Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Wednesday, November 6, 2019
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Vol. 45 N° 24
Clause-by-clause consideration of Bill 34, An Act to simplify the process for establishing electricity distribution rates
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11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Lemay) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous sommes réunis afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant à simplifier le processus
d'établissement des tarifs de distribution d'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Kelley (Jacques-Cartier) remplace M. Ciccone
(Marquette), M. Barrette (La Pinière) remplace Mme Montpetit
(Maurice-Richard), Mme Ghazal (Mercier) remplace Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) et M. Ouellet (René-Lévesque) remplace
M. Roy (Bonaventure).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous en étions au sous-amendement
présenté par le député de Laval-des-Rapides sur l'article 2. M. le député.
• (11 h 10) •
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. En effet, nous étions justement en discussion sur des
explications sur l'amendement en question, le sous-amendement. Je vais juste
reprendre là où on s'était laissés hier soir, et peut-être apporter une
précision. Parce que le ministre l'a invoqué hier dans sa prise de parole, ce
sous-amendement-là ne vient pas réintroduire un dossier tarifaire ou une cause
tarifaire en bonne et due forme — ça fait peut-être partie un peu des
questionnements qu'il a eus hier soir — loin de là. Ce n'est pas une
cause tarifaire qu'on suggère de réintroduire à partir de cet exercice-là. Et
vous avez vu mes interventions sur l'amendement du ministre. Je questionnais
beaucoup le volet arbitraire de prendre une moyenne basée sur cinq...
M. Polo : ...loin de là.
Ce n'est pas une cause tarifaire qu'on suggère de réintroduire à partir de cet
exercice-là. Et vous avez vu mes interventions sur l'amendement du ministre. Je
questionnais beaucoup le volet arbitraire de prendre une moyenne basée sur cinq
ou six ans du 0,65 %, le multiplicateur de 0,065 %... 0,65 % et
à l'inverse le 1,35 %. Puis, bien sûr, j'ai compris qu'en période soit
d'inflation ou de déflation, j'ai compris la logique. Ceci dit, je questionne
encore aujourd'hui, là, le volet arbitraire parce qu'une période de cinq à six
ans est beaucoup trop courte. Et c'est pourquoi je lui demandais s'il avait
fait d'autres analyses sur une période plus longue.
Maintenant, ses réponses ne m'ont pas
convaincu. C'est la raison pour laquelle j'ai amené ce sous-amendement-là où on
demande à la régie, donc, de se pencher sur ce dossier-là à travers son
expertise, son analyse de pouvoir justement aider à déterminer quel sera ce
multiplicateur-là. O.K. Donc, ce n'est pas une cause tarifaire qu'on propose,
là, en bonne et due forme, mais c'est plutôt l'avis ou la contribution de la
régie pour déterminer... aider à déterminer quel sera ce multiplicateur.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement? M. le
député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Comme mon collègue vient de dire, nous ne sommes pas en train
d'aller à l'encontre du raisonnement da base du projet de loi devant nous,
c'est-à-dire on n'est pas en train de... On n'a pas la prétention de proposer
un autre régime tarifaire. En quelque part, le sous-amendement de mon collègue
est une expression du volonté que nous aurions entendue à plusieurs reprises du
ministre, c'est-à-dire que l'intégrité et le rôle entre les chaque cinq ans de
la régie est à protéger, et à juste titre est à protéger au nom de chacune des
catégories.
Et je me rappelle qu'on est dans
l'article 2 qui parle de tarif L. C'est un des constituants si on
veut qui reçoit des... qui reçoit des services d'Hydro-Québec et qui joue un
rôle important sur développement énergique au Québec, qui a contribué à
l'économie du Québec, qui a, comme on dit, on va continuer de parler,
j'imagine, de l'interfinancement, qui a en quelque part, a aidé à protéger le
consommateur, parce qu'ils font... ils prennent leur poids proportionnel ou, en
quelque part, démesuré du fardeau économique d'Hydro-Québec. C'est-à-dire ils
sont censés d'aider en quelque part le consommateur, la consommatrice à avoir
un prix équitable. Alors, dans le contexte de l'amendement, notre
sous-amendement cherche de façon cohérente à protéger chacun des constituants
des utilisateurs, si je peux m'exprimer ainsi, des services d'Hydro-Québec.
Le ministre à plusieurs reprises invoque
l'article 8 dans nos discussions. Et l'article 8, on va en discuter
davantage évidemment. Mais, dans le contexte du sous-amendement,
l'article 8, dans chacun de ces alinéas, parle du rôle maintenu par la
régie. C'est ça qui est au fond des exemples, des situations envisagées par
l'article 8. C'est-à-dire qu'en bonne et due forme la régie, tout au long
des cinq ans devant nous, où il y a un gel de proposé, et les quatre autres où
on fixe les tarifs au niveau de l'inflation, la régie à l'article 8, qui a
un impact sur l'article 1 et 2 et ainsi, a son rôle à faire.
Alors, M. le Président, je soumets que le
sous-amendement est une suite de ces considérations-là et est une suite logique
du constat et du souhait exprimé à plusieurs reprise, de ma lecture, par le
ministre, de protéger justement le...
M. Birnbaum :
...sous-amendement est une suite de ces considérations-là et est une suite
logique du constat et du souhait exprimé à plusieurs reprises, de ma lecture,
par le ministre de protéger, justement, le consommateur. Là on arrive à l'autre
aspect, et une autre fois, je crois qu'on fait, je me permets de dire, en quelque
part, cause commune avec le ministre, c'est d'assurer, de nous assurer
mutuellement que ce tarif, en toute situation, y compris les possibles
situations d'exception, nous en convenons, on ne va pas, on l'espère, être
devant des situations de déflation trop souvent dans notre vie. Mais, en bonne
et due forme, c'est la responsabilité de législateur de se préparer pour chaque
advenant, pour chaque possibilité. Et en voilà une considération pour protéger
les consommateurs industriels qu'on peut bien comprendre, qu'on peut bien
comprendre.
Mais là on arrive à la deuxième
chose : comment, advenant ces situations, M. le Président, protéger toute
catégorie de consommateur? Et c'est là où moi aussi, j'ai une question, avec le
plus grand respect, sur la façon de nous protéger mutuellement. Comme mon collègue
a dit, on ne parle pas de sous-amendement, ni d'amendement, ni des articles, ni
un projet de loi qui prévoit un horizon de six ans. On parle... Le rôle de
législateur, c'est de proposer quelque chose... Évidemment, dans le pire des
circonstances ou dans des circonstances exceptionnelles, on se convoque, c'est
normal, la vie change. En même temps, le but du projet de loi, et le ministre
va être d'accord avec moi, j'en suis sûr, M. le Président, c'est de prévoir un
avenir, en quelque part, illimité. Et là il y aurait... Et même si nous pouvons
convenir aussi, vous ne serez pas le ministre de l'Énergie en perpétuité, je
suis sûr que ça va être un long mandat, et on va se prévaloir de son expertise
et son expérience. Il y aurait d'autres ministres de l'Énergie, à un moment
donné, j'imagine, même la CAQ va en convenir, issus d'autres formations. Qui
sait qu'est-ce qui nous attend dans les décennies qui s'en viennent?
Mais en tout sérieux, donc, est-ce que
c'est la meilleure façon de confier, en quelque part, M. le Président, au
ministre le rôle de déterminer les pourcentages, le fameux 0,65 et 1,35 en cas
de déflation? Le but, en quelque part, de notre sous-amendement, c'est de faire
en sorte, en respectant, comme je dis, les propos du ministre sur le rôle
continu de la régie, le but de notre sous-amendement, c'est de faire fixer ces
contingences-là par la régie.
Alors, j'aimerais demander, M. le
Président, au ministre comment... pourquoi ça ne serait pas une solution plus
transparente, plus fidèle à la pérennité de l'affaire et plus sécurisante, si
je peux m'exprimer ainsi, pour les consommateurs et consommatrices de désigner,
comme propose notre sous-amendement, la Régie de l'énergie au lieu du ministre.
Alors voilà ma question.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre.
M. Julien : Oui, oui. Merci,
M. le Président. Donc, j'entends bien, en réalité, les questionnements de mon
collègue, et naturellement, là, on a eu l'occasion, là, suite à notre rencontre
d'hier, là, de réfléchir également de notre côté, voir les implications. On a,
effectivement, là, certains éléments qui nous interpellent puis certains
éléments qui disent, bien... Il y a des éléments qui... je dirais, qu'on
regarde positivement pour l'instant.
L'enjeu qu'on a, c'est quand je réitérais
que c'est le souhait... et dans la formulation actuelle... Puis on aura
l'occasion, après ça, d'en discuter, puis peut-être de déposer, puis d'avoir
des discussions même à micro fermé, voir si jusqu'où on va se rendre. C'est que
la proposition actuelle, un taux déterminé par la Régie de l'énergie,
entraînerait, à notre avis, une cause tarifaire en première année.
• (11 h 30) •
On est assez ouverts à l'éventualité de
venir dire... On est ouverts à plein d'éventualités en réalité. On pourrait
venir dire, par exemple, qu'après cinq ans, ce n'est pas ce qui est visé ici,
là, après cinq ans, quand il y aura la cause tarifaire, bon, la régie va
fixer...
11 h 30 (version non révisée)
M. Julien : ...on est assez
ouvert à l'éventualité de venir dire... on est ouvert à plein d'éventualités,
en réalité. On pourrait venir dire par exemple qu'après cinq ans, ce n'est pas
ce qui est visé ici, là, après cinq ans, quand il y aura la cause tarifaire,
bon, la régie va fixer la hausse des tarifs généraux. Les années subséquentes
elle dit... bon, elle va porter un ajustement puis on comprend qu'à tous les
cinq ans, bien, après ça, ça va monter à l'inflation puis elle va revenir les
causes tarifaires. Alors, elle pourrait venir fixer dans cinq ans, par cause
tarifaire, la hausse de cette année-là, convenir que pour les années
subséquentes, ça sera à l'inflation sur la période jusqu'à la prochaine cause
tarifaire et venir fixer les taux, là, qu'on a énuméré de 0,65 et 1,35. Alors
là, ce serait dans le processus d'une cause tarifaire avec une analyse assez
large.
D'un autre côté, dans l'intervalle, il
pourrait être intéressant, en réalité, d'obtenir l'avis de la régie. L'avis de
la régie, puis c'est ce que j'entendais de mon collègue de Laval-des-Rapides,
ce n'est pas une cause tarifaire, c'est un avis. Puis là... mais là, on
s'interroge sur : Oui, mais quelle forme prendrait ça si ce n'est pas une
cause tarifaire? Parce qu'il faut comprendre, là, que ce n'est pas une science,
là, quand on a appliqué le 0,65, quand on a regardé l'historique, là, pourquoi
il a été fixé à ce niveau-là dans le passé, le tarif L par rapport aux tarifs
généraux, c'est qu'à chaque année Hydro-Québec fait une demande pour la hausse
demandée puis la hausse demandée pour le tarif L. Puis, ce qu'on a vu en fin de
compte, c'est la régie a dit : bien, votre demande pour les tarifs
généraux, on la réduit admettons de 0,7 %, puis on réduit par le fait même
de 0,7 % la demande pour le tarif L. Donc, c'est une équation assez
simple, là. La régie de dire : votre demande c'est ça, on la réduit de
0,7. Votre demande pour le tarif L, c'est ça, on fait la même réduction. Alors,
c'est ça la mécanique qui a été appliquée dans les six dernières années. Donc,
ce n'était pas une science exacte par rapport au L, c'est : on fixait les
tarifs généraux puis suite à la demande d'Hydro-Québec sur les tarifs généraux
puis le L, on appliquait en fin de compte la même variation suite à l'analyse
des tarifs généraux. Donc, ce n'était pas une science exacte pour le L. Le
travail se faisait sur les tarifs généraux puis on appliquait en fin de compte
une arithmétique, là, pour corriger le L.
Alors, c'est là où on en est. Alors, de la
façon qu'il est formulé actuellement, un taux déterminé par la Régie de
l'énergie, inscrit comme ça, pour nous ça nous amène à une cause tarifaire sur
l'ensemble, en fin de compte, des éléments puisque le L découle des tarifs
généraux avec ajustements et ce n'est pas le principe du projet de loi. Donc,
c'est là où en est actuellement dans nos réflexions puis je serais curieux de
vous entendre.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci, M. le
Président. Vous savez, vous nous le rappelez régulièrement qu'il faut faire
attention de ne jamais présumer ou de ne jamais porter, si on peut
dire... — pardon?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, continuez.
M. Polo : Je vais terminer ma
phrase parce que, là, le terme me manque — des intentions, prêter des
intentions. Mais pendant une demi-seconde, il a attiré mon attention parce que
je pensais qu'il allait donner suite à mon propos antérieur au sujet de
considérer peut-être un avis de la régie et que, loin de moi, d'amener ce sous-amendement-là
sous forme de réintroduire une cause tarifaire dans l'exercice comme tel pour
déterminer le multiplicateur.
Je veux juste reprendre le ministre sur un
moment, un passage de son intervention lorsqu'il dit que la régie ne donne pas
d'avis. Et, en fait, ici, je pourrais lui faire une longue liste sur le site de
la Régie de l'énergie de différents avis que la régie a l'habitude de
contribuer ou d'amener. Et donc, d'introduire à travers ce sous-amendement-là
une contribution de la régie afin de définir le multiplicateur, selon moi, ça
reste encore pertinent. Ça reste encore nécessaire afin de définir le
multiplicateur de la même façon que la régie a l'habitude de produire des avis.
Donc, je ne veux pas prêter des intentions aux propos du ministre. Ceci dit, en
aucun cas, le sous-amendement vise à dénaturer ou à réintroduire un exercice de
cause tarifaire, c'est à force de le répéter, c'est vraiment dans une optique
de définir le multiplicateur sous forme d'un avis de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, oui, le députe de...Ah! Vous voulez...Allez-y M. le ministre.
M. Julien : Oui, très
rapidement, M. le Président. Il faut alors...
M. Polo : ...exercice de cause
tarifaire, ce qu'il s'efforce de répéter. C'est vraiment dans une optique de
définir le multiplicateur sous forme d'un avis de la régie.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, oui, le député de... Ah! vous voulez... Allez-y, M. le ministre.
M. Julien : Oui, très
rapidement, M. le Président. Alors, je sais très bien. Et on analyse, on en a
discuté qu'on peut obtenir des avis de la régie, que la régie peut émettre des
avis, alors, de recommandation, d'analyse, à tous égards. Naturellement, quand
on dit «un taux déterminé par la Régie de l'énergie», pour nous, quand on
l'inscrit comme ça, ça pourrait entraîner une cause tarifaire, tandis que, si
on disait : Bien, les taux sont les suivants, par exemple — là,
je ne fais pas un autre amendement, là, mais... — et on obtienne un
avis de la régie sur ces taux-là, ça, c'est autre chose, pour nous. Donc...
puis un avis qui serait rendu public, le cas échéant. Donc...
Alors, c'est la formulation actuelle. Je
comprends vos intentions que ce soit un avis, mais d'inscription, comme ça, ce
n'est pas nécessairement que ça dénote.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee, vous vouliez intervenir. Non, ça va? Parfait. Mme la
députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Très bien. Merci,
M. le Président. Donc, en lien avec le sous-amendement, moi, ce que je
comprends... qui a été soumis par mon collègue le député de Laval-des-Rapides,
ce que je comprends, c'est que, comme on a eu la discussion par rapport au 0,65
et 1,35 en cas de déflation, c'est qu'on n'a pas l'assurance que c'est une
mesure qui permet d'atteindre les objectifs poursuivis par le gouvernement.
Et donc le ministre revient beaucoup sur
le... revenait beaucoup sur le décret de 2014, dont l'objectif était de rendre
les entreprises... c'est-à-dire, de rendre notre hydroélectricité... de faire
en sorte que ça soit attractif et compétitif pour les entreprises de venir au
Québec ou, celles qui sont ici, de rester ici. Et donc, là, ça serait que cet
élément-là soit défini plutôt par la Régie de l'énergie pour s'assurer que ça
soit le bon taux. C'est ce que je comprends, que ça soit le bon taux.
Je voudrais juste revenir parce qu'à
plusieurs reprises le ministre répétait des pourcentages puis il lisait un
document où il disait : Voici quel est le pourcentage qui est payé...
c'est-à-dire, les augmentations par le tarif L versus les autres tarifs,
puis je voudrais juste qu'il me les répète parce que je ne les avais pas pris
en note. Souvent, vous disiez... Souvent, le ministre mentionnait que... voici
quel est le pourcentage qui est... le pourcentage d'augmentation, je pense, qui
est payé par le tarif L. Il y avait comme une... Puis là vous... le
ministre les énumérait. Il disait : Les entreprises, là, par exemple,
elles consommaient tant, ils ont une augmentation de tant telle année, tant
telle année. Je me rappelle qu'il lisait. Puis j'essaie de retrouver cette
information-là parce qu'il voulait démontrer qu'elles étaient désavantagées, et
donc que c'était important, le décret, en 2014, qu'il ait eu lieu puis qu'il
soit maintenu. Est-ce que le ministre pourrait peut-être juste me relire ces
informations-là? Parce que je m'en rappelle de mémoire, mais je ne les avais
pas prises en note.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : ...je répéterai
les informations que vous souhaitez entendre, parce qu'on donne plusieurs
chiffres, mais, en vous écoutant, la définition que vous donnez, c'est
probablement la comparaison, entre 2014 et 2019, de l'évolution des tarifs du L
qu'on mentionnait. Et on mentionnait que, si on prenait une période de cinq
ans... on comparait, en fin de compte, la méthode proposée à l'intérieur du
projet de loi à 0,65 % de l'inflation avec un gel en première année. On
venait mentionner que les tarifs L ont progressé de 2,5 % en 2015, de
0 % en 2016, de 0,2 % en 2017, de 0 % en 2018, de 0,3 % en
2019, ce qui fait que, globalement, ça donne 3 %, si on ne fait pas un
taux composé — avec un taux composé, ce serait supérieur parce que le
2,5 % est en début de période — et, avec la proposition qu'on
fait, quand on regarde l'inflation, que ça donnait 2,4 %, c'est-à-dire un
gel en première année. On applique aux quatre années subséquentes 65 % de
l'inflation observée, selon le projet de loi, 2,4 %. Ça voudrait dire que,
si on avait appliqué, dans les cinq dernières années, la proposition du projet
de loi n° 34 au tarif L, c'est une augmentation
de 20 % inférieure à celle qu'on a effectivement connue et qu'on avait
observée.
Mme Ghazal : Celle qu'on a
observée depuis...
M. Julien : Depuis... sur une
période de cinq ans.
Mme Ghazal : O.K. 2014.
M. Julien : Si je vais encore
sur six ans, parce que ça commençait depuis six ans, là, c'est encore plus
élevé parce que la première année, c'était 3,5 %.
Mme Ghazal : Ça, j'imagine,
tout ça, c'est public mais... Là, c'est parce que je ne l'ai pas comme ça
devant moi. Moi, je suis une visuelle. Mais est-ce que c'est possible de
déposer ce que vous nous donnez comme information?
M. Julien : L'augmentation des
tarifs L, ça doit être public, ça, année après année.
• (11 h 40) •
Mme Ghazal : Mais juste parce
que là vous avez l'air à les connaître par coeur... le ministre a l'air à les
connaître par coeur. Ça fait qu'est-ce c'est...
Mme Ghazal : …ça j'imagine,
tout ça, c'est public… mais, là, c'est parce que je ne l'ai pas, comme ça,
devant moi. Moi, je suis une visuelle. Est-ce que c'est possible de déposer ce
que vous nous donnez comme information?
M. Julien : L'augmentation des
tarifs L, ça doit être public ça, année après année?
Mme Ghazal : Mais ça, c'est
parce que, là, vous avez l'air à les connaître par coeur, le ministre a l'air à
les connaître par coeur. Ça fait que… Est-ce que c'est possible que le document
soit…
M. Julien : Là, c'est à
l'intérieur de notes personnelles avec les propos personnels, donc, vous
comprendrez que ce n'est pas… Ces données-là, je les connais, mais elles sont
disponibles, mais on…
Une voix
: …
M. Julien : Sur le site de la Régie
de l'énergie, il y a, en réalité, l'évolution des taux.
Mme Ghazal : Et donc… Donc, le
point… Donc, sur le site, O.K. Et le point, c'est que ce n'était pas avantageux
pour le tarif L?
M. Julien : Non, c'est très
avantageux, mais, comme je le mentionnais tantôt, parce qu'on a essayé de
retrouver sur quelles bases la Régie de l'énergie venait fixer le tarif L par
rapport au tarif général. Alors, on a constaté, dans les dernières années… À
titre d'exemple, Hydro-Québec, quand il arrive en cause tarifaire, ce qu'on
conçoit, c'est qu'il dépose, en réalité, une proposition. Il regarde ses coûts,
il fait ses estimations avec le 8,2 %, puis il dit : Bon, pour l'an
prochain — je dis des chiffres qui ne sont pas vrais — la
hausse des tarifs généraux, ça devrait être 2,5 % et la hausse du tarif L
devrait être de 2 %. Là, la régie travaille, les parties prenantes
discutent, 1 500 questions, huit mois de travail, tout le monde en discute.
Puis la régie à terme dit : Écoutez, les tarifs généraux vont évoluer, pas
de 2,5 %, mais de 2,2 %. O.K. C'est la conclusion, la cause
tarifaire, un écart entre 2,5 % et 2,2 % : 2,3 %. Ils
appliquent le 2,3 % au tarif L à la demande d'Hydro-Québec. Ça fait que ça
passe de 2 % à 1,7 %.
Alors, c'est ça qui a été appliqué,
essentiellement, là, dans chacune des demandes, des décisions de la régie. Le
tarif général, l'augmentation, a été fait par cause tarifaire et par différend…
ils ont retiré, en fin de compte, ils ont mis le même accord à l'autre tarif.
Naturellement, nous, quand on le regarde sur la base de six ans, on observe que
sur six ans, les tarifs L ont augmenté de 6,6 % et que les autres
clientèles ont monté de 10,10 %. Donc, c'est sûr ce ratio-là qu'on se base
sur la période de six ans.
On aurait aimé l'extrapoler sur plus
d'années, mais naturellement, comme on l'a démontré hier, puisque dans les
années précédentes, en 2014, le tarif L suivait les autres tarifs, bien, ça ne
fonctionnait pas. Je veux dire, on aurait pu prendre une plus longue période,
mais elle n'est pas représentative de la volonté du décret de 2014, et ça
aurait fait en sorte… À titre d'exemple, si on l'aurait mis sur 15 ans, on
l'a calculé, ça aurait été le taux 0,83 % plutôt que 0,65 %, mais il
faut comprendre que c'est en 2014 qu'il a été pris une décision de donner cet
avantage au tarif L pour assurer la compétitivité des grands consommateurs.
Donc, ça serait très hasardeux, je crois, d'aller au-delà de 2014 puisque ce
n'était pas la même réalité.
Mme Ghazal : Puis pourquoi la
régie ne faisait pas cet exercice-là sur le tarif L mais plus sur les tarifs
généraux?
M. Julien : Je pense qu'ils le
faisaient sur l'ensemble des tarifs. Alors, c'est les tarifs généraux, et,
naturellement, l'écart entre le taux soumis pour eux, en réalité c'était un
écart par rapport à l'indexation du volet patrimonial qui n'est pas appliqué au
tarif L.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Je suis désolée,
je n'ai vraiment pas compris l'explication. Est-ce que vous pouvez juste
répéter puis plus l'expliquer?
M. Julien : C'est-à-dire que
c'est une base de calcul, en réalité… qu'on prend le tarif, les tarifs
généraux, c'est-à-dire que les tarifs généraux, eux, sont indexés. Et, en 2014,
le décret a fait en sorte qu'une partie, en réalité, n'était pas indexée, du
tarif L, liée au bloc patrimonial. Donc, c'est un calcul, en réalité, qui
permet d'arriver à cette conclusion-là. Donc, c'est ça qui fait la différence
entre le L, en réalité, et les tarifs généraux.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Puis, hier, je
posais des questions par rapport… En tout cas, ce n'était pas très clair, là,
cette partie de l'explication. Je suis désolée, il y a peut-être des choses qui
m'échappent. Ce n'est vraiment pas évident. Je voudrais quand même revenir par
rapport au décret au 2014, ce qui fait qu'aujourd'hui, on veut le maintenir,
donc, c'est pour ça que l'inflation… Si c'est en cas d'inflation, c'est juste
0,65 % de l'inflation qui est appliqué au tarif L et non pas la totalité
de l'inflation.
Et j'avais posé la question au ministre
sur… Si on ne l'avait pas appliqué, qu'est-ce que ça aurait donné puis est-ce
que ça a un impact sur l'interfinancement, puis le ministre y allait de
réponses : Bien, on ne peut pas le savoir, on n'est pas capables de le savoir.
Mais qui est-ce que le ministre a consulté pour dire : Bien, on ne peut
pas le savoir, on ne peut pas l'évaluer, l'impact…
Mme Ghazal : ...ministre sur,
si on ne l'avait pas appliqué, qu'est-ce que ça aurait donné, puis est-ce que
ça a un impact sur l'interfinancement? Puis le ministre y allait de
réponses : Bien, on ne peut pas le savoir. On n'est pas capable de la
savoir. Mais qui est-ce que le ministre a consulté pour dire : Bien, on ne
peut pas le savoir, on ne peut pas l'évaluer, l'impact sur l'interfinancement?
Parce que, dans le fond, la réponse, ce n'était pas : Oui, ça a eu un
impact ou non, il y a peut-être d'autres facteurs qui auraient eu un impact sur
l'interfinancement. Parce que moi, je reviens toujours au pacte, pas le pacte
fiscal, mais le pacte social entre les Québécois puis la société d'État. Mais est-ce
que ça, c'est le ministre qui, lui, avec le ministère, ont dit : Bien, on
ne peut pas le savoir? Ou est-ce qu'il y a eu des spécialistes, des gens qui
ont été consultés pour dire : Oui, il y a... ça n'a pas eu d'impact, mais
voici les éléments qui ont fait en sorte que l'interfinancement s'est empiré? Est-ce
qu'il y a eu moins d'entreprises? On ne peut pas faire ça, comme ça, sur un
bout de table, en discutant comme ça, là, en direct. Je ne peux pas croire que
ce genre d'analyse ne peut pas être faite. Est-ce que ce genre d'analyse, le ministre,
il dit : Ça n'a jamais été fait, donc je ne peux pas vous le dire, ou
ça... Donc, on n'a pas l'information ou on ne peut pas faire cette analyse-là?
M. Julien : Alors, l'obligation
de la régie, en réalité, dans la fixation des tarifs, c'est de protéger
l'interfinancement, là, l'article le précise clairement. La question que me
pose la collègue de Mercier... C'est parce que c'est multifacteurs. On ne peut
pas isoler un facteur. La volonté du gouvernement est d'assurer la
compétitivité des entreprises par un tarif qui progresse moins rapidement que
les tarifs généraux. Son objectif clair est d'assurer une attractivité de ces
clients-là, grands consommateurs. Cet objectif-là fait en sorte... c'est pour
avoir des clients grands consommateurs qui vont faire du développement économique
au Québec. Si l'objectif fonctionne, ces grands consommateurs là vont venir au Québec,
vont consommer plus, vont prendre un plus grand volume de consommation qui va
venir jouer sur l'interfinancement.
Ce que me demande ma collègue, c'est de
venir dire : Oui, mais, si on ne l'avait pas appliqué, en 2014, est-ce
qu'on aurait amélioré ou pas amélioré le volet de l'interfinancement? Alors, ce
que je dis, c'est : On ne peut pas concevoir tous les éléments qui se sont
situés entre 2014 et 2019, comment ils ont affecté de manière précise les choix
des entreprises. Est-ce que la hausse, par exemple... Est-ce qu'une entreprise
est venue uniquement à cause que la hausse était plus faible? Si on prétend que
oui, je ne suis pas capable de le dire. Est-ce que l'augmentation de
consommation est juste due au fait que la hausse était plus faible? Non, ça
fait partie, entre autres, avec la fiscalité, d'autres éléments. Donc, ce que
je dis, tout simplement, c'est : On voit une évolution de
l'interfinancement.
Mais, si on me demande de dire : Est-ce
que c'est parce que la hausse des prix à la clientèle L est plus faible que
celle de la clientèle générale, je dirais non. C'est plus complexe que ça. Est-ce
qu'elle peut y avoir contribué, si je regarde juste cet élément-là, toute chose
égale, par ailleurs, je ferais : Mais oui, c'est sûr que, si j'ai le même
nombre d'entreprises, le même volume de consommation, bien, effectivement, là,
l'interfinancement pourrait être affecté. Mais, encore là, c'est une décision
de la régie, hein, qui, elle, dans son ananlyse, ne doit pas mettre en doute
l'interfinancement. Et, a contrario, je dirais : Oui, mais la volonté du
gouvernement, c'est de faire plus d'attractivité, plus de consommation qui
auraient dû favoriser l'interfinancement du côté des entreprises pour augmenter,
en fin de compte, leur part du gâteau. Donc, ce n'est pas : oui, mais
est-ce qu'il y a une analyse qui démontre ça? C'est que ce n'est pas possible
de venir détricoter tous ces éléments-là sur une période de cinq ans pour
dire : O.K., je vais venir prendre chacune des variables et voir leur
impact. C'est un impact global.
Maintenant, si ma collègue dit que c'est
un mauvais choix de faire cette distinction pour l'attractivité, la
compétitivité, alors là, ça devient... bien là, c'est une préoccupation gouvernementale
qui a été amenée en 2014.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, toujours sur le sous-amendement.
• (11 h 50) •
Mme Ghazal : Oui, c'est ça.
Parce qu'en fait, mon élément, pourquoi est-ce que je fais cette... Parce
qu'ici c'est que ça soit déterminé par la régie, parce que la régie, selon la
loi sur la régie, elle ne peut pas venir affecter l'interfinancement. Et moi,
je ne suis pas en train de dire : Ah! il ne faut pas donner... il ne faut
pas être attractifs, que notre hydroélectricité soit attractive pour les
entreprises. Au contraire. On veut qu'il y ait une attractivité pour que les
entreprises restent là puis elles ne consomment pas du mazout puis de l'énergie
non renouvelable. Au contraire, on veut qu'elles consomment notre
hydroélectricité. Donc, c'est un équilibre. Et d'ailleurs ça fait partie du
travail de la Régie de l'énergie qu'il y ait un équilibre, je pense. Le rôle...
Je vois ça dans une des décisions tarifaires : «Le rôle de la Régie de
l'énergie est avant tout de concilier l'intérêt public avec la protection des
consommateurs de toutes les catégories et un traitement équitable du
distributeur.» Donc, c'est un équilibre qu'elle essaie de maintenir, mais
comment est-ce que qu'elle peut maintenir cet équilibre si le ministre nous
dit : Bien, on ne peut pas...
Mme Ghazal : ...un équilibre. Je
pense, le rôle... Je vois ça dans une des décisions tarifaires. « Le rôle
de la Régie de l'énergie est avant de concilier l'intérêt public avec la
protection des consommateurs de toutes les catégories, un traitement équitable
du distributeur. » Donc, c'est un équilibre qu'elle essaie de maintenir.
Mais comment est-ce qu'elle peut maintenir cet équilibre si le ministre nous
dit : Bien, on ne peut pas, c'est bien complexe, on ne peut pas étudier
toutes ces variables-là, c'est impossible? Mais, s'il faut s'assurer, oui,
d'être attractifs, mais il faut s'assurer de maintenir l'interfinancement,
c'est parce qu'il y a une façon de faire une analyse ou une étude pour
dire : Voilà de quelle façon on ne touchera pas à l'interfinancement tout
en ne touchant pas à l'attractivité et la compétitivité de nos entreprises.
Mais on ne peut pas juste dire : Ah! bien, voilà l'objectif, puis
dire : Mais on ne peut pas vraiment le savoir, on ne le sait pas, on va
voir le résultat au fur et à mesure. Puis là, au travers des années, on a vu
que l'interfinancement n'est plus... c'est-à-dire la faveur de l'interfinancement
en... pour le tarif domestique, eh bien, il est de moins en moins bon pour eux.
Mais qu'est-ce que vous voulez? C'est un état de la situation. D'ailleurs, je
voudrais savoir : Est-ce que le ministre il a une... est-ce qu'il a une
réponse, est-ce qu'il sait pour quelles raisons l'interfinancement s'est
empiré? Et, si lui ne le sait pas, qui peut nous informer? Est-ce qu'il y a des
études qui sont faites pour venir nous démontrer si l'interfinancement peut
avoir... Quelles sont les causes qui ont fait que l'interfinancement n'est...
le fait qu'il soit favorable aux tarifs domestiques est de moins en moins bon,
comme j'avais montré hier, avec les chiffres que j'avais démontrés. D'ailleurs,
ce n'est pas juste moi qui le dis, c'est aussi dans le mémoire de l'Union des
consommateurs, où ils disent : « C'est finalement en 2006 que la
régie établissait la balise de référence de l'interfinancement des tarifs
d'électricité des clients domestiques à 81 %. » Donc, les clients
domestiques consomment 81... c'est-à-dire 81 % du coût du service qu'ils
paient, c'est 81 % du coût du service. « Or, depuis 2006,
l'interfinancement des tarifs des clients résidentiels s'amenuise graduellement
et s'établit à 88 %. » Puis hier aussi j'avais montré des chiffres.
Quelle est la cause de ça? Si le ministre, par exemple, va dire : Bien, on
ne peut pas le savoir, il y a beaucoup trop de variables, c'est compliqué,
bien, pourquoi on se donne un objectif d'avoir cet interfinancement si on ne
peut même pas le mesurer puis ni savoir la cause qui fait qu'il varie? Moi,
c'est ça que je veux savoir. Je ne suis pas en train de remettre en question la
tarification L, qu'on mette en place des mesures, comme ce qui est écrit dans
le décret, mais il ne faut pas le faire au détriment de l'interfinancement.
C'est un équilibre qui doit être maintenu. Et ici le sous-amendement de mon
collègue de Laval-des-Rapides vient dire : Bien, pour s'assurer de
maintenir tout cet équilibre-là, puisque c'est dans l'objectif de la régie, il
faudrait que ces taux-là soient déterminés par la Régie de l'énergie et non
pas, comme en 2014, par le Parti québécois, puis aujourd'hui le... le
gouvernement libéral, il a voulu le maintenir, puis aujourd'hui le gouvernement
veut le maintenir, et c'est là qu'il nous arrive avec son projet de loi. De
quelle façon est-ce que cet équilibre peut être maintenu? Ça fait partie des
objectifs de la régie. Et donc c'est là que moi, je me dis : Bien là, je
suis rassurée que ce soit la régie qui le fixe, au lieu que ce soit fait de...
en se basant sur ce qui a été fait les années passées, surtout que, quand je
pose la question au ministre : Est-ce que finalement le décret de 2014 qui
a amené cet avantage-là au tarif L a répondu aux objectifs... Parce que, ça,
c'est un indicateur de mesure. Le ministre connaît ça parce qu'il est comptable.
Donc, ça, c'est un indicateur. Mais l'objectif, c'est-à-dire que... Bon, mon
point, c'est qu'on se fixe des objectifs, mais l'idée, ce n'est pas juste
d'avoir des objectifs généraux, on va augmenter de tant. Il faut aussi, après
ça, mesurer. L'objectif, c'est de maintenir l'interfinancement. L'objectif...
Un autre objectif, c'est de rendre le tarif L attractif pour les grands
consommateurs, puis voici la mesure qu'on a mise. Mais est-ce que cette
mesure-là permet d'atteindre l'objectif? Et le ministre n'est pas capable de
répondre à cette question. Il dit que c'est compliqué, on ne peut pas le
savoir, personne ne peut le savoir, ni son ministère, ni personne. Mais la
régie, elle, ça fait partie de son objectif de s'assurer qu'il y a un
équilibre. Donc, c'est pour ça que je serais plus rassurée que ce soit elle qui
fixe ça, à moins que le ministre me dit : Bien, moi, je pense qu'on ne
peut pas le savoir, mais peut-être qu'il faudrait consulter d'autres personnes.
Est-ce que le ministre a consulté des experts ou des spécialistes pour voir
est-ce que le décret de 2014 a atteint ses objectifs, puisqu'on veut le
maintenir aujourd'hui?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, oui, merci,
M. le Président. Naturellement, là, quand on regarde, en réalité, le document
par rapport aux responsabilités de la régie, la régie — c'est
mentionné, là, à l'article 52 — la régie « ne peut modifier
le tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement
entre les tarifs applicables à des catégories de consommateurs. » Donc,
elle ne peut pas modifier un tarif avec cet objectif-là. Naturellement, dans
tous les cas de figure, toutes les...
M. Julien : …la régie ne peut
modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement
entre les tarifs applicables à des catégories de consommateurs. Donc, elle ne
peut pas modifier un tarif avec cet objectif-là. Naturellement, dans tous les
cas de figure, toutes les fois que la régie modifie des tarifs, soit le prix,
soit les conditions d'application, soit les méthodes de calcul, elle vient
apporter une modification tarifaire qui, oui, va avoir un effet sur
l'interfinancement, potentiellement, mais elle ne peut pas le faire en disant
que l'objectif de cette modification-là, c'est pour modifier
l'interfinancement. Mais, aussitôt qu'on modifie un tarif qui fait partie, en
fin de compte, de plusieurs tarifs, avec toute la notion d'interfinancement, il
y aura toujours un enjeu à cet effet-là.
Maintenant, c'est toujours la régie qui
fixe le tarif L, même suite au décret de 2014. Et comme j'ai répondu hier à ma
collègue de Mercier, c'est… Quand le gouvernement a mis ça en place, avec une
indexation du tarif L inférieure, en réalité, aux autres tarifs, l'objectif,
c'était l'attractivité, la compétitivité. On veut avoir des tarifs pour des
grands consommateurs qui sont attrayants, qui sont compétitifs. Maintenant,
après six ans d'application, si on dit : Oui, mais ça a-u fonctionné? Mais
la mesure de venir dire si ça a fonctionné ou non, c'est… est-ce que c'est de
dire combien ça a augmenté, est-ce que c'est de dire qu'on a fait de la
rétention d'organisations grandes consommatrices? Alors, pour nous, c'est…
volonté-là, en fin de compte, de maintenir l'attractivité. Les clients
industriels, en réalité, trouvent que le tarif est compétitif, et nous, on
pense qu'on doit continuer, continuer à maintenir cet écart entre le tarif L et
les tarifs généraux. Et la formule qu'on souhaite appliquer est basée sur
l'historique de six ans qui serait «rebasé» après cinq ans.
On a une proposition de sous-amendement
qui dit : Oui, mais la régie, pas par cause tarifaire, mais par avis de la
régie, on pourrait la faire participer. On n'est pas fermés à l'idée, mais la
manière où est écrit le sous-amendement, on pense que ça pourrait être
interprété comme une cause tarifaire. Alors, là, on veut cheminer avec la
proposition pour voir, O.K., comment la régie pourrait faire un travail par
rapport au taux, uniquement au taux, sous quelle forme, et… Alors, là, c'est là
qu'on en est, ici. Parce que, de la façon qu'il est inscrit, c'est… ça serait
une cause tarifaire qu'on aurait là, alors… et ce n'est pas le principe du projet
de loi. Mais on n'est pas fermés à l'idée que la régie puisse, d'un moyen ou
d'un autre… Est-ce que… Alors, j'avais l'idée, tantôt : Oui, bien, après
cinq ans, ça pourrait être elle qui vienne fixer le taux. Vous allez peut-être
nous dire : Bien oui, mais c'est trop tard, ça. Alors, comment on peut
arriver à trouver cette solution qui fait en sorte que la régie, spécifiquement
sur le taux qu'elle applique au tarif L par rapport à l'inflation, elle
intervienne pour donner un avis, une recommandation, un conseil de manière
formelle?
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
Mme Ghazal : …parce que tout à
l'heure, je…
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Mercier, juste… si vous me permettez, je cèderais la parole
quelques instant au député de Laval-des-Rapides pour une…
Mme Ghazal : O.K.
Le Président (M. Lemay) : Vous
avez… Allez-y, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci à ma collègue
de Mercier. Et j'entends les propos du ministre non seulement en réponse à ma
collègue de Mercier, mais également en réponse à mon collègue de D'Arcy-McGee
également. Moi, M. le Président, je décèle et j'entends une ouverture du
ministre, et, peut-être, la nomenclature ou la façon comment que le
sous-amendement est rédigé peut porter à confusion. Moi, je vous inviterais
peut-être à prendre juste une petite pause pour qu'on réussisse à se mettre
d'accord et qu'on puisse amener un sous-amendement qui serait de convenance
pour tout le monde ici, autour de la table. Si vous le permettez.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, s'il y a consentement pour une suspension?
M. Julien : Certainement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Nous suspendons les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 18)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et nous en étions à l'intervention de la
députée de Mercier. La parole est à vous.
Mme Ghazal : Donc, ce que
comprends du ministre, c'est qu'il a une ouverture, parce qu'il dit : Oui,
on est ouverts à ce que la régie regarde, ait un droit de regard ou une
évaluation du bon taux, puis que ça ne soit pas le taux fixé, basé seulement
sur les dernières années… mais ne veut pas qu'il y ait une cause tarifaire. Et
donc, c'était son inquiétude. Mais il a… il aimerait que la régie puisse avoir
un droit de regard pour le déterminer.
Moi, j'aimerais ça savoir… je suis
contente qu'il dise ça, puis c'était un peu l'élément que j'amenais, c'est
qu'étant donné qu'on n'a pas des réponses sur le maintien des équilibres, de
l'équilibre entre les intérêts collectifs, l'intérêt public, comme c'est le
rôle de la régie, l'intérêt des consommateurs de toutes les catégories, puis le
traitement équitable du distributeur, c'est le rôle de la régie. Donc, ça
serait mieux que ce soit elle qui ait un droit de regard.
Puis je veux savoir : Est-ce que le
ministre, donc, lui, il trouve que, oui, elle devrait avoir ce droit de regard…
cette évaluation-là? Est-ce que c'est pour cette raison-là, est-ce que…
peut-être que le 0,65 n'est pas le plus optimal ou on n'est pas capables de
savoir si c'est le plus optimal pour nous permettre d'atteindre nos objectifs?
• (12 h 20) •
M. Julien : M. le Président,
nous, on persiste à croire que le 0,65 et le 1,35 est représentatif, dans une
perspective d'intervalles aux cinq ans, puisque c'est l'observation.
Naturellement, on n'est pas du tout fermés à l'idée que la Régie de l'énergie,
par un mécanisme, puisse donner un avis par rapport à ce taux-là…
M. Julien : ...dans une
perspective d'intervalle aux cinq ans, puisque c'est l'observation. Naturellement,
on n'est pas du tout fermés à l'idée que la Régie de l'énergie, par un mécanisme,
puisse donner un avis par rapport à ce taux-là qui est appliqué. On mentionne
que le sous-amendement, la manière qu'il est rédigé actuellement pourrait faire
en sorte que ce soit une cause tarifaire. Et pour nous, bien là, ça irait à
l'encontre du principe du projet de loi, qui dit que la cause tarifaire sera
aux 60 mois mais que les responsabilités de la Régie de l'énergie dans
l'intervalle sont maintenues, et seule la régie peut modifier les tarifs à tous
égards ou en fixer de nouveaux.
Alors, pour nous, on reconnaît, naturellement,
là, les responsabilités de la régie et le fait que la régie puisse donner un
avis, une recommandation, se positionner par rapport à ces taux-là. On est
ouverts à l'idée.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Puis, par
rapport à l'avis, est-ce que c'est... Ce processus-là de donner des avis n'est
pas dans le projet de loi n° 34, mais est-ce qu'il est dans la Loi sur la Régie
de l'énergie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, il est
prévu dans la Loi sur la Régie de l'énergie qu'on peut demander des avis à la Régie
de l'énergie.
Mme Ghazal : ...je ne
suis pas familière avec ce processus-là.
M. Julien : Oui. Alors...
Et la Régie de l'énergie peut faire un processus pour justement être en mesure
de fournir cet avis-là.
Mme Ghazal : On dit ici
que c'est à l'article... Non? O.K. Est-ce qu'on peut juste me dire c'est à quel
article que c'est mentionné, ce processus-là de donner un avis, puis quels sont
les critères qu'elle regarde, la régie, quand elle donne un avis? Est-ce que
les critères vont être déterminés par le ministre? Article 42? «La régie
donne son avis au ministre sur toute question qu'il lui soumet en matière
énergétique ou de sa propre initiative sur toute question qui relève de sa
compétence.»
Est-ce que le ministre peut donner des
exemples d'un moment où le ministre a donné des... a demandé un avis à la
régie? Juste pour faire... En fait, mon objectif, c'est comprendre la
différence entre une cause tarifaire et un avis sur un élément du tarif, oui.
M. Julien : Alors, dans
la dernière année, je n'ai pas fait de demande d'avis à la Régie de l'énergie.
On croit que, dans le dernier mandat, il y en a eu, mais on n'a pas sous la
main, en fin de compte, une demande d'avis. On en a une ici, ne bougez pas.
(Consultation)
M. Julien :
M. Arcand a demandé un avis en 2016 sur les meilleures pratiques
tarifaires.
Mme Ghazal :
O.K., très bien. Puis est-ce que le ministre s'est inspiré de ça pour faire son
projet de loi?
M. Julien :
...pour le moment.
Mme Ghazal :
Donc, un avis, est-ce qu'on peut comme... Comme une commission qui fait un
rapport, puis le rapport est tabletté, est-ce qu'un avis de la régie peut être
tabletté?
M. Julien :
Bien, c'est-à-dire que... On verra, en réalité. Parce que je réitère, M. le
Président, que le sous-amendement, de la manière qu'il est apporté
actuellement, ne reflète pas la nature des discussions qu'on a, ma collègue et
moi. Et naturellement, le cas échéant où on allait vers cette direction-là, ça
serait de venir justement venir bien préciser jusqu'où le mandat de la régie
est par rapport à l'avis. Mon collègue de Laval-des-Rapides mentionne que c'est
pour fixer le taux, mentionne également que ce n'est pas pour ramener une cause
tarifaire annuellement, mais pour fixer le taux dans l'intervalle. Alors,
dépendant de la formulation… Et l'avis sera une recommandation au ministre.
Le
Président (M. Lemay) : Mme la députée.
Mme
Ghazal : Mais… qui peut être suivie par le ministre ou pas, c'est ce
que je comprends. C'est une recommandation, ce n'est pas une décision. Est-ce
que c'est possible de déposer… je sais que c'est disponible, mais quand même,
de le déposer ici à la commission… ce qui avait été demandé en 2016, le dernier
avis qui avait été demandé par… meilleures pratiques tarifaires. Comme ça, il
va être sur le greffier.
Le
Président (M. Lemay) : M. le ministre.
Le
Président (M. Lemay) : Alors, on va faire une recherche. On vous
reviendra à la séance de 15 heures.
Le
Président (M. Lemay) : Parfait.
Mme
Ghazal : Donc, ce sera déposé…
Le
Président (M. Lemay) : À ce moment-là, M. le ministre, si jamais vous
avez un document à déposer, vous aurez juste à le transmettre au secrétaire qui
pourra rendre ça disponible à l'ensemble des membres.
Des
voix
: …
M.
Julien : Alors là, le document est public sur le site de la régie. On
va faire la recherche pour dire où il est. Je ne prends pas l'engagement de le
déposer, là.
Le
Président (M. Lemay) : Je comprends. Mme la députée de Mercier, la
parole est à vous.
Mme
Ghazal : Donc, peut-être qu'il sera déposé ou peut-être pas, c'est ce
que je comprends? Je ne connais pas la procédure quand on demande de déposer un
document.
Le
Président (M. Lemay) : Donc, si le ministre consent, il y aura dépôt.
Pour le moment, il a dit qu'il allait faire les vérifications pour trouver…
M. Julien : ...pour dire où il
est, je ne prends pas l'engagement de le déposer, là.
Le Président (M. Lemay) : Je
comprends. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Donc, peut-être
qu'il sera déposé ou peut-être pas. C'est ce que je comprends. Je ne connais
pas la procédure quand on demande de déposer un document.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, si le ministre consent, il y aura dépôt. Là, pour le moment, le ministre
a dit qu'il allait faire les vérifications pour trouver l'information et puis,
après ça, vous la signifier.
Mme Ghazal : O.K. On va... Ça
fait que le ministre ne consent pas à le déposer, c'est ça que je comprends.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, ce que j'ai cru comprendre c'est que c'est un document qui est disponible
sur le site de la régie et qu'il allait faire des vérifications. M. le ministre,
est-ce que ça résume?
M. Julien : Oui, bien, c'est
un document public. Plutôt que de le déposer, vous irez le consulter, là.
Mme Ghazal : Mais on peut, des
fois, déposer des documents même s'ils sont publics, parce qu'on veut qu'ils
soient sur le greffier? C'est comme si ma demande n'était pas... Est-ce qu'elle
l'est, recevable? C'est juste... c'est vraiment une question de procédure, là,
c'est rare que je demande de déposer un document.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, par consentement, c'est possible de déposer un document qui a déjà été
déposé sur un autre site.
Mme Ghazal : O.K. Donc, ce
n'est pas pour cette raison-là que le ministre refuse de le déposer. O.K.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Depuis le début,
en réalité, des délibérations qu'on a eues ici, toutes les fois qu'il y avait
un document public, je vous référais au document public plutôt que d'en faire
le dépôt, et on va continuer comme ça ici.
Mme Ghazal : Donc, c'est
refusé. O.K. Puis est-ce que c'est déjà arrivé, parce que, quand je lis
l'article 43, donc, c'est... non, 42 : «La régie donne son avis au ministre
sur toute question qu'il lui soumet en matière énergétique ou de sa propre initiative.».
Donc, de la propre initiative de la régie, sur toute question qui relève de sa
compétence. Est-ce que ça... Là, j'essaie de me rappeler si, dans le projet de
loi, ça, c'est maintenu. Ce n'est pas modifié? L'article 42 n'est pas
modifié. Donc, c'est possible que la régie continue à faire ça.
Le Président (M. Lemay) : Toujours
en lien avec le sous-amendement?
Mme Ghazal : De mémoire, là.
Le Président (M. Lemay) :
C'est en lien avec le sous-amendement, Mme la députée?
Mme Ghazal : Oui, parce que je
suis en train de parler de demander un avis. Parce que, là, le ministre, lui,
ce qu'il dit, c'est que, par rapport au taux, qu'il a une ouverture à ce que le
taux soit déterminé par la régie, mais là on cherche le moyen. La cause tarifaire
n'est pas le moyen préféré du ministre, parce que ça vient dénaturer le projet
de loi. Donc, là, je regarde, quand il y a un avis qui peut être demandé par le
ministre, mais elle-même aussi, elle peut le faire. Donc, on est au même
article dont on discute depuis tantôt, c'est-à-dire sur l'article 42, et
donc c'est juste ma question : Est-ce que ça, ce n'est pas modifié? La
régie peut continuer à faire ça? Ça fait partie des éléments qui sont dans le
statu quo, je crois.
Et l'autre question, c'est est-ce que,...
C'est quand, la dernière fois que c'est arrivé que la régie, de sa propre initiative,
a soumis un avis sur toute question qui relève de sa compétence? Est-ce qu'on
peut savoir ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre
M. Julien : On n'a pas l'information
actuellement. Tous les avis de la régie, on les détient, puis quand est-ce que
c'était de sa propre initiative ou de l'initiative d'un questionnement, on n'a
pas cette information-là. On va la regarder.
Mme Ghazal : Oui, merci. Merci
de le regarder puis de nous revenir là-dessus. Donc, ça serait une façon de le
faire puis, est-ce que... mon élément aussi important c'est... Je parlais
beaucoup de l'interfinancement qui est un élément important et de maintenir
l'équilibre oui de répondre aux gens du tarif L mais cet équilibre-là, qui
s'est amenuisé avec le temps, et c'est ce qui nous inquiète, d'enlever encore
plus... déjà qu'il y avait des causes tarifaires annuelles et ça, c'est arrivé.
Est-ce qu'on connaît la cause de ça? Ça, c'est une première question que j'ai
puis je n'arrive pas à avoir de réponse. Est-ce qu'on connaît la cause?
Probablement qu'on ne la connaît pas mais
est-ce qu'une analyse peut être faite pour connaître la cause de cet
amenuisement de l'interfinancement qui était normalement en faveur des tarifs
résidentiels? Le ministre nous dit : Peut-être que oui, peut-être que non,
que le décret de 2014 y a contribué ou pas. Hier, le ministre m'a dit que
c'était important, que, lui, il tient encore à ce pacte social mais c'est en
train de s'amenuiser. Et moi, mon inquiétude, c'est que cet équilibre-là, pour
les clients résidentiels, ne se maintienne pas avec le temps.
Et on a ici des gens qui regardent cette
question-là de près depuis de nombreuses années, notamment l'Union des
consommateurs, et ils disent : «Le p.l. prévoit des hausses tarifaires à
l'inflation pour tous les clients sauf les grands clients, les grands
industriels dont la hausse ne sera que de 0,65 de l'inflation et cela peu
importe une éventuelle augmentation ou diminution des coûts, ne fera
vraisemblablement que renforcé cette tendance». Donc, je me dis que si la régie
a un droit de regard sur ça, bien, ça ne va peut-être pas corriger
l'amenuisement de l'interfinancement mais ça ne va pas non plus l'améliorer
pour répondre au pacte social. Est-ce que le ministre est d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, j'aimerais
que ma collègue de Mercier m'explique ça veut dire quoi améliorer
l'interfinancement pour que je puisse répondre.
• (12 h 30) •
Mme Ghazal : En fait, moi...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal :
...l'interfinancement, mais ça ne va pas non plus l'améliorer, pour répondre au
pacte social. Est-ce que le ministre serait d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, j'aimerais
que ma collègue de Mercier m'explique ça veut dire quoi «améliorer
l'interfinancement» pour que je puisse répondre.
Mme Ghazal : En fait, moi,
quand je dis «améliorer», ça dépend de quel point de vue on le regarde. C'est toujours
par rapport aux clients résidentiels. C'est-à-dire qu'ici, de la façon que
c'est écrit : «Or, depuis 2006, l'interfinancement des tarifs des
clients résidentiels s'amenuise graduellement et s'établit maintenant à
88 %.», alors qu'en 2006, il était à 81 %, ce qui est un énorme
amenuisement, si on veut, pour les clients résidentiels. Donc, moi, je suis en
train de regarder ça... des clients résidentiels.
Puis le point, selon l'Union des
consommateurs, eux, ils disent : Le fait que le 0,65, par rapport à
l'inflation, c'est ce qui est déterminé par le projet de loi n° 34, que ça
renforce cette tendance. Je veux juste avoir l'avis du ministre là-dessus parce
qu'il nous a beaucoup parlé du tarif L et des grandes entreprises, qu'il
faut maintenir l'attractivité et leur compétitivité, mais j'aimerais
l'entendre... pas seulement par rapport à ma question, mais l'entendre, lui,
par rapport à l'interfinancement et cet équilibre-là.
Est-ce qu'on sait pour quelles raisons il
s'est amenuisé? Puis s'il me dit que non, on ne peut pas le savoir, est-ce
qu'il a une intention pour qu'on puisse le savoir? Quelles sont les causes qui
ont amené ça? Puisqu'il dit que : Je ne suis pas certain si c'est
le 2014 ou pas. Peut-être qu'il ne le sait pas, mais est-ce qu'on peut
demander? C'est quelque chose qui... si c'est une préoccupation du ministre ou
du gouvernement, c'est quelque chose qui peut être analysé. On ne peut pas
dire : Ah, bien, ça n'a jamais été fait, donc on ne pourra jamais le
savoir. Est-ce que ça peut être analysé?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, alors merci,
M. le Président. Comme il est prévu dans la Loi de la Régie : «La régie ne peut modifier les tarifs d'une catégorie de consommateurs
afin d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables et des
catégories de consommateurs.»
Alors, oui, il y a une
évolution dans l'interfinancement. Et en réalité, la régie, à toutes les fois
qu'elle vient fixer un tarif, elle ne peut le faire afin d'atténuer
l'interfinancement. Mais l'interfinancement entre les catégories dépend de la
consommation de chacune des catégories, dépend de l'évolution de la
consommation de chacune des catégories, dépend également, oui, du prix payé par
rapport, naturellement, à ce qui assume aux coûts.
Alors, ma collègue se répète et je dis que c'est
multifacteurs. Mais ce qui est important de conserver en tête, c'est :
«La Régie ne peut modifier le tarif d'une
catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs
applicables à des catégories de consommateurs.»
En 2014, quand le décret est venu
modifier le tarif L qui est fixé par la régie versus les tarifs généraux, la
régie se comporte en faisant en sorte que ce n'est pas... l'objectif n'est pas
d'atténuer l'interfinancement et la régie fait ce travail-là. Maintenant, l'amendement
apporté, le sous-amendement apporté, ma collègue questionne sur l'effet de
l'interfinancement et moi, je réitère que l'amendement et le sous-amendement
visent à poursuivre le décret de 2014, qui favorisait pour le tarif L
l'attractivité, la compétitivité, qui a été fixé par la régie et qui ne venait
pas affecter, qui ne venait pas atténuer l'interfinancement dans son objet.
Au-delà de ça, je ne peux pas donner d'autres éléments de réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : La régie ne peut
pas modifier le tarif afin d'atténuer l'interfinancement, ça, c'est ce qui est
écrit au quatrième alinéa de l'article 52.1. Ça, je l'ai compris. Mais est-ce
que le gouvernement, par sa décision, peut modifier l'interfinancement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Le pacte social
auquel on ne touche pas et on n'a pas l'intention de toucher.
Mme Ghazal : Et qu'est-ce qui
explique qu'en 2016 et 2006, excusez-moi, 2006 et aujourd'hui, qu'il y ait eu...
c'est passé de 81 % à 88 % en défaveur des clients résidentiels?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre
Mme Ghazal : Parce que si on
continue comme ça, ça va se rendre à 100 % Donc, puis on dit : Non,
on ne touche pas au pacte social. Mais c'est ça la réalité malgré même le
travail de la régie. Parce que nous, on dit : Oui, on peut réformer la
régie. Mais elle n'était pas là ici pour qu'on l'entende. On peut la réformer.
On peut faire des... Puis ça, c'est une préoccupation que, moi... le
gouvernement devrait partager avec moi. Et le ministre le partage. Et c'est ce
qu'il dit.
Mais qu'est-ce qui explique ça? Si on
n'est pas capable de savoir qu'est-ce qui explique ça, on va laisser
s'amenuiser en défaveur des clients résidentiels puis à arriver à... Tout le
monde va payer...
Mme Ghazal : ...on peut la
réformer. On peut faire des... Puis ça, c'est une préoccupation qui, moi... le gouvernement
devrait partager avec moi. Et le partage. Et c'est ce qu'il dit. Mais qu'est-ce
qui explique ça? Si on n'est pas capable de savoir qu'est-ce qui explique ça,
on va laisser s'amenuiser en défaveur des clients résidentiels Puis à arriver
à... Tout le monde va payer les coûts. Là, ce n'est plus les coûts, c'est
l'inflation, mais ce pacte social pourrait être remis en cause. Je ne sens pas
que c'est une préoccupation du ministre. Ce n'est pas grave. C'est comme ça. On
ne sait pas pourquoi. Si on va laisser aller les choses, puis on ne peut pas.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, Mme la députée, toujours en respect, je vous invite à la prudence dans
vos propos. Est-ce que vous aviez terminé votre intervention?
Mme Ghazal : Bien, je
veux écouter le ministre. Ce n'est pas juste une intervention. J'avais une question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la
régie ne peut modifier un tarif, puis là on parle d'un tarif, pour faire en
sorte en réalité d'atténuer l'interfinancement. C'est comme ça qu'elle se
gouverne. Naturellement, M. le Président, si une clientèle x à travers les
années augmente sa consommation de manière importante, son volume de consommation
par rapport à une clientèle y qui, elle, a contrario la diminue, ce n'est pas
le tarif, c'est la consommation qui fait en sorte qu'une plus grande partie des
coûts sont assumés. Quand, ici, on parle de tarifs, la régie ne peut, ne peut
atténuer l'interfinancement par des modifications de tarif. Et elle se gouverne
de cette façon-là. Donc, ma collègue de Mercier, si se réfère au sous-amendement,
la volonté qu'on a, c'est de reproduire le décret de 2014 de la meilleure façon
et c'est de trouver le mécanisme qui va nous permettre d'y parvenir.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée, quelques...
Mme Ghazal : Et comment est-ce
que, pas la régie, mais le gouvernement va s'assurer que ça ne s'amenuise plus
en défaveur, l'interfinancement, en défaveur des clients résidentiels? Comment
le gouvernement, je ne parle pas la régie, c'est écrit, mais le gouvernement,
par cette décision, il va s'en assurer? C'est ça, ma question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Le projet de
loi n° 34, l'article 2 qu'on discute actuellement ne touche pas à
l'interfinancement. Et pour nous, en fin de compte, ce pacte social doit être
maintenu.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Merci, M.
le Président. Je vais prendre la relève de la députée de Mercier sur une question
qu'elle a posée. J'en aurai d'autres par la suite. La régie fait une recommandation.
Le ministre la suit-il? C'est sur un commentaire que la députée de Mercier a
fait, qui n'était pas un commentaire, qui était une question.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on
statuera sur l'avis, mais l'avis, en fin de compte, sera fait. C'est une recommandation,
et le ministre en disposera.
M. Barrette : Bon, alors, ma
question, elle est encore plus directe : Est-ce que je dois comprendre
qu'à partir de maintenant, dans l'esprit du ministre, la régie ne sera qu'un
organe consultatif qui n'a aucune obligation d'être suivi lorsqu'elle fait une
recommandation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
je parlerais au député de La Pinière. Ici, en réalité, on n'a pas encore
le sous-amendement par sa formulation qu'on aura l'occasion de discuter avec
les groupes pour voir si on convient tous ensemble.
Alors, naturellement, la régie a certaines
responsabilités, et, ici, par rapport aux avis, spécifiquement par rapport aux
avis, c'est une responsabilité de recommander, et on verra la mécanique. Est-ce
que ce sera par, en réalité, par décision du Conseil des ministres? Le cas
échéant, on verra. On n'a pas encore les modalités, on n'a pas encore le sous-amendement
entre les mains.
Le Président (M. Lemay) : Le
député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
je pense que le ministre est en mesure de nous éclaircir sur... de nous
éclairer, pardon, pas nous éclaircir. De nous éclaircir, ça serait vraiment
nous faire disparaître, ça serait «back to the future» quand on part de la
petite photo. Alors, est-ce qu'il peut nous éclairer sur sa position par
rapport à ça? Parce que ce que le ministre vient de nous dire, c'est comme s'il
nous disait : Bien, je veux dire, c'est bien clair que le texte n'est pas
écrit, mais je vais l'accepter. Ça nous encourage. On va écrire un texte qui va
faire notre affaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. M. le
Président, il faut rappeler qu'au dernier avis donné, en 2016, à mon
prédécesseur, alors, la régie faisait des recommandations, et le ministre qui
était mon prédécesseur n'a pas appliqué l'ensemble des recommandations.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Je comprends
donc que son intention n'est pas essentiellement de, je dirais même, garder le
même pouvoir. En fait, c'est une question. Est-ce que le ministre a l'intention
de garder le même rôle, dans tous ses aspects, à la régie...
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (12 h 40) •
M. Barrette : ...ou veut-il
que la régie soit non seulement un organe consulté, mais qu'on détermine les
objets sur lesquels elle pourra être consultée...
M. Barrette : ...est-ce que le ministre
a l'intention de garder le même rôle, dans tous les aspects, à la régie?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Barrette : Ou veut-il que
la régie soit non seulement un organe consulté, mais qu'on détermine les objets
sur lesquels elle pourra être consultée?
M. Julien : Oui, M. le
Président. Bon, ça fait déjà deux semaines qu'on discute article par article,
et on maintient, en fin de compte, que l'ensemble des responsabilités sont
maintenues à la Régie de l'énergie. L'élément qu'on vient mentionner, c'est
qu'on vient faire une périodicité plus longue, donc on n'enlève pas de
responsabilité à la régie, là, par le projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Mais ce n'était
pas l'objet de ma question. La question que j'ai posée était très simple :
est-ce que, dans l'esprit du ministre, dans le futur, avec l'adoption de la loi
n° 34, non seulement la régie va demeurer un organe consulté, mais le ministre
va maintenant décider de ce qui sera l'objet de la consultation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, non. On ne
modifie pas en réalité, là. C'est-à-dire que l'article 42, il est prévu
qu'on peut demander des avis, et c'est ce qu'on va appliquer, en fin de compte,
une demande d'avis avec une recommandation le cas échéant si c'est vers ça que
va l'amendement.
Mais, encore là, M. le Président, ce n'est
pas l'objet de l'amendement qu'on a entre les mains actuellement, là. Mais on
spécule sur quelle forme ça pourrait prendre. Nous, on va maintenir, en
réalité, les pouvoirs et responsabilités de la régie à l'intérieur de sa loi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, toujours sous le sous-amendement.
M. Barrette : Donc, je
comprends, dans la réponse du ministre, que tous les objets qui pourraient
arriver peuvent être l'objet d'une consultation à la régie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Je ne comprends
pas la question du député de Lotbinière.
M. Barrette : Ma question
précédente était relativement simple. La régie a une fonction, la première
question que j'ai posée : est-ce que le ministre va donner suite aux
recommandations de la régie? Le ministre me répond que pas nécessairement.
C'était la réponse que recherchait, je pense, la collègue de Mercier, on a
compris. Alors, comme le ministre a fait un certain nombre de commentaires,
j'ai posé la question... ça m'a mené à poser la question additionnelle :
est-ce que je dois comprendre que, maintenant, on va les consulter ad hoc? Le
«ad hoc», c'est moi-même, le ministre. Et la réponse n'a pas été nécessairement
claire. Et là je comprends par la dernière réponse que, finalement, tout sujet
pourrait être l'objet d'une consultation, puis c'est correct. C'est la question
que je pose.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, ce n'est
pas l'objet du sous-amendement, mais, naturellement, dans la loi, il est prévu
qu'un avis peut être demandé à la régie. Mais à tout égard, le processus de
cause tarifaire, les éléments sur base annuelle, l'ensemble des responsabilités
de la régie qu'on a bien définies, elles sont maintenues ou modifiées par le projet
de loi n° 34. Alors, sur l'aspect d'un avis, bien, c'est prévu, en
réalité, à l'intérieur de la loi. Et comme ministre, comme d'autres ministres
avant moi, on peut demander des avis de manière momentanée à la Régie de
l'énergie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Sur le sous-amendement, puisque le ministre souhaite qu'on revienne
au sous-amendement, je le comprends, ayant été de ce bord-là, je peux
comprendre ça. Le sous-amendement prévoit un taux déterminé par la Régie de
l'énergie. Alors... Puis on comprend que le ministre veut qu'on rerédige ou
qu'on précise la rédaction du sous-amendement. Est-ce que le ministre réalise
qu'en nous offrant la possibilité de rédiger ça vient donner un sujet précis et
un éventail assez large du résultat éventuel. Alors, un taux déterminé par la Régie
de l'énergie, est-ce que je comprends du ministre qu'en nous demandant de
rerédiger il vient appuyer l'utilité de demander l'opinion de la régie avec
potentiellement un accueil favorable de ladite recommandation éventuelle?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Alors, on a eu des discussions par rapport au sous-amendement qui
était proposé par le Parti libéral, par mon collègue de Laval-des-Rapides. Et,
pour nous, en fin de compte, de la façon qu'il est formulé actuellement, ça
occasionnait une cause tarifaire sur base annuelle. Mon collègue de Laval-des-Rapides
a précisé ses intentions en mentionnant que non, non, non, on veut avoir un
avis de la régie par rapport au taux, et là on regarde cette possibilité-là, et
on verra pour la suite. Donc, si on reste sur le sous-amendement proposé, ce
n'est pas ce qui est écrit. Et, naturellement, on est ouverts à voir comment on
peut avoir des objectifs communs par rapport à l'implication de la régie à cet
effet-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président.
J'aimerais que le ministre m'explique comment il peut dire que ce n'est pas ce
qui est écrit. Moi, quand je vois ici...
M. Julien : ...amendement
proposé. Ce n'est pas ce qui est écrit mais naturellement on est ouvert à voir
comment on peut avoir des objectifs communs par rapport à l'implication de la
régie à cet effet-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
j'aimerais que le ministre m'explique comment il peut dire que ce n'est pas ce
qu'il est écrit. Moi, je quand je vois ici simplement les... remplacé ce que
l'on connaît, là, par les mots, un mot : «un taux déterminé par la régie
de l'énergie». Je ne vois pas en quoi ce texte-là exclut n'importe quoi, quoi
que ce soit. Alors, moi, je vois le ministre qui semble avoir une ouverture à
une rerédaction. Tant qu'à travailler sur une rerédaction, encore faut-il qu'on
comprenne la portée potentielle dudit texte. Moi, je suis content que le
ministre arrive puis il dise : Ah! Mais fantastique ça, rédigez ça un
petit peu différemment, moi, je trouve ça bon. Alors, ça, je soumets au
ministre que ce qu'il trouve bon, à ce moment-là, c'est revenir à la situation
actuelle du fonctionnement de la Régie de l'énergie.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez, je
pense que mon collègue de La Pinière a manqué quand même deux semaines de
travaux ici. On ne souhaite pas retourner du tout, le projet de loi n° 34,
en réalité, c'est...
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, je vais vous rappeler, à l'article 35, on ne peut pas
mentionner qu'un parlementaire n'était pas présent aux travaux.
M. Julien : Alors, je
comprends mon collègue de La Pinière, en réalité, dit qu'on souhaite
retourner... maintenir le statu quo. Bien non, écoutez, la cause tarifaire,
nous... le principe même du projet de loi... On a réussi à adopter ensemble
hier l'article 1, c'est d'avoir des causes tarifaires aux cinq ans, c'est
d'être en mesure, en fin de compte, de donner de la prévisibilité en
augmentation des taux, c'est un gel tarifaire en 2020, c'est un retour de plus
de 500 millions dès la première facturation de 2020. Mais, naturellement,
dans l'intervalle, on travaille sur les différents articles pour voir comment
va s'appliquer le p.l. n° 34.
Alors, ici, on nous dit : Oui, mais
le taux d'inflation appliqué au L devrait être soumis à la régie. De la façon
qu'il est inscrit là, on dit : Ce serait une cause tarifaire sur base
annuelle, ça atteint... C'est contre le principe même du projet de loi. Alors,
on travaille ensemble par discussion, mais ce n'est pas... Le sous-amendement
sous cette forme actuelle là est inacceptable pour nous.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Bien, alors, M.
le Président, j'entends le ministre, je reçois cinq sur cinq ses propos. Est-ce
qu'il peut nous indiquer une fourchette de termes qui lui apparaîtraient
recevables?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Écoutez, c'est
votre proposition de sous-amendement. Alors, je vous dis que, formulé comme
celui-là, il est inacceptable pour nous. Si vous voulez passer aux voix sur cet
amendement-là, ça va nous faire plaisir, en fin de compte, d'y aller.
M. Barrette : M. le Président,
là, je sens l'irritation dans le ton du ministre. Il ne faut pas être irrité.
Moi, là, tout ce que je dis, là, simplement, là, tout ce que je souhaite, c'est
que le ministre nous oriente. Moi, j'ai entendu du ministre une ouverture à ce
qu'on rerédige le sous-amendement dans l'esprit de ce qui est écrit là. Moi,
quand je lis ça, là, un taux déterminé par la Régie de l'énergie, c'est fort.
Surtout compte tenu du fait que l'esprit du projet de loi... Et la Régie de
l'énergie, c'est parce que ce n'est pas vrai que ça va devenir... ça va rester
ce que c'était, là. Le projet de loi, il n'est pas écrit pour donner un rôle
prépondérant à la Régie de l'énergie, c'est le contraire. Alors là, je
vois le ministre avoir de l'ouverture. On en est heureux, mais quel genre
d'ouverture a-t-il? Bien, je peux donner une hypothèse, M. le Président. Est-ce
que, par exemple, juste comme ça, par exemple, c'est un exemple, M. le
Président, est-ce que, par exemple, si la Régie de l'énergie, une année donnée,
suggérait un taux au-delà de l'inflation, est-ce que le ministre recevrait ça
favorablement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, je réitère qu'on est sur l'article 2, qui prévoit, en réalité, une
fixation des tarifs spécifiques L avec un pourcentage et un taux. Alors, je
vois difficilement, M. le Président, le lien avec ce que mentionne mon collègue
de La Pinière. Il y en a sûrement un. Et essentiellement il y a une
proposition de sous-amendement qui, de la voix même de mon collègue de Laval-des-Rapides...
son interprétation qu'il en fait quand il l'explique n'est pas ce qu'il
inscrit. Alors, s'il maintient ce qu'il inscrit, ce sous-amendement là n'est
pas recevable pour nous. Mais, dans l'esprit qu'a mentionné mon collègue de
Laval-des-Rapides et ses intentions, on est prêts à écouter. Ce n'est pas ce
qui est inscrit dans le sous-amendement, actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
alors, étant donné que je n'ai pas participé à des conversations, comme le fait
remarquer le ministre, précédemment — contrairement à notre
réglementation, évidemment — est-ce que le ministre peut m'éclairer,
moi spécifiquement, sur ce que lui comprend des propos de mon collègue de
Laval-des-Rapides?
• (12 h 50) •
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre...
M. Barrette : ...à des
conversations, comme l'a fait remarquer le ministre précédemment, contrairement
à notre réglementation, évidemment, est-ce que le ministre peut m'éclairer, moi
spécifiquement, sur ce que lui comprend des propos de mon collègue de Laval-des-Rapides
?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Barrette : Ça va
m'éclairer, M. le Président, sur la conduite de mes prochaines questions.
M. Julien : J'aurais tendance,
M. le Président, à dire au député de La Pinière qu'il devrait lui-même en
discuter avec son collègue de Laval-des-Rapides. Je ne voudrais pas déformer
ses propos, mais je vais prendre une chance quand même.
Alors, ce que mon collègue de Laval-des-Rapides
a mentionné tout à l'heure quand on a eu ces discussions-là par rapport au sous-amendement,
quand on a mentionné ici : Oui, mais, ça, ça entraînerait, M. le Président,
une cause tarifaire, mon collègue de Laval-des-Rapides a dit : Non, ce
n'est pas notre intention. Nous, en fin de compte, c'est qu'elle donne un avis,
une recommandation au ministre uniquement sur le taux. Alors là, j'ai
dit : Mais ce n'est pas ce qui est inscrit. Naturellement, c'est dans les
discussions tantôt qu'on a eues, là, ici en commission, qu'on a eu ces
discussions-là. Donc, à partir de là, bien, si ce qui est inscrit représente
les intentions de mon collègue de Laval-des-Rapides, on est peut-être prêts à
regarder où ça nous mène.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides... Excusez-moi. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
là, j'ai de la misère à suivre le ministre, là. Je regarde ce qui est écrit
dans le sous-amendement, là, ça m'apparaît très clair. Le ministre m'a reproché
de ne pas... a évoqué la... il s'est exprimé en disant qu'il ne voyait pas la
relation entre une question et un commentaire que j'ai fait. En quoi, là, le ministre
peut-il conclure, suite aux discussions qu'il a eues avec mon collègue de
Laval-des-Rapides, que ce texte-là déclenche automatiquement une cause
tarifaire?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors,
l'amendement proposé, c'est de remplacer le 0,65 % en cas d'inflation et
par 1,35 % en cas de déflation par les mots «un taux déterminé par la
Régie de l'énergie». Donc, quand on parle d'un taux, ça serait la Régie de
l'énergie qui viendrait déterminer quel est le taux qui doit être appliqué au
tarif L. Notre compréhension, c'est que, quand la Régie de l'énergie détermine
un taux, elle le fait par cause tarifaire.
Alors, quand on a eu les discussions à cet
effet-là sur le sous-amendement de mon collègue de Laval-des-Rapides, lui m'a
précisé que ce n'étaient pas ses intentions, que les intentions, en fin de
compte, c'était de demander un avis à la régie sur les taux. Alors... Mais, si
vous me dites que les intentions, c'est de maintenir le sous-amendement tel
qu'il est écrit ici, bien, nous, on ne peut pas accepter ce sous-amendement-là
sur cette base-là. Naturellement, si c'est votre intention, cher collègue de
La Pinière, bien, on va en rester là dans les discussions sur le
sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
là, ce qui nous amène à ce débat limité dans le temps, certainement parce que
le temps avance, et qu'à un moment donné vous-même, vous allez nous limiter
temporairement, ce sous-amendement-là existe parce que le ministre a exprimé
une certaine ouverture. C'est ça, la réalité, là, une certaine ouverture. On se
retrouve dans une situation où la certaine ouverture n'est pas exprimée soit en
détail soit clairement.
Est-ce que le ministre pourrait formellement
nous expliquer la hauteur, la signification, la portée de sa certaine
ouverture? M. le Président, je pèse mes mots, là. Je ne lui prête pas des
intentions. Je ne dis pas qu'il veut aller... Je ne lui reproche pas de vouloir
aller... Vous comprenez ce que je veux dire. Je veux simplement aller
directement sur son point qu'il a exprimé, une ouverture certaine, en français,
réglementairement, légalement, il voulait dire quoi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, le
sous-amendement n'est pas venu suite à une certaine ouverture. Le
sous-amendement est venu, et, à sa lecture, j'ai dit : Il y a quelque
chose là-dedans, mais, de la façon qu'il est formulé là, ça serait une cause
tarifaire, et c'est contre le principe de la loi. Alors, c'est suite à
l'arrivée du sous-amendement. Et, quand on a repris les travaux aujourd'hui, on
récidivé, en disant : Écoutez, ce n'est pas ce qui est écrit, mais on
pourrait peut-être ajuster la situation. Quelles sont vos intentions? Et les
intentions de mon collègue de Laval-des-Rapides ont été précisées.
Là, à partir de là, si on reste sur le
sous-amendement actuel, ce sous-amendement-là n'est pas acceptable pour nous.
Alors, c'est ce que j'ai à dire sur le sous-amendement actuel.
M. Barrette : M. le Président,
on est dans la situation...
M. Julien : ...alors, à partir
de là, si on reste sur le sous-amendement actuel, ce sous-amendement-là n'est
pas acceptable pour nous. Alors, c'est ce que j'ai à dire sur le
sous-amendement actuel.
M. Barrette : M. le Président,
on est dans la situation classique du chat et de la souris, bien inutile en commission
parlementaire, vraiment inutile. Je pense que, de notre côté, on a montré notre
intention de collaborer dans la mesure où c'était collaborable, maintenant je
vais citer le ministre à l'instant : Il y a quelque chose, là-dedans.
O.K., c'est quoi? Comme ça, ça va nous orienter, on va savoir où est-ce qu'on
s'en va.
Dans quelques minutes, M. le Président,
vous allez nous inviter à aller prendre une pause et continuer nos travaux en
dehors des ondes, là, et revenir à 15 heures. Moi, comme vous, sans doute,
j'aimerais qu'on puisse revenir à 15 heures en ayant progressé dans notre
réflexion et déposer des textes modifiés, si c'est que souhaite le ministre.
Le ministre nous dit : Il y a quelque
chose là-dedans, et moi, je lui demande : Bon, bien, «quelque chose», là,
vous le voyez comment, là? Là, on ne peut pas constamment se renvoyer la balle.
Bien, écrivez-nous quelque chose. Bien oui, mais comme on semble y voir, peut-être,
la même chose, on peut-u avoir une orientation? On ne demande pas la fin du
monde, là, au ministre, là. On ne demande pas de dévoiler des secrets d'État.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Malheureusement, M.
le Président, le sous-amendement qu'on a actuellement sur les yeux n'est pas
l'intention apportée par celui qui l'a amené. Et pour nous, en réalité, on sera
prêts à regarder un sous-amendement qui sera révélateur des intentions amenées
par mon collègue de Laval-des-Rapides, puisque les intentions ne sont pas
celles traduites par le sous-amendement actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
c'est... j'aurais... Je pense qu'on n'a pas de règlement auquel je peux faire
référence. Là, il ne m'a pas prêté des intentions, il m'a prêté des
non-intentions, ce qui est exceptionnel. Alors, je ne peux pas invoquer de
règlement, mais...
M. Julien : Ce n'est pas
volontaire.
M. Barrette : Non. Bien,
voilà, justement, le ministre dit que ce n'est pas volontaire, c'est ça qui est
le problème. Il dit des choses qui ne sont pas volontaires, comme il dit qu'il
y a une ouverture, il y a quelque chose là-dedans, mais il ne veut pas nous le
dire. Moi, c'est juste pour la bonne continuation des travaux. Il semble y
avoir une incompréhension ou un doute dans l'esprit du ministre sur nos
intentions.
Moi, je pense que l'amendement qui est là,
il est très clair sur les intentions. Maintenant, le ministre, il dit qu'il
n'est pas d'accord. Il n'est pas d'accord. Il a le droit de ne pas être
d'accord, il est ministre. Mais, il a quand même dit — ce qui est
contradictoire — : J'y vois quelque chose... je ne suis pas d'accord,
mais je vois quelque chose là. Bon, «je vois quelque chose là». «Là», là, c'est
le sous-amendement. «Vois», «je vois», je pense que c'est une affirmation assez
claire en français, et «quelque chose». Nous, tout ce que l'on veut, M. le
Président, c'est d'avoir des informations additionnelles sur le «quelque
chose», de façon à ce que, dans les prochains instants, on puisse partir
stimulés par les propos que va tenir à l'instant le ministre, sans aucun doute.
«Quelque chose».
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, oui, merci,
M. le Président. Effectivement, je me suis mal exprimé. Je disais : je
vois quelque chose là. J'aurais dû dire : J'entends quelque chose là.
Parce qu'effectivement, le sous-amendement, de la façon qu'il est écrit et que
je le vois, ne représente pas ce qu'en dit mon collègue de Laval-des-Rapides
sur ce qu'il représente. Alors, à la lecture, on dit : Ah, mais ça, ça
serait une cause tarifaire. Et nous, il nous dit : Non, c'est un avis que
je voudrais qui soit formulé par la régie. Donc, j'entends quelque chose qui
n'est pas ce que je vois. Alors pour nous, en réalité, M. le Président, c'est
de venir dire : Le sous-amendement tel qu'écrit actuellement n'est pas
acceptable. Naturellement, de la manière qu'il est décrit par mon collègue de
Laval-des-Rapides, c'est autre chose. Alors, j'entends quelque chose plutôt que
je vois parce qu'à la lecture avec mes yeux, le sous-amendement, en fin de
compte, n'est pas recevable et c'est sur cette base-là, M. le Président, qu'on
a ces discussions.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, je vous remercie pour votre collaboration et je suspends les
travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
13 h (version non révisée)
M. Julien : …recevable, et
c'est sur cette base-là, M. le Président, qu'on a ces discussions.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Je vous remercie pour votre collaboration et je suspends les travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous. Nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle que nous
sommes toujours réunis afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi
n°34, la Loi visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs de
distribution d'électricité. Merci à tous de bien vouloir éteindre la sonnerie
de vos appareils électroniques. Alors, lors de la suspension des travaux, nous
en étions au sous-amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides et je
crois comprendre que nous serions rendus à une étape de mettre aux voix ce
sous-amendement.
M. Polo : Bien, écoutez, M. le
Président, je pense que mes collègues et moi, à tout le moins pour l'opposition
officielle, on a pas mal abordé tous les angles qu'on avait à aborder sur la
question du...
Le Président (M. Lemay) : …de
nos travaux, nous en étions au sous-amendement proposé par le député de Laval-des-Rapides,
et je crois comprendre que nous serions rendus à une étape de mettre aux voix
ce sous-amendement.
M. Polo : Bien, écoutez, M. le
Président, je pense que mes collègues et moi, à tout le moins, pour
l'opposition officielle, on a pas mal abordé tous les angles qu'on avait à
aborder sur la question du sous-amendement. Donc, pour notre part, nous, on
serait prêts à… On invite peut-être le ministre à…Mais, en fait, on serait
prêts à voter, là, sur notre sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Polo : Vote par appel
nominal.
Le Président (M. Lemay) : Par
appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Oui, M.
le Président. Donc, M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
Le Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire
:M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Lemay (Masson)?
Le Président (M.
Lemay) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est
rejeté. Nous revenons à l'amendement. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui,
merci, M. le Président. Donc, on a eu l'occasion de discuter dans le
sous-amendement précédent qu'on vient de porter aux voix. Et nous avons
compris, avec des discussions qu'on a eues avec mon collègue de
Laval-des-Rapides et les membres de son groupe parlementaire, certaines
intentions qui étaient liées, en fin de compte, au sous-amendement qui dans son
écriture ne reflétait pas nécessairement ces intentions-là… En tout cas… de
notre perception, je parle encore de perception. Nous souhaiterions, par le
fait même, M. le Président, faire le retrait de l'amendement. Dans un premier
temps, faire le retrait de l'amendement qui a été proposé.
Le Président (M.
Lemay) : Bien sûr. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer
l'amendement ?
Des voix
:
Consentement.
Le Président (M.
Lemay) : Consentement. Donc, l'amendement est retiré. M. le ministre.
M. Julien : Dans
la même voix, M. le Président, pour justement refléter les discussions que nous
avons eues, nous aimerions pouvoir déposer un amendement à l'article 2.
Le Président (M.
Lemay) : Parfait. L'amendement a été distribué, M. le ministre. À la
lecture.
M. Julien :
Parfait, donc, la lecture de l'amendement à l'article 2.
À
l'article 22.0.1.1 de la Loi sur Hydro-Québec proposé par l'article 2
de ce projet de loi:
1° remplacer, dans le premier alinéa, «du
tarif L dont les prix est indexé» par «du prix du tarif L, des crédits
d'alimentation en moyenne ou en haute tension et du rajustement pour pertes de
transformation, lesquels sont indexés»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«les prix du tarif L prévus à l'annexe I» et «les prix du tarif L doivent être
indexés multiplié par 0,65» par, respectivement, «, selon le cas, le prix du
tarif L, les crédits d'alimentation en moyenne ou en haute tension ou le
rajustement pour perte de transformation» et «les prix du tarif L, les tarifs
d'alimentation en moyenne et en haute tension et le rajustement pour perte de
transformation doivent être indexés, multiplié, le cas échéant, par le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation
déterminés par le gouvernement au 1er avril 2020 et par la suite tous les
cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie. Lorsqu'elle donne
son avis, la Régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement
entre les tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif L.».
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires sur votre
amendement?
M. Julien : Donc, ici, en fin
de compte, la proposition, c'est de permettre d'obtenir un avis de la Régie de
l'énergie. Naturellement, la première année, le projet de loi prévoit un gel
tarifaire pour les tarifs généraux qui, par n'importe quel multiplicateur, pour
les tarifs L, donnerait la même chose puisque c'est 0 %. Alors, l'avis de
la régie devrait parvenir avant, en réalité, la fixation d'avril 2021. Alors,
on aura des délais à discuter ensemble, là, pour que cet avis-là arrive. Donc,
l'important, ce n'est pas tant pour l'avril 2020, puisqu'il y a un gel
tarifaire de proposé au projet de loi, c'est beaucoup plus l'effet sur avril
2021 et la…
M. Julien : ...d'avril 2021.
Alors, on aura des délais à discuter ensemble, là, pour que cet avis-là arrive.
Donc, l'important ce n'est pas tant pour avril 2020 puisqu'il y a un gel
tarifaire de proposé au projet de loi, c'est beaucoup plus l'effet sur avril
2021. Et l'avis, en fin de compte, de la Régie de l'énergie sera obtenu au
préalable, justement, pour, justement, amener une recommandation en ce qui a trait
à la fixation du multiplicateur par le gouvernement.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement proposé par le
ministre? M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci. Parfait, je
pense qu'on avance, M. le ministre, dans une mesure où... dans la mesure où on
commence à partager, à tout le moins pour cet article-là, un principe commun,
on va le dire comme ça, peut-être pas une vision, mais à tout le moins un
principe commun. Ceci dit, dans la façon comment que c'est formulé, la phrase,
donc, au milieu du deuxième paragraphe : «...le cas échéant, par le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation
déterminés par le gouvernement au 1er avril 2020...». Qu'est-ce que vous
voulez... Donc, le taux est appliqué au 1er avril 2020? Quand est-ce que
l'avis de la régie va rentrer? Parce que 1er avril 2020, 20-21, disons-le
comme ça, c'est un gel.
M. Julien : Oui.
M. Polo : O.K. Et par la
suite : «...tous les cinq ans, après avoir obtenu...». Donc, le cinq ans
débute à partir de 1er avril 2021.
M. Julien : Bien ici, le cinq
ans serait, en réalité, au 1er avril 2020. La période de cinq ans nous
amène, en réalité, jusqu'à la cause tarifaire. Donc, l'objectif c'est de
l'amener jusqu'à la cause tarifaire. Et naturellement les tarifs... le taux
applicable en cas de déflation ou d'inflation serait déterminé par le
gouvernement à priori. Mais, la première année ne donne pas d'effet parce que
c'est 0 %, et par la suite on aurait l'avis de la régie mais le taux
serait déterminé, à priori, de 2020. L'avis de la régie devrait arriver avant
2021 pour que cet avis-là soit pris en considération comme recommandation mais
c'est aux cinq ans, sur la volonté de la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Ceci dit, l'avis...
quand est-ce que l'avis de la régie va être émis ou va être reçu, est-ce que
c'est avant le 1er avril 2020 ou avant le 1er avril 2021?
M. Julien : Avant le
1er avril 2021. On suggérerait probablement 120 jours avant le
1er avril 2021 à l'intérieur d'une clause transitoire. Je ne sais pas
quelle forme ça pourrait prendre. On pourrait convenir de cette forme-là. Donc,
ça serait, par exemple, minimalement 120 jours avant l'application des
taux donc pour donner le temps, justement, de considérer la recommandation.
M. Polo : Donc, le cinq ans,
donc, quand... juste avant ça, quand c'est écrit : «...et par la suite
tous les cinq ans...», le cinq ans ne s'applique pas sur l'avis présenté ou
émis par la régie.
M. Julien : Alors, la régie
émettrait un avis une fois, ponctuellement, au... minimalement 120 jours
avant le mois d'avril 2021. Mais naturellement la fixation serait évidement
avant le 1er avril 2020, pas d'effet sur 2020 puisque c'est un gel, et par
la suite, ce sera aux cinq ans lors de la cause tarifaire.
M. Polo : O.K. Clairement, la
virgule entre : «...par la suite tous les cinq ans, virgule, après avoir
obtenu l'avis de la Régie de l'énergie...» me confond toujours. Parce que, ce
qui n'est pas clair, et c'est peut-être une question de rédaction, c'est...
C'est parce que le : «...après avoir obtenu l'avis de la Régie de
l'énergie...», la façon dont je l'interprète, c'est que l'avis va être émis ou
rendu avant le 1er avril 2020 et que par la suite, aux cinq ans, ça va
être appliqué. Puis, je comprends, dans cinq ans, ça va être le dossier
tarifaire qui va notamment statuer sur le multiplicateur si on peut dire, le
chiffre en question. Mais, je ne sais pas si vous... en tout cas.
M. Julien : Oui. Alors, si
vous me permettez, M. le Président, naturellement, là.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
allez-y.
• (15 h 30) •
M. Julien : Alors, je conçois
bien, en réalité, que la formulation actuelle avec cette virgule-là :
«...après avoir obtenu l'avis de la régie...», puisque l'avis pourrait émettre
son avis, si on mentionne 120 jours avant...
15 h 30 (version non révisée)
M. Polo : …je ne sais pas si
vous… en tout cas.
M. Julien : Oui. Alors, si
vous me permettez, M. le Président, naturellement, là.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
allez-y.
M. Julien : Alors, je conçois
bien, en réalité, que la formulation actuelle, avec cette virgule-là, après
avoir obtenu l'avis de la régie puisque la régie pourrait émettre son avis…
ici, on mentionne 120 jours avant la date, donc quelque part à la fin novembre
2019, tout dépendant de la… n'importe où dans cette période-là, tant que c'est
120 jours avant avril 2021. Alors, en écrivant «après avoir obtenu l'avis
de la régie», en mentionnant par la suite «tous les cinq ans», ça pourrait faire
en sorte que ce n'est pas lors de la cause tarifaire mais à une date ultérieure
de la cause tarifaire. Donc, il faudrait, en réalité, avoir modifié cet
élément-là pour assurer qu'il n'y a pas de confusion, ç'est bien à la cause
tarifaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : M. le Président, je
pense que ça vaut la peine qu'on suspende quelques instants, peut-être, pour
introduire un sous-amendement pour venir corriger, là, cet élément.
Une voix
: …
M. Polo : Oui. Compte tenu que
c'est le ministre qui a déposé l'amendement… En tout cas, moi, je fais la… j'en
fais la suggestion, là, mais je pense que ça vaut la peine.
Le Président (M. Lemay) :
C'est un sous-amendement que vous désirez adopter?
M. Polo : Bien, je… C'est un
scénario, là, mais qu'est-ce que je vous dis, c'est que je pense que ça vaut la
peine que vous suspendiez quelques instants parce que, clairement, il y a une question
d'interprétation. La virgule vient changer de façon assez substantielle, là,
l'interprétation qu'on peut faire.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a consentement pour une suspension?
M. Julien : Oui, consentement,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Consentement.
Nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 31)
(Reprise à 15 h 38)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et je vais... le député de La Pinière qui
voulait faire une très brève intervention.
M. Barrette : Une intervention
tout court.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Barrette : Alors, c'est
parce que, dans la même phrase, «une très brève intervention», dans mon cas,
c'est une impossibilité... c'est possible. M. le Président, je vais faire le
lien avec les derniers propos que j'ai tenus ce matin pendant laquelle je
demandais, j'essayais de savoir qu'est-ce qu'il y avait, là, dans le fond, là,
quelque part. Là, on le sait, mais on le savait. C'est ça que j'ai envie de dire.
Parce que quand je regarde les échanges, là, que l'on a depuis ce matin, je
suis obligé de constater que l'objectif du ministre premier, pas l'objectif du
ministre premier comme premier ministre, mais l'objectif premier du ministre
est de faire en sorte que la régie n'ait plus de rôle à jouer. Est-ce que, M.
le Président, je me trompe?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, vous vous...
Oui, le député de La Pinière se trompe
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Peut-être que je
devrais formuler ma question différemment. Est-ce que l'objectif premier du
ministre est que la régie n'ait plus de rôle prépondérant?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président, on a eu l'occasion en réalité dans les discussions précédentes, la
semaine dernière, de réitérer l'ensemble des rôles et responsabilités de la
régie qui a été remis également à l'ensemble de mes collègues des groupes
d'opposition avec tous les éléments de responsabilité que la régie maintient et
ceux qui sont modifiés. Alors, la régie maintient toutes ses responsabilités.
D'ailleurs, M. le Président, vous vous
souviendrez que la régie est responsable à tous égards, est la seule
responsable de fixer, et déterminer, et de modifier les tarifs, et,
naturellement, l'article 8 plus loin, là, fera en sorte de le démontrer.
Alors, non, la régie maintient toutes ses responsabilités.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
• (15 h 40) •
M. Barrette : Mais on a quand
même...
M. Julien : ...que la régie est
responsable à tous égards, est la seule responsable de fixer, et déterminer, et
de modifier les tarifs, et, naturellement, l'article 8 fera en sorte de le
démontrer. Alors, non, la régie maintient toutes ses responsabilités.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Mais on a quand
même l'impression qu'on leur donne des responsabilités, mais on ne les écoutera
pas. C'est ça, l'impression que ça me donne. Est-ce que je me trompe?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Encore une fois,
quand le député de La Pinière nous pose la question : Est-ce qu'il se
trompe?, j'aurais tendance à répondre : Oui, il se trompe.
M. Barrette : ...je n'ai pas
de problème, M. le Président.
M. Julien : Et, naturellement,
ici, c'est un avis qu'on demande de manière spécifique sur le taux, en réalité.
Donc, il est déjà prévu à la loi qu'on peut demander des avis à la régie, et
c'est ce que nous comptons faire. Donc, c'est un élément supplémentaire qu'on
ajoute spécifiquement, de manière périodique, le cas échéant, auprès de la
régie comme responsabilité.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Manifestement,
la période est telle que la régie ne sera pas sollicitée souvent, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie sera
sollicitée, M. le Président, sur base annuelle et même plus, sur des demandes
ponctuelles, sur bien des éléments sous ses responsabilités. L'élément de la
fixation des tarifs sera sur base de cinq ans, mais les éléments, en fin de
compte, sous les responsabilités de la régie, avec le tableau détaillé,
démontrent bien qu'elle conserve ses responsabilités à bien des égards sur base
annuelle.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien.
M. Barrette : M. le Président,
je pense que le ministre va être d'accord. D'ailleurs, je lui pose la question
formellement. Est-ce qu'il est d'accord avec l'affirmation que je vais faire à
l'instant? Ce qui importe pour la population... Là, la régie a des responsabilités,
des opinions à donner, mais il y a un sujet qui lui importe à la population en
général, c'est le tarif. Moi, qu'on me réponde que la régie a à prendre des
décisions sur sa gestion interne... C'est vrai, c'est sûr que c'est vrai, mais
je ne pense que, le public, ça l'intéresse, là.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que vous avez un élément... M. le ministre, est-ce que vous voulez
répondre au commentaire?
M. Julien : Alors, je rejoins
totalement certains propos de mon collègue de La Pinière. Il est vrai qu'il est
important pour la clientèle... les tarifs. C'est pour ça que la proposition du
projet de loi n° 34 vise à simplifier le processus de
tarification et procurer un avantage, en termes de tarification, avec un gel
tarifaire, un retour de 500 millions minimum à la première facturation et
une hausse à l'inflation prévisible.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
je veux juste... parce que, celle-là, il fait vraiment que je prenne la note,
là. Puis est-ce que le ministre peut me répéter ses deux... simplifier et...
pour que j'utilise le bon mot. Simplifier et?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, le projet
de loi vise à simplifier le processus de tarification, de permettre un
remboursement de plus de 500 millions dès la première facturation de 2020,
si le projet de loi est sanctionné, bien entendu, de geler les tarifs en 2020
et d'augmenter par la suite à l'inflation sur une période de quatre ans pour,
après ça, avoir une cause tarifaire après 60 mois.
M. Barrette : Oui. Je pense
que le ministre, M. le Président, a parlé d'avantages pour les citoyens dans
ces deux affaires. Je vais reprendre le premier parce qu'il m'ouvre la porte, M.
le Président. Il me l'ouvre, là, grande. Je vais rentrer dedans. Alors, c'est
sûr que simplifier, à partir du moment où le gouvernement passe une loi qui va
amener les choses essentiellement tout le temps à l'inflation, sauf
périodiquement, un ajustement, M. le Président, je donne raison au ministre,
dans la catégorie simplifier, là, pour paraphraser une vidéo qui a circulé
récemment, c'est simple, simple, simple.
Le Président (M. Lemay) :
...une question, M. le député?
M. Barrette : Oui. Alors, est-ce
que le ministre considère que cette simplification-là est obligatoirement à
l'avantage des citoyens?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Barrette : Je parle de la
simplification.
M. Julien : M. le Président,
mon collègue député de La Pinière me donne l'occasion de sortir mon
graphique montrant les courbes d'inflation des 15 dernières années et les
courbes de hausses tarifaires. Donc, la démonstration est faite, sur les
15 dernières années, que la ligne, en réalité, d'augmentation de
l'inflation est beaucoup plus linéaire que celle de l'augmentation de la
tarification par la Régie de l'énergie et les causes tarifaires, qui amènent
des sursauts beaucoup plus importants. Donc, la notion de prévisibilité, on va
la chercher là.
Naturellement, on réitère que, sur cette
période, si le choix avait été fait d'augmenter les tarifs à l'inflation plutôt
que par cause tarifaire, l'ensemble de la clientèle d'Hydro-Québec aurait payé
2,4 milliards de moins en termes de tarifs d'électricité. Si on applique
également la proposition du projet de loi n° 34 juste
aux cinq dernières années, ça permet de constater que le taux...
M. Julien : …l'ensemble de la
clientèle d'Hydro-Québec aurait payé 2,4 milliards de moins en termes de
tarifs d'électricité. Si on applique également la proposition du projet de loi
n° 34 juste aux cinq dernières années, ça permet de constater que le taux
d'augmentation des tarifs aurait été plus faible que celui qu'on a observé sur
cette période-là. Et naturellement, toutes choses étant égales par ailleurs, en
appliquant un gel tarifaire à la première année avec une augmentation à
l'inflation pour les quatre années subséquentes, puisqu'on est en taux
composés, la première année a plus de poids. Ça fait en sorte que, sur sa
période de cinq ans, la hausse tarifaire aura été l'équivalent de 70 % de
l'inflation sur cette période de cinq ans. Alors, pour nous, c'est à l'avantage
de la clientèle, clairement, sans mentionner, et je le mentionne maintenant, du
retour de minimum 500 millions à la première facturation qui s'y ajoute.
Alors, oui, c'est au bénéfice de la clientèle.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
est-ce que le ministre aurait la gentillesse de déposer son graphique? J'irais
même plus loin, M. le Président, est-ce qu'il pourrait me le prêter? Parce que
d'ici la fin de cette séance, je pense qu'à chaque intervention que je vais
prendre… faire, je vais m'en servir. Alors, ou bien il me la prête, ou bien on
le distribue, mais j'aimerais qu'on le distribue, qu'on le dépose, là. Il est
tellement beau, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, le graphique a été déposé déjà en commission particulière…
M. Barrette : C'est-u vrai?
Le Président (M. Lemay) : …et
il est sur le site Greffier, donc le secrétaire peut toujours…
M. Barrette : L'imprimer?
Le Président (M. Lemay) :
…vous trouver une copie, au besoin, avec votre recherchiste. Mais, bref, il est
déjà disponible.
M. Barrette : M. le Président,
là, vous m'offrez l'opportunité d'en recevoir une copie maintenant. Je le
souhaite. Alors, ce qui m'amène… Parce que le ministre m'amène là, on ne peut
pas me reprocher d'être en dehors de l'amendement, là, il m'amène là. Est-ce
que le ministre peut nous expliquer essentiellement sur quels critères la Régie
de l'énergie fixe, a fixé, dans l'histoire, ses augmentations?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Comme on a
réitéré, la cause tarifaire qui est faite sur base annuelle prend l'ensemble
des coûts, en réalité, admissibles, auxquels on ajoute 8,2 % de rendement.
Donc, la cause tarifaire prend l'ensemble des coûts… il y a des discussions
avec les groupes et les différents intervenants… auxquels on accorde un
rendement de 8,2 %. Donc, la cause tarifaire fonctionne à cette matière-là
actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
n'est-ce pas une façon extrêmement simplifiée, de la part du ministre, de nous
expliquer comment fonctionne, à la régie, l'établissement des coûts? Il y a
bien d'autre chose?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
naturellement, je me demande toujours le lien avec l'amendement qui est amené,
mais, naturellement, oui, c'est une façon simple d'expliquer comment fonctionne
la cause tarifaire à la régie. Donc, il y a un rendement autorisé de
8,2 %. C'est sur base prévisionnelle, c'est pourquoi il y a un mécanisme
d'écart de rendement qui a été constitué. Si le rendement dépasse le
8,2 %, il y a un mécanisme d'écart de rendement, bien qu'il n'a pas été
appliqué après son adoption de 2014 par le précédent gouvernement, pour retenir
les sommes. Alors, c'est comme ça qu'on explique le processus de cause
tarifaire.
M. Barrette : M. le Président…
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député, toujours en vous rappelant que nous sommes au
sous-amendement à l'article 2.
M. Barrette : Vous avez tout à
fait raison, M. le Président, mais c'est un… là, on n'est pas dans un sous-amendement,
on est…
Le Président (M. Lemay) :
Excusez-moi, dans l'amendement. Excusez, moi.
M. Barrette : Dans un amendement
qui traite essentiellement de l'article 2 qui, lui, traite de la détermination
des tarifs qui va être toute nouvelle. C'est ça, la réalité, là. Alors, je vous
ai tout à fait, là… dans l'ordre des choses, d'une part, et, d'autre part, le ministre
m'a ouvert la porte. J'aurais accepté votre critique si le ministre ne m'avait
pas amené là. Il m'a amené là et je suis heureux d'y être, et, si vous me le
permettez, je vais continuer.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
en lien avec l'amendement, aucun problème.
M. Barrette : M. le Président,
il a fait le lien. Vous le savez, là, je peux y aller, là.
Alors, M. le Président, le… j'ai posé une question
qui était très simple en lien avec le graphique que le ministre nous a brandit.
Et j'ai posé une question sur la base des paramètres utilisés par la régie. Le ministre
nous a déposé… Il a exprimé une façon extrêmement simple, pour ne pas dire
simpliste, de la détermination des tarifs. Alors, je vais lui poser une question :
N'est-il pas au courant que la régie doit prendre en considération, par exemple,
les états financiers d'Hydro-Québec, l'état d'avancement de ses projets, de ses
travaux, et ainsi de suite? N'est-ce pas vrai, ça? M. le Président, le ministre
devrait savoir ça.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (15 h 50) •
M. Julien : Naturellement,
l'exercice se fait sur base prévisionnelle, M. le Président, et les coûts qui
doivent être considérés… naturellement, les états financiers sont déposés… les
coûts qui doivent être considérés, c'est les coûts de fourniture, de
production, incluant le volet électricité, pour être…
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement,
l'exercice se fait sur base prévisionnelle, M. le Président, et les coûts qui
doivent être considérés — naturellement, les états financiers sont
déposés — les coûts qui doivent être considérés, c'est les coûts de
fourniture de production, incluant le volet électricité patrimoniale, les coûts
de transport, les charges d'exploitation liées aux activités d'Hydro-Québec
Distribution, les autres charges, les charges d'amortissement, les charges de
financement, et auxquelles on ajoute... qu'on calcule l'ensemble de ces
éléments-là sur base prévisionnelle, M. le Président, un rendement de
8,2 %.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
la base prévisionnelle, dans l'esprit du ministre et à sa connaissance, c'est
une prévision sur quelle période de temps?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Naturellement, en
fin de compte, c'est sur la base de la prochaine année qu'il est fait, le
calcul. C'est pour ça que les mécanismes d'écart de rendement s'appliquent aux
résultats de l'année suivante.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Moi, M. le
Président, vous comprendrez, vous êtes assez expérimenté, maintenant, pour
savoir qu'ici, on s'adresse au grand public aussi. Alors, il est dans notre
intérêt commun... parce que je veux faire une petite critique. Le ministre,
depuis le début, dans ce dossier-là, a utilisé des termes à dessein, qui
étaient complètement incompréhensibles par le grand public. Je vais vous en
nommer un : l'écart de rendement. Prenez n'importe qui sur la rue, dans
l'autobus, dans un métro, là, puis demandez-lui c'est quoi un écart de
rendement, il n'a aucune espèce idée de ce que c'est. Par contre, un tarif
d'électricité, ils savent tous ce que ça veut dire. Alors, quand le ministre
nous dit : C'est prévisionnel et que c'est prévisionnel, bien, pour le
commun des mortels, on fait des prévisions sur un certain nombre d'années — au
pluriel —, ici, dans le cas de la régie de l'électricité, c'est sur la
base d'un an.
Souvent, dans la vie, dans le monde des
affaires, on fait des prévisions basées sur l'année précédente. À la régie, on
les fait sur la prochaine année, et non pas sur le réel de la dernière année,
c'est une manière de faire qui est correcte. Le ministre nous dit : On met
là-dessus une prévision de rendement de 8,2 %. À la fin, qu'est-ce qui
arrive, M. le Président? Est-ce que le ministre peut nous dire, à la fin, là,
qu'est-ce que le gouvernement fait, après que se soit réalisée ou non la
prévision?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Est-ce que le
député de La Pinière peut préciser sa question?
M. Barrette : Ah! C'est assez
facile. Le ministre nous parle d'écart de rendement, alors qu'il nous
définisse, en fonction de la prévision, ce qui est pour lui, pour que le grand
public comprenne, un écart de rendement.
M. Julien : Bien,
certainement, M. le Président. Alors, voici l'ensemble des coûts... sont
cumulés, auxquels on accorde, en fin de compte, ce qu'on a défini tout à
l'heure, un rendement de 8,2 %. Donc, Hydro-Québec dit : Voici le
coût avec le rendement auquel je dois être en mesure d'obtenir les revenus
équivalents. La tarification de l'ensemble de la clientèle de distribution est
fixée pour couvrir les coûts plus le rendement de 8,2 %. On est sur base prévisionnelle.
L'année s'écoule, les revenus arrivent, les dépenses opèrent et à la fin de
l'année, on observe, on dit : Bon, j'avais prévu ces dépenses-là plus
8,2 %, les dépenses se sont réalisées, proches de ce qui est vrai. J'avais
prévu que les revenus acceptés par la Régie de l'énergie seraient à ce
niveau-là. On avait prévenu, en fin de compte, que ça équivaut : coût plus
8,2 %. On arrive à la fin de l'année puis on dit : Ce n'est pas tout
à fait exact, ça l'a donné, en réalité, un rendement 9,2 %. Ah! Donc, j'ai
un écart de rendement. J'ai obtenu 1 % de plus que le rendement approuvé
de 8,2 %. Alors, l'écart de rendement, c'est 1 %. 1 % qui doit
représenter, à peu près, de mémoire, 160 millions. Et l'écart de
rendement, c'est ce qu'on voit année après année, qui arrive sur la base de ce
calcul de cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : C'est presque
compréhensible. Ça l'est pour moi, peut-être pas pour ceux qui nous écoutent,
alors je vais résumer, M. le Président. La Régie de l'énergie regarde
Hydro-Québec puis elle regarde Hydro-Québec, là, puis elle regarde
Hydro-Québec, ses états financiers, ce qu'elle est en train de faire, en
poteaux de téléphone, en grosses tours de distribution, en construction
d'éoliennes, en construction de barrages, ça, ce sont des dépenses. Ils
regardent la société québécoise, l'industrie, les particuliers qui achètent de
l'électricité d'Hydro-Québec, ça, ce sont des revenus. Et les deux, là,
idéalement, ça arrive à zéro si on est...
M. Barrette : ...barrages. Ça,
ce sont des dépenses. Ils regardent la société québécoise, l'industrie, les
particuliers qui achètent de l'électricité d'Hydro-Québec. Ça, ce sont des
revenus. Et les deux, là, idéalement, ça arrive à zéro si on est un «JoJo
Savard», on fait une prévision qui soit exacte, incluant le 8,2 %. C'est
ça, là. Puis, quand ce n'est pas exact, il y a un écart de rendement. Parce que
la régie, on lui dit, là : Cette compagnie-là, qui est à but lucratif,
entre guillemets, bien, on lui donne un objectif de rendement de 8,2 %.
Vous et moi, si on avait ça à la bourse à chaque année, on serait tous à la retraite.
Et, si ça le dépasse, bien, c'est un écart de rendement positif, si c'est en
dessous, c'est un écart de rendement négatif. Mais, dans l'exemple du ministre,
ça veut dire que le gouvernement, Hydro-Québec, a perçu plus de revenus qu'il
n'a eu de dépenses. Alors, ça, c'est clair. Et pour le gouvernement, c'est bien
plus le fun d'appeler ça un écart de rendement, que personne ne comprend,
plutôt que comme un trop-perçu, comme l'a dit la députée de Saint-Hyacinthe.
N'est-ce pas, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, écoutez, ce
que mentionne le député de La Pinière, là... Premièrement, ils ne font pas
de poteaux de téléphone, là...
M. Barrette : Des poteaux
d'électricité, d'abord.
M. Julien : Et on ne passe pas à
la dépense non plus les investissements dans les éoliennes, là, c'est le coût
du capital et le coût, en fin de compte, des intérêts. Alors, je veux bien
croire qu'on veut simplifier les explications, puis c'est effectivement un
écart de rendement, alors...
Et pour nous, naturellement, on a bien
mentionné que le projet de loi n° 34 vise à modifier également
un élément important puisque. Puisque, comme le mentionne le député de La Pinière,
ils prennent les dépenses, là, pour les poteaux, les investissements, auxquels
on ajoute un 8,2 %, nous, on vient dire, M. le Président, que le projet de
loi n° 34 vient changer notre perspective de gestion
du risque. Hydro-Québec présente, en réalité, ses dépenses, on lui accorde
8,2 % de rendement... Très peu d'intérêt à augmenter sa performance et son
efficience. Dorénavant, on transfère le risque. Hydro-Québec... il y a aura un
gel de revenus, une augmentation à l'inflation, et ça sera à eux de se
gouverner de manière efficiente pour réduire ses dépenses. C'est un des
principes, en réalité, du projet de loi n° 34 qu'on
amène aujourd'hui et qui vient faire qu'on veut modifier la méthode de
tarification, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. Est-ce que que le ministre est d'accord, maintenant, après l'échange
qu'on vient d'avoir, pour le bénéfice du grand public, qu'un écart de rendement
positif, là, c'est un synonyme de trop-perçu?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Un écart de
rendement, c'est un écart de rendement. C'est un rendement différent du
rendement attendu. Moi, je peux donner la définition de ce qu'est un écart de
rendement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
la définition de l'écart de rendement, il nous l'a donnée puis il nous l'a
expliquée : dépenses, d'un bord, rendement attendu de 8,2 %.
Au-dessus, c'est un écart de rendement, en dessous, c'est un écart de
rendement. Dans le premier cas, positif, dans le deuxième cas, négatif. L'écart
de rendement ne peut provenir que de deux manières, soit les dépenses n'ont pas
été ce qu'elles étaient prévues, ce que je ne peux imaginer pour une entreprise
bien gérée, soit les revenus ont été supérieurs. Et, dans le cas présent,
n'est-il pas vrai qu'un écart de rendement positif, c'est un trop-perçu?
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, toujours en lien avec l'amendement proposé.
M. Barrette : Tout à fait. On
est toujours en lien. On est en lien avec le graphique, M. le Président, que le
ministre nous a exhibé. Il l'a exhibé à l'appui de son argumentaire à propos de
l'amendement dont on parle. Alors, je débats de son argumentaire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, un écart de
rendement est un écart de rendement. Il peut être positif ou négatif,
effectivement.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
ce n'est pas la réponse à la question que j'ai posée. Je vais la reposer.
Est-ce que... un écart de rendement positif n'est-il pas synonyme de
trop-perçu?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
un écart de rendement...
M. Barrette : Positif.
M. Julien : ...positif est un
écart de rendement. Un rendement obtenu supérieur au rendement autorisé par la
Régie de l'énergie de 8,2 %.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, lorsqu'un gouvernement considère qu'il est venu me chercher trop
d'argent, j'appelle ça un trop-perçu. Comment est-ce que ça peut en être
autrement, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (16 heures) •
M. Julien : Bien, je n'ai pas
d'autre commentaire à faire, M. le Président. Et, quand même, je mentionnerais
que le tableau, c'était pour répondre, en réalité, à la question posée par le
député de La Pinière...
16 h (version non révisée)
M. Barrette : ...comment est-ce
que ça peut en être autrement, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, je n'ai pas
d'autres commentaires à faire, M. le Président, et j'ai quand même... Je
mentionnerais que le tableau, c'était pour répondre, en réalité, à la question
posée par le député de La Pinière, qui, j'espère, était toujours sur
l'amendement.
M. Barrette : M. le Président,
je comprends la tentative de déviation et l'inconfort du ministre à bien
nommer... Bien, l'inconfort, c'est un inconfort...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député...
M. Barrette : Je retire mes
paroles, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Barrette : Ceci dit, il a
généré cette situation-là en brandissant son tableau. Je le reprends à mon
compte. Malheureusement, il n'est pas en couleur. Alors, j'indique aux gens,
là, que la ligne qui est importante, c'est la ligne qui est au-dessus de la
ligne d'en dessous... à chaque fois qu'elle est au-dessus de l'autre.
M. le Président, je vais poser une
question bien simple : N'est-il pas vrai qu'il y a une raison fondamentale
qui explique et justifie qu'une tarification recommandée par la Régie de
l'énergie ait été au-dessus de l'inflation dans la vie d'Hydro-Québec? N'est-il
pas vrai qu'il y a des circonstances où il était nécessaire et justifié, selon
les règles de fonctionnement prévues à la loi régissant la Régie de l'énergie
pour déterminer une augmentation des tarifs au-dessus de l'inflation? N'est-il
pas vrai que c'était selon les règles?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
ce qu'on cherche à faire, avec le projet de loi n° 34, c'est de modifier,
en réalité, le mode de tarification. Alors, on observe qu'au cours des
dernières années, il y a eu des fluctuations plus importantes dans les tarifs
par cause tarifaire que les tarifs s'ils avaient été appliqués à l'inflation.
De plus, on constate également que si on fait la somme des augmentations
tarifaires des causes tarifaires, ils sont supérieurs à l'inflation. Ce
qu'oublie de mentionner mon collègue de La Pinière, c'est, également, on
constate que sur une période de 14 ans, il s'est créé un écart de
rendement de 1,5 milliards de dollars, et on constate par le... également
que sur la période du graphique qui est présenté par le député de La Pinière,
si on avait appliqué l'inflation, la clientèle aurait payé 2,4 milliards
de moins en tarification. Alors, on veut changer la méthode de tarification,
l'objectif est de transférer le risque, et c'est pour ça qu'on amène le projet
de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
je pense que vous n'avez pas entendu de réponse à la question que j'ai posée,
je vais donc la reposer. N'est-il pas vrai que selon les règles imposées par la
Loi à la Régie de l'énergie, la régie, en appliquant les règles qu'on lui
impose, n'avait d'autre choix que, à un certain moment dans le temps, de
recommander une augmentation des tarifs au-dessus de l'inflation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : C'est là, où
est-ce qu'elle entre, ma réponse, c'est plus complexe que ça, M. le Président.
Quand il y a un décret de préoccupations gouvernementales amené en 2015
qui oblige, en réalité, une augmentation égale ou inférieure à l'inflation,
bien, par le fait même, ces règles-là ne s'appliqueraient plus si la hausse
tarifaire aurait dû être supérieure à l'inflation, selon les règles que
mentionne mon collègue de La Pinière. Alors, ici, on vient modifier le mode de
tarification pour que dorénavant, ça soit à l'inflation suite à un gel. Nous,
c'est ce que préconise le projet de loi n° 34, c'est de simplifier le mode
de tarification et c'est le principe même du projet de loi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le député.
M. Barrette : M. le Président,
n'est-il pas vrai... Ça serait le fun, M. le Président, que le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles réponde clairement aux questions, ça
ferait changement. Je vais être plus... Clairement, M. le Président. J'ai posé
deux fois la même question, j'ai eu deux fois une réponse sur un autre sujet.
Je vais être plus précis.
Le ministre, là, a dit lui-même, M. le
Président, lui-même, que la régie, dans la détermination de l'augmentation des
tarifs d'électricité, devait prendre en considération la situation économique
projetée, évolutive, d'Hydro-Québec, hein? Ça, c'était la partie des dépenses.
Ça veut dire quoi, ça, M. le Président? Bien, ça veut dire que — et
là, c'est ma question — n'est-il pas vrai que...
M. Barrette : ...la situation économique
projetée, évolutive d'Hydro-Québec, hein? Ça, c'était la partie des dépenses.
Ça veut dire quoi, ça, M. le Président? Bien, ça veut dire, et là c'est ma question,
n'est-il pas vrai que si, demain matin, là, demain matin, le gouvernement du Québec
décidait de construire une autre Baie James, ça augmenterait la dépense, et,
comme ça augmente la dépense, obligatoirement, dans la détermination d'augmentation
du tarif, ça a un impact, ça a un impact? Comme on force cette entreprise-là à
avoir un rendement, l'augmentation de la dépense par la construction amène un
impact sur l'augmentation du tarif, n'est-ce pas vrai?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
c'est beaucoup plus complexe que ça. En réalité — et le député de La Pinière,
s'il écoute, pourra concevoir que c'est plus complexe que ça — en
réalité, il y a Hydro-Québec Distribution, il y a Hydro-Québec Transport, et ce
n'est pas les dépenses qui sont comptabilisées, c'est le coût en capital et en intérêts
des investissements qui est comptabilisé.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, le ministre
vient de nous dire que... il vient de nous dire que les dépenses qui sont
faites n'ont pas de coût de capital, et ainsi de suite. Ce n'est quand même pas
pire, comme argument, ça, M. le Président. Ce n'est vraiment, vraiment pas
pire. Parce que, si c'était ça, la réalité, là, bien c'est sûr, là... c'est
sûr, là, c'est garanti que de mettre les tarifs à l'inflation, c'est une taxe à
la population. C'est garanti. La raison... n'est-il pas vrai que la raison pour
laquelle Hydro-Québec, qui, oui, a un réseau de production, de transport, de
distribution... On va le dire pour le grand public, là, la production, c'est
les barrages, le transport, c'est les pylônes que l'on connaît, et la
distribution, c'est les poteaux qui viennent à nos maisons, pour ceux qui ont
des poteaux. Alors, M. le Président, là, si, demain matin, là, Hydro-Québec
investit, investit, décide de faire une Baie James, une ligne de distribution,
de transport jusqu'aux États-Unis, ça va avoir un coût de capital. Et ce coût
de capital là va augmenter le coût d'Hydro-Québec, ça va avoir un impact sur
ses états financiers. Et, consécutivement, n'est-il pas vrai que la régie
n'aura pas d'autre choix que de changer, par rapport à l'année précédente, son
tarif, peut-être pas la première année, sans doute la deuxième, sans doute la
troisième?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la cause
tarifaire se base sur les coûts. On a énuméré l'ensemble des coûts, et c'est
là-dessus, en réalité, que travaille la Régie de l'énergie pour fixer, sur base
annuelle, dans sa cause tarifaire, les hausses tarifaires. Quand on veut
simplifier le processus de tarification, M. le Président, c'est qu'on observe
que, sur 40 ans, on observe que, sur 15 ans, la corrélation entre l'inflation
et l'augmentation des tarifs est presque parfaite. Un peu supérieure, dans l'augmentation
des tarifs. Ce qu'on vient dire, c'est que, l'an prochain, nous, on propose un
gel, on peut libérer le compte d'écart, qui ne peut pas être libéré autrement.
Donc, plus de 500 millions sera retourné à la première facturation.
Pendant quatre ans, ça sera à l'inflation, et le travail fait par la régie va
se faire à la cinquième année par une cause tarifaire. Donc, plutôt que ce soit
aux 12 mois, ce sera aux 60 mois, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : M. le Président,
avez-vous remarqué que, depuis que nous sommes revenus en ondes et depuis le
moment où j'ai pris la parole, je n'ai eu aucune réponse directe à mes questions,
qui sont toutes, et sans exception, précises. Toutes. La seule réponse que
j'ai, c'est la réponse du salon bleu à la période de questions. On la connaît,
la cassette, là, on la connaît, c'est juste, monsieur... le problème, c'est
que... M. le Président, le problème, c'est juste que, quand on regarde le
graphique du ministre, là, bien, il est parfaitement démontrable que lorsqu'il
y a eu des augmentations de tarifs supérieures à l'inflation, elles découlaient
d'investissements. M. le Président, lorsque l'augmentation de tarif est
inférieure à l'inflation, n'est-il pas vrai qu'elle est inférieure à l'inflation
lorsqu'il n'y a pas de nouveaux investissements dans le réseau, soit de
production, soit de transport, soit de distribution? Est-ce que le ministre
conteste l'affirmation que je viens de faire?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (16 h 10) •
M. Julien : Alors, M. le
Président, quand il y a eu des hausses de tarifs basées sur causes tarifaires,
par exemple en 2014...
M. Barrette : ...soit de
transport, soit de distribution. Est-ce que le ministre conteste l'affirmation
que je viens de faire?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, quand il y a eu des hausses de tarifs basées sur causes tarifaires,
par exemple en 2014, 4,3 % d'augmentation, plus de trois fois l'inflation,
en 2015, 2,9 % d'augmentation, plus de deux fois l'inflation, alors, ce
que j'entends de mon collègue de La Pinière, député de La Pinière, c'est :
C'est parce que les coûts augmentaient. Oui, les coûts estimés prévisionnels augmentaient
et la cause tarifaire a amené des augmentations à 4,3 %, on peut parler
d'un choc tarifaire.
Et, la même année, M. le Président, on
mesurait un écart de rendement de 105 millions. Alors, à toutes les fois
qu'on a une cause tarifaire, on a observé à travers les années des écarts de
rendement du simple au double de l'augmentation du tarif basée sur une cause
tarifaire sur des éléments prévisionnels. On voit que sur 15 ans ça suit
la courbe de l'inflation mais que ça fait des chocs ponctuels. On va donner une
prévisibilité aux citoyens, un gel de tarif, une hausse à l'inflation, parce
que pour nous le principe, c'est de simplifier et de permettre, en fin de
compte, à la clientèle d'être prévisibles. Et c'est plus faible que les cinq
dernières années ce qu'on offre.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Barrette : Toujours, M. le
Président, pas de réponse à la question. Alors, je vais lui poser la question à
l'inverse tout en lui faisant remarquer que le décret auquel il fait référence
sans arrêt avait une portée d'un an. Alors, que le ministre arrête de nous
parler du décret de 2014 à aujourd'hui, le décret avait une portée d'un an.
S'il le souhaite, je peux lire le décret. J'imagine qu'il ne le souhaite pas
parce que comme ministre il doit le savoir.
Ceci dit, M. le Président, est-il possible
que... Dans une période de cinq ans, est-il possible que, parce les dépenses ne
sont pas au rendez-vous, nous aurions droit à une augmentation négative, une
réduction des tarifs, fluctuations desquelles dépend des dépenses du
gouvernement? Je vais aller plus loin... Je pense qu'il me reste une seule
minute, c'est ça?
Le Président (M. Lemay) : 30
secondes.
M. Julien : 30 secondes? Je
vais sans aucun doute revenir, M. le Président, mais j'aimerais une réponse à
ma question. N'est-il pas vrai que si nous étions dans une période de cinq ans
sans dépenses additionnelles, dans les règles actuelles de gestion de la régie,
nous aurions droit à une réduction des tarifs auquel cas contraire on nous
impose une taxation additionnelle en abolissant les règles de fonctionnement
normales de la Régie de l'énergie. N'est-ce pas le cas, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
la question du député de La Pinière, c'est impossible. C'est impossible, en fin
de compte, qu'il n'y ait pas de dépenses supplémentaires chez Hydro-Québec dans
la prochaine année. Donc, il n'y a pas de réponse à cette question-là. Hydro-Québec
allait déposer, ils l'ont mentionné, ils ont même fait un... ils ont
mentionné : au-dessus de 2 % cette année. C'est vrai que la régie
n'accordait pas ce qui était demandé par Hydro-Québec à chaque année. Jamais,
en réalité, la demande d'Hydro-Québec ne s'est écartée de ce qu'a accordé la
régie de plus de 150 points de base dans le pire des cas. Alors, non, il
n'y aurait pas eu de baisse tarifaire l'an prochain.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, votre temps de parole étant
écoulé, M. le député? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Pour poursuivre un petit peu... J'avais un autre questionnement mais
je dois inviter, M. le Président, le ministre de nous expliquer exactement
comment il peut trancher comme il vient de le faire, de déclarer qu'il n'y a
aucun scénario possible où Hydro-Québec se trouverait dans une situation où un
gel tarifaire ne serait pas la solution optimale pour le consommateur. Il vient
de trancher, de dire que de façon déclarative, on peut savoir aujourd'hui, et
je vous rappelle qu'Hydro-Québec se désiste de fournir un dossier tarifaire
pour 2020... Est-ce qu'il peut expliquer comment il arrive à son calcul et sa
déclaration que le scénario qu'imaginait mon collègue de La Pinière ne se
réalise pas?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, Hydro-Québec
a annoncé, en fin de compte, dans un...
M. Birnbaum : …comment il
arrive à son calcul et sa déclaration que le scénario qui… imaginé mon collègue
de La Pinière ne se réalise pas?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, Hydro-Québec
a annoncé, en fin de compte, dans un document dans un… pas dans un point de
presse, mais dans un…
Une voix
: Un
communiqué.
M. Julien : …un communiqué que
cette année, la demande de hausse aurait été au-dessus de 2 %. Alors,
c'est là-dessus, en réalité, que la… Hydro-Québec a basé son évaluation.
Hydro-Québec ne se retire pas, là, de la cause tarifaire, hein? Il faut bien
comprendre qu'il y a un processus, actuellement, avec la régie, qu'il y a eu
des interrogatoires, contre-interrogatoires, et que la régie va donner, en
réalité, une décision sous peu.
M. Birnbaum : M. le Président,
ce n'est pas la première fois que le ministre fait référence au fait
qu'Hydro-Québec a fait ce constat de 2 %, et il caractérise son…
l'intervention d'Hydro-Québec comme une illustration du fait qu'Hydro-Québec ne
désiste pas vraiment de faire un témoignage, comme prévu par la loi actuelle,
pour 2020. Y a-t-il des détails à l'appui de cette intervention d'Hydro-Québec?
Y a-t-il un document à déposer? Parce que c'est tout à fait pertinent pour nos
discussions de comprendre la réaction, à quelque part, d'Hydro-Québec face au
gel qui est proposé pour 2020 dans un projet de loi qui n'est pas encore
adopté. Si le ministre insiste que notre interprétation du comportement
d'Hydro-Québec, que je maintiens… c'est qu'Hydro-Québec désiste de se déclarer…
sur sa lecture et sa… les facteurs qui toucheraient à un dépôt de cause
tarifaire n'importe quelle année… est-ce qu'il peut nous expliquer ou déposer
un document sur les déclarations d'Hydro-Québec en ce qui concerne 2020? Parce
que nous, nous n'avons aucun détail, et nous, nous sommes devant la proposition
dans le projet de loi et l'absence d'une réponse claire et nette
d'Hydro-Québec. Y a-t-u un document, comme je dis, M. le Président, à déposer
ou des détails à exposer par le ministre pour qu'on puisse comprendre tout à
fait, une réponse quelconque d'Hydro-Québec vis-à-vis la proposition du gel
pour 2020?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, il y a un
communiqué de presse qui a été émis par Hydro-Québec. M. le Président,
naturellement, là, actuellement, ils sont dans le processus de la régie. Il y a
eu des auditions, je crois, la semaine dernière ou il y a deux semaines, le
vendredi. Alors, c'est un processus, et la régie rendra une décision.
Et honnêtement, M. le Président, je ne
vois pas du tout le lien avec l'amendement proposé.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee, toujours sur l'amendement.
M. Birnbaum : Oui. Avec tout
respect, comme les interventions de mon collègue de La Pinière, c'est assez
souvent que nous entamons des discussions qui touchent directement à la chose
tarifaire. C'est… Comment on peut imaginer qu'une question qui touche à l'impact
sur le consommateur… comment on peut dire que ce n'est pas une intervention,
une question qui touche à l'amendement devant nous? Ça me laisse perplexe,
alors j'insiste que ma question est tout à fait à propos.
Je me permets de poursuivre un autre
aspect de l'amendement qui est toujours devant nous, et c'est suite aux
discussions que j'aimerais caractériser comme assez positives tout le long de
la journée. C'est si, M. le Président, le ministre peut… Parce qu'on n'a pas eu
grand explications plus que ça de l'amendement devant nous, j'aimerais inviter
le ministre de qualifier clairement le rôle accru, envisagé par son amendement,
de la régie sur les prochains cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Là, M. le
Président, là… O.K., peut-être que… Est-ce que c'est l'occasion, pour moi, de
proposer la petite modification à l'amendement? Parce que c'est juste… on
remplacerait «2020» par «2021». Donc, on change le zéro puis on met un un à
«2021». Et je vais répondre à la question par la suite.
M. Birnbaum : M. le Président,
je défère à votre jugement. Il me semble que ma proposition donne
sous-amendement, à quelque part.
• (16 h 20) •
M. Julien : Non, c'est un
sous-amendement formel, là…
M. Julien : ...donc, on change
le zéro puis on met un un à 2021. Et je vais répondre à la question par la
suite.
M. Birnbaum : M. le Président,
je... à votre jugement. Il me semble qu'on a une proposition d'un sous-amendement
quelque part.
M. Barrette : Non, c'est un sous-amendement
formel, là. On ne change pas ça de même.
Le Président (M. Lemay) :
...c'est une question, de savoir si on peut faire une correction de forme à
main levée.
M. Birnbaum : Ce n'est pas ma
lecture. Je m'excuse, M. le Président. On parle de quelque chose de
substantiel, là.
M. Barrette : C'est un sous-amendement,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, si on ne peut pas faire une correction de forme, on ne peut pas apporter
un sous-amendement à son propre amendement.
M. Barrette : ...sont
plusieurs. Ils sont en masse, là.
Le Président (M. Lemay) : Effectivement.
Donc, s'il y a une correction qui veut être apportée... Et c'est possible que quelqu'un
d'autre que le ministre dépose un sous-amendement. Elle est ainsi faite, la
procédure législative, M. le ministre.
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : ...nous permet
d'avoir un autre 20 minutes.
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Mais, par consentement, si vous voulez faire une simple correction... Mais j'ai
compris qu'il n'y avait pas de consentement.
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr. Non, non, j'ai compris. La règle est claire, la règle est claire.
Une voix
: Question de
règlement, M. le Président, article 138.
Le Président (M. Lemay) : La
règle est claire, ça prend un sous-amendement et ça doit être quelqu'un d'autre
que le ministre qui dépose un sous-amendement.
Des voix
: ...
M. Birnbaum : Si je comprends,
le côté ministériel n'a rien à dire. Alors, je continue sur le texte que j'ai
devant moi ou...
M. Barrette : Bien non, tu
attends, là. S'ils réfléchissent, là, on attend. On suspend, M. le Président,
pendant...
M. Birnbaum : Est-ce qu'on est
en suspension? C'est quoi, notre statut actuel?
Le Président (M. Lemay) : Pas
encore.
M. Julien : On demanderait, M.
le Président, l'autorisation de retirer l'amendement.
Une voix
: Il n'y a pas
de consentement.
Le Président (M. Lemay) : Vous
voulez retirer l'amendement. Seul le...
Des voix
: ...
Une voix
: ...ça serait
intéressant de...
M. Barrette : ...à un
sous-amendement, là.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, un instant. Le ministre fait la demande de retirer son amendement. Il
n'y a pas de consentement, donc l'amendement est maintenu. Et est-ce que
maintenant...
Des voix
: ...
Le Président (M. Lemay) : Et
maintenant nous...
M. Birnbaum : ...le ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Attendez, M. le député de D'Arcy-McGee. La parole est à vous.
M. Birnbaum : Oui. On n'est
pas dans la chose procédurale. Si j'ai compris nos dernières quelques minutes,
le ministre avait suggéré une correction qui n'est pas admissible. Ça serait un
sous-amendement. Il n'a pas l'air d'être prêt à proposer un sous-amendement.
Là, il y a un autre député qui a fait une intervention mais qui n'est pas prêt
à se prononcer. Alors là, je comprends que je suis toujours sur l'amendement
devant nous, et, en ondes, le ministre vient de faire l'intervention où il
songe publiquement de retirer son propre article.
Alors, est-ce que je peux, M. le
Président, comprendre le raisonnement du ministre? Il a suggéré devant... en
ondes qu'il veut peut-être... qu'il songe activement à retirer son
article 2. Est-ce que je peux... son amendement à l'article 2. Est-ce
que je peux inviter le ministre d'élaborer là-dessus.
Le Président (M. Lemay) : Bien
sûr, M. le député de D'Arcy-McGee, dans un esprit de collaboration. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui, certainement,
M. le Président. Écoutez, parce qu'il est marqué «1er avril 2020» dans le
coeur du texte, et on aurait dû lire «1er avril 2021». Donc, je comprends
que les procédures, en réalité, des commissions parlementaires font en sorte
que c'est un amendement. On va continuer de discuter de cet amendement-là et on
verra par la suite, cher collègue.
M. Birnbaum : ...question de
continuer. Bon, c'est intéressant qu'il y avait une option pour poursuivre la
modification que le ministre vient de mettre sur la table, et il ne se permet
pas de procéder avec cette procédure que je ne comprends pas. Mais, bon, ça va,
juste une observation.
Si, donc, je peux continuer à... Si je
peux comprendre, M. le Président, en quoi le projet d'amendement devant nous
changerait le rôle de la régie dans le processus de tarification L,
dans... On va pour l'instant se limiter à l'échéancier des prochains cinq ans.
Est-ce qu'il peut clarifier l'objectif de son projet d'amendement en ce qui a
trait au rôle de la régie, en ce qui a trait à la tarification du tarif L?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui. Merci, M. le
Président. Vous comprenez que cet amendement-là a été amené suite à des
discussions de ce matin avec le sous-amendement amené par mon collègue de
Laval-des-Rapides. Et on a traduit, dans cet amendement-là, ce qu'on croit être
ce que voulait le député de Laval-des-Rapides, à savoir que la Régie de
l'énergie puisse donner un avis sur les taux. Alors, on pense que cet
amendement-là traduit...
M. Julien : …et on a traduit,
dans cet amendement-là, ce qu'on croit être ce que voulait le député de Laval-des-Rapides,
à savoir que la Régie de l'énergie puisse donner un avis sur les taux. Alors,
on pense que cet amendement-là traduit parfaitement ça, puisqu'on trouvait que
c'était une bonne idée que mon collègue de Laval-des-Rapides amenait au fait
qu'un avis soit fait par la Régie de l'énergie, et on y adhère.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Bon, M. le
Président, dans un premier temps, ce n'est pas notre objectif que le ministre
nous fasse une concession pour que ça nous aide dans nos délibérations. Ce
qu'on… Notre objectif dans tout ça, c'est de clarifier et de protéger… de
sauvegarder le rôle de la régie. C'est ça, là, l'objectif de nos interventions.
Dans un deuxième temps, nos interventions,
suite au dépôt de l'amendement, n'ont jamais suggéré que : Ah! Bon, voilà,
on a une solution à 100 %, et bon, conséquemment, on retire… ou on est
prêts à voir refuser notre sous-amendement. Ce n'était pas le cas. On veut, de
façon constructive, continuer nos discussions. Et là-dessus au lieu de… avec
tout respect… que le ministre me répondre avec une réponse contextuelle sur
notre proposition d'amendement et le va-et-vient là-dessus.
Je réitère ma question sur le fondement de
l'affaire. Notre préoccupation, on l'a répétée à maintes reprises… avec en tête
les tarifs éventuels justes et raisonnables pour le consommateur,
consommatrice, soit pour les particulier ou industriel, et pour l'intégrité des
opérations d'Hydro-Québec, à quelque part. Voilà, notre préoccupation. Et une
des voix, ce n'est rien de nouveau, qui sauvegarde ces intérêts-là, c'est un
rôle clair et net et précisé de la régie.
Alors, M. le Président, si je peux à
nouveau inviter le ministre à nous faire part de sa lecture de comment
l'amendement devant nous va clarifier et, à quelque part, bonifier le rôle de
la régie, dans un premier temps dans l'année du gel proposé pour 2020 et dans
l'intervalle des quatre ans subséquents.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Naturellement, on veut maintenir l'attractivité et la compétitivité
du tarif L. L'article, avant amendement, venait dire qu'on allait appliquer
0,65 % sur une base historique des six dernières années puisque c'est
depuis 2014 que la distinction est faite sur l'indexation du tarif L versus les
tarifs généraux. Donc, on avait mentionné, et l'article prévoyait de prendre
l'inflation qui s'applique aux tarifs généraux et d'y appliquer, en réalité, un
taux de 0,65 %.
Dans nos discussions sur l'article et sur
l'amendement et sous-amendement précédents, est venue, en réalité, l'idée
d'impliquer la Régie de l'énergie pour qu'elle puisse émettre un avis, un avis
sur ce taux et, bien l'amendement qu'on a devant nous, vient concrétiser cette
intention-là. Ce que ça permet de faire, c'est… Naturellement, la première
année, c'est un gel. Le gel tarifaire, bien, c'est 0,0 %. Donc, le L et
les tarifs généraux vont augmenter de 0, c'est-à-dire qu'ils n'augmenteront
pas. Mais dès avril 2021, on va appliquer aux tarifs généraux, selon le projet
de loi, une augmentation à l'inflation, et on aura obtenu un avis de la Régie
de l'énergie sur le taux qui devrait être appliqué au tarif L, toujours, quand
même, en mentionnant en bas de l'amendement que : «Lorsqu'elle donne son
avis, la Régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre
les tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif L». Mais c'est
notamment… c'est-à-dire qu'elle va donner un avis avant naturellement
l'application du taux sur, justement, ce taux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
• (16 h 30) •
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Alors, dans l'année du gel proposé, la régie n'aurait pas d'avis à
émettre, si j'ai bien compris?...
16 h 30 (version non révisée)
M. Julien : ...sur justement ce
taux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Alors, dans l'année du gel proposé, la régie n'aurait pas d'avis à
émettre, si j'ai bien compris, compte tenu qu'un gel, c'est 0,0 %. Est-ce
que j'ai bien compris, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : L'article qu'on
regarde, actuellement, l'article 2, c'est le taux appliqué au tarif L en
comparaison avec le tarif général. Donc, puisque, la première année, pour les
deux tarifs, c'est un gel, la régie devrait se prononcer et devra se prononcer
avant l'application d'avril 2021, où on aura appliqué une inflation pour les
tarifs généraux équivalant à l'augmentation de l'indice des prix à la
consommation.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Donc, je continue... continuer à regarder les hypothèses possibles.
Disons, en 2021, 2022, même, l'avis qui aurait été invité par cet amendement,
l'avis de la régie, était que le prix de tarif soit complètement différent,
plus élevé, moins élevé compte tenu de son analyse, de tous les facteurs qui
toucheraient à fixer un tarif qui, à la fois protégerait la compétitivité de
ces consommateurs industriels et qui protégerait... qui viserait, en quelque
part, aucun écart de rendement. Évidemment, c'est difficile de prévoir.
Qu'est-ce qui se passerait si l'avis de la
régie va aller à l'encontre des prévisions ou des plans du ministre, M. le
Président? Comment le ministre réagirait? Y aurait-il une explication à donner,
une analyse des va-et-vient, des audiences publiques? Comment se manifesterait
ce désaccord, si je peux le dire comme ça, entre la régie et le ministre?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : L'avis de la Régie
de l'énergie constitue une recommandation. Naturellement, quand on voit la
dernière phrase... on dit : «Lorsqu'elle donne son avis, la régie doit
notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre les tarifs et du
maintien de la compétitivité du tarif.» Naturellement, les décisions émises par
la régie dans les six dernières années ont montré, en réalité, l'évolution du
taux du tarif L avec l'évolution du taux des tarifs généraux. Alors, sur six
ans, je pense que le tarif L a augmenté de 6,6 %, sur six ans, les tarifs
généraux ont monté de 10,1 %, et justement la volonté, c'est de maintenir
la compétitivité du tarif L et l'attractivité. Donc, ici, l'avis, c'est de
donner, en fin de compte, son avis sur le taux qui devrait être appliqué
comparativement à l'inflation appliquée sur les tarifs généraux selon l'IPC.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Birnbaum : Merci. Pour
l'instant... merci.
Le Président (M. Lemay) : Pas
de problème. S'il n'y a pas d'autre intervention, je serais prêt à mettre
l'amendement aux voix. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Parfait. Bien, tout comme mes collègues, et j'ai parti le bal un
peu, là, sur ce nouvel amendement du ministre, moi, je reviens justement
notamment sur la question de 2020 versus 2021. Comme vous avez pu le constater,
bien, on a invité le ministre à déposer un sous-amendement afin de corriger
cette date-là, mais je pense qu'il se garde... en fait, ses collègues se
gardent cette possibilité-là sous leur manche. C'est à eux de décider de la
pertinence et du moment approprié pour le déposer.
Ceci dit, actuellement, tel que le texte
est rédigé, il y a clairement des incohérences ou, en fait, clairement des
éléments qui peuvent porter à une confusion assez substantielle, assez
importante. Moi, je me réjouis effectivement de l'ouverture, quand même, du
ministre, il faut être bon joueur, je me réjouis de l'ouverture du ministre à
nous présenter un amendement dans lequel on ouvre la voie, on démontre qu'on
est prêts à poursuivre ou à permettre que la Régie de l'énergie émette un avis.
Donc, ça, c'est déjà très bien. Et, par la suite, bon... Tout ça dans un
principe d'atténuer, là, les...
M. Polo : ... on est prêt à
poursuivre ou à permettre que la Régie de l'énergie émette un avis. Donc, ça,
c'est déjà très bien. Et, par la suite, bon, tout ça dans un principe
d'atténuer les questions d'interfinancement et des tarifs.
Je vais quand même revenir, M. le
Président... comment statuer le multiplicateur, O.K. Comment statuer le
multiplicateur parce que.... Je reviens à cette question-là. Le ministre s'est
basé vraiment sur une moyenne de cinq à six ans, disons-le comme ça, là, dans
les cinq, six dernières années. Et moi je lui ai demandé.... Bon, lui il nous
répond qu'en utilisant le tableau, ca reflète la hausse, etc., etc. Mais
considère-t-il que ce serait peut-être pertinent de regarder plus loin que ces
cinq, six dernières années, O.K., pour nous aider.
Parce que, bon, la régie va émettre un
avis. Vous avez la prérogative, M. le ministre, d'accepter ou pas son avis.
Vous êtes quand même parti sur une lancée de... avec une intention. Et je ne
présume pas de votre intention mais vous l'avez quand même rédigé, vous l'avez
quand même dévoilé, que votre interprétation ou en fait, un bon point de départ
du multiplicateur serait 0,65 ou 1,35 dans le cas d'un contexte de déflation.
Mais je continue à penser, M. le Président, que de se baser uniquement sur les
cinq, six dernières années, c'est un échantillon beaucoup trop court, beaucoup
trop petit pour que ça passe le test de la fiabilité ou, si on peut dire, le
test de la cohérence, disons-le à ce niveau-là.
Donc, je ne sais pas si vous ou vos
équipes vous avez regardé sur une échéance plus longue, au-delà de nous montrer
le tableau en question. Il est toujours à portée de votre main, M. le ministre.
Mais, avez-vous regardé des scénarios beaucoup plus longs que les cinq, six
dernières années?
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Comme je le mentionnais antérieurement, l'historique qu'on a entre
les mains est de six ans essentiellement parce que la distinction entre
l'évolution des tarifs L et des tarifs généraux remonte à 2014. Alors, il est
vrai qu'il est toujours préférable d'avoir... il est vrai qu'il est toujours
préférable d'avoir une période longue pour valider, en réalité, une tendance
comme celle-là. Mais, toutefois, on ne peut pas le faire après six ans parce
que les tarifs évoluaient à la fois pour le tarif L et les tarifs généraux au
même rythme. Cette distinction-là arrive en 2014. Donc, on prend, en fin de
compte, les six dernières années pour le faire.
Je rappellerai toutefois qu'ici on
introduit deux éléments qui, à mon avis, permettent d'alléger certains risques.
Un qui est déjà là, c'est-à-dire que la cause tarifaire aux cinq ans vise
justement à s'assurer que si on avait appliqué un écart par rapport à une cause
tarifaire, qu'elle soit corrigée au moment jugé opportun, c'est-à-dire après
cinq ans.
L'autre élément c'est, justement, l'avis
de la régie, ici, que vos intentions qui avaient de l'introduire et qu'on a
amené dans l'amendement, ça fait en sorte que la régie donnera un avis avant
l'application du premier taux. Et cet avis-là sera une recommandation pour la
décision du taux appliqué sur le tarif L toujours en mentionnant qu'on souhaite
préserver le principe d'interfinancement et le maintien de la compétitivité du
tarif. Donc, c'est comme ça qu'on fait face au caractère adéquat du taux qui
sera appliqué, le cas échéant, en avril 2021.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. Je vais revenir sur la question de l'interfinancement. Pour
préserver cet équilibre-là, vous avez souvent fait référence, en réponse à
notre collègue de Mercier, au fait que la régie ne peut pas modifier les tarifs
dans le but de... Corrigez-moi, répétez-moi la...
M. Julien : Donc,
l'article 52 de la régie mentionne...
• (16 h 40) •
M. Polo : «...ne peut modifier
le tarif d'une catégorie de consommateurs afin d'atténuer...
M. Polo : ...dans le but de...
Corrigez-moi, répétez-moi la...
M. Julien : Donc,
l'article 52 de la régie mentionne...
M. Polo : ...«ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin
d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs».
M. Julien : Exact.
M. Polo : Voilà. Ceci dit, est-ce que
vous êtes familier avec la décision D-2007-12?
Le Président (M.
Lemay) : ...D-2007-12. Ça, c'est... M. le ministre.
M. Julien : Ha, ha, ha! Je pense que je
vais demander une pause-santé. Non, je ne suis pas familier.
Le Président (M.
Lemay) :Est-ce que vous avez besoin d'une pause?
Une voix
: On peut la prendre, M. le Président.
M. Julien : Non, non, c'est beau. C'est une blague.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui, non...
Effectivement. J'aimerais juste, M. le ministre, à travers vous, M. le
Président... très bien... qu'on puisse revenir justement sur cette décision-là,
parce qu'elle a un lien direct avec l'amendement. Bien sûr, on parle
d'interfinancement.
Une voix
: ...
M. Polo : Oui, oui. Elle a une
pertinence.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y avec la démonstration.
M. Polo : On parle
d'interfinancement dans la décision. On parle d'interfinancement dans
l'amendement. Voilà. Voilà la démonstration. Et j'aimerais juste que vous
m'aidiez, M. le ministre, à bien comprendre justement dans quelle... comment
cette décision-là est, si on peut dire, comment cette décision-là est cohérente
avec le fond de la loi, O.K. L'article 52 de la loi, O.K. Parce qu'à ma
lecture et à ma compréhension, la décision vient quand même ouvrir une brèche,
ou ouvrir une opportunité, ouvrir une interprétation, surtout au
paragraphe 104, dans lequel... En fait M. le ministre, j'irais même
jusqu'au paragraphe 106, O.K.? Où dans...
Là, je suis en train de lire sûrement un
document que vous avez à portée de main, Avis sur les mesures susceptibles
d'améliorer les pratiques tarifaires dans le domaine de l'électricité et du gaz
naturel, perspectives 2020. Donc, quand on regarde à la page 54...
oui, 54, au bas, paragraphe 106. : «Ainsi, la régie est d'avis que
l'application cohérente de plusieurs articles de la loi suggère de considérer
la vérité des coûts et, en conséquence lui permet, lorsque les circonstances
s'y prêtent, de procéder à des ajustements tarifaires différenciés qui
reflètent l'évolution des coûts de desserte de chaque catégorie de consommateurs.
Selon les particularités propres à chaque dossier tarifaire, l'adoption
d'ajustements différenciés pourrait, de façon incidente, modifier
l'interfinancement entre les catégories de consommateurs.»
Quand on revient au paragraphe 103...
ou, en fait, 104, dans cette même décision, la régie précisait que, dans
certaines circonstances, des ajustements tarifaires différenciés par catégories
de consommateurs en fonction d'un... des coûts pourraient être considérés.
La décision stipule ou précise : «La
régie réitère qu'elle vise à s'assurer, par le biais de tarifs, de la vérité
des coûts et de l'équité entre les catégories de consommateurs. Dans le
contexte où les coûts de desserte des différentes catégories de consommateurs
n'évolueraient pas de façon uniforme, la régie n'est pas empêchée de procéder à
des ajustements tarifaires différenciés d'une catégorie de consommateurs à
l'autre. Interpréter la loi autrement priverait de ses effets plusieurs de ces
dispositions — ça, c'est souligné — et ce ne serait pas simple,
d'un point de vue de l'équité, de la rigueur économique ou environnementale,
autant d'éléments dont la régie doit tenir compte en exerçant ses pouvoirs dans
une perspective de développement durable.»
Et, plus loin : «Lorsqu'elle fixera
les tarifs du distributeur, la régie jugera du caractère juste et raisonnable
des hausses tarifaires demandées en prenant compte de l'ensemble des articles
de la loi qui s'appliquent dans ce cas, dont celui d'interfinancement en faveur
de la clientèle domestique.»
Donc, mon interprétation... ou, en fait,
peut-être ma... La précision que je vous demande à faire au niveau de
l'interfinancement, c'est que la régie peut modifier les tarifs, malgré ce que
dit ici la loi, la loi de la régie. Est-ce que je fais une bonne interprétation,
M. le...
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie peut
modifier les tarifs parce que l'article 52 dit : «La régie ne peut
modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin — alors,
«afin», c'est avec l'objectif — d'atténuer...
M. Polo : …est-ce que je fais
une bonne interprétation, M. le…
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : La régie peut
modifier les tarifs puisque l'article 52 dit : La régie ne peut modifier
le tarif d'une catégorie de consommateurs afin… avec le… afin, c'est avec
l'objectif d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à des
catégories de consommateurs. Alors, ce n'est pas l'objectif qui est visé quand
elle fait des modifications de tarifs sinon elle ne pourrait pas faire aucune
modification de tarif si, en réalité, elle appliquait une modification de
tarif. Alors, c'est bien ce que mentionne… et ma compréhension de ce qui est
mentionné à l'article 52.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Donc, à la fin de
votre amendement, ici, vous dites : Lorsqu'elle donne son avis, la régie
doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre les tarifs et
du maintien de la compétitivité du tarif L. Donc, le multiplicateur… Comment
vous… Comment faites-vous le lien entre le multiplicateur et ce principe?
Le Président (M. Lemay) : …
ministre.
M. Julien : Alors, le
multiplicateur est basé sur la différenciation des tarifs, M. le Président, des
tarifs L et des tarifs généraux dans les six dernières années, qui, selon toute
vraisemblance, puisque c'est la régie qui les a appliqués, étaient conformes à
l'article 52, qui mentionne que la régie ne peut modifier les tarifs d'une
catégorie de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement. Ma collègue de
Mercier est revenue constamment là-dessus. Je rappelle, ici, à l'intérieur de
l'amendement, ce principe, et, puisque c'est la régie qui proposera un taux,
qu'elle continue de considérer, selon l'article 52, la notion
d'interfinancement.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député.
M. Polo : Moi, ça me va. Je
pense, ma collègue… la collègue de Mercier souhaiterait intervenir.
Le Président (M. Lemay) :
Effectivement. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Très bien. Merci,
M. le Président. J'ai malheureusement manqué les premiers échanges, ça fait que
ça se peut que je pose des questions qui ont peut-être déjà été posées par
rapport à l'amendement que le ministre vient de déposer. Donc, si je comprends
bien ce que le ministre a décidé de faire, c'est que la régie puisse, dans un
avis, déterminer ce taux-là et le taux par lequel le tarif L sera indexé. Donc,
c'est un pourcentage qui n'est plus le 0,65 % qui était à l'origine, mais
qui pourrait être un autre. Ici, quand on dit «doivent être indexés, multipliés
le cas échéant», juste pour comprendre, c'est peut-être une technicalité? C'est
quoi, là? Oui?
M. Julien : Bien, c'est parce
qu'indexés ou multipliés, c'est par rapport, en fin de compte, à la hauteur.
Donc, 0,65 %, 1,35 %.
Mme Ghazal : Ah! O.K., je
comprends. C'est pour dire que ça doit... Bon, si c'est une inflation ou une
déflation. Donc, indexés, c'est en cas d'inflation, c'est le 0,65 %, puis
multipliés, c'est si c'est 1,35 %. Mais les deux fois, c'est multiplié. Je
ne suis pas sûre de comprendre.
M. Julien : C'est la notion
d'indexation, multiplication, qu'on… indexés. Après ça…
Le Président (M. Lemay) :
Donc, Mme la députée de Mercier, à l'amendement présenté.
Mme Ghazal : Oui. Je suis en
train de me poser la question. C'est écrit «indexés».
M. Julien : …M. le Président,
là.
Le Président (M. Lemay) :
C'est en lien, il n'y a aucun problème. Et, M. le ministre…
Mme Ghazal : C'est juste pour
me l'expliquer, pour être… Oui, allez-y.
M. Julien : Alors, c'est
indexé à chaque fois et multiplié par le taux, le cas échéant. Donc, c'était
plus précis comme ça.
Mme Ghazal : O.K., donc,
c'est… Normalement, c'est indexé, indexé à l'inflation ou… est-ce qu'on peut
dire indexé à la déflation, même si c'est une baisse?
M. Julien : Ils doivent être
indexés, virgule, multipliés, le cas échant, par le taux applicable au… en cas
d'inflation, et le taux applicable en cas de déflation.
Mme Ghazal : Parce qu'il peut
ne… le cas échéant, parce qu'il peut ne pas avoir de taux applicable? J'essaie
juste de… Le… Pourquoi il y a «le cas échéant»?
Des voix
: …
M. Julien : Pour faire la
distinction entre les deux notions d'inflation, déflation.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K., je veux juste…
C'est peut-être technique puis très simple, mais je veux juste être sûre de
comprendre avant d'arriver dans le «crunchy» qui est un peu plus bas, O.K.?
Donc, la régie… Ce n'est pas la régie qui va le déterminer. La régie va donner
un avis. Mais le taux applicable, ça, il va en avoir un. Quand on dit :
Un… C'est… Le taux applicable en cas de déflation, ce n'est pas le taux de
l'inflation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Le taux
applicable, dans l'exemple qu'on aurait, ça serait de 0,65 % ou
1,35 % en cas de déflation.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Lemay) : O.K.
Puis, donc, le taux applicable pourrait indexer…. Attendez, il faut que je le
relise. Et le rajustement pour… Est-ce qu'on peut, comme, me l'expliquer?
Juste, dans vos mots, plus que…
M. Julien : Oui…
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Puis, donc, le
taux applicable pourrait indexer... Attendez, il faut que je le relise :
«...et le rajustement pour perte...» Est-ce que vous pouvez, comme, me
l'expliquer juste dans vos mots? Plus que d'y aller...
M. Julien : Oui, alors, si
vous me permettez, chère collègue de Mercier, donc, on indexe, admettons,
l'indexation, c'est 1,7 % d'inflation... on va mettre un chiffre rond,
2 %, alors c'est... On prend le chiffre du tarif L fois 1,02, fois
0,65 pour le ...02. Donc, ça ne serait pas 1,02, ça serait 1,013, que ça
donnerait.
Mme Ghazal : Oui, parce qu'on
ne prend pas le 100 % de l'inflation, on prend le 0,65, ça, j'ai compris.
M. Julien : Exactement. Donc,
on indexe et l'indexation est multipliée par le taux.
Mme Ghazal : O.K. C'est pour
expliquer les trois éléments : il y a le prix, le taux...donc d'où
l'indexation...
M. Julien : On prend le prix,
l'inflation est à 2 %, ça fait 1,02, les tarifs généraux, mais pour les
tarifs L, si le taux déterminé est à 0,65, le 2 % devient 1,3 %,
donc le taux L passerait, s'il est à 1 $, à 1,013 $.
Mme Ghazal : Donc, ça c'est ce
que j'avais déjà compris auparavant avec votre amendement ou le sous-amendement
parce que de toute façon, ils ajoutaient juste que ça va être regardé par la
régie, c'est juste que la façon que c'est formulé c'est pour dire la même chose?
M. Julien : Bien, c'est-à-dire
que si vous lisez l'amendement...
Mme Ghazal : C'est juste que
c'est formulé différemment.
M. Julien : Si vous lisez
l'amendement, ça dit ce que dit l'amendement, c'est-à-dire que la régie joue un
rôle de donner un avis sur ces taux.
Mme Ghazal : O.K. Et donc, ça,
ça va être le taux déterminé : «...en cas de déflation déterminée par le
gouvernement au 1er avril 2020». Donc, 1er avril 2020, c'est le
prochain, il n'y aura pas de gel?
M. Julien : Donc, ça sera le
1er avril 2020 et il y a effectivement un gel. Donc, le tarif L et le
tarif généraux, si j'applique le taux d'inflation à zéro puisque c'est un
gel... l'indexation à zéro, je fais 0 fois n'importe quoi, ça va continuer
à donner 0. Donc le taux aurait pu être déterminé avant mais j'applique un
multiplicateur 0 parce qu'il n'y a pas d'indexation à la première année.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça,
c'est que... Le zéro, il va venir d'où? C'est le gouvernement ou la régie?
M. Julien : Le gel tarifaire
de la première année, c'est le projet de loi n° 34.
Ici, on est sur l'article 2 pour faire la distinction entre le tarif L et les
tarifs généraux. Donc, on n'est pas du tout sur le principe du gel et de
l'augmentation à l'inflation aux tarifs généraux, on vient travailler sur le
tarif L par sa distinction des hausses subséquentes.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Puis là,
c'est «et par la suite, tous les cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la
régie». Donc, l'avis de la régie, on va l'obtenir uniquement... l'avis de la
régie, quand est-ce qu'il va être obtenu? Juste dans cinq ans?
M. Julien : L'avis de la régie
va être obtenu avant, en réalité, l'application du premier taux, c'est-à-dire
avril 2021, pour avoir obtenu l'avis de la régie, pour être en mesure justement
de considérer cet avis-là au premier impact du tarif L, qui va se faire en
avril 2021. Et après, naturellement l'avis viendra à toutes les causes
tarifaires, par la Régie de l'énergie, ou avant, en réalité. Quand on va faire
une cause tarifaire, en 2025, elle va venir dire : Le tarif L, les tarifs
généraux, voici l'augmentation du tarif. Elle va venir les fixer. Donc, ça sera
important d'avoir l'avis de la régie avant avril 2026, qui sera la première
implication de l'inflation pour les tarifs généraux et du tarif L, inflation
fois quel taux. Donc, à chaque cinq ans, elle devra donner un avis avant la
première implantation ou première implication d'une hausse à l'inflation
suivant la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Puis juste...
«après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie»... Parce que ça s'applique
aussi... pas uniquement dans cinq ans. C'est juste parce que ce n'est pas
évident à lire, là, comme ça, «indexé et multiplié, le cas échéant, par le taux
applicable en cas de déflation ou le taux»... «déterminé par le gouvernement au
1er avril 2020 et, par la suite, tous les cinq ans après avoir obtenu l'avis de
la Régie de l'énergie». Donc... Mais la première fois que l'avis de la Régie de
l'énergie va être obtenu, c'est quand? Moi, quand je le lis comme ça, j'ai
l'impression que c'est dans cinq ans ou avant le cinq ans, mais est-ce que
c'est ça, l'intention?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Non, en fin de
compte, «et par la suite tous les cinq ans», c'est-à-dire que le taux
applicable en cas d'inflation, en cas de déflation, ça serait avant
l'application de 2021, avril 2021, des taux. Et après ça, à tous les cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Donc, ce
n'est pas...
M. Julien : Non. En fin de
compte, «et par la suite tous les cinq ans», c'est-à-dire que le taux
applicable en cas d'inflation, en cas de déflation, ça serait avant
l'application de 2021, avril 2021 des taux, et après ça à tous les cinq ans.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Donc, ce
n'est pas uniquement dans cinq ans, même si j'ai l'impression en le lisant que
c'est comme ça. Peut-être qu'il faudrait que je fasse plus une analyse du
texte. Mais ce que le ministre dit, ça va être donc obtenu... Si c'est avant le
1er avril 2020, donc ça va être demandé quand par le gouvernement?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Ce serait demandé
le plus tôt possible.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Comme le plus tôt
possible tout de suite après l'adoption du projet de loi n° 34?
M. Julien : Effectivement.
Mme Ghazal : O.K. Quand je le
lis, je n'ai pas l'impression qu'on va le demander à ce moment-là. Peut-être
que c'est juste une formulation de français. Est-ce que vous lisez la même
chose que moi?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, moi, je lis
la même chose que ce qui est écrit : «par le taux applicable en cas
d'inflation et le taux applicable en cas de déflation déterminé par le
gouvernement le 1er avril; par la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu
de la régie...» Donc, c'est... il y a quelque chose qu'il doit avoir obtenu
l'avis de la régie, et après à tous les cinq ans. Donc, ça mentionne à la fois
pour le premier geste et pour après, tous les cinq ans.
Mme Ghazal : Mais on ne sait
pas quand... Mais il faut que ça soit avant le 1er avril 2020?
M. Julien : Essentiellement,
il faut que ça soit avant le 1er avril 2021, en termes fonctionnels, parce que
le premier taux va être appliqué au 1er avril 2021, mais ça pourrait être avant
le 1er avril 2020 aussi. Mais l'important, c'est de l'avoir obtenu avant le 1er
avril 2021.
Mme Ghazal : Parce qu'avant le
1er avril 2020, ça va être zéro, c'est vous qui l'avez déterminé, c'est-à-dire,
c'est le gouvernement, le ministre l'aurait déterminé.
M. Julien : C'est-à-dire que,
même s'il nous donnait un taux, fois zéro, ça va donner zéro.
Mme Ghazal : Oui, ça, je
comprends l'opération mathématique, merci. Ce que je veux dire, c'est que le
zéro, lui, il vient d'où? Ce n'est pas la régie qui va dire : Bien, ça va
être zéro, parce que la régie, elle, si elle faisait son travail puis qu'elle
dit : Voici pour le tarif L, selon son évaluation, bien, il devrait être
la multiplication, là, ce n'est pas le taux. Il y a le taux d'inflation
multiplié par cet élément-là : c'est 0,65, ou 0,75, ou 0,85. La Régie de
l'énergie, elle, elle doit donner ce chiffre-là quand?
M. Julien : La Régie de
l'énergie doit donner...
Mme Ghazal : Son avis, je veux
dire.
M. Julien : ...son avis avant
l'application de... la première fois de ce taux-là. On est sur
l'article 2, qui parle de la distinction entre le tarif L et le tarif
général, où on veut refléter la compétitivité et l'attractivité du tarif L en
démontrant en réalité que la hausse du tarif L est moindre que le tarif
général. Donc, on va demander l'avis de la régie pour venir préciser le taux et
faire une recommandation à cet effet-là. Naturellement, le premier effet de ce
taux-là va se mesurer en avril 2021, où les tarifs généraux sont prévus, selon
le projet de loi, augmenter à l'inflation.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : O.K. Bon. Je
vais... C'est peut-être la formulation, là, qui est un peu alambiquée. Je
n'arrive pas à voir que c'est vraiment avant le 1er avril 2021, mais je
comprends que c'est ça, l'intention du ministre. Ça fait que je vais aller sur
le fond puis je vais peut-être laisser, après ça, mes collègues intervenir pour
que je le relise exactement comme il faut puis que je voie... Je ne sais pas
s'il y a une formulation plus claire, parce que ce n'est pas clair que c'est
avant 1er avril 2021, là, et que ce n'est pas évident que ça va être zéro.
Je comprends qu'il y a un autre article qui parle du gel mais...
Bon, après ça, l'autre phrase,
c'est : «Lorsqu'elle donne son avis, la régie doit notamment tenir compte
du principe d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la
compétitivité L.»
Donc, c'est-à-dire qu'elle, dans son avis,
il faut qu'elle explique comment elle a tenu compte. Quand on dit «tenir
compte», est-ce qu'il faut qu'elle explique comment elle en a tenu compte, du
principe par exemple, d'interfinancement, qui est un élément qui me préoccupe?
Je pense que le ministre maintenant le devine. Et merci, d'ailleurs, de l'avoir
intégré, mais j'ai quand même des questions là-dessus. Tenir compte, ça veut
dire quoi? Ça veut dire : Il faut qu'elle explique de quelle façon le taux
qu'elle met n'aura pas d'impact ou il faut juste qu'elle, dans ses calculs,
elle en tienne compte, mais on ne le sait pas comment elle l'a fait puisque,
dans son avis, il va juste être marqué : Voici le chiffre, là, le 0,65, au
point 85?
M. Julien : Oui. Je dirais à
ma collègue de Mercier que l'obligation, en réalité, est prévue à
l'article 52 de la Loi sur la Régie de l'énergie... mentionne : «La
régie ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateurs afin
d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs.» Elle a toujours cette obligation-là.
Naturellement, quand on vient ici
préciser, c'est effectivement pour faire suite... excusez-moi, M. le Président,
pour faire suite à la demande de ma collègue de Mercier, et elle devra
l'expliquer au sein même de son avis et de ses recommandations, comment elle en
a tenu compte, de manière spécifique.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, il faut
qu'elle explique comment elle en a tenu compte pour s'assurer que les tarifs ne
viennent pas modifier l'interfinancement. C'est ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (17 heures) •
M. Julien : ...que, quand on lit
l'article, les tarifs... ou, s'il y avait une décision qui était amenée...
17 h (version non révisée)
M. Julien : ...de manière
spécifique.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc, il faut
qu'elle explique comment elle en a tenu compte pour s'assurer que les tarifs ne
viennent pas modifier l'interfinancement. C'est ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : C'est-à-dire que,
quand on lit l'article des tarifs, et aussi il y avait une décision qui était
amenée, la 2007, je ne me souviens plus laquelle, par mon collègue de Laval-des-Rapides,
alors c'est bien précis, là : «La régie ne peut modifier les tarifs d'une catégorie
de consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs
applicables à une catégorie de consommateurs.» Ce que ça veut dire, c'est
qu'elle ne peut pas faire une modification de tarifs dans cet objectif –là. Naturellement,
toute modification de tarifs pourrait entraîner, en réalité, rapidement, un
élément, sinon on ne pourrait plus toucher au tarif, parce que
l'interfinancement, ça voudrait dire que tous les tarifs sont modifiés de la
même façon pour maintenir le même poids relatif. Alors, la régie sait comment
se comporter et elle devra en tenir compte et préciser à l'intérieur de son
avis comment elle l'a fait.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Donc c'était ma
prochaine question, le quatrième paragraphe de l'article 52.1, que j'ai devant
moi, qui mentionne que la régie ne peut pas modifier le tarif d'une catégorie
afin d'atténuer l'interfinancement, il faut qu'elle... Ça, cet amendement-là du
ministre ne vient pas remettre en question cet élément-là, ne vient pas
remettre en question le quatrième paragraphe de l'article 52.1 de la loi de la
régie. C'est ce que je comprends.
M. Julien : Au contraire, ça
vient insister sur ce fait-là, bien qu'il soit dans la Loi de la Régie de
l'énergie.
Mme Ghazal : O.K.
M. Julien : Et — excusez-moi — qu'il
devra être précisé, à l'intérieur des recommandations ou de l'avis, comment
elle l'a fait.
Mme Ghazal : Et donc il faut
qu'elle explique. Mon Dieu! Les questions se bousculent dans ma tête, j'en ai beaucoup.
Donc, quand on dit, donc, il faut qu'elle justifie... mais vu que
l'interfinancement avec le temps, il a changé, en défaveur des clients
résidentiels, parce que, comme le ministre l'a dit, bien, si on change les
tarifs, c'est sûr que ça va avoir une modification, il y a quand même une
tendance lourde que l'Union des consommateurs mentionne. Ça change avec le
temps. Donc, d'une certaine façon, même si la régie, elle, quand elle fait...
quand elle fixe les tarifs, elle ne peut pas le faire pour atténuer l'interfinancement,
puisqu'elle ne peut pas le faire, c'est écrit dans la loi. Et ici, avec cet amendement-là,
on vient s'assurer qu'il faut qu'elle justifie qu'elle en tienne compte quand
elle va proposer, pour le tarif L, ça va être quoi, le taux, la proportion, si
on veut, de l'inflation qui va être appliquée.
Mais, il y a un fait, quand même, et les
chiffres sont très, très parlants, c'est que l'interfinancement est en train
d'être détérioré, du point de vue du résidentiel, des tarifs domestiques. Est-ce
que c'est parce... J'essaie de comprendre. S'il ne faut pas qu'elle le modifie,
mais il se modifie quand même, qui devient le gardien de l'interfinancement qui
reste comme ça, si la régie ne peut pas le modifier, mais, en modifiant les
tarifs, il y a un effet collatéral, qui est de modifier l'interfinancement, et
ça va toujours dans le même sens, qui est celui en défaveur des clients
domestiques? C'est-à-dire, il reste toujours en faveur, mais, avec le temps, ça
s'amenuise. Puis, à un moment donné, l'interfinancement n'existera plus,
puisque tout le monde va payer 100 %, vu qu'en ce moment c'est 88 %
des coûts de service que le tarif domestique paie, alors qu'en 2006 c'était
81 %. Et, si ça continue, cette tendance-là, à un moment donné, on
va s'approcher du 100 % des coûts de service pour le client D. Qui est le
gardien de ce principe d'interfinancement qu'on n'arrive pas à maintenir en ce
moment?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre
M. Julien : Bien, je
reviendrais sur l'amendement, M. le Président. C'est-à-dire que, quand ma collègue
de Mercier parle de gardien de l'interfinancement, moi, je réfère au fait, en
réalité, que la loi sur la régie, quand... parce qu'on parle de modification de
tarifs, précise que la régie ne peut modifier les tarifs d'une catégorie de
consommateurs afin — avec l'objectif — d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables et les catégories de
consommateurs. Et nous, on prend, en fin de compte, cet élément-là, qui est
important aux yeux de ma collègue de Mercier, et on l'inscrit textuellement
dans l'amendement pour qu'en plus la régie, dans son avis qu'elle donnera,
explique en quoi elle respecte ce principe-là de l'article 52. Naturellement,
la notion d'interfinancement est complexe, à tous égards, il y a des volumes de
consommation, il y a, en réalité, des industries qui consomment moins
aujourd'hui par différents éléments. Mais, quand on parle de la régie et de
tarification, c'est clair que la régie doit le considérer, et on le mentionne à
l'intérieur de l'amendement. Donc, sur l'amendement, c'est ce qu'on propose.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre est d'accord que le principe d'interfinancement s'est détérioré
puisque les coûts de service assumés...
M. Julien : …régie doit le
considérer, et on le mentionne à l'intérieur de l'amendement. Donc, sur
l'amendement, c'est ce qu'on propose.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre est d'accord que le principe d'interfinancement s'est détérioré
puisque les coûts de service assumés par les clients du tarif D a augmenté, la
proportion des coûts de service a augmenté? Est-ce qu'il est d'accord avec ce
fait, cette tendance, de 2006 à aujourd'hui, là, de 81 % à 88 %?
Est-ce qu'il est d'accord avec ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, si vous
parlez des détériorations du principe d'interfinancement, c'est par rapport à
quelle clientèle?
Mme Ghazal : La clientèle
résidentielle, domestique.
M. Julien : Alors, on voit que
l'évolution des taux d'interfinancement varie dans le temps, liés à plusieurs
facteurs, dont la consommation, le volume consommé.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Ah! O.K. Bien, je
vais laisser la parole à mes collègues et je vais revenir plus tard.
Le Président (M. Lemay) :
Aucun problème. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
proposé par le ministre? M. le député de René-Lévesque, la parole est à vous.
M. Ouellet : Merci, M. le
Président. Donc, si je résume, M. le ministre, avant de déposer les
amendements, c'était bel et bien indiqué que le tarif L allait être indexé de
0,065 $ avec le calcul de l'inflation. Et là, avec l'amendement, on enlève
cette référence-là pour permettre à la régie de vous donner un avis sur le
pourcentage appliqué à l'augmentation de l'inflation. Cet avis-là sera donné
avant que le gouvernement décide de fixer en 2020 pour la première période, et
dans cinq ans pour les prochaines périodes, c'est bien ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, l'avis sera
effectivement donné. On avait 0,65 % de l'inflation, qui était basé sur
l'historique des six dernières années parce qu'avant les deux tarifs
évoluaient, cher… M. le Président, à la même vitesse. Depuis 2014, ça évolue à
une vitesse différente. On avait pris l'historique pour statuer que c'était
0,65 %. Alors, ce qu'on amène, comme amendement, c'est de dire : Il y
aura un avis, une recommandation de la régie avant l'application de ces taux.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien, M. le ministre, pour 2020, le 0,65 % ne tient plus la
route. Ça pourrait être plus bas que ça et ça pourrait être plus haut que ça?
C'est ce que je comprends.
Le Président (M. Lemay) :
C'est-à-dire qu'il y aura une recommandation, un avis de la Régie de l'énergie
sur un taux qui pourrait être autre, et, après ça, il y aura une décision parce
que c'est une recommandation. Naturellement, comme on mentionnait, au mois
d'avril 2020, la pertinence de ce taux-là est moins là puisque le projet
de loi prévoit un gel tarifaire pour les tarifs généraux, donc un… on applique
un multiplicateur à un gel à zéro, ça va donner zéro de toute façon. Mais, en
avril 2021, ça va être important d'avoir statué sur ce taux-là.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Ouellet : Oui, merci.
Juste pour bien comprendre, dans le cas du tarif L, il y a des grandes
entreprises qui ont signé des ententes avec le gouvernement, notamment pour… de
ce tarif-là en contrepartie d'investissements. Est-ce que le fait de permettre
à la régie de fixer… pas de fixer, pardon, mais de permettre à la régie
d'indiquer un taux x d'augmentation acceptable vient-il interférer à
l'intérieur des ententes signées par le gouvernement sur les tarifs octroyés
aux entreprises en contrepartie des investissements? Ou est-ce que la régie est
à la mesure d'évaluer, dans ces ententes-là, l'impact que ça aura par rapport
aux investissements qui avaient été… je ne veux pas dire garantis, mais
entendus dans les ententes sur ce tarif?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (17 h 10) •
M. Julien : Alors, on a eu la…
cette discussion-là, je crois, hier. On parle ici des contrats spéciaux, et
certains contrats spéciaux prévoient, en réalité, l'application du tarif L. Il
y a trois contrats spéciaux qui font référence au tarif L. Je ne les ai pas en
main, là, mais je pense qu'il y avait Rio Tinto, il y avait… Il y avait Rio
Tinto, Fer et Titane, décret 1280-2017, à Sorel, il y avait Produits forestiers
Résolu, décret 1147-2015 pour Baie-Comeau et Clermont, et il y avait Alouette,
décret 667-2016, Sept-Îles. Donc, certains de ces éléments-là, naturellement,
sont dans la circonscription de mon collègue. Alors, effectivement, quand le
tarif L évolue, et bien, on ne peut pas mentionner spécifiquement les clauses
puisque c'est des clauses confidentielles, mais il est prévu que l'évolution du
tarif L se reporte à l'intérieur du contrat spécial ou des contrats spéciaux en
tarif L. Ces contrats spéciaux prévoient, par exemple : Ça sera le tarif
L, qui évolue…
M. Julien : ...les clauses,
puisque c'est des clauses confidentielles, il est prévu que l'évolution du
tarif L se reporte à l'intérieur du contrat spécial ou des contrats spéciaux en
tarif L. Ces contrats spéciaux prévoient, par exemple, ça sera le tarif L qui
évolue, moins 20 %, moins x pour cent, selon certaines conditions. Bon.
Ce qu'on veut refléter, avec le projet de
loi, et pourquoi, en réalité, la régie peut être un intervenant intéressant par
son avis, c'est que, depuis 2014, suite au décret gouvernemental, il y a une
distinction entre l'indexation du tarif L et des tarifs généraux qui fait en
sorte... Par exemple, en 2014, la régie, par sa cause tarifaire, est venue
dire : Les autres clientèles, les tarifs généraux, là, ça va être plus
4,3 %, le tarif L, ça va être plus 3,5 %, pour assurer un tarif L
compétitif à l'ensemble de la clientèle qui consomme plus que
5 000 kV et, par le fait même, ce 3,5 %, dans les contrats
spéciaux, s'est appliqué, alors... et après ça... ainsi de suite.
Alors, ce qu'on veut faire, comme miroir,
ici, c'est de maintenir la compétitivité du tarif L par rapport aux tarifs
généraux qui, eux, vont progresser à l'inflation. La formule initiale qu'on a
réfléchie, c'était... on a pris l'historique, 0,65 %, puis, après cinq
ans, il y aura une cause tarifaire de la régie qui pourra venir. On a une proposition
qui nous est venue dans les discussions, de venir dire : Pourquoi vous ne
demandez pas un avis de la régie? On introduit l'avis de la régie, et naturellement,
effectivement, dans les contrats spéciaux, l'application de l'augmentation
tarifaire du L pour trois contrats spéciaux va venir impacter les tarifs de
chacun de ces contrats.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Et donc les entreprises
vont pouvoir connaître, dès 2020, eux aussi, même s'ils sont dans des contrats
spéciaux, l'augmentation possible de leurs tarifs pour 2021, 2022, 2023, 2024.
Donc, ils ne seront pas surpris parce que les tarifs vont être déjà fixés, et
ils vont savoir à quoi s'attendre. La seule surprise qu'ils auront, c'est
quelle sera l'inflation, dans l'année actuelle, pour avoir le taux en question.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Exactement. Dans
les discussions qu'on a eues hier, par exemple, avec le gel, si on avait
appliqué le 0,65 %, alors gel, 0,65 %, 0,65 %, 0,65 %,
0,65 %, avec la notion de taux composé, ça veut dire que, si on appliquait
ça, l'ensemble de la clientèle — on a 160 clients qui touchent
du L — sur la période de cinq ans, aurait eu une augmentation un peu
en bas de 50 % de l'inflation, 0,48 à peu près avec le taux composé.
Dépendamment, en fin de compte, de l'avis
de la régie puis de la décision qui sera prise, ces gens-là sauront qu'il y
aura un gel tarifaire en 2020 et, pour les années suivantes, qu'il y aura un
taux qu'on appliquera à l'inflation, qui sera connue. Et, naturellement,
l'inflation sera connue au mois de septembre, avant l'application du mois
d'avril de l'année suivante parce qu'on prend l'inflation mesurée en septembre,
avant le mois d'avril, pour fixer les hausses tarifaires.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Merci.
Merci de me permettre, M. le ministre, de raccrocher. Je suis ici en
complémentarité du collègue de Jonquière, qui est en train d'être sur un autre
mandat. Donc, merci de prendre le temps de me permettre de raccrocher. Vous
savez que ça me tient à coeur. Je n'ai pas juste des entreprises comme ça chez
nous, mais j'ai aussi la présence d'Hydro-Québec, d'où ma présence ici, mon
intérêt.
Vous faites référence, M. le ministre, à
la fixation des tarifs en fonction de l'inflation de référence en septembre.
Pouvez-vous m'indiquer à quel endroit on fait référence à la date de septembre
qui va nous fixer l'indicateur d'inflation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : On va retrouver
l'article qui le mentionne.
Le Président (M. Lemay) : Vous
voulez parler du deuxième alinéa?
M. Julien : Ne bougez pas, on
va le retrouver.
Le Président (M. Lemay) : Moi,
dans l'article 2, deuxième alinéa, je vois le 30 septembre.
M. Julien : C'est dans
l'article 2 non amendé.
M. Ouellet : Une dernière
précision, M. le ministre. L'avis de la régie, donc, c'est le gouvernement qui
va la demander. Juste pour ma compréhension, comment ça va se faire? Vous allez
passer... Vous allez avoir... par écrit, demander l'avis de la régie, elle va
regarder tout ça, elle va faire rapport, ça va être rendu public ou est-ce que
c'est un peu comme on connaît avec la régie, c'est devant le tribunal, les gens
vont venir plaider leur cause? Parce que je voudrais savoir si, exemple, les
gens qui vont bénéficier du tarif L, ils vont vouloir se présenter pour
dire : Écoutez, nous on pense, là, malgré le fait que la régie pense... ou
pourrait atterrir sur un taux x, nous, on pense qu'on devrait payer tant de
l'inflation parce que ça a...
M. Ouellet : …est-ce que c'est
un peu comme on connaît avec la régie, c'est devant le tribunal, les gens vont
venir plaider leur cause, parce que je voudrais savoir si, exemple, les gens
qui vont bénéficier du tarif L, ils vont vouloir se présenter pour dire : Écoutez,
nous, on pense, là, malgré le fait que la régie pense… ou pourrait atterrir sur
un taux x, nous, on pense qu'on devrait payer tant de l'inflation parce que ça
l'a une incidence y sur nos liquidités. Est-ce que je peux avoir des précisions
à ce sujet?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc, l'avis va
être demandé, effectivement, par écrit, à la régie. L'avis émis par la régie va
être rendu public. On n'entrera pas dans un processus de cause tarifaire. Donc,
la régie pourra interviewer… pourra, en fin de compte, discuter, pourra
travailler pour faire son analyse, pour donner son avis, mais ça ne sera pas,
en réalité, via cause tarifaire ou des audiences publiques.
Le Président (M. Lemay) :
Député.
M. Ouellet : Merci, M. le
ministre. Est-ce que, ce que vous venez de nous dire… on fait référence dans
votre amendement ou dans un article, le fait que l'avis sera écrit et rendu
public ou c'est d'office la façon dont ça fonctionne?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Moi, ici, ce que
j'ai comme information, c'est que les avis sont rendus publics. On va valider
cette information-là, parce que si, à tous égards, les avis ne sont pas rendus
publics, notre intention, ce sera de le rendre public.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Ouellet : Mais ce n'est
pas inscrit directement dans la loi, mais c'est dans les pratiques, ou la
coutume de la régie, de la rendre publique. Mais est-ce qu'on peut le mettre
comme exigence, M. le ministre?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Oui, cher collègue
de René-Lévesque, l'information que j'obtiens ici, c'est que c'est rendu public
automatiquement, mais on va s'en assurer, puis si ce n'est pas le cas, on va
vous revenir.
Le Président (M. Lemay) :
Député de René-Lévesque.
M. Ouellet : C'est beau, M.
le Président, ça répond à mes questions.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M. le député
de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci beaucoup, M.
le Président. M. le Président, j'aimerais revenir sur le texte, bien sûr, de
l'amendement proposé, là, par le ministre, revenir aussi sur le concept, là,
d'interfinancement, puis, non seulement le concept, le texte de la loi, sur la
régie, la décision rendue par la régie et le texte de l'amendement.
Donc, je ne veux pas répéter, là, les
échanges qu'on a eus tantôt. Ceci dit, je poursuis dans la lignée, là, des
échanges qu'il a eus avec la députée de Mercier. À l'article 52.1 de Loi
sur la Régie de l'énergie, c'est clairement stipulé que : «La régie
ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateur afin d'atténuer
l'interfinancement entre les tarifs applicables à des catégories de
consommateurs».
Dans le texte de l'avis rendu par la
régie, on comprend clairement qu'en modifiant un tarif, on peut affecter, à ce
moment-là, l'interfinancement des tarifs applicables à d'autres catégories de
consommateurs, mais là où je vois peut-être une façon peut-être d'apporter…
d'aider le ministre à comprendre que la portée des mots peut être différente,
selon quels mots on peut utiliser, c'est que quand on lit le texte de la loi,
la régie ne peut modifier le tarif d'une catégorie de consommateur. C'est clair
que l'objectif est… les choix de mots sont très clairs. Mais ici, au bas de
l'amendement n° 2, c'est écrit : «Lorsqu'elle donne son avis, la
régie doit, notamment — notamment — tenir compte du
principe d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité
du tarif L».
• (17 h 20) •
À ma compréhension, le mot
« notamment » n'apporte pas… n'a pas de connotation d'obligation,
c'est comme quand je retourne à la maison et je dois, notamment, m'arrêter pour
acheter une pinte de lait, mais il n'y a pas une obligation, je devrais,
notamment, etc. Vous saisissez, là, ma nuance? C'est que je perçois dans le
texte… l'interprétation que je fais du texte de l'amendement. Il y a peut-être
une façon d'interpréter cet amendement-là qui donnerait peut-être une certaine
latitude, une certaine flexibilité, dans l'interprétation du principe
d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité du tarif
L. C'est ma question. Est-ce que le ministre…
M. Polo : ...amendement-là qui
donnerait peut-être une certaine latitude, une certaine flexibilité dans
l'interprétation du principe d'interfinancement entre les tarifs et du maintien
à la compétitivité du tarif L. C'est ma question. Est-ce que le ministre s'en
est rendu compte? Est-ce que le ministre est conscient d'utiliser le mot
notamment n'implique pas d'obligation?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, on a eu cette discussion-là, nous, au préalable de déposer
l'amendement. Alors, le «doit», le «doit» crée l'obligation. Alors, si vous
dites : en retournant chez moi ce soir je dois notamment récupérer mon
garçon à la garderie et aller chercher une pinte de lait, le «dois» crée
l'obligation, et là notamment, je pourrais faire d'autre chose chemin faisant.
«Notamment», c'est pour dire que ce n'est pas exhaustif mais que ces deux
éléments-là doivent être faits. Donc, chemin faisant, je pourrais également
arrêter mettre de l'essence. Alors, naturellement, quand on inscrit :
«...la régie doit notamment tenir compte du principe d'interfinancement entre
les tarifs et du maintien de la compétitivité des tarifs», c'est : ces
deux éléments-là, elle doit les faire mais ils ne sont pas exhaustifs dans les
gestes que doit poser la régie pour fixer le taux. Et c'est ce que cette
phrase-là vient dire.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : «...doit notamment
tenir compte...». Donc, tantôt, je me suis arrêté à notamment. Mais là, je vais
également... je vais ajouter le «tenir compte». Pour moi, tenir compte, bien,
j'en tiens compte. C'est comme... je ne vais pas utiliser mon cas personnel,
là, mais c'est comme les automobilistes qui roulent sur l'autoroute le panneau
qui indique : maximum 100 km/h, bien, ils en tiennent compte mais ça
ne veut pas dire qu'ils appliquent nécessairement la limite de vitesse sur
l'autoroute. En tenir compte, c'est comme... voilà, c'est une instruction
mais... c'est une directive mais ce n'est pas une obligation. C'est comme ça
que je l'interprète, M. le Président, peut-être que le ministre peut nous aider
à faire une meilleure compréhension.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Donc,
l'inscription par rapport à l'interfinancement vise à s'assurer que l'avis va
comporter des éléments explicatifs par rapport à l'interfinancement.
Naturellement, l'article 52 de la loi de la régie n'est pas modifié par rapport
à ces obligations, par rapport à l'interfinancement. Alors, si ça avait été une
possibilité, M. le Président, on aurait marqué : la régie pourrait
notamment. Là, c'est : «...la régie doit notamment...» faire ces deux
éléments-là et autre chose, ce n'est pas exhaustif ces éléments-là. On pourrait
interviewer, on pourrait faire des analyses, mais elle doit faire ces deux
éléments-là pour tirer sa conclusion sur le taux.
M. Polo : Je vais vous donner
peut-être un synonyme ou un... peut-être plus précis. Plutôt que de dire tenir
compte : «...doit notamment tenir compte du principe...», pourquoi ne pas
dire : doit notamment respecter le principe d'interfinancement entre les
tarifs et du maintien de la compétitivité. Il y a une nuance mais une nuance
importante, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Polo : C'est une question.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
je comprends.
M. Julien : Pour nous, la
régie doit notamment tenir compte du principe avec l'obligation qu'elle a au
sein de sa loi. C'est au sein de sa loi en fin de compte qu'elle doit faire le
suivi et s'assurer de ne pas venir dégrader de manière spécifique
l'interfinancement par sa décision. Mais on s'attend à ce que, dans son avis,
elle tienne compte effectivement de l'interfinancement quand elle donnera ses
conclusions, recommandations.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député.
M. Polo : Je vais laisser
mûrir la suggestion que j'ai faite au ministre. Entretemps, je pense que la
collègue de Mercier ou le collègue de René-Lévesque auraient peut-être d'autres
interventions à effectuer, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Certainement. Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Oui, merci, M. le
Président. Donc, c'est ça, j'avais une question aussi sur, avant que je laisse
la parole à mes collègues, sur le fait que les avis, est-ce qu'ils sont
publics. Et là je comprends bien que vous allez... que le ministre va vérifier
cela. C'est bien ça? Vous allez nous revenir... le ministre va nous revenir
avec la réponse?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, on
mentionne ici, selon l'information qu'on a, que ces avis-là sont publics. On va
s'en assurer et vous revenir avec cette confirmation-là, c'est certain.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée...
Mme Ghazal : ...et là je
comprends bien que vous allez... que le ministre va vérifier cela, c'est bien
ça, vous allez nous revenir... le ministre va nous revenir avec la réponse?
M. Julien : Alors, on
mentionne ici, selon l'information qu'on a, que ces avis-là sont publics. On va
s'en assurer et vous revenir avec cette confirmation-là, c'est certain.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
Donc, j'ai essayé de relire la phrase, pour être sûre de bien comprendre, et,
ici, quand on dit : «indexé, multiplié, le cas échéant par le taux
applicable», le cas échéant, par le taux applicable en cas d'inflation ou en as
de déflation. Le cas échéant, c'est pour quoi? C'est pour quoi qu'il y a le cas
échéant? Parce que, là, j'essaie de deviner, mais ce serait plus simple si le ministre
me le disait.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, «le cas
échéant» vient justement faire les deux possibilités subséquentes. Le cas
échéant que c'est à l'inflation, ça. Que c'est à la déflation, ça. Donc, il y a
un cas échéant, soit un ou l'autre, on vient énumérer juste après «le cas
échéant».
Mme Ghazal : O.K. Vous voyez,
je n'avais pas compris ça, j'aurais pensé le cas échéant si on applique le taux
d'inflation, parce que peut-être que le ministre voulait prévoir le gel. C'est
ce que j'avais pensé. C'est-à-dire que, sinon, on ne multiplie pas par le taux
d'inflation ou de déflation, en cas de gel.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : On va multiplier
en cas de gel, puis ça va donner zéro.
Mme Ghazal : O.K. Mon Dieu
que... ça, ça a dû être écrit par un avocat, parce que je trouve ça tellement
peu clair, je veux dire, tout le reste était écrit par des avocats, puis on les
comprend, mais celui-là, particulièrement. Ça fait que, là, je vois... je
vais... je prends les réponses du ministre, qui, elles, sont plus claires, sauf
qu'on ne dirait pas que c'est ça qui est écrit. Mais bon. O.K. Puis c'est vraiment
le 1er avril 2020.
Donc, l'avis de la régie doit être obtenu
après avoir obtenu l'avis de la régie pour les deux choses, avant le «et»,
parce qu'après le 1er avril 2020, il y a «et par la suite à tous les cinq ans».
Ça fait que... «après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie», le
«après», c'est après quoi? Après les cinq ans ou après... avant le 1er avril
2020?
M. Julien : Alors, la phrase «le
cas échéant, par le taux applicable en cas d'inflation, le taux applicable en
cas de déflation, déterminé par le gouvernement au 1er avril 2020 et, par la
suite, tous les cinq ans après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie».
Donc, il sera déterminé par le gouvernement, et là, après avoir obtenu l'avis
de la régie, donc, le gouvernement va pouvoir déterminer le taux, après avoir
obtenu l'avis de la Régie de l'énergie, à la fois avant avril 2020 et à tous
les cinq ans par la suite.
Mme Ghazal : O.K. O.K. Si je
reviens à la dernière phrase, où est-ce qu'on parlait de tenir compte... Vous
disiez que, dans l'avis, il va falloir qu'on justifie ça, que le principe
d'interfinancement n'est pas changé. Oui. Est-ce que même si l'objectif de la Régie
de l'énergie n'est pas de toucher à l'interfinancement, puisque la loi lui
interdit, est-ce que l'interfinancement est en train d'être modifié en défaveur
des clients domestiques? C'est un effet collatéral.
Et je reviens à ma question : Qui
doit s'en assurer? Parce que, si on laisse ça aller, je sais qu'ici on parle du
tarif L, mais ça a quand même un impact, selon l'Union des consommateurs, le
fait que le tarif L, ça soit moins que l'inflation, alors que les autres, ça va
être à l'inflation. Cet état de fait qui fait qu'il y a une détérioration pour
le tarif domestique va se maintenir. Mais alors est-ce que que... Le principe
d'interfinancement, le ministre dit souvent : La collègue de Mercier y
tient. Mais est-ce que le ministre y tient? Est-ce que le gouvernement y tient toujours?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : M. le Président,
on a déjà répondu à cette question-là. C'est sûr que le principe
d'interfinancement, on y tient, et on veut s'assurer, en fin de compte, que le projet
de loi n° 34 respecte ce principe-là, naturellement.
Par la régie, par l'article 52 qui vient mentionner qu'elle ne peut modifier le
tarif afin de faire en sorte que le principe de l'interfinancement serait
affecté. Donc, c'est ce qu'on veut maintenir par le projet de loi n° 34, M. le Président, spécifiquement à l'amendement qui
est déposé.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, c'est une
garantie, le ministre peut garantir que l'interfinancement va être maintenu au
taux qu'il est aujourd'hui. Est-ce que... Parce qu'il y a eu une détérioration,
comme je dis, pour le tarif résidentiel, est-ce qu'il peut garantir que ça ne
changera pas ou pas?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
• (17 h 30) •
M. Julien : M. le Président,
je vais réitérer, en réalité, que l'amendement ici mentionne la notion
d'interfinancement, fait ce rappel-là, que l'avis devra publier, en fin de
compte, cet élément-là, que l'article, en fin de compte, 52 de la Régie de
l'énergie mentionne l'interfinancement. Alors, il n'y a pas d'engagement qu'on
prend plus fort que...
17 h 30 (version non révisée)
M. Julien : ...en réalité, que
l'amendement, ici, mentionne la notion d'interfinancement, fait ce rappel-là
que l'avis devra publier en fin de compte cet élément-là, que l'article, en fin
de compte, 52 de la Régie de l'énergie mentionne l'interfinancement. Alors, il
n'y a pas d'engagement qu'on prend plus fort que l'amendement qu'on amène ici,
et de la responsabilité de la Régie de l'énergie.
Naturellement, on voit, comme mentionné
par ma collègue, que le niveau d'interfinancement a été modifié dans le passé. Écoutez,
quand on parle de tarification, et c'est ce que couvre le projet de loi, nous,
on va s'assurer que les travaux sont faits dans le respect du principe.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
offre une garantie que ça va être respecté. C'est ça?
Je pense qu'il y a une discussion en ce
moment pour un vote qui a eu lieu au salon bleu.
Des voix
: ...
Mme Ghazal : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, Mme la députée de Mercier, toujours sur l'amendement.
Une voix
: Non, au
contraire. Quand je dis : Bien non, c'est : Il n'y a pas de garantie.
Mme Ghazal : Oui, oui, oui.
Non, je le sais, mais là c'est parce que les collègues... bon.
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Oui, oui, oui.
Non, je pense qu'il y a un autre sujet. Mais bon, O.K. Ce n'est pas grave, vous
allez... le ministre va bientôt le savoir. Donc, est-ce qu'il y a une garantie
que l'interfinancement va être respecté? Est-ce que le ministre peut le
garantir, puisqu'il dit qu'il y tient?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
Mme Ghazal : Mais c'est vraiment...
J'ai l'air à répéter toujours la même question, puis on se répète tout le
temps, mais il y a une détérioration. Les clients, l'Union des consommateurs,
d'autres groupes de défense qui parlaient... C'est parce qu'il y a trop de...
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier, restez concentrée sur l'amendement.
Mme Ghazal : Oui, je suis un
peu déconcentrée. Bon, O.K., je reste concentrée sur l'amendement. Ce n'est
pas grave. O.K.
Je vais aller à un autre sujet puis je
vais revenir à l'interfinancement, parce qu'on dirait qu'on tourne en rond. En
fait, je ne sais pas si je peux le dire en direct, c'est juste parce qu'il y a
eu un vote au salon bleu sur la motion du mercredi, puis il n'y avait pas assez
de personnes au salon bleu, ce qui a fait que...
Le Président (M. Lemay) : Sur
l'amendement.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça, je
reviens sur l'amendement. Bon. C'est pour ça que je courais tout à l'heure,
puis je suis revenue. O.K. Alors, dans le «notamment», «lorsqu'elle donne son
avis, la régie doit notamment...», je sais qu'il y a eu la question de mon collègue
le député de Laval-des-Rapides, qui dit : Est-ce que ça exclut? Moi, je
comprends que c'est comme une énumération. Il faut qu'elle tienne compte, la régie,
du principe d'interfinancement et aussi du maintien de la compétitivité du
tarif L. De quoi d'autre elle pourrait tenir compte dans cet avis qui va être
demandé?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, la Régie de
l'énergie aura tout le loisir, en fin de compte, de mener ses analyses,
d'interroger, d'interviewer et d'étoffer son analyse. Elle devra tenir compte notamment,
et c'est un «doit», de ces deux éléments-là, et ce sera à elle de prendre en
considération tous les éléments nécessaires pour être en mesure de donner un
avis et des recommandations éclairés à cet égard-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais ça serait...
Là, ça veut dire que les autres éléments sur lesquels... — parce qu'il
y a le «notamment», il va y avoir d'autres éléments — c'est le ministre
qui les détermine?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Pas du tout. La
régie, en réalité, peut faire ses démarches pour être en mesure de donner son
avis. Ça ne sera pas des audiences publiques, mais elle pourra en fin de compte
faire les analyses nécessaires, faire tout le travail nécessaire pour être en
mesure de donner son avis. Donc, dans l'exercice de ses fonctions, elle a à... elle
va pouvoir prendre les mesures nécessaires pour donner son avis, mais elle
devra considérer ces deux éléments là, inscrits même dans son avis, quand elle
donnera ses recommandations.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Mais pour quelle
raison on a ajouté le «notamment»? Parce qu'on a pensé à quel autre élément?
M. Julien : Elle pourrait en
réalité... Minimalement, elle devra faire ces éléments-là. Mais elle pourrait
faire des entrevues, elle pourrait faire des analyses, elle pourrait faire des
études de cas, elle pourrait prendre des comparables. Mais elle devra notamment
faire ces deux éléments là et toute chose nécessaire pour émettre son avis.
Mme Ghazal : Est-ce que, par
exemple, elle pourrait tenir compte, je ne sais pas, de l'impact sur la
transition énergétique?
M. Julien : Elle pourrait
tenir compte, en fin de compte, des intérêts du public, de la protection des
consommateurs, qu'il y ait traitement équitable entre le transporteur
d'électricité et les distributeurs. Elle pourrait tenir compte de tous ces
éléments-là et n'importe quel élément pour tirer sa conclusion. Mais la compétitivité
du tarif L et le principe d'interfinancement, ça, c'est certain qu'elle devra
le faire.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Le ministre a
dit : Pour donner un avis — parce qu'on a eu une discussion
avant, là — pour donner un avis qui va être rendu public, puis on va
nous le confirmer...
M. Julien : ...type
d'interfinancement, ça, c'est certain qu'elle devra le faire.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Le ministre a
dit : Pour les... pour donner un avis — Parce qu'on a eu une
discussion avant, là — pour donner un avis qui va être rendu public,
puis on va nous le confirmer, il n'y aura pas d'audiences publiques pour ça?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, le principe
de la demande d'avis, c'est que ce ne sera pas par audiences publiques. Elle
fera ses travaux, en réalité, comme elle le souhaitera mais pas par audiences
publiques. L'avis sera public.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Puis, pour quelle
raison elle ne fait pas d'audiences publiques?
M. Julien : Parce que
l'intention, en réalité, quand est venu le temps de discuter de cet amendement-là,
c'est de ne pas retourner en cause tarifaire, c'est d'obtenir un avis que cet
avis-là prendra la forme de ce qu'on discute actuellement.
Mme Ghazal : Mais cet avis-là,
dans le fond, il va être demandé une fois aux cinq ans. C'est-à-dire une fois
maintenant et une fois dans cinq ans.
M. Julien : Cet avis-là va
être, en réalité, selon l'inscription à l'intérieur de l'amendement fait avant
l'application des taux qui s'appliqueront aux tarifs L par distinction aux
tarifs généraux.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Donc, ça va être
fait maintenant, le plus rapidement possible comme a dit le ministre, avant
avril 2021 et une deuxième fois où... La deuxième fois, aux cinq ans, c'est un
avis ou ça va être, dans le fond, dans la cause tarifaire?
M. Julien : Elle devra émettre
son avis avant l'application. Elle pourra le faire durant la cause tarifaire,
elle pourrait le faire après. Il y aura un avis distinct sur les taux
applicables aux tarifs L comparativement aux tarifs généraux.
Mme Ghazal : Donc, cet
élément-là pourra être discuté lors de la cause tarifaire de façon publique et
transparente.
M. Julien : C'est-à-dire que,
lors de la cause tarifaire, la régie va entendre les intervenants qui
pourraient avoir des discussions mais elle pourrait aussi spécifiquement aller
prendre des discussions ailleurs pour fixer l'augmentation du tarif L par
rapport au taux qu'on va lui donner par rapport aux tarifs généraux.
Mme Ghazal : Mais toute la
question des avis, de demander des avis, on ne vient pas d'inventer ça avec cet
amendement-là. C'est un processus quoi existe mais il est expliqué où? Est-ce
qu'il est expliqué dans la Loi sur la Régie de l'énergie?
M. Julien : C'est
l'article 42 de la loi de la régie.
Mme Ghazal : Bien, ce n'est
pas. C'est juste ça dit qu'elle peut demander, le ministre de l'Énergie peut
demander ou elle-même de son propre chef, elle, peut souhaiter s'exprimer ou
donner son avis sur un élément d'intérêt public. Mais, le cheminement et le processus,
lui? C'est simplement par une demande.
M. Julien : Bien, c'est-à-dire
qu'ici l'article 42 prévoit que le ministre peut demander des avis. Et,
ici, on vient l'inclure à l'intérieur même du projet de loi que cet avis-là va
être demandé et que les recommandations vont être soumises avant et aux cinq
ans.
Mme Ghazal : Puis, est-ce que
la régie peut dire... Bien, c'est-à-dire, le fait que... Parce que ça ne parle
pas que ça soit public ou pas. Ça ne dit pas est-ce que l'avis va être public
ou pas. Il n'y a d'article qui parle de ce qui est public, que ça soit pour
donner un avis à part que le ministre le demande. Le fait que l'avis va être
public, ce n'est pas écrit dans la loi? Vous dites que... Le ministre me dit
que ça va m'être confirmé. Mais est-ce que c'est une exigence dans la loi ou ça
dépend de ce que la régie veut faire ou de ce que le gouvernement veut faire,
ou c'est juste une pratique? Est-ce que c'est une exigence? Ça, c'est, un, pour
rendre l'avis public. La deuxième chose, qu'il y ait des audiences ou pas,
c'est quel... C'est la façon que ça fonctionne d'habitude pour des avis ou
c'est écrit dans la loi qu'il n'y a pas d'audience quand elle donne un avis
puis qu'elle fait tout son travail? Je veux savoir, est-ce qu'on... On parle de
quoi? Est-ce que c'est des exigences, le fait que ce soit transparent et public
tout ce qu'elle fait ou c'est uniquement ça dépend du gouvernement? Parce que
le seul adopté qui parle des avis, c'est juste l'article 42 de la loi.
M. Julien : Notre
intention est de rendre public en réalité l'avis qui sera fait par la régie.
Nous allons nous assurer de le faire à l'intérieur du projet de loi si ce n'est
pas ce qui est prévu. Et notre intention c'est qu'il n'y ait pas d'audiences
publiques. On va s'assurer de le faire. Et si ce n'est pas prévu comme ça, ça
sera inclus dans le projet de loi.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc, le ministre
dit que... Donc... Je vais te laisser le lire. Donc, le ministre ce qu'il dit,
c'est que... Nous allons nous assurer, ça veut dire que ce n'est pas
obligatoire que ça soit public. Puis si ça ne l'est pas, obligatoire, le ministre
va s'assurer que, dans le projet de loi, il va faire un amendement pour que ça
le soit? C'est ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Notre
intention est de s'assurer qu'il soit rendu, le document, public. On va
valider. Et si ce n'est pas le cas, il sera prévu à l'intérieur du projet de
loi que l'avis sera rendu public.
• (17 h 40) •
Mme Ghazal :
Quand est-ce que ça va être validé? Parce que souvent on pose des questions. On
dit qu'on va nous revenir, comme par exemple il y avait... Là, j'ai oublié la question
qui avait déjà été demandée, mais on ne revient pas. Il faut que nous, on
revienne à la charge. Pourquoi est-ce qu'on ne vérifie pas maintenant puis
qu'on nous...
M. Julien : ...on va valider
et, si ce n'est pas le cas, il sera prévu à l'intérieur du projet de loi que l'avis
sera rendu public.
Mme Ghazal : Mais quand est-ce
que ça va être validé? Parce que, souvent, on nous pose des questions, on nous
dit qu'on va revenir, comme, par exemple, il y avait... là, j'ai oublié la question
qui avait déjà été demandée, mais on ne revient pas, il faut que nous, on
revienne à la charge. Pourquoi est-ce qu'on ne vérifie pas maintenant puis
qu'on nous le dit?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Dès qu'on aura l'information,
on va vous revenir. Donc, notre intention est de le rendre public, et j'émets
mon intention. Nous, on assume qu'actuellement ça doit être rendu public, on
fait les validations.
Mme Ghazal : O.K. Puis, pour
ce qui est des audiences, c'est sûr qu'il n'y en a pas pour déterminer le
0,65 %, 0,70 % ou, peu importe, pour le tarif L. Est-ce qu'il y en a
ou il n'y en a pas? C'est-à-dire qu'il n'y en aura pas, c'est sûr, d'audiences
publiques, ou il peut y en avoir?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Notre intention
c'est qu'il n'y ait pas d'audiences publiques pour préparer l'avis qui sera
déposé et qui sera rendu public.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Pourquoi?
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : On réitère que
l'intention qui avait été émise par mon collègue de Laval-des-Rapides n'était
pas de retourner en cause tarifaire, et c'est pour ça qu'on va faire un avis,
une recommandation par la régie, qui prendra les moyens nécessaires pour faire
des analyses et émettre des recommandations en considérant l'interfinancement
et la compétitivité du tarif, mais ça ne sera pas par audiences publiques, qui
reviendraient à un retour aux causes tarifaires annuelles.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Mais c'est...
qu'il y ait des audiences publiques... Parce qu'elle, elle doit, de toute
façon, pour remettre son avis, rencontrer toutes sortes de groupes, toutes
sortes de personnes, elle doit faire ce travail-là. Pourquoi ne pas le faire
publiquement, surtout que ce n'est pas annuel, ce n'est pas une cause
tarifaire? C'est uniquement pour un seul et unique élément qui est celui de
l'indexation pour le tarif L, tout simplement. C'est un seul élément, ce n'est
pas une cause tarifaire sur tous les éléments.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, ce qu'on
demande à la régie, c'est de faire une recommandation sur un taux applicable
par rapport à l'inflation qui est fixée à l'intérieur du projet de loi n° 34. On va permettre à la régie, avec l'adoption de
l'amendement, de faire... d'émettre un avis après avoir fait des analyses,
faire une recommandation au gouvernement, alors... puis celui-là ne sera pas
par audiences publiques. Ça, c'est l'intention qu'on a.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
la régie, elle, elle aurait le pouvoir de dire : Bien, moi, je pense... de
la même façon qu'elle peut, par elle-même, décider de faire un avis sur
n'importe quel sujet, dire : Bien, pour ce sujet-là, bien, je voudrais
faire des audiences publiques? Est-ce qu'elle a ce pouvoir-là? L'intérêt
public, et tout ça.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Effectivement,
actuellement, elle a ce pouvoir-là, et nous allons prendre, en réalité, dans le
projet de loi, les mesures nécessaires pour que, spécifiquement sur cet
avis-là, elle ne puisse faire une audience publique.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Et juste pour
moi, là, pour... est-ce que vous pouvez nous indiquer où est-ce qu'elle a ce
pouvoir-là? C'est marqué où?
M. Julien : À l'intérieur de
sa loi, c'est l'article 25.
Mme Ghazal : Quel paragraphe
ou alinéa?
M. Julien : Alors, on
mentionne ici...
Mme Ghazal : ...
M. Julien : «La régie peut, si
elle le juge nécessaire, convoquer une audience publique lorsqu'elle procède à
l'étude d'un plan directeur en transition, innovation, efficacité énergétique,
conformément à l'article 85.41. Elle peut aussi convoquer une audience publique
sur toute question qui relève de sa compétence. Elle peut également prévoir,
avant la tenue d'audiences publiques, la tenue de séances d'information et
consultations publiques.» Et naturellement ici... dans les alinéas précédents,
«lorsque le ministre le requiert sur toute question en matière énergétique».
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, je crois que votre temps est écoulé... il ne vous reste plus temps.
Donc, voilà, est-ce qu'il y aurait un autre intervenant sur l'amendement?
Sinon, je vais mettre l'amendement aux voix. M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le Président,
donc, vous m'avez vu poser plusieurs questions au ministre en lien avec la
formulation de son amendement, notamment «doit notamment tenir compte du principe
d'interfinancement entre les tarifs». Ceci dit, je ne reviendrai pas sur cet
élément-là, quoique c'est intéressant, nos échanges étaient très intéressants.
Moi, je vais revenir sur le fait qu'il y a clairement, dans la phrase
précédente, lorsqu'on fait mention de «1er avril 2020 et par la suite tous les
cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie», il y a là un
élément qui amène… qui peut amener une confusion, une mauvaise interprétation.
Donc, moi, je serais prêt, si vous le permettez, à vous présenter un
sous-amendement en lien avec...
M. Polo : …l'avis de la Régie
de l'énergie. Il y a là un élément qui amène… qui peut amener une mauvaise
interprétation. Donc, moi, je serais prêt, si vous me permettez, à vous
présenter un sous-amendement en lien avec l'article… en lien avec l'amendement
du ministre. Donc…
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il est rédigé?
M. Polo : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Nous allons suspendre quelques instants pour en permettre la
distribution.
M. Polo : Avec plaisir,
monsieur.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 17 h 52)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et nous en sommes au sous-amendement proposé
par le député de Laval-des-Rapides. La parole est à vous à la lecture, M. le
député.
M. Polo : M. le Président. Le sous-amendement
proposé stipule la chose suivante : Modifier l'amendement proposé à
l'article 2 par le remplacement, dans le deuxième paragraphe, des mots «et par
la suite tous les cinq ans, après avoir obtenu l'avis de la régie» par les mots
«Dans les 120 jours précédents le 1 avril 2021, la Régie de l'énergie émet un
avis concernant le taux applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en
cas de déflation et par la suite chaque année, après avoir obtenu l'avis de la
régie, le gouvernement détermine le taux applicable en cas d'inflation ou le
taux applicable en cas de déflation». C'est tout.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Pour les commentaires.
M. Polo : Oui. Bien, en fait,
je vais inviter mon collègue de La Pinière, qui nous accompagne
aujourd'hui, cet après-midi, à poursuivre, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : M. le Président,
si vous me permettez d'avoir une pensée pour vous et vos collègues de la partie
gouvernementale face à la décision qui vient d'être prise, l'Assemblée
nationale ayant.... C'est vrai que c'est hors sujet, mais...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de La Pinière.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...là, ce n'est plus pertinent, là. Je sais que M. le député de Lotbinière, mon
collègue, est en... Oui, il trouve ça bien, bien drôle. Mais là ici, au
bienfait des citoyens, je pense qu'on dessert quand même les citoyens. Il y a
des données publiques qui sont impliquées, je pense que c'est sérieux, là, ce
qui se passe ici en commission, le p.l. n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le député de Lac-Saint-Jean. M. le député de La Pinière, je vous
invite à poursuivre sur le sous-amendement en étant sérieux dans votre travail.
M. Barrette : Ma pensée, M. le
Président, était pour les députés qui sont fatigués, ça a été écrit dans le
journal, et qui n'ont pas pu se présenter récemment à un vote.
Maintenant, M. le Président, je regarde
ça, puis ça soulève un certain nombre de questions, et je vais commencer par
une question qui m'est venue en écoutant le ministre justement. J'aimerais ça
qu'il m'explique son calcul, là : le tarif L fois zéro, ça fait zéro,
fois... Est-ce qu'il peut me refaire le chemin du calcul que je n'ai pas
vraiment compris?
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que c'est en lien avec le sous-amendement, M. le député de
La Pinière?
M. Barrette : Oui, parce que
ça traite de l'avis que la régie va devoir donner, et on a vu, dans
l'amendement précédent, que la régie devra donner son avis en fonction de
l'interfinancement, l'interfinancement étant lié à l'autre. Tout est dans tout,
hein, vous savez, dans les projets de loi.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Bien, ça n'a aucun
lien avec l'amendement, M. le Président. Donc, je ne répondrai pas à ces
éléments-là. Et ici, c'est mentionné «le taux applicable», donc si mon collègue
de La Pinière a une question pertinente par rapport à l'amendement, ça me
fera plaisir d'y répondre.
M. Barrette : M. le Président,
ma question était très pertinente...
M. Julien : …bien, ça n'a aucun
lien avec l'amendement, M. le Président. Donc, je ne répondrai pas à ces
éléments-là. Il n'y a pas… Ici, c'est mentionné, «de taux applicable», donc, si
mon collègue de La Pinière a une question pertinente par rapport à
l'amendement, ça me fera plaisir d'y répondre.
M. Barrette : M. le Président,
ma question était très pertinente, parce que vous savez, n'importe quoi qui est
modifié par zéro, c'est vrai que ça fait zéro. Alors, si le tarif L est gelé
parce qu'il est multiplié par zéro, ça veut dire que le tarif L va être
gratuit? C'est essentiellement ce que le ministre a dit. Alors, je l'invite à
revoir la formulation de son calcul parce que de la manière que ça sera dans
nos archives, même ceux qui transcrivent vont avoir de la misère à le suivre.
Maintenant, M. le Président, je reprends…
J'ai été extrêmement surpris, M. le Président…
Le Président (M. Lemay) :
Juste pour votre information, si vous prenez la formule dans le premier alinéa,
à l'article 2…
M. Barrette : M. le Président,
je fais référence au verbatim du ministre, vous lisez un texte, ce n'est pas à
quoi je fais référence.
Maintenant, M. le Président, je reviens à
l'élément qui m'a beaucoup, beaucoup surpris dans les propos du ministre. La
régie ne fonctionnera pas, là, on va lui demander de ne pas faire ce qu'elle
fait d'habitude, notamment en ce qui a trait aux consultations publiques. Ça
fait référence ici, là, à ce que, dans ce sous-amendement-ci, dans les
120 jours, la régie émet un avis. Le ministre a dit, là, que lorsqu'on va
lui demander, 120 jours avant, d'émettre un avis, le ministre a dit, et ce
n'est pas dans le sous-amendement évidemment, parce qu'il l'a dit lui-même. Il
a dit que la régie ne fonctionnerait pas selon ses règles. Il a dit aussi,
évidemment, qu'elle pourrait toujours. Mais moi ce que je retiens des propos du
ministre, et là, je le cite mot à mot : On veut nous qu'il n'y ait pas de
consultations publiques. O.K. Parfait.
Est-ce que ça veut dire, M. le Président,
que le projet de loi n° 34 devra avoir des amendements pour abolir ces
règles-là qui sont dans la Loi de la Régie de l'énergie?, parce qu'il n'y a pas
de provisions actuellement dans 34, à cet effet-là. Est-ce que je suis assez
dans l'amendement, M. le Président, dans le sous-amendement? Merci.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre.
M. Julien : Alors, merci, M.
le Président. Donc, ici, on a un sous-amendement qui précise que la Régie de
l'énergie émet un avis concernant le taux applicable en cas d'inflation et le
taux application en cas de déflation, et par la suite, chaque année, après
avoir obtenu l'avis de la Régie de l'énergie, le gouvernement détermine le taux
applicable en cas d'inflation ou le taux applicable en cas de déflation.
Alors, à la fois l'amendement qui est
apporté, M. le Président, et le sous-amendement qui est apporté par mon
collègue de Laval-des-Rapides, visent à traduire, à l'intérieur de
l'article 2, la volonté discutée entre mon collègue de Laval-des-Rapides
et notre gouvernement, ici, en cette commission. Alors, mon collègue de Laval-des-Rapides
mentionnait : Non, non, on ne veut pas, en réalité, une cause tarifaire.
On veut que la régie analyse et émette une recommandation, en réalité, au
gouvernement, sur le taux applicable. Alors, les discussions ont dit :
Oui, mais, ce n'est pas des audiences publiques, là, c'est une analyse. Alors, nous,
on traduit, en réalité, avec l'amendement et le sous-amendement, cette volonté
que la régie puisse émettre une recommandation au gouvernement sur le taux
applicable au tarif L, parce que l'article 2 se réfère spécifiquement, se
réfère uniquement, au tarif L, et on vient mentionner à l'intérieur, justement
de l'article… de l'amendement, et le sous-amendement ne vient pas modifier ces
notions-là, on veut maintenir la compétitivité, on veut maintenir
l'attractivité du tarif L et on veut également que le principe soit pris en
considération, tienne compte du principe de l'interfinancement, comme
d'ailleurs il est prévu à l'intérieur de l'article 52 de la Loi sur la Régie
de l'énergie, que celle-ci doit en tenir compte et qu'elle ne peut modifier un
tarif afin de modifier l'interfinancement.
Alors, ici, l'amendement et le
sous-amendement, a cet objectif-là, et nous, c'est pour répondre, justement, à
une volonté soumise et une idée, somme toute, puisqu'on a soumis nous-mêmes un
amendement, une idée qu'on trouvait intéressante, et par esprit, naturellement,
de collaboration et d'ouverture, comme je le mentionne depuis le début de cette
commission-là, il nous a semblé à propos, M. le Président, de proposer un
amendement, et là je vois qu'il y a un sous-amendement qui vient faire des
distinctions. On aura l'occasion d'en discuter plus avant, M. le Président, au
cours des prochaines rencontres de la commission.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ces
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
M. Julien : ...plus avant, M.
le Président, au cours des prochaines rencontres de la commission.
Une voix
: J'invite, M.
le Président...
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)