Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Monday, June 22, 2020
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Vol. 45 N° 59
Clause-by-clause consideration of Bill 44, An Act mainly to ensure effective governance of the fight against climate change and to promote electrification
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14 h (version non révisée)
(Quatorze heures deux minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leur appareil électronique.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 44, Loi visant
principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements
climatiques et à favoriser l'électrification.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Caron (Portneuf) est remplacé par Mme Lachance
(Bellechasse); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata) est remplacé par M. Jacques
(Mégantic); M. Barrette (La Pinière) est remplacé par M. Leitão
(Robert-Baldwin)...
La Secrétaire
:
...remplacé par M. Provençal (Beauce-Nord); M. Caron (Portneuf) est
remplacé par Mme Lachance (Bellechasse); M. Lamothe (Ungava) est
remplacé par M. Poulin (Beauce-Sud); M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata) est remplacé par M. Jacques (Mégantic);
M. Barrette (La Pinière) est remplacé par M. Leitão (Robert-Baldwin);
Mme St-Pierre (Acadie) est, pardon, est remplacée par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par
M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux vendredi
dernier, nous étions rendus à la section du projet de loi portant sur le fonds.
Nous en étions à l'étude d'un amendement présenté par la députée de Mercier. Y
a-t-il d'autres interventions sur cet amendement?
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Bien, je
voudrais juste mentionner que c'est sûr que dans mon amendement, il y
avait : lutte contre les changements climatiques, exemplarité
gouvernementale et le fait qu'on concilie le besoin... que le ministre doit
concilier les besoins pour obtenir les résultats en 2030, aussi, le potentiel
de réduction de gaz à effet de serre en 2050, comme, il y avait plusieurs
idées. Il y a une de ces idées-là qui sont dans mon amendement, «l'exemplarité
gouvernementale», que le ministre a mentionné qu'il était d'accord avec ça,
et... mais que, par exemple, on pourrait l'amener dans un autre article. Moi,
j'ai... mon amendement est déjà prêt pour «exemplarité», pour l'article 1,
vu que l'article 1, on ne l'a pas fermé parce qu'il y avait tout l'aspect
sur... avec la consultation des Premières Nations. Mais comme il y d'autres
éléments... je veux dire, je pourrais le retirer, mais comme il y a d'autres
éléments, je préfère qu'on le vote. Et mon autre amendement, il va être sur
greffier dans pas long, puis on pourra y discuter une fois qu'on va retourner à
l'article 1.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, Mme la députée. Monsieur... non, ça
va aller.
M. Charette : Tout à fait.
Très, très confortable, effectivement. Le libellé, là, que proposera la
collègue de Mercier me convient aussi. Et le fait de le ramener dans 1, à
travers 10.1, vient ajouter de la portée au concept présenté par la collègue.
Donc, ce sera intéressant d'en discuter.
Mais, avec tout notre support pour ce qui
est de l'amendement tel que présenté, pour les raisons qu'on mentionnait, là,
du côté gouvernemental la semaine dernière, on ne pourrait pas accepter ce
libellé-là, mais déjà heureux qu'on ait pu en récupérer une partie, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Je
vais donc procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Ghazal : Par appel
nominal.
La Présidente (Mme
Grondin) : Par appel nominal, Mme la députée Mercier. Donc, Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Abstention...
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Abstention.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article... l'amendement est
rejeté. Nous revenons donc à l'article 15.2 de l'article 6. Y a-t-il
des interventions? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la Présidente.
Bon, écoutez, je n'ai pas d'amendement à apporter, donc je le dis tout de suite
que ce n'est pas de ça que je veux... Mais j'avais terminé notre conversation,
vendredi dernier, en parlant... en commençant à parler avec le ministre du fait
qu'ici, à 15.2, on dit que le ministre est responsable de la gestion du fonds.
On va aussi en discuter de cela un peu plus tard aussi, j'en conviens bien,
mais ici, à ce stade-ci, moi, ce que j'aimerais juste savoir, c'est quand on
dit que le ministre est responsable de la gestion du fonds, qu'est-ce que ça
veut dire au juste? C'est-à-dire que, est-ce que c'est le ministre qui est
imputable? Est-ce que c'est... Qu'est-ce que ça veut dire au juste?
M. Charette : Très bonne
question. Effectivement, on aura l'occasion d'en discuter lors des articles qui
suivront, mais, essentiellement, l'article dit ceci : «Le ministre de
l'Environnement héritera, avec l'adoption du projet de loi, des principales
fonctions accordées ou reconnues au Conseil de gestion du Fonds vert dans la
gestion du fonds lui-même». Et le collègue a dit, à juste titre, le mot
«imputabilité». C'est ce qui est à la base de cette réforme d'importance que
l'on propose à travers le projet de loi n° 44. On le
mentionnait vendredi, moi, je n'ai jamais cru un instant qu'il y avait de la
mauvaise volonté avec le projet de loi qui instituait le Conseil de gestion, au
contraire, ça crée une belle mobilisation, en ce sens que les partis à
l'époque, à l'Assemblée nationale, avaient appuyé le projet de loi. Cependant,
l'exercice, on a rapidement convenu, conclut que les problèmes de gestion, à
travers leur imputabilité, posaient toujours bon nombre de questionnements.
Moi, je me souviens encore, lors des consultations, les difficultés rapportées
et par la P.D.G. du Conseil de gestion, mais également par la Vérificatrice
générale, notamment. C'est une machine qui est excessivement complexe, dont les
responsabilités sont partagées au sein d'une quinzaine de ministères. Ça a
engendré plusieurs problématiques au niveau de la gestion, au niveau de la
reddition de comptes. Et, lorsqu'on parle de reddition de comptes et qu'on
n'est pas capable d'identifier une personne qui est imputable...
M. Charette : ...dont les responsabilités
sont partagées au sein d'une quinzaine de ministères. Ça a engendré plusieurs problématiques
au niveau de la gestion, au niveau de la reddition de comptes. Et, lorsqu'on
parle de reddition de comptes et qu'on n'est pas capable d'identifier une
personne qui est imputable, ça pose problème, spécialement lorsqu'on parle d'un
fonds auquel contribue l'ensemble de la population québécoise. On parle de
sommes qui sont colossales. Donc, si on ne peut pas assurer un principe d'imputabilité,
si on ne peut pas redonner confiance en la population dans ce fonds-là, ça crée
des problèmes de légitimité. Donc, le mot «imputabilité» est sans doute celui
qui nous a le plus inspirés pour la rédaction, là, du présent projet de loi.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci. Très bien. Encore
une fois, on reviendra un peu plus tard sur ces choses-là avec des propositions
concrètes, mais je trouve ça quand même une drôle d'idée... enfin, vous
mentionnez la P.D.G. du Conseil de gestion du Fonds vert, je pense que la
moindre des choses aurait été de les consulter avant d'aller de l'avant avec un
changement structurel majeur, là, radical, parce qu'ils disparaissent. S'il y
avait des entraves à leur activité, on aurait pu les consulter. Parce
qu'ultimement ils ont appris leur disparition dans les médias. Alors, je trouve
ça un peu particulier.
Mais, quand on revient sur «imputabilité»,
et je suis d'accord, imputabilité, mais concrètement qu'est-ce que ça veut
dire? Donc, le ministre est imputable, mais comment? Est-ce qu'il y a des
indicateurs qu'on va suivre? Et puis quoi, si on n'atteint pas ces
indicateurs-là, le ministre va... Donc, c'est... en pratique, là, c'est quoi,
l'imputabilité?
M. Charette : En fait, on ne
peut pas prendre l'article 6 indépendamment de ceux déjà adoptés et ceux
qui le seront, là, vraisemblablement dans les prochains jours, les prochaines
semaines. Le projet de loi est un tout. Dès l'article 1, dès les premiers
mots du projet de loi, on vient confirmer le rôle central qu'aura à jouer le
ministre de l'Environnement, un rôle de coordonnateur au sein du gouvernement
pour tout ce qui est lutte aux changements climatiques. On l'a largement vu et
débattu, notamment à l'article 3, à quel point les directives du ministre
de l'Environnement vont lier les organismes qui seront touchés par ces
directives-là. Donc, un rôle de coordination, oui, mais avec un outil à sa
disposition qui est celui du fonds qu'on appellera sans doute éventuellement le
Fonds d'électrification et des changements climatiques. Donc, c'est un bel
outil qui sera à sa disposition, non pas pour piger dans le plat de bonbons,
comme on a entendu il y a quelques jours, là, de la part des oppositions, mais
réellement pour faire en sorte que chacun des décaissés, tous les programmes
qui seront mis de l'avant aient une cohérence avec les objectifs de lutte aux
changements climatiques qu'on a très bien définis dans...
M. Charette : ...dans le plat
de bonbons, comme on a entendu, il y a quelques jours, là, de la part des oppositions,
mais réellement pour faire en sorte que chacun des décaissés, tous les programmes
qui seront mis de l'avant aient une cohérence avec les objectifs de lutte aux
changements climatiques qu'on a très bien définie dans les articles précédents.
Oui, diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, donc on ne voit plus
l'idée ou la possibilité de financer des projets qui ne seraient pas en lien
avec les objectifs définis, donc, diminuer de façon significative les émissions
de gaz à effet de serre. On le rend possible et disponible pour aussi tout ce
qui est mobilisation. Ça a fait partie de nos échanges la semaine dernière. Ce
qui a été grandement salué aussi, à travers, notamment, Ouranos, en
consultation, tout ce qui est adaptation aux changements climatiques. Donc, il
y aura une cohérence gouvernementale assurée à travers la gestion, là, du
ministre de l'Environnement.
M. Leitão : Très bien, merci.
Mais, encore une fois, si on se rend compte que le fonds n'a pas été utilisé de
la manière... comme on pensait qu'il devrait l'être ou que les cibles qu'on se
donne ne sont pas atteintes, le ministre est imputable. Mais qu'est-ce que ça
veut dire? C'est une imputabilité politique? Donc, vous allez vous faire
critiquer politiquement, mais... ou est-ce qu'on va aller au-delà de ça? Ce que
je veux savoir, concrètement, l'imputabilité, c'est quoi?
M. Charette : ...je le
mentionnais tout à l'heure, on ne peut pas isoler l'article 6 de l'esprit
du projet de loi. Mais ce que ça veut dire, imputabilité. Ultimement, si on
n'arrive pas à atteindre les objectifs qu'on s'est fixés, et pas uniquement au
niveau de la diminution des gaz à effet de serre, mais responsabilité du
ministre de l'Environnement, on connaît comment fonctionne notre système
politique, c'est le premier ministre, ultimement, qui aura à convenir si la
personne qui est en poste est la bonne personne pour occuper les fonctions
qu'elle... qu'il ou elle occupe.
Moi, je me souviens un petit peu de la
façon dont fonctionne le conseil de gestion, avec la possibilité de communiquer
des avis au ministre ou à la ministre. Mais c'est cette personne, ultimement,
qui décide si ces avis sont publiés. Donc, avec ce rôle public des avis qu'on a
aussi largement débattu ensemble, ça va ajouter, je dis à la pression, mais à
l'obligation de résultat. La même chose pour le rôle qu'on définira, dans
quelques jours, je le souhaite, au niveau de Commissaire au développement
durable. Donc, cette gestion qui va revenir du ministre de l'Environnement sera
largement encadrée, et de façon transparente, comme elle ne l'a jamais été par
le passé. Donc, s'il faillit ou si elle faillit à la tâche, bien, ce sera du
ressort du premier ministre de convenir de la suite de cette personne-là. Mais
il y a un concept d'imputabilité qui est au coeur de la démarche, qu'on ne
retrouvait pas, pour éviter...
M. Charette : ...et de façon transparente,
comme elle ne l'a jamais été par le passé. Donc, s'il faillit ou si elle
faillit à la tâche, bien, ce sera du ressort du premier ministre de convenir de
la suite de cette personne-là. Mais il y a un concept d'imputabilité qui est au
coeur de la démarche, qu'on ne retrouvait pas, pour éviter le scénario. Et je
le disais d'entrée de jeu, tout à l'heure, je le disais, ça : Moi, je n'ai
jamais cru à la mauvaise volonté, mais l'exercice a démontré que cette
imputabilité, elle était difficile à établir. À partir du moment où le conseil
de gestion transfère dans une quinzaine de ministères, que chacun lui doive une
certaine reddition de comptes, à chaque fois, on se rend compte que, pour les
états financiers vérifiés du conseil de gestion, ça entraîne des difficultés,
et tout ça sans pouvoir identifier qui est le ou la véritable responsable. Les
Québécois nous demandent de changer la situation à ce niveau-là.
M. Leitão : Très bien.
Écoutez, on en discutera, de ça, un peu plus tard. Si je peux continuer à
l'article 15.2, j'aurais encore une question. Je ne sais pas si les collègues
veulent... d'autres enjeux, ou sinon je continue.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il y a la députée de Mercier qui a...
Mme Ghazal : ...
M. Leitão : Très bien. Ça va.
Donc, à 15.2, donc, quand on parle des fonctions suivantes, premièrement,
deuxièmement, troisièmement, très bien, dans le troisièmement, «préparer, sur
une base annuelle, en collaboration avec le ministre des Finances, une
planification des mesures financées», etc. Encore une fois, qu'est-ce que ça
veut dire? Ça veut dire, concrètement, quand on dit... quand le projet de loi
nous dit que le ministre de l'Environnement prépare, en collaboration avec le
ministre des Finances, comment ça va se faire?
M. Charette : Question tout à
fait pertinente. Lorsque vient le temps de préparer un budget, dans les
semaines, dans les mois qui précèdent, il y a naturellement une série de
rencontres qui se tiennent avec le ministre de l'Environnement. Cette
rencontre-là sera d'autant plus importante, parce qu'on devra prévoir les
mesures à mettre en place, on devra prévoir les sommes à rendre disponibles
pour ces mesures-là qui seront mises en place. Si c'est un renouvellement de
mesures, un renouvellement de programmes, il faudra déterminer si la part du
Fonds vert est suffisante ou si, au contraire, le gouvernement du Québec, à
travers le ministre de l'Environnement... des Finances, c'est-à-dire, devra
aussi ajouter des sommes.
Donc, ça fait réellement... Tout à
l'heure, je disais : Il y a un rôle de coordination, de coordonner
l'action gouvernementale dans le quotidien, certainement, mais aussi, dans la
planification, voir comment chacune de ces décisions-là peut être incarnée au
niveau transversal, à travers l'appareil gouvernemental. Je dois vous avouer,
c'est dans le projet de loi, c'est tout à fait pertinent...
M. Charette : ...dans le
quotidien, certainement, mais aussi dans la planification, voir comment chacune
de ces décisions-là peut être incarnée au niveau transversal à travers
l'appareil gouvernemental. Je dois vous avouer, c'est dans le projet de loi,
c'est tout à fait pertinent, mais on a déjà anticipé un peu cette suite-là.
Moi, je peux vous dire, à travers le budget qui a été présenté le 10 mars
dernier, il y a eu plusieurs, plusieurs rencontres entre le ministre des
Finances et moi-même, pas juste la préconsultation budgétaire, là,
traditionnelle, mais il y a eu plusieurs occasions d'échange de rencontrées
pour voir quelle cohérence on peut accorder à l'action gouvernementale en
matière d'environnement.
Donc, là, ça vient l'instituer, parce
qu'on va le voir aussi un petit peu plus loin lorsqu'il sera question des
transports collectifs, avec la fameuse notion du deux tiers, qui a été
largement discutée pendant les consultations. Bref, avec les Finances, il y
aura des échanges encore plus fréquents pour s'assurer de la cohérence, là,
notamment des sommes émanant du Fonds vert, mais aussi celles qui pourront être
ajoutées, que ce soit à travers les crédits budgétaires ou les autres crédits
que le ministre pourra rendre disponibles, là, pour la mission des différents
ministères concernés.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Leitão : Très bien, très
bien. Et, oui, c'est un processus qui est bien établi. Très bien. Vous ne
pensez pas que ça devrait être sur une base plus fréquente qu'annuelle? Parce
que le faire seulement annuellement, bon, tant mieux, mais je pense qu'il y a
lieu de le faire beaucoup... plus souvent, je ne sais pas, moi,
trimestriellement ou en tout cas plus souvent que juste une fois l'année.
• (14 h 20) •
M. Charette : Je suis
entièrement d'accord, mais là on vient se référer à l'esprit d'un projet de
loi, et c'est là où ça devient difficile de l'instaurer dans la loi,
c'est-à-dire sur une base trimestrielle, ou mensuelle, ou autre. Mais, dans les
faits, si on se fie à la pratique — moi, j'y suis, là, de... un petit
peu moins de deux ans — c'est un des ministères avec lesquels le
ministère de l'Environnement intervient le plus. Donc, cette nécessité de
préparer, de collaborer, de mettre en place des mesures ensemble, là... C'est
des suivis quasi hebdomadaires, là, sans que ce soient des rencontres physiques
entre les deux ministres directement, quoique ces dernières ont été nombreuses,
comme je le mentionnais tout à l'heure, là. Mais c'est clair que ce sont deux
ministères qui auront à se parler et à collaborer ensemble de façon très
étroite.
M. Leitão : Et je comprends,
et oui, et tant mieux. Moi, mon opinion, c'est que je trouve que cet alinéa est
trop restrictif, parce qu'on dit «préparer sur une base annuelle». C'est comme
si ça se fait seulement annuellement, quand ce que vous souhaitez et ce que
nous souhaitons tous...
M. Leitão : ...oui, et tant
mieux. Mon opinion, c'est que je trouve que cet alinéa est trop restrictif, parce
qu'on dit : «Préparer sur une base annuelle...» C'est comme si ça se fait
seulement annuellement quand ce que vous souhaitez, et ce que nous souhaitons
tous, c'est que cela soit pratiquement en continu.
Alors, je ne sais pas si on pourrait
ajouter un mot, «préparer sur une base»... Je ne sais pas, moi, nos amis
avocats pourraient mieux faire ça que moi, mais «minimalement sur une base
annuelle» ou quelque chose comme ça, juste pour qu'il soit clair que ce n'est
pas seulement une fois par année que cette conversation a lieu, mais qu'elle
peut avoir lieu en tout temps.
M. Charette : C'est tellement
une évidence qu'il n'y a pas de nécessité, là, à notre sens, de faire l'ajout
d'un mot à ce niveau-là. Mais, quand il y a une référence sur la base annuelle,
c'est beaucoup dans la perspective de l'élaboration d'un budget, un budget qui,
lui, est déposé annuellement. Mais cette collaboration, elle, n'a pas à être
annuelle. Cette collaboration-là peut être à l'année, mais c'est le budget qui,
lui, est déposé annuellement, qui va nécessiter une base annuelle de référence.
Mais, comme je vous mentionnais, on peut se parler à toutes les semaines, à
tous les jours lorsque nécessaire.
Donc, c'est la référence au budget, là,
qui devient un petit peu l'espace-temps déterminé mais qui n'est en rien
limitatif sur le nombre de rencontres qui seront nécessaires pour établir cette
base-là.
M. Leitão : Je ne vais pas
continuer sur cet enjeu-là, mais, pour vous, là, je trouve que c'est limitatif.
Moi, j'aurais fait autrement, mais, écoutez, si vous êtes à l'aise avec ça, sur
une base annuelle, tant mieux, mais je pense que ça aurait pu être mieux que
ça. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Sur ma liste, j'ai la députée
de Mercier, le député de Viau et le député de D'Arcy-McGee. Donc, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Moi aussi, j'avais des questions par rapport à cet article-là. Dans
le deuxième alinéa, «à cette fin, il privilégie une gestion axée sur les
meilleurs résultats», etc., quand on dit «meilleurs résultats», ça veut dire
quoi? Ça veut dire atteindre les cibles, ou faire de son mieux, ou s'améliorer par
rapport à l'année d'avant? Ça veut dire quoi?
M. Charette : Il y a une
obligation de résultat. Il y a un principe d'imputabilité, comme je le
mentionnais. On ne pourra pas se satisfaire de résultats qui ne sont pas à la
hauteur des attentes. C'est pour ça que, cet automne, lorsqu'on va parler de la
politique-cadre mais aussi du plan de mise en oeuvre, on réitérera l'importance
de le mettre continuellement à jour, ce plan de mise en oeuvre là.
Donc, à l'automne, on va en présenter un
premier qui va couvrir les cinq premières années de la décennie, mais on
n'attendra pas cinq ans avant de déterminer s'il atteint les meilleurs
résultats attendus ou pas. Donc, année après année, ce plan de mise en oeuvre
là sera mis à jour pour être sûr d'atteindre les meilleurs résultats
possible...
M. Charette : ...premier
qui va couvrir les cinq premières années de la décennie, mais on n'attendra pas
cinq ans avant de déterminer s'il atteint les meilleurs résultats attendus ou
pas. Donc année après année, ce plan de mise en oeuvre là sera mis à jour pour
être sûr d'atteindre les meilleurs résultats possible. Donc, l'article est basé
sur cet esprit-là, de dire : On a un objectif global qui est ambitieux.
Donc, on ne peut pas se permettre des résultats qui, eux, ne soient pas à la
hauteur et qui ne nous permettront pas à terme d'atteindre nos résultats, nos objectifs.
Mme Ghazal : Comme...
Juste, par exemple, un... Quand on dit «meilleurs résultats», ça veut dire
meilleurs que quoi? Meilleurs qu'avant? Ou il faut atteindre... Par exemple, «à
obtenir pour assurer le respect des principes, des orientations et des objectifs
gouvernementaux». Si on n'atteint pas les objectifs ou des cibles, là, si le ministre
peut aussi aider avec des exemples concrets, là, parce qu'il connaît la politique
qui s'en vient. Donc, si on ne l'atteint pas, c'est correct? Il n'y a pas de...
Par exemple, on est mieux qu'à l'année passée? C'est ça... C'est ça que
j'essaie de comprendre, «meilleurs résultats». Pourquoi est-ce qu'on ne dit pas
d'atteindre les objectifs ou d'atteindre... Bien, on ne peut pas atteindre les
orientations, là, mais surtout atteindre les objectifs, les cibles. Quand on
dit «meilleurs», c'est meilleurs que quoi?
M. Charette : ...sur une
base micro dans un premier temps, c'est-à-dire, si on met en place une mesure
qui, selon les critères qui nous ont permis de l'accepter, nous permettrait de
diminuer de tant nos gaz à effet de serre et qu'après un an ou deux on réalise
qu'on n'atteint pas cette cible-là, on n'atteindra pas cinq ans ou on
n'atteindra pas 10 ans pour changer la mesure. Donc, c'est beaucoup...
Quand on dit «les meilleurs résultats», c'est en fonction de ce qui attendu par
mesure et non pas uniquement le plan ou la politique-cadre dans son ensemble.
On se souvent, le Conseil de gestion du Fonds vert où le Fonds vert pouvait
financer x dizaines de mesures. Dans certains cas, plusieurs étaient
performantes de façon satisfaisante ou très, très sollicitées. Leur budget était
épuisé rapidement. Or, d'autres mesures ont été maintenues pendant un certain
nombre d'années, et soit elles n'apportaient pas du tout de résultat malgré le financement
de projets spécifiques ou soit littéralement les enveloppes n'étaient pas...
n'étaient pas sollicitées. Donc, ça, pour moi, ça ne correspond pas à l'esprit
de l'article actuellement. À partir du moment où on va vouloir mettre en oeuvre
des politiques ou des mesures, il faudra s'assurer d'un résultat à tout le
moins conforme à ce qui avait été attendu au moment, là, de la mise en place de
cette mesure-là. Donc, c'est un petit peu l'esprit de l'article en question.
Mme Ghazal : Puis, quand
on dit «en particulier ceux prévus à la politique-cadre sur les changements
climatiques», sinon, ce serait quoi d'autre?
M. Charette : Ça va
demeurer. La politique-cadre, on va, elle, en faire une pour la prochaine...
M. Charette : ...cette
mesure-là. Donc, c'est un petit peu l'esprit de l'article en question.
Mme Ghazal : Puis, quand on
dit : «...en particulier ceux prévus à la politique cadre sur les
changements climatiques.», sinon ça serait quoi d'autre?
M. Charette : Ça va demeurer
la politique cadre. On va, elle, en faire une pour la prochaine décennie. Donc,
il y a certainement des éléments qui, aujourd'hui, ne font pas partoe de la politique
cadre, parce que soit la technologie n'est pas suffisamment mature, soit le
concept n'est pas encore défini, mais ça pourrait être ajusté à travers le plan
de mise en oeuvre. Donc, oui, la première référence, c'est la politique cadre,
mais il ne faudra pas oublier le plan de mise en oeuvre, qui va être, encore
une fois, mis à jour, là, à chaque année et qui sera renouvelé dans cinq ans.
Mme Ghazal : ...deux questions.
«Il exerce plus particulièrement les fonctions suivantes». Il y en a quatre.
Ça, c'était... Est-ce que ces tâches-là, actuellement, étaient exercées par le
comité de gestion du Fonds vert?
M. Charette : Essentiellement,
on peut retrouver des éléments, effectivement, qui étaient assumés par le
conseil de gestion. C'est pour ça que l'article, avec son élément en 15.2, est
central dans l'étude du projet de loi. Oui, on va parler du conseil de gestion tout
à l'heure, souhaitons-le, mais sinon, à travers 15.2, on vient déjà confirmer
que plusieurs des responsabilités du conseil de gestion, dont l'administration
du fonds vont dorénavant revenir au ministre de l'Environnement.
Donc, c'est sans doute un des articles les
plus conséquents du projet de loi.
Mme Ghazal : O.K. Ça fait que,
donc, c'étaient les tâches assumées par le conseil de gestion du Fonds vert.
Est-ce qu'au point 3, «préparer sur une base annuelle...», etc., est-ce là-dedans...
Je me souviens que la P.D.G., quand elle est venue en commission parlementaire,
elle a parlé beaucoup des frais administratifs. Peut-être qu'elle l'a appelé
autrement, mais il y a toutes sortes de frais qui n'étaient pas... puis le
montant était élevé, je ne l'ai pas en mémoire, mais ce n'étaient pas nécessairement
des montants dédiés à la diminution de gaz à effet de serre ou au plan vert
lui-même.
Est-ce que ça a un lien, préparer ça sur
une base annuelle avec le ministre? Une planification des mesures financées par
le fonds? Est-ce que ça a un lien avec aussi cette gestion administrative du
fonds?
• (14 h 30) •
M. Charette : Je dois avouer
que c'est difficile pour moi de répondre de façon précise, parce que je ne me
souviens pas de cette portion de l'échange en particulier, mais vendredi, là,
on a parlé qu'il y avait une portion des fonds qui servait à l'administration,
mais il n'y a pas de lien à établir avec ça. Je ne sais pas si c'est l'objet
de la question de la collègue de Mercier, mais c'est réellement dans la
perspective de la planification, un petit peu comme le budget va se préparer
sur une base annuelle, un peu comme le plan de mise en oeuvre va se préparer
sur une base annuelle.Donc, c'est la raison pour laquelle l'article...
ou le troisième élément se retrouve là. Mais ce n'est pas exclusif, là, ce
n'est pas une rencontre par année. Préparer une perspective sur une base
annuelle, ça peut vouloir dire, à la limite, des rencontres, si...
14 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...le plan de
mise en oeuvre va se préparer sur une base annuelle. Donc, c'est la raison pour
laquelle l'article... ou le troisième élément se retrouve là. Mais ce n'est pas
exclusif, là, ce n'est pas une rencontre par année. Préparer une perspective
sur une base annuelle, ça peut vouloir dire, à la limite, des rencontres, si nécessaire,
à tous les jours, là. Mais c'est juste qu'à partir du moment où on va mettre à
jour le plan de mise en oeuvre, on va dire, par exemple : Pour l'année
2021‑2022, voici ce que l'on entend comme plan de mise en oeuvre, bien, ça va
être pour la période 2021‑2022.
Mme Ghazal : ...on dit au
point 4 «meilleure performance». Est-ce que meilleure performance, c'est la
même chose que meilleur résultat? C'est juste deux mots différents pour dire la
même chose ou c'est vraiment parce qu'il y a réellement des vrais indicateurs
de performance qui vont être établis...
M. Charette : C'est-à-dire,
ça, c'est assez commun, qu'on fasse référence à la performance d'un fonds. La
performance d'un fonds peut s'expliquer par la somme des résultats de toutes
ces mesures, en quelque sorte, comme ça peut être aussi par rapport, bon, à des
affectations particulières, donc, ça peut être plus ciblé aussi.
Ce que l'on attendra du Fonds
d'électrification et des changements climatiques, c'est des résultats précis
pour chacune de ces mesures, une performance globale aussi qui est à la hauteur
des attentes, notamment pour rencontrer les craintes à l'égard de la confiance
du public. Mais aussi, si on veut ultimement se rapprocher et atteindre notre
cible en 2030, on ne pourra pas perdre beaucoup, beaucoup, beaucoup d'années
entretemps. Il faudra qu'assez rapidement on puisse voir les résultats
positifs, là, des démarches entreprises.
Mme Ghazal : ...dernière
question. Quand je regarde sur le site du Conseil de gestion du Fonds vert, en
2017, c'est marqué : «Avec la création du Conseil de gestion du Fonds
vert, le gouvernement se dote d'une structure de gouvernance et d'un cadre de
gestion plus clairs pour mieux avancer avec ses partenaires vers les objectifs
communs en matière de lutte aux changements climatiques, de gestion des
matières résiduelles et de gouvernance de l'eau. » C'était quoi, la raison
pour laquelle on avait mis sur pied le Conseil de gestion du Fonds vert et
comment ça se passait avant ça, avant la création du fonds... du conseil de gestion,
pardon?
M. Charette : En fait, il y a
quelques années d'existence, ce fonds-là a quelques années d'existence avec,
malheureusement, des critiques assez répétitives avant, notamment,
l'instauration du conseil de gestion.
Moi, je me souviens encore d'un rapport,
là, de la Vérificatrice générale au niveau de la reddition de comptes, au
niveau de l'apport des projets eux-mêmes. On se souvient, dans ces rapports, il
y a quelques exemples, là, qui avait fait sourciller le public, c'est-à-dire :
Pourquoi financer telle mesure à travers le Fonds vert? Des fois, on pouvait
s'éloigner très, très, très aisément du but premier.
Par exemple, dans certains cas, il y
avait, oui, de la recherche qui était financée, mais une recherche qui n'était
pas suffisamment appliquée pour permettre des...
M. Charette : ...pourquoi
financer telle mesure à travers le Fonds vert. Des fois, on pouvait s'éloigner
très, très, très aisément du but premier. Par exemple, dans certains cas, il y
avait, oui, de la recherche qui était financée, mais une recherche qui n'était
pas suffisamment appliquée pour permettre des résultats concrets. Donc, ça fait
l'objet de quelques rapports. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de critiques aussi parce
que les journalistes se sont mis de la partie un peu en essayant de fouiller la
question. Il y a eu ce conseil de gestion qui visait à réparer ces erreurs-là.
Comme je vous le mentionnais, comme
formation politique... en fait, à l'époque, la... Québec solidaire, de mémoire,
n'était pas reconnue, était représentée, mais n'était pas reconnue comme
formation politique, mais c'était quand même un appui de l'Assemblée nationale.
Donc on voulait y croire, mais l'expérience a démontré que, malheureusement,
les résultats n'étaient pas davantage au rendez-vous.
Quand on regarde ce qui a été engendré
comme diminution de gaz à effet de serre à travers le Fonds vert, au fil des
ans et même ces dernières années, on ne pourrait pas se permettre de maintenir
une même moyenne pour les 10 prochaines années tout en espérant atteindre
nos objectifs en 2030. Il faudra que ce fonds-là soit définitivement plus
performant qu'il ne l'était, d'où une façon différente de voir sa gestion avec
une imputabilité directement associée au ministre de l'Environnement.
Mme Ghazal : Donc,
imputabilité associée au ministre... donc, ces défauts-là qui existaient avant
le Conseil de gestion du Fonds vert... vous parlez de reddition de comptes, on
s'éloigne du premier but, premier objectif du fonds, il y avait... on finançait
toutes sortes de trucs qui étaient trop éloignés. Comment est-ce que... c'est
quoi les... Est-ce que... peut-être, vous allez... le ministre va me
dire : Ah! C'est dans tel, tel article. Quels sont les mécanismes qui font
qu'il va y avoir plus de redditions de comptes et non pas de revenir comme
avant? On l'enlève et on revient comme avant. Parce qu'avant aussi, c'était le
ministre qui était imputable.
M. Charette : On pourrait
élaborer longuement là-dessus. Je vous dirais, une simplification des rôles à
la base, c'est 15 ministères responsables ou partenaires qui reçoivent des
sommes et qui vont rendre des comptes de façon variable dans chacun des
ministères. On comprend que ça ne facilite pas la compréhension, c'est la
raison pour laquelle au niveau des états financiers, vérifiés, on a
essentiellement un trois ans de retard, qu'on est à quelques mois de
corriger, mais ça illustre la difficulté qu'on avait.
Mais les mécanismes qui sont nouveaux,
pour répondre à la question de la collègue, on a discuté d'un de ces
mécanismes-là pendant de nombreuses heures. Il y a le comité consultatif qui,
bien qu'il n'ait pas comme mandat premier de vérifier la gestion du fonds,
compte tenu de la latitude qu'il a, compte tenu du rôle et de la mission qui
lui est confiée, clairement, si à travers le fonds, la gestion n'était pas
adéquate, je m'attends à ce que le comité puisse réagir à ça.
Et l'autre levier...
M. Charette : ...de vérifier
la gestion du fonds compte tenu de la latitude qu'il a, compte tenu du rôle et
de la mission qui lui est confiée, clairement si, à travers le fonds, la
gestion n'était pas adéquate, je m'attends à ce que le comité puisse réagir ça.
Et l'autre levier, l'autre courroie de sécurité en quelque sorte, c'est le rôle
qu'on va discuter avec le Commissaire au développement durable. Donc, on ne
retourne pas en arrière où le ministre gère à sa guise. Parce que, moi, je
regarde un petit peu tout ce qui s'est dit puis je comprends, on est là pour
éclaircir les rôles de chacun. Mais tout ce qui s'est dit et lu dans les
médias, on revient à l'époque antérieure où chaque ministre va pouvoir piger à
sa guise, où le ministre de l'Environnement va faire un petit peu ce qu'il veut
de ce fonds-là. On est tout sauf dans cette optique-là compte tenu du rôle qui
est confié au ministre de l'Environnement, compte tenu de l'obligation de
résultat, c'est bien certain, mais aussi à travers les deux garde-fous qui sont
totalement nouveaux et qui n'existaient pas à l'époque et qui, là, sont
inscrits dans loi comme telle. Parce que si on se réfère à un comité qui existe
aujourd'hui, qui est composé de plein de bonnes personnes, mais qui ne reçoit
pas un mandat qui soit confirmé dans une loi, c'est très, très différent du
projet de loi n° 44. Là, non seulement, le comité est
créé, il l'est à travers une loi, son statut permanent est confirmé, et on leur
dit : Vous avez la latitude nécessaire pour jouer ce rôle-là. Donc, c'est
dans la loi, tout comme ce sera dans la loi le rôle que l'on confie au
Commissaire au développement durable. Donc, un retour en arrière me semble tout
à fait impossible dans les circonstances.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Merci. Alors, ma première question, donc on est toujours sur le
15.2. Donc, à la lumière où il est dit : «À cette fin, il privilégie une
gestion axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des
principes, des orientations et des objectifs gouvernementaux.» J'aimerais peut-être
entendre le ministre sur la notion des «principes gouvernementaux» et quels
sont-ils, ces principes.
M. Charette : En fait,
les principes seront régis à travers le discours gouvernemental, la
politique-cadre en matière de lutte aux changements climatiques, cette
politique-cadre qu'on va vouloir axer notamment sur l'électrification. Donc,
ces principes-là qui réfèrent au gouvernement sont ceux qui vont s'incarner
autant à travers la politique qu'à travers le plan de mise en œuvre. Donc, on
devra avoir un fonds qui n'est pas désincarné de ces intentions gouvernementales.
Là, on s'y perdrait, parce que le fonds est actuellement et demeurera, non pas seulement
mais un bel outil, un bel effet de levier financier...
M. Charette : …à travers le
plan de mise en œuvre. Donc, on devra avoir un fonds qui n'est pas désincarné
de ses intentions gouvernementales. Là, on s'y perdrait, parce que le fonds est
actuellement et demeurera, non pas seulement, mais un bel outil, un bel effet
de levier financier, pour mettre en place toutes ces mesures-là.
Moi, ce qui me rend confiant pour la suite
par contre, c'est que ce fonds-là n'étant pas la seule source de financement… lorsque
l'on voit, puis on va j'imagine y revenir, là, lorsque la question des deux
tiers aux transports sera évoquée… si c'était la seule source de financement du
gouvernement du Québec pour arriver à ses objectifs en matière d'adaptation aux
changements climatiques, de lutte aux changements climatiques, je me
dirais : Oui, 1 milliard par année, c'est beaucoup de sous, mais ce
n'est vraisemblablement pas assez. Moi, ce qui me réconforte, c'est que je sais
qu'il y aura d'autres sources de financement importantes. Donc, lorsqu'on lit
ça, on a un fonds qui devra être géré de façon cohérente avec tous ces
outils-là que je viens de nommer.
• (14 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, j'ai entendu M. le ministre me parler de
quelques orientations, entre autres il a parlé de l'électrification, donc… et
les objectifs poursuivis par le gouvernement. Mais j'aimerais qu'il me parle
plutôt… pas nécessairement des orientations, des objectifs… ça, on aura le
temps d'y revenir, mais c'est des… quels sont ses principes… quand on parle de
principe gouvernemental ou de principes gouvernementaux, quels sont les
principes auxquels il fait allusion dans cet article qu'on a devant nous?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : …référez à… Là,
je pense y avoir répondu, là, mais je ne veux pas non plus vous amener sur une
route que vous ne voulez pas emprunter. Quel paragraphe, quel alinéa en
particulier?
M. Benjamin : En fait, c'est
15.2, deuxième alinéa, où donc où c'est dit : «À cette fin, il privilégie
une gestion axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect
des principes, des orientations et des objectifs gouvernementaux, en
particulier ceux prévus à la politique-cadre sur les changements climatiques.»
M. Charette : Je l'avais bien
saisi et je pense que c'est la question à laquelle je répondais. Tout ce qui
est administration du fonds, tout ce qui est façon d'entrevoir la gestion du
ministère devra se faire en respect avec les principes, les orientations et les
objectifs du gouvernement. Donc, le fonds est un moyen pour rencontrer ces
principes, orientations et objectifs gouvernementaux.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, vous comprendrez, Mme la Présidente, que c'est quand même important
pour nous, parce que, du principe, d'un principe gouvernemental ou de principes
gouvernementaux si c'est plusieurs principes, donc… et là visiblement, c'est
plusieurs principes… donc peuvent découler des orientations, donc des objectifs
de ce gouvernement. Or, donc, je n'ai pas entendu ce que le ministre entendait
par principes... quels étaient…
M. Benjamin : ...gouvernemental
ou de principes gouvernementaux si c'est plusieurs principes, donc, et là
visiblement, c'est plusieurs principes, donc peuvent découler des orientations,
donc des objectifs de ce gouvernement. Or donc je n'ai pas entendu ce que le ministre
entendait par principes... quels étaient ces principes gouvernementaux desquels
principes, donc, découlent les orientations et les actions gouvernementales.
Donc, alors, je n'ai pas de réponse là-dessus.
Mais allons sur un autre enjeu, mais
toujours sur le 15.2. À une question qui a été posée tantôt par mon collègue,
le député de Robert-Baldwin, le ministre a répondu qu'il y avait des problèmes
de gestion qui se posaient toujours et des problèmes d'imputabilité continue.
Je comprends, il faisait à ce moment-là allusion à la gestion du Fonds vert.
Alors, petite précision que je vais demander au ministre : Est-ce que
c'est malgré l'adoption de la loi n° 102, malgré aussi les travaux, donc,
réalisés, notamment en matière de reddition de comptes, par le Conseil de
gestion du Fonds vert?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Je vais
peut-être juste répondre à la première partie, là, de l'intervention du
collègue dans un premier temps, comme quoi je n'ai pas répondu sur le respect
des principes. En fait, je pense qu'on y répond, là, depuis le début de l'étude
détaillée. Les principes qui commandent l'action gouvernementale, c'est tous
ceux qu'on a discutés sur des dizaines d'heures, là, c'est-à-dire, oui,
imputabilité, oui, obligation de résultat, oui, nécessité de faire mieux que ce
qui a été fait par le passé. Donc, on ne peut pas dire, un, qu'on n'y a pas
répondu, on l'a fait sur des dizaines d'heures. Et c'est une phrase, là, qui se
lit et s'interprète très, très bien, là. C'est un fonds qui doit être axé sur
le respect de ces principes, de ces orientations et de ces objectifs
gouvernementaux. Donc, il n'y a pas place à une grande, grande interprétation à
ce niveau-là.
Concernant maintenant l'adoption, là, de
la loi n° 102, l'instauration du conseil de gestion, c'est essentiellement
ce que je mentionnais à son collègue un petit peu plus tôt, au départ, on
pouvait espérer beaucoup de cette nouvelle organisation, l'expérience s'est
avérée par contre décevante. Tout à l'heure je parlais des 15 ministères
partenaires, je peux vous parler aussi du conflit d'interprétation entre un
conseil de gestion et Transition énergétique Québec, par exemple. Donc, c'est
malheureusement une loi qui n'a pas engendré les résultats escomptés, qui a
multiplié, sans que ça se fasse volontairement, c'est bien évident, mais qui a
multiplié les conflits de juridiction. Moi, je ne me souviens plus, en
consultations, dans quel contexte que j'ai mentionné cet exemple-là, mais, encore
aujourd'hui, c'est sans doute l'exemple le plus éloquent, qui démontrait un
petit peu le fait comme quoi ces machines-là ne se parlaient pas...
M. Charette : ...c'est bien
évident, et qui a multiplié les conflits de juridictions. Moi, je ne me
souviens plus, en consultations, dans quel contexte que j'ai mentionné cet exemple-là,
mais, encore aujourd'hui, c'est sans doute l'exemple le plus éloquent, qui
démontrait un petit peu le fait... comme quoi ces machines-là ne se parlaient
pas. Moi, j'ai été nommé à l'Environnement en janvier 2009... 2019, c'est-à-dire.
Dans les semaines qui ont suivi, sans doute en février, j'ai signé quelques documents,
dont une demande de transfert de fonds entre le conseil de gestion et Transition
énergétique Québec. On est en février 2019, je vois sur papier que la demande, initialement,
avait été formulée en décembre 2017. Je me dis : Il y a erreur, ça ne peut
pas faire un an et trois ou quatre mois, ça doit faire quelques mois,
uniquement. Mais non, pendant plus d'une année, entre le conseil de gestion et
Transition énergétique Québec, il y avait une interprétation différente sur les
déboursés, sur le décaissement qui devait être fait. Et malheureusement ce type
d'exemple là s'est produit à plusieurs reprises. Moi, je suis totalement
convaincu de la bonne foi des gens de chez TEQ, je suis complètement convaincu
de la bonne foi des gens du conseil de gestion, mais, dans l'interprétation de
leurs mandats, il y avait cette confusion-là. Je pourrais vous parler des
transferts de fonds qui se font directement et automatiquement vers les
transports et pour lesquels, ensuite, la reddition de comptes, elle est plus
difficile.
Donc, malgré une loi dûment adoptée, on
n'a pas pu corriger ces éléments-là, parce que l'interprétation, elle est très
différente d'une organisation à l'autre, et, ultimement, quand il n'y a pas
d'imputabilité, les gens peuvent insister, mais n'ont pas le mot final. Or,
avec un projet de loi n° 44, quand il y a quelque
chose qui ne marchera pas, bien, le ministre, peu importe qui va occuper cette
fonction-là, de l'Environnement, aura à s'assurer de trouver la réponse et de
trouver sa solution.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Bien, merci, Mme
la Présidente. Écoutez, j'écoutais avec beaucoup d'attention le ministre, et notamment
quand il nous parlait des principes, obligations de résultat, imputabilité, entre
autres, et j'ai le goût de lui poser la question suivante : Est-ce qu'il a
pris... est-ce qu'il avait pris connaissance des travaux réalisés par le
Conseil de gestion du Fonds vert, notamment en matière de reddition de comptes?
M. Charette : Oh! tout à fait.
Et le collègue ne le sait peut-être pas, mais j'ai aussi, au fil des dernières
années, longtemps siégé sur la Commission d'administration publique. Donc,
c'est des rapports, que ce soit sur le conseil de gestion, que ce soit... c'est
des rapports que j'ai l'habitude de lire depuis plusieurs années. Donc, les
problématiques... Je n'en étais pas un expert et, encore...
M. Charette : ...longtemps
siégé sur la Commission de l'administration publique. Donc, c'est des rapports,
que ce soit sur le conseil de gestion, que ce soit... c'est des rapports que
j'ai l'habitude de lire depuis plusieurs années. Donc, les problématiques... Je
n'en étais pas un expert et, encore aujourd'hui, en toute franchise, je n'en
suis pas un, mais, au gré des expériences et des rapports lus, je peux vous
dire qu'on identifie clairement les lacunes. Donc, oui, j'avais lu. D'autres
lectures se sont ajoutées et, depuis...
Le projet de loi a été évoqué pour la
première fois à peu près à ce moment-ci, l'année dernière, là. Je me souviens,
j'étais avec mon collègue des Ressources naturelles, journée passablement
venteuse. La session parlementaire était terminée, mais le projet de loi
lui-même, de mémoire, a été, lui, déposé en novembre. Donc, pendant toute cette
période de temps là, l'occasion était présente de le bonifier, de le parfaire,
ce qu'on a fait. Mais la nécessité de procéder comme le fait le projet de loi n° 44 n'a jamais été... Il n'y a jamais eu de doute dans
notre esprit qu'il fallait corriger cette situation-là qui, malheureusement,
depuis des années, malgré différentes lacunes corrigées, engendrait beaucoup
plus d'insatisfactions qu'autre chose.
Demandez, faites le test, par plaisir, par
curiosité, dans la population, faites juste évoquer le Fonds vert. Malheureusement,
vous n'aurez pas un accueil très, très, très favorable, parce que c'est un
fonds qui a été, malheureusement, dénaturé de sa mission au fil des années, et,
aujourd'hui, c'est urgent de redorer un petit peu son image.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
• (14 h 50) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, je n'ai pas participé aux consultations
préliminaires, mais, par contre, je dispose de certains documents. Et un des
documents, mon collègue de Robert-Baldwin en faisait allusion tout à l'heure,
et puis j'aimerais peut-être que le ministre me confirme ce que je vois là, parce
qu'on a parlé des principes... C'est Mme Sylvie Chagnon, ancienne
présidente du conseil, qui note que les membres du conseil d'administration ont
appris la nouvelle par les médias. Qu'est-ce que... Quelle réflexion, maintenant,
quelques mois plus tard, que vous portez sur cette façon de faire, M. le
ministre?
M. Charette : Sur le... En
fait, je ne peux pas juger s'ils l'ont effectivement appris par les médias. Ça,
ce n'est pas de mon ressort. Mais je peux vous dire qu'il y avait eu des
rencontres préalables, à différents niveaux, pour nous permettre d'arriver à
ces conclusions-là. Comment le conseil d'administration a été informé de la
volonté gouvernementale, je ne pourrais pas vous dire.
Mais, en même temps, moi, mon
interlocutrice, c'était la directrice générale de l'organisme. Moi, je n'ai
jamais échangé avec les membres du conseil de gestion... attendez, ce n'est pas
tout à fait vrai, avec les administrateurs comme administrateurs. Il faut
savoir qu'au sein des administrateurs il y a des gens, là...
M. Charette : ...moi, mon
interlocutrice, c'était la directrice générale de l'organisme. Moi, je n'ai jamais
échangé avec les membres du conseil de gestion... ce n'est pas tout à fait
vrai, avec les administrateurs comme administrateurs. Il faut savoir qu'au sein
des administrateurs, il y a des gens, là, que l'on côtoie à travers leurs
autres chapeaux, mais je n'ai jamais eu de rencontre, pour ma part, avec les
gens du conseil d'administration. Ce n'est pas de mon ressort. Donc, comment la
nouvelle a été transmise à leur endroit? Comment eux ont pu la prendre? Ça, je
ne pourrais pas vous dire, honnêtement.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. M. le ministre, à travers ce projet de loi, vous nous demandez,
vous demandez, vous allez demander à l'Assemblée nationale de vous accorder un
haut niveau d'imputabilité. Or, voilà un fait qui m'apparaît très particulier,
sur lequel vous nous dites que vous n'êtes pas au courant, vous ne savez pas
comment ça s'est fait. Est-ce que le respect, donc, des personnes... Est-ce que...
Allez-vous vous sentir imputable par rapport au traitement, au respect des
personnes qui ont à collaborer, et surtout bénévolement?
M. Charette : Comme je vous dis,
il n'y a pas de contact, généralement, entre le ministre et les membres d'un conseil
d'administration d'un organisme qui est autonome, d'ailleurs. Donc... Puis ce
n'était pas à moi à communiquer avec ces administrateurs-là. Mais, pour ce qui
est de l'équipe du conseil de gestion, on l'a abordée rapidement puis on aura l'occasion
de le revoir, là, dans les prochains articles, le respect est complet. Plusieurs
seront intégrés dans l'équipe, d'autres, relocalisés. Donc, ça se fait dans le
respect.
Mais il ne faut pas confondre le rôle de
chacun. C'est un... Le conseil de gestion, il est... il jouit d'une autonomie
relative. Les administrateurs, je n'avais pas de contacts et je n'avais pas à
avoir de contacts avec eux. Mais ce sont des gens qui, si ça peut vous
rassurer, dans certains cas, représentaient d'autres organismes avec lesquels
on est en interrelation. Et, dans bien des cas, les craintes qu'on pouvait
partager nous étaient aussi partagées par ces personnes-là. Donc, ça s'est fait
comme ça se devait se faire, tout simplement.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Je n'ai pas eu le plaisir d'être avec vous vendredi, mais j'espère
que mes observations, mes questions vont être quand même pertinentes.
Nous sommes devant un mécanisme proposé
qui ne remplace pas le Fonds vert, mais aussi le conseil d'administration de ce
Fonds vert, qui a été suite à une loi n° 102, dont le
ministre, comme ancien membre de la deuxième opposition, a appuyé, ainsi que sa
formation politique.
Donc, moi, je comprends que notre point de
repère, le point de repère du ministre...
M. Birnbaum : ...remplace
pas le Fonds vert mais aussi le conseil d'administration de ce Fonds vert, qui
a été suite à une loi, 102, dont le ministre, comme ancien membre de la
deuxième opposition, a appuyé, ainsi que sa formation politique.
Alors, moi, je comprends que notre point
de repère, ou le point de repère du ministre et du ministère, c'est comment est-ce
qu'on a à... on se sent interpelés à améliorer sur la situation les structures
telles que créées et amendées par un projet de loi qui a reçu l'appui de la
deuxième opposition dans le temps.
Le ministre fait référence souvent dans
ses dernières réponses à une situation qu'il fallait bonifier. Et il a donné
une anecdote, pas beaucoup plus. Est-ce que je peux inviter le ministre, Mme la
Présidente, à nous en élaborer? Est-ce qu'il peut nous diriger vers des études,
des discussions détaillées, des documents qui démontraient des problèmes suite
au fonctionnement du Fonds vert sous l'égide d'un conseil d'administration tel
que créé par le projet de loi n° 102? Parce que je dois comprendre que les
structures proposées devant nous sont très nécessaires, de l'avis du ministre,
afin d'assurer une imputabilité accrue, une efficacité accrue et une stratégie
qui va nous emmener de façon plus efficace vers l'atteinte des cibles en tout
ce qui a trait à la réduction des gaz à effet de serre.
Alors, est-ce que le ministre serait en
mesure de nous identifier, et déposer, et... si possible, des études, des
données probantes, des discussions, des résultats non escomptés et négatifs, de
leur lecture, qui faisaient en sorte que c'était clair qu'il fallait passer à
une stratégie qui est tout à fait différente de ce qui existait... qui existe?
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : En fait,
sans référer, dans un premier temps, à un document particulier, comme je le
mentionnais tout à l'heure, ça a été le fruit de plusieurs rencontres avec
gens, des organisations qui composaient avec ces difficultés-là, des
ministères, au niveau du secrétariat général du gouvernement aussi. Donc, c'est
réellement une expérience qui était partagée par plusieurs.
Si on veut référer à un document
particulier, le collègue n'était pas présent au moment des consultations, mais
l'échange avait en lieu avec le Conseil de gestion du Fonds vert, il y avait
réellement une perspective très, très différente entre le conseil de gestion et
le rôle que devait assumer le ministère de l'Environnement ou le ministre de
l'Environnement, au point où différents avis juridiques ont été commandés. Ils
sont d'ailleurs déposés sur le... à travers le secrétariat de la commission. Un
des avis commandés par le conseil de gestion, et Mme Chagnon avait
accepté, là, qu'il soit déposé, ça s'est fait avec son consentement...
M. Charette : …au point où
différents avis juridiques ont été commandés, ils sont d'ailleurs déposés à
travers le secrétariat de la commission. Un des avis commandés par le conseil
de gestion et, Mme Chagnon avait accepté qu'il soit déposé, ça s'est fait avec
son consentement, démontrait à quel point le conseil de gestion lui-même ne
pensait pas que le ministre ou le ministère de l'Environnement avait un droit
de regard ou d'imputabilité par rapport à ce fonds-là. C'était quand même assez
fort comme prise de position. Encore une fois, je parle de centaines de
millions, voire près de 1 milliard d'argent amassé à chaque année. Donc, à
partir du moment où… parce que la loi offrait cet espace de confusion là,
l'organisme ne pense pas que le ministre en titre ait une certaine
responsabilité à assumer, ça démontre le caractère complètement dysfonctionnel
de l'instance en question.
Donc, c'est sans doute les documents les
plus précis que je pourrais déposer, mais sinon c'est à travers des rencontres
du comité exécutif, secrétaire général du gouvernement, les ministères
impliqués, les organismes partenaires impliqués, tout à l'heure, je parlais de
TEQ, donc c'est une décision qui a été très bien mûrie et largement justifiée,
là, par l'expérience des dernières années.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : …parce qu'on est
dans un article qui parle de ce qui risque de remplacer ce mécanisme-là. Alors,
si j'ai bien compris, l'évaluation du ministre et de son gouvernement, c'était
que ce conseil ne comprenait pas et aucunement de l'imputabilité ainsi que les responsabilités
légales du ministre pour veiller à la finalité du Fonds vert. Alors, si j'ai
bien compris, il était insatisfait de la compréhension ou manque de
compréhension du conseil du rôle du ministre.
Premièrement, j'aimerais savoir si j'ai
bien compris sa lecture, la lecture de son gouvernement, si oui, est-que,
là-dedans, on peut… et le gouvernement a décidé de sauter tout de suite à
l'idée qu'une telle structure, une telle structure, c'est-à-dire d'un conseil
d'administration à distance du gouvernement, c'est la mauvaise structure.
Est-ce que c'était ça, la deuxième conclusion de son analyse de la performance
du conseil?
• (15 heures) •
M. Charette : En fait, à ce
niveau-là, c'est une réponse que j'ai déjà donnée, mais je pense qu'elle est appropriée.
Peut-être qu'au départ, là, on va avoir l'impression que je m'éloigne un petit
peu, mais dans l'histoire de la pandémie, ce qu'on a réalisé, par exemple, au
niveau de la problématique dans les CHSLD…
15 h (version non révisée)
M. Birnbaum : …du conseil.
M. Charette : À ce niveau-là,
c'est une réponse que j'ai déjà donnée, mais je pense qu'elle est appropriée.
Peut-être qu'au départ, là, on va avoir l'impression que je m'éloigne un petit
peu, mais, dans l'histoire de la pandémie, ce qu'on a réalisé, par exemple, au
niveau de la problématique dans les CHSLD, c'est que, suite à une autre réforme
qui date de quelques années, il n'y avait plus de direction dans ces
établissements-là, d'où l'engagement du gouvernement de rétablir des directions
dans chacun des établissements, parce que c'est clair, dans un principe de
gestion, lorsqu'il n'y a pas de personne imputable, lorsqu'il n'y a pas de
personne responsable, les attentes sont plus difficilement rencontrées et les
gens se sentent moins interpellés dans leur obligation de produire les bons
résultats.
Donc, on revient un peu avec cet
esprit-là. On n'avait pas de direction claire au niveau de la gestion du Fonds
vert, encore une fois convaincu que toutes les personnes qui ont eu à y
travailler étaient de bonne foi, mais sans qu'il y ait véritablement d'objectif
ou d'obligation de résultat. Donc, l'analogie avec les CHSLD peut se faire avec
le conseil de gestion, et surtout un ministre qui peut facilement renvoyer la
balle à quelqu'un d'autre si une situation survient et que ça ne lui convient
pas. On veut éviter que le ministre de l'Environnement, peu importe, encore une
fois, qui occupera cette fonction-là… on veut éviter qu'il puisse faire comme
ce fut le cas ces dernières années, tout simplement renvoyer la balle à quelqu'un
d'autre, et finalement ne pas savoir pourquoi telle décision a été prise, qui a
en est responsable et pourquoi on la maintient, par exemple.
M. Birnbaum : Je ne peux pas
m'empêcher, Mme la Présidente, à constater que M. le ministre, finalement, admet
qu'il y avait des réflexions qui mûrissaient durant cette pandémie de… jamais
vue, tout à fait, recevables. Je ne peux pas m'empêcher de nous rappeler que
les trois formations de l'opposition avec, justement, ce prétexte sérieux et
réel… proposer de réentendre plusieurs regroupements qui auraient pu nous aider
à faire bonifier ce projet de loi. Mais, en tout cas, je trouve que le ministre
vient de constater l'évidence que le monde a changé, et on aurait pu bénéficier
d'une deuxième réflexion de plusieurs experts. Bon, peu importe.
Je veux continuer sur la question qui est
au centre de cet article-là, une autre fois, deux critères, si je peux… C'est
une autre fois l'imputabilité et la transparence. Et là-dessus je dois revenir
au deuxième paragraphe, en nous rappelant que ces deux paragraphes sont un
préambule pour les quatre alinéas qui s'en suivent, donc prennent toute leur
importance.
Je vais me permettre juste de lire le
paragraphe à nouveau. On parle…
M. Birnbaum : ...en
revenir au deuxième paragraphe en nous rappelant que ces deux paragraphes sont
un préambule les quatre alinéas qui s'en suivent, donc, prennent toute leur
importance.
Je vais me permettre juste de lire le paragraphe
à nouveau. On parle du ministre et ses responsabilités pour la gestion du
fonds. «À cette fin, il privilégie une gestion axée sur les meilleurs résultats
à obtenir pour assurer le respect des principes, des orientations et des
objectifs gouvernementaux, en particulier ceux prévus à la politique cadre sur
les changements climatiques.» Je trouve qu'il y avait des questions fort
pertinentes sur les mots «objectifs», «principes» et «orientations». Moi, je
veux passer à une autre chose et je me laisse ouvert à entendre qu'il y a quelque
chose qui m'a échappé. On parle d'inviter, d'exiger au ministre qui est
responsable de gestion de fonds... du fonds, qu'il privilégie une gestion qui
respecte des principes, des orientations gouvernementaux, en particulier, pas
exclusivement, et peut-être, bon, 60 % du temps, je ne sais pas.
Comment ça se fait qu'il n'y a aucun
libellé tout de suite après «des objectifs gouvernementaux», qui note, et je
suis bien ouvert, j'espère, à avoir une réponse qui va m'assurer? Des objectifs
gouvernementaux? Il y a toutes sortes d'objectifs gouvernementaux. C'est quoi,
l'intention du législateur, ici? Je ne vois aucun mot, tout de suite, qui
qualifie ces objectifs qui ont trait à la lutte contre les changements
climatiques. Est-ce que je peux comprendre qu'il n'y a rien dans cet article
qui assure que le fonds va continuer à avoir un rôle global exclusif, et
étanche, et à l'épreuve d'autres objectifs gouvernementaux, c'est-à-dire la
protection de l'environnement et, plus particulièrement, la protection de
l'atteinte vers des cibles maintenant fixées dans ce projet de loi. Je ne vois
aucun mot qui clarifie «des objectifs gouvernementaux». Y a-t-il une
explication du législateur pour ce libellé devant nous?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Je vais
tout d'abord revenir sur la première partie de l'intervention du collègue avec
le parallèle boiteux qui a été fait sur la demande de réentendre des groupes
compte tenu du contexte de pandémie. Je pense qu'on s'éloigne clairement du
sujet. Moi, ce que j'ai illustré, c'est les politiques qui ont été mises en
place par le gouvernement précédent, qui, malheureusement, n'ont pas donné les
résultats escomptés, que ce soit le conseil de gestion ou que ce soit la
réforme au niveau des CHSLD. Mais d'aucune façon on n'avait — et ça,
le débat était fait — à réentendre des groupes parce qu'on parle du
projet de loi et non pas de la politique-cadre elle-même.
Sinon, par rapport à sa question
elle-même, on...
M. Charette : ...résultats
escomptés, que ce soit le conseil de gestion ou que ce soit la réforme au
niveau des CHSLD. Mais d'aucune façon on n'avait, et ça, le débat était fait, à
réentendre des groupes, parce qu'on parle d'un projet de loi et non pas de la politique-cadre
elle-même.
Sinon, par rapport à sa question
elle-même, on ne peut pas interpréter 15.2 comme si 15.1 n'existait pas. On ne
peut pas interpréter l'article 6 comme si les cinq premiers articles
n'existaient pas. On ne peut pas interpréter l'article 6 comme si les 71
articles qui suivent n'existaient pas. Donc, la question, elle est largement
répondue par ce qu'on a débattu, au cours des dernières semaines, notamment le
15.1. Donc, il n'y a pas d'inquiétude à y avoir quant aux objectifs, quant aux
principes, quant aux orientations. 15.1 répond déjà largement à la question.
M. Birnbaum : Deux choses, si
je peux, Mme la Présidente. Peut-être à la satisfaction du ministre, la porte
se ferme, je comprends qu'il y a un contexte, on tisse un projet de loi et on a
déjà cinq articles d'adoptés. Deux choses. Deux choses. Dans un premier temps,
je viens de le lire, «s'arrête avec des objectifs gouvernementaux», pas tels
que décrits dans les premiers cinq articles et dans les articles qui vont
suivre, ne vous en faites pas, on a pensé à tout ça. Deuxième chose. Deuxième
chose. Après le mot «gouvernementaux», le ministre, et le législateur, a choisi
de qualifier ça en notant en particulier qu'il suggère de façon très
inquiétante, je peux me permettre de le dire, que voilà, parmi des choses qu'on
va faire, c'est de veiller à la politique-cadre sur les changements climatiques
en particulier. Là, je vais «guesser» déjà la réponse du ministre, il va me
dire qu'il y a d'autres éléments qui touchent à la protection de
l'environnement et à l'atteinte des cibles, alors voilà une explication pour le
mot «en particulier». Je lui dis d'avance... il nous avise souvent qu'il a déjà
répondu à nos questions, moi, je l'avise que, si c'est ça la qualité de sa
réponse, ça ne serait pas une réponse complète. On parle d'en particulier.
Alors, je veux comprendre, si le ministre dit que tout ce qui précédait fait en
sorte que des objectifs gouvernementaux doivent être interprétés selon l'idée
que déjà on a, dans les plates-bandes, des changements climatiques, que
j'écarte comme réponse complètement satisfaisante, si c'est le cas, pourquoi le
ministre a jugé pertinent d'ajouter la qualification qui suit : «en
particulier ceux prévus à la politique-cadre sur les changements climatiques».
M. Charette : Très, très
rapidement, et on peut difficilement le reprocher au collègue, là, il y a une
étendue de...
M. Birnbaum : ...jugé pertinent
d'ajouter la qualification qui suit, en particulier ceux prévus à la politique-cadre
sur les changements climatiques.
M. Charette : Très, très
rapidement et on ne peut difficilement reprocher au collègue, là, il y a une
étendue de mesures à notre disposition. Moi, je vais le référer à une en
particulier, on en a parlé, elle va prendre de l'importance au cours de la
prochaine année, c'est la stratégie au niveau du développement durable. Donc, à
travers cette stratégie-là, il va y avoir aussi des mesures qui auront une
incidence directe sur ce qui nous réunit, c'est-à-dire la lutte aux changements
climatiques. Donc, c'est clair qu'il y a des mesures qui pourront être appuyées
par le Fonds d'électrification et des changements climatiques, dont je ne fais
que donner un exemple, mais tout ne se retrouvera pas dans la politique-cadre.
Et comme je le mentionnais, la politique-cadre, d'elle va découler un plan de
mise en oeuvre. Donc, la formulation de l'article est tout à fait adéquate et
s'explique aisément sans remettre en question l'esprit qui est défini dans les
articles précédents. Et je pense l'avoir dit souvent, on fait cette réforme-là
pour éviter les problématiques du passé. Donc, non, on ne veut pas les
reproduire, on ne veut pas financer à tout vent des mesures qui n'auraient pas
d'impact précis selon ce qui est mentionné, le respect des principes, des
orientations et des objectifs gouvernementaux.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Oui, très vite.
Comme j'aurais cru, la réponse du ministre ne me rassure aucunement, ce qui
fait en sorte que, peut-être, on peut tenter de bonifier le libellé de cet
article, et je me réfère à mes collègues là-dessus.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, sur ma liste, M. le député de Jonquière, Mme
la députée de Mercier, M. le député de Bourget. Donc, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Moi, je trouve ça prématuré, puis on l'a déjà dit à
plusieurs reprises, notamment lors des auditions en commission parlementaire,
en auditions publiques, mais aussi lors du tout début de l'étude détaillée du
projet de loi n° 44, avant la pandémie, moi, je
trouve ça particulièrement prématuré de procéder à une étude détaillée des
articles qui concernent le Fonds vert avant même d'avoir le rapport du Commissaire
au développement durable qui fait suite à l'Ordre de la l'Assemblée nationale
sur la gestion du Fonds vert. Il nous manque un mega élément entre les mains,
qui est celui-là, et qui va vraiment nous donner un oeil externe, un point de
vue objectif sur la gestion du Fonds vert. Alors, quand le ministre nous dit...
M. Gaudreault : ...il nous
manque un mégaélément entre les mains qui est celui-là et qui va vraiment nous
donner un oeil externe, un point de vue objectif sur la gestion du Fonds vert.
Alors, quand le ministre nous dit : Ça ne marchait pas, il y avait une
difficulté de démêler la mission puis la gouvernance entre Transition
énergétique, Conseil de gestion du Fonds vert, le ministère. Bien, c'est justement
ça qu'on va avoir dans le rapport du Commissaire au développement durable,
c'est justement ça. Puis on l'avait demandé de l'entendre puis on lui a mis de
la pression pour qu'il produise son rapport le plus vite possible. La semaine
passée, quand il a déposé son dernier rapport, entre autres, sur la gestion de
l'eau et sur d'autres éléments, le conseil de... le Commissaire au
développement durable a eu l'occasion de dire que le rapport s'en venait probablement
au début de l'automne, là, sur le Conseil de gestion du Fonds vert. Alors, on
est vraiment prématurés.
Puis moi, je trouve que c'est un peu
hasardeux de la part du gouvernement de dire : Le Conseil de gestion du
Fonds vert avait des problèmes de gestion, des problèmes de définition de sa
mission, de mésentente avec le ministère ou avec Transition énergétique Québec.
Donc, on jette le bébé avec l'eau du bain puis là on reforme ça complètement,
alors que le Conseil de gestion du Fonds vert n'était quand même pas une
créature antédiluvienne, là. Je veux dire, ça datait de 2017, puis ils étaient
à peine en train de commencer à se mettre en marche. Est-ce que tout était
parfait? La réponse, c'est non. Mais est-ce que c'était perfectible? La
réponse, c'est oui. Donc, je trouve ça particulièrement hasardeux de la part du
gouvernement d'aller dans une réforme aussi importante, alors qu'on n'a même
pas le rapport du Commissaire au développement durable sur le même Conseil de
gestion du Fonds vert.
Et qui sait, peut-être que le Commissaire
au développement durable, dans son rapport, dira : Il faut renforcer la gouvernance,
il faut renforcer l'indépendance du Conseil de gestion du Fonds vert, sa
reddition de comptes. Puis là on va avoir avancé, on verra, à ce moment-là, on
ne peut pas présumer quand est-ce que le projet de loi n° 44 sera adopté,
mais on aura certainement, forcément avancé sur son étude, notamment les
articles qui nous concernent à l'heure actuelle et qui concernent le Fonds vert.
Là on va arriver, quelque part à l'automne, avec un rapport du Commissaire au
développement durable qui risque de démolir ce qu'on aura fait.
Ça fait que moi, je trouve que c'est
travailler à l'envers. Puis j'aurais préféré avoir évidemment le rapport du Commissaire
au développement durable avant de faire ce travail-là fondamental. Mais le gouvernement
s'y refuse obstinément. Donc, on va faire avec, mais...
M. Gaudreault : …démolir ce
qu'on aura fait. Ça fait que, moi, je trouve que c'est travailler à l'envers.
Puis j'aurais préféré avoir évidemment le rapport du Commissaire au
développement durable avant de faire ce travail-là, fondamental, mais le gouvernement
s'y refuse obstinément.
Donc, on a va faire avec, mais, moi, je
vous le dis, je trouve c'est vraiment, vraiment, vraiment une mauvaise façon de
travailler, surtout qu'on a une institution que… le ministre veut lui-même lui
donner un rôle accru, là, qui est le Commissaire au développement durable,
donc, ça veut dire qu'il y croit. Puis là, ce même Commissaire au développement
durable fait une analyse qui est un ordre de l'Assemblée nationale sur le
Conseil de gestion du Fonds vert, puis là, on ne l'attend pas, cette analyse-là
avant d'étudier la question.
Donc, ce que je voudrais savoir, vu qu'on
est sur l'article 15.2… dans le deuxième alinéa, et mon collègue de Viau en a
parlé un petit peu tout à l'heure, mais je veux y revenir de façon plus
approfondie, quand on dit que le ministre «privilégie une gestion axée sur les
meilleurs résultats — bon, ça, sur une pratique de gestion axée sur
les meilleurs résultats, ça demeure quand même vague — à obtenir pour
assurer le respect des principes, des orientations et des objectifs
gouvernementaux»… Bon, un gouvernement… je ne vais apprendre ça à personne ici,
là, un gouvernement, c'est formé d'un parti politique qui obtient une majorité.
Bon, alors, présentement c'est la Coalition avenir Québec, ça a déjà été le
Parti libéral, longtemps, ça a déjà été le Parti québécois. Alors, un
gouvernement, c'est formé par un parti politique qui a forcément des
orientations, des objectifs et des principes.
Alors, dans la critique que, moi, j'ai eu
l'occasion de faire entre autres dans l'espace public, mais d'autres collègues
l'ont fait, puis des intervenants externes l'on fait aussi, on a dit que de
détruire le Conseil de gestion du Fonds vert pour redonner entre les mains du
ministre les pleins pouvoirs sur la gestion du Fonds vert, c'était politiser le
Fonds vert, c'était une gestion politique du Fonds vert. C'était de remettre
les deux mains du gouvernement à l'intérieur des décisions financières puis des
décisions qui seront prises au sein du Fonds vert.
Bien, moi, quand je lis que le ministre
«privilégie une gestion axée sur les meilleurs résultats à obtenir pour assurer
le respect des principes, des orientations et des objectifs gouvernementaux»,
bien c'est en plein ça. Les objectifs gouvernementaux, les orientations gouvernementales
sont fixées par le parti politique qui occupe le siège du gouvernement. Donc,
c'est particulièrement politique. Un gouvernement pourrait décider qu'il est
favorable, disons, à un projet comme GNL Québec, que ça correspond à ses…
M. Gaudreault :
...gouvernementales sont fixées par le parti politique qui occupe le siège du gouvernement.
Donc, c'est particulièrement politique. Un gouvernement pourrait décider qu'il
est favorable, disons, à un projet comme GNL Québec, que ça correspond à
ses orientations ou à ses objectifs gouvernementaux ou à ses principes, et que
ce projet-là, par ailleurs, contribue à réduire les gaz à effet de serre
ailleurs dans le monde, donc ça correspond aux fins du fonds. Alors, on va
puiser dans le fonds pour soutenir une entreprise comme GNL Québec parce
que ça correspond aux objectifs gouvernementaux, aux orientations gouvernementales.
Alors moi, je trouve que cet article-là,
particulièrement le paragraphe... l'alinéa, c'est-à-dire, dont on parle, c'est
exactement ce dont on dénonce. C'est... le coeur du projet de loi, en ce qui
concerne la transformation du Conseil de gestion du Fonds vert et sa gestion pour
le futur, la principale critique là-dessus, le coeur, le socle de ça, on est en
plein dedans, là, avec cet alinéa. «...de privilégier une gestion axée sur les
meilleurs résultats à obtenir pour assurer le respect des principes, des
orientations puis des objectifs gouvernementaux...» On pourrait quasiment
ajouter «des objectifs gouvernementaux formés par le parti x, y, z.»
Puis je veux dire, moi, je suis sûr que tout
le monde est de bonne foi, là, je n'ai aucun problème avec ça, mais mon
problème, c'est les dérives qui peuvent arriver pour le futur. Les dérives qui
peuvent arriver, même pas avec le ministre actuel, même pas avec le gouvernement
actuel. Ça peut être un nouveau ministre, ça peut être un nouveau gouvernement,
ça peut être un nouveau parti. Je ne suis pas là-dedans, je ne suis pas dans de
la partisanerie, je suis dans le principe même, le problème qu'au lieu d'être
dans une gouvernance où on crée une instance indépendante, bien là, on est dans
un gouvernance où c'est le ministre lui-même qui va pouvoir, en fonction des
orientations de son gouvernement, faire des choix de gestion du nouveau fonds,
là, qu'on choisira le nouveau nom éventuellement.
• (15 h 20) •
Alors moi, ça m'apparaît très, très, très
problématique et c'est sûr que je suis contre ça, cette façon de faire là. Moi,
je pense qu'au contraire, il faut que, de plus en plus, les gouvernements,
notamment sur le modèle scandinave, dans certains pays scandinaves, se dégagent
d'une gestion trop les deux mains dedans, donnent des grandes orientations gouvernementales
et après ça, des agences indépendantes ou des structures indépendantes, comme
était au début le Conseil de gestion du Fonds vert, voué à l'application puis à
la gestion, la gestion précise. Donc, je suis très, très, très préoccupé par
ça...
M. Gaudreault : ...et après ça,
des agences indépendantes ou des structures indépendantes, comme était au début
le Conseil de gestion du Fonds vert, voué à l'application puis à la gestion, la
gestion précise. Donc, je suis très, très, très préoccupé par ça.
Maintenant, petite question juste de
précision, parce que tout à l'heure, je ne sais pas si j'ai bien saisi, là,
quand... puis je ne me souviens plus c'est quel député, je pense, c'est le député
de Robert-Baldwin, dans son échange avec le ministre, il parlait de... ils ont
eu l'occasion de parler des garde-fous, des contrôles, là, sur l'utilisation
des sommes versées au Fonds vert. Est-ce que j'ai bien compris que le ministre
a mentionné, qu'entres autres, le comité consultatif sur lequel on a déjà
travaillé... Ou c'était avec la députée de Mercier? Ou toi, tu as compris la
même chose que moi? Vous avez... la députée de Mercier a compris la même chose
que moi. Je voulais juste m'assurer si j'avais bien compris qu'aux yeux ou dans
l'esprit du ministre, le comité consultatif que nous avons créé je ne me
souviens plus à quel article précédent, là, pourrait servir de garde-fou aussi
pour la gestion du Fonds vert.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : ...le collègue
va me permettre de remonter un petit peu dans le temps étant donné qu'il est
longuement intervenu. Qu'il juge prématurée l'étude de cet article-là ne me
surprend pas, et c'est son droit. Il était aussi d'avis que c'était prématuré
de reprendre l'étude du projet de loi n° 44 il y a quelques semaines, après
la pandémie. Donc, libre à lui de juger que c'est prématuré. Cependant, les
parallèles faits avec le Commissaire au développement durable me semblent
hasardeux pour reprendre un terme qu'il a lui-même employé. Il y aura rapport
de fait dans les prochaines... dans les prochains mois, souhaitons-le, sur les
états financiers, oui, mais le Commissaire au développement durable ne portera
pas un jugement sur le conseil de gestion lui-même ou sur ses lacunes, ou
sur... Il aura à se pencher sur les états financiers vérifiés. Donc, attendre
ce rapport ou pas ne changerait strictement rien à ce niveau-là.
Cependant, nous avons reçu le Commissaire
au développement durable au moment des consultations, et il a été dit, et c'est
une responsabilité qu'il assume, c'est-à-dire qu'il veillera à la mise en place
de la... du projet de loi n° 44. Donc, ça ne se fera pas sans un rôle du Commissaire
au développement durable. Et je peux comprendre qu'il s'y intéresse, au projet
de loi n° 44, compte tenu du rôle qu'on lui confie à travers différents articles.
Ceci dit, concernant le comité
consultatif, je n'ai pas dit que ça faisait partie de sa mission intrinsèque,
mais, étant donné que le comité consultatif a la possibilité de produire des
avis sur ce que bon lui semble, ça peut être effectivement, et je n'en démords
pas...
M. Charette : ...comité
consultatif. Je n'ai pas dit que ça faisait partie de sa mission intrinsèque.
Mais, étant donné que le comité consultatif a la possibilité de produire des
avis sur ce que bon lui semble, ça peut être effectivement, et je n'en démords
pas, un garde-fou sur la façon dont le gouvernement administre ou gère la
question de la lutte aux changements climatiques. Et une de ces façons-là est à
travers l'administration d'un fonds. Donc, oui, il pourrait y avoir des avis
critiques à ce niveau-là. Donc, c'est un garde-fou qu'il est important. Mais,
pour ce qui est de la gestion elle-même du fonds, ce sera à travers le
Commissaire au développement durable.
Et, quand qu'on fait référence au respect
des principes, orientations, objectifs gouvernementaux, c'est oublier que le
gouvernement du Québec a une durée dans le temps, nonobstant les partis
politiques qui, eux, peuvent se succéder. Lorsque l'on parle d'une cible qui
est enchâssée dans la loi, peu importe le parti politique qui sera au pouvoir
durant cette prochaine décennie là, le gouvernement sera lié à cette loi-là.
Donc, ce n'est pas... et certainement pas
dans une optique de politiser le Fonds vert. C'est justement ce à quoi on
veut... C'est un passé qui doit être renié, et il faut l'affirmer haut et fort.
Et, avec les deux garde-fous mentionnés, si jamais il y avait ne serait-ce
qu'une tentative d'appropriation politique du fonds ou de piger dans le fonds à
travers une visée qui serait politisée, on serait rappelés à l'ordre, et à
juste titre, par les instances qui sont mises en place.
Donc, je comprends que c'est une
inquiétude qui a pu nous être partagée par certains, mais on peut rassurer, et
aisément, les groupes qui pouvaient s'en inquiéter, parce que les garde-fous
sont là. Et de toutes les façons, dans tous les cas, il y a une obligation, on
en a discuté tout à l'heure, il y a une obligation de résultat. Donc, si les
résultats n'étaient pas au rendez-vous, le gouvernement, encore une fois, peu
importe sa couleur, serait, de toutes les façons, critiqué par sa gestion si
les décisions prises ne permettaient pas l'atteinte des objectifs visés.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui.
Bien, ce n'est pas du tout convaincant, là, parce que ce n'est pas la mission
du comité consultatif. Je veux dire, je peux bien croire, là, que le comité
consultatif peut se donner la mission qu'il veut ou les... pas la mission, les
mandats ou les avis qu'il veut, mais moi, je pense qu'il... considérant sa
composition de scientifiques nommés par le ministre... Ce n'est pas un comité
de comptables, là. C'est majoritairement composé de scientifiques dédiés à la
lutte aux changements climatiques, donc des météorologues, des climatologues,
des spécialistes, des hydrologues, etc., des physiciens. Tous ces spécialistes
des changements climatiques n'ont pas...
M. Gaudreault : ...c'est majoritairement
composé de scientifiques dédiés à la lutte aux changements climatiques, donc
des météorologues, des climatologues, des spécialistes, des hydrologues, etc.,
les physiciens, tous ces spécialistes des changements climatiques n'ont pas de
compétences particulières en comptabilité, là, puis là, on parle de gestion
d'un fonds de plusieurs milliards de dollars, et en plus les membres sont
nommés par le ministre. Alors, je ne pense pas que c'est un garde-fou sur la
gestion du Fonds vert qui est très, très, très fort. Puis on n'en a pas... je
ne me souviens pas qu'on en ait parlé lorsqu'on a étudié les articles sur le
comité consultatif, là, qui aurait entre autres une des missions ou un des
mandats qu'il pourrait se donner, ou un avis qu'il pourrait se donner, de
faire, c'est d'étudier la gestion du Fonds vert ou ce qui sera appelé, là, en
remplacement du Fonds vert. Alors, pour moi, ça, ça ne tient pas la route
d'aucune manière, d'aucune manière.
Et effectivement, bien, c'est ça, mon
collègue ici me rappelle que M. Lanoie, le Commissaire au développement
durable, a d'abord affirmé que : «Globalement, le projet de loi n° 44
semble nous ramener à une structure de gouvernance similaire à celle qui
existait avant 2016, soit au moment où le VGQ a réalisé son audit initial et
son suivi détaillé sur le Fonds vert.» Donc, il nous a dit ça quand il est
venu, c'est que ça nous ramenait «back to the future», là, à un retour dans le
passé, merci, qui était avant 2016, avant 2017 avec l'adoption de la loi n° 102 qui venait créer le Conseil de gestion du Fonds
vert. Donc, ce n'est pas garant... ce que le ministre nous a répondu, ce n'est
pas du tout garant d'une meilleure gestion et d'une dépolitisation du
conseil... c'est-à-dire de la gestion fonds. Au contraire, c'est une
politisation encore plus grande, puis on vient même la couler dans le béton du
projet de loi n° 44 avec le deuxième alinéa qui dit
qu'il faut que le ministre responsable fasse une gestion axée sur les
orientations et les objectifs gouvernementaux. Alors, c'est hyper... c'est
hyper politique, Mme la Présidente.
• (15 h 30) •
D'ailleurs, moi, j'ai fait un petit
exercice, là. Je suis retourné dans la loi, la loi qui crée le premier Fonds
vert, sur... C'est dans la Loi sur le développement durable qui était le projet
de loi n° 118 à l'époque en 2006, présenté le 13 juin 2005,
sanctionné le 19 avril 2006. Et même dans la loi d'origine, ce
n'était pas aussi politisé. Pas pire, hein? Dans le fond, le retour que fait le
ministre, il est même pré-2006. Il politise encore plus le Fonds vert que dans
les dispositions initiales...
15 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : ...ce n'était
pas aussi politisé. Pas pire, hein? Dans le fond, le retour que fait le ministre,
il est même pré-2006. Il politise encore plus le Fonds vert que dans les
dispositions initiales du premier projet de loi qui a créé le Fonds vert.
Alors, il faut le faire. C'est vraiment... Parce que je suis retourné, là, je
trouvais ça intéressant.
Puis c'est drôle parce que, dans le temps,
on parlait... Bien, c'est drôle... Ce n'est pas une question d'être drôle ou
pas, mais on ne parlait pas de crise climatique ou... C'était juste sur le développement
durable. C'était la grande expression, là, en 2006, la Loi sur le développement
durable, et qui crée le Fonds vert... Je vais vous le retrouver, là, dans ce projet
de loi n° 118, et qui n'est pas aussi politisé. Bon,
c'est la section II.1, les articles 26 et suivants : «Est
institué le Fonds vert, qui vise à appuyer la réalisation de mesures favorisant
un développement durable, plus particulièrement en regard de son volet
environnemental.»
Bon, mais il n'y a pas de disposition...
Puis vous irez voir, Mme la Présidente. C'est à partir de la page 13 du
projet de loi initial, là, de 2005‑2006 où on parle du Fonds vert. Il n'y a pas
de disposition qui va aussi loin que le deuxième alinéa de l'article 15.2,
qui vise à donner une gestion au ministre pour assurer le respect des principes
des orientations gouvernementales. Ça, c'est politisé. Ça, c'est exactement la
politisation du Fonds vert.
Cependant, ce que je constate, dans cette
loi de 2006, la gestion... à l'article 15.5... Bien, en fait, c'est
toujours l'article 26, mais qui amène l'article 15.1 et suivants, là.
Donc, dans l'article 15.5, on dit que «la gestion des sommes constituant
le fonds est confiée au ministre des Finances».
Puis je suis allé voir également dans le
Fonds des réseaux de transport terrestre, qu'on appelle le FORT... ou à
l'article 12.31.1 de la Loi sur le ministère des Transports du Québec. La
gestion du FORT donne aussi des rôles accrus au ministre des Finances. Puis je
vois le député de Robert-Baldwin qui est l'ancien ministre des Finances.
Alors, moi, j'aimerais ça savoir, de la
part du ministre, puis, peut-être, les légistes peuvent l'aider, là, s'il a
besoin : Est-ce que c'est le premier fonds comme ça qui est retiré d'une
gestion du ministre des Finances mais confié à un ministre sectoriel, comme là,
le ministre du Développement durable... c'est-à-dire, le ministre de
l'Environnement?
M. Charette : Juste, encore
une fois, revenir sur les propos du collègue. Et ce n'est pas la première fois
qu'il fait ça, notamment lorsqu'il parle du comité consultatif, quand il ajoute
cette fameuse phrase, et je l'ai notée : Et, en plus, ils seront nommés
par le ministre. Il y a un caractère un peu méprisant pour les personnes qui
auront à y siéger...
M. Charette : …sur les propos
du collègue, et ce n'est pas la première fois qu'il fait ça, notamment
lorsqu'il parle du comité consultatif, quand rajoute cette fameuse phrase, et
je l'ai notée, «et, en plus, ils seront nommés par le ministre», il y a un
caractère un peu méprisant pour les personnes qui auront siégé… ce n'est pas
parce que…
M. Gaudreault : Appel au règlement.
Ça allait bien, là, le ministre m'impute des motifs, il dit que je suis
méprisant, c'est grave, là.
M. Charette : Le collègue aura
à préciser son interprétation, mais ce n'est pas la première fois qu'il formule
pareille phrase, comme si parce qu'ultimement la nomination allait se faire par
le ministre, que ces gens-là perdraient tout à coup leur objectivité. Ne
perdons pas de vue le caractère indépendant qui est garanti à travers
différents articles. Ne perdons pas de vue la mission du comité. Donc,
attention. Je vais le dire comme ça, attention à la formulation. Lorsqu'il
ajoute «en plus, ils seront nommés par le ministre», il ne faut pas y voir
soudainement une perte de valeur de leur contribution.
Je réitère que même si ce ne sont pas des
comptables, pour l'essentiel, qui s'y retrouveront, ils auront à accompagner le
ministre dans sa gestion de l'action gouvernementale pour réduire les gaz à
effet de serre notamment. Et à partir du moment où le principal outil demeure
le fonds que nous rebaptiserons, il faut s'entendre qu'il est fort probable que
le comité va se permettre, il aurait tous les droits de réagir si cette
gestion-là n'était pas adéquate. Pour le reste, le 15.2, honnêtement, je
comprends, il faut faire du temps, puis ça, je le perçois. Mais lire ce
paragraphe-là, mais lire ce paragraphe-là…
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre, s'il vous plaît, M. le ministre,
«faire du temps», là…
M. Gaudreault : Il dit que je
suis méprisant, il dit que je fais du temps. Là, ça ne passe pas, là, je vous
demande d'intervenir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : …on peut parler
longuement de ce deuxième alinéa, mais l'interpréter comme une politisation du
fonds, là, il dépasse les attentes de plusieurs. C'est des formulations qui
sont assez standard, et il est normal que l'on précise que ça doit se faire
selon le respect des principes, des orientations et des objectifs
gouvernementaux. Interpréter cette phrase-là comme étant la politisation du
fonds, il faut avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup d'imagination, puis ce n'est
pas un défaut, mais le collègue a beaucoup d'imagination lorsqu'il interprète
comme étant une politisation du fonds.
Encore une fois, il est normal… et les
principes, les orientations, les objectifs ont été précisés dans les articles
précédents. Je ne pense pas que nous ayons débattu d'une volonté de politiser
un fonds, je me souviens qu'on a longuement échangé sur la nécessité d'avoir un
comité indépendant, que nous avons longuement insisté sur la nécessité d'avoir…
M. Charette : ...précédents. Je
ne pense pas que nous ayons débattu d'une volonté de politiser un fonds. Je me
souviens qu'on a longuement échangé sur la nécessité d'avoir un comité indépendant,
que nous avons longuement insisté sur la nécessité d'avoir une cible enchâssée
dans la loi. Je me souviens de la nécessité de définir les concepts. C'est ça,
respect des principes, orientations et objectifs gouvernementaux. Y voir une
politisation d'un fonds, O.K., je ne pouvais pas dire «il fait du temps»,
mais je dirai qu'il a beaucoup d'imagination.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Il n'a pas
répondu à ma question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Pardon?
M. Gaudreault : Il n'a pas
répondu à ma question. Ma question, c'est : Est-ce qu'il est capable de me
donner d'autres exemples où des fonds semblables sont confiés à des ministres
sectoriels?
M. Charette : La question ne
m'était pas posée directement. Il me proposait de passer la parole au collègue
juriste. Donc, avec son consentement et celui des collègues, je serais très,
très volontaire. Mais je lui rappellerai qu'il s'était lui-même retourné vers
les collègues. Donc, moi, j'y allais...
M. Gaudreault : Bien oui,
mais, je veux dire, ma question était au ministre. C'est à lui de nous le dire,
là.
M. Charette : J'ai la parole,
cher ami de Jonquière. Donc, je répondais au premier volet de sa question, et
avec le consentement, qu'on devait valider dans un premier temps, s'il est
accordé, le deuxième volet pourra largement être couvert.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement? Donc, il y a consentement.
Veuillez, s'il vous plaît, vous présenter.
M. Moisan (Hugo) : ...Hugo
Moisan. Je suis avocat à la Direction des affaires juridiques au ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Il y a
plusieurs fonds spéciaux qui sont dans des ministères, là, et qui ne sont pas
au ministère des Finances. Au total, présentement, il y a environ une
quarantaine de fonds spéciaux puis... Par exemple, là, il y a le Fonds des
ressources naturelles, qui est vraiment au ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles, le Fonds relatif aux contrats publics, qui est au
ministère de la Justice, le Fonds de soutien aux proches aidants, qui est au
ministère de la Famille. Donc, c'est courant qu'il y ait des fonds spéciaux qui
soient dans des ministères autres que le ministère des Finances.
Puis il faut aussi faire attention parce
que le Fonds vert a été initialement créé en 2006, mais en 2011, il y a eu une
réforme du cadre de gestion des fonds spéciaux dans la Loi sur l'administration
financière. Donc, les dispositions qui ont été édictées en 2006, peut-être que
présentement, il n'y a pas le... l'équivalent n'est juste plus nécessaire parce
que le cadre général de la Loi sur l'administration financière le prévoit.
Donc, il faut l'analyser au cas par cas, là, pour qu'est-ce que... pour chacune
des dispositions, là, mais il y a peut-être ça qu'il faut faire attention, par
contre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Je
voudrais savoir, dans les fonds plus d'envergure, là, quand même, là... Parce
qu'on parle, le Fonds vert, c'est 3 milliards, 4 milliards, à terme,
éventuellement. En tout cas, dans mon esprit, dans ma connaissance, il y a le
fonds... le FORT, là, le Fonds des réseaux de transport terrestre. Il y a le
Fonds des générations, là, c'est un autre type de fonds. Mais si on regarde la
gestion du FORT, il y a quand même un rôle important qui est accordé au
ministre des Finances. Est-ce qu'on peut juste me guider un peu plus là-dessus,
s'il vous plaît?...
M. Gaudreault : ...transport
terrestre. Il y a le Fonds des générations, là, c'est un autre type de fonds.
Mais si on regarde la gestion du FORT, il y a quand même un rôle important qui
est accordé au ministre des Finances. Est-ce qu'on peut juste me guider un peu
plus là-dessus, s'il vous plaît?
M. Charette : Volontiers.
Mais, en fait, ça démontre que l'exemple que nous retenons n'est pas unique. Ça
démontre que respecter les principes, orientations et objectifs gouvernementaux,
ça ne veut pas dire politiser un fonds. Donc, peut-être le collègue voudra-t-il
se raviser à ce sujet-là.
Concernant les montants eux-mêmes, ça peut
varier d'un fonds à l'autre. Et le lien avec le ministère des Finances est
aussi précisé dans le projet de loi et même dans le 15.2 qu'on est en train
d'étudier. J'en ai parlé avec le collègue de Robert-Baldwin, l'article... non
pas l'article, mais le troisième picot de l'énumération de quatre fait
référence à cette collaboration avec le ministre des Finances. Et cette
collaboration-là, on va la retrouver plus loin aussi lorsqu'il sera question du
deux tiers alloués au transport que nous abolissons aussi à travers le projet
de loi n° 44.
• (15 h 40) •
Donc, une gestion dont l'imputabilité
relève d'un ministre ne veut pas dire qu'il n'y a pas soudainement... qu'il
n'y a plus soudainement, là, de collaboration ou de nécessité de collaboration
avec le ministre des Finances.
M. Gaudreault : ...dans la Loi
sur le ministère des Transports, section II, Fonds spéciaux, article
12.31.1 : «Malgré l'article 56 de la Loi sur l'administration financière,
le ministre des Finances élabore les modalités de gestion du fonds; elles
doivent être soumises à l'approbation du Conseil du trésor.» Parce que le Fonds
des réseaux de transport terrestre, c'est quand même un fonds substantiel,
l'article 12.31.1 prévoit spécifiquement que c'est le ministre des Finances qui
élabore les modalités de gestion du fonds, alors que, dans le projet de loi qui
nous intéresse aujourd'hui, là, c'est carrément entre les mains du ministre de
l'Environnement.
Alors, est-ce qu'il y a une distinction à
faire? Parce que, là, on dit à l'article 15.2 qu'on est en train
d'étudier : «Le ministre est responsable de la gestion du fonds». Bon, il
est responsable de la gestion du fonds. Je suis bien d'accord, là, qu'il
prépare, «en collaboration avec le ministre des Finances, une planification des
mesures financées par le fonds». Mais là ce n'est pas la gestion en
collaboration avec le ministre des Finances, tandis qu'au ministère des
Transports, 12.31.1, c'est le ministre des Finances qui élabore les modalités
de gestion du fonds. C'est deux choses différentes. Je suis sûr que l'ancien
ministre des Finances pourrait pérorer longtemps là-dessus.
Mais, pour moi, ce n'est pas un minifonds,
là, le Fonds vert, en tout respect pour les autres fonds, là, le Fonds des
ressources naturelles ou le Fonds sur la sécurité routière. Mais là on est...
D'ailleurs, le Fonds sur la sécurité routière, je m'étais mis une note aussi
parce que je veux faire une comparaison intéressante. Mais là on... Les
modalités de gestion du fonds, ce n'est pas de ça...
M. Gaudreault : ...pas un
minifonds, là, le Fonds vert, en tout respect pour les autres fonds, là, le
Fonds des ressources naturelles ou le Fonds sur la sécurité routière, mais là
on est... d'ailleurs, le Fonds sur la sécurité routière, je m'étais mis une
note aussi parce que je veux faire une comparaison intéressante, mais là on...
Les modalités de gestion du fonds, ce n'est pas de ça qu'on parle...
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Jonquière...
M. Gaudreault : Ah, j'ai
terminé?
La Présidente (Mme
Grondin) : ...vous avez complété votre enveloppe. Donc, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Moi, ce que j'essaie de faire, c'est de travailler... Évidemment,
le monde idéal, là, pour moi, ça aurait été de garder le Conseil de gestion du
Fonds vert et de l'améliorer pour que tous les problèmes qui avaient été
soulevés par le Vérificateur général, et tout ça, n'aient plus lieu. C'est ça,
le monde idéal, c'est ce à quoi, en fait, on a appelé le ministre, et c'est ce
que plusieurs groupes aussi sont venus dire en commission parlementaire, et non
le contraire de revenir comme dans le temps, malgré le fait que... puis je
l'avais vraiment très, très bien écrit, là, deux garde-fous : comité
consultatif, Commissaire au développement durable avec rôle élargi. Le ministre,
c'est sa façon, ce sont, si on veut, les... la façon qui va remplacer le Conseil
de gestion du Fonds vert, ce qui est quand même faible. Puis je suis en train
de relire d'autres mémoires qui avaient été présentés, notamment la Fondation
David-Suzuki, ils nomment ces éléments-là. Ils disent que ces propositions, que
ce soit le ministre qui donne des avis publics ou, par exemple, le comité
consultatif, «ne constituent pas un mécanisme de gestion du fonds assez solide
et transparent pour garantir que les émissions de GES du Québec suivront la
trajectoire de la carboneutralité». Donc... Mais bon.
Ça fait que dans ce monde-là, moi, ce que
j'essaie de faire, c'est de montrer au ministre toute la question... Il y a un conflit
d'intérêts qui a été nommé souvent, c'est-à-dire que le ministre est
gestionnaire du fonds et il en est le responsable, il est comme juge et partie.
Et l'idée, c'est d'ajouter plus que les deux garde-fous dont lui pense que,
bien, ça va nous protéger contre le retour en arrière, avant l'existence du
fonds.
Je ne sais pas combien de temps il me
reste... juste pour être sûre de bien gérer mon temps.
La Présidente (Mme
Grondin) : On va vérifier, puis je vais vous informer.
Mme Ghazal : Très bien. Parce
que j'aurais une question à faire et... une question à demander au ministre,
puis j'aurais aussi un amendement. Mais juste avant, je parlais tout à l'heure
des frais administratifs, je n'ai pas trouvé ça dans le document qui avait été
déposé par la P.D.G.. Je me rappelle qu'elle en avait parlé, la P.D.G. du Conseil
de gestion du Fonds vert. Mais j'ai trouvé ce que le Vérificateur général avait
dit, au printemps 2014, par rapport à ces frais-là, il disait : «Définir
les dépenses qui sont admissibles en tant que frais d'administration que les
bénéficiaires peuvent réclamer au Fonds vert et les limites y afférentes;
s'assurer de la pertinence et du caractère raisonnable des frais
d'administration imputés au Fonds vert».
Ma question : Est-ce que ces
éléments-là ont été étudiés par le ministre pour s'assurer que ça soit réglé?
Ça, c'est un des éléments. Il y en a plein, là, que le Vérificateur général a
mentionné dans ses rapports. Mais est-ce que ces éléments-là ont été réfléchis
par rapport à ces frais-là...
Mme Ghazal : …des frais
d'administration imputés au Fonds vert.
Ma question : Est-ce que ces
éléments-là ont été étudiés par le ministre pour s'assurer que ça soit réglé?
Ça, c'est un des éléments. Il y en a plein, là, que le Vérificateur général a
mentionnés dans ses rapports, mais est-ce que ces éléments-là ont été réfléchis
par rapport à ces frais-là? Parce que, ce que je me rappelle, dans le document
déposé par la P.D.G., elle en parlait. Elle disait qu'il y a eu des actions qui
ont été mises sur pied par Conseil de gestion du Fonds vert, puis je voulais
savoir, pour le ministre.
M. Charette : Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste environ 12 minutes.
Mme Ghazal : 12. O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Quelques
éléments. Je pense que c'est important de revenir au concept de conflit
d'intérêts, là, que la collègue évoquait. Il ne faut pas en voir, il n'y en a
pas. Il faut comprendre que c'est un projet de loi qui confère un rôle de
premier plan au ministre de l'Environnement. Malheureusement, je n'ai pas pu
répondre au collègue de Jonquière, là, son temps était écoulé, mais c'est dans
la même veine. À partir du moment où on confère un rôle nouveau et un rôle
important au ministre de l'Environnement, c'est normal que ses pouvoirs ou sa
marge de manoeuvre soit plus grande. Qu'on se surprenne de ça, et ensuite dire
que le ministre de l'Environnement hérite tout à coup de trop de pouvoir est un
petit peu contradictoire. Cependant, il n'y a pas de conflit d'intérêts parce
que le ministre de l'Environnement aura, oui, à coordonner l'action
gouvernementale, aura à travailler à atteindre des résultats précis et aura un
fonds à sa disposition pour y parvenir, donc ça devient un outil parmi
d'autres, je le mentionnais tout à l'heure, il y aura d'autres éléments, ne
serait-ce qu'au niveau budgétaire, à travers des crédits dans d'autres
ministères, que ce soit à travers le PQI. Bref, c'est un outil, donc il ne faut
pas y voir de conflit d'intérêts.
Pour ce qui est de la saine gestion telle
qu'évoquée par la collègue, c'est certain que c'est des éléments qui sont
considérés et qui le seront. Et le Commissaire au développement durable,
n'oublions pas son rôle qu'il aura à jouer sur la saine gestion de ce fonds-là.
Donc, s'il devait découvrir des anomalies, des incohérences, des éléments à
corriger, je ne doute pas un seul instant qu'il va le faire et sans retenue et
sans gêne dans son rapport. Donc, nous, notre perspective, c'est d'améliorer la
gestion. Si le Commissaire au développement durable conclut que certains
éléments doivent être améliorés, malgré cette bonne gestion là, on sera très
ouverts et très réceptifs à ses commentaires, donc pas d'inquiétude à ce
niveau-là. Mais il y a un principe : plus grand pouvoir, plus grande
latitude, marge de manoeuvre, donc, oui, des moyens qui sont conséquents à ces
nouveaux pouvoirs là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée.
Mme Ghazal : Bien, en fait, le
Vérificateur général, il le fait déjà, il y a déjà toutes sortes de rapports,
depuis longtemps. Sur ce que je viens de vous nommer, c'est depuis 2014, puis
il y avait encore des problèmes. Donc, ce n'est pas parce que le Vérificateur
général le mentionne que, tout de suite, le gouvernement se précipite pour corriger
la situation. Les éléments…
M. Charette : ...nouveaux
pouvoirs là.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée.
Mme Ghazal : Bien, en fait, le
Vérificateur général, il le fait déjà, il y a déjà toutes sortes de rapports
depuis longtemps. Ce que je viens de vous nommer, c'est depuis 2014, puis il y
avait encore des problèmes. Donc, ce n'est pas parce que le Vérificateur
général le mentionne que tout de suite le gouvernement se précipite pour
corriger la situation. Les éléments se répètent année après année, année après
année, et c'est pour ça que, par exemple, ce que je... Oui, lui donner un rôle
élargi, mais est-ce que c'est vraiment... ça va être garant d'obtenir des
résultats? C'est là que c'est compliqué, puis c'est pour ça que le conseil de
gestion avait été créé, mais il y a eu des problèmes, et donc...
Puis le ministre, aussi, avait parlé d'un
élément important, c'est de... mais que, si on posait la question à n'importe
quel... à n'importe qui: Qu'est-ce que vous pensez du conseil... du Fonds vert,
les gens, ils ont une mauvaise perception. Une façon d'enlever cette mauvaise
perception, ce n'est pas juste de dire que le ministre... Je vais faire tout en
mon possible pour mieux le gérer, et tout ça. Ça, c'est une chose, c'est ce que
le ministre mentionne ou c'est ce qu'il veut qu'on comprenne avec son projet de
loi. Mais encore faut-il qu'il y ait des mesures de transparence, et de plus de
transparence qui soient mises en place.
Donc, moi, toute la question, par exemple,
d'une meilleure performance, de meilleurs résultats, etc., l'idée, c'est:
Comment est-ce qu'on s'assure que c'est le cas? Comment est-ce qu'on s'assure
que ça soit transparent? Puis, moi, j'aurais un amendement qui irait dans ce
sens. Donc, j'ai hâte de le présenter.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, nous allons... Vous avez transmis
le... au secrétaire?
Mme Ghazal : C'est en train
de, oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, on va suspendre les travaux quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 50)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 4)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous en étions à
l'article 15.2 de l'article 6 et Mme la députée de Mercier, vous avez
déposé un amendement. Je vous inviterais à le lire, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Alors :
L'article 15.2 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, tel que
remplacé à l'article 6 du projet de loi, est modifié par l'ajout d'un
cinquième paragraphe se lisant comme suit :
«5° déterminer et rendre publics les
indicateurs de performance utilisés pour mesurer l'atteinte des résultats des
mesures financées par le fonds.»
Donc, est-ce qu'il faut que je lise... pas
besoin de relire tout l'article? Mais non, c'est vraiment ce cinquième... là,
ce n'est pas un alinéa, là, comment on l'appelle? C'est un cinquième paragraphe
qui est ajouté et l'objectif derrière ça, c'est vraiment suite à la discussion
que j'ai eue avec le ministre par rapport à que veut dire une meilleure
performance, quand on dit «des meilleurs résultats», etc. Et le ministre a dit
qu'il va avoir des indicateurs de performance et que ces indicateurs de
performance sur le fonds, c'est sur qu'il va falloir qu'ils soient atteints,
qu'il va faire tout ce qui est possible et qu'il a tous les moyens, tous les
leviers pour pouvoir atteindre ses cibles, ses objectifs, ses indicateurs de
performance, etc.
Et un des éléments qui a été mentionné par
plusieurs groupes, je veux dire, toute la question d'avoir peur de politiser ce
processus-là, là, de politiser la gestion du Fonds vert, ce n'est pas juste les
partis d'opposition qui en parlent, c'est vraiment beaucoup de groupes qui sont
venus à l'Assemblée nationale nous dire qu'ils ont cette inquiétude-là que,
bien non, il n'y a personne qui est en train de dire que le Conseil de gestion
du Fonds vert ça s'est passé parfaitement bien. Ça ne fait pas longtemps, quand
même, qu'il existe, il y avait moyen de l'améliorer...
Mme Ghazal : ...de politiser la
gestion du Fonds vert, ce n'est pas juste les partis d'opposition qui en parle,
c'est vraiment beaucoup de groupes qui sont venus à l'Assemblée nationale nous
dire qu'ils ont cette inquiétude-là, que... Bien non, il n'y a personne qui est
en train de dire que le Conseil de gestion du Fonds vert, ça s'est passé
parfaitement bien. Ça ne fait pas longtemps quand même qu'il existe, il y avait
moyen de l'améliorer. Même, il y en a qui disait qu'il fallait aller encore
plus loin, puis que ça soit géré par une société d'État. Il faut vraiment
éloigner cet argent-là le plus possible des mains du gouvernement en place. Et
là c'est exactement le contraire.
Moi, je suis certaine que le ministre est
de bonne foi quand il dit : Non, non, non, n'ayez pas peur, le fonds va
être bien géré. J'ai tout ce qu'il faut, le commissaire, il ne se gênera pas
pour me le dire si c'est mal fait, le comité consultatif non plus. Moi, ce que
je rétorque à ça, bien, je veux dire, le Commissaire au développement durable,
ça fait longtemps qu'il parle du Fonds vert, des ses défauts, de ce qui ne
marche pas. Et là il y a eu des choses qui ont été essayées, il y a eu des
petites améliorations, mais force est de constater que ça n'a pas été... ça n'a
pas donné de résultat. Donc, l'objectif ici, moi, mon objectif, c'est qu'il y
ait des vrais résultats, qu'on ne se retrouve pas quelques années plus tard à
dire : Mais c'est le ministre qui est redevable, puis finalement changer
de ministre. Je veux dire, on n'a pas ce luxe-là.
Oui, c'est possible, c'est notre système
démocratique. Je comprends ça, mais si on veut.. Moi aussi, des fois, je
suis... je manque de patience comme, par exemple, le premier ministre qui veut
que ça soit efficace, qu'il veut que ça roule, qui veut qu'il y ait des
indicateurs de performance qui soient atteints. Moi aussi je viens de
l'entreprise privée puis j'ai toujours été habituée à travailler avec des
tableaux de bord, etc. Les couleurs vert, jaune, rouge, on est dans... il ne
faut vraiment pas, en tout cas, notre boss ne sera pas content si on est dans
le rouge, il faut qu'on soit dans le vert, etc. Ça fait qu'on ne peut pas se
dire : Mettons ça entre les mains du ministre comme c'était avant, puis voyons
après qu'est-ce qui va arriver. On ne peut plus dire ça, ça fait trop longtemps
que ça dure. Je suis en train de lire un rapport du Vérificateur général de
2014, et c'était même avant, donc on n'a plus ce luxe-là.
Donc, moi, ce que je me dis, si le
ministre tient... il nous dit : Non, non, non faites-moi confiance. Bien,
il y a des indicateurs de performance, bien, rendons-les publics. Que le
ministre les détermine, juste après... quand il dit au paragraphe 4° :
«Apporter les ajustements requis pour favoriser une meilleure performance du
fonds en fonction de ses affectations particulières», très bien. Là, le
ministre doit le faire, c'est écrit dans la loi. Bien, moi, ce que je j'ajoute,
c'est de «déterminer et rendre public ses indicateurs de performance qui sont
utilisés pour l'atteinte des résultats».
Tout simplement, puis ça va venir à la
crainte du ministre qui dit : Bien, c'est mal vu, là, dans la population,
c'est de l'argent mal géré. On le rend public, et il y a une reddition de
comptes, il y a une transparence, et ça vient enlever un peu cette critique-là,
qu'ont beaucoup de groupes, pas juste les oppositions... font au ministre, en
disant : Bien, il est comme juge et parti, il y a un conflit d'intérêts,
c'est... Rendez ça... rends ça public, il y aura peut-être moins de critiques,
au moins. Puis ça, c'est vraiment un élément que j'ai pris de la page 11
du mémoire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie de HEC Montréal. En
fait, il y a M. Pierre-Olivier Pineau...
Mme Ghazal : ...conflit
d'intérêts, c'est... rendez ça... rends ça public. Il y aura peut-être moins de
critiques, au moins. Puis ça, c'est vraiment un élément que j'ai pris de la
page 11 du mémoire de la Chaire de gestion du secteur de l'énergie de HEC
Montréal. En fait, il y a M. Pierre-Olivier Pineau qui l'a écrit, et
c'était... et c'est de là que je le mentionnais. Ce qu'il disait, que c'était
très, très important que cette reddition de comptes ne soit pas... qu'il y ait
une reddition de comptes puis qu'elle soit la plus transparence possible. Et
ça, cet amendement-là, répond à cette crainte-là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Très constructif, effectivement, comme proposition d'amendement.
Pour nous, ça allait de soi. Mais, s'il y avait des inquiétudes et si cet
amendement-là pouvait aider à les corriger, on l'accepterait volontiers tel
quel, là, sans même avoir à retravailler le texte. Donc, on pourrait procéder
au vote et l'accepter, là, sans délai supplémentaire.
• (16 h 10) •
Mme Ghazal : Me voilà
agréablement surprise. J'aurais une question : Ça serait sous quelle forme
que ça serait rendu public?
M. Charette : C'est ce
qu'on regardait à travers la documentation mise en ligne sur le site Internet
du ministère. Donc, on aura une section où l'information se retrouverait, mais
ce n'est pas un enjeu, là, à ce niveau-là. Donc, ce sera facile de s'y
retrouver. Et, au niveau du sous-ministériat, on travaillait déjà, là, à
établir, là, cette liste d'indicateurs puis cette grille d'évaluation. Donc,
c'était pour nous une évidence, mais l'inclure dans le projet de loi ne pose
pas problème.
Mme Ghazal : Donc, c'est ça,
vous êtes en train de voir. J'avais aussi une autre question dans... parce que,
je pensais, dans l'échange, il y a des fiches de suivi des actions financées
par le Fonds vert qui sont rendues publiques. J'ai vu ça... Je veux dire,
vous... le ministre sait de quoi je parle. Est-ce que ce mécanisme-là va
continuer? Parce que c'était le Conseil de gestion du Fonds vert qui les
mettait.
M. Charette : Par
projets? Oui, bien, je...
Mme Ghazal : Oui.
C'est-à-dire que c'est des fiches, j'avais vu ça sur le site.
M. Charette : C'est des
discussions, là, des réflexions qui se poursuivent. Mais clairement on voudra
que les mesures qui sont financées puissent être, comment dire... on puisse
pouvoir suivre leur évolution. Donc, la forme exacte que ça prendra, c'est en
discussion, en réflexion, mais on ne veut pas soustraire de l'information, là,
bien au contraire.
Mme Ghazal : Donc, en
fait, je l'ai, là, la page, c'est Fiches de suivi des actions financées par le
Fonds vert. Et c'est vraiment... Par exemple, il y a chaque ministère, par
exemple, il y a le MAPAQ, et il y a les fiches de suivi. Réduction aux
émissions de gaz à effet de serre associés aux lisiers par recouvrement étanche
de structures d'entreposage, captage et traitement de biogaz. Ça, c'est des
fiches de suivi qui étaient... Après ça, le ministère de l'Économie et de
l'Innovation. Il y en a une autre sur d'autres projets. Ça aussi, ce
mécanisme-là, va continuer?
M. Charette :
...mentionnais, c'est qu'on veut maintenir le degré d'information, mais quelle
forme ça va prendre exactement, c'est des discussions qui se poursuivent, là,
actuellement. Donc, je ne pourrais pas vous dire précisément comment...
Mme Ghazal : ...après ça, il y
a ministère de l'Économie et de l'Innovation. Il y en a une autre sur d'autres
projets. Ça aussi, ce mécanisme-là va continuer?
M. Charette : ...mentionnais,
c'est qu'on veut maintenir le degré d'information. Mais quelle forme ça va
prendre exactement? C'est des discussions qui se poursuivent actuellement.
Donc, je ne pourrais pas vous dire précisément comment l'information sera
rendue publique, mais on ne veut pas en communiquer moins, là, clairement.
Mme Ghazal : O.K. Puis est-ce
que ça va être possible d'avoir ces réponses-là avant la fin de l'étude
détaillée du projet de loi?
M. Charette : Souhaitons-le,
mais je ne pourrais pas m'engager en termes d'échéancier, là. Pour certains,
c'est le départ pour les vacances et... Donc, à quel moment le sous-ministériat
aura complété ce travail d'évaluation là, je ne pourrais pas vous dire.
Mme Ghazal : O.K. Une autre
question pour finir. Pour ce qui est du.... C'est-à-dire que, là, on va les
rendre publics, ces indicateurs de performance, on ne sait pas de quelle façon,
exactement. Est-ce que... Par exemple, je sais qu'il y a... à
l'article 15.4.4, on parle... il va y avoir une rubrique spéciale sur les
données financières du fonds qui va être mise dans le rapport annuel du ministère.
Est-ce... Là, j'en parle, parce que c'est un petit peu en lien avec mon
amendement. Est-ce que le ministre serait... accepterait que le rapport...
qu'il y ait un rapport distinct, un rapport sur le Conseil de gestion du Fonds
vert qui soit distinct du rapport annuel de gestion du ministère, donc, que ça
ne soit pas juste une rubrique — parce que le Fonds vert, c'est quand
même immense, ce n'est pas juste un petit chapitre dans... au sein de toutes
les opérations du ministère de l'Environnement — mais un vrai rapport
distinct qui serait déposé en Chambre?
M. Charette : C'est-à-dire, on
voudra faire en sorte que l'information puisse être identifiée simplement.
Mais, étant donné qu'on rapatrie la gestion du fonds, on peut deviner que ce
sera à travers le cahier ou les crédits du... dans le budget, ce serait associé
au ministère de l'Environnement.
On pourra y revenir, là, on aura quelques
articles, je pourrai vous revenir de façon plus précise, parce que c'est
réellement de la gestion administrative. Donc, je pourrai valider l'information
au préalable. Mais, a priori, étant donné qu'on rapatrie le fonds chez nous,
j'imagine que toute information sera, oui, disponible, mais à travers le
ministère de l'Environnement. Puis on a quelques articles, là, dans
l'intervalle, là. Je pourrai vous revenir à ce moment-là pour une réponse plus
précise, étant donné que ça touche réellement le volet administratif.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement
déposé... M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très brièvement.
Merci, Mme la Présidente. Très brièvement, pour dire que nous... moi aussi, je
trouve que c'est un amendement très utile, et donc nous aussi, nous sommes
prêts à voter en faveur de cet amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. D'autres interventions? Donc, je suis prête à
mettre aux voix cet amendement. Mme la députée... par appel nominal?
Mme Ghazal : Oui, par appel
nominal...
M. Leitão : ...nous aussi,
nous sommes prêts à voter en faveur de cet amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci. D'autres interventions? Donc, je
suis prête à mettre aux voix cet amendement. Mme la députée, par appel nominal?
Mme Ghazal : Oui, par
appel nominal. Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de Mercier, vous
voulez par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention.
Donc, l'amendement est adopté. Donc, nous
revenons à l'article 15.12. J'avais déjà sur ma liste le député de Bourget
et le député de Viau. Donc, M. le député de Bourget.
M. Campeau : Mme la
Présidente, je voulais revenir sur des choses qui ont été mentionnées sur l'article 15.2,
entre autres par le député de Viau, par le député de Jonquière et aussi par la députée
de Mercier... pardon, de Mercier. Le mot «imputabilité», ça veut dire quoi? Si
on le demande à une personne ou l'autre, ça change. Il y en a qui vont
dire : Bien, ça prend une personne responsable. D'autres vont dire :
Ça prend un comité de surveillance. D'autres vont dire : Ça prend un
comité du comité de surveillance. Ce n'est jamais facile à définir, le mot lui-même
et la façon de l'amener. Puis si on demande : Finalement, pour qui on
travaille, ici? Ultimement, c'est pour les citoyens. Et les citoyens, bien, ce
qu'on entend : Ah! L'appareil gouvernemental, bien, il n'y a jamais
personne de responsable. Moi, je pense que c'est exagéré. C'est même réducteur
de la complexité.
Mais moi, j'avais un patron qui, quand on
lui arrivait avec une idée, il nous demandait : T'es-tu prêt à mettre ta
goutte de sang là-dessus? Ça, c'est une pratique, je pense, au Moyen Âge, où
les gens signaient puis mettaient une goutte de sang, voulant dire à quel point
ils croyaient en ce qu'ils faisaient. Bien, pour moi, la goutte de sang, elle
porte neuf mots : Le ministre est responsable de la gestion du fonds. On
peut dire que c'est comme retourner en 2006. Mais là, dans de la gestion, là,
retourner en arrière, aller en avant, faire un pas de côté, ce n'est pas...
Quant à moi, ça ne veut rien dire, ça. Il faut que ça soit adapté à une situation.
Et ce n'est pas un pas en arrière, c'est une... On peut dire, c'est la... Peut-être
est-ce que c'est le style du gouvernement actuel, de voir l'imputabilité. Peut-être...
M. Campeau : ...faire un pas de
côté, ce n'est pas... tant qu'à moi, ça ne veut rien dire, ça. Il faut que ça
soit adapté à une situation, et ce n'est pas un pas en arrière, c'est une... on
peut dire, c'est la... peut-être est-ce que c'est le style du gouvernement actuel
de voir l'imputabilité. Peut-être. Mais, en neuf mots, on vient dire clairement
qui est responsable. Bien, ça veut dire que, si le fonds va très bien, bien le ministre
va être responsable et que si le fonds ne va pas bien, on sait qui va être
responsable. Ce n'est peut-être pas la méthode parfaite, ce n'est peut-être pas
la méthode universelle, il y a différentes façons de le voir, mais ça a
l'avantage d'être clair. Il y a un responsable, puis ensuite, si ça ne va pas
bien, le premier ministre a des décisions à prendre.
On a parlé souvent de la gestion
scandinave. On a dit qu'en Suède ça allait donc bien. Bien, moi, pour avoir
rencontré ce qu'on appelle les... suédois, bien, ils ont des défis, eux autres
aussi. Puis c'est drôle, ce qu'ils me disaient, bien, ça n'allait pas toujours
aussi bien que ça. Ils me parlaient d'acceptabilité sociale, ils m'ont parlé de
mobilisation, ils m'ont parlé de la volonté d'aller en avant. Ça fait que j'ai
l'impression que ces neuf mots-là qui touchent directement l'imputabilité, ils
ont juste l'avantage d'être extrêmement clairs. Et c'est pour ça que j'apprécie
ce petit bout là de ce projet de loi, c'est simple, c'est clair, c'est direct,
on sait c'est à qui la faute, si ça marche, on sait c'est à qui la faute si ça
ne marche pas. Merci, Mme la Présidente.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je viens d'écouter le député de Bourget avec attention, donc, et
donc je comprends qu'il y a neuf mots qui sont très importants pour lui, donc.
Nous, c'est l'ensemble du projet de loi, c'est l'ensemble du projet de loi,
parce que c'est un projet de loi qui a beaucoup d'impacts sur différents
enjeux, c'est un projet de loi qui vient rebrasser les cartes de façon
radicale, et nous voulons nous assurer, que ce soit par rapport à
l'imputabilité, par rapport à la gestion, par rapport aux orientations, par
rapport aux objectifs et surtout aussi par rapport aux principes, que le tout
soit respecté et conforme à la volonté des Québécoises et des Québécois.
C'est un... c'est le ministre lui-même qui
a évoqué le mot «imputabilité», donc, quand il parlait notamment des problèmes
de gestion et qu'il parlait des problèmes d'imputabilité, dit-il. Or, si je me
réfère à l'intervention du député de Jonquière, le député de Jonquière... et
évidemment c'est une intervention correcte dans les circonstances, qui faisait
un rappel à la mémoire de l'administration publique, à la mémoire des actes de
gouvernance. D'où ma question au ministre, à savoir : Est-ce qu'il a tenu
compte...
M. Benjamin : ...du député de Jonquière.
Le député de Jonquière... et, évidemment, c'est une intervention correcte, dans
les circonstances, qui faisait rappel à la mémoire de l'administration
publique, à la mémoire des actes de gouvernance. D'où ma question au ministre à
savoir : est-ce qu'il a tenu compte... est-ce qu'il avait tenu compte des
travaux qui ont été menés, notamment par le Conseil de gestion du Fonds vert,
notamment en matière de reddition de comptes, en matière de pratique de bonne
gouvernance? Et je crois que, parce que ce fonds-là, Mme la Présidente, n'est
pas un fonds comme les autres, à ce stade-ci, donc, je vais proposer un
amendement qui permettrait... et je crois qui... Quand je regarde la manière
que le ministre a amené plusieurs autres amendements... et je crois que c'est
un amendement qui devrait plaire là aussi au ministre, je l'espère. Donc, si
vous permettez, Mme la Présidente, nous allons suspendre le temps que je fasse
parvenir l'amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les
travaux. Nous en étions à l'article 15.2 de l'article et M. le député de Viau, vous avez déposé un amendement. Je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Benjamin :Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'amendement se lirait comme suit : «Et, à cette fin, il
privilégie une gestion axée sur les meilleurs résultats obtenus, pour assurer
le respect des principes d'orientation et des
objectifs gouvernementaux de lutte aux changements climatiquesen particulier ceux prévus à la politique-cadre sur les changements climatiques.»
Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Souhaitez-vous plaider
votre amendement?
M. Benjamin : Brièvement, puisque c'est un am8 qui est très clair.
Donc, simplement rappeler que nous
sommes en train de travailler sur un projet de loi, pas pour un an, pas pour deux, mais pour les années à
venir et ce travail-là, exige, évidemment, et
vous l'avez vu aujourd'huimême, Mme la Présidente, il
y a eu remaniement du cabinet ministériel. Et, dans
certains cas, il pourrait même y avoir changement de gouvernement.
Donc, le ministre n'est pas seulement en
train de travailler pour lui, il est en train de travailler pour des
générations. Et, comment s'assurer, évidemment,
que ce cadre-là soit respecté, c'est de réaffirmer, comme il l'a fait dans
d'autres articles de ce projet de loi, de
rappeler qu'évidemment, le tout doit s'assurer
des principes du respect des orientations et des objectifs
gouvernementaux de lutte aux changements climatiques.
Donc, c'est
clair, à ce moment-là, que cette gestion-là,
ce fonds-là, on sait vers quoi il sera dédié. Donc, c'est une précision
importante, qui n'est pas banale dans les circonstances, et donc, j'invite le ministre à l'appuyer.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette :Oui, merci, Mme la Présidente. J'apprécie l'intention du collègue,
mais très simplement, là, lui dire qu'on ne
pourra pas accepter l'amendement en question, en lui rappelant que nous sommes toujours à l'étude de l'article 6 et qu'en 15.1, on a retenu déjà à quoi serait affecté le financement...c'est-à-dire qui nous
permettrait d'accepter comme financement, et c'est déjà clairement
mentionné, là, à la lutte contre changements
climatiques. Donc, le répéter en 15.2 n'ajouterait rien de plus. Et déjà, en
15.2, dans le deuxième paragraphe, on fait référence à la politique-cadre sur...
M. Charette : ...permettrait
d'accepter comme financement, et c'est déjà clairement mentionné, là, la lutte
contre changements climatiques. Donc, le répéter en 15.2 n'ajouterait rien de
plus. Et déjà, en 15.2, dans le deuxième paragraphe, on fait référence à la politique-cadre
sur les changements climatiques. Donc, je comprends le propos du collègue, mais
c'est une évidence, là, qui est déjà réitérée, là, antérieurement dans le projet
de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, donc, au 15.2, ce n'est pas un article comme les autres parce que
c'est un article qui vient mettre en place, qui vient baliser, donc, à quoi
fait-on allusion précisément, et comment on le fait, et dans quelle perspective
nous le faisons. Et ce sur quoi... Ce qu'on regarde précisément au 15.2, c'est
la gestion, c'est la manière que ce fonds-là sera géré et c'est à quelle fin
que ce fonds-là sera géré, et donc, d'où l'importance, donc, de préciser, justement,
les objectifs gouvernementaux en matière de lutte contre les changements
climatiques.
Donc, je comprends très bien l'argument du
ministre, mais je pense qu'ici le répéter, «la lutte aux changements
climatiques», n'est pas de trop, n'est pas vain, donc, et cela permettrait,
notamment à lui et à ses successeurs, de... C'est un rappel important, je
crois, dans les circonstances. C'est un rappel important, donc, je crois, qui
est nécessaire, et je l'inviterais à le regarder à deux fois, surtout d'un
objectif... Comme je rappelle tout à l'heure, Mme la Présidente, ce projet de
loi là, c'est un projet de loi que nous sommes en train de travailler pour
plusieurs années, pour plusieurs années. Donc, c'est dans combien de temps
qu'on aura l'occasion de reparler... peut-être, sûrement pas nous, en fait, je
l'espère, que ce projet de loi sera assez bon pour... qu'il permettra justement
aux générations, à plusieurs années... donc à des Québécoises et des Québécois
de pouvoir dire : Bien, écoutez, nous avons une orientation claire en
matière de lutte contre les changements climatiques, mais faut-il bien
s'assurer, évidemment, que, dans la gestion de ce fonds-là, dans la gestion de
ce fonds-là, que ce soit clairement indiqué que les objectifs qui sont poursuivis,
les orientation qui sont poursuivies, les principes gouvernementaux qui guident
le tout, la gestion de ce fonds, ce soit fait en matière de lutte aux
changements climatiques.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Charette : Merci pour la
précision, mais, dans les faits, c'est largement couvert. Et je rappellerai au
collègue que le fonds va aussi, selon toute vraisemblance, changer de nom pour
le Fonds d'électrification et des changements climatiques. Donc, peu de gens
pourront se questionner sur qu'est-ce qui pourrait être financé, et comment
administrer ce fonds-là. Donc, la question des changements climatiques est au
coeur même non seulement de la création de ce nouveau fonds là, mais on
définit, à travers 15.1, à quoi ou comment pourraient être affectées ces
sommes-là, et on réitère que c'est pour les changements climatiques, dans le
15.2, le même article que le collègue souhaiterait modifier, on fait référence
notamment à la politique-cadre sur les changements climatiques...
16 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...à travers 15.1
à quoi ou comment pourraient être affectées ces sommes-là, et on réitère que
c'est pour les changements climatiques. Dans le 15.2, le même article que le
collègue souhaiterait modifier, on fait référence notamment à la
politique-cadre sur les changements climatiques.
Donc, il faut éviter, pour l'étude d'un projet
de loi, de répéter ce qui se dit déjà antérieurement pour éviter, là, une
multiplication d'amendements. Parce que sinon, on pourrait tous vouloir
modifier une virgule ici et là, mais ça n'a pas d'incidence, là, sur le projet
de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Je serai très
bref, on ne va pas s'éterniser sur ce débat-là, Mme la Présidente, tout aussi
important qu'on pense que c'est... qu'il faut le faire. Le ministre a évoqué tout
à l'heure des concepts assez importants en matière de bonne gouvernance, comme
les obligations de résultat. Et je tiens à saluer, donc, comme l'a fait mon
collègue de Robert-Baldwin tout à l'heure, le dernier amendement que nous
venons d'adopter, qui nous permet de nous assurer qu'en matière de bonne
gouvernance, qu'il va y avoir des mesures, donc, d'imputabilité intéressantes.
Mais faut-il bien savoir, Mme la
Présidente, donc, cet amendement... que nous puissions être en phase avec
l'amendement que nous avons adopté, sur les mesures d'imputabilité et les
mesures de reddition de comptes. Alors, faut-il bien que les prochains ministres
de l'Environnement... le ministre est peut-être déjà convaincu, donc, parce que
c'est lui qui porte son projet de loi, mais que les prochains ministres de
l'Environnement, donc, puissent savoir que ce fonds-là, c'est un fonds, dans sa
gestion, dans ses orientations, soit tout simplement… et ses objectifs… soit en
matière de lutte aux changements climatiques.
Donc, je ne veux pas m'éterniser longtemps
là-dessus, mais je pense encore que c'est un bon amendement, donc, qui nous
permet de réaffirmer, soit, mais de réaffirmer avec raison pour la suite des
choses.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. M. le
député de Beauce-Sud… Nord. M. le député de Beauce-Nord, et il y aura par la
suite M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Provençal : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, c'est plus un commentaire
que je vais me permettre d'émettre. Quand je regarde l'amendement qui est
demandé par le député de Viau, j'ai de la misère à voir la plus-value, parce
que je vous rappelle, et vous-même, vous nous aviez rappelé l'article 10.1. Et
quand on réfère à l'article 10.1, toute la notion d'adaptation aux impacts du
réchauffement planétaire et des changements climatiques est déjà présente.
Alors, compte tenu que dans l'article ici, on fait référence à la politique-cadre
des changements climatiques, personnellement, je considérais que tout était
inclus. Je me permets de faire ce commentaire-là, Mme la Présidente, en tout
respect de l'amendement qui est apporté par le député de Viau. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci Mme…
M.
Provençal : …personnellement, je considérais que tout était inclus. Je
me permets de faire ce commentaire-là, Mme la Présidente, en tout respect de
l'amendement qui est apporté par le député de Viau. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Je veux que ça soit clair, on ne parle pas d'une emphase… un point
qui est important à nous. Alors, on veut revoir les mots qui nous touchent, qui
nous motivent. Écoutez, notre objectif, dans cet amendement… et j'admets, nous
ne sommes pas les trois élus devant vous, des avocats, avec respect, ni le ministre
de l'Environnement. Notre compréhension, sur le plan légal, sur la portée
éventuelle d'un tel amendement, ou la portée actuelle de l'absence d'un tel
amendement, a des conséquences. C'est notre lecture, que ça a des conséquences.
Avec respect, j'aimerais, Mme la
Présidente, voir si on peut avoir le consentement d'avoir une réponse du
conseiller juridique du ministère : Est-ce que ce projet d'amendement est
redondant, dans son sens légal? Est-ce que ça signifie exactement ce qui est
déjà rédigé dans 15.1? Ce n'est pas notre lecture. Si c'est le cas, on va
comprendre que notre intention a été déjà satisfaite par ce qui est écrit. Je
peux vous dire, Mme la Présidente, ça ne serait satisfait par les assurances du
député de Bourget. Évidemment, on commence avec la bonne… en imputant la bonne
foi aux élus, au ministre, au premier ministre, ça, ça va de soi, mais notre
exercice ici, c'est d'assurer sur le plan légal… on a les protections qu'on
veut, que l'intention du législateur soit claire et que les mots soient
conséquents avec ces objectifs. Alors, j'invite le ministre, s'il y a
consentement, Mme la Présidente, de nous prévaloir d'une réponse légale sur
notre proposition.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Sans problème,
donc, avec le consentement des collègues, on pourra se référer…
La Présidente (Mme
Grondin) : Sans problème, donc, y a-t-il consentement? Il y a
consentement. Donc, monsieur le légiste.
M. Moisan (Hugo) : Est-ce que
je me représente à nouveau?
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, s'il vous plaît.
M. Moisan (Hugo) : Oui, Hugo
Moisan, avocat à la Direction des affaires juridiques au ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Considérant
les mentions qui ont déjà été faites à 15.1 et qui sont aussi présentes à 15.2,
à mon avis, de répéter que les objectifs gouvernementaux de lutte contre les
changements climatiques… à mon avis, de le répéter à nouveau, ça pourrait être
redondant, en effet.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, maître.
M. Birnbaum : Merci. Je
l'apprécie. Je peux avoir une petite question complémentaire? Et j'apprécie
l'ouverture du ministre là-dessus, et les mots qui suivent, parce qu'on précise
quand même…
M. Moisan (Hugo) : …de le
répéter à nouveau, ça pourrait être redondant en effet.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, maître.
M. Birnbaum : Merci. Je
l'apprécie. Je peux avoir une petite question complémentaire, et j'apprécie
l'ouverture du ministre là-dessus, et les mots qui suivent, parce qu'on précise
quand même, on suggère un genre de hiérarchie. Est-ce que je peux être assuré
que le libellé, l'intention du législateur une autre fois, c'est de noter que
voilà une des particularités en ce qui a trait aux effets climatiques et que
les autres choses qui se rajouteraient à cette liste possiblement seraient
uniquement et exclusivement d'autres genres d'enjeux qui auraient trait aux objectifs
de ce projet de loi aussi. On peut être assurés de ça?
M. Charette : En relisant le
15.1, donc la première modification adoptée en 6, c'est très, très, très clair,
ce fonds est affecté au financement dans le respect des principes, des orientations
et des objectifs établis dans la politique-cadre sur les changements climatiques
de toute mesure visant les changements climatiques. Donc on l'a, c'est très
bien décrit à ce niveau-là. On ne pourra pas, avec ce fonds-là, financer les
activités qui sortent… Tout à fait. C'est pour ça que, tout à l'heure, les
propos du collègue de Jonquière me faisaient sourire, même la formulation,
orientations, objectifs, principes gouvernementaux, on les retrouve déjà à
15.1. Donc, ce n'est pas à 15.2, soudainement, ça devient une politisation du
fonds.
Donc, non, il faudra se référer à des critères
précis qui font référence de façon très, très explicite sur la lutte aux
changements climatiques.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur cet
amendement? Je vais donc procéder à sa mise aux voix.
M. Leitão : Par appel nominal.
La Présidente (Mme
Grondin) : Par appel nominal, le député de Robert-Baldwin.
Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous
revenons à l'article 15.2 de l'article 6. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Donc, nous voilà, nous sommes pratiquement à la fin de
l'article 6, dernier commentaire sur le 15.2. Comme M. le ministre l'a
mentionné, c'est un article…
La Présidente
(Mme Grondin) : ...15.2 de l'article 6. M. le député
de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Donc, nous voilà, nous sommes pratiquement à la fin de l'article 6,
dernier commentaire sur le 15.2. Comme M. le ministre la mentionné, c'est un article...
l'article 6, c'est un article très important de ce projet de loi, un
article-clé. Il y a eu certaines améliorations qui ont été faites, mais nous
sommes toujours... nous ne sommes pas satisfaits, nous sommes toujours... ça ne
vous surprendra pas, nous allons voter contre cet article-là essentiellement
parce que, ce qui nous dérange, c'est la façon dont la fin du Conseil de
gestion du Fonds vert a été mise en oeuvre.
• (16 h 40) •
C'était une réforme importante, celle de
2017, quand on a créé le Conseil de gestion et aussi le TEQ. On comprend très
bien qu'il y a eu des problèmes de mise en oeuvre de cette réforme. Mais je
pense qu'on aurait pu et on aurait dû laisser la chance au coureur et je pense
que le ministre et le ministère de l'Environnement auraient pu et auraient dû
jouer un rôle plus actif et cela avant 2018 comme après 2018. Le ministère aurait
dû jouer un rôle plus constructif avec le Conseil de gestion pour que cela soit
bien intégré et que le Conseil de gestion puisse remplir son rôle.
Donc, nous sommes déçus. Je pense que
c'était une très grande avancée, que ça répondait aux remarques et aux recommandations
très appropriées de la Vérificatrice générale et du Commissaire au
développement durable, et à notre avis c'est dommage qu'on change de direction
et s'en dans une autre direction différente qui nous ramène un peu dans les
façons de faire qui étaient là avant la loi n° 102.
Donc, c'est tout ça, nous ne sommes pas satisfaits, mais voilà, on en a déjà
parlé assez.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 15.2? Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article...
M. Benjamin : Par appel
nominal.
La Présidente
(Mme Grondin) : Par appel nominal, M. le député de Viau.
Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui,
pour, contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Contre.
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention...
La Secrétaire
: ...M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Contre.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 6 est adopté. Donc, nous
allons poursuivre à l'article 7. M. le député... M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, peut-être vous faire la suggestion suivante. On vient tout juste
d'adopter le 6 où en 15.1 on lit clairement : «Est institué le Fonds
d'électrification et de changements climatiques». Donc, la question du titre
est réitérée là. Ça nous permettrait d'adopter sans doute très rapidement l'article
5 qui confirme justement le nom du fonds. Donc, on pourrait tout simplement
faire un pas en arrière et revenir à l'article 5, si les collègues le
souhaitent.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement pour revenir à l'article 5 qui
était suspendu?
M. Leitão : Je dirais, Mme la
Présidente, qu'à l'article 7 et à l'article 8, surtout article 8, on parle de
15.4.1 et 15.4.3, à l'article 10, qui font référence à l'article 6 aussi. Donc,
je pense que c'est encore un peu trop tôt. On y reviendra, je suis certain,
mais c'est encore un peu trop tôt.
M. Charette : Je suis d'une
conciliance sans nom, mais le collègue est quand même conscient qu'on vient
d'instituer le Fonds d'électrification et de changements climatiques et que l'article
5 vise à confirmer ce nom-là. Donc, on aurait un article d'adopté, ma foi, en quelques
secondes, mais, si c'est trop rapide pour les collègues, on pourra y revenir
plus tard.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il n'y a pas consentement pour revenir à l'article
5. Donc, nous allons continuer avec l'article 7. M. le ministre, est-ce que
vous pouvez lire l'article, s'il vous plaît?
M. Charette : Oui, je peux le
lire dans l'intégralité, donc : L'article 15.4 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe
3.2°, de «pour l'une des matières visées par le fonds» par «à la lutte contre
les changements climatiques»;
2° par l'insertion, après le paragraphe
5°, des suivants :
«5.0.1° les montants provenant de
l'imposition de sanctions administratives pécuniaires en application du
Règlement sur la déclaration obligatoire de certaines émissions de contaminants
dans l'atmosphère, du Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des
véhicules automobiles et du Règlement concernant le système de plafonnement et
d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre;
«5.0.2° le montant des amendes versées par
les personnes ayant commis une infraction au Règlement sur la déclaration
obligatoire de certaines émissions de contaminants dans l'atmosphère, au
Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules automobiles
ou au Règlement concernant le système...
M. Charette : ...le montant des
amendes versées par les personnes ayant commis une infraction au Règlement sur
la déclaration obligatoire de certaines émissions de contaminants dans
l'atmosphère, au Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules
automobiles ou au Règlement concernant le système de plafonnement et d'échange
de droits d'émission de gaz à effet de serre;»;
3° par la suppression des
paragraphes 6° et 7°;
4° par l'insertion, à la fin du
paragraphe 8.1°, de «ou un règlement du gouvernement»; par... et
5° par le remplacement, dans le
paragraphe 11°, de «l'une des matières visées par le fonds» par «la lutte
contre les changements climatiques».
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, monsieur le... Souhaitez-vous lire les commentaires?
M. Charette : En fait, oui, je
peux y aller, là, simplement. L'article 15.4 de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs détermine les sommes qui
sont portées au crédit du fonds. Des modifications sont proposées à cet article,
notamment afin de tenir compte de la nouvelle affection exclusive à la lutte
contre les changements climatiques, du Fonds d'électrification et de
changements climatiques.
Ainsi, le paragraphe 3.2° est modifié
pour ne viser que les sommes versées par la Société du Plan Nord en vertu d'une
entente qui en prévoit l'affectation à la lutte contre les changements
climatiques. Les sommes qui pourraient être versées par cette société pour la
gouvernance de l'eau ou pour la gestion des matières résiduelles seront
dorénavant plutôt versées au Fonds de protection de l'environnement et du
domaine hydrique de l'État.
En application des nouveaux
paragraphes 5.0.1° et 5.0.2° seront dorénavant versées au Fonds
d'électrification et de changements climatiques les montants provenant de
l'imposition de sanctions administratives pécuniaires en vertu des règlements
relatifs à la lutte contre les changements climatiques. Il en est de même des
amendes versées par les personnes ayant commis une infraction à ces mêmes
règlements.
Par la suppression des paragraphes 6°
et 7°, les revenus provenant des redevances pour l'élimination de matières
résiduelles et pour l'utilisation de l'eau ne seront plus versées à ce fonds,
mais plutôt au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État, conformément à des modifications proposées par l'article 13 du
projet de loi.
Le paragraphe 8.1° est également
modifié afin de permettre de prévoir, dans un règlement du gouvernement, que
des sommes qui doivent être payées à l'État soient versées au Fonds de
l'électrification et de changements climatiques.
Enfin, le paragraphe 11° est modifié
pour que, parmi les contributions financières versées par le gouvernement
fédéral, seules celles relatives à la lutte contre les changements climatiques
soient versées à ce fonds.
Des modifications de concordance sont
proposées à l'article 15.4.40, lequel énumère les sommes qui sont portées
au crédit du Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État.
Et les mesures transitoires nécessaires
sont prévues...
M. Charette : ...les changements
climatiques soient versées à ce fonds.
Des modifications de concordance sont
proposées à l'article 15.4.40, lequel énumère les sommes qui sont portées
au crédit du Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de
l'État, et les mesures transitoires nécessaires sont prévues à la
section IV du présent chapitre du projet de loi.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Je nous invite peut-être à fonctionner paragraphe par paragraphe, sans
toutefois que ça soit prescriptif, là. Vous pouvez intervenir, mais c'est
peut-être une façon plus simple. Monsieur... Il y avait M. le député de Viau
et, par la suite, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Ah! Ça va.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Alors donc, une simple question. Donc, mais c'est sur le
paragraphe 5.1°. Est-ce que ça convient, Mme la Présidente, que je...
La Présidente
(Mme Grondin) : Vous pouvez. Oui.
M. Benjamin : Donc, c'est
le... C'est celui qui commence par «les montants provenant de l'imposition de
sanctions administratives pécuniaires». Donc, je voulais savoir, le législateur
ne parlant pas pour rien dire, est-ce que ça veut dire qu'il y aurait des
montants provenant d'imposition de sanctions administratives autres que
pécuniaires?
M. Charette : Je ne veux
pas induire le collègue en erreur, là.
(Consultation)
M. Charette : C'est ce
que je pensais, mais je ne voulais pas induire en erreur le collègue. C'est le
nom du type de sanction. Donc, c'est ce type de sanction là qui sera une des
sources de... pour aller porter au crédit du fonds, pas la seule,
naturellement, mais une des sources, là, qui sera porté au crédit du fonds.
M. Benjamin : C'est bon.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Ça va.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 7? Je vais donc procéder à sa mise aux voix. Par appel nominal?
Donc, le ministre, est-ce que... Mme la secrétaire.
• (16 h 50) •
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention.
Donc, l'article 7 est adopté. Nous
allons avec l'article 8, M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, je suis déstabilisé devant une telle performance, un article en
quelques minutes. Et avec un sourire je réitère au collègue de Robert-Baldwin
qu'on vient de nouveau confirmer le titre du nouveau fonds, ce qui nous permettra...
La Présidente (Mme
Grondin) : …nous allons avec l'article 8, M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, je suis déstabilisé devant une telle performance… un article en quelques
minutes. Et avec un sourire, je réitère au collègue de Robert-Baldwin qu'on
vient de nouveau confirmer le titre du nouveau fonds, ce qui nous permettrait
d'adopter l'article 5 aussi rapidement. Donc, l'offre est toujours valable. Est-ce
qu'on passe au huit ou on revient au cinq?
M. Leitão : Non, non, écoutez,
on va finir la section, donc on va finir l'article 8.
M. Charette : Excellent.
Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous poursuivons à l'article 8. M. le
ministre, je vous invite à lire l'article s'il vous plaît.
M. Charette : Donc : Les
articles 15.4.1 à 15.4.1.2 de cette loi sont remplacés par les suivants :
«15.4.1. Le gouvernement peut, sur
recommandation du ministre des Finances et du ministre responsable de
l'application de la présente loi, déterminer une part minimale du produit de la
vente des droits d'émission visés au deuxième alinéa de l'article [46.4… 46.6,
c'est-à-dire] de la Loi sur la qualité de l'environnement […] réservée au
financement de mesures applicables aux transports.
«Le gouvernement peut également
déterminer, sur recommandation de ces ministres, des sommes portées au crédit
du fonds qui sont affectées à des mesures applicables au transport en commun et
à des programmes d'aide financière qui favorisent le développement et
l'utilisation du transport en commun des personnes ou le développement et
l'utilisation de modes de transport de personnes, à l'exception du véhicule de
promenade dont le seul occupant est le conducteur. Les sommes ainsi affectées
sont virées, par le ministre, au Fonds des réseaux de transport terrestre
institué par le paragraphe 1° de l'article 12.30 de la Loi sur le ministère des
Transports […]
«Les sommes visées au deuxième alinéa de
l'article 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement sont exclues — oui — de
l'application du présent article.»
«15.4.1.1. Malgré le deuxième alinéa
de l'article 54 de la Loi sur l'administration financière […], le ministre des
Finances ne peut avancer au fonds général les sommes visées au deuxième alinéa
de l'article [48…] 46.8.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement…»
Je peux résumer le commentaire dans le
cahier. Donc, cet article prévoit l'abrogation des articles 15.4.1.1 et
15.4.1.2, qui précisent à quelles fins sont affectés les revenus provenant des
redevances exigibles pour l'élimination de matières résiduelles et de la
redevance exigible pour l'utilisation de l'eau, les revenus provenant de ces
deux redevances étant transférés à l'autre fonds spécial sous la responsabilité
du ministre, le Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique
de l'État. Les dispositions de ces deux articles seront reprises aux nouveaux articles 15.4.41.2
et 15.4.41.3 insérés par l'article 14 du projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci…
M. Charette : ...de
protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. Les dispositions
de ces deux articles seront reprises aux nouveaux articles 15.4.41.2 et
15.4.41.3 insérés par l'article 14 du projet de loi.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur l'article 8? M. le député, de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Et je vous dis tout de suite que nous allons
avoir quelques amendements à proposer ici.
Voici, nous sommes maintenant rendus dans
une autre partie du projet de loi qui est quand même importante, très
importante, surtout en ce qui concerne... et ça a été mentionné par plusieurs
des groupes qui sont venus en commission parlementaire, on parle ici surtout, à
14.4.1, du montant du Fonds vert qui serait transféré ou utilisé pour soutenir
le transport collectif. Alors, ma première question au ministre : Est-ce
qu'il peut nous expliquer pourquoi le gouvernement s'est embarqué dans ce
changement qui est quand même important? Parce qu'avant, c'était... il y avait
une obligation de transférer un montant, un certain montant du fonds au
transport collectif. Pourquoi maintenant il n'y a plus cette obligation-là?
M. Charette : ...question
et le point avaient été soulevé par plusieurs groupes aussi lors des
consultations, et notre collègue de Jacques-Cartier posait quasi
systématiquement cette question à juste titre, puis je pense que les occasions
de rassurer les gens ont été nombreuses depuis. Il faut se dire une chose, à la
base de toute réflexion, les transports sont de loin le domaine qui contribue à
la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre. On parle essentiellement de
42, 43 % de nos émissions. Donc, il est clair qu'on doit y consacrer
énormément d'énergie. Donc, selon ce principe-là, on pourrait se dire :
Oui, donc les deux tiers, c'est normal.
Cependant, la formule actuelle n'offre pas
la souplesse actuelle. Moi, je nous référerai à certains des groupes entendus,
que ce soit La Tuque, que ce soit la ville de Montréal qui déploraient,
dans certains cas, un transfert automatique vers le FORT qui est le fonds en
question sans qu'on ait la possibilité de suivre les traces de ces sommes-là et
de voir à quelles fins ces sommes-là étaient utilisées. Or, deux tiers, on le
sait, ce n'est pas assez, ce ne serait pas suffisamment suffisant pour financer
les mesures que l'on veut mettre de l'avant. Donc, maintenant que le budget a
été déposé, il faut savoir que ce n'était pas le cas au moment des
consultations, une fois qu'on a pu aussi, à travers le projet de loi n° 61, démontrer quelle était la place que l'on souhaitait
mettre...
M. Charette : ...pour financer
les mesures que l'on veut mettre de l'avant, donc, maintenant que le budget a
été déposé. Il faut savoir que ce n'était pas le cas au moment des
consultations.
Une fois qu'on a pu aussi, à travers le
projet de loi n° 61, démontrer quelle était la place
que l'on souhaitait mettre, l'importance que l'on souhaitait accorder au
transport collectif, on peut se rassurer et se dire : Le gouvernement n'a
pas l'intention de miser uniquement sur les revenus du Fonds d'électrification
et de changements climatiques pour financer le transport collectif. Au
contraire, il va y aller également de crédits budgétaires propres et du PQI.
Dans le projet de loi n° 61, je pense qu'on en avait
essentiellement pour 30 milliards de mesures en transport collectif, donc
on est bien, bien au-delà des deux tiers qui étaient transférés
automatiquement, mais pour lesquels on était difficilement en mesure d'assurer
le suivi adéquat. Donc, c'est la raison pour laquelle on enlève cette
obligation-là.
Il n'est pas dit que ce ne sera pas au
moins deux tiers. Cependant, on veut se donner cette souplesse-là, étant donné
que ce qu'on n'aura pas à financer en transport en commun par l'entremise du
Fonds d'électrification et de changements climatiques, nous pourrons le faire
par les crédits budgétaires réguliers et par le PQI.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. En effet, ce sont les arguments que le ministre avait déjà
mentionnés à plusieurs reprises, mais qui, à mon avis, ne répondent toujours
pas à la question fondamentale, et c'est que ces fonds-là, le deux tiers du
fonds qui allait au transport, transport collectif, c'était essentiellement
pour aider à couvrir les frais d'opération de plusieurs sociétés de transport à
Montréal puis... mais c'était beaucoup plus que juste Montréal. Et en effet,
le... donc, cette partie-là, ces deux tiers du Fonds vert qui allaient au
transport collectif étaient surtout extrêmement importants et extrêmement
pertinents à l'extérieur de Montréal et de Québec, des grandes sociétés de
transport.
• (17 heures) •
Alors, la question ici... Et vous
comprenez très bien que maintenant, toutes ces autres sociétés de transport en
dehors des deux grandes villes ou grandes régions urbaines sont un peu
inquiètes de voir la possibilité que leurs frais d'opération ne seraient plus
subventionnés, parce que c'est de ça dont on parle, à la même hauteur. Et
éventuellement, ce que ça pourrait avoir comme conséquence, avec les... donc,
les frais d'utilisation, les tickets que les personnes paient augmenteraient.
Alors, qu'est-ce que le ministre peut dire ou redire qui pourrait rassurer ces
sociétés de transport là qu'elles ne sortiraient pas perdantes de cet exercice
et qu'elles se retrouveraient...
17 h (version non révisée)
M. Leitão : ...frais
d'utilisation, les tickets que les personnes paient augmenteraient. Alors, qu'est-ce
que le ministre peut dire ou redire qui pourrait rassurer ces sociétés de
transport là qu'elles ne sortiraient pas perdantes de cet exercice et qu'elles
se retrouveraient avec moins de prévisibilité quant à leur soutien pour les
frais d'opération?
M. Charette : Peut-être
mentionner que nous sommes... quel jour sommes-nous? Nous sommes lundi, voilà,
c'est ce que je voulais mentionner. Pas plus
tard que vendredi dernier, le ministre des Transports a confirmé un montant de
400 millions pour les opérations des sociétés de transport, compte tenu
des impacts de la pandémie. Donc, lorsque besoin il y a, le gouvernement sait
et a la possibilité de réagir. Mais encore faut-il avoir aussi suffisamment
d'argent émanant du Fonds d'électrification et des changements climatiques pour
financer aussi d'autres mesures de réduction de gaz à effet de serre et aussi
d'adaptation aux changements climatiques.
Donc, étant
donné que le transport collectif, on peut aussi le financer à travers les crédits réguliers
du ministère des Transports ou, ultimement, les autres ministères concernés, étant donné que le PQI sera largement gonflé aussi, pour pouvoir
développer de nouvelles infrastructures et, de façon jamais vue au Québec, de transport
collectif, ça devient superflu. Mais l'exemple de vendredi dernier, au niveau
des opérations, est très, très éloquent et démontre qu'on n'a pas besoin
forcément du deux tiers du nouveau fonds pour financer ce type d'opération là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Je dois vous dire, Mme la Présidente, que je suis en désaccord avec le ministre. Je pense qu'au contraire, ce que les sociétés de transports souhaitent le plus, c'est d'avolr la prévisibilité pour couvrir leurs frais d'opérations. 400 millions annoncés par le ministre des Transports, c'est très bien, mais ça
a pris du temps, hein? Ça fait déjà un certain
temps que les sociétés de transport faisaient
des représentations aux gouvernements — au
pluriel, parce que ça concerne aussi le gouvernement fédéral — que
dans le contexte de la pandémie, leurs finances,
leurs budgets avaient été sévèrement affectés. Donc, il y avait un gros trou dans les budgets d'opérations de
différentes sociétés de transport. À Montréal,
par exemple, juste à Montréal, pour la STM, on parle probablement de 500 millions,
juste pour la STM.
Donc, l'aide 400 millions, pour le Québec, annoncée
par le ministre des Transports, c'est bien et
ça va être accueilli, et les gens vont être heureux, mais c'est loin
d'être suffisant. Alors... Mais on comprend que ce sont des... c'est une situation
extraordinaire. Et donc c'est... la réaction gouvernementale, à mon avis, est
un peu lente, mais, bon, ça, c'est une autre...
...
M. Leitão : ...et ça va être
bien accueilli, et les gens vont être heureux, mais c'est loin d'être
suffisant. Alors... Mais on comprend que ce sont des... c'est une situation extraordinaire.
Et donc c'est... la réaction gouvernementale, à mon avis, est un peu lente, mais,
bon, ça, c'est une autre discussion.
Ce dont on parle ici, c'est des transferts
réguliers qui vont aux sociétés des transports pour qu'elles puissent opérer
leurs autobus. Et elles sont préoccupées par le changement qui est en train de
s'opérer avec le projet de loi n° 44. Et franchement je n'ai pas encore
entendu de réponse qui les rassurerait, c'est-à-dire je ne comprends toujours
pas pourquoi... Je sais que le ministre et le gouvernement veulent se donner
beaucoup plus de flexibilité et donc ils veulent abolir cet engagement du deux
tiers, très bien, mais il faut le remplacer par quelque chose d'autre, parce
que, sinon, les sociétés de transport vont... qui sont déjà dans une situation
financière qui est relativement précaire, vont se trouver toujours en état
crise — crise entre guillemets, là — se trouver sans
savoir, jusqu'à la dernière minute, si elles vont avoir leurs subventions ou
pas. Et ça disons que ce n'est pas une bonne façon de gérer quelque organisme
que ce soit. Ce n'est certainement pas basé sur les meilleures pratiques d'être
toujours comme ça, laisser en suspens jusqu'à la dernière minute, où le
gouvernement déciderait : Bon, O.K., très bien, on va vous donner votre
subvention de x millions de dollars pour la société de transport de
Sherbrooke, par exemple. Ça serait bien de le savoir d'avance, voilà, aussi
simple que ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : J'ai déjà
répondu à la question. La prévisibilité, elle est possible, les sources de
financement n'ont pas à être uniquement en lien avec ce que permet de
recueillir le Fonds d'électrification et des changements climatiques. On a
démontré, vendredi, cette souplesse-là.
Mais, surtout, c'est de la flexibilité. On
a un objectif excessivement ambitieux en matière de réduction de gaz à effet de
serre. On sait que ça doit passer par différentes actions. Donc, il faut se
donner la flexibilité de pouvoir, avec le Fonds vert, maintenant renommé,
prioriser les actions qui peuvent apporter des résultats.
Mais, ceci dit, les défis des sociétés de
transport, on les entend bien. Encore une fois, il y a différentes sources de
financement pour répondre aux besoins, là, de ces sociétés de transport là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il d'autres... M. le
député de Robert-Baldwin et, par la suite, Mme la députée de Mercier.
M. Leitão : Oui, juste en
terminant sur ce... Oui, excusez-moi, sur ce su-jet-là, excusez-moi. Écoutez...
M. Charette : …des sociétés de
transport.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Y a-t-il
d'autres… M. le député de Robert-Baldwin et, par la suite, Mme la députée de
Mercier.
M. Leitão : Oui, juste en
terminant sur ce sujet-là, écoutez, comme nous savons tous, j'ai occupé
d'autres fonctions dans une autre législature. J'ai eu plusieurs discussions
avec mes homologues, par exemple, de l'Ontario, qui trouvaient la façon, dont
on avait, au Québec, organisé cette partie-là, donc la création du Fonds vert
et puis le transfert d'une partie récurrente du Fonds vert aux différentes sociétés
de transport, ils trouvaient ça extrêmement intéressant et ils voulaient faire
quelque chose comme ça. Bon. Là-bas, les choses ont changé aussi. Mais juste
pour vous dire que ce qui était en place et ce qui est toujours en place
jusqu'à la sanction de la loi… du projet de loi n° 44, ça marchait, ça a
marchait bien et, encore une fois, c'est dommage qu'on nous le change de cette
façon-là.
Maintenant, comme j'ai dit tantôt, Mme la
Présidente, j'ai un amendement à proposer, mais est-ce que je le fais maintenant
ou…
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous avez le droit de parole.
M. Leitão : Alors, je le fais maintenant.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, on va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 7)
(Reprise à 17 h 12)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous sommes rendus
à l'article 8. M. le député de Robert-Baldwin, vous avez déposé un amendement.
Je vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Leitão : Oui, Mme la
Présidente. Je m'excuse, je réveille mon iPad. Nous voilà, il est bien réveillé
maintenant. Alors, voilà. Ce que nous proposons, c'est que:
L'article 15.4.1 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, introduit
par l'article 8 du projet de loi, est modifié à son premier alinéa:
1° par le remplacement du mot «peut» par
le mot «doit»; et
2° par l'ajout, après les mots «de la
présente loi», des mots «et après consultation du comité consultatif sur les
changements climatiques».
Alors, l'alinéa se lirait comme ceci:
«Le gouvernement doit, sur recommandation
du ministre des Finances, du ministre responsable de l'application de la
présente loi et après consultation du comité consultatif sur les changements
climatiques, déterminer une part minimale du produit de la vente des droits
d'émission visés au deuxième alinéa de l'article 46.6 de la Loi sur la qualité
de l'environnement (Chap. Q-2) réservée au financement des mesures applicables
aux transports.»
Alors, ce qu'on propose de faire ici,
c'est deux choses: d'abord, que ce soit donc une obligation, d'où le mot «doit»
plutôt que «peut», donc le gouvernement doit faire cette analyse-là et faire
ces transferts-là; et puis la recommandation doit être non seulement du ministre
des Finances et du ministre responsable de l'application de la présente loi,
mais aussi après consultation du comité consultatif sur les changements
climatiques. Le comité, dont nous avons beaucoup parlé, a été mis en place, le
comité a clairement une expertise, sinon il n'existerait pas, bien sûr, et je
pense que ce comité-là doit être consulté par le gouvernement lorsqu'il s'agit
de déterminer quelle serait la part minimale, donc, du fonds qui serait versée
au financement des mesures applicables aux transports. Je pense que c'est
important que cela devienne une obligation gouvernementale, donc le «doit» et
pas le «peut», et qu'on utilise, qu'on demande de façon très, très, très
directe l'avis du comité...
M. Leitão : ...au
transport. Je pense que c'est important que cela devienne une obligation gouvernementale,
donc, le «doit» et pas le «peut», et qu'on utilise, qu'on demande de façon très,
très, très directe l'avis du comité consultatif. Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le député. M.
le ministre.
M. Charette : Oui. J'y
vais très, très rapidement, là, pour que le collègue puisse savoir comment ou
en quoi s'en tenir, là. On ne pourra pas accepter un amendement de cette
nature-là. Déjà, par contre, à l'article 41, il va avoir des mesures
transitoires de prévues. Donc, tant que la règle n'est pas changée, on continue
à y aller avec ce qui s'applique déjà. Le «peut» et «doit», là, je comprends,
là, on s'en est déjà parlé, mais on ne jouera pas, là, sur les mots. Donc, à ce
niveau-là, on n'en fera pas un objet d'amendement.
Et enfin, pour ce qui est du comité
consultatif, les oppositions soulignaient tout à l'heure que ce sont des
scientifiques, que ce n'étaient pas des comptables, que ce n'était pas, donc,
dans cette logique-là. Ce serait difficile de lier une décision gouvernementale
à ce que l'avis... à ce que peut en penser le comité scientifique. Ceci dit, si
le comité, qui est totalement indépendant, veut se pencher sur la question,
libre à lui, mais, un, on ne lui imposera pas un mandat. Ça, on l'a déjà
convenu, là, à plusieurs reprises.
Et, deux, je ne suis pas certain qu'a
priori c'est leur expertise, de déterminer quel est le pourcentage d'un fonds
qui doit aller au transport. Comme l'opposition le mentionnait tout à l'heure,
là, on va avoir des scientifiques de tout... de tout horizon, mais pas
forcément des comptables, autour de la table. Donc, ça ne serait pas mettre à
profit leur expertise que de leur imposer pareil exercice. Et s'ils souhaitent
s'y soumettre, après avoir consulté d'autres groupes, parce qu'on a aussi convenu
qu'ils pourront consulter d'autres groupes, on saura considérer leurs avis avec
le plus grand intérêt.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, ça me surprend. Ça me surprend, ce type d'argumentaire là parce
que les membres du comité, oui, sont des scientifiques. Ils sont surtout des
experts. Et quand on sait que le transport, justement, c'est un des secteurs
qui contribue le plus à l'émission de gaz à effet de serre, ce qui est ce que
nous voulons faire diminuer au Québec, l'émission de gaz à effet de serre,
donc, ça passe par le transport, et donc c'est clair que les membres du comité,
les experts scientifiques vont avoir une opinion sur le transport collectif et
vont avoir une opinion sur la façon de... d'augmenter la capacité...
M. Leitão : …pas le transport,
et donc c'est clair que les membres du comité, les experts scientifiques vont
avoir une opinion sur le transport collectif, vont avoir une opinion sur la
meilleure façon d'augmenter la capacité de transport collectif au Québec pour
pouvoir atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre.
Et c'est encore plus important ici,
l'enjeu vraiment est en région, ce n'est pas tellement dans les grandes villes,
encore une fois. Dans la région métropolitaine de Montréal, ici à Québec, oui,
c'est important, bien sûr, le financement des sociétés de transport, mais on
parle surtout de développement… pardon, du transport collectif régional et
rural. Et les fonds qui provenaient du Fonds vert étaient extrêmement utiles,
même dans certains cas peut-être crucial pour maintenir ces services de
transport là, là où ils sont vraiment nécessaires. Alors, je ne comprends pas
qu'on ne puisse pas, si on veut cibler ça davantage et identifier plus
précisément… on parle ici du transport collectif rural… bon, faisons-le aussi,
mais c'est… je ne suis pas sûr que le gouvernement a bien saisi l'ampleur de
l'incertitude qui en train d'être créée dans les réseaux de transport collectif
ruraux et dans les régions du Québec.
M. Charette : Le gouvernement le
conçoit très, très bien. On en veut pour preuve une série de nouveaux projets
de transport collectif dans des secteurs, dans des régions qui n'avaient jamais
eu la considération des gouvernements précédents. Donc, la place du transport,
elle est acquise. Ce que je mentionnais, et l'ancien ministre des Finances sait
très bien de quoi je parle… lorsqu'on a d'autres sources de financement
disponibles et que l'on peut s'en prévaloir, eh bien, il faut aussi considérer
cet élément-là. Lorsqu'on peut ajouter, à travers les crédits d'un ministère ou
encore à travers le PQI, des sommes colossales, ça permet de diversifier les
sources de financement.
• (17 h 20) •
Et pour ce qui est de la gestion même du
Fonds d'électrification et de changements climatiques, n'ayant pas forcément à
transférer automatiquement, sans égard aux résultats, sans égard aux indices de
performance, deux tiers de son budget, bien, peut-être qu'un certain
pourcentage sera davantage utile pour d'autres projets qui auront un impact
important au niveau de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Que
ce soit la biométhanisation, que ce soit... la liste est très, très longue.
Donc, on se donne de la flexibilité parce qu'autrement, au jour un d'une
nouvelle année financière, on sait que les deux tiers sont…
M. Charette : ...pour
d'autres projets qui auront un impact important au niveau de la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, que ce soit la biométhanisation, que ce
soit... la liste est très, très longue. Donc, on se donne de la flexibilité parce
qu'autrement, au jour un d'une nouvelle année financière, on sait que les
deux tiers sont automatiquement transférés. Du coup, il ne reste qu'un tiers du
fonds disponible pour financer d'autres mesures qui souvent ne peuvent pas
aussi facilement être financées par le PQI ou les crédits des ministères. Donc,
on se donne la flexibilité pour être mieux en mesure, là, d'atteindre les
objectifs que l'on se fixe.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Ça
fait déjà plusieurs fois que le ministre nous revient avec le PQI. Très bien,
mais on ne parle pas de ça ici. Ce dont on parle ici, ce sont les frais
d'opération des réseaux de transport... encore une fois, transport collectif,
encore une fois, surtout régional et rural.
Très bien. Le gouvernement veut avoir
beaucoup plus de flexibilité dans sa gestion du Fonds vert, donc il va vouloir
allouer les fonds de la façon qu'il juge la plus flexible. Mais, encore une
fois, ça vient ajouter une énorme incertitude à des organismes qui recevaient
jusqu'à aujourd'hui une bonne partie de leur financement à partir du Fonds
vert. Il va falloir remplacer ces fonds-là. Si c'est... et je dis n'importe
quoi, là, mais, si c'était, disons, 300 millions de dollars,
400 millions de dollars, il va falloir que ces 400 millions de
dollars viennent de quelque part d'autres parce que, sinon, les autobus vont
s'arrêter... les autobus à Trois-Rivières, à Sherbrooke, ils vont s'arrêter ou
alors ils vont devoir charger un prix beaucoup plus élevé. C'est de ça qu'on
parle ici. Et donc c'est très bien de vouloir se donner de la flexibilité
et d'allouer les sommes selon les priorités gouvernementales, comme on en a discuté
longuement avec mon collègue de Viau, mais il faut que ces priorités
gouvernementales comprennent aussi le transport collectif régional et rural. Et
il n'y a rien dans le projet de loi qui le garantit, loin de là.
Et même l'amendement, je vous le dis, là,
même l'amendement que nous proposons ne garantirait rien, mais au moins il
garantirait qu'il y aurait une consultation avec le comité consultatif, et ça
ferait aussi en sorte qu'on... donc, on devrait allouer un certain montant,
donc, à chaque année, on devrait rendre ça public, le... Et c'est le manque
d'information et le manque de prévisibilité qui est à déplorer avec...
M. Leitão : ...donc, on devrait
allouer un certain montant. Donc, à chaque année, on devrait rendre ça public,
là. Et c'est le manque d'information et le manque de prévisibilité qui est à
déplorer avec la formulation telle qu'on la voit à l'article 8, à 15.4.1.
Bien, écoutez, je n'ai pas... je ne vais
pas continuer beaucoup plus que ça parce que je vois qu'il n'y a pas de
volonté, de la part du gouvernement, de changer cela. Mais, avec tout respect,
je vous dis, M. le ministre, que vous allez probablement en entendre parler, de
ça. Peut-être pas cette semaine, peut-être pas ce mois-ci, mais quelque part
quand les prochains budgets des sociétés de transport vont être élaborés, et
qu'ils vont se rendre compte que, oups! il nous manque des sous. Qu'est-ce
qu'on fait maintenant? On augmente les prix des billets. Là, je pense que vous
allez entendre parler de ça.
Voilà, c'est tout pour moi.
M. Charette : ...très, très
rapide. Le collègue admet que son propre amendement ne changerait pas ou ne
garantirait pas de résultat. Donc, c'est un amendement, déjà, qui perd
passablement, là, de sa pertinence et, en plus, il réfère à un comité qui n'a
pas l'expertise pour déterminer le pourcentage d'un fonds qui doit être
transféré aux transports. Donc, il est malheureusement... je vous dirais que,
non seulement, inutile, mais la pertinence... on n'arriverait pas aux fins que
souhaiterait le collègue à travers son propre amendement. Donc, pour nous,
c'est autant des raisons, là, pour refuser son adoption.
M. Leitão : Mme la Présidente,
c'est parce que... Ce que le gouvernement dit dans son projet de loi, c'est que
le gouvernement peut, sous recommandations, blablabla, déterminer une part
minimale. Ce que je propose dans mon amendement, c'est que le gouvernement doit
proposer une part minimale. Ça ne garantit pas qu'il va y avoir un montant
précis, mais ça garantit au moins qu'il aura une part minimale. La façon dont
le projet de loi est élaboré, il n'y a aucune garantie. Ça se peut très bien
que, l'année prochaine, il n'y a absolument zéro qui soit transféré aux
transports collectifs. Ça se peut, ça se peut. Et c'est ça qu'il doit éviter,
c'est tout.
M. Charette : Ce n'est pas du
tout, naturellement, l'intention du gouvernement.
M. Leitão : Bein, ce n'est pas
l'intention, mais...
M. Charette : En fait, autant
votre «peut» que notre «doit» a la même finalité, c'est-à-dire qu'il n'y a pas
de garantie. Donc, on se rejoint là-dessus. Donc, l'amendement n'a pas la
pertinence qu'il lui prête. Cependant, ce n'est pas non plus dans l'optique du
gouvernement de passer des deux tiers à zéro. Il n'est pas dit qu'on va revoir
ce pourcentage-là, on le voit dans les clauses transitoires, à la toute fin, à
l'article 41, notamment, mais ce qui peut être financé autrement,
saisissons cette possibilité-là. Et d'aucune façon, avec ce qui a été confirmé
à travers le dernier budget, ce qui a été confirmé au fil des...
M. Charette : ...qu'on va
revoir ce pourcentage-là. On le voit dans les clauses transitoires à la toute
fin, à l'article 41 notamment. Mais ce qui peut être financé autrement,
saisissons cette possibilité-là. Et d'aucune façon, avec ce qui a été confirmé
à travers le dernier budget, ce qui a été confirmé au fil des derniers mois en
matière de transport collectif, on ne peut pas même soupçonner que le gouvernement
ne souhaite pas y investir de façon colossale. On parle de dizaines de
milliards de dollars, des sommes qui n'ont jamais été investies. Et à ce, on
doit conclure que le Fonds d'électrification et des changements climatiques y
est largement insuffisant, d'où la nécessité de recourir à d'autres sources de financement
et d'où la nécessité de faire preuve d'une plus grande flexibilité dans le
transfert automatique des sommes.
M. Leitão : Juste en
terminant, que... vous dire, vous... en agissant de cette façon-là, vous allez
vous trouver à vous créer des problèmes, et vous allez trouver les
gestionnaires des sociétés de transport et les populations des régions rurales
et plus éloignées qui vont vous faire voir leur mécontentement. J'essaie de
vous aider, c'est tout. Vous ne voulez pas? Vous ne voulez pas, très bien.
M. Charette : Donc, il partage
plutôt une inquiétude qu'une certitude. Nous n'avons pas la même inquiétude, et
nous n'avons définitivement pas la même certitude que le collègue.
M. Leitão : Ça a été dit.
Voilà. Alors, pour moi, c'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Donc, en appui au... à l'amendement du collègue, le député de Robert-Baldwin,
donc c'est un excellent amendement. Vous savez, Mme la Présidente, une
observation que je fais, c'est que ce projet de loi, et je ne suis pas... ce
n'est pas moi qui le dit, beaucoup de groupes qui ont été consultés l'ont
affirmé, beaucoup d'experts l'ont affirmé aussi, c'est un projet de loi qui
donne beaucoup de pouvoir au ministre, où il concentre beaucoup de pouvoir
entre ses mains. Ce n'est pas mon affirmation, je cite, à la rigueur, donc,
tous les... la plupart des groupes qui ont été consultés et les experts.
• (17 h 30) •
Mais, en même temps, ce que j'aperçois...
ce dont je m'aperçois, c'est que... vous savez, quand on prétend vouloir avoir
autant de pouvoir, il faut accepter les contraintes aussi. Et là je vois que le
gouvernement se ménage toutes sortes de portes de sortie, toutes sortes
d'avenues pour ne pas assumer ses responsabilités. Et cet amendement-là visait,
en fait, le premier mot dans cet amendement-là... Et j'ai entendu M. le
ministre parler de jouer avec les mots, je pense que c'est probablement M. le
ministre qui joue avec les mots. Parce que quand on pense... quand on dit que
«pouvoir» et «devoir», c'est la même chose et la même finalité, moi, je serais
prêt à ce stade-ci, si le ministre le consent, à entendre son... à entendre
l'avocat pour nous dire : Est-ce que «pouvoir»...
17 h 30 (version non révisée)
M. Benjamin : ...jouer avec les
mots. Je pense que c'est probablement M. le ministre qui joue avec les mots parce
que, quand on pense... quand on dit que pouvoir et devoir, c'est la même chose,
c'est la même finalité, moi, je serais prêt, à ce stade-ci, si le ministre le
consent, à entendre son... à entendre l'avocat pour nous dire : Est-ce que
«pouvoir» et «devoir», c'est la même chose sur le plan juridique? Donc... Et je
ne pense pas du tout. Et c'était...
Lorsqu'on sait, Mme la Présidente, que,
pas plus tard que ce matin, Paul Journet, du journal La Presse,
nous rappelait que plus de 40 % des GES, donc des émissions de gaz à effet
de serre, viennent du secteur des transports, donc, il y a, et c'est ce que
nous rappelle le député de Robert-Baldwin, l'importance d'agir dans ce
secteur-là. Donc, se dégager une marge de manoeuvre avec «peut», sans éviter
les contraintes, je crois que ce n'est pas une bonne façon de faire les choses
lorsqu'on sait que tous les experts nous disent que ça prend des engagements
contraignants pour y arriver si nous voulons véritablement, sérieusement y
arriver.
L'autre chose, Mme la Présidente, je ne
croyais pas que je devais revenir encore au comité consultatif. Un comité
consultatif d'experts, je veux bien, mais l'amendement du collègue de
Robert-Baldwin vise à donner, donc, un poids complémentaire correspondant à
l'expertise que l'on retrouve au sein de ce comité-là. Pourquoi ne pas
accepter? Je ne comprends pas du tout. Lorsqu'on nous parle d'imputabilité,
lorsqu'on nous parle d'atteinte des objectifs, lorsqu'on nous parle de
mécanismes pour atteindre les résultats, on ne se donne pas les moyens pour
atteindre les résultats.
Donc, moi, je reviens encore à la question
sur le devoir et je demande au ministre : Est-ce qu'il est prêt... Est-ce
qu'il serait prêt, donc, à faire justement un geste courageux — c'est
un geste de courage — en acceptant de devoir au lieu de se ménager
une porte de sortir pour dire «pouvoir»? Est-ce qu'il accepterait à poser un
geste de courage pour dire que c'est un engagement, c'est un véritable
engagement, en disant «devoir»?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Le projet de loi
n° 44 est en soi un geste de courage, et moi, je me
fascine d'entendre les collègues de l'opposition officielle, et qu'ils
retracent un petit peu leurs propos passés, que ce soient eux directement ou
les personnes qui les ont précédés.
Le collègue de Viau nous dit : Avec
ce projet de loi là, le ministre de l'Environnement se donne beaucoup, beaucoup
de pouvoirs. À d'autres moments donnés, cette même opposition dit qu'au
contraire c'est un projet de loi qui est une épée dans l'eau, il n'y a pas de
matière, il n'y a pas de substance. C'est son interprétation qui veut que le
projet de loi donne beaucoup de pouvoirs au ministre de l'Environnement qui
est...
M. Charette : ...beaucoup,
beaucoup de pouvoirs. À d'autres moments donnés, cette même opposition disait
qu'au contraire c'était un projet de loi qui est une épée dans l'eau, il n'y a
pas de matière, il n'y a pas de substance. C'est son interprétation qui veut
que le projet de loi donne beaucoup de pouvoir au ministre de l'Environnement
qui est bonne, et il faut le reconnaître. À chaque article que nous étudions,
on voit quelle est la portée de ce projet de loi là.
Donc, si une formation politique dit
accorder de l'importance à l'environnement, elle ne peut pas, à travers ses
représentations, dire par la suite que le ministre de l'Environnement se voit
confier trop de pouvoirs. Il faut être logique à ce niveau-là. Bien, regardez,
amusez-vous à faire la recension de vos déclarations publiques. Tantôt, le ministre
de l'Environnement a trop de pouvoirs, tantôt, il n'en a pas assez. Donc, il
faut une certaine cohérence à ce niveau-là.
Pour ce qui est de l'amendement comme tel,
je serai très, très, très bref, l'amendement ne dit pas ce que les collègues
veulent lui faire dire d'une part. Et le comité consultatif, si on regarde tous
les amendements qui ont été proposés au cours des dernières semaines, où de
nouveaux mandats étaient proposés à chacune des fois au comité consultatif, si
on devait les accepter tous, il n'y aurait plus d'indépendance. En fait, le
calendrier du comité consultatif serait rempli tellement on veut lui donner des
mandats.
Moi, je dis que c'est un comité qui est
indépendant, il aura le loisir de choisir les mandats qu'il souhaite compléter,
mais on ne peut pas le contraindre, encore moins à travers l'amendement qui est
proposé ici. On le contraindrait à établir une expertise qui n'est pas la
sienne a priori. Mais si le comité consultatif veut se pencher sur l'importance
que le gouvernement accorde aux transports dans la réduction des gaz à effet de
serre, il sera tout à fait libre de le faire, mais lui confier... on doit être
rendus certainement à une quinzaine de mandats au fil des amendements, là, qu'on
souhaitait proposer au comité consultatif. Il n'aurait plus le temps de faire
ce pour quoi il a été créé, ce qui ne serait pas productif non plus.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je pense que, Mme la Présidente, M. le ministre a pu entendre comme
moi, a pu lire comme moi plusieurs des mémoires qui ont été déposés lors des
consultations et qui... où des experts, des organismes intéressés, engagés dans
la question de lutte contre les changements climatiques ont pu apprécier et...
ont pu apprécier la portée de sa loi, de son projet de loi.
Tantôt, Mme la Présidente, le ministre
évoquait... parlait des comptables. Dois-je rappeler, à ce stade-ci, à M. le
ministre que ce ne sont pas les comptables qui ont été estimer que plus de
43 % des GES, donc, c'est dans le secteur des transports. Ce n'est pas les
comptables, ce sont des experts et ce sont ces mêmes experts que nous allons
retrouver ici, dans le Comité consultatif sur les changements climatiques.
Donc, aujourd'hui, donc, faire confiance à
la science...
M. Benjamin : ...qui ont été
estimés que plus de 43 % des GES. Donc, c'est dans le secteur des
transports, ce n'est pas les comptables, ce sont les experts. Et ce sont ces
mêmes experts que nous allons retrouver ici dans le comité consultatif sur les
changements climatiques. Donc, aujourd'hui, donc, faire confiance à la science,
c'est aussi donner les moyens à la science de se réaliser aussi. C'est ça,
faire confiance à la science.
Et aujourd'hui la contrainte, elle n'est
pas dans l'amendement que présente mon collègue le député de Robert-Baldwin
pour le comité consultatif. Elle l'est pour le gouvernement, pour le ministre,
donc qui fait obligation au gouvernement. Et c'est dans ce sens-là que je pense
que... que je trouve que de ne pas aller en ce sens, c'est, encore une fois de
plus, donc, se dédouaner, donc se donner une porte de sortie pour ne pas
atteindre les résultats pendant que tous les groupes nous disent : Ça
prend des actions fortes, ça prend des actions contraignantes.
Le député de Robert-Baldwin tantôt, Mme la
Présidente, parlait de la réalité du transport collectif et notamment du
transport en milieu rural. C'est l'Association des transports collectifs ruraux
du Québec qui émettait, qui a émis ses craintes dans la disparition de la
contrainte de deux tiers. Rappelons, Mme la Présidente, que c'est 0,6 %
seulement de l'argent du transport collectif qui va en transport collectif
rural. Et pour avoir déjà travaillé, Mme la Présidente, sur un autre projet de
loi, un autre projet de loi qui est le projet de loi sur l'industrie du taxi,
et je vois des collègues ici, en cette chambre, qui sont intervenus sur ce
projet de loi avec moi et qui sont intervenus pour parler des enjeux,
justement, du transport collectif en milieu rural.
Donc, or, aujourd'hui, voilà, ils ont
devant eux un projet de loi où justement, justement le ministre se donne... le
gouvernement se donne une porte de sortie pour éviter les contraintes, pour
éviter de rendre des comptes, pour éviter de livrer la marchandise. Donc,
alors, l'enjeu est total. L'enjeu est total pour le transport collectif en
milieu rural puisqu'avec l'absence de contrainte, c'est absence aussi de
résultat.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, j'ai sur ma liste la députée de Mercier et le
député de Bourget. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Moi, dans le fond, ce que je comprends de l'amendement de mon
collègue, ici, de l'opposition officielle, c'est surtout que ça ne soit pas le
gouvernement qui décide par décret de quelle part du fonds va aller pour le
transport collectif puis que ça soit un autre qui le décide. Et... Ou pas qui
le décide, parce que, quand je le lis, c'est quand même le gouvernement qui
doit le faire, mais c'est après consultation du comité consultatif. Donc, le
comité est là pour être consulté, donc pourquoi ne pas le consulter sur cet
aspect-là?
Je ne répèterai pas tout ce qui a été dit
du fait que la logique derrière ça, c'est que — encore aujourd'hui,
ça n'a pas changé depuis ce temps-là — le secteur des transports qui
est le plus grand émetteur d'émissions de gaz à effet de serre. Si on était
déjà... Si on avait déjà du... on n'avait pas...
Mme Ghazal : ...sur cet
aspect-là. Je ne répèterai pas tout ce qui a été dit du fait que la logique
derrière ça, c'est que c'est encore aujourd'hui, là, ça n'a pas changé depuis
ce temps-là, le secteur des transports qui est le plus grand émetteur d'émissions
de gaz à effet de serre. Si on était déjà... si on avait déjà du... on n'avait
pas du retard en matière d'investissement en transport collectif, peut-être que
là, on peut dire : Ah! Peut-être que là, c'est le temps de le revoir puis
de ne pas... je veux dire, de ne pas être restrictif avec le deux tiers. Mais
comme on est encore en retard par rapport à cet élément-là, donc, là, on trouve
que c'est prématuré de dire : Bien, le deux tiers... alors qu'on n'a même
pas atteint les résultats, bien, on l'enlève.
• (17 h 40) •
Et puis moi, je suis allée voir sur la...
c'est l'analyse d'impacts réglementaires, je pense, c'est ça, c'est à la
page 3 où... l'analyse d'impacts réglementaires, justement, moi, c'est les
analyses d'impacts climatiques que j'aurais aimé avoir, des documents de
12 pages... mais bon. Donc, ici, le gouvernement, comment il justifie ça?
«Les investissements dans ce secteur se sont avérés moins efficaces que ceux
réalisés dans certains autres secteurs. L'objectif des changements proposés est
de favoriser les investissements là où les réductions sont les plus efficaces, c'est-à-dire
là où ils sont les plus rentables, compte tenu du ratio dollar par tonne
équivalent de CO2 réduite.»
Ça, c'est... puis il y a eu des groupes
qui sont venus nous le dire, ce n'est pas de cette façon-là qu'il faut analyser
la rentabilité en matière de réduction de gaz à effet de serre quand on
investit dans les transports. Il y a, je pense... c'est ça, dans le mémoire de
la Fondation David-Suzuki, ce qu'il mentionne, et vraiment, c'est très à
propos : «D'après l'évaluation de Dunsky, donc inutile de le mentionner
plus haut dans ce rapport, les réductions d'émissions dans les transports sont
parmi les plus coûteuses, mais sont probablement celles qui procurent les
bénéfices les plus importants — donc, entre
parenthèses — (amélioration de la balance commerciale du secteur
énergétique, de la qualité de l'air et de la santé des Québécois).»
Donc, il ne faut pas y aller par une
analyse... un indicateur de performance, un peu comme ce qu'on a étudié en
comptabilité, là, les ratios comptables : Ah! Combien est-ce qu'on
investit par rapport à combien de réduction? Oui, peut-être, pour les ratios
comptables ou d'autres, mais pas pour ce qui est de l'efficacité en termes de
réduction des émissions de gaz à effet de serre. Au contraire, il ne faut pas
regarder combien ça coûte parce que c'est sûr qu'investir en infrastructures,
ça coûte extrêmement cher, c'est clair.
Et ce que je mentionne, c'est que
peut-être quelques années plus tard, on pourrait revoir la règle du deux tiers,
mais on n'a pas encore rattrapé ce retard malgré tous les projets qui ont
lieu... qui sont en place puis qui ne sont pas près d'être faits, ça va prendre
encore beaucoup, beaucoup d'années.
Et donc, moi, ce que je comprends de
l'amendement, c'est de... c'est parce qu'on est inquiets. Si ce n'est pas deux
tiers, ça va être comment? Qui va déterminer ça? Donc, qui va déterminer? Ça va
être selon discussions entre les différents ministères qu'on va dire : Ah!
finalement, maintenant, cette année, on va investir plus dans l'agriculture,
dans... Qu'est-ce qui fait... Où est-ce qu'on va... Est-ce...
Mme Ghazal : ...on est
inquiets. Si ce n'est pas deux tiers, ça va être comment? Qui va déterminer ça?
Donc, qui va déterminer? Ça va être selon discussions entre les différents
ministères qu'on va dire : Ah! finalement, maintenant, cette année, on va
investir plus dans l'agriculture, dans... Qu'est-ce qui fait... Où est-ce qu'on
va... Est-ce que le fonds... Est-ce que le ministre pense que la meilleure
façon d'investir, puis là ça pourrait être écrit dans la loi, ça serait, bien,
c'est 43 % dans les transports, bien, on va investir 43 % du fonds
dans les transports? Ce n'est probablement pas comme ça. Donc, de quelle façon
ça va être... C'est cette inquiétude-là, ce risque-là de voir le deux tiers
réduire et fondre comme neige au soleil, alors qu'on n'est pas encore rendus là
au Québec par rapport au transport en commun.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. En fait, il y a plusieurs des propos de la collègue que je
partage. Lorsqu'elle mentionne que nous accusons un retard important au Québec
en matière de développement de transport collectif, c'est tout à fait vrai.
Lorsqu'elle cite l'étude de Dunsky où il est
question du coût du transport collectif, c'est tout à fait vrai également.
C'est la raison pour laquelle je mentionnais, le Fonds d'électrification et des
changements climatiques ne peut pas être la source principale de financement de
toutes ces mesures-là, étant donné les coûts astronomiques que ça représente.
Mais regardez, depuis cette consultation
qui s'est tenue en début d'année, ce qui a été confirmé dans le budget, ce qui
a été confirmé à travers le projet de loi n° 61. On en a parlé beaucoup du
projet de loi n° 61, mais on n'a pas fait la proportion des
investissements qu'il représente. La part belle est associée au transport
collectif. Dans les faits, on parle de plusieurs milliards, voire dizaines de
milliards à travers le PQI. Donc, ce sont des sommes qui excèdent largement,
mais largement les deux tiers, qui seraient automatiquement transférées du
Fonds vert au FARR, par exemple.
Donc, le but n'est pas de moins financer
le transport collectif, c'est de le financer beaucoup plus qu'il ne l'a été par
le passé, mais le financer avec les bonnes sources de financement. Le PQI offre
une latitude plus grande qu'un simple transport... transfert au FARR, offre une
prévisibilité plus grande qu'un simple transfert au FARR.
Donc, à travers cet article-là, on veut
l'agilité, on veut la flexibilité qui nous permettra, pour ce qui est du Fonds
vert, aujourd'hui Fonds d'électrification et des changements climatiques, les
investissements qui soient les plus profitables au niveau de la lutte aux
changements climatiques, à l'adaptation aux changements climatiques.
Mais, pour ce qui est des gros
investissements, lorsqu'on parle, par exemple, du Train de l'Est, lorsqu'on
parle de doter les villes de Gatineau, les villes de Trois-Rivières,
Sherbrooke, d'infrastructures importantes de transport collectif, ce sont des
sommes colossales, et ça, c'est sans compter les projets à...
M. Charette : ...des gros
investissements. Lorsqu'on parle, par exemple, du Train de l'est, lorsqu'on
parle de doter les villes de Gatineau, les villes de Trois-Rivières, Sherbrooke,
d'infrastructures importantes de transport collectif, ce sont de sommes
colossales. Et ça, c'est sans compter les projets à Québec, c'est sans compter
les projets sur la Rive-Sud de Montréal, sur la Rive-Nord de Montréal. Donc,
c'est des sommes pour des projets pour lesquels un simple transfert au deux
tiers ne permettrait jamais leur réalisation. Donc, on ne veut d'aucune façon
minimiser l'importance du transport, au contraire, collectif, on y investit
comme aucun gouvernement par le passé ne l'a fait, mais il faut y aller de la
façon la plus efficace possible. Donc, ce n'est pas un désaveu à l'égard du
transport collectif, au contraire, c'est tout l'opposé. Mais encore faut-il
que... pour un projet de 3 milliards, on ne pourra pas miser uniquement
sur le FECC, il faudra recourir aux PQI. Et c'est ce que le dernier budget a
fait, et ce que le projet de loi n° 61 confirmait également.
Mme Ghazal : Ça, on comprend
que juste le Fonds vert n'est pas suffisant pour tout ce qu'on doit rattraper
comme retard, et aussi, avancer dans des nouveaux projets, ceux que le ministre
nomme, puis il y en a d'autres aussi que le ministre ne nomme pas, aussi, qu'on
a besoin, par exemple, à Montréal. Je pense à la ligne rose, et tout ça. Mais
ça, ça peut changer en fonction du gouvernement. Et là, ce qu'on fait, c'est
qu'on enlève cette garantie-là des mains du législateur. Mais, vu que le ministre
dit : Ah! on a besoin de plus d'agilité, de flexibilité dans ce qu'on va
dépenser avec le Fonds vert, est-ce que le gouvernement a réfléchi à quel
pourcentage la part pour le transport devrait être?
M. Charette : ...Fonds vert,
c'est actuellement impossible de le savoir, il faudra... Et c'est pour ça qu'il
y a des mesures transitoires, ça ne se fera pas du jour au lendemain. On
pourrait prendre quelques instants pour lire l'article 41, notamment, du projet
de loi, ça ne se fera pas du jour au lendemain. Donc, aujourd'hui, je ne
pourrais pas vous dire, avant même que la politique-cadre soit publiée, avant
même que le plan de mise en oeuvre soit dévoilé, je ne pourrais pas absolument
pas répondre d'une façon précise à cette question-là. Donc, ça ne se fera pas
du jour au lendemain. Ça va se faire de façon concertée, notamment avec le
ministre des Finances qui, lui, doit avoir l'oeil global sur l'ensemble du
budget. Donc, il n'y a pas de crainte à y avoir.
Mais, non, je ne pourrais pas dire
aujourd'hui : Est-ce que ce n'est pas davantage 60 %, 58 % ou,
au contraire, plus que deux tiers, est-ce que ce ne serait pas mieux que ça
soit 65 % ou 70 %? Actuellement, ce n'est pas possible. Mais, ce qui
est clairement démontré, il faut profiter de l'agilité que nous offrent
d'autres mesures budgétaires à travers les crédits ou sinon le PQI lui-même.
Mme Ghazal : Si le ministre
n'est pas capable de dire quel pourcentage, est-ce qu'on a réfléchi à un
minimum en bas duquel on ne peut pas baisser...
M. Charette : …ce qui est
clairement démontré, il faut profiter de l'agilité que nous offrent d'autres
mesures budgétaires à travers les crédits ou sinon le PQI lui-même.
Mme Ghazal : Si le ministre
n'est pas capable de dire quel pourcentage, est-ce qu'on a réfléchi à un
minimum, en bas duquel on ne peut pas baisser?
M. Charette : En fait, autant
le minimum que le maximum n'est pas un enjeu. À partir du moment où on finance
l'augmentation significative du transport collectif, que ce soit à travers le
FECC ou que ce soit à travers les crédits budgétaires, il n'y a pas de chiffre
magique à ce niveau-là. Moi, ce que je souhaite et ce dont on va s'assurer,
c'est que l'on puisse développer le transport collectif comme on ne l'a jamais
développé au Québec et que l'on puisse financer aussi d'autres mesures qui vont
nous permettre de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais c'est
clair que le transport collectif fait partie de la réponse gouvernementale. Ça
a été réitéré, là, à travers des documents, tout ce qu'il y a de plus officiel.
Mme Ghazal : Donc, la garantie
qu'on ne baisse pas drastiquement l'investissement du Fonds vert pour le
transport, elle n'existe pas puisque le gouvernement actuel dit qu'il va
investir à travers les crédits ou les infrastructures, là… en transport en
commun. Mais il n'y a pas de garantie. Donc, ça dépend du gouvernement qui va
être…
M. Charette : Ce que je dis,
c'est qu'il y a des mesures transitoires de prévues. Ce que je dis, c'est que
ça sera décidé avec le ministre des Finances pour que la perspective globale
sur les finances du Québec soit prise en compte. Ce que je dis, c'est qu'on a
déjà pour plusieurs milliards de dollars de projets de transport collectif sur
la table. Donc, il n'y a pas d'inquiétude. On va miser là-dessus parce que
c'est, effectivement, notre principal secteur d'émissions de gaz à effet de
serre, mais il faut pouvoir le faire avec la bonne souplesse.
• (17 h 50) •
Si moi, par exemple, j'ai la possibilité
de financer x projets sans toucher au FECC, je vais m'en réjouir parce que ça
préserve le FECC pour financer d'autres mesures. Donc, c'est cette
perspective-là qui est en compte… qui est considérée actuellement. Si, par
exemple, et ce n'est qu'un si, si, par exemple, l'entièreté, juste parce qu'on
veut un exemple concret, du tramway de Québec était financée par d'autres
sources que le FECC, tant mieux, ça laissera plus d'argent tout simplement pour
d'autres projets. Je ne dis pas que c'est le cas, mais c'est pour illustrer la
logique qu'il y a derrière cet article qui demeure très, très pertinent pour la
suite des choses.
Mme Ghazal : Puis donc si le
comité consultatif ne sera pas consulté, mais que ça va être une recommandation
du ministre des Finances, du ministre de l'Environnement, est-ce que le
ministre des Transports aussi va être…
M. Charette : ...derrière cet
article qui demeure très, très pertinent pour la suite des choses.
Mme Ghazal : Puis donc si le
comité consultatif ne sera pas consulté, mais que ça va être une recommandation
du ministre des Finances, du ministre de l'Environnement, est-ce que le ministre
des Transports aussi va être impliqué là-dedans ou plus du tout?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
dans le projet de loi, et c'est volontaire, ce n'est pas un oubli, à partir du
moment où on dit que le ministre de l'Environnement devient le coordonnateur de
l'action gouvernementale en changements climatiques, ça l'oblige à consulter
ses collègues. Donc, on ne l'a pas oublié. Ça va de soi à travers le rôle de
coordination qui va revenir au ministre de l'Environnement. Pourquoi préciser
par contre le ministre des Finances? C'est que c'est le ministre des Finances
qui va établir le budget et c'est à travers lui que toutes ces mesures-là
trouveront le bon financement, là, qui est nécessaire.
Mme Ghazal : Donc, c'est la
volonté du gouvernement, on va investir en transports en commun. Et encore,
comme je disais, il y a beaucoup d'autres projets qui ne sont pas sur la liste.
Mais le ministre comprend l'inquiétude des groupes, notre inquiétude de
dire : Bien, ça va être entre les mains du gouvernement et lui à ce
moment-là. Ça va être...
M. Charette : Mais, je
pense...
Mme Ghazal : ...c'est là
l'arbitraire. C'est ça qui est inquiétant.
M. Charette : Vous allez sans
doute vous souvenir, au moment des consultations, moi, le budget, je le
connaissais en grande partie à ce moment-là, mais le budget n'avait pas encore
été déposé. Et c'est ce que je réitérais au groupe, je veux dire, souvent, je
disais : Ça me tente de vous en dire plus, mais bon, j'étais tenu à la confidentialité
du budget à ce niveau-là. Donc, les groupes ont certainement pu être assurés en
partie depuis, avec le budget, les crédits, le projet de loi n° 61,
toutes les confirmations de projets de transport collectif. Donc, ceux qui
pensaient qu'on enlevait ça parce qu'on enlevait de l'importance aux transports
collectifs ont certainement pu être rassurés depuis. Est-ce qu'ils le sont
tous? Impossible de le savoir, mais certainement rassurés en partie.
Et moi, quand un budget est déposé à
l'Assemblée nationale et que des chiffres montrent clairement l'importance des
budgets qui seront consentis aux transports collectifs, moi, ça a tendance à me
rassurer et à confirmer qu'on a la possibilité de le financer adéquatement, de
le financer plus que jamais sans faire un transfert quasi aveugle première
journée d'une année budgétaire, dire : Les deux tiers d'un fonds sont
automatiquement transférés sans qu'on ait pu déterminer est-ce qu'une partie de
ces sommes-là n'aurait pas une plus grande portée si elles étaient investies
différemment.
Mme Ghazal : J'aurais d'autres
questions plus sur le deuxième alinéa et non pas sur le sous-amendement. Mais moi,
c'est sûr que je vais voter pour.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député de Bourget.
M. Campeau : J'entendais
tantôt...
M. Charette : ...ces sommes-là
n'auraient pas une plus grande portée si elles étaient investies différemment.
Mme Ghazal : J'aurais d'autres
questions plus sur le deuxième alinéa et non pas sur le sous-amendement. Mais
moi, c'est sûr que je vais voter pour.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député de Bourget.
M. Campeau : J'entendais
tantôt notre collègue de Viau qui parlait d'une porte de sortie. Bien, moi, je
pense que la flexibilité, ce n'est pas une porte de sortie, c'est une façon de
gérer un problème qui évolue. Si on regarde tout ce qui a été mis dans le
budget, je fais suite à ce que le ministre vient de dire, bien, on a bien plus
que deux tiers. Peut-être ça ne vient pas tous du nouveau Fonds vert avec un
nom transformé, mais c'est énormément plus.
Alors, ce qui est drôle avec les changements
climatiques, c'est qu'on peut investir des milliards en transport en commun sur
des années pour avoir un effet très important sur les GES, bien là, on peut
faire un peu plus de télétravail puis avoir un effet immédiat. Alors, moi, j'ai
fortement l'impression qu'avec un peu plus de télétravail, beaucoup plus de
mobilisation, l'effet du transport en commun, bien, le 43 % des actions...
43 % des GES, ça fait des actions différentes, dans quelques années, qui
nous dit qu'on ne sera pas à 20, 25 %? Et on n'ira pas faire les mêmes
actions, alors on n'aura peut-être pas besoin de ce deux tiers-là. C'est un peu
la raison pour se garder cette flexibilité.
Alors, faisons confiance au ministre en
place ou aux futurs ministres en place. Et il me semble que la nature du
problème commande cette flexibilité que nous devons avoir.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Sur ma liste, il y a le député
de Robert-Baldwin et le député de Viau. Il nous reste cinq minutes.
M. Leitão : Oui, Mme la
Présidente, rapidement. Écoutez, que le ministre ne veuille pas accepter notre
amendement, c'est son droit. Tant mieux, écoutez, qu'il décide comme ça, il
vivra avec sa décision.
Mais il ne faut pas confondre les choses.
Le ministre nous est revenu deux, ou trois, ou quatre fois même en nous parlant
de PQI. Je ne parle pas ici de PQI. Je sais qu'il y a des investissements
massifs, il y a des dizaines de milliards de dollars qui vont être utilisés pour
la construction de toutes sortes de trains et de métros et toutes sortes
d'affaires. Ce n'est pas de ça que je parle ici.
Ce dont on parle ici, dans l'article en
question et l'amendement en question, c'est de l'opération des sociétés de
transport. On peut construire des réseaux fantastiques de tramway, mais, si les
sociétés de transport sont mal financées, on ne sera pas plus avancés. Alors,
les fonds qui sont utilisés par le Fonds vert, les fameux deux tiers qui vont
au transport collectif, c'est pour l'opération des sociétés de transport. Ce
n'est pas pour les infrastructures. Ce sont deux choses différentes.
Maintenant, les frais d'opération vont
venir en grande partie, bon, peut-être du Fonds vert, peut-être...
M. Leitão : ...utilisés par le Fonds
vert, les fameux deux tiers qui vont au transport collectif, c'est pour
l'opération des sociétés de transport. Ce n'est pas pour les infrastructures.
Ce sont deux choses différentes.
Maintenant, les frais d'opération vont
venir en grande partie, bon, peut-être du Fonds vert, peut-être, et du budget
en général. Bien, écoutez, le budget en général, là, on vient d'avoir, vendredi
dernier, une mise à jour de votre collègue le ministre des Finances. Le budget
en général n'est pas tout à fait dans le même état qu'il était il y a trois
mois. Donc, encore plus pertinent d'avoir une source de revenus dédiés à
l'opération des sociétés de transport parce que leur capacité d'être capable
d'aller chercher des fonds additionnels pour l'opération de leurs activités, à
l'avenir... je pense que le budget du Québec va être sous grande tension.
Alors, ça aurait été sage d'inclure ces perspectives ici, dans le projet de loi
n° 44, pour rassurer les sociétés de transport,
surtout en région. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de Viau, vous avez
deux minutes avant que j'ajourne les travaux. Allez, vous pouvez y aller.
M. Benjamin : Deux minutes?
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui.
M. Benjamin : Bon, écoutez, Mme
la Présidente, j'écoutais le député de Bourget intervenir au sujet de mon
intervention, et ça me fait penser à Hubert Reeves qui, dans Patience dans
l'azur... Il commençait son livre en disant : «Dieu ne joue pas aux
dés.» Bien, moi non plus, je ne joue pas aux dés. La lutte contre les changements
climatiques, ce n'est pas un hasard, notre engagement.
L'engagement doit être concret, sérieux,
solide. C'est ce que nous demandent la majorité des groupes qui ont été
consultés. C'est ce que nous demandent les experts, d'avoir des contraintes,
des mesures contraignantes. Donc, remettre à plus tard, remettre au hasard d'un
budget, par exemple, comme vient de le souligner le collègue de Robert-Baldwin,
c'est un hasard auquel... Je pense que nous ne pouvons plus nous permettre ce
luxe par rapport à la crise climatique. Donc... Alors, voilà, Mme la Présidente.
Donc, nous reprendrons ce débat demain matin.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci beaucoup. Je vous
remercie grandement pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 23 juin, à 9 h 30, où elle
poursuivra son mandat.
(Fin de la séance à 18 heures)