(Huit heures cinquante-cinq minutes)
M. Bérubé : Bonjour,
tout le monde. Hier, je vous ai parlé des institutions de notre démocratie. Je
pense que ça fait l'objet d'une discussion importante, de débats qu'on doit
avoir sur la démocratie. Et pourquoi je vous ai parlé de ça? Parce qu'il y
avait l'étude des crédits sur la réforme des institutions démocratiques.
Aujourd'hui, je vais encore vous parler des institutions, je vais vous parler
de la démocratie et je veux vous parler du financement des partis politiques et
d'éléments que nous avons appris.
D'abord, je vous livre les chiffres de
financement pour chacune des formations politiques en date d'hier, les chiffres
du Directeur général des élections : le Parti conservateur du Québec est
premier avec 412 498 $ — je vous fournirai tout à l'heure
les chiffres complets. Le Parti québécois est deuxième, 372 840 $. En
troisième place, Québec solidaire, 255 616 $. Quatrième position, la
CAQ, Coalition avenir Québec, 254 292 $, et enfin, en cinquième
place, le Parti libéral du Québec avec 131 392 $.
Pourquoi je vous parle de ça? Je veux
remercier les valeureux militants du Parti québécois qui, animés par des idéaux
très forts, font des dons, des petits dons, pour une cause. Et on fait ça
uniquement avec des militants, pas d'activités de financement, pas de ministres
qui nous aident. Alors, c'est une grande fierté pour nous. Il y a de la
vitalité chez les membres, ils ont envie de contribuer à une victoire. Ils ont
envie de donner un coup de main. Ça se fait avec des 10 dollars, des 20 dollars.
On a beaucoup de donateurs avec des petits montants.
Vous êtes peut-être surpris de voir la
Coalition avenir Québec en quatrième place. Nous aussi. Alors, on s'est dit :
Bien, certainement qu'ils vont vouloir rattraper le retard. Et là, on sait comment.
Alors, je vous annonce qu'on a appris un certain nombre de choses.
Vous savez que je vous ai raconté que dans
l'élection partielle de Marie-Victorin, ils ont mis largement à contribution
les ministres, qui ont fait du porte-à-porte. Ça a eu son effet. Ils ont un
ministre qui cogne à la porte, qui rencontre un organisme, c'est quand même lui
qui décide d'un certain nombre de choses, ça peut influencer. On peut penser
également qu'il y a des citoyens qui ont livré un certain nombre d'attentes qu'ils
avaient à l'égard des ministres. Bien, je pense qu'ils vont avoir besoin des
ministres pour le financement, pour rattraper ce retard.
Alors, qu'est-ce que nous avons appris? C'est
que, pour les prochaines semaines, il y aura des ministres à 200 $, qu'on
va monétiser l'accès à des ministères à travers des activités de financement
qui ne sont pas illégales, je le dis d'entrée de jeu. Par exemple, le 4 mai
prochain, la ministre Geneviève Guilbault sera invitée à une activité, ça coûte
200 $. Les frais de nourriture et consommations, c'est à vos frais,
attendez-vous à rien. C'est 200 $ pour entrer dans la salle. Ça va se
tenir dans un établissement de Sainte-Foy. 200 $, quand même pas rien. Si
vous ne l'avez... Excusez-moi, ça, c'est Jean Boulet, le 4 mai prochain.
Ensuite, Geneviève Guilbault, le 22 mai
prochain, toujours 200 $, déjeuner à la carte aux frais des participants.
Ça se passe aussi à Sainte-Foy. Mais si vous êtes un groupe environnemental,
par exemple, puis vous dites : J'aimerais rencontrer le ministre de l'Environnement,
j'ai des choses importantes à lui dire, bien, sachez que c'est moins cher. C'est
150 $, puis vous avez le droit à des bouchées puis à deux consommations
offertes, puis en prime, vous allez avoir deux ministres de l'Économie qui sont
là.
Ce que je veux vous dire à travers ça, c'est
que dans le financement des partis politiques, le Parti québécois est à l'origine
d'une grande réforme, il y a des choses qui devraient changer. De placer des
ministres dans des situations comme celles-là, ça les place en position de
vulnérabilité, surtout en temps de campagne électorale. Nous suggérons, au
Parti québécois, une modification à la Loi sur le financement des partis
politiques. Les gens devraient donner sans contrepartie, sans avoir d'attentes,
sans pouvoir réseauter avec un ministre.
Pourquoi je vous dis ça? Parce que, Joël
en est témoin, et moi aussi, et l'ensemble des députés, il y a constamment des
citoyens, des entreprises qui veulent avoir accès à un ministre. Puis qu'est-ce
qu'on leur dit? Ça va être compliqué. Ils peuvent faire une demande, mais le
ministre est tellement occupé que... bon. Le problème, c'est que si vous payez
200 $, si vous payez 150 $, puis ça, c'est à part des activités qu'on
ne connaît pas pour l'instant mais qu'on va peut-être apprendre plus tard dans
la journée, là, vous avez un accès. Je vous dis qu'on a une réflexion à avoir
là-dessus. Évidemment, si vous êtes ministre dans votre circonscription, c'est
correct, c'est votre comté, mais de déplacer un ministre et de monétiser cet
accès-là, il m'apparaît qu'on a aussi une réflexion à faire là-dessus.
Hier, je vous ai parlé d'une réflexion à
faire, on en a une également aujourd'hui à faire. Payez 200 $, vous avez
accès à un ministre. Il ne vous offre même pas le lunch. Je ne le sais pas,
moi, je trouve que c'est particulier. Puis, quand on regarde les chiffres, on
est deuxièmes, nous, puis on n'en a pas, de ministre. On n'organise pas d'activités
de financement. Les gens donnent d'eux-mêmes. On les sollicite puis ils
donnent. Donc, c'est possible, lorsqu'on a des militants, lorsqu'ils sont
animés par une volonté d'aider sans contrepartie. Ils ne veulent pas réseauter,
ils veulent gagner, puis ils veulent que le pays se réalise. On est capables d'y
arriver.
J'invite la Coalition avenir Québec à
avoir une réflexion là-dessus. Puis je suis convaincu que, s'ils ont la force
qu'ils ont présentement, ils ont des militants qui peuvent contribuer à leur
financement. Alors, c'est une réflexion que j'ai. Ce n'est pas illégal, pas du
tout, mais c'est une réflexion qu'on a comme ça. Nous, on n'a pas accès à ça.
On n'a pas des ministres qui peuvent faire ça, puis on n'en a plus besoin.
Depuis des années, il ne se fait à peu près aucune activité de financement au
Parti québécois, puis on obtient d'excellents chiffres. Je voulais vous parler
de ça.
Deux autres éléments, puis je reviendrai
en détail, je pense que ça va être tweeté dans quelques instants, les chiffres
que je vous ai donnés tout à l'heure, sur le tweet de Laura. Je fais un peu de
réclame pour son compte Twitter. Deuxième élément, il est arrivé quoi avec
cette cet hommage, ces applaudissements nourris à Marguerite Blais et Danielle
McCann, le mercredi avant la relâche? Ça a fait réagir. Il y a-tu eu des
excuses? Il y a-tu eu... les gens se sont expliqué, et je peux vous dire que ça
passe toujours très, très mal.
Dernier élément, et Joël sera disponible
pour toute question en santé, parce qu'il y en a plusieurs, le français. Hier,
tard hier soir, le ministre Simon Jolin-Barrette m'a envoyé les amendements,
mais il vous les a envoyés aussi. Essentiellement, ce qu'il veut faire, c'est
réparer une erreur qui a été faite par le Parti libéral et par la CAQ. Puis là
ils veulent vraiment savoir, vraiment savoir si on va voter pour, à telle
enseigne que le directeur de cabinet du premier ministre m'a tweeté hier, avec
un doigt comme ça : Êtes-vous contre cet amendement-là? Ils veulent
vraiment le savoir, hein? Alors, bien, ils le sauront : on verra. On va
attendre d'être rendus là, mais on va les laisser s'organiser entre eux, parce
qu'ils ont mal fait les choses dans les deux cas. Puis nous, ce qui nous
intéresse, c'est le cégep en français, c'est l'immigration francophone. Alors,
on va les laisser s'occuper de ça. Joël sur le... Ça va?
La Modératrice : Sur ce, on
va prendre les questions.
M. Laforest (Alain) : …justement,
là-dessus, là, sur les amendements, allez-y donc un peu plus, là, entre autres
qu'il y a Mme Anglade qui a laissé entendre, ce matin, que les deux
nouveaux partis anglophones étaient des extrêmes, compte tenu qu'ils veulent un
Québec bilingue. Vous vous situez où par rapport à ça puis par rapport à...
M. Bérubé : Ces deux
nouveaux partis-là?
M. Laforest (Alain) : Oui.
M. Bérubé : Je ne les
connais pas. Je veux dire, je ne veux pas leur accorder une importance haute.
Moi, je trouve que je ne suis pas habilité à juger de ça. Je veux dire, c'est
un problème pour le Parti libéral, pas pour le Parti québécois.
M. Duval (Alexandre) : Sur
le projet de loi n° 96, précisément, l'amendement trois cours en français,
ou de français, est-ce que c'est une bonne chose? Est-ce que c'est un bon
premier pas pour vous?
M. Bérubé : On s'est
abstenu la première fois, parce qu'on trouve que le débat n'est pas là. On les
laisse s'organiser avec ça.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
M. Bérubé, sur le financement des partis politiques, là, vous demandez à
ce qu'on revoie la loi. Pourtant...
M. Bérubé : On va le
proposer.
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais c'est vous qui l'avez fait adopter, cette loi-là...
M. Bérubé : En 1978.
M. Lacroix (Louis) : Non,
non, non, attends un peu, là. Bernard Drainville a quand même amené une
réforme. C'était la loi n°2, je pense, là.
M. Bérubé : On a diminué
le... Vous avez raison.
M. Lacroix (Louis) : ...
à 100 $ les contributions en période... bon. Là, il faudrait... là, ce n'est
plus bon, ça, là, là. Il faudrait revoir ça?
M. Bérubé : Non. Ce qu'on
a est déjà bon, mais dans une ère postcommission Charbonneau, moi, j'aimerais
que quelqu'un qui finance un parti politique ne s'attende pas à rencontrer
nécessairement un ministre. Ce n'est pas nécessairement mal intentionné, mais
si je pouvais regarder chacune des personnes qui entrent dans ces salles-là, j'ai
l'impression que ce n'est pas tous des membres de la CAQ, ce n'est pas tous des
gens qui ont appelé dans Marie-Victorin pour faire gagner la CAQ. Donc, ce n'est
pas illégal, mais je trouve qu'on compléterait la Loi sur le financement des
partis politiques si on faisait en sorte de ne pas placer les ministres en
situation de vulnérabilité. Et je suis assez convaincu que si vous posez la
question à des ministres en privé, ils vont vous dire exactement ce que je vous
dis là.
M. Robillard (Alexandre) : ...vulnérabilité.
M. Bérubé : Bien, ils
sont à une table, captifs, des gens qui ont payé, puis là qui vont tous passer
à tour de rôle parler de leurs attentes, parce qu'eux, ils ont payé 200 $.
Moi, mon groupe environnemental, à Matane, qui s'appelle Uni-Vert — je
salue Guy Ahier et sa très petite équipe — il aimerait ça, rencontrer
Benoit Charette, mais il n'a pas le 150 $ pour se rendre à Terrebonne,
payer pour ça. Vous voyez le message que ça envoie.
M. Robillard (Alexandre) : Sans
préjudice, est-ce que ça veut dire que les ministres sont exposés à des
apparences de trafic d'influence?
M. Bérubé : Je trouve
que ça les place dans des situations qu'ils n'aiment pas eux-mêmes. Je suis
convaincu de ça. Et j'aimerais mieux que les gens donnent pour donner. Au Parti
québécois, là, ils n'attendent pas de cocktail, ils n'attendent pas le ministre.
Ils donnent, puis on est en deuxième place. Ça dit quelque chose, quand même.
M. Robitaille (Antoine) : Et
ça, est que vous l'avez fait quand vous étiez au gouvernement?
M. Bérubé : C'est-à-dire?
Dans le gouvernement Marois, non.
M. Robillard (Alexandre) : …organiser
des événements de financement avec les ministres?
M. Bérubé : Non. Moi,
non, puis très peu, parce qu'on a été là 18 mois, mais...
M. Lacroix (Louis) : Non,
mais si vous aviez été là plus longtemps...
M. Bérubé : Bien, dans
le passé, c'est sûr qu'il y en a eu, certainement. Moi, je n'ai pas participé à
aucune de ces activités-là. J'en ai déjà fait avec des députés de l'opposition,
mais on n'était pas ministres.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que ça vous surprend de voir le Parti conservateur en avance, en tête puis...
M. Bérubé : Bien, c'est
la même chose, c'est les membres qui, sur la base de leurs convictions,
donnent. Alors, tu sais, moi, je...
M. Bossé (Olivier) : C'est
le respect pour ça...
M. Bérubé : Bien, ils le
font. Puis je suis pas mal sûr que les autres partis de l'opposition vont vous
dire : Bien, nous, c'est la force militante, tu sais. On a des membres,
puis ils nous donnent, puis ils n'ont pas d'attentes autres, tu sais, ils ne
veulent pas un... Ils ne vont pas payer pour avoir un selfie, là, tu sais.
M. Bergeron (Patrice) : Un
ministre devient redevable à partir du moment qu'on lui donne de l'argent comme
ça?
M. Bérubé : Bien, je
vais vous le poser différemment. Pourquoi des gens qui ont donné, eux, ont
accès, puis des gens qui n'ont pas donné n'auraient pas accès? Moi, j'ai une liste
de citoyens dans mon comté qui veulent rencontrer une liste de ministres,
d'accord? Ça arrive toutes les semaines. Je peux m'essayer en disant : Mme
et M. Untel de tel organisme aimeraient rencontrer le ministre X. Ça n'arrivera
pas. Tu sais, ça fait 15 ans que je suis ici, je peux vous le dire.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous allez leur conseiller de donner 200 $ puis d'aller voir M. Boulet
à Sainte-Foy?
M. Bérubé : Non, non.
Mais là vous avez le choix. En tout cas, Jean Boulet, c'est 200 $, payez
votre lunch. Geneviève Guilbault, c'est 200 $, payez votre lunch. Si c'est
le ministre de l'Environnement, c'est moins cher, c'est plus accessible,
150 $, tu as des petites bouchées puis tu as deux drinks.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
qu'il est moins important dans le gouvernement?
M. Bérubé : Bien, en
tout cas, là, il vient d'apprendre que sa valeur est plus basse.
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
vous n'organisez pas...
M. Bérubé : Tu es obligé
de payer deux drinks, plus les petites bouchées, pour aller à Terrebonne faire
ça. Je ne sais pas, moi, je renégocierais à la hausse.
M. Lachance (Nicolas) : Vous
n'en avez pas fait, d'activités de financement, puis vous n'en ferez pas?
M. Bérubé : Fouillez.
M. Lachance (Nicolas) : Vous
n'en ferez pas, là, d'ici la campagne électorale, même au Parti québécois?
M. Bérubé : Fouillez.
C'est votre travail... pas peur, moi. Je suis sûr de ça...
M. Lachance (Nicolas) : Non,
mais je vous pose la question : Est-ce que vous vous engagez à ne pas
faire de campagne de financement…
M. Bérubé : Bien non.
J'ai atteint mon objectif de financement, aujourd'hui, 100 %. Je n'ai pas
fait d'activités de financement.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
les personnes qui vous ont donné à vous, est-ce qu'ils s'attendent à une
influence de leur député face au ministre ou face au gouvernement?
M. Bérubé : C'est des
membres. Il y a des gens qui sont là depuis 50 ans puis il y en a qui sont
là depuis 50 jours. Ils sont membres. Donc, ce n'est pas des gens qui
viennent financer sans être membres. D'ailleurs, ça, c'est une autre
modification qu'on pourrait faire : Pour donner à un parti politique,
pourquoi il ne faudrait pas être membre? Ça démontrerait que, tu sais, il y a
une filiation directe.
Alors, ce que je vous dis aujourd'hui, ce
n'est pas illégal, mais je vous dis que, si on voulait compléter la Loi sur le
financement des partis politiques, pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'attentes
autres que de passer un moment avec un élu, bien, on devrait mettre les
ministres à l'abri de ça. Moi, je suis convaincu.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que la CAQ crée une apparence de trafic d'influence en organisant ces
événements-là?
M. Bérubé : Ce n'est pas
ce que je dis. Je dis que, si vous avez 200 $, vous rencontrez la
ministre, si vous ne l'avez pas, vous ne la rencontrez pas. Je vais faire le
test. Si on me dit le contraire aujourd'hui, bien, je vais fournir une liste de
citoyens de mon comté qui veulent rencontrer ces ministres-là puis je vais
attendre de voir à quelle heure et quand aura lieu le rendez-vous.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
donc, si ce n'est pas une apparence de trafic d'influence, est-ce que c'est une
apparence de favoritisme, dans ce sens où...
M. Bérubé : Moi, ce que
je veux, je veux préserver...
M. Robillard (Alexandre) : ...vous
dites même qu'il y a des gens qui ont les moyens puis d'autres pas? Donc,
est-ce qu'on favorise, minimalement, les gens qui ont des moyens?
M. Bérubé : Moi, je veux
préserver l'institution de l'exécutif dans le gouvernement, quel qu'il soit,
celui-là ou ceux...
M. Robillard (Alexandre) : Non,
mais là on ne parle pas de l'exécutif, on parle du parti politique. Ça fait que
c'est pour ça que la question… de savoir si, minimalement...
M. Bérubé : Bien,
l'exécutif, c'est le Conseil des ministres aussi, Alexandre.
M. Robillard (Alexandre) : Bien,
je veux dire... En tout cas, là, c'est des événements partisans, c'est sûr que
c'est des ministres. Mais ce que je veux dire, c'est : Si vous n'êtes pas
capable de dire qu'il y a une apparence de trafic d'influence, est-ce que vous
êtes au moins capable de dire qu'il y a une apparence de favoritisme sur la
base des moyens qui sont...
M. Bérubé : Je dis que
pour... Dans ces trois activités-là, si vous n'avez pas ce montant-là, vous
n'avez pas accès. Si vous l'avez, vous avez accès.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
est-ce que c'est du favoritisme?
M. Bérubé : Prenez ce
que j'ai dit.
M. Robitaille (Antoine) :
Bon, d'accord.
La Modératrice : Dernière en
français ou on passe en anglais? On passe en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Oui.
The fact that M. Jolin-Barrette finally decided to go ahead with the Liberal amendment
with not having three core courses in French mandatory, but having the option
to increase the number of courses as a second language from two to five courses,I mean… OK, so you're tired
of listening to this? You're tired of this whole debate?
M. Bérubé :
I'm not tired of you, I'm tired of
those relationships between the Liberal Party and CAQ. So,
Liberals were in deep trouble, then CAQ were in deep trouble. Now, they try to
help each other and they want the Parti québécois to be with them for that rescue. Deal with it. Not our problem.
Mme Senay (Cathy) :
Why do you say that the CAQ was in
problem? Like, basically, Simon Jolin-Barrette waited for two weeks…
M. Bérubé :
Because the federation of colleges told him that was not realistic to apply this reform.
So, they both make mistakes, and now they try to help or save each other. How
cute is that?
Mme Senay (Cathy) :
How cute?
M. Bérubé :
Yes. You can quote me on that.
Mme Senay (Cathy) :
One last thing that I would like to
clarify with you. The fact that the federation of CEGEPs said : It's not a
go, it cannot be… it's too tough for anglophone students to take those three
courses in French if they want to be competitive and get in at the university
in competitive programs, is it still disappointing for you to hear that?
M. Bérubé :
Each and every day, I'm getting more
upset about what's going on with Bill 96. It's minimum
services So, it's not what we were looking for as a party and we feel that it's
not… what's the word, in English, for «costaud»? Simon Jolin-Barrette keeps
saying that…
Mme Senay (Cathy) :
Sturdy.
M. Bérubé :
What?
Mme Senay (Cathy) : Sturdy.
M.
Bérubé
: Sturdy? OK.That's not that word, sturdy. And I can't believe that, so, it's a
lot of deception, and we're discussing right now what's going to be our
position at the end of the process. So, stay tuned.
Mme Senay (Cathy) :
Oh! You cannot vote for it. I mean, you're…
M. Bérubé :
By the way, we discussed about this
this morning.
Mme Senay (Cathy) : You're going to take your decision this morning?
M.
Bérubé
: No, we discussed about this topic this morning.
Mme
Senay (Cathy) : OK. And?
M. Bérubé :
They tell me not to give it to you if
you asked it.
Mme Senay (Cathy) : I mean, like, we are reopening this law with a majority government having this chance of changing
it, modifying it, Bill 101...
M.
Bérubé
: Modify? We propose to change the bill to make sure that the
colleges were involved in Bill 101. They said no. We proposed that the
bilingual cities who have less than, let's say, 30% or 40% of Anglophones
should not be able to be bilingual anymore. They said no. We asked about
immigration to be first and foremost French. They said no.
Now, they're having
relationship with the Liberals, which is… If you think that your project is
good because the Liberals are happy, that's not a good idea, it's not good
news. So, it's a fiasco, big time.
Mme Senay (Cathy) : So, you cannot vote for it?
M.
Bérubé
: We're discussing about that, we don't have a decision taken yet,
but let's say…
M. Wood (Ian) : If you're not happy with it, you're not going to vote for it,
though.
M. Bérubé :
I didn't say that. I'm a lot of
surprises.
M. Wood (Ian) :
Dominique Anglade was asked that the
two new parties... bilingualism…
Québec being bilingual is
extreme. Do you think bilingualism is extreme?
M. Bérubé :
Premier Legault says that people who
are in favor of Bill 101 in college were extremists, even Guy Rocher, like this
major sociologist from Québec.
I mean, those two new parties, it's a matter for Dominique Anglade, not for us,
so… So, ask her, please. We don't have any reflection on this.
M. Robillard
(Alexandre) : On pourrait quand même penser
que, pour le Parti québécois, c'est...
M. Lachance
(Nicolas) : Elle, elle a dit que c'était
extrême, ce matin.
M. Robillard (Alexandre) : C'est
ça.
M. Bérubé :
Elle a dit ça?
M. Robillard
(Alexandre) : Elle l'a dit, elle l'a dit qu'ils…
M. Bérubé : Vous avez tout ce qu'il faut.
M. Robillard
(Alexandre) : Est-ce que vous, vous pensez la
même chose? Est-ce que c'est des partis marginaux? Est-ce qu'ils sont extrêmes?
Est-ce qu'ils vont trop loin?
M.
Bérubé
: Des partis marginaux, je veux dire… Il suffit, là, de
lancer, là, trois, quatre en avant de l'Assemblée nationale, puis c'est un
parti. Attendons de voir, ils vont-u avoir des candidats, c'est quoi leur
programme? Je veux dire, moi, je peux partir un parti demain
matin, si je veux, puis là je vais avoir une couverture, puis là les autres
vont être interrogés...
M. Robillard
(Alexandre) : C'est parce que vous ne le
dénoncez même pas aussi fort que Mme Anglade.
M. Bérubé : Je n'ai même pas besoin de les dénoncer, ce n'est rien, ça ne
repose sur rien, je veux dire.
M. Wood (Ian) :
…extremist, is bilingualism, them promoting that,
an extreme view to have here, in the Québec National Assembly?
M.
Bérubé
: We already have some radical parties in Québec. The Conservative party of Québec is radical. Québec solidaire, if
you ask me, they're radical as well. They're both back to back as radical parties,
but this is just me.
Journaliste :
Pouvez-vous répéter en français, s'il vous plaît?
M. Bérubé : Moi, j'ai du
temps.
La Modératrice : La dernière.
On va juste répéter en français, puis après on va...
M. Bérubé : Si Laurent
est d'accord.
Journaliste : ...répéter ce
que vous venez de dire en français, s'il vous plaît?
La Modératrice : Tu peux le
répéter en français, mais après on va quitter.
M. Bérubé : Bon, il y a
déjà des partis qui sont radicaux au Québec. Alors, pour moi, le Parti
conservateur du Québec, c'est un parti radical. Pour moi, Québec solidaire,
c'est un parti radical. Alors, quand on cherche une alternative crédible pour
le gouvernement en place, il m'apparaît que les Québécois ne vont pas se
tourner vers des partis radicaux. Alors, on a vu ça ailleurs.
Alors, notre défi pour nous, c'est
d'apparaître comme cette alternative crédible qui a déjà gouverné, qui est plus
que nationaliste, qui est indépendantiste et qui a des préoccupations sincères
et fortes en matière d'environnement, en matière de social-démocratie, en
matière de développement des ressources naturelles. C'est le Parti québécois.
Mais des partis radicaux? Certainement.
Pour moi, Québec solidaire et le Parti conservateur sont tous les deux des
partis radicaux, et sont un peu le revers d'une même médaille. Il y a du
radicalisme au Québec. Ce n'est pas de l'extrême, c'est du radicalisme, puis il
y a une clientèle pour ça. Elle n'est pas chez nous, elle est chez eux.
La Modératrice : Parfait. On
va terminer là-dessus. Merci beaucoup.
Journaliste
: Merci.
M. Bérubé : Merci.
(Fin à 9 h 16)