Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Thursday, August 20, 2020
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Vol. 45 N° 44
Examination of the 2019-2020 estimates of expenditure
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante minutes)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude du volet Énergie et Ressources naturelles des crédits
budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles pour l'exercice
financier 2020‑2021. Une enveloppe de 3,5 heures a été allouée pour
l'étude de ces crédits. Pour cette séance de 1,5 heure, le ministre sera
accompagné de Transition énergétique Québec.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé par M. Poulin
(Beauce-Sud); M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par M. Thouin
(Rousseau); M. Ciccone (Marquette) est remplacé par M. Benjamin
(Viau); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée
par Mme Ghazal (Mercier); et M. Roy (Bonaventure) est remplacé par M. Gaudreault
(Jonquière).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Alors, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition
et le ministre par blocs d'environ 20 minutes pour permettre à chaque
groupe d'opposition d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps
d'échange inclut les questions et les réponses. Je suis maintenant prêt à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle par un premier
bloc d'échange. Et je crois que c'est M. le député de Viau, la parole est à
vous.
M. Benjamin : Merci. Merci, M.
le Président. Donc, je salue les membres de cette commission. M. le ministre,
donc, je suis content de vous retrouver puisque la dernière fois qu'on a pu
échanger, ça fait... ça date quand même d'un certain temps. Et, ce que je
souhaite évidemment, donc, je vais essayer d'être le plus concis possible dans
mes interventions, mais question de nous permettre de maximiser le temps,
d'avoir les bonnes réponses à nos questions.
Vous savez, hier soir, donc, j'étais dans
les études de crédits budgétaires sur le dossier Environnement. C'est
intéressant. Lle dossier dont je vais vous parler, c'était ma dernière
intervention d'hier soir. Actuellement, nous sommes en train d'étudier un projet
de loi, le projet de loi n° 44 qui concerne TEQ. Et nous avions demandé au
gouvernement d'écouter, de recevoir TEQ et le gouvernement a refusé...
M. Benjamin : ...c'est intéressant.
Le dossier dont je vais vous parler...
C'était ma dernière intervention d'hier soir. Actuellement, nous sommes en
train d'étudier un projet de loi, le projet de loi n° 44,
qui concerne TEQ, et nous avions demandé au gouvernement d'écouter et de
recevoir TEQ, et le gouvernement a refusé. Nous avons demandé aussi au gouvernement
de vous recevoir, M. le ministre. Le gouvernement a aussi refusé. Et jusqu'à présent...
et c'est ce que je disais, d'ailleurs, c'est ce que je rappelais au ministre de
l'Environnement hier soir... jusqu'à présent, il n'a pas encore fait la démonstration
de l'importance d'intégrer TEQ à votre ministère, au ministère que vous
dirigez. Le gouvernement semble avoir pris une décision d'intégrer TEQ à votre
ministère, le tout, sans faire la démonstration que la transition énergétique
au sein de votre ministère serait plus efficace.
Alors, dans un premier temps, M. le
ministre, j'aimerais savoir : Est-ce que vous faites la même lecture que
tous les groupes qu'on a consultés, qu'on a entendus lors des consultations?
Est-ce que vous faites la même lecture qu'eux, pour quoi... pour que...
l'ensemble de ces groupes que nous avons entendus, là, que comme quoi que TEQ
est efficace, agile et rapide?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Écoutez, le projet de loi n° 44, qui
prévoit effectivement l'intégration de Transition énergétique Québec à
l'intérieur du ministère, du MERN, vise deux objectifs. On parle beaucoup
d'imputabilité ministérielle, donc, oui, c'est un des objectifs qu'on
recherche. Et on parle également de synergie et de collaboration avec
différents secteurs du MERN... à titre d'exemple, la sous-ministre... et le
secteur énergétique, qui peut profiter d'une meilleure synergie avec Transition
énergétique Québec. Mais c'est beaucoup l'imputabilité ministérielle.
À terme, TEQ gère des programmes de
manière efficace, de manière efficiente, de manière agile, et pour nous, on
veut préserver cette agilité-là et cette efficacité-là à l'intérieur, en
réalité, du MERN. Donc, c'est un «copy and paste» de la structure, pour
maintenir l'agilité et pour profiter d'une meilleure synergie avec les autres
secteurs, qui, à terme, visent des objectifs communs, ceux de TEQ, c'est-à-dire
une transition énergétique qui va permettre de réduire notre dépendance aux
hydrocarbures et également de réduire les GES au Québec.
M. Benjamin : Merci, M. le
ministre. Et, vous savez, à vous entendre, je me dis : Mais pourquoi le
gouvernement avait refusé que vous veniez lors des... à notre commission au
projet de loi n° 44, puisque votre réponse, cette
première réponse, elle est claire? Donc, comme nous, comme l'ensemble des
groupes qui sont consultés, vous constatez que TEQ est efficace, agile, et
c'est notre point de vue aussi.
Maintenant, la deuxième question que j'ai
pour vous... Sur la question de l'imputabilité, nous allons y venir tantôt, M.
le ministre, si vous permettez. Est-ce que... Avez-vous... Est-ce que vous
disposez, M. le ministre, d'analyses de votre ministère qui démontrent que
l'intégration de TEQ à votre ministère augmentera l'efficacité de la transition
énergétique?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je réitère,
là, les deux objectifs, parce qu'on... Oui, il y a l'imputabilité
ministérielle, puis il ne faut pas se cacher que l'imputabilité ministérielle,
c'est important. C'est-à-dire qu'à partir du moment où est-ce qu'on souhaite
atteindre...
M. Benjamin : ...qui démontre
que l'intégration de TEQ à votre ministère augmentera l'efficacité de la
transition énergétique.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, je réitère,
là, les deux objectifs, parce qu'on... Oui, il y a l'imputabilité ministérielle,
puis il ne faut pas se cacher que l'imputabilité ministérielle, c'est
important. C'est-à-dire qu'à partir du moment où est-ce qu'on souhaite
l'atteinte des résultats, alors il y aura des porteurs clairs soit au ministère
de l'Environnement et soit chez nous pour tout ce qui est transition
énergétique. Et on observe qu'à travers les années, bien, les résultats n'ont
pas été au rendez-vous malgré que les structures étant en place. Et ici je ne
fais pas référence spécifiquement à TEQ qui performe somme toute très bien par
rapport aux programmes qu'ils doivent gérer. Donc, cette imputabilité-là est
importante, et ce n'est pas accessoire, ça, c'est important.
L'autre notion que je réitère, c'est la
synergie entre les différents secteurs pour, justement, optimiser les gestes gouvernementaux
en ce qui a trait, justement, cette transition énergétique. Et on va pouvoir
bénéficier, à l'intérieur du ministère, à la fois du volet énergie, à la fois
du volet Transition énergétique Québec et naturellement toujours en relation
avec Hydro-Québec qui est la société d'État aussi qui va participer activement
à cette transition-là. Une meilleure synergie.
M. Benjamin : Nous avons
20 minutes... quelque 20 minutes pour échanger, M. le ministre, et je
compte bien consacrer les dernières minutes pour parler de l'imputabilité.
Mais, pour le moment, ma question : Est-ce que vous disposez actuellement
d'analyses, d'études de votre ministère qui démontrent qui l'intégration de TEQ
à votre ministère augmentera cette efficacité? C'est ma question. Est-ce que
vous avez des études ou des analyses en ce sens de votre ministère?
M. Julien : ...où à
l'intérieur d'un même ministère, il y a plusieurs éléments concomitants pour
arriver à un objectif et qu'on peut faciliter le déssilotage de ces éléments-là
par une discussion franche à l'intérieur même d'un même ministère, on estime
que l'efficacité sera augmentée.
M. Benjamin : Alors, bien,
écoutez, je dois conclure que vous ne disposez pas d'étude ou d'analyse en ce
sens qui le confirme puisque la question vous a été posée à deux reprises.
Allons-y, puisque c'est votre souhait, sur l'enjeu de l'imputabilité. M. le
ministre, si la P.D.G. d'Hydro-Québec prenait une décision discutable, devriez
répondre de cette décision, M. le ministre?
M. Julien : Oui.
M. Benjamin : Parfait. Si
Investissement Québec prenait une mauvaise décision, est-ce que, selon vous, le
ministre de l'Économie devrait répondre de cette décision?
M. Julien : Oui.
M. Benjamin : Parfait.
Écoutez, c'est un bonheur échanger avec vous, et je vous dis cela, M. le
ministre, par opposition à ce que j'ai subi hier soir. Bon, alors, mais
poursuivons. Pourquoi est-ce que vous considérez donc, M. le ministre, que vous
n'êtes pas assez imputable face aux décisions de TEQ?
M. Julien : Alors, ce n'est
pas une question d'assez imputable, mais clairement, à partir du moment où il
est intégré à l'intérieur d'un ministère, ça ne fait plus aucun doute,
c'est-à-dire que tous les gestes posés par Transition énergétique Québec
relèvent à l'intérieur du ministère. Et je réitère la synergie avec les autres
bras du ministère pour atteindre des objectifs de manière plus efficiente et
plus efficace.
M. Benjamin : Sur l'enjeu
d'imputabilité, vous semblez nous dire que c'est seulement quand TEQ va se...
M. Julien : ...par Transition
énergétique Québec relève à l'intérieur du ministère. Et je réitère la synergie
avec les autres bras du ministère pour atteindre des objectifs de manière plus
efficiente et plus efficace.
M. Benjamin : Sur l'enjeu d'imputabilité,
vous semblez nous dire que c'est seulement quand TEQ va se retrouver à
l'intérieur de votre ministère que vous allez pouvoir être imputable. Alors, est-ce
que je comprends, puisque vous n'avez... dans les deux premières questions que
vous avez répondues, concernant Hydro-Québec, concernant... et dans le cas qui
vous concerne, et concernant aussi Investissement Québec pour le ministre de
l'Économie, donc, vous nous avez dit clairement que ces ministres-là sont
imputables. Alors, est-ce que... Face au bilan de TEQ, pourquoi vous jugez que
vous n'êtes pas assez imputable, actuellement?
M. Julien : Alors, encore une
fois, je réitère qu'à partir du moment où est-ce qu'il y a une synergie entre
la sous-ministre adjointe à l'Énergie et toute son équipe, avec Transition
énergétique Québec, avec l'ensemble du ministère de MERN, on va être en mesure
d'aller, de manière plus efficiente et plus efficace sur l'atteinte des objectifs,
parce que, des fois, il y a des gestes qui sont concomitants, qui ne pourraient
pas être des doublons, mais qui sont concomitants. Et là, on va être à
l'intérieur d'une même structure pour l'atteinte des objectifs de réduction des
gaz à effet de serre et de la dépendance aux hydrocarbures. Donc, oui, effectivement,
une meilleure imputabilité et également de meilleurs leviers, puisqu'il y a une
meilleure synergie entre les intervenants qui sont intimement liés dans les objectifs
visés.
M. Benjamin : L'argument, M.
le Président, principal du ministre que j'ai entendu pour cette volonté
farouche du gouvernement à vouloir intégrer TEQ à ce ministère, c'est
l'argument de l'imputabilité. Alors, poussons le raisonnement un peu plus loin.
Est-ce que... M. le ministre, est-ce que vous considéreriez la possibilité
d'intégrer Hydro-Québec, à ce moment-là, au ministère?
M. Julien : Alors, Hydro-Québec
a un mandat très clair et très large avec 20 000 employés, donc ce n'est
pas dans cette perspective-là et ce n'est pas les mêmes notions que Transition
énergétique Québec qui, effectivement, a, de mémoire, 93 employés, avec des programmes,
là, bien circonscrits et qui permettent la réduction des GES et la transition
vers des énergies renouvelables, plus vertes, qui concordent très bien avec le
mandat du ministère dans son volet énergétique. À titre d'exemple, quand on
veut, nous autres, augmenter l'utilisation en amenant du triphasé dans le
secteur agricole, donc, il y a des objectifs concomitants très clairs qui vont
être bénéfices à partir du moment où TEQ va être intégré.
• (9 h 50) •
M. Benjamin : Donc, je
comprends, à ce moment-là, à partir de cette dernière réponse, que la question
de l'imputabilité, en fait, elle est presque toute une question de façade,
puisque la réponse que vous m'avez donnée, M. le ministre, à cette dernière question
c'est que vous nous avez dit que ce n'est pas le même nombre d'employés, donc
c'est pour des questions d'agilité.
Alors, je reviens encore à cette question,
est-ce que vous avez des analyses, M. le ministre? Avez-vous des analyses de
votre ministère qui démontrent, par exemple, que les évaluations, que les
décaissements, que la gestion seraient plus rapides au sein de votre ministère
qu'au sein de TEQ? Est-ce que vous disposez d'études là-dessus?
M. Julien : Mais quand vous
parlez d'étude, a priori, d'un geste, nous, on constate qu'on travaille au
quotidien...
M. Benjamin : ...en quoi cette
question... est-ce que vous avez des analyses, M. le ministre? Avez-vous des
analyses de votre ministère qui démontrent, par exemple, que les évaluations,
que les décaissements, que la gestion serait plus rapide au sein de votre ministère
qu'au sein de TEQ? Est-ce que vous disposez d'études là-dessus?
M. Julien : Mais quand vous
parlez d'études, a priori, d'un geste, nous, on constate qu'on travaille au
quotidien... À titre d'exemple, quand je travaille avec mon équipe, ma sous-ministre
et ma sous-ministre adjointe à l'Énergie, sur des projets spécifiques visant la
réduction des GES dans le volet Énergie du ministère, qu'on gagne toujours à
avoir des discussions en collatérale puis il faut refaire des approches
concomitantes avec Transition énergétique Québec. Nous, on dit : Une fois
qu'on a tout le monde autour de la même table, dans une synergie ministérielle,
on va optimiser chacun des gestes qui vont être faits dans l'atteinte des
objectifs. Et c'est ça qu'on veut. À terme, là, quand on parle d'imputabilité,
on va être imputables sur les résultats. On voit la réduction des GES à travers
les dernières années. Je pense qu'on a des pas de géants à faire, là, on est
moins 9 %, puis on devrait être beaucoup mieux actuellement, beaucoup
mieux positionner. Alors, on prend des bouchées doubles. Transition énergétique
Québec, c'est un des outils primordiaux dans la réduction des gaz à effet de
serre au Québec vers la transition énergétique. On vient donner l'imputabilité
clairement au ministre et au ministère du MERN de la transition énergétique et
on vient consolider une force qui, conjointement, va obtenir de meilleurs
résultats.
M. Benjamin : Sur cette
dernière affirmation, M. le ministre, je suis d'accord avec vous. Sur l'enjeu
des GES, effectivement, nous avons un travail de titan à accomplir. Et je vois
encore, j'entends encore le premier ministre qui évoquait notamment ses
enfants, donc, et ses petits enfants, éventuellement, donc pour camper devant
nous, c'est-à-dire ce travail que nous avons à faire. Et nous sommes d'accord.
La lutte contre les changements climatiques, la crise climatique demande que
nous fassions preuve d'audace et d'efficacité.
Mais, justement, sur l'enjeu du TEQ, il y
a des décisions qui sont majeures, qui sont magistrales, M. le ministre. Cette
décision-là, la décision du TEQ, à défaut de disposer d'études ou d'analyses
sérieuses qui démontrent la pertinence de prendre cette décision-là, c'est elle
que votre gouvernement vous invite à prendre, à défaut d'avoir d'études et des
analyses... et il y a au moins... il y a surtout, M. le ministre, beaucoup
d'experts, beaucoup de groupes, beaucoup d'experts qui vous disent, qui vous
préviennent que ce n'est pas dans la direction qu'il faut aller. Alors,
pourquoi est-ce que vous refusez, de manière obstinée, d'écouter les experts
dans ce domaine?
M. Julien : Alors, M. le
Président, je peux répéter, en réalité, le même discours que je tiens, puis
c'est celui auquel on croit forcément, c'est la synergie à l'intérieur d'un
ministère de plusieurs personnes qui travaillent un objectif commun, qui va
être bonifié, justement. Parce qu'à la fois tout le volet énergétique du MERN,
par ses programmes, pas ses mesures, qui ont des objectifs d'électrification,
effectivement, de réduction de GES, vont être bonifiés par l'apport de TEQ et
vont été beaucoup mieux consolidés...
M. Julien : ...qui va être
bonifié, justement, parce qu'à la fois tout le volet énergétique du MERN, par
ses programmes, pas ses mesures, qui ont des objectifs d'électrification,
effectivement, de réduction de GES, vont être bonifiés par l'apport de TEQ et
vont été beaucoup mieux consolidés en termes de collaboration, et c'est ce
qu'on vise.
Et, quand on revient sur l'imputabilité,
effectivement, tout le monde convient que c'est important, la réduction des
GES. Force est de constater que dans les dernières tout le monde en convenait,
on n'avait pas les résultats. Donc, on sera imputables des résultats, qui
devront être nettement supérieurs à ceux obtenus dans le passé.
M. Benjamin : Écoutez,
permettez-moi d'en douter, M. le ministre. Permettez-moi d'en douter puisqu'actuellement...
Vous savez, votre collègue le ministre de l'Environnement, je ne sais pas si,
comme moi, vous avez lu les journaux dernièrement par rapport à sa vision, par
rapport à son plan vert, qu'il s'apprête un jour... un jour, nous a-t-il dit, à
déposer, donc, ce n'est pas un plan ambitieux. Pas assez ambitieux à notre
goût, en tout cas.
Maintenant, revenons, revenons au TEQ,
puisque c'est cela dont il est question, puisque, M. le ministre, j'entends vos
arguments. Donc, sur la question de l'imputabilité, donc, je constate que c'est
une imputabilité très questionnable. Sur la question de l'argument
d'efficacité, de synergie, vous n'avez... vous n'êtes pas en mesure de
prouver... Et, sinon, avez-vous des documents à nous déposer, avez-vous une analyse
à nous déposer, avez-vous une étude à nous déposer qui prouvent vos
affirmations, à savoir que TEQ, à l'intérieur de votre ministère, serait plus
efficace qu'elle ne l'est actuellement, pendant que l'ensemble, l'ensemble des
experts consultés, entendus lors des consultations plénières, sont d'accord,
s'entendent sur le fait que TEQ est agile, efficace et donne des résultats?
M. Julien : Alors, M. le
Président, a contrario de la question de mon collègue, je dirais qu'il n'y a
rien qui peut laisser présager qu'il va y avoir une perte d'efficacité.
C'est-à-dire que Transition énergétique
Québec gère des programmes qui sont bien définis. On parle de Roulez vert,
Technoclimat, bon, on a la liste, on les connaît bien... Chauffez vert. Et tous
ces éléments-là sont pris et sont intégrés à l'intérieur du ministère.
Alors, la bonification qu'on y voit, et
qui est clairement au-delà de l'imputabilité directe du ministre et du
ministère, c'est naturellement la synergie avec tout l'organisme du ministère
qui traite effectivement d'énergie. Alors, quand on travaille avec le volet
énergétique au ministère, comme je disais tantôt, on a des programmes pour
amener du triphasé, pour, en réalité, faire en sorte que le milieu agricole
s'électrifie plus. Alors, on a plusieurs programmes à l'intérieur du ministère.
On dit : On va créer la synergie optimale, c'est-à-dire que les
discussions vont être directes à l'intérieur d'une même organisation.
Alors, a contrario de mon collègue quand
il dit : Avez-vous des preuves d'efficacité? Moi, je ce que je dis,
c'est : On prend ce que fait TEQ, on l'intègre intégralement et on profite
d'une synergie. Ça ne peut pas faire autrement qu'être meilleur.
M. Benjamin : M. le
Président, donc, à l'opposé de la synergie, qui semble être le seul argument
que vous avez... pour expliquer...
M. Julien : ...on l'intègre
intégralement et on profite d'une synergie, ça ne peut pas faire autrement
qu'être meilleur.
M. Benjamin : M. le Président,
donc, à l'opposé de la synergie qui semble être le seul argument que vous avez
pour expliquer cette décision, moi, j'oppose, M. le ministre, les orientations
suivantes : l'agilité, l'efficacité, la rapidité avec laquelle TEQ
travaille actuellement, qui sont des acquis de TEQ. Pourquoi est-ce que vous
voulez prendre TEQ puisqu'il n'a jamais été... vous n'avez pas pu faire la
démonstration que TEQ sera plus efficace à l'intérieur de votre ministère. Vous
n'avez pas fait la démonstration non plus que TEQ sera plus rapide dans ses
interactions par rapport à son mandat, combien important pour l'ensemble des Québécoises,
des Québécois, la lutte contre les changements climatiques, la réduction des
GES. Vous n'avez pas pu faire la démonstration non plus que... de l'agilité de
TEQ non plus quand TEQ serait éventuellement à l'intérieur de votre ministère.
Alors, pourquoi se rabattre, puisque là, vous vous rabattez sur l'argument de
la synergie, mais vous pensez sérieusement, M. le ministre, est-ce que vous
êtes capable de nous faire la démonstration qu'il y aura une plus grande
synergie?
M. Julien : Bien, clairement,
il y aura une plus grande synergie. À partir du moment où des rôles peuvent
être concomitants ou des frontières de rôles peuvent être «overlapées», c'est
certain qu'on va travailler d'une meilleure synergie. Mais j'entends mon collègue
qui mentionne que, pour lui, il va y avoir une perte d'agilité. Je ne vois pas
la perte d'agilité. Les programmes à l'intérieur de TEQ sont bien prescrits,
l'approche client est excellente, la réponse, en réalité, à la clientèle pour
les besoins est très bonne, donc je ne vois pas la perte d'agilité potentielle
dans l'intégration à l'intérieur du ministère.
M. Benjamin : M. le
Président... Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : Il
vous reste environ 2 min 30 s.
M. Benjamin :
2 min 30 s, ah! c'est parfait. Je veux revenir avec vous, M. le
ministre, revenons un peu sur la question de l'imputabilité. Aujourd'hui, ce
que vous nous dites, c'est que, quand un organisme est à l'extérieur de votre ministère,
vous vous sentez moins imputable? Est-ce que c'est ce que je dois comprendre?
M. Julien : Ce n'est pas ce
que j'ai dit.
M. Benjamin : O.K. Alors,
pourquoi est-ce que l'argument d'imputabilité... pourquoi est-ce que vous
l'avez avancé, l'argument d'imputabilité?
• (10 heures) •
M. Julien : Alors, je réitère
qu'à partir du moment où, à l'intérieur du ministère, on a un sous-ministre
adjoint, une sous-ministre adjointe de l'Énergie qui pose des gestes qui vont
dans les mêmes objectifs, à bien des égards, que Transition énergétique, on
vient additionner cette synergie-là. Alors maintenant, on a à la fois TEQ, on a
la sous-ministre adjointe et son équipe Énergie qui vont pouvoir travailler en
meilleur collaboration à l'intérieur d'une même boîte. Donc, pour moi, c'est
une synergie. Et à terme, l'imputabilité des résultats, c'est le ministère, le
ministre qui va être directement affecté...
10 h (version non révisée)
M. Julien : …alors, maintenant,
on a, à la fois, TEQ, on a la sous-ministre adjointe et son équipe Énergie qui
vont pouvoir travailler en meilleure collaboration à l'intérieur d'une même
boîte. Donc, pour moi, c'est une synergie. Et, à terme, l'imputabilité des
résultats, c'est le ministère, le ministre qui va être directement affecté.
M. Benjamin : M. le Président,
donc je remercie le ministre pour ses réponses. Évidemment, je repartirai de
cette commission avec, encore, les mêmes inquiétudes, c'est-à-dire pour ce qui
est de l'avenir. Pour ce qui est des objectifs de réduction des GES, je
continue à croire, et fort des réponses du ministre, que les décisions de ce gouvernement…
les orientations de ce gouvernement, notamment au sein du projet de loi
n° 44 pour ce qui concerne TEQ, ne sont pas les bonnes, parce que ce sont
des décisions qui ne sont nullement appuyées sur des analyses, sur des études
sérieuses, bien, au contraire, ce sont plutôt des décisions qui font fi, qui
font fi des points de vue de beaucoup d'experts, de la totalité des experts
dans le cas de TEQ.
Donc, je tiens à remercier le ministre
pour la promptitude, la franchise avec laquelle il a répondu à mes questions.
Merci.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, est-ce que vous vouliez rajouter quelque chose?
M. Julien : C'est beau. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bon. Donc, M. le député de Laval-des-Rapides, il restait 30 secondes, on
reporte au prochain bloc. Très bien. Donc, sur ce, je suis maintenant prêt à
reconnaître le deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier, la
parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Cette semaine, j'avais posé des questions au ministre sur les
cadeaux fiscaux extrêmement généreux qu'on donne aux entreprises extractives.
J'avais aussi déposé des chiffres à l'appui, je les ai déposés sur le site, là,
du greffier pour que tout le monde puisse les voir. Et le ministre avait
répondu, et je cite : «Au Québec, on a la fiscalité la plus avantageuse
dans le domaine minier, qui prend en compte l'ensemble des éléments, les
redevances versées, l'impôt versé par les minières. Donc, tout va bien, c'est très,
très bon pour le Québec et les Québécois.»
Eh bien, on apprend
dans le journal Le Citoyen du 18 août, «une des mines actives dans la
région — ça, c'est dans la région de Rouyn-Noranda — n'a
versé aucune redevance», aucune redevance n'a été versée par une minière, rien,
«nada», «niet», «walachi», rien n'a été versé par cette minière-là. Et, en
plus, ce qu'on nous dit, c'est que personne, au ministère, n'est capable de
dire pourquoi. La minière, c'est une mine de zinc qui est opérée par Glencore
Canada et qui aurait dû verser 4 % de la valeur de production à la tête de
puits, ça, ça veut dire 5 millions de dollars canadiens et plus.
Est-ce que le ministre peut répondre et ne
pas se cacher derrière l'argument de confidentialité des données, parce que les
Québécois ont droit de savoir comment ça se fait qu'on donne ce qu'on a dans
nos terres, qu'on les donne nos mines, nos ressources à des minières
millionnaires, milliardaires?
Le Président (M. Lemay) :
Juste avant ça, juste faire attention, Mme la députée de Mercier, là, de ne pas
utiliser l'expression «ne pas se cacher» puisque c'est un propos non parlementaire.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui, bien, le cas
spécifique mentionné par ma collègue de Mercier, c'est une erreur de la société
qui n'a pas fait la distribution des sommes…
Mme Ghazal : ...millionnaires,
milliardaires.
Le Président (M. Lemay) :
Juste avant ça, juste faire attention, Mme la députée de Mercier, là, de ne pas
utiliser l'expression «ne pas se cacher», puisque c'est un propos non parlementaire.
M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Julien : Oui. Bien, c'est... le cas spécifique mentionné par ma
collègue de Mercier, c'était une erreur de la société, qui n'a pas fait la
distribution des sommes entre Raglan, Bracemac, puisque c'était le même service
de comptabilité qui a émis un seul chèque à Revenu Québec. Alors, la compagnie
nous a transmis le nouveau tableau, là, avec l'information pour chaque site
minier, puis c'est désormais disponible sur notre site Internet. Donc, c'était parce
qu'il y avait deux sites miniers puis un seul chèque fusionné pour les deux sociétés
minières.
Mme
Ghazal : Est-ce que c'est possible de déposer ça sur le site, là,
pour... je sais que c'est dans le site du ministère, mais pour que ce soit le
plus clair?
M.
Julien : Alors, c'est désormais disponible sur notre site Internet,
donc c'est déposé.
Mme
Ghazal : Et pour quelle raison est-ce qu'à l'époque on disait que
c'était confidentiel, puis on ne pouvait pas répondre, et on ne peut pas, puis
personne n'était capable de répondre?
M.
Julien : Bien, écoutez, moi, je n'ai pas fourni cette réponse-là.
Alors, moi, je vous fournis la réponse que j'ai actuellement, que c'étaient
deux sites, une seule comptabilité, un seul chèque. Maintenant, il y a la
distinction entre les deux sites.
Mme
Ghazal : Très bien, on va répondre... on va regarder ça. Puis, aussi,
le ministre avait déjà dit qu'il allait déposer d'autres
informations — ça, c'était hier. Je veux juste être sûre, vu que
c'est la même commission — hier sur les puits abandonnés. Je veux
juste être sûre que ça soit fait.
M.
Julien : Ça va être fait.
Mme
Ghazal : O.K. J'ai un autre sujet, sur les comités de suivi. On le
sait, la Loi sur les hydrocarbures, à l'article 28, oblige les gazières et les
pétrolières de donner des informations sur des comités de suivi des réunions.
Ça, c'est les comités de suivi qui sont le seul rempart de la communauté pour
dire si ces gazières et pétrolières ne contreviennent pas à des règlements, à
des lois, etc., et donc 50 % des membres de ces comités de suivi doivent
être indépendants, etc. Et, dans le règlement qui applique cette loi-là, on dit
qu'il faut que la compagnie exploitante, donc, mette ces informations sur son
site Internet. On fait juste une simple vérification, et, depuis très, très
longtemps, il y a la compagnie Questerre... Utica, il n'y a aucune donnée,
aucune information qui est publiée sur leur site Internet sur si ces comités de
suivi se sont réunis, les p.-v., qu'est-ce qui est sorti, etc., il n'y a rien.
Donc, on contrevient à un article de la Loi sur les hydrocarbures. Moi,
j'aimerais savoir... Et dans la loi c'est très clair à l'article 200 que le
ministre peut, s'il y a des contraventions à cet article-là, il peut sévir, et
je veux savoir quelles ont été les sanctions, si... En fait, est-ce qu'il y a
eu des sanctions? Est-ce que le ministre est au courant que cette disposition
de la loi n'est pas respectée? Et, s'il n'y a pas de sanctions, est-ce qu'il a
l'intention de sévir?
M.
Julien : Alors, M. le Président, l'ensemble des entreprises qui
devaient le constituer l'ont... en ont fait un, comité de suivi, et il faut
qu'il y ait en fin de compte des activités, et actuellement il n'y a pas
d'activité. Donc... Mais on va quand même revalider certains aspects que vous
mentionnez, parce que vous arrivez souvent avec des questions très pointues sur
un élément spécifique. Mais, actuellement, les comités sont créés, puis il n'y
a pas d'activité gazière. Mais on va quand même s'assurer que tout le monde est
conforme.
Mme
Ghazal : Mais est-ce que donc... Mais il faut que ces comités-là
soient...
M. Julien : …que vous
mentionnez parce que vous arrivez souvent avec des questions très pointues sur
un élément spécifique. Mais actuellement les comités sont créés, puis il n'y a
pas d'activité gazière. Mais on va quand même s'assurer que tout le monde est
conforme.
Mme Ghazal : Mais est-ce
que donc… mais il faut que ces comités-là soient constitués, mais, après ça,
ils ne se réunissent pas jamais?
M. Julien : Mais
c'est-à-dire qu'à partir du moment où il n'y a pas d'activité, la pertinence de
ces rencontres-là… alors, tu sais, l'équipe du ministère est en contact, lui,
avec les entreprises, s'il y a des problématiques, on agit auprès d'eux. Mais,
s'il n'y a pas de projet, s'il n'y a pas d'activité en cours, vous souhaiteriez
que ces gens-là se rencontrent pour discuter de quoi? Le… ils voudraient… il
faudrait que ces comités-là suivent quoi? Qu'ils suivent une non-activité.
Mme Ghazal : Mais, dans
l'article de la loi, ce n'est pas écrit quand ces comités-là doivent se réunir.
Ce n'est pas écrit : Il faut qu'il y ait des activités, etc. C'est des
citoyens parce qu'il y a 50 % de gens indépendants qui ont des questions à
poser à cette compagnie-là. Même s'il n'y a pas activité en ce moment
exactement, ils pourraient le faire. Mais est-ce que ces réunions-là ont lieu?
Peut-être qu'il y a des discussions? Le ministre, est-ce qu'il est certain
qu'il n'y a absolument aucune réunion de ces comités-là? Est-ce qu'il est
certain de ça ou il prend pour acquis qu'il n'y a pas de réunion vu qu'il n'y a
pas d'activité?
M. Julien : Alors, la
question que vous tournez, vous la tournez d'un côté puis, après ça, de l'autre
côté. C'est-à-dire qu'il y a des comités de suivi qui ont été formés, à titre
d'exemple, par Utica, et les travaux du comité sont actifs. Et alors a-t-elle
un cas précis à soulever qui nous amènerait, là, à soulever des questions
spécifiques par rapport à ces enjeux-là? Parce que, même dans la lecture
qu'elle de manière introductive de l'élément de loi, on parle de,
naturellement, exploitant, de mémoire, qu'elle a dit. Alors, pour nous, les
comités, quand ils doivent être créés, sont créés, et naturellement, s'il y a
des suivis à faire, c'est parce qu'il y a des activités, et puis on surveille
ça, puis on communique, au ministère, avec les entreprises.
Mme Ghazal : O.K. Le
ministre a dit, il y a eu, par exemple, Utica où il a donné un exemple.
M. Julien : Oui.
Mme Ghazal : Il y a un
comité de suivi, il y a des réunions, mais il n'y a rien qui est publié. Ce
n'est pas rendu public alors qu'ils sont obligés de le faire. On n'y a pas
accès. Donc, on contrevient à la loi.
M. Julien : Alors, encore
une fois, parce que, déjà là, à la fois avant-hier et hier, certaines de vos
questions quand vous dites qu'il n'y a rien, mais on va valider qu'il n'y a
rien.
Mme Ghazal : Très bien.
Moi, j'aimerais ça…
M. Julien : Et on
validera.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier.
M. Julien : Et après ça
on verra s'il y a non-conformité parce qu'actuellement, dans les premières
questions que vous avez posées sur d'autres sujets, après validation, on
n'arrivait pas du tout aux mêmes conclusions que vous. On va valider cet
aspect-là.
Mme Ghazal : Bien, moi,
j'aime mieux entendre une réponse comme ça que de dire tout va bien dans le
meilleur des mondes parce que ce n'est pas ce qu'on entend sur le terrain.
Donc, moi, j'aime que le ministre ait cette humilité-là de dire : On va
valider. Je n'ai pas l'information maintenant, je vais vous revenir.
M. Julien : Mais il faut
se rappeler que…
Mme Ghazal : Ça, c'est
beaucoup plus rassurant… ça, c'est beaucoup plus rassurant pour les gens qui
écoutent.
M. Julien : Mais il faut
se rappeler… encore là, j'entends ma collègue de Mercier, toujours la même
nature de type de questionnements. L'obligation est sur base annuelle, une fois
par année. Et je n'ai jamais dit : Tout va bien dans le meilleur des
mondes. Encore là, tout ce je dis, c'est : Il y a des comités de suivi qui
sont créés, s'il n'y a pas d'activité, je ne sais pas ce que ces comités-là de
suivi feraient. Et je demande à ma collègue : Avez-vous un exemple concret
qui vous préoccupe, si ce n'est, en réalité, que de grandes généralités sur cet
aspect-là…
M. Julien : ...questionnement.
L'obligation est sur base annuelle, une fois par année. Et je n'ai jamais
dit : Tout va bien dans le meilleur des mondes. Encore là, tout ce je dis,
c'est : Il y a des comités de suivi qui sont créés, s'il n'y a pas
d'activité, je ne sais pas ce que ces comités-là de suivi feraient. Et je demande
à ma collègue : Avez-vous un exemple concret qui vous préoccupe, si ce
n'est, en réalité, que de grandes généralités sur cet aspect-là?
Mme Ghazal : Moi, j'aimerais
ça que le ministre ne qualifie pas mes questions, parce que moi, je pourrais passer
beaucoup de temps à qualifier cette réponse donc... je ne le ferai pas.
M. Julien : C'est ce que vous
faites.
Mme Ghazal : Moi, j'ai une question,
par exemple, par rapport au p.l. n° 44. Il y a une personne
dont on s'ennuie beaucoup, qui nous manque, dans ce p.l. n° 44,
surtout quand on va être rendu à la partie où on va parler de Transition
énergétique Québec, et c'est le ministre. Il y a un grand, grand absent à qui
on ne pourra pas poser de question.
Comme il ne me reste pas beaucoup de
temps... je ne sais pas combien de temps il me reste.
Le Président (M. Lemay) : Environ
six minutes.
Mme Ghazal : Oh! J'ai beaucoup
de temps, mon Dieu! C'est bon. Excellent. Donc, j'ai entendu les échanges entre
le ministre et mon collègue ici, de l'opposition officielle. Évidemment, le ministre
ne nous a pas convaincus, mais j'ai quand même entendu où il disait : Un
des problèmes, c'est qu'il y a... Il y aurait de meilleures collaborations
entre Transition énergétique Québec et le ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles, c'est-à-dire, quand les équipes vont être intégrées, la
collaboration va être meilleure. Est-ce que la collaboration va mal en ce
moment?
M. Julien : Encore une fois,
je n'ai pas dit que les collaborations n'allaient pas bien puis je n'ai pas dit
que ça serait une meilleure collaboration. Ce que je constate, c'est que, quand
je travaille avec Mme Gélinas, chez Transition énergétique Québec, avec qui
j'ai beaucoup de plaisir à travailler, on est allés ensemble en Allemagne,
c'est une femme très dynamique, une équipe très performante... Puis des fois je
travaille avec ma sous-ministre adjointe à l'Énergie, une femme tout aussi
dynamique avec une équipe tout aussi performante. Ce que je vois, c'est qu'il y
a des lieux communs, qu'on gagnerait à travaille quotidiennement ensemble pour
avoir des résultats optimaux. Et c'est ce qu'on va chercher par l'intégration
de TEQ.
Mme Ghazal : ...que le
ministre...
• (10 h 10) •
M. Julien : Alors, ce n'est
pas une mauvaise collaboration, là, puis je n'ai jamais prétendu que la
collaboration de TEQ n'était pas bonne. Mais je pense qu'on peut obtenir des
meilleures synergies, plus d'efficience et meilleurs résultats.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre peut me donner un exemple concret? Parce que, juste après la pandémie,
il y a eu tout un plan de relance et il y a eu une amélioration, puis ça a été
beaucoup souligné dans des articles qu'on a vus dans la presse, des programmes
de Transition énergétique Québec, donc c'est bon pour la relance économique
c'est aussi bon pour l'environnement. Moi, j'aimerais savoir, quand le
ministre, il dit : Il va y avoir meilleure synergie, est-ce qu'il peut me
donner un exemple ultraconcret de quelque chose, en ce moment, qu'il dit :
Il me semble que s'ils étaient dans nos équipes, là, ça irait donc bien mieux.
J'aimerais ça avoir un exemple concret.
M. Julien : Bien, on en a
plein d'exemples, je vais vous en donner un concret. Alors, Transition
énergétique Québec travaille, par exemple, à soutenir les entreprises à
transformer leurs systèmes pour être... en fin de compte, passer d'un type
d'énergie à un autre. Et nous, on travaille, au ministère, avec le volet
énergie pour des branchements potentiels de ces entreprises-là auprès de ces
ressources-là. C'est un exemple.
Après, quand on va faire, en fin de
compte, de la biométhanisation, quand on va le faire sur champs ou bien à
l'intérieur des villes, comme à la ville de Québec, c'est le dossier sur lequel
je travaillais avant de quitter la ville de Québec... Alors, Transition
énergétique Québec travaille justement sur un certain volet de
biométhanisation, et nous...
M. Julien : …auprès de ces
ressources-là. C'est un exemple. Après ça, quand on va faire, en fin de compte,
la biométhanisation, quand on va le faire sur champs ou bien à l'intérieur des
villes, comme à la ville de Québec, c'est le dossier sur lequel je travaillais avant
de quitter la ville de Québec… Alors, Transition énergétique Québec travaille
justement sur un certain volet de biométhanisation. Et nous, encore là, quand
on veut prendre le gaz naturel pour l'injecter, gaz naturel renouvelable, bien,
on a des sommes au ministère pour faire le branchement pour l'intégrer à
l'intérieur du réseau gazier. Alors, c'est des synergies claires où quelqu'un
travaille sur un volet, l'autre travaille sur l'autre volet. Si on est capables
d'être concomitants, de travailler ensemble pour optimiser chacun de ces
volets-là, pour donner des meilleurs résultats, je ne vois pas le problème
qu'on pourrait y avoir.
Mme Ghazal : Donc, la
situation actuelle ne permet pas au ministre de faire ça, en ce moment.
Actuellement, c'est impossible, on ne peut pas faire ça.
M. Julien : Non, non. Alors,
encore là, quand je dis : Améliorer la synergie, c'est qu'on a une très
bonne collaboration, on a des très bonnes discussions. À partir du moment où,
de manière concrète, ces gens-là sont assis autour de la même table, ça
fonctionne juste mieux.
Mme Ghazal : Moi, j'aurais une
question que j'aimerais adresser, si c'est possible, s'il y a consentement, à
Mme la P.D.G. Johanne Gélinas. Hier, j'avais posé des questions par rapport au
fait qu'il n'y a eu aucune réunion du conseil d'administration du Conseil de
gestion du Fonds vert. Il n'y en a eu aucune, et le ministre a dit… alors
que, par exemple, peut-être qu'ils se sont réunis pendant neuf… depuis un an,
depuis le dépôt du projet de loi n° 44, ils se sont réunis neuf fois, et
j'avais pu aussi obtenir les p.-v. de ces réunions-là, donc. Et le ministre
disait : Oui, mais TEQ et le Conseil de gestion du Fonds vert, ce n'est
pas la même chose, etc. Ce n'est pas… Ils n'ont pas la même chose, mais les
deux sont… deux C.A. puis ils n'étaient pas capables de me répondre pourquoi
ça, c'est arrivé, ils ne se sont pas réunis.
Moi, j'aimerais savoir, de la part de Mme
Johanne Gélinas, qu'est-ce qu'elle pense de cette réponse-là? Qu'est-ce qu'il
fait qu'eux ils ont continué à se rencontrer? Puis aussi il y avait eu aussi
des réponses par rapport aux effectifs, où on disait : Ah! mais le C.A. ne
s'est pas réuni, mais les gens du Conseil de gestion du Fonds vert ont continué
à faire le travail. J'aimerais peut-être avoir… peut-être qu'elle a suivi
l'échange… des précisions de sa part.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : …la parole à Mme
Gélinas. Puis, d'entrée de jeu, pour nous, dans l'intervalle de l'adoption du projet
de loi n° 44 qu'on ne prend pas pour acquis, le fonctionnement de Transition
énergétique a poursuivi, les réunions avec le C.A. se sont poursuivies. Et,
même dans le contexte de pandémie, certaines modifications ont été discutées au
programme, puis on est en mesure… Est-ce que vous avez un problème à ce que je
réponde, madame?
Mme Ghazal : Non, parce que je
n'ai plus beaucoup de temps puis je voulais que ce soit Mme Gélinas.
M. Julien : Parfait. Alors,
actuellement, on a optimisé puis même fait de meilleurs résultats puisqu'on a
mis l'épaule à la roue encore plus. Mme Gélinas.
Le Président (M. Lemay) : Mme
Gélinas, s'il vous plaît, simplement vous nommer ainsi que votre titre, et vous
pouvez y aller.
Mme Gélinas (Johanne) :
Certainement, merci, M. le Président. Pour répondre à la question, évidemment,
je ne peux pas présumer de rien concernant le Conseil de gestion du Fonds vert
parce que je ne siège pas sur le comité d'administration. En ce qui concerne
TEQ, comme l'a mentionné le ministre, tant et aussi longtemps qu'on n'est pas
aboli, on continue à se gouverner comme une société d'État, si bien qu'on a des
réunions de conseil régulièrement et on débat de différents dossiers. Donc,
tant et aussi longtemps que TEQ va demeurer, la…
Mme Gélinas (Johanne) : ...en
ce qui concerne TEQ, comme l'a mentionné le ministre, tant et aussi longtemps
qu'on n'est pas aboli, on continue à se gouverner comme une société d'État, si
bien qu'on a des réunions de conseil régulièrement et on débat de différents
dossiers. Donc, tant et aussi longtemps que TEQ va demeurer, la gouvernance et
la supervision des activités de TEQ seront faites par le conseil
d'administration.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Et donc, est-ce
que, Mme Gélinas, par exemple, les équipes, est-ce qu'elle peut me dire ça
va être quoi l'impact du fait que l'équipe actuellement de TEQ qui va devenir
sous... si le p.l. n° 44 est voté tel quel, ça,
va être quoi l'impact sur les équipes quand elles vont être intégrées sous le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles par rapport au nombre, par
rapport... Ça sera quoi l'impact concret, si elle peut en parler?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Gélinas.
Mme Gélinas (Johanne) : La
réponse est... Pour bien répondre à la question, en fait, il faut prendre en
considération trois éléments. C'est quoi TEQ? TEQ, ce sont des gens, une
centaine d'employés, des talents spécialisés dans le domaine de la transition
énergétique. C'est aussi de l'argent. Et on doit reconnaître que le
gouvernement, depuis les deux dernières années, a augmenté de façon
substantielle l'argent que nous avons reçu. Et c'est aussi de l'agilité. Vous
avez débattu sur la question de l'agilité.
Ceci étant, si on est capable de maintenir
notre agilité, on serait en mesure de réaliser notre mandat. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
...tout le temps disponible pour ce bloc d'échange. Et je dois maintenant céder
la parole à l'opposition officielle. M. le député de Laval-des-Rapides, la
parole est à vous.
M. Polo : Je serais prêt à
donner quelques de plus à Mme Gélinas pour terminer sa réponse de ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. Allez-y, Mme Gélinas, vous pouvez poursuivre.
Mme Gélinas (Johanne) :
Alors, le point, dans le contexte d'une réintégration, le monde, on souhaite le
garder et on n'a pas d'indication qu'on va perdre nos talents. L'argent, c'est
de l'argent dédié, donc, en principe, on ne devrait pas non plus perdre cet argent-là.
Pour ce qui est de l'agilité, M. le
ministre ne l'a pas mentionné tantôt, mais comme la question revient souvent,
et c'est une question légitime, il m'a demandé, il y a quelques semaines,
d'être en mesure d'identifier les points où il y aurait peut-être des éléments
de vulnérabilité, et qu'on puisse travailler ensemble avec Mme Lizotte à
dégager des pistes de solution.
Donc, j'attends que les équipes
reviennent. Et, lorsqu'elles seront toutes de retour chez nous, on va
s'attaquer à cette question-là, et j'entends bien lui rendre un rapport
prochainement.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. M. le ministre, chers collègues, je vous salue. Je
vais commencer par adresser les félicitations à Mme Gélinas, tout d'abord,
parce qu'après presque plus de trois ans déjà d'être nommée à la tête de TEQ,
vous... Selon les consultations sur le p.l. n° 44,
là, la très grande majorité des organismes qui ont été consultés ou qui ont
participé aux consultations ont soutenu fortement la mission de TEQ, les
résultats, l'efficacité de Transition énergétique Québec, alors... à plusieurs
égards. Et, notamment, même la Vérificatrice générale du Québec a même émis des
doutes sur la nécessité de cette intégration de TEQ à l'intérieur du ministère
de l'Énergie...
M. Polo : ...de Transition
énergétique Québec. Or, à plusieurs égards, et notamment... Même la Vérificatrice
générale du Québec a même émis des doutes sur la nécessité de cette intégration
de TEQ à l'intérieur du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, notamment
en lien avec une confusion au niveau de la mission, une mission qui, selon la
vérificatrice, semble difficilement conciliable entre la mission du MERN et TEQ
puisque l'un est dédié à l'octroi des licences d'exploitation d'hydrocarbures
et l'autre, à la transition énergétique.
Donc, je vous félicite parce que sous
votre mandat, vous avez réussi, là, à démontrer à différents acteurs, autant du
milieu de l'environnement syndical, et autres, qu'une société d'État peut être
très efficace, respecter son mandat, respecter la mission puis, en même temps,
être capable de démontrer qu'elle contribue largement à l'effort de réduction
des gaz à effet de serre. Donc, je vous en félicite, Mme Gélinas, tout
d'abord.
J'aimerais juste revenir sur quelques
paroles ou quelques affirmations du ministre, notamment, parce que, lorsqu'il a
été interpelé par mes collègues, il a par la suite mentionné qu'il n'a jamais
utilisé le terme «meilleur» pour expliquer ou justifier pourquoi l'intégration
de TEQ à l'intérieur du ministère était nécessaire. Mais, par la suite, il a
terminé une phrase en disant que, selon lui, cette collaboration, cette
intégration allait mieux faire avancer. C'est du lexique, vous allez me dire,
M. le ministre, mais, ultimement, vous êtes en train de dire que la nécessité
d'intégrer TEQ à l'intérieur du ministère va faire mieux avancer les choses.
Et je vais reprendre, donc, une des
questions de mal collègue de Mercier en disant : Mais en quoi ça va mieux
faire avancer les choses? Et, à l'opposé, en quoi, par le passé, ça a peut-être
été un obstacle ou ça a peut-être freiné, ou réduit, ou ralenti l'avancement
ou, si on peut dire, cette collaboration entre TEQ et votre ministère?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (10 h 20) •
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Alors, tantôt, à la question, c'était quelqu'un qui disait...
puis qui me posait la question : Est-ce que la collaboration est
déficiente? Non, on a une très bonne collaboration.
Et je réitère que, dans plusieurs domaines
d'activité, dans plusieurs projets, il y a à la fois des gestes qui sont faits
par TEQ, ça peut être, en fin de compte, dans différents programmes, comme
ÉcoPerformance, comme des programmes où on vient aider les entreprises, ou
l'industrie, ou les particuliers à faire une transition énergétique, et il y a
également des gestes à l'intérieur du ministère qui doivent être concomitants
pour optimiser la mesure.
Alors, une fois qu'on a les gens assis
autour d'une table avec des discussions quotidiennes sur les gestes de chacun,
on s'assure d'améliorer l'efficience des gestes posés, des gestes
gouvernementaux. Donc, à l'intérieur d'une même boîte, à la fois le volet
Transition énergétique Québec et le volet énergie, qui posent des gestes qui
peuvent être complémentaires pour atteindre...
M. Julien : ...quotidienne sur
les gestes de chacun, on s'assure d'améliorer l'efficience des gestes posés,
des gestes gouvernementaux. Donc, à l'intérieur d'une même boîte, à la fois le
volet Transition énergétique Québec et le volet Énergie, qui posent des gestes
qui peuvent être complémentaires pour atteindre un résultat, c'est certain que
le maillage, de manière claire, de manière... assis autour d'une même table, va
être plus optimal.
M. Polo : Est-ce qu'il y a eu
des abus... est-ce que, selon vous, il y a eu des abus financiers ou des
abus... des dépassements de coûts, ou si on peut dire, peut-être un excès de
réglementation au cours des dernières années, relevant de TEQ ou l'utilisation
des fonds publics?
M. Julien : Pas du tout. En
réalité, je réitère que si, par exemple, Transition énergétique Québec
travaille avec une entreprise, une organisation pour faire du biogaz, pour les
supporter — comme on est allé à Warwick l'an dernier puis on est
allés dans une autre ferme à Sainte-Sophie — donc Transition
énergétique Québec participe, en réalité, avec ces entreprises agricoles là pour
qu'ils prennent le fumier puis le transforment, en réalité, en digestat qui
peut être mis au champ, qui produit du gaz naturel renouvelable. En même temps,
le volet Énergie du ministère dit : Nous autres, on a des enveloppes pour
faire des branchements, pour faire, en fin de compte, des parties de réseaux
pour permettre de brancher auprès, en réalité, du réseau gazier du Québec.
À partir du moment où tout le monde est
assis à la même table, chacun connaît son terrain de jeu, les programmes de TEQ
et les enveloppes budgétaires du ministère de l'Énergie, le volet Énergétique,
mais on s'assure, là, que tout est arrimé. Je ne dis pas que ça ne se faisait
pas. Aujourd'hui, là, ça se fait. Demain, ça va se faire encore mieux parce que
les discussions vont être en temps réel avec une équipe de travail qui vont
travailler... c'est comme une approche projet. Alors, ce n'est pas chacun, en
réalité, travaille sur un volet, c'est un projet et ça va être une meilleure
synergie.
M. Polo : Parfait. Parlons de
l'approche projet, M. le ministre. Parce qu'avant-hier, je vous ai questionné
sur le classement du Québec selon l'Institut Fraser, classement qui a
dégringolé au cours des 18 derniers mois, qui est passé du quatrième au
18e rang, et notamment, sur l'un des aspects sur lequel votre ministère a
été fortement critiqué dans cette étude-là de l'Institut Fraser, où on
déplorait qu'il n'y avait pas assez de gestes qui était posé, O.K., pour faire
diminuer la démocratie, la lourdeur démocratique, et donc, par opposition,
l'agilité, la rapidité et le soutien aux différents acteurs de l'industrie pour
pouvoir faire avancer ces projets. Ce qui est tout à l'opposé de tout ce qu'on
qualifie TEQ dans son domaine dernièrement ou actuellement.
Mais, parlons de projet. Parlons de
projet, M. le ministre, parce que, si je regarde, par exemple, un document qui
provient de Transition énergétique Québec qui parle... qui est en fait
intitulé : Tableau de synthèse : état d'avancement des mesures
pour le développement...
M. Polo : ...qualifie TEQ dans
son domaine dernièrement ou actuellement.
Mais, parlons de projets. Parlons de
projets, M. le ministre, parce que, si je regarde, par exemple, un document qui
provient de Transition énergétique Québec qui parle... qui est en fait
intitulé : Tableau de synthèse : état d'avancement des mesures
pour le développement des bioénergies, O.K.. Et lorsqu'on fait référence...
Je vais commencer de façon plus d'ordre général, parce qu'on identifie ici des objectifs,
notamment de doter le Québec d'un plan de développement en bioénergie, au
point 83.1, peut-être que vous connaissez le rapport de mémoire ou pas, le
point 83.1, on dit : Mettre en place un comité consultatif qui aura
le mandat de rédiger un plan d'action sur les bioénergies. Vous êtes familier
avec ce point-là, M. le ministre?
M. Julien : ...
M. Polo : O.K. L'échéance
prévue initialement... Donc, le porteur de cette mesure, c'est votre ministère,
O.K.? L'échéance prévue initialement était de 2018‑2019, O.K.? La progression,
tel que le tableau l'indique, est indiquée : à venir, donc pas nécessairement
en cours, mais à venir, et l'échéance revue est 2019‑2020. Premièrement, de
façon générale, donnez-nous un peu plus de contexte sur ce comité consultatif
et du mandat de rédiger un plan d'action sur les bioénergies.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, écoutez, il y a plusieurs gestes qui ont été posés, que ce
soit au niveau du gaz naturel renouvelable avec le règlement, que ce soit, en
fin de compte, le développement de l'hydrogène, que ce soit, en fin de compte,
la prépublication du volet biocarburant. Et naturellement, on compte très, très
fortement mettre beaucoup plus d'emphase que par le passé sur tout ce qui est
énergie renouvelable biocarburant. Naturellement, vous conviendrez avec moi
qu'il y a un PEV qui s'en vient incessamment, qui va certainement faire une
part adéquate de tout ce qui est bioénergie.
M. Polo : Alors, comment
expliquer le délai de la mise en place ou, en fait, de la rédaction du plan
d'action sur les bioénergies, le retard de 12 mois, selon le document ici,
selon l'échéance prévue versus l'échéance revue et le fait qu'on n'est pas
capable d'indiquer une progression sur l'avancement de cette mesure-là?
M. Julien : Alors,
naturellement, je réitère que dans la dernière année et demie, des gestes
concrets comme jamais ont été posés par rapport à tout ce qui est la
bioénergie, à la fois pour les gaz naturels renouvelables avec le règlement,
avec des cibles, parmi les plus audacieuses au Canada, d'intégration de
carburants renouvelables, puis la même chose pour le diésel. Naturellement, le
PEV qui s'en vient va faire la partie adéquate à ce volet-là avec toute la
stratégie gouvernementale.
M. Polo : O.K. mais...
M. Julien : ...au Canada
d'intégration de carburant renouvelable, puis la même chose pour le diésel. Naturellement,
le PEV qui s'en vient va faire la partie adéquate à ce volet-là avec toute la stratégie
gouvernementale.
M. Polo : O.K. Mais c'est
à venir. O.K.
M. Julien : Oui, c'est à
venir.
M. Polo : O.K. Je vais plus
loin. Point 84.1 du même document. Élaborer un plan d'action gouvernemental
sur l'utilisation et la production des bioénergies au Québec. L'échéance prévue
initiale était de 2019‑2020. L'échéance revue, 2020‑2021. O.K.? Donc, pas 2019‑2020.
2020‑2021. Et aucune progression n'est indiquée non plus à ce niveau-là.
Comment vous justifiez ce retard et pourquoi ces délais?
M. Julien : Alors, effectivement,
quand je suis arrivé en poste, on a fortement travaillé, puis les résultats,
comme je vous dis, là, avec le règlement sur le gaz naturel renouvelable, avec
la prépublication du règlement sur le diésel renouvelable, avec des réductions
au-dessus de 500 000 tonnes de GES dans un premier cas du gaz naturel
renouvelable, ce qui est l'équivalent de 125 000 voitures qui
passeraient du pétrole à l'électricité, des gestes concrets, alors, je dirais,
malheureusement, quand je suis arrivé, là, au ministère, mon prédécesseur avait
laissé une feuille blanche par rapport à ces éléments-là. On y a travaillé très
fortement et on y croit beaucoup, beaucoup. Puis le PEV va le démontrer.
M. Polo : O.K. Mais ça
fait déjà... Ça va faire bientôt deux ans que vous êtes en poste, M. le
ministre. O.K.? Oui, une feuille blanche, mais une feuille blanche, c'est une
opportunité aussi pour, justement, mettre sur papier quelle est votre vision.
Mais est-ce que ça prend deux ans pour... deux ans et plus pour mettre sur
papier, justement, ou faire avancer ces mesures d'élaboration de plan d'action
gouvernemental, ou rédiger un plan d'action sur les bioénergies? Je veux juste
bien comprendre.
M. Julien : Alors, quand
vous parlez des dernières années, il y a eu 70 millions...
Une voix
: ...
M. Julien : Non, non, le
deux ans. On va parler du deux ans. 70 millions qui ont été octroyés pour
le GNR, un règlement qui fait passer de 1 %, à 2 %, à 5 % de
manière progressive, des gestes posés auprès d'entreprises pour qu'ils
produisent justement du biocarburant conjointement avec TECQ. Donc, vous, vous
me parlez d'un plan. Moi, je vous parle de gestes concrets qui ont été posés
sans commune mesure à tout ce qui a été fait dans le passé par rapport aux
biocarburants au Québec.
M. Polo : O.K. Parfait.
Je suis... Je vais continuer, M. le ministre, juste pour vous démontrer qu'à
même ce tableau-là... Par exemple, au point 85.1. Cartographier le
potentiel d'exploitation et les projets de bioénergie par région et les tenir à
jour. L'échéance prévue était 2018‑2019. L'échéance revue est 2019‑2020. Où en
sommes-nous rendus sur cette cartographie du potentiel d'exploitation?
• (10 h 30) •
M. Julien : On y
travaille.
M. Polo : O.K. 85.2.
Évaluer la consommation et la production des bioénergies....
10 h 30 (version non révisée)
M. Polo : ...l'échéance revue
est de 2019‑2020. Où en sommes-nous rendus sur cette cartographie du potentiel
d'exploitation?
M. Julien : On y travaille.
M. Polo : O.K. «85.2. Évaluer
la consommation et la production des bioénergies.» O.K., l'échéance prévue
était de 2018‑2019, l'échéance revue est de 2019‑2020, progression en cours. Où
en sommes-nous rendus?
M. Julien : Alors, on a
identifié plusieurs sites, en fin de compte, de projets de gaz naturel
renouvelable. D'ailleurs, on a annoncé huit projets, en juillet dernier, de gaz
naturel renouvelable, avec les sommes appuyant cette production-là. Et
naturellement, on a plusieurs autres projets qui sont identifiés.
M. Polo : O.K. M. le
Président, j'ai fait l'exercice avec le ministre pour lui présenter quatre
mesures dont le MERN, le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles,
en est responsable, quatre mesures pour lesquelles une échéance prévue a été
revue en cours de route, trois desquelles... deux desquelles aucun indicatif...
aucune indication au niveau de la progression de ces mesures-là, tout ça pour
démontrer qu'à même le ministère il y a des délais, il y a des mesures pour
lesquelles son ministère est responsable. Il y a des retards. Les échéances ne
sont pas respectées, les échéances sont même revues et repoussées dans le
temps.
Et le ministre, plus tôt cet avant-midi,
avec mon collègue de Viau, nous demande de le croire sur parole que
l'intégration de TEQ à même son ministère va permettre non seulement de
préserver l'efficacité, la rapidité, l'agilité de TEQ, alors que je fais la
démonstration ici, avec quatre mesures de son propre ministère, sur des mesures
dont il est responsable, ne respecte pas ces échéances initiales, ne respectent
pas ces échéances qui s'est lui-même données pour faire avancer ces mesures-là.
Maintenant, il nous dit : C'est dans
un intérêt d'imputabilité ministérielle. Est-ce qu'il est lui-même imputable du
délai de ces... ou du report de ces mesures-là? Je ne sais pas, je ne sais pas
s'il va nous demander de le croire en parole qu'il s'est autoflagellé pour
se... Je le dis respectueusement. Mais ce que je veux dire, M. le Président,
par là, c'est : Est-ce qu'il s'est lui-même autoqualifié en reconnaissant
que quatre mesures, ici, démontrent que son ministère ne va pas accentuer ou
améliorer l'efficacité, ou la rapidité, ou l'agilité de TEQ en l'intégrant à
l'intérieur de son ministère?
Deuxièmement, deuxièmement, et j'amène ma
question par la suite, ce qui m'inquiète dans tout ça, M. le Président, O.K.,
et vous avez été parmi nous vous-même, dans nos très longues discussions avec
le...
M. Polo : ...son ministère
ne va pas accentuer ou améliorer l'efficacité, ou la rapidité, ou l'agilité de
TEQ en l'intégrant à l'intérieur de son ministère.
Deuxièmement... Deuxièmement, et j'amène
ma question par la suite, ce qui m'inquiète dans tout ça, M. le Président,
O.K., et vous avez été parmi nous vous-même dans nos très longues discussions
avec le ministre sur un projet de loi antérieur, mais je vais faire un lien
avec le sujet, le lien... l'intégration de TEQ... ou le souhait de
l'intégration de TEQ à l'intérieur de son ministère, c'est l'affaiblissement
des institutions. C'est ça... c'est l'inquiétude aujourd'hui que je présente au
ministre et également que je présente à la population, c'est l'affaiblissement
des institutions, M. le Président.
L'affaiblissement des institutions parce
que, dans le cas présent, on discute... on félicite Mme Gélinas sur le
mandat qu'elle assume depuis maintenant trois ans à la tête de TEQ, sur toutes
les félicitations, toute la reconnaissance du milieu sur la qualité du travail
qui a été effectué par Transition énergétique Québec au cours des trois
dernières années. Ceci dit, ça n'a pas empêché le gouvernement de souhaiter, de
présenter, de déposer un projet de loi pour intégrer TEQ à l'intérieur de son
ministère sans être capable de faire la démonstration... comme mon collègue de
Viau l'a clairement démontré, sans être capable de faire la démonstration que
ça va améliorer l'agilité, la rapidité, l'efficacité, et, au contraire, sans
faire la démonstration de la nécessité d'intégrer TEQ à l'intérieur du
ministère.
Et j'apporte un autre exemple. Sur le
projet de loi n° 34, M. le Président, vous nous avez accompagnés pendant
très longtemps sur le projet de loi là, il n'a pas fait non plus la
démonstration de l'affaiblissement du mandat et de la mission de la Régie de
l'énergie à travers le projet de loi n° 34.
Et ça, c'est ce qui m'inquiète parce que,
quand vous êtes non seulement ministre, quand vous avez une responsabilité
ministérielle, quand vous êtes au Conseil exécutif, quand vous gouvernez la
province du Québec, c'est aussi votre responsabilité de donner confiance aux
Québécois que les gestes qui sont posés n'affaiblissent pas les institutions
mais plutôt les renforcent, consolident ces institutions, consolident les
pouvoirs, consolident les responsabilités qu'on leur octroie pour justement
s'assurer qu'un «check and balance» est respecté. Et actuellement les
gestes qui sont posés — O.K., tantôt, je vous ai posé la question, ma
collègue a utilisé un autre mot, je vais utiliser un mot qui respecte les
mesures parlementaires — malheureusement, le ministre, lorsqu'il
répond aux questions associées à la justification d'intégrer TEQ à l'intérieur
de son ministère, se défile de ses responsabilités, n'est aucunement capable
d'expliquer et de justifier pourquoi TEQ devrait être intégré à l'intérieur de
son ministère, si — comme je lui ai posé des questions, mes collègues
lui ont posé des questions — il n'y a rien qui le justifie, que ce
soit en termes budgétaires, que ce soit en termes de mandat, que ce soit en
termes d'efficacité, ou quoi que ce soit, il n'y a rien qui justifie d'intégrer
Transition énergétique Québec à même son ministère.
Alors, aujourd'hui, je peux juste arriver
à la conclusion que M. le ministre travaille, accepte les mandats que son
premier ministre et son gouvernement lui donnent, tout en sachant que ces
gestes posés et ces actions posées...
M. Polo : ...d'intégrer Transition
énergétique Québec à même son ministère. Alors, aujourd'hui, je peux juste
arriver à la conclusion que M. le ministre travaille, accepte les mandats que
son premier ministre et son gouvernement lui donnent tout en sachant que ses
gestes posés et ses actions posées affaiblissent les institutions du Québec. Et
aujourd'hui nous sommes devant un deuxième exemple en moins d'un an où le ministre
donne son consentement sans aucune démonstration qu'il est d'accord à procéder
à l'affaiblissement d'une deuxième institution qu'est Transition énergétique
Québec, après l'avoir fait avec la Régie de l'énergie afin d'affaiblir les institutions,
et ce, contre la volonté des Québécois et contre l'intérêt des Québécois. Donc,
M. le ministre, est-ce que vous...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides, ceci complète votre période d'intervention. Cependant,
je dois quand même vous inviter à la prudence, lorsque vous utilisez des
propos, de ne pas imputer des motifs à une autre personne. Donc, je sais qu'il
y a des propos non parlementaires, vous arrivez avec un synonyme, mais je vous
invite tout de même à la prudence, malgré le fait que ce n'était pas inscrit au
registre des propos non parlementaires. Sur ce, je cède maintenant la parole au
troisième groupe d'opposition. M. le député de Jonquière, la parole est à vous.
• (10 h 40) •
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. Petite question rapide pour commencer. L'annonce de la
prépublication du projet de règlement concernant les carburants renouvelables
dans l'essence et le diesel, là, donc les biocarburants, la prépublication du
projet de règlement était le 1er octobre l'année passée. Je veux
juste savoir on en est où, s'il vous plaît, dans l'adoption du règlement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Spécifiquement, je
pourrais passer peut-être la parole soit à ma sous-ministre ou à ma sous-ministre
adjointe à l'Énergie... spécifiquement, là, le cheminement, où on en est rendu.
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. Est-ce qu'on a le consentement?
M. Gaudreault : Oui oui.
Consentement.
Le Président (M. Lemay) : Oui?
Donc, qui veut prendre la parole? Simplement se nommer, ainsi que son titre, et
vous pourrez y aller.
Mme Asselin (Luce) : ...un
micro? Merci. Luce Asselin, sous-ministre associée à l'Énergie. Alors, pour
répondre à votre question, M. le Président, ce règlement-là est passé sous la
prépublication. On a reçu quand même beaucoup de commentaires et on s'est donné
la peine de regarder l'ensemble des scénarios potentiels pour le bonifier.
Alors, on est en train de tester certains scénarios pour lesquels il y aurait probablement
des modifications qui nous apparaissent majeures. Alors, on va aller au bout de
cette évaluation-là, on va parler à nos autorités. Normalement, dans un délai
raisonnable, le règlement devrait être connu de tous ou, sinon, republié au
besoin. Merci.
M. Gaudreault : Délai
raisonnable. Est-ce qu'on peut avoir un horizon... un horizon certain, là?
Le Président (M. Lemay) : Mme
Asselin.
Mme Asselin (Luce) : Bien, je
ne souhaite pas m'engager sur un calendrier au nom de mes autorités, mais je
peux vous dire que le travail est en cours et presque terminé, alors il faudra
voir si on atterrit avec ça dans les prochaines semaines ou prochains jours,
prochains mois.
M. Julien : ...
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : ...on va
considérer aussi la teneur des modifications qui seront nécessaires le cas
échéant.
M. Gaudreault : O.K....
Mme Asselin (Luce) : ...mais
je peux vous dire que le travail est en cours et presque terminé, alors il
faudra voir si on atterrit avec ça dans les prochaines semaines, ou prochains
jours, prochains mois.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : ...on va
considérer aussi la teneur des modifications qui seront nécessaires le cas
échéant.
M. Gaudreault : O.K. Alors, M.
le Président, cette annonce d'un règlement sur les biocarburants avait été
faite devant l'Association québécoise de la production des énergies
renouvelables le 8 février 2019. Le gouvernement était heureux d'annoncer la
prépublication le 1er octobre 2019, donc huit, neuf mois après. Là, on arrive
un... bientôt dans un an après la prépublication. Puis là on n'a toujours pas
le règlement sur le biocarburant. Est-ce que c'est de ça que parle le ministre
quand il parle d'efficacité, d'agilité du ministère?
M. Julien : ...grande
distinction entre des règlements, en réalité, soit sur le biogaz et le
biocarburant avec les enjeux et les questionnements qui viennent, en réalité,
mettre des cibles dans un secteur où on a plusieurs commentaires et des parties
prenantes, et, après ça, l'agilité sur de la gestion de programmes qui sont
encadrés et qui ont des objectifs très clairs. Donc, il y a tout le processus
réglementaire. Alors, si vous me parlez d'agilité du processus réglementaire
avec tout ce qui comporte comme étapes pour arriver à terme, naturellement...
Et je ne m'essuierai pas les pieds sur la crise actuelle qu'on vit qui a amené
certains éléments, pas de ralentissement, mais vous comprendrez qu'on... qu'il
y a une crise, une pandémie, mais ce n'est pas ça, en réalité, qui cause les
délais, mais il y a une grande distinction entre un processus réglementaire
pour arriver à un règlement qui vient donner des cibles 2021‑2025, puis
une prospection, puis une gestion de programmes, à titre d'exemple Roulez vert,
Technoclimat, ÉcoPerformance, Chauffez vert. Alors... Et comme le mentionnait
Mme Gélinas, on est tous les deux à la même place, on doit absolument
maintenir l'agilité de TECQ en pouvant bénéficier d'une meilleure synergie avec
les intervenants du ministère qui peuvent travailler de manière concomitante
sur un projet commun.
• (10 h 40) •
M. Gaudreault : Vous me
permettrez d'en douter, M. le Président, parce que, même en dehors de la
pandémie, là, l'annonce de ce règlement avait été faite le 8 février 2019
devant l'AQPER. Donc, si on se reporte un an plus tard, c'est 8 février
2020. On est avant la pandémie. Donc, ça faisait un an. Puis on n'avait
toujours pas le règlement sur les biocarburants. On ne l'avait toujours pas.
Là, on est rendus au mois d'octobre. Bien, c'est-à-dire, on est rendus beaucoup
au mois de septembre, mais ça va faire un an si on compte la date de la
prépublication. La sous-ministre et le ministre nous disent : Il va avoir
encore... On a eu...
M. Gaudreault : …ça
faisait un an, puis on n'avait toujours pas le règlement sur les biocarburants,
on ne l'avait toujours pas. Là, on est rendu au mois d'octobre… bien, c'est-à-dire,
on est rendus bientôt au mois de septembre, mais ça va faire un an si on compte
la date de prépublication. La sous-ministre et le ministre nous disent :
Il va avoir encore… on a eu beaucoup de commentaires, on va le réajuster. C'est
même possible qu'on retourne dans une nouvelle prépublication.
Et le ministre nous dit : «Quand on
va avoir intégré TEQ au ministère, ça va être pour plus d'efficience, plus
d'efficacité, une efficacité augmentée.» J'ai tout noté ses phrases, là.
«Synergie», il l'a dit à peu près mille fois. Là, il dit : «Rien ne
dit qu'il y aura moins d'efficacité au ministère de l'Énergie des Ressources.
On va arriver avec une synergie optimale.» Là, je le cite toujours : «Ça
ne peut pas faire autrement que d'être meilleur.» Permettez-moi d'en douter, M.
le Président. Permettez-moi d'en douter. Ça va faire un an et demi et plus
qu'on a parlé d'un règlement sur les biocarburants. Ça va faire bientôt un a
qu'il a été prépublié. Ça, c'est la mécanique du ministère. Puis il vient nous
dire : «En intégrant TEQ à l'intérieur du ministère, ça va être bien plus
optimal puis efficace, puis il va y avoir bien plus de synergie. C'est tout le
contraire, M. le Président. C'est tout le contraire. Puis j'ajoute à cet
exemple, les quatre situations ou les quatre cas que mon collègue de
Laval-des-Rapides a nommés tout à l'heure.
Donc, on est dans l'inverse, exactement
l'inverse d'une synergie, et la machine… ce qui risque fort d'arriver, c'est
que la machine du MERN, du ministère de l'Énergie va gober — hein, on
parle beaucoup de gobeuses, là, dans le recyclage — alors la machine
du ministère va gober l'agilité d'une organisation souple comme TEQ. Alors,
moi, j'aimerais que le ministre me fasse la démonstration contraire. Quand je
vois un règlement sur les biocarburants qui prend autant de temps, j'ai minimum
un doute sur l'efficacité de la suite des choses en intégrant les mesures de
TEQ dans le ministère.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Encore une fois, je fais la grande distinction entre
l'application d'un programme normé et un processus réglementaire sur les
biocarburants. Et effectivement ça fait un certain temps qu'on en parle, et je
pense… et je n'étais pas… certainement pas le premier à en parler quand j'en ai
parlé. Et, nous, on a actuellement un règlement qui a été prépublié, qui est
discuté avec des commentaires assez importants, puis on va prendre le temps de
bien faire les choses parce que son application qu'on souhaite, c'est à partir
de 2022, mais certainement qu'on dans un processus réglementaire avec
consultation, et on ne va pas sauter des étapes. Encore là, faire le lien, dans
un processus réglementaire ou législatif et un processus d'application de
programmes, bien, pour moi, c'est même deux choses distinctes.
L'autre élément, quand je parle de
synergie…
M. Julien : …mais certainement
qu'on est dans un processus réglementaire avec consultation, et on ne va pas
sauter des étapes. Encore là, faire le lien entre un processus réglementaire ou
législatif et un processus d'application de programme, bien, pour moi, c'est
même deux choses distinctes.
L'autre élément, quand je parle de
synergie, j'ai réitéré par des exemples, tant sur la biométhanisation, tant sur
le gaz naturel renouvelable, des gestes qui sont sous la responsabilité de Transition
énergétique Québec, avec des programmes normés, et qui doivent être faits de
manière concomitante, de manière à être optimisés, avec le ministère. Et
effectivement ça fait plusieurs fois que je dis «synergie» parce que ça fait
plusieurs fois qu'on me pose la question, donc oui, cette synergie-là va
permettre d'avoir des approches mieux discutées entre les partis parce qu'ils
vont autour de la même table, et s'assurer, en réalité, que les actions de
chacun favorisent la réalisation du projet puisque c'est l'addition de chacun
des gestes qui font la réalisation du projet.
M. Gaudreault : Ça fait un an
et demi, M. le Président, un an et demi que l'annonce avait été faite en grande
pompe devant l'association québécoise des producteurs d'énergie renouvelable
pour le règlement sur les biocarburants, un an et demi. Ce n'est toujours pas
adopté. Je veux dire… puis le plus drôle, bien, le plus drôle, je dis… tu sais,
il y avait le slogan de la revue Croc, quand j'étais jeune, qui disait :
«Ce n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle.» C'est un peu la même chose. Le
plus drôle, c'est que ce gouvernement nous dit… nous disait puis il nous a dit
encore hier : On va faire un projet de loi n° 61 avec granules bleues
super améliorées pour accélérer les choses, pour accélérer le développement
économique au Québec en temps de pandémie. Et là ce qui est sur sa propre
tablette, où on n'a pas besoin de projet de loi pour accélérer les choses, il
n'est pas capable de l'accélérer, ça fait un an et demi qu'il a fait l'annonce,
ce gouvernement, M. le Président, un an et demi. Là, je prends juste l'exemple
des biocarburants.
Permettez-moi de douter de la synergie, de
l'efficacité, d'une efficacité augmentée, de l'agilité, de l'efficience dont se
targuent le ministre en intégrant TEQ au sein de son ministère. Quand ça prend
un an et demi, puis on parle peut-être d'une autre prépublication à venir, une
fois qu'ils auront analysé les mémoires sur la première prépublication. C'est
quand même assez inquiétant, M. le Président, très inquiétant.
Je voudrais également aller sur un autre
élément, parce qu'on parle beaucoup, par rapport à TEQ et du projet de loi
n° 44, de l'imputabilité. Je pense qu'on dit beaucoup de choses là-dessus,
puis moi, je partage le point de vue de mes collègues à l'effet qu'une société
d'État est imputable ici, devant l'Assemblée nationale, parce qu'il y a un
ministre de tutelle, il y a un ministre responsable qui dépose un rapport, etc.
Mais le vrai enjeu, c'est quoi? C'est la politisation. C'est la politisation.
TEQ est concentré sur sa mission avec des normes, des objectifs, avec des
programmes pour analyser chaque projet. Là, on va avoir un ministre qui va
avoir un rôle…
M. Gaudreault : ...mais le vrai
enjeu, c'est quoi? C'est la politisation. C'est la politisation. TEQ est
concentré sur sa mission avec des normes, des objectifs, avec des programmes
pour analyser chaque projet. Là, on va avoir un ministre qui va avoir un rôle
ou un statut un peu — j'essaie de trouver le bon terme,
là — un peu un côté givré puis un côté sucré en même temps parce
qu'il est ministre responsable de l'exploitation des ressources naturelles,
puis en même temps, il va être en charge des mesures pour l'efficacité
énergétique puis une meilleure utilisation de l'énergie. Et là il va être mis
face à plein de dilemmes qui vont interpeller la politique, puis il va se faire
interpeler partout où il va sortir, de pouvoir donner des autorisations
lui-même sur des projets. Alors, comment il va vivre avec cette politisation?
Comment il peut nous donner des garanties d'un traitement équitable, objectif
des projets de TEQ qui seront intégrés à l'intérieur de son ministère?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Mon collègue de Jonquière, par son lapsus, en réalité, me rejoint
totalement. Effectivement, j'ai le côté givré et sucré qui est le même côté, le
volet Énergie et le volet TEQ, en réalité, sont complémentaires et vont mieux
travailler ensemble. Donc, TEQ a des programmes qui sont normés, qui sont
connus, qui sont publiés sur leur site. Et ces programmes-là, en réalité,
visent différents objectifs qui sont clairs, qui sont mesurables. Et ces
objectifs-là, en réalité, sont suivis. Alors, effectivement, le côté givré et
sucré, c'est de faire en sorte qu'à la fois le volet Énergie du ministère et le
volet TEQ via ses programmes, vont être mis en contribution ensemble autour de
la même table. J'ai nommé plusieurs exemples concrets de projets où les deux
faisaient des interventions. Et je ne dis pas que ces interventions-là ont été
mal faites, effectivement, qu'on l'a constaté, elles étaient concomittantes.
Là, on va s'assurer même que, dans le développement du projet, dans les
échéanciers, tout le monde soit sur la même ligne de manière optimale.
• (10 h 50) •
M. Gaudreault : ...il ne me
reste pas beaucoup de temps. Vous m'avez dit autour de deux minutes. Je suis
obligé d'aller sur un autre sujet, mais qui est archi-important : les
effectifs d'Hydro-Québec dans les régions. Je voudrais avoir l'opinion du
ministre parce que, depuis 2010, Hydro-Québec a réduit ses effectifs de
3 615 employés, ce qui représente 15 % de moins. Et je veux juste
vous donner quelques exemples, Nord-du-Québec a diminué de 983 à 980, bon,
c'est trois employés, mais Saguenay—Lac-Saint-Jean, 477 à 460, Côte-Nord — c'est
une région qu'il connaît bien, il est ministre responsable de la
Côte-Nord — moins 53 employés, de 1 147 à 1 094, et savez
vous quoi? Ça, c'est entre... les chiffres d'Hydro-Québec entre 2018 et 2019.
L'énergie propre et renouvelable
hydroélectrique du Québec n'est pas produite sur Grande Allée, elle n'est pas
produite sur le boulevard René-Lévesque à Montréal, elle est produite dans nos
régions, sur la Manicouagan, la Romaine, la rivière Péribonka dans ma région,
la Grande-Rivière, etc. Est-ce que le ministre trouve normal...
M. Gaudreault : ...2019.
L'énergie propre et renouvelable hydroélectrique du Québec n'est pas produite
sur Grande-Allée, n'est pas produite sur le boulevard René-Lévesque à Montréal,
elle est produite dans nos régions, dans la... sur la Manicouagan, la Romaine,
la rivière Péribonka dans ma région, la Grande-Rivière, etc. Est-ce que le ministre
trouve normal que les régions les plus productrices d'hydroélectricité voient
diminuer le nombre d'emplois chez Hydro-Québec?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Encore là, il
faudrait que j'analyse chacune des régions. Ce que mentionnait mon collègue de Jonquière,
effectivement, là, il y a une réduction, un effort qui a été, somme tout, très
important d'Hydro-Québec, d'une réduction de 3 000... plus de
3 600... 15 %, comme vous l'avez mentionné. Donc, quand vous me dites
qu'une région est passée de 477 à 460, bien, alors, ça, ça représente, en fin
de compte, 17 effectifs sur 400, un peu moins de 4 % et, globalement,
c'est 15 % de réduction. Donc, au prorata, ce que je constate, c'est que,
dans les régions, ça a moins diminué, mais on va regarder ça région par région,
s'il y a des préoccupations spécifiques. Mais moins 15 % au global, moins
4 % dans une région, au net, les régions n'ont pas eu la même réduction
que le central.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, ceci complète ce bloc d'échange...
M. Gaudreault : Je peux-tu
juste demander le dépôt de mon tableau?
Le Président (M. Lemay) :
Demander le dépôt? Envoyez-le, s'il vous plaît...
M. Gaudreault : Bien, il dit
qu'il veut le regarder, oui...
Le Président (M. Lemay) : S'il
vous plaît, l'envoyer au courriel du secrétariat de la commission, et puis on
va procéder, après ça, à votre demande, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, c'est
bon.
Le Président (M. Lemay) : Sur
ce, je cède maintenant la parole au député de Laval-des-Rapides pour son
dernier bloc d'échange.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Il y a quelques jours, je questionnais le ministre sur...
notamment sur l'accompagnement qui est effectué à l'industrie minière, et
spécifiquement sur... dans le domaine de l'exploration. Parce que plusieurs
acteurs en région, selon plusieurs échos, nous indiquaient qu'au cours des
derniers temps, des deux dernières années, ils sentaient que, peut-être, le
gouvernement en poste démontrait moins de gestes en termes globaux ou en termes
comparatifs. Je le mentionne, en termes comparatifs, parce que le ministre
connaît bien son dossier et va toujours nous donner quelques exemples pour
justifier le travail de son ministère ou le résultat de son ministère et des
efforts et des actions posées par son ministère. Puis on en est convaincus
que... on vous croit sur parole à ce niveau-là, que ce n'est pas comme s'il n'y
a aucun geste qui est posé. En termes absolus, vous pouvez nous donner quelques
exemples, mais en termes comparables, comme lorsqu'on a fait référence aux
statistiques ou, en fait, au rapport de l'Institut Fraser qui montre le
déclassement, si on peut dire, la diminution du classement du Québec selon les
États les plus accueillants dans l'industrie minière, mais également, selon...
que ce soit l'alourdissement bureaucratique, que ce soit les différents projets
ou, si on peut dire, les différents services qui sont offerts. Et là où je veux
aller avec ce premier commentaire, M. le président, c'est de savoir, tout
d'abord, comment il juge l'avancement, la progression, si on peut dire, la
projection aussi...
M. Polo : ...différents
services qui sont offerts.
Et là où je veux aller avec ce premier commentaire,
M. le président, c'est de savoir, tout d'abord, comment il juge l'avancement,
la progression, si on peut dire, la projection aussi de l'exploration en termes
de nouveaux projets? J'ai fait référence il y a deux jours à une déclaration du
ministre qui faisait état à l'époque, il y a de ça 18 mois, d'une
cinquantaine de projets sur la table du ministre, équivalant à 30 milliards
d'activités économiques. Et j'ai fait référence à une carte publique, un
tableau ou... enfin, une carte sur le site Web du ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles qui fait état de 27 projets qui sont actuellement en
cours comme tels.
Je veux, de façon générale, lui demander
comment il juge que l'avancement des projets en exploration se fait actuellement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Bien, écoutez, toute la notion d'exploration, on prend plusieurs
mesures au gouvernement via les missions des claims, via le suivi auprès de
l'exploration, via le soutien, le soutien, en réalité, auprès des explorateurs
financiers, via, en réalité, différentes mesures fiscales.
Et, quand on va à Québec Mines... Mais là
cette année, malheureusement, on ne pourra pas le tenir. Puis c'est vrai que
les activités d'exploration cette année ont été fortement ébranlées, donc, parce
que l'accès au territoire... Puis il y a une période entre, de mémoire, mai à
juillet, donc, on a même fait en sorte d'alléger leurs droits... le coût de
leurs droits en reportant d'un an, en fin de compte, les notions de chacun des
baux qu'ils ont. Mais on voit une très, très forte activité d'exploration à
travers le Québec, de manière très dynamique.
Naturellement, il faut faire la
distinction entre les projets d'exploration puis les projets d'exploration
avancée, qui sont publiés. C'est-à-dire qu'il y a des milliers et des milliers
de claims d'exploration au Québec, puis, après ça, il y a certains projets qui
sont des nouveaux, exploration avancée, avec plus d'éléments probants sur le potentiel
des sites.
Donc, encore là, quand mon collègue de Laval-des-Rapides
me dire : J'ai entendu dire que... il paraît-il... on entend parler... En
tout cas, moi, je suis fréquemment dans les régions du Québec parce que, oui, effectivement,
je suis responsable à la fois de la Société du Plan Nord et du Plan Nord, à
l'effet de... La Côte-Nord, je suis allé 17 fois sur la Côte-Nord depuis
que je suis ici. Et, bien, ce n'est pas les échos que j'en ai, mais il faut
croire que les échos que j'ai ne sont pas les mêmes que celles de mon collègue,
qui a d'autres échos des régions du Québec.
Le Président (M. Lemay) :
...
M. Polo : Parfait. Il est
familier avec les dépenses en exploration des entreprises, O.K.? Comment
qualifie-t-il la situation actuelle des dépenses en exploration des
entreprises, selon les statistiques qu'il a en mains, des dernières années?
Le Président (M. Lemay) : ...
M. Polo : Parfait. Il est
familier avec les dépenses en exploration des entreprises, O.K. Comment
qualifie-t-il la situation actuelle des dépenses en exploration des entreprises,
selon les statistiques qu'il a en main, des dernières années?
M. Julien : Bien, écoutez,
depuis 2014, l'investissement minier a crû de 23 %, pour atteindre
3,6 milliards en 2019. Depuis cette même période-là, les investissements
spécifiques en exploration puis de mise en valeur ont, pour leur part, crû de
61 %, passant de 317 millions à 512 millions en 2019.
M. Polo : Mais si on parle de
façon plus courte, 2017, 2018, 2019?
M. Julien : Ah! bien là il
faudrait que j'aille voir le data spécifique de chacune des années, mais...
M. Polo : Moi, regardez...
M. Julien : Alors, votre
question est?
M. Polo : Vous êtes
conscient... En fait, j'imagine que vous respectez les données qui sont
fournies par l'Institut de la statistique du Québec. Les données qui sont...
qui ont été rendues publiques parlent d'une baisse, quoiqu'elle soit faible, de
1,6 % entre 2017 et 2018, et d'une baisse qui irait en s'accélérant en
2019, selon l'institut, jusqu'à moins 9,3 %, O.K. Avez-vous des données
plus à jour, en fonction des dépenses en exploration, telles que colligées par
l'Institut de la statistique du Québec?
M. Julien : Oui. Je vous ai donné,
en fin de compte, l'évolution de 2014-2019.
M. Polo : Non...
M. Julien : Puis on a les
données annuelles, et en 2019, ça se situe à 512 millions
d'investissements.
M. Polo : Non. Bien, je...
Vous êtes comptable, M. le ministre.
M. Julien : Ça, à n'en pas
douter.
M. Polo : Effectivement. Donc,
quand je vous donne un pourcentage, je m'attends à une réponse en termes de
pourcentage, pas en termes absolus, O.K. Il y a une différence entre les deux.
Donc, je veux juste savoir quelle est la progression. Si elle est positive,
tant mieux. Si elle est négative, en termes de pourcentage, donnez-nous-la.
Mais si vous me donnez un chiffre absolu, ça ne répond pas exactement à la
question que je vous pose.
M. Julien : Alors, pouvez-vous
reprononcer votre question pour être sûr que je la saisis bien?
M. Polo : Bien, je vous ai
donné la baisse, entre 2017 et 2018, des dépenses en exploration. L'Institut de
la statistique du Québec prévoyait une autre baisse jusqu'à l'année 2019, en
prévoyant s'établir autour de 9,3 %. Quelles sont les statistiques que
vous avez, en termes de pourcentage, de la progression ou de la diminution, du
recul des dépenses en exploration?
• (11 heures) •
M. Julien : Parfait. Donc, je
comprends mieux votre question. Naturellement... pour mon collègue... les prix
des métaux viennent faire toute une différence dans les investissements
d'exploration, puisque c'est le prix des métaux qui fait en sorte que les
investisseurs disent : On va aller explorer. Alors, entre 2014 et 2015, on
se souviendra qu'on est passés de 317 à 260 millions. Donc, ça, c'est une
baisse, pour moi, là, qui est comptable, effectivement, 57 millions sur trois,
disons, 19 %, baisse 2014-2015. 2015, on est passés de 260 à 297 millions.
Alors, oui, une hausse de 37 millions...
11 h (version non révisée)
M. Julien : …qu'on est passés
de 317 à 260 millions. Donc, ça, c'est une baisse, pour moi, là, qui est
comptable, effectivement, 57 millions sur trois, disons, 19 %,
baisse 2014‑2015, 2015, on est passés de 260 à 297. Alors, oui, une hausse
de 37 millions. Alors, je peux regarder chacun des chiffres comme ça puis
dire : Oui, les prix des métaux font quelque chose, puis, après ça, il y a
des fluctuations. Ce qu'on constate actuellement, c'est qu'en 2019 ça a été une
très bonne année à 512 millions. Vous parlez de 2017? 2017 a été le double
de 2016 dû, en réalité, à moins que vous me disiez le geste qui a été posé,
spécifique, dû, en réalité, aux prix des métaux et à l'effervescence liée aux
prix des métaux. Alors, pour nous, on est contents de voir que l'exploitation
minière… l'exploration minière va bien. Naturellement, on veut y contribuer en
supportant l'industrie qui fait de l'exploration. Puis je pense qu'on fait très
bien ça en cartographiant, en émettant des claims et en s'assurant de suivre,
avec des explorateurs, le potentiel minier du Québec.
M. Polo : M. le Président, le
ministre a commencé par qualifier les échos qu'on entend comme étant presque
insignifiants, parce qu'ils n'avaient aucun fondement…
M. Julien : Mais je n'ai pas
dit ça, je pense.
M. Polo : …je vais qualifier
mes propres propos, d'accord? Et, par ailleurs, je lui amène des statistiques
très précises qui démontrent au cours des dernières années, des deux dernières
années spécifiquement, il y a eu un léger recul et un recul anticipé de l'Institut
de la statistique du Québec par rapport aux dépenses en exploration. Des informations
très précises qui viennent confirmer ou, en fait, soutenir les échos qu'on
entend sur le terrain de différents acteurs qui souhaiteraient que le gouvernement
soit plus proactif afin de continuer à soutenir l'exploration minière qui, justement,
est la base même de futurs projets qui vont se concrétiser.
Et le ministre qui est habile avec les
chiffres, je le répète, il est comptable de formation, nous ramène des
statistiques de 2014, 2015, etc., et ne répond spécifiquement à la question, à
savoir : Quelle est soit la progression ou le recul spécifique des dépenses
en exploration, dans cette industrie-là, pour la dernière année?
M. Julien : O.K. Alors, M. le
Président, avec…
Le Président (M. Lemay) : Je
veux simplement vous rappeler, M. le député, qu'il y a certains propos qu'on ne
peut pas mentionner. Même si vous dites, vous autoqualifiez avec un propos
d'insignifiant, c'est non parlementaire, donc je vous invite quand même à la
prudence. Et aussi, lorsque vous faites référence à habile avec les chiffres,
là, c'est toujours… vous êtes toujours sur la mince ligne, M. le député. Donc,
je vous invite à la prudence pour ne pas prêter des motifs aux autres
personnes. M. le ministre, vous pouvez y aller avec une réponse.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Bien, écoutez, je demanderais à mon collègue de ne pas être trop dur
envers lui et de traiter ses propos d'insignifiants, je n'en pense vraiment pas
la même chose.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Julien : Honnêtement, vous
parlez de 2017, mais vous dites la progression, oui, effectivement, la
progression a passé, en 2018, la dernière année, ce que vous avez demandé à
l'instant même, a passé de 498 millions à 512 millions en 2019, ce
qui fait une hausse, en réalité, de 14 millions, si on ramène ça sur…
M. Julien : ...pense vraiment
pas la même chose.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Julien : Honnêtement, vous
me parlez de 2017, mais vous dites la progression, oui, effectivement, la
progression a passé, en 2018, la dernière année, comme ce que vous avez
demandé, là, à l'instant même, est passé de 498 millions à 512 millions
en 2019, ce qui fait une hausse, en réalité, de 14 millions, si on ramène
ça sur cinq, en réalité, une hausse de 2,8 % dans la dernière année. Et je
dirais même que c'est au Québec qui se fait le plus... c'est la province où il
se fait le plus de dépenses d'exploration au Canada, parce que, justement, on a
des programmes, et surtout, on a une bonne connaissance géologique par le
«maping» du ministère, et via, en réalité, la rencontre annuelle des mines...
Mines Québec, qui permet à l'ensemble des gens qui veulent faire de
l'exploration au Québec d'avoir des données fiables et un support, en réalité,
du ministère et du gouvernement pour le faire. C'est pour ça que le Québec
distingue en étant la province où il se fait le plus d'investissements en
exploration minière au Canada.
M. Polo : M. le ministre,
compte tenu de la pandémie que nous vivons actuellement, quels sont les gestes
que vous posez ou quels sont les gestes à poser pour justement continuer à
soutenir l'exploration minière, O.K.? Les dépenses en exploration, mais surtout
comment aider cette industrie-là à traverser l'instabilité des marchés
actuellement mais aussi l'instabilité générale de l'économie actuellement due à
la pandémie. Vous avez vu comme moi, vous avez constaté, il y a certaines
entreprises qui ont fermé temporairement, d'autres qui vivent difficilement le
contexte actuel. Parlez-nous un peu des gestes, ou si on peut dire des projets,
que vous avez pour justement mieux accompagner cette industrie-là et
spécifiquement l'exploration au cours des prochains mois et de la prochaine
année.
M. Julien : Alors, dès le
début, en fin de compte, de la pandémie, on se souviendra que le secteur minier
n'avait pas été mis dans les secteurs essentiels au Québec, et il y a eu un
arrêt momentané des activités. On a travaillé très fort à la fois avec l'AEMQ,
c'est-à-dire l'association de l'exploration et l'AMQ, l'Association minière du
Québec pour travailler avec eux, en fin de compte des protocoles qui
permettront justement de continuer l'exploitation du secteur minier au Québec,
tout en s'assurant avec rigueur de mitiger les risques liés à la pandémie.
Ça a été fait et c'est ce qui a fait en
sorte que le premier secteur qui a pu réintégrer ses activités après trois
semaines d'arrêt, ç'a été le secteur minier. Et je féliciter en réalité les
deux associations avec qui j'ai eu des discussions pendant ces trois
semaines-là et qui ont travaillé avec le ministère et avec également les
employeurs pour s'assurer d'arriver à un tronc commun qui a permis de faire
démonstration au CNESST et la Santé publique de la réouverture.
Maintenant, spécifiquement pour
l'exploration, comme je le mentionnais précédemment, il y a une fenêtre
d'opportunité au Québec, puisque c'est beaucoup dans le Nord-du-Québec qui est
très, très restreinte pour faire les travaux d'exploration. Quand on a constaté
que la pandémie et que l'arrêt momentané venaient mettre en jeu ces éléments-là
qui faisaient en sorte que plusieurs entreprises ne seraient pas en mesure de
faire des activités d'exploration, on a fait en sorte d'annuler, en réalité,
les paiements liés aux «claims», on les a suspendus d'un an. Donc, on leur a
dit : Écoutez, vous ne devez rien par rapport aux «claims» puisque vous ne
pouvez pas bénéficier pleinement, bien...
M. Julien : ...venait mettre en
jeu ces éléments-là qui faisaient en sorte que plusieurs entreprises ne
seraient pas en mesure de faire des activités d'exploration. On a fait en sorte
d'annuler, en réalité, les paiements liés aux «claims», on les a suspendus d'un
an. Donc, on leur a dit : Écoutez, vous ne devez rien par rapport aux
«claims» puisque vous ne pouvez pas bénéficier pleinement, bien qu'il y en a
qui ont bénéficié pour tout le monde. Il y a eu, en réalité... on a suspendu
des paiements de «claims» et... pour une année, justement, pour y faire face.
Et on compte bien, puisque ça a été maintenant régularisé avec la CNESST, avec
la Santé publique, que les activités minières qui vont, somme toute, très bien
au Québec se poursuivent comme ça dans les prochaines années. Et s'il y a des développements
supplémentaires, on sera toujours avec les deux associations, être assis avec
eux pour voir comment on peut travailler ensemble, justement, pour que le Québec
continue de se démarquer en termes de secteur minier, pour donner des emplois
payants directs et indirects aux Québécois.
M. Polo : Merci. M. le
ministre, j'aimerais vous parler spécifiquement d'un secteur ou, en fait, d'un
volet de l'industrie des ressources naturelles qui est directement lié à
l'industrie du lithium, O.K.? On en a parlé mardi. J'aimerais revenir sur ce
secteur-là, puisqu'il y a plusieurs projets qui sont sur la table, O.K.? Je
vais vous en nommer quelques-uns, des noms d'entreprises, Lithium Amérique du
Nord, Lithium Galaxy, Lithium.... Je vais laisser de côté Nemaska Lithium,
puisque...
Une voix
: ...
M. Polo : Pardon? Non? Québec Lithium, Sayona Québec, Vision Lithium.
Tous des projets qui en sont à différents stades, mais, pour la plupart, en
fait pour presque la totalité d'entre eux, les critères, si on peut dire... les
démarches auprès du BAPE ont soit été respectées ou ont poursuivies ou, si on
peut dire, ont passé le test du BAPE. Mais j'aimerais savoir, parce qu'on a
fait une demande d'accès à l'information pour avoir plus d'information sur ces
projets-là, comment qualifiez-vous cette industrie-là, sans toucher l'aspect de
Nemaska Lithium? Comment qualifiez-vous l'avancement de cette industrie-là? Je
sais que votre collègue à de l'Économie a parlé du grand potentiel de cette
industrie-là pour l'économie du Québec, mais comment qualifiez-vous l'état de
cette industrie-là aujourd'hui?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Écoutez, nous
autres, au ministère, là, on travaille puis... on a eu 90 millions dans le
budget, puis on y travaille très fortement, sur le développement, comme je
mentionnais hier, des minéraux critiques et stratégiques, suite à une visite,
en réalité, de différents services d'États américains. Il faut bien comprendre
qu'actuellement il y a des enjeux en termes d'approvisionnement, puis on pense
qu'on peut être une très bonne alternative.
On travaille également à travailler sur le
processus avec le bureau des droits pour faire en sorte que les gens qui
veulent investir au Québec, oui, aient une réglementation robuste, des lois
robustes, mais que ça soit plus efficient dans le processus. Ça, c'est notre
part. On connaît également très bien, au MERN, où sont les potentiels,
puisqu'on a une très bonne...
M. Julien : ...travailler
sur le processus avec le bureau de droits pour faire en sorte que les gens qui
veulent investir au Québec, oui, aient une réglementation robuste, des lois
robustes, mais que ça soit plus efficient dans le processus. Ça, c'est notre
part. On connaît également très bien au MERN où sont les potentiels puisqu'on a
une très bonne, en termes géologiques, une très bonne connaissance. D'ailleurs,
on a fait une entente avec les États-Unis pour partager cette connaissance
géologique développée au Québec.
Maintenant, quand on parle du lithium,
comme on en convient, quand on regarde les courbes de besoins, quand on regarde
les besoins éventuels, ça va être une courbe exponentielle. Alors, c'est sûr
qu'on trouve ça intéressant. Puis le potentiel du Québec, nous au MERN, on voit
qu'il y a un fort potentiel en termes de gisements.
• (11 h 10) •
À la fin, quand on passe à travers le
processus d'acceptabilité sociale, les processus environnementaux, puis que
tout est convenu, puis que tout est adéquat, il reste le volet investissement.
Et là, pour nous, en réalité, c'est des... Alors, ça prend des promoteurs, des
investisseurs. Et le MEI doit regarder avec ce potentiel-là comment le Québec
supporte, en réalité, ces investisseurs-là. Parce que nous, notre travail,
c'est de s'assurer du processus, de l'émission des droits, de favoriser
l'exploitation des gisements, la connaissance des gisements. Mais à la fin,
c'est l'investissement qui fait le dernier tour de roue. Alors, c'est où est-ce
qu'on en est dans certains... dans certains projets.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, pour vous, l'état d'avancement de ces
différents projets, parce que ce que, nous, on semble constater, c'est que,
malgré l'avancement au niveau des enjeux réglementaires au niveau
environnemental, il y a certains projets qui attendent encore... certains
projets qui attendent encore, justement des... soit des permis ou de la
délivrance de permis de la part du ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles. Pouvez-vous expliquer en quoi, justement, la supposée agilité,
rapidité, efficacité de votre ministère, comment ça se fait que tous les enjeux
environnementaux, ou la plupart ont été... ont pu avancer, mais que ça bloque
encore au niveau de votre ministère pour certains de ces projets-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, en conclusion.
M. Julien : Alors, chaque
projet... Chaque projet ont des éléments spéciques. Et soyez assuré qu'à mon
ministère on ne veut pas être un «show stopper» dans le processus. Mais si on
revient au lithium, au stade de mise en valeur, là, on a le projet Authier de
Sayona, on a le projet James Bay Lithium de Galaxy, comme vous avez mentionné,
on a Neotec Lithium, on a Moblan Lithium, on a le projet Rose lithium qui sont
au stade de mise en valeur. Donc, pour nous, là, il y en a plein de projets qui
ont passé plusieurs stades. À la fin, bien, le promoteur doit financer,
investir pour exploiter.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Ceci complète maintenant cette partie des travaux. Je vous
remercie à tous et toutes pour votre collaboration. On a complété l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles.
Et avant de terminer, je dépose les
réponses aux demandes de renseignement de l'opposition. Et compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures, où elle
entreprendra l'étude du portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation.
Merci.
(Fin de la séance à 11 h 12)
Le Président (M. Lemay) : …des
crédits budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles. Et, avant
de terminer, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures
où elle entreprendra l'étude du portefeuille Agriculture, Pêcheries et
Alimentation. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 12)