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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Capitale-Nationale

Version finale

Friday, April 1, 2022, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures une minute)

17  883 Mme Rizqy : Alors, bonjour. Alors, ce matin, nous sommes ici pour essayer de faire débloquer l'histoire du tramway, qui est une saga qui n'en finit plus de finir. En faisant une revue de presse, hier, on voyait que la Chambre de commerce de Québec est en faveur et appuie le projet du tramway. Et en regardant un peu plus loin, j'ai vu qu'en 2007 aussi la Chambre de commerce de Québec appuyait le tramway. 15 ans plus tard, c'est toujours le même projet qui est appuyé. Je comprends que la CAQ essaie de trouver des excuses pour faire dérailler ce projet, mais ça fait maintenant plus de 20 ans qu'ici, à Québec, on parle d'un transport structurant collectif. C'est le seul projet sur la table, c'est le seul projet qui est attaché, c'est le seul projet que les gens ont un consensus. Après une macédoine d'excuses bidon par la CAQ, et plusieurs coups en bas de la ceinture de la part de la CAQ, le cha-cha-cha autour du tramway doit cesser. Je suis prête à prendre vos questions.

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, quand vous dites : C'est le même projet qui est appuyé par la Chambre de commerce depuis des années, je m'excuse, mais ce n'est pas vrai, parce que le projet a changé à plusieurs reprises, quand même. Il y avait un trambus, plus de trambus, le projet a évolué, les coûts ont augmenté. Ce n'est pas exact, ce que vous dites.

17  883 Mme Rizqy : Vous avez raison que ce n'est pas le même projet, mais l'objectif d'un tramway, ça reste le même. Ce n'est pas un métro qui a été souhaité là, c'est un tramway. Vous comprenez? Ce n'est pas un tramway en comparaison d'un TGV ou d'un métro, c'est quand même ça, les gens parlent d'un tramway depuis plusieurs années, ici, à Québec. Vous avez raison qu'entre 2007 et aujourd'hui, il ait évolué, et c'est sûr à 100 % que vous avez raison de dire qu'entre 2007 et aujourd'hui, les coûts ont évolué, certainement, et j'ajouterais qu'à chaque jour de retard, c'est 274 000 $ de coûts additionnels. Alors, c'est sûr, ce n'est plus le même, exactement, projet, mais le principe est le même.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous ne craignez pas que l'exercice de ce matin soit un peu un coup d'épée dans l'eau, étant donné que le ministre des Transports ne sera pas présent?

17  883 Mme Rizqy : Bien, le ministre des Transports n'est pas présent. La ministre de la Capitale-Nationale, vice-première ministre du Québec, vous avez raison, n'est pas présente non plus. Est-ce que ça veut dire que Jonatan Julien n'a pas beaucoup de poids au sein du Conseil des ministres? C'est ça, le sous-entendu de votre question. Peut-être, c'est à lui de nous le dire aujourd'hui s'il est capable de faire avancer ce projet. J'ai un doute parce que lui-même, lorsqu'il y a eu l'annonce de ce projet-là, il n'était même pas présent, il avait d'autres activités à son agenda.

M. Bossé (Olivier) : Vous pensez que ça ne l'intéresse pas tellement, le tramway, M. Julien?

17  883 Mme Rizqy : Bien, quand on fait une annonce aussi importante qu'un tramway et qu'il n'est pas présent, il a d'autres activités à son agenda, et quand qu'il en parle, il n'en parle pas de façon favorable. À chaque fois, il nous parle de la congestion sous le pont Pierre-Laporte et quand on lui pose des questions, à savoir : Si vous voulez vraiment débloquer le pont Pierre-Laporte, pourquoi vous ne faites pas la gestion dynamique des voies? Il ne veut pas le faire. Il y a des solutions pour ça. Mais pour le tramway, je ne l'ai jamais entendu dire une seule chose positive.

M. Bossé (Olivier) : Mais, en même temps, si je me fais l'avocat du diable, il était toujours bien le bras droit de Régis Labeaume à l'hôtel de ville, à l'époque où il travaillait sur le même projet.

17  883 Mme Rizqy : Bien, on se rappelle que, quand il était, à l'époque, au niveau municipal, il avait plusieurs dossiers et ce n'était pas la personne... tu sais, on se rappelle, il a quand même eu un dossier assez important, le centre de service de police, qu'il devait porter. Puis on s'est rendu compte qu'à la fin du processus il manquait plusieurs places de stationnement, puis que l'évaluation des coûts n'était pas vraiment présente. J'ai l'impression que ce n'est pas le meilleur porteur d'un dossier pour attacher, finaliser. Et, finalement, les relations après son départ, on dirait qu'elles sont restées très tendues avec la mairie de Québec.

M. Bossé (Olivier) : Donc, vous lui attribuez le cafouillage du dossier du poste de police. Est-ce que vous le blâmez aussi pour le fait que le secteur de Charlesbourg ne soit plus desservi par le tramway, étant donné qu'ils ont privilégié, finalement, D'Estimauville?

17  883 Mme Rizqy : Petite précision, ce n'est pas moi qu'il l'ai attribué, là. La fameuse phrase «il l'a échappé» n'émanait pas de ma bouche à moi, à l'époque, mais bien de celle du maire. Et je me rends compte que peut être qu'il est resté une petite rancune de sa part, de la part de M. Jonatan Julien, par rapport à ce dossier-là. Et c'est clair qu'il ne s'est pas défendu pour avoir la station Charlesbourg par chez lui, puis c'est rare qu'un député ne se batte pas bec et ongles pour un service additionnel dans son comté. Moi, je n'ai jamais vu ça. Si moi, vous me demandez, à Saint-Laurent, si je veux une station de métro supplémentaire, je vais la prendre, là. C'est la première fois que, moi, je vois un député... en fait, ils sont deux, il y a aussi Geneviève Guilbault, là, qui ne s'est pas défendue plus pour avoir de tramway vers chez elle, là, dans son comté.

Mme Côté (Claudie) : Donc, vous l'attribuez à une rancune qu'il reste entre M. Julien et l'administration précédente?

M. Bossé (Olivier) : C'est pour ça que les gens de Charlesbourg n'auront pas de tramway?

17  883 Mme Rizqy : Non, c'est deux affaires différentes, là, les relations tendues entre le maire de Québec à l'époque. Là, maintenant, je ne sais pas c'est quoi, ses relations avec le maire actuel. Mais, par contre, à l'époque, quand c'était M. Labeaume, c'était clair qu'il n'y avait pas un amour fou, là, on ne l'a pas senti. Pour ce qui est de la Charlesbourg, il ne s'est pas vraiment défendu pour l'avoir, là, il l'a laissée aller.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous dites Mme Guilbault... Le tramway, il se rend jusque dans le secteur du IKEA. C'est dans Louis-Hébert, là, si je ne me trompe pas?

M. Bossé (Olivier) : ...

17  883 Mme Rizqy : Pardon?

M. Bossé (Olivier) : ...

17 883 Mme Rizqy : Oui, mais quand il y avait des discussions pour retirer, elle ne se défendait pas, on se rappelle, à ce moment-là.

M. Bossé (Olivier) : Tantôt, vous disiez : C'est le seul projet sur la table. Effectivement. Est-ce que c'est une raison pour... Tu sais, si ce n'est pas le meilleur, est-ce que, vu que c'est le seul, on va le prendre quand même?

17  883 Mme Rizqy : Ça fait quand même des années qu'on en parle. S'il y en avait un autre meilleur, est-ce qu'on ne l'aurait pas déjà trouvé après 15 ans, 20 ans? Il me semble que oui. Et lorsqu'on regarde, les universitaires, les chercheurs, la Chambre de commerce, les gens d'affaires, les gens de Québec en parlent, et c'est le projet qu'ils portent. Même, il y a le programme J'ai ma passe, il y a tellement d'affaires dans ce dossier. Je ne peux pas croire que, quand il y a tellement de monde qui supporte un projet, que c'est lui qui n'est pas bon, au contraire.

Mme Côté (Claudie) : Avez-vous des échanges avec M. Marchand?

17  883 Mme Rizqy : Oui, avec l'équipe de M. Marchand, oui. On a aussi parlé avec lui vendredi dernier, avec le maire.

Mme Côté (Claudie) : Parfait. Puis comment, vous, vous qualifiez vos relations avec M. Marchand?

17  883 Mme Rizqy : Ah! très cordiales, tu sais, il nous donne vraiment l'heure juste avec son équipe, où est-ce qu'il en est. Tu sais, j'ai aussi posé des questions parce que, la semaine passée, M. Bonnardel avait dit qu'il allait avoir une rencontre avec M. Leblanc, au fédéral. Je voulais savoir est-ce qu'on sait c'est quand, la date de tombée de cette rencontre? Personne ne le sait. Alors, même moi, j'aimerais savoir, dans l'agenda de M. Bonnardel... Il disait que, cette semaine, il le rencontrait. On se doute, évidemment, ce sera par vidéoconférence étant donné la situation, mais dans son agenda, je n'ai pas trouvé, je n'ai pas vu c'est quand, la rencontre avec M. Leblanc.

Mme Côté (Claudie) : Puispeut-êtreque vous avez répondu, là, je ne veux pas vous faire répéter inutilement, mais est-ce que vous y croyez, vous, à la date du 6 avril pour les décrets?

17  883 Mme Rizqy : Non, ça, je n'y crois pas, parce qu'ils ont mis une condition pratiquement sine qua non : la question de la voie partagée. Là, il faut se le dire, là, d'un côté... On nous a clairement dit, du côté de la mairie, que, là, le dessin est fait, le tracé est fait, et si on retourne encore sur la table à dessin, il va falloir qu'on coupe encore des arbres si on veut ajouter une autre voie. Ça fait qu'on retourne à la table à dessin. On ne peut pas retourner à une table à dessin en même pas deux semaines, là. Alors, moi, je n'y crois pas. J'ai l'impression qu'au contraire le gouvernement fait tout pour mettre des conditions qui ne seront pas rencontrées, volontairement, pour encore repousser cette date.

M. Gagnon (Marc-André) : Je ne suis pas juriste, là, mais si jamais ils adoptent les fameux décrets, mais en mettant les conditions dans les décrets, est-ce que...

Une voix : Est-ce qu'ils peuvent le faire?

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que c'est possible?

17  883 Mme Rizqy : Bien, c'est-à-dire que vous dites que vous n'écoutez pas votre partenaire principal, la ville de Québec, ce serait particulier.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, il faut que ce soit sans condition. Un des points qui achoppent, c'est, bon, évidemment, la petite portion de rue partagée. Là, le maire a brandi des données sur une consultation qu'il a menée en ligne. On voyait que c'était plus de 69 %, là, si je me souviens bien, des gens qui étaient favorables à cette idée-là, mais il y a quand même des experts qui ont dit... Puis là, je vais citer Claire Durand, qui est professeure à l'Université de Montréal en sociologie, elle dit : «On n'appelle pas ça un sondage, c'est une consultation. Ça ne veut strictement rien dire sur l'appui de l'ensemble de la population, rien.» Est-ce qu'il faudrait mener un véritable sondage ou tenir un genre de référendum, comme certains le réclament, sur soit la portion rue partagée ou, même, peut-être l'ensemble du projet de tramway auprès de la population?

17  883 Mme Rizqy : Moi, je ne suis pas une experte de sondage, de consultation. Je sais que le gouvernement, eux, sont des pros là-dedans. Par contre, je sais qu'il y a eu, de mémoire, plus de 2 300 répondants sur une période de trois semaines. Ça, c'est une façon, aussi, de consulter la population. Et généralement, les sondages qu'on voit dans le journal, c'est, environ, un bassin de répondants d'environ 1 000 personnes, là, ce que je vois. Là, ici, on parle de plus de 2 000 personnes, de mémoire, sous toute réserve, 2 300, qui ont répondu sur une période de trois semaines. C'est un vrai exercice de consultation qui a été mené, et l'appui est quand même assez important, 69 % pour les deux voies partagées.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais vous avez quand même vu, là, tu sais, qu'il y a des groupes de pression, comme Accès transports viables, qui ont, avec leurs partenaires, produit un guide en invitant leurs membres à répondre à cette consultation-là. Vous ne trouvez pas que ça a un peu de plomb dans l'aile, comme consultation, pour convaincre le gouvernement qu'il faudrait plus que ça?

17  883 Mme Rizqy : Je ne suis pas sûre de bien saisir votre question.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous ne trouvez pas que la consultation qui a été menée par la ville a un peu de plomb dans l'aile, quand on regarde la façon dont ça s'est fait, qu'il faudrait mener une consultation plus large, comme certains le réclament? Vous avez l'impression que, non, les citoyens ont déjà assez été consultés là-dessus?

17  883 Mme Rizqy : Bien, c'est que si on veut consulter encore, il n'y a pas de problème, mais si on cherche un projet qui est unanime, je vous dirais que, sincèrement, je n'ai jamais vu, moi, un projet qui était unanime. C'est d'une rareté assez importante. Puis on ne peut pas faire d'omelette sans casser d'œufs, si quelqu'un a la recette, bien, donnez-la-nous. C'est sûr qu'il y aura toujours des gens qui vont dire que telle affaire ne fonctionne pas, puis on le voit même au gouvernement. Pour certains du gouvernement, bien, eux autres, c'est : On ne veut pas de voies partagées, puis la question... O.K., bien, ça veut dire qu'on va couper plus d'arbres, là, on va avoir d'autres mécontents, il y aura toujours des désagréments. Là, c'est essayer de trouver une voie de passage qui réduit au minimum, évidemment, les incidences et les impacts qui peuvent être négatifs, au minimum. Puis dans tout ça, dans cette histoire, je vous rappelle qu'à la fin de la journée, le gouvernement ne veut pas signer avec une condition sine qua non, là, pour 500 mètres, en disant que sur ce tronçon là, on va ralentir la circulation, mais il omet de dire que sur les autres tronçons, la circulation va rester fluide.

M. Gagnon (Marc-André) : Il y a aussi des gens qui ne sont pas d'accord avec le projet de troisième lien. Donc, est-ce la même logique devrait s'appliquer?

17  883 Mme Rizqy : Bien, le troisième lien, c'est un impact assez majeur, là, on s'entend. Est-ce qu'on va... Et la question : C'est qui qu'on va consulter pour le troisième lien?

M. Gagnon (Marc-André) : Qu'est-ce que vous voulez dire?

17  883 Mme Rizqy : Bien, le troisième lien, les impacts dépassent certainement la ville de Québec, dépassent Lévis. On parle carrément du fleuve Saint-Laurent, là, c'est majeur. C'est notre joyau, le fleuve Saint-Laurent, même le premier ministre a écrit un livre sur le fleuve Saint-Laurent. Et à cette date-ci, précise, ils ont de la misère à nous sortir davantage d'études eux autres mêmes, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que ça va être un enjeu national pour la prochaine campagne électorale?

17  883 Mme Rizqy : C'est un enjeu national. On nous dit qu'à date ça pourrait coûter 10 milliards. On parle du plus grand tunnelier au monde. Écoutez, là, on peut comparer ça à Singapour, là, Seattle, puis... Tu sais, je comprends, là, c'est un projet titanesque pour le premier ministre, mais une fois qu'on a dit ça, pensez-y, puis qu'on entend, en même temps, Benoit Charette dire : Ça va freiner l'étalement urbain. Moi, honnêtement, j'en perds mon latin.

M. Gagnon (Marc-André) : Quand vous dites : C'est un enjeu national, donc, vous pensez comme Québec solidaire? Ils ont souvent répété ça.

17  883 Mme Rizqy : Comment?

M. Gagnon (Marc-André) : Vous pensez, comme Québec solidaire, que c'est un enjeu national?

17  883 Mme Rizqy : Bien, nous, on a déjà dit que... Au Parti libéral du Québec, ma cheffe s'est exprimée là-dessus : Pour nous, le troisième lien, maintenant, c'est non, et qu'on préfère réinvestir ces sommes dans d'autres priorités des Québécois, qu'on croit sincèrement que c'est la santé et l'éducation.

M. Gagnon (Marc-André) : Même si le projet est réduit, revu à la baisse, peu importe la forme, là, ça, ça ne changera pas, au Parti libéral, vous allez être contre un troisième lien? Parce que vous êtes quand même le parti — je sais que vous ne l'étiez pas à ce moment-là — mais qui a investi des millions dans la création d'un bureau de projet.

17  883 Mme Rizqy : Puis on est aussi maintenant le parti actuel qui a vécu la pandémie puis qui a vu les priorités des Québécois changer. Ça, on l'a vu. On est aussi le parti qui constate, à l'heure actuelle, que le gouvernement fait un virage en télétravail, où le Conseil du trésor va avoir des milliers de fonctionnaires qui vont travailler à partir de la maison. Ça change complètement la donne. Alors, il y a eu un avant pandémie, maintenant, il y a un après pandémie, puis on est le parti qui en est très conscient.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, c'est la pandémie qui justifie le changement de position du Parti libéral?

17  883 Mme Rizqy : Entre autres choses, et l'environnement. Je veux dire, on était aussi là, nous, présents. Moi, j'y étais à cette marche avec les 500 000 Québécois. Puis quand on se dit : Il y a vraiment, là... On se le dit, la terre brûle. Ce n'est pas juste des mots, c'est des faits, différentes forêts, que ce soit la Grèce, l'Oregon, en Colombie-Britannique. C'est concret. Et quand on a un ministre de l'Environnement qui ne réalise pas ça et qui nous parle d'étalement urbain, que c'est un projet carboneutre, il ne vit pas dans la même dimension que nous, là.

Merci.

(Fin à 9 h 14)

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