Journal des débats (Hansard) of the Committee on Citizen Relations
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version finale du Journal est publiée dans un délai de 2 à 4 mois suivant la date de la séance de la commission.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, October 7, 2020
-
Vol. 45 N° 62
Clause-by-clause consideration of Bill 56, An Act to recognize and support caregivers and to amend various legislative provisions
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi n° 56, Loi visant à
reconnaître et à soutenir les personnes proches aidantes et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Lachance (Bellechasse) est remplacée par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Barrette (La Pinière) par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); Mme Dorion (Taschereau) par Mme Labrie (Sherbrooke).
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la secrétaire. Y a-t-il des droits de
vote par procuration?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Sauvé (Fabre) dispose d'un droit de vote pour M. Kelley
(Jacques-Cartier).
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de débuter, je dépose le mémoire de l'Association
féminine d'éducation et d'action sociale, reçu avant la fin des commissions particulières.
C'est fait, Mme la secrétaire? Merci.
Je vous informe également qu'en vertu de
la motion adoptée à l'Assemblée le 15 septembre 2020, les votes pour ce mandat
devront se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au 9 octobre 2020.
Nous débutons avec les remarques
préliminaires. Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants,
vous disposez de 20 minutes.
Mme Blais (Prévost) : O.K. Je
ne pensais pas qu'il y avait des remarques préliminaires, mais comme c'est un
sujet que j'adore, il n'y a vraiment pas de problème avec ça.
Mme la Présidente, je suis très, très
heureuse qu'il y ait eu l'adoption de principe. Ça s'est fait hier soir. On a
eu une commission parlementaire également, où il y a plusieurs groupes qui sont
venus nous exprimer, entre autres, leur approbation par rapport à une loi qui
touche les personnes proches aidantes. C'est un pas de plus qu'on fait, étant
donné que l'engagement premier était de déposer une politique nationale des
proches aidants et conséquemment, un plan d'action, parce qu'une politique qui
n'a pas de plan d'action, bien il n'y a pas de dents, il n'y a pas d'enjeux financiers...
Mme Blais (Prévost) : …qui
touche les personnes proches aidantes. C'est un pas de plus qu'on fait étant
donné que l'engagement premier était de déposer une politique nationale des proches
aidants et, conséquemment, un plan d'action parce qu'une politique qui n'a pas
de plan d'action, bien, il n'y a pas de dents, il n'y a pas d'enjeux
financiers, et c'était ça, notre engagement politique, tout en développant
aussi des maisons de répit, avoir beaucoup plus de répit pour les personnes proches
aidantes.
Nous avons énormément consulté pour ce
projet de loi. La première consultation s'est tenue un
11 décembre 2018, et dans cette consultation, plusieurs groupes
nationaux sont venus et ils pensaient vraiment qu'on était pour leur déposer
déjà la matrice d'une politique, et c'est surtout ce que nous n'avons pas fait.
On a voulu entendre les groupes, leurs commentaires, c'était quoi pour eux une
définition, comment ils voyaient une politique des proches aidants, quelles
sont les actions qu'on devrait mettre en place. Il y avait des groupes qui
représentaient, à la fois — parce qu'on en a parlé
récemment — les personnes issues de Premières Nations, mais aussi
toute la question qui entoure les organismes qui soutiennent les personnes
avec… au niveau de la santé mentale, L'Étoile de Pacho, écoutez, là, tous… les
enfants… Puis je regarde ma collègue de Soulanges parce que quand on parle
d'une politique pour les proches aidants, étant donné que dans mon titre, je
suis ministre responsable des Aînés, on peut peut-être penser à tort que ça ne
s'adresse qu'aux personnes âgées, mais ce n'est pas du tout le but de
l'exercice, c'est de toucher l'ensemble des proches aidants.
D'ailleurs, notre définition est large. Et
au fur et à mesure, parce qu'après cette consultation-là, il y a eu d'autres
consultations en ligne, il y a eu un comité des proches aidants qui s'est formé
aussi pour… qu'on a consulté davantage, nous avons consulté les Premières
Nations, on a énormément consulté, on a colligé ces données-là. Ça nous a
permis de commencer vraiment à rédiger une politique, et quand je dis rédiger,
c'est de mettre ensemble des idées qui proviennent de ces multitudes de
consultations.
On s'est rendu compte aussi du souhait des
personnes d'avoir une loi. Alors, j'ai proposé l'idée de déposer une loi, qui a
été acceptée par le premier ministre du Québec, hein, ça prenait une
acceptation parce que dans une loi, on va beaucoup plus loin qu'une politique.
D'une part, on vient enchâsser la politique nationale des proches aidants, on
vient enchâsser un plan d'action, on vient enchâsser aussi le fait qu'il y aura
un comité de partenaires composé de personnes proches aidantes et un
Observatoire québécois de la proche aidance, puis il y aura déjà un amendement
concernant le titre de cet observatoire, la Semaine nationale des personnes
proches aidantes et surtout ce que je considère important, l'impact…
Mme Blais (Prévost) : …un
comité de partenaires composé de personnes proches aidantes et un Observatoire québécois
de la proche aidance, puis il y aura déjà un amendement concernant le titre de
cet observatoire, la Semaine nationale des proches aidants, et surtout ce que
je considère important, l'impact, lorsque les différents ministères du
gouvernement du Québec déposeront des projets de loi ou des modifications
réglementaires, de tenir compte de l'impact des proches aidants. C'est dans
leur loi, ça touche les personnes proches aidantes. Ça, c'est réellement une
très grande avancée. De plus, dans le rapport annuel qui accompagne le plan
d'action, il faut tenir compte de la santé et du bien-être de la personne
proche aidante.
On va reconnaître la personne proche
aidante, on ne veut plus l'instrumentaliser. Il faut que la personne proche
aidante se sente libre de pouvoir être proche aidant ou de ne pas continuer à
être proche aidant. Donc, il y a un respect. Et, avec une loi, c'est que nous
allons dépasser les cycles électoraux, nous allons dépasser aussi toute forme
de partisanerie. Et c'est une loi qui va faire en sorte que la politique va
pouvoir évoluer, tout comme le plan d'action dans le temps, au fur et à mesure
que les connaissances, autour des personnes proches aidantes, vont évoluer.
Alors, je suis très contente d'être ici
aujourd'hui, avec mes collègues, pour ce projet de loi qui est finalement
extrêmement historique. Je l'ai mentionné en Chambre, ce n'est pas pour moi que
je fais ce projet de loi là. Je suis revenue en politique, oui, parce que ça me
touchait, les proches aidants, mais c'est pour l'ensemble des personnes proches
aidantes du Québec. Et je crois qu'ensemble, avec les oppositions qui sont ici,
tout le monde est concerné par les personnes proches aidantes. Je regarde
justement la députée de Westmount—Saint-Louis, tout comme la députée de Vaudreuil,
des femmes qui auraient pu rester à la maison parce qu'elles ont des enfants en
très grande situation de vulnérabilité. Elles ont choisi de venir faire de la
politique, pourquoi? Pour faire avancer des causes importantes, des causes de
société.
Et, souvent, vous savez, on mesure, hein,
on aime les courbes pour mesurer, mais il y a des choses qui ne se mesurent
pas, ça ne se mesure pas, la détresse psychologique, ça ne se mesure pas,
l'angoisse. Ça ne se mesure pas tout le travail que les personnes proches
aidantes peuvent mettre dans cet accompagnement. Il y en a qui accompagnent
pendant sept mois, il y a d'autres personnes qui accompagnent un être, entre
autres, atteint d'un trouble… vivant avec un trouble neurocognitif majeur, ça
peut durer 12 ans, 13 ans. C'est toute une partie de la vie qui est touchée à
ce moment-là.
Alors, je tiens, premièrement, à remercier
les groupes qui sont venus ici, qui sont importants. Je tiens aussi à remercier
aujourd'hui tous mes collègues ici…
Mme Blais (Prévost) :
...ça peut durer 12 ans, 13 ans. C'est toute une partie de la vie qui
est touchée à ce moment-là.
Alors, je tiens, premièrement, à remercier
les groupes qui sont venus ici, qui sont importants. Je tiens aussi à
remercier, aujourd'hui, tous mes collègues ici présents de la Coalition avenir
Québec, mes collègues de l'aile gouvernementale, les oppositions aussi, pour
votre travail constructif que vous allez faire, que nous allons faire ensemble
pour améliorer ce projet de loi là pour léguer au Québec, et je souhaite que ce
soient des débats non partisans. Les personnes proches aidantes, là, c'est
au-delà des partis politiques. Je pense qu'on est rendu, au Québec, à devoir se
doter d'une loi qui va faire en sorte qu'on va reconnaître davantage les
proches aidants. Alors, je veux remercier aussi les juristes qui
m'accompagnent, Mme Michèle Archambault qui travaille actuellement
énormément sur toute la question de l'écriture de la politique,
Vincent Defoy qui est de la Direction des aînés et des proches aidants, et
évidemment mes attachés politiques.
Alors, Mme la Présidente, pour l'instant,
ce seront mes remarques préliminaires. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je me tourne maintenant du
côté de la députée de Fabre et porte-parole de l'opposition officielle pour ses
remarques préliminaires d'une durée maximale de 20 minutes.
Mme Sauvé : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, d'entrée de jeu, je veux saluer la
ministre, je veux saluer les collègues.
Mme la Présidente, c'est évidemment un
projet de loi qui est fort attendu et important. Moi, je veux rassurer, Mme la
Présidente, tout de suite la ministre et lui assurer notre appui, mais aussi
notre travail très constructif à faire des propositions, à faire en sorte qu'on
bonifie le projet de loi très, très, très inspiré par ce que les groupes, les
18 groupes, sont venus nous dire en consultations particulières. Ils nous
ont amenés dans des zones de réflexion même qu'on n'avait pas présumé. Alors,
ça a été excessivement riche, et, en tout respect, je veux non seulement les
saluer mais leur dire qu'ils ont déjà contribué à nos travaux de par leurs
réflexions, leurs mémoires et leurs présentations.
Alors donc, ça sera dans ce mode de
collaboration que nous allons parce qu'il faut, il faut travailler à faire en
sorte que les proches aidants soient soutenus. Il faut faire en sorte que les
proches aidants aient tout l'accompagnement nécessaire. Et pour nous
clairement, puis j'ai souvent posé la question après la présentation de chaque
groupe : Qu'est-ce que le projet de loi va venir changer dans le quotidien
des proches aidants? Et je pense qu'on devra avoir cette question-là au fur et
mesure de nos avancées dans nos travaux, à se dire qu'est-ce qui va changer,
qu'est-ce que ce projet de loi va venir changer.
• (11 h 30) •
Moi, j'ai le grand privilège d'être
entourée parce je l'ai mentionné, je ne suis pas l'experte, ce sont les groupes
qui le sont. Alors, je suis très humble devant toute l'expertise qu'ils ont. Et
dans mon rôle de...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Sauvé : ...là au fur et à
mesure de nos avancées dans nos travaux, à se dire : Qu'est-ce qui va
changer? Qu'est-ce que ce projet de loi va venir changer?
Moi, j'ai le grand privilège d'entre
entourée… parce que je l'ai mentionné, je ne suis pas l'experte, ce sont les
groupes qui le sont, alors je suis très humble devant toute l'expertise qu'ils
ont. Et, dans mon rôle de législateur, c'est bien sûr de pouvoir exprimer
plusieurs points de vue qu'ils ont amenés. Mais j'ai aussi le privilège d'être
entourée de collègues, donc j'ai ma collègue de Westmount—Saint-Louis qui porte
avec elle, dans sa réalité personnelle, la réalité d'une maman auprès de ses
enfants, et également mon collègue de Vimont qui, lui, présentement, est proche
aidant auprès de ses parents, et sa réalité qu'il vit qui est parfois très
difficile. Alors, c'est sûr qu'au travers de tout le travail qu'on fera
ensemble je serai très à l'écoute, d'abord et avant tout, aussi, de mes
collègues et de ce qu'ils vivent dans leur quotidien.
Je veux vous dire que les groupes… tous
les groupes, évidemment, ont salué, sont favorables au projet de loi. En même
temps, il y a une question qui s'est posée : Est-ce qu'on avait besoin
d'un projet de loi? Je pense que la ministre a clairement, et dans ses
remarques, mais tout au long des consultations, expliqué que la politique s'en
viendrait assez rapidement, et je pense que ça sera le souhait des groupes
aussi de faire en sorte qu'une politique puisse atterrir, forts des
commentaires qu'ils auront faits, mais qu'une politique puisse être devant nous
assez rapidement. Parce que les groupes, s'ils saluent le projet de loi, ils
nomment tout de même que nous avons besoin d'actions concrètes, d'actions
concrètes comme du répit; comme des partenariats aussi qui mettent ensemble une
concertation de ressources autour du proche aidant; le soutien psychologique.
Alors, donc, je pense que ce seront des éléments pour lesquels on sera très
vigilants, mais toujours en mode collaboration.
Moi, je veux un peu annoncer mes couleurs.
Écoutez, je trouve ça important puis je pense que la ministre ne sera pas
vraiment surprise, Mme la Présidente, il y a des aspects de cette étude détaillée
qui vont davantage retenir mon attention et celles de mes collègues, et je veux
ici les nommer. Donc, on est un peu en train de dire clairement ce qui… bien
que tous les aspects du projet de loi sont intéressants, mais il y a des
aspects sur lesquels on va vouloir peut-être se pencher davantage. Alors, je
les nomme d'entrée de jeu.
Je pense que la définition, ça va être un
élément très important, parce qu'il y a eu beaucoup d'éclairage de la part des
groupes, et autant sur le mot «significatif» que sur la révision de la
définition dans son sens le plus large, parce que, clairement, on veut inclure
le plus de proches aidants possible, mais, en même temps, quand on fait cela,
il y a un impact directement sur l'attribution du soutien financier, les différents
programmes qui sont offerts et l'accessibilité aux ressources. Alors, donc, il
y a plusieurs enjeux qui tournent… ce n'est pas simplement de mettre des mots,
c'est vraiment… il faut penser à la réalité très humaine des proches aidants
dans la définition, mais aussi l'impact que cette définition aura pour leur
permettre l'accessibilité. Donc, ça, c'est un premier élément pour lequel on
aura des belles réflexions.
Je pense que la notion du dossier médical,
la ministre nous en a…
Mme Sauvé : ...penser à la
réalité très humaine des proches aidants dans la définition, mais aussi
l'impact que cette définition aura pour leur permettre l'accessibilité. Donc,
ça, c'est un premier élément pour lequel on aura des belles réflexions.
Je pense que la notion du dossier médical,
la ministre nous en a reparlé aussi. Je pense qu'elle est bien sûr très ouverte
à regarder cette notion-là, mais... et je vais la nommer. Sophie Éthier est
venue nous parler aussi d'un modèle fort intéressant qui pourrait s'ajouter,
qui pourrait être lié au dossier médical et c'est tout le plan d'accompagnement
individualisé autour des proches aidants. Et j'ai senti de la part de la ministre
une ouverture à travailler sur cet aspect-là. Alors, clairement, nous, c'est un
aspect qui va nous intéresser parce qu'on fait en sorte que les ressources et
les programmes tournent autour du proche aidant.
Il y a eu la notion aussi du statut légal.
On a un petit peu amorcé une réflexion avec certains groupes, jusqu'où on va
dans la reconnaissance et le statut légal, est-ce qu'on va vers un registre.
Alors, c'est des réflexions qu'on aura à avoir tout au long, mais je vous
dirais que c'est des éléments importants pour nous puisque ces éléments-là nous
semblent assez fondateurs de l'ensemble du projet de loi.
On nous a nommés, en cours de
consultations également, oui, quelques structures, parfait, mais n'oublions pas
les soins, n'oublions pas la qualité des soins qu'on donne et aux aînés, et aux
proches aidants, et aux parents. Donc, ça, évidemment, il y a des structures
qui sont avancées dans le projet de loi, le comité de suivi gouvernemental et
le comité de partenaire en plus de l'observatoire. Je pense que s'il y a
quelque chose à retenir de ce côté-là, c'est que les proches aidants ont le goût
d'être entendus. Et dans la composition de ces structures, je pense qu'il
faudra leur faire toute la place, il faudra entendre ce qu'ils ont à nous dire.
Alors, vous aurez compris, Mme la
Présidente, qu'on est en mode collaboration de façon constructive, on aura des
propositions, on sera dans le respect des propositions qui nous ont été faites
aussi par les groupes. Et je souhaite... parce qu'on se l'est dit entre nous,
mais clairement, avec la pandémie, les proches aidants ont été... ont vécu des
éléments dramatiques dans leur vie et je pense que le but de ce projet de loi,
avec tout notre travail collectif, c'est de ne plus jamais les oublier. Alors,
merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Je me tourne maintenant
vers la porte-parole du deuxième groupe de l'opposition, bienvenue, Mme la
députée de Sherbrooke, pour les remarques préliminaires pour une durée maximale
de 20 minutes.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je vais être très brève. Simplement dire à la ministre que j'ai
bien entendu son appel à la collaboration puis aux propositions constructives
sur le projet de loi. C'est la manière dont je comptais travailler de toute
façon. Donc, j'attends en retour, j'imagine, beaucoup d'ouverture de sa part
parce que je sais à quel point ça lui tient à coeur, puis je suis certaine
qu'on est capables de travailler ensemble ici, d'autant plus qu'on a, autour de
la table, plusieurs personnes qui ont un très gros bagage de proche aidance
dans leur propre vie. Donc, je suis certaine qu'on va être capables d'améliorer
encore plus ce projet de loi. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, je me tourne du
côté du député de Rimouski, représentant du...
Mme Labrie : ...à quel point ça
lui tient à coeur, puis je suis certaine qu'on est capables de travailler
ensemble ici, d'autant plus qu'on a, autour de la table, plusieurs personnes
qui ont un très gros bagage de proche aidance dans leur propre vie. Donc, je
suis certaine qu'on va être capables d'améliorer encore plus ce projet de loi.
Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, je me tourne du
côté du député de Rimouski, représentant du troisième groupe d'opposition, pour
ses remarques préliminaires. Et vous avez un maximum de 20 minutes.
M. LeBel : Merci. Merci. Bien
sûr, on va collaborer, là, on va... Je pense qu'on le doit pour les proches
aidants. Moi, j'ai été proche aidant pas longtemps, une semaine ou deux, quand
ma mère est décédée. Et je le disais hier, moi, ça m'a bouleversé. Mais
j'imagine les gens qui sont proches aidants à l'année, toujours. C'est... Puis
ce qu'on a entendu en commission, je me souviens des deux femmes, là, qui... Ça
nous a bouleversés. Et pour eux autres, ce qu'on va faire, notre travail, c'est
pour eux autres. C'est pour les reconnaître, puis reconnaître ce qu'ils font,
puis les remercier pour ce qu'ils font, puis les accompagner. Puis il y en a
partout au Québec, là, des gens qui sont proches aidants.
Moi, j'ai... La ministre a participé,
j'avais organisé, il y a un an, un colloque sur Bien vieillir dans
Rimouski-Neigette, et il y avait un élément, là-dedans sur la proche aidance,
et les gens disaient : Bon, ça nous prend de la formation, de
l'accompagnement. Et j'ai l'impression que ce qu'on est en train de faire là,
bien, je réponds un peu pas mal aux gens de chez nous aussi qui ont demandé.
Et je disais hier, au principe... ce qu'on
est en train de faire, là, il faut aussi ne jamais oublier que ça s'intègre
dans une société où on veut qu'on va prendre... on voudrait prendre mieux soin
des aînés, puis des personnes vulnérables, des personnes handicapées. C'est un
élément, ce qu'on est en train de faire là, mais il y a d'autres choses qu'il
faudra faire aussi pour faire en sorte qu'au Québec, bien, ce soit une société
où on va faire participer nos aînés puis qu'on va arrêter de voir le
vieillissement de la population comme un problème, comme un... Les aînés, ce
n'est pas un passif, c'est un actif. Quand on regarde... On l'a vu, là, pendant
la pandémie, beaucoup de groupes communautaires ont perdu des bénévoles. Mais,
c'est pourquoi? Parce que les 70 ans et plus restaient à la maison, et il y a
plein de bénévoles qui n'étaient plus là. Puis là on s'est aperçu que c'est des
bénévoles, c'était beaucoup des aînés partout, partout qui organisent des
festivals dans les villages, qui organisent... Ça fait que c'est un actif, les
aînés, je voulais aussi le dire.
Le projet de loi qu'on est en train de
faire, c'est un projet de loi cadre. C'est pour ça qu'il est important. Moi,
j'ai déjà participé à l'élaboration d'un projet de loi cadre, il y a plus
longtemps, sur la loi-cadre pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion
sociale en 2002. J'étais directeur de cabinet à l'époque. Et cette loi-là est
toujours là, et, depuis, il y a eu cinq plans d'action qui sont toujours liés
au projet de loi qu'on a discuté ensemble en 2002. Ça fait que ce qu'on est en
train de faire là, ça va nous projeter plus loin, ça fait que c'est important
que ça soit bien fait. C'est les bases, c'est la fondation des prochaines
politiques. Il y en aura des bonnes, des moins bonnes, on ne sait pas. Tu sais,
les gouvernements changent, on ne sait pas comment... Mais les bases qu'on est
en train de faire, c'est les fondations, ça fait que c'est important qu'on le
fasse bien, et, pour moi, vous avez toute, toute ma collaboration.
On a mentionné, pendant la commission,
qu'il y avait beaucoup de quincaillerie, là. On disait, bon, l'observatoire, le
comité de partenaires, le comité d'experts... Certains disaient...
M. LeBel: ...on ne sait pas
comment... Mais les bases qui sont en face, c'est les fondations, ça fait que
c'est important qu'on le fasse bien et, pour moi, vous avez toute, toute ma collaboration.
On a mentionné, pendant la commission,
qu'il y avait beaucoup de quincailleries. On disait, bon, l'observatoire, le
comité de partenaires, le comité d'experts. Certains disaient : Bien,
c'est beaucoup d'argent qu'on va mettre là, peut-être qu'on aurait pu mettre
cet argent-là... Moi, je pense que faire participer des gens, il n'y a rien...
c'est toujours bon, mais il faudrait s'assurer, par exemple, que ces comités-là
servent à quelque chose. Moi, je vais poser sûrement la question, ces
comités-là vont faire des rapports à la ministre, est-ce qu'on pourrait
peut-être s'assurer qu'ils soient un peu plus publics puis que les gens
puissent suivre le suivi? Comme la ministre qui doit faire un rapport sur le
suivi une fois par année sur Internet, est-ce qu'on pourrait rendre ça un peu
plus public? Je pense que oui, on ne se trompe jamais quand on va vers la
transparence, et on pourra regarder comment qu'on peut faire ça.
• (11 h 40) •
Il y a des enjeux de fond, j'en nomme
juste deux, l'appauvrissement des proches aidants pendant la proche aidance. Il
faut mieux les outiller, les aider. Et j'ai appris le mot, là, la
«postaidance», ça fait que je vais revenir avec ça, c'est certain. Pour moi,
c'est important les gens qui ont été proches aidants tout le temps, puis
surtout les femmes qui ont laissé tomber des promotions, qui ont arrêté de
cotiser, ils se retrouvent après leur période de proche aidance avec un
rattrapage à faire. Et là il faudra voir comment on peut faire pour les aider.
J'en profite pour le dire aussi, j'espère
que les prochains plans d'action... Au Québec, depuis les années 90, on
s'est donné... on appelle ça l'ADS, l'analyse différenciée selon les sexes.
C'est une analyse où on analyse nos politiques pour voir l'impact qui est
différencié selon les femmes et les hommes. Moi, j'espère que les prochaines
politiques, on fera ça aussi. On s'assurera qu'on aura fait cette analyse-là,
parce que la proche aidance, ça a un visage puis c'est souvent les femmes. Et
je pense qu'on devrait s'assurer qu'on analyse nos actions en cette
fonction-là.
L'autre enjeu, c'est le maintien à
domicile. Pour moi, c'est majeur, puis le maintien à domicile partout. Je ne
m'en souviens plus lequel avait parlait de son village, là, dans Bellechasse,
là, mais je trouvais ça intéressant. C'est que, si on veut faire du maintien à
domicile, il faut s'assurer qu'il y ait égalité des chances. Que tu demeures
dans un village en ruralité, la personne veut rester à domicile, bien, le proche
aidant doit être aussi accompagné même s'il demeure dans le village. Je parle
de la formation et de l'accompagnement en général. Ça fait que ça, c'est un
enjeu pour moi qui est important aussi.
Je vais aussi... Je vais dire un mot
sur... je ne peux pas passer à côté. Les proches aidants ont vécu ça difficile,
ce printemps passé, quand ils ont été, comme, complètement rejetés des CHSLD ou
des habitations ou ont été obligés, dans souvent des cas, de laisser mourir,
décéder des gens proches d'eux puis sans avoir accès à eux autres. Il y a eu un
drame qui s'est passé au printemps passé. On ne peut pas comme ne pas regarder
ça. Beaucoup de monde ont ça sur le coeur puis ils veulent être guéris de ça,
ils veulent comprendre ce qui s'est passé. Je n'en fais pas un grand débat,
mais je fais ma parenthèse. Je pense qu'on doit avoir une commission d'enquête
qui est publique, qui est indépendante. Ça ferait partie de la guérison. Et on
est capables d'imaginer des choses, là, avec...
M. LeBel : ...regarder ça.
Beaucoup de monde ont ça sur le coeur puis ils veulent être guéris de ça, ils
veulent comprendre ce qui s'est passé. Je n'en fais pas un grand débat, mais je
ferme ma parenthèse. Je pense qu'on doit avoir une commission d'enquête qui est
publique, qui est indépendante. Ça ferait partie de la guérison. Et on est
capables d'imaginer des choses, là, avec la Commissaire à la santé, le
Protecteur du citoyen, on est peut-être capables d'imaginer des choses pour que
ce soit public et indépendant. Et on ne pourra pas passer à côté de ça.
Enfin, ce que je souhaite pour la
ministre, parce que je sens que c'est un projet qui lui tient à coeur beaucoup,
quand on avait adopté le projet de loi sur la lutte à la pauvreté, tout le
monde avait voté en Chambre, tout le monde s'était applaudi, les gens dans les
tribunes avaient applaudi, ça avait été un beau moment. Ces moments-là, en
politique, ça n'arrive pas souvent, mais je lui souhaite ce moment-là, je lui
souhaite ce moment-là, puis ça va être un moment touchant pour tout le monde.
Ça fait qu'on va travailler ensemble, il y a des choses à changer, mais ce que
je visualise dans ma tête, c'est ce moment-là. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui souhaiteraient faire des remarques préliminaires?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. C'est bizarre, je vais répéter un peu ce que j'ai dit dans la
Chambre hier, je souhaite prendre la parole et je ne souhaite pas prendre la
parole, parce que, comme plusieurs personnes l'ont soulevé, c'est un sujet qui
est très personnel pour moi, émotionnel pour moi. Alors, vous me pardonnez
tous, collègues, si je pleure un peu, si mes émotions sortent un peu, parce
que... peut-être parce que c'est une semaine où je me sens plus fragile que
d'habitude, parce que c'est une semaine où, comme proche aidante, j'aurais dû
peut-être rester à la maison pour aider mes enfants, parce qu'ils sont dans le
besoin beaucoup cette semaine.
Et ma collègue la députée de
Marguerite-Bourgeoys l'avait mentionné hier, elle est psychologue puis elle
avait mentionné que, oui, la détresse psychologique pour les proches aidants,
c'est très important. Ça fait que ça prend vraiment un soutien. Mais souvent,
c'est parce que, quand on est proche aidant, on sent la culpabilité. Je me sens
coupable d'être ici, quand je sais que je suis déchirée parce que j'ai plusieurs
personnes, des personnes qui ont des grands besoins, qui ont besoin de moi,
mais j'ai choisi d'être parmi vous parce que je me suis dit que ce projet de
loi est très important et je veux vous aider, je veux accompagner mes
collègues, la ministre, dans la bonification du projet de loi, puis je veux,
c'est sûr, apporter un peu d'une expérience personnelle pour amener la voix des
proches aidants et des personnes qui sont souvent invisibles, alors d'amener un
peu de visibilité à cette communauté, surtout parce qu'on dit : Les
proches aidants sont essentiels, mais c'est vraiment... ils sont essentiels à
notre société. C'est une aide tellement importante puis...
Mme Maccarone : ...la voix des
proches aidants et des personnes qui sont souvent invisibles. Alors, d'amener
un peu de visibilité à cette communauté, surtout parce qu'on dit : Les
proches aidants sont essentiels, mais c'est vraiment... Ils sont essentiels à
notre société. C'est une aide tellement importante puis c'est facile à oublier,
qu'est-ce qu'ils font. Alors, je suis reconnaissante, de la part de la ministre,
d'avoir déposé un tel projet de loi parce que je pense que c'est le temps qu'on
en discute, de ce qu'ils font, ces personnes.
Moi, je fais partie de la génération
sandwich, encore... Oui, je m'occupe de deux personnes jeunes, mes enfants qui
sont handicapés, mais je m'occupe aussi de ma mère qui est aînée puis qu'elle
est veuve, elle est toute seule. Alors, souvent, je suis interpellée à aller
des deux bords, soit pour aider une personne qui a ses propres problèmes de
vieillissement qui... On va tous être là à un moment donné. Alors, je suis très
sensible à ce qu'elle est en train de vivre, puis j'ai beaucoup d'empathie pour
elle, et j'essaie d'être le plus proche pour l'aider, possible, sans oublier
que j'ai aussi des obligations pour aider mes enfants, et de trouver une
conciliation famille-travail.
Alors, comme recommandation à l'intérieur
du projet de loi, j'ai hâte à avoir cette discussion. J'ai la chance d'avoir
des collègues qui m'appuient beaucoup, qui m'offrent la possibilité d'avoir une
conciliation famille-travail, quand j'ai vraiment un grand besoin, ou qui sont
à l'écoute, et je me sens vraiment épaulée ici, mais je sais que ce n'est pas toujours
le cas de plusieurs personnes qui se retrouvent face à faire un choix
entre :Est-ce que je vais au travail ou est-ce que je m'occupe de mes
enfants, mes parents, mes proches parce qu'ils ont vraiment un grand besoin?
Et il y a pas mal de discrimination, à
quoi qu'ils sont face, quand on essaie de trouver un emploi ou de garder un
emploi, qui rajoute à l'appauvrissement. Comme mon collègue vient de
mentionner, c'est vraiment un enjeu qui est très grave pour ces personnes.
Alors, de parler de la sensibilisation,
pour moi, évidemment, c'est très important. Je suis très d'accord avec mon
collègue qu'on parle souvent que c'est une bataille qui est souvent menée par
les femmes, mais, je pense, de plus en plus, on voit que c'est aussi une
bataille qui est menée par les hommes, puis il faut aussi amener cette
visibilité à ces gens et aussi de dire qu'on est en 2020. Alors, c'est tout à
fait normal, possible et nécessaire que, les hommes, on change un peu de... les
perceptions que nous avons de leur rôle, de briser ce... parce qu'ils sont autant
importants, impliqués et nécessaires quand on parle de l'aide essentielle que
les proches aidants amènent pour aider ces familles.
Moi aussi, j'ai été très touchée par les
témoignages que les personnes qui sont venues en commission ont...
Mme Maccarone : ...briser ce...
parce qu'ils sont autant importants, impliqués et nécessaires quand on parle de
l'aide essentielle que les proches aidants amènent pour aider ces familles.
Moi aussi, j'ai été très touchée par les
témoignages que les personnes qui sont venues en commission ont partagé avec
nous, que ce soit leur histoire personnelle ou que ça soit... que c'était
vraiment une expérience pertinente et importante parce qu'ils sont des experts
en matière de santé, de services sociaux, des personnes proches aidants ou des
organismes qui représentent cette communauté. Je pense que ça va vraiment
alimenter notre réflexion dans la direction où nous aimerions y aller,
ensemble.
Je suis d'accord, pour moi, c'est vraiment
un enjeu qui est apolitique. J'ai hâte à travailler en collaboration avec les
collègues. J'ai hâte à faire des recommandations, puis de voir comment que nous
pouvons vraiment bonifier ce que nous avons déjà vu à l'intérieur du projet de
loi. Je ne vois pas d'enjeu dans le projet de loi, c'est plus que j'aimerais
voir plus du concret, j'aimerais voir plus, comme ma collègue la députée de
Fabre a mentionné, un statut légal.
Le statut légal pour les proches aidants,
c'est tellement important, tellement important, parce qu'avant... mettons, si
on est proche aidant des enfants puis on n'a pas de statut légal, mais on n'est
pas nécessairement éligible pour avoir des subventions au niveau fédéral, par
exemple. Il y a des choses à changer pour avoir un statut légal, mais c'est un
levier que nous pouvons utiliser pour éviter la discrimination envers ces
personnes-là à l'intérieur de la Charte des droits et libertés de la personne.
Alors, je pense qu'aussi, ça, c'est quelque chose que... il faut en discuter.
• (11 h 50) •
On a parlé un peu... ma collègue, elle
avait mentionné la définition, pour moi aussi. J'ai vu que la ministre avait
déjà déposé un amendement par rapport à la définition. Alors, j'ai hâte à avoir
le débat par rapport à c'est quoi la définition. Puis je suis contente que lors
des consultations qui ont été faites en décembre 2018, il y avait quand même
une bonne réflexion qui était amenée, qui a probablement aidé la ministre à
déposer c'était quoi le premier article pour la définition, ou deuxième article
pour... premier, deuxième, je ne m'en souviens pas, Mme la Présidente, mais
c'est au début pour la définition. Parce que quand... si ce n'est pas clair,
significatif ça veut dire quoi... Comme proche aidante moi-même, c'est sûr j'ai
quelqu'un qui vient m'aider dans mon entourage. Est-ce que cette personne-là,
c'est un proche aidant? Comment que ce serait défini pour s'assurer que l'aide
va vraiment dans la meilleure place pour les meilleures personnes qui sont en
besoin.
J'ai hâte aussi à avoir de l'aide qui est
ponctuelle puis qui sera disponible pour les proches aidants avant que les
personnes ne craquent. On a tous lu le mémoire du Réseau Avant de Craquer...
Mme Maccarone : ...les
meilleures personnes qui sont en besoin.
J'ai hâte aussi à avoir de l'aide qui est
ponctuelle puis qui sera disponible pour les proches aidants avant que les
personnes craquent. On a tous lu le mémoire du Réseau Avant de craquer. C'est
un groupe que j'aime beaucoup parce qu'on ne parle pas assez souvent de la
santé mentale des personnes, mais, comme Madame Anouk Lanouette Turgeon nous
avons partagé dans son témoignage lors du décès de son enfant, comme la
postaidance, comme mon collègue vient de mentionner, c'est tellement pertinent parce
que ça n'arrête pas à ce moment-là. Puis, quand elle avait besoin d'avoir de
l'aide puis elle est allée au CHSLD, bien, dans le fond, elle s'est fait
dire : Mais là ce n'est pas pour maintenant, désolé. L'aide, c'est pour
telle personne.
C'est bien qu'on aide les personnes qui
sont malades, c'est bien qu'on aide les personnes handicapées, c'est bien qu'on
aide les aînés, mais il faut aussi avoir une pensée pour les personnes qui sont
là pour leur épauler avant et l'après. Je pense qu'on ne peut jamais assez
parler de ceci.
Le répit, le partenariat, ça aussi, je
pense que c'est des sujets qui sont très importants pour nous à aborder, car je
vois vraiment en large ce que nous pouvons faire pour aider les proches aidants,
puis, à l'intérieur, oui, d'un projet de loi, à l'intérieur d'une politique
nationale, à l'intérieur d'un plan d'action, mais les mesures vraiment
concrètes où ils vont pouvoir se voir à l'intérieur de la législation, je pense
que ça aussi, c'est vraiment primordial et très important.
Je rajouterais aussi que ça va être
important de parler du financement, les mesures concrètes qui vont suivre, car
la majorité des personnes, ont dit que c'est bien. Je suis contente. Je pense
que tout le monde est heureux que nous sommes en train de parler des proches aidants,
mais il va falloir aussi s'assurer qu'on ne fait pas des promesses qui ne
seront pas tenues nécessairement parce qu'il n'y a pas de financement qui va
suivre. Puis c'est toujours une préoccupation.
Ça fait que, c'est sûr, je pense que la communauté
des personnes proches aidantes vont être vraiment heureux de savoir qu'il y a
du financement qui vient, on a des engagements politiques qui vont suivre à
l'intérieur des mesures financières, car souvent, quand on dit, par exemple, on
a besoin du temps, mais du temps, ça veut dire qu'il faut qu'il faut que je
retirer de mon emploi, il faut que je prenne un arrêt de travail, alors ça se
peut que je ne serais pas rémunéré puis... ou que j'ai besoin d'avoir des soins
professionnels. Souvent, c'est cher, c'est privé. J'ai besoin d'avoir un
soutien financier pour ceci, ou j'ai besoin d'avoir du répit, ou j'ai besoin
d'avoir des soins à domicile, pas nécessairement pour la personne à qui que
j'aide, mais pour moi-même. Alors, j'espère qu'on va être sensible à ceci
parce que...
Mme Maccarone : ...souvent
c'est cher, c'est privé, j'ai besoin d'avoir un soutien financier pour ceci. Ou
j'ai besoin d'avoir du répit, ou j'ai besoin d'avoir des soins à domicile, pas nécessairement
pour la personne à qui j'aide, mais pour moi-même.Alors, j'espère qu'on va être
sensible à ceci parce que j'ai une mini-inquiétude que nous allons créer des
attentes. Mais, quand on crée des attentes, il faut vraiment fournir puis
rejoindre ces attentes.
Plusieurs groupes entre autres quand on
parle de parents, que ça soit Parents jusqu'au bout! ou que ça soit L'Étoile de
Pacho, la Société québécoise de la déficience intellectuelle, plusieurs autres
groupes ont parlé de créer peut-être un fonds d'urgence, quelque chose que je pense
pourrait être utilisé d'une façon ponctuelle quand on a un besoin ainsi qu'à
l'intérieur des mesures plus financières qui sont stables qu'on va pouvoir
utiliser ou s'appliquer.
Et je dis ça comme proche aidante d'avoir
autres papiers à remplir pour faire preuve de quelque chose, mais ça aussi ce
n'est pas souhaité. Alors, d'essayer de trouver le chemin qui serait le plus
facile et le moins lourd pour ces personnes, malgré qu'ils vont peut-être lever
la main pour dire : Au secours! j'ai besoin d'aide, mais, mon Dieu!
donne-moi pas un autre 12 papiers à remplir puis un temps d'attente pour
avoir une approbation. Je pense qu'à l'intérieur de ce que nous avons déjà
établi, qui est lourd, d'éviter qu'on en ramène, du travail, à ces personnes, parce
que... «Au secours, je n'en ai plus besoin, j'en ai vraiment assez.» Puis je
sais qu'on a trouvé des moyens, à l'intérieur du projet de loi n° 18,
pour le Curateur public, d'essayer d'éviter de faire ceci. Alors, j'ai de
l'espoir que ce serait aussi répété à l'intérieur du projet de loi n° 56, parce que je pense qu'il y a une manière de faire
ceci.
Puis je vous dirais, en terminant, Mme la
Présidente, je pense que ce qui est très important pour moi, c'est qu'on ramène
souvent la voix des personnes non seulement qui sont venues témoigner en commission
parlementaire, mais les gens aussi qui nous envoient des messages régulièrement
pour dire que «j'ai besoin d'aide, je me sens invisible, j'ai besoin d'avoir
votre soutien». Pour qu'eux, ils sachent que nous sommes tous ici pour être
leurs porte-parole, pour mener une bataille pour eux pour améliorer leur vie,
leur situation. Puis en leur aidant, bien, c'est sûr, on va aider la personne
proche qu'ils sont en train de soutenir, parce que ça prend vraiment... C'est
vraiment un cercle. Si on peut boucler le cercle, si on peut aller du début
jusqu'à la fin... mais c'est sûr, on peut juste aider tout le monde. On dit
souvent : «It takes a village.»
Alors, si vous me le permettez, Mme la
Présidente, juste en terminant, un peu en anglais, parce que je sais qu'on a
quand même des personnes qui nous écoutent. It's very
important for me, for the people that are listening that are caregivers, to
understand…
Mme Maccarone : …jusqu'à à la
fin, mais c'est sûr, on peut juste aider tout le monde.
On dit souvent : It's take a village.
Alors, si vous me permettez, Mme la Présidente, juste en terminant, un peu en
anglais, parce que je sais qu'on a quand même des personnes qui nous écoutent. It's very important
for me, for the people that are listening, that are caregivers to understand
that we see you, we hear you. We understand the battle that you are currently
fighting is important, and that
it's not easy and that we want to help. And I think that we have an opportunity
inside of this bill, in particular, to be able to do something to help those
people. So, I think it's very much a good start. I see that there's a lot of
opportunities to improve the bill and I know that we're going to work together
collaboratively, in a fashion that is a political… I hope as much as possible, in an effort to ensure that these
people receive the visibility that they need because it's really, really not
easy to be a caregiver. I think it's even harder than what people realise.
Everyone of us is
slightly to pass by that road to be a caregiver. The support that we bring to
the people that we're helping is hugely important. Not only does it support health, social service programs because
you relieve a burden for those individuals, but I think it's also important that you understand that what you
do, nobody else can do. Nobody else can replace what it is that you are doing.
And when you are a parent of a child that is handicap, you don't choose to be a
caregiver, you're just a caregiver. It is your responsibility. And you are a
caregiver for your entire life or the life of the person that you are
supporting.
So, I think that I
wanted… what's very important
for me is for people to understand that we… we know there are people around the
table that are very sensitive to this and I think that people absolutely want
to do their best to improve the lives with a legal status, to ensure that we've
got a proper definition, to ensure that there's going to be programs, and
services, and place to support you in your time of need, whether it's before,
during or after, to ensure that we understand that there needs to be a work
life balance, that the psychological weight of the burden that you're carrying
is huge. And we want to make sure that we help you, that we understand that
there is discrimination whether it's for employment or access to services, and
I think that's something we need to have the discussion, that we understand
that we need to discuss about measures for financing. I totally understand that
we want to make sure that we are following through with this. But most
importantly, that we need to understand that we see you, because I know from
personal experience just how difficult it can be, so…
• (12 heures) •
Merci, Mme la Présidente, merci, Mme la
ministre. Au plaisir d'avoir des débats constructifs et de travailler…
12 h (version non révisée)
Mme Maccarone : …but most importantly, that you need to understand that we see you.
Because I know from personal experience just how difficult it can be. So,
merci, Mme la Présidente, merci, Mme la ministre. Au plaisir d'avoir des débats
constructifs et de travailler ensemble avec mes collègues puis tous les
collègues parce que je sais qu'on a beaucoup de sensibilité autour de la table,
que ça soit de la part du gouvernement, de l'opposition officielle ou des deux
autres groupes de l'opposition.
Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Chaque parlementaire ici, chaque
membre de la commission a 20 minutes, Mme la ministre, et je vois que la
députée de Soulanges veut prendre son…
Mme Blais (Prévost) : J'allais
justement lui passer la parole parce que je trouvais que c'était important
qu'elle parle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, effectivement. Alors, je reconnais également la
députée de Soulanges, qui dispose d'un temps de 20 minutes pour des
remarques préliminaires.
Mme Picard : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je ne sais pas si je peux l'appeler Marguerite, mais je vais me
permettre. Marguerite, merci beaucoup pour ce beau projet de loi là. J'ai été
sept ans proche aidante à temps plein, maintenant, je suis proche aidante
à temps partiel, si on veut, mais c'est un projet de loi qui a tout son sens aujourd'hui.
Je me rappelle avoir appelé Marguerite avant d'être candidate en politique, et
puis Marguerite m'avait dit : Marilyne, c'est la place que tu peux être où
que tu peux faire le plus de changements. Puis aujourd'hui, je me sens vraiment
privilégiée d'être ici. Marguerite, on va faire beaucoup avancer les choses et
on est une bonne équipe et merci beaucoup à toute l'opposition aussi.
C'est un projet de loi super important. Si
je peux me permettre de répondre à la question : Pourquoi un projet de loi?
Selon moi, ça fait tout son sens parce que ça va devenir illégal de ne pas
prendre en compte nos besoins, donc ça fait vraiment une grande avancée selon
moi. Donc, j'adore mon nouveau métier, puis c'est des journées comme ça où je
me sens vraiment privilégiée et merci beaucoup à tous, ça va être des beaux
moments qu'on va vivre ensemble.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
parlementaires qui voudraient faire des remarques préliminaires? Moi, je vais
me permettre — ça ne sera pas des remarques — à titre de
présidente, je me permets d'avoir une pensée aujourd'hui pour les aidés, parce
qu'on est beaucoup de proches aidants élus, ici, à l'Assemblée nationale, donc
pour les aidés, pour nous permettre, sans savoir, ou peut-être en étant tout à
fait conscient, de nous permettre d'être ici aujourd'hui pour travailler sur ce
beau projet de loi.
Alors, je termine là-dessus. Est-ce qu'il
y a des… est-ce qu'on a des motions préliminaires? Alors, s'il n'y a pas de motion
préliminaire, je vais donc prendre en considération l'article 1 du projet
de loi. Mme la ministre, la parole est à vous. Je vais vous demander d'en faire
la lecture et de… l'article 1, de faire la lecture et de nous donner les
explications. Allez-y.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Avant de débuter l'étude détaillée, je voulais simplement signifier
qu'à moins…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...la parole est à vous. Je vais vous demander d'en faire
la lecture et de... l'article 1, de faire la lecture et de nous donner les
explications. Allez-y.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Avant de débuter l'étude détaillée, je voulais simplement signifier
qu'à moins d'indication contraire, conformément à l'article 245 de notre règlement,
nous demandons à ce que le projet de loi soit étudié article par article, alinéa
par alinéa, paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Ce sera fait ainsi.
Mme Sauvé : merci...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, je vous demande, Mme la ministre, de faire la
lecture du premier article, de nous donner les explications.
Mme Blais (Prévost) : Oui. Peut-être
mentionner que j'ai déposé aussi 15 amendements, alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Blais (Prévost) : «1. La
présente loi a pour objet de guider le gouvernement dans la planification et la
réalisation d'actions visant à faire connaître la contribution des personnes
proches aidantes, à la faire reconnaître et à soutenir ces personnes dans leur
rôle.
À cette fin, elle prévoit notamment que le
gouvernement doit adopter une politique nationale pour les personnes proches
aidantes ainsi qu'un plan d'action pour la mettre en oeuvre.
Elle prévoit aussi l'institution du Comité
de partenaires concernés par le soutien aux personnes proches aidantes ainsi
que de l'Observatoire québécois de la proche aidance.»
Commentaire : Cet article a pour but
de présenter l'objet de la loi, soit de guider le gouvernement dans la
planification et la réalisation d'actions visant à faire connaître la
contribution des personnes proches aidantes, à la faire reconnaître et à
soutenir ces personnes dans leur rôle.
L'article établit également les
principales mesures que la loi prévoit, soit l'adoption d'une politique
nationale pour les personnes proches aidantes, prévue au chapitre II du projet
de loi, un plan d'action pour la mettre en oeuvre, que l'on verra au
chapitre III du projet de loi, ainsi que le Comité de partenaires
concernés par le soutien aux personnes proches, institué au chapitre V du projet
de loi, et enfin, l'Observatoire québécois de la proche aidance, qui se
retrouve au chapitre VI du projet de loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, la parole est à la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, dans un premier temps, je veux rapidement, là, moi aussi,
avec un commentaire qui s'ajoute, vous dire qu'on aborde cette étude détaillée…
je veux remercier tout de suite mes collègues, alors donc, ma collègue que j'ai
nommée, Westmount—Saint-Louis, mais également mon collègue de D'Arcy-McGee, qui
aura, je pense, une sensibilité toute particulière pour le soutien
psychologique comme porte-parole au niveau de la santé mentale.
Alors, nous abordons cette étude détaillée
avec le premier article, et je sais qu'il y a plusieurs groupes qui sont venus
nous dire, Mme la Présidente, à quel point c'était important qu'il y ait, donc,
une politique nationale qui arrive, et des actions concrètes, des mesures
concrètes qui puissent arriver rapidement, donc, suite au projet de loi. Alors,
j'aimerais qu'on puisse déposer un amendement, si vous le voulez bien, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, l'amendement doit être déposé sur…
Mme Sauvé : ...donc, une
politique nationale qui arrive, et des actions concrètes, des mesures concrètes
qui puissent arriver rapidement, donc, suite au projet de loi. Alors,
j'aimerais qu'on puisse déposer un amendement, si vous le voulez bien, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, l'amendement doit être déposé sur Greffier.
Mme Sauvé : Oui. Est-ce qu'on
peut suspendre?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
(Reprise à 12 h 11)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons nos travaux. Donc, je vais vous demander, Mme
la députée de Fabre, de lire votre amendement.
Mme Sauvé : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, on comprend bien que l'amendement qu'on dépose est en
lien avec le deuxième alinéa de l'article 1. Alors donc :
L'article 1 du projet de loi est modifié
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, des mots «six mois suivant l'adoption
de la présente loi».
Alors, l'article se lirait ainsi :
«La présente loi a pour objet de guider le
gouvernement dans la planification et la réalisation d'actions visant à faire
connaître la contribution des personnes proches aidantes, à la faire
reconnaître et à soutenir ces personnes dans leur rôle.
«À cette fin, elle prévoit notamment que
le gouvernement doit adopter une politique nationale pour les personnes proches
aidantes ainsi qu'un plan d'action pour la mettre en oeuvre six mois suivant l'adoption
de la présente loi.
«Elle prévoit aussi l'institution du
Comité des partenaires concernés par le soutien aux personnes proches aidantes
ainsi que de l'Observatoire québécois de la proche aidance.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on comprend que l'amendement, c'est au deuxième
alinéa.
Mme Sauvé : Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Blais (Prévost) : Oui, tout
à fait, Mme la Présidente. Premièrement, dans l'un des amendements qu'on a
proposés au niveau de la politique, on veut justement indiquer six mois pour la
politique. Donc, on aurait six mois pour déposer la politique. Mais un plan
d'action... Étant donné qu'on va renouveler les plans d'action à tous les cinq
ans, il faut au moins donner un an pour que les plans d'action soient rédigés.
Alors, pour le plan d'action, c'était 12 mois...
Mme Blais (Prévost) : ...au
niveau de la politique, on veut que... justement indiquer six mois pour la politique.
Donc, on aurait six mois pour déposer la politique, mais un plan d'action,
étant donné qu'on va renouveler les plans d'action à tous les cinq ans, il faut
au moins donner un an pour que les plans d'action soient rédigés.
Alors, pour le plan d'action, c'était
12 mois. Alors, moi, je suggère qu'à l'article 42 on puisse
conserver... on puisse ajouter, comme nous l'avons proposé dans l'amendement,
six mois pour la politique et 12 mois pour le plan d'action.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Fabre...
Mme Blais (Prévost) : Et peut-être
ajouter que... Puis c'est important, juridiquement, Me Shang vient de me
l'indiquer, puis nous avons aussi Me Bérubé avec nous, puis je ne savais pas,
mais ma chef de cabinet est avec moi, Pascale Fréchette, alors merci. C'est une
mesure qui doit se retrouver dans les dispositions transitoires, et non dans
l'objet. Là, actuellement, on est dans l'objet. Alors, on va retrouver ça
ultérieurement, dans l'article 42, donc ça va répondre en partie à ce que la
députée de Fabre demande. Donc, six mois pour la politique et 12 mois pour le
plan d'action.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...intervention? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Oui. Je comprends
bien qu'on est tous dans l'intention d'y aller avec l'échéance plus précisée du
six mois, et là j'entends, plan d'action, un an, mais il y a aussi l'endroit où
il se trouve dans le projet de loi. Moi, si on me dit que... Parce qu'en même
temps, Mme la Présidente, je veux vous dire qu'on a reçu, là, ce matin, les amendements.
Nous, on devra avoir un temps pour nous permettre d'étudier et d'analyser les amendements
qui ont été déposés, on apprécie qu'ils ont été déposés, mais on se donnera un
temps pour bien les étudier. Mais quand la ministre me dit : Ça va
répondre en partie à ce que je souhaitais déposer comme amendement, bien, ce
n'est pas complètement. En partie, ce n'est pas complètement. Puis, pour moi,
la différence entre l'objet, les premiers articles du projet de loi et les
mesures transitoires, c'est deux choses complètement différentes. Je trouve que
c'est quand même assez fondamental que, dès le début du projet de loi, on
puisse retrouver la notion d'échéance.
Et pour moi, c'est important parce que
c'est le reflet de ce que les groupes sont venus nous dire. Alors donc, ils
sont venus nous dire, puis la Protectrice du citoyen la première, mais les
centres communautaires pour aînés, bref, tout le monde sont venus vraiment nous
dire, en consultations particulières, à quel point le projet de loi doit mener
vers des actions concrètes. Ça passe par la politique, qu'on souhaite vraiment.
Il y a même des groupes qui nous ont dit : Nous, tant que la politique
n'est pas là, ça ne change rien dans le quotidien des proches aidants. Même
s'ils se disent favorables à l'intention de la ministre, ça prend une
politique. Alors, je comprends que la ministre veut honorer la notion
d'échéance, d'échéance aussi qui a été prescrite par l'AQRIPH.
Mais, en même temps, moi, l'endroit où ça
va se retrouver dans le projet de loi, j'ai vraiment besoin d'avoir cette
notion-là clarifiée. Puis aussi, je vais vous demander qu'on puisse se donner
le temps d'examiner un peu plus attentivement les amendements qui ont été
déposés ce matin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a...
Mme Sauvé : ...mais en même
temps, moi, l'endroit où ça va se retrouver dans le projet de loi, j'ai
vraiment besoin d'avoir cette notion-là clarifiée. Puis aussi, je vais vous
demander qu'on puisse se donner le temps d'examiner un peu plus attentivement
les amendements qui ont été déposés ce matin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : ...Mme
la Présidente, ce n'est pas la première fois que les amendements sont déposés
sur place, là. Ça se fait régulièrement, d'autant plus qu'il y a eu l'adoption
de principe hier, puis qu'on est ici en commission parlementaire. Alors,
l'adoption de principe a eu lieu... s'est terminée hier soir, alors ce n'est
pas de mauvaise foi de déposer les amendements. On en a 15, c'est déjà un bon
dépôt d'amendements.
Et moi, faut que je fasse confiance aussi
aux avocats, aux juristes, là, il y a comment est constitué une loi. Si on me
dit qu'on ne met pas une mesure qui se retrouve dans l'objet, dans l'article n° 1 et que je mentionne que oui, pour la politique, c'est
six mois, quand je dis que ça ne répond pas totalement, c'est parce qu'elle
aurait aimé, la députée de Fabre, que ce soit six mois, à la fois pour la
politique et à la fois pour le plan d'action. Comme on fait une loi qui va
perdurer dans le temps, qu'on veut pérenne, il va falloir laisser le temps à
rédiger les plans d'action. Pourquoi? Parce que les plans d'action sont
constitués d'actions concrètes et chiffrées. Ça prend des budgets, les budgets
sont à chaque année.
Donc, si on veut avoir des plans d'action
solides, on ne peut pas les faire aux six mois, il faut les faire à chaque
année. Il faut que les budgets des proches aidants augmentent pour être en
mesure d'augmenter les actions. Il y a actuellement 40 millions de dollars
qui n'étaient pas là, il y a deux ans, justement pour mettre en place des
actions. Ça fait partie, ça va faire partie du plan d'action... plan d'action
qui va découler de la politique nationale des proches aidants.
Alors, il va falloir laisser le temps à
tous les parlementaires dans le temps, nonobstant les gouvernements en place,
de pouvoir rédiger des plans d'action qui suivent un budget. Alors, c'est pour
ça qu'on a mis un an pour le plan d'action. Ça ne veut pas dire qu'on ne
déposera pas notre plan d'action avant, mais dans une loi qui va rester dans le
temps, il faut que ça soit un an et on est d'accord pour six mois pour la
politique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé : Bien, clairement,
je voulais simplement une clarification, pourquoi on ne le met pas au début du
projet de loi. Je posais une question, parce qu'autour de cette table, moi, je
ne suis pas légiste, évidemment, et je voulais simplement comprendre, j'avais
une question de clarification, mais d'aucune façon je remettais en question...
D'ailleurs, je salue le fait que l'échéance est reconnue puis qu'on puisse
l'intégrer, mais pourquoi on le met à cet endroit-là. C'est une question de
clarification, tout simplement, parce que, pour moi, on peut passer ensuite à
la suite de l'étude détaillée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Oui. Bien, je voudrais aussi réconforter la députée par rapport à sa question,
très pertinente. À l'article 11, c'est clairement indiqué que le Comité de
suivi de l'action gouvernementale pour le soutien aux personnes proches
aidantes, le...
Mme Sauvé : ...moi, on
peut passer ensuite à la suite de l'étude détaillée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Oui. Bien, je voudrais aussi réconforter la députée par rapport à sa question,
très pertinente. À l'article 11, c'est clairement indiqué que le Comité de
suivi de l'action gouvernementale pour le soutien aux personnes proches
aidantes, le Comité de partenaires concerné par le soutien aux personnes
proches aidantes et l'Observatoire québécois de la proche aidance sont
consultés dans le cadre de l'élaboration et du suivi du plan d'action. Alors,
c'est pour ça aussi qu'on va faire un comité de partenaires et l'Observatoire
de la proche aidance, qu'il y aura un comité aussi gouvernemental
interministériel pour faire en sorte de pouvoir canaliser correctement les
actions pour les faire évoluer dans le temps.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je reconnais le député de Rimouski.
M. LeBel : Pour
m'éclairer un peu, là, les plans d'action, c'est sur cinq ans, un plan
d'action... la politique... la politique, ce ent pas dit que la politique
pourrait changer un jour, là. Avec la loi qu'il y a là, un gouvernement
pourrait modifier sa politique. C'est ça? O.K. Ça veut dire que... puis là, ce
que j'ai compris des débats qui'on a eus la semaine dernière, la politique est
pas mal prête. Vous avez travaillé déjà là-dessus, c'est ce que je... ce que je
comprends, dans le fond, c'est que, la politique, vous avez déjà travaillé
là-dessus, vous savez pas mal où vous vous en allez, c'est le plan d'action
qu'il reste des choses à corriger.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
• (12 h 20) •
Mme Blais (Prévost) :
Quand on regarde la loi, il y a des axes de la politique, là, qui se retrouvent
dans la loi qu'on présente. On n'est pas parti du fait de présenter une loi et,
par la suite, une politique et un plan d'action. On s'était engagé à déposer
une politique nationale des proches aidants. C'était ça, l'engagement du
gouvernement et c'est pour ça qu'on a consulté dès le
11 décembre 2018. Donc, il y a eu une multitude de consultations. De
ces consultations-là, il y a eu énormément de matériaux pour être en mesure d'avoir
une idée précise de ce que les groupes, de ce que les proches aidants ont
besoin au niveau d'une politique. Donc, la politique n'est pas terminée parce
qu'on a déposé aussi une loi et qu'on veut qu'il y ait un arrimage. C'est
important qu'il y ait cet arrimage entre la politique... Qu'est-ce qu'on va
modifier à l'intérieur de la politique en lien avec ce qu'on discute ici,
aujourd'hui, avec les amendements qui seront proposés? C'est la raison pour
laquelle il y a ces discussions-là. Mais une politique peut toujours être
modifiée dans le temps, là. Tu sais, si, dans 15 ans, on parle d'une
politique des proches aidants et d'un plan d'action, bien, j'ose croire qu'il y
aura eu des évolutions, et qu'on ne va pas se retrouver dans une situation
stagnante, là. Forcément, ça va évoluer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député.
M. LeBel : Je posais la question.
Dans le fond ça va être la première politique nationale puis ça va être le
premier plan d'action, c'est de ça qu'on parle, qui va être déposé suite à la
loi, la première politique nationale, puis le premier plan d'action. Vous dites
que la politique nationale, vous êtes capable de la faire rapidement. En six
mois, c'est faisable. Le plan d'action qui va donner suite à la politique, vous
avez besoin de plus de temps, vous dites un an, à peu près...
M. LeBel : ...ça va être le
premier plan d'action, c'est de ça qu'on parle, qui va être déposé suite à la
loi, la première politique nationale, puis le premier plan d'action. Vous dites
que la politique nationale, vous êtes capable de la faire rapidement. En six
mois, c'est faisable. Le plan d'action qui va donner suite à la politique, vous
avez besoin de plus de temps, vous dites un an, à peu près. Bien, je veux juste
comprendre, moi. Si c'est ça, je trouve que c'est logique, là. Mais je veux
juste comprendre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
c'est ça. On se donne un échéancier, Mme la Présidente, de 12 mois pour le plan
d'action, mais il n'y a rien qui dit qu'on peut le... on ne peut pas le déposer
à l'intérieur de huit mois. Mais on ne peut pas dépasser un an, on ne peut pas
dépasser 12 mois. Et, à l'article 24, on parle du comité de partenaires qui
peut faire au ministre toute recommandation qu'il juge nécessaire concernant la
politique nationale pour les personnes proches aidantes, le plan d'action
gouvernementale ou toute autre question relative aux personnes proches
aidantes. Donc, on a déjà prévu dans la loi qu'il pourrait y avoir des
transformations à l'intérieur même de la politique et du plan d'action, donc
une évolution au fil du temps.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je reconnais la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Bon, je
comprends que tout le monde ici souhaite accélérer, finalement, la mise en
oeuvre de tout ça. Moi, je vois, dans les amendements proposés par la ministre
à l'article 42, quelque chose qui me convient au niveau des délais, je pense
que c'est aussi le meilleur endroit pour inscrire ces délais-là.
Par contre, j'aurais une question juste de
clarification. Évidemment que je ne m'attends pas que la politique nationale
soit déjà totalement rédigée parce qu'on a encore la possibilité ici de
modifier le projet de loi. Mais, bon, il y a eu des consultations déjà qui ont
été faites dans les derniers mois. Je veux juste m'assurer qu'il va y en ravoir
d'autres après l'adoption de la loi dans la mesure où on pourrait modifier ici,
par exemple, les principes directeurs de la politique nationale, les
orientations. Donc, est-ce que la ministre compte faire de nouvelles
consultations comme mentionné ici, à l'article 3, ou elle s'est basée et compte
se baser seulement sur les consultations qui ont été faites auparavant?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
pour l'instant, la très, très vaste majorité des consultations pour cette
première politique nationale, les consultations sont faites. Mais, dans le
temps, il y aura forcément toujours des consultations puisqu'il y aura des
recommandations, d'une part, du comité des partenaires, où des proches aidants
vont se retrouver, ou il y aura aussi l'observatoire. Pourquoi un observatoire?
C'est pour faire en sorte d'avoir des données pas mal plus probantes aussi par
rapport aux proches aidants pour faire évoluer à la fois la politique, les
plans d'action, pour faire évoluer les mesures, pour aussi faire en sorte que,
dans les différents ministères du gouvernement, on puisse en ternir compte. À
titre d'exemple, au niveau de l'emploi, il va falloir que les ministres
concernés par l'emploi soient sensibilisés à l'importance des proches aidants
parce que ça va les toucher directement. Donc, effectivement, il y aura des
consultations dans le temps par rapport aux proches aidants, personnes proches
aidantes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, bien, en
fait, je m'attends tout à fait à ce qu'il y en ait d'autres, des consultations,
dans le temps. Simplement, je veux savoir, pour l'élaboration de la première
politique, est-ce qu'il va y en avoir d'autres, des consultations? Parce qu'on
pourrait tout à fait ici modifier l'article 4, l'article 5, ce sont des...
12.21.37
Mme Blais (Prévost) : …personne
proche aidante.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, bien, en
fait, je m'attends tout à fait à ce qu'il y en ait d'autres, des consultations,
dans le temps. Simplement, je veux savoir, pour l'élaboration de la première
politique, est-ce qu'il va y en avoir d'autres, des consultations? Parce qu'on
pourrait tout à fait, ici, modifier l'article 4, l'article 5, ce sont
des choses qui ont quand même un impact sur le contenu de la politique. Donc,
moi, je trouve ça très bien qu'il y ait déjà eu du travail de fait en amont
pour faire des consultations, mais s'il advenait qu'on modifie ces articles-là,
peut-être que ça nécessiterait quand même de retourner un peu voir ce qui en
est auprès des personnes proches aidantes, voir toute la nécessité de
l'article 3. Je pense qu'il faudrait quand même ne pas prendre pour acquis
que le processus de consultation, il est terminé pour la première politique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, on a consulté, là, tellement par rapport à cette politique-là. Je
pense qu'on n'a jamais autant consulté. Il n'y a jamais eu autant de personnes
proches aidantes. Quand on a fait, par exemple, une consultation Internet, là,
une quantité incroyable de personnes proches aidantes qui ont fait des
témoignages, des groupes… On a consulté les groupes nationaux, on a consulté
les groupes locaux, on a eu un comité des proches aidants, d'où va découler
aussi le comité des partenaires.
On a un bilan ici, on a eu une
consultation d'experts en proche aidance, une deuxième consultation nationale,
après la première consultation nationale, une consultation d'organismes
nationaux en proche aidance, une consultation des Premières Nations et des
Inuits, une consultation, puis ça, ça a duré trois jours… une consultation des
établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Puis il va y
avoir une structure de gouverne mise en place comme un comité interministériel,
qui existe déjà, un comité ministériel, un comité de personnes proches
aidantes.
Donc, pour cette première politique, s'il
s'avérait qu'il y avait tellement de modifications à l'intérieur du projet de
loi, il n'y a rien qui nous empêcherait de consulter, mais on est déjà dans des
avancées puisque nous avons consulté. Et, comme je l'expliquais, Mme la
Présidente, le projet de loi découle… évidemment que c'était un rêve, mais ça
découle du fait que les personnes, pendant la consultation, nous ont mentionné
que ce serait intéressant d'avoir une loi, et c'est comme ça qu'on se retrouve
ici aujourd'hui. Donc, ça découle des consultations que nous avons eues, parce
que fort probablement qu'on ne serait pas en train de discuter d'un projet de
loi, ce sont les personnes qui l'ont demandé elles-mêmes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme la
Présidente. Je veux juste m'assurer qu'il y ait une compréhension mutuelle et
claire sur le chronomètre, parce que notre amendement parle d'un délai de six
mois, et nécessairement, on y référait par la ministre, son projet d'amendement
sur l'article 42. Si je lis 42, qu'on soit clairs, on parle d'un délai
prescrit de 18 mois — 18 mois, pas 12, pas
six — avant qu'on va avoir un plan d'action, parce que…
M. Birnbaum : ...ministre, son
projet d'amendement sur l'article 42. Si je lis 42, qu'on soit clairs, on
parle d'un délai prescrit de 18 mois — 18 mois, pas 12, pas
six — avant qu'on va avoir un plan d'action. Parce que, si je lis
l'amendement de proposé, comme je dis, c'est normal qu'on soit en discussion
là-dessus parce que notre amendement s'adresse à ça, on parle d'une politique
nationale six mois après l'adoption de la loi devant nous. Après ça, le
chronomètre commence sur les 12 mois, comme délai prévu, pour l'adoption
d'un plan national gouvernemental — alors, juste pour qu'on se
comprenne, on est en 2022 — avant l'adoption d'un premier plan
d'action. Est-ce que j'ai bien raison?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : ...je
vais répéter ce que j'ai dit tout à l'heure. À l'article 42, justement, on
a déposé un amendement pour faire en sorte que la politique soit déposée à
l'intérieur des six mois de l'adoption de cette... si on adopte cette loi, et
de 12 mois pour le plan d'action. Alors, c'est déjà prévu, là. C'est là.
M. Birnbaum : ...comprendre,
comme je dis, le libellé de l'amendement parle d'une séquence : six mois
pour une politique nationale, un autre 12 mois pour un plan d'action
gouvernemental. Alors là, je veux savoir si on parle d'une obligation d'avoir
en place un plan d'action gouvernemental en mars 2022.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Moi, ce
que je dis, plus on va aller vite, plus on va adopter le projet de loi, plus on
va déposer notre plan d'action. Non, mais c'est vrai, là, au fond, là. Le plan
d'action... On aura l'obligation de déposer un plan d'action, mais, comme on a
déjà des sommes de disponibles pour le plan d'action... Moi, je souhaite qu'on
dépose un plan d'action le plus rapidement possible, mais, dans une loi, il
faut quand même donner le temps aux futurs gouvernements qui vont devoir par la
suite mettre en... rédiger un autre plan d'action.
Alors, la politique, ça va aller assez
rapidement, puisque déjà on a beaucoup d'éléments, puis le plan d'action, bien,
ça va découler les sommes d'argent que nous disposons, en tant que
gouvernement, pour financer des actions, parce que c'est ça, et on dispose déjà
de sommes d'argent pour être en mesure de financer certaines actions qui vont
découler justement de la politique, qui vont s'insérer à l'intérieur du plan
d'action.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
• (12 h 30) •
Mme Labrie : Oui, bien, c'est
sur le même sujet, hein, parce qu'effectivement, quand on lit... Moi, je
comprends que la ministre veut aller le plus rapidement possible, mais
peut-être, à ce moment-là, puis on le fera peut-être quand on sera rendus là,
là...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Blais (Prévost) : …qui vont
découler justement de la politique, qui vont s'insérer à l'intérieur du plan
d'action.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, bien, c'est
sur le même sujet, hein, parce qu'effectivement, quand on lit… moi, je
comprends que la ministre veut aller le plus rapidement possible, mais peut-être,
à ce moment-là, puis on le fera peut-être quand on sera rendu là, à l'amendement
de l'article 42 qu'elle nous propose, il faudrait que ce soit inscrit que le
premier plan d'action va être soit au plus tard six mois après l'adoption de la
politique nationale, soit, au plus tard, 12 mois après la sanction de la loi,
parce que là, c'est vrai que, quand on lit… le collègue nous allume sur le fait
que ça va être 18 mois.
Donc, évidemment, ce n'est pas l'objet de l'article
1, là, on pourra en parler plus tard, mais il y a un enjeu là. Donc, la façon, dont
c'est inscrit, ce serait 18 mois, et c'est trop long.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : On
peut-u arrêter quelques instants, suspendre?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va prendre une pause.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 12 h 33)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons les travaux. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Alors,
oui, j'acquiesce, on va mettre, à l'article 42, 6-6, c'est correct, ça?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai des interventions sur l'amendement déposé
par la députée de Fabre? Mme la députée.
Mme Sauvé : Avec les
discussions qu'on a eues et puis ce qu'on vient d'entendre, moi, je suis prête
à retirer l'amendement qu'on avait déposé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...sur l'amendement déposé par la députée de Fabre. Mme la
députée.
Mme Sauvé : Avec les discussions
qu'on a eues et puis ce qu'on vient d'entendre, moi, je suis prête à retirer l'amendement
qu'on avait déposé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, l'amendement est retiré. Ça prend le consentement
pour retirer l'amendement. J'ai consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, nous revenons à l'article 1. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'article 1? Donc, je vais mettre l'article 1 aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Samson (Iberville)?
Mme Samson : Je ne sais plus.
Non, non. Pour. Pour.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Secrétaire
: Mme
Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M.
Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Je vais suivre
les conseils de ma collègue d'Iberville. Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration : Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Oui. Excusez-moi.
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M.
LeBel (Rimouski)?
M. LeBel : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lecours (Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. Nous en sommes maintenant... L'article 1 est maintenant
adopté. Excusez-moi, c'est ma première, ça va venir.
Nous en sommes maintenant à l'article 2,
je vais inviter Mme la ministre à lire l'amendement, puisque l'article 2 est entièrement
modifié de par l'amendement. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Alors,
l'article 2, l'amendement c'est :
Remplacer l'article 2 du projet de loi par
le suivant :
Pour l'application de la présente loi,
«personne proche aidante» désigne toute personne qui apporte un soutien à un
membre de son entourage qui présente une incapacité temporaire ou permanente,
de nature physique, psychologique, psychosociale ou autre, peu importe son âge
ou son milieu de vie, avec qui elle partage un lien affectif, familial ou non.
Le soutien apporté est continu ou
occasionnel, à court ou à long terme, et est offert à titre non professionnel,
de manière libre, éclairée et révocable, dans le but notamment de favoriser le
rétablissement de la personne aidée et l'amélioration de sa qualité de vie à
domicile ou dans d'autres milieux de vie.
Il peut prendre diverses formes, par
exemple, le transport, l'aide aux soins personnels et aux travaux domestiques,
le soutien émotionnel ou la coordination des soins et des services. Il peut également
entraîner des répercussions financières pour la personne proche aidante ou
limiter sa capacité à prendre soin de sa propre santé physique et mentale ou
assurer ses autres responsabilités sociales...
Mme Blais (Prévost) :
...travaux domestiques, le soutien émotionnel ou la coordination des soins et
des services. Il peut également entraîner des répercussions financières pour la
personne proche aidante ou limiter sa capacité à prendre soin de sa propre
santé physique et mentale ou à assurer ses autres responsabilités sociales et
familiales.»
Commentaire. Cet amendement vise à
modifier la définition de personne proche aidante afin de prendre en
considération les recommandations proposées par les personnes et les organismes
lors des consultations particulières. Elle s'inspire fortement de celle
proposée par Mme Sophie Éthier et le RANQ et comporte plusieurs éléments
proposés par les autres groupes, notamment le retrait de la référence à un
soutien significatif et au cadre informel du soutien.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de demander s'il y a des interventions, je veux juste
m'assurer, Mme la ministre, dans le texte que vous avez lu, vous avez omis de
lire le mot «le maintien». Est-ce qu'il fait partie de l'amendement? «De
favoriser le rétablissement de la personne aidée, le maintien», il y a juste eu
un petit manque dans la lecture. Il en fait partie? Parfait. Merci.
Donc, est-ce qu'il y a des interventions
sur l'amendement déposé? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Je
reconnais effectivement plusieurs modifications qui étaient souhaitées par les
groupes. C'est tout à fait bienvenu. J'aimerais juste avoir des explications
sur... Je me questionne sur à quel point c'est intéressant d'inclure dans la
définition la question des répercussions financières. Pas que je pense qu'il
n'y a pas de répercussion financière, là, je veux même que ce soit bien inscrit
à certains endroits dans le projet de loi. Mais, dans la définition même de la
proche aidance, j'aimerais juste qu'on en discute. Quel est l'intérêt de
l'inscrire dans la définition, qu'il peut y avoir des répercussions
financières?
Puis une autre question que j'aurais,
c'est, dans le mémoire du Regroupement des aidants naturels, on mentionnait
qu'il faudrait aussi reconnaître que plusieurs personnes proches aidantes
puissent agir auprès d'une même personne aidée, et ça n'a pas été inclus dans
l'amendement de la ministre, donc je me demandais s'il y avait des raisons pour
ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Mme la
Présidente, c'est parce que, dans un autre amendement, à l'article 5,
justement, entre autres, au troisième... au quatrième alinéa, on parle
de : «le développement d'environnements conciliants soutenant et
favorisant le maintien et l'amélioration des conditions de vie des personnes
proches aidantes, notamment sur le plan de la précarisation financière».
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Et sur le
deuxième volet de ma question, sur le fait que plusieurs... qu'il puisse y
avoir plusieurs personnes proches aidantes pour une même personne aidée, est-ce
qu'il y a une raison pour laquelle ce n'est pas inclus dans la définition?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Est-ce
qu'on peut suspendre quelques instants?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
Mme Labrie : ...qu'il
puisse y avoir plusieurs personnes proches aidantes pour une même personne
aidée, est-ce qu'il y a une raison pour laquelle ce n'est pas inclus dans la
définition?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Est-ce
qu'on peut suspendre quelques instants?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
(Reprise à 12 h 40)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons les travaux. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Oui, Mme la Présidente. Si on ajoutait «un ou plusieurs membres de son
entourage»?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Labrie : Ça
répondrait à ma préoccupation et à celle du Regroupement des aidants naturels.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ce que je peux vous proposer, c'est de retirer votre
amendement et d'en déposer un nouveau.
Mme Blais (Prévost) :
Tout à fait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, ça me prend le consentement pour le retrait.
Mme Maccarone :
...pendant que nous sommes en train de parler de...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la... Je veux juste mentionner votre nom. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Pendant que nous sommes en train de parler de modifications potentielles, avant
de retirer puis de faire le travail deux fois, est-ce que ce serait ici qu'on
pourrait mentionner le statut juridique des proches aidants? Ce serait plus
tard, une autre place? La raison, c'est que c'est sur plusieurs personnes, on
dit que ce serait bien que ça fait partie de la définition d'un proche aidant.
Alors, est-ce qu'il y a une autre place, un autre article où c'est souhaité
d'identifier le statut juridique, d'abord?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Non. Ce n'est pas dans le projet de loi n° 56.
Mme Maccarone : D'abord,
à l'intérieur de la définition, il n'y aura aucune mention de statut juridique
pour les proches aidants? Ce qui est souhaité par plusieurs pour s'assurer que,
comme je le mentionnais dans mes remarques préliminaires, Mme la Présidente,
pour éviter la discrimination, pour s'assurer qu'ils sont vus à l'intérieur de
chartes des droits... de la charte pour la défense des personnes ainsi que pour
avoir accès à des soins, des services. Ça prend quand même un statut légal.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Ce n'est pas le chemin qu'on a pris puis ce n'est pas
le chemin que tous les groupes voulaient non plus. Puis je vais demander, si
vous le permettez et si... Mme la Présidente, que Me Cheang prenne la parole et
qu'il puisse expliquer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai besoin du consentement pour que Me Cheang puisse
prendre la parole. Me Cheang, la parole est...
Mme Maccarone : …ça prend quand
même un statut légal.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui. Ce
n'est pas le chemin qu'on a pris puis ce n'est pas le chemin que tous les
groupes voulaient non plus. Puis je vais demander, si vous le permettez, ici,
Mme la Présidente, que Me Cheang prenne la parole et qu'il puisse expliquer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai besoin du consentement pour que Me Cheang puisse
prendre la parole. Me Cheang, la parole est à vous.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui. Alors, je me présente, Sokun Cheang, avocat à la
Direction des affaires juridiques du ministère de la Santé et des Services
sociaux… l'aspect juridique, ici, on est dans la définition de la personne
proche aidante, dans l'application de la présente loi. Donc, ici, vraiment,
comme la définition pour… dans le cadre de la mise en place de la politique, du
plan national, c'est vraiment dans ce cadre-là qu'on vient camper la
définition.
Aussi, je veux ajouter, l'objet du projet
de loi, c'est évidemment de guider le gouvernement pour la mise en place de la
politique et des plans d'action. Donc, ce n'est pas le véhicule pour amener les
droits… le statut légal de la personne proche aidante. Parce que, là, à ce moment-là,
ce serait plutôt… il faudrait voir à ce moment-là quels sont les droits,
quelles sont… la limitation des responsabilités de ces personnes-là, et ce
n'est pas le véhicule qui est envisagé actuellement. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la députée.
Mme Sauvé : Écoutez, bien, je
vais laisser ensuite ma collègue revenir, mais honnêtement ça me questionne
beaucoup, parce que plusieurs sont venus parler du statut légal, et on est en
train de parler de la définition du proche aidant, donc d'envisager sa
reconnaissance, et, pour nous, c'est totalement lié, là, de pouvoir envisager
au moins une réflexion sur la reconnaissance du statut légal, au même titre que
de travailler à l'élaboration de la définition, ça va dans le même sens
d'intention du projet de loi, qui est la reconnaissance du proche aidant.
Alors, on en parlé d'ailleurs lors des
consultations particulières.Quand on a parlé de statut légal, on a clairement
mentionné que statut légal, quelques formes qu'il peut prendre, peut amener non
seulement une information simplifiée… parce que, ça aussi, il a été question de
ça beaucoup dans les consultations particulières, simplifier l'information pour
le proche aidant, lui donner un meilleur accès aux ressources, lui faire valoir
ses droits, et tout ça. Alors, donc, il y a plusieurs, plusieurs aspects qui
étaient bénéfiques.
Puis, pour moi, c'est intimement lié de
travailler à l'élaboration de la définition, mais de reconnaître, avant même de
parler… Puis je ne veux pas revenir sur les éléments qui seront dans les
prochains articles, mais on va parler de structure. Bien, pour moi, c'est clair
qu'on est dans l'ADN du projet de loi alors qu'on est en train de définir et
reconnaître la proche aidance et le proche aidant. Alors, je suis un peu
surprise, là, d'entendre la réaction, de dire qu'il ne sera pas question de ça
du tout comme discussion dans la cadre de l'étude détaillée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
Bien, le projet de loi, premièrement, c'est un premier projet de loi dans
l'histoire du Québec. On se comprend, là, on… il faut commencer à quelque part.
Comme le mentionnait aussi le député de Rimouski, c'est un projet de loi cadre,
et ça va évoluer dans le temps. Le projet de loi n° 56 ne vise pas
spécifiquement à accorder un statut juridique particulier aux personnes proches
aidantes. Il s'avère qu'il…
Mme Blais (Prévost) : ...il
faut commencer à quelque part. Comme le mentionnait aussi le député de Rimouski,
c'est un projet de loi-cadre et ça va évoluer dans le temps. Le projet de loi
n° 56 ne vise pas spécifiquement à accorder un statut juridique
particulier aux personnes proches aidantes. Il s'avère qu'il s'agit de mesures
très complexes, c'est complexe, qui nécessitent notamment une concertation
entre les différents acteurs du gouvernement pour examiner sa faisabilité avant
d'envisager de l'inclure dans une loi-cadre éventuelle. Quand on parle de
statut juridique, on parle à la fois de droit, mais également d'obligations,
puis on ne voulait pas entrer là-dedans.
Sauf que dans le projet de loi n° 56,
les ministères, les ministres, quand ils vont déposer des projets de loi, vont
devoir tenir compte de l'impact de leurs lois ou de leurs modifications réglementaires
sur les personnes proches aidantes. Ça fait que ça, là, ça va être dans la loi.
Il y a déjà cet aspect-là. Alors, voilà.
Et ce serait faux de prétendre que tous
les groupes ou en consultation, tout le monde nous a demandé de reconnaître
d'un point de vue juridique les personnes proches aidantes. C'est faux. On
se... Si la question avait été autant soulevée, on l'aurait fort probablement
envisagée dans le projet de loi. Mais au contraire, il y en a plusieurs qui
nous ont dit de ne pas aller dans cette direction-là, pas avec un premier projet
de loi sur les personnes proches aidantes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je reconnais le député de Rimouski.
M. LeBel : Moi, je suis plutôt
d'accord avec cette version... cette vision-là des choses, mais est-ce que
c'est interdit de penser que dans une politique ou dans un plan d'action, avec
l'observatoire ou avec... qu'il y ait un chantier qui soit ouvert sur une
meilleure reconnaissance des proches aidants? Est-ce que ça pourrait être...
Mme Blais (Prévost) : ...
Mme LeBel : Ça fait qu'on
pourrait éventuellement aller vers là, mais quelque chose de plus réfléchi,
plus... Moi, ça me va.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Je suis
tout à fait d'accord avec ça. D'ailleurs, c'est un mandat qu'on pourrait donner
pour étudier... on avance avec ce premier projet de loi, on donne un mandat
d'étudier cette faisabilité avec d'autres acteurs gouvernementaux pour être en
mesure de le faire, et on le fait ultérieurement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Blais (Prévost) : D'accord
avec ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'entends la ministre
puis je comprends que c'est complexe. C'est juste qu'on est face à de la
législation, alors, si ce n'est pas ici, je me de demande ce serait fait où.
Puis je comprends que c'est complexe, j'entends que ce n'est vraiment pas
facile. On aurait peut-être un peu de temps, alors je ne sais pas si on peut
proposer qu'on passe du temps à avoir une réflexion pour déposer un amendement
futur à l'intérieur du projet de loi pour avoir une définition de ce serait
quoi, le statut juridique. Je comprends que ce n'est pas tous les groupes qui
ont demandé ceci. Je n'ai pas dit que c'était le consensus de tout le monde.
Chacun a écrit leur mémoire à leur guise puis à la réflexion de leur situation
ou...
Mme Maccarone : ...à
l'intérieur du projet de loi pour avoir une définition de ce serait quoi, le
statut juridique. Je comprends que ce n'est pas tous les groupes qui ont
demandé ceci. Je n'ai pas dit que c'était le consensus de tout le monde. Chacun
a écrit leur mémoire à leur guise puis à la réflexion de leur situation ou leur
organisme, mais il y en a quand même plusieurs qui ont dit que ça va être
difficile sans avoir une reconnaissance formelle, légale, pour avoir accès aux
soins et services.
Alors, pour éviter la complexité pour ces
personnes, quand ils vont placer la demande à la suite de la politique, à la
suite du plan d'action, est-ce qu'on penser à trouver une solution, si ce n'est
pas aujourd'hui, mais d'avoir une réflexion? On a plein de cerveaux autour de
la table qui ont une expérience puis une expertise peut-être pour nous aider à
rajouter quelque chose par la suite, si ce n'est pas à l'intérieur de cet
article, mais plus tard. Ce n'est pas une question de : il faut que ça
soit fait ici exactement. Mais est-ce qu'on peut avoir une réflexion pour avoir
cette définition plus tard à l'intérieur du projet de loi, «a commitment» pour
dire que ça s'en vient? Il me semble que c'est très important. Je comprends que
c'est complexe. Mais on est face à une législation, puis d'attendre un autre
deux ans pour avoir un statut juridique, je pense que ce serait une opportunité
manquée de notre part de ne pas faire ceci maintenant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
• (12 h 50) •
Mme Blais (Prévost) : J'aime
beaucoup la sagesse du député de Rimouski. Il comprend c'est quoi, une
loi-cadre, une loi qui vient enchâsser une politique et un plan d'action, que
le comité gouvernemental et qu'un mandat puisse être donné entre autres à un
organisme qui découle de la loi pour étudier la faisabilité avec le
gouvernement d'un statut juridique pour faire évoluer dans le temps. Mais, à ce
moment-ci, ce n'est pas le projet de loi n° 56.
Si, au cours de nos consultations, les
proches aidants, les groupes avaient été unanimes pour qu'il y ait cette
reconnaissance du statut juridique, je ne serais pas devant vous aujourd'hui à
parler du contraire. Je suis devant vous pour vous présenter un projet de loi
qui reflète sensiblement la majorité de ce que les personnes nous ont proposé
durant les diverses consultations que nous avons faites.
C'est sûr qu'on a eu ici des personnes qui
ont déposé des mémoires, qui ont parlé de statut juridique. C'est très bien, ce
sont des personnes qui font partie de cette mouvance-là de protection juridique
et qui aimeraient ça. On va y aller dans le temps. Mais actuellement, là, quand
même qu'on tergiverserait, qu'on discuterait autour du statut juridique pour
voir comment on peut le mettre dans la loi, ce n'est pas l'objet de cette
loi-là. Parce que l'objet de cette loi-là, c'est de guider le gouvernement dans
la planification et la réaction d'actions concrètes. On vient de dire qu'on
avait besoin d'actions concrètes, c'est effectivement ce que nous sommes en
train de faire, de faire des actions le plus rapidement possible. C'est la
raison pour laquelle j'ai acquiescé à la demande, entre autres de la députée de
Fabre...
Mme Blais (Prévost) :
...que l'objet de cette loi-là est de guider le gouvernement dans la
planification et la réaction d'actions complètes. On vient de dire qu'on avait
besoin d'actions concrètes, c'est effectivement ce que nous sommes en train de
faire, de faire des actions le plus rapidement possible. C'est la raison pour
laquelle j'ai acquiescé à la demande, entre autres de la députée de Fabre et de
la députée de Sherbrooke, de faire en sorte que le plan d'action soit déposé à
l'intérieur de six mois plutôt que d'un an pour avoir des actions concrètes,
pour être en mesure de pouvoir soutenir davantage les personnes proches
aidantes. Alors, ce n'est pas le moment opportun pour faire ça, mais je suis
convaincue que, dans le temps, ça va se faire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
M. LeBel : On parle de l'amendement...
de la ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : L'amendement de la ministre à l'article 2 en fait qui
change l'article 2 au complet. M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Oui. Bien,
moi, j'ai un autre sujet, là, c'est... la question que je me pose, c'est le
soutien offert à titre non professionnel. C'est ça... je ne me souviens plus. En
tout cas, il y a quelqu'un qui était venu nous en parler. Il y a des fois des proches
aidants qui ont accès au chèque emploi-service. Est-ce que qu'en mettant «non professionnel»
comme ça, on vient créer un problème ou non?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Non, pas du tout parce que, là, on a ajusté entre autres le chèque
emploi-service pour des parents qui avaient des enfants en situation de
handicap. Auparavant, les parents ne pouvaient pas recevoir le chèque
emploi-service. Maintenant, les parents sont en mesure de pouvoir le recevoir.
Donc, ça ne touche pas ça. C'était beaucoup plus dans le contexte
d'instrumentaliser le proche aidant, et qu'on prenne le proche aidant comme un
professionnel parce que les proches aidants peuvent poser certains
professionnels actuellement par rapport à la personne aidée, et on ne voulait
pas instrumentaliser la personne proche aidante. Mais j'ai une voie de passage.
Me Cheang vient de me proposer une voie de passage par rapport au statut juridique.
Alors, je vous propose cette voir de passage : «De prévoir, d'analyser le
statut juridique dans le premier plan d'action.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Qui serait donc ajouté au texte plus loin. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Oui,
merci, Mme la Présidente. J'aime beaucoup qu'on fait des avancées avec l'idée, ça
fait que merci beaucoup pour la recommandation. J'aimerais réfléchir un peu là-dessus
seulement parce que je comprends qu'il y a une réflexion de mettre là-dedans, puis
je ne dis pas que la ministre n'essaie pas de trouver un chemin pour concilier
un peu l'idée d'avoir un statut juridique pour ces personnes, sauf que ça a été
la première recommandation de Parents jusqu'au bout!, ça a été une recommandation
de la Société québécoise de la déficience intellectuelle, ça a été la
recommandation de L'Étoile de Pacho. Je pense que c'est des personnes sur
le terrain qui comprennent exactement qu'est-ce qu'ils ont besoin, eux, puis
les difficultés à qui qu'ils font face. Alors, je suis contente d'entendre
qu'on peut avoir une réflexion, mais, c'est sûr, je cherche quelque chose qui
est beaucoup plus concret. La raison pour...
Mme Maccarone : …la
recommandation de L'Étoile de Pacho, je pense que c'est des personnes sur le
terrain qui comprennent exactement qu'est-ce qu'elles ont besoin, eux, puis les
difficultés à qui qui sont face. Alors, je suis contente d'entendre qu'on peut
avoir une réflexion, mais c'est sûr, je cherche quelque chose qui est beaucoup
plus concret.
La raison pour l'avoir concret, c'est parce
que je ne pense pas qu'on peut attendre. Comme on a dit, 18 mois, c'était
trop long. Alors, je suis contente qu'on va avoir raccourci l'échéancier pour
le dépôt de la politique et le plan d'action pour 12 mois, mais je ne
pense pas que les personnes proches aidantes peuvent attendre un an, un an et
demi pour avoir un statut légal parce que ça les met dans une situation
précaire. Pour… en mesure de prendre avantage des mesures fiscales, puis de
dire que c'est… on n'a pas beaucoup de monde qui ont fait la demande, on vient
d'accepter… de faire un amendement à l'article dans lequel que nous sommes en
train de faire un débat, puis c'est seulement un groupe qui a fait une demande
pour avoir cette modification-là, alors c'est parfait. Je pense qu'il faut être
à l'écoute de tout le monde, mais j'ai vraiment une inquiétude que nous sommes
en train de faire quelque chose.
On a parlé aussi qu'ils ont besoin
d'avoir… c'est bien d'avoir une politique, mais on a besoin du concret qui va
suivre, on a besoin d'avoir un engagement financier. Puis je sais qu'on ne
parlera pas de l'argent à l'intérieur du projet de loi, mais à la suite de
l'adoption du projet de loi — puis j'ose croire que ça sera adopté,
évidemment — qu'il y aura un engagement concret pour eux, qu'ils se
voient à l'intérieur de ceci pour dire : Bien, voilà, là, je sais où je
peux y aller, moi, quand je vais être face à une porte potentiellement fermée.
De dire : Je suis proche aidante, comment que ça va être… si ce n'est pas
entamé dans la loi, bien, c'est sujet à l'interprétation malgré que nous avons
quand même une définition ici. Je pense que ça leur prend un statut juridique.
S'ils ont appel à la cour ou autre, ça va être important qu'ils se voient de
cette façon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
Bien, écoutez, quand on propose dans une loi un plan d'action… quand on propose
d'enchâsser dans une loi un plan d'action, c'est certainement parce qu'on veut
mettre de l'argent dedans. C'est certainement parce qu'on veut mettre des
actions concrètes, sinon, on ne ferait pas un projet de loi, hein? On pourrait
faire une politique, puis après ça, laisser courir, mais on vient enchâsser une
politique et aussi un plan d'action.
Ça veut dire qu'on a le courage de dire
qu'on va financer les actions. C'est ça qu'on vient dire. Parce que quand c'est
une loi, c'est une loi, il faut qu'elle soit respectée. Ça fait qu'on a le
courage de dire que le plan d'action, il y aura du financement pour les
personnes proches aidantes. On a le courage de dire que le proche aidant va
être reconnu. On a le courage de dire qu'il y aura un plan… appelons ça comme
on veut, un plan d'intervention pour la personne proche aidante au même titre
que la personne aidée, qu'au niveau, justement, des dispositions médicales,
quand le médecin ou quand l'ensemble du corps médical vont s'occuper de la
personne malade, bien, ils vont aussi s'occuper de la personne proche aidante,
c'est là-dedans…
Mme Blais (Prévost) : ...au
même titre que la personne aidée; qu'au niveau, justement, des dispositions
médicales, quand le médecin ou quand l'ensemble du corps médical va s'occuper
de la personne malade, bien, il va aussi s'occuper de la personne proche
aidante, c'est là-dedans, on va devoir tenir compte de l'impact de la santé et
du bien-être de la personne proche aidante. Déjà, on est dans des actions
concrètes, même dans la loi comme telle.
Maintenant, on a dit que ce n'était pas le
véhicule. Oui, il y a des groupes qui ont mentionné le statut juridique, j'en
conviens, mais il y en a d'autres qui ont mentionné : Non, parce que dans
un statut juridique, il y a des droits, mais il y a aussi des obligations pour
la personne proche aidante. Ça demande plus de temps d'étude, plus de
réflexion, et Me Cheang a trouvé une voie de passage en disant qu'on va
inscrire dans le premier plan d'action justement comment on peut analyser cette
situation-là de statut juridique pour le faire évoluer puis, éventuellement,
pour faire en sorte qu'il y en ait un. Mais ce n'est pas ce qui est prévu actuellement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je reconnais le député de Rimouski.
M. LeBel : Moi, je vais vous
dire, je ne me sens pas... je ne pense pas que j'aie toute l'information pour
avancer sur l'idée d'un statut juridique. Effectivement, il y a des droits qui
peuvent être larges, qu'on peut aller dans... qui touchent beaucoup de ministères,
beaucoup de... puis des devoirs aussi à la personne. Mais, moi, je ne sais pas
comment on pourrait rapidement, là, intégrer, prendre une décision, là. Mais je
ne suis pas fermé, je me dis : Il y a quelque chose à faire avec ça, puis
c'est là peut-être que je pense qu'ils sont utiles, les comités qui ont été mis
en place, là, les partenaires qui connaissent ça, qui vont se jaser de ça, les
experts qui vont aller voir peut-être ailleurs ce qui se fait puis
l'observatoire. Ça fait que, si ça passe à travers ce filtre-là puis le plan,
puis ça arrive, puis on prend l'engagement que dans le premier plan d'action on
va régler cette affaire-là, moi, je suis porté à faire confiance, je suis porté
à dire : Bien, on saura mieux comment définir le statut puis on ne fera
pas des erreurs. Moi, je suis plutôt... Si cet engagement-là est clair, moi, je
me rallie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui. Mme
la Présidente, on va en faire un engagement clair de l'examiner, ça va être
dans le premier plan d'action. Il y a un comité gouvernemental, il y a un
comité des partenaires, il y a un observatoire de la proche aidance, je pense
que ces personnes peuvent... il y a un comité interministériel. Je crois sincèrement
que ces personnes peuvent se concerter, se consulter et faire en sorte qu'on
soit en mesure d'étudier quels sont les droits. Mais les obligations, c'est
important de savoir c'est quoi, les obligations juridiques que les proches
aidants auront, là, parce que droits et obligations, là... Alors, écoutez, je
suis contente de la réponse du député de Rimouski.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Compte tenu de l'heure, nous allons suspendre jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
13 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...compte tenu de l'heure, nous allons suspendre jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 5)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, la Commission des
relations avec les citoyens reprend ses travaux. Je demande évidemment à toutes
les personnes qui sont ici d'éteindre la sonnerie de leurs téléphones et de
leurs appareils électroniques.
Nous allons poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi n° 56, Loi visant à
reconnaître et à soutenir les personnes proches aidantes et modifiant diverses
dispositions législatives.
Donc, lors de la suspension de nos travaux
cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude de l'amendement déposé par Mme la
ministre. Et j'ai vu, juste avant que nous ajournions, la main levée de la députée
de Fabre...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : …par cette disposition législative…
(Interruption)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : …pardonnez-moi. Donc, lors de la suspension de nos travaux
cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude de l'amendement déposé par Mme la
ministre. Et j'ai vu, juste avant que nous ajournions, la main levée de la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Bon après-midi, tout le monde. Alors donc, je voulais un peu
revenir, on a des réflexions qu'on a amorcées par rapport au statut légal, je
ne sais pas si, du côté de la ministre, il y avait des éléments sur lesquels
elle souhaitait revenir, chose certaine, c'est que, pour ce qui est de l'amendement
qui a été présenté à l'article 2, j'aurai aussi beaucoup de questions.
Alors, je ne sais pas si je commence avec
ça, Mme la Présidente, ou je pourrais peut-être entendre une proposition du côté
de la ministre, sinon je reviens avec mes questions plus précises sur le
libellé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, nous avions une proposition d'amendement.
Mme Blais (Prévost) : Bon. Je
ne veux pas parler de proposition, mais il a été beaucoup question de statut
juridique, et on en était venu à l'idée de faire en sorte que, dans le premier
plan d'action, on se mette à étudier la possibilité du statut juridique. Si,
aujourd'hui, dans cette loi, on disait : On s'en va vers un statut
juridique, premièrement, à la définition que l'on donne à la personne proche
aidante serait pas mal plus réduite. Là, on donne une définition large, ce
serait une définition plus réduite. Il y a plusieurs personnes proches aidantes
qui pourraient être exclues justement de cette définition-là. On pourrait poser
la question : Quels soins, combien d'heures pour être une proche aidante,
aidant de qui, aidant de quoi?
Donc, le p.l. n° 56,
c'est parce qu'on veut être inclusif, sinon, la définition au niveau du sens
juridique vient rétrécir, en quelque sorte, la définition qu'on donne ici.
Alors, quand on va l'étudier, ça pourrait, entre autres, arriver dans un projet
de loi qui touche l'emploi au ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale, où il vient donner un caractère beaucoup plus juridique, beaucoup plus
légal au niveau de l'emploi par rapport aux proches aidants, comme quoi on ne
peut pas les mettre à la porte, parce que le proche aidant a également des
droits et aussi des obligations. Je voulais préciser ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : En fait,
clairement, j'entends ce que la ministre dit, puis j'avais… je pense qu'on
avait constaté la complexité, là, on était dans un début de réflexion autour du
statut légal, c'est ce que ça se voulait. Je comprends aussi l'intention de la
ministre de vouloir être le plus inclusif possible, mais, en même temps, je ne
suis pas certaine d'avoir bien compris que ce n'est pas possible de le faire,
de maintenir cette définition-là très large, même dans un statut… dans le cadre
d'un statut légal.
Alors donc, moi, c'est un peu la question
que je voulais poser, pourquoi on peut, dans le libellé de l'article de la loi,
être aussi large, puis on serait dans l'obligation…
Mme Sauvé : ...cette
définition-là très large, même dans un statut, dans le cadre d'un statut légal.
Alors donc, moi, c'est un peu la question que je voulais poser, pourquoi on
peut, dans le libellé de l'article de la loi, être aussi large, puis on serait
dans l'obligation de restreindre... donc, de réduire un peu la portée si on le
mettait dans le cadre de statut légal. J'avais juste besoin... puis là je ne
suis pas en train de... peut-être juste besoin d'explications par rapport à ça,
Mme la Présidente.
Mme Blais (Prévost) : Mme la
Présidente, je demanderais à Me Cheang de bien vouloir répondre, si tout le
monde est d'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement pour que Me Cheang puisse
répondre à la question?
M
me Sauvé :
Bien sûr.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Cheang, la parole est à vous.
• (15 h 10) •
M. Cheang (Sokun
C.) : Merci, Mme la Présidente. Pour répondre à la question de
la députée de Fabre, juste pour vous rappeler que la définition ici est quand
même... c'est une forme de statut juridique, le fait qu'on le met dans une loi,
tu sais, que cette définition-là va lier le gouvernement via l'entente dans la
politique nationale et dans la politique. Donc, ça va obliger le gouvernement,
les ministères à tenir compte de la personne proche aidante dans le cadre de la
définition qui est prévue dans le projet de loi. Donc, l'élément qu'on ne peut
pas... que ce n'est pas l'outil pour aller plus loin, c'est de donner des
droits et obligations. Parce que, là, on va plus loin. Comme en a fait part le
député... je ne me rappelle plus de son nom, c'est très complexe... de prévoir
des droits et obligations qui vont, à ce moment-là, toucher d'autres responsabilités
de d'autres ministres aussi, là. Et souvent, quand on parle de statut
juridique, ça s'ajoute dans le Code civil parce que ça va s'appliquer dans tout
le corpus législatif. C'est ça, le contexte et c'est ça, les enjeux. Bien,
comme je vous dis, ici le... ça va quand même... dans la définition dans une
loi qui... un projet de loi qui va reconnaître les proches aidants, les
personnes proches aidantes, et dans une définition très large, ça va quand même
lier le gouvernement dans sa politique nationale. Et, à ce moment-là, comme a
fait part la ministre, si on voudrait qu'à ce moment-là les intervenants, les
milieux puissent analyser la possibilité, la faisabilité de donner des droits
et obligations... parce qu'il y a quand même des impacts par rapport au... des
droits et obligations. C'est dans ce contexte-là que... Ici, on est dans le
cadre, vraiment, voyez-vous... dans la politique nationale. Mais il y a quand
même une forme, là, de reconnaissance juridique, là, de le mettre dans une loi
ici puis c'est une loi-cadre qui va s'appliquer à ce moment-là dans toutes les
interventions et dans toutes les actions du gouvernement et des ministres. On a
vu des dispositions plus loin qui vont lier les ministres à en tenir compte, de
la politique nationale. Et dans la politique nationale, vous allez retrouver
cette définition-là.
Mme Blais (Prévost) : Et
j'irais plus loin, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
j'irais plus loin. Étant donné que les différents ministères du gouvernement,
les différents ministres dans les différents ministères, lorsqu'ils déposent
des projets de loi, lorsqu'ils déposent une modification réglementaire, vont
devoir tenir compte de l'impact des proches aidants dans leurs futures lois et
dans leurs futurs règlements qui seront déposés, et ça, c'est vraiment, je
dirais, un atout fort...
Mme Blais (Prévost) :
...ministères, lorsqu'ils déposent des projets de loi, lorsqu'ils déposent une
modification réglementaire, vont devoir tenir compte de l'impact des proches
aidants dans leurs futures lois et dans leurs futurs règlements qui seront
déposés, et ça, c'est vraiment, je dirais, un atout fort du projet de loi parce
que, bien sûr, on reconnaît dans la loi, on l'enchâsse dans la loi, une politique,
et un plan d'action, et, bon, le comité observatoire, mais on fait plus, on
vient lier les différents ministères au fait qu'ils doivent tenir compte dorénavant,
dans les lois qu'ils vont déposer, des personnes proches aidantes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Oui. Alors, merci
pour les éclairages qu'on a reçus. C'est ça aussi, c'est éducatif pour nous. Au-delà
du travail qu'on a à faire pour bonifier les projets de loi, on apprend
évidemment beaucoup. Je vous dirais que, dans la reconnaissance qu'on souhaite
et dans les clarifications qui ont été faites par rapport au statut légal puis
avec les précisions de maître, j'aimerais peut-être qu'on puisse suspendre un
instant parce qu'on aurait un amendement... un sous-amendement, pardon, à
déposer en lien avec l'amendement qui a été proposé par la ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...suspendons les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 15)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons les travaux. Donc, nous en étions, dans les
discussions, à l'amendement. Mme la ministre, vous aviez... vous vouliez
prendre la parole.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
Bien, étant donné, qu'on veut déposer un sous-amendement, je vais retirer mon amendement
pour que le tout soit cohérent.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Et je comprends que vous allez en déposer un nouveau.
Mme Blais (Prévost) : Exactement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, nous allons suspendre pour recevoir votre amendement,
votre nouvel amendement...
Oui, effectivement, je m'excuse. Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement? Il y a consentement. Donc,
l'amendement est retiré. Et vous allez déposer un nouvel amendement.
Mme Blais (Prévost) : Oui, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Alors, nous allons attendre votre nouvel amendement.
Nous allons donc suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 16)
(Reprise à 15 h 22)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, nous reprenons les travaux. Nous en étions donc au
dépôt... Nous avons retiré... La ministre a retiré son amendement, fait un
nouveau dépôt, donc un dépôt d'amendement. Je vais vous demander, Mme la
ministre, avant de lire votre amendement, pour savoir sur quoi nous faisons l'amendement,
de lire l'article 2.
Mme Blais (Prévost) : Oui, Mme
la Présidente :
«Pour l'application de la présente loi,
"personne proche aidante" désigne toute personne qui, de façon
continue ou occasionnelle, apporte un soutien significatif à un membre de son
entourage qui présente une incapacité temporaire ou permanente et avec qui elle
partage un lien affectif, qu'il soit familial ou non.
«Le soutien est offert à titre non
professionnel, dans un cadre informel et sans égard à l'âge, au milieu de vie
ou à la nature de l'incapacité du membre de l'entourage, qu'elle soit physique,
psychique, psychosociale ou autre. Il peut prendre diverses formes, par
exemple, le transport, l'aide aux soins personnels et aux travaux domestiques,
le soutien émotionnel ou l'organisation des soins.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Maintenant, je vais vous inviter à lire l'amendement que
vous venez de déposer et que tout le monde a consulté sur Greffier.
Mme Blais (Prévost) : Pour
l'application de la loi, «personne proche aidante» désigne toute personne qui,
de façon continue ou occasionnelle, apporte un soutien à un membre ou plusieurs
membres de son entourage qui présentent une incapacité temporaire ou permanente
et avec qui elle partage un lien affectif, qu'il soit familial ou non.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 24)
(Reprise à 15 h 25)
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Nous reprenons les travaux. Donc, Mme la ministre, vous avez lu l'article 2. Je
vous invite maintenant à lire l'amendement, qui a été déposé sur Greffier.
Mme Blais (Prévost) : Pour l'application
de la présente loi, «personne proche aidante» désigne toute personne qui
apporte un soutien à un ou plusieurs membres de son entourage qui présente une
incapacité temporaire ou permanente de nature physique, psychologique,
psychosociale ou autre, peu importe leur âge ou leur milieu de vie, avec qui
elle partage un lien affectif, familiale ou non.
Le soutien apporté est continu ou
occasionnel, à court ou à long terme et est offert à titre non professionnel de
manière libre, éclairée et révocable dans le but, notamment, de favoriser le
rétablissement de la personne aidée, le maintien et l'amélioration de sa
qualité de vie à domicile ou dans d'autres milieux de vie. Il peut prendre
diverses formes, par exemple le transport, l'aide aux soins personnels et aux
travaux domestiques, le soutien émotionnel ou la coordination des soins et des
services.
Il peut également entraîner des
répercussions financières pour la personne proche aidante ou limiter sa
capacité à prendre soin de sa propre santé physique et mentale ou à assumer ses
propres responsabilités sociales et familiales.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, je vais prendre les interventions.
J'ai la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Je me suis
peut-être mal exprimée tout à l'heure. Parce qu'en fait ma préoccupation,
c'était les cas... puis je n'avais pas donné d'exemple, là, c'est peut-être
pour ça que je n'ai pas été claire. Il y a plein de situations, par exemple, où
il peut y avoir plus qu'un proche aidant pour une même personne, par exemple
deux parents ou, par exemple, deux frères, un frère, une soeur qui prennent
soin d'un...
Mme Labrie : ...je me suis peut-être
mal exprimée tout à l'heure. Parce qu'en fait ma préoccupation, c'était les cas...
Puis je n'avais pas donné d'exemple, là, c'est peut-être pour ça que je n'ai
pas été claire. Il y a plein de situations, par exemple, où il peut y avoir
plus qu'un proche aidant pour une même personne, par exemple deux parents ou
par exemple deux frères, un frère une soeur qui prennent soin d'un parent. Et
puis, dans le mémoire du Regroupement des aidants naturels, on nous soulignait
qu'en ce moment le système repose souvent sur le principe qu'il y a une
personne proche aidante principale, et donc ça fait en sorte que les autres
n'ont pas nécessairement accès à du soutien. Puis on l'a vu, d'ailleurs, dans
la pandémie, que parfois il y avait un seul proche aidant qui était autorisé à
avoir accès à son proche, alors qu'il peut y avoir plusieurs personnes qui
jouent le rôle d'un proche aidant auprès d'une personne aidée.
Donc, je pense que c'est bien, là, ce
qu'on utilise ici. Mais je veux juste m'assurer que la définition qu'on va
mettre en place ne va pas empêcher de reconnaître les besoins et le soutien
qu'une personne pourrait avoir besoin s'il y a plus qu'une personne proche
aidante pour un aidé. C'est ça, mon souci, en fait. Est-ce que c'est plus
clair?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, je pense que c'est implicite, là, puisqu'on a entouré pas seulement un
membre de son entourage, mais un ou plusieurs membres de son entourage. Ça veut
dire qu'il y a d'autres personnes, là, qui...
Mme Labrie : Mais, quand je
lis ça, moi, je comprends que c'est «apporte un soutien à un»... le membre de son
entourage, c'est la personne aidée, là, apporte du soutien à un ou à plusieurs
personnes, finalement. Moi, je parle des situations où il y a plusieurs
personnes qui apportent du soutien à un seul aidé.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
bien, c'est exactement... On parle de la même chose.
Mme Labrie : Moi, je ne le
comprends pas comme ça. Parce que, quand on dit : «Toute personne qui
apporte du soutien à un ou à plusieurs membres de son entourage», donc, pour
moi, quand je lis ça, je comprends, par exemple, moi, je pourrais apporter du
soutien à mon père et à ma mère. Bon, moi, je comprendrais que ma situation est
couverte par cette définition-là. Mais si, par exemple, moi et mon frère, on
apportait du soutien à ma mère, je ne suis pas certaine que ça serait couvert
par cette définition-là.
Je veux juste m'assurer que jamais une
personne qui est aussi proche aidante pour quelqu'un d'autre ne va être
pénalisée dans l'accès soit des mesures fiscales, des mesures de répit, des
soutiens ou quoi que ce soit que va mettre en oeuvre le plan d'action sous prétexte
qu'il y aurait une autre personne qui serait le proche aidant principal. C'est
ça, mon souci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
c'est un bon souci. Je vais demander à Me Cheang si...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai besoin d'un consentement pour donner la parole à
Me Cheang. Me Cheang, la parole est à
vous.
M. Cheang (Sokun
C.) : Mme la Présidente. Pour répondre à la préoccupation de la
députée de Sherbrooke. Ici, c'est une définition, ça concerne la personne.
Donc, s'il y a deux personnes qui répondent à cette définition-là, ça va
s'appliquer, ces deux personnes vont être retenues en tant que personnes
proches aidantes dans le cadre de cette définition-là. Ça, c'est clair, là.
C'est vraiment... Si vous... Si la personne répond à la définition, à ce
moment-là, elle va être considérée comme personne proche aidante.
Mme Labrie : Parfait. Donc,
l'intention du législateur, c'est de couvrir toutes ces situations-là et qu'il
n'y ait pas nécessairement une seule personne qui puisse accéder à ces
services-là.
• (15 h 30) •
Mme Blais (Prévost) :
Absolument, Mme la Présidente. Parce que ça arrive souvent, vous avez tout à
fait... la députée de Sherbrooke a tout à fait raison, là. Ce n'est pas
seulement une personne proche aidante, parfois, dans une famille, là, c'est
plusieurs membres de la famille qui peuvent devenir...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Labrie : …personnes qui
puissent accéder à ces services-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Absolument,
Mme la Présidente, parce que ça arrive souvent, vous avez tout à fait… la
députée de Sherbrooke a tout à fait raison, là, ce n'est pas seulement une
personne proche aidante, parfois, dans une famille, là, c'est plusieurs membres
de la famille qui peuvent devenir des personnes proches aidantes pour une même
personne.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Le député de
Rimouski.
M. LeBel : Moi, je reviens à
ma question de ce matin, là. C'est allé vite, puis on est passés à autre chose
rapidement, là, mais je veux juste être sûr. Quelqu'un qui est proche aidant,
mais qui reçoit le chèque emploi-service, ça fait que c'est un… il a un chèque
emploi-service, ça fait qu'il est payé par l'aidé. Si on dit «offert à titre
non professionnel », ça n'exclut pas cette personne-là?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, le chèque emploi-service, actuellement, pour les proches aidants, ce
n'est pas rendu là, mais ce que je dis, c'est qu'il y a, actuellement, pour les
parents qui ont des enfants en situation de handicap, la possibilité que les
parents obtiennent le chèque emploi-service, ce qui n'était pas le cas
auparavant.
M. LeBel : Je comprends.
Mme Blais (Prévost) :
Auparavant, la personne qui recevait le chèque emploi-service devait embaucher
quelqu'un de l'extérieur; maintenant, il y a une porte qui s'est ouverte, et le
parent qui a un enfant handicapé peut se prévaloir du chèque emploi-service.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député.
M. LeBel : Mais, si le parent
reçoit le chèque emploi-service, dans ce cas-là, comme vous dites, est-ce que
le parent demeure un proche aidant ou, parce qu'il est en train de faire un
geste professionnel, il est payé? Est-ce qu'il reste… Parce que j'ai juste peur
que quand on dit «non professionnel », ça enlève des personnes. Je ne
voudrais pas que ça arrive, c'est tout.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
M. LeBel : Si vous me dites
non…
Mme Blais (Prévost) : Non,
mais, écoutez, on parle d'un plan d'action où, inévitablement, on va devoir
soutenir davantage les proches aidants. Alors, on s'en va dans une vision…
M. LeBel : Non, je comprends.
Mme Blais (Prévost) : …on s'en
va dans un chemin qui va faire en sorte qu'on va pouvoir soutenir
financièrement les proches aidants, là.
M. LeBel : Je comprends.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député.
M. LeBel : Je comprends ça. Je
veux juste être sûr que, quand on dit «à titre non professionnel», ça n'exclut
pas les proches aidants qui recevraient un chèque emploi-service, comme des
parents.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Absolument.
M. LeBel : Ça ne les exclut
pas? O.K. Merci.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
absolument.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. LeBel : Vous êtes sûre,
oui?
Mme Blais (Prévost) : Oui,
oui.
M. LeBel : Parfait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député, ça va?
M. LeBel : Non, c'est bon. Je
lui ai demandé s'ils étaient sûrs, ils m'ont dit oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, maintenant que la ministre a déposé… retiré l'amendement,
déposé celui-ci, un peu dans l'esprit de ce que j'ai dit précédemment, je
serais en mesure de déposer un sous-amendement. Alors donc, je demanderais
suspension pour qu'on puisse déposer un sous-amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 33)
(Reprise à 15 h 35)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons les travaux. Donc, nous en étions au dépôt
d'un sous-amendement par la députée de Fabre. Je vais vous demander d'en faire
la lecture.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors donc, le sous-amendement à l'article 2, donc :
L'amendement à l'article 2 du projet de
loi est modifié par :
1° le remplacement des mots «pour
l'application de la présenter loi» par «une»; et
2° le remplacement du mot «désigne» par
«est défini comme étant».
Donc, l'article 2 se lirait ainsi :
Remplacer l'article 2 du projet de loi par
le suivant :
Une personne proche aidante est définie
comme étant toute personne qui apporte un soutien à un membre de son entourage
qui présente une incapacité temporaire ou permanente de nature physique,
psychologique, psychosociale ou autre, peu importe son âge ou son milieu de
vie, avec qui elle partage un lien affectif, familial ou non.
Le soutien apporté est continu ou
occasionnel, à court ou à long terme, et est offert à titre non professionnel,
de manière libre, éclairée et révocable, dans le but notamment de favoriser le
rétablissement de la personne aidée, le maintien et l'amélioration de sa
qualité de vie à domicile ou dans d'autres milieux de vie.
Il peut prendre diverses formes, par
exemple, le transport, l'aide aux soins personnels et aux travaux domestiques,
le soutien émotionnel ou la coordination des soins et des services. Il peut
également entraîner des...
Mme Sauvé : ...but notamment
de favoriser le rétablissement de la personne aidée, le maintien et l'amélioration
de sa qualité de vie à domicile ou dans d'autres milieux de vie. Il peut
prendre diverses formes, par exemple, le transport, l'aide aux soins personnels
et aux travaux domestiques, le soutien émotionnel ou la coordination des soins
et des services. Il peut également entraîner des répercussions financières pour
la personne proche aidante ou limiter sa capacité à prendre soin de sa propre
santé physique et mentale ou à assumer ses autres responsabilités sociales et
familiales.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée, je veux juste préciser que, dans le nouvel
amendement, on avait ajouté... la ministre avait ajouté «un membre»...
Mme Sauvé : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : «un ou à plusieurs membres»...
Mme Sauvé : Ah oui!
d'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Et, dans votre sous-amendement, ça n'apparaît pas.
Mme Sauvé : Oui. Alors,
c'est une erreur.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va l'ajouter.
Mme Sauvé : Absolument,
oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup.
Mme Sauvé : Merci à
vous.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Alors, le sous-amendement ayant été lu et expliqué, je vais prendre les...
Mme Sauvé : Lu
seulement, pas expliqué.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, lu. Expliquez. Allez-y.
Mme Sauvé : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. En fait, ce sous-amendement reflète un peu les
discussions qu'on a eues préalablement sur la notion du statut légal. J'ai relu
dans la... Avant de revenir ici, en commission, j'ai relu les propos des
différents groupes. J'ai bien entendu aussi les commentaires qui ont été
amenés, les précisions. Et je comprends bien que l'intention de la ministre
est, dans sa définition, d'inclure le plus grand nombre de proches aidants
possible. Et la complexité d'amener la notion de statut légal comme tel, ça
pourrait restreindre la portée. Donc, j'ai entendu tout ça. J'ai entendu aussi
la ministre qui a parlé de privilèges, et de droits, et de reconnaissances,
mais aussi d'obligations. Donc, j'ai entendu toutes les complexités liées à la
notion de statut légal.
En même temps, on est un peu, Mme la
Présidente, dans un droit nouveau parce que c'est un nouveau projet de loi.
Comme le dit la ministre, c'est historique. Alors, ce qu'on souhaite vraiment,
à défaut d'avoir un statut légal comme tel, on tente de s'en rapprocher.
Et la voie de passage qu'on suggère
aujourd'hui, c'est vraiment de dire : Cette définition-là, qui est très
inclusive, qui est fort intéressante, est-ce qu'on ne peut pas faire en sorte
qu'elle soit transversale et non pas attachée uniquement au projet de loi
n° 56? Ça fait en sorte, concrètement, parce qu'il faut toujours se
ramener au concret du quotidien du proche aidant, que le proche aidant
s'adresse au ministère du Revenu ou qu'il s'adresse au réseau de la santé, tous
les ministères liés à toutes les lois en cours vont reconnaître cette
définition-là, qui devient parfaitement transversale.
Alors, à défaut d'avoir un statut légal
comme tel, je pense qu'on va quand même assez loin. Moi, je trouve que c'est
une avancée qui serait assez extraordinaire parce que là on vient vraiment de
dire : La définition telle qu'entendue, elle...
Mme Sauvé : ...alors, à défaut
d'avoir un statut légal comme tel, je pense qu'on va quand même assez loin.
Moi, je trouve que c'est une avancée qui serait assez extraordinaire parce que,
là, on vient vraiment de dire la définition. Telle qu'entendue, elle s'attache
à tous les ministères et toutes les lois existantes. Alors, je pense que c'est
une belle avancée puis qui ne nous emmène pas sur un terrain très, très, très
complexe qui est le statut légal, ce qui — bien, ça, ça appartiendra bien
sûr aux autres réflexions — ce qui n'empêche pas ce qui a été
considéré ce matin, d'envisager quand même une réflexion dans le plan d'action
en ce qui a trait au statut légal, mais, en attendant, c'est un jalon excessivement
important que de dire : On rend cette définition-là complètement
transversale. Alors, voilà ce qu'on propose.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
• (15 h 40) •
Mme Blais (Prévost) : Bien, Mme
la Présidente, on ne peut pas appliquer ça d'un point de vue juridique. Et
j'entends... Puis je vais demander à Me Cheang de nous expliquer, mais il
y a quand même... On parle des différents ministères puis de les rattacher, que
ce soit transversal, mais, à l'article 15 de cette présente loi,
c'est : «Afin de le soutenir dans l'exercice de ses responsabilités, le
ministre met en place un comité de suivi de l'action gouvernementale pour le
soutien aux personnes proches aidantes.»
Et je demanderais maintenant à
Me Cheang de nous expliquer, si tout le monde est d'accord, les raisons
pour lesquelles ça ne peut pas fonctionner, juridiquement parlant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai un consentement pour laisser la parole à
Me Cheang? Consentement. Me Cheang, la parole est à vous.
M. Cheang (Sokun
C.) : Oui. Dans le corpus législatif, lorsqu'on amène une
définition, il faut le préciser, dans quelles circonstances qu'on va appliquer
cette définition-là. Vous dites : Ici, ce n'est pas précisé, on ne sait
pas. Est-ce que ça peut porter, à ce moment-là, à ambiguïté? Est-ce que ça doit
s'appliquer à d'autres... à quelles lois, à quels éléments?
Actuellement, c'est bien indiqué que c'est
dans l'application de la présente loi qu'on utilise cette définition-là. La
proposition que vous faites, on fait juste lancer la définition. Donc, à ce
moment-là, ça pourrait porter à confusion dans quelles... Est-ce que ça doit
s'appliquer ou non dans d'autres lois, dans d'autres mesures? C'est ça qui
cause problème par rapport à votre sous-amendement.
Mme Sauvé : Écoutez, je...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...députée.
Mme Sauvé : Ah! excusez-moi, Mme
la Présidente. Oui. Écoutez, j'entends la réponse, mais en même temps, tantôt,
avec les explications qu'on avait eues, c'était très clair que la définition,
elle était liée au projet de loi n° 56 qui va
découler sur une politique, qui va découler sur un plan d'action. Mais, dans la
réalité du quotidien, et je sais que c'est peut-être une nouvelle approche que
d'y aller de cette façon-là, mais, clairement, on est en train de dire que, si
on tient compte de la réalité quotidienne du proche aidant, et là je me ramène
à quelque chose de très pragmatique, là, on s'est dit qu'on se ramènerait toujours
au quotidien du proche aidant, de façon pragmatique, le proche aidant va avoir,
bien sûr, à être en lien...
Mme Sauvé : ...on est en train
de dire que, si on tient compte de la réalité quotidienne du proche aidant...
Et là je me ramène à quelque chose de très pragmatique, là, on s'est dit qu'on
se ramènerait toujours au quotidien du proche aidant. De façon pragmatique, le proche
aidant va avoir bien sûr à être en lien avec différents ministères, différents programmes,
différentes lois. Alors, on est en train de construire un projet de loi qui
vient reconnaître les proches aidants. On a bien accepté les explications liées
à la complexité d'avoir un statut légal. Parfait. Maintenant, si ça ne s'est
pas fait avant, pourquoi on ne pourrait pas le faire? Est-ce qu'il y a des
obstacles? Est-ce que légalement... J'entends votre réponse, mais en même
temps, pour moi, le proche aidant, là, il est proche aidant tout le temps puis,
dans toutes les sphères de sa vie, est lié à tous les ministères auquel il aura
accès.
Alors, je ne comprends pas pourquoi on ne
saisit pas... Puis on est ouverts, là, on est dans une discussion. Mais moi, je
souhaite que, s'il faut le retravailler, s'il faut essayer... Mais clairement,
on essaie de rendre transversale, universelle, en fait, une définition qui a du
mérite, qui a beaucoup de mérite puis qui clairement pourrait s'attacher.
Alors, est-ce que notre libellé mérite
d'être... Mais vous comprenez l'intention qu'on a. Puis j'aimerais qu'on, à
tout le moins, j'aimerais qu'on entende de l'autre côté, Mme la Présidente,
peut-être l'ouverture qu'on a à trouver une voie de passage pour rendre cette
définition beaucoup plus universelle, beaucoup plus transversale que de la
circonscrire à la parenté unique du projet de loi n° 56.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai la parole, le député de Rimouski a levé la main, s'il
vous plaît. Allez-y.
M. LeBel : Moi, ce que je
comprends de l'objectif de la députée de Fabre, c'est de s'assurer... puis la
ministre dit à peu près la même chose ce matin, c'est de s'assurer que
l'ensemble du gouvernement, de tous les ministères, quand on dit : Proche
aidant, ils sachent de quoi on parle puis ils ont tout le monde la même
définition. C'est ça que... Et, quand on voit que c'est écrit «pour
l'application de la présente loi», ça semble limitatif. On aimerait mieux
dire : C'est pour l'application de toute l'action du gouvernement qu'on
doit se référer à la définition. C'est un peu ça, l'objectif de la démarche. Si
on peut écrire autrement, écrivons-le autrement, mais c'est ça la...
Moi, je veux juste rappeler à la ministre,
à un moment donné, il y a eu quelqu'un qui est venu en commission, qui a parlé
de mettre une clause d'impact dans... s'assurer que chaque mémoire déposé au
Conseil des ministres, il y a une clause d'impact qui fait qu'on va analyser
l'impact des différentes lois sur les proches aidants, sur... On a remis en
question cette clause d'impact là. Ce n'est pas dans le projet de loi, on ne
l'a pas mis là. Puis je peux comprendre pourquoi, parce qu'il y en a tellement,
de clauses d'impact, à un moment donné, on ne sait plus trop. Mais je ne suis
pas certain, comme disait la ministre, que ça va être dans un comité de suivi
qu'on va s'assurer que tous les ministères s'assurent de respecter la loi. Le
comité de suivi... Ça fait qu'on aurait intérêt à que ce soit plus clair dans
la loi : maintenant, il y a une loi qui reconnaît les proches aidants, il
y a une définition des proches aidants, puis l'ensemble des ministères doivent
se rallier à cette définition-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bon,
d'une part...
M. LeBel : ...s'assure de
respecter la loi. Le comité de suivi, on aurait intérêt à que ce soit plus
clair dans la loi. Maintenant, il y a une loi qui reconnaît les proches aidants,
il y a une définition des proches aidants, puis l'ensemble des ministères
doivent se rallier à cette définition-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bon,
d'une part, on ne peut pas enlever «pour l'application de la présente loi»,
parce qu'on parle de la loi n° 56, on ne parle pas de
la loi n° 52, on ne parle pas de la loi n° 10, on parle de la loi n° 56.
On ne peut pas enlever «pour l'application de la loi». Mais à l'article 12 de
la loi, et nous avons déposé un amendement puis je me sens... Je dois le faire,
étant donné qu'on discute de ça, c'est afin de susciter la mobilisation
collective, le plan d'action... Nous avions dit «peut», mais avec l'amendement,
c'est «doit», d-o-i-t, doit prévoir la conclusion d'ententes entre les
ministres concernés et les partenaires nationaux, régionaux, locaux, de même
que les mécanismes de coordination et de suivi périodique des actions réalisées
dans le cadre de ces ententes. Donc, à l'article 12, on vient dire qu'on doit,
que les ministères concernés doivent. Ça fait qu'on vient renforcer, là, ce
caractère-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Beauce-Nord, qui veut prendre la parole.
M.
Provençal : Merci, Mme la Présidente. Je comprends très bien l'échange
qui se fait, présentement. Mais quand je regarde ce qui avait été libellé au
départ par Mme la ministre, et quand on regarde qu'on est en train de
travailler un projet pour les proches aidants dans lequel on veut définir le
rôle du... proche aidant, excusez-moi, la notion de désigner, par définition,
c'est justement en lien avec le rôle ou une tâche que va occuper une personne.
Or, le proche aidant va effectuer une tâche, va effectuer un rôle, va effectuer
un travail auprès des gens.
Donc, selon moi, le meilleur terme à
utiliser est vraiment le terme «désigne» si on veut vraiment bien, je dirais,
cadrer ce que va faire le... ce que va être un proche aidant. C'est un
commentaire que je voulais apporter, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. M. le député de Rimouski, vous avez levé la main.
M. LeBel : Bien, moi, la
question, c'est... On jase, là, mettons qu'au ministère de l'Emploi, de
Solidarité, ils discutent d'un plan d'action puis là ils disent : Nous
autres, il faudrait intervenir au niveau des proches aidants, est-ce qu'ils
vont... Quand ils vont discuter de ça dans le ministère, est-ce qu'ils vont se
relier directement à la définition qu'il y a dans notre projet de loi? Ça va
être ça? Pour eux autres, la définition de la proche aidance, c'est ça qu'on
est en train de faire? Pour moi, c'est ça qui est important, c'est que chaque
ministère du gouvernement, là, quand ils parlent de proche aidant, ils vont
pouvoir se référer à une définition qu'on va adopter tantôt.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Dans
l'article 16 : «Les ministres et les organismes du gouvernement doivent,
dans le respect de leur mission respective et des orientations budgétaires et
fiscales...
M. LeBel : …du gouvernement,
là, quand ils parlent de proches aidants, ils vont pouvoir se référer à une
définition qu'on va adopter tantôt.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Dans
l'article 16 : «Les ministres et les organismes du gouvernement
doivent, dans le respect de leur mission respective et des orientations
budgétaires et fiscales du gouvernement, prendre en compte les principes
directeurs de la politique nationale pour les personnes proches aidantes et les
orientations qu'elle prévoit dans l'élaboration, la mise en oeuvre et
l'évaluation de tout programme ou de tout autre service ou mesure concernant
les personnes proches aidantes.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai des interventions? Mme la députée
de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, on est
en discussion, ça se veut très constructif, mais, en même temps, je remercie le
député de Rimouski qui a bien compris l'intention qu'on a avec notre
amendement. Là, j'entends la ministre qui propose d'autres choses, mais, en
même temps, que ce soit au comité de suivi, que ce soit dans les deux autres
articles qu'elle a nommés, dans la mobilisation, les ententes partenariales et
l'autre article qu'elle vient de nommer, pour moi, ça ne signifie pas que…
Parce que les principes directeurs, là, c'est une chose, c'est les grands
principes, on n'est pas en train de parler de façon spécifique de la prise en
compte de la définition dans le libellé qu'on est en train de travailler.
• (15 h 50) •
Alors, pour moi, c'est clair que
j'entends, j'entends ce qu'elle dit, mais ça ne répond pas à l'intention qu'on
a. Il faut vraiment y aller dans le… attacher cette définition-là à l'ensemble
des lois, à l'ensemble des ministères. Puis on l'a dit, là, les groupes l'on
dit, hein, Mme la Présidente, il faut simplifier ça pour les proches aidants,
c'est complexe. Toutes les sphères de leur vie, ils s'adressent à différentes
portes, et si on est en train d'avoir une disparité entre la définition des
proches aidants, ils auront beau avoir des ententes partenariales, ils auront
beau nommer au comité de suivi qu'ils ont la préoccupation de reconnaître les
bonnes personnes comme proches aidants, il n'y a rien de plus simple, de plus
limpide et de plus attaché que de se dire : On prend la définition, là,
puis on l'attache partout. Ça fait que, moi, les propositions que fait la
ministre en lien avec les articles à venir, ça ne veut pas dire qu'on ne le
considérera pas, mais ce n'est pas… ça n'a pas la force de ce qu'on souhaite
ici.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
Mme la Présidente, ça a la force de ce que je souhaite ici, en tant que
personne qui a déposé ce projet de loi. On a voulu donner une définition très
large du proche aidant. Maintenant, à l'intérieur des ministères, ils vont
tenir compte des impacts, c'est clair dans l'article 16... des impacts.
Quand ils vont déposer des lois, des programmes, ils doivent tenir compte de la
politique nationale des proches aidants. Alors, pour moi, là, ça m'apparaît
assez clair.
Et la définition qu'on retrouve, c'est la
définition que les personnes proches aidantes ont souhaitée…
Mme Blais (Prévost) : ...tenir
compte des impacts. C'est clair dans l'article 16, des impacts. Quand ils vont
déposer des lois, des programmes, ils doivent tenir compte de la politique
nationale des proches aidants. Alors, pour moi, là, ça m'apparaît assez clair.
Et la définition qu'on retrouve, c'est la définition que les personnes proches
aidantes ont souhaité avoir comme définition dans la politique nationale des
personnes proches aidantes, que nous avons reprise. Nous avons enlevé la
terminologie... Le terme restrictif, on l'a enlevé, ça, alors, en enlevant le
«significatif», qui irritait plusieurs personnes. Puis on l'avait vu aussi
pendant les consultations. Il y en a qui étaient d'accord, il y en a qui
étaient moins d'accord. Mais on l'a enlevé.
Alors, on fait une définition large de la
personne proche aidante. Et, s'il fallait faire une définition réductrice pour
entrer dans les compartiments de chaque ministère, je pense qu'il y a beaucoup
de personnes proches aidantes aujourd'hui qui seraient extrêmement déçues. Les
personnes proches aidantes veulent se sentir incluses. On est en train aussi,
pour la première fois, de dire : Ce n'est pas parce que tu es un parent
que tu n'es pas une personne proche aidante dans la vie. Alors, les parents
sont aussi des personnes proches aidantes. Les parents vont pouvoir bénéficier
davantage de services et de soins, vont pouvoir davantage bénéficier de
reconnaissance quand il y aura des lois par rapport à... avec le ministère du
Travail, seront davantage reconnues, et ça, c'est... ça m'apparaît tout à fait
fondamental.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je veux
juste bien, bien préciser, là, quand j'entends la ministre, je veux être très
claire là-dessus, je ne suis pas... il y a deux éléments... je ne suis pas en
train de questionner la définition. Et elle a raison de dire que bien, bien des
commentaires des groupes sur le libellé de la définition ont été considérés,
entre autres, celui de Mme Sophie Éthier. Donc, je ne suis pas en train de
remettre ça en question. J'aurai probablement, plus tard, des questions de
clarification. Mais je la trouve fort intéressante. Ça, c'est une chose, la
définition, telle qu'elle est travaillée et présentée dans le projet de loi.
Moi, ce que je suis en train de regarder,
c'est justement, devant le mérite d'une telle définition, est-ce qu'on peut
regarder la pleine portée de cette définition? C'est deux choses, là. Ça fait
qu'on aura des discussions de clarification. Il y a déjà eu quelques questions
des collègues, parfait. Elle est fort intéressante, la définition, ça, j'en
conviens, puis je ne questionne pas ça. Mais justement, parce qu'elle est
intéressante, Mme la Présidente, je souhaite vraiment qu'elle soit attachée
au-delà de ce que la ministre nous a proposé et faire en sorte que tous les
ministères, avec tous leurs projets de loi, puissent non seulement tenir compte
des principes directeurs, des ententes partenariales qu'ils ont et de la
politique, mais clairement de prendre en copier-coller la définition comme
absolue pour définir ce qu'est un proche aidant. Moi, c'est la portée que je
veux maximale.
Puis, dans les faits, les groupes sont
venus nous dire à quel point ils voulaient des éléments inclusifs dans la
définition. Ça y est, mais les groupes sont venus aussi nous dire à quel point
il faut simplifier leur vie. Puis simplifier leur vie, ça peut...
Mme Sauvé : ...moi, c'est la
portée que je veux maximale. Puis, dans les faits, les groupes sont venus nous
dire à quel point ils voulaient des éléments inclusifs dans la définition. Ça y
est, mais les groupes sont venus aussi nous dire à quel point il faut
simplifier leur vie. Puis simplifier leur vie, ça veut peut-être dire que quand
ils se dirigent vers un ministère plutôt qu'un autre, ou avoir accès à un
programme plutôt qu'un autre, bien, ils ne sont pas en train de faire face à
des interprétations de définition ou des écarts entre la définition de base.
Alors moi, c'est ça, vraiment, le sens de ce qu'on amène.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Merci, Mme la
Présidente. Oui, je suis allé voir l'article 16. Effectivement, il précise
certaines choses, mais éventuellement, quand on sera rendu là, je ne sais pas
s'il y aurait de l'ouverture pour dire que les ministères, là... prendront en
compte... prennent en compte des principes directeurs de la politique nationale
pour les personnes proches aidantes telles que définies dans le projet de loi.
Si, éventuellement, on rajoutait ça, ça pourrait peut-être être une ouverture.
Parce que c'est ça l'objectif qu'on a, c'est de s'assurer que chaque ministère,
quand ils vont travailler sur les proches aidants, qu'ils se rattachent à une
désignation, une définition qu'on a... Ça fait que si, éventuellement, à l'article 16,
on parle des proches aidants tels que désignés dans le projet de loi, je pense
que ça serait une façon d'atteindre nos objectifs, si c'est possible.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Mme la
Présidente, si on veut aller dans cette... vraiment dans cette optique-là, on
va devoir diminuer, restreindre, couper des mots dans la définition des
personnes proches aidantes. Et ça, là, ce serait très triste d'en arriver à
faire ça. Pourquoi? Parce que les différents ministères ne sont pas tout
pareil, n'ont pas tous une même vision, une même perception, un même but. Non,
mais c'est... Prenons d'un point de vue de... par exemple, pensons aux chèques
emploi-services. Il y a des gens qui disaient, là, récemment, moi, on avait...
on pensait qu'il y avait 1,7 million, là, on est rendu qu'on dit qu'il y a
2 millions de proches aidants. Est-ce que les 2 millions de personnes
qui se disent personnes proches aidantes... Même, j'avais une collègue qui me
posait la question : Si je suis proche aidante pendant deux semaines,
est-ce que je suis une personne proche aidante? Si je m'occupe de ma mère
pendant deux semaines, est-ce que je suis une personne proche aidante?
C'est quoi une personne proche aidante? On
a fait une définition très large pour être capables d'être inclusifs, pour
faire en sorte que les personnes proches aidantes qui ne se reconnaissent même
pas actuellement comme personne proche aidante puissent se reconnaître,
puissent au moins avoir un dossier d'accompagnement, un dossier au même titre
que la personne aidée quand la personne aidée voit son médecin, son infirmière
pour qu'on tienne compte de la santé et du bien-être de la personne proche
aidante.
On aurait pu même, dans le projet de loi
n° 56, inclure l'impact des ministères et ne même pas parler que les
ministères auront l'obligation de déposer des projets de loi qui vont tenir
compte des proches aidants. On n'était pas obligés d'aller aussi loin, on
s'est… Non, on n'était pas obligés, on s'est battu pour avoir ça. Écoutez, de
tenir compte de l'impact des proches aidants, il n'y a pas tant de lois que ça,
là…
M. LeBel : …
Mme Blais (Prévost) : Oui,
c'est dans la loi...
Mme Blais (Prévost) :
…l'obligation de déposer des projets de loi qui vont tenir compte des proches
aidants. On n'était pas obligés d'aller aussi loin, on ne s'est… non, on
n'était pas obligés, on s'est battu pour avoir ça.
Écoutez, de tenir compte de l'impact des proches
aidants, il n'y a pas tant de lois que ça, là…
M. LeBel : …
Mme Blais (Prévost) : Oui,
c'est dans la loi.
M. LeBel : La clause d'impact
est dans la loi?
Mme Blais (Prévost) : Oui, et
il n'y a pas tant de ministères qui tiennent compte de l'impact des personnes
proches aidantes… bien de l'impact en général dans des lois. Nous, on leur demande
de tenir compte de l'impact des personnes proches aidantes dans toutes les lois
qu'ils vont devoir déposer si ça touche les personnes proches aidantes. C'est
un pas majeur.
Alors, je serais tellement désolée d'être
obligée de couper la définition des proches aidants pour arriver à dire :
Bien, tous les ministères… il faudrait prendre le ministère qui est le plus
limitatif, puis la définition serait comme ça, petite, coupée, en saucisson.
Moi, je pense, ce n'est pas une bonne idée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Je le sais, que le projet
de loi, c'est un projet de loi du gouvernement puis c'est un projet de loi
cadre, ça fait que l'ensemble des ministères doivent considérer le projet de
loi. Mais contrairement à d'autres projets de loi, il n'y a pas de clause
d'impact là-dedans, mais c'est un choix. Puis moi, je ne rediscute pas le
choix, là, parce que je pense qu'il y en a trop qui ont des clauses d'impact
qui ne veulent rien dire, ça fait que… Parce que je me souviens, il y a eu une
discussion ici avec des témoins, puis on en a parlé, de ça.
Moi, ce que je ne comprends pas, puis ce
que… la ministre, ce qu'elle veut, c'est que le gouvernement — puis
nous, c'est ce qu'on veut aussi — c'est que l'ensemble du
gouvernement, de la société, travaille pour améliorer ou aider les proches
aidants à continuer à… puis à faire ce qu'ils font. Puis tout le monde est
là-dedans, moi, je suis là-dedans aussi, puis on veut… mais il faut au moins
s'entendre sur une définition du proche aidant. Si le gouvernement… si la
ministre nous dit : Tous les ministères vont travailler pour aider les
proches aidants, mais chaque ministère va avoir sa définition de proche aidant,
bien là, ça ne marche pas, là.
Mais tout ce qu'on veut, nous autres, on
dit : Oui, on veut aider la ministre, oui, tout le monde, là, va
travailler pour aider les proches aidants. Il y a une définition qu'on vient de
lui donner là qui est large, qu'on ne veut pas la couper. À l'article 16,
ce qu'on dit au ministère, bien : Quand vous allez travailler, vous allez
travailler pour respecter la politique qu'on va avoir mise en place, là, pour
la loi, pour les personnes proches aidantes tel qu'on a défini dans le projet
de loi.
Moi, je pense, c'est juste faire pour
atteindre vos objectifs, là, je ne vois pas… je ne pense pas que ça vient
limiter. Au contraire, tous les ministères vont travailler avec la même
définition de proche aidant, il n'y aura pas 15 définitions différentes,
il va y en avoir une, qu'on aura discutée ici ensemble.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui, Mme
la Présidente. À l'article 17, c'est : «Chaque ministre, s'il estime
que des propositions de nature législative ou réglementaire pourraient avoir
des impacts directs et significatifs sur les personnes proches aidantes, fait
état des impacts — c'est écrit dans la loi — fait état des
impacts qu'il prévoit lors la présentation de ces propositions au gouvernement.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Il faudrait que
j'aille voir les autres clauses d'impact qu'il y a dans les autres lois pour
être sûr. Mais c'est une bonne avancée, j'avoue.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors…
16 h (version non révisée)
Mme Blais (Prévost) :
...les impacts qu'il prévoit lors la présentation de ces propositions au
gouvernement.»
Le Président
: M. le
député de Rimouski.
M. LeBel : Il faudrait
que j'aille voir les autres clauses d'impact qu'il y a dans les autres lois
pour être sûr. Mais c'est une bonne bonne avancée, j'avoue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, on se
ramène au quotidien du proche aidant avec ce qu'on entend présentement, et je
ramène toujours : c'est la portée de la définition. Alors, un proche
aidant, là, qui, présentement, avec la définition très louable et large qui est
au projet de loi, et qu'on ne remet pas en question à part, comme je l'ai dit, quelques
questions. Donc, cette définition-là, elle est là. Par contre, ce proche aidant
là qui dit : Bravo! On a une belle définition, ça nous rejoint,
parfait. Ce même proche aidant là s'en va chercher son crédit d'impôt pour
aidant naturel, et à Revenu Québec, bien, le crédit d'impôt pour aidant
naturel, il s'adresse à quatre types d'aidants naturels. Ça fait qu'eux ils
l'ont, leur définition, et ici je vais le lire.
Donc, il y a quatre points : «Le crédit
d'impôt pour aidant naturel s'adresse à quatre types d'aidants naturels :
les aidants naturels qui prennent soin de leur conjoint âgé qui est incapable
de vivre seul; les aidants naturels qui hébergent un proche admissible; les
aidants naturels qui cohabitent avec un proche admissible qui est dans
l'incapacité de vivre seul; les aidants naturels qui soutiennent un proche
admissible et qui aident de façon régulière et constante ce proche qui a besoin
d'assistance pour réaliser une activité courante de la vie quotidienne.»
Alors, comprenez-vous, là, que, dans le
quotidien, là, la définition très large et très intéressante, si on ne lui
donne pas la portée directement avec l'ensemble des autres lois et face aux
différents ministères, bien, ce même proche aidant là, qui est excessivement
enthousiasmé par la définition, se rend probablement peut-être pas accessible
au crédit d'impôt pour aidant naturel parce que, cette définition-là, elle
n'inclut pas l'ensemble des proches aidants qu'on retrouve dans la belle et
grande définition de la ministre.
Alors ça, c'est du concret, Mme la
Présidente. C'est à ça qu'on s'adresse. Alors, moi, je veux bien. Elle est la
ministre, elle a... je sais qu'elle a à coeur ce projet de loi, nous aussi.
Mais, en même temps, il faut qu'on se ramène au quotidien, à l'aspect
pragmatique, puis dans les faits, là, la portée qu'on amène, c'est vraiment un
compromis excessivement intéressant puis qui vient régler cet aspect-là. Alors,
moi, j'aimerais vraiment entendre, puis on va continuer la discussion, parce
qu'il faut essayer de trouver une voie de passage. Il faut absolument que, la
portée de cette belle et grande définition, elle soit liée à l'ensemble des ministères
en lien avec l'ensemble de leurs lois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
Mme la Présidente. Je voudrais seulement faire une mise au point parce que, dans
le cadre du budget 2020‑2021, le gouvernement a annoncé la mise en place
du crédit d'impôt remboursable pour les personnes proches aidantes, et ce
nouveau crédit d'impôt remplace le crédit d'impôt pour aidant naturel d'une
personne majeure. Auparavant, l'aide offerte par le crédit d'impôt pour aidant
naturel d'une personne majeure contenait quatre volets qui généraient une
certaine...
Mme Blais (Prévost) : ...le gouvernement
a annoncé la mise en place du crédit d'impôt remboursable pour les personnes
proches aidantes. Et ce nouveau crédit d'impôt remplace le crédit d'impôt pour
aidant naturel d'une personne majeure. Auparavant, l'aide offerte par le crédit
d'impôt pour aidant naturel d'une personne majeure contenait quatre volets qui
généraient une certaine complexité pour la personne qui souhaitait bénéficier
de l'aide. Et avec ce nouveau crédit d'impôt, les critères d'admissibilité ont
été simplifiés, réduisant le nombre de volets de quatre à deux. Alors, déjà, ça
a été simplifié, hein, il faut le dire. On a augmenté aussi de 1 225 à
2 500. Il y a un plan d'action qui s'en vient avec des actions concrètes.
Quand on a fait une définition large du
projet de loi, parce qu'ici on est dans le ministère de la Santé et des
Services sociaux, c'était dans le but d'être en mesure... puis j'ai retenu le
nom que la députée de Fabre avait mentionné : un plan d'accompagnement. On
veut que les proches aidants aient un plan d'accompagnement au même titre que
les personnes aidées qui ont un dossier médical. Parfois, le proche aidant a
également un dossier médical, et on pourrait insérer le plan d'accompagnement.
Pourquoi un plan d'accompagnement, Mme la
Présidente? Parce que bien souvent on ne pose jamais une question à la personne
proche aidante. On ne demande jamais à la personne proche aidante si elle est
malade, si elle a besoin de soin, si elle a besoin de répit. Ça, là, on ne s'en
occupe pas. Puis on a parlé de proche aidance... de postaidance aussi. Pourquoi
qu'on a parlé de postaidance? Parce que, quand la personne décède, on ne se
préoccupe jamais de la personne qui a été proche aidante. Elle est comment?
Comment elle se sent? Pourquoi? Parce qu'elle n'a pas de plan d'accompagnement.
Et avec un plan d'accompagnement, ça va faire en sorte que cette personne-là va
être suivie aussi, on va suivre sa santé et son bien-être. Et ça, ça
m'apparaissait extrêmement important dans le projet de loi, et c'est ça que les
proches aidants nous ont dit aussi. On a besoin d'être compris par le corps
médical.
Quand mon mari a quitté l'hôpital pour
s'en aller à la maison, je suis partie, moi, en tant que proche aidante avec
aucun livre d'instruction où je suis devenue préposée aux bénéficiaires,
pharmacienne, j'ai fait le transport, je prenais les rendez-vous. Hein, je
pense que la députée de Saint-Louis puis la majorité des gens qui ont été
proches aidants comprennent ça. Il n'y avait aucun pont, il n'y avait aucun
pont entre l'hospitalocentrisme, l'hôpital, puis le fait que j'étais à la
maison. Je suis devenue tout, je suis devenue un tout. Mais, si j'avais eu plan
d'accompagnement, s'il y a quelqu'un qui m'avait suivie, peut-être qu'on aurait
vu que j'avais fait un burn-out.
C'est pour ça que ça prend un plan
d'accompagnement puis c'est pour ça que la définition est large. C'est pour
permettre à plus de personnes proches aidantes d'être en mesure de se
reconnaître, et d'avoir ce plan d'accompagnement, et de faire en sorte qu'au
niveau médical on se préoccupe enfin de la personne proche aidante, et qu'on
arrête de l'instrumentaliser.
Et on a ajouté, à un moment donné, les
ministères parce qu'on s'est dit : Ça serait bien qu'il y ait cet
impact-là puis que les ministères soient aussi...
Mme Blais (Prévost) :
...de se reconnaître, et d'avoir ce plan d'accompagnement, et de faire en sorte
qu'au niveau médical on se préoccupe enfin de la personne proche aidante et
qu'on arrête de l'instrumentaliser. Et on a ajouté à un moment donné les
ministères parce qu'on s'est dit : Ça serait bien qu'il y ait cet
impact-là puis que les ministères soient aussi capables de faire leur bout de
chemin par rapport aux lois puis aux règlements qu'ils vont déposer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Richelieu.
Mme Samson : Iberville.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Iberville, désolée.
Mme Samson : Iberville.
Attendez, je pense qu'il faut que je pèse sur un piton...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Non, c'est beau. Approchez-vous du micro, s'il vous plaît.
Mme Samson : Écoutez,
moi, j'aimerais juste un commentaire, je pense qu'il faut revenir à l'objectif
original du projet de loi, qui est très louable, c'est-à-dire de supporter les
gens qui en arrivent, pour leurs proches, à hypothéquer leur santé, leur vie professionnelle,
leur vie financière, leur vie sociale à les supporter. Je pense, c'est ça, l'objectif.
Et, si on fait une définition qui fait en
sorte que tout parent devient un proche aidant jusqu'à ce qu'un bambin puisse
se faire une beurrée de beurre de pinottes puis prendre son bain tout seul, là,
ça ne marchera pas, là. Il faut comprendre qu'il faut que la définition
respecte l'objectif original des proches aidants, là. Un proche aidant, là, ce
n'est pas une maman qui fait le lunch de son enfant pour qu'il s'en aille à la
garderie, là. Ce n'est pas ça, un proche aidant. Bien, en tout cas, pas dans
mon esprit à moi, là.
Donc, je pense que la définition que la ministre
offre est correcte et elle rencontre l'objectif original du projet de loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Justement, Mme
la Présidente, parce que cette définition, elle est inclusive, elle est
respectueuse de ce que les groupes sont venus dire, justement, pour le mérite
qu'elle a, il faut que la portée soit grande. Et je trouverais épouvantable de
penser que la ministre avec son projet de loi a pu élaborer une définition qui
est inclusive, qui est respectueuse, qui tient compte de la diversité des
réalités parce qu'elle tient compte d'à peu près toutes les réalités qui nous
ont été nommées, qui sont là...
Donc, la définition, elle a beaucoup de
mérite. Mais imaginons le proche aidant, encore une fois, qui se retrouve très
connecté à la définition qui est là, qui se dit : Ça me ressemble, c'est
moi, bravo, on me reconnaît, et qui s'en va directement au ministère du Revenu
ou ailleurs, et là, finalement, il voit qu'il n'a pas accès à certains
programmes, certaines mesures parce que la définition n'est pas la même. Et
j'ai bien entendu la ministre qui a dit : Par rapport aux crédits d'impôt
à Revenu Québec, on a simplifié, mais le but, ce n'est pas... Puis je comprends,
c'est louable.
Une voix
: ...
Mme Sauvé : C'est
louable, c'est très louable. Je ne dis pas ça. Mais, que ce soit simplifié ou
ajusté, on a une disparité de définitions. C'est ça, l'enjeu. Donc, on a une
disparité de... Puis, quand on a une...
Mme Sauvé : ...qu'on a
simplifié, mais le but, ce n'est pas... Puis, je comprends, c'est louable.
C'est louable, c'est très louable. Je ne dis pas ça. Mais, que ce soit
simplifié ou ajusté, on a une disparité de définitions, c'est ça, l'enjeu.
Donc, on a une disparité de... Puis, quand on a une disparité de définitions
d'un endroit à l'autre, il y a des gens qui sont exclus, alors que je sais que
la volonté de la ministre, c'est d'inclure le plus grand nombre possible puis
les reconnaître, à juste titre.
Alors, moi, j'entends tout ça puis je ne
comprends pas. Je ne comprends pas, Mme la Présidente, puis c'est en toute
bonne foi, puis vraiment, je le dis, là, c'est en respect de la définition de
la ministre. Donc, j'espère qu'elle entend ça. Mais, justement, il faut donner
la pleine portée pour que dans le quotidien, le proche aidant ne se bute pas à
des portes à se retrouver exclu parce qu'il y a d'autres critères et surtout
d'autres définitions que celle qu'elle a élaborée. Alors, c'est... Mais en
aucun temps je ne parle de la définition. Au contraire, je veux qu'elle soit
partout, je veux qu'elle soit partout.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Vous
savez, Mme la Présidente, dans cette définition, on inclut les enfants qui sont
des proches aidants, qui n'ont pas les mêmes moyens... les mêmes besoins, les
mêmes moyens non plus; on a des personnes âgées qui sont des personnes proches
aidantes qui accompagnent une personne âgée; on a des parents qui accompagnent
des enfants en situation de handicap; on a des parents âgés qui ont des enfants
en situation de handicap. On voit ici une pluralité de personnes proches
aidantes.
Et, si je peux rassurer la députée de
Fabre, on a un comité qui est mis en place actuellement et qui travaille par
rapport aux mesures pour les proches aidants. Ça fait qu'il y a le ministère de
la Santé et des Services sociaux — c'est normal, la loi découle du
ministère — ministère de la Famille, Finances, l'Office des personnes
handicapées du Québec, ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale, Retraite Québec, ministère des Transports, de la Mobilité durable et
de l'Électrification des transports, ministère de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, Secrétariat à la condition féminine, Secrétariat à la
jeunesse, Secrétariat aux affaires autochtones, ministère de l'Immigration, de
la Diversité et de l'Inclusion. Je pense qu'avec tous ces ministères, on est capables
de s'harmoniser.
Quand on va déposer des plans d'action et
des mesures pour faire en sorte que les mesures qui n'existaient même pas avant
qu'on soit ici aujourd'hui, qui ont commencé à exister il n'y a pas si
longtemps... C'est vrai, là, Mme la Présidente, ça a commencé en 2009, quand on
a créé L'Appui aux proches aidants pour les personnes aînées, où 75 %,
c'était pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et autres
maladies apparentées. Je le savais, à ce moment-là, qu'on stigmatisait d'autres
personnes proches aidantes, ça fait que je me suis dit : On ouvre une
porte pour les proches aidants, allons-y. Ça fait que, là, il y a eu un fonds
de 200 millions de dollars. Le gouvernement s'est engagé à reconduire le
150 millions, parce que l'autre 50 millions, c'était de la fiducie
familiale Chagnon, mais à la condition, j'ai dit, à la condition que ce soit
ouvert à toutes les personnes proches aidantes. Dans un budget, il n'y a jamais
eu un budget de 40 millions de dollars, il y avait 20 millions
plus...
Mme Blais (Prévost) :
...gouvernement s'est engagé à reconduire le 150 millions, parce que
l'autre 50 millions, c'était de la Fiducie familiale Chagnon, mais à la
condition... J'ai dit : À la condition que ce soit ouvert à toutes les personnes
proches aidantes. Dans un budget...i il n'y a jamais eu un budget de 40 millions
de dollars. Il y avait 20 millions plus... 21 millions, plus 19 millions,
cette année. 40 millions pour les personnes proches aidantes, il n'y a jamais
eu ça. Ça fait que, déjà, là, on est en progression par rapport aux proches
aidants. C'est la première fois. Ce n'est pas parce que c'est moi, là, qui a le
titre de proche aidant chez un ministre. Je ne pense pas qu'un futur gouvernement
va pouvoir enlever le titre de proche aidant dans un ministre. Ça fait que j'ai
comme l'impression que, pour les proches aidants, on est sur la bonne voie de
faire des accompagnements, de réussir. Puis si tous ces sous-ministres là de
ces ministères-là se réunissent, c'est certainement pour harmoniser et faire en
sorte qu'il y ait du soutien équivalent... et comment on va pouvoir aider les
enfants qui sont des proches aidants et qui manquent l'école parce qu'ils sont
obligés de s'occuper d'un parent malade. Alors, c'est tout ça qu'on doit
reconnaitre par la fenêtre, qu'on doit regarder par la fenêtre.
Et la définition large, ce n'est pas la
définition de la ministre, c'est la définition que les gens ont voulu avoir
lorsqu'ils sont venus dans les différentes consultations. C'est une composante
entre autres du... puis de d'autres groupes de personnes proches aidantes, et
on a pris cette définition-là au sens large pour être en mesure de reconnaître
davantage les personnes proches aidantes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Merci... vérifié
l'article 17, sur la clause d'impact, effectivement, c'est la mesure usuelle
des différentes clauses d'impact que, si les ministres estiment qu'il y a des
propositions qu'ils font qui viennent... tu sais... Effectivement, c'est une
clause d'impact.
Mais la question, puis là c'est la
dernière fois que j'interviens là-dessus, là, la... Même cette clause-là, 17,
on dit : Si ça a des impacts directs et significatifs sur les personnes
proches aidantes. C'est pour ça que je me dis : Il faut qu'on s'entende,
il faut que les différents ministères s'entendent sur une définition de c'est
quoi un proche aidant. Parce que si on veut mesurer les impacts, il faut au
moins tous s'entendre sur savoir c'est quoi, un proche aidant, là, puis avoir
tous la même définition.
Pouis celle qui est là, moi, je la trouve
bonne, je voudrais juste qu'on s'assurer que tout le monde la respecte. Ça fait
que c'est un peu ça, l'objectif, puis je pense que c'est ça que la députée de
Fabre essaie de faire aussi. Moi... Si on ne réussit pas là à s'assurer de ça,
on verra dans les autres articles, mais c'est juste ça, l'objectif qu'on a,
c'est de s'assurer que... C'est beau, là, puis quand vous en parlez, vous en
parlez avec coeur, puis il faut aider les proches aidants, les proches aidants.
Mais c'est beau dire : Les proches aidants, mais il faut que tout le monde
s'entende pour savoir c'est quoi, exactement, quand on dit proche aidant, dans
notre tête, là, on sait exactement, puis tous les ministères... C'est un peu
ça, l'objectif qu'on a, puis je pense que ça va revenir souvent.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : …j'ai la députée de Westmount—Saint-Louis.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va laisser Mme la députée… Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Ah!
Merci. Bien, j'entends ce que vous dites, je suis d'accord avec ça. Puis
d'ailleurs, quand je suis allée au Conseil des ministres pour présenter le projet
de loi...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : …j'ai la députée de Westmount—Saint-Louis. On va laisser, Mme
la députée, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Merci.
Bien, j'entends ce que vous dites, je suis d'accord avec ça. Puis d'ailleurs,
quand je suis allée au Conseil des ministres pour présenter le projet de loi,
ce sont tous les ministres qui ont lu le projet de loi, qui étaient d'accord
aussi avec la définition puis la politique qu'on présente. Ce n'est pas seulement
un ministre, là, qui décide de venir déposer un projet de loi, c'est l'ensemble
du Conseil des ministres. Puis on passe aussi devant un comité de législation, je
pense que le député de Rimouski connaît ça, il est en politique depuis je ne
sais pas combien… depuis plusieurs années.
Mais la définition, là, dont on parle aujourd'hui,
elle se retrouve aussi dans la politique et dans le plan d'action. Ça fait
qu'un plan d'action, c'est un plan qui est mesurable en action, qui est
financé, donc il y a de l'argent. La même définition se retrouve dans le plan
d'action. Ça fait que c'est là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, mais, moi
aussi, j'aime beaucoup la définition, je n'avais jamais eu de problème avec la
définition, mais la nouvelle définition qui est améliorée grâce à la députée de
Sherbrooke. Merci beaucoup pour ça. C'est juste pour, bien, répéter un peu, mais
c'est vraiment l'application. C'est ça, la crainte, puis j'ai entendu la
ministre qui a dit tantôt qu'il y aurait une obligation d'analyse puis de
réflexion, mais ça, ce n'est pas une obligation de résultat, je pense, c'est
ça, la crainte. Alors, est-ce qu'il y a un autre jargon, est-ce qu'il y a
une autre porte d'entrée pour dire qu'il faut qu'il prend en considération
cette définition, pour qu'il n'y a personne qui est vraiment… qui tombe entre
deux chaises, dans les craques, pour s'assurer qu'il se voit à l'intérieur de
ceci? J'entends… je ne veux pas faire répéter la ministre non plus, je sais
qu'il y a plusieurs places où il y aura un impact. Puis j'entends qu'est-ce que
le collègue mentionne aussi, par rapport à l'impact, mais c'est vrai qu'est-ce
qu'il dit puis qu'est-ce que ma collègue a dit, malheureusement, tout est dans
l'application.
Puis, nous, la ministre dit que ça va
faire partie du plan d'action, mais on n'a pas le plan d'action, nous, on n'a
pas vu le plan d'action. Alors, c'est difficile de faire ses commentaires sur
quelque chose que nous n'avons jamais vu aussi. Alors, est-ce qu'il y a une
autre manière de reformuler pour que ce soit plus entamé dans la loi que c'est
la définition à consulter avant de prendre les décisions que ce médecin va
consulter quelqu'un qui est malade avec le proche aidant, mais peut-être le
médecin va déterminer… mais, moi, je regarde la définition, vous ne tombez pas
dans la catégorie de proche aidant que, moi, j'ai actuellement.
Je suis d'accord avec la députée
d'Iberville que, non, c'est sûr, ce n'est pas la maman qui fait des sandwichs
pour l'enfant qu'on est proche aidant, je pense que… je ne veux pas ridiculiser
qu'est-ce qu'on a fait aujourd'hui comme définition. J'aime beaucoup la façon
que c'est écrit, c'est juste vraiment l'application pour s'assurer que c'est
l'application qui est utilisée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
moi, je veux donner beaucoup d'assurance à la députée de Westmount—Saint-Louis,
d'une part…
Mme Maccarone : ...je ne veux
pas ridiculiser qu'est-ce qu'on a fait aujourd'hui comme définition. J'aime beaucoup
la façon que c'est écrit, c'est juste vraiment l'application pour s'assurer que
c'est l'application qui est utilisée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
moi, je veux donner beaucoup d'assurance à la députée de Westmount—Saint-Louis,
d'une part. Premièrement, on aurait pu avoir une définition dans une politique,
dans un plan d'action, mais jamais n'avoir de définition dans une loi. Une loi
fait force, une loi doit être respectée. Quand on dit qu'ils ne seront pas
obligés, oui, ils seront obligés, la définition est dans une loi. Oui, les
médecins seront obligés de tenir compte de cette définition-là. Oui, les
médecins seront obligés de tenir compte de la santé et du bien-être des
personnes proches aidantes. Et d'ailleurs, dans l'article 16, entre
autres, on parle de prendre en compte les principes directeurs de la politique
nationale pour les personnes proches aidantes et les orientations qu'elle
prévoit dans l'élaboration, la mise en oeuvre, l'évaluation de tout programme
et de tout autre service ou mesure concernant les personnes proches aidantes.
Là, on parle des ministres et des organismes du gouvernement, c'est dans
l'article 16, donc ils sont obligés de tenir compte de ça. Ce n'est pas
comme si ce n'était pas là, c'est là. Bien, ce qui est rassurant pour moi,
c'est que ce soit dans une loi, qu'il y ait une définition dans une loi et que
jamais plus une personne proche aidante, avec une définition large, ne se
reconnaisse plus en tant que personne proche aidante. C'est ça, le but, on veut
la reconnaître, cette personne-là. Et dans un plan d'action, il va y avoir
plein de mesures et il y a plein de ministères...
• (16 h 20) •
Quand on parle de Retraite Québec, c'est
sûr que Retraite Québec, s'il y a des modifications, Retraite Québec va
regarder les proches aidants selon l'angle de Retraite Québec. Il ne peut pas
regarder les proches aidants sous l'angle de l'Éducation, ce n'est pas tout à
fait pareil. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne tient pas compte de la
définition de la personne proche aidante, mais ils tiennent compte de leur
mission respective. C'est sûr que le ministère de l'Emploi et de la Solidarité
sociale n'a pas la même lunette, n'a pas le même regard que le ministère des
Finances, mais en même temps, tout le monde va converger parce qu'il y a cette
loi-là, il y a les clauses d'impact puis il y aussi le fait qu'à toutes les
fois qu'on va déposer des lois on sera obligé de tenir compte des personnes
proches aidantes. Ça fait que ça converge vers ça. Moi, je ne m'inquiéterais
pas si j'étais à votre place.
Mme Maccarone : Je comprends.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je comprends,
puis avec beaucoup de respect, parce que la ministre aussi, elle avait
mentionné juste auparavant que, par exemple, on a eu des subventions dans le
budget pour aider les proches aidants qui s'occupent des personnes majeures qui
sont handicapées. Mais si metttons c'est quelqu'un qui s'occupe d'une personne
mineure handicapée, ils ne font pas partie de cette mesure. Alors, eux, leur
définition, ils se voient à l'intérieur, puis c'est ça, la difficulté que
ces... je comprends, chaque ministère vont avoir leur façon de l'appliquer,
mais, si on parle au nom des citoyens puis citoyennes qui sont venus témoigner,
qui ont dit que c'est très important, puis on veut se voir à l'intérieur du...
Mme Maccarone : ...alors, eux,
leur définition, ils se voient à l'intérieur, puis c'est ça, la difficulté que
ces... Je comprends, chaque ministère vont avoir leur façon de l'appliquer,
mais, si on parle au nom des citoyens puis citoyennes qui sont venus témoigner,
qui ont dit que c'est très important, puis on veut se voir à l'intérieur du projet
de loi, ce qui est important pour nous aussi, c'est de dire : Bien, moi,
je me vois dans cette définition puis je me vois à l'intérieur d'un tel
service, un tel crédit. Ça devrait être disponible pour moi également.
On ne devrait pas avoir plusieurs définitions
que ça ne s'applique pas à moi ici, mais ça s'applique ici. Ça devient
complexe. Je pense qu'on a un devoir d'enlever la lourdeur aussi, pour les
proches aidants, pour que ça facilite leur vie aussi quand ils vont faire
application pour des services, ou des soins, ou des crédits.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui. Je
suis très contente que la députée de Westmount—Saint-Louis reconnaisse qu'on
avait soutenu, entre autres, les enfants majeurs, là, mais on a reconnu aussi
les mineurs, puis je vais vous dire pourquoi. Depuis 1991, il y a une
allocation qui s'appelle soutien aux familles. Il n'y a personne qui avait
augmenté cette allocation-là. Il y avait 3 675 personnes en attente
d'avoir une allocation, et on a investi 7,8 millions, avec l'argent qu'on
avait dans le budget, avant même d'avoir même une politique nationale des
proches aidants.
Parce que, normalement, l'argent vient
après. Tu fais ta politique, ton plan d'action, puis tu essaies d'arrimer le
budget avec ton plan d'action. Bien, ça adonne qu'on a eu de l'argent avant.
Alors, comme il y avait une attente depuis 1991, on a été capables de donner
une allocation à 3 675 personnes et aussi de l'indexer. Ça fait que,
si on n'avait pas eu ces sommes-là... Puis je suis la ministre des Aînés.
Normalement, je ne suis pas supposée faire ce genre de chose là, mais, comme je
suis la ministre des Proches aidants puis que j'ai vu, j'ai dit : Comment
ça se fait que ça existe, qu'il n'y a personne, depuis 1991, qui est venu
combler ce trou-là puis qu'il y a des personnes en attente? Bien, on va prendre
7,8 millions puis on le faire. Puis on a pris un 10 millions puis on
l'a investi dans les CISSS et les CIUSSS justement pour soutenir davantage de
répits pour les personnes proches aidantes. Ça, ça se fait, même avant le plan
d'action. Pourquoi? Parce que justement on ne voulait pas que les personnes
proches aidantes attendent que le plan d'action sorte puis que la politique
sorte.
Ça fait que la volonté de soutenir les
personnes proches aidantes est là, est présente, puis on veut garder cette... Tout
le monde ici veut garder cette définition inclusive, mais je vous demande cette
confiance-là. La clause d'impact est là, les ministères sont là, les ministères
vont devoir en tenir compte. Ça fait que je pense que maintenant on devrait
s'en tenir à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre, je veux vous indiquer qu'il vous
reste cinq minutes pour votre sous-amendement.
Mme Sauvé : Alors, je vais y
aller d'un dernier commentaire, Mme la Présidente. Je vous remercie. Dans les
solutions ou les...
Mme Blais (Prévost) : …on
devrait s'en tenir à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre, je veux vous indiquer qu'il vous
reste cinq minutes pour votre sous-amendement.
Mme Sauvé : Alors, je vais y
aller d'un dernier commentaire, Mme la Présidente. Je vous remercie. Dans les
solutions ou les avancées que la ministre nous suggère, entre autres, pour
aller vers d'autres articles puis surtout de ramener un peu cette préoccupation-là
que nous avons en lien avec le mandat des deux comités sur le comité de suivi
de l'action gouvernementale ou le comité des partenaires, moi, je peux vous
dire, j'ai siégé dans ma vie professionnelle sur un comité de suivi national
pour la persévérance scolaire puis j'ai siégé sur un comité de partenaires, un
conseil régional des partenaires du marché du travail, dans les deux cas, là,
on était vraiment liés au plan d'action, on était dans le suivi du plan
d'action tel que stipulé dans les articles, entre autres l'article 11 du projet
de loi. Donc, c'est clairement dans le mandat des deux comités, on est là-dedans.
Puis moi, c'est ce que j'ai vécu aussi puis c'est ce que j'ai vu. Puis les
gens, les partenaires que j'ai côtoyés qui sont sur ces comités, ça a toujours
été le cas et c'est très louable.
Alors, on ne s'est jamais soucié, et ça ne
fait pas partie du mandat, de s'assurer que la définition va être transversale
et portée par l'ensemble des lois par les différents ministères. On est dans le
suivi très rigoureux, les comités ont clairement leur imputabilité, et leur mandat
très clairement élaboré. Alors, pour moi, cette avenue-là, ce n'est pas une
avenue qui remplace ce qu'on propose.
Puis, encore une fois, la ministre a parlé
d'accompagnement individualisé, elle sait que je suis très, très, très en
faveur de ça. Tout ce qu'elle a dit, honnêtement, je le répète, ça n'empêche
pas ce qu'on est en train de faire, au contraire. Alors, si on est capables
d'avoir le maximum de portée pour cette définition qui devient uniforme à l'ensemble
des lois et des ministères, bien, on est en train de travailler, de vouloir
travailler à l'accompagnement individualisé aussi. On est en train de rassurer
encore plus les proches aidants à dire : quelle que soit la porte, ils
vont faire face à la même définition, la même considération, la même reconnaissance,
quels que soient les programmes auxquels ils demandent l'accès.
Alors, je reprends un peu les propositions
qui sont faites et je demeure très enthousiaste par rapport au sous-amendement
qu'on a déposé en pensant que ça pourrait avoir une portée extraordinaire pour
rendre hommage à la définition qui a été élaborée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
J'entends ce que la députée de Fabre me mentionne. À l'époque où j'ai déposé le
plan d'action pour combattre la maltraitance envers les aînés, on avait fait en
sorte qu'une fois par année les différents partenaires puissent se réunir. Et
ces partenaires-là, j'étais là au début, mais après je partais pour que les
partenaires puissent parler entre eux autres, et le plan d'action était modifié
au fur et à mesure, une année après l'autre. Pourquoi? Parce que les
partenaires arrivaient, ils avaient vécu un an, ils avaient vécu aussi des
orientations puis voulaient parfois mettre en place non pas des orientations
nouvelles, mais…
Mme Blais (Prévost) : ..que les
partenaires puissent parler entre eux autres. Et le plan d'action était modifié
au fur et à mesure, une année après l'autre. Pourquoi? Parce que les
partenaires arrivaient, ils avaient vécu un an, ils avaient vécu aussi des
orientations puis voulaient parfois mettre en place non pas des orientations
nouvelles mais améliorer ce qui se faisait.
Moi, je considère que c'est quelque chose
de fondamental. Il ne faut pas que ça soit figé, ni une politique ni un plan
d'action, c'est fait pour évoluer. C'est d'ailleurs pour ça qu'il y a un comité
des partenaires, qu'il y a un observatoire, pour faire en sorte qu'il y ait des
avis de déposés puis pour faire en sorte que ça évolue. De toute façon, le plan
d'action est là pour cinq ans, mais il n'y a rien qui dit que le plan d'action,
on ne pourrait ajouter des choses à l'intérieur du plan d'action. Mais il y a
une obligation, au bout de cinq ans, de faire un rapport de ce plan d'action là
et de tenir compte des impacts de la santé et du bien-être de la personne
proche aidante.
Puis j'espère que la politique puis le plan
d'action vont évoluer dans le temps puis que ça ne sera pas : Il faut s'en
tenir à ce plan d'action là. J'espère que ça ne sera pas comme ça. Ce n'est pas
figé, il ne faut pas figer ce genre de chose là. Puis il faut apprendre à
travailler en dehors de la boîte, ce n'est pas toujours dans la boîte. Il faut
être créatif, il faut être capable de le faire. On est là, là, aux
balbutiements d'une première loi sur les proches aidants, puis j'ose croire que
ça va tellement progresser et évoluer, et qu'un jour nous serons chacun chez
soi, puis de dire : On était ensemble en train de penser à cette loi-là,
et aujourd'hui, bien, avec toutes les recherches qui se sont faites, toutes les
personnes qui se sont exprimées, bien, il y a plus de répit, il y a plus de
soutien, il y a plus d'argent pour les proches aidants.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Alors, si je
n'ai pas d'autre intervention, nous allons mettre aux voix le sous-amendement. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Blais
(Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Contre.
La Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme...
Samson (Iberville)? Pardon.
Mme Samson : Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Abstention.
La Secrétaire
: M. LeBel
(Rimouski)?
M. LeBel : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté. Notre
attention se reporte maintenant sur l'amendement déposé par la ministre. Est-ce
que j'ai d'autres interventions? M. le député de Rimouski.
• (16 h 30) •
M. LeBel : Juste m'assurer que
l'ouverture de la ministre, ce matin, de faire en sorte que, dans un plan
d'action, on étudie la possibilité de préciser, là, la définition juridique,
là, des proches aidants, c'est toujours là. Est-ce qu'on va retrouver ça
dans...
16 h 30 (version non révisée)
M. LeBel : Je veux juste
m'assurer que l'ouverture de la ministre ce matin de faire en sorte que dans un
plan d'action on étudie la possibilité de préciser, là, la définition
juridique, là, des proches aidants, c'est toujours là. Est-ce qu'on va
retrouver ça dans... Où on va... Est-ce qu'on va retrouver ça dans le projet de
loi ou c'est plus un engagement que vous prenez sur la commission?
Mme Blais (Prévost) : ...projet
de loi.
M. LeBel : Et vers...
Dans quel... on va retrouver ça où exactement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : 43.
M. LeBel : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme
la Présidente. Comme je l'avais mentionné plus tôt, ce sont des questions de clarification.
Puis je vais reprendre certains propos qu'avaient amenés certains groupes. Je
sais, entre autres, je pense que c'est Mme Éthier qui avait amené... oui,
qui avait amené cette notion-là, l'évolution des besoins du proche aidant dans
sa réalité de vie. Puis on a évidemment ici une nomenclature assez exhaustive.
Mais, en même temps, est-ce que c'est absolu? Est-ce qu'on inclut tout?
Alors, je ne sais pas si on peut... si on
tient compte de tous les aspects. C'est... La notion de «notamment» est
importante, ça, je comprends. Mais, en même temps, est-ce qu'on a à peu près
tous les aspects? Puis j'amène un exemple très concret. Je sais que dans les consultations
particulières, je l'avais nommé, puis peut-être que c'est là, hein, puis peut-être
que c'est là puis il faut juste me l'expliquer, mais je sais qu'il y entre
autres des proches aidants qui ne seront pas dans des soins à leurs proches,
qui vont être dans... vraiment, dans la gestion financière, donc s'occuper de
l'aspect financier, certains avec un mandat d'inaptitude, d'autres pas. Mais
cet aspect-là du soutien, non pas financier en termes de revenus mais en termes
de gestion financière qui entoure l'aidé, l'aîné, est-ce qu'on le retrouve dans
la définition ici? Je pose la question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
Mme la Présidente. Je crois que la députée de Fabre sera satisfaite. On a
apporté un amendement à l'article 4, au troisième alinéa. C'est bien ça?
C'est : «Considérer la diversité des réalités des personnes proches
aidantes et de leur relation avec les personnes aidées dans la réponse de leurs
besoins spécifiques, et ce, à toutes les étapes de leur trajectoire de soutien,
de leur autoreconnaissance jusqu'à leur processus de deuil, autant de la
personne aidée que de leur rôle auprès de cette dernière.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Sauvé : Merci.
Merci.
Mme Blais (Prévost) :
C'est Mme Éthier qui avait parlé de ça.
Mme Sauvé : Oui, oui,
oui. Voilà.
Mme Blais (Prévost) : On
en a tenu compte.
Mme Sauvé : C'est
parfait. Merci, Mme la Présidente. Merci pour la réponse. Alors, ça, c'est la
première question. Donc, moi, c'est... Je suis satisfaite.
L'autre élément, et là, il y a comme un
équilibre, là, puis je ne veux pas partir un débat, je veux juste entendre la
vision de la ministre. On est très, très inclusif. J'ai... On le sait, là, la
nature humaine...
Mme Sauvé : …merci, pour la
réponse. Alors, ça, c'est la première question. Donc, moi, c'est… je suis
satisfaite.
L'autre élément, et là il y a comme un
équilibre, là, puis je ne veux pas partir un débat, je veux juste entendre la
vision de la ministre. On est très, très inclusifs. J'ai… on le sait, là, la
nature humaine étant ce qu'elle est, la grande, grande majorité des proches
aidants vont se retrouver, puis avec enthousiasme, dans cette définition, mais
il y a des gens qui sont, par exemple, très concrètement, juste en train de
rendre un service de temps à temps à l'aîné, ce qui est très bien aussi, mais
entre rendre un service puis être… parce que, là, on parle du soutien apporté
continu ou occasionnel. Moi, je ne voudrais juste pas que… puis je veux qu'on
inclue, moi aussi, le plus grand nombre de proches aidants, je ne veux juste
pas qu'à vouloir inclure vraiment tout le monde, on inclut aussi des gens qui
vont peut-être… Là, j'essaie de trouver une expression qui… parce que je serais
portée à dire : On étire un peu, on étire un peu. Mais ce n'est pas dans
la mauvaise intention de personne, mais il y a des gens qui peuvent penser être
proches aidants, alors qu'ils sont juste en train de rendre service de temps en
temps, et c'est très louable aussi, mais… Et, quand on a accès à des
programmes, quand on a accès à du soutien, moi, je ne veux juste pas diluer
l'importance de la proche aidance telle qu'elle est. Ça fait que j'ai juste… je
veux entendre la ministre là-dessus, sur sa vision par rapport à ça, l'équilibre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : …c'est
une excellente question que pose la députée de Fabre. D'ailleurs, on y a pensé
beaucoup et on a entre autres Nancy Gubermanpuis Lucy Barylak qui nous
ont proposé des outils qui sont comme en amont où on… que ces outils-là
pourraient faire en sorte que les travailleurs sociaux ou les personnes qui
vont à domicile, justement quand il y a une personne qui est aidée, et qui
rencontrent le proche aidant, soient en mesure justement de faire une forme
d'évaluation de la personne qui est proche aidante, donc dès le départ, en
amont.
Et c'est cette personne-là qui va
recevoir, en quelque sorte, un plan… vous parliez d'un plan d'accompagnement,
et ça se peut que ça soit deux, trois personnes dans la famille. C'est pour ça
que c'est bien, l'amendement qu'a proposé la députée de Sherbrooke. On parle
d'une personne proche aidante, mais souvent, c'est… c'est aussi parfois
l'entourage. Alors, ces plans d'accompagnement là vont rassurer dans le sens de
qui est la personne proche aidante.
On a enlevé le terme «significatif» parce
qu'il y en a qui n'étaient pas d'accord. On avait mis «significatif» parce que
ça correspondait, à quelque part, à cette personne-là qui va être reconnue dans
le sens où on veut lui apporter un soutien au niveau de sa santé et de son
bien-être. On veut aussi que cette personne soit en mesure… on veut que ce soit
révocable. Si la personne proche aidante n'est plus capable parce qu'elle est malade,
qu'elle ne se sente pas obligée de continuer à exercer sa solidarité. Une
personne proche aidante, ce n'est pas toujours la fille, le fils, le mari…
Mme Blais (Prévost) :
...personne soit en mesure... On veut que ce soit révocable. Si la personne
proche aidante n'est plus capable parce qu'elle est malade, qu'elle ne se sente
pas obligée de continuer à exercer sa solidarité. Une personne proche aidante,
ce n'est pas toujours la fille, le fils, le mari. C'est parfois une voisine. Il
y a des personnes qui sont seules dans la vie.
Alors, il y a des voisins qui agissent en
tant que proches aidants puis qui font parfois plus que ce qu'un membre de la
famille peut faire. Ces personnes-là aussi ont besoin d'être reconnues, et
c'est fort probablement par ce... quand je dis «fort probablement», ce n'est
pas un bon terme, mais c'est par ce plan-là que la personne proche aidante sera
reconnue comme personne proche aidante. Parce que, sinon, ça peut... Est-ce que
c'est la petite-fille qui va, une fois par trois semaines, faire le marché pour
sa grand-mère qui est la proche aidante à part entière? Ça fait que c'est pour
ça que ce n'est pas si facile que ça. Mais dans la définition large, on ne
voulait exclure personne non plus. Mais on va se baser sur le proche aidant qui
accompagne plutôt régulièrement une personne qui est aidée.
Je ne sais pas si je réponds, dans
l'ensemble, de ce que la députée de Fabre souhaitait?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : C'est des
éclairages que j'apprécie. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Nous allons donc
mettre aux voix l'amendement déposé par la ministre.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Samson (Iberville)?
Mme Samson : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Toujours pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
M. LeBel (Rimouski)?
M. LeBel : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Abstention.
La Secrétaire
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, l'amendement est adopté. Nous allons donc maintenant
passer à l'article 3.
La
Secrétaire
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Effectivement, désolée. Donc, nous devons adopter l'article
2, tel qu'amendé. Alors, Mme la secrétaire, qui m'est précieuse.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Samson (Iberville)?
Mme Samson : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Vote
par procuration, Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour...
La Secrétaire
: ...Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Samson
(Iberville)?
Mme Samson : Pour.
La Secrétaire
: Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Votre
par procuration, Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M. LeBel
(Rimouski)?
M. LeBel : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention.
La Secrétaire
: Adopté.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, l'article 2 tel qu'amendé est adopté. Nous
passons maintenant à l'article 3. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blais (Prévost) : Oui.
«Après consultation...» Merci, Mme la Présidente.
«Après consultation de personnes proches
aidantes, de chercheurs, d'organismes ou de groupes représentant les personnes
proches aidantes, ainsi que des ministères et organismes du gouvernement
concernés, le gouvernement adopte une politique nationale pour les personnes
proches aidantes.»
Commentaire. Le chapitre II porte sur
la politique nationale pour les personnes proches aidantes et son application.
L'article 3 prévoit l'adoption par le gouvernement d'une politique
nationale pour les personnes proches aidantes. La politique nationale sera
adoptée après que le proche.... sera adoptée après que le gouvernement ait
préalablement consulté des personnes proches aidantes, des chercheurs, des
organismes ou des groupes représentant les personnes proches aidantes, ainsi
que les ministères et organismes du gouvernement concernés. Cette politique
nationale jette les bases d'une action gouvernementale concernée visant à
améliorer la qualité de vie des personnes proches aidantes sans égard à l'âge,
au milieu de vie ou à la nature de l'incapacité des personnes qu'elles
soutiennent, et considérant tous les aspects de leur vie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai des interventions? Alors, si je n'ai pas
d'intervention, je vais mettre aux voix l'article 3 tel que présenté. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)? Pardon.
M.
Provençal : Pour.
M. Poulin : Oh! excusez-moi.
La Secrétaire
: Non,
non mais... Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Samson
(Iberville)?
Mme Samson : Pour.
La Secrétaire
: Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Votre
par procuration, Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M. LeBel
(Rimouski)?
M. LeBel : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. L'article 3 est donc adopté. Nous allons
donc passer à l'article 4. La parole est à vous, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Je vais
lire l'article avant l'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui.
Mme Blais (Prévost) : «Les
principes directeurs de la politique nationale sont les suivants :
«1° reconnaître l'apport considérable des personnes
proches aidantes à la société québécoise et l'importance de les soutenir;
«2° favoriser la préservation de la santé
et du bien-être des personnes proches aidantes ainsi que le maintien de leur...
Mme Blais (Prévost) : …article
avant l'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui.
Mme Blais (Prévost) : «4. Les
principes directeurs de la politique nationale sont les suivants :
1° reconnaître l'apport considérable des
personnes proches aidantes à la société québécoise et l'importance de les
soutenir;
2° favoriser la préservation de la santé
et du bien-être des personnes proches aidantes ainsi que le maintien de leur
équilibre de vie;
3° considérer la diversité des réalités
des personnes proches aidantes dans la réponse à leurs besoins spécifiques;
4° reconnaître l'expérience des personnes
proches aidantes et leurs savoirs, de même que ceux de la personne aidée, et
les considérer dans le cadre d'une approche basée sur le partenariat;
5° respecter les volontés et les capacités
des personnes proches aidantes quant à la nature et à l'ampleur de leur
engagement;
6° faciliter la concertation
gouvernementale et collective au niveau national, régional et local en
impliquant les personnes proches aidantes pour favoriser des réponses adaptées
à leurs besoins spécifiques.»
Commentaire : Cet article expose les
six principes directeurs qui doivent se retrouver dans la politique nationale
pour les personnes proches aidantes. Ces principes directeurs sont le fruit des
nombreuses consultations qui ont été effectuées et guident l'ensemble des
orientations et actions qui en découlent. Ils permettent d'assurer une réponse
mieux coordonnée et adaptée aux besoins spécifiques des personnes proches
aidantes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous avez donc déposé un amendement, que je vous invite à
lire. On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 52)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : La commission reprend ses travaux. Alors, je vais vous
inviter, Mme la ministre, à lire l'amendement qui a été déposé sur Greffier.
Mme Blais (Prévost) : Article
4 :
Modifier l'article 4 du projet de loi par
l'insertion, avant le paragraphe 1, du paragraphe suivant :
Reconnaître que chaque personne proche
aidante est une personne à part entière qui doit être traitée avec dignité et
sollicitude, et dont il faut favoriser la bientraitance;
2° par le remplacement du paragraphe 3 par
le paragraphe suivant :
3° considérer la diversité des réalités
des personnes proches aidantes et de leurs relations avec les personnes aidées
dans la réponse à leurs besoins spécifiques, et ce, à toutes les étapes de leur
trajectoire de soutien, depuis leur autoreconnaissance jusqu'à leur processus
de deuil, autant de la personne aidée que de leur rôle auprès de cette
dernière.
Troisième alinéa :
Par le remplacement du paragraphe 6 par le
paragraphe suivant :
6°consolider les partenariats entre les ministères,
les organismes du gouvernement et les organismes non gouvernementaux, tant aux
niveaux national que régional et local, en impliquant les personnes proches
aidantes pour favoriser des réponses adaptées à leurs besoins spécifiques.
Comm. Cet amendement à l'article 4 vise à
insérer le concept de bientraitance comme premier principe directeur, à
modifier le troisième principe directeur pour prendre en considération leur
relation entre la personne proche aidante et la personne aidée dans la réponse
à ses besoins spécifiques, et ce, à toutes les étapes de son...
Mme Blais (Prévost) : ...à
insérer le concept de bientraitance comme premier principe directeur, à
modifier le troisième principe directeur pour prendre en considération la
relation entre la personne proche aidante et la personne aidée dans la réponse
à ses besoins spécifiques, et ce, à toutes les étapes de sa trajectoire de
soutien, de son autoreconnaissance jusqu'à son processus de deuil autant de la
personne aidée que de leur rôle auprès de cette dernière, de deuil autant de la
personne... rôle auprès de cette dernière, à modifier le sixième principe
directeur afin de faire ressortir l'importance de consolider les différents
partenariats tout en impliquant les personnes proches aidantes pour favoriser
des réponses adaptées à leurs besoins spécifiques.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je vais donc prendre les
interventions. M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Bien, c'est une
question de directive ou de renseignement. Si j'avais à proposer un septième
principe, est-ce que je peux faire ça là, ou je fais ça après, ou je fais un
sous-amendement, ou...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Après, vous allez faire un sous-amendement.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien, c'est déjà un amendement.
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 16 h 56)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons les travaux. Nous étions donc rendus aux
discussions sur l'amendement déposé par la ministre. Est-ce que j'ai des interventions?
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. C'est une question
de compréhension que je veux poser parce que je n'ai jamais participé à la
rédaction d'un projet de loi qui prévoit la création d'une politique. J'ai de
la misère à saisir dans le concrètement, là, qu'est-ce que ça implique, la
différence entre un principe directeur puis une orientation pour la politique
nationale. Parce que je vois qu'il y a des éléments qui sont dans les principes
directeurs qui se retrouvent dans les orientations. Je pense à notamment, bon,
la notion de partenariat, bon, il y a des choses qui se recoupent, il y a des
choses qui ne se recoupent pas, notamment la ministre va arriver tout à
l'heure, pour l'article 5, avec un ajout qui concerne la précarisation
financière. C'est quelque chose qu'on ne retrouve pas dans les principes
directeurs. Donc, moi, je ne comprends pas, en ce moment, c'est quoi la...
Mme Labrie : ...la notion
de partenariat, bon. Il y a des choses qui se recoupent, il y a des choses qui
ne se recoupent pas, notamment la ministre va arriver, tout à l'heure, pour
l'article 5, avec un ajout qui concerne la précarisation financière. C'est
quelque chose qu'on ne retrouve pas dans les principes directeurs. Donc, moi,
je ne comprends pas, en ce moment, c'est quoi la différence entre les deux
sections et qu'est-ce qui doit se retrouver ou qu'est-ce que ça va changer dans
la politique finalement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Est-ce que M. Vincent Defoy pourrait à cette question?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai besoin d'un consentement pour que
M. Vincent Defoy puisse répondre aux questions. Consentement.
M. Defoy, le micro est à vous.
M. Defoy (Vincent) :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. En fait, les principes directeurs guident
toutes les actions, constituent la trame de fond de l'ensemble de l'action
gouvernementale qui d'ailleurs s'articule à travers le Comité de suivi de
l'action gouvernementale, et les orientations sont liées directement aux
actions qui vont être prises, notamment dans le plan d'action qui, encore une
fois, est gouvernemental. Est-ce que ça répond à la question, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, en
fait, je comprends donc que... bon, en tout cas, a priori, j'aurais le goût de
dire qu'il faudrait donc que les éléments les plus importants pour nous se
retrouvent aux deux endroits. Là, il y en a que je constate qui n'y s'y
retrouveront pas même avec l'amendement de la ministre à l'article 4, il y
a l'élément de l'appauvrissement qui se ne retrouve pas dans les orientations,
mais qui vont se retrouver pourtant, avec ces mêmes amendements, dans les
orientations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. Defoy.
M. Defoy (Vincent) :
Merci, Mme la Présidente. En fait, les orientations sont liées aux actions du
plan d'action concrètement, alors que, les principes directeurs, c'est la trame
de fond sur laquelle s'appuie l'ensemble de l'action gouvernementale, si je
puis dire ainsi. Je ne sais pas si ça répond à la question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Labrie : Mais je
comprends les mots que M. Defoy prononce, mais c'est-à-dire que ça ne me
satisfait pas dans la mesure où, moi, ce que je veux savoir, c'est pourquoi il
y a certains éléments qu'on a choisis qui soient répétés, formulés
différemment, mais quand même répétés à la fois dans les principes directeurs
et dans les orientations, et d'autres non, comme celui de la précarisation
financière.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Bien, est-ce qu'on peut suspendre? On va suspendre deux minutes. On va...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons suspendre quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 20)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons donc les travaux. J'ai cru comprendre, Mme
la ministre, au moment de notre petite pause, que vous avez déposé un nouvel amendement,
vous allez donc retirer l'amendement.
Mme Blais (Prévost) : Oui, tout
à fait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement pour retirer le premier amendement?
Consentement. Donc, le dépôt du deuxième amendement est fait, on a consulté. Mme
la ministre, je vous invite à le lire.
Mme Blais (Prévost) : Modifier
l'article 4 du projet de loi :
1° par l'insertion, avant le paragraphe
1°, du paragraphe suivant :
«0.1° reconnaître que chaque personne
proche aidante est une personne à part entière qui doit être traitée avec
dignité et sollicitude, et dont il faut favoriser la bientraitance»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 2°,
après «personnes proches aidantes» de…
Mme Blais (Prévost) : …1° du
paragraphe suivant :
«0.1° reconnaître que chaque personne
proche aidante est une personne à part entière qui doit être traitée avec
dignité et sollicitude, et dont il faut favoriser la bientraitance;»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 2°,
après «personnes proches aidantes» de «, notamment sur le plan de la
précarisation financière,»;
3° par le remplacement du paragraphe 3°
par le paragraphe suivant :
«3° considérer la diversité des réalités
des personnes proches aidantes et de leurs relations avec les personnes aidées
dans la réponse à leurs besoins spécifiques, et ce, à toutes les étapes de leur
trajectoire de soutien, depuis leur autoreconnaissance jusqu'à leur processus
de deuil autant de la personne aidée que de leur rôle auprès de cette
dernière;»;
3° par le remplacement du paragraphe 6°
par le paragraphe suivant :
«6° consolider les partenariats entre les
ministères, les organismes du gouvernement et les organismes non
gouvernementaux tant au niveau national que régional et local en impliquant les
personnes proches aidantes pour favoriser des réponses adaptées à leurs besoins
spécifiques.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vos commentaires, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien, Mme
la Présidente, je pense qu'on a répondu à la fois au député de Rimouski et à la
députée de Sherbrooke pour faire en sorte que toute la question de la précarité
financière soit claire, encore plus claire que ce qui était prévu dans un amendement
à l'article 5.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée
de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci.
Effectivement, je veux remercier la ministre, elle a très bien compris ce que
je souhaitais avoir comme clarifications. Donc, son amendement répond à ma
préoccupation puis, je pense, à celle du collègue de Rimouski, que partout où
on peut le mettre, la notion de la précarisation financière va être présente.
Donc, je la remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le député
de Rimouski.
M. LeBel : …très d'accord avec
ma collègue de Sherbrooke. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : C'est une
question de clarification. Je voulais juste… la notion de personne à part
entière, dans la vertu, évidemment, ça va de soi, mais c'est juste parce que ça
a une implication qui fait que, dans la reconnaissance de la proche aidante
comme personne à part entière… puis là, je fais un peu appel à l'intervention
qu'on doit avoir et le soutien qu'on doit avoir autour de cette personne, c'est
de tenir en considération toutes les sphères de sa vie. C'est ça que ça veut
dire, «à part entière».
Donc, je voulais juste avoir, un peu,
l'idée derrière ça parce que là, clairement, si on met cette connotation-là, on
est en train, effectivement, d'avoir l'intention d'adresser l'ensemble des
sphères de la vie de la personne proche aidante. Je voulais juste avoir des
clarifications par rapport à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
Mme la Présidente, si je comprends bien le sens de la question, dans ce projet
de loi là, il m'appert qu'une personne à part entière, c'est entre autres être
à la fois…
Mme Sauvé : …l'ensemble des
sphères de la vie de la personne proche aidante, je voulais juste avoir des clarifications
par rapport à ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Bien, Mme
la Présidente, si je comprends bien le sens de la question… dans ce projet de
loi là, il m'appert qu'une personne à part entière, c'est, entre autres, être à
la fois parent et être à la fois une personne proche aidante, et non pas seulement
regarder le parent comme n'étant pas une personne proche aidante parce qu'il
est avant tout parent. Mais il peut être parent et une personne proche aidante.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Dans les
dimensions de sa vie. Et quand on tient compte aussi de la précarité
financière, ça tient compte aussi de la personne à part entière.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Non, ça va. Je
voulais avoir la clarification, je l'ai. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Rimouski.
M. LeBel : J'aimerais
comprendre le changement au paragraphe 6°, là. Ce qu'on avait avant,
c'est : «faciliter la concertation gouvernementale et collective au niveau
national», et là on a : «consolider les partenariats entre les
ministères». C'est quoi, l'objectif? Pourquoi on a ce changement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : …
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 27)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons donc les travaux. Nous en étions au député
de Rimouski, qui avait une question. Donc, la réponse, Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui,
bien, si on se souvient, il y a plusieurs organismes qui ont demandé la
reconnaissance aussi des organismes non gouvernementaux puis on est passés,
dans le projet de loi, à faciliter la concertation gouvernementale à
consolider. C'est pas mal plus fort que faciliter, consolider les partenariats
entre les ministères, les organismes du gouvernement et on a ajouté et les
organismes non gouvernementaux, justement pour tenir compte des organismes communautaires.
Est-ce que ça répond à la question?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Député de Rimouski.
M. LeBel : Moi, je suis à
l'aise avec ça. C'est qu'en lisant ça, il ne faut pas que je comprenne que
c'est consolider les partenariats existants, c'est consolider des partenariats
qui existent ou d'autres qui pourraient arriver, mais c'est consolider les
partenariats en général.
Mme Blais (Prévost) : Bien,
c'est...
Une voix
: ...
Mme Blais (Prévost) : Oui,
mais les organismes communautaires voulaient être davantage reconnus à
l'intérieur du projet de loi puis c'est pour les reconnaître. Comme ce ne sont
pas des organismes gouvernementaux, là, ce sont des organismes communautaires,
ils sont souvent subventionnés par le gouvernement, mais ils ont des actions.
C'est la raison pour laquelle on veut les inclure à l'intérieur du projet de
loi.
M. LeBel : Mais ce n'est pas
limitatif, ça ne veut pas dire...
Mme Blais (Prévost) : Non, ce
n'est pas limitatif.
M. LeBel : C'est ça,
l'important. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je trouve ça très
intéressant, la clarification qui est faite avec la question du collègue de Rimouski
puis effectivement, les groupes sont venus nous dire en consultation qu'ils
souhaitaient, puis c'est bien, bien, bien légitime d'avoir, entre autres, un
financement qui est consolidé. Ça fait que moi, ça, ça va très bien. Mais, en
même temps, quand on avait facilité, c'est plus la notion d'innovation, donc
des nouveaux partenariats.
Est-ce qu'on ne peut pas avoir les deux,
dans le sens où est-ce qu'on ne peut pas consolider ce qui existe, puis de
façon très légitime, puis c'est ce qui faut? Puis, en même temps, bien on
consolide, donc, ce qui existe puis on facilite, donc là, on est à faire en
sorte qu'il y a de nouveaux partenariats qui émergent. Moi, je pense que les
deux notions seraient intéressantes
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : On ne
perdra pas de temps à débattre là-dessus, je suis tout à fait d'accord.
Mme Sauvé : Alors, voilà.
Est-ce qu'on dépose...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous déposez un nouvel amendement? Est-ce
qu'on...
Une voix
: Oui...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on va suspendre quelques instants.
Des voix
: Ha, ha, ha!
(Suspension de la séance à 17 h 30)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 36)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On est rendus au chalet, maintenant, on va reprendre. Nous
reprenons les travaux. Donc, Mme la ministre, vous avez déposé un amendement.
Il faut donc retirer votre amendement précédent.
Mme Blais (Prévost) : Tout à
fait, Mme la Présidente, je retire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai besoin de la permission, de l'autorisation, le
consentement. Désolée, c'est le bon terme. Donc, on consent à retirer et vous
allez déposer un nouvel amendement que je vais vous inviter à lire.
Mme Blais (Prévost) : Merci, Mme
la Présidente.
Modifier l'article 4 du projet de loi
par l'insertion, avant le paragraphe 1°, du paragraphe suivant :
«0.1° reconnaître que chaque personne
proche aidante est une personne à part entière qui doit être traitée avec
dignité et sollicitude, et dont il faut favoriser la bientraitance;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 2°,
après «personnes proches aidantes» de «, notamment sur le plan de la
précarisation financière,»;
3° par le remplacement du paragraphe 3°
par le paragraphe suivant :
«3° considérer la diversité des réalités
des personnes proches aidantes et de leurs relations avec les personnes aidées
dans la réponse à leurs besoins spécifiques, et ce, à toutes les étapes de leur
trajectoire de soutien, depuis leur autoreconnaissance jusqu'à leur processus
de deuil autant de la personne aidée que de leur rôle auprès de cette
dernière;»;
4° par le remplacement du paragraphe 6°
par le paragraphe suivant :
«6° faciliter et consolider les
partenariats entre les ministères, les organismes du gouvernement et les
organismes non gouvernementaux tant au niveau national que régional et local en
impliquant les personnes proches aidantes pour favoriser des réponses adaptées
à leurs besoins spécifiques.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions?
Alors, si je n'ai pas d'intervention, je vais mettre aux voix l'amendement
déposé par la ministre. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Samson (Iberville)?
Mme Samson : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Sauvé (Fabre) pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
M. LeBel (Rimouski)?
M. LeBel : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lecours (Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. Est-ce qu'on a pris son vote?
Mme Labrie : Bien moi, je...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il n'était pas allumé.
Mme Labrie : Oui, pour. Il
n'était pas allumé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait, merci. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons donc à l'article 4. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 4
tel qu'amendé...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...est-ce qu'on a pris son vote?
Mme Labrie : Bien, moi, je...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il n'était pas allumé...
Mme Labrie : Oui, pour. Il
n'était pas...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait, merci. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons donc à l'article 4. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'article 4 tel qu'amendé? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je vais vouloir, Mme
la Présidente, déposer un amendement sur l'article.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons donc suspendre.
Mme Sauvé : Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise à 17 h 45)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous reprenons les travaux. Mme la députée de Fabre, vous
avez déposé un amendement, je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente.
L'article 4 du projet de loi, tel qu'amendé, est modifié par l'insertion, après
le paragraphe 6, du paragraphe suivant :
7° assurer la pérennisation du fonds de
soutien aux proches aidants.
Je peux... avec le commentaire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Allez-y avec votre commentaire.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, écoutez, clairement, et je vous dirais qu'en consultations
particulières non seulement...
Mme Sauvé :
...suivant : «7° assurer la pérennisation du Fonds de soutien aux proches
aidants.»
Je peux... avec le commentaire...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Allez-y avec votre commentaire.
Mme Sauvé : Merci, Mme
la Présidente. Alors, écoutez, clairement... Et je vous dirais qu'en
consultations particulières non seulement on a entendu la ministre nous parler
des discussions qui avaient cours, parce que le Fonds de soutien aux proches
aidants vient à échéance. Il avait été institué en 2009, alors donc... et c'est
la ministre elle-même qui, à ce moment-là, l'avait institué. On parle bien sûr
de L'Appui, on parle du Fonds de soutien aux proches aidants, tous les services
qu'ils offrent. Donc, je sais qu'il y a des discussions qui sont en cours.
Mais, en même temps, tantôt, on parlait de
consolidation. Alors donc, c'est le Regroupement des aidants naturels qui nous
ont parlé, à vrai dire, de l'importance de L'Appui et du fonds avant même que
L'Appui nous en parle en consultations particulières. Alors, moi, je pense que
c'est un geste fort, qui mérite qu'on puisse consolider ce fonds-là, qui
apporte bien des services à travers le Québec aux proches aidants.
Alors, je pense que, comme il a été
institué via une loi... Et là, on est vraiment... parce que je comprends que ce
qui est dans le projet de loi ne doit pas avoir d'impact budgétaire, mais on
est dans les principes directeurs pour la prochaine politique. Donc,
clairement, ça peut s'inscrire, et on souhaite qu'il y ait une consolidation,
une pérennisation du fonds, qui donne bien des services aux proches aidants.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) :
Oui, Mme la Présidente. Écoutez, j'ai mis... C'est mon bébé, alors c'est sûr
que je ne vais pas aller détruire mon bébé. Au contraire, je vois ce que le
Fonds de soutien aux proches aidants a fait depuis 2009, toute l'importance
que... tout l'impact que le Fonds de soutien aux proches aidants, qu'on appelle
L'Appui, a eu sur les personnes proches aidantes des personnes aidées.
Écoutez, si on commence à mettre le Fonds
de soutien aux proches aidants, L'Appui, après ça, il va falloir mettre
Baluchon Alzheimer. Il va falloir mettre Les Petits Frères. Il va falloir
mettre la Fondation AGES en gériatrie sociale. Il va falloir mettre Carpe Diem.
Il va... etc., là.
Alors, on est dans un projet de loi cadre.
C'est un engagement gouvernemental de faire en sorte de reconduire L'Appui aux
proches aidants pour les 10 prochaines années. Écoutez, on s'est engagé,
là, alors on va le faire, ça va être dans le plan d'action.
Mais on ne peut pas mettre ça dans le
projet de loi actuellement. On aurait beaucoup de critiques par rapport aux
autres organismes qui diraient : Pourquoi on n'est pas dans la loi?
Pourquoi nous, on n'est pas là? Alors, on ne peut pas mettre ça dans une loi,
malgré tout l'amour, tout le respect, tout le bonheur que j'éprouve pour les
différents appuis et comment je trouve que ça a permis...
Mme Blais (Prévost) : …par
rapport aux autres organismes qui diraient : Pourquoi on n'est pas dans la
loi? Pourquoi, nous, on n'est pas là? Alors, on ne peut pas mettre ça dans une
loi, malgré tout l'amour, tout le respect, tout le bonheur que j'éprouve pour
les différents appuis et comment je trouve que ça a permis à plusieurs proches
aidants, plusieurs personnes proches aidantes de recevoir des services, mais on
ne peut pas faire ça dans une loi, malheureusement.
Mais le gouvernement s'est engagé, comme
il s'est engagé à mettre des maisons Gilles-Carles, hein, on n'est pas en
train, non plus, de mettre les maisons Gilles-Carles. On s'est engagés, en
10 ans, à faire 20 maisons Gilles-Carles, on est en train de
dépasser, même, au bout de quatre ans, notre objectif. On s'est engagés de
faire la politique qui est dans une loi, mais on ne peut pas s'engager à mettre
des organismes comme tels, au détriment de d'autres organismes qui viennent en
aide aux proches aidants, dans un projet de loi ou dans une loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le député de Beauce-Sud va prendre la parole.
M.
Provençal : Non, s'il vous plaît…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien non, je m'excuse, on a deux Beauce, ici, là. On a deux
Beauce.
M.
Provençal : En tout respect de mon collègue de Beauce-Sud, Mme la
Présidente.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Beauce-Nord.
M.
Provençal : La députée de Fabre a mentionné qu'on était dans les
principes, donc ce n'est pas en contradiction avec l'article 197. Sauf que
l'article 197 mentionne que, lorsqu'on amène des… un amendement,
l'amendement ne doit pas engager expressément des sommes d'argent ou dicter
précisément les choix budgétaires du gouvernement. Ici, le point, c'est comme
si on dictait, d'une certaine façon, des choix budgétaires. Alors, je
m'interroge, là, je ne veux pas qu'on parte sur un débat de recevabilité, mais
je veux simplement appuyer ce que la ministre donnait comme commentaire pour…
par rapport à l'amendement qui est amené.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Plusieurs aspects
à nommer. D'abord, les exemples que donnent la ministre, que ce soit le
Baluchon, les maisons Gilles-Carles, ce sont soit des projets, ce sont soit des
projets, des organismes qui sont subventionnés, alors que là, on parle d'un
fonds qui a été institué en vertu d'une loi. Donc, déjà là, je voulais
clarifier cet aspect-là. Ça n'enlève absolument rien aux organismes qui font un
travail formidable, mais on est en train de parler d'un fonds qui a été
institué via une loi. Ça, c'est la première chose.
Deuxièmement, clairement… puis je veux
montrer, là, c'est vraiment ça, c'est le projet de loi en 2009, qu'elle connaît
bien. L'autre aspect aussi, c'est que d'ajouter des sommes, non, moi, j'ai une
préoccupation de maintien des services, c'est vraiment ça, c'est : pas de
bris de services, pas de coupures de services, maintien des services. Il reste
de l'argent dans le fonds. Puis clairement on n'est pas en train de dicter
d'aucune façon une pression par rapport à un engagement budgétaire. D'une part,
il reste de l'argent, puis, d'autre part, on est dans les principes directeurs…
Mme Sauvé : ...pas de coupure
de services, maintien des services, il reste de l'argent dans le fonds. Puis clairement
on n'est pas en train de dicter d'aucune façon une pression par rapport à un
engagement budgétaire. D'une part, il reste de l'argent, puis, d'autre part, on
est dans les principes directeurs, alors on est dans des principes directeurs
de la politique, on n'est même pas...
Alors, moi, clairement il n'y a pas... on
n'a pas demandé de montant. Et je sais que, dans les conversations qu'on a
eues, Mme la Présidente, dans les consultations particulières, que ce soit avec
le Regroupement des aidants naturels ou L'Appui, clairement, j'ai bien entendu
la ministre dans sa volonté de poursuivre la discussion et tout ça. Mais il a
été institué, ce fonds, par une loi, alors je pense que ça mérite vraiment
qu'on puisse pérenniser sans parler d'argent, sans pression budgétaire dans le
principe même du maintien de services auprès de tous les proches aidants.
Et le fonds avait une durée de
10 ans, donc l'échéance arrive à terme. Donc, je pense qu'on a là, devant
nous, une opportunité extraordinaire non seulement de reconnaître un fonds...
Puis je pense que les organismes qui sont subventionnés, les projets
comprennent bien la distinction entre un fonds institué, versus une loi, versus
les subventions qu'ils reçoivent du gouvernement. Donc, moi, clairement, là...
ils savent bien comment ça fonctionne. Mais, clairement, il y a une occasion,
une opportunité. Les discussions vont bon train. J'ai entendu l'intention de la
ministre. Alors, moi, je pense que ça mérite d'avoir cet espace-là, surtout
qu'on n'a pas du tout de lien avec l'impact budgétaire, on est dans les
principes directeurs de la politique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Justement,
il y a une loi qui a institué le fonds de soutien aux proches aidants, il y en
a une, loi. Et même si on mettait... La députée de Fabre a dit : On n'est
pas obligés de mettre un montant d'argent, on a juste à dire qu'on va le
soutenir. Mais, écoutez, si on mettait ça puis qu'il n'y avait pas d'argent
dans le fonds, ça ferait quoi?
Moi, je me sens très mal à l'aise de
parler d'un organisme en particulier alors qu'il y a tellement d'autres
organismes aussi qui reçoivent des subventions du gouvernement pour aider les
proches aidants. Donc, ça va être dans le plan d'action gouvernemental.
L'Appui a fait ses preuves. C'est un engagement
du premier ministre du Québec de faire en sorte que ça continue dans le temps.
Pour l'instant, L'Appui, là, a des réserves jusqu'en 2022. Alors, c'est
10 ans, mais 10 ans à partir du moment où on commence à verser les
fonds. Au début, le fonds, il fallait qu'il se... Vous savez, ça a été comme de
l'ethnologie, il fallait que ça vienne du terrain. Alors, chaque Appui
émergeait des organismes qui étaient en place, et c'est comme ça que ça s'est
fait, les Appuis, à travers le Québec. Alors, ça a pris un peu de temps avant
que les sommes soient versées aux différents organismes. C'est pour ça qu'on
dépasse, c'est pour ça que ça n'a pas cessé en 2019 et qu'on est rendus
aujourd'hui en 2020, 2021, ça va jusqu'en 2022.
Alors, moi, je me sens très mal à l'aise
avec cette proposition-là, je ne suis pas...
Mme Blais (Prévost) : …les
appuis à travers le Québec. Alors, ça a pris un peu de temps avant que les
sommes soient versées aux différents organismes, c'est pour ça qu'on dépasse…
c'est pour ça que ça n'a pas cessé en 2019, et qu'on est rendu aujourd'hui en 2020‑2021,
ça va jusqu'en 2022.
Alors, moi, je me sens très mal à l'aise
avec cette proposition-là, je ne suis pas d'accord avec ça, pas du tout, malgré
le fait que je porte dans mon coeur, j'ai, dans mon coeur, peut-être, oui, les
approches aux proches aidants, j'ai fait cette loi-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Mon idée n'est pas
faite, j'ai des questions que je veux poser. Je reviens à la loi qu'on avait
faite sur la pauvreté. On avait, dans la loi, institué le Fonds québécois pour
les initiatives sociales, c'était dans la loi… la loi-cadre, là, dans la loi,
on avait institué le fonds. C'est un peu la question aux avocats, aux juristes,
là : Est-ce que, dans une loi, on peut, sans créer un nouveau fonds,
reconnaître un fonds qui existe? J'essaie de voir… c'est-u bien dangereux de
faire ça? Vous le voyez, c'est parce que j'ai vu des projets de loi comme ce projet
de loi, là, qui est une loi-cadre, un des éléments du projet de loi, la
création d'un fonds québécois de soutien aux initiatives sociales. C'était bien
clair, il n'y avait pas d'argent qui était là, mais on mettait en place le
fonds, le reste, ça se faisait dans la politique.
Là, je comprends de la députée de Fabre,
elle parle d'un fonds qui existe déjà, il faudrait l'intégrer, c'est un peu
différent, mais est-ce que…
Mme Blais (Prévost) : Bien, il
est déjà dans une loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui, je
m'excuse, Mme la Présidente.
M. LeBel : On ne peut pas
reconnaître… cette loi-là ne peut pas reconnaître ce fonds-là?
Mme Blais (Prévost) : Je
m'excuse, Mme la Présidente, c'est qu'il y a déjà une loi, il y a déjà une loi
pour ce fonds de soutien aux proches aidants. Alors, il faut laisser ce
fonds-là dans la loi, il y a une loi. Alors, on n'est pas pour prendre un fonds
qui existe dans une loi puis prendre cette loi-là puis la mettre dans une autre
loi. Mais on a dit qu'on était pour continuer de financer le Fonds de soutien
aux proches aidants. Il va être modifié un peu dans son rôle, parce que ce
fonds-là s'adressait vraiment aux proches aidants des personnes aînées et, en
particulier, pour 75 %, c'était pour les personnes qui avaient atteinte de
la maladie d'Alzheimer, et un autre 25 % pour d'autres formes, ça pouvait
être le Parkinson, d'autres formes de maladie.
Mais là on veut que ça s'adresse à l'ensemble
des proches aidants, donc ça va se retrouver dans le plan d'action. Et c'est un
engagement gouvernemental de faire en sorte de poursuivre le financement du
plan d'action à hauteur de 150 millions de dollars.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je veux
juste réitérer l'importance de se dire qu'on est vraiment dans une forme qui
n'est pas du tout liée au budget et le fonds a une échéance. Alors, s'il n'y
avait pas d'échéance, bien, je ne pense pas qu'on aurait entendu de la part de
la ministre qu'ils étaient en discussion pour poursuivre. Alors, clairement,
moi, non seulement j'avais cette information-là que le fonds venait à échéance,
mais, en plus, avec les discussions qu'on a entendues en consultations
particulières, si la ministre est…
Mme Sauvé : ...alors, s'il n'y
avait pas d'échéance, bien, je ne pense pas qu'on aurait entendu de la part de
la ministre qu'ils étaient en discussion pour poursuivre. Alors, clairement,
moi, non seulement j'avais cette information-là que le fonds venait à échéance,
mais en plus, avec les discussions qu'on a entendues en consultations
particulières, si la ministre est en discussion pour voir la poursuite du fonds
et l'utilisation du fonds pour la suite, même si ça va bon train, moi, je pense
que ça mérite vraiment, vraiment qu'on puisse pérenniser ce fonds-là.
Et honnêtement, si j'ai une question à
poser à la ministre : Pourquoi aujourd'hui, alors qu'on est dans un projet
de loi pour les proches aidants et qu'on veut vraiment faire en sorte qu'on est
dans le soutien, les services, les ressources pour eux... qu'est-ce qui est
différent aujourd'hui par rapport à 2009, quand elle a souhaité vraiment
l'instituer en vertu d'une loi? Pourquoi aujourd'hui ce n'est pas possible,
alors qu'on a à l'agenda le projet de loi pour les proches aidants? Il me
semble c'est encore plus naturel aujourd'hui. Puis en plus, en plus, ils ont fait
leurs preuves, ils sont... D'ailleurs, quand ils sont venus en consultations
particulières — je veux le souligner — on a parlé beaucoup
de l'évolution des besoins des proches aidants. Le portrait des proches aidants
change beaucoup avec la réalité du vieillissement de la population entre
autres. Mais clairement, ils sont venus nous dire qu'ils sont très, très, très
ouverts à faire en sorte d'aménager un élargissement de leurs services si ça
répond, si ça répond aux besoins des proches aidants.
Alors, moi, je pense qu'on a une superbe
opportunité de reconnaissance et je ne comprends pas pourquoi c'était une très,
très bonne idée en 2009 et qu'aujourd'hui on va se contenter de dire : Ça
devrait bien aller, on va... les discussions vont bon train. Alors, qu'est-ce
qui est différent aujourd'hui par rapport à 2009?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
• (18 heures) •
Mme Blais (Prévost) : Je ne
sais pas si c'est une flèche ou une plume, là, mais j'ai mis en place le Fonds
de soutien aux proches aidants parce qu'en 2009 il n'y avait rien pour les
proches aidants. On reconnaissait une semaine en novembre à l'Assemblée
nationale. Il n'y avait rien ou presque rien pour les personnes proches
aidantes. C'est ça, la vérité. La vérité, c'est que je suis allée cogner à la
porte d'un philanthrope, un homme d'affaires qui a beaucoup d'argent, puis j'ai
dit : Il faudrait aider les proches aidants. Puis il a dit : Moi, là,
je finance des projets pour les enfants. Bien, j'ai dit : Votre femme, là,
vous êtes proche aidant pour votre épouse. Quand je suis sortie de son bureau,
une heure après, il y avait 5 millions. Et pas longtemps après, il y avait
50 millions de la fiducie familiale Chagnon. On leur doit beaucoup. Et
c'est comme ça que le gouvernement du Québec a injecté 150 millions de la
taxe du tabac pour faire un fonds qui a été beaucoup discrédité au début parce
qu'il y avait une personne qui avait investi 50 millions de sa poche. On
aurait préféré qu'il y ait 150 millions plutôt que 200 millions. Je
me suis battue pour ce fonds-là. On a mis en place des organismes qui
n'existaient même pas...
18 h (version non révisée)
Mme Blais (Prévost) : ...taxe
du tabac pour faire un fonds qui a été beaucoup discrédité au début parce qu'il
y avait une personne qui avait investi 50 millions de sa poche. On aurait
préféré qu'il y ait 150 millions plutôt que 200 millions. Je me suis
battue pour ce fonds-là. On a mis en place des organismes qui n'existaient même
pas pour les proches aidants. Aujourd'hui, là, qu'est-ce qui n'existait pas en
2009 qui existe aujourd'hui? Plein d'organismes pour les proches aidants, plein
de répits, plein de formations, plein d'informations, une ligne téléphonique
pour les proches aidants. C'est ça qui existe.
On s'est engagés à poursuivre ce que L'Appui
fait. Il y a déjà une loi pour L'Appui. On ne va prendre une loi puis la mettre
dans une autre loi des proches aidants. Je m'engage, je me suis engagée, le
premier ministre du Québec s'est engagé à faire en sorte de financer, de
continuer à financer L'Appui. On ne va pas faire disparaître L'Appui aux
proches aidants, on va mettre ça dans le plan d'action pour les proches
aidants.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Compte tenu de l'heure, Mme la ministre ainsi que les
parlementaires, nous devons ajourner jusqu'à demain, après les affaires
courantes... ah! sine die. Donc, nous devons ajourner sine die.
(Fin de la séance à 18 h 1)