Journal des débats (Hansard) of the Committee on Citizen Relations
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Wednesday, February 12, 2020
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Vol. 45 N° 44
Clause-by-clause consideration of Bill 18, An Act to amend the Civil Code, the Code of Civil Procedure, the Public Curator Act and various provisions as regards the protection of persons
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-quatre minutes)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, nous sommes de retour aujourd'hui, ou en début de journée, en ce
mercredi 12 février. Et je constate le quorum et déclare la séance de la Commission
des relations avec les citoyens ouverte. Je demande à tous de bien vouloir
éteindre la sonnerie et le mode vibration de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre à l'étude détaillée du projet de loi n° 18, qui modifie le Code
civil, le Code de procédure civile, la Loi sur le curateur public et diverses
dispositions en matière de protection des personnes.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Picard (Soulanges) sera remplacée par Mme Boutin
(Jean-Talon); M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), par Mme Nichols (Vaudreuil);
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), par M. Benjamin (Viau); et M. LeBel
(Rimouski), par Mme Hivon (Joliette).
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la secrétaire. Donc, je vous rappelle, tel que je le disais en
introduction, que nous étudions le projet de loi n° 18.
Et, lors de l'ajournement de travaux hier,
mardi, nous avions amorcé l'étude du sujet huit, intitulé... sujet 8,
Assistant au majeur. Et les discussions portaient alors sur un amendement...
La Présidente (Mme Chassé) :
...Mme la secrétaire.
Donc, je vous rappelle, tel que je le
disais en introduction, que nous étudions le projet de loi n° 18. Et, lors
de l'ajournement de nos travaux hier, mardi, nous avions amorcé l'étude du
sujet 8, intitulé, sujet 8, «Assistant au majeur». Et les discussions
portaient alors sur un amendement du ministre à l'article 297.22 proposé
par l'article 56 du projet de loi. On a un problème si on ne sait pas
compter, hein? Est-ce qu'il y a des interventions concernant... Juste avant, je
sais que M. le ministre aimerait... Avant qu'on retourne dans nos débats, je
pense que M. le ministre voulait prendre un deux minutes pour s'adresser aux
membres. Allez-y, M. le ministre.
M. Lacombe : Aux membres,
oui. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Et nombreuses membres.
M. Lacombe : Peut-être
petits éléments d'information avant de débuter. D'abord, vous dire qu'on a avec
nous aujourd'hui M. Igor Marincic qui est directeur de l'administration
des patrimoines au Curateur public et qui est gestionnaire responsable de
l'implantation de la mesure d'assistance, tout ça dans l'esprit de ce dont on
s'est parlé hier, c'est-à-dire avoir plus de précisions sur les grandes
orientations sur lesquelles on va se baser pour implanter ce qu'on a appelé le
registre des assistants. Donc, M. Marincic est ici, il pourra répondre à vos
questions quand on sera rendu à ce moment-là.
Et, je voulais aussi voir avec les
collègues, Mme la Présidente, dans l'éventualité où on souhaiterait adopter les
articles de concordance en bloc, je ne dis pas que ce sera fait, mais si on souhaitait
le faire, je sais que les collègues attendaient peut-être de l'information sur
les articles en question pour être capables, là, de se faire une tête. Donc,
j'aimerais peut-être savoir officiellement de quoi est-ce qu'ils ont besoin
pour qu'on puisse leur acheminer formellement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Est-ce que vous parlez de l'article 297.9 qui a été suspendu. Est-ce qu'on
parle de cet article-là ou...
M. Lacombe : Non, je parle de
tout le bloc 11.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K. vous parlez... Ah! d'accord, excellent. Je suis désolée. Oui, oui? Oui,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mme la
Présidente, comme discuté hier, je n'ai toujours pas reçu une copie des
articles en question pour concordance. J'ai compris qu'ils seront envoyés à la
secrétaire pour que ça apparaisse au greffier. Lors de cette réception des
articles, si vous le permettez, on va revenir, peut-être en après-midi suite à
une petite lecture, parce qu'on n'a jamais vu ces articles, puis ils sont assez
nombreux, pas une question de ne pas vouloir travailler en collaboration, mais
au moins avoir la chance de faire cette lecture-là, Mme la Présidente, avant de
dire oui ou non.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ça convient, M. le ministre?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
On attend donc une réponse cet après-midi de leur part?
M. Lacombe : Oui. Est-ce que
je peux intervenir?
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y. Absolument.
M. Lacombe : Parfait. Donc, je
comprends que vous voulez les amendements... les articles évidemment, plus les
amendements. On vous envoie ça, vous allez prendre connaissance de ça. C'est
bon?
Mme Maccarone : Oui, s'il vous
plaît, mais je crois que ma collègue...
Mme
Hivon
: Moi
aussi, si c'est possible.
M. Lacombe : Oui, ... tout le
monde.
La Présidente (Mme Chassé) : Ce
que je comprends, c'est que ça s'envoie à la secrétaire qui s'assurera que ce
sera distribué? C'est ça le processus? C'est bon?
Mme
Hivon
:
J'ai... Allez-y.
M. Lacombe : ...la députée de
Joliette se joint à nous, peut-être refaire le point d'information que j'ai
fait plus tôt. Aujourd'hui, on a la chance d'avoir avec nous M. Igor
Marincic qui est directeur de l'administration des patrimoines et qui est aussi
gestionnaire responsable de l'implantation de la mesure d'assistance. Et, on a
avec lui, M. Pierre Lamarche qui est du bureau du curateur aussi, qui est chargé
de mandat spécial pour l'implantation de tout ce qui entoure le projet de loi
n° 18. Donc, ils seront là, M. Marincic principalement, pour répondre
aux questions, là, au sujet de ce sur quoi on va se baser, bon, ce dont on
parlait hier, là, pour l'implantation du registre.
Mme
Hivon
: Je
veux juste dire, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, Mme la députée.
Mme
Hivon
:
...que je n'étais pas physiquement ici, mais j'ai suivi le débat sur les
amendements qui seraient de concordance. Moi, je suis de l'école... on va voir,
là, je comprends que tout ça va nous être envoyé, mais je suis de l'école que
normalement, on les passe un par un quand même, même si ça va rapidement, là.
On n'adopte pas ça en bloc. Puis, je pense que notre vigilance est quand même
requise de regarder ça article par article.
La Présidente (Mme Chassé) :
Donc, on a l'opinion de la députée de Joliette et on attend la réponse de la
députée de Westmount—Saint-Louis cet après-midi.
M. Lacombe : D'accord.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ça vous convient, fantastique. Donc, nous étions à l'article 297.22 du
Code civil qui est proposé par l'article 56. Nous étions en train
d'étudier l'amendement proposé par le ministre. Et là je comprends qu'un
sous-amendement nous a été soumis par la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Alors, je vous invite à nous introduire à votre amendement... à
votre sous-amendement.
• (11 h 30) •
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à l'article 56 :
Modifier l'amendement proposé à
l'article 56 du projet de loi qui modifie l'article 297.22 du Code
civil...
11 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Chassé) :
...soumis par la députée de Westmount—Saint-Louis. Excellent. Alors, je vous
invite à nous introduire à votre amendement... à votre sous-amendement.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à l'article 56, modifier l'amendement proposé à l'article 56
du projet de loi qui modifie l'article 297.22 du Code civil par le remplacement
du premier alinéa du paragraphe d par le suivant :
Le Curateur public vérifie les antécédents
judiciaires de l'assistant proposé.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions au sous-amendement proposé par la
députée de Westmount—Saint-Louis? La députée désire intervenir sur son
sous-amendement. Allez-y.
Mme Maccarone : Imaginez-vous,
Mme la Présidente. Bien, c'est sûr qu'on a discuté hier puis on a fait un petit
peu plus de recherche pour être plus prêts à avoir un débat complet
aujourd'hui. Et, si vous me permettez, Mme la Présidente, je vais faire un lien
à la Loi sur le casier judiciaire. Selon l'article 6.3.1, et je cite :
«Une personne vulnérable s'entend d'une personne qui, en raison de son âge,
d'une déficience ou d'autres circonstances temporaires ou permanentes :
a) soit est en position de dépendance par
rapport à d'autres personnes;
b) soit court un risque d'abus ou
d'agression plus élevé que la population en général de la part d'une personne
en situation d'autorité ou de confiance vis-à-vis d'elle.»
Et ceci on l'a trouvé sur le site de Sûreté
du Québec. Je ne sais pas si la raison pour laquelle qu'on ne veut pas aller
vers l'avant avec une vérification des antécédents judiciaires systématique,
c'est relié avec les coûts, mais aussi, suite à une recherche... et je remercie
beaucoup Mme Thivierge pour tout le travail qu'elle a fait par rapport à cet amendement-là.
La police de Québec disent que c'est 68 $ par demande. Si on estime, par
exemple, 5 000 dossiers, ça dirait que c'est 340 000 $ par
année, dans un budget de plusieurs millions de dollars, et, avec un surplus que
nous avons actuellement, je dirais que ce serait une dépense judicieuse.
Puis ce serait vraiment fondé sur des
bonnes recherches et aussi fondé sur les précédents. Par exemple, on sait que
c'est requis et nécessaire, pour protéger des personnes en situation de vulnérabilité,
puis c'est exigé dans les CPE, dans les écoles, pour les scouts, les chauffeurs
de taxi, les chauffeurs d'autobus, les organismes communautaires. Dans les hôpitaux,
on a oublié de les mentionner hier, Mme la Présidente, infirmières, infirmières
auxiliaires, ergothérapeutes, physios, les membres d'un ordre professionnel.
Puis, à partir du 1er avril, même le ministre délégué des Sports a
annoncé que les fédérations sportives devront le faire pour tous les
administrateurs, les administratrices, au personnel et aux personnes qui, comme
les bénévoles, agissent en leur nom, tant dans leurs relations
interpersonnelles qu'avec les membres. Alors, pour tous, tous, tous ces gens de
la population, c'est requis, c'est exigé, puis même ça va faire partie des
lois.
Je trouve que ce serait responsable de
notre part, ici, même si ça nécessite qu'on prenne du recul. J'ai bien entendu
qu'est-ce que le ministre et son équipe a dit hier, c'est qu'on est quand même
assez avancés, mais on est ici, aujourd'hui, et je répète, on n'aura
probablement pas l'occasion de retourner pour réouvrir et rediscuter du
Curateur public d'ici les 10 prochaines années. On a une responsabilité d'agir
pour la population actuellement et de penser pour le futur. Je pense que c'est
juste qu'on en discute puis qu'on adopte un tel amendement qui va protéger la
population avant, et pas nécessairement penser pour le après aussi, on a une
idée de... peut-être, et là, on va faire une telle demande. On devrait agir
rapidement, on devrait être proactifs et non réactifs.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, est-ce que vous désirez intervenir?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
M. Lacombe : Bien d'abord, je
veux dire, encore une fois, que, dans le cas qui nous occupe, on parle d'une
mesure d'assistance où l'assistant n'a aucun pouvoir décisionnel. Donc, il n'y
a pas de lien d'autorité. L'assistant ne peut pas prendre de décision à la
place de l'assisté, il peut le conseiller, comme c'est souvent le cas entre un
fils et son père, par exemple. On n'est pas dans l'aptitude ou dans
l'inaptitude, on est en présence de deux personnes qui sont présumées aptes,
qui sont aptes, et qui décident d'avoir cette relation-là ensemble. Donc, la
bonne foi se présume, on est dans un contexte où il n'y a pas de problème qui
nous est rapporté, et pour cette raison-là, nous, on pense que tous les filtres
qu'on amène sont suffisants, parce que je le rappelle, encore une fois, cette
situation-là ou cette réalité-là, plutôt, elle existe déjà...
M. Lacombe : ...donc, la bonne
foi se présume. On est dans un contexte où il n'y a pas de problème qui nous
est rapporté. Pour cette raison-là, nous, on pense que tous les filtres qu'on
amène sont suffisants, parce que, je vous le rappelle encore une fois, cette situation-là,
ou cette réalité-là, plutôt, elle existe déjà. Ce qu'on fait, c'est qu'on vient
l'encadrer un peu davantage, pour ceux qui souhaitent avoir une légitimité plus
grande auprès des institutions, par exemple.
Donc, c'est un pas de plus qu'on fait pour
donner plus de légitimité aux assistants. Par la bande, cette légitimité-là
amène avec elle des mécanismes de vérification. Donc, je suis satisfait de ce
qu'on propose et je dirais que le compromis qu'on a compromis lors de la
dernière séance est raisonnable à mon sens. Donc, on parle d'une extrémité de
notre côté; les collègues partaient d'une autre extrémité et on a proposé quelque
chose dans le milieu. Je pense que c'est raisonnable.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'entends les
propos du ministre. Par contre, je dirais qu'on ne parle pas uniquement de
personnes en situation d'autorité, on parle de gens qui sont en situation
d'influence, puis ça aussi, c'est ça qui est écrit sur la loi... sur le casier
judiciaire. Et je cite encore, parce qu'on veut éviter les risques d'abus. On
veut éviter les risques d'agressions, on veut éviter qu'on ait ces
problématiques-là. Je reconnais puis je remercie le ministre de rejoindre
mi-chemin, mais je dirais que ce n'est pas un mi-chemin que nous avons besoin.
Nous avons vraiment besoin de mettre cette
demande en place systématiquement, parce que même eux, ils disent : De la
part d'une personne en situation d'autorité, oui, ou de confiance vis-à-vis
d'elle. C'est une mesure de protection. Nous sommes ici pour donner plus de
droits civils à la population qui aura un besoin d'avoir soit des mesures
temporaires ou le Curateur public dans leur vie. Mais, pourquoi ne pas mettre
ces mesures en place pour les protéger.
Je ne veux pas toujours revenir avec le
même exemple, mais les personnes aînées, on sait qu'elles sont souvent visées
de la maltraitance, puis souvent, ça se passe sous silence. Ils ne partagent
pas ça, puis on sait que ça, souvent, ça se passe avec les membres proches, les
membres de la famille. Alors, je comprends que maintenant, ce que le ministre
propose, c'est qu'on fait un mi-chemin en disant que «s'il y a un besoin».
Mais, ce que je propose, c'est de ne pas attendre qu'il y ait un besoin, de
mettre ces mesures en place. Puis comme ça, le curateur ou autre personne dans
son entourage pourra dire : Je pense qu'on a une inquiétude, est-ce qu'on
pourrait en discuter? Est-ce qu'on peut garder les droits civils de cette
personne-là? On sait qu'on a fait cette demande-là, puis peut-être qu'on pourra
avoir une autre discussion. On parle de l'assistant au majeur, mais l'assistant
au majeur a quand même vraiment un pouvoir d'influence pour cette personne-là,
laquelle il va assister.
Et comme j'ai dit, je pense que même, on a
le devoir d'aller en reculant ou d'adopter un article... j'ai beaucoup
confiance dans les légistes qui accompagnent le ministre de trouver une manière
de formuler quelque chose qui exige que ces vérifications d'antécédents
judiciaires soient un élément systématique qu'on a à l'intérieur du projet de
loi au complet.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous désirez intervenir, M. le ministre? Oui, allez-y.
M. Lacombe : Je pense qu'on
est en désaccord là-dessus. Puis, j'ajoute peut-être à ce que je disais tantôt
en précisant : On parle d'une situation où cette réalité-là existe déjà.
Un enfant qui est adulte et qui conseille son père vieillissant ou sa mère
vieillissante, ça existe déjà. Donc, ce qu'on apporte maintenant, c'est un
outil qui va leur amener de la légitimité quand ils vont, par exemple, les
accompagner à la banque, les accompagner dans un appel avec le
câblodistributeur, pour faire une certaine représentation avec Revenu Québec
par exemple. Donc, on amène un en encadrement supplémentaire, donc on améliore
la situation.
• (11 h 40) •
Maintenant, tous les filtres qu'on
propose, à mon sens, sont suffisants pour que s'il doit y avoir un drapeau
rouge qui soit levé, ce drapeau-là soit levé : déclaration de l'assistant
relative au conflit d'intérêts, état sommaire du patrimoine de la personne,
engagement de l'assistant à respecter la vie privée de la personne,
notification de la demande à deux proches de la personne, rencontre de la
personne et de l'assistant pressenti, rencontre de la personne hors de la
présence de l'assistant pressenti, inscription de l'assistant au registre,
refus possible de l'inscription de l'assistant par le Curateur public, suivi
périodique du curateur auprès de la personne et de l'assistant, fin de la
mesure après trois ans, renouvellement suivant la même procédure que la
reconnaissance à ce moment-là, possibilité pour la personne de mettre fin à
l'assistance en tout temps, pouvoir d'enquête du Curateur public, possibilité
de demander la fin de la reconnaissance s'il y a une crainte sérieuse de
préjudice pour le majeur. On a tous ces filtres-là qui font que si la lumière
rouge s'allume, bien, nous, on est capables, en plus, de dire : À travers
tout ça, à un certain moment, bien, nous, on a des doutes. On va demander,
comme on propose dans notre amendement, de sortir le...
M. Lacombe : …s'il y a une
crainte sérieuse de préjudice pour le majeur. On a tous ces filtres-là qui font
que si la lumière rouge s'allume, bien, nous, on est capables, en plus, de
dire : À travers tout ça, à un certain moment, bien, nous, on a des
doutes. On va demander, comme on propose dans notre amendement, de sortir le
casier judiciaire pour voir si la personne aurait des antécédents qui seraient
incompatibles avec cette fonction-là. Et moi, je pousse le raisonnement plus
loin. Ce que je comprends de la députée de Westmount—Saint-Louis… et c'est
louable, de vouloir protéger les gens, mais, en même temps, à ce compte-là, est-ce
qu'on devrait aussi demander à tous les enfants du Québec qui ont des parents
vieillissants de fournir leurs antécédents criminels, parce que dans beaucoup
de familles, ça existe déjà? Là, maintenant, on leur amène un outil
supplémentaire pour leur amener une légitimité. Moi, je pense que tout ce qu'on
amène est bien suffisant.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Vaudreuil, vous désirez prendre la parole.
Puis ensuite Mme la députée de Joliette.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme
la Présidente. En fait, le ministre tantôt me disait : Bien, l'assistant
n'a aucun pouvoir décisionnel. Je serais portée à comparer. Le coach de hockey
non plus, il n'a aucun pouvoir décisionnel, mais on demande quand même de
vérifier les antécédents auprès des enfants. Bien, tu sais, c'est parce que,
des fois, c'est des raccourcis, tu sais, le raccourci, de dire : Bien,
l'enfant mineur, dans le fond, son parent, est-ce qu'il faut se rendre là?
Bien, tu sais, je pense que c'est un cas qui n'est pas comparable.
La liste que vous avez faite, bien, tu
sais, c'est une liste... puis c'était correct d'en faire l'énumération, mais je
pense que, d'emblée, ce qui devrait justement se faire automatique, c'est bien
la recherche d'antécédents. Et ensuite, là, bien, tu sais, si ça sort que
l'assisté a un dossier criminel, bien, le majeur ne le sait peut-être pas. À
partir de ce moment-là, il saura puis il prendra sa décision s'il veut être
assisté par lui ou pas, et le Curateur public aura fait son devoir de protéger
comme il le doit. Parce que c'est ça, le but premier du Curateur public, là,
c'est de protéger ces personnes-là.
Alors, le Curateur public, le ministre
aussi, par défaut, parce que c'est lui qui fait quand même les projets... On
est les législateurs. Donc, les législateurs, le Curateur public auront fait
leur devoir qui est le but premier, d'en assurer la protection. Moi, je pense
que ça fait partie de vos obligations et je pense qu'on devrait le faire
d'emblée plutôt que de dire : Bien, si on remplit cette base de critères
là, on va la faire, la demande d'antécédents. Non. Faisons-la. C'est votre
devoir, là, ça fait que faisons-la. Ça ressort, on le met en évidence, puis
après on prend les décisions qui s'imposent, tu sais, puis on va pouvoir
prendre les décisions en connaissance de cause. Moi, je pense que c'est comme
ça que ça devrait plutôt s'appliquer que de dire : Bien, on le fait, on ne
le fait pas. Parce que, si on ne le fait pas puis, à un moment donné, on a le
doute qu'on est supposé peut-être avoir, si on ne l'a pas, ce doute-là, puis on
ne la fait pas, la demande d'antécédents, puis, finalement, il y a une
catastrophe qui arrive après, puis on dit : Bien, j'aurais donc dû, il va
être trop tard. Ça fait qu'imposons-la, puis, au pire, ça ne donne rien. Puis,
comme je vous disais, bien, le majeur décidera en toute connaissance de cause,
puis, une fois de plus, le Curateur public aura fait son devoir, il l'aura
imposée.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre. Oui, non?
M. Lacombe : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Oui, oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, allez-y.
M. Lacombe : Je veux juste me
prendre une petite note. La comparaison avec un entraîneur de hockey... On ne
doit pas comparer non plus des situations qui ne sont pas comparables. On parle
d'une personne qui est en autorité avec des enfants, par exemple, avec des
mineurs. Là, dans le cas qui nous occupe, on parle de la mesure d'assistance,
deux personnes qui sont présumées aptes, qui ne sont pas vulnérables, qui ont
le droit d'exercer leurs droits civils, et dont on présume évidemment de la
bonne foi, comme partout ailleurs. Encore une fois, pas de pouvoir décisionnel,
c'est un pouvoir d'assistance. Donc, il ne faut pas comparer ça. On ne parle
pas de gens qui sont en position d'autorité.
Et moi, je reviens encore... Et sur
l'obligation dont vous parlez... Vous dites : Vous avez une obligation...
La députée de Vaudreuil nous dit : Vous avez une obligation, le curateur
et vous, de protéger ces gens-là. Bien, je suis d'accord qu'il faut protéger
ces gens-là. Je dirais, on a peut-être, entre guillemets, une obligation de
résultat, mais ce n'est pas une obligation de moyens. La façon d'arriver à ce
résultat-là, ce n'est pas seulement de vérifier les antécédents. Je pense
qu'avec tout ce qu'on met sur la table on démontre qu'on a des drapeaux rouges.
Je dirais aussi humblement que le Curateur public a une expertise en cette
matière-là, et que ce que nous, on propose, on trouve que c'est suffisant. Ceci
dit, on a aussi fait un bout de chemin en proposant un amendement qui est
raisonnable, je pense.
Et moi, je reviens encore avec cet
exemple-là parce que je trouve que c'est frappant. Aujourd'hui, au Québec, il y
a des milliers d'enfants qui vont assister déjà leurs parents qui sont
vieillissants, par exemple, et qui vont le faire parfois dans...
M. Lacombe : ...et moi, je
reviens encore avec cet exemple-là parce que je trouve que c'est frappant. Aujourd'hui,
au Québec, il y a des milliers d'enfants qui vont assister, déjà, leurs parents
qui sont vieillissants, par exemple, et qui vont le faire, parfois dans ce qui
est entièrement légal, qui vont le faire parfois dans des zones où il y a du
gris, où on tombe sur des préposés au service à la clientèle qui sont plus
flexibles, par exemple, et parfois, ils se butent évidemment à des murs. Mais
cette assistance-là, elle existe déjà au Québec et on ne demande pas
d'antécédents judiciaires à ces personnes-là. Nous, ce qu'on amène... on ne
demande pas de vérification d'antécédents judiciaires à ces enfants-là, par
exemple, qui assistent leurs parents vieillissants, même s'ils se comptent par
milliers au Québec.
Nous, ce qu'on apporte avec la mesure
d'assistance, c'est de dire : Ce qu'on vous donne de plus que ce que vous
faites déjà, c'est une certaine légitimité pour avoir accès à de l'information,
mais en contrepartie, ça vient avec toute la liste de filtres dont je vous ai
parlée tantôt qui est, selon nous, suffisante pour amoindrir le risque.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Vous vous rappelez que... parfait, excellent. Continuez, Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente, je vais céder la parole ensuite à ma collègue. Je voulais juste
terminer... juste peut-être reprendre le ministre — je le fais
gentiment — ce n'est pas une obligation de résultats qu'a le
curateur, c'est une obligation de moyens, là, c'était plutôt l'inverse. Donc,
le curateur a à prendre les meilleurs moyens pour arriver aux meilleurs
résultats possible, mais il n'a pas une obligation de résultat. C'est comme les
médecins ou les avocats, là, ils n'ont pas des obligations de résultat. C'était
juste simplement l'inverse et...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Je savais que la locution latine s'en venait. Je la sentais.
Mme Nichols : Alors, je vais
faire un autre obiter dictum en disant que quand on passe par le Curateur
public... parce que je comprends, là, l'exemple, là, du mineur qui aide son
parent ou le parent... même si ce n'est pas un mineur, là, de l'enfant qui aide
son parent, je le comprends. Sauf que quand on passe par un organisme comme le
curateur ou qu'on demande l'assistance ou des conseils au curateur, bien, on
s'en remet... on remet quand même un fardeau... en fait, on s'attend à avoir
des recommandations du curateur.
Tu sais, si au quotidien... bon, ma mère a
74 ans, c'est sa fête aujourd'hui, elle écoute, bonne fête, maman. Bien,
écoute, j'ai... elle va être contente. C'est ça... Vous pourrez la saluer, elle
va être encore plus contente. Mais voilà...
La Présidente (Mme Chassé) :
...rougi un peu.
Mme Nichols : Oui, c'est ça,
là, je suis rouge parce que j'ai eu comme un moment d'émotion. Mais, en fait,
si je décide, là, d'assister ma mère... le député de Viau, il ne rougit pas,
lui. Bien...
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
Mme Nichols : ...donc, voilà.
Si je décide d'aider ma mère, tu sais, je ne fais pas appel au curateur pour
m'assister, je le fais d'emblée puis je le fais volontairement. Si ma mère
décidait de passer par le... ou de demander l'aide du Curateur public pour
avoir un assistant ou pour... bien, elle s'attend évidemment à ce que... à être
bien protégée et bien orientée, entre autres, par le curateur. Puis je suis
d'accord avec ma collègue qui disait que ça fait 25 ans qu'on attendait
pour ouvrir ce projet de loi là, prenons donc, dès maintenant, les mesures...
qu'on ne regarde pas juste qu'est-ce qui se passe présentement, mais qu'on
regarde un petit peu plus loin, là, qu'on regarde... qui s'en vient, qu'on
essaie de prévenir les coups. On est en 2020, là, ça va vite. On entend des
histoires d'horreur avec les médias sociaux, tout va vite. Donc, ayons un petit
peu d'ouverture.
Je ne pense pas que c'est une obligation
qui est vraiment pesante pour le Curateur public et ça démontre justement... ça
démontrerait sa bonne foi, là, dans... je ne dis pas qu'il est de mauvaise foi,
mais je veux dire, ça démontre une bonne foi. Tu sais, je veux dire, ça ne peut
pas être préjudiciable d'adopter ce genre de... je vais le reformuler, là,
parce que je ne veux pas qu'on... je ne veux pas mettre de mauvaises
intentions, je vais utiliser des mots positifs, même, en utilisant «bonne foi»,
je sais qu'elle se présume, mais c'est ce que je veux dire.
Ce que je veux dire, c'est qu'en adoptant
ce genre de disposition là, bien, ça vient encore plus clair que l'obligation
de protection est évidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Vaudreuil. On se joint à vous pour souhaiter un bon
anniversaire à votre maman.
Mme Nichols : Merci, c'est
gentil.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la députée de Joliette, la parole est à vous.
• (11 h 50) •
Mme
Hivon
: Oui.
Alors, bien, je dois vous dire qu'à première vue, je suis plutôt favorable à
l'amendement qui est déposé par ma collègue... le sous-amendement par ma
collègue de Westmount—Saint-Louis. Je veux juste... le ministre, il dit
souvent... puis je comprends ce qu'il veut dire, là, mais il dit souvent :
Ça se fait déjà, ça fait que, dans le fond, on fait juste encadrer quelque
chose qui se fait déjà. Mais ce n'est pas banal parce qu'à partir du moment où
on vient encadrer légalement, sous la gouverne du Curateur public, une pratique
où, en ce moment, c'est totalement informel, de l'aide de notre voisin, de
notre fils, de notre beau-frère, bien ça donne une...
Mme
Hivon
:
...qui se fait déjà. Mais ce n'est pas banal parce qu'à partir du moment où on
vient encadrer légalement sous la gouverne du Curateur public une pratique où,
en ce moment, c'est totalement informel, de l'aide de notre voisin, de notre
fils, de notre beau-frère, bien, ça donne une mesure claire d'assistance à la
personne assistée et ça donne un sentiment de sécurité aux tiers qui vont
s'engager avec ces personnes-là assistées et assistantes. Alors, on ne
fait pas tout ça pour rien, là. Parce que, si on se disait : Ça se fait
déjà, donc on n'a pas à s'énerver, tout va bien se faire, bien, on ne se
casserait pas la tête à adopter des dizaines d'articles pour venir encadrer une
nouvelle pratique sous la gouverne du Curateur public avec un registre, avec
des codes d'identification.
Ça fait que je pense qu'il faut juste
garder l'équilibre. Quand le ministre nous dit, quand on amène des arguments
pour plus de sécurité : Bien, ça se fait déjà, ça fait que, dans le fond,
ce n'est pas vraiment important, ce que vous amenez comme points, bien, si ça
se fait déjà puis que c'est correct, bien, on ne serait pas en train de tout
faire une nouvelle législation pour créer cette nouvelle mesure-là. Je sais
qu'il me suit, mais je veux juste rappeler ça, qu'on est vraiment en train de
formaliser ça et de, donc, donner un sentiment de sécurité et à l'assisté et au
tiers. Puis d'aller jusqu'à créer un registre, c'est parce que le gouvernement
et le curateur souhaitent vraiment que ce soit très formalisé et que le
sentiment, donc, de sécurité soit vraiment là.
Et je m'explique donc mal, dans ce
contexte-là, pourquoi on refuserait ce qui me semble une mesure, effectivement,
de base de vérifier les antécédents parmi les contrôles qui vont être faits. Ça
ne veut pas dire que ça met fin à la possibilité d'être assisté. Ça veut juste
dire que la personne qui fait une demande d'avoir un assistant va le faire en
toute connaissance de cause. Si c'est son fils, bien sûr que ça se peut qu'elle
soit au courant qu'il y a eu tel problème dans le passé puis elle sait que ça
n'a pas eu d'impact dans sa vie, elle fait confiance.
Mais le Curateur public, ça va être un
élément de transparence de plus eu égard à la personne assistée et un élément
de plus pour qu'il prenne la bonne décision pour se dire : Avec tout
l'examen que j'ai fait, oui, ça a du sens ou ça n'a pas de sens de cette
personne-là soit assistée par cet assistant-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre prend des notes. Est-ce que vous désirez intervenir, M. le
ministre? Allez-y.
M. Lacombe : Oui. Merci,
Mme la Présidente. D'abord, je veux souhaiter bon anniversaire à la maman de la
députée de Vaudreuil. Je n'avais pas eu l'occasion de le faire, donc bon
anniversaire. Je vous souhaite une très belle année.
Donc, je veux maintenant vous dire que
moi, je suis d'accord avec ce que la députée de Joliette dit, en ce sens où,
quand on institutionnalise ça ou, en tout cas, quand on vient couler ça dans la
loi, ça vient aussi avec une obligation de s'assurer qu'il y a un minimum de
sécurité.
Là où mon avis est peut-être divergent,
c'est que la députée de Joliette nous a dit : Les gens vont se tourner...
Bon, dans l'exemple que vous nous avez donné... dans l'exemple que la députée
de Joliette nous a donné, elle nous dit : La personne va se tourner vers
le Curateur public pour avoir un assistant. Il y a une nuance, mais la nuance
est importante. On ne se tourne pas vers le curateur pour que le curateur nous
procure ou nous réfère quelqu'un. Là, on parle de deux personnes qui ont un
lien de confiance, et là c'est établi, là. On blaguait hier avec le latin, là,
mais il faut qu'il y ait une relation qui existe déjà, intuitus personae, c'est
ce qu'on m'a dit. Donc, cette relation existe. Et là ce qu'on va chercher
auprès du curateur, ce n'est donc pas de nous référer quelqu'un avec toute la
sécurité qui viendrait avec, mais c'est d'aller chercher un outil, d'avoir
accès à l'outil, qui sera la mesure d'assistance, pour dire : Bien,
désormais, ce que vous faites, là, on va vous donner plus d'outils pour que ce
soit légitime, pour que vous ayez moins d'embûches, pour que les gens recourent
peut-être moins à la procuration. Parce que, rappelez-vous, Me Morin,
c'est une avocate, donc, de la Chaire de recherche Antoine-Turmel de
l'Université Laval, que la procuration... et là je ne veux pas lui mettre des
mots dans la bouche, mais que c'est souvent tellement large que ça peut en être
dangereux. Nous, on veut entre autres donner un outil. On veut entre autres
donner un outil aux gens pour que ce soit plus simple, qu'ils puissent y avoir
davantage recours.
Donc, on est davantage là, on va chercher
un outil. Les deux personnes qui sont consentantes, qui sont aptes, vont
chercher cet outil-là, l'assistant. Et ça vient bien sûr avec la légitimité,
mais aussi, parce qu'on ne peut pas s'en sauver, avec toute la question de la
sécurité. Et ça, là-dessus, on ne l'a pas du tout oubliée, là, on a
14 filtres bien précis, bien détaillés qui vont nous permettre d'agir pour
nous assurer que la personne répond à certains critères et qu'on ne met pas les
gens, là, de façon délibérée en danger.
Maintenant, la vérification des
antécédents judiciaires, c'est un des éléments. Ça pourrait, c'est ce que
souhaite...
M. Lacombe : ...bien détaillés
qui vont nous permettre d'agir pour nous assurer que la personne répond à
certains critères et qu'on ne met pas les gens, là, de façon délibérée en
danger. Maintenant, la vérification des antécédents judiciaires, c'est un des
éléments, ça pourrait... C'est ce que souhaite la députée de Westmount—Saint-Louis
et, je comprends peut-être, la députée de Joliette. Ça pourrait être un 15e
point, mais là, il faut comprendre qu'on en a déjà 14. Donc, l'élément de la
sécurité, on en parle déjà.
Donc, je résume en disant qu'on ne se
réfère pas au curateur pour que lui nous fournisse un assistant, mais c'est
plutôt deux personnes aptes, présumées aptes, qui se tournent vers le curateur
pour avoir accès à un outil qui va simplifier leur quotidien pour pouvoir
continuer ce qu'ils faisaient probablement déjà en ayant plus de légitimité. Et
en ayant accès à cet outil-là, pour y avoir accès, plutôt, bien, nous, on
dit : Ça viendra avec toute une liste de vérification, puis il y a 14
points.
Donc, moi, je pense que c'est raisonnable.
D'ailleurs, je souligne, encore une fois, qu'on a fait un bout de chemin en
proposant un amendement. On était à un extrême, les collègues étaient à
l'autre. Je pense qu'on s'est rejoints dans le milieu.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Joliette, allez-y.
Mme
Hivon
: Oui.
Je veux juste rassurer le ministre que je ne m'attendais pas à ce que le
curateur fournisse un assistant à la personne assistée. Donc, j'ai dû mal
m'exprimer, je suis désolée.
La Présidente (Mme Chassé) : O.K.
C'est clarifié. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Premièrement,
Mme la Présidente : Bonne fête, Mme Nichols!
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Maccarone : Avec votre
permission, je sais que Mme la députée de Joliette, elle attend avec impatience
de prendre la parole.
Mme
Hivon
: Je
vais souhaiter bonne fête, parce que, là, j'ai l'air sans coeur parce que je
l'ai oublié dans mon intervention. Donc, je veux dire : Bonne fête, Mme
Nichols, surtout que vous restez dans ma région, donc...
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme
Hivon
:
Donc, voilà, maintenant que j'ai accompli mon devoir.
La Présidente (Mme Chassé) :
La démonstration d'une cohérence qu'on est là pour protéger les citoyens et de
penser à eux. Allez-y, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je débuterais
en disant que je comprends l'exemple du ministre en disant qu'il y aura plein
d'enfants qui vont être là comme représentants de leurs parents. Mais à être à
cette place-là, je le sais que ça s'en vient pour moi personnellement, il me
fera grandement plaisir de passer pour une vérification des antécédents
judiciaires. Je verrais ça vraiment comme quelque chose qui est important dans
le système et pas une lourdeur pour moi personnellement. Puis je vous dirais
que ma mère ne verrait pas ça non plus de cette façon-là parce qu'elle verrait
ça plus comme une mesure de protection pour les personnes qui n'ont pas peut-être
un bon lien avec la personne qui sera là pour les représenter. C'est une mesure
de protection.
J'ai aussi entendu toute la liste de
choses que nous sommes en train de faire au sein du Curateur public puis je
leur félicite. Je peux imaginer la lourdeur de tâche puis comment que ces
mesures-là sont très importantes. Je répète qu'être proactif est aussi
important qu'être réactif.
L'amendement que le ministre a déposé pour
essayer de nous rejoindre mi-chemin est vraiment une mesure de réaction et non
une mesure de proaction. En rajoutant la nécessité systématiquement de faire
ces vérifications-là des antécédents judiciaires, ça ne ramène aucune lourdeur
au Curateur public parce que ça se ferait ailleurs. Tu sais, on sait que c'est
la police que va faire ça, qui va être responsable pour ceci.
On est en train... Le ministre et le
curateur sont en train d'établir un registre. Un registre parce qu'on veut
établir des mesures de protection pour ces personnes qui sont vulnérables.
Mais, dans aucun cas, dans le registre qui serait établi qu'il y aura des
vérifications pour ces personnes-là, ce serait une liste. Mais une liste qui ne
compose pas, pour ces personnes-là qui vont être à l'intérieur de ceci, des
plaintes contre eux, des antécédents judiciaires, des problèmes qu'on aura eus
dans le passé. C'est vraiment une mesure de protection.
Alors, j'entends puis j'écoute
précieusement tout ce qui est partagé ici. Et je reconnais, encore une fois,
j'adore le dialogue que nous avons, je reconnais l'ouverture que le ministre
partage avec nous. Mais vraiment ce que je n'ai pas entendu puis ce que je ne
comprends pas, c'est pourquoi pas. C'est ça que je ne comprends pas. Est-ce que
c'est... Parce que ce n'est pas à cause du travail, ce n'est pas à cause de
l'argent, «why not»? J'ai vraiment de la misère à saisir ceci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. M. le ministre, allez-y.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Sur le fond de la question, là, parce qu'encore une fois moi, je
veux qu'on le souligne, le fond de la question, c'est : il faut faire quelque
chose pour nous assurer qu'étant donné qu'on donne un outil qui apporte plus de
légitimité aux assistants, bien, il faut que ça vienne aussi avec des mesures
de protection. Je pense que, ça, c'est le fond de l'affaire.
• (12 heures) •
Là, maintenant, on a un désaccord en ce
moment au sujet d'un point. Nous, on en apporte 14. Je comprends que la
collègue de Westmount—Saint-Louis aimerait qu'on amène ce 15e point...
12 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...un outil
qui apporte plus de légitimité aux assistants, bien, il faut que ça vienne
aussi avec des mesures de protection. Je pense que, ça, c'est le fond de l'affaire.
Là, maintenant, on a un désaccord en ce
moment au sujet d'un point. Nous, on en apporte 14. Je comprends que la collègue
de Westmount—Saint-Louis aimerait qu'on amène ce 15e point, mais c'est
important de dire qu'on en fait déjà 14, mais qu'on est d'accord sur le fond, qu'on
doit avoir des filtres de sécurité. Je veux souligner encore une fois que pour
la tutelle que pour le mandat, par exemple, il n'y a pas de vérification
d'antécédents qui se font. Il y a un enjeu de cohérence.
Et l'autre enjeu devant lequel on est
confrontés, c'est que plus on va rendre la mesure d'assistance encadrée de
façon sévère, moins elle va être populaire. Donc, il y a un équilibre aussi à y
avoir entre sécurité et puis convivialité, parce que ce qu'on veut éviter, c'est
que les gens signent une procuration générale, beaucoup plus simple, beaucoup,
beaucoup, beaucoup plus simple à faire, mais pouvoir décisionnel à ce moment-là
qui est donné à la personne qui obtient la procuration, aucune mesure de
protection du genre de ce qu'on vient de mentionner.
Donc, je vous propose qu'on suspende de
toute façon parce qu'on aura peut-être un autre compromis à proposer. Ça ne
sera pas exactement ce que les collègues demandent, mais dans la mesure du
possible on est en train de voir ce qu'on peut faire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Alors, nous suspendons les travaux momentanément.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
(Reprise à 12 h 25)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, je vous invite à reprendre les discussions sur le projet de loi n° 18. Et nous étions, dans nos discussions, au sous-amendement
qui avait été déposé par la députée de Westmount—Saint-Louis, à l'amendement
qui avait été déposé au ministre à l'article...
La Présidente (Mme Chassé) :
...nous étions, dans nos discussions, au sous-amendement qui avait été déposé
par la députée de Westmount—Saint-Louis, à l'amendement qui avait été déposé au
ministre à l'article... pardon.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 27)
Le Président (M. Poulin) :
Alors...
Une voix
: ...
Le Président (M. Poulin) :
Oui, effectivement. Alors, bonjour, tout le monde. Sachez que la présidente se
porte très bien, un petit chat dans la gorge, elle va revenir dans quelques minutes,
mais elle a souhaité que je puisse continuer la présidence des travaux, bien évidemment,
pour qu'on puisse toujours discuter de ce sous-amendement. Alors, je pense
qu'on était rendus à M. le ministre. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Bon. On est
d'accord qu'on est en désaccord sur l'amendement, le sous-amendement. Je pense
qu'on a eu des discussions en ce sens-là. Donc, je vous rappelle, on est partis
chacun d'un extrême, on s'est rejoints dans un milieu. Là, on a regardé, de
notre côté, on serait prêts, peut-être, à faire un bout de chemin
supplémentaire. Là, reste à voir si ça va convenir aux collègues.
Ce que je propose, c'est que je
retirerais... en fait, est-ce que je dois retirer l'amendement? Bien... oui,
bien, en tout cas, ce que je proposerais, en fait, c'est que toute la question
des antécédents judiciaires, puis là je vais vérifier, là, juste pour m'assurer
comment on pourra le faire, on vérifiera, mais je vous proposerais que cette question-là,
on la traite à l'article 150. Et, à l'article 150, on va vous proposer un amendement
qui va dire, et c'est ce qu'on vous propose, que, dans le formulaire, dans le processus
qui va être établi par le Curateur public, il devra y avoir... il devrait y
avoir, si c'est adopté, une déclaration solennelle, là, de l'assistant qui
souhaite se faire reconnaître, à l'effet qu'il n'a pas de casier judiciaire ou,
s'il en a un, de le détailler. Et, à ce moment-là, bien, si ça soulève un
problème, donc si le Curateur public, par exemple, voit que c'est incompatible
avec ce qui se retrouve... bien, en fait, avec les fonctions qu'il souhaite
occuper, que lui voit que c'est un problème, alors ça pourrait référer à
297.22, au point 3, donc un élément donne sérieusement lieu de craindre que le
majeur ne subisse un préjudice du fait de la connaissance de l'assistant
proposé, et donc ça pourrait être rejeté, comme demande. Donc, c'est, je
pense... Tantôt, je disais que notre amendement était raisonnable, je pense que
c'est... on se rapproche encore plus de ce que souhaitaient les collègues.
Le Président (M. Poulin) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'on a d'autres interventions? Mme la députée de
Westmount—Ville-Marie.
Mme Maccarone : Je sais que
le...
Une voix
: Saint-Louis.
Le Président (M. Poulin) :
Saint-Louis. Pardonnez-moi, Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est correct.
Merci, M. le Président. Je ne veux pas décevoir le ministre, mais il y a... ce
n'est pas du tout le sens de ce que nous, nous voulions faire, puis ce que nous
sommes en train de proposer. Je reconnais que c'est encore un geste d'essayer
de nous rejoindre, mais même quand on dit mi-chemin... c'est parce que ce n'est
pas le sens de qu'est-ce qu'on veut faire. Comme j'ai dit, c'est vraiment une
mesure... d'être proactif, et pas réactif.
• (12 h 30) •
Je comprends qu'on a les 14 mesures.
Alors, j'ai toujours la même question : Pourquoi ne pas rajouter la 15e,
la déclaration de laquelle que le ministre est en train de suggérer, on peut toujours
le faire, on peut toujours la rajouter à l'article 150, aucun problème avec ça,
je trouve que c'est une mesure de bonification dans laquelle que je serais tout
à fait à l'aise et d'accord, mais ça n'enlève pas le fait que les vérifications
d'antécédents judiciaires sont quand même une mesure de protection puis sont
nécessaires. N'importe qui peut donner une déclaration puis que... il peut
mentir...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...dans
lequel que je serais tout à fait à l'aise et d'accord, mais ça n'enlève pas le
fait que les vérifications d'antécédents judiciaires sont quand même une mesure
de protection puis sont nécessaires. N'importe qui peut donner une déclaration
puis qu'il peut... Ils peuvent mentir. C'est une déclaration, mais ça serait
trop tard. Ici, on parle de mettre des mesures en place avant que quelque chose
arrive. Ça fait que je...
Puis je comprends que c'est complexe parce
qu'on est rendus à un point quon parle d'assistant au majeur. Je rajoute
encore, M. le Président, que je dirais que c'est quelque chose qu'on devrait
faire systématiquement. Je ne veux pas toujours répéter les mêmes paroles parce
que je ne veux pas perdre le temps de cette commission, mais je dirais que, tu
sais, c'est...
Puis je comprends aussi, on a parlé de
toutes les personnes pour lesquelles que c'est important, et je ne veux pas toujours
faire la comparaison, mais dans nos écoles, à chaque jour... Je connais très
bien le réseau anglophone, il y a au-dessus de 1 000 parents
bénévoles, puis ces 1 000 parents bénévoles ont déjà passé tous ces
tests-là. Ils ont déjà été subis à ces vérifications-là. C'est une mesure
d'influence, c'est une mesure de protection pour protéger des personnes en
situation de vulnérabilité. On peut enlever des gens sur la liste, mais je
dirais que c'est nécessaire.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
peut-être souligner encore une fois que je pense que c'est raisonnable, ce
qu'on propose. On fait un deuxième pas en direction des collègues de l'autre
côté. Puis des parents qui sont en situation d'autorité face à des enfants dans
une école, ça ne se compare pas avec deux adultes qui sont consentants et qui
sont aptes.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Dernière
question, rapidement, avant que je passe la parole à ma collègue, parce que je
sais qu'elle attend avec impatience, elle aussi. Mais qu'est-ce qui fait peur
au ministre de le faire? C'est quoi, l'enjeu? Parce que c'est... On a déjà des
mesures en place. On sait que ça ne ramène pas une lourdeur au système. On sait
que ce n'est pas une question financière. Puis je comprends qu'est-ce qu'il
dit, qu'on ne veut pas nécessairement que les gens aient peur, puis on veut que
ça reste convivial. Mais comme j'ai dit, les parents qui sont bénévoles à l'école,
c'est convivial. Il n'y a personne, je pense, qui voit ça, surtout des
personnes de bonne foi, ils ne voient pas ça comme une mesure de : Mon
Dieu! Je me fais attaquer. Je vois ça comme tout à fait normal pour protéger
des gens en situation de vulnérabilité.
Alors, la question est simple, qu'est-ce
qui fait peur au ministre? Pourquoi qu'on ne le fait pas? Il n'y a aucun
exemple qui est partagé avec les membres aujourd'hui qui me rejoint comme un
argument de fond que je peux dire : Ah! O.K., là, je comprends, on peut
aller vers l'avant puis on continue au prochain article.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre.
M. Lacombe : En fait,
moi, je veux juste poser la question à ma collègue. Pourquoi vous dites que ce
sont des gens vulnérables? Qu'est-ce qui vous fait dire ça? Parce que vous
faites la comparaison avec des profs ou avec de bénévoles dans une école, qui
sont en position d'autorité face à des enfants, par exemple. Là, on comprend,
on est d'accord. Là, on parle de deux adultes consentants aptes, donc pourquoi
vous parlez de vulnérabilité? Moi, c'est ce que je ne sais pas.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, allez-y.
Mme Maccarone : Oui.
Bien, avec plaisir. Je peux toujours revenir à l'exemple des personnes aînées,
les personnes aînées, qui sont souvent en situation de vulnérabilité. On sait
que c'est souvent leurs proches et leurs membres de la famille qui sont... eux,
qui vont prendre avantage de ces gens-là. Et c'est écrit partout, partout,
partout dans toutes les mesures, tous les sites Web. C'est pour ça
qu'antérieurement les anciens gouvernements avaient adopté des projets de loi
pour protéger ces personnes-là, c'est parce que ça se passe sous silence. Ils
ne soulèvent pas la voix.
Alors, pourquoi ne pas mettre une autre
mesure de protection en place pour ces personnes-là? Ça rejoint, je pense,
toute la nature de ce projet de loi, ça respecte toujours les droits civils des
gens.
Mais je n'ai toujours pas entendu la
réponse du ministre, Mme la présidente : Qu'est-ce qui lui fait peur?
C'est quoi, le vrai enjeu?
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Désirez-vous intervenir?
M. Lacombe : Oui, merci,
Mme la Présidente. Il n'y a rien qui me fait peur. En fait, l'enjeu que je
vois, c'est que plus on rend ça compliqué, plus on rend ça lourd comme
processus, moins les gens vont se tourner vers cette possibilité. Si la
possibilité n'est pas utilisée, c'est un échec.
On souhaite que ce soit utilisé le plus
largement possible pour que les gens, par exemple, arrêtent d'avoir recours à
des procurations où, on se l'est fait dire en consultation, la portée, elle est
pas mal plus grande, les gens ont un pouvoir décisionnel qui est délégué à une
personne qui va l'exercer... qui va exercer leurs droits pour eux, et il n'y a
aucune vérification.
Nous, ce qu'on dit : Il y a des
adultes qui sont aptes, qui consentent à avoir ce dispositif-là. Et on leur
dit : Bien... On leur dit, effectivement : Vous allez devoir vous
soumettre à un processus. La sécurité, elle est importante. On a
14 filtres...
M. Lacombe : …nous, ce qu'on
dit : Il y a des adultes qui sont aptes, qui consentent à avoir ce
dispositif-là, et on leur dit : Effectivement, vous allez devoir vous
soumettre à un processus, la sécurité, elle est importante. On a
14 filtres et mesures de contrôle, pour préciser, qui existent déjà.
Donc, moi, je pense que le risque qu'on a,
c'est de toujours en ajouter, de toujours en ajouter. La situation, elle existe
déjà. Il y a déjà des milliers de personnes au Québec qui aident, par exemple,
leurs parents vieillissants. Nous, on amène plus de sécurité avec ce projet de
loi là, en disant : On vous donne un outil pour vous simplifier la vie,
vous serez plus légitimes et si vous l'utilisez, bien, ça vient aussi avec un
certain encadrement, notamment les 14 mesures que je vous ai présentées.
Je pense qu'on fait des pas de géant. Mais si on veut absolument réglementer ça
au maximum, rendre ça le plus lourd possible, ça ne sera pas populaire, puis on
n'atteindra pas l'objectif.
La Présidente (Mme Chassé) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, puis il y a aussi la députée de Vaudreuil
qui désire intervenir.
Mme Maccarone : Oui. Je suis
en désaccord. Je trouve que ça ne ramène pas une lourdeur… puis ce n'est pas le
sens que j'ai entendu des gens qui sont venus témoigner. Je comprends que,
quand on fait une reddition de comptes… parce qu'il faut remplir tellement de
documents pour… et de la personne responsable ou la mandataire, je comprends,
mais là on parle de mesures de sécurité, on parle de mesures de protection.
Alors, je vous dirais qu'on n'ira jamais
trop loin pour protéger ces personnes-là. Puis, je ne veux pas être la personne
assise autour de cette table ici à entendre, lors de l'adoption d'un projet de
loi, comme le curateur public, qu'on a eu un échec, puis il y a quelqu'un qui
s'est retrouvé dans une situation où il a été vulnérable, où il y a quelqu'un
qui a pris avantage d'eux, puis on aurait pu l'éviter, juste en faire une
demande de remplir puis d'aller vers l'avant avec une vérification des
antécédents judiciaires. On l'a tous fait ici, c'est une feuille, c'est
quelques cases, on signe. Dans le fond, ce n'est pas la personne qui remplit le
formulaire qui fait le travail, c'est la police, c'est la sécurité publique,
c'est eux qui auront la tâche de le faire.
Ça fait que… encore une fois, je
dirais : j'ai peur d'avoir un échec, on a le devoir ici d'agir pour
protéger ces personnes-là. Ce n'est pas de l'argent, ce n'est pas le temps, ce
n'est pas la main-d'oeuvre, c'est quelque chose qui pourrait être adopté
facilement. Moi, je n'ai pas entendu personne, puis on pourra même sondage
rapidement, je veux dire, il n'y aura personne qui va dire : Non, non,
non, je ne veux pas faire ça. Puis la personne qui dit : Je ne veux pas le
faire, je questionne. Ça fait sonner des cloches, là, pour dire : Pourquoi
vous ne voulez pas faire ça? Je trouve ça bizarre. Ce n'est pas après qu'il
faut le faire, c'est vraiment avant.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Il y a la députée de Vaudreuil qui désire intervenir. Est-ce que vous
désiriez intervenir là-dessus, M. le ministre? Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Justement pour… tu sais, vous disiez : On ne veut pas que ça
soit un échec. Bien, justement, si on ne veut pas que ça soit un échec, bien,
assurons-nous que ça soit… qu'il y ait un côté incitatif à se tourner vers le
curateur pour cette demande d'assistance là. Si on fait la comparaison, puis on
dit : Bien, ça se fait dans le quotidien, il y en a déjà des personnes qui
accompagnent leurs parents. Bien, si on se retourne vers le curateur puis on
fait cette demande d'assistance là, c'est parce qu'on s'attend à plus, on
s'attend à ce que le curateur nous protège, on s'attend à ce que le curateur
fasse des démarches supplémentaires. Puis moi, je pense que le curateur, une
fois de plus, a le devoir, justement, de bien orienter la personne. Puis, je
m'excuse, là, mais dans ce que vous nous avez présenté, c'est… la liste tantôt
que vous nous avez lue, ce n'est pas 14 mesures. Il y a certaines mesures,
je ne l'ai pas devant moi, là, mais d'un côté, c'est des mesures puis, de
l'autre côté, c'est surtout des suivis à ces mesures-là. Ça fait que ce n'est
pas 14 mesures, c'est moins que ça, mais la demande, justement, de
vérification d'antécédents pourrait être une des mesures importantes.
• (12 h 40) •
Peut-être comme piste de réflexion, quand
on fait curatelle ou tutelle, bien sûr, on va en homologation devant le
tribunal. La personne qui va en homologation devant le tribunal, il a une
certaine, je ne sais pas comment dire, pas une crédibilité ou… en fait, je
vais… tu sais, on va devant le tribunal qui est une institution, puis on
dit : Bien, c'est… il y a un degré de confiance qui est là. Ici,
l'assistant au majeur, on ne se retourne pas devant le tribunal, là, on se retourne
vers le curateur. Bien, le curateur doit prendre, justement, les mesures… ces
mesures-là qui… pour rassurer la personne qui fait cette demande d'assistance
là. Je ne sais pas si… j'essaie de faire le parallèle. Je ne sais pas si je
l'exprime comme il faut, là, mais j'essaie de faire le parallèle à l'effet que
curatelle, tutelle, on va en homologation, on va devant le tribunal, qui est,
pour certaines personnes, rassurant, ce qu'on a moins quand on fait une demande
d'assistant au majeur. Dans un... Parce que j'essaie de comprendre…
Mme Nichols : ...on va en
homologation, on va devant le tribunal, qui est, pour certaines personnes,
rassurant, ce qu'on a moins quand on fait une demande d'assistant au majeur.
Dans un... Parce que j'essaie de comprendre comment ça peut créer un préjudice
ou j'essaie de comprendre pourquoi le curateur serait si réticent à cette
mesure-là, qui, d'après moi, n'est vraiment pas problématique. Est-ce que c'est
à cause du coût?
Puis là, bien là, quand on parle du coût, il
y a une question qui m'est passée à l'esprit, je me disais : Bien,
l'assistant au majeur, on n'en a pas parlé, là, mais il doit y avoir des coûts
qui sont reliés à ça, l'ouverture de l'assistant au majeur, ou il n'y a aucun
coût? Donc, la personne qui fait la demande pour justement, là nommer un
assistant au majeur, il n'y a aucun coût pour... ou, s'il y en a, ils vont être
prévus par règlement.
Mais, en tout cas, je me demandais est-ce
qu'il y a des coûts associés à ça. Puis, s'il y en avait un de... Supposons qu'il
n'y en a pas, puis s'il y en avait un de 68 $ qui était en lien avec la
demande d'antécédents judiciaires, bien, je ne pense pas que ce 68 $ là
serait exagéré, là.
Mais ça aussi, je le soumets, là, dans les
pistes de réflexion parce que sincèrement je ne comprends pas pas réticence. Ce
n'est pas un bâton dans les roues qu'on met au Curateur public en disant, faire
la demande d'antécédents, au contraire, c'est de bonifier... et de protéger le
client.
La Présidente (Mme Chassé) :
Désirez-vous intervenir, M. le ministre? Oui? Allez-y.
M. Lacombe : Je vais être
vraiment rapide. Pourquoi est-ce qu'on n'est pas en faveur, je pense que je le
mentionne de long en large depuis tantôt. J'ai eu l'occasion de donner beaucoup
d'arguments qui ont du sens de notre côté.
Maintenant, la députée de Vaudreuil
parlait de la tutelle, par exemple, ou de la curatelle. Moi, je vais lui donner
l'exemple de la procuration. Plus on va rendre cette mesure-là, l'assistant au
majeur, compliquée, encadrée... Il faut qu'il y ait un encadrement. Mais il
faut qu'il y ait un équilibre parce que, si c'est trop encadré et trop
contraignant, trop invasif, mais là on va se retrouver que ça ne sera pas
populaire, puis les gens vont avoir recours à la tutelle.
Puis le côté rassurant du tribunal auquel
faisait allusion la députée de Vaudreuil n'est pas du tout là avec une
procuration. Et on se l'est fait dire en consultation, il y a un risque, parce
qu'actuellement il y a des gens qui font ce choix-là parce que c'est moins
compliqué. On veut qu'il y ait une alternative.
Et la députée de Vaudreuil, pour terminer,
dit : Bien, quand on se tourne vers le curateur, c'est parce qu'on se
dit : Bien, il faut qu'il y ait un incitatif. Et l'incitatif, c'est :
Bien, je vais être en sécurité. Moi, je reviens avec ce que je disais à la
députée de Joliette tantôt, ce n'est pas exclusivement la sécurité. Je dirais
que la majeure, c'est la légitimité d'avoir accès à un outil qui... En fait,
c'est l'opportunité d'avoir accès à un outil qui va donner de la légitimité aux
gens pour qu'ils puissent bien assister la personne qui a besoin d'assistance,
pour légitimer quelque chose qui se fait déjà un peu informellement.
Et, ceci étant, bien, après ça, nous on
pense effectivement que c'est important qu'il y ait de la sécurité. Mais moi,
je ne suis pas certain que les gens vont se tourner vers le curateur avec
l'objectif premier en tête d'avoir quelqu'un qui va les aider... et que
l'objectif avec lequel ils se tournent vers le curateur, c'est de dire :
Ça va être plus sécuritaire. Quand on parle du fils, de la fille, de la mère,
du père, le lien de confiance est là. Les gens veulent avoir accès... Et c'est
ce qui nous a été exprimé par les groupes, les gens veulent avoir accès à un
outil qui va leur simplifier la vie. Pensons aux aidants... aux proches
aidants, par exemple. Donc, ils ne se tourneront pas vers le curateur parce
qu'ils veulent quelqu'un qui va les faire sentir en sécurité, ils se tournent
vers le curateur parce qu'ils ont besoin d'un outil qui va rendre leur démarche
plus légitime. Donc, il ne faut vraiment pas mêler ces deux concepts là.
Mme Nichols : Et en quoi
la recherche d'antécédents... rend plus complexe cette demande-là?
M. Lacombe : Bien, c'est
un...
Mme Nichols : En quoi les
gens vont dire : Ho, ho, ho! Il y a une demande d'antécédents, je n'y vais
pas? Au contraire, ça peut peut-être repousser quelqu'un qui dirait : Aïe!
Moi, je vais être ton assistant, mais qu'il a un dossier criminel ça d'épais.
Ça fait que je ne vois pas en quoi ça pourrait rebuter quelqu'un ou ça pourrait
faire changer quelqu'un de...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
l'exemple que la députée de Vaudreuil donne n'est pas du tout approprié parce
que ça ne peut pas exister avec les filtres qu'on a sur pied, là, qu'on
propose. Il ne peut pas y avoir quelqu'un... Donc, la députée dit : Si
quelqu'un lève la main, oui, je veux être ton assistant, puis qu'il a un
dossier criminel long comme le bras, le curateur, dans tous les filtres, doit
s'assurer de la relation entre les deux personnes. Ça ne peut pas être un
passant sur la rue qui lève la main : Oui, moi, je veux être ton... là...
ton assistant. On arrive, on s'aperçoit que c'est tout croche. Il y a un
pouvoir de s'assurer que le processus... comment je pourrais dire, là, qu'il y
a un lien de confiance, que, bon, effectivement, il n'y a pas de conflit
d'intérêts, on notifie les gens de la famille. Je veux rassurer les gens, ce
n'est pas du tout le sens de ce qu'on souhaite faire, là. Quand on fait des
demandes de... Quand on fait des...
M. Lacombe : ...c'est tout
croche. Il y a un pouvoir de s'assurer que le processus... comment je pourrais
dire, là, qu'il y a un lien de confiance, que, bon, effectivement, il n'y a pas
de conflit d'intérêts, on notifie les gens de la famille. Je veux rassurer les
gens, ce n'est pas du tout le sens de ce qu'on souhaite faire, là. Quand on
fait des demandes d'absence d'empêchement, je pense que tout le monde ici
comprend que souvent il y a des délais qui peuvent être importants aussi. Ce
n'est pas partout pareil, il y a des frais qui sont rattachés à ça. Plus on
ajoute des freins...
Une voix
: ...
M. Lacombe : Bien, c'est, par
exemple, quand on se présente au poste de police pour faire attester qu'on n'a
pas de dossier ou d'antécédent judiciaire, là.
La Présidente (Mme Chassé) : O.K.
M. Lacombe : Donc, il y a un
délai. À certains endroits, c'est plus long. On l'a vu, ça fait les manchettes.
À certains autres endroits, bien, en fait, il y a un coût qui est rattaché à
ça. Donc, pour toutes ces raisons-là, nous, on pense...
Puis, je le rappelle, on a fait un bout de
chemin, là. On a fait deux pas. Les collègues n'en ont pas encore fait un. Peut-être
qu'ils vont en faire un en notre direction sur ce point-là. Mais nous, on s'est
avancés deux fois, là, pour tenter de rejoindre leur position.
La Présidente (Mme Chassé) : Merci,
M. le ministre. Il y a la députée de Joliette aussi. La députée de Vaudreuil,
vous désirez poursuivre?
Mme Nichols : Juste peut-être
pour terminer.
La Présidente (Mme Chassé) :
Absolument.
Mme Nichols : En fait, je les
regarde, là. En fait, il y en a huit, là. Mais il y a rien relativement aux
antécédents, là. Le Curateur public n'a pas une boule de cristal non plus pour
dire : Il y en a, des antécédents, ou il n'y en a pas, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Je
trouverais ça éclairant, pour la suite de notre débat sur ce point-là, qu'on
nous explique concrètement, vous allez trouver que je reviens avec ça, là, mais
je pense que ça permet d'illustrer, quand une personne va souhaiter déposer une
demande d'être assistée par un assistant, j'imagine qu'elle va avoir reçu les documents
nécessaires avant, donc ça demande la déclaration de l'assistant relative aux
conflits d'intérêts, tout ça va être envoyé. Ensuite, ils vont remplir ça, ils
vont se présenter en personne.
C'est ça que j'aimerais comprendre, parce
que moi aussi, j'ai du mal à m'expliquer pourquoi vous dites que ça va
complexifier quand, dans le fond, ce que c'est, c'est de remplir une demande
d'antécédent qui, donc, dont les résultats pourraient être communiqués au Curateur
public pendant le délai entre le moment où elle demanderait les documents et où
elle aurait sa rencontre.
Je ne sais pas, est-ce que vous pensez
qu'une personne peut frapper à la porte du curateur puis elle va avoir sa
rencontre le jour même pour tout faire ça, être accompagnée ou elle va devoir
remplir les documents? J'aimerais ça comprendre comment ça va marcher dans
l'esprit du curateur.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Pour peut-être
les détails exacts sur le processus, je pourrais laisser Me Marsolais. Mais je
veux seulement faire une précision pour les gens qui nous écoutent. La députée
de Vaudreuil dit qu'il n'y a rien qui concerne les antécédents dans ce qu'on
propose. Elle a raison qu'officiellement sur la table, en ce moment, c'est le
cas. Sauf qu'on a proposé un amendement qui va dans ce sens-là, qui s'intéresse
aux antécédents. Et la dernière proposition que je lui faisais, c'est de
dire : À l'article 150, on pourrait modifier la Loi sur le curateur pour
dire que, dans tout le processus, là, dans les documents, dans les formulaires
qu'ils vont être remplis, on voudrait qu'il y ait une... on propose qu'il
pourrait y avoir une déclaration solennelle, là, faite de la part de
l'assistant qui souhaite être reconnu à l'effet qu'il n'a pas de casier
judiciaire ou, s'il en un, de le détailler, par exemple.
La Présidente (Mme Chassé) :
Puis, à l'article 150, ça concerne uniquement l'assistant, c'est ça? Je n'ai
pas eu l'occasion de réviser.
M. Lacombe : Bien, c'est
l'article qui s'y prêterait, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
C'est l'article qui s'y prêterait. Donc, une déclaration que je n'ai pas
d'antécédent judiciaire.
M. Lacombe : Donc, c'est sur
la table. C'est sur la table, on en parle.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K. Très bien. Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions au
sous-amendement proposé par la députée de Westmount—Saint-Louis? Et je vous
indique qu'il vous reste cinq minutes de droit de parole.
Mme Maccarone : Parfait. Je
vais lire rapidement. J'ai un article à vous lire, mais juste des extraits.
C'est un article qui est écrit par Stéphane Desjardins. Le titre, c'est Les
personnes âgées de plus en plus exploitées. C'est Le Journal du Québec.
Et il dit : «Les cas d'exploitation financière envers les aînés
augmentent. Comment se protéger?
«Les 65 ans et plus représentent
actuellement environ 20 % de la population. Cette proportion passera à près de
30 % en 2036, selon l'Institut de la statistique du Québec.
«Ce vieillissement accéléré de la
population fera en sorte que les cas d'exploitation financière des aînés se
multiplieront, croient plusieurs experts...
«Au Canada, 7,5 % des Canadiens aînés
feraient l'objet d'abus (dont environ 105 000 Québécois), et 2,6 %
feraient l'objet d'exploitation financière (246 000 Canadiens), démontre une
étude menée par la professeure Lynn McDonald de l'Université de Toronto.
• (12 h 50) •
«Au Québec, toutes les 58 plaintes pour
abus envers les aînés déposées en 2017‑2018 à la Commission des droits de la
personne et des droits de la jeunesse concernaient l'exploitation financière
(90 % pour 2018...
Mme Maccarone : ...démontre une
étude menée par la professeure Lynn McDonald, de l'Université de Toronto.
Au Québec, toutes les 58 plaintes
pour abus envers les aînés déposées en 2017‑2018 à la Commission des droits de
la personne et des droits de la jeunesse concernaient l'exploitation financière
(90 % pour 2018‑2019)...
Principalement leurs proches, surtout
leurs enfants. Et c'est un tabou social.»
C'est eux, qui font la maltraitance des
aînés.
«Selon le ministère de la Famille du
Québec, 4 % des aînés vivant à domicile sont aux prises avec une forme ou
une autre de maltraitance infligée par leurs proches, notamment sur le plan
matériel et financier.
Une victime sur deux qui contacte la ligne
Aide Abus Aînés est abusée par ses enfants, et il s'agit
d'exploitation financière dans 53,6 % des cas...
Près d'une personne de 65 ans et plus
sur 20 subit une situation suspecte d'abus financier perpétrée par leur
représentant, chez les Québécois qui sont pris en charge par le Curateur public,
selon un mémoire de maîtrise d'Annabelle Lamy présenté à l'UQAM
en 2017.»
Je pense qu'on n'a pas besoin de déposer
tous les arguments de tout le monde. Je pense, pour moi, Mme la Présidente,
c'est clair, on anticipe que ça s'en vient, on sait que ça s'en vient. Avant
que ça devienne un problème puis que le curateur... il va falloir faire ces
mesures-là de toute façon. Mettons les mesures en place de sécurité pour
protéger ces personnes vulnérables, c'est une autre mesure pour laquelle que le
curateur va pouvoir utiliser pour protéger ces gens-là à l'intérieur de leur
coffre à outils, puis ça va peut être baisser les pourcentages que je viens de
vous lire, Mme la Présidente, et que je partage avec mes collègues, ici, autour
de la table.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. le ministre, vous désirez prendre la parole? Allez-y.
M. Lacombe : Très rapidement.
Moi, je suis tout à fait d'accord qu'il faut faire tout ce qu'on peut, là, pour
lutter contre l'exploitation des aînés et je pense que notre collègue
Marguerite Blais est particulièrement sensible à ça. Moi, je suis d'accord
avec l'idée générale, mais là, on parle d'une mesure qui est beaucoup plus
large, là. On ne s'adresse pas seulement aux aînés, on ne s'adresse pas à des
personnes vulnérables, c'est une mesure qui est accessible à tout le monde.
C'est une mesure qui pourrait être utilisée par des — et là, je ne
veux pas personnaliser le débat, mais c'est la réalité — par des
parents dont les enfants vivent avec l'autisme, par exemple, et qui
vieillissent puis qui ont besoin d'assistance. Ça peut être avec quelqu'un qui
a de la difficulté à s'exprimer, mais qui a toute sa tête et qui n'est pas
vulnérable. Donc, on parle d'adultes consentants qui sont présumés
aptes, là, on ne parle pas de gens vulnérables. La clientèle n'est pas une
clientèle qu'on définit comme étant vulnérable, donc j'ai de la difficulté à
faire le rapprochement puis à me coller exactement sur cet exemple-là.
Maintenant, la députée de
Westmount—Saint-Louis nous cite : «58 plaintes à la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse en 2017‑2018». C'est
58 plaintes de trop, c'est clair, on souhaite qu'il y en ait zéro. En même
temps, 58 plaintes pour l'ensemble du territoire du Québec, pour
l'ensemble de la population du Québec... et sur ces 58 là, est-ce que les gens
qui sont en cause avaient un casier judiciaire?
Ce que je veux dire, c'est qu'en même
temps, on ne peut pas faire les lois pour des minorités d'individus, on doit
s'assurer d'avoir des mesures de protection. Je pense que ce qu'on propose,
c'est raisonnable, compte tenu que les gens n'ont pas de pouvoir décisionnel,
les assistants, compte tenu que les assistés ne délèguent pas, n'abdiquent pas
leurs droits civils. Donc, je pense que ce qu'on propose, c'est raisonnable.
Et il y a beaucoup plus de risques. Moi,
je le répète, là, si quelqu'un est malveillant, il ne voudra pas s'embarquer
là-dedans. Si quelqu'un est malveillant, il va faire signer une procuration.
Là, je ne veux pas donner d'idées à personne, là, mais on le sait tous que
c'est ça. Quelqu'un qui est malveillant va faire signer une procuration carte
blanche. Carte blanche pour opérer dans l'ombre, personne ne le vérifie. Je
caricature, mais c'est ça.
Avec ce que nous, on propose, bien, il y a
des fils de protection, il y a une vigilance. Moi, je pense que c'est un outil
qu'on doit garder léger parce que c'est le compromis qu'on doit faire pour nous
assurer qu'il soit utilisé et que moins de personnes... notamment, mais on ne
s'y limite pas, les gens que cite la collègue de Westmount—Saint-Louis en
exemple, les aînés qui seraient vulnérables, bien, puissent avoir accès à cette
mesure-là plutôt qu'à une procuration, par exemple. Moi, je pense qu'on fait
des avancées importantes.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui,
j'entends l'argument du ministre au sujet des personnes vulnérables. Je pense
que c'est tout à fait légitime que la collègue de Westmount—Saint-Louis puisse
parler de personnes vulnérables parce que le titre même du Curateur public
devait être changé pour Directeur de la protection des personnes vulnérables,
donc je ne pense pas que c'est excessif. On revient à Curateur public, je
comprends tout ça, là, mais je ne pense pas que c'est excessif de la part de
mes collègues de dire qu'il va y avoir des personnes...
Mme Hivon : …que la collègue
de Westmount—Saint-Louis puisse parler de personnes vulnérables, parce que le
titre même du Curateur public devait être changé pour Directeur de la
protection des personnes vulnérables, donc je ne pense pas que c'est excessif.
On revient à Curateur public, je comprends tout ça, là, mais je ne pense pas
que c'est excessif de la part de mes collègues de dire qu'il va y avoir des
personnes vulnérables, ce n'est pas… On a entendu tous les arguments aussi
pourquoi on revient au nom de Curateur public, mais je pense que oui, il y a
plusieurs de ces personnes-là qui sont des personnes qu'on pourrait qualifier
qui ont besoin d'assistance, qui sont fragilisées pour différentes raisons et
qui présentent une certaine forme de vulnérabilité, ça, c'est un petit point.
Je reviens à ma demande, j'imagine qu'on y
venait, mais pour moi, ce serait très éclairant de comprendre comment ça va
fonctionner. Est-ce que ça va être juste : On vous donne un rendez-vous,
vous venez puis vous remplissez, séance tenante, tous les documents, on fait
les vérifications qui s'imposent, les filtres dont vous parlez, et, à la suite
de cette rencontre-là, on confirme, ou bien il va y avoir une première étape,
on va envoyer les documents, les documents vont être remplis, il va y avoir une
deuxième étape avec une rencontre. Moi, je pense que ça nous permettrait de
mieux comprendre comment ça va fonctionner, pour se faire un jugement
sur : Est-ce que c'est si lourd et si complexe?
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. Oui?
M. Lacombe : Je propose de
passer la parole au curateur, si vous voulez, là, pour le processus.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Alors, Me Marsolais… est-ce qu'on doit à tous les jours, absolument… Donc,
est-ce qu'il y a consentement à ce que Me Marsolais, Curateur public, prenne la
parole et intervienne dans nos débats?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Consentement. Merci. Me Marsolais.
M. Marsolais (Denis) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je vais essayer de faire ça court, là, et succinct,
parce que je pourrais en discuter pendant des heures. Alors, la procédure…
Une voix
: …
M. Marsolais (Denis) : Oui,
c'est ça. La procédure est la suivante : Alors, une personne qui désire ou
qui manifeste son intérêt d'être assistée dans sa prise de décision et qui est
en mesure d'identifier un assistant, pourra aller chercher… Il y a deux
scénarios possibles. Tout d'abord, si la loi est adoptée, soit il aura un
notaire ou un avocat, pour les mesures préalables, ou soit auprès… de
s'adresser à notre site Web pour aller chercher le formulaire. Les formulaires
qui seront… qui se retrouveront sur notre site, vont comprendre, évidemment, la
demande qu'elle désire être assistée, et tout. Il comportera aussi la
déclaration assermentée, le modèle de déclaration assermentée à être signée par
l'assistant. Incidemment, si la proposition d'amendement est suggérée,
comportera aussi la déclaration assermentée que l'assistant n'a pas
d'antécédents judiciaires. Il y aura aussi un autre formulaire…
Une voix
:…
M. Marsolais (Denis) :
Excusez-moi, déclaration solennelle — c'est mon âge qui me
trahit — et devra fournir aussi, on en a parlé hier, là… d'un rapport
sommaire de ses biens, de son patrimoine. Ce formulaire-là, la demande va être
signée par les deux, et l'assistant et l'assisté, et il va nous envoyer ces
documents-là, évidemment, par voie virtuelle, idéalement. Il va nous envoyer
aussi la liste des cinq plus proches parents.
Nous, lorsqu'on reçoit ça, il va y avoir
une convocation d'une rencontre avec l'assistant et l'assisté. On a expliqué
que l'assistant va être… l'assisté va être reçu seul en première partie, et
l'assistant et l'assisté seront reçus ensemble pour la deuxième partie de
l'entrevue. Il y aura un canevas d'entrevue qui va être établi, et tout, là,
pour s'assurer, d'abord, que l'assisté comprend bien la portée de son geste et
il a bien choisi délibérément son assistant, il n'a pas été forcé par une
personne pour choisir son assistant.
Suite à l'entrevue, on va signifier à deux
des plus proches parents, à l'effet que telle personne désire nommer un
assistant, que l'assistant est le suivant : Avez-vous des objections? Les
deux plus proches parents ont 30 jours pour signifier leur opposition, une
opposition sérieuse. Donc, si jamais, parce que nous, l'assistant, on ne le
connaît pas forcément, alors si jamais il y avait de l'opposition à manifester
par les plus proches parents, ils le feront dans un délai de 30 jours.
Nous, durant ce temps-là, il va y avoir
l'entrevue, et tout. Et une fois que le délai de 30 jours est expiré,
donc, on n'a pas eu de signification de la part des plus proches parents, une
fois que l'entrevue sera faite à la satisfaction de la personne chez nous qui
va faire l'entrevue, soit chez nous ou soit par un avocat ou un notaire, si on
a rencontré toutes ces conditions-là, on va émettre un certificat
d'accréditation auprès de l'assistant. Et, en même temps, on va inscrire le nom
de l'assistant dans le registre qui va être accessible au tiers, aux
partenaires qui auront besoin de s'assurer que cet assistant-là est toujours
assistant. Et là je ne voudrais pas rentrer…
La Présidente (Mme Chassé) :
Ça termine bientôt, là.
M. Marsolais (Denis) : …dans
les détails que M. Marincic va vous expliquer au niveau du registre, là.
C'est ça, essentiellement, là, la procédure, c'est ça, tout ça se fait sans
intervention du tribunal, tout ça se fait sans frais.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ceci termine…
M. Marsolais (Denis) : On
voulait ça simple, convivial et efficace.
• (13 heures) •
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Me Marsolais. Alors…
13 h (version non révisée)
M. Marsolais (Denis) : …dans
les détails que M. Marincic va vous expliquer au niveau du registre, là.
C'est ça, essentiellement, là, la procédure, c'est ça, tout ça se fait sans
intervention du tribunal, tout ça se fait sans frais. On voulait ça simple,
convivial et efficace.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Me Marsolais. Alors, je vous remercie tous pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, il est 13 heures, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 heures. Bon dîner à tout le monde.
(Suspension de la séance à 13 h 00)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 3)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, bon après-midi, tout le monde. La Commission des relations avec les
citoyens reprend ses travaux aujourd'hui, mercredi 12 février. Je demande
à toutes les personnes de la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie ainsi
que la fonction de vibration de leurs appareils électroniques.
Et je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 18, qui
modifie le Code civil, le Code de procédure civile, la Loi sur le curateur
public et diverses dispositions en matière de protection des personnes.
Et nous sommes au sujet 8, au
bloc 8, qui consiste à discuter de l'assistant au majeur. Et cet
avant-midi les discussions portaient alors sur un sous-amendement qui a été
présenté par la députée de Westmount—Saint-Louis à un amendement du ministre
qui visait à modifier l'article 297.22 proposé par l'article 56 du
projet de loi.
Est-ce qu'il y a des interventions
concernant ce sous-amendement? Et je sais, simplement vous mentionner, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis, qu'il vous restait aux environs de... Ah! il
vous reste exactement 2 min 20 s, pour votre information, sur le
sous-amendement. Et les autres... Bon, les autres sont... Mme Hivon... la
députée de Joliette, 13 min 55 s. Les autres ne sont pas présents.
Oui. Allez-y.
Mme Maccarone : Bien, Mme
la Présidente, il me ferait plaisir de déposer un autre amendement pour
continuer le dialogue, mais j'ose croire qu'avec consentement on pourra juste
continuer... au lieu de faire semblant, mais de continuer le même discours que
nous avons, si mon temps écoule. Je ne sais pas s'il y aura une ouverture du
ministre, mais...
M. Lacombe : ...là, j'ai
vraiment fait le tour de ce que je voulais dire. J'ai déposé trois amendements.
Bien, en fait, je peux... Moi, je suis prêt à faire un bout de chemin, là,
c'est clair. Mais sur ce... Moi, je suis allé, là, au bout de ce que je
pouvais. Là, j'ai donné... Bon, avant la période du lunch, j'ai remis une
proposition à... pas en onde, là, mais à la fin des travaux, à la députée de
Joliette, à la députée de Vaudreuil — là, je vois que la députée de
Vaudreuil... en fait, je ne sais pas si je peux le dire... Non? Bon — ça
fait que, là, je pourrais peut-être partager ça aussi avec la députée de
Westmount—Saint-Louis, où on fait un pas supplémentaire. Mais sinon, moi, je
pense que j'ai fait le tour de mes... Ça fait que...
M. Lacombe : ...à la fin des
travaux, à la députée de Joliette, à la députée de Vaudreuil, là, je vois que
la députée de Vaudreuil en fait... je ne sais pas si je peux le dire, non? Bon.
Ça fait que là, je pourrais peut-être partager ça aussi avec la députée de
Westmount—Saint-Louis, ou on fait un pas supplémentaire. Mais sinon, moi, je
pense que j'ai fait le tour de mes... Ça fait que si la députée de
Westmount—Saint-Louis veut continuer à en discuter, moi, je n'ai pas
d'objection, là, mais je n'ai plus rien à dire, là.
Mme Maccarone : Je comprends.
C'est sûr, comme porte-parole à ce dossier-là, j'aurais voulu avoir les
documents, peut-être, moi-même. Non, malheureusement, je n'ai pas croisé ma
collègue, mais avant, d'abord, de changer, je veux juste faire une dernière
intervention pour reprendre le fil d'où... ce qu'on avait terminé. Avant notre
pause, Mme la Présidente, on avait parlé de... tu sais... personnel, on ne veut
pas amener ça personnel puis le ministre avait soulevé, peut-être, un exemple
des familles des personnes autistes. C'est sûr... d'abord, je vais amener ça au
personnel, Mme la Présidente, c'est très connu que je suis mère de
deux enfants autistes, puis je pense souvent à... puis ce projet de loi,
il est hyper important pour moi parce que je pense souvent que c'est sûr que je
vais hériter de tout ce que nous sommes en train d'adopter ici aujourd'hui,
alors il y a un impact sur moi personnel, ça fait que je pense souvent à
qu'est-ce qui arrive dans l'éventualité de mon décès. Puis quand je ne suis
pas... Attends une minute.
La Présidente (Mme Chassé) :
Prenez votre temps. Vous savez, tout dans la vie, finalement, est personnel.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Tout est personnel.
Une voix
: Je peux
continuer si...
Mme Maccarone : Non, c'est
correct.
La Présidente (Mme Chassé) :
Je pense qu'elle a le goût d'aller jusqu'au bout. Allez-y.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
quand je pense que... puis c'est sûr, je vous entends, j'entends les
explications que vous êtes en train de donner, mais si je vous montrais une
photo de mon Sam puis si vous rencontrez mon beau fils puis ma belle fille,
vous allez voir, là, que c'est des enfants qui n'ont l'air de rien. Ils ont
l'air beaux, ils ont l'air comme tout le monde ici dans cette salle-là, ils ont
l'air typiques, on peut avoir un dialogue avec eux, mais ce n'est pas des
enfants qui vont pouvoir se militer pour eux-mêmes puis pour leurs droits, mais
ils vont faire semblant. J'ai vécu plusieurs fois à l'école que le monde
disait : Bien, Bianca, c'est parce qu'elle comprend. Non. C'est parce que
si, mettons, tu dis : Qu'est-ce que tu as compris? Vous allez voir, là,
elle n'a vraiment pas compris.
Ça fait que dans une situation où je ne
suis pas là pour militer pour mes enfants, puis même si j'adore Florence, puis c'est
Florence qui sera là au nom de mes enfants, puis c'est elle qui va être
l'assistante au majeur, puis le majeur, c'est mes enfants, ce n'est pas vrai
que comme parent, je vais être à l'aise que la personne qui va être responsable
de mon enfant n'aura pas passé tous ces tests-là. Puis ce n'est pas assez qu'on
dit qu'on va le faire après, peut-être, s'il y a un besoin parce que ça va être
trop tard.
Puis la déclaration ou quoi que ce soit,
c'est parce qu'une déclaration, n'importe qui peut... faire. On peut demander à
mon fils de le faire puis il va le faire. Si je lui demande si tout le monde
ici sont des bonnes personnes : Oui, c'est des bonnes personnes. Puis si
je lui montre une photo d'Hitler, il va dire : Oui, oui, il a l'air fin.
C'est parce qu'ils n'ont pas cette conscience-là, mais c'est une... il a une
déficience intellectuelle. Il est fin, il est gentil, on va parler avec, mais
il ne pourra pas faire une demande de dire : Aïe! Écoutez, je pense que je
suis victime de quelque chose puis j'aimerais que quelqu'un fasse une demande
de vérification des antécédents judiciaires. Il n'aura pas cet esprit-là. Il
faut protéger non seulement... on donne souvent les exemples des aînés, mais si
je l'amène à un niveau personnel, il faut protéger ces personnes-là, qui seront
peut-être inaptes à cause de déficience intellectuelle, de maladie mentale,
alors pour moi, c'est inacceptable qu'on n'est pas prêts à faire cette
mesure-là. Ça fait qu'au nom de mes enfants puis toutes les personnes qui
vivent les mêmes choses que moi, je dirais que c'est nécessaire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Simplement vous mentionner que
ça écoule votre temps pour le sous-amendement, à moins qu'il y ait consentement
pour poursuivre les discussions.
M. Lacombe : Comment ça
fonctionne si on donne un consentement? C'est combien de temps.
La Présidente (Mme Chassé) :
On peut déterminer ensemble combien de temps de plus on veut...
M. Lacombe : Je ne sais pas,
là, moi, c'est...
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors... puis dans le fond...
M. Lacombe : La députée de
Joliette avait l'air de vouloir dire quelque chose.
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Quand on ne veut pas être trop formel et de dire que quand le 20 minutes
est atteint, il faut déposer un amendement pour pouvoir continuer, le ministre
peut simplement dire que, là, il donne son consentement, puis à un moment
donné, il peut le retirer tout simplement puis... je veux dire, s'il trouve que
c'est trop, il peut dire : Il n'y a plus de consentement, là...
La Présidente (Mme Chassé) :
C'est comme vous préférez. On peut mettre une limite puis je vous avise, M. le
ministre, puis vous pouvez redécider aussi. On peut, tu sais, mettre une limite
de temps puis je vous...
M. Lacombe : Oui, oui, oui.
Allons-y, là, puis je vais répondre, je donne mon consentement.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K. Et donc, vous avez... est-ce que vous voulez qu'on y attache une limite de
temps ou vous voulez qu'on...
M. Lacombe : Bien non, mais
quand on sera au bout de la discussion, je pense qu'on pourra peut-être
demander le vote, là, mais... ça vous va?
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K. Parfait. Alors, on attendra votre signal, à qui que ce soit, à ce
moment-là. Très bien, excellent.
• (15 h 10) •
M. Lacombe : D'accord. Ce que
je veux dire là-dessus, il ne faut pas... Je suis sensible à ça puis...
La Présidente (Mme Chassé) :
... vous voulez qu'on y attache une limite de temps ou vous voulez qu'on...
M. Lacombe : Bien non, mais,
quand on sera au bout de la discussion, je pense qu'on pourra peut-être
demander le vote, là, mais... Ça vous va?
La Présidente (Mme Chassé) : O.K.
O.K. Parfait. Alors, on attendra votre signal, à qui que ce soit, à ce
moment-là. Très bien, excellent.
M. Lacombe : Oui, d'accord. Ce
que je veux dire là-dessus, il ne faut pas... je suis sensible à ça. Puis la députée
de Westmount—Saint-Louis nous donne son exemple personnel, puis je suis
sensible à ses arguments. En même temps, je pourrais vous donner le mien aussi.
La mesure d'assistance, c'est probablement quelque chose aussi à quoi je
pourrais avoir recours pour aider quelqu'un qui est très près de moi, qui vit
avec des problèmes de santé mentale importants, puis pour qui cette mesure-là
serait parfaitement, parfaitement désignée.
En même temps, moi, je me dis : Si je
suis obligé de courir à gauche et à droite, si on vient complexifier cette
mesure-là, je suis quelqu'un d'occupé, ça va peut-être me décourager de le
faire, puis peut-être que je vais dire à ma mère : Bien, c'est-y quoi? Je
préfère, par exemple, avoir une procuration, ça va être plus simple. Moi, je
sais que je suis de bonne foi et tout ça.
Ce qu'on veut éviter, c'est qu'il y ait
des portes ouvertes, que les gens ne fassent pas appel à cette mesure-là parce
qu'on vient complexifier les choses. Et je pense que c'est important qu'on ne
mélange pas non plus les choses. Dans l'exemple que la députée de
Westmount—Saint-Louis nous a donné, elle nous parle de son fils, je pense, ou
de sa fille, en disant : Bien, si elle se fait assermenter, même en étant
assermentée... Mais on ne parle pas... ce n'est pas cette personne-là qui est
assistée, qui aurait besoin, selon ce qu'on a discuté tantôt, là, de dire
qu'ils ont des... ils n'ont pas d'antécédent. On parlait plutôt de faire faire
une déclaration à la personne qui va être assistant.
Et la dernière chose que je veux
mentionner là-dessus, c'est que ça sous-entend aussi, dans l'exemple de la
députée de Westmount—Saint-Louis, que... Je ne sais pas si ce qu'elle a voulu
dire, mais ça laissait sous-entendre que c'est comme si le Curateur public
allait lui référer quelqu'un pour... allait référer quelqu'un, par exemple,
pour agir comme assistant ou que ça allait pouvoir être pigé dans une banque,
que ça allait être quelqu'un qui n'aurait pas de lien. Il faut savoir que c'est
toujours quelqu'un qui va être... qui va avoir un lien particulier avec la
personne. C'est l'essence de ce qu'on propose. Donc, évidemment, si le lien de
confiance est là, qu'il existe, bien, nous, du moment qu'il s'agit de deux
personnes qui sont aptes, et sont consentantes, et qui veulent aller de
l'avant, bien, on leur donne cet outil-là. C'est une avancée, parce que,
maintenant, ça se fait sans aucun encadrement. Maintenant, on dit : On
vous donne plus de légitimité avec cet outil-là, qui va être à votre disposition.
Et, si vous l'utilisez, bien, ça vient avec tous les filtres et les mesures de
contrôle dont on a parlé tantôt.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui? Madame... Je sais qu'il y avait la madame de... Mme la députée, oui, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, juste
clarifier, là, je ne parlais pas de faire une demande auprès de la personne qui
serait assistée de faire suivre des... d'autres vérifications. Je parlais de la
personne l'assistant, uniquement cette personne-là. Puis je comprends que, oui,
on est... dans un monde idéal, on veut s'entourer d'une personne qui connaît la
personne qui sera le mandant. On aimerait que toutes ces personnes-là de son
entourage, c'est des gens qu'il connaît puis c'est des gens qu'il aime.
Puis j'ai de la chance, j'ai une famille
qui va être là, puis j'espère que... tu sais, ils vont être là pour aider mes
enfants dans l'absence de... moi ou le père de mes enfants, qui ne seront
peut-être pas là. Mais je sais que, rendus, mettons, à 50 ans, puis ça se
peut je ne serai pas là, puis papa ne sera pas là, mes enfants, qui seront
adultes, ils vont avoir quand même besoin de l'aide, ils vont avoir besoin de
l'assistant au majeur. Ils vont peut-être vivre quelque part. C'est sûr, je
pense qu'ils vont vivre ensemble, mais ils auront besoin des mesures d'aide,
ils ne pourront pas être indépendants à 100 %. Mais, rendu là, mon frère,
il ne sera peut-être plus là. C'est sûr mes parents ne sont pas... ne sont plus
là, ça fait qu'il va falloir qu'on trouve une autre personne. C'est juste que
cette personne-là, ça se peut que ce serait... quelqu'un de proche dans sa vie,
quelqu'un qui a un intérêt, mais un intérêt... Je croise les doigts que ce
serait une personne de bonne foi, mais là je présume de bonne foi.
C'est juste, comme j'ai dit, pour moi, ça
n'enlève rien, mais vraiment rien de... pour que cette personne-là ait subi de
faire cet exercice-là. Je questionnerais vraiment la personne qui dit :
Non, non, regarde, je le sais, je t'aime, je t'aime, là, je veux être là pour toi,
mais je ne suis pas prête à faire un exercice qui va me prendre peut-être
prendre une heure ou deux heures de faire. Je trouve qu'on ne rajoute vraiment
rien. Puis, comme je dis, ce n'est pas un alourdissement pour le curateur, ce
n'est pas très coûteux, puis c'est un petit geste qui peut vraiment aller loin
pour protéger ces personnes-là. Parce qu'on va avoir des gens... Puis c'est
toujours après, on dit que ça va être après, on peut toujours demander,
vérifier après, puis je comprends qu'on a le après, mais c'est... parce que,
dans un cas de quelqu'un comme Samuel et Bianca, ils ne seront pas, ils ne
feront pas cette demande-là. Ils ne seront pas assez aptes de dire : Je
pense que, tu sais, il y a quelqu'un qui est en train d'abuser de moi,
financièrement, par exemple. Alors, pourquoi ne pas les protéger...
Mme Maccarone : ...après.
Puis je comprends qu'on a le après, mais c'est parce que dans un cas de quelqu'un
comme Samuel et Bianca, ils ne seront pas, ils ne feront pas cette demande-là.
Ils ne seront pas assez aptes de dire : Je pense que, tu sais, il y a quelqu'un
qui est en train d'abuser de moi, financièrement, par exemple. Alors, pourquoi
ne pas les protéger d'avance? Pourquoi ne pas au moins faire ce choix-là puis
de dire : Bien, entre Me Filion puis Me Marsolais, qu'il y en a
un qui a quelque chose qui a été soulevé par des vérifications des antécédents
judiciaires. Alors, j'irais avec celui qui n'en a pas. Puis je sais qu'ils sont
tous les deux de bonne foi, je sais que tous les deux sont des bonnes
personnes, mais à faire le choix pour mon enfant, je prendrais celui qui a «a
clean record».
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Moi, je
répète que c'est un outil, la mesure d'assistance, mais du moment où on a une
personne qui est plus vulnérable, qui a besoin, peut-être, de plus, ce n'est
peut-être pas le bon outil en fait. Et je pense que, le débat, il est peut-être
ailleurs. Et à ce moment-là c'est peut-être une tutelle que ça va lui prendre,
une tutelle qui, avec ce qu'on amène, est modulée pour laisser plus de droits
aux gens. On en a parlé déjà. Donc, je pense qu'à un moment, on ne peut pas non
plus prendre la mesure d'assistance et la rendre tellement contraignante ou
l'encadrer au maximum en disant : Bien, il faut absolument cet
encadrement-là pour les gens qui sont les plus, plus vulnérables, en laissant
de côté possiblement beaucoup d'autres personnes à qui on voulait s'adresser au
départ.
Moi, je pense qu'à ce moment-là, si la
vulnérabilité, là, le curateur peut peut-être me corriger si je me trompe, mais
si la vulnérabilité, elle est à ce point importante et que le besoin
d'encadrement est plus important, la tutelle serait peut-être plus appropriée.
Là, je ne suis pas un spécialiste. Et j'ajoute que, dans le cas d'une tutelle,
il y a un recours au tribunal, ce qui, tantôt, était soulevé par la députée de
Westmount—Saint-Louis. Tantôt la députée de Westmount—Saint-Louis, en fait,
soulignait que, lorsqu'on a recours au tribunal, je pense qu'on le faisait hors
micro, on se faisait la remarque... elle me faisait la remarque que, lorsqu'on
s'adresse au tribunal, bien, c'est plus officiel, ça amène un sentiment de
sécurité qui était, pour elle, peut-être plus intéressant. Bien, dans le cas
d'une tutelle, c'est exactement... c'est exactement ça. Ça fait que je dirais
que, pour la mesure d'assistance, l'objectif, c'est que ce soit très large,
s'adresser à des gens qui sont aptes, qui sont consentants puis rendre ça le
plus... garder ça le plus... le plus simple possible.
Et je termine en disant que, si la députée
de Joliette, je ne sais pas, je ne veux pas lui couper la possibilité, mais si
elle veut intervenir là-dessus, moi, je suis prêt à la laisser intervenir. Puis
après, ce que je vous propose, c'est qu'on passe au vote là-dessus. Et par la
suite on pourrait peut-être suspendre parce que j'aurai un amendement à
proposer moi-même.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Il reste quand même du temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, oui. Vous avez 13 minutes et plus, presque 14.
Mme
Hivon
:
Je n'ai même pas besoin de la grâce ministérielle. Je peux...
La Présidente (Mme Chassé) :
Non.
Mme
Hivon
:
Parfait. C'est bon.
La Présidente (Mme Chassé) :
Bien, peut-être, dans 13 minutes, 14 minutes, vous en aurez besoin.
Mme
Hivon
:
Non, je pense que, quand même... Donc... Bien, quand on s'est quitté, on venait
d'entendre les savantes explications de Me Marsolais sur comment ça se
déroulerait. Non, c'était très clair, là. Donc, moi, je suis contente parce que
c'est des choses que je ne savais pas. Donc, je voulais rebondir là-dessus
parce que ça m'a amené certaines questions. Il a donc dit qu'il faudrait que ce
soit... Quand la demande est faite, il y a une déclaration assermentée. Je dois
vous dire d'ailleurs, ça, c'est un aparté, là, parce qu'on va revenir sur
toutes les possibilités d'amendement, mais je me demandais pourquoi votre
proposition était... S'il y a déjà une déclaration assermentée, pourquoi juste
une déclaration solennelle par rapport aux antécédents judiciaires? Je pense,
ça ne serait pas sans intérêt que le ministre entende peut-être ce que je dis,
par exemple. On peut peut-être suspendre.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K. Suspendons.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
(Reprise à 15 h 20)
La Présidente (Mme Chassé) :
Allez-y.
Mme
Hivon
:
Donc, merci, Mme la Présidente. Donc, première question, c'est que je comprends
qu'on va... Il y a plein de possibilités d'amendement sur la table. Donc, il y
a celui de la députée de Westmount—Saint-Louis, il y a le ministre qui a amené
la possibilité qu'il y ait une déclaration solennelle de l'assistant potentiel
par rapport à ses antécédents ou non, il a d'autres choses dans sa manche.
Donc, je pense qu'on va faire le débat au complet par rapport à...
Mme
Hivon
:
... je comprends qu'on va... Il y a plein de possibilités d'amendements sur la
table. Donc, il y a celui de la députée de Westmount—Saint-Louis. Il y a le ministre
qui a amené la possibilité qu'il y ait une déclaration solennelle de
l'assistant potentiel par rapport à ses antécédents ou non. Il y a d'autres
choses dans sa manche. Donc, je pense qu'on va faire le débat au complet par
rapport à tout.
Mais j'avais déjà une question à
savoir : Puisqu'il y a déjà une déclaration assermentée dans la liste des
démarches dont le Curateur public a fait part, j'étais curieuse de savoir pourquoi
vous arrivez avec une déclaration solennelle sur les antécédents, alors que ça
aurait pu être intégré et qu'au moins ça soit assermenté, la question des
antécédents. Ça fait que ça, c'est une première question.
L'autre chose que j'ai découverte, je ne
sais pas si ça m'avait échappé plus tôt, mais je ne savais pas qu'il y avait
toute la question de la liste des cinq proches parents qui devait être donnée
au moment de la demande. Et là je comprends qu'entre le moment où on remplit
les documents, qu'on donne les listes, qu'on donne la demande signée, le
rapport sommaire des biens, puis tout ça, et le moment de la rencontre, vous
allez envoyer à deux de ces cinq proches parents là la demande, donc, pour les
alerter et voir...
Est-ce que j'ai bien compris que c'est
deux, pas cinq? Ce n'est pas la fin du monde, mais je voudrais comprendre. Puis
qu'est-ce que vous faites exactement et à quel moment? Est-ce que c'est entre la
demande et la rencontre? Est-ce que c'est après la rencontre? Et c'est à qui
que vous le demandez?
La Présidente (Mme Chassé) :
Donc, la question s'adresse à Me Marsolais.
Mme
Hivon
:
Ou à un légiste, s'il y a un légiste qui a le détail, là.
M. Marsolais (Denis) :
Alors, à votre première question concernant la distinction entre la déclaration
assermentée puis déclaration solennelle, c'est moi qui s'est... qui a erré en
parlant de déclaration assermentée. Lorsque je parlais de la déclaration qui
était déjà prévue concernant le conflit d'intérêts fait ou le non-conflit
d'intérêts fait par l'assistant, c'est une déclaration solennelle. Ce que je
vous ai suggéré, c'est qu'à l'intérieur de cette déclaration solennelle là on
puisse inclure une phrase de plus pour dire que, toujours sous déclaration
solennelle, que l'assistant déclare de ne pas avoir d'antécédents judiciaires,
et tout. Parce que, lorsqu'on est dans un contexte de déclaration assermentée,
c'est une autre... c'est une procédure qui est différente, il faut avoir des commissaires
à l'assermentation. Là, on est en... On a apparence de conflit. Ça, c'est un
des employés qui fait de la déclaration assermentée parce que c'est nous qui
autorisons l'assistant d'être nommé. Ça, ça devient pas mal plus compliqué.
Puis il faut toujours... Juste pour faire
un aparté. On est toujours dans l'esprit, puis c'est comme ça qu'on a présenté
ça à tous les groupes, il faut que ça soit simple, accessible, et ne surtout
pas avoir des dispositifs administratifs qui vont venir limiter ou empêcher
quelqu'un de pouvoir bénéficier de cette mesure-là. Alors, c'est sûr qu'à
chaque fois qu'on en rajoute,bien, ça vient enlever un peu l'objectif du point
de départ de l'ouverture, de l'accessibilité de ce régime-là.
Puis là on a ouvert l'ouverture au niveau
des notaires avocats. Ça, c'est un choix qui va être dressé à chacune des
personnes. Mais, tous les autres, on veut leur donner la possibilité de
bénéficier de cette mesure-là pour que ça soit simple. Ça, c'était ma première
précision au niveau de la déclaration assermentée.
Au niveau de la signification, nous allons
faire la signification au moment la demande ou lorsqu'on... Ce n'est pas encore
précisé, mais c'est soit au moment de la demande, soit au moment où on va
rencontrer les parties, le rendez-vous va être fixé. Et c'est au moins deux
personnes sur les cinq. C'est ça que la loi précise. Ce n'est pas deux
nécessairement, mais c'est au moins deux personnes.
Tout ça pour essayer, encore là, de
simplifier, d'avoir les meilleures mesures pour faire en sorte qu'on prend
toutes les mesures nécessaires pour éviter qu'il y ait des personnes qui ne
devraient pas être assistants. Et on s'est dit que, s'il y a au moins deux
personnes de la famille proche et mis au courant de la démarche d'assistance
par un de ses proches en nommant telle personne, bien, ils devraient être en
mesure de nous identifier s'ils ont des objections sérieuses pour que cette
personne-là ne puisse pas être apte à être assistant.
Il ne faut pas oublier l'entrevue aussi,
là. L'entrevue va nous permettre aussi... pas de savoir s'il y a des
antécédents, mais de savoir le profil de la personne par le canvas de questions
qui va lui être posé. Ce n'est pas un interrogatoire, là, c'est une entrevue
pour nous permettre de, d'abord, saisir le fait que la personne comprend bien
le geste qu'elle va poser, saisir le fait aussi que est-ce que l'assisté a bien
choisi délibérément la personne comme assistant. On prend pour acquis que c'est
deux personnes, toujours, comme le ministre disait, qui sont aptes.
Et un des critères... Il y a deux critères
pour faire la mesure d'assistance, ce n'est pas compliqué. Il y a le premier
critère, d'être en mesure de manifester son intérêt d'être assisté, puis le
deuxième critère, qui est aussi important, avoir la capacité de choisir une...
M. Marsolais (Denis) : ...on
prend pour acquis que c'est deux personnes, toujours comme le ministre disait,
qui sont aptes. Et un des critères... il y a deux critères pour faire la mesure
d'assistance, ce n'est pas compliqué. Il y a le premier critère d'être en
mesure de manifester son intérêt d'être assisté. Puis, le deuxième critère qui
est aussi important, avoir la capacité de choisir une personne pour agir à
titre d'assistant. Si on se rend compte qu'un des deux critères n'est pas
atteint, il n'y en aura pas de mesure d'assistance. Je ne sais pas si je
réponds bien à votre question.
Mme
Hivon
: Je
comprends tout ça sur le principe. Je pense que ce que tout le monde veut,
c'est quelque chose de relativement simple pour que ce soit attrayant, mais de
relativement formel pour que ça donne les critères de sécurité de base et pour
les personnes impliquées, et pour les tiers. Donc, tout le monde cherche le bon
équilibre là-dedans. Puis, on crée du droit nouveau, ça fait qu'on... je pense
qu'on a l'espace pour discuter, puis c'est la bonne chose d'en discuter maintenant,
avant que la mesure soit créée.
Puis, je pense qu'on peut compter sur des
gens autour de la table, parce qu'on est des humains, là, des fois, on n'a pas
l'air de ça, mais même si on est des élus, on reste des humais qui avons tout
un bagage personnel d'expérience, puis le curateur en est un, puis le ministre
en est un, donc la présidente aussi. C'est bon, je le rappelle aux gens des
fois comme ça. On est aussi des humains, même si... Donc... mais ce n'est
pas... je ne le sais pas... je fais juste... Ça fait que je pense que c'est
intéressant d'entendre les expériences de vie puis comment on peut se projeter
aussi par rapport à cette mesure-là pour qu'elle soit le plus utile possible.
Tout ça pour dire que je pense qu'on est dans la recherche de l'équilibre, ça,
je le comprends bien, parce qu'on veut que ça marche, mais on veut que ça donne
un minimum de sécurité.
Puis moi, je vous soumettrais que ça, je
l'ignorais, les deux personnes. Et je pense que c'est une mesure de sécurité,
mais, en même temps, c'est aussi une mesure qui formalise davantage, qui
ressemble par exemple à ce qu'on pouvait penser comme le conseil de famille
tantôt. Ce n'est pas ça, là, c'est beaucoup plus léger que ça, mais c'est quand
même quelque chose de dire : Vous nous fournissez une liste de cinq
proches, puis quand même, nous, le curateur, on va faire la démarche d'en
contacter deux.
Alors, on peut le voir de deux côtés. On
peut dire : C'est super, c'est un garde-fou supplémentaire. Puis, on peut
dire : Bien, ça aussi, c'est quand même un certain formalisme, il y a deux
personnes qui vont se prononcer, tout ça. Moi, je suis pour, là, je ne suis pas
contre ça. Je vais juste dire que quand on nous répète depuis des heures qu'il
faut que ça soit très, très simple, puis très, très convivial, puis pas
compliqué, bien, moi, quand je lis la description de comment ça va fonctionner,
il y a quand même un certain formalisme : une déclaration solennelle, la
liste de cinq personnes, on va en contacter deux. Donc, je trouve ça correct,
là, mais je veux juste dire qu'on ne peut pas dire non plus que c'est
complètement informel. Il va avoir un registre. Il va avoir une inscription.
Donc, dans la foulée de ça, je pense que
c'est pertinent de faire le débat sur la question des antécédents judiciaires,
de faire le débat, d'aller au fond des choses, parce qu'on ne peut pas, je
pense, juste se contenter de l'argument qu'il faut que ça soit simple,
convivial pour dire : On rejette ça. Parce qu'il y a déjà un certain
formalisme, puis quand on me dit que donc, on va contacter deux proches, je ne
dis pas que c'est la fin du monde, mais c'est quand même un certain formalisme.
Donc, il faut juste trouver le bon équilibre, mais je ne voudrais pas qu'on
rejette l'argument de ma collègue juste sur la base que ça rendrait les choses
trop compliquées, alors que c'est tellement simple. Parce que quand on voit
l'énumération, il y a quand même un certain formalisme qui est là.
Ma question, c'est de savoir, parce qu'il
y a peut-être un enjeu de délai, on essaie de comprendre pourquoi il y a un tel
niveau de réticence, je dirais, par rapport à la proposition. Puis, on
comprend, vous avez échafaudé votre système, vous n'avez pas intégré ça, donc
là, vous dites : Comment on ferait pour intégrer ça la question des
antécédents. On le conçoit tous, mais le délai, là... C'est parce qu'il peut y
avoir les coûts, il peut y avoir le délai. Moi, c'est les deux enjeux que je
vois, là. C'est pas mal ça. Le formalisme, je pense que là, il y en a quand
même un peu. Ça fait que je comprends les enjeux. Mais, le délai, puisqu'il y a
déjà un délai entre le moment où on fait la demande... qui est requis pour
l'analyse du dossier, des documents, de contacter deux proches, déjà, ça
demande un peu de temps, il me semble que l'enjeu du délai, en tout cas, pour
les antécédents, ne devrait pas être un empêchement pour intégrer cette
notion-là, cette balise-là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous mentionner qu'il y a la députée d'Iberville qui s'est signifiée vouloir
prendre la parole. Je veux juste le signifier à tous autour de la table. Alors,
est-ce que je laisse Me Marsolais répondre à la question, M. le ministre? Non,
non, mais je voulais juste mentionner ça, là.
M. Lacombe : Bien là, si ma
collègue d'Iberville veut parler, je ne sais pas ce qu'elle veut dire. Elle
peut y aller.
La Présidente (Mme Chassé) :
Non, mais il y a une question qui vient d'être posée par la députée de Joliette,
et je voulais simplement vous signifier que la députée d'Iberville m'avait
aussi signifié vouloir prendre la parole.
M. Lacombe : Donc, est-ce
qu'on laisse répondre le curateur?
Mme
Hivon
:
…question, c'est le ministre qui décide si c'est lui ou le curateur.
La Présidente (Mme Chassé) :
Exact.
M. Lacombe : Non, mais M. le
curateur peut peut-être répondre…
La Présidente (Mme Chassé) :
Donc, Me Marsolais.
M. Lacombe : …puis après…
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. C'est très bien.
• (15 h 30) •
M. Marsolais (Denis) : Juste d'entrée
de jeu, c'est que nous sommes très sensibles à tout ce qui se dit autour de
cette table-ci, on n'est pas… évidemment qu'on défend une position, un travail
qu'on a fait, on a essayé de le faire du mieux qu'on pouvait dans l'élaboration
des articles…
15 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Chassé) :
...donc, Me Marsolais. Excellent. C'est très bien.
M. Marsolais (Denis) : Juste
d'entrée de jeu, c'est que nous sommes très sensibles à tout ce qui se dit
autour de cette table-ci. On n'est pas... Évidemment qu'on défend une position,
un travail qu'on a fait. On a essayé de le faire du mieux qu'on pouvait dans
l'élaboration des articles que ça fait longtemps qu'on travaille et le fruit de
plusieurs consultations qu'on a eues. Puis une des préoccupations qu'on avait,
c'est justement d'aller chercher l'équilibre entre une certaine sécurité qu'on
accorde non seulement à l'assisté, mais aussi au tiers à qui les tiers vont
donner de l'information à l'assistant.
Alors cet équilibre-là, je vous avoue
qu'elle est fragile. Parce que oui, il y a un formalisme. C'était le coût à
payer, selon nous, il n'y a pas de coût financier, mais le coût à payer pour
accorder une crédibilité à cette démarche-là. Je sais que la signification de
deux personnes, au moins deux personnes de la famille, ça a un délai, mais ce
délai-là va être enchâssé dans la période d'entrevue.
Ça fait qu'on n'a pas de... Nous, on a dit
à tout le monde qui voulait l'entendre, ce qu'on vise, c'est que, dans un mois
et demi, à partir du moment où on reçoit la demande, la certification,
l'accréditation sera émise. C'est ça notre objectif. Alors, plus on en rajoute,
plus... Parce qu'un antécédent judiciaire, ça peut prendre, dans certains cas,
jusqu'à deux mois, deux mois et demi, ça dépend des périodes, ça dépend à qui
on le demande, puis il y a un coût. Alors nous, on voulait rechercher
l'équilibre.
Puis vraiment, on n'est pas contre pour
être contre, là. Oui. On n'est pas contre pour être contre. On est conscient de
la fragilité de l'équilibre puis plus on en rajoute, plus l'équilibre, bien, on
ne l'a pas. Puis nous, ce qu'on souhaite, c'est qu'il y ait un succès, puis que
ça soit ouvert à plus de monde possible. On craint que si on rajoute encore une
chose de plus, notamment les antécédents judiciaires où c'est connu, il y a
certaines personnes qui ne voudront pas faire cette démarche-là parce qu'ils ne
voudront pas procéder. C'est comme faire des testaments, là. Il y en a qui ne
font pas leur testament parce qu'ils ont peur de mourir, là, puis, en faisant
un testament, ils pensent que ça va donner la mort. C'est la même chose pour
les attestations... les antécédents judiciaires.
Donc, l'équilibre, je pense qu'on l'a
atteint. Puis dépasser cet équilibre-là, je pense qu'on va dépasser
l'équilibre. Et on a la ferme conviction, puis je m'adresse à vous deux, là, on
a la ferme conviction de tout ce qui est sur la table, on a la sécurité pour en
donner autant à l'assisté, à l'assistant qu'au tiers et au partenaire à qui les
informations vont être demandées. Je ne peux pas en vous en dire plus pour vous
convaincre.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien.
Mme
Hivon
: On
peut... Je pourrai revenir après la collègue.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Alors, j'invite la députée d'Iberville à prendre la parole.
Mme Samson : Merci, Mme la
Présidente. Si je comprends bien, peut-être que M. le curateur pourra me
corriger si c'est le cas, mais une personne ayant des antécédents judiciaires,
et je donner un exemple, mon frère, par exemple, qui aurait pu être arrêté pour
conduite avec facultés affaiblies il y a 25 ans pourrait tout de même s'avérer
être un assistant exemplaire, et comme c'est mon seul membre de famille, je
n'aimerais pas vraiment ça être privée de sa contribution parce qu'il aurait
des antécédents judiciaires. Ça, c'est ma compréhension.
Mais j'ai une question. Est-ce que, par
anticipation, un citoyen inquiet peut, par anticipation, faire une demande
d'assistance? Je vais prendre l'exemple de Mme la députée, sans vouloir
personnaliser, mais si madame est inquiète un jour de ce qu'il pourrait arriver
à un de ses enfants en son absence ou en l'absence de son conjoint, est-ce
qu'elle peut, par anticipation, c'est-à-dire maintenant, entamer une procédure
pour identifier un assistant?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Je suis désolée, c'est juste que je vais me faire remplacer momentanément.
Très bien. Merci, Mme la députée d'Iberville. M. le ministre va pouvoir
répondre à votre question. Merci.
M. Lacombe : Merci pour la question.
Bien, c'est une bonne question. En fait, ce que je vous dirais, Mme la députée d'Iberville,
c'est que oui, vous pouvez le faire. Parce que la beauté de cette mesure-là,
c'est justement que… M. le Curateur l'a dit tantôt, deux critères : Vous
devez exprimer que vous souhaitez être assisté, puis, ensuite, vous devez être
en mesure de… tu sais… de comprendre puis de choisir quelqu'un. Et il n'y a pas
de critère d'aptitude ou d'inaptitude. C'est la volonté de la personne, d'être
assistée. Donc, vous pourriez dire : Bien, moi, je n'en ai pas besoin là,
mais peut-être que l'année prochaine ou dans deux ans je vais en avoir besoin,
puis faire la procédure, et puis que vous ayez accès à la mesure d'assistance,
même si, dans les faits, bien, vous ne l'utiliserez peut-être pas vraiment,
mais vous pourriez effectivement le faire. Par contre, c'est à refaire à tous
les trois ans. Ça fait partie de la procédure qu'on a…
M. Lacombe : ...dans deux ans,
je vais en avoir besoin, faire la procédure, et puis que vous ayez accès à la
mesure d'assistance, même si, dans les faits, bien, vous ne l'utiliserez peut-être
pas vraiment, mais vous pourriez effectivement le faire. Par contre, c'est à
refaire à tous les trois ans. Ça fait partie de la procédure qu'on a suggérée.
Donc, vous ne pourriez pas le faire en disant : Bien, je le fais une fois
à... Je ne sais pas vous avez quel âge, mais, par exemple 40 ans.
Mme Samson : Oh! qu'il est
fin.
M. Lacombe : Vous avez
40 ans aujourd'hui. Vous le faites en prévision de quand vous aurez 85, par
exemple, parce que là, de toute façon, il faut que vous le fassiez à tous les
trois ans.
Une voix
: Je
comprends. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le ministre. Je passe la parole à la députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Oui,
Mme la Présidente. Puis, juste pour qu'on se comprenne bien avec la députée d'Iberville,
je pense que ni ma collègue de Westmount—Saint-Louis ni moi, quand on parle de
la question des antécédents judiciaires, c'est pour dire que c'est un frein et
que donc, si vous aviez eu un problème, il y a 25 ans, somme toute
relativement simple d'antécédents judiciaires, que ça vous prive de pouvoir
être un assistant. L'idée, c'est que ça se fasse en toute connaissance de
cause, et que l'assisté sache, donc, tous les tenants et aboutissants de son
assistant quand il le choisit. Donc, c'est une mesure générale.
Et aussi, pour le curateur... C'était un
peu le deux volets. Pour l'assisté, mais que le curateur connaisse aussi cette
réalité-là parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'arriveront pas,
en disant ça, si on n'est pas obligé de le dire, qu'ils ont des antécédents
judiciaires. Puis il y a une gradation dans, évidemment, le type d'antécédent
judiciaire. Donc, ça, je voulais juste qu'on clarifie ça. On ne demande pas
qu'il y ait un veto automatique, puis que ce soit impossible si quelqu'un avait
des antécédents judiciaires. On veut juste que ce soit connu des personnes
impliquées, y compris du curateur.
Puis, dites-moi, votre délai, en ce
moment, que vous envisagez entre le dépôt des documents, l'envoi des documents
et la rencontre, c'est à peu près combien de temps? 30 jours?
M. Marsolais (Denis) : C'est
un mois et demi.
Mme
Hivon
: Un
mois et demi.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
45 jours. Entre 45 jours et 60 jours, mais on ne veut pas
dépasser ça.
Mme
Hivon
:
C'est bon. Ça fait que j'apprécie ça. Je dois vous dire qu'on peut avoir une
perspective différente, mais je ne suis pas sous l'impression... Pour avoir déjà
eu à faire ces démarches-là, et tout ça, en général, c'est quand même plus
rapide que deux mois, là, les antécédents judiciaires. Donc, je ne pense pas
que c'est ça qui serait de nature à retarder indûment une procédure qui est
envisagée de peut-être 45 à 60 jours si on estimait que c'était une bonne
idée, là. Je comprends qu'il y a le débat du fond, mais je ne pense pas que la
question du délai devrait être un argument pour nous arrêter de faire ça puis,
la question des coûts, je ne pense pas non plus.
Tant qu'à faire quelque chose comme ça, je
pense qu'il vaut mieux bien le faire. Il va y avoir des coûts importants reliés — on
va y revenir, là — au registre. Il va y avoir des coûts généraux à
cette réforme-là. Donc, je ne pense pas non plus que, si on était convaincus du
bien-fondé de la mesure, les délais et les coûts devraient être des arguments
pour nous arrêter de le faire, pour la sécurité accrue que ça peut donner à
l'ensemble du processus, puis je vous soumettrais que ça peut même protéger le
curateur.
Je ne sais pas si vous, vous le voyez
d'une autre manière, mais moi, j'estime que, si, éventuellement, il y avait un
problème, et que, dans les premiers mois de vie de cette nouvelle mesure-là, on
se rendait compte, je ne sais pas comment, là, mais qu'il y a un assistant qui
avait un casier judiciaire, il me semble que ça protège le curateur de
dire : Bien, on l'avait faite, la vérification. L'assisté était au
courant, et c'est en toute connaissance de cause qu'il a accepté. Il me semble
qu'il y a même une plus-value, puis je ne vois pas la lourdeur. Ce n'est
certainement pas la lourdeur pour l'assistant et l'assisté de remplir juste
cette demande-là, là, parce que ça, ce n'est vraiment pas compliqué. Le
travail, c'est la police qui doit le faire, puis le résultat qui doit être
communiqué. Donc, c'est pour ça que je m'explique mal, disons, les arguments de
délais et de coûts.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...Marsolais.
M. Marsolais (Denis) : Très
succinctement. Je réitère le... Dans quelle situation on va se retrouver? On
est dans une situation où une personne mandate ou signale... identifie une
autre personne qui est l'assistant en qui il a confiance. On est loin d'une
situation d'un coach de hockey auquel c'est imposé, puis les enfants ne
choisissent pas leur coach de hockey. Puis ça, c'est important de vérifier les
antécédents judiciaires. Mais moi qui décide d'être assisté puis je choisis un
assistant, c'est moi qui l'a choisi, je suis apte et j'ai confiance en cette
personne-là, au même titre que lorsque je désigne un mandat... un mandataire.
Il n'y a pas d'analyse d'antécédents judiciaires dans le cadre d'un mandat.
• (15 h 40) •
On voit mal pourquoi... Toujours deux
personnes aptes. On voit mal pourquoi il y aurait une analyse d'antécédents
judiciaires dans le cas de la représentation, surtout parce qu'il y a plein de
mesures qui font en sorte qu'on se garde des vérifications tout au long du
processus, et on a un suivi auprès de cette personne-là au fil des ans...
M. Marsolais (Denis) :
...toujours deux personnes aptes. On voit mal pourquoi il y aurait une analyse
d'antécédents judiciaires dans le cas de la représentation, surtout parce qu'il
y a plein de mesures qui font en sorte qu'on se garde des vérifications tout au
long du processus, et on a un suivi auprès de cette personne-là au fil des ans,
auprès... durant les trois premières années, à tout le moins, si le mandat
n'est pas renouvelé. Alors, l'équilibre que vous parliez tantôt, là, Mme Hivon,
on a la conviction qu'on l'a, actuellement, puis on a aussi la conviction que
les mesures qui vont être mises de l'avant pour se donner toutes les chances
pour faire en sorte que la personne qui va être nommée assistant va être la
bonne personne, je pense que...
Mme
Hivon
:
Peut-être juste dire que, pour moi, la différence que je vois, avec la question
d'un mandat ou d'une procuration... hier, je l'ai soulevée, la question sur la
procuration, j'ai dit : Là, vous mettez en place un registre, et j'ai
comme soulevé la question : Est-ce qu'on est sûrs que, vraiment, il faut
aller dans ce formalisme-là, puis là on m'a dit... J'ai dit, par exemple, pour
une procuration, on est loin de ça, puis là vous m'avez dit : Justement,
il faut donner de la sécurité, il y a quand même un encadrement. Donc, hier,
tout ça était un bon argument pour me dire qu'il fallait un encadrement. Je le
suis, mais la différence avec la procuration ou le mandat que la personne
décide de faire, c'est qu'il n'y a pas de tiers impliqué. Là, le Curateur
public, il est impliqué, il met son nom, sa réputation au service de ce nouveau
mécanisme là pour dire au tiers : Vous pouvez maintenant être confiant,
quand quelqu'un vous dit : Je suis l'assistant, bien, là, O.K., c'est correct,
je peux donc transiger avec cette personne-là, ou discuter avec cette
personne-là, là, ce n'est pas si formel. C'est ça, pour moi, la différence,
c'est que, là, il y a un tiers d'impliqué qui donne une beaucoup plus grande
sécurité que quand on fait une démarche qui implique qu'il y a deux personnes
puis qu'il n'y a pas un tiers. Mais hier je vous soulevais la question sur la
procuration par rapport au registre, j'avais ce même questionnement-là.
Donc, je pense juste que c'est légitime
qu'on pose ces questions-là. On ne remet pas ça en cause, là, je ne dis pas que
vous ne dites pas que c'est légitime, mais c'est important qu'on fasse le
débat, ce n'est pas pour ennuyer le ministre ou tout ça, c'est pour aller au
fond des choses pour une mesure avec des questions qui apparaissent quand même
légitimes parce que les antécédents judiciaires, j'ai plein d'appels, au bureau
de circonscription, de gens qui sont bénévoles dans des organismes
communautaires puis qui disent : Mon Dieu, pourquoi il faut absolument que
ce soit obligatoire, puis tout ça. Donc, il y a plein de situations... Je ne
dis pas que c'est la même chose, je comprends que c'est volontaire, mais moi,
je veux juste soulever quelques cas. J'imagine que le le curateur va faire un
examen exemplaire, mais on pourrait être face à une personne âgée de 82 ans qui
est apte mais qui a un peu besoin d'assistance, qui a un nouveau voisin depuis
six à 12 mois, à qui elle fait vraiment confiance parce qu'il déneige son
entrée, il racle ses feuilles, il est formidablement aidant. Cette personne-là,
elle peut avoir la totale confiance en cette personne-là, ce nouveau voisin qui
est extraordinaire. Je ne vois pas comment le curateur dirait : Ça ne fait
pas assez longtemps qu'ils se connaissent, ou ci, ou ça. Je ne suis pas en
train de dire qu'il faut voir du mal partout, mais on n'arrête pas de dire
comment il faut être vigilant, il y a une ligne d'aide intimidation aux aînés,
il y a plein de mesures qu'on met en place, puis là c'est comme si on
dit : Ah! mais les antécédents judiciaires, ça n'aurait pas de pertinence.
Moi, je pense juste que c'est quelque chose de légitime, de se demander ça. À
moins que le curateur me dise : Il va tellement y avoir des balises, le
choix de le personne... il va falloir qu'elle le connaisse depuis tant d'années
puis que ce soit un membre de sa famille, puis... on se comprend. Donc, c'est
juste pour ça, je trouve que c'est légitime d'avoir ce débat-là, parce qu'on
est en train de créer quelque chose de nouveau, puis peut-être qu'il vaut
mieux, oui, être dans quelque chose de pas trop lourd, mais quelque chose qui
donne la sécurité qu'on prétend donner aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, il vous reste 1 min 30 s, monsieur...
M. Lacombe : Je vais répondre
rapidement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous allez répondre rapidement.
M. Lacombe : Très rapidement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Lacombe : Tout à fait
légitime, comme questionnement. On est ici pour ça. L'étude du projet de loi va
bien, jusqu'à maintenant, on collabore, il y a de l'ouverture, moi, je suis
très satisfait de ça. Donc, on ne remet pas du tout en cause, vous l'avez
mentionné, la légitimité que vous avez de poser ces questions-là, parce que ce
sont des questions importantes, puis il y a des éléments, des exemples qui ont
été soulevés, notamment par vous, par la collègue de Westmount—Saint-Louis,
puis on se nourrit de ça.
Si bien que, même si on a déjà une longue
liste de procédures, là, en fait, une liste de filtres puis de mesures de
contrôle qui existent, on s'est rendus à vos arguments, dans une certaine
mesure, en disant d'abord : Si le curateur a un doute, on est prêts à
dire : Bien oui, il va y avoir une vérification des antécédents. Ensuite,
la deuxième étape, on s'est rendus encore plus loin, après discussion avec
vous, on dit : On pourrait peut-être même changer la loi du curateur en
disant : Bien, dans le processus, il va y avoir une déclaration solennelle
de la personne qui dit : Je n'ai pas de casier, ou, si j'en ai un, voici
le contenu, et si c'est incompatible, le curateur pourrait refuser. Et je pense
que c'est deux...
M. Lacombe : ...plus loin,
après discussion avec vous, on dit on pourrait peut-être même changer la Loi du
Curateur en disant, bien, dans le processus, il va y avoir une déclaration
solennelle de la personne qui dit : je n'ai pas de casier, ou si j'en ai
un, voici le contenu, et si c'est incompatible, le Curateur pourrait refuser.
Et je pense que ces deux premières marques d'ouverture, ça démontre qu'on prend
ça au sérieux.
Maintenant, je pense qu'il faut en arriver
à un compromis. Je pense qu'on démontre qu'on est de bonne foi. On prend en
compte les arguments que vous avancez. Si on est capable de se rejoindre à
quelque part, moi, je pense que ce serait bien, là. Nous, on a des
préoccupations qui sont tout aussi légitimes, je pense, c'est-à-dire, on veut
que ça fonctionne. On s'est penché là-dessus. Les légistes se sont penchés
là-dessus. On en a discuté avec des groupes. Moi, je pense qu'il ne faut pas
balayer ça non plus du revers de la main.
Donc, moi, je pense qu'on peut prendre de
nos préoccupations, on peut prendre de vôtres puis arriver à un compromis.
D'ailleurs j'en aurais peut-être un dernier à proposer. Je ne sais pas
techniquement comment ça fonctionne. Peut-être qu'on pourra suspendre quand le
temps sera écoulé, et à ce moment-là on pourra peut-être vérifier la stratégie.
Mais je serais... on serait prêts, là, après avoir entendu les arguments qui
sont légitimes, à faire un pas de plus pour amener encore plus d'encadrement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le ministre. Donc, pour votre information, on est
toujours sur le sous-amendement présenté par la députée de
Westmount—Saint-Louis. Mme la députée de Joliette, il vous reste encore un
petit peu plus qu'une minute.
Mme
Hivon
:
Ça va, Mme la Présidente, pour le moment. Je vais attendre de voir la
proposition du ministre, puis qu'on puisse disposer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Donc, on doit disposer du sous-amendement.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous voulez... on va suspendre les travaux quelques
instants.
Mme Maccarone : ...on
procédera au vote, là, puis après ça, bien, on peut suspendre. Puis je
demanderais un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Un vote par appel nominal. Alors, le vote par appel, je
dois relire le sous-amendement.
Le Secrétaire
:
...procéder tout simplement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait, allez-y.
La Secrétaire
: Alors,
je vous demande de répondre pour, contre ou abstention.
Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
:
M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : ...
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Samson (Iberville)?
Mme Samson : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme Lecours (Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention.
La Secrétaire
: Donc,
c'est rejeté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, est-ce que vous voulez qu'on suspende pour... non, on
va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 36)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous allons reprendre les travaux, ce temps de pause
ayant été bénéfique. Je vais laisser la parole au ministre.
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Donc, je veux voir avec vous la façon dont on peut procéder.
Mais ce que je propose, parce qu'on en est venu peut-être à une solution pour
la discussion qu'on avait... À 297.22, nous avons un amendement actuellement
que je voudrais retirer, mais, peut-être, qu'on est mieux de suspendre. Est-ce
qu'on peut suspendre cet amendement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous devons retirer l'amendement, dans un premier temps.
M. Lacombe : O.K. Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons suspendre, et je pense que vous voulez revenir
en arrière. C'est ce que j'ai compris.
M. Lacombe : Oui, exactement,
oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Donc...
M. Lacombe : Donc, je ferais
ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...nous allons suspendre l'amendement et l'article...
M. Lacombe : Exact.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...pour revenir...
M. Lacombe : À 297.20.1
ensuite, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...pour l'ajout d'un nouvel article.
M. Lacombe : Pour réouvrir un article
et y déposer un amendement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En fait, si on parle du...
M. Lacombe : ...qui sera
déposé par la députée de Westmount—Saint-Louis.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous voulez déposer un article qui va s'appeler 297.20.1...
Des voix
: ...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
297.20.1?
M. Lacombe : Ah! Bon, c'est un
nouvel article. Pardon, mon erreur.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Exact. C'est ce que je vous disais tout à l'heure. Si on
parle de 297.20.1, qui n'existe pas, donc c'est l'ajout d'un nouvel article. Est-ce
qu'il y a consentement pour en discuter?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. M. le ministre. Donc, je veux juste m'assurer
que tout est fait dans l'ordre. Nous allons suspendre l'article 297.22 ainsi
que son amendement, et je vous laisse la parole pour l'ajout d'un nouvel article.
M. Lacombe : Est-ce que... On
est venus à ça d'un commun accord. Mais est-ce que vous voulez le déposer ou
vous voulez que je le dépose?
Mme Maccarone : Oui. Je
pourrais... Oui. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, la députée de Westmount—Saint-Louis va déposer un
nouvel article. La parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci.
Ajouter, après l'article 297.20 du Code civil, proposé par l'article 56 du projet
de loi... suivant :
«297.20.1. Le Curateur public vérifie les
antécédents judiciaires de l'assistant proposé.»
Je peux continuer, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, allez-y. Je m'excuse, je n'avais pas la copie. Oui.
Mme Maccarone : Oui. Je veux
remercier beaucoup le ministre et son équipe, le curateur ainsi que les
légistes. Je sais que c'était un débat que je suis la première à être surprise
d'en avoir, mais j'ai vraiment compris et j'ai beaucoup appris lors de nos
échanges. Merci beaucoup de l'ouverture, et de l'humanité, puis de l'écoute. Ça
me touche énormément, puis je suis vraiment contente qu'on va pouvoir
poursuivre. Et merci au ministre, car c'est son équipe qui a quand même rédigé l'amendement
que nous avons préparé auparavant, et de nous donner l'occasion de le déposer
aussi. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous allons disposer de l'article. Est-ce qu'il y
a... Le 297.1.20, est-ce que l'article est adopté?
Mme
Hivon
: Peut-être...
Je veux juste prendre la parole aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais vous laisser la parole, Mme la députée de Joliette.
• (16 h 40) •
Mme
Hivon
:
Merci. À mon tour, je veux remercier sincèrement le ministre, le curateur,
toute l'équipe de leur ouverture. Quand on peut travailler dans un tel esprit
de collaboration, je pense que ce sont tous les citoyens qui en sont gagnants,
c'est le processus législatif qui en est gagnant. Alors, je sais que ce n'est
pas toujours facile, je sais que ça veut dire de faire des acrobaties, ça veut
dire à toute l'équipe de vivre un petit peu de vertige à se dire : Il va
falloir revoir nos manières de faire, nos processus et tout. Je suis tout à
fait consciente de ça. C'est pour ça que je l'apprécie d'autant plus, que vous
ayez montré ce degré-là d'ouverture. Je pense que les citoyens qui vont
bénéficier de la mesure vont...
Mme
Hivon
: ...je
sais ce que ça veut dire de faire des acrobaties, ça veut dire, à toute
l'équipe, de vivre un petit peu de vertige, à se dire : Il va falloir
revoir nos manières de faire, nos processus et tout. Je suis tout à fait
consciente de ça, c'est pour ça que je l'apprécie d'autant plus que vous ayez
montré ce degré-là d'ouverture. Je pense que les citoyens qui vont bénéficier
de la mesure vont en être gagnants. Je pense que ça n'ajoutera pas de
formalisme. On veut rassurer tout le monde. Donc, ça va juste être une sécurité
supplémentaire, mais dans un cadre qui reste simple, accessible. Et je pense
aussi que l'institution du curateur va gagner aussi en assurant encore plus de
sécurité. Donc, je veux dire un énorme merci de cette ouverture-là, à tous points
de vue, du ministre, d'abord et avant tout, qui a cru en notre plaidoirie, qui
a cru en ce qu'on lui a soumis comme argument, puis qui a convaincu ses collègues,
puis de l'ouverture aussi de l'équipe du curateur. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Est-ce que vous voulez prendre quelques
instants?
M. Lacombe : Bien oui, je
peux, pour dire : Moi, je suis aussi satisfait de l'issue de ça. Je pense
qu'on a eu de bonnes discussions. J'ai... Je pense que je l'ai dit, j'étais
d'accord avec le fond, peut-être que, dans la forme, ça va amener certains
défis. Mais je pense qu'avec les discussions qu'on a eues, ça... assurément
qu'il y a une voie de passage, entre autres en faisant porter une... la
responsabilité au curateur, pour pas qu'on renvoie ça sur les épaules des
citoyens, pour être sûr que la mesure puisse continuer d'être la plus simple
possible pour le citoyen, pour ne pas le décourager, parce qu'encore une fois,
je le répète, il faut absolument, absolument qu'on convainque les gens d'y
avoir accès plutôt que, souvent, de signer une procuration qui est beaucoup plus
large.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Excellent. Donc, là, est-ce que l'article 297.20.1, le
nouvel article, est-ce qu'il a été mis aux voix? On est rendus à la mise aux
voix? Il n'y a pas d'autres interventions? On a trouvé une solution, c'est
fantastique. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons passer à
la mise aux voix. Est-ce que le nouvel article 297.20.1 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Excellent. Maintenant, je comprends que
l'article 297.22 avait été suspendu. Est-ce qu'il y a consentement pour
ramener les discussions sur l'article 297.22?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Excellent. Sur l'amendement, alors, c'est sur l'amendement
de 297.22. Et on m'explique qu'on retirerait l'amendement qui est en place pour
en déposer... déposer un nouvel amendement. Excellent. Est-ce qu'il y a
consentement pour retirer l'amendement préalablement déposé par le ministre à
l'article 297.22?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Fantastique. Et maintenant, M. le ministre, j'imagine que
c'est vous qui déposez un nouvel amendement?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Donc, je vous invite à nous présenter l'amendement à l'article 297.22.
M. Lacombe : Donc, à
l'article 297.22 du Code civil proposé par l'article 56 du projet de
loi :
a) remplacer, dans la partie du
premier alinéa qui précède le paragraphe 1°, «directeur de la protection
des personnes vulnérables» par «curateur public»;
b) remplacer le paragraphe 1° du
premier alinéa par le suivant :
«1° il y a un doute... il a un doute
sérieux que le majeur comprenne la portée de la demande;»
c) remplacer le paragraphe 2° du
premier alinéa par le suivant :
«2° il a un doute sérieux que le
majeur soit en mesure d'exprimer ses volontés et préférences;» et
d) remplacer, dans les deuxième et
troisième alinéas, «directeur» par «curateur public».
Commentaire. Cet amendement vise à retirer
le changement de nom du curateur public.
Cet amendement propose également une
modification de cohérence avec l'amendement à l'article 297.19.
Cet amendement propose enfin d'éviter
confusion terminologique qui pouvait être apportée par l'utilisation du terme
«capacité», lequel aurait pu s'entendre comme référant à la capacité juridique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Excellent. Y a-t-il des interventions au nouvel amendement
déposé à l'article 297.22? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement déposé à l'article 297.22
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Très bien. Maintenant, est-ce que l'article... Est-ce qu'il
y a des interventions à l'article 297.22 amendé? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 297.22 est... amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Nous allons passer maintenant... Oui, M. le
ministre.
M. Lacombe : Je vous
proposerais, je nous proposerais maintenant de peut-être revenir à
l'article 297.9 qu'on a suspendu hier...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est vrai.
M. Lacombe : ...parce qu'on a
avec nous deux membres de l'équipe du Curateur public qui étaient prêts à...
peut-être à répondre aux questions des collègues.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Excellente idée. Alors, est-ce qu'il y a consentement à
réouvrir les discussions sur l'article 297.9?
Une voix
: Consentement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Et je comprends aussi… Est-ce que les personnes qui sont invitées autour
de la table auront à...
La Présidente (Mme Chassé) :
…alors, est-ce qu'il y a consentement à réouvrir les discussions sur l'article
297.9?
Une voix
: Consentement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Et je comprends aussi… Est-ce que les personnes qui sont invitées autour
de la table auront à se prononcer avec nous, à parler?
M. Lacombe : Oui.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour que M. Pierre Lamarche et M.
Igor Marincic puissent intervenir dans nos échanges?
Mme
Hivon
: Avec
plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Alors, M. le ministre, est-ce que je vous invite à prendre la
parole? Allez-y.
M. Lacombe : Très court
préambule, peut-être. Seulement pour dire, les… pour mettre la table, je pense
qu'hier les collègues avaient des questionnements au sujet du registre. Donc,
on avait convenu aujourd'hui d'avoir des experts du curateur avec nous. Je
pense que l'important, pour mettre la table, ce n'est peut-être pas d'aller
dans le fin détail, parce qu'évidemment l'outil n'existe pas, il n'est pas
encore conçu, mais je pense qu'on s'est entendus pour aujourd'hui donner les
grandes lignes de ce sur quoi on va s'appuyer pour construire l'outil. Donc,
les gens sont là, prêts à répondre à vos questions.
La Présidente (Mme Chassé) :
Puis ce que je vais vous demander avant qu'on débute les échanges, c'est de
vous présenter et de nommer votre fonction. Alors, allez-y.
M. Marincic (Igor) : Donc, je
peux commencer. Igor Marincic, directeur de l'administration des patrimoines au
Curateur public du Québec et également gestionnaire principal, si vous voulez,
de l'opérationnalisation de la mesure d'assistance dans le cadre du projet de
loi n° 18.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci.
M. Lamarche (Pierre) : Pierre
Lamarche. Je suis au bureau du Curateur public, je suis chargé de mandat
spécial. Je suis responsable de l'implantation du projet de loi dans son
ensemble.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent, merci. Alors, est-ce qu'il y a des interventions à l'article 297.9?
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Bien, je ne sais pas si nos deux experts ont entendu un peu la teneur de nos
échanges hier, donc je ne veux pas répéter, mais l'intérêt qu'on avait, de la
part des oppositions, c'était de bien comprendre ce qui était envisagé comme
fonctionnement, pas dans le menu détail en termes de technologie, mais dans le
détail à savoir à qui ces identifiants-là vont être donnés, comment, donc, ça
va se faire. Est-ce que seulement les personnes qui vont être les assistants
vont avoir ces identifiants-là? Est-ce que les tiers… par exemple caisses
Desjardins pourrait dire : Nous, on voudrait un identifiant qui va nous
permettre que, si des conseillers financiers ont besoin de ça… même chose pour
différentes entreprises, ou ça va toujours être intuitu personae, c'est
l'expression du jour, et donc relié à la personne elle-même et qui va être la
seule à pouvoir donner… C'est ce genre de… de comprendre le cheminement quand
une demande de vérification via le registre d'inscription et de vérification va
se faire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Juste avant de… que vous répondiez, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, le
député de Viau… Mme la députée de Vaudreuil n'est pas ici… ont suffisamment de
temps, mais il vous restait 35 secondes. Est-ce qu'il y a consentement
pour qu'on puisse poursuivre les échanges?
Une voix
: …
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Merci. Alors, allez-y.
M. Marincic (Igor) : Mme la
Présidente, donc, lorsqu'on parle… lorsqu'on utilise l'expression «registre des
assistants et/ou le registre des assistants publics», on s'entend, c'est une
expression juridique qu'on pourrait dire consacrée, mais nous, on entend le
sens suivant, c'est-à-dire : un site Web via lequel les tiers, notamment
les banques, les institutions financières, les intervenants qui doivent donner
accès à ces… à des… aux informations pour que l'assistant puisse jouer son
rôle… Donc, c'est… ça s'adresse principalement à ces personnes-là pour qu'elles
puissent vérifier en deux étapes l'identité de l'assistant, donc est-ce qu'il
est bel et bien l'assistant en cours, et, dans une deuxième étape de sécurité, est-ce
qu'il est l'assistant pour qui il est l'assistant, au fond. Donc ce qu'on
appelle le pairage… la question a été posée hier… donc le pairage entre
l'assistant et l'assisté serait fait dans une deuxième étape. Donc, pour
répondre à la question, donc… Oui?
Mme
Hivon
:
…pour juste… Donc, vous dites : D'abord, on va vérifier s'il est un
assistant, dans l'absolu, et, deux, s'il est le bon assistant pour la bonne
personne assistée?
M. Marincic (Igor) : Exact.
Mme
Hivon
:
Parfait. Donc, dans la première étape de vérification, il n'y a aucun pairage
qui apparaît? O.K.
• (16 h 50) •
M. Marincic (Igor) : Aucun,
aucun. Nous avons… Bien, je peux peut-être aller plus… un petit peu plus loin,
nous avons quand même…comme gestionnaire principal de cette équipe-là, on a quand
même réuni beaucoup de gens multidisciplinaires, autant les juristes, des
spécialistes en technologies de l'information et des gens qui travaillent au
quotidien auprès des personnes vulnérables, donc ce qu'on appelle des curateurs
délégués. Et on avait… On arrive à des outils… en fait, des propositions, évidemment,
donc, de… Si je vous le résume très simplement, on parle de, carrément, trois
champs à saisir, donc… puis trois champs obligatoires. Donc, nom, prénom et le
numéro de dossier. Donc, un utilisateur qui serait mal intentionné ou arrive
sur le site Web en question, fortuitement, là…
M. Marincic (Igor) : ...en
fait, des propositions, évidemment, donc, de... Si je vous le résume très simplement,
on parle de, carrément, trois champs à saisir, donc, trois champs obligatoires,
donc : nom, prénom et le numéro de dossier. Donc, un utilisateur qui
serait mal intentionné ou arrive sur le site Web en question fortuitement, là,
il ne pourrait pas, en tapant... Bon, mon nom est quand même particulier. Igor
Marincic, il n'y en a pas beaucoup dans la province. Mais disons, Jean
Tremblay. Donc, on ne pourrait pas arriver fortuitement, dire : Ah! Ah!
j'ai trouvé... j'ai identifié quelqu'un qui est un assistant. Donc, ça me prend
absolument la combinaison des trois informations.
Pour répondre à votre question clairement,
le numéro de dossier serait donné... donc, l'attestation ou le numéro de
dossier serait donné à l'assistant et à l'assisté, et donc c'est ces deux
personnes là les seules qui auraient cette information-là. Une fois que le
tiers a ces informations-là en possession... Puis on pourrait prendre l'exemple
que l'assistant est au téléphone, disons, il communique cette information-là à
Revenu Québec, Desjardins ou je ne sais trop quoi, l'utilisateur du côté
Desjardins, Revenu Québec saisit cette information-là. Lui, tout ce que ça va
lui indiquer, c'est, effectivement, Igor Marincic, il est assistant de
quelqu'un, avec une assistance, une mesure d'assistance qui a débuté telle date
et se termine trois ans plus tard, donc la date de fin. C'est tout. C'est tout
ce que ça donne comme information.
Par la suite, là, le deuxième niveau de
sécurité qu'on a dans notre conception, c'est un code de sécurité qui est donné
au moment où l'assistant est reconnu. Donc, encore là, on parle d'un... les...
ça reste à déterminer, la façon de l'envoyer, par courriel, ou par lettre, ou
autre moyen, là, mais un deuxième code, qui est un code unique, composé
probablement... là, je ne rentre pas dans le détail, mais disons,
alphanumérique, là, quelque chose de compliqué. Pas Igor1234, là, on s'entend,
là. Donc, quelque chose de plus complexe. Et là l'assistant, il dit :
O.K., vous voyez bien que je suis l'assistant. Maintenant, vous pouvez rentrer
ce code-là, et là ça fait le... ça ouvre tout simplement l'information pour
dire : Il est bel et bien assistant de Pierre Lamarche. C'est tout ce que
ça dit. Ça ne dit pas d'autres informations que ça, là, dans le fond. Ça, c'est
notre niveau de conception, donc, deux niveaux de sécurité pour le registre des
assistants.
Mme
Hivon
: O.K.
Donc, Mme la Présidente, ça veut dire que c'est toujours l'assistant et
l'assisté qui sont les seuls à avoir les codes d'identification, là...
M. Marincic (Igor) : Tout à
fait.
Mme
Hivon
:
...si on veut résumer ça, là, ou les NIP et qui, donc, sont les seuls qui
peuvent les donner à un tiers.
M. Marincic (Igor) : Tout à
fait.
Mme
Hivon
: Et
comment ça fonctionne, c'est que je suis au téléphone avec le Revenu, et
j'appelle pour mon père, et là je dis : Oui, oui, vous pouvez m'aider
parce que je suis l'assistant «de». Là, ils vont dire : Je vais aller
vérifier. Pour aller vérifier, ils ont déjà besoin de mon numéro d'assistant,
donc le nom, le prénom et le numéro d'assistant.
M. Marincic (Igor) : Exact.
Mme
Hivon
: Là,
ils vont savoir que je suis un assistant. Ils ne sauront pas que je suis
l'assistante de mon père.
M. Marincic (Igor) : Non.
Mme
Hivon
: O.K.
Et là ils vont dire : Oui, mais là j'ai besoin de savoir vous êtes
l'assistante de qui, parce que moi, je m'occupe de M. Hivon, et donc... Et là
pour ça, vous allez envoyer un autre code à l'assistant, qui va rappeler Revenu...
M. Marincic (Igor) : Ça va
être... Je peux vous interrompre...
Mme
Hivon
: Oui.
M. Marincic (Igor) : Donc, ça
va être... normalement, ce qu'on avait conçu pour l'instant, ce serait envoyé à
même la reconnaissance. Donc, disons, le Curateur public, après le processus,
les filtres de protection dont on a parlé, envoie une correspondance disant à
l'assistant et à l'assisté : Félicitations, la mesure d'assistance est
reconnue, votre numéro de dossier et votre code de sécurité. Donc, il n'aura
pas à refaire ce chemin-là à chaque fois.
Mme
Hivon
:
Donc, je parle avec mon interlocuteur à Revenu, et il me dit : Oui, je
vois que vous êtes assistant. Ça fait que là, il me dit... il me nomme. Ici, je
n'ai pas le droit de me nommer, que voulez-vous. Donc, il me nomme puis il
dit : Je vais... Donc, pour être sûr que vous êtes l'assistant du bon
assisté, j'ai besoin de votre NIP.
M. Marincic (Igor) : Exact.
Mme
Hivon
: Puis
là j'ai un NIP, mais qui ne change pas à chaque fois, là...
M. Marincic (Igor) : Non.
Mme
Hivon
:
...que je garde pour les trois ans du... C'est ça.
M. Marincic (Igor) : Exact.
Mme
Hivon
:
Donc, il y a une double... et puis... O.K. Donc, en aucun cas, il va avoir
accès à d'autres informations...
M. Marincic (Igor) : Aucun
cas.
Mme
Hivon
:
...sur d'autres données, puis il ne pourra jamais faire une revue «at large» de
différentes personnes. C'est ça?
M. Marincic (Igor) : Tout à
fait. Je tiens à rajouter également que ce n'est pas un moteur de recherche sur
notre site Web, là, ou... qui permet de chercher des assistants éventuels
potentiels ou des personnes assistées. Donc, c'est vraiment la première clé. La
première chose que le tiers ou le citoyen va voir, c'est nom, prénom et le
numéro de dossier, mais assistant.
Mme
Hivon
:
Parfait.
M. Marincic (Igor) : Donc,
seulement la partie assistant.
Mme
Hivon
: O.K.
C'est très clair. Puis pour l'inscription, donc, ça, ça va être la
responsabilité du Curateur public, dès lors qu'il y a un mandat d'assistance.
Bien, ce n'est pas un mandat, là, mais une procédure. Comment on... Ce n'est
pas un mandat, hein? C'est une...
M. Marincic (Igor) : Une
mesure.
Mme
Hivon
: Une
mesure d'assistance, c'est ça, qui va être approuvée par le curateur. Ça va
tout de suite être envoyé à vos services, puis vous allez faire l'inscription
au registre.
M. Marincic (Igor) : Exact.
Mme
Hivon
: Dans
quel délai? Mettons, à partir du moment où eux disent oui, le service… Est-ce
que vous vous êtes donné une cible? Parce qu'on nous a dit hier qu'il serait
toujours très, très à jour.
M. Marincic (Igor) :
Écoutez, on avait même... sans me commettre sur la place publique, on avait
même parlé de le faire en temps réel.
Mme
Hivon
: En
temps réel.
M. Marincic (Igor) : Jusqu'à
temps réel, oui.
Mme
Hivon
: O.K.
Donc...
Mme
Hivon
: …puis
vous allez faire l'inscription au registre dans quel délai, mettons, à partir
du moment où eux disent oui, le service… est-ce que vous vous êtes donné une
cible? Parce qu'on nous a dit hier qu'il serait toujours très, très à jour.
M. Marincic (Igor) : Écoutez,
on avait même, sans me commettre et sur la place publique, on avait même parlé
de le faire en temps réel, jusqu'à temps réel.
Mme
Hivon
: O.K.
Donc, mettons, vous vous donnez un objectif de quelques jours maximum.
M. Marincic (Igor) : Quelques
jours maximum, effectivement.
Mme
Hivon
: O.K.
Parfait. Puis merci, c'est très clair, c'est très simple, c'est très sécurisé,
donc c'est très rassurant. Puis dites-moi, vous, quand vous… là, évidemment, il
va avoir un règlement par rapport au registre, c'est ce qu'on nous a dit hier,
pour détailler le cadre du registre, puis tout ça. Là, je comprends que, vous,
ce n'est pas votre domaine, l'aspect réglementaire des choses, mais peut-être
que c'est plus le domaine d'un des autres conseillers. Mais, vous, vous êtes
habitué au curateur avec les différents registres, là, vous en avez déjà, donc
à chaque fois que vous émettez un tel règlement, il y a un avis à la Commission
d'accès à l'information qui est demandé systématiquement pour qu'elle se
prononce sur les enjeux d'accès à l'information, de protection de la vie
privée, généralement, c'est une démarche qui est faite…
M. Marincic (Igor) : Je ne
serais pas en mesure de répondre à cette question-là.
Mme
Hivon
: …ou
via l'adoption de la loi, je ne sais pas, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. Lamarche, oui.
M. Lamarche (Pierre) : Nos
registres existent depuis plusieurs années, c'est le registre des tuteurs
curateurs, des tuteurs aux mineurs, des mandats de protection. Alors, ça a dû
être fait au moment de l'initiation de ces registres-là. On ne le refait pas régulièrement,
parce que les registres sont, dans le fond, une base de données courante qu'on
met à jour, en fait, quotidiennement. Donc, avec un nouveau, il faudra voir
avec les juristes, là, s'il y a un détour à faire auprès de la Commission
d'accès.
Mme
Hivon
: Qui
peut être plus plus-value pour savoir s'ils ont… Mon sentiment, pour avoir déjà
pataugé dans des eaux ici qui ressemblent à ça, c'est qu'en général, à chaque
fois qu'il y a une nouvelle possibilité d'aller chercher des informations via
un nouveau type de registre et qu'il faut le faire, donc, en fait, je demandais
ça pour dire que c'est une garantie supplémentaire que ça devrait passer le
filtre de la Commission d'accès à l'information. Donc, en tout cas, si juste on
peut nous confirmer si c'est une démarche qui va être faite par rapport à ce règlement-là,
je pense que ce serait aidant. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Le député de Viau désire prendre la parole. Allez-y.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Vous gérez déjà donc trois autres registres, parlez-moi un peu de
la sécurité de vos regitres puisque c'est sur le site, c'est sur le Web.
M. Marincic (Igor) : Bien, je
peux peut-être faire un bout donc, Mme la Présidente. Écoutez, nous… moi, je ne
suis pas un spécialiste des technologies de l'information et je ne suis pas
responsable de la gestion. Par contre, je peux vous dire qu'on a vérifié quand
même certaines données, bon an, mal an, on a environ 100 000 consultations
de nos registres publics, donc on parle des registres de tutelle et autres
régimes de protection, les mandats. Je peux peut-être vous parler de mon
expérience personnelle. Si vous voulez, depuis 2007, je suis à l'emploi du
Curateur public dans différentes fonctions, puis je n'ai jamais entendu parler,
dans le fond, qu'ils ont des enjeux, disons, de sécurité. Mais, comme je vous
dis, je ne suis pas peut-être placé pour parler du côté technologique de
l'affaire.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. Lamarche.
M. Lamarche (Pierre) : En
fait, avoir accès au registre des tutelles et des curatelles, ça prend le nom,
le prénom de la personne qui a un régime de protection et sa date de naissance
ou son numéro d'assurance sociale. Et, à ce moment-là, on a accès exclusivement
à une information factuelle qu'on retrouve dans les jugements, c'est-à-dire la
nature du jugement, la nature du régime de protection tutelle, curatelle, si
c'est un régime privé, comme on dit, le tuteur, le nom du tuteur ou du curateur
et les dates, donc la date où le jugement a été prononcé. Puis le jugement peut
être modifié au fil des ans. Donc, on tient, si vous voulez, un historique des
modifications, mais c'est tout ce à quoi les gens ont accès. Pour y avoir
accès, ils doivent déjà avoir la date de naissance ou le numéro d'assurance
sociale.
M. Benjamin : Par… Oui,
allez-y.
La Présidente (Mme Chassé) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Je peux-tu
intervenir?
La Présidente (Mme Chassé) : Absolument.
M. Lacombe : En fait, je veux
juste être certain, la question du député de Viau, c'est ça. Je veux juste
voir, est-ce que c'est pour essayer de mesurer quelle est la sécurité des bases
de données, à savoir est-ce qu'on en a déjà, est-ce qu'elles sont déjà
sécuritaires? Et, si c'est le cas, le curateur me soufflait à l'oreille qu'à sa
connaissance, depuis la création des registres, il n'y a pas eu d'enjeu de
sécurité, d'intrusion, de piratage, par exemple. Parce que c'est sûr qu'aujourd'hui
on n'a pas, avec nous, un expert informatique, il pourra peut-être donner les
détails très techniques, mais, bon, le passé n'est jamais garant de l'avenir,
mais, jusqu'à maintenant, le bilan est bon.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. Lamarche.
• (17 heures) •
M. Lamarche (Pierre) : C'est
que le registre est sur un serveur indépendant des autres serveurs, ce qui fait
qu'il n'y a pas d'intrusion, il n'y a pas de risque d'intrusion. C'est une base
de données accessible pour consultation…
17 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...pourra peut-être
donner les détails très techniques. Mais, bon, le passé n'est jamais garant de
l'avenir, mais jusqu'à maintenant le bilan est bon.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, M. Lamarche.
M. Lamarche (Pierre) : C'est
que le registre est sur un serveur indépendant des autres, ce qui fait qu'il
n'y a pas d'intrusion, il n'y a pas de risque d'intrusion. C'est une base de
données accessible pour consultation seulement.
M. Benjamin : Si je
comprends bien, par exemple, une banque qui veut vérifier et valider l'identité
d'un assistant, donc cette banque-là donc elle va contacter et elle va aller
sur le registre. Est-ce que vous, vous gardez de manière sécuritaire, la trace
des consultants, des personnes qui consultent?
M. Marincic (Igor) :
Écoutez, moi, je ne les sais pas, comme je vous dis, ces détails-là techniques.
Tantôt, on vous a donné les chiffres, donc on sait le nombre de personnes qui
le consultent. Donc, on a une très bonne précision du nombre de personnes qui
vont sur le site. De là à vous dire qui et quand, qui a fait précisément,
peut-être que les informaticiens pourraient vous répondre mieux que moi, là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Viau.
M. Benjamin : C'est bon,
c'est bon. Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions à M. Lamarche ou à
M. Marincic concernant le registre public?
Mme
Hivon
:
Mme la Présidente, vous voyez que ce n'était pas très compliqué, hein?
La Présidente (Mme Chassé) :
Mais ça a été généreux de votre part de descendre.
Mme
Hivon
:
Exactement.
La Présidente (Mme Chassé) :
De ce que je comprends, c'est que vous êtes descendus de Montréal. Merci. Je ne
pense pas que...
Mme
Hivon
:
Si on avait la visioconférence, ça serait super parce qu'on est supposé l'avoir
en plus.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ah! Ha! Pression, pression, visioconférence.
Mme
Hivon
:
Non, mais...
La Présidente (Mme Chassé) :
Il faut faire la demande à la secrétaire. Ah!
Mme
Hivon
:
Vous le saurez.
La Présidente (Mme Chassé) :
Et voilà, on apprend à tous les jours.
Mme
Hivon
:
Mais, oui, c'est ça. Mais ici, on l'a.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent.
Mme
Hivon
:
On l'a maintenant dans ces salles-là.
Une voix
: C'est vrai.
La Présidente (Mme Chassé) :
Fantastique! Alors, M. Lamerche, M. Marincic, merci beaucoup pour vos
éclairages.
Une voix
: Merci.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci au Curateur de les avoir autorisés de se déplacer de venir nous et à
apprendre aussi qu'ils auraient pu être avec nous en visioconférence. La
prochaine fois, on sera encore plus efficace. Et voilà. Tout ça pour apprendre
ça. La vie est étonnante.
Maintenant, est-ce qu'on a toujours notre
article 297.9 qui était amendé? L'amendement, là, a été allégé, vous le
savez, c'était directeur de proctetion pour personnes vulnérables pour
Curateur. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 297.9 amendé? Et
on poursuit toujours avec le consentement la députée de Joliette, à discuter
librement. Très bien. Alors, allez-y.
Mme
Hivon
:
J'ai toujours la grâce ministérielle même si j'ai épuisé mon temps.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous avez toujours la grâce ministérielle.
La Présidente (Mme Hivon)
:
Formidable. Donc, c'est un pouvoir important dont il ne faut pas abuser, mais
j'en... donc, c'est juste que, quand on avait discuté du fonds de cet
article-là, évidemment il y avait toute la question du «notamment». On a fait
un gros débat, on se souvient. Donc, je comprends que finalement le ministre
est d'avis, avec son équipe, qu'il faut garder le «notamment» dans sa prise de
décision sans rien ajouter, puis c'est quelque chose de formel de son côté.
O.K.
L'autre question, c'était sur la question
de la difficulté, et puis il me semble qu'on n'avait pas terminé. C'est-à-dire
que, dans la première phrase, on dit : «Un majeur qui en raison d'une
difficulté», puis là, vous nous aviez bien expliqué que vous ne vouliez pas
préciser ce qu'était une «difficulté». Je voulais juste vraiment que parce que
je continue à trouver que c'est très large et ce n'est pas un terme juridique
non plus une «difficulté». Peut-être que c'est ce qu'on souhaite, mais je me
demande, dans l'interprétation, jusqu'où ça peut aller. Donc, j'étais juste
curieuse de vous entendre plus en détail sur, selon vous, le bien-fondé de ne
ni spécifier ce que ça peut être, de ne pas, par exemple, dire «notamment»
après une «difficulté», pour qu'on ait des exemples de ce que le ministre a en
tête, ou le législateur, quand on parle d'une «difficulté» pour que ça soit
bien interprété, pas trop largement, pas trop restrictivement, là, parce que je
ne pense pas que la notion de «difficulté»... Mais corrigez-moi, est-ce que
c'est une notion qui est déjà présente au Code civil?
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre vérifie avec ses légistes. Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : On me dit
que non, ça ne semble pas.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui.
M. Lacombe : Je vous
suggère peut-être de suspendre très...
La Présidente (Mme Chassé) :
Absolument.
M. Lacombe : ...très
brièvement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, tout à fait, nous suspendons. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 5)
(Reprise à 17 h 6)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous sommes de retour. Et oui, M. le
ministre, on vous écoute.
M. Lacombe : Très bien. Merci,
Mme la Présidente. Donc, je saisis la perche tendue par ma collègue députée de Joliette
peut-être pour préciser l'intention du législateur dans ce… à cet article bien
précis… à cet article au sujet du mot «difficulté», de la notion de difficulté.
Donc, d'abord, peut-être préciser que, bon, après consultation de l'équipe, on
pense que c'est important de laisser… d'avoir cette référence à une difficulté
pour qu'on comprenne bien le contexte, qu'il y ait une mise en contexte de la
mesure. Par contre, le curateur ne jugera pas de la difficulté. C'est-à-dire,
le Curateur ne pourrait pas dire : Bien, non, écoutez, ça, ce n'est pas
une difficulté qui est acceptable. Donc, il n'y aura pas de jugement qui sera
posé. Donc, c'est là simplement pour venir donner un certain contexte pourquoi
est-ce que cette mesure-là pourrait être invoquée, par exemple.
Dans les commentaires, je peux peut-être…
dans les commentaires que j'ai lus, mais là ça date déjà d'un moment, je peux
peut-être relire un extrait, je disais : «Désormais, une personne qui a
une difficulté, notamment d'ordre physique, mental ou social, et qui souhaite
obtenir de l'aide pourra demander au Directeur de la protection des personnes
vulnérables, donc au Curateur public, de reconnaître formellement une personne
qui pourra de ce fait lui prêter assistance, notamment auprès de tiers. Et je
peux ajouter, comme exemple de difficulté, sans se limiter à ça, maladie
mentale, par exemple troubles psychotiques, phobie sociale, handicap mental
léger ou modéré, autisme, trouble du langage, par exemple aphasie, bégaiement,
surdité, difficulté à parler le français et l'anglais, par exemple.
Mme
Hivon
:
Difficulté visuelle aussi, j'imagine, parce…
M. Lacombe : Difficulté
visuelle pourrait effectivement être là aussi. Donc, c'est une liste
d'exemples, mais c'est très important de dire clairement et sans… qu'il n'y ait
pas doute à l'effet que le curateur ne portera pas de jugement sur la
difficulté. Si la personne sent qu'elle a une difficulté, quelle qu'elle soit,
bien, elle peut se prévaloir de la mesure.
Mme
Hivon
:
Parfait. C'est clair.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 297.9 amendé?
S'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 297.9 amendé est
adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Chassé) :
Fantastique. Nous sommes maintenant à l'article 297.23, pour lequel, M. le
ministre, il y a un amendement.
M. Lacombe : Oui. Juste une
petite seconde.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, oui. Prenez le temps de sortir les documents.
M. Lacombe : Et 297.23 avec un
amendement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui.
M. Lacombe : Puis là je vais
devoir sortir mon anglais encore une fois.
La Présidente (Mme Chassé) :
Yes.
• (17 h 10) •
M. Lacombe : Donc, je vous
réserve ça pour après. Donc :
«297.23. la reconnaissance de l'assistant
prend fin à l'expiration d'un délai de trois ans ou avant lorsque le majeur en
fait la demande. Elle prend également fin lorsque le Directeur de la protection
des personnes vulnérables est informé que l'assistant cesse d'agir ou ne peut
plus agir. Il en est de même lorsqu'il est informé de :
«1° l'ouverture d'une tutelle ou
l'homologation d'un mandat de protection à l'égard du majeur assisté ou de
l'assistant;
«2° la désignation d'un représentant
temporaire à l'égard de l'assistant.
«L'assistant, le tuteur…
M. Lacombe : ...sur les
personnes vulnérables est informé que l'assistant cesse d'agir ou ne peut plus
agir. Il en est de même lorsqu'il est informé de :
«1° l'ouverture d'une tutelle ou
l'homologation d'un mandat de protection à l'égard du majeur assisté ou de
l'assistant;
«2° la désignation d'un représentant
temporaire à l'égard de l'assistant.
«L'assistant, le tuteur, le mandataire ou
le représentant temporaire doit en informer le directeur, qui supprime alors
l'inscription du registre et en informe le majeur ou l'assistant.»
Commentaire : Cet article prévoit les
cas usuels mettant fin à la reconnaissance d'un assistant au majeur. Celle-ci
peut toutefois être renouvelée de la même manière que la demande initiale. Et
l'amendement que je dépose : À l'article 293 à... Pardon. À
l'article 297.23 du Code civil proposé par l'article 56 du projet de
loi :
1° dans la partie du deuxième alinéa qui
précède le paragraphe 1° :
a) remplacer «directeur de la protection
des personnes vulnérables» par «Curateur public»;
b) supprimer «ou ne peut plus agir»;
c) remplacer, dans le texte anglais,
«director is» par «Public Curator is»; et
2° remplacer, dans le troisième alinéa,
«directeur» par Curateur public».
Et mon commentaire là-dessus : C'est
un amendement qui vise à retirer le changement de nom du Curateur public.
De plus, cet amendement propose de retirer
comme motif de fin de la reconnaissance de l'assistant le fait que celui-ci ne
puisse plus agir. Ce motif référait essentiellement au cas de conflit
d'intérêts entre l'assistant et le majeur. Tel que prévu par
l'article 297.14, l'assistant devrait cesser d'agir lorsque l'assistance
porte sur une situation pour laquelle il existe un conflit entre son intérêt
personnel et celui du majeur. Il serait souhaitable que l'assistant continue à
assister le majeur, sauf pour la situation pour laquelle il existe un conflit
d'intérêts. La reconnaissance de l'assistant ne prendrait donc pas fin dans ce
cas.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à l'amendement
apporté à l'article 297.23? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste que
je n'ai pas de copie de l'amendement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oh! Ah bon! Ah!
Mme
Hivon
:
Ça passait à point 24 dans nos amendements.
La Présidente (Mme Chassé) :
Pourtant, ça avait été... Ah! il y a eu... O.K. Donc, ils n'ont pas
l'amendement.
On va suspendre momentanément, s'assurer
que les gens ont les documents. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 12)
(Reprise à 17 h 14)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, est-ce qu'il y a des interventions à l'amendement apporté à
l'article 297.23 du Code civil? Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui. Je veux juste bien qu'on me réexplique pourquoi «ou ne peut plus agir», ce
n'est plus pertinent, pourquoi on le supprime.
La Présidente (Mme Chassé) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Oui. En
fait, étant donné qu'on a proposé que l'assistant puisse... Et peut-être que
vous pourrez compléter ou corriger, mais, étant donné qu'on a proposé, donc,
que l'assistant puisse continuer d'agir, sauf dans les cas où il y a un conflit
d'intérêts, donc, pour la situation exacte où il y a un conflit d'intérêts,
évidemment, on souhaite qu'il se retire, mais on souhaite que ça ne soit pas
simplement parce qu'il y a une situation où il pourrait y avoir un conflit d'intérêts,
qu'il ne puisse tout simplement plus agir du tout puis qu'il soit relevé de sa
fonction, par exemple.
Mme
Hivon
:
Donc, ce que vous voulez dire, c'est que, pour qu'il doive... pour qu'il ne
puisse... pour qu'il puisse être... pour qu'il soit considéré comme ne pouvant
plus agir, ça ne sera pas sur la base, par exemple, d'une nouvelle situation de
conflit d'intérêts, ce serait vu globalement avec l'analyse que vous avez
faite, puis que ça ne sera pas réévalué au fur et à mesure s'il y avait une nouvelle
situation...
Mme
Hivon
:
...pour qu'il ne puisse être... pour qu'il soit considéré comme ne pouvant plus
agir, ça ne sera pas sur la base, par exemple, d'une nouvelle situation de
conflit d'intérêts, ce serait vu globalement avec l'analyse que vous avez
faite, puis que ça ne sera pas réévalué au fur et à mesure s'il y avait une
nouvelle situation? Parce qu'il me semble que ça peut arriver, pendant les
trois ans, qu'il pourrait y avoir une nouvelle situation qui se présente qui
fasse en sorte qu'il ne pourrait plus, effectivement, agir.
M. Lacombe : Oui. Je peux
peut-être préciser.
Mme
Hivon
: Oui.
M. Lacombe : À 297.14, qu'on a
adopté, on avait un amendement et, justement, je le disais dans les
commentaires, on voulait préciser que l'interdiction d'agir de l'assistant
n'existe que pour la situation dans laquelle il existe un conflit entre son
intérêt personnel et celui du majeur assisté. Donc, on avait à ce moment-là
fait adopter cette modification. Donc, l'idée, c'est de dire : On ne
souhaite pas qu'il perde le droit d'être assistant simplement parce qu'il y a
une situation où il pourrait être en conflit d'intérêts. Certainement qu'il
doit se retirer de cette situation-là, mais pour le reste on souhaite qu'il
puisse continuer d'agir.
Mme
Hivon
: O.K.
Puis, dans vos filtres dont vous aviez parlé, évidemment, il y a le filtre des
conflits d'intérêts potentiels à l'ouverture même de la mesure d'assistance,
que le curateur regarde.
M. Lacombe : Oui.
Mme
Hivon
:
Donc, c'est regardé globalement, compte tenu des situations. On juge qu'il n'y
a pas de problème, c'est parfait, on met la mesure en place, puis là, ce que
vous nous dites, c'est que, si dans les trois ans il y a une situation qui
ressort, on ne mettra pas fin, on va juste empêcher que la personne puisse être
assistante pour cette situation-là où il y aurait un conflit d'intérêts.
M. Lacombe : C'est l'idée,
oui.
Mme
Hivon
:
C'est l'idée. Et donc on a… Je me dis juste : Si, pendant les trois ans,
la situation de conflit d'intérêts change, que ce n'est pas juste une question
ponctuelle, mais plus générale, au même titre où à l'origine ça aurait pu être
un enjeu pour ne pas donner la mesure d'assistance... Vous me… Parce qu'à
l'origine, là, si c'était juste un conflit d'intérêts ponctuel, on donnerait le
O.K. quand même pour la mesure d'assistance.
M. Lacombe : Oui. C'est ma compréhension.
Mme
Hivon
:
Donc, je pense que ça m'amène à vous poser la question : Dans quel cas
est-ce que la liste ou l'état des conflits d'intérêts potentiels qui va devoir
vous être remise pour l'ouverture de la mesure d'assistance pourrait amener le
curateur à refuser la mesure d'assistance? S'il n'y en a pas…
M. Lacombe : C'est une bonne
question, c'est une bonne question. Là, on ne semble peut-être pas avoir
d'exemple, mais ma compréhension, c'est qu'on souhaite se garder… Parce que
c'est un peu... J'allais faire un parallèle. Mais, en fait, peut-être qu'on
préfère prévenir plutôt que guérir, dans le sens où, s'il devait y avoir...
La Présidente (Mme Chassé) :
Me Filion semble avoir une réponse, peut-être.
M. Lacombe : Voulez-vous y
aller?
La Présidente (Mme Chassé) :
Me Filion.
Mme Filion (Nicole) : Oui.
Pour répondre à votre question, c'est que, si on constate, à la lumière des informations
que nous avons dès la réception de la demande et suite à l'entrevue également,
là, parce qu'il y aura une entrevue, qu'il y a tellement de situations qui
soulèvent des conflits d'intérêts, bien, on pourrait arriver à la conclusion de
refuser parce que ce sont des éléments qui donnent sérieusement lieu de
craindre que le majeur ne subisse un préjudice du fait de la reconnaissance de
l'assistant. Alors, c'est dans ce contexte-là qu'on pourrait refuser.
Mme
Hivon
: Puis
vous seriez portés à avoir une interprétation large pour permettre au maximum
que l'assisté puisse être représenté par l'assistant qu'il a choisi, même s'il
pouvait y avoir des situations ponctuelles de conflit d'intérêts que vous
identifieriez dès le départ. Mais en... J'essaie juste de voir. Mais, en
avisant l'assisté, vous savez, si tel type de situation arrive, bien, la
personne ne pourra pas agir dans un cas comme celui-là, parce qu'il y aurait conflit
d'intérêts. Donc, vous informeriez adéquatement l'assisté que c'est son loisir,
son choix de prendre cette personne-là, mais ça se peut que, ponctuellement,
dans les trois ans, il arrive des situations, compte tenu de ce qu'on voit, où
il ne pourra pas être assisté de cette personne-là, et donc cette personne-là,
en toute connaissance de cause, dit : O.K., mais, moi, je veux quand même.
Sauf que, quand ces situations-là arrivent, là, comment... Je veux dire, le
tiers, lui, il ne le sait pas, là, qu'il y a un potentiel conflit d'intérêts parce
que, je ne sais pas, là, l'assistant travaille à tel endroit, ou x conflit
d'intérêts. Donc, comment le tiers peut être avisé de ça, si le curateur a
dit : Bien là, vous comprenez, ponctuellement, ça ne sera pas possible
pour ça, mais, globalement, on ne vous empêche pas?
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui, Me Filion.
• (17 h 20) •
Mme Filion (Nicole) : En
fait, bon, la mesure d'assistance va... a une période de vie de trois ans,
maximum. Bien sûr, la personne peut dénoncer des conflits d'intérêts
potentiels, mais qui pourraient ne pas arriver pendant la période du trois ans.
Maintenant, le Curateur public a toujours...
Mme
Hivon
:
...empêche pas.
Mme Filion (Nicole) : En
fait, bon, la mesure d'assistance a une période de vie de trois ans, maximum. Bien
sûr, la personne peut dénoncer des conflits d'intérêts potentiels, mais qui
pourraient ne pas arriver pendant la période du trois ans. Maintenant, le Curateur
public a toujours le pouvoir, et je pense qu'il a l'intention d'accentuer ses
demandes, par exemple, sur un certain suivi des activités ou des charges de
l'assistant, alors je pense que c'est un bon mécanisme pour ce faire. Et si on
voit qu'il y a des problématiques, bien, en vertu de 297.24, le Curateur public
peut en saisir le tribunal et dire : Là, nous, on a des raisons de croire
que le tribunal devrait mettre fin à la reconnaissance, parce que le majeur est
à risque de préjudice. Alors, il y a un mécanisme, là, à 297.24.
Mme
Hivon
: Puis
à 297.14, je suis vraiment désolée, là, malheureusement, hier soir, j'avais une
autre obligation, mais inquiétez-vous pas, là, je n'avais pas plein de fun
pendant que vous étiez ici à travailler... Donc, vous avez donc discuté de cet
enjeu-là en disant que, s'il y avait une situation ponctuelle de conflit
d'intérêts, ça ne faisait pas perdre la mesure d'assistance ou la capacité à
l'assistant d'accomplir sa tâche. C'est ce que je comprends.
Mme Filion (Nicole) : Bien,
en retirant, là, l'amendement, qui ne peut plus agir, ce qu'on ne voulait pas
faire, c'est de... Parce qu'on est dans la section de la fin de la
reconnaissance, alors on ne voulait pas écarter un assistant, alors qu'on a
déjà donné l'instruction, à 297.14, qu'il ne peut plus agir lorsqu'il se trouve
dans une situation, donc, dans une situation x, oui, dans une situation de
conflit d'intérêts, dans une situation. Et donc il est possible, comme je vous
le mentionnais, que pendant la période de trois ans de l'existence de cette
mesure-là, que ça ne se concrétise jamais, cette situation de conflit
d'intérêts là. Et c'est pour ça qu'on a vraiment fait un... on a proposé un
amendement.
Mme
Hivon
: O.K.
Puis si quelqu'un... Là, je comprends qu'à 24 on va voir de manière globale
qu'une personne intéressée pourrait saisir le tribunal s'il pense qu'il y a un
problème, donc pour mettre fin, mais ça peut être la... Mais admettons que
quelqu'un... j'essaie juste de voir, là, parce qu'on veut garder ça simple,
j'ai compris le message, alors si un tiers se rend compte, une des deux
personnes, par exemple, à qui vous avez envoyé l'avis avant
d'ouvrir — je suis tout le temps portée à dire «le mandat», mais la
mesure — dit : Bien là je pense qu'il y a un conflit d'intérêts
dans l'aide qui est faite par rapport à ça, là, êtes-vous en train de me dire
qu'on ne pourrait plus saisir le curateur en vertu de 97.23, tout simplement,
sans aller au tribunal, pour juste dire : Là, je pense que la situation a
changé. M. le curateur, on veut vous informer, comme proches de cette personne-là
assistée, qu'on rentre dans une zone, compte tenu de changements de
circonstances, de conflit d'intérêts.
Mme Filion (Nicole) : On a un
pouvoir d'enquête si on reçoit un signalement d'un tiers à l'effet qu'on est
dans une situation de conflit d'intérêts et qu'on pourrait... qui laisse croire
que ça pourrait créer un préjudice au niveau du majeur. Bien, à ce moment-là,
nous, on peut confronter, certainement, l'assistant par rapport à ça. De deux
choses l'une, ou bien il renonce à sa charge, ou bien on devra en saisir le
tribunal s'il ne veut pas renoncer à sa charge. On pourrait très bien aussi, de
notre propre initiative, en saisir tout de go le tribunal, puis, à ce
moment-là, bien... ou tout simplement retirer la reconnaissance au niveau du registre,
mais à ce moment-là l'assistant aurait un recours devant le tribunal, alors...
Mme
Hivon
:
Hum-hum. Je comprends. Mais, en fait, toute personne a toujours le loisir de
vous soumettre une situation qui semble problématique, puis ça, c'est prévu...
c'est comme... c'est supposé être connu...
Mme Filion (Nicole) : C'est
dans le bloc neuf.
Mme
Hivon
: Le
bloc neuf qu'on va...
Mme Filion (Nicole) : Le bloc
neuf, qu'on va voir. Le prochain bloc.
Mme
Hivon
:
C'est bon. Ma mémoire n'est pas si pire, on ne l'avait pas vu. O.K., bien,
merci, c'est clair. Donc, c'est pour ça qu'on ne peut plus agir. C'est beau.
Puis dernière question, quand on dit : «Elle prend également fin lorsque
le directeur de la protection des personnes — le
curateur — est informé que l'assistant cesse d'agir», ça, c'est par
une démarche de l'assistant auprès du curateur qui dit simplement : Moi,
je ne peux plus remplir ce rôle-là. Puis là j'imagine qu'il y a un formulaire
formel, ou un simple appel va mettre fin... Est-ce qu'il y a quelque chose de
formalisé, simple, mais formalisé pour
Mme
Hivon
: ...
que l'assistant cesse d'agir, ça, c'est par une démarche de l'assistant auprès
du curateur, qui dit simplement : Moi, je ne peux plus remplir ce rôle-là.
Puis là j'imagine qu'il y a un formulaire formel ou un simple appel va mettre
fin... Est-ce qu'il y a quelque chose de formalisé... simple mais formalisé
pour demander? Peut-être qu'on va le voir.
La Présidente (Mme Chassé) :
Me Marsolais, oui.
M. Marsolais (Denis) : Ce
n'est pas encore défini, la façon, le véhicule qu'on va utiliser, mais c'est toujours
dans la même optique, on veut faire ça simple, et pour qu'on puisse retirer le
nom de l'assistant aussi, rapidement, dans le registre.
Mme
Hivon
: Mais
il y aurait quand même un minimum de niveau de...
M. Marsolais (Denis) : Oui,
oui, oui. Il y aurait un mécanisme pour se protéger aussi. Oui, oui, tout à
fait.
Mme
Hivon
: Il
faudrait une signature, puis tout ça, puis que l'assisté soit impliqué...
M. Marsolais (Denis) : Un
courriel, peu importe, oui.
Mme
Hivon
: Mais
que l'assisté soit impliqué, sache... On vérifie qu'il est courant que tout ça
va prendre fin parce que c'est quand même... Vu que l'assisté est une personne
qui, de par sa nature, a des besoins d'assistance, il faudrait qu'elle puisse
être assistée quand elle sait qu'elle perd son assistant.
M. Marsolais (Denis) : On ne
pourrait pas, je pense, sous toutes réserves, enlever... retirer le nom de
l'assistant sans que l'assisté, au préalable, soit au courant.
Mme
Hivon
:
...là je sens qu'on pointe une information.
M. Marsolais (Denis) : 297.23,
que je savais, là, mais que j'avais oublié, dernier paragraphe. C'est
écrit : «L'assistant, le tuteur, le mandataire ou le représentant
temporaire doit en informer le directeur, qui supprime alors l'inscription du
registre et en informe le majeur et l'assistant.»
Mme
Hivon
: C'est
ça. Mais on ne sait pas comment ça, ça va se faire encore. C'est ça, le sens de
ma...
M. Marsolais (Denis) : Non. Ce
n'est pas défini encore, mais ça va se faire d'une façon où on pourra conserver
les pièces qui vont nous permettre d'avoir une preuve que l'assistant veut se
dessaisir de sa fonction d'assistant.
Mme
Hivon
: O.K.
Moi, je vous soumets juste qu'il faudrait s'assurer que, quand on va informer
l'assisté, qu'on ait vraiment une confirmation...
M. Marsolais (Denis) : Qu'il
est au courant.
Mme
Hivon
:
...pas juste une lettre...
M. Marsolais (Denis) : Non,
non, je comprends.
Mme
Hivon
:
...mais qu'il a compris, il a accusé réception, il a compris ce que ça voulait
dire, puis tout ça.
M. Marsolais (Denis) :
Excellente suggestion.
Mme
Hivon
:
Parce que juste une lettre...
M. Marsolais (Denis) :
Rassurez-vous, je vous entends bien.
Mme
Hivon
:
C'est bon.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Oui, Mme la députée de Les Plaines désire prendre la parole.
Allez-y.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Petite question additionnelle : Qu'est-ce qui se passe lors du décès de
l'assistant, si l'assistant décède?
Une voix
: L'assistant,
le tuteur, le mandataire ou le représentant doit en informer...
Mme Lecours (Les Plaines) :
Comment le... Il se fait de la même façon, le mécanisme?
M. Marsolais (Denis) : Des
questions simples mais qui sont compliquées à répondre, souvent. Bien, on va
être informés, pour le majeur, du décès de l'assistant. C'est le majeur qui va
nous informer du décès de l'assistant, et il pourra renouveler avec un autre
assistant, déposer une nouvelle demande pour trouver un autre assistant.
Mme Lecours (Les Plaines) : O.K.
D'accord. Merci.
Une voix
: ...
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Bien oui, parce que...
Une voix
: ...d'autres
moyens.
M. Marsolais (Denis) : Ou, si
on demande un suivi, et puis il n'y a jamais de réponse de l'assistant, on va
déduire peut-être qu'il est décédé.
La Présidente (Mme Chassé) :...est-ce
qu'il y a d'autres interventions à 297.23... à l'amendement, pardon? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement déposé à l'article
297.23 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Chassé) : Y
a-t-il des interventions à 297.23 amendé? Nous allons procéder à la mise aux
voix puisqu'il n'y a pas d'autre intervention.
Est-ce que 297.23 amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Maintenant, nous passons à 297.24, avec un amendement, et on s'est
assurés qu'il a été bien distribué à tous et chacun. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. «297.24. Tout intéressé, y compris le directeur de la protection
des personnes vulnérables, peut demander au tribunal de mettre fin à la
reconnaissance de l'assistant lorsqu'un élément donne sérieusement lieu de
craindre que le majeur ne subisse un préjudice du fait de cette reconnaissance.
«Le directeur suspend l'inscription de
l'assistant au registre pendant l'instance.»
Cet article prévoit, donc, les cas où il
peut être demandé au tribunal de mettre fin à la reconnaissance de l'assistant
au majeur. Il précise les conséquences de cette demande, soit la suspension de
l'inscription de l'assistant pendant l'instance.
Et l'amendement que je dépose : À
l'article 297.24 du Code civil proposé par l'article 56 du projet de
loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«directeur de la protection des personnes vulnérables» par «curateur public»;
2° remplacer le deuxième alinéa par le
suivant :
«Le curateur public suspend la
reconnaissance de l'assistant et son inscription au registre pendant
l'instance.»
• (17 h 30) •
Cet amendement vise à retirer le
changement de nom du Curateur public. De plus, cet amendement propose une
modification pour assurer la justesse conceptuelle de l'article. Conformément
au deuxième alinéa de l'article 297.9 du Code civil proposé, c'est la
reconnaissance de l'assistant qui est inscrite au registre...
17 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...pendant l'instance.
Cet amendement vise à retirer le changement de nom du curateur public. De
plus, cet amendement propose une modification pour assurer la justesse conceptuelle de l'article. Conformément au deuxièmealinéa de l'article 297.8 du Code civil proposé, c'est la reconnaissance de
l'assistant qui est inscrite au registre et non pas l'assistant lui-même.
La Présidente (Mme Chassé) : Excellent. J'ai juste une petite question, pour mon information à moi. «Pendant l'instance», je ne comprends pas très bien
ce que ça veut dire, «pendant l'instance». Oui, Me Filion.
Mme Filion (Nicole) : Ça veut dire, pendant le processus judiciaire, au cours duquel le tribunal se penche sur la situation.
La Présidente (Mme Chassé) :O.K.
Mme Filion (Nicole) : Alors, pour ne pas créer d'équivoque, on le retire de
façon temporaire.
La Présidente (Mme Chassé) : Excellent, merci
Alors, est-ce
qu'il y a des interventions à l'amendement apporté à l'article
297.24. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :Question technique. On dit : «peut demander au tribunal», mais
pourquoi tribunal quand le reste du processus n'est pas judiciarisé? Pourquoi
le tribunal ici?
Une voix
: Parce qu'on retire... Parce
qu'on... Oh! excusez-moi.
Une voix
: ...
Une voix
: Non, vas-y, vas-y, vas-y.
La Présidente (Mme Chassé) : Me Filion, oui?
Mme Filion (Nicole) : Bien, je vous répondrais à ça, c'est qu'on retire quelque
chose puis il faut quand même porter un jugement sur le bien-fondé de la... à savoir
est-ce qu'il y a un élément qui donne sérieusement lieu de craindre que le majeur? C'est un élément dont on a
tenu compte au niveau de l'inscription. Alors,
pour retirer, bien c'est le tribunal qui, eu égard à une preuve qui sera faite,
puis le curateur public peut faire cette preuve-là, bien il pourra se prononcer à
ce moment-là.
La Présidente (Mme Chassé) :O.K. Mme la
députée de Joliette.
Mme
Hivon
: Puis pourquoi, vu que c'est une mesure simple, administrative, dans le fond, gérée uniquement par le curateur, pourquoi le curateur n'aurait pas la même
discrétion? Je comprends, là, qu'en droit, on veut toujours se protéger, mais est-ce qu'il y a une expectative des gens assistés, qu'ils ont un droit à
cet assistant-là, qu'importe les circonstances? J'essaie juste de voir
pourquoi il faut absolument impliquer le
tribunal.
La Présidente (Mme Chassé) : Oui.
Mme Filion (Nicole) : C'est comme une sanction, hein, de mettre fin à une
reconnaissance, en quelque sorte, et il faut
permettre, quand même, à l'assistant et à
l'assisté de pouvoir démontrer au tribunal qu'il y aurait lieu, malgré une preuve, de maintenir l'assistance.
Alors, il y a aura vraiment une preuve qui devra être faite à ce niveau-là.
Mme
Hivon
:Parce qu'il y aurait un... Je
réfléchis, là, il y aurait un enjeu que le
curateur outrepasserait ses pouvoirs s'il décidait, de son propre chef... Parce
qu'en fait, ce que je m'explique mal, c'est que le
curateur, il a un pouvoir d'enquête, il a un pouvoir, là, pendant les trois
ans, de faire des vérifications ponctuellement puis s'il trouve qu'il y
a un enjeu , il peut dire : J'estime qu'on
devrait mettre fin. C'est ce que j'ai compris, parce que sinon, les vérifications ne servent pas à grand-chose s'il
ne peut pas poser un geste pour mettre fin, par exemple, à la mesure.
Donc, moi,
j'étais sous l'impression que s'il y avait des
vérifications de faites puis que ça soulevait un problème, que ça pouvait
amener à mettre fin. Donc, j'étais sous l'impression que c'était la prérogative
du curateur, et que c'était convenu et que les parties étaient au courant de
ça, que la fin pouvait être déclarée à la suite d'une enquête du curateur, tout
simplement.
Parce que ça voudrait
dire, dans ces cas-là, si une des deux parties s'opposait, il faudrait aussi
aller au tribunal, même si le curateur, dans les filtres de sécurité qui nous
ont été exposés par une enquête, par une vérification, on trouve qu'il y a un
problème, il faudrait quand même qu'il
y ait un accord du tribunal si les parties
s'opposaient à ça.
Mme Filion (Nicole) : L'idée de l'intervention
du tribunal, c'est vraiment de permettre les
règles de justice naturelle,hein? Pour ceux qui ne sont pas familiers, c'est-à-dire...
Mme
Hivon
: Oui, audi alteram partem.
Mme Filion (Nicole) : Audi alteram partem. Ah! bien, ça, il connaît, M.
le ministre.
M. Lacombe : Bernard Landry avait dit ça.
Mme Filion (Nicole) : Alors, la chance à la personne... à toute personne dans un
débat de faire valoir son point de vue puis
qu'il puisse être entendu. Alors, c'est un peu l'objectif qui est recherché à ce niveau-là, c'est que de permettre, nous, si on a des éléments, d'en
saisir une instance neutre et que l'assistant et l'assisté, s'ils veulent maintenir la mesure, bien puissent faire valoir leurs arguments
avec, en soutien, une preuve auprès d'une autorité neutre qui va pouvoir
trancher.
Mme
Hivon
:Puis on est absolument convaincus que le curateur ne pourrait pas décider de... Je
comprends, là, les principes de justice naturelle, mais
on est dans quelque chose qui n'est pas très...
Mme
Hivon
:
...puis on est absolument convaincu que le curateur ne pourrait pas décider
de... Je comprends, là, les principes de justice naturelle. Mais on est dans quelque
chose qui n'est pas très... qui est prévue au Code civil mais dont tout
repose... toute la décision repose entre les mains du curateur. Donc, à
l'origine, il n'y a pas de sanction externe, c'est le curateur qui dit :
Oui, ça a du sens à la lumière de l'examen que j'ai fait, donc je donne
ouverture à cette mesure d'assistance là. Mais là, quand on voudrait mettre
fin, parce qu'il n'y a pas le même mécanisme... Si moi, là, je veux être
assistée puis je me sens lésée parce que le curateur, il dit : Non, cette
personne-là, ça n'a pas de bon sens, elle ne peut pas vous assister parce que
nous, on juge qu'il y a trop de problèmes. Peut-être qu'il y a un recours que
je n'ai pas vu, là, mais moi, j'étais sous l'impression que c'est le curateur
qui décidait ça. Ce n'est pas une mesure judiciarisée formelle.
Mais là, vous êtes en train de me dire
que, si on juge que ça n'a plus de bon sens parce que le curateur a fait des
vérifications, son propre mandat, il a regardé ça, il ne peut pas dire :
On met fin.
Mme Filion (Nicole) : En
fait, pour répondre à votre question.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. Me Filion.
Mme Filion (Nicole) : Au
début, le curateur peut refuser l'assistance pour des motifs qui sont prévus à
297.22. Le dernier alinéa prévoit que, si on refuse, on avise le majeur, etc.,
et le majeur peut en demander la révision au tribunal dans les 30 jours de
l'avis. Donc là, la mesure d'assistance n'est pas mise en place à ce moment-là,
hein, on est vraiment dans un refus d'une mesure.
L'objectif à 297.24, on est dans un
contexte où la mesure est déjà en place. Et que nous, on a des éléments, par
exemple au terme d'une enquête que le Curateur public aurait faite sur un
signalement, on a des éléments qui nous permettent d'en saisir le tribunal pour
qu'on retire l'assistance. Et donc, dans un souci de règle de justice
naturelle, on souhaite que l'assisté et l'assistant puissent faire valoir
auprès d'une autorité neutre des arguments pour maintenir la mesure. C'est le
but recherché par cet article-là.
Mme
Hivon
: Je
comprends. Est-ce que ce ne serait pas... O.K.
Une voix
: ...
Mme
Hivon
: Oui.
Est-ce que ce ne serait pas possible de prévoir plutôt que le curateur a le
pouvoir de mettre fin à la mesure d'assistance mais qu'une personne peut
contester devant le tribunal? Donc, au moins, il aurait le pouvoir de mettre
fin, plutôt que de dire que pour mettre fin, dès lors qu'une des parties n'est
pas d'accord, ça se retrouve devant le tribunal. Je ne sais pas si vous suivez
ma nuance, là. Il me semble que ça serait moins lourd.
La Présidente (Mme Chassé) :
Le ministre suggère de suspendre.
Alors, nous suspendons.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 40)
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui. On n'est pas prêts? Ah! Alors, non, on n'était pas prêts. On attend. On
resuspend.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
(Reprise à 17 h 50)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors donc puisqu'il y a une belle réflexion qui est en train de se faire pour
un amendement à 297.24, on va laisser les légistes bien faire leur travail. Il
est suggéré de suspendre les discussions à 297.24 et son amendement.
Consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Et donc on suspend les discussions à l'article 56, puisqu'on était
à la fin de ces discussions-là. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Et, on m'a signifié que la députée de Westmount—Saint-Louis désirait
déposer un nouvel article, 56.1.
Mme Maccarone : Sauf que, Mme
la Présidente, je crois qu'il faut adopter l'article 56 avant que nous
puissions poursuivre avec un dépôt.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, est-ce qu'on peut passer à l'article 171.1, puis on déposera 56.1
par la suite?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Donc, M. le ministre, 171.1, il y a un amendement. 56.1, il va vous être
distribué. Vous allez pouvoir avoir le temps de le consulter. Mais là, ce qu'on
va faire, c'est passer à 171.1 pour lequel il y a un amendement. Est-ce que cet
amendement-là nous a été... oui, cet amendement-là nous a été fourni. Allez-y, M.
le ministre.
M. Lacombe : Donc,
article 171.1 :
Insérer, après l'article 171 du
projet de loi, le suivant :
171.1. L'article 128 de cette loi est
modifié par ajout, à la fin du paragraphe 2, du sous-paragraphe
suivant :
«f) faire les opérations préalables à la
reconnaissance d'un assistant au majeur par le Curateur public.»
Commentaire : Cet amendement est
proposé par concordance avec l'amendement qui habilite l'avocat et le notaire à
faire les opérations préalables à la reconnaissance d'un assistant par le
Curateur public.
La Présidente (Mme Chassé) :
Merci. Alors, y a-t-il des interventions au nouvel article 171.1? Est-ce
que tout le monde se retrouve? J'ai juste l'impression que les gens autour de
la table sont en train de se chercher. Je veux être certaine que ce n'est pas
parce qu'il n'y a pas d'intérêt pour une intervention.
Mme
Hivon
: Il y
a toujours un grand intérêt, mais il faut changer de cahier, hein, ça fait que
des fois c'est plus...
La Présidente (Mme Chassé) :
Bien, ce qui se passe, c'est que 171.1 n'existe pas dans le cahier et que c'est
un nouvel article qui nous est fourni. Donc, l'amendement tient par lui-même,
étant le nouvel article. Est-ce que... On est en fin de séance, nous le sommes.
Est-ce qu'on... donc, est-ce qu'il y a des interventions sur 171.1? Pas
d'intervention. Alors, nous procédons à la mise aux voix.
Est-ce que l'article, le nouvel article 171.1
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien.
171... non, 192.1, est-ce que c'est un
nouvel article ou.. C'est aussi un nouvel article? Excellent. Donc, veuillez
seulement vous référer à l'amendement qui vous a été fourni, puisque 192.1
n'existe pas dans vos cahiers.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Moi, je l'ai en tout cas. Vous ne l'avez pas.
M. Lacombe : 192.1, ce n'est
plus là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Ce n'est plus là.
On va suspendre, merci.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
(Reprise à 17h 55)
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, nous sommes de retour. M. le ministre, concernant l'amendement qui nous
a été fourni, 192.1, vous avez une précision à nous donner?
M. Lacombe : Oui. En fait, le
contenu est bon, mais la numérotation de l'article devrait plutôt se lire
193.1.
La Présidente (Mme Chassé) :
Alors, on s'entend tous que c'est 193.1, toujours au bloc VIII, plutôt que
192.1. Ça vous convient. M. le ministre, introduisez-nous à l'article 193.1.
M. Lacombe : Donc,
article 193.1 :
Insérer, après l'article 193 du
projet de loi, le suivant :
193.1. L'article 15 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«8° faire les opérations préalables à la
reconnaissance d'un assistant au majeur par le Curateur public.»
Cet amendement est proposé par concordance
avec l'amendement qui habilite l'avocat et le notaire à faire les opérations
préalables à la reconnaissance d'un assistant par le Curateur public.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Je veux juste être certaine d'une chose. On insère ça après...
M. Lacombe : ...par le
Curateur public.
Cet amendement est proposé par concordance
avec l'amendement qui habilite l'avocat et le notaire à faire les opérations
préalables à la reconnaissance d'un assistant par le Curateur public.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Je veux juste être certaine d'une chose. On insère ça après
193 : L'article 15 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du
paragraphe... ce n'est pas un article qui se tient en soi, là. Ce n'est plus...
cet amendement-là n'est plus un article qui se tient en soi, là. Je veux juste
être certaine de bien suivre. Oui, c'est un article qui se tient en soi?
(Consultation)
La Présidente (Mme Chassé) :
Très bien. Alors, c'est un article qui se tient en soi. Excellent. Oui... y
a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Je m'excuse, là, j'ai la même interrogation que vous, Mme la Présidente. Donc,
il se tient en soi pour aller changer l'article 15.
M. Lacombe : Là, je ne
suis pas capable de répondre à ça, c'est trop technique. Est-ce que quelqu'un
peut...
La Présidente (Mme Chassé) :
Est-ce qu'on va chercher l'article 15 et... c'est ça, j'ai de la
difficulté à suivre.
Mme
Hivon
:
À la fin de 15, on ajoute un paragraphe. C'est ça?
La Présidente (Mme Chassé) :
Puis à la fin de l'article 15 de cette loi, alors... Puis là, ici, à la
fin de l'article 15 de cette loi... Non, je ne suis pas certaine, on va
suspendre.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui? Ah! On ne suspend pas, non. Ça a l'air que non.
M. Lacombe : Donc, ce
qu'on m'explique, c'est que 193, c'est la Loi sur le notariat et que 193.1,
donc qu'on introduit, modifie toujours la Loi sur le notariat. C'est ça?
Une voix
: Voilà.
M. Lacombe : Est-ce que
ça répond?
Une voix
: À cause de
la mesure d'assistance qui est faite par les notaires.
M. Lacombe : Oui.
Mme
Hivon
:
C'est juste que je ne sais pas si on a ça ailleurs, mais dans l'article amendé,
on ne voit pas ce qui précède le 8° dans la Loi sur le notariat. Je me demande,
est-ce qu'on a ça quelque part dans notre cahier? Parce qu'on n'a aucune idée
dans quel contexte ça s'intègre, je ne sais pas si vous... ça fait que moi, je
suis à l'article 15 du projet de loi, mais c'est l'article 15 de la
Loi sur le notariat, puis on n'avait rien dans notre cahier sur
l'article 15 de la Loi sur le notariat. Ça fait qu'en fait, on ne voit pas
il parle de quoi, cet article 15 là.
La Présidente (Mme Chassé) :
Oui.
M. Lacombe : Bien, c'est
parce que je peux le lire. Il est là, il est en bas, oui.
En fait, on dit article... bon,
disons : «15. Sous réserve des dispositions de
l'article 16 — là, on parle toujours de la Loi sur le
notariat — nul autre qu'un notaire peut, pour le compte d'autrui». Et
là il y a une liste d'actes. Et là on ajoute le 8° : «faire les opérations
préalables à la reconnaissance d'un assistant au majeur par le Curateur
public».
La Présidente (Mme Chassé) :
Mais est-ce qu'il n'y aurait pas eu lieu de préciser qu'on faisait référence à
la Loi du notariat? Et il me semble qu'il manque de références un peu pour être
certain qu'on se retrouve et qu'on puisse analyser correctement cet
amendement-là.
(Consultation)
M. Lacombe : Est-ce qu'il
y aurait...
Mme
Hivon
:
À l'article 193, on parle déjà de la Loi sur le notariat. Ça doit être
pour ça qu'on ne fait pas la référence.
La Présidente (Mme Chassé) :
J'Imagine.
Mme
Hivon
:
Non.
La Présidente (Mme Chassé) :
Non.
(Consultation)
Mme
Hivon
:
Oui, oui, 193, oui.
M. Lacombe : Je vais...
La Présidente (Mme Chassé) :
Ah! on a l'article 15. On pourrait le distribuer, cet article-là.
Mme
Hivon
:
C'est beau.
La Présidente (Mme Chassé) :
Vous vous êtes retrouvée?
Mme
Hivon
:
Moi, ça va.
La Présidente (Mme Chassé) :
Aidez-moi donc!
Mme
Hivon
:
C'est qu'à 193, on parle déjà de la Loi sur le notariat. Ça fait qu'à 193.1,
vous avez décidé de ne pas le répéter.
La Présidente (Mme Chassé) :
O.K.
Mme
Hivon
:
Vu là que, nous, on a juste l'amendement, on a de la misère à voir que c'est à
cause de la Loi sur le notariat.
La Présidente (Mme Chassé) :
Excellent. Donc, ça suit vraiment «insérer après». Donc, ça suit vraiment
l'article 193 qui nous introduisait à la Loi sur le notariat. Fantastique,
excellent. Puis, pour votre information, si jamais vous désirez
l'article 15 de la Loi sur le notariat, je l'ai ici avec moi si vous le
désirez l'obtenir.
• (18 heures) •
Est-ce qu'il y a des interventions donc à
193.1?
(Consultation)
La Présidente (Mme Chassé) :
Les gens sont en train de consulter leurs documents. Simplement vous dire que
l'article 15 de la Loi sur le notariat commençait par : «Sous réserve
des dispositions de l'article 16, nul autre qu'un notaire ne peut, pour le
compte d'autrui», et là on rajoute au point 8° : «faire les
opérations préalables à la reconnaissance d'un assistant au majeur par le
Curateur...
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Chassé) :
... l'article 15 de la Loi sur le notariat commençait par «sous réserve
des dispositions de l'article 16, nul autre qu'un notaire ne peut, pour le
compte d'autrui», et là on rajoute au point 8, «faire les opérations
préalables à la reconnaissance d'un assistant au majeur par le Curateur public».
Est-ce que les... Oui, bon, on a pris bien du temps, effectivement.
Et, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre nos travaux... ajourner nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 1)