qui sera disponible. Donc, moi,
je regarde ce que m'impose la LQE, et quand on m'oblige à rendre de façon
exhaustive les dépenses et les actions du fonds, bien, le mot «exhaustif» a sa
pertinence.
La Présidente (Mme Boutin) :
...Mme la députée, allez-y.
Mme Ghazal : Bien, j'ai une
question et... Là, j'ai fait une recherche dans la LQE. «Exhaustif», c'est
quoi... est-ce que c'est à 46.18? À quel article, en fait, de la LQE le
ministre fait référence quand il dit que c'est déjà complet?
(Consultation)
M. Charette : 46.18.
Mme Ghazal : C'est ça? O.K.,
très bien. Donc, un bilan... Ce qui est mentionné, pour le bénéfice des gens,
le ministre publie annuellement... il y a l'inventaire des émissions de gaz à
effet de serre. Après ça, il y a «un bilan exhaustif et, lorsqu'applicable,
quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements climatiques».
Et moi, j'écoutais très, très attentivement les échanges parce que moi aussi...
En fait, il y a deux choses, il y a le
format, de dire que ce soit dans un document séparé, pour dire que, voilà,
quelqu'un qui veut savoir qu'est-ce qui se passe avec le fonds, un citoyen, là.
Le ministre dit : Demandez à n'importe quel citoyen qui marche qu'est-ce
qu'il pense du Fonds vert. Puis on va voir que la confiance n'est pas là. Donc,
si un citoyen voudrait voir : Est-ce que ça va bien? Est-ce que je devrais
faire confiance à ce Fonds vert? Est-ce que l'argent public est bien investi ou
pas? Ce qui est intéressant, c'est qu'il y ait un endroit où l'avoir. Mais ça,
c'est la forme, c'est-à-dire pour savoir comment ça se passe, etc.
Mais il y a aussi les éléments. Puis
peut-être juste pour que ce soit simple, par exemple, à 15.4.34, quand on dit
que les états financiers du fonds, dorénavant... étant donné qu'ils ne seront
pas à 15.4.4, ça va être où? Ils vont être publiés quelque part sur le site du
ministère?
M. Charette : Financiers?
Mme Ghazal : C'est-à-dire que
moi, ce que j'ai envie de faire avec le ministre, c'est juste de regarder
chacun des éléments pour savoir ils vont être où, vu qu'ils ne seront pas dans
le rapport annuel de 15.4.4. Donc, si on regarde dans 15.4.34, le premier
élément, c'est les états financiers du Fonds vert.
M. Charette : Ils n'ont pas...
Ce n'est pas...
Mme Ghazal : Je reviens...
Excusez-moi, je reviens à 15.4.34 de l'origine, l'original qui est barré
maintenant.
M. Charette : C'est ça, donc
pas le projet de loi actuel.
Mme Ghazal : Donc...
(Consultation)
M. Charette : Est-ce que...
C'est très, très administratif, au niveau où l'information se retrouve et
comment elle sera présentée. Est-ce qu'avec consentement on pourrait donner la
parole au sous-ministre?
Mme Ghazal : Oui, oui.
M. Charette : Je veux que
l'information la plus juste possible soit donnée. C'est... On a la bonne
personne avec nous.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le sous-ministre.
M. Croteau (Marc) :
Bonjour, Marc Croteau. Je suis sous-ministre au ministre de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques. Pour les comptes publics, pour
un fonds distinct, on doit produire...
M. Charette : …est-ce qu'avec
le consentement on pourrait donner la parole au sous-ministre? Je veux que l'information
la plus juste possible soit donnée. On a la bonne personne avec nous.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le sous-ministre.
M. Croteau (Marc) :
Bonjour, Marc Croteau. Je suis sous-ministre au ministre de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques. Pour les comptes publics, pour
un fonds distinct, on doit produire un état financier. Qui plus est, pour le
Fonds vert, on va l'étape plus loin, il doit être audité. Donc, le VG doit, par
la suite, en assurer l'audit, une fois l'état financier effectué. Donc, ce
n'est pas perdu dans les modifications, là, et c'est vraiment distinct, ça ne
va toucher que le Fonds vert.
Mme Ghazal : Très bien. Je
regarde l'autre élément. Je pense que le sous-ministre me voit venir, les
comptes du Fonds vert, lesquels contiennent notamment les renseignements
souvent, puis là ça rejoint un peu la question de la députée de Joliette, «les
dépenses et les investissements portés au débit du fonds», ça, c'est déjà écrit
à 15.4.4., «par catégorie de mesure auquel il est affecté». Là, je ne complète
pas le reste parce que ça fait référence à un autre article, là, mais moi, je
ne le comprends pas quand je le lis, pourquoi on l'a enlevé là puis pas à
l'origine, c'est-à-dire pourquoi on l'a enlevé dans la nouvelle version. Je ne
la comprends pas, c'est peut-être administratif, mais c'est quand même
important qu'on le sache. Mais est-ce que le sous-ministre peut continuer?
Est-ce que je peux continuer à avoir une conversation avec le sous-ministre?
M. Charette : Non, c'est
juste, on veut être certain de comprendre les attentes de la collègue. Est-ce
que c'est l'absence du mot «catégorie» qui pose problème? C'est juste pour
nous.
Mme Ghazal : Mais je veux
comprendre parce qu'en fait, moi, ce que je comprends, c'est que la personne
qui a écrit ça, le ministre avec son équipe, ils ont pris qu'est-ce qui
existait déjà, puis ça a été réfléchi, ça, on va juste mettre ça, ça, on va
l'enlevé, il y a une réflexion derrière. J'aimerais ça juste en bénéficier de
cette réflexion-là.
M. Charette : À partir du
moment, et c'est vrai que c'est les échanges qui permettent de vérifier les
intentions, lorsque, nous, on lit, que «la liste des mesures financées par
celui-ci apparaissent sous une rubrique spéciale dans le rapport annuel de
gestion», c'est certain qu'on ne les plaçait pas en ordre alphabétique ou
autre, là, il y aurait eu une catégorisation de faite. Mais si c'est uniquement
le mot «catégorie» qui vous manque, on peut l'intégrer sans problème, nous, ça
allait de soi, mais si c'est une source d'inquiétude, on peut ajouter le mot,
là, sans problème.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : La raison, c'est
juste parce que c'est évident, puis on veut simplifier, c'est ça?
M. Charette : C'est-à-dire, à
partir du moment où on dresse la liste, c'est certain que cette liste-là va
être présentée d'une façon qui soit lisible et compréhensible. Mais je vous
ferai remarquer, ce n'est pas que je suis opposé, mais si on ajoute le mot
«catégorie», on pourrait repartir un débat sur quel type de catégorie. En
inscrivant uniquement le mot «catégorie», ça ne répond pas à toutes les
questions qui pourraient découler, là, de l'ajout de ce mot-là. Mais c'est
clair qu'à partir du moment où on parle d'une liste de toutes les mesures, il y
a une catégorisation qui va se faire, là.
Mme Ghazal : Quand on dit
catégorie, on parle quoi, par exemple, juste me le dire, je n'ai pas
l'intention de faire…
M. Charette : C'est-à-dire…
Mme Ghazal : …si je comprends
que c'est… parce qu'avant c'était marqué…
M. Charette : ...qui pourraient
découler, là, de l'ajout de ce mot-là. Mais c'est clair qu'à partir du moment
où on parle d'une liste de toutes les mesures il y a une catégorisation qui va
se faire, là.
Mme Ghazal : ...on dit
«catégories», on parle... quoi, par exemple? Juste me le dire. Je n'ai pas
l'intention de faire...
M. Charette : C'est-à-dire...
Mme Ghazal : Si je comprends
que c'est... Parce qu'avant c'était marqué. Donc, moi, ce que je comprends,
c'est qu'on fait une évaluation que c'était un petit peu trop détaillé. Donc,
on ne veut pas écrire des choses évidentes. C'est un peu ça, l'intention.
M. Charette : Un élément
important à rappeler, puis on l'a discuté dans les articles précédents,
anciennement... c'est-à-dire, avec la gestion actuelle, là, si on ne parlait
pas du projet de loi n° 44, n'oublions pas qu'on
avait tout le volet gestion des matières résiduelles et l'eau, qui sont
maintenant retirés de la portée. Donc, quand on parle de catégories, c'est...
il me semble... donc, il y avait Fonds vert... c'est-à-dire, il y avait eau,
gestion des matières résiduelles et les autres mesures, là, qui étaient... et
changements climatiques.
Mme Ghazal : Oui. Donc, c'est
de ça qu'on veut dire. Bien, vous voyez, c'est juste ça que je veux savoir.
Donc, «catégories», on parle de ces catégories-là, mais, maintenant, avec le
projet de loi n° 44, on enlève ces deux éléments-là.
M. Charette : Mais, à partir
du moment où on dit, maintenant, que la liste de l'ensemble des mesures sera
rendue publique, c'est là où on va souhaiter l'information la plus comestible
possible. Donc, comment la ventilation va se faire? Je ne le sais pas. Mais
est-ce qu'on va regrouper les mesures en transport? Est-ce qu'on va... Ça reste
à voir, là.
C'est pour ça que, je vous dis, nous, le
mot «catégories» ne semblait pas pertinent, mais, même si on devait l'ajouter,
on n'aurait pas plus de détails, là, à travers le simple mot «catégories» qui
serait ajouté.
Mme Ghazal : ...je comprends
que le mot «catégories», à l'origine, faisait référence... Bien, puis là
j'espère que... Je ne sais pas, peut-être que je me trompe. Moi, je me fie
exactement à ce que vous me dites... fait référence à... catégories... aux
changements climatiques, matières résiduelles.
M. Charette : Gestion des
matières résiduelles.
Mme Ghazal : Bien, c'est tout
ce que j'ai besoin comme réponse. C'est vraiment de compréhension. Je ne veux
pas faire des amendements juste pour faire des amendements.
Après ça, l'autre point... il n'y en a pas
beaucoup, là, on va faire la tournée. «Les sommes portées au débit du fonds par
chacun des ministres partie à entente visée à l'article...» Les sommes portées,
donc... O.K. Ça ressemble à ça. Donc, ça, c'est comme le 2.
«Les sommes portées au débit du fonds par
chacun des ministres ou organismes publics — dont on ne parlait pas
avant — partie à entente...» Ça, c'est les ententes de 15.4.3 dont on
a parlé. C'est les ministères et les organismes publics. Très bien.
Après ça, «la nature et l'évolution des
revenus», c'est déjà là.
Les deux derniers ne sont pas là. Un bilan
de la gestion des ressources du fonds par rapport aux objectifs gouvernementaux
aux indicateurs de performance établis, cet élément-là... Je me doute de la
réponse du ministre, mais je voudrais qu'il me la dise. Maintenant, il n'est
pas là. C'est rendu où?
(Consultation)
M. Charette : La redondance
de...
(Consultation)
M. Charette : La redondance de
46.18, si vous voulez que quelqu'un du ministère complète la réponse, ils sont naturellement
disponibles.
Mme Ghazal : Oui.
M. Moisan (Hugo) :
...considérant le bilan qui doit déjà être fait annuellement, à l'article
46.18, qui traite des mêmes mesures, donc ça faisait un certain dédoublement,
autant dans le travail de reddition de comptes que dans l'information
véhiculée, donc on retirait ici puis... C'est ça, il y a déjà l'information qui
est disponible.
Mme Ghazal : Donc, selon
46.18, il faudrait que j'aille voir ce bilan-là. Ça, c'est fait annuellement
aussi. On fait un bilan là-dedans, là, dans 46.18, on fait un bilan de la
gestion des ressources du Fonds vert par rapport aux objectifs gouvernementaux
et aux indicateurs de performance établis. Si je vais regarder le dernier
rapport exhaustif, selon 46.18, cet élément-là, il s'y trouve. Parce que je
vous crois sur parole, je vais vérifier.
M. Charette : ...
Mme Ghazal : Pardon?
M. Charette : ...c'était une responsabilité
qui revenait au conseil de gestion, mais avec le projet de loi actuel, c'est
une responsabilité qui va incomber dorénavant au ministre de l'Environnement.
Mme Ghazal : Donc, dans le... O.K.
M. Charette : Mais ce n'est
pas parce que ce sont des articles distincts que l'information sera forcément à
des endroits différents. Donc, lorsqu'on aura notre rapport ou notre chapitre
propre au Fonds d'électrification et des changements climatiques, c'est des informations
qui seront naturellement regroupées.
Mme Ghazal : ...dans la rubrique
de 15.4.4, où il va y avoir ces trois éléments-là, est-ce qu'on va dire aux
gens : Et, en passant, les objectifs de gestion du Fonds vert, juste une
petite note, se retrouvent dans le bilan selon 46.18? Est-ce que ce serait
quelque chose qui pourrait être écrit?
M. Charette : Je ne suis pas
certain malheureusement d'avoir saisi la question. Donc, vous dites...
Mme Ghazal : Parce qu'étant
donné que l'information se retrouver un petit peu... Par exemple, un citoyen
qui a envie d'avoir confiance, maintenant qu'il y a eu le projet de loi n° 44 avec le Fonds vert, puis il veut savoir, est-ce que
ça va bien ou ça ne va pas bien. Donc, quand ça va être rendu le temps des
bilans annuels, il va y avoir ce rapport annuel, ou ce chapitre, ou cette rubrique,
et là il va regarder et il va dire : Mais est-ce que les objectifs ont été
atteints ou pas? Bien, ce ne sera pas écrit ici, puisque, dans cette
rubrique-là, on ne le dira pas, si les indicateurs de performance ont été
atteints ou pas. Est-ce qu'il va y avoir une référence dans cette rubrique-là
pour dire : Si vous voulez savoir si les indicateurs de performance
montrent de bons résultats, si les objectifs ont été atteints, etc., allez voir
tel endroit? Je sais, c'est une question peut-être technique puis qui paraît très,
très détaillée, mais comme ce n'est pas écrit dans la loi, donc, c'est de
l'avoir dans une seule place, mais peut-être une référence, tout simplement.
M. Charette : C'est... C'est
ce que je mentionnais...
Mme Ghazal : ...je sais,
c'est une question peut-être technique puis qui paraît très, très détaillée,
mais comme ce n'est pas écrit dans la loi, donc, c'est de l'avoir dans une
seule place, mais peut-être une référence tout simplement.
M. Charette : C'est...
C'est ce que je mentionnais tout à l'heure. Le but, ce n'est pas d'éparpiller
les sources d'information. Ce sera au même endroit. Et ultimement, lorsque le rapport
du Commissaire au développement durable sera aussi disponible, on va l'intégrer
également au même endroit. Donc, on veut simplifier la recherche d'information.
On ne veut certainement pas la complexifier.
Mme Ghazal : Puis la
dernière, la liste des mesures financées par le Fonds vert, ça, ça va être sur
votre site Internet aussi ou dans le bilan exhaustif? Ça sera dans le bilan
exhaustif?
M. Charette : C'est dans
le premier alinéa actuel, là. Donc, c'est entièrement couvert, là, par le
premier alinéa.
Mme Ghazal : Très bien. O.K.
Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur l'article 15.4.4?
De toute façon, il faut faire l'autre aussi. Non? Si tout le monde est d'accord,
on va...
Mme Ghazal : ...en posant
des questions.
La Présidente (Mme Boutin) :
De toute façon, là, on va étudier le 15.4.5. Est-ce qu'il y a des interventions
spécifiquement sur cet article-là? Oui? Allez-y, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui. Comprendre... Peut-être juste comprendre pourquoi, ça, ne sera pas dans le
rapport annuel. Donc, si je suis la logique du ministre, qui est le rapport
annuel qui va être dans un chapitre distinct dans le gros rapport, donc, on se
comprend là-dessus, mais états financiers, pourquoi les mettre ailleurs dans
une autre rubrique?
M. Charette : En fait,
les états financiers du fonds sont vérifiés. Il n'est pas dit que la vérification
sera complétée. Est-ce que c'est l'interprétation que je dois en faire? Moi, à
partir du moment où les états financiers sont déposés, ils doivent être
vérifiés pas le Commissaire au développement durable. Donc, il se pourrait que
ça ne soit pas au même moment. Alors, le Commissaire au développement durable
va se garder un temps pour faire l'audit en question. Et ça ne sera pas
disponible au même moment.
Mme
Hivon
:
Avant, ce n'était pas un enjeu. Avant... Je veux dire, avant, on les mettait
dans le rapport du fonds parce qu'ils n'étaient pas vérifiés par le Commissaire
au développement durable.
• (17 h 30) •
M. Charette : En fait,
j'ai une bien mauvaise nouvelle à transmettre à la collègue. Depuis 2017‑2018,
il n'y a eu aucun état financier vérifié par le Vérificateur général.
L'intention y est. Il y a eu des problématiques sérieuses au niveau de la
collecte de données. On espère combler de rapport... ce retard-là d'ici la fin
de l'année. Mais malheureusement 2017‑2018, 2018‑2019, 2019‑2020 n'ont pas
encore été officialisés. Peut-être, juste voir, là, ce que j'ai comme
information supplémentaire sur le calendrier, justement. Donc, le D.G. a
commencé les travaux le 27 avril dernier concernant...
17 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...2017‑2018,
2018‑2019, 2019‑2020, ils n'ont pas encore été officialisés. Peut-être juste
voir, là, ce que j'ai comme information supplémentaire sur le calendrier, justement.
Donc, le VG a commencé les travaux le 27 avril dernier concernant 2017‑2018.
Ça devrait être terminé, là, pour le 15 juillet. Pour 2019, les travaux
devraient être complétés, là, dans quelques semaines. Et le VG entrevoit
commencer l'audit de ceux-ci le 24 août. Donc, on a un retard très, très
important à ce niveau-là. Avec la P.D.G. du conseil de gestion, on avait mieux
compris le pourquoi de ce retard-là, qui demeure inacceptable, on s'entend.
Mais il y avait des réelles problématiques au niveau de la confusion des rôles
entre le conseil de gestion et les 15 ministères qui étaient partenaires au
niveau du fonds.
Donc, c'est la raison pour laquelle on
n'aura plus de retard, on le souhaite, là, de deux, trois ans, c'est une situation
à corriger, mais ce ne sont pas deux documents qui seront forcément prêts au
même moment, d'où les deux articles distincts, là, qui nous occupent présentement.
Mme
Hivon
:
O.K. Donc, ce petit détail, qui est loin d'être un détail, me revient maintenant
que le ministre explique ça, mais ça veut dire que, donc, il y avait une
non-conformité à ce qui était prévu légalement pour ce qui devait être inclus
au fonds de gestion annuel, puisqu'on n'y incluait pas les états financiers ou
on les incluait, mais non vérifiés.
M. Charette : ... il n'y
a même pas eu de dépôt par le passé.
Mme
Hivon
:
Donc, on ne se conformait pas à ce qui était la prescription de la loi.
M. Charette : Tout à fait,
tout à fait. Donc, on a quelques années de retard à ce niveau-là, et c'est une situation
qui se devait de changer, d'où les rencontres ces derniers mois avec l'équipe
du conseil de gestion, avec l'équipe du ministère et celle du Vérificateur
général pour s'entendre sur un calendrier pour réparer ces erreurs du passé là.
Et, avec le projet de loi, on veut surtout éviter que ça se reproduise de
nouveau, là, pour la suite.
Mme
Hivon
:
Donc, je comprends qu'on ne veut pas que ça se reproduise. Mais, à l'époque,
quand on avait écrit l'article puis qu'on avait décidé que les états financiers
devaient faire partie du rapport annuel, c'est parce qu'évidemment on se disait
qu'ils allaient être produits, et vérifiés, et qu'ils pourraient être inclus.
Donc, dans la réalité, non seulement ça n'a pas pu être à temps pour une année,
mais plusieurs années. Mais, quand même, en théorie, ça devrait être possible
de les inclure dans un rapport annuel, puis donc vous pourrez me répondre à ça.
Puis, en sous-question, si vous l'avez expressément
exclu dans votre libellé actuel de votre article proposé, c'est à cause de
cette réalité-là particulière où il y a un retard à rattraper ou c'est parce
que globalement vous vous dites : Même pour l'avenir, ça va être difficile
de s'assurer que ça soit prêt au bon moment pour l'inclure dans le rapport
annuel? Parce qu'on pourrait faire une mesure transitoire aussi si c'est juste
en lien avec la situation problématique actuelle, puis, pour l'avenir, puisque
ça pourrait être bien que ce soit regroupé, de se dire : Dans deux...
Mme
Hivon
:
...c'est parce que, globalement, vous vous dites : Même pour l'avenir, ça
va être difficile de s'assurer que ça soit prêt au bon moment pour l'inclure
dans le rapport annuel. Parce qu'on pourrait faire une mesure transitoire aussi
si c'est juste en lien avec la situation problématique actuelle. Puis pour
l'avenir, puisque ça pourrait bien que ce soit regroupé, de se dire : Dans
deux ans, ça sera regroupé.
M. Charette : En fait, non, peut-être...
je suis en train de rassurer la collègue à ce niveau-là. Nous, non seulement on
ajoute les états financiers, mais ils doivent être vérifiés. Donc, l'audit doit
être complété. Donc, on pourrait aisément déposer au même moment, sans doute,
un état financier, mais s'il n'est pas vérifié, s'il n'est pas audité, ça n'a
pas la même valeur. Donc, on préfère un décalage possible de quelques mois
uniquement pour être bien certain que l'information qui a été rendue
disponible, elle soit non seulement valable, mais auditée par une source
extérieure. Donc, c'est la raison pour laquelle c'est difficile de le mettre en
15.4.4. Nous, on se met une protection supplémentaire en disant : Ce ne
sont pas que les états financiers, ce sont les états vérifiés par le Vérificateur
général à chaque année. C'est là qu'on comprend qu'il peut avoir un décalage de
quelques mois. Donc, c'est une protection supplémentaire sur la validité des
informations que l'on veut communiquer.
Mme
Hivon
: O.K.
je comprends.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Mme
Hivon
: J'ai
un service à l'auto. Mais pour l'instant, ça va.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme
la députée Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Bien, c'est
ça, je me rappelle de ce qu'avait dit le Vérificateur général. Et aussi j'ai
son mémoire ici. Et ce qu'il a mentionné, c'est qu'une des raisons pour
lesquelles il n'arrivait pas, entre autres, de faire la vérification et de les
obtenir, des états financiers et tout ça, c'est... il y a toute une confusion
avec les rôles et responsabilités si ma mémoire est bonne. Et il dit que cette
confusion, là, je ne veux pas qu'on revienne avec tout ça, puis les avocats qui
s'en sont mêlés, là, on se rappelle très bien de l'histoire, puis il y a des
documents déposés là-dessus, il disait que cette confusion avait déjà été
soulevée par le Vérificateur général lui-même en 2016, et ses craintes se sont
avérées.
Qu'est-ce qui, en ce moment... puis là, il
dit que la même chose pourrait s'avérer avec le projet de loi n° 44 s'il
est adopté tel quel parce qu'il y a encore... ce n'est pas évident les rôles et
responsabilités qu'elles sont bien définies. Même si le ministre nous dit qu'il
est le coordonnateur ou le grand manitou de toute l'action gouvernementale en
matière de changements climatiques du gouvernement, bien, ce n'est pas clair
parce que quand il va donner, par exemple, des avis à ces collègues ministres,
aux organismes publics, ce n'est pas clair que... il n'y a rien dans la loi qui
les y oblige à s'y soumettre autre que : Il va le faire. Il leur
dit : Voici ce que vous devez faire, puis ce n'est pas clair qu'ils vont
s'y soumettre.
Il y a d'autres choses aussi qu'il
mentionne, par exemple, aussi avec les... quand il leur donne des ententes,
l'entente qu'on vient de parler...
Mme Ghazal : ...ce n'est pas
clair que... il n'y a rien dans la loi qui les oblige à s'y soumettre ou qu'il
va le faire. Il leur dit : Voici ce que vous devez faire, puis ce n'est
pas clair qu'ils vont s'y soumettre.
Il y a d'autres choses aussi qu'il
mentionne, par exemple, aussi avec les... quand il leur donne des ententes,
l'entente qu'on vient de parler. Ce n'est pas toujours très, très clair, ce
qu'il dit. C'est que la même chose pourrait se produire plus tard et peut-être
qu'on pourrait se retrouver avec la même crainte que quand même que c'est écrit
dans la loi, ce qui est, comme, quand même assez grave, là, quand quelque chose
est écrit dans la loi puis ce n'est pas respecté. Le ministre en sait quelque
chose, il a fallu que... je veux dire, un ministre devrait s'excuser en Chambre
et ce n'est pas quelque chose d'agréable à vivre. Et ça pourrait, donc, se
produire.
Le Vérificateur général, qui a fait des
avertissements dans le passé qui n'ont pas été écoutés, ça s'est matérialisé,
il en fait maintenant. Est-ce que le ministre en a tenu compte et comment est-ce
qu'on peut s'assurer de ne pas se retrouver dans la même situation, où encore
une fois, on va se retrouver avec des états financiers non vérifiés à cause de
plein de problèmes de rôles et responsabilités mal définis?
M. Charette : Je pourrais
répondre très, très longuement parce qu'il y a plusieurs éléments, là,
intéressants dans le projet de loi n° 44, qui répondent à ces
préoccupations-là, mais peut-être juste rappeler quelques éléments en
particulier. Avant, on avait un Conseil de gestion qui pouvait demander des
explications à des ministères autres, mais ministères qui, dans certains cas,
reconnaissaient difficilement la demande qui était formulée. Donc, il y avait
un problème de collaboration dès le départ, on s'en souvient.
Depuis, avec l'introduction du projet de
loi n° 44, ce que l'on dit, c'est que ce n'est plus le Conseil de gestion
qui va faire des demandes éparses ici et là, c'est le ministre de
l'Environnement, de façon précise à travers le nouveau rôle de coordonnateur
qu'on lui confie. Et là où je suis peut-être moins d'accord avec
l'interprétation de la collègue, c'est quel poids auront ces demandes-là du
ministre de l'Environnement. Moi, quand je regarde, entre autres,
l'article 3, où on dit que le ministre de l'Environnement va donner des
directives et que ces directives-là vont lier les ministères qui seront
concernés, je comprends que ce ne sont pas que des paroles, là.
Donc, les demandes formulées par le
ministre de l'Environnement auront le poids d'une directive auxquelles les
partenaires seront liés. Et à tout ça, j'ajoute les deux garde-fous importants
qui ont été mentionnés à maintes reprises, le comité consultatif indépendant,
avec un mandat qui lui revient de plein droit, et qui fera en sorte, à travers
la loi, que chacun de ses avis sera rendu systématiquement public. Que ça fasse
l'affaire du ministre ou pas, il aura à se justifier par rapport à l'ensemble
des avis du comité.
Et n'oublions pas, ce rôle
fondamental — puis c'est vrai qu'on va l'aborder dans des articles un
petit peu plus loin — du Commissaire au développement durable, à qui
on demande aussi... Avant, il y avait la possibilité de le faire, mais c'était
à loisir, et on sait à quel point la Vérificatrice générale et le Commissaire
au développement durable sont débordés par les mandats. Là on leur dit :
Vous n'aurez pas le choix, là. À chaque année, vous devrez faire un...
M. Charette : ...développement
durable à qui on demande aussi... Avant, il y avait la possibilité de le faire,
mais c'était à loisir, et on sait à quel point la Vérificatrice générale et le Commissaire
au développement durable sont débordés par les mandats. Là on leur dit :
Vous n'aurez pas le choix, là, à chaque année, vous devrez faire un rapport qui
sera naturellement public, qui sera naturellement déposé à l'Assemblée
nationale sur la gestion du fonds lui-même. Donc, non seulement il y a une
transparence qui est sans égard à ce qui se faisait auparavant, mais il y a
deux garde-fous qui viennent s'ajouter pour dire qu'on ne pourra pas errer, et
si on erre dans la gestion, on va se le faire rappeler assez rapidement.
Mme Ghazal : Mais je trouve
juste comme... Parce que je trouve quand même intéressant de rappeler certains
éléments que le Vérificateur général a mentionnés, un des garde-fous qui doit
produit un rapport à chaque année sur le Fonds vert. Donc, le ministre dit que
ça, ça fait partie d'une... c'est un des plus grands arguments du fait qu'il
n'y aura pas les problèmes qu'il y avait dans le passé, c'est ce que le ministre
nous dit, que ce soit dans le passé avec le Conseil de gestion du Fonds vert ou
avant même sa création.
• (17 h 40) •
Donc, mais le Vérificateur général a lu le
même projet de loi tel qu'il est et il a fait quand même ces mentions qui sont quand
même importantes. J'ai envie juste de les rappeler. Il dit... Par rapport à la question
des rôles et responsabilités, il dit : Dans le passé, moi, j'ai soulevé
des problèmes qui se sont matérialisés, je suis en train de soulever aujourd'hui
des problèmes avec le projet de loi n° 44 que j'ai lu, et donc peut-être
que, si ça s'est passé dans le passé ou ça s'est matérialisé ce que je vous ai
dit, ça se peut que ça se rematérialise encore une fois.
Je veux juste souligner quelques passages
où il dit : «Les ministres ou organismes devront consulter le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques lors de
l'élaboration des mesures qui pourraient avoir un impact significatif, et le
ministre pourra leur recommander des ajustements ou donner tout avis qu'il
estime opportun. Toutefois, rien n'indique que les ministères et organismes
devront tenir compte des avis ou des recommandations du ministre avant d'aller
de l'avant.» Mais j'écoute le ministre, et lui, ce qu'il mentionne, il y a
quand même une phrase qui dit : Ils sont liés. C'est écrit dans la loi.
Donc, c'est bien... Le Vérificateur général a lu la même phrase, et ça ne l'a
pas plus ébranlé.
Après ça : «De plus, le ministre doit
assurer la cohérence d'ensemble des plans d'action des programmes et des autres
mesures alors que chaque ministère ou organisme public concerné — on vient
de le lire, là — demeure responsables du choix et de la mise en
oeuvre des moyens pour atteindre les résultats. Il y a donc un
risque — un autre risque qu'il voit — que chacun ne sente
pas imputable et se renvoie la balle si ultimement les objectifs ne sont pas
atteints. Cela est d'autant plus vrai que le projet de loi ne prévoit pas que
l'évaluation de la performance doit être réalisée en continu par les acteurs du
gouvernement imputables de l'utilisation des fonds.» Ça, c'est ce qui a déjà
été mentionné par l'amendement de mon collègue, de dire : Bien, il
faudrait qu'il y ait une vraie reddition de comptes, et ce n'est pas suffisant
ce qui existe.
Après ça, une autre chose, il dit :
«Par ailleurs, en plus de pouvoir conclure des ententes avec les ministères et
organismes publics, le ministre pourra leur confier des mandats — on
vient de...
Mme Ghazal : ...ça, c'est ce
qui a déjà été mentionné par l'amendement de mon collègue, de dire : Bien,
il faudrait qu'il y ait une vraie reddition de comptes et ce n'est pas
suffisant ce qui existe.
Après ça, une autre chose, il dit :
«Par ailleurs, en plus de pouvoir conclure des ententes avec les ministères et organismes
publics, le ministre pourra leur confier des mandats — on vient de le
regarder à 15.4.3. Dans ces deux situations, il devra établir des conditions
suffisantes pour s'assurer que les différents acteurs respecteront leurs
engagements et leurs objectifs.» Là, il fait juste dire que ça va être
important d'avoir des conditions suffisantes.
Donc, à cause de tout ça, par rapport aux
rôles et responsabilités, il conclut en disant : «Force est de constater
que plusieurs éléments pourraient l'empêcher d'exercer pleinement cette
responsabilité.»
Moi, ce que j'entends, c'est que le
ministre dit : Moi, je suis confiant que ça ne va pas arriver, et s'il y a
un fautif, bien, ça va être moi. Bien, je trouve que c'est d'un grand sacrifice
que le ministre fait pour les changements climatiques, mais on ne va pas se
retrouver quelques années plus tard à avoir perdu notre temps alors qu'il y a
tous ces éléments-là.
M. Charette : Je comprends la
collègue de citer des passages du mémoire du Commissaire au développement
durable, mais depuis, il y a des amendements qui ont été apportés par le
gouvernement. Ces amendements-là sont en ligne droite avec plusieurs des
interrogations de la collègue et ces amendements ont été adoptés, notamment à
l'article 3. Donc, moi, quand je regarde ce qui a été apporté comme
modification à l'article 3 initialement déposé versus celui qui est dument
adopté, on a plusieurs des réponses. Moi, je peux résumer, là, des portions
d'amendements, je ne relirai pas tout ce qui déjà été adopté, mais notamment ce
qui est exigé, là, au niveau des méthodes de calcul. Donc, on va exiger des
ministères et organismes publics de quantifier d'autres éléments ou facteurs
qui contribuent au réchauffement planétaire et d'évaluer leurs effets ainsi que
ceux des gaz à effet de serre sur le réchauffement planétaire. Ça, ça a été
ajouté.
Un autre aspect qui a été ajouté, il peut
également leur donner des directives quant aux méthodes appliquées dans le
cadre de la reddition de comptes associée à la mise en oeuvre de la
politique-cadre sur les changements climatiques. Et la portion centrale de
telles directives lie les ministères et les organismes publics concernés.
Donc, le projet de loi qu'a commenté le
Commissaire au développement durable n'est plus le même projet de loi qu'on
étudie présentement, en ce sens qu'il y a déjà plusieurs amendements qui ont
été proposés et adoptés. Donc, il y a eu une écoute qui s'est faite suite aux
consultations.
Donc, moi, je vois uniquement, à travers
l'article 3 tel qu'amendé, tel qu'adopté, un certain nombre de réponses
aux préoccupations, là, du Commissaire au développement durable. Donc, les
critiques de l'époque peuvent difficilement être considérées comme toujours
actuelles. Est-ce qu'il serait complètement rassuré par la nouvelle
formulation? Ça reste à voir. La question pourra lui être posée, mais
clairement il y a des suites données à son passage, là, en commission.
Mme Ghazal : ...c'est une
chose que le ministre ait déposé des amendements, peut-être qu'il y en a d'autres
encore qu'il va...
M. Charette : …toujours actuel.
Est-ce qu'il serait complètement rassuré par la nouvelle formulation? Ça reste
à voir. La question pourra lui être posée, mais clairement il y a des suites
données à son passage, là, en commission.
Mme Ghazal : …une chose que le
ministre ait déposé des amendements, peut-être qu'il y en a d'autres encore
qu'il va déposer qui vont répondre à ses préoccupations, mais moi, par exemple,
dans le texte original… c'est sûr que c'est difficile d'avoir… Je me rappelle
de ces amendements-là, mais je n'ai pas l'impression que ça répond à tout ça.
C'est sûr que je n'ai pas la version terminée, mais… telle qu'amendée, mais,
par exemple, dans le texte original, c'est déjà écrit : «De telles directives
lient les ministères et organismes publics concernés.»
M. Charette : …ajoutés, là,
suite à la consultation, suite à l'étude détaillée, là. Donc, à
l'article 3, il y a deux nouveaux volets, là, qui ont été ajoutés.
Mme Ghazal : Donc, le
ministre, ce qu'il dit, c'est qu'à 15.4.5 : «Les états financiers… sont
vérifiés chaque année par le Vérificateur général…», c'est sûr que ça ne sera
pas comme dans l'année passée… comme les années passées… ils vont être prêts à
temps.
M. Charette : Très, très
rapidement, dans des délais conformes à ce qui est attendu, mais surtout
audités aussi rapidement. Des états financiers qui ne seraient audités, puis je
ne remets pas en question la qualité du travail qui serait fait, mais, dans
l'esprit des gens, ça n'a pas la même valeur, ça n'a pas le même regard
objectif, donc ça va être important de déposer, dès le départ, des états qui
seront audités avec un regard complètement objectif sur la performance, là, de
ce fonds-là.
Mme Ghazal : Merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions spécifiquement sur
l'article 15.4.5? S'il n'y a pas d'autre intervention, je propose que nous
procédions au vote de l'article 11 qui inclut l'article 15.4.4 ainsi
que l'article 15.4.5.
Mme Ghazal : J'ai une question.
Si, moi, j'ai un amendement pour ajouter un élément, est-ce que je le fais tout
de suite ou j'attends?
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui.
Mme Ghazal : Oui?
La Présidente (Mme Boutin) :
Il faut le faire, si vous voulez proposer un amendement, c'est maintenant.
Mme Ghazal : O.K. Bien,
j'aurais un amendement à déposer.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Nous allons suspendre le temps. Pour l'article 15.4.5? Qui
touche…
Mme Ghazal : …ajouter un autre
article dans 11.
La Présidente (Mme Boutin) :
D'accord, pour l'article 11. Parfait. Nous allons suspendre.
Mme Ghazal : Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. Mme la députée de Mercier, si vous
voulez bien nous présenter votre amendement.
Mme Ghazal : Alors, la
section II.2 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs (chapitre M-30.001) est modifiée par l'ajout
de l'article 15.4.6 qui se lit comme suit :
«Le ministre fournit des réponses écrites
aux questions soulevées par le vérificateur général qu'il dépose à l'Assemblée
nationale.»
Donc, je l'ai mis là parce que... Attendez
un petit peu, juste retrouver... Donc, en fait, c'est très simple, là, ça dit
ce qui est écrit ici. Étant donné que le ministre souvent nous dit : Non, il
y a une reddition de comptes, il y a une transparence, et un des deux outils fondamentaux
et importants que je me donne, c'est de donner... d'élargir... pas d'élargir le
pouvoir, mais d'obliger, si on veut, le Vérificateur général à chaque année de
produire un rapport sur n'importe quel élément du Fonds vert. Et aussi, il y a
le comité consultatif. Bien, ici, ça va être important, étant donné qu'on a ces
garde-fous, vu qu'on abolit le Conseil de gestion du Fonds vert que, nous, on
considère qu'il aurait dû être amélioré parce que, oui, il y avait des choses à
améliorer. Bien, au lieu de l'abolir puis d'avoir juste le Vérificateur général
qui produit un rapport, bien, ça serait bien que le ministre produise une
réponse écrite sur comment est-ce qu'il va répondre à ces critiques-là.
Parce que, comme je le mentionnais tantôt,
des fois, il y a des critiques qui sont faites. Ce n'est pas nouveau, là, ce
qu'on donne au Vérificateur général. La seule chose qui est nouvelle, c'est
qu'il doit le faire annuellement. Mais il n'y avait rien dans la loi qui lui
interdisait de se prononcer sur le Fonds vert. Il l'a même déjà fait. Je
parlais des frais d'administration puis je pourrais sortir d'autres éléments.
Donc, c'est le fait qu'il doive... qu'il est obligé de le faire chaque année.
Bien, comme ça arrive régulièrement, on l'a vu, même le Commissaire au développement
durable, il y a une semaine ou deux, il a produit des éléments sur la gestion
de l'eau, par exemple. Et il y a eu le regroupement des OBV, des organismes de
bassin versant qui ont dit : C'est éléments-là ont déjà été soulevés en
2013.
Donc, des fois, on facilite, entre
guillemets, le travail du Vérificateur général qui fait un copier-coller
d'anciens éléments parce que ça n'a pas changé. Donc, ce n'est pas parce que le
Vérificateur général produit un rapport que, mon Dieu!, ça fait force de loi.
On le voit, il y a des gouvernements précédents, et ça peut continuer,
disent : Bien, on ne tient pas compte. Mais ils ne le diront pas
publiquement, mais les faits font que les mêmes éléments se répètent. Donc,
ici, c'est tout simplement que le ministre fournit une réponse écrite à ce que
le Vérificateur général mentionne, tout simplement.
M. Charette : Selon l'interprétation
que j'en fais, là, et la collègue pourra me corriger, ce n'est pas un amendement
qu'on pourrait... qu'on pourrait considérer actuellement selon... selon ce qui
est régi...
Mme Ghazal : ...à ce que le Vérificateur
général mentionne, tout simplement.
M. Charette : Selon
l'interprétation que j'en fais, là, et la collègue pourra me corriger, ce n'est
pas un amendement qu'on pourrait considérer actuellement, selon ce qui régit
les travaux de la Vérificatrice générale et du Commissaire au développement
durable. Il y a des rapports qui sont publiés, qui sont déposés à l'Assemblée
nationale, mais la réponse, je ne la dois pas au Vérificateur général ou au Commissaire
au développement durable, je la dois à l'ensemble des parlementaires.
Donc, je ne comprends pas pourquoi il y
aurait dépôt de réponse au Commissaire au développement durable, de surcroît
par écrit, alors que la réponse, je la dois à l'ensemble des parlementaires. Ce
qui est demandé là viendrait changer les attendus de rapport qui ne touchent
pas uniquement l'environnement. La Vérificatrice générale peut très bien
déposer un rapport sur la santé, bref, l'étendue des...
Donc, on viendrait modifier les attendus
de ce dépôt-là uniquement pour l'environnement et pas pour les autres ministères.
Bien honnêtement, ce serait difficile à défendre. Ceci dit, si suite au dépôt
du rapport en question, comme c'est d'usage, s'il y a des éléments qui sont
discutables ou qui méritent des éclaircissements, c'est là où les oppositions
s'en saisissent, et c'est là où les questions sont posées directement au
ministre concerné. Là, on parle de l'Environnement ici, mais c'est ce qui
s'applique pour l'ensemble des rapports présentés, là, actuellement par la Vérificatrice
générale.
Donc, je comprends l'idée, mais ça ne
s'applique pas dans le cadre de nos travaux et comment sont reçus ces
rapports-là déposés par la Vérificatrice générale.
Mme Ghazal : En fait, je... ce
que le ministre dit, c'est : Le Vérificateur général se prononce sur plein
de sujets, pourquoi est-ce qu'ici on va demander qu'il y ait une réponse écrite
plus qu'ailleurs? Ça, je l'entends, mais nous, ce qu'on avait déjà dit, on...
pourquoi ne pas innover? On n'est pas obligés de faire toujours la même chose
qui se fait ailleurs. Ce n'est pas parce que ça se fait... ça ne s'est jamais
fait ou ça ne se fait pas pour aucun autre sujet qu'on ne doit pas le faire
ici. Ça, ce n'est pas une réponse... ce n'est pas un vrai argument. Ce n'est
pas parce que ça ne se fait pas habituellement... sinon si vous, vous le
demandez, après ça, tout le monde va le demander pour tout le monde.
Étant donné qu'on abolit le Conseil de
gestion du Fonds vert, étant donné qu'après ça on va abolir TEQ, étant donné
qu'on abolit tout ça puis que le ministre devient le coordonnateur puis c'est
lui qui gère et c'est lui qui... en fait, il ne s'évalue pas. Là, en fait, il
va y avoir le Vérificateur général qui le fait puis le faisait déjà, ce n'est
pas une nouveauté, mais comme ça arrive régulièrement que pour ce que le
Vérificateur général soulève à l'Assemblée nationale il... soulève année après
année, puis des fois...
Mme Ghazal : ...et c'est lui
qui... en fait, il ne s'évalue pas, là, en fait, il va y avoir le Vérificateur
général qui le fait puis le faisait déjà, ce n'est pas une nouveauté. Mais
comme ça arrive régulièrement que, pour ce que le Vérificateur général soulève
à l'Assemblée nationale, il... soulève année après année, puis des fois il n'y
a pas de changement qui est fait, c'est juste d'avoir un engagement de plus
pour cet élément-là, parce qu'on n'a pas de temps à perdre. On a des objectifs
à atteindre d'ici 2030, ce n'est pas uniquement... Par exemple, en santé, c'est
super important, ou en culture, ou en n'importe quel autre domaine, ce que le Vérificateur
général soulève, c'est extrêmement important. Mais on n'a pas une échéance, on
a... c'est tout le temps, il faut s'assurer de protéger le patrimoine, la
culture, la santé, l'éducation, c'est tout le temps, toutes les années. Ici, on
a une échéance puis on ne peut pas passer notre temps à perdre du temps comme
on l'a fait dans le passé.
Donc, c'est un peu comme une garantie pour
dire : Est-ce que le ministre peut au moins dire qu'est-ce qu'il a
l'intention de faire? Et ça peut être : Bien, je vais ignorer cet
élément-là pour telle raison. Parce qu'il y a aussi un aspect politique quand
les gouvernements ne suivent pas les recommandations du Vérificateur général.
Puis ça peut être ça, ça peut être pour une raison politique, ce n'est pas
uniquement parce que... ou parce qu'il manque du monde, il manque de
ressources. Mais pour cette question-là, étant donné qu'on a une échéance et
qu'avec tous les manquements qui a eu lieu dans le passé... et qu'on n'a plus
de temps à perdre, bien, innovons et faisons en sorte qu'il y ait une réponse
écrite obligatoire par le ministre, publique, déposée ici, à l'Assemblée
nationale, et... au lieu de chaque année les mêmes constats, les mêmes
recommandations soient reproduites année après année, au moins, on aura la
réponse et c'est quoi les intentions du ministre dans une réponse écrite.
M. Charette : En fait, je
comprends le raisonnement, mais, encore une fois, on ne pourrait pas aller de
l'avant avec un amendement de cette nature-là. La réponse verbale a la même
valeur que la réponse écrite, elle est enregistrée des mêmes façons. Donc, si
la réponse verbale qui est donnée n'est pas satisfaisante, on pourra y revenir,
au même titre que si cette réponse-là, elle est écrite. Et n'oublions pas aussi
la Commission de l'administration publique, qui a le mandat de faire le suivi
des rapports annuels de gestion, sinon des rapports de la Vérificatrice
générale et du Commissaire au développement durable. Donc, ça ne reste pas
lettre morte pour autant, il y a des mécanismes de suivi. Mais, si la réponse,
elle n'est pas satisfaisante, en bout de ligne, c'est là où tout le principe de
l'imputabilité ministérielle s'applique. Donc, si le suivi n'a pas été fait, si
la réponse est insatisfaisante, c'est le ministre ou la ministre qui est
imputable et qui demeure celui ou celle qui aura à répondre aux questions de
l'Assemblée nationale. Donc, je comprends le principe, mais ce n'est pas de
cette façon-là qu'on pourrait parvenir à améliorer le suivi à faire d'un
rapport du Vérificateur général.
• (18 heures) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie infiniment pour votre grande collaboration. Je vous souhaite
un été fantastique. Sur ce, compte tenu de l'heure, la commission va ajourner
ses travaux au mardi 18 août...
18 h (version non révisée)
M. Charette : ...de cette
façon-là qu'on pourrait parvenir à améliorer le suivi à faire d'un rapport du Vérificateur
général.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je vous remercie infiniment pour votre grande collaboration. Je vous souhaite
un été fantastique.
Sur ce, compte tenu de l'heure, la commission
va ajourner ses travaux au mardi 18 août 2020, à 16 h 30.
(Fin de la séance à 18 heures)