Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Thursday, June 18, 2020
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Vol. 45 N° 57
Clause-by-clause consideration of Bill 44, An Act mainly to ensure effective governance of the fight against climate change and to promote electrification
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente-sept minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 44,
Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les
changements climatiques et à favoriser l'électrification.
Mme la secrétaire, bienvenue. Y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente : M. Caron (Portneuf) est remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Lamothe (Ungava) est remplacé par Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice); M. Reid (Beauharnois) est remplacé par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Barrette (La Pinière) est remplacé par M. Leitão
(Robert-Baldwin); Mme Montpetit (Maurice-Richard) est
remplacée par M. Kelley (Jacques-Cartier); Mme St-Pierre (Acadie) est remplacée
par M. Birnbaum (D'Arcy-McGee) et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est
remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux
d'hier, nous en étions à l'amendement présenté par le député de Robert-Baldwin.
Y a-t-il d'autres... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : ...règlement.
C'est que nous avons appris ce matin le dépôt du plan d'action sur l'économie
verte, qui a coulé, finalement, entre les mains de la presse. Alors, moi,
j'aimerais, pour le bon déroulement de nos travaux, que le ministre nous le
dépose, également. Le Parlement n'est pas à la presse, le Parlement est ici, à
l'Assemblée nationale, alors j'aimerais tout de suite demander le dépôt du plan
pour une économie verte que la presse a obtenu avant les parlementaires.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : S'il existait,
j'aimerais bien l'avoir moi aussi. Ce que LaPresse a
obtenu, c'est une version de travail qui date de janvier dernier. Donc, ce
n'est pas le plan. Le plan n'est pas complété. Le plan est à être peaufiné.
Donc, c'est une...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : S'il existait,
j'aimerais bien l'avoir moi aussi. Ce que LaPresse a
obtenu, c'est une version de travail qui date de janvier dernier. Donc, ce
n'est pas le plan. Le plan n'est pas complété. Le plan est à être peaufiné.
Donc, c'est une version qui est loin d'être à jour. Plusieurs versions ont été
ajoutées depuis, plusieurs éléments ont été ajoutés depuis. Donc, je ne peux
rien déposer qui n'existe pas.
• (9 h 40) •
M. Gaudreault : ...Mme la
Présidente, moi, j'aimerais qu'il dépose soit la version que LaPresse
a obtenue et que les parlementaires n'ont pas, ou qu'il dépose la dernière
version qui est présentement au travail. Alors, nous, on ne peut pas continuer
avec les informations qui sont dans LaPresse ce matin sans
obtenir le même niveau d'information que des journalistes ont obtenue.
Alors, soit qu'il nous dépose minimalement
ce que LaPresse a eu en janvier, bien, c'est-à-dire le plan
de janvier, ou soit qu'il nous le dépose, encore mieux, l'état des travaux
actuels. Alors, moi, comme parlementaire, là, je comprends que ce n'est pas un projet
de loi, puis qu'on ne peut pas invoquer le fait que le projet de loi a été
rendu public à des tiers avant les parlementaires, mais pour la bonne marche de
nos travaux, le minimum, c'est qu'on obtienne la même information que les
journalistes ont obtenue. Et moi, je lui demande de nous le déposer.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : ...Mme la
Présidente, je comprends, pas la tactique, mais l'approche du collègue. Elle ne
s'appuie en rien par rapport à notre règlement. Il faut savoir que le document
connaît une évolution dans le temps. Aucun gouvernement ne pourrait... en fait,
même une formation politique... Si, moi, je demandais aux collègues de déposer
sa plateforme électorale de 2022, ou autre... Donc, un document qui est en
préparation d'aucune façon ne peut être dévoilé, que ce soit pour une organisation,
que ce soit pour un gouvernement, que ce soit pour une formation politique.
Donc il n'y a rien d'officiel, c'est un
document qui est en évolution. C'est un document de travail. Je ne peux même
pas mesurer ce que les journalistes ont obtenu comme version. Ça ne vient
manifestement pas de nous étant donné que ce n'est pas un document qui est
complet. Je comprends le jeu du collègue, mais ça ne s'appuie sur aucune réglementation
qui nous régit.
Et, de surcroît, le plan qui sera présenté
à l'automne est une politique-cadre qui nous permettra d'envisager la
décennie 2020. Là, on est sur un projet de loi sur la gouvernance,
déterminer le rôle du ministre. Donc, non seulement il n'y a rien qui permet au
collègue de réclamer ce qu'il réclame, mais il n'y a pas non plus de lien entre
le projet de loi qui est à l'étude et la demande qu'il peut formuler ce matin.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, d'abord, je n'ai pas relevé les propos du ministre, mais il dit que
je fais de la tactique, il parle que je fais un jeu. Alors, moi, je suis ici
pour faire un travail parlementaire, il ne peut pas m'imputer des motifs de
cette nature-là. Je ne voudrais pas qu'on commence ce matin, là, il est à peine
9 h 40. Il serait malheureux qu'il commence tout de suite en nous
imputant des motifs, avec «tactique» et «jeu». C'est...
M. Gaudreault : ...je n'ai
pas relevé les propos du ministre, mais il dit que je fais de la tactique, il
parle que je fais un jeu. Alors, moi, je suis ici pour faire un travail parlementaire.
Il ne peut pas m'imputer des motifs de cette nature-là. Je ne voudrais pas
qu'on commence ce matin, là. Il est à peine 9 h 40. Il serait
malheureux qu'il commence tout de suite en nous imputant des motifs, avec
«tactique» et «jeu». C'est inacceptable. Ça, c'est la première chose.
Deuxièmement, quand il compare le programme
d'un politicien avec un plan d'action du gouvernement, c'est là qu'on voit
qu'il confond la partisanerie avec l'action gouvernementale. Là, il est ministre.
Il est ministre. Ce n'est pas du tout de la même envergure qu'un plan... qu'un programme
électoral d'un parti politique. On lui demande de déposer un plan d'action
qui... qu'il a lui-même commenté. Il l'a commenté dans la presse. Il... Ses
citations sont dans la presse. Alors, il ne peut pas dire que ça n'existe pas
ou que c'est... Alors, moi, je... Et en plus il devait nous déposer
officiellement devant les médias le plan d'action, le plan sur l'économie
verte. Il devait le déposer au mois de mars. Il dit que c'est encore en train d'être
travaillé. On est rendus à la mi-juin. Alors, s'il veut, parce que c'est ce qui
n'arrête pas de dire, là, j'ai lu son article hier, qu'il a donné à LaPresse
canadienne, s'il veut qu'on collabore, bien, qu'il nous donne tous les
outils pour ce faire.
Alors, il y a un plan qui a coulé dans les
médias. Moi je demande de l'obtenir. Et j'invoque l'article 214, dépôt du document,
214 de notre règlement : «Lorsqu'un ministre cite, même en partie, un document,
tout député peut lui demander de le déposer immédiatement. Le ministre doit
s'exécuter, sauf s'il juge que cela serait contraire à l'intérêt public».
Alors, je veux avoir ce document. Puis je suis convaincu que mes collègues des
autres partis d'opposition souhaitent l'obtenir aussi. Alors... Et sûrement les
collègues du gouvernement aussi qui ont le droit de l'obtenir. Alors, il faut
qu'on obtienne ce document. Le ministre n'arrête pas de nous dire qu'on fait de
l'obstruction, ce qui est totalement faux. S'il veut qu'on avance, bien, on va
avancer avec les documents sur lesquels il se base pour travailler.
Alors, moi, je n'accepte pas que des
journalistes, en tout respect pour les journalistes, obtiennent des documents
aussi fondamentaux et que les parlementaires n'en aient pas accès. Article 214
de notre règlement.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le député. M.
le ministre, je vous laisse répondre.
M. Charette : Le collègue
de Jonquière est beaucoup trop expérimenté pour ne pas connaître la portée de l'article
qu'il cite. Un document de travail n'a pas à être déposé. À chacune des fois qu'il
y a une demande de dépôt de documents et qu'on confirme qu'il s'agit d'un document
personnel de travail ou un document de réflexion qui est en élaboration, on
n'est aucunement tenu de le déposer. Et selon la logique du collègue, qui ne
tient aucunement la route, imaginez, à partir du moment qu'on évoquerait le
fait qu'il y a un document de travail qui existe, on exigerait son dépôt, ça ne
fait aucun, aucun sens. Le collègue siège parmi nous depuis assez longtemps
pour connaître la portée de ce règlement. Et je n'ai pas commenté un plan, j'ai
répondu à des questions d'un journaliste qui me demandait qu'est-ce qui en
était de ce que lui...
M. Charette : ...ça ne fait
aucun, aucun sens. Le collègue siège parmi nous depuis assez longtemps pour
connaître la portée de ce règlement. Et je n'ai pas commenté un plan, j'ai
répondu à des questions d'un journaliste qui me demandait qu'est-ce qui en
était de ce que lui avait obtenu. Je lui disais que c'était un document qui est
excessivement incomplet. C'est un document qui date de plusieurs mois, nous
sommes en juin. Et de l'avis même du journaliste en question, c'est une copie
qui était datée de janvier. Donc, même si la politique, au départ, devait être
déposée en mars, c'est un document qui est antérieur de trois mois au dépôt
prévu. Donc... C'est donc dire à quel point c'est un document qui est
excessivement parcellaire, excessivement incomplet, qui ne reflète en rien une
politique. Donc, jamais...
En fait, c'est la crédibilité du collègue
qui sera confirmé dans les prochains instants. S'il insiste pour dire qu'on
doit déposer un document de travail, en termes de crédibilité, malheureusement,
il en perdra excessivement beaucoup.
La Présidente (Mme Grondin) :
Et j'ai bien compris. Donc, je ne peux...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît. Je ne peux...
M. Gaudreault : ...là rester
muet à une attaque de la part du ministre qui, face à un désert d'argument, en
vient à attaquer la crédibilité d'un collègue. Alors que la crédibilité, là, si
j'étais lui, je me regarderais dans le miroir d'abord et avant tout. Je veux
juste dire...
Des voix
: ...
M. Gaudreault : Non, non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Un moment, s'il vous plaît.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, laissez-moi terminer.
La Présidente (Mme
Grondin) : O.K. On arrête. S'il vous plaît, c'est moi.
Laissez-moi finir.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre, s'il vous plaît. On va...
Des voix
: ...
M. Gaudreault : ...cette
version a été soumise au Conseil des ministres. La version qui est citée dans
l'article a été soumise au Conseil des ministres.
La Présidente (Mme
Grondin) : J'ai bien compris, je pense que vous avez fait votre
point.
M. Gaudreault : Puis il dit...
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît, je vais suspendre les travaux. S'il
vous plaît. O.K.
On suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 9 h 47)
(Reprise à 9 h 48)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on reprend les travaux. Vous allez me laisser,
s'il vous plaît, prendre ma décision à ce niveau-là...
(Reprise à 9 h 48)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on reprend les travaux. Vous allez me laisser,
s'il vous plaît, prendre ma décision à ce niveau-là. Effectivement, je ne peux
pas exiger le dépôt d'un document. Je comprends tout à fait qu'il n'est pas toujours
si facile de déposer un document de travail, mais j'avoue que je trouve ça quand
même particulier que les journalistes aient accès à un document et que les parlementaires
n'aient pas accès. Par contre, la conclusion est qu'on ne peut pas exiger de
déposer un document, et je peux comprendre, je le répète, qu'un document de
travail peut amener à toutes sortes de choses. Donc, le document n'est pas
terminé, le plan d'action n'est pas déposé officiellement, et poursuivons, s'il
vous plaît, sur l'amendement.
Donc, y a-t-il des interventions concernant
l'amendement déposé par le député de Robert-Baldwin? M. le député de Robert-Baldwin.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : J'avais... Je suis juste... Je vais le laisser, parce
qu'on recommence, et c'est son amendement. Mais, sur ma liste, j'avais, et je
l'ai dit avant de quitter hier, le député de D'Arcy-McGee et le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Alors, Mme la
Présidente, donc, sur l'amendement, bien sûr, c'est un amendement que nous
jugeons utile et nécessaire, surtout dans le contexte que le collègue de Jonquière
vient de mentionner, parce qu'à notre avis ce n'est pas un document de travail
dont il est fait question dans les journaux, c'était la politique-cadre qui
devrait être annoncée par le gouvernement, qui fait suite au budget. Dans le
budget de mars, c'était aussi établi. Entre-temps, il y a eu la pandémie. Je
comprends que ça a changé les choses. Mais le projet de loi n° 44,
en fin de compte, a alimenté la construction de ce plan d'action, cette politique-cadre,
et donc les deux sont interconnectés. Alors, pour la poursuite de nos travaux,
moi, je pense que, puisque ça a été présenté au Conseil des ministres, ça
serait tout à fait utile qu'il soit aussi... que nous prenions connaissance. Je
comprends que de façon réglementaire vous n'êtes pas obligé de le faire, je
comprends, vous n'êtes pas obligé de le déposer...
M. Charette : Question de
règlement, question de règlement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Juste une question de règlement.
• (9 h 50) •
M. Charette : La présidence a
statué sur cet élément-là, c'est un document de travail, et j'ai bien dit que
c'était une version qui avait été soumise au Conseil des ministres. Depuis...
Entre janvier et mars, il y a eu d'autres versions qui ont été présentées. La
présidence a statué. Je pense qu'on peut passer à l'étape suivante de nos
travaux.
M. Leitão : Certainement, certainement,
passons aux étapes suivantes, et on va avoir beaucoup de plaisir aux étapes
suivantes. Déjà, dès la semaine prochaine, on va avoir beaucoup de plaisir. On
va continuer nos travaux, ça va avancer rondement...
M. Charette : ...la présidence
a statué. Je pense qu'on peut passer à l'étape suivante de nos travaux.
M. Leitão : Certainement, certainement.
Passons aux étapes suivantes, et on va avoir beaucoup de plaisir aux étapes
suivantes. Déjà, dès la semaine prochaine, on va avoir beaucoup de plaisir. On
va continuer nos travaux, ça va avancer rondement. La seule chose que je vous
dis, pour alléger un peu l'atmosphère, par exemple, le fait qu'on siège la
semaine prochaine m'empêchera de me faire couper les cheveux. Donc, vous
allez... on va être tous ensemble avec des cheveux plus longs.
Mais, sérieusement, on va poursuivre notre
travail, on va continuer de bonifier le projet de loi. Mais ça aiderait notre
travail, ça aiderait à nous avancer, à avancer encore plus rapidement et avec
encore plus d'énergie si on pouvait avoir cette information-là que mon collègue
de Jonquière demande. Vous n'êtes pas obligé de la déposer, on comprend. C'est
dommage parce que ça aiderait l'avancement des travaux, si ça pourrait être...
si ça pourrait alimenter notre réflexion. Parce que... écoutez, on parle de
cibles d'émission de gaz à effet de serre, on parle de tous les éléments qui...
dont on discute ici dans le projet de loi. Alors, voilà.
Si on revient à l'amendement que nous
avons proposé, écoutez, encore une fois, je trouve que ce serait très utile
d'inclure ça aussi dans le projet de loi, mais je n'ai pas d'autre chose à dire
là-dessus, autre que de soutenir les propos de mon collègue de Jonquière,
que... je trouve que c'était une demande qui était tout à fait normale et qui
aurait aidé la suite des choses. Voilà, c'est tout.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Je veux revenir à l'amendement. Je ne peux pas m'empêcher de
constater que j'ai pris ma marche quotidienne vers l'Assemblée nationale et je
vous jure que Maurice Duplessis souriait en me regardant, de sa place
privilégiée, parce qu'il voyait à quelque part le renouvellement de sa façon
très particulière de voir la démocratie parlementaire reprise par le
gouvernement devant nous. Et de toute évidence...
M. Charette : ...claire sur
les intentions qui sont portées à une formation politique ou un membre de cette
Assemblée. Le gouvernement ne voit pas de façon particulière la démocratie. Il
la vit comme nous la vivons tous. Donc, attention aux propos, là, qui sont
portés.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite tous...
M. Birnbaum : C'est la
présidente qui va me dire de porter attention, pas le ministre. Et c'est une
observation que je me permets. Donc, je vois des parallèles. C'est mes
impressions, et chaque député a le droit de voir le monde comme il ou elle le
voit.
Je signale, et je me donne la prétention
de parler pour mes collègues, que nos discussions, dorénavant, jusqu'au mois
d'août, s'il le faut... nous sommes ici pour bonifier une loi qui a de grosses
lacunes actuellement... que nos réflexions vont être alimentées par ce qu'on a
devant nous. Et c'est une version d'un document qui a été déposé...
M. Birnbaum : ...je me donne la
prétention de parler pour mes collègues, que nos discussions dorénavant, jusqu'au
mois d'août s'il faut... nous sommes ici pour bonifier une loi qui à de grosses
lacunes actuellement... que nos réflexions vont être alimentées par ce qu'on a
devant nous. Et c'est une version d'un document qui a été déposé devant le
Conseil des ministres, parce qu'on a que ça. Mme la Présidente, j'insiste que
je parle avec pertinence de l'amendement devant nous.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...s'il vous plaît à l'amendement, l'amendement qui
est devant nous et... «Le comité rend public les conseils, recommandations,
observations qu'il donne aux ministres et organismes publics 30 jours
après lui avoir transmis.» Merci.
M. Birnbaum : ...J'ai compris.
Une discussion sur un projet de loi avec ses amendements est un exercice en
continu vers les objectifs et vers l'atteinte de ses objectifs. Et le boulot de
la formation de l'opposition, c'est de bonifier les efforts vers ces objectifs.
Jusqu'à date, nos interventions — et j'imagine que les collègues vont
continuer à aller dans ce sens-là — ce serait sans exception de
proposer des changements de façon rigoureuse et constructive qui vont faire en
sorte que les pouvoirs et les enjeux soient protégés et bonifiés. Et, dans
cette optique, à l'aube de plusieurs amendements de refuser, nous continuons
nos efforts d'assurer trois choses, et c'est des mots qui ont été répétés. De
dire que, sans compromettre les pouvoirs qu'on essaie de bonifier du ministre,
on veut s'assurer que les autres ministères et organismes publics soient
impliqués dans l'atteinte des objectifs du développement durable, de
l'électrification du transport. Et l'atteinte des objectifs, qui sont
maintenant dans ce projet de loi, merci aux amendements proposés par
l'opposition officielle, deuxième et troisième oppositions. Dans cette optique,
comment ça peut être incohérent de proposer que ce comité et ses observations
et recommandations soient acheminés aux organismes publics dans un court délai?
Si nous voulons une autre fois renforcer la main du ministre pour que, dans ses
tâches de coordonner, de veiller à l'implication et le respect des objectifs
par les autres ministères et organismes, ce n'est aucunement...
M. Charette : ...question de
règlement. J'ai été suffisamment patient. On étudie un sous-amendement. Ça fait
plusieurs minutes que le collègue parle et il n'y a pas eu une seule référence,
ne serait-ce qu'un mot, au sous-amendement qu'il doit débattre. Donc...
M. Birnbaum : ...des objectifs
par les autres ministères et organismes, ce n'est aucunement...
M. Charette : ...question de règlement.
J'ai été suffisamment patient. On étudie un sous-amendement. Ça fait plusieurs
minutes que le collègue parle et il n'y a pas eu une seule référence, ne
serait-ce qu'un mot, au sous-amendement qu'il doit débattre. Donc, je nous
rappellerais cette obligation, là, de traiter le sous-amendement qui nous
réunit ce matin.
M. Birnbaum : Est-ce que la
présidente nous rappelle ainsi? Parce que je m'en fous de si le ministre aime
les interventions ou non.
La Présidente (Mme
Grondin) : Poursuivez, M. le député, s'il vous plaît, mais je
vous invite à faire des liens avec le sous-amendement.
M. Birnbaum : Mme la
Présidente, je viens de...
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est bon. Je fais juste vous... Je vous invite...
poursuivez.
M. Birnbaum : Bon, je n'avais
pas compris que le rappel a été nécessaire. Le comité rend publics les
conseils, observations et recommandations qu'il donne au ministre et aux organismes
publics 30 jours après. Je ne parle pas de délais, là, que je suis très,
très prêt à défendre, je parle du concept que ces observations et recommandations
soient partagées. Et je veux comprendre du ministre comment ça, ça va à
l'encontre des objectifs dans le projet de loi qu'on appuie, que le ministre
coordonne des efforts de ses collègues au sein du Conseil des ministres. En
quoi ça risque de contredire ça? En quoi ça ne servirait pas ces trois
critères, transparence, rigueur et imputabilité, de s'assurer que tous ces
partenaires au sein du gouvernement et dans les instances publiques, de
s'assurer que ce monde travaille en partenariat avec lui afin qu'il atteigne
ses objectifs de coordonner les efforts et l'implication ou l'implantation des recommandations
et des avis de son comité? En quoi ça n'aide pas à atteindre les objectifs que
le ministre et le législateur nous proposent de fixer dans le projet de loi
devant nous?
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
• (10 heures) •
M. Charette : Mme la
Présidente, on a une belle illustration de ce que j'ai évoqué hier. Bien, en
fait, la question a été largement répondue et à plusieurs reprises. Je pourrais
reprendre les grandes lignes. Mais hier, lorsque je disais à certains
journalistes qu'on était à 60 heures de travaux en étude détaillée, ce,
sans compter les suspensions, donc on est à peu près à 70 heures de
faites, sans compter les 30 quelques heures en consultations, donc on a une
centaine d'heures de faites à ce moment-ci, au niveau de l'étude du projet de
loi, et là peut-être une heure et demie sur ce sous-amendement-là, ça a été
démontré dès le départ que c'est un sous-amendement qui n'apporte strictement
rien au projet de loi parce que tout est déjà entièrement couvert par le projet
de loi qui nous réunit ce matin. Donc, certains appellent ça faire du temps,
donc, peu importe l'expression que l'on peut retenir. Mais lorsque, très rapidement,
on démontre que le projet de loi couvre ces aspects-là, l'opposition...
10 h (version non révisée)
M. Charette : ...déjà
entièrement couvert par le projet de loi qui nous réunit ce matin. Donc,
certains appellent ça faire du temps. Donc, peu importe l'expression que l'on
peut retenir, mais, lorsque, très rapidement, on démontre que le projet de loi
couvre ces aspects-là... L'opposition officielle, les oppositions sont maîtres
de leurs propos, mais ils sont jugés aussi par cette attitude-là.
Mais, si on relit le sous-amendement en question...
Ça vaut la peine de rappeler un petit peu un fondement du projet de loi. «Le
comité rend publics les conseils, observations ou recommandations qu'il donne
aux ministres‑au pluriel — et aux organismes publics — au
pluriel — 30 jours après leur avoir transmis.»
Ce qui est amusant, c'est qu'hier on a, et
même à travers la légistique, démontré que le concept de conseil reprend tout
ce qui est communication du comité. Donc, on peut appeler ça observation, on
peut appeler ça recommandation, mais tout sera systématiquement rendu public
dans un délai de 30 jours. Je disais, et personne n'a pu démontrer le
contraire : 30 jours, dans l'administration publique, on peut
qualifier ça de sans délai parce que c'est une période qui est excessivement
courte.
Et, à partir du moment où c'est rendu
public pour tout le monde, c'est tout à fait inutile et non pertinent
d'insister ou d'ajouter une clause qui spécifierait que ça doit être transféré
aux ministères et aux organismes. Ce sera public pour tout le monde. Autre
élément.
Et dernier élément qui est au coeur du
projet de loi et qui confirme l'importance de ce dernier : lorsqu'on dit
que le ministre de l'Environnement va coordonner l'action gouvernementale en
matière d'environnement, le ministre de l'Environnement est toujours le
destinataire des communications du comité consultatif, mais ces communications
seront publiques, et c'est au ministre de l'Environnement de faire les suivis
et de coordonner la suite des choses pour être bien certain que ces avis-là ne
tombent pas entre deux chaises.
Donc, si, personnellement, j'avais eu deux
heures à consacrer à défendre un sous-amendement, je l'aurais fait volontiers
sur un sous-amendement qui change quelque chose, mais ça a été largement
démontré qu'il n'y a aucun, aucun apport au projet de loi, et, très clairement,
cet argumentaire-là a été présenté, et, très clairement, on a indiqué qu'on ne
pouvait pas l'adopter.
Si... Encore une fois, c'est vous qui êtes
maîtres de votre temps. Si vous jugez, malgré tout, nécessaire d'y consacrer
des heures supplémentaires, c'est libre à vous, mais vous êtes jugés sur votre
attitude également.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...ministre. Merci. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Et j'aimerais remercier le ministre pour ses conseils qu'on va se
permettre de prendre avec toute la légèreté qu'ils méritent.
Sur l'amendement, est-ce qu'on peut se
comprendre, et là ça va être ma dernière intervention là-dessus, que notre
rigueur, notre insistance, notre transparence en défendant cet amendement,
c'est à l'aube de...
M. Birnbaum : …toute la
légèreté qu'il mérite. Sur l'amendement, est-ce qu'on peut se comprendre? Et là
ça va être… ma dernière intervention là-dessus, que notre rigueur, notre
insistance, notre transparence en défendant cet amendement, c'est à l'aube de
ce qui s'en vient où nous serons davantage rigoureux et persistants, et j'ai
confiance que les deux oppositions, deuxième et troisième opposition, vont
faire ainsi. Nous sommes devant le projet de loi qui, prochainement, va
proposer le démantèlement de plusieurs instances qui vont dans le même sens de
cet amendement. On essaie de protéger le public. On va être devant le
démantèlement du TEQ, des pouvoirs de la régie, d'avoir une veille sérieuse sur
tout ce qu'on fait. Évidemment, le démantèlement du plan vert et du conseil
d'administration à distance du gouvernement qui veille… qui aurait veillé comme
il faut à ces biens issus de nos cibles sur les gaz à effet de serre.
Alors, nos interventions là-dessus sont en
bonne connaissance de cause, et le ministre devrait se préparer pour d'autres
amendements rigoureux, sérieux et transparents pour protéger le public et ses
intérêts en tout ce qui a trait au développement durable.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Sur le 15.04, Mme la Présidente, si vous permettez, je vais
intervenir à partir… sur ce sous-amendement-là, donc, et aussi, évidemment, à
partir de quelques éléments de réponse que je viens d'entendre de la part du
ministre, donc, en réponse à mes collègues.
Je commencerais par saluer l'amendement,
ce sous-amendement apporté par mon collègue, le député de Robert-Baldwin. C'est
un excellent sous-amendement, Mme la Présidente, quand on parle du comité qui
rend publics les conseils. Donc, là, on est en plein dans les enjeux de
transparence, on est en plein dans les enjeux de transparence, et moi, ce que
j'entends aujourd'hui, ce que je viens d'entendre de la part du ministre qui
accuse, justement, qui continue d'accuser l'opposition officielle et les
oppositions de faire de l'obstruction, il l'a dit publiquement à plusieurs
reprises, par rapport à son projet de loi. Je suis en mesure de dire au ministre
de l'Environnement qu'il manque de transparence parce que lorsqu'il déclare…
qu'il commente, donc…
M. Charette : …peut pas
imputer de motif, et on ne peut pas dire d'un collègue qu'il manque de
transparence.
M. Benjamin : Je poursuivrai,
Mme la Présidente, si vous permettez.
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît.
M. Benjamin : Vous savez, Mme
la Présidente, mon droit de parlementaire est brimé dans l'attitude du ministre
puisque, lorsqu'il y a un document qui est dans les médias, que le ministre
commente ce document-là et qu'il n'est pas capable de déposer ce document-là
ici, en commission devant les parlementaires, donc, mon droit de parlementaire
est brimé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et je vous… s'il vous plaît! Peut-on revenir à
l'amendement, s'il vous plaît?
M. Benjamin : M. le ministre…
La Présidente (Mme
Grondin) : On a réglé la question du document. J'aimerais qu'on
revienne à l'amendement.
M. Benjamin : Mais je tiens à
vous dire, Mme la Présidente, que je soutiens totalement la demande formulée
par mon collègue de Jonquière, qui est une demande importante pour l'ensemble
des parlementaires…
M. Benjamin : ...ici, en commission
devant les parlementaires. Donc, mon droit de parlementaire est brimé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Et je vous… s'il vous plaît! Peut-on revenir à l'amendement,
s'il vous plaît?
M. Benjamin : M. le ministre…
La Présidente (Mme
Grondin) : On a réglé la question du document. J'aimerais qu'on
revienne à l'amendement.
M. Benjamin : Mais je tiens à
vous dire, Mme la Présidente, que je soutiens totalement la demande formulée
par mon collègue de Jonquière, qui est une demande importante pour l'ensemble
des parlementaires. Et Mme la Présidente, j'ai entendu M. le ministre évoquer…
faire le décompte du temps tout à l'heure. Nous venons de passer au moins
20 minutes sur une requête on ne peut plus que normale, les
parlementaires.
M. Campeau : …Mme la
Présidente… article 211 sur la pertinence. Nous sommes dans un amendement,
et on s'éloigne encore de l'amendement. J'aimerais ajouter que cet
amendement-là, on y a répondu, on a dit déjà que le ministre servirait de
courroie de transmission.
La Présidente (Mme
Grondin) : J'ai bien compris. Donc, M. le député, je l'ai
répété à quelques fois, vous revenez d'une autre façon pour exprimer vos
préoccupations par rapport à un dossier qui est déjà réglé. Donc, je vous
invite s'il vous plaît à revenir sur l'amendement.
M. Benjamin : Bien sûr,
toujours sur l'amendement, mais vous avez entendu comme moi, Mme la Présidente,
le ministre faire le décompte du temps utilisé par les oppositions. Et je peux
me permettre de faire aussi le décompte du temps utilisé par le ministre aussi
sur ce projet de loi. C'est un projet de loi important, Mme la Présidente, vous
savez, un projet de loi qui a différents enjeux, en termes de centralisation,
en termes de gouvernance, en termes de perte de pouvoir de certaines instances
du gouvernement du Québec. Donc, on a le devoir de questionner l'usage et l'utilisation
du temps faite par le ministre aussi, en termes d'obstruction aussi par rapport
aux demandes des parlementaires. Car c'est de l'obstruction dont il s'agit et
rien d'autre, Mme la Présidente.
Alors, sur ce sous-amendement, comme je le
disais, Mme la Présidente, donc, nous pensons que c'est un sous-amendement qui
apporte justement… qui renforce ce que nous, les oppositions, nous avons exigé,
nous continuons d'exiger par rapport… et nous allons continuer à l'exiger par
rapport à tous les articles, donc, dans ce projet de loi, c'est-à-dire qu'il y
ait de la transparence, qu'il y ait de l'imputabilité. Et l'enjeu de la
transparence est fondamental, et je pense que nous allons continuer d'en
débattre tout au long de cette journée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on a eu… on a discuté de cet amendement-là un petit peu hier,
le 15.0.4, et comme dans d'autres amendements que les oppositions ont apportés
et moi-même j'ai apportés, c'est… le ministre a fait souvent référence au
15.0.4.1, deux, trois, quatre, cinq, six, qui font partie d'amendements que,
lui, a déposés déjà. Il y en a d'autres aussi, amendements, qu'il va déposer,
qu'il a déjà déposés. Il y en a d'autres encore qu'il n'a pas encore déposés,
comme le 14.1, 14.2. Et moi, ce que ça me dit… j'aime ça, ces discussions-là,
puis qu'il les dépose… ça me dit que le projet de loi lui-même est un document
de travail qu'on est en train de bonifier, qu'on est en train d'améliorer, et
sur lequel on travaille tout le monde ensemble et on essaie le plus possible
de…
Mme Ghazal : ...comme le 14.1,
14.2. Et moi, ce que ça me dit... J'aime ça, ces discussions-là, puis qu'il les
dépose, ça me dit que le projet de loi lui-même est un document de travail
qu'on est en train de bonifier, qu'on est en train d'améliorer, et sur lequel
on travaille, tout le monde ensemble, et on essaie le plus possible de faire ce
travail-là? Je vais dire juste un mot : Moi aussi, j'aurais aimé ça qu'on
puisse avoir le plan de travail ou le plan d'action que les journalistes ont.
On essaie de l'obtenir autrement. Mais le projet de loi lui-même est une sorte
de plan de travail, puisqu'on est en train de le modifier puis il n'est pas totalement
complété. Je sais qu'il y a les règles, puis le règlement, puis les articles
dans le règlement, mais il y a aussi, dans cette enceinte, ce qu'on appelle les
règles d'usage, puis il y a des façons de travailler ensemble puis de démontrer
de la collaboration. Puis quand le ministre est collaborateur et ouvert, il l'a
vu, hier après-midi, où on n'arrêtait pas de dire, tout le monde... puis de se
féliciter à quel point ça se passait bien. On était donc bien beaux, donc bien
gentilles. Mais c'est parce qu'il y a eu de l'ouverture de la part du ministre,
et c'est sûr que nous, ça nous a incités à être dans la collaboration. Quand il
y a de la fermeture et quand on évoque des règlements après règlements, eh
bien, c'est sûr que ça ne nous incite pas à l'ouverture, disons. Donc, je
tenais à dire ça.
• (10 h 10) •
Donc, j'invite le ministre à faire preuve
d'ouverture. Ça ne lui est pas arrivé souvent, récemment, mais il a pu en faire
preuve de temps en temps et je me... c'est des bons exemples qui restent dans
mon esprit, et j'appelle que, même si, des fois, on s'emporte parce qu'on est
des gens passionnés qui aimons ce qu'on fait, la présidente le comprend, elle
le constate elle-même, l'environnement est un sujet qui la passionne et... mais
sa neutralité ne lui permet pas de pouvoir commenter les articles si elle est
d'accord ou elle n'est pas d'accord avec le ministre ou si elle est d'accord
avec mes propos, elle ne peut pas, elle a ce devoir de neutralité. Mais nous,
on ne s'empêche pas, on est... c'est notre travail, c'est pour ça qu'on siège
ici, maintenant, en plein mois de juillet, c'est parce qu'on est passionnés. Et
on peut être maladroit, quand on est passionné, on peut dire des choses qui
dépassent notre pensée, ça peut arriver, nous ne sommes pas des robots. Je sais
qu'il y a certains collègues du ministre... je ne le nommerai pas, qu'on traite
de robot, et qui est très touché, par exemple, quand on lui dit qu'il est
sensible, ça, par exemple, il est touché, donc on voit qu'il ne l'est pas tout
à fait. Et moi, je peux vous assurer qu'ici on n'est pas des robots, et ça nous
passionne. Puis moi, à chaque fois que j'amène un amendement, je me fous du
calendrier, je me fous du temps, je me fous qu'il fasse beau, c'est un amendement,
et tous les mots que je dis ici, je les crois, fondamentalement. Et quand je
parle ici, puis quand je regarde le ministre, ce n'est même pas le ministre que
je vois, ce que je vois, c'est les jeunes qui sont venus, que lui-même a
regardés dans les yeux, qui sont venus à l'Assemblée nationale, qui ont parlé
de la lutte aux changements climatiques, qui lui ont dit : C'est notre
avenir, puis on a peur, puis, au Québec, on a tout ce qu'il faut pour avancer
au lieu d'avoir des plans... J'ai un mot en tête, mais je ne vais pas le
prononcer, je vais dire : Pas ambitieux du tout et pas à la hauteur de la
capacité du Québec.
Et j'ai très hâte d'avoir la discussion
sur les cibles, hein? Le ministre a déposé un document de travail...
Mme Ghazal : ...au lieu d'avoir
des plans... j'ai un mot en tête, mais je ne vais pas le prononcer, je vais
dire pas ambitieux du tout et pas à la hauteur de la capacité du Québec. Et
j'ai très hâte d'avoir la discussion sur les cibles, hein? Le ministre a déposé
un document de travail. Moi, j'en ai déposé un et j'ai hâte...
M. Campeau : Appel au règlement,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier...
Oui, M. le député de Bourget, s'il vous plaît, le règlement.
M. Campeau : Je reviens à l'article
211, désolé pour la députée de Mercier, je déteste faire ça, mais je n'ai pas
encore entendu quelque chose qui portait sur l'amendement, là, maintenant, là. Je
pense qu'il est important de revenir à ça, il faut avancer là-dedans. Et je le
demande à l'ensemble des gens ici, il faut revenir à l'amendement. Ça ne sert à
rien de... On est tous convaincus, quand je parle des jeunes, moi aussi, je
suis convaincu qu'il faut faire quelque chose pour l'ensemble de la planète.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Donc...
Mme Ghazal : ...alors que je
sentais que le ministre était à l'écoute et aimait beaucoup ce qu'il entendait,
mais bon, le député de Bourget en a décidé autrement. Alors... D'ailleurs,
juste un rappel, le document que j'ai déposé sur les cibles, peut-être, si à un
moment donné on pourrait aussi avoir une discussion, et j'ai très hâte de voir
ce que l'équipe du ministre en a pensé, puisqu'on a eu cette discussion-là sur
son propre document, mais on aura probablement l'occasion d'y revenir.
Donc, par rapport au ministre, le fait que
les conseils — le ministre avait dit qu'«observation», «recommandation»,
c'est comme «conseil» — le fait que les conseils ne soient pas donnés
au ministre et aux organismes publics, j'avais posé la question au ministre, et
ce que j'ai compris, c'est qu'il est le destinataire. Et après ça, lui, ce
qu'il fait, c'est qu'il prend ce conseil-là du Conseil des ministres et après
ça l'envoie à la poste et l'envoie aux organismes et aux autres ministres
puisque des fois le comité consultatif peut faire des conseils qui ne
s'adressent même pas au ministère de l'Environnement. En fait, le sujet est
celui... et s'adresse par exemple au ministère des Transports, ou d'autres ministères,
ou d'autres organismes publics.
Mais ma question, c'est : Est-ce
qu'un organisme public ou un ministère autre que le ministre de l'Environnement,
est-ce qu'il pourrait prendre le conseil puis dire : Bien, ça ne
m'appartient pas, ça ne m'est même pas destiné, même si on parle de mon ministère
et de mes actions, mais je ne veux même pas m'en occuper et ne pas en tenir
compte? Est-ce qu'un ministère ou un organisme public pourrait dire ça si
l'avis qui est produit par le comité consultatif les concerne mais qu'il ne
leur est pas destiné? Est-ce qu'ils auraient le droit de faire ça?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Mme la Présidente,
je vais laisser aux nombreuses personnes qui nous écoutent le soin de juger, je
vais les inviter d'écouter la dernière heure de nos travaux d'hier. Ces questions-là
ont été posées, elles sont très, très légitimes, mais ces questions-là ont
surtout été répondues. Donc, les gens qui nous écoutent pourront juger en
réécoutant cette dernière heure et...
M. Charette : …qui nous
écoutent le soin de juger, je vais les inviter à écouter la dernière heure de
nos travaux d'hier, ces questions-là ont été posées, elles sont très, très
légitimes, mais ces questions-là ont surtout été répondues. Donc, les gens qui
nous écoutent pourront juger en réécoutant cette dernière heure. Et, dans les
dernières minutes de nos travaux d'hier, ça semblait acquis que nous passerions
au vote sur le sous-amendement, ça semblait acquis, de part et d'autre, qu'on
ne pouvait pas l'accepter, mais je ne veux pas prêter d'intention à qui que ce
soit, je laisserai tout simplement les gens juger en réécoutant la dernière
heure. Et, oui, la question a été largement répondue plus d'une fois hier, donc
je ne commenterai pas davantage.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, ce que j'ai
compris de la réponse du ministre, c'est que ce serait possible qu'il n'en
tienne pas compte. Le ministre est le coordonnateur, mais ce n'est quand même
pas le boss de ses collègues, c'est le premier ministre qui l'est, donc il
pourrait ne pas en tenir compte, moi, c'est ce que j'ai compris, je voulais
juste le confirmer de façon beaucoup plus claire et plus courte. C'est ce que
je comprends de la réponse du ministre, il pourrait… les autres ministères, les
organismes publics, vu que ces conseils du comité consultatif ne leur sont pas
destinés même s'ils en font l'objet, il pourrait ne pas en tenir compte puisque
toute la responsabilité et la charge reposent sur les épaules du ministre,
c'est ce que je comprends.
M. Charette : …compréhension
est inexacte, et c'est même malheureux, parce qu'à cette question précise,
hier, je rappelais à la collègue que nous sommes passés à travers l'article 3,
je l'ai mentionné, j'ai référé clairement à cet article que nous avons adopté
où il est dit que «le ministre donne des directives». Donc, non, un avis ne
peut pas tomber pas entre deux chaises si le suivi qui en est fait n'est pas
adéquat, le ministre de l'Environnement peut donner des directives, je pense,
l'avoir dit, sans doute, mot pour mot de la même façon hier. Donc, non, on ne
peut pas arriver à la conclusion de la collègue, comme quoi on pourrait
effectivement rester sans suivi.
Donc, encore une fois, des fois, je me
permets de répéter une réponse, ça devient lassant, mais je le fais lorsque
l'interprétation est carrément erronée.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mme la Présidente,
moi, j'aurais deux questions parce que, moi, je n'ai jamais été dans l'appareil
gouvernemental, est-ce que… c'est quoi, la force d'une directive, quand on dit
une directive? Quand un ministère donne une directive à un autre ministère, si
l'autre ministère n'y répond pas… et est-ce qu'il a l'obligation, l'autre ministère,
l'organisme public, est-ce qu'il a cette directive-là, est-ce qu'elle a une
force… pas de loi, mais une force… c'est-à-dire une demande de résultat, est-ce
qu'il y a une obligation de résultat? Ça, c'est mon autre question.
M. Charette : Là, encore une
fois, l'article qui est déjà adopté, là, je le lis mot pour mot ce qui a été adopté
«de telles directives lient les ministères et les organismes publics concernés…
Mme Ghazal : ...de résultat?
Ça, c'est mon autre question.
M. Charette : ...encore une
fois, un article qui est déjà adopté, là. Je le lis mot pour mot, ce qui a été
adopté : «De telles directives lient les ministères et les organismes
publics concernés.»
Mme Ghazal : ...quand on dit
le mot «lient», est-ce que ça a une force d'obligation de résultat?
M. Charette : C'est le sens du
mot «directives» et «lient», effectivement, il y a une obligation de suivi. Ça
ne veut pas dire que ce sera toujours à la satisfaction, comme on l'a répété à
plusieurs reprises, du comité. Si, pour une raison ou pour une autre, le gouvernement
devait prendre une orientation différente, il aura à se justifier. La
justification sera d'autant plus pertinente que l'avis aura été public au
préalable. Donc, «directives», «lient», «documents publics», donc tout ça offre
les garanties nécessaires.
Mais le gouvernement est libre de ses
choix. Donc, si éventuellement ça suscite ou génère des questionnements, ce
sera au gouvernement de répondre à ces questionnements-là.
• (10 h 20) •
Mme Ghazal : Donc, le gouvernement
dans son ensemble, incluant les organismes publics et, par exemple, les ministères,
pourrait décider que, bien, pour des raisons politiques ou autres, de ne pas
tenir compte... Ça n'a pas force de loi, bien sûr, ce que fait le comité
consultatif.
Parce que nous, on essaie de rendre cette
chose-là plus forte, plus importante pour éliminer tout risque qu'un gouvernement
décide de ne pas en tenir compte. Et c'est sûr que... bien, c'est un risque qui
existe. Puis c'est correct, ça peut être un choix politique de dire : On
répondra devant la population, on ne respectera pas, par exemple, ce que le comité
consultatif fait. On essaye juste, par la loi... Parce que, quand c'est une
directive, ou un conseil, ou peu importe, c'est toujours plus faible que dans
la loi. C'est pour ça qu'on essaye, nous, en tant que législateurs, de
renforcer cet article-là auquel on tient et qu'on amène autant d'amendements.
Et on pose autant de questions, on veut vraiment
comprendre. Moi, ce que je comprends, encore, de la réponse du ministre... Et
c'est bon, je la prends, c'est son choix, le choix politique de son gouvernement.
Non, les décisions du gouvernement pourraient aller à l'encontre de ce que le comité
consultatif, c'est-à-dire ce comité d'experts scientifiques choisis, entre
autres, par le comité... sous le... après la consultation du Scientifique en
chef, il pourrait... qui sont reconnus par leurs pairs, et tout ça, il pourrait
amener des avis qui s'adressent au ministre, et le ministre va donner des
directives aux autres ministères, aux autres organismes, dont certains peut-être
sont moins... disons qu'à cause de la mission de leur ministère... Par exemple,
je pense au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, son objectif
premier, contrairement à celui du ministère de l'Environnement, n'est pas la
protection de l'environnement, n'est pas la lutte aux changements climatiques,
mais plutôt l'exploitation des ressources naturelles. Donc, ça va... c'est un
objectif qui va à l'encontre des objectifs de lutte aux changements climatiques
ou qui...
Mme Ghazal : ...au ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles, son objectif premier, contrairement au ministère
de l'Environnement n'est pas la protection de l'environnement, n'est pas la
lutte aux changements climatiques, mais plutôt l'exploitation des ressources
naturelles. Donc ça va... C'est un objectif qui va à l'encontre des objectifs
de lutte aux changements climatiques ou qui pourrait, disons, être en
contradiction avec des directives qui seraient données par le ministre de
l'Environnement, et là, il y aurait un clash entre ce que le comité consultatif
dit, le ministre est tenu de prendre ça puis de le... si on veut, de
transmettre le message du comité consultatif à cet autre ministère, et après
ça, globalement, ce n'est pas le ministre qui décide tout seul, globalement, le
gouvernement pourrait dire : malgré ça, nous irons à l'encontre de ce que
le comité consultatif dit. C'est quelque chose qui est possible.
M. Charette : Ma collègue, en
tout respect, a une vision très, très romantique du rôle d'un gouvernement.
Elle sait n'y avoir jamais siégé, et je le comprends par sa position. On ne
peut pas penser ou imaginer que les avis d'un comité consultatif aient force de
loi. C'est un petit peu ce qu'elle souhaiterait. Un avis d'un comité
consultatif demeure un avis. Donc penser que pareil avis aurait force de loi
est l'incarnation d'une vision romantique du rôle d'un gouvernement. Ce n'est
pas le cas, mais déjà avec le comité consultatif que nous mettons en place, on
fait une avancée majeure avec ce qui se vit présentement. On l'institue à
travers une loi, on le rend permanent, on statue que tous ses avis seront
publics, donc si le gouvernement, pour les raisons qui lui reviendra, décide de
ne pas suivre un avis, il aura à se justifier. Mais non, d'aucune façon les
avis d'un comité consultatif ne peuvent être interprétés comme ayant force de
loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée.
Mme Ghazal : Je ne sais pas...
Avoir une vision romantique du gouvernement, c'est une jolie expression qui
peut-être veut réduire la crédibilité de ce que je suis en train de dire, mais
moi, ce que je me demande, c'est : Est-ce que par exemple la
Nouvelle-Zélande a une vision romantique de comment on devrait fonctionner? Un
gouvernement, où eux viennent préciser beaucoup d'éléments de ce que fait leur
comité consultatif, qu'ils appellent une commission.
Et je ne suis pas en train de dire qu'il
faudrait qu'il y ait... que ça ait une force de loi. Ce n'est pas ça que je
suis en train de demander non plus et ce n'est pas ça que, probablement, la
commission en Nouvelle-Zélande fait non plus. Ce que j'essaie de faire, c'est
de rapprocher ça, peut-être, d'une... de quelque chose qui soit beaucoup plus
exigeant. La façon de le faire aurait été que ça ne soit pas, tout ce pouvoir
sans ressources, si on veut, ou sans... comment dire, sans pouvoirs réels, que
tout ça repose sur les épaules du ministre, qui est un ministre parmi d'autres,
qui vient avec une directive sur un sujet...
Mme Ghazal : ...que ça ne
soit pas, tout ce pouvoir sans ressources, si on veut, ou sans... comment dire,
sans pouvoirs réels, que tout ça repose sur les épaules du ministre, qui est un
ministre parmi d'autres, qui vient avec une directive sur un sujet, comme un
autre ministre pourrait faire la même chose sur un autre ministre.
Et donc c'est là que je dis : On a un
comité consultatif, qui n'est pas nommé de la façon que moi, j'aurais souhaité
qu'il soit nommé pour lui donner encore plus d'indépendance, plus de
légitimité. Ça, j'ai perdu ces amendements-là. Donc, c'est ce que j'essaie de
rapprocher, de donner de la force à ce comité consultatif qui, je le rappelle,
est un des éléments... un des seuls éléments positif et innovateur dans ce projet
de loi là. Je dis innovateur, mais, en même temps, il y a beaucoup de pays qui
l'avaient avant. On rattrape un retard qu'on n'avait pas avant ou, si on veut,
des fonctions qui étaient sous le comité du conseil... le Conseil de gestion du
Fonds vert, mais qui va disparaître, et donc c'est ce comité consultatif qui va
avoir certaines de ces responsabilités-là. Donc, moi, j'essaie d'augmenter la
force de ce comité consultatif, pas jusqu'à aller nécessairement à dire que ça
ait force de loi. Ce ne sont pas des législateurs qui sont autour de la table.
C'est nous, les législateurs. Mais j'essaie de leur donner plus de force.
Et comme c'est... tout ce pouvoir-là est
entre le ministre, mais que... Quand même que le ministre donnerait une
directive à son ministère, comme je le disais, de l'Énergie et des Ressources
naturelles, les deux sont sur un pied d'égalité. Le ministre de l'Énergie et
des Ressources naturelles, je ne parle pas nécessairement de celui qui est ici,
ou de la Faune, des Forêts et des Parcs, c'est des ministères dont l'objectif
n'est pas de la protection de l'environnement en premier lieu. Leur objectif,
c'est l'exploitation des ressources naturelles, c'est comment est-ce qu'on peut
tirer le plus profit de nos ressources naturelles, avec une logique
extractiviste, qui existe depuis très longtemps, et l'environnement, avec tout
ça, on est obligés... c'est comme un boulet, on est obligés d'y répondre.
Et ce que je dis, ce n'est pas uniquement
par rapport au ministre actuel, ça a toujours été ça. Et donc il y a une
opposition là qui existe. Et tout le poids de faire respecter ces conseils-là
du comité consultatif des experts scientifiques repose sur les épaules du
ministre. Donc, c'est un ministre à côté d'un autre ministre, et c'est là que
je vois un risque. Et c'est pour ça que je me dis : On a une bouée. On
a... J'aurais aimé mieux que ça relève de plus, du Conseil exécutif, comme
beaucoup de groupes nous l'ont dit, ce pouvoir-là, et non pas uniquement sur
les épaules du ministre, qui pourrait réussir dépendamment du ministre qui est
en place, dépendamment de sa force.
Moi, je suis certaine, par exemple, que le
ministre de l'Environnement a travaillé très fort pour être autour de la table
du groupe sur la relance économique après la pandémie. Parce que là on va... On
fait face et on va continuer à faire face à une crise économique. Je suis
certaine qu'il a travaillé fort. En tout cas, je l'espère. Peut-être qu'il a
laissé tombé, je ne le sais pas, je n'étais pas dans ces discussions-là. Mais
je souhaite espérer que lui, il a dit : Bien, moi, je veux être autour de
la table de décision pour la relance économique. Le résultat est qu'il n'y est
pas, peu importe s'il l'a demandé ou pas, il n'y est pas. Donc, ce n'est pas
lui qui décide.
Et c'est la même chose ici. Ici, on a un
comité...
Mme Ghazal : ...il a laissé
tomber? Je ne le sais pas, je n'étais pas dans ces discussions-là. Mais je
souhaite espérer que lui, il a dit : Bien, moi, je veux être autour de la
table de décision pour la relance économique. Le résultat est qu'il n'y est
pas. Peu importe s'il l'a demandé ou pas, il n'y est pas, donc ce n'est pas lui
qui décide. Et c'est la même chose ici.
Ici, on a un comité consultatif qui
pourrait, si on veut, dégager des épaules du ministre tout ce poids et toute
cette responsabilité-là. Et, même s'il bataille très fort, il pourrait gagner,
si on veut, dépendamment de la force du ministre de l'Environnement en place,
ou perdre si, par exemple, c'est un ministre qui est moins, peut-être, fort au
sein du Conseil exécutif.
Donc, je ne connais pas tout ça. J'essaie
d'expliquer peut-être ma vision et de ce que vois d'un... de comment ça se
passe dans un gouvernement. Je ne sais pas si c'est une vision romantique ou
pas. Moi, ce que je vois, c'est qu'il peut avoir ce genre de bataille là. Moi,
je suis convaincu que ça existe. Des fois, ça percole dans les médias. Mais
peut-être que non, peut-être que ça va être extraordinaire puis toutes les
directives qu'il va donner aux organismes publics, toutes les directives qu'il
va donner au ministère vont être écoutées, et peut-être pas. Ça dépend du
ministre en place. Et c'est là que je me dis : Le comité consultatif est
une sorte de bouée de sauvetage pour que la science soit respectée et acceptée,
et que les conseils valent quelque chose.
Et comment est-ce qu'on peut faire ça?
Bien, on peut le faire à travers ce que nous, comme législateur, on a entre les
mains. Ce qu'on a entre les mains, c'est un projet de loi, et on a des
articles. Et c'est ça que j'essaie de faire. Et c'est ce que mes collègues,
ici, essaie de faire avec leur amendement, de dire que ce que le comité rend,
ce qui est rendu public, là, les conseils, bien, qu'ils ne soient pas juste
donnés au ministre. Peu importe, je ne parle pas de l'adresse à laquelle ça va
être envoyé, là, mais que vraiment, que ça s'adresse au ministre X, là, au
ministre et aux organismes publics, et que tout le poids ne repose pas sur un
simple ministre aussi fort soit-il. Il pourrait être très, très fort, mais il
pourrait ne pas l'être. On essaie d'avoir une loi qui ne dépend pas du
gouvernement, qui ne dépend pas du ministre en place. C'est ce que, moi,
j'essaie de faire, et c'est ce que je comprends de l'amendement de mon
collègue. C'est ce qu'il essaie de faire.
• (10 h 30) •
Et c'est pour ça... Le ministre peut
répéter, peut répéter, peut répéter tant qu'il veut les mêmes réponses, moi, ce
que j'en comprends, c'est que le comité consultatif, ce qu'il amène, pourrait
ne pas être retenu en compte. Peut-être pas par son gouvernement, quoique, avec
ce qu'on a appris ce matin, j'en doute, là, mais bon, je perds espoir petit à
petit. De plus en plus, je perds espoir, mais j'essaie de le maintenir, et
c'est pour ça que je suis ici, aujourd'hui, avec vous, même s'il fait très,
très beau dehors. Et je vais rester ici, parce que c'est une des responsabilités
que moi, je sens sur nous, d'améliorer ce projet de loi là et d'améliorer cet
article-là, et d'améliorer le seul outil qu'on a qui est ce comité consultatif.
Et on y tient comme une bouée de sauvetage, et on essaie de lui donner plus de
pouvoir pour ne pas que ça dépende du gouvernement qui est en place. Et, de
dire simplement qu'il donne au ministre...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...d'améliorer
ce projet de loi là et d'améliorer cet article-là, et d'améliorer le seul outil
qu'on a qui est ce comité consultatif. Et on y tient comme une bouée de
sauvetage et on essaie de lui donner plus de pouvoirs pour ne pas que ça
dépende du gouvernement qui est en place. Et de dire simplement qu'il donne aux
ministres et non pas simplement au ministre de l'Environnement, comme c'est
écrit dans la version originale, et aux organismes publics qu'il... que ça soit
donné à eux 30 jours après leur avoir transmis. Et ce n'est pas uniquement
à cet amendement, je l'ai vu aussi dans des... qui a été proposé aussi par
d'autres groupes qui sont venus en commission, et c'est écrit aussi dans leurs mémoires,
et... mais, malheureusement, je vais essayer, j'ai encore d'autres amendements
qui viennent pour renforcer ce comité consultatif, et le ministre va devoir
répéter, mais il peut répéter la même chose. Mais, moi, ce que je comprends de
ce qu'il me dit... et il peut aussi ne pas le répéter. Moi, ce que je comprends,
c'est que le comité consultatif n'a pas cette force-là que, nous, nous essayons
de lui donner. Et que le ministre donne une directive et que le gouvernement
décide dans son ensemble d'aller dans une autre direction est quelque chose de
possible si on adopte l'article tel quel.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le député de
Bourget.
M. Campeau : Qu'un comité
consultatif donne un avis, et que le gouvernement, via le Conseil des
ministres, aille dans un autre sens, je reviens à l'essentiel de ça. Moi, je
n'utiliserais pas le mot «romantique», je vais y aller d'une façon différente.
Si on regarde la situation actuelle par rapport à ce qui est avancé dans le
projet de loi n° 44, on a vraiment mis beaucoup de balises pour s'assurer
que ce comité consultatif là va avoir un poids. Je pense qu'on se répète un
peu, mais j'essaie de le faire d'une façon un peu différente.
Un Conseil des ministres, c'est fait
d'êtres humains. Il y en a qui sont plus forts, il y en a qui sont moins forts,
il y en a qui, dans certaines circonstances, prennent de la force, dans
d'autres, ils en ont moins, mais ça reste un groupe d'êtres humains. Alors,
est-ce qu'à un certain moment un avis de ce comité consultatif là va être
challengé par le Conseil des ministres? Bien, oui, ça va arriver, c'est sûr.
C'est même souhaitable de créer une discussion.
Imaginez-vous un ministre, mettons, de
l'Économie qui dirait : Je veux aller dans le sens opposé. La force d'un
avis d'un comité scientifique choisi par le Scientifique en chef, un président,
avec toutes les balises qu'ils se sont donné déjà, la force d'un avis comme ça,
transparent, public, je pense qu'on s'est mis des balises extrêmement
intéressantes qui ne sont pas parfaites, puis ne pourront jamais être parfaites
parce qu'un gouvernement sera toujours là pour gouverner, puis un comité
consultatif sera toujours là comme consultatif.
Alors, j'ai l'impression qu'on a beau le
tourner de tous les sens, on a beau vouloir donner de la force, je pense que
c'est le meilleur, c'est le plus loin qu'on puisse aller à ce moment-ci, en
donnant les meilleurs avis qui ont un poids, un très grand pouvoir vis-à-vis
même du Conseil des ministres...
M. Campeau : ...alors, j'ai
l'impression qu'on a beau le tourner de tous les sens, on a beau vouloir donner
de la force, je pense que c'est le meilleur, c'est le plus loin qu'on puisse
aller à ce moment-ci, en donnant les meilleurs avis qui ont un très grand
pouvoir, vis-à-vis même du Conseil des ministres.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions
portant sur l'amendement du député de Robert-Baldwin? S'il n'y a pas d'autres
interventions, je vais donc le mettre aux voix par appel nominal. Donc, Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui. M. Leitão
(Robert-Baldwin)...
M. Leitão : Oui.
La Secrétaire
:
...pour, contre, abstention.
M. Leitão : Excusez-moi, je
suis trop enthousiaste. Pour.
La Secrétaire
: Non, il
n'y a pas de souci. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
Madame... M. Tardif, pardon, (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Bien oui. Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article... donc,
l'article 15. Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : J'aurais un sous-amendement
à déposer. Un amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Un amendement, donc à l'article 15.0.4?
M. Gaudreault : Exact.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, donc nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 35)
(Reprise à 10 h 41)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le député de Jonquière,
vous proposez un amendement à l'article 15.0.4? Je vous invite à en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Gaudreault : Oui, alors, l'amendement
à l'article 4 :
Ajouter à la fin de l'article 15.0.4. de
la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, par l'article 4 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Le comité produit et publie annuellement
un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du
Québec dans la lutte contre les changements climatiques.»
Alors, c'est un amendement qui est
important, Mme la Présidente, et qui est... qui vise, justement, à plus de transparence,
qui vise à faire un suivi plus étroit également de la lutte contre les changements
climatiques, mais surtout de l'atteinte des cibles. Nous avons créé un comité
consultatif composé d'experts, de scientifiques recommandés, suggérés...
M. Gaudreault : ...qui vise à
faire un suivi plus étroit également de la lutte contre les changements
climatiques, mais surtout de l'atteinte des cibles. Nous avons créé un comité
consultatif composé d'experts, de scientifiques recommandés et suggérés par le
scientifique en chef, donc c'est des gens qui sont crédibles. Si nous voulons
avoir une plus grande reddition de comptes, il faut que ce comité consultatif
soit capable de rendre public, de produire à chaque année, un rapport de recommandation
sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec dans la lutte contre les
changements climatiques. Ce rapport très solide viendrait, évidemment, soutenir
en plus le travail du Commissaire au développement durable dans son travail,
dans ses audits, sur l'atteinte des cibles. Donc, ça serait également une
avancée importante d'avoir ce rapport en termes de démocratisation et
d'engagement, de mobilisation de la population dans la lutte contre les
changements climatiques.
Cette idée, cet amendement n'est pas sorti
d'une feuille de chou, là, comme ça, soudainement, c'est entre autres recommandé
par quelqu'un que le ministre connaît bien, parce qu'il est dans l'actualité
aujourd'hui, Pierre-Olivier Pineau, entre autres celui qui a commenté, là, le
plan d'action sur l'électrification, comme de quoi que c'était vraiment mauvais
puis que ça n'allait pas permettre d'atteindre les cibles, plan d'action que le
ministre refuse de nous déposer. Alors, le même Pierre-Olivier Pineau, dans le
mémoire qu'il a déposé ici, en commission, nous a dit que le projet de loi...
M. Charette : ...me prête une
intention de refuser de déposer un plan. Je veux clairement mentionner que je
ne peux pas déposer un plan qui n'existe pas. Donc, prudence, là, dans les
propos qui sont tenus.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...poursuivre, M. le député de Jonquière, sur votre
amendement.
M. Gaudreault : Bien, c'est
parce qu'il l'a commenté lui-même dans La Presse, le document dont il a
lui-même qualifié, là, excessivement parcellaire, mais néanmoins déposé au
Conseil des ministres.
M. Charette : ...un plan, M.
le député.
M. Gaudreault : Bien, un
document... Non, non, mais je suis prêt à dire, un document de travail...
La Présidente (Mme
Grondin) : Messieurs, s'il vous plaît, je vous invite à revenir
à l'amendement, qui est très intéressant. Je vous invite à en discuter...
M. Gaudreault : Je suis
vraiment direct sur l'amendement...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...du rapport.
M. Gaudreault : ...mais c'est
parce que, ce que je dis, c'est que le personne qui nous a fait cette première
recommandation d'avoir un rapport annuel de recommandations du comité, c'est le
même qui a commenté le document de travail excessivement parcellaire du
ministre, qui a été déposé au Conseil des ministres et qu'on aimerait obtenir
ici, mais dont le ministre refuse qu'on ait accès, même si les journalistes,
eux, y ont accès.
Alors, c'est simplement ça que je dis. Je
dis que cette même personne a suggéré l'amendement qu'on propose. Ça fait que
je suis direct sur l'amendement, Mme la Présidente. Donc, dans son mémoire,
M. Pineau, qui a commenté aujourd'hui...
M. Gaudreault : ...dont le
ministre refuse qu'on ait accès, même si les journalistes, eux, y ont accès.
Alors, c'est simplement ça que je dis. Je
dis que cette même personne a suggéré l'amendement qu'on propose. Ça fait que
je suis direct sur l'amendement, Mme la Présidente. Donc, dans son mémoire...
Dans son mémoire, M. Pineau, qui a commenté aujourd'hui dans LaPresse,
nous dit dans son chapitre 2.2.1 à la fin de la page, ses pages ne sont
pas paginées, malheureusement, mais ce n'est pas grave : «Le projet de loi
n° 44 devrait également exiger que le comité consultatif produise
annuellement un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du
gouvernement du Québec dans la lutte contre les changements climatiques».
Alors, c'est M. Pineau, lui-même qui dit ça.
Nous, on a choisi d'écouter cet expert
très crédible, justement, qui commente aujourd'hui dans LaPresse
pour formuler l'amendement que je vous propose aujourd'hui, Mme la Présidente,
et qui permettrait de donner beaucoup plus de crédibilité, beaucoup plus de
sérieux, beaucoup plus de suivi, beaucoup plus de transparence. Ça permettrait,
pas juste au gouvernement et aux parlementaires, mais ça permettrait à
l'ensemble de la population de savoir où on s'en va dans l'atteinte des cibles
de réduction de gaz à effet de serre. C'est un comité scientifique. C'est un
comité composé majoritairement de scientifiques. On a eu l'occasion d'en parler
ici. Donc, admettons qu'il y a neuf membres, il pourrait en avoir quand même
quelques-uns, dans que ça soit la majorité, qui sont plus des représentants,
par exemple, de groupes, ou de citoyens, ou de la population en général, ou
d'experts en mobilisation sociale, peu importe. Mais ça permettrait justement
de faire de suivi qui... qui nous est recommandé au fond par un expert en la
matière qui s'appelle Pierre-Olivier Pineau. Alors, voilà, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, peut-être mentionner que ce sont effectivement des informations qui
sont nécessaires. Mais d'emblée, là, pour ne pas qu'on y perde trop de temps,
ce n'est pas un sous-amendement, là, que l'on pourrait adopter. Mais je rassure
le collègue de Jonquière, par contre, avec l'adoption du projet de loi
n° 44 s'ensuivra une grande réorganisation administrative du ministère. On
aura une direction en mesure et qui aura le mandat de produire ces données-là,
parce qu'on voudra suivre l'évolution des mesures prises par le gouvernement,
donc, des informations nécessaires que nous aurons grâce à l'expertise du
ministère, qui seront rendues publiques naturellement.
Mais ceci dit, si le comité voulait
lui-même entreprendre des travaux de pareille nature à travers l'amendement,
là, que j'ai à bon nombre de reprises répété depuis quelques jours, le comité
aurait tout à fait la latitude. Donc, on vient défoncer deux portes ouvertes en
quelque sorte, mais l'idée derrière ça, sur le fond, on y est, ce sera fait,
mais pas à travers l'avenue, là, qui est proposée par le collègue de...
M. Charette : ...là, que j'ai,
à bon nombre de reprises, répété depuis quelques jours. Le comité aurait tout à
fait la latitude. Donc, on vient défoncer deux portes ouvertes, en quelque
sorte. Mais l'idée derrière ça, sur le fond, on y est, ça sera fait, mais pas à
travers l'avenue, là, qui est proposée par le collègue de Jonquière.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien, écoutez,
ça devient facile, trop facile pour le gouvernement de dire toujours : Ah!
c'est dans le mandat du comité, c'est dans le mandat large du comité. Je suis d'accord,
mais je ne veux pas adopter l'amendement.
Moi, quand je suis d'accord sur quelque
chose, j'essaie de faire en sorte que ça se réalise puis de passer à l'action.
Alors, si le ministre est d'accord, bien, qu'il nous dise comment on pourrait
le travailler, l'amendement, pour que ça corresponde encore plus à sa façon de
faire.
Mais, vous savez, il y a différentes
façons de voir ça. Quand on donne un mandat large à un comité, on peut bien
dire à ce comité : Oui, tu as un mandat large puis organise-toi avec ça.
Mais on peut aussi dire : Oui, tu as un mandat large, mais voici quelques
éléments sur lesquels on pense que tu pourrais travailler. Tu pourrais faire
une reddition de comptes, produire un rapport, et c'est ce que j'essaie de
faire ici avec mon amendement, donc de dire que le comité produit et publie
annuellement un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement
du Québec dans la lutte contre les changements climatiques.
C'est vraiment encore plus important,
d'autant plus avec ce qu'on apprend dans La Presse aujourd'hui.
C'est encore plus important parce qu'on a une analyse, puis ça s'adonne que
c'est le même spécialiste qui nous propose cet amendement-là, on a une analyse
de sa part, qui dit qu'avec le document de travail excessivement parcellaire
déposé au Conseil des ministres par le ministre on n'atteindra pas les cibles,
que ça va être seulement, encore une fois, un feu de paille, que ça va être
encore une occasion ratée.
• (10 h 50) •
Donc, moi, je trouve qu'il y a une
cohérence entre l'analyse de ce matin, qui est rendue publique, dans La Presse,
par Pierre-Olivier Pineau, et sa proposition dans le mémoire. Parce que si on
veut... L'enjeu, c'est vraiment ça. Si on veut avoir un suivi étroit, si on
veut savoir où on s'en va en termes d'atteinte des cibles, il faut qu'on ait
des données qui nous viennent d'experts, qui vont être publiques, qui vont nous
permettre de savoir où on s'en va.
Et M. Pineau est tout à fait
cohérent, avec sa critique de ce matin puis avec la proposition qu'il nous a
faite dans son mémoire. D'avoir un comité consultatif qui produise annuellement
un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement dans la
lutte contre changements climatiques, ça nous permettrait justement d'éviter ce
qui est dénoncé aujourd'hui à partir du document de travail excessivement
parcellaire déposé au Conseil des ministres. Donc, nous, ça nous permettrait,
comme parlementaires mais aussi à l'ensemble de la population, de savoir où on
s'en va.
Alors, moi, je veux qu'on se donne le plus
possible de balises, de barrières, de garde-fous, de pare-feux, appelez ça
comme vous voulez, pour qu'on sache...
M. Gaudreault : ...des ministres.
Donc, nous, ça nous permettrait, comme parlementaires mais aussi à l'ensemble
de la population, de savoir où on s'en va. Alors, moi, je veux qu'on se donne
le plus possible de balises, de barrières, de garde-fous, de pare-feux, appelez
ça comme vous voulez, pour qu'on sache où on s'en va. C'est trop un défi
important, l'atteinte des cibles de réduction de gaz à effet de serre, la lutte
contre la crise climatique, c'est trop un défi important pour qu'on ne se donne
pas un tableau de bord. Puis c'est exactement ce que propose mon amendement,
c'est d'avoir un tableau de bord pour savoir où on s'en va en matière de
réduction de GES.
Et le comité scientifique, bien, si on y
croit, si on y croit réellement, si on pense que les personnes qui seront là
seront compétentes, ce qui est le cas, bien, on peut leur donner au moins la
responsabilité de produire ce rapport sur l'avancée dans la lutte contre les gaz
à effet de serre.
J'aurais pu également ajouter, parce que
si jamais il y a des collègues qui veulent faire un sous-amendement, que ce
rapport soit déposé à l'Assemblée nationale. Ça, ça serait un élément de plus
important qu'on pourrait y ajouter, que ce rapport soit déposé à l'Assemblée
nationale. Alors, je suggère moi-même à mes collègues d'auto-sous-amender...
Une voix
: ...
M. Gaudreault : Ah bon! Alors,
ça va être encore plus clair, à ce moment-là, Mme la Présidente. On ne l'avait
pas prévu parce qu'on l'a travaillé hier, cet amendement-là, ça fait qu'on ne
le savait pas que Pierre-Olivier Pineau allait sortir dans LaPresse
ce matin pour critiquer le document de travail excessivement parcellaire du ministre.
On ne le savait pas, ça. Alors là, en l'apprenant, bien là, l'amendement était
fait, alors peut-être que les collègues pourront sous-amender. Mais
effectivement, ça pourrait être déposé... En tout cas, moi, j'annonce tout de
suite mes couleurs, là, si les collègues déposent ce sous-amendement-là, moi,
je vais les appuyer là-dedans. Ça va venir renforcer...
Parce que moi, contrairement au ministre,
je suis prêt à entendre ce que les autres oppositions ont à dire. Alors, moi,
je serais prêt à ce que mon amendement soit sous-amendé pour que le rapport
soit encore plus public, encore plus clair, encore plus opérationnel puis
encore plus suivi, notamment avec un dépôt devant l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, donc, je salue l'amendement déposé ici par le
collègue de Jonquière. Mme la Présidente, voilà déjà quelques heures que nous
sommes à travailler pour bonifier ce projet de loi, et notamment en particulier
ce comité consultatif où, rappelons-le, Mme la Présidente, il y avait plusieurs
préoccupations émises par différents groupes à propos de ce comité consultatif.
Nous avons travaillé et... rondement, notamment à travailler sur les domaines,
les domaines d'expertise, à travailler sur la portée des recommandations, à
travailler sur le mandat ou la mission. Et là l'amendement qu'apporte le
collègue de Jonquière, effectivement, nous semble quelque chose de presque
normal, c'est-à-dire que...
M. Benjamin : ...à travailler
sur les domaines, les domaines d'expertise, à travailler sur la portée des recommandations,
à travailler sur le mandat ou la mission. Et là, l'amendement qu'apporte le
collègue de Jonquière, effectivement, nous semble quelque chose de presque normal,
c'est-à-dire qu'un comité consultatif puisse produire un rapport annuel.
Mais, avant de poursuivre, Mme la
Présidente, j'ai une première question à poser à M. le ministre. Lorsqu'il
dit : Ce sera fait, au collègue de Jonquière, qu'est-ce qu'il veut dire
par là? Est-ce que c'est déjà quelque part, quand il dit que ce sera fait?
Donc, j'aimerais l'entendre là-dessus, qu'est-ce qu'il veut dire par là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Quand je
mentionnais il y a quelques instants qu'à travers la proposition du collègue de
Jonquière on défonçait deux portes ouvertes, une autre illustration, là, si
c'était nécessaire. Selon ce qui nous régit déjà et qui n'est nullement affecté
par le projet de loi n° 44, je stipule les obligations :
le ministre publie annuellement l'inventaire des émissions de gaz à effet de
serre correspondant à l'année qui précède de deux ans celle de la publication,
comme on a fait en novembre dernier, là où malheureusement on a pu constater encore
l'échec des années libérales; et enfin un bilan exhaustif et,
lorsqu'applicable, quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la
réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements
climatiques.
Donc, on reprend pratiquement mot pour mot
à tout le moins la finalité du sous-amendement proposé par le collègue. C'est
déjà le cas, et avec la réorganisation administrative que le ministère prépare
et complétera, là, dans les prochains mois, ce sera d'autant plus le cas avec à
chacune des fois des rapports rendus publics. Donc, sur le fond, entièrement d'accord,
mais malheureusement ce n'est pas pertinent, là, de l'ajouter dans le projet de
loi n° 44 étant donné l'application actuelle.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, vous l'avez constaté, c'est le ministre qui a décidé d'aller jouer
sur le terrain de la partisanerie. Moi, j'aimerais bien rappeler au ministre
l'actualité du jour, et je cite — j'ouvre les guillemets : «Le gouvernement
refuse... ce gouvernement refuse de prendre acte des choses nécessaires à faire
pour réduire les GES et atteindre les cibles». Et je cite Pierre-Olivier
Pineau. Il n'était pas en train de parler des gouvernements précédents. Il parle
de ce gouvernement. Et c'est aujourd'hui dans les journaux, dans les médias.
Et nous avons constaté l'attitude du ministre.
Et je crois que face à cette obstruction, donc c'est le cas de le dire, donc,
je reviens encore à l'amendement de mon collègue le député de Jonquière pour
rappeler son importance et toute sa nécessité. Lorsqu'on demande à des experts,
donc, au sein d'un comité consultatif de travailler, je pense que les
Québécoises et les Québécois sont en droit d'attendre de cette...
M. Benjamin : ...donc, c'est le
cas de le dire. Donc, je reviens encore à l'amendement de mon collègue, le
député de Jonquière, pour rappeler son importance et toute sa nécessité.
Lorsqu'on demande à des experts, donc, au sein d'un comité consultatif de travailler,
je pense que les Québécoises et les Québécois sont en droit d'attendre de cette
instance d'experts indépendants d'avoir accès à une mise à jour, un rapport
annuel, publié, rendu public par ce comité consultatif, qui dit, de manière
indépendante, où est-ce que nous en sommes sur le fond de la lutte contre les
changements climatiques.
Et je saisis la balle au bond que nous a
lancée le collègue de Jonquière pour tout de suite vous dire, Mme la Présidente,
qu'on va effectivement déposer un sous-amendement, donc, à l'amendement du
collègue de Jonquière. Si vous voulez bien, Mme la Présidente, suspendre quelques
minutes pour nous, le temps de déposer notre sous-amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il est rédigé, le...
M. Benjamin : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 58)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 3)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux! M. le
député de Viau, vous avez déposé un sous-amendement à l'article 15.0.4.
Bien qu'il y ait une petite coquille, on va... sur le greffier, on va modifier,
mais on peut poursuivre. Donc, je vous invite à en faire la lecture, s'il vous
plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, le sous-amendement, donc, se lirait comme suit. Donc, je
vais seulement lire le sous-amendement, si vous le permettez, Mme la
Présidente. Donc : «Le comité produit et publie annuellement un rapport de
recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec dans la
lutte contre les changements climatiques et le respect des cibles de réduction
des émissions de gaz à effet de serre fixées. Le rapport doit comprendre une
analyse de la mise en oeuvre des mesures d'adaptation et de lutte aux
changements climatiques. Ce rapport est déposé par le ministre dans les
30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans
les 30 jours, de la... à la reprise de ses travaux.»
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Vous souhaitez
plaider?
M. Benjamin : Bien,
écoutez, tout simplement, je serai assez bref, Mme la Présidente, donc, c'est
un amendement... c'est un sous-amendement, pardon, qui vient au moins nous
rassurer que, face au refus de ce gouvernement de prendre acte des choses
nécessaires à faire pour réduire les GES et atteindre les cibles, comme le
rappelait ce matin encore l'expert, que le gouvernement a lui-même consulté,
M. Pierre-Olivier Pineau. C'était une de ses recommandations, le collègue
de Jonquière l'a très bien rappelé. Alors, face à ce refus, il nous faut
absolument avoir... Pour nous, ce sous-amendement, c'est une bouée de sauvetage
pour les parlementaires, qui leur permettrait, à ce moment-là, d'être rassurés
sur le fait qu'il y a... qu'il y aura un rapport annuel qui sera rendu public.
Et ce rapport annuel sera déposé par le ministre lui-même à l'Assemblée
nationale. Donc, voilà, la portée de ce sous-amendement, dans le contexte
actuel, dans le contexte actuel de vacillement et d'hésitation, et... voire de
beaucoup de lacunes dans ces enjeux-là. Donc, je pense que c'est un
sous-amendement fondamental, et non... J'ai posé la question tout à l'heure au
ministre pour lui demander, quand il dit que ce sera fait : Où? Je pense
que ça vaut la peine, ça vaut la peine, donc, de nous assurer en l'inscrivant
comme sous-amendement, ça vaut la peine de nous assurer, donc, que... dans le
projet de loi, qu'il est prévu qu'il y aura un rapport annuel. Et ce rapport
annuel là sera déposé dans les 30 jours suivants, ici, à l'Assemblée
nationale, par le ministre. Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député de Viau. M. le
ministre.
M. Charette : Tout
simplement, j'ai clairement dit que tout ceci était déjà applicable. Les
portes, j'aime les ouvrir lorsqu'elles sont fermées, mais, dans le cas présent,
la porte est grande ouverte. Donc, pas nécessaire d'apporter de multiples
sous-amendements...
M. Benjamin : …par le ministre.
Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député de Viau. M. le ministre.
M. Charette : …très
simplement, j'ai clairement dit que tout ceci était déjà applicable. Les
portes, j'aime les ouvrir lorsqu'elles sont fermées, mais, dans le cas présent,
la porte est grande ouverte, donc pas nécessaire d'apporter de multiples
sous-amendements.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je pense que ce qu'on voit, c'est une porte qui est fermée puisque,
ce que nous demandons… et l'exigence, elle n'est pas différente de celle que
nous avons déjà demandée, Mme la Présidente, depuis les derniers jours, donc,
que nous débattons autour de ce projet de loi. C'est une exigence… de
transparence, de nous assurer que, dans ce projet de loi là, les mécanismes,
tous les mécanismes reliés à la transparence, seront présents. Et, visiblement,
c'est une fermeture, et contrairement à l'ouverture… j'essaie de voir
l'ouverture du ministre, je n'en vois pas. Au contraire, c'est une fermeture.
Lorsque l'opposition officielle, lorsque
les oppositions, et c'est le cas de mon collègue, le député de Jonquière,
déposent un amendement aussi louable, et nous, on sous-amende pour fixer des
balises qui sont prévues d'ailleurs ailleurs dans les balises de 30 jours,
etc., ce n'est pas différent, et notamment on s'assure aussi du rôle du
ministre comme ministre responsable du portefeuille de l'environnement et des
changements climatiques.
J'essaie de voir, donc, où, dans un
sous-amendement, il sera appelé à jouer son rôle, c'est-à-dire à déposer ce
rapport-là à l'Assemblée nationale, et je n'y vois que de la fermeture. Alors,
encore une fois, je lui demande : En quoi est-ce que nous assurer que ce
comité consultatif produise et publie son rapport, et que ce rapport-là puisse
être déposé à l'Assemblée nationale par lui, en quoi est-ce que c'est ouvrir
des portes? Au contraire, j'y vois une fermeture. Alors, pourquoi est-ce qu'il
refuse d'agréer à cette demande?
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, je sais le collègue très, très en mesure de faire la part des
choses. Il connaît très bien le principe comme quoi le législateur ne parle pas
pour ne rien dire, que les textes de loi ne parlent pas pour ne rien dire.
Je vais relire pour la dernière fois
l'article 46.18 de la Loi sur la qualité de l'environnement, loi que nous
ne changeons pas, donc, inutile de faire les changements demandés à travers le projet
de loi n° 44 : «Le ministre publie annuellement :
«1° l'inventaire des émissions de gaz à
effet de serre correspondant à l'année qui précède de deux ans celle de la
publication,» — ce que nous avons publié pour 2017, en novembre
dernier, je ferai fi de rappeler qui était au pouvoir à ce moment-là, et;
«2° un bilan exhaustif et, lorsque
applicable, quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la réduction
des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements
climatiques.»
C'est déjà dans la loi. C'est déjà dans la
Loi sur la qualité de l'environnement. Tous les articles du projet de loi
n° 44 n'affectent d'aucune façon cette disposition-là. Donc, inutile de le
ramener dans le projet de loi n° 44, c'est déjà prévu. Et à ça, j'ajoutais
que, suite à l'adoption…
M. Charette : ...c'est déjà
dans la loi. C'est déjà dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Tous les
articles du projet de loi n° 44 n'affectent d'aucune façon cette
disposition-là. Donc, inutile de le ramener dans le projet de loi n° 44,
c'est déjà prévu. Et à ça, j'ajoutais que suite à l'adoption du projet de loi
n° 44, le plus tôt possible, au niveau du ministère, au niveau des
services administratifs, une direction sera réaménagée pour se concentrer sur
ce volet-là de la loi, pour rendre les rapports encore plus limpides, plus
lisibles, là, transmettre le plus d'informations publiques. Et, encore une
fois, ce seront tous des rapports qui seront publics.
Donc, quand je dis qu'on défonce
deux portes ouvertes, c'est réellement le cas lorsqu'on prend le temps de
bien lire et comprendre la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
• (11 h 10) •
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je parle ici, Mme la Présidente, du comité consultatif. Et dois-je
rappeler au ministre que ce comité consultatif n'est pas un comité comme les
autres? Et c'est pour cette raison, d'ailleurs, que ce n'était pas vain de
notre part de nous assurer d'engager le débat sur la portée de la mission de ce
comité consultatif, c'est un comité d'experts. Et notamment pour nous, nous, de
l'opposition officielle, on a beaucoup travaillé, on a beaucoup réfléchi, on a
essayé de contribuer aussi pour renforcer le caractère indépendant de cette
commission-là... de ce comité-là. Et justement... et parce que ce comité, pour
nous, n'est pas un comité cosmétique, c'est un comité important, je pense que
l'importance de ce comité-là, l'envergure de ce comité-là, son indépendance
doit être confirmée par ce geste ultime, c'est-à-dire un comité indépendant
d'experts qui se réunit, donc, pour travailler sur cet enjeu si important pour
l'ensemble des Québécoises et des Québécois, puisse à la fin de ses travaux,
annuellement, déposer un rapport annuel. Donc, ce n'est pas un comité comme les
autres dont on parle, là.
Donc alors, encore une fois, j'ai écouté
la réponse du ministre, mais c'est une réponse, il me semble, qui ne convenait
pas, qui n'a... par rapport à ce que nous débattons à savoir, le comité
consultatif d'experts indépendant puisse déposer annuellement son rapport. Et
ce rapport-là, ce serait au ministre de l'Environnement de le déposer, ici, à
l'Assemblée nationale. Donc, c'est ça le coeur de l'amendement du collègue de Jonquière
et de notre sous-amendement. Et, dans notre cas à nous, nous pensons que ça doit
se faire dans les 30 jours suivants, que le ministre puisse le déposer à
l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député.
M. Charette : Je prends bonne
note de la position des oppositions, qui souhaiteraient que le travail se fasse
deux fois, ce n'est pas notre vision d'être efficace et productif. Donc, il
sera fait une fois, en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Mais
naturellement, le comité consultatif pourra se baser sur ces expertises-là pour
produire ses propres avis. Mais, non, on ne lui demandera pas de faire quelque
chose qui se fait déjà.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de...
M. Charette : ...une fois, en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Mais naturellement, le
comité consultatif pourra se baser sur ces expertises-là pour produire ses
propres avis. Mais, non, on ne lui demandera pas de faire quelque chose qui se
fait déjà.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Le ministre ne
peut pas dire qu'on défonce des portes ouvertes et que c'est la même chose,
puis que tout existe déjà dans la Loi sur la qualité de l'environnement, ce
n'est pas vrai, Mme la Présidente. Alors, dans les articles 46.17 et
46.18, c'est à ça que faisait référence le ministre? C'est bien 46.17, 46.18?
Bon. Je les lis :
«Le ministre transmet au gouvernement un
rapport sur l'atteinte des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de
serre fixées en vertu de l'article 46.4 au plus tard deux ans après
l'expiration de la période pour laquelle ces cibles ont été fixées.
«Le gouvernement doit rendre public le
rapport dans les 30 jours de sa réception.
«46.18. Le ministre publie annuellement:
«1° l'inventaire des émissions de gaz à
effet de serre correspondant à l'année qui précède de deux ans celle de la
publication;
«2° un bilan exhaustif et, lorsque
applicable, quantitatif des mesures mises en oeuvre relativement à la réduction
des émissions de gaz à effet de serre et à la lutte aux changements
climatiques.»
Mme la Présidente, ça n'a rien à voir avec
l'amendement et le sous-amendement que... l'amendement que j'ai déposé et le sous-amendement
qu'a déposé le député de Viau. Ça n'a rien à voir.
Nous, là, on parle du comité consultatif
qu'on est en train de créer dans cette loi, qui devrait déposer un rapport de recommandation
sur le respect des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
C'est un oeil externe. C'est un rapport avec un respect... sur le respect des
cibles. Ça n'a rien à voir avec ce qui est prévu à 46.17 et 46.18 où le
ministre transmet au gouvernement un rapport sur l'atteinte des cibles. On veut
l'avis du comité consultatif sur ce sujet-là.
Alors, le ministre peut bien nous
dire : On défonce des portes ouvertes, on défonce des portes ouvertes, ce
n'est pas la même chose. Ce n'est pas du tout, du tout, du tout la même chose.
Alors, mon amendement est hyperpertinent, puis il devient encore plus pertinent
avec le sous-amendement du député de Viau que je trouve parfaitement bien
construit, pas le député, là, le sous-amendement. En tout cas, le député aussi,
mais le sous-amendement est parfaitement bien construit quand il nous
dit :
«Le rapport doit comprendre une analyse de
la mise en oeuvre des mesures d'adaptation et de lutte aux changements
climatiques. Ce rapport est déposé par le ministre dans les 30 jours
suivants à l'Assemblée nationale...»
Donc, c'est vraiment un contrepoids qu'on
vient donner à ce que 46.17 et 46.18 nous dit dans la LQE : «Le ministre
dépose son inventaire», on le sait qu'il le fait quand il veut, puis quand ça
fait son affaire, ça, c'est un autre problème en soi, avec un deux ans de
retard. Mais là, on aurait un dépôt à l'Assemblée nationale par le comité consultatif
qui viendrait jeter un oeil externe sur ça. Alors, moi, je trouve qu'au
contraire c'est complètement...
M. Gaudreault : ...qu'il
le fait quand il veut, puis quand ça fait son affaire, ça, c'est un autre problème
en soi, avec un deux ans de retard. Mais là, on aurait un dépôt à l'Assemblée
nationale par le comité consultatif qui viendrait jeter un oeil externe sur ça.
Alors, moi, je trouve qu'au contraire c'est complètement nouveau, c'est bon, ça
vient donner un suivi, puis savoir si on s'en va dans la bonne direction ou si
on s'en va dans le trou, dans la mauvaise direction quant à l'atteinte des
cibles comme, entre autres, nous le dit l'article dans LaPresse
ce matin. Donc, c'est très important d'avoir cet oeil externe. Et, moi, je
trouve que l'amendement et le sous-amendement tel que formulés et déposés par le
député de Viau sont parfaitement compatibles, parfaitement pertinents et parfaitement
complémentaires aux articles 46.17, 46.18 existants déjà dans la LQE. Ce
n'est pas de la réplétion, ce n'est pas de la redite, c'est parfaitement complémentaire.
Alors ça, c'est bien important de le préciser. Puis le ministre devrait suivre
mon exemple où j'entends puis j'accepte les sous-amendements puis les améliorations
proposées par l'opposition officielle parce que je trouve qu'ils viennent
humblement améliorer mon projet d'amendement. Mais le ministre devrait aussi
écouter ce que les oppositions proposent et accepter des modifications à ses
propositions.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Hier, ça a été largement démontré, lorsque les propositions font
du sens, on est capable de les adopter très, très rapidement. Lorsqu'elles ne
font pas de sens, nous le disons aussi rapidement pour que les oppositions
puissent se gouverner en conséquence. Je ne répéterai pas ce que j'ai dit
précédemment qui continue à s'appliquer, mais je vais juste corriger une fausseté,
par contre, qui a été mentionnée sur les rapports qui sont publiés deux ans
après donc l'année qui est étudiée.
Le collègue mentionne que c'est déposé
avec deux ans de retard, dit que c'est au moment où le gouvernement le souhaite
et autres. Je pense qu'on a eu un long... pas débat, mais c'est un échange
constructif il y a quelques jours, sinon quelques semaines, sur cet enjeu-là.
La dynamique a été clairement démontrée pourquoi ça prend deux ans. On serait
les premiers à souhaiter que ce soit plus court. On attend d'abord les données
fédérales qui arrivent au printemps. On doit réévaluer, et à partir de 1990,
les propres évaluations qui avaient été faites les années précédentes jusqu'à
l'année d'étude de référence.
Donc, lorsque le collègue mentionne qu'on
publie ces données-là avec deux ans de retard, et lorsque le veut bien, ça
démontre très, très bien l'incompréhension du dossier par le collègue, ou
encore qu'il laisse entendre que c'est à la discrétion du ministre. Mais je le
sais en maîtrise de ce dossier-là, il comprend très bien les délais de deux
ans. Il sait fort bien que le gouvernement du Québec, peu importe sa couleur...
M. Charette : ...gouvernement
le veut bien. Ça démontre très, très bien l'incompréhension du dossier par le collègue,
ou encore, qu'il laisse entendre que c'est à la discrétion du ministre. Mais je
le sais en maîtrise de ce dossier-là. Il comprend très bien les délais de deux
ans. Il sait fort bien que le gouvernement du Québec, peu importe sa couleur,
aimerait que des délais soient plus courts. Donc, c'est une fausseté que je
souhaitais corriger.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, si c'est
la faute du fédéral, moi, j'ai une solution.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Gaudreault : Je sais que le
ministre, il y a déjà cru puis il a abandonné ça pour un nationalisme de
façade. Mais ça, c'est un autre débat, qu'on pourra faire ailleurs.
M. Charette : ...démontre un
peu la personnalité du collègue, et ça, ce n'est pas à son avantage parce que
cette blague-là, il l'a faite...
M. Gaudreault : Mme la
Présidente... Je ne pense pas que la personnalité du député de Jonquière fasse
partie du sous-amendement, Mme la Présidente.
M. Charette : D'accord,
d'accord. Je vais revenir sur les...
M. Gaudreault : Parce que...
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite, s'il vous plaît, à revenir...
M. Gaudreault : ...si on veut
s'autopsychanalyser ici, là, moi, je pourrais en faire aussi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non. S'il vous plaît, je vous invite, monsieur...
M. Charette : Je vais revenir
sur les propos du collègue de Jonquière, dans ce cas-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...parfait, à revenir sur l'amendement.
M. Charette : La preuve que
nous avons eu ce débat-là sur le deux ans, c'est qu'il a fait exactement la
même blague lorsque le débat a eu lieu. Donc, lorsqu'aujourd'hui, il nous dit
que c'est deux ans de retard à la discrétion du ministre, il démontre
clairement... non seulement il l'avait entendu la première fois, mais il sait
très bien que ce qu'il a avancé est totalement faux.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça ne vaut pas
la peine de répondre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Pardon?
M. Gaudreault : Ça ne vaut pas
la peine de répondre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, dans ce cas-là, il y a la députée de
Mercier qui souhaite intervenir. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Bien, par rapport à cet amendement... le sous-amendement, moi,
j'avais exactement le même amendement, que j'apportais. Donc, on est sur la
même page par rapport à cet aspect-là. Et l'idée ici derrière ça... En fait,
moi, je ne l'ai même pas prise du mémoire de M. Pierre-Olivier Pineau. Je l'ai
prise du Centre québécois du droit de l'environnement. Mais il y avait aussi le
mémoire d'Équiterre. Pas mal les groupes qui sont venus en ont parlé. Et ce
qu'ils mentionnent, c'est vraiment toute la question de la reddition de
comptes, de la transparence.
Et nous aussi, de ce... En tout cas, moi,
je me répète aussi beaucoup de ce côté-ci, le ministre n'est pas le seul, où
est-ce qu'on essaie de donner un peu plus de poigne, disons, à ce comité
consultatif, même si le mot «consultatif» peut sembler un peu plus léger. On
fait juste le consulter, son avis. Malgré tout ce que le ministre dit... Et on
peut bien le croire sur parole. Notre objectif, c'est que, dans la loi, ce soit
écrit.
• (11 h 20) •
Et, par exemple, si... Dans le mémoire
d'Équiterre, ce qui était mentionné, c'est... Et je reprends encore le même
exemple de la Nouvelle-Zélande. C'est très important de se comparer pas au
pire, comme ce qu'on fait souvent, malheureusement... ce gouvernement-là fait
souvent en se comparant aux États-Unis, en Amérique du Nord, qui sont les pires
élèves en matière de lutte aux changements climatiques. Nous, il faut qu'on se
compare aux meilleurs. Pourquoi? Pas seulement parce que... Ah! mais on peut
dire : Bien oui, mais on est loin des autres, il faut qu'on se compare à ceux
qui sont proches. Ça dépend de notre contexte...
Mme Ghazal : ...comme ce qu'on
fait souvent, malheureusement, ce gouvernement fait souvent, en se comparant
aux États-Unis, en Amérique du Nord, ce qui sont les pires élèves en matière de
lutte aux changements climatiques. Nous, il faut qu'on se compare aux
meilleurs. Pourquoi? Pas seulement parce que, ah, on peut dire : Mais oui,
mais on on est loin des autres, il faut qu'on se compare à ceux qui sont
proches. Ça dépend de notre contexte. Nous avons une énergie renouvelable, une
énergie propre. On a tout ce qu'il faut, on a le consensus social pour
procéder. Et c'est pour ça que moi, j'ai cette ambition-là, qui manque au
ministre, et qui est celle de nous comparer aux meilleurs.
Donc, en Nouvelle-Zélande, en plus des
rapports qu'elle produit à la demande du ministre, ce qui est exactement la
même chose que le comité consultatif, ce qu'Équiterre nous dit, c'est la
Climate Change Commission, la commission dont j'avais défini les objectifs et
ce sur quoi elle doit se prononcer, mais que le ministre a refusé qu'on dise
sur quoi elle se prononce, doit faire un rapport annuel sur sa revue du progrès
vers l'atteinte des budgets carbone. Ce rapport est fourni au ministre, après
trois mois, qui doit le présenter à la Chambre des représentants, donc l'équivalent
de notre Assemblée nationale, et le rendre public trois mois après sa
réception. Donc, même, c'est sûr que le ministre reçoit le rapport.
Ce qu'on souhaite avec ce
sous-amendement-là puis l'amendement de mes collègues, c'est que le ministre
reçoive ces rapports-là et, évidemment, quand c'est soumis... quand c'est
présenté à l'Assemblée nationale, c'est rendu public. Également, la Climate
Change Commission doit faire rapport deux ans plus tard, à la fin des périodes
de budget carbone, ce qui n'existe pas encore ici, au Québec, parce qu'on a du
retard et on préfère avoir une cible lointaine sans avoir des étapes.
Au Royaume-Uni, c'est le secrétaire d'État
qui est imputable des politiques qu'il doit présenter au Parlement, donc
toujours au Parlement, pas uniquement au gouvernement, un rapport qui est
énonce des propositions et et des politiques pour respecter les budgets carbone
ainsi qu'un relevé annuel des émissions britanniques. Et le comité on Climate
Change, quant à lui, doit faire un rapport annuel sur le progrès envers
l'atteinte de ces budgets carbone devant le Parlement, en plus des rapports sur
chacune des périodes du budget carbone. Donc, ici, ce qu'on voit, c'est
beaucoup, beaucoup de transparence, beaucoup d'imputabilité. Tout ne se passe
pas uniquement derrière des portes closes. Les rapports sont déposés à
l'Assemblée nationale. Et ces éléments-là de plus de transparence sont
extrêmement importants et de, aussi, légitimité démocratique.
Moi, dans les amendements que j'ai
apportés depuis le début pour le comité consultatif, par exemple, qui ont tous
été rejetés par le ministre, c'est par exemple de dire sur quoi, entre autres,
pas uniquement, mais entre autres on inviterait ou on exigerait que le comité
consultatif se prononce. Le ministre nous dit : «Mais ils vont le faire,
là. C'est sûr qu'ils vont le faire». Mais pourquoi ne pas l'écrire dans la loi
s'ils vont le faire? Par exemple, quand je parle de donner son avis sur les
impacts des changements climatiques, si... de donner aussi... de produire un
avis aux ministères et organismes, aux... ou tout... aux autorités
gouvernementales en lien avec le progrès vers l'atteinte des cibles de
réduction. Le ministre a refusé ça. Et quand j'expliquais à ce moment-là
pourquoi est-ce que j'apportais cet amendement-là... Parce que ce qu'on essaie
aussi d'amener avec ce comité consultatif...
Mme Ghazal : …mais aussi, là,
de produire un avis aux ministères et organismes… aux autorités gouvernementales,
en lien avec le progrès vers l'atteinte des cibles de réduction. Le ministre a
refusé ça. Et quand j'expliquais à ce moment-là pourquoi est-ce que j'apportais
cet amendement-là… parce que ce qu'on essaie aussi d'amener, avec ce comité
consultatif, c'est d'augmenter son rôle de supervision aussi de l'action gouvernementale.
Et c'est exactement à ça que sert cet amendement et ce sous-amendement-là, pas seulement
de dire que ce comité consultatif doit se prononcer sur plein d'affaires, qu'il
doit produire plein d'avis et que le ministre après ça va pouvoir dire plein de
directives qui d'ailleurs… directives qui ne seront jamais rendues publiques.
Donc, on ne saura pas ce que le ministre va faire, mais au moins, les avis vont
l'être, du comité consultatif.
Et cette transparence est importante, et
le ministre le sait, d'autant plus qu'il a dû s'excuser, en cette Chambre,
devant tout le monde, du fait qu'il n'avait pas déposé le plan stratégique du Conseil
de gestion du Fonds vert. Donc, le ministre — excusez-moi, je vais
prendre une gorgée d'eau (Interruption) pardon… Donc, le ministre s'était levé
en Chambre pour dire : Je m'excuse, la loi m'exigeait de déposer un plan
de Conseil de gestion du Fonds vert… qu'il avait obtenu tôt au mois de mars et
il devait le déposer d'ici la fin de l'année. Il ne l'a pas fait. Il a fallu
que, par une demande d'accès à l'information, on le voie, qu'on s'en rende
compte et qu'on fasse… on demande au ministre de le déposer, alors qu'il
l'avait entre les mains depuis longtemps. Et là, il y a eu toutes sortes de
tergiversations : C'était brouillon, ce n'était pas complet, je n'étais
pas pour le déposer comme ça, il fallait que j'y travaille, etc., pour
finalement être obligé de le déposer, parce que la loi l'exigeait, et de s'excuser.
Maintenant, avec son projet de loi, le… et
son refus de ce sous-amendement-là et cet amendement-là, le ministre le… est en
train de se… peut-être de s'épargner d'autres excuses en Chambre, en
disant : Mais je ne le mettrai pas, je ne demanderai pas au… pas le
Conseil de gestion du Fonds vert, parce que le Conseil de gestion du Fonds vert
n'existera plus, avec ce projet de loi là, mais à un autre organe qui va avoir
en partie ses responsabilités, bien qu'il… ce comité consultatif qu'on essaie
de renforcer, mais que le ministre veut garder le plus… pas faible, je ne
dirais pas faible, mais le plus consultatif… consultation sans aller plus fort
que ça… de ce comité-là, eh bien, je ne lui exigerai pas qu'il dépose aucun
plan sur aucun sujet que ce soit, uniquement des avis, ce qu'il a lui-même
envie de produire ou que le ministre lui demande de produire, mais sans aucune…
D'augmenter... plus de légitimité, ça
augmenterait encore plus la légitimité démocratique si ces rapports-là étaient
déposés à l'Assemblée nationale. Mais le ministre peut-être…
Mme Ghazal : ...uniquement
des avis, ce qu'il a lui-même envie de produire ou que le ministre lui demande
de produire, mais sans aucune... D'augmenter... Plus de légitimité... Ça
augmenterait encore plus la légitimité démocratique si ces rapports-là étaient
déposés à l'Assemblée nationale.
Mais le ministre peut-être que... Comme on
dit : Chat échaudé craint l'eau froide. Donc, le ministre a décidé de
s'épargner le dépôt, et c'est pour ça qu'il refuse ce qui est... ce qui tombe
sous le sens, ce qui a été demandé par plusieurs groupes qui sont venus... et experts
qui sont venus à l'Assemblée nationale en s'inspirant des meilleures pratiques
qui se font partout à travers le monde. Des meilleures, pas des pires. Nous, on
ne se compare pas à des pires en disant : On a... Nous, c'est uniquement
neuf tonnes d'émissions de CO2 par habitant,
donc on est dans la moyenne de l'OCDE puis on n'est pas si pires par rapport à
l'Amérique du Nord, mais on... Par rapport à tout ce qu'on a au Québec, on
est... on ne se compare par aux meilleurs, ça, c'est sûr.
Et là c'est un autre exemple, par le refus
du ministre, en amenant des argumentaires pas très convaincants, pour le moins,
qui dit : Bien, je le fais déjà, j'ai déjà un rapport que j'amène. Mais ce
n'est pas le même rapport, là. On ne demande pas la même chose. Ça, c'est
l'inventaire. C'est obligé, oui, dans la loi. Ce n'est pas ça.
Si le ministre lit et relit, on... Et,
moi, ça ne me dérange pas de le répéter puis de le lire, comme il le fait. Il
se plaint de le faire. Moi, je ne me plains pas de le faire, je le fais parce
que c'est important pour le débat que les gens sachent de quoi on parle. Et ce
que ça mentionne, ce que dit l'amendement, c'est, bon, donc : «Le comité
produit et publie annuellement un rapport de recommandation sur le bilan des
avancées du gouvernement dans la lutte aux changements climatiques.» Mais pas
seulement ça. Ça, c'est ce qui est dans la loi, mais aussi... c'est-à-dire pas
dans la loi, ça, excusez-moi, ça, c'est ce qui est dans l'amendement. Et le
sous-amendement vient d'amener... et aussi le respect. «Le rapport doit aussi
parler du respect des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre
fixées. Il doit aussi comprendre une analyse de mise en oeuvre des mesures
d'adaptation et de lutte aux changements climatiques.» Et moi, dans mon...
Aussi, il y a un autre élément, qui était
mentionné dans le rapport d'Équiterre et d'autres, aussi, de dire : C'est
quoi, la probabilité pour le gouvernement, avec ses actions... Parce que ce
comité-là va comme observer ce que fait le gouvernement. Quelle est la
probabilité qu'on respecte les cibles de réduction de gaz à effet de serre?
Est-ce qu'on...
La probabilité, par exemple, avec le plan
qu'on a vu qui a coulé dans les médias... mais que le ministre nous promet que
ce n'est plus ça, là. Après la crise, il a réfléchi et il va nous soumettre
quelque chose peut-être de plus ambitieux ou au, moins, qui va atteindre la
cible qu'il s'est fixée lui-même, on se le souhaite, même si nos espoirs
s'atténuent de plus en plus quand on voit les arguments du ministre, mais on se
le souhaite.
• (11 h 30) •
Lui, ce qu'il dit, c'est qu'en fait ce
comité-là, il pourrait dire : Avec les actions du gouvernement, avec les
mesures qui sont mises en place, à quel point il est probable qu'on atteigne la
cible, là, d'ici 2030, lointaine, de 37,5 %? Est-ce que c'est probable à
10 %? Est-ce que c'est probable à... Ça aussi, c'est quelque chose que...
sur lequel le comité pourrait se prononcer, même si ce n'est pas, tel quel,
marqué dans l'amendement. Et je ne vais pas ajouter un autre sous-amendement...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...2030 lointaine
de 37,5 %. Est-ce que c'est probable à 10 %? Est-ce que c'est
probable à... Ça aussi, c'est quelque chose sur lequel le comité pourrait se
prononcer, même si ce n'est pas tel quel marqué dans l'amendement. Et je ne
vais pas ajouter un autre sous-amendement pour l'ajouter puisque le ministre va
le refuser. Mais ça aussi, ça aurait été quelque chose et c'est quelque chose
qui a été proposé. Simplement d'avoir quelqu'un qui nous dit : Est-ce que
je vais dans la bonne voie? Et peut-être que le comité va le faire. Mais
pourquoi d'abord ne pas déposer ça, ce rapport-là, et de dire sur quoi il va
porter et le déposer à l'Assemblée nationale? Comme c'était exigé dans le passé
avec le plan stratégique du Conseil de gestion du Fonds vert que le ministre a
omis de déposer à l'Assemblée nationale. Ici, il n'aura plus besoin d'omettre
ni d'oublier ni rien, il ne se l'exige même pas. Donc, c'est beaucoup plus
facile et ça va encore dans toute la façon de faire du gouvernement par rapport
à la lutte aux changements climatiques qui n'a aucune ambition et surtout qui
est irréaliste, qui est dans le monde des licornes de penser qu'en 2030, pouf,
1,5 million de voitures électriques vont apparaître sans même penser à
combien d'argent on va investir, combien... Peut-être que le comité consultatif
pourrait émettre un avis à un moment donné au ministre par rapport à ça :
M. le ministre, vous avez oublié un détail, ce n'est écrit nulle part le
montant d'argent que vous allez mettre pour donner les incitatifs, là, le
bonus, là, qu'on donne aux gens qui vont s'acheter une voiture. Si vous voulez
avoir autant de voitures, il va falloir mettre de l'argent, mais ce n'est pas
prévu nulle part. Et en plus, il y a d'autres actions qu'il faut faire. Et ce
plan-là et ce rapport-là pourraient être soumis à l'Assemblée nationale et on
pourrait avoir cette discussion-là. Mais non, on préfère... pas d'imputabilité,
pas de reddition de comptes, pas de transparence. C'est beaucoup plus facile de
gérer comme ça pour le gouvernement. Mais nous, on ne peut pas accepter ça.
Et donc, le ministre ne peut pas se cacher
derrière... Il y a un article quelque part qui dit que moi, il faut que je
fasse l'inventaire. Bien oui, ça, on le sait, là, on ne parle pas de ça, on ne
parle pas du même sujet. Au moins que le ministre, encore une fois, je le
répète, quand il refuse nos amendements, qu'il s'assume jusqu'au bout, il
dise : Tout ça, moi, je vais l'avoir, je n'ai pas envie de le déposer à
l'Assemblée nationale, de la même façon que je n'ai pas envie que les députés à
l'Assemblée nationale votent aux deux tiers le président, de la même façon que
je n'ai pas envie qu'on ait des débats. Qu'on dise que le comité consultatif
peut faire des débats publics et inciter le public, je n'ai pas envie de ça. Le
comité, s'il juge qu'il a envie de le faire, il le fait. Mais à la fin, il y a
un autre article qui dit que : «Sont mises à la disposition du comité des
ressources que le ministre juge nécessaires...» Je ne parle pas du ministre
actuel, là, moi, je ne fais pas ce projet de loi par rapport au ministre... que
je ne peux pas nommer son nom, mais le ministre de l'Environnement actuel dans
ce gouvernement actuel. Qu'est-ce qui va arriver dans le futur? Je le répète,
et nous aussi, on se le répète. Pourquoi? C'est normal. Parce qu'on entend tout
le temps des arguments non fondés de la part...
Mme Ghazal : ...le ministre
juge nécessaire. Je ne parle pas du ministre actuel, là. Moi, je ne fais pas ce
projet de loi par rapport au ministre... que je ne peux pas nommer son nom, mais
le ministre de l'Environnement actuel dans ce gouvernement actuel. Qu'est-ce
qui va arriver dans le futur? Je le répète. Et nous aussi, on se le répète. Pourquoi?
C'est normal, parce qu'on entend tout le temps des arguments non fondés de la
part du ministre, ou des arguments qui... non convaincants, disons, qui ne me
convainquent pas. Je veux parler pour moi-même.
Mais les actions du passé nous montrent ce
qui va arriver dans le futur. Et je peux comprendre... Bien, en fait, je ne le
comprends pas, mais je peux concevoir que le ministre dise : Non, je ne me
ferai pas avoir une deuxième fois, puis moi, je ne... Personne ne va déposer
aucun plan, aucun rapport de quoi que ce soit autre que celui que m'exige déjà
la LQE à l'Assemblée nationale, parce que je n'ai pas envie de cette transparence
ni de cette imputabilité. Moi, je sais ce qu'il faut faire, et je vais le
décider seul. Tout le pouvoir est sur mes épaules. En fait, tout le pouvoir est
avec moi, mais le problème, c'est les ressources parce que, comme je le disais tout
à l'heure, le ministre peut très bien vouloir être coordonnateur, dire ce qu'il
veut à ses collègues, mais il y a un risque qu'il ne soit pas écouté et qu'on
n'en tienne pas compte. Ce n'est pas lui qui décide à la fin. Il a les pouvoirs,
mais il n'a pas les leviers pour pouvoir décider. Ça va dépendre de beaucoup
d'autres facteurs.
Et nous, ce qu'on essaie, ici, avec ce comité
consultatif, c'est d'enlever ça de ses mains pour avoir un organisme qui
soit... un comité qui soit plus fort, plus imputable, c'est-à-dire un organisme
qui amène plus d'imputabilité du gouvernement et aussi qu'il ait ce rôle de
supervision de l'action gouvernementale. C'est exactement ce qu'on essaie de
faire, et on va continuer à le faire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée de Mercier. Y a-t-il
d'autres interventions sur le sous-amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Mme la présidente, donc, je ne serai pas tellement long. Donc,
seulement pour rappeler... Mme la Présidente, vous savez, dans... Les médias
sont essentiels dans notre démocratie. Pour notre démocratie, c'est essentiel,
mais on ne peut pas s'en remettre aux médias pour la qualité de nos travaux au
Parlement, ici. Et ce sous-amendement-là qui est déposé justement nous permet
d'éviter ce genre de dérive. C'est de cela dont il est question lorsqu'on vient
le temps de parler du droit parlementaire. J'apprenais ce matin, et j'ouvre les
guillemets, je cite, Mme la Présidente : «Sur papier, l'objectif du plan
vert est de réduire 37,5 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec
d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990. Or, selon les calculs d'un
expert — d'un expert — consulté par LaPresse,
Québec sera loin du compte. Les mesures de la politique ne permettent pas de
réduire les émissions de GES que de 24 %, estime-t-il». C'est un expert.
«Or, on a cru bon avoir un comité consultatif composé d'experts venant...
M. Benjamin : ...consulté par
la presse, Québec sera loin du compte, les mesures de la politique ne
permettent pas de réduire les émissions de GES ... que de 24 %,
estime-t-il. C'est un expert. Or, on a cru bon avoir un comité consultatif
composé d'experts venant de domaines de compétence variés. Et contrairement à
ce que nous disait tout à l'heure le ministre de l'Environnement, la Loi sur la
qualité de l'environnement prévoit un inventaire, ne prévoit pas des conseils,
des recommandations ou des avis sur ce qui est accompli. Donc, le rôle
particulier de ce comité consultatif exige qu'on lui confère toutes les
responsabilités, toutes les marges, et notamment, notamment, que ce soit
clairement indiqué qu'il y aurait un rapport annuel qui sera déposé par le
ministre ici, en cette enceinte, pour permettre au public, mais aussi aux
parlementaires, de jouer leur rôle convenablement. Et ne pas le faire me semble
être une erreur pour ce qui a trait aux exigences de transparence, et de
rigueur, et surtout de l'indépendance de ce comité-là qu'on exige. Ce sont des
gens indépendants, donc capables de nous prodiguer des conseils, des
recommandations. Mais est-ce que ce comité-là pourrait nous déposer un rapport
annuel? Je pense que oui. Je pense que oui. Est-ce que c'est trop demander au
ministre que de lui demander de nous déposer ça ici, à l'Assemblée nationale,
qu'il nous dépose ce rapport annuel là? Je ne pense pas. Contrairement à ce
qu'il a évoqué tout à l'heure, c'est faire le travail en double, pas du tout.
Ce n'est pas faire le travail en double. Il y a des choses qui sont prévues
dans la Loi sur la qualité de l'environnement, mais ici, nous sommes en train
en train de travailler sur un comité consultatif d'experts indépendants. Je
souligne, Mme la Présidente, le mot «indépendants». Pour nous, c'est important.
Et c'est parce que nous savons que ce comité consultatif soit constitué
d'experts indépendants, justement, qu'on pense, qu'on croit qu'ils sont à même
de nous donner l'heure juste et, en fin d'année, de déposer un rapport annuel.
Donc, encore une fois, j'aimerais sensibiliser
le ministre sur cet enjeu-là et lui demander de faire preuve d'ouverture par
rapport à ce sous-amendement ainsi que l'amendement apporté par mon collègue de
Jonquière. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député de Viau. Y a-t-il d'autres
interventions portant sur le sous-amendement? Je vais donc le mettre aux voix
par appel nominal. Parfait. Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...portant sur le sous-amendement? Je vais donc le
mettre aux voix par appel nominal. Parfait, donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
• (11 h 40) •
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Nous revenons à l'amendement déposé par le député de Jonquière. Y a-t-il
d'autres interventions? M. le député.
M. Gaudreault : Oui. C'est
décevant de voir la fermeture du gouvernement sur le sous-amendement du député
de Viau. Maintenant, on revient avec mon amendement. Pour moi, c'est un
minimum. Dans le fond, le sous-amendement du député de Viau venait préciser mon
amendement. C'était beaucoup plus clair, je l'admets. Maintenant, bien, moi, je
pense que le minimum, ça serait au moins que le comité consultatif produise et
publie annuellement un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement
du Québec dans la lutte contre les changements climatiques, tel que recommandé
par un expert qui est dans LaPresse, justement aujourd'hui,
Pierre-Olivier Pineau, qui est venu nous le dire en commission
parlementaire, qui l'a écrit dans son mémoire également.
Alors, moi, je serais d'avis, évidemment,
qu'il nous faut ce rapport. Alors, voilà, Mme la Présidente, je ne peux pas en
dire plus.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Évidemment, moi aussi, je suis extrêmement déçue. Moi, ce que
j'aimerais comprendre de la part du ministre, c'est de quoi est-il inquiet de
rendre les choses plus transparentes, de rendre le travail plus transparent?
Qu'est-ce qui l'inquiète tant dans le fait — là, on l'a vu, il vient
de le refuser — de déposer des documents à l'Assemblée nationale, de
donner ça... de rendre publiques les, par exemple, ses directives, de rendre
publics des éléments pour permettre qu'il y ait une discussion avec la
population? Qu'est-ce qui l'inquiète par cet amendement-là, qui est de
simplement demander quelque chose à ce comité consultatif là. Lui-même, il l'a
fait, il a amené des amendements. «Le comité produit et publie, annuellement un
rapport de recommandations sur le bilan des avancées du gouvernement du Québec
dans la lutte contre les changements climatiques.» Il n'y a rien d'épeurant
là-dedans...
Mme Ghazal : ...qui est de
simplement demander quelque chose à ce comité consultatif là. Lui-même, il l'a
fait, il a amené des amendements.
«Le comité produit et publie,
annuellement, un rapport de recommandations sur le bilan des avancées du
gouvernement du Québec dans la lutte contre les changements climatiques.» Il
n'y a rien d'épeurant là-dedans. Peut-être qu'ils vont le faire, puis c'est ça
que va nous dire le ministre : Ah! mais ils vont le faire de par leur
propre initiative, donc pourquoi le marquer? Pourquoi l'écrire?
Mais moi, j'ai envie de poser la question :
Pourquoi ne pas l'écrire? Il y a plein de comités, plein de toutes sortes
d'organismes qui déposent un rapport — et là on ne demande même plus
à l'Assemblée nationale — et qui le rendent public. Est-ce que le
ministre veut que toute la question de la lutte aux changements climatiques se
fasse de façon non transparente? Je pose la question au ministre. Moi, c'est ce
que je comprends de ses non-réponses.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Bien, je le
disais hier, j'étais de bonne humeur, je le suis encore, donc je prends les
propos avec sourire. Lorsque la collègue mentionne que le ministre refuse de
rendre publics, c'est mentionné à plus d'une reprise, et ça a été réitéré au
cours des 100 dernières heures que nous avons passées ensemble sur l'étude de
ce projet de loi là que tous les documents allaient être rendus publics. Donc,
après 100 heures, qu'une collègue ou un collègue mentionne que le ministre
refuse de rendre public, oui, ça me fait sourire, et je n'ajouterai pas d'autre
commentaire.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mais là on
parle d'un rapport du... L'amendement, ce qu'il amène, c'est un rapport de
recommandations, que ça soit publié par le comité. Le ministre refuse. Les
conseils, les avis vont être publics.
Mais juste peut-être me rappeler, parce
que je lui ai posé la question, est-ce que les directives... ce que parlait tout
à l'heure le ministre, est-ce que les directives, par exemple, qu'il va donner
aux organismes publics et aux autres ministres... Mais moi, ce que je comprends,
c'est qu'il avait refusé que ce soit... que le comité consultatif, quand il
fait des conseils ou des avis, je vais les appeler «avis», même si c'est écrit
«conseils», «produit des conseils» dans le projet de loi, et les adresse au ministre.
Il avait refusé l'amendement qui est que ça soit au ministre et les autres ministres
aussi, et aux organismes publics, en disant : Mais, moi, de toute façon,
je vais les recevoir et je vais donner des directives. Donc, peut-être juste me
rappeler. Ça se peut qu'on oublie. Comme le ministre dit, ça fait
100 heures. Je n'ai peut-être pas sa mémoire. Mais ça se peut que, des
fois, des choses nous échappent, et je pose la question en toute bonne foi. Ces
directives-là dont parlait le ministre vont être rendues publiques?
M. Charette : On a dû le
dire à plusieurs dizaines ou centaines de fois. Mais je vais relire un article que
nous avons nous-mêmes adopté ensemble, 12.1., donc :
«Dans le cadre de l'exercice de ses
fonctions visées à l'article 10.1, le ministre doit donner des directives
aux ministères et organismes publics quant aux méthodes qu'ils doivent
appliquer afin de notamment calculer la quantité de gaz à effet de serre...
M. Charette : ...que nous avons
nous-mêmes adopté ensemble, 12.1. Donc : «Dans le cadre de l'exercice de
ses fonctions visées à l'article 10.1, le ministre doit donner des
directives aux ministères et organismes publics quant aux méthodes qu'ils
doivent appliquer afin de notamment calculer la quantité de gaz à effet de
serre émise, réduite, évitée ou limitée ou celle retirée de l'atmosphère, de
quantifier d'autres éléments ou facteurs qui contribuent au réchauffement
planétaire et d'évaluer leurs effets ainsi que ceux des gaz à effet de serre
sur le réchauffement planétaire, ou d'évaluer et d'intégrer les risques liés
aux impacts du réchauffement planétaire et des changements climatiques dans
l'adaptation à ces derniers si de telles méthodes ne sont pas autrement
prescrites par la loi.
«Il doit également leur donner des
directives quant aux méthodes à appliquer dans le cadre de la reddition de
comptes associée à la mise en oeuvre de la politique-cadre sur les changements
climatiques.»
Et ce que j'ai répété à bon nombre de
reprises également : «De telles directives lient les ministères et les
organismes publics concernant... concernés doivent être rendues publiques.»
Tout est public.
Et, pour ce qui est du comité lui-même, on
ne reviendra pas sur tous les critères d'indépendance qui ont aussi longuement
été débattus ici. Donc, quand j'entends la collègue dire : Le ministre
refuse de rendre public, on l'a adopté ensemble, cet article-là. Et pour ce qui
est des travaux du comité, je l'ai répété des centaines de fois : Les
communications seront systématiquement rendues publiques. Donc, on défonce,
encore une fois, une porte qui est ouverte et je pense que l'auteur du sous-amendement
que nous débattons le sait clairement.
Mme Ghazal : Mais est-ce
que... Ça veut dire que là, le ministre assure et garantit ici, même sans
l'écrire, que le comité va faire un rapport annuel.
M. Charette : En fait, le
rapport est annuel sur l'état de situation. C'est déjà dans la Loi sur la
qualité de l'environnement. Ce rapport existe déjà. Le comité, je ne lui
demanderai pas de faire un rapport qui sera produit par les plus grands
spécialistes. Si je leur demandais, ils se référeraient vers les spécialistes
du ministère.
Donc, le rapport est produit par le ministère
de l'Environnement de façon très exhaustive et, oui, le comité sera tout à fait
libre de recevoir ce rapport-là et d'en faire les avis qu'il juge pertinents et
c'est, dans tous les cas, rendu public.
Mme Ghazal : Mais ce qui est
marqué ici, c'est un rapport de recommandations sur le bilan des avancées.
Donc, là, le ministre, il dit : Bien, pourquoi leur demander de faire ce
travail-là? Eux, ce qu'ils vont faire, c'est qu'ils vont se tourner vers le ministère,
ils vont dire : Produisez-nous un rapport sur les avancées. C'est ce que
je comprends, la logique.
Donc, ça va être le ministère qui va le
produire, mais il produit déjà... Quand le ministre dit : Il produit un
rapport, c'est l'inventaire? Est-ce que... Il ne dit pas ça.
M. Charette : Alors, ce n'est
pas ce que j'ai mentionné, mais pour compléter ce que j'ai déjà répété à plus
d'une reprise, le comité, lorsqu'il recevra ce rapport-là, comme tous les
Québécois, sera en mesure d'en prendre connaissance et sera tout à fait
habileté..., oui, c'est ça, habileté à faire les...
M. Charette : ...ce n'est pas
ce que j'ai mentionné. Mais pour compléter ce que j'ai déjà répété à plus d'une
reprise, le comité, lorsqu'il recevra ce rapport-là, comme tous les Québécois,
sera en mesure d'en prendre connaissance et sera tout à fait habilité, oui,
c'est ça, habilité à faire les recommandations qui seront rendues publiques et
qui seront interprétées à leur juste mesure par le ministre de l'Environnement.
Et plus que ça, si on se réfère à ce qu'on
a déjà convenu, lorsqu'on se rappelle de la mission du comité, ça va être sa
job d'accompagner le gouvernement pour qu'il atteigne ses cibles. Ça va être sa
job de le conseiller pour établir une marche à suivre, faire le bilan de ses
actions, critiquer ses actions au complet. Donc, ce n'est pas nécessaire de le
réitérer, c'est dans la mission même du comité que d'accompagner le gouvernement,
autrement, on ne l'aurait pas créé. J'entendais le collègue de Viau se soucier
de l'indépendance du comité, c'est aussi dans la mission même qu'on a déjà
défini et adopté cette indépendance-là. Donc, l'accompagnement, c'est dans sa
mission, et comment le faire, c'est à travers l'indépendance et les articles,
si on peut y arriver, qu'on va étudier dans les prochains instants où on va se
rassurer, bien que ça ait été dit des dizaines de fois, à quel point leur
latitude, elle est totale. Ils seront en mesure de se gouverner.
Et ce qui est amusant, on a entendu les
mêmes groupes au moment des consultations, tous ont réitéré l'importance de
l'indépendance de ce comité-là. On est de ce côté-ci de la Chambre ceux qui
défendons le plus cette indépendance-là en laissant au comité le soin de se
gouverner. Si on était celles et ceux qui lui conféraient une multitude de
mandats précis, on nous le reprocherait sans doute. Donc, laissons le comité
agir en toute indépendance et gardons en tête la mission que nous avons adoptée.
Et c'est cette mission-là qui va assurer les objets qui sont proposés à travers
la multitude de sous-amendements qui sont proposés.
La Présidente
(Mme Grondin) :Mme la députée.
• (11 h 50) •
Mme Ghazal : J'entends le
ministre. Moi, ce que je veux juste savoir, par exemple, ce n'est pas mieux de
le faire avec un livrable qui est... C'est un rapport... Pas un rapport, le
même que celui puis qui a été lu avec par le député de Jonquière, où le ministre
transmet au gouvernement un rapport sur l'atteinte des cibles de réduction de gaz
à effet de serre fixé en vertu de l'article 46.6 au plus de... au plus
tard deux ans après l'expiration de la période, etc. Puis il y a eu la
discussion, là. Je ne veux pas la répéter. Puis après, le ministre publie
annuellement, là, c'est l'inventaire, un bilan exhaustif de la quantité et des
mesures mises en oeuvre et tout ça. Donc, c'est comme un bilan que le ministre
publie.
Dans l'amendement, si on le lit, c'est un rapport
de recommandations. Il y a le mot «recommandation». Le ministre, ce qu'il
publie, selon l'article, là, dans la LQE, ce n'est pas des recommandations sur
ce que je vais faire. C'est voici le bilan...
Mme Ghazal : ...des mesures
mises en oeuvre et tout ça. Donc, c'est comme un bilan que le ministre publie.
Dans l'amendement, si on le lit, c'est un rapport de recommandation. Il y a le
mot «recommandation». Le ministre qui publie, selon l'article dans la LQE, ce
n'est pas des recommandations sur je dois faire. C'est : voici le bilan,
voici la situation, voici de que j'ai fait, voici les mesures en places, etc.
Mais l'idée ici dernière ça, c'est
d'amener aussi un aspect pas surveillance, mais supervision du comité. Que le ministre
me dit, bien oui, si on lit, c'est exactement ce qu'on lui donne. Mais ça ne
serait pas une meilleure chose de dire : bien on va lui demander, je vais
juste lui demander un livrable? Que ce soit fait, un livrable et que ça soit
rendu public, à ce comité-là, au lieu de dire : Bien, si on regarde, selon
lui, sa mission, à chaque fois que le gouvernement va faire une action, il peut
de son propre chef, dire : Tiens, on se réunit, on n'est pas d'accord par
exemple avec ce projet qui est extrêmement polluant, GNL, le troisième lien ou
une autre mesure, une autre action. Et de sa propre initiative, la loi
actuelle, selon ce que le ministre propose, et avec lequel on est d'accord, de
leur propre initiative, ils vont produire quelque chose. Et oui, il pourrait le
faire. Il pourrait dire : Mon Dieu, mais je regarde qu'est-ce que le gouvernement
fait, et... clairement on ne s'en va pas vers l'atteinte du 37.5. Il y a telle,
telle mesure... Il pourrait le faire, ça, je le comprends, ils peuvent le faire
de leur propre initiative et même le ministre pourrait leur demander.
Mais ici, ce qu'on dit, c'est
demandons-leur, ici, là, les législateurs, un livrable. Peut-être qu'il
pourrait faire le bilan. Après ça, il pourrait décider de le faire comme il
veut, parce que dans tous les conseils ou les avis qu'ils auront publiés, il y
aura eu des recommandations. Ils voient que ce n'est pas suivi ou que c'est
suivi. Dans leur rapport final, ils disent : Bien nous recommandons que...
tel, tel avis n'a pas été suivi, on recommande que ça le soit ou que ça ne le soit
pas, ou de tout ce qu'on a produit... Ça peut être ça, ça peut être d'autre
chose. C'est d'avoir des recommandations, et après, libre au gouvernement de
le... de les suivre ou pas.
Parce qu'un comité pourrait être, de ce
que je comprends, dépendamment des gens, très, très, très productif, en faire
plein ou en faire peu. Il n'y a pas de limites. On ne dit pas combien, on ne
dit rien, on les laisse, c'est des experts, c'est des scientifiques. Bien
qu'ils produisent une fois par année un rapport de recommandations et le bilan
du gouvernement. Et comme moi je l'annonçais tout à l'heure, puis je
l'amènerai, là, le sous-amendement, vu que le ministre va battre celui-là, mais
moi, ce que j'aurais mis, c'est... Et c'est quoi la probabilité, même de dire :
Quelle est la probabilité du gouvernement d'atteindre les cibles? Est-ce qu'il
s'en va vers la bonne voie ou la mauvaise voie? Peut-être qu'ils vont dire dans
leur avis qu'ils vont produire au fur et à mesure de l'année, parce qu'eux
autres, ils ont... puis ils veulent le faire puis pour que ça soit sérieux, ils
veulent faire. Peut-être non.
Nous ici, tout ce qu'on fait, c'est de
dire : un livrable. Qu'est-ce que ça vient changer d'avoir quelque chose,
un livrable, un élément, juste un élément, on ne dit même pas le contenu,
puisque ça a tout été refusé par le ministre, de le rendre public tout
simplement. Comme ça, des gens qui n'ont pas le temps de suivre tous les
travaux que ce comité-là est en train de faire, bien, au moins, il aurait un
bilan sur les avancées, quelqu'un d'externe...
Mme Ghazal : …juste un élément,
on ne dit même pas le contenu, puisque ça a tout été refusé par le ministre, de
le rendre public tout simplement, comme ça, des gens qui n'ont pas le temps de
suivre tous les travaux que ce comité-là est en train de faire, bien, au moins,
il aurait un bilan sur les avancées, quelqu'un d'externe au ministre, parce que
ce qu'on a, c'est le ministre qui transmet au gouvernement le rapport sur
l'atteinte qui est faite par les professionnels, par les gens qui sont au
ministère. Mais c'est bien d'avoir quelqu'un d'externe qui… des experts, des
scientifiques, pas juste le vérificateur, il y a aussi le Commissaire au
développement durable et qu'on vient augmenter son pouvoir aussi puis qu'on va
avoir l'occasion d'y arriver, d'en discuter, mais de leur demander :
Faites un livrable. Parce que, quand on lit les articles, c'est quand même
court qu'est-ce qu'on dit et ça peut aller un petit peu dans tous les sens,
mais je suis convaincue, les gens qui vont être autour de cette table-là, les
experts, les scientifiques reconnus par les pairs, qui ont de l'expérience
diversifiée, qui viennent de différents milieux, etc., qu'eux ils tiennent à
leur crédibilité, ils vont produire du travail sérieux, ça, personne ne le
remet en question. Mais ils regardent la loi qui leur demande toutes sortes de
choses, avec aussi les amendements qu'on va étudier par le ministre à cet
article-là, de simplement leur demander, en plus de rendre public, c'est ce
qu'on leur demande, le ministre l'a fait, il aurait pu dire, il aurait pu, le
ministre, dire : Bien, je les laisse le soin de juger ce qu'ils rendront
public et ce qu'ils ne rendront pas, mais il n'a pas décidé de faire ça, il a
décidé d'exiger, dans la loi, à ce comité consultatif qui est totalement
indépendant, libre, qui peut faire ce qu'il veut, de leur dire : Ça va
être public ce que vous allez faire. Il aurait pu dire… des fois, j'ai envie
qu'il me conseille, moi, puis de faire un document sans le rendre public, parce
que j'ai envie qu'il me conseille puis que j'ai réfléchi. Il aurait pu prendre
cette décision-là puis dire : Ils sont libres de décider quand c'est
public ou quand ça ne l'est pas. Non, il a décidé de les restreindre, d'une
certaine façon, à le rendre public. Il pourrait décider de les, entre
guillemets, restreindre, ce n'est pas grosse restriction, de produire un
rapport, d'y mettre des recommandations sur le bilan des avancées, qui n'a rien
à voir avec le bilan dont le ministre parle et qui est produit par le ministre.
Ce n'est pas la même chose dont on parle ici, et ça ne vient pas faire répéter
ce qui se fait déjà et ce qui est dans l'univers des possibles, pas du tout. Ça
vient rendre encore plus, encore plus transparent, parce que si le gouvernement
veut que la population le suive dans ses actions de lutte aux changements
climatiques, pour arriver à son 1,5 million de voitures, par exemple,
d'ici 2030, pour ne pas que ce soit parce que ça leur tente, et tout ça, juste
de… il faut que les gens soient impliqués totalement là-dedans, et ça, c'est
une façon. On essaie de plus en plus d'amener des façons, ça, c'est une façon
qui n'est vraiment pas restrictive pour un comité consultatif.
Donc, ce n'est pas : Ah mon Dieu! Ça
n'a pas de bon sens ce qu'on me demande, on est… premièrement, ce qu'ils
demandaient, ce n'était pas juste par mon collègue député de Jonquière, c'est
par plusieurs, plusieurs… dans plusieurs mémoires, avec des experts qui,
peut-être, un de ces experts-là va se retrouver sur le comité, je ne sais pas,
par exemple, M. Pierre-Olivier Pineau peut-être qu'il va vouloir être sur le
comité et être critique…
Mme Ghazal : ...ce qui est
demandé, ce n'est pas juste par mon collègue député de Jonquière, c'est par plusieurs,
plusieurs... dans plusieurs mémoires, avec des experts qui... peut-être, un de
ces experts-là va se retrouver sur le comité, je ne sais pas. Monsieur... par
exemple, Pierre-Olivier Pineau, peut-être qu'il va vouloir être sur le comité
et être critique. Et probablement que lui-même, de par lui-même, il va faire ce
rapport-là, il va dire à ses amis : Il faut faire ce rapport-là de bilan,
parce que je le recommandais. Et tant mieux, tant mieux, mais ce qu'on est en
train de faire ici, ce n'est pas juste pour cette année ni la prochaine année,
c'est pour très long terme. Et on ne sait pas qui va être à la place du
ministre, et on ne sait pas qui va être autour de la table et qui va être
nommé, puisque même la Chambre ne pourra pas voter pour eux, on a enlevé ça.
Donc, ce n'est pas... ça ne vient pas de nulle part, ça n'a pas de bon sens.
Je vois mes collègues du gouvernement, là,
de la partie gouvernement, là, regarder, puis dire que ça a de l'allure, ce que
je suis en train de dire. Mais ils ne peuvent pas parler ou, en tout cas, ils
peuvent, là, mais moi, j'ai envie de les entendre, d'entendre quelqu'un de la
jeunesse. Je parlais de la jeunesse aussi. Moi, j'ai peur, avec le rapport qui
a coulé dans les médias, pour les générations futures. Il y a des jeunes ici,
ils pourraient parler et dire le contraire, comme moi. Bien, j'aimerais les
entendre. Qu'est-ce que ça fait, c'est quoi, le danger de demander à un comité
consultatif que le ministre a mis sur pied et à qui il a demandé de publier, de
rendre ses rapports publics... Comme je le dis, je le répète, il aurait pu
dire : Non, c'est un comité d'experts, ils savent ce qu'ils font, ils vont
décider ce qui est public ou pas. Non, il leur a demandé : Il faut que ce
soit public. Et nous, ce qu'on demande au ministre, c'est d'ajouter un élément,
qu'il produise et publie annuellement un rapport de recommandations sur le
bilan des avancées du gouvernement du Québec dans la lutte aux changements
climatiques. C'est quoi, ce n'est pas une demande qui sort... le ministre est
«flabbergasté» par nos amendements puis il n'en revient pas à quel point on
demande des choses incroyables. Ça tombe sous le sens. Ils vont peut-être le
faire, pourquoi ne pas le mettre dans le rapport... dans la loi? Comme ça, on
est sûr que d'autres ministres ou d'autres membres du comité consultatif vont
suivre ce qui est écrit dans la loi et que ça ne va pas dépendre des individus,
mais qu'il y ait ici une volonté de l'Assemblée nationale, une volonté des
législateurs, tout le monde ensemble, pas juste le ministre, que ce rapport-là
soit produit. J'ai senti que le député de Bourget avait envie... Mais je vais
laisser la présidente lui donner le tour de parole, je ne vais pas... Mais
est-ce que c'est si dangereux et c'est si restrictif de demander un bilan, un rapport
de recommandations annuel? Je pose la question.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Bourget.
• (12 heures) •
M. Campeau : Oui. Le député de
Bourget, il avait envie de dire quelque chose, en effet, oui. Des fois, j'ai
l'impression d'avoir l'air rabat-joie. Je pense que c'est vrai, oui, je pense
que j'ai le tour, là-dessus. Pourtant, je n'essaie pas, mais, en tout cas, je
pense que ça arrive, je vois... Ça fait sourire des gens, je ne dois pas être
toujours rabat-joie, d'abord. Mais j'ai entendu les mots «restreindre à rendre
public». Ce n'est pas... il n'est aucunement question de ça, on a, au
contraire, dit que...
12 h (version non révisée)
M. Campeau : …je pense que j'ai
le tour là-dessus. Pourtant, je n'essaie pas. En tout cas… je pense que ça
arrive. Ça fait sourire des gens… dois pas être toujours rabat-joie, d'abord.
Mais j'ai entendu les mots «restreindre à rendre public».
Une voix
: …
M. Campeau : Ce n'est pas… Il
n'y a aucunement question de ça. On a au contraire dit que ça serait tout rendu
public. C'est quand même le summum de la transparence, ça. Je vais vous prendre
juste une petite comparaison. Mettons qu'on fait un comité sur les droits de
l'homme et que le rapport le plus important de l'année est publié. Ils ne vont
pas commenter là-dessus, ils ne le regarderont même pas. Bien voyons donc.
Bien, c'est un peu la même chose. On va
leur sortir le rapport qu'ils attendent, avec les données du ministère. S'ils
ont à commenter, ils vont commenter. Ils ne commenteront pas? Bien, voyons
donc. De quoi on parle, là? C'est plus que de la transparence. C'est leur job,
c'est leur réputation qui est en jeu. Ils ne vont pas le faire? C'est inclus
dans tout ce qu'on a fait, on a mis encore la ceinture et d'autres bretelles.
Je ne pense pas qu'elles sont lousses, dans ce cas-là. C'est sûr qu'ils vont
vouloir commenter. Il en va de leur réputation. Voyons donc.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Ils vont faire
des avis qui vont être rendus publics. Peut-être qu'ils vont en faire plein, beaucoup,
mais ils pourraient faire un rapport avec des recommandations, parce qu'au lieu
d'avoir un conseil ou un avis à la fois, qui est une accumulation que peut-être
les gens… je ne sais pas à quel point… à un moment donné, il se passe beaucoup
de choses, ils vont en faire peut-être un, ils vont en faire deux. Mais c'est
plus un jugement global sur l'action du gouvernement par rapport à la
trajectoire qu'il est en train de prendre et s'il s'en va à la bonne direction
pour atteindre la cible que le ministre a lui-même… s'est fixée puis qu'il a
mise… et qu'il dit fièrement maintenant qu'il a mise dans la loi. C'est tout
simplement ça.
Je repose ma question : Qu'est-ce que
ça dérange… qu'est-ce qui dérange de l'ajouter dans la loi?
M. Charette : Un principe
simple, élémentaire, veut qu'on n'ajoute pas ce qui est déjà possible dans une
loi. Et je réfère de nouveau la collègue aux échanges que nous avons eus sur la
mission du comité. Ce sera dans la mission du comité de dire au gouvernement
s'il va dans la bonne direction ou pas. Le rapport très exhaustif qui est déjà
produit par le ministère à travers les articles de la Loi sur la qualité de
l'environnement que je vous ai lus servira de base au comité, très, très
certainement, parce qu'il n'y a personne qui a remis en question la qualité de
ces rapports-là, avec l'exactitude des données qu'on y retrouve. Donc, le
comité dans sa mission même aura à se saisir de ce rapport-là et sera tout à
fait habileté à produire des avis, conseils… Et tout ça implique la possibilité
de faire des recommandations, comme le demandait la collègue.
Donc, c'est dans la mission même du comité
de faire des avis, de proposer des orientations au gouvernement. Donc, on
n'ajoute pas dans une loi ce qu'il est déjà permis de faire. Et si on se réfère
à la mission, je suis… bien en fait…
M. Charette : …comme le
demandait la collègue. Donc, c'est dans la mission même du comité de faire des
avis, de proposer des orientations au gouvernement. Donc, on n'ajoute pas dans
une loi ce qu'il est déjà permis de faire. Et si on se réfère à la mission, je
suis… bien en fait, je ne suis pas… je ne veux pas être convaincu, c'est la loi
qui dit que le comité aura à accompagner le gouvernement tout en gardant pleinement
son esprit critique. Et je nous ramènerai à une conversation qu'on a eue hier.
On parle de scientifiques reconnus, des gens qui ont une réputation, des gens
qui seront soucieux de préserver cette réputation-là. Et non, ils ne seront pas
à la solde d'un quelconque esprit occulte, ils seront là pour préserver leur…
Une voix
: …
M. Charette : Je n'ai pas dit
que la collègue l'avait mentionné, je définis encore davantage mon explication.
Donc, ces gens-là seront soucieux de préserver leur réputation chèrement
acquise au fil des années, donc je suis convaincu que ce ne seront pas des
conseils ou des avis de complaisance. Je suis convaincu qu'ils seront soucieux
de respecter la mission de ce comité-là, auquel ils accepteront d'adhérer. Et
cette mission-là, encore une fois, c'est de faire des recommandations pour que
le gouvernement prenne les bonnes orientations.
Donc, on ne peut pas accepter, ça, je l'ai
dit assez rapidement, il y a quoi… peut-être quelques heures de ça, un amendement
ou un sous-amendement qui vient dire ce qu'un projet de loi, soit le 44, permet
déjà, ou une loi existante permet déjà, une loi qui n'est pas modifiée par le projet
de loi n° 44. Donc, c'est le cas. Il n'y a pas de plus-value à ce sous-amendement-là,
et pour cette raison naturellement on ne peut pas l'appuyer.
Mme Ghazal : Moi, j'aurais une
question. Est-ce que ça aurait été possible, par exemple, que le ministre dans l'article
15.0.4 n'exige pas que les avis soient rendus publics? Est-ce que ça aurait été
possible que ce soit écrit, qu'ils soient publics?
M. Charette : C'est-à-dire,
ils doivent… comme… ça, c'est… Je reviens encore une fois à ce qui a été
mentionné à plusieurs reprises hier. On a entendu un certain nombre de groupes
en consultation, et la proposition qu'on vous soumet à travers la version
originale du projet de loi, mais surtout les nombreux amendements que nous
apportons pour mieux définir le mandat, la mission, les qualificatifs, les
propriétés de ce comité-là, sont les échos de cette consultation-là. On arrive
avec les propositions qui nous permettent de rejoindre une majorité de propos.
Peut-être qu'on peut identifier une
citation ou un passage dans un mémoire qui aurait souhaité un élément de plus,
mais de façon générale, on se rapproche du consensus commun qui a été dégagé.
Et dans certains cas, il y a des passages qui peut-être ne sont pas rencontrés,
pour une raison fort simple, c'est que ça le permet déjà. Donc, si ça le permet
déjà, il n'y a pas de…
M. Charette : ...de plus. Mais
de façon générale, on se rapproche du consensus commun qui a été dégagé. Et
dans certains cas, il y a des passages qui, peut-être, ne sont pas rencontrés,
pour une raison fort simple, c'est que ça le permet déjà. Donc, si ça le permet
déjà, il n'y a pas de pertinence à l'ajouter.
Mme Ghazal : Mais moi, je
reconnais qu'il y a eu des éléments... et surtout avec les amendements apportés
par le ministre, qu'il a tenu compte de certaines recommandations. Là, elles ne
me viennent pas à l'esprit, rapidement, comme ça, mais on l'a vu avec les
amendements, notamment... je ne me rappelle pas si c'était le Scientifique en
chef... par exemple, de l'impliquer. Il n'était pas dans la version originale.
Il y avait d'autres éléments. Donc, on le voit, qu'il l'a fait. Mais il ne l'a
pas fait en disant : Oh! mon Dieu, 51 % des mémoires disent ça,
donc je vais faire ça. Ce n'était pas comme ça. Il y a aussi une orientation
que lui préfère, et peut-être que le fait que les... c'est-à-dire, les conseils
de ce comité consultatif soient rendus publics en faisait partie, puis lui, ça
ne le dérangeait pas. Mais je comprends que c'est possible.
Puis ce comité consultatif va produire des
recommandations au fur et à mesure de son année. Mais c'est possible qu'il
dise : Bien, j'en ai faites. Que les gens les consultent, qu'ils les
voient, que le ministre les voie. Je ne ferai pas un rapport qui dit vers où on
s'en va. Voici, j'ai produit tout ça dans l'année. Comme une sorte de bilan de
ce qui s'est fait. Ça, c'est possible qu'un comité décide, même s'ils sont très
sérieux et respectueux, ils disent : Non, on ne trouve pas que c'est
pertinent de le faire, donc on ne le fera pas. Donc... Et c'est cette
possibilité-là ou... cette possibilité-là que ce rapport-là ne soit pas produit
par ces... par les membres du comité consultatif qu'on veut éviter, qu'ils
doivent être... qui... c'est-à-dire, que nous, ici, on veut éviter avec cet
amendement-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre intervention, je vais procéder à sa mise aux voix.
M. Charette : Mme la
Présidente, on a un collègue qui a eu à s'absenter une petite minute. On va
juste suspendre quelques instants pour lui permettre de revenir. Il est juste,
juste à côté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. On suspend quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 8)
(Reprise à 12 h 9)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, on recommence. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement
apporté par le député de Jonquière, je vais procéder à sa mise aux voix par
appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?...
La Secrétaire
: ...M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
• (12 h 10) •
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Absention.
Donc, l'amendement apporté par le député
de Jonquière à l'article 15.0.4 est rejeté. Nous revenons donc à
l'article 15.0.4 de l'article 4. Y a-t-il d'autres interventions?
(Consultation)
La Présidente (Mme Grondin) :Il n'y a pas d'autre intervention, donc...
M. Charette : Avant de
procéder au vote, puisque le collègue semble avoir des besoins répétitifs, on
va juste attendre qu'il revienne, s'il vous plaît.
(Consultation)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur le 15.0.4, nous allons sauter à l'article 15.0.5.
M. le ministre, vous n'aviez pas un article?
M. Charette : Ce que je
mentionnais, c'est un ajout effectivement qui serait proposé en 15.0.4.1, et,
si vous me permettez, c'est déjà partagé à travers Greffier. J'en ferais la
lecture complète, et après on pourrait tout simplement procéder, là, comme on
le fait depuis les débuts, là, alinéa par alinéa. Mais ça nous permettrait, là,
d'avoir la vision d'ensemble.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Je voulais juste m'assurer que
vous avez... on va fonctionner comme le dernier, l'article 4. Donc, vous
êtes... j'ai besoin d'un consentement. Ça vous convient, la lecture complète et
après ça, c'est alinéa par alinéa?
Une voix
: Exact.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci. Allez-y, M. le ministre.
M. Charette : C'est bien
gentil. Merci. Donc, j'en fais la lecture : Insérer, après
l'article 15.0.4 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs proposé par l'article 4 du projet de loi, les
articles suivants :
«Les membres du comité sont nommés pour un
mandat d'au plus trois ans. À l'expiration de leur...
M. Charette : ...insérer, après
l'article 15.04 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs proposé par l'article 4 du projet de loi, les
articles suivants :
Les membres du comité sont nommés pour un
mandat d'au plus trois ans. À l'expiration de leur mandat, ils demeurent en
fonction jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou remplacés. Toute vacance
parmi les membres du comité est comblée suivant les règles de nomination
prévues à leur égard. Constitue notamment une vacance la perte des qualités
requises ou l'absence non motivée à un nombre de séances consécutives déterminé
dans le règlement intérieur du comité, dans le cas et les circonstances qui y
sont prévus.
Les membres du comité ne sont pas
rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement. Ils ont cependant droit au remboursement des
dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions aux conditions et dans la mesure
qui détermine le gouvernement. Le comité peut prendre tout règlement concernant
l'exercice de ses fonctions et sa régie interne. Le quorum aux séances du
comité est constitué de la majorité des membres ayant droit de vote. Les
conseils et les règlements du comité sont adoptés à la majorité des membres
présents. Et enfin, le secrétaire ainsi que les autres membres du personnel du
comité sont nommés conformément à la Loi sur la fonction publique.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Souhaitez-vous... Donc, nous
allons commencer avec l'article 15.0.4.1. Souhaitez-vous plaider rapidement?
M. Charette : Oui. Bien, très,
très rapidement le relire et le justifier.
M. Leitão : Mme la
Présidente, excusez-moi. Est-ce que je peux faire un commentaire d'ordre
général sur cet amendement avant qu'on aille, direct... qu'on aille... Rapidement.
Je ne veux pas prendre...
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est un peu ce que je voulais m'assurer
avec le ministre, s'il voulait faire un commentaire d'ordre général...
M. Leitão : C'est ça.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...vous le préciser davantage. Par la
suite, je pourrai vous donner le...
M. Leitão : C'est ça.
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le ministre, souhaitez-vous faire
un commentaire d'ordre général sur l'ensemble?
M. Charette : Oui.
Peut-être de façon effectivement assez générale pour reprendre le détail par la
suite, là, au gré de l'avancée de nos travaux. C'est une disposition qui est
relativement standard par rapport à ce qu'on retrouve au niveau des emplois
supérieurs. Ça ne faisait pas partie de la version originale, et on a jugé bon
de l'intégrer parce que ça amenait des confirmations de nature à rassurer
autant les membres qui pourraient y siéger que le public intéressé par la
question. On a eu l'occasion, là, tous, de se référer souvent à un des
éléments, là, que j'ai lu à plusieurs reprises sur l'indépendance de ce
comité-là, sur son indépendance, sur ses propres et sur sa propre régie. Donc,
c'était de nature à rassurer autant, encore une fois, ceux qui y siégeront, le
public intéressé et les collègues très, très certainement. Et c'est une
formulation, là, qui est typique au niveau des emplois supérieurs. Donc, on a
une référence, là, concrète à ce niveau...
M. Charette : ...sur sa propre
régie. Donc, c'était de nature à rassurer autant, encore une fois, ceux qui
siégeront, le public intéressé, les collègues, très, très certainement. Et
c'est une formulation, là, qui est typique au niveau des emplois supérieurs.
Donc, on a une référence, là, concrète à ce niveau-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je ne veux pas non plus prendre des heures de cela. Je
trouve ces mesures-là tout à fait standards, en effet, et on en parlera après,
mais il n'y a rien de mystérieux. Le seul enjeu que j'ai, pas un enjeu, la
seule remarque que j'aimerais faire, c'est : Quand on lit l'article 15.0.4,
il était très simple originalement. Donc, dans le projet de loi original, il
n'y avait rien de ça. Si c'est tellement standard, pourquoi on ne l'avait pas tout
de suite inclus dans le projet de loi? Il me semble que ça aurait pu être fait tout
de suite. Mais, écoutez, je n'ai rien contre, mais je trouve ça un peu
étonnant, c'est tout.
M. Charette : En fait, c'est nous-mêmes
qui amenons l'amendement. Donc, on réalise la pertinence de l'ajout. Mais, encore
une fois, une consultation doit servir à bonifier un projet de loi au gré des
questionnements qui ont été posés. On estime — et je suis
convaincu — que plusieurs se retrouveront rassurés par ces
précisions-là. Donc, on serait mal avisés de tenir des consultations sans rien
retenir de ces dernières. Donc, c'est un amendement, là, qui me semble tout à
fait justifié, là, dans les circonstances.
M. Leitão : Tout à fait, et je
n'ai rien contre. Il y aurait peut-être quelques petits ajustements à faire ici
et là. Je n'ai rien contre, c'est très bien. Seulement, moi, j'aurais pensé
qu'un tel... de tels propos standards comme ça auraient dû se trouver initialement
dans le projet de loi, c'est tout... Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Quelqu'un d'autre souhaite apporter un commentaire
général sur l'ensemble de l'article? Non. Donc, nous... Oui, Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Donc, ce que
disait le ministre, c'est que tout ça, ces aspects-là existent déjà ailleurs,
mais formulés tels quels ou... C'est comme des copies collées d'articles usuels
pour d'autres sortes de comités? Comme quel exemple, par exemple? Quel autre
comité?
M. Charette : ...céder la
parole à nos spécialistes dans la matière...
Mme Ghazal : Oui.
M. Charette : ...puisque c'est
assez standard, effectivement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement?
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Donc, monsieur, je vous invite à vous
présenter. Ah!
Mme Ghazal : Ventriloque.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Moisan (Hugo) : Hugo
Moisan. Je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Ça, c'est
des dispositions similaires qu'on retrouve dans plusieurs autres lois, qui
créent soit des comités consultatifs ou des organismes... plusieurs types
d'organismes. C'est principalement basé sur le comité qui est créé dans la Loi
visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, mais c'est aussi
inspiré d'autres dispositions, là, d'autres comités, comme le comité créé dans
la loi encadrant...
M. Moisan (Hugo) : ...des comités
consultatifs ou des organismes, plusieurs types d'organismes. C'est
principalement basé sur le comité écrit dans la loi visant à lutter contre la
pauvreté et l'exclusion sociale, mais c'est aussi inspiré d'autres
dispositions, là, d'autres comités comme le comité créé dans la loi
encadrant... loi visant à encadrer le cannabis et d'autres lois aussi. Ce n'est
pas toujours mot pour mot, on ajuste en fonction du contexte, mais certains de
ces articles-là, oui sont reprise mot pour mot, là, des autres lois.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Donc je
comprends que le ministre défonce des portes ouvertes parce que ça existe déjà
ailleurs. Alors, je ne sais pas si on a besoin d'adopter ça, vu que ça existe
déjà ailleurs. Le ministre défonce des portes ouvertes, Mme la Présidente.
Alors moi, je voudrais l'entendre là-dessus.
M. Charette : Et je vais
demander au collègue un petit peu plus de sérieux. Quand je dis qu'il y a des
portes qui sont ouvertes, c'est par rapport à notre législation à nous. Ce
n'était pas dans notre législation à nous, mais ça se voit dans d'autres
législations. Mais je sais le collègue suffisamment brillant pour connaître la
réponse à la question qu'il a lui-même posée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur... de façon
générale? Donc, nous revenons à l'article 15.0.4.1. Y a-t-il des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Pourquoi trois
ans?
M. Charette : Comme on peut le
lire, c'est une période de référence qui est assez typique. Cependant, ça peut
être renouvelé au besoin. S'il y a démission, il y a procédure de remplacement.
On veut assurer, là... c'est de nature, sans doute, à, j'espère, rassurer la
collègue de Mercier, là, qui s'inquiétait sur un possible — comment
qu'elle employait ça — pas dégonflement, mais si le comité un petit
peu de sa vigueur avec les années. Donc, pour s'assurer d'une permanence et de
cette même expertise, il faut un minimum. Et lorsqu'il y a vacances, la
procédure est aussi déterminée.
• (12 h 20) •
Si jamais on limitait, dans tous les cas
de figure, je peux en prendre un, si on limitait à une année, à quoi bon
s'investir pleinement lorsqu'on sait que le geste aura une portée limitée. Deux
ans, ce serait déjà acceptable, mais trois ans pour une personne qui veut
réellement faire une différence, qui veut réellement laisser sa marque au sein
du comité, ça devient un espace temps qui est plus intéressant. Mais, si, pour
une raison ou pour une autre, puis on prévoit des procédures de vacances un
petit peu plus loin, on pourra en parler, mais si une personne pour raison de
santé, incapacité ou autre devait quitter plus tôt, là aussi, on prévoira un
remplacement pour une période de trois ans idéalement...
M. Charette : …pour une raison
ou pour une autre, puis on prévoit des procédures de vacances un petit peu plus
loin, on pourra en parler, mais si une personne, pour raisons de santé,
incapacité ou autres, devait quitter plus tôt, là aussi, on prévoira un remplacement
pour une période de trois ans idéalement.
M. Gaudreault : Oui, mais ça
ne répond pas à ma question. Je comprends, là, qu'il y a moyen de remplacer, et
tout, là, la question n'est pas là, mais pourquoi, pourquoi trois ans, pourquoi
pas quatre? Est-ce que, dans toutes les autres lois que M. le légiste a nommées
tout à l'heure, c'est des mandats de trois ans aussi?
M. Charette : En fait, il faut
fixer une limite quelque part ou une précision à un certain moment. On a du
trois, quatre ans dans certains exemples, et c'est là où on n'empêche pas non
plus le renouvellement. On aurait pu écrire quatre, on aurait demandé
pourquoi... trois.
Donc, il faut établir un minimum qui
assure justement la permanence du comité mais aussi l'efficacité de ses
travaux. Mais, en même temps, lorsque la durée, elle est trop longue, c'est là
où des gens pourraient aussi devenir hésitants. Autant ils pourraient être
hésitants à être nommés pour une période trop courte et ne pas avoir le temps
ou le sentiment de pouvoir faire une différence, autant une période trop longue
pourrait les décourager aussi.
Donc, trois ans, c'est une référence,
mais, si la personne manifeste le soin... ou le souhait, c'est-à-dire, d'y
rester plus longtemps, et qu'à travers les recommandations du Scientifique en
chef et de la présidence du comité il est estimé que cette personne-là pourrait
et devrait y rester plus longtemps, c'est là où le renouvellement pourrait se
faire, là, sans problème.
M. Gaudreault : Donc, son
trois ans est complètement arbitraire.
M. Charette : Il n'est pas arbitraire
d'aucune façon. Comme je vous disais, trop court, c'est un désincitatif, trop
long, c'est un désincitatif. Trois ans, c'est une bonne moyenne. Ça se voit
ailleurs. Bien, je n'exclus pas, et je le disais, que quatre ans est parfois
employé ou retenu dans certains exemples, mais il faut tracer la voie. En fait,
le quatre ans ou le trois ans ne sera pas plus arbitraire l'un que l'autre. Il
faut, avec l'expérience, déterminer la formule qui est la plus susceptible de
permettre l'atteinte des résultats.
M. Gaudreault : Est-ce qu'il y
a d'autres comités scientifiques, dans d'autres lois, qui sont à trois ans ou
les comités scientifiques sont à deux ou à quatre ans?
M. Charette : On pourra
compléter la recherche pour répondre de façon exhaustive à la question. Puis on
a regardé au niveau des comités en général pour des mandats semblables, mais,
pour une mission aussi précise, on pourra faire la recherche et vous revenir.
Mais, de façon générale, clairement...
M. Charette : ...on pourra
compléter la recherche pour répondre de façon exhaustive à la question. Mais on
a regardé au niveau des comités, en général, pour des mandats semblables. Mais
pour une mission aussi précise, on pourra faire la recherche et vous revenir.
Mais de façon générale, clairement, dans le trois ans, on est dans ce qui se
fait de plus courant. Et moi, je suis intimement convaincu que, si on faisait
un mandat trop court, on aurait des problématiques de recrutement et tout aussi
convaincu que, si le mandat est trop long, on aurait aussi des problématiques
de recrutement.
M. Gaudreault : Je comprends
que le mandat d'au plus trois ans... Donc, pourquoi «au plus»? Le président et
le Scientifique en chef ou le ministre pourraient nommer pour un an? Pourquoi
ce n'est pas maximum? Pourquoi ce n'est pas un mandat ferme, c'est-à-dire, de
trois ans?
(Consultation)
M. Charette : C'est uniquement
une formulation très usuelle. On a d'autres exemples. Naturellement, la
personne va s'attendre... et, au moment de la nomination, va s'attendre à une nomination
de trois ans. Mais, s'il y a une problématique quelconque qui intervient
entre-temps, naturellement, on ne s'obligera pas à respecter le trois ans, là,
j'ai... notamment au niveau de la politique sur la pauvreté, là, c'est l'exemple
que j'ai sous les yeux. Au niveau de son comité consultatif, c'est exactement, exactement
la même formulation qui est retenue. Donc, oui, des mandats de trois ans, mais
dans l'intervalle, si c'est nécessaire de procéder à un changement, on le fait.
Et à l'inverse, une personne pourrait très
bien dire, et il ne faudrait pas l'exclure d'emblée, si c'est la candidature
elle-même qui est retenue qui nous dit : Bien, écoutez, moi, je prévoyais
partir à la retraite dans deux ans, donc j'accepte volontiers mais je me limite
moi-même à deux ans. Donc, c'est s'offrir l'espace de liberté pour constituer
le comité le plus solide possible.
M. Gaudreault : Donc,
l'argument d'avoir une durée qui assure une continuité puis une stabilité, ça
ne tient pas vraiment, dans le sens que c'est au plus trois ans. Donc, le
ministre peut en nommer un un an, un autre de deux ans, un autre de trois ans,
un autre d'encore deux ans et demi. Alors, je veux dire, c'est au plus trois
ans, mais, dans le fond, il pourrait y arriver que les neuf membres, admettons
que c'est un comité de neuf, soient nommés pour deux ans.
Alors, c'est parce que j'essaye de
comprendre la logique du gouvernement qui nous dit : Ah! c'est important
d'avoir une stabilité, une stabilité. Mais pourtant, c'est au plus trois ans. Alors,
je veux dire, à un moment donné, il dit : Il faut qu'on tire la ligne à
quelque part. Mais là il ne la tire pas vraiment parce que c'est au plus trois
ans. C'est très discrétionnaire de la part du ministre de dire : Bien, je
vais en nommer un, deux ans, un autre, un an, un autre, un an et demi... Je
trouve qu'il y a une contradiction à sa face même, là...
M. Gaudreault : ...alors, je
veux dire, à un moment donné, il dit : Il faut qu'on tire la ligne à quelque
part. Mais là il ne la tire pas vraiment parce que c'est «au plus trois ans».
C'est très discrétionnaire de la part du ministre de dire : Bien, je vais
en nommer un deux ans, un autre un an, un autre un an et demi. Non, non,
mais... je trouve qu'il y a une contradiction à sa face même, là.
M. Charette : Encore une
fois, Mme la Présidente, je sais le collègue beaucoup trop intelligent pour ne
pas avoir réponse à sa question. C'est la formulation usuelle avec les exemples
cités en notes. Et j'ai clairement mentionné, ce seront des nominations de
trois ans, à moins que quelque chose n'intervienne et qui change la donne, à
moins que la candidature que nous souhaitons avoir absolument sur le comité
dise d'elle-même : J'accepte à la condition que ce soit, par exemple, deux
ans uniquement parce que je pars à la retraite, ou : Dans deux ans, j'ai
un contrat de recherche en Europe, ou autre. Mais ce sont des mandats de
trois ans qui peuvent être renouvelés avec les mêmes conditions, c'est-à-dire,
on aura un scientifique en chef, on aura une présidence qui recommandera ce
renouvellement au besoin. Mais sinon, des mandats de trois ans. Mais, oui, dans
la vie, il peut y avoir des exceptions.
Et moi, je serais très, très malheureux
qu'on se prive d'une personne qui pourrait faire la différence sur ce comité-là
si elle nous dit : J'y vais, à la condition et seulement si c'est, par exemple,
maximum deux ans. Donc, ne nous privons pas de bonnes candidatures, mais les
mandats seront de trois ans.
M. Gaudreault : Oui...
Donc, finalement, la continuité, ça n'existe pas vraiment, ou la stabilité, là,
parce que ça peut être deux ans, ça peut être un an. Enfin, c'est... Ce n'est
pas des mandats de trois ans, le ministre ne peut pas dire ça. C'est des
mandats d'au plus trois ans. Ce n'est pas la même chose, là.
L'autre question, je comprends que c'est
des mandats individuels, ce n'est pas les mandats du comité en soi. Donc, il
peut y avoir neuf membres qui vont être renouvelés individuellement. Ce n'est
pas un comité qui a un mandat de trois ans, c'est neuf membres qui ont un
mandat d'au plus trois ans chacun. Ça veut dire... Ça peut être, à la limite,
un comité où il y aura toujours du roulement de membres du comité parce que ce
n'est pas un mandat du comité, c'est un mandat de membres.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, c'est un...
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
• (12 h 30) •
M. Charette : Le comité a
sa mission, mais elle est rendue possible par des mandats de membres. C'est
certain que pour constituer une première mouture, on en est là, là, ou en sera
là dans quelques semaines, quelques mois, de constituer une première mouture
pour ce comité-là, c'est clair qu'on arrivera avec tous des nouveaux membres
qui auront un nouveau mandat à entamer. Mais c'est là où, au gré des
renouvellements, des départs en cours de route, qu'un équilibre va se créer. Si
quelqu'un, par exemple, d'entrée de jeu, nous dit qu'il ne peut qu'y siéger
deux ans, bien, la personne...
12 h 30 (version non révisée)
M. Charette : …on arrivera avec
tous des nouveaux membres qui auront un nouveau mandat à entamer. Mais c'est là
où, au gré des renouvellements, des départs en cours de route, un équilibre va
se créer. Et si quelqu'un, par exemple, d'entrée de jeu nous dit qu'il ne peut
que siéger deux ans, bien, la personne qui va le remplacer va faire en sorte
qu'avec le temps, au gré du temps, on aura des nouveaux mandats qui interviendront
à des… ou qui débuteront à des moments différents.
Mais oui, pour une première mouture, ils
vont tous commencer ensemble et ils seront tous susceptibles de partir
sensiblement au même moment s'il n'y a pas eu des départs entre-temps, s'il n'y
a pas eu des renouvellements à l'échéance. Mais ça, c'est le défi pour toute
nouvelle mouture, pour un nouveau comité ou un conseil d'administration.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Je vous
remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux… ah! non, suspend, pardon… suspend ses travaux jusqu'à cet
après-midi 14 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 3)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des
transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leur appareil
électronique.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 44, Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte
contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification. Lors de la
suspension de nos travaux cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude d'un amendement
déposé par le ministre, un amendement qui insère, après l'article 15.0.4
de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs, proposé à l'article 4 du projet de loi, six articles. Nous en
étions donc... C'était le député de Jonquière qui avait la parole. M. le député,
oui, question? Oui.
M. Benjamin : Écoutez, Mme la
Présidente, j'aimerais faire dépôt de deux documents tout de suite. Donc, premièrement,
une copie de deux articles, et, en vertu de l'article 214, je vais
demander tout de suite au ministre de déposer son plan puisque, ce matin, on en
a parlé abondamment. Or, cet après-midi, c'est presque le plan qui est dans les
journaux, qui se retrouve dans les journaux. Alors, je dépose donc ces copies
des deux articles. En vertu de l'article 214, je demande au ministre de
déposer le plan tout de suite pour les parlementaires.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, je ne pense pas
que je peux vous exiger de déposer un document, là.
M. Charette : La présidence a
statué à ce niveau-là. Mais j'aime bien l'intervention du collègue, ça permet
de le rassurer. Je suis convaincu, le plan que nous présenterons sera nettement
plus ambitieux puis nettement plus complet que ce qui a coulé dans les médias.
J'ai aussi appris, tout comme vous, l'existence d'un deuxième article. Nous n'y
sommes pour rien. Sinon vous dire qu'on parle de versions très préliminaires,
ça ne représente en rien ce que sera la politique-cadre qui sera présentée à
l'automne. Donc, oui, ce sera plus ambitieux. Et la présidence a déjà statué
sur cet élément-là.
M. Benjamin : …il appartiendra
aux parlementaires d'apprécier l'ambition de ce plan-là. Mais, un fait demeure,
le plan est dans les journaux. Le ministre a pris soin de le commenter aussi.
Donc, il y a des extraits d'interventions du ministre dans les journaux, aussi,
à ce sujet. Et, ce que je...
M. Charette : …sur cet
élément-là.
M. Benjamin : …il appartiendra
aux parlementaires d'apprécier l'ambition de ce plan-là, mais un fait demeure,
le plan est dans les journaux, le ministre a pris soin de le commenter aussi,
donc il y a des extraits d'interventions du ministre dans les journaux aussi, à
ce sujet. Et ce que je constate, évidemment, on est en train de brimer les
droits des parlementaires en les privant de cette ébauche de plan qu'affirme le
ministre puisque, lui-même, il affirme qu'il y a quelque chose, il n'infirme
pas l'information, donc il a même confirmé l'information. Donc, à ce moment-là,
laissons-nous le soin… le choix d'apprécier l'ambition du ministre par rapport
à ce plan. Donc, nous demandons encore le dépôt de ce plan, ici, à la
commission.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau, j'ai déjà statué sur la
question. Ce je vous ai dit, et je le rappelle ici, effectivement, le ministre
est en train de travailler sur un plan, j'espère, on est rendus en juin 2020,
c'est un document préliminaire qui a coulé probablement dans les médias. Le
ministre vous dit qu'il va le déposer en temps et lieu, un document final.
Effectivement, c'est triste que les médias aient accès avant les
parlementaires, mais c'est le document final qui sera déposé quand il y aura
lieu. Donc, ma décision, elle est prise. Je vous invite à… j'avais… le député
de Jonquière avait la parole, donc je vais lui permettre de poursuivre sur
l'amendement du ministre.
M. Benjamin : …rapidement sur
votre décision, Mme la Présidente, je respecte…
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, M. le député. M. le député de Viau, la
décision, elle est déjà prise, j'aimerais qu'on poursuive avec le commentaire…
M. Benjamin : …je respecte… je
vais expliquer votre décision, c'est la décision de la présidence…
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci…
M. Benjamin : …mais certains
de vos commentaires, je pense qu'auraient été beaucoup plus intéressants venant
de la part du ministre parce que je pense que votre poste commande une certaine
neutralité…
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau, je ne souhaite pas perdre
patience. Je vous invite, s'il vous plaît, j'ai bien entendu, vous avez fait
votre point, et là je donne la parole au député de Jonquière. Merci.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, évidemment, je partage le point de vue du député de Viau. Moi, je
voudrais invoquer l'article 162 du règlement demandant le dépôt, votre
permission pour déposer un document. Alors, est-ce que vous me donnez la
permission de déposer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pouvez déposer un document.
M. Gaudreault : C'est bien.
Alors, moi, je vais déposer l'article, justement, qui a été publié dans Radio-Canada,
au moins pour éclairer les parlementaires ici, qui fait référence au document
excessivement parcellaire déposé par le ministre au Conseil des ministres, avec
les cibles de GES, pas de plus gros véhicules... avec des plus gros véhicules
électriques, plus de trains fabriqués ici, la batterie de l'Amérique du Nord,
l'utilisation accrue du gaz naturel renouvelable et de l'hydrogène…
M. Gaudreault : ...au document
excessivement parcellaire déposé par le ministre au Conseil des ministres avec
les cibles de GES, pas de plus gros véhicules... avec des plus gros véhicules
électriques, plus de trains fabriqués ici, la batterie de l'Amérique du Nord,
l'utilisation accrue du gaz naturel renouvelable et l'hydrogène, chauffage des
bâtiments, meilleure gestion des déchets, agriculture plus verte, forêts et
carbone, pouvoir élargi pour le ministre et redditions de compte, industrie
sobre en carbone, biodiversité, Autochtones, exemplarité de l'État, urbanisme
et architecture.
Donc, c'est le compte rendu que les
journalistes ont obtenu du document excessivement parcellaire, avec tous ces
chapitres, déposé au Conseil des ministres par le ministre. Donc, moi,
j'aimerais ça en faire un dépôt, au moins pour alimenter la réflexion des
parlementaires ici, considérant que le gouvernement refuse le dépôt du document
officiel en bonne et due forme, on va être obligés de se fier à un gouvernement
parallèle, qui est celui des médias, pour avoir accès aux informations, Mme la
Présidente.
Alors, j'en fais le dépôt.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, je confirme le dépôt que vous faites. Comme
c'est un document papier, on va voir, là, comment on va pouvoir le transférer
sur le Greffier le plus tôt possible.
M. Gaudreault : ...sur Google,
cet après-midi, Thomas Gerbet, journaliste, Radio-Canada. Probablement que
le ministre a son adresse personnelle, il n'y aura pas de problème, alors il
pourra vous le fournir.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Même chose pour les documents
du député de Viau, ils seront disponibles...
M. Charette : Mme la
Présidente, peut-être, en guise de réponse, je le disais ce matin, c'est encore
le cas. Je suis de grande, en fait, de grande humeur, de bonne humeur, mais je
m'amuse beaucoup, beaucoup de voir les oppositions, de façon concertée,
demander le dépôt d'un document de travail. Moi, c'est la première fois que je
vois ça, honnêtement, qu'on exige le dépôt d'un document de travail. J'invite
les oppositions à plus de sérieux. Comme si n'importe quelle organisation et
même un gouvernement accepteraient de déposer, de rendre public un document qui
n'est pas complété.
Donc, c'est une belle source de
divertissement, donc ça augure bien pour l'après-midi. Donc, si ça nous incite
à garder cette bonne humeur, je ne m'en plaindrai pas.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière. Je
vais prendre... vous donner la parole après, je voulais juste m'assurer... M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, c'est
fascinant de voir qu'il y a comme une autre commission parlementaire entre
journalistes parce que Katia Gagnon de LaPresse vient
de tweeter : «Cher Thomas Gerbet, LaPresse n'a
pas obtenu une partie du Plan pour l'économie verte, nous avons obtenu tout le
plan, 89 pages bien tassées et commentées par des conseillers.»
Alors ça, c'est le document excessivement
parcellaire du ministre, 89 pages bien tassées...
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite, s'il vous plaît, à revenir à
l'amendement déposé. Merci.
M. Gaudreault : Avec plaisir,
Mme la Présidente. Puis, dans le fond, en reprenant la parole sur cet
amendement, je veux en profiter pour dire que nous pourrions avancer...
La Présidente (Mme Grondin) :
...à revenir à l'amendement déposé. Merci.
M. Gaudreault : Avec plaisir, Mme
la Présidente. Puis, dans le fond, en reprenant la parole sur cet amendement,
je veux en profiter pour dire que nous pourrions avancer plus rapidement sur
cet amendement déposé par le ministre et l'étudier plus à fond si nous avions
le Plan pour l'économie verte. Alors, je suis sur l'amendement, parce que le
plan de match d'origine, sans la pandémie, c'était le début des travaux de
l'étude détaillée du projet de loi n° 44 en mars. Le ministre
avait annoncé — puis ça a été redit d'ailleurs dans l'article de ce
matin — qu'il devait déposer son Plan pour une économie verte,
mars-avril, et les travaux auraient continué et nous aurions pu faire nos
travaux parlementaires, en temps normal, mars, avril, mai, sur le projet de loi
n° 44, avec le Plan de l'économie verte qui aurait
été déposé par le ministre à ce moment-là. La pandémie a fait en sorte qu'il
n'a pas pu déposer son Plan sur l'économie verte, et là on est où on est présentement.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas dire que de ne pas avoir le
Plan pour une économie verte nous empêche de faire notre travail, c'est, au
contraire, très utile, puis on l'aurait fait en temps normal en dehors de la
pandémie parce que le ministre avait annoncé qu'il déposait son Plan pour
l'économie verte en mars, avril puis on aurait étudié le projet de loi au même
moment.
Alors, c'est dommage que nous n'ayons pas
droit aux mêmes informations qu'on aurait dû avoir et qui nous auraient permis
d'être plus informés de l'amendement que nous sommes en train d'étudier, Mme la
Présidente.
Alors, moi, je veux savoir — puis
c'est là-dessus qu'on s'était laissé juste avant la pause du lunch — est-ce
que les mandats de trois ans, au plus trois ans, prévus pour les membres du
comité sont prévus dans le document excessivement parcellaire du ministre?
Est-ce que c'était déjà dans ce document excessivement parcellaire et, de ce
document, a découlé l'amendement que nous étudions présentement?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : J'ai pu rassurer
le collègue, je pense bien, ce matin. Il n'y a pas de lien. Il n'y a pas de
lien. Et, non, dans la politique-cadre, on ne parlera pas de la durée des
mandats des membres du comité scientifique. Ce sont deux éléments différents.
Donc, il peut davantage se consacrer sur le sous-amendement lui-même, là, parce
qu'il n'y a pas de lien avec le document auquel il fait référence.
M. Gaudreault : De quel sous-amendement
par le ministre? On sur un amendement.
M. Charette : J'ai répondu à
la question du collègue, tout simplement.
M. Gaudreault : Non, non, mais
c'est parce que le ministre vient de dire de me concentrer sur le
sous-amendement. De quel sous-amendement il parle?
La Présidente (Mme
Grondin) : Bon, là nous sommes rendus à l'amendement déposé par
le ministre, qui introduit...
M. Charette : ...avec le document
auquel il fait référence.
M. Gaudreault : De quel sous-amendement
parle le ministre? On est sur un amendement.
M. Charette : J'ai répondu à
la question du collègue, tout simplement.
M. Gaudreault : Non, non, mais
c'est parce que le ministre vient de dire de me concentrer sur le sous-amendement.
De quel sous-amendement il parle?
La Présidente (Mme
Grondin) : ...là nous sommes rendus à l'amendement déposé par
le ministre qui introduit la série d'articles...
M. Gaudreault : ...suivre un
peu plus, là. On est sur l'amendement et non sur le sous-amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Effectivement, nous sommes sur l'amendement.
M. Gaudreault : Et moi, je lui
ai demandé si la question d'avoir une stabilité dans le comité scientifique
chez les membres, ce qui est vraiment collé sur l'amendement, si c'était prévu
dans son document excessivement parcellaire de 89 pages bien tassées.
M. Charette : En fait, si le collègue
suivait davantage, il aurait réalisé que j'ai répondu à la question, et non, il
n'y a pas de lien, et non, ça ne se retrouve pas dans ce document-là.
M. Gaudreault : Ça va, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Écoutez, Mme la
Présidente, lorsque j'ai levé, je voulais apporter un complément d'information
mais que le collègue de Jonquière a bien voulu apporté. Donc, pour les
personnes qui souhaitent avoir une idée du plan, je les invite à aller
consulter le site de Radio-Canada, donc, et à lire le journal LaPresse.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Moi, j'ai aussi
une question, là, par rapport à 15.0.4.1 après l'intervention de l'avocat qui
est intervenu, là, du ministère. Mais juste... je voulais juste dire, je ne
suis pas intervenue, moi, je n'ai pas déposé de document, contrairement à ce
que le ministre a dit, où les oppositions se sont concertées. Tous ce que je
veux dire, c'est que c'est toute la... je me sens comme témoin de toute la question
du respect des institutions qui est extrêmement important. Et là je sens que le
fait que les médias aient accès à des documents avant nous, les députés, alors
que ça peut nous aider à faire notre travail, moi, je vois là un manque de
respect des institutions et je trouve ça bien dommage d'être témoin de ça en ce
moment. Et c'est aussi simple que ça.
Et le ministre en a déjà déposé des
documents, il en a déposé un dès le début, il voulait même qu'on en discute
avant même l'article 1 et mon article 0 que j'avais amené sur les cibles. J'en
ai déposé un autre. Donc, c'est quelque chose qui se fait, de nous aider dans
notre travail, tout simplement. Et c'est vraiment, là, la question du respect
des institutions, rien d'autre, rien de plus, rien de moins.
Donc, par rapport à l'article 4, je suis
allée voir la loi de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Je suis
allée voir le chapitre IV qui parle du Comité consultatif de lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale. Donc, si c'est juste possible que le ministre
me dise quels sont les articles de cette loi-là pour ce comité-là qui sont les
équivalents avec les articles qui viennent de... qu'il a soumis, en fait, par
un amendement à son projet de loi.
M. Charette : Je ne ferai pas
une recension de ce qui se retrouve dans les autres articles de loi qui ne nous
concernent pas. Ce que j'ai mentionné ce matin, c'est que le modèle qui est
proposé est un modèle relativement standard avec les clauses qui, elles aussi,
sont relativement standards pour déterminer
M. Charette : ...pas une
recension de ce qui se retrouve dans les autres articles de loi qui ne nous
concernent pas. Ce que j'ai mentionné ce matin, c'est que le modèle qui est
proposé est un modèle relativement standard avec les clauses qui, elles aussi,
sont relativement standards pour déterminer un petit peu les modalités des
mandats des membres de ce comité.
Quand je faisais référence à ce comité-là
en particulier, c'est qu'une ligne a été reprise telle quelle, c'est sur la
durée du mandat. Mais je ne dis pas que l'intégralité des modalités figure dans
ce comité-là, et c'est un collage des pratiques les plus courantes, là, qui a
inspiré la rédaction de l'article en question.
Mme Ghazal : En fait, puis je
ne m'en rappelle pas si c'était le ministre qui l'avait demandé ou plus quelqu'un
d'autre du ministère, donc, par exemple le trois ans, est-ce que c'est trois
ans pour ce comité consultatif là? J'essaie juste de voir des équivalences, et
ça a été nommé. Donc, est-ce que c'est trois ans?
M. Charette : Vous savez,
ce...
Mme Ghazal : Est-ce que ça
veut dire... C'est quoi, les éléments qui sont différents entre ce comité-là et
ici?
M. Charette : Pour la durée du
mandat, si je me souviens bien, là, ce que je lisais ce matin, c'est en tous
points semblable à ce qui est proposé à travers l'article qui est étudié
présentement.
Mme Ghazal : Donc, pour tout,
de 15.0.4.1 jusqu'à 15.0.4.6. Tout est... Parce que ce que j'ai compris de
l'intervention de l'avocat, donc, du ministre, ce que j'ai compris, c'est
qu'ils ont repris la même chose. Tout ce qu'ils ont changé, tout ce qui a été
changé, c'est pour le mettre en contexte avec la loi... le projet de loi qu'on
étudie en ce moment.
Donc, je veux m'assurer... Est-ce que, vu
qu'ils l'ont fait, donc, ils peuvent dire : Oui, il y a une différence,
non, il n'y a pas de différence entre le trois ans? Le ministre me dit que
c'est la même chose. C'est trois ans. Toute vacance... La façon... Par exemple,
quand il y a un poste qui est vacant, est-ce que c'est la même chose? Ça, c'est
à 15.0.4.2. Et, si ça ne l'est pas, peut-être nous indiquer quelles sont les
différences.
M. Charette : ...«au plus de»
se retrouve dans tous les comités de référence, là, qui ont pu inspirer la
rédaction de l'article. Mais ce que je mentionnais ce matin, dans certains cas,
c'est trois ans. Dans certains cas, c'est quatre ans. On a vu des cinq ans
aussi dans certains cas. Mais «au plus de», c'est réellement le vocable qui est
le standard, là, en quelque sorte.
• (14 h 20) •
Mme Ghazal : Puis pour les
autres articles... Parce que là, je comprends, on ne peut pas discuter des
autres articles. O.K. C'est ça. On le fait en même temps.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...rapidement. On va y revenir, de toute façon, un à
la fois.
Mme Ghazal : O.K. Là, on est
dans le... On en discute de façon générale. Donc, c'est ça, mon idée...
La Présidente (Mme
Grondin) : On est dans le 4.0.4.1.
Mme Ghazal : Exact. Ça fait
que ma question, c'est : Est-ce qu'il y a des éléments là-dedans que c'est
une nouveauté, qui n'ont jamais existé, où le ministre aurait innové? Moi,
c'est ça, vraiment, ma question, qu'il y aurait une nouveauté, ou on a pris des
choses standards pour tous les articles, ou il y a une nouveauté que le ministre
a faite spécifiquement pour ce comité.
M. Charette : L'innovation...
Mme Ghazal : ....mon idée,
c'est...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...0.4.1.
Mme Ghazal : Exact. Ça fait
que ma question, c'est : Est-ce qu'il y a des éléments là-dedans que c'est
une nouveauté, qui n'ont jamais existé ou que le ministre aurait innovée. Moi,
c'est ça vraiment ma question, qu'il y aurait une nouveauté. Ou on a pris des
choses standards pour tous les articles ou il y a une nouveauté que le ministre
a faite spécifiquement pour ce comité?
M. Charette : L'innovation est
bienvenue, mais dans certains cas, lorsque des clauses standards, l'innovation,
elle n'est pas nécessaire. J'ai la recension de tous les parallèles qu'on
pourrait faire avec bon nombre de d'autres lois et d'autres comités, ce n'est
pas sur ces aspects-là que l'innovation va se vivre. Lorsqu'on dit «au plus
de», des fois, ce n'est pas nécessaire d'innover, et avec cette formulation-là,
ce n'était sans doute pas nécessaire d'innover.
Mme Ghazal : Je n'étais pas en
train de dire qu'il aurait fallu innover quand... Ce n'était pas ça ma question
même si j'ai utilisé le mot «innovation». Ma question, elle est très
précise : Est-ce qu'il y a des éléments qui sont là-dedans que le ministre
a dit : Ah! pour le comité consultatif, ça va être spécifique à lui, qui
n'existe pas ailleurs pour d'autres comités. Puis, ça se peut que la réponse
soit non. Je veux juste une confirmation parce que je n'ai pas fait la
recension de tous les comités consultatifs, et tout ça. Le ministre, il a
apporté cet amendement-là qui n'existait pas dans le projet de loi, c'est parce
qu'il y a une raison à ça. Et, je veux juste savoir : Est-ce que c'est
juste une raison pour mieux spécifier des aspects, comme ce qui existe pour d'autres
comités de ce genre ou semblables à celui-là, ou il y a des éléments vraiment
nouveaux qui sont différents?
M. Charette : Il y a une
innovation majeure qu'on a discutée longuement, c'est la place du Commissaire
au développement durable, par la suite, mais dans un premier temps, du Scientifique
en chef. En fait, les innovations ne sont pas dans la durée des mandats ou
autre, mais c'est de dire : On institue le comité à travers une loi. On le
rend permanent. On fait jouer un rôle... Je réponds directement à la question,
la collègue dit que je ne réponds pas. C'est directement là où se trouve
l'innovation, mais ce n'est pas sur la formulation «une durée maximum de trois
ans».
Donc, si on regarde les autres comités, le
fait de faire intervenir dans la section... dans la sélection des membres, par
exemple, le Scientifique en chef, c'est une innovation, là, qui est majeure.
Mais, dans les technicalités, par exemple, j'ai beaucoup cité le 15.0.4, là
aussi, c'est des formulations qui sont courantes, mais le fait de les ajouter
au projet de loi vient confirmer que le comité que l'on institue ne sera pas la
boniche du ministre de l'Environnement, hein? Maintenant que le terme est
courant dans la bouche de la collègue de Mercier, je me permets de le dire.
Étant donné que ce comité-là sera
indépendant, on vient rassurer encore davantage les gens en leur disant :
Ils seront aussi libres de se doter des mandats qu'ils souhaitent, de se doter
des règles de régie interne qu'ils souhaitent. Donc, c'est là où c'est
pertinent. Donc, l'innovation, elle est antérieure à l'étude de l'article,
article qui nous occupe...
M. Charette : ...les gens
en leur disant : Ils seront aussi libres de se doter des mandats qu'ils
souhaitent, se doter des règles de régie interne qu'ils souhaitent.
Donc, c'est là où c'est pertinent. Donc,
l'innovation, elle est antérieure à l'étude de l'article qui nous occupe maintenant,
mais elle est renforcée par les précisions qui sont faites à travers les
différents articles de l'amendement de l'article 4, là, que j'ai déposé.
Mme Ghazal : ...dans ma question,
quand je dirais innovation, ce n'était pas une critique qu'il n'y en a pas, ce
n'était pas du tout là, c'était ailleurs, tout à l'heure, dans d'autres
éléments. Donc, je vais essayer de ne pas... de, comment dire, faire attention
à la susceptibilité du ministre, ça fait que je vais utiliser un autre mot. Est-ce
que c'est juste administratif comme ce qui existe ailleurs, ou est-ce qu'il y a
des modifications tout simplement? Il n'y a aucun sous-entendu dans ma
question.
M. Charette : ...
Mme Ghazal : Donc, la
réponse peut être oui, c'est administratif, semblable. Je suis en train de
regarder plus attentivement les articles, puis ça se peut que ça soit ça.
M. Charette : C'est un
article qui est essentiellement, effectivement, administratif, qui apporte des
précisions qui sont pertinentes et donner force à l'innovation qui a été
décrite, là, il y a quelques instants.
Mme Ghazal : C'est bon,
ça répond à ma question. C'est des formalités administratives. Voilà, c'était
tout... aussi court que ça. Je n'avais pas besoin que le ministre me convainque
de l'innovation du comité consultatif. Je l'ai dit, la seule chose qui est
bonne là-dedans, c'est ça, puis c'est pour ça qu'on essaie de le renforcer.
M. Charette : ...que les
collègues soient déjà convaincus de l'innovation du...
Mme Ghazal : ... déjà,
l'article qui dit que je...
M. Charette : Prêter des
intentions.
Mme Ghazal : Prêter des
intentions.
M. Charette : En fait, ce
sont de belles intentions.
Mme Ghazal : Des
intentions positives.
M. Charette : Très, très
positives, effectivement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il... Aviez-vous terminé pour le
moment, Mme la députée?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui?
Mme Ghazal : Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 15.0.4.1? Non?
Nous allons donc poursuivre à l'article
15.0.4.2. Y a-t-il des interventions? Nous continuons... M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. Je
vois qu'il y avait mon collègue de D'Arcy-McGee aussi.
Mais je veux juste savoir... «15.0.4.2.
Constitue notamment une vacance...», ce que nous n'aurons visiblement pas cet
été. Alors : «Constitue notamment une vacance la perte des qualités
requises ou l'absence non motivée à un nombre de séances consécutives déterminé
dans le règlement intérieur du comité». Alors, c'est quoi, la perte des
qualités requises, pour le ministre?
M. Charette : ...ramènerai à
l'article, il est réellement passe-partout, 15.0.4.4 : «Le comité peut
prendre tout règlement concernant l'exercice de ses fonctions et sa régie
interne». Donc, le comité pourra effectivement établir combien d'absences
maximales non motivées peuvent être tolérées, pourra également voir si le membre
est toujours apte et toujours en...
M. Charette : ...de ses
fonctions et sa régie interne, donc le comité pourra effectivement établir
combien d'absences maximales non motivées peuvent être tolérées, pourra
également voir si le membre est toujours apte, est toujours en mesure
d'apporter une contribution aux travaux du comité. Donc, ça, c'est beaucoup,
beaucoup, beaucoup de la régie interne encore.
M. Gaudreault : Bien, la perte
des qualités requises, avec les conditions qu'on a mises pour siéger sur le
comité, ce n'est quand même pas de la régie interne, là, la perte des qualités
requises. Dans l'esprit du ministre, si c'est lui qui l'a mis dans son projet
de loi, il doit savoir c'est quoi, dans son esprit, ça veut dire quoi?
M. Charette : Je sais le
collègue très intelligent et en mesure de trouver une réponse convenable, mais
je vais l'aider. Si on a un membre qui a été déterminé, confirmé apte au départ
par le Scientifique en chef, par la présidence du comité qui, à travers son
ordre professionnel, par exemple, est sanctionné, ou si l'indépendance, qui
était un critère de sélection n'était plus évidente, c'est là où ses attributs,
c'est là où ses qualités reconnues au départ peuvent être remises en question.
Et oui, le membre perdrait son habileté à siéger, là, sur le comité en
question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Mme la
Présidente, j'ose espérer que le ministre me trouve aussi intelligent que le
membre de Jonquière, je peux avoir des grandes aspirations, ainsi. Et dans la
capacité de mon intelligence, je me trouve devant la même question et la même
insatisfaction avec la réponse. «La perte des qualités requises...» bon, «la
perte des qualités requises». Est-ce que je peux être assuré, Mme la Présidente,
que c'est une formulation très habituelle ou standard, ou est-ce que je dois
rester avec mes soupçons qu'il y a là-dedans un potentiel de choix arbitraire
et du mandat qui risque d'être raccourci d'un membre ou un autre qui n'a pas
aux yeux du ministre ou du président, et en manque de transparence, qui n'a pas
perdu les qualités requises?
• (14 h 30) •
Alors, est-ce que je peux comprendre, dans
un premier temps, si c'est une formulation assez standard? Et si oui, où est-ce
qu'on le trouverait ailleurs dans les autres lois actuelles? Et deuxièmement,
comment — même si c'est le cas, on est en train de confectionner la
meilleure loi qu'on peut devant nous — comment est-ce qu'on peut être
assurés qu'il n'y a pas la moindre marge de manoeuvre pour un choix non
justifié, non transparent...
14 h 30 (version non révisée)
M. Birnbaum : …dans les autres
lois actuelles. Et, deuxièmement, comment on… même si c'est le cas, on est en
train de confectionner la meilleure loi qu'on peut devant nous, comment est-ce
qu'on peut être assurés qu'il n'y ait pas la moindre marge de manoeuvre pour un
choix non justifié, non transparent et arbitraire, selon ces critères, comme le
libellé actuel indique?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Simplement, ce
n'est pas arbitraire. Oui, on retrouve pareille formulation dans d'autres lois
qui réfèrent à la constitution d'un comité. Et n'oublions pas qu'on a débattu
pendant un certain nombre d'heures sur les qualités que devaient avoir les
membres de ce comité-là. On a beaucoup parlé de leur indépendance, on a
beaucoup parlé de cette nécessité d'avoir…
Une voix
: …
M. Charette : Oui, bien, en
fait, ce ne sont que des exemples. Effectivement, il y en a d'autres, notamment
au niveau… comité consultatif, ça, c'est au niveau des études. Voilà, donc,
non, je confirme que c'est très, très, très standard.
Mais par rapport aux critères qu'on s'est
donnés, c'est facile de déterminer si ces critères-là sont toujours valables.
Si on parle d'un scientifique, par exemple, et que ce scientifique-là, du jour
au lendemain, se retrouve éclaboussé par un scandale médiatique parce qu'on
devait découvrir qu'il a faussé les résultats de ses études ou autre, donc la
qualité qui lui a permis d'être sélectionné tombe. Je parlais tout à l'heure de
sanctions importantes si cette personne est davantage membre d'un ordre
professionnel, et que l'ordre professionnel sanctionner pour abus de confiance
par rapport aux règles de son propre ordre professionnel, bref, ce qui lui a
permis d'être sélectionné, si cela ne s'applique plus, c'est là où, naturellement,
il n'aurait plus sa place. Mais il n'y a aucune place à l'arbitraire, il n'y a
aucune place pour des décisions subjectives à ce niveau-là. Et, comme on va le
voir dans quelques instants, c'est le comité qui, à travers sa régie interne,
pourra déterminer l'absence de confiance à l'égard d'un de ses membres, par
exemple. Et c'est là où on va faire intervenir de nouveau le Scientifique en
chef, c'est là où on va faire de nouveau intervenir la présidence pour que ce
poste-là soit comblé par une personne qui respecte les critères qu'on a
longuement débattus ensemble.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Brièvement,
parce que je sais qu'on a beaucoup de travail devant nous. Le ministre a offert
un genre d'exemple, je m'en permets un autre, pas quelqu'un scandalisé dans un
article de journal…
M. Charette : ...combler par
une personne qui respecte les critères qu'on a longuement débattus ensemble.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Brièvement,
parce que je sais qu'on a beaucoup de travail devant nous. Le ministre a offert
un genre d'exemple, je m'en permets un autre, pas quelqu'un scandalisé dans un
article de journal, un membre en bonne et due forme qui a été nommé au comité
qui trouve que les gestes du ministère, du ministre et du gouvernement ne sont
pas du tout respectueux aux propres objectifs qui leur est fixé et ce membre du
comité insiste, avec des données probantes, ce qui n'est pas toujours au
premier ordre avec la façon de faire de la CAQ, insiste que les objectifs ne
sont pas en train d'être respectés.
Je veux savoir qu'est-ce qui est dans la
loi qui m'assure que le... de tels comportements d'un membre du comité ne le
rendraient pas susceptible à être perçu comme quelqu'un qui aurait perdu des
qualités requises. Qu'est-ce qui est dans la loi qui me donne... dans l'exemple
que j'offre?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Tout simplement
un élément qu'on a aussi longuement débattu, c'est-à-dire l'indépendance du
comité et l'indépendance de ses membres. D'aucune façon le membre du comité ne
perd son individualité. C'est certain que s'il parle au nom du comité, ça devra
être en respect avec ce que le comité aura convenu. Mais on reprend l'exemple
d'un scientifique. Ce scientifique-là va continuer à avoir une vie en dehors de
sa présence et de sa participation au comité. Donc, si, à travers ses études,
si, à travers son parcours professionnel, il pense qu'une orientation
gouvernementale n'est pas valable, n'est pas adéquate, sa liberté de parole est
totale, donc il n'y a aucune restriction. Et lorsque le collègue demande où
cette garantie-là se trouve, c'est sur les concepts d'indépendance, là, qu'on a
longuement débattu, là, au cours des derniers jours.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça vous convient? Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article? Nous allons donc passer au suivant. Donc, à
l'article 15.0.4.3, y a-t-il des interventions? Donc, nous passons au
suivant. L'article 15... M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. C'est
quoi : «Dans les cas ou conditions dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement» pour la rémunération?
M. Charette : ...serait une
bonne chose que le collègue enlève la main devant sa bouche parce que je n'ai
strictement rien compris.
M. Gaudreault : C'est quoi les
conditions pour : «dans la mesure que peut déterminer le gouvernement»
pour les rémunérations?
M. Charette : Merci. Beaucoup
plus clair. Dans les faits, à la base...
M. Gaudreault : ...pour la
rémunération.
M. Charette : ...une bonne
chose que le collègue enlève la main devant sa bouche parce que je n'ai
strictement rien compris.
M. Gaudreault : C'est quoi les
conditions pour «dans la mesure que peut déterminer le gouvernement» pour les
rémunérations?
M. Charette : Merci, beaucoup
plus clair. Dans les faits, à la base, c'est un travail bénévole, mais, dans
certains comités à l'international, et là aussi on s'inspire des meilleures
pratiques, il y a une compensation supplémentaire qui peut être accordée, par
exemple, à la présidence pour le travail supplémentaire que ça implique au
niveau de l'organisation des travaux ou autres. Mais on parle davantage de
compensation que de salaire à proprement dit. Mais à la base, on s'entend, et
ça a été répété, ce sont des membres bénévoles qui siègeront sur ce comité.
Et il faut faire abstraction entre le
salaire, et on le mentionne, là, dans certains cas, participer à des
rencontres, ça engendre des dépenses. C'est certain que les gens pourraient
être compensés pour ça. Mais c'est réellement un travail bénévole à la base,
là, qui réunira ces personnes-là.
M. Gaudreault : C'est parce
que là on ne parle pas de compensation, on parle de rémunération. Alors, ce
n'est pas la même affaire, là : «Les membres du comité ne sont pas
rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement.» Donc, on parle de rémunération. Est-ce que le ministre
est en train de dire qu'il pourrait arriver que le président, par exemple, soit
à temps plein ou soit rémunéré en partie?
M. Charette : Déjà répondu,
mais ça va me faire plaisir de le faire. On s'est inspiré de d'autres comités
où, effectivement, dans certains cas, il peut y avoir une rémunération. Aucun
cas, par contre, de figure où la personne est à temps complet. Donc, il peut y
avoir une rémunération minimale pour respecter, en quelque sorte, la charge
supplémentaire que ça pourrait représenter. Mais non, ce n'est pas une personne
qui sera à temps complet, et non, on ne pourrait pas parler d'un salaire comme
tel. C'est une rémunération au gré de l'implication. Mais ça, ce n'est pas de
facto ce qui est convenu.
C'est la possibilité, on se laisse la
possibilité comme d'autres comités l'ont fait. L'exemple français est bon. Par
exemple, à la présidence, il va y avoir une légère rémunération compte tenu de
la charge supplémentaire que ça représente. Mais là aussi, du côté de la
France, on ne parle pas d'un emploi à temps complet et on ne parle pas d'un
salaire annuel pour un emploi à temps complet.
M. Gaudreault : Pourquoi le ministre
a choisi le bénévolat?
M. Charette : Bien, en fait, à
partir du moment où on dit que ces gens-là gardent leur indépendance, à partir
du moment où on dit que ces gens-là ne sont pas des employés de l'État mais des
conseillers, on parle effectivement de bénévolat. Un bénévolat qui sera
compensé, c'est-à-dire, il n'y aura pas de perte subie par ces gens-là, mais
les gens qui siégeront...
M. Charette : ...à partir du
moment où on dit que ces gens-là ne sont pas des employés de l'État, mais des
conseillers. On parle effectivement de bénévolat, un bénévolat qui sera
compensé, c'est-à-dire, il n'y aura pas de perte subie par ces gens-là, mais
les gens qui siégeront accepteront par contre de ne pas être rémunérés pour
leur implication. Mais il ne faut pas confondre, par contre, les membres du
comité, avec tout l'appui logistique dont le comité va bénéficier, il y aura
une permanence. Il y aura des gens qui, eux, seront rémunérés en bonne et due
forme, payés en bonne et due forme, non pas parce que membres du comité, mais
pour leur donner des moyens pour qu'ils puissent bien s'acquitter de leur
travail.
• (14 h 40) •
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministre a évalué le risque de recrutement de membres considérant que ce n'est
pas rémunéré? Est-ce que ça va être plus difficile de recruter? Je veux dire, quand
on parle de scientifiques de haut niveau, je veux dire, ça peut être plus
difficile de recruter s'il n'y a pas de rémunération à la clé.
M. Charette : Oui, en fait, je
pense que nous tous l'avons évalué à travers les consultations, lorsque c'était
déjà connu que ça allait être bénévole et que tout le monde voulait en faire
partie. Donc, aucunement inquiet à ce niveau-là.
M. Gaudreault : Pourquoi?
M. Charette : Bien, tout le
monde veut en faire partie, donc il n'y aura pas de difficulté de recrutement.
Et lorsqu'on s'est rencontrés... lorsqu'on a tenu la consultation, on parlait
déjà de bénévoles, donc dans les faits, aucunement inquiet qu'il y aura
effectivement beaucoup de gens intéressés à y participer.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le député de Jonquière, est-ce que vous souhaitez poursuivre ou je vous
donne un peu de temps?
M. Gaudreault : Dans le projet
de loi d'origine, je ne vois pas que c'est marqué «n'ont pas de rémunération».
Est-ce que le ministre peut me dire c'est où? Peut-être, ça m'a échappé, là,
c'est où qu'on disait, dans le projet de loi d'origine, que c'était non
rémunéré?
M. Charette : Comme je le
mentionnais, ça a été discuté au moment des consultations. Moi, je l'ai dit, on
l'a dit à plusieurs reprises et c'est maintenant confirmé à travers
l'amendement que l'on a présenté, mais la référence aux membres bénévoles a été
faite à plus d'une reprise.
M. Gaudreault : O.K. C'est
dans le projet de loi? O.K.
La Présidente (Mme Grondin) :
O.K., ça veut dire... Pour le moment, ça va, c'est ça? Vous n'avez pas d'autres
questions? Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article? Nous
poursuivons donc à l'article 15.0.4.4. Y a-t-il...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...O.K., ça veut dire... Pour le moment, ça va, c'est
ça? Vous n'avez pas d'autre question. Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article? Nous poursuivons donc à l'article 15.0.4.4. Y a-t-il des
interventions? Donc, l'article... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Comment vont
se prendre les règlements concernant l'exercice de ses fonctions puis sa régie
interne? C'est quoi, la procédure d'adoption d'un règlement?
M. Charette : C'est le comité
lui-même qui va se doter des règles de fonctionnement. C'est difficile d'en
dire davantage.
(Consultation)
M. Charette : Et par la
suite... Effectivement, c'était déjà écrit : «Les conseils et les règlements
du comité sont adoptés à la majorité des membres présents.»
Donc, à partir du moment où le comité se
dote de règles de fonctionnement, elles sont adoptées et sont mises en place.
Donc, là aussi, parfaite autonomie, là, de la part du comité lui-même.
M. Gaudreault : Où qu'il prend
ça, hein, quand il vient de nous citer quelque chose, là?
M. Charette : C'est tout juste
en bas. Donc, vous avez le 15.0.4.4 et, dans le 15.0.4.5, vous avez...
M. Gaudreault : ...sont
adoptés.
M. Charette : Pardon?
M. Gaudreault : Les avis sont
adoptés.
M. Charette : Non, non, non,
15.0.4.5.
Une voix
: ...
M. Charette : Ah! bien, peut-être
vous assurer d'avoir la bonne version, là, mais celle que l'on étudie... Je
vais le lire pour ne pas qu'il y ait de confusion, là. Le 15.0.4.4 : «Le
comité peut prendre tout règlement concernant l'exercice de ses fonctions et sa
régie interne.» C'est quelque chose que j'ai eu à citer à plusieurs reprises.
Et le 15.0.4.5 : «Le quorum aux
séances du comité est constitué de la majorité des membres ayant droit de vote.»
Et, par la suite, c'est là la référence
que je faisais : «Les conseils et les règlements du comité sont adoptés à
la majorité des membres présents.»
M. Gaudreault : O.K. Je n'ai peut-être
pas la bonne version, à ce moment-là, là. Il y a tellement de versions qui ont
circulé.
M. Charette : Est-ce que c'est
celle qui est sur Greffier? Parce qu'il y a eu une version précédente, là, il y
a quelque temps, mais là, normalement, sur Greffier, on a tous la même version.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à aller voir celle qui était la plus
récente sur notre Greffier.
M. Gaudreault : ...moi... O.K.
Oui. «Le comité peut prendre tout règlement concernant l'exercice de ses
fonctions et sa régie interne.» C'est beau.
Est-ce que... «Les conseils et les
règlements du comité sont adoptés à la majorité des membres présents.» Pour
s'assurer de la légitimité ou du bon droit, là, des règlements...
M. Gaudreault : ...est-ce que...
«Les conseils et les règlements du comité
sont adoptés à la majorité des membres présents.»
Pour s'assurer de la légitimité ou du bon
droit, là, des règlements, est-ce que le comité peut bénéficier de ressources
juridiques ou de ressources administratives? Parce que c'est des scientifiques,
ce n'est pas nécessairement des avocats.
M. Charette : ...la pertinence
de l'article suivant, le 15.0.4.6 :
«Le secrétaire ainsi que les autres
membres du personnel du comité sont nommés conformément à la politique sur la
fonction publique.»
Et, dans le 15.0.5 :
«Sont mises à la disposition du comité les
ressources que le ministre juge nécessaires à l'accomplissement de sa mission
pour assurer le soutien administratif et l'organisation de ses travaux.»
Donc, c'est déjà dans le... prévu, là, que
les moyens nécessaires seront confiés au comité.
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministre sait s'il y a des comités comparables? Parce qu'il nous a cité une
pléthore de lois, là, avant le lunch, sur d'autres comités semblables dans
d'autres lois. Est-ce qu'il est capable de nous dire que de ce genre de comité
qui ont adopté, effectivement, des règlements internes?
M. Charette : Je connais... au
niveau québécois ou par rapport aux comités semblables à l'international?
M. Gaudreault : Comités
québécois.
M. Charette : ...aux juristes
la possibilité de valider. Moi, je peux vous parler d'expérience, pour avoir
échangé avec eux, aux membres de comités semblables à l'international, eux,
clairement, mais au Québec, ça, ça ne relève pas de l'environnement, je n'ai
pas la réponse. Donc, on peut laisser valider l'information. Je ne sais pas si
vous avez d'autres questionnements entre temps, ou sinon, on y reviendra, là,
avec...
(Consultation)
M. Charette : La question, là,
vient un petit peu, là, de façon impromptue. Le premier exemple qu'on a sous
les yeux, le comité consultatif de lutte à la pauvreté a aussi une clause
semblable. Là, c'est difficile pour nous de faire la recension, là, de
l'ensemble des comités qui ont été instaurés...
M. Gaudreault : ...est-ce
qu'ils en ont fait un règlement de régie interne ou pas?
M. Charette : S'ils l'on fait,
ça, c'est l'information qu'on va vous transmettre dans quelques instants, mais
ils avaient une clause semblable, là, pour en produire un.
M. Gaudreault : Ça serait
peut-être intéressant, Mme la Présidente, si jamais on trouve un comité formé
de façon semblable qui ont adopté une régie interne, un règlement de régie
interne, que ça soit déposé ici. Ça permettrait aux futurs membres du comité de
s'en inspirer pour leur propre régie interne.
M. Charette : ...
M. Gaudreault : ...serait peut-être
intéressant, Mme la Présidente, si jamais on trouve un comité formé de façon
semblable qui ont adopté une régie interne, un règlement de régie interne, que
ce soit déposé ici. Ça permettrait aux futurs membres du comité de s'en
inspirer pour leur propre régie interne.
M. Charette :
...volontiers, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je retiens qu'un document sera déposé à
cet effet.
M. Gaudreault : C'est
qui, les membres qui ont droit de vote?
M. Charette : Pardon?
M. Gaudreault : C'est
qui, les membres qui ont droit de vote?
M. Charette : ...les
membres du comité. Naturellement, le sous-ministre, on l'a mentionné, le sous-ministre
n'a pas droit de vote, il est là comme observateur. Sinon, ce sont les... Si le
comité est doté de neuf membres, ce seront les neuf membres. Si c'est 10, ce
sera les 10. Si c'est 11, ce sera 11, hein? Donc, ce seront les membres du
comité, tout simplement, et uniquement les membres du comité.
M. Gaudreault : O.K.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions?
Nous sommes à l'article 15.0.4.4.
Nous passons au suivant, l'article 15.0.4.5.
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. À cet article, je me demandais... En fait, la question que
je soumets au ministre : Est-ce que... Puisque nous sommes dans un
contexte où les rencontres se tiennent davantage en mode virtuel, est-ce qu'on
a déjà... est-ce qu'on a réfléchi à comment toutes les questions de quorum et
comment ça, ça va s'articuler à ce niveau-là?
M. Charette : Ce n'est
pas au ministre à dicter la pratique qui sera retenue par le comité. Donc, lorsqu'on
mentionne, à l'article précédent, que le comité va déterminer lui-même sa régie
interne, c'est des questions qu'ils auront à trancher eux-mêmes. On peut penser
qu'en période de pandémie comme nous la vivons actuellement, ces rencontres
virtuelles sont de plus en plus fréquentes. Donc, ce sera au comité à
déterminer ses façons de faire.
• (14 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Et qu'en
est-il, donc... Dans cet article, donc, Mme la Présidente, on parle de quorum
constitué à la majorité des membres ayant un droit de vote. Donc, cette majorité-là
est de combien?
M. Charette : J'ai en
partie répondu au collègue. Tous les membres du comité ont droit de vote, donc
la majorité va dépendre du nombre de membres. Donc, si on est avec neuf
membres, on devine que c'est cinq. Si c'est 10, on devine que c'est six. Donc,
c'est à la majorité, tout simplement. Mais tous les membres du comité sont des
membres votants.
Ce que je mentionnais, et c'est peut-être intéressant
de le rappeler encore, là, pour confirmer l'indépendance du comité, le sous-ministre
ou son représentant qui sera présent en guise d'accompagnateur, d'observateur,
lui, n'a pas droit de vote. Donc, ce sont les membres eux-mêmes uniquement, là,
qui peuvent constituer la majorité...
M. Charette : …c'est peut-être intéressant
de le rappeler encore, là, pour confirmer l'indépendance du comité, le sous-ministre
ou son représentant qui sera présent en guise d'accompagnateur, d'observateur,
lui n'a pas droit de vote. Donc, ce sont les membres eux-mêmes uniquement, là,
qui peuvent constituer la majorité.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En fait, le ministre semble nous dire que si c'est six, ce sera la
majorité, c'est neuf, etc. Est-ce qu'il est en train de nous dire que c'est à
la majorité des membres présents? Est-ce que c'est ce que je dois comprendre?
M. Charette : En fait, pour
avoir siégé sur plusieurs conseils d'administration, pour qu'une décision soit
prise, il doit y avoir quorum et ensuite la décision est prise selon la
majorité des personnes présentes, à moins qu'il y ait un aspect spécifique,
dont les membres à travers leurs règles de régie, déterminent, par exemple, des
éléments plus sensibles. Le comité pourrait très bien se dire : Pour tel
type de vote, on va exiger la majorité non seulement des personnes présentes,
mais la majorité du comité en question? Mais c'est réellement de la dynamique
interne, c'est réellement de la régie qui sera à l'entière discrétion, là, du
comité lui-même.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Très, très rapidement. Dans le même ordre d'idées que mon collègue,
peut-être que vous l'avez dit, là, et je m'excuse si c'est le cas et je n'ai
pas fait attention, mais quand on parle de la majorité des membres présents,
est-ce que membres présents, ça veut nécessairement dire présents physiquement?
Est-ce qu'un membre peut être présent à distance, comme c'est le cas maintenant
dans beaucoup de nos réunions?
M. Charette : La question,
elle est excellente, mais elle a été posée par votre collègue de Viau, il y a
deux minutes à peine. Donc, c'est une question de régie interne tout
simplement. Donc, votre collègue a posé exactement la même question il y a
quelques instants. Alors, c'est de la régie interne, donc libre au comité de
déterminer un peu comment se dérouleront ces rencontres et quelles seront les
modalités pour les votes.
M. Leitão : Donc, merci. Ce
que je voulais préciser, c'est donc le comité, lui, aura la possibilité de
faire cet ajustement-là. Je ne suis pas convaincu, là, peut-être nos amis
avocats pourraient nous confirmer ça, mais j'ai l'impression, je ne suis pas
avocat, mais j'ai l'impression que, si on indique dans le projet de loi «la
majorité des membres présents», j'ai l'impression que ça veut dire
nécessairement présents physiquement. Est-ce qu'on peut confirmer ça?
M. Charette : Oui, mon
collègue sous-ministre adjoint précise qu'en plus de ça il y a une loi sur la
neutralité technologique, donc que, lorsque cette présence, elle est dûment
reconnue, elle est permise et possible, mais c'est de la régie interne. Moi, je
peux vous dire que, depuis…
M. Charette : ...mon collègue sous-ministre
adjoint précise qu'en plus de ça, il y a une loi sur la neutralité
technologique. Donc, lorsque cette présence, elle est dûment reconnue, elle est
permise et possible. Mais c'est de la régie interne. Moi, je peux vous dire que,
depuis le début de la pandémie, j'ai dû assister à je ne sais pas combien de
comités ministériels, entre autres, et j'étais considéré présent. En fait, tous
les membres étaient considérés présents, même si aucun n'était physiquement
réuni au même endroit. Donc, ça, il y a des garanties suffisantes, là, à ce
niveau-là. Mais, pour une raison qui appartiendrait au comité, les membres
pourraient très bien convenir, ce que je mentionnais aussi tout à l'heure,
pourraient très bien convenir que, pour tel type de vote, c'est la majorité non
seulement des membres présents, mais la majorité par rapport au comité lui-même
qui serait requise. Si, pour tel type de vote, une présence requise... physique
est nécessaire, on est dans les modalités, là, administratives de fonctionnement,
là, du comité lui-même.
M. Leitão : Très bien. La
seule raison que je mentionne ça, c'est que je vous rappelle que l'automne
dernier, on a dû présenter un projet de loi privé, d'intérêt privé parce qu'il
y avait un organisme — je pense que c'est l'association des courtiers
immobiliers du Québec — que c'était le résultat d'une fusion de deux
organismes, et ils voulaient justement avoir la possibilité d'avoir des votes à
distance, et ça a... donc on a dû passer une loi spéciale pour le faire.
M. Charette : ...je me
souviens très bien de l'exemple, avec des règlements corporatifs qui dans
certains cas dataient de plusieurs années. Mais, dans le cas présent, il n'y a
pas de restriction, là, de cette nature-là.
M. Leitão : Très bien. Ça a
été mentionné. Très bien. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente.
M. Charette : Si vous me
permettez, j'aurais un dépôt de document, ça peut éclairer tout le monde. On a
un exemple, à la demande du collègue de Jonquière, de règlement, d'un code
d'éthique et de déontologie, cette fois-ci du Comité consultatif de lutte
contre la pauvreté — on y faisait référence, là, d'ailleurs — donc
un exemple, là, qui sera déposé à Greffier dans les prochains instants.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci. Donc, le document sera déposé et
disponible sur Greffier bientôt. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci. Moi,
j'avais une question... Là, je le sais, on est à 15.0.4.5, qui parle du quorum,
de la présence des membres et de la façon d'adopter les conseils et les
règlements du comité. Mais il y a une question qui vient de m'arriver à
l'esprit, c'est par rapport au comité consultatif qui est à l'article 44 du
projet de loi, le Comité consultatif du ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles: Comment est-ce que les deux vont... Est-ce qu'il va y
avoir un lien entre les deux? Est-ce qu'il y a... Parce que ce n'est pas écrit
dans aucun des articles. Et comment est-ce que ce travail-là va se faire entre
les deux? Et de... ça serait de quelle nature...
Mme Ghazal : ...qui est à l'article 44
du projet de loi, le comité consultatif du ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles. Comment est-ce que les deux vont... Est-ce qu'il va y avoir comme
un lien entre les deux? Est-ce que... parce que ce n'est pas écrit dans aucun
des articles. Et comment ce travail-là va se faire entre les deux? Et ça serait
de quelle nature? Est-ce qu'il y a quelque chose de prévu? Je n'ai pas
l'impression que c'est prévu dans la loi.
M. Charette : Ce sont
deux missions complètement, les deux jouissant d'une liberté d'action. Donc, si
les deux veulent se parler, soit. Mais, dans les faits, pour les Ressources naturelles,
c'est réellement un comité qui va venir conseiller le ministre au niveau de la
transition énergétique. Donc, il n'y a pas de hiérarchie entre les deux
comités, il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas d'impossibilité, mais les deux
sont indépendants. Cependant, le comité qui nous occupe maintenant est celui
qui va conseiller le coordonnateur de l'ensemble de l'action gouvernementale.
Je ne veux pas du tout minimiser celui qui va accompagner mon collègue, mais ce
n'est pas la même mission. C'est réellement dans l'optique de l'accompagner, de
le conseiller sur les technologies qui se développent en matière, par exemple,
là, de transition énergétique.
Mme Ghazal : Donc, les
deux comités fonctionnent en parallèle, si on veut.
M. Charette : Bien, en
fait, pas tant en parallèle parce que la mission n'est pas la même, mais en
indépendance des uns et des autres. Je ne veux pas hiérarchiser, mais c'est
certain que, le ministre de l'Environnement étant coordonnateur de l'action
gouvernementale, il y a peut-être des solutions du comité en transition
énergétique qui seront proposées, mais qui ne seront pas forcément encouragées,
là, par le ministre de l'Environnement parce que ce dernier pourrait avoir des
données disant à son... lui permettant de dire à son collègue : Oui,
l'idée a été discutée, mais regardez, dans les faits, ce n'est pas la meilleure
approche à retenir.
Mme Ghazal : Donc, je
veux dire, sans que ça soit écrit, ils pourraient fonctionner en parallèle,
mais ça serait bien... ce que le ministre dit, c'est que ça serait bien qu'il y
ait une...
M. Charette : Moi,
c'est-à-dire...
Mme Ghazal : ...qu'un
tient compte de ce que l'autre dit.
Par exemple, si, dans les conseils qui
sont rendus publics, ça concerne... tu sais, on avait donné l'exemple aussi
tantôt d'autres ministères ou d'autres organismes publics, notamment le MERN.
Donc, c'est possible que ce conseil qui est envoyé au ministre, le ministre
peut donner une directive au ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles. Mais, le comité consultatif, est-ce qu'il en tient compte ou si
c'est vraiment...
• (15 heures) •
M. Charette : On se
souvient, là, le comité consultatif, là, qui nous réunit n'a qu'un seul
interlocuteur, le ministre de l'Environnement. Le ministre des Ressources
naturelles va aussi avoir un comité, un comité qui va davantage l'accompagner,
et ça, c'est un élément, je pense, qui a été dit de façon unanime. TEQ, c'est
une chose, on aura le débat en temps et lieu, mais ce qui est surtout apprécié,
c'est sa politique-cadre, c'est son...
15 h (version non révisée)
M. Charette : …ministre des
Ressources naturelles va aussi avoir un comité, un comité qui va davantage
l'accompagner. Et ça, c'est un élément, je pense, qui a été dit de façon unanime.
TEQ, c'est une chose, on aura le débat en temps et lieu, mais ce qui est
surtout apprécié, c'est sa politique-cadre, c'est son plan d'action, à TEQ.
C'est ce qui… d'ailleurs, on confirme qu'il est maintenu dans le projet de loi…
donc, ce qui est cher aux yeux des gens est quelque chose qui est bâti à
travers l'expertise de ce comité-là. Donc, le comité de Ressources naturelles
est… au niveau de la transition énergétique… sera davantage utile pour le
collègue afin de maintenir bien, bien vivant son plan de mise en œuvre, qui a
été salué, là, par plusieurs intervenants.
Mme Ghazal : Très bien. Donc,
l'autre comité, c'est pour… le collègue, c'est le ministre des Ressources
naturelles. Mais il ne pourrait pas avoir des avis contraires. Là, j'essaie de
me rappeler s'il était…
M. Charette : Étant donné
qu'il n'y a pas de hiérarchisation, étant donné que le comité au niveau des
Ressources naturelles, à la transition énergétique, va davantage accompagner le
ministre pour son plan de mise en œuvre, ultimement, si dans le plan de mise en
œuvre, il y a une orientation qui n'est pas valable aux yeux de
l'Environnement… du ministre, ou même du comité, c'est clair que ça va se… je
veux dire… et comme on disait un petit peu plus tôt, par rapport aux directives
qui lient les autres ministères et autres, les autres protections, on les a.
Donc, reste… je ne peux pas garantir que
toutes les propositions qui seront faites par ce comité-là seront conformes à
la vision qui serait celle du comité consultatif, mais si ce n'est pas
conforme, le comité ne se gênera pas pour le faire savoir par l'entremise du
ministre de l'Environnement, étant donné qu'il est le seul interlocuteur, là,
du comité.
Mme Ghazal : Comme... il y a
un exemple, par exemple, le comité consultatif peut dire que, si on veut
vraiment mener la transition à bien, bien, il faudrait laisser tomber de gaz
naturel parce que c'est une énergie fossile. Mais de l'autre côté, peut-être
que le comité consultatif ne conseillerait pas nécessairement le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles dans ce sens-là. Ça fait qu'il pourrait
avoir cette contradiction, mais le ministre de l'Environnement, qui est le
coordonnateur de la question… pas de la transition, mais de la lutte aux
changements climatiques, va émettre la directive : Bien, il faudrait
peut-être que… écouter ce que le comité consultatif dit, par exemple.
M. Charette : Le gouvernement,
et ça aussi j'ai eu l'occasion de le mentionner, je vais le réitérer… il est
très, très possible qu'il y ait des décisions gouvernementales qui soient
prises ultimement qui ne soient pas au goût du comité consultatif, parce que le
comité consultatif va avoir une lunette très, très précise. Mais si, pour une
raison ou pour une autre, par exemple… et on ne souhaitera jamais appuyer un
projet, là, qui est extrêmement polluant… Ces dernières années, on a beaucoup
parlé, par exemple, de la cimenterie McInnis…
M. Charette : ...pas au goût du
comité consultatif. Parce que le comité consultatif va avoir une lunette très,
très précise. Mais si, pour une raison ou pour une autre, par exemple... et on
ne souhaitera jamais appuyer un projet, là, qui est extrêmement polluant. Ces
dernières années, on a beaucoup parlé, par exemple, de la cimenterie McInnis.
Ce n'est pas le genre de projet que le gouvernement actuel va vouloir mettre de
l'avant, mais il est possible qu'il y ait des projets, dans certains cas, qu'il
y ait une incidence non négligeable, disons-le, sur l'environnement, qui ne
soit pas au goût du comité consultatif. Mais, à ce moment-là, c'est le gouvernement
qui aura assumé sa décision et c'est le gouvernement qui aura à la justifier
aussi. Mais le comité, malgré tout, sera tout à fait libre de dire : Bon,
le gouvernement a pris telle orientation. Pour nous, pour telle et telle
raison, ça ne nous semble pas adéquat. Donc, le gouvernement aura, en tant que gouvernement
imputable de ses choix, aura à les justifier, tout simplement.
Mme Ghazal : Puis j'aime l'exemple
du ministre, de la cimenterie McInnis. La cimenterie... En fait, GNL Québec est
en train de devenir, au gouvernement actuel, ce que la cimenterie McInnis a été
au gouvernement précédent.
M. Charette : En fait, ne
présumons de rien pour la suite des choses. On a deux gouvernements par le
passé qui ont changé les règles environnementales, qui ont changé les règles du
BAPE et autres pour financer... pour permettre la réalisation de McInnis. Nous,
on s'est déjà engagé...
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, question de règlement. On ne peut pas dire qu'on a changé les
règles du BAPE ou qu'un gouvernement a changé les règles du BAPE, là, pour la
cimenterie McInnis, là. Ce n'est pas le cas, là.
M. Charette : Il y a eu des...
effectivement, des mesures de prises à ce niveau-là. Nous, par contre, on s'est
engagé à ne pas le faire. Donc, si GNL va de l'avant, c'est hypothétique, c'est
un projet qui va passer à travers toute la réglementation, notamment les
processus d'évaluation environnementale. Donc, je ne peux pas faire de
parallèle parce que, oui, McInnis existe, oui, McInnis pollue. GNL est encore
un projet uniquement sur papier dont aucune décision n'a été prise pour aller
de l'avant avec la réalisation du projet.
Mme Ghazal : Merci,
La Présidente (Mme
Grondin) : Peut-être, juste avant, vous informer, en fait, que
l'exemple de régie interne du comité consultatif de la lutte contre la pauvreté
et l'exclusion sociale est disponible sur le Greffier. C'est déposé... C'est dans
l'onglet Documents déposés, séance en cours.
Y a-t-il d'autres interventions? Donc,
nous allons poursuivre avec le dernier article, qui est donc le 15.0.4.6. Il
n'y a pas d'intervention? Donc, nous revenons à l'ensemble de l'amendement. Je
serais prête à le mettre aux voix. Donc, par appel nominal, j'imagine...
La Présidente (Mme
Grondin) : …il n'y a pas d'interventions? Donc, nous revenons à
l'ensemble de l'amendement. Je serais prête à le mettre aux voix. Donc, par
appel nominal, j'imagine? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: …
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons donc à l'article 4, 15.0.5. Y a-t-il des commentaires sur
l'article 15.0.5? Mme la députée de Mercier. Par la suite, M. le député de
Viau.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. À plusieurs de mes interventions sur le comité consultatif, j'ai
dit qu'on essaie de le solidifier, et une de mes inquiétudes que je nommais,
c'était par rapport à, justement, cet article-là où on dit que c'est le
ministre qui juge nécessaire. Je veux juste le lire, parce que je ne sais pas
s'il fallait que le ministre le lise avant : «Sont mises à la disposition
du comité les ressources que le ministre juge nécessaires à l'accomplissement
de sa mission pour assurer le soutien administratif et l'organisation de ses
travaux.»
Puis, je m'en rappelle, j'avais donné
l'exemple si, par exemple, ce comité-là veut faire… je veux dire, c'est quoi
l'impact des changements climatiques sur les populations inuites, les Premières
Nations, ces gens-là, on le sait, c'est très difficile de les amener à
l'Assemblée nationale. Ils voudraient se déplacer pour faire une consultation
puisque ça fait partie de leurs prérogatives, et là, bien, il n'y a pas
suffisamment de ressources parce que le ministre, à ce moment-là, je ne parle
pas du ministre qui est assis devant moi, c'est une loi pour le long terme,
décide que, bien, il y a des… c'est suffisant, là, les ressources que je donne
à ce ministère… à ce comité consultatif, et tout ça. Puis, donc, ça les
empêcherait de mener à bien leur mission.
Moi, j'ai un amendement par rapport à ça,
mais j'aimerais quand même, avant d'apporter… non, c'est un amendement, avant
d'apporter mon amendement, j'aimerais que le ministre m'explique un peu plus ce
que signifie «les ressources que le ministre juge nécessaires». Quels sont les
critères?
M. Charette : En fait, on n'a
pas évalué, à ce moment-ci, les coûts que ça pourrait représenter, mais ce que
l'on sait, c'est qu'on souhaite, et on va tout faire pour que le comité ait les
moyens nécessaires à sa disposition pour s'acquitter de sa mission…
Mme Ghazal : ...les critères?
M. Charette : En fait, on n'a
pas évalué, à ce moment-ci, les coûts que ça pourrait représenter, mais ce que
l'on sait, c'est qu'on souhaite... Et on va tout faire pour que le comité ait
les moyens nécessaires à sa disposition pour s'acquitter de sa mission. On sait
déjà qu'il y aura du personnel dédié, dont... Naturellement, les salaires
seront pris en charge par le ministère. En dehors de ça, c'est difficile... Ce
n'est pas que l'information est cachée ou quoi que ce soit. C'est une
évaluation qui va continuer de se faire vraisemblablement d'ici l'adoption du projet
de loi, très certainement d'ici la mise en place du comité en question.
• (15 h 10) •
Mais le critère est le suivant. On veut
que le comité ait les moyens nécessaires de s'acquitter de sa mission. Et il y
a les moyens financiers dont le comité va jouir, mais il y a aussi... et ça,
c'est important de le mentionner, à travers le rôle de coordinateur du ministre
de l'Environnement, il va y avoir une facilitation de faite pour aider le
comité à obtenir l'information dont il a besoin. Si, par exemple, il a besoin
d'informations précises au niveau des transports et qu'il estime que ces
informations-là sont au ministère des Transports, en vertu de tout ce que nous
avons mentionné, en vertu de tout ce que nous avons adopté, c'est clair que
l'information sera acheminée.
Donc, il y a, oui, les moyens à travers
une permanence. Il y a aussi toute l'infrastructure du gouvernement du Québec,
par l'entremise du ministre de l'Environnement, là, qui pourra lui profiter
également.
Mme Ghazal : C'est ça, quand
le ministre dit «infrastructure», il veut dire les informations...
M. Charette : Effectivement,
mais à travers les différents ministères, à travers les différents organismes.
En fait, souvent, pour n'importe quel comité, pour n'importe quelle mission, le
grand défi, avant même les besoins financiers, c'est la capacité d'obtenir la
bonne information. C'est crucial, surtout si on veut faire des études de cette
nature-là. Donc, on a un comité qui pourra s'assurer d'avoir accès aux
informations dont il a besoin. Donc, ça fait partie aussi des ressources jugées
nécessaires, pour ne pas dire essentielles à la réalisation du mandat du
comité.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
peut arriver que, par exemple, un président ou des membres, eux, ils aient...
Par exemple, il y en a un qui en demande beaucoup parce que lui, il veut faire
des consultations. Je dis «le président», mais évidemment, tout ça est décidé avec
le comité. Et donc il a besoin de plus de personnel, il veut en embaucher plus
et il demande au ministre... Comment, à chaque fois... demande de ses
besoins... Un autre ou une autre personne, il aurait moins besoin de
ressources. Donc, est-ce que c'est eux qui font les demandes? Ou est-ce qu'il y
a un budget qui va être déjà...
Mme Ghazal : ...et donc, il a
besoin de plus de personnel, il veut en embaucher plus et il demande au ministre
comment, à chaque fois, demande ses besoins, une autre personne. Il aurait
moins besoin de ressources. Donc, est-ce que c'est eux qui font les demandes?
Ou est-ce qu'il y a un budget qui va être déjà imparti?
M. Charette : Je ne pense pas
que... En fait, je peux répondre que ce ne sont pas les membres, sur une base
individuelle, qui vont jouir d'un budget propre. Donc, un membre ne pourrait
pas, pour ses besoins à lui, jouir d'un budget, mais c'est vraiment le comité.
Donc, ça sera au comité de déterminer la gestion qu'il fait de ces différents
moyens-là à sa disposition.
Et par rapport aux effectifs, par rapport...
c'est une situation, étant donné que c'est un comité permanent, qui est
institué à travers une loi, il est très possible, par exemple, au moment de la
préparation des budgets, si jamais le comité avait telle ou telle doléance, ce
sera possible, comme toutes les organisations, de justifier ce qui, pour eux,
pourrait représenter une augmentation... peut-être une... un ETC de plus, un
effectif temps complet de plus, deux de plus ou...
Donc, ça sera possible pour eux de partager leurs
souhaits, là, à travers un processus auquel même les ministres sont soumis. À
chaque année, en préconsultations et en consultations budgétaires, il y a des
ajustements, là, de cette nature-là qui peuvent être demandés.
Mme Ghazal : Moi, j'aurais une
dernière question avant de déposer... Je voudrais déposer un amendement, ou je
peux le déposer maintenant. Bien, en... Je peux le déposer maintenant puis je
pourrais continuer après.
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est pour vous. Si vous le déposez, vous allez en
débattre.
Mme Ghazal : Oui, oui, bien sûr.
J'aurai des questions.
M. Campeau : ...préféreriez par
rapport à l'amendement, mais j'aimerais juste donner une idée.
Je comprends qu'on puisse se questionner
sur que le ministre juge nécessaire. Je me mets à la place des gens nommés sur
le comité, qui sont des scientifiques de haut niveau, qui font ça bénévolement,
si on ne leur donne pas les moyens, ils ne resteront pas.
Alors, j'ai l'impression que c'est une
façon, étant donné qu'ils ne sont pas rémunérés et que c'est un poste poste
d'importance, qu'ils vont vouloir performer, que c'est comme une négociation.
Bien sûr que s'ils ont besoin d'autres moyens, ils vont les demander puis s'ils
ne sont pas satisfaits, ils ne voudront pas rester.
Alors, j'ai l'impression qu'il n'y aura
pas de formalité. Ça serait bien de pouvoir formaliser, oui, mais il me semble
que c'est un bon contexte pour dire qu'on a, bon, pas mal d'assurance qu'à ce
moment-là, il n'y aura pas de problème, ce qu'il disait, les moyens nécessaires
à l'accomplissement de leur mission. Je ne sais pas si ça va avoir un effet sur
l'amendement. On verra bien.
Mme Ghazal : Mais, oui, je
voudrais le déposer, mon amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous souhaitez déposer tout de suite un
amendement?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Leitão : Mme la Présidente,
excusez-moi, nous aussi on aurait un amendement...
M. Campeau : ...pas de
problème, ce qu'il disait, les moyens nécessaires à l'accomplissement de leur
mission. Je ne sais pas si ça va avoir un effet sur l'amendement. On verra
bien.
Mme Ghazal : Mais, oui, je
voudrais le déposer, mon amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous souhaitez déposer tout de suite un
amendement?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Leitão : Mme la Présidente,
excusez-moi, nous aussi on aurait un amendement à présenter. Alors, je ne sais
pas dans l'ordre de l'alternance qui fait quoi avant?
La Présidente (Mme
Grondin) : Bien en fait, c'est dans le cadre de son droit de
parole, qui a levé la main en premier, ça devient le...
M. Leitão : La collègue a été
plus rapide.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, ça va être madame donc. On va suspendre les
travaux. Vous allez transmettre votre amendement...
M. Leitão : Et nous, après, on
aura aussi...
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. M. le député de Viau est sur la liste...
(Suspension de la séance à 15 h 16)
(Reprise à 15 h 22)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons les
travaux. Nous étions rendus à l'article 15.0.5 de l'article 4. Mme la députée
de Mercier, vous avez déposé un amendement. Je vous inviterais à le lire, s'il
vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Alors, l'article
15.0.5 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement
et des Parcs, tel qu'introduit à l'article 4 du projet de loi, est remplacé
par :
«Est adopté par l'Assemblée nationale un
budget ajusté et pérenne assurant que le comité consultatif sur les changements
climatiques dispose des
ressources nécessaires lui permettant de mener les
activités nécessaires à la
pleine réalisation de son mandat.»
Donc, ici, ce que je viens faire, c'est
très clair : au lieu que ce soit le ministre qui juge ce qui est nécessaire,
c'est un budget qui serait adopté par l'Assemblée nationale, comme on adopte
d'autres budgets ou d'autres crédits. Et donc, moi, en posant la question au
ministre, je comprends qu'est-ce qu'il disait et j'ai entendu aussi ce que le
député de Bourget dit, c'est quand même une façon de garder les personnes qui
sont sur ce comité-là, si on ne leur donne pas de moyens, etc.
Puis ce que j'avais aussi comme question,
premièrement : Qu'est-ce que le ministre pense de cet amendement-là que
j'apporte? Et aussi : Est-ce qu'il a un budget, lui, dans son esprit, vu
que ce serait... selon l'article tel qu'il était le projet de loi, mais dans la
version originale, est-ce qu'il y avait un budget déjà déterminé? C'est-à-dire qu'il
y a un budget. On n'attend pas que... Puis là il disait individuel, mais moi,
je parle toujours du comité consultatif comme groupe, là. Il n'attend pas que
le comité consultatif lui demande : Voici ce qu'on a besoin chaque année,
voici ce qu'on a évalué selon les activités qu'on va mener, on a besoin de tant
de personnes, etc. Il y a déjà un minimum, j'imagine, qui va être déjà établi,
auquel le ministre a déjà réfléchi et qu'il peut nous exposer ici. Et ça, c'est
le minimum. Et après, de ce que j'ai compris du ministre, c'est qu'après les
membres du comité pourraient dire... pourraient faire une demande, comme à
l'étude des crédits, là, ou comme... une demande supplémentaire d'un budget
supplémentaire qu'ils feraient au ministre tout le temps.
Moi, ce que je dis, c'est : Pour nous
assurer qu'un ministre... ce que j'avais mentionné, le fameux risque que ce
comité-là peut-être... c'est-à-dire soit moins actif ou il décide de faire le
minimum, etc. Puis ça ne veut pas dire que ça va enlever la...
Mme Ghazal : ...d'un budget supplémentaire
qu'il ferait au ministre tout le temps. Moi, ce que je dis, c'est : Pour
nous assurer qu'un ministre... ce que j'avais mentionné, le fameux risque que
le... ce comité-là peut-être, c'est-à-dire, soit moins actif ou décide de faire
le minimum, etc. Puis ça ne veut pas dire que ça va enlever la crédibilité des
gens. Des fois, c'est des choses qui arrivent. C'est du travail bénévole, mais
ça ne veut pas dire que ça va enlever la qualité. Au contraire, parce que c'est
des gens occupés à d'autres fonctions en direct... en lien direct avec le
sujet, là, de ce comité-là.
Mais ce risque-là qui pourrait arriver,
si, à un moment donné, un ministre dise : Bien là on va couper là-dessus...
Je ne sais pas, à un moment donné, on dit : Il y a une crise économique
puis on a des restrictions budgétaires, il faut l'austérité, puis on va couper
dans le gras. Puis ça, ça peut faire partie du gras, c'est déjà arrivé. Mais ça
n'enlève rien à ce que le comité fasse sa mission quand même, en faisant des...
de sa propre initiative ou de l'initiative, par exemple, du ministre, si le ministre
leur demande des avis, des conseils qui vont être rendus publics, ça ne leur
enlève pas de le faire, mais avec très peu de moyens. C'est possible.
Donc, d'où l'idée d'adopter... que ce soit
adopté par l'Assemblée nationale, que ce soit ajusté en fonction du temps,
l'inflation, ajusté en fonction de la réalité, des demandes qui sont faites à
ce comité-là par le ministre ou par lui-même, des enjeux, et de façon pérenne.
Parce que c'est tout le temps ça, l'objectif derrière les amendements qu'on
fait, que ce soit long dans le temps. Donc, j'aimerais entendre le ministre
là-dessus et aussi sur, lui, sa perception, comment il voit ça. Il a déjà un
budget? Est-ce qu'il le sait déjà? Il nous peut nous dire c'est quoi les
ressources ou il attend que ces personnes-là soient nommées, et, après ça, ça
va être déterminé?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Je le
mentionnais tout à l'heure, il n'y a pas de budget déterminé à ce moment-ci.
C'est certainement une des premières choses qui sera à discuter avec la
présidence du comité pour établir un petit peu les façons de fonctionner, voir
un petit peu quelles sont les marges de manoeuvre, le budget, les ressources. À
ce moment-ci, on n'a pas d'a priori, sinon un seul, que le comité puisse
s'acquitter de son mandat. Mais je ne serais pas en mesure de dire est-ce qu'en
plus des salariés, c'est 100 000, 200 000, 300 000,
400 000, 500 000, 1 million ou deux. Il n'y a pas d'apriori à ce
niveau-là. C'est des discussions qui doivent se tenir dans... lors des
prochaines étapes.
Et, pour ce qui est du budget lui-même,
j'anticipe un petit peu l'échange qu'on va avoir concernant l'amendement.
Malheureusement, ce n'est pas un amendement qu'on peut considérer. Le budget du
comité va être assuré à travers les crédits du ministère de l'Environnement.
Donc, à l'Environnement, on va s'assurer de faire les bonnes représentations,
on va être... on va s'assurer de fournir les moyens nécessaires, mais ce sont
les...
M. Charette : ...ce n'est
pas un amendement qu'on peut considérer. Le budget du comité va être assuré à
travers les crédits du ministère de l'Environnement. Donc, il y a
l'Environnement où on va s'assurer de faire les bonnes représentations, on va
être... On va s'assurer de fournir les moyens nécessaires, mais ce sont les
crédits du ministère de l'Environnement qui serviront à payer le fonctionnement
de ce comité, comme c'est déjà le cas pour... En fait, lors du dépôt des livres
de crédits, on a naturellement ceux pour le ministère. Et c'est à même ces
crédits ministériels qu'on pourra... qu'on pourra confirmer les ressources qui
seront mises à la disposition du comité.
Mme Ghazal : Donc, c'est
par une discussion qui va avoir lieu au début de la constitution de ce
comité-là qu'on va déterminer les besoins. C'est ce que j'entends. Est-ce que
c'est chaque année que ces discussions-là doivent avoir lieu ou il y a un
budget initial puis, après ça, c'est l'inflation ou pas?
M. Charette : En fait,
naturellement, là, c'est des éléments qui pourront être discutés année après
année. Comme je le mentionnais tout à l'heure, il y a tout le temps un exercice
prébudgétaire qui se fait avec les organismes de la société civile, mais avec
aussi les différents ministres eux-mêmes. Moi, dans le cadre du dernier budget,
il y a eu plusieurs, plusieurs rencontres avec le ministre de... des Finances,
c'est-à-dire, pour partager les besoins de l'Environnement. Puis je dois avouer
être assez fier du résultat, là. On a vu, les crédits ont augmenté de façon
significative. Donc, dans mes doléances pour un prochain budget pour les
crédits du ministère, j'aurai un élément de plus à considérer, c'est-à-dire les
besoins du comité qui est mis en place actuellement.
Mme Ghazal : Et ça, ces
informations-là, donc, ça va être publié dans le budget, ou il faut comme faire
une demande lors des crédits ou...
M. Charette : C'est-à-dire
les crédits budgétaires sont publics. Ce qui ne l'est pas, c'est les échanges
préalables, là, naturellement. Mais les crédits sont déposés dans le livre,
c'est-à-dire au moment du... Il y a une année, je pense, que les crédits
n'avaient pas été déposés en même temps que les budgets, là. Je ne souviens
plus trop du contexte. J'ai une vague idée, mais je ne la répéterai pas. Mais
généralement, généralement, les crédits sont déposés en même temps que le
budget.
Mme Ghazal : Et donc, ça
va être une information qu'on va pouvoir avoir rapidement, à moins... ou il
faut poser la question. Qu'est-ce que comité-là a comme...
M. Charette : Et après le
dépôt des crédits, il y a tout le temps cette étude des crédits. Donc, c'est
des données, là, qui... C'est-à-dire, c'est des informations sur lesquelles des
échanges pourraient très, très bien avoir lieu effectivement.
• (15 h 30) •
Mme Ghazal : Mais le
ministre comprend... C'est sûr que, lui, au début, il va donner, comme je le
mentionne tout le temps, parce qu'il y croit, c'est le comité consultatif qu'il
a constitué avec son projet de loi. Il en est fier. Donc, le début,
probablement, ça va être en grande pompe. Puis il va avoir un bon budget et
tout ça, peut-être l'année d'après, peut-être d'autres après. Après ça, à un
moment donné, ça ne sera peut-être plus le ministre qui a...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...donner, comme
je le mentionne tout le temps, parce qu'il y croit, c'est le comité consultatif
qu'il a constitué avec son projet de loi, il en est fier, donc au début probablement,
ça va être en grande pompe. Il va y avoir un bon budget et tout ça, peut-être
l'année d'après, peut l'autre après. Après ça, à un moment donné, ça ne sera peut-être
plus le ministre qui a toute cette volonté-là de donner tous les moyens que lui
juge nécessaires au... à ce comité-là. Puis à un moment donné, il y a un autre ministre
puis qu'il dit : Ah! C'est un peu trop. On veut couper, on a d'autres
priorités. Et c'est tout à fait possible que ces gens-là puissent travailler
une personne ou un personnel ou ils ont... je ne sais pas, ils travaillent dans
des chaires de recherche dans leurs universités, ils pourraient faire appel
pour la recherche à leurs propres moyens, etc. On ne peut pas savoir qu'est-ce
qu'il va se passer dans le futur. Comment est-ce qu'on peut s'assurer que ça
soit pérenne? Et comment est-ce qu'on peut s'assurer que ça soit pérenne dans
le temps, si c'est tout le temps des discussions arbitraires qui se font entre
le ministre, et dépendamment de sa propre volonté, et le comité?
M. Charette : En fait, le
comité est institué dans la loi. Sa permanence est confirmée dans la loi et les
modalités ou l'article qu'on a pu lire confirment qu'il y aura un budget jugé
suffisant pour l'accomplissement de la mission. Donc, tant que la loi existe,
tant qu'un autre gouvernement ne la modifierait pas, cette assurance-là, elle
est donnée. Mais c'est certain que pour le gouvernement actuel, étant donné que
c'est nous qui implantons ça, on n'a pas d'intérêt et on n'a pas d'intention de
modifier ce qui est mis en place. Donc dans notre perspective, c'est une mesure
qui est pérenne et on va faire en sorte que le comité ait tout à fait les
moyens nécessaires à sa disposition pour pouvoir opérer ses activités et
réaliser sa mission.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
le reconnait, le gouvernement actuel qui est élu actuellement a dans l'intérêt
de donner les ressources nécessaires et tout ça. Mais il pourrait à un moment
donné dans le temps — on n'est pas devins, on ne sait pas qu'est-ce
qui pourrait arriver — que finalement le ministre en place qui juge
nécessaire en réalité ne serait pas suffisant pour que ce comité-là puisse
accomplir tout ce que ce comité-là veut accomplir. Ça pourrait être moins. On a
déjà vu ça. Ce n'est pas dans le champ de l'impossible. Et moi, mon objectif
avec mon amendement, c'est de retirer le pouvoir discrétionnaire du ministre.
Pas du ministre qui est en face de moi, je le répète, du ministre de
l'Environnement puisque tout ce pouvoir-là est entre ses mains.
M. Charette : Bien, en même
temps, je dirais et c'est notre système qui est ainsi régi, toutes les lois qui
sont adoptées, peu importe le domaine, que ce soit en Santé, en Éducation, en
Ressources naturelles, les dizaines, en fait, les milliers de lois qui ont été
adoptées au fil du temps à l'Assemblée nationale, elles sont en vigueur tant
qu'elles ne sont pas changées...
M. Charette : ...qui est ainsi
régi. Toutes les lois qui sont adoptées, peu importe le domaine, que ce soit en
Santé, en Éducation, en Ressources naturelles, les dizaines, en fait, les
milliers de lois qui ont été adoptées au fil du temps à l'Assemblée nationale,
elles sont en vigueur tant qu'elles ne sont pas changées.
Donc, dans l'avenir, il y a peut-être un gouvernement
autre qui ne croira plus en ce comité-là, qui va décider de l'abolir. Il faudra
modifier une loi, abolir ou ne pas lui confier de budget pertinent ou autre,
mais actuellement, la loi nous dit : Ce budget-là devra permettre au
comité de remplir sa mission. Et on est assurés que pour les années où l'actuel
gouvernement est au pouvoir, ce sera le cas. Naturellement, je ne peux pas
présumer de ce que les gouvernements à venir décideront. Je vais souhaiter
vivement... je ne sais pas où je serai à ce moment-là, mais je vais souhaiter
qu'un garde-fou, qu'un comité-conseil de cette nature-là soit... survive, et de
longtemps, à l'actuel gouvernement.
Mme Ghazal : L'idée, ce n'est
pas juste de le souhaiter, c'est que ça soit réellement effectif parce que...
M. Charette : Malheureusement,
je ne peux pas le garantir, une loi étant en vigueur tant qu'elle n'est pas
changée. Si, par exemple — scénario, là, purement hypothétique — élections
en 2022, c'est un parti x qui l'emporte et ce parti x est
majoritaire et n'aime pas cette surveillance qui est assurée par le comité, il
va changer la loi tout simplement, là. Ça, je ne peux pas donner de garantie. Une
loi, c'est plus contraignant qu'un règlement parce que ça doit repasser par un
processus législatif. Un règlement, un gouvernement a plus de marge de
manoeuvre pour le modifier, mais je ne peux pas empêcher, d'aucune façon que ce
soit, qu'un futur gouvernement change la loi qu'on est en train d'étudier.
Mme Ghazal : Ce que j'étais en
train de dire, puis j'ai laissé le ministre continuer, ce que je disais, c'est
que je ne suis pas du tout, du tout, du tout en train de dire qu'un prochain
gouvernement va abolir le comité, ou même... ou mettre à zéro son budget, je
n'étais pas là du tout, là. Moi, je suis pas mal, même, certaine... ça va
rester. Mais on l'a déjà vu, il pourrait décider que lui, le ministre, juge
nécessaire — c'est ce qui est écrit — c'est-à-dire que le
budget que... les ressources que le ministre juge nécessaires, et lui, il juge
que ça, c'est suffisant pour l'accomplissement du comité. Et le ministre me dit
que la façon que ça va être fait, c'est des discussions. Donc, il va discuter avec
le comité ou son président, et le président va faire ses doléances, de la même
façon que le ministre de l'Environnement discute avec le ministre des Finances
ou du Conseil du trésor, après ça, il y a des discussions puis, après ça, tout
ce qu'il veut, il ne l'obtient pas parce que, l'autre côté, le ministre des
Finances ou du Conseil du trésor va, lui, juger que ce qui est nécessaire
par...
Mme Ghazal : ...et le président
va faire ses doléances, de la même façon que le ministre de l'Environnement
discute avec le ministre des Finances ou du Conseil du trésor, après ça, il y a
des discussions puis, après ça, tout ce qu'il veut, il ne l'obtient pas parce
que l'autre côté, le ministre des Finances ou du Conseil du trésor va, lui,
juger que ce qui est nécessaire par rapport à cette demande-là, c'est suffisant
ce qu'il offre, ce qui n'est pas dans... ce qui n'est pas ce avec quoi le
ministre pourrait ne pas être d'accord.
Mais, à la fin, l'objectif ici, c'est...
Oui, il peut avoir toutes ces discussions-là et tout ça, mais l'objectif, c'est
de garantir, de garantir que ce financement-là va être réellement suffisant
pour que le comité accomplisse sa mission. Puis, comme je le dis, il y a
peut-être un comité, pour accomplir sa mission, il a besoin de moins, d'autres
qui ont besoin de plus. Ces discussions qui vont le déterminer, il n'y a aucune
garantie que ça sera réellement suffisant. Ou, par exemple, on peut dire que
c'est suffisant tel budget pour faire tel type, telle quantité de travail, mais
pas, par exemple, un comité qui trouve, à cause d'un enjeu à un moment donné,
qui doit faire des consultations, admettons, qu'il doit se déplacer, qu'il a
besoin de faire encore plus de recherche sur un sujet beaucoup plus précis, un
enjeu prioritaire. Donc... un ministre pourrait dire : Bien, vous n'avez
pas besoin de faire tout ce travail-là, l'important, c'est que vous fassiez les
conseils et les avis, et moi, je juge que ce budget-là nécessaire. Donc, c'est
vraiment juste de garantir ce financement-là. Et c'est pour ça que je viens...
dans mon amendement, je dis que ça devrait être adopté à l'Assemblée nationale.
Puis moi, je suis étonnée quand le
ministre dit qu'il y a des discussions. Il n'y a pas... En ce moment, on n'a
aucune idée du budget qui va être... d'un minimum, disons. Ça n'a même pas été
réfléchi.
M. Charette : On évoque des
possibilités de cette nature-là, mais il n'y a rien d'officialisé à l'heure où
on se parle. On a des idées de ce qui peut nous sembler intéressant comme scénario.
Mais c'est aussi quelque chose qui devrait être discuté avec la présidence
lorsqu'elle sera nommée. Le comité à l'exercice, à l'usage pourra aussi nous
préciser des besoins. Et cela va s'enclencher, la procédure budgétaire.
Mais le sous-amendement proposé, et je
comprends l'idée, mais il n'y a pas d'équivalent. Les ministères... En fait, il
y a un budget qui est adopté à l'Assemblée nationale, c'est le budget du
gouvernement du Québec. On ne pourrait pas adopter le budget du comité
consultatif à l'Assemblée nationale. Les crédits du comité seront adoptés à
travers les crédits du ministère de l'Environnement qui, eux, seront adoptés à
l'Assemblée nationale. Mais penser que l'on peut adopter le budget ou, disons,
les crédits d'un comité, ça...
M. Charette : ...à l'Assemblée
nationale, les crédits du comité seront adoptés à travers les crédits du ministère
de l'Environnement qui, eux, seront adoptés à l'Assemblée nationale. Mais
penser que l'on peut adopter le budget ou disons les crédits d'un comité, ce
n'est pas... ça ne se fait pas.
Mme Ghazal : Est-ce que, par
exemple, si le ministre juge que : Mais non, on ne peut pas le faire parce
qu'on le fait pour aucun autre budget, on ne peut pas le faire à l'Assemblée
nationale, quel autre moyen le ministre verrait pour enlever ce pouvoir
arbitraire et discrétionnaire du ministre de donner le budget?
• (15 h 40) •
M. Charette : Bien, en fait,
tout, tout, tout, comment... Et là on revient à tout ce qui est discussion sur
l'élaboration d'un budget. Chaque ministre, chaque dirigeant de société d'État
a son idéal en termes de budget, va faire des représentations pour s'en
approcher le plus possible, mais, au final, c'est à travers le budget du gouvernement
du Québec que cette question-là est tranchée. Moi, m'assurer que de tout temps
et à tout moment le comité ne souhaitera pas davantage de budget, ça, je ne
peux pas prendre l'engagement. Mais le comité aura, à travers sa présidence,
j'imagine, à faire des représentations, comme le ministre de l'Environnement,
comme la ministre de la Santé, comme la ministre de la Justice ont à faire des représentations.
Mais je ne peux pas, encore moins dans un projet de loi, dire qu'à tout moment
les membres du comité seront pleinement satisfaits du budget qui leur est
confié. C'est une tâche qui est impossible et qui est même impossible à
quantifier, à qualifier. Mais le principe de base : il y a un comité qui
est mis en place, il y a une mission très, très précise qui lui est confiée, et
le gouvernement s'engage à ce que le comité ait les moyens à sa disposition
pour s'acquitter de son mandat.
Mme Ghazal : Moi, c'est... En
fait, ce qu'on essaie de faire aussi, c'est de... ce que j'essaie de faire,
c'est de protéger un legs du ministre, ce comité consultatif qu'il met dans son
projet de loi. Et un ministre, par exemple, à un moment donné, pourrait
dire : Bien, moi, ce comité consultatif fait trop d'avis à l'encontre de
mes actions et de mes décisions ou des décisions de mon gouvernement, et c'est
gênant parce qu'ils sont publics. Et il pourrait décider de juger que peu de
ressources nécessaires seraient suffisantes. Donc, ça ne protégerait pas ce
legs-là du ministre du comité consultatif, et il y aurait ce risque-là de
dégringolade où il n'aurait pas les moyens. Donc, même s'il a la mission, le
pouvoir, et tout ça, mais il n'a pas les moyens d'agir, c'est quelque chose de
possible et que je vois ici possible, donc... Et moi, je suis sûre que le ministre
ne serait pas content de ça, le ministre actuel, là, que j'ai devant moi, que
ça arrive à ce comité consultatif.
Donc, peut-être, moi, ce que je dis, ça
serait peut-être d'amener...
Mme Ghazal : ...et tout
ça, mais il n'a pas les moyens d'agir. C'est quelque chose de possible et que
je vois ici possible, donc... Et moi, je suis sûre que le ministre ne serait
pas content de ça, le ministre actuel, là, que j'ai devant moi, que ça arrive à
ce comité consultatif.
M. Charette :
...peut-être juste...
Mme Ghazal : Donc, peut-être,
moi, ce que je dis, ce serait peut-être d'amener... Si le ministre trouve que
l'Assemblée nationale, c'est beaucoup trop, ce n'est pas ce qu'on fait, est-ce
qu'il y aurait un autre moyen? Par exemple, les budgets des autres comités consultatifs,
c'est le ministre en titre qui le décide?
M. Charette : Juste pour
laisser répondre mon collègue de Bourget, là, je vois qu'il veut intervenir.
Très rapidement, dans un gouvernement futur, je ne peux pas présumer, mais, si
cette situation-là devait se produire, n'oublions pas que le comité est
indépendant, le comité peut produire des avis sur quoi il le souhaite.
Donc, imaginez un avis qui serait rendu
public qui dirait : Au fil des années, voici à quel point notre budget a
décru, voici à quel point la situation est intenable. Imaginez la pression qui
reposerait sur le ministre de l'Environnement de l'époque et sur le gouvernement.
Donc, le risque zéro devant ce scénario
hypothétique là, je ne peux pas le garantir. Mais, malgré tout, le comité avec
son indépendance aurait largement les moyens de signifier son inconfort, sa
colère ou quoi que ce soit, parce que l'indépendance, elle n'est pas à la
discrétion du ministre, elle est dans la loi. Donc, que le ministre n'aime pas
la présence de ce comité-là, tant que la loi n'est pas changée, le comité y est
et va continuer à faire son travail.
Mme Ghazal : ...à ma question
par rapport à comment ça se passe, par exemple, pour les budgets des autres
comités consultatifs?
La Présidente
(Mme Grondin) : ... Je sais que le député de Bourget
souhaite intervenir. Ça vous... Ça va? M. le député de Bourget.
M. Campeau : Bien, c'est
évident qu'on fait ça pour le long terme, comme on a toujours mentionné. Alors,
il faut se poser ce genre de question là. Et on ne pourra jamais garantir que,
dans un comité, il n'y a pas un président de comité qui va demander plus puis
que le ministre va avoir à... C'est presque sûr qu'un jour quelque chose va
arriver.
Mais pensons au BAPE. Le BAPE, est-ce
qu'on n'adopte pas les crédits du BAPE précisément de cette façon-là? Et le
BAPE fonctionne. Alors, ça me fait un peu penser à ça comme analogie. Je pense
que le fonctionnement du BAPE est très acceptable, qu'il est même exemplaire.
Puis on a un comité, puis il
fonctionnerait un peu de la même façon à ce moment-là pour ce qui est du
montant d'argent disponible. On rediscute à chaque année, on regarde les
besoins, discuter entre... Il me semble qu'on a une certaine assurance, pour le
court terme comme pour le long terme, que ça devrait bien fonctionner.
Mme Ghazal : Ça me fait
penser à une autre analogie, c'est celle du Conseil de gestion du Fonds vert.
Le ministre a dit que les ressources, ce n'est pas juste des ressources
financières, ça aussi, des...
M. Campeau : ...il me semble
qu'on a une certaine assurance, pour le court terme comme pour le long terme,
que ça devrait bien fonctionner.
Mme Ghazal : ...ça me fait
penser à une autre analogie, c'est celle du Conseil de gestion du Fonds vert.
Le ministre a dit que les ressources, ce n'est pas juste des ressources
financières, c'est aussi des ressources informationnelles, de l'information,
mettre tout l'appareil gouvernemental au service des informations que
demanderait le comité. Eh bien, on a eu la P.D.G., ici, en consultations
particulières, du Conseil de gestion du Fonds vert, et ce qu'elle a dit, c'est exactement
ça. Elle ne se plaignait pas du manque de ressources financières, elle se
plaignait du fait qu'on l'empêchait de faire son travail comme il faut, qu'on
ne lui donnait pas les informations, qu'il y avait un manque de collaboration,
ce qui l'a empêché de faire ce travail-là. Ce n'est pas le fun à entendre. Et
le gouvernement maintenant décide de l'abolir.
Donc, oui, tout peut arriver dans le
futur. On ne peut pas avoir des garanties à 100 %. J'en suis. Mais au
moins d'avoir le plus de garanties ou le plus de protection du rôle et de
l'accomplissement de la mission de ce comité.
M. Charette : Je suis très,
très content de la question de la collègue, parce qu'effectivement, ça a été
une belle illustration, ce témoignage. Bien, en fait, de ce côté-ci, on en
était déjà convaincus. Mais la façon dont le conseil de gestion a été conçu,
tout n'est pas mauvais à travers le conseil de gestion, mais ce qu'on a pu
voir, ce que sa P.D.G. a pu réitérer, c'est qu'il y avait une énorme confusion
au niveau des rôles. Hier ou ce matin, je ne me souviens plus, on réitérait, là,
avec 15 ministères, partenaires et autres, quelle était la responsabilité
de chacun, quelle était l'obligation de transmission d'informations. Donc tout
n'était pas mauvais dans le conseil de gestion, mais dans sa façon dont il a
été institué, il y avait, et encore, beaucoup, beaucoup, beaucoup de confusion
sur les rôles, et chacun, de tous. Donc, c'est un élément qui sera corrigé avec
le projet de loi n° 44.
Mais on ne peut pas comparer la situation
du conseil de gestion, que l'on dit déficiente de ce côté-ci de la Chambre,
avec le comité qu'on met en place. La mission ne sera pas la même, d'une part.
L'imputabilité ne sera pas la même puisque l'imputabilité va revenir
directement au ministre. Mais clairement, les problématiques qui ont été
identifiées pour le conseil de gestion, on ne veut certainement pas les
reproduire de notre côté. Alors, on aura l'occasion d'en parler lorsque ces
notions-là seront abordées dans le projet de loi, mais on veut clairement
corriger une situation qui a engendré énormément, énormément de difficultés.
Puis, on se souvient tous de l'échange,
autant avec la P.D.G.. du conseil de gestion, que les gens du Vérificateur
général. On peine, là, on a presque résolu la problématique, mais on n'a même
pas, du côté du conseil de gestion, pas par manque de compétence du côté du
conseil de gestion, réussi...
M. Charette : ...avec la P.D.G.
du conseil de gestion, que les gens du Vérificateur général. On peine, là, on a
presque résolu la problématique, mais on n'a même pas, du côté du conseil de
gestion... pas par manque de compétence du côté du conseil de gestion, on
réussit à faire approuver les états financiers 2017‑2018. Donc, ça veut
dire, du coup, 2018‑2019, ce n'est pas fait non plus, 2019‑2020 non plus. Il y
a une très, très, très grande confusion, là, on a un calendrier, ces trois
années seront complétées dans un avenir prévisible, mais on veut éviter ce
cafouillage-là qui, malheureusement, a terni la réputation du Fonds vert, qui
est une belle institution à la base, on n'a jamais dit le contraire, mais qui,
malheureusement, n'a jamais atteint ses objectifs compte tenu de tout le
laxisme qu'il permettait, là, d'engendrer.
Mme Ghazal : Juste pour
comprendre quels sont les aspects particuliers... je sais que ce n'est pas la
même mission, là, que le Conseil de gestion du Fonds vert puis tout est changé,
puis... mais le ministre comprend que c'est ce qu'on essaie de faire avec le
Comité consultatif sur les changements climatiques, que le même cafouillage
n'arrive pas plus tard. Alors que c'est une belle idée, je n'arrête pas de le
dire que c'est une bonne chose. Moi, je ne me rappelle pas c'était quoi la
position du ministre à l'époque... ou pas du ministre, mais c'est-à-dire du...
oui, du ministre ou de la CAQ, à l'époque quand a été institué le Conseil de
gestion du Fonds vert. Tout le monde, il y avait une unanimité que c'est ce que
ça prend et tout le monde était d'accord avec ça. Puis c'est ça qu'on essaie de
faire. Ce n'est pas parce qu'une belle idée est instituée que tout est garanti.
Mais je ne suis pas en train de dire que c'est garanti 100 % d'ici
100 ans, là. C'est juste quelques années, au moins d'ici à ce que... à
2030.
Donc... ça fait que ça serait quoi les
aspects dans... ici, peut-être que c'est une question générale qui va faire que
le ministre va répéter, donc pas besoin de le répéter, je ne veux pas que le
ministre nous répète tout. Moi, j'ai essayé d'amener des amendements pour
protéger contre un cafouillage futur, pour faire de la prévention, et c'est ça
que j'essayais de faire, de préciser un peu plus. Et ça, c'en est un. Cet
amendement-là en est un. Pour ne pas qu'à un moment donné on se retrouve devant
la situation où le comité dise des avis : Nous n'avons pas assez de budget
parce que le ministre, les discussions qu'on a avec lui ne fonctionnent pas,
etc. Je veux prévenir ça parce que c'est dans le domaine des possibles.
Et si le ministre trouve que l'Assemblée
nationale, c'est un peu intense de voter ça ici, bien, de quelle autre façon on
peut enlever l'arbitraire dans les mains d'une seule personne? Ça, c'est un, et
la deuxième question que je vais la répéter, celle que j'ai déjà demandée,
comment ça se passe avec les autres comités semblables?
M. Charette : On a des
références en termes de nombres, d'effectifs prêtés et autres. Mon collègue
pourra vous en dire davantage dans quelques instants, mais pour ce qui est de
la question... en fait, si je reviens au libellé de l'amendement, c'est qu'on
ne peut pas... le risque zéro, je le disais rapidement tout à l'heure, là,
n'existe pas, mais on ne peut pas adopter un budget propre à un comité...
M. Charette : …collègue pourra
vous en dire davantage dans quelques instants. Mais pour ce qui est de la
question… en fait, si je reviens au libellé de l'amendement, c'est qu'on ne
peut pas… le risque zéro, je le disais rapidement tout à l'heure, là, n'existe
pas, mais on ne peut pas adopter un budget propre à un comité consultatif à l'Assemblée
nationale. C'est à travers le budget d'ensemble, à travers le budget du ministère
de l'Environnement, à travers ses crédits que le comité pourra avoir les bons budgets.
Mais je… il n'y a pas de risque zéro.
Sinon, que dire? On a un comité qui est
dûment inscrit dans la loi, sa mission est dûment inscrite dans la loi. L'indépendance
du comité est dûment inscrite dans la loi. Donc, le ministre ou le gouvernement
dans l'avenir qui oserait aller à l'encontre de ces éléments-là se le ferait
rappeler par le comité lui-même, qui est indépendant et qui peut produire
l'avis de son choix. Si le comité décide et convient qu'il n'est pas
suffisamment appuyé au niveau de ses moyens, bien, il pourra le faire savoir.
Et ce sera un avis qui sera rendu public au même titre que les autres.
Mme Ghazal : Bien j'ai… moi,
j'ai envie d'entendre… bien, merci pour les réponses… j'ai envie d'entendre
l'avis de mes autres collègues sur le risque que je vois, qui est celui de
l'arbitraire dans cette décision-là, où c'est concentré entre les mains du
ministre, c'est lui qui juge si c'est nécessaire. Je serais curieuse de les
entendre s'ils le désirent.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Monsieur…
M. Charette : Si la collègue
me permet, on a une chance inouïe cet après-midi d'avoir un ancien ministre des
Finances parmi nous. J'aurais une question pour lui. Est-ce que tous les
ministres qu'il a eu à consulter à la veille du dépôt du budget étaient
entièrement et totalement satisfaits des budgets qu'ils ont obtenus? Je suis
curieux, je suis curieux de voir.
M. Leitão : Mme la Présidente,
j'aimerais répondre, mais juste en disant que je… une petite… comment on dirait
ça?... pas une mise en garde, mais un petit conseil, M. le ministre. Vous allez
apprendre du Conseil du trésor a une phrase préférée qui est «autofinancement».
Donc, faites bien attention quand il va vous dire : Excellente idée, mon
cher collègue, mais tu vas l'autofinancer. Il faut faire attention à ça. Voilà.
J'arrête là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, vous aviez terminé pour le moment?
Mme Ghazal : Oui, comme je
disais, j'avais envie d'écouter mes collègues. Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député de Viau. J'ai vu une autre main
aussi se lever, non? Oui, M. le député de Robert-Baldwin. M. le député de Viau
en premier.
M. Benjamin : Merci, merci Mme
la Présidente. Donc, écoutez, c'est sûr que depuis les débuts de ces travaux
auxquels je participe, donc, en fait, c'est-à-dire, les dernières
48 heures, un peu plus que 48 heures, un enjeu qui est souvent revenu
sur la table, c'est l'enjeu de l'indépendance des membres de ce…
M. Benjamin : ...Merci, Mme
la Présidente. Donc, écoutez, c'est sûr que depuis les débuts de ces travaux
auxquels je participe, donc, en fait, c'est-à-dire, les dernières
48 heures, un peu plus que 48 heures, un enjeu qui est souvent revenu
sur la table, c'est l'enjeu de l'indépendance des membres de ce comité. Et ce
n'est pas qu'un principe. Donc, je comprends que... Et j'ai entendu la collègue
évoquer cette question d'indépendance, mais afin de nous permettre peut-être de
mieux saisir les enjeux, j'aurais peut-être quelques questions, Mme la
Présidente, à soumettre au ministre. Et j'aimerais savoir, à son ministère, il
y a combien de... Est-ce qu'il y a d'autres comités similaires, consultatifs ou
autres, qui relèvent de son ministère? Et il y en a combien?
(Consultation)
M. Charette : Comités de
cette nature-là, c'est ce que je croyais, là, institués par une loi, non. Cependant,
il y a des mandats qui sont confiés à des organisations ou des regroupements
d'organismes, que ce soit, par exemple, le réseau au niveau de bassins... des organismes
de bassins versants, que ce soit le RNCREQ au niveau des conseils régionaux en environnement,
mais on innove à travers la constitution d'un comité, là, comme celui-là. Et
avec les autres groupes dont je fais mention, c'est des conventions qui sont
signées. Donc, ils ne relèvent pas du ministre, mais des conventions sont
signées leur permettant d'accomplir un mandat particulier. Je le disais, là,
encore la semaine dernière, suite au dépôt du rapport du Commissaire au
développement durable, on est à négocier actuellement la convention de
renouvellement pour le réseau des organismes de bassins versants. Donc, avec
cette nouvelle convention qui sera signée, ils auront la latitude nécessaire
pour réaliser le mandat qui aura été convenu entre le gouvernement et les
organismes en question. Donc, c'est un parallèle. C'est difficile de dire. Ce
n'est pas la même chose, mais c'est le mieux, là, que l'on peut se rapprocher
de ce qui existe en ce moment.
M. Benjamin : Alors, Mme
la Présidente, j'aimerais savoir, quand vient le temps pour son ministère, pour
le ministre, de décider des allocations de ressources, est-ce qu'il y a
plusieurs modèles ou il n'y a qu'un modèle?
M. Charette : Ça dépend
de la mission que l'on souhaite réaliser. Il ne pourrait pas y avoir un modèle
unique. Moi, je regarde ce qui en discussion actuellement avec les organismes
de bassins versants, je ne pourrais pas transposer ce modèle-là avec le RNCREQ,
je ne pourrais pas le transposer avec le comité dont on parle maintenant parce
que c'est des missions différentes, c'est des attendus ou des rendus différents
aussi. Donc, il n'y a pas de modèle unique...
M. Charette : …je ne pourrais
pas transposer ce modèle-là avec le RNCREQ, je ne pourrais pas le transposer
avec le comité, dont on parle maintenant, parce que c'est des missions
différentes, c'est des attendus ou des rendus différents aussi. Donc, il n'y a
pas de modèle unique qui me permettrait de dire, par exemple : Pour un
comité de cette nature-là, c'est, par exemple, 400 000 $, au minimum,
de budget de fonctionnement, je n'ai pas d'équivalent. Donc, c'est quelque
chose qu'on devra établir pour permettre au comité de bien s'acquitter, là, de
sa mission.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, le ministre l'a souvent évoqué au cours des dernières heures, la
latitude, l'étendue, l'indépendance de ce comité consultatif, c'est-à-dire que
c'est un comité qui pourrait décider, par exemple, des mandats d'initiatives,
par exemple, ou encore c'est un comité qui pourrait accompagner le ministre ou
le gouvernement dans ces différents enjeux. Maintenant, c'est un principe, ce
sont des orientations, mais faut-il bien que les moyens qui l'accompagnent.
Moi, ma question maintenant :
Comment, comme ministre, comment va-t-il s'assurer que ce comité-là… toujours
dans l'esprit, gardons en tête cette notion d'indépendance parce que la notion
d'indépendance va de pair avec le concept de moyen. Donc, comment va-t-il
s'assurer que ce comité-là puisse garder son indépendance, mais tout en ayant les
moyens, les moyens pour pouvoir atteindre, répondre à sa mission, aux enjeux de
sa mission?
M. Charette : Deux éléments,
là, auxquels j'ai eu l'occasion de répondre précédemment. Je ne peux pas
garantir que le budget rêvé de ce comité-là sera rêvé par le comité lui-même,
sera accordé, tout comme aucun ministre des Finances. C'est pour ça qu'on
faisait à la blague, il y a quelques instants, tout comme aucun ministre des
Finances peut garantir, aussi importante la mission soit-elle, que, par exemple,
les attentes sont élevées autant dans la population, que chez le ou la ministre
de la Santé, par exemple. Il n'y a aucun ministre des Finances qui pourrait
dire : Je vais répondre aux rêves les plus fous du ou de la ministre de la
Santé. Donc, ça, c'est une garantie, là, peu importe le domaine, peu importe le
comité, peu importe le ministère, que personne ne pourrait donner.
• (16 heures) •
Ce que je mentionnais par contre à la
collègue, on confie, à travers une loi, une mission très claire à un comité,
mission qui est excessivement importante. On confirme, à travers une loi, qu'on
va donner les moyens jugés nécessaires pour permettre à l'organisme de remplir
sa mission. Et ultimement ce que je disais tout à l'heure, si, dans les faits,
le budget était outrageusement ridicule et impossible, avec un budget
semblable, de permettre au comité de réaliser sa mission, le comité a toute la
latitude…
16 h (version non révisée)
M. Charette : …de remplir sa
mission, et ultimement, ce que je disais tout à l'heure, si, dans les faits, le
budget était outrageusement ridicule et impossible… avec un budget semblable de
permettre au comité de réaliser sa mission, le comité a toute la latitude, toute
l'indépendance, tous les outils à sa disposition pour le faire savoir de façon
publique. Et c'est là où un collègue de l'opposition pourrait rappeler au
ministre : Regardez la loi qui est en vigueur, regardez les obligations de
ce comité-là, et là ce même comité qui nous dit qu'il ne peut pas faire son
travail. Donc, le risque zéro n'existe pas, mais il y a des garanties inégalées
par contre à travers une loi. C'est un petit peu comme… puis je ne veux pas
tourner le fer dans la plaie en disant ça, mais le comité que le gouvernement
précédent avait créé à travers un communiqué de presse, il n'y avait pas de
garantie de budget, il n'y avait rien qui était protégé dans une loi. Là, il y
en a une. Je ne dis pas que c'est la garantie assurée, elle n'existe pas, cette
garantie-là, à toute épreuve, mais c'est un pas et des protections qui sont
quand même très, très, très fortes.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je comprends très bien, c'est-à-dire que le rôle… le concept de la
responsabilité ministérielle, mais le ministre nous a dit et… qu'il n'y a pas
d'exemple similaire par rapport à ce que nous sommes en train de faire à
travers ce comité consultatif, dans le cadre de ce projet de loi. Donc, alors,
c'est un comité qui est indépendant, et là, soudainement en fait, dans
l'argument du ministre, je semble sentir, tout à coup, quand vient le temps de
parler de moyens mis à la disposition du comité, je sens tout à coup un frein,
je sens un cadre, je sens des balises.
Et alors la question que je repose au ministre :
Comment compte-t-il s'assurer que ce comité va… parce que, vous savez, le
parallèle qu'on peut faire, dites à quelqu'un qu'il est libre, qu'il peut faire
ce qu'il veut, mais il n'a pas les moyens d'accomplir, de se réaliser, c'est…
on ne va pas loin avec ça. Donc, maintenant, le ministre est intervenu à
plusieurs reprises pour nous dire que ce comité consultatif constitué d'experts
indépendants, il le veut vraiment indépendant. Il a même rejeté des amendements
au nom de l'indépendance, donc, de ce comité-là.
Moi, ce que je lui demande,
maintenant : Comment il va s'assurer que, quand viendra le temps de
toujours considérer cet esprit d'indépendance du comité… que le coeur de
l'enjeu qui nous concerne maintenant, ce sont les ressources, les moyens mis à
la disposition de ce comité. Comment on s'assure… comment être cohérent par
rapport à ce concept, cette notion d'indépendance…
M. Benjamin : ...que,
quand viendra le temps de toujours considérer cet esprit d'indépendance du
comité, que le coeur de l'enjeu qui nous concerne maintenant, ce sont les ressources,
les moyens mis à la disposition de ce comité. Comment on s'assure, comment être
cohérent par rapport à ce moment-là par rapport à ce concept, cette notion
d'indépendance du comité?
M. Charette : J'ai
largement répondu. Mais je veux rassurer le collègue qu'il n'y a aucune gêne de
mon côté, il n'y a aucune réticence ou aucun malaise. Moi, je serais tout à
fait amusé d'entendre le collègue dire : Comment assurer, de façon sans
risque, le comité va tout le temps avoir l'argent qu'il veut et regarder en
même temps la réaction de son collègue qui a longtemps été ministre des
Finances et qui a longtemps été celui qui devait pondérer les attentes de
chacun? Je n'ai pas de pop corn avec moi, mais si le collègue peut dire comment
il pourrait le garantir, je prendrais beaucoup de plaisir à regarder et le collègue
et celui qui a longtemps occupé le poste de ministre des Finances.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je vous propose de prendre une pause de
10 minutes et, par la suite, M. le député de Robert-Baldwin, ça vous
convient?
M. Leitão : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, on suspend les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 4)
(Reprise à 16 h 17)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos
travaux. Nous en étions rendus à l'article 4, l'article 15.0.5. La
députée de Mercier a déposé un amendement, et je donne la parole au député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, mon collègue, député de Viau avec couvert les points que
j'aimerais soulever. Donc pour l'instant, je n'ai pas d'autre commentaire à
faire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
procéder à sa mise aux voix par appel nominal. Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
:
Abstention...
La Secrétaire
: ...Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Abstention.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Nous revenons donc à l'article 15.0.5.
M. le député de Viau, je crois que vous souhaitez déposer un amendement.
M. Benjamin : Absolument.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
M. Benjamin : Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 19)
(Reprise à 16 h 20)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux! M. le député de Viau,
vous souhaitez... vous avez déposé un amendement à l'article 15.0.5 de l'article 4.
Je vous invite donc à le lire, s'il vous plaît.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 15.05 de la loi... 15.0.5, pardon, de la Loi
sur le ministère du Développement durable et de l'Environnement et des Parcs
introduit pas l'article 4 du projet de loi est modifié par l'ajout après
le mot «ministre» des mots «et de comité»; le remplacement du mot «juge» par le
mot «évaluent».
Donc, l'article ainsi modifié se lirait
comme suit : «Sont mises à la disposition du comité les ressources que le
ministre et le comité évaluent nécessaires à l'accomplissement de sa mission
pour assurer le soutien administratif et l'organisation de ses travaux.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous souhaitez plaider la modification?
M. Benjamin : Bien, écoutez,
Mme la Présidente, rapidement pour vous dire que c'est un amendement que nous
pensons être en cohérence avec le sens des interventions que nous avons faites
précédemment, c'est-à-dire tout en étant conscient de la responsabilité
ministérielle, mais aussi fort de la volonté affirmée à plus d'une reprise par
le ministère, par le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques de s'assurer que ce comité-là soit indépendant,
d'associer justement le comité, donc, à cette décision quand viendra le temps
de...
M. Benjamin : ...ministérielle,
mais aussi, fort de la volonté affirmée à plus d'une reprise par le ministère...
par le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques, de s'assurer que ce comité-là soit indépendant, d'associer
justement le comité, donc, à cette décision quand viendra le temps de
prendre... de donner le soutien administratif nécessaire à l'organisation des
travaux. Nous pensons que ça n'enlève absolument rien aux responsabilités
ministérielles, mais, au contraire, ça bonifie cette responsabilité-là, tout en
s'assurant justement que le comité puisse, avec le ministre, évaluer les
ressources nécessaires à l'accomplissement de leur... de la mission. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député. M. le ministre.
M. Charette : On revient au
dernier échange que nous avons... Très rapidement, là, je vous dis, en toute,
toute transparence, qu'on ne peut naturellement pas accepter un amendement de
cette nature-là. C'est un petit peu, à travers l'analogie que je faisais tout à
l'heure... Est-ce que le ministre des Finances, qui était le député de
Robert-Baldwin, aurait pu, dans une loi, garantir que l'ensemble des demandes
budgétaires des ministres qui viennent le rencontrer à la veille de chaque
budget soit rencontré? Non. Ce qu'il a essayé de faire, et j'en suis convaincu,
avec les balises qu'il avait, il a essayé d'aller au mieux à chacune des fois,
mais je suis convaincu qu'il n'a pas pu garantir que chaque ministre a eu
totalement des réponses favorables à toutes leurs revendications.
Ceci dit, ce que j'ai répété à plusieurs
reprises, on vient instaurer un comité dans une loi. C'est un comité permanent,
ce qui est confirmé dans une loi. On confirme sa complète indépendance sur les
propos que le comité tiendra. On lui confie une mission fondamentale au niveau
de notre lutte aux changements climatiques. Et on dit, de surcroît, qu'on va
donner les moyens nécessaires à la réalisation de sa mission.
Est-ce que le comité va se sentir appuyé
par le gouvernement? Totalement. Est-ce que le comité va souhaiter, par
moments, des budgets plus élevés? C'est possible. Est-ce que ses demandes
seront assurément rejetées? Non. Cependant, il y a un processus budgétaire qui
va s'enclencher. Il y a des revendications qui vont se faire. Et tout ce qui
est raisonnable et réalisable va se faire. Et, si le président du Conseil du
trésor me dit que ça doit s'autofinancer, je lui dirai que le député de
Robert-Baldwin m'avait prévenu à cet effet. Mais c'est dire qu'on ne peut pas
garantir la satisfaction de tous et chacun. À travers une mission qui est
dûment inscrite dans une loi, avec toutes les garanties que nous avons, ils
auront les moyens suffisants. Mais est-ce que, par moments, ils
souhaiteraient...
M. Charette : ...prévenu à cet
effet, mais c'est dire qu'on ne peut pas garantir la satisfaction de tous et
chacun. Mais, à travers une mission qui est dûment inscrite dans une loi, avec
toutes les garanties que nous avons, ils auront les moyens suffisants, mais est-ce
que, par moments, ils souhaiteraient en avoir plus? C'est possible. C'est
possible, mais c'est là où on ne peut pas garantir que leurs rêves les plus
fous seront toujours réalisés.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau, et, par
la suite, ça sera M. le député de Robert-Baldwin. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Simplement, Mme
la Présidente, pour demander au ministre... et je ne sais pas s'il a vraiment
pris le temps de lire le sous-amendement qu'on a devant nous, ce n'est
nullement un amendement qui parle du processus budgétaire. C'est-à-dire, il me
semble que ça va de soi, c'est-à-dire que le ministre aura à aller défendre justement
le budget de son ministère et des différents comités.
Tout ce que cet amendement-là dit, demande
au ministre, c'est de s'assurer, évidemment, que ces ressources-là, quand
viendra le temps de les penser, de les réfléchir, donc, que cette évaluation
soit faite conjointement avec le comité. Donc, c'est tout. Donc, on n'est pas
au ministre des Finances, là. On n'est encore rendus là.
Donc, alors, j'aimerais peut-être que le ministre
jette un coup d'oeil à nouveau sur cet amendement où il n'est pas question...
on n'est pas encore dans la machine auprès du président du Conseil du trésor...
au ministère des Finances. C'est plutôt un exercice en amont que cet amendement
invite à faire au ministre. C'est-à-dire, puisque que c'est un comité important,
est-ce que c'est un comité qu'il souhaite qu'il soit le plus indépendant que
possible?
Deux, au lieu de juger ce qui est nécessaire
à l'accomplissement, on lui demande d'évaluer ce qui est nécessaire à
l'accomplissement conjointement avec le comité. C'est tout. Donc...
M. Charette : ...vouloir jouer
avec les mots. J'ai la proposition devant moi : «Sont mises à la
disposition du comité les ressources que le ministre et le comité évaluent nécessaires.»
C'est là où je dis : aucun gouvernement
ne pourra assurer répondre aux attentes et à l'ensemble des attentes, que ce
soit d'un ministre, que ce soit d'un comité, que ce soit... C'est impossible.
C'est impossible de garantir qu'il y aura parfaite adéquation à ce niveau-là.
Donc, ne jouons pas avec les mots. On ne pourra jamais garantir, dans une loi,
que les budgets conférés à ce comité rencontrent l'ensemble des attentes de ce
comité.
Moi, ce que je vous dis, on a énormément
de garanties, à travers le projet de loi, qui stipulent que le comité va avoir
les budgets nécessaires à sa mission, mais je ne peux pas garantir qu'ils
n'aimeraient pas en avoir davantage, là. C'est absolument impossible à ce
niveau-là.
M. Benjamin : Quand le ministre
parle de jouer avec les mots, donc, je pense que c'est lui qui joue avec les
mots. C'est-à-dire, c'est lui qui joue avec les mots dans la mesure où... C'est-à-dire,
quand on dit, quand on affirme à plus d'une reprise qu'on souhaite qu'un comité
consultatif soit indépendant...
M. Charette : ...davantage, là,
c'est absolument impossible à ce niveau-là.
M. Benjamin : Quand le ministre
parle de jouer avec les mots, donc je pense que c'est lui qui joue avec les
mots, c'est-à-dire, c'est lui qui joue avec les mots dans la mesure où... c'est-à-dire,
quand on dit, quand on affirme à plus d'une reprise qu'on souhaite qu'un comité
consultatif soit indépendant, mais c'est un mot qui a une valeur, être un
comité consultatif indépendant, c'est-à-dire : il faut que ce comité
consultatif là ait les moyens de pouvoir atteindre ses objectifs. Et ce que
nous demandons ici, dans cet amendement qu'on a devant nous, si le ministre ne
veut pas jouer lui-même avec les mots, c'est de pouvoir être cohérent. Et cette
cohérence-là que nous lui demandons, c'est de s'assurer... c'est de faire
conjointement un exercice avec les membres de ce comité-là. Donc, c'est clair.
Donc, ce n'est pas jouer avec les mots, au contraire. Quand on prétend qu'on
veut un comité consultatif indépendant, Mme la Présidente, mais écoutez, il
faut que les bottines suivent les babines.
M. Charette : Malheureusement,
le manque de cohérence est au niveau de l'argumentaire présenté et du
sous-amendement lui-même. Même moi, comme ministre, je peux vous dire que le
ministère de l'Environnement a eu une augmentation de ses crédits jamais vue,
des moyens inégalés jusqu'à maintenant. J'en suis extrêmement satisfait. Est-ce
que j'avais d'autres idées qui auraient pu nécessiter des crédits
supplémentaires? Clairement. C'est le cas de l'ensemble des ministres de ce
gouvernement-ci mais de l'ensemble des ministres au fil du temps. Des idées, il
n'en manque pas.
Donc, lorsqu'on lit : «Sont mises à
la disposition du comité», ça voudrait dire que ce qui est souhaité sera
assurément donné. Et c'est cette garantie qu'aucun ministre des Finances, aucun
ministre ne pourrait donner. C'est là où l'exemple me surprend, spécialement un
article... c'est-à-dire un amendement déposé par une opposition officielle qui
était, il n'y a pas si longtemps, au gouvernement, avec de surcroît l'ancien
ministre des Finances avec nous cet après-midi. Jamais et d'aucune façon une
garantie de cette nature-là ne pourrait être donnée à un ministre.
• (16 h 30) •
Parce que n'oublions pas qu'on a rejeté
l'amendement, et d'ailleurs l'opposition officielle s'est abstenue sur ce
vote-là. Si, par exemple, on avait accepté l'amendement de la collègue de
Mercier, et si, par exemple, on avait déposé à l'Assemblée nationale un budget
spécifique pour le comité, bien là, on se dit : On pourrait l'évaluer de
façon indépendante. Mais ce que j'ai eu l'occasion de répéter à plusieurs reprises,
le comité va être financé à même les crédits du ministère de l'Environnement,
donc cette garantie-là ne peut pas être donnée. Mais, oui, il y a des leviers à
travers la loi, à travers plusieurs articles qu'on pourra revisiter ensemble au
besoin, qui garantiront qu'ils auront les moyens nécessaires, mais...
16 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...du ministère
de l'Environnement, donc cette garantie-là ne peut pas être donnée. Mais, oui, il
y a des leviers à travers la loi, à travers plusieurs articles, qu'on pourra
revisiter ensemble au besoin, qui garantiront qu'ils auront les moyens nécessaires.
Mais nécessaires aux yeux de qui? Pas toujours aux yeux de celui qui demande parce
que celui qui demande, par moment, n'a pas la réalité complète sous la main, ne
peut pas deviner qu'un budget ça a ses limites, on ne peut pas étirer
l'élastique indéfiniment. Donc, oui, les moyens nécessaires à leur fonction, à
leur mission, mais pas assurément à la satisfaction complète du comité. Mais ce
que j'ai répété à plusieurs reprises, si jamais le comité se voyait extrêmement
déçu et au point de dire : Je ne peux pas convenablement m'acquitter de ma
mission, ils en feront un avis. Cet avis sera public, et on pourra en débattre
ouvertement par la suite. Donc, il n'y a aucun intérêt pour le gouvernement de
donner cette latitude-là à un comité et ensuite ne pas lui donner le financement
nécessaire pour s'acquitter de sa mission.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Alors, ça ne
vous surprendra pas de dire que je soutiens, bien sûr, l'amendement de mon
collègue. Mais ce que je trouve intéressant, c'est que le ministre vient de
plaider de façon assez déterminée contre son propre article. Donc, je pense
que, s'il est cohérent avec lui-même, il devrait retirer le 15.0.5 parce que le
15.0.5, tel qu'il est maintenant avant l'amendement que nous proposons, dit que
«sont mises à la disposition du comité les ressources que le ministre juge
nécessaires». Et le ministre vient de nous dire qu'il n'y a aucun ministre qui
pourrait s'engager à faire ça.
Alors, nous, tout ce qu'on vient ajouter à
ce qui est déjà écrit dans le projet de loi, c'est que ce processus de décision
de ressources nécessaires à l'accomplissement de la mission, c'est un processus
qui devrait se faire conjointement avec le comité, en
consultant — tiens! on revient à ce qu'on parlait
mardi — en consultant le comité. Ce n'est pas contraignant, ça
n'oblige à rien, c'est juste une obligation de consulter le comité pour voir
avec eux : Écoute, on va vous donner x nombre de personnes, on pense vous
donner un budget de x dollars. Comment vous voyez ça? Il n'y a rien de
contraignant. Moi, je pense que c'est un article assez simple. Je ne vois pas vraiment
en quoi un ministre des Finances pourrait trouver ça contraignant. Alors,
encore une fois, écoutez, on ne va pas prendre... passer des heures là-dessus,
là. Mais on a donné au comité...
M. Leitão : ...un article assez
simple. Je ne vois pas vraiment en quoi un ministre des Finances pourrait
trouver ça contraignant.
Alors, encore une fois, écoutez, on ne va
pas passer des heures là-dessus, là. Mais on a donné au comité une mission qui
est bien chargée, on en a discuté ici pendant deux jours et demi, ce qui était
nécessaire. C'est un comité qui est important. C'est une pièce maîtresse du projet
de loi. Je ne veux pas minimiser le temps qu'on a passé à discuter de
l'article 4. Nous sommes maintenant rendus pratiquement à fin de l'article
4, et à la fin de l'article 4, on parle des ressources mises à la
disposition de ce comité, un comité qu'on... ça a été dit plusieurs fois, c'est
un comité composé de bénévoles et de personnes à temps partiel, aussi expertes
soient-elles, et j'espère qu'elles le soient, donc elles vont avoir besoin de
l'aide, elles vont avoir besoin de soutien administratif, de soutien technique
pour pouvoir mener à bien la mission importante qu'on lui donne. Alors, je ne
pense pas que c'est exagéré, loin de là, que ce processus a déterminé quelles
sont les ressources mises à disposition du comité, que ce processus-là
comprenne une discussion, une consultation. Ça n'engage à rien.
M. Charette : Le collègue
mentionne qu'il y a une contradiction avec l'élément précédent qu'on a adopté.
D'aucune façon. L'élément précédent dit clairement que le budget est jugé
nécessaire par le ministre, donc c'est très, très différent du budget jugé
nécessaire par le ministre et par le comité. C'est très différent. Et, oui,
c'est très engageant, tel que formulé actuellement, parce que les ressources
financières devraient être remises à la disposition selon les attentes et du
ministre et du comité.
Quand le collègue mentionne qu'on ne
passera pas des heures là-dessus, je soupçonne qu'il soit parfaitement
conscient que ce n'est pas réaliste, parce qu'autrement, on a une opposition
officielle qui est capable de passer des heures sur un amendement que l'on sait
encore inapplicable ou déjà inscrit dans l'esprit du projet de loi. On ne
passera pas des heures, je crois, je soupçonne, parce que le ministre...
l'ancien ministre des Finances sait très bien qu'on ne peut pas lier de cette
façon-là.
Mais je serais curieux de savoir,
lorsqu'il était ministre des Finances, est-ce que les collègues, qui étaient, à
l'époque, ministres de l'Environnement, sont ressorties satisfaites ou
satisfaits de ces échanges avec l'ancien ministre des Finances? Est-ce que les
budgets à l'environnement, à l'époque, étaient jugés satisfaisants?
M. Kelley
: Question de
règlement, Mme la Présidente, on a parlé souvent...
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: On a parlé
souvent de rester sur l'article qu'on parle puis, présentement, le ministre
continue de faire de la partisanerie.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Je vous...
M. Kelley
: Je pense,
c'est important qu'on revienne sur le sujet.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite, M. le ministre, à revenir sur...
M. Charette : ...je suis
pleinement sur l'amendement...
M. Charette : ...jugé
satisfaisant?
M. Kelley
:
...souvent... 35.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Jacques-Cartier...
M. Kelley
: On a
parlé souvent de rester sur l'article qu'on parle, puis présentement le
ministre continue de faire de la partisanerie.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Je vous...
M. Kelley
: Je
pense, c'est important qu'on revient sur le sujet.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je vous invite, M. le ministre, à revenir
sur...
M. Charette :
...pleinement sur l'amendement parce que le collègue prétend qu'on peut
répondre aux attentes de tous. Donc, dans cette logique-là, je suis curieux de
savoir si, lorsque les anciens ministres de l'Environnement prenaient
connaissance de leur budget, est-ce qu'ils étaient satisfaits des sommes, et
des budgets, et des crédits qui étaient alloués? Donc, je serais très curieux
d'entendre le collègue de Robert-Baldwin à ce sujet-là.
M. Leitão : Mme la
Présidente, merci de... au ministre, de me donner cette opportunité. Mais nous
sommes ici pour parler du projet de loi n° 44. Nous ne sommes pas ici pour
parler du passé, nous parlons du projet de loi n° 44. Et, dans le projet
de loi n° 44, il y a l'article 4. Et, dans l'article 4, il y a
le sous-article 15.0.5, que nous jugeons être tout à fait pertinent, et
que ce serait tout à fait souhaitable que cela se fasse conjointement avec le
comité. Le ministre n'est pas d'accord. Très bien. Très bien. Encore une fois,
on ne va pas passer des heures là-dessus.
Mais on va passer des heures, oui, sur des
articles que nous jugeons être importants. On l'a déjà fait. Et j'ai
l'impression que, dans les jours qui vont suivre, il y a plusieurs articles qui
sont très importants dans le projet de loi, quand on va y arriver, ça ne
m'étonnerait pas qu'on passe longtemps. On passera le temps qu'il le faut pour
améliorer le projet de loi, qui... d'ailleurs, l'article 4, tel qu'il est
maintenant amendé, est bien différent de l'article 4 qui était proposé
initialement.
Donc, on va continuer de faire le même
travail. Si ça prend des heures, ça prend des heures. Si ça prend des minutes,
tant mieux. Entre-temps, je pense qu'on pourrait passer au vote sur cet
amendement. Merci.
M. Charette : ...pas se
priver d'un certain plaisir, je vais juste noter une affirmation du collègue,
qui disait : On va prendre le temps lorsque le sous-amendement sera
important. Merci de concéder que ce sous-amendement-là ne mérite pas un long débat.
Et très, très heureux de pouvoir passer au vote rapidement.
M. Leitão : Mais il est
important.
M. Charette : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je serais prête à mettre aux voix le
sous-amendement déposé par le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Par appel
nominal.
La Présidente
(Mme Grondin) : Par appel nominal. Donc, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre ou abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin...
La Secrétaire
: ...M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
• (16 h 40) •
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, j'ai juste fait... pour ne pas
mélanger tout le monde, donc, c'est un amendement déposé par le député de Viau
sur l'article 15.0.5 de l'article 4. Donc, cet amendement est rejeté.
Donc, nous revenons... je serais prête...
Nous avons donc passé à travers chacun des articles de l'article 4.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) :O.K. Donc, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 15.0.5? Effectivement, merci. Mme la
députée de Mercier?
Mme Ghazal : Juste une
question. J'avais posé la question — puis là ça se peut que j'aie
fait d'autres choses, c'est tout à fait possible — pour savoir
comment ça fonctionne pour le budget pour d'autres... dans d'autres comités
semblables. Et je me rappelle que le sous-ministre devait répondre...
M. Théroux (Éric)
: Alors, Éric Théroux, sous-ministre...
La Présidente (Mme
Grondin) :Consentement, oui?
Mme Ghazal : Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à vous présenter, s'il vous plaît.
M. Théroux (Éric)
: Donc, Éric Théroux, sous-ministre adjoint à la
Lutte aux changements climatiques au ministère de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques.
Quand on compare les pratiques dans les
autres comités qui ont été mis en place dans diverses juridictions, ce que l'on
note, c'est... ce sont des pratiques variables. Disons qu'il y a un spectre en
termes de ressources attribuées. Si on prend le modèle d'origine, qui est le
modèle britannique, ils ont un énorme secrétariat de 25 personnes. Mais
ils... en vertu de la loi constitutive, le modèle britannique ou la commission
britannique remplit également des mandats pour l'Écosse et Wales.
Donc, en gros, si on prend en comparaison
le comité français, c'est... le secrétariat, pour quand même une population
de... de plus de 50 millions, le secrétariat du comité français, c'est six
personnes. Donc, on voit qu'il y a quand même des différences. Et, dans tous
les cas, il y a des budgets de recherche.
Donc, nous, d'un point de vue
administratif, c'est clair qu'en termes budgétaires, on fera de même. Donc,
c'est pour ça aussi que, dans les dispositions, on indiquait que les
fonctionnaires mis à disposition du comité seront rémunérés en vertu de la Loi
sur la fonction publique. Donc, il y aura des fonctionnaires d'affectés au
mandat du comité et qu'il y aura également un budget de recherche qui sera
alloué au comité-conseil pour qu'il puisse remplir sa mission.
Mme Ghazal : C'est drôle parce
que moi, quand j'avais posé ma question, je ne parlais pas comment ça se
passait dans les autres comités consultatifs à travers le monde, consultatifs
sur les changements climatiques. Je pensais plus à d'autres comités comme
celui...
M. Théroux (Éric)
: ...qui sera alloué au comité-conseil pour qu'il
puisse remplir sa mission.
Mme Ghazal : C'est drôle parce
que moi, quand j'avais posé ma question, je ne parlais pas comment ça se
passait dans les autres comités consultatifs à travers le monde, consultatifs
sur les changements climatiques. Je pensais plus à d'autres comités comme celui
sur la pauvreté ou d'autres comités au Québec semblables. Parce que souvent,
quand je parlais, le ministre, souvent invoquait : D'autres comités, il y
a d'autres comités, on n'a jamais vu ça, on n'a jamais vu ça. Et donc, je me
demandais, est-ce que c'est le ministre en titre qui donnait le financement?
M. Théroux (Éric)
: Je peux ajouter, sur la base... comme je
l'indiquais lors de ma première intervention, que ça fait 30 ans que je
suis dans la fonction publique. J'ai été au ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale quelques années, où il y a le CEPE et le Comité de lutte à
la pauvreté, et il y avait des fonctionnaires dédiés aussi au soutien du Comité
sur la lutte à la pauvreté et des budgets de recherche spécifiquement dédiés.
Donc, c'est un peu la même pratique, là.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
comme dans l'article de loi, c'est écrit : «Le ministre donne le budget
tel qu'il le juge nécessaire»? C'était un petit peu ça. Parce que moi, ce que
je me disais... ça peut ne pas être l'Assemblée nationale. Mon collègue, ici, a
amené un amendement pour dire, bien, c'est le comité et le ministre, pour comme
réduire si ce n'est pas l'Assemblée nationale. Dans le fond, c'est d'enlever
l'arbitraire des mains d'un ministre. Donc, je me posais la question. Au
Québec, là, dans l'appareil gouvernemental, d'autres comités... pas obligé que
ça soit consultatifs puis exactement pareils parce qu'il n'y en a pas
exactement de la même nature, si on veut, d'autres comités comme ceux-là, mais
qui pourraient être semblables? Comment ça fonctionne pour le budget? C'était
plus ça, ma question. Parce que j'essaie de trouver... ce que j'ai essayé avec
mon amendement puis l'amendement aussi de mes collègues, c'est d'amener un
autre moyen pour enlever tout le pouvoir discrétionnaire des mains du ministre
pour ce budget-là. Pas du ministre actuel, du ministre de l'Environnement,
du...
M. Théroux (Éric)
: Si je prends le Comité consultatif sur la
pauvreté, il n'y a aucune mention dans la loi... il y a beaucoup de
dispositions analogues, mais il n'y a rien sur le budget, là. Donc, là, on a,
je dirais, on a une disposition additionnelle ici qu'il n'y a pas dans cette
loi-là. Mais pour le reste, c'est beaucoup d'analogie, là.
Mme Ghazal : J'imagine... on
pourrait faire une recherche plus exhaustive d'autres comités semblables, etc.
Puis je voulais juste savoir parce que j'imagine que le gouvernement, quand ils
ont mis... quand le ministre a mis cet article-là, il a vu ce qui se passait
ailleurs dans d'autres comités semblables, mais... Donc, si ça fait partie de
la réflexion, est-ce que c'est possible de partager le fruit de cette
réflexion-là avec nous? Donc, si on a à regarder d'autres comités semblables au
sein de l'appareil gouvernemental, qu'est-ce qui a été décidé par rapport au
budget? Donc, c'était ça que j'aurais aimé avoir comme information. Peut-être
que j'avais mal posé la question tout à l'heure, là.
M. Charette : Encore une fois,
malheureusement, le risque zéro n'existe pas, compte tenu qu'on parle d'une
loi, une loi pourrait toujours être modifiée à travers une procédure législative.
Mais l'engagement qu'on peut prendre, un gouvernement de la CAQ, je ne peux pas
m'engager pour un gouvernement autre, mais un gouvernement de la CAQ va tout
mettre en oeuvre pour que l'esprit...
M. Charette : ...n'existe pas
compte tenu qu'on parle d'une loi, une loi pourrait toujours être modifiée à
travers une procédure législative. Mais l'engagement qu'on peut prendre, un gouvernement
de la CAQ... je ne peux pas m'engager pour un gouvernement autre, mais un gouvernement
de la CAQ va tout mettre en oeuvre pour que l'esprit de sa loi respecté. Et
dans l'esprit de la loi, c'est clairement dit que les budgets nécessaires
seront disponibles pour... les ressources nécessaires seront disponibles pour
le comité en question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres interventions sur l'article
15.0.5? Donc, je serais prête à mettre aux voix l'article 4. Par appel nominal.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Donc, M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Contre.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Contre.
La Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 4 tel qu'amendé...
La Secrétaire
: Pardon.
Et vous, Mme Grondin?
La Présidente (Mme
Grondin) : Ah! Abstention. Je suis désolée. Donc, l'article 4
tel qu'amendé est adopté.
Nous passons à l'article 5. M. le ministre,
je vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Charette : Parfait. Donc, l'article
5 se lirait ainsi... Juste être certain d'avoir la bonne version. L'avantage
d'être en partie numérique, en partie papier. Voilà. Donc, je m'en assure,
merci. Donc, il se lit ainsi : L'intitulé de la section II.1 qui précède
l'article 15.1 de cette loi est modifié par le remplacement de «vert » par
«d'électrification et de changements climatiques».
Donc, il se lirait, là, tout simplement
comme étant le «Fonds d'électrification et de changements climatiques».
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Charette : ...définition,
on a eu l'occasion à maintes reprises, au cours des derniers mois, que
l'atteinte de nos cibles, de nos objectifs va notamment, pas exclusivement mais
notamment, miser beaucoup sur l'électrification. On veut mettre de l'avant
cette fierté qui est celle de tout le Québec, c'est-à-dire son pouvoir...
M. Charette : …que l'atteinte
de nos cibles, de nos objectifs, va notamment, pas exclusivement, mais
notamment miser beaucoup sur l'électrification. On veut mettre de l'avant cette
fierté qui est celle de tout le Québec, c'est-à-dire son pouvoir
hydroélectrique. Donc, on trouve important de l'insérer dans le titre du fonds
lui-même pour illustrer cette fierté-là, mais dans les groupes que nous avons
entendus, on s'est aussi fait rappeler à juste titre… en fait, ce n'était pas
nécessaire, c'était un acquis, comme quoi il y a d'autres sources d'énergie
renouvelable également. Mais on veut insister sur cette fierté qu'a le peuple
québécois pour son hydroélectrique… électricité.
Et fondamentalement aussi, c'était
nécessaire de rappeler pourquoi ce fonds-là existe. C'était et c'est pour
lutter contre les changements climatiques. C'est important de le rappeler,
parce que malheureusement le Fonds vert tel qu'il existe n'offrait pas de
balises, ou sinon très peu, on l'a vu. Un ministère avait besoin d'un budget
d'appoint… souvent avait l'occasion de piger dans le Fonds vert, même si les
mesures financées n'engendraient pas systématiquement des réductions de gaz à
effet de serre. En fait, la majorité malheureusement des mesures financées
n'ont pas engendré les résultats escomptés. Donc, nous, on ne veut plus qu'il y
ait d'équivoque. C'est un fonds qui va contribuer à la lutte aux changements
climatiques. Donc, c'est important de l'instituer… de l'instaurer dans le nom.
Donc, on parlera dorénavant, là, du Fonds d'électrification et des changements
climatiques.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre. M. le député de
Jonquière et M. le député de Robert-Baldwin.
• (16 h 50) •
M. Gaudreault : O.K. Bien,
moi, je propose de suspendre l'adoption de cet article, parce qu'on n'a pas
étudié le fond des choses, c'est le cas de le dire… le fond du Fonds vert. Puis
quand on aura disposé des articles sur la gestion, sur le pourquoi et le
comment du fonds, on verra comment on l'appelle. Donc, moi, je propose qu'on
suspense l'adoption de cet article-là, parce que peut-être qu'on va y trouver d'autres
missions, d'autres points, peut-être qu'on va clarifier un certain nombre de
choses, peut-être qu'on aura la chance d'avoir le plan sur l'économie verte et
qu'on pourra s'y référer. Mais pour l'instant il m'apparaît prématuré qu'on
vote le titre d'un fonds sur lequel on n'a pas encore discuté. Alors, on verra
quelle orientation prendront nos discussions, les amendements potentiels ou
pas, qu'on adoptera. Moi, j'attendrais avant d'adopter cet intitulé. C'est
pratique courante aussi, on a déjà vu ça, là, qu'on attend de discuter du fonds
avant d'adopter des intitulés. Donc, moi, je propose de suspendre l'étude de
cet article.
M. Charette : …il n'y a pas de
consentement pour deux raisons. D'une part, on avait convenu, et c'était à la
demande expresse des oppositions, de procéder dans l'ordre, donc nous
procéderons dans l'ordre. Et le titre peut très bien être…
M. Gaudreault : …les intitulés.
Donc, moi, je propose de suspendre l'étude de cet article.
M. Charette : …il n'y aura pas
de consentement pour deux raisons. D'une part, on avait convenu, c'était à la
demande express des oppositions de procéder dans l'ordre, donc nous procéderons
dans l'ordre, et le titre peut très bien être convenu compte tenu des propos qui
ont déjà été échangés. Donc, procédons dans l'ordre comme l'opposition l'a
demandé. Donc, débattons de cet article 5, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, pour suspendre…
M. Gaudreault : …procéder dans
l'ordre, ça veut dire de procéder avec logique. Alors, on ne peut pas adopter
un titre avant qu'on ait discuté du fond du dossier. Alors, ce n'est pas de ne
pas procéder dans l'ordre, je demande juste de suspendre l'article 5, puis
on va l'étudier une fois qu'on aura discuté du fond des choses. Je ne dis pas
que je suis contre ou que… Moi, ce que je veux, c'est que je veux étudier
d'abord la question du fond des choses.
Moi, j'ai appris une chose quand j'ai fait
mes études universitaires, là, mes profs me disaient : Quand tu fais un
travail, tu termines par l'introduction et par le titre parce qu'il faut que tu
aies bien fait ton… toute ta logique, ta démonstration, après ça, tu vas
pouvoir le présenter dans ton introduction. C'est un peu la même chose. Alors,
on va faire tout le travail sur le Fonds vert qui, peut-être, mutera vers un
Fonds d'électrification et de changements climatiques, puis, une fois qu'on en
aura disposé, bien là, on y donnera un titre.
Sinon, on va être obligés de voter sur
quelque chose dont on ne sait pas exactement quelle allure ça prendra. C'est
comme si le ministre essayait de nous lier les pieds et les mains avant. Parce
que là, si on l'adopte tout de suite, ça devient, effectivement, le Fonds
d'électrification et de changements climatiques. Bien là, il va toujours se
référer… on commence à le connaître le ministre, là, il va toujours se référer
après ça à : Ah! Bien, vous l'avez voté : Fonds d'électrification et
de changements climatiques, donc il faut que vous soyez cohérents, les députés
de l'opposition. C'est sûr qu'il va nous sortir ça.
Donc, moi, ce que je dis, c'est ça ne lui
coûte pas plus cher de suspendre l'adoption de l'article 5, puis, de toute
façon, ça correspond à notre volonté de procéder dans l'ordre. Procéder dans
l'ordre, ça veut dire d'étudier le fond des choses avant d'adopter le titre,
c'est la moindre des choses.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : …les très longs
débats tenus par l'opposition, ce n'était pas le gouvernement, au départ, qui
faisait cette demande-là. Je me souviens le plaidoyer plein de vigueur de la
collègue de Maurice-Richard qui a même empêché, par
exemple, la collègue de Mercier de procéder de cette façon-là. Soit, si on fait
ça, on fait un désaveu très, très clair des plaidoiries qui ont été faites par
l'opposition officielle. Donc, soit on procède à ce désaveu, soit on étudie
l'article 5 parce que nous sommes rendus à l'article 5. Donc, à la
limite, ce débat a déjà eu lieu, donc procédons par ordre, comme il avait été
convenu à la demande des oppositions, et étudions…
M. Charette : ...soit on étudie
l'article 5 parce que nous sommes rendus à l'article 5. Donc, à la
limite, ce débat a déjà eu lieu, donc procédons par ordre, comme il avait été
convenu à la demande des oppositions, et étudions l'article 5.
M. Leitão : ...puisque l'opposition
officielle a été invoquée, juste mentionner que, non, non, moi, je suis tout à
fait d'accord avec la position du collègue de Jonquière. Nous avons plusieurs
questions sur l'article 6, donc sur le Fonds vert qui s'appellerait maintenant
quelque chose d'autre. Alors, discutons du fond de la question. Et ça ne remet
en question aucunement les positions que ma collègue, la députée de Maurice-Richard, a prises avant. Non, non, nous sommes tout à
fait d'accord pour procéder comme le collègue de Jonquière le suggère.
M. Charette : ...suivante dans
ce cas-là. Ce que dit le collègue maintenant, c'est ce que nous disions depuis
le début. On a voulu collaborer de cette façon-là. On a donné raison après un
long... pas donner raison, mais on a laissé du lousse après un long plaidoyer
de l'opposition officielle. Si l'opposition officielle admet aujourd'hui que ce
long plaidoyer n'avait pas sa place, et que l'on peut y aller selon le bon
ordre des choses, je n'ai aucun, aucun problème à passer à l'article 6.
Mais je rappellerai le temps qu'a pu prendre la collègue de Maurice-Richard
pour dire : Non, non, non, on ne peut pas sauter d'un article à l'autre.
Je me souviens des interventions qui avaient été faites. Mais, si aujourd'hui,
l'opposition offre une façon différente de collaborer, moi, je ne m'y oppose
pas. Mais il faut admettre qu'on se régissait jusqu'à maintenant suite aux
propos de la collègue de Maurice-Richard. Mais si l'opposition
officielle a évolué, je suis le premier ravi.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...parfait, merci. Donc, je comprends que je
pourrais obtenir un consentement pour suspendre l'article 5. Est-ce que
nous... j'ai un consentement?
Une voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre, on a un
consentement?
M. Charette : ...dommage, mais
on a perdu, sans doute, de longues minutes à entendre la collègue de Maurice-Richard par la suite.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) :Est-ce qu'il y a un consentement
pour suspendre l'article 5 puisque c'est un intitulé?
M. Charette : ...mentionné dès
le départ.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, sautons à l'article 6. Il y a
donc consentement, l'article 5 est suspendu. Donc, s'il vous plaît, M. le
ministre, je vous invite à lire l'article 6, s'il vous plaît.
M. Charette : Cependant, les
oppositions vont voir qu'on ne peut pas reporter indéfiniment parce qu'on fait
référence à la nouvelle appellation aussi, et cet article-ci, on va l'étudier.
Donc :
Les articles 15.1 et 15.2 de cette loi
sont remplacés par les suivants :
«Est institué le Fonds d'électrification
et de changements climatiques.
Ce fonds est affecté au...
M. Charette : ...référence
à la nouvelle appellation aussi. Et cet article-ci, on va l'étudier. Donc, les articles 15.1
et 15.2 de cette loi sont remplacés par les suivants :
«15.1. Est institué le Fonds
d'électrification et de changements climatiques;
«Ce fonds est affecté au financement, dans
le respect des principes, des orientations et des objectifs établis dans la
politique cadre sur les changements climatiques, de toute mesure visant la
lutte contre les changements climatiques, notamment au moyen de
l'électrification, ainsi que des activités du ministre en cette matière...
Une voix
: ...
La Présidente
(Mme Grondin) : On est en train de lire l'article 6.
M. Birnbaum : Je
comprends. Je pose la question, si on est sur l'article 6.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui.
M. Birnbaum : Oui, d'accord.
M. Charette : Oui, tout à
fait. Il faut suivre. Donc :
«Le fonds sert notamment»
Je répète :
«Le fonds sert notamment à financer des
activités, des projets ou des programmes visant à stimuler l'innovation
technologique et sociale, la recherche et le développement, l'acquisition de connaissances,
l'amélioration des performances ainsi que la sensibilisation et l'éducation de
la population en matière de lutte contre les changements climatiques;
«Les sommes portées au crédit du fonds
peuvent, en outre, être utilisées pour l'administration et le versement de
toute aide financière prévue par un programme élaboré par le gouvernement ou
parle ministre, ou par tout autre ministre ou organisme public partie à une
entente conclue en vertu de l'article 15.4.3 ou à qui un mandat a été confié
en vertu de cet article.»
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le ministre.
Est-ce que vous souhaitez présenter l'article avec des commentaires, ou
plaider, ou...
M. Charette : En fait,
c'est un autre bel article, naturellement, avec des précisions qui sont nécessaires
quant à la vision, quoiqu'on l'avait déjà défini en partie, qu'est-ce que la
lutte aux changements climatiques. On voit que, oui, il y a une référence
naturelle à la diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais on voit aussi
que c'est beaucoup plus large que ça, notamment en réitérant l'importance et
pour nous, et bien, bien illustrée par le collègue de Bourget, la référence à
l'importance de la sensibilisation, l'éducation de la population parce que le gouvernement,
lui seul, n'y parviendra pas, on l'a dit à plusieurs reprises. On fait
référence aussi à ce qui a déjà été mentionné. Il y a des ententes, il y a des
partenariats qui peuvent être conclus...
La Présidente
(Mme Grondin) : Désolé, je ne comprends...
Mme Ghazal : En fait, on
pose la question, puis j'essaie de me rappeler, le ministre n'a pas lu les commentaires
qui sont dans le cahier du député, je pense, à la page 43, là, je l'ai ici
devant moi.
M. Charette : C'est-à-dire,
je les résumais dans...
Mme Ghazal : Parce que
c'était la pratique qu'on avait dit, qu'on lit l'article, hein, et on lit les commentaires.
M. Charette : Je les
résumais dans mes mots.
Mme Ghazal : C'est la
pratique qu'on a fait depuis le début.
M. Charette : Donc, très,
très simplement, c'est ce que je résumais, là, l'article 5... l'article...
Juste adapté ici, voilà.
Une voix
: Ça commence
par «Le nouvel article 15.1 prévoit...
• (17 heures) •
M. Charette : Oui,
j'essaie de...
17 h (version non révisée)
Mme Ghazal : …c'est la pratique
qu'on a faite depuis le début.
M. Charette : Donc, très, très
simplement, c'est ce que je résumais, l'article 5, l'article juste… adopté ici.
Voilà.
(Consultation)
M. Charette : Malheureusement,
je n'ai pas le bon lien sous les yeux, je vais tout simplement emprunter le
lien du collègue. Donc, le nouvel article 15.1 prévoit que l'existence Fonds
vert est continuée sous le nom de Fonds d'électrification et de changements
climatiques. Ce fonds serait dorénavant affecté exclusivement au financement de
mesures visant la lutte contre les changements climatiques. La
notion — c'est ce que j'expliquais dans mes mots — la
notion de lutte contre les changements climatiques a ici le sens que lui donne
le deuxième alinéa du nouvel article 10.1 inséré par l'article1 du projet de
loi. La gestion des matières résiduelles et la gouvernance de l'eau
relèveraient dorénavant de l'autre fonds spécial sous la responsabilité du
ministre, soit le Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique
de l'État.
Cet article prévoit que les mesures de
lutte contre les changements climatiques qui seront financées par ce fonds devront
être choisies dans le respect des principes, des orientations et des objectifs
établis dans la politique-cadre sur les changements climatiques prévus à
l'article 46.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2),
remplacé par l'article 16 du projet de loi. Le fonds servira également à
financer les activités du ministère en matière de lutte contre les changements
climatiques et l'électrification, soit les activités du sous-ministériat à la
lutte contre les changements climatiques. Le troisième alinéa fournit des
exemples de mesures que le fonds pourra financer. Cet alinéa reprend en partie…
en grande partie le contenu de l'actuel troisième alinéa de cet article en
ajoutant notamment la notion d'innovation sociale à celle d'innovation technologique.
Enfin, le dernier alinéa prévoit que le
fonds pourra être utilisé pour l'administration et le versement d'aide
financière dans le cadre d'un programme du gouvernement, du ministre ou de tout
autre ministre ou organisme public partie à une entente conclue en vertu de
l'article 15.43 ou à qui un mandat a été confié en vertu de cet article. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Souhaitez-vous poursuivre
pour… ajouter certains commentaires?
M. Charette : Bien, en fait,
c'était une belle description, mais sinon mentionner aussi dans mes mots, il y
a une garantie maintenant de respect par rapport à ce qu'est les changements
climatiques, comment nous les définissons notamment. Donc, on ne pourra plus
financer, comme c'est le cas actuellement malheureusement ou comme c'était le
cas sous l'administration précédente, des projets qui n'ont pas d'impact réel
en lien avec les changements climatiques…
M. Charette : ...ce qu'est les changements
climatiques, comment nous les définissons, notamment. Donc, on ne pourra plus
financer, comme c'est le cas actuellement, malheureusement, ou comme c'était le
cas sous l'administration précédente, des projets qui n'ont pas d'impact réel
en lien avec les changements climatiques. Donc, un projet, pour être financé,
devra se fixer des objectifs précis et devra les rencontrer.
Ce qui est intéressant à travers l'amendement,
à travers ces nouvelles possibilités, on inclut «sociale» aussi. Oui, il y a
des innovations technologiques. Naturellement, on sera intéressés à les
soutenir lorsqu'elles feront une différence, mais il ne faut pas sous-estimer,
c'est ce que j'allais mentionner tout à l'heure, le rôle de la population, le
rôle des regroupements, organismes de la société civile aussi, qui, à travers
leur pédagogie propre, à travers leur mobilisation, vont aussi aider... je dis
«le gouvernement», mais il faudrait dire «la société québécoise» à atteindre
ses objectifs. Donc, on vient clarifier, là, des éléments importants pour la
suite des choses.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Écoutez, ça ne vous surprendra pas que je vous dise que nous
avons quelques amendements à proposer. On va commencer par un amendement. Mais,
avant d'y arriver, je pense que c'est important de poursuivre un peu dans la lignée
que le collègue de Jonquière avait commencée. Parce qu'ici on veut renommer le
fonds, de Fonds vert à Fonds d'électrification et changements climatiques.
Fonds de changements climatiques, écoutez,
très bien, c'est... on en discutera, mais c'est tout à fait ce que nous voulons
faire.
Maintenant, l'électrification, comme l'a
dit le Pr Pineau, c'est un moyen pour atteindre un résultat. Ce n'est pas
une fin en soi. Et donc, à notre avis, c'est très réducteur d'inclure dans le
titre, et donc dans la mission de ce fonds-là, le mot même «électrification».
Tout à fait d'accord avec l'électrification. C'est un moyen puissant, mais
c'est un moyen, ce n'est pas une fin en soi.
L'autre chose que j'aimerais aussi
mentionner, parce que ça a été mentionné plusieurs fois par M. le ministre
aujourd'hui, même hier et avant-hier, au sujet du Fonds vert tel qu'il existe
aujourd'hui, le Fonds vert tel qu'il a été mis en place par le gouvernement, et
tout ça, et comme si c'était épouvantable auparavant — bon, on en
discutera, de ça aussi — mais juste rappeler que, quand même, quand
même, ça a pas mal changé en 2016. Et la loi n° 102,
qui a d'ailleurs été votée, je dirais, pas à l'unanimité, mais que les trois
partis représentés à l'Assemblée avaient, à ce moment-là, voté pour, incluant
la Coalition avenir... pardon, la Coalition avenir Québec...
M. Leitão : ...la loi 102.
La loi 102 qui a d'ailleurs été votée, je dirais, pas à l'unanimité, mais
que les trois partis représentés à l'Assemblée avaient, à ce moment-là,
voté pour, incluant la... pardon, la Coalition avenir Québec, incluant le
député de Deux-Montagnes à l'époque, actuel ministre de l'Environnement, qui
avait voté pour la loi 102. Et la loi 102 changeait déjà
considérablement les pratiques qui existaient avant 2016. Si on veut faire le
procès de tout ce qui s'est passé avant 2016, faisons-le, mais je vous dis
que ça a pas mal changé après 2016.
Maintenant, c'est important,
l'électrification, mais elle ne peut... la lutte aux changements climatiques ne
peut pas se limiter à cela. L'énergie hydroélectrique que nous... dont nous
possédons au Québec n'est pas la seule source d'énergie. Et si, en effet, on
voulait électrifier mur à mur, comme on le... comme semble être le souhait du
gouvernement, il n'y aura pas assez d'énergie, là. Hydro-Québec elle-même a
mentionné dans le... je pense, lorsqu'ils se sont présentés ici, qu'il va
falloir qu'on soit prudents à cet égard-là. Oui, on souhaite électrifier, mais
notre action ne veut pas se limiter à ça.
Alors, tout d'abord, j'aimerais savoir
quelle est la... comment le ministre réagit à ce que je viens de dire au sujet
de l'électrification avant d'y aller avec un amendement que nous avons à
proposer. D'ailleurs, amendement qui est déjà sur Greffier, mais pour l'instant,
j'aimerais juste voir comment on peut initier ce dialogue.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Ça me fera
plaisir de réagir. Le collègue ne sera pas surpris de m'entendre dire que je
suis complètement en désaccord par rapport à sa vision sur le Fonds vert, sinon
on ne serait pas réunis ici aujourd'hui pour pouvoir changer des façons de
faire. Mais pour ce qui est de l'hydroélectricité, je suis entièrement,
entièrement d'accord. Non seulement je l'ai dit tout à l'heure, mais c'est dans
l'article lui-même. Je vais inviter le collègue à relire ou je vais relire le
premier alinéa, en lisant : «Le fonds est affecté au financement, dans le
respect des principes, des orientations et des objectifs établis dans la
politique-cadre sur les changements climatiques, de toute mesure visant la
lutte contre les changements climatiques — et c'est là que ça devient
intéressant — notamment au moyen de l'électrification...»
Donc, le terme «moyen» que le collègue a
employé, il est retenu dans le libellé lui-même ainsi que des activités du ministre
en cette matière. Et ce que je disais tout à l'heure en guise de présentation
générale de l'article, il est clair que l'hydroélectricité, l'électricité n'est
pas le seul moyen...
M. Charette : ...que le collègue
a employé, il est retenu dans le libellé lui-même ainsi que des activités du ministre
en cette matière. Et ce que je disais tout à l'heure en guise de présentation
générale de l'article, il est clair que l'hydroélectricité, l'électricité n'est
pas le seul moyen, mais c'est très certainement, et on le voit dans la population,
il y a déjà eu des sondages, d'ailleurs, à ce niveau-là, il y a une très, très
grande fierté au Québec liée au fait que l'essentiel de notre énergie est
produit par l'entremise de l'hydroélectricité. Hydro-Québec est une source de
fierté lorsqu'on réalise tout le chemin parcouru au fil des décennies. L'hydroélectricité
est une source de fierté aussi. Donc, dans le titre du fonds, on fait référence
à cette fierté.
Oui, il y aura beaucoup d'électrification.
Non, on ne pourra pas tout électrifier, Hydro-Québec, effectivement, l'a
mentionné. Mais je rappellerais aux collègues que dans la stratégie... non pas gouvernementale,
mais dans le plan stratégique d'Hydro-Québec 20-30, il est question de cet
enjeu-là, la capacité, est-ce qu'on peut davantage électrifier. Oui. Et non pas
parce qu'on veut tout électrifier, ce n'est pas possible. Et on peut davantage
électrifier sans pour autant, du jour au lendemain, avoir à construire de
nouveaux barrages. Pourquoi? Parce qu'on veut beaucoup miser sur l'efficacité
énergétique notamment.
• (17 h 10) •
Donc, le «notamment au moyen de» est
clairement mentionné, pas uniquement dans mes propos mais dans l'article
lui-même. Donc, ce n'est pas exclusif. Et on aura largement l'occasion, dans la
politique-cadre, de parler de gaz naturel renouvelable, d'énergie solaire, de
l'éolien également, donc plusieurs sources d'énergie. Mais l'hydroélectricité,
au Québec, jouera toujours un rôle prépondérant.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien, merci.
Mais dans cette optique-là de lutte aux changements climatiques, encore une
fois, je reviens sur le fait que l'électrification, c'est un moyen, ce n'est
pas une fin en soi. Mais ce qui est important à considérer, et à débattre, et à
discuter, c'est la consommation de l'énergie elle-même. Qu'elle vienne de
l'hydroélectricité ou qu'elle vienne d'une autre source, c'est la consommation
de l'énergie elle-même, donc la façon dont notre société est organisée, mais
c'est ça, c'est ça qui est à... qui devrait être, à mon avis, au centre d'un
véritable plan de lutte aux changements climatiques.
Nous ne sommes plus dans une période où on
pourrait limiter la question de l'environnement à quelques mesures
sectorielles. Nous sommes dans un environnement — parler
d'environnement — où il nous faut une approche globale, une
approche...
M. Leitão : ...on pourrait
limiter la question de l'environnement à quelques mesures sectorielles. Nous
sommes dans un environnement — parler d'environnement — où
il nous faut une approche globale, une approche globale qui comprend ou qui
tourne autour de la consommation d'énergie et la nécessité de revoir les
fondements mêmes de la façon dont on consomme l'énergie. L'énergie hydroélectrique,
elle est là, elle existe, elle est très importante, mais c'est une source
d'énergie dont nous devons bien nous servir, bien sûr, mais elle n'est pas la
seule. Et donc notre réflexion, à mon avis, doit commencer par un moyen de
revoir la façon dont on s'est organisé et la façon dont on consomme l'énergie
dans son ensemble. Et ça nous amènera à peut-être un certain constat qui fera
en sorte qu'on doive aller beaucoup plus loin que juste l'électrification.
Alors, Mme la Présidente, ça ne vous
surprendrait pas, bien sûr, que dans cet esprit-là nous avons...
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous permettez...
M. Charette : Mais, étant
donné... avant de déposer l'amendement, juste répondre à ce qu'il mentionnait.
M. Leitão : Allez-y.
M. Charette : Sur le fond, je
suis entièrement, entièrement d'accord. Et d'ailleurs, on prépare notre
politique-cadre dans cette perspective-là. Le collègue faisait mention de
l'efficacité énergétique. Je lui rappellerai que c'est aussi un moyen.
L'efficacité énergétique est un moyen au même titre que l'électrification est
un moyen. Donc, d'accord sur le fond. Ça n'affecte pas, par contre, la
compréhension que nous devons avoir de l'article, le 6 que nous étudions
maintenant. Mais, sur le fond, et c'est clairement mentionné, mot pour
mot : tout ne peut pas reposer sur l'électrification.
M. Leitão : Je vous dirais que
tout ne doit pas reposer sur l'électrification. C'est un moyen comme d'autres.
Et d'ailleurs, j'aimerais revenir sur une chose que vous avez mentionnée, M. le
ministre, parce que ce n'est pas la première fois non plus, et d'ailleurs votre
gouvernement, à commencer par le premier ministre lui-même, utilise souvent ces
termes-là, et c'est très bien, on parle beaucoup de fierté. Et je n'ai rien contre
la fierté, mais on ne peut pas mettre en place un plan de lutte aux changements
climatiques efficace basé sur la fierté. On doit aller plus loin, on doit aller
plus loin, beaucoup plus loin que ça. Et donc c'est pour cela que je pense
qu'on doit commencer par regarder la consommation même d'énergie.
M. Charette : ...une confusion
qui semble être présente...
M. Leitão : ...on doit
aller plus loin. On doit aller plus loin, beaucoup plus loin que ça. Et donc
c'est pour cela que je pense qu'on doit commencer par regarder la consommation
même d'énergie.
M. Charette : ...une
confusion qui semble être présente chez le collègue. Là, on parle du nom du
fonds. On parle aussi de la politique-cadre. Mais ce sont deux choses
différentes. Le fonds sera un outil pour réaliser la politique-cadre, mais il
ne faut pas... Je veux dire, ce n'est pas la même chose. La politique-cadre,
c'est une chose. Le fonds, c'en est une autre. Le plan de mise en oeuvre, c'en
sera une autre. Ce sont des éléments qui sont liés, oui, mais il ne faut pas
confondre le fonds avec la politique-cadre. Donc, lorsque le collègue
mentionne : Il ne faut pas... dans une politique-cadre, il ne faudrait pas
qu'il n'y ait que ça, je suis entièrement, entièrement d'accord. Mais là on
parle du fonds, qui sera un des moyens, pas le seul, mais un des moyens de
financer la politique-cadre.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien.
Et, dans cet ordre d'idée là, alors je pense que, dès le départ, mentionner que
le fonds s'appellerait dorénavant le Fonds d'électrification et de changements
climatiques, c'est réducteur parce qu'on limite la portée du fonds à
l'électrification, je pense, plutôt que de mettre l'accent, et l'emphase, et l'importance
sur les changements climatiques. Donc, je pense que c'est surtout ça qu'on
devrait faire. ...je ne sais pas si les collègues ont quelque chose à ajouter
avant que je passe à l'amendement. Sinon, je peux passer à l'amendement. Est-ce
que...
La Présidente
(Mme Grondin) : Bien, en fait, si vous... Est-ce que vous
déposez clairement un amendement maintenant?
M. Leitão : Oui, je
compte le faire. D'ailleurs, il est déjà sur Greffier. Mais, avant de le
déposer, si les collègues ont des remarques générales à faire sur l'article 6...
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est parce qu'on s'est dit que, si... L'amendement
est relié au droit de parole. Donc, si vous permettez à d'autres collègues, ils
pourraient déposer un amendement.
M. Leitão : Ah! O.K.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, c'est...
M. Leitão : Bon. Alors,
dans ce cas...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je vous invite, si vous souhaitez à
déposer un amendement, à le faire maintenant.
M. Leitão : Donc, je
dépose l'amendement, Mme la Présidente. Et la discussion suivra.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise à 17 h 19)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député de Robert-Baldwin,
vous avez déposé un amendement qui est disponible déjà sur le Greffier, à
l'article 5... à l'article 6, pardon, à l'article 15.1. Donc, je
vous invite à en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Leitão : Très bien, Mme la
Présidente. Alors donc, on est à l'article 6, article 15.1 de la Loi
sur le Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.
L'article 15.1, de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs, introduit par l'article 6 du projet de loi,
est modifié à son premier alinéa :
• (17 h 20) •
1° par l'ajout après les mots «lutte
contre les changements climatiques» des mots «, l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre,»;
2° par la suppression des mots «notamment
au moyen de l'électrification»;
3° par l'ajout après les mots «ainsi que
des activités du ministre» des mots «et du comité consultatif»;
4° par l'ajout, à la fin de l'alinéa, des
mots «Il priorise le contrôle des émissions produites sur le territoire
québécois.»
Alors, l'article, tel que modifié, ou, en
tout les cas, le premier alinéa, tel que modifié, se lirait comme ceci :
Ce fonds est affecté au financement dans le respect des principes, des
orientations et des objectifs établis dans la politique-cadre sur les changements
climatiques, de toute mesure visant la lutte contre les changements
climatiques, l'adaptation aux changements climatiques et la réduction des gaz à
effet de serre ainsi que les activités du ministre et du comité consultatif en
cette matière. Il priorise...
M. Leitão : ...objectifs
établis dans la politique-cadre sur les changements climatiques, de toute
mesure visant la lutte contre les changements climatiques, l'adaptation aux
changements climatiques et la réduction des gaz à effet de serre ainsi que des
activités du ministre et du comité consultatif en cette matière. Il priorise le
contrôle des émissions produites sur territoire québécois.
Voilà. Ça, c'est l'amendement que nous
proposons. Maintenant, pourquoi nous proposons un tel amendement? Parce qu'on
est, donc, on est au tout début de notre discussion sur le nouveau Fonds
vert — appelons-le comme ça pour l'instant — et je pense
que dès le début, il est important d'être clair sur ce qu'on veut faire, de
quel est notre objectif. Et je pense que notre objectif doit être vraiment
centré sur la lutte contre les changements climatiques, bien sûr, mais aussi
l'adaptation aux changements climatiques.
Je pense que l'adaptation... Parce que les
changements sont déjà là, il y a déjà des effets qui se font sentir, qui se
font sentir partout sur la planète, partout au Québec. Ce n'est pas seulement
une question des grandes villes ou des grandes villes industrielles. Je pense
que les... nos concitoyens qui habitent aux Îles-de-la-Madeleine par exemple ou
en Gaspésie sont très, très, très bien au courant de l'effet pratique des
changements climatiques sur l'érosion des berges, et le, donc la façon dont
l'océan Atlantique a déjà changé. Donc l'adaptation aux changements doit faire
partie aussi de la mission de ce nouveau fonds.
Et bien sûr, la réduction émissions de gaz
à effet de serre, parce que c'est ça, comme dirait l'autre, c'est ça qui est
ça. Ce qui nous a mis dans ce pétrin où nous nous trouvons aujourd'hui, ce sont
les émissions de gaz à effet de serre. Et donc, ce qu'on doit faire, c'est de
réduire, de diminuer ces émissions-là, donc ça va faire partie de la mission de
ce fonds-là.
Et les activités de ce fonds, donc, comme
on en a amplement discuté dans les heures qui ont précédé, le comité consultatif
doit aussi être partie prenante dans cette discussion-là.
Et puis finalement, c'est important de le
mentionner à la fin de ce premier alinéa, que le fonds-là... La priorité des
priorités, tout dans la vie ne peut pas être prioritaire, sinon, il n'y a pas
de priorités, mais la priorité doit être le contrôle des émissions de gaz à
effet de serre sur notre territoire, et donc c'est à ça que ce nouveau Fonds
vert doit servir.
Alors, pour l'instant, moi...
M. Leitão : ...tout dans la vie
ne peut pas être prioritaire, sinon, il n'y a pas de priorités. Mais la
priorité doit être le contrôle des émissions de gaz à effet de serre sur notre territoire,
et donc c'est à ça que ce nouveau Fonds vert doit servir.
Alors, pour l'instant, moi, j'arrête ici.
J'aimerais voir comment M. le ministre réagit. Et puis aussi, si les collègues,
par la suite, veulent intervenir, ça me fera plaisir.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci au collègue pour l'amendement. Il y a des éléments intéressants,
effectivement, qu'on pourra discuter. On ne pourra pas adopter intégralement
l'article, mais il y a certainement des... c'est-à-dire, l'amendement, mais il
y a certainement une portion qui, elle, serait possible. La dernière portion,
lorsqu'il priorise le contrôle des émissions produites sur le territoire
québécois, c'est dans le discours du gouvernement. On préférera toujours
procéder aux réductions au Québec, plutôt que d'acheter des crédits. Donc, la
bourse du carbone offre cette souplesse-là. Mais c'est certainement à
l'avantage du Québec de générer des réductions sur le territoire du Québec.
Donc, cette phrase-là, on pourrait l'accepter dans son intégralité.
Mais là les autres modifications, dans
certains cas, pas sur le fond. Si on regarde l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, je nous
référerai à l'article 1, à un amendement qui a déjà été débattu, accepté. La
définition à 10.1 s'y retrouve déjà. Donc, ça, on ne l'ajouterait pas ici.
«Notamment au moyen de l'électrification», vous comprendrez qu'on ne peut pas
enlever cette référence-là parce que, même à 10.1, tel qu'on l'a convenu, on
lit aussi «notamment au moyen de l'électrification». Donc, c'est une suite
logique.
Donc, on pourrait très, très rapidement
convenir d'accepter la phrase en question. Il faudra, par contre, retirer les
deux éléments, là, qui étaient aussi mentionnés.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Bon. Oui, merci de
votre offre, là, mais pour nous, c'est... les changements que nous proposons
constituent un tout et... Non, pour nous, c'est très important de les...
surtout l'adaptation. Je sais qu'on a déjà parlé de l'adaptation auparavant. On
l'a déjà même inscrit dans certains articles, etc. Mais je pense qu'ici dans
la... quand on parle de la mission du nouveau Fonds vert, je pense que c'est
important de le préciser.
M. Charette : ...que le
collègue puisse prendre la décision, là, qu'il jugera nécessaire, mais avec ce
libellé-là, il se restreint davantage, qu'est-ce qu'on a convenu à 10.1. 10.1
est nettement plus intéressant que la seule description qui en est faite là...
M. Charette : ...puisque
ça prend la décision, là, qu'il jugera nécessaire. Mais avec ce libellé-là, il
se restreint davantage que ce qu'on a convenu à 10.1. 10.1 est nettement plus
intéressant que la seule description qui en est faite là. Donc, comme je vous
dis, ce n'est pas... ce n'est pas sur le fond. Je vous dis juste que les
discussions qui ont déjà eu cours nous donnent une portée plus grande que ce
qui est proposé maintenant. Donc, ce n'est pas du tout, du tout sur le fond. Je
le ramène juste à l'article 1, 10.1 qui a été... qui a été convenu. Et je
pense que, rapidement, on va pouvoir convenir, là, que c'est plus... C'est plus
intéressant tel que libellé à cet endroit-là.
M. Leitão : Bien, écoutez,
je pense qu'on est... qu'on est, ici, dans le... dans le domaine de... de
préciser ce à quoi le fonds... les fonds qui sont dans le fonds seront
affectés. Et donc je pense que ça serait tout à fait pertinent de le maintenir.
Donc, je maintiens que notre formulation, c'est un tout. Et je maintiens aussi
que cela serait une bonne amélioration...
M. Charette : En tout
respect...
M. Leitão : ...aux activités
de ce nouveau fonds.
M. Charette : ...c'est
une question de perception, mais, clairement, ce serait un recul. J'invite sincèrement
le collègue à lire 10.1. Ce serait dommage de débattre un amendement sur une
mal-interprétation, une mauvaise interprétation d'un article qui a été convenu.
Et le collègue dit : «C'est un tout». Là aussi, je pense que le collègue
nous pénaliserait tous en ce sens que, si on peut bonifier l'amendement avec
une phrase qui peut être très pertinente, celle que je mentionnais, donc, c'est
préférable d'y aller par morceau en quelque sorte. Si c'est un tout, si
l'opposition officielle le maintient comme un tout, c'est dommage, mais ça va
être battu. Si l'opposition officielle reconnaît que la première partie, elle
est réglée, que l'on pourrait ajouter la dernière phrase, et vous comprendrez
que c'est le programme du gouvernement de miser notamment sur l'électrification.
Donc, non, d'aucune façon, on ne peut le retirer. Je n'ai pas abordé la
question du comité consultatif, mais le comité consultatif ne sera pas mêlé aux
prises de décision sur le fonds. Il pourra toujours la commenter et produire
des avis, émettre des commentaires, mais le comité consultatif, ce n'est pas
son mandat. D'ailleurs, son mandat, on a réglé cet élément-là. Le mandat du
comité n'est pas de gérer ou d'administrer le fonds en question.
• (17 h 30) •
Donc, il y a des éléments qu'on doit
impérativement enlever. D'autres, c'est parce qu'on trouve une meilleure
définition ailleurs et que c'est deux... On ne peut pas avoir deux
définitions...
17 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...cet
élément-là. Le mandat du comité n'est pas de gérer ou d'administrer le fonds en
question. Donc, il y a des éléments qu'on doit impérativement enlever;
d'autres, c'est parce qu'on trouve une meilleure définition ailleurs et que ces
deux... on ne peut pas avoir deux définitions contraires dans un même projet de
loi; et il y a cette dernière phrase qu'on pourrait volontiers consentir à
ajouter, étant donné que ça fait partie et des intentions du gouvernement et du
discours actuel du gouvernement.
La Présidente (Mme
Grondin) :Peut-être... Je souhaiterais
juste...
M. Leitão : Très bien.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...vous relire l'article 10.1, la définition qui a
été convenue, là. L'article est encore en suspens, mais, si ça peut... Donc,
ici, on dit: «La lutte contre les changements climatiques comprend l'ensemble
des mesures visant à réduire, à limiter ou à éviter des émissions de gaz à
effet de serre, notamment au moyen de l'électrification, à retirer de tels gaz
de l'atmosphère, à atténuer les conséquences environnementales — c'est
ce qu'on a rajouté — économiques et sociales de telles mesures de
même qu'à favoriser l'adaptation aux impacts du réchauffement planétaire et des
changements climatiques ainsi que la participation du Québec à des partenariats
régionaux ou internationaux portant sur ces matières et le développement de tels
partenariats.» Donc, ça, c'est la définition de «lutte aux changements
climatiques».
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Très utile et très pertinent de faire cette clarification. Mais il
n'y a pas de contradiction, parce que ce dont on parle ici, c'est du fonds, du
Fonds vert. Donc, la lutte aux changements climatiques, oui, à l'article 1,
donc, on la décrit comme ça, et c'est tant mieux. Mais, ici, on parle du Fonds
vert, du nouveau Fonds vert et de la façon dont ce fonds va être géré, va être
utilisé. Et donc, moi, je ne vois aucune contradiction entre ce que nous
proposons ici et ce qui a déjà été convenu.
Mais, pour revenir au comité consultatif,
non, c'est aussi important d'en discuter, parce que c'est au coeur de nos
discussions. On a beaucoup parlé de garde-fou, on a beaucoup parlé de... et
c'est même vous, M. le ministre, qui, un peu plus tôt, hier, je pense, quand on
parlait du comité consultatif, vous considériez ce comité-là comme étant une
énorme... une bonne avancée sur ce qui existe déjà, et donc il servirait à...
il constituerait un peu ce garde-fou. Donc, oui, le comité est important, et
donc je pense qu'il a un rôle à jouer dans les décisions du nouveau fonds, et
donc je pense que ce serait important aussi de le garder.
Alors, merci pour votre offre de prendre
une partie de notre proposition, mais je pense que les trois parties que nous
proposons...
M. Leitão : ...rôle à
jouer dans les décisions du nouveau fonds, et donc je pense que ce serait important
aussi de le garder. Alors, merci pour votre offre de prendre une partie de
notre proposition, mais je pense que les trois parties que nous proposons, les
trois sont importantes, et j'aimerais bien qu'on accepte les trois. Voilà.
M. Charette : L'opposition
officielle est naturellement propriétaire de son amendement. Donc, si elle
souhaite qu'elle soit rejetée en bloc, elle le sera. C'est libre à elle. Mais
il y a réellement un problème d'interprétation sur la définition des
changements climatiques. Ce que lisait la présidente et ce qui a été convenu
est drôlement plus important que la trop courte énumération qui est présentée
là. Donc, là-dessus, malheureusement, on plus d'ambition, là, que l'opposition
officielle. Quand on parle de changements climatiques, notre position est
clairement plus ambitieuse que ce que dit l'opposition officielle.
L'électrification non négociable, et d'ailleurs c'est déjà mentionné dans ce
qui a été convenu dans 10.1. Les comités consultatifs, il n'y a personne qui
s'attendait avant cet après-midi, avec proposition de l'opposition officielle,
que le comité consultatif soit lié à la gestion de ce fonds-là. Il sera tout à
fait en droit de la commenter. N'oubliez pas non plus que le Commissaire au
développement durable a un mandat, à travers le projet de loi n° 44, très,
très, très clair sur la gestion de ce fonds-là. Donc, on ne confie pas le
mandat au comité consultatif. Mais le mandat de surveillance, on le confie
dûment au Commissaire au développement durable. Donc, un petit peu de
confusion. Ce n'est pas un reproche, mais il y a clairement un petit peu de
confusion. Puis, encore une fois, je réitère l'offre, soit que c'est battu
d'amblé, ce qui serait dommage, ou soit l'opposition officielle accepte de
maintenir cette dernière portion de son amendement qui est tout à fait
convenable et qui peut être une belle de réitérer les intentions du
gouvernement.
M. Leitão : Bon, écoutez,
je pense... en tout cas, moi, je vais m'arrêter ici. Mais je veux juste vous
mentionner qu'à 10.1 que Mme la Présidente a lu, on parle aussi
d'électrification, et donc là... et vous revenez sur les... donc, je ne pense
pas que d'ajouter ici, comme nous le faisons, l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction d'émissions de gaz à effet de serre, je ne pense
pas que ça soit redondant. Alors, voilà, moi, j'ai dit ce que j'avais à dire.
Je ne sais pas si les autres collègues ont d'autres choses à ajouter.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de Viau, j'ai par la suite
Mme la députée de Mercier et M. le député de Bourget. Donc, M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, je veux remercier le collègue de Robert-Baldwin pour cet
amendement. C'est un amendement important. Donc, M. le Président, j'écoutais
avec...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député de Viau, j'ai par la suite, Mme la
députée de Mercier, M. le député de Bourget. Donc, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je veux remercier le collègue de Robert-Baldwin pour cet amendement.
C'est un amendement important.
Donc, Mme la Présidente, j'écoutais avec beaucoup
d'attention le ministre faire le parallèle entre 10.1 et l'amendement que nous avons
devant nous. Or, c'est clairement indiqué ici, écoutez, à 10.1, ça donne une
définition de la lutte contre les changements climatiques. Ça définit la lutte
contre les changements climatiques. Et je vais relire ce que vous avez dit tout
à l'heure, Mme la Présidente, parce que je pense qu'il faut... les membres de
cette commission ont le droit d'être édifiés, donc, quand on fait des
parallèles de ce genre-là :
«La lutte contre les changements
climatiques comprend — et là il y a une suite d'énumération — l'ensemble
des mesures visant à réduire, à limiter, à éviter les émissions de gaz à effet
de serre, notamment au moyen de l'électrification, à retirer de tels gaz de
l'atmosphère, à atténuer les conséquences économiques et sociales — etc.»
Tandis que l'amendement de mon collègue,
le député de Robert-Baldwin qu'on a devant nous, ce n'est pas un amendement qui
définit la lutte contre les changements climatiques, c'est un amendement qui
vient encadrer, c'est-à-dire qui définit la portée du fonds, et qui dit :
« Ce fonds est affecté au financement,
dans le respect des principes, des orientions et des objectifs établis dans la
politique-cadre sur les changements climatiques, de toute mesure visant la
lutte contre les changements climatiques...»
Et là ce n'est pas une définition, ce qui
vient après, «donne des changements climatiques». C'est le ministre qui
l'interprète comme tel. C'est son interprétation à lui. Ce n'est pas ce qui est
dans le texte. Le texte dit : Le cadre d'intervention de la définition du fonds.
Et là il dit : «La lutte contre les changements climatiques, l'adaptation
aux changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de
serre, ainsi que les activités du ministre et du comité consultatif en cette
matière, il priorise le contrôle des émissions produites sur le territoire québécois.»
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je suis
quand même mitigée, en fait, à attendre le ministre dire... Bon, il est
d'accord avec le fait qu'on priorise le contrôle des émissions faites sur le
territoire québécois qui est un segment de cet amendement, mais l'amendement,
c'est un amendement qui vient définir le fonds et qui ne définit pas, et qui ne
définit pas ce qu'est la lutte contre les changements climatiques. Cet
exercice-là, de définition, a déjà était fait, déjà à 10.1, la définition de la
lutte aux changements climatiques. Ce n'est pas de cela dont il est question,
ici, dans l'amendement de mon collègue.
Mais j'aurais, si vous permettez, Mme la
Présidente, quelques questions d'éclaircissement, si vous permettez.
M. Charette :...je vais y
répondre volontiers, mais je tiens à la crédibilité de l'opposition...
M. Benjamin : Est-ce que je
peux terminer? Est-ce que je peux terminer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Grondin) :Est-ce que c'était...
M. Charette : Mais, avant de
poser des questions, j'aimerais répondre à ce qu'il a mentionné.
M. Benjamin : Non, mais
écoutez, non, je n'ai pas encore posé ma question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Non, M. le ministre, si c'est une question de
règlement…
M. Charette : En je dirais
seulement à ce moment-ci, qu'il y a des affirmations, malheureusement, qui sont
fausses.
M. Benjamin : Non, non, je
n'ai pas encore posé des questions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pourrez intervenir après, c'est juste qu'il ne
faut pas l'interrompre.
M. Charette : Parfait, sans
problème. Sans problème.
M. Benjamin : Je faisais une
rectification des propos du ministre, Mme la Présidente. Mais ma question...
La Présidente (Mme
Grondin) : À moins que vous me... c'est un règlement...
M. Charette : …avant de poser
des questions, j'aimerais répondre à ce qui…
M. Benjamin : Non, mais
écoutez, non, je n'ai pas encore posé ma question.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre, si c'est une question de règlement…
M. Charette : En fait, je
dirai seulement, à ce moment-ci, qu'il y a des affirmations, malheureusement,
qui sont fausses.
M. Benjamin : Non, non, je
n'ai pas encore posé des questions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous pourrez intervenir après, c'est juste qu'il ne
faut pas l'interrompre.
M. Charette : Parfait. Sans
problème.
M. Benjamin : Je faisais une
rectification des propos du ministre, Mme la Présidente, mais mes questions
suivent.
La Présidente (Mme
Grondin) : À moins que vous me proposiez… si c'est un
règlement.
• (17 h 40) •
M. Charette : Non, c'est
vraiment répondre à ce qu'il a mentionné.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, allez-y, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, Mme la Présidente, c'était, pour moi, important de remettre
les pendules à l'heure puisque, ce que je réitère encore, l'article 10.1,
Mme la Présidente, définit ce qu'est la lutte contre les changements
climatiques, tandis que l'amendement de mon collègue met les balises autour du
fonds. Donc, ce n'est pas la même chose.
Alors, ma question pour M. le ministre,
donc, s'il peut m'éclairer là-dessus : Quand on parle des activités du
ministre, on fait référence à quoi exactement? Est-ce qu'il peut élaborer pour
moi là-dessus?
M. Charette : Je veux d'abord
répondre à ce que le collègue mentionnait tout à l'heure, c'est une précision
qui est importante parce que, malheureusement, il y a clairement un problème
d'interprétation. Si jamais on n'assurait pas de concordance entre le 10.1 et
cet article-ci, ce serait extrêmement pénalisant, extrêmement réducteur. Nous,
ce que l'on dit, on peut, à travers le fonds, financer les mesures qui luttent
contre les changements climatiques, et les changements climatiques, on les a
définis. Mais si on souhaitait restreindre la portée du financement du fonds,
comme l'indique le collègue, on n'aurait plus la possibilité de financer les
efforts de mobilisation dont nous avons vanté les vertus. Plus ironique que ça,
on ne pourrait plus financer, par exemple, un Programme de coopération
climatique internationale mis en place par le gouvernement libéral, et dont je
salue les mérites, et pour lequel on a d'ailleurs reçu un prix de l'ONU il y a
quelques mois à peine.
Donc, de voir le collègue se refuser de
financer des initiatives de cette nature-là, ça me dépasse, et lorsque l'on
parle, à 10.1, que l'on peut aussi participer, donc, financer des activités
internationales, ça voudrait dire qu'on ne pourrait plus financer le marché du
carbone. Donc, clairement, il y a un problème d'interprétation.
Donc, dans tous, tous, tous les cas, on ne
pourra pas accepter. Et, si jamais il y a des doutes qui subsistent, moi, je
suis volontiers disposé à céder la parole au sous-ministre adjoint qui pourra
le confirmer. La portée de votre amendement réduit sensiblement la lutte aux
changements climatiques que propose de faire ce fonds-là, d'une part. Et...
bien, voilà. Voilà, je pense, c'est important de se rejoindre là-dessus, mais
si vous voulez un avis qui est extérieur…
M. Charette : ...confirmer, la
portée de votre amendement réduit sensiblement la lutte aux changements
climatiques que propose de faire ce fonds-là, d'une part. Et... bien, voilà.
Voilà, je pense, c'est important de se rejoindre là-dessus, mais si vous voulez
un avis qui est extérieur au gouvernement, libre aux oppositions, mais
clairement, on se pénalise grandement avec ce qui est proposé là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, j'essaie de voir... en fait, j'essaie de voir en quoi et comment on
se pénaliserait de ça puisque la définition... en fait, dans l'amendement de
mon collègue, le député de Robert-Baldwin, donc, la... puisque la lutte aux
changements climatiques a déjà été définie à l'article 10.1, donc, elle
est incluse automatiquement. Donc, il n'y a pas de dissonance là-dessus, M. le
ministre. Donc...
M. Charette : Si c'est la...
du collègue, soit, mais dans pareil cas, ce serait inutile de rajouter
l'adaptation aux changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à
effet de serre. Donc, soit on se limite à la définition dans 10.1 pour convenir
ce qui est admissible au financement, ou soit c'est complètement inutile de
préciser ces éléments-là parce que ces éléments-là sont dans 10.1. Comme je
vous dis, ce n'est pas une question... peut-être qu'il y a une mauvaise
interprétation de la part de l'opposition officielle. Nous, ce n'est pas sur le
fonds, mais si c'était sur le fonds, c'est que votre ambition serait nettement
moins élevée, nettement moins intéressante que celle du gouvernement. Mais si
c'est une énumération, cette énumération-là, elle est incomplète parce que dans
10.1, les changements climatiques, c'est plus que l'adaptation aux changements
climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député...
M. Charette : Avec votre
consentement, Mme la Présidente, à l'occasion, c'est bon d'avoir un regard
extérieur...
M. Benjamin : Bien, on veut
encore débattre avec le ministre après, donc on n'est pas encore rendus au
stade...
M. Charette : Peut-être juste
me laisser finir, s'il vous plaît, M. le député de Viau. Avec le consentement,
à l'occasion, ce n'est pas mauvais d'avoir un éclairage extérieur. Je cèderais
volontiers la parole au sous-ministre adjoint pour qu'il puisse donner...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il consentement? Donc, il n'y a pas de
consentement.
M. Charette : C'est quand même
assez incroyable, mais c'est votre droit. Incroyable.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Beauce-Nord.
Sud... Nord.
M.
Provençal : Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Question de règlement?
M.
Provençal : En fait, si vous me permettez, j'ajouterais peut-être un
petit complément à ce que le ministre ajoute puis versus l'argumentaire du
député de Viau. Au départ, 10.1, on s'est entendus sur le cadre... ce que j'appelle
le cadre de référence au niveau de ce qu'est, pour nous, les changements
climatiques. Alors, quand vous dites, dans votre article, que vous venez... que
vous voulez le baliser, il est déjà balisé au niveau de 10.1.
Alors, quand on mentionne qu'on a... En
termes d'interprétation, on n'a peut-être pas la même paire de lunettes, puis
vous et moi, on en porte, puis même le ministre, ça fait que ça se peut qu'on
ait trois visions différentes, mais il...
M.
Provençal : ...climatiques. Alors, quand vous dites, dans votre article,
que vous venez... que vous voulez le baliser, il est déjà balisé au niveau de
10.1.
Alors, quand on mentionne qu'on a... En
termes d'interprétation, on n'a peut-être pas la même paire de lunettes, puis
vous et moi, on en porte, puis même le ministre, ça fait que ça se peut qu'on
ait trois visions différentes, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a un
cadre de référence qui a été bien défini, à l'article 10.1, dans lequel il
semblait y avoir un consensus.
Alors, à un moment donné, dans le... Je
comprends peut-être la volonté, mais on n'a rien à préciser, tout est là. C'est
simplement... Je voulais quand même émettre ma perception des choses parce
qu'il y a des éléments, dans ça ici, là, qui méritent d'être discutés. Et
j'appuie mon ministre dans sa vision des choses.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député de Viau. Je sais qu'il y a aussi M.
le député de Bourget qui souhaitait intervenir. Mais, avant, avant ça, il y
avait la députée de Mercier. Donc...
M. Benjamin : Bien oui, je
souhaite continuer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, continuez.
M. Benjamin : Ah! bien, merci,
Mme la Présidente. Je tiens à remercier le collègue de Beauce. Donc, j'apprécie
toujours le ton de ses interventions. Merci beaucoup, collègue de Beauce.
Bien, je pense que, là-dessus, vous et
moi, nous ne sommes hélas! pas, pour une des rares fois, sur la même longueur
d'onde, puisque je crois que ce nous avons devant nous, Mme la Présidente, et
vous avez donné lecture tout à l'heure, donc, au 10.1, le 10.1... Et je n'ai
pas souligné que la lutte aux changements climatiques est balisée dans l'amendement
de mon collègue. J'ai parlé de baliser le fonds. Le fonds est balisé.
Donc, c'est-à-dire que l'amendement
qu'apporte ici mon collègue, donc, nous permet de voir sur quel terrain ce
fonds-là aura à évoluer. Et, quand on parle... Et, quand il parle, notamment...
C'est un fonds qui vise toute mesure visant la lutte contre les changements
climatiques — virgule — l'adaptation aux changements
climatiques — donc, c'est un autre segment — la réduction
des gaz à effet de serre ainsi que des activités du ministre et du comité
consultatif en cette matière.
Donc, alors, quand on me dit que c'est une
contradiction avec 10.1, pas du tout. Il n'y a pas de dissonance puisqu'à 10.1,
ce que nous avons fait par rapport à la lutte contre les changements
climatiques, nous avons dit qu'est-ce que c'est, la lutte contre les
changements climatiques.
Or, ce que nous avons devant nous, c'est
plutôt une précision du fonds, qui dit ce que c'est. Mais, à ce moment-là, je
ne vois pas pourquoi est-ce qu'il y a cette témérité, de la part du ministre, à
vouloir absolument parler de «notamment au moyen de l'électrification», puisque
nous avons déjà défini, à l'article 10.1, ce qu'est la lutte aux
changements climatiques. Donc... Et, comme cette lutte aux changements
climatiques est déjà définie, donc, point besoin de revenir avec ça, et donc,
d'où le fondement, d'où le bien-fondé, donc, de l'amendement de mon collègue.
Mais je réitère encore ma question, Mme la
Présidente. J'avais posé la question à M. le ministre. Je lui avais demandé,
quand on parlait d'activités du ministre...
M. Benjamin : ...aux changements
climatiques. Donc, et comme cette lutte aux changements climatiques est déjà
définie, donc point besoin de revenir avec ça. Et donc, d'où le fondement, d'où
le bien-fondé, donc, de l'amendement de mon collègue.
Mais je réitère encore ma question, Mme la
Présidente. J'avais posé la question à M. le ministre, je lui avais demandé
quand on parlait d'activités du ministre... Et je dois le remercier parce que,
pour la première fois, ça fait deux ans que je suis dans cette enceinte, Mme la
Présidente, pour la première fois, j'ai entendu M. le ministre féliciter le gouvernement
libéral. Alors, je tiens à souligner ce fait. Donc, c'est tout à son honneur.
Donc... Mais je vais lui demander... Plus sérieusement, je vais lui demander la
question suivante, donc : Quand il parle d'activités du ministre, à quoi
fait-on référence?
M. Charette : Je vais... Deux
éléments. D'abord, ce n'est pas la première fois... c'est vrai que les
occasions sont trop peu nombreuses, mais ce n'est pas la première fois. Mais
lorsque nous avons reçu ce prix sur le côté de Madrid, c'est sa collègue de Maurice-Richard qui était responsable du dossier. Et sur la
scène, j'ai tenu à ce que la collègue de Mercier... à ce que la collègue de monsieur...
de Maurice-Richard.... Malheureusement, le collègue de
Jonquière avait des problèmes de garde-robe cette journée-là, sa valise avait
été égarée, donc il n'a pas pu être de la photo, sinon j'aurais été bien
heureux qu'il soit des nôtres. Mais publiquement, j'ai souligné que c'était une
reconnaissance qui devait rayonner sur tout le Québec. Donc, j'ai tenu à ce que
les différentes formations politiques soient représentées. Donc, occasions trop
peu nombreuses, mais ce n'est pas la première fois.
Ceci dit, après les fleurs, le pot. Je
trouve excessivement regrettable et je n'ai pas vu ça souvent. Clairement, il y
a un problème d'interprétation ici. J'ai proposé, en toute bonne foi, que l'on
puisse obtenir un éclairage neutre soit de nos légistes ou du sous-ministre
adjoint, et l'opposition officielle a refusé cet éclairage-là. Dommage.
Peut-être sont-ils conscients que leur article tel que formulé ne tient pas la
route, mais, dans tous les cas, c'est très, très, très dommage.
• (17 h 50) •
Sinon, répondre directement à la question
du collègue. Il aurait pu la poser d'ailleurs au collègue de Robert-Baldwin. On
sait qu'à travers le Fonds vert qui est appelé à devenir le Fonds d'électrification
et de changements climatiques qu'il y a une partie des budgets du
sous-ministériat chargé de la lutte aux changements climatiques qui est
financée par ce fonds, donc une direction qui travaille sur le marché du
carbone, une direction qui travaille sur les enjeux qui nous occupent. Donc, la
question est très, très pertinente, mais c'est une pratique, là, qui prévaut
depuis un certain nombre d'années qui ne mérite pas d'être changé compte tenu
du travail absolument essentiel qui est fait dans cette instance-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, ma deuxième question, en fait, toujours en question
d'éclaircissement, donc... Est-ce que, comme ministre de l'Environnement
M. Charette : …changer compte
tenu du travail absolument essentiel qui est fait dans ces… dans cette
instance-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, merci Mme
la Présidente. Donc, ma deuxième question, en fait, toujours… question
d'éclaircissement… Est-ce que, comme ministre de l'Environnement, quand il
parle d'innovation sociale… donc, j'aimerais peut-être l'entendre sur ses idées
en termes d'innovation sociale. Quelle est sa perspective quand il parle
d'innovation sociale?
M. Charette : En fait, on a eu
l'occasion d'en débattre aussi pendant de nombreuses heures à travers les
consultations, à travers l'étude article par article également. Innovation
sociale… donc, on peut faire référence aux sciences sociales qui sont… qui
seront représentées dans le comité consultatif, on l'a mentionné, mais au
niveau des objets qui pourraient faire l'objet d'un financement… par exemple,
la mobilisation citoyenne. Si on avait de beaux projets qui permettraient de
mobiliser la population entière ou une portion de la population, on serait très
certainement intéressés à les considérer.
Et n'oublions pas qu'on a eu l'occasion de
discuter déjà de la possibilité d'établir des partenariats. Donc, ces
partenariats pourraient aussi servir à financer des mesures de mobilisation sociale.
Donc, ça fait partie de ce qui est possible avec la vision, là, qui est celle
du gouvernement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Monsieur… Ça va? Donc, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. En fait, il y a comme une règle habituellement qui est appliquée.
Là, je ne veux pas en faire un gros cas, mais normalement… parce que j'ai levé
la main en même temps que le député de Viau, puis normalement quand il y a… un
des députés de l'opposition officielle parle, après ça, même s'il y en a… deux
députés, c'est de donner la…
Une voix
: …
Mme Ghazal : Oui, la préséance
au prochain, à un autre groupe parlementaire et tout ça. Mais bon. Ce n'est pas
grave. Je voulais juste le préciser.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je…
Mme Ghazal : Bien, moi, comme…
moi, en fait, j'avais le même amendement, mais pas celui où est-ce qu'on ajoute
l'adaptation aux changements climatiques et réduction des émissions de gaz à
effet de serre, mais plutôt celui où on ajoute «comité consultatif» et la
dernière phrase où le ministre consent déjà à l'ajouter. Mais quand j'ai vu
l'amendement, je me suis dit : Bien oui, je veux dire, quand je le lis,
oui, on veut que le fonds serve à la lutte aux changements climatiques et
encore plus à l'adaptation aux… à l'adaptation et à la réduction des gaz à
effet de serre. Mais je comprends que ce qui a été écrit, c'est que la lutte
aux changements climatiques a déjà été définie.
Et je m'en allais, avant même que ça soit
refusé, demander peut-être pour une question de loi. Parce que je peux
comprendre qu'on peut dire : Ah! c'est la même chose. Mais de dire que ça
l'affaiblit, moi, en français, ça, je ne le comprends pas. Parce que…quand je
dis en français, c'est parce qu'il y a aussi la langue juridique. Moi, je me
dis : Mais non, on va… le fonds va permettre de financer toute mesure de
lutte contre les changements climatiques. Même si la lutte contre les
changements climatiques inclut l'adaptation et la réduction, comme c'est écrit
à 10.1, ça ne vient pas l'affaiblir…
Mme Ghazal : …quand je dis en
français, c'est parce qu'il y a aussi la langue juridique. Moi, je me
dis : Mais non, le fonds va permettre de financer toute mesure de lutte
contre les changements climatiques. Même si la lutte contre les changements
climatiques inclut l'adaptation et la réduction comme c'est écrit à 10.1, ça ne
vient pas l'affaiblir, ça fait juste le répéter d'une certaine façon. Donc,
j'aimerais peut-être… moi, je serais… j'aimerais, s'il y a consentement…
M. Charette : En fait, votre…
Mme Ghazal : …d'avoir soit le sous-ministre
ou… c'est plus le langage juridique, moi, c'est ça qui m'intéresse.
M. Charette : Tout à fait.
Puisque c'est votre question, c'est votre consentement qui est requis. Donc, je
vais céder volontiers la parole…
La Présidente (Mme
Grondin) : En fait, c'est le consentement de tous. Est-ce qu'il
y a consentement pour que le sous-ministre puisse répondre aux questions de la
députée de Mercier? Merci. Donc, il y a consentement. M. le sous-ministre.
M. Théroux (Éric)
: Merci. Mon collègue de la DAJ pourra compléter. Essentiellement,
la préoccupation, la distinction, pour nous, c'est important que l'acception,
et non pas exception, mais l'acception, lutte aux changements climatiques, soit
englobante, et qu'il n'y ait pas une énumération sélective qui soit distincte
ou plus restrictive que la définition à 10.1. Par le passé, il y a eu peut-être
des questionnements, on va le dire comme ça, sur la nature de ce que pouvait
financer le Fonds vert donc. Et une des problématiques, c'était la perception à
l'effet que le Fonds vert ne devait financer que, par exemple, que les mesures
de réduction de gaz à effet de serre, alors que ça doit aussi financer
l'adaptation bien sûr, mais les autres mesures de lutte aux changements
climatiques.
Et donc pour s'assurer qu'il n'y ait pas
de distinction entre ce qu'est une mesure de lutte aux changements climatiques,
pour nous, il ne faudrait pas avoir une deuxième définition distincte et plus
restrictive à 15.1 que nous retrouvons… de celle qui figure à 10.1. Et, pour ce
qui est des activités du ministre, ça, le ministre l'a expliqué tantôt, ça,
dans le fond, c'est payer nos salaires, parce que ça aussi, ça fait partie des
questionnements qui ont été soulevés antérieurement et c'est une pratique
constante dans tous les fonds spéciaux du gouvernement, que les fonctionnaires
qui sont affectés à ces enjeux-là sont financés à même le fonds.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
Est-ce que… oui, non? C'est bon, c'était complet, s'il voulait compléter. Donc,
c'est de cette façon-là que ça réduit. Dans 10.1, parce que là je sais qu'on a
accepté des choses, il y a eu des amendements, mais c'est vraiment la version
originale, le 10.1, parce qu'on n'a pas, tout le temps, le projet de loi à
jour, là.
M. Charette : Effectivement,
en fait…
Une voix
: …
Mme Ghazal : O.K. oui, oui,
c'est vrai.
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est pour ça que je l'ai lu, Mme la députée, c'est
parce qu'on ne l'avait pas devant les yeux, donc, moi, j'ai pris ce qu'on avait
amendé. C'est pour ça que je me suis permis de le lire.
Mme Ghazal : Oui, mais je
n'avais pas perçu qu'environnement n'était pas là, parce que je suis plus
visuelle, c'est plus difficile. Donc, c'est de… «acception», quand on dit
«acception», ça veut dire qu'il faut prendre… concrètement, ça veut dire quoi?
M. Théroux (Éric)
: C'est la définition… dans le fond, ce qu'il faut
comprendre d'une référence à toute mesure…
Mme Ghazal : ...parce que ce
n'est pas... je suis plus visuelle, c'est plus difficile. Donc, c'est de...
«acception», quand on dit «acception» que... ça, ça veut dire que c'est... qu'il
faut prendre comme... concrètement, ça veut dire quoi?
M. Théroux (Éric)
: C'est la définition, dans le fond, ce qu'il faut
comprendre d'une référence à toute mesure visant la lutte aux changements
climatiques. C'est comme si on importait toute la définition de 10.1, dans
toute sa déclinaison.
Mme Ghazal : O.K.
M. Théroux (Éric)
: Donc, réduction, adaptation, mobilisation,
partenariats internationaux, etc.
Mme Ghazal : O.K., très bien,
merci pour l'explication. J'aurais une question pour la suite, pour les
activités, justement, du ministre. Le sous-ministre a expliqué — adjoint — a
expliqué les activités du ministre, qui sont, par exemple, le financement des
gens de son ministère qui travaillent, ou plus du ministre, donc son cabinet.
M. Charette : ...pas le
cabinet qui est financé avec le Fonds vert.
Mme Ghazal : Non, j'espère que
non, oui.
M. Charette : Là, je
comprendrais les oppositions d'être outrées. Non, ce n'est pas... c'est un
sous-ministériat qui est financé par...
Mme Ghazal : C'est un quoi?
M. Charette : Un sous-ministériat.
Un sous-ministre adjoint, donc son sous-ministériat.
Mme Ghazal : O.K., O.K.,
l'équipe du sous-ministre. Et, pour ce qui est du... et du comité consultatif,
est-ce que c'est... donc, c'est uniquement ça quand on dit «les activités du
ministre», c'est uniquement le sous-ministariat que vous venez de dire? Est-ce
qu'il y a autre chose quand on dit «les activités»?
M. Charette : En fait, le...
Mme Ghazal : Je voudrais que
vous précisiez plus «les activités du ministre».
M. Charette : ...le
sous-ministre, le sous-ministériat du sous-ministre adjoint ici présent et
quelques autres fonctionnaires dans d'autres directions et même autres
ministères qui sont en lien directement avec les enjeux, soit liés à la bourse
du carbone, soit liés aux changements climatiques.
Mme Ghazal : Quand on dit
«activité», c'est du personnel, dans le fond? Et, par exemple, que pense le
ministre, parce que je ne pense pas que la discussion a eu lieu spécifiquement
sur... et de financer aussi les... que ce soit le Fonds vert qui finance aussi
les activités du comité consultatif? On vient à la question budget.
M. Charette : Oui,
effectivement. Bien, en fait, tel que libellé, on voudrait que le comité
consultatif participe à la gestion du Fonds d'électrification et des
changements climatiques. Or, ce n'est pas du tout dans sa mission, ce n'est pas
du tout dans les objectifs, non plus, fixés. À travers ça, peut-être qu'on
voulait s'assurer que le fonds soit bien administré, ce qui est très, très
légitime. C'est la raison pour laquelle on confie non pas au comité
consultatif, parce que ce n'est pas son expertise, mais au Commissaire au
développement durable. On le verra plus loin dans le projet de loi, mais, au
Commissaire au développement économique, on demandera de s'assurer que le Fonds
d'électrification et des changements climatiques soit bien administré.
Mme Ghazal : Mais les
activités du comité consultatif, dans cette matière, elles, ne seront pas
financées par le Fonds vert?
M. Charette : Non, compte tenu
de tout ce qui a été discuté maintenant, là, clairement.
• (18 heures) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Je dois donc... Je suis désolée. Je dois...
18 h (version non révisée)
M. Charette : ...soit bien
administré.
Mme Ghazal : Mais les
activités du comité consultatif, dans cette matière, elles, ne seront pas
financées par le Fonds vert?
M. Charette : Non, compte tenu
de tout ce qui a été discuté maintenant, là, clairement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je dois donc... Je suis désolée. Je dois terminer
ici, les travaux. Donc, je vous remercie pour votre collaboration et, compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au vendredi 19 juin, à
9 h 30, où elle poursuivra son mandat.
(Fin de la séance à 18 heures)