Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Monday, June 10, 2019
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Vol. 45 N° 16
Clause-by-clause consideration of Bill 17, An Act respecting remunerated passenger transportation by automobile
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14 h (version non révisée)
(Quatorze heures une minute)
La Présidente (Mme
Grondin) :À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes, dans la salle, de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi
concernant le transport rémunéré de personnes par automobile.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) sera remplacée par
M. Bussière (Gatineau) ; et Mme Montpetit (Maurice-Richard) par
M. Kelley (Jacques-Cartier).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. La semaine dernière, nous avions débuté nos
remarques préliminaires. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaiteraient
faire des remarques?
M. Benjamin : Oui, Mme la
Présidente, je vais faire des remarques préliminaires.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je tiens à vous saluer, Mme la Présidente. Donc, je salue M.
le ministre, ainsi que les collègues de l'opposition officielle et de
l'administration et des différentes oppositions. Donc, je salue l'arrivée
d'ailleurs de notre collègue porte-parole, dans ce dossier, le député de
La Pinière. Donc, je tiens tout de suite à le remercier, à le féliciter
pour le travail extraordinaire qu'il a fait dans ce dossier-là.
Mme la Présidente, la semaine dernière, en
début de nos travaux, j'entendais M. le ministre évoquer le mot «collégialité»,
dans ses remarques d'ouverture, j'ai été fort étonné. J'ai été fort étonné
qu'il ait utilisé ce mot-là puisque, vous savez, quand on... nous avions été
avisés, 10 h 40, la veille, le soir, du début des travaux, et je
pense que si c'est pour parler de collégialité, c'est une bizarre de façon de
parler de collégialité, et j'ai été même agréablement étonné d'ailleurs que
certains membres de l'industrie du taxi, malgré justement cette ouverture du
débat de manière brusque, qu'ils aient pu avoir l'occasion de venir participer,
à assister en tout cas à nos travaux.
Je veux saluer aussi la grande présence
des membres de l'industrie du taxi, qui sont présents en grand nombre,
lorsqu'on sait exactement ce que ce projet de loi représente pour la vie de ces
femmes et de ces hommes qui sont dans cette industrie-là, que c'est leur
gagne-pain, c'est leur vie, c'est les investissements d'une vie qui sont là. Je
tiens à les saluer pour leur présence en grand nombre donc pour assister à ces
travaux.
Mme la Présidente, il y a quelques
semaines de ça, par hasard, par un heureux hasard, je suis tombé sur un livre,
le titre du livre, Les luttes sociales du Québec, c'est un livre qui
retrace l'histoire des grandes luttes sociales du Québec, l'histoire menée par
les femmes et les hommes de ce pays, l'histoire... des histoires de combats
menés par les femmes, menés par des hommes, par des ouvriers, par des syndiqués,
et au nombre de ces luttes-là, pour faire avancer les causes sociales du
Québec, il y a l'industrie du taxi, il y a tout un chapitre qui est consacré à
l'industrie du taxi, c'est-à-dire les luttes que les membres de l'industrie du
taxi ont menées au cours des années 60, au cours des années 70, et
aujourd'hui encore les membres de l'industrie du taxi sont encore,
malheureusement, en train de mener une autre lutte et, cette fois-ci, cette
lutte-là est beaucoup plus exacerbée, car il s'agit d'une lutte pour
l'avenir...
M. Benjamin : ...de l'industrie
du taxi ont menées au cours des années 60, au cours des années 70. Et aujourd'hui
encore, les membres de l'industrie du taxi sont encore malheureusement en train
de mener une autre lutte, et cette fois-ci, cette lutte-là est beaucoup plus
exacerbée, car il s'agit d'une lutte pour l'avenir de leur industrie, il s'agit
d'une lutte, dans bien des cas, pour les salaires des membres de cette industrie.
Alors, je tiens tout de suite à partager
avec eux, donc, toute ma solidarité. Et, au fil de cette étude détaillée,
j'aurai, Mme la Présidente, à raconter des histoires de vie, puisque, lorsqu'on
présente un projet de loi, comme je l'ai déjà rappelé, il s'agit de personnes,
et j'aurai à parler de ces personnes justement qui aujourd'hui... ce projet de
loi représente pour eux, pour elles, une hypothèque sur leur avenir.
Mme la Présidente, lorsque ce projet de
loi a été déposé, nous avons été étonnés, et je n'étais pas le seul, puisque
bien des groupes, bien des groupes représentant notamment le secteur du
transport adapté sont venus dire, rappeler au ministre leur absence totale de
ce projet de loi, lorsqu'on sait, lorsqu'on connaît l'importance du transport adapté
pour des personnes vivant avec un handicap, et ce n'était pas une association,
ce n'était pas deux associations, toutes les associations représentant ce
secteur d'activité sont venues rappeler au ministre, à travers son projet de
loi, leur absence, l'absence de prise en compte des besoins de ce secteur.
J'en sais quelque chose, Mme la
Présidente, puisque dans une ancienne vie, comme élu municipal à Montréal, j'ai
eu à travailler par exemple avec le service du transport adapté de la STM sur
des enjeux par exemple d'accessibilité, sur des enjeux de formation, de
qualité, donc avec les gens, que ce soient les personnes vivant avec un
handicap ou encore avec les acteurs, les entreprises de l'industrie du taxi qui
font du transport adapté. D'ailleurs, je pense que les sondages sur la qualité
de service qui est offert par les membres de l'industrie du taxi aux personnes
vivant avec un handicap... et les acteurs sont venus le rappeler d'ailleurs,
lors des consultations préliminaires, donc sont venus rappeler que la qualité
était au rendez-vous par rapport au service du transport... en matière du
transport adapté. Et je me rappelle en fait entre autres ce sondage, il y a ce
sondage client-mystère qui existe, qui permet justement... qui a permis et qui
permet encore de rehausser, de rehausser au fur et à mesure cette qualité de
service, et la qualité du service est au rendez-vous. Il est tout à fait
déplorable de voir aujourd'hui que les personnes qui sont parmi les personnes
les plus vulnérables de notre société, les personnes pour qui la question de
l'accessibilité à un transport adapté est un enjeu primordial, ces personnes-là
ont été, à toutes fins pratiques, absentes, oubliées par ce projet de loi.
Il y a aussi depuis quelques années, Mme
la Présidente, je n'étais pas encore... je n'occupais pas encore le fauteuil
d'élu de la circonscription de Viau qu'il y a certains «buzzwords», c'est comme
ça qu'il faut les qualifier, qui circulent depuis bien des années, mais ces
«buzzwords»-là n'ont qu'une finalité, Mme la Présidente, c'était de miner au
fur et à mesure le travail que faisaient déjà les acteurs de cette industrie.
Et, parlant de ces «buzzwords», par exemple lorsqu'on parle de modernisation,
parlons-en, j'en sais quelque chose, puisque, comme ancien élu à la ville de
Montréal, j'ai eu à travailler notamment avec le service du taxi de la ville de
Montréal, j'ai eu à travailler avec beaucoup d'acteurs de cette industrie-là,
et c'est une industrie qui était déjà... qui n'a pas attendu ce projet de loi
pour être en mode modernisation, c'est une industrie qui était déjà depuis des
années en mode modernisation. Et, parce que je connais beaucoup d'acteurs de
cette industrie, parce que, pour moi, ces gens-là, ce ne sont pas des
personnes... des citoyens anonymes, ce sont des personnes pour qui je suis en
mesure de déposer un nom, de raconter leurs histoires, parce que je connais
leur trame de vie, je sais ce qui a été réalisé dans cette industrie. Je
n'étais pas seulement qu'un client du taxi. Ce sont des voisins, dans mon cas à
moi, ce sont mes électeurs, mes électrices, et je pense que le député de
Bourget ne pourra pas me démentir, puisque, lors des élections, lors de la
campagne électorale, avant la période de précampagne électorale, nous avons eu
l'occasion de faire connaissance d'ailleurs, lors d'une de ces rencontres avec
des membres de l'industrie du taxi.
• (14 h 10) •
Mme la Présidente, donc nous aurons...
M. Benjamin : ...et je pense
que le député de Bourget ne pourra pas me démentir, puisque lors des élections,
lors de la campagne électorale... avant la période de précampagne électorale,
nous avons eu l'occasion de faire connaissance d'ailleurs lors d'une de ces
rencontres avec les membres de l'industrie du taxi.
Mme la Présidente, donc, nous aurons encore
une fois, lors de cette étude détaillée, à faire encore... s'il est besoin de
faire cette démonstration, que cette modernisation évoquée n'est qu'un leurre,
en réalité, ce n'est qu'un leurre pour mieux faire passer la pilule, pilule
difficile à faire passer, puisque depuis le dépôt de ce projet de loi, Mme la
Présidente... Je vais commencer par parler de la réalité de la circonscription
de Viau, où vivent de nombreux propriétaires de taxi, ce que nous recevons dans
notre bureau de circonscription, ce que nous recevons comme confidences, ce que
nous recevons presque comme plaintes ou comme complaintes. C'est des drames de
détresse, donc des personnes qui nous posent des questions, des questions
importantes, des questions cruciales, car il s'agit de leur avenir, de leur
vie, mais des questions auxquelles, malheureusement, nous n'avons pas toutes
les réponses. Malheureusement, nous n'avons aucune réponse positive
satisfaisante à leur donner.
Ce projet de loi, Mme la Présidente, son
nom, c'est la Loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile.
Mais, en réalité, en vérité, Mme la Présidente, c'est un projet de loi qui,
s'il voulait être vrai dans toute sa réalité et dans tout ce qu'il signifie aujourd'hui,
devrait plutôt s'appeler : projet de loi sur l'expropriation des
propriétaires de taxi. Ça aurait dû être son vrai nom. C'est un projet de loi
qui refuse de dire son nom.
Nous avons été tous et toutes, collègues,
lors de cette séance ici à l'Assemblée nationale où, par une motion, nous
avions salué la résilience, la résilience des expropriés de Mirabel. Nous
avions été unanimes, avec raison d'ailleurs, à saluer leur résilience, leur
courage malgré tout. Mais je dois vous rappeler, je dois nous rappeler qu'aujourd'hui
c'est la même histoire qui se répète, sauf qu'au lieu d'être des propriétaires,
des personnes qui avaient des terres, c'est des personnes à qui... qui se sont
saignées pendant des décennies, qui ont investi le peu qu'ils avaient, le peu
qu'ils étaient et qu'ils sont dans une industrie. C'est des personnes qui ont
consenti de lourds sacrifices. Ce sont des personnes qui ont accepté tous les règlements,
toutes les modifications réglementaires, toutes les modifications législatives
qu'on leur a imposés, que ce soit au niveau provincial ou au niveau municipal, parce
qu'il y a eu aussi... ils ont eu aussi à souffrir, aussi, des modifications
aussi réglementaires au niveau municipal.
Ils ont consenti à tous ces sacrifices-là
parce que, pour eux, pour nombre d'entre eux, qu'ils soient des régions, qu'ils
soient de grandes agglomérations urbaines, de Montréal, de Laval ou de
Longueuil, leur histoire, c'est à peu près toujours les mêmes histoires.
Beaucoup d'entre eux, plusieurs d'entre eux, ce sont des personnes qui ont une
trame d'histoire reliée à l'immigration, qu'ils soient originaires du Liban, du
Maghreb, d'Haïti, du Portugal, de l'Italie, de la Grèce ou autre pays... ou du
Sud-Est asiatique. Ce sont les mêmes histoires. Ce sont des personnes,
souvent... face aux obstacles qu'ils ont connus pour accéder au marché du
travail, plusieurs d'entre eux, le taxi était devenu pour eux une voie qui leur
permettrait de gagner dignement leur vie. Car, vous savez, Mme la Présidente,
lorsqu'une immigrante ou un immigrant décide de faire le choix de quitter son
pays pour venir s'enraciner dans un nouveau pays, cette personne-là est
déterminée, c'est une personne déterminée, et c'est leur détermination,
justement, pour plusieurs d'entre eux, qui les ont portés à choisir l'industrie
du taxi, parce qu'ils voulaient gagner dignement leur vie.
D'autres, Mme la Présidente, ce sont des
personnes qui sont arrivées au Québec, toujours des immigrantes et des
immigrants, qui sont arrivées avec des diplômes, souvent des personnes très
qualifiées. Face aux obstacles qu'elles ont connus pour accéder au marché du
travail, elles ont choisi le peu qu'elles avaient comme moyens, de l'investir
dans un permis de taxi. Et, Mme la Présidente, vous étiez là, plusieurs d'entre
vous, vous étiez là lors des consultations, vous avez entendu comment les
représentants de FinTaxi ou de Desjardins racontaient l'histoire de ces
personnes-là. Ce sont des personnes... Au fil de leur vie, ce permis de taxi
était plus qu'un permis de taxi...
M. Benjamin : ...et, Mme la Présidente,
vous étiez là, plusieurs d'entre vous, vous étiez là lors des consultations,
vous avez entendu comment les représentants de FinTaxi ou de Desjardins
racontaient l'histoire de ces personnes-là. Ce sont des personnes, au fil de
leur vie, ce permis de taxi était plus qu'un permis de taxi pour eux, Mme la
Présidente. Plusieurs pouvaient utiliser ce permis de taxi là, par exemple,
comme gage de garantie pour faire venir un parent de l'étranger, pour acheter
une maison. Je connais des personnes, Mme la Présidente, qui avant même de
s'acheter une maison, ont acheté un permis de taxi qui leur permettra plus tard
de pouvoir s'acheter une maison. Ce sont des sacrifices comme ça qu'ils ont
faits. Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est le représentant de Desjardins qui
l'a rappelé au ministre, et c'est une vérité qu'il ne faudra pas cesser... et
je compte ne pas cesser de le rappeler à M. le ministre tout au long de ces
études détaillées. Le Québec est une société de droit. Ce sont les mots des représentants
de Desjardins. Nous sommes dans une société de droit, nous sommes dans une société
où les personnes qui ont joué en respectant les règles, qui ont joué en
respectant les consignes, ce sont des personnes... la loi est de leur côté, pas
contre eux. Et dans la foulée de l'intervention du représentant de Desjardins,
il a rappelé au ministre que le seul choix digne et respectueux que le gouvernement
avait, c'était la compensation, mais une vraie compensation, une véritable
compensation.
Mme la Présidente, je vais encore
m'attarder sur des choses, je crois, importantes que ce projet de loi aborde.
C'est un projet de loi qui a pour objet la surveillance et le contrôle du
transport rémunéré des personnes automobiles, en vue d'assurer la sécurité des
passagers. Parlons-en, de la sécurité. Nous l'avons entendu lors des consultations,
ce à quoi nous assistons, c'est un nivellement par le bas, que ce soit sur le
plan de la formation que sur le plan de la sécurité. Plusieurs acteurs sont
venus le rappeler aussi aujourd'hui. Si la prétention du ministre à travers ce projet
de loi — et prétention que nous respectons — puisqu'il l'a
souvent évoqué en Chambre et lors des consultations, c'est le client, bien, justement,
le client n'a pas besoin de moins de sécurité, le client a besoin de plus de
sécurité. Et je le rappelais tout à l'heure, notamment au niveau du transport
adapté, les efforts qui ont été accomplis, à la fois par les différents
services de transport des différentes agglomérations du Québec et par l'industrie
du taxi, en vue d'améliorer, entre autres, la sécurité, la sécurité des
passagers... Et cette sécurité-là, c'est non seulement par cette professionnalisation,
dans l'accueil, dans le transport du passager, mais c'est aussi à travers
l'inspection des véhicules.
• (14 h 20) •
Aujourd'hui, je le rappelle encore, ce projet
de loi est un nivellement par le bas. J'ai rappelé en Chambre l'histoire de ce
chauffeur de taxi que je connais très bien, donc, il s'appelle Stanley Bastien,
et son histoire n'est pas différente, Mme la Présidente, à celle de beaucoup
d'autres chauffeurs de taxi, de propriétaires que je connais dans cette industrie.
Et Stanley Bastien, quand je lui ai parlé, il m'a raconté tout son parcours, Mme
la Présidente, que ce soit au niveau de la formation, sa dédicace. Il était entièrement
dédié envers cette industrie. C'est quelqu'un qui croit que... Malgré une
formation dans un autre domaine que le taxi, il a choisi, il a choisi l'industrie.
Il a choisi de devenir un professionnel de l'industrie du taxi. Car ces personnes,
ces femmes et des hommes, ce sont des professionnels de leur industrie. C'est
de cela dont il est question aujourd'hui. C'est de cela dont il est question.
Et, quand je lui ai posé la question, je lui ai dit : Si, Stanley, tu
avais à résumer en une phrase ton sentiment par rapport à ce projet de loi, toi
qui es dans l'industrie du taxi depuis au moins une vingtaine d'années... Il
m'a dit : Frantz, le ministre vient de nous déshabiller, tous. Nous
sommes, aujourd'hui, face à ce projet de loi, des tout nus. Et l'expression
n'est pas trop forte, Mme la Présidente. Lorsqu'on sait l'impact qu'aura... que
pourrait avoir ce projet de loi si adopté tel quel...
M. Benjamin : ...le ministre
vient de nous déshabiller tous, nous sommes aujourd'hui, face à ce projet de
loi, des tout-nus. L'expression n'est pas trop forte, Mme la Présidente,
lorsqu'on sait l'impact qu'aura... que pourrait avoir ce projet de loi, si adopté
tel quel, l'impact que ça pourrait avoir non seulement sur ces personnes, sur
ces membres de l'industrie, mais l'impact qu'il a déjà sur leur famille aussi.
Chaque personne, chaque propriétaire de taxi, c'est une vie, mais, des fois,
c'est deux, trois autres vies associées. Ce sont des personnes qui ont des
familles, ce sont des personnes qui ont des familles. Et, comme député de Viau,
il y a des membres de ces familles-là qui ont eu à m'interpeller aussi sur leur
situation, sur leur drame. Il y a des propriétaires de taxi qui étaient
propriétaires d'un ou deux permis, c'était pour eux, l'héritage, l'héritage
qu'ils voulaient laisser à leurs enfants. C'était ça aussi, Mme la Présidente,
c'est encore ça jusqu'à présent. Donc, vous comprendrez le drame de ces
personnes, nous aurons à raconter leur histoire.
Aujourd'hui, je pense que, pour avoir
assisté à la consultation... et j'en profite d'ailleurs pour remercier tous les
groupes qui sont venus présenter des mémoires lors de ces consultations, les
nombreux groupes que ce soit des gens qui représentent l'industrie, les groupes
qui représentent les institutions comme, je pense, entre autres, les différents
services de transport adapté. Mais ce que j'ai pu constater, Mme la Présidente,
le seul groupe qui se réjouissait, qui se réjouit de manière indéfectible par
rapport à ce projet de loi, c'est la compagnie Uber. C'est le seul groupe qui
se réjouit de manière... sans retenue.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste 30 secondes.
M. Benjamin : 30 secondes.
Alors, nous aurons évidemment à apporter des amendements, Mme la Présidente. Et
nous allons tester la collégialité justement, l'esprit de collégialité
qu'évoquait le ministre, nous allons les tester tout au long de cette étude
détaillée. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup. Y a-t-il un autre membre qui
souhaite intervenir? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley
: Oui, Mme la
Présidente. Merci beaucoup. Je pense que mon collègue de Viau vient juste de
vraiment livrer un excellent discours sur le portrait du côté humain, ce projet
de loi, pour beaucoup des gens qui sont ici, dans la salle, avec nous
aujourd'hui. Puis il y a beaucoup des gens qui n'habitent pas juste à Montréal,
pas juste à Québec, mais partout au Québec parce que ce projet de loi, oui, je
pense que c'est le ministre qui a dit : Tout le monde va jouer sur la même
patinoire après ça, parce qu'on aime beaucoup nos expressions de hockey ici, au
Canada puis Québec, on parle de politique, mais tout le monde joue sur la même
patinoire. Mais quand même, c'était toute une expérience de participer aux
consultations publiques parce que, comme mon collègue de Viau a dit, beaucoup
de gens sont venus ici pour présenter leurs inquiétudes avec ce projet de loi.
Et, pour moi, je sais que le ministre a
été vraiment à l'écoute de tout le monde qui est passé pour parler de transport
adapté, je sais que c'est très important pour lui, puis, je pense, tous les
élus qui sont ici. Mais pas mal tout le monde qui est venu ici pour parler de
ça a vraiment, vraiment présenté leurs inquiétudes et réserves avec ce projet
de loi, puis je pense qu'un petit peu avec raison. Je ne veux pas juste
attaquer Uber ni Lyft directement, mais c'est deux entreprises multinationales
qui ont vraiment beaucoup d'argent pour faire la promotion de marketing, et
tout ça. Mais juste faire une recherche rapide sur Uber puis le transport
adapté dans les États-Unis, puis c'est sûr que ce n'est pas un marché ciblé par
Uber, c'est évident, les articles sont là.
Juste à Washington, Uber, une station, a
décidé de déposer une poursuite contre Uber parce qu'ils ont dit que le
service, ce n'est pas égal pour tout le monde. Des fois, Uber arrive une heure,
un peu plus en retard, bien, pour le service qui existe pour quelqu'un comme
moi, un véhicule qui est adapté à des chaises roulantes, par exemple, ça prend
plus de temps. Alors, ce n'est pas un service qui est équitable pour tout le
monde. Et, pour moi, ça présente des réserves parce qu'on habite dans une
société, oui, on a nos chartes des droits ici, au Québec puis au Canada, puis
c'est une loi. Mais, en même temps, c'est un petit peu notre prévision de
société puis, dans notre propre charte ici, au Québec, on parle beaucoup pour
des services pour les personnes handicapées, que c'est important d'avoir un
petit peu de parité pour tout le monde. Puis on fait notre mieux possible pour
s'assurer que tout le monde ait un petit peu les mêmes services.
Alors, je regarde ça puis je regarde Uber,
Uber est maintenant une compagnie qui est sur le marché...
M. Kelley
: ...notre
propre charte ici, au Québec. On parle beaucoup pour des services pour les personnes
handicapées, que c'est important qu'on ait un petit peu de parité pour tout le
monde puis on fait de notre mieux possible pour s'assurer que tout le monde a un
petit peu les mêmes services. Alors, je regarde ça puis je regarde Uber. Uber
est maintenant une compagnie qui est sur le marché. Ils ont fait beaucoup
d'argent là, je pense qu'ils ont vendu des «shares» pour environ 40 milliards
de dollars sur la première journée, là. Mais c'est aussi une compagnie qui
parle très franchement, qui dit : Pour nous, notre marché ciblé, c'est
l'industrie du taxi, là. On va arriver avec un prix que c'est offert par des
services de taxi. On va arriver ça, puis on va manger leur marché, puis, après
ça, on va faire des profits, parce qu'on ne va pas... C'est évident, on a fait
toutes les discussions.
J'imagine que le député de
La Pinière a fait tout le portrait de combien un chauffeur d'Uber est payé
ici, au Québec, puis un petit peu partout dans le monde, mais on va moins payer
nos chauffeurs que l'industrie du taxi. On va avoir un meilleur prix, puis le
moment qu'il y a moins d'offre de taxis, on va augmenter le prix, puis on va
faire un profit, parce que moi, je trouve ça incroyable qu'une compagnie est
capable de vendre pour des milliards et des milliards de dollars de leurs
«shares» sur le marché public puis ils n'ont jamais fait un profit. Ça, c'est
incroyable. Alors, c'est clair qu'il y a une recette qui existe présentement,
qui dit : Ils sont capables d'arriver ici, au Québec, dans les autres
marchés partout en Amérique du Nord, un petit peu partout dans le monde et
faire un petit peu de dumping. On a entendu beaucoup de ça aussi, qu'Uber est
capable de faire du dumping, parce qu'ils sont capables de payer leurs
chauffeurs moins que les industries traditionnelles
Mais je reviens, juste le point, le
transport adapté. J'espère que pendant nos discussions, et dans toutes les
révisions des différents articles ici, qu'on peut s'assurer au minimum qu'Uber
et Lyft sont prêts pour faire leur part ici, au Québec. Parce que si on juste
laisse ça dans les mains d'Uber puis Lyft, moi, j'ai beaucoup des réserves
là-dessus, parce que je ne suis pas convaincu qu'Uber et Lyft veulent vraiment
faire ça, parce qu'on a posé des questions directement à Uber, et Lyft, et
Lyft, le monsieur a clairement dit : Bien, on laisse nos chauffeurs a vraiment
décider quel type de services ils offrent aux clients de Lyft.
Alors, j'ai dit : O.K., alors il n'y
a pas une obligation de projet de loi, Lyft n'est pas vraiment là, ou Uber,
pour faire le marché du transport adapté. Nous avons entendu que partout au
Québec, pas juste à Montréal et Québec, mais partout au Québec, il y a des
services qui sont excellents, offerts par différentes compagnies de taxi pour
des personnes pour un transport adapté. Et ce n'est pas parfait, mais, quand
même, c'est là. Des gens ont parlé beaucoup de la formation. On a entendu un
petit peu, de l'autre côté, du côté du gouvernement, c'est important pour tous
les chauffeurs d'avoir une formation minimale, minimale
Bien, c'est une profession puis si on veut
réduire un petit peu le nombre des heures de formation, j'espère qu'on trouver
une façon de s'assurer, au minimum, que la formation est là, pour les gens qui
vont offrir le service de transport adapté. Mais il y a encore des gens qui ont
dit ça, que la formation pour les chauffeurs de taxi présentement qui font le
transport adapté, ça marche bien. Alors, je pense qu'il y a un côté-là qu'on
peut regarder ensemble, pour s'assurer que la formation est bien faite aux
chauffeurs.
Mais c'est une autre chose aussi qu'il me
semble qu'on va aussi, comme société, payer pour avoir le service d'Uber ici.
Uber et Lyft font de l'innovation avec l'application. Une journée, Uber a
décidé d'arriver ici... pas juste ici, mais partout dans le monde, avec
l'application, de faire un lien entre le chauffeur d'un véhicule puis un
client. Bon, c'est bon. Toutes les innovations puis la recherche et
développement ont été faites à Silicon Valley, pas ici, au Québec. Alors, Uber
a été capable d'arriver ici avec un service qui était très différent. Ça n'a pas
marché dans nos normes, mais ce n'était pas réglementé. Puis ça a vraiment, ça
changé... comme on dit, «changed the game» pour tout le monde et ça, c'est
pourquoi l'ancien gouvernement a décidé de présenter, oui, un projet pilote,
mais on a essayé aussi de faire beaucoup... on a mis en place un programme de
soutien, l'harmonisation de l'industrie du taxi, de transport par taxi.
On a fait ça avec l'industrie aussi.
C'était intéressant quand on a écouté le Téo Taxi puis des autres compagnies,
qui ont dit : Bien, le Fonds vert, ça, c'est quelque chose très
intéressant, parce que, quand même, dans l'ancien programme qu'on a mis en
place... l'ancien gouvernement a mis en place, l'électrification des transports
était là, et efficacité énergétique pour les véhicules puis les parcs de
véhicules de taxi, et c'était une des mesures, c'était un des volets du
programme. Le programme est toujours là, ça existe toujours, mais c'est
vraiment quelque chose que je pense qui est intéressant pour toute l'industrie
et peut-être qu'on peut regarder. Comment on peut s'assurer que le Fonds vert
va aider l'industrie du taxi à être plus compétitive, mais aussi de faire le
pas...
• (14 h 30) •
C'est important, c'est sûr, on veut
encourager un petit peu l'industrie du taxi. C'est mieux si des gens prennent
un taxi ensemble ou font le covoiturage ensemble que juste avoir des autos
solos sur notre route. Mais quand même, l'industrie du taxi répond à
beaucoup de ces besoins aussi...
14 h 30 (version non révisée)
M. Kelley
: ...d'être
plus compétitif mais aussi de faire la part... c'est important, c'est sûr, on
veut encourager un petit peu l'industrie de taxi, c'est mieux si les gens
prennent un taxi ensemble ou covoiturent ensemble que de juste avoir des autos
solos sur notre route. Mais, quand même, l'industrie de taxi répond à beaucoup
de ces besoins aussi. Alors, si on est capable d'avoir plus d'hybrides, plus de
véhicules électriques sur nos routes, partout au Québec, ça, c'est une bonne
chose, puis je pense que l'industrie de taxi est prête à faire ça. Et quand
même, de s'assurer que, si Uber arrive ici, ou Lyft, excusez-moi, Uber existe
déjà, Lyft, que c'est là aussi, puis on mette un petit peu de pression sur
Uber, Lyft puis les autres, de faire le transport qui est plus adapté à nos
besoins comme une société, d'avoir plus de transport qui est électrique. Alors,
ça, c'est quelque chose qui est très important. Puis on parle souvent de
l'innovation qu'Uber a faite, une multinationale qui a beaucoup de ressources.
Il faut continuer d'aider l'industrie de taxi avec le développement des technologies,
si c'est par application, si c'est des autres parties de leurs services qui
peuvent être mieux adaptées, parce que, avec la mondialisation, c'est vrai que
des choses changent rapidement.
Si on regarde juste Airbnb qui est capable
d'arriver, ici, au Québec, puis de changer le marché pour l'industrie d'hôtels,
si on parle, juste, quand même, de Facebook qui mange une certaine partie des
médias traditionnels, ça, c'est une autre... le monde change rapidement, ça,
c'est le point que je veux faire, c'est juste... c'est une réalité. La
technologie avance plus rapidement que nous et plus rapidement qu'on est
capable de faire, des fois. La réglementation peut s'assurer qu'il y a une protection,
le client, puis aussi des personnes qui travaillent dans certaines industries
et domaines traditionnels. Puis on a vu des répercussions de mondialisation. Si
on regarde un petit peu qu'est-ce qui a passé... comme j'ai dit, avec Airbnb,
c'est arrivé, c'était bien intéressant, mais, maintenant, un petit peu partout
dans le monde, et aussi, particulièrement à Montréal, il y a beaucoup de
pression sur le prix des appartements puis des maisons dans certains coins de
Montréal. Alors, encore, c'est juste une opportunité pour nous, ici, de
s'assurer qu'il y ait une bonne réglementation d'une industrie qui arrive ici
avec leur technologie, puis s'assurer que des gens de l'industrie
professionnelle, de l'industrie de taxi, sont bien accompagnés par le gouvernement.
Mais je reviens un petit peu que, c'est...
pour faire la recompensation des permis de taxi, l'État va payer pour ça, mais
Uber arrive ici, puis Uber paie quoi exactement pour offrir leur service? Je
pense que, peut-être, on peut voir, est-ce qu'Uber, Lyft puis les autres
peuvent payer pour... ça? C'est une bonne question puis on va regarder ça dans
les articles puis tout le projet de loi et des discussions qui vont suivre.
Mais je pense que c'est important pour nous de regarder cette question-là. Pourquoi
une compagnie comme Uber, qui est une multinationale, est capable d'arriver ici
puis faire le dumping, et c'est moi qui dois payer, c'est toutes les personnes
qui, comme nous, présentement qui doit payer pour ça, d'avoir ce service
partout au Québec. Alors, c'est une bonne question qui prend un petit peu de
réflexion dans nos discussions.
Puis c'est sûr à Montréal, je sais qu'Uber
a pris 10 millions des courses des 50 millions l'année passée, à
Montréal, alors... au Québec, je m'excuse, alors je pense que c'est sûr qu'Uber
et Lyft vont être très, très compétitifs, mais, moi, j'ai des réserves pour des
compagnies qui existent dans régions, des petites et moyennes entreprises, des
gens qui viennent ici pour vraiment juste dire : Ça, ce n'est pas juste une
carrière, mais c'est ma vie, c'est très important pour moi. Alors, au moment
qu'Uber est disponible dans toutes les régions du Québec, savoir quel type
d'impact sur les petites et moyennes entreprises québécoises, ici, sur notre
territoire. Est-ce que ces gens-là vont perdre leur emploi et leur emploi de
vie? C'est une bonne question. Est-ce qu'on va voir des petites, moyennes
entreprises disparaître de l'industrie? Ça, c'est une autre chose qu'il faut...
il faut poser les bonnes questions. Alors, ça, c'est pourquoi nous sommes ici,
c'est de faire le devoir puis d'avoir des bonnes discussions. Et, pour moi,
Mme la Présidente, une autre chose que je veux parler, c'est le partage des
données. Dans les autres juridictions, je pense juste à Boston, la ville de
Boston a signé une entente, puis aussi l'État, a signé une entente avec Uber
pour s'assurer qu'il y a un partage des données, parce que, ça, c'est très
intéressant pour les autres joueurs dans le marché, mais aussi pour le
«newcoming» gouvernement. Si on veut peut-être ajouter une route d'un autobus à
Montréal ou à Sherbrooke, on va avoir une idée c'est où la demande, c'est
quand, c'est où exactement, est-ce qu'il y a une période dans la journée, pas
juste pendant qu'il y a des événements, mais peut-être au milieu de la journée
sur l'heure du dîner, quelque chose comme ça, mais juste d'avoir une meilleure
idée des gens qui utilisent le transport en commun, puis les taxis, puis les
Uber, à quel point exactement. Peut-être, ça, c'est une façon, puis on utilise...
M. Kelley
: ... exactement,
est-ce qu'il y une période dans la journée, pas juste pendant qu'il y a des
événements, mais peut-être au milieu de la journée, sur l'heure de dîner, quelque
chose comme ça, mais juste d'avoir une meilleure idée... des gens utilisent le
transport en commun, puis les taxis, puis des Uber, à quel point exactement. Peut-être
que c'est une façon, puis on utilise la géolocalisation pour voir des gens...
faire les demandes où exactement. Alors, ça, c'est où on peut peut-être ajouter
des lignes d'autobus ou, quand même, juste avoir un meilleur service de taxi,
Uber, tout ça.
Mais je pense que c'est quelque chose qu'il
faut regarder, qu'est-ce qui a été fait dans les autres juridictions avec les
ententes de données d'une entreprise comme Uber. Et je pense que, quand Uber
était ici, ils ont été très ouverts, ils ont dit, ils sont prêts à partager
cette information avec le gouvernement et, quand même peut-être avec les autres
joueurs dans le marché. Alors, moi, je crois que ça, c'est une bonne chose pour
notre société, puis c'est quelque chose que peut-être on peut encadrer ici dans
le projet de loi.
Puis finalement c'était aussi juste
intéressant qu'on a... de ne pas en oublier tout l'excellent travail qui a été
fait avec l'industrie des taxis pour travailler avec... Par exemple, on a
entendu un groupe qui vend des billets pour des gens qui ont peut-être pris une
bière ou deux de plus de trop. Alors, ils sont capables d'acheter un billet,
qui est comme un coupon pour le taxi, d'utiliser ça, puis pour laisser leur
char au bar. J'espère qu'on est capables de regarder des petits gestes et
bonnes choses que l'industrie des taxis a déjà faits pour protéger des gens qui
ont bu un petit peu trop et sont capables d'avoir un coupon, un rabais. Si on
est... peut-être, je sais, c'est un petit peu différent avec Uber, mais juste
assurer qu'un geste comme ça reste en place, je pense que c'est très important
pour notre société.
Alors, c'est tout pour moi, Mme la
Présidente. Puis je pense qu'on est capables d'avoir une bonne discussion et
assurer l'avenir de l'industrie du taxi, et tous les gens qui sont ici
aujourd'hui, les assurer et donner eux un petit peu de confiance qu'on est là
pour ... pour leur avenir, pour leur famille. Alors, c'est tout. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
membres qui souhaitent faire des remarques préliminaires? Non. Est-ce qu'il y
a... S'il n'y a pas de motion préliminaire, nous allons immédiatement débuter
l'étude article par article.
M. Barrette : Mme la
Présidente, conformément à l'article 245 de notre règlement, je vous
demande que le projet de loi soit étudié article par article, alinéa par
alinéa, paragraphe par paragraphe.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je prends en considération
l'article 1 du projet de loi. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Bonnardel
:
Merci, Mme la Présidente. Donc, l'article 1 se lit comme suit... Je
déposerai l'amendement tout de suite... un amendement sur l'article 1 tout
de suite après avoir lu l'article. Alors : «La présente loi a pour objet la
surveillance et le contrôle du transport rémunéré de personnes par automobile,
afin d'assurer la sécurité des passagers et la transparence du prix des
courses, et ce, dans une perspective d'équité entre :
«1° les différentes manières d'organiser
ce transport, qu'il soit ou non offert dans le cadre d'un système de transport;
«2° les différents moyens employés pour
répartir les demandes de course, par application mobile ou autrement;
«3° les différents modes selon lesquels ce
transport peut être offert, notamment lorsqu'il s'agit de transport par taxi,
de covoiturage ou de transport collectif.
«De plus, elle vise à favoriser
l'émergence de moyens technologiques et de modes de mobilité.»
Les commentaires : L'article 1
du projet de loi en énonce l'objet, soit la surveillance et le contrôle du
transport rémunéré de personnes par automobile afin d'assurer la sécurité des
passagers et la transparence du prix des courses. Il affirme également
l'objectif de favoriser un traitement équitable entre les différentes manières
d'organiser ce type de transport, de répartir les demandes de course entre les
usagers et d'offrir du transport rémunéré de personnes par automobile, qu'il
s'agisse de transport par taxi, de covoiturage ou de transport collectif. Par
ailleurs, le deuxième alinéa précise que le projet de loi contribue à
encourager l'innovation en matière de mobilité et de développement de moyens technologiques.
Donc, l'amendement à l'article 1 se
lit comme suit : À l'article 1 du projet de loi, insérer, dans le
deuxième alinéa et après «favoriser», «l'accès des personnes handicapées au
transport par automobile, y compris celui offert avec une automobile adaptée,
de même que».
• (14 h 40) •
Donc, le texte, tel qu'amendé, dans le
dernier alinéa : «De plus, elle vise à favoriser l'accès des personnes
handicapées au transport par automobile, y compris celui offert avec une
automobile adaptée, de même que l'émergence de moyens technologiques et de
modes de mobilité.» Voilà, Mme la Présidente.
(Consultation)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, on va y aller alinéa par...
(Consultation)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on va y aller alinéa par alinéa. Donc, le
premier alinéa. Est-ce qu'il y a des interventions sur le premier?
(Consultation)
M. Barrette : Effectivement,
là, c'est une question de directive, là. Vous devez nous dire si on attend au
deuxième.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bien, ce que je vous propose...
M. Barrette : Oui, parce que
moi, au premier, j'en ai, là. Normalement, on devrait faire le premier, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Effectivement, c'est alinéa par alinéa. L'amendement
est sur le deuxième alinéa. Allons-y avec le premier. Est-ce qu'il y a des
interventions sur le premier alinéa?
M. Barrette : Je veux juste...
Je vais vous proposer de suspendre quelques instants pour qu'on s'entende sur
les règles.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 14 h 41)
(Reprise à 14 h 46)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on reprend les travaux. On suspend l'amendement
qui a été déposé et on revient au premier alinéa. Est-ce qu'il y a des amendements
pour le premier alinéa?
M. Barrette : Hein?
La Présidente (Mme
Grondin) : Des commentaires, pardon.
M. Barrette : Bien, c'est important.
Alors, je vais commencer par, à mon tour, saluer les gens qui sont ici aujourd'hui,
qui sont en tellement grand nombre qu'on n'a pas assez de place pour tous et
toutes les recevoir. Il y en a qui sont dans le couloir. Et peut-être qu'on
peut informer les gens qui assistent à ces délibérations que c'est la salle la
plus grande qu'on a. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas les entendre puis les
recevoir, pas les entendre... ce n'est pas le lieu, pas parce qu'on ne veut pas
ne pas les recevoir, mais c'est parce que c'est la salle la plus grande que
l'on a, et malheureusement on n'en a pas plus, de place. À moins qu'on soit au
salon rouge. Peut-être que vous souhaitez éventuellement, pour le bénéfice des
gens qui ont intérêt à assister à cette étude détaillée, à avoir le plus de
possibilités possible. J'en fais la suggestion.
Une voix
: ...
M. Barrette : Pardon?
Une voix
: ...
M. Barrette : Oui. Oui, oui,
effectivement. Maintenant, je pense que c'est une bonne chose que les gens
soient ici en grand nombre. Ça sera noté, je l'espère, sur la place publique.
Et d'ailleurs je les invite à se manifester, se faire entendre le plus possible
à l'intérieur de ce qui est permis dans nos lois, évidemment, parce
qu'évidemment notre système démocratique a un travers, je pense que c'est un
travers, parce que lorsque des lois qui ont des conséquences, comme je l'ai dit
dans mes remarques préliminaires vendredi dernier, des conséquences que je
considère injustes, la seule façon de se faire entendre, c'est justement de se
faire entendre par le gouvernement, qui, à ce moment-là, pourrait ou plutôt, je
dirais, devrait modifier sa position. Et je peux rassurer les gens qui sont ici
aujourd'hui qu'on va tout faire pour faire en sorte que la procédure qui est en
place et sa finalité se terminent de la façon la plus juste et équitable
possible, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Alors, Mme la Présidente, je prends acte,
évidemment, du premier alinéa qui nous est déposé et je vais poser une question
bien simple au ministre, Mme la Présidente, très, très simple : Pourquoi
il n'a pas simplement nommé la réalité de l'objet de son projet de loi, au
moins la nommer, et pourquoi il n'a pas écrit dans son projet de loi : «La
présente loi a pour objet la déréglementation de l'industrie actuelle du taxi»?
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, parce qu'on n'avait pas à l'indiquer, aussi simple que ça.
Ce qui est important pour nous, initialement, c'était d'alléger le fardeau
réglementaire fiscal et administratif de l'industrie. C'est aussi simple que
ça.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je suis un peu étonné de la réponse du ministre. Si l'objet est
simplement d'alléger le fardeau fiscal de l'industrie, l'objectif de la loi
aurait pu être écrit en disant : «A pour objet, notamment, l'allégement de
la charge fiscale de l'industrie.» Si le ministre n'est pas confortable avec
déréglementation, ce qui, dans les faits, est le cas, je ne pense pas qu'on
puisse nier le fait que l'objet de cette loi-là, c'est une déréglementation
maximale de l'industrie. Alors, s'il n'a pas choisi de mettre dans son objet la
déréglementation, pourquoi n'a-t-il pas mis l'allégement fiscal de l'industrie?
Je doute que ça soit ça, le moteur de... l'objet, là, philosophique de la loi.
• (14 h 50) •
Alors moi, je suis étonné, puis je vais
vous dire pourquoi je suis étonné, puis je vais vous le dire d'une façon encore
plus précise...
M. Barrette : ...pourquoi
n'a-t-il pas mis l'allégement fiscal de l'industrie? Je doute que ça soit ça,
le moteur... l'objet, là, philosophique de la loi, alors moi, je suis étonné.
Puis je vais vous dire pourquoi je suis étonné, je vais vous le dire d'une façon
encore plus précise : dans un autre projet de loi du même gouvernement,
dans un autre projet de loi, lequel on a étudié jeudi passé, on s'est pas mal
colletaillés, moi et le ministre en question, sur les mots. Et c'était
l'inverse, c'était assez amusant, parce que c'était l'inverse, et les mots, là,
il ne fallait jamais en rajouter, il ne fallait jamais dire autre chose que ce
qui est écrit, mais là c'étaient des mots minimaux. Et si on était dans un
autre projet de loi, là, je peux vous garantir que ce qui serait écrit là,
c'est : La présente loi a pour objet la déréglementation de l'industrie
traditionnelle du taxi. C'est ça qui serait écrit. Alors, moi, je ne vois
pas... je comprends mal les choix de mots du ministre, qui... Comme dit son collègue,
ministre lui aussi, l'État ne parle pas pour ne rien dire. Parfait. Mais l'État
devrait dire ce qu'il a à dire, par exemple. Alors, moi... c'est le choix du
ministre, il peut déposer des amendements, c'est son choix, mais il me semble,
ici, là, qu'il y a des choses qui ne sont pas dites. Quand on dit : La
présente loi a pour objet la surveillance et le contrôle du transport rémunéré
par personne... et automobile, et ainsi de suite, je pense qu'on passe à côté
du vrai objet de la loi que je critique, je l'ai critiquée depuis le début,
puis je vais le répéter, puis je prends tout le monde à témoin, incluant les
gens qui sont ici, dans la salle : tout le monde dans la société est
d'accord avec une modernisation, il n'y a personne qui conteste ça, même les gens
qui sont ici et qui viennent tous et toutes de l'industrie du taxi. Il y a une
manière de le faire et il y a un point d'arrivée, mais c'est quand même une
déréglementation.
Je demeure étonné de voir le ministre non
seulement ne pas l'écrire, mais, en plus, de me répondre par un objet, un
objectif, l'objet mène à des objectifs, qui, lui-même, n'est pas dans son
texte. J'aimerais ça qu'il m'explique ça. Il vient de me dire : Je ne l'ai
pas écrit, parce que l'objet, c'est la réduction du fardeau fiscal, réduction,
ce n'est pas écrit là, fardeau fiscal, ce n'est pas écrit là. On se perd, là.
Est-ce que ça veut dire qu'il y avait des objets qui étaient non avoués, puis
on a mis des objets mineurs? C'est-u ça que ça veut dire, puis qu'il y aura
d'autres choses? Ça nous fait craindre d'éventuelles surprises. Moi, je ne dis
pas ça, là, méchamment, là, on étudie un projet de loi. Le projet de loi, là,
il doit dire ce qu'il fait, et, si son premier objet n'est pas la
déréglementation, alors que c'est ce que c'est, et que son premier objet, dans
la bouche du ministre, c'est de diminuer le fardeau fiscal, bien, mettons qu'il
devrait l'écrire, diminuer le fardeau fiscal... commentaire.
M.
Bonnardel
:
Madame la... Donc, je le répète, réduire, pour moi, le fardeau administratif,
réglementaire, fiscal de l'industrie, c'est important. D'uniformiser la
formation, assurer la sécurité aussi, donc, des usagers qui utilisent les
véhicules, que ce soient les nouvelles technologies ou le taxi traditionnel,
réglementer aussi un secteur qui avait été créé par projet pilote sous l'ancien
gouvernement et mettre tout le monde égal sur la même patinoire. C'est ça, le
but. Voilà.
M. Barrette : Je pense, Mme la
Présidente, que le ministre vient d'en rajouter. Bon. Au début, là, je lui ai
demandé pourquoi il n'a pas écrit «déréglementation». Il m'a dit : Ce
n'est pas ça, c'est la réduction du fardeau fiscal. Bon. Là, il me dit :
Ce n'est plus ça non plus, c'est la réduction du fardeau fiscal, mais du
fardeau administratif, et un troisième, là, qui m'échappe. Puis après, il
rajoute la formation. Ça, c'est des objets, là, le premier paragraphe, là,
c'est le fondement de toutes les lois. Ce qui est écrit là, là, c'est le point
de référence. À la limite, quelqu'un pourrait dire, puis d'ailleurs je pourrais
peut-être arrêter ça là, là, mon affaire, là, peut-être, un jour, à la cour, un
groupe pourrait dire : Bien, bien oui, mais c'est parce que, quand vous
avez déposé votre projet de loi, là, ce n'était pas fiscal, c'est écrit, là, c'était
juste la surveillance et le contrôle du transport. Moi, je veux aider le
ministre à avoir un texte qui tient la route devant une cour. Maintenant, la
beauté de notre discussion, c'est qu'évidemment notre discussion sera dans les
anales, elle l'est déjà, au moment où on se parle, elle est enregistrée et elle
sera transcrite, et devant une cour, évidemment, quelqu'un pourra évoquer ça. Alors,
moi, je repose encore la question : Alors, si ce n'est pas la surveillance
et le contrôle... c'est-à-dire que ce l'est, je m'excuse, je me reprends :
Si ce n'est pas la déréglementation et que c'est la réduction fiscale. Si ce
n'est pas la réduction fiscale, c'est la réduction de la charge administrative,
c'est la réduction de la formation, puis ça finit... Bien, écoutez, là, M. le
Président, est-ce que le ministre aurait besoin de quelques minutes pour
réfléchir à un amendement qui préciserait...
M. Barrette : ...de réglementation
et que c'est la réduction fiscale. Si ce n'est pas la réduction fiscale, c'est
la réduction de la charge administrative, c'est la réduction de la formation,
puis ça finit... Bien, écoutez, là, M. le Président, est-ce que le ministre
aurait besoin de quelques minutes pour réfléchir à un amendement qui
préciserait l'objet de son projet de loi, qui m'apparaît, je dirais, assez...
En fait, il est tellement mince, l'objet, qu'implicitement ça nous amène à
conclure que c'est une déréglementation. Si on part d'une industrie normée et réglementée
telle qu'elle est connue aujourd'hui et qu'on finit par surveillance et
contrôle, là, il en reste pas mal moins, là. Ça, ce n'est plus une industrie,
c'est le Code de la route. Le Code de la route, là, c'est comme ça, là. On veut
assurer la sécurité des gens qui se promènent sur nos routes, tu sais. On les
surveille puis on les contrôle. Ce n'est pas une industrie. Moi, je suis juste
étonné, Mme la Présidente. J'essaie de circonscrire et d'aider le ministre à
préciser sa pensée dans une portion d'un texte de loi qui est fondamental.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, un court petit mot. J'ai souvent... J'ai toujours dit
que cette loi avait été préparée, dédiée avant toute chose pour l'usager, le
client, la sécurité de ces usagers qui utilisent le transport par taxi
traditionnel, la transparence du prix des courses, de mettre tout le monde
en... en concurrence, pardon, dans les prochaines situations que les gens
vivront quand ils utiliseront le taxi traditionnel ou les nouvelles
technologies. Donc, dans les circonstances, j'ai tout dit ce que j'avais à dire.
M. Barrette : Bien, moi,
Mme la Présidente, ça ne me satisfait pas grandement, parce que j'imagine que
le ministre et que tous les ministres de tous les gouvernements souhaitent
s'assurer de la sécurité du public. Je ne pense pas qu'il y ait jamais eu dans
l'histoire que quelque gouvernement que ce soit, des ministres qui aient
proposé des projets de loi pour diminuer la sécurité des citoyens, là, dans un
secteur d'activité ou un autre. Alors, ça, c'est clair. Alors, si le ministre
nous dit que le projet de loi a toujours eu comme objectif d'assurer la
sécurité des passagers, bien, c'est correct. Moi, je ne peux pas contester ça.
Je ne le conteste certainement pas. Je pense que c'est fondamental. Puis c'est
une bonne chose que ça soit là. Mais à chaque fois que je pose la question,
c'est une déclinaison des choses qui, manifestement, sont là parce qu'ils
finissent pas être mentionnées et qui ne sont pas écrites. Et on termine avec
la sécurité des passagers qui est là. On en est fort content, mais au bout de
la ligne, ça n'enlève pas la problématique qui vient du fait que l'objet doit
dire ce que c'est.
Moi, je maintiens, Mme la Présidente, je
maintiens que le ministre, il devrait le dire, que c'est une déréglementation.
Ou il pourrait dire que c'est une modification substantielle de la
réglementation. Il pourrait dire un paquet de choses. Il pourrait dire que
c'est une réduction du fardeau fiscal, toutes ces choses-là, qui ne sont pas
dans le texte, mais ce qu'il nous dit aujourd'hui devrait être dans le texte.
Et moi, je pense que le mot qui décrit le mieux la situation demeure une
déréglementation. S'il avait mis «déréglementation», Mme la Présidente,
j'aurais dit... J'aurais fait un amendement «sévère», «sauvage». Non. Sévère?
J'exagère. Sauvage? Là, j'exagère. Sévère, sans aucun doute. Extrême, sans
aucun doute. Presque totale. Et j'aurais pu décliner ça, là. Ça aurait été
intéressant, mais au moins on aurait débattu du fait que c'est une
déréglementation. Et là ça n'apparaît pas. On ne sent pas dans l'objet de la
loi qu'il y a une réduction. Tiens! On aurait pu utiliser réduction de la
réglementation qui est actuellement en vigueur dans l'industrie du taxi ou,
comme on l'appelle à partir de maintenant, du transport rémunéré de personnes,
par automobile, qu'on dit. D'ailleurs, ça, on peut redébattre de ça dans les
prochaines minutes, je pense. Alors, Mme la Présidente, est-ce que le ministre
souhaite, ou ne considère-t-il pas qui y aurait lieu de remanier le texte du
premier alinéa qui est, je le répète, l'objet du projet de loi?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Pas du tout.
• (15 heures) •
M. Barrette : Bien, je
vais vous avouer, Mme la Présidente, que je ne suis pas surpris. Je ne suis pas
surpris, puis il n'y a personne qui est surpris de ça, mais il n'en reste pas
moins qu'on met le doigt sur quelque chose de fondamental. Et là ce que je fais
à partir de maintenant, Mme la Présidente, c'est de tenter de convaincre le
ministre de modifier son projet de loi, pas le projet de loi dans sa totalité,
mais certainement son premier alinéa qui, lui, est fondamental en droit.
D'ailleurs, j'avais présenté des textes récemment à un de...
15 h (version non révisée)
M. Barrette : ...tenter de
convaincre le ministre de modifier son projet de loi, son... pas le projet de
loi dans sa totalité, mais certainement son premier alinéa qui, lui, est
fondamental en droit.
D'ailleurs, j'avais présenté des textes
récemment à un de ses collègues. Ce sont des textes académiques du monde du
droit, qui disent clairement que l'objet est fondateur. C'est le point de
référence du projet de loi à un point tel que, quand il y a des confusions, ou
des imprécisions, ou certaines collisions argumentaires dans le texte du projet
de loi... Ici, on a un projet de loi... laissez-moi vérifier, Mme la Présidente.
Je pense qu'on a 200... attendez une minute... 275 articles. Il est possible
qu'à un moment donné il y ait un ou deux articles qui, sans se contredire
complètement, entrent en collision.
Nous, les parlementaires, on n'est pas
parfaits, personne. Je ne le suis pas. Je ne pense pas que le ministre et ses
collègues le sont. Nous, on ne prétend pas à la perfection. Et, quand on aura
fini l'étude détaillée, il est possible qu'il reste des coquilles. C'est la
nature humaine, et ici on est des êtres humains puis on fait partie de la même
nature.
Alors, il est possible qu'il y ait des
collisions argumentaires qui fassent qu'on ait, pour un observateur, ou une
cour, ou quelqu'un d'autre, là, administrativement parlant, ait à se référer
pour conclure. Alors là, si on veut se référer au premier alinéa qui, je le
répète, est fondateur, bien, il faudrait nommer les choses telles qu'elles
sont, telles qu'elles sont, et là on ne le fait pas. Alors, moi, ça m'étonne.
Ça m'étonne beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je ne sais pas si le ministre a
quelques éléments à rajouter.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, j'ai déjà répété trois fois les tenants et aboutissants de
la loi. Je n'ai pas changé d'idée. Voilà.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, il me reste 5 min 50 s selon mes calculs. Je vais
passer la parole à mon collègue le député de Nelligan.
Une voix
:
Jacques-Cartier.
M. Barrette : Jacques-Cartier,
pardon. Excusez-moi. J'ai fait... C'est son voisin, Nelligan.
M. Kelley
: Oui. C'est
juste une question pour vous, M. le ministre. Est-ce que c'est possible
peut-être qu'on regarde, afin d'assurer la sécurité des passagers, d'ajouter
dans les objectifs de le projet de loi l'accès pour les personnes handicapées?
Je sais qu'on... peut-être on va ajouter ça à la fin, l'amendement que vous
avez proposé qu'on a mis en... suspendu, mais peut-être on peut ajouter ça
juste au début aussi. Est-ce que c'est quelque chose que vous êtes ouvert à le
faire? Juste clairement dit ça.
M.
Bonnardel
:
On l'a déjà... Je l'ai déjà mentionné, Mme la Présidente, au début, là, qu'au
deuxième alinéa on aura donc un amendement qui va se lire comme suit : De
plus, elle vise à favoriser l'accès des personnes handicapées au transport par
automobile, y compris celui offert avec une automobile adaptée, de même que
l'émergence de moyens technologiques et de mobilité.
Je pense que ça dit tout. Et, quand on
parle de sécurité, c'est l'ensemble des usagers.
M. Kelley
: ...mais
c'est peut-être juste ajouter ça, de clairement dire ça, parce qu'on a entendu
des groupes qui ont dit : Ça, c'est une préoccupation, mais, si c'est non,
je comprends ça.
Mais peut-être qu'une autre chose, juste
une question. Dans les «objects» de le projet de loi,
c'est toute la question de l'électrification des transports. On est tout en
lien d'avoir une société qui a moins des GES. Mais est-ce que peut-être on peut
ajouter ça dans les objectifs de le projet de loi? C'est de réduire le nombre des
GES. Avec ce projet de loi ici, est-ce qu'il y a une façon d'ajouter les...
quelque chose qui parle un petit peu de la lutte contre les changements
climatiques? Est-ce que c'est quelque chose que vous êtes ouvert à faire?
M.
Bonnardel
:
Bien, Mme la Présidente, il y a toujours et il y aura toujours des programmes,
en tout cas, sous notre gouvernement, pour supporter l'industrie du taxi qui
souhaite électrifier sa flotte. On n'a qu'à se souvenir de Taxelco, Téo Taxi.
S'il y a d'autres véhicules... d'autres sociétés intermédiaires qui
souhaiteraient profiter de ces fonds, ils seront disponibles.
M. Kelley
: Et je sais
qu'ils sont disponibles, mais moi, je pense, c'est important pour nous, comme
société, d'identifier clairement dans l'«object» de le projet de loi que ça,
c'est quelque chose qu'on veut faire. On veut assister l'industrie du taxi et
quand même des autres joueurs de faire ça.
Alors, pour moi, je pense, c'est très
important qu'on ajoute ça juste au début, que c'est clair. Quand même, si les
programmes existent, que c'est un objet de notre projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Bien, en
fait... Oui. Bien, bonjour, tout le monde. C'est juste par rapport à ce que vous
étiez en train de dire, moi, j'ai une proposition, j'ai un amendement qui va un
petit peu dans ce sens-là, pas juste l'électrification mais de façon générale.
Est-ce que je l'amène tout de suite? Parce que c'est dans la conversation
actuelle qu'il réglerait ça.
M. Barrette : ...premier
alinéa.
Mme Ghazal : Oui, exact. J'ai
une proposition concrète qui amènerait ce point-là. Est-ce que je l'amène tout
de suite ou on attend...
Mme Ghazal : ...tout le monde.
C'est juste par rapport à ce que vous étiez en train de dire. Moi, j'ai une
proposition, j'ai un amendement qui va un petit peu dans ce sens-là, pas juste
l'électrification, mais de façon générale. Est-ce que je l'amène tout de suite?
Parce que c'est dans la conversation actuelle, qui réglerait ça.
M. Barrette : Au premier
alinéa?
Mme Ghazal : Oui, exact. J'ai
une proposition concrète qui amènerait ce point-là. Est-ce que je l'amène tout
de suite ou on attend que l'opposition finisse son temps de parole?
La Présidente (Mme
Grondin) : On peut déposer l'amendement, oui.
Mme Ghazal : O.K. Très bien.
Donc, en fait, concrètement, juste à la fin... c'est-à-dire, dans le premier
alinéa, ça finit par «dans une perspective d'équité». Moi, ce que j'ajouterai,
c'est, après «perspective», «dans une perspective de respect de la Politique de
mobilité durable - 2030 et d'équité».
Et donc, là, j'explique pour quelle raison
j'ajouterais ça. C'est une proposition, c'est un amendement qui va vous être
envoyé par courriel, comme...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...
Mme Ghazal : Oui?
La Présidente (Mme
Grondin) : On va juste suspendre deux minutes, le temps que
vous puissiez distribuer l'amendement, pour que tous les membres puissent avoir
le texte écrit.
(Suspension de la séance à 15 h 6)
(Reprise à 15 h 10)
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous reprenons les travaux. Mme la députée de Mercier,
vous pouvez...
Mme Ghazal : Donc, c'est ça, l'objectif
de l'amendement d'ajouter ça, d'ajouter... de nommer dans le projet de loi...
dans la loi la Politique de mobilité durable 2030 est très, très important parce
que, dès le début, on dit que c'est important que ça n'entre pas en
contradiction avec d'autres politiques que le ministre a nommées tout à l'heure
et des objectifs. D'ailleurs, dans cette politique-là, il y a plusieurs objectifs,
notamment celui de réduction de la dépendance au pétrole de 40 %, qui
existait dans cette politique-là au moment où elle a été adoptée et que le
premier ministre a réitéré qu'il fallait réduire notre dépendance au pétrole.
Donc, pour ça, bien, il faut des actions.
L'autre point très, très important, c'est
toute la question de l'électrification des transports qui existe aussi dans la
Politique de mobilité durable, et on sait que l'industrie... il y a même une...
dans le plan d'action de la mobilité durable, il y avait même un élément qui
parlait de l'industrie du taxi et de l'aider à réduire... en fait, à
électrifier ses transports, qui fait qu'aujourd'hui la flotte automobile de
l'industrie du taxi est à 80 % hybride, on le voit, là, quand on prend des
voitures, ce qui n'est pas le cas, par exemple, quand ça va être ceux que
j'appelle les conducteurs du dimanche qui décident de faire du Uber, ou Lyft,
ou autre chose. Eux autres, ils ne vont pas s'acheter une voiture, ils ne vont
pas faire l'effort personnel, à moins d'être très, très, très
pro-environnement, ils ne vont pas faire l'effort personnel d'investir dans une
voiture électrique pour faire ça, parce qu'eux, ils vont le faire pour gagner
de l'argent, alors que l'industrie du taxi a fait beaucoup d'efforts pour arriver
à cette électrification des transports.
Puis aussi, il y a toute la question de la
congestion, l'objectif, c'est de réduire la congestion. On voit qu'est-ce qui
s'est passé aussi à New York où... puis il y a beaucoup de gens de l'industrie
du taxi qui sont venus puis qui ont dit... qui nous mettent en garde, le
gouvernement, qui disent : En déréglementant comme ça de façon totalement
complète, bien, il y a des risques qu'il y ait énormément de voitures qui
s'ajoutent. Combien? On n'arrive pas à le chiffrer exactement. Mais si on
regarde par exemple ce qui s'est passé à New York, c'est sûr que c'est une plus
grande ville, en 2011, ils avaient 13 000 taxis. Après la
déréglementation, aujourd'hui, ils ont 80 000 taxis, qui fait qu'à New York
le maire a mis en place... a fait comme un holà puis il commence même à donner
des permis aux conducteurs d'Uber pour contrer ça. Puis ça s'est passé un petit
peu ailleurs, donc on ne peut pas faire semblant de ne pas le voir. Si on a une
politique de mobilité durable, il faut s'assurer qu'elle soit transversale
partout et qu'elle soit vraiment inscrite puis qu'on ne l'oublie pas, qu'on ne
parle pas des deux côtés de la bouche, d'un côté on dit : On veut réduire
notre dépendance au pétrole, puis de l'autre côté on fait un projet de loi qui
va augmenter le nombre de voitures sans aucun contrôle par rapport à
l'électrification des transports. Donc, c'est une question de cohérence de
mettre ça aussi dès le début, d'affirmer cette volonté-là du gouvernement qui a
été émise et répétée d'aller dans le sens de la politique de mobilité durable
d'ici 2030.
Et on le sait aussi, on a des objectifs
qui sont aussi nommés dans la politique de réduction des gaz à effet de serre,
le gouvernement a souscrit à ces objectifs-là de 37,5. L'Accord de Paris qui a
été signé, là, par le Canada et auquel souscrit aussi... le gouvernement
précédent et le gouvernement actuel nous disent que pour réduire nos émissions
de gaz à effet... en fait, pour réduire le réchauffement planétaire à 1,5 %,
il faudrait réduire nos gaz à effet de serre globaux pas de 37,5 %, comme
on a décidé de le faire au Québec, mais de 48 % d'ici 2030. Et même cette
année, à la COP, le GIEC et l'ONU, ils demandent aux différents acteurs de
faire même un effort pour augmenter leurs ambitions de réduction de gaz à effet
de serre. En ce moment, on est très, très loin de l'atteinte de l'objectif, on
va voir d'ici 2030.
Le projet de loi actuel est une occasion
en or pour montrer que, bien, on va prévenir. On le sait qu'est-ce qui s'est
passé ailleurs. On sait qu'est-ce qui pourrait arriver en augmentant le nombre
de voitures, ce n'est pas ça qu'on veut, c'est exactement le contraire, donc ça
serait vraiment quelque chose de tout à fait logique de l'écrire puis de le
marquer dès le début du projet de loi. Surtout aussi, si je me rappelle,
plusieurs intervenants sont venus nous dire, par rapport au transport en
commun, quand il y a beaucoup de voitures, on ne veut pas que le... on veut que
ce soit une complémentarité, on appelle ça un cocktail de transport : des
fois on prend le taxi, des fois, dépendamment où est-ce qu'on habite, on prend
le Bixi, d'autres fois on va faire du covoiturage, et il faut que ce soit
complémentaire, il ne faut pas que ce soit en concurrence. Et, s'il y a trop de
voitures... et en plus de ça, quand on sait qu'Uber...
Mme Ghazal : ...on appelle ça,
un cocktail de transport, des fois, on prend le taxi, des fois, dépendamment où
est-ce qu'on habite, on prend le Bixi, d'autre fois, on va faire du covoiturage.
Et il faut que ce soit complémentaire, il ne faut pas que ce soit en
concurrence et s'il y a trop de voitures. Et, en plus de ça, quand on sait
qu'Uber, ils ne savent pas Lyft comment va agir, ils réduisent les prix. Ça va tellement
être facile de prendre, par exemple, une voiture d'Uber qui n'est pas hybride
et qui ne coûte pas cher, que la personne va dire : Bien, je vais le
prendre au lieu d'aller prendre, par exemple, l'autobus qui passe à côté de
chez moi, ou de prendre le métro si la personne habite à côté d'un métro ou
n'importe quel transport collectif.
Donc, dans ce sens-là, d'ajouter la politique
de mobilité durable, dans le projet de loi, va faire en sorte qu'on prévienne
ça puis qu'on ne soit pas en concurrence avec le transport en commun et de
favoriser l'utilisation de transport en commun pour être dans une mobilité
intégrée. Donc, ça, c'est vraiment les arguments tout à fait logiques pour
intégrer ce concept-là dans le projet de loi, au premier alinéa.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, la députée amène un bon point. Je veux la rassurer, un peu
plus loin dans le projet de loi, il y aura un amendement où on va cibler encore
plus fortement l'aspect du véhicule électrique, c'était une question du
collègue de Jacques-Cartier tantôt. Donc, là-dessus, on va le nommer plus
précisément. De l'autre côté, cette politique de mobilité durable, je l'ai
mentionné dès mon arrivée, on a repris les travaux qui ont été faits par les
différents groupes, les différents organismes. Pour moi, cette politique qui a
été préparée est bonne, elle sera nécessairement peut-être, dans le temps,
bonifiée. Donc, dans ce contexte, vous comprendrez que cibler spécifiquement
dans une loi qui va durer dans le temps, il pourrait y avoir un changement de
gouvernement dans huit ans, dans 12 ans, et cette politique nécessairement va
être améliorée, va être améliorée dans le temps.
Alors, pour moi, je pense qu'on va
répondre bien respectueusement, Mme la députée, de votre interrogation dans une
certaine mesure, mais les objectifs de la Loi sur le développement durable
affectée directement au ministère, on a des objectifs à rencontrer si vous
allez voir cette loi comme telle. Donc, vous n'avez pas à vous inquiéter, on
n'ira jamais en bas, on n'ira jamais en bas de ce que la politique de mobilité
durable mentionne présentement. Pour moi, il faudrait même un jour aller encore
plus loin, puis c'est le défi qu'on se donne, vous le savez, aux transports, on
l'a maintes et maintes fois mentionné. La réduction des gaz à effet de serre,
bien, on a un défi de réduire l'auto solo, le véhicule électrique va prendre
encore plus sa place, on doit donner des incitatifs aussi aux usagers. Donc, ne
vous inquiétez pas, même si on n'acceptera pas votre amendement, on va le
nommer dans ce projet de loi.
Mme Ghazal : Bien, c'est ça,
moi, je trouve que c'est quand même important, puis ça donnerait un signal fort
de l'écrire dès le début, que ça fait partie des principes importants qui vont
être respectés par ce projet de loi, de le marquer dès le début, au lieu de le
mentionner comme un élément parmi tant d'autres quelque part... au milieu du projet
de loi. De le mettre dès le début, ce serait vraiment une bonne chose, peut-être
que... moi, je trouve que c'est important de le mettre au début puis de vraiment...
que ça montre que le projet de loi n'ira pas à l'encontre, puis que c'est un
élément important, parce que c'est une menace vraiment importante de ce projet
de loi d'aller à l'encontre de la mobilité durable. Puis on a déjà vu ça, des
fois, dans les gouvernements, ils adoptent différentes politiques. Finalement, il
y a une contradiction puis il y en a un qui va à l'encontre de l'autre, ça
arrive même si c'est dans le même ministère.
Donc, si, par exemple, peut-être la
formulation, vous ne l'aimez pas, vous ne voulez pas nommer nécessairement la politique
de mobilité durable, est-ce que vous pouvez proposer un sous-amendement, peut-être
prendre la formulation que vous vouliez mettre ailleurs dans l'article, mais de
la mettre au début? Moi, je trouve que c'est important, puis que ça donnerait
un signal fort pour ne pas qu'on se retrouve, quelques années plus tard, puis
qu'on dise : Oh! Mon Dieu! Trop de voitures, trop de congestion, on ne l'a
pas vu, alors qu'on l'a dit et on l'a nommé, ça fait que ça devienne un
principe qui guide le projet de loi.
M.
Bonnardel
: Encore
une fois, Mme la députée, vous n'avez pas à vous inquiéter, on n'ira jamais en
bas de ce qui a déjà été préparé, pour moi et, encore une fois, il faut même
aller plus loin, on va le nommer un peu plus loin par un amendement dans le projet
de loi. Et tous les gouvernements futurs des 25, 30 prochaines années auront
des politiques, Mme la députée, importantes en termes de mobilité, c'est le
grand défi pour la réduction des gaz à effet de serre. Donc, dans ces
conditions, ce n'est pas parce qu'on ne le nomme pas précisément là, mais on
est assujetti, comme gouvernement, à faire ces efforts.
Vous comprendrez, puis vous le savez là,
vous me connaissez un peu, dès le début, j'ai mentionné que les travaux qui
avaient été faits étaient de bons travaux, une bonne politique. Si on peut la
bonifier, on va même avoir, mon collègue qui va déposer, début 2020, toute la politique
de financement de la politique de mobilité durable. Donc, je pense que ce qu'on
va nommer plus loin, dans le projet de loi, va nécessairement vous rassurer là-dessus.
• (15 h 20) •
Mme Ghazal : Vous me dites de
ne pas être inquiète, mais, je veux dire, on a le plan d'action, là, le PACC, plan
d'action contre les changements climatiques, qui a été adopté et qui se termine
en 2020, puis on sait déjà qu'on ne respectera pas nos objectifs. Donc, des politiques
qui sont mises en place puis qui sont excellentes puis qu'à la fin on ne
respecte pas les objectifs, ça a déjà existé. Ça fait que, si le passé est garant
de l'avenir, ça peut encore arriver. Donc, moi, en tant qu'élue et surtout porte-parole
en matière d'environnement pour ma formation politique, je reste toujours
inquiète de dire : Oui, je vais croire sur parole même si je sais que vous
êtes très, très sérieux...
Mme Ghazal : ...objectifs donc
des politiques qui sont mises en place puis qui sont excellentes puis qu'à la
fin on ne respecte pas les objectifs, ça a déjà existé. Ça fait que, si le
passé est le garant de l'avenir, ça peut encore arriver.
Donc, moi, en tant qu'élue, et surtout porte-parole
en matière d'environnement pour ma formation politique, je reste toujours
inquiète de dire : oui, je vais croire sur parole, même si je sais que
vous êtes très, très sérieux, puis dès le début de votre mandat, vous êtes allé
vraiment... vous avez dit que vous souscriviez à cette politique de mobilité
durable et j'étais vraiment contente aussi. Je suis contente de vous entendre
dire qu'il faut aller même plus loin. Puis pourquoi pas un autre gouvernement,
ça pourrait être vous pour aller plus loin dans cette politique-là pourquoi
pas?
Donc, là, vous dites qu'il y a un amendement
plus loin. Juste... je ne sais pas si on peut faire ça, est-ce que vous pouvez
le dire tout de suite, c'est quoi l'amendement pour que je sois encore plus
rassurée?
M.
Bonnardel
:
Donnez-moi, juste pour démontrer ma bonne volonté, là, donnez-moi quelques
minutes. Je ne suis pas contre, mais le nommer comme ça, là, le citer comme ça,
donnez-moi deux, trois minutes.
La Présidente (Mme
Grondin) : On suspend les travaux deux minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 37)
La Présidente
(Mme Grondin) : À l'ordre, s'il vous plaît! On va
reprendre les travaux. Mme la députée de Mercier, je comprends que vous
souhaitez retirer votre amendement?
Mme Ghazal : Oui,
exactement, Mme la Présidente, je souhaite le retirer et j'ai une nouvelle
formulation.
La Présidente
(Mme Grondin) : On va juste vérifier. Est-ce qu'il y a
consentement pour le retrait?
Une voix
:
Consentement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, consentement.
Mme Ghazal : Très bien.
Donc, la façon, en fait, que ça serait écrit, au lieu de nommer une politique
qui existe déjà avec une date, que peut-être dans quelques années ça ne serait
plus à jour puis il va falloir la changer, ça serait l'important, en gardant le
même principe... c'est-à-dire que, dans le premier alinéa, après
«perspective», d'ajouter «de développement durable et de diminution de
l'empreinte carbone», «ainsi que de l'équité», ça, ça reste.
Et, en fait, ça, c'est... Après discussion
avec le ministre, on est arrivés à cette formulation-là. Mais ce qui est
important aussi... Parce que c'est une formulation qui existe dans la loi de
l'agence régionale de transport métropolitain. Puis ça veut dire, dans mon
esprit et dans l'esprit de tout le monde, puis je veux m'assurer que ça soit
clair pour tout le monde, ça veut dire une réduction des gaz à effet de serre.
Parce que les gaz à effet de serre qui sont chiffrés, on a des objectifs, ça
fait aussi partie de la bourse du carbone, et tout ça. Donc, c'est extrêmement
importance que ce projet de loi respecte la réduction de gaz à effet de serre,
par le fait même, que ça n'aille pas à l'encontre ou en concurrence avec le
transport en commun, par le fait même aussi, qu'il n'y a pas plus de
congestion, qu'il y ait une électrification des transports, et tout ça. Donc,
que ça respecte tous ces principes et que ça soit nommé dès le début, ça donne
un signal fort. Donc, voilà pour l'amendement que je propose.
Une voix
: ...
M.
Bonnardel
:
...d'accord avec l'amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? On passe au vote?
M. Barrette : ... ça, là.
O.K.
Des voix
: ...
M. Barrette : Tout ce qui
améliore une loi.
La Présidente
(Mme Grondin) : Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Barrette : Vote
nominal, Mme la Présidente.
Une voix
: Adopté.
La Secrétaire
: Donc,
veuillez répondre, pour, contre ou abstention. Je débute par l'auteur et je
fais le parti gouvernemental, opposition officielle... et voilà.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Pour.
• (15 h 40) •
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
La Secrétaire
:
...voilà. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention.
La Secrétaire
: Donc,
c'est adopté.
La Présidente
(Mme Grondin) :L'amendement est adopté.
Donc, on revient au premier alinéa. Est-ce qu'il a d'autres commentaires?
La Secrétaire
: Tel
qu'amendé.
La Présidente
(Mme Grondin) :Tel qu'amendé.
M. Kelley
: Est-ce
que c'est possible d'avoir une copie de l'article 1, maintenant, comme...
avec les amendements et avec une copie.
La Présidente
(Mme Grondin) :Tel qu'amendé?
M. Kelley
: Oui.
Une voix
: Non.
Des voix
: ...
M.
Bonnardel
:
...pas retarder nos travaux puis suspendre encore, on va préparer l'article pour
aider les parlementaires s'ils le souhaitent, là.
M. Kelley
:
...continuer de travailler.
M.
Bonnardel
:
Mais on peut continuer de travailler, là, oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : On va continuer les travaux. Est-ce qu'il
y a d'autres commentaires pour l'alinéa 1?
M. Barrette : Oui. On
aurait un amendement à déposer, Mme la Présidente. Vous me donnez la permission
de le déposer?
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui.
M. Barrette : Alors,
insérer dans le premier alinéa, après le mot «surveillance», le mot «minimale»
et, après le mot «contrôle», le mot «minimal».
La Présidente
(Mme Grondin) : Est-ce que c'est possible d'avoir la
distribution?
M. Barrette : Bien sûr.
Si vous voulez suspendre, on va le distribuer.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, on va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise à 15 h 44)
La Présidente
(Mme Grondin) : On reprend les travaux. Tout le monde a sa
copie? M. le député de La Pinière, vous voulez faire des commentaires?
M. Barrette : Oui. C'est
très simple. Alors, dans les premiers échanges qu'on a eus avec le ministre, je
lui ai demandé d'être précis dans sa terminologie dans l'objet et de dire les
choses telles qu'elles le sont, c'est-à-dire une déréglementation. Je rappelle
que le ministre n'a pas voulu utiliser le terme déréglementation et qu'il nous
a dit que l'objet de loi, c'était de diminuer le fardeau fiscal. Le fardeau
fiscal n'apparaît pas dans l'objet. Encore à cette date-ci, à cette heure-ci,
Mme la Présidente, il n'apparaît toujours pas et on n'a pas de suggestion
d'amendement. Après il nous dit que l'objet c'était... O.K., ce n'est pas la
déréglementation, ce n'est pas le fardeau fiscal, c'est le fardeau
administratif. Mme la présidente, on n'a toujours pas de ces mots dans l'objet,
hein? Je le répète, et je le répète en accord avec l'intention de notre
collègue de Mercier qui a souhaité que, dans l'objet, et on vient de
l'accepter, que la question de...
M. Barrette : ...de ces mots
dans l'objet, hein? Je le répète, et je le répète en accord avec l'intention de
notre collègue de Mercier qui a souhaité que, dans l'objet, et on vient de
l'accepter, que la question de l'empreinte de carbone soit inscrite, puis
c'était tout à fait judicieux, d'ailleurs nous avions nous-mêmes un amendement
en ce sens, alors... sans qu'on se soit parlé précédemment, donc on était exactement
sur la même pointe, et, là, Mme la Présidente, qu'est-ce qu'on vient de voir?
On vient de constater que le ministre a accepté d'ajouter des mots qui sont
clairs, il a souhaité que la collègue de Mercier retire la référence spécifique
à notre politique que nous avions nous-mêmes mis en place. Alors, je peux
comprendre peut-être qu'il a choisi de la retirer parce que ça faisait
référence à quelque chose que nous ayons fait, mais je ne veux pas prêter
d'intentions, je dis peut-être, puis ce n'est peut-être pas le cas, mais il
n'en reste pas moins qu'il a été retiré puis ça allait dans le même sens, et on
a accepté de mettre dans l'objet un élément qui n'y était pas. Alors, moi, je
remercie le ministre d'avoir fait preuve de souplesse et d'ouverture pour cet
élément-là, malheureusement, j'aurais aimé qu'il fasse autant... qu'il y ait
autant de souplesse et de précision pour le reste de l'objet de la loi qui en
est un de déréglementation qui n'apparaît toujours pas dans l'objet de la loi.
Or, qu'est-ce que l'on constate? Si on est
précis, pas mal précis sur l'empreinte de carbone, bien, je pense qu'on peut
très bien aussi être précis dans l'esprit de la démarche du ministre quant à la
surveillance et le contrôle du transport rémunéré de personnes. Parce que bien
des groupes sont venus nous dire que ce qui était aujourd'hui, dans le projet
de loi, de la surveillance et du contrôle était minimal, c'était des réductions
par rapport à ce qu'il y a aujourd'hui. Alors, quand, moi, je fais référence à
la déréglementation, c'est de la déréglementation. Le ministre ne veut pas
l'admettre que c'est de la déréglementation. Je ne comprends pas. Il n'y a pas
de honte à dire ce que c'est. C'est de la déréglementation, on l'écrit dans la
loi comme ça tout le monde comprend. On n'utilise pas des euphémismes puis des
approximations pour dire que, que, que.
Maintenant, le texte de loi, lui, doit
quand même refléter exactement ce que le ministre veut faire et que lui-même a
admis lorsque les gens qui s'occupent de la surveillance et du contrôle sont
venus nous dire : C'est moins maintenant qu'avant. C'est tellement moins,
que la plupart des gens ont dit que c'était le strict minimum. Alors, dans cet
esprit-là, et comme l'objet a un sens et que les mots ont un sens et ils ont un
poids, je propose donc qu'on ajoute les mots... le mot «minimal» après
«surveillance» et «contrôle».
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Barrette : Bien, le
collègue a saisi la portée de...
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, si j'avais écrit dans la loi «La présente loi a pour objet
la surveillance minimale et le contrôle minimal», il aurait été le premier à me
dire que ça n'a aucun sens d'avoir le mot «minimal». Pour moi, la surveillance
et le contrôle doit être total, total, c'est assez simple. Je l'ai dit depuis
le début, on ne fera pas tout ça au détriment de la sécurité des chauffeurs,
des usagers. Puis des exemples de sécurité, là, il y en a à l'article 6,
7, 8 et 9. Alors, vous comprendrez que je ne comprends pas du tout où le député
de La Pinière s'en va.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je vais lui dire au ministre, où est-ce que je m'en vais, je m'en
vais là où il nous amène. Alors, le projet de loi tel que déposé, les articles
que le ministre vient de citer, des groupes se sont présentés ici pour nous
dire que c'était moins qu'avant, que ce n'était pas assez. Alors, si les
groupes qui sont ceux qui faisaient le contrôle de la surveillance avant
viennent dire au ministre que : Tel que votre projet de loi est déposé,
vous en faites moins que précédemment, ça doit être moins. Puis, minimum, ça
veut dire que... je ne vais quand même pas dire au ministre qu'il va en faire
zéro, je l'ai dit, il fait de la déréglementation, il ne va pas totalement
déréglementer, mais quand ceux et celles qui font le contrôle de la
surveillance disent : M. le ministre, vous baissez trop, je pense que
c'est tout à fait honorable de qualifier le contrôle de la surveillance de
minimal parce que le ministre, je suis d'accord avec lui, jamais il ne va aller
à zéro.
Maintenant, pour ce qui est de la sécurité
et ainsi de suite, moi... c'est à ça que ça sert, les consultations publiques,
Mme la Présidente. Ils viennent nous dire que c'est moins qu'aujourd'hui, et
c'est dans leur opinion, les experts, que ce n'est pas assez. Le ministre, lui,
il dit : C'est assez. Bien, la conclusion, c'est que c'est minimal et
l'objet, lui, sa raison d'être, c'est d'être précis dans le texte et dans le
choix des mots, d'où la proposition d'amendement que je fais actuellement.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, je pense que le député de La Pinière, il ne se croit même
pas dans ce qu'il dit.
M. Barrette : Au contraire.
• (15 h 50) •
M.
Bonnardel
:
Il ne se croit pas. Je ne peux pas comprendre, je répète pour ceux qui nous
écoutent, si j'avais écrit : «La présente...
M. Barrette : ...dans le texte
et dans le choix des mots, d'où la proposition d'amendement que je fais actuellement.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, je pense que le député de La Pinière, il ne se croit même
pas dans ce qu'il dit.
M. Barrette : Au contraire.
M.
Bonnardel
:
Il ne se croit pas. Je ne peux pas comprendre. Je répète pour ceux qui nous
écoutent, si j'avais écrit : «La présente loi a pour objet la surveillance
minimale et le contrôle minimal», tout le monde se serait dit : Bien,
voyons! Ça ne peut pas être minimal. C'est une surveillance, une sécurité
totale qu'il faut.
Alors, je ne vois pas du tout, encore une
fois, où le député... Dans les consultations, qui nous a demandé une
surveillance minimale? Personne. Personne. On ne fait pas tout ça au détriment
de la sécurité puis de la surveillance. Alors, c'est le dernier commentaire que
je fais sur l'amendement. Pour moi, ça doit être total, la surveillance et la
sécurité.
M. Barrette : Alors, Mme la Présidente,
est-ce que le ministre peut, encore une fois, nous expliquer pourquoi il
diminue les critères de surveillance et de contrôle tels qu'ils existent actuellement?
Notamment les contrôles mécaniques, par exemple, pourquoi il les diminue? C'est
ça qu'on est venus nous dire. On est venus nous dire... je ne me cite pas
moi-même, là, je cite les gens qui sont venus nous dire : M. le ministre,
vous en faites moins qu'actuellement, et en en faisant moins, vous mettez les
gens à risque.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, combien de fois j'ai entendu du côté de l'opposition ou
certains dire qu'on avait diminué ou que nous allions diminuer la sécurité? Je
le répète, là : permis de conduire valide, expérience d'un an, antécédents
judiciaires, tout le monde, tout le monde va y passer; un véhicule qualifié
autorisé, un véhicule inspecté et autorisé par la suite, nous n'irons pas en
bas de ça. Or, que les gens soient rassurés, là, ce n'est pas vrai que je vais
mettre le mot minimum pour ce qui est de sécurité, contrôle et surveillance des
véhicules et des chauffeurs. J'ai terminé, Mme la Présidente.
M. Barrette : Mme la
Présidente, le ministre choisit sciemment d'éviter de dire que, comme les gens
qui font... les mandataires qui font le contrôle mécanique des autos qui sont
venus nous faire la démonstration que ce qu'il y a dans le projet de loi, c'est
moins qu'aujourd'hui. Il omet de le dire. Et il omet aussi de dire que ces
gens-là ont dit qu'à leur avis professionnel, ça posait potentiellement des
problèmes de sécurité.
Pourquoi le ministre omet-il de prendre en
considération l'opinion de ces experts-là en cette matière-là de sécurité? On
peut changer l'amendement, Mme la Présidente. On pourrait, s'il le souhaite,
écrire que... «le contrôle au même niveau qu'aujourd'hui». Je peux faire ça, si
c'est ça... si c'est si maximal, si c'est si maximal que ça, Mme la Présidente,
on va simplement faire un sous-amendement et on va proposer de mettre «les normes
d'aujourd'hui seront maintenues».
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député.
M. Lemay : Mme la Présidente,
je ne pense pas qu'on a besoin de mettre des adjectifs qualificatifs en arrière
de chacun des mots qui sont spécifiés dans le premier alinéa parce qu'en
réalité on veut avoir la sécurité des passagers. Donc, on n'a pas besoin de
venir dire «la sécurité totale des passagers» ou de définir à quel niveau est
la surveillance ou le contrôle. Il y a une surveillance et un contrôle. On veut
avoir la sécurité des passagers. Peu importe l'amendement que le député va
vouloir présenter avec des adjectifs qualificatifs, je ne crois pas que ça a sa
place. Je ne pense pas que cet amendement-là a lieu d'avoir lieu et ni les
subséquents que le député pourrait avoir pour définir d'une façon différente
une qualification du mot surveillance ou de contrôle, là.
Donc, moi, mon...
M. Barrette : Mme la
Présidente, est-ce que c'est au ministre de répondre maintenant ou... Au député
ou au ministre?
M. Lemay : Mme la Présidente,
je n'avais pas terminé mon intervention.
M. Barrette : Bien là...
La Présidente (Mme
Grondin) : Chaque membre a le droit d'intervenir, M. le député
de La Pinière. On va laisser le député de Masson terminer.
M. Lemay : Merci. Donc, c'est
pour ça que, moi, en fait, je vous le dis, là, je n'ai pas... je vais voter
contre cet amendement-là. Merci, Mme la Présidente.
M. Barrette : Je ne suis pas
surpris, Mme la Présidente. Alors, nous avons un député en plus du ministre qui
considèrent que de recevoir l'opinion des experts qui nous disent qu'on va
faire moins maintenant qu'avant, c'est correct. Moi, je ne sais pas, là, en
mathématique comment moins peut être maximal, mais apparemment, à la CAQ, c'est
possible. Ça, c'est vraiment extraordinaire. Puis je remercie le député de
Masson de nous avoir fait cet exposé mathématique.
La réalité, elle est celle-là : ou
bien nos consultations publiques servent à quelque chose, ou bien elles ne
servent à rien. Alors là, on a des experts qui sont venus nous dire ça et, là,
on souhaite ne pas maintenir le niveau actuel. Alors, je n'ai pas entendu une
explication, certainement pas du député de Masson ni du ministre qui explique
la chose.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, encore une fois, je ne peux pas m'imaginer que cela vient...
M. Barrette : ...et là on
souhaite ne pas maintenir le niveau actuel. Je n'ai pas entendu une explication,
certainement pas du député de Masson ni du ministre, qui explique la chose.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
: Encore
une fois, je ne peux pas m'imaginer que cela vient de la bouche du député de La Pinière,
ancien ministre, qui me demande d'écrire dans la loi «la surveillance minimale
et le contrôle minimal». Je pense que les gens qui nous écoutent...
M. Barrette : Bien, c'est
parce que...
M.
Bonnardel
:
...doivent mesurer l'impact d'un mot.
M. Barrette : Très bien.
M.
Bonnardel
:
Je n'irai pas au minimal, j'irai à la surveillance totale.
M. Barrette : Excellent.
Alors, Mme la Présidente, je vous propose de suspendre, nous allons rédiger un sous-amendement
qui va aller dans le sens du dernier commentaire du ministre.
La Présidente (Mme
Grondin) :O.K. La façon que ça
fonctionne, on ne peut pas sous-amender...
M. Barrette : Ah non, ce n'est
pas moi, c'est vrai...
La Présidente (Mme Grondin) :
Par vous-même.
M. Barrette : C'est vrai.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, M. le député, vous déposez...
M. Benjamin : Absolument.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous souhaitez déposer un sous-amendement?
M. Benjamin : Je souhaite
déposer un sous-amendement...
M. Barrette : C'est vrai,
c'est vrai. C'est mon erreur, Mme la Présidente, ce qui n'enlève rien à ce que
l'on va faire dans les prochains instants.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on suspend les travaux pour le sous-amendement.
M. Barrette : On va rédiger.
(Suspension de la séance à 15 h 56)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 7)
La Présidente (Mme
Grondin) :À l'ordre, s'il vous plaît! On
reprend les travaux. M. le député de Viau, vous avez un sous-amendement.
M. Benjamin : C'est bien ça, Mme
la Présidente. Donc, alors, le sous-amendement se lirait comme suit,
donc : Modifier l'amendement proposé à l'article 1 du projet de loi
par :
1° le remplacement du mot «minimale» par
les mots «en maintenant les exigences en la matière actuellement en vigueur
dans la Loi concernant les services de transport par taxi ou toute autre loi
s'y rapportant»;
2° le remplacement, du mot « minimal» par
les mots «en maintenant les exigences en la matière actuellement en vigueur
dans la Loi concernant les services de transport par taxi ou toute autre loi
s'y rapportant».
Voilà. Est-ce que je pourrais... Alors,
vous comprendrez, Mme la Présidente, donc on a écouté attentivement M. le
ministre aborder l'amendement de mon collègue de La Pinière, notamment en
mentionnant ce qui suit, donc deux citations du ministre. Il a clairement
dit : «Nous n'irons pas en bas de ça.» Donc, nous n'irons pas vers le
minimal. Donc... Et il a parlé de «contrôle total». Donc, ce sont ses mots.
Donc, alors, dans les circonstances, il y
a actuellement des normes qui sont en vigueur, et ces normes-là... Donc, M. le
ministre devrait à ce moment-là viser ces normes-là et pas en deçà de ces
normes-là. Voilà la portée de ce sous-amendement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je n'ai pas besoin d'un amendement qui me mentionne «en
maintenant les exigences de la matière actuellement en vigueur... en la matière
actuellement en vigueur» quand déjà, dans la loi, on mentionnera des articles
de sécurité à l'article 9, 10, 13, 15, 16 et 41 pour les antécédents
judiciaires des chauffeurs, l'inspection mécanique, les répondants, à l'article
26, 27, le nouveau régime de sanctions pénales, la vérification des véhicules,
l'inspection des véhicules, le permis, la formation et les antécédents
judiciaires.
Quand l'article dit : La présente loi
a pour objet la surveillance et le contrôle du transport rémunéré de personnes
par automobile, on n'imposera pas le minimum, comme le député de
La Pinière initialement voulait le mentionner. Voilà.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, si vous permettez, donc, je pense que l'article 1 que nous sommes
en train d'étudier actuellement en lien avec le sous-amendement qui a été
déposé, c'est l'opportunité, c'est une occasion que le ministre, dans son
intention, présente non seulement son objectif, l'objet, mais aussi les
principes, et il y en a deux. Comme, quand on parle de principes, actuellement,
il y en a deux. Il parle d'une perspective d'équité, nous y reviendrons donc
sur ce principe-là, mais aussi on vient d'adopter un autre principe tout à
l'heure, donc via notamment l'amendement qui a été proposé, qui a été apporté
par notre collègue de... la collègue de Mercier.
• (16 h 10) •
Vous savez, Mme la Présidente, chaque mot,
chaque mot a un sens. Ce que nous ne voulons pas, c'est que cet article-là ne
dise pas tout. Ce que nous ne voulons pas, c'est que l'article 1 puisse dire
clairement l'intention du ministre, qu'est-ce qu'il veut faire. Par exemple,
dans...
M. Benjamin : ...ce que nous ne
voulons pas, c'est que cet article-là ne dise pas tout. Ce que nous ne voulons
pas... C'est que l'article 1 puisse dire clairement l'intention du ministre,
qu'est-ce qu'il veut faire. Par exemple, dans cet article-là, il y a deux mots,
où le ministre parle de surveillance et de contrôle. Donc, j'aurai peut-être
l'occasion de revenir sur ces deux mots-là, donc, pour... question de demander
au ministre de nous préciser qu'est-ce qu'il entend par «surveillance» et
qu'est-ce qu'il entend par «contrôle».
Mais justement, ce que nous avons comme
mesures... Prenons, par exemple, Mme la Présidente, le niveau de formation, le
niveau de formation des chauffeurs actuellement. Ce que le ministre annonce
comme intention dans son projet de loi, c'est de réduire la formation des chauffeurs.
Nous, ce que nous voulons, par ce sous-amendement... Et, comme le ministre nous
a dit, pas une fois, mais deux fois, que son intention, c'est d'avoir,
d'exercer une surveillance ou un contrôle total, bien, alors, le minimum, dans
les circonstances, c'est que le ministre puisse maintenir... À moins qu'il dise
qu'il veut hausser les mesures qui sont actuellement en vigueur. Donc, le
minimum, dans les circonstances, c'est qu'il puisse maintenir ce qu'il y a
actuellement comme normes et pratiques au niveau des exigences en matière de la
loi concernant les services du transport.
Donc, c'est... est-ce que... ma question
au ministre : Est-ce qu'il considère, avec ce qu'il propose clairement en
matière de formation... est-ce qu'il hausse les mesures ou est-ce qu'il les
réduit par rapport à ce qu'on a actuellement comme normes en vigueur?
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, j'ai mentionné tous les articles qui concernent la sécurité,
les antécédents judiciaires, automobiles, répondants, nouveau régime de sanctions
administratives. Dans les circonstances, Mme la Présidente, je l'ai mentionné,
on n'a pas besoin de modifier, donc, d'aller au service minimal que le Parti
libéral souhaitait voilà quelques minutes. Voilà.
M. Benjamin : Ma question
demeure entière, Mme la Présidente, et je n'ai pas entendu l'ombre d'une
réponse de cette question. La question, elle est précise. La question est la
suivante : Est-ce qu'en matière de formation... est-ce que la proposition
du ministre, actuellement... est-ce qu'il considère que cette proposition-là
est supérieure à ce qu'il y a actuellement comme mesures de formation par
rapport aux lois qui sont actuellement en vigueur? Je parle de la formation.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, on va uniformiser la formation partout au Québec, parce
qu'il y avait des disproportions, dans les différentes régions du SEBIQ, entre
la formation qu'il y avait, à 7 heures, exemple, en Gaspésie, 35 heures chez
un, 110, 150 chez l'autre. Alors, il y aura une formation qui va être donnée
partout sur le territoire. Par la suite, les répondants pourront définir s'ils
souhaitent améliorer cette formation et, nécessairement, aussi, pour le
transport adapté.
M. Benjamin : J'ai, tantôt,
Mme la Présidente... J'ai, tantôt, parlé de témoignages de personnes qui sont
dans l'industrie du taxi. Ce sont des personnes qui ont été formées et des
personnes pour lesquelles... qui ont eu... non seulement elles ont été formées,
une formation initiale, mais qui ont eu... qui ont connu des mises à jour par
rapport à la formation. Je... Le ministre nous parle d'uniformisation. Moi, je
demande au ministre d'apprécier, à partir de son projet de loi et à partir du
sous-amendement que nous avions devant nous en matière de formation... est-ce
que... Est-ce qu'il estime que ce qu'il propose dans son projet de loi en
matière de formation est supérieur par rapport à ce que... ce qui existe
actuellement en termes d'exigences de formation pour les gens qui sont dans
l'industrie du taxi?
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, on aura l'occasion, après l'article 1, de parler de toutes
les... tous les articles de sécurité et d'antécédents, et le député pourra
faire valoir sa question.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. Mme la
Présidente, là, c'est quasiment un déni de parlementarisme. Mon collègue, là, a
été très éloquent dans son approche, très clair. Il n'y avait pas de piège, là,
aucun. Le ministre veut nous amener, lui, dans un piège sémantique. Moi...
Nous, de notre côté, on souhaite que l'objet soit précis, l'objet de la loi
dise ce que ça fait. Il y avait une omission. Ça ne parlait pas de l'empreinte
carbone. Maintenant, il l'a rajoutée. Ça, c'est facile parce que c'est de bon
ton dans les temps d'aujourd'hui. Mais... Ça, c'est correct, c'est facile, mais
c'est une déréglementation. Il y a moins de règles, il y a moins de tout, hein?
Depuis le début qu'on souhaite que le
ministre dise exactement la nature de l'objet, précisément, avec les termes qui
s'y rapportent. C'est ça qu'on... C'est fondamental, ça. Mon collègue, qui
vient de poser la question... Elle est très simple. Le ministre ne veut pas
dire... Moi, quand je parle de minimal, ce n'est pas parce que je souhaite que
ce soit minimal, mais...
M. Barrette : ...exactement la
nature de l'objet précisément avec les termes qui s'y rapportent. C'est ça
qu'on... C'est fondamental, ça. Mon collègue qui vient de poser la question est
très simple. Le ministre ne veut pas dire... Moi, quand je parle de minimal, ce
n'est pas parce que je souhaite que ce soit minimal, mais que le texte reflète
ce que fait le ministre, et il fait ce qu'il a l'intention de faire. Je ne
prête pas des intentions, je note ce que son intention... la manière dont son
intention se matérialise dans le texte de loi.
Mon collègue a posé des questions
hypersimples. C'est-u plus ou moins, là, aujourd'hui qu'avant? La réponse :
Dans à peu près tous les secteurs, c'est moins. On est venu nous le dire en
consultations publiques. Alors, le ministre nous répond : On veut un
maximum. O.K., nous autres aussi. On est exactement sur la même page. Alors, il
y a sûrement plus que ce qui existe dans la loi actuellement de possible, c'est
sûr. On pourrait aller encore plus loin dans tous les éléments de tous les
articles que le ministre nous rapporte... nous répète, pardon, puis c'est vrai
que ces articles-là, là... Mais l'objet, là, l'objet, c'est pour introduire les
autres articles. Alors là, nous, on dit : Parfait. Si l'objet veut assurer
la sécurité des passagers et que, de la bouche même du ministre, ça doit être
le maximum, pourquoi... Puis on ne demande pas d'en faire plus qu'aujourd'hui,
on dit : Bien, pourquoi on ne maintient pas ce qui se fait en matière de
contrôle et de surveillance, pourquoi? Alors là, le ministre va nous
répondre : Parce que l'objet de la loi, là, c'est de réduire le
fardeau — virgule — financier — virgule — administratif — virgule — de
formation — virgule, virgule, virgule — et aussi, à la fin,
des règlements, tous des mots qui ne sont pas dans le projet de loi, mais qui
sont remplacés par des mots à portée que je qualifierais de limitée, sachant ce
qu'on a entendu en commission, sachant ce qu'on a lu dans le projet de loi et
sachant ce que dit le ministre lui-même.
L'objet est de... Et là, on n'est pas
capable de mettre les mots qui correspondent à la réalité. Il faut quand même
qu'on le dise, il faut quand même qu'on propose de faire des modifications, des
amendements qui font ce que ça a à faire, c'est-à-dire : L'objet va faire
ceci. Si on accepte de dire que l'objet de la loi inclut de prendre en
considération l'empreinte carbone, bien, O.K., ça a cet objet-là. Alors, je
vais répéter, ou je pourrais, je ne le ferai pas, répéter ce que je viens de
dire. Mais la réalité, là, c'est que l'objet, il sert à ça. Ce n'est pas juste
parler pour parler, c'est que le texte de loi doit dire ce qu'il veut dire, ce
que le ministre a choisi de mettre dans le projet de loi, l'intention, la
finalité qu'a le ministre dans son esprit, dans son texte de loi. Alors, la
finalité, ce sont les bouts de phrase qu'on met actuellement dans les
amendements, et là on essaie de m'expliquer, comme le député de Masson a fait,
que ça n'a pas... c'est impertinent. Bien non, c'est pertinent. Alors, quand on
en met moins, moins, moins et qu'on n'est pas capable d'expliquer s'il y en a
plus, bien, c'est parce qu'il y en a moins à la fin, là. C'est tout.
Alors, je redonne... je tends la main
encore une fois au ministre. Est-ce qu'il est disposé à apporter des
amendements qui, en matière de surveillance et de contrôle... le
sous-amendement qui est ici, qui va faire en sorte qu'on maintient ce qu'on a
et qu'on ne le réduira pas, dans l'esprit de ce qu'il dit lui-même, avoir un
maximum de surveillance et de contrôle?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, les députés de l'opposition auront l'occasion aux articles
mentionnés, comme je l'ai dit tantôt, 9, 10, 13, 15, 16, 41, article 19, le
chapitre IX pour ce qui est de l'inspection et des enquêtes, le chapitre X pour
la radiation et inscription, chapitre XV pour le pénal, de faire valoir leurs
points. On pourra les étudier.
M. Barrette : Bien oui, mais
c'est... Mme la Présidente, je le sais, que je vais avoir le... On aura tous,
peu importe notre formation politique, l'occasion de faire valoir notre point.
On le sait, on va faire valoir notre point 275 fois, Mme la Présidente, on le
sait, ça. C'est pour ça qu'on est ici, puis on est heureux de l'être, ici. On
le sait. Mais là, on parle de l'objet de la loi, l'objet.
• (16 h 20) •
Alors, je le répète, d'un côté on accepte
de mettre un élément additionnel qui, lui, évidemment, il est dans la loi, là,
il est correct, là, mais il n'est pas très contraignant. Il est dans l'esprit
du discours ambiant sur l'environnement. C'est correct. Il n'est pas vraiment
contraignant. On s'entend, là, il n'est pas contraignant. Ce n'est pas pour
rien que le ministre n'a pas voulu mettre la politique 2030, parce que la
politique 2030 a une contrainte. Alors, il n'a pas voulu le mettre puis il a
voulu avoir un texte qui est plus léger. Alors, je vais le relire pour le
bénéfice de ceux qui nous suivent pour voir un peu, là...
M. Barrette : ...il n'est pas
contraignant, ce n'est pas pour rien que le ministre n'a pas voulu mettre la politique
2030, parce que la politique 2030 a une contrainte. Alors, il n'a pas voulu le
mettre, il a voulu avoir un texte qui est plus léger.
Alors, je vais le relire pour le bénéfice
de ceux qui nous suivent, pour voir un peu, là, le côté plus léger de la
chose : «La perspective — et après
perspective — perspective de développement durable et de diminution
de l'empreinte carbone...» bon, ainsi que... Perspective. Ça, c'est loin, très
loin, c'est des années-lumière de la politique 2030. La politique 2030, il y a
des chiffres, là-dedans, là. Là, il n'y en a pas, de chiffres, là, c'est une
perspective. Mais on comprend pourquoi le ministre a voulu rerédiger
l'amendement premier de notre collègue de Mercier. Parce que, dans le premier
amendement de la collègue de Mercier, bien, il y avait une espèce de lien
chiffrable. Là, on a un lien conceptuel, il n'y a rien de chiffrable. Alors,
c'est correct, là, moi, j'ai voté pour puis je revoterais pour. J'aurais
préféré la politique 2030, parce qu'elle, elle est plus chiffrée.
Alors, mais quand on arrive à du pas
chiffrable, mais à des choses qu'on peut déterminer, cibler, identifier... dire :
Voici ce qu'on faisait avant, voici ce qu'on fait après, bien, c'est pour ça
qu'on ne peut pas répondre à la question de mon collègue de Viau. On ne peut
pas répondre à sa question pour une raison simple, parce que, si on répondait
précisément à la question, on serait obligés de dire : Il n'y en a pas
autant, il n'y en a pas plus, il y en a moins, puis il y en a tellement moins
que ça devient minimal. Et nous, on dit, de notre côté : On entend ceux
qui sont venus nous voir, les experts. Moi, Mme la Présidente, là, je n'ai
jamais réparé mon auto, là, hein, moi, je n'ai jamais réparé mon auto,
moi-même, là. Puis de regarder en dessous d'une auto, puis voir que telle
pièce, à l'oeil, n'est plus bonne, là, bien, ce n'est pas ma job, ce n'est pas
mon expertise. Il y a des mandataires pour ça, il y a des gens qui font ça. Et
il y a des gens qui sont venus ici nous dire : Oui, bien, là, ce que vous
allez faire, là, c'est pas mal moins qu'on devrait, et, oui, ça a un potentiel
de mettre en danger, dans certaines circonstances, certainement à risque, la
clientèle. C'est juste ça qu'on dit.
Alors, la réaction du gouvernement,
c'est : Bien oui, mais nous, là, ce qu'on a pensé, là, puis c'est un peu
comme ça, le ton qu'utilisait... le ton, je ne dis pas «le ton» en termes
d'intonation, mais le ton... le fond de l'intervention du député de
Masson : Bien, regardez, ce qu'on a fait, nous autres, là, c'est parfait,
là, puis pourquoi vous contestez ça? Bien, c'est parce qu'on prend en
considération ceux qui sont venus devant nous, ils sont venus devant nous puis
ils ont dit : Bien oui, mais, attention, là, ce n'est pas vrai qu'en toute
circonstance ce que vous mettez sur la table, ça garantit une sécurité maximale
des gens. C'est ça qu'on nous a dit. Et nous, on est là puis on dit :
Bien, dans le chapitre I, au premier alinéa, où on parle de la sécurité des
passagers et où on dit : «La présente loi a pour objet la surveillance et
le contrôle du transport rémunéré par personne par automobile, afin d'assurer
la sécurité des passagers et la transparence du prix des courses.», assurer la
sécurité des passagers, j'imagine qu'implicitement ça veut dire maximale. Si
implicitement ça veut dire maximale, et qu'avant il y avait une chose, et après
il y en a moins, il me semble que c'est moins, que ça devrait nous inquiéter.
Et si les experts disent : Vous devriez vous inquiéter de ça et maintenir
les normes qui existent actuellement, je le sais bien, qu'à tous les articles
que le ministre nous dit qu'on va aborder on va pouvoir s'exprimer. Bien oui.
Mais ce serait bien le fun de dire qu'on veut assurer la sécurité implicitement
maximale en maintenant les standards d'aujourd'hui, qui n'ont pas été démontrés
comme étant inutiles et inappropriés. Je trouve que, comme objet, c'est fort, ça
nous permet de s'appuyer là-dessus quand on va arriver au fameux article. Parce
que, quand on va arriver au fameux article que le ministre nous annonce, où on
va pouvoir s'exprimer comme il le dit, bien là, c'est sûr que tout ce qu'on va
nous dire, c'est : Regardez, nous autres, on a raison, parce qu'on en fait
moins maintenant, et on en fait moins, puis on pense qu'on a raison, puis peu
importe ce que vous allez nous dire puis... ceux qui sont venus nous voir, ce
qu'ils sont venus nous dire, ça ne compte pas. Puis c'est ça, c'est là où on en
est. Alors, à quoi ça sert, des consultations publiques et à quoi ça sert, ces
débats-là, si on n'est pas capables de s'entendre sur des modifications aussi
simples.
Et là on ne parle pas ici d'éléments qui
vont mettre en péril l'industrie du taxi ou Uber et Lyft, que... Des fois on se
demande si le projet de loi... bien des gens se posent cette question-là, Mme
la Présidente, il y a bien du monde qui se disent : Coudon, c'est-u un
projet de loi écrit spécifiquement pour les grandes compagnies de ce type et de
ce monde? Bien, quand on regarde ça, c'est des questions qui, pour le grand
public et les observateurs, sont légitimes. Et quand on pose des questions et
on fait des commentaires, comme je le fais et mon collègue a fait il y a
quelques instants, on se fait répondre : Bien non, ce n'est pas inutile...
ce n'est pas utile, c'est-à-dire, et ceci...
M. Barrette : ...pour les
grandes compagnies de ce type et de ce monde. Bien, quand on regarde ça, c'est
des questions qui, pour le grand public et les observateurs, sont légitimes. Et
quand on pose des questions et on fait des commentaires comme je le fais — et
mon collègue a fait il y a quelques instants — on se fait
répondre : Bien non, ce n'est pas inutile... ce n'est pas utile, c'est-à-dire,
puis et ceci, et cela.
Mais on se demande qu'est-ce qu'on fait
ici, là. Alors, moi, Mme la Présidente, je réitère ma demande au ministre :
Pourquoi, après avoir dit ce que j'ai dit, n'accepte-t-il pas d'aller dans
cette direction-là?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Bien, Mme la Présidente, ce n'est pas le député de La Pinière qui va faire
des inspections. Je veux rassurer les gens, là, les véhicules, à l'article 19,
là... je l'ai déjà répété mais je vais faire encore une fois... ça dit
ceci : «Si le kilométrage indiqué à son odomètre ou son âge, déterminé en
fonction de l'année et du modèle, excède les limites prévues par règlement du gouvernement,
a fait l'objet d'une vérification mécanique par une personne autorisée par la
société, en vertu de l'article 520 du Code de la sécurité routière...» On
pourrait discuter des différents articles de sécurité quand nous serons rendus
là.
M. Barrette : Mme la
Présidente. Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...
M. Barrette : ...la réponse
que le ministre a faite aux gens qui font ça, puis il a raison, le ministre, ce
n'est pas moi qui va aller inspecter ça. Mais ce qui est annoncé, c'est moins
qu'avant, et c'est ce que les mandataires sont venus nous dire. Ils sont venus
nous le dire.
Alors là, le ministre, il nous dit :
Inquiétez-vous pas, inquiétez-vous pas, on va faire un règlement. Oui, on sait.
On sait ça, là, on sait qu'un règlement, ça ne passera pas devant l'Assemblée
nationale, ça ne passera pas en commission parlementaire, ça ne passera pas à
l'analyse que l'on fait ici. Ça va être le gouvernement qui décide. Et là, s'il
veut être minimal, il va falloir l'aider en masse.
Alors, en quoi ce serait dangereux pour le
gouvernement, ce serait contradictoire, ce serait contre l'intérêt public
d'aujourd'hui statuer, dans l'objet, qu'on va maintenir les paramètres actuels
justement pour la sécurité maximale des passagers? Pourquoi?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
: Ça
fait quatre fois que je me répète, Mme la Présidente. Je veux rassurer les
gens. Sécurité, surveillance, on ne sera pas minimal, comme le député le
souhaitait au début de son intervention.
M. Barrette : Mme la
Présidente, non. Le député, là, parce qu'on me...
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le député, M. le député Viau a demandé la
parole.
M. Barrette : Ah! vous avez
demandé la parole avant moi. Est-ce que tu...
M. Benjamin : Oui, bien,
allez-y. Allez-y.
M. Barrette : ...ce que je
vous disais, Mme la Présidente, je n'ai jamais souhaité que ce soit minimal.
J'ai souhaité et je souhaite encore que l'objet de cette loi dessinée par le ministre
et son équipe dise exactement ce qu'il veut faire. Et clairement, clairement,
il veut faire moins, il le dit lui-même, incluant en sécurité qu'avant. C'est
clair. Moi, je veux que l'objet, là, c'est ce que je souhaite, qualifie correctement
son intervention. Et je souhaite... ça, je le souhaite... que notamment le
contrôle et surveillance soient maximaux. Maximaux, ça peut être plus que maintenant,
mais ça ne devrait pas être moins que maintenant. Et on est surpris de voir que
le ministre refuse d'inscrire ça. On ne peut pas dire en même temps :
Je veux un maximum de sécurité et, en même temps, d'abaisser les normes. On ne
peut pas faire les deux en même temps. Et moi, là, je m'en remets au public qui
nous écoute : Ça ressemble à ça. Alors, si ce n'est pas ça, bien, il y a
une manière de l'écrire et de permettre à la population de conclure et de le
rassurer : C'est correct, le ministre s'occupe vraiment de nous, il veut maintenir
les normes actuelles. Là, actuellement, c'est le contraire. Et je vais passer
la parole à mon collègue.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je vais encore commencer par citer le ministre, qui vient de dire
qu'il veut rassurer tous les Québécois qui nous écoutent actuellement sur la
sécurité. Je veux bien, je veux bien être rassuré. Mais, en fait, ce qu'il faut
comprendre, Mme la Présidente, ce sous-amendement, c'est un sous-amendement, je
dirais même, qui a une portée contre le cynisme en politique. On veut bien
rassurer les gens sur la sécurité des gens. Or, l'article 1 du tout projet de
loi, c'est le moyen, c'est le véhicule par lequel tout gouvernement amène ses
intentions claires, les principes qui sous-tendent à ce projet de loi, et aussi
les objectifs qui sont fixés.
• (16 h 30) •
Or, si la sécurité des clientes et des
clients est si importante pour M. le ministre, pourquoi est-ce qu'il refuse de
dire clairement dans son article 1 qu'il ne saurait être question de réduire
les exigences de la loi actuellement en vigueur? C'est aussi simple. Ce n'est
pas compliqué...
16 h 30 (version non révisée)
M. Benjamin : ...est-ce qu'il
refuse de dire clairement dans son article 1 qu'il ne saurait être question de
réduire les exigences de la loi actuellement en vigueur? C'est aussi simple. Ce
n'est pas compliqué. On lui demande, on lui dit : Écoutez, il faut que les
bottines suivent les babines. Donc, c'est tout simplement ça qu'on lui demande.
Alors, ma question encore demeure entière
à M. le ministre. M. le ministre, vous, vous avez affirmé que vous voulez
rassurer les gens sur la sécurité. Je suis d'accord avec vous et je vous crois.
Maintenant, pourquoi n'êtes-vous pas prêt, ce que vous venez d'affirmer, à
l'inclure dans l'article 1 à travers ce sous-amendement?
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, court mot. Le Parti libéral du Québec, l'opposition officielle,
premier amendement qu'ils ont déposé dans le projet de loi n° 17, c'est de
me demander d'avoir une surveillance et un contrôle minimal. Aujourd'hui, on
essaie de se rattraper, là, avec un deuxième amendement. Je le répète, il y
aura des articles dans cette loi où nous pourrons discuter de la sécurité, et
de la formation, et autres.
Maintenant, l'article1, l'article 1
définit très, très bien, très, très bien la perspective, donc, d'assurer la
sécurité des passagers, la transparence du prix des courses, le contrôle et la
surveillance. Le premier amendement, c'était une surveillance et contrôle
minimal. Je pense que ça dit tout.
M. Benjamin : Je rappelle, Mme
la Présidente, que le sous-amendement qui est devant nous... Il y a un
sous-amendement, c'est le sous-amendement que nous sommes en train de discuter.
Je me fie à vous pour rappeler au ministre ce que nous sommes en train
d'étudier actuellement. C'est un sous-amendement, et le texte se lit comme
suit :
Remplacement du mot «minimale» par les
mots «en maintenant les exigences en la matière actuellement en vigueur dans la
Loi concernant les services de transport par taxi ou toute autre loi s'y
rapportant».
Et le deuxième élément du sous-amendement :
Remplacer le mot «minimal» par les mots «maintenant les exigences en la matière
actuellement en vigueur de la Loi concernant les services de transport par taxi
ou toute autre loi s'y rapportant».
L'argumentaire est... Je ne pense pas que
l'argumentaire du ministre soit en lien avec le sous-amendement qui est devant
nous. Or, le sous-amendement qui est devant nous est clair. M. le ministre nous
a affirmé qu'il croit... Il veut rassurer les Québécoises et les Québécois sur
l'importance de la sécurité. Nous sommes d'accord avec le ministre sur cette
volonté, et c'est parce que nous sommes d'accord avec lui que nous souhaitons
qu'il puisse dire à travers cet article-là, dans ce sous-amendement, qu'il
n'est pas question pour lui de réduire les exigences. Il n'est pas question
pour lui de réduire les exigences. Alors, c'est le sous-amendement qui est
devant nous. Ma question : Est-ce que le ministre... est-ce que M. le
ministre est prêt, Mme la Présidente, à dire avec nous, aux Québécoises et
Québécois, qu'il n'est pas question de réduire les exigences?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, on aura l'occasion, et je l'ai mentionné, encore une fois,
aux différents articles mentionnés, aux différents chapitres, de parler de ces
sujets qui seront extrêmement importants, j'en conviens. On l'a mentionné
maintes et maintes fois. Tout ce qu'on entreprend ne se fera pas au détriment
de la sécurité des passagers, des chauffeurs eux-mêmes. Dans les circonstances,
quand on sera rendus à ces articles, il me fera plaisir d'en discuter avec
l'opposition.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui. Permettez...
Une voix
: Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : On va... M. le député de Bourget.
M. Campeau : Mme la
Présidente, je trouve ça un peu surprenant qu'on utilise le mot «minimal» et
qu'on tourne autour de ce sujet-là aussi longtemps. On va prendre juste
l'exemple de la formation. Elle n'était pas égale. Alors, on veut donner
maintenant les normes qu'on va vouloir appliquer.
Une voix
: Mme la
Présidente, on est dans le sous-amendement...
M. Campeau : Je n'ai... Je...
Est-ce que je peux terminer, Mme la Présidente? Alors, le fait de...
Des voix
: ...
M. Campeau : Alors, le fait de
parler de «minimal» ou de maintenir les exigences, ça sera ce qui est décrit
dans les articles qui vont venir, qui va venir déterminer ce que ce projet de
loi veut faire, et qu'on mette «minimal» ou qu'on mettre «actuel», ce qu'on
fait actuellement, ça ne veut pas rien dire, parce que ce qu'on fait
actuellement n'est pas égal d'une place à l'autre au Québec.
Alors, je ne vous comprends pas, pourquoi
on va aller utiliser ces mots-là actuellement dans l'objet. Ce qui sera défini
suite à l'objet de l'article 1, il est en dessous, et on en discutera quand on
sera rendus là.
M. Barrette : Mme la
Présidente, un, il n'est pas sur l'objet de ce sous-amendement-là. Deuxièmement,
il se trompe, le député de Bourget, parce que le ministre a dit lui-même qu'on
traiterait de ça dans les prochains articles qui annonceraient un règlement.
Alors, le ministre, là, et ses collègues, là, ils pourraient très bien, pour
rassurer la population... Il a dû y réfléchir. Ça doit être clair dans son
esprit ou dans l'esprit de son équipe. Pourquoi ne dépose-t-il pas aujourd'hui...
M. Barrette : ...lui-même
qu'on traiterait de ça dans les prochains articles qui annonceraient un règlement.
Alors, le ministre, là, et ses collègues, là, il pourrait très bien, pour
rassurer la population — il a dû y réfléchir, ça doit être clair dans
son esprit ou dans l'esprit de son équipe — pourquoi ne dépose-t-il
pas aujourd'hui le règlement qui va traiter de ça. On verrait tout de suite. On
verrait tout de suite si c'est le strict minimum et on verrait tout de suite si
c'est au moins pas loin de l'équivalent d'aujourd'hui, ce qui ne sera pas le
cas. Est-ce que le ministre a la gentillesse de nous déposer son règlement aujourd'hui?
Demain, s'il le veut.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, il me fera plaisir à l'article 19, qui concerne
l'inspection mécanique, de discuter avec le député de La Pinière sur ce
sujet. On est à l'article 1.
M. Barrette : Est-ce que
le ministre s'engage à nous déposer son règlement pour chacun des articles
qu'il a mentionnés?
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Il me fera plaisir d'en discuter à l'article 19, Mme la Présidente.
M. Barrette : La question
que j'ai posée, Mme la Présidente, elle est très précise. Est-ce que le ministre
est prêt à s'engager aujourd'hui pour rassurer la population et arrêter de
jouer sur les mots, ce qui est complètement inutile, pour rassurer la population,
de déposer son ou ses règlements sur les sujets qui seront traités aux
différents articles que ministre a annoncés?
M.
Bonnardel
:
On va en discuter à l'article 19, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bien, la question...
Ce n'est pas ça, la question que j'ai posée, Mme la Présidente. Est-ce que le ministre
s'engage à déposer les règlements lorsqu'on arrivera à l'étude de ces articles-là?
Mme la Présidente, le ministre, là, hein, il ne veut pas admettre qu'il baisse
les normes, là. Il ne veut pas s'engager à déposer les règlements lorsqu'on va
étudier les différents articles. Et, aujourd'hui, lesdits règlements, évidemment,
on ne les aura pas. Alors, ce quoi qui rassure la population là-dedans? Alors,
les députés, là, peuvent bien s'amuser à jouer sur les mots, là. L'objet, là...
Moi, là, si ce texte-là avait été transparent, il aurait dit qu'on
déréglemente, qu'on baisse les normes, qu'on va être au minimum. «That's it».
Ce n'est pas ça, là. Là on est très vague. On accepte un amendement sur le côté
vert de la chose et on ne s'engage pas à déposer les règlements qui, eux, vont
rassurer la population. C'est ça, la réalité. La réalité, elle est là.
Alors, je repose la question. Le ministre
qui n'a clairement pas dit qu'il y aurait plus de réglementation après
qu'avant, qui n'a clairement pas dit qu'il y en aurait autant, bien là, il ne
nous dit pas rien puis il ne s'engage pas à nous en dire sur le plan du règlement
lorsqu'on arrivera aux articles concernés. Alors, je répète ma question, le ministre,
soit il nous dépose... Est-il disposé à nous déposer son règlement aujourd'hui
ou s'engage-t-il...
Une voix
: ...
M. Barrette : Bien là,
c'est moi qui a la parole. Mme la Présidente...
Une voix
: ...
M. Barrette : Non. Mme la
Présidente. Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Un instant s'il vous plaît.
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente...
La Présidente
(Mme Grondin) : On va le laisser terminer.
M. Barrette : Oui, justement.
Alors, Mme la Présidente, je suis exactement sur mon sous-amendement, là, parce
que la réponse du ministre nous amène là. La réponse du ministre nous amène là.
Ce n'est pas moi qui a parlé de règlement. Ce n'est pas moi qui parle des
prochains articles. C'est la réponse à mon sous-amendement par le ministre. Je
comprends que ses collègues veulent le sauver, là. Je le comprends, mais ça ne
marche pas. La réalité, c'est que le ministre, là, il nous a dit ça. Il nous a
dit : On va en parler, ne faites-vous-en pas, dans les prochains articles
qu'il a énumérés, hein? Puis il nous dit : Ne faites-vous-en pas, là. Moi,
là, j'ai à coeur, je veux la sécurité. Puis ça va être dans le règlement. Bien,
moi, tout ce que je dis, c'est simple, là, ce projet de loi là, il s'est fait
pendant un certain temps. Il y a des réflexions qui ont été faites. Il y a des règlements
qui sont sans doute déjà écrits. Ça, c'est clair. Et on demande au ministre, simplement,
de nous dire s'il veut nous déposer maintenant, mais surtout s'il ne peut pas,
on va être magnanime, il ne peut pas aujourd'hui, il ne l'a peut-être pas
apporté, mais quand on va arriver aux différents articles, s'engage-t-il à
déposer les règlements lorsqu'on en parlera? Sinon la seule chose dont on va
parler c'est : Voici l'article untel. Nous avons raison. Fin de la
discussion.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, on parle d'un sous-amendement depuis peut-être 20 minutes...
M. Barrette : C'est quoi,
le problème?
M.
Bonnardel
:
...suite à une erreur de l'opposition officielle sur le premier amendement
qu'ils ont fait au projet de loi n° 17, qui parle d'une surveillance...
qui parlait d'une surveillance et d'un contrôle minimal du transport rémunéré
de personnes par automobile. Je l'ai maintes et maintes fois mentionné, Mme la
Présidente, pour nous, ces articles seront discutés à l'article 9, 10, 13,
15, 16, 41 dans les différents chapitres. On aura l'occasion d'en parler. Mais,
pour moi, il était hors de question de réparer l'erreur du Parti libéral.
• (16 h 40) •
M. Barrette : Il n'y a
pas d'erreur, Mme la Présidente. Lorsque j'ai fait mon... Lorsque j'ai fait mes
commentaires, c'était très clair, puis je vais le refaire encore, puis je vais
le faire sans arrêt, j'aurais aimé que le ministre, et ce qui aurait été
louable, là, en tant que ministre, qu'on écrive dans la loi, dans l'objet, exactement
ce qu'on veut faire. Et il refuse de le faire. Et la plus belle démonstration
qu'il refuse de le faire, c'est le discours que lui et ses collègues...
M. Barrette : ...puis je vais
le faire sans arrêt. J'aurais aimé que le ministre, et c'est ce qui aurait été
louable, là, en tant que ministre, qu'on écrive dans la loi, dans l'objet, exactement
ce qu'on veut faire, et il refuse de le faire. Et plus belle démonstration
qu'il refuse de le faire, c'est le discours que lui et ses collègues tentent de
maintenir.
Ce n'est pas une erreur du tout, du tout.
Le ministre n'écrit pas dans son texte de loi à l'étape de l'objet ce qu'il
fait, et ce qu'il fait, c'est déréglementer, baisser les standards dans
différentes matières, notamment en matière de sécurité, et il nous dit qu'il ne
veut pas maintenir les standards actuels. C'est ça, la réalité. C'est sûr qu'on
aura des amendements aux fameux articles dont il parle. C'est clair, clair,
clair. Mais la réalité, elle est là aujourd'hui. Elle est tout simplement là.
Et en plus le ministre ne s'engage pas à
déposer ses règlements, mais il invoque le règlement pour dire que tout va être
correct. Or, je le répète, le règlement ne sera jamais débattu ici parce que
c'est un règlement. C'est un règlement. C'est comme ça.
Alors, il y en a d'autres, objets, là. Il
y a d'autres éléments dans l'objet, qu'on doit encore traiter, mais actuellement
on est sur la question de la sécurité. Alors, c'est ça. Alors, encore une fois,
est-ce que le ministre s'engage à déposer ses règlements lors de l'étude des articles
qu'il a lui-même mentionnés?
M.
Bonnardel
:
On est prêts à voter pour le sous-amendement, Mme la Présidente.
M. Barrette : Il reste combien
de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : 10 secondes. 10 secondes.
M. Barrette : Ah! on va voter.
Une voix
: ...encore du
temps...
M. Barrette : Oui. Toi, il
t'en reste en masse.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
Des voix
: ...
Une voix
: Toi, il t'en
reste en masse. Aïe, aïe, aïe!
M. Benjamin : Il m'en reste
combien, Mme la Présidente?
Des voix
: ...
Mme Grondin : ...pas long.
Vous pouvez... Je vais vous le dire.
M. Benjamin : Bien, écoutez...
La Présidente (Mme
Grondin) : 12 min 15 s.
M. Benjamin : 12 minutes. Ah!
bien, c'est bon. C'est parfait. Bien, écoutez, dans... Je suis toujours sur le sous-amendement,
Mme la Présidente. J'aurais aimé avoir, si vous permettez, Mme la Présidente,
poser au ministre deux ou trois questions. En fait, j'aimerais demander au ministre,
donc : Dans l'article 1, quand il parle de surveillance, qu'est-ce
qu'il... quelles sont ses intentions? Qu'est-ce qu'il veut dire par
«surveillance»?
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, c'est normal qu'on soit à la... sous-amendement, parce que ce
serait gênant de revenir au premier amendement que le Parti libéral a déposé...
Une voix
: ...
M.
Bonnardel
:
...sur la surveillance et le contrôle minimal. On aura la chance d'en discuter
aux différents articles, comme je l'ai mentionné précédemment.
M. Benjamin : Bon, alors, écoutez...
Et qu'est-ce qu'il... Je n'ai pas eu du succès sur le mot «surveillance». Peut-être
que j'en aurai un peu plus : Qu'est-ce qu'il entend par «contrôle»?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, aux articles 9, 10, 13, 15, 16, 41, aux différents chapitres sur
l'automobile, le répondant, régime pénal, il me fera plaisir d'en discuter avec
le député.
M. Benjamin : ...vous savez,
l'enjeu est entier, Mme la Présidente. Nous avons... Il y a toute une
industrie. Il y a des propriétaires, il y a des chauffeurs, il y a des entreprises
de soutien à l'industrie du taxi et il y a surtout, il y a surtout les clients
qui veulent avoir un peu de clarté, un peu de précisions aujourd'hui sur les
intentions du gouvernement, sur les intentions du ministre. Et le lieu où le ministre
peut clairement annoncer ses intentions, clairement, de manière claire et
précise, c'est dans l'article 1. C'est dans l'article 1.
Vous savez, j'évoquais tout à l'heure les
enjeux par rapport à la question de la formation. Ça ne prend pas une tête à
Papineau pour savoir qu'actuellement un chauffeur dans la région de Montréal...
quelque 150 heures, à peu près 90 heures en matière de toponymie, etc., et une
soixantaine d'heures sur la loi et les règlements.
D'ailleurs, pour avoir déjà utilisé, les
chauffeurs, entre autres, s'appellent des ambassadeurs de la ville parce que ce
ne sont pas seulement que des chauffeurs. Ils s'appellent des ambassadeurs.
Parce que souvent, lorsqu'il y a un client qui vient de l'étranger, ils sont
par moments, souvent, les premiers qui entrent en contact avec cette personne.
Or, aujourd'hui, le ministre, en matière
de contrôle, il nous annonce qu'il va... et de surveillance, qu'on aura à
regarder ça dans les articles subséquents. Mais cependant, Mme la Présidente,
la question est entière : Est-ce que le ministre doit, et c'est ça, la
portée de ce sous-amendement qui est devant nous, doit dire aux Québécoises et
aux Québécois, aux clients mais aussi à l'ensemble des acteurs de cette...
M. Benjamin : ...des articles
subséquents. Mais, cependant, Mme la Présidente, la question est entière :
Est-ce que le ministre doit, et c'est ça, la portée de ce sous-amendement qui
est devant nous, doit dire aux Québécoises et aux Québécois, aux clients, mais
aussi à l'ensemble des acteurs de cette industrie, quelles sont ses intentions en
termes de principe, en termes d'objectif? Il doit le dire non seulement en
matière de formation, il doit le dire en matière de vérification mécanique, il
doit l'affirmer. Et c'est le lieu où il peut le faire, notamment en affirmant
justement de maintenir, de maintenir les exigences actuellement en vigueur.
Parce que, quand le ministre nous dit, Mme la Présidente, il nous parle
d'uniformisation, je veux bien qu'on nous parle d'uniformisation, mais
cependant ça ne résout pas l'enjeu des exigences minimales.
Or, le ministre nous a dit : Ce qu'il
veut, c'est un contrôle total. C'est ce qu'il nous a dit. Il veut un contrôle
total, soit, bien, on le prend au mot et, parce que nous l'avons pris au mot,
il y a ce sous-amendement qui vient justement répondre à ce principe
fondamental que tout article 1 de tout projet de loi doit être clair, précis,
sur les intentions du législateur. Il y a quelques collègues qui ont une
formation en droit, Mme la Présidente, qui m'ont appris que le législateur ne
parle jamais pour ne rien dire, c'est vrai, le législateur ne doit jamais
parler pour ne rien dire. Et c'est parce que nous croyons que le législateur ne
doit pas parler pour rien dire que nous pensons qu'en matière de sécurité qu'il
faille que le ministre dise clairement ses intentions, de par ce
sous-amendement, sur les exigences en matière de sécurité. C'est parce que nous
croyons que législateur ne doit pas parler pour rien dire que, justement, on a
fait adopter tout à l'heure, et nous avons été unanimes à l'adopter, et je
salue, M. le ministre, pour son ouverture pour ce premier sous-amendement...
pour ce premier amendement qui a été adopté.
Ce que je lui demande aujourd'hui,
maintenant, ce n'est même pas, ce n'est même pas de l'ouverture, parce que
j'aperçois que, ça fait quelques minutes qu'on discute, il n'a pas d'ouverture.
Mais ce que je lui demande tout simplement, c'est d'être cohérent, c'est de la
cohérence que je lui demande. Il vient d'affirmer tout à l'heure qu'il veut
rassurer les Québécoises et les Québécois en matière de sécurité, c'est une
opportunité pour lui de le faire, de passer à l'action, de passer de la parole
à l'écrit, donc en l'inscrivant comme sous-amendement donc dans ce texte de
l'article 1.
Alors, ma question pour M. le
ministre : Est-ce que, M. le ministre, est-ce que vous êtes prêt à
rassurer les Québécoises et les Québécois, notamment en adoptant, avec nous, ce
sous-amendement?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je rassure les Québécois et les usagers, les chauffeurs
depuis le dépôt de cette loi. Maintenant, je comprends que le Parti libéral...
le député essaie de réparer son erreur, par ce sous-amendement, initialement
demandé au premier amendement, d'avoir une surveillance et un contrôle minimal
du transport rémunéré de personnes, je l'ai mentionné, et différents articles
qui parlent de sécurité, d'antécédents judiciaires, d'inspection mécanique,
nous aurons la chance d'en parler aux articles 9, 10, 13, 15, 16, 41 et
19, différents chapitres, on aura le plaisir d'en discuter avec eux quand on
sera rendus là.
La Présidente
(Mme Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, je compte sur vous pour rappeler... pour rappeler à tout
intervenant autour de cette table, lorsqu'ils sont hors d'ordre, hors propos.
Le sous-amendement qui est devant nous, il n'y est pas question d'exigences
minimales. On n'en parle pas. Donc, au contraire, il est question de retirer un
mot, «minimal», pour le remplacer par d'autres mots. C'est le sous-amendement
qui est devant nous. Moi, j'aimerais entendre le ministre précisément sur ce sous-amendement-là,
sur ce sous-amendement-là puisque c'est le ministre aussi qui a affirmé tout à
l'heure que... Il a dit, et je le cite : «Nous n'irons pas en bas de ça».
Bon. En bas de quoi? Alors, c'est pour cette raison, comme nous n'irons pas en
bas de ça, il ne faut pas qu'on aille en bas des exigences en vigueur. C'est
lui qui l'a dit tout à l'heure : «Nous n'irons pas en bas de ça». Alors,
conformément à ce qu'il nous a dit tout à l'heure, qu'il n'irait pas en bas de
ça, est-ce qu'il est prêt à affirmer, c'est une formulation que je lui propose,
à dire, comme il ne veut pas aller en bas de ça, est-ce qu'il est prêt à
maintenir, à dire publiquement par écrit dans ce sous-amendement qu'il va
maintenir les exigences qui sont en vigueur?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Je vais l'inviter à voter pour le sous-amendement, Mme la Présidente.
• (16 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Il reste encore...
M. Benjamin : ...que le lui
propose, à dire, comme il ne veut pas aller en bas de ça, est-ce qu'il est prêt
à maintenir, à dire publiquement par écrit dans ce sous-amendement qu'il va
maintenir les exigences qui sont en vigueur?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
On est prêt à voter pour le sous-amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il reste encore plusieurs minutes pour le député de Viau.
M. Benjamin : Donc, ma
prochaine question pour M. le ministre, donc, c'est au sujet d'un autre mot qui
apparaît dans l'article 1. «Afin d'assurer la sécurité des passagers».
J'aimerais demander au ministre quelle est son évaluation actuellement de la
sécurité des passagers par les chauffeurs, par le taxi. Quelle est son
appréciation actuellement?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, on devra toujours faire plus pour assurer la sécurité des
passagers. Pour moi, c'est une situation, pas juste un rêve. Dans cette loi, je
l'ai déjà mentionné, tout ce qu'on fait ne doit pas se faire au détriment de la
sécurité des passagers. Alors, vous comprendrez que, pour moi, il était hors de
question d'accepter le premier amendement du Parti libéral qu'ils ont corrigé
avec un sous-amendement, ou me demander minimalement une surveillance ou un
contrôle minimal. Tout ça va en lien nécessairement avec la sécurité des
passagers. Alors, on n'ira pas au minimal.
M. Benjamin : Vous voyez
encore, Mme la Présidente, c'est là que je vous parle de ce que je constate
être quelques contradictions. Le ministre vient d'affirmer — vous
venez de l'entendre, comme moi, Mme la Présidente — : On doit
toujours en faire plus pour assurer la sécurité des passagers. C'est lui qui
vient de le dire il y a quelques secondes. On doit faire un plus pour assurer
la sécurité des passagers. Je suis d'accord avec lui, je suis d'accord avec
lui. Il faut faire davantage. C'est pour cette raison, Mme la Présidente, qu'en
début d'intervention, lors des remarques préliminaires, j'ai rappelé tout ce
qui se faisait comme chantier, notamment, donc, des choses pour lesquelles j'ai
été témoin dans une vie antérieure en matière de transport adapté, donc au
niveau de la formation, client mystère, etc. Donc, évaluation de la clientèle,
évaluation des chauffeurs, renforcement des compétences, mises à jour aussi par
rapport à la formation des chauffeurs. Et tout ça visait justement la sécurité
des passagers. Et le ministre vient de nous dire : On doit toujours faire
un peu plus pour assurer la sécurité des passagers. Je suis d'accord avec lui.
Maintenant, à la lumière de ce qu'il vient d'affirmer lui-même, est-ce qu'il
est prêt à confirmer ces affirmations par écrit pour dire : Écoutez, on va
maintenir les exigences actuellement en vigueur en matière de la Loi concernant
les services de transport par taxi parce que c'est ce qui est bon pour la
sécurité des gens, c'est ce qui est bon pour la sécurité des Québécoises et des
Québécois? Donc, est-ce qu'il est prêt, donc à la lumière de sa déclaration,
est-ce qu'il est prêt à faire un peu plus en matière de sécurité? C'est-à-dire,
le un peu plus qu'on lui demande, c'est à travers ce sous-amendement qu'on le
lui demande, c'est de confirmer sa volonté par ce sous-amendement. Est-ce qu'il
est prêt à aller de l'avant?
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, les gens qui nous écoutent depuis 30 minutes doivent se
poser de sérieuses questions. Où le Parti libéral, l'opposition officielle,
s'en va avec l'article 1 et le premier amendement déposé dans cette loi,
encore une fois, qui me demandait, à moi, d'avoir une surveillance et un
contrôle minimal du transport rémunéré de personnes? Premier amendement que le
Parti libéral a déposé. Ils confirment leur erreur en déposant un
sous-amendement, en essayant de corriger cette erreur monumentale de demander
une surveillance ou un contrôle minimal. Je leur répète encore la même chose,
on aura l'occasion d'avancer article par article, rendu à l'article 9, de
discuter des différents points de sécurité de formation et autre. Il me fera
grandement plaisir d'en discuter avec vous.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : On aura
effectivement... si c'était la volonté du ministre, de débattre article par
article et de débattre aussi de... le premier amendement, mais ce n'est pas le
premier amendement qui est devant nous, c'est un sous-amendement qui est devant
nous. Et, moi, c'est sur le sous-amendement que j'interpelle le ministre,
donc... et le sous-amendement est clair. Le ministre, je viens de le rappeler,
Mme la Présidente, a fait au moins trois ou quatre déclarations depuis les
dernières minutes ici par rapport à ses intentions. Ce qu'on lui demande, c'est
de la cohérence. Ce qu'on lui demande, Mme la Présidente, c'est de nous
confirmer sa réelle volonté, c'est de clarifier ses intentions à travers cet
article 1 par ce sous-amendement.
Donc, une autre déclaration du ministre
sur ses intentions. Il dit, et je le cite toujours, Mme la Présidente...
M. Benjamin : ...ses
intentions à travers cet article 1 par ce sous-amendement.
Donc, une autre déclaration du ministre
sur ses intentions. Il dit, et je le cite toujours, Mme la Présidente, que
notre volonté, c'est de rassurer, on veut rassurer les gens sur la sécurité. On
est d'accord avec lui. Mais les gens ont besoin beaucoup plus d'être rassurés.
On a besoin de savoir que cette loi-là puisse dire clairement ce qu'elle
prétend, cette loi-là, ce projet de loi. Et aujourd'hui, quand on parle de... M.
le ministre parle, dans l'article 1... surveillance, contrôle du
transport, assurer la sécurité des passagers... Et il y a deux principes, Mme
la Présidente, actuellement. Il y a le principe d'équité et il y a l'autre
principe que nous venons d'adopter, et je... encore une fois, je crois que
c'était la bonne chose à faire, et nous l'avons faite ensemble. Mais il y a
d'autres bonnes choses à faire pour bonifier ce projet de loi. Il y a d'autres
pas à franchir pour améliorer cette loi. Et le premier pas qu'il doit franchir,
c'est à l'article 1, c'est sur son intention.
Donc, encore une fois, ma question n'est
pas sur le premier amendement, Mme la Présidente, moi, je cherche une réponse
sur le sous-amendement, que j'ai lu à deux reprises. Donc, ma question est sur
le sous-amendement : Est-ce qu'actuellement... M. le ministre vient de
nous dire qu'on peut toujours faire un peu plus. Oui, on est d'accord. Est-ce
qu'il est prêt... Qu'est-ce qu'il est prêt à faire comme pas pour s'assurer que
les services, que les exigences qu'on a actuellement ne seraient pas moindres?
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Vous avez terminé, là. M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, les pas que nous allons faire seront évalués aux différents
articles que j'ai mentionnés. Maintenant, ce sous-amendement, je le répète, a
été déposé pour réparer l'erreur du premier amendement, où on me demandait
d'avoir une surveillance, un contrôle minimal du transport rémunéré de
personnes, ce que je ne ferai jamais.
La Présidente (Mme
Grondin) : O.K., merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Des voix
: Rejeté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc...
M. Benjamin : Est-ce qu'on
peut prendre un vote avant, Mme la Présidente, un vote sur le sous-amendement?
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous voulez un vote sur le sous-amendement?
M. Benjamin : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : Un vote nominal? M. le député de Viau, vous
souhaitez un vote nominal?
M. Benjamin : Oui, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau), pour, contre ou abstention?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention.
La Secrétaire
: C'est
rejeté. On revient sur le...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous revenons sur l'amendement.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Des voix
: Rejeté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, on revient sur l'article 1.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je reprends où j'ai laissé.
M.
Bonnardel
:
Donc, on comprend bien que l'amendement, il est rejeté, hein?
M. Barrette : Bien, vous
l'avez dit assez fort, là, on a compris.
M.
Bonnardel
:
C'est ça. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement est rejeté. On revient sur
l'article 1 amendé, tel qu'amendé.
• (17 heures) •
M. Barrette : Oui. Alors, j'ai
une question au ministre. M. le ministre, M. le ministre, dans le projet de loi
et dans les discussions qui ont eu lieu en consultations publiques, il y a eu
beaucoup, beaucoup, beaucoup de débats sur le transport adapté. Je soupçonne
qu'il y aura des amendements de la part du gouvernement, il y en aura
certainement de notre part, et je pense qu'il devrait y en avoir des autres
formations politiques de l'opposition sur la question du transport adapté, et
particulièrement sur la question de l'implication de l'industrie traditionnelle
du taxi dans le transport adapté. C'est sûr que de notre côté, il y en aura.
Maintenant, le transport adapté, en soi, ça peut se faire avec...
17 h (version non révisée)
M. Barrette : ...de l'opposition
sur la question du transport adapté et particulièrement sur la question de
l'implication de l'industrie traditionnelle du taxi dans le transport adapté.
C'est sûr que, de notre côté, il y en aura.
Mais, dans le transport adapté, en soi, ça
peut se faire avec différents types de véhicule. Alors, est-ce que, dans
l'esprit du ministre, parce que son projet de loi va s'y adresser d'une manière
ou d'une autre, à mon avis — et là ce n'est pas un piège, là — est-ce
que, dans cet esprit-là, il y a lieu, dans l'article 1, dans le premier alinéa,
de spécifier seulement par automobile ou s'il n'y aurait pas lieu de mettre
d'autres types de véhicule?
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Oui, quand on sera rendus à l'article 3, on pourra nommer, si on veut... si on
veut, la définition...
M. Barrette : Mme la
Présidente, ce n'est pas un piège, là. On est actuellement, là, dans l'objet,
là. Si la loi s'adresse simplement au transport rémunéré de personnes par
automobiles, ça exclut d'autres types de véhicule. Alors là, j'essaie de
corriger une erreur flagrante. Ça, c'est une erreur, c'est une vraie erreur,
là. Ça, ça en est une. Alors, on pourrait faire un amendement du genre «ou tout
autre type de véhicule utilisé dans le transport de personnes».
Le projet de loi, Mme la Présidente, là,
je vois mal comment il peut ne pas s'adresser au transport adapté, qui lui, par
définition et expérience, se fait avec différents types de véhicule.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente, à l'alinéa 2°, le premier amendement que j'ai déposé, je vais le
relire, ça va se lire comme suit : «De plus, elle vise à favoriser l'accès
des personnes handicapées au transport par automobile y compris celui offert
avec une automobile adoptée... adaptée», pardon.
M. Barrette : Bien sûr. Oui,
mais là, ça fait une contradiction dans le texte. En haut, il y a juste
automobile, puis en bas, il y en a d'autres.
M.
Bonnardel
:
M. le Président... Mme la Présidente, pardon, automobile adaptée est incluse.
Je le mentionne encore une fois, je le répète, là : l'accès à des
personnes handicapées au transport par automobile y compris celui offert avec
une automobile adaptée.
M. Barrette : Oui. Madame, je
répète ce que j'ai dit, Mme la Présidente : à ce moment-là, il y aurait
lieu, dans le premier paragraphe, de faire une référence quelconque. Si le
ministre le souhaite absolument, je vais suspendre pour écrire un amendement
pour être sûr que tout est couvert. Là, il y a comme une contradiction dans le
même texte. Ce n'est pas la fin du monde, là. Pour moi, ça, c'est une erreur.
Je vois que les gens, là, du juridique s'agitent en arrière, là. Bonne idée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous souhaitez déposer un amendement, M. le député
de La Pinière?
M. Barrette : Bien là, je pose
une question, là. Je tends la main au ministre, une main tendue, généreuse,
raisonnable.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Barrette : Je vais arrêter
là.
M.
Bonnardel
:
Ah, je connais sa poignée de main, Mme la Présidente. On s'est souvent serré la
main. Maintenant, le deuxième alinéa mentionne justement de mieux nommer, on va
le dire ainsi, l'accès des personnes handicapées au transport par automobile y
compris celui offert avec une automobile adaptée.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, je vais demander de suspendre pour qu'on termine la rédaction de
notre amendement devant l'absence d'ouverture du ministre et on va tenter de
corriger correctement une vraie contradiction dans son projet de loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : On suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 4)
(Reprise à 17 h 16)
La Présidente (Mme
Grondin) :À l'ordre, s'il vous plaît! On
reprend les travaux. M. le député de La Pinière, je comprends que...
M. Barrette : ...Mme la
Présidente, je lis donc l'amendement que je dépose et qu'à la suite de ma
lecture je vais proposer de suspendre et je vais vous expliquer pourquoi. Alors,
l'amendement se lit comme suit : Modifier le premier alinéa de l'article 1
du projet de loi par le remplacement des mots «par... — je
m'excuse — par automobile» par les mots... Je m'excuse, il y a une
coquille ici, c'est : Ajouter, après «par automobile»... après
«automobile»... Je m'excuse, il y a eu... on peut le faire manuellement, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire
: ...leur
distribuer...
La Présidente (Mme
Grondin) : On le fait tous manuellement, et donc, c'est...
M. Barrette : Par l'ajout...
La Présidente (Mme
Grondin) : Par l'ajout...
M. Barrette : ...après «par
automobile» de... des mots ou de «incluant tout type de véhicule motorisé
utilisé pour le transport adapté».
Mme la Présidente, lorsque nous étions
hors d'ondes, nous avons eu une discussion avec le ministre sur l'importance ou
la pertinence d'avoir le mot en question. Alors, je considère que ça le sera
conditionnellement aux décisions qui seront prises en termes d'étude et
d'amendements potentiels pour ce qui est de la participation de l'industrie du
taxi éventuelle dans le transport adapté. Alors, je propose de le suspendre,
parce que je sais, nous savons, tout le monde sait qu'il y aura des ajustements
à cet égard-là plus tard dans le projet de loi, ajustements qui vont
conditionner l'utilité ou non de l'adopter. Et, pour moi, je pense que c'est
utile, mais ça pourrait ne pas être utile dans le temps, donc je vous propose
de le suspendre pour le moment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'amendement?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Barrette : Ce qui m'amène à
déposer un autre amendement, Mme la Présidente, que je peux vous lire
immédiatement, et vous le distribuez par la suite. Alors : Modifier le
premier alinéa de l'article 1 du projet de loi par l'insertion, après les mots
«prix des courses», des mots «ainsi que d'assurer une compensation juste et
équitable des propriétaires de permis de taxi en accord avec la Loi sur
l'expropriation».
La Présidente (Mme
Grondin) : On va suspendre les travaux, vous allez
distribuer...
M. Barrette : ...je pense que
l'on doit faire.
La Présidente (Mme
Grondin) : S'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 18)
(Reprise à 17 h 21)
La Présidente (Mme
Grondin) : On reprend les travaux. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. Alors, Mme
la Présidente, je pense que le texte de l'amendement est assez clair, alors il
traite de la juste compensation, la juste et équitable compensation des
propriétaires de permis qui doit avoir lieu. Pourquoi en accord avec la Loi sur
l'expropriation? C'est parce que c'est une expropriation, tel que l'a mentionné
très clairement le Groupe Desjardins lorsqu'il est venu... le Mouvement
Desjardins lorsqu'il est venu en consultations publiques. Alors, ce sont des
mots qui ont été utilisés à dessein, le Mouvement Desjardins avait d'ailleurs clairement
cité les textes de loi et avait fait des recommandations à cet égard.
(Consultation)
M. Barrette : Mme la
Présidente, je suis pas mal convaincu que la partie gouvernementale va faire
référence au fait que l'article de loi... l'amendement proposé ici est peut-être,
et ça, vous aurez à statuer là-dessus, éventuellement... on pourrait
questionner la recevabilité. Mais, Mme la Présidente, je vous rappelle d'emblée
que le ministre lui-même a dit qu'il déposerait un amendement qui traiterait de
la compensation à être faite, donnée aux propriétaires. Alors, nous... pour
nous, c'est le sujet qui est le plus important, on l'amène... C'est
définitivement le plus important pour les propriétaires de permis de taxi, et
on souhaite pouvoir s'y adresser à l'intérieur... à l'étude détaillée du projet
de loi.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
L'amendement déposé par le Parti libéral, l'opposition officielle, dénature la
loi n° 17. Jamais je n'ai parlé de compensation ou d'article
de loi que je déposerais, dans les dernières semaines. La seule chose qu'on a
parlé, c'est la redevance qui est écrite dans la loi. Alors, encore une fois,
je le répète : Cet article... cet amendement dénature complètement les
principes mêmes de la loi n° 17.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je cite un article paru dans L'Actualité le15 avril 2019. Je
m'excuse, dans le Journal de Montréal, le 15 avril, dans la section Actualités,
le 15 avril 2019, sous la plume de Mme Béatrice Roy-Brunet, où le ministre est
cité à propos d'un amendement au projet de loi n° 17
pour mettre en place la fameuse redevance temporaire sur les 0,90 $. «Sera
introduite — je lis au texte — pour l'ensemble des courses
effectuées au Québec, jusqu'à concurrence de». Ça, et c'est dit selon le
ministre des Transports... je ne le nommerai pas : «Ce montant permettrait
de rembourser la valeur...», et ainsi de suite.
Le ministre le dit lui-même dans une
entrevue, qu'il y aura un amendement dans le projet de loi, dont la visée est
une visée compensatoire. À partir du moment, Mme la Présidente, où le ministre
annonce lui-même un amendement dans son projet de loi qui vise à compenser les
propriétaires de taxi pour la perte qu'ils ont subie — et je vais la
qualifier : injuste — je pense qu'il y a lieu, évidemment,
absolument, de recevoir cet amendement-là, puisque le ministre lui-même a
introduit, et le concept... et le principe de l'amendement, et la portée de
l'amendement, qui est une portée compensatoire. Alors, il y a donc lieu d'avoir
ce débat-là puisque c'est le ministre lui-même qui l'a publiquement annoncé le
15 avril 2019.
M.
Bonnardel
: Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Je vous confirme qu'il y aura un amendement à l'article 263 sur la redevance. Maintenant,
je vous répète encore une fois que cet amendement...
M. Barrette : ...ce débat-là,
puisque c'est le ministre lui-même qui l'a publiquement annoncé le 15 avril
2019.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, je vous confirme qu'il y aura un amendement à l'article 263
sur la redevance. Maintenant, je vous répète encore une fois que cet amendement
dénature complètement l'article... le principe même de la loi n° 17
et je vous demanderais de prendre une décision sur le fait que cet amendement
est non recevable.
M. Barrette : Mme la
Présidente, avant que vous continuiez, je vais répéter l'argumentaire. Le
ministre a annoncé un amendement. Alors, ça, c'est incontestable, le ministre
vient de le confirmer. Le ministre a annoncé... il vient de confirmer qu'il y
aurait un amendement sur une redevance. Le ministre a toujours, et à
plusieurs... toujours parce que... à plusieurs reprises mentionné que la
redevance était de... (panne de son) ...compensatoire. Alors, si on met dans la
même phrase la compensation, l'amendement, le projet de loi n° 17,
ça nous autorise à faire en sorte que l'on puisse déposer cet amendement-là.
Et, si vous décidez aujourd'hui de traiter de la recevabilité, je vous demande
de le faire avec un rapport écrit expliquant la motivation de votre décision.
La Présidente (Mme
Grondin) : On va suspendre les travaux.
M.
Bonnardel
:
Mme la Présidente, juste une correction. J'ai mentionné... Si vous le
permettez, j'ai mentionné la redevance à l'article 263. C'était mon erreur.
C'est 257.
M. Barrette : Oui, c'est 257.
Alors, madame la... je suis tout à fait d'accord avec le ministre, c'est 257.
Mais j'ai aussi la prérogative de demander une décision écrite motivée.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce qu'il y a d'autres arguments concernant la
recevabilité de cet... S'il vous plaît.
Mme Ghazal : ...bien, en fait,
là, je... peut-être pas la recevabilité, mais sur le fait que c'est extrêmement
important. Parce que je pense que les gens qui nous écoutent, ils n'auront pas
la patience d'attendre jusqu'à l'article 257 pour parler de la redevance, qui
va être payée par tout le monde, alors que, normalement, ça devrait être
uniquement par les nouveaux joueurs. Donc, c'est clair que pour... Donc, je ne
peux pas parler de l'amendement lui-même, qui est extrêmement important?
La Présidente (Mme
Grondin) : Je souhaiterais... Avant de prendre une décision, je
souhaiterais savoir s'il y a d'autres arguments concernant... Là, on parle de
la recevabilité de l'amendement.
Mme Ghazal : Bien, si on parle
ailleurs de la redevance et de la modalité puis sur combien de temps pour
pouvoir compenser les gens, bien, c'est tout à fait recevable de parler de la
compensation, logiquement, à l'article 57... 257. Donc, si on en parle déjà, de
la compensation, c'est tout à fait recevable, selon moi, qu'on en parle
maintenant, vu qu'on en parle déjà à l'article 257. C'est le même sujet,
seulement traité différemment.
M.
Bonnardel
:
Petit court commentaire 30 secondes, Mme la Présidente. Dans cet amendement, on
ne peut amener une incidence financière et introduire cet amendement dans
l'article, encore une fois, qui dénature complètement le projet de loi n° 17.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je soulignerai au ministre que son amendement... c'est-à-dire, son
article 257, où un éventuel amendement additionnel a une implication
financière. Et je vous soumettrai, Mme la Présidente, pour que ce soit bien
clair pour l'argumentaire, que le ministre, ici en cette Chambre, a plusieurs
fois dit que dans... et ce serait... la compensation serait faite à telle
hauteur et par tels et tels moyens, hein? Il y avait un... Il y avait notre
montant à nous, leur montant à eux plus la redevance. Ça a toujours été
mentionné comme étant compensatoire. On peut jouer sur les mots. Si ça n'a pas
été écrit dans l'amendement... pas l'amendement, mais l'article 257, ça a dit
et rapporté à plusieurs reprises. Ça a été dit et rapporté. Ça a été même
l'objet de questions au salon bleu.
Alors, Mme la Présidente, si le ministre
considère que lui peut amener des articles à portée budgétaire, financière, bien,
je ne vois pas pourquoi nous, on ne peut pas le faire.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député de...
• (17 h 30) •
M. Barrette : M. le
Président... Mme la Présidente, je vois déjà qu'on va invoquer qu'on a écrit
«mesure de transition». Mais le ministre a dit lui-même, et c'est cité dans le
journal, que cette compensation-là... Même que la ministre déléguée, Mme la
Présidente, lors d'un débat que j'ai eu avec elle en Chambre — c'est
dans les galées — a dit que cette mesure-là de transition allait
permettre de compenser aussi les propriétaires de permis de taxi. Alors, il y a
le ministre qui l'a déjà dit, il y a la ministre déléguée. Vous pouvez
rechercher les citations dans nos annales, dans nos archives.
Alors, si le ministre peut le faire,
directement ou indirectement, nous pouvons le...
17 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : ...la transition
allait permettre de compenser aussi les propriétaires de permis de taxi. Alors,
il y a le ministre qui l'a déjà dit, il y a la ministre déléguée, vous pouvez
rechercher les citations dans nos annales, dans nos archives. Alors, si le
ministre peut le faire directement ou indirectement, nous pouvons le faire,
d'où la demande que je vous fais, la décision que vous allez prendre sur la recevabilité,
nous souhaitons en avoir une version écrite et motivée.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Toujours sur la recevabilité, je rappelle, Mme la Présidente, que l'article
1 de tout projet de loi vise à fixer les objectifs... les objets et les
principes qui sous-tendant à cette loi. Dans cette démarche, l'un des premiers
gestes politiques que le ministre a posés, c'est de rencontrer les acteurs de
l'industrie pour leur parler de quoi? Des changements qui s'en viennent et pour
leur parler aussi de quoi? De compensation, entre autres.
Ce que nous avons devant nous, ce projet
de loi que nous avons devant nous, une des portées les plus spectaculaires et
spectaculaires, Mme la Présidente, dans le sens de dramatique, spectaculaires
dans le sens de triste, spectaculaires dans le sens de douloureux, c'est
l'enjeu de la compensation juste et équitable. C'est un principe, c'est un
principe, Mme la Présidente. Je le rappelle encore, l'article 1, c'est l'objet
et les principes, et ce sous-amendement que notre collègue amène, justement,
parle de la justice, ça parle de la justice. Je crois que c'est un principe
autour duquel on devrait adhérer, l'idée d'une compensation juste.
Alors, je crois que, Mme la Présidente, je
vous invite à accueillir cet amendement afin que nous puissions en débattre.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Barrette : Et je vais
rajouter, Mme la Présidente, je rajouterai...
La Présidente (Mme Grondin) :
Juste un moment, il y avait la députée de Mercier, s'il vous plaît.
M. Barrette : Ah! Pardon.
Mme Ghazal : C'est aussi par
rapport à la recevabilité. Peu importe dans quel article dans le projet de loi,
ce que je comprends, le ministre, il dit que les partis d'opposition ne peuvent
pas... je sais qu'on ne peut pas amener, par exemple, des projets de loi ou des
amendements qui ont une incidence financière, mais là il existe déjà un
article, qui n'est pas l'article 1, c'est au 257, qui amène une incidence
financière et qui va être amendé par la partie gouvernementale. Donc, nous, en
tant que parti deuxième opposition, on n'est pas en train d'amener une nouvelle
incidence monétaire, elle existe déjà. Ce qu'on fait, c'est qu'on essaie de
convaincre le ministre de ce que le gens qui vont subir cette perte de valeur
de leur permis, qui vont subir cette perte aussi de revenus futurs, de modifier
le montant pour qu'il y ait une compensation juste et équitable. Même je suis
étonnée pourquoi, dans l'amendement, mon collègue de La Pinière n'a pas
ajouté aussi à la valeur marchande, la juste valeur marchande, dont on a parlé
beaucoup, mais ça, on pourra en discuter quand on va discuter plus
particulièrement de l'amendement.
Mais par rapport à la recevabilité, ça
existe déjà, cette disposition-là qui va avoir une incidence financière sur la
vie des gens. Nous, ce qu'on veut, c'est d'en discuter, pas une nouvelle, mais
de modifier ce montant pour qu'il soit juste et équitable pour les gens qui subissent
cette perte.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée de Mercier. M. le député de
La Pinière. Brièvement, quand on parle de recevabilité.
M. Barrette : Je vais faire
deux commentaires additionnels. Je vous invite à prendre acte du deuxième
alinéa contenu dans les commentaires du ministre qu'il nous a fournis à propos
de son article 257. Les commentaires, c'est lui, ce n'est pas la loi, c'est
lui, il explique son intention. L'article 257 affecte cette redevance au
financement de mesures de transition pour les services de transport fournis par
des taxis rattachés à un permis de propriétaire de taxi. C'est clair, Mme la
Présidente, là qu'ici, là, cette redevance-là, c'est clairement et expliqué
clairement par le ministre que ça fait partie d'une compensation.
Maintenant, je rajoute ceci. L'amendement
que j'ai déposé, c'est un amendement, dont la finalité, ce n'est pas du tout,
du tout, du tout une incidence, ça peut en être une, mais la finalité, Mme la
Présidente, est simplement de faire une démarche en fonction de la Loi sur
l'expropriation. La suite de ça, ce n'est pas dans le texte. Dans l'article
257, il y a des dollars, il y a des dollars. Nous, là, dans la finalité que
l'on met dans notre amendement, Mme la Présidente...
M. Barrette : ...une
démarche en fonction de la Loi sur l'expropriation. La suite de ça, ce n'est
pas dans le texte. Dans l'article 257, il y a des dollars. Il y a... des
dollars. Nous, là, il y a... dans la finalité que l'on met dans notre
amendement, Mme la Présidente, c'est clair, il n'y en a pas, de dollars comme
tels. Il y a un exercice qui doit être fait, ça, c'est clair. Et après, après,
bien, on verra, comme on dit si souvent en face. On verra.
Mais là on n'est pas là. On ne pourra
pas... On demande à ce qu'il y ait... bien, on demande... on demande à ce que
l'exercice soit fait en fonction de cette loi-là. Et, comme vous le constatez,
Mme la Présidence, il n'y a pas de chiffres. Il n'y a pas de chiffres. Il n'y a
pas de dollars là-dedans. Il n'y en a pas. Par contre, il y en a dans son
article 257.
La Présidente
(Mme Grondin) : J'ai bien compris...
M.
Bonnardel
:
Je termine, Mme la Présidente...
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui.
M.
Bonnardel
:
...juste en disant que cela amène une nouvelle incidence. On n'est pas à
l'article 257, on est à l'article 1. Cela amène une incidence
financière, et l'opposition ne peut introduire cet amendement sans qu'il y ait
un impact dans cette loi. Voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, ce que je vous propose,
j'ai bien... il n'y a pas d'autre commentaire sur la recevabilité? Donc, je
vous propose de suspendre...
M. Barrette : Mme la
Présidente, juste un dernier commentaire. Je vais lui demander s'il avait
d'autres...
La Présidente
(Mme Grondin) : Un dernier, brièvement, s'il vous plaît.
M. Barrette : Pourquoi un
dernier?
La Présidente
(Mme Grondin) : Parce que sur...
M. Barrette : Sur la base
de quoi?
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça doit être assez bref quand on parle de
recevabilité, là. On n'est pas dans les...
M. Barrette : Non, je
comprends, là. Mais, si j'ai un commentaire additionnel?
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, c'est correct.
M. Barrette : Bon.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mais brièvement, s'il vous plaît.
M. Barrette : Alors, je
vous invite à aller à 192.5, jurisprudence, il y a quatre critères de
recevabilité. Et je vous invite à bien prendre connaissance de ça et je... je
m'excuse, c'est 192.11. Et je pense bien que notre amendement est recevable.
Alors, je réitère ma demande, motivation, rapport écrit... décision écrite.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, ce que je vous propose,
c'est... on va suspendre l'amendement pour que je puisse prendre une décision
et vous transmettre...
M. Barrette : Non, non,
non. On veut avoir une décision écrite.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, c'est ça.
M. Barrette : Je vous
indique la... Je vous ai indiqué la jurisprudence...
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de La Pinière, laissez-moi
terminer, s'il vous plaît. Ce que je vous ai dit, c'est que... pour le moment,
on va suspendre l'amendement pour que je puisse, à la prochaine séance, revenir
avec une décision écrite.
M. Barrette : Non. Nous,
on veut la décision maintenant, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mais, M. le député de La Pinière, je
ne peux pas vous transmettre quelque chose d'écrit maintenant.
M. Barrette : Bien, vous
suspendez, puis vous allez faire la réflexion, puis...
La Présidente
(Mme Grondin) : Alors, on va suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 42)
La Présidente (Mme
Grondin) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons
ajourner les travaux pour la prochaine séance, où je vous lirai un avis écrit
de la décision concernant la recevabilité de l'amendement.
Donc, nous ajournons nos travaux...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme
Grondin) :Compte tenu... O.K., la commission
ajourne ses travaux au mardi 11 juin à 9 h 30, où elle entreprendra
un autre mandat.
(Fin de la séance à 17 h 43)