(Onze heures trente-cinq minutes)
Mme Labrie : Hier, j'ai mis
au jeu une proposition pour soutenir les femmes qui sont contraintes de rester
à la maison parce qu'elles n'ont pas accès à une place en services de garde.
Ces femmes-là ne font pas le choix de rester à la maison. Elles y sont
contraintes parce qu'il n'y a pas assez de places dans le réseau, et elles s'appauvrissent
à cause de ça, elles s'appauvrissent pour toute leur vie, elles vont vivre les
conséquences jusqu'à leur retraite. Et je pense qu'à défaut de pouvoir leur
offrir une place dès maintenant on a la responsabilité d'éviter qu'elles s'appauvrissent.
C'est la proposition que j'ai faite au
gouvernement hier. On a fait une relance de ça aujourd'hui, et c'est désolant
de voir le mépris avec lequel le gouvernement traite cette proposition-là, le
mépris avec lequel il traite les femmes qui sont dans cette situation-là, en ce
moment, contraintes de rester chez elles. D'ailleurs, elles étaient présentes
dans les tribunes aujourd'hui. Et je trouve ça désolant que le gouvernement
refuse de les soutenir, prétende avoir déjà mis en place tout ce qu'il y avait
à faire pour compléter le réseau, alors que leurs promesses, si elles se
réalisent, parce que ça va prendre des éducatrices pour y arriver, elles ne
vont se réaliser que dans deux, trois ans, et ça, c'est si ça va très bien.
Donc, on a des milliers de femmes qui ont
déjà, là, leur bébé dans les bras en ce moment, qui s'appauvrissent
financièrement, et qui n'ont pas de réponse autre que du mépris de la part de
ce gouvernement-là. Je trouve ça odieux, et c'est d'autant plus odieux, ce qu'ils
ont fait aujourd'hui, qu'ils nous ont accusés d'obstruction par rapport au
cheminement du projet de loi n° 1, alors que le
gouvernement n'a même pas convoqué de travaux sur le projet de loi n° 1 aujourd'hui, jeudi, ils n'en ont pas convoqués non
plus mardi prochain.
Alors, honnêtement, si le gouvernement
voulait qu'on avance sur ce projet de loi là, moi, je suis la première à
vouloir collaborer. On l'a fait depuis le début, ça avance rondement. Mais pour
qu'on travaille, il faut qu'ils convoquent des travaux. Donc, moi, je les
invite à appeler le projet de loi pour qu'on puisse le continuer. Mais ce
projet de loi là, il ne fera pas de magie, il n'apportera pas de soutien
financier aux parents qui s'appauvrissent en ce moment, chez eux, parce qu'ils
n'ont pas accès à une place. Puis les résultats de ce projet de loi là, ça va
prendre plusieurs années avant qu'on les voie. Merci.
(Fin à 11 h 37)